Droit et Processus des Marchés Publics

94
DROIT ET PROCESSUS DES MARCHES PUBLICS (FINANCEMENT INTERNATIONAL ET NATIONAL EN RDC) Par Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN Expert International Passation Marchés

Transcript of Droit et Processus des Marchés Publics

DROIT ET PROCESSUS DES MARCHES PUBLICS

(FINANCEMENT INTERNATIONAL ET NATIONAL EN RDC)

Par Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN Expert International Passation Marchés

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

i

ABREVIATIONS ET TERMINOLOGIE

AA Autorité Approbatrice AC Autorité Contractante AEP Agence d'Exécution du Projet ALE Agence Locale d'Exécution du Projet AMI Avis à Manifestations d'Intérêt AMP Accord Plurilatéral sur les Marchés Publics Accords dans le cadre de l'OMC

AOI Appel d’Offres International Appel d’Offres ouvert à tous les prestataires de tous pays éligibles

AON Appel d’Offres National Avis lancé sur presse nationale et ouvert à tous les prestataires éligibles

APD Avant Projet Détaillé APS Avant Projet Sommaire AAO Avis d’Appel d’Offres AE Agence d'Exécution ALE Agence Local d'Exécution ARMP Autorité de Régulation des Marchés Publics BAD Banque Africaine de Développement Bailleur Bailleurs de Fonds Bénéficiaire Bénéficiaire Utilisateur final d’un projet ou sous-projet BE Bureau d’Etudes

BIRD Banque Internationale de Reconstruction et de Développement

CA Commission d'Analyse

CCAG Cahier des Clauses Administratives Générales

CCAP Cahier des Clauses Administratives Particulières

CD Comité de Direction CEP Cellule d'Exécution du Projet

CGMP Cellule de Gestion des Projets et des Marchés Publics

CIF Abréviation commerciale Coût, Assurance et Fret payés jusqu'au port de destination CIP Abréviation commerciale Port et Assurance payés jusqu'au lieu convenu CM Commission des Marchés Consultant Consultant Tout prestataire de services de prestation intellectuelle COORDO Coordonnateur du projet/unité d'exécution...

CNUDCI Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International

CP Chef ou Chargé de Projets CPM Chargé de Passation des Marchés CPT Abréviation commerciale Port payé jusqu'au lieu convenu. CR Consultation Restreinte CRI Consultation Restreinte Internationale CRN Consultation Restreinte Nationale

CSGTP Chef du Service de Gestion Technique de Projets

CSPM Chef du Service de Passation des Marchés DAF Directeur Administratif et Financier DAO Dossier d’Appel d’Offres DDP Abréviation commerciale Rendu droit acquitté jusqu'au lieu convenu� DG Directeur Général ou Direction Générale

DGCMP Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics

DP Demande de Proposition DPAO Données particulières à l’Appel d’Offres DPNR Demande de Proposition Nationale Restreinte DP Sur liste restreinte

DPIR Demande de Proposition Internationale Restreinte DP Sur liste restreinte

DPMPT Données particulières à au Manuel de Procédures

DT / DO Directeur Technique / Opérations DTAO Dossier Type d’Appel d’Offres EE Evaluation Environnementale EPM Expert en Passation des Marchés

GATT Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce General Agreement on Tariffs and Trade

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

ii

IDA Agence International de Développement IS Instruction aux Soumissionnaires LI Lettre d'Invitation MII Manifestation d'Intérêt Internationale MIN Manifestation d'Intérêt Nationale MIN... Ministère de .. MOe Maître d’Œuvre Bureau d’études en mission de supervision, contrôle MOD Maître d’Ouvrage Déléguée MO Maître de l’Ouvrage Ou Maître d’Ouvrage MPT Manuel des Procédures Techniques OMC Organisation Mondiale du Commerce ONG Organisation Non Gouvernementale OS Ordre de Service PEO Plan d’Exécution des Ouvrages PPM Plan de Passation des Marchés SG Secrétaire Général SGTP Service de Gestion Technique de Projets SPM Service de Passation des Marchés SPM Spécialiste de Passation des Marchés TdR Termes de Référence UCP Unité de Coordination des Projets

Abattement Mesure qui consiste à réduire volontairement et de commun accord l’offre financière d’une soumission, d’un pourcentage autorisé par la présente loi et spécifié dans le cahier des charges, afin de permettre à un soumissionnaire se trouvant dans les conditions également prévues par le Code des Marchés Publics, d’être compétitif.

Allotissement Division d’un marché de travaux, fournitures ou de services en plusieurs lots pouvant donner lieu à un marché distinct.

Attributaire du marché Soumissionnaire dont l'offre a été retenue avant la notification de l’approbation du marché. Autorité contractante Personne morale de droit public ou personne morale de droit privé ou son délégué, chargée de

définir les projets publics du secteur sous sa responsabilité, de les préparer et d’en planifier la réalisation suivant la procédure d’attribution des marchés publics, d’en suivre et d’en contrôler l’exécution.

Autorité délégante Autorité contractante pour les conventions de délégation de service public. Avenant Acte contractuel modifiant certaines clauses du marché de base pour l’adapter à des événements

survenus après son approbation. Cahier des charges Document établi par l'autorité contractante et définissant les exigences qu'elle requiert, les

méthodes à utiliser, les moyens à mettre en œuvre, les préoccupations dont il faut tenir compte ainsi que les résultats escomptés.

Candidat Personne physique ou morale qui manifeste un intérêt à participer ou qui est retenue par une autorité contractante pour participer à une procédure de passation de marché public.

Cocontractant ou titulaire du marché

Toute personne physique ou morale partie au contrat, en charge de l’exécution des travaux, des fournitures ou des prestations intellectuelles prévus dans le marché.

Commande publique Ordre par lequel l’autorité contractante demande l’exécution des travaux, la fourniture des biens et services ou la réalisation des prestations intellectuelles en vue d’assurer, dans le cadre d’un marché public, la satisfaction d’un besoin d’intérêt général.

Délégation de service public

Contrat par lequel une personne morale de droit public ou de droit privé, dûment mandatée par une autorité publique compétente, confie la gestion d’un service public relevant de sa compétence à un délégataire dont la rémunération est liée ou substantiellement assurée par les résultats de l’exploitation du service.

Dossier d'appel d'offres Ensemble de documents contenant les renseignements nécessaires à l'élaboration de la soumission, en vue de l'attribution et de l’exécution d’un marché public.

Garantie de bonne exécution

Toute garantie financière, bancaire ou personnelle constituée en vue d’assurer l’autorité contractante de la bonne réalisation du marché, tant du point de vue technique que du délai d'exécution.

Garantie de l’offre ou de soumission

Dépôt en espèces ou cautionnement bancaire fait par le soumissionnaire en vue de garantir sa participation à la concurrence jusqu'à l’approbation du marché.

Groupement d’entreprises

Groupe d’entreprises conjointes ou solidaires ayant souscrit un acte d’engagement unique et représentées par l’une d’entre elles qui assure une fonction de mandataire commun.

Maître d’ouvrage Autorité contractante pour le compte de laquelle l’exécution des travaux ou la fourniture d’équipements est réalisée.

Maître d’ouvrage délégué Personne exerçant, en qualité de mandataire du maître d’ouvrage, tout ou partie des attributions de ce dernier.

Maître d’œuvre Personne physique ou morale de droit public ou de droit privé chargée par l’autorité contractante d’assurer la représentation et la défense de ses intérêts aux stades de la définition, de l’élaboration, de l’exécution et de la réception des prestations, objet du marché.

Marché à participation communautaire

Celui auquel participent des personnes, des associations ou des bénéficiaires futurs des prestations, jouissant d’une contribution ou d’une garantie financière de l’Etat.

Marché public Contrat écrit par lequel un entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire s’engage envers l’autorité contractante fournissant une contribution ou une garantie financière, soit à réaliser des travaux, soit à fournir des biens ou des services, soit à exécuter des prestations intellectuelles, moyennant un prix.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

iii

Marché de gré à gré ou par entente directe

Marché passé sans appel d’offres.

Offre Proposition comprenant un ensemble d’éléments techniques et financiers, inclus dans le dossier de soumission, en vue de la conclusion d’un marché public.

Ouvrage

Résultat d’un ensemble de travaux de génie civil pouvant consister en des opérations de construction, reconstruction, démolition, réparation ou rénovation.

Projet Toute initiative visant la satisfaction d’un besoin au niveau du maître d’ouvrage et pouvant nécessiter l’engagement des fonds publics en vue d’acquérir des fournitures, de faire exécuter des travaux ou de faire réaliser toute autre prestation.

Régie intéressée Contrat par lequel l’autorité contractante confie la gestion d’un service public à une personne privée ou publique rémunérée par elle, tout en étant intéressée aux résultats d’exploitation du service, au regard des économies réalisées, des gains de productivité ou de l’amélioration de la qualité du service.

Soumission Acte d’engagement écrit au terme duquel un soumissionnaire fait connaître ses conditions et s'engage à respecter le cahier des charges applicables.

Soumissionnaire Personne physique ou morale intéressée à la réalisation d’un marché public et qui en a fait l’offre. Termes de référence Ensemble d’indications, d’orientations et de directives succinctes contenues dans le cahier des

charges en vue de la passation d’un marché public.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

iv

TABLE DES MATIERES

Partie I. Droit international des marchés publics I - Introduction

1.1 - Droit des marchés publics et droit international 1.2 - Marchés publics

II - Organisation mondiale du commerce (OMC) 2.1 - Principes 2.2 - Organisation et fonctionnement

III - Accords internationaux

3.1 - Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) 3.2 - Les accords de Marrakech 3.3 - Accord des marchés publics (AMP) de l'OMC

3.3.1 - Principes fondamentaux: Non discrimination et transparence 3.3.2 - Portée et champ d'application 3.3.3 - Procédures de passation des marchés 3.3.4 - Dispositions spéciales pour les pays en développement 3.3.5 - Dispositions relatives aux mesures de faire respecter l'accord

Annexe: - Accord des Marchés Publics (AMP); Traité plurilatéral de l'OMC - Appendices et annexes de l'Accord sur les Marchés Publics

Partie II. Processus des marchés publics I - Introduction

1.1 - Financement externe 1.2 - Financement interne (national)

II - Processus de passation des marchés

III – Notions fondamentales 3.1 - Plans de passation des marchés 3.2 - Types de Marchés 3.3 - Modes et Seuils des marchés 3.4 - Marchés de travaux, fournitures et services

3.4.1 - Appel d'offres international (AOI) 3.4.2 - Appel d'offres national (AON) 3.4.3 - Présélection et post qualification 3.4.4 - Consultation restreinte (petits marchés de travaux) 3.4.5 - Consultation restreinte (petits marchés de fournitures) 3.4.6 - Procédures d'entente directe (de gré à gré) 3.4.7 - Appel d'offres avec concours 3.4.8 - Procédures des marches résilies ou sous tutelles, en régie 3.4.9 - Participation communautaire 3.4.10 - Marchés passés auprès des Agences de l'O.N.U. 3.4.11 - Marchés spéciaux 3.4.12 - Marchés à bons de commande et de clientèle 3.4.13 - Délégation de service

3.5 - Évaluation des offres 3.5.1 - Conformité des offres 3.5.2 - Garanties et cautions 3.5.3 - Préférences nationales et régionales

3.6 - Marchés de prestations intellectuelles (consultance) 3.6.1 - Constitution de liste restreinte

3.6.2 - Procédure qualité technique et coût 3.6.3 - Procédure moindre coût 3.6.4 - Procédure basée sur un budget déterminé 3.6.5 - Procédure basée sur la qualification du consultant

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

v

3.6.6 - Procédure par entente directe 3.6.7 - Sélection des consultants individuels 3.6.8 - Sélection des autres prestataires de services 3.6.9 - Rémunération des consultants

3.7 - Contrôles a priori et a posteriori, approbation 3.8 - Litige et recours

IV - Structures intervenantes

4.1 - Commission d'analyse 4.2 - Commissions des marchés

V - Dispositifs de contrôle du processus

VI - Règles générales de passation des marchés

6.1 - Acquisition des DAO 6.2 - Traitement des documents de passation des marchés 6.3 - Fraude et corruption 6.4 - Ouverture des offres (plis) 6.5 - Analyse des offres 6.6 - Attribution des marchés et des contrats 6.7 - Préparation des marchés et des contrats 6.8 - Actualisation et révision des prix unitaires et des montants forfaitaires 6.9 - Suivi des contrats et des avenants 6.10 - Transmission des rapports et publications

Références et annexes

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

1

PARTIE I

DROIT INTERNATIONAL DES MARCHES PUBLICS

I. INTRODUCTION

1.1 Droit des marchés publics et Droit international Le droit des marchés publics dans son application a recours aux droits internationaux tant public que privé, et ainsi qu'à ceux de commerce et des affaires. En fait, le droit international comporte deux branches principales:

• Le droit international public qui régit les relations entre les États et les organisations internationales. Les sources conventionnelles de ce droit sont les traités et les conventions. Les sources extraconventionnelles sont la coutume internationale, les principes généraux du droit, la jurisprudence et la doctrine des publicistes les plus qualifiés.

• Le droit international privé qui régit les relations entre des personnes privées dans un cadre international. Il résulte, de ce fait, des règles nationales et des conventions internationales. Il constitue la branche du droit relative au règlement des différends de droit privé ayant un caractère d'extranéité. Il s'agit de différends entre des particuliers ou opérateurs économiques où les parties peuvent être de nationalité différente, avoir des domiciles ou des résidences différentes, ou effectuer des opérations à l'étranger ou concernant des relations économiques ou financières internationale.

Le droit international privé englobe aussi le régime des clauses contractuelles concernant le règlement des différends dans le domaine international, clauses de choix de loi, clauses de compétence, clauses d'arbitrage

Lorsqu'on parle simplement du droit international, il s'agit habituellement du droit international public.

D'une manière générale, dans l'enseignement du droit international, on considère aussi, comme une branche du droit international privé, le droit international commercial qui s'attache à l'étude des règles appelées à régir les relations économiques internationales qui se nouent entre opérateurs individuels, c'est-à-dire entre entreprises. Ce dernier dispose de plusieurs points communs avec le droit international économique et le droit international des affaires. Cependant, l'intervention des États dans la vie économique et leur adoption de la vie de l'entreprise privée, laisse une grande interrogation sur l'appartenance du droit international commercial au droit international privé. Signalons aussi qu'il subsiste une différence importante entre le droit international économique et le droit international des affaires. En effet, le droit international économique met l'accent, entre autres, sur les politiques économiques des États et leurs effets sur l'ensemble de la société internationale, même si ces politiques concernent aussi les activités des entreprises privées (multinationales). Or le droit international commercial ne s'en occupe pas directement. De même que, le droit international des affaires montre une différence avec le droit international commercial par rapport aux questions de l'investissement direct étranger. 1.2 Marchés publics Un marché public est un contrat conclu à titre onéreux entre des pouvoirs adjudicateurs (collectivités publiques: État, Entités publiques, Institutions et Entreprises publiques, etc.) et des personnes publiques ou privées et qui répond aux besoins de ces pouvoirs adjudicateurs en matière de fournitures, services et travaux.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

2

Au niveau mondial, les marchés publics ont été évoqués dès l'après-guerre dans le cadre des Nations unies. Mais à cette époque de guerre froide, ils ont été regardés comme relevant de la souveraineté des États et laissés de côté par le droit international. Ce mouvement a commencé à s'inverser en 1986 dans le cadre du Cycle d'Uruguay. Il s'est achevé le 15 avril 1994 à Marrakech, par l'adoption de l'Accord Plurilatéral sur les Marchés Publics (AMP) le même jour que la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Parallèlement, la Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International (CNUDCI) a adopté des lois types pour la passation des marchés publics dans les États émergents ou en développement. Tous les États n'ont pas adhéré à l'Accord Multilatéral sur les Marchés Publics. Les États-Unis en sont cosignataires, mais ils ont émis une réserve pour continuer à utiliser le Small Business Act (SBA) adopté par le Congrès américain le 30 juillet 1953 et maintes fois amendé depuis. Le SBA vise à favoriser l'accès des petites et moyennes entreprises américaines, aux marchés publics de l'État fédéral dans le cadre de la Section 19 du Federal Acquisition Regulations (FAR) qui est le Code des marchés publics de l'État fédéral américain. Dans l'Union européenne, une première vague de directives a tenté d'encadrer la passation des marchés publics dans les années 1970. Mais cette première règlementation s'est révélée être un échec. La seconde vague de directives, dites "Recours", a été adoptée entre 1989 et 1993. La troisième vague date du 31 mars 2004. L'Union européenne trouve son intérêt à agir dans le fait que les marchés publics y représentent un pourcentage du PIB variant entre 11 et 22 % selon les États membres. Au niveau européen (chiffres 2004 avant l'entrée des 10 Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO)), les marchés publics (public procurement) représentent près de 16% du PIB de l'Union européenne à 1.430 milliards d'euros. Cela s'explique par la politique des fonds structurels d'aides aux pays en retard pour financer leurs infrastructures. Compte tenu de l’importance des marchés publics dans le PIB de l’Union européenne, il est indispensable d’assurer l’égalité de toutes les entreprises face à la commande publique, notamment des PME. Au début de l’année 2011, la Commission européenne a publié un livre vert sur la modernisation de la politique de l'UE en matière de marchés publics; vers un marché européen des contrats publics plus performant, dont le but est d’aboutir, à terme, à une proposition législative sur la réforme des règles européennes en matière de marchés publics.

II. ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC)

2.1 Principes Un des résultats majeurs de « l’Uruguay round » est sans conteste l’accord qui voit la création le 01 janvier 1995 de l’Organisation Mondiale du Commerce ou OMC. Cet Accord novateur :

• contient outre des textes juridiques, des déclarations et des décisions ministérielles, des mémorandums d’accord définissant d’autres obligations et engagements des membres, par exemple sur les procédures à suivre en cas de différends ;

• couvre des domaines plus vastes que le GATT puisqu’il va par exemple de l’agriculture aux services et des règles d’origine aux droits de propriété intellectuelle ;

• consacre la mise en place d’un système commercial généralisé multilatéral. Dans le droit fil du GATT, l’ensemble est articulé autour de quatre principes conducteurs. A savoir :

• un commerce sans discrimination selon la clause de la nation la plus favorisée ou NPF (Article I du GATT) et du traitement national (Article III du GATT), selon lequel les produits importés ne peuvent subir une fois dédouanés de discrimination par rapport aux produits nationaux ;

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

3

• un accès prévisible (en toute transparence selon l’Article X du GATT, qui prévoit l’obligation de publier toute réglementation et ses décisions affectant le régime d’importation ou d’exportation des biens avec une administration uniforme et impartiale des lois, règlements et décisions et l’obligation de notifier ces dispositions à l’OMC) et croissant au marché ;

• la promotion d’une concurrence loyale ; • l’encouragement du développement et des réformes économiques.

L’OMC n’est donc pas un simple prolongement du GATT, celui-ci continue à exister, et sa portée est toute autre. C’est une institution permanente aux engagements pris de plein droit, contraignants et permanents. 2.2 Organisation et Fonctionnement A la tête de l’OMC se trouve la Conférence ministérielle qui est l’Autorité supérieure habilitée à prendre des décisions sur toutes les questions relatives aux accords commerciaux multilatéraux. Elle est composée de représentants de tous les pays membres (155 pays au mois de décembre 2011), chacun de ceux-ci ayant la même importance lors des votes. Cependant, avec les évolutions et les intégrations régionales, certains groupes de pays, par exemple l’Union Européenne, voire d’intérêts, par exemple le groupe de CAIRNS, agissent par l’entremise d’un porte-parole unique. Outre les membres de droit, un ensemble d’observateurs, dont le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale de la Santé et diverses Organisations non gouvernementales, sont accrédités et participent aux travaux. Elle se réunit au moins une fois tous les deux ans. Sa dernière réunion a eu lieu à Genève (en Suisse) du 15 au 17 décembre 2011 et sa prochaine session se tiendra fin 2013. Les activités courantes de l’OMC relèvent des compétences du Conseil général, composé lui aussi de représentants de tous les pays membres qui ne rend des comptes qu’à la seule Conférence ministérielle. Il se réunit sous deux formes spécifiques bien connues : l’Organe de Règlement des Différends (ORD), afin de superviser la mise en œuvre des procédures de règlement de ceux-ci, et l’Organe d’Examen des Politiques Commerciales, pour examiner périodiquement les politiques commerciales des divers États membres. Il supervise l’ensemble des Conseils, Comités et Groupes de travail, dont :

• le Conseil du Commerce et des Marchandises qui est chargé de superviser l’application et le fonctionnement de tous les accords relatifs au commerce des marchandises, lorsque ceux-ci ne prévoient pas leurs propres organes de surveillance.

Celui-ci comprend, entre autres:

o le Comité des Négociations Commerciales (CNC); o le Comité de l’Agriculture (CoAg); et o le Comité des Mesures Sanitaires et Phytosanitaires qui concernent directement

les échanges de produits agricoles ;

Les négociations agricoles se font lors de sessions extraordinaires du «Comité de l’Agriculture (CoAg)», qui rend compte au «Comité des Négociations Commerciales (CNC)», qui relève du «Conseil général».

• le Conseil du Commerce et des Services (GATS) ; • le Conseil des Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au commerce

(TRIPS). • le Comité du Commerce et du Développement qui s’occupe des questions intéressant

les pays en développement et plus particulièrement des moins avancés ou PMA ; • le Comité des Restrictions Appliquées à des fins de balance des paiements ; • le Comité du Budget, des Finances et de l’Administration.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

4

III. ACCORDS INTERNATIONAUX

3.1 Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce (GATT) Dès 1943, les États-Unis ont convié la Grande-Bretagne à diverses sessions de travail pour réformer les relations monétaires internationales et favoriser le rétablissement de relations commerciales normales. Dans le domaine monétaire, cela s’est concrétisé, en juillet 1944, avec les Accords de Bretton Woods et la création ultérieure du Fonds Monétaire International et de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement future Banque Mondiale. L’Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce, mieux connu sous son vocable anglais de «General Agreement on Tariffs and Trade» ou GATT, a contribué, dés 1947, à réaliser le second objectif en assurant une libéralisation progressive du commerce mondial. Annoncé comme provisoire à l’origine, puisqu’une Organisation internationale du commerce aurait dû s’y substituer, le GATT est un traité devenu au fil des actions et du temps (de 1947 à 1995, date de création de l’OMC) une organisation régissant le commerce international et se proposant de réduire les obstacles aux échanges. Ses idées fondamentales étaient :

• la non-discrimination ; • la suppression des restrictions quantitatives ; • la réduction des tarifs douaniers ; • la condamnation des cartels internationaux privés.

Néanmoins, dès le départ, chacun de ces principes était assorti d’exceptions, en effet:

• La non-discrimination n’excluait pas la reconnaissance d’accords préférentiels comme les unions douanières et les zones de libre échange.

• La suppression des restrictions quantitatives admettait des exceptions pour les produits agricoles, en faveur des pays sous-développés et en cas de déséquilibre des balances des paiements.

• La réduction des tarifs douaniers était accompagnée d’une clause de sauvegarde pour assurer la protection d’une industrie nationale menacée par les importations.

• La condamnation des cartels privés, enfin, n’excluait pas la conclusion d’accords intergouvernementaux sur les produits de base.

Deux procédures prévues dans son fonctionnement, les dérogations et les consultations, ont indéniablement assuré sa notoriété. L’égalité de traitement entre les nations, paramètre fondamental, corollaire du principe démocratique, a vu la mise en place de clauses, dont certaines ont eu des implications économiques majeures et sont toujours d’application :

• la clause de la nation la plus favorisée et le traitement national des importations ; • l’acceptation de régimes préférentiels ; • la non-réciprocité pour les pays en voie de développement.

La clause de la nation la plus favorisée ou NPF prévoit que les membres sont tenus d’accorder aux produits des autres membres un traitement non moins favorable que celui qu’ils accordent aux produits de tout autre pays. Le traitement national des importations vise la non-discrimination entre les exportateurs étrangers et les producteurs nationaux, de sorte que les produits une fois dédouanés ceux-ci ne peuvent subir de discrimination par rapport aux produits nationaux. Les régimes préférentiels, tels qu’envisagés à l’époque, avaient pour objet de prendre en considération les liens historiques existant entre certains pays et les préférences en vigueur entre divers pays limitrophes.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

5

Au fil du temps et de certaines crises politiques, le GATT n’a plus admis que deux dérogations, l’union douanière et la zone de libre échange, sous réserve que l’ampleur de la discrimination soit limitée ! En effet, le tarif douanier extérieur résultant de l’association ne peut avoir une incidence plus forte que les droits appliqués antérieurement par chacun de ses membres. Souscrit sur base volontaire, le GATT a concerné pendant longtemps les seuls produits industriels et ses accords, limités au seul domaine du commerce, ont été élaborés au fil de conférences et cycles de négociation ou « rounds » (Kennedy, Tokyo, ...). En ce qui concerne la non-réciprocité pour les pays en voie de développement, ce n’est que progressivement que le GATT a élaboré une éthique des relations commerciales internationales entre pays inégalement développés et initié un début d’action collective en faveur de la stabilisation et de l’amélioration des conditions faites aux pays en voie de développement sur le marché mondial. C’est ainsi que lors du «Kennedy round» (en 1963), il fut décidé que la réciprocité des concessions ne leur serait pas exigée et que des réductions de droits supérieurs à 50% pourraient leur être consenties. C’est toujours sous le «Kennedy round» que le concept d’obstacle non tarifaire est apparu pour la première fois dans les discussions et que les produits agricoles ont pris place dans l’ordre du jour de ces «rounds». Le «Tokyo round» (en 1979) a vu lui l’entérinement de ces clauses en faveur des pays en voie de développement avec l’apparition de la «clause d’habilitation» qui donne une base juridique permanente aux concessions en matière d’accès aux marchés accordées par les pays développés aux pays en voie de développement dans le cadre du Système des Préférences Généralisées ou SPG. Enfin, au cours de «l’Uruguay round» (de 1986 à 1994), les mêmes pays ont accepté d’assumer la plupart des obligations incombant aux pays développés sous réserve qu’on leur octroie des délais de transition pour honorer ces engagements. Ce dernier round s’est par ailleurs singularisé par le fait qu’il s’est ouvert à des questions nouvelles comme les services et la propriété intellectuelle et qu’il a vu la création de l’Organisation Mondiale du Commerce, mieux connue sous son sigle d’OMC. 3.2 Les Accords de Marrakech Long cycle de négociation entamé en 1986, «l’Uruguay round» se conclut au terme de 1993 avec sa formalisation par la signature de l’Acte final le 15 avril 1994 par les Ministres de 123 pays à Marrakech, au Maroc. On parle ainsi indifféremment des «Accords de l’Uruguay», des «Accords de/sur l’OMC» ou des «Accords de Marrakech». Vaste ensemble de dispositions et d’engagements, mis en œuvre pour 10 ans du 01 janvier 1995 au 31 décembre 2005, ces Accords totalisent 20.000 pages, rassemblées en 34 volumes. o Le contenu des Accords de Marrakech

Les Accords de Marrakech consacrent la mise en place d’un système commercial généralisé multilatéral et réunissent :

• les dispositions relatives aux trois grands principes de la libéralisation de l’économie (un commerce sans discrimination, un accès prévisible et transparent et une concurrence loyale) et les dérogations autorisées ;

• les engagements de chaque membre en matière d’accès au marché vis à vis des autres membres ;

• les procédures de règlement des différends ; • le traitement spécial et différencié octroyé aux pays en développement et aux pays les

moins avancés ou PMA.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

6

o Les domaines couverts par les Accords de Marrakech Vaste ensemble de textes juridiques, de déclarations, de décisions ministérielles, de mémorandums d’accord définissant des obligations et des engagements des membres, ces différents accords couvrent :

• des régimes particuliers pour des produits spécifiques (par exemple, l’Accord sur l’agriculture) ;

• des accords qui interprètent et précisent les obligations énoncées par certains articles du GATT (par exemple, l’Accord sur l’évaluation de la valeur en douane, l’Accord sur les procédures de licences d’importation, l’Accord sur les subventions, l’Accord sur les sauvegardes, ...) ;

• des accords spécifiques qui établissent un cadre plus détaillé pour certaines mesures (par exemple, l’Accord sur les obstacles techniques au commerce, l’Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires).

o La liste des différents Accords

• Accord sur l’agriculture ; • Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires ; • Accord sur les textiles et les vêtements ; • Accord sur les obstacles techniques au commerce ; • Accord sur les mesures concernant les investissements et liées au commerce ; • Accord sur la mise en œuvre de l’Article VI de l’Accord général sur les tarifs

douaniers et le commerce de 1994 (Accord anti-dumping) ; • Accord sur la mise en œuvre de l’Article VII de l’Accord général sur les tarifs

douaniers et le commerce de 1994 (Accord sur la valeur en douane) ; • Accord sur l’inspection avant expédition ; • Accord sur les règles d’origine ; • Accord sur les procédures de licences d’importation ; • Accord sur les subventions et les mesures compensatoires ; • Accord sur les sauvegardes.

Contrairement au GATT qui était souscrit sur base volontaire, dans le cas de l’OMC, les pays membres sont tenus de respecter ce vaste ensemble de dispositions, y compris les dispositions générales du GATT. 3.3 Accord des Marchés Publics (AMP) de l'OMC L'Accord sur les Marchés Publics (AMP) est à ce jour le seul accord juridiquement contraignant à l'OMC qui porte spécifiquement sur les marchés publics. L'AMP a été négociée à l’époque du Cycle d'Uruguay en 1994 et a été signé à Marrakech le 15 avril 1994, en même temps que l'Accord instituant l'OMC. Il est entré en vigueur le 1er janvier 1996. Le 15 décembre 2011, les négociateurs sont parvenus à un accord historique sur les résultats de la renégociation de l'Accord. L'AMP est l'un des accords plurilatéraux figurant dans l'Annexe 4 de l'Accord de Marrakech instituant l'OMC, ce qui signifie que les Membres de l'OMC ne sont pas tous liés par celui-ci. C'est un traité plurilatéral administré par un Comité des Marchés Publics (CMC), lequel se compose des Membres de l'OMC qui sont Parties à l'AMP (Voir les tableaux I et II ci-dessous), et qui ont de ce fait des droits et des obligations au titre de l'Accord. La plupart des Parties sont liées par l'Accord depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 1996. Pour certaines, il est entré en vigueur à une date ultérieure. Certaines Parties se sont jointes à l'Accord par voie d'accession.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

7

Tableau I. - Parties à l'Accord

Tableau II. - Observateurs

Organisations intergouvernementales internationales • Fonds Monétaire International (FMI). • Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). • Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCD). • Centre du Commerce International (CCI).

Afrique du Sud 1995 Bulgarie 1996 Égypte 1995 Haïti 1996Albanie 2000 Burkina Faso 1995 El Salvador 1995 Honduras 1995Allemagne 1995 Burundi 1995 Émirats arabes unis 1996 Hong Kong, Chine 1995Angola 1996 Cambodge 2004 Équateur 1996 Hongrie 1995Antigua-et-Barbuda 1995 Cameroun 1995 Espagne 1995 Îles Salomon 1996Arabie saoudite, 2005 Canada 1995 Estonie 1999 Inde 1995Argentine 1995 Cap-Vert 2008 États-Unis 1995 Indonésie 1995Arménie 2003 Chili 1995 Fidji 1996 Irlande 1995Australie 1995 Chine 2001 Finlande 1995 Islande 1995Autriche 1995 Chypre 1995 France 1995 Israël 1995Bahreïn 1995 Colombie 1995 Ghana 1995 Italie 1995Bangladesh 1995 Congo 1997 Grèce 1995 Jamaïque 1995Barbade 1995 Corée, Rép. 1995 Gabon 1995 Japan 1995Belgique 1995 Costa Rica 1995 Gambie 1996 Jordanie 2000Belize 1995 Côte d'Ivoire 1995 Géorgie 2000 Kenya 1995Bénin 1996 Croatie 2000 Grenade 1996 Koweït 1995Bolivie 1995 Cuba 1995 Guatemala 1995 Lituanie 2001Botswana 1995 Danemark 1995 Guinée 1995 Luxembourg 1995Brésil 1995 Djibouti 1995 Guinée-Bissau 1995 Lesotho 1995Brunei Darussalam 1995 Dominique 1995 Guyana 1995 Lettonie 1999

Liechtenstein 1995 Nicaragua 1995 Rép.%Kirghize 1998 Taipei%chinois 2002Macao, Chine 1995 Niger 1996 Rép.%Slovaque 1995 Tanzanie 1995Macédoine, Rép. 2003 Nigéria 1995 Rép.%Tchèque 1995 Tchad 1996Madagascar 1995 Norvège 1995 Roumanie 1995 Thaïlande 1995Malawi 1995 NouvelleDZélande 1995 RoyaumeDUni 1995 Togo 1995Malaisie 1995 Oman 2000 Russie, Féd. 2011 Tonga 2007Maldives 1995 Ouganda 1995 Rwanda 1996 TrinitéDetDTobago 1995Mali 1995 Pakistan 1995 SainteDLucie 1995 Tunisie 1995Malte 1995 Panama 1997 SaintDKittsDetDNevis 1996 Turquie 1995Maroc 1995 PapouasieDNv.%Guinée 1996 St.%Vincent–Grenadines%1995 Ukraine 2008Maurice 1995 Paraguay 1995 Samoa 2011 Uruguay 1995Mauritanie 1995 PaysDBas 1995 Sénégal 1995 Venezuela 1995Mexique 1995 Pérou 1995 Sierra%Leone 1995 Viet%Nam 2007Moldova 2001 Philippines 1995 Singapour 1995 Zambie 1995Mongolie 1997 Pologne 1995 Slovénie 1995 Zimbabwe 1995Monténégro 2011 Portugal 1995 Sri%Lanka 1995Mozambique 1995 Qatar 1996 Suède 1995Myanmar 1995 Rép.%Centrafricaine 1995 Suisse 1995Namibie 1995 RDCongo 1997 Suriname 1995Népal 2004 Rép.%Dominicaine 1995 Swaziland 1995

Afghanistan LibyeAlgérie OuzbékistanAndorre Rép. SyrienneAzerbaïdjan RDP LaoBahamas Rép.LibériaBélarus Rép. LibanaiseBhoutan Saint-SiègeBosnie-Herzégovine Sao Tomé PrincipeComores SerbieÉthiopie SeychellesGuinée Eq. SoudanIran TadjikistanIraq VanuatuKazakstan Yémen

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

8

Les marchés publics ont été initialement soustraits au champ d'application des principales règles commerciales multilatérales qui ouvraient l'accès aux marchés. Dans l'Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce (GATT), dont la négociation remonte à 1947, les marchés publics ont été expressément exclus de l'obligation fondamentale relative au traitement national. Plus récemment, les marchés publics ont été exclus d'engagements principaux figurant dans l'Accord général sur le commerce des services. Comme on estime que les marchés publics représentent généralement de 10 à 15 % du PIB, il s'agit d'une brèche considérable dans le système commercial multilatéral. De plus en plus conscients des effets restrictifs pour les échanges des politiques discriminatoires en matière de marchés publics et de la nécessité de colmater ces brèches ouvertes dans le système commercial, les gouvernements ont entrepris, durant les négociations commerciales du Tokyo Round, d'appliquer aux marchés publics les règles convenues au plan international, ce qui s'est traduit par la signature, en 1979, du premier Accord sur les marchés publics qui est entré en vigueur en 1981. Il a été modifié en 1987, cette version modifiée entrant en vigueur en 1988. Parallèlement au Cycle d'Uruguay, les Parties à l'Accord ont mené des négociations pour étendre la portée et le champ d'application de l'Accord. 3.3.1 Principes fondamentaux: non-discrimination et transparence

L'AMP établit un cadre convenu de droits et d'obligations entre les Parties pour ce qui est de leurs lois, règlements, procédures et pratiques nationaux dans le domaine des marchés publics. Un principe fondamental à cet égard est la non-discrimination. En ce qui concerne les marchés visés par l'Accord, les Parties à l'Accord sont tenus d'accorder aux produits et services de toute autre Partie à l'Accord et à ses fournisseurs un traitement “qui ne sera pas moins favorable” à celui qu'elles accordent à leurs produits, services et fournisseurs nationaux (Article III:1.a). En outre, les Parties ne peuvent établir de discrimination entre des produits, des services et des fournisseurs des autres Parties (Article III:1.b). De même que, chaque Partie est tenue de faire en sorte que ses entités n'accordent pas à un fournisseur établi sur le territoire national un traitement moins favorable que celui accordé à un autre fournisseur établi sur le territoire national, selon le degré de contrôle ou de participation étrangers, et qu'elles n'exercent pas de discrimination à l'encontre de fournisseurs établis sur le territoire national selon le pays de production du produit ou du service qui est fourni (Article III:2). L'Accord interdit explicitement l'utilisation des opérations de compensation: mesures utilisées pour encourager le développement local ou améliorer le compte de la balance des paiements au moyen de prescriptions relatives à la teneur en éléments d'origine nationale, à l'octroi de licences pour des technologies, à l'investissement, aux échanges compensés ou prescriptions similaires. Les pays en développement peuvent toutefois négocier, au moment de leur accession, des conditions pour l'utilisation des opérations de compensation, pour autant que celles-ci soient utilisées uniquement aux fins de la qualification pour la participation au processus de passation des marchés et non pas comme critères pour l'adjudication des marchés (Article V). Pour faire en sorte que le principe fondamental de la non-discrimination soit respecté et que l'accès aux marchés publics soit ménagé aux produits, services et fournisseurs étrangers, l'Accord attache aussi une grande importance aux procédures destinées à assurer la transparence des lois, règlements, procédures et pratiques concernant les marchés publics. L'Accord prévoit l'obligation générale de publier les lois, règlements, décisions judiciaires, décisions administratives d'application générale et toutes procédures concernant les marchés publics visés par l'Accord. La liste des publications pertinentes figure à l'Appendice IV (Article XIX:1).

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

9

Autre élément de transparence au titre de l'Accord, chaque gouvernement est tenu d'établir ses statistiques des marchés visés par l'Accord et de les communiquer aux autres Parties par l'intermédiaire du Comité (Article XIX:5). 3.3.2 Portée et champ d'application

L'Accord ne s'applique pas à tous les marchés publics des Parties. Les obligations de l'Accord s'appliquent aux marchés suivants:

• les marchés passés par les entités contractantes que chaque Partie a énumérées dans sa liste figurant dans les Annexes 1 à 3 de l'Appendice I, concernant, respectivement, les entités du gouvernement central, les entités des gouvernements sous-centraux et d'autres entités telles que les services publics;

• les marchés de produits; • les marchés de tous les services et services de construction figurant dans les listes,

contenues, respectivement, dans les Annexes 4 et 5 de l'Appendice I; • les marchés d'une valeur supérieure à certaines valeurs de seuil, qui sont indiquées

dans les annexes de chaque Partie de l'Appendice I. Pour un certain nombre de Parties, les seuils sont fixés à 130.000 DTS (droits de tirage spéciaux)* pour les marchés de marchandises et de services passés par les entités du gouvernement central (Annexe I).

(*) DTS = 0.419 $ + 0.374 € + 0.113 £ + 0.094 ¥ (au 30.12.2010)

Des seuils plus élevés sont applicables en ce qui concerne les entités sous-centrales (Annexe 2) et d'“autres” entités (Annexe 3). Un seuil distinct qui, pour certaines Parties, est fixé à 5.000.000 de DTS, est applicable aux marchés de services de construction passés par toutes les entités.

o Renseignements additionnels concernant les seuils applicables aux Parties

Lorsqu'on lit les listes de l'Appendice I pour s'assurer qu'un marché public donné entre dans le champ d'application de l'Accord, il est important de vérifier non seulement si l'entité contractante est visée, quelle est la valeur de seuil et, dans le cas où le marché concerne un service, si ce dernier est visé, mais également les notes générales figurant à la fin de la plupart des listes des Parties qui prévoient un certain nombre d'exceptions. Il convient d'observer que des exceptions aux obligations de l'Accord sont prévues pour les pays en développement dans certaines situations (Article V), et pour des raisons de caractère non économique, par exemple pour protéger des intérêts en matière de sécurité nationale, la moralité publique, l'ordre public ou la sécurité publique, la vie ou la santé des personnes, des animaux ou des végétaux ou la propriété intellectuelle, etc. (Article XXIII). L'Article XXIV:6 de l'Accord autorise les Parties à modifier le champ d'application mutuellement convenu des Appendices I à IV, sous réserve du respect des procédures de rectification et de modification énoncées dans cette disposition. Depuis sa signature en avril 1994, la portée de l'Accord a été étendue par l'inclusion des résultats d'une série d'accords bilatéraux conclus entre les différentes Parties. Un “système à feuillets mobiles” reflétant l'état actuel des listes des parties (Appendice I) est tenu à jour sur le site web de l'OMC. L'Article IX:11 de l'Accord exige que les avis d'invitation à soumissionner à un marché envisagé précisent clairement, soit dans l'avis lui-même, soit dans la publication où il paraît, si le marché en question est couvert par l'Accord. 3.3.3 Procédures de passation des marchés

L'Accord contient un certain nombre d'obligations détaillées en matière de procédure que les entités contractantes sont tenues de respecter pour garantir l'application effective de ses principes fondamentaux (Articles VII à XVI).

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

10

À maints égards, ces dispositions codifient les bonnes pratiques reconnues en matière de marchés publics qui visent à garantir l'efficacité et l'optimisation des ressources. Dans le contexte de l'AMP, elles visent aussi à garantir que l'accès aux marchés visés soit ouvert et que les fournitures et les fournisseurs nationaux et étrangers aient des possibilités égales d'entrer en concurrence pour des marchés publics. Avant le processus de soumissionnement effectif, les Parties sont tenues de faire paraître une invitation à soumissionner sous la forme d'un Avis d'Appel d'Offres dans une publication accessible au public indiquée à l'Appendice II de l'Accord. L'objet de cette mesure est d'informer tous les fournisseurs intéressés de la possibilité de passer un marché et des aspects pertinents du marché concerné. Les entités au niveau des gouvernements centraux figurant à l'Annexe 1 sont tenues d'utiliser un avis de projet de marché, tandis que les autres entités figurant aux Annexes 2 et 3 peuvent, sous certaines circonstances, utiliser un avis de marché programmé ou un avis concernant un système de qualification pour remplir les conditions de l'avis d'appel d'offres (Article IX:3, 7, 9). En vertu de l'Accord, il est possible d'utiliser les procédures d'appel d'offres ouvertes, sélectives et limitées, à condition qu'elles soient compatibles avec les dispositions énoncées dans les Articles VII à XVI.

• Dans le cadre de la procédure ouverte, tous les fournisseurs intéressés peuvent soumissionner (Article VII:3.a).

• Dans le cadre de la procédure d'appel d'offres sélective, les fournisseurs admis à soumissionner sont uniquement ceux qui sont invités à le faire par l'entité (Articles VII:3.b et X). Pour garantir la meilleure concurrence internationale réelle, les entités contractantes sont tenues d'inviter le maximum possible de fournisseurs étrangers à soumissionner. Des sauvegardes, destinées à garantir que les procédures et les conditions de qualification des fournisseurs n'établissent pas de discrimination au détriment des fournisseurs des autres Parties, sont énoncées à l'Article VIII. Par exemple, les conditions de participation aux procédures d'appel d'offres doivent être limitées à celles qui sont indispensables pour s'assurer que l'entreprise est capable d'exécuter le marché et ne pas avoir d'effet discriminatoire.

Une fois par an, les entités qui ont recours à la procédure d'appel d'offres sélective sont tenues de publier, dans une publication indiquée à l'Appendice III de l'Accord, les listes de leurs fournisseurs qualifiés, et de préciser la période de validité de ces listes et les conditions que les fournisseurs intéressés doivent remplir pour y être inscrits (Article IX:9).

• Dans le cadre de la procédure d'appel d'offres limitée, l'entité s'adresse au fournisseur potentiel individuellement (Article VII:3.c). L'Accord limite étroitement les circonstances dans lesquelles cette méthode peut être utilisée, par exemple lorsqu'aucune soumission n'a été déposée en réponse à un appel d'offres fait selon une procédure ouverte ou sélective ou en cas d'offres concertées, lorsque le produit ou le service ne peut être fourni que par un fournisseur particulier, ou pour des raisons d'extrême urgence dues à des événements qui ne pouvaient être prévus par l'entité (Article XV).

Les entités peuvent mener des négociations avec les fournisseurs qui ont soumissionné, à condition que cette possibilité soit indiquée dans l'avis initial d'invitation à soumissionner ou qu'il résulte de l'évaluation qu'aucune soumission n'est la plus avantageuse et sous réserve de sauvegardes pour garantir que ces négociations n'établissent pas de discrimination entre les fournisseurs (Article XIV). Afin de permettre aux fournisseurs de présenter des soumissions valables, l'Accord prescrit certains délais qui doivent être accordés pour la préparation, le dépôt et la réception des soumissions (Article XI:2). Ils doivent être suffisamment longs pour permettre à tous les fournisseurs, nationaux et

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

11

étrangers, de préparer et de présenter leurs soumissions avant la clôture des procédures d'appel d'offres. En général, le délai minimum est de 25 jours pour la réception des demandes visant à obtenir une invitation à soumissionner dans le cas des appels d'offres sélectifs, et de 40 jours pour la réception des soumissions, à compter de la date à laquelle est publiée l'invitation à soumissionner. Le délai minimum fixé pour la réception des soumissions peut être ramené à 24 jours, voire à 10 jours, dans certaines circonstances bien définies, par exemple 10 jours en cas d'urgence. Dans la documentation relative à l'appel d'offres, l'entité contractante est tenue de fournir tous les renseignements nécessaires sur le marché concerné pour permettre au fournisseur potentiel de présenter des soumissions valables, notamment les renseignements qui doivent être publiés dans les avis d'invitation à soumissionner et d'autres renseignements importants, par exemple les conditions de caractère économique et technique, la garantie financière et les critères d'adjudication ainsi que les renseignements relatifs à la procédure tels que la date limite et le délai de réception des soumissions (Article XII). L'Accord énonce des obligations concernant les spécifications techniques afin de garantir que les entités n'établissent pas de discrimination à l'encontre des produits et des fournisseurs étrangers et entre eux au moyen des caractéristiques techniques spécifiées des produits et services (Article VI). Les spécifications techniques doivent être définies en fonction des propriétés d'emploi du produit plutôt que de sa conception et être fondées sur des normes internationales, dans les cas où il en existe, sinon sur des règlements techniques nationaux, des normes nationales reconnues ou des codes du bâtiment. Les règles de procédure régissant la présentation, la réception et l'ouverture des soumissions ont pour objet de garantir l'impartialité, l'équité et la transparence dans le processus de passation des marchés (Article XIII:1-3). Toutes les soumissions demandées par des entités dans le cadre de procédures ouvertes ou sélectives doivent être reçues et ouvertes conformément à des procédures et conditions garantissant la régularité de l'ouverture. Ne peuvent être considérées en vue de l'adjudication que les soumissions qui sont conformes aux conditions essentielles spécifiées dans l'avis ou dans la documentation relative à l'appel d'offres et qui ont été déposées par un fournisseur remplissant les conditions de participation. Les entités sont tenues d'adjuger le marché au soumissionnaire qui aura été reconnu pleinement capable d'exécuter le contrat et dont la soumission sera soit la soumission la plus basse, soit celle qui aura été reconnue comme étant la plus avantageuse selon les critères d'évaluation spécifiés dans les avis ou dans la documentation relative à l'appel d'offres. Une entité ayant reçu une soumission anormalement inférieure aux autres soumissions présentées peut se renseigner auprès du soumissionnaire pour s'assurer qu'il est en mesure de remplir les conditions de participation et qu'il est apte à satisfaire aux modalités du marché (Article XIII:4). Les modes de transmission des données prévus par les dispositions pertinentes de l'Accord sont le télex, le télégramme et la télécopie. Il est reconnu dans l'Accord que ces dispositions ne tiennent pas compte de l'utilisation de plus en plus fréquente des technologies de l'information dans les marchés publics. Afin que l'Accord ne constitue pas un obstacle non nécessaire au progrès technique dans ce secteur, les Parties sont invitées à tenir des consultations régulières au Comité concernant l'évolution de l'utilisation des technologies de l'information et, si nécessaire, à négocier des modifications de l'Accord lui-même (Article XXIV:8).

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

12

A la suite des négociations menées au titre de l'Article XXIV:7 de l'AMP (1994), les négociateurs ont abouti en décembre 2006 à un accord provisoire sur le texte d'un accord révisé qui prévoit l'utilisation des outils électroniques dans le processus de passation des marchés. o Renseignements complémentaires sur les négociations

Il est obligatoire, après l'adjudication, de fournir des informations sur la décision d'adjudication sous la forme d'un avis dans lequel figurent des renseignements sur des questions telles que la nature et la quantité des produits et des services faisant l'objet de l'adjudication, le nom et l'adresse de l'adjudicataire, et la valeur de l'adjudication ou de l'offre la plus élevée et la plus basse dont il a été tenu compte dans l'adjudication du marché (Article XVIII:1). En outre, à la demande d'un fournisseur d'une Partie à l'Accord, l'entité contractante doit communiquer dans les moindres délais des renseignements pertinents sur ses pratiques en matière de passation des marchés, les raisons pour lesquelles la demande de qualification du fournisseur a été rejetée, les raisons pour lesquelles il a été mis fin à sa qualification, et les caractéristiques et avantages pertinents de la soumission retenue (Article XVIII:2). Toutefois, les entités sont en droit de ne pas communiquer certains renseignements pour des motifs de confidentialité (Article XVIII:4). Depuis, l'Accord prévoit la protection des renseignements confidentiels (Article XIX:4). De surcroît, le gouvernement d'un soumissionnaire non retenu, Partie à l'Accord, peut demander les renseignements additionnels nécessaires sur la passation du marché pour s'assurer qu'elle a été effectuée dans des conditions d'équité et d'impartialité (Article XIX:2). 3.3.4 Dispositions spéciales pour les pays en développement

L'Accord reconnaît les besoins du développement, des finances et du commerce des pays en développement, en particulier des moins avancés d'entre eux, et autorise un traitement spécial et différencié afin de répondre à leurs objectifs de développement spécifique (Article V:1). Il convient de tenir compte des objectifs de développement des pays en développement dans la négociation des marchés passés par les entités des pays développés et des pays en développement auxquels s'appliqueront les dispositions de l'Accord (Article V:3, 5-7). L'Article V contient également des dispositions relatives à l'assistance technique (Article V:8-11), à l'établissement de centres d'information communiquant des renseignements sur les pratiques et procédures en matière de marchés publics dans les pays développés (Article V:11), au traitement spécial en faveur des pays les moins avancés (Article V:12 et 13), et à l'examen de l'application des dispositions de l'Article V (Article V:14 et 15). À titre d'exception à l'interdiction générale d'utiliser des opérations de compensation, les pays en développement peuvent négocier, au moment de leur accession, des conditions pour l'utilisation des opérations de compensation, pour autant que celles-ci soient utilisées uniquement aux fins de la qualification pour la participation au processus de passation des marchés et non pas comme critères pour l'adjudication des marchés (Article XVI). 3.3.5 Dispositions relatives aux moyens de faire respecter l'Accord

Les différends surgissant entre les Parties au titre de l'Accord sont soumis aux procédures du Mémorandum d'Accord sur les règles et procédures régissant le règlement des différends de l'OMC (Mémorandum d'Accord) (Article XXII:1). En raison du caractère plurilatéral de l'Accord, l'Article XXII contient un certain nombre de règles ou de procédures spéciales (Article XXII:3, 5-7).

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

13

Une disposition présentant un intérêt particulier est celle qui prohibe les mesures dites de “rétorsion croisée”, la suspension de concessions ou d'autres obligations découlant de l'AMP en raison de différends survenant dans le cadre des autres Accords de l'OMC, de même que la suspension de concessions ou d'autres obligations découlant de tout autre Accord de l'OMC en raison de l'un quelconque des différends survenant dans le cadre de l'AMP (Article XXII:7). En outre, en vertu de l'Accord, l'Organe de Règlement des Différends (ORD) a le pouvoir d'autoriser l'ouverture de consultations entre les parties a un différend en ce qui concerne les voies de recours lorsque le retrait d'une mesure qui est en contravention avec les dispositions de l'Accord n'est pas possible (Article XXII:3). L'Article XX de l'AMP énonce des prescriptions impératives relatives à l'établissement d'un système de contestation des adjudications au niveau national, qui accorde un droit de recours auprès d'un tribunal national indépendant aux fournisseurs estimant qu'un marché a été traité de manière incompatible avec les prescriptions de l'AMP. Les Parties ont la faculté de conférer aux tribunaux nationaux ou à un organe d'examen impartial et indépendant la compétence de connaître des contestations émanant des fournisseurs. Dans le cas où un organe d'examen ne possédant pas le statut de juridiction judiciaire est saisi d'une contestation d'adjudication, ou bien les décisions dudit organe doivent faire l'objet d'un examen judiciaire, ou bien il doit appliquer les procédures/critères énoncés en détail dans l'Accord (Article XX:6.a-g). L'organe saisi de l'action en contestation doit avoir le pouvoir d'ordonner la correction de la violation de l'Accord ou la compensation des pertes ou dommages subis par un fournisseur, ce qui peut toutefois être limité au coût de la préparation de la soumission ou de la contestation. En attendant l'issue de la procédure de contestation, il doit être à même d'ordonner des mesures transitoires rapides, y compris la suspension du processus de passation du marché, pour remédier aux violations de l'Accord et préserver les possibilités commerciales (Article XX:7.a-c). Pour plus de détail veuillez consulter l’Annexe "Accord des Marchés Publics (AMP)" (Traité plurilatéral de l'OMC) au présent cours sur le «Droit des Marchés Publics».

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

14

ANNEXE

ACCORD DES MARCHES PUBLICS (AMP) Traité plurilatéral de l'OMC

Les Parties au présent accord (ci-après dénommées les “Parties”), Reconnaissant qu'un cadre multilatéral efficace de droits et d'obligations concernant les lois, règlements, procédures et pratiques en matière de marchés publics est nécessaire en vue de réaliser l'expansion et une libération plus large du commerce mondial et d'améliorer le cadre international qui régit le commerce mondial,

Reconnaissant que les lois, règlements, procédures et pratiques en matière de marchés publics ne devraient pas être élaborés, adoptés, ou appliqués aux produits et aux services étrangers ou nationaux ni aux fournisseurs étrangers ou nationaux de façon à accorder une protection aux produits ou aux services nationaux ou aux fournisseurs nationaux, et qu'ils ne devraient pas établir de discrimi-nation entre des produits ou des services étrangers ou entre des fournisseurs étrangers,

Reconnaissant qu'il est souhaitable d'assurer la transparence des lois, règlements, procédures et pratiques en matière de marchés publics,

Reconnaissant la nécessité d'instituer des procédures internationales de notification, de consultation, de surveillance et de règlement des différends en vue d'assurer la mise en oeuvre équitable, prompte et efficace des dispositions internationales concernant les marchés publics et de maintenir l'équilibre des droits et des obligations au niveau le plus élevé possible,

Reconnaissant la nécessité de tenir compte des besoins du développement, des finances et du commerce des pays en développement, et en particulier des moins avancés d'entre eux,

Désireuses, conformément à l'Article IX:6.b de l'Accord relatif aux marchés publics fait le 12 avril 1979, tel qu'il a été modifié le 2 février 1987, d'élargir et d'améliorer l'Accord sur une base de réciprocité mutuelle et d'étendre son champ d'application aux marchés de services,

Désireuses d'encourager les gouvernements qui ne sont pas parties au présent accord à l'accepter et à y accéder,

Ayant engagé de nouvelles négociations conformément à ces objectifs,

Conviennent de ce qui suit: Article premier: Portée et champ d'application 1. Le présent accord s'applique à toute loi, tout règlement, ainsi qu'à toute procédure ou

pratique concernant tout marché passé par les entités visées par le présent accord, telles qu'elles sont spécifiées à l'Appendice I.

Note: Pour chaque Partie, l'Appendice I est divisé en cinq Annexes: • L'Annexe 1 contient la liste des entités du gouvernement central. • L'Annexe 2 contient la liste des entités des gouvernements souscentraux. • L'Annexe 3 contient la liste de toutes les autres entités qui passent des marchés conformément aux

dispositions du présent accord. • L'Annexe 4 spécifie les services qui, que la liste en soit positive ou négative, sont visés par le présent

accord. • L'Annexe 5 spécifie les services de construction visés.

2. Le présent accord s'applique aux marchés passés par tout moyen contractuel, y compris sous forme d'achat ou sous forme de crédit-bail, location ou location-vente, avec ou sans option d'achat, comprenant toute combinaison, quelle qu'elle soit, de produits et de services.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

15

3. Dans les cas où des entités, en ce qui concerne les marchés visés par le présent accord, exigent que des entreprises qui ne sont pas mentionnées à l'Appendice I passent des marchés conformément à des prescriptions particulières, l'Article III s'appliquera mutatis mutandis à ces prescriptions.

4. Le présent accord s'applique à tout marché d'une valeur non inférieure aux valeurs de seuil spécifiées à l'Appendice I qui sont d'application.

Article II: Évaluation des marchés 1. Les dispositions ci-après seront d'application pour la détermination de la valeur des marchés

(*) aux fins de la mise en oeuvre du présent accord. (*) Le présent accord s'applique à tout marché dont la valeur est estimée à un montant égal ou supérieur au seuil au moment de la publication de l'avis mentionné à l'Article IX).

2. L'évaluation tiendra compte de toutes les formes de rémunération, y compris toute prime, rétribution ou commission et tous intérêts à recevoir.

3. La méthode d'évaluation ne sera pas choisie par l'entité, et les quantités à acquérir ne seront en aucun cas scindées, dans l'intention d'éviter que le présent accord ne s'applique.

4. Si la quantité à acquérir est telle que plus d'un marché soit conclu ou que des marchés soient passés par lots séparés, la base de l'évaluation sera:

a) soit la valeur réelle des contrats successifs analogues passés au cours des 12 mois ou de l'exercice précédents, corrigée, si possible, pour tenir compte des modifications en quantité et en valeur qui surviendraient au cours des 12 mois suivants;

b) soit la valeur estimée des contrats successifs au cours de l'exercice ou des 12 mois suivant le contrat initial.

5. En ce qui concerne les marchés de produits ou de services passés sous forme de crédit-bail, location ou location-vente, ou les marchés qui ne prévoient pas expressément de prix total, la base de l'évaluation sera la suivante:

a) dans le cas de marchés de durée déterminée, la valeur totale des marchés pour toute leur durée si celle-ci est inférieure ou égale à 12 mois, ou leur valeur totale, y compris la valeur résiduelle estimée, si leur durée dépasse 12 mois;

b) dans le cas de marchés de durée indéterminée, l'acompte mensuel multiplié par 48.

En cas de doute, la seconde base sera utilisée, à savoir (b). 6. Lorsqu'un marché envisagé prévoit expressément des options, la base de l'évaluation sera la

valeur totale du marché maximal autorisé, y compris les options. Article III: Traitement national et non-discrimination 1. En ce qui concerne toutes les lois, tous les règlements, ainsi que toutes les procédures et

pratiques concernant les marchés publics visés par le présent accord, chaque Partie accordera immédiatement et sans condition, aux produits et services des autres Parties et à leurs fournisseurs qui offrent ces produits ou services, un traitement qui ne sera pas moins favorable:

a) que celui accordé aux produits, aux services et aux fournisseurs nationaux; ni b) que celui accordé aux produits et services de toute autre Partie et à leurs fournisseurs.

2. En ce qui concerne toutes les lois, tous les règlements, ainsi que toutes les procédures et pratiques concernant les marchés publics visés par le présent accord, chaque Partie fera en sorte:

a) que ses entités n'accordent pas à un fournisseur établi sur le territoire national un traitement moins favorable que celui accordé à un autre fournisseur établi sur le territoire national, selon le degré de contrôle ou de participation étrangers; et

b) que ses entités n'exercent pas de discrimination à l'encontre de fournisseurs établis sur le territoire national selon le pays de production du produit ou du service qui est fourni, sous réserve que le pays de production soit Partie à l'Accord conformément aux dispositions de l'Article IV.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

16

3. Les dispositions des paragraphes 1 et 2 ne s'appliqueront pas aux droits de douane et impositions de toute nature perçus à l'importation ou à l'occasion de l'importation, ni au mode de perception de ces droits et impositions, ni aux autres règlements et formalités d'importation, ni aux mesures touchant le commerce des services autres que les lois, règlements, procédures et pratiques concernant les marchés publics visés par le présent accord.

Article IV: Règles d'origine 1. Une Partie n'appliquera pas, à des produits importés ou à des services fournis aux fins d'un

marché public visé par le présent accord et en provenance d'autres Parties, des règles d'origine différentes de celles qui s'appliqueront, dans des opérations commerciales normales et au moment de la transaction en question, aux importations des mêmes produits ou aux fournitures des mêmes services en provenance des mêmes Parties.

2. Après l'achèvement du programme de travail pour l'harmonisation des règles d'origine des marchandises qui sera exécuté dans le cadre de l'Accord sur les règles d'origine figurant à l'Annexe 1A de l'Accord instituant l'Organisation Mondiale du Commerce (ci-après dénommé l'“Accord sur l'OMC”) et après la conclusion des négociations sur le commerce des services, les Parties tiendront compte des résultats de ce programme de travail et de ces négociations lorsqu'elles modifieront le paragraphe 1 selon qu'il sera approprié.

Article V: Traitement spécial et différencié en faveur des pays en développement Objectifs 1. Dans la mise en oeuvre et l'administration du présent accord, les Parties tiendront dûment

compte, par l'application des dispositions du présent article, des besoins du développement, des finances et du commerce des pays en développement, et en particulier des moins avancés d'entre eux, considérant la nécessité où ils se trouvent:

a) de sauvegarder leur balance des paiements et de s'assurer un volume de réserves suffisant pour la réalisation de programmes de développement économique;

b) de promouvoir la création ou le développement de branches de production nationales, y compris le développement de petites industries et d'industries artisanales dans les zones rurales ou retardées, ainsi que le développement économique d'autres secteurs de l'économie;

c) d'apporter un soutien aux établissements industriels aussi longtemps qu'ils dépendront entièrement ou substantiellement des marchés publics; et

d) d'encourager leur développement économique au moyen d'arran-gements régionaux ou mondiaux entre pays en dévelop-pement, qui auront été présentés à la Conférence ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce (ci-après dénommée l'“OMC”) et qu'elle n'aura pas désapprouvés.

2. Conformément aux dispositions du présent accord, chaque Partie, lorsqu'elle élaborera et appliquera des lois, règlements ou procédures touchant les marchés publics, facilitera l'accroissement des importations en provenance des pays en développement, en tenant présents à l'esprit les problèmes spéciaux des pays les moins avancés et des pays dont le dévelop-pement économique en est à ses premiers stades.

Champ d'application 3. En vue de faire en sorte que les pays en développement puissent adhérer au présent accord

à des conditions compatibles avec les besoins de leur développement, de leurs finances et de leur commerce, il sera dûment tenu compte des objectifs énoncés au paragraphe 1 au cours des négociations relatives aux marchés publics des pays en développement auxquels s'appliqueront les dispositions du présent accord. Lorsqu'ils établiront leurs listes d'entités et de services visés auxquels s'appliqueront les dispositions du présent accord, les pays développés s'efforceront d'y inclure les entités qui passent des marchés portant sur des produits et services dont l'exportation intéresse les pays en développement.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

17

Exceptions convenues 4. Un pays en développement pourra négocier avec les autres parti-cipants aux négociations

dans le cadre du présent accord des exceptions mutuellement acceptables aux règles du traitement national, en ce qui concerne certaines entités ou certains produits ou services repris dans ses listes d'entités et de services visés, eu égard aux circonstances particulières de chaque cas. Au cours de ces négociations, il sera dûment tenu compte des considérations mentionnées aux alinéas 1.a à 1.c.

Un pays en développement participant aux arrangements régionaux ou mondiaux entre pays en développement auxquels il est fait référence à l'alinéa 1.d pourra également négocier des exceptions à ses listes d'entités et de services visés, eu égard aux circons-tances particulières de chaque cas, compte tenu entre autres des dispo-sitions relatives aux marchés publics contenues dans les arrangements régionaux ou mondiaux en question, et, en particulier, des produits ou services qui feraient l'objet de programmes de développement industriel communs.

5. Après l'entrée en vigueur du présent accord, un pays en développement qui y est Partie pourra modifier ses listes d'entités et de services visés conformément aux dispositions du paragraphe 6 de l'Article XXIV relatives à la modification desdites listes, eu égard aux besoins de son développement, de ses finances et de son commerce, ou demander au Comité des Marchés Publics (ci-après dénommé le “Comité”) de consentir à des exceptions aux règles du traitement national en ce qui concerne certaines entités ou certains produits ou services repris dans ses listes d'entités et de services visés, eu égard aux circonstances particulières de chaque cas et compte dûment tenu des dispositions des alinéas 1.a à 1.c. Après l'entrée en vigueur du présent accord, un pays en développement qui y est Partie pourra également demander au Comité de consentir à des exceptions en ce qui concerne certaines entités ou certains produits ou services repris dans ses listes d'entités et de services visés, en raison de sa participation à des arrangements régionaux ou mondiaux entre pays en développement, eu égard aux circonstances particulières de chaque cas et compte dûment tenu des dispositions de l'alinéa 1.d. Toute demande adressée au Comité par un pays en développement Partie à l'Accord au sujet de la modification d'une liste sera accompagnée d'une documentation pertinente et de tout renseignement qui pourra être nécessaire pour l'examen de la question.

6. Les paragraphes 4 et 5 s'appliqueront mutatis mutandis aux pays en développement qui accéderont au présent accord après son entrée en vigueur.

7. Les exceptions convenues visées aux paragraphes 4, 5 et 6 feront l'objet d'un examen conformément aux dispositions du paragraphe 14 ci-après.

Assistance technique aux pays en développement Parties à l'Accord 8. Chaque pays développé Partie au présent Accord fournira, sur demande, toute l'assistance

technique qu'il jugera appropriée aux pays en développement Parties à l'Accord, en vue de la solution des problèmes de ces pays en matière de marchés publics.

9. Cette assistance, qui sera fournie sur la base du principe de la non-discrimination entre pays en développement Parties à l'Accord, portera entre autres:

• sur la solution de problèmes techniques particuliers concernant la passation de marchés déterminés; et

• sur tous autres problèmes que la Partie ayant présenté la demande et une autre Partie conviendraient de traiter dans le cadre de cette assistance.

10. L'assistance technique dont il est fait mention aux paragraphes 8 et 9 pourra comprendre la traduction, dans une langue officielle de l'OMC désignée par l'entité, des documents de qualification et des soumissions des fournisseurs de pays en développement Parties à l'Accord, à moins que les pays développés Parties à l'Accord ne jugent que la traduction serait une tâche trop lourde; dans ce cas, une explication sera fournie aux pays en développement Parties à l'Accord qui en feront la demande soit aux pays développés Parties à l'Accord, soit à leurs entités.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

18

Centres d'information 11. Les pays développés Parties au présent accord créeront, individuellement ou conjointement,

des centres d'information chargés de répondre aux demandes raisonnables de renseignements émanant de pays en développement Parties à l'Accord et concernant, entre autres, les lois, règlements, procédures et pratiques en matière de marchés publics, les avis relatifs aux marchés envisagés qui ont été publiés, les adresses des entités visées par le présent accord, ainsi que la nature et le volume des produits ou services qui ont fait ou vont faire l'objet d'un marché, y compris les renseignements disponibles sur les futurs appels d'offres. Le Comité pourra aussi créer un centre d'information.

Traitement spécial en faveur des pays les moins avancés

12. Eu égard au paragraphe 6 de la Décision des Parties Contractantes du GATT de 1947 du 28 novembre 1979 concernant le traitement différencié et plus favorable, la réciprocité et la participation plus complète des pays en voie de développement (IBDD, S26/223–225), un traitement spécial sera accordé aux pays les moins avancés qui sont Parties au présent accord et aux fournisseurs établis dans ces Parties, pour ce qui concerne les produits ou services originaires de ces Parties, dans le cadre de toutes mesures générales ou spécifiques en faveur des pays en développement Parties à l'Accord. Une Partie pourra également accorder le bénéfice du présent accord aux fournisseurs établis dans les pays les moins avancés qui n'y sont pas Parties, pour ce qui est des produits ou services originaires de ces pays.

13. Chaque pays développé Partie au présent accord fournira, sur demande, l'assistance qu'il jugera appropriée aux soumissionnaires potentiels établis dans les pays les moins avancés pour la présentation de leurs soumissions et la sélection des produits ou services susceptibles de présenter de l'intérêt pour ses entités ainsi que pour les fournisseurs établis dans les pays les moins avancés, et il les aidera en outre à se conformer aux règlements techniques et aux normes concernant les produits ou services faisant l'objet du marché envisagé.

Examen 14. Le Comité examinera chaque année l'application et l'efficacité des dispositions du présent

article, et, sur la base de rapports qui seront présentés par les Parties, il procédera tous les trois ans à un examen approfondi afin d'en évaluer les effets. Dans le cadre de ces examens triennaux, et en vue d'arriver à la plus large mise en oeuvre possible des dispositions du présent accord, y compris en particulier son Article III, et eu égard à la situation du développement, des finances et du commerce des pays en développement concernés, le Comité examinera le point de savoir si les exceptions prévues conformément aux dispositions des paragraphes 4 à 6 du présent article doivent être modifiées ou prorogées.

15. Au cours des nouvelles séries de négociations qui seront engagées conformément aux dispositions du paragraphe 7 de l'Article XXIV, chaque pays en dévelop-pement Partie au présent accord prendra en considération la possibilité d'ajouter de nouvelles entités et de nouveaux services à ses listes, en tenant compte de sa situation économique, financière et commerciale.

Article VI: Spécifications techniques 1. Les spécifications techniques définissant les caractéristiques des produits ou services qui

vont faire l'objet d'un marché, telles que la qualité, les propriétés d'emploi, la sécurité et les dimensions, les symboles, la terminologie, l'emballage, le marquage et l'étiquetage, ou les procédés et méthodes de production, ainsi que les prescriptions relatives aux procé-dures d'évaluation de la conformité définies par les entités contractantes, ne seront pas établies, adoptées, ni appliquées en vue de créer des obstacles non nécessaires au commerce international, ni de telle façon qu'elles aient cet effet.

2. Les spécifications techniques prescrites par des entités contractantes seront, s'il y a lieu,

a) définies en fonction des propriétés d'emploi du produit plutôt que de sa conception ou de ses caractéristiques descriptives; et

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

19

b) fondées sur des normes internationales, dans les cas où il en existe, sinon sur des règlements techniques nationaux (*) des normes nationales reconnues (**) ou des codes du bâtiment.

(*) Aux fins du présent accord, un règlement technique est un document qui énonce les caractéristiques d'un produit ou d'un service ou les procédés et méthodes de production se rapportant à ce produit ou service, y compris les dispositions administratives qui s'y appliquent, dont le respect est obligatoire. Il peut traiter en partie ou en totalité de terminologie, de symboles, de prescriptions en matière d'emballage, de marquage ou d'étiquetage, pour un produit, un service, un procédé ou une méthode de production donnés.

(**)Aux fins du présent accord, une norme est un document approuvé par un organisme reconnu, qui fournit, pour des usages communs et répétés, des règles, des lignes directrices ou des caractéristiques pour des produits ou des services ou des procédés et des méthodes de production connexes, dont le respect n'est pas obligatoire. Il peut traiter en partie ou en totalité de terminologie, de symboles, de prescriptions en matière d'emballage, de marquage ou d'étiquetage, pour un produit, un service, un procédé ou une méthode de production donnés

3. Il ne devra pas être exigé ou mentionné de marques de fabrique ou de commerce ou noms commerciaux, de brevets, de modèles ou de types particuliers, ni d'origines ou de producteurs ou fournisseurs déterminés, à moins qu'il n'existe pas d'autre moyen suffisamment précis ou intelligible de décrire les conditions du marché et à la condition que des termes tels que “ou l'équivalent” figurent dans la documentation relative à l'appel d'offres.

4. Les entités ne solliciteront ni n'accepteront, d'une manière qui aurait pour effet d'empêcher la concurrence, un avis pouvant être utilisé pour l'établissement des spécifications relatives à un marché déterminé, de la part d'une société qui pourrait avoir un intérêt commercial dans le marché.

Article VII: Procédures de passation des marchés 1. Chaque Partie fera en sorte que les procédures de passation des marchés suivies par ses

entités soient appliquées de façon non discrimi-natoire et soient conformes aux dispositions des Articles VII à XVI.

2. Les entités ne devront pas donner à un fournisseur des informations concernant un marché déterminé d'une manière qui aurait pour effet d'empêcher la concurrence.

3. Aux fins du présent accord:

a) La procédure d'appel d'offres ouverte est celle selon laquelle tous les fournisseurs intéressés peuvent soumissionner.

b) La procédure d'appel d'offres sélective est celle selon laquelle, conformément au paragraphe 3 de l'Article X et aux autres dispositions pertinentes du présent accord, les fournisseurs admis à soumissionner sont ceux qui sont invités à le faire par l'entité.

c) La procédure d'appel d'offres limitée est celle selon laquelle l'entité s'adresse à des fournisseurs individuellement, dans les seules circonstances énoncées à l'Article XV.

Article VIII: Qualification des fournisseurs Dans la qualification des fournisseurs, les entités ne feront de discrimination ni entre les fournisseurs des autres Parties ni entre les fournisseurs nationaux et les fournisseurs des autres Parties. Les procédures de qualification seront conformes aux dispositions suivantes:

a) les conditions de participation aux procédures d'appel d'offres seront publiées en temps utile pour permettre aux fournisseurs intéressés d'engager et, dans la mesure où cela est compatible avec le fonctionnement efficace du mécanisme de passation des marchés, d'accomplir les formalités de qualification;

b) les conditions de participation aux procédures d'appel d'offres seront limitées à celles qui sont indispensables pour s'assurer que l'entreprise est capable d'exécuter le marché en question.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

20

Les conditions de participation imposées aux fournisseurs, y compris les garanties financières, les qualifications techniques et les renseignements nécessaires pour établir leur capacité financière, commerciale et technique, ainsi que la vérification des qualifications, ne seront pas moins favorables aux fournisseurs des autres Parties qu'aux fournisseurs nationaux et ne feront pas de discrimination entre les fournisseurs des autres Parties.

La capacité financière, commerciale et technique d'un fournisseur sera jugée à la fois d'après son activité commerciale globale et d'après son activité sur le territoire de l'entité contractante, compte dûment tenu des liens juridiques existant entre les organismes fournisseurs;

c) la procédure de qualification des fournisseurs et le temps nécessaire à cet effet ne seront pas utilisés pour écarter les fournisseurs des autres Parties d'une liste de fournisseurs ou empêcher qu'ils soient pris en considération à l'occasion d'un marché envisagé particulier.

Les entités reconnaîtront comme fournisseurs qualifiés les fournisseurs nationaux ou les fournisseurs des autres Parties qui rempliront les conditions de participation prévues pour un marché envisagé particulier. Les fournisseurs qui demandent à soumissionner pour un marché envisagé particulier, et qui ne seraient pas encore qualifiés, seront également pris en considération à la condition que les procédures de qualification puissent être accomplies en temps voulu;

d) les entités qui tiendront des listes permanentes de fournisseurs qualifiés feront en sorte que les fournisseurs puissent en tout temps demander à être qualifiés et que tous les fournisseurs qualifiés qui en feront la demande soient inscrits sur ces listes dans un délai raisonnablement court;

e) si, après la parution de l'avis mentionné au paragraphe 1 de l'Article IX, un fournisseur qui n'est pas encore qualifié demande à pouvoir soumissionner pour un marché envisagé, l'entité engagera dans les moindres délais la procédure de qualification;

f) tout fournisseur ayant demandé à devenir fournisseur qualifié sera avisé par les entités concernées de la décision prise à ce sujet. Les fournisseurs qualifiés qui auront été inscrits sur une liste permanente par des entités seront également informés de l'annulation de cette liste ou de leur exclusion;

g) chaque Partie fera en sorte que:

i. chaque entité et ses différents services suivent une procé-dure de qualification unique, sauf dans les cas où la nécessité de suivre une procédure différente est dûment établie;

ii. des efforts soient faits pour réduire au minimum les différences de procédures de qualification entre entités;

h) aucune disposition des alinéas (a) à (g) n'empêchera l'exclusion d'un fournisseur pour des motifs tels que la faillite ou de fausses déclarations, à la condition que cette mesure soit compatible avec les dispositions du présent accord relatives au traitement national et à la non-discrimination.

Article IX: Invitation à soumissionner pour des marchés envisagés 1. Conformément aux paragraphes 2 et 3, les entités feront paraître une invitation à

soumissionner pour tous les marchés envisagés, sauf disposition contraire de l'Article XV (Appel d'Offres Limité). Cet avis paraîtra dans la publication appropriée qui est indiquée à l'Appendice II.

2. L'invitation à soumissionner pourra prendre la forme d'un avis de projet de marché, décrit au paragraphe 6.

3. Les entités énumérées aux Annexes 2 et 3 pourront utiliser pour l'invitation à soumissionner un avis de marché programmé, décrit au paragraphe 7, ou un avis concernant un système de qualification, décrit au paragraphe 9.

4. Les entités qui utilisent pour l'invitation à soumissionner un avis de marché programmé inviteront ensuite tous les fournisseurs qui se seront déclarés intéressés à le confirmer sur la base de renseignements qui comprendront au moins ceux qui sont énumérés au paragraphe 6.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

21

5. Les entités qui utilisent pour l'invitation à soumissionner un avis concernant un système de qualification fourniront, sous réserve des considérations mentionnées au paragraphe 4 de l'Article XVIII et en temps voulu, des renseignements qui permettront à tous ceux qui se seront déclarés intéressés d'avoir une occasion valable d'évaluer leur intérêt à soumissionner. Ces renseignements comprendront ceux que contiennent les avis visés aux paragraphes 6 et 8, pour autant que ces renseignements soient disponibles. Les renseignements fournis à un fournisseur intéressé seront communiqués de façon non discriminatoire aux autres fournisseurs intéressés.

6. Chaque avis de projet de marché visé au paragraphe 2 contiendra les renseignements suivants:

a) nature et quantité, y compris toutes options concernant des marchés complémentaires et, si possible, délai estimé pour l'exercice de ces options; dans le cas de marchés renouvelables, nature et quantité, et, si possible, délai estimé de publication des avis d'appel d'offres ultérieurs pour les produits ou services devant faire l'objet du marché;

b) caractère de la procédure: ouvert, sélectif ou comportant une négociation; c) le cas échéant, date à laquelle commencera ou s'achèvera la livraison des produits ou

services; d) adresse et date limite pour le dépôt des demandes visant à obtenir une invitation à

soumissionner ou la qualification pour inscription sur la liste des fournisseurs, ou pour la réception des soumissions, ainsi que langue ou langues autorisées pour leur présentation;

e) adresse de l'entité qui doit passer le marché et fournir les renseignements nécessaires pour l'obtention du cahier des charges et autres documents;

f) conditions de caractère économique et technique, garanties financières et renseignements exigés des fournisseurs;

g) montant et modalités de versement de toute somme à payer pour obtenir la documentation relative à l'appel d'offres; et

h) forme du marché faisant l'objet de l'appel d'offres: achat, crédit-bail, location ou location-vente, ou plusieurs de ces formes.

7. Chaque avis de marché programmé, visé au paragraphe 3, contiendra le maximum de renseignements énumérés au paragraphe 6 qui sera disponible. Il contiendra en tout état de cause les renseignements énumérés au paragraphe 8 et:

a) mention du fait que les fournisseurs intéressés devraient faire part à l'entité de leur intérêt pour le marché;

b) mention de la personne ou du service en contact avec l'entité auprès duquel des renseignements additionnels pourront être obtenus.

8. Pour chaque marché envisagé, l'entité publiera un avis résumé dans une des langues officielles de l'OMC. L'avis contiendra au moins les indications suivantes:

a) objet du marché; b) délai de présentation des soumissions ou des demandes visant à obtenir une invitation

à soumissionner; et c) adresses où les documents relatifs au marché peuvent être demandés.

9. Dans le cas des procédures sélectives, les entités qui tiendront des listes permanentes de fournisseurs qualifiés feront paraître chaque année, dans l'une des publications indiquées à l'Appendice III, un avis contenant les renseignements ci-après:

a) énumération des listes existantes, y compris les intitulés de ces listes, en relation avec les produits ou services ou catégories de produits ou services devant faire l'objet de marchés sur la base de ces listes;

b) conditions à remplir par les fournisseurs pour être inscrits sur ces listes, et méthodes de vérification de chacune de ces conditions par l'entité concernée; et

c) durée de validité des listes et formalités de leur renouvellement.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

22

Dans les cas où un tel avis sera utilisé pour l'invitation à soumissionner, conformément au paragraphe 3, l'avis contiendra en outre les renseignements suivants:

d) nature des produits ou services en question; e) mention du fait que l'avis constitue une invitation à soumissionner.

Toutefois, dans les cas où la durée du système de qualification sera de trois ans ou moins, et si la durée du système est précisée dans l'avis et qu'il est également précisé que d'autres avis ne seront pas publiés, il suffira de publier l'avis une seule fois, au début de la période d'application du système. Un tel système ne sera pas utilisé de manière à tourner les dispositions du présent accord.

10. Si, après la parution d'une invitation à soumissionner pour n'importe quel marché envisagé, mais avant la date fixée pour l'ouverture ou la réception des soumissions qui aura été précisée dans l'avis ou la documentation relative à l'appel d'offres, il devient nécessaire de modifier l'avis ou de le faire paraître de nouveau, la modification ou le nouvel avis recevra la même diffusion que les documents originaires qui ont fait l'objet de la modification. Tout élément d'information significatif communiqué à un fournisseur au sujet d'un marché envisagé particulier sera communiqué simultanément à tous les autres fournisseurs concernés, en temps utile pour leur permettre d'en tenir compte et d'agir en conséquence.

11. Les entités préciseront, dans les avis visés dans le présent article ou dans la publication où les avis paraissent, que le marché est couvert par l'Accord.

Article X: Procédures de sélection 1. Afin de garantir une concurrence internationale effective optimale dans le cas des

procédures d'appel d'offres sélectives, les entités, pour chaque marché envisagé, inviteront à soumissionner le plus grand nombre de fournisseurs nationaux et de fournisseurs des autres Parties, compatible avec le fonctionnement efficace du mécanisme de passation des marchés. Elles sélectionneront d'une façon loyale et non discriminatoire les fournisseurs admis à participer à ces procédures.

2. Les entités qui tiendront des listes permanentes de fournisseurs qualifiés pourront sélectionner les fournisseurs qui seront invités à soumissionner parmi ceux qui figureront sur ces listes. Toute sélection donnera des chances équitables aux fournisseurs figurant sur les listes.

3. Les fournisseurs demandant à soumissionner pour un marché envisagé particulier seront autorisés à le faire et seront pris en considération à la condition, s'il s'agit de fournisseurs non encore qualifiés, que la procédure de qualification puisse être accomplie en temps voulu conformément aux Articles VIII et IX. Le nombre des fournisseurs additionnels autorisés à soumissionner ne sera limité que par la nécessité de sauvegarder le fonctionnement efficace du mécanisme de passation des marchés.

4. Les demandes de participation à des procédures sélectives pourront être présentées par télex, télégramme ou télécopie.

Article XI: Délais pour la présentation des soumissions et la livraison Dispositions générales 1. S'agissant des délais de soumission et de livraison:

a) Tout délai fixé devra être suffisant pour permettre aux fournisseurs des autres Parties ainsi qu'aux fournisseurs nationaux de préparer et de déposer leurs soumissions avant la clôture des procédures d'appel d'offres. En fixant ce délai, les entités tiendront compte, d'une manière compatible avec leurs besoins raisonnables, d'éléments tels que la complexité du marché envisagé, l'importance des sous-traitances à prévoir, et le temps normalement nécessaire pour l'acheminement des soumissions, par la poste, de l'étranger aussi bien que du pays même.

b) Chaque Partie fera en sorte que ses entités tiennent dûment compte des délais de publication lorsqu'elle fixera la date limite pour la réception des soumissions ou pour le dépôt des demandes visant à obtenir une invitation à soumissionner.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

23

Délais 2. Sauf dans la mesure où le paragraphe 3 en dispose autrement,

a) dans les procédures ouvertes, le délai de réception des soumissions ne sera pas inférieur à 40 jours à compter de la parution de l'avis mentionné au paragraphe 1 de l'Article IX;

b) dans les procédures sélectives qui ne comportent pas l'utili-sation d'une liste permanente de fournisseurs qualifiés, le délai de présentation d'une demande à l'effet d'être invité à soumissionner ne sera pas inférieur à 25 jours à compter de la parution de l'avis mentionné au paragraphe 1 de l'Article IX; le délai de réception des soumissions ne sera en aucun cas inférieur à 40 jours à compter de l'envoi de l'invitation à soumissionner;

c) dans les procédures sélectives qui comportent l'utilisation d'une liste permanente de fournisseurs qualifiés, le délai de réception des soumissions ne sera pas inférieur à 40 jours à compter de l'envoi initial des invitations à soumissionner, que la date de l'envoi initial des invitations à soumissionner coïncide ou non avec celle de la parution de l'avis mentionné au paragraphe 1 de l'Article IX.

3. Les délais mentionnés au paragraphe 2 pourront être écourtés dans les circonstances suivantes:

a) si un avis séparé a été publié entre 40 jours et 12 mois au maximum à l'avance, et que cet avis contient au moins:

i. le maximum de renseignements énumérés au paragraphe 6 de l'Article IX qui sera disponible;

ii. les renseignements énumérés au paragraphe 8 de l'Article IX; iii. mention du fait que les fournisseurs intéressés devraient faire part à l'entité de leur

intérêt pour le marché; et iv. mention de la personne ou du service en contact avec l'entité auprès duquel des

renseignements additionnels pourront être obtenus, le délai de 40 jours fixé pour la réception des soumissions pourra être remplacé par un délai suffisamment long pour permettre aux intéressés de présenter des soumissions valables et qui, en règle générale, ne sera pas inférieur à 24 jours, mais qui ne sera en aucun cas inférieur à 10 jours;

b) s'il s'agit d'une deuxième publication ou d'une publication ultérieure concernant des marchés renouvelables au sens du paragraphe 6 de l'Article IX, le délai de 40 jours fixé pour la réception des soumissions pourra être ramené à 24 jours au minimum;

c) lorsque l'urgence dûment établie par l'entité rendra inobservables les délais en question, les délais spécifiés au paragraphe 2 pourront être écourtés, mais ils ne seront en aucun cas inférieurs à 10 jours à compter de la parution de l'avis mentionné au paragraphe 1 de l'Article IX; ou

d) s'il s'agit de marchés passés par les entités énumérées aux Annexes 2 et 3, les délais mentionnés au paragraphe 2.c pourront être fixés par accord mutuel entre l'entité et les fournisseurs sélectionnés. En l'absence d'accord, l'entité pourra fixer des délais qui seront suffisamment longs pour permettre aux intéressés de présenter des soumissions valables et qui ne seront en aucun cas inférieurs à 10 jours.

4. D'une manière compatible avec les besoins raisonnables de l'entité, toute date de livraison devra être fixée en tenant compte d'éléments tels que la complexité du marché envisagé, l'importance des sous-traitances à prévoir, et le temps objectivement nécessaire à la production, à la sortie de stock et au transport des marchandises à partir des lieux d'où elles sont fournies ou à la fourniture des services.

Article XII: Documentation relative à l'appel d'offres 1. Si, dans des procédures d'appel d'offres, une entité autorise la présentation des soumissions

en plusieurs langues, l'une de ces langues sera une des langues officielles de l'OMC.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

24

2. La documentation relative à l'appel d'offres remise aux fournisseurs contiendra tous les renseignements nécessaires pour qu'ils puissent présenter des soumissions valables, notamment les renseignements qui doivent être publiés dans l'avis de marché envisagé, à l'exception de ceux qui sont mentionnés au paragraphe 6.g de l'Article IX, ainsi que les renseignements suivants:

a) l'adresse de l'entité à qui les soumissions devraient être envoyées; b) l'adresse où les demandes d'information complémentaire devraient être envoyées; c) la ou les langues à employer pour la présentation des soumissions et documents

d'accompagnement; d) la date limite et le délai de réception des soumissions, ainsi que la période pendant

laquelle toute soumission devrait pouvoir être acceptée; e) les personnes admises à assister à l'ouverture des soumissions et la date, l'heure et le

lieu de cette ouverture; f) les conditions de caractère économique et technique, les garanties financières et les

renseignements ou pièces, exigés des fournisseurs; g) la description complète des produits ou services demandés ou de toutes exigences, y

compris les spécifications techniques et la certification de conformité, auxquelles il faut satisfaire, et les plans, dessins et instructions nécessaires;

h) les critères d'adjudication, y compris tous les éléments, autres que le prix, qui seront pris en considération lors de l'évaluation des soumissions, et les éléments des coûts à prendre en compte pour l'évaluation des prix de soumission, tels que frais de transport, d'assurance et d'inspection et, dans le cas de produits ou services d'autres Parties, droits de douane et autres impositions à l'importation, taxes et monnaie du paiement;

i) les modalités de paiement; j) toutes autres modalités et conditions; k) conformément à l'Article XVII, les modalités et conditions, s'il en existe, suivant

lesquelles les soumissions émanant de pays qui ne sont pas Parties au présent accord, mais qui appliquent les procédures prévues à cet article, seront admises.

Communication, par les entités, de la documentation relative à l'appel d'offres 3. S'agissant de communication entre les entités et les soumissionnaires:

a) Dans les procédures ouvertes, les entités communiqueront la documentation relative à l'appel d'offres à tout fournisseur participant qui en fera la demande, et répondront dans les moindres délais à toute demande raisonnable d'explications concernant cette documentation.

b) Dans les procédures sélectives, les entités communiqueront la documentation relative à l'appel d'offres à tout fournisseur qui demandera à participer et répondront dans les moindres délais à toute demande raisonnable d'explications concernant cette documentation.

c) Les entités répondront dans les moindres délais à toute demande raisonnable de renseignements pertinents concernant l'appel d'offres qui sera faite par un fournisseur participant, pour autant que ces renseignements ne donnent pas à ce fournisseur un avantage sur ses concurrents dans la procédure d'adjudication.

Article XIII: Présentation, réception et ouverture des soumissions, et adjudication des marchés 1. La présentation, la réception et l'ouverture des soumissions, ainsi que l'adjudication des

marchés, seront conformes à ce qui suit:

a) normalement, les soumissions seront présentées par écrit, directement ou par la poste. S'il est autorisé de présenter des soumissions par télex, télégramme ou télécopie, la soumission ainsi présentée devra contenir tous les renseignements néces-saires à son évaluation, notamment le prix définitif proposé par le soumissionnaire et une déclaration par laquelle le soumissionnaire accepte toutes les modalités, conditions et dispositions de l'invitation à soumissionner.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

25

La soumission devra être confirmée dans les moindres délais par lettre ou par l'envoi d'une copie signée du télex, du télégramme ou de la télécopie. La présen-tation des soumissions par téléphone ne sera pas autorisée. Le contenu du télex, du télégramme ou de la télécopie fera foi s'il y a divergence ou contradiction entre ce contenu et toute documentation reçue après l'expiration du délai; et

b) les possibilités qui pourront être accordées aux soumissionnaires de corriger des erreurs involontaires de forme entre l'ouverture des soumissions et l'adjudication du marché ne seront pas de nature à donner lieu à des pratiques discriminatoires.

Réception des soumissions 2. Aucun fournisseur ne sera pénalisé si, par suite d'un retard imputable uniquement à l'entité,

sa soumission est reçue après l'expiration du délai par le service désigné dans la documentation relative à l'appel d'offres. Les soumissions pourront également être prises en considération dans d'autres circonstances exceptionnelles si les procédures de l'entité concernée en disposent ainsi.

Ouverture des soumissions 3. Toutes les soumissions demandées par des entités dans le cadre de procédures ouvertes ou

sélectives seront reçues et ouvertes conformément à des procédures et conditions garantissant la régularité de l'ouverture. La réception et l'ouverture des soumissions seront également conformes aux dispositions du présent accord concernant le traitement national et la non-discrimination. Les renseignements relatifs à l'ouverture des soumissions resteront entre les mains de l'entité concernée et à la disposition des autorités publiques dont elle relève, pour être utilisés si besoin est pour les procédures prévues aux Articles XVIII, XIX, XX et XXII.

Adjudication des marchés

4. S'agissant de l'adjudication des marchés:

a) Pour être considérées en vue de l'adjudication, les soumissions devront être conformes, au moment de leur ouverture, aux conditions essentielles spécifiées dans les avis ou dans la documentation relative à l'appel d'offres, et avoir été déposées par un fournisseur remplissant les conditions de participation. Si une entité a reçu une soumission anormalement inférieure aux autres soumissions présentées, elle pourra se renseigner auprès du soumissionnaire pour s'assurer qu'il est en mesure de remplir les conditions de participation et qu'il est apte à satisfaire aux modalités du marché.

b) Sauf si elle décide, pour des raisons d'intérêt public, de ne pas passer le marché, l'entité l'adjugera au soumissionnaire qui aura été reconnu pleinement capable d'exécuter le contrat et dont la soumission, qu'elle porte sur des produits ou services nationaux ou sur des produits ou services d'autres Parties, sera la soumission la plus basse ou celle qui aura été reconnue comme étant la plus avantageuse selon les critères d'évaluation spécifiés dans les avis ou dans la documentation relative à l'appel d'offres.

c) Les adjudications seront faites conformément aux critères et aux conditions essentielles spécifiés dans la documentation relative à l'appel d'offres.

Options 5. Les options ne seront pas utilisées de manière à tourner les dispositions de l'Accord. Article XIV: Négociation 1. Une Partie pourra prévoir que les entités procèdent à des négociations:

a) dans le contexte des marchés publics pour lesquels elles ont indiqué qu'elles en avaient l'intention, à savoir dans l'avis mentionné au paragraphe 2 de l'Article IX (l'invitation à participer à la procédure pour le projet de marché faite aux fournisseurs); ou

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

26

b) lorsqu'il résulte de l'évaluation qu'aucune soumission n'est manifestement la plus avantageuse selon les critères d'évaluation spécifiés dans les avis ou la documentation relative à l'appel d'offres.

2. Les négociations serviront principalement à déterminer les points forts et les points faibles des soumissions.

3. Les entités traiteront les soumissions de manière confidentielle. En particulier, elles ne donneront pas d'information destinée à aider des participants déterminés à porter leurs soumissions au niveau de celles d'autres participants.

4. Au cours des négociations, les entités ne feront pas de discrimination entre les différents fournisseurs. En particulier, elles feront en sorte que:

a) l'élimination de tout participant se fasse selon les critères énoncés dans les avis et la documentation relative à l'appel d'offres;

b) toutes les modifications apportées aux critères et aux prescriptions techniques soient communiquées par écrit à tous les participants aux négociations qui restent en lice;

c) tous les participants qui restent en lice aient la possibilité de présenter des soumissions nouvelles ou modifiées sur la base des prescriptions révisées;

d) lorsque les négociations seront achevées, tous les participants aux négociations qui restent en lice soient autorisés à présenter des soumissions finales dans un délai qui sera le même pour tous.

Article XV: Appel d'offres limité 1. Les dispositions des Articles VII à XIV, qui s'appliquent aux procédures d'appel d'offres

ouvertes ou sélectives, ne seront pas nécessairement applicables dans les circonstances définies ci-après, à la condition que l'appel d'offres limité ne soit pas utilisé en vue de ramener la concurrence en deçà du maximum possible, ou d'une manière qui constituerait un moyen de discrimination entre les fournisseurs des autres Parties ou de protection des producteurs ou des fournisseurs nationaux:

a) lorsque aucune soumission n'aura été déposée en réponse à un appel d'offres fait selon une procédure ouverte ou sélective, ou lorsque les soumissions déposées auront été concertées ou ne seront pas en conformité avec les conditions essentielles de l'appel d'offres, ou émaneront de fournisseurs ne remplissant pas les conditions de participation prévues conformément au présent accord, pour autant toutefois que les conditions de l'appel d'offres initial ne soient pas substan-tiellement modifiées pour le marché qui sera adjugé;

b) lorsque, du fait qu'il s'agit de travaux d'art ou pour des raisons liées à la protection de droits exclusifs, tels que des droits de brevet ou de reproduction, ou en l'absence de concurrence pour des raisons techniques, les produits ou services ne pourront être fournis que par un fournisseur particulier et qu'il n'existera aucun produit ou service de rechange ou de remplacement raisonnablement satisfaisant;

c) pour autant que cela sera strictement nécessaire lorsque, pour des raisons d'extrême urgence dues à des événements qui ne pouvaient être prévus par l'entité, les procédures ouvertes ou sélectives ne permettraient pas d'obtenir les produits ou services en temps voulu;

d) lorsqu'il s'agira de livraisons additionnelles à assurer par le fournisseur initial et portant sur des pièces de rechange pour des fournitures déjà faites ou des installations déjà livrées, ou destinées à compléter ces fournitures, services ou installations, et qu'un changement de fournisseur aboutirait à la livraison de matériel ou de services ne répondant pas à des conditions d'interchangeabilité avec un matériel ou service déjà existant (*);

e) lorsqu'une entité passera un marché pour se procurer des prototypes ou un produit ou service nouveau mis au point à sa demande au cours de l'exécution d'un contrat particulier de recherche, d'expérimentation, d'étude ou de développement original, et pour les besoins de ce contrat. Une fois que de tels contrats auront été exécutés, les marchés ultérieurs de produits ou de services seront assujettis aux dispositions des Articles VII à XIV (**);

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

27

f) lorsque des services de construction additionnels qui n'étaient pas inclus dans le marché initial mais qui correspondaient aux objectifs de la documentation relative à l'appel d'offres initial sont, à la suite de circonstances imprévisibles, devenus nécessaires pour achever la fourniture des services de construction décrits dans ledit marché, et lorsque l'entité doit adjuger des marchés portant sur les services de construction additionnels à l'entrepreneur fournissant les services de construction concernés parce que séparer les services de construction additionnels du marché initial lui causerait des difficultés pour des raisons techniques ou économiques ou la gênerait notablement. Toutefois, la valeur totale des marchés adjugés pour les services de construction additionnels ne pourra pas dépasser 50 % du montant du marché principal;

g) pour de nouveaux services de construction consistant en la répétition de services de construction analogues qui sont conformes à un projet de base pour lequel un marché initial a été adjugé conformément aux Articles VII à XIV et pour lequel l'entité a indiqué dans l'avis de marché envisagé concernant le service de construction initial que la procédure d'appel d'offres limité pourra être utilisée aux fins de l'adjudication des marchés pour ces nouveaux services de construction;

h) pour des produits achetés sur un marché de produits de base; i) pour des achats effectués dans des conditions exceptionnellement avantageuses qui

ne se présentent qu'à très court terme. La présente disposition vise à couvrir l'écoulement inhabituel de produits par des entreprises qui ne sont normalement pas fournisseurs, ou la cession d'avoirs d'entreprises en liquidation ou administration judiciaire. Elle n'est pas censée couvrir les achats courants effectués auprès de fournisseurs ordinaires;

j) dans le cas de marchés adjugés au lauréat d'un concours, à condition que le concours ait été organisé d'une manière conforme aux principes du présent accord, notamment en ce qui concerne la publication, au sens de l'Article IX, d'une invitation, adressée aux fournisseurs dûment qualifiés, à participer à un tel concours, qui sera jugé par un jury indépendant, en vue de l'adjudication de marchés aux lauréats.

(*) Il est entendu que le “matériel existant” comprend les logiciels dans la mesure où le marché initial de logiciels était couvert par l'Accord.

(**) Le développement original d'un produit ou service nouveau peut englober une production ou une fourniture limitée ayant pour but d'incorporer les résultats d'essais sur le terrain et de démontrer que le produit ou service se prête à une production ou à une fourniture en quantités conformément à des normes de qualité acceptables. Il ne comprend pas la production ou la fourniture en quantités visant à établir la viabilité commerciale du produit ou à amortir les frais de recherche et développement.

2. Les entités dresseront procès-verbal de chaque marché adjugé confor-mément aux dispositions du paragraphe 1. Chaque procès-verbal mentionnera le nom de l'entité contractante, la valeur et la nature des marchandises ou des services faisant l'objet du marché, ainsi que leur pays d'origine, et contiendra un exposé indiquant celles des circonstances visées au présent article dans lesquelles le marché a été adjugé. Ce procès-verbal restera entre les mains de l'entité concernée et à la disposition des autorités publiques dont elle relève, pour être utilisé si besoin est pour les procédures prévues aux Articles XVIII, XIX, XX et XXII.

Article XVI: Opérations de compensation 1. Dans la qualification et la sélection des fournisseurs, produits ou services, ou dans

l'évaluation des soumissions et l'adjudication des marchés, les entités n'imposeront, ne demanderont ni n'envisageront d'opérations de compensation. (*)

2. Toutefois, eu égard aux considérations de politique générale, y compris celles qui concernent le développement, un pays en développement pourra, au moment de son accession, négocier des conditions pour l'utilisation des opérations de compensation, telles que des prescriptions pour l'incorporation d'un certain contenu d'origine nationale.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

28

Ces prescriptions seront utilisées uniquement aux fins de la qualification pour la participation au processus de passation des marchés et non pas comme critères pour l'adjudication des marchés.

Les conditions seront objec-tives, clairement définies et non discriminatoires. Elles seront énoncées à l'Appendice I du pays et pourront comprendre des limitations précises à l'imposition d'opérations de compensation dans tout marché visé par le présent accord.

L'existence de telles conditions sera notifiée au Comité et indiquée dans l'avis de marché envisagé et autre documentation.

(*) Les opérations de compensation dans les marchés publics sont des mesures utilisées pour encourager le développement local ou améliorer la balance des paiements au moyen de prescriptions relatives à la teneur en éléments d'origine nationale, de l'octroi de licences pour des technologies, de prescriptions en matière d'investissement, d'échanges compensés ou de prescriptions similaires.

Article XVII: Transparence 1. Chaque Partie encouragera les entités à indiquer les modalités et conditions, y compris toute

différence par rapport aux procédures d'appel d'offres avec mise en concurrence ou aux possibilités de recours aux procédures de contestation, suivant lesquelles des soumissions seront admises de la part des fournisseurs situés dans des pays qui ne sont pas Parties au présent accord mais qui néanmoins, en vue de rendre transparentes leurs propres adjudications de marchés:

a) donnent des spécifications pour leurs marchés conformément à l'Article VI (spécifications techniques);

b) font paraître les avis de marchés visés à l'Article IX, y compris, dans la version de l'avis mentionné au paragraphe 8 de l'Article IX (résumé de l'avis de marché envisagé) qui est publié dans une langue officielle de l'OMC, une indication des modalités et conditions suivant lesquelles des soumissions seront admises de la part des fournisseurs situés dans des pays Parties au présent accord;

c) sont disposés à faire en sorte que leurs règlements en matière de passation des marchés ne soient normalement pas modifiés au cours de la passation d'un marché et, dans le cas où une telle modification s'avère inévitable, à faire en sorte qu'il existe un moyen de réparation satisfaisant.

2. Les gouvernements qui ne sont pas Parties à l'Accord et qui respectent les conditions énoncées aux paragraphes 1.a à 1.c auront le droit, s'ils en informent les Parties, de participer aux réunions du Comité en qualité d'observateurs.

Article XVIII: Information et examen concernant les obligations des entités 1. Les entités feront paraître un avis dans la publication appropriée indiquée à l'Appendice II 72

jours au plus tard après l'adjudication de chaque marché au titre des Articles XIII à XV. Ces avis contiendront les renseignements suivants:

a) nature et quantité des produits ou services faisant l'objet de l'adjudication; b) nom et adresse de l'entité passant le marché; c) date de l'adjudication; d) nom et adresse de l'adjudicataire; e) valeur de l'adjudication ou de l'offre la plus élevée et la plus basse dont il a été tenu

compte dans l'adjudication du marché; f) dans les cas où cela sera approprié, moyen d'identifier l'avis publié conformément au

paragraphe 1 de l'Article IX ou justification, conformément à l'Article XV, du recours à cette procédure; et

g) type de procédure utilisé.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

29

2. Chaque entité, à la demande d'un fournisseur d'une Partie, communiquera dans les moindres délais:

a) des explications sur ses pratiques et procédures en matière de passation des marchés;

b) des renseignements pertinents concernant les raisons pour lesquelles la demande de qualification du fournisseur a été rejetée, les raisons pour lesquelles il a été mis fin à sa qualification, et les raisons pour lesquelles il n'a pas été sélectionné;

c) à un soumissionnaire non retenu, des renseignements pertinents concernant les raisons pour lesquelles sa soumission n'a pas été retenue et les caractéristiques et avantages relatifs de la soumission retenue, ainsi que le nom de l'adjudicataire.

3. Les entités informeront dans les moindres délais les fournisseurs participants des décisions prises concernant l'adjudication du marché, et par écrit si demande leur en est faite.

4. Toutefois, les entités pourront décider que certains renseignements concernant l'adjudication du marché, mentionnés aux paragraphes 1 et 2.c, ne seront pas communiqués dans les cas où leur divulgation ferait obstacle à l'application des lois, serait autrement contraire à l'intérêt public, porterait préjudice aux intérêts commerciaux légitimes d'entreprises publiques ou privées, ou pourrait nuire à une concurrence loyale entre fournisseurs.

Article XIX: Information et examen concernant les obligations des Parties 1. Chaque Partie publiera dans les moindres délais toutes lois, tous règlements, ainsi que

toutes décisions judiciaires, décisions administratives d'application générale, et procédures (y compris les clauses contractuelles types), relatifs aux marchés publics visés par le présent accord, dans les publications appropriées dont la liste figure à l'Appendice IV, et de façon à permettre aux autres Parties et aux fournisseurs d'en prendre connaissance. Chaque Partie se tiendra prête à fournir des explications sur ses procédures de passation des marchés publics à toute autre Partie qui en fera la demande.

2. Le gouvernement d'un soumissionnaire non retenu qui est Partie au présent accord pourra, sans préjudice des dispositions de l'Article XXII, demander les renseignements additionnels qui pourront être nécessaires sur la passation du marché pour s'assurer qu'elle a été effectuée dans des conditions d'équité et d'impartialité. A cet effet, l'autorité publique contractante fournira des renseignements sur les caractéristiques et les avantages relatifs de la soumission retenue et sur le prix d'adjudication. Normalement, ce dernier renseignement pourra être divulgué par le gouvernement du soumissionnaire non retenu à la condition qu'il use de ce droit avec discrétion. Au cas où cette divulgation serait de nature à nuire à la concurrence lors d'appels d'offres ultérieurs, ce renseignement ne sera divulgué qu'après consultation et avec l'accord de la Partie qui l'aura communiqué au gouvernement du soumissionnaire non retenu.

3. Les renseignements disponibles concernant la passation de marchés par les entités visées et les marchés qu'elles auront adjugés seront communiqués à toute autre Partie qui en fera demande.

4. Les renseignements confidentiels fournis à une Partie, dont la divulgation ferait obstacle à l'application des lois, serait autrement contraire à l'intérêt public, porterait préjudice aux intérêts commerciaux légitimes d'entreprises publiques ou privées, ou pourrait nuire à une concurrence loyale entre fournisseurs, ne seront pas divulgués sans l'autorisation formelle de la Partie qui les aura fournis.

5. Chaque Partie établira ses statistiques annuelles des marchés visés par le présent accord et les communiquera au Comité. Ces communications contiendront les renseignements ci-après sur les marchés adjugés par toutes les entités contractantes visées par le présent accord:

a) pour les entités mentionnées à l'Annexe 1, statistiques indiquant globalement et par entité la valeur estimée des marchés adjugés, aussi bien au-dessus qu'en-dessous de la valeur de seuil; pour les entités mentionnées aux Annexes 2 et 3, statistiques indiquant globalement et par catégorie d'entités la valeur estimée des marchés adjugés au-dessus de la valeur de seuil;

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

30

b) pour les entités mentionnées à l'Annexe 1, statistiques indiquant le nombre et la valeur totale des marchés adjugés au-dessus de la valeur de seuil, ventilées par entité et par catégorie de produits et services suivant des classifications uniformes; pour les entités mentionnées aux Annexes 2 et 3, statistiques indiquant la valeur estimée des marchés adjugés au-dessus de la valeur de seuil, ventilées par catégorie d'entités et par catégorie de produits ou de services;

c) pour les entités mentionnées à l'Annexe 1, statistiques indiquant le nombre et la valeur totale des marchés adjugés dans chacune des circonstances visées à l'Article XV, ventilées par entité et par catégorie de produits et services; pour les catégories d'entités mentionnées aux Annexes 2 et 3, statistiques indiquant la valeur totale des marchés adjugés au-dessus de la valeur de seuil dans chacune des circonstances visées à l'Article XV; et

d) pour les entités mentionnées à l'Annexe 1, statistiques, ventilées par entité, indiquant le nombre et la valeur totale des marchés adjugés au titre des dérogations à l'Accord énoncées aux Annexes pertinentes; pour les catégories d'entités mentionnées aux Annexes 2 et 3, statistiques indiquant la valeur totale des marchés adjugés au titre des dérogations à l'Accord énoncées aux Annexes pertinentes.

Pour autant que ces renseignements soient disponibles, chaque Partie communiquera des statistiques indiquant le pays d'origine des produits et services achetés par ses entités. En vue d'assurer que ces statistiques soient comparables, le Comité donnera des indications concernant les méthodes à utiliser. En vue d'assurer une surveillance efficace des marchés visés par le présent accord, le Comité pourra décider à l'unanimité de modifier les prescriptions énoncées aux alinéas (a) à (d) pour ce qui concerne la nature et l'étendue des renseignements statistiques à communiquer, ainsi que les ventilations et les classifications à utiliser.

Article XX: Procédures de contestation Consultations 1. En cas de plainte d'un fournisseur pour violation du présent accord dans le cadre de la

passation d'un marché, chaque Partie encouragera ce fournisseur à chercher à régler la question en consultation avec l'entité contractante. En pareil cas, l'entité contractante examinera la plainte avec impartialité et rapidement, d'une manière qui n'entravera pas l'adoption de mesures correctives dans le contexte du mécanisme de contestation.

Contestation 2. Chaque Partie établira des procédures non discriminatoires, rapides, transparentes et

efficaces permettant aux fournisseurs de contester de prétendues violations de l'Accord dans le cadre de la passation de marchés dans lesquels ils ont, ou ont eu, un intérêt.

3. Chaque Partie établira ses procédures de contestation par écrit et les rendra généralement accessibles.

4. Chaque Partie fera en sorte que la documentation relative à tous les aspects de la passation des marchés visés par le présent accord soit conservée pendant 3 ans.

5. Le fournisseur intéressé pourra être tenu d'engager une procédure de contestation et d'adresser une notification à l'entité contractante dans des délais spécifiés qui courront à compter de la date à laquelle le fondement de la plainte sera connu ou devrait raisonnablement avoir été connu, et qui ne seront en aucun cas inférieurs à 10 jours.

6. Les contestations seront soumises à un tribunal ou à un organe d'examen impartial et indépendant n'ayant aucun intérêt dans le résultat de l'adjudication et dont les membres sont à l'abri d'une influence extérieure pendant la durée du mandat. Dans les cas où l'organe d'examen ne sera pas un tribunal, ou bien ledit organe fera l'objet d'un examen judiciaire, ou bien il appliquera des procédures en vertu desquelles:

a) les participants pourront être entendus avant qu'une opinion soit donnée ou une décision rendue;

b) les participants pourront se faire représenter et accompagner; c) les participants auront accès à toute la procédure; d) la procédure pourra être publique;

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

31

e) les opinions ou décisions seront rendues par écrit, avec un exposé indiquant leurs motifs;

f) des témoins pourront être entendus; g) les documents seront communiqués à l'organe d'examen.

7. Les procédures de contestation prévoiront:

a) des mesures transitoires rapides pour remédier aux violations de l'Accord et préserver les possibilités commerciales. Cette action pourra entraîner la suspension du processus de passation du marché. Toutefois, les procédures pourront prévoir que des conséquences défavorables primordiales pour les intérêts concernés, y compris l'intérêt public, pourront être prises en compte lorsqu'il faudra décider si de telles mesures devraient être appliquées. En pareil cas, tout défaut d'action sera motivé par écrit;

b) une évaluation et une possibilité de décision concernant la justification de la contestation;

c) la correction de la violation de l'Accord ou la compensation des pertes ou dommages subis, qui pourra être limitée aux coûts de la préparation de la soumission ou de la contestation.

8. En vue de la protection des intérêts commerciaux et autres concernés, la procédure de contestation sera normalement achevée sans tarder.

Article XXI: Institutions 1. Il sera institué un Comité des marchés publics composé de représentants de chacune des

Parties. Le Comité élira son Président et son Vice-Président; il se réunira selon qu'il sera nécessaire, mais au moins une fois l'an, pour donner aux Parties la possibilité de procéder à des consultations sur toute question concernant l'application de l'Accord ou la poursuite de ses objectifs, ainsi que pour exercer les autres attributions qui pourront lui être conférées par les Parties.

2. Le Comité pourra établir des groupes de travail ou autres organes subsidiaires qui exerceront les attributions qui pourront leur être conférées par le Comité.

Article XXII: Consultations et règlement des différends 1. Les dispositions du Mémorandum d'accord sur les règles et procédures régissant le

règlement des différends dans le cadre de l'Accord sur l'OMC (ci-après dénommé le “Mémorandum d'Accord sur le Règlement des Différends”) seront applicables, sauf disposition contraire expresse des paragraphes ci-après.

2. Dans le cas où une Partie considère qu'un avantage résultant pour elle directement ou indirectement du présent accord se trouve annulé ou compromis, ou que la réalisation de l'un des objectifs de l'Accord est entravée du fait qu'une autre Partie ou des Parties ne remplissent pas les obligations qu'elles ont contractées aux termes du présent accord, ou qu'une autre Partie ou des Parties appliquent une mesure, contraire ou non aux dispositions du présent accord, elle pourra, en vue d'arriver à un règlement mutuellement satisfaisant de la question, faire des représentations ou des propositions écrites à l'autre ou aux autres Parties qui, à son avis, sont en cause.

Une telle action sera notifiée dans les moindres délais à l'Organe de Règlement des Différends établi en vertu du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends (ci–après dénommé l'“ORD”), ainsi qu'il est spécifié ci-après.

Toute Partie ainsi sollicitée examinera avec compréhension les représentations ou propositions qui lui auront été faites.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

32

3. L'ORD aura le pouvoir d'établir des groupes spéciaux, d'adopter les rapports de groupes spéciaux et de l'organe d'appel, de formuler des recommandations ou de statuer sur la question, d'assurer la surveillance de la mise en oeuvre des décisions et recommandations, et d'autoriser la suspension de concessions et d'autres obligations qui résultent du présent accord ou l'ouverture de consultations concernant les voies de recours lorsque le retrait des mesures dont il aura été constaté qu'elles sont en contravention avec les dispositions de l'Accord n'est pas possible, étant entendu que seuls les Membres de l'OMC qui sont Parties au présent accord prendront part au processus de prise de décisions ou de mesures qu'engagera l'ORD pour ce qui est des différends qui surviennent dans le cadre du présent accord.

4. Les groupes spéciaux auront le mandat ci-après, à moins que les parties au différend n'en conviennent autrement dans un délai de 20 jours à compter de l'établissement du groupe spécial:

“Examiner, à la lumière des dispositions pertinentes du présent accord et de (nom de tout autre accord visé cité par les parties au différend) la question portée devant l'ORD par (nom de la partie) dans le document ...; faire des constatations propres à aider l'ORD à formuler des recommandations ou à statuer sur la question, ainsi qu'il est prévu dans le présent accord.”

S'agissant d'un différend dans lequel les dispositions à la fois du présent accord et de l'un ou de plusieurs des autres Accords figurant à l'Appendice 1 du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends sont invoquées par l'une des parties au différend, le paragraphe 3 ne s'appliquera qu'aux parties du rapport du groupe spécial concernant l'interprétation et l'application du présent accord.

5. Les groupes spéciaux établis par l'ORD pour examiner les différends qui surviennent dans le cadre du présent accord comprendront des personnes qualifiées dans le domaine des marchés publics.

6. Aucun effort ne sera ménagé pour accélérer la procédure dans toute la mesure du possible. Nonobstant les dispositions des paragraphes 8 et 9 de l'Article 12 du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends, le groupe spécial s'efforcera de présenter son rapport final aux parties au différend quatre mois au plus tard, et en cas de retard sept mois au plus tard, après la date à laquelle la composition et le mandat du groupe spécial auront été arrêtés.

En conséquence, aucun effort ne sera ménagé pour réduire également de deux mois les délais prévus au paragraphe 1 de l'Article 20 et au paragraphe 4 de l'Article 21 du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends. En outre, nonobstant les dispositions du paragraphe 5 de l'Article 21 du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends, le groupe spécial s'efforcera de rendre sa décision, en cas de désaccord au sujet de l'existence ou de la compatibilité avec un Accord visé de mesures prises pour se conformer aux recommandations et décisions, dans un délai de 60 jours.

7. Nonobstant les dispositions du paragraphe 2 de l'Article 22 du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends, tout différend survenant dans le cadre de tout Accord figurant à l'Appendice 1 du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends autre que le présent accord n'entraînera pas la suspension de concessions ou d'autres obligations qui résultent du présent accord, et tout différend survenant dans le cadre du présent accord n'entraînera pas la suspension de concessions ou d'autres obligations qui résultent de tout autre Accord figurant dans ledit Appendice 1.

Article XXIII: Exceptions à l'accord 1. Aucune disposition du présent accord ne sera interprétée comme empêchant une Partie

quelconque de prendre des mesures ou de ne pas divulguer des renseignements si elle l'estime nécessaire à la protection des intérêts essentiels de sa sécurité, se rapportant aux marchés d'armes, de munitions ou de matériel de guerre, ou aux marchés indispensables à la sécurité nationale ou aux fins de la défense nationale.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

33

2. Sous réserve que ces mesures ne soient pas appliquées de façon à constituer, soit un moyen de discrimination arbitraire ou injustifié entre les pays où les mêmes conditions existent, soit une restriction déguisée au commerce international, rien dans le présent accord ne sera interprété comme empêchant une Partie quelconque d'instituer ou d'appliquer des mesures: nécessaires à la protection de la moralité publique, de l'ordre public ou de la sécurité publique, à la protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou à la préservation des végétaux, ou à la protection de la propriété intellectuelle; ou se rapportant à des articles fabriqués ou des services fournis par des personnes handicapées, ou dans des institutions philan-thropiques, ou dans les prisons.

Article XXIV: Dispositions finales 1. Acceptation et entrée en vigueur

Le présent accord entrera en vigueur le 1er janvier 1996 pour les gouvernements (*) pour lesquels le champ d'application convenu figure aux Annexes 1 à 5 de l'Appendice I du présent accord et qui auront accepté l'Accord par voie de signature le 15 avril 1994 ou qui, à cette date, l'auront signé sous réserve de ratification et ratifié ultérieurement avant le 1er janvier 1996.

(*) Aux fins du présent accord, le terme “gouvernement” est réputé comprendre les autorités compétentes des Communautés européennes.

2. Accession Tout gouvernement qui est Membre de l'OMC, ou avant la date d'entrée en vigueur de l'Accord sur l'OMC qui est partie contractante au GATT de 1947, et qui n'est pas Partie au présent accord pourra y accéder, à des conditions à convenir entre ce gouvernement et les Parties, par dépôt auprès du Directeur général de l'OMC d'un instrument d'accession énonçant les conditions ainsi convenues. L'Accord entrera en vigueur pour un gouvernement qui y aura accédé le trentième jour qui suivra la date de son accession à l'Accord.

3. Dispositions transitoires

a) Hong Kong et la Corée pourront différer l'application des dispositions du présent accord, exception faite des Articles XXI et XXII, jusqu'à une date qui ne dépassera pas le 1er janvier 1997. La date à laquelle ils commenceront à en appliquer les dispositions, si elle est antérieure au 1er janvier 1997, sera notifiée au Directeur Général de l'OMC 30 jours à l'avance.

b) Dans l'intervalle entre la date d'entrée en vigueur du présent accord et celle de son application par Hong Kong, les droits et obligations entre Hong Kong et toutes les autres Parties au présent accord qui étaient le 15 avril 1994 Parties à l'Accord relatif aux marchés publics fait à Genève le 12 avril 1979, tel qu'il a été amendé le 2 février 1987 (l'“Accord de 1988”), seront régis par les dispositions de fond(*) de l'Accord de 1988, y compris ses Annexes telles qu'elles ont été modifiées ou rectifiées, dispositions qui sont incorporées dans l'Accord par référence à cet effet et qui resteront en vigueur jusqu'au 31 décembre 1996.

(*) Toutes les dispositions de l'Accord de 1988 excepté le Préambule, l'Article VII et l'Article IX, à l'exclusion des paragraphes 5.a et 5.b et du paragraphe 10.

c) Entre les Parties au présent accord qui sont également Parties à l'Accord de 1988, les droits et obligations au titre du présent accord remplaceront ceux qui résultent de l'Accord de 1988.

d) L'Article XXII n'entrera en vigueur qu'à la date d'entrée en vigueur de l'Accord sur l'OMC. Dans l'intervalle, les dispositions de l'Article VII de l'Accord de 1988 s'appliqueront aux consultations et au règlement des différends dans le cadre du présent accord, dispositions qui sont incorporées dans l'Accord par référence à cet effet. Ces dispositions seront appliquées sous les auspices du Comité institué en vertu du présent accord.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

34

e) Avant la date d'entrée en vigueur de l'Accord sur l'OMC, les références aux organes de l'OMC seront interprétées comme renvoyant à l'organe correspondant du GATT et les références au Directeur Général de l'OMC et au Secrétariat de l'OMC seront interprétées comme étant des références au Directeur Général des Parties Contractantes du GATT de 1947 et au Secrétariat du GATT, respectivement.

4. Réserves Il ne pourra être formulé de réserves en ce qui concerne des dispositions du présent accord.

5. Législation nationale

a) Chaque gouvernement qui acceptera le présent accord ou qui y accédera assurera, au plus tard à la date où ledit accord entrera en vigueur en ce qui le concerne, la conformité de ses lois, règlements et procédures administratives, ainsi que des règles, procédures et pratiques appliquées par les entités reprises dans ses listes annexées au présent accord, avec les dispositions dudit accord.

b) Chaque Partie informera le Comité de toute modification apportée à ses lois et règlements en rapport avec les dispositions du présent accord, ainsi qu'à l'administration de ces lois et règlements.

6. Rectifications ou modifications a) Les rectifications, les transferts d'une entité d'une Annexe à une autre ou, dans des

cas exceptionnels, les autres modifications se rapportant aux Appendices I à IV seront notifiés au Comité, accompagnés de renseignements concernant les conséquences probables du changement pour le champ d'application mutuellement convenu du présent accord. S'ils sont de pure forme ou mineurs, les rectifications, transferts ou autres modifications prendront effet à la condition qu'aucune objection n'y ait été faite dans un délai de 30 jours.

Dans les autres cas, le Président du Comité convoquera le Comité dans les moindres délais. Le Comité examinera la proposition et toute demande d'ajustements compensatoires, afin de préserver l'équilibre des droits et des obligations et de maintenir le champ d'application mutuellement convenu du présent accord à un niveau comparable à son niveau antérieur à la notification. S'il n'est pas possible d'arriver à un accord, la question pourra être traitée ensuite selon les dispositions de l'Article XXII.

b) Dans les cas où une Partie souhaite, dans l'exercice de ses droits, retirer une entité de l'Appendice I au motif que le contrôle ou l'influence que le gouvernement exerce sur cette entité a été éliminé de manière effective, cette Partie en informera le Comité. Cette modification prendra effet le jour qui suivra la fin de la réunion suivante du Comité, à la condition que cette réunion ait lieu 30 jours au plus tôt à compter de la date de la notification et qu'aucune objection n'y ait été faite.

En cas d'objection, la question pourra être traitée ensuite selon les procédures relatives aux consultations et au règlement des différends énoncées à l'Article XXII.

Lors de l'examen de la modification projetée de l'Appendice I ainsi que de tout ajustement compensatoire qui pourrait en résulter, il sera tenu compte des effets d'ouverture du marché résultant de l'élimination du contrôle ou de l'influence exercé par le gouvernement.

7. Examens, négociations et travaux futurs

a) Le Comité procédera chaque année à un examen de la mise en oeuvre et de l'application du présent accord, en tenant compte de ses objectifs. Le Comité informera chaque année le Conseil général de l'OMC des faits intervenus pendant la période sur laquelle portera cet examen.

b) Au plus tard à l'expiration de la troisième année à compter de la date d'entrée en vigueur du présent accord, et par la suite de façon périodique, les Parties engageront de nouvelles négociations en vue d'améliorer l'Accord et d'en étendre le plus possible la portée entre toutes les Parties sur une base de réciprocité mutuelle, compte tenu des dispositions de l'article V relatif aux pays en développement.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

35

c) Les Parties s'efforceront d'éviter d'adopter ou de maintenir en application des mesures et pratiques discriminatoires qui faussent les procédures ouvertes de passation des marchés et elles s'efforceront, dans le cadre des négociations visées à l'alinéa (b), d'éliminer celles qui subsisteront à la date d'entrée en vigueur du présent accord.

8. Technologies de l'information Afin d'assurer que l'Accord ne constitue pas un obstacle non nécessaire au progrès technique, les Parties tiendront régulièrement des consultations au Comité concernant l'évolution de l'utilisation des technologies de l'information dans le domaine des marchés publics et, si nécessaire, négocieront des modifications de l'Accord.

Ces consultations viseront en particulier à assurer que l'utilisation des technologies de l'information contribue à faire en sorte que la passation des marchés publics se fasse de manière ouverte, non discriminatoire et efficace au moyen de procédures transparentes, que les marchés visés par l'Accord soient clairement identifiés et que tous les renseignements disponibles concernant un marché particulier puissent être identifiés.

Lorsqu'une Partie envisagera d'innover, elle s'efforcera de tenir compte des vues exprimées par d'autres Parties au sujet des problèmes qui risquent de se poser.

9. Amendements Les Parties pourront modifier le présent accord eu égard, notamment, à l'expérience de sa mise en oeuvre. Lorsqu'un amendement aura été approuvé par les Parties conformément aux procédures établies par le Comité, il n'entrera en vigueur à l'égard d'une Partie que lorsque celle-ci l'aura accepté.

10. Retrait

a) Toute Partie pourra se retirer du présent accord. Ce retrait prendra effet à l'expiration d'un délai de 60 jours à compter de la date à laquelle le Directeur Général de l'OMC en aura reçu notification par écrit. Dès réception de cette notification, toute Partie pourra demander la réunion immédiate du Comité.

b) Si une Partie au présent accord ne devient pas Membre de l'OMC dans un délai d'un an à compter de la date d'entrée en vigueur de l'Accord sur l'OMC ou cesse d'être Membre de l'OMC, elle cessera d'être Partie au présent accord avec effet à compter de la même date.

11. Non-application du présent accord entre des Parties Le présent accord ne s'appliquera pas entre deux Parties si l'une ou l'autre de ces Parties, au moment de son acceptation ou de son accession, ne consent pas à cette application.

12. Notes, Appendices et Annexes Les Notes, Appendices et Annexes au présent accord en font partie intégrante.

13. Secrétariat Le Secrétariat de l'OMC assurera le secrétariat du présent accord.

14. Dépôt Le présent accord sera déposé auprès du Directeur Général de l'OMC, qui remettra dans les moindres délais à chaque Partie une copie certifiée conforme de l'Accord et de toute rectification ou modification qui y aura été apportée conformément au paragraphe 6, de tout amendement qui y aura été apporté conformément au paragraphe 9, ainsi qu'une notification de chaque acceptation ou accession conformément aux paragraphes 1 et 2, et de chaque dénonciation conformément au paragraphe 10, du présent article.

15. Enregistrement Le présent accord sera enregistré conformément aux dispositions de l'Article 102 de la Charte des Nations Unies.

Fait à Marrakech le 15 avril mil neuf cent quatre vingt quatorze, en un seul exemplaire, en langues française, anglaise et espagnole, les trois textes faisant foi, sauf indication contraire concernant les Appendices ci–joints.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

36

Notes: Le terme “pays” tel qu'il est utilisé dans le présent accord, y compris les Appendices, doit être interprété comme incluant tout territoire douanier distinct Partie au présent accord.

S'agissant d'un territoire douanier distinct Partie au présent accord, dans les cas où le qualificatif “national” accompagnera une expression utilisée dans le présent accord, cette expression s'interprétera, sauf indication contraire, comme se rapportant à ce territoire douanier. Article premier, paragraphe 1 Eu égard aux considérations de politique générale relatives à l'aide liée, et notamment à l'objectif des pays en développement visant le retour à une aide non liée, le présent accord ne s'appliquera pas aux marchés passés dans le cadre d'une aide liée apportée aux pays en développement, aussi longtemps qu'elle sera pratiquée par des Parties.

Appendices et Annexes de l'Accord sur les marchés publics L'Accord sur les marchés publics contient 4 appendices pour chaque partie. Les appendices font partie intégrante de l'Accord (voir article XXIV:12 de l'Accord) et concernent le champ d'application de l'Accord ainsi que les publications par le biais desquelles les parties s'acquittent des diverses obligations en matière de transparence énoncées dans l'Accord. Les appendices et annexes de l'AMP se présentent sous forme d'un système à "feuillets mobiles" qui permet de les mettre à jour selon qu'il convient conformément à l'Article XXIV:6 de l'Accord. Champ d'application Le champ d'application de l'Accord est déterminé pour chaque Partie dans les annexes de l'Appendice I (on parle parfois de la “liste” de chaque Partie). Les Annexes 1-3 de cet appendice indiquent les entités du gouvernement central et les entités des gouvernements sous centraux ainsi que les autres entités, telles que les services publics, pour lesquelles chaque Partie s'est engagée à se conformer à l'Accord.

Les Annexes de l'Appendice I pour chaque Partie précisent aussi le seuil minimum au-dessus duquel un marché public est visé par l'Accord. En règle générale, tous les produits sont couverts par l'AMP, tandis que les Annexes 4 et 5 de l'Appendice I indiquent les services et services de construction visés pour chaque Partie. L'Appendice I comporte aussi des notes et des notes générales précisant le champ d'application convenu au titre de l'Accord. Prescriptions en matière de publication Les Appendices II à IV de l'Accord donnent la liste des publications dans lesquelles les Parties font paraître les avis de marchés envisagés (Appendice II), des listes permanentes de fournisseurs qualifiés dans le contexte des procédures d'appel d'offres sélectives (Appendice III) et les règles et procédures des Parties applicables en matière de passation des marchés (Appendice IV). Structure Les Appendices et Annexes de l'Accord sur les marchés publics sont structurés ainsi: Appendice I L'Appendice I relatif à chaque partie comporte 5 Annexes, qui définissent la portée des obligations incombant à la partie en question en vertu de l'Accord:

• L'Annexe 1 contient la liste des entités du gouvernement central. • L'Annexe 2 contient la liste des entités des gouvernements sous-centraux.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

37

• L'Annexe 3 contient la liste de toutes les autres entités qui passent des marchés conformément aux dispositions du présent accord.

• L'Annexe 4 spécifie les services, que la liste en soit positive ou négative, qui sont visés par l'Accord.

• L'Annexe 5 spécifie les services de construction visés.

En outre, chaque Partie des Annexes de l'Appendice I contient des Notes générales qui limitent la portée des engagements mentionnés dans les Annexes.

Les diverses Annexes de chaque Partie de l'Appendice I sont disponibles en tant que fichiers séparés depuis les liens de chaque Partie sur le site Web de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) :

www.wto.org/french/tratop_f/gproc_f/appendices_f.htm

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

38

PARTIE II

PROCESSUS DES MARCHES PUBLICS

I. INTRODUCTION Les Procédures de Passation des Marchés décrites dans ces notes ont pour objet d’informer les responsables de passation des marchés chargés des acquisitions (travaux, fournitures et services) financées en tout ou en partie sur fonds nationaux (gouvernementaux) ou étrangers (Bailleurs de Fonds) des politiques qui régissent les actes de passation des marchés. Elles s'appliquent, selon la source de financement interne ou externe, aux marchés conclus conformément au Manuel de Procédures relatives au Code de Marchés Publiques ou aux Directives de Passation des Marchés du Bailleur de Fonds concerné, par les Autorités Contractantes (AC) ci-dessous, dotées en leur sein d'une Cellule de Gestion des Projets et des Marchés Publics (CGMP):

§ Le Pouvoir central, ses services déconcentrés et ses services auxiliaires; § Les Provinces et les Entités territoriales décentralisées et leurs services auxiliaires; § Les Etablissements et Entreprises publics ainsi que les Sociétés commerciales à

participation publique majoritaire; § Tous autres organismes créés par l'Etat et dont l'activité est financée ou garantie par

l'Etat; § Les personnes morales du droit privé mandatées et bénéficiant du financement ou de la

garantie des personnes de droit public. Dans le cadre d'exécution des programmes/projets ou des acquisitions, d'une manière générale, l’Emprunteur (Etat pour financement extérieur) ou l'Autorité Contractante (AC) (financement national) en tant que Maître d'Ouvrage (MO), donc par la voie de délégation, le Maître d'Ouvrage Délégué (MOD), l'Agence d'Exécution (AE), dotés de Cellules de Gestion des Projets et des Marchés Publics (CGMP), est responsable de l’exécution du projet ou d'acquisition et, par voie de conséquence, de l’attribution et du suivi de l’exécution des marchés au titre du projet ou d'acquisition. Le Bailleur de Fonds, tant national qu'international, est tenu par ses Statuts ou par la Loi de veiller à ce que "le produit d’un financement soit consacré exclusivement aux objets pour lesquels il a été accordé, compte dûment tenu des considérations d’économie et de rendement et sans laisser intervenir des influences ou considérations politiques ou extra économiques". 1.1 Financement externe

Le financement externe octroyé par les Bailleurs de Fonds (États, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, etc.) se fait en général sous forme de Don, Crédit et Prêt, consenti sur considérations d'ordre économique.

▪ Le Don Consenti par les Bailleurs de Fonds aux États ou sous garantis États des pays en développement les plus pauvres, est caractérisé par l’absence de remboursement.

▪ Le Crédit Consenti par les Bailleurs de Fonds, sans intérêt de remboursement, aux États ou sous garantis États des pays en développement plus pauvres selon un seuil de leur PNB par habitant. Dans le cas de l'IDA le PNB est ≤ 1.095 USD pour 2009 et est assorti des conditions:

- Délai de remboursement : 35 à 40 ans avec différé d'amortissement de 10 ans. - Charge de service : ~ 0,75% par ans sur les montants non décaissés. - Charge d'engagement : 0 à 0,5% (généralement 0%) fixée annuellement.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

39

▪ Le Prêt Consenti par les Bailleurs de Fonds aux États ou sous garantis États des pays en développement à des stades de croissance économique et sociale plus avancés. Dans le cas de la BIRD:

- Délai de remboursement : 15 à 20 ans avec différé d’amortissement de 5 ans. - Taux d'intérêt selon une directive fonction du coût des emprunts (taux au coût du

marché financier mondial).

Les parties en présences sont : • Les Bailleurs de Fonds; • L'emprunteur (Etat), avec ses ministères et entreprises publiques bénéficiaires

représentés par leurs unités de coordination ou de gestion de projet;

Le cadre réglementaire de base est constitué en principe par: ▪ Les Accords de Financement

▫ L'engagement contractuel entre le Gouvernement de la RDC et le Bailleur de Fonds.

▫ Ils priment sur les Lois Nationales (Seuls les Accords de Prêt et de Crédit sont entérinés par le Parlement).

▪ Les Accords de Projet

▫ L'engagement contractuel entre l’entreprise publique bénéficiaire et le Bailleur de Fonds.

▪ Les Accords Subsidiaires (rétrocession)

▫ L'engagement contractuel entre le Gouvernement de la RDC et l’entreprise publique bénéficiaire.

▪ Et les Directives de Passation des Marchés édictées par les Bailleurs de Fonds. ▪ Les Conventions signées entre l'Agence d'Exécution chargée de la gestion de

passation des marchés et/ou fiduciaire et les bénéficiaires représentés, selon le cas, par les Unités de Coordination des Projets (UCP), Unités de Gestion des Projets (UGP) et leurs Ministères Tutelles.

SCHEMA DES ACCORDS

(PROJET, PRÊT / CREDIT, SUBSIDIAIRE)

Les Accords de Financement (prêt, crédit ou don) régissent les relations juridiques entre l’Emprunteur donc l'État et le Bailleur de Fonds.

B. I. R. D. I. D. A.

Entreprise Publique État Emprunteur Accord de Prêt / Crédit Subsidiaire Subsidiairesubsidiaire

Accord de Prêt / Crédit Accord de Projet

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

40

Les Directives s’appliquent à la passation des marchés de fournitures et de travaux requis pour le projet dans les conditions fixées par les Accords. Les droits et obligations de l’Emprunteur et des soumissionnaires / titulaires des marchés de fournitures et de travaux sont régis par les dispositions des dossiers d’appel d’offres et des contrats conclus entre l’Emprunteur et les titulaires des marchés de fournitures et de travaux, et non par les Directives ou par les Accords. 1.2 Financement national

En cas de financement national (fonds gouvernementaux, fonds propres du bénéficiaire) c'est le Code des Marchés Publics de la RDC qui constitue les procédures à appliquer pour la passation des marchés et ceci conformément aux règles décrites dans le Manuel des Procédures relatives audit Code en vigueur. Les parties en présences sont :

(i) Organes de régulation et de contrôle:

▪ L'Autorité de Régulation de Marchés Publics (ARMP) en tant qu'organe de régulation et de contrôle a posteriori (définie à l'article 14 du Code des Marchés Publics et à ceux 11, 12 et 13 du Manuel de Procédures y relatives) ;

▪ La Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (DGCMP) en tant qu'organe de contrôle a priori (définie à l'article 13 du Code des Marchés Publics et à ceux 14, 15 et 16 du Manuel de Procédures y relatives);

(ii) Des Autorités Contractantes (AC):

(Telles que définies à l'article 13 du Code des Marchés Publics et à ceux 17, 18 et 19 du Manuel de Procédures y relatives) • Maîtres d'Ouvrage (MO) Maîtres d'Ouvrage Délégué (MOD) et Agences

d'Exécution (AE), tous dotés des Cellules de Gestion des Projets et des Marchés Publics (CGMP);

(iii) Les Autorités Approbatrices (AA):

(Telles que définies à l'article 15 du Code des Marchés Publics et à ceux 20 et 21 du Manuel de Procédures y relatives) § Le Premier Ministre pour les marchés conclus à l'issu des AOI et pour les marchés

conclus par le Ministre du Budget; § Le Ministre du Budget pour les marchés conclus à l'issu des AON; § Le Ministre de tutelle pour les marchés conclus à l'issu des AON, par les

entreprises et établissements publics sous sa tutelle. Et dans les deux cas de financement les bénéficiaires sont les ministères et entreprises publiques bénéficiaires représentés par leurs unités de coordination ou de gestion de projet et les soumissionnaires sont les Entreprises, Bureaux d'études et Consultants et ce à travers le processus de passation des marchés. Dans la pratique, les règles et procédures de passation des marchés à suivre pour un projet ou une acquisition donnée varient selon les bailleurs de fonds internes ou externes et des circonstances de l’espèce, mais les principes de base du processus de passation des marchés restent:

� La transparence; � L'économie et l'efficacité; � La libre concurrence et l'égalité des chances.

La concurrence ouverte est essentielle à une passation efficace des marchés publics. Les AE ou les CGMP doivent sélectionner la méthode la mieux adaptée à la passation spécifique des marchés.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

41

Dans la plupart des cas, tant les Bailleurs de Fonds externes qu' interne (gouvernement), donc l'Autorité Contractante (AC) demande aux AE ou aux CGMP de passer les marchés de fournitures, de travaux et de services par voie d’appels d’offres (souvent internationaux pour les bailleurs externes et nationaux pour financement national selon les seuils définis) ouverts à tous les fournisseurs et entrepreneurs répondant aux critères qu'ils édictent.

II. PROCESSUS DE PASSATION DES MARCHES Le processus de Passation des Marchés décrit en fait les étapes d'une acquisition conformément à la Loi du pays en matière des marchés publics (Code). Comme pour des projets financés par les bailleurs de fonds externes, le processus se situe en plein centre de la phase d'exécution d'un projet telle que définie dans le "Cycle des Projets" (document de la Banque mondiale) et s'exécute conformément aux directives ou règles qu'ils édictent. Le processus de Passation des Marchés comporte plusieurs étapes allant de la requête officielle ou des plans de passation des marchés, à la signature du contrat. Le diagramme ci-dessous résume d'une manière succincte ces différentes étapes fondamentales.

Requête officielle ou Plans de Passation des Marchés ⇒ Publication: Appel d'Offres (AOI, AON); Consultation

Restreinte (CR); Avis à Manifestations d'Intérêt (AMI), etc. ⇒

Ouverture des plis

Évaluation des offres (Commission d'Analyse) ⇒ Adjudication

(Commission des Marchés) ⇒

Notification provisoire du marché

Négociations

(si nécessaire) ⇒ Notification définitive du marché ⇒ Signature du

contrat

Ce processus se traduit en général par un schéma sous forme de logigramme de la procédure de passation des marchés qui décrit les étapes et les actions de chacun des services concernés de l'AE ou de la CGMP. De même que les délais minimum entre les étapes selon le mode de passation des marchés utilisé sont données dans le Manuel de Passation des Marchés utilisé par l'AE ou la CGMP, et ce, conformément au Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics ou aux Directives de Passation des Marchés des bailleurs de fonds, selon le cas.

III. NOTIONS FONDAMENTALES

3.1 Plans de passation des marchés (PPM)

Un des outils principaux du processus de passation des marchés est le Plan de Passation des Marchés (PPM) d'un projet ayant recours à des marchés pendant son exécution ou de simples acquisitions projetés. Il constitue le tableau de bord de leur suivi tant physique que financier, donc un outil important et primordial du suivi de leur évolution Il constitue l'outil de performance et de l’évaluation d’avancement du processus de passation des marchés, voir même d'un projet.

Dans le cas de financement externe, le plus souvent, il fait partie intégrante des Accords de Financement et du Projet. Le Plan de Passation des Marchés, d'une manière générale, définit :

▫ le mode de passation des marchés sur base des coûts estimatifs et des seuils fixés dans les Accords de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics;

▫ le chronogramme prévisionnel des actions de passation des marchés:

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

42

◦ Le PPM établit les délais prévisionnels entre les différents étapes du processus de passation des marchés allant de la préparation et lancement de l’appel d’offres à la signature du contrat en passant par l’ouverture des plis, l’évaluation des offres, adjudication, notification du marché, négociations et signature du contrat;

◦ Il permet la comparaison entre les délais prévisionnels et les délais réalisés afin de permettre la prise de mesures correctives pour combler les retards éventuels constatés.

Il est revu et mis à jour périodiquement, en général tous les six (6) mois, et dans le cas de financements externe soumis à l’approbation du Bailleur de Fonds concerné. 3.2 Types de marchés Le Processus de Passation des Marchés comporte en général trois (3) types de marchés:

� Marchés de travaux ; � Marchés de fournitures; � Marchés de services.

Par contre le Code des Marchés Publics en définit quatre (4) en y ajoutant les Marchés de propriétés intellectuelles dits aussi de Consultance provenant de la décomposition des Marchés de Services en marchés de services proprement parlé et en marchés de propriétés intellectuelles. 3.3 Modes et seuils des marchés Les modes de passation des marchés de travaux, de fournitures et de services sont au nombre de trois (3), notamment: Appel d'Offres (AO) qui peut être national ou international et ouvert ou restreint, avec ou sans préqualification; Consultation restreinte (CR) qui peut être national ou international et enfin Entente directe (ED). Le choix des modes est régi par les seuils définis selon le type de marché dans les Accords de Financement (externes) et/ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon la source de financement. Dans le cas des prestations intellectuelles, les modes de passation des marchés constituent, en fait, et ce en fonction des seuils définis dans les Accords de Financement (externes) et/ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon la source de financement, les méthodes de recrutement des firmes de consultants ou des consultants individuels à travers soit un Avis à Manifestations d'Intérêt (AMI), qui peut être national ou international avec différentes méthodes de sélection, soit une Consultation restreinte (CR) qui peut être national ou international sur base d'un shortlist, ou encore à travers une Entente directe (ED) ou méthode dite simplifiée sur base d'examen de trois (3) CV de candidats potentiels individuels. Les seuils des marchés publics, conformément à l'article 36 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, sont fixés par un Décret délibéré en Conseil des Ministres. Ces seuils ci-dessous, définis selon le type de marché, régissent les marchés à conclure par la voie de:

(i) Appel d'Offres International (AOI) (Conformément à l'article 39 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics) Marchés et délégations de service public d'un montant (estimé) ≥ aux seuils suivants: • Marchés de travaux: 8.000.000.000 FC; • Marchés de fournitures et services courants: 500.000.000 FC; • Marchés de prestations intellectuelles et délégations de service public: 250.000.000

FC.

(ii) Appel d'Offres National (AON) (Conformément à l'article 37 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics)

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

43

Marchés et délégations de service public d'un montant (estimé) ≥ aux seuils suivants: • Marchés de travaux, fournitures et services courants: 50.000.000 FC; • Marchés de prestations intellectuelles et délégations de service public: 20.000.000

FC.

(iii) Mise en concurrence d'au moins trois (3) fournisseurs ou prestataires (Conformément à l'article 38 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics) Marchés et délégations de service public d'un montant (estimé) ≤ aux seuils suivants: • Marchés de travaux, fournitures et services courants: 50.000.000 FC; • Marchés de prestations intellectuelles et délégations de service public: 20.000.000

FC. 3.4 Marchés de travaux, fournitures et services

Les marchés des travaux, fournitures et services autres que les prestations intellectuelles (consultances) se font conformément au Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics ou en cas de financement externe aux directives incluses dans les Accords de Don, de Prêt ou de Crédit. Les modes ou méthodes de passation des marchés utilisés, dans le respect des seuils fixés dans ledit Manuel de Procédures ou des Accords de Financement, selon le cas, se divisent en trois (3) catégories:

I. Appel d'Offres (AO)

▫ AOI (Appel d’Offres Ouvert International) ▫ AON (Appel d’Offres National) ▫ AOIR ou AONR (Appel d’Offres International ou National avec préqualification)

Afin d'assurer:

▫ l’économie ▫ l’efficacité ▫ la transparence ▫ et la libre concurrence

II. Consultation restreinte (CR)

Sous forme de Consultation Restreinte Nationale (CRN) ou Internationale (CRI) sur liste restreinte établie sur base de:

▫ compétence ▫ expérience

Et plus généralement quand il s’agit : ▫ d’urgence; ▫ d’une spécialité bien appropriée; ▫ des travaux et des fournitures dont le monopole d’exécution revient à un

groupe limité de firmes.

III. Entente directe (ED) ou de gré à gré A utiliser exceptionnellement, avec avis préalable des Bailleurs de Fonds et/ou de la DGCMP, selon le cas, dans des cas d'urgence et de situations contraignantes comme monopôle ou d'exclusivité et d'urgence (catastrophe naturel, épidémies, etc.).

Étapes de Passation des Marchés

▫ Requête de passation de marchés par le bénéficiaire ou exécution des PPM; ▫ Préparation des Documents d'Appel d'Offres (DAO); ▫ Publication de l'Avis d'Appel d'Offres (AAO);

(Publication au DgMarket, site Web national de l'ARMP et/ou de l'Agence d'Exécution, Business Development de l'UNDP, presse locale, ambassades);

▫ Ouverture des plis (compte rendu de la séance de l'ouverture); ▫ Commission d'Analyse des Offres (l'examen des offres et rapport de la Commission

d'Analyse des Offres);

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

44

▫ Commission de Marchés (l'examen du rapport de la Commission d'Analyse des Offres et décision d'adjudication);

▫ Signification de l'attribution du marché au soumissionnaire retenu; ▫ Signature du Contrat / Convention:

- publication du résultat de l'adjudication; - lettres de signification de non attribution aux soumissionnaires non retenus et

remboursement de leur caution. ▫ Ainsi que les différentes non objections (contrôle a priori) exigées, selon le mode et le

seuil de chaque marché, par le Code des Marchés Publics ou les Accords de Financement spécifiques signés avec les bailleurs de fonds externes.

3.4.1 Appel d'Offres International (AOI)

C'est l'application la plus fréquente des Directives de Passation de Marchés des Bailleurs de Fonds. Cette procédure peut être engagée avec ou sans présélection selon les dispositions prévues dans les Accords de Financement et du projet des Bailleurs de Fonds ou de celles prévues dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon le cas. En cas de présélection, selon la source de financement, c'est le dossier type national ou celui du Bailleur de Fonds concerné qui est utilisé. Cette procédure consiste :

▫ publications d'Avis d'Appel d'Offres International dans les journaux nationaux et

internationaux, sur le site Web national de l'ARMP et de l'AE et de la CGMP; ▫ publications dans le Business Development des Nations Unies et DgMarket; ▫ communications aux Ambassades et représentations étrangères présentes en RDC; ▫ communications aux chambres de commerces, fédérations des entreprises; ▫ avis placardés dans les lieux publics (communes, hôtels de villes, gouvernorats); ▫ invitations directes à soumettre des offres ; ▫ dossiers d'appel d'offres et procédures d'évaluation approuvés par le Bailleur de Fonds

ou par la DGCMP, selon le cas en fonction de la source de financement du programme/projet ou de l'acquisition ;

▫ ouverture publique des offres; et ▫ analyse des offres (commission d'analyses); ▫ adjudication, c'est-à-dire, la passation du marché avec le soumissionnaire (entrepreneur

ou ONG) dont l'offre serait la moins disante, c'est-à-dire, adéquate (conforme) et économique (commission des marchés);

▫ notifications provisoire et définitive du marché; ▫ négociations et signature du contrat.

Ces appels d'offres seront ouverts à toutes les entreprises locales et internationales (éligibles aux financements du bailleur qui finance le projet en question) ayant la capacité et la compétence requises. Cette capacité et ces compétences seront vérifiées grâce à des critères de post-qualification mesurables et clairement explicités dans les DAO. La maîtrise d'œuvre des travaux pourra être assurée par un bureau d'études d'ingénierie compétent ou des ingénieurs conseils, le choix dépendant de l'importance des travaux à superviser, recrutés conformément au "Directives Sélection et Emploi des Consultants" des Bailleurs de Fonds ou du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon le cas, en fonction de la source de financement du programme ou le projet. Il sera impératif de nommer le bureau d'étude d'ingénierie ou l'ingénieur conseil chargés de la maîtrise d'œuvre avant le début des travaux. Les marchés seront attribués au soumissionnaire présentant l'offre la moins disante et dont la capacité et la compétence auront ainsi été vérifiées. Le dossier d'appel d'offres, selon la source de financement, sera conforme au dossier d'appel d'offres type national ou à celui du Bailleur de Fonds concerné.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

45

3.4.2 Appel d'Offres National (AON)

En tant que l'application la plus fréquente du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, cette procédure est la procédure type applicable pour les marchés dont le montant n’implique pas, l'utilisation de l'Appel d'Offres International. Cette procédure peut être engagée également avec ou sans présélection et consiste :

▫ publication d'Avis d'Appel d'Offres National dans les journaux du pays, sur le site Web

de l'AE, de la CGMP et du site Web national de l'ARMP; ▫ communications aux chambres de commerces, fédérations des entreprises; ▫ avis placardés dans les lieux publics (communes, hôtels de ville, gouvernorats); ▫ invitations directes à soumettre des offres ; ▫ dossiers d'appel d'offres et procédures d'évaluation approuvés par le Bailleur de Fonds

ou par la DGCMP, selon le cas en fonction de la source de financement du programme ou le projet ;

▫ ouverture publique des offres; et ▫ analyse des offres (commission d'analyse); ▫ adjudication, c'est-à-dire, la passation du marché avec le soumissionnaire (entrepreneur

ou ONG) dont l'offre serait la moins disante, c'est-à-dire, adéquate et à meilleur marché (commission des marchés);

▫ notifications provisoire et définitive du marché; ▫ négociations et signature du contrat.

Ces appels d'offres seront ouverts à toutes les entreprises locales et internationales (éligibles aux financements du bailleur qui finance le projet en question) ayant la capacité et la compétence requises. Cette capacité et ces compétences seront vérifiées grâce à des critères de post-qualification mesurables et clairement explicités dans les DAO. Les marchés seront attribués au soumissionnaire présentant l'offre la moins disante et dont la capacité et la compétence auront ainsi été vérifiées. Les dossiers d'appel d'offres pour les travaux qui seront utilisés seront strictement conformes au dossier type. Toute modification de ce dossier type devra faire l'objet d'un accord formel du Bailleur de Fonds ou de la DGCMP, selon le cas. 3.4.3 Présélection et Post-qualification

L'AON ou l'AOI pourra être précédé d'une présélection des entreprises. La présélection des entreprises a pour objectif de réduire le nombre d'entreprises appelées à soumissionner aux seules entreprises présentant la capacité et la compétence requise. Dans ce cas, les seuls critères de post-qualification du règlement d'appel d'offres auront pour objet de vérifier que la situation des entreprises présélectionnées n'a pas changé depuis la présélection; Au cas où l'AON ou l'AOI est précédé d'une présélection pour les travaux, au cas par cas, ou pour un programme de travaux, par exemple sur une base annuelle, la procédure suivante sera suivie: La liste des entrepreneurs présélectionnés, pour chaque nature de travaux et chaque taille de marché sera établie après un avis public sollicitant les candidatures, inclura:

▫ la liste indicative des travaux du programme qui seront adjugés par cette méthode; ▫ les critères de présélection, étant entendu que ces critères devront être parfaitement

définis, objectifs et mesurables et seront les seuls utilisés pour la présélection; ▫ les modalités de dépôts des demandes; ▫ le modèle de présentation des demandes de qualification; ▫ les modalités d'analyse et de publication des résultats.

Une entreprise présélectionnée pourra être éliminée des listes de présélection pour une durée de cinq (5) ans maximum seulement lorsqu'elle aura fait l'objet d'une résiliation de marché par

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

46

l'AC donc par l'AE ou la CGMP aux torts exclusifs de cette entreprise. Lorsque l'appel d'offres ouvert est sans présélection, le règlement d'appel d'offres devra obligatoirement comporter une évaluation de la capacité et de la compétence de l'entreprise ayant présentée l'offre évaluée la moins disante (critères de post-qualification). Les critères de post-qualification devront être objectifs, explicités (dans les Instructions aux soumissionnaires ou le Règlement particulier de l'appel d'offres (RPAO) selon les cas) et mesurables comme, en termes d'exemple cités ci-dessous:

a) Être de la RDC et/ou d'un pays répondant aux critères définis dans l'édition en vigueur

des Directives des Passations des Marchés du Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou à ceux du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon le cas ;

b) Avoir réalisé un chiffre d'affaires au cours d'une période et d'au moins un multiple (fixés au CPI du DAO) de fois du montant de son offre;

c) Avoir réalisé avec succès en tant qu'entrepreneur principal au cours de la période fixée dans le DAO, au moins un nombre (fixé dans le DAO) de projets de nature et de complexité comparable à celle du lot des travaux pour lequel il soumissionne;

d) Avoir le matériel nécessaire et le personnel compétent pour la réalisation des présents travaux;

e) Justifier de ligne de crédits correspondants à au moins à un % de marché, fixé dans le DAO, pour chaque lot.

3.4.4 Consultation Restreinte (CR) (Petits marchés de travaux)

D'une manière générale, cette procédure est réservée aux petits contrats, selon les seuils précisés dans les Accords de Financement du programme/projet (financement externe) ou dans le Manuel de Procédures relative au Code des Marchés Publics (financement national). Ou encore, le cas échéant, dans les Conventions de Maître d'Ouvrage Délégué, signées entre le MO et les MOD ou les AE (ONG, ALE) dotés de CGMP. Ces marchés sont généralement à prix global, forfaitaire et non révisable. Ces marchés sont attribués après comparaison des devis obtenus en invitant au moins trois (3) entreprises parmi tous les entreprises qualifiées figurant au registre de l'AE ou de la CGMP, en réponse à une demande écrite simultanée de la part l'AE ou la CGMP. Le marché est attribué à l'entreprise qui propose le prix le plus bas pour les travaux demandés. Du fait que la consultation est restreinte aux entreprises qui sont réputées disposer de l'expérience et des ressources nécessaires pour mener à bien les travaux. L’évaluation de la capacité et de la compétence de l'entreprise présentant l’offre la moins disante est limitée à la vérification que la situation de l'entreprise lui permet toujours de réaliser les travaux. Dossier de consultation Les dossiers qui seront utilisés pour l’appel d’offres seront strictement conformes au dossier type (national ou bailleur de fonds) et ne pourra être modifié qu'avec l’accord du Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou de la DGCMP. La demande de devis écrite simultanée par l'AE ou par la CGMP auprès des entreprises qualifiées comporte obligatoirement au moins:

▪ la description détaillée des travaux; ▪ les spécifications techniques des travaux; ▪ les délais d'exécution requis; ▪ le modèle de contrat qui sera utilisé; et ▪ les plans détaillés de l'ouvrage permettant d'évaluer avec suffisamment de

précision les quantités de travaux à exécuter. 3.4.5 Consultation Restreinte (CR) (Petits marchés de fournitures)

Comme dans le cas de consultation restreinte pour petits travaux, sur base des mêmes

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

47

principes, cette procédure dite aussi "shopping" est utilisée pour les petits marchés de fournitures. Ces marchés sont attribués après comparaison des devis obtenus en invitant au moins trois (3) fournisseurs ayant les capacités techniques, financières et juridiques requises parmi tous les fournisseurs qualifiés figurant au registre de l'AE ou de la CGMP, en réponse à une demande écrite simultanée de la part l'AE ou la CGMP, précisant la nature, la quantité et les spécifications techniques des fournitures requises. Sur base de l'examen des trois (3) factures pro forma, le marché est attribué au fournisseur qui propose le prix le plus bas pour les fournitures demandées.

3.4.6 Appel d'Offre avec Concours

Lorsque des motifs d’ordre technique, esthétique, environnemental ou financier justifient des recherches particulières, l’appel d’offres peut être assorti d’un concours. Le concours porte sur la conception d’une œuvre ou d’un projet architectural. Il a lieu sur la base d’un programme établi par l’autorité contractante qui indique les besoins auxquels doit répondre la prestation et fixe le cas échéant le maximum de la dépense prévue pour l’exécution du budget. L’appel d’offres avec concours s’effectue selon la procédure d’appel d’offres ouvert ou restreint. Le règlement particulier d’appel d’offres avec concours prévoit:

(i) des primes, récompenses ou avantages à allouer aux soumissionnaires les mieux

classés ; (ii) que les projets primés deviennent en tout ou partie propriété de l’autorité contractante,

ou que celle-ci se réserve le droit de faire exécuter par l’entrepreneur ou le fournisseur de son choix tout ou partie des projets primés, moyennant versement d’une redevance fixée dans le règlement particulier d’appel d’offres lui-même ou déterminée ultérieurement à l’amiable ou après expertise.

Il indique en outre dans quelles conditions les hommes de l’art, auteurs des projets, sont appelés à coopérer à l’exécution de leur projet primé. Les projets des concurrents non retenus leur sont restitués à leurs frais endéans un mois. Les projets retenus et/ou primés deviennent la propriété de l’autorité contractante. 3.4.7 Procédures d'Entente Directe (ED)

La passation de marchés en entente directe (de gré à gré) ne pourra être utilisée qu'après l'accord préalable du Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou de la DGCMP, selon le cas, dans les cas exceptionnels où d'urgence, une difficulté particulière justifiée, ou l'absence prouvée de compétition pour le type de travaux rendraient la mise en concurrence inutile ou contre-productive. Il s'agit par exemple de travaux spécialisés pour lesquels une seule entreprise dispose des compétences et du matériel, d'une reprise d'un contrat exécuté partiellement par une entreprise résiliée dont le contrat a été résilié, ou d'un sous-projet dans une région isolée. Conformément à l'article 43 du Code des Marchés Publics, le marché de gré à gré ne peut être passé qu’avec des entrepreneurs, fournisseurs ou prestataires de services qui ont l’expertise requise ou ont exécuté des travaux analogues dans le passé et acceptent de se soumettre à un contrôle des prix spécifiques durant l’exécution des prestations. Ainsi, conformément à l'article 42 du Code des Marchés Publics, il ne peut être passé de marché de gré à gré que dans l’un des cas suivants :

(i) lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation nécessitant l’emploi

d’un brevet d’invention, d’une licence ou de droits exclusifs détenus par un seul entrepreneur, un seul fournisseur ou un seul prestataire ;

(ii) lorsque les marchés ne peuvent être confiés qu’à un prestataire déterminé pour des raisons techniques ou artistiques ;

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

48

(iii) dans les cas d’extrême urgence, pour les travaux, fournitures ou services que l’autorité contractante fait exécuter en lieu et place de l’entrepreneur, du fournisseur ou du prestataire défaillant ;

(iv) dans le cas d’urgence impérieuse motivée par des circonstances imprévisibles ou de force majeure ne permettant pas de respecter les délais prévus dans les procédures d’appel d’offres, nécessitant une intervention immédiate ;

(v) lorsqu’il s’agit des marchés spéciaux définis aux articles 44 et 45 du Code des Marchés Publics.

L'accord explicite de la part du Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou de la DGCMP, selon le cas, doit être obtenu préalablement à toute négociation du marché avec le contractant Une offre écrite devra être demandée par écrit à l'entreprise. Cette demande devra être assortie des plans et spécifications techniques. Les négociations du marché qui seront effectuées sur la base de la proposition écrite de l'entreprise feront l'objet de procès verbaux de négociation qui seront joints aux archives du contrat. Les prix utilisés ne pourront excéder les prix couramment pratiqués pour ces travaux ou, à défaut, devront être justifiés par des sous détails de prix.

Les justificatifs des prix unitaires seront joints aux archives du contrat. Le marché qui sera passé après négociation sera strictement conforme au marché type du dossier d'appel d'offres type national ou type bailleur de fonds, selon le cas. L'AE ou la CGMP devra rédiger et transmettre à l'AC et à la DGCMP un rapport consignant les diverses négociations et présentant les résultats de ces négociations et le marché proposé. La Commission des Marchés (CM) et par la suite la DGCMP devra donner son accord sur les résultats des négociations préalablement à la signature du contrat. L'attribution doit être publiée sur le site de l'ARMP. 3.4.8 Procédures des Marchés Résiliés ou Sous Tutelle, en Régie

Dans le cadre de l'exécution des travaux, l'AE ou la CGMP peut être amené soit à résilier un marché en cours d'exécution, soit à mettre l'entreprise sous tutelle (ou en régie) pour assurer la finition des travaux. Cas de marché résilié Dans le cas où l'AE ou l'CGMP décide de mettre fin à l'exécution des travaux faisant l'objet d'un contrat avant l'achèvement de ceux-ci, par une décision de résiliation du marché, telles que prévu dans les clauses contractuelles du marché, les dispositions suivantes sont à observer:

a) informer l'AC et la DGCMP; b) engager des négociations avec le soumissionnaire classé deuxième dans le cadre de

l'appel d'offres correspondant à ce marché; ou c) au cas de non aboutissement des démarches sous b) ci-dessus, l'AE ou la CGMP

procédera à une consultation restreinte auprès de minimum trois (3) entreprises. Le dossier de consultation qui sera remis aux entreprises après visite du chantier comprendra les pièces suivantes: devis quantitatif des travaux restants, situation des approvisionnements et des ouvrages provisoires qui deviennent propriété du MO. Le dossier d'offre des entreprises comprendra les pièces suivantes: offre financière et note technique sur l'organisation du chantier et le délai de réalisation des travaux.

Cas de mise sous tutelle Dans le cas où une entreprise présente des défaillances vers la fin des travaux et ne peut les terminer, la CGMP ou l'AE pourra décider de la mettre sous tutelle et de terminer les travaux en régie. Dans ce cas, la CGMP ou l'AE désigne un responsable du chantier qui prendra la direction des travaux avec le personnel et le matériel de l'entreprise.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

49

L'entreprise ne percevra aucun décompte relatif aux travaux en régie jusqu'à la réception provisoire des travaux à l'exception de la location des engins de chantier qui lui sera rémunérée sur la base des prix unitaires qui auront été convenus en cas de mise en régie. Tous les achats et le paiement des salaires du personnel de chantier seront effectués directement par la CGMP ou l'AE.

Cas de marché en régie Dans le cas où l’AE ou la CGMP aurait des difficultés pour trouver une entreprise à travers les procédures précitées, elle pourrait, avec l’approbation préalable de la DGCMP exécuter les travaux en régie.

Dans ce cas, l'AE ou la CGMP désigne un responsable du chantier qui prendra la direction des travaux avec son propre personnel et matériel ou recourra aux services des sous traitants.

Elle gérera le chantier sous sa propre responsabilité et fera tous les achats conformément aux procédures et effectuera directement le paiement des salaires du personnel de chantier et ainsi que de ses sous traitants. 3.4.9 Participation Communautaire

Lorsque, afin d’accroître les chances de succès durable du projet ou d’atteindre certains de ses objectifs sociaux, l'AE ou la CGMP juge souhaitable pour certaines composantes du projet:

i) de faire appel à la participation des communautés locales et/ou à celle des organisations

non Gouvernementales (ONG) pour la fourniture de services et/ou l'exécution des travaux; ou

ii) d’intensifier l’utilisation du savoir-faire et des matériaux locaux; ou d’employer des méthodes à haute intensité de main-d’œuvre (méthode HIMO) et d’autres technologies appropriées.

Ces considérations sont prises en compte dans le choix des procédures de passation des marchés, la définition des spécifications et la détermination du contenu des marchés, pour autant que ces méthodes soient suffisamment efficaces et sont acceptables par l'AE ou la CGMP. Les procédures proposées et les composantes du projet à réaliser avec la participation de la communauté seront indiquées dans l’Accord de Financement et détaillées dans le plan de passation des marchés ou le document pertinent d’exécution du projet approuvé par l'AE ou la CGMP. 3.4.10 Marchés passés auprès des Agences de l'O.N.U.

Acquisition directement auprès des institutions spécialisées de l’Organisation des Nations Unies, agissant en qualité de fournisseurs conformément à leurs propres procédures, est la méthode la plus adéquate autorisée par les Bailleurs de Fonds externes, notamment par la Banque mondiale, pour obtenir:

(i) de petites quantités de fournitures disponibles dans le commerce, principalement pour les secteurs de l’éducation et de la santé et

(ii) des produits spécialisés pour lesquels le nombre de fournisseurs est limité, tels que les vaccins et les médicaments.

Dans le cadre du Code des Marchés Publics, cette procédure ne peut être utilisée qu'avec l'approbation préalable de la DGCMP.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

50

3.4.11 Marchés Spéciaux

Dans le cadre des marchés publics sous financement national le Code des Marchés Publics à travers le Manuel de Procédures y relatives régit les marchés dits spéciaux ne concernant que l'acquisition des équipements ou fournitures et les prestations de toute nature, strictement liées à la défense nationale, à la sécurité et aux intérêts stratégiques de l'Etat. L'étendue, les règles de passation et de contrôle, dans le respect des dispositions du Code des Marchés Publics en vigueur, sont fixées par un décret du Premier Ministre, délibéré en Conseil des Ministres.

3.4.12 Marchés à Bons de Commande et de Clientèle

▫ Les marchés à bons de commande sont ceux qui ont pour objet de permettre à l’autorité contractante de couvrir ses besoins courants annuels de fournitures dont il n’est pas possible, au début de l’année, de prévoir l’importance exacte, ou bien qui excèdent les possibilités de stockage. La durée de ces marchés ne peut excéder une année. Elle peut être renouvelée une fois. Ces marchés indiquent les limites maximales et minimales de la prestation globale à fournir, ces limites pouvant être exprimées soit en quantité soit en valeur.

▫ Les marchés de clientèle sont ceux par lesquels l’autorité contractante s’engage à confier à certains contractants ou soumissionnaires prestataires, pour une période limitée, et qui ne saurait excéder une année, renouvelable une fois, l’exécution de tout ou partie de certaines catégories de prestations de services, définies par la réglementation en vigueur, suivant des commandes faites au fur et à mesure des besoins.

3.4.13 Délégation de service public

C'est un mode de marché où l'Autorité Contractante (AC), dans le cadre des marchés publics sous financement national, confie à travers un contrat la gestion d'un service public relevant de sa compétence à un délégataire, société privée ou d'Etat, dont la rémunération est liée ou substantiellement assurée par les résultats de l'exploitation du service public concerné. La délégation de service public est régie par des règles de passation des marchés similaires à celles des prestations intellectuelles et elle est obligatoirement soumise à la procédure de présélection. Une délégation de service public est généralement établie pour une longue durée et peut comporter différentes composantes, notamment, la conception et/ou la réalisation et/ou l'exploitation d'un ouvrage ou d'un service. La différence entre un marché public et une délégation de service public réside essentiellement dans le mode de règlement. En effet, dans le cas de marché public les prestations du gestionnaire sont réglées directement ou indirectement par l'Autorité Contractante (AC), tandis que dans le cas de délégation de service, le gestionnaire se rémunère sur les recettes qu'il génère de l'exploitation, il participe au risque d'exploitation du service, mais subsidiairement il peut éventuellement percevoir des subventions de l'autorité publique. Les délégations de service public comprennent: les concessions de service public, les affermages et les régies intéressées.

§ Concession de service

C'est un mode de gestion d'un service public dans le cadre duquel un concessionnaire, opérateur privé ou public, a le droit d'exploiter, en son nom et à ses risques et périls pendant une durée déterminée, un ouvrage public, en recouvrant les prix du service auprès des usagers. Le concessionnaire est responsable des nouveaux investissements nécessaires et de l'entretien de l'ouvrage.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

51

A la différence de la concession des travaux publics, il n'est pas responsable des investissements initiaux et en particulier de la construction de l'ouvrage exploité. Au terme du contrat, le MO entre en possession totale de l'ouvrage y compris les investissements réalisés par le concessionnaire.

§ Affermage C'est un contrat par lequel l'Autorité Contractante (AC) charge le fermier, la personne publique ou privée de l'exploitation d'ouvrages qu'il a acquis préalablement pour que celui-ci assure en son nom la fourniture d'un service public. Le fermier ne réalise pas les investissements initiaux mais assure l'entretien de l'ouvrage. Il verse généralement une redevance à l'AC au titre du droit d'exploiter l'ouvrage et il est rémunéré sur les recettes versées par les usagers.

§ Régie intéressée C'est un contrat par lequel l'Autorité Contractante (AC) finance elle-même l'établissement d'un service, mais en confie la gestion à une personne privée ou publique qui est rémunérée par l'AC tout en étant intéressée aux résultats (économies réalisées, gains de productivité, amélioration de la qualité du service).

Le service public continue d'être exploité au nom de l'AC qui assume les investissements et le risque d'exploitation (cas des régies intéressées des services urbains lorsque le tarif appliqué aux usagers ne peut être libéralisé).

3.5 Evaluation des offres

Le processus d'évaluation des offres comporte:

▪ L'évaluation des offres par rapport aux critères fixés dans les Documents d'Appel d'Offres (DAO); ▫ La vérification de la conformité des offres par rapport aux clauses administratives

(conformité administrative); ▫ La vérification de la conformité des offres par rapport aux spécifications techniques

(conformité technique); ▫ La vérification financière (contrôle des opérations arithmétiques).

▪ La sélection de l'offre la moins disante (meilleur prix-qualité); ▪ La qualification du soumissionnaire.

3.5.1 Conformité des offres

La conformité administrative, financière et technique des offres conditionne la recevabilité de celles-ci. Chaque offre doit répondre aux critères imposés dans le DAO et inclure les documents exigés. Dans le cas des marchés sous financement national, le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics définit dans ses articles 96 et 97 les critères de conformité des offres. D'une manière générale, sur base de la bonne pratique et l'expérience, on considère:

▫ Conformité administrative: La conformité administrative comprend la présence dans l’offre des documents suivant

selon le cas (Tout manquement peut entrainer le rejet de l’offre): Pour toute firme et entreprise nationale ou internationale:

A. Rejet immédiat (forclusion sans aucun autre examen) de l'offre en absence dans

l'offre de l'un des documents suivants exigés dans le DAO:

▫ Lettre de soumission (dûment signée); ▫ Garantie de soumission (garantie bancaire ou chèque certifié ou versement au

compte en banque désigné de l'AE ou de la CGMP dans le DAO); ▫ Statuts de l’entreprise (conforme à la spécificité du marché); ▫ États financiers certifiés des 3 dernières années (en cas d’AOI); ▫ Attestation de groupement (si nécessaire) avec un chef de fil désigné.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

52

De même que, l'absence dans l'offre de l'un des documents suivants, conformes aux statuts de la société, exigés en complément aux précités dans le DAO pour toute firme et entreprises en RDC:

▫ Identification nationale; ▫ Immatriculation NRC; ▫ Attestation de l’INSS; ▫ Agrément TPI (durée de validité couvrant celle des travaux); ▫ Quitus des contributions.

B. Possibilité de rejet (avec l'appréciation de la Commission des Marchés) en cas d'absence dans l'offre des documents suivants exigés dans le DAO:

▫ Attestation bancaire pour Ligne de Crédit; ▫ Attestation certifiant que le soumissionnaire contractera les assurances exigées

dans le DAO en cas où le marché lui serait adjugé; ▫ Délai d'exécution conforme des travaux; ▫ Garanties légales et délai de livraison (fournitures).

▫ Conformité technique

Toute offre doit être conforme aux spécifications techniques stipulées dans le DAO. En outre, l’offre doit contenir des données et documents techniques demandés dans le DAO, et dont l'absence peut entrainer le rejet de l'offre. Notamment:

A. Rejet immédiat (forclusion sans aucun autre examen) de l'offre en absence dans

l'offre de l'un des documents suivants exigés dans le DAO:

▫ Références des travaux ou marchés similaires (Les PV de réception définitive sont exigés);

▫ Liste des marchés des travaux en cours (lieu, description, montant, degré d'avancement, date d'achèvement prévue).

B. Possibilité de rejet (avec l'appréciation de la Commission des Marchés) en cas

d'absence dans l'offre des documents suivants exigés dans le DAO:

▫ Liste du matériel que dispose l’entreprise des travaux (Sauf indication contraire dans le DAO);

▫ Chronogramme et le planning d’exécution; ▫ Description et données (CV) sur la qualification et l’expérience du personnel clé

(travaux). ▫ Service après vente (fournitures).

Note: En cas de cumul des marchés des travaux le matériel et le personnel doivent pouvoir couvrir en suffisance la bonne exécution de l’ensemble des marchés des travaux en cours. Toute inadéquation peut entrainer le rejet de l’offre.

▫ Conformité financière Selon les stipulations dans le DAO, l’offre doit contenir les données et preuves y afférentes

notamment:

- Chiffre d’affaire : Il s’agit du montant moyen du chiffre d’affaire sur 3 ou 5 dernières années (selon les précisions du DAO) pour les activités du domaine du marché correspondant à l’appel d’offres. Ce montant moyen doit couvrir autant de fois que stipulée dans le DAO le montant global de l’offre et en cas d’AOI, doit être prouvé par des états financiers certifiés.

En cas d’AOI, l'absence dans l'offre des états financiers certifiés entraine le rejet immédiat de l'offre.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

53

- Ligne de Crédit : Il s’agit d’un montant fixe ou un pourcentage donné du montant global de l’offre. Ce montant doit, en principe, couvrir le coût des travaux ou des acquisitions pendant une durée de 3 mois sans intervention financière du Client.

L'absence d'une attestation bancaire pour Ligne de Crédit peut constituer (avec l'appréciation de la Commission ders Marchés) le rejet de l'offre. Note: Le montant de la ligne de crédit se calcule en fonction du montant global du marché et la durée d’exécution (en mois), par la formule:

MLC = 3 x MGO / DEX

Où MLC: Montant de la ligne de crédit; MGO: Montant global de l’offre et DEX: Durée d’exécution.

3.5.2 Garanties et Cautions

Le processus de passation des marchés comporte trois (3) types de garanties, dont deux obligatoires:

▫ Caution ou garantie de soumission (de l'offre)

Un montant fixe ou pourcentage du montant de l’offre que le soumissionnaire doit déposer dans son offre (pli) sous forme de versement au compte de l'AE ou de la CGMP, de chèque certifié ou garantie bancaire. Cette garantie est retournée au soumissionnaire après adjudication du marché. Elle est saisie en cas du retrait du soumissionnaire en cours de route. Dans le cas de financement national, conformément à l'article 168 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics le pourcentage de la caution doit être compris entre 1% et 2% du montant de l'offre. Aucune garantie de soumission n'est requise pour les marchés de prestations intellectuelles, il en est de même pour tout marché dont le montant estimé est inférieur aux seuils fixés à l'article 15 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics (200.000.000 FC pour marché de travaux, 100.000.000 FC pour marché de fournitures ou de services).

▫ Garantie de bonne fin ou bonne exécution

Sous forme de lettre de garantie bancaire, elle est constituée d’un montant fixe ou plus généralement d’un pourcentage minimum de (5%) du montant total du marché adjugé. Elle est retournée à l’adjudicataire (50%) à la réception provisoire et le solde à la réception définitive. Elle peut être saisie en cas de rupture du marchés à tord de l’adjudicataire. Cette garantie peut, éventuellement, à la demande de l'adjudicataire et avec mention au contrat, être constituée par des retenues sur facturations successives de l'adjudicataire (garantie constituée), aux mêmes conditions précitées. Et une conditionnelle:

▫ Garantie d’avance

Dans le cadre de financement externe, à la demande de l’adjudicataire, un pourcentage ne dépassant pas (10%) du montant total du marché adjugé pour les marchés de consultance des firmes et (20%) du montant total du marché adjugé pour les marchés des travaux, des fournitures et des services, contre une garantie bancaire. En cas de marchés de consultance individuelle aucune garantie d'avance n'est exigée. Dans le cadre de financement national, à la demande de l’adjudicataire, conformément à l'article 161 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, un pourcentage ne dépassant pas (20%) du montant total du marché adjugé pour les marchés des fournitures et services, et (30%) du montant total du marché adjugé pour les marchés des travaux et de prestations intellectuelles, contre une garantie bancaire.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

54

▫ Forme des garanties

Dans le cadre de financement externe (bailleurs de fonds), les différentes précitées sont fournies sous forme de versement au compte de l'AE ou de la CGMP, de chèque certifié ou garantie bancaire. Conformément aux articles 176, 177, 178 et 179 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, les différentes garanties précitées sont fournies sous forme de: cautionnement, garantie bancaire à première demande (garantie bancaire irrévocable), ou cautionnement personnelle et solidaire. Cautionnement: Il consiste dans la remise de la somme requise en numéraires, de préférence sous forme de chèque bancaire certifié tiré au nom de l'AC. La conservation et le suivi de ladite caution suppose leur dépôt à un compte de consignation ouverte auprès du Trésor Public au titre de la procédure d'appel à la concurrence concernée, étant donnée que la conservation d'espèces ou de chèques par devers l'AC est contraire à la réglementation bancaire et à celle des Finances Publiques. Garantie bancaire dite "à première demande": C'est une garantie bancaire irrévocable que la banque émettrice doit honorer, sans délai à la demande de l'AC et sans demander la preuve du non respect de ses obligations par le soumissionnaire ou titulaire du marché. Elle doit être conforme au modèle prévu dans le DAO. Caution personnelle et solidaire: C'est une caution donnée par une banque ou un organisme agréé par le Ministère des Finances. Elle est demandée aux soumissionnaires n'ayant pas l'envergure pour accéder à l'obtention de la garantie bancaire dite à première demande. L'organisme émetteur peut subordonner dans ce cas le règlement de la caution à la justification de la faute ou l'événement qui aurait entrainé l'appel au paiement, voir même à la décision juridique définitive reconnaissant ladite faute.

3.5.3 Préférences nationales et régionales

Conformément aux dispositions du Code des Marchés Publics, lors de la passation d’un marché public, soit par appel d’offres soit de gré à gré, une préférence est accordée à la soumission présentée dans l’ordre suivant par :

(i) Une personne physique de nationalité congolaise ; (ii) Une petite et moyenne entreprise congolaise dont le capital est détenu majoritairement

par des personnes physiques de nationalité congolaise ou des personnes morales de droit congolais ;

(iii) Une personne morale de droit congolais ; (iv) Des groupements d’entreprises associant des entreprises congolaises ou prévoyant une

sous-traitance du marché aux nationaux dans les conditions de l’article 59 du Code des Marchés Publics ;

(v) Une personne physique étrangère ou une personne morale de droit étranger, justifiant d’une activité économique sur le territoire congolais ;

(vi) Une personne physique étrangère ou une entreprise de droit étranger, ressortissant d’un État partie avec la République Démocratique du Congo à un traité, un accord ou règlement aux termes duquel telle préférence lui est reconnue.

Cette préférence peut également être accordée à certaines catégories d’entreprises faisant l’objet d’une protection sociale résultant de la législation en vigueur. Elle consiste en un abattement sur l’offre financière du soumissionnaire.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

55

Le candidat étranger qui aura prévu de sous-traiter trente (30%) pourcent de la valeur globale du marché de travaux, de fournitures ou de services à une entreprise congolaise ou d’aligner quarante (40%) pourcent d’experts congolais dans l’équipe clé des experts pourra bénéficier d’une marge de préférence sous forme d’abattement qui ne pourra être supérieure à cinq (5%) pourcent.

Dans tous les cas, toute préférence devra être indiquée et quantifiée dans l’appel d’offres. Tel que pratiqué actuellement dans le cadre des programmes/projets financés par les Bailleurs de Fonds, notamment, la Banque mondiale, les procédures ci-dessous peuvent être appliquées dans le respect des dispositions du Code des Marchés Publics en la matière. Ainsi:

· Préférence en faveur des fournitures fabriquées en RDC Pour les marchés de fournitures passés sur AOI, l'AE ou la CGMP, accorde, avec l'accord du Bailleur de Fonds ou de la DGCMP, selon le cas, une marge de préférence respective de 15% du prix CIP et 5% aux offres proposant des fournitures fabriquées en RDC, lorsqu’on les compare aux offres proposant des fournitures fabriquées ailleurs. A condition que le soumissionnaire établisse à la satisfaction de l'AE ou la CGMP que:

▫ la main-d’œuvre, les matières premières et les éléments qui proviennent de la RDC représenteront au moins 30 % ou plus du prix EXW du produit offert; et

▫ l’installation de production, dans laquelle ces produits seront fabriqués ou assemblés, et fabriquer ou assembler ces fournitures au moins depuis la date de la soumission de l’offre.

· Préférence en faveur des entrepreneurs nationaux Pour les marchés des travaux passés sur AOI, l'AE ou la CGMP, accorde, avec l'accord du Bailleur de Fonds ou de la DGCMP, selon le cas, une marge de préférence respective de 7,5 % et 5% sur le montant de l’offre, aux entrepreneurs nationaux qui fournissent les renseignements nécessaires pour établir que:

▫ Leur entreprise est enregistrée en RDC; ▫ Les parts du capital appartiennent en majorité à des ressortissants de la RDC; ▫ Ils ne sous-traitent pas plus de (10%) du montant du marché à des entreprises

étrangères; et ▫ Ils remplissent les autres critères mentionnés aux données particulières de l'appel

d'offres le cas échéant. · Préférence en faveur des entrepreneurs régionaux

Pour les marchés de travaux sous financement national passés sur AON, l'AE ou la CGMP peut accorder, pendant une période transitoire, avec l'accord de l'AC ou de la DGCMP, une marge de préférence de 5 % aux entrepreneurs locaux (de la province du lieu d'exécution des travaux) qui fournissent les renseignements nécessaires pour établir que :

▫ Leur entreprise est enregistrée dans la Province du lieu des travaux; ▫ Les parts du capital appartiennent en majorité aux ressortissants de la RDC

domiciliés dans la Province du lieu des travaux ; ▫ Ils ne sous-traitent pas plus de (10%) du montant du marché à des entreprises

extérieures à la Province du lieu des travaux; et ▫ Remplir les autres critères mentionnés aux données particulières de l'appel d'offres

le cas échéant.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

56

3.6 Marchés de Prestations Intellectuelles (Consultance)

Les méthodes de sélection des firmes ou des individus sont:

§ Sur base d'appel à manifestations d'intérêt:

▪ Sélection fondée sur la qualité technique et sur le coût; ▪ Sélection fondée sur la qualité technique; ▪ Sélection basée au moindre coût ; ▪ Sélection basée sur un budget déterminé.

§ Sélection par entente directe.

Pour les services des consultants d'une valeur estimée supérieur à un seuil fixé dans les Conventions ou les Accords de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, on utilisera une méthode de sélection en fonction de la qualité et des coûts. Pour les services d'une valeur inférieure à ce montant, la sélection utilisera les méthodes de choix fondé sur la qualité ou de source unique, suivant la nature de la tâche. Tous les services conseils individuels seront choisis uniquement en fonction de la qualité. Il faudra impérativement faire approuver par la DGCMP ou le Bailleur de Fonds, selon la source de financement, tous les Termes de Référence pour prestations intellectuelles (service de consultants). L'emploi de l'une ou l'autre des méthodes de sélection est dicté par les dispositions dans la Convention ou l'Accord de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon la source de financement. Les différents marchés de prestations intellectuelles peuvent se faire à travers:

▫ La manifestation d'intérêt; ▫ L'établissement de liste restreinte.

Et l'évaluation se fait sur base:

▫ Des critères d'évaluation avec score précisés dans le dossier (Termes de Référence);

▫ Et de la primauté de la qualité sur le prix; ▫ De la négociation du contrat après évaluation.

"Les principes de base demeurent les mêmes".

Étapes de Passation des Marchés La procédure de sélection comprend les étapes ci-après:

▫ Rédaction des termes de référence; ▫ Estimation des coûts et établissement du budget; ▫ Publicité; ▫ Établissement de la liste restreinte de consultants; ▫ Préparation et publication de la Demande de Propositions (DP);

i) Lettre d’invitation; ii) Note d’information aux consultants; iii) Contrat proposé.

▫ Réception des propositions; ▫ Évaluation des propositions techniques (prise en compte de la qualité); ▫ Demande de non objection pour ouvertures des plis financiers; ▫ Évaluation des propositions financières; ▫ Évaluation finale de la qualité technique et du coût; et demande de non objection

pour négociation contrats; ▫ Négociations et attribution du contrat au Consultant retenu.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

57

3.6.1 Constitution de Liste Restreinte

Liste restreinte pour les prestations complexes Les sélections de firmes pour des prestations à caractère spécialisé ou complexe qui requièrent une expertise internationale ou nationale, selon le cas, se font généralement sur la base d’une liste restreinte (Shortlist), internationale ou nationale établie après un appel à l'expression d'intérêt par voie de publicité internationale ou nationale. On distingue cinq méthodes de sélection des firmes de consultants:

▪ la sélection basée sur la qualité et le coût; ▪ la sélection basée sur le moindre coût; ▪ la sélection basée sur un budget déterminé, ▪ la sélection basée sur la qualification du consultant; et ▪ la sélection par entente directe.

La liste restreinte pour ces prestations est établie en fonction des dispositions prévues dans les Accords de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon le cas. La règle générale pour la sélection des consultants (firmes, individuels et d'autres prestataires de services) est la consultation à partir d'une liste restreinte idéalement composée de six (6) candidats. Néanmoins, pour la sélection des consultants individuels, la liste restreinte n'a pas de limitation en nombre. Note: La méthode de sélection des consultants à utiliser par excellence est celle basée sur la qualité technique et le coût. Toutefois, suivant la spécificité d'une mission, une autre méthode de sélection des consultants pourrait être utilisée, et les méthodes à utiliser pour chaque activité précise sont renseignées dans le Plan de Passation des Marchés approuvé par le bailleur de fonds concerné ou par la DGCMP. L'évaluation des dossiers de candidatures se fera dans la Commission d’Analyse (CA) et la liste restreinte des consultants est établie par la Commission des Marchés (CM) de l'AE ou de la CGMP, selon le cas, sur proposition de la CA en conformité aux dispositions des Accords de Financement ou du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon le cas. Liste restreinte pour les prestations simples ou à caractère répétitif Pour les prestations simples ou à caractère répétitif, la liste restreinte peut être établie par la CM à partir de son registre de classement de consultants. La liste restreinte pour ces prestations est établie en fonction des dispositions prévues dans les Accords de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon le cas. Elle sera idéalement constituée de six (6) consultants, toutefois, sans restriction pour des consultants individuels. Les précautions à prendre en la matière, précités ci-dessus dans le cadre de la méthode de sélection de la présente section, restent d'application.

3.6.2 Procédure Qualité Technique et Coût

Cette procédure est la plus fréquemment utilisée, notamment pour les prestations courantes d'études et/ou de contrôle des travaux. Dossier de consultation Le dossier de consultation est élaboré par l'AE ou la CGMP et comprend les pièces suivantes:

▫ lettre d'invitation; ▫ note d'information aux consultants; ▫ modèle de la proposition technique - tableaux types (références, CV, calendrier); ▫ modèle de la proposition financière, tableaux types (soumission, coûts); ▫ termes de référence; ▫ contrat type.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

58

Les termes de référence sont préparés par l'AC. Ils sont soumis, selon le cas, à l'avis du Bailleur de Fonds ou à la DGCMP selon les dispositions prévues dans les Accords de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon la source de financement. Critère de sélection Les critères de sélection des consultants sont définis en fonction du type de prestation demandée. Simple ou complexe. D'une manière générale la sélection pourrait se faire sur la base du poids des principaux critères suivants:

Critères Points

Expérience du consultant applicable à la mission 0 -10 Qualification du personnel clé proposé 30 – 60 Méthodologie proposée 20 – 50 Transfert de connaissances 0 – 10 Participation des nationaux 0 – 10

Le total des points doit être égal à 100

Note: Les poids respectifs sont à déterminer en fonction de la complexité et de la spécificité de chaque mission. Ainsi, suivant les occurrences, la méthodologie pourrait avoir beaucoup plus d'importance que la qualification du personnel, ou l'inverse. Il en est de même pour le transfert des connaissances qui peut être l'objectif principal de certaines missions, si c'est le cas, il doit être précisé dans les termes de référence et une grande pondération reflétant son importance pourrait lui être assignée avec l'accord préalable du bailleur de fonds concerné ou par la DGCMP. En outre l'AE ou la CGMP utilisera une pondération de la note financière de l'ordre de 15, 20, et 30 % au maximum, selon l'importance donnée à la qualité technique de la proposition. Selon les dispositions du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics cette pondération est généralement fixée à 20%. Le nombre de points à attribuer à chaque critère et les pondérations entre les propositions technique et financière sont à préciser dans la Note d'Information aux Consultants et doivent obtenir l'accord du Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou de la DGCMP s'il y a lieu, selon les dispositions des Accords de Financement ou du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics. Les consultants sont invités à fournir une proposition technique et une proposition financière sous enveloppes séparées. L'évaluation des offres se fera en deux temps: 1ère étape: consiste à ouvrir les propositions techniques et les évaluer sur la base de notation définie pour la consultation dans la Note d'Information aux Consultants.

Les consultants n'ayant pas obtenu le minimum de note technique requis sont éliminés et leurs offres financières leurs sont retournées non ouvertes. 2ème étape: consiste à ouvrir les enveloppes financières des consultants qui ont obtenu au minimum la note technique requise, selon les dispositions convenues dans les Accords de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon la source de financement.

Le candidat ayant obtenu la note pondérée la plus élevée sera retenu en vue de négocier un contrat conforme au modèle fourni dans le dossier de la consultation.

3.6.3 Procédure Moindre Coût

Cette méthode s'applique plus particulièrement à la sélection de consultants pour des missions standards ou courantes (audits, préparation de dossiers techniques simples, etc.), et dont le montant du contrat est faible.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

59

Les consultants sont invités, sur la base d'un dossier de consultation similaire à celui précité, à fournir sous enveloppes séparées, une proposition technique et une proposition financière. L'évaluation des offres se fera en deux temps: 1ère étape: consiste à ouvrir les propositions techniques et les évaluer sur la base de notation définie pour la consultation dans la Note d'Information aux Consultants.

Les consultants n'ayant pas obtenu le minimum de note technique requis sont éliminés et leurs offres financières leurs sont retournées non ouvertes. 2ème étape: consiste à ouvrir les enveloppes financières des consultants qui ont obtenu au minimum la note technique requise, selon les dispositions convenues dans les Accords de Financement ou dans le Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon la source de financement.

La proposition dont le prix évalué est le plus bas est retenue en vue de négocier un contrat conforme au modèle fourni dans le dossier de la consultation

3.6.4 Procédure Budget Déterminé

Cette procédure est applicable dans le cas de mission simple et pour lequel un budget déterminé est arrêté et ne pourrait pas être augmenté. Le dossier de consultation, similaire celui décrit précédemment, doit indiquer le budget disponible pour la mission. Les consultants seront invités à soumettre, sous plis séparés, leur proposition technique et financière dans les limites du budget disponible. Le processus d'évaluation technique se fait comme dans le cas de la procédure basée sur la qualité technique et le coût. La proposition ayant reçue la meilleure note technique sera retenue en vue de négocier un contrat, à la condition que le montant de l'offre financière évaluée soit inférieur ou égal au budget fixé.

3.6.5 Procédure Qualification du Consultant

Cette procédure est utilisée dans les cas de missions à faible coût et à courte durée, et pour lesquelles il n'y a pas lieu d'obtenir et d'évaluer des propositions de la part des candidats. Après consultation du registre de l'AE ou de la CGMP, ou après appel à expression d'intérêt, la sélection du consultant par l'Agence d'exécution est faite sur la base d'une liste restreinte d'au maximum six (6) candidats (établie par la CM sur proposition de la CA) et sur la base de la qualification et notamment des références les plus adéquates pour la mission. Le consultant sélectionné sera invité par l'AE ou la CGMP à remettre une proposition technique et financière, puis à négocier le contrat.

3.6.6 Procédure Entente Directe

Cette procédure est à utiliser d'une manière exceptionnelle et n'est acceptable que dans la mesure où elle présente un net avantage par rapport à l'appel à la concurrence. Elle peut être utilisée dans les cas suivants:

▪ projets d'urgence où l'AE ou la CGMP n'a pas le temps de procéder à une consultation; ou ▪ le consultant est le seul à posséder les qualifications requises pour la mission.

L'utilisation de cette méthode nécessite obligatoirement l'accord du Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou de la DGCMP. La demande de proposition comprendra:

▪ une lettre d'invitation; ▪ un modèle de la proposition technique; ▪ un modèle de la proposition financière;

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

60

▪ les termes de référence; ▪ un modèle de contrat.

La proposition du consultant fera l'objet de négociation avant signature du marché.

3.6.7 Sélection des Consultants Individuels

Il est fait appel à des consultants individuels quand une équipe n'est pas nécessaire et l'expérience et les qualifications spécifiques de l'expert constituent un critère de choix majeur. Les types de services recherchés dans ce cas consistent, entre autres, en la préparation de termes de référence, la préparation ou la remise à jour d'études préliminaires, l'assistance aux appels d'offres, assistance technique et la formation, et la rédaction des rapports d'achèvement. La procédure de sélection se fait d'une manière plus simple, par comparaison des qualifications comme décrit aux points précédents de la présente section. L'évaluation de la qualification des candidats se fait sur la base des diplômes, de l'expérience antérieure et leur connaissance du contexte local. Le choix entre les différents candidats doit être guidé par des critères de poids donnés à la qualification technique, l'expérience, et la connaissance de la langue et de la région comme pour le choix de firmes. Tous les services conseils individuels seront choisis uniquement en fonction de la qualité. Pour des contrats spécifiques ou de faible valeur de coût estimé, leur sélection se fera par comparaison des CV des candidats, soit ayant été présélectionnés après évaluation des dossiers de candidature reçus après publication d'un avis de sollicitations des manifestations d'intérêt, soit à partir de la base des données des consultants individuels que l'AE ou la CGMP tient. Néanmoins, un mécanisme décisionnel doit être mise en place afin de permettre de se prémunir contre tout risque de recourir toujours aux services des mêmes consultants, notamment en procédant à une évaluation périodique, annuelle ou semestrielle, des performances des consultants utilisés, et à leur rotation périodique (trimestrielle ou semestrielle).

3.6.8 Sélection des autres prestataires de services

Il se peut que l'exécution d'un projet, notamment des projets de caractère social, demande l'emploi des prestataires de services individuels sur une base contractuelle comme par exemple, des formateurs ou des travailleurs sociaux. Ces prestataires de services seront recrutés conformément aux dispositions des Accords de Financement ou du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, selon le cas.

3.6.9 Rémunération des consultants

Les prestations des consultants seront rémunérées conformément aux termes du contrat passé avec l'AE ou la CGMP. Selon le cas, la rémunération peut être soit:

§ forfaitaire pour les prestations simples et/ou de courte durée, selon un montant prédéterminé et un calendrier de rémunération fondé sur la production par le consultant de rapports et/ou plans et/ou notes de calcul spécifiés au contrat, ou la réalisation de certaines phases de construction; soit

§ au temps passé sur la base d'un bordereau de prix unitaires pour des prestations complexes et/ou de moyenne et longue durée, pour des missions de conseils ou de supervision dont la durée ne dépend pas réellement du consultant et de sa performance.

La rémunération ne sera jamais définie comme un pourcentage du coût final des travaux; on pourra éventuellement utiliser un pourcentage de l'estimation provisionnelle des travaux pour fixer le forfait de rémunération dans le cas d'un contrat au forfait. L'AE ou la CGMP peut recourir à l'AC pour ce qui concerne la limite des coûts. En cas de rémunération au forfait, déterminée sur la base d'un pourcentage de l'estimation

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

61

prévisionnelle, ce forfait devra tenir compte de la complexité des prestations à réaliser. Par exemple, en cas de prestations répétitives telles que les études ou la supervision de la construction de bâtiments similaires, le forfait devra faire l'objet d'un abattement reflétant le caractère répétitif de la tâche, ou le fait que le même consultant a déjà réalisé une tâche similaire dans le cadre d'un contrat précédent pour l'AE ou la CGMP.

3.7 Contrôles a Priori et a Posteriori, Approbation

Pendant le processus de passation des marchés de travaux, de fournitures, de services et de prestations intellectuelles exécutés sur financement interne (national) et externe (crédit et/ou don des Bailleurs de Fonds), le contrôle s'exerce sous forme d'examen a priori et a posteriori. Ainsi:

3.7.1 Sous financement externe

• Marchés de travaux, fournitures et services

A. Examen a priori ▪ Marchés sous AOI ouvert ou restreint et dont le coût estimatif ≥ au montant

seuil des Accords de financement, sont régis par les points 2 et 3 de l'Annexe I des Directives de Passation de Marchés de la Banque mondiale.

▪ Marchés par consultation de fournisseurs, entente directe ou en régie et dont le coût estimatif ≥ au montant seuil des Accords de financement, sont régis par:

▫ Cas de consultation de fournisseurs: avis de non objection sur le Rapport d'Analyse des Offres exigé par la Banque mondiale;

▫ Cas d'entent directe: avis de non objection sur les spécifications du marché et le projet de marché exigé par la Banque mondiale;

▫ Les points 2 (f), 2(g) et 3 de l'Annexe I des Directives de Passation de Marchés de la Banque mondiale restent d'application.

B. Examen a posteriori

Tout marché qui n'est pas régi par le point (A) ci-dessus est régi par les procédures décrites au paragraphe 4 de l'Annexe I des Directives de Passation de Marchés de la Banque mondiale.

• Marchés de prestations intellectuelles (consultance)

A. Examen a priori ▪ Les procédures décrites aux paragraphes 1 et 2 (à l’exception du troisième

alinéa du paragraphe 2 (a) et au paragraphe 5) de l’Annexe 1 aux Directives pour l’Emploi de Consultants s’appliquent à tout contrat avec des cabinets de consultants d’un coût estimatif égal ou supérieur à un montant défini dans les accords de financement.

▪ Pour tout contrat avec des consultants individuels, d’un coût estimatif égal ou supérieur à un montant défini dans les accords de financement, les qualifications, l’expérience, les termes de références et les conditions d’emploi des consultants sont communiqués à la Banque mondiale pour examen préalable et approbation. Le contrat n’est attribué qu’après réception de ladite approbation.

B. Examen a posteriori

Les procédures décrites au paragraphe 4 de l’annexe 1 aux Directives pour l’Emploi de Consultant s’appliquent à tout contrat non régi par les provisions du paragraphe 2 de l’Annexe 1 desdites Directives.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

62

3.7.2. Sous financement national

• Marchés de travaux, fournitures, services et prestations intellectuelles

A. Examen a priori La DGCMP procède systématiquement à l'examen a priori de la procédure de passation et l'attribution des marchés publics et des délégations de service public pour les contrats d'un montant (estimé) ≥ aux seuils suivants:

(i) Marchés de travaux: 200.000.000 FC; (ii) Marchés de fournitures ou de services: 100.000.000 FC; (iii) Marchés de prestations intellectuelles: 50.000.000 FC.

De même que la DGCMP procède à une revue préalable des DAO et des DP pour les marchés d'un montant estimé ≥ aux seuils suivants:

(i) Marchés de travaux: 300.000.000 FC; (ii) Marchés de fournitures ou de services: 200.000.000 FC; (iii) Marchés de prestations intellectuelles: 100.000.000 FC.

Les Termes de Références, les recours aux avenants et à la procédure d'appel d'offres en deux étapes ou restreint doivent être motivés et soumis à l'autorisation préalable de la DGCMP, de même que le recours aux marchés en entente directe (de gré à gré) dûment motivé est assujetti, au préalable, à l'autorisation spéciale de la DGCMP et à la publication sur le site Web de l'ARMP. De même qu'en cas d'urgence dûment motivé, toute réduction du délai minimum requis (entre la date de publication et celle du dépôt des offres) de trente (30) à quinze (15) jours calendrier est assujettie, au préalable, à l'autorisation spéciale de la DGCMP. Dans le cadre de contrôle a priori, la DGCMP doit statuer sur les dossiers qui lui sont soumis et des avis ou des autorisations qui lui sont demandées dans les quinze (15) jours de sa saisie. En cas d'urgence ce délai est de sept (7) jours.

B. Examen a posteriori

L'examen a posteriori est assuré par l'ARMP en application des dispositions du Manuel de procédures relatives au Code des Marchés Publics décrites à l'article 11 alinéas 5 et 6 dudit Manuel.

C. Approbation De même que conformément à l'article 20 du Manuel de procédures relatives au Code des Marchés Publics, les contrats de marchés publics et de délégation de service public doivent avoir reçu ou non l'approbation de l'AA, tel que:

▪ Du Premier Ministre pour les marchés conclus à l'issu des Appels d'Offres Internationaux et pour tous les marchés conclus par le Ministre du Budget;

▪ Du Ministre du Budget pour les marchés conclus à l'issu des Appels d'Offres nationaux;

▪ Du Ministre de tutelle pour les marchés conclus à l'issu des Appels d'Offres nationaux, par les entreprises et établissements publics sous sa tutelle,.

Et ce, endéans les dix (10) jours qui suivent la saisie de la demande. A défaut d'une décision expresse, le silence de l'Autorité Approbatrice (AA) vaut acceptation.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

63

Contenu d'un dossier de passation des marchés Afin de permettre les contrôles a posteriori chaque dossier doit comprendre (à titre d'exemple):

▫ La requête du Ministère ou du Chargé de Projets sur base des PPM; ▫ Les Spécifications Techniques définissant l'objectif du marché, et toute indication ou

information spécifique à ce marché; ▫ La note sur le type de Document d'Appel d'Offres utilisé; ▫ L'Avis d’Appel d’Offres; ▫ Le Procès Verbal de l'Ouverture des Plis; ▫ Le Rapport de la Commission d'Analyses des Offres; ▫ La Non Objection de la DGCMP ou Bailleur de Fonds (si c'est nécessaire); ▫ Le Rapport de la Commission des Marchés; ▫ La Non Objection de la DGCMP ou Bailleur de Fonds (si c'est nécessaire); ▫ La copie de la Lettre du Marché (notifications provisoire et définitive); ▫ La copie du Contrat d’Exécution; ▫ Les Rapports de suivi sur l'Etat d’Avancement du Marché (état physique, évaluations, états

des paiements, commentaires); ▫ Le Rapport de Réceptions Provisoire et Définitive; ▫ Le Rapport de Clôture du Marché (évaluation finale, commentaires et observations et

éventuellement l'analyse de l’exécution du marché et conclusions); ▫ Tout courrier afférent au dossier.

(*) Une copie du DAO type spécifique au marché et un exemplaire de chacune des offres doit être archivée.

3.8. Litige et Recours

En cas de litiges (contestations) venant tant de la commission des marchés sur le dossier d'évaluation des offres (renvoi à la commission d'analyse pour réexamen) que des soumissionnaires s'estimant lésés au vue de la publication d'adjudication avant la signature du contrat, ou encore la procédure de recours après la signature du contrat (des litiges qui pourraient naître pendant l'exécution du contrat), les dispositions ci-dessous doivent être appliquées:

▪ En cas de recours exercé par la commission des marchés pour un réexamen d'un rapport de la commission d'analyse, tout dossier d'analyse renvoyé par la commission des marchés endéans les 7 jours qui suivent ce renvoi doit être réexaminé par une commission d'analyse contradictoire composée de membres qui n'auraient pas siégés dans la précédente commission;

▪ A la suite de l'adjudication, après la signification à tous les soumissionnaires du résultat de l'adjudication les concernant, un délai de recours de 15 jours doit être accordé aux soumissionnaires qui s'estimeraient lésés et au-delà duquel délai aucun recours ne sera recevable;

▪ En cas de recours recevable des soumissionnaires au résultat de l'adjudication, le délai de traitement du dossier pour une solution à l'amiable est de 15 jours et au delà duquel si aucune solution n'est trouvée dans un délai de 7 jours on procèdera à une réévaluation contradictoire des offres par une commission indépendante constituée des consultants sans lien avec les parties en présence dont le résultat obtenu serait irrévocable. Dans le cas où le plaignant n'obtiendrait pas le gain de cause, les frais engendrés par cette procédure seront à sa charge.

▪ En cas de litiges au cours de l'exécution du contrat, on accordera (malgré que, c'est une matière juridique nationale du domaine contractuel), avant tout recours en justice, la priorité par ordre successif à une solution à l'amiable, à la conciliation, et à l'arbitrage.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

64

Délais minima entre les étapes de Passation des Marchés Publication des Avis (AOI, AON, DPIR, DPNR et MI)

I. Pour les marchés sous financement externe

A. Avec Pré qualification § Approbation de la liste restreinte 14 jours

B B. Sans pré qualification Délai minimum entre publication et Ouverture des Plis (selon mode et type du marché):

§ (AOI) Appel d'Offres International ▫ Grands Travaux 60 jours ▫ Petits Travaux 45 jours ▫ Fournitures 60 jours ▫ Fournitures simples 30 jours ▫ Services 30 jours

§ (AON) Appel d'Offres National ▫ Grands Travaux 45 jours ▫ Petits Travaux 30 jours ▫ Fournitures 45 jours ▫ Fournitures simples 30 jours ▫ Services 30 jours

§ (DPIR) Demande de Proposition Internationale Restreinte (sur liste restreinte) ▫ Grands travaux 45 jours ▫ Petits travaux 30 jours ▫ Fournitures 45 jours ▫ Fournitures simples 30 jours ▫ Services 14 jours

§ (DPNR) Demande de Proposition Nationale Restreinte (sur liste restreinte) ▫ Grands travaux 30 jours ▫ Petits travaux 14 jours ▫ Fournitures 30 jours ▫ Fournitures simples 14 jours ▫ Services 14 jours

§ Toute Manifestation d'Intérêts 14 jours § Le délai entre l'avis de non objection du bailleur et l'Ouverture

des Propositions Financières (dépend des cas) 14 jours § Le délai entre la demande de non objection sur le résultat

d'Analyse Technique et l'avis de non objection du bailleur 14 jours

II. Pour les marchés sous financement national Les délais minima sont fixés par le Code des Marchés Publics

▫ Tout avis d’appel d’offres 30 jours/15 jours ▫ Avis pour délégation de service 45 jours

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

65

IV. STRUCTURES INTERVENANTES

4.1 Commission d'Analyse (Entité de la Commission des Marchés)

§ Composition ◦ Experts de l'AE ou de la CGMP (Expert en passation de marches, chargés de

passation de marchés, chargés de programmes, consultants externes experts dans la matière traitée);

◦ Délégués des ministères et entités concernés.

§ Tâches ◦ Examiner les offres (Spécifications Techniques, Termes de Référence); ◦ Sélectionner l'offre évaluée la moins disante (meilleure offre technique et

financière); ◦ Proposer cette offre à la Commission des Marchés.

4.2 Commission de Marchés

§ Composition (Aucune personne de la Commission d'Analyses ne doit y siéger) ◦ Experts de l'AC et de l'AE ou de la CGMP (doivent être majoritaires); ◦ Consultants externes experts dans la matière traitée (si nécessaire); ◦ Délégués des ministères et entités concernés.

§ Tâches

◦ Examiner la conformité de l'ensemble du processus par rapport aux procédures; ◦ Attribuer le marché après examen de la proposition faite par la Commission

d'Analyses.

"Aucun membre d'une Commission d'Analyse ne siège dans la Commission des Marchés correspondante, sauf à la demande de celle-ci et avec voix consultative"

Contenu du dossier à soumettre à la Commission des Marchés Chaque dossier de la Commission d'Analyses à transmettre à l'examen de la Commission des Marchés doit comprendre:

(1) La requête officielle ou celle du chargé du projet sur base des PPM; (2) Liste restreinte (s'il y a lieu); (3) Avis d'Appel d'Offres (AAO); (4) Document d'Appel d'Offres (DAO); (5) Rapport de la séance d'Ouverture des plis; (6) Rapport de la Commission d'Analyse des Offres; (7) Les différentes non objections, selon le cas, du Bailleur de fonds ou de la DGCMP

(s'il y a lieu); (8) Tout autre document pouvant être exigé par les membres de la Commission de

Marchés. (9) Un exemplaire de chacune des offres concernées doit être mis à la disposition des

membres de la Commission des Marchés au cours de la séance. NOTE

▪ Les documents repris aux points 5, 6 et 7 doivent accompagner la convocation à envoyer aux membres de la Commission de Marchés;

▪ Un dossier reprenant l'ensemble des documents précités (1 à 8) doit obligatoirement être présenté à la Commission de Marchés au cours de la séance d'examen du Rapport d'Analyse des Offres;

La convocation, accompagnée des documents requis, doit parvenir aux membres de la Commission de Marchés au plus tard deux (2) jours ouvrables avant la séance d'examen du Rapport d'Analyse des Offres.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

66

V. DISPOSITIFS DE CONTRÔLE DU PROCESSUS

· Examens a priori et a posteriori des Bailleurs de Fonds, conformément aux règles et procédures reprises dans les Directives des Bailleurs de Fonds et des Accords de Don et/ou de Crédit;

· Examens a priori de la DGCMP et a posteriori de l'ARMP; · Revues périodiques (trimestrielles ou semestrielles selon le projet) des Bailleurs de

Fonds; · Audits externes tant au point de vue comptable et financier que technique et de passation

des marchés; · Audits et/ou contrôles de l'ARMP; · Droit de recours des soumissionnaires (possibilité pour un soumissionnaire qui

s'estime être lésé de réclamer).

VI. REGLES GENERALES DE PASSATION DES MARCHES

Lorsque des entreprises, consultants ou fournisseurs sont mis en compétition et quel que soit le type de consultation (appel d'offres ouvert ou restreint, consultation restreinte, etc.), ils doivent être informés par écrit de toutes les conditions de la compétition et en particulier de la méthode qui sera utilisée pour sélectionner le contractant. Ceci est fait dans le règlement de l'appel d'offres ou de la consultation, autrement appelé "Instructions aux Soumissionnaires" ou "Note d'Information aux Consultants", (ci-après dénommé "le règlement"). On doit ainsi s'assurer que:

▫ La méthode de sélection utilisera des critères objectifs et mesurables ; ▫ Les documents demandés aux candidats pour fournir les éléments nécessaires à

l'évaluation des offres seront parfaitement définis dans le règlement ; ▫ L'analyse des offres ou des propositions sera effectuée en utilisant strictement et

uniquement les règles et les critères définis dans le règlement ; ▫ Ni l'AE, ni la CGMP, ni une quelconque commission impliquée dans l'analyse ou

l'attribution n'est autorisée à modifier le règlement après la remise des offres ; ▫ Les appels d'offres et les consultations utiliseront les documents types et toute

dérogation à ces documents ou toute modification de ces documents feront l'objet d'un accord préalable de la CM et de la DGCMP;

▫ La limitation du nombre de lots ou de marchés qui pourront être attribués à une seule entreprise dépendra uniquement de la capacité de l'entreprise à réaliser ces contrats simultanément;

▫ Les candidats disposeront d'un temps suffisant pour préparer leur offre conformément aux délais précités précédemment;

▫ Le dossier d'appel d'offres indiquera si le marché sera à prix ferme, à prix révisable, à prix unitaire ou à prix forfaitaire.

6.1 Acquisition des Documents d'Appel d'Offres (DAO)

Les Documents d'Appel d'Offres (DAO) sont préparés et mis à la disposition des candidats soumissionnaires par l'AE ou la CGMP. Pour les acquérir les candidats soumissionnaires doivent:

▫ s'acquitter du coût du DAO par un versement au compte bancaire désignée de l'AE ou de la CGMP ;

▫ se présenter, avec la preuve de versement, à l'AE ou à la CGMP, pour y remplir la fiche de candidat soumissionnaire et retirer le DAO.

Les candidats soumissionnaires de l'étranger peuvent acquérir les DAO par voie du courrier électronique après avoir régler le coût des DAO par virement au compte bancaire désignée de l'AE ou de la CGMP.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

67

Les indications bancaires leur seront communiquées à leur demande. L'AE ou la CGMP est chargé de tenir un registre d'inscription des candidats soumissionnaire répertorié par Appel d'Offres.

6.2 Traitement des documents de passation des marchés

Les documents tels que Manifestations d'Intérêt (MI), Demandes de Proposition (DP) et ainsi que les offres des soumissionnaires (Documents d'Appel d'Offres) sont des documents principaux de passation de marchés et doivent subir un traitement urgent.

▫ Ils doivent être enregistrés sur un Cahier d'Enregistrement des Offres tenu par le Secrétariat de l'AC ou de l'AE ou de la CGMP;

▫ Cachetés pour réception avec le cachet rouge passation de marchés, (un reçu de réception doit être délivré au dépôt du document avec le cachet rouge de passation de marchés dûment rempli avec les indications qui y sont reprises);

▫ Ils doivent restés sous enveloppe fermée, aucune des enveloppes ne doit être ouverte ni à la réception et ni par la suite;

▫ Et ils doivent être mis en sécurité; ▫ Au jour, à la date et à l'heure limite du dépôt des documents un procès verbal de clôture

de la réception sera établi par le Secrétariat de l'AC ou de l'AE ou de la CGMP et les documents seront immédiatement transmis au Chef de la Cellule de Passation de Marchés qui, à son tour, établira un procès verbal de réception qui sera signé par les représentants du Secrétariat et de la Cellule de Passation de Marchés;

▫ Aucun document ou offre ne doit être reçu ou enregistré après la date et l'heure limite du dépôt prévues dans l'Avis d'Appel d'Offres, l'Avis à Manifestations d'Intérêt et la Demande de Proposition. A l'exception des manifestations d'intérêt et offres financière proposées par des consultants individuels sur demande, aucune offre, faite par courrier électronique, ne sera admise; Les demandes de renseignements et d'éclaircissements émanant des soumissionnaires seront transmises d'urgence, sous forme de copie, au Chef de la Cellule de Passation Marchés et ce après que l'original soit enregistré et classé au Secrétariat de l'AC ou de l'AE ou de la CGMP.

6.3 Fraude et Corruption

L'AE ou la CGMP doit exiger de ses agents et de ses consultants participant ou non au processus de passation des marchés le respect strict de son Code d'Éthique (voir celui du B.Ce.Co). De même, qu'elle doit demander aux MOD, aux soumissionnaires, entrepreneurs et fournisseurs des marchés qu’elle côtoie d’observer, lors de la passation et de l’exécution de ces marchés, les règles d’éthique professionnelle les plus strictes. En vertu de ce principe, l'AE ou la CGMP:

· définit, aux fins d’application de la présente disposition, les expressions ci-dessous de la façon suivante :

▫ est coupable de "corruption" quiconque offre, donne, sollicite ou accepte, directement ou indirectement, un quelconque avantage en vue d’influencer l’action d’un agent, d'un consultant ou d'un membre des CM et CA de l'AC, de l'AE ou de la CGMP au cours de l'analyse d'une offre, de l’attribution ou de l’exécution d’un marché, et

▫ se livre à des "manœuvres frauduleuses" quiconque déforme, omet ou dénature des faits afin d’influencer l’attribution ou l’exécution d’un marché;

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

68

▫ on entend par "pratiques collusoires" un système ou un arrangement entre deux soumissionnaires ou plus, l’AC en étant informé ou non, destiné à fixer les prix à des niveaux artificiels et non concurrentiels ;

▫ on entend par "pratiques coercitives" les préjudices ou les menaces de préjudices portés directement ou indirectement à des personnes ou à leurs biens en vue d’influer sur leur participation au processus de passation des marchés ou d’affecter l’exécution du marché.

· rejettera la proposition d’attribution du marché si elle établit que le soumissionnaire auquel il est recommandé d’attribuer le marché est coupable, directement ou par l’intermédiaire d’un agent, de corruption ou s’est livré à des manœuvres frauduleuses, collusoires ou coercitives en vue de l’obtention de ce marché ;

· annulera la fraction du financement allouée à un marché si il détermine, à un moment quelconque, que les représentants de l'AC, de l'AE ou de la CGMP ou du bénéficiaire du financement et/ou du marché s’est livré à la corruption ou à des manœuvres frauduleuses, collusoires ou coercitives pendant la procédure de passation du marché ou pendant l’exécution du marché sans que l'AE ou la CGMP ou encore le bénéficiaire ait pris, en temps voulu et à la satisfaction du Bailleur de Fonds ou de l'Autorité concernée les mesures nécessaires pour remédier à cette situation ;

· sanctionnera un candidat ou une entreprise en l’excluant indéfiniment ou pour une période déterminée de toute attribution des marchés, si l'AE ou la CGMP établit, à un moment quelconque, que cette entreprise s’est livrée, directement ou par l’intermédiaire d’un agent, à la corruption ou à des manœuvres frauduleuses, collusoires ou coercitives en vue de l’obtention ou au cours de l’exécution d’un marché; et

· pourra exiger que le dossier d’appel d’offres contienne une clause demandant aux soumissionnaires, fournisseurs et entrepreneurs d’autoriser l'AE ou la CGMP à examiner les documents et pièces comptables et autres documents relatifs à la soumission de l’offre et à l’exécution du marché et de les soumettre pour vérification à des auditeurs désignés par l'AE ou la CGMP.

Ainsi, en sus de ce qui précède:

· Aucun renseignement concernant l'évaluation des offres ou des propositions et les recommandations d'attribution ne doit être communiqué aux sociétés candidates ou à toute personne n'ayant pas qualité pour participer à la procédure de sélection, tant que l'attribution du contrat ou du marché n'a pas été notifiée au candidat gagnant.

· S'il est démontré qu'un membre d'une commission est responsable de la diffusion de toute information, quel que soit sa nature, concernant l'appel d'offres ou la consultation, il sera définitivement exclu de toute commission future de l'AE ou de la CGMP et ceci sera considéré comme une faute professionnelle grave devant être sanctionnée par le responsable de l'AE ou de la CGMP.

· S'il est démontré qu'un candidat a fait pression d'une façon ou d'une autre, directement ou indirectement, sur un membre d'une commission ou un agent de l'AC, l'AE ou de la CGMP pour obtenir un renseignement concernant l'analyse des offres ou des propositions préalables à la notification d'attribution d’un marché par l'AE ou par la CGMP, ou pour tenter d'influencer la décision d'adjudication, ce candidat ne sera plus autorisé à soumettre des offres ou propositions pour aucun contrat ou marchés avec l'AE ou la CGMP pour une durée d'au moins deux (2) ans ; cette disposition sera précisée dans le règlement.

6.4 Ouverture des Offres (plis) ▫ Ouverture des plis en séance publique: à l'exception des manifestations d'intérêt, toute

offre ou des propositions financières, transmis par courrier recommandé ou déposé en main propre, doivent être ouvertes en séance publique.

▫ A l'exception des manifestations d'intérêt, aucune offre transmise par courrier électronique n'est recevable.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

69

▫ Les manifestations d'intérêt, par contre, reçues par courrier électronique ou en dur, sont enregistrées au Secrétariat de l'AE ou de la CGMP et transmis à l'heure et date limite du dépôt, accompagnées d'un procès verbal, à la Commission d'Ouverture des Offres (COO) qui procède à l'ouverture, enregistre et transmet, avec un procès verbal, à la CA.

▫ Les membres de la Commission des Marchés sont invités à la séance d'ouverture des plis, par convocation écrite, cinq (5) jours ouvrables avant la date de ladite séance.

▫ La séance de l'ouverture des plis se fera à l'heure indiquée, aucun retard par rapport à l'heure limite de dépôt des offres ne peut être admis, toute offre reçue après l'heure limite de dépôt est à écarter.

▫ Entre l'heure limite du dépôt et celle d'ouverture des plis, pour des raisons pratiques et administratives, on pourra laisser une différence de demi-heure (½ h) à une heure (1h) au maximum.

▫ Les plis enregistrés des soumissionnaires, liste des présences, liste d'enregistrement des offres avec date et l'heure du dépôt, liste d'ouverture des plis, l'avis d'appel d'offres concernés (ou DP) et ainsi que le tableau d'affichage des offres seront prêts dans la salle à l'heure de l'ouverture officielle de la séance.

▫ Après l'heure fixée pour l'ouverture des plis, tout accès à la séance sera interdite tant aux soumissionnaires qu'au public.

▫ Pendant la séance on invitera toute personne y présente à cesser toute communication avec l'extérieur et de garder le silence.

▫ La COO, sous la présidence du Président de la CM, est composée au minimum de trois (3) membres de la Commission des Marchés de l'AE ou de la CGMP et procède, en présence d'un Expert en Passation des Marchés (EPM), à l'ouverture publique des offres.

▫ La COO n'est pas chargée d'effectuer des analyses des offres ou propositions; elle n'est pas habilitée à se prononcer sur la recevabilité des offres ni sur l'éligibilité des soumissionnaires.

▫ A la séance d'ouverture des plis, on donne lecture, à haute voix, des informations précisées au RPAO (Règlement Particulier de l'Appel ou Instructions aux Soumissionnaires), notamment le nom des soumissionnaires, le montant des offres, y compris les rabais éventuels, et l'existence de la garantie de soumission acceptable tels qu'ils ressortent des informations contenues dans les soumissions.

A l'issue de cette séance il est établi un procès-verbal; toute information qui n'a pas été lu, à haute voix, en séance publique ne pourront pas être pris en compte pour l'évaluation des offres.

▫ Aucune décision de rejet d’offre pour quelque raison que se soit n'est prise à l'ouverture des plis et à fortiori aucune décision n'est communiquée à l'assemblée.

▫ En aucun cas il n'est procédé à la consultation en séance des soumissionnaires présents dans la salle.

▫ La liste des pièces fondamentales dont l'absence doit ou peut conduire au rejet des offres doit être fournie sans ambiguïté dans le règlement; au cas où il serait décidé, au cours de l'analyse, d'accepter une offre dans laquelle une des pièces est soit absente soit inexploitable en l'état, cette décision devra s'appliquer de manière équitable à toutes les offres.

6.5 Analyse des Offres ▫ La décision concernant la recevabilité des offres ou des propositions est basée sur

l'analyse détaillée, par la CA, de la conformité des offres et de la recevabilité qui est effectuée strictement sur la base du règlement.

▫ La CA n'est pas autorisée à ajouter, supprimer ou modifier les critères d'analyse et de recevabilité des offres définis dans les règlements; seule la CM est autorisée à déroger à un critère dans des cas exceptionnels et seulement lorsque le lancement d'un nouvel appel d'offres mettrait gravement en cause l'exécution d'une opération ou d'un sous-projet.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

70

▫ La CA est habilitée à procéder à la vérification des informations transmises par les candidats et nécessaires à l'application des critères d'attribution; s'il est établi qu'un candidat, qu'il soit ou non moins disant, a transmis un renseignement volontairement erroné, son offre est écartée et le soumissionnaire peut faire l'objet de sanction qui sera décidée par la CM.

Dans ce cas également, l'exactitude des informations transmises par tous les autres candidats en ce qui concerne le critère incriminé doit être vérifiée.

▫ La CA ne peut consulter un des soumissionnaires pour obtenir des clarifications concernant son offre qu'après avoir obtenu l'accord écrit du président de la CM. Une telle consultation ne peut se faire que par écrit.

▫ Toute demande de clarifications ne peut être adressée au soumissionnaire qu'au plus tard dix (10) jours calendrier à compter de la date limite de dépôt des offres.

▫ Toute absence de réponse écrite de la part d'un soumissionnaire à une demande de clarifications dans le délai notifié peut entrainer le rejet de l'offre dudit soumissionnaire.

▫ Ni la CM, ni la CA, ne sont autorisées à demander aux entreprises de modifier leurs offres, les quantités de travaux du dossier d'appel d'offres, ni à compléter ou modifier une offre sauf si le règlement d'appel d'offres précise clairement dans quelles conditions et suivant quelle méthode.

▫ L'AE ou la CGMP, dans le cadre passation des marchés des fournitures, des travaux et des services utilise le rapport modèle préconisé par le Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou celui préconisé par l'ARMP. Le rapport de la CA est rédigé par le Secrétaire de la Commission.

▫ Le rapport d'analyse doit proposer un classement des soumissionnaires qui pourraient être déclarés adjudicataires.

▫ Le délai d'analyse (entre l'ouverture des offres ou des propositions, et la finalisation du rapport d'analyse) ne doit pas dépasser un délai fixé par la CM en fonction de la complexité du dossier (en général : au maximum quinze (15) jours ouvrables).

▫ Le président de la CM est seul autorisé à prolonger ce délai; cette décision doit être demandée et argumentée par écrit par le président de la CA et la décision notifiée et justifiée également par écrit.

▫ Le rapport d'analyse est strictement confidentiel; il doit être remis à temps au Président de la CM de l'AE ou de la CGMP pour être transmis aux membres de la CM au moins deux (2) jours ouvrables avant la date prévue pour la réunion de celle-ci.

▫ Le rapport d’analyse est soumis par la CA au Président de la CM, qui fixe la date et convoque les membres de la CM à la séance de l’attribution des offres qui doit en principe avoir lieu dans les six jours ouvrables.

▫ Le rapport d'analyse doit être accompagné de la Fiche Technique du Marché, du Cadre Logique et du dossier complet de passation des marchés correspondant.

▫ Le dossier de passation des marchés correspondant au rapport d'analyse doit inclure:

- La requête du Chargé de Projets; - Les Termes de Référence ou les Spécifications Techniques définissant l'objectif du

marché, et toute indication ou information spécifique à ce marché; - L'Avis d’Appel d’Offres, MI, DP, LI, etc.; - Liste restreinte approuvée (s'il y a lieu); - La note sur le type de Document d'Appel d'Offres utilisé; - Document d'Appel d'Offres (DAO); - Le Procès Verbal de l'Ouverture des Offres; - Le Rapport de la Commission d'Analyse des Offres; - Les différentes Non Objections (s'il y a lieu); - Tout courrier afférent au dossier; - Un exemplaire de chaque offre.

6.6 Attribution des Marchés et des Contrats ▫ Tous les membres de la CM seront formellement invités par écrit à assister à la séance

d'attribution par le Président de la CM au moins deux (2) jours ouvrables avant la date prévue pour la séance.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

71

▫ Le Secrétaire de la CA expose le contenu du rapport d'analyse et les propositions qu'il contient.

▫ Si les trois membres de la CM qui ont voix délibérative estiment que les bases ou les conclusions du rapport d’analyse méritent d’être réexaminées, le dossier est alors retourné à la CA pour un nouvel examen.

Une nouvelle séance de la CM est alors nécessaire pour l’examen du rapport d’analyse éventuellement révisé.

▫ Dans ce cas la CA est tenue de revoir son analyse en tenant compte des observations de la CM. Elle doit revoir son rapport en conséquence et le soumettre à nouveau à la CM jusqu’à ce que la décision d’attribution puisse être prise.

Le nouveau rapport doit refléter toutes ces étapes et expliciter clairement les motifs de décision de la CM et la façon dont la CA a tenu compte de ces observations. Tous les rapports sont conservés en archive et la fiche de suivi de l’appel d’offres doit permettre de suivre toutes ces phases de l’analyse.

▫ L'acceptation des propositions du rapport d’analyse des offres est consignée dans un procès verbal, signé par les membres présents de la CM. La liste des personnes présentes figure dans le procès verbal.

▫ La CM se réserve le droit d'accepter ou de rejeter toute offre et d'annuler la procédure de préqualification à tout moment, sans pour autant encourir une responsabilité quelconque vis-à-vis des soumissionnaires.

▫ La CM doit indiquer clairement dans le procès verbal, d'une part, la décision prise en ce qui concerne l'attribution du contrat ou du marché et, d'autre part, un classement des soumissionnaires qui peuvent être déclarés adjudicataires en cas de défaillance des soumissionnaires mieux classés.

6.7 Préparation des Marchés et des Contrats ▫ Tout marché public doit préciser sa durée qui ne peut excéder une (1) année sauf dans le

cas des programmes/projets pluriannuels d'investissements. ▫ Tout avis et dossier d'appel d'offres doit mentionner le mode de rémunération du marché

qui peut être à prix forfaitaire ou à prix unitaire. ▫ Le marché à prix forfaitaire est recommandé pour les travaux, sauf dans le cas où la

détermination des quantités est aléatoire, pour les marchés de prestations de service comportant un résultat, et pour l'achat d'équipements clés en main assorti de prestations connexes d'installation ou de montage.

▫ Le marché à bordereau des prix unitaires est recommandé pour l'achat de fournitures et de prestations de services courants, pour les travaux dont la détermination des quantités est aléatoire et pour les prestations intellectuelles dont la durée est aléatoire.

▫ Le marché ou le contrat doit être strictement conforme au modèle joint au dossier d'appel d'offres ou de consultation préconisé par l'ARMP; les seuls éléments qui peuvent différer du dossier sont clairement explicités dans le règlement; la direction technique est chargée de préparer le marché ou le contrat et de le faire signer par l'adjudicataire.

▫ En cas de défaillance de l'entreprise ou du fournisseur adjudicataire, soit au moment de la signature, soit au cours de l'exécution du contrat, le Responsable de l'AE ou de la CGMP convoquera la CM afin d'attribuer le contrat ou le marché à la société suivante dans le classement établi par la CM lors de sa décision d'attribution du marché ou du contrat.

▫ Le Responsable de l'AE ou de la CGMP doit informer le Bailleur de Fonds finançant le programme/projet ou l'AC et la DGCMP de la défaillance de l'entreprise ou du fournisseur adjudicataire et de la décision de la CM d'attribuer le contrat ou le marché à la société suivante dans le classement précédemment établi.

▫ L'avis provisoire d'attribution d'un marché par l'AC doit être publié par l'ARMP sur son site Web, ainsi que l'information des soumissionnaires non retenus, des raisons du rejet de leurs offres.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

72

▫ Avant de conclure un marché, pour d'éventuels recours des soumissionnaires non retenus, un délai de cinq (5) et de dix (10) jours calendaires doit être observé respectivement pour les marchés en deçà et au dessus du seuil d'appel d'offres et ce, à dater de la publication de l'avis provisoire d'attribution et l'information des soumissionnaires non retenus.

▫ Toute absence de publication de l'avis provisoire d'attribution et l'information des soumissionnaires non retenus rend les marchés sans effets.

6.8 Actualisation et Révision des prix unitaires et des montants

forfaitaires

La nature ferme ou révisable du prix du marché doit être mentionné tant dans l'avis que dans le dossier d'appel d'offres concerné. Le prix du marché sera ferme et non révisable, à moins que la révision n'ait été explicitement prévue dans le dossier d'appel d'offre ou de consultation et dans le marché ou le contrat. Le prix ferme peut être adopté pour un marché de courte durée, sauf lorsqu'il concerne ou met en œuvre des produits ou matières de prix très fluctuants sur des courtes périodes et d'une manière inopinée. Dans le cas d'un marché à prix ferme et non révisable et, dans les cas exceptionnels où la signature du marché devrait être différée au-delà de la date initiale de validité des offres, le règlement d'appel d'offres devra prévoir si les offres seraient actualisées ou non, et indiquer la formule d'actualisation à utiliser. Dans le cas d'un marché à prix révisable, le prix initial peut être modifié durant l'exécution du marché en vertu d'une clause de révision stipulé par le marché, comportant obligatoirement une partie fixe en une autre variable. Le cadre de la révision est défini dans l'article 72 et 73 du Manuel de Procédure relatives au Code des Marchés Publics. En principe, sauf si le rythme d'inflation était élevé, les marchés dont la durée d'exécution prévue est inférieure ou égale à dix-huit (18) mois (marchés sous financement externe) et à douze (12) mois (marchés sous financement national), devraient être à prix ferme et non révisable. 6.9 Suivi des Contrats et des Avenants ▫ Tout contrat et avenant, conformément aux Directives de Passation des Marchés des

Bailleurs de Fonds ou du Code des Marchés Publics, selon le cas et les seuils y sont précisés, doit avoir obtenu la non objection du Bailleur de Fonds ou de la DGCMP et être approuvé, conformément aux seuils, par l'AA.

Les contrats sont suivis par la Direction Technique et les différentes opérations financières les concernant par la Direction Financière de l'AC.

▫ En application de l'article 201 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, toute modification du marché pour cause de dépassement du montant initial se fait soit à travers un ordre de service pour un dépassement compris entre 0 à 5%, soit par un avenant, pour un dépassement compris entre plus de 5% et moins de 15%.

▫ En cas d'application de la formule de révision des prix toute variation conduisant à une augmentation supérieure à vingt pourcent (20%) du montant initial du marché ou du montant de la partie du marché restant à exécuter, peut entrainer la résiliation du marché par l'AC ou le titulaire.

▫ Conformément à l'article 58 du Code des Marchés Publics, le montant cumulé d'un avenant ne peut excéder quinze pourcent (15%) de la valeur du marché de base.

▫ Pour tout montant supérieur à quinze pourcent (15%) l'AC doit procéder à un nouveau marché.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

73

▫ En cas de financement externe, tout avenant dont le montant cumulé ou non excède de quinze pourcent (15%) la valeur du marché de base, nécessite, conformément aux Directives de Passation des Marchés des Bailleurs de Fonds, l'accord préalable du bailleur de fonds concerné.

▫ Toute requête d'établissement d'avenant à un contrat doit émanée de la Direction Technique de l'AC et accompagnée du visa du Responsable de l'AC, du contrat de base (au moins du bordereau des prix et métrés dudit contrat), d'un compte rendu sur l'état d'exécution dudit contrat en y stipulant l'état d'avancement descriptif des travaux, bilan quantitatif des consommations en matériaux (sur base des bordereaux des prix de départ et consommations reprises dans les attachements).

Et ainsi que indications sur l'incidence de l'évolution des prix (sur base des prix de départ et des prix actuellement pratiqués) et des fiches dites Fiche de Suivi du Contrat et Fiche Justificative d'Avenant, dûment mise à jour par les Directions Technique et Financière de l'AC.

▫ Tout contrat et avenant soumis à la validation du Chef de la Cellule de Passation des Marchés de l'AE ou de la CGMP et transmis à la signature de l'hiérarchie doivent impérativement être accompagnés des lettres aux soumissionnaires concernés, avec copie aux Directions Financière et Technique de l'AC, leur signifiant le résultat de l'adjudication et libération des garanties de soumission.

▫ De même qu'ils doivent être accompagnés tant de la fiche du suivi que celle dite fiche technique du marché adjugé à compléter respectivement par les équipes de projets et des chargés de passation des marchés concernés.

▫ Tout DAO dans ses clauses particulières doit comporter une mention spécifiant que "Tous les frais bancaires engendrés par la gestion des garanties (de soumission, de bonne exécution et d'avance) seront à charge du soumissionnaire titulaire de la ou des garanties et ils seront déduits du montant respectif desdites garanties au cours de leur restitution".

▫ Pour les marchés comportant des lots distincts, pour chacun des lots, on établira des procès verbaux distincts d'ouverture des plis, de commission d'évaluation et de commission des marchés et un contrat distinct. Ainsi, pour chacun des lots distincts, on constituera un dossier de passation des marchés distinct.

▫ Toute garantie de soumission, de bonne exécution et d'avance, réceptionnée par la Cellule de Passation des Marchés de l'AE ou de la CGMP, sera transmise par courrier interne enregistré à la Direction Financière avec copie à la Direction Technique de l'AC ou à l'Autorité concerné.

6.10 Transmission des Rapports et Publications

▪ Publication des avis d'appel d'offres et de manifestations d'intérêt La Cellule de Passation des Marchés de l'AE ou la CGMP a la responsabilité de la publication de tous les avis d'appel d'offres et de manifestations d'intérêt de l'AC.

Conformément à l'article 35 du Code des Marchés Publics, pour tout appel d'offre ouvert ou restreint et manifestation d'intérêt le délai minimum de réception des offres ou des candidatures est de trente (30) jours calendaires compter de la publication de l’avis pour les marchés supérieurs aux seuils réglementaires. Lorsque les avis et le dossier d’appel d’offres sont préparés et envoyés par des moyens électroniques, les délais de réception des offres peuvent être raccourcis de sept (7) jours calendaires.

Conformément à l'article 36 du Code des Marchés Publics, en cas d’urgence dûment motivée, ne nécessitant toutefois pas une intervention immédiate, les délais visés à l’article précédent peuvent être ramenés à quinze (15) jours calendaires maximum. La décision de recourir à la procédure d’urgence est autorisée par la DGCMP.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

74

Dans le cas de délégation de service public, conformément à l'article 136 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, le délai de dépôt des soumissions est au minimum de quarante cinq (45) jours calendaires à compter de la date de publication de l'avis.

▪ Transmission des Rapports de la Commission d'Analyse Les rapports de la Commission d'Analyse seront regroupés et transmis par le Chef de la Cellule de Passation des Marchés de l'AE ou de la CGMP aux membres de la Commission des Marchés deux (2) jours ouvrables avant la date de la tenue de la Commission des Marchés.

▪ Publication des marchés adjugés La liste des marchés adjugés sera publiée trimestriellement dans la presse locale, sur le site Web de l’AE ou de la CGMP (si possible) et de l'ARMP et pour des marchés financés par les Bailleurs de Fonds diffusée auprès des institutions et organismes internationales et des représentations diplomatiques accréditées en République Démocratique du Congo des pays éligibles aux marchés financés par les Bailleurs de Fonds concernés.

De même que, à la suite d'un Appel d'Offres International, chaque marché adjugé sera publié endéans les quinze (15) jours qui suivent l'adjudication dans le DgMarket ou dans tout autre organe médiatique conformément aux Directives en la matière des Bailleurs de Fonds, ou dans le site Web de l'ARMP.

Conformément aux dispositions des articles 148 et 149 du Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics, un avis d'attribution provisoire est publié par l'AE ou la CGPM.

Pour des marchés en deçà des seuils précisés dans ledit Manuel, ledit avis est assortit d'un délai d'attente de cinq (5) et de dix (10) jours selon que le marché est respectivement en deçà ou au dessus du seuil d'appel d'offres. Pendant ce délai les soumissionnaires peuvent présenter leurs recours.

Dans un délai de cinq (5) jours ouvrables à compter de la réception d'un recours écrit d'un soumissionnaire non retenu, l'AE ou la CGMP doit lui communique les motifs du rejet de sa soumission.

A la suite du délai d'attente, en absence de recours écrit, l'AC procède successivement à la signature et approbation par l'AA, à la notification définitive et à la publication de l'avis d'attribution définitive du marché.

NOTE

Pour plus de détails le lecteur est invité à consulter: • Pour le financement national, le "Code des Marchés Publics" et "Manuel de Procédures

des Marchés Publics" y relatif. • Pour le financement octroyé par les Bailleurs de Fonds, les "Directives ou Règlement de

Passation des Marchés" du Bailleur de Fonds concerné en application des Accords de Financement et/ou des textes légaux (Convention, contrat, protocole d'accord, etc.) et le "Manuel des Procédures Techniques et de Passation des Marchés" spécifique au projet et à l'Agence Exécutive chargée du projet concerné

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

75

REFERENCES (Manuels, Guides et Directives)

ú Manuel de Procédures relatives au Code des Marchés Publics de la RDC (2010) ú Code des Marchés Publics de la RDC (2010) ú Manuel des Procédures Techniques et de Passation des Marchés du B.Ce.Co (2004) ú Manuel des Procédures Techniques et de Passation des Marchés du B.Ce.Co (Jan. 2011) ú Directives:

- Passation des Marchés Financés par les Prêts de la BIRD et les Crédits de l'IDA. (Jan. 2011) - Sélection et Emploi de Consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale. (Jan. 2011)

ú Documents d'Appel d'Offres Type - Marchés des Fournitures. BM (2004) ú Documents d'Appel d'Offres Type - Marchés des Travaux. BM (Septembre 1996) ú Documents d'Appel d'Offres Type - Marchés des Petits Travaux. BM (Février 2000) ú Documents d'Appel d'Offres Type - Produits de Santé (Mai 2000) ú Guide:

- Rapport d'Évaluation des Offres. (Avril 1996) - Rapport d'Évaluation de la Sélection des Consultants. (Octobre 1999)

(Pour plus de détail consultez www.banquemondiale.org)

ANNEXES

· ANNEXE I - Logigramme de la procédure de passation des marchés (Exemple) · ANNEXE II - Seuils des marchés Banque mondiale et UE-FED. · ANNEXE III - Contenu des "Documents d'Appel d'Offres Type

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

76

ANNEXE I

LOGIGRAMME DE LA PROCEDURE DE PASSATION DES MARCHES

ANNEXE II

Requête officielle transmise par le Président de la Commission des Marchés (PCM) de la Cellule de Gestion des Projets et des Marchés Publics (CGMP)

Service Gestion Technique du Projet (SGTP) Transmission du dossier au Chef du SGTP (CSGTP) pour traitement

Chef ou Chargé de Projet (CP) - Dossier complet: Elaboration des TDR, et des Spécifications Techniques - Vérification de la ligne de financement et de la disponibilité des fonds.

Service Gestion Technique du Projet (SGDT) Validation par CSGTP du travail effectué par les CP

Service Passation des Marchés (SPM) Expert en Passation des Marchés (EPM) (s'il y en a)

Transmission du dossier au Chef du Service de Passation des Marchés (CSPM) pour traitement

Chargé de Passation des Marchés (CPM) - Examen et vérification de la conformité du travail fait par le SGTP; - Confection de la liste restreinte sur base d’avis à manifestation d’intérêt; - Vérification et mise en forme des TdR et des Spécifications Techniques; - Elaboration des dossiers de consultation (DAO, DP, etc.); - Préparation des demandes de non objection à soumettre aux bailleurs, après approbation du

CSPM et de l'EPM, à l'approbation du Directeur Général; - Préparation et lancement des avis (AO, DP, LI, MI, etc.); - Organisation matérielle de la consultation; - Collecte des demandes des éclaircissements à transmettre au CP pour réponses

appropriées; - Organisation de la séance publique d’ouverture des plis; - Proposition de la composition des Commissions d’Analyse (CA) à l'EPM pour soumettre au

PCM; - Préparation des Procès Verbaux des Commissions d'Analyse (CA) et des Marchés (CM); - Préparation et organisation des réunions des CA et CM; - Interlocuteur de la Cellule de Gestion des Projets et des Marchés Publics (CGMP) vis-à-

vis des soumissionnaires et des adjudicataires des marchés; - Organisation des réunions de négociation des contrats et d’approbation du contrat avant de

requérir la non objection éventuelle du Bailleur de Fonds;

Service de Passation des Marchés (SPM) - Validation du travail des CPM par le CSPM; - Contrôle et approbation du dossier par l'Expert en Passation des Marchés (EPM) (s'il y

en a). - Transmission par l'EPM ou CSPM du dossier soit au Président de la Commission des

Marchés (Directeur de la CGMP) pour adjudication, ou pour dispositions appropriées à la CSGTP

Il est à noter que le suivi de l’exécution du marché, et la réception des travaux, des fournitures et autres prestations des services relèvent de la responsabilité du Chargé de Projet.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

77

SEUILS DES MARCHES BANQUE MONDIALE ET UE-FED

Seuils et Revues des Marchés sur Fonds BM-IDA

(République Démocratique du Congo)

Mode de passation des marchés Type de marché Coût estimé Publication (délai min.)

Travaux et Fournitures

Appel d'Offres International (AOI) (ouvert ou restreint)

Travaux ≥ 3.000.000 USD Grands Travaux et Fournitures complexes:

90 jours Sinon 45 jours

Fournitures ≥ 500.000 USD Fournitures de livres et des produits pharmaceutiques ≥ 300.000 USD

Appel d'Offres National (AON) (ouvert ou restreint)

Travaux < 3.000.000 USD

45 jours Fournitures < 500.000 USD Fournitures de livres et des produits pharmaceutiques < 300.000 USD

Consultation Restreinte (CR) Travaux (Demande de Cotation) < 100.000 USD 30 jours Fournitures (Shopping) < 50.000 USD -

Entente Directe (ED) Travaux Pas de seuil - Fournitures Consultants Avis à Manifestations d'Intérêt (International et National) (AMI) 14 jours Demande de propositions (DP) 30 jours

Sélection sur Qualité-Coût Firmes ≥ 100.000 USD - Consultant individuel

Sélection sur Qualité Firmes < 100.000 USD - Consultant individuel

Entente Directe Firmes Pas de seuil - Consultant individuel

A. Examen a Priori : 1. Pour tous les marchés: avis de non objection sur le plan de passation des marchés est exigé. 2. Sous AOI ou AOIR, tout marché de travaux dont le coût estimatif est ≥ 3.000.000 USD et marché de fournitures

dont le coût estimatif est ≥ 500.000 USD. 3. Sous AON ou AONR, les deux (2) premiers marchés de travaux dont le coût estimatif est < 3.000.000 USD et les

deux (2) premiers marchés de fournitures dont le coût estimatif est < 500.000 USD. 4. Tout marché de travaux ou de fournitures passé par Consultation Restreinte (CR): avis de non objection sur le

Rapport d'Analyse des Offres est exigé; 5. Tout marché passé en Entent Directe (ED): avis de non objection sur les spécifications du marché et le projet de

marché est exigé. 6. Pour tout marché de consultants (firmes ou individuels): avis de non objection sur les termes de références est

exigé. 7. Consultants (firmes) dont le coût estimatif est ≥ 100.000 USD. 8. Consultants individuels dont le coût estimatif est ≥ 50.000 USD.

B. Examen a Posteriori : Tout marché qui n'est pas régi par le point (A).

Pour plus de précision sur les procédures de contrôle consultez les "Directives de la Banque mondiale en matière de passation des marchés et d'emploi des consultants".

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

78

Seuils et Revues des Marchés sur Fonds UE-FED

(République Démocratique du Congo)

Mode de passation des marchés Type de marché Coût estimé Publication (délai min.)

Appel d'Offres International Travaux ≥ 5.000.000 € 90 jours

Fournitures ≥ 150.000 € 60 jours

Appel d'Offres International Restreint Travaux ≥ 5.000.000 € 60 jours

Services ≥ 200.000 € 50 jours

Appel d'Offres National Travaux < 5.000.000 €

mais > 300.000 € 60 jours

Fournitures < 150.000 € mais > 60.000 € 30 jours

Procédure Négociée Concurrentielle

Travaux < 300.000 € mais > 10.000 € 30 jours

Fournitures < 60.000 € mais > 10.000 € 30 jours

Services < 200.000 € mais > 10.000 € 30 jours

Contrat Cadre Services < 200.000 € mais > 10.000 € 14 jours

Dialogue Compétitif

Travaux

Pas de seuil - Fournitures

Services

Entente Directe

Travaux

≤ 10.000 € - Fournitures

Services

(AOI): Appel d'Offres International Ouvert; (AOIR): Appel d'Offres International Restreint; (AON):Appel d'Offres National Ouvert; (CC): Contrat-Cadre; (PNC): Procédure Négociée Concurrentielle; (DC): Dialogue compétitif; (ED): Entente Directe.

Procédures de Contrôle

SD/ExA (Système décentralisé Ex-Ante): Pays bénéficiaire, qui agit en tant que pouvoir adjudicateur, prend les

décisions concernant les procédures et l’attribution des marchés et les soumet à l’approbation préalable de la Commission européenne.

SD/ExP (Système décentralisé Ex-Post): Pays bénéficiaire, qui agit en tant que pouvoir adjudicateur, prend les décisions prévues dans la convention de financement sans l’accord préalable de la Commission européenne (sauf les cas de dérogations aux procédures normales).

Contrôle: A priori pour tout marché > 50 000 €.

Pour plus de précision sur les procédures de contrôle consultez "Guide pratique des procédures contractuelles dans le cadre des actions extérieures de l’UE".

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

79

ANNEXE III

CONTENU DES DOCUMENTS D’APPEL D’OFFRES

Documents d'appel d'offres – Types

Fournitures (petites et grandes), Travaux (petits et grands) & Consultance

Ø DAO - Fournitures

• 1ère Partie – Procédures d’Appel d’Offres § Section I. Instructions aux soumissionnaires (IS)

Cette Section fournit aux soumissionnaires les informations utiles pour préparer leurs soumissions. Elle comporte aussi des renseignements sur la soumission, l’ouverture des plis et l’évaluation des offres, et sur l’attribution des marchés. Les dispositions figurant dans cette Section I ne doivent pas être modifiées.

§ Section II. Données particulières de l’appel d’offres (DPAO) Cette Section énonce les dispositions propres à chaque passation de marché, qui complètent les informations ou conditions figurant à la Section I, Instructions aux soumissionnaires.

§ Section III. Critères d’évaluation et de qualification Cette Section indique les critères à utiliser pour déterminer l’offre évaluée la moins-disante et pour établir si le Soumissionnaire possède les qualifications nécessaires pour exécuter le Marché.

§ Section IV. Formulaires de soumission Cette Section contient les modèles des formulaires à soumettre avec l’offre : la lettre de soumission de l’offre, les bordereaux de prix, la garantie d’offre et l’autorisation du fabricant.

§ Section V. Critères d’origine Cette Section fournit des informations sur les critères d’éligibilité des pays. .

• 2ème Partie – Conditions d’approvisionnement des fournitures § Section VI. Bordereau des quantités, Calendrier de livraisons, Spécifications techniques, Plans,

Inspections et Essais. Dans cette Section figurent la liste des Fournitures et Services connexes, le calendrier de livraison et d’achèvement, les spécifications techniques, les plans décrivant les Fournitures et Services connexes devant être fournis, les Plans et les Inspection et Essais relatifs à ces fournitures.

• 3ème Partie – Marché § Section VII. Cahier des clauses administratives générales (CCAG)

Cette Section contient les dispositions générales applicables à tous les marchés. La formulation des clauses de la présente Section ne doit pas être modifiée.

§ Section VIII. Cahier des clauses administratives particulières (CCAP) Cette Section énonce les clauses propres à chaque marché, et modifie ou complète la Section VII, Cahier des clauses administratives générales.

§ Section IX. Formulaires du marché Cette Section contient le formulaire de Marché, qui, une fois rempli, incorpore toutes corrections ou modifications à l’offre acceptée en rapport avec les modifications permises par les Instructions aux soumissionnaires, le cahier des clauses administrative générales, et le cahier des clauses administratives particulières. Les formulaires de garantie de bonne exécution et de garantie de restitution d’avance, le cas échéant, seront remplis uniquement par le Soumissionnaire retenu après l’attribution du Marché.

§ Annexe: Avis d’appel d’offres Un « Avis d’appel d’offres » type est joint à ce document d’Appel d’Offres pour information.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

80

Ø DAO - Travaux n Section I. Lettre aux Candidats Présélectionnés (s’il y a )

Lettre qui suit est adressée exclusivement aux candidats qui ont été admis à concourir à la suite de la procédure de présélection conduite par le Maître de l’Ouvrage. Cette procédure aura été préalablement examinée et approuvée par la Banque mondiale étant donné que l’invitation qui en résulte est pour un marché financé par la BIRD ou l’IDA (voir Annexe 1, paragraphe 1 dans les Directives : Passation des Marchés Financés par les prêts de la BIRD et les crédits de l’IDA).

L’idéal est d’envoyer cette lettre aux candidats retenus en même temps que sont annoncés les résultats de la présélection.

Une présélection doit toujours être effectuée dans le cas de travaux importants, et ce n’est qu’exceptionnellement qu’on aura recours à l’appel d’offres ouvert sans présélection; dans un tel cas, les dispositions de la Section IX, Appel d’offres ouvert sans présélection, seront appliquées.

n Section II. Instructions aux soumissionnaires (IS) L’objet de la Section II est de donner aux soumissionnaires les renseignements dont ils ont besoin pour préparer des offres conformes aux conditions fixées par le Maître de l’Ouvrage. Elle fournit également des renseignements sur le dépôt des offres, l’ouverture des plis, l’évaluation des offres et l’attribution du marché. La Section II ne doit pas être modifiée. La Section III, Données particulières de l’Appel d’offres (DPAO), reprend les dispositions spécifiques à chaque appel d’offres qui complètent, modifient ou précisent les dispositions de la Section II.

Les questions relatives à l’exécution du Marché, aux paiements au titre du Marché, ou celles qui ont trait aux risques, droits et obligations des parties en présence ne sont normalement pas traitées dans cette section, mais le sont dans les Cahiers des Clauses administratives générales ou particulières du Marché. S’il est inévitable qu’une même question soit traitée dans différentes sections des documents, l’utilisateur doit veiller à éviter toute contradiction ou conflit entre des clauses qui portent sur le même sujet. Ces Instructions aux soumissionnaires ne font pas partie du Marché et deviennent caduques une fois le Marché signé.

n Section III. Données particulières de l’appel d’offres (DPAO)

Cette Section III a pour objet d’aider le Maître de l’Ouvrage à fournir les informations spécifiques correspondant aux clauses de la Section II, Instructions aux soumissionnaires, et doit être préparée pour chaque Appel d’offres. Le Maître de l’Ouvrage doit fournir dans les DPAO les règles particulières à l’Appel d’offres et les informations concernant le Maître de l’Ouvrage, les procédures de l’Appel d’offres, les règles applicables au libellé des prix de l’offre, et les critères d’évaluation qui seront appliqués. En préparant la Section III, les points suivants doivent être vérifiés :

(a) Les informations qui précisent et complètent les dispositions de la Section II doivent être

incorporées. (b) Les changements et/ou suppléments, le cas échéant, aux dispositions de la Section II, nécessités par

les conditions spécifiques de l’Appel d’offres, ne peuvent être introduits qu’en Section III, puisque la Section II doit rester inchangée.

Cette section doit être remplie par le Maître de l’Ouvrage avant la publication du Dossier d’Appel d’offres. Les dispositions ci-après, qui sont spécifiques aux Travaux faisant l’objet de l’Appel d’offres, complètent ou, le cas échéant, modifient les dispositions des Instructions aux soumissionnaires. En cas de conflit, les dispositions indiquées prévalent sur celles des Instructions aux soumissionnaires.

n Section IV. Cahier des Clauses administratives générales Les articles du Cahier des Clauses administratives générales de la Section IV, ainsi que les articles du Cahier des Clauses administratives particulières et tous les autres documents inclus dans le dossier, constituent un document complet qui exprime l’ensemble des droits et obligations des parties.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

81

Les articles du Cahier des Clauses administratives générales ne doivent subir aucune modification. Tous les changements et renseignements complémentaires qui seraient nécessaires devront être présentés dans la Section V, Cahier des Clauses administratives particulières. Les articles du chapitre D, Réalisation des ouvrages, ont un caractère en bonne partie technique; il convient de ne pas les répéter dans la Section VII, Spécifications techniques.

n Section V. Cahier des Clauses administratives particulières De la même façon que dans le cas de la Section III des Données particulières de l’Appel d’Offres, les Clauses de la Section V doivent permettre au Maître de l’Ouvrage de faire connaître les dispositions spécifiques au Marché fournies en complément des dispositions du Cahier des Clauses administratives générales. Les dispositions de la Section V complètent celles du Cahier des Clauses administratives générales de la Section IV, en précisant les obligations contractuelles reflétant les circonstances auxquelles sont assujettis le Maître de l’Ouvrage, le pays du Maître de l’Ouvrage, le secteur et la nature des travaux. Lors de la préparation de la Section V, une attention particulière devra être accordée aux aspects suivants :

(a) tous les renseignements nécessaires pour compléter les Clauses de la Section IV doivent être inclus; et

(b) les modifications et/ou les dispositions additionnelles à celles de la Section IV nécessitées par le marché en question doivent être incluses.

n Section VI. Bordereau des prix et Détail quantitatif et estimatif

Ces notes relatives à la préparation du Bordereau des prix et du Détail quantitatif et estimatif sont fournies au Maître de l’Ouvrage ou à la personne qui préparera le Dossier d’Appel d’offres uniquement à titre d’information. Elles ne doivent pas figurer dans les documents définitifs.

n Section VI. Bordereau des prix et Détail quantitatif et estimatif (suite)

• Objectifs Les objectifs du Bordereau des prix et du Détail quantitatif et estimatif sont : (a) de fournir des renseignements suffisants quant à la nature et au volume de travaux à réaliser,

pour permettre une préparation des offres correcte et précise; (b) de permettre une comparaison juste des prix des offres à évaluer; et (c) de permettre, une fois le marché conclu, l’évaluation et le paiement des travaux exécutés.

Pour atteindre ces objectifs, le Bordereau des prix et le Détail quantitatif et estimatif doivent répertorier les travaux de façon suffisamment détaillée pour distinguer entre différentes natures de travaux, ou entre travaux de même nature exécutés dans des endroits différents, ou entre toutes autres conditions susceptibles de donner lieu à des variations de coûts. Une fois ces exigences satisfaites, le cadre et le contenu du Bordereau des prix et du Détail quantitatif et estimatif doivent être aussi simples et concis que possible.

• Bordereau des prix Le Bordereau des prix doit donner la définition des prix unitaires et leur contenu. Quand des excavations ou forages sont inclus dans les travaux, une définition complète des types de roches (contentieux fréquent dans la gestion des marchés) doit être donnée dans les Spécifications techniques. Cette définition doit être utilisée pour les métrés et les paiements.

• Détail quantitatif et estimatif Le Détail quantitatif et estimatif comprendra généralement les rubriques suivantes : (a) travaux à exécuter, (b) travaux en régie, (c) autres sommes provisionnelles, et (d) récapitulatif.

§ Préambule

Le préambule précisera les méthodes de métré qui ont été adoptées dans la préparation du Détail quantitatif et estimatif et qui seront utilisées pour le métré des travaux. Quand un ensemble de formules de révision de prix sont utilisées, elles se rapporteront aux sections appropriées du Détail quantitatif et estimatif.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

82

§ Présentation des prix Si, conformément aux Instructions aux soumissionnaires, les prix sont tous exprimés dans la monnaie du pays du Maître de l’Ouvrage (ou une autre monnaie spécifiée dans les DPAO), le Bordereau des prix ne comportera qu’une seule colonne pour la présentation des prix unitaires. Par contre, si les prix sont exprimés en plusieurs monnaies, celle du pays du Maître de l’Ouvrage et au plus trois (3) monnaies étrangères, le Bordereau des prix comprendra autant de colonnes que de monnaies utilisées. Dans le Détail quantitatif et estimatif, le nombre de colonnes sera doublé : il y aura les mêmes colonnes que dans le Bordereau des prix, pour les prix unitaires, plus le même nombre de colonnes pour les prix totaux. Des modèles de Bordereau des prix et de Détail quantitatif et estimatif sont joints à cette section.

§ Liste des postes de travaux à exécuter Les postes du Bordereau des prix et du Détail quantitatif et estimatif seront groupés en rubriques de façon à distinguer entre les parties de travaux qui par nature, accès, calendrier ou toute autre caractéristique peuvent donner lieu à des variations sur les méthodes de construction, ou séquence des travaux, ou considérations de coût. Les postes généraux communs à toutes les parties des travaux peuvent être groupés en une rubrique séparée du Bordereau des prix et du Détail quantitatif et estimatif.

§ Quantités

Les quantités apparaissent dans la section “travaux à exécuter” du Détail quantitatif et estimatif. Elles seront calculées sur plans, à moins que le Marché n’en dispose autrement, et aucune provision ne sera faite pour des estimations globales. Les quantités seront arrondies, et une trop grande précision, qui serait illusoire, doit être évitée. Ces quantités sont des estimations provisionnelles qui serviront à l’établissement et au jugement des offres. Par contre, les paiements seront basés sur les quantités réelles de travaux exécutés, mesurées par l’Entrepreneur et vérifiées par le Maître d’Œuvre et chiffrées selon les prix unitaires du Bordereau des prix, sauf si le Marché y déroge spécifiquement et forfaitise certaines parties des ouvrages à construire.

§ Unités de mesure Le système métrique sera utilisé, et les abréviations suivantes sont recommandées : Mètre : m ; centimètre: cm ; millimètre : mm Hectare: ha ; mètre carré: m2 ; millimètre carré: mm2 Litre: l ; mètre cube: m3 Kilogramme: kg ; tonne: t ; seconde: s ; heure: h Forfait: f ; unité: u

§ Côtes du sol et des excavations La cote de départ sera identifiée dans la description de chaque poste de travaux impliquant des excavations ou des forages, pour lesquels la cote de départ n’est pas la surface originelle. La cote de l’excavation sera identifiée dans la description de chaque poste de travaux impliquant des excavations pour lesquels la cote excavée n’est pas la cote finale. La profondeur des travaux sera mesurée de la cote de départ à la cote excavée, comme définies ci-dessus.

§ Travaux en régie

Un programme de travaux en régie doit être inclus s’il est probable que des travaux non prévus devront être exécutés selon ce mode, en plus de ceux figurant dans le Détail quantitatif et estimatif. Ces travaux ne font pas initialement partie des travaux à exécuter et donc ne sont pas comptés dans le calcul du montant du marché, mais ils peuvent avoir été inclus dans le prix de l’offre si spécifié par le Maître de l’Ouvrage dans les Instructions aux soumissionnaires (Clause 31.2 (b) des IS). Le programme de travaux en régie comporte des prix unitaires et des quantités nominales. Pour permettre au Maître de l’Ouvrage de vérifier si les prix unitaires sont réalistes, le programme de travaux en régie comprendra normalement : (a) une liste des différentes catégories de main-d'œuvre, matériaux et matériels pour lesquelles

des prix unitaires ou forfaitaires doivent être fournis par le Soumissionnaire, ainsi qu’une indication des conditions de paiement correspondantes;

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

83

(b) les quantités nominales qui seront utilisées lors de l’évaluation et comparaison des offres, uniquement (les quantités à utiliser en cours de travaux et au paiement sont celles demandées par le Maître d’Œuvre par Ordre de Service); et

(c) un pourcentage, à préciser par le Soumissionnaire, de chaque sous-total de main-d'œuvre, matériaux ou matériels, couvrant les bénéfices, les frais généraux, les frais de supervision et autres charges du Soumissionnaire.

§ Sommes provisionnelles

Il est rare que les quantités exécutées correspondent exactement aux quantités initialement prévues. De plus, les marchés à prix révisables conduisent à des variations des prix unitaires en cours d’exécution. Pour faire face à ces aléas physiques et financiers, le Maître de l’Ouvrage doit normalement mettre en place au moment de la signature du marché, un financement couvrant non seulement le montant du marché mais également une somme provisionnelle constituant une réserve pour aléas physiques et financiers. Cette somme provisionnelle doit être calculée pour les aléas physiques sur la base des variations globales considérées normales dans l’exécution du type de travaux considérés (souvent de 5 % à 10 %), et pour les aléas financiers, sur la base des variations de prix qui peuvent être anticipées en fonction des inflations nationales et internationales. L’engagement financier de cette somme provisionnelle doit être géré dynamiquement pendant l’exécution des travaux. Au fur et à mesure de l’exécution et du paiement de parties d’ouvrages, la somme provisionnelle doit être réduite pour tenir compte des variations qui se sont déjà concrétisées sur les parties réalisées et ne couvrir que les incertitudes sur les ouvrages restant à réaliser. Dans certains cas, les procédures financières ne permettent pas de faire simplement un engagement hors-marché de cette somme provisionnelle. Dans ces cas-là, il ne faut pas augmenter artificiellement des quantités mais au contraire prévoir une section spéciale “sommes provisionnelles” du Détail quantitatif et estimatif avec des explications sur son utilisation à la fois dans l’Instruction aux soumissionnaires et dans le Cahier des Clauses administratives particulières.

§ Coût estimatif

Le coût estimatif de travaux spécialisés qui doivent être exécutés, ou des équipements spéciaux et services spécialisés qui doivent être fournis, par un entrepreneur spécialisé sera indiqué dans la partie correspondante du Détail quantitatif et estimatif sous forme d’une somme provisionnelle, avec une brève description appropriée. Si une telle formule est employée, des instructions sur son utilisation doivent également figurer dans les Instructions aux soumissionnaires et le Cahier des Clauses administratives particulières. Normalement, une procédure séparée d’Appel d’offres est engagée par le Maître de l’Ouvrage pour choisir ces entrepreneurs spécialisés, qui sont alors désignés comme sous-traitants de l’Entrepreneur principal ou comme contribution directe du Maître de l’Ouvrage. Pour permettre une certaine concurrence entre les soumissionnaires principaux, en ce qui concerne les installations, services et autres éléments à fournir par l’Entrepreneur principal au sous-traitant désigné, chaque somme provisionnelle devra être suivie, dans le Détail quantitatif et estimatif, d’une rubrique donnant le pourcentage de la somme provisionnelle, à chiffrer par le Soumissionnaire, destiné à rémunérer ces installations, services et autres éléments.

§ Sous-détails des prix Dans certains cas, il pourra être demandé au Soumissionnaire retenu de fournir les sous-détails de certains prix unitaires du Bordereau des prix. La décomposition des prix pourra indiquer, entre autres, les coûts de main-d'œuvre, de matériels, de matériaux, de transport, des impôts et taxes, ainsi que les parts en monnaies nationale et étrangères.

Les sous-détails des prix unitaires de l’Entrepreneur retenu seront utilisés, en particulier pour la fixation des prix des travaux supplémentaires.

§ Récapitulatif Le récapitulatif doit détailler le montant de l’offre et ultérieurement du Marché et doit comprendre un tableau des différents chapitres du Détail quantitatif et estimatif.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

84

Le montant total du récapitulatif, y compris le cas échéant en accord avec les Instructions aux soumissionnaires les provisions et travaux en régie, doit se retrouver dans l’Annexe à la soumission qui indique le libellé des prix. Le montant, éventuellement corrigé, se retrouvera dans la lettre de marché du Soumissionnaire retenu. Il sera toutefois indiqué à ce stade et d’une manière claire et explicite que les sommes provisionnelles éventuelles pour travaux en régie, pour aléas physiques et financiers et pour sous-traitants désignés ne sont pas prises en compte dans le calcul du montant initial du Marché.

n Section VII. Spécifications techniques et plans Pour que les soumissionnaires puissent répondre d'une façon réaliste et compétitive aux conditions posées par le Maître de l’Ouvrage, et sans avoir à assortir leurs soumissions de réserves ou de conditions particulières, il faut un ensemble de spécifications techniques et de plans à la fois clairs et précis. Dans le cas d'un Appel d'offres international, ces spécifications et plans doivent être établis de façon à permettre une concurrence aussi large que possible, tout en énonçant clairement les critères auxquels devront répondre les travaux, ouvrages, matériaux et services faisant l'objet du Marché. C'est à cette condition seulement que les objectifs d'économie, d'efficacité et d'équité dans la passation du marché pourront être atteints, que la conformité des soumissions sera assurée et que le travail ultérieur d'évaluation des soumissions sera facilité. Les spécifications devront exiger que l'ensemble des fournitures et matériaux nécessaires à l'exécution des Travaux soient neufs, non usagés et du modèle le plus récent ou courant et, à moins que le Marché n'en dispose autrement, qu'ils englobent toutes les dernières améliorations apportées à la conception ou aux matériaux. Des exemples de spécifications tirées de projets similaires entrepris par le passé dans le même pays sont utiles à cet égard. En principe, la plupart des spécifications techniques sont choisies et définies par le Maître de l’Ouvrage ou le Maître d’Œuvre en fonction des Travaux prévus dans le Marché en question. Il n'y a donc pas de modèle type de spécifications techniques applicables dans tous les cas, quel que soit le secteur ou le pays considéré, mais il existe des principes et pratiques bien établis, et ces documents en sont le reflet. C’est ainsi que le Maître de l’Ouvrage doit veiller à ce que les spécifications ne soient pas limitatives. Par ailleurs la Banque mondiale encourage l’emploi du système métrique. En spécifiant les critères auxquels devront répondre les travaux, ouvrages, matériaux et services faisant l'objet du Marché, il convient d'utiliser, dans toute la mesure du possible, des critères reconnus au plan international. Si l'on utilise d'autres critères particuliers, qu'il s'agisse de normes en vigueur dans le pays de l'Emprunteur ou d'autres normes, les spécifications devront préciser que des types de fournitures, matériaux et travaux répondant à d'autres critères généralement admis et permettant d'assurer un niveau de qualité égal ou supérieur à celui visé par les critères mentionnés seront également acceptables. Les dispositions ci-après pourront être incluses dans les spécifications techniques:

• Équivalence des normes et codes; • Une sous-section de Spécifications Techniques Générales pour des Travaux à caractère répétitif

dans la section Spécifications Techniques du Dossier d’Appel d’offres; et • Une deuxième sous-section, intitulée Spécifications Techniques Particulières, contiendra les

ajouts et modifications aux dispositions de la première sous-section pour adapter les spécifications techniques générales aux travaux et ouvrages considérés.

La Section, Spécifications Techniques Particulières, comprendra en particulier les informations détaillées concernant les facteurs suivants :

- description et consistance des travaux et des ouvrages; - organisation du chantier et travaux préparatoires; - provenance, qualité et préparation des matériaux; - mode de préparation des travaux.

§ Variantes techniques;

Le Maître de l’Ouvrage indiquera normalement les types et/ou sections de travaux pour lesquels des variantes pourraient présenter un avantage comparatif du fait des compétences particulières des soumissionnaires.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

85

Le Dossier contiendra une description des travaux pour lesquels des variantes sont permises avec les références nécessaires à des plans, spécifications, bordereaux de prix et coûts unitaires, et critères de conception, d’essais et contrôle. Il sera également précisé que les variantes seront au moins équivalentes, dans leur structure et fonctionnement, aux paramètres de conception et aux spécifications indiquées dans le Dossier. Enfin, il sera requis que les variantes soient accompagnées de toutes les informations nécessaires pour permettre au Maître de l’Ouvrage d’en faire l’évaluation.

§ Plans et dossiers; Le Dossier d’Appel d’offres inclura normalement une série de plans et dossiers comprenant, entre autres, un plan de situation indiquant l’emplacement du site en relation avec la géographie locale. Une indication des principales routes, aéroports, chemins de fer et réseaux électriques est également utile. Les plans de construction, même s’ils ne sont pas détaillés, doivent fournir suffisamment d’information pour permettre aux soumissionnaires de comprendre le type et la complexité des travaux envisagés, et de pouvoir chiffrer les prix demandés au Bordereau des prix et Détail quantitatif et estimatif. D’habitude les plans et dossiers seront rassemblés dans une section spécifique du Dossier d’Appel d’offres et sous forme d’un volume séparé, d’un format pouvant être différent des autres documents du Dossier. Ce format sera dicté par l’échelle des cartes et plans, qui ne doivent pas être réduits au point de rendre les détails illisibles.

n Section VIII. Modèles d’annexes et de garanties

Cette section doit contenir les différents modèles de documents que le Soumissionnaire devra compléter et présenter avec sa soumission, en conformité avec les dispositions contenues dans le Dossier d'Appel d'offres. Notamment: - Modèle de soumission et annexes; - Modèle de garantie d’offre (garantie bancaire); - Modèle de Lettre de marché ; - Modèle d’Acte d’engagement; - Modèles de garantie d’exécution; - Modèle de garantie bancaire de restitution de l’avance forfaitaire; - Modèle de garantie bancaire en remplacement de la retenue de garantie.

n Section IX. Appel d’offres ouvert sans présélection (en cas)

Au lieu de la lettre aux candidats présélectionnés qui constitue la Section I de ce DTAO, un Appel d’offres ouvert sans présélection débutera par un Avis similaire à l’Avis qui aura été émis pour la présélection, si elle avait eu lieu. Dans des cas spéciaux et après accord de la Banque, la procédure d’un marché de travaux peut se faire sans présélection, et un Avis d’Appel d’offres sera directement publié suivant le modèle inclus dans cette Section. De même, puisqu’il n’y aura pas eu présélection des candidats sur la base d’un dossier de présélection, le Dossier d’Appel d’offres devra inclure :

i. une section spécifique qui détaillera les Renseignements sur la qualification que devront fournir les soumissionnaires en annexe à leur soumission. Ces renseignements serviront à la qualification du Soumissionnaire suivant les dispositions des Clauses 5 et 33 des Instructions aux soumissionnaires. Un modèle des renseignements à fournir est inclus dans cette Section.

ii. les modifications aux Clauses 3 et 5 des Instructions aux Soumissionnaires telles que spécifiées dans cette Section.

n Section X. Dispositions relatives au nantissement et au paiement direct des sous-traitants

Lorsque le Maître de l’Ouvrage désire faire bénéficier les entreprises nationales du nantissement ou du paiement direct en faveur des sous-traitants, les dispositions suivantes doivent être ajoutées aux conditions du marché ou être inclues au Cahier des Clauses Administratives Particulières.

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

86

Des documents constituant des actes séparés seront dressés en conformité avec la législation nationale. Dans le cas du nantissement, il s’agira de l’acte de nantissement et de l’exemplaire unique du marché “Bon pour nantissement”. Dans le cas du paiement direct aux sous-traitants, il s’agira d’un avenant ou d’un acte spécial signé par la personne responsable du marché et par l’entrepreneur qui précise:

(a) la nature des prestations sous-traitées; (b) le nom, la raison ou la dénomination sociale et l’adresse du sous-traitant; (c) le montant des sommes à payer directement au sous-traitant; (d) les modalités de règlement de ces sommes.

A. Nantissement

Le nantissement des marchés publics est une mesure destinée à faciliter leur financement. Il permet au titulaire d’un marché et à ses sous-traitants admis au bénéfice du paiement direct d’obtenir des prêts ou des avances sous certaines conditions. A cet effet, un acte ayant pour objet le nantissement du Marché est passé entre l’Entrepreneur titulaire du Marché et l’institution qui consent cette facilité. En outre l’exemplaire unique du Marché est remis par le titulaire à cette institution à titre de garantie. Cette institution, le créancier, notifie alors ou fait signifier le nantissement au Maître de l’Ouvrage, lequel lui règle directement, sauf empêchement à paiement, les sommes dues par le Maître de l’Ouvrage au titre de l’exécution du Marché. Les dispositions suivantes viennent compléter le CCAG et se réfèrent à la numération des articles du CCAG :

3.31 De plus, l’Entrepreneur peut céder ou déléguer au profit des banquiers de l’Entrepreneur tout ou

partie des sommes dues ou à devoir au titre du Marché. 4.5 Pièces à délivrer à l’Entrepreneur en cas de nantissement du marché. 4.51 Dès la notification du marché, le Maître de l’Ouvrage délivre sans frais à l’Entrepreneur, contre

reçu, une expédition certifiée conforme de l’Acte d’engagement et des autres pièces que mentionne le 11 du présent Article à l’exclusion du CCAG. Il en est de même, dès leur signature, pour les pièces que mentionne le 2 du présent Article.

4.52 Le Maître de l’Ouvrage délivre également, sans frais, à l’Entrepreneur, aux cotraitants et aux sous-traitants payés directement les pièces qui leur sont nécessaires pour le nantissement de leurs créances.

B. Paiement direct aux sous-traitants Le paiement direct par le Maître de l’Ouvrage des prestations exécutées par les entrepreneurs sous-traitants permet à ces derniers d’avoir la certitude d’être payés “au même titre que l’entrepreneur principal” - dès lors qu’ils accomplissent les prestations dont ils sont responsables. Les prestations faisant l’objet de paiement direct peuvent être connues dès le dépôt de l’offre. Lorsque les sous-traitants ont déclarés postérieurement à la conclusion du Marché leur acceptation et l’agrément des conditions de leurs conditions de paiement doivent figurer dans un avenant ou dans un acte spécial. Les dispositions suivantes viennent compléter le CCAG et se réfèrent à la numérotation des articles du CCAG :

3.33 Le sous-traitant agréé peut obtenir directement du Maître de l’Ouvrage si celui-ci et les autorités dont l’approbation est nécessaire à l’entrée en vigueur du Marché en sont d’accord ou si la réglementation applicable l’impose, le règlement des travaux, fournitures ou services dont il a assuré l’exécution et qui n’ont pas déjà donné lieu à paiement au profit du titulaire du Marché.

Dans ce cas, l’Entrepreneur remet au Chef de Projet, avant tout commencement d’exécution du

contrat de sous-traitance, une déclaration mentionnant:

(a) la nature des prestations dont la sous-traitance est prévue, (b) le nom, la raison ou la dénomination sociale et l’adresse du sous-traitant proposé,

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

87

(c) les conditions de paiements prévues par le projet de contrat de sous-traitance et le montant prévisionnel de chaque sous-traité, notamment la date d’établissement des prix et, le cas échéant, les modalités de variation de prix, le régime des avances, des acomptes, des réfactions, des primes, des pénalités.

Le Chef du Projet doit revêtir de son visa toutes les pièces justificatives servant de base au

paiement direct. Il dispose d’un délai d’un (1) mois pour signifier son acceptation ou son refus motivé. Passé ce délai, le Chef de Projet est réputé avoir accepté celles des pièces justificatives qu’il n’a pas expressément refusées.

Lorsque le sous-traitant doit être payé directement, le titulaire est tenu, lors de la demande

d’acceptation, d’établir que la cession ou le nantissement de créances résultant du Marché ne fait pas obstacle au paiement direct du sous-traitant.

11.9 Rémunération des entrepreneurs sous-traitants payés directement. Les travaux exécutés par des sous-traitants ayant droit au paiement direct sont payés dans les

conditions stipulées par le Marché, un avenant ou un acte spécial. 13.5 Règlement en cas de sous-traitants payés directement 13.51 Lorsqu’un sous-traitant bénéficie d’un paiement direct, l’Entrepreneur joint au projet de

décompte une attestation indiquant la somme à prélever, sur celles qui lui sont dues, pour la partie de la prestation exécutée, et que le Chef de Projet devra faire régler à ce sous-traitant. Lorsque le sous-traitant est de nationalité étrangère, le projet de décompte distinguera les montants payables en monnaies nationale et étrangères.

Les paiements du sous-traitant intéressé sont effectués dans la limite du montant des états d’acomptes et de solde ainsi que des attestations prévues à l’alinéa précédant.

Le montant total des paiements effectués au profit d’un sous-traitant ramené aux conditions du mois d’établissement des prix du Marché ne peut excéder le montant à sous-traiter qui est stipulé dans le Marché.

13.52 L’Entrepreneur est seul habilité à présenter les projets de décomptes et à accepter le décompte général; sont seules recevables les réclamations formulées ou transmises par ses soins.

13.53 Les paiements à faire au sous-traitant sont effectués sur la base des pièces justificatives et de l’acceptation de l’Entrepreneur donnée sous la forme d’une attestation, transmises par celui-ci conformément aux stipulations de l’Article 13.51.

Dès réception de ces pièces, le Maître de l’Ouvrage avise directement le sous-traitant de la date

de réception du projet de décompte et de l’attestation envoyés par l’Entrepreneur, et lui indique les sommes dont le paiement à son profit a été accepté par l’Entrepreneur.

Le paiement des sommes dues au sous-traitant doit intervenir dans les délais prévus aux Articles 13.23 et 13.43.

Un avis de paiement est adressé à l’Entrepreneur et au sous-traitant. L’Entrepreneur dispose d’un délai de quinze (15) jours, comptés à partir de la réception des

pièces justificatives servant de base au paiement direct, pour les accepter ou pour signifier au sous-traitant son refus motivé d’acceptation. Passé ce délai, l’Entrepreneur est réputé avoir accepté celles des pièces justificatives ou des parties des pièces justificatives qu’il n’a pas expressément acceptées ou refusées.

Dans le cas où l’Entrepreneur n’a, dans le délai de quinze (15) jours suivant la réception du

projet de décompte du sous-traitant, ni opposé un refus motivé, ni transmis celui-ci au Maître de l’Ouvrage, le sous-traitant envoie directement au Maître de l’Ouvrage une copie du projet de décompte. Il y joint une copie de l’avis de réception de l’envoi du projet de décompte à l’Entrepreneur.

Le Maître de l’Ouvrage met aussitôt en demeure l’Entrepreneur, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception postal, de lui faire la preuve dans un délai de quinze jours à compter de la réception de cette lettre qu’il a opposé un refus motivé à son sous-traitant dans le délai prévu au cinquième alinéa ci-dessus. Dès réception de l’avis, le Maître de l’Ouvrage informe le sous-traitant de la date de cette mise en demeure.

A l’expiration de ce délai, et au cas où l’Entrepreneur ne serait pas en mesure d’apporter cette

preuve, le Maître de l’Ouvrage dispose du délai prévu à l’Article 13.23 pour mandater les

Droit et Processus des Marchés Publics

Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN

88

sommes à régler au sous-traitant, à due concurrence des sommes restant dues à l’Entrepreneur au titre des projets de décompte qu’il a présentés.

13.6 Réclamation ou action directe d’un sous-traitant Si un sous-traitant de l’Entrepreneur met en demeure le Maître de l’Ouvrage de lui régler

directement certaines sommes qu’il estime lui être dues par l’Entrepreneur au titre du contrat de sous-traitance, le Chef de Projet peut retenir les sommes réclamées sur celles qui restent à payer à l’Entrepreneur, à condition que le sous-traitant ait été un sous-traitant agréé et que son droit à paiement direct ait été reconnu préalablement dans le cadre du Marché ou qu’il résulte de la réglementation en vigueur. Les sommes ainsi retenues ne portent pas intérêt.

Si le droit du sous-traitant est définitivement établi, le Chef de Projet paie le sous-traitant et les

sommes dues à l’Entrepreneur sont réduites en conséquence.

n Section XI. Critères de provenance relatifs aux fournitures, aux travaux et aux services Liste de pays dont les soumissionnaires, fournitures et services ne sont pas admis à participer aux marchés financés par la Banque ou l’IDA. Notamment: Andorre, Cuba, République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), Liechtenstein, Monaco, Nauru, Saint-Marin et Tuvalu. De plus, les soumissionnaires, les fournitures et les services en provenance d’autres pays ou territoires pourraient être exclus par le pays de l’Emprunteur par une disposition du Dossier d’Appel d’Offres si le pays de l’Emprunteur les exclut en vertu d’une loi, règlement ou autre disposition remplissant les critères figurant au paragraphe 1.8 (a) des Directives : Passation des marchés financés par les Prêts de la BIRD et les Crédits de l’IDA. L’Accord de prêt interdit également le retrait de fonds du prêt en vue d’effectuer un paiement à des personnes ou entités, ou pour toute importation de fournitures, si, à la connaissance de la Banque, de tels paiements ou importations sont interdits par une décision du Conseil de Sécurité des Nations Unies prise au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Notamment: Irak et Libye.

Ø DEMANDE DE PROPOSITIONS - Consultants Section 1. Lettre d’invitation Section 2. Note d’information aux Consultants Données particulières Annexe: Négociations financières et Ventilation des taux de rémunération Section 3. Proposition technique - Tableaux types Section 4. Proposition financière - Tableaux types Section 5. Termes de référence Section 6. Contrats types Annexes:

Annexe I. Services de consultants : Tâches complexes rémunérées au temps passé Annexe II. Services de consultants : Contrat à rémunération forfaitaire Annexe III. Petits Contrats : Rémunérés au temps passé Annexe IV. Petits Contrats : Rémunérés au forfait