Jaccottey L. et Farget V. – 2011 : Les normes de dessin des meules rotatives

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Évolution typologique et technique des meules du Néolithique à l’an mille Actes des III e Rencontres Archéologiques de l’Archéosite gaulois dirigés par Olivier Buchsenschutz, Luc Jaccottey, Florent Jodry, Jean-Luc Blanchard avec le concours de l’Archéosite Gaulois de Rieux Volvestre, du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, du Conseil Général de la Haute-Garonne, de la Direction régionale des affaires culturelles, Sous-direction de l’Archéologie de Midi-Pyrénées, de l’Institut national de recherches archéologiques, du CNRS, de l’UMR 8546, Archéologies d’Orient et d’Occident et textes anciens de l’École Normale Supérieure (Paris), du SIVOM du Canton de Rieux-Volvestre, de la mairie de la Ville-Cité de Rieux-Volvestre. . Aquitania Supplément 23 — Bordeaux —

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Évolution typologique et technique des meulesdu Néolithique à l’an mille

Actes des IIIe Rencontres Archéologiques de l’Archéosite gaulois

dirigés par Olivier Buchsenschutz, Luc Jaccottey, Florent Jodry, Jean-Luc Blanchard

avec le concours de l’Archéosite Gaulois de Rieux Volvestre, du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, du Conseil Général de la Haute-Garonne,

de la Direction régionale des affaires culturelles, Sous-direction de l’Archéologie de Midi-Pyrénées, de l’Institut national de recherches archéologiques, du CNRS, de l’UMR 8546, Archéologies d’Orient et d’Occident et textes anciens de l’École Normale Supérieure (Paris), du SIVOM du Canton de Rieux-Volvestre, de la mairie de la Ville-Cité de Rieux-Volvestre.

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AquitaniaSupplément 23

— Bordeaux —

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Évolution typologique et technique des meules du Néolithique à l’an mille

Les normes de dessin des meules rotatives

Luc Jaccottey, Virginie Farget

rÉsumÉ

Des normes de dessin sont proposées pour rendre compte de l’ensemble des caractéristiques des meules rotatives. La vue de la face supérieure est complétée par une coupe combinée à une vue latérale (par moitié), inspirée des modes de représenta-tion des objets en céramique. Des vues complémentaires sont parfois nécessaires (perforation latérale, face inférieure…). Les choix graphiques (échelle 1/10e, utilisation de trames en ni-veaux de gris, d’épaisseur de trait différentes…) permettent une lecture et une compréhension rapide de l’objet. Ce mode de représentation a pour objectif de s’adapter à l’ensemble des types de meules rotatives antiques, depuis la meule à main jusqu’aux meules à traction animale de type Pompéi et aux meules hydrauliques. Il doit aussi permettre de figurer toutes les spécificités des outils (meule asymétrique, couple de meules, présence de pièces métalliques, usure, traces d’outils…). Des propositions adaptées ont également été proposées pour les ébauches qui font l’objet d’une étude spécifique.

mots-cLÉs

Meules rotatives, normes de dessin

aBstract

This paper proposes a standard for drawing rotary querns and millstones that is designed to convey all of the possible at-tributes of these artifacts. The upper surface drawing is accom-panied by a second rendering of the section split in two halves, following the norms established for drawing pottery. Other views (lateral perforations, lower working surface) are some-times necessary. The specifics of this method (scale 1:10, differ-ent stroke weight and grey levels) permits a faster reading of the drawing. This method is designed to adapt itself to all types of querns and millstones from Antiquity, from the simple rotary quern to the more complex Pompeian donkey and hydraulic millstones. It also is adapted to the specific attributes of these objects such as asymmetric millstones, millstone pairs, metal fittings, wear, and tool marks. A method of drawing millstone roughouts, adapted to this specific type of artifact, is also proposed.

Keywords

Rotary querns, millstones, standards for drawing

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52 ÉVoLution typoLogique et tecHnique des meuLes du nÉoLitHique à L’an miLLe

Comme pour tout artefact archéologique, l’étude des meules rotatives doit être accompagnée d’un dessin. Cette représentation graphique a pour but de rendre facilement compréhensible les différentes caractéristiques typologiques et techniques des outils de mouture. Un rapide survol de la bibliographie montre que les dessins de ce type d’outillage sont très variés à la fois dans l’échelle utilisée qui varie le plus souvent entre 1/3 (Buchsenschutz & Boyer 1999 ; Pommepuy 1999) et 1/5e (Py 1992) ou 1/10e, mais aussi des types de représentation dans laquelle n’ap-paraissent que les coupes (Buchsenschutz & Boyer 1999 ; Pommepuy 1999) ou parfois les coupes et une vue de face supérieure, parfois sous forme d’un cliché photographique.

La création d’un groupe de travail et la décision d’une mise en commun des données passe par la néces-sité d’une relative uniformisation des représentations des outils de mouture. Le choix de ces normes com-munes, pour les membres du groupe de travail, peut être diffusé à l’ensemble de la communauté archéolo-gique dans le but d’une utilisation la plus large pos-sible. Les critères qui ont guidé ce travail étaient :

– la nécessité de représenter l’intégralité et l’état de conservation de la pièce,

– la prise en compte de l’ensemble des types de meules (manuelles, hydraulique, à sang),

– la possibilité, en cas de besoin, de faire appa-raître différentes parties ou détails, (face inférieure, perforations latérales…),

– l’intégration des cas particuliers (meules asymé-triques, traces diverses…).

S’y ajoutent des contraintes graphiques :– une homogénéité de l’échelle pour l’ensemble

des meules rotatives dont le diamètre peut varier de 30 centimètres à plus d’un mètre,

– l’utilisation d’une échelle simple et facilement reportable,

– un choix de trames et de tracés qui permettent une compréhension rapide du dessin.

Il existe déjà pour nombre d’autres types d’ou-tils archéologiques des normes ou tout au moins des façons de les représenter. Elles ont servi de base à notre réflexion, sachant que le but est d’offrir un outil adapté et utilisable facilement par la communauté ar-

chéologique et pas uniquement par un petit groupe de spécialistes.

principes gÉnÉraux

Organisation et répartition des différentes vues (fig. 1)

À partir du relevé original de la meule et à l’aide du logiciel Adobe Illustrator, le dessin des meules rotatives doit présenter plusieurs vues de l’objet à l’échelle 1/10e : a minima, la vue de dessus qui sur-monte une coupe sur la partie gauche combinée avec une vue latérale du flanc sur la partie droite.

La vue de dessus montre soit le réceptacle du ca-tillus, soit la surface active de la meta. Des traits de coupes latéraux indiquent la position de la coupe de la meule, orientée soit dans l’axe du trou latéral du manchon, soit dans l’axe de l’œil ou des aména-gements d’anille (pour le catillus). La représentation de la coupe et du flanc s’inspire des modes de repré-sentation couramment employés pour le mobilier céramique. La vue de dessous, soit surface active du catillus, soit base de la meta, est dessinée seulement si elle apporte des informations supplémentaires sur l’objet (trace d’outils sur la face inférieure de la meta, emplacement d’anille inférieure pour certains catil-lus…). D’autres vues peuvent être adjointes en cas de besoin, comme une vue latérale du trou de manchon, ou un déroulé du flanc en cas de présence d’éléments particuliers sur celui-ci (traces d’oxyde métalliques par exemple).

Au bas des vues détaillées, l’auteur de la planche indique l’échelle (30 cm) accompagnée de son nom et de l’année de l’observation, enfin sont indiqués la commune, le département (en chiffre), l’US de décou-verte, la matière et le lieu de conservation de la meule (Times New Roman, 12 pt).

Choix graphiques (fig. 2)

Le code couleur se limite aux aplats noirs, nuancé selon les cas de figure. Sur les vues des différentes faces, mais aussi des flancs, l’intérieur de la pièce est tramé à 10 % de noir. La coupe de l’objet est tramée

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à 25 % de noir, et les parties creusées : inscription, rayonnage, traces d’outils,… (fig. 9) sont quant à elles tramées à 50 % de noir. Enfin, les parties brisées res-tent en blanc, soit 0 % de noir.

Les traits de contour ont une épaisseur de 0,5 point, pour bien distinguer les contours de la pièce des tracés intérieurs plus fins (0,25 point). En revanche, la surface active, constituant l’élément tra-vaillant de la meule, est symbolisée dans la coupe par un trait d’une épaisseur plus importante (1 point). Les tracés reconstituant les parties manquantes du contour de l’objet (0,5 point) sont figurés en poin-tillé avec un tiret de 2 points et un blanc de 2 points

également (si ce tracé restitue une partie de la surface active manquante, il aura une épaisseur d’1 point). Pour montrer, des parties non visibles ou masquées, comme le trou latéral du manchon depuis la face supérieure du catillus, le pointillé est également em-ployé mais avec un pas de 1 point pour le tireté et la partie blanche, et une épaisseur de 0,25 point.

Les cas particuLiers

En dehors de ce cadre général permettant de re-présenter la plupart des meules rotatives quel que soit le type de meule, meta ou catillus, le système d’entraînement (manuel, hydraulique ou à sang) et

Vue de dessous (uniquement si elle apporte des informations).

Dessin d'un détail Coupe

Vue de Dessus

Vue latérale

La Châtelaine (39)Brèche de Schweigmatt

Musée de Poligny

Commune (dép) "lieu dit", us.Matière

Lieu de conservation

Les différentes parties à représenter

0 30 cmLuc Jaccottey 2008

Echelle graphique 30 cm (1/10ème)nom du dessintateur

Localisation des traits de coupeLe trou du manchon doit être dans l'axe du trait de coupe pour apparaître dans la coupe

———Fig. 1. Les différentes parties représentées.———————

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Contours : ép. 0,5 point

Trait int. : ép. 0,25 point

Vue extérieure des pièces : noir 10%

Besançon (25) "Palais de Justice"Us. 4286

Grès type Serre(INRAP Besançon)

0 30 cm

Luc Jaccottey, 2009

Remplissage coupe : noir 25%

Intérieur des pièces : noir 10%

Restitution des contours manquant : ép. 0,5 pt, pointillé noir 2 pt, blanc 2 pt

Dessin d'une partie non visible : ép. 0,25 point, pointillé noir 1 pt, blanc 1 pt

Zone en creux : noir 50%Partie brisée : noir 0%

Surface active : ép. 1 point

Contours : ép. 0,5 pointTrait int. : ép. 0,25 pointZone en creux : noir 50%

Echelle : 1:10ème

Les choix graphiques

couleurs et trames contours

———Fig. 2. Les choix graphiques.———————

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0 30 cm

Luc Jaccot tey 2008

Mathay (25) "Réserve d'eau brute"sd. 44, Us. 135

sondage C. Gaston (INRAP) 2008(grès Vosgien)

Les différentes types de meules

Le catillus manuel

Trou du manchon, perforation et oeil dans l'axe du trait de coupe

Besançon (25) "Rue Battant" grès vosgien

(INRAP Besançon)0 30 cm

Luc Jaccottey, 2007

La meta manuelle

———Fig. 3. Les différents types de meules rotatives (catillus manuel et meta manuelle).———————

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Longvic (21) "Les Quétinières"Basalte Massif central

(INRAP Dijon)0 30 cm

Luc Jaccottey 2009

Le catillus hydraulique

indiquer la symétrie des creusements de part et d'autre de l'oeildessin d'une partie non visible : ép. 0,25 point, pointillé noir 1 pt, blanc 1 pt

———Fig. 4. Les différents types de meules rotatives (catillus hydraulique).———————

les dimensions de la pièce (fig. 3 à 5), des solutions sont proposées pour les différents cas particuliers ren-contrés. Cette liste peut s’allonger avec l’apparition de nouveaux cas de figure.

L’utilisation de la meule peut lui donner un profil asymétrique ; dans ce cas la représentation doit mon-trer l’asymétrie de la pièce en resituant son profil complet sur la représentation de la coupe et de la vue latérale du flanc (fig. 6). Autre cas d’asymétrie, celui de l’œil lors de son creusement. Dans ce cas,

sur la vue latérale située face à la coupe, le tracé de l’autre côté de l’œil est représenté comme un élément masqué (pointillé de 0,25 point d’épaisseur avec un pas de 1 point pour le tireté et le blanc) (fig. 7).

Le trou latéral du manchon peut, en raison de l’usure de la meule, être rejoint par la surface active. Il n’est alors plus fonctionnel et abandonné. Un autre trou latéral peut être aménagé plus haut sur le flanc pour prolonger la durée de vie de la meule. Chacun des trous latéraux est dessiné sur la vue de dessus (en

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Le catillus pompeien

Tours "Place des Halles" basalte

(n° d'ordre 38, n° d'inventaire S.A.T. : 4870)0 30 cm

Boris Robin, 2009

vue latérale du système

d'emmanchement

Contours : ép. 0,5 point

Vue extérieure des pièces : noir 10%

Remplissage coupe : noir 25%

Intérieur des pièces : noir 10%

Zone en creux : noir 50%

Surface active : ép. 1 point

———Fig. 5. Les différents types de meules rotatives (catillus pompéien).———————

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Besançon (25) "Ilot Paris"Us. 6624

grès type Vosges(Inrap Besançon)

0 30 cm

Luc Jaccottey, 2005

Les meules asymétriques

La meta

profil complet de la meule avec coupe et vue latérale

le trait marquant la limiteentre le flanc et la surfaceactive est oblique

Bibracte (71) "Pâture du Couvent"2006.9.9728.14

(fouille Université de Leiptzig)grès grossier

0 30 cmLuc Jaccottey 2009

Le catillus

———Fig. 6. Les meules asymétriques (catillus et meta).———————

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L'oeil asymétrique

Vieux (14)M29.VXarkose 0 30 cm

Alain-Gilles Chaussat 2009

le tracé de l'oeil dans la vue latérale est en pointillé dessin d'une partie non visible : ép. 0,25 point, pointillé noir 1 pt, blanc 1 pt

pointillé de 0,25 pt, et pointillé d’un pas de 1 pt) avec un numéro et une représentation de la vue latérale de chaque perforation latérale. Il faut autant de coupes qu’il y a de perforations latérales avec systématique-ment le numéro de la perforation correspondant à la coupe (fig. 8).

Certaines meules peuvent conserver des pièces métalliques (anilles, anneaux…) qui seront représen-tées en noir (100 %). Plus généralement ne subsistent que des traces d’oxyde métallique qui témoignent de la présence de pièces métalliques disparues. Ces traces d’oxyde sont représentées en grisé foncé (noir à 75 %) avec un contour noir de 0,25 point (fig. 11). Des traces de poli ou de lustré, autres que celles résul-tantes de l’usure normale de la meule, sont symboli-sées par des hachures obliques sans contours comme

celles qui sont employées pour les meules va-et-vient (fig. 12) (Hamon et al. ce volume).

Les ébauches de meules occupent un place à part. Il s’agit de pièces en cours de fabrication sur lesquelles sont visibles des traces d’extraction et (ou) de façon-nage. Leur étude est tout aussi instructive sur le plan ty-pologique (dans la mesure où la forme finale est carac-térisable) que sur le plan technique pour comprendre la chaîne opératoire de fabrication. Il existe deux prin-cipaux types d’ébauches de meules pour l’Antiquité : tout d’abord les ébauches issues de blocs quadrangu-laires (extraction en bloc), sur lesquelles sont visibles les négatifs des enlèvements pour donner à la pièce sa forme circulaire, et les ébauches cylindriques déta-chées sous la forme de cylindre (extraction directe), qui présentent les traces des outils métalliques de détache-

———Fig. 7. Les meta à œil asymétrique.———————

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1

2

3

2

1

Bibracte (71) "Pâture du Couvent"Fouille Université de Leipzig

B.2008.9.11042.2Grès

3

Les meules avec plusieurs trous latéraux de manchons

Numéro des différents trous latéraux

Vue des différents trous latéraux en facedu numéro Coupes superposées

des trous latéraux avec leur numéro

———Fig. 8. Les meules avec plusieurs trous latéraux de manchon.———————

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Meaux (77) "25 rue Saint Fiacre"Grès de Fosse Belleu

INRAP Croissy-Beaubourg

Stéphanie Lepareux-CouturierMSFI 07, us. 7557

Meule 77-22

0 30 cm

Florent Jodry, 1996Etude n°C24

Les meules rayonnées et marquées

Zones en creux : noir 50%

Strasbourg (67)Musée de Stasbourg, 27848

———Fig. 9. Les meules rayonnées et les meules marquées.———————

ment. Dans les deux cas, il est nécessaire de représenter l’ensemble des faces présentant des “stigmates” de taille de l’objet, notamment sous la forme d’un déroulé pour les flancs. Les négatifs des enlèvements sont présentés comme pour un nucléus en silex, par des flèches qui symbolisent l’axe des enlèvements (fig. 14) (Inizan et al. 1995). La représentation de l’intégralité du corpus d’éclats est bien souvent impossible parce qu’ils sont découverts en trop grand nombre, aussi un échantillon-nage des différents types est-il nécessaire. En effet, leur dessin analytique peut parfois s’avérer utile à la com-préhension de la chaîne opératoire. Afin d’éviter une

énième normalisation de dessin, les éclats issus de l’in-dustrie meulière peuvent être représentés comme les objets en silex selon les normes de développement de vues “à la française” couramment utilisées (Inizan et al. 1995, 114). Pour les ébauches et notamment les éclats, la représentation des zones “corticales” ou naturelles se fait par un grisé foncé (noir à 75 %).

Pour les ébauches de cylindres (fig. 15), les traces d’outils métalliques apparaissent comme autant de zones en creux (noir à 50 %), quelques flèches peu-vent parfois symboliser l’axe d’impact de l’outil.

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Bibracte (71) "Pâture du Couvent"Fouille D. Vitali 998.9.5574.2

Grès(Bibracte)

Bibracte (71) "Pâture du Couvent"Fouille D. Vitali 994.9.2102.194

Grès(Bibracte)

Les traces d'outils

Zones en creux : noir 50%

traces de pic négatifs d'enlèvements

———Fig. 10. Les traces d’outils.———————

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Meaux (77) "23 Boulevard Jean Rose"Centre archéologique de Croissy Beaubourg

Grès feldspathique0 30 cm

Stéphanie Lepareux-Couturier, 2009

Villemanoche (89) "Chantier 7"conglomérat

0 30 cmLuc Jaccottey 2009

Les traces d’oxyde métalliques

Les pièces en métal

oxyde de fer : trait. noir ép. 0,25 ptnoir 75%

pièce en fer : noir 100%

oxyde de fer

———Fig. 11. Les traces d’oxyde métallique et les pièces en métal.———————

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Les traces de poli ou de lustré (autre que les traces d’usure de la surface active)

Trémoins (70) "Aux Aiguillettes"Décapage

Grès Rhétiens(INRAP Besançon)

0 30 cmLuc Jaccottey 2009

0 30 cm

Luc Jaccottey, 2009

Besançon (25), "Trésorie Générale" Fouille Marcel Petitjean 1969

Basalte(Musée de Besançon)

traces de poliutilisation de la trameutilisée pour les meules va et vient

zone polieoxyde de fer

———Fig. 12. Les traces de poli ou de lustré (autres que les traces d’usure de la surface active).———————

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0 30 cmLuc Jaccottey 2009

Bibracte (71) "Pâture du Couvent"2006.9.9728.13

(fouille Université de Leiptzig)Grès grossier

Représentation du couple

la meta

Bibracte (71) "Pâture du Couvent"2006.9.9728.14

(fouille Université de Leiptzig)Grès grossier0 30 cm

Luc Jaccottey 2009

Le catillus

0 30 cmLuc Jaccottey 2009

le couple

———Fig. 13. Représentation du couple de meules : meta et catillus.———————

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BA

Contours : ép. 0,5 point

Trait int. : ép. 0,25 point

Vue extérieure des pièces :

Collonges-en-Charollais (71) "le Portus"ébauche 3

Grès triasique

Remplissage coupe : noir 25%

Intérieur des pièces : noir 10%

Restitution des contours manquants : ép. 0,5 pt, pointillé noir 2 pt, blanc 2 pt

Partie brisée : noir 0%

Contours : ép. 0,5 point

Trait int. : ép. 0,25 point

0 30 cmLuc Jaccottey 2009

axes des coups d'outil

axes des enlèvements

axes des enlèvements

BA

Repères du déroulé du flanc

Les ébauches taillées à partir de bloc

Contours : ép. 0,5 point

Vue extérieure des pièces : noir 10%

Remplissage coupe : noir 25%

Trait int. : ép. 0,25 point

0 30 cmLuc Jaccottey 2009

Partie corticale : noir 75%

Axe de débitage

Les éclats

Repères du déroulé du flanc

noir 10%

———Fig. 14. Les ébauches taillées à partir de blocs et les éclats de façonnage.———————

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———Fig. 15. Les ébauches en cylindre avec traces d’outils métallique. ———————

0 30 cmTimothy Anderson

BA

Remplissage coupe : noir 25%

Trait int. : ép. 0,25 point

Zone en creux : noir 50%(traces d'outil)

Contours : ép. 0,5 point

Vue extérieure des pièces : noir 10%

Intérieur des pièces : noir 10%

Contours : ép. 0,5 point

axes des coups d'outil

Chables (canton de Fribourg)cat. 432

AB

Repères du déroulé du flanc

Repères du déroulé du flanc

Les ébauches en cylindre

Zone en creux : noir 50%(traces d'outil)

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Bibliographie

Buchsenschutz, O. et F. Boyer (1999) : “Les meules”, in : Buchsenschutz, O, J.-P. Guillaumet et I. Ralston (1999) : Les remparts de Bibracte. Recherches récentes sur la Porte du Rebout et le tracé des fortifications, Bibracte 3, édition du Centre Archéologique européen du Mont Beuvray, Glux-en-Glenne, 212-216.

Inizan, M-L., M. Reduron-Ballinger, H. Roche et J. Tixier (1995) – Préhistoire de la Pierre Taillée – t. 4 : Technologie de la pierre taillée, Meudon, CREP.

Pommepuy, C. (1999) : “ Le matériel de mouture de la vallée de l’Aisne de l’âge du Bronze à La Tène finale : formes et matériaux”, Revue Archéologique de Picardie n°3/4-1999, 115-141.

Py, M. (1992a) : “Meules d’époque protohistoriques et romaines provenant de Lattes”, in : Py 1992, 183-232.

—, dir. (1992b) : Recherches sur l’économie vivrière des Latterenses, Lattara 5.

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