Des Apocalypses figurees manuscrites et xylographiques

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DES APOCALYPSES FIGURÉES MANUSCRITES ET X.YLOGRAPITIJQUES. Ayant réuni depuis plusieurs . années cuelques documents et des notes sur les apocalypses figurées, qui se attachent aux .plus juté- ressantes questions de l'histoire de ]'impression- tabe]]aire et de la gravure sur bois, je me prdpqsais d'en faire l'objet d'un article étendu dans les livraisons prochaines du Catalogue de mes livres. En jan- ier dernier j'acquis un commentaire sur l'Apocalypse d'une impor- tance considérable pour l'histoire littéraire et l'histoire del!art. Ce manuscrit, provenant de la vente du duc ci'Altamira, est une copie faite vers le NIIC siècle d'un manuscrit de saint Beatus daté de Pan 786, c'est-à-dire remontant au règne de Charlemagne. N: 13a- chetin, dans le Bibliophile français, a publia uie notice descriptive des figures aussi intéressantes que nombreuses de ce monument de l'art carolingien, ce qui me dispdnse . de la recommencer ici. M. d'Avezac, de l'Académie des Inscriptions, o publié dans le Blibiophile français de février 1870 . une savante Digression géographique à propos de ce même manuscrit. Il en résulte qu'il existait un certain nombre de copies manuscrites, cinq ou six, du texte original, que la plupart d'entre elles contiennent despeintures et enlie autres la mappemonde chaïque dit cli. YJ1 de l'Apocalypse, qui mérite toute l'attention des archéologues. Il est dit aussi dans cette notice que le texte de Beatus a -été -imprimé à Madrid en 1770 en un petit in-4 0 sous ce titre Saneti BeaU preshyteri •Liebanensis in Apocaiypsin .ac pluri- mas ui.riu que foederis paginas conzrncnlaria , ex. veteribns :ionnn.11i- que desideratis pc-tri bus mille retro annis collecta, mine primuin edita Document liii I 1111111 1H11 1111111111V - 0000005628223 j

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DES APOCALYPSES FIGURÉES

MANUSCRITES ET X.YLOGRAPITIJQUES.

Ayant réuni depuis plusieurs . années cuelques documents et desnotes sur les apocalypses figurées, qui se attachent aux .plus juté-ressantes questions de l'histoire de ]'impression- tabe]]aire et de lagravure sur bois, je me prdpqsais d'en faire l'objet d'un article étendudans les livraisons prochaines du Catalogue de mes livres. En jan-ier dernier j'acquis un commentaire sur l'Apocalypse d'une impor-

tance considérable pour l'histoire littéraire et l'histoire del!art. Cemanuscrit, provenant de la vente du duc ci'Altamira, est une copiefaite vers le NIIC siècle d'un manuscrit de saint Beatus daté dePan 786, c'est-à-dire remontant au règne de Charlemagne. N: 13a-chetin, dans le Bibliophile français, a publia uie notice descriptivedes figures aussi intéressantes que nombreuses de ce monument de l'artcarolingien, ce qui me dispdnse . de la recommencer ici. M. d'Avezac,de l'Académie des Inscriptions, o publié dans le Blibiophile françaisde février 1870 . une savante Digression géographique à propos de cemême manuscrit. Il en résulte qu'il existait un certain nombre decopies manuscrites, cinq ou six, du texte original, que la plupartd'entre elles contiennent despeintures et enlie autres la mappemonde

chaïque dit cli. YJ1 de l'Apocalypse, qui mérite toute l'attentiondes archéologues. Il est dit aussi dans cette notice que le texte deBeatus a -été-imprimé à Madrid en 1770 en un petit in-40 sous cetitre Saneti BeaU preshyteri •Liebanensis in Apocaiypsin .ac pluri-mas ui.riu que foederis paginas conzrncnlaria , ex. veteribns :ionnn.11i-que desideratis pc-tri bus mille retro annis collecta, mine primuin edita

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2 DES APOCALYPSES FIGURÉES

opera et studio R. P. IIenici Fiorez. Les recherches les plus persévé-rantes dans les collections publiques et particulières n'ont pas per-mis encore de mettre la main sur un exemplaire de ce volume.

Cette circonstance était d'autant plus regrettable pour moi que laleçon du texte de mon-manuscrit laissait apercevoir des fautes decopiste en de nombreux endroits et que je ne croyais pouvoir meprocurer aucun moyen de les redresser. En dehors de l'intérêt quem'offrait une suite de cent dix peintures dont le type remontait aveccertitude à l'époque carolingienne, je' ne tardai pas à m'apercevoirque le texte du commentaire présentait, comparé avec toutes les in-terpr&ations connues, un caractère de haute originalité. Le savantmoine de Liehana, possesseur sans doute des traditions des écrivainssacrésde l'écale grecque, avait donné des chapitres XIII et XVIIqui sont, comme ou sait; la clé et le pivot de l'Apocalypse, une in-terprétation qui sb rapprochait très-sensiblement de celle que lespatientes investigations de la critique et de l'érudition-rnodeite avaientpu procurer à la science. ••

Je fis faire alors des copies de passages les plus importants dé cecommentaire el je me mis en devoir de lescomparer avc les pas-sages correspondants du célèbre manuscrit de l'Apocalypsp, dit del'Abbaye de.Saint-Severj remontant au Ne siècle, et conservé u-jourd'hui à la Bibliothèque impériale de Paris. J'acquis à la premièreinspection la certitude que ce précieux ouvrage était une copie, ainsique le mien, d'un manuscrit original perdu de l'Exposition de Beatus.Seulement, ainsi qu'on le verra plus bas par la confrontation destextes de l'un • et de l'autre pour le passage où l'original se trouvedaté, le manuscrit de Saint-Sever est un fac-similé de l'édition de776 (s'il est permis d'appliquer cette expression aux manuscrits)et le mien, qui présente de nombreuses variantes, est un fac-similéd'un original daté de 786.

Malhèureùscment le manuscrit dit de Saiht-Sever est incomplet eh1 lusieur éndroits; un feuillet se trouve arraché précisément à ladisserati6n sur l'énigme du -nombre du nom de la Bête cette lacunepourra être suppléée à l'aide de mon manuscrit dans lequel le txtedu commentaire de Bealus est complet.

Comme je le montre par des citations irrécusables de mon ma-

MANUSCRITES ET XYLOGBAP.I1[QIJES. 3'

nuscrit et de celui de Saint-Sever i le pieux commentateur du vill e siècleii parfaitement vu que la bête des eh. XIII et XVII qui « ayant reçuune plaie mortelle d'un coup d'épée, était néanmoins guérieétait l'un des sept empereurs ét qui devait. ête le huitkm g »i quecette bête ressuscitée sous la forme de .L'Antechrist et qui devait re-venir à la tête de dix roispour anéantir la CUiTAS ROMANA la grandeprostituée de Babylone, c'étàit NÉRON.

Le sens primitif et direct des visions n'était donc pas eificore.perdu'dans l'Église d'Espdgne au temps de Charlemagne et c'est là un faitque je crois très-important pour l'histoire destemps apostoliques (voirplus loin p. 25). Mais je décline ma compétence et je dois laisser auxérudits dans ces difficiles matières le soin d'en tirer Ips cosquencs.

Voici le commencement (les deux manuscrits et le passage où ladate de leur texte primitif se trouve indiquée

Ms. IÇÂLTAMIBA.

• I'. 1G. commencement du texte :,Quediversis teniporibus in Veteris Testamentilibris prenuntiata sent de niitivitate Do-mini et Salvateris nostri secunduin divi-nitatem vel de .corporatione ejus.....

Que laine» non n rue sed a sanctorumpatrum (sic) que explaiiata repperi iii liolibello indita sont et firmata ]lis auctori-bus, Id. est Iheronimo, Augustino, Ain-brosio, Fulgencio, Gregorio, Thiconio,lrenco, Amln'igio et Isidord, utque in aliilegeris lion intellexisti Ifl bec quarnvlspleheyo sennonb in aliquibus derivatum,tamen plana fide atque devotione exposi-mm reeognoscis. Omnium tamen 'libre-mm tecain hune libnim credos esse cia-viculam. Et si alieubi offendi, delinquentiindulgeat karitas que omnia superat. 11ccsurit parva ex mullis que prohabilium ri-rorum novimuspercepisse doetrinis. Que-runique eloquia proinde r1iiibusdam inlods n nobis interiecta esse noseuntur, utsermo itoster paternis sentent.iis firrnare-tur. lice ergo, saille pater ELhei, repetente (.iic) 01)' edifucationem studui (sic)fratreni (sic) tibi dicvi ut quo consorteperîruor religionis colieredem fuiciam etmcl laboris, Explicit.

Ms. »n SAI?ÇT-SEVÉR.

P. M. Quedam que diversis teniporibusin Veieris Testamenti Iibris prenunt.iatasurit de nativitate Domi ni et Salvatorisnostri sceunduni divinitatem vel de cor-poratione clics.

Que tamen non n nie sed o sanetis pa-tribus que expianata repperi in 1mo libreindita sunt et firmata bis anetoribus soue-tis, Id est ilteronimo, Gregorio, Abringioet Hisidoro,tutquc in allis legens non in-tellexisti quaim9s plebeio serinone in ail-quitus derivata, tanienplena fide aujuedcvotiouie exposita reeogiosees. Omniumtanien libtorum Icean) hune libruili credasesse et ciaviculam. Quod si in aliquibuslectorem offendi, contas que omnia su-perat, ignoranti veniam tnbuat. Et si quidaiiudsapet, Itoc poque De ys illi revelabit.lice sont pauea et inhltis que probabiliumvirorum eloqnia, proinde quibusdam inlocis o nobis inîerjeeta esse noscbnttii utsernlo noster paternis seiflentii firniare-ter. Bec ergo, sanete.pater, tepetente Obediilcationen) studii fratrum tibi dicavi utque consone peniritor religionis cohere-dem faeian) et mci lahoris. Amen.

4 DES APOCALYPSÈS FIGURÉES.

P. 114. ad (sic) transmigratione in .a trausmigratione BahilonieBabilone fuere reges per aimes CCCCXLI1I. usque ad adventuin Doniini -nostri Jesu-Fuitautem captivitas populi s desolat.ibne Christi et Ail ÀDVENTII DolINI NOSTU!templi 8flflS Lx):i et restauratur a Zoro- JEsu-CulusTI IISQIJF. IN ]'IIiSENTEMbabct annis mi. Post restaurationem fi LIAM, Id est »CCCXII1I SurT A?N1temptiiisqueacIincarnationemauni. xi.. DCCLXXVI (776) ct . prirno honiine AdamColligitur omne tempus ah Adam usque ad usque ad Christnni fuerunt muni y milliaXhristunÇaoni DCCXXVI il ET Ait AI)VENTIJ CLX\'lltI. Computa ergo a primo hommeDOMIM IÇOSTJt1 JESU-CHJIISTI * USQIJE IN Adam usquc in presentem cram ncccxuiiPBESENTE3I EIIAM id estncccxii (u) SUNT ? t invenies anilos suh une qilinquc nililliaAIÇNI CCLXXXVI (7$6). Computa ergo n DCCCLXXVI. Supersunt airni de sexto mi-primo homme Adani usque in presentem Iiario xxv. Finiet quoquc sexta e-tas ineralnl)CCcxxII u et invenies amies sub unû e-ra DCCCXXXVIII.)LCCCCLXxvI. Supersuntergoaiui de sextomillenario XIII!. Finiet quoqnd s'exta e-tasin era DCCCXXXVIII. Ikesiduum seculi I

tempes humane investigationis incertumest.

L'Exposition de Beatus est suivie dans Te manuscrit d'Âltamira duCommentaire de saint Jérôme sur les prophéties de Daniel. Le lien quireleApoca1ypse (le saint Jean an livre lIe Daniel n'avait pas échappé

aux pieux solitaires du monastère de Torihio. Onajbuta ce complément'utile à• l'oeuvre de Beatus dans plusieurs des copies qu'on en fît pen-daiit quatre siècles dans les abbayes des Asturies et de la Gascogne.

Malgré sa haute aneidianeté, son importance ait de vue de la

transmission des traditions, la grande réputation dont il avait joui si

longtenips, le commentaire de Bedtus était tombé dans un tel oubli

que les docteurs et théologiensespagnols eux-mêmes, depuis l'époquede la découverte de l'imprimerie, paraissent l'avoir pasé compléte-

ment-sous silence. Les savants jésuites Ribera, Blaise Viegas et Cor-neille van den Steen, clontje cite plus loin les travaux à propos de l'ex-plication de la clé des chapitres XIII et. XVII de l'Apocalypse, ont fait:

l'énumértion de tous les écrivainsqui, jusqu'au milieu du xv ie siècle,s'étaient occupés de . ce sujet, et saint Beatus n'y est ps mentionné. Je.devais, tout en rue bornant à envisager ces curieux manuscrits de type.carolingien , au point de vue de l'histoire de l'art, signaler à l'attentiondes érudits l'existence des importantes tradi - tions de la jwiinitive.1glise 'dont ils semblent les derriiei's dépositaires.

(o) Voyez note P . 30, ?explication de l'ère d'Espagno.

J'aurais désiré, dans cet -Appendice à mon Catalogue et à monEssai sur la gravure sur bois, étendre mes, investigations àtùus lésrecueils xylographiques «onnus, mais l'état de dispersion de cesprécieux spécimens de l'imprimerie primitive me rend cette tAchetout à fait inabordable, car je crois qu'en matière d'histoire del'art on ne peut décrire d'une manière satisfaisante et utile queles monuments qu'on a sous les - yèux. On ne pourra procédersérieusement un examen définitif et saiis appel des documents àl'appui de revendicatidns venues de tant de points différents etrelatives aux origines de la gravure et de l'imprimerie, que lorsquelesdépôts publics et les collectionneurs auront enfin consenti à pu-blier des fac-similés photographiqnesdes pièces en leur possession.C'est le voeu que j'avais émis'en 1 8r55 dans mon Rapport sur l'Expo-sition universelle de Londres. Il me jaraît, en l'état présent des choses,peu opportun de reproduire ce qui a àé bien dit par d'autres et de re-prendre à nouveau les travaux si distingués de MAI. Ottley, SamuelLeigh Sotheby, Chatto eu Angleterre, de Heinecken , Breith-opf, VonMurr, Lic-htqnberger, Weigel en Allemagne, Guichard, Auguste Ber-nafd,.Berjeau oit et de plusieurs autres qui se sont occupés avec.

- plus ou moins de succès des impressions xylographiques propre-ment dites.

J'ai préféré borner en ce' montent mon attention à l'un ,des prin-cipaux recueils d'impressions tabellaires ('t) ou blocks-books, en'ap-pliquant à son étude une méthode qui m'est 'propre, du 'moins je letrois, .en fait d'histoire de l'imprimerie, c'est-à-dire une comparaison'minutieuse des vrais incunables avec les manuscrits antériein-s cor-

(I) Le mot xylographe, que l'usage nous s souvent foré d'employer, est vicieux comme te motorthographe, en ce sens qu'il peut s'appliquer à l'ouvrier' aussi bien qu'à l'oeuvre:

O DES APOCALYPSES FIGURÉES

respondants (f). Je suis arrivé par cette méthode à mettre en évi-

dence des faits qui n'avaient été que soupçonnés par (l'ingénieux

critiques, ainsi que d'autres restés inaperçus faute d'avoir pu à

l'aide des manuscrits faire remonter l'examen et la comparaison à

des siècles antérieurs. 11 n'e faut pas, à Mon sens; trop méconnaitre

que l'usage, la circulation même de livres d'image , copiés les uns

sur les autres, ne date pas de la seconde moitié du quinzième siècle

et que l'imprimerie naissante n'a fait que vulgariser et étendre leur

propagation (2). s

Si j'ai choisi l'Apocalypse figurée comne t3 po 'de mes études com

l»hlatives entre les manuscrits et les livres gravés sur'boils, c'est q1te je

possédais nu ensemble de matériaux nécessaire à cette confroiitation,

et que ce recueil inc paraît le plus ancien et le plus cu'rietx de tus

•pour l'histoire de l'ait par son imbrtance religieuse , l!ttéraire. et

artistique et l'intérêt dès qdetiohs qu'il soulève (3)..

Je suis loin de contester le mérite de l'un (les phis beaux recùils x y

-lographiques connus, Historia seuprovidentia pii'ginis Mariée ev Gan-

j tico canticoruni, qui; en outre -de l'intérêt de son interprétation histo-

r rique et niystique, doit être piis en gtande considération'relaivenipn,t

aux droits resiectifs des Pays-B et del'Allemagne !dans le dévelop-

pement des ats et spécialement de iagravure et de l'imprimel-ie au

Fquinzième siècle. Je constate éalement1'intérêtqÙ4 présentent sous

ce rapport les éditions du Speculum humana salvat2ot.1. Mais le

champ tdes observations est pour ces deux ouvrages bien plds circons-

crit que pour l'Apocalypse, le lieu de provenance et la date probable

j de la composition bien plus facilement déterminables, let'éilitions sont

moins nombreuses et hieir plus 'semblables entre elles; enuiu leurs

(t) Je dis vrais incunables, car ces recueils avec texte gravé sur bois ont véiLableniejit lecaractère de livres,, caractère qu'on "e saurait attribuer h certaines gravures ou. compositionsilétachées où la légende toujours fort courte, tic joue qu'un rôle très-accessoire.

(2) Beaucoup (le livres d'heures manuscrits ne sont que la reproduction servile di,,i typeadopté nue fltis peur toutes; il en est (le Sine de certains recueils destinés à J'éd iii cal toit , telsque la Bible des pauvres, l'A vs vioricndi, etc.

(3) o A quelque époque, dit M. C!Mto , que l'Apocalypse, F.Iflstoiic de la Vierge et la ilâbtedes pauvres aient été wécutôes , le premier de ces recueils 1,aialt étre le pins ancien en l'ab-sence raucune espèce 'de preuve sur ce point, comme le style dans lequel il cM gravé est cerlai-ile, nent plus simple que celui des deux Autres , il semble naturellement appelé à être décrit lepremier dans une exposition des progrès (le l'art. . ( A Irea fisc an wood cuig)*aving, by JoImJackson niai Git;ttto , 2' édit., London , 1861, in-80.)

L.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 7

racines ne plongent pas si profondément dans le moyen Age, et lesujet ne s'est pas adapté comme celui de l'Apocalypse à uneinter-prétatioù graphique aussi géné.rale, aussi intéressante, aussi cir-constanciée.

Je crois être parvenu dans cette dissertation à constater avec préci-sion le caractère de la composition primitive des péintures que les xylo-graphes se sont donné pour but de reproduire avec le concours des en-lnniineurs.•Le lecteur sera du possession de moyens decomparaison plusprécis' et plus étendus entre les différentes interprétations du texte etsa représentation figurée. On verra à quelles sources distinctes ont été -puisées dans les manuscrits et dans les suites imprimées les différentesscènes relatives à la vie et aux miracles de saint Jean.

Par ce travail de minutieuse confrontation il est devenu facile dedémontrer que l'ordre de classement proposé par Heinecken pobr lesdifférentes éditions n'avait aucune raison d'être et qu'au contraire,les éditions connues sont une copie successive l'une de l'autre ettrès probablement dans l'ordre même où les a rapgées M. Samuel Leigh

- Sotheby; que la première seule a eu pour modèle un type manuscritresté inconnu jusqu'ici et qu'aucune des cinq autres éditions n'a eurecours à un manuscrit différent.

01) verra, je l'espère, au moyen de cet exemple, comment il est'possible, par la comparaison avec les manuscrits correspondantsaux premières productions (le la gravure sur bois, de suppléer auxlumières qui nous manquent sur la pensée première et originale,,sur les détails d'une composition, détails négligés ou défigurés parle tailleur d'images qui fait oeuvre de marchand et d'ouvrier, tan-dis que le peintre du manuscrit avait fait oeuvre d'érudit et d'artiste.

Par ce moyen d'Jnvestigation, sera rendu évident ,ce phénomène sicurieux d'une même suite de compositions., qui devait être admira-ble dans sa pureté primitive, se trausméttant d'imitâtions en imita-tions pendant sixièc1es, sans cesser •d'être reconnaissable, bienqu'elle aboutisse, entre' lés mains des clominotiers et des peintres decartes ii jouer, à la 1ihis lourde imagerie.

t'-

8 1 DES APOCALYPSES FIGUHÉES,:

1.

L'Apocalyse, par les interprétations qu'elle n reçues au moyen de lapeinture ou du dessin, cstjour l'histoire de l'art tille source abondanted'enseignements précieux. Ce sujet, plus qu'aucun autre, s'est prêté àun symbolisme très-varié, à une véritable exégèse graphique. Il reflètefidèlement pour nous l'état des arts à différentes époques sons-des préoc-cupations religieuses du même genre. Les imaginations populaires ontété à plusieurs reprises remuées par l'énergie singulière, la forme obs-cure et étrange, le grandiose excessif de ce morceau, ou plutôt, dece podme, une des premières productions de la littérature chrétienne.

Il était aussi difficile à l'artisl.e qu'au savant de donner une expli-cation satisfaisante des visions de l'apôtre chrétien. Nombre de ' eom-mentiitenr.s; parmi lesquels on remarque de grands esprits, Chris-tophe Colomb, Newton et Bossuet, entre antres, s'y étaient appliqués sanssuccès. A aucune époqu , en effet, le miniaturiste ou le dessinateur nesemble avoir, mieux réussi que l'exégète à pénétrer le sens des ima-ges apocalyptiques l'ai-liste y a trouvé plus particulièrement unchamp approprié à des allusions aux événements contemporains'. Lacritique moderne parait devoir être plus heureuse, -non qu'elle soitparvenue à déchiffrer la suite entière des images mystiques dont l'é-crivain a enveloppé à dessein sa pensée, mais parce qu'elie croit -pouvoir établir avec certitude la date précise de ce monument litté-raire et sa connexion certaine avec' les événements qui l'ont inspiré cl,auxquels il se rapporte spécialement (t). Les docteurs les plus autorisésde l'Église, Bossuet, entre autres, ont établi avec netteté la coeistencedans les Révélations de Patmos d'une double application - un seRs-lus-brique, direct, qui appartient à la critique et qui ne relève que de lascience; un sens mystique, indirect, avant trait aux destinées de l'Église,qui 'est du domaine de la foi et réservé à ses interprètes.

On connaît ]e passage dap s ]equdl Tacite (2) raconte avec une sidédaigneuse concision la première persécution des chrétiens sous Né-ron. Grâce à -la tolérance des Romains pour les divers cultes des na-tions vaincues, grâce aussi à la condition infime de ses adeptes, la•

(I) Ni-Il. Aubé, professeur de phuIoopliic, a ptilLié dans la Revue contemporaine du 15 février1865 un excellent article intitulé /a f'ersccn/jon de d,-on nous lui empruntons les citationsuliles à l'objet de celte étude.

(2) Minales XV, 44.

MANUSCRITES ET. XYLOGRAPHIQUES. 9.

secte nouvelle avait jdui durant trente années d'une assez grande li-berté de propagande. Un fuheste événement vint subitement changercette favorable situation. Le 19juillet de l'an O it de notre ère (817 del& fondation de #Rome) un incendie, qui dura neuf jours (t) entiers dé-vora une partie. de Rome. Sur les quatorze régions entre, .lesquelleslaville était divisée,, trois furent complétement ruinées, sept plus oumoins' gravement ravagées par le fléau, quatre seulement demeurè-ient debout et intaclés., On peut mieux imaginer que décrire l'état decette immense cité après un tel désastre .et la détresse d'une popula-tion de plusieurs centaines de mille âmes sans asile et réduite à lamisère. Une rumeur sinistre, recueillie par Tacite, Suétone. () et PionCassius.,. grondait sourdement. Elle accusait l'empereur lui-mêmed'ètre,I'auteur de la catastrophe (3). Néron s'occupa d'abord d'abriter etde nourrir cette foule dénuée de tout. Puis, comme c'était l'usage danstqute calamité publique,, on voulut donner satisfaction aux dieux, dontla colère s'était, croyait-on, traduite par d'aussi terribles effets: RestaitJe courrou populaire quicontinuait à. se déchainer. Néron sut lui trou-ver une sanglante pâture. Examinons sur ce point le pâssage de Tacite

u Les efforts des hommes, dit l'historien romain (4.), les largesses duprince, les expiations ne pouvaient conjurer cette rumeur flétrissante,qui attribuait â Néron ]'ordre de l'incendie. Pour imposer silence à. l'o-pinion, Néron suppoa des coup'ables et livra aux supplices les plusraffinés ces hommes détestés pour leurs forfaits que le peuple appelaitChRÉTIENS. Ce nom leur vient de Christ, 4ui.avait été exécuté sous l'ibèrepar les ordres de Ponce Pilate, procurateur de Judée. Cette secte détes-.table, réprimée d'abord (5), se répandait de nouveau, non-seulen'ientdans la .Judée, où elle avait pris naissance, mais jusque dans Romemètre, où tout ce qu'il y u. de criminel et d'infâme afflue des quatrecoins du monde- et trouve du crédit. On saisit d'abord ceux qui avouaientet,, sur leur déposition, il y en eut un grand nombre qui furent couvain-

(I) Tacite dit six jours, tuais une inscription trouvée à Rome dit expressément neuf jours(Crater. p. 'LX], 3; Orehli, n0 736).

(2) Néron, xuxvur.(3) On Avait vu dès hommes jeter çà et là des torches allumées pour propager l'iisceii'ttie;

mais on n'a jamais im savoir si c'était par l'ordre de Néron ou si 'c'étaient simplement desmalfaiteurs désireu d'augmenter le,désastre . dans l'intérêt du pillage, voir, sur ce lerrihie évé-nement, t'arlicle Nuuiio de M. A. Noel des Vergers, dans la Nouvelle fliograph-ie générale,I. XXXVII, col. 732.

(4) Annales, XV,44. -:(5) En l'an 44, à la suite de querelles très-vives entre les différentes sectes de la- loi mosaïque,Chaude avait publié un édit par lequel il expulsait de sa capitale les Jtiils sans cesse en révolte àl'instigation de Ctire.slus (Snétone', Clan dc, c. xxv). Est-cc à cette mesure que Tacite fait allu-sion ou à la condamnation de Jésus P La critique ne s'est pas prononcée défirfitiveinent sur cepoint. -. -

10 DES. APOCALYPSES iFIGURÉES

eus sinon d'aroir incendié Borne, du nïoins de Ii&ïr le genre humain (1).On se fit un jeu cruel de'. leur supplice. On les couvrait de peaux de bêtespour les faire mourir sous la dent des chiens qui les déchiraient; on les alla-choit à des croix, on les alluma-ii comme (les torches, pour servir 'quand lejour tombait, à éclairer la nuit (2). Néron avait prêté ses jardins 'à ce

• spectatie; en même temps ii donnait des jeux dans le cirque, s.mè-lant parmi k peuple en habit, de cocher ou conduisant un char. Quoiqueles cln'éticns fussent coupables et dignes des derniers supplices, un senti-ment de pitié s'élevait cependant dans les coeurs; parce qu'ils semblaientsacrifiés in à l'utilité publique, mais à la cruauté d'un seul homme. »

Telle est la première mention des chrétiens par une plume païenne.L'événement.ne remontait pas bien 'loin quand Tacite écrivait. 11 . avait

• pu y:iisister lui-même dans son' enfance -(3) ou tout au'moins le ténirdé témoins oculaires. Le désastre de la métropole de l'empire et laterrible exécution aecolhplie dans sèn sein eurent un retentissementsinistre et lointain. Bien que rien ne prouve qu'après l'apaisement dela colère du peuple, Néron ait expédié dans -les provinces'un édit deproeiption, néanmoins la condamnation des chrétiens de Rome dutêtre un arrêt de mortpour min grand nombre -de chrétiens d'Asie.Le pouvoir central parlait en agissant et, pour des magistrats et defonctionnaires serviles, les actes du maître équivalaient à un décret.Dans l'Asie proconsulaire le sang des chrétiens fut répandu large-ment (le). Là ils étaientplus nombreux, plus remuants qu'en Italie, et mê-lés û une population plus fanatique. L'Apocalypse est un document con-temporain tic ces, terribles événements et- qui suffirait ft montrer' qu'eneffet la persécution s'était étendue sur une partie, de l'Asie Mineure.

Les scènes lugubres des jardinsde Néron avaient eu lieu eu l'an 64;le Révélations furent écrites dan les six mois compris de juin 68 àjanvier 69, comme nousle verrons tout à l'heure, c'est-à-dire deux ansavant la ruiné de Jérusalem, îévéncmcnt considérable pour le christia-nisme naissant et auquel il n'est fait aucune allusion dans ce document.

« Ce livre étrange, dit M. Aubé, qui a tant exercé la criUque etsuscité-tant d'explicatios fantastiques, n'a pas été composé sans doutépour l'enseignement et l'édification des générations futures. il répoiMà des sentiments tic l'époque et exprime d'une -manière très-vive sous -k -voile d'allégories classiques en Israël et transparentes assurément

(t) cette accusation de haine du-genre humain , reproduite pat différents auteurs, pat-ait- serapporter h -la j'rédilectioa des- c1irLieiis pont- le célibat et à leur amour pou la Nirginité etla chasteté. - I

(2) C'él ai t 1,rnh,abl entent arc sot-te tic peine du talion poûr le prétendu crime d'.iacendie.(3) Tacite dtailné eu l'an 51. -- -• -(4) suhp. Seçer., 111sf. sacr., Il. - Orose, filai: acit. Vag., 1. Vit, 7.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. H

pour des hommes habitués à méditer les écrits de Daniel et des prophètes, des idées qui fermentaient depuis trente ans dans plus d'uneimagination chrétienne. On peut dire que c'est la persécution quil'a inspiré. C'est comme un manifeste à double face, un hymne deglorification et de vengeance. D'une main, l'auteur verse à pleinsflots la menace aux ennemis de Dieu, aux-persécuteurs des « témoinsde Jésus »; de. l'autre, l'espérance, les glorieuses consolations auxchrétiens qui ont péri et à ceux sur qui 1c glaive homièid.e est encoresuspendu. J'auteur annonce et célèbre le grand jour, le jour dessuprêmes représailles où la coupe des colères célestes va déboidêr surle monde et où les fidèles et les saints seront seuls épargnés et glorifiésaprès une dernière épreuve. Le souvenir, ou poui mieux dire, lapensée de Iapersécutiou palpite dans Ce poème, où la passion s'exhale'dans un chaos d'images bizarres, tourmentées, indécises, énormes (1).»

L'application aux premières tribulations des chrétiens est de touteévidence. 11 suffit de rapprocher les versets ayant trait hux mômesallégories pour , comprendre l'allusion incessante à des événementsantérieurs à la seconde moitié de l'année 68 et particulièrement à ceuxdu règne de • Néron. Dans le lan-agé mystiquc.des Révélations les

'hommes velus d'une robe blanche, ce. sont les martyrs. il y en a eu danscette ville de Borne (XII] 7;. VI, 11; Vil, 104!i ; Xvii,. 6), à laquellel'écrivain prophétise l'embrasement (XVIII, S); il.)' en-,a eu à"Éfhè'se(1], 3), à Pergame (il, 13), à Sardes (111, 4-)_Lés sept anges sont leschefs où surveillants (kixoot, les évêques) des sept églises. Bien quepar des raisons de prudence faciles à conéevoiu dans de ,semblablesconjonctures, Rome ne soit nominée nulle part, on .conipreiïd que c'est.elle (lui est partout en cause. Il lui consacre les cli. XHr, XVII et XVIII.C'est elle « la grande impudique n, « Babylone la grande n, « la nérc desimpudicités et des abôniinationsde la terre n; « la femme enivrée'd& snqdes saints et du.sang des témoins de Jésus n. Le doute n'est plus possiblelorsque l'ange, s'adressant àl'apôtre (XViI, 7), ajoute « Je te dirai,• moi, le mystère de lit femme et de la bête qui la porte, quia sept• têtes et dix cornes... Les sçpt Vêles sont SEPT MoNTAGNEs sm: lesquelles la• femme est assise. Ce sont aussi-SEPT rois (2), dontcLNq sont tombés; il en• reste un- et l'autre n'est'pas encore venu 1 et quand il sera venu il« faut qu'il demeure peu. Galba, le sixième einperein, .qui venaitde, monter sur le trône, avait soixante-treize ans et de,nombreusesinfirmités. Il était d'ailleurs fortement menacé par de puissantscompétiteurs .Othon, Vitellius et Vespasien, et il était façIe en Orient,deprésager sa ehutejI mourut; en effet,, de mort violente le 15 janvier 69.

(I) "oit la note explicative.].' t.(2) 0e empereurs, car ICI est aussi le sens du ,aiXzû;..q

e

12 .DES APOCALYPSES. FIGURÉES

((lien reste.ou; » c'est donc da lis les six fil ois de. son règne que les Révéla-liensont été écrites (1). « La bâte qui était et qui n'est plus est aussi elle-« nième le huitième (empereur) et elle est l'un des'sept(le cinquième)u et elle s'en va à la perdition. » u Et je vis une ,dc ses tètes (de la.

bête) comme blessée à mort; mais cette blessure mortelle fut 'guérieu et toute la terre en étant dans l'admiration, suivit ]a bête (Xlii; 3). »Néron cu mort, est, en effet, le cinquième empereur, et si, comme onl'admettait, il dèvàit remoner sur le trône après là mort de Galba etde son successeur (Othon), inconnu de l'apocai.ypte, il serait devenule huitième. « Ii s'en va il la perdition, » car un espace de quarante-deux mois seulement; devait s'écoulei' entre le moment où parle l'apôtreet lu. catastrophe ail ch. Xlii, 5. On sait que le menu peuple, qui ado-rait Néron, se refusait à croire A sa mort et supposait pi'il s'était ré-fugié en Asie,, d'où il devait bientôt revenir 't la tète des Parthes pour

• reconquérir l'emjire. Ce sont là, dans le itngage métaphorique cid l'A- pocalypse,' ((les anges de l'al ylme enchalnés sur l'Euphrate » (IX, 14,

XVI, 12). Cette croyance était si répandue qu'dn vit apparaître d fauxNéronsjusque sousle règne de Titus. L'apôtre chrétien est ici l'écho desrumeurs populaires. Malgré l'obscurité dont il. S'enveloppe intçhtionnel-lement dais le chapitre XIII, on voit nue la Bâte qui « ayant reçu uncoup d'épée était encore vivantè n (XIII, 1k) et à qui l'on a dressédes iiuàges, personnifie Néron. « Elle a polir nom un NOMBRE QUI EST

LE NOM 1)'N HOMME et ce nombre est six cENT SOIXANTE-six n (XIII, 18).M. Reuss, clans sou Histoire de la théologie chrétienne au siècle apostolique(Strasbourg, 1" édit. 1852, 2' édit. 1860, 3' édit. 1864; 2 vol. in-8), nétabli que' le nont.de ce personnage est Néron (2).-.

(1) Oit quelques mois pliu tard, pu isqu e la 110iIVelIC de la mort de Galba n I A nie 1.1 rj titi ce,'-tain temps à parvenir cri Asic Mineure ni, la tradition i'tace le séjour de I'écrivaiii,

(2) «Ce ses-Mn une histoire fort. cul ieu se, dit M,,fteuss, 3C édit., t. 1, pp. 440 4i3 ,si l'ait racon-tait tout ce que les théologiens ont (lit d'absurde sur le compte de (e chiffre 666 de l'Apocalypse.Ce n'est pas le,' le lier, de s'y arrêter, et, en général, on emploie très-mal son temps en s'ai,ursaistà réfute,' (les erreurs palpables o', des hallucinations ,'htieules. Nos tex les sont si clairs pour quiveut voir et comprendre, que la simple assertion de leu,' véritable sens doit faire irornédialeine,tl,disparaitre les nuages amoncelés_autour d'eux par 16 préjugé dogmatique, l'imagination intéressée,voire les préoccupations politiques.

« Le chiffre (le la hèle, 666, est le chiffre d'un homme, &uOà; iv6p,tou, dit le prophète.C'est le chiffre d'u,, nom, dit-il encore et ce nom s'inscrit sur les fronts de esu qui sont lessujets dévoués,• les adorateurs de la l,éle. Mais ta lifte elle-Sine est. ont être personne], l'AitLe-christ , et nie représente l' as quelque idée abstraite.

De tout cela il résulte que le chiffre 666 n'indique pas une période 'le l'histoire ecclésiasti-que, corniste le 'prétend l'interprétation (les théologiens protestants orthodoxes -et celle ticspiétistes cttiliastes de l'école tic Bengel, il ii'iudiqne pas davantage uni nom commun, desluiiti àcaractériser uneloiis nec, nia empire , pal exemple le pa ganisme romain , comme le vonitul Iré-née évec son Auttvo;, auquel se sont cramponnés depuis tocs tes interprètes, (lui lie savaientrien ins'&,ter de plus i,ra'J missi Ill e encore, CL que les protestants ont avidément ex phi lié dansl'intérêt de leur polémique autipapale. Les termes de bat hou., Latini, n'existaient jilmusau lire--

s

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 13

S'il y avait, dit M. Au6é, tin fondement à ]a légende qui .voulait

Inier siècle que dans la poésie et dans la géographiejocale de la campagne de Borne, cl comme non,de lieu ue I nO' ire ils étaient incori 'rus dans la Sphère apostolique. (Lue, XXIII, 38 .Jea n, XIX, 20

n Le cl lItre (l66 doit donc ei?n terri r u n o0lo propre , le 110111 4111 personnage lu storiq rie et politiquequi (levait. jouer le rôle de VA rrteclivis[ dans Iense inble ndes révolutions suprêmes-qu'attendait lemonde ju(l éo-cli rél iers. Quand ou a Ili Dan i el cl la secor 1(10 épître aux Tlressalon ici eus , on sai Irie quoi ils'agit. Notre ,au loti r cri lin se charge (le nous dire (le qui il est queslirni-

Voici mairri enant la difficulté (M c'en est - truc) 'lui n le plus sou vent égaré ceux-là mérites qriabord aieni t le problème avec u n esprit dégagé rl 'iII usions el le préjugés. La bêle (lit XI] cira-pitre n'est liasur' individ LI , mais l'empire roumi ri , COns i rléré coin Oie p Liissarire, .L'arrteu r liii-mônre nous dit ( cliap. XVII) que les sept têtes de cette bête représentent, les Sept. collines surlesquelles est hâtiesa capitale, cl. de plis sept rois qui y ontrégné oLr y régneront enenre..Uela ettrès-vrai, mais t nous dit (oui aussi explicitement que t:etle bête est en mèmoe temps I'unedes Septfêtes, combinaison inconcevable e', apparence et plus que paradorrile , et pourtant très-naturelleet même nécessaire. L'idée d'une puissance, d'une leirdanice surtout hostile, fi nit toujours pardevenirr (:0 rlerè le nl&is t'esprit rIri peuple , par se personni lier. Le monstre Ment se fait individu. le prirreipe s'incarne dans rit homme placé eu évideirce, et sous cette forme Personnelle ( les idéesdevierirreril.poprrlaires, jusqu'à ce que, à leur' tour, les individirsarrivent à être les représnrlanlsjrer-rmLr rut t.s d'idées ou de tendances qui leur sui -vi verri - pourrit plupart des tiâni ries, un rom prn irecri dit plus qu'une définition, les sentiments Cl tes passions s'en nourrissent Plus facilement. La

uissa rue païenrre , l'id olA I rie, le h! aspltèni e, la persécui ion tout ce qui soulève les I 'g i t becs an-lai in ies rie I '.lgl ise , I ont ce qui lui inspire tic l'horreur et Ili i -arrache des taris de malédiction

s'iirrljvidualisera, se concentrera dans la personne de ceirri qui , quelques années avant In rI estruc-lion de .Iérusalern • avait comblé la mesure (le tous ces crimes. Oui

'la bête esI. à In Ibis l'érnpire

et I 'empereur, - et le nain (le, ce Il ermr ier esl dans la bondie elle lecteur ml cl li sent avant q Lie liOLISle prononcions. Mais unis feuilles à lori (ou "e r de toutes les lumières tic la science historique,

Déjà par la lecture atteni ive il Li Xl' chapitre, on acquiert la comnvielion que le livre esL écritavant la destruction de Jérusalem. Le teun1rie et s:, cour inlér'ierire avec le grand autel y sont me-sures, c'est-â-dire ( Zach. , Il) destinés à la conservatIon, I aridis que te reste de la ville est livréaux pieris et voué à la Profanation. Ces lignes n'ont pas lin être écrites en vue de l'étal desetroses tel qu'il existait après l'an 70. Mais les ir,dicnrtiorrs dii XVlr chapitre sont plus précisesenvoie . Nous affirmerons qu'il s'agit rIe Home, jusqu'à ce qu'unnous montre. au siècle asto- -

rie , 'lire autre vil le lui lie Sel] seI n, col I mies , totem seji ticoile ri, dans latin elle arr mit été verséIbis le sang des tr'inoins-de Jésus-Chrisi (v. G-O). Cetle ville ou cet empire a Sept rois. Les

apocalypses de Daniel d'l l&roelm et d'Esdmas sui vent la mnArrre nndthude,elrronroiogique , Cri comè-te[. également ries séries de lois pour mettre le lecteu r sur la voie des dates. 0e ces sept. rois,

cinq sont déjà morts ( y . 10) 1 le sixième nèfle cri ce nr,oinerit même. Le sixième empereur dep eine est Ciel ha , vieil] aol de soi sa rit e-1 roue arts à sort a vén rurseri t. La cat;r st.rol In e rrrr ale qui a néan-tir-a la ville et l'enrpire doil arriver clairs trois ans et demi, corirrr,e il n élé dit tirs iraLit. Parcelte Seille et Simple raison la série des emmr pu 's noir dorment pkn s qu' u r rr1nu-iss celui qui règneactuellement , et celui 'là ne régnera q Lie peu de temps. L'a ntteLn r rie le conrrall pas, ruais il saitla durée relative de son règne, parce rtLiil sait que Itorne rerira définitivement, et pour ne plusse relever, drers trois airs et demi.

r Puis viendra un huitième empereur, il est l'un des sept , et il est en même temps la bêlefinii fui., mais ([tri n 'est point cri ce moment. Il s'agit rlruric rl'nrh tIcs jrrééôdeirts empereurs'5 (luireviendra une seconde fois, mais en qualité d'Xril ech i'ist , c'rst- il-dire revêtir (le route ta Lii5sali ce (Ili dé, iroir et dans le bat spécial de connbatt m-e le Seigrierir. Comme il est dit qu'il n'esi lxvntcri ce 'moment, !LirLiS a déjà été ! il est. donc l'uit des cinq premiers., Il a été jadis frappémon1 ( drap. XIII, 3), de sorte que son retour a quelque chose de miraculeux. CO ,nrest doreAugusi e , ni Tibère, ai CIa ode , qui n'ont pas per-dl lit vie - par Litre fin sur rig lan te , cl. au'.' q ni elsd'ailleurs personne rie songera, parce qu'ils n'ont pas été dans les relations hostiles avec t't-glise. Cette dernière corrsidérhtiori fera aussi exclure Caligula Il ne reste qire Néron: Mais Idirtaussi se réunit pour recerrrtntti'e cri lui le personnage désigné Si mystérieusement.I. Tarit que Galbarégnait et. longtemps ,1rrés• encore, le peuple 15e croyait tas à la mort de Néron on le (Lisait.eutctré quelque pari et prêt A revenir pour, se venger de ses cnrreri,is. Les idées messianiques des

14 DES APOCALYPSES FIdULIÉES

que saint Jean auquel elle attribue la rédaction dede 1'Àpoealyjse, i,eeliJuifs, dont une Connaissance vague était parvenue en Occident, d'après le témoignage de Taciteetde-Suétone, se mêlant ces at ( p lat es, 'Miggérèreni aux gens crédu es l'opinion que Néron revien-Irait de ['Orient, reconquérir son trône avec le secours (les Parthes. Plusieurs faux Nérons sepresentèrent'(Suétone, Sec., 10, 5 ; Tacite, lli.çt., I. 2: H, 8, 91 Pion Cass., LXIV, 9; Zona-ras, fia TU:, p. 578; Dion- Chrys., Or., 20, p. 371, 0.). Ces rêves populaires se répandirentaussi dans la société chrétienne. Les apocalypses y reviennent incessamment T'isio .Jcsoj. ;e/kio-pica; flétri SibyU.1V, 116 as.; V, 33; VIII, 1 .216), et tes Pères de l'Église en attestent le sou-venir pendant plusieurs siècles encore (Sul1iic. Sever., Il, 367; Augustin , Civ: Vel, XX, lU; Lac-lant., De ftlori.persec.c. 2; Hiéron., M Dan., Xi, 28; .4dEsvj.XVII, 13;Clirysost., M 2Titan., lI, 7). /

Enfin , , pnur que rien ne manque à- l'évidence des preuves, noire livre nomme Néron pourainsi (tire en toutes lettres. Le nom (le Néron est contenu dans le chiffre 66). Le mécanisme duProblème repose sur l'un des artifices cabbalisliques usités dans Ilieranéneutique des juifs, etqui consiste. à calculer la valeur numérique dés lettres' composant un mot. Ce procédé,appelé Gloemaf ria ou géométrique, c'est-à-dire mathématique, et servant chez les juifs à l'exé-gèse de l'Ancien Testament, chien tourmenté nos savants et les n induits dans un dédale d'er-reurs..ousles alphabets anciens et -modernes ont été mais à eoni.ri nation •, tontes les combinai-salis imaginables de chiffres et de lettres ont été essayées tour à tour. Nous en avons vu jaillirpresque tous les 'loins ltisloriqucs des dix-huit siècles laissés, Tite, Vespasien cl. Simon Cioras,Julien l'Apostat et Genséric, ?ilal,omet et. Luther, Benoit IX et Louis XV, Napoléon jer et le duode Reichstadt, et lions pourrions -facilement nous donner le plaisir de nous y trouver les sans lesautres. Au fond, l'énigme nélait pas si difficile, quoique l'exégèse aie l'ait résolue que 'de nosjouis. Elle Pétait si peu que plusieurs savants contemporains l'ont trouvée simultanément et sansrien savoir de leurs travaux respectifs.

ii La Ghemat.ria est un art liébrMque. C'est par l'alphabet hébreu qu'on dédomposera le iluffre.On lira;

vffDp i"•'= Niinàri CÉsan

noua 150

resclm -1 - 200

,vaw (o) 'I = G

noue= 50

hopli p = tobsan,eoli= 60resch= 200

666

Ce qu'il y a de plus curieux, e'estqu'il Exas-ri-: l;xETm:isAscmENNI: vAIItÂnTE QUI l'OlivE atc. Elle doit Pro-venir d'un lecteur lai-in (le ['Apocalypse, qui avait aussi trouvé la solution, mais qui prononçait

,)Vero comme les Romains , tandis (lue l'auteur prononçait Xeton- avec les- Grecs et les Orien-taux. En retranchant le iov,v timil, il y a 50 de mains.

Il semblerait ressortir de celte intéressanle démonstration que l'Apoealpse s dû être primitive-nient écrite par mi judéo-chrétien eu une langue sémitique. On devrait du- reste le supposer par]'examen des images d'un caractère tout oriental et eabhalistique , par Panalogie avec - les pro-1lmé1ie5 judaïques, en opposition manifeste avec l'esprit hellénique alexandrin. - --

On s'expliquera sans peine que depuis dix-huit cnts ans l'érudition se soit- souvent exercée àdeviner lénignse du nom du notnhrede la hèle . saint Irénée, second évêque de Lyon,.ué en Grèce,vers l'ai) 130, était disciple dc saint l'ulvearl'e et de I'apias, qui avaient connu les apôtres. Il s'estbeaucoup occupé de ce problème devenu déjà ol iseur de son temps. Pans son livre -V, cl). 30. édit.Griilie, il (lit : -

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES, 15

écrite en l'an 96 sous règne de Domitien, il eût infailliblement chàngé le« 5M et LATEIN05, iiomdu kabet sereenloru pt .scxa g-hala sex slunierum et' vaide vcrisjpailc

est, quoniamnovissh,Ium regnum hoc laobet vocalmtn,n. Lattai enim sent qui natale regnânt,soit non fat hoc nos glorialfiinur. n , Ce mot Aatavo; renferme le nombre 066 et il est très-vraisemblable, parce que le nouvel empire porte ce 'tom. Ce sont, en effet, des Latins qui gou-vernent aujourd'hui et nous n'avons pas sujet do nous en glorifier. » D'autres COmiientateursanciens ont remarqué qe puisque l'apôtre se sert de quelques noms hébreux dans son leste, telsque Abaddon, eh. lx, Y. li, et Aa-mageddon, cl.. XVi, y . In. il y o lieu de supposer qu'il â

se servir (le celte même langue hébraïque pour former ce nombre mystérieux. Le motllosiiivii est lad catit hébreu pour 't la bête romaine 't ou 's l'empire romain y , et ce mol, commele précédent Lateinos, conlient, justement. et'exaclemenl, le nombre 666.

flfl Point russe.,Ronaiit/s féminin, s'accorde avec le mot bête, et te mot royaumeen hébreu. -

A = 30reseTs200vaw 16

T300

-ment40

Z o

= "ovomI 1 = 10

'J = 50yod s .= 10

O = 70 fluai, n = 400ç200

— 666666

Mais on s'aperçut bientôt (lue cette interprétation de Actsivoc eu grec et Rontiitk en hébreuappliquée à l'Anteehrist était trop favorable Û la polémique des chrétiens séparés de l'Église ro-maine et l'on s'efforça d'en découvrir une autre.

Gilbert Cinebrartl, au LIII (le sa Chronologie , affirme que le 'loin de Mahomet, « fondateur assu-rément un royaume lie t'Antechrist ., correspond au nombre taGfl. Mais on reconnut facilement(lue SOI' assertion, appuyée par Enthymns, Zonare et Cedi-enus (a), repose sur une erreur dc date.

Les i'P. BIaise \'iegas et Cou-nelius a Lapide (C. van den Steen), de la Société de J&SIIS, après avoirrapporté certaines explications inadmissibles, telles que les noms de Merlin bouter (pour Lu-ther), ajoutent Beaucoup de mots ont été proposés tant par les anciens que par les mml cruespour expliquer le nom de l'Antechrist '10 'A21L7SÎTLÇ, c'est-à-dite illn.çtj'is. - 2° 6 c'esl-à-dire Victor. - 3° xsxç 6&nyâç,'c'est-à-dire maties diox, - 4' &zOç -pàç, c'est-à-dire teinsqaoteas. - 50 7VaXŒ( xam(Œvo;, c'est-à-dire 014m. invidn.s. - 6° &ltvà; atzo, c'est-à-dire agnats910CCflS, — Ces six explications ont été proposées par Àretl,as. - 7' &pvnLŒL, c'est-à-dire nega,par Hippol y te, dans son traité 1k cons. swc, car, selot, lui,' c'est I'Antechrjst qui dit.: t' 'te nieJésus crucifié o. 8° dvt gao; (6vt,o selon van ilert c'est-ù . dii-e coatrarjit.ç, et la solutionde Tyconius et Primase. - il' fl-av,pxo; (t'e'Ja'oixoç, selon le P. van den Stee,i),,c'esl-à-dire oeil-finin seductor, car k type de l'Àotccl,rist ado être Genséric, roides Vandales,qi,i navagea Homesous le pot1 ificat de Léon l°. - 10' DICLUX. nom latin, formé en prenait ainsi le nombreDCLXVI. C'ùt une des solutions proposées par Beatus dans son Exposition de l'Apocalypseque les deux savants jésuites ne'parnisseist pas avait' connue, puisque \'iegas attribue celte soin-tionà Ilaymonet Bupert. - 11 0 &ud8.,ç (sic), rapporté par trente, Adv. havres- , I. V. - 12°

ç, du mnènie Innée, solution dontj'ai parlé I llii s haut. - 13° taitr/ (tzLt&u, selon va,] den Steen),Titan ait Titan, prop2sé par Irénée, Arélbos et Ansl,erl,. lrénée le préfère à tous les autresmois, parce que c'est un nain pour divin et que le soleil a sopvent été appelé Titan.C'est art nom royal et qui exprime surtout la tyrannie. - 140 risxto, c 'est-à-dire Renedlctus,béni et Isenoil, imaginé par André Cresar. - 15° Alcazar a entendu par la Bête non l'Antccl,rist.mais l'Emtpire romain ancien qui persécuta les chrétiens. Son vrai nom, dit-il, est superbia.. vil-r,qui se (lit en grec - &),œovtic pCi; mots tiomit les lettres isolées et ajoulées ai'itlimètiquemcntforment. 666. (Voyez N. Viegas, 5f J., Commenta,-ii cregctici in Apocalypsina bannis apos(oti.Ebor, ap. Emmanuel de Lyra, loto, in-fol,, p. 722. - R. P. Corndlli o Lapide es, J. coin-

(a) Eutl]yn,u,, Panoplie, t. XXI, P. 2. - Zou .,Ann., t. lIt.

16 DES APOCALYPSES FIGURÉES

nombre du nom de l'homme et compté douze rois au lieu dé sept (t):La tradition de l'application à"l'empereur Néron £1 à la home impé-

riale des visions du ch. XIII, y . 3, !, et XVII, y . 8-10, XVIII, ne s'étaitpas perdue dans I'Eglise, comme a p' le croire 'M. Reuss ainsi pie lescriti4nqs modernes. Elle s'est au moins perpétuée jusqu'au viii' siècle,comme cela ressort clairement du texte de .l'Exposition de saint ltea.tusur l'Apocalypse que je cite d'après le célèbre manuscrit de Saint-Sever

en Gascogne conservé à la bibliothèque impériale et celui de la collec-tion Altamira (2). Bien que le pieux commentateur ne soit pas parvenuà déchiffrer le nom du nombre de la hôte et qu'il n'ait pas daté l'Apo-calypse comme l'a fait la critique moderne, il a. néanmoins parfaitement.déterminé que la hôte sur laquelle la femme est assise et qui.a sept têtesest la civilas roniana et que l'ernpêrenr Néron personnifie 1'Antecbrist.

Unum autem, dit-il, de capitibus bestial (P i te diximus supra inpseudo-propheta esse tain quam jugulatum ad mortdm et plaa morliscjussanata.est. NER0 eniin clicitur qui Antichristum praifiguravit. Et quiaoelavus est ipse Antichrislus est. »

Voici le passage que je trouve ait 153 verso du ms. d'Altamira..... . Et 'qiila bestie septem capita nuncupavilmis et octavijm -capn.t

l'seudo-sacerdotes diximus., mine dignum est ut per ipsos reges quia  ticizristîem siguificaverunt , per eornm gesia cognoscendû Aaztzcitrtstw?t des-

mentariu.s in, apocaly/?SitL S. Jolin nais. AnI.verpim. tf, ls. in-foL, ifl', 222. - 01x5 eriations on lite.

p rophecies, hy 2 bornas £Ne%vtoll, t). D.. J ai e lord IIi S tOi o r Bristol EigIilee ntli édition, Landau,

1834, iti-81 , P. 620.).(I) De savants historiens et iuterpr'!tes et, Inéine des pèles de I'Èglise ont lais en (bute latin-

but,ion de VA loch y i sse à l'apôtre sa ni Jean l'Lvarigi)i ste. Eusèbe, évêque tIC Césarée • qui mon-rat vers 330, s'exprime ainsi mus son ilistuire eccldsiastiqne li faut tenir pour faux et sup-posés (pro spliriis ) les Actes dePaul, le Livre du Pasteur, la Bûvélation de Pierre, l'Éj,ltre deBarnabé et les institutions (les Apôtres. On peut mettre si l'an veutvent au même rang l'Apocalypsede Jean, que quelques-uns ont eflhcée du nombre dos livres saints et clac d'autres croientdevoir y maintenir:» (Livre III, eh. xxv, éd. de Il. de Valois.) Dans une nuire partie de souHistoire, livre Vii, eh. xxv, il développe ses critiques sur l'Apocalypse. il cite les paroles deDenys, évêque ,i'Alexaitilrie. Quelques-uns de cclix qui nous ont précédés, lisait ce prélat, 0,11

absolu me', t rej eté ce livre tic l'A1 iocal y pe et l'ayant examiné (le chapitre et, di q ii Ire , depuis le commencementut jusqu'à la lin • ont fait voir qu'il n'a ni sens ni ra iso u ri e tue rit, Ils disent.

- de pins qu'il y t trol l d'ignorance , q i e 'c'est une supposition de Céni ii the, qui S'ét ait fail. chefde secte, prit le nom il Jean pour autoriser ses rêveries. lit pi us loin le uu'.rne Denys ajoute

Je sIte persuade que l'amour (lue plu sien "s ont cii pour J eau l'a pri Ire et. le e I (si r qu'ils ont eudb lui ressembler, lent- a fait poudre son nons Cli voy ant plusieurs aui res qui ont pris C elui dePierre et de Va ul. Il et fait mention d'un autre .1 eau surnommé Nul-c, dans les Actes ticsApôtres: Les apôtres avaient 'In Jean pour leur sertir d'aide et de ministre . Je ne sais si c'estcelui-là qui a écrit 'Apocalypse - Le ilièfte anion r remarque ensuite que ce qui don lie à penser

•que l'Apocalypse n'est pas de l'aute,rr.de PÉpilrc cL de l'Évangile , c'est la différence de style, -la langue grecque ,tlauil beaucoup boums pure dans lA pocalypse. Ve,'uni dlctionem .'jus nonedniod-nns gra'caiut a,d,nadvcs'lo, sed barba,'lsssris algue interdum solecisnlis inq,tiatataan . . Il

(2) Le rus . de Saint-Sever porte tille mention que j'ai transcrite plus haut qui ers lait remonter

la rédaction à'l'année 776; celui (lit d'Alia,nira porte la même mention avec la date dc 786.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 47Il

criba,nus. Capita septem hujus bes tic , septem montes sunt , in quibusmillier sedet. Id est CIVITAS ROMANA et sicut septein •lflOflieSSunt,-et septèfllre,qes sunt Quinque ccciderunt,unus est; aiijts nondum venil et dum veneritmodir.o tempore oportet eum perseverare , et bestia que erat 'etnbn 'Si etipsa octava est. Intclligi oportet tenipus quândo scriptura Apodalipsis editaest tunc et in hoc v/Ium est : quia lune cesar Doniitianus erat. Aine iliumautem fluerai Tins, frater iulius, qui /iabueruntpatrem JTespassianum . Vi.-te! li us et Galba isti sunt qui ceciderunt quando fret vidit io/iannes. Unusextat sub quo .scriptura Apocalipsis, id est Domitianus. Alius qui non'dumvenu, Nervam dicit. Et cumvenerit,,brei tempore. Biennium non intplebit.Et bestiam guam vidisti inquid (sic) de sept cm Si. QU0NIAM ANTE JsToSREGES NER0 REGNAVIT. ET OCTAVA (?) EST ET IPSA OCTAVA. ANTLculusTIniPLEFIGURAVIT. Et ventura est, octava est et ventura erit. Aut modo011m illa advenerit compittatur loco octave. n

li est intéressant à plus d'un titre, de rechrehcr le parti que lapeinture populaire a tiré d'un pareil sujet. La glose primitive, c'est-à-direl'application à la Reine des Césars, s'est en partie perdue clans la disper-sion des sociétés chrétiennes du premier siècle; mais le texte, grâce à soncaractère d'indétermination, se prête à merveille à de nouvelles assimila-tions de conjonctures. L'artiste, tout en se maintenant dans un mêmetype de compositions, saura donc y refléter les préoccupations exclu-sives de son époque. Chaque fois qu'une secte chrétienne se trouveraopprimée quelque part, elle fera à ses 'oppresseurs l'application directedes mystérieuses et menaçantes prophéties de l'Apôcalypse. Les mi-niaturistes chassés de Byzance vont répondre aux envahissements desémirs cii Occident par les versets attribués à l'entlionsiaste de Patmos.L'Antechrist des visions ne sera plus Néron, ce sera Mahomet. Au xuisiècle, de pieux artistes, pour relever les esprit. abattus par les dé-sastres des dernières croisades, auront recours aux promesses des Révé-lations. L'émotion res'sentic dans toute la chrétienté lors de la chutede Constantinople en i.1t53 sous l'effort de Mahoînet li fournira auxxylographes néerlandais ou allemands une nouvelle occasion de vulga-riser les mêmes types; rplus tard la réformation naissante, en haine dela papauté, fera 4e l'Apocalypse un thème inépuisable pour sa pélémiquecontre «la grande prostituée de Babylone n. La lête aux sept têtes 'aredevenir comme au temps de Néron, la ville assise sur sept collines.Aihert Durer,' daùs son enthousiasme religieux pour Luther (1), don-neralamesure de songénie en l'appliquânt à un pareil sujet. Les visions

(1) « O Seigneur, s'écrie-t-B, donnez-nous alors la Jérusalem nouvellement parée, qui doit des-cendre du ciel, ainsi qu'il est dit dons l'Apocal ypse! voir son Journal de voyû9e, mai 1521, dansAlbert DW'er à Venise, . cxxxiii.

2

48 DES APOCALYPSES'FIGURCES.

prophétiques dé Patmos serviront aux anabaptistes, au illuminés desCévennes pour relever leurs âmes dans les épreuves de'la persécutionet.du:martyre. Enfin; on les verra, jusque dans lernilieu du siècle passé,servir d'arm'e:de . discussion entre les mains des Jansénistes et de livrede prédilection pour les convulsio lin aires du icmbeau du diacre Pâris.

'''-e NOTE EXPLICATIVE SUil'LA 'CO*EL'OSITION DE't'APOCÀLYl'SE

--Voici comment le savant' exégète prot'esLnt, M. lleuss; qui a fait uneétude approfondie clé la question, interprète les différentes 'scè tics . du'poèrneIl ans son 11fsbire (le la théologie chrétienne wi temps apostoliques ,.3c édit.,4864, LI, p. 431,446.

Le nom d'apocal ypse, dit-i], est le terme technique pour dési gner l'apparition vi-iorieuse du Messie à la fin des 'temps, et par 'une métonymie très-natiire!le ' et dont ilexiste d'autres exemples dans la littérature sacrée, ce mot fut emplo yé pins tard à nom-mer les livres qui parlaient de cette apparition. L'Apocalypse de Jean ne Fut ni la plus an-cienne ni la dernière. Le nombre des écrits'de ce genre est au contraire très-considérableche z les Juifs et chez les 'chrétiens; mais elle et la seule qui appartienne à la sphèreapostolique, et à laquelle, pù conséquent, l'Église se soit intéressée officiellement.

« Avant d'anal yser le livre lui-même,. rappelons en deux mots les circonstances (laitslesquelles il u etc ecrat C'est un fait aussi bien explique par la psychologie que sou' eutconstaté par l'histoire , surtout par celle du christianisme, que rien n'est plus' capable de'fortifier l'énergie des convictions religieuses et de retremper le courage de cecix qui lesprofessent, que l'oppression et la persécution qui sont employées pour déraciner 'les uneet, pour abattre l'autre. 'effet produit par ces mo yens si niai calculés est toujours enraison inverse du Fut qu'on se propose, et rien, sans doute, n'a autant Fait grandir lesforces de l'Église et la vivacité de ses espérances, que le haptérire de sang qui lui futimposé à plusieurs reprises par des ennemis aveugles ct , insensés L'histoire racontée parles Actes des apôtres montre tout cela sur un terrain plus restreint et dans 'une pto-portion modeste encore; mais la face des choses changea à la suite, de la persécu-tipn de Néron, qui éclata d'abord dans la capitale , et sévit bientôt dans les-provincespar suite des fureurs populairs plutôt que par ordre supérieur? Ce fut principalementdans l'Asie Mineure, où les superstitions païennes étaient plus ptofondémeiit enracinéesencore, que ces fureurs éclatérènt avec violence. Des milliers de chrétiens, là et aillSrs,payèrent de leur sang la loi qu'ils avaient embrassée (t); mais la situation désespéréedes:éliscs naissautés de cette province, loin de jeter le , .doute dans l'esprit de leurs molli-bers, exalta leur àourage et remplit leurs chefs 'd'un entliotisiasiie prophétique, qui étaitpresque uu gage do la victoire. Ils ite promettaient tien de nouveau, rién qui eût lieséirid'une démonstration. C'était une perspective depuis longtemps ouverte devant tous lesregards ; c'était le tableauvivant et concret des destinées finales de l'humanité; il nes'agissait pas pour eux dé révéler des choses abstraites, des mystères jusque-là inconnus;ce qu'ils disaient édit dans toutS les bouches, dans 'tous les coeurs; c'était un trsortransmis pâr dix générations déjà et amplement garanti par les révélations é'vangélk1ues;et la prédiction claire, certaine, complète, sous tous les rapport, ne présentait qu'unseul point obscur encore, savoir le moment précis de sa réalisation définitive. Ce mo-ment ne pouvait pas être éloigné; les angoisses du monde, les crimes des ennemis deDieu, la désolation des justes, tout était à son comble; le Seigneur ne pouvait plus tar-

(t) Àpoc., VI, 9 etsuiv.; VII.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES,4-9

der; tous lés signes précurseurs de la grande catàstrophe "vènaient poindre à l'hdrizon;la. génération à laquelle Jésus avait promis qu'elle verrait le royaume de Dieu, s'établir.dans sa gloire s'épuisait tous les jours. Non, il n'y avait plus à en douter l'époquefatale approchait (I); tout ce qui était promis, tout • ce 'que devait amener la révélatidnnouvelle du.Seigneur,- 'allait arriver dans le plus-bref délai ('2). Vingt fois cette proximitéde-la fin est affirmée de la manière la plus positive (3)'. La prophétie ose même détermi-ner" le chiffredu délai'; elle l'emprunte à l'Apocalypse de Daniel; qui devait enfin trouversa vétitable solution et qu'il ne ?agissait plus que de reproduire et d'expliquer. Danstrois ans et demi, à partir du moment où l'aùteur écrit, tut sera'eonsommé. Pendanttrois ans et demi encore l'ennemi de l'lglise sera maître du terrain; pendant trois ans etdemi les prophètes de Dieu lutteront contre la puissance de Satan sans parvenir,à en triera-plier; pendant troisans et demi, 'enfin, l'Église, retirée dans le désert et protégéemiraculeusement, attendra la déraite de son éternel adversaire; mais après cela, et coupsur coup, 'les scènes grandioses du dénoûment viendront étonner le monde et réjouir leslidèlS (4). Certes, eè n'est qu'en insistant sur cette proximité , à laquelle tout le mondecroyait d'ailleurs dans l'Église, que la prophétie pouvait atteindre son but, consoler lemalheur, affermir ceux qui chancelaient , exalter le courage de tous et faire jaillir unhéros nouveau de chaque goutte de' sang que versait la main déjà fatiguée du' bout-reau.'

On enlève à l'Apocalypse toute actualité, toute liaison avec les circonstances, tout son'sens naturel et transparent, en s'efforçant de la déracinçr du terrain sur lequel elle estnée, pour la suspendre en l'air pour ainsi dire et l'accommoder aux caprices de l'exégèserêveuse d'un autre sièelé. On s'ingénie aux expédients les plus arbitrdires, aux combi-naisons les 'plus absurdes, aux calculs les plus impossibles pour en tirer 'l'histoire dûmoyen fige ou celle de nos jours; on la met aux ordres de tous les cerveauxmalades, dd toutes les imaginations eu délire, de toutes les mauvaises passions,au risque de la rendre suspecte aux gens sensés, qui , par une réaction bien nain-relie, lui ont souvent fait expier à elle-même les extravagances de ses interprètesmal a'visés, et avec tout cela on n'arrive qu'à la rendre de plus en plus obscure, de plusen plus absurde, de plus en plus dangereuse pour les imaginations frappées de vertige.Enfin, les brillantes couleurs de sa poésie orientale perdént leur éclat sous la main îleDés apocalypticiens modernes , comme, les gracieùx dessins qui enluminent l'aile déli-cate de l'insecte disparaissent sous le doigt pétulant de l'enfant, qui les admire par ins-tinct et les détruit par ignorance.--

t Exposons d'abord le contenu de cette apocalypse et disons ensuite un mot sur saforme. Comme le prologue et l'épilogue appartiennent à celte. dernière, nous ne nousoeeupeions pour le moment que du 'corps du livre; de sa partie prophétique ou dogma-tique (eh. IV-XXII, S). '

«' La' série 'des visions s'ouvre par la description du trône de la majesté divine, descrip-tion imitée principalement d'Ézéehiel (S). De même (lue, chez ce prophète, les attributsles plus, essentiels de la divinité, Sagesse, Puissance, Tou te-science et Création, sontici personnifiés dans les quatre figures de l'Honiimc, du Lion ,de l'Aigle et du ,Tàu-reau qui portent le trôné. Le même besoin de rendre l'idée abstraite de Dieu acces-sible à l'imagination, au mo yen dti symbole, suggère à l'duteur l'image des septFlambeaux placés devant le trône et 'qui représentent la manifestation septuple del'esprit divin que la théologie judaïque avait trouvée dans £saii(6). Un choeur d'anges,

(I) 'O XŒLpÔÇ yyG:, Apoc., 1, 3; XXII. 10.-, '-(2) &î yevirOŒL iv ¶&XEL , TApoc., t, 11 XXtI, O.(3) Voyez encore Àpoc., 11, 5, 10; IiI, II; M, 14; XXII, 7, 12; 2o;etc.(4) Apoc.,XJ, 2,3; XII, 14.(5) Ezéch., I et X.(G) Es., XI, 2.

2.

20 - DES APOCALYPSES FIGURÉES

des plus éleé en rang, entourent le trône; leur nombre représenté celui dès vingt-quatre.elaises de prêtres desservant le sanctuaire terrestre (ehap. IV).

« Dévant Dieu on voit placé un Livre fermé par sept sceaux :-c'est le livre de l'avenir;Audurie créature ne peut l'ouvrir. Un seul être ' parviendra C'est Christ, à 'la fois léfilà 'aîné de la création et le rejeton de David, qui se présente ici sous la figure d'unAgneau portant d'un cédé - les - marques de son immolation, de l'autre (dans le symbolàdes sept cornes et des seft yeux) le sceau de la plénitude de l'esprit de Dieu résidant en,lui; 'C'est doûe Christ qui révélera l'avenir, et le prophète sera adm is à contempler lespe&aclè de ces révélations. L'Agneau saisit le livre, et aussitôt les chérubins, les archan-ges etd'ihnoiiibrables 'choeurs de créatures de tous les rangs et (le tous les lieux entonnentdes hymnes de louange (chap. V).

« Les quatre pren1ies sceaux sont ouverts successivement , et l'on voit paraître les pre-miers signes précurseurs delà parousie', les calamités qui doivent'affliger'l'lrnmanité dans lesdSni'ers temps Ce sont quatre figures montées sur quatre chevaux (t) et représentant (2)

h Conquête, la Guerre, la Famine et la Peste, signalées par des attributions svmboliqûestrès-faciles à-déchiffrer. Ces quatre figures sont suivies d'une autre , qui sert , 'pour ainsidire, 'à concentrer les traits divers de ce tableau, le Schéol où séjour des morts personnifié;s'appêtnt à engloutir les innombrables victimes (le ces quatre Fléa(ix (eltap; VI, 1-8).

A l'ouverture dii cinquième sceau on voit paraître les martyrs qui demandent que leursang soit vengé. Il lei)r S répondit qu'ils aient 'à prendre patience jusqu'à ce' que leursfrères, a'uxquèls est réservé le même sort, l'aient subi à leur tour. Les tribulations desfidèlés rie sont doue pas encore à leur terme (chap. VI, 9-I1).

L'ouverture du sixième sceau amène des phénomènes terribles au ciel , des éclipses,des chutes d'astres (3). Les grands (le CC monde commencent à trembler et à pressentirles effets de la colère de Dieu (4) (Chap. 'VI, 1 2-17).

Le spectateur aussi attend avec anxiété l'ouverture du dernier sceau, qui doit amenerl'accomplissement des choses mais son attente n'est pas immédiateineutsatisraite.iJnescène intermédiaire, fin entr'aete, recule le 'dénoûnient. Il se fait un solennel silencedâus tout l'univers et 'un ange va marquer du sceau de Dieu les fidèles,' t0fin' qu'ils nesoient pas enveloppés dans les catastrophes que la.eolère du juge suprême s'apprête à'faireéclater sur le momie. Ces fidèles, dont le nombre, inappréciable' à l'oeil humain , est ré-'élé par l'ange au pyopbète , sont le véritable peuple (le Dieu, l'Israël spirituel dont les

douze tribus représentent d'une manière idéale la totalité des nations dans le sein des'quelles Christ a des disciples. Dès ce moulent ils sont exempts' des tribulations du monde(chap. VII).

' ' 'Enfin, le septième sceau s'ouvre, mais au lieu de nous amener la. fin direotemènt,il nous présente mie nouvelle série de 'scènes: introduites par sept anges munis de trom-pettes, dont les révélations formeront, dans leur ensemble, le contenu de ce, septièmesceau. Les prièrès dés saints portées devant le trône de Dieu sont brûlées devant lui enguise d'encens; 'elles sont aussitôt exaucées, et l'ange 'jette sur la terre la braisede l'encè,isôir, symbole des châtiments qui sont réservés' aux 'persécuteurs ( chap. VIII,

Les quatre premiers angès font retentir leurs trompettes. Ils forment, par les scènesqu'ils annoncent, un tableau d'ensemble' parallèle à celui des quatre premiers sceaux.On voit des plaies, semblables à celles d'Égypte (5) frappant l'univers (terre, mer, rivièreset ciel), et faisant péri( le tiers des créatures. Ces quatre trompettes sont séparées de

(1)Voy. Zacb., I et 'VI.(2)D'après Jér., XXI, 7; XXXII, 36.(3) Joêl, 11, 10; 117,4; Es., XXXIV, 4, etc.(4)Es., II, 10; Os., X, 8; Mal., 111, 2, etc.(5) Exode, VI], 20; IX, 23; X, 21; Jér., IA, 25.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES.-21

celles qui suivent, et ainsi réunies plu p étroitement entre elles (comme les qnatre.premierssceaux), par une Iigure.à part, celle d'un ange traversant le ciel et anùonçant les troisdernières trompettes (chap. VIII, 6-13).

La cinquième et la sixième trompette amènent des châtiments plué terribles Score.Les.deut fléaux particuliers à l'orient, les sauterelles et le samouraï, sont introduits dansdes descriptions fantastiques, qui laisent loin derrière elles tout ce que l'iniagivationdesanciens prophètes avait su dépeindre. Des milliersd'hotnmes périssent par ces plaies., lesautres sont en proie à des tourments sans nom tuais ils ne se convertissent pas ( chap.lx). ..

« Le monde est donc mûr pur le jugement de la septième trompette. Mais celle-ci ùe -retentit pas immédiatement. D'après la disposition symétrique des scènes il suit d'abord,comme après l'ouverture du sixième sceau, mi nouvel etitr'acte. Cet entr'act4 a un doubleobjet. D'abord, et en vue de la grandeur des choses qui restent 'a révéler, le prophèteest préparé à leur connaissance par une espèce d'initiation spéciale. Le lecteur partagel'impression que cette solennité imposante (I) est destinée à produire, et son attentionimpatiente augmente en raison directe des retards apportés au dénoûment (chap. X).

n En second lieu, ce temps d'arrêt estmploéà préparer une retraite aux élus qui, dansJe premier eutr'acte, avaient reçu préalablement le sceau de Dieu. Cette retraite se trou-vera dans l'enceinte sacrée du temple de.Jérusalem, qéi seule sera préservée de laùn-quête et de la profanation, laquelle menace le reste de la ville de la part tics païens. Cesderniers en resteront maîtres durant trois ans et demi (2). Pendant ce temps, Moise . (3)et Élie, lés précurseurs du Messie, prêcheront au peuple, mais l'Ântechrist les tuera.Leur résurrection sera le signal du -commencement de la catastrophe. La ville sera enpartie détruite par un tremblement de terre, sept mille hommes périront, mais la massedesjuifs se convertira dans ce moment suprême (chap. XI, I-14).

« Enfin, le septième ange entonne sa trompette, et des chants célestes célèbrent d'a-vance la victoire dé Dieu et de Christ dans le combat définitif qui sa s'engager. Le cielsouvre, et l'on y voit reparaître l'arche de I' Alliance ,"le symbole de la réconciliation,perdu autrefois dans l'incendie du temple de Salomon (chap. XI, 15-19).

'l'ont ce qui suit sera donc lé contenu de la septième trompette. Nous savons d'ayancequ'il s'agit du combat de Christ contre les pdisanees ennemis de son royaume et del'établissement victorieux de ce dernier. Mais nous n'assisterons pas immédiatement auspectacle de cette lutte sans pareille. Le dénoûment est, encore une fois reculé par unedescription préalable des ennemis et par un prélude prophétique....

Les ennemis sont au nombre de trois. Le premier et le jwiùcipal , c'est le diableil apparaît sous la figure d'un serpent, prêt à dévorer un enfant nouveau né. C'est.]areprésentation symbolique de l'idée que le diable est l'ennemi n4 de Christ et de sonÉglise. Mais l'enfant est sauvé auprès de Dieu, et sa mère, l'Église du vrai lsraèl', l'É-glise des croyants ,est enlevé.è vers le désert pour y -être mise à l'abri des persécutionsdu diable pendant les trois-ans et demi que durera encore la puissance , de ce,dernièr.L'Église elle-même est hors de danger, mais ses enfants ne cessent d'être en butte auxattaques ,du Malin pendant cette dernière période (chap. XII, 1-17).

Le deuxième ennemi apparaît du fond de. l'Océan sous la fonte d'un monstre à- septtêtes, dont l'une a été blessée à mort, niais est guérie actuellement. Le dkable lui donnesa pmussanee pour, trois ans et demi encore, , et le monstre est adoré par les hommes ets'acharne contre les fidèles. C'est l'empire romain avec ses sept premiers empereurs dontluti a été tué, 'mais va revivre est d' Antechrist (voy. eliap: XVII). Le fond desimages appartient à Daniel (chap. XII, 18; XIII, 10).

(I) Cp. Ezéch. ,IIl; Ps,XX1X.(2)Dan. ,VII, 25; XII,(3)Tous les commentateurs ont appliqué à Hénoch ce que M. Reuss dit ici de Moïse. Voir la

fin de cette étude la description des figures 32 et 33.''.

-DES APOCALYPSES FIGURÉES

« Le troisième ennemi, également représenté copinie un monstre, est le faux prophé-tisme qui séduit les hommes et ]es engage àadorer la première bêle (chap. XI 11 1* I1-17).

Dans le dernier verset du chap. XIII, l'auteur signale par une formule énigmatique lenom histoique de l'Anteehrist. Ce verset est donc, comme qui dirait, la elé.dc tout lelivre, et l'explication qu'on en donnera sera toujours la pierre de touche de tout systèmed'iiiterprétation apocalyptique.

La description des trois adversaires est suivie de ce que nous avons appelé le pré-ludéprophétique du combat d'abord le lecteurest rassuré surlesort des élus pendant cesluttes gigantesques. Ils se trouvent abrités en Sion, en rapport immédiat avec l'Agneau etles churs célestes (chap. XIV, I-5). '-

Le prélude lui-même se compose de trois scènes. D'abôrd trois anges se présententpour faire des proclainatious.propliétiques; Le premier annonce le jugement éternel, etc'St là comme un dertiier avertissementadrpssé au monde. 'Le second prédit la chute deRome.' Le troisième, enfin , menace les pervers de la colère de Dieu, et console les fi'dèles. par la perspective du repos après toutes leurs tribulations (I) (ebap. XIV, 6-13)

« Cette triple proclamation directe est suivie en second lieu d'un ttiple symbole pro-ph&ique.du jugement. Les figures de la serpette, de la faucille et du pressoir (2), repré-sentent les chètiments divius,'et plus, pahieulièrement le carnage dune bataille d'ester-initiation (chap. XIV, 14-20)..

« Enfin; la troisièlfie scène dit prélude fait paraitre sept auges tenant sept coupes rem-plies dés plaies de la colère divine, et prêts à les verser sur l&niondé. La solennité de cespcétacte est ènco rc rehaussée ar un cantique préparatoire (chap. XV).

«'-Les quatre premiers anges versent leurs coupes sur les quarto parties de l'universapocalyptiqui, terre, nier, rivières et ciel (3). Ce tableau d'ensemble est encore clos etrésumé , comme celui des quatre.premiers sceaux et celui des quatre premières trom--pettes, par la description du résultat que les plaies produisent sur les hommes. On 'lesvoit persister dans leur incrédulité et dans leurs blasphémés (chap. XVI, l-9).'-

' -Le cinquième ange verse sa doupe sur Rome dont les tourments commencent en cemontent même. Le sixième ange verso sa coupe sur l'Euphrate, et le fait dessécher pohr'livrer passage aux armées de l'Orient que l'empereur-Autee.hrist conduit contre Borne,-qui1'a rejeté.- Lâ symétrie constante du poéme nous ramène ici un entr'aete dans lequeldes esprits impurs, symbolisés par la figure detrokcrapauds vont rassembler, sous les -'ordres -du diablé, de l'Anteclirist et du -faux prophétisme, les rois de la terre, afin d'enga-ger la lutte suprême. Le rendez-vous estait mont Thabor, qui domino la plaine de Me'-giddo, l'ancien champ de bataille d'lsraèl (4). Après cela seulement, le septième-augeverso sacoupe dans l'air, et une voix céleste annonce au mondé que tô'ut délai est passé.Le prélude est terminé. L'action commence (chap. XVI, 10-18). ---

« Cette action est eucore.triple; la'lnttcentre les deux puissances engagées, le cieletl'enfer, qui se disputent l'empire du monde, se subdivise en trois combats au rencontrespartielles, chacune suivie d'une victoire -de la bonne cause. Le premier combat se livreracontre Rome, mais le del dédaigne de se souiller par un contact immédiat avec i'imureprostituée, la moderne Bab rime. Elle sera-châtiée par le roi qu'elle a, rejeté, par-Néron'devenu l'Antechrist. Revenu avec les armées de l'Orient, il massacrera les habitants de sacapitale et laréduira eu cendrés (chap. X-VII). -

La. chuté de Rame 'est l'objet de diverses manifestatiouè. D'ut' côté, trois anges laproclament solennellement, l'un -pour dire qu'elle sera déserte (5), Vautré pour avertirles

(I) Pour tesligures, voy. Es., XXI, 9; Jér., XXV. £5 s.; LI, 7, etc. -- -(2)Joël, 1V, 14; Es., XVII, 5; LXIIt, 3.(3) Cp. Apoc:, VIII, G .Ss.(4)Zach. XII, il; cp. Juges, IV, Y; 2 Bois, , XXi1I, 29.-(5) V:2; qiEs., XII], 21 XX\IV,lts.; W., L 39.-

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 23

fidèles de ne passe Iaisser.envelopper dans sa terrible'eatastrophe (t), le troisième pourmontrer symboliquement l'éternité de sa condamnation (2). D'un autre côté tes hommesqui avaient été les amis de .Rome plagient soir Il en est signalé trois classes, lesrois vassaux , qui tenaient leur ppuvoir de l'empire; •les négociants , qui s'étaient enrichispar le luxe de la capitale; enfin, les marins et armateurs , qui faisaient le trafic avecelle(3) (chap. XVIII)..

« Par contre, le ciel et les élus eélèbrdht lajustice de flieu'dt ù réjouissent de cequ'il n bien voulu enfin frapper le griind coup, le premier gage de l'établissement prochainde son royaume (chap; XIX; 1-1e).

n Le second combat se- livre entre l'Àntechrist et -le S&neu Celùi L ci apparaît trioni-phalement sur un cheval hlanc;'.entouré des armées célestes. Son épée',c'est sa'paoleirrésistible et victorieuse. Un auge appelle les oiseaux de proie, qui doivent dévorer lesennemis (4). La victoire est si sûre et si facile que le prophète ne la décrit pas même.Le monstre et soir sont jetés dans le gouffre de feu, leurs satellites périssent parle glaive du vainqueur (chap. XIX, 11-21).-

« A la suite de ce second combat, Satan et enchaîné pour mille ans dans l'abîme(chap fl,.1-3). ..J .

Le résultat heureux de cette seconde lutte, 'c'est là première résurrection, celte désmartyrs, -qui régneront mille ans avec le Filsde Dieu etjouiront d'un privilége, ù l'ex*-clusion d&tous les antres morts (ehapY XX, 4.6).:- -

F:nuu vient le troisième et dernier combat. -Après les mille ans, Satan délivré de sesliens, va derechef ameuter les peuples contre la cité des élus, IL trouve des satellites nuiextrémités de la terre(5), i1iIs le feu du ciel dévore.son armée et il est.définitivementjctédans l'enfer (eliap.- XX, 7-10)-----

« La victoire se transforme aussitôt en jugement. C'est le jugeaient dernier, précédé dela résurrection universelle (le ceux qui n'avaient , pas pris part ait de mille ans.Leur'sort est réglé d'après leurs 'actions, lui tdutes-sont consignées dans les Jivis . deDieu, et d'après le livre de la vie. Les mis sont réservés pour la félicité, les autres jetésdans le feu éternel (drap. XX, 11-15).. - --"- r

« Enfin commence pour les premiers la période du second fige du monde, celle duroyaume-de la béatitude sans fin. Unnouveau ciel, lit je nouvelle terre, et-sur celle-ci,unenouvelle Jérusalem, lenr,sont préparés, et rirnaginationsépuiso dans la description de lasplendeur de cette dernière, quoique les détails en soient empruntés en partie aux , anciensprophètes (chap. XXITXXII, 5). .

Après la publication (le i'ouvragedei\LReuss, il s'est produit, tant en Francequ'en Allemagne, uncertain nombre de mémoires, les uns pour appuyer sonexplication, d'autres Pont-. la combattre. Parmi les premiers pn compte \'olk-mur, Cornmcntarzur . Offenbarung lok,, Zurich, 1862;-A. ;llilgenfeld, dans Zeit-schriJtf-i& wisscnscliatliclseTheologie,,1864, 4e livr.; un articiccle M. Reville dansla Revue des deux Momies du Itroctobre 1863. M. F. Godet, dans le Bulletinthéologique publié chez Meyrueis, décembre 4865, combat le système deM. Reuss par une argumedtation des plus discutables.- 'Je-puis, du moins,détruire complètement' uini des principales objections de M. Godet : iipropos (le la variante 616 dont j'ai parlé plus haut (p (4) et qui, aueux

(IV. 4; ep. Jér., L, 15; LI, 9; Es, XLVII, 8 7- - - --' - - - -() V. 2T1; cf. Jér,, Lr;ci. ---(s) ':-o, 11, I?; ep. Es., XXIII; Ezéch., XXVII. - -,

17.(5) Ezécli., XXXVIII.XXXIX.

24 .' DES APOCALYPSES FIGURÉES

de tout lecteurimpartial, est une preuve incontestable de la solidité de l'expli-cation du nombre donnée par M. Reuss, il dit o Mais si le mot de l'énigmeétait ainsi connu des copistes latins, au second et au troisième siècle, commentne l'eût-il •pas été de l'Église entière? Et comment le crédit du livre eût-ilpu soutenir victorieusement un pareil choc? Bu reste, nous savons parfaite-ment qu'aucune explication pareille de l'Apocal ypse n'était répandue dansle public. Irénée en aurait certainement entendu parlei. » Je ne sais silrénéeaonnu le nom du nombré 666 adopté par la critiqué moderne, mais je suisheureux de pouvoir montrer M. Godet par le manuscrit de l3eatus

et par une

dizaine d'auteurs des premiers siècles, que la personnification de l'Antechristt eh. XViI par Néron était une chose connue clans toute l'Église chrétiennejusqu'au vill e siècle et je ne serais pas éloigné de croire que le témoignageunique d'lrénée est la cause première de l'obscurité qui s'est répandue sur laquestion.

ii ne m'a pas paru sans intérèt, après avoir donné l'interprétation acquiseà la critique moderne, d'après le travail de M. Reuss suivi par plusieurs sa-vants, •et ccliii de M. Àubé, de confroter les différentes explications de l'é-nigme quiont eu cours, depuis celle , qu'a donnée Beatus, ,dans le moyen-âgeet jusqu'à la Réforme. Il est évident que les manuscrits d'apocalypses figurées

-(dont' 'un d'eux avait servi de type aux xylographes) étant sortis presqueexclusivement des scriptoria des monastères, ont dû, dans leur symbolismegraphique, refléter plus ou moins nettement l'exégèse adoptée à l'époque deleur exécution.- Voici d'abord les principaux passages 'de l'Exposition de Beatus rédigéç en776 et 786 d'après le manuscrit d'Altamira et celui de Saint-Sever et relatifs àlà clé des chapitres XIII et XVII. -

-Ms. n'ALnM!RA.-'M5. DE SAINT-SExES. -- -

Feuillet 153, verso Et quia bestim sep.' F. 169 verso, au bas Et quia bestkc sep-tem capita mrncupavimus et octavum caput tem capita nulleupavimus et oc-tavum eaputpseudo-sacerdotes diximus, nunc dignum est pseudo-sacerdotes dixirnus, nune dignuniut PC! ipsosregcs quia Anticliristum signi- est ut peripsos reges quia Antichristum si-ficaverunt, per cornue gesta cognoseendo gniticaverunt, per eorum gesta dognoseendokuticliristum describamus. Capita 'septem Àntiehristum deseribamus. Capita septemliujus bestim septem montes saut, in quibus ' liujus bestiw septein montes sunt in qui-mailler sedet.-id est cIviTÀs B0MÂP4A et Si- bus mulier sedet Id est CIVITAS ]ROMANA,eut septem montés sunt, et -septeni reges et sieut septern montes suiit et sptem regessent. Quinque ceciderunt,unus est; alias saut. Quinquecceiderunt, unus est, alinsnondum . venit et dure modieo teni- nondum venit.etdum vcneritmodicotemporepore,opôrtet LutTa persêv,erare, et bestia quœ oportet ewi perseverare, et bestia guœ ejaterai et non est et ipsa oetava est. Intetiigi et non est et ipsa octavi est. IntetiiØ opor-oportet tempus quwzdo scriptura .dpoco- tet tempus quando script ura Ipocatypsislipsisedita est, tune et in hoc visum est, edita est. Tune enirn visuel est, quia tunequia tune eœsar Domitianus erat. Ante ilium oral coesar .Domieianus. Ante ilium autemautem fuerat Titus frater illius, qui habue- fuerat Titus, frater illius, qui lutineront pa-rant patrem Vespasianum. Vitellius et trem Vespasianum, Vitellius et Galba; istiGalba isti sent qui ceciderunt quando lime saut quinque qui ceciderunt quando lime vi-vidit Iohannes. Unes extat sub -quo scrip- dit Iohaunes tinus extat sub quo seribitur

MANUSCRITES ET XYLOGRAPI-IIQUES..

M

tura Apocalipsis, id est Domitiaùus. Aliusqui nundum venit Nervana (o) dicit et cumvenerit bravi tem pore. Bieunium non impie-bit; et bestiam qiam vidisti inquid (sic) deseptcm est. Quoniam'aite .istos reges Neroregnavit. Et oetavaest et ipsa oetava; Anti-christum pra3liguravit; et ventura est, oc-lava est et venttira erit. Aut modo cura illaadvenerit compulatur lôco octave. Et que-niant illo est consummatio, proinde dicit,et. iii interitu vadit. Nam decem rages quossupra descripsinius quos in regno romanoinvenerit. Hos reges accepisse regalem po-testatem cum Àwricnnisrus iOVERlT AH

onaistEaut mitetur ah urbe romana euniexercitibus suis. Urne cornua deeem diade-'mata Daniel 'ostendit et triaeradicari deprionhus. floc tres duces, primriôs ah An-tichristo interfici, coeteros septem date illiset honorcm ..... .

P. 954 recto linum aiitern ex capitibusbestiœ guam supradiximus in pseudo-pro-phetas esse tanquam jugulatum ad mortemet plaga niortis ejus sanata esse NEnoNEatdicit qui Antieliristuin priciguravit et quia'octas-a ise Antichristus qui nulle in eéclesiapseudo-sacerdotes subtiliter regnat , , tuneapertè ecciesiana devastahit, quia JudeiChristum erucifixerunt et PHO Cnrusio Nr-BONEM ANTICHItISTUM EXPECTANT. Huneergo suscitatum Deus mitere regena dignumdignis, etc.

Apocalypsis, id est Doniiéianus. Atius quindndum venit Nervam dicit. Eteum venefitbravi lempore erit. Biennium non impiebit.Et bestia quam vidisti inquid de septem est.Quum ante islos regesiNero regnavit. Etoctavu g est et ipse 'oetavus, Antichristuinprwgûravit. Etventurus est, oetavus est etventurus; Aut modocum 111e venant conapu-tes Iocuni octavum et cuin in illo est con-Sumniatio, proinde dicit et in interitu vdit.Nam decem rages quos supra descripsimisquos in regno romano invenerit, hos regesacepisse regalem potestatem quum ANTI-CIIBISTUs MOYEUx AH ORIENTE, aut mit-tenir ah urbe romana coin exercitibus suis.Urne côrnua decenidiadeinata Daniel osten-dit et tria eradicari de prioribus. floc esttre's duce, primaiios ai) Antiebristo inter-fici, coeterosseptem dare liii lionorem.;...

Unim àutem de capitibus bestim qurndiximus supra in pseudo-proplieta esse tamdinani jugulatum et plaga mortis ejus sanataest. rsuo enim dieitur qli .S.ntichristumproefiguravit et quia oetava est ipse Anti-christus est qui nunc in ecclesiain pseudosacerdotes subt.iliter regnat, lune apertè ce-elesiam devastavit quia Judel Christum cru-êifixerunt et per Christo Nerone Antichris-tum..

(Lacune d'un feuillet au manuscrit.)

li était resté dans l'Église d'Espagne un vague souvenir de ces antiques tra-ditionsjusqu'au seizième siècle.

Dans SOfl Commentaire sur l'Apocalypse (In sacram B. Joltannis «p. et cyan.Apocalypsin cornmentari); publié àSalatnque en 1591, in-fol., le?. Fran-çois Ribera, de la Société de Jésus, s'exprime ainsi, p. 08, au sujet de l'inter-prétation à donner'au nom deBabylone (eh. XIV, y . S):

«Ii est d'abord évident que le nom de Babylone ne dpit pas être pris ici au propre,.maisau figuré, comme Jean nous lindique explicitement au eh. XVI I: et sut' son front unnoni' est écrit blysUre; Babylone la grande, etc. Lorsqu'il dit mystère, c'est comme s'ildisait que le sens est mystiqde, c'est-à-dire qu'il.y a ijuelque chose de caché sous ce nomde Babylone et qu'il ne dôit pas être' pris au pied de ta lettre Je pense done(ei Aminé,évêque de Césarée, ainsi qu'Aréthos dans leurs Combentairessur celire, témoignent queplusieurs auteurs sont de cet avis) que Roart est désignée ici, sous je nom de Babylone,

(o) Une surcharge maladroite et inopportune opérée au temps de l'exécution du manuscrit faitdire à l'écrivain ?ÇERONEL ,..

26 APOCALYPSES FIGURÉES

non pas telle qu'elle est depuis la confession de la .r'eligion du Christ, mais telle qu'elleétait au moment où écrivait l'apôtre (fl.'u

A l'appui de sort le P. Itibera invoque le témoignage de saintAugûstin, De civ. Dei, XVIII, e. 2 el,22, Paul Orose, 1. II, e. 4; saint Jérôie.Cal. 5Cr., in. Vila Marei Eusèbe, Rist. cccl., il. Il, e. 15; Nicéphore, .Rist.ceci., 1. Il, e. 15; OEcumène, saint Thomas,.etc....Pui&ii ajoute: « Jiocilicam,Ambrosius, qui prius ncgaverat, tandem in capitulo XVI!,-veritate convinôtus,Babyloncm. Romdm signi/Zcare con fessus est.

Le même jésuite espagnol n'a pas été aussi heureux queson prédécesseurJ3eatus, dans l'interprétation du fameux verset 10 du cli. XVII Quinque cecide-ruait, vnus est, clins nemdu;ïz venit. •

Il s'exprime ainsi, fol 946 . .-

« Sine conjunettone !egénduni est Atius nondum venit, nt est in Gr--Co, et apèedi'icloriau,» et Primasium. .. En cet endroit,-dit-il, Vietorins'est trompé d'tne manière in-signe; il a supposé que Néron devait ressusciter et deviendrait l'Auteehrist, ce qu'à Ja vé-riw6vaient cru titi graiid nombre d'écrivains de la primitive Église, ainsi que le ratipdr.Lesaiht'iérôme. » H0c.kc0VICT0I%INuslSSiGNrr.Elt LAPSUS EST,PtJTAVIT ENIM NEIIONEM'BESTJSCITANDUM ESSE, ET ArqTIclI.nIsTuu FORE, QUOI) ENUL MULTL EX vtrxninusECCIIF.STX sciti ptOninus CIIEDIDEIIUNT, utrefert !Iieronymusinillud,Daniel, 11: Etcor ejus advcrsus Testanientum sanctum. Quinque autcm reges qui ceciderunt, eos esse,dicit 'Victorinus, qui post iveronent Romanum lin perium (en nerunt us que cd (empusquo loliannesscripsil Apocatgpsin, idest usque ad ûomitian.um.. 1h saut !'espasicnus,Titus, Galba, Otbo,-J'itel/ius. Unuan qui est, iiterpretotur Dornihanum, qui tu,,cimperabat; alium; qui nondum i'enit, cuir esse Nercam, qui successif Domitiano etbrave, tenipus maièsit 1uonja'n bienni,,in non implevfr. Sed quid dicet de lot impera-toribus quij'uerunl inter ivervam et finem sa1culi, quo Jveronem pùiat esse restcscitandum ?

« Lestinq rois qui soutirons, dit Victoria, sont ceux qui, après Néron, gouvernèrent• l'Empire jusqu'au moment où Jean écrivit l'Apocalypse, c'est-à•dire jusqu'à Domitieii.• Cc sont Vespasien, Titus, Galba, Othon, Vitellius. Les mots « il en reste un «, doivent

être appliqués à Domitien, qui gouvernait alors. « Un autre n'est pas encore venu», -signifie Nerva, qui suècéda à Domitien, et demeura peu de temps,.puisque sort

« ne remplit pas deux ans.,» Mais que dira Victoria de tant d'émpereurs qui ont paru de-puis iWerva jusqu'à la fin du siècle où l'on supposait que Néron devait ressusciter? »

111 est visibleici que l'erreur od plutôt le parti pris à l'avance d'un grandnombre-d'éerivtins del'antquité chrétienae, à la' suite d'Irénée, sur l'époqueà laquelle aurait élé rédigée l'Apoèalypse a empêché lS commentateurs,même les plus sagaces', même ceux qui avaient deviné que les versets lOetitdu eh. XVII s'appliquaient à Néron, de comprendre que les cinq empereurs

qui sont morts n ne sont pas les successeurs de cemème Néroti, mais bien

• (I) Et lige primlim cejns(et.,iornen Bob jilon hic non propriè aecip, sed ftgurafè, ut aperlèIoliWn'esdocet eodeni cap. XVII et iafionte eJiA noine,i scriptum M ysterivm iMb!,lonmagna, dc: Ci,,), diell 'nysteriu»i; ,n'/.sticum esse q,wd dicét, ideitarcanu,u quipjnam latereiit nOPhifle .Eohylonis, net lia ccci»i dcbére ni sonal. Arbitrer ego [(quia Andreas, cpiseopttsCmsarea', et A,cHias in hnjus libri coin anen(ariis ,,onnulios sensisse festonner)] ROMAn 510-,,iiuc Rob glonis designari, [non qux nunc est post.Christi con[cs;ione,n, sed qictuc .8retfeu ut hoec scribebat cposlolus]. -.

n

MANUSCRITES ET XYLOGÏ1AP1JItUES. 21

ses prédécesseurs, En datant l'Apocalypsé, domnie l'a fait la critique moderne,de Fan 68 air de l'an 06; toute chose se remet en sa placé.

3e ne crois pas que le Commentaire de Christophe Colombsuri'Apocalybseait jamais été publié et cela est regretiablé. En voici le titre Libro dèfrofe-cias (Liber sive manipulus de auctoritatibus, dictis ac sentefliis etptoplzetiiscircamateriam rceuperandai sanctœ civitatis et mentis Dei Sien et in.ventionis etconversionis insuidrum mdix et omnium gentium «tque.nationum), manuscrit tic -70 feuilletscents en partie de la main dc Colomb, que Muoz a tiré (le la Bi-bliàthèque de Fernand Cdomb (Bibiiotiteca colombina), Est. Z, lab. 138, nuin.25 dc la Bibliothèque (le la Santa 1g! esia à Séville et dans la collection de Mu-liez manuscrite. . .

Plus on serapproche de notre siècle, plus l'interprétation donnéd à l'énigmedu ch. XHI diffère de l'explication pi'iniitive. --

Bossuet a proposé une explication toute' 'difféehte de celles de ses l)édc,es-seurs,etil la défendaec une dextérité de dia] ectique vrai rnent surprcnantéO).Quelques citations feront suffisamment êoipcendre son système :I: •'

Un grand empire est ici représenté à saint Jean sous la figure é une bête, et c'estl'Empire romain, ou, pour' mieux dire, c'est Rome même, inaÎtrssc du niôude.et.persé-cutrice des saints', qui vent répandre son idolâtrie dans tonte la terre, ou, ce qui est auFond, la même chose, c'est l'idolûtrie romaine, comme étant ],a du plus grand em-pire et de la ville la plus redoutable qui l'ut jamais.

Qui avait sept têtes. Saint Jean explique lui-même ces sept têtes dans le dia-pitre XVII qui fut tout le dénoûnient des prédictions de l'Apocalypse. Il faut donc soi-gneusement conférer ces deux chapitres et remarquer avant toutes choses que ces septtêtes, selon saint Jean, XVl19, :vont les sept .nzontagnes de Borne et sept de ves tels,ou, èomn'ae on parlait en latin, de ses empereurs. La ville de 110mo est manifestementdésignéè par le caractère de'isept montagdes, niais encore en géiiéSl 'et sans s'àttaéher iiaucun temps déterminé. Mais saint Jean, qui nous veut mener à la dernière persécution,qui fut celle de Dioclétien4 où arrivèrent les grands combats et le grand triomphe deschreliens, la désigne par sou caractère-particulier, qui est celui d'avoir etc exercée sousJ'empire et l'autorité de sept empereurs idolâtres, qui furent DrnCLÉTIFN, MAXIMIEN,stirnormé Heréhlius, CoNsrArfl'jTJs CnLoius;p ère de Conslûnl.in le Grand, GALÈREMAxnnEri, MAXENcF., fils du premier i\taximieu,.MAxTMiN. et LiclNlus. -.

- Le Saint-Esprit fait donc voir ici à saint Jean la persécution dé Dioclétien, par lecaractère qui lui est propre, qui est d'avoir été exercée successivement sous le noml'aùtrié de sept empéreui's, que l'apôtre appelle sept rois, selon l'tsage de la languegrecque; par où il faut entendre sept augutes, ou, tomme parle Eusèbe, sept rois par-faits, 'rs)-rtot&rouç .oistç..I-

il est vrai qu'à compter tous ceux qui Furent alors élevés à la suprême dignité d'au-gustes ou d'empereurs, on en trouvera neuf, puisqu'il faut encore ajoutéi Constantin leGrand et Sévère aux sept qu'on a déjà nommés. Mak il y a des raisons particulières pourlesquelles saint .lean4 qui se plaît dans cette 'prophétié à réduire tout au n'ohbre de sept,n'a point fait mention de Constantin et de Sévère.:..........

...............

........'.On comprend que lans 'ce

.système il était impossible à l'éminent écrivain

(I) L'Apocalypse avec' une exj,llcation;Pris, 1G89' in-s', P. 253 et suiv. '"'-

28 'I' APOCALYPSES FIGURÉES

d'expliquer le' verset 14 qui dit qu'ils dressent tac image à la bêle qui, ayantreçu un coup d'épée était encore envie. Ce passage ne saurait, en effet, s'appli-quer à Dioclétien, ni comme le veiii Bossuet. à l'empereur Julien.

Le savant évêque n'cstpas:plus heureux que ses devanciers dans l'inlerpréta-lion du verset 18, concernant le comptèdu nombre de la bite Et son nonil.reest six cent soixante-six... .

«te nom de Dioclétien, dit-i '!, avant qu'il fût empereur, était. Dioclès. il s'appelaitDioclês devanlson empire (Lact., De mort., 9). Et ensuite, il quitta la pourpre et n-'devint Dioclés (ibid., 19). Pour en faire un empereur, qui est ici ce que saint Jean a dé-signé par labête;i! ne faut qu'ajouter à son nom particulier Dioclès, sa' qualité ougstus,

• que les empereurs avaient eu effet accoutumé de joindre à leur nom f aussitôt on verra• paraître d'un coup d'oeil dans les lettres numérales des Latins, ainsi qu'il est convenable,

• s'agissant d'un empereur romain, le nombre 666 Dlo CLes aVgvstvs DCLXVI. Voilàce'grad 'persécuteur qie.saint'Jea'i a représenté en tant de manières; voilà celui queJulien a fait revivre c'est pourquoi on marque son nom lutôt que celui de Julien.

Newton paraît avoir, été miaux inspiré que Bossuet. Il aurait établi, selonl'abbé Basile ((que l'exil de saint Jean dans l'île dc'Patmos et la vision del'Apocalypse sont arrivés vers l'an 67 ou 68 sous le règne de Néron. La ver-sion syriaque porte cette date; Eusèbe et Tertullien semblent l'insinuer, et`certains interprètes, qui appliqdaient le sixième sceau à la destruction de Jé-rusalem, l'ont soutenue (i) n , .'

IL

D'habiles miniaturistes, dans les loisirs du cloître, se sont exercés debonne heure, dès l'époque que l'on a appelée la première Renais'sance, àla représentation clés sujets de l'Apocalypse. -.-

Deux écbles très-distiiictes paraissent, dès le vin 0 siècle, s'être donné latâche de commenter, aï moyen de la peinture, le texte des Révélationsd'abord l'école d'York, ou anglo-saxonne, qui procédait dece foyer d'artet d'érudition des monastères d'Irlande, dépositaire en Occident des Ira-ditioni de l'art byzantin. Cette école fut à partir de Pan 78t repré-pentée à la cour de Charlemagne par le savant moine Alcuin , l'un desplus habiles calligraphes de son temps. Nous 'examinerons plus spécia-lement dans les chapitres suivants la classe de rcpFésenlations apoca-lyptiques cjui prcèdent de cette source, -ca:r ce sont celles qui ont servide types aux xylographes du xv' siècle.

L'autre école d'illurninateurs des manuscrits sur l'Apocalypse appar-tient au midi et s'étendait clé 'chaqué côté des deux versants des Pyrénées.Nous étudierons :dahord sommairement celle-ci. D'anciennes chroniques,

(I) Conté renées diocésaines, revus mensuelle, deuxième série, t. xii, 2 e livra. 1869,in-80.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES.' 29

dit M. Ferdinand Denis, nous parlent d'un prêtre nommé Beâtus, ((un-minateur habile», auquelon dut; au vint siècle, tins Apocàlypse' quel'on conserva longtemps dans la cathédrale de la Seo d'Urgel « et quise distinguait par cet éclat splendide des couleurs que les illuminatetirsaquitains obtenaient parfois aux dépens de l'harmonie » (1).

Je crois devoir donner ici l'analyse d'un passage intéressant (pp. nvuxxxit) d'un Mémoire de-M. José -de Eguiren sur les manuscrits des

collections publiques de la Péninsule ibérique et intitulé Mernoriadescriptiva (le los cédices notables conservados gg los archives ccicsiasticosde Espaûa, Madrid, 1859,- in-8

Beatus était abbé du monastère de Saint-Martin, fondé au vi l siècle dans les nldn;tagues de Liébana par le.moine Toribio, dopt il. porte encore, aujourd'hui le- nom. Ce mo-nastèredevint le foyer de la restauration littéaire dans le nouvel État des Asturies. Lacommunauté de Liébana servit d'asile à des clercs et à det religieux qui s'y rendirent déplusieurs poinis de l'intérieur. de la Péninsule et y furent cordialement accueillis..

Bien que bègue de naissance, Beatus joua un très-grand rôle dans les, luttes que l'Es-pagne eut à soutenir contre l'hérésie deNestorius,'renouveléede son temps par Elipandusarchevêque de Tolède et F'élix évêque dUrgel et qui fut solennellement condamnée en794 par le-pape Adrien r sur les -instances de Charlemagne.- !-.

Beatus acquit en outre, dit M. de Eguren, une réputation étendue et durable par l'Ex-position qu'il compila en douze livres, à l'instar de la Catenaaurea(2), pour l'intelligencede l'Apocalypse. Cet ouvrage, fruit d'une érudition profonde, est écrit d'un style simple etentremêlé de citations extiaites des oeu'vres de saint Jérôme, saint Angustin, saint Gré-'goire, saint Irénée, saint Isidore, etc.-

Cette célèbre Exposition, crite vers l'année 786 à la prière d'un disciple de Beatus,'Etherius, évêque d'Osma (3); à qui eatus la dédia, fut recherchée avec empressementdans les siècles suivants, « comme un flambeau de vive et pure lumière », pour servir auxmoines de guide dans l'étude des saintes Écritures: -

A la fin du Xt siècle beaucoup d'églises et d'abbayes d'Espagne possédaient cetteoeuvre savante et au commencement du Nue on la rencontrait en presque toutes, aussibien que dans quelques-unes en dehors de la Péninsule. C'est du moins ce qui ressort dedivers inventaires d'archives et de notices rédigées à diverses époques (4).

Le manuscrit original de Beatus sur l'Apocalypse et celui de son apologie contre lésdoctrines d'Elipanduset de Félix, ainsi que les plus anciennes transcriptions de ces deux

(1)Ferdinand Denis, Opnemen'f s des manuscrits, iii-8', P. 25 ci 33 c'esl à mon excellent, aloiM. Ferdinand Denis que je dois ce précieux renseignement sut lteatus, qui n'avait été considéréjusqu'ici que comme thèologien.,Ll me dit l'avoir tiré du . tome il' (1824) ira excellent recueilpériodique intitulé Odes de espaf,o/es dm19 j-ados, Londres, 5 vol. in-s: Mais je n'y trouve pasl'indication 6e, ce fait que Beatus fût réellement illumimmateur. -

(2)C'est nue romnj'i!ation des ouvrages des saints l'êtes attribuée à Tajou, moine espagnol duNie siècle.---. --- -- (3) Voir le préambule de ilion manuscrit du Commentaire sur l'apocal ypse (vente Attendra).M. tic Eguiemi oublie ici que d'autres manuscrits où4tlwrius n'est pas noimné, remontent la datede la rédaction dix ans plus liant; c'est-à-dire à 776.- (4t le baron d'Avezac, (le l'Académie des inscriptions, dans une notice intéressante sur le

manuscrit (le l3eatus de la vente Altamira envisagé au I moin t de Nue: géographique, énumère sixexemplaires manuscrits où figure la: mappemonde du cil. Vil, y . I à 7 mie-l'Apocal y pse. Voirle Bibliophile f,-aûcais, publié par M. Bachelin, ut° de févier 1870, p. 223.--

30 APOCALYPSES FIGURÉES

ouvrages, ,n'etistent.plus; les plus anciennes copies que rou possède datent du. x° , siècle.Il existé à Madrid deux copies manuscrites de l'Exposition de J'4pooa1ypse.La

premièrè qui remonte au'x n siècle, est consehée dans les aréhives de l'Académie royaledé l'histoire; la 'éecondeçdatée du xi s , est dans lasection des na'éuserits délit Bibliothèquenationale. Un troisième exemplaire fut acquis, il y a quelques aimées, parle 'Britisli niti:sourit de Londres.(l).-. .».. . n'U +

Voici-la description détaillée donnée pr M. de,guren des trois -ma-nuscrits de Madrid dont il , eut -connaissance..

1. Petit in-folio, sur parchemin. Écriture du x e sièelc . :_ On ignore' ce "qt, est devenul'un des deux manuscrits de cette Exposition, qui existaient dans la bibliothèque de l'ab-baye de San-Millan de lit nous bornerons à dire que c'est un in-folio en par-chemin d'une écriture élégante, pértieulière à ce siècle. On a suppôsé guil avait été écriten l'an .814 de l'èrè d'Espagne (année 776 de J-C.) d'après une mention relative au comput des années depuis Allant 4usqu'à la venue du Christ, mention à la suite de laiielleest énoncée la date de l'année où cê comprit été dressé. Cetté mention pourtant ne sau2rail déterminer la date à laquelle le manuicrit a été écrit, car toutes les copies reprduisent in extenso non-seulement le comput mentionné dans l'original, mais:la plupart' dutemps les additions marginales' des manuscrits primitifs.

II. Manuscrit sur parchemin, in-folio, k' siècle. Co manuscrit est conservé dan letrésor de l'Académie royale de l'histoire 'et -provient aussi du monastère de San-Millande la Cogolla. II porte un frontispice en lettres gothiques (?) majuscules ainsi conçuInûlpit lit dni. nsi. iii xi!. liber qui vocatur apocalipsin (sic) joannis dplLtesmois sont distribués en cinq ligies;'avec un fond de couleur diverse pour ehadune. Onvoit autour de la page une bordure bien composée et -bien dessinée où l'on remarquenéanmoins une certaine dureté dans les contours.

rtaure les pages 202 et 2'03 le miniaturiste a relirésenté les dix rois qui ont osé com-battre contre l'Agneau et qui sont précipités dans l'abîme. ils sont revêtus de (juglares)et portent sur la tête des bonnets couverts de 'grelots en signe de folie, idée ingénieuse,comme le sont 'si souvent celles que nous révèlent les peintres de' manuscrits. Au fond,au-dessous de l'Agneau, on voit la figure de Jésus-Christ nimbée soutenant l it croix-d'unemain. l..a composition porte pour légende : lUe decem reges eum agno pugnant etagnus vincet ees, -qitoniarn dorninus dons noster est.

La miniature'de la page 209 est aussi remarquable. Ou y voit' Jésus-Clitist assis, vêtud'une tunique verte et d'un manteau rouge, la tête nimbée, un livre fermé dans lit

droite et une auréole tout autour. Les quatre animaux prophétiques entourent le trône,portant égalernesit un livre qu'ils sàutinùent 'des deux mains, et ayant la tête nimbée. Lesvingt-quatre vieillards, 'le iront ceint (le couronnes d'or, sont prosternés devant le trône;dans«an la partie inféridurà 'se'troJve saint Jean,'ave'c nimbe, et agenouillé devant un angequi semble lui parlér.

Une 'not'e 'placée au bas de la page 58 dit que ce manuscrit a été compilé par linnommé Albin au y ijC siècle. Cette ilote est de beaucoup postérieure à l'exécution dumanuscrit et sans aucun fondement. Le Père Fierez, qui a vu aussi le livre, réfute l'idée decette attribution et conclut en disant : iViluil ea.'go nos morari oportet scripturam adeoïm»o?'tunam.''e

(k) II flgure dit M. d'Àvezac dans sa notice, sous le numéro 11605 des manuscrits addition-nels: C'est un volume in-folio sur vélin achevé d'écrire carminée 1109 dans le célèbre monastèrebénédictin de Silos au diocèse de Burg 'os en Vieille'Castille 1F est richement orné' de peintureset d'arabesques, y compris la inappeinondé.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 31

111. Manuscrit de la même Exposition. Parchemin in-folio, Xie siècle. Ce beau livre,qui se trouve actuellement à la Bibliothèque nationale de Madrid dans laquelle il futtransporté au siècle dernier, appartenait à la communauté de Sninr-Isidorc de Léon, oùle Vit Moralès qui mit h la page 30 une note qui n'attribue pas l'ouvrage àBeatus.1l n'ya pourtant pas le moindre doute possible, comme ou le voit par Je prologue.

Ce splendide manuscrit, commence par une lettre A grande majuscule qui sert defrontispice et occupe toute la page. Elle est d'un dessin élégant et enrichie d'entrelacsd'or dans le godt byzantin.

A la deuxième page se voit ],a d'Oviedo (?) aussi riche et élégante que la ma-juscule du premier feuillet, et à la troisième un labyrinthe double, de l'examen duquel onpeut conclure que les princes qui régnaient h l'époque de l'exécution du manuscrit étaientdoit 10r et doôa Sanche (tesT-1055).

Comme nous l'avons vu plus haut; M. Ferdinand Denis croit pouvoirétablir, d'après ses propres rccherehes; que Beatus, auteur de ce'Cornrneruàirc ou Exposition de I'Aj,ocalypse, était aussi il] il Ceen-dant je ne trouve cités mmc premiers miniaturistes de la péninsule(pic 'Vigil, Sarraèino et Garcia qui vivaient en Castille au f siècle.L'un d'entre eux a fait, dit-on, les peintures du manuscrit de i'Apo_calypse dit de l'abbaye de Saint-Sever, coii'vé à la Bibliothèque im-périale de Paris et dont je dirai ci-après quelques mots.'

Plusieurs autres types dé

compositions apocalyptiques ont pu' êtretransportés de. l'a Grèce en Occident lorsque, dans les premières annéSdu Ni , siècle, des artistes byzantins fi.rreit 'appeés à Borne pour décorer.Sailli-Pa.ul hors des murs et constituèrent une école dont, on ieirou'epartout les oeuvres et qui exerça une si grande influence sur les originesde .la peinture italienne. ' ..

Du xr au xiii' siècle les manuscrits peints des Visions deviennent plusnombreux, li existe à lu, Bibliothèque impériale de Paris (fonds latinn0 8878, ohm Suppl. fr. 1075) un commentaire sur l'Apocalypse écritdans l'abbaye de Saint-Sever en. Gascogne au temps de l'abbé Montaner,c'est-à-dire de 1028 à 1072. C'est, celui-là même que j'ai reconnu êtreun manuscrit du commentaire de Beatus (voir l'introduction), li con-tient 75 grands sujets exécutés la plupart par un moine artiste nomméGarcia. Ce sont en guinde partie des figures détachées et non groupéesqui n'ont aucun i-apport avec les suites xylographiques ni même avecles manuscrits semblables ou analogues à celui de la vette Altamira (1).

M. T.-O. Weiel possède un fragment, composé Je dix sujets, d'uitmanuscrit de type évidemment byzantin, m'ais copié par un .artist6 depays germanique; Ces miniatures doivent, selon le savant éditeur, ap-partenir à l'Allemagne du Sud et avoirété exécutées àla fin du xiii' ouau commencement du xiv' siècle. Les compositions sont à coup sûr an-

(1) Voir les fasiiniIés.de ce manuscrit de Saint-Sever dans la grande publication de M. le comtede Batard et I4rticle de M. Adrien (le Longpêrier dans la Revue w'c/,doloqiquc, t. n, P . 608.

3. APOCALYPSES FIGURÉES

térieures et n'ont qu'une faible relation avec celles des manuscrits qui ontdû servir de types aux apocalypses xylographiques dont il reste à nousoccuper (1).

111.

Parmi les manuscrits connus de l'Apocalypse, texte, commentaires ou.simplement recueils de figures apocalyptiques, quels sont ceux qui ontpu servir de modèles aux premiers essais de la gravure

en planchesplanches de

bois? La question est difficile à iésoudre; car les manuscrits cités parles bibliographes ou les historiens de l'art Q'ont pas étéjusqu'ici fac-similisés ni même suffisamment décrits. D'un antre côté, ou connaît sixéditions des xylographies de l'Apocalypse etl'on n'avait pas pu, faute dedonnées suffisantes, établir avec ccrtitude soit la contrée qui lés a pro-duites, soit leur date, soit leur ordre de succession. On avait admis, ausiècle dernier; qu'e les éditions les plus grossières, les plus dépour:vues d'rt devaiént ètre les plus anciennes, mais cette opinion a. déjà étéfortement ébranlée depuis Heinecken et en bien des cas, la thèse contrairesemble résulter d'une étude plus complète et mieux dirigée de ces curieuxmonumens. Sans résoudre dès à présent d'une façon absolue la questionde l'origine de ces compositions; ou peut néanmoins, avec le secoursdes matériaux que nous possédons, en circonscrire la solutio dansd'étroites limites.

Les seuls manuscrits dons on puisse tenir compte pour l'élude desmonuments xylographiques, véi'itahles incunabula de l'imprimerie nais-santé, sont ceux qui contiennent, en outre de la représentation de ver-sets des Révélations, certaines peintures dont les sujets sont empruntés à.une vie apocryphe de saint Jean et, eptre autres, les trois planches relâ-tives à la légende de flrusiana Or, ce sont, comme on le verra, dans lésmanuscrits de l'école primitivement anglo-saxonne et carolingienne quece caractère se présénte(2).

Une histoire fabuleuse de l'apôtre saint Jean a joui de quelque créditpendant une partié du moyen âge; c'st celle que l'on attribuait àAbdias

(i) Voir dans Die Mi(ârgc dei Druc/cerkuns( in full und Sebrifl. Leipsig, 1865, 2 vol. in-foi , un arli,le de M. T-O. \'eigei sur les apocalypses flgurées avec fac7siinilès.- (2) M. S. L. sotheby, dans ses Priacipia fypographica, t. 1, p. 37,décrituri manuscrit existanteu Angleterre riiez M. Loscornbe, de eliflon et qui présente une identité prosquecofflplèteavec]cscompositions des plias anciennes éditions de l'Apocalypse exécutées sur le bois. Mais un examenattentif a démontré au célèbre historien anglais de l'iinprinierie que ce manuscrit n'est qu'unecopie pure et simple de l'une des trois premières éditions. Al. Sotheby en donne, pi. IX, on fac.siinilé quille laisse aucun doute sur la postérioritéde ces dessins. 1] ne saurait donc figurer panniles manuscrits typiques de la suite de compositions des bloch-stbooks.

g

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. '.83de Babylone. Elle fut publiée à Râle, en 1551, par Wolfgang Lhzius,qui en avait trouvé, disait-il; un manuscrit dans une caverne de Ia'Ca-rinthie. Ce manuscrit annbnçait (lue l'ouvrage, écrit en hébreu, avaitété traduiten grec par Eutrope et en latin par Àfricaiws. L'édition latineparut sous le nom de Historia certarninis 'apostolici. Le pape Paul 1Ven 1557 censura l'ouvrage et le rejeta comme apocryphe.

Il existait en outre d'autres nianuscritsd'Âbdias qui différaient de celuiqu'avait publié Lazius. Il était 'd'ailleurs facile de s'assurer que l'ou-vrage était supposé, comme iPest arrivé pour beaucoup d'écrits relatifsaux temps apostoliques. L'auteur se yante d'avoirvu Jésus-Christ, d'tvoir

' assisté à la mort de plusieurs apôtres et d'avoir suivi en Pei'e lesapôtres saint Simon et saint Jude,, par lesquels il prétend avoir été or-donné premier évêque de Babylone. Mais comme cet auteur,. qui setIlt contemporain des apôtres, cite entre autres tin passage. du V' livredes Commentaires d'Hégésippe, qui vivait environ vers Fan 170, on nedoit regarder que comme légendaire le récit qu'il a donné de certainsépisodes dé la vie de saint Jean.

C'est à cette source fabuleuse qu'a été puisée la, légende de Drusianaque l'on voit reproduité dans pinsieursrnanuscrils etdansfoutes les apo-calypses xylographiques. Drusiana, selon Abdias, était unc.jetine femmede la ville d'Êphèse; où saint Jean se refiLa après son retour de l'exilque lui anraitiufligél'einpereur Domitien. Elle étaitmariéeàin nomméAndronicus. Touchée par la prédication dé l'apôtre du Christ, elle ré-solut de dompter la chair et se refusa aux droits légitimes de son époux.Celui-ci menaça, si elle ne voulait céder, de la faire mourir; mais lapersévérance 'de la. jeune adepte fut inébranlable.

Cependant un jeune bomrné, nommé Callimaque, prince d'Épbèse,devint éperdûment amoureux d'elle. Tourmentée des poursuites: inces-santes de ce jeune homme, elle fut prise d'une fiès'ré violente; dontelle mourut bientôt. Son mari Andronicus fut vivement affecté de saperte; mais saint Jean le consolait n .Ini disant que Drusiaha étaitpassée en une vie meilleure. Callimaque, ait désepoir, se fraya un ac-cès auprès de la tombe en donnant de l'argent f', l'intendant du mari.Rendu furieux par sa passion, il dépouilla le corps dé ses voiles et tentade violer la morte. Mais il fut prévenu dans son 'crinié pat' la subite ap-parition d'un énorme serpent dont la 'piqûre emjioisohnée le fit Ziussitôtmourir. L'animal se coucha ensuite sur son cadavre. Le joursûWant, le troisième après la mort de Drusiana, saint Jean, acèompa.'

ngné d'Andronieus, vint dès le matin pour célébrer u service sur latombe ils ne trouvèrent pas les clés du tombeau. Jean dit alors Lesclés sont perdues, parce que Drusiana n'est pas parmi lei morts danssa tombe. Dès qu'ils approchèrent, leè portes s'ouvrirent d'elles-mêmes

3

APOCALYPSES FIGURÉES

sur l'ordre de Jean et ils virent alors un bel adolescent qui souriait. Enl'apercevant Jean s'écria« Tu nous devances ici, Notre Seigneur« jésus-Christ! Quelle est donc la raison qui t'a fait venir, Seigneur? »Et ils entendirent alors ces paroles prononcée d'une voix sonore« Je suis venu pour Drusiana, que je t'ordonne maintenant de ren-« dre â. la vie, et pour celui qui gif inanimé près de sa tombe et ils« glorifieront mon nom divin. u Et après avoir dit ces bonnes paroles,il remonta vers les régions célestes, devant les yeux de Jean et d'autrespersonnes. Ce fut alors que jean, portant sesregards vers la tombe,aperçut deux cadavres, • dont l'un était celui de Callimaque, et l'autrecelui de Fortunat, l'intendant corrompu d'Andronicus. Callimaque,rappelé le premier à la vie, fut touché de repentir et se convertit.Comme le Christ n'avait rien dit de Fortunat, Callimaque et Andronicuséfitient d'avis qu'il ne l'avait pas jugé digne de sa grâce divine. Ce-pendant saint Jean le fit ressusciter par Drusiana, mais il ne survécutque trois jours.

Cette histoire, qui n'est pas sans quelques rapports avec celle de lamatrone d'Éphèse, est essentiellement grecque. Le manuscrit de la Bi-bliothèque impériale n°7013 du fonds français (1i O3 nouv.), le inanus-erit dit de Van Ilulthem que je possède, et tous les xylographes dé-crits donnent le prologue de cette histoire, c'est-à-dire la conversionet le baptêdie de Drusiana , ainsi que le dénoûment, c'est-à-dire larésurrection de la jeune femme. Lors donc que les traces incontesta-bles de l'origine byza ntine des compositions se trouvent ainsi mani-festes à travers les modifications ou les altérations qu'elles ont pu subirdans le cours de deux siècles, on ne saurait ne pas y reeonnaitreuneprovenance grecque primitive. On verramême, dans la description desplanches, que l'on peut suivre dans les dessins les métamorphoses par-tielles qu'ont pu subir les types primitifs sous l'influence des crises re-ligieuses et socialçs au',nlieu desquelles vivaient les pieux artistes oc-cupés à les reproduire et dans les légendes l'influence de la littératurereligieuse dominante.

Mon manuscrit, doiTt les compositions sont conformes à celles desxylographes de 50 feuillets, reproduit dans les légendes de la partieempruntée à l'Historia certaminis apostolici d'Ahdias pour la vie desaint jean le texte même d'Abdias; -les xylographes, pour les mêmescompositions, ont emprunté le texte de la Légende dorée de Jacques deVoragine,. archevêque. (le Cènes, mort dans un âge très-avancé en 198.Voyons quelle a pu être la raison de ce fait si singulier.

Jacques de Voragine compila et réunit sans critique ni méthode ungrand nombre de légendes de saints connues de son temps. L'ouvrage,rédigé en latin, porta d'abord le titre trop restreint de Historia tom-

Ê41

MANUSCRITES ET ,XYLOGRAPHIQUES. 35

bardica nu legenda sanclorum, mais il reçut- de l'enthousiasme des con-temporains le surnom de- Legenda aurea. Son -succès fut immense; ilse répandit d'abord par de nombreuses copies manuscrites; notre Biblio-thèque impériale n'en possède pas moins de neuf ,quelques-unes déco-rées de miniatures, et après l'invention de l'imprimerie les éditions enlatin ainsi qu'en langue vulgaire se-multiplièrent à l'envi.

Le pieux archevèque mit à contribution pour certaines vies de saintsdes,hagiogra.phics oubliées ou considérées comme apocryphes et donnaainsi à certains miracles l'autorité de son crédit et de son nom. II nemanqua pas de s'emparer de la résurrection de Drusiana et des autresmiracles de saint Jean relatés par Abdias; mais il arrangea le tout aupoint de vue d'une narration irréprochable et plus édifiante. Ainsi ilne commença l'histoire de Drusiana qu'à sa résurrection, en laissantde côté les* circonstances de sa conversion et l'aventure tragique du ci-metière. Le peintre primitif des compositions, nécessairement anté-rieur 1270, époque' probable de la rédaction de la Légende dorée, adû se conformer au récit d'Ahdias, tout en, négligeant l'épisode du ci-metière; mais après le succès général du livre de Voragine. il n'auraplus semblé possible de suivre dans les légendes de cette partie de lavie de saint Jean un autre texte que le sien.

Pour que le lecteur puisse en connaissance de cause, comparer lescompositions du dessinateur avec les légendes des xylographes puiséesdans Voragine, je joins ici une citation des 'passages correspondantsde la Légende dorée d'après une ancienne traduction française impri-mée à Lyon vers 1&82, par Nicolas Philippe et Marc Reynaud.

Jean, apôtre et évangéliste aimé .de notre Seigneur et élu vierge après la Pentecôtequand les apôtres se départirent, alla en Mie et là édifia moult de belles églises. Etadore Ooinieian empereur entendit sa renommée et ]'appelle (Fig. 5 du Ms. Van I-luI-them ) devant lui et le fit mettre devant la porte Latine en un tonnel d'huile bouillante

(Fig. 6). Et il en issit tout sain ainsi comme il étoitsainde corruption de chair.-

« Et adone, l'empereur vit qu'il ne délaisserait pour rien sa prédication (Fig. 7 et 8),si l'diivoyaen exil en 191e de Path'nos et là habitait seul et fit l'Apocalypse (Fig.,u).

Et en ce même au (t) l'empereur fut occis par sa grant cruauté et tout ce qu'il avaitfait fut appelé du sénat.

« Et lors saint Jean qui là avait été apporté à graut injure fut amené en Éphèse à grandhonneur et tomes les gens couraient encontre lui et disaient « Benoist es-tu qui Viens

au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. o Et quand il entra en la cité , Drusienne(Fig. 92), qui avoit moult désiré sa venue, étoit portée morte, et les parents d'ieelleet les veuves, et les orphelins dirent à Jean n Voici Jean, Orusienne morte.que nous• portons, qui obéissait à tous tes admonesteineuts et riohs nourrissait tous et désirait• moultta venue et après disait t Ha, ah, si je vôie l'apôtre Dieu avant que je mourusse,

(1)95 de notre ère.- - 3,

'36 APOCALYPSES FIGURÉES

-« et tu es venu et elle nete peut voir: » Et lors commanda . â mettre yus (1) la bière etdélier le corps et ditNotre Seigneur est ressuscité. Drusienne, lèvesus et va en ta

maison et nie appareille ma réfection. » Et celle se leva tantôt et s'en alla "ers sa mai-son toute curieuse du commande de l'apôtre et lui étoit avis que elle n'étoit pas revenuede mort, niais éveillée de4 dormir.

h L'autre jour après Craton philosophe assembla le peuple au marché pour ce qu'ildémontrât comment Le monde était à dépriser (Eig.. 93). Et il avoir fait acheter àdeux jouveneaux frères pierres précieuses et leur avoit fait vendre tout leur héritage etleur avoit commandé que ils dépeçassent toutes cès pierres devant tous. Si advint quel'apôtre passa par là et appela le philosophe à soi. Et ce dépit du monde que il faisaitil condamna par trois raisons.......... « Si tu "eux être parfait vas et vends tout et donne« aux pauvresEt lors dit Craton : 'c Si ton maître est vrai Dieu, fais que ces pierres

deviennent entières, si que le prix de l'or que ils ont eoôté soit donné aux pauvres.Si que tu fassS à ta gloire d'ieetui ce que j'ai fait à la louange des hommes. Et lors

prit lé benoist Jean les pièces des pierres et ouvra et elles furent entières comme devant.Et tantôt les deux jouvenceaux M le philosopLie croient eu Dieu et vendirc,nt ces pierreset en donnèrent le prix aux pauvres.

<L Et quand le henuit Jean eut précité par toute Asie, les prêtres des idoles 'émtirentcontentions encontre le peuple et traînèrent Jean au temple de Diane et le eontraiguiretità donner sacrifices. Et Jean leur proposa cette disjonction (2) nu que ils priassent Dianeque ellé détruisît l'église de Jésus-Christ, et si ils le faisaient il saerifieroit aux idoles; ouJean déprioit Jesus-Clirist qu'il détruisît le temple Diane et s'il détruisait le temple ilseroiroient en Jésus-Christ. Et si comme la gr,cigneur (3) partie du temple se consentit àcette sentence, toits issirent du temple. Et l'apôtre ouvra (Fig. 04) et tout le templetrébucha et l'image de Diane finit du tout détruite, lors Aristodemus, évêque des idoles,émut grand diseurs au peuple, si que une partie se émut contre l'autre par bataille.

Et - l'apôtre lui dit Que veux-tu que je fossé pour toi apaiser? Et il lui dit': Si tuveux que je croie en ton Dieu, je te, •donnerai venin à boire et s'il ne te fait point de

« mal, tu éprouveras que toit Dieu est vrai.' Et l'apôtre lui dit: Fais ce que tu veux.Et il lui dit u Je veux que tu voies mourir autres devant toi, afin que tu n'en doutes

plus. » Et lors Aristodemus alla au prévôt et lui demanda deux hommes condamnés àmort. Et lors leur donna le venin devant tous (Fig. 95). Et si tôt comme ils eurent'bu, ils moururent. Et lors l'apôtre prit le calice et se garnit du signe de la croix cl buttout le venin et si n'en eut oncques mal. Pour laquelle toits commercèrent à louer Dieu.

«Et quand Jean était de nonante et neuf ans et si comme dit Isidore au 610 an dela Passion (4) de notre Seigoetr sous Trajân, notre Sire s'apparut à lui avec ses disciples.Et dit,: Viens,.mon ami moi, car il est temps que tu dînes avec moi à nia table avec

tes frèes. Et tors saint Jean se leva et commença à alter. Et dit notre Seigneur à'lui : « Tu viendras dimanche avec moi. » Et quand le dimanche vint il assembla toutle peuple en l'église qui avoit été faite en son nom et leur prêcha et admonesta que ilsfussent fermes en la foi et curieux ès commandements de Dieu. Et après cela , il lit faireune fosse toute carrée de lez l'autel (Fig. 96), et fit jeter la terre hors de l'église. Etpuis descendit en l'église et entra dedans la fosse les mains tendues à Dieu et ditSire,

(t) Pour jus, en lias, de côté.(2)Celte proposition (le deux choses l'une.(3) La plus grande partie.(4) En l'an 100 de notre ère.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 37:• liivité à ton dîner, je te rends grâce de ce que je suis tel que je-te dois goûter, de telle&• viandes et sais que je le désirois de tout mon coeur. » Et quand il eutsou oraisonfinie si grande lumière resplendit sur luiue nul ne la put regarder. Et quand la lumière,se partit, la fosse fut trouvée toute pleine de manne et encore y sourd-elle aujourd'hui,si que elle est venue sourdre au fond de la- fosse, ainsi comme manne gravelle; âinsicomme elle sourd aucunes fois des fontaines.

Iv.

- Dans un temps oùla critique s'efforce avec tant-de succèsd'analys'er'les phases successives du développement de la civilisation et des arts,c'est une étude pleine d'intérêt que belle qui nous mettrait à même de'savoir ce que la peinture populaire, non la mosaïque byzantine ou 1kgrande peinture murale, mais celle qui se donne un plus libre essor sur'les pages du vélin -d'ahôrd, plus tard SIr le papier, a trouvé dans cegrand sujet de i'Apocaiypscet comment, tout en restant dans un mêmetype de compositions, elle a su y refléter les préoccupations spéciales etexclusives de 'chaque époque.

lien qu'on ne puisse attendre de l'art du dessin une représentationsatisfaisante dephénoihènes prodigieux dont l'énumération devient par-fois monotone par suite de leur répétition et de 'leur excès même; bienque l'emploi abusif des métaux précieux et des -pierres fines dans tant de txnétahores d'un goût tout oriental ' échappe souvent k une iradueliohgraphique; bien que le pinceau oit impuissant à se mesurer avec lelyrismedu cantique du cbaitrc XVIII, par exemple, sur'la ruine de Ba-bylone; cçtie le ton général du poeme, le souffle d'exaltation mystique,qui le domine doive s'évaporer en partie en passant sous les formesplus concrètes d'un tableau, il est certain qu'en des siècles de foi naïve:et ardente et de passion religieuse, on a dû mieux interpréter qu'on nele pourrait aujourd'hui ce thème formidable des visions de Palmes. - -

Malhéureusenicnt pour la critique et l'histoire de l'art, Je prototype-flous manque, c'est-à-dire la compositiongrecque originale de cette,belle suite dont lesles xylographes allemands nous offrent la dernière ein-.preinte, arrivée entre les mains des tailleurs de cartes nu degré de l'i-magerie. Si même le type carolingien nous fait défaut nous pouvons,par bonheur y suppléer en grande partie au moyen de ce qui nousreste.

Un des écrivains les plus attentifs et )es plus sagaces, en fait d'histoirede l'art, M. Chatte, dans son'History of wood engraving,édit., p. 6 -et suiv., sans s'appuyer de l'inspection des manuscrits, ruais sur le seul -examen des blocks-books, s'était prononcé pour, l'origine 'grecque de 'ces

t

38 APOCALYPSES FIGURÉES

ompositioiis graphiques de l'Apocalypse. Saint Jean, dit-il, était l'a-Itre favori des Grecs comme saint Pierre celui de l'Église de Rome.Les Révélations étant plus spécialement adressées par Jésus-Christ auxéglises grecques, et parmi elles aux sept églises d'Asie, Éphèse, Smyrne,Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée (Ch. 1, y . ii), ellesfurent plutôt lues et recherchées dans ces contrées que dans l'Europeoccidentale. Or, les artistes copient plus volontiers dans les tètes -qu'ilsont ô. dessiner le caractère spécial du pays auquel, ils appartiennentet où ils ont reiu leurs premièresimpressions. Dans l'Apocalypse le ca-ractère de plusieurs-têtes paraIt plus décidément grec (1).4 L'interpré-tation générale ingénieuse pour plusieurs des visions semble aussi avoirété suggérée par un Grec familier avec cette partie du Nouveau Testa-ment devenue l'objet d'une commune attention dans son pays natal, etl'imagerie populaire naissaite a dû reproduire cette heureuse disposi-tien en s'emptrant de l'oeuvre. Dans la première moitié (lu xv e sièclele peuple grec faisait une appli'aion directe de ces prophéties figuréesà l'ilamisine qui, à cc moment même, remportait un triomphe signalésur la cioix. Pour lui l'Antechrist des Révélations c'était Mahomet, etses sectateurs le peuple portant la marque de la Bête à qui il était donné

db iersécuteret de 'plonger pour un temps)) dans la servitude l'Églisedu Christ.- Comme une foule de Grecs, artistes ou savants, avaient été chassés de

leur pays natal' plusieurs années avant la prise de Constantinople par lesTurès en 1.453,M. Chatto est amené conclure que c'est à un Grec quesont dus les dessins de la première édition de,l'Apoealypse. A l'appui desoi hypothèse, M. Chatto signale certains blâsons où figure le croissantet des armoiries qui lui paraissent celles des chevaliers de Saint-Cons-tantin,ordre militaire fondé en ltOO à Constantinople par l'empereurlsaàc l'Ange Comnène('-». -

- L'hypothèse de M. Chatte est ingéhieue et d'autant plus méritoirequ'elle lui a été suggérée par des productions graphiques pour la plu-part aussi rudes qu'indistinctes. Mais elle est incomplète. Cé n'est passeulement aux approches de la chute de l'empire d'Orient au milieudu XV siècle que les préoccupations de la lutte du Croissant et -de laCroix se trad(sisent dans les figures del'Apocalypse, mais dès ,ie xite siècle,comme les manuscrits vont nous le montrer avec évidence. De même

(1) Ceci n'est vrai que pour les éditions décriles par M. sotheby sous les n°' 1, 2. 3 et dontM. Olsatto avait sans doute l'une sous les yeux. Dans les copies que l'on peut croire allesuandesou flamandes, le type est devenu commun et inexpressif. Mais nous allons montrer que les troispr&miéres Mitions sont celles qui se rapprhclient le plus des manuscrits , qui paraissent avoirconservé tous Plus ou moins inaltérée, la beinté et l'élégance du type original.

(2) Voir la description (les figures les blasons dessinés dansle manuscrit Van Huilliiem com-

parés à ceti'x qu'a reproduits M. sotbéby, -J'm'incipa tgpographica, t. I-, p. 10, ht, lU, 29.

MANUSCRITES ET XYLÔGRAPHIQUES. 39

qu'une littérature nationale et populaire semble éclore à ce moment sousl'influence de ces grandes secousses de la chrétienté contre l'islamisme,de même qu'on voit dans les épopées chevaleresques le vieil empereurdu vur siècle, le grand. Charlemagne, célébré pour de prétendues ex-péditions en Palestine, de même l'art populaire et religieux s'imprègnedanscette renaissance du xile siècle (les malédictions'que soulève dansles âmes l'ennemi acharné et fanatique du nom chrétien.

Un des hasards les plus heureux de ma carrière de bibliophile estvenu mettre entre mes mains un très-ancien manuscrit-et l'un des plusparfaits qui existent de ces figures des Révélations, le ms. Van Hul.t.hem.Je possédais déjà l'édition xylographique de ces mêmes figures, celle dé-crite par Heinecken comme étant la première, et ,j'ai eu l'occasion d'ac-quérir depuis le bel exemplaire de M. Yci)ieniz d'une autre édition. Jerencontre ainsi un ternie de comparaison infiniment précieux entre l'artérudit et patient des cloîtres et l'art correspondant de l'imagerie popu-laire à son berceau. s

Quelque embarras se montre chez les critiques les mieux habitués àcomparer et à décrire les monuments figurés dès qu'il s'agit de cons-tater l'antériorité ou la postriorité respective des premières produc-tions xylogropliiques ou même d'eu bien définir les caractères. Pourquoicette supériorité d'entente, de composition, d'ajustements dans cettesuite de l'Apocalypse, par exemple, premier balbutiement de la gravure,lorsqu'on vient à la comparer avec la grossièreté inintelligente de .laplupart des autres productions de la gravure sur bois au cômineuccmentdu xvr siècle, c'est-à-dire cinquante ans plus tard, en Allemagne, enHollande, en France (les oeuvres de quelques maîtres seules exceptées)?C'est que la plupart deces suites primitives, comme nous en avons lapreuve pail'Apocalypse, reproduisent des types manuscrits d'une sciencenaïve qui se rattache à l'art antique, dont l'élégance souple, la richessede détails bien que trahies par le burin inexpérimenté du tailleur decartes et dit laissént néanmoins filtrer à travers un travaild'une mladresc enfantine des indices frappants de la dignité nativede l'oeuvre. - -

Les circonstances qui ont mis ainsi les premiers xylographes en pos-session de modèles parfois excellents sont fort simples. Il existait à l'étatde manuscrits certaines suites d'images qui servaient à l'instruction desclercs et à l'édification ds fidèles. C'étaient l'Apocalypse, FArs mo-ricndi(t), la Bible des pauvres), le Cantique des cantiques, histoire al-

(1) Ileinecken elle un manuscrit chez M. synionds Duves '1° 207 De (irfenioricudi ofloflynlus,cum pictu'-s autiqiis, in-fol, et un autre manuscrit en anglais, conservé dans la bibliothèquedu eollge Corporis Cliristi.

1-

(2) Le même auteur rapporte, Idée gén., p. 322, qu'il existait.daos ta bibliothèque Si"nt-Bc-

40 ,.. APOCALYPSES FIGURÉES,'

légorique de, la Vierge, le, MiroW du ahtt (t), les Sept péchés capitaux,,l'Ars membrandi; le Salve Regina, l'Antechrist, le Symbole des Apôtres, etc.,Dès q9e l'industrie des tailleurs d'images, qui s'était d'abord consacrée,exclusivement aux tarots ou cartes àjoner, ainsi qu'à la reproduction desimages de saints locaux pour les abbayes ou chapelles objets de pèleri-,nage eut pris quélqucextension, on songea, pour donner satisfactionaux besoins religieux des fidèles,. Ma reproduction par la. xylographie,des suites de peintures les mieux réussies ou les plus goûtées dans lescloltres. La composition de ces, suites manuscrites diffère selon ,l'époqueet le lieu.où.elles se sont produites. Plusieurs d'entre elles sont &ujour-.,d'lxui perdues, mais celles qui nous ,restent, telles que l'Apocalypse,par. exemple, sont remarquables, quelle que soit leur époque. 'Il n'enpoivait être autrement pourun.svjet qui ouvre unetelle carrière à l'ima-gination, de l'artiste , un sujet . traité par les miniaturistes dès levin, siècle et auquel un maître let que Dorer devait consacrer - plus tardles forces de soi talent. L'école dtBruges, qui possédait de bonne heuretant d'excellents peintres miniaturistes, dut fournir aux xylographesPlusieurs. originaux remarquables telle , est la suite du Cantique desCantiques, dont on croit pouvoir atrihuer'la composition â Roger vander Weyden, le meilleur des élèves-de Jean van Eyck. Les artisans àfle-,mands, fabricants de Helyc ou ilelgicin (saints ou petits saints) s'exercè-rent à reproduire ces premiers livres xylographiques. Quand ces sujetstraditionnels furent épuisés, 'que l'imprimerie à types mobiles, c'est-à-dire la typographie, prit de l'extension, l'imprimeur n'ayant plus la res-source de puiser les compositions de ses pldpches dans des miniatures,dut commander au graveur même les sujets 'appropriés au texte de ses,éditions. C'est alors que l'art dans la composition, le style dans les fi-gures disparurent pour un temps, jusqu'à l'époque de la Renaissance'italienne j pour faire place à l'industrie manouvrière des tailleurs d'i-mages de la fin du xv' siècle et du commencement du xvi'.

Ce ne sera donc pas d'après la naïveté - grossière ,du dessin, le plusou moins de rudesse de l'exécution, que nous pourrons juger'de , l'âgerespectif des premières productions de la. gravure. En effet, quandelles se copient les unes les autres, comme c'est le cas pour l'Apocar'lypse, le Ca'htiquc des cantiques, etc., sans jamais se retremper au type.primitif, quand l'intention , originale s'efface et se corrompt de l'une.

non à Câmhrklge,un.manuscril intiLulé F70u.ra? Vef cils cf Novi Tes (firndttti 7W?' ICOPCS. 'VoirCet alogus insi . AvgUa cl llibc,'nim, »0 1375. -

(I) Dans le rnrne ouvrage p. 47$, Ileineclçeui cite plusieurs manuscrits du .Spcctium ha-,nonx satvationis, Joui le plus ailcien sciait, selon lui, celui de la Ilililiol lièqoic impériale devienne: li existé aussi plusieurs manuscrits de ce livre à la Bibtiollièque impériale de Paris,ainsi qu'en Angleterre.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 41

à l'autre. cri passant par des mains également- inhabiles, toujoursprêtes à simplifier, età moderniser les détails l'édition dernière venue.aura pu perdre assez • polir s'èfre assimilée en, grande partie àln bar-bare imagerie des éditeurs français de 1180 1520, Matthieu: HusTrepperel où Michel le Noir. H

Si, au contraire, nous reconnaissons dans l'une de ces éditions.lafidélité d'interprétation du mauscrit,,la présence de,, symboles plustard abandonnés pare qu'ils ne sont plus compris,. l'observation et.l'entente de l'architecture, du costume, l'exégèse graphique du verset-,l'exactitude des, légendes,, sans :les .méprises si fréquentes ,dans les,copies , de seconde.rnain; si.à - ces .condiLois.sont joints les autres eu- -ractères d'ancienneté ,tels que l'impression au frotton et 4'un seulcôté du papier, le foulage, la couleur particulière de. .l'encre.en dé-trempe, l'inexpérience de l'outil; û, ces signes nous pourrons recon-naltre qu'une telle édition est une des premières, 'qu'elle est de pre-mière main, bien que son' ,exécution soit de beaucoup supérieure àcelle de ses rivales. C'est ce qui arrive ,. er effet, pour l'Apocalypse..

Le manuscrit de Van Hulthem que j'ai soti les yeux confirme dela manière la plus complète l'hypothèse de M. Chatto dont j'ai pa'rléplus haut'sur l'origine grecque des compositions primitives - et surle sentiment de réaction contre l'islamisme qui lui applique les me-naces des prophéties. Non' pas que je veuille Uire'que ce manuscritsoit une' reproduction 'fc-similée du type primitif byzantin, ni lerapprocher, pour le caractère archaïque des , compositions, des apo-calypses de l'école &qiitanique des vill e et ix' sièclS , que je n'ai pasd'ailleurs toutes vues et qui n'ont pas été décrites in-extenso (1 ). Ce-pendant; on sent ici dans les' figures divins, dans la simplicité desposes, un modèle grec antérieur. Le sentimn'ent italien ou mêmefrançais s'y trouve confondu axée ce qui reste évidcmmeùt de grecbyzantin. L'artiste toutefois, plein d'ingéntiité et môme de savoir, s'estdonné ses coudées franches pour l'arclutectureyl& costume ;les armes,les coiffures, la souplesse et même la gi'AE dés figurc, l'expressiôndes tètes, et tous ces i pdiees révèlent nettement le xiii' siè'd]e,ou le com-mencement dii xi'siècle. Dans des manuscrits plus anciens saint ,leah'

(I) Voir le grand ouvrage de M. le comte de lkLstard sur les mnanusr,rils etia iescription quej'ai donnée plias haut, p. 30, de, deux manuscrits de Madrid.

42 APOCALYPSES FIGURÉES

est représenté comme unjeune homme imberbe et frisé,; il en est demême dans les xylographes et dans l'oeuvre de Durer lui-même. Icil'inspiré de Patinos, conformément à la donnée historique, est unvieillard à barbe blanche. -

Ce qu'on distinguait à peide dans les premiers xylographes, privésde la finesse du dessin et de la précision (les couleurs, les détails quej'appellerai archéologiques sont ici d'une netteté parfaite et d'uneminutieuse exactitude. Les sièges sur lesquels les personnages sont assis

•sont dans certaines éditions xylo graphiques les lourdes chaises à dossier• en usage au xve sicle en Occident. Ici, comme dans le beau xylographe

n°2 de Sotheby, ce sont les siéges hyzaùtins ou grecs. Les persécu-teurs de saint Jean, dans le-quatrième sujet,°ont le. type de l'Arabe àfaôe bronzée; l'un d'eux porte sous une sorte de camail le tarbouch

arabe. L'Antechrist de la fig .-34J'29° des xylographes de !4S ff.)porlc aussiu-ne sorte de turban et un caftan vert, et un personnage, sans douteun juif, au type sémitique très-accentué, lui parle à l'oreille. Plusieursbourreaux sont juifs de type. La fidélité de ces physibnomies orien-tales, du costume de ces guerriers musulmans, de leurs chevaux, deleurs selles particulières est telle, qu'on est forcé d'admettre que l'an-leur primitif (le la composition les a vus.

Le nombre des sujets du manuscrit de Van Hulthem est de 96; celuides xylographes que j'ai sous les yeux n'est que de 91 (1). La différenceconsiste dans les quatre précédents sujets de la vie de saint Jean qui-précèdent les ,visions. Ce sont 1? saint Jean amené devantDomitien;20 saint jean mis dans rune chaudière d'huile bouillante; 3 0 saint Jeancondamné par Domitien à ru 4' saint Jean conduit iï . Pamosdans une barque. Ces quatre sujets ont disparu de toutes les éditionsxylographiqpes de lis ff.; la 30 de SoU eby, 1. 1,-p. .18, de 50 feuillets,les contient néanmoins.

N'ayant pas sous les yeux de descriptions dc tous les manuscrits , defac-similés complets des xylographes conservés dans les collections publiques etparticulières, je ne saurais signaler toutes les différences exis-lanteseutre les manuscrits et les xylographes sous le rapport de la com-position. Ou verra plus loin, à la Description des figures, le parti quej'ai pu tirer de la confrontation des légendes des uns et des autres.

Il nie reste à dire quelques mots d'un manuscrit similaire, très-beau,Mais malheureusement incomplet. -

Le manuscrit n° 7013 du fonds français de la Bibliothèque impé-riale (n 4-03 nouv.) porte en tète, d'une très-ancienne écriture, une

(I) La planche 3 des xylographes qui ne forme quune comsiIion est divisée on deux dns lemanuscrit.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPIIIOUES. 43

mention fort-curieuse APOCALYI'1S IN PICTURA FACTA E CAROLO MACriO. -

La critique a reconnu que ce manuscrit était exécuté du xii' au xiii*.siècle et elle a accueilli avec un sourire l'affirmation singulière dupossesseur primitif du livre Apocalypse en peinture faite PAR OU POUR OU

D'APRÈS Charlemagne! » Examinons cependant si nous ne pourrions pasdécouvrir un sens très-réel à l'inscription en litige, tout incorrectequelle soit.

Un manuscrit de l'Apocalypse de type byzantin n'a-t-il pas pu êtrefait ou copié pour Charlemagne, promoteur de l'étude des saintes lettreset de la calli graphie dans l'empire?

« Pour orner les splendides volumes qu'il devait consacrer au culte,nous dit M. Ferdinand. Denis, Cha.rkmagne eut recours' aux monas-tères d'York,

dé Saint-Alban, de Lincoln, de Lindisfarne où l'art

sacerdotal était pratiqué dans sa pureté primitive; il tenait ses ensei-gnements de ces •gra-hds couvents d'Hibernie où depuis trois siècles lascience de Byzance s'était réfugiée (1). n -

On sait comment les couvents de 1'Hibernie --se trouvaient encoreen possession au vu' siècle des plus pures traditions de l'art de By-zance. Ce coin de terre privilégié, k l'abri des invasions des peuplesbarbares, avait offert dèsla fin du y' siècle un asile aux arts. Les pre-niiers enseignements de saint Austin ou Augustin, nommé en 596évêque de Cantorbéry, déterminèrent en divers couvents d'Angleterreet d'Irlande un goût prononcé pour la calligraphie ornée. Un jour onvit arriver à Cantorbéry un saint archevêque qui devait doter l'An-gleterre et l'Irlande de la science religieuse de Byzance et qui allaitstimuler d'une ardeur nouvelle le . zèle des moines studieux. C'était levénérable Théodore de Tarse, qui venait d'être élevé à la dignité d'ar:chevèque dans ces régions lointaines et dont la science était célèbredans toute la Grèce Il avait apporté avec lui une multitude de livresgrecs et latins. Ces divers ouvrages avaientété ornés à Byzance de toutle luxe de la calligraphie et ils servirent dès lors de modèles. û Nesoyons -donc plus surpris, continue M. Ferdinand Denis, de la puretédu style byzantin que l'on remarque dans les miniatures dont saintDuustan orna plusieurs beaux livres deux siècles plis tard. n Ne nousétonnons donc point non plus de voir Alcuin, abbé de Cantorbry,enseigner k la cour de Chkrlemagne l'art de la calligraphie d'après lestraditions de l'école byzantine.

•Ce manuscrit n° 7013 du fonds français n'est pas, certes, celui1ùInênle qui aurait-été fait spécialement pour Charlemagne. La mention,.si on devait la prendre au pie de la lettre, serait donc fausse. Mais

(1) Ornementation des manuscrits, p. 17 et suivantes. -

APOCALYPSES FIGURÉES'

je dis .quil est une imitation; assez. intime, preque fidèle; du pro-totype, carolingien. On y reconnait- une certaine dureté d'exécution etde l'exagération dans les types des personnages vulgaires Elle e'st par-fois, telle qu'en certains endroits elle frise la caricature. C'est uncaractère que l'on remarque dans les peintures dites rhénanes, et il serencontre plus ou moins dans les manuscrits de cette origine.

Ce beau manuscrit est donc 'une copie faite au temps des, croisadesd'un manuscrit byzantin du commencement du . ix°'siècle. A partir duxir siècle , on ne copie plus sans interpréter et modifier :l'ge des tpèshiératiques immuables, des formes consacrées, des règles inviolablesest passé. flans les reproductions; cependant, la composition générale,la -disposition des groupes, la 'représentation du type divin demeurent-iiitactes; les accessoires seuls se modifient, le plein cintre est remplacé:par l'ogive abaissée, les costumes, l'ameublement deviennent ceux dutemps -où vit l'artiste et ses- préoccupations sociales ou religieuses semanifestent dans le choix d'étendards,' d'écussons', d'armures, de cos-tumes, de turbans qui, caractérisent les -oppresseurs ou les défênseursde la foi à 'l'époque où se produit la copie 'du type primitif (voir ci -après la description de la fig. 29). Chaque éditeur nouveau, s'il ,est permisde se servir de ce mot en fait de - manuscrits, rajeunit l'oeuvre primi-tive pour la rendre plus accessible à la foule, car, on doit 'le reconnai-tre, le respect de la tradition, le culte de l'archaïsme sont presque' uflenouveauté dans le domaine des lettres et de l'art.- Ainsi donc, bien (lue le manuscrit lOi 3 ne soit pas précisément by-

zantin, il y reste une empreinte vivace de l'art grec se traduisant spé-cialement dans certaines pages par une science de dessin qui échappe'à la sécheresse, à la raideur gothique dont le domaine entier 'desarts se trouve envahi à cette-époque. La figure 'mystique du 'Jlédemp-teur est restée byzantine. Une page représente le banquet des 'nocesde l'Agneau (Ap;, eh. Xix, y . 6-8); elle est magnifique d2hellénisme.'Il faut contempler ce curieux rnonumeht non pas avec les yeux ducorps, niais avec cent de 'l'esprit, pour comprendre tout ce que :la''sublimité du génie grec réserve de lueurs 'perceptibles 'encore dans,ces demi-ténèbres des époques scolastiques. L'aréhitedture n'est pas by-zantine, ' ,mais elle n'est pas non plus décidément gothique commedans Je manuscrit de Van Il'ifthem; elle est indécise, comme flottante'et indéterminée.

Chose remarquable le manuscrit Van llulthem,'qui: ne parait nul-lement' avoir, été fait d'après-le manuscrit 7013 de la Bibliothèque im-périale,,bien qu'il en reproduise la plupart des compositions dans leurforme générale, n'a pas dépouillé l'hellénisme des types archaïques et,si je puis m'exprimr ainsi, desiformules théologiques; il ne s'est donné

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. :45

-carrière que dans les détails d'ordre historique -ou social. il dessineavec moins de fermeté, moins de verve, moins de chaleurque sondevancier; l'expression des physionomies, accentuée dans l'autre jus-qu'à l'exagération, est chez lui plus calme, plus douce; on y sent unegrâce toute féminine, un reflet de la tendresse de Fra Angelico. Dansl'un la femme couronnée d'étoiles du eh. Xli est raide comme unefigure de bas-relief; dans l'antre, la tête couverte de son voile, ellôest chastement enveloppée d'une robe qui flotte avec grâce, et saest pleine de souplesse et de charme./

Ce qui n'était qu'en germe sans doute dans le piototype carolingien,.l'allusion ait mahométisme, s'accentue dans le manuscrit 7013 et de-.vient d'unè complète évidence dats celui de Van Uulthem. Nous préci-serohs bés détails curieux dans la description comparative des manus-crits et des xylo graphes (p. 51).-

On doit donc -croire que ce man uscrit, de Van Hulthem, dont la per-fection d'exécution est si surprenante pour l'époque indiquée -par sescaractères archéologiques, est la reproduction au xiv 0 siècle d'un ma-nuscrit plus ancien et qui ne serait pas lui-même le type originaire. Letype primitif ne contenait probablement pas les compositions relativesà la vie de ]'apôtre saint Jean. Quant à la date que l'on doit assignerà l'exécution prernièrefie, lasuitedes 96 sujets telle qua nous la connais-sons, elle n'est peut-être pas très-difficile à circonscrire dans des limitesassez étroites. L'artiste se montre préoccujé avant tout de la victoiredu Croissant sur la Croix et lotit nous reporte à la chute des princi-paux établissemeiits des chrétiens vers la fin du xrif sic1e. Les ca-ractères tirés des costumes, des accessoires, de l'architecture mi s'yopposent pas. Domitien est couronné identiquement comme saint Louisdans la peinture de son sacre (1), et il porte le même sceptre et la mêmemain de justice. C'est peut-être le terme le plus ancien (L'an 1226) au--qitél l'artiste -ait pu faire remonter ses données archéologiques. Cepen-dantdes carabtère d'un ordre plus inférieur et qui ne se rencontrent quedans le manuscrit de Van l-1 tilt-hein, les coiffures de femmes et quelques-unes des chaussures, par exemple, pourraient nous faire descendre jus-que vers 1356. Mais c'est là une limite tout û. fait extrême eiqui nesaurait, en aucun cas, s'appliquer à la- composition originale. - -.

En résumé, mon manuscrit, bien que n'étanttqu'une transmission déjàaffai]lie du type grec primitif, bien que n'étant pas non plus

'le me-

dèle.tvve du plus -ancien xylographe, possède pour nos étuils in in-térêt considéi'able; c'est ce manuscrit qui nous rapproche le plus desdébuts de'la gravure - sur bois et nous donne une idée assez nette des

(I) Moulfaucon, Trai Éd de diploinatkiuc, t. n, . 14. .i •- - - -- , -

46 APOCALYPSES FIGURÉES

modèles dont la xylographie a. dû se servir dans ses premières ten-tatives.

V

ÉNUMÉRATION DES DIFFÉRENTES ÉDITIONS DE LA VIE DE SAINT JEAN ET DE SES

VISIONS EN IMPRESSIONS XYLOGRAPHIQUES.

£nrrIOw Â. - Première de Sotileby, décrite p. I de ses Principia typographica,tome I. -- Quatrième de 11einecken , décrite dans sou Idée générale d'une coirICC! iOn complète d'estampes, p. 362-364, d'après un esemplaitc existant alors chezM. Gockinga à Wilnes en Hollande. Acquise à la vente Crevenua pour lord Spéncerau prix de 510 Il. QUARANTE-11111T . feuillets.

ÉDITI0N,B. - Deuxième de Sotheby, décrite par lui pages 3 à 17. - 3 e de Heinecken-,décrite p. 358-361. Fac-similé de l'édicioii A à laquelle on n ajouté un alphabet designatures de A à Z (X). Il existait du temps defleinebken un exemplaire défectueuxdans la bibliothèque dti chapitre de Munster; un autre, également défectueux dans

- la bibliothèque de l'évêché de Passau. Un autre vendu 600 francs Brienne-Lairc ; unautre chez lord Pembroke; un dernier à Oxford dans la Bodléienne. QUAIIANTE.HUIT feuillets. -

-Description de l'exemplaire de là Bibi. imp. de Paris, ,n° A 2530" A D. marque dupapier

faite re surmontée d'ue croix. incomplet de treize sujets.- Colorié commetous les exemplaires connus de cette édition. Planches -remontées. Le dernier feuil-let X' est doublé avec une planche d'une autre édition non coloriée, signée Y'.

ÉDITION C. —Troisième de Soiheby, décrite par lui p. 18 à 20. - Cinquième de Ùei-necken, décrite par lui, p. 364-366. Copie de la précédente, mais avec des légendesdifférentes. Un exemplaire chez Manette en 1771, un autre chez M. de Préfond de-

-tenu aujourd'hui la propriété du duc d'Âumale.- Un autre incomplet, chez Gai-gnat, passé au British Museum. CINQUANTE feuillets.-

Comme cette édition possède les quatre sujets compris dans le mantiscritde Van Huithem,il est peut.ôtre nécessaire de soumettre à un nouvel examen les raisons qu'ont euesMM; 1-leinecken et Sotheby pour la placer après les précédentes, en la 'èonsidérant

- comme une copie.

ÉDITION D. - Quatrième de Sotheby, décrite par lui, p. 21-23. —Deuxième de Ueinee-lien, décrite par, lui p- 349-358. C'est la moins rare de toutes .les éditions (vendue2960 fr. Barrois). Un exemplaire au British Museum, un autre à la bibliothèque deWolfcnbùttel, défectueux, un autre àla bibliothèque royale de Berlin un autre à laBodléienne d'Oxford. Deux ou irais autres chez des amateurs. Un bel excmplairb chezM. Didot provenant de la collection Ycmeniz (500. 0 fr.). L'exemplaire de lord Spencerporte une annotation qui en attribue l'exécution à frère Ulrich Gyslinger et la .re-hure exécutée en 1467 à Jean Richenbach. QUABANTE . HUIT feuillets.

-Description de l'exen'plaire de la Iiihlioth.!nip.de Paris, neA. 2530' A C. Marquedu papier P gothique surmonté d'une rosace. Exemplaire non colorié, non contre-collé, très-beau. Mar. rouge dent. te. dor. (Vero!ne).Les feuillets sont transposés.

Un autre exempl. incomplet 2533" A C à la même bibliothèque.

MANUSCRITES ET XYLOG1IAPIIIQUES, 47

EniTiori E. - Cinquième, de Sotheby, décrite par lui, p. 24-2.5. - Première de Hei-necken, décrite p. 334318, ISa exemplaire à la Bibliothèque impériale de Vienne.Un autre au British Museum, acheté 160 livres st. Un autre dans celle de Wolfen-bttcl, incomplet. Un quatrième chez M. A. Firmin Didot. Mn. rouge. QUARANTE.HUIT feuillets.

Cette édition, qui présente des différences notables avec le manuscrit et avec les troispremières éditions,paraît avoir été exécutée par un cartier oudominotier français; elleest meilleure comme exécution que ]a précédente 1) dont elle est pourtant une copiequant au dessin, ainsi queje le déiontrè à'la description de la fig. 93. Comme elleest habilement imposée eu trois cahiers de huit feuillets chacun et qu'elle a des si-guatures intérieures, elle, peut être postérieure à l'année 1470.

L'exemplaire de la Bibliothèque impériale porte leu- A, inventaire 1399.

ÉDITIOiÇ F. - Ueineckn_ l'a vue dans l'abbaye de Gotvic où Kèttvein en Autriche.L'exemplaire est défectueux. Il la décrit page 367-370; lieDer l'a décrite dans sonhistoire de la gravure sur bois en allemand, p. 352. Sotheby pense que c'est une

• copie de- l'édition D. C'est peut-être cette édition dont un exemplaire est porté à6000 Fr. sous le n° 1577 du catalogue Benrzi. Elle paraît avoir QUARANTE-HUITfeuillets.

OBSERVATIONS GÉNÉRALES. - Le nombre des sujets dans mon manuscrit(dit (le Van Hultherh) est de 96; le nombi'e des feuillets de 21î; chaquepage, exactement divisée par la moitié, contient deux sujets.

Toutes les éditions xylographiques connues, à l'exôept.ion de C, con-tiennent 48 feuillets et 91 sujets, les pages iii, iv, vi xxxii, xxxiii necomprenant qu'une seule composition au lieu de deux. flans le manus-crit la composition de la page 3 des xylographes est divisée en deuxsujets; il j'enferme de plus les quatre compositions de la vie de saintJean tirées très-probablement de Voragine qui ne , se trouvent que dansl'édition C. Il résulte de cette disposition qu'on doit compter 91 sujetspour les xylographes de 48 if., 95 pour l'édition de 50 ff. et 06 sujetspour les manuscrits correpondants.

Dans ce manuscrit saint Jean, conformément à la donnée historique,est un vieillard à barbe blanche; ]a ressemblance de ses traits est con-tinuée dans toutes les planches où il figure; il est constamment vêtud'une tunique violacée. La continuité de la ressemblance et du costumeest également observée pour plusieurs autres personnages. Dans tousles xylographes l'apôtre est jeune et imberbe, conformément à une tra-dition d'anachronisme que-je crois particulièrement byzantine. -

Des trois xylographes A, B, C, je n'ai pu voir que sept sujets -enbons fac-similés dans les 1'rincipia lypograp/iica de M. Sèiheby et tinhuitième clans la BiWiolheca Spenccriufa. de Dibdin. Ils ont un caractèrefrançais italianisé et sont au simple trait; étant exclusivement destinésà l'enluminure. Malgré l'inexpérience du burin, on reconfflilt d'ans labeauté des ajustements et des draperies un dessin primitif d'un ar-tiste vraiment supérieur.

48 APOCALYPSES FIGURÉES

Bien que l'édition C-contienne les quatre compositions -die la vie desaint Jean_qui manquent aux autres, ces . trois éditions n'en formentqu'une à la.iguur, puisqu'eltes sont copiées -les unes sur les autres enfac-similé (sauf quelques légendes dans la troisième ( Ihi varient). Cesplanèbes ont dû -être exécutées d'après un manuscrit d'un beau carac-tère. Ces trois premières éditions d'ailleurs se rapprochent beaucoupplus de mou .manuscrit que les deux xylographes suivants li et E que je-possède. - --

Ces deux éditions D et E ddivent à mon sens être dos copies modifiéesfaites, la première en Allemagne, la seconde en France de ce beaurecueil xylographique à une époque voisine de l'invention -de la tyùà

-graphie. -Le travail est grossier sans être naïf et révèle le couteau d'unmanoen\re étranger à -la science di.i dessin. J'ai pu, au moyen dé cer-taines remarques, aécou-rir que l'édition E est une copie de D (voir ladescription des fig. 93 et 96) bien qu'elle soit d'une meilleure exécutionpour les figures. --

Je dois témoigner ici toute l'estime que je professe pour le beau tra-vail inséré par M. Sotheby dans ses Principia typographica. Il a ihurdéavec un esprit d'impartialité, d'investigation sagace, de rechercheper-

-sévérante, un sujet qui avait été obscurci, à la fin du sièclepar les prétentions respectives de l'Allemagne et de la hollAnde à l'in-.vention de l'impression tabellaire. .

Je ne reproduirai pas le tableau comparatif dressé par M. Sothebydes différènces existant entre cinq éditions. Je me contente d'y ienvbyerle lecteur en le mettant en garde contre certaines transpositions de feuil-lets existant dans l'exemplaire (le la deuxième édition vu par M. So-thehy. J'ai, dû faire porter mes investigations sur des points nouveauxen tenant compte des manuscrits anlérieur, des indications que-pou-vaient uie fournir les légendes des planches, comparées à celles du

- inanusci'it, ainsi que des autres remarques archéologiques.-

CONCLUSIONS DE LA CONFRONTATION BU i%LANuscnlT AVEC LES XYLOGRAPHES.

Il y a' Ou un manuscrit, aujourd'hui perdu, tpique pour tous lsxylographes. Ce manuscrit a été dessiné ) quant au commencement et àla fin, c'est-à-dire en ce qui concerne la vie légendaire de l'apôtre saint.Ian; d'après le texte de l'Histoire du combat apostolique du peudo-Ab-dias.- Cc mumscritdevait ainsi être postérieur au Me siècle, époqueprobable de la "rédaction d'Ahdias, et antérieur à 170 , date vers la-quelle fat rédigée la Lé gedc dorée de Jaecjues de Voragihe, qui par

t suite de . sonsiccèsreihplaca les récits antérieirs. Les trois prernièi'escompositions sont empruntées à la narration d'Àhdias et ne doivent rien

MANUSClUTES.ET4XYLOGllARH1QUES, 49

à. Voragine.qui n'a commencé l'histoire de. Brusiana qu'à sa rés4rrec-lion. .....

L'exécution' du manuscrit de Van: Hulfhcm. que je- possède' est,probablement postérieure, à l'année 1270, puisqu'il contient les quatre'compositions.9, 10,, 11.,, 12,. puisées selon toute vraisemblance -dansIo textede Yoragihc et relatives. : . 10 à l'envoi: de saint Jean à:Rdle,par le procpnsulctAsie; 2 0 àsa comparution devant Domitien:;, 30 au,miracle de la, porte Latine et 4? au voyage à Patmos; , quatre circons-lances dont la mention se troive; dans Voragine (1 ):: Abdias avait,attribué au préfet d'Éph'èse l'ordre 'de jeter le saint apôtre dans, lin,tonneau d'huile boulliante, et l'ordre- (l'exil à Patinos (voir plus' loin 'la.description de.la fig. 3).. Ces quatre sujets qui par leur présence 'dans.le manuscrit. semblent indiquer qu'ils faisaient artie intégrante de la,composition. primitivè, composition- * qui devait avoir, une,' antériorité:assez - grande sur l'époque de l'impression tabellaire, manquent à cinq:des, éditions, connues de l'Apocalypse;- ils ne' se trouvent'quo dans l'é-..dition C.

Ces quatre compositions ne 'devaient pourtant pas être inconnues aux:éditeurs des Apocalypses, car, outre l'édition. C et le. manuscrit Van,Hult'hem, elles figurent dans le'rnariuscrit du. xmir 'siècle de la Biblio-thèque impériale (f.. fr. , une. 7013,, 403 nouv.). Comment expliquerleur absence dans cinq des éditions de l'Apocalypse?

Mais ia.circonslance la plus curieuse, qui ressort (Se la confroptation,de mon manuscrit avec les xylographes, c'est que bien que les compo-sitions restassent les mémes.dansl'un et, dans les autres (sauf les simpliflca.tions' qu'a' dû nécessairement opérer le dessinateur sur bois par;suite de fimpuissance de . borin- dans les menus détails); bien, dis-;je, que les compositions soient-les mêmes, les tgGENnEs DIFFÈRENT COM—,

PLÉTEMENT dii. manuscrit au; xylographe dans le complément 'de la vie,de saint Jean qui occupe les cinq .. dernières compositions du.livra,, lesseules légendes de la vie,du, saint, qui sbient dune- certaine- étendue..Chose plus curieuse encore t. mon manuscrit copie le' texte :du pseudo--Abdias pour ces cinq compositions, tandis 'que les cinq xylographesdécrits ont suivi la leçon de la Légende dorée, sauf pour la composition03. Comment explique , cette singularité? Si mon manuscrit est italiencomme j'inclineràis à.le penser, le peintre eût dû s'attacher à'la leçon,de l'archevêque- de Cônes Jacques de Voragine,, qui' jouissait de sontemps-d'une renommée'aussi grande qu'elle est médiocre aujourd'hui.

ti) Cependant il serait possible qJe 'Vol a 'giIIee fin 'lia s le premier qui . eùt Hioj ifié la version.primitive; car il existait avant lui parmi les ouvrages a,ocr)ples une Jfis(ojj'c de saint Jea,e£'Lcnygaistc par Produire et un récit ile la mort tic saint Jcaii par Euripe. Les hagiographesAdon et Usuard ont également précédé Yoragie..

-4

50 1 APOCALYPSES FIGURIES

- .11 -n'y a pas d'ailleurs à s'étonner de l'identité - des légendes dansquatre an moins des éditions xylographiques connues. M. Sothebys'est assuré que la seconde édition était une copie de la Éremièrè, latroisième une copie de la secondé, sauf la disposition. des légendes,et j 'ai pu découvrir à des indices certains que la quatrième est unecopie de l'une des trois premières et la cinquième une copie de la qua-trième- (voir là description des figures 93 et 96, p. 68 à 71 ci-après).

Si l'on envisage maintenant le caractère artistique des compositionsdes trois premières éditions et qu'on Id compare à celui de mon manus-crit, on découvre que le mddèle des trois premiers xylographes ne lecédait en rien en pureté et en ancienneté à celui de mon manuscrit.Tandis que dans l'rchitecturè, mon manuscrit offre l'ogive allongéedu xiii' siècle, le xylo'graphe (édictions A, B, C) montre le plein cintreroman; la présence de la main céleste pour figurer le Très-Haut nousreporte au delà, du xiii' siècle; les écus des chevalierssont en blanc etprivés d'armoiries; les sièges., les autels sont comme dans mon ma-nuscrit, de style grec ou byzantin; le dessin est plus large que dans lesmanuscrits et exempt de toute raideur; les figures rie présentent pascet allon gement, cet amaigrissement caractéristiques dans les dessinset les sculptures de l'époque ogivale.

-Pour concilier ces caractères d'archaïsme dans la composition despremiers xylographes avec la pésencb de légendes relativement ré-centes, ne pourrah-on pas admettre que, comme le manuscrit de laBibliothèque impériale, lé manuscrit type du xylographe n° 1 était sanslégendes intérieures, et que ce n'est que deux ou trois siècles plus tardau moment de faire des copies de ce recueil pour servir à l'édificationdes laïques, que l'on a reconnu l'utilité d'y introduire ces banderoles

• couvertes d'inscriptions si fort en usage aux xiv' et xv' siècles? A cettedernière époque le texte de Voragine, plus conforme aux dônnécs de['histoire sacrée alors acceptées, aura dii remplacer la leçon jugéetrop empreinte d'idées païennes de l'histoire dit combat apostoliqued'Abdias cliii avait sans doute servi uniquement de type à cette partiede la suite originale des peintures.

La certitude de l'existence d'un modèle-type commun à mon ma-nuscrit et aux xylographes ressort incontestablement de l'unité -de lacomposition etde cette circonstance vraiment frappante que, à plus d'unsiècle de distance, dans le manuscrit comme dans toutes -les éditions,LES COMPOSITIONS N° 41 ET 4-2 SONT TRANSPOSÉES, c'est-à-dire que l'ordreindispensable des versets se trouve renversé, circonstance qui ne peutprovenir que d'un semblable dérangement dans le manuscrit originaltype.

Le commentaire qui accompagne la transcription de quelques-uns

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 51

des versets est le même, à fit-peu d'exceptions près, dons le manus-crit et dans les xylographes; ce commentaire doit être fort ancien;ependant il ne présente pas les explications si remarquables des

eh. XIII et XVII que j'ai découvertes dans l'Exposition de.Beatus;Le manuscrit Van Hultbcm a reproduit dans ses légendes 'uùe ver-

sion latine du texte de l'Apocalypse un peu différnte, pour quelquesdétails peu importants, du texte suivi par le xylographe. Ce dernier serapproche davantage de la traduction latineadoptée aujourd'hui. Lesdifférences que je signale dans la description des figures ci-après pour-ront utilement servir de points de repère dans le cas où l'on viendiaità exhumer un manuscrit analogue au mien.

C'est dans la description des figures 3! 35, 36, qui n'ont qu'unerelation assez faible avec le texte des versets de l'Apocalypse que l'ondécouvre la préoccupation évidente de la lutte contre le mkhoniétisme.Ces allusions graphiques.-si frappantes 'dans les pages de mon inhaus-erit ont presque entièrement disparu dans les éditions xylographiquespar suite de la grossièreté (le l'exécution.

VIL

DESCRIPTION DES FIGURES 1W MANUSCRIT DE VAN IIULTIIEM COMPARÉES ÀCELLES DES ÉDITIONS XYLOGRAPHIQUES.

MANUSCRIT DE VAN IJULTIIEM. FIG. 1 (PI. I des xylographes de 48 if.). - SaintJean conversant avec iroisiuifs catijécumènes, derrière lesquels on voit Drusiana.

Pas de légende explicative au manuscrit. Seulement au-dessus de la tête des person-nages on lit leur désignation :1° Sanctus Yo/tannes.— 20 ontemp(ores idoion&m. -3° Drusiana. Coiffures juives, sandales, souliers à la poulaine.

ÉDITIONS A, B, C. Personnages disposés comme au manuscrit. Drusiana dénoue demême le caftan de son cou. Coiffures orientales; chaussures uniformes. Au-dessus despersonnages cette légende : Conversi ab ,dolis per predicationem teati lohannisDrusiana et ceteri. -

ÉDITIONS D, E. Coiffures occidentales du quinzième siècle. Chaussures indécises. Dru-siana a les mains croisées sur sa ceinture.

L'épisode de la eotiversioi de Drusiana à Éphèse et de son baptême par saint Jean((1g. 2) est tiré de la vie plus on moins fabuleuse de l'apôtre écrite par le pseudoAbdisév&Jue de Babylone (voir plus haut, p. 32) . Cette rédaction peut remonter au troisièmesiècle. Jacques de Voraginé, dans sa Légede dorée, écrite ou treizième siècle, passe cebaptême sous silence.

FIG. 2: Saint Jean, debout dans une petite chapelle, baptise Drusiancz par Im-mersion. Des païens regardent par une ouverture de la porte et par un trou au basde celle même porte la scène intérieure.

MANU5CEIT. Pas de légende explicativé;au . dessus des personnages est écrite leur dé-igtiation : 1 0 sanctus Jô/taiftzes. —2' Drnsiana. - 30 Cultores ido!orurn.

n i APOCALYPSES FIGURÉES

Énrrioxs'Â,.E,TC. La chapelle- 1 qui..estdc style gothique fleuri dans-le manuscrit,estici de.style roman et,à plein cintre. La légende est :1' Sa7ktus Ioltannes baptisons. —2' Drusiana,3° Cultores idolorum explrantes fada. ejis Ces de,rnied sont aunonibre de six, comme au manuscrit, t j 4

ïnIT1ON D et E. Ardhiteetnre indécise. Les culforS ido/àrean.ne.sorit •què qiiatr&Légères variantes, dans les abréviations des légendes..r

Dans l'édition I) le saint bénit la néoph3 te de la main gauche ,dans les autres edittons,ainsi-qu'aO manuscrit, il étend surelle la main-droite. -.----

Fa!3 (pi. II desxvl.). —jean est conduit pci- des soldats devant le préfet de lapràvince'.

Cinq personnages plus un chien. Lepréfet est 'coiffé du.classique bonnet orientalen forme de bonnet 'de coton; il est assii Sur un Fauteuil gothique sculpté à jour. A sespieds est assis unenfant portant un chien sur ses genoux'. En tête cette légendeliamiis Ioliannem ad pra3fectuin qià niant deorum edituram adnic/iilavtt.-

La composition dans A, 13, Cparatt être, d'après la description de M. Sotheb y, conformc'àe'elleduins. .... FL

Dans D et E l'enfant est debout, tenant son chapeau au lieu du chien; un arbre occupelè rilieû de la composition; le préfet romain a lb téte.couverte d'un turban. An lieu dedeorum',ily adans la légende idolorum.-- Voici la traduction du texte correspondant d'Abdias auquel se rapporte cette scène,texte en opposition complète avec le récit de Voragine, mais d'accord avec celui del'Histoire ecclésiastique de Nicéphore :' -

« Ensuite, se conformant aux ordres dû maître daller prêcher ltvangile parmi lespeuples, il (Jean) passade la Palestine en Asie et de là à Éphèse où il remplit les devoirsapostoliques jusqu'au temps de l'empereurDomitien...... -

Peu de temps après la mort tIc Timothée, il commença d'adminisUer l'Église dansla ville d'Éphèse. Lorsque le proconsul lui eut lu l'édit impérial ordonnant de renier leChrist et de cesserde prêcher; le bienheureux apôtre liii répondit intrépidethe-nt qu'il fautêtre plus obéissantà Dieuqn'aux hommes. C'est pourquoi, dit-il, je ne renierai ni leChristmon Dieu, ni ne discontinuerai de prêcher son nom jusqu'à ce que je termine le cours demon ministère que j'ai reçu du Seigneur. Le proconsul, stupéfait de celte réponse, le fiijetercomme'rebellédans un tonneau d'huile bouillante. Aussitôt placé dans le vase d'airain,ainsi qu'un athlète 'robuste, il ensortit oint niaisnon brûlé. Le proconsul, atterré par cespectacle, wulut lui rendre la liberté, et il I'etlt fait, s'il n'avait craint l'édit de l'empe-retir'(é'est-à-dire de ne pas l'exécuter) ,. Il songea donc à une peine plus douce et l'envoyaen exil dans une fie qu'on -nomme Patmos. C'esren cet endroit que Jean écrivit l'Apoca-lypse qu'ôu lit sous-son nom.

«-Après voir visité -plusieurs villes où il prêchait la doàtrine de Dieu, il revint àÉphèse, croyant que les derniers moments de sa vie s'approchaient.

Fie., 4.—Saint Jean est 'envoyé par mer à' Domitien, persécu Ieur des chrétiens.Sept.pe,rsonnages au manuscrit. La description de M. Sotheby pour A, B, C est con-

forme.Une particularité, cependant, notée par lui dans ces trois xylographes, ne se re-trouve as au nianusérit. Le personnage placé à- gùuehe derrière le saint aurait la cheve-lure en fôrme de serpents pour figurer le diable. La légénde dii manuscrit est ainsiconçue: ddRoniam mittittr Domicianoimpeiatori crudelissimo c/lristianOrl4 In per-seculori proesenlatur.. - -

Dans 1) et E les personnages ne sont plus qu'au nombre de cinq; le bateau ne présentePlus la forme antique. Comme les composition 5 à 8 de la présentation à Domitien etde ses suites sont sqpprimées dans-les éditions de 48 feuillets, la légende a été retouchée

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 53

S conséquence S. Iohannes Romain ,hiuitnr Ac Donzitiano irnperdtori crudelissiniocliristianorunt persecutoriproesentatur.--

D'après la relation d'Abdias, comme -on L'a dit 'plus haut, saint Jean n'aurait jamaisparu -devant Domitien; c'était le •prdconsul d'Asie -qUi l'internait à Patmos. Voragiuc-dit au-contraire Domitiahas igitur iniperator ejus intelligens-famam accersituin euniin dolirzm fercèntis -o/ei antè porta lalina (sic) ni-itti jrissit. Mais -comme •Voraginene fait pas mention du proconsul qui aurait décidé l'envoi de l'apôtre à Home', il est àcroire que le manuscrit t ypique est antérieur à la tAgeide -dorée, c'est.à:dire à 1-270 et-que son auteur-aura puisé dans des hagiographes antérieurs, tels qu'Adon et lJsuard oumême-dans la vie de saint Jean par Prochore- - '

- Etc. 5. - Sdint Jean est traduit deèa.tatDônitie,i.Ms. Cinq personnages. Cette composition mérite la plus grande attention, pacc qu'ellé

ne figure que dans les deux manuscrits Bibi. 1, f.fr., 403 nouv. et Van Htlthem etune seule édition des. yIographes, l'édition C!'Voici la légende dû ms. Van flulthem,placée au-dessus du dénénciateur de I'ap&re lite per-no vain DOCTBINAM deo;-unritos-trorum evacuavit culturam, Cet accusateur est un nain contrefait mi lin lot[ vêtu'd'unjustaucorps blanc à bandes vertes. Ses cheveux s6nt en.forme de serpents, comme dansle xylographe A de la figure. précédente ', sans doute pour symbo]iser le.diable. Ce nain,que nous verrons reparaître dans les ligures 7 et 05, est un personnage liistoritju'e. Sué-tone (Doinit., W) s'exprime ainsi 't Pendant toute la diréc de jeux, 'Dodiitienavait à ses pieds un nain vêtit d'écarlate et délit la tête était prodigieusementpetite;'ilcausait beaucoup avec lui et quelquefois de choses sérieuses etc..» Ce qui est obsculrdans le xylographe est donc clair dans le rns. Clest_un.bourreau qui setrôuve derrièrelesaint et qUi s'apdie sur sahaehe.

Dans l'édition C la composition est identiquement la même, mai les costumes sont unpeu différents: la couronne de Domitienouverte dans le nis., est ici fermée. Son sceptreest devenu un bâton surmonté d'u,i Ileur'de lys. Le nain tient et entraîne le saint de lamain droite. L'empereur n'a pas lesjnins appuyées sur ses hanches, mais ramenéesdèvant lui sur ses cuisses.--- -

La légendd de C, niai lue jusqu'ici, offre une variante : sectani au lieu de doctrinam.Il y a nos trort&nr comme dans lems., et non ,v-irorum, comme on avait lu:

Fie. 6. —Le miracle de la porte Latine s'accomplit en présence de Domitien.Cette composition est également supprimée dans tons les xylogrpplies, sauf l'édition C.

Dans le ms. 403 de la Bibi. imp., la Cuve, carrée ici, est lin ton,ieau.-• --.- Dans mon.ms., Domitien, dont le nom-estplacé au-dessus de satête, éeoute,un person-nage qui semble vêtu d'un habit religieux et qui lui parle à l'oreille. Le bourreau pèse surlépaulc du saint pour l'asseoir dans l'huile. Derrière la cuve le même personnage qui par--lait à l'empereur reconduit le saint qui lève les inainsau ciel en action dè gràcçs. Ily a.done.deUx scènes non simultanées dans la même . peinture. -.

.Dans le xylographe C la scène n'est pas aussi claire. C'est le bourreau qui reconduit lesaint; .l'empereur, qui a les mains libres dans le lus., porte ici le, même sceptre (leurde-lysé que.dans la figure précédente. Cependant la eonposition générale est la même -qu'aumanuscrit.-1 Abdias (voir deseript. de la rig. 3) attribue au pir.ocousul d'L'phèse l'ordre desoumettrel'apôtre au supplice de l'huile boulliante Ad cia-us .re.spwesioneflt. niotus proconsul,frasil clan teint rebellum (sic) in doliofercenlis olei mergi (voir la note de la fig. 4).- - ,Alhert fliirer, qui a pris cette scène pqur.la. première planche de,son -Apocal ypse; n'enfait pas mention dans son texte. Le personnage qui assiste au miracle porte un sceptre.

----I ------'--Fro. 7. - Domitien condajni,e.saint Jean .à l'exil dans Pile de patinas. il -

54 APOCALYPSES FIGURÉES

Cette composition est encore une de celles qui n'existent que dans les deux mss. (1) etle xylographe C.Dans mon ms., grke à la fidélité du peintre à suivre les airs de tête et les costumes

d'une composition à l'autre, on reconnaît parmi les six personnages de cette peinture lesdeux bourreaux de la précédente et le nain dénonciateur qui i'emplit encore ici son officeen signalant u l'attention de l'empereur la besace suspendue au cou de l'apôtre.

Dans le xylographe C ce nain barbu est S devenu un enfant. La composition est dureste idcntique . à celle du ms. Les légendes sont semblables, sauf que dans le tus. c'est'empereur qui parle !oleanne?n deorum nosirorum contemptorem in Pathmos insuta

exitio s'elegate. Dans le xylographe on lit Dom icianus....exulo relegavit. Ce derniermot est reporté en tête de Ia'compositiou suivante.

Le dessin de ce x ylographe, quoique trahi par la grossièreté (lu burin du graveur,est fort beau et d'un caractère d'hellénisme supérieur à celui dumanuscrit van Ihilthetu.

Le texte de Voragine, bien que presque contradictoire aveclui-même, puisque pourempêcher saint Jean de prêcher, on le renvoie en Asie Mineure, a été suiviici Jdens igi-(ter imperator quod nec .çi, a. prwdicatione desisteret, euni in Patkntos insulam inexil ium relega vit. -

Fin. 8. - Le navire qui porte l'apôtre est en vue de Palmes.C'est la dernière des quatre compositions qui ne se trouvent que dans les deux manuscrits

et dans l'édition C. Six personnages dans le xylographe; une partie du profil d'un sep-1ième apparaît dans mou m g . (2). La composition est d'ailleurs la même, sauf unelégèrevariante dan la position du personnage placé derrière le saint. Les trois écussons de lavoile sont en blanc dans le xylographe et remplis dans le sus. Par une singulière méprisedu graveur le coq placé comme figure de poupe dans le ms. est dessiné au naturel dansla planche sur bois comme si cet oiseau gravissait lA barre de poupe.

Fia. O (PI. III, fig. 5- des xylographes de 48 f[)—Apoc.,ch. 1, v. 13-17. - SaintJean visité par un ange dans l'Ue de !'otino..

Ms. - Dans le manuscrit cette composition fait suite et sert de conclusion à la précé-dente. On voit à gauche le bourreau à face diabolique, qui ayant déposé son prisonniersur le rivage, est remonté à la proue de son embarcation et s'éloigne de la terre en pesantsur une perche. Cette partie de la scène manque à tous les xylographes décrits, maispeut-être se trouve-t-elle dans ]'édition C, Au-dessus de ce personnage on lit Ijoxforùmare, pour pinte, flans te manuscrit antérieur que l'artiste a eu pour modèle, ildevait yavoir JJosp/eorïr mare.

Saint Jean est assis à droite au centre d'une ouverture verticale carrée, formée parle retrait du flot. Dans les xylographes D et E, ainsi que dans ceux décrits par M. So-theby, il est à gauche, flans le manuscrit ainsi que dans les xylographes]) et E on litsur la bande ou phylactère tenu par l'ange Quod vides scribe in libro VILE et mille.septem eccic,siis. Ce mot viix ne sd trouve pas au verset 11 du chap. 16r des traductionsmodernes de l'Apocalypse. L'interprétation des sept églises et des sept anges est la mêmedans le uns, et dans net E; seulement une faute qui n'est pat au ms. existe dans cesdeux xylographes v14 : Cot ejns et capitti erant candidi tanquain/ana alba ettan quam nix, les deux xylographes, qui se sont copiés, portent tan quant lana et aIStan quant nix.

Dansle ms. de lafl. 1. le saint est à droite, comme dans le ms.Van Hulthem, où on litau-dessus de la tête du saint Sanctus Joleannes in spiritu.

Fie. 10 (Iig. 50 des xylogrj. - Ch. 1, v. 13-18. - Saint Jean prosterné devant

(I) Dans le ois, de la B. 1., aux pieds de Domitien se t rouve un fou et un chien.(2) Il yen a actif dans clti j de la 13. 1., f. k. anc., 403 ncuv.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 55

le Tout-Puissant en présence dessepi églises, des sept anges et des sept chandeliers.M g. L'architecture des sept églises est très-bien rendue dans le manuscrit: c'est -ungo-

thique fleur; dans les xylographes flet E, c'est une bfihisse insignifiante. Le peintre nbien orthographié Ephesus, Semirna(pour Smyrna); Per gamus, Tiatira (pour Thyatira),Sardis, Philadelphia, Laodicia.

On lit au-dessus per lias VII ecclesias una ecelesia designa fur cathdiica.Le malheureux xylographe de E les n arrangées ainsi :.Ph-i/adeiphia, L0ADICTA,

TIIIAuRA, Sardis, Ephesus, SUUBM!A, Pergams. Et celui de D, les rangeant dans lemême ordre vicieux, n'a pourtant commis que deux fautes: Loadicia etSuurnia.

Dans la transcription des versets 17 et .18 lems. ainsi que les xylographes O et E, ontcommis l'omission importante des mots entre crochets, bien que la place IIC rnanqutpas : Noli iimere,ega sum primais et novissimus - [ ET vivus} et fui ,nortuus et eccesum vivens in sxcala stsculorum;

Fuo. 11 (PI. IV, Fig. 6e desxylographes). - Ch. 1V, de l'Apocalypse. - Le trône deDieu, les vingt-quai re vieillards; les sept lampes, les quatre animaux symboliques.

Celte 11- ligure dti manuscrit, qui est fort belle par l'exactitude et la finesse des détails,occupe une page entière des xylographes qui nesont parvenus encore, malgré cette ex-tension d'emplacement, qu'â.grouper, l'on, E, que 1.1 vieillards, l'antre, D, que dix-sept aulieu (le vingt-quatre. .-.

Une variante importante au point de vue du millénarisme se voit clans le phylactèreque l'ange tient à la main en s'adressant à saint Jean. Le ans, porte la leçon actuelleAscende hue et est endam tibi qux aportet fieri pas' hxc (pet& tsra). Les -deuxxylographes D et E Ascende HIC el ostendana fibi quoe oportet ,fleii CITO. (1V, I.)

A propos des animaux symboliques, il y n une observation curieuse à faire sur la sym-bolique graphique. Dans les idées d'Êzéchiel et de Daniel ces animaux sont le symbolede la nature vivante tout entière, -personnifiée par la face de quatre animaux dont chacunest le roi de son espèce', à savoir l'homme, le lion, ]et boeuf et l'aigle, et dc ces quatreforces de la nature le prophète, suivi en cela par l'auteur de l'Apocalypse, n fait les quatrechevaux du char du Tout-Puissaùt. Dans mon ms. de Beatus (voir plus haut, I 16 et lesplanches de la brochure de M. Bachelin), c'est sur une roue de char qu'est placée cha-cune de ces figures symboliques surmonte une roue de char (t). Saint Jérôme a fait pré-valoir son OpitnoII (lue CC5 animaux répréséntent les quatre évangélistes.11 étable ce-pendant difficile de comprendre commentdabssa vision du chapitre 1V saint Jean -severrait Ifli-même à côté du Tout-Puissant, comme cela résulterait dela scène représentée.

Fis. 12 (PI. V, fig. 7e des xylographes). - Ch. V. - L'agneau tenant le livrefermé de sept sceaux.-- -.

Planche très-compliquée et fort bien rendue dans le ms. van fluithem.-

Fio. 1-3 (PI. VI, fig. 8 e des xyi.). - Clii VI, v. 2.Ouverture du premier sceau.Le cavalier au cheval blanc,

lits. - Apercio primisigilli AD ea qu ente diluviuinfacta saint pertinet.Le mot M manque dans lexylographe.- ,..-Le manuscrit porte equns allais; simplement; le xylographe : eguns albus, mater ec-,

clesks est.

(I) Voir Ézéchiel, J, IIL ' Et quand les anithaux cheminaient , les roues -aussi cheminaient, etquand les animaux étaient élevés de dessus la terre, les lottes aussi étaient élevées... ( V. 21)....car l'esprit des animaux était dans les roues. »-

Dans mon Ils. de lleatus, les quatre évallgélistes sont toujours représentés montés chacun surune roue de char. Les archéologues que j'ai consultés à ce sujet m'ont dit n'avoir jamais vu lesévangélistes 'ainsi portés en vê1ocpèdes.

APOCÂLÎPSES FIGURÉ1

Dns lé jus: de la B. I.; le cavalier au dieal blanc reçôit une cet ironiie 'de la maindéleste. .. .

FIG. 14 (9 e des.xyi.). -. Cli. V1,4. —Ouverture du second sceau. Le cavalier aucheval roux..:.

Ycnilircuses variantes dans les légéndes ....Ms. Secundum animal. XyI. rien.7 . ..

eilIs. leni et vide et intelliqe spiritualiterqux a patriarchis facta.cognouisti.XyI. ï'eni et vide idest spirilualiter inteilige qux a patriarcinsfacta legisti.Xyl. Au-dessus du cavalier:: Diabolus. Ms. rien.Ms. Equns ruffus. Xyl. 7jjrannus in :martiribus. ...Dans le m g . de la B.]., l'épée est retenue par la main céleste.

FIG. 15 (PI. VII, fig. 10° des xyl.). - Ch. VI, y . 5. - Ouverture du troisième'sceau: Le cavalier: au cheval noir.

Ms. I'eni etride, id est spiritua hier intetiige scriplura legisti.XyI. Veniet vide, id est spiritua/iter.intellige quod M librisyrophetiorumiejisti.

-r XvI. Equns ijpocrisis est. lUs, rien.XyJ., àla queucdii cheval noir : hommes in quibus:regnat diabolussicut prala-

torum ecclesix. jUs, rien. ... I

Fi G. 16 (I t° des xxi.). -. Ch. Y 1, y . S. - Ouverture /u quatrième sceau. Le ca-voiler au c/tevalpôle sortant dit Schéol,etl tenant un rase enflammé.

Au-dessus du.cavalier in cheval pâle on lit, dans le xylographe,, ces mots qui ne sontpas. au mg .:: Malum exemptum doctorum.

Fié. 17 (PI. VIII, 11g t2° desxyl.). --Cli. VI, y . 9-II.. - Ouverture du cinquièmesceau. Les âmes des martyrs.. .

.11 • personnages dans le nis. 10 danile xylographe. Ms l'autel est construit en formed'église;.les robes blanches ont été pointes en rose par erreur. Unefaute du ms., stoixalbx anivjarum.GL0MEN désignant, ail lieu de gloriam, n'existe pas au xylographe.

ho. 18:(13e des xyl.). —Cli. VI, y . 12 .16. - Ouverture du si.fliéme sceau. Le.tremblement de terre et la chute des étoiles.

Ms.-1O personnages en comptant. la main céleste; 6 personnages seulemenl auxylogr;Les mots terremotus mognus du bis. ne sont pas dans le ylograplie.

Fio. 19(1 I. IX, fig. 14e des xyl.). - dh.vll, V.1-8. - OBnis:nnBx ou le dénoni-brement des nations.i. .. ... -

Le xylographe a commis quelques méprises qui ne sont pas au ms. : Orius fins, pourottûs-solis;— Pèr ?,n am et ;izareo,nnes gentes, per ABJIarborent auteni principesyen tium figuiontur; le mot abc est de trop et n'est pas au m g ..

Le ms.ne doine 1isd'interprétatiod polir les quatre anges. L'explication du xylogra-phe est contradictoire; après avoir dit de l'un des anges': Este anyetussign/icat Vhris-iùm,il u ajouté liii qtatubr angelî:(Iiribeli surit, quatuor regna, -scilicet Caldec-riun, Assyriorum, Grxcorum, hlornonorunt tenente.ç.

-. . Fir,. 20(15° desxyl.).'-. Cli. VU, t. II-17. —Le cantique des martyrs.Ms-3S personnages en eomptant.les quatre animaux symlidliques, 27 dans le xylo-

graphe D. Deux méprises sont à signaler dans les .xtlographes D et E, au lieu de Do-niine mi, tu 5Ct8; il y a Domine, tu sels.

Dans la légende /lenedictioet ctaritas... la seconde s']lahe du mot virtus est répétée.On a mis dans ID le bœufà saint Marc, le lion à suritLuc. .........

MANUSCRITES 'Et XYLOGftAPHIQUES;.57

DansIe ms. et lexylograplie E on a revêtir tort de vêt ements'de tontes sortes decouleurs la phzilange des martyrs, qui dmicti surit sbus aibis......

-F.i&. 21 (PI. X, fig. IG des xyIj. •—Chap VIII, v.1-2.-- Les sept anges aux iront-pelles....'.

Le ms. dit :-AperUo septimi sigilli ad nativitatem Christi pertinens;'Ic xylographeapertio... ad Christnm-pe-rtinens. . I

Fie. 22 (110 des yl.);— Ch. VIII, r. 3 .4. - L'encensoir d'orconlenani les prièresdes saints.

FIG. 23 (PI. XI, fig. iS des xyl.). - Ch. VIII, V. 4 et 5. - Commotions produitespar le Jeu de l'encensoir d'or.

Une ou deux variantes d'interprétation entre le ais, et le xylographe. Le ms. dit :perterrxniotum eonfzisioju(leornm .siqnificatui;; le xylographe.: per ternemotum.cordiurnIjurnanorum commoliones 'significantur.

Fie. 21(190 des-xyL). - Ch.'VIlI, y . 8-10. - Phénomènes produits parles 'troispremières trompettes.

La première trompette est à la composition précédente.

f'Fie 25 ('PI. XII, fig. 20e dès xyl i. — Ch.- VIII; V. 12-13. '— Phénomènes produitspar la quatrième 'trompette.' .- .. ...

Etc. 26(210 (les xyl.). - Ch. IX, y . 1-9. - Les sauterelles symboliques.Le ms. a écrit locustoeau-dessus des sauterelles symboliques.

AFi(;. 27 (PI. XIII, fig220 des xyU). --Gh. lX,w.'Jî.Les sauterelles symboli-

ques et l'ange di1'dbime. -.iv'Variante dans la légende de l'auge de-l'abîme. Ms.Angelit- ahys.ii nomine ab Abad-

don, Id est Exterminans, rex est 'tocustaruni et signflca t figabolum.-,X y l. An geins Abadôn, id est E.xtenninansnomine, rex est iocustarum et.signiJicot

dyabolu;n. Cette lègènde-est placée à tort sur le côté gauche de la planche. (

FIG. 28 (230 dcs'xvlogj.Ch. IX, V. 12-16. - La sixième trompette, les quatreanges de CEuphvote. . Il

Les quatre anges qui étaient enchaînés sur L'Enphrate sout'revétus dans le ms. decottes de -mailles et 'de casques ou de coiffures analogues ù ceIlesdes émirs musulmansau xii 0 siècle. Dans le xylographe leur armure (in peu indécise serapproche de celledes ches'aflers oe,cidentau.auxv0.sièele.

-Fac.. 29 (Pi..XIV,fig. 24e desxylogr. ).--, Ch. IX, v-16-21. La cavalerie sym-bolique.

carliste ne semble pas avoir compris les détails de la figure précédente et de pelle-ci,dont les rujets ne sont pas séparés dans le texte du eh. IX

T. 14. Et elle dit ait (lui avait la trompette:.Déliez'lcs q&lrcangcs'#quisont'Iiés sur le grcnd.fleuve de.l'Euphtate.

« là. Aussitôt on délia ces quatre anges, (lui étaient prêts futur.l'heiirc le jour, le moiset'l'année-où ilsldévaieflt tuer la troisième partie des hommes. . . '..1-

1G: Et le nombre de cette armée de cavalerie était de deux cents milliéns; 'cai j'enouis dire le nombre.

17. Jevis aussi leehe'aux 'dans la visio(i ('et ceuCqui.étaieiit .'wont'és'dcssus avaient

\..1I

58 — APOCALYPSES FIGURÉES

des cuirasses comme de feu, d'h yacinthe et de soufre; les têtes des chevaux étaient commedes têtes de lion, et il sortait de leur bouche du feu, dé la fumée et du soufre.

La relation de ce passage avec la définition des dix 'cornes du cli. XVII, 16, est évi-dente. L'auteur fait allusionaux Parthes enchaînés par les victoires de Corbulou jusqu'enl'année 67, où ce grand homme périt par lordre de Néron.

Dans le manuscrit les cavaliers sont revêtus du costume des guerriers musulmans; ilsportent des gonfanons ainsi figurés, taudis que les xylographes ne présentent aucun ca-ractûre distinctif quant à l'équipement, et les gonfanons sont de simples (lamines oubanderoles. - -

Gonfanons du manucrit. Flammes des xylographes A, B, C.

Flammes du xylographe D. Flammes du ylographc E.

Fi&. 30 (25ft des xylogr.). - Cil. X, y . 1-4. —Les sept tonnerres.Dans le ms. saint Jean, assis devant son pnpitip, lient de la main gautlie le couteau

ou.gattoir, et de la droite la plume d'oie. Dans le xylographe-I) il tient la plume de lamain gauche et rien de la droite. Dans le x y lographe E la plume est replacée dans la maindroite. . . -

Fie,. 3( (Pi . XV, fig.26°des xylographes).—Ch.X, y . 1 . 11,XI, V. 1-2. - L'ange.fort.Cette figure, insignifiante dans le xylographe, est une des plus belles du ms. et où le

type grec est le plus visiblement conservé. .. . .Le x ylographe contient une légende de plus que le ms. ,.la.transeription des versets 10

et 11 du eh. X.-- . . .

Fie. 32(27 .du xyl.). - Cil. XI, s'. 3-6. -z- Ilénoch, Lilas et tdntechrtst.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 59

Dans le manuscrit l'Antechrist porte au-dessus de sa tête CO ftot '4?ztichristus; satête est couverte d'un turban et son teint est bronzé; il est revêtu d'un caftan vert. UnbourreaU à facé très-bronzée lui palc à l'oreille.

Cette scène est rendue inintelligible dans le xylographe D par suite .de la grossièretéde l'exécution.

L'application à Hénoch et Hélio de cette vision est également faite dans les ms. deBeatus.

Voir sur ce personnage de Hénoch, Gen., y; 22; Ecclésiastique, XLIV, 1G; épître ca-tholique de saint Jude, y . 14-15; l'art, de la Nouvelle Biographie générale, t. XVI,col. 79, et Ern. Renan, Vie de Jésus, 1 I édit., p. 48.

Fie.. 33(P]. XVI, fig.8 des xylographes). - Cli. Xl, V.7 et 8.— Meurtre dellénoe/tet Lilas.

Les deux versets sont bien placés dans le ms. ; ils sont transposés dans le xylogailte.Dans le ms. l'&ntechrist est vêtu de même que dans la composition précédente, l'un des

bourreaux porte un costume italien du treizième siècle; l'autre 'Frappe avec une hache.Les victimes, qui sont d'un beau dessin, n'ont pas les yeux bandés, non plus que dans lexylographe D. Dans ce xylographe; il y a trois- têtes pour deux corps:

Dans le xylographe E Hélie et Hénoch ont les yeux bandés.

Fie.. 34(29 des xylogr.). - Ch. Xl, y . 10; chap.'Xlll, y. 13-15.-- Les miracles dei'Anteehrist.

Cette composition est fort belle dans le manuscrit. Mahomet, synibolisé par l'Ante-christ, est vêtu du même edstume oriental que dans les figures précédentes. Ayant déracinéun arbre avec son épée, il le plante en sens inverse et lui fait pousser des rameaux par laracine. Devant lui, sont agenouillés des 'musulmans et même des prêtres chrétiens; plu-sieurs de ces derniers ont la tête tranchée par des guerriers musulmans; un archevêqued'Orient, qui semble l'exhorter, est entraîné pour subir le m

ême sort. La légende, coin.

mime aux xylographes et au manuscrit, résume la scène 11k jadil Antichristus mira-cula sua et cre(/eutes in ipsum honorat et non eredentes varUs interficit poenis.

Fie.. 35 (PI. Xvii, fig. 30 des xylographes). - CI). XI, y . 10? -' Les séductions (lel'in techrisi. -

Cette composition. (lui ne s'appuie sur aucun passage déterminé du texte de l'Apoca-lypse, est peutêtreia plus curieuse de toutes , par suite de son application 'manifesteu triomphe du Croissant en Orient. Elle n'est du reste, complètement intelligible que

dans le manuscrit.- -- --.La légende est celle-ci Hic sedet Anticizristus in te,uplo Salomonis et credentes hi

ipsunz munera dando honorat-.Le temple de Salomon dans le manuscrit est construit dans le style gothique; l'Acte-

christ, toujoui's revêtu du costume de Mahomet, tient un sceptresceptre de la main droite ; dela gauche il fait un signe .à des esçlaves qui distribuent des- présents contenus dans ungrand coffre richement orné placé à la porte du temple. Un chrétien, sans doute apos-tat, reçoit une sorte de chibouh, un juif reçoit une bourse remplie. Sur le second plan-un roi d'occident, sans barbe, dans lequel l'artiste paraît avoir voulu figurer saint Louis,est repoussé par un guerrier musulman qui lève son cimeterre sur lui. Derriè le roi onaperçoit un évêque. D'tln'autre côté, des gens de-toutes nations demandent à un sol-dat la permission de s'approcher du prince arabe.

Dâns les xylographes D etE, les seuls quej'aie sous les yèux pour cette composition.,tout caractère d'orientalisme a disparu par suite de l'inintelligence du graveur et de lagrossièreté de l'exécution, et il a fallu toute la sagacité critique de M. Chatto pour lapressentir en l'absence du manuscrit.

ÂPOCAL''PSES FIGURÉES

fi in, .6 'Ç3t des xylograpMs).'-'. Peut&re eh. XI,.v u-t2:dÏ. Xiv, N. 10. -'a4eslr2iction de,la puissance 4e ?'dntec/trlst I- Cette composition est la conclusion de la précédenté met les mêmes observations sontici en partié 'applicables. ...... •.:. .

A la droite du spectateur est le temple de Salomon au milieu duquel est, le trône-de• l 'Ailtechrist.:Celui-ci , v

élo comme dansles quatre compositions précédentes, re,çoitEsurla tête le vin de la colère céleste que le Christ verse d'un vase à tête de lion. On 'litcette l égende :"-JJic 'descendit irn Del de cœlo.dt i;iter/kiit .,4ntichristu?n. L'Antéchristest eu même temps tiré %'ersl'abînje par deux diablotins cornu.'

A gauche et en dehors' du temple oit voir une scène espliquée.par cette légende.: Hicdolent sequaces Antichrtti per vindictam iN ipsunt [acta et pro occisiûne c/tristia-noru,n. Dans les detix.ylographes D et Ele mot in est omis. .--,. , }

Les sectateurs de l'Antechrist' sont eoiffésdans le manuscrit de turbatis' ou de bonnetsJuifs; un 1 gueriier chrétien leur montre à terre des têtes tranchées de !0i5 et d'évŒques. Cescirconstances étant omises dans les xloraphes, k rapportavec I'islam.n'est plus appa-rent.

Fio 37 (PI. XVIll,fig;32 des xylographes). - 'Cli. X!, V. 15-18; Ch. XII;'v;'14?La sepliôme trompette et le cantique des vingt-quatre vieillards: .

Le ms. porte au-dessus des versets 17 et 18 ces mots: Confessio regurn. Ces mêmes-versets écourtés dans le xylographe ne sont pas détachés du verset ,15.."

Je dois avertir ici que la table des planches de l'édition B que M. Sotheby adonnée-dans ses Piincifii'a.typoqrayi/ïica, Il. 1, 'p- .7-17, a,été dressée.sur 'un exemplaire tirons-posé et à'partir de la planche XVIII elle n'est plus d'accord aste meseïemplaires pour lareste du cahier.'.-. 'I •''

1F1G:"38(33d . xylogra plies ). —'Ch. XI, s'. 19— Le temple dc Dieu.L'architecture du téniple, insignifiante et 'misérable dans les xylographes D -e E, "est

'remarquablement belle dans le manuscrit. , '''• i• -

• Fj&., 39 ; (.Pl. XIX, fig. 34 des xylographes). - Cli. XII, v. ' t- G. — La.femnie'r&vi-tue du soleil el le draotà sept t,êle.ç, '' I -

'd'',, ';

Cette composition est d'undessin très-pur etd'un beau caractère ilaliefi dus Ic matnuscrit, caractère dont les x lographes D et r ne donnent qu'uie très-faible dec

Ft&. 40 (35 des xylographes).Ch. XI!, Y. 7-9. — L'archange Miè/zel et le dragon.LSdeux écusous des ancs diffèrent ieudns lé manuscrit et dans. les xylograplies

•'i_'-,•-,,•''''-''•:1''t

!Ecussons, dit ,ua'nu.çcriï 'J,:,I ,jI'cusso,ts du 'xytogrcp/eD.

'OOt.iL

'l, Ci U.,

On remarque la variante suivante dans l'écu donné ,par M. Sotheby d'après l'édition B.

Bouclierde et E..'

Bouclier'de A, B, C.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES.

ï 0ofLe xylographe En expri-t1e bouclier de l'ange

de droi te.

61.

n

'r

Ces écus, qui ne me semblent pas héraldiques, rappellent néanmoins le souveni'r desluttes de la Croix avec leCroissaut.

Fin. 41 (PI. XX, fig: 36 des xvi.) - Ch. XII, v..1O. - Proclamal.ièn dit royaume

de Dieu.- .... - . ..

FIG. 42 (37 des xyL).Chap;XlI, V. 9.La p?éc!pi(ation de Satan dans les

entrailles de la terre. -jCettp composition devrait

précéder la 41t dansFordre durécit; mais elle est ainsi dispo-sée dans tous les recueils; cequi indique clairement qti'ir.sIBOCEDENT TOUS D'UN OBI-oirçAL.Alixsi D15lOSÉ..L boticher de S. Michel porte cettefigure dans ]e manuscrit, quise traduitainsi : d'argent à lacroix de pourpre au lioà

il or

rampant couronné brochant sur le tout. -

Fia. 43 (PI. XXF, fig..38 des xyl..). -- Ch. XII, V. 14..— Faite de la femme aux.

ailes d'aigle,-Cette planche est très-belle dans le manuscrit; la femme vole avec une légèreté et une

grftce remarquables; sa tête est chastement enveloppée d'un voile; darse les xylographesflet E elle est couronnée et d'un très-mauvais dessin. Dans le manuscrit deux ours semontrent dans le paysage poûr figurer la solitude; la tête du dragon,.perséeuteur de lafemme, apparaît dans un coin. Une variante dans la transcription du verset se remarquedans les xylographes. Le texte dit ut volaret in desertum in • locu)n uum;

-le manus-

crit cd locum sereine, les xylogranhes in deserlum locum.

FiG. 44(30 des xyl.). --Ch; xii, y ; i3...... . persécution dudiayon contrela

femme . aux ailes d'aigle.. . .Le tete porte projecta s esset le manuscrit projectus est, les xylographes projectus

fuisset.Dans le manuscrit, !a femme ailée vole; elle marche dans les xylographes.

FIG. 45 (PI. XXII, fig. 40des xyl.). - Ch. XIII'. 17. —Lecm&at du dragon contre

les enfants de la femme.-..Une erreur de copie des plus fortes se troùv? dans le manuscrit et n'existe pas dans les

xylographes. Au lieu de kolas est di-aco in mulierem et ABItT facere prxliurn,. le

scribea mis etniun jacére,., ce 4m n'offre aucun sens.

Fia. 46 (fig. 41 des xyl.). - Ch. xi il, v1-2. --- Portrait de la bête symboliqie.

- Une variante se rencontre 'a:lafindu'versetl le texte dit correctemdntnomina bics-

62 APOCALYPSES FIGURÉES,'

phernixf le manuscrit nomen blaspiLemix, ainsi que les xylographe et iI:ajoute quiadicunt (le xlogr. dit dicet) Christum non deum sed niagun fuisse.

FIG. 47 (P1. XXIII, fig. 42 des xyl.). —Ch. XIlh y. 2-3:—Le dragon traies metsapuissanceà la béÉe. - L

L'interprétation de cette composition qui joue, comme on l'a vu § 10r, un si grand rôledans l ' histoire de l'Apocal ypse, offre certaines variantes dans Umanuserit et le-xylogra-plie. Le manuscrit dit:

Draco est dyabolws qui virÉ utem suant Iota ;;aala est bestix, id est dnt-ichristo•dabit, QUIA NULL0 babitabit et per cern q"idquid NEGOTIA dyaboli EXCOGITABE p0.test ./iabitabitur. — Septern capita ,inticliristi sunt septem vicia. principalia. Percaputquod nonocctçu pn sedjuasi occisum visItez est blaspiiemia per TEBJIAM pecca-joies ROMINES DESIGNATUR.

Le xylographe dit dabitque vilo; nequitia; excogitariper universam terrant;kominesestsupprinié ; signficat. .

Fio. 48 (fig. 43 des xyl.). — Ch. Xlii, V. 4. - Les adorateurs du dragon.Même commentaire inintelligible dans le manuscrit et dans le xylographe;

Fi& 49(Pl. xXiv, tig: 44 des xyl.). — Ch. XIII, r. 4 .5 - Les adorateurs de tabéÉe.

A la lin du verset 4, le texte et le manuscrit disent pugnare envi eu; le xylographeporte contra bestiam. ..-

Le commentaire sur les quarante-deux mois que le monde doit durer à partir du ma-ment où parle l 'Apbcalypte, est ainsi : Et data est illipotestas facere menses uadra-ginta dans. Difficile videtur ut citant liumana na permisso tempore, ICI in tribus cru-nis cunz•dirnidiu, et 0m ne.ç gentes .çibi subjicere et adeulturam suant genus /zumanwnpropter paucos cuEflicos possit producere.

Il y u BLECTOS au manuscrit.Ils ajoutent les uns et les autres-: Per Izanc;bestiam .dnticiiristus designatur.

Fie. 50 (fig. 45 dès xylogr.). - CL XIII, y. 6-10. - La guerrede la béÉe contreles saints.

Dans la transcription du verset 10, le manuscrit a omis le premier membre de la phrase:Qui ix CAPTIViTATM DUXEIIIT, in captivitateih vadeL

A latin de la première partie du verset 7, le xylographe au lieu de : et vincere EOs,mis ILLOS. -

Fie, M (PI. XXV, Fig. 46 des xyl.).— Ch. XIII, y . 11, 12.— La seconde béÉe sym-bolique.

Le manuscrit ajoute aux versets I t et 12 le commentaire suivant qui explique le sujetde la coniposftion : Et fecit hommes istos ut bestiam adorarent;

FIG. 52 ( 0 g. 47 des xyl.). - Ch. XIII, y. 15.— Supplice de ceux îquirefuseâtd'a-dorer la première bac.

Le texte du verset est ainsi-: Et datent est ilIi ut riaret spiritunt irnagiai bestix etut loquatur imago bestia'; etfaciat ut quidum que non adoraverint imaginent bestixoceidantur.

Le manuscrit transcrit ainsi- : Et datent est -liii ut daret spirihm imagini bestixqux liane plu gant gladii et vixit et ut ioquat-ur et faciat lit quicum que noie

'pndginem hestix occidantur. - -Les xylographes 1) et E ont niS : Et dation est liii ut'daret spiritum bestix 1mo gini

-.-

MANUSCRITES ET X.YLOÔItAPHIQUES. 63

ut loquatur imago bestia et fada ut quicun que adoraverint ymaginem bestit occi-datur (pour roN adoravetint... oceidantur). -

Je regrette de ne pouvoir vérifier si ce contre-sens existe dans les trois premières édi-tions. -

Dans le xylographe, UD roi assiste. à l'exécution, ce qui l'est pàs u niaDlis crit; lesvictimes ont lesyeux bandés dans le xylographe.

Fie.. 53 (Pt. XXVI, fig: 48 des xyl.). - Cil: Xlii, y . 10-18. - L'énigme du nombrede la bêle.

La planche du manuscrit Van Ilulthem est fort belle. On voit des personnages v&usde la toge, grecs ou cito yens romains, puis des musulmans et un Arahè auxquels la se-conde bête, assise dans la position du Sphinx, semble proposer l'énigme du nom de lapremière bête.

Tous ces caractères de nations si curieux ont disparu dans les xylographes.Verset l6 in dextera manu; manu est omis dans le xylographe.Ni le manuscrit ni le xylographe n'ont tenté lintertrétation' du verset 18. (Voir la

note de la page 12, pour l'explication du nombre 660.) -

FIG. £4 (Cg. 40 des xyl.). - Ch. XIV, y . 1-3. - L'agneau sur la montagne deSion et le cantique des douze tribus.-

Au verset 3, le manuscrit et lesxylographesoflt ajouté le mot bel après ces mots coi-ilcuni novum auto sedem et après les mots animalia et senioru ceux-ci hi! iequunturAgi lent quocum que ierit.

Fia. 55 (Pl.XXVII, Cg. 50 dcsxyl.). - Cil. XIV, t'. 6et7.— L'ange du jugement.

FIG. 56 (11g. SI des xyl.). - Cil. -XIV, t'. s. - La chute de Babylone.L'architecture d'un dessin informe dans les xylographes D et E est fort curieuse dans

le manuscrit...Le manuscrit, ainsi que le xylographe, a transcrit en entier le verset (les xylographes

ont commis la faute nui pourvino) à la suite le manuscrit ajoute id vitiis et prin-cipue (sic) idolat ria quw est dulcis polus peceantibus quibus alios inquinant? et nerecto tramite gradiantes inebriat, tende debetur cil; ira Dei. T

Le xylographe, conforme jusqu'aux mots tlulcis palus, termine ainsi peccantibusquibus alios manu jacit et recto tramite gradient es inebriare inultum (1').....

Fic. 57 (PI. XXVIII, fig. 52 des xyl.). - Cil . XIV, y . 9-I1. - Menaces aux ado-rateurs, de la bête.

Dans la transcription du verset 10, le manuscrit par le qui nixtus est ruera in calke,au lieu de quod mistum est, et le xvlogràphe calicis au lieu de calice.

FIG. 58 (53 des xyl.). - Ch. XLV, y . 13.— Béatitude de ceux qui sont morts danste Seigneur. .

113' a une variante dans ],a du xylographe, mais la ligne est peu lisible.• Nous possédons pour cette planche un fac-siinile de l'édition A, inséré dans la Biblio-theca Spdceriana, par Dibcliii, t. I, p. xiv. La composition et la légende sont à peu dechoses près les mêmes que dans D et E. p

Fia. 59 (PI. XXIX, fig-54 des xyl.). - Clix! V, y - 14-15. - La moisson mare.Cette planche est fort bien exécutée dans le manuscrit. Il porte bien comme le texte

du verset 14 et sup'er nubem sedentem si,nilem. FlUo liominis; le xylographe dit sim-

plement sedente?n Filium kominis. t..Le texte dit (t'. lB) et demessa est terra; le manuscrit et le xylographe portent et

»iessuit terrain.

0

64 APOCALYPSES FIGURÉES

F7io. 60 (fig. 55\des.xy).). --Ch: XIV, y . 15-20. - La vendange desang.Composition très-intéressante dans le manuscrit; on comprend bien lestrois diablo-

tins qui pressent le raisindans la cuve et leschevaux couverts de sang jusqu'au poitrail.Il-y a dans le manuscrit : Et alias a,ieius exivit DE templo quod est in coelo; les deux -xylôgraphes ont mis in tevplo; ce qui est lin contre-sens. Ils-portent-:, Et misit angelusFALSEM .svam, au lieu de falcem.

F1661- (Il. XXX, lig.56-des-xyl.). - Ch. XV, y .. 1.— L'annonce des sept der-fières plaies. -

Fio.. 62 (fig. 57. des xyl.).— CIL-XV,. y . 2-4. - Cantique des vainqueurs de la.bête..,.

Une méprise nie semble avoir été commise à la fois par le peintre du manuscrit et les-xylographes.. Ceux-u qui sont demeurés vainqueurs de la bête, de son image et du nombrede son nom ne sont pas les anges et ne doivent point porter d'ailes, comme oc les nreprésentés ici ;.ce sont les saints, et ]es mart yrs, qui doivent être vêtus de robes blanches.

C'est atort qu'à la fin du verset s, le xylographe amis rex sanctorum au lieu de rex,sxculoriou.

-Le manuscrit a omis à tort le mot sunt après niirai4ia dans le même verset.,,

Fie,. 63 , (PI. , XXXI, fig.. 58 des xvi.). - CI'. XV, y . 5-8; ch. XVI,1. - Lès septcoupes de la colère de Dieu.-,

'Le texte porte, eh. XV, y . G Et exiel'untseptenianoelL ....vestiti Lli(O mundo etcandido,- le manuscrit porte venisti LAPIDE niundo candido; le xylographe D ainsi'que E porte vesti LSPIJ)E mundo candido,&où vient qde-le manuscrit et les xvlogra-plies, (lui 11e paraissent s'être copiés nulle part, ont commis un contre-sens au même en-droit? Le teïte-gretest positif:).[vovOzo'ov xxi )utp 'ovz --

Fie,. 64 (fig. 59 des xylographes). - CI]. XVI, V. 2.— Effusion de la premièrecoupe.-' ' --- Les xylographes portentj?olam pour Jialam.

Fie,. 65 (PI. XXXII, fig. Godes xyl.). '—'Cli. XVI, T. 3 et 4. - Effusion- de- ladeuxièmeet de la troisième coupe. -- -

FIG. 66 (fig. 61 des xyIj. -Ch. XV!, y . 57Menace de l'effusion de la qua-Irièmecoupe.- ' -- - .-

Le manuscrit et les xylographes disent ( y . 5) : Et audivi ange/um QUAnTUM dicen-tem ; Jastus, etc. Le texte dit: Et audiviangelum AQUARTIItI (Rai zousa roG &ydÀutrv '-ruv). - - -

A-la lin du verset 6,.le manuscrit etIes xylographes portent :Etsanguinem eisde-disti bibere ut digni sunt; le texte dit : dedisli bibere dignienim ,çunt. « Vous leur,avez donné- du sang à boire; c'est ce dont ils sont dignes.! )' - -- Le-commentaire du manuscritdiffère cette fois notablement decelui'des xylographes.

Fie. 67 (PI. XXXIII, fig. 62 des xyl.). - CIII XVI,,v. 8-9. - Effusion de la- qua-trième coupe.

Partout dans les xylographesfiola-pour fiala. -- -Le commentaire est identiquement le même dans le manuscrit et dans les xylographes:Le Christ et ses apôtres avaient prédit que les Juifs impies, ne se convertissant pas, se-

raient détruits par les Romains.

FIG. 68 (fig. 63 des xyl.). - Ch. XVI, y . 10-1 I. - Efftaiondè la cinquième coupe..

MANUSCRITES ET • XYLOGBAPHIQUES. 05

Le commentaire des xylographes est analogue sans être identique à celui du manuscrit.

Ejo. 69 (PI. XXXIV, fig. aides ni.). — Gb. XVI, V. 12-16. — Effusion de lasixième cOlipe. -

Cette composition occupe une page entière du xylographe et la place ordinaire de demi-page dans le manuscrit. Il est juste d'admirer ici l'art avec lequel lepeintre de ce derniera disposé son sujet pour pouvoir rendre parfaitement clairs tous les détails et transcrireen outre les cinq versets avec leurs commentaires.-

Ces commentaires sont à peu près les mêmes dans le manuscrit et dans les xylographes.

Fie. 70 (PI. XXXV, fig. 65 ' des xyl.). -,- Ch. XVI, y . 17-21. - Effusion de laseptième coupe.

Cette composition occupe une page entière dans les xylographes.

Fia-71 (PI. XXXVI,lig. Godes xyl.). — Ch. XVII, V. I-2—La grande prostituée.L'application si évidente faite, par les anciens écrivains grecs , les pères grecs et la cri-

tique moderne de tout le chapitre XVII à la Borne de Néron (voir p. 24-26) a coniplétc-ment échappé ami commentateur du manuscrit et des x ylographes. Le texte dit Veni, os-tendant tibi damnationem meretricis mnagnœ qun sedet super aquas mtdt,zs, cumqua fornicati sunt reges- terne, et inebriati sunt qui inIahitant terrant de vinoprostitutionis efus.

Voici la glose du manuscrit, qui est la même dans -le xylographe « Inebriceti ententdicuntur, id est mente (liienati propter nirniam delecta.tionem rnanijèstœ et Public--fornicationis ipsins. Qmcx super aquas ,uultas sedere dicitur, quia ex-muttitudinegentiwn qum per aquas clesignatur civitas dyaboli construit-tir. Cum qua i-cesterne fonticati esse dicuntur (/b&nicati saint dans le xyl.), quia scelera- Babylonta.uxerunt potiusqua.m dest-ruxensnt vin-11m pros titutionis. Diversi errores, dinersaerrora sunt impia3 cititatis. u

Fin. 72 (fig. 67 des xylographes). — Ch. XVII, y . 3-18. — L'énigme de la grande'prostituée.

Au lieu de reconnaître la Borné impériale dans la peinture circonstanciée et minutieusede tout ce chapitre, voici à quelle exégèse le manuscrit et le xylographe se sont livrés

Per hxc se» tem capita Dyabotus ducit /tomines art peccatum et per septem prin-cipalia peccata (dans le xyt. Dyabolus intelligitur hommes ad septem prinoipaliapeccata allicien,ç ). Et- (Per dans le xyl.) decem cornua (lecem regna.... Anlichristisignificantur dans , le \yI.). Et mvlier vestita dicitur cocco.,Coccus autem cotoremson guints Jiabet et per sanguinein sape Mors designatur. Dgabolus ita que sangul-neus est quia auctor est mortis omnisque perditionis Qux bestia plana nominibusblasp/tèmiw esse dicitur eo q-uod ipse Dyabolns amictor sit omnium &lasphemiarunz.

Fie. 73 (PI. XXXVII, fig. 68des xyl.). —'Cli. XVIII, y . 1-6; 15-18. — Condamaa-lion et ruine de la grande prostituée.

Le peintre dii manuscrit a copié les versets I à 3 et 15 à I-8 ; le- xylographe n trans-crit seulement de suite les versets I à 6.

FIG-74 (6g. 69 des syl.). — Ch. XVIII, y . 21.24. - Suite de la condamnation dela grande prostituée.

Le xylographe n transcrit seulement les versets 21-23 en y opérant quelques coupures;le manuscrit transcrit en outre le 24° en y faisant aussi certaines suppressions.

Fia. 75 (PI. XXXVIII, fig. 70 des xyl.). — Ch. XIX, y . là G. - Cantique des saintssur la condamnation de Babylone.

06 APOCALYPSES FIGURÉES

Le peintre du manuscrit ainsi que le xylographe ont placé au-dessus du trône célestela transcription des versets 5 et 6 et au-dessous celle des versets I à4.

La -manuscrit écrit à tort dans le verset -1 tubarum au lieu de turbarum, et danileverset 6 tubai magnai au lieu de turbai magnai. Les xylographes se sont trompés demême dans ce dernier endroit seulement. Le texte grec porte bien êj).ou oÀÀo.

Cette singulière faute s'est perpétuée jusque dans le texte de l'Apocalypse d'AlbertDurer publiée en 1511.1 - -

Une preuve évidente, et ce n'est pas la seule, nous est donnée ici que le xylographe Ea copié servilement le xylographe D au lieu de meretrice magna quai, il a mis parerreur magne aque, l'édition E l'a suivi. Au lieu de servorum suorum en abrégé, 1) amis le barbarisme'eerumbrum, La copié: Voir dans la description de la figure 53 lapreuve que c'est l'édition E qui copie D et non l'inverse. -

Fie.. 76 (6g. 71 des xyl.). - Ch. XIX, y . 6-8. - Les noces de l'Agneau.-- 10 personnages dons le manuscrit; 7 seulement dans le xylographe. Même faute dansles uns et dans les autres de lubie magnai au lieu de turbai magnai.

Le texte dit ( y . 8): Et datum est liii ut cooperiat se byssino splendenti et candido.Le rus, porte... operiat se byssinunt spiendens candidun; le xylographe cooperiat.....-.

Fia. 77 (PI. XXXIX, fig. 72 des xyl.). - Ch. XIX, y. 9-10. - L'ange relève L'a-pôtre.- r

Dans le verset 10, au lieu defratrusm tuorum, le xylographe dit : con fratrum tuorum.

Pic,. 78 (fig. 73 des xyl.). - Ch. XIX, y , 11-16. - Le verbe de Dieu.La tête du Rédempteur est nimbée d'un suite de diàdèmes formant autant de cercles

excentriques. -

Fia. 79 (PI. XL, fig. 74 des xyl.). .,- Ch. XIX, y. 17-19. - Le grand festin des oi-seaux.

FIG. 80 (fig. 75 des xyl.5.Ch. XIX, y . 19. - Le combat de la bête et des rois dela terre contre le Fils de l'homme.

Jans le manuscrit la tête du Rédempteur est nimbée de diadèmes comme dans la com-position précédente; il porte sur son bouclier à fond d'or une croix d'argent et danschaque quartier un croissant de gueules. Une lance de son armée porte un gonfanon d'oraux trois chevrons de gueules accompagnés de trois hesans d'argent. Aucun des écussonsde cette figure n'est péint selon les règles du blason qui ne permettent pas qu'on poseposemétal sur métal. - -

FIG. 81 (PI. XLI, fig. 76 des xyl.). - Ch.XJX, y . 20-21. - Précipitation de la bete.Le texte a été assez niai copié par les x yl. DetE. Voici cette leçoh fautive: Et a-ppre-

/iensa est liestia et pseudo propheta cum illa, qui fecit signa COMM POPULO quibusseduzit eos ET acceperunt carae(erem bestix et qui adoraverunt gnzagiuenz ejus.J-'ivj missi saut lai duo in stagnum iØzis ardentis sulplsurai et cteteri occisi suaitgladio sedentis super equum., qui procedit de ore ipsius; et omnes aves 5ÂTVIIATIsunt INCABBONIPUS eorum. »

FIG. 82 (77 des xyl.). —Cli. XX, y . l-3.— Le dragon endzoftjé pour mille ans.i.4e xylographe D a doublé le mot draconem dans le verset 2 et oublié le mot In dans

le verset 3; E l'a suivi.

Fi&. 83 (PI. MAI, fig. 78 des xyl.).— Ch:XX, v 4-6.— La première résurrection.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 67

La page du manuscrit est très-bien composée et présente un grand cachet d'hellénisme.Surie premier plan sont couchés sur le sol ceux qui n'ont pas eu part comme les martyrset les saints à ta première résurrection. Ces derniers sont assis sur des trônes au secondplan. -

Le xylographe a eu la mauvaise inspiration de les coucher dans un lit qui occupepresque toute la page.

Fie. 84 (7 9 des xvI). - Cil. XX, v7-9— Délivrance de Satan.

Fie,. 85 (PI..XLIII, fig. 80 des xyl.). - Ch. XX, y . 9-10. - Le supplice de Salait etdu faux prophète.-

Le texte, correctement copié par le manuscrit, est: Et Dgabolus, qui seducebat i/o8,missus est in staqnum inis et sulpituris ubi et bestict et pseudo-proplieta crucia-buntur die ac.nocte in scula sculorum. -

Le xylographe D a mis Et Dyabolus, qui DEDUGnUAT eô.ç, NULLUS est in stagnumignis et .suiphuris ubi est bestia et pseudo PROPJIETJF.....Le xylographe E a commisles mêmes fautes, seulement il a nus le barbarisme urisius au lieu de nuUus.

Fie. 86 (81 des xv!.). - Cil. XX, y . 11-15. - Le jugement dernier.Il existe quelques variantes entre le ms., les xylographes, et le texte adopté. Ainsi

après avoir transcrit ces mots du verset 14 : ïiaie est mors secnnda., ils ajoutent sta-gninn ignis est, qui ne se trouve pas dans le texte. -

Fis. 87 (PI. XLIV, fig. 82 des xyl.). - Ch.XXI, v.2-6. - La Jérusalem nouvelleLe texte est fidèlement observé dans le manuscrit et les xylographes. Cependant au

verset 4 du ms. le mot Deus est omis.

Fie. 88 (83 des xyt.). - Ch. XXI, V. 9-27. - Description de la Jérusalem céleste.Ms. verset 11: Paratam et Itabentens. - V. 14: omission de nomina duodecim. -

V. 18 : statura au lieu de structura.

Fis. 89 (PI. XLV, fig. 84 des xyl.). - Ch. XXII, y . i-8. - Suite de la descriptionde la Jérusaiem. céleste.

Ais, verset 3 : erant pour crient : verset 7, le manuscrit ajoute après custodit : vesti-menta et, mots quine sont ni an texte ni au xylographe.

Fis. 90 (85° des xyl.). - Cil. XXII, V. 8-9. —L'ange relève l'apôtre.

Fie. fit (PI. XLVI, fig. 86 e des xyIj. - Ch, XXII, y . io à la fin. Conclusion.V. ii, letcxtedit : et qui justus est, jnstificetur adhuc ; le ms., et justits justitiam

faciet adis-uc; le xylographe : et jûstus justitiam suam Jaciat adhuc.Malgré la prescription rigoureuse dit verset 18 qu'il transcrit ici, le copiste du manus-

crit et le graveur du xylographe ont fait quelques coupures au texte pour le faire entrerdans l'espace dont ils disposaient. .

Le xylographe a commis en outre quelques bévues : verset 10, deslgnaveris-- pour nesignaveris.

Fis. 92 (87° des xyt.). - Retour de saint Jean à Éphèse où il est accueilli r lesfemmes et les veuves. Il ressuscite Drusiana.

10 perlonnages dans le manuscrit, 9 dans le xylographe E.Légende du ms. Hie occurrit BEATO Jolianni olnnis populus viniiuuusi ac mulieru)»

iaudantiu,n DOMINUM «e dicentium J3enedctus qui ven.it in nomine Domifli.

68 APOCALYPSES FIGURÉES

(Au-dessus (je Drusiana:) flic BESUSCITUR (sic) qtixdant mulier Dnusiana nomineI'MERATU (sic pour per oratu) sa.neti Jofta.nnis quœ sanctis monitis Ej us obtemperanssemper secuta fiterat eu,n.

Paris les x ylographes D et E et est au lieu de hic; le mot becta est supprimé vira-rum est mis ail lieu de viduarum.; Ilominum est Supprimé; ressuscitatur est aitde ressuscitur; suis est mis au lieu de ef us.

Voici le texte correspondant de la Légende dorée de Voragine : Sicque factum estuts. Johannes qui etwt nimia injuria -in insulam deporta.tus fuerat cum honoreSp/tesuna rediret et occurrente et universa turba et dieente: Benedictus qui feniliii nomine bomini. 1. - -

Cu,n autem ingrediret urbem, Dru.îiana ejus dilectrix, quœ suum plurimutn dersiderabdt adeentum, mortua çfferebatur. Parentes iqitur ejus, vroo et orphanidixerunt ci : ,9anrte lohanne.s, ecce Drvsiana.m ef'ferimus qux titis semper anonitisobsecundans 1105 omnes alebat, tuum que desiderabot plurimum adventum, dicensQuod si videam apostoium Dei antequam moriar! Ecce tu venisti et te videre non.potuit. Tunc jvssitferentem deponi et corpus resolvi, dicens: I)orninus meus sus-bit et te, Drusiana; surge et vade in donntm tuant, et para mil4 rej'ectos. Statimilla surrexit, etc.

On voit que ]alégende du tus. s'accorde parfaitement pour le sens avec le texte de Vo-ragine; le mot virorum a été mis a tort dans les xylographes au lieu de viduarum.

/

Fin. 93 (PI. XLVII, 58' des xyl.). - Le miracle opéré par saint Jean des baguet-tes changées en or et des cailloux en. pierres précieuses.

Cette composition est très-curieuse en ce sens que le peintre (lu manuscrit et le xylo-graphe qui avaient suivi dans la précédente le texte de Voragine, l'ont abandonné icipour reprendre celui d'Abdias.

Légende du manuscrit : STULTUS EST flUS MUNI» contemplas qui horninuin orelaudalur ÀTQUE (?) CONDÉMWATUS Ditirço Juniclo. Si cul enim l'ANA mMicina est exqua non abscinditur niorbus; ita rafla duct riva. est ex qua non curantur villa &nimxet mcv u ni .

lsil duo FBATRE5 qui vendebantomnia qux habebant, responsum acceperant a.becta lohanne si vuitis recuperare omnia quar in aura et argenta et lapidibuspp ,5j5 habuistis, deferte mihi virgas ridas in sinqulis Jase i bus. Quod eum Je-cissent, Ynvocato nomine Domini, eonversx saut in aurum. Et dixit sis Defertemilli lapides minuios o fittore maris. Quod cmii Jecissent invocata Pnaiestate Do-mini conversi sont in gemmas.

Voici maintenant le texte des xylographes D et E, où je souligne les passages non con-formes: Stuttus uujusinttndi EST contemptus qui hominuin oie ia.udatur,.QuIA(qzdivine juchicio CONDEMrNATUR. Sicut enim voua niedicina est qua inorbus ion Ails-•CIDITUR; lia vaiia est doctrina ex qua non curantur vicia.

Lîti duo juvenes qui beato Job anni omnia sua dederant pauperibus eroganda etpostmodurn ipsis exinde contristatis dixit S. fohannes ut virgas et lapides minutosa littore maris deferrent, quos allatos in auruin optumum convertit et in gemmaspreciosas. Denique tandem S corredeuntcs 0C reniant postulantes sussus apostolicd locum unde rideront reportanles (?) cas j,j pristinam naturam sunt conversas.

Le xylographe E a copié maladroitement et sans rien y comprendre cette dernièrephrase disposée surdeux colonnes dans 1): il l'a arrangée ainsi : oc ventant postulantes.aostoti cd boum taleront BEPOR iussus unde TANTES, cas in pristina natura suntcon rerte.

La question dantériorité entre les éditions flet E est heureusement tranchée-par cetteméprise du contrefacteur. L'édition E n'a pas été laite sur un manuscrit : elle est unecopie servile de D.

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 69

- Voici maintenant le texte d'Abdias, presque entièrement conforme pour le tout aumanuscrit Stultus est iste mundi contemplas qui hominwn ore laudatur, divinejampridem judiclo condemnatus. Sient enim mana medicina est ex qua non ab-seinditur morbus ita taxa doctrina est non villa cardeS? ANULARUM ET MORUM.

itaque duo FBATIWS liii, quos dixinius, venundantes gemmas gîtas vendito pat ri-t#aonio sua emeraiU pan perihus tradiderunt ..... Apostolus Christi ait......Unde sivuttis recuperare ontnia qux in duro, argento et lapidibus preciosis quondam Itabe-batis, de ferle mliii virgas rectos in singulis fascibus. Quod cumfecissent, invocatonomine DoM bit Jesu Christi, conversœ sunt in aurum. Et dixit S eus ApostolusAd/'erte mihi lapides mutantes a /itlra maris. Quod vaut ET issun fecissent, imite-cala majestate Domini, conversi sant in ge9n mas LÀp!LLt OM?IES.

1] est évident que sauf les légères coupures nécessitées par l'exiguité de l'emplacementde la légende, le manuscrit reproduit mot pour mot le texte si remarquable d'Ahdias. Lexylographe D, qui s'est servi de ce texte jusqu'au trait de la lin exclusivement, ajoute, parun scrupule de conscience, un second miracle au premier: les baguettes d'or et les pierresprécieuses ayant été reportées sur l'ordre du saint au lieu d'où on les avait tirées, furentramenées à leur.premièrc nature.

Cette addition lui a peut-être été inspirée par le fatras de Voragine, dont voici le frag-ment correspondant Alla autem die Cn5t/ion philosoplins in fort) pop1tlum convocavil ut ostenderet quod hoc niundus contemnendus, esset ....... Contingit igitnrApostoluni illuc transilum facere, vocatusque ad se pisilosopieuns, hune niundi con-tem.tum triplici ratione condemna vit..... « Si vis perfectus esse vade et vende 0m-nia qux hales et da pauperibus. .Cui Cra thon dixit :Si tester Domi tius... àt ettait ut ii arum rgenïmarum..,. pauperibus erogen(,facnt reintegrent... et S ejn-sfaciles glorlam quod ego ad hominum feci /amolli. l'une bectas Joha unes gemnnia-rani fragmenta in manun? suant recoiligens oravd et fa cix sont integrx sicutprias: Statimque phdosopitus et titi duo juvenes crediderunt et gemmas vendentespretium cujus pauperibus erogarun t.

Fie. 94(89' des xylogr.). - ,iîiraclïdeia chute du temple de flanc àÉphèsc.Ms. Dix figures, sans compter la statue de Diane. Sit personnages dans les xylogra-

phes 1) et E.Légende du ms. flic invocato nomine Domini Jesu Christi citecadere tenmpiunm

Dianx et communia (pour OoflhmniflUO) idolum vestrum. Quod cuni factum est, jus-(uni videri dehet ut reliota supers titione ref ejus qux a Domino nmeo vicia est etcoufracla S ipsuin convertamini. 1 -

Légende du xylographe D 111e orante becte Job anime templuni Dijana confracftcntet idotom comminutum est- Quapropter seditione maxima ix populo concilata ad-inventas est per pontifices idolorum ut per mortiferum venenum temptaretur.

Texte d'Abdias inter hœc bea tus Johannes inquit Ducamus tannes cas ad ecclesiam.Dom mi nostri Jesu Christi et cum invocaveritis nomen rios, faciam cadere teniplumhoc et comminni idolum bac vestrum. Quod viii factum fuerit, jusium nobis videridebet, ut relicta superstitione ej us rei qux a Dec mec victa est et con fracta ad idipsum canvertamini.

Ce texte, commeon le voit, a été suivi presque littéralement par le manuscrit. Le n-lographe s'est rapproché sensiblement decelui de Voragine que voici Ecce antem bealuisJoliannes per totam Asiam proedicasset, cultures idolorum seditionem in populo cou-citantes Johannem ad temptum Dianœ trahebant rogantes cura sacrificium offerr.Qui&us Johannes banc distinctioneni proposait, ut «ut ipsi ad invocationenz Dianeecclesmam Christi evertereit et ipse idoix sacri/icaret, eut ipsi lit crede-retit Bute ergo ,çententionem cùm niajor pars populi conseusisset, excuntubus cane-lis de templit oravit apostolus et Junditum (sic pour Junditus) templum carrait etDiana3 imago penitus comminuta est. -

70APOCALYPSES FIGURÉES

Le xylographe s'est, comme on voit, servi de ce passade de Voragine en notant la sé-dition excitée dans le peuple par les prêtres des idoles, circonstance dont Abdias,-ainsi quele ms., ne parle pas. -

FIG. 95 (PI. XLVIII, fig. 90 des xylographes). - Le miracle du poison.Comme nous sommes en possession pour cette figure et la suivante d'un bon fac-similé

dû à M. Sotheby, il nous est possible d'arriver à une conclusion qui s'applique aux cinqéditions de xylographes.

La composition est à peu de choses près la même dans le manuscrit et dans lesxylo-graphes; le miracle s'accomplit également en présence de l'empereur, reconnaissable àsa couronne; seulement dans le ms., le rôle de chacun des personnages est clair, cc quin'est pas arrivé même pour les bonnes éditions sur bois. Par exemple, dans le manus-crit, le patient, vêtu d'une toge, qui vient de boire le poison, est tombé à terre et se tordaux pieds de l'empereur. L'esclave qui le lui a versé renverse à terre le reste du poisoncontenir le vase. Dans le xylographe c'est un nain difforme qui s'ubit'l'épreuve etl'esclave placé derrière lui tient son chapeau à la iain. On voit dans l'un et l'autre ap-paraître ]a ,rnain divine dans une nue, ce qui est en général un caractère d'assez hauteantiquité pour une composition.

Examinons maintenant avec soin les légendes voici celle du manuscrit Beatus .10-/annesjacentibus mortuis qui Venenum biberant intrepidus et constans accipienscalicem et signacutu;n crjcïs in eo faciens, dixit De ut omnibus kir qui hoc mira-cumin vident et auditait intelligant nzagnitrzdinem Dci.- Voici le texte d'Abdias, dont celui qui précède n'est qu'un abrégé textuel l'une beatusJoliannes jacenlibus mortuis /ds qui venenuin biberant, ut intrepidus et constansUccepit caliceni et signaculum cruels faciens ira locutus est .......et da in donspectutuo omnibus kir quos tu cteasti, oczdos ut videant , cures ut andiant, et cor ut tua-gnitudinern tuant intelligent. -

Le texte suivant est commun à tous les cinq xylographes fleatus lolzannesjaccnti-bus mortuis ex gustu veneni accipiens caticem et signum cruels faciens totum te,te-',tum bibit et nullam lLcsionem incurrit. Quapropter Deum omnes lauda.re coeperunt.

Voyons maintenant le texte de Voragine emprunté en grande partie littéralement parles cinq xylographes Qui mcx ut venenum bibe-runt, spiritum, exhalarunt. mueapostolus caticeus accipiens et 519210 cruci.ç se muniens tût unt venenuni bibit et nul-.1cm kesionem incurrit. Quapropter Deum ouilles laudare coeperunt.

Voici donc qui est clair Abdias a fourni à Voragine la substance de ces récits sursaint Jean que Voragine n'a fait souvent qu'amplifier et délayer. Beaucoup d'expressionsd'Ahdias sont même passées dans son texte. Le manuscrit dans ses légendes à suivi depréférence le texte d'Abdias tous les xylographes (sauf pour la composition 93) se sonttenus à celui de Voragine. -

'Fi&. 96 (91 des xylographes). - La mort de saint Jean.Cette figure est très-belle dans los xylographes A, B, C, et aussi dans le manuscrit. A

gauche du specta teur l'apôtre, qui vient de communier, élève ses mains au ciel dans Pat-titude de la plus fervente prière. Derrière lui est l'enfant de choeur, qui dans le nianirs.ont lit les répons, tandis que dans le xylographe il écoute la prière du saint. A gauche lesaint est couché dans le cercueil et nu auge emporte au ciel son àrne sous la forme d'unpetit enfant. Dans le manuscrit ce sont deux anges qui portent l'âme debout dans un lin-ceul.

Voici les légendes du manuscrit : Gra tics UN ego, Donine Jesu Curiste, quia medignatus es ad tuas epulasinvilare, ,Sciens quod ex toto corde desiderabamte.

Signans se venir Johannes dixit: Tu mecuin Domine Jesus sotu.ç. Pax vobiscunz,fratres; flic est beatus Jo/zannes de quo Dominas prius dixerat ad Petrum: Sic eu;n

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES. 71

vola manere donec vendant. Et in sepuicro ejus niizil invenit r, nisi manna, quoi(sic) gignit usque Jiodie.

Ces deux légendes ne sont qu'une réduction textuelle du texte d'Abdias que voiciï'enio inquam grattas agens, quia me dinatus es, Domine Jesu Christ!, ad tuasepulas invitare, sciens qttod ex loto corde desiderabom te.... et signaux se totemastitit et ait Tu nwcum Domine Jesu soins. Et prof colt se supra tumuilem tustraverat vestiinenta sua, dicens nobis Fax vobiscum, fratres.....Hic est beatusJohannes de quo Dominas prius 'dixerat cul Petruin Si eum vola manere quodusque veniam, quid ad te?.... Et protinus manna exiens de sepuicro, apparuit oient-lis, quam usque hodie gignit bous !ste.

Les deux légendes des xylographes sont identiques DANS LES CINQ ÉDITIONS et elles necontiennent du texte d'Abdias que ce que Voragine n dû lui-même y emprunter littérale-ment. Voici ces deux légendes des cinq xylographes Grattas tibi, Domine Jeu, qui medignatus es ad tuas epulas invit are, sciens quod ex loto corde desld2rabam te.

Cum aietent orationem fecisset Joliannes, tan ta lux super eum emicuit quod nui-lus in cuin respicere potuit. flic est beatus Joannes de quo Daminus dixerat ad Pc-trunt: sic eum vole manere donec ven!am. In sepubcro ef us xiii!l visi manna inven-hem est, quod us que liodie scaturire oerniflcr.

Une particularité remarquable qui Semble indiquer que LA PREMIÈIIE ÉDITION SEULEDES XYLOGEAPRES AURAIT ÉTÉ FAITE DAPRÈS Il MANUSCRIT, c'est que trois éditions (et.sans doute les deux autres) ont commis la rn&ne faute dans le dernier mot de la légendeTEBNITUI% au lieu de CELINITUR.

Le récit de Voragine est emprunté au texte d'Ahdias, dont il reproduit l'invocation ca-ractéristique ; seulement le pieux .areheveque de Gênes a cru devoir y introduire un effetde plus, tenta lux quir3 super eum emicuit; c'est cette circonstance qui nous confirmede nouveau que le manuscrit van Hultheni n suivi pour les légendes le texte d'Abdias, etle manuscrit type du xylographe celui de Voragine.

Voici, en effet, le passage de la Légende dorée Invitatus ad comrnunium tuum,Domine Jesu Christe, ecce venta grattas agens quod dignatus es me ad tuâs eputasinuitare, sciens quod ex loto corde meo desiderarem te. C'um que orationenj finissethanta lux super eum emicuit quod nullus in eunt respicere potuit. flecedente auknzmmmc mannafovea plena invenitur, quod in loco illo usque hodie generatur, ita utin fundo foven instar minutœ arenœ scaturire videatur stout infontibus fier! con-suevit. -

FIL

g!

e.

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ADUITI ON.

L'impression de celle notice était terminée lorsqu'une heureuse cir-constance m'a fourni le moyen de consulter un exemplaire de l'éditionrarissime du texte de Beatus donnée à Madrid en 1770, chez JoachiinIbarra, par le R. P. doct.. Henri Florez, augustin (t). Cette communica-tion précieuse, qui m'a été faite par le savant abbé iNolte, me permet derectifier certains passages obscurs dans les citations des pages 3, Is,

24. et 25, de compléter l'exposition des idées de' Beatùs sur la clé des eh.XIII et XVII et de donner des détails plus 'étendus sur les manuscritsde Beatus, ainsi que sur la tradition dont il semble un des derniersreprésentants.

L'éditeur, dans sa préface, nous fournit d'abord quelques renseigne-ments sur les manuscrits de l'Exposition de l3eatus existants à son époque,qu'il a pu consulter ait il a trouvé mention dans les auteurs.

Un manuscrit était conservé, de temps immémorial, au monastère deVal-Gahado, où saint Beatus avait été enterré. Ce voium'é fut transportéensuite dans le trésor du collégc de. Saint-Am'broise à Valladolid, où levit et le lut frère Grégoire de Argaiz (T/zeatr. S. Ecd. Legion.ensis; C. 29,P. 163). Sur le premier feuilleton lisait ces mots: SernproniusÀbba librum.;,et au verso (cHoc OPUS ut fieret proedictus .4bba Seinpronius ins ton tei' egit,cui ego OvEco indignus, mente obediens devota DEPINXI. ».Au commence-ment se trouvait cette autre mention : 1h nomine Domini nostri lesuChristi initiatus est liber iste Apocalypsis Joannis sexto Idvs septembrissubera millesim.a octave. Cette date de l'ère d'Espagne correspond à l'année970 de J. C. Ni Argaiz ni le P. Florez, qûi n'a pas vu le manuscrit, n'ontpu déterminer qui était cet Oveco, qui a peint ou copié cc précieuxmanuscrit. Quelques-uns ont cru .que c'était le nom de Reatus lui-môme,lequel aurait revêtu plusieurs autrà formes, Beco, Beyo, Obeco, sousles-queUes ses reliques auraient été honorées dans le diocèse de Léon, à ladate du i. mai. Différents hagiographes postérieurs ont rapporté sa

(I) La disparition presque totale, de ce curieux ouvrage des bibliothèques de monastères, lalacération des passages importants dans plusieurs manuscrits peruieltraient peut-être tic croirequ'il e été l'objet d'une sorte de suppression.

Ii

3

APOCALYPSES MURÉES

coincoin in émorationsous lenomde saintBieco iiii 19 lévrier (1). Mai, en toutétat de cause le copiste. (h'eco, vivant en 970, ne saurait; être confonditaved Beatus, qui écrivait en 78!•.

Le livre de lieatus, est d'autant plus précieux qu'il résulte des recher-ches du consciencieux augustin (lue les ouvrages des Pères et des au-leurs colligés par le moine de Liebana et se rapportant spécialementà l'Apocalypse sont depuis longtemps perdus. Le P. Morez leur consacreune courte notice dans sa préface.

De la collation qu'il a faite de plusieurs manuscrits le docte éditeurcroit pouvoir inférer que l'année 78t (non 176) est bien celle à laquellese rapporte la rédaction de l'ouvrage. Cette date de 78à estplus conforme,dit-il, avec celle de la promdtion Û l'évêché d'Osma d'Etherius, disciplede Beat.us, à la prière duquel ce dernier dit avoir écrit son livre.- Le premier manuscrit dont le P. Florez s'est servi est celui dit deBurgos, parce qLi'il avait été apporté de cette ville dans le courant du.XI[ l e siècle à l'abbaye royale de l'ordre de Cîteaux des dames nobles dite'de las liuciqas. C'était un manuscrit d'une très-grande richesse d'or-nementation. « flic omnium locupietior, et fusior, dilior que 1 ob mullaseuro, minis, varùsqu.epiqmcntis, quibus-abnndae, picturas, affabre, profitilla ferebat oetas, descriptas. » L'écriture , ajoute Florez, correspond auxiii' siècle.

C'était une copie d'un plus ancien manuscrit daté. La souscriptionporte qu'il a été commencé dans le monastère de 'l'abar par le prêtreMÀc.lus qui mourut dans l'ère MVI (année 968) et continué ensuite parson disciple, nommé EftTEInus, le six des calendes d'août de l'ère MVIII(n'970 de J:C.). I

Un second -manuscrit, également sur vélin, provent du monaslèk'ede Saint-Andrde Arrovas, dépendance de celui de las Huelgas, est très-mutilé. Il est d'une écriture du -treizième siècle; il, a fourni - à Floresjuelques-bonnes leçons. - -

Le troisième et -dernier, provenant de l'abbaye de Saint-Milan de laCogolla, est celui-là môme que M. de Eguren a vu dans le trésor-de lAcadémie royale de l'histoire-et-que j'ai décrit d'après lui, p. 30-ci-dessus, sous le numéro Il. Mais il est malheureus'einentincornplet, commecela résulte de la description du P. Florez (p. XL), que voici-

« 'fortins demum Codex ex regali S. EmiIiani monasterlo ordinis sancti Benedicti,ïenefieeniia magna, parique liurnanitate a fl'°° Patte magistro Abbate Fr. Placido' Baya i et- çeteris venerabilihus patribus, commodatus, piern netissimo ejusdein Manas-

(I) brin. i!aôillon in île. lis sanclorvm, t. V, p. I, sa. n-. Ontiais Sancti Ilenedieti, foi.733, cl seq- - Voir aussi Alcuin, Iiô.1 contra J4iicen Urqel;cptsc., col. 789. •rL-ÀuIonie,111W. Iris». Vct., t. I, I_ \i, Cap. 2, r' 35, ---

r

MANUSCRITES ET • XYLOGRAPHIQUES. 75'

terii nonhilleEMILI'4NEN5EM dicimus, dura ipsuni oportet appellarè. 1ieinbranaeeusquinine etOothieus, decirno scriptus serra Io, vol circa. Figuris etiam colora tis frequeii.ter ornatus. Sed nonnulla etiatn folia ante Iigationèin evulsa uni hpdie recbnti manusingulis additus £oiii9 numerns.eontinuus et ionien nonnuila desiderantur absque tiilFievulsionis vestiglo. Lorum ligatura, totiusque opens cornpaetio, vcijerabilem priesefertantiquitatem nain tabuia3qum utriunque.membranas tutantur ita corrosa a-tineis parvutisque foraniinibus perforatœ, ut non nisi diuturno srneuiorum cunniculo tantuni pos-sent veninesligntnn exedere. Piura vacant spatia pro pietunis : jiec, idem qui incepit opusabsol y it recentior quippe finis, quam priucipium :. sed tamen antiqua nianus osque adfol. 228; bine vàrietas in calamo et atramento.. o

Il résulte de ce complément de lumières sur les.rnanuseril.s (le fleatusexistants en Espagne et qui sont aujourd'hui si peu nombreux, contrai-.rement à l'opinion de M. d'Àvezac, que mon manuscrit est peut-être undès deux ou trois où le Commentaire sur l'Apocalypse soit complet etqu'une correspond à aucun de CCLIX 'usparie P. F1orz et iM.de Eguren.

Une note d'uùe écriture plus récente que celle du texte figure à lapage 58 du manuscrit dit .Émilien. Elle est ainsi conçue ?'cmporc Be-nedicti Abatis Vil.!! sancti, lEmiliani . fid&it.er scriptunt per A ibihummo-naclium ejnsdcrz in era DCCVI!!. Cette date correspondrait à l'année 070de J. G.Le P. .Florezn'a pas eu de peine à démontrer qù'elle est fausse,ptiîsqu'elle est contredite par la date 78! qui se trouve ait 2!ç. Lemanuscrit de Burgos et le manuscrit Émilien contiennent, ainsi que lemicn,à . la suite du texte dc•I3eatus le commentaire tic saint iérCune sur, lelivre de Daniel.

\T0jj le commencement . cita texte que j'ai cité p.. 3, , tei qu'il , est donippar Fierez et la dédicace .à Etherius qu'il . contient-

« La quœdiversis tomponibus in-Vetcnis Testameuti lihnis.puenuntiattsnnt de Nativi-tate Uoniiui et SaIvatorisnostri seeunllum.DETTAT.IuI. vol de corporatione ejus, depassione quoqup et morte, sire de resurrcetiône, de regno atquc judieio, pro virihus-scientia, ex innumerabilihus libris, et sanctorum patruin nobilissiinorum, sententiali Itre-vitate notata, pauea proferenda putavi. Que quainvis omnibus nota sint qui per, ainpIi-tudinem Seripturaruni percurrwit; faeiliui taineia ad memoriam redorai, dura hrevi 5cr-nione leguntur. Qtnrtamennon a me seul a sanctis Patribus explanata repeni, in, hoclibella indita suint, et tirmata bis auctoribus , id est FlieToilymo , Angustino ,AmbrosioFulgeuti&, Gregorio ,.Tiehoniô , lreno (I), Ahringio, etjsodoro; ut quw, in aliis.Iegenslion inteltexisti in hoe,quarnvis piebejo sei'.moue, in aliquibus derivaturu , larron planafille atque devotione expositum, recognoscas. Omnium tainen libroruni TJIEC,E hunelibrumeredas esse daviculam. Et si alieuhi offendi, delioquinti indulgent cornas, qtieomnia su.perat. ITme suflt parva ex inultis qum .pr,obabilium virorum novimus pereipissedoetrinis, quornmqile eloquia proinde qtiibiisdain in lacis a nobis interjecta esse nos-enutur, ut sermo noster paternis sententiis tininaretttr. iIa)c ergo sanete Pater Etileri tepetente oh difieatinnein sludii fratnuin tibi dicavi , Lii. (100 consone perfruor religioniscoberedeni hieidm et mci laboris. Expbcil.,

(I) Vie lori nu[ 1l. û ildil Codex li'gio uni sis. (Note du I FIore.)

76 APOCALYPSES FIGURÉES

Le passagé où la date de la rédaction du livre se trouve indiquée a étél'objet de l'attention du savant augustin. lia consacré dans sa préface plu-sieurs pages à la discussion des nombres de la chronologie. C6 curieuxdocument w été cité en abrégé ci-dessus È. 4'; je le rétablis ici en entierd'après 1etxte de Florez dont on remarquera les variantes (p. 321)

lita itaque muh6r inteltigitur genus humanuin, quod sexta a3tate sduti n captivitatediaboli Dominos tiberavit. Quia sex diçs ,in quibus eperatus est Dominus, hebdomadaest, et sex millium arniorum Jiguram osteùdunt, quac in una hehdomada nuneupantiir.Prima oetas ah Adam osque ad r4oe et liunt mmi itccXL.u. Sedunda, à Noe osque adA braham, et fiunt anni »ccccxtu. Tertia ah Abraham osque ad i1Ûysen, font anitij,v.. Quarta.ab exitu fihiorum Israet ex €gypto osque ad introitom eorurn in terramrepromissionis, per armes XL. Et ah introitu terrœ reproMissiqnis nique ad Saut pri-mum reein lsraeiis, fuere indices per amies cc i..v. Saut regnavit aunes XL. A Davidusqueadinitium edificationis Tcmpii auni XL1II. Quota zetas a prima mdiflcationcTemplinique ad transmigrationem in Bahilonem, fuere Reges per aunes ccccxLvi. Fuit autemeaptivitas populi à desolatione Templi trois px.Et restauratur à Zorobabel alifliS liii.Post restaurationem vero Templi nique M lobarnatiouem Christi anni DXL. Cothigituremne tempos ah Adani osque ad Christum anni v.ccxxvii. Et ah advenfli Domini nostri

•,Tesu Christi usque in prrnsentem eram, id est »cccxxii. sort aûni DCCLXX1V (784).Computa ergo a primo homme Adam nique in prseniem eram ncccxii. et invenies.annos sub lino \'.l)CCCCLXxXVIT. Supersunt ergo anni de sexto milteiiario xix. Finietquoque sexta etas in era ncccxxxviii. ilesiduum soecuti tempui humanie iovestigationisinceri tim est. »

D'après lu, leçon à laquelle le P. Florcz s'est arrêté, après une mi-nutieuse confrontation des textes et les données biogrphiqnps, , bn voitque le manuscrit de Saint-Sever contiendrait une grave erreur eu xantla date de. la rédaction du Comnientaire de Bealus à 776 au lieu de 78.!s.

• 11 nie reste, maiQtenant à rétablir, d'après Flore; la ponctuation dupassage du commentaire sui le eh Mii que j'ai cité p 2k. ci-dessus et àdonner un passage elatif afl ch,. XY1Q que. j'av.ais,omi.:.voiài le premier(p . !tas)...'

Et quia bestiie septem, Spita nuneupavimus, ut o&avum, capot pseudosacerdotesdiximus; nunc dignum est, ut per ipsos regS, quia Antiéhristtiin signiflàverunt, percorum gesta recognoscendo , Antichristuni descrihamus. Capifa septem Ipt,jus bestizq.çeptenz montes sunt, n quibus nu/ier sedet; id est., ctvi.'ràs ROMANA et sicut septenimontes sont, eZ 'sept.e'n Beges svnt'. Quinqne ceciderut, îtnii.s est, chus nondv.ni,venit et Ci,ns tenerit, nmodico tempore oportet cura persereraye. It besila, q1ix

et non est; et ipsa oetava est. liifeltigi oportet tempus , quando scriptiira Apoca-lypsis edita est, tunc et in bec visum est, quia tune. Cmsar Doniitianus erat. Aine iIltlnLautel!, ruerat Titus frater iihius, qui habuerunt patrem.Yespauianum , Vitellius et Galbaistisunt qui ceciderunt qimando lime vidit Johannes. liinus extatsub quo scripta Apoea-l ypsis , id est, Oopnitianus. Alias nond.um refit, Nervam dicit. Et clin venerit,brecitempoie crU. Biennirnn pon implevit. Et bestia, quani vidisti., inquit, de septeni est.,,queniam, ante istos e&es Nero re.gnavit: Etocta.i;a est., etipsa oetava Antichristum prm-figuravit, , et ventuya est.. Qdtava est, et ventura eit. tut mpdo,cum illa aIyenprit coin-

L,...

MANUSCRITES ET XYLOGRAPHIQUES.. 71

pulatut local octavo. Et quoniam in illo est consummatio, proinde dicit Et in inte,-juin vadit. Nam decem Rages, quels supra descripsimus, quosn ltegno Romano inve-lient, luis loges accèpisse regalem potestatem Cils! ANTICILIII5TII5 MO'VEISIT AB ORIEN-TE (1), autmittetur ah orbe Romana eum exercitibus suis: hoec enroua decem dinde-mata Daniel ostendit, et tria eradiearc de prioribus; hoc est, tres duces primarios ahAntichristo interfici; ceteros septeti date liii et honorera, et consilium, et potestatemde quihus hi meretnicem Odin liabehunt, urbein, scilicet Romanam,et carnes ejus co-medent. et ipsam exurent igni. «

P. 441. Unum autem ex capitihus besti, quam supra dixirnus in pseudoprophetisesse, tarnquainjugiilatum art mariera, et plagam ruorlis ejus sanatain esse, Nsnorst Ndicit, qui Antichristum prIiguravit' et quia octava bestia est, ipse Antiehristus est,qui none in Ecclesia per pseudosacerdutes subtiliter regnat, une aperte Ecelesiam devas-lahit; quia Juda1 Christuni crucilixerunt, et nd CURI5TŒ NER0NEaI,ANT!CKBISTUMEXPECTANT. Rune ergo stïscitatum Deus millet Regem dignuin diguis, et Christumqualem rnerueruutJudi, etc.

Dans un passage relatif au eh. XVII (édit. du P. Florez, p. k98)Ijeatus revient sur l'explication des sept empereurs et assigne à la visionapocalyptique de Patinos une époque différente de celle qu'il a détermi-née au eh. Xlii. Laissons-lui la responsabilité de, cette contradiction.

Voici sdn texte :, I -

n Quinque, inquit, ceciderut, sinus est, alius nondum venit, et cum v'enerit P10-•diounz envi opo.rtet ananere. Usque in tempos quo hiec Joauni revelata ont, quinqueiteges ceciderunt SflTUS FUIT Nflo, SUR QUO JI,IC VIDI1 IN EX1LIO.

• pour justifie!' cette énumération, Beatus fait figurer iules César commepxe1ier euipeï'eùr de Rpnie, au lieu d'Octave Auguste.

(t) M. Beil,,siynntmnis Vexpliqner snffiacnnieiil les dix cornes da eh. XVII. (voir p, 22), jecrois devoir emprunter 1m passage relatif à ce sujet, à un excellent travail qui vient de pamitre Sons ce litre Commentaire historique et critique sur l'Apocalypse de Jean parH. Meulen, docteur enthdologie;Paris, y.e l)erger . I.Mvl'ault, 1870, in-&°. On litp. SI "Nousadmettrons, donc ,avec l'immense majorité des interprètes modernes, qui n'ont fait-du reste querevenir h l'interprétation d,e Victonin, évêque de l'étau en Styrie , mort en 303 que Néron estle véritable Antcckrist de l'Apocalypse. Il reviendra de chez les Parthes, où la haine diabo-lique qu'il nourrissait contre les juifs et les chrétiens s'est échautf$; il e4flmencera par semettre à la tête des armées de Judée, atlaquera,et délruira Jérusalem', QÙ il làissera une partiede ses troupes, puis il appellera Ips Parthes à sop secours. 51 9Q.Li, &,tà &vatohv , eh. XVI,12; il s'avancera avec, en vers l'occident en persécutant pai-tout les chrétiens sur son passage;enfin .ft s'attaquera à l'empereur régnant, livrera batailte, chaliera la ville de Borne 'qui dans letemps l'avait exiul sé, sera empereur ijneserqnde fob - et finira par périr de la manière quetptis verrons nu chapitre XiX et qui est indiquée sommairement ici au verset 14.

4' Les'corncs. Si les sept tètes représentent l'empire romain dans sa durée, les dix cornesleroprésent,entdanS'SOn étendue ce sont les préfets des. grandes pi'qvinees, le nombre 10 étantsymbolique. Çe sont les zct)str ¶g; ot,ov1ti'r, T: X)V, 14, agents ,le l'idolâtrie césar enfle(r. 2), et qu'il faut se garder d'identifier avec les p=)£r z &,r' ivŒta)6iv. Engagés par les espritsqu'envoient les.trois ennemis, ils Sc mettront du côté de Néron , avec lequel ils partagerontleinpire pendant une heure ( y . 12) jusqu'à l'époque où il, pél'ira, li'imême et qpe nous neconnatrons qu'ail chapitre Xl\- »

APOCALYPSES F!GU1UES.

M. Noue a bien voulu inc signaler, parmi les- traditions sur le rôleapocalyptiiuedè Néron, importantes par leur drigine et leur'date, celle

fil ni rapporte au ciflquième siècle et à l'hn . des apôtres - les plus vé-nérés de ]aï Gaule.

Sulpice Sévère, mort vers lltO'

dans-ses Dialogues (n), rapporte ainsi'l'opinion de saint Martin de Tours son contemporain, sur l'accomplisse-ment des prophéties de l'Apocalypse.:.

tX1v. Unjour quelqu'un de nous ayant interrogé Martin- sur lafindu monde,' il affirma que Néron et l'Antechrist viendront aupanuvant;q'e. Néron régnera en Occident; après avoir ubjugué dix rois, et allu-mera 1efu de la persécution, pour faire tomber les peuples dans Fi-.dolktrie; que l'Anteehrist régnera d'abord enOrient, et fixera le siégede son empire à Jérusalem, qui sera rebâtie par ses ordres, ainsi queW temple ; . qu'il rétablira là circoncision-, forcera, à renoncer à Jésus-Christ, et persécutera tous ceux qui refuseront de- le reconnaître- lui-m4me pour-le- Christ; . qu'enfin-il mettra à mort Néron, et sera maîtrede l'univers-Jusqu'à- la venue de Jésus-Christ, lequel Fextermihera; etqu'il n'était pas douteux que l'Antechrist, engendré parl'esprit desté-nèbres, ne ML déjà enfant, n'attendant pour régner que l 'âge viril. liy ahuit ans que Martin tenait ce lhngage.liugz.d'onc combien . est un-minent cet avenir que nouscraignons

(a) Copusseriplorum ecelesjçzstitorum latMorurn,cditum-consilio et impensis -Acadernixlitlerarum exsa,-ex vindobonensis. Vol. L. SulpIcii severi Opera ex sec. C. Reliait. Viildo.bonn:, 150G; in-8°, p. l97 « Ceteruin c,,'ii ah en de lino sculi qnœrereliius, ait nolsis, n 2e,onetn• et Antichristum prins esse ventures Neroncin in occidenl.ali pl aga subabtis dccciii regibus lin-• •pe Fatal uni, perseeutioneinqtoe ab co eat,snus exercendani, ut idola gentiuni coliah An-

tiebristo . vero pdnLIln Orionhi& irnperiuni esse capiendum, (lui quidein sedein et, carat regnin. Ilierosolyrmun esset hahiturus ab, illo et urheni ci tenipluns esse reparanduin iflius .Calli per-.n seeutioneni futuratit -(esse), ut Christura fletiin cogat negari, se poilus Cliristi n. esse conlir-

matis, onhlleiqite sceundu p is legein, circwi,cidi juboat; ipsn deitique - Neronens, ai, Ant ichristo• esse perhnendum, nique ita sa[) illius p0' estate- unh'ersiiisi oihein - eutietasq u e geules esse re-

digendas, - lo,iee -Chrisli advcntu impies oppriinatur non esse autem -duhiurn qulu Antichris-•- lus usalo spiritu, concept Lis, jain - isatus - esset et java in -annis . PLI cr11 ibu s :oiisti tutus, set.ate le-• git hua S unsplu rus iniperi u n.oued aul eu t tuei: ai, il o mii j si III Ils, annus - oct anis est Vos

I limite, plans juin in preci piti consistant,, qua, tu tu ra inc I un n tu r-

ADDENDA ET CORRIGENDA.

Pagel, ligne avant-dernière et] roi non tant : utrinque, lisez utriusque, - uonnu(li, lisez lime -,iutlis.

Page 3, ligne 4 en remontant, sente, lisez .çancte.Page 8, ligne I, l'Apocalyse, lisez l'Apocalypse.Même, page, ligne 2 eu remontant , ajoutez â la citation de l'article de M. Aubé, celle d'un tra-

vail intérieur, plus développé, relativement à l'histoire du symbolisme apocalyptique, que j'aicité à la page 23 i]]aiS dont je ri lai pu prendre connaissance que depuis l'impressionde celle notice.Je veux parler de l'aticle intitulé La littérature apocalyptique chez les juifs et les chrétiens.L'Apocalypse d'ap4s les baveux de la critique moderne, par M. Albert Réville, inséré dansla Revue des Deurr.1Ilondes du octobre 1863, p. 600. On y trouvera entre autres Sut' l'inter-prétalion des satitei'lles svinloflques tin eh. IX, V. 3-Il, appliquée aux Parthes et à Néronressuscité , des idées très-ingénieuses (p. 618). De même pour la femme couronnée d'étoiles duchap. XII, figure mystique, dit-il, de ia.uation juive qui a enfanté le Messie (p' 020). :11 est bu.possible, malgré le progrès qua dû faire la critique historique depuis 1863 de rien tenter surce terrain sans avoir pris connaissance de l'intéressant travail de M. Béville.

Page 15, ligne 28, aux deux auteurs cités ajoutez Gaspard à Melo.idem, ligne 37, après van den Steen, ajoutez par Ansbert et ilaymon.Idem, ligne 47, au lien de André coesar. (Coesariensis), lisez André, évêque de Césarée.Page 17, avant-dernière ligne, après ce mot Luther, ajoutez persécuté. -Page 26, ligne 6 en remontant, w ystieum esse, lisez srrystieum indicat esse.-Page 30, ligne 3 du texte eu remontant, le livre, lisez .i ce manuscrit.Idem, ligne 4 du leste on remontant, viii' siècle, lisez-, y11c siècle.Page 55, ligne 31 : supprimez ce membre de phrase : surmonte une loue de char,page 64, ligne 24, après le passage en grec ajoutez depuis longtemps la variante MGov est ce-\

jetée.Page 69, ligne 4, doet,'ina est non vitia, lisez : doctrine est ex qua 'ion villa.

BIALIO FHI