C. HUGUES et S GARIMOND._ CONTRIBUTION A L'ETUDE DU PALEOLITHIQUE ANCIEN ET MOYEN DANS LE GARD. 1973

24
Bull. Soc. EtLi. Sei. Nat. de Nîmes, T 53, 1973 CONTRIBUTION A L'ETUDE DU PALEOLITHIQUE ANCIEN ET MOYEN DANS LE GARD par C. HUGUES et S GARIMOND Sous sa seule signature ou en collaboration, l'un de nous ( C . H . ), à partir de 1933, a publié plusieurs contributions à la connaissance des plus anciens sites préhistoriques de plein air du Gard (1) , Cependant, à cette époque, en dépit des travaux antérieurs de Paul Raymond et d'Ulysse Dumas, à la suite d'Eugène Gi- mon qui faisait commencer la Préhistoire gardoise à l'Aurignacien, leur datation provoquait encore des ré- ticences de la part de Maurice Louis qui rejetait les gisements paléolithiques de plein air dans un N éolithi- que ancien ou moyen. Henry de Lumley, dans un ou- vrage récent, a entrepris de les remettre à leur vraie place (2) . (1) HUGUES C., - 1933 - Contribution il l' ét ude du Paléolithique moyen dans le Gar d, Rhodania, Genève, p. 80. HUGUES C., LORBLANCHET M. et RAVOUX G. - 1969 - Sur le Faléolithique ancien et moyen cl es vennes et des Garrigues du Gard . Quartâr, vol. 20, p. 47. (2) GIMON E. - 1924 - La plus vieil.le civilisation du Gard, Nouvell e revue du Midi, p. 531. LOUIS M. - 1933 - Les stations préhistoriques de La Rouvière, commun e de Salinelles (Gard), B.S.P.F., p. 376. LOUIS M. - 1935 - Le Paléolithique dans le Gard, Cahiers d'Histoir e et d'Archéolo gie, p. 31 et 450. LUMLEY H. cie - 1971 - Le Paléolithique inférieur et moyen du Midi méditerranéen dans son cadre géologique, t. lI. 37

Transcript of C. HUGUES et S GARIMOND._ CONTRIBUTION A L'ETUDE DU PALEOLITHIQUE ANCIEN ET MOYEN DANS LE GARD. 1973

Bull. Soc. EtLi. Sei. Nat. de Nîmes, T 53, 1973

CONTRIBUTION A L'ETUDE DU PALEOLITHIQUE ANCIEN ET MOYEN

DANS LE GARD

par C. HUGUES et S GARIMOND

Sous sa seule signature ou en collaboration, l'un de nous ( C . H . ), à partir de 1933, a publié plusieurs contributions à la connaissance des plus anciens sites préhistoriques de plein air du Gard (1) , Cependant, à cette époque, en dépit des travaux antérieurs de Paul Raymond et d'Ulysse Dumas, à la suite d'Eugène Gi­mon qui faisait commencer la Préhistoire gardoise à l'Aurignacien, leur datation provoquait encore des ré­ticences de la part de Maurice Louis qui rejetait les gisements paléolithiques de plein air dans un N éolithi­que ancien ou moyen. Henry de Lumley, dans un ou­vrage récent, a entrepris de les remettre à leur vraie place (2) .

(1) HUGUES C., - 1933 - Contribution il l'étude du Paléolithique moyen dans le Gard, Rhodania, Genève, p. 80.

HUGUES C., LORBLANCHET M. et RAVOUX G. - 1969 - Sur le Faléolithique ancien et moyen cles Cévennes et des Garrigues du Gard . Quartâr, vol. 20, p. 47.

(2) GIMON E. - 1924 - La plus vieil.le civilisation du Gard, Nouvelle revue du Midi, p. 531.

LOUIS M. - 1933 - Les stations préhistoriques de La Rouvière, commune de Salinelles (Gard), B.S.P.F., p. 376.

LOUIS M. - 1935 - Le Paléolithique dans le Gard, Cahiers d'Histoire et d'Archéologie, p. 31 et 450.

LUMLEY H. cie - 1971 - Le Paléolithique inférieur et moyen du Midi méditerranéen dans son cadre géologique, t . lI.

37

Si les témoins du Paléoli thique ancien restent trop sporadiques pour permettre un jugement d'ensemble, il est clair que la nature géologiqu e n' a pas été sans ef­fet sur le peuplement de plein air au Paléolithique moyen. A u cœur du département, il y a un parallélisme incontestable dans l'occupation des deux grande zones cénomaniennes pourvues de silex naturel et de QTès-

" quartzite au Norcl et au Nord-Est d'Uzès. De même, à l' ouest de la ville, les calca ires dli Srtllnoisien ;\\'Cl'

des plaques cie silex intercalées, offraient un attrait par­ticulier.

En outre, sur la lisière occidentale de la Garc\ on­nenque, au contact clu massif karstique des Lens, ex is­te une brtnde étroite de silex ci e moins belle qualité, mais dont les préhistoriques ont tiré parti dès le Paléo­lithique moyen (3). On en trouve aussi sur la rive droite du Gardon , emball é dans les alluvions de la plai ­ne du Malgoirès.

Dans notre exposé qui a le caractère d'un réper­toire complémentaire de pièces inéd ites, nous suivrons un ordre géographique, mis à part le caillou amén<1gé des Candouillères, depuis le Sud du Malgoirès, en nous dirigeant vers le Nord, ensuite, au-delà du Gardo!. vers le N ord- Est.

CAN DOU l LLERES (Saint-Maurice-de-Caze­vieille) - Entre les dépressions du Gour Long et de la plaine du Pouget, sur une butte g réseuse et sableuse autrefois revêtue de châtaigneraies et de pinèdes, où les silex taillés et les haches polies en roches vertes sont les témoins communs d'une occupation néolithi­que, nous avons recueilli, à la sui te cie remembrements et de défoncements profonds, un caillou en grès-quart­zite, aménagé . Dans le même secteur , Jane Dumas avait signalé au Fica un petit biface triangulaire, classé par ell e au Moustérien (4).

(3) HUGUES C. et GARIMOND S. - 1968 - La station des Crouzels, Fons·outre·Gardon (Gard) , Rltoclallia, p. 15.

38

.~~Yi':>'~~~~'--~l:;~; ' ."·

FIGURE 1

1. Candouillères (Saint-Maurice-de-Cazevieille) . - 2 il. 4. Les PIai­lles (Fons-outre-Gardon) .

FIGURE 2

1. Massargues (Aubusssargues). - 2. cote 177 (Aigaliers). -3. cote 172 (Serviers-Labaume). - 4. Carrière Nègre (Moulezan).

FIGURE 3

1. Carriè:'e du Serre de Vignaud (Saint-Geniès-de-Malgoirès), 2, Bel'ge:'ie Laporte (Saint-Geniès-de-Malgoirès), - 3, Boussènes (La R Juvière ) .

FIGURE 4

Mas de Comte (Gajan),

FIGURE 5

1 à 12. Le Moulinas <Fons-outre-Gardon) . - 13. Les Plaines <Fons-outre-Gardon). - 14. La Coste (Saint-Bauzély).

FIGURE 6

1 à 5. Font de Fige, cote 164 (Montpezat). - 6 à 10. Sous la Madone (Aubussargues) .

FIGURE 7

Foissaguet (Collorgues et Aubussargues).

FIGURE 8

Foissaguet (Collorgues et Aubussargues).

FIGURE 9

Rouzigan et (La Capelle-Masmolène) .

FIGURE 10

Rouzlganet (La Capelle-Masmolène).

Notre caillou aménagé, émousse et lustré par l' éro­sion, est d'aspect beaucoup plus archaïque . Nous l'at­tribuons au Paléolithique ancien. D'un poids de 430 gr., de section triangulaire, épais au dos de 47 mm, il présente, de part et d'autre du biseau, des enlève­ments bifaciaux qui ont donné un tranchoir convexe à arête sinueuse (Fig. J, n ° 1).

FONT DE FIGE (Montpezat) - A l'Ouest de l'important habitat chalcolithique de Font de Fige (po­teries campaniformes et bouton de Durfort), il faut distinguer, sur le mamelon coté 164, un petit gisement du Paléolithique moyen, parmi les vestiges d'alluvions anciennes silicieuses qui en revêtent le sommet et les flancs.

A côté d'un rognon de silex aménagé en chopping­tool, (Figure 6, n ° 5) nous avons recueilli quelques éclats à plan de frappe lisse (F ig. 6, n ° 1 et 4), et un éclat à plan de frappe facetté (Fig. 6, n 3)' Un éclat allongé présente une tête en burin, une série de retou­ches plates et, à la base de la face ventrale, un bulbe aminci (Fig. 6, n ° 2).

LES PLAINES (Fons-outre-Gardon) - Pen­dant les fouilles de la grotte de la Verrerie de Macas­sargues (M ontmirat), au lendemain de la dernière guer­re, notre collègue Maurice Rozière nous fit connaître sur ses domaines la station du Mas d' Espanet (Saint­Mamert) où le docteur A. Tempier de Nimes, avait remarqué des silex débités. Située à 400 m au Sud de la ferme, à l'extrémité méridionale de la combe de Ro­biac qui longe le bois des Lens, elle coïncide exacte­ment avec une formation superficielle de sable siliceux rougeâtre, jouxtant au couchant, sur le calcaire, une pe­tite station chalcolithique dont la pièce originale est une pointe de flèche à pédoncule et ailerons coupés obli­quement, type rare qui se retrouve à Fontbouïsse (Vil­levieille) .

(4) DUMAS J. - 1944 - La Préhistoire du Gard : le Quaternaire, Soc. Et. Sc. Nat . de Nîmes, /J . 76.

44

D'autre dépôts de même nature se voient en re­montant la combe, en particulier dans sa partie Nord, au quartier des Plaines (Fons), qui a livré des outils clu Paléolithique moyen. Le silex est celui qu'utilisaient les troglodytes de Macassargues.

Dans les terres Bout Y et Aujoulas, trois silex :\ patine blanche cie caractère levalloisien : - un racloir tiré d'une rognon épannelé sur les cieux faces, avec un reste cie gangue sur la face antérieure, porteur de courtes retouches périphériques épaisses (Fig. l, n° 2) ; - un éclat à cassure transversale, à bulbe abattu, avec quelques retouches bifaciales clu côté clroit qui donnent une arête sinueuse, et de fines retouches marginales à gauche (Fig. l, n° 4) ; - un racloir denticulé, avec une ébauche cie pointe au sommet de l'éclat (Fig. l, n° 3).

Dans la terre Allier, un éclat épais de 20 mm, à bulbe abattu, fortement patiné en brun rouge, aménagé en racloir convergent, à retouches écrasées (Fig. 5, n° 13)·

CARRIERE NEGRE (Moulezan) - L'épais­se Garrigue du bois des Lens (à ne pas confondre avec la Garrigue cie Nîmes clairement délimitée par T orcapel et Marcelin), clans laquelle s'ouvre la grotte de la Ver­rerie cie Macassargues, porte par places une pellicule si­liceuse avec des chailles et cie mauvais rognons de silex que les cartes géologiques au 80.000· ne mentionnent pas, mais que révèle une vég'étation silicicole dès que la pellicule s'épaissit. Même si les chailles ne paraissent pas être à l'origine cl' établissements humains durables, elles ont servi, à ]' occasion, à fabriquer des outils iso­lés que la typologie autorise à rapporter au Paléolithi­que moyen (5),

Le disque cie la carrière N ègTe (l'une cles carrières de la belle pierre des Lens exploitée clès l'époque ro­maine), tiré cl' une chaille rosâtre, est tra vaiHé sur les deux faces, l'une à peu près plane, l'autre bombée, avec

45

s ur celle-ci des re touches périphériques abruptes qui lui donnent l'as pect d'un g rattoir gTossie r (Fi g. 2, n ° 4) ·

LE MOULINAS (Fons-outre-Gardon) - A l'Est du temple de Fons, dans une v ig n e p lantée su r un limon caill outeux, à quelques mèt res au-dessus de b rive droite du Teulon, rui sseau tempora ire, existe un pe tit g isement du Paléolithiqlle moyen. L'outillage de qualité médiocre, pa tiné en général en b lanc ou blanc ja unfltre, es t de d imensi ons rédu ites, tra ité cependa nt s uivant la technique Levall ois . Les pièces b ien retou­chées sont rares ; plus so uvent les bords sont g rig notés sur les deux faces .

Le seul ins trument ,\ re to uches écaille uses est un racl oir convergent à pla n de frappe à facettes, do nt l' arête médiane a é té s u ppri mé~ pa rti e ll e men t en fa i­sant sauter une esquille de s il ex long ue et étroite, tout en la issant subs is te r au sommet du racloir un e parcell e de o-ana-ue (Fia-. - n ° c) .

'" b . b ,'l, .J

Eclat à plan de fra ppe facetté, a rê te en partie s up-primée , aménagé en racloir à re tou ches ab ruptes sur le côté dro it, tandi s qu e le hord gauch e est grig n oté ( Fio· . c n ° 1) ,

~ ,..1 1 t

Eclat à pla n de frappe li sse et bu lbe a minci par deux enlèvements ; les boros g ri g notés o nt beaucoup souffe rt (Fig. 5, n ° 2 ;

Eclat à fines re tou ches sur le bord droit et cara pa­ce de O'ana-ue (Fig'. 5 n 0 ~)) , b b , , ~ ,

E clat à bords grig notés oont le som met a pu serv ir de ta ra ud (Fig. 5 , n ° 4) ;

Eclat a ll ongé à bords gTig-notés (Fi g. S, n ° 6) ; Eclat min ce à fin es retouches ma rg in a les (Fig .. ~ ,

Il 0 7 ) ;

Eclat e n éventa il, à pl an oe fra ppe facetté, amé na-

(5) HUGUES C., GARIMOND S ., GAGNIERE S., J\iIARCELIN P. -1951 - La grotte de la Verrerie à MacJssargues, Mon lmi r:t1 Gal'd, Al1l1ales de PalécJ/1lo logie, T. XXXV Il , )J. 155.

MARCELIN P. - 1926 - Contribut ion il l'étude géographiqu e dl' I ~ Garrigue nîmoise, Eludes rhodaniennes , lf, p. 53.

46

o'é en double racloir transve rsa l et rect ili gne sur le bord b

droit ( F ig. 5, n ° 8) ; Eclat en éventail, à plan de frapp e li sse, aménag'é

en racloir transversa l par retouches g rignotées, et por­tant des retouches abruptes sur le bo rd g'auche de la face ventrale (Fig. 5, n ° 9) ;

Eclat à retouches g rig notées, aménagé en perçOlr (Fig . 5, n° II) ;

Grattoirs convexes sur éclat retouch é annonçant les types du Paléoli th ique suré rieur et dl! Néolithi ­que (Fig. 5, n ° TO à I 2 ).

LA COSTE (Saint-B auzély) - Sur la pente oriental e de la bute qui porte Saint-Bauzély, en lisière des maisons les r1us basses d u vill ag'e , les creusements entrepris pour établir lin bassin d'épuration des eaux usées ont amené la mise au jour des débris ga llo-romains et d'un racloir rectilig ne moustérien , 'uniformément p;\­tiné en jaune vif. C ' est un bel éclat, long' de 80 ml11, épais de I6 I11m à la base , avec un' pl an de frappe lisse oblique, e t un bulbe très p rononcé sur la fac e ventrale. La face dorsale garde l'empre inte de l' enlèvement de longs éclats. Une arête a été conservée brute et très coupante, tandi s que l'autre porte de la base au som­met des retouches écailleuses (Fig . ), n ° 14).

BERGERIE LAPORTE (Sain't-Geniès-de-lVIalgoirès) - Au pied Sud- Est du Serre des Mourgues (cote J 57) , sur la rive gauche du ruisseau de Rouvéga­de et à proximité des ruin es de la bergerie Laporte , clans une v igne en bordure de la garrigue , nous avons trouvé un biface g rossier en cha ill e . aminci à chaqll e ex trémité, sans que cela don ne néanmoins des arêtf>s coupantes. Le bord droit porte des retou ches écrasées , tandis que le bord gauche dessine une arête s inueuse ;.. gnnds enlèvements (Fig. ,), n ° 2).

47

CAR RI ERE DU SERRE DE VrGNAUD

(Saint-Geniès-de-Malgoirès) - En 1963, nous avons décrit le long cie la route ci e Mauressarg ues à S t Géniès de Malgoirès (D 124) une grotte sépulcrale utilisée à l' âge clu C uivré' et à l'âge du Bronze a ncien , surmon tée d'un habitat contemporain (6).

R esté en équilibre sur le front de la carrière dont l' exploitation avait fait connaître la g rotte , g isait un disque en chaille, probablement paléolithique moyen. Sa patine jaune rouge et les concrétions calcaires qui l'enrobent proviennent d'un très long séjour dans une fi ssure colmatée par de l' argil e, soit qu'il y ait été dé­posé, soit qu'il y ait glissé. Epais de .32 mm , il présente des retouches alternes sur faces opposées : L1ne face supérieure en partie plate avec un bord abattu a pu ser­vir de racloir ; une face inférieure à grands enlèvé'ments et à retouches écrasées (Fig. J, n ° 1).

LES BOUSSENES (La Rouvière) - Au S ud de la colline que couronne le village de La Rouvière, en partie recouverte d'alluvions anciennes siliceuses (graviers et galets de quartz d'origine cévenole), s'é­tend une plaine large cl' environ 2 km où serpente la Braune, remblayée par un cailloutis calcaire peu roulé et vraisemblablemeut soliflué. Pareille accumulation se retrouve dans le fond des vallons qui débouchent du re­vers Nord-Ouest de la Garrigue nîmoise (combe de Val­longuette) . Depuis des siècles ce cai lloutis (gravette) est utilisé pour le rechargement des cours de fermes et des chemins ; il ne nous a li vré ni faune, ni outillage pré­hi storique dans les carrières à ciel ouvert.

Néanmoins, on peut penser que les silex ouvrés quate rnaires, découverts dans les champs cultivés, pro­viennent du sommet du caillouti s, coiffé lui-même de terre végétale. Dans les labo urs de la plaine de la Brau­ne , les instruments du Paléolithique moyen sont plus ou

(6) HUGUES C. - 1964 - L'habitat du Serre de Vignaud (Saint­Geniès-de-Mal go irès). CELTlCUM I X, Roallne, p. 247.

48

moins au contact d'une industrie à lames et lamelles en silex, avec des haches polies en roches vertes, de la fin des temps néolithiques.

Au quartier des Boussènes, sur la rive droite de la Braune (carte I.G.N., Anduze, n° 7-8), M. Merle a recueilli une bonne pointe moustérienne allongée, à pa­tine blanche, de section triangulaire, d'une épaisseur maximale de II mm. La face ventrale lisse, tronquée à la base, a perdu son bulbe de percussion. Le dos a con­servé du côté droit une croûte de gangue. Les deux bords aménagés par des retouches écailleuses scalari­formes se rejoignent pour donner une pointe aigüe (Fig . .), n 03)·

MAS DE COMTE (Gajan) -- En amont, dans un milieu naturel analogue, Claude Hugues a patiem­ment collecté des outils du Paléolithique moyen sur le domaine du Mas de Comte qui déborde, dans sa partie orientale, sur la commune de La Rouvière.

L'outillage a un air de parenté avec celui du Mou­linas (Fons), éloigné de 3,5 km à l'Ouest, dans le même bassin de la Braune ; il est de débitage Levallois. Parmi les éclats imparfaitement débarrassés de leur gangue, dominent des bords à retouches épaisses ou grignotées. Quoique ceux-ci ne soient pas exactement rectilignes, il serait abusif de les classer sous la rubrique des den­ticulés.

Racloir double sur bel éclat Levallois lustré, por­teur de concrétions calcaires, à retouches écailleuses (Fig 4, n° 1) ;

Racloir latéral double et extrémité distale retou­chée, à retouches épaisses, avec enlèvement de l'arête médiane de l'éclat sur la moitié de la hauteur (Fig. 4, n° 2) ;

Racloir latéral convexe à retouches fines sur éclat lustré, les concavités à retouches abruptes du côté droit ayant pu servir aussi à racler (Fig. 4, n° 3) ; comme sur le racloir double n° l, le bulbe de percussion a été

49

en partie cassé perpendiculairement et aminci ; Racloir latéral convexe simple à retouches écai l­

leuses et bord écrasé ; extrémités retouchées (Fig. 4. n° 4) ;

Eclats allongés épais (Fig. 4 n Os à 7), latéral simple (n 0 5), latéral double avec retouches fines al­ternes sur faces opposées (n 0 6), convergent à retou­ches épaisses (n 0 7) ;

Eclat all ongé mince, denticulé (Fig. 4, n° 8) ; Grattoirs convexes sur éclats épais à retouches

abruptes (Fig . 4, n° 9 , la, TT , yS), parfois très usés sur la partie agissante ;

Eclat circul aire en calotte , partiellement retouché ù la périphérie (Fig. 4, n ° 12) ;

Eclat mince all ongé. ù retouches latérales grig110-té es (Fig. 4 , n° 13) ;

Eclat épais, retouché sur la part ie distale (Fig . 4, n° 14).

FOI SSAG U ET (Collorgues , Aubussargues) -L'inventeur de cette station paléolithique fut Ulysse Dumas, de Baron, mort en 1909. Nous l' avions retrou­vée au mois d'octobre T923 pour donner, di x ans aprè~;. un aperçu du g isement et de nos premières découvertes. En 1959, nous avons confié .l e matériel dont nous dis­posions à Henry de Lumley ; il en a publié l'analyse et l' a jugé assez abondant pour en établir une interpréta ­tion chiffrée dans sa thèse. Les pièces ici décrites pro­viennent de recherches complémentaires qui nous ont mis sur la voie de g isements inédits: à l'Ouest (La Va­breye, à Collorgues) et à l'Est (Mas Puget, L a Coste et Sous la Madone, à Aubussargues) , Ils font appa­raître l' extraordinai re développement de l'occupation humaine au Paléolithique moyen sur le glacis de cail­loutis recouvert par places de terre végétale qui s'étenn au pied de la côte sannoisienne orientée du levant au couchant.

50

Jane Dumas a cité le F oissaguet dans son diplôme d'études supérieures (1936), imprimé en 1942 après sa mort survenue en 1938 ; elle en a montré l' extension vers le Nord, sur le territoire de Foissac, dans la partie où le glacis atteint sa plus grande largeur sur la rive droite du ruisseau de Bourdic. La distinction en lieux dits, compte tenu des précisions topographiques qu'elle apporte, est quelque peu occasionnell e, car les trouvail­les cie surface cie proche en proche sont liées à la dénu­dation et au ravinement. C'est ainsi que, entre le tal­weg du Foissaguet et les ruines du Mas Puget où nou s pouvions récolter , il y a un clemi-siècle, des outils mous­tériens clans les écorchures du g lacis, le tapis végétal continu ne laisse rien voir ,l l'heure actuel1 e

Les innombrables plaques et plaquettes de silex qui jonchent le g isement naturel qu'ont fréquenté les ta illeurs cie pi erre nécessitent de la part de l' archéolo­gue un tri sur le terrain. Le matériau est d'ailleurs fra­g il e, exposé depuis des millénaires à la fragmentation, sans parler des g lissements d'autrefois. Tous les écla­tements, encoches ou ébréchures ne sauraient être at­tribués à une intervention humain e , sous peine de cou­rir le risque de statistiques erronées. Aujourd' hui encore, la gélifraction n'a pas cessé.

Les éclats de débitage Levallois, bruts ou peu re­touchés, à plan de frappe li sse, constituent le fond de l' outillage du F oissaguet proprement dit, avec quelques pièces moustériennes typiques et quelques autres an­nonçant les forme s nouvelles du Paléolithique supé­ri eur.

Tranchoir sur gros éclat de profil curviligne, gros­sièrement retouché clu côté droit, avec deux enlève­ments sur la face ventrale, qui donnent une arête cou­pante à grandes dentelures (Fig. 7, n ° 1) ;

Tranchoir sur plaquette épaisse de 10 mm, dont le silex n'a été mis à nu que sur le tranchant avec retou ·· ch es écailleuses sur une face, plates sur l' autre ; 1;)

51

gangue porte des deux côtés des cupules gélivées (Fig. 8, n° 4) j

Tranchoir à retouches bifaciales, latérales et fron­tales, sur plaque :Justrée par endroits, ayant conservé sa gangue d'un seul côté (Fig. 8, n° 6) ;

Disque épais de 30 mm, à grands enlèvements, dont la face non figurée a conservé une partie de gan­gue avec des cupules de gélivation (Fig. 7, n° 2) j

Petit disque plat (12 mm d'épaisseur), couvert de gangue, avec retouches périphériques d'un côté, épan­nelé sur l'autre (Fig. 8, n° 1) ;

Eclats qui sont la forme dominante de l'outillage du F oissaguet à patines variées, changeant parfois d'une face à l'autre : éclat à retouches d'utilisation sur le bord droit, terminé en burin (Fig. 7, n° 3) ; éclat en chaille, couvert de concrétions sur le talon et la face ventrale (Fig. 7, n° 4) ; éclat Levallois à plan de frappe facet­té et base amincie par suppression partielle de l'arête dorsale (Fig. 7, n ° 5) ; éclat à enlèvements longitudi­naux et bords écrasés (Fig. 7, n ° 6) ; éclat à bulbe supprimé (Fig. 7, n° 7) ; éclat très mince, à plan de frappe facetté en chapeau de gendarme et bord gauche finement dentelé (Fig. 7, n° 9) ; éclat à bulbe suppri­mé et bord gauche finement dentelé (Fig. 8, n° 5) ;

Couteau à dos (Fig. 7, n° 8) ; Les outils typiques moustériens sont : une pointe

moustérienne à retouches écailleuses scalariformes (Fig. 8, n° 2) et un racloir couvergent de même facture (Fig. 8, n° 3), l'un et l'autre à plan de frappe lisse et patine jaune vif.

Dès nos premières recherches, en T 92 3, nous avions remarqué des grattoirs sur bout de lame épaisse à bords parallèles, de type paléolithique supérieur, ce qui avait été confirmé par le comte René de Saint-Pé­rier ; d'autres viennent s'y ajouter:

52

Grattoir caréné, à tête ébréchée, de section trian­gulaire, haute de 15 mm, aménagé en racloir à retou­ches épaisses sur un côté Fig . 8, n° 7) ;

Grattoir caréné sur lame épaise de 12 mm, de sec­tion t;apézoïdale, à tête très usée (Fig. 8, n° 9) ;

Deux lames à bords finement retouchés, ébréchés, appartiennent au même groupe d'outils (Fig. 8, n° 10

et II). Nous ne connaissons pas, dans le reste du départe­

ment du Gard, de stalion-atelier plus étendue que le F oissaguet avec ses dépendances.

SOUS LA MADONE (Aubussargues) - L'ou­verture d'une carrière à La Coste (Aubussargues) et le décapage des abords à la pelle mécanique avaient mis au jour, pour un temps, une coupe stratigraphi­que et un outillage moustérien décrit en 1969. Ils montraient que celui-ci, ainsi qu'aux environs du Fois­saguet, s'étalait sur le glacis jusqu'à la rupture de pente dt/, knick. L'abandon de l'exploitation a été suivi, en quelques années, de l'éboulement de la coupe et de la reconquête du sol par les végétaux.

En aval, le ruisseau de Bourdic vient saper le pied de la hauteur qui porte l'oratoire de la Madone ; deux petits ravins très courts, dans un lambeau de glacis res­pecté par l'érosion nous ont apporté la preuve que la zone d'habitat du Paléolithique moyen s'y prolongeait a vec une même industrie .

Nucleus-disque à patine blanche, épais de 14 mm, aménagé dans une plaque de silex, avec une simple auréole de retouches obliques sur la face qui a conservé sa gangue et un épannelage complet de l'autre côté (Fig. 6 n,o 6) ;

Racloir convergent sur éclat allongé, à retouches écailleuses et bords dentelés jusqu'au sommet qui pré­sente une petite pointe ; tandis que le dos a gardé la teinte blonde du silex naturel, la face ventrale est mar­hrée de blanc par la patine (Fig. 6, n° 7) ;

53

Eclat pr~par~ par des enlevements longitudinaux, épalx à la base, à retouches marginales clu côté gauche (Fig. 6, n ° 8) ;

Racloir simple sur éclat il patine marbrée jaune cL

blanche, avec des ébréchures du côté gauche et des re­touches du côté droit (Fig. 6, n° 9) ;

Couteau à dos incomplétement dégagé de sa g';[ I1 -

guc (Fig. 6, n° JO).

lVIASSARGUES (Aubussargues) - Sans quit­ter les abords du ruisseau de Bourdic, sur sa rive g'au­chc, de part et d'autre de la route d'Alès à Uzès (N 581), quelques pièces isolées peuvent être jointes à celles de la station dite de Foissac-Serviers signalée par Paul Raymond. Elles apportent la preuve de la fréquen­tation d'une zone mamelonnée, en général sableuse, par les hommes du Palé01ithique moyen.

Entre le chemin qui longe le ruisseau de Bourdic et le tracé de l'ancienne voie ferrée, au milieu de la forêt de Massargues reboisée en résineux lfui cachent un ha­bitat néolithique ont susbsisté des champs cultivés. Nous y avons récolté un disque tiré d'une plaque de si­lex. U ne face a été épluchée à grands éclats, puis re­touchée sur le bord, restant légèrement bombée. L'autre face a conservé sa gangue, à l'exception de quelques en­lèvements périphériques (Fig. 3, n° 1). Nous savons que ce genre d'outil sur plaque de silex est assez fré­quent dans les gisements qui jalonnent la rive droite rlu ruisseau de Bourdic.

COTE 177 (Aigaliers) - Au Sud du hameau de Gattigues, sur la pente méridionale de la colline qui porte les ruines d'un moulin, nous avons recueilli un éclat Levallois ébréché, blanc mat, à talon à facettes (Fig, 2, n° 2).

COTE 172 (Serviers et Labaume) - La station dite cie Fois~ac-Serviers est située en réalité sur la com­mune de Serviers et Labaume. Comme l'a bien précisé Jane Dumas, le sommet cie la butte (cote T 72) est oc-

54

cupe, à proximite d'une cabane en pierre sèche, par les vestiges d'une station « néolithique )) (chalcolithique d'après ses poteries), tandis que le g isement mousté­rien se trouve au Nord et au Nord-Ouest , au pied du versant, face au Valat d'Arrier (ou Valladarié, tribu­taire du ruisseau de Bourdic .

N os récoltes, ainsi que celles de Jane Dumas, ont été très réduites . D es puits creusés pour l' extraction de l'argile sous-jacente on t bouleversé les formations super­ficielles siliceuses ; mais il est possible qu'à la fin du XIX· siècle le frère Sallustien-J oseph ait connu un ter­rain moins perturbé.

L'éclat lustré par l'éolisation , à bulbe proéminent , possède un plan de frappe porteur de retouches abru p­tes qui en ont fait une raclette (Fig. 2 , n ° ,3) .

ROUZIGANET (La Capelle- Masmolène) L'exploitation archéologiqu e de la dépression synclinale de Rouziganet, au carrefour des trois communes de Saint- Hippolyte-de- Montaigu, Saint-Victor-des-Oules et La Capelle-Masmolène , est liée à l' exploitation de la terre réfractaire. Au XI V· siècle , Saint-Victor-des­Oules (ollae) avait déjà acquis le nom évocateur d'une industrie traditionnelle. L'extraction, pratiquée autre­fois à la pioche, a lieu aujourd'hui par large déblaie­ment avec des engins mécaniques , de sorte que les ré­coltes d'outils préhistoriques sont souvent fructueuses dans les décharges où les ouvriers rejettent les maté­riaux de couverture quaternaires enlevés jusqu'aux ni­veaux argileux et argilo-sa:bleux du Cénomanien .

Sans tenir compte avec précision du découpage communal, peu visible sur des lieux bouleversés, le site d'habitats, du fond de la cuvette au sommet des ver­sants, était connu cles préhistoriens locaux à la fin du XIX· siècle: Vital , menuisier à Uzès, J. B. Delort, professeur au collège de cette ville, J. de Saint-Venant, inspecteur des Eaux et F orêts, qui faisait appel à ses gardes pour la prospection et les fouill es. En 1900,

55

Paul Raymond résumait les découvertes dont il avait eu connaissance et n'y voyait que du Néolithique, quoi­que, dès r 893, J. B. Delort et J. de Saint-Venant eussent remarqué la présence d'outils de type néolitique et de type ~aléolithique (moustériens), si bien que De­lort avait cru identifier une industrie hybride, comblant Il l'hiatus» (7).

En 1 91 l, le Groupe spéléo-archéologique d' Uzès citait Rouziganet parmi les gisements explorés ; il pou­vait paraître d'autant plus intéressant qu'une défense cl' éléphant fossile avait été dégagée et déposée à l'hôtel de ville d'Uzès. A. Chabaud figure dans une coupe de sa thèse un lœss à Elephas ; en réalité , les formations superficielles rougeâtres sont plus compliquées, avec deux cailloutis intercalaires (8).

En 1924, l'un de nous (C.H.), conseillé par Jules Deleuze, l'un des survivants du Groupe Spéléo-Archéo­logique d' Uzès, avait tenté sans résultat probant de cir­conscrire le gisement de Rouziganet. Des recherches plus heureuses ont repris à l'instigation de Mrs Mar­tin-Vignerte et Borc1reuil (9). Le front de taille des carrières, qui donne une coupe, offre l'occasion de re­cueillir des silex dans le cailloutis supérieur qui a coulé des hauteurs voisines et remblayé le fond de la cuvette. Mais le paysage est modifié sans arrêt par les déblaie­ments des carriers . Dans le secteur où aurait été exhu­mée la défense d'Elephas, à l'issue de la dépression de Rouziganet en direction de Saint-Hippolyte-de-Montai­gu, le captage d'une source a détruit très récemment

(7) RAYMOND P. - 1900 - L'arrondissement d'Uzès avant l'histoire, Par·is, p. 89 et 253.

SAINT-VENANT J. de - 1893 - Inventaire manuscrit des monuments ou des découvertes préhistoriques cie l'arrondissement d'Uzès, déposé au Musée d'Histoire Naturelle de Nîmes.

DELORT J. B. - 1893 - Station préhistorique de Montaigu, près Uzès, A.F.A.S., Congrès de Besançon, p. 712.

DELORT J. B. - 1901 - Dix années de fouilles en Auvergne, Lyol1, R e". p. 73 et pl. XXXIX, fig. 108.

(8) GROUPE SrELEO-ARCHEOLOGIQUE D'UZES - 1911 - Fouilles des grottes ct stations faites par le Groupe, Uzès, Malige.

CHABAUD A. - 1961 - L'Uzège, t . J, Peladal1, Uzès, p. 74, fig. 25.

56

une zone olt les trouvailles archeologiques etaient assez Frequentes.

Hormis de rares eclats en grès fin, l'outillage est en silex, parfois jaspe aux couleurs vives. La matière première, dont la teinte dominante est vieille cire ten­dant vers le brun rouge sur certains echantillons, n'est pas en plaques ou en plaquettes comme au pied de la côte sannoisienne, mais en blocs ou en rognons. Il y a eu débitage sur place, avec quelques nucleus pyrami­daux ou informes et de petits éclats qui peuvent n'être que des déchets de taille. Les patines analogues à celles de l'outillage de F ontarèches, vont du blanc au jaune (jaune vif ou jaune mat).

Quelques grands éclats rappellent ceux de La Cos­te, à Aubussargues (Fig. 9, n° r), mais, en général, ils sont de dimensions moyennes, de techniques Leval­lois, avec une majorité de plans de frappe lisses, à bords bruts ou peu retouchés en racloirs.

Eclat allongé, à plan de frappe facetté, arête dor­sale réduite par l'enlèvement d'un petit éclat à la base, bord gauche ébréché avec quelques fines retouches vers le sommet (Fig. 9, n° 3) ;

Lame Levallois avec fines retouches alternes sur faces opposées (Fig. 9, n° 3) ;

Eclat allongé à talon épais oblique et avec fines re­touches bifaciales (Fig. 9, n° 4) ;

Eclat court, sectionné au sommet (Fig. 9, n° 5) ; Eclat en éventail à bords bruts et sommet encroûté

(Fig. 9, n° 6) ; Eclat court, à bords ébréchés, à plan de frappe

facetté, épannelé dans plusieurs sens, le sommet repré­sentant un ancien plan de frappe (Fig. 9, n° 7) ;

Eclat court, sectionné au sommet, ébréché (Fig. 9,n08) ;

(9) INFORMATIONS ARCHEOLOGIQUES, circonscription du Lan· guedoc Roussillon, GALL/A-Préhistoire, f. XlI!, 1970, fasc. 2, p. 530.

57

Eclat triangulaire, à arête dorsale reduite et fines retouches sur le bord gauche (Fig . 9, n° 9) ;

Eclat usé et lustre avec retouches écrasées sur le bord gauche (Fig. 10, n° 4) ;

Eclat cassé à la base, fines retouches à droite, re­touches ecrasées à gauche (Fig. 10, nOs) ;

Grand éclat à retouches fines sur les côtés et bifa­cial es fines sur le tranchant transversal (Fig. 10, n° 6) ;

Eclat à plan de frappe à facettes, cassé à droite et au sommet, bord gauche grignoté (Fig. 10, n° 7)

Eclat cassé à retouches courtes (Fig. 10, n° 8) ; Eclat à encoches (Fig. 10, n° 9) ; Eclat à bords grinotés, tiré d'un galet de silex

( Fig. 10, n° 10) ;

Pointe moustérienne allongée, de section trapé­zoïdale, épaisse à mi-hauteur de 12 mm, amincie à la base et au sommet, à retouches écailleuses scalariform es (Fig. 10, n° 1) ;

Racloir convexe usé, à bulbe aminci et bord droit écaillé sur les deux faces (Fig 10, n ° 2) ;

Racloir double, à bulbe abattu, dentelé à gauche (Fig. lO,n° 3) ;

Sommet d'un racloir convexe cassé, à retouches écailleuses sur éclat couvert de gangue ( Fig. 10,

n° II) ; Racloir convexe à dos de gangue et retouches

abruptes très régulières (Fig TO, n° T2) ;

Racloir à retouches courtes périphériques sur éclat à talon écrasé (Fig. 10, n° 13) ;

Nucleus-disque (Fig. 10, n° 14). Notons la présence d'un nucleus à lames, en silex

rose, et de lames tronquées, comme au Foissaguet dont l'industrie est compara:ble. Les disques sont moins régu­liers à Rouziganet, ce qui peut tenir à la nature du ma­tériau utilisé ; les pièces moustériennes typiques nous paraissent rares, ce qui pourrait tenir au hasard des recherches.

58

De tr~s long ues prospections à travers champs nous ont montré, jusqu'à preuve du contraire, que le Mous­térien de type charentien est absent des g"isement!; de plein air. Elles nous montrent aussi que la notion de den­sité du peuplement au Paléolithique moyen clans les zo­nes sédimentaires du Gard dépend encore essenti ell e­ment de l'opiniâtreté du chercheur qui, s 'il n'a pas trou­vé en surface, peut être amené ù des découvertes sur des chantiers où les formations superficiell es viennent d'être entamées. Faute de faune et de l' observat ion de données probantes d'un aut re ordre, nous ne cherchons pas à établir une concordance entre les outillages décrits et les g laciations des Alpes bavaroises au Quaternaire

59