Etude diagnostique de la gestion du périmètre forestier de Dogo-Kétou

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC) FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES (FSA) DEPARTEMENT D’AMENAGEMENT ET GESTION DE L’ENVIRONNEMENT (DAGE) 4 ème promotion LMD THEME Mémoire Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur des travaux. GRADE DE LICENCE PROFESSIONNELLE Option : Aménagement et Gestion des Forêts et Parcours Naturels (AGFPN) Réalisé par : KOTY Copernic Superviseur: Ir. KAKPO Sunday Berlioz Année Académique: 2012-2013

Transcript of Etude diagnostique de la gestion du périmètre forestier de Dogo-Kétou

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES (FSA)

DEPARTEMENT D’AMENAGEMENT ET GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

(DAGE)

4ème promotion LMD

THEME

Mémoire

Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur des travaux.

GRADE DE LICENCE PROFESSIONNELLE

Option : Aménagement et Gestion des Forêts et Parcours Naturels (AGFPN)

Réalisé par :

KOTY Copernic

Superviseur:

Ir. KAKPO Sunday Berlioz

Année Académique: 2012-2013

i

CERTIFICATION :

Je certifie que ce travail a été conduit et réalisé par Monsieur KOTY Adanmando

Copernic sous ma direction à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’Université

d’Abomey-Calavi (UAC), en vue de l'obtention du Diplôme de Licence professionnelle en

agronomie, Option Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles (AGRN), spécialité

Aménagement et Gestion des Forêts et Parcours Naturels (AGFPN).

Superviseur

Professeur. Dr. Ir. Jean Cossi GANGLO

Titulaire de foresterie (CAMES)

ii

DEDICACES :

Je dédie ce travail :

À mes parents pour les efforts et sacrifices consentis pour mon éducation. Que ce

mémoire soit pour vous la récompense de vos peines et soucis, puisse Dieu vous le rendre au

multiple.

iii

REMERCIEMENT:

Le présent travail n'aurait pu connaître d'aboutissement sans l'aide de nombreuses

personnes à qui j'exprime ici ma profonde reconnaissance. Je veux nommer :

Le Professeur Jean C. GANGLO qui a accepté de diriger ce travail malgré ses

multiples occupations. Votre rigueur, objectivité, sens de compréhension, votre amour

pour la recherche scientifique et le travail bien fait sont autant de qualités qui forcent

mon admiration pour vous.

L’ingénieur KAKPO Sunday Berlioz pour sa disponibilité, son attention, ses conseils

et sa contribution à l’aboutissement de ce travail en tant que co-superviseur.

Mes sœurs Sylvia et Gloria KOTY pour leur nombreuses marques de soutien pendant

mon séjour à kétou.

Monsieur ESSOU victor chef secteur Dogo-Kétou et Monsieur KAMADE Romuald

Chef des Travaux Dogo-Kétou pour leur disponibilité et leur aide dans la collecte des

données sur le terrain malgré leurs occupations.

Tout le corps enseignant de la FSA en particulier à tous les enseignants du

département d’Aménagement et Gestion des Forêt et Parcours Naturelles (AGRN).

Tous mes camarades de la quatrième promotion de la licence professionnelle, et en

particulier ceux du département d’Aménagement et Gestion des Forêts et Parcours

Naturels (AGFPN) en souvenir des durs moments passés.

Enfin tous ceux que ma mémoire d’homme n’a pas permis de mentionner dans cet

ouvrage et qui, de près ou de loin, d’une manière ou d’une autre ont contribué à forger

ma personne tant sur le plan social, moral que spirituel.

iv

LISTE DES SIGLES:

AGEF: Assemblée Générale des Exploitants de la Forêt

AGFPN: Aménagement et Gestion des Forêts et Parcours Naturels

AGRN: Aménagement et Gestion des Forêt et Parcours Naturelles

CCUA: Conseil de Coordination des Unités d’Aménagements

CENATEL : Centre National de télédétection

CEP: Cellule d’Encadrement Participatif

CGUA: Conseil de Gestion de l’Unité d’Aménagement

CI: Cellule Informatique

Cm: Centimètre

CE : Conseil exécutif

CVGF: Conseil Villageois de Gestion de la Forêt

DG: Directeur Général

DGFRN: Direction Générale des forêts et des Ressources Naturelles

DT: Direction technique

FAO: Food and Agriculture Organisation of the United Nations (Organisation des Nations

Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)

FC-DK: Forêt Classé - Dogo Kétou

FFOM: Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces

FSA: Faculté des Sciences Agronomiques

GPS: Global Position System

Km: Kilomètre

LMD: Licence-Master-Doctorat

m: Mètre

ONAB: Office Nationale du Bois

OVGF: Organisation Villageoise pour la Gestion des Forêts

PAP : Plan d’Aménagement Participatif

PDC : Plan de Développement Communal

v

SNAFOR: Société Nationale pour le Développement Forestier

UA: Unité d’Aménagement

UAC: Université d’Abomey-Calavi

UEF: Unité Exploitation des Forêts

UGF: Unité Gestion des Forêts

UP: Unité Protection des Plantations

UPSEC: Unité de Planification Suivi Evaluation et Contrôle

UR: Unité de Reboisement

vi

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de situation des forêts classées de Dogo-Kétou ............................................................ 3

Figure 2: Organigramme du secteur forestier de Dogo-Kétou .............................................................. 11

Figure 3 : Diagramme de venn .............................................................................................................. 19

Figure 4 : Diagramme des problèmes .................................................................................................... 23

Figure 5 : Arbre a problème .................................................................................................................. 25

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Germoirs ................................................................................................................................ 13

Photo 2 : Empotage ............................................................................................................................... 14

Photo 3 : Dégagement mécanisé ........................................................................................................... 15

Photo 4: Constitution d’un andain ......................................................................................................... 15

Photo 5 : Piquetage des lignes ............................................................................................................... 17

Photos 6 : Ramassage des plants ........................................................................................................... 17

Photo 7 : Pépinière ............................................................................................................................... 18

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Matrice d'analyse FFOM ou SWOT ................................................................................... 22

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Guide d’entretien pour la collecte des données d’enquête au niveau des agents de l’ONAB

............................................................................................................................................................... 32

Annexe 2 : Guide d’entretien pour la collecte des données d’enquête au niveau des groupements

socioprofessionnels ............................................................................................................................... 32

Annexe 3 : Questionnaire administré au chef secteur ........................................................................... 33

Annexe 4 : Fiche individuelle de la connaissance sur le mode de gestion ............................................ 33

Annexe 5 : Zonage de la forêt classée de Dogo - Kétou ....................................................................... 34

Annexe 6: Rôle des différents organes de la co-gestion ........................................................................ 34

Annexe 7: Chronogramme des activités ................................................................................................ 37

vii

RESUME

Notre stage académique ayant abouti au présent mémoire s’est déroulé dans la forêt

classée de Dogo-Kétou du 05 Août au 10 Septembre 2013 et a eu pour objectif général l’étude

diagnostic des potentialités et contraintes liées à la gestion du secteur forestier de Dogo-

Kétou. Le secteur est situé à l’extrémité nord du département du Plateau entre les latitudes

7°10’ et 7°41’17" Nord d’une part et les longitudes 2°24'24" et 2°47'40" Est d’autre part

(Bani, 2006).

Pour atteindre nos objectifs, nous avons utilisé une méthodologie dont l’essentiel est

fait des outils de diagnostic participatif notamment les entretiens, l’observation participative,

l’outil ‘‘Pierre et Caillou’’, le diagramme interrelationnel de Venn ; l’outil FFOM (Forces,

Faiblesses, Opportunités et Menaces), la triangulation.

Les atouts que présente la forêt sont entre autres : la grande superficie que couvre la

forêt : 42852 ha, la disponibilité d’un plan d’aménagement participatif ; les travaux

d’aménagement en cours ; la présence d’un cours d’eau permanent dans la forêt ; la présence

de trois sites de pépinière.

Les faiblesses liées à la gestion de cette forêt sont : la faible participation de la

population riveraine de la forêt aux activités de reboisement ; l’état de dégradation avancé de

la forêt ; la mauvaise gestion de la sous-traitance et le non fonctionnement des structures de

cogestion.

Par ailleurs, plusieurs problèmes qui se trouvent être liés les uns aux autres entravent

la bonne gestion des activités dans la forêt. En tête de ces problèmes, nous avons : la présence

de plantation privées dans le domaine forestier, qui menace dangereusement la gestion

participative. Eu égard à ce problème, nous proposons dans un premier temps que le zonage

de la forêt soit fait afin de définir différentes séries avec pour chacune d’elles une vocation.

Ensuite promouvoir des activités génératrices de revenus tels que l’apiculture afin de

diversifier les sources de revenus des populations.

Aussi, nous proposons de réviser le système de plantation Taungya de sorte à ce que

les paysans tirent davantage de bénéfice du système ceci afin d’inciter ces derniers à adhérer

au système.

viii

ABSTRACT

Our academic training took place in the Dogo-Kétou forest from August 05th to

September 10th 2013. The main goal of our study was to make a diagnostic analysis of

potentialities and limitations related to the management of the Dogo-Kétou forest. It is located

between 7°10’ to 7°41’17" N and 2°24'24" to 2°47'40" E (Bani, 2006).

To reach our aims, we used some participatory diagnosis tools such as fireside chat,

participating observation, ‘‘Stones’’ tool, Venn diagram; SWOT tool (Strengths, Weakness,

Opportunities and Threats), checking…

The assets in the Dogo-Kétou forest are: its extensive area of about 42852 ha, the

availability of participative planning design, the availability of permanent river and the

availability of three tree nursery sites.

Weakness however encompass the weak participation of local people to restoration

acts, the growing habitat increasing degradation, the mismanagement of the sub-

contracting et malfunction of co-management structures.

There are a lot of interconnected problems that hamper the real management of the forest. The

first one is the proximity of some private plantations. We suggest forest zonation as solution

to bedone by assigning a function to each part of the forest. Also promoting income

generative activities for diversifying the sources of incomes and reviewing the Taungya

system could help farmers to get more benefice from the system and forest.

ix

TABLE DES MATIERES

CERTIFICATION : ..................................................................................................................... i

DEDICACES : ........................................................................................................................... ii

REMERCIEMENT : ................................................................................................................. iii

LISTE DES SIGLES : ............................................................................................................... iv

LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................... vi

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... vi

LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................ vi

RESUME .................................................................................................................................. vii

ABSTRACT ............................................................................................................................ viii

1 INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................ 1

1.1. Problématique et justification ...................................................................................... 1

1.2. Objectifs....................................................................................................................... 2

1.2.1. Objectif général ................................................................................................... 2

1.2.2. Objectifs spécifiques ............................................................................................ 2

2 MILIEU D’ETUDE ............................................................................................................ 3

2.1. Localisation des forêts .................................................................................................... 3

2.2. Les facteurs physiques du milieu..................................................................................... 4

2.2.1. Climat ........................................................................................................................ 4

2.2.2. Végétation ................................................................................................................. 5

2.2.3. Géologie et hydrographie .......................................................................................... 5

2.3. Aspects socio-économiques ............................................................................................. 5

3 METHODOLOGIE D’ANALYSE OU DE DIAGNOSTIC .............................................. 6

3.1. Matériels ......................................................................................................................... 6

3.2. Démarche méthodologique .............................................................................................. 6

3.3. Outils de collectes et d’analyses des données ................................................................. 7

3.3.1. L’entretien structuré et l’entretien semi structuré ..................................................... 7

x

3.3.2. L’outil « Pierre et Caillou » ...................................................................................... 7

3.3.3. Le diagramme de Venn ............................................................................................. 7

3.3.4. La triangulation ......................................................................................................... 7

3.3.5. L’outil Forces Faiblesses Opportunités Menaces (FFOM) ...................................... 7

3.4. Méthodes de collecte ................................................................................................... 7

3.4.1. Présentation de la forêt classée de Dogo-Kétou ................................................... 7

3.4.2. Identification des problèmes liés à la gestion des activités dans la forêt ............. 8

3.4.3. Hiérarchisation des différents problèmes ............................................................. 8

3.4.4. Diagnostic du problème prioritaire à la gestion ................................................... 8

4 RESULTATS ...................................................................................................................... 9

4.1. Présentation de l’ONAB .................................................................................................. 9

4.2. Présentation de l’Unité Reboisement de ONAB ............................................................. 9

4.3. Infrastructures et matériels ............................................................................................ 12

4.4. Présentation des activités ............................................................................................... 12

4.4.1. Alimentation en eau de la pépinière ........................................................................ 12

4.4.2. Production de plans en pépinière ............................................................................ 13

4.4.3. Organisation des travaux ......................................................................................... 15

4.4.4. Le défrichement ...................................................................................................... 15

4.4.5. Le jalonnage ............................................................................................................ 16

4.4.6. Le piquetage ............................................................................................................ 16

4.4.7. Le ramassage des plants forestiers .......................................................................... 17

4.4.8. Trouaison et la mise en terre des plants forestiers .................................................. 18

5 Etude diagnostique du fonctionnement de l’unité de reboisement de l’ONAB dans la

gestion de la forêt classée de Dogo-Kétou ............................................................................... 19

5.1. Diagramme de Venn ...................................................................................................... 19

5.2. Inventaire des forces, faiblesses, opportunités et menaces ............................................ 21

5.3. Identification des problèmes limitant la gestion durable du secteur forestier ............... 22

xi

5.4. Hiérarchisation des différents problèmes identifiés ...................................................... 23

5.5. Diagnostique du problème central ................................................................................. 24

5.6. Approches de solution ................................................................................................... 27

5.6.1. La sensibilisation de la population .......................................................................... 27

5.6.2. L’amélioration du système de plantation Taungya ................................................. 27

5.6.3. Instauration un cadre de partage des avantages liés aux plantations ...................... 28

5.6.4. Zonage ..................................................................................................................... 28

5.6.5. Promotion des AGR ................................................................................................ 28

5.7. Analyse des résultats ..................................................................................................... 28

5.8. Difficultés rencontrés et stratégies pour les surmonter ................................................. 29

6 Conclusion et recommandations ....................................................................................... 30

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 31

ANNEXES ............................................................................................................................... 32

1

1 INTRODUCTION GENERALE

1.1. Problématique et justification

La Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) est une école d’enseignement supérieur

de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), qui forme des cadres compétents dans diverses

spécialités, que sont: Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles (AGRN),

Production Animale (PA), Production Végétale (PV), Nutrition et Santé Animale (NSA),

Economie Socio-Anthropologie et Communication (ESAC).

En effet, la formation supérieure en Agronomie a démarré au Bénin depuis 1970, elle

était organisée au sein du Département des Etudes Agronomiques et Agro Techniques qui fut

transformé en Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi le 22

décembre 1977. La Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) a connu une évolution qui

s’articule autour de trois grandes phases : la phase de démarrage et de développement des

activités (1970-1980), celle d’intensification des activités organisationnelles et de la

diversification de la coopération internationale (1980-1990) et enfin celle marquée par la

consolidation des structures, des programmes et des mécanismes mis en place (1990 à nos

jours). (Affokpe, 2012)

Sa mission est notamment d’assurer la formation initiale devant permettre de fournir

aux structures de développement et de recherche des cadres agronomes et d‘assurer la

formation continue dont l’objectif est le perfectionnement ou le recyclage des cadres en cours

d’emploi dans les domaines des sciences et techniques agronomiques.

Mais, en cette période de mondialisation, et donc de rude concurrence, les dispositifs

pédagogiques universitaires sont en train de subir de profondes mutations à travers le monde

entier aux fins de s’adapter aux nouvelles exigences du marché du travail. Ces réformes sont

une étape nécessaire pour la survie des universités. Les programmes pédagogiques doivent

dorénavant permettre à tout étudiant de se former progressivement en acquérant un ensemble

de compétences adaptées à ses préférences disciplinaires, et à son projet professionnel, qu’il

soit national ou international. Il s'agit d'un processus qui se veut promoteur du développement

des capacités des établissements à adapter et à renouveler leurs offres de formation, en tenant

compte des évolutions scientifiques et technologiques d'une part, et du marché de l'emploi

d'autre part.

2

C’est pour ne pas rester en marge du système en cours dans le monde entier et aussi

modéliser l’offre de formation, faciliter la mobilité et l’insertion professionnelle de ses

apprenants que la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’Université d’Abomey-

Calavi (UAC), a choisi, à partir de 2007, de se conformer au système Licence-Master-

Doctorat (LMD).

Pour se conformer aux exigences de ce système, il est organisé par la Faculté des

Sciences Agronomiques (FSA) à l’endroit des étudiants en fin de formation (Licence

Professionnelle), un stage en milieu réel au cours duquel les étudiants sont amenés à faire une

étude diagnostique de leur structure de stage. Ainsi, nous avons fait notre stage dans la forêt

classée de Dogo-Kétou. A travers ce stage, nous apportons notre contribution à la gestion

durable de cette forêt grâce à l’étude diagnostique qui est faite en vue de dégager le problème

qui mine dangereusement sa gestion durable et de proposer des approches de solutions

concrètes et réalisables.

1.2. Objectifs

1.2.1. Objectif général

L'objectif global du stage est de contribuer à la gestion durable de la biodiversité des

forêts à travers la réalisation d’une étude diagnostique de la forêt de Dogo-Kétou afin de

déceler les différents problèmes qui entravent sa gestion et de proposer des approches de

solutions aux problèmes prioritaires.

1.2.2. Objectifs spécifiques

Il s’agira plus spécifiquement pour nous de :

1. Présenter de la forêt classé de Dogo-Kétou dans sa structuration, ses activités, ses

produits, ses atouts, opportunités, contraintes, faiblesses et menaces ;

2. Identifier les problèmes liés à la gestion des différentes activités de la forêt ;

3. Hiérarchiser les différents problèmes recensés auprès des différentes catégories

d’acteurs intervenant dans la forêt ;

4. Faire un diagnostic du problème prioritaire à la gestion de la forêt afin de proposer des

approches de solutions ;

3

2 MILIEU D’ETUDE

2.1. Localisation des forêts

Le complexe forestier de Dogo-Kétou est localisé dans la commune de Kétou. Cette

commune est située à l’extrémité nord du département du Plateau entre les latitudes 7°10’00’’

et 7°41’17" Nord d’une part et les longitudes 2°24'24" et 2°47'40" Est d’autre part (Bani,

2006). Elle est limitée au Nord par la Commune de Savè au Sud par la Commune de Pobè, à

l’Ouest par les Communes de Ouinhi et de Zangnanado et à l’Est par la République fédérale

du Nigéria.

Figure 1 : Carte de situation des forêts classées de Dogo-Kétou

Source : Plan d’Aménagement Participatif FC-DK, Avril 2010

4

Le complexe forestier de Dogo-Kétou est en réalité constitué de deux blocs forestiers

et s’étend sur une superficie au classement de 42.850 ha répartie comme suit : 11.000 ha pour

la forêt classée de Kétou et 31.850 ha pour la forêt classée de Dogo (Bani, 2006). Constituée

en forêt domaniale classée par arrêté n°2026 SE du 2 avril 1955, la forêt classée de Kétou

avait une superficie approximative de 43.200 hectares selon le Haut-Commissariat de la

République Française à l’époque. Aujourd’hui, cette superficie est évaluée à 11.000 hectares

seulement soit un taux de déforestation d’environ 75% (Bani, 2006). La forêt de Dogo quant à

elle a été classée par arrêté n°675 SE. du 27 janvier 1955. La superficie était évaluée à

l’époque par le Haut-Commissariat de la République Française à 31.850 hectares environ.

Cette superficie n’a pas beaucoup varié jusqu’à nos jours (Bani, 2006). Cette forêt compte

quatre unités d’aménagement : Sodji, Adakplamè, Ofè-otè, Dogo et un noyau central à cheval

entre les unités d’aménagement de Dogo et d’Adakplamè (Bani, 2006).

2.2. Les facteurs physiques du milieu

2.2.1. Climat

La commune de Kétou, bénéficie d’un climat de type tropical à régime pluviométrique

bimodal caractérisé par :

une grande saison des pluies de mars à Juillet ; suivie d’une petite saison sèche en août

(Bani, 2006) ;

une petite saison de pluies de septembre à octobre ; suivie d’une grande saison sèche

de novembre à Février (Bani, 2006).

Cette répartition des pluies à Kétou permet en temps normal d’enregistrer une

pluviométrie annuelle moyenne de 1073 mm de pluies en 65 jours avec une répartition

présentant d’importantes disparités dans le temps et dans l’espace. Mais depuis quelques

années, cette tendance tend à disparaître laissant progressivement place à un régime uni modal

: la deuxième saison des pluies tend à être une prolongation de la première (Bani, 2006)

La température moyenne journalière est à peu près uniforme sur l’ensemble de la

Commune de Kétou. Elle est de l’ordre 25°C et le maxima de 34,5°C (PDC, 2006). La

température reste relativement élevée tout au long de l’année. L’humidité relative mensuelle

moyenne s’établit en un minimum de 78% de janvier à Février et un maximum de 95% en

Septembre (PDC, 2006).

5

2.2.2. Végétation

La flore des FC-DK est constituée d’une mosaïque de formations forestières allant des

galeries forestières aux savanes arbustives et herbeuses (PGFTR, 2010).

Les galeries forestières regroupent les forêts galeries qui sont les formations naturelles

le long des cours d’eau saisonniers et la forêt riveraine située le long du fleuve Ouémé (cours

d’eau permanent).

La galerie forestière à Cynometra megalophylla et Diospyros mespiliformis se retrouve

le long des marigots et des rivières rencontrés dans les FC-DK. Elle se développe sur des sols

argilo-sableux recouverts d’une litière importante (PGFTR, 2010).

On rencontre dans les FC-DK deux types de forêts claires à savoir : la forêt claire à

Anogeissus leiocarpus et Combretum collinum et la forêt claire à Isoberlinia doka et

Pterocarpus erinaceus ; Et trois types de savanes à savoir : la savane boisée à Vitellaria

paradoxa et Combretum collinum ; la savane arborée/arbustive à Lophira lanceolata et

Combretum collinum ; la savane herbeuse à Brachiaria deflexa et Securinega virosa (PGFTR,

2010).

2.2.3. Géologie et hydrographie

Deux types de sols sont rencontrés dans la forêt de Dogo-Kétou . Il s’agit des sols sur

sédiment meuble argilo-sableux du Continental Terminal dont les teneurs en argiles s’élèvent

avec la profondeur (PGFTR, 2010). Ces sols, excellents support culturaux se rencontrent dans

les villages d’Adakplamè, Aguigadji, Agonlikpahou et Dogo. Le deuxième type de sol est

constitué par les sols ferrugineux tropicaux et occupe une petite superficie. Ces sols sont plus

ou moins concrétionnés et moins profonds que les sols ferralitiques mais possèdent des

horizons très différentiés sur plus de 2 mètres d’épaisseur (PGFTR, 2010).

Le réseau hydrographique est peu dense, avec comme composantes le fleuve Ouémé

qui longe la Commune et servant de frontière Ouest ; et quelques rivières et cours d’eau dont

certains sont à régime permanent (Dogo, Orougbé, Illikimou, etc.) (PGFTR, 2010).

2.3. Aspects socio-économiques

Les populations vivant autour et à l’intérieur des FC-DK ont été estimées à 100.499 habitants

(PDC, 2006). Dans les terroirs riverains des FC-DK, on rencontre principalement les différents

groupes socioculturels ci-après : les Nagots ; les Holli ; les Mahi ; les Fon ; les Peuhls (PDC, 2006).

La principale activité économique des populations reste l’agriculture. La technique culturale est

6

traditionnellement extensive. Les principales cultures pratiquées sont : le coton (seule culture de rente

de la région); les cultures vivrières (le maïs, le haricot, le poids d’angole, l’igname, le manioc, la

patate douce, l’arachide, le riz, le piment, la tomate, le gombo, le « goussi » et autres légumes). La

superficie cultivée est d’environ 87 000 ha soit un pourcentage de 39,85% (PGFTR, 2010).

Outre l’agriculture, l’élevage des ovins, caprins, porcins et volaille constitue une autre

source de revenu des ménages.

A ses activités s’ajoutent la chasse qui se pratique surtout pendant la saison sèche, la

pêche et l’exploitation non contrôlé du faite de la dépendance de la population à tirer le bois

énergie de la forêt.

3 METHODOLOGIE D’ANALYSE OU DE DIAGNOSTIC

3.1. Matériels

En vue de collecter les données qualitatives et quantitatives relatives à notre travail, les

matériels suivant ont été rassemblés : 1 cahier de note, un stylo, des crayons à papier et une

gomme ; des fiches de collecte portant le questionnaire administré aux acteurs ; une carte du

secteur étudié pour une meilleure connaissance de la forêt ; un appareil photo (numérique)

pour des illustrations au besoin ; un sac de terrain pour contenir les différents matériels.

3.2. Démarche méthodologique

Elle se résume en trois phases :

La Phase préparatoire : Au cours de cette phase, des échanges ont été faits entre les

enseignants et les étudiants sur divers aspects à savoir : le contexte dans lequel

s’inscrit le stage ainsi que ses objectifs, la forme et le contenu du mémoire ainsi que

les types de structures pouvant accueillir les apprenants et les critères d’évaluation du

stage sont autant de points qui ont été abordés tout au long de cette phase.

La phase de terrain : Cette phase a été essentiellement consacrée à la collecte des

données sur la base d’une étude diagnostique et à la participation aux différentes

activités menées dans la forêt classée de Dogo-Kétou.

Une phase post-stage : Elle a portée sur l’analyse de toutes les données collectées sur

le terrain et leur traitement. La prise en compte des recommandations de nos

superviseurs pour l’élaboration du rapport final met terme à cette phase.

Pour atteindre nos différents objectifs spécifiques, nous avons développé une

méthodologie adaptée à chacun de ces objectifs et avons utilisé des outils diagnostiques.

7

3.3. Outils de collectes et d’analyses des données

3.3.1. L’entretien structuré et l’entretien semi structuré

Nous avions élaborés un questionnaire pour obtenir les informations axées sur les

modes de gestions, l’organisation du personnel et les problèmes auxquels ils sont confrontés.

Cette technique nous a alors permis d’avoir une idée globale et partagée du point de vue des

différents catégories d’acteurs (Tobada, 2012).

3.3.2. L’outil « Pierre et Caillou »

A même le sol et à l’aide de pierres ou de cailloux, un individu identifie les relations et

caractérise la taille de chaque relation existante entre les institutions et les personnes

physiques et/ou morales intervenant dans la gestion de la forêt (Tobada, 2012).

3.3.3. Le diagramme de Venn

Il est élaboré pour connaître les relations existantes entre une structure donné et les

autres structures externes (Tobada, 2012). Cet outil nous a permis de connaître les différentes

structures qui collaborent avec l’Unité de Reboisement (ONAB) dans le cadre des activités de

reboisement en cours dans la forêt.

3.3.4. La triangulation

Elle nous a permis de confronter et analyser les informations recueillies au niveau de

plusieurs sources lors de nos divers entretiens (Tobada, 2012). Cet outil rend fiable et

authentique les informations reçues et nous a permis de juger de la pertinence des difficultés.

3.3.5. L’outil Forces Faiblesses Opportunités Menaces (FFOM)

Il nous a permis de faire ressortir les atouts (forces et opportunités), les faiblesses et

les menaces liés à la forêt de Dogo-Kétou puis de les résumer sous forme de tableau (Tobada,

2012).

3.4. Méthodes de collecte

3.4.1. Présentation de la forêt classée de Dogo-Kétou

Le principal outil utilisé pour la collecte des données relative à la présentation du

secteur est la documentation. Elle est appuyée par des entretiens avec les responsables du

8

secteur (CTAF) ainsi que les responsables de l’Unité de Reboisement. En ce qui concerne les

différentes activités menées, l’observation est l’outil principal que nous avons utilisé. Cette

observation a surtout été participante pour les différentes activités de reboisement menées au

cours de notre stage. Pour ce qui est des activités qui n’était plus en cours dans le secteur durant

notre période de stage, la documentation et des entretiens structurés et/ou semi-structurés avec les

responsables à divers niveau ont été utilisés pour comprendre l’organisation et le fonctionnement du

site.

3.4.2. Identification des problèmes liés à la gestion des activités dans la forêt

Les problèmes identifiés dans ce diagnostic ont été recensés après avoir analysés les

informations issues de nos différents entretiens avec les riverains de la forêt, et les agents de

l’Unité de Reboisement.

3.4.3. Hiérarchisation des différents problèmes

Suite à l’identification des différents problèmes par les acteurs considérés, nous avons

recueilli par la méthode de « Pierre et Caillou » les ordres de priorité des problèmes suivie de

la note accordée à chaque problème par chaque acteur considéré. Le logiciel Microsoft

EXCEL 2007 a ensuite été utilisé pour le traitement de ces différents problèmes et

l’établissement de l’histogramme.

3.4.4. Diagnostic du problème prioritaire à la gestion

Pour le diagnostic du problème prioritaire, les entretiens ont été conduits avec tous les

acteurs concernés par ce problème. Les résultats de ces entretiens ont été analysés et ont

conduits à la réalisation de l’arbre à problème.

4 RESULTATS

4.1. Présentation de l’ONAB

L’Office National du Bois « ONAB » a été créé par décret n°83-425 du 23 décembre

1983 suite à la dissolution de la Société Nationale pour le Développement Forestier

(SNAFOR). Le dit décret a été modifié par décret n°89-398 du 7 novembre 1989. Le siège

social de l’ONAB est à Cotonou (Akpakpa) PK3, route de Porto-Novo. Il a pour objet la

gestion durable et la commercialisation des ressources forestières de l’Etat et des personnes

morales de droit public, le cas échéant en partenariat avec des personnes privées. L’ensemble

9

des activités sylvicoles et d’exploitation est conduit par la direction technique située dans le

Département du Zou, Commune de Bohicon précisément dans l’arrondissement de Saclo.

L’ONAB fonctionne en ayant sous contrôle six (06) unités à savoir :

l’Unité Reboisement (UR) ;

l’Unité Gestion des Forêts (UGF) ;

l’Unité Protection des Plantations (UP) ;

l’Unité Exploitation des Forêts (UEF) ;

Planification Suivi Evaluation et Contrôle (UPSEC)

la Cellule Informatique (CI) ;

la Cellule d’Encadrement Participatif (CEP)

4.2. Présentation de l’Unité Reboisement de ONAB

C’est cette unité, qui gère les différentes activités de reboisements dans les forêts sous

aménagement de l’ONAB. Administrativement, le secteur forestier de Dogo-Kétou est

organisé de la manière suivante :

Un chef secteur du niveau contrôleur des eaux et forêts, gère le personnel du secteur,

la main d’œuvre et la sous-traitance.

Pour mener à bien sa mission, il bénéficie de l’assistance et de l’appui technique d’un

agent des eaux et forêt : le chef des travaux. Il reçoit et exécute les ordres du chef

secteur et suit toutes les activités planifiées avec ce dernier.

Un chauffeur, qui transport les plants du site de pépinière aux sites de plantations et

conduit également les stagiaires en forêt avec la camionnette mis à sa disposition.

Un animateur de la Cellule d’Encadrement Participatif travaille en étroite

collaboration avec l’Unité de Reboisement. Il est chargé des relations avec les

populations dans le cadre de la gestion participative.

Les représentants des populations sont organisés au niveau de chaque Unité

d’Aménagement (UA) en un bureau et en une association dénommée « association des

paysans utilisant le système Taungya ». Les bureaux constitués par unité

d’aménagement quant à eux ont pour objectifs de s’organiser en groupements pour la

production des plants en pépinière; de sensibiliser la population sur l’importance des

activités de restauration en cours dans la forêt et de participer aux divers activités

d’aménagement dans la forêt. Il faut souligner que le processus de mise en œuvre de la

cogestion est encore en cours dans le milieu. Ainsi, donc les bureaux d’Unité

d’Aménagement existant ne sont pas encore fonctionnels.

10

Acteurs permanents dans la forêt classée de Dogo-Kétou

Acteurs de l’ONAB ayant en charge d’autres secteurs que Dogo-Kétou

Figure 2: Organigramme du secteur forestier de Dogo-Kétou

DG ONAB Dr KOUCHADE

Clément

DT ONAB Capitaine

DOSSA Léonce

C/UR GUESSE

Dénis

C/UPP AHONON

Damien

C/CEP Dr

DJODJOUWIN

Laurent

C/UEF Lieutenant

BELLO Aziz

C/UPSEC AKANI

Idriss

C/Secteur

ESSOU Victor

CB forestière Adjudant

ADJAHO Zéphirin

Animateur

ABI Théodore

Populations Chauffeur GANTIN

Bernard

Sous-traitants

C/Travaux KAMADE

Romuald

11

4.3. Infrastructures et matériels

Infrastructures

L’Unité de Reboisement de l’ONAB (secteur forestier Dogo-Kétou) dispose d’un

bâtiment et un poste de gardiennage. Dans le bâtiment, nous avons un salon qui fait office de

bureau, quatre (4) chambres, deux (2) douches, une cuisine et un magasin.

Matériels

Les matériels de travail dont dispose le secteur forestier de Dogo-Kétou se répartissent

comme suit:

le matériel roulant : une camionnette pour le chauffeur; des motos pour le chef

secteur, le chef travaux et l’animateur

le matériel technique : la boussole et le GPS

4.4. Présentation des activités

Compte tenu de la période à laquelle notre stage s’est déroulé, nous n’avons pas pu

participés à toutes les activités dans le secteur forestier. Toutefois, nous avons tout au moins

participé à quelques activités en pépinière et de reboisement.

4.4.1. Alimentation en eau de la pépinière

Sur le site de pépinière d’Awaya, deux systèmes d’exhaure sont utilisés :

Système d’exhaure motorisé

Il est composé par l’ensemble : puits, motopompe, groupe électrogène, tanks et

tuyauterie. En effet, le puits installé sur le site permet d’alimenter les tanks en eau et ceci par

l’intermédiaire de la motopompe qui permet de remonter l’eau de puits dans les tanks. Ce

dispositif est alimenté par un groupe électrogène. Une fois dans les tanks, l’eau peut être

utilisée à volonté pour les besoins en eau de la pépinière grâce à la tuyauterie qui est relié à

chaque tank.

Système d’exhaure manuel

Il est essentiellement composé des arrosoirs à maille fine et des tonneaux qui sont un

recourt pour pallier à un éventuel problème technique qui pourrait subvenir au niveau du

système d’exhaure motorisé.

12

4.4.2. Production de plans en pépinière

La production des plants consiste à élever dans des pots en plastiques noirs perforés de

10 cm de diamètre et de 20 cm de hauteur, en quantité et en qualité, des plants d’essences

forestières. Cas du teck :

Elle se déroule en plusieurs étapes :

1) La levée de dormance : C’est une opération qui consiste à stimuler les graines de

teck. Elle consiste à tremper les graines de teck dans de l’eau à température ambiante

pendant une semaine et à sécher ensuite au soleil pendant deux jours.

2) La confection des germoirs : C’est une opération consistant à faire des plates-bandes

aplanir et débarrasser des débris végétaux, animaux et cailloux. Il à 1 m de largeur et

peut contenir ainsi 834 sachets lorsqu'elles ont 5 m de longueur.

Photo 1 : Germoirs

3) Semis sur les germoirs : Il se fait à la volée de sorte à ce que les graines soient

réparties uniformément sur le germoir. Elles sont ensuite recouvertes d’une mince

couche de sable. Ensuite, on arrose le germoir.

4) Empotage : Consiste à prélever le sol noir fertile, le débarrasser des matériaux

grossiers et ensuite l’utiliser pour remplir les sachets en polyéthylène. Les pots sont

par la suite alignés.

13

Photo 2 : Empotage

5) Le repiquage : Deux semaines environ après semis sur le germoir les graines germées

peuvent être repiquées dans les pots. Le repiquage se fait dans la matinée ou en début

de soirée après un arrosage copieux.

Les pots sont ensuite placés sous ombrage pendant une semaine voir une semaine et

demi, cela dépend de l’ensoleillement. L’ombrage se fait avec les branches de palmes.

6) Les entretiens

Ils sont de deux sortes :

Les entretiens journaliers : Il consiste à arroser deux fois par jours les plantules

Les entretiens périodiques :

Ils comprennent :

L’habillage : il consiste à diminuer la masse foliaire sans supprimer le bourgeon

terminal développée par les plantules afin de ne pas empêcher l’eau d’arriver dans les

pots lors de l’arrosage

Le désherbage : il consiste à supprimer la concurrence au niveau des pots

L’utilisation des produits phytosanitaires en cas d’attaque parasitaire

Outre le teck, les autres essences forestières produites en pépinière que sont : Gmelina

arborea, Khaya senegalensis, Antiaris africana, Afzelia africana sont semés directement dans

les pots et ne nécessite pas une ombrière.

14

4.4.3. Organisation des travaux

Dans le cadre des activités sur le site de pépinière, la CEP constituent des groupements

pour menés les activités de production de plans. Il faut souligner que ses groupements ne sont

pas constitués au hasard mais en tenant compte du savoir-faire de chacun dans le domaine de

production des plans forestiers. Dans la forêt classée de Dogo-Kétou, sur le site de pépinière

d’Awaya, trois différents groupements y travaillent. Chaque groupement à un certains

nombres de plants à produire pour le compte d’une campagne de reboisement, et ce nombre

est fixé compte tenu de la taille du groupement.

4.4.4. Le défrichement

Défrichement manuel

Le défrichement manuel d'une parcelle ou d'une portion délimitée consiste à faucher à

la main et aras du sol, les mauvaises herbes qui s'y sont installées et à couper à une hauteur de

moins de 10 cm du sol tous les arbustes et autres ligneux qui s'y trouvent.

Défrichement mécanisé

Il se fait avec un bulldozer qui déracine arbres et arbustes et les regroupe en andains

équidistants de 100 m. Au niveau de ses andains les arbres abattus sur la parcelle défrichée

peuvent être utilisé à d’autres fins : les arbres abattus sont notamment façonnés en billes qui

sont utilisés pour la fabrication du bois de charbon.

Photo 3 : Dégagement mécanisé Photo 4 : Constitution d’un an

15

4.4.5. Le jalonnage

Le jalonnage est une opération qui consiste à aligner les jalons afin de déterminer les

lignes de plantation. Toutes les lignes de plantation sont jalonnées avec des jalons d'au moins

1,20 m de hauteur et taillés au fin bout. Les jalons ainsi confectionnés doivent être enfoncés

dans le sol à une équidistance de 50 m sur les lignes de plantations afin de s’assurer de la

rectitude de cette dernière. Pour jalonner une parcelle, il faut :

Définir une ligne de base qui doit être du côté d’accès du domaine afin d’avoir une bonne

vue sur les lignes de plantations

Appliquer la méthode 3-4-5 pour délimiter tout le domaine. Elle consiste à réaliser sur

une corde douze nœuds équidistants de 1 m et à placer les trois premiers nœuds de la

corde sur la ligne de base de sorte que le premier piquet sur la ligne coïncide avec le

troisième nœud. Former ensuite un triangle rectangle de 3 unités sur la ligne de base, 4

unités sur la ligne qu’on veut matérialiser et 5 unités sur l’hypoténuse. La ligne

recherchée est la ligne à 4 unités du triangle. Faire de même à chaque 50 m pour obtenir

les lignes suivantes.

4.4.6. Le piquetage

Le piquetage consiste à matérialiser avec des piquets d’au moins 60 cm de hauteur sur

les lignes de plantation l’emplacement des jeunes plants. Cet emplacement des plants est

défini suivant une équidistance qui est de 2 m sur ligne et de 3 m entre ligne. Pour faire le

piquetage, on utilise un cordeau sur lequel l’écartement de la plantation est déjà marqué. Il

faut ensuite mettre au propre sur une largeur de 1,5 m les lignes matérialisées par les piquets,

soit 0,75 m de part et d’autre de chaque piquet.

Photo 5 : Piquetage des lignes

16

4.4.7. Le ramassage des plants forestiers

C’est une activité qui consiste à transporter les plants forestiers du site de pépinière au

site de plantation. Le transport des plants se fait avec une camionnette après une pluie afin de

faciliter la trouaison et aussi pour réduire le taux de mortalité des jeunes plants. Il faut aussi

noter qu’un arrosage copieux des plants forestiers est prévu sur le site de pépinière avant le

transport des plants sur les sites de plantation toujours dans le but de réduire la mortalité des

jeunes plants.

Photos 6 : Ramassage des plants

4.4.8. Trouaison et la mise en terre des plants forestiers

La trouaison consiste à creuser à l'emplacement des piquets des trous d'une profondeur

correspondant à la taille du sachet contenant le plant. Sur une même parcelle, la trouaison doit

se faire du même côté par rapport aux piquets. Elle est suivit de la mise en terre.

La mise en terre consiste à :

Sélectionner les sachets contenant les plants à environ 5 cm de la base ;

Déposer le plant avec sa motte de terre au fond du trou en retirant par le haut le

sachet ;

S’assurer que toute la motte de terre soit enfouie sous le niveau du sol ;

Refermer le trou avec la terre de retrait en prenant soin de bien la tasser ;

Placer le sachet retiré du plant au piquet.

Ce sachet attaché au piquet signale la position du plant lors du désherbage des parcelles.

La mise en terre se fait tôt le matin

17

L’ensemble de ses activités se déroule suivant un chronogramme prédéfini (Voir

annexe 7)

Photo 7 : Pépinière de la forêt de Dogo-Kétou (Site d’Awaya)

5 Etude diagnostique du fonctionnement de l’unité de reboisement de l’ONAB dans la

gestion de la forêt classée de Dogo-Kétou

5.1. Diagramme de Venn

Nous avons identifié les principales personnes et institutions intervenant dans la prise

de décision concernant la gestion de la forêt et discuter de leur rôle. Le nom de chaque

structure ou institution est inscrit dans un cercle ou cadre. La direction des flèches indique

qu’il existe une relation dans un sens donné entre les structures. Les flèches allant dans les

deux indiquent une interrelation.

18

Flèche indiquant les relations réciproques

Flèche indiquant le sens d’une relation

Structure interne

Structure externe

Figure 3 : Diagramme de venn

Source : Enquête terrain 2013

Commentaire :

Dans le but de satisfaire les besoins sans cesse croissants en bois d’œuvre du pays,

l’ONAB a élaboré un programme de reboisement sur fonds propre de 1000 ha/an sur au

moins 5 ans pour permettre l’extension des superficies reboisées. Pour parvenir à cet objectif,

l’ONAB a recouru à la DGFRN en 2005 et en 2008, avec qui il a convenu d’engager des

actions tests de reboisement respectivement dans les forêts classées de Bonou et

d’Atchérigbé. Au vu des résultats de ses actions, l’ONAB est autorisé par la DGFRN à

poursuivre les actions d’aménagement dans les forêts classées de Bonou, Atchérigbé et dans

d’autres forêt classées prioritairement à Dogo-Kétou, Bassila et Pénéssoulou compte tenu de

19

leur position géographique en rapport avec le rayon d’action actuel de l’Office. C’est ainsi

qu’il a été signé une convention entre la DGFRN et l’ONAB : Convention n°172/2011/DG-

ONAB/DGFRN/DT-ONAB/DCPRN/SA portant mise à disposition de forêts classées pour

aménagement.

Avec les opérateurs des radios Alakétou et Radio Pobè l’ONAB a signé des contrats.

En effet, dans le cadre des activités de reboisement en cours dans la FC-DK il est prévu dans

ledit contrat que ces stations radios (Alakétou et Radio Pobè) émettront des émissions et

passeront des communiqués afin de sensibiliser la population sur le bien-fondé des activités

en cours dans la forêt. En contrepartie, chaque opérateur radio reçoit une somme de 1.000.000

frs CFA au terme de chaque campagne de reboisement.

Les représentants des populations sont organisés au niveau de chaque Unité

d’Aménagement (UA) en un bureau et en une association dénommée « association des

paysans utilisant le système Taungya ». En effet, le système Taungya permet de remédier à la

pénurie de terres agricoles dans les communautés vivant à la périphérie des réserves

forestières et aussi de faire bénéficier aux plants des entretiens à travers les entretiens des

cultures en intercalaire.

Certains ONG interviennent auprès de l’ONAB comme sous-traitants. Ils achètent les

travaux auprès de l’ONAB et les exécutent moyennant une rémunération.

Les universités, lycées et collèges collaborent avec l’ensemble des acteurs, pour la

formation des élèves et étudiants, en particulier ceux de la spécialité aménagement et gestion

des ressources naturelles dans le but de compléter leur cours théorique par la pratique. Les

stagiaires fournissent en retour des documents comportant les résultats des études et des

suggestions pour un bon déroulement des activités de l’Unité.

La Cellule d’Encadrement Participatif travaille en étroite collaboration avec l’Unité de

Reboisement est chargé des relations avec les populations dans le cadre de la gestion

participative.

5.2. Inventaire des forces, faiblesses, opportunités et menaces

L’étude diagnostique vise à analyser les capacités d’organisation du secteur à assumer

la mission qui lui est confiée en faisant ressortir les forces, faiblesses, opportunités et

menaces. Ceci s’est fait à travers un diagnostic participatif réalisé sur la base des

appréciations des membres du personnel, puis des responsables à divers niveaux.

20

Les forces sont les aspects positifs internes de l’unité de reboisement, et sur lesquels on peut

bâtir le futur. Par opposition, les faiblesses sont les aspects négatifs internes mais qui sont

également contrôlés par l’Unité de Reboisement, et pour lesquels des marges d'amélioration

importantes existent. Les opportunités sont les possibilités extérieures positives, dont on peut

éventuellement tirer parti dans le contexte des forces et des faiblesses actuelles. Les menaces

sont les obstacles ou limitations extérieures, qui peuvent empêcher ou limiter le

développement de la forêt.

Suite aux analyses internes et externes, nous avons pu identifier les forces et faiblesses puis

les opportunités et les menaces liées à la gestion durable de la forêt. Le tableau ci-dessous

résume l’essentiel des informations recueillies par rapport aux forces, faiblesses, opportunités

et menaces.

Tableau 1: Matrice d'analyse FFOM ou SWOT

Source : Enquête terrain 2013

Forces Faiblesses

La grande superficie que couvre la

forêt : 42852 ha

Disponibilité d’un plan

d’aménagement participatif ;

Personnel forestier qualifié ;

Reboisement en cours

Existence de cours d’eau permanent

dans la forêt

Introduction de la méthode Taungya

Disponibilités de trois sites de

pépinière

Faible participation de la population

riveraine aux activités de reboisement

Etat de dégradation avancé de la forêt

Mauvaise gestion de la sous-traitance

Insuffisance de personnel

Le dysfonctionnement des structures de

cogestion

Faible niveau intellectuel de la population

riveraine

Faible productivité de certaines parcelles

Opportunités Menaces

Disponibilité de moyens financiers

et techniques ;

disponibilité d’infrastructures

d’hébergement ;

Recrudescence des coupes frauduleuses

Changement climatique

Forte pression démographique

Les risques d’incendies

La proximité du Nigéria

21

5.3. Identification des problèmes limitant la gestion durable du secteur forestier

Les problèmes recensés sont essentiellement ceux qui entravent le bon déroulement des

activités de reboisement en cours dans la forêt classé de Dogo-Kétou. Aux nombres de ces

problèmes, nous avons :

La présence des plantations privées dans la forêt

Insuffisance de main d’œuvre locale

Le retard dans l’exécution des travaux

Le sabotage des plants forestiers

Les feux de végétation

La déforestation

22

5.4. Hiérarchisation des différents problèmes identifiés

La synthèse des différents problèmes inquiétant la gestion de la forêt et qui ont été

soulevés par les différents catégories d’acteurs enquêtés lors de cette étude est présentée sur la

figure ci-dessous.

Figure 4 : Diagramme des problèmes

Source : Enquête terrain 2013

Légende :

IMDL : Insuffisance de main d’œuvre locale PPP : La présence des plantations privées dans forêt

FV : Les feux de végétation RET : Le retard dans l’exécution des travaux

LD : La déforestation SPF : Le sabotage des plants forestiers

0 20 40 60 80 100 120

PPP

LD

IMDL

RET

SPF

FV

PPP

LD

IMDL

RET

SPF

FV

Problèmes identifiés Hiérachisations

23

Commentaire :

Pour arriver à ce résultat, nous avions menés nos enquêtes aussi bien auprès des agents

de l’ONAB et auprès de la population riveraine de la forêt. Au total, l’échantillon étudié est

constitué de 25 personnes dont 4 agents de l’ONAB et les 21 autres enquêtés sont

essentiellement les populations riveraines.

Suite à l’analyse des donnés des interviews et la méthode de ‘‘ Pierres et Cailloux’’,

les problèmes ont été identifiés puis hiérarchisés. Par ordre d’importance décroissante, nous

avons la présence des plantations privées dans forêt (100), la déforestation (90),

l’insuffisance de main d’œuvre locale (80), le retard dans l’exécution des travaux (50), le

sabotage des plants forestiers (20), les feux de végétation (15).

De cette hiérarchisation, il ressort que la présence des plantations privées du domaine

forestier est le problème qui est au centre de toutes les préoccupations car il a été évoqué par

tous les enquêtés.

5.5. Diagnostique du problème central

24

: Problèmes rencontrés par les utilisateurs de la méthode Taungya

(2) (1) : L’extrémité (1) désigne une conséquence et la seconde désigne sa cause

Figure 5 : Arbre a problème

Source : Enquête terrain 2013

Destruction de plantations

privées

Frustration des populations

Retard des

travaux

Introduction du système Taungya

Insuffisance de

main d’œuvre

locale

Autres activités lucratives

Sabotage des

plans

Faible rendement dès la

deuxième année de plantation

Crainte de quitter la forêt

Difficulté pour nettoyer les

parcelles

La longue période d’inexistence

d’un aménagement

Utilisation de systèmes

d’exploitation inappropriés

Présence des plantations privées

Difficulté d’application du plan d’aménagement participative

Les feux de végétation La mauvaise

gestion des sous-

traitants

La déscolarisation

La déforestation

25

Commentaire :

L’aménagement permet de maîtriser les pressions anthropiques exercées sur les forêts

classées, de restaurer les zones dégradées, de contribuer au maintien de la biodiversité tout en

préconisant des systèmes d’exploitation durable des ressources naturelles (FAO 2004). En

effet, la longue période séparant l’année de classement des deux blocs forestiers (1955) à

l’année d’élaboration du plan d’aménagement participatif des forêts (2010) a favorisé la

surexploitation de ses ressources forestières (la déforestation) et l’utilisation de systèmes

d’exploitation inappropriés. C’est ainsi que des plantations d’anacardiers et de palmiers ont

été installées dans la forêt classée de Dogo-Kétou par la population riveraine.

Après élaboration du plan d’aménagement participatif de la forêt en 2010, des actions

d’aménagement ont été lancés en 2011 pour restaurer la forêt. Ainsi, dans le but de reboiser la

forêt, les plantations privées qui s’y trouvent ont été détruites. Cette situation a entraîné chez

les propriétaires de ces plantations un manque à gagner considérable qui à occasionner la

déscolarisation de leurs enfants. Cela a suscité un sentiment de frustration chez la population

surtout qu’ils n’ont pas été dédommagés. C’est ce sentiment de frustration qui explique

l’absence de main d’œuvre locale et aussi les quelques cas de sabotages de plants et de feux

de végétations enregistrés.

L’absence de main d’œuvre locale s’explique aussi par le faite qu’une partie de la

population s’adonne à d’autres activités lucratives. En effet, la proximité de la République

Fédérale du Nigéria favorise le commerce de l’essence frelaté communément appelé

« kpayô ». Ce commerce leur procure un revenu supérieur aux coûts qui leurs sont offerts

pour les différents travaux d’aménagement menés dans la forêt. La main d’œuvre étant donc

importée, elle n’est pas toujours disponible. Cette situation combinée à la mauvaise gestion de

certains sous-traitants qui ne paient pas à temps les manœuvres, contribuent à ralentir les

travaux.

L’introduction du système taungya pour favoriser la gestion participative n’a pas

arrangé grandes choses de cette situation qui prévaut. En effet, il est déploré par les membres

de l’association des paysans utilisant la méthode Taungya l’utilisation des essences à

croissances rapides tel que le Tectona grandis et le Gmelina arborea. Ces espèces croissent

très vite et font que le rendement des cultures vivrières en intercalaire dans les plantations de

deux ans sont médiocre. Cet état de chose est perçu par ces paysans comme étant une manière

de se faire exclure progressivement du domaine forestier parce que ne trouvant plus de terre à

cultiver il serait contraint de quitté la forêt. Dans le même temps, il est enregistré quelques cas

26

où certains paysans choisissent de saboter les plants forestiers afin de pouvoir rester un peu

plus longtemps sur les parcelles et d’autres qui s’entêtent malgré son interdiction à mettre le

feu pour incinérer la végétation après défrichement sur les parcelles soumis aux systèmes

Taungya. Ceci augmente les risques de survenu de feu de végétation.

De tout ce qui précède, il est visiblement clair que la présence des plantations privées

de la forêt a mis à mal la gestion participative. Mais vu l’importance que présente cette

gestion, il convient de trouver des solutions afin de garantir la gestion durable de la forêt.

5.6. Approches de solution

L'enjeu de la cogestion est fondamental. Il s'agit, dans un contexte de désengagement

de l'Etat, d'aider les populations, d'une part, à mettre tous les moyens en œuvre pour restaurer

et conserver le patrimoine naturel et d'autre part, à développer leur capital de production pour

elles-mêmes et pour les générations futures (FAO, 2005). Pour une gestion durable de la forêt

de Dogo-Kétou nous avons proposé divers approches de solutions.

5.6.1. La sensibilisation de la population

Il faut sensibiliser la population dans un premier temps sur l’importance que requiert la

forêt et ensuite sur le rôle du système Taungya (Tobada, 2012). Cela leur permettra de

comprendre le but visé par l’intégration du système Taungya d’une part et les avantages qu’ils

peuvent en tirer d’autres parts.

5.6.2. L’amélioration du système de plantation Taungya

Les perspectives de la Taungya reposent sur l’intérêt soutenu que les agriculteurs et les

forestiers porteront à son maintien. Ainsi, nous proposons :

Attribution de prime aux agriculteurs ayant bien entretenu les parcelles qui leur ont été

alloués. Cela les incitera à plus s’investir dans l’entretient des parcelles ;

Supervision périodiquement des différentes parcelles allouées dans le cadre de la

méthode Taungya. Cela permettra de suivre les travaux d’entretien afin d’éviter

d’éventuelle déconvenue ;

27

5.6.3. Instauration un cadre de partage des avantages liés aux plantations

Créer dans le but d’asseoir le mécanisme de cogestion dans les forêts classée de Dogo-

Kétou : une Assemblée Générale des Exploitants de la Forêt (AGEF) ; un Conseil Villageois

de Gestion de la Forêt (CVGF) ; un Conseil de Gestion de l’Unité d’Aménagement (CGUA) ;

un Conseil de Coordination des Unités d’Aménagements (CCUA) ; une Organisation

Villageoise pour la Gestion des Forêts (OVGF). Avec pour chaque organe des objectifs bien

précis (Voir annexe 6).

5.6.4. Zonage

Mettre à exécution le zonage proposé par le plan d’aménagement participatif (Voir

annexes 5). Il consiste à découper la forêt en séries qui sont des zones auxquelles on attribue

des activités spécifiques et les conditions d’utilisation de la forêt dans chacune d’elles. Cela

permettra d’asseoir divers séries dont celle agro-forestière dans laquelle les populations

pourront exercer les activités agricoles sans crainte aucune.

5.6.5. Promotion des AGR

Promouvoir les Activités Génératrices de Revenus à travers les PGFTR (Tobada, 2012).

De toutes les opportunités économiques des FC-DK, l’apiculture s’avère la plus

écologiquement rentable. En effet, les abeilles par leur fonction pollinisatrice par excellence

contribuent à l’amélioration de la diversité biologique des écosystèmes forestiers. Cette

activité permettra de diversifier les sources de revenus de la population et favorisera la

cogestion.

5.7. Analyse des résultats

La forêt classée de Dogo-Kétou est un écosystème forestier qui a été surexploité du fait

de l’inexistence d’un aménagement. Cette surexploitation a été si prononcée que le noyau

central a été touché et présente de ce fait un aspect dégradé. Ainsi, les actions de restauration

dans la forêt se révèlent donc nécessaire.

Cette restauration s’avère indispensable d’autant plus que les écosystèmes forestiers

jouent de multiples fonctions dont la séquestration de carbone, la réduction des effets du

changement climatique dont les intérêts dépassent le cadre régional car la survie de

l’humanité en dépend (Kakpo, 2013 ; Dossa, 2013). Dès lors, il a été élaboré un plan

d’aménagement participatif de la forêt en 2010 vu l’enjeu fondamental que présente la

28

cogestion : Il s'agit, dans un contexte de désengagement de l'Etat, d'aider les populations,

d'une part, à mettre tous les moyens en œuvre pour restaurer et conserver le patrimoine naturel

et d'autre part, à développer leur capital de production pour elles-mêmes et pour les

générations futures (FAO, 2005).

Les actions d’aménagement lancé en 2011 ont nécessités la destruction des plantations privées

installé dans la forêt afin de reboiser la forêt. Cela n’a pas du tout été du goût de la population

riveraine de la forêt qui a manifesté son mécontentement notamment par la non-adhésion aux

activités d’aménagement.

La mise en œuvre du plan d’aménagement participatif nécessitant une cogestion, il urge

donc de gérer cette situation avec diplomatie et cela passe par la mise en œuvre de solutions

adéquate dont le zonage et la révision de la méthode taungya proposé ci-dessus. Cela y va du

maintien de la bonne croissance des essences dans les plantations. L’approche participative

apparaît aussi donc comme une stratégie de mitigation des risques de destruction des

ressources de la plantation domaniale.

5.8. Difficultés rencontrés et stratégies pour les surmonter

Au cours de notre stage, nous avons été confrontés à des difficultés qui ont impactés sur

le bon déroulement de notre stage. Il s’agit :

de la contrainte du temps : La durée de notre stage a été relativement courte et ne nous

a pas permis de prendre part aux divers tous les activités qui se déroulent dans le

secteur. Les différentes interviews que nous avions eues à faire nous ont permis de

surmonter cette difficulté.

le fort taux d’analphabétisme dans le milieu, ne nous a pas rendus la tâche facile lors

de nos enquêtes. Cette situation nous a rendu dépendant vis-à-vis de l’animateur qui

lui est du milieu mais n’était pas toujours disponible à nous aider. Pour surmonter

cette difficulté, nous avions essayé de nous conformer à son emplois du temps.

29

6 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Notre stage dans la forêt classée de Dogo-Kétou nous a été d’un grand intérêt en ce sens

qu’il nous a offert l’occasion non seulement de nous familiariser avec notre futur cadre

professionnel mais aussi d’approfondir nos connaissances en techniques d’aménagement des

forêts. Par suite de ce stage, nous avons pu comprendre le déroulement des activités au cours

d’une campagne de reboisement. Il nous a également permit de relever grâce à l’outil (FFOM)

les forces-faiblesses, les opportunités-menaces du secteur. Après avoir identifié à travers les

entretiens les problèmes qui entravent la gestion durable du secteur et hiérarchisation de ces

problèmes à travers l’outil « pierre-cailloux » la présence des plantations privées dans le

domaine forestier a été désigné comme problème prioritaire.

En effet, à l'heure actuelle, il serait irréaliste de croire que la cogestion dans la forêt classée de

Dogo-Kétou reste sans aucun problème. Ainsi, dans le cadre d’un aménagement participatif et

d’une gestion durable de la forêt classée de Dogo-Kétou. Nous recommandons ce qui suit :

Réorganiser le système de cogestion en cours dans le secteur ;

Mettre en place les différents organes de cogestion prévus par le plan d’aménagement

participatif ;

Renforcer la sensibilisation des populations riveraines sur l’importance de la gestion

durable de la forêt classée ;

Renforcer les structures locales de cogestion pour qu’elles soient fonctionnelles et

participent à la préservation du patrimoine contre les feux et les sabotages de plants ;

Promouvoir des activités génératrices de revenus : Apiculture, la cuniculture

Réviser le système Taungya

30

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Affokpe D.M., 2012. Etude diagnostique du secteur forestier de Ouèdo. Mémoire de Licence,

FSA/UAC

CPADES, 2005. Plan de Développement Communale (Tome 1). 190 p

Dossa-Gbo C. F., 2013. Caractéristiques Structurales et Ecologiques de la Forêt de Pobè au

Sud- Est du Benin. Thèse d'Ingénieur Agronome, Faculté des Sciences Agronomiques,

Université d'Abomey-Calavi, 57 p.

FAO, 2004. Gestion participative des ressources naturelles: démarches et outils de mise en

œuvre. 85 p

FAO, 2005. Evaluation des ressources forestières mondiales. 322 p

Gassi BANI, 2006. Monographie de la Commune de Kétou. 46 p

Kakpo S.B. 2012. Caractéristiques Structurales et Ecologiques des Forets de Bonou et

D’itchede au Sud Est du Benin. Thèse d'Ingénieur Agronome, Faculté des Sciences

Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi, 70 p.

PGFTR, 2010. Plan d’Aménagement Participatif de la Forêt Classée Dogo-Kétou. 139 p.

Tobada P., 2012. Etude diagnostique du fonctionnement du mode de gestion de la forêt de

Pobè au Sud-Bénin

31

ANNEXES

Annexe 1 : Guide d’entretien pour la collecte des données d’enquête au niveau des agents de

l’ONAB

1. Quel est votre nom?

2. Quel rôle jouez-vous au sein de l’Unité de Reboisement?

3. Quand est ce que l’Unité de Reboisement a commencé le reboisement dans la forêt ?

4. Quelles sont les attributions assignées à l’ONAB dans la forêt?

5. Quelles sont les ressources (équipements, infrastructures….) dont l’ONAB dispose?

6. Comment est assurée la gestion durable de la forêt ?

7. Quels sont les atouts du secteur ?

8. Quelles sont les forces et faiblesses du secteur ?

9. Quelles sont les opportunités et menaces rencontrées au niveau du secteur ?

10. Comment se fait le processus de cogestion de la forêt ?

11. Quel est le niveau d’implication de la population dans la cogestion ?

12. Quelles actions menées vous pour sauvegarder la forêt et ces ressources ?

13. Quelles sont les contraintes au développement durable de la forêt ?

14. Quelles sont les limites des lois de protection de la forêt ?

15. Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans l’exécution de vos activités ?

Annexe 2 : Guide d’entretien pour la collecte des données d’enquête au niveau des

groupements socioprofessionnels

1. Que faites-vous dans votre association ? Quelles sont les différentes activités que vous

menez individuellement ?

2. Quel rôle joue la forêt dans votre vie économique et sociale ? Vous vous sentez concerner

par la gestion de la forêt ?

3. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans vos activités ? Pourquoi ?

4. Quelles solutions préconisez-vous ?

32

Annexe 3: Questionnaire administré au chef secteur

1. Quel est votre nom?

2. Quel est le rôle de votre unité/cellule au sein de l’ONAB?

3. Quelles sont les activités menées au sein de votre unité? (Décrire ces activités)

4. Quelles sont les étapes et démarches adoptées pour l’exécution de chacune de ces activités?

5. Quelles sont les ressources (ressources humaines, matérielles…) dont vous disposez pour

l’exécution des activités menées dans votre unité/cellule?

6. Quelles sont les relations qui existent entre votre unité/cellule et les autres unités de

l’ONAB?

7. Quels sont les secteurs forestiers sous gestion de l’ONAB dans lesquels vous intervenez?

Annexe 4 : Fiche individuelle de la connaissance sur le mode de gestion

I-Identification de l’enquêté

Nom……………………………… Prénom………………………………………

Sexe………………………………. Fonction……………

II- Cogestion

3) Comment se passe la gestion participative dans le périmètre forestier ?

4) Dans quelle ambiance a lieu la cogestion ?

5) Etes-vous satisfait ? Oui Non

Pourquoi ?

6) Si non, quelles approches de solution proposez-vous ?

7) Quelles sont les problèmes que vous rencontrez dans l’exécution de vos activités relatives à

la gestion de la forêt ?

8) Pouvez-vous hiérarchiser ces problèmes ?

9) Donnez quelques approches de solution permettant de résoudre ces problèmes ?

33

Annexe 5 : Zonage de la forêt classée de Dogo - Kétou

Annexe 6: Rôle des différents organes de la co-gestion

Organes Rôles

Conseil de Coordination des Unités

d’Aménagements (CCUA)

- élire en son sein le comité Exécutif

du CCUA dont les membres

proviennent d’une même UA ;

- adopter le budget Annuel de la

Forêt, les Plans Annuels de Travail et

les Budgets Prévisionnels des UA sur

proposition des CE/CGUA ;

- coordonner et superviser les

activités des CGUA ;

- régler les conflits nés de la mise en

œuvre du PAPF ;

Conseil de Gestion de l’Unité

d’Aménagement (CGUA)

- élaborer de concert avec le CPEF,

ou le CS le Plan de Travail de l’UA ;

- veiller à l’application correcte des

dispositions du PAPF au niveau de

34

l’UA ;

- collecter la contribution des usagers

au Fonds d’Aménagement et la

reverser au Trésorier-Comptable du

CE/CCUA ;

- assurer la formation des populations

riveraines ;

- informer les populations des

décisions prises ;

- rendre compte à la base de toutes les

questions relevant de la gestion de

l’Unité d’aménagement.

Conseil Villageois de Gestion de la Forêt

(CVGF)

- assurer la mobilisation et

l’animation du CVGF ;

- assurer la communication entre

l’AGEF et le CGUA ;

- faire exécuter le Plan Annuel de

travail de l’UA et en assurer le suivi ;

- donner un avis consultatif sur les

décisions prises par le CGUA ou le

CCUA à propos des conflits ;

- élire en son sein les membres du

CGUA ;

- collecter et verser au CGUA les

contributions provenant de

l’exploitation des pâturages, des

zones de culture et des plantations

privées ;

- assurer la gestion des conflits au

sein de l’AGEF.

35

Assemblée Générale des Exploitants de

la Forêt (AGEF)

- veiller à l’application des textes

législatifs et réglementaires en

vigueur et de dispositions du PAPF ;

- être les membres du Conseil

Villageois de Gestion de la Forêt ;

- se prononcer sur les admissions, les

démissions et les exclusions des

membres et en informer les instances

supérieures ;

- mettre sur pied une commission

indépendante d’enquête en cas de

mauvaise gestion constatée par le

CVGF, le CGUA et le CCUA ;

- approuver mes modifications des

statuts de l’OVGF/FC/..... .

Organisation Villageoise pour la Gestion

des Forêts (OVGF)

- l’exploitation des ressources

forestières desdites forêts ;

- la création d’emploi et

l’amélioration des revenus ;

- l’amélioration de la productivité des

forêts ;

- l’entretien des pistes.

36

Annexe 7: Chronogramme des activités

Mois

Activités

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Exploration

Parcellisation

Défrichement

Abattage et

dégagement

Jalonnage et

piquetage

Mise en terre

Regarnissage

Entretien des

pare-feux