Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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INSTITUT URD DE PARIS Bulletin de liaison et d'information I N°229 I . AVRIL 2004

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INSTITUT

URDDE PARIS

Bulletin de liaison et d'informationI N°229 I .AVRIL 2004

La publication de ce Bulletin bénéficie de subventionsdu Ministère français des Affaires étrangères (DGCID)

et du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FAS/LD)

Ce bulletin parait en français et anglais

Prix au numéro: France: 6 € - Etranger: 7,5 €

Abonnement annuel (12 numéros) France: 60 € - Etranger: 75 €

. Périodique mensuelDirecteur de la publication : Mohamad HASSAN

Numéro de la Commission Paritaire: 659 13 A.S.ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARISTél. : 01- 482464 64 - Fax: 01- 482464 66

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• LA COUR DE SURETÉ DE L'ETAT D'ANKARA A RECONFIRMÉ LACONDAMNATION À 15 ANS DE PRISON DE LEYLA ZANA ET SESCOLLÈGUES: CONSTERNATION CHEZ LES DÉFENSEURS DES DROITSDE L'HOMME

• IRAK : RECRUDESCENCE DES ATTENTATS ET DES VIOLENCES

• SYRIE : ONZE FORMATIONS KURDES DÉNONCENT L'ASSASSINAT DEDEUX DÉTENUS KURDES SOUS LA TORTURE.

• NEW-YORK : L'ONU ACCUSÉE DE CORRUPTION DANS LE CADRE DUPROGRAMME« PÉTROLE CONTRE NOURRITURE ».

• BAGDAD : SIYAMEND OTHMAN NOMMÉ DIRECTEUR GÉNÉRAL DEL'AUTORITÉ DE RÉGULATION DES MÉDIAS IRAKIENS.

• STRASBOURG : LA COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L'HOMMECONDAMNE LA TURQUIE DANS TROIS AFFAIRES DIFFÉRENTES ENDEUX'SEMAINES

• PAS DE RÉUNIFICATION POUR CHYPRE

• AINSI QUE ...

LA COUR DE SURETÉ DE L'ETATD'ANKARA ARECONFIRMÉ LA CONDAMNATION À 15 ANS DE

PRISON DE LEYLAZANA ET SES COLLÈGUES:CONSTERNATION CHEZ LES DÉFENSEURS DES

DROITS DE L'HOMME

.,[Ja justice turque a

condamné unenouvelle fois le 21avrilà 15 ans de prisonquatre ex-députés

kurdes, à l'issue d'un nouveauprocès voulu par la Coureuropéenne des droits del'Homme (CEDH) qui avaitjugé le premier jugement «irrequitable ». La Cour de sûretéde l'Etat (DGM) d'Ankara, oùle nouveau procès s'était ouvert

en mars 2003, a décidé àl'unanimité de ses trois jugesde prononcer une sentenceidentique. Ce verdict, quiconfirme la première sentenceprononcée en 1994, a aussitôtété condamné par laCommission européenne qui aestimé qu'il pourrait nuire auxaspirations européennesd'Ankara.LeylaZana, Hatip Diele,OrhanDogan et Selim Sadak, anciens

députés du parti pro-kurde dela Démocratie (DEP,dissous en1994), avaient été condamnéslors de leur premier procès en1994 à quinze ans de prisonpour « soutien au Parti desTravailleurs du Kurdistan(PKK) ». La condamnation desquatre ex-députés en 1994avaitpourtant été vivementcondamnée en Europe .Première femme kurde, éluedéputée, Leyla Zana, 43 ans, estdevenue un symbole pourl'Union européenne de lavolonté de la Turquie à sedémocratiser notamment àl'aune de son respect des droitsdu peuple kurde. Le Parlement

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européen lui a décerné le prixSakharov des droits del'Homme en 1995.En 2001, la CEDH avait critiquéle fait que les accusés n'avaientpas pu faire comparaître tousleurs témoins et quel'accusation avait tardé ànotifier de nouvellesinculp-ations lors du premierprocès:.Le Parlement turc adepuis autorisé dans le cadrede réformes pro-européennesde nouveaux procès pour lesprévenus dont les sentencesont été condamnées par laCDEH.La Turquie espère un feu vertdes dirigeants européens endécembre pour entamer desnégociations d'adhésion à rUEà laquelle elle est candidatedepuis 1999 et ce procèsconstituait selon lesobservateurs une « vitrine »desa volonté de se démocratiser.Les quatre condamnés,emprisonnés depuis dix ans, nedevraient pas sortir de prisond'ici au moins mars 2005. Ilsont une nouvelle fois boycottéle 21 avril la 14 ème audiencede la DGM pour protestercontre l'attitude inéquitable desjuges. Les quatre anciensdéputés boycottaient depuisplusieurs mois leur procès,protestant contre l'attitude desjuges de la Cour de sûreté del'Etat (DGM).Leur principal avocat, MeYusuf Alatas, a dénoncé lenouveau verdict « inéquitable »de la Cour et précisé que ladéfense ferait appel devant laCour de cassation et sinécessaire devant la Coureuropéenne des droits del'Homme de Strasbourg. « Lesjuges ont agi avec des préjugés (.,,)Nous avons travaillé pour rienpendant 13 mois » de procès, à

raison d'une audience parmois, a déclaré Me Alatas,estimant que le nouveau procèsn'avait pas été plus équitableque le précédent. « Je doismalheureusement dire avec regretque la Cour européenne annulerace nouveau verdict et il s'agiraalors d'un événement sansprécédent », a-t-il notammentdéclaré.Dans une lettre ouverte au PrixNobel de la Paix 2003,l'Iranienne ShirinEbadi, et àDanielle Mitterrand, présidentede France-Libertés et duCILDEKT, Leyla Zanas'étaitmontrée pessimiste sur l'issuedu procès. « L'ancien verdictaura peut-être été confirmé lorsquevous recevrez cette lettre, Noussavions et nous nous attendions àun tel résultat », avait affirméMme Zana, dans cette lettredatée du 30 mars, écrite deprison. « Sous prétexte d'ilnnouveau procès, Clest l'ancien quis'est à nouveau déroulé », selonMme Zana pour qui « legouvernement n'a voulu ce procèsque comme faire-valoir en matièrede politique étrangère »,La Commission européenne a« déploré avec vigueur » lanouvelle condamnation, disantqu'elle pourrait porter atteinteà la candidature dÈ'Ankara àl'Vnion européenne. « LaCommission déplore avec vigueurle verdict d'aujourd'hui », adéclaré un porte-parole de laCommission européenne, Jean-Christophe Filori. Le verdict« crée des préoccupations sérieusesdans le contexte des critèrespolitiques (de l'VE) et jette uneombre sur la mise en place desréformes politiques en Turquie »,

a ajouté M. Filon. M. Filon s'estrefusé à évaluer l'impact de lacondamnation de Leyla Zanasur la position que prendra

Bruxellessur la Turquie. « Je neveux pas spéculer sur l'évaluationfinale, mais c'est un e1ément quiserapris en compte parmi d'autreslorsque nous Jerons notreévaluation en octobre », a-t-ildéclaré au cours du point depresse quotidien de laCommission à Bruxelles.Interrogé sur la possibilité quel'Union entame desnégociations d'adhésion avecun pays détenant desprisonniers politiques, M. Filona déclaré: « La réponseest non »,

« Mme Zana a été arrêtée etcondamnée pour avoir exprimé des

. opinions d'une manière pacifique,Elle est donc pour nous uneprisonnière politique », a-t-ilajouté.Vn eurodéputé italien a aussivivement dénoncé le verdict.« Les conclusions de ceprocès sonthonteuses », a déclaré devantles journalistes Luigi Vinci,député au Parlement européenvenu à Ankara en observateur.Il a esti~é que le nouveauprocès était également une« honte ); pour l'VE et la Courde Strasbourg. M. Vinci s'estdéclaré « solidaire », au nomdu Parlement européen, desanciens députés emprisonnésestimant que « le verdictd'aujourd'hui est une insulte à cepatJs (Turquie) qui ne mérite pasune telle chose », Le députéeuropéen s'en est par ailleurspris aux DGM turques, desjuridictions qui, .selon lui,constituent « une relique duJascisme », et a demandé leurdissolutionLe président de la Chambredes députés allemands,Wolfgang Thierse, en visite àAnkara, a également dénoncéle jugement. « il sera très difficilepour la Turquie de surmonter leseffets de ce procès à l'étranger »,

Il'' 22lJ • .lVI il 2(l()-1 I:II11dlll tit' l/tll~(l1l ,'t tI'lIl!ll/"/ilIIlw/i .3.

IRAK:RECRUDESCENCE DES ATTENTATS

ET DES VIOLANCES

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a-t-il déclaré, cité par dessources diplomatiquesallemandes.Les milieux politiques pro-kurdes se sont joint auxcondamna tions. « Il s'agi td'une mise en scène politique », acommenté Osman Ozcelik, le .vice-président du Partidémocratique du peuple(DEHAP), une émanation duDEp, interdit et qui pourraitégalement être interdit bientôtpar la justice.La Fédération internationaledes ligues des droits de

[l'arméeaméricaine aperdu en avril plus desoldats que pendanttoute la phase des« combats majeurs » en

Irak, alors que le secrétairegénéral de l'Onu Kofi Annanmet en garde contre uneaggravation de la situation dufait de ces combats dont la villesunnite Falloujah a été lethéâtre principal.Les hélicoptères et les avioœaméricains ont tiré le 28 avril,pour le deuxième jourconsécutif, des missiles et àl'arme automatique surplusieurs objectifs dansFalloujah (50 km à l'ouest deBagdad), après que desMarines américains eurentessuyé de nouveaux tirs de laguérilla près de la gare darn cebastion sunnite assiégé depuisplus de trois semaines par lesMarines. Un cessez-le-feu,signé mi-avril à Falloujah,prévoit la collecte des armeslourdes auprès des rebelles

l'Homme (FlOH) s'est quant àelle déclaré « consternée » parle verdict. La FIDH qui aobservé de nombreusesaudiences de ce nouveauprocès, a dénoncé les atteintespermanentes portées contre leprincipe d'indépendance etd'impartialité de la cour.ÂLe Collectifpour les droits del'homme en Turquie,réunissant l'Action desOnffieœ pour faoolition de latorture (ACAT), l'Assembléecitoyenne des originaires deTurquie (ACORT), Amnesty

ainsi que des patrouillescommunes entre les forces de lacoalition et la police locale.Depuis le déclenchement deshostilités à Falloujah le 5 avril,il y a eu 280 morts côté irakien,dont 24 femmes et 30 enfants,selon le ministère irakien de laSanté. Le nombre de blesséss'est élevé à 820, dont 56femmes et 46 enfants. Le Sudcmite, jusque-là relativementcalme a connu à son tour desaffrontements provoqués par lamilice de Moqtada al-Sadr.Quelques 64 milicieœ ont ététués darn les affrontements quiont éclaté le 26 avril à Koufa, à10 km de Nadjaf, selon le bilancommuniqué par le généralMark Kimmitt, porte-parole del'US Army. De plus, cinqattentats suicide ont étécommis le 21 avril contre troispostes de police de Bassorah, lagrande métropole du sud dupays, jusque-là relativementépargnée par la violence enIrak, et contre une académie de

International, section française,France-Libertés, Ligue desdroits de l'homme (LDH),Médecins du monde (MDM),Association Primo Lévi et laCIMADE, ont condamné « avecla plus grande fermeté la décisionde la condamnation ». LeCollectif estime que le« déroulement du procès depuis saréouverture s'est illustré par uneviolation flagrante du droit à unprocès équitable, au mépris destermes de la décision de la Coureuropéenne des droits del'homme ».

police darn la ville voisine deZoubeïr. On déplore au moiœ73 morts et une centaine deblessés.124 militaires américains onttrouvé la mort, dont 105 aucours de combats, depuis ledébut du mois d'avril en Irak,selon le Pentagone. Mais lebilan des pertes au combatannoncé par les militaires àBagdad s'élève à au moiœ 114pour avril, plus que toutes lespertes au combat essuyéespendant la phase de guerreproprement dite en mars etavril2003.Enfin, la chaîne de télévisionaméricaine CBS a diffusé le 28avril au soir des photosmontrant des soldatsaméricains maltraitant desprisonniers irakieœ. Le généralMark Kimmitt a annoncé lemême jour à Bagdad la mise encause de six militaires,actuellement traduits en courmartiale pour avoir maltraitédes détenus dans la prisond'Aoou Gharib.Par ailleurs, un responsablepétrolier kurde a, le 29 avril aumatin, été grièvement blessépar balles, ainsi qu'un de ses

SYRIE : ONZE FORMATIONS KURDESDÉNONCENT L'ASSASSINAT DE DEUX DÉTENUS

KURDES SOUS LA TORTURE.

collaborateurs, à Kirkouk alorsqu'il venait de quitter sondomicile et se trouvait à bordde sa voiture. Narimane FattahAbdallah a été atteint deplusieurs balles au torse, audos, et à la jambe à 09H10(05H10 GMT), quand ungroupe d'hommes a ouvert lefeu sur lui, blessant égalementson collaborateur. M. Abdallahest le chef de la sécurité de laCompagnie générale desproduits pétroliers et membrede l'Union patriotique duKurdistan (UPI<). Le directeurdu Croissant-Rouge de la villekurde d'Erbil, et son épouseavaient également été retrouvésassassinés dans la ville deMossouL Les corps de BarzanOmar Ahmad et de sa femmeSazane rsmaïl Abdallah, quitravaillait également pour leCroissant-Rouge, ont étédécouverts dans une rue deMossoul, la grande ville dunord de l'Irak, le 9 avril.

IIIeux détenus kurdessyriens sont décédés sousla torture et des centainesde Kurdes ont été arrêtésau cours des derniers

jours en Syrie, ont affirmé le 10avril 11 formations kurdesinterdites dans un communiquéconjoint. Selon le communiqué,« Hussein Hammo Naasoest décédé le6 auril en raisonde torturessauvageset FerhadMohammahdAli est décédédeux jours plus tard ». Un troisièmedétenu kurde, Hanif HananeMohammad, « est pour sa partinconscientaprès«uairsubi des coupsrépétés », ajoute le texte qui neprécisepas son lieu de détention.« Ces tortures visaient à forcer les

Massoud Barzani, président duConseil intérimaire dugouvernement irakien (CrG)pour le mois d'avril, a déclaréle 26 avril que les Etats-Unisn'avaient qu'eux":mêmes àblâmer pour l'impassepolitique de Nadjaf et deFalloujah parce qu'ils ont laisséleurs troupes passer d'un statutd' « armée de libération »à celuid'une « armée d'occupation ».« Lefait qui ne doit pas être oubliéc'est que l'Irak est aujourd'huisous occupation », a déclaréMassoud Barzani, chef du partidémocratique du Kurdistan(PDK). « L'Irak n'a pasaujourd'hui la souveraineté oul'indépendance. » « Ce qui étaitune erreur, c'est qu'ils étaient leslibérateurs », a-t-il expliqué,faisant référence aux troupesaméricaines renversant lerégime de Saddam Hussein.Mais ils se sont transformés en« une armée d'occupation », a-t-ilajouté.

détenus à avouer des crimes qu'ilsn'ont pas commis, pour dissimulerles véritables responsablesde ce quis'est produit le 12 mars »,affirme le communiqué dansune référence aux troubles.meurtriers qui ont secoué lenord-est de la Syrie. Les 11partis kurdes ont en outreassuré que « des centaines deKurdes, dont des femmes et descollégiens dont l'âge ne dépassepas 15 ans, ont été arrêtés au coursdes deux derniers jours » lorsd'une campagne d'arrestationset de perquisitions menée parles autorités « dans les régionskurdes du nord du pays, ainsi qu'àAlep (nord) et Damas ».

A la chute de raïs, « ungouvernement intérimaire auraitpu être immédiatement mis enplace. (oo.) La souveraineté auraitété entre les mains des Irakiens etles Irakiens auraient été au premierplan des affaires », a-t-ilpoursuivi, dàns le cadre de unentretien exclusif accordé àl'Associated Press.Massoud Barzani a par ailleursestimé que les Etats-Unis fontdésormais face à un dilemme:d'un côté, ils ne doivent pasêtre trop mous dans les villesassiégées et donner ainsi auxinsurgés « l'impression qu'ils(les rebelles) ont le dessus »;d'un autre côté, ils doivents'assurer que les civils ne serontpas mis en danger s'ils fontusage de la force militaire. LesEtats-Unis doivent faire « unedistinction claire entre les avils etles éléments terroristes », a-t-ilmis en garde.

Par ailleurs, le. parti kurdesyrien Yekiti (unité) avaitdénoncé le 8 avril dans uncommuniqué « la poursuitedes arrestations » de Kurdessyriens. « Les autorités stJriennesn'ont pas cessé les perquisitionsnocturnes dans les maisons ni lescampagnes d'arrestations et derépression» contre lapopulation kurde, indique lecommuniqué signé par le chefdu parti Yekiti Abdel BaqiYoussef. « Le régimè sembleignorer que la cause kurdenécessite une solutiondémocratique et. un dialoguepolitique », ajoute le texte.« Les services de sécurité ontarrêté mardi [le 6 avril] quatreélèves âgés de 12 à 13 ans dansune école à Qamichli ». « Lesperquisitions et les arrestations ont

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NEW-YORK: L'ONU ACCUSÉEDE CORRUPTION DANS LE CADRE DU PROGRAMME

« PÉTROLE CONTRE NOURRITURE »

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gagné les villes kurdes de Amoudaet Derbassiyé » à la frontièreavec la Turquie, ajoute lecommuniqué.Fin mars, le secrétaire généraldu Parti démocratiqueprogressiste kurde (interdit)Abdel Aziz Daoud avaitindiqué que plus de 2.000Kurdes syriens se trouvaient endétention en Syrie depuis lestroubles de mars. Du 12 au 17mars, des affrontements ont

nesecrétaire général de

l'Onu, Kofi Annan,s'est engagé le 21 avrilà faire la lumière surles accusations de

corruption de grande ampleurportées contre son organisationdans la gestion du programme« pétrole contre nourriture » enIrak.

Depuis le 20 avril et lesrévélations de la chaîneaméricaine ABC, les Nationsunies sont confrontées à desallégations supplémentaires,mettant en cause notammenttrois hauts responsablesinternationaux. « Bien sûr, cesont de graves allégations que nousprenons au sérieux, » a déclaréM. Annan. « Je veux obtenir lavérité et je veux aller au fond »decette affaire, a ajouté lesecrétaire général, qui a peuaprès nommé officiellementune commission d'enquêteindépendante.

Le groupe est présidé parl'Américain Paul Volcker, ex-président de la Réservefédérale américaine et ex-vice-

opposé des Kurdes aux forcesde l'ordre ou à des tribus arabesdans des régions du nord de laSyrie. Ces troubles ont fait 40morts, selon des sourceskurdes, 25 morts selon un bilanofficiel syrien. Les Kurdes deSyrie, estimés à 1/5 million,représentent environ 9% de lapopulation du pays et sontinstallés essentiellement dans lenord.

ministre des Finances. Ilcomprend aussi le Suisse MarkPie th, professeur de droit àl'université de Bale, et le Sud-Africain Richard Goldstone, ex-procureur du Tribunal pénalinternational pour le Rwandaet l'ancienne Yougoslavie.Cette installation a été dans lafoulée avalisée par unerésolution du Conseil desécurité, votée à l'unanimité.Dans le texte, le Conseil appellela coalition en Irak et lesdirigeants irakiens à coopéreravec la commission « pour uneenquête totaleet juste ».

M. Annan, interrogé par lapresse sur l'impact de cetteaffaire sur les relations ou lesactivités de l'Onu en Irak, adéclaré « espérer que les Irakiensont conscience que, même si desinfractions ont été commises parcertains membres du personnel del'Onu, l'Onu dans son ensemble afait un effort sincère pour comblerles besoins humanitaires » et que« cet aspect positif ne devrait pasêtre oublié ».

Le 20 avril, ABC News a révélé

que quelques 270 responsablespolitiques de 22 pays et aumoins trois personnalités del'Onu, dont le chef duprogramme « pétrole contrenourriture »/ Benon Sevan,seraient impliqués dans lescandale. Selon AB C/ quis'appuie sur des documents duministère irakien du Pétrole, M.Sevan aurait reçu quelque 3/5millions de dollars de revenusillicites provenant du pétroleirakien. Il avait en février niétoute implication.

Un audit gouvernementalaméricain a évalué les sommesdétournées à 10 milliards dedollars.

Le scandale avait éclaté enjanvier quand le journal irakienAl-Madaa, affirmant se fondersur des documents découvertsau ministère irakien du Pétrole,avaient publié la liste decentaines de personnes etsociétés, notamment russes,françaises, britanniques,américaines et de pays arabes,ayant selon lui bénéficié delargesses de Saddam.

Selon ABC, Saddam Husseinlui-même aurait personnellementdétourné cinq milliards dedollars.

Le programme « pétrole contrenourriture » avait été créé fin1996 pour alléger le poids dessanctions internationales sur lapopulation irakienne, en luifaisant parvenir produits depremière nécessité etmédicaments. Il a brassé,jusqu'au transfert de ses fondsà la coalition américano-britannique en novembre, plusde 40 milliards de dollars.

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BAGDAD: SIYAMEND OTHMANNOMMÉ DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'AUTORITÉ

DE RÉGULATION DES MÉDIAS IRAKIENS

STRASBOURG : LA COUR EUROPÉENNEDESDROITSDEL'HOMMœ,

CONDAMNE LA TURQUIE DANS mOIS AFFAIRESDIFFÉRENTES EN DEUX SEMAINES

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mr. Siyamend Othman,

I fondateur de la revueStudia Kurdica del'Institut kurde et ex-vice président de

l' agenc~ United PressInternational (UP!) a été nommépar l'administrateur américainPaul Bremer directeur généralde l'Autorité de régulation desmédias irakien (ICMC), unorganisme comparable à ceuxde pays occidentaux.Originaire d'Erbil (nord), lenouveau directeur généralSiyamend Zaid Othman aobtenu à. Paris son doctorat enSciences sociales en 1984. Aprèsavoir collaboré à l'Institutkurde de Paris, il a rejointAmnesty International où il aété pendant six ans chargé de lapéninsule arabique. ila ensuiteopté pour la presse endevenant vice-président pourla planification stratégique del'agence de presse UP!. Depuis1998, il était consultant sur lesmédias et les nouvellestechnologies.

Ila Turquie a étécondamnée le 20 avrilpar la Cour européennedes droits de l'Hommepour n'avoir pas

conduit d'enquête effective surla mort d'un Kurde abattu dansdes circonstances inexpliquées.En juin 1994 à Istanbul, SavasBuldan et deux de ses amisavaient été enlevés par deshommes armés et leurs corps

Le nouveau organismeindépendant est « chargé deréguler toutes les formes decommunications électroniques,dont la radio, la télévision ainsique sur les services d'internet etd'informations », selon uncommuniqué de la Coalition.« n devra défendre la liberté de lapresse, travailler étroitement avecl'association des journalistesirakiens, les médias internationauxet toutes autres institutions pourélaborer des critères éthiques etprofessionnels », ajoute lecommuniqué, selon lequel ildoit aussi « protéger la propriétéintellectuelle et la vie privée desgens ».Trois des neufs commissairesde cette Autorité ont égalementété choisis. Il s'agit d'AwniAfram Karoumi, directeur etmetteur en scène de théâtre, deMahdi aI-Rahim, ancienbanquier et secrétaire généralde la Chambre de commerce deBagdad, et d'un professeur desciences économique AmalShlash.

avaient été retrouvés quelquesheures plus tard à 270 km de là.Les trois hommes avaient étéabattus à bout portant. Unsuspect de ces meurtres avait

-ensuite été acquitté faute depreuves. Le requérant NejdetBuldan, frère d'une desvictimes, a affirmé devant laCour européenne que les troishommes avaient été enlevéspar des agents de l'Etat en civil.

En coopération avec le Conseilde gouvernement, desmembres de la société civile,des professionnels des médiaset de la communication, lesquatre devront choisir sixautres membres de cetteAutorité, dont le président.L'Autoritédevra proposer aussi aunouveau gouvernementsouverain,après le transfert de souverainetéle 30 juin, une nouvelle loi sur lescommunicationset la diffusion,quidéfiniraun code de conduite pourles médias, élaborera des critèresprofessionnels et attribuera lesfréquencesradio et télévision. Unefois la loi établie,elle sera chargéel'appliquer,selonle communiqué.Selon la Coalition, 270 journauxont vu le jour après la chute del'ancien régime mais ce chiffreest tombé à 150, alors qu'il y aactuellement une cinquantainede radios.La commission commencera àtravailler avec un budgetannuel de six millions dedollars, avec des fonds venantde dons internationaux jusqu'àce qu'elle puisse s'auto-financeravec les revenus des licencesaccordées.

Les juges européens ont estiméque « les preuves disponibles nepermettent pas de conclure au-delàde tout doute raisonnable que lefrère du requérant a été tué par desagents de l'Etat ». En revanche,ils ont jugé que les autoritésturques n'avaient « pasréellement cherché à enquêter ausujet d'une possible implicationd'agents de l'Etat dans lemeurtre ».

La Cour européenne a ainsicondamné la Turquie pourdéfaut de réalisation d'une« enquête effective et adéquate »(article 2 de la Convention

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PAS DE RÉUNIFICATION POUR CHYPRE.

européenne des droits del'Homme) et pour absence derecours effectif (article 13). LaTurquie a également étécondamnée à verser 6.000eurosau requérant pour dommagemoral et 10.000 euros auxenfants de la victime SavasBuldan.D'autre part, la Coureuropéenne des droits del'Homme (CEDH) a condamnéle 6 avril la Turquie à verser7.500 euros de dommages etintérêts à Mehdi Zana, épouxde l'ex-députée du parti pro-kurde de la Démocratie (DEP)Leyla Zana, pour « violation dela liberté d'expression ». M.Zana, 63ans, ancien maire de laville de Diyarbakir, avait étécondamné par la cour de sûretéde l'Etat d'Ankara en mai 1994à 4 ans d'emprisonnement pour« propagande séparatiste »puis àdeux ans en appel en 1995,pour des propos tenus lorsd'une conférence de presse auParlement européen en octobre1992 et devant la sous-commission des droits del'Homme du Parlementeuropéen en décembre de lamême année.Lors de ses interventions auParlement européen, M. Zana,

I]es Chypriotes grecsentreront seuls dansl'Union européenne le1er mai, après avoir ditmassivement « non » au

plan de l'ONU. Malgré le « oui» de la partie chypriote turque,leur refus scelle l'échec desdeux référendums organisés le24 avril dans le nord et le sudde l'île, enterrant les espoirs devoir prendre fin 30 ans departition

qui a purgé plus de 14ans dansles geôles turques pour sesidées politiques, avait relaté salutte personnelle pour lareconnaissance des droits desKurdes en Turquie etcondamné les actions desautorités turques dans lesprovinces kurdes, faisantnotamment état de ladestruction de villages et desviolences infligées à lapopulation kurde.Cette condamnation a été jugéecomme une « . ingérence dans sondroit à la liberté d'expression »

par la CEDH qui a égalementaccordé à M. Zana 2.500eurospour frais et dépens.La Cour a en outre condamnéla Turquie pour violation dudroit à un procès équitable enraison de la présence d'un jugemilitaire au sein de la Cour desûreté de l'Etat qui avaitprononcé la peine.

Par ailleurs, la Coureuropéenne des droits del'Homme a condamné le 6 avrilla Turquie pour des« traitements inhumains etdégradants » infligés à desvillageois d'origine kurde lorsd'une opération armée en 1993pour rechercher des membres

Ces résultats marquent unedéfaite pour les Nations uniesqui ne sont pas parvenues àimposer leur plan deréunification Pour pouvoir êtremis en œuvre, le plan, finalisépar le secrétaire général del'ONU Kofi Annan faute

. d'accord entre les représentantsdes deux parties, devait êtreapprouvé par les électeurs dechaque côté de la « Ligneverte », la ligne de cessez-le-feu

du Parti des travailleurs duKurdistan (PKK). La Cour,saisie par 32 personnes, aalloué à chacune d'entre ellesdes indemnités pour dommagematériel, variant de 170 à97.010euros, et pour dommagemoral (de 1.500à 68.100euros).Selon les requérants, les forcesde l'ordre, à la recherche demembres du PKK, avaientattaqué en février 1993 levillage kurde d'Ormaniçi.Quatorze maisons avaient étéincendiées et la plupart deshommes arrêtés. La Cour a misen cause les forces de l'ordrepour les« traitements inhumains »infligés aux hommes du villagequi avaient été contraints des'allonger face contre terre,dans un mélange de boue et de~eige fondue, recevant descoups de pied des militaires.Elle"a également condamné laTurquie pour violation du« droit à la vie » pour le décèsd'une fillette de six ans, mortedes suites de blessures reçuespendant l'assaut, et celui d'undes villageois,mort au cours deson incarcération, à la suited'une pneumonie contractéeaprès avoir été contraint demarcher pieds nus dans laneige et la boue.

•qui sépare le nord et le sud del'île. Mais les Chypriotes grecsont refusé les compromisexigés par le texte qu'ilsconsidéraient plus favorable àla partie turque.Dans la partie sud, où quelque480.000 électeurs chypriotesgrecs étaient invités à seprononcer, le « non » l'aemporté avec 75,83 % des voix,selon les résultats, contre24,17 % de «ouz ». Laparticipation a été de 88 %.Dans le nord, où quelque

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190.000 électeurs chypriotesturcs étaient appelés aux urnes,le« oui » a gagné avec 64,91%,contre 35,09 % pour le « non »,

alors que Ja participation a étédeB7 %.Alvaro de Soto, l'émissaire del'ONU qui a mené lesnégociations au cours de cesdernièr-es années, a annoncéque son bureau sur l'île serafermé, mais il n'a pas ditquand. TIa lu un communiquéprovenant du bureau de KofiAnnan, affirmant que si ladécision des électeurs étaitdifficile, « une chance unique ethistorique pour résoudre leproblème c1nJPriotea été ratée ».Malgré l'opposition véhémentede leur dirigeant Rauf Denktas,beaucoup d'habitants de lapartie chypriote turque,reconnue uniquement par laTurquie, soutenaient laréunification, perçue commeun moyen de sortir del'isolement et de rattraper sonretard économique. Aprèsl'annonce des premiersrésultats, le Premier ministrechypriote turc Mehmet AliTalat a plaidé pour uneoffensive diplomatique afin de

AINSI QUE ...1

• L'ORGANISATIONKONGRA-GEL INSCRITESUR LA LISTE DESORGANISATIONSTERRORISTES DE L'UNIONEUROPÉENNE.L'organisation kurdeKONGRA-GEL, issue du Partides Travailleurs du Kurdistan,proteste contre son inscriptionsur la liste des mouvementsterroristes de l'Unioneuropéenne. « La décision del'UE de placer le KONGRA-GEL

rompre l'isolementinternationaldu Nord et réclaméla démissiondu président Denktash. « Nousvoulons la levée de l'embargo »international,a-t-ilexpliqué.« Leprésident travaille depuis longtemps.contre les intérêts c1nJPriotesturcs(...) Après tout ça, il n'y a pas deraisonpour qu'il resteen place ».Rauf Denktash a exprimé poursa part sa satisfaction, ajoutant .qu'il ne démissionnerait pasparce que « l'Etat (chyprioteturc) a été sauvé ».

Le plan de l'ONU proposait lacréation d'une République uniede Chypre, une confédérationsur le modèle helvétique,composée de deux Etats.constituants largementaut 0 n 0 me s , a v ec u ngouvernement central auxpouvoirs limités, un nouveaudrapeau et un hymne national.Il prévoyait la réduction du.secteur nord de 37 % à 29 %du territoire, plusieursdizaines de villages passantsous contrôle chypriote grec.La présence militaireétrangère-actuellement 40.000soldats turcs et 6.000 soldatsgrecs- auraient étéprogressivement réduite pour

(Congrès du peuple. duKurdistan) sur la liste desorganisations terroristes, est uncoup porté à la démocratie et auxdroits de l'homme, ainsi qu'unediffamation pour le peuple kurde »,a affirmé, le. 6. avril, uncommuniqué publié à Berlin.Selon lui, l'UE a cédé à lapression de la Turquie, pour larendre plus conciliante sur leproblème de la réunification deChypre. « L'option d'unesolution démocrati.que pour laquestion kurde a été sacrifiée au .profit du petit Chypre. Que l'UE

atteindre un maximum de6.000hommes en 2011et 1.600en2018.

Principal motif de rejet pour leSud : le plan limitait le retourdes réfugiés chypriotes grecsqui avaient fui après l'invasionde la partie nord par lestroupes turques en 1974. LesChypriotes grecs dénonçaientégalement le maintien dedizaines de milliers de colonsturcs dans le Nord.L'Union européenne a proposéle 26 avril d'octroyer 259millions d'euros d'aideéconomique aux Chypriotesturcs pour leur permettre derompre leur isolement. Avec ledéblocage à venir des 259millions d'euros d'aide, lecommissaire européen àl'Elargissement, GuenterVerheugen,a indiqué que I'VEdevait maintenant « coopérer »avec les autorités de laRépublique turque de Chyprenord (RTCN).M. Verheugen atoutefois insisté sur le faitqu'une telle coopération nesignifiait pas unereconnaissance diplomatiquede la RTCN.

joue ainsi le jeu de la Turquie estinfamànt. Une fois de plus lachance d'une solution a étégâchée », ajoutele communiqué.

La liste noire européenne desorganisations terroristes, dontune version révisée a étépubliée le 3 avril au Journalofficiel des communautéseuropéennes, comprenddésormais à côté du PKK lamention « alias KADEK, aliasKONGRA-GEL ». Lemouvement proteste contrecette mise sur le même pied

.•

n° 229 • avril 2004 HIII/etlli d£' lil7isoll et d'lI~forllll7tloll • 9.

-,

que le PKK et affirme qu' « ilest engagé en faveur d'unesolution pacifique de la questionkurde, comme chacun peut le liresur son programme accessiblesurinternet ».

Les Etats-Unisont aussi décidéde placer le KONGRA-GELsur la liste des organisationsterroristes. Le Premier ministreturc Recep Tayyip Erdogans'était félicitéen janvier 2004decette prise de cette position. LeDépartement d'Etat américainavait estimé que le KONGRA-GEL, fondé en 1999, était unnouvel avatar du PKK et,qu'en conséquence, il devaitêtre placé sur cette liste.

Lesaffrontements se sont accusdepuis cette annonce. LeKongra-Gel a affirmé le 16avril avoir tué ces derniersjours 10 militaires turcs et septsupplétifs kurdes, appelés« gardiens de villages »dans descomba ts dans la zonemontagneuse kurde de Sirnak,à la frontière avec l'Irak. «

L'attaque turque a commencé le 6avril dans la région de Sirnak oùnos forces sont bien implantées etles combats continuent jusqu'àprésent », a affirmé ZubeyirAydar, le représentant de l'ex-.PKK dans la ville kurdeirakienne de Suleimaniyeh. «Au cours des combats, 10militaires turcs, dont un officier, etsept mercenaires kurdes ont ététués ainsi qu'un de noscombattants »,a-t-ilajouté.

Le 15 avril, une source locale àDiyarbakir avait affirmé quecinq combattants kurdes deTurquie et trois soldats avaientété tués lors d'une vasteopération des forces desécurité à Sirnak. Dix soldats et« gardiens de villages »--

miliciens kurdes armés parl'Etat turc- ont été blessés.

. Selon les officiels,l'opération àlaquelle ont participé quelque6.000 membres des forces desécurité, appuyés par deshélicoptères, a débuté il y aquatre jours après que lesautorités eurent prisconnaissance de l'infiltrationen territoire turc, depuis leKurdistan irakien, d'un groupede 60 militants du PKK(rebaptiséKONGRA-GEL).

• LE TRIBUNAL CHARGÉDE JUGER SADDAMHUSSEIN A ÉTÉCONSTITUTÉ. Les dirigeantsirakiens ont constitué letribunal qui sera chargé dejuger Saddam Hussein etd'autres responsables de sonrégime, a annoncé le 20 avrilun porte-parole du Congrèsnational irakien (CNI). SalemChalabi -neveu d'AhmedChalabi, chef du CNI etmembre du Conseil degouvernement irakien- a éténommé à la tête de ce tribunal,a précisé le porte-parole,Entefadh Qanbar.

Salem Chalabi, un avocat qui afait ses études aux Etats-Unis, adésigné à son tour un groupede sept juges et de quatreprocureurs en vue du procès,dont la date n'a pas encore étéfixée.

Depuis sa capture en décembredernier, le dictateur irakiendéchu est détenu par lestroupes américaines dans unendroit tenu secret dans ouprès de Bagdad. Le tribunal,qui dispose d'un budget de 75millions de dollars pour 2004et 2005, sera compétent pour

juger tout membre inculpé del'ancien régime baasiste, aprécisé M. Qanbar.

Les juges et les procureursdétermineront les chargesretenues contre SaddamHussein et ses anCIensresponsables. D'autres jugesseront affectésultérieurement àce tribunal, selon le porte-parole du CNI. Les juges et lesprocureurs suivront uneformation, notamment en droitinternational et sur les crimesde guerre et les crimes contrel'humanité.

Salem Chalabi a été nommé àla tête du tribunal par uncomité composé de membresdu Conseil de gouvernementirakien en vertu d'une loiadoptée par le CGI etapprouvée par l'administrateuraméricain Paul Bremer. LeCongrès national irakiendispose d'un représentant ausein de ce comité.

Depuis la chute du régime deSaddam Hussein, quelque300.000corps ont été retrouvés,enterrés dans des charniers,victimes présumées despersécutions politiques contreles chiites, les Kurdes et desgroupes d'opposants.

• TOTAL REMPORTE UNCONTRAT DE 1, 2MILLIARD DEDOLLARS EN IRAN. L'Iran adécidé d'attribuer à Total ledéveloppement de la phase 11de l'immense champ gazier dePars du sud, et le contratd'environ 1,2 milliard dedollars devrait être signéprochainement « sauf problème», a déclaré le 25 avril le vice-ministre iranien du Pétrole. Le

• 10. BIlIh,tlll d,' /lill"'11 d d'llll'WllI'ltll'1I n° 229 • avril 200~

groupe pétrolier français « Totala été choisi pour développer laphase 11 de Pars du sud, c'est saproposition qui l'a emporté », adéclaré Mehdi Mirmoezi enmarge d'une conférence sur lesexportations de gaz à Téhéran,« les dernières négociations sonten cours et, sauf problème, lecontrat sera signé d'ici un ou deuxmoIS ».

Le vainqueur de l'appel d'offresdevait déjà être désigné il y ade nombreux mois. Total, leBritannique. Bp, l'Italien Eni etle Norvégien Statoil s'étaientportés candidats.

Total s'est fortement engagé enIran en développant, outre Pars2 et 3, les champs pétroliers Aet E de Sirri, qui ont commencéà produire en 1998-1999, etceux de' Dorood et BalaI, déjàexploités. il a signé en févrieravec son concurrent malaisienPetronas et la Compagnienationale du pétrole iranien(NIOC) un contrat de 2milliards de dollars pour laconstruction d'une usine deGNL à Pars du sud.

• LA FONDATION TURQUEDES DROITS DE L'HOMMEDÉNONCE LES ATTEINTESPORTÉES CONTRE LALIBERTÉ DE L'OPINON EN2003 MALGRÉ LESRÉCENTES RÉFORMES. LaFondation turque des droits del'homme (T1HV) a le 19 avrilpublié son« rapport 2003 sur laliberté de l'opinion en Turquie »en prenant en considérationl'adoption récente des réformes

législatives dans le cadre del'harmonisation avec l'Unioneuropéenne.

Selon ce rapport, 774 affairesjuridiques relatives auxopinions écrites ou orales,exprimées dans des livres, desjournaux ou encore des revues,ont été enregistrées l'annéedernière. Plus de 70 poursuitesont été lancées pour violationde l'article 159 du code pénalturc « régissant l'atteinte portéecontre l'Etat, la République, lesfvrœs de sécurité et militaires ». ily a eu sept condamnations et14 acquittements parmi les 21affaires jugées en 2003. L'article312 du code pénal relatif à« l'incitation au racisme, à ladiscrimination religieuse etlinguistique. .. »a donné lieu à68 poursuites, dont 10condamnations et 16acquittements parmi les26 affaires jugées dansl'année 2003.

Toujours selon le rapport,l'article 6 de la loi anti-terreursanctionnant« la publication desdéclarations émanant desorganisations illégales » a servide fondement à 175 actionsjuridiques. Sur 91 jugementsprononcés 84 ont donné lieu àdes condamnations. Quant autristement célèbre l'article 8 decette même loi anti-terreurréprimant« la propagandecontrel'unité et l'indivisibilité de la patrie», 38 procès ont été ouvertsaboutissant à 13condamnations. L'article 7 de lamême loi relative à la« propagande d'une organisationillégale » a donné lieu à 39

poursuites judiciaires. Lerapport souligne égalementque plus de 40 livres ont ététraduits en justice en 2003.

La Fondation indique quel'article 169 du code pénalréprimant « l'aide et l'assistanceà une organisation illégale »a étél'article le plus invoqué par lajustice turque malgré lesréformes apportées en août2003 restreignant son domained'application. Cet article acontinué à être la menace laplus importante contre toutepersonne,. organe de presse ouparti politique s'exprimant surla question kurde. Selon lerapport, beaucoup de procèsont été lancés du seul fait desdéclarations contenant les mots«Monsieur Gcalan ». Leministère public considérantque la combinaison de ces motsconstitue le délit d' « aide etassistance à une organisationillégale ». Le rapport précisequ'il y a eu 58 condamnationsen ce sens.

Le rapport met en relief lasituation du journal pro-kurdeYenid£n Gzgur Gundem, qui aété condamné à 476 milliardsde livres turques d'amendes etqui a été forcé d'arrêter saparution. 370 jours d'interdictionde parution a étéprononcée à l'encontre dedivers revues et quotidiens et leRTUK, l'équivalent turc duConseil supérieur del'audiovisuel (CSA)a prononcé480 jours d'interdiction dediffusion à l'encontre desradios et télévisions en Turquieau co~s de l'année 2003.

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti

Les 'Etats-Unis découvrent l'horreur des scènesde lynchage dans les rues de Fallouja

Desdizaines d'habitants ont mutilé à coups de pelle les cadavres d'étrangerstués lors d'une attaque de la guérilla. Neuf Américains ont péri mercredi en Irak

gnard ont alors été donnés aux cada-vres. Un véhicule de la police ira-kienne, qui était stationne près dupont, s'est éloigné de la scène.Selon un témoin, Ali Mohammed,31 ans, le convoi était composé detrois véhicules. L'un d'entre euxserait parvenu à prendre la fuitealors que le deuxième a été touchéet que le troisième a essayé derebrousser chemin mais a étémitraillé.

Cinq GIont également été tuésmercredi par une bombe placée enbord de route à Habbaniyah, àl'ouest de Bagdad. Il s'agit de l'atta-que la plus sanglante contre destroupes de la coalition depuis qu'unhélicoptère américain a été abattuprès de Faliouja, le 8 janvier, coO-tant la vie à ses neuf occupants. Parailleurs, trois soldats britanniquesont été blessés à Bassara par unengin explosif.

Au total, 12 civils étrangers ontété tués au cours du mois de marsainsi que 48 soldats américains, soitle bilan le plus lourd depuis le moisde novembre, au cours duquel 82GI avaient trouvé la mort. Depuis ledébut de la guerre, le 20 mars, 597soldats américains ont péri et untotal de 459 depuis que le présidentBush a déclaré, le 1" mai, la fin desopérations. Les Britanniques, pourleur part, ont perdu 58 hommes,l'Italie 17 et l'Espagne 8. Le généralKimmit a fait état d'une recrudes-cence des attaques au cours de ladernière semaine, soit une moyen-ne de 28 contre moins d'une vingtai-ne précédemment. - (AFP, AP.)

venir chercher les corps et les voitu-res, nous allons les couper en mor-ceaux. Qu'ils viennent si ce sont deshommes », a-t-il dit, en parlant dessoldats américains. « Revanche,revanche pour Saddam », lançaitaussi la foule dans ce fief sunnite del'ancien dictateur. La foule a ensuitependu les deux victimes, dont l'unen'avait plus de tête, par les pieds àun pont enjambant l'Euphrate. Leshabitants ont ensuite jeté des pier-res sur les dépouilles mortelles, encriant : «A bas l'occupation, à basl'Amérique! »

Puis des jeunes ont descendu lescorps et les ont posés sur le sol. Descoups de pied et des coups de poi-

des corps en flammes de l'une desvoitures pour le jeter sur la chaus-sée. Puis ils ont attaqué deuxdépouilles avec des pelles, alors qued'autres dansaient devant les corps.« Vive l'islam », criait la fouk alorsque des parties des cadavres étaientsectionnées à coups de pelle.

ACCROCHÉS À UN POTEAUUne main et un pied coupés ont

été accrochés à un poteau électri-que dans la rue principale où a eulieu l'attaque. « Falloujasera le cime-tière desAméricains », criait un hom-me, le visage caché par un foulard.

, «Nous sommes prêts à les tuer tous.Nous les attendons. ,Quänd ils vont

DEUX véhicules tout-terraintransportant entre quatre et huitétrangers ont été attaqués et incen-

, dié~, l1lernedi 31 mars, à Fallouja,à 50 kilomètres à l'ouest de Bagdadpar une foule survoltée qui a muti-lé et traîné dans les rues de la villeles corps incendiés de deux des vic-times. Le général Mark Kimmitt,chef adjoint des opérations de l'ar-mée américaine, a précisé que qua-tre personnes avaient été tuées etqu'il s'agissait de « civils travaillantpour la coalition comme entrepre- :::neurs ». Tous sont de nationalité ~américaine. ....

Les images de ce lynchage de ~corps en flammes ont fait le tour du ~monde et notamment l'ouverture ~des journaux télévisés américains. ~« Lafaçon dont ces gens ont été trai- L'attaque vient de se produire dans la rue principale de Fallouja. Untés est dégradante et méprisable », a Américain, mort, gît sur le sol, enfeu. Son corps sera ensuite mutilé àdéclaré Scott McClellan, porte-paro- coups de pelle, traîné dans la rue avant d'être pendu à un pont.le de la Maison Blanche. Tous lesmédias ont établi un rapproche-ment entre ces scènes de violence etles massacres de soldats américainsen Somalie en 1993. Les images descorps 'de GI traînés dans les ruesavaient accéléré le départ des trou-pes américaines de Mogadiscio.

Les quatre victimes ont été tuéespar des inconnus qui ont ouvert lefeu sur les deux véhicules qui traver-saient le centre de Faliouja. Lesassaillants ont immédiatement prisla fuite. C'est alors qu'un groupe dejeunes a commencé à jeter des pier-res sur les véhicules en feu. Desdizaines de résidents brandissantdes pelles se sont alors dirigés versle lieu de l'attaque. Ils ont ,extrait un

.'

.. ,.', .

----- Après avoirrouéde coupsles occupantsde deux 'voitures,les habitantsde Faludja

.- ont pendules dépouillescalcinéesà un pont.(Photo KhalidMohammed/AfP.)

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Revue de Presse-Press Review-}3erhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

A leaflet in broken English held by an Iraqi boy at the site of an attack in which four Americanscontracto'fS died Wednesday says, "Fallujah, the cemetery of the Americans."

Charred bodies hung on Falluja bridge;'Let Bush come see this!' a boy yells

.~

Karim Sahlb/AlltnU r,anCf.Presn

the cautiously optimistic appraisal ofAmerican progress in the war that hasbeen common among U.S. generalssince the beginning of the year.

Military officials ha"{esaid that thecapture of Saddam Hussein on Dec. 13and documents seized with him had al-lowed them to penetrate the cell struc-ture of that part of the insurgency thatsought to restore a "Saddämis't" orBaathist government to Iraq, with theSunni minority once again dominatingthe majority Shiites.

American generals have said thatthese breakthroughs had given them theupper hand in the battle against Saddamloyalists and created the conditions forthe U.S. occupation authority to moveforward with confidence to the planned~ndover of sovereignty under an inter-Im government on June 30 and to an .elected government in January 2006.

At the same time, the generals havebeen saying that their main focus in theconflict has shifted to Islamic terroristsyvhothey believe t? ~ave been respons-Ible for many SUICidebombings andother attacks on the Iraqi police civil-ians and foreigners. '

These attacks, they say, have effect-ively carried the Iraqi conflict into a newlandscape that makes the fighting herepart of the worldwide war on terrorism.

But Wednesday's events at Falluja in-dicate that the war may not havechanged as much as the generals havesuggested.

The fact that the attack on the civilianvehicles occurred in Falluja, an over-whelming Sunni city that is the most .volatHe stronghold of support for Sad-dam: and that it followed a lO-day of-fenSive by U.S. marines aimed at gain-ing effective control of the city,sugg~sted that the current war may, inpractice, be an extension of the conflictthatbeganlastyeaL

Captain Chris Logan of the Marine

April l, 2004

the Central Intelligence Agency."This is what these spies deserve,"

said Salam Aldulayme, a 28-year-oldFalluja resident.

The attack on the American militaryvehicle occurred in Al Anbar Province,a wellspring of resistance to occupa-tion forces, said Sergeant James Oleen,a military spokesman in Baghdad. Themilitary offered no further informa-tion on the incident.

Witnesses said the attack occurred inMalahma, 20 kilometers northwest ofFalluja, The Associated Press reported.

After the attack in Falluja, residentstold AP that the burned cars containedweapons and that some of the bodieswere dressed in flak jackets. The APtelevision network showed Americanpassport near one body and a U.S. De-fense Department identification cardbelonging to another man.

The series of deadly attacks on U.S.troops and foreign civilians in theSunni Triangle area of central Iraq,particularly around Falluja, and a sim-ilar spate of attacks in the northern oilcity of Mosul, have raised doubts about

Jrltralb.;G:lrlbunt.

An Iraqi mob kills4 U.S. contractors

By Jeffrey Gettlemanand John F. Burns

FALLUJA, Iraq: An enraged mob at-tacked four American contractors hereWednesday, shooting them to death,burning their vehicles, dragging theirbodies through the streets and thenhanging the charred corpses from abridge over the Euphrates River. .

A State Department spokesman, LouFintor, confirming the nationalitiesWednesday, said that neither the namesof the victims nor the name of the com-pany for which they worked would beimmediately made public.

Meanwhile, less than 24 kilometers,or 15 miles, away, in the same area ofthe increasingly violent Sunni Tri-angle, five marines were killed in oneof the deadliest roadside bomb incid-ents for coalition troops in weeks.

The marines were traveling througha dusty village along a supply routewhen the explosion ripped into theirvehicles.

The steadily deteriorating securitysituation in the Falluja area, west ofBaghdad, has become so dangerousthat no American soldiers or Iraqi se-curity staff responded to the attackagainst the contractors. There are anumber of police stations in Falluja anda base of more than 4,000 marines.nearby.

But even whilethe two vehiclesburned, sending plumes of inky smokeover the closed shops of the city, therewere no ambulances, no fire enginèsand there was no security. .

Instead, Falluja's stre.ets w~re thickwith men and boys and chaos.

Boys with scarves over their faceshurled bricks into the burning vehicles.A group of men dragged one 'of thesmoldering corpses into the street andripped it apart. Someone then tied achunk of flesh to a rock and tossed itover a telephone wire.

"Viva mujahadeenl" shouted SaidKhalaf, a taxi driver. "Long live the res-istancel" .

Nearby, a boy no older than 10 puthis foot on the head of a body and said:"Where is Bush? Let him come here .and see thisl"

Many people in the crowd said theyfelt as if they had won an importantbattle. Others said they thought that thecontractors, who were driving in four-wheel-drive trucks, were working for .

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Corps said Wednesday that the city was .becoming "an area of greater concern."

He added: "This is one of those areasin Iraq that is definitely squirrelly. Theguerrillas in Falluja are testing us.

They're testing our resolve." .In a modulation of their assessments

in recent days, the generals had begunto say that there may be a merging ofdiehard loyalists to Saddam and Islam-ic militants, with the two groups at least

loosely coordinating their attacks.On Tuesday, Brigadier General Mark

Kimmitt, spokesman for the Americancommand, who had previously emphas-ized the growing role of Islamic terror-ists in the conflict, said at a news con-ference that the military no longerconsidered the distinction betweenSaddam loyalists and militant Islamists

to be so significant from the viewpointof militaryoperations.

"I'm not sure trying 'to overclassify

these different groups is helpful," he'said. "It might help somehow in the in-telligence community, in terms of try-ing to find out where they come fromand trying to find some trails ontothem. But on the operations side we justcall them targets."

The New York TImes

Jeffrey Gettleman reported from Fal-luja for this article and John E Bums re-ported from Baghdad.

Chypre: accord à l'arrachésur un plan de paixKofi Annan a annoncé hier soir que l'ONU soumettra son textepar référendum le 24 avril aux habitants des deux parties de l'île.

Chypre est coupée en deux depuis 1974et l'invasion du nord de l'ile parla Turquie. .

au Nord et l'autre grecque auSud. La République seradiri-gée par une présidence collé-giale de six membres - quatreGrecs, deux Turcs - élus pourcinq ans. La fonction de chef

siégeront des juges non chy- la superficie de l'île, permet-priotes,afind'éviterunbloca- . trait le retour d'une bonnegeen casd'opposition entre les partie des réfugiés. L'arméedeux communautés. LaGrèce turque avait débarqué au nordet la Turquie sont autorisées à de l'île en 1974,après un coupmaintenirchacune6000s01- d'Etat d'extrémistes chy-dats dans l'îlejusqu'en 2011. priotes grecs qui voulaient le«Il est important que les res- rattachement de Chypre à laponsables politiques approu- Grèce. Indépendante depuisvent ce document si l'on veut 1963, cette ancienne colonieque, surplace, lespopulations britannique était, depuis,leleratifient», avait souligné, au théâtre d'affrontements inter-cours de lajournée, l'une des ethniques entre Grecs et

. porte-parole de l'ONU.A l'ou- Turcs.verture des négociations, les Hostiles. Enabordantlesnégo-Chypriotes grecs critiquaient ciations, les islamistes modé-certains points de la nouvelle rés, au pouvoir à Ankaramouture du plan Annan (no- étaient conscients que la solu-tamment les exemptions au tion de la question chyprioteprincipe de la liberté de circu- faciliterait l'ouverture de négo-lation et d'installation réela- ciations avec l'Union euro-

mées par la partie péenne. Les Chypriotes grecsturque, qui craint se montrant, eux, les plus hos-d'être submergée tiles:selonunsondageditIusépar un afflux de parlatélévisionprivéeAnten-Chypriotes grecs). na, 74% des Chypriotes grecs

d'Etat se~a assurée pendant Le plan précise que le nombre se déclaraient récemmentquarantemoisparunmembre de Grecs se réinstallant au prêtsàvotercontreleplan,etlagrec de laprésidence puis pen- Nordnepourradépasserl8% pUissante Eglise chypriotedant vingt mois par un de lapopulation locale.Mais la grecqueestparticulièremenimembre turc. Les problèmes rétrocessIon par la RTCN mobilisée, appelant (<lepeupleconstitutionnels seront sou- d'une partie de son territoire, à lancer un 'non"fier»._mis à une Cour suprême, où . quipasseraitde36%à29%de MARC SEMO

C'est à la toute dernièreminute, au terme d'unesemaine de négocia-

, tionsà Bürgenstock,enSuisse, que la nouvelle

est tombée: la Grèce, la Tur-quie et les dirigeants chy-priotes se sont mis d'accord,hier soir, sur leplan de paix desNations unies sur laréunifica-tion de l'île de Chypre.KofiAnnanaaussitôtannon- ~cé que l'ONU soumettra son KofiAnnan, secrétaire généralplan par référendum le de sNations unies,24avril aux habitants des deuxparties de l'île: auSud,larépu-bliquedeChypr~650000ha-bitants grecs,seule autorité in-ternationalement reconnue,et, au Nord, la républiqueturque de Chypre du Nord(RTCN), 200000 habitantsdont une moitié de colons, re-connue seulement par Anka-ra. L'île est divisée depuis 1974et l'invasion du nord de l"'1leparlaTurquie.Collégial. Lancé par les Na-tionsunies fin 2002, le planAnnan prévoit lamise en placeà Chypre d'une fédérationcomposée de deux entliéségales en droits, l'une turque

"

~..1ER AVRIL 2004

3

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Cyprus's last chance?April 24 vote called key

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By Alan Cowell

LUCERNE,. Switzerland: Aftermonths of painstaking negotiation, aUN plan to mend the 30-year divisionof Cyprus will be put to a test thismonth when the island's mistrustfulGreek and Turkish populationspassjudgment at the ballot box.

The vote may be the last chance tounravel the island's division beforethreé decades of partitionbecome permanent. News

Perhapsmore signific- Analysisantly, the referendums onApril 24 will probàbly mold strategiccalculations far beyond the island's800,000 people, from the EuropeanUnion in Brussels to the distant flash-points of Turkey's frontiers with Iran,Iraq and Syria.

Three days of late-night talks andarm-tWisting in a luxurious Swiss re-treat ended. in the early hours ofThursday with open disagreementbetween Greeks and Turks over the de-tails of the plan.

Nonetheless, its author, the UN sec-retary general, Kofi Annan, securedbroad - if reluctant - assent to separ-ate ballots among Greek and TurkishCypriots.

What~ver the outcome, Cyprus is setto join nine other countries on May 1-just one week after the. referendums --'in a huge expansion of the Union from15to 25 members.

At stake is the biggestredrawing ofthe island's political landscape in 30

. years."The alternative is this plan or noth- .

ing, no solution at all," Günter Verheu-gen, the European official in charge ofenlargement, said Thursday. "I don'tthink in the near future we'll have an-other opportunity to arrive at a solu-

Rauf Denktash, the veteran ThrkishCypriot leader, at a news conference inNicosia on Thursdayto announce hisrejection of the final version of a UNpeace plan to reunify the island

tion to thisissue."As far as ending the conflict that

began when Turkish troops seized thenorthern part orthe islànd in 1974,"thechoice is now in the hands of Cypriots,"said. the U.S. Secretary of State, ColinPowell, who has been following thetalks.

The outlines of dissent and agree-ment were not hard to see as the discus-sions broke up Thursday.

Keen to bolster its credentials as awould-be member of the EU, Turkeygave a broad and enthusiastic welcometo the plan, which would create a loosefederation.

Within that structure, around.120,000 Greek Cypriots would be ableto return to homes lost in 1974on landhande<;iback by Turkish Cypriots.

In a transfer of population reminis-cent of much earlier times in the 20thcentury history of Greek-Turkish rela-tions, 50,000 Turkish Cypriots wouldmove away from their current villages,reducing the area under Turkish con-trol from 36 to 29 per cent.

The Turkish garrison in the north ofthe island, moreover, would be greatlyreduced from its current 40,000 and theGreek and Turkish populations wouldenjoy political equality.

Without specifying his objections,the Greek prime minister, Costas Kara-manlis, said agreement on the preciseterms of the deal had been impossible.

But the Turkish prime minister. Re-cep Tayyip Erdogan, spoke enthusiast-ically of a new "road map" for the is-land's future.

Indeed, one Turkish daily. newspa-pèr, the mass-circulation Hurriyet, saidThursday: "The final version is themost perfect solution. One has to beeither blind or extremely ill-inten-tioned to deny that."

Signific~ntly, though, representativesof the island's divided populations didnot speak to reporters and it is their ap-proach to the referendum that couldtorpedo the Annan plan.

According to opinion surveys, some74 per cent of the Orthodox ChristianGreek-speaking majority is opposed toa plan seen as making too many conces-

. sions on troop levels and other guaran-tees for the Turks.

, The same surveys indicate that just: over half of the far less affluent Muslim: Turkish Cypriots support the propos-•:als, which could propel them into a new

era of international acceptance and po-tentialprosperity.

Yet their veteran leader, Rauf Denk-tasll;,was quoted on Thursday as saying:"Tht:re .are amendments in our favor, Ido not want to be unfair, but in its ror-rent form, I do not see anything to vote'yes' to."

His reported objectionfitted a famil-

iar pattern.The Berlin Wall may have fallen, and

indeed the May 1expansion brings eightformer Communist lands into .the EU.But-Cyprus remains a battleground ofcompeting constituencies, ethnic angerand econ,Omicinterest groups.

Turkey's Islamicist government; forexample, favors reunification.

But the powerful generals who havelong influenced Turkish politiés seemmore wary, seeing a potential strategic

. threat if theirsway is curtailed on an is-land S9 close to the coast of mainlandTurkey.

Within the Turkish Cypriot com~munity, it is a matter of d~te whetherDenktash can continue tô' maneuveragainst settlement terms he has long op-.posed but which now find favor with hispoli!ical patrons in Ankara and many

.among his oWnpopulation. ,"Denktash has been rendered re-

dundant," Dogu Ergil, a professor atAnkara University, told Reuters.

"His ro~e as peacemaker or peaœ-breaker has been minimalized TurkishCypriots have no reason to vote 'no.' "

The referendums could yet produce acurious anomaly.

Even if the reunification deal is rejec-ted, Cyprus will still join the Union, but'Only its Greek Cypriot government willbe represented in Brussels and qualifyfor access tQ Union funds and other de-velopment aid that many Cypriots areexpecting. .

It istherefore possible that the Greek. Cypriots would represent the island aspart ofa .reunited Europe after votingfor the'continued division of their own.country.

Cyprus would join the EU as the onlyone of 25 members with a partition linepoliced by 1,200 UN troops and one-third of its citizens beyond the reach ofEU laws and benefits.

More uncertain is the impact of a re-.jection on Turkey - a great land bridgebetween Europe and Asia whose pre-domi~ntly Muslim population couldswing against the West if an impasse inCyprus derails Turkey's own ambitionsto join the EU.

:For that reason, European 9fficials onThursday seemed to go out of their wayto praise the way Erdogan had conduc-ted thenegotiations here.

"Turkey played a very constructiveand cooperative role in the negoti-ations. I would like to say that ex-pressly," Verheugen, the EU official,told the European Parliament in Stras-bourg.

~What we really have to do is con-vince the Greek Cypriot communitythat this most recent plan - .the onlyplan - is in their intere$ts as well, "We need clear leadership and astrong political will," he said. .

The New.\Prt TImes

)lt.ra1~;Iribune.April2, 2004

..

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La question de l'armement de l'Irak n'est pas tranchéeDans la revue cc Politique étrangère », cinq experts alimentent le débat sur l'existence des ADM

.'ç-aaN....ëi1>«N

PARTANT du postulat avéréselon lequel le groupe (américain)d'inspection en Irak (Irak SurveyGroup) n'a pas réussi, à ce jour, àapporter la preuve que SaddamHussein ait réussi à dissimuler desarmes de destruction massive(ADM)aux inspecteurs de l'ONU;et loin de la controverse que susci-te le fait que la présence supposéede telles armes a servi d'argumentà l'administration américaine pourdéclencher la guerre en Irak, peut-on d'ores et déjà conclure avec cer-titude que ces armes n'existentpas? Non, répondent des spécialis-tes et experts des ADM dans desarticles publiés par la dernièrelivraison de la revue trimestrielle,Politique étrangère.

Essentiellement parce que,d'une part, pendant onze ans, de1991 à 2003, le régime irakien n'acessé de mentir dans un sens oudans l'autre; et que, d'autre part,de nombreuses questions poséespar les équipes des inspecteurs dudésarmement, qui ont opéré enIrak au sein de l'Unscom jusqu'en1998et de l'Unmovic à partir de lafin novembre 2002, demeurentsans réponse.

« La défection de Hussein KamalHassan et sajuite enjordaniefirentbeaucoup pour la découverte des

programmes d'armes biologiques etchimiques. Mais après un flux. d'in-formations fin 1995 et début 1996,les Irakiens cessèrent d'apporter denouveaux. éléments et en revinrent àla vieille tactique consistant à s'arc-bouter sur un mensonge peuconvaincant jusqu'à ce que les ins-pecteurs apportent des preuvescontraires », rappelle Tim Trevan,ancien conseiller du directeur exé-cutif et porte-parole de la commis-sion spéciale de l'ONU pour l'Irak.

Il révèle quelques autres exem-ples de grossiers mensonges, avan-cés par certains des plus hauts res-ponsables irakiens. Plus inquiétan-te est l'ambiguïté délibérémentmaintenue par l'Irak sur l'entre-tien de programmes d'ADM. n nesuffit pas de dire que cette ambi-guïté avait un but psychOlogique-ment dissuasif, ou qu'elle visait àsatisfaire la mégalomanie du régi-me, au prixde sanctions internatio-nales et d'inspections intrusives,qui ont fini par l'affaiblir. D'autantqu'à mesure qu'une interventionmilitaire américaine se précisait,Bagdad a soudain voulu jouer la

transparence ou plutôt feindre dele faire, comme le montrent leszones d'ombre relevées par l'Un-movic dans un rapport du débutmars 2003.

cc 10 000 LITRES D'ANTHRAX .,Thérèse Delpech, chercheur au

Centre d'études et de recherchesinternationales et commissaireauprès de l'Unmovic, rappelle à cetégard quelques éléments contenusdans le rapport du 6 mars 2003 del'Unmovic. «Les inspecteurs n'ontjamais pu vérifier ce qu'il était adve-nu de 3,9 tonnes de \IX ( ... ) dont laproduction entre 1988 et 1990 a étéreconnue par l'Irak. Bagdad a décla-ré que les destructions avaient eulieu en 1990 mais n'en a pas fournide preuves. En février 2003 (...) undocument a été fourni [par Bagdad]à l'Unmovic pour tenter d'expliquerle devenir d'environ 63 % du \IXmanquant. Auparavant, les Irakiensprétendaient ne pas détenir un teldocument. »

Idem pour l'anthrax, dont l'Irakaffirmait avoir détruit le stock en1991.Mais, « en mars 2003, l'Unmo-vic concluait qu'il existait toujours,très probablement, 10000 litresd'anthrax non détruits par l'Irak ...Comme pour le \IX, l'Irak afourni àl'ONU, en février 2003, un docu-

ment sur ce sujet qui ne pouvait per-mettre de conclure quelles quantitésavaient été détruites ».

Les mêmes interrogations conti-nuent de se poser concernant lesmissiles Al-Samoud-2, les 6256bombes aériennes que l'Irak a fina-lement admis ne pas avoir utiliséesdurant la guerre contre l'Iran, de550 obus d'artillerie qui manque-raient toujours à l'appel et d'unetrentaine de bombes biologiques.

Chargé de tirer les conclusionsde l'affaire des ADM irakiennes,Leonard S. Spector, directeuradjoint du Center for Nonprolifera-tion Studies du Monterey Instituteof International Studies, souligneque les découvertes qui seront fai-tes sur les ADM auront un impactconsidérable, tant pour la crédibili-té des services de renseignementaméricains et britanniques quepour l'efficacité des inspectionsinternationales et des contrôles àl'export ou encore sur l'utilité desADMpour des puissances régiona-les et sur la sécuiisation des pro- .grammes ADM adverses pendantet après un conflit.

Monna Naïrn

* Politique étrangère, n° 1,

printemps 2004

L'Italie. démantèle une cellule de l'organisation.terroriste d'extrême gauche turque DHKP-C

tes de l'Union européenne. Héri- de 48 ans, est connu comme porte-tier . en 1994 des mouvances parole du « Camp anti-impérialis-marxistes-léninistes Dev-Vo] te» d'Assise, une organisation qui(Voie révolutionnaire) et Dev-Sol avait lancé, en septembre 2003,(Gauche révolutionnaire), le grou-' une collecte baptisée «10 euros'pe a commis de nombreux atten- pour la résistance en Irak ».' Pourtats contre l'Etat turc. Giuseppe Pisanu, le ministre. de

Enoctobre 2000, ila été à l'origi- l'intérieur,« cette opération étayene d'une grève de la faim massive l'hypothèse selon laquelle des grou-dans les prisons turques pour pro- pes subversifs italiens peuvent colla-tester contre les conditions de borer avec des organisations terroris-détention des prisonniers politi- tes internationales, unis par desques : une soixantaine de grévistes motivations antiaméricaines etmourront de faiblesse, puis trente pntioccidentales ».détenus seront tués lors de l'as- Après l'attentat de Madrid, le .saut donné par l'armée pour briser Il milTS,]e minist~e avait r.évéléle mouvement. Lesenquêteurs ita- que ~é~ouse, u.nec~tétranqUIlle etliens ont précisé, jeudi, qu'Er Avni . touns~lqu~, qUIabnte la plus g~an-avait bénéficié de l'appui «des . ~eun!ve.rslté ~our étr~nge!s d !ta-milieux marxistes-léninistes » de la . he, faIsaIt partIe des cmq VIllesIta-région de Pérouse. liennes les plus exposées à des ris-

. ques d'attentats islamistes.CRAINTES POUR PiQUES Alors que les services de rensei-

Parmi les Italiens arrêtés" gnement, dans un rapport publiéMoreno. Pasquinelli, un cuisinier .~écemmentpar La Repubblica, esti-

avec un de ses compatriotes ettrois Italiens dont son épouse, uneSiciliennede 40 ans. Vivant depuisplusieurs années dans un quartier.résidentieJ'de la ville, cet homme,expert en informatique, aurait faitde Pérouse, selon le procureur dela République Nicola Miriano,« un centre opérationnel » d'où ilcoordonnait les actions de plu-sieurs groupes en Europe.

Les56 000heures d'écoutes té]é-phoniques dont disposent lesenquêteurs prouveraient que cet-te ceIiule a revendiqué cinq atten-

. tats commis en Turquie en 2003,dont une attaque-suicide, le20 mai, dans une cafétéria d'Anka-ra. Seule la femme kamikaze yavait trouvé la mort. Les autresactions avaient visé deux restau-rants McDonald's, des gendarmeset des magistrats.

Le DHKP-Cest inscrit sur ]a lis-te noire des organi~ations terroris-

Une quarantaine,de personnes interpellées en Belgique, aux Pays-Bas,en Allemagne et en TurquieROME

de notre correspondant'Une cellule présumée de l'orga-

nisation turque clandestine d'ex-trême gauche DHKP-C (Parti-Front de libération du peuple révo-lutionnaire) a été démantelée, jell~di 1" avril à Pérouse (à environ150km an nord-est de Rome),dans le cadre d'une vaste opérà:.fion antiterroriste menée par linecentaine de policiers et carabi-niers. Simultanément, des perqui-sitions et une quarantaine d'inter~pellations ont eu lieu en Belgique,aux Pays-Bas, en Allemagne et enTurquie, à l'initiative du parquetde Pérouse, qui avait délivré unedizaine de mandats d'arrêt. .

C'est dans le chef-lieu de l'Om-brie, à Pérouse, une ville de160000 habitants située entreRome et Florence, que le chef pré-sumé de l'organisation a été arrê-té. Il s'agit d'un ressortissant turcâgé de 32 ans. Er Avni est.détenu

""aaN....ëi1>«M

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ment à quatre-vingts le nombre decellules islamistes potentiellementopérationnelles dans le pays, etsoulignent l'augmentation du ris-que au moment de Pâques, l'Italiedoit faire face à une nouvelle flam-bée de terrorisme intérieur.

Deux colis piégés adressés à

deux hauts fonctionnaires de l'ad-ministration pénitentiaire ont étéinterceptés jeudi dans un bureaude poste de Rome. Les paquetscontenaient des vidéocassettesremplies de poudre. Ilsont été aus-sitôt attribu~s par les enquêteursaux anaiÇ.histes insurrectionnels,.

une nébuleuse qui multiplie,aepuis des mois, les envois de coliset de lettres piégés à des personna-lités ou des institutions symbolesde l'autorité de Î'Etat.

Deux jours plus tôt, lundi29 mars, deux bombes ont explo-sé, à quelques minutes d'interval-.

le, près d'un commissariat deGênes où travaille un policier mêléaux violences contre les manifes-tants a1termondialistes lors duSommet du G8 en juillet 2001.

Jean-Jacques Bozonnet

L'UMP part en guerre contre l'adhésion de la Turquie à rUELa formation chiraquienne se dit aujourd'hui favorable à un simple « partenariat privilégié»

o:tooN....ï>=~'"oZ:J....o:tw:I:uZet:eo

STRASBOURGde notre bureau européen

Ce n'était pas un poissond'avril: les eurodéputés françaisde l'UMP ont certes créé la sur-prise, en annonçant au Parlementeuropéen, jeudi 1" avril, qu'ilssont hostiles à l'entrée de la Tur-quie dans l'Union européenne.Mais Alain Lamassoure et Fran-çoise Grossetête ont assuré quece point de vue serait entérinépar les instances politiques del'UMP (Union pour un mouve-ment populaire), lors de la prépa-ration des élections européennesdu 13 juin. Le parti que présideAlain Juppé a manifestement lesouci de ne pas perdre de voix surcette question sensible, au profitdu Front national.

.« Nous constatons que l'opinionpublique française ne veut pas decette adhésion, ont indiqué lesdeux eurodéputés, au cours d'uneconférence de presse. C'est le pre-mier sujet que les gens évoquent,lorsque l'on parle d'Europe dansune réunion publique.» « Ils nesont pas du tout d'accord avec les

d~cisions qu'ont prises les chefsd Etat et de gouvernement» ajou-tent-ils. '

« Nous constatonsque l'opinion publiquefrançaise ne veut pasde cette adhésion»FRANÇOISE GROSSETÊTE

C'est au Conseil européen d'Hel-sinki en décembre 1999, que lesdirig~ants européens, dont fai-saient partie Jacques Ch~rac etLionel Jospin, ont donné à la Tur-quie le statut de pays-candidat. Lechancelier allemand, GerhardSchröder (socialiste), l'avait pro-mis à ses électeurs d'origine tur-que. Il a d'ailleurs récemmentréitéré son engagement auprèsd'Ankara, alors qu'Angela Merkel,présidente de la COU démocrate-chrétienne, a préconisé un simple'« partenariat privilégié» avec laTurquie .. La formation chira-quienne se dit aujourd'hui favo-rable à cette solution alternative.

C'est une question fort contro-versée au sein de la droite euro- .péenne que l'UMP a décidé de sou-lever. Au mois de février, le Partipopulaire européen (PPE), auquell'UMP appartient, l'a soigneuse-ment évitée, lorsqu'il a adopté sonmanifeste électoral, à Bruxelles.

Pourtant, le Parti de la justice etdu développement (AKP)du pre-mier ministre, Recep Tayyip Erdo-gan, souhaite adhérer au PPE,dont il dit «partager des valeurstraditionn"elles telles que le respectde lafamille ».

LA QUESTION CHYPRIOTECertains membres du PPE esti-

ment qu'il vaut mieux avoir dansses rangs une aussi grande forma-tion, pour le cas où le pays entre-rait dans l'Union européenne.

. D'autres, face aux menaces terro-ristes, estiment qu'il faut ménagerla Turquie, pour éviter qu'elle nesombre dans le fondamentalisme:c'est notamment le point de vuequ'a exprimé Ari Vatanen,second, derrière Mm,.Grossetête,de la liste UMP, dans le Sud-Est,lors de journées d'études organi-sées à Vienne, les 23 et 24 mars.

D'autres, comme Valéry Gis-card d'Estaing et les centristesfrançais, jugent que la Turquie nefait pas partie de l'aire géogra-phique de l'Europe, et que sonadhésion transformerait l'Unionen une zone de libre-échange. Aleur tour, les membres de l'UMPmanifestent leurs réticences :« Pour se marier, il faut être

« Pour se marier,ilfautêtre deux!»

ALAIN LAMASSOURE

.deux! », affirme M. Lamassoure.Il insiste sur la « nécessité de direla vérité aux Turcs le plus tôt possi-ble », et notamment avant le réfé-rendum sur la réunification deChypre, sa réussite ne devant pas,selon lui, être considérée commeun sésame pour l'Europe.

Au Parlement européen, l'amen-dement qui réclamait un « parte-.nariat privilégié» a toutefois étérejeté, par 212 voix contre 105 et.18 abstentions. « Le Parlement estsaisi du même syndrome du"politiquement correct" que leConseil européen », commenteM. Lamassoure.

Rafaêle Rivais

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Reconstruire l'Irak,une obligation

commune.Naus AVONS tous en France, sur un mode. été horrifiés par ce moins constructif.

qui s'est passé à On pouvait penser que laMadrid le Il mars. Cette communauté internationalemanifestation de terrorisme aurait à cœur de se concen-'absolu nous a obligés à por- trer sur ce qu~il faut faire'ter un regard neuf sur la pour que l'Irak sorte du l'co-façon dont l'Europe s'estorganisée pour prévenir et ces~us de reconstruction pl~s

'traiter pareilles intentions pr;ospère ~t plu~ démocr~tl-assassines. Mais cet attentat. que, peut-etre meme au pomt.en Espagne et le résultat des de ~ervir de modèle à uneélections législatives qui régIOn désespéré~ent enl'ont suivi ont aussi relancé manque de modernité et dele débat sur l'intervention. réforme. A .la place, nousmilitaire en Irak, notamment avons eu drOit à U!1eresucée

PARJOHNHOLMESAmbassadeurde Grande-Bretagneen FrancePhoto S. artola/REA

d'arguments usés: l'inter-vention était-elle justifiée ounon ; la diplomatie françaiseavait-elle tort ou raison;dans quelle mesure les diri-~eants favorahles à l'inter-vention allaient.il, en suuf.frir électoralement ? Ce sontcertes des questions politi-.ques passionnantes, maiselles n'aident en rien l'Irak,ni même les autres pays duMoyen-Orien~. '.

Or, dans ce débat, certainsont' apparemment envie deprouver que l'Irak est dansune situation désastreuse, aubord de la guerre civile,condamné à l'échec et à l'ef-fondrement. C'est peut-êtrecommode, mais ce n'est pascçnforme à la réalité. Il y a.évide~ment 'd'énormes pro-.blèmes. Comment pourrait"ilen être autrement aprèstrente ans de dictature, en'

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.,

l'absence de toute sociétécivile et de structure politi-que. et avec des infrastructu-res en ruine? En matière desécurité, la situation restetrès difficile, comme le mon-trent ces attentats qui tou-chent de plus en plus lescivils irakiens et étrangers, Ilest possible qu'ils se pour-suivent un certain tempsmalgré lous nos efforts, Il y asans aucun doule des ten-sions entre les communautéset les ethnies.

Mais ceux qui s'en tien-.draient là ne verraient pas cequi se passe dans la coulisse.Les infrastructures sereconstituent progressive-ment, en dépit des sabotages.Le pétrole coule et assure desrentrées fort bienvenues.L'économie commence à

nautés. La vie politique elle-même repart pour de bon etles journalistes sont libres.

La date de la transmissiondes pouvoirs aux Irakiensp""s des élections a étéfixée: respectivement dans(roi:; mois et avant la fin dl;l' ..nnée. L'aide extérieùÎ'eafflue. Les Nations uniesjouent un rôle important quiva croissant, leurs limitesn' étant p~s le m~!}'que. d~'repartir. Les marchés débor-dent de produits alimentaires'et autres. Le chômage'commence à reculer.

Sur le plan politique, uneloi fondamentale de transi-tion a élé élaborée par iesdiffér~.nts groupes et c~mmu-'voJonté de la Coalition, maisléurs propres craintes en

matière de sérurité. Mais,surtout, les Irakiens eux-mêmes sont sensibles auxprogrès. La BBC et d'autres'diffuseurs ont commandé àl'institut Oxford Research

International un sondage à 'l'échelle du pays entier:

,2.500 personnes:(échantillllnreprésentatif) ,ont répondu àla question de savoir com-ment elles' trouvaient la vieen Irak un iln après le renver-Sl"ment de Saddam Hussein.Les upinions varient naturel-lement, mais, dans l'ensem-ble, sont nettement positi-ves : .

70 % trouvent que leschoses vont bien ou très biendans leur vie,

53 % pensent que lasécurité est meilleure ou bienmeilleure qu'il y a un an(28,8%, pire ou bien pire),

48,5 % veulent que l'Iraksoit une démocratie (20,5%un Etat islamique),

80 % veulent un Etat uni-taire,

78 % jugent inacceptablesles attentats contre les forcesde la Coalition.

Nous savons que noussommes des occupants impo-pulaires. Le contraire seraitétonnant. Nous partirons dèsque nous pourrons le faire,en toute sécurité et responsa-bilité. Mais aujourd'hui les'Irakiens croient en leur ave-nir et en leur pays. Ils vontcontinuer à avoir besoin denous pendant un temps, et detoute la communauté interna-tionale. Il vaudrait mieux lesaider davantage que de déni-grer le passé par-derrière, oumême applaudir à l'éventuelretrait des forces espagnoles.

La réussite de l'Irak estdans notre intérêt à tous. Il yaura d'autres chances cesprochains mois pour que lacommunauté internationales'unisse. J'espère que cettefois elle ne les laissera paspasser.

shooting broke out.At leaSt 20 Iraqis were killed.

Four soldiers from El Salvadordied and nine were injured.

The cleric's followers seizedcontrol of a police station anda hospital in Kufa as sporadicshooting continued aroundthe military base throughoutthe afternoon.

Thousands more followersofMr Sadr staged demonstra-

, tions in Raghdad, Nassiriyaandß~rä.

Up to live protesters were in-jured in Baghdad when Iraqipoliœrfi-redaNhe crowd, hisaidessaid.

In Kufa, about 100 milessouth of Baghdad, witnessessaid the gun' battle beganwhen protesters threw stonesat a military vehicle arriving atthe base. Shortly afterwardsSpanish and Salvadorean sol-diers and Iraqi police fired intothecrowd.

Several members of anunauthorised militia loyal toMr Sadr, known as the MehdiArmy, fired at the troops andhid in workshops and junk-yards near the military baSe.

Most of the dead wore the

black uniforms of the MehdiArmy. American Apache heli-copters circled above.

In Ma,drid, the Spanish de- .fence, 'ministry said Sal-vadorean and Spanish troopshad come under attack and"returned fire in legitimateself-defence and according to,the rule of engagement, dis-persing the attackers".

The latest burst of protestswas triggered by a decision bythe American authorities lastSunday to close down the

Rory McCarthy in Baghdad

At least 24 people were killedand as many as 200 injuredyesterday in a three-hour gunbattle between coalition troopsfrom Spain and El Salvadorand thousands of Iraqi pro-testers loyal to a firebrand Shiacleric.

Supporters of Moqtada al-Sadr, a stridently anti-Ameri-can religious leader, weremarching on a military base inKufa, close to Najaf, when

Protests Supporters ofdissident cleric step up pressure

~~- ..._---~. - -~Supporters of Moqtada al-Sadr brandish a poster of the, a.nti-,~!!'~rican cleric as they

protested in Najafyesterday Photograph: Karim Sahib/AFP/Getty Images

24killedastroopsclash

~I;:.with Shias.... ,

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cleric's newspaper, al-Hawza,for alleged incitement to vio-lence. On Saturday, US troopsarrested one of Mr Sadr's topdeputies, SheikhI¥1ustafa al-Yacoubi, in Najaf.

Rather than stifling MrSadr's'r'adical movement, thetwo incidents appear to haveinflamed the problem. Yester-day's shootings are likely totrigger increasingly violentprotp<" from thp cleric's fol-~..

Last night Mr Sadr, 3D, saidhe ,would stage a sit-inat aKufa mosque.

"Terrorise your enemy, Godwill reward you well for whatpleases him. It is not possible to'remain silent in .front of theirabuse;' he said in a statement.

Several months ago theyoung cleric, one of the fewShia leaders who has threat-enedAmericans with violence,was regularly goading the USoccupation authorities withpro.testsand threats. He fellquiet after Iraq's governingcouncil suggested it migh! ar-resthirn.

His followers are suspectedofinvolvement in the murderof:A.bduIMajid al-Khoei, a re-spectèdmoderate cleric whoretur.ù,ed to Iraq from Britaininirifédiately after the war onlytobe' st3.bb~ to death in Najaf.

FO,r mahy month!? Mr Sadr

stayed out of the public eye andbuilt up a large; well-organisedand amied following that hassupport across southern Iraq

, and in the Shia slum areas ofeas~rn Baghdad.

He relies heavily on theleg~y ofhis father, AyatollahMohammad Sadeq al-Sadr, arespected Shi a cleric assassi~nated by Saddam Hussein's se-curity services in 1999.

In, Baghdad, thousands ofMr Sadr's followers staged atightly controlled demonstra-tionin Firdous Square. No po-

lice w.ete present as:Mi Sadf'S'guardg.,'brought in buses toblock one of the city's mainroads and set up a loudspeakerfor prayers and speeches.Later" up to five protesterswere injured when Iraqi policefired on them as they walkedtowards the main demonstra-tion ..

"The Americans said theycame to bring freedom to theIraqi people and we want tohave this freedom to expressourselves;~:said Sheikh Amjadal-Saadi, ayöung cleric grip-ping a ~il.1lçiè-talkie and lead-ing th~\pro.test.

The èlerié complained aboutthe arrest of Sheikh Yacoubi,the closure ofthe newspaperand the fact that troops had

briefly surroundedMr Sadr'shouse in Najaf on Saturday.

"The~Americans came hereto divide the Islamiccommu.nity. Wherever the Americansgo you wiU find trouble andconflict," he said.

As he spoke, American sol-diers manned a tank behind abarbed wire and concretefence nearby. The barrel of thetank was trained on the crowdand one soldier filmed thedemonstration. '

From a military loudspeaker,an Arabic message asked thecrowd to disperse. The crowdscreamed, back in anger:"Moqtada" Moqtada."

.They roared with approvalwhen Sheikh al-Saadi an-nounced 'that the southerncities of Basra and Nassiriyahad."fallen .jnto the hands oftheMehdi Army~..L.ater, he told the crowd to

disperse. ' "The number of American

soldiers killed in Iraq since thestart oflast year's war climbedto 600 yesterday,when two USmarines died in attacks west ofBaghdad..'American soldiers have're-turned from Iraq contami-nated with radiatio.n probably,caused by depletetr uranium,acèordingto a reportin the,New York Daily News.

Four soldiers,from the NewYork national guard "almostcertainly" inhaled radioactivedust from exploded Americanshells m8.de with depleted ura-nium while serving inthe lraq~town of,Samawa, according toa nuclear medicine eXpt!rt whoexamined and tested them.

Sèveral members of thesame company returned homefeeling constantly sick withheadaches, numbness andrashes.

"These are amazing results,especially since these soldierswere military police not ex-posed to the heat ofbattle," DrAsaf Duracovic told the DailyNews.

"Other American soldierswho were in combat musthave more depleted uraniumexposure."

poUr le contrôle de bâtimentsp.ublics et de la police, à SadrCity, dans la banlieue chiiteproche de Bagdad.

C'est l'arrestation, samedi, duchef du bureau de MoqtadaSadr à Nadjaf, Moustafa Yaa-coubi, qui a mis le feu auxpoudres. Selon la coalition,Moustafa Yaacoubi serait impli-qué dans le meurtre, enavril 2003, du chef chiite libéralAbdel Majid al-Khoï.

Les accrochages se sont ac-compagnés de l'occupation debâtiments publics. Selon le,

La journée de protestation atourné hier au bain de sangdans la ville sainte de Nadjaf, oùau moins 20 Irakiens, dontdeux policiers, m soldat améri-

•cain et ,m salvadorien ont ététués dans des affrontementsprès de la base militaire espa-gnole. Côté ir:akien on dénom-brait plus de 200 blessés. ABagdad, sept soldats américaipsont été tués et plus d'me ving-taine blessés dans des affronte-ments avec les milices chiites.Les soldats ont été tués au coursd'me bataille avec des miliciens

IRAK Les affrontements ontfait au moins vingt-quatre morts chez les manifestantset neuf parmi les soldats de la coalition

Heurts sanglants entre les chiitest 1 titi Plus de 20 manifestants chlites ont trouvé la mort hier dans

, la seule ville de Nacijaf et 4 à Amara, au sud de l'Irak lorsquee a coa 0n des manifestations chütes ont dégénéré. Ils protestaientcontre l'arrestation. samedi, de l'un de leurs dirigeants, Mous-tafa Yaacoubi. Les troupes de la coalition ont perdu 9 soldatslors d'affrontements avec des milices chiites dans un quartierde la capitale irakienne. mer soir, la plus haute autorité reli-

, gieuse chlite, le grand ayatollah Ali al-Sistani, partisan d'uneopposition pacifique à la coalition, a appelé au « cabne et ausang-froid ». 'Mais son rival, Moqtada Sadr, qui est à l'originedes manifestations d'hier, a, lui, appelé ses partisans à « ter-

< roriser les ennemis ». Faisant une claire allusion aux forcesd'occupation de la coalition.

Le pays chüte s'est embrasé hier à rappel du cbefradical cbiite MOqtada Sadr.

A Nadjaf,lajournée de protestation a tourné au bain de Sang. (Photo Karim Sahib/AFP.)

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porte-paroleespagnoLles parti-sans de Sadr ont encerclé lesiège du gouvernorat à Nadjafpuis celui des forces irakiennesde défensecivilegardés par dessoldats salvadoriens. Ils ontégalement envahi les bâtimentsofficielsde Koufa.

La violence s'est étendue àplusieurs villes. A Amara,quatre Irakiens ont été tués ethuit blessés dans des affronte-ments entre les partisans deSadr et les forces britanniques.A Nassiriya, un carabinier ita-liena été légèrementblessé.

Hier soir,MocjtadaSadr a ap-pelé ses partisans à « terroriser

. leurs ennemis » car les mani-festations sont devenues selonlui « inutiles ». après les affron-tements. « Je vous demande dene plus manifester car c'est de-venu inutile. à partir du mo-ment où votr.eennemi aime.ter-

roriser,faire taire les opinions.et méprise les peuples », a-t-ildéclaré dans un communiqué àKoufa.

Prenant son contre-pied, legrand ayatollah Ali Sistani a:lancé un appel au calme.« L'ayatollah a appelé les ma-nifestants (chiites) à garderleur calme et leur sang-froid.et à laisser le problème se ré-soudre par la négociation », a-

. t-on affirmé de source prochedu dirigeant à Nadjaf. « AliSistani a également demandéaux manifestants de ne pas ri~poster' aux forces d'or.cupatWnen cas d'agression ». a-t-ollsouligné.

Cesactions violentes,menéespar une partie de la commu-nauté coote SOlli> le double elfetde la frustration politiqueet dela détérioration de ses condi-tions de vie, ont été condam-

nées par h, président enexercice du Conseil de gou-vernement transitoire irakien,Massoud Barzani. « Les Ira-kiens ont le droit d'exprimerleurs opinions d'une manièrepacifique et cela fait partie dela démocratie, mais le recoursà la violence est à proscrire ettout le peuple irakien lerejette }>, a-t-il déclaré.

L'armée américaine a an-noncé hier soir que deux ma-rines avaient été tués dans deuxattaques de la guérilla dansl'ouest de l'Irak. CinqIrakiens etdeux soldats américains ont étéblessés dans l'explosion dedeux voitures piégées hier dansle centre de Kirkouk(nord).

L'émissaire spécial del'ONU pour l'Irak, LakhdarBrahimi, est arrivé hier soir àBagdad. La mission de sonéquipe consistera « à co,Opérer

avec les partis en présencepour les aider à préparer leprocessus' de transfert }} depouvoir prévu fin juin. a indi-qué son bureau dans un com-muniqué.

(AFP.)

Moqtada al-Sadr tire sa légitimité deson père Mohamed Sadeq, tué par lessbires de Saddam, qui incarnait lecoutant nationaliste du clergé chilte.

.Moqtadaal-Sadr, le..radical impulsifMis hors la loi par les Américains,il incarne la frange dure des chiites etmenace de former un gouvernement.

V isagepoupin et regardde psychopathe,Moqtada al-Sadr estl'enfant terrible duchiisme irakien: jeu-

ne, radical, impulsif, ilest en-touré d'une aura de violence.Lapremière fois que lenom deMoqtada al-Sadr est apparuen Irak, c'est à l'occasion del'assassinat en plein mausoléed:.lli,à Najaf, d~del Majid al-Khoï, fils du grand ayatollahAl-Khoï et concurrentpoten-tiel de Moqtada Ses partisansle démentent formellement,

niais l'épisode ne dépare pasdans une vie marquée par lesmorts violentes. Moqtadaavait 23 ans lorsque son père aété assassiné en compagnie dedeuxde ses fils par les sbires deSaddamHussein.Moqtada al-Sadr tire sa légiti-mité de son père MohamedSadeq al-Sadr, surnommé le«deuxième martyr». Celui-ciincarnait le courant nationa-liste au sein du clergé chiited'Irak, ce qui lui avait valu lesdiscrets encouragements durégime baasiste désireux decontrer l'influence iranienneparmi les chiites. Mais Moha-medSadeq al-Sadr s'était em-pressé de transformer lamos-quée de Koufa, à quelques

kilomètres au nord de Najaf,en tribune d'opposition. L'ex-périence n'avait duré que onzemois, avant son assassinat.Apeine Saddam Hussein ren-versé, Moqtada s'est empresséde marcher sur les traces deson père, resté immensémentpopulaire chez les chiites.Alors qu'il n'a même pas at-teint le grade d'hodjatoleslam(encore moins celui d'ayatol-lah ou de moujtahid, quipermet d'interpréter lestextes sacrés), Moqtada a prisl'habitude de prononcer le

prêche du vendredidans la mosquée de'Koufa De cette tri-bune prestigieuse,illance des prêchesenflammés mêlant

tirades antiaméricaines et ré-férences religieuses. Récem-ment, ils'est posé en défenseurdu Hamas palestinien, aprèsl'assassinat de cheikh Yassine.Moqtada al-Sadr est un poli-tique bien plus qu'un reli-gieux. A l'inverse de la Haou-za, le clergé chiitede Najafquisuit les avis du très quiétisteayatollah Ali Sistani, 71ans, le.Bureau du deuxième martyr(nom officiel du mouvementfondé par Moqtada al-Sadr)est très engagé dans la vie po-litique et sociale: «Noussommes laHaouzaagissante»,ont coutume de dire ses sup-'porters. A Medinet al-Sadr(Sadr City, ex-Saddam City),l'immense banlieue chiite

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'd(:'~h0rit,;cdè Bagdad, les fi- LàestsOJlfiefplusquedansladi:\cs de 1\1oqtada ont rapide- ville sainte de Najaf. Contrai-men t pri;; Il'contrôle des hô- - rement à Sistani et à l'Assem-pitaux et transformé les bléesuprêmepourlarévo~~-111'l~q1]reS en pouvoirs locaux. tionislami<jue en Irak (Asru),

150km

D.IArabeschiites,.,

.IRAN'. ,

ARABIESAOUDITE

Moqtada al-Sadr incarne lecourant le plus antiaméricain'de la communauté chiite.Ecarté du Conseil intérimairede gouvernement, ils'est dotéd'une milice paramilitaire,

.l'Armée du Mehdi, et a me-nacé à plusieurs reprises de:former un gouvernementparallèle. Paul Bremer, le«proconsul» américain en.Irak, a, semble-t-H, décidéd'en finir avec la «menaceMoqtada» avant le transfertde souveraineté du 30 juinprochain.Les références de Moqtadapenchent du côté de l'islamis-me radical professé par Moha-med Baqer al-Sadr, le «pre-mier martyr» assassiné surordre de Saddam en 1980et m-

. venteur du concept de «ve-!q.yat i-faqih» qui donne lepouvoir aux religieux. Bienque fondamentalement natio-naIis.te, Moqtada al-Sadr re-

connaît pour guide spirituel..l'ayatollah iranien Qazem al-Haeri, installé à Qom (Iran),mais.Jes relations entre .le,maître et son disciple ne son!:',pas au beau fixe.Lahiérarchie religieuse et unegrande partie de la commu-'nauté chiitese méfient de l'im-pulsivité de Moqtada, qùi asouvent été accusé de recruterd'anciens b'aasistes pour«muscler» son organisation.D'autres lui reproChent d'avoirordonné à ses partisans de Ii-quiderd'anciens responsables.baasistes, au risque de fairebasculer lepays dans laguerrecivile.Une chose est sûre: Mo-qtadaal-S~~restcelui qui a se-mé I:}<<fitnt]" (sédition) ausèinde lacommunauté chiite .•

CHRISTOPHE AYAD

Growing Rift between Iraqi Kurds and Shia

News4ay 5 May 2004by Mohamad Bazzi

BAGHDAD / Omar Nayef swears that the Iraqi soldiers whostopped him at a checkpoint outside the besieged city ofFallujah two weeks ago were Kurdish. "They were wearingKurdish hats and they were speaking Kurdish with eachother," said Nayef, 34, who fled to stay with relatives inBaghdad. "I know the Kurds are fighting alongside theAmericans in Fallujah, no matter how much they deny it."

Nayef, a Sunni Arab, was traveling with a cousin when theywere stopped and interrogated. "They told us that we wereterrorists, that everyone in Fallujah was a terrorist," he said,angrily fingering his prayer beads. "They said the Americanswould take care of us." All over Baghdad, stories like Nayef'sare circulating about Kurdish militiamen, known as peshmerga, having fought with U.S. Marines who cordoned offthe Sunni city of Fallujah for much of April. Military officialssay the Kurds were deployed in the area as part of the newIraqi army and not as members of the militias controlled bythe two largest Kurdish political parties.

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Still, the rumors and sightings of Kurdish fighters aroundFallujah have inflamed tensions between Arabs and Kurds inIraq. While Sunni Arabs have long clashed with the Kurdishminority, members of the Shia Arab majority, who onceempathized with the Kurds, recently began to turn againstthem. Both Shia and Kurds chafed under Saddam Hussein'sSunni-dominated regime, which ruthlessly put down upri-sings by the two groups. Hussein used chemical weaponsagainst the Kurds, and he buried several hundred thousandShia and Kurds in mass graves throughout Iraq.

But now there is a growing rift, with many Shia accusing theKurds of being too cooperative with the U.s.-led occupation.The anti-Kurdish sentiments have been partly fueled by Shiacleric Muqtada al-Sadr, who has led a revolt against the occu-pation in Shia areas. Al-Sadr has infused his rebellion withstrong themes of Arab and Iraqi nationalism, and he hasquestioned the Kurds' commitment to an Iraqi identity.

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"The Kurdish leaders are American puppets. They are trai-tors to the Iraqi people," said Sheik Abdel-Hadi al-Derraji,a senior aide to al-Sadr. "We will not work with anyonewho betrays his people."

The two main Kurdish leaders - Jalal Talabani, head of thePatriotic Union of Kurdistan, and Massoud Barzani, leaderof the Kurdistan Democratic Party - have been condemnedin Baghdad's Shia slums, where al-Sadr has strong support."Death to the American stooges, Talabani and Barzani," acrowd chanted at a recent al-Sadr rally. "Death to all trai- .tors."

Shia animosity toward the Kurds began to intensify inrecent months after Kurds demanded that the interim Iraqiconstitution include a provision that gives them vetopower. Arab Shia and Sunnis also are wary of Kurdish pro-posals for a federal system in Iraq - and the Kurds' desire toabsorb the oil-rich northern city of Kirkuk into their auto-nomous region.

The Shia view the Kurds' alliance with Washington as anattempt to win concessions from the occupation that ArabIraqis would not be willing to make, analysts say. "Kurdishcooperation with the U.s. is instigating the rest of the Iraqipeople," said Saad Jawad, a political science professor atBaghdad University and an expert on the Kurds. "If theKurds lose the sympathy of the Shia, it will create huge pro-blems."

At the same time, the siege of Fallujah inspired a level ofShia-Sunni cooperation that has not been seen in Iraq sincethe revolt of 1920, when Arab tribesmen rose up against theBritish occupation.

Last month, Shia mosques throughout Baghdad organizedfood and blood drives for the people of Fallujah. These dis-plays of religious unity have dampened fears of a Sunni-Shia clash in Iraq, but they have created worries about anew kind of civil war between the country's two main eth-nic groups: Arabs and Kurds.

"The situation in Fallujah has reawakened a sense of Arabnationalism among Shias and Sunnis. The danger is thatthis will grow to highlight the ethnic difference betweenKurds and Arabs," said Falakadeen Kakay, a prominentBaghdad newspaper editor and former minister in theKurdish self-rule area in northern Iraq. "Kurds are worriedabout being a minority without rights in the new Iraq. Theyare afraid of tyrannical rule by the majority."

In Shia neighborhoods of Baghdad, anti-Kurdish senti-ments are vitriolic. "The Kurds are traitors ... How can theytalk about wanting to be Iraqis when they support theAmericans?" said Mohammed al-Musawi, 32, banging his

clenched fist on a display case in the perfume store he runs."How can they fight against other Iraqis in Fallujah -against their Muslim brothers?"

Ali Nabil Jassem interrupted his friend. "The Kurds are notreally Iraqis. What did you expect from them?" said Jassem,43. "We'll never forget what they did." For the Kurds, whomake up a fifth of Iraq's population of 24 million, suchstrong rhetoric is another reason they are pushing for conti-nued autonomy in northern Iraq.

Kurdish leaders note that the former pesh merga fightersdeployed in Fallujah are part of the 36th Battalion of theIraqi Civil Defense Corps, which includes fighters fromthree Shia political groups. Despite the presence of Shiarecruits in the 600-member battalion, Shia critics are focu-sed exclusively on the Kurds' participation.

Some Shia are infuriated that Kurdish leaders are callingfor all Iraqi militias to be dissolved, except for their own.They point to statements by Barzani and Talabani endor-sing U.S. threats to destroy al-Sadr's Mahdi Army if the cle-ric refuses to disarm it. "Why do they say that the MahdiArmy has to be dissolved, but the pesh merga mustremain?" asked Ahmad Naim, 36, an engineer who lives inthe Shia slum of Hurriya. "The Kurds want special treat-ment."

Since the end of the 1991 Persian Gulf War, Talabani andBarzani have controlled an autonomous region in northernIraq that was protected from Hussein's regime by U.S. andBritish warplanes. The two leaders built up militias totalingabout 50,000 fighters.

In the struggle to shape a new Iraq, the Kurdish leaders aredemanding continued self-rule for their region. They haveproposed a federal system where the north would haveautonomy in many areas of governance, and would sharecommon defense, oil and foreign policies with Baghdad.

Kurds insisted on a veto provision in Iraq's temporaryconstitution, which will go into effect when the UnitedStates hands sovereignty to Iraqis on June 30. The provisionsays that two-thirds of voters in any three of Iraq's 18 pro-vinces can veto the permanent Iraqi constitution, schedu-led to be written next year. The Kùrds dominate three nor-thern provinces.

The clause has infuriated Shia clerics, who see it as a threatto Shia hopes of assuming political power. "The Kurdsmust continue declaring that they don't intend to split offfrom Iraq," Jawad said. "Iraqi Arabs want to know that theKurds are willing to accept the rule of the majority, provi-ded that the rights of minorities are respected."

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AI-Zarkaoui menace les chiites: «Nous allons continuer à tuer leurs imams»'<too'"....ë2>et.....

DANS UNE BANDE SONORE quilui est attribuée et qui a été diffuséelundi 5 avril par un site Internet isla-miste, le jordanien Abou MoussabAl-Zarkaoui, accusé par les Améri-cains d'être le commanditaire en Irakdes attentats d'A1-Qaida, a menacéles forces de la coalition et les chiitesirakiens.

Dans un long message adressé à« la nation de l'islam» et daté del'Irak, A1-Zarkaoui affirme que « lesmoudjahidins [combattants] héroï-ques ont tué plus de 200 soldats desforces de la coalition croisée », en re-vendiquant plusieurs « opérations»dont « la plus récente, et non la der-nière, contre le Mossad israélien dansl'Hôtel jabal Loubnan ». Il fait référen-ce à l'explosion d'une voiture piégée

qui avait fait 7 morts et 12 blessés àl'Hôtel jabal Loubnan, à Bagdad, le17mars .

« Nous avons déchiré leurs corpsdans plusieurs endroits: l'ONU à Bag-dad, les forces de la coalition à Ker-bala, les Italiens à Nassiriya, lesforcesaméricaines sur le pont d'Al-Khali-diya, les services de renseignementaméricains à l'Hôtel Chahine et aupalais présidentiel à Bagdad, la CIA àl'Hôtel Rachid, les forces pOlonaisesà Hilla », poursuit l'orateur, en accu-santla coalition' d '« observer un mutis-me médiatique sans précédent» surses pertes.

Il s'en prend très violemment auxchiites irakiens, les qualifiant de« cheval de Troie des ennemis de lanation» pour s'emparer de l'Irak.

« Nous allons continuer à tuer leursimams et à faucher leurs têtes », me-nace la voix, qui s'en prend aussi aux« oulémas du malheur » sunnites qui« ont trahi la nation ». « D'aucunsaccusent le cheikh moudjahid Ous-sama Ben Laden d'être la création desAméricains, en rendant hommage enmême temps à l'imam de l'athéisme etdu manichéisme [Sistani] qu'ils quali-fient d'ouléma parmi les oulémasmusulmans », poursuit A1-Zarkaoui,en référence au chef du réseau terro-riste A1-Qaida et au grand ayatollahAli A1-Sistani, le plus haut dignitairechiite irakien. « Les chiites sont lesalliés des juifs et des chrétiens. Ils lesaident à tuer les musulmans. Nousn'avons jamais entendu qu'un chiiteou une chiite ont été faits rrisonniers

par les Amiricains, dont les prisonssont pleines d'hommes, de femmes etd'enfants sunnites », dit encore l'ora-teur.

Il s'en prend également au diri-geant kurde irakien jalal Talabaniqu'il qualifie d' « agent américano-sioniste» et aux « gouvernants ara-

, bes» qui ont « accepté que [leurs]pays servent de bases arrière pour lesavions de la destruction» de l'Irak.« Nous vous disons: Saddam est parti.Bon débarras. C'était un tyran et unennemi de Dieu et du Prophète. Il aété éliminé [du pouvoir] par ses maÎ-tres américains. Quant à vous, vousserez écartés aussi [du pouvoir]. Nousprions Dieu pour que cela soit par nosmains... prochainement, si Dieu leveut. » - (AFP.)

Peace in Cyprusa keyto Turkey'sfortunes

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By Barbara Wall

'As a market economy, Turkey's, prospects are improving. In-

flation is under control, in-terest rates are falling, and a

sweeping victory in recent local elec-tions has strengthened the mandate ofthe Justice and Development Party,which favors economic reform.

What Turkey needs now, fund man-agers say, is a unified Cyprus. In fact,they add, local financial markets arebanking on it.

Cyprus was split in 1974 when aGreek-backed attempt to seize powerwas thwarted by Turkish military in'-tervention. The Turkish prime minis-ter, Recep Ta:yyip Erdogan, has workedto promote reunification since comingto power in November 2002 becaus~ adivided Cyprus is a key obstacle to fullmembership in the European Uniqil.

In the past week, negotiators fromGreece, Turkey and Cyprus D)"etinBürgenStock, Switzerland, to ,try tohamme,r out a reunification pIan. Noagreement was forthcoming. All sideshave accepted that the United, Nationswill be the final arbiter in the peacedeal, which will be put to separate ref-erendums on April 20, in time for theisland's entry to the EU on May 1.

Greece, Turkey and the TurkishCypriot' community appear to bebroadly in favor of the UN peace pro-posal, and Turkey's financial marketsbaye priced in a positive outcome inthe referendumS, fund' managers say.Nevertheless, after a 71percent rise inthe Istanbul stock market since Er-d9gan took power, and a good run sofar in 2004, some investors might betempted to lock in profits.

David Lubin, a London-based eco~,

nomist with HSBC, said he expectedthe Turkish Cypriot side tovote for theUN peace proposal, given that Er-dogan has staked his political reputa-tion on a favorable outcome. Lubinwarned that a negative vote could up-set domestic bond and equity markets.

Lubin is less confident about thelikely outcome of the Greek Cypriotvote, though he said that this wouldprobably have less of a bearing on Tur- ,key's EU ambitions and the direction 'of the markets.

"Erdogan has done âll that he couldto unite Cyprus," Lubin said. "It wouldbe difficult for the EU to refuse Turkeya date to begin accession negotiationssimply because the Greek Cypriot com-munity voted against the UN proposalHOWthe Greek Cypriot side votes is ef-fectively out ofErdogan's control"

Even if both Turkish and GreekCypriot communities voted againstthe UN peace plan - Lubin's worst-case scenario - other observers saidthe disruption to Turkey's stock andbond markets might not be as bad assome have anticipated.

Jack Amoff, manager of a Luxem-bourg-domiciled East European equityfund for Pictet, is not counting on Tur-

key's getting a date for EU accessionnegotiations. He has based his invest-ment case on the country's economicgrowth prospects and growing busi-ness ties with Eastern Europe. A posit-ive outcome on April 20 would be theicing on the cake but not the cake it~self, he said.

Amoff is sanguine about the Turk-ish stock market's recent strong run.He said there would be more surpriseson the upside than shocks on thedownside. "Interest rates in Turkeyare

faning, but, at 22 percent, theyaré'stillsubstantially higher than that of othermarkets in Eastern Europ~" he saId.As rates continue to fall, "we expect amassive consumer boom," he said.

Amoff is investing in retail banks,which are well positioned to' developtheir consumer lending departments.He is also high on Turkish real estateinvestment trusts - "where any in-vestor should be in a declining interestrate environment," he' said. '

Perhaps the most compelling reasonfor investing in Turkey is that in-vestors get access to sectors that arenot represented on the other stock ex-changes in the region, such as real es-tate and consumer goods.

"There are few listed and liquidconsumer and construction stocks inEastern Europe," Amoff said. "In ourview, the best way to play these sectorsis to invest in a Turkish company thathas significant business interests inthe region."

Amoff favors the Turkish retail gi-ant Migros Turk, which also has largeoutlets in Russia and Romania. He alsolikes Enka Insaat, one of the principalconstruction companies in Turkeyand the largest real estate developer inRussia. , '

Amoff's other Turkish picks in-clude Efes, the largest beer producer inEastern Europe, and Arcelik Beko, amaker of household appliances andother consumer durables, which is ex-panding throughout, Western andEastern Europe.

International Herald Tribune

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Ibe New Bork limt& APRIL 7, 2004JUSTICE

IraqisMeet With War Crimes Trial ExpertsBy MARLISE SIMONS

THE HAGUE, April 2 - Ten Iraqijudgesand prosecutors preparing totry Sadr;lamHussein and members ofhis government have quietly methere with veterans of internationalwar crimes tribunals to draw ontheir experience of judging atrocitiesin the Balkans, Sierra Leone andRwanda, according to the Iraqis andother participants.

Interviews with court officialsbased here and with Iraqi partici-pants in the meetings, held late lastmonth, outline some of the Iraqis'deepest concerns and their state ofreadiness.

The Iraqis said trials were notlikely to start until early next yearand emphasized that Mr. Husseinwould not be the first to be tried.

The Iraqis were led by Salem Cha-labi, the coordinator of the tribunalfor Iraqi war crimes, who is a neph-ew of Ahmad Chalabi, the leader ofthe Iraqi National Congress.

Salem Chalabi said the discussionsincluded the need for security forstaff and witnesses, modern courtequipment, careful handling of evi-dence, and an effective defense forthe ac<:used, among many other is-sues.

The Iraqis also focused on thedrawn-out trial of the grandstandingformer Yugoslav president, Slooo-dan Milosevic, the first deposed headof state to.be tried before an interna-tional court.. Because Mr. Milosevic defendshimself, he is able to hold the floorfor long periods as he cross-exam-'ines witnesses. He often makes state-ments disguised as questions anduses the court as a Political podiumfrom which to encourage nationalistSerbs.

"There was a discussion what ef-fect a Saddam trial could have on theArab street," one participant said.

The Iraqis are determined to keepMr. Hussein on a far tighter leash,participants in the meetings said.

Mr. Chalabi said that under Iraqilaw, no one, not even Mr. Hussein,could defend himself unless he is alawyer.. In Amsterdam, the Iraqis met withmembers of the international courtsdealing with Rwanda, the formerYugoslavia, East Timor and SierraLeone. In The Hague, they visited thenew International Criminal Court,which Washington opposes, and theYugoslav tribunal.

"It was all extremely useful," saidMr. Chalabi, who has practiced lawin a London firm.

"Seeing the software and the mon-

Reuters

The trial of Saddam Hussein,above, has raised concerns beingaddressed bya group of Iraqis ledby Salem Chalabi, below.

Ashley Gilbertsonl Aurora

Signs of concern inpreparing to trySaddam Hussein.

itors recording testimony' in thecourtrooms was an extremely pow-erful message for our judges," hesaid of the Yugoslav tribunal. "It.showed them how Iraq is laggingbehind."

The meetings, which lasted threedays, .also underlined, the.complex-

ities and. contradictions of findinginternational help to organize theIraqi tribunal, when the process sofar has been mainly controlled by theUnited States.

"Iraqis feel quite strongly thatthey want the international input tobe broad-based, not just American,"said Neil Kritz, a director of theUnited States Institute of Peace inWashington. "We want to ensure thathappens." But it was his federallyfinanced group that organized andpaid for the trip, and he accompaniedthe Iraqis.

In contrast to the United Nations,which has been cautious about beingdrawn into a process in which it hasno say, Washington has been deeplyinvolved in creating the tribunal.helping to draft statutes and provid-ing staff, funds and expertise.

But the United States has not heldor encouraged the kind of open, inter-national meetings that accompaniedthe creation of other tribunals. "It'sall happening behind closed doors,"said Richard Dicker, a director ofHuman Rights Watch. "It's almostclandestine. "

Meanwhile, some governments inEurope, including Britain, wherethere is no death penalty, have saidthey will have problems cooperatingin trials that could lead to capitalpunishment.

Further, Mr. Chalabi said that un-like other international tribunalsjudges will not be from a vàriety oinations. "We will have only Iraqijudges; that's a big political issue inIraq," he said, speaking by telephoneafter returning to Baghdad. "Thejudges will get special training tomeet international standards."

The AmeriCan mvùIvement wiil in-tensify shortly. A small team fromthe Justic~ Department has alreadygone to Iraq. Investigators and pros-ecutqrs will follow this month to es-ta~lt~ the tribunal, work out pro-cedural rules, organize evidence andcharges against Mr. Hussein and hisajdes, administration officials said.

Mr. Chalabi cited two main rea-sons Mr. Hussein will not be triedfinit: wrinkles need to be ironed outbefore the tribunal "gets put underthe scrutiny of a triallike Saddam's"and as many as 12 charges may bebrought against him, for which evi-dence must be ready for trial.

United States officials have re-peatedly cited the Sierra Leone courtas a model for future war crimesprosecutions, rather than the costlyand large Rwandan and Yugoslavtribunals created by the United Na.tions a qeca,de ago. Its budget is

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controlled by the United States andother donor countries; it has a three-year mandate; and it aims to tryonly the 15 to 20 defendants deemedmost responsible for atrocities dur-ing the latter part of Sierra Leonecivil war. '

But the Iraqis may not be satisfiedwith a small number of trials. "TheU.S. government was suggesting try-ing the 20 top cases, and Iraqis aretalking of hundreds, even thou-sands," Mr. Chalabi said. "I ratherthink it will be closer to 200people, agood portion of which can be dealtwith' through plea-bargaining.". A primary concern will be securi-ty. At the time of their creation, theYugoslav and Rwandan conflictswere continuing, so the tribunalswere set up outside the country. Butthe Iraqi tribunal will remain in Iraq,and continuing violence may hamper

its operation ..In the f~rmer Yugoslavia and in

Rwanda, for example, numerous wit-nesses were threatened and refusedto appear before the tribunals. Attimes, defense lawyers have leakedthe names of some witnesses whotestified secretly or under assumednames.

The unstable and polarized cli-mate in Iraq mayalso cause deeperproblems, Antonio Cassese, the firstpresident of the Yugoslav tribunal,said he feared that the climate for afair trial may not 'yet exist. But bothh'aqi and American officials havesaid early trials inside Iraq must bea part of the transition and stabiliza-tion process.

Defense is another serious con-cern. The Yugoslav and Rwandantribunals have seen their work af-fected by poorly trained and some-

times corrupt defense lawyerswhose practices included slowing theproceedings in order to bill the l!nit-ed Nations for more work or splittingtheir fees with defendants.

Like the courts of Rwanda andYugoslavia, Iraq's will face vastamounts of evidence, stretching overmany years. Iraqis were told that theway evidence was stored was cru-cial. The Yugoslav tribunal had toreorganize its databases and cata-logs three times as new evidence andnew technology became available.

"Criminal trials and justice afterarmed conflict have now almost be-come a given," said Sam Muller, asenior official at the newly createdInternational Criminal Court in TheHague who attended the talks. "Thepractice of it is much more difficultthan is often believed."

quoted by The Associated Press, saidthey received 16 Iraqi dead on Tues-day and more than 20 wounded,among ,them women and children.

The attack in Ramadi was on anAmerican base at the governor's pal-ace, and involved several dozen in-surgents with rocket-propelled gre-nades and automatic weapons, a De-fense Department official .said.

"The indications are they werewell-trained," the official said. The

Lynsey Addario/Corbis. for The New York Times

Followers of the cleric Moktada al-Sadr held grenades and otherweapons in Baghdad yesterday and spoke of hoping to kill Americans.

The heaviest fighting raged in Fal-luja and Ramadi, strongholds of theSunoi minority favored by Mr. Hus-sein that have been flash points ofanti-American resistance.

Correspondents based in Fallujawho work for Arab television sta-tions reported widespread damageto homes from the firing and difficul- .ties in getting wounded Iraqis to thehospital because the fighting was sofierce. Falluja hospital officials,

A Rebel Cleric'sMilitia KeepsUpAttaeks

Up to 12Marines Die inRaid onTheirBase As Fierce FightingSpreads to 6Iraqi Cities

'\ ;'

By JEFFREY GETrLEMANand DOUGLAS JEHL

BAGHDAD, Iraq, April6 - Ameri-can forces in Iraq came under fierceattack on Tuesday, with as many as12 marines killed in Ramadi, nearBaghdad, and with Shiite militiamenloyal to a rebel cleric stepping up athree-day-old assault in the southerncity of Najaf, American officialssaid.

In Falluja, where last week Ameri-can security contractors were killedand their bodies mutilated, Ameri-can warplanes fired rockets at

. houses, and marines drove armoredcolumns into the heart of the city,where they fought block by block toflush out insurgents. Several arrestswere made.

It was one of the most violent days •in Iraq since the fall of Saddam Hus-sein, with half a dozen cities ignited.One of the biggest questions at day'send was the role of most of the ma-jority Shiites previously thought tobe relatively sympathetic to Ameri-can goals.

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A Bu~stof Heavy Combat in Iraq

".

official said the insurgents had suf-fered large numbers of casualties,but cautioned that reports from Iraqwere still early and sketchy.

Meanwhile, Moktada al-Sadr, arebel Shiite cleric who is wanted byAmerican forces in connection with akilling last year, contin~ed to stir uphis followers. In a statètnent issuedTuesday from Najaf, he urged disci-ples to keep up the fight.

"America has shown its evil inten-tions," Mr. Sadr said, "and the proudIraqi people cannot accept it. Theymust defend their rights by anymeans they see fit."

He also aligned himself with Iraq'smost influential religious figure,Grand Ayatollah Ali al-Sistani. "Iproclaim my solidarity with Ali Sis-tani, and he should know that I amhis military wing in Iraq," he saldo

Mr. ~ad~, whose followers on Sun-day began the most serious insurrec-tion of the postinvasion period, said,"I will pUt the city with the goldendish between Ali Sistani's hands af-teJ:'liberation."

The golden dish refers to the gold-en shrines of Najaf, some of theholiest sites in the Shiite branch ofIslam. Najaf, south of Baghdad, isthe home of Ayatollah Sistani, who isconsidered much more moderatethan Mr. Sadr. On Sunday, AyatollahSistani issued a religious decree urg-ing Iraq's Shiites to stay calm.

So far, though, followers of Mr.Sadr have not .been heeding it. Hisblack-clad militiamen have rolledover Iraqi security forces in a num-ber of cities, including Kufa, Najaf,Nasiriya, Basra and Baghdad, andtaken over government offices.

The string ,of successes seems toinflate Mr. "Sadr's popularity anddraw more recruits to his MahdiArmy militi~ In some cities, likeKufa, his followers have completelyreplaced police and security forces,essentially establishing an occupa-tion-free zone and patrolling towns inblue and white government cars thatjust days ago were driven by the newIraqi security forces.

Mr. Sadr has moved from amosque in Kufa, where he was holedup Monday, to his main office inNajaf. Hundreds of militiamen were'protecting the office. On Tuesdaynight, military flares could be seenburning over the area.

In Baghdad, fighting betweenAmerican forces and Mr. Sadr's mi-litia continued, as young men withmachine guns traded fire with Amer-ican soldiers in several neighbor-hoods. As an unseasonably cool nightfell, the pounding of heavy guns ech-oed across the rooftops of the city.

"The people here are so angry atthe Americans," said Hazem al-Aarji, one of Mr. Sadr's commandersin Baghdad. "I tell them to relax. It isnot clear if they are listening."

Part of the reason for the anger. isthat American commanders haveannounced they will arrest Mr. Sadrin connection with the knifing of ~

.' rival cleric, Ayatollah Sayyed Abdul. Majid al-Khoei. Mr. Sadr, 31, hasdenied that he had anything to dowith the killing. Americans com-manders are now saying they wouldrather wait to capture Mr. Sadr thanprovoke more uprisings.

The trouble began a little morethan a week ago, when the Americanauthorities shut down Mr. Sadr'snewspaper, Al Hawz~ after they ac-cused it of printing lies that incitedviolence.

That started a cycle of proteststhat grew larger and more unrulyun~ilthey culminated in all-out streetbattles on Sunday.

Mr. Sadr, the son of' a reveredShiite °cleric who was assassinated in1999, has drawn support from themasses of Shiites who welcomed theMr'oHussein's overthrow but grewdisillusioned with the American oc-cupation. Posters of the cleric andhis father are everywhere, and Mr.Sadr's bearded visage has now be-come the face of the resistance.

"He is expressing what we allfeel," said Sabah al-Rubaidi, a 62-year-old engineer in Baghdad. "Wetried to be patient. We did not fightthe occupation like the Sunnis rightaway. But now there is no difference.The war is everywhere, north, east,south and west." .

In Falluja, marines were settingup checkpoints and seeking out sus-pected insurgents.

I

SundayAMARA. BAGHDAD. KUFA, NAJAF

Coordinated fighting flared asfollowers of radical shiite clericMoktada al-Sadr took to the streetsafter the arrest of one of his aides~nd the closing of a newspaper byAmerican officials.

MondayBAGHDAD, FALLUJA, KUFA .

American troops moved into thesecities, and fighting continued as.troops sought to break the hold ofShiite insurgents.

YesterdayAMARA, BAGHDAD, FALLUJA. KUT,KARBALA, NASIRIYA. RAMADI

Violence spread across the countryas international forces clashed withsupporters of Mr. Sadr, who movedto Najaf from Kufa.

The New Yorln1mes

At least five marines were killed inthe operation in and around Falluja'on.~unday and Monday, according tomlhtary officials in Washington.~our w.ere killed on Monday by anImproVised explosive device the of-'ficials said. ' ,

A senior Pentagon official ~ai.dTuesday night that it was too early totell who had carried out the attack onthe Americans in Ramadi in whichthe marines were killed, but that atleast one attacker had been cap-tured. The official said he understoodthat the fighting was over.

As for Falluja, the official said:"The operations continues. Therehave been raids on various places inthe Falluja area A number of peoplehave been taken into custody, and a.number o~ people have been killed.There has.been resistance."

Marines shut off main roads intoFalluja, and for the second day in arow, large explosions inside the citycould be heard. A sunup-to-sunsetcurfew was established.

Sheik Ghazi al-Abid, a wealthyFalluja tribal leader, said by tele-phone on Monday night that Ameri-can helicopters were attacking hisneighbor's house. "The situation isreally bad," he said. "We pray toGod this will finish safely."

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La révolte des extrémistes chiites d'Irakgagne plusieurs villes à travers le.pays

M. Chirac: une cc situation très préoccupante ))Jacques Chirac «juge la dégradation de la situation très préoccupante et

cela le renforce dans sa convidion qu'il laut tout laire pour réussir l'échéancedu 30 juin et pour qu'elle marque une véritable rupture .., a-t-on indiqué,mardi 6 avril, à l'Elysée. la France, selon le ministère des affaires étrangères,«souhaite que la communauté internationale se prépare à l'échéance du30juin le plus en amont possible ... la conférence internationale sur l'Iraksouhaitée par la France et la Russie, notamment, « pourrait certainement setenir avant le 30 juin" si un consensus « émerge rapidement .. au sein de lacommunauté internationale, a déclaré une porte-parole du ministère.

la ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, a indiqué que,Paris refu-sait d'envisager un quelconque rôle de l'OTAN en Irak aussi longtemps quel'ONU n'aurait pas la responsabilité de «l'ensemble des opérations" etqu'un « gouvernement irakien légitime" n'en aura pas fait la demande.

Les affrontements lesplus meurtriersdepuis la chute deSaddam Hussein,le 9 avril 2003, ont

.f fait au moins\ 156 morts depuis

dimanche en Irak.Les heurts les plussanglants ont eu lieuà Sadr City (photo).Quatre Irakiens ontété tués et septblessés dans un raidaérien américaindans la nuit demercredi àjeudi surce quartier déshéritéde Bagdad.

Moqtada Al-Sadra annoncé mardiqu'il avait quittéla mosquée de Koufa

trateur a également jugé « très exa-géré» de comparer l'Irak à unbourbier pour les Etats-Unis. «Ilest totalement inapproprié » d'éta-blir un parallèle avec le Vietnam.

Un représentant du grand aya-tollah Ali AI-Sistani a réitéré, mar-di, l'appel au calme et au maintiende l'ordre lancé par le plusinfluent dignitaire chiite en Irak.« Nous souhaitons régler ce problè-me par des voies pacifiques », aaffirmé cheikh Abdel Mehdi

Al-Karbalaï, précisant que « lasituation n'exigeait pas dl' tirer salisraison ». .

Pour le cas où la situation dégé-nérerait, le chef du Commande-ment central américain (Cent-corn), le général John Abizaid, ademandé à ses commandants dedéfinir plusieurs options militai-res. L'Italie, les Pays-Bas, la Slova-quie, la Pologne et la Roumanie,comme le Portugal, le Salvador etle Honduras, ont affirmé mardiqu'ils maintiendraient leurs trou-pes malgré les heurts.

Le Haut commissariat pour lesréfugiés (HCR) a suspendu le rapa-triement par convois vers le sudde l'Irak de réfugiés irakiens instal-lés en Iran, en invoquant l'insécuri-té. La Russie a de nouveau appeléà la convocation d'une conférenceinternationale sous l'égide del'ONU. - (AFP, Reuters.)

tada Al-Sadr à Nadjaf, MoustafaAI-Yacoubi, soupçonné d'êtreimpliqué dans le meurtre du chefreligieux chiite Abdel MadjidAl-Khoeï, le 10 avril 2003, qui amis le feu aux poudres. MoqtadaAl-Sadr a été déclaré « hors-la-loi» et un mandat d'arrêt a été lan-cé contre lui.

Un conseiller juridique de lacoalition a indiqué qu'il est soup-çonné d'implication dans troisaffaires dont deux meurtres etnotamment l'assassinat d'AbdelMajid Al-Khoeï, avec deux de sescompagnons. Il a précisé que lemandat d'arrêt avait été signé etdélivré en aofit 2003 par un jugeirakien. Il a refusé de dire quand etcomment le mandat d'arrêt seraexécuté. «Cela prendra probable-ment plusieurs semaines, maisAl-Sadr sera arrêté et jugé », a-t-ilindiqué précisant qu'en délivrantun mandat d'arrêt « nous. avonsvoulu montrer aux Irakiens qu'AI-Sadr n'est ni un héros, ni un grandchef religieux, ni un homme. de paix,.mais un criminel et un voletr ».

Le chef chiite, âgé de trente ans,a armoncé mardi qu'il avait quittéla mosquée de Koufa, près de Nad-jaf, où il s'était retranché «afind'éviter une effusion de sang »pourse réfugier dans, la ville sainte deNadjaf. Il se trouverait dans lemausolée d'Ali. Il a appelé les peu-ples américain et européens à fài-re pression «pour obtenir le retraitde leurs troupes et lafin de l'oppres-sion ». L'administrateur civil améri-cain, Paul Bremer, a estimé que lesaffrontements de ces derniersjours n'étaient pas liés à « uneinsurrection chiite» mais à la seule«milice illégale» de MoqtadaAl-Sadr. « Nous allons nous enoccuper », a-t-il ajouté. L'adminis-

credi. Des affrontements meur-triers ont également eu lieu à Nas-siriya, à Amara où les milicienschiites s'en sont pris aux soldatsbritanniques et italiens, ainsi qu'àKut, au sud-est de Bagdad où unsoldat ukrainien a été tué mardi etcinq autres ont été blessés. Troissoldats polonais et trois bulgaresont été touchés lors d'incidents àKerbala. Un chauffeur bulgare aégalement été tué à Nassiriya.Enfrn, un civil irakien a été tué etdeux autres grièvement blessés,mardi soir, par un obus de mortier

près d'une base américaine àKirkouk.

En revanche à Bassora, deuxiè-me ville du pays, un calme précai-re est revenu à la suite d'un accordintervenu entre la coalition et lespartisans de Moqtada Al-Sadr. Laville est repassée sous le contrôlede la police irakienne, quipatrouille dans les rues. Aucunmilicien en armes n'est visible. Sixmilitaires britarmiques ont étéblessés. .

C'est l'arrestation, samedi3 avril, du chef du bureau de Moq-

Quinze Irakiens, dont trois mem-bres de 1'« Armée du Mahdi », ontd'autre part été tués mardi à Nassi-riya, au sud du pays lors de heurtsentre cette milice de MoqtadaAl-Sadr et les forces de la coali-tion. Douze militaires italiens ontété blessés.

Cette flambée de violences s'estétendue a tout le pays. Les heurtsles plus sanglants se sont produitsà Sadr City, la cité chiite de 2 mil-lions d'habitants à proximité deBagdad, où sept Irakiens ont ététués dans la nuit de mardi à mer-

LE BILAN de la révolte des parti-sans du chef radical chüte irakienMoqtada Al-Sadr contre les forcesde la coalition ne cesse de s'alour-dir. Le chiffre des victimes seraitproche de 200 dont au moins unetrentaine de soldats américainsdepuis dimanche 4 avril. Une dou-zaine de Marines ont été tués, mar-di 6 avril, lors d'affrontementsavec un groupe d'une soixantained'insurgés armés de lance-grena-des et d'armes automatiques dansla ville de Ramadi, à 80 km à.l'ouest de Bagdad, qui ont attaquéune position de l'armée américai-ne à côté du palais du gouverneur. ~Dix-neuf autres militaires de la ~coalition ont péri depuis diman- 9che, dont lliors de combats ~contre les milices chütes. è

Par ailleurs, une trentaine d'Ira- ~..kiens ont été tués dans la nuit demardi à mercredi à Fallouja, à50 km à l'ouest de Bagdad. Les vic-times ont été dénombrées dans lesquartiers de Joulane et Dhoubbat.Les troupes américaines qui encer-clent la ville ont tiré sur ces zonesau canon de char. Des habitantsaffirment que des avions de com-bat ont participé au bombarde-ment. Dans la journée, de violentsaffrontements avaient opposé sol-dats américains et la guérilla dansces deux quartiers de la ville rebel-le sunnite où quatre paramilitairesaméricains ont été tués et mutilésla semaine dernière.

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Les mystères duptogramme nucléaire iranien

cc LE CHOIX DU PIRE t)

« On ne peut pas exclure, poursuitun diplomate proche de l'Agence,qu'un clan à Téhéran aitfait le choixdu pire, avec l'argument que seulel'arme nucléaire permettra de sefairerespecter par les Occidentaux.» Lefait que M. Aghazadeh, qui avaitdéfendu en mai 2003, devant lesgouverneurs de l'AlEA, une versiontrès peu crédible du programmenucléaire iranien, soit revenu sur ledevant de la scène au détriment deHassan Rohani, un conservateur enqui les Européens voyaient un inter- ..locuteur fiable, laisse craindre queles u1tranationalistes ne l'aient em-porté sur les pragmatiques. Commele soulignait à l'automne un rap-port de l'International Crisis Group,jamais Téhéran ne s'est senti aussimenacé: « Idéologiquement hostile àIsraël mais culturellement en porte-à-jaux avec le monde arabe, convain-cu qu'il n'a pas de véritable allié maisbeaucoup d'adversaires potentiels,entouré de gouvernements amis desEtats-Unis ou qui abritent d'impor-tantes forces militaires américaines,voire les deux à lafois », l'Iran - quiconvoitait déjà la bombe au tempsdu chah - pourrait essayer de fran-chir à marche forcée les étapes quile séparent encore de la maîtrisecomplète du cycle nucléaire.

Le difficile pari des Européensconsiste à montrer aux Iraniensqu'ils ont beaucoup à gagner s'ilscoopèrent, et trop à perdre dans laconfrontation. Un Iran nucléariséinciterait la Turquie et l'Arabie saou-dite à suivre la même pente. L'axeconstruit depuis quelques annéesentre Riyad et Téhéran, notam-ment au sein de l'Organisation despays exportateurs de pétrole, quis'assure ainsi une meilleure mai'trisedes prix, n'y survivrait pas long-temps. Pas plus que le TNP, dont laconférence de mise à jour, à Genèveen 2005, promet déjà d'être hou-leuse. L'avenir du régime de non-prolifération nucléaire, affaibli parla défection nord-coréenne et les ré-vélations sur la filière pakistanaise,se joue sans doute, au cours des pro-chains mois, sur l'échiquier iranien.

Joëlle Stolz

res. fi sera de toute façon difficile àWashington d'arrêter sa stratégieiranienne avant l'élection présiden-tielle - de fait, avant le début de2005. Fins joueurs d'échecs, les Ira-niens veulent-ils mettre à profitcette année de répit non seulementpour pousser leurs pions sur lascène géopolitique, mais aussi pourpasser dans la catégorie redoutéede puissance nucléaire régionale,marchant ainsi sur les traces del'Inde, du Pakistan et d'Israël - troispays qui se sont cependant biengardés d'adhérer au TNP ?

préserver sa crédibilité, l'AlEA seracontrainte tôt ou tard de déférer ledossier iranien devant le Conseil desécurité de l'ONU.

Jusqu'à présent, les Européensont résisté aux pressions américai-nes, jugeant qu'un dialogue avecTéhéran, même insatisfaisant, vautmieux que de pousser le régime isla-mique à la rupture. L'exemple de laCorée du Nord, qui est sortie début2003 du TNP, après que son cas eutété porté devant l'exécutif onusienà New York, et qui se livre depuis àun chantage à la bombe pour arra-cher des concessions à la commu-nauté internationale, incite les Occi-dentaux et leurs alliés asiatiques à laprudence. L'administration améri-caine est elle-même hésitante sur laconduite à tenir à l'égard de Téhé-ran. Si les faucons prônent unestratégie offensive, visant à terme àfaire tomber le régime des mollahs,les bataillons de diplomates investisdans la transition en Irak perçoiventde façon aiguë à quel point ils ontbesoin de l'Iran, qui peut user deson influence pour stabiliser la com-munauté chiite -.ou, au contraire,ladresser contre les armées étrangè-

Un pas de côté PAR GÉBÉ

..Nous ren ons hommage à Gébé mort lundi 5 avril en publiantdes dessins tirés de son recueil Un pas de côté (Suchet-Chastel, 2002).Charlie Hebdo a consacré mercredi un numéro spécialà celui qui était son directeur de la rédaction.

la découverte, au printempS 2003,dans des ateliers longtemps tenussecrets à Téhéran, de traces d'ura-nium hautement enrichi: à 36 % (untaux caractéristique des réacteursde recherche russes), mais aussi àplus de 80 %, donc très proched'une qualité militaire.

Les responsables iraniens ontbeau .ssurer que les « expériences »de conversion ne remettent pas encause leur engagement envers lesEuropéens de cesser toute activitéd'enrichissement, ieur décision aété critiquée comme un « mauvaissignal » à Paris, à Berlin et à lon-dres : « L'Iran doit expliquer ses in-tentions », ont exigé les trois capita-les dans un communiqué publié le31 mars. La veille, à Washington,le sous-secrétaire d'Etat américainchargé du contrôle des armements,John Bolton, avait été plus direct:« L'Iran semble déterminé à pour-suivre son programme nucléaire mili-taire defaçon discrète et clandestine,afin d'obtenir plus aisément les tech-nologies-clés dont il a besoin. »

Pour lui comme pour les autresfaucons de l'administration Bush,lacause est entendue: si elle veut

HÉSITATION À WASHINGTONCette annonce a alarmé le siège

de l'AlEA, à \[ienne, comme leschancelleries occidentales. Car elles'ajoute à d'autres indices de mau-vaise volonté : le refus de Téhérande délivrer aux inspecteurs des visasd'un an à entrées multiples (ce quilimite le caractère « inopiné» deIcuro vjsites sur ks sites), llU t'ncotele fait que les experts onusiensn'aient pas été autorisés à utiliserleurs propres appareils pour photo-graphier ou prendre des mesuresélectroniques dans les ateliers -souvent situés dans des bases mili-taires - où étaient montées lescentrifugeuses destinées à enrichirl'uranium. Le dialogue avec les Eu-ropéens piétine, Téhéran leur récla-mant des équipements - avions ouconstruction de centrales nucléai-res -, alors que ses interlocuteurspensent qu'il faut d'abord recons-truire un rapport de confiance minépar vingt ans de cachotteries.

Enfin, l'Iran n'a toujours pasdonné d'explication convaincante à

L'IRAN a-t-il définitivement re-noncé à se doter de la bombe atomi-que, en échange d'une coopérationaccrue des Occidentaux? Ou seréserve-t-il malgré tout cette possi-bilité, pour accéder conte que coûteau statut de puissance régionale, aurisque de provoquer une crise géné-ralisée du traité de non-proliféra-tion nucléaire (TNP), déjà mal en .point au Moyen-Orient et en Asie?Alors qu'en octobre 2003 le régimèislamique paraissait avoir tranchéen faveur de la première option,grâce aux efforts conjugués deI'A1-lemagne, de la Grande-Bretagne etde la France, les signes d'un raidis-sement iranien se sont multipliés.C'est sur fond de méfiance mutuelleque le directeur de l'Agence inter-nationale de l'énergie atomique(AlEA), Mohamed ElBaradei, estretourné à Téhéran, mardi 6 avril,dans l'espoir de remettre sur lesrails le processus amorcé en 2003.Une semaine auparavant, la troikaeuropéenne avait appelé les auto-rités iraniennes à « s'expliquer ».

Furieuses de la résolution adop-tée le 13 mars par le conseil des gou-verneurs de l'Agence, qui soulignaitles lacunes de leur coopération, lesautorités iraniennes ont repousséà la mi-avril la première missiond'inspection des experts onusiensau titre du protocole additionnel àl'accord de garantie du TNP, qu'el-les avaient pourtant signé fin dé-cembre. Elles ont aussi annoncé finmars, par la voix du vice-présidentiranien et chef de la commission à

. l'énergie atomique, Gholam RezaAghazadeh, la mise en route à Ispa-han ci'une unité de conversion d'ura-

. nium en. gaz, première étape vers lafabrication de matériaux fissiles.

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8 avril2004

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L'insurrectiondéclenchée par lespartisans de Moqtadaal-Sadr constitueun nouveau problèmepour les Américains.Reportage .•DE NOTRE CO~RESPONDANT

NICOLAS HENIN

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Ilne fait pas bon traîner dans lesrues de Sadr City en ce dimanchesoir. Quelques heures plus tôt, une

manifestation des partisans de Moq-tada al-Sadr a dégénéré devant la baseespagnole de Koufa, tout près de Nad-jaf, à environ 120 kilomètres plus ausud. Les manifestants entendaient pro-tester contre la fermeture de leur jour-nal, Al-Hawza al-Natiqa, une semaine

plus tôt, sur ordre d'un Paul Bre-mer excédé par les" incitationsà la violence contre les forces dela coalition" publiées à longueurde colonnes. Surtout, ils s'indi-gnent de l'arrestation, la veille,du chef du bureau politique deleur mouvement à Nadjaf, Mous-tafa al-Yaacoubi, qui serait im-

pliqué dans le meurtre, l'annéedernière, de l'ayatollah pro-américain Abdel Majid al-Khoï.

Défilant devant la base, desmanifestants auraient lancé despierres. Face aux coups de se-monce des soldats espagnols,ils auraient répondu par des tirstendus, déclenchant la ripostemeurtrière. Plus de 20 morts,

près de 200 blessés.Mais la véritable insurrection ne

commence que quelques heures plustard, dans le faubourg miséreux de SadrCity, au nord de Bagdad. Ici vivent1,5million de personnes - près du tiersde la population de la capitale. Touschiites. C'est le fiefde Moqtada al-Sadr,l'imam ennemi numéro un des Améri- ..

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.1

~ cains. Dès le début d'après-midi, la nou-velle des accrochages de Nadjaf se ré-pand. Les 15000 miliciens de l'~~arméedu Mahdi» (l'imam caché qui, selon latradition chiite, doit revenir un jour)battent le rappel et prennent le contrôledes postes de police du quartier. Ef-frayés ou sympathisants, leurs occu-pants légitimes leur abandonnent tout,y compris les armes et les voitures.

Les chars encerclent Sadr CityDès lors, les miliciens de Moqtada sontles maîtres de Sadr City.On les voit cir-culer, juchés sur des pick-up, armés dekalachnikovs et de lance-roquettes RPG.Les Américains ne peuvent supporterune telle situation. Alors qu'ils ne ren-traient quasiment jamais dans SadrCity, ils l'encerclent avec des chars.L'atmosphère est insurrectionnelle. Leslarges avenues sont hérissées de bar-ricades. Des accrochages éclatent. SeptGIsont tués, plus d'une vingtaine bles-sés. Ce sont sans doute les premierssoldats américains abattus par deschiites depuis la fin de la guerre en Irak.

La réponse américaine est violente.Alors qu'on aperçoit dans la pénombreles hommes de l'« armée du Mahdi» ac-croupis derrière l'angle d'une ruelle,les hélicoptères survolent les maisonsen rase-mottes. Une rafale de kalach-

nikov part vers le ciel. Les ballestraçantes fusent dans la nuit noire.L'hélicoptère répond par une salve decanon. Puis une roquette, et une se-conde. Unevoiture est touchée et s'em-brase. A l'hôpital général At-Thaoura,les médecins s'affolent, leur blousepleine de sang. Une quinzaine de bran-cards dans la cour. Ce sont les corpsque l'on n'a plus la place de mettredans la morgue. "l'ai reçu 23 morts,plus de 80 blessés ", explique le docteurKazem, directeur de l'hôpital.

Ce dimanche meurtrier marque untournant dans la politique de Moqtadaal-Sadr, un imam qui n'a rien d'un mo-déré mais qui se gardait bien jusque-là de se confronter aux Américains. Lescombats s'étendront ensuite à presquetout le pays et, mardi, le bilan était trèslourd: 100morts côté irakien, une ving-taine dans les rangs de la coalition.Comment expliquer cet embrasement?"Je pense qù 'il a suivi le mouvementinitié par l'ayatollah Sistani, expliqueun observateur occidental à Bagdad.

Faut-il tout montrer? t:horreur a-t-elle une vertu pédagogique?Comment informer les adultessans traumatiser les enfants? Cesquestions ont agité les rédactionsaméricaines après la mort atrocede quatre civils dans le bastionsunnite de Fallouja, le 31 mars.Toute la journée, les chaînes detélévision ont tergiversé surl'usage qu'elles devaient faire des80 secondes de vidéo à leur dispo-sition. Certaines, comme CNN,Fox News et NBC, ont censuré lespassages les plus insoutenables.D'autres, notamment CBS et ABC,ont diffusé l'intégralité du repor-tage, y compris les images descorps tirés des 4 x 4 en flammes,mutilés à coups de pelle, et sus-pendus à un pont. IlSi nousévitons de montrer des cadavres,si nous décidons d'aseptiser, peut-

être rendrons-nous trop aisée ladécision de partir en guerre laprochaine fois Il, a justifié LeroySievers, l'un des producteurs del'émission Il Nightline » d'ABC.

Le public a parfois été choqué.Il Cette ,exhibition de barbarie n'apas sa place à la une du New YorkTimes Il, a protesté un lecteur duquotidien, qui a publié, en cou-leur et en première page, laphoto des corps pendus au-dessusde l'Euphrate. Il Les médias sontplacés devant un grand dilemme,estime Dante Chinrii, du Projectfor Excellence in journalism, unorganisme émanant de ['univer-sité Columbia. Comment donnerà voir la réalité de la guerre

, sans heurter la sensibilité? LeWashington Post, par exemple, achoisi une photo relativementanodine, celle de jeunes garçons

frappant des cendres avec leurschaussures, mais le reportageécrit qui l'accompagnait étaitd'un réalisme implacable. C'estun bon compromis. Il

La Maison-Blanche aussi s'estmêlée au débat, en appelant lesmédias à la retenue. Il j'espèreque chacun couvrira cet événe-ment de façon responsable Il, adéclaré Scott McClellan, le porte-parole de la présidence. Depuisdes mois, l'administration seplaint que les journalistes Il sefocalisent sur ce qui va mal Il enIrak. Le Pentagone a interdit auxphotographes et aux équipes detélévision l'accès à la base mili-taire du Delaware où sontdéchargés les sacs renfermant lesdépouilles des soldats tués. Il Onsait l'impact que de telles imagesont eu sur l'opinion lors de la

guerre au Vietnam, commenteMartha Sandweiss, professeurd'histoire à l'université deAmherst, dans le Massachusetts.La Maison-Blanche a retenu laleçon. Elle tente de nous fairecroire qu'il s'agit d'une guerrepropre. On ne voit jamais un seulcercueil. C'est pour cela que lesimages de Fallouja sont indispen-sables. Les contribuables ont ledroit de savoir ce qui se passe. Il

Certains tenants du devoird'informer espèrent une réédition,de l'effet Mogadiscio. En 1993, lesimages d'une foule en liesse traÎ-nant le corps d'un soldat de l'USArmy dans les rues de la capitalesomalienne avaient scandalisé,précipité le retrait des troupes etmis un frein aux opérations demaintien de la paix.Stéphanie Chayet (à New York)

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Lesprêches et les violentes diatribes de Moqtada sonttrès bien recus chez les chiites des banlieues et de l'Irakprofond, qui n'ont rien vu venir des milliards promis.

~imam Moqtada al-Sadr. Une capacité rare à mobiliser les foules.

Sistani a durci le ton envers les Améri-cains. Pour préserver son fonds de com-merce, Moqtada se devait de radicaliserson discours. " Car Moqtada est prisd'un besoin d'exister. Son influence po-litique est difficile à estimer, mais ilétait souvent considéré comme mino-ritaire, voire marginal. En revanche, iltient des positions fortes dans quelquesfiefs, à commencer par les ban-lieues des grandes villes, où sesdiatribes populistes, ultrareli-gieuses et ultraconservatricesrencontrent un large écho. Sapopularité doit beaucoup à cellede son père, Mohamed Sadeq al-Sadr, qui avait fait relever la tête auprolétariat chiite face à Saddam Hus-sein. Ce qui lui a coûté la vie: il est as-sassiné en 1999 par les sbires du ré-gime. Cet assassinat déclencha unsoulèvement des chiites proche, parson ampleur, de l'Intifada qui avait suivila guerre du Golfe.

Ses rivaux lui opposent sa jeunesse-.il n'aurait pas 30 ans. Et de raillerl'icône de son imagerie officielle, qui

le représente songeur, un doigt levé de-vant le visage. "Il suce son pouce! "plaisantent-ils. Mais Moqtada débordede la simple image de fils de son père.Alors que la discipline est la règle chezles chiites, qui doivent chacun se pré-valoir d'un marjaa (littéralementC( source d'inspiration »), Moqtada a prisses distances vis-à-vis de son mentor,l'ayatollah Kazem al-Haïri, un Irakienvivant à Qom, la ville iranienne célèbrepour avoir hébergé Khomeyni. "Bien

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sûr, il ne le renie pas. Mais il ne faitplusaucune référence à lui dans ses prêches,explique un observateur. C'est une in-dépendance surprenante de la part d'unreligieux encore étudiant à la Hawza etqui n'est même pas moujtahid ", un sa-vant habilité à interpréter les textessacrés. Prêcheur enflammé et parfoisnerveux, il dispose d'une capacité rare

à mobiliser les foules, en tout cas lesplus pauvres et les moins éduquées.

Il faut se promener dans les rues deSadr City pour prendre conscience dela puissance du sayyed CC( descendantdu Prophète », c'est par cet unique vo-cable que les sadryyin, ses partisans,désignent Moqtada). Ici, peu de femmesdans les rues. Et, en tout cas, aucunequi ose sortir sans voile. Aucune fillede plus de 7 ans n'est autorisée à faire

de la bicyclette. Officiellement, il s'agitd'éviter qu'elles ne perdent leur virgi-nité. En fait, les religieux ultras ont peurqu'elles n'éprouvent du plaisir ...

Le directeur de l'hôpital central,avant guerre, était un chrétien. Selondes règles de. démocratie directe trèschiites, le personnel de l'hôpital a étéappelé à voter pour choisir un nouveaudirecteur dès le lendemain de la chutede l'ancien régime. Ils réélisent le même."Des miliciens de la mosquée se sont

alors présentés à ['hôpital, ils ont dit auconseil d'administration: vous avez dûvous tromper. Vous avez bien vu qu'ilétait chrétien ", rapporte un témoin.dela scène. Le personnel de répondre:oui, mais il est très bien. Qu'à cela netienne, tout le monde a revoté ... et ré-élu le même. Après les pressions desreligieux, il a même fallu voter une troi-

sième fois, pour le même résultat."La version du chiisme que les sa-

dryyin veulent imposer par la force desarmes rappelle la vision des talibans af-ghans en terrain sunnite, explique Pierre-Jean Luizard, l'un des meilleurs connais-seurs français du chiisme irakien. Ellepromeut des normes puritaines (inter-diction de ['alcool, port du voile obliga-taire .. .) qui, dans le monde musulmancontemporain, sont la marque des classespopulaires nouvellement urbanisées. "

Nouveaux richesLes prêches de Moqtada sont de vio-lentes diatribes, ponctuées de piquesantiaméricaines et anti-israéliennes.Les drapeaux des deux pays sont

. fréquemment brûlés par ses partisanslors de leurs manifestations. Mais il fautreconnaître que ce discours extrémisteséduit l'immense majorité des chiites,qui, des banlieues de Bagdad et Bas-sara jusqu'aux villes du Sud profond,Amara ou Nassiriya, n'ont rien vu ve-nir des milliards promis de la recons-truction.

Cette foule-ci, qui avait accueilli lesAméricains avec bienveillance, se prendà les détester. Et elle honnit les membresdu conseil de gouvernement, qualifiésde haramia - C( voleurs ». Car l'après-guerre, en Irak comme souvent ailleurs,a vu affluer des sommes colossales eta créé une classe de nouveaux riches.Alors que cette élite étale sa richesse,les laissés-pour-compte du nouvel Irakruminent leur rancœur et sont sensiblesaux thèses les plus radicales. Ce sontces chômeurs - plus de 50 % de la po-pulation - et ces jeunes désœuvrés -les deux tiers de la population ont moinsde 20 ans - que l'on retrouve dans lesmanifestations de Moqtada al-Sadr etqui, faute d'espoir, affirment leursouhait de mourir en martyrs pourleur chef.

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){tralb.. mribune.April 9, 2004

Sunnis and Shiitescooperating in FallnjaTeamwork aims to drive out Marines

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By )èffrey Gettleman

BAGHDAD: The convoy chugged intothe mosque on Thursday with signatureblack Shiite flags flapping from thepickup trucks. Carried in back weresacks of grain, flour, sugar and rice. Andgallons of tomato juice, crates of or-anges, vats of cooking oil and boxes ofpowdered milk.

Though the food donations werecoming from Shiite families, and inmany cases poor families with little tospare, the collecting point was a Sunnimosque.

And though Shiite holy men were the

'Sunni, Shia, that doesn'tmatter anymore.

.These were artificialdistinctions. '

ones organizing the food drive, the re-cipients were the besieged residents of

. Falluja, a city in the heart of the Sunnitriangle that has now become the iconof resistance.

"Sun ni, Shia, that doesn't matter any-more," said Sabah Saddam, a 32-year-old government clerk who took the dayoff to drive one of the supply trucks."These were artificial distinctions. Thepeople in Falluja are starving. They areIraqis and they need our help."

But it is not just humanitarian aid. that is flowing into the city.

According to several militia mem-bers, many Shiite fighters are streaming

. into Falluja to help Sunni insurgents de-, fend their city against a punishing U.S.Marine assault.

Groups of young men with guns aretaking buses from Shiite neighborhoodsin Baghdad to the outskirts of Fallujaand then slipping past U.S. militarycheckpoints to join the battle.

"We have orders from our leader tofight as one," said Nimaa Fakir, a 27-year-old teacher and foot soldier in theMahdi Army, a Shiite militia.

"We want to increase the fighting, in-

crease the killing and drive the Ameri-cans out. To do this, we must combineforces."

The Falluja situation represents anemerging level of Shiite-Sunni coopera-tion unheard of in the year-old occupa-tion and maybe even the modem his-tory ofIraq.

Saddam Hussein exploited divisionsbetween the two different sectariangroups. So did many other Iraqi leaders.When American soldiers invaded thecountry a year ago, preventing a civilwar between Shiites, who make up themajority, and Sunnis, who used to holdall the power, was one of the Bush ad-ministration's primary concerns.

But now that the resistance is heatingup, spreading from town to town, blockby block, the Sunnis and Shiites aredrawing together. American militaryleaders say they have been watchingclosely.

"The danger is we believe there is alinkage that may be occurring at thevery lowest levels between the Sunniand Shia," Lieutenant General RicardoSanchez, commander of the occupationforces, said on Thursday. "We have towork very hard to ensure that it remainsat the tacticallevel."

He also said the call for unity was"clearly an attempt to take advantage ofthe situation."

'v,,'hilè figLt'''15:3 I ... "" h......., y :~ ••• , ...H~'

places, Falluja has becomt: lhe resis-tance's rallying cry.

The city, about 60 kilometers, or 3Smiles, west of Baghdad, is its fifth day ofsiege. Marines are trying to root out in-surgents after four American securityguards were ambushed there last weekand their bodies mutilated and draggedthrough the streets. According topeople inside Falluja, the situation isgrim and getting grimmer.

"It's a disaster," said Sheik Ghazi AlAbid, a wealthy tribal leader. "There'sno food, no water and no electricity."

The sheik said it was so dangerousthat bodies have been left on the streetsbecause people are terrified to ventureoutside to collect them.

"We need all the help we can get," thesheik said.

The New York TImes '

Turkey isn'tfit for EU,French say

From DeWS reports

PARIS: France's ruling conservative, party opposes Turkey's rapid accession,to the European Union, one of its lead-ers said on Thursday.

The comments followed remarks byFrance's new foreign minister on Wed-nesday reiterating Paris's view that

,Turkish membership depends on aEuropean Commission report later thisyear, and that it is not yet ready to join.

"We very clearly say no to Turkey'sintegration into the European Union,"François Baroin. the secretary generalof the center-right Union for a PopularMovement and its third-ranking leader,told Europe 1radio in an interview.

The government endorses EU expan-sion "to certain limits. probably Bul-garia and Romania, and after that wewill take a look," Baroin said. "Turkeywill wait, but it is already cooperatingwith Europe."

The IS-member EU will accept 10new members, mainly from eastern andcentral Europe, on May 1. EU leadersare due to decide in December whetherTurkey has made sufficient progress onhuman rights to begin long-delayed ne-gotiations on its entry.

Remarks to Parliament by the foreignminister, Michel Barnier, suggestingthat Turkey was not ready to jointriggereda furor in the Turkish pressand helped drive Turkish' 'financialmarkets lower on Thursday.

"The cock has crowed too soon," saidthe headline in one newspaper, Aksam,referring to France's national symbol.

"When Turkey has fulfilled all thecriteria for membership and opened theway to a solution in Cyprus, Francedrops its mask," the paper said. "Thegovernment has declared its true inten-tions."

But Barnier insisted Thursday thatFrench policy on Turkey's membershiphad not changed.

"The French government pays atten-tion to all that is said in the internalpolitical debate, starting with thebiggest party in Parliament, but ourline on this remains the same," he said.

Barnier reiterated that the EU wouldnot make a decision on whether to openEU membership talks with Turkey untilthe European Commission released areport later this year looking at whetherthe country had made sufficient pro-gress on human rights.

In Ankara; Turkish leaders sought to 'play down the opposition from France,calling it an attempt to woo domesticpolitical support.

"Various exaggerated words can besaid for reasons related to domestic pol-itics," Foreign Minister Abdullah GuItold reporters, according to the Anato-

, lia news agency. (Reuters, AFP)

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8 avril2004

NABEEl AL JURANI/AP!SIPA

Sistani I!ayatollahPortrait Imams et politiciens se pressent à la porte du dignitaire chiite, qui n'a guère d'indulgencepour Washington. Portrait d'un acteur incontournable du nouvel Irak. PAR DElPHINE MINOUI

Ils'affiche comme l'exact contrairede Moqtada al-Sadr, le chef chiitequi, le week-end dernier, a lancé ses

troupes à l'assaut des Américains. Luine fait pas de grands discours. Il nedonne pas de conférences de presse.Mais depuis la chute du régime deBagdad, ses déclarations, prononcéesdepuis sa modeste demeure de Nad-jaf, qu'il ne quitte jamais, l'ont pro-pulsé sur le devant de la scène ira-kienne. L'influence de ce grandayatollah d'origine iranienne sur lacommunauté chiite est énorme et dé-passe d'ailleurs les frontières de sonpays de résidence.

Niplaque-souvenir ni photo à l'effigiedu grand homme. Dans cette petite rue

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commerçante, à quelques jets de pierredu gigantesque mausolée de l'imamReza, en plein cœur de Mechhed, dansle nord-est de l'Iran, se dresse un bâ-timent en ciment construit sur lesruines d'une pauvre maison en terre.C'est ici que naquit, il y a soixante-treize ans, Ali al-Sistani, un des plushauts dignitaires .religieux chiites, au-jourd'hui acteur incontournable de lascène politique irakienne. De son fiefde Nadjaf, où il a élu domicile ily a plusde cinquante ans, le dignitaire n'a cesséde réclamer, au cours de ces derniersmois, des élections libres qui, inévita-blement, donneraient la majorité auxchiites. Une revendication qui crée dessoucis à l'administration américaine.

Ce discours a même trouvé un échodans son pays d'origine, l'Iran, oùcertains intellectuels n'ont pas man-qué de brandir les consignes du vieuxsage pour dénoncer le caractère anti-démocratique des élections législativesqui se sont tenues en Iran fin.février.

Visage fin, longue barbe grisonnanteet turban noir des descendants du Pro-phète, l'ayatollah Sistani est un hommede l'ombre. Publiées sur Internet, dif-fusées dans les mosquées, lues enpublic, parfois déformées et remode-lées, ses fatwas (décrets religieux) ryth-ment cependant les soubresauts del'Irak de l'après-Saddam Hussein. Onne le voit jamais en public. Ilvit reclusdans une de ces ruelles poussiéreuses,

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Sistani veut offrir l'image d'un homme qui croitprofondément en la démocratie.Certains craignent qu'il soit le futur Khomeyni d'Irak.

de l'ombre

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dans le vieux quartier de Nadjaf, prèsdu tombeau au dôme doré de l'imamAli,gendre et cousin du Prophète. L'undes lieux les plus sacrés du chiisme.Mais,chaque jour, des dizaines de chefsde tribu, imams ou politiciens locauxse pressent devant sa porte pour re-cueillir un conseil, une parole, un mes-sage. Les dirigeants chiites du Conseilde gouvernement transitoire ont faitle détour par Nadjaf pour aller leconsulter avant de signer le texte dela Constitution provisoire. L'ayatollaha ses têtes. Pas question de recevoirPaul Bremer, l'administrateur améri-cain. S'il continue à prôner la non-violence contre les troupes d'occupa-tion, l'ayatollah Sistani n'a guèred'indulgence pour Washington.En revanche, Sergio Vieira deMello, l'ancien représentant del'Onu à Bagdad - décédé dansl'attaque contre l'hôtel Canal enaoût dernier -, a été reçu à Nad-jaf avec les honneurs. Et plus récem-ment Lakhdar Brahimi, l'envoyé spé-cial des Nations unies en Irak.

Contrairement à Moqtada al-Sadr,l'ayatollah Ali Sistani ne dispose ni

. d'une armée ni d'un parti politique.Mais son aura surpasse celle des nom-breux clercs de la ville sainte. "Je suisprête àme plier à toutes les exigencesde l'ayatollah les yeux fermés", conlie

Thekrayat Saali, une chiite irakienne,originaire de Nadjaf. "Ses paroles sontsacrées. Nous les acceptons sans contes-tation ", ajoute-t-elle. Début janvier,cette mère de famillede 45ans est spon-tanément descendue, aux côtés de mil-liers d'autres chiites, dans les rues deBassora pour exprimer son soutien auxpositions de l'ayatollah Sistani en faveurd'élections directes en Irak.

cc Le pape des chiites))Sistani assume un leadership incon-testable sur sa communauté. "Il estcomme le pape des chiites", constateSeyed Eyad Jamoleddin, un de ses an-ciens représentants à Dubaï. Sistanifait partie du club très fermé des quatregrands ayatollahs chiites d'Irak. Sonstatut de marjaa (H source d'imitation ••)lui permet d'édicter des fatwas. Depuisla mort du grand ayatollah imam Abdul

Qassim al-Khoei, en 1992, il est consi-déré par la plupart de ses pairs commele successeur de ce grand religieuxquiétiste, favorable à une séparationde la religion et du politique.

Les sunnites, pourtant en désaccordavec les chiites sur la question de lasuccession du Prophète, lui vouentégalement un respect incontestable." Quand il parle, il n'enrobe pas toutesses phrases de formules religieusesalambiquées chères aux clercs, il vadroit au but", constate un chef de tribusunnite qui vient de lui rendre visite.

Sa parole est écoutée bien au-delàdes frontières de l'Irak. L'ayatollah dis-pose de quelque 2 000 représentants

à travers le monde. Du Pakistan à laGéorgie, en passant par l'Iran, ses pres-tigieuses fondations, financées grâceà des donations internationales, déli-vrent des bourses à des centainesd'étudiants en théologie et mettent àleur disposition des bibliothèques rem-plies d'ouvrages de religion, dé philo-sophie et de littérature. Dans le centreinformatique de Qom, le premier à

avoir été lancé dans cette ville sainted'Iran, une soixante de personnes s'af-fairent à traduire et à répondre quoti-diennement aux questions de centainesde fidèles. Celles-ci portent générale-ment sur les problèmes d'interpréta-tion du Coran dans la vie privée. Ledialogue s'effectue via un site Internet.Les interlocuteurs résident à Mada-gascar, Islamabad, Bakou ou Lyon."Nous nous chargeons de répondre dansles trois jours. Mais quand la questionest trop ardue, nous l'envoyons direc-tement à Nadjaf, où l'ayatollah y ap-porte sa touche personnelle ", préciseAmin Nadjafi, le directeur du centre.Quand les sujets sont politiques, ilsnécessitent un plus grand temps deréflexion pour la réponse. Comme cettelettre impertinente signée début fé-vrier par plus de quatre cents écri-vains, intellectuels et députés sortants

du Parlement iranien, demandant àl'ayatollah d'exprimer son point devue sur le truquage des élections enIran. De quoi faire frissonner la barbede certains leaders iraniens, qui voientla légitimité religieuse du grand aya-tollah faire de l'ombre à leur proprelégitimité politique, déjà largementremise en question par la société ira-nienne vingt-cinq ans après la révolu-tion islamique .

L'ayatollah Sistani est en effet connupour sa réserve à l'égard de la notionde velayat-efaqih (littéralement H tutelledu juriste théologien »), concept debase de la République islamique d'Iran.qui accorde le pouvoir suprême à un

religieux. "Sistani est un homme éclairéqui, disent ses proches, croit profon-dément en la démocratie. Il ne veut pasd'un Iran bis. " "Son objectif est d'évi- .ter l'établissement d'une dictature enIrak, qu'elle soit politique ou religieuse",assure l'hodjatoleslam Fazel Meybodi,qui, à l'instar de nombreux clercs dis-sidents de Qom, a réce.mment fait le .déplacement jusqu'à Nadjaf pour ren-contrer le grand ayatollah.

Les visiteurs de Sistani mettent tou-jours l'accent sur les connaissancestrès larges du vieux sage. "Il lit beau-coup, s'informe énormément sur ce quise passe dans le monde entier", re-marque Mohammad Ali Rahbani, ledirecteur du bureau de Sistani àMechhed. "Quand je suis allé lui rendrevisite à Nadjaf pour lui parler de laGéorgie, il connaissait mieux que moila situation. Il avait tout lu, tout suivi ",s'exclame. admiratif. Sadeq Oehsor-khi, son représentant dans cette ex-République soviétique. A ceux qui crai-gnent pourtant de voir en Sistani lefutur Khomeyni d'Irak, Fazel Meyboditient des propos rassurants. " Kho-meyni était le théoricien du velayat-efaqih. Sistani, lui, n'a jamais parlé d'ungouvernement théocratique. Il ne veutpas d'une république islamique où lesoulémas auraient des responsabilitéspolitiques. " Ildésire seulement voir lesreligieux exercer une tutelle. Il n'ajamais prétendu, non plus. devenir leleader des Irakiens. Lui-même dit qu'ilest iranien avant tout. Il parle d'ailleursl'arabe avec un fort accent persan.

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Thomas L. Friedman

Iraq's silentmajorityWASHINGTON We Americans cannot want a decent

The United States is at a perilous .Iraq more than the Iraqi siient majority.juncture in Iraq. Two things Because this is an urban war, and U.S.are clear, and there's only one soldiers having to fight house to housequestion left to be answered. inside Iraqi cities cannot win it. Only

What's clear is that there are no Iraqis can. If we try to fight this warweapons of mass destruction in Iraq ourselves, we will kill too many inno-and there are no Vietcong in Iraq. The cent Iraqis, blow up too many mosqueskey unanswered question is: Are there and eventually turn the whole popula-any Iraqis in Iraq? Is there a critical .tion against us - even if they know inmass ready to identify' themselves _. their hearts that what we're trying tonot as Shiites, Kurds and Sunnis - but build is better than what the insurgentsas Iraqis, who are ready to fight for the want.chance of self-determination for the In. fairness to Iraqis, though, askingIraqi people as a whole? the silent majority there to stand up

When I say that there are no Vietcong . right now is asking a lot. After decadesin Iraq, I mean that the Iraqi "insur- of Saddam's brutal rule, civil societygents" opposing the United States today there was just beginning to come back,cannot plausibly claim to be the authen- and the first threads of trust betweentic expressions of Iraqi nationalism - the different communities were just be-as the Vietcong claimed to be in the Vi- ginningto be tied. The whole purposeetnam War. The forces killing Ameri- of the U.S. occupation was to build acans and Iraqi police are primarily constitutional framework in which thisSunni Muslims who want to restore the center could be developed.rule and privileges of their minority This was always a long shot. But, I be-community and Baath Party, or foreign lieve, after Sept. 11,trying to build a de-and local Islamists who are trying to cent state in the heart of a driftingundermine any prospect of modernism, Arab-Muslim world - a world that is

•pluralism and secularism in Iraq. manufacturing millions of frustrated,Virtually every poll taken since the unemployed youths - was worth try-

: fall of Saddam indicates that neither of ing. But it takes resources and legitima~. these groups - who have tried to dis-' cy, and the Bush team has provided too, guise. their real objectives behind a little ofboth.~mask of anti-Americanism - rep~e- From the start, this has always been a .sents the vast majority of Iraqis, who Karl Rove war. Lots of photo-ops, lots ofwant to elect their own government, talk about "I am a war president," lotsfree of intimidation. öf premature banners about "Mission

But wars are not won by polls. They Accomplished," but totally underre-are won by those ready to fight and die sourced, because the president never.

. in the alleys for their cause. Armed, wanted to ask Americans to sacrifice.,.maSked young Arab men - motivated The Bush motto has been: "We're at war,by the toxic mix of radical Islam, anti- let's party - let's cut taxes, forgo any

. Americanism and humiliation, and gasoline tax, not mobilize too many re-high on the drug of defeating the hated serves and, by the way, let's disband the.foreigner, even if it will be ultimately Iraqi Army and unemploy 500,000 Iraqiself-defeating for them - can be turned - males, because that's what Ahmadback only by an Iraqi army motivated by Chalabi and his pals want us to do."a sense of nationhood and a desire for From the day the looting started inself-determination. Baghdad, it has. been obvious that we

~::::=A.s::fjilAi ....-* Friendless in Iraq

did not have enough troops to create asecure framework and to control Iraq'sborders; As a result, local militias beganto spring up everywhere. If you turn on .your television, you can see how well- ,armed they became while Donald,Rumsfeld was insisting we had enoughtroops there to control Iraq.

I know the right thing to do now is tostay the course, defeat the bad guys, dis- .arm the militias and try to build a polit-ical framework that will hold the nowwavering Shiite majority on our side -because if we lose them, the game isover. But this will take time and sacri-fice, and the only way to generateenough of that is by enlisting the UnitedNations, NATO and all of America's al- .lies to make the development of a de-cent state in Iraq a global priority.

Without more allies, without moreglobal legitimacy - and without anIraqi center ready to stand up against'their Khmer Rouge now posing as theirVietcong - the United States cannotwin in Iraq. We will be building a housewith bricks and no cement. In that case,we will have to move to Plan B. Too badwe never really had Plan A.

• DAMASCUS

Syria's minority Kurdssay crackdown goes on

Leaders of the Kurdish minority inSyria asserted Thursday that thegovernment was still carrying out

. arbitrary arrests in the wake ofdeadly ethnic riots last month.

"The Syrian authorities have notstopped their nighttime searches ofhouses nor the campaign of arrestsand repression," the Kurdishopposition leader, Abdel Baki Yussef,said in a statement.

The riots broke out on March 12after clashes between soccer fansfrom rival teams, spreading unrestthat continued for six days. Kurdishleaders say 40 people were killed; anofficial government toll put .thenumber of dead at 25. (AFP)

Americans watching the lllS?b~ow, when they are flanked'byfrightening escalation of Âij1encan troops, what makes us be-combat across Iraq must be .', lieye they will behave more force-

. asking themselves where, fully when.the troops are gone andexactly, are our Iraqi friends? Presi- the m~b is rising up against otherdent George W. Bush keeps assuring . ~raqls who don't share the same re-the public that the militias attacking hgton? .the occupation forces represent a So far there are no reassuring an-tiny, freedom-hating fringe. But that ~wers to these questions as U.S. mar- .fringe is willing to take to the streets l~es .and soldiers battle Sunni mili-with guns, and none ofIraq's leaders tl~. 10 one p!lrt of the country andare willing to stand up to them. If Shute rebels 10 another.they are afraid to speak against the It was predictable that the United

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States would face armed oppositionamong the Sunnis, many of whomwere loyal to Saddam Hussein.

The administration itself set offthe Shiiteuprising, perhaps because 'the United States decided that it hadto take on the radical cleric Moktadaal-Sadr in order to remove one of themost dangerous. armed groups wellbefore the scheduled transferofpower on June 30. That would ex-plain the otherwise baffling de-cisions to close a newspaper loyal to

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.\

Sadr, arrest his deputy and then an-nounce that the' ocCupation forceswould arrest Sadr on a secret war-rant that has been in effect for nearlya year. In the process, however, Bushis in serious danger of overplayinghis hand and creating a broaderShiite rebellion.

In Falluja, a stronghold of Iraq'sdeeply resentful,Sunni minority, theUnited States had avoided outrightoccupation for months. Now the mil-itary is trying to take the city. It is un-derstandable to want to avenge thehideous murders of four Americansecurity guards last week, but hard toimagine how that' can happen. It isimpossible to pinpoint who killedthem, and punishing the mobs thatthen mutilated their bodies wouldmean mass arrests. The fighting, in-cluding the bombing of a mosquecompound on Wednesday by Ameri-can forces, seems to be only worsen-ing the situation. The risk is that thefighting in FaHùj,amay end up giving

...

the mutually hostile Sunni andShiite factions a common cause.. fi is understandable that averageIraqis are simply trying to keep their

hèad,sdl)~ in this time of crisis. But"the~. ~ no excuse for the stunning,pasSlV1!y of. the .Iraqi GoverningCouncIl, starting Wlth one of its mostprominent members, Ahmad Chalabi,the former exile who owes the United .States ~is politicallife in the new Iraq.Chalabl has no influence over theSunni and Shiite militias, but his im-potence now does not inspire confi-dence in th~ notion that the new gov-ernment Wlll do better when this sortof challenge inevitably repeats itselfafter the June 30 handover.

~e powerful Shiite clerics whobe*-èfited most from the invasiona~so have not helped. Grand Ayatol-lah Ali al-Sistani, whom the UnitedStates considers key to establishing anew government, has called on hisfollowers to avoid mob violence. Buthe has also given Sadr, whom he~tes, n~w legitimflcy by saying thatIt IS.all r~ght to ~eslst the occupation.

Slstam - hke Abdul Aziz al-Hakim, another key Shiite leader,and others - may believe it is in hislong-term interest to sit back andwatch the occupation armies destroySadr. The more moderate Shiite lead-ers may ~lso simply lack the political .

will. a!1~ authority to act. Neitherposslblhty is comforting. .

T~is p~ge opposed anyAmer-lcan 1Ovaslon of Iraq without

, broad international support.. ~ut once the United States

wen! ID,It had a responsibility to theIraqi people to stay and establish afree ~nd stable government. It is im-pos.slbl~ however, to build a betternatIOn 10 Iraq unless there are Iraqilead~rs willing to stand up to ex-tremism, U.N participation to givethe effort. 1Oternat~onal legitimacyand a credible exit strategy. Stayingthe course requires a clear idea of ex-actly what the course is.

Bush needs to tell the Americanpe?l?le in detail what his plan is forumt10g Iraq, who exactly the toughne'Y leaders are going to be and howhe 10tends to create a strong enoughg~)\:e!Dment to ~t least offer the pos-slblhty of end10g the occupationsomeday. Otherwise, it is becominghar~ to see how to define, let aloneachieve, victory in Iraq and to under-~tand ,!hy it's worth the constantly1Ocrea~1Ogtoll of American lives. .

Marie Jégo .

République de Chypre. Que se pas-sera-t-il alors pour le Nord? 'LaTurquie demandera «la reconnais-sance internationale de la RTCN »a affirmé le chef de la diplomati~

turque, Abdullah Gül, le 5 avril, auquotidien Hürriyet. La situationcréer~it un beau casse-tête, qui nemanqu~t pas d'être exploité parles adversaires de la candidatureturque à l'Union.

La :éponse dépend des deux po-pulations, séparées depuis trenteans. Après l'ouverture de la « ligneverte », en 2003,aux visites de partet d'autre, elles ont recommencé à~tre en contact. Cela n'a pas tou-Jours été facile. A en croire lessondages, le «oui» l'emporteraitpour le moment. au nord et le« non» au sud, où la population~st mçf!is mobilisée, attendant son

. mtégration dans l'Union euro-péenne. Mais elle est désormais aupied du mur. La brève campagnepour le référendum du 24 avril seradéterminante. Le poids lourd de lacoalition gouvernementale au sudle Parti communiste Akel,appelle àvoter «oui », tout comme le faitMehmet Ali Talat, le premier minis-tre de M. Denktash, au nord.

« Je vous appelle à'rejeter le plan Annan,(...) à protéger vosdroits, votre dignité etvotre histoire»TASSOS PAPADOPOULOS

tre, chargé de l'industrie, du com-merce et du tourisme, s'inquiètedu coût de la réunification, qui

, . se~ait « assumé à 90 % par les Chy-priotes grecs ». «Selon le planAnnan, nous allons contribuer audéveloppement du Nord, mais dansce cas, pourquoi avoir deux écono-mies? », questionne-t-il.

Au nord, les Chypriotes turcsqui aspirent au même niveau d~v,ïeque c~lui des Chypriotes grecs(Ii est aUJourd'hui de 2 500eurospar an et par habitant au nordco~tre 10800 euros au sud):VOlentle plan autrement mais hicraint~ est là aussi. « Eco~omique-ment, Ils vont nous dévorer» disentparfois les commerçants' de lazone nord.

En cas d'échec des référendumsl'Union européenne intégrera a~1" mai la seule partie grecque del'île, dépositaire de la légalité de la

Hostiles au plan Annan,les Chypriotesgrecs sont p~êtsa bloquer la réunification de l'île

8RtVE CAMPAGNEL'opposition de la partie chyprio-

te grecque au plan onusien n'estpas une surprise. Tassos Papado-poulOSs'était dit « déçu » à l'issuedes dernières négociations en Suis-

Un casse-tête pour l'UE et la Turquie

POURUNEFOIS,les deux vieux se entre l'ONU, les représentantsacteurs du conflit de 1974 à Chy- chypriotes grecs et turcs ainsi quepre, Tassos Papadopoulos et Rauf la Grèce et la Turquie. Pour Nieo-Denktash, sont sur la même lon- sie, les aménagements apportés augueur d'onde. Mercredi 7 avril, plan, telles la réduction du nombre'tous deux ont appelé leurs commu- de réfugiés chypriotes grecs denautés respectives - 625000 Chy- 1974 autorisés à se réinstaller au !epriotes grecs au sud; 185000 Chy- nord - 18% de la population de la ~

, priotes turcs au nord' - à dire zone, contre 21 % dans la version«non» au plan Annan pour la réu- précédente - ou les restrictions à lanification de l'île, lors du référen- libre circulation des personnes -,

. dum du 24 avril. aucun changement de résidence«Je vous appelle à rejeter le plan dans les cinq années suivant la réu-

, Annan, (...) à protéger vos droits, nification, des restrictions pendantvotre dignité et votre histoire », a dix-neuf ans -, ne sont pas satisfai-déclaré Tassos Papadopoulos, le sants. Leslarges attributions dévo-président de la République de Chy- lues aux deux « Etats constituants » .pre (hellénophone, seule recon- ne le sont pas davantage.nue internationalement), dans un Membre du gouvernement de ladiscours de 50minutes en direct République de Chypre, Georgespar la télévision. Auparavant, Rauf Lillikasa suivi les négociations. IlDenktash, le chef de la République' explique: «Nous avons fait desturque du nord de Chypre (RTCN, concessions, donné beaucoup deautoproclamée), avait mis en pouvoir aux Etats constituants. La 'garde sa communauté vis-à-vis de partie turque, elle, s'est montrée de« l'avenir plein de risques »qu'im- plus en plus divisionniste. Mais nousplique le plan, selon lui. déplorons surtout qu'il n'y ait eu

aucun dialogue pendant la pre-mière étape des négociations [entreM. Denkta-shet M. Papadopoulos].Bien sûr, nous avons mille et ûne rai-'sons de vouloir une solution maispas à n'importe quel priJf..» Le minis-

-)

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MA.JORITÉ Opposé à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, le présidentdu parti majoritaire propose de lui substituer un «partenariat privilégié»

L'UMP dit non à la Turquiedans l'Europe ~I

Eric Zemmour

fi y avait le feu au lac. L'UDFde Bayrou était contre au nomde l'Europe chrétienne et fédé-

rale ; les souverainistes de Vil-liers étaient contre au nom del'identité de la France; le FN deLe Pen était contre au nom descent millions de musulmansturcs ayant soudain libre accèsà l'Europe et à la France. A l'in-

La ligne du présidentde la République estcontestée par son parti

LEnGARO

JEUDI 8 AVRIL 2004

Pen aussI. La plupart des obser-vateurs doutent que Juppé ait puchanger d'avis. Et tous de re-marquer que le nouveau mi-nistre des Affaires étrangères,Michel Barnier, interrogé à deuxreprises sur le sujet à l'Assem-

.blée nationale, a éludé, ren-voyant à un rapport de la Com-mission européenne sur les

« critères d'ad-missionde la Tur-quie».

Rideau de fu-mée et non-dit.C'est la règle d'orsur le sujet turc.

Pendant que l'UMP prend lescoups, le PS se fait tout petit. Jos-pin a signé les mêmes déclara-tions européennes que Chirac ;œs socialistes sont ilivisés entreVédrine, contre, et Moscovici,pour. L'électorat socialiste est luiaussi massivement hostile à l'en-trée de « 100 millionsde musul-mans» en Europe. Et le discourssur « la Turquie,seul Etat mu-sulman laïc» fait de moins enmoins recette.

publique lui-même retirait tousles projets contestés de son gou- .vernement en matière sociale.Cette fois-ci, c'est carrément lapolitique étrangère de la Francequi est remise en cause. C'est laligne du président de la Répu-

"blique qui est contestée par leiparti qui le soutient. Du jamais-'VU sous la V' République!

C'est pourquoi sans doutel'annonce d'Alain Juppé lai~setout le monde incrédule. « La

volte-face de rUMP n'est pascrédible». dénonce déjà Villiers.Bayrou pense de !l1ême. Et Le

Chirac sur les « racines musul-manes de l'Europe» atten-daient rUMP au tournant. Denombreux députés UMPavaient relayé les états d'âme etles fureurs de leur « base».

C'est tout cela qu'Alain Juppéa entendu. Au départ, l'ancienininistre des Affaires étran-gères était plutôt sur la ligne duQuai d'Orsay, reprise par Do-minique de Villepin et le prési-dent de la République : la Tur-quie a vocation à entrer dansl'Union européenne. C'estmême ce qu'a répété - à 14 re-prises depuis dix ans ! - leConseil européen.

Pour une fois, les rares at\an-tistes français étaient d'accordavec les héritiers putatifs d'une« grande politique arabe de laFrance», tous ceux -les mêmessouvent - qui savent bien quel'entrée de la Turquie enterre-rait définitivement le « rêve »d'une Europe fédérale.

L'onde de choc des régionalescommence à ressembler à unevéritable panique. La semainedernière, le président de la Ré-

I

A deux mois des élections européennes, la question de l'ad-hésion de la Turquie à l'Union est devenue un enjeu de cam-pagne. Alain Juppé a en effet déclaré hier que « les pays.proches» de l'Union européenne « n'ont pas vocation à y en-trer sous peine de la dénaturer ». évoquant notamment laTurquie. «L'UMPsouhaite qu'on n'engage pas de discussionavec la Turquie à lafin dé l'année» comme cela est prévu, adit le président de rUMP, qui a plaidé par ailleurs pour « unpartenariat privilégié» avec ce pays. De son côté, le ministredes Affaires étrangères Michel Damier a déclaré, lors desquestions d'actualité à l'Assemblée, qu'« il n'est pas questiond'une entrée de la Turquie à mnyen ou à court terme dans lescirconstances actuelles ».

Philippe de Villiers, président du MPF, a aussitôt réagi. « Laoo1le-face de l'UMPsur l'entrée de la Turquie dans l'UE n'estpas crédible », a dit le député vendéen. « Il n'y a qu'une solu-tion pour y voir clair et sortir de l'ambiguïté, c'est de deman-der au président de la République un référendum sur ce sujetgrave », a ajouté Villiers qui se présente aux européennes.contre une Europe fédérale et contre l'entrée de la Turquie enI;':urope(lire page 8). A l'inverse, la socialiste Ségolène Royal!!'est prononcée en faveur de cette adhésion turque. « Mo~jepense qu'on ne peut pas dire non à la Turquie », a-t-elle dit,ajoutant : « Les Turcs sont quand même très proches desGrecs, pourquoi on prendrait les Grecs et pas les Turcs ? »

térieur de l'UMP. les centristesde Méhaignerie - Douste-Blazy,sans oublier Giscard, étaientd'accord avec l'UDF deBayrou ; et les souverainistes deDupont-Aignan approuvaientVilliers et le FN. Tous se pro-mettaient d'en faire un axe decampagne majeur des euro-péennes. Tous avaient l'oreilledes électeurs de droite quin'étaient pas prêts à avalercette couleuvre-là. Tous ceux -et ils sont légion - que révulsentles envolées lyriqlJes de Jacques

Alain Juppé : «L'UMPsouhaite qu'on n'engage pas de discussion avec la Turquieà lafin de l'année. » (Photo Soriano/Le Figaro,)

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WHERE THE FIGHTING ISN'TNew York PostByRalph Peters - April 8, 2004

AS violence in Iraq dominates the news, imagine a MiddleEastern country in which the government works in simpleofficesand spends its money on education, a state in whichthe prime minister stilllives in his parents' home and buildslibraries instead of palaces. How about a Middle East inwhich young men and women study together at a universi-ty where no political party rules the campus, freedom ofspeech is encouraged and internet access is unrestricted. Try,if you can, to imagine a Middle Eastern population thatregards America with respect and gratitude.

It isn't a dream. It's a reality.

Welcome to free Kurdistan.

As my former comrades in the military struggled against ter-ror and violent rebellion in central and southern Iraq, I wasembarrassingly safe in the same country. While mortarrounds were landing in Baghdad and our military displayedits power and resolve in Fallujah, I was sweating in a trafficjam. It was a great trafficjam. In this case, it was a sign of theeconomic progress the Kurds have been making. And theonly "terrorist" is the occasional lousy driver. People walkthe streets and live their liveswithout fear.And women aren'tattacked for dressing as they choose.

The Kurdish capital city of Suleimaniye can seem like a giantconstruction site. But in place of the corruption that plaguesdevelopment elsewhere in the region, much of the work isdone under rigorous government-private sector partner-ships. The Kurds are even implementing zoning codes andthinking about the environment. Anyone who has ever beento the Middle East knows that this is just short of a miracle.The prime minister, Dr. Barham Salih, doesn't fit the patterneither. Instead of fearing him or hating him, the people lovehim - he's the closest thing Kurdistan has to a matinee idol.And instead of using his popularity to enrich himself or esta-blish a ruling dynasty, he's encouraging democracy. (He'seven had a kebab shop named after him. I'm still waiting forBush Burgers in D.C.)

The University of Suleimaniye, devastated by Saddam, hasbeen rebuilt and now has over 7,000students. And they're alively bunch - serious, hardworking and, most important,full of probing questions. Female students can choose forthemselves whether or not to wear headscarves. Most choosenot to - but everyone respects everyone else - and they all sitand study together. American parents of college-age sonsand daughters could only envy the intensity and hungerwith which these young people pursue education. Go to thatuniversity and, instead of hearing anti-American protests,

you'll hear how the 10lst Airborne Division got their Dellcomputers through to them, red tape be damned. On howmany campuses in the world do the students regard anAmerican general (in this case, Maj. Gen. Dave Petraeus) asa hero?

The United Nations stole the money the Kurds should havereceived under Saddam. Now, the United States has redirec-ted the remaining Oil-for-Food funds and the Kurds areusing them with an efficiency never before seen in theregion. Astonishingly, the money is really going to thepeople. Instead of the U.N.'s outdated, overpriced medicine,the Kurds can now bargain hard in the marketplace for thegoods the people desperately need. Most importantly, ins-tead of succumbing to the culture of blame that plagues theMiddle East, the Kurds have gone to work to build a betterfuture. Their country is still very poor. But it's free. And free-dom really does work.

Business is encouraged, the government stresses the future,not the past, and the leaders are trying their best to workconstructively with old enemies. De- spite horrific sufferingin the recent past, the leaders are hopeful, not vengeful. Theyknow that a unified Iraq may not work - but they're deter-mined that the faillire will not be their fault. And they cheri-sh freedom.

Isn't this what we claim we want in the Middle East?

At a time when elements within both Sunni Arab and Shi'aArab Iraqi society are trying to kill the Americans who libe-rated their country and when there is no sense of gratitudefor our sacrifices, how can the Bush administration fail tograsp that the future of the region lies in what the Kurdshave done successfully,not in the Arab cult of failure?

The Kurds are far from perfect. So are we. We're all human.But this small people deserves our respect and support - nomatter what else happens in Iraq. If we truly want to helpspread freedom, we have to start by backing those who havemade freedom work - against tremendous odds. Almost 100years ago, Lincoln Steffens, an American charlatan, returnedfrom the brand-new Soviet Union. Disembarking from hisship on a New York City pier, he told a great lie. A radicalsocialist, he said, "I have seen the future, and it works." Ihope I'm more honest than Steffens was, but I'll paraphrasehis words and say, "I've seen what the future of the MiddleEast could be. And we should all hope to God that it works."

Ralph Peters is the author of "Beyond Baghdad: PostmodernWar and Peace."

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Out of the dark: Syria's Kurdish question reborn

By Ammar AbdulhamidDaily Star April 09, 2004

Even as the Syrian authorities seem to have successfullymanaged to contain the Kurdish riots that rocked the coun-try's northernmost city of Qamishli=20 over the last fewweeks, there could be no denying that the country's longneglected Kurdish question is finally out of the dark and iscrying out for answers. But can the Syrian authorities mus-ter enough will and internal support to sit down with theKurdish parties and hammer out an answer that is accep-table to both sides? Dealing with the Kurdish issue from asecurity point of view only, as the Syrian government isdoing atthis stage, is clearly insufficient and will exacer-bate the situation in the long run. Focusing on finding outthe immediate causes and parties responsible for theevents, as the Syrian government promises to do, is help-ful, but does not constitute a real remedy for the situationas it ignores the underlying issues behind it, namely theaspirations of the Kurdish population for greater represen-tation in the local government, for equal rights with otherSyrian citizens and for special cultural rights emanatingfrom their status as an indigenous ethnic minority and notsome immigrant community.

On the other hand, some Kurdish aspirations need to betempered. Autonomy a la mode in Iraq is not somethingthat the Syrian authorities can entertain at this stage, orever. Nor is the idea likely to have the support of the majo-rity Arab population, whose understanding of the realitiesof the Kurdish situation in Syria is quite limited andcontains many erroneous notions:Correcting these notionsis, of course, important and essential for the future of Arab-Kurdish relations in the country. But, even in the best ofcases, and judging from precedents set in other parts of theworld, majority populations cannot accept solutions thatseem to jeopardize or compromise the territorial integrityand sovereignty of the state. Even if the borders involvedhave been drawn by external parties rather than thepeoples on either side, they have nonetheless acquired acertain aura of sanctity in the minds of the majority popu-lations at least. Changing or undermining them in any wayis, therefore, more likely to generate rather than preventpotential problems and conflicts.

Still, Kurdish separatism is not really the issue here, nor isit likely to pose any serious problem, as some wouldcontend, provided the Syrian government shows a moreproactive attitude in its handling of the situation.

While the Kurds of Syria cannot be psychologically sepa-rated from their kinfolk in Iraq, Turkey or Iran, most are

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aware of the uniqueness and particularities of their situa-tion in Syria and realize that what works for the Kurds inother countries may not necessarily be suitable for them.The radical separatist sentiments that were expressed bysome during the heyday of the riots seem to come more inthe heat of the moment rather than revealing some kind ofnew strategy on the part of the internal Kurdish leader-ship.

Still, we cannot completely rule out the potential for invol-vement of radical elements and external dabbling in thefuture, now that the situation has come to a head. For thisreason, the future course of events depends in no smallpart on the way the Syrian central authorities will chooseto handle the situation. Insisting on the security approachonly or on anti-Kurdish polemics will play into the handsof radical Kurdish elements and external parties interestedin weakening the Syrian regime. There is, therefore, nosubstitute for handling the issue on the politicallevel, mea-ning that the state will have to adopt a whole new approa-ch towards its Kurdish population, in effect abandoning itsformer policies of Arabization.

There is no room for vindictive short-sighted measures,which seem to dominate the scene at this stage, especiallyat the locallevel, further alienating the Kurdish population- feeding and justifying radical tendencies among them.There is also no avoiding direct negotiation with the morelevel-h~aded Kurdish leaders. The habitual disdainful atti-tude that the Syrian authorities have always projected vis-a-vis the internai opposition and civil society advocateswill have very serious repercussions here, perhaps even inthe not-tao-distant future, leading to a potential moredirect face-off ,between the Kurdish population and thestate, and more direct foreign involvement. There isnothing more harmful to the cause of national unity thansuch a development.

The ruling Syrian regime is faced with a new challengethat it can only win if it is ready to adopt drastic changesin its style and internal composition increasing the level ofparticipation in the decision-making process and showinga more sober and respectful attitude toward members ofthe opposition and civil society. Falling back on old waysof doing things is no longer a viable option. AmmarAbdulhamid is a Syrian poet, novelist, commentator andcoordinator of the Tharwa Project, a regional program see-king to address minority issues in the Middle East.

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Kurds present image of a different IraqThe Darthmouth

(New Hampshire)ByJenn Buck,The Dartmouth Staff - April12, 2004

-,

An Iraqi civil defense corps soldier guards a governmentbuilding where U.S. civil affairs troops conduct meetingswith local officials to plan the redevelopment of Kurdistan'smountainous territory.

Editor's note: This is the first in a multi-part series chroniclinga student reporter's time spent in Kurdistan, located in nor-thern Iraq. The Dartmouth was one of the few news organi-zations in the province, covering news there over the pastthree weeks.

ERBIL,Iraq -- In a time when images of bloody battles with .outraged Iraqi militants are flooding American news outlets,it's hard to imagine there could be any other reality in theMiddle East.

But there is another Iraq. An Iraq where peace is flourishing,schools are being rebuilt, and Americans are hailed -- evenwelcomed -- as heroes. Kurdistan, Iraq's ethnically distinctnorthern province, can be thought of as the perfect model forthe "New Iraq" that the Coalition Provincial Authority -- theU.s.-led interim Iraqi government -- wants to build. TheKurds have been governing themselves for 12years, since theUnited States designated the region a "no-fly-zone"at the endof the first Persian Gulf War.

So why don't Americans hear much about Kurdistan now?The northern province of Kurds accounts for about one-fifthof Iraq's population,. and a big chunk of its oil. And in thispart of the Middle East, democracy is in bloom. But the mostsensational stories are often the ones to make it back to newsdesks in the United States.

This raises a question. Is there news to report where conflictis not escalating, but rather being diminished?

The Kurds will tell you there is.

"The people of Iraq should look to Kurdistan," said NassifAmin, a Kurdish man who now works with the CPA as adeveloper. His voice was thick with pride, choking back tearsas he talked about his homeland. "If they saw what we havehere, maybe they would want to find peace."

Amin and many like him are working alongside U.S.militaryand civilian forces to rebuild the region, where power andWater are often unavailable in outlying villages. Even in thecapital city of Erbil, electricity blinks on and off during the

day.Abranch of the U.S.Army known as Civil Affairs is coor-dinating a vast amount of work in the province. Members ofCA teams may look like ordinary soldiers, but they workalongside non-governmental organizations, often interactingdirectly with local families and small-town mayors.

In Erbil, a relatively small team of Civil Affairs enlisted andofficers from the 416th battalion monitor and encourage pro-gress in the region, creating communication networks bet-ween town and state governments. This is no small task,considering that many villages are a three-hour drive fromthe city over snow-capped mountains, where a single win-ding road climbs its way up sheer rock faces.

"We're lucky to be doing what we're doing," said Cpl. JoePatrick, a 2001 University of Vermont graduate. "The[Kurdish] people want to work with us. They want to learnabout democracy and to run their country peacefully."

Patrick is the NGO/IDP coordinator for the 416th. He workswith humanitarian organizations to help them coordinatetheir efforts, and helps supervise the Célreof internally displa-ced persons -- otherwise known as refugees.

One part of Patrick's job is to prepare security briefings forNGOs. Though the war is over in Kurdistan and its peopleare largely pro-American, insurgents nonetheless find theirway in. Terrorists have targeted many humanitarian workersand journalists. Hoping perhaps to demoralize the Americanpublic by watching civilians die in explosions, insurgentgroups know that civilians have the least protection.

That's where Patrick and his team come in.

"We're like NGOs with guns," he said, grinning. Civil Affairssoldiers are heavily armed and protected by a guard corps ofIraqi soldiers. But they work with civilians. It's an odd juxta-position, seeing them sit in a local mayor's office sippingsweet tea and planning school construction with rifles leanedcasually on the wall by their heads.

Patrick, a thoughtful young man from Pennsylvania, joinedthe Army as a Reservist after college to get experience ininternational relations. And likemost of the 416th, he is akind, enthusiastic young college graduate. Out of uniform,you'd never guess he was a soldier. Because in Kurdistan, thearmy is more than a violent military machine. There are morestories to tell here than those of life and death, of terror and

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struggle and pain. Not that the Kurds haven't experiencedtheir share of all these things.

The first Gulf War began three years after SaddamHussein's 1988 deployment of chemical weapons, inclu-ding mustard gas, on the Kurdish town of Hallabjah. Theattacks, which he blamed on Iran, killed upwards of 5,000Kurds according to CNN sources.

Within the province, he routinely evacuated Kurds fromtheir villages and handed their homes over to Arabs,hoping to ethnically cleanse the area. Many thousands ofKurdish people are refugees to this day, having lived intents for twenty years or more.

As the lOP liaison, Patrick has a difficult job. U.S. govern-ment policy is not to try to put the lOPs back in their for-mer homes. "That's up to their government," Patrick said."We want them to solve their own problem, not tell themwho should live where. We're here to help them, not toimpose our will."

That doesn't help ease the heartache he feels every daywhen he drives by the fields of tents, where refugee fami-lies are eking out an existence on the edge of the civilizationthat had been their home. The work that Patrick and hiscompatriots do here is hard. There is so much heartache, somany bad memories. So much has been destroyed. But likea new future is dawning in Kurdistan, which could showhope for a future -- and potentially peaceful -- Iraq.

The overlooked democracyin IraqBy LUKE THOMASScripps Howard News ServiceApril13, 2004

Success in building a full-fledged democracy in post-Saddam Iraq would be a huge step toward stabilizing theturbulent Middle East. But while we've been deluged withinsights on this weighty topic, the enlightened classes havelargely overlooked the "accidental democracy" alreadyfunctioning in Northern Iraq. The policy world should paycloser attention to the Kurds.

Remote and out of the media limelight, the Kurdish situa-tion _ political, economic, and cultural_ remains opaque tomost of us. Daily crises in Iraq flood the news, but howmany people know that the Kurds have already held freeelections? Kurdistan may not be any Jeffersonian ideal ofopen society, but the Kurds have proven that democracycan succeed in that part of the world. And they provide amodel for self-governance in Iraq.

This is not a happy land. Wounds are raw and resentmentsrun deep. Historically, the Kurds easily number among themost oppressed people in the world. So it's all the moreamazing that, somehow, they've managed to surmounttheir enmities to creéite a democratic consensus. If thesepeople can do it, then there's hope that the Iraqis can do thesame.

There are 26 million Kurds spread across Iran, Iraq, andTurkey _ a lar~e and strate~ically important ~eo~raphicalexpanse. The culture contains more moderate Muslimsthan other Arab lands. Kurdish women for instance, are notrequired to veil themselves, can receive regular educationand work outside their homes. A successful democracy

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there would be an important regional ally for America inthe war on terrorism.

So how did the Kurdish democracy arise? When Saddamwent to war against Iran in 1980, Kurdish sympathies favo-red Iranian Shiites. An enraged Saddam deployed chemicalweapons against the Kurds in a brutal campaign that des-troyed hundreds of Kurdish villages and killed over 20,000people. Ten years later, at the conclusion of the Persian GulfWar, Saddam again attacked Kurdish towns and villages,sending over a million Kurds fleeing over the Turkish andIranian borders. The allies made no move to protect theKurds immediately after the war. Thousands of Kurdishfighters and refugees died feeling betrayed by the UnitedStates.

Finally, the United States and its Gulf War allies instituteda no-fly zone in northern Iraq to prevent further air attacksagainst the Kurds by Saddam's forces. Enforced by U.S.fighters, the no-fly zone provided a safe haven for theKurds where they could live and, in effect, govern them-selves. Within their haven, the Kurds organized themselvesto the point of holding elections (there was some violenceamong conflicting groups) and establishing a representati-ve government. Recently, the two main Kurdish parties, theKurdistan Democratic Party (KDP) and the Patriotic Unionof Kurdistan (PUK), have combined their efforts to movethe cause of democracy forward in the new Iraq.

How could this successful experiment in democracy beoverlooked today? The answer seems to be that until a pro-

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blem has wider implications for the rest of the Middle East(e.g., the Israeli-Palestinian conflict), it doesn't rise to thelevel of mattering to the international community. But thisis another knotty "homeland" issue.

The espousal of an independent Kurdistan is viewed asnothing less than treason by the Kurds' host nations. Itwould entail a humiliating national dismemberment forthe countries involved. Passions run high. For the 13 mil-lion Kurds in Turkey, it is illegal to use the Kurdish lan-guage in publications, politics or education. In fact, until1991, there was a law that forbade even speaking the lan-guage. "The Turkish government has sought to make theKurdish problem go away, harassing individual Kurdswhom it suspects of sympathy to the independence move-ment, jailing and torturing leaders, and mounting militaryaction against Kurdish rebels when it can find them," saysprofessor Noah Feldman of New York University.

Lacking a powerful sponsor to push for an independentKurdistan, the Kurds have put their hopes on gainingattention by establishing a working democracy in theirregion of Iraq. By doing this, the Kurds hope to build thegoodwill and traction they will need to push the homelandissue as Iraq itself takes shape under its new free govern-ment. America has already helped the Kurds gain a directand powerful voice in Iraq's new government. The UnitedStates and its allies have built strong relationships with theKurds, but ultimately this is an issue the Iraqis themselves_ in negotiations with Kurdish leaders _ will have to workout.

In the meantime, the U.S. and other members of the inter-national community should insure that Kurdish rights _both in Iraq and in neighboring countries _ are acknowled-ged and respected. These people have paid the price. (LukeThomas is a fellow of the Digital Freedom Network, a non-profit human-rights organization in Newark, N.J.

Kurdish Peshmerga Militia Face Uncertain FutureReuters 14 April 2004by Seb Walker

.,

IRBIL / Peshmerga fighter Ahmed Ali has spent decadesin the service of the Kurdish militia, defending his peopleagainst multiple enemies. But now that Saddam Husseinis no longer in power, he faces the prospect of being sur-plus to requirements. ''I'm not sure about my future,maybe l'll retire -- it's been many years," said Ali, a 52-year-old platoon leader surrounded by junior peshmergasoldiers in their barracks at the Irbil headquarters of theKurdistan DemocraticParty (KDP).

Kurdish leaders have agreed in principle that the pesh-merga should be disbanded under the terms of Iraq'sinterim constitution, signed last month, which stipulatesthat armed militias must be dissolved or brought underthe control of the central government by June 30, when theAmericans are due to hand power back to the Iraqis. Ali,a peshmerga since 1967, thinks it is too early to decide thatthe peshmerga are no longer needed -- particularly withIraq's Kurdish minority, which makes up about 20 percentof Iraq's population, still facing enemies from within Iraq.That said, he believes that if the Kurds are given the auto-nomy they seek in a three-province swath of northernIraq, and jobs are provided for ex-peshmerga, then hedoesn't see too many difficulties with the disbandment.

Yet that may all be wishful thinking.

"If we get the results we want -- freedom for Kurdistan --this situation will be no problem," he said. "My three sons

(also in the peshmerga) might even be happy to go intocivilian jobs."

The peshmerga -- the name means literally "those ready todie" -- was created in 1946 by Iraqi Kurd leader, MustafaBarzani, to help defend the breakaway Kurdish 'Mahabadrepublic' founded in Iran. It now numbers around 55,000active fighters. These days the militia is a confusing mix ofgroups, loyal to whichever Kurdish party is paying theirsalary. Before the recent conflict, members were paidroughly $90 a month, but a peshmerga can now expect toreceive around $170 a month for tours of duty lasting twoor three months at a time. There are elite bands such as theKurdish special forces equipped with modern automaticrifles and blue combat fatigues, while older mountainwarriors still wear traditional Kurdish baggy pants and aturban and carry old and rusting Russian AK-47s.

JOBS FOR THE BOYS

Around 25,000 former peshmerga now receive salariesfrom coalition authorities for employment in the new Iraqisecurity forces. Some have become border guards, otherspolicemen, and around 4,000 are being trained as part ofthe new Iraqi army. According to the minister of peshmer-ga affairs for the Kurdistan Regional Government in Irbil,thousands more remain to be disbanded and positionsneed to be found for them.

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"We now have around 50,000 without jobs, so we're trying tomake agreements with the coalition to find work for them,"said minister Hamid Afandi, who joined the peshmerga in1961. "We can't just send them home."

Afandi said that many would be retained to provide protec-tion for Kurdish party officials -- effectively private securi-ty guards. Until other jobs are provided for the rest theywill continue to receive their minimal peshmerga salaries.Discussions with coalition officials are continuing, accor-ding to Afandi, and the Kurds have been told the situationwill be solved gradually.

U.s.-led administration officials in the region -- who alsoreceive security protection from peshmerga -- say the planis to phase out the force slowly, providing civil service jobsto those who do not get work with the security forces.

HONORABLE SOLUTION

New bodies are also being created, such as the "forest poli-ce" who will protect the natural environment and take onduties like replanting the landscape. Other schemes invol-ve providing small-business loans for ex-peshmergas see-king a career outside the public sector.

Afandi said that while he would prefer the militia to begiven military rather than civilian jobs, he would acceptany decision and was not worried about the question ofdefense.

"If they're called on to fight, all Kurdish people are pesh-mergas," he said. "They have jobs and stay in their houses,but if told to defend Kurdistan they are ready." The decisionto accept coalition plans to dismantle the peshmergas, whoare closely entwined with Kurdish national identity havingfought for years against the former government, is viewedby most Kurd~, as a compromise in the negotiations over thetransfer of authority in Iraq. Kurdish leaders have called foran "honorable solution" to the future of the peshmerga, but

\ n \Ifor some of the young men crmyded around Ali at the KOP

nheadquarters in Irbil an alternative career is hard to contem-plate. Q

"A lot of times we go without salaries, even though we'd gethigher pay elsewhere," said Ali's son, Spiya, 28, whoexpressed confidence that the Kurdish leadership wouldeventually negotiate an agreement allowing the peshmergato remain.

"I want to stay as a peshmerga because our leader (MustafaBarzani) was a peshmerga," he said.

DETERMINATION

Il est temps de contre-attaquer

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L'Influent chroniqueur WIlliam Satire proposeses solutions. Plutôt musclées.

.A lors que des'soldats américains se font tuer,nous devrions garder à l'esprit le pari histo-

rique que nous avons fait: une fois libérés d'untyran brutal, les troi$ groupes qui composent l'Irakparviendront. avec notre aide, à créer une démo-cratie rudimèntaire susceptible de faire pencher labalance en notre faveur dans la guerre contre leterrorisme. Les chiites, longtemps opprimés et quireprésentent 60 % de la population du pays, ont leplus à gagner de la démocratie et de la recons-truction. Mais ils sont aujourd'hui divisés. Une mino-rité de terroristes, sous la direction de Moqtada as-Sadr, influencé par l'Iran, remet en question l'autoritéde l'ayatollah Ali as-Sistani, partisan de la manièreçlouce. Ce dernier, s'il préserve ses fidèles en seplaignant de la libération, ne sait que faire de Sadr,qui a fait ouvertement alliance avec le Hamas et leHezbollah, et a déclaré la guerre à l'Occident. Toutcela fait que nous combattons désormais une insur-rection active sur deux frqnts. Une telle situationappelle un changement de stratégie. Jusqu'à pré-sent. nous nous sommes efforcés de rester dis-crets tout en formant des Irakiens aux missions desécurité, de peur de passer pour de méchants occu-pants. Ce qui n'a eu pour effet que d'encouragerles terroristes sunnites et les chiites pro-iraniens.

Mais, maintenant que les loyalistes de Sadd amHussein et les fondamentalistes islamistes ontabattu leurs cartes terroristes, nous pouvons contre-attaquer de façon décisive. Ayant déclaré que nousallions pacifier les rebelles baasistes de Falloud-jah, il nous faut pacifier Falloudjah. Ayant déclaréle chiite Sadr hors la loi, il nous faut répondre à sarévolte sanguinaire par tous les moyens militairesnécessaires, et avec moins de pertes à long terme.Nous devrions maintenir la pression sur les agita-teurs chiites en nous en tenant fermement à la datedu 30 juin pour la passation de la souveraineté auxtrois groupes irakiens. Temporairement, cela devraits'accompagner d'un renforcement de nos effectifs.Nous devrions accepter la proposition des Turcs dedéployer 10 000 hommes pour combattre à noscôtés. Les Kurdes ont fini par renouer des liensavec Ankara, ils savent de quel côté ils se trouventdans cette guerre contre les deux fronts du terro-risme. Il nous faut rompre le lien entre les Iraniens,le Hezbollah et Sadr, comme savent le faire nosforces spéciales. Bon nombre de chiites arabes seméfient des ayatollahs perses en Iran et peuventnous fournir des renseignements utiles sur le rôlede courroie de transmission joué par la Syrie. Lesheures que nous vivons sont de celles qui mettentles âmes à l'épreuve. Nous sommes en pleine crise,mais nous en sortirons.

William Saflre, The New York Times, New York

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ÛlIIonae 10 AVRIL 2004

La droite française remet en question un engagementhistorique de l'Europe vis-à-vis de la Turquie

L'UMP entre en opposition avec le président de la République sur la candidature d'Ankaraà l'Union. La « vocation européenne» de la Turquie avait été reconnue par de Gaulle en 1963

LEMINISTREdes affaires étran-gères français, Michel Barnier, adû faire une mise au point, jeudi8 avril, à propos des relations de laTurquie avec l'Union européenne:«La ligne de la France reste lamême », a-t-il dit, après qu'AlainJuppé eut pris, la veille, le contre-pied de la politique officielle fran-çaise en contestant, au nom del'UMP, la vocation européenne dece pays. A l'Elysée, on appuyait,jeudi, les déclarations de M. Bar-nier, en confirmant que la positionde la France n'avait pas changé,et restait « celle que le présidentn'a cessé de répéter ces dernièresannées ».

Le parti de la majorité est doncentré en opposition avec le prési-dent de la République et le gou-vernement, sur une question quipromet de devenir l'un des sujetssensibles du débat préélectoral.Même si l'on fait valoir, à l'Elysée,que «chacun est dans son rôle » etqu'il ne s'agit là que du «jeu démo-cratique »normal, il est peu proba-ble que les électeurs s'y retrouvent.

On sentait à vraidire depuis quel-que temps que la question turqueposait quelques problèmes à ladroite française. La perspectived'une adhésion, même lointaine,de la Turquie à l'ensemble euro-péen est en effet contestée dansson principe sur deux fronts : parles droites extrémistes et souverai-nistes, décidées à en faire un deleurs thèmes de mobilisation pourles élections européennes, maisaussi par des milieux proeuro-péens, notamment à l'UDF. Deshommes comme Valéry Giscardd'Estaing ou Jean-Louis Bourlan-ges se sont affichés comme farou-chement opposés à l'entrée de laTurquie dans l'Union.. En estimant, mercredi, qu'il faut

fixer. des limites à l'Union souspeine <:jela « dénaturer » et que laTurquie ne doit pas être dedans,AlainJuppé reprend les argunlentsde ces derniers. Il a reconnu qu'ilavait {(évolué » sur le sujet, et c'estpeu dire.

M.Juppé, lorsqu'il était minis-tre des affaires étrangères, avaiten effet activement défendu unevision stratégique des relationsavec la Turquie : sa démocratisa-

tion, le rapprochement de ce grandpays musulman avec l'Europe pou-vaient avoir un effet stabilisateurdans la région, et l'Europe avaittout à y gagner. Alain Juppé a étél'artisan de l'accord d'union doua-nière de 1995,qui faisait de la Tur-quie le pays non membre le plusétroitement associé à l'Europe. Il

Une question quipromet de devenirl'un des sujetssensibles du débatpréélectoral

eut à le défendre contre la Grèce,contre une partie des députés euro-péens, contre les socialistes fran-çais qui s'enflanlffiaient soudain decompassion pour les Kurdes mal-traités.

Ce n'était certes qu'.un accordd'union douanière. Mais dès lors,et depuis l'arrivée de JacquesChirac à l'Elysée, la France est

considérée par les Turcs tournésvers l'Europe comme leur meilleursoutien dans l'Union. Cette idyllen'a connu que quelques incidentsde parcours sans lendemain,quand les parlementaires françaiss'emparaient de la question dugénocide arménien.

A de multiples reprises ces der-nières années, Jacques Chiraca rap-pelé sa position invariable, la der-nière fois avec peut-être un peuplus de prudence, lors du Conseil

. européen du 26 mars : « Les effortsde la Turquie en vue d'intégrer tou-tes les règles de la démocratie et del'économie de marché sont indiscuta-bles, a d.itle président. C'est le rap-port de la 'Commission [attendupour octobre] qui nous permettrade décider s'ily a lieu ou non d'enga-ger des négociations, qui seront lon-gues, pour son.adhésion. »

La question qui est posée estdonc de savoir si les changementsintroduits par la Turquie dans salégislation sont suffisants poursatisfaire aux normes européen-nes, et s'ils sont effectivement misen œuvre dans la pratique. Pour lesautorités françaises, c'est une ques-tion « technique ». Aucune ques-

tion de principe ne se pose enrevanche sur la « vocation euro-péenne »de laTurquie, sur sa légiti-mité à intégrer à terme, même sic'est c,Ûinslongtemps, l'ensembleeuropéen.

C'est sur ce point qu'Alain Juppéa rompu, mercredi, avec la positionofficielle.

Le débat sur la Turquie n'est paspropre à la France. Le chancelierKohl avait en son temps mis lespieds dans le plat en faisant réfé-rence à l'héritage chrétien de l'Eu-rope; l'Union chrétienne-démo-crate (COU) lui emboîte le pasaujourd'hui, de même que d'autresdémocrates-chrétiens et diversesextrêmes droites européennes, no-tamment au Danemark. Mais laposition officielle'de la France nelui est pas propre non plus : c'estla position officiellede l'Union.

Ce qui fait la particularité de laTurquie dans le débat sur « les limi-tes de l'Europe » c'est, plus que sapetite partie de territoire située enEurope continentale, l'engagementhistorique qu'avaient pris enverselle de Gaulle et Adenauer en 1963,impulsant un accord d'associationqui proclamait la «vocation euro-péenne» de ce pays. Pendant delongues années, l'évolution politi-que tourmentée de la Turquie aépargné aux Européens d'avoir àse préoccuper de cette promesse;la Turquie n'était pas même recon-nue comme pays candidat.

C'est en 1999,au sommet d'Hel-sinki qui trace les grandes lignesde l'élargissement jusqu'en 2005,qu'Ankara se voit reconnaître le sta-tut de candidat. Le texte d'Helsinkiest sans ambiguïté sur le fond :«La Turquie, dit ce texte, est unpays candidat, qui a vocation à re-joindre l'Union »quand il aura rem-pli les critères de conformité défi-nis en 1993. à Copenhague. En2002, lors d'un autre sommet àCopenhague, les Quinze font ungrand pas de plus vers Ankara.Si la Turquie répond aux critèresfin 2004 (ce sera l'objet du rapportde la 'Commission en octobre),« l'Union ouvrira avec elle des négo-ciations d'adhésion », déclare lesommet dans ses conclusions.

Claire Tréan

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William Safire

Resolute in IraqWASHINGTON

Inlight of about a dozen U.S. combatdeaths on Tuesday, we Americansshould keep in mind our historicbet: That given their freedom from

a savage tyrant, the three groups thatmake up Iraq could, with our help, cre-ate a rudimentary democracy thatwould turn the tide against terror.

In the northern group, we can seesuccess: Rival Kurdish parties havecome together to work within an Iraqiparliament when elections come."Kirkuk is our Jerusalem," they say, andthat oil-rich area - long the center ofIraqi Kurdistan, before Saddam's ethniccleansing - should be their regionalcapital in unified Iraq.

In the center group - the Sunnis, whoprofited most from Saddam's dictator-ship - we see mostly a sullen popula-tion, its Baathist diehards allied with anaffiliate of Al Qaeda longing for regimerestoration. There is where the atrocitiesof Falluja were committed in the fiercestSunni challenge to liberation.

In Baghdad and the South, long-op-pressed Shiites - 60 percent of Iraq'spopulation - have the most to gainfrom democracy and reconstruction.But they are now split. A minority ofterrorists led by the firebrand Moktadaal-Sadr, under Iran's influence, are chal-lenging the quietist Grand Ayatollah Alial-Husseini al-Sistani. That ayatollah iskeen to protect his following by com-plaining about the liberation andwrings his hands about Sadr, who has

openly declared alliance with Hamasand Hezbollah and war on the West.

All this means that America is nowfighting an active two-front insurgency.That calls for a change in strategy. Up tonow we have tried to hunker down andtrain Iraqis to handle security, lest we ap-pear to be nasty "occupiers." That onlyemboldened the Sunni terrorists andShiite lranists. One anti-American toldanother Iraqi with cool nonpartisanshipabout ousting U.S. presidents: "We'll doto Bush what we did to Ca.rter."

But now that the Saddam restoration-ists and Islamic fundamentalists havemade their terrorist move on both fronts,America can counterattack decisively.

"In war, resolution." Having an-nounced we would pacify rebelliousBaathists in Falluja, we must pacify Fal-luja. Having designated the Shiite Sadran outlaw, we must answer his chal-lenge with whatever military force is re-quired and with fewer casualties in thelongrun.

But we must impress on the minds ofmillions of Shiites that there is no freeride to freedom. We should keep theheat on Shiite ditherers by holding fastto the June 30 deadline for the deliveryof sovereignty to Iraq's three groups. It'sless about the U.S. election than de-manding that Iraqi leaders and UN fa-cilitators live up to their promises.

We should couple this with a tempo-rary increase in troop strength, if neces-sary: We will pull alongside, not pullout or pull alone. We should take up the

Turks on their offer of 10,000 troops tofight on our side against two-front ter-ror. The Kurds, who have patchedthings up with Ankara and know whichside of the two-front war they and weare on, would withdraw their ill-con-sidered earlier objection.

We should break the Iranian-Hezbol-lah-Sadr connection in ways that ourspecial forces know how to do. Plenty ofIraqi Shiites, who are Arab, distrust thePersian ayatollahs in Iran and canprovide actionable intelligence about aSyrian transmission belt.

And we should coolly confront thequaking quagmirists in the UnitedStates. Does Ted Kennedy speak for his,Massachusetts junior senator, John'Kerry, when he calls our effort to turnterror-supporting despotism into nas-cent liberty in Iraq "Bush's Vietnam"?

Do the apostles of retreat realize howtheir defeatism, magnified by the Arabnews media, bolsters the morale of theinsurgents and increases the nervous-ness of the waverers?

Does our coulda-woulda-shouldacrowd consider how it dismays the ma-jority of Iraqis wondering if they cancount on our continued presence asthey feel their way toward freedom?

These are the times that try men'ssouls, and - as Tom Paine's enlightenedacquaintance, Mary Wollstonecraft,would have added - women's, too. Thisis the crisis; we'll come through it.

E-mail: [email protected]

La prise d'otages,nouvelle armedes rebelles

EnunanuelPoupelle

Les rebelles irakiens ont peut-êtretrouvé l'arme la plus efficace pour dis-suader les alliés des États-Unis. En l'es~pace de 3 jours, 21 civils ont été pris enotages en Irak: 8 Sud-coréens, 4 Italiens,3 Japonais, 2 Américains, 2 Palesti-niens,l Canadien et 1 Britannique. Etmême si certains - comme les 8 pasteurssud-coréens - ont été libérés, la Corée duSud n'a pas été imperméable à cet évé-nement : 2 autres Coréens avaient étéenlevés en début de semaine.

Dans les années 80, la prise d'otagesétait une pratique dans laquelle de nom-breux pays se sont alternativement im-pliqués,l'Iran et la Syrie notamment. AuLiban, une soixantaine d'Oçcidentaux

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ont été détenus entre 1982 et 1992.Panni eux des Américains, des Britan-niques, des Fran~. et autres, de pro-fessions diverses: diplomates, ensei-'gnants, jqurnalistes. Ils faisaient officede monnaie d'échange très précieusepour ces organisations clandestines.Dans la grande majorité des cas: lesgouvernements avaient été poussés ànégocier avec les ravisseurs pour libérerleurs ressortissants.

Aujourd'hui, les populations des paysalliés de Washington et visés par desenlèvements peuvent juger le coût deces vies humaines bien trop élevé, pourla défense d'une cause irakienne assez

. éloignée de leurs propres intérêts. Legroupe irakien « les Brigades desmoudjahidins » auteur de l'enlèvementdes Japomùs, a rédigé un communiquéaussi habile que cruel. qui accompa-gnait le document filmé et adressé au«peuple japonais ami» : « Trois de vosenfants sont tombés entre nos mains etvous avez le choix : vous retirez vostroupes ou nous les brûlerons vifs. » Lepremier ministre japonais Koizumi, quiavait mis longtemps pour convaincreses.concitoyens de participer aux opéra-tions en Irak, n'a guère de bonnes solu-tions :.négocier sous d'autres termes la

libération des otages, tenter de les fairelibérer par la force, ou céder et quitterl'Irak. Il s'est déclaré décidé à ne paschoisir la dernière option.

La situation est évidemment pé-rilleuse pour les Américains. S'ils neparviennent pas à reprendre le contrôlede la situation, les prises d'otages ris-quent de se multiplier. Et pourraient vi-ser les soldats, si les civils en étaient ve-nus à fuir l'Irak. En Sierra Leone, desdizaines de soldats de l'ONUavaient étépris en otages. Et des Casques bleus- Français notamment - avaient connule même sort en Bosnie. Une cascaded'enlèvements pourrait aussi finir parinciter les dirigeants politiques de cer-tains pays alliés aux Etats-Unis, sous lapression de leur opinion, à se retirer. Cequi ne manquerait pas d'affaiblir la coa-lition, et d'éroder le soutien du peupleaméricain pour George W. Bush, enpleine campagne électorale.

Hier soir, la coalition affirmait en toutcas sa fermeté. « Nous ne négocieronsavec au.~n terroriste qui aurait prisdes otages;'a déclaré le porte-parole del'administrateur américain Paul Bre-mer, et nous allons chercher à les cap-turer ou à les tuer. »

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. - . . ....

La coalition veut détruirela milice de Moqtatla al-Sadr

Les marines ont bombardé hier une mosquée de laville sunnitede Faludja, à l'ouest de Bagdad, croyant y avoir tué une quaran-taine de rebenes, pour ri'y découvrir plus tard aucun corps. Les.marines ont pris pied dans le centre Faluc\ja au prix de combatsacharnés qui ont fait quarante-six m,arts parmi les Irakiens de-puis DI8ftIi soir. Quatorze GI ont été tUés mardi et mercredi dansdes att.àques de la guérilla dans la zone de Bagdad. AlOI'Sque Mo-qtada al-Sadr, le chef chüte radical à l'origine du soulèvement desa milice contre les troupeS de la coalition, poursuivait sa rébel-lion, la plus haute autorité religieuse chüte en Irak, le grand aya-tollah Ali Sistani, appe1ait bier à la fin du cooßit armé, qui a faitquelque cent vingt tuéS en quatre jours. Le secrétaire américam àla Défense. Donald Rumsfeld. a affinné que Washington ne lais-sera pas Moqtada al-Sadr «s'en tirer sans rendre de comptes ))eta reconnu bier que Nac\jaf. la ville sainte où le chef chiite radicals'est réfugié. n'est plus désormais sous le contrôle de lacoalition.

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~00

Bagdad: Georges Malbrunot

« C'est pire que lors de laguerre l'an dernier )), lâche Ri- .chard Savick, un vétéran descombats qui avaient poussé Sad-dam hors du pouvoir il y a un an.A Faludja, l'opération de policecontre les rebelles responsablesdu lynchage de quatre agents desécurité américains il y a dixjours a tourné hier au bain desang. Une mosquée de cette ville

tués IIJ.ardi au cours de septheures de combats face aux re-belles. Un retour au calme relatifétait observé hier à Ramadi.Mardi, 36 civils avaient été tués àFaludja, dont 25 occupants d'unemême maison. Hier, les troupes

-américaines ont pris des positionsdans la ville, tandis que certainsmarines brandissaient les postersde six habitants recherchés, quiétaient présents au moment dulynchage des agents américains,un drame qui a ébranlé l'Amé-rique. Toutes les mosquées de Fa-ludja ont lancé des appels au dji-had, la guerre sainte, contre lesforces d'occupation en Irak. Danscette ville ultraconservatrice, la

du pays sunnite: épicentre profanation d'un lieu saint ne vajusque-là de la révolte contre les qu'attiser la soif de vengeance,forces d'occupation, a été tou- après les pertes subies parmi la

, population.chée par plusieurs missiles tires Plus au sud, les combats entredepuis des hélicoptères. Les res- miliciens chiites de Moqtada al-ponsables de la coalition ont ac- Sadr, le jeune religieux radicalcusé les insurgés d'utiliser les qui défie Washington, et lesmosquées comme refuges pour forces de la coalition se sonttirer sur les troupes américaines.

Depuis trois jours, 2 000 ma- poursuivis en plusieurs endroits.lines sont engagéS dans une pé- A Kout, à 70 km de Bagdad lesrilleuse opération de pacification forces ukrainiennes n'ont pas eude Faludja et de la ville voisine de d'autre choix que d'évacuer laRamadi, où douze soldats ont été . ville, après avoir été la cible de

mortiers. C'est la première foisque soùs:le feu, des troupes de lacoalition abandonnent ainsileurs positions.

A Nassiriya, la polfce ira-kienne a repris hier le contrôledu nord de la ville. occupé par leshommes de Moqtada al-Sadr.C'est l'arrestation samedi à Nad-jaf d'un de ses proches, impliqué.selon la coalition dans le meurtred'un autre dignitaire chiite l'andernier, qui a mis le feu auxpoudres. Depuis, aucun camp nesemble vouloir battre en retraite.La coalition a juré hier de «dé-troue» l'armée du Mehdi, la mi-lice de Sadr qu'elle affronte dansplusieurs villes du pays chiite,une zone qui avait su jusque-làrester à-l'écart des attaquescontre les forces d'occupation.

« Nous allons attaquer l'ar-mée du Mehdi pour la détruire ))•.a annoncé le général Mark Kim-mitt, chef adjoint des opérations'

militaires de la coalition. Malgréles risques d'embrasement, lesAméricains paraissent détermi-

. nés à appréhender Moqtada al-Sadr, qui fait l'objet d'un mandatd'arrêt. Depuis Nadjaf où il s'estreplié, le turbulent seyyed au tur-

Depuis trois jours, 2 000 marines sont engagés dans une périlleuse opération de pacification de Faludja et Ramadi, où douzesoldats ont été tués mardi au cours de sept heures de combat face aux rebelles. (Photo Hayne Palmour/AP.)

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, ban noir, qui cristallise le mécon-tentement général des déshéritéschiites Wl an après la libérationde leur pays, a demandé que lepouv9ir ,en Irak soit transféré«(I1J,Xi,enshonnêtes» et «non àceux:'f,ui collaborent avec lesforc8s.d'occupation ».

Pour qu'il mette fin au soulève-ment de ses fidèles, Moqtada al-Sadr exige le retrait des forces dela coalition des villes et la libéra-tion des prisonniers. Face à cetteaggravation de la situation, Ho-chyar Zebart, ministre des Af-faires étrangèr~~ dll; gouverne-

ment intérimaire irakien, aréclamé davantage de troupesétrangères. Le commandementmilitaire américain estime dispo-ser de suffisamment d'hommespour mater la révolte sur lesdeux fronts chiites et sunnites.

Les mollahs iraniens.dans l'embarras

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Téhéran :Delphine Minoui

L'Iran se trouve dans l'embar-ras. D'Wl côté, l'enlisement desGI en terre voisine vient satis-faire ses thèses antiaméricaines.Mais, de l'autre, l'escalade de laviolence à ses portes est devenuesuffisamment alarmante pourl'inquiéter.

fiyaWl an,la chute du régimede Saddam Hussein a été perçuecomme Wl soulagement par desmilliers d'Iraniens, hantés parles terribles souvenirs de laguerre Iran-Irak (1980-1988) etdes bombardements chimiques.Bien qu'hostiles à Wle interven-tion du « Grand Satan », les au-torités chiites de Téhéran ontsoufilé en douce. Mais aujour-d'hui, elles voient d'Wl mauvaisœil la stagnation des troupesaméricaines - déjà présentes enAfghanistan depuis plus de deuxans - dans sa région.

La dégradation de la situationen Irak vient donc conforter sonantiaméricanisme. Le ministreiranien des Affaires étrangèresest ainsi revenu sur « l'échecaméricain », en reprochant àWashington « d'avoir cru pou-voir se comporter avec la popu-lation irakienne de la même fa~çon qu'il s'est débarrassé deSaddam Hussein ». Son porte-parole en a profité pour appeler« au départ rapide des forcesd'occupation et à la passationde pouvoir aux Irakiens ».

Toute la semaine, les jour-naux d'Iran ont accordé d'im-portants développements à l'ac-tualité irakienne, en reprochantà l'Amérique son manque deresponsabilité. « Bush a créé undésastre en Irak », titrait récem-

ment le quotidien conservateurResalat. La presse de droite s'estpourtant bien gardée de toutcommentaire sur le turbulentMoqtada al-Sadr, néanmoinsconnu pour être Wl fervent ad-mirateur du velayat-e faqih(principe de base de la Répu-blique islamique d'Iran, accor-dant les quasi-pleins pouvoirsau guide religieux). Le mollahrebelle de Koufa, fils d'Wl grandayatollah irakien, est accusé parcertains faucons de Washingtond'être soutenu par Téhéran.D'autant plus que son mentor,l'ayatollah irakien Kazem al-

'Haeri, lui envoie ses encourage-'ments depuis sa demeure deQom, la ville sainte iranienne.

Mais selon les diplomates oc-cidentaux en poste en Iran,même si certains religieux ultra-conservateurs partagent lesidées de Moqtada, c'est malconnaître la complexité (et la di-versité des centres de pouvoir)de la République islamique qued'en conclure à l'empreinte deTéhéran dans l'embrasementdes villes chiites d'Irak.

«Dès le début, nran a déve-loppé des échanges cordiauxavec le conseil de gouvernementprovisoire irakien, précise Wldi-plomate. Ce n'est pas dans l'in-térêt de Téhéran que d'encoura-ger la violence en Irak »,ajoute-t-il. L'Iran est en effet lepremier Etat à avoir reconnu,l'été dernier, la création de l'au-torité intérimaire irakienne. De-puis, les anciens ennemis ontcommencé à développer deséchanges commerciaux.

Des leaders influents duconseil de gouvernement provi-soire irakien, telle Kurde JalalTalabani ou le chiite AhmadChalabi, font régulièrement lanavette entre Bagdad et Téhé-

ran, où le tapis rouge leur estsystématiquement dressé. Ebra-him al-Jaffari - membre du partichiite al-Dawa -, Wl des neufprésidents tournants du conseilirakien, achève en ce momentmême Wlevisite dans la capitaleiranienne. La République isla-mique continue également à en-tretenir des rapports étroits avecson ancien invité Abdol Aziz Ha-kim, leader de l'ASRII (Assem-blée pour la révolution islamiqueen Irak), dont l'organisation aété hébergée pendant vingt-cinqans par Téhéran. Or, Abdol AzizHakim, partisan d'Wle transi-tion politique sans violence, n'ajamais caché sa méfiance àl'égard de Sadr. fi « n'ajamaisété un grandfavori des Iraniens.Ils le jugent trop instable »,poursuit le diplomate.

«L 1ran ne veut pas d'une at-mosphère trouble en Irak », re-marque, pour sa part, un politi-cien iranien. « Cela ne sert passes intérêts nationaux. » L'in-stabilité croissante du sud chiitede l'Irak vient même de pousserle Haut Commissariat pour lesréfugiés à suspendre son pro-gramme de rapatriement desIrakiens, qui avaient trouvé re-fuge en Iran sous Saddam Hus-sein. Les autorités iranienness'inquiètent également du sortdes milliers de pèlerins iraniensqui franchissent chaque se-maine la frontière pour se re-cueillir sur les tombeaux del'imam Ali, à Nadjaf, et del'imam Hussein, à Karbala. Cer-tains auraient récemment périlors des affrontements qui ontopposé les forces de la coalitionà l'Armée du Mehdi. « Si votrevoisin est en feu, cela signifieque votre propre maison estaussi en danger », commente lepoliticien iranien.

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Berlin and Paris step backon IraqBy John Yinocur

PARIS: France and Germany havebeen strikingly discreet about Amer-ica's new troubles in Iraq, reflectingwhat appears to be their judgment that .the country's instability threatens anypositive development in the Middle.East over the long term.

"No one has any interest in an Amer-ican fiasco," the former French foreignminister, Hubert Védrine, said Friday.That did not take in the schadenfreudeof some French and German commen-tary, but it had the sound of an operat-ive formula to describe a situation inwhich Washington's misery did not ob-je~tively equal Paris's or Berlin's gain.

In attempting to draw closer to theUnited States over the past months -the Germans actively, with Americanbacking; the French in a less public

mode - the two countriesNews set courses for improvingAnalysis trans-Atlantic relations

that would be destroyed byIraq-related ironies or we-told-you-so'sfrom ranking officials.

Besides, the French and Germansshared an absence of alternatives andan element of direct self-interest. Withtime, France and Germany's attempt toturn Europe against the United Statesin the run-up to the war has come to be

regarded by strategists in both coun-tries' capitals as a tactical mistake thatresulted instead in a majority of the 25European Union countries opposingthe French-German drive for Europeanpre-eminence.

In a Europe greatly weakened by itsfractures over the war, and frightenednow by terrorism on its soil, the error oftrying to turn the Americans into theultimate villains in Iraq while they arestill the ultimate guarantors of Euro-pean security was clearly not one theFrench and Germans would repeat.

In Germany, where a poll on Thurs-day found that 53 percent wanted theAmericans to pull out of Iraq, the gov-ernment had a rather different stance.Weeks ago, Defense Minister PeterStruck, in. suggesting that a Spanish

. troop withdrawal would be unwise,said an American pullback wouldmean total instability.

Since January, while refusing to sup- 'ply troops for Iraq, Chancellor GerhardSchröder's government has given itsapproval to the grand lines of a Bush

. administration initiative for the Great-er Middle East, signed a German-American Alliance for the 21stCenturythat stresses common goals in the re-gion, and, through Foreign MinisterJoschka Fischer, defined "Jihadist ter-rorism" as "the new totalitarianism"that constitutes the greatest threat toglobal security.

In France, in a context of newspaperheadlines swimming with quagmire-chaos-Vietnam references, there was .

palpable official caution, with PresidentJacques Chirac's office describing theFrench leader as being "very concerned"about the insurgency's intensification.

Védrine, who began France's system-atic attacks on American "unilateral-ism" and "hyperpower" status whileserving as Chirac's foreign minister,d.id not resist saying in a radio inter-view that the United States was payingfor its errors, including what he called"ideological blindness."

At the same time, he also stated that

'No European country ismade safe by a failed

Iraq, yet those countriesare distinctly absent

from the risk bearing.'

he believed France and other countriescould intervene "if the Iraqis ask for it."Indeed, a rapprochement betweenFrance and the United States was "un-derway," Védrine asserted.

If there were a new French role in re-lation to Iraq, he said, it would not"simply be to help the Americans, butthe Iraqis." .

In general, the French have sugges-ted that a change in then j.luMUH: coulacome through the vehicle of the UnitedNations and after a U.S. turnover ofpower to an Iraqi administration onJune30.

But Chirac's opportunities to ma-neuver were limited

He is hemmed in by the reality thathis surge in popularity at home duringthe 2003 Iraq debate has dissipated intohis current grief-filled domestic polit-ical situation. .

At the same time, he faces a series ofencounters with President George W.Bush and other leaders at four major in-ternational meetings through the

. month of June - with sentiment in fa-vor of righting the situation in Iraq un-mistakably outweighing interest in dol-ing out blame.

In a sense, Germany and France's op-tions .were also limited by the realitythat it was no longer possible to justifycountering American policy by the se-lective demonization of the Bush ad-ministration.

Just as John Kerry had called on thenew Socialist prime minister of Spain,José Luis Rodriguez Zapatero, to recon-sid.er his pledge to bring Spanish forceshome from Iraq, the Democratic candi-date's reaction Thursday to the worsen-ing military situation hardly let Europeoff the hook from its faulty presump-tion that no unified American view ex-isted ,onEurope's ongoing share ofIraqiresponsibilities.

"No European country," said Kerry,"is made safe by a failed Iraq, yet thosecountries are distinctly absent from therisk bearing."

Perhaps remarkably, some French. commentators appeared to be taking. the idea to heart that assisting the

,•Americans, however passively, in Iraqis the best alternative to chaos in theMiddle East.

Le Figaro, in an editorial, said thatsince the U.S. was not going to clear outofIraq, "France would be well advised toabstain from diplomatically harassingits ally on the question of the handoverof power, and to stop continuously refer-ring everything to the United Nations."

Another newspaper, Le Journal duDimanche, an exceptionally persistentcritic of the United States, even wrotelast week that Iraqis "would not under-stand if France uses Iraq to pursue itsdisagreements with the United States."

Before the latest fighting, LeMonde's correspondent in Baghdadhad gone further still in presenting arevisionist account of where France's'excellent view of its own record stopsin explaining how Iraq had gotten towhere it was.

Without directly touching on it, thereport presaged French discretion onAmerica's grief of the moment.

It said: "Iraqis remain exceedinglycritical of French policy. Contrary towhat Europeans often think, the fact ofhaving opposed the American occupa-tion does absolutely nothing to boostthe popularity of Europe or of a givencountry in Iraq."

"French policy over the past year isseverely criticized," the correspondentcontinued. "It's impossible to find any-one, apart from a few out-of-workBaathist officials, who support theFrench position over the Iraq crisis."

International Herald 'Dibone

)ltralb~mribune.AprillO-ll, 2004

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BV CHRISTOPHER DICKEY AND JOHN BARRYYEARAGO THIS WEEK, U.S. MARINE CPL. EDWARDChin scaled the long arm of a tank-recovery vehicle to put anoose around the neck ofSaddam Hussein's statue. Thenhe put an American flag over the dictator's metallic face,and for a few minutes, live around the world, that was theimage television viewers saw ofIraq's liberation.

A rumor spread, even on the airwaves, that this was the American flagthat had flown over the World Trade Center before terrorists brought itdown. That wasn't true, but the fiction felt good. Then Old Glory wastaken away, and the Marines used their cranelike vehicle to ~oPI:le~egiant tyrant. Iraqis jumped up and down on the statue, beatmg ItWIththeir shoes, dismembering it, dragging it are attacked, on average, every hour inthrough the streets, and for a long moment, Iraq; at least one dies .everyday; the Ame~-just then, most ofus felt alittle safer. can people are spendmg more than $1 bIi-

Today you don't see many American lion a week to keep those embattled troopsflags in Iraq, except on soldiers' uniforms. there. In Europe, Mrica and Asia~spinoffs(From the very beginning of the invasion, of Al Qaeda ar~ on the o~enslv~. Lastin fact, U.S. commanders decided the Stars month saw hornfic attacks m Spam thatand Stripes might offend local sensibilities.) took almost 200 lives. Last week HomelandAnd last week a mob in the dusty Iraqi town Security officials warned something similarof Fallujah gave us a new and horrifYing could happen in the United States. A majorimage to remember this war by, murdering . t~rrorist plot ,,:as u?c~vered in the Philip-four American civilian se- pmes, another m Bntam. Mter all the fight-curity men, burning them, ing in Mghanis~n and Iraq these last twobutchering them, dragging and a half years, It needs to be asked: are wethem through the streets, any safer?then hanging pieces of In some ways, yes. The -toppling ofthem from power lines and the Taliban, the destruction of Al Qaeda'sthe girders of a bridge. Afghan hase and the capture of several of

That single gruesome Osanla bin Laden's top lieutenants in 2001incident, recorded in and 2002 probably prevented many atroci-ghastly photographs and ties. The group has not been able to mountvideos, crystallized the any new operation remotely on the scaleofmisgivings many Ameri- 9/11. In Iraq, Saddam Hussein's regime wascans have about the war in decrepit, but cruel and vengefiIi, He covetedIraq-and their fears about weapons of mass destruction, and if he'dthe inhuman brutality of been allowed to stay in power, conceivably hea worldwide terrorist cam- might have found a way to build them andpaign that seems to be use them against the United States. Yet thespreading .. U.S. soldiers. risks posed by Iraq under Saddam, it now ap-

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pears, were mostly hypo-thetical. He had nothing todo with 9/11.

Iraq under Americanand Coalition occupation,on the other hand, has be-come a savage battle-ground in what StevenMetz, of the U.S. ArmyWar College, calls "theworld's first global insur-gency, led by Al Qaeda."The fact that Americantroops in Iraq are under at-tack by Arab and Muslimfighters is "an inspiration"to Islamic radicals every-where, says Metz, even if

they have no direct ties with each other. So anincident like the one in Fallujah, and the waythe U.S. military responds, takes on world-wide implications. "We will be back in Fallu-jah," vowed Brig. Gen. Mark Kimmitt, brief-ing reporters in Baghdad last week. "We willhunt down the criminals. We will kill themor we will capture them." Yet at the samebriefing Kimmitt admitted the obvious: therecan be no guarantee the violence will end.

The Bush administration's grand planfor peace and prosperity in the region, withIraq as a model of democracy and freeenterprise, is a decade-long undertaking-at the least. Yet the violence on the groundchallenges the occiJpation forces to act now,and forcefully. "The traditional tribal valuesof the Middle East despise somebody who

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does not avenge the blood of his kin," saysAmatzia Baram, Israel's foremost expert onIraq. "American honor has been trashed inFallujah. Now the Americans have to re-store their honor in the eyes of the Iraqis."But the law of vendetta is not the rule oflawthe United States had hoped to impose, andthe emotional spectacle of strike and coun-terstrike echoes around the world.

The United States is not up againstone unified enemy, in fact, but a mutatingvirus of anti-American hatred. Al Qaeda"has been forced to evolve in ways not en-tirely of its own choosing," says the StateDepartment's top counterterror official, J.Cofer Black. "As Al Qaeda's known seniorleadership, planners, facilitators and oper-ators are brought to justice, a new cadreofleaders is being forced to step up," Blacktold Congress last week. "These relativelyuntested terrorists are assuming far greaterresponsibilities."

Controversial former counterterrorismcoordinator Richard Clarke likens the after-math of the Mghan war to "smashing a podof seeds that spread round the world,"allowing bin Laden and his deputies "tostep back out of the picture and have the re-gional organizations they created take theirgeneration-long struggle to the next level."The Iraq war, Clarke insists, was an enor-mous distraction and' a drain on resources.Worse, "we delivered to Al Qaeda the great-est recruitment propaganda imaginable,"Clarke writes.

This is the essence of the problem.Would-be holy warriors are brought intothe global insurgency by rabble-rousingMuslim preachers who teach the glories ofmartyrdom in the face of infidel violenceand repression. The sermons are rein-forced by satellite television, videotapesand CD-ROMs .that show foreign forcesbrutalizing Muslims. Once recruited, somemilitants may rush to Iraq to commit sui-cide. But they are likely to be even moredangerous if they stay where they.,~inEurope or Canada or the United States, aswell as the Muslim world, looking for waysto bring the war home.

The war against these terrorists is ulti-mately a test of wills. "0 ye who believe,endure, outdo all others in endurance,"Qaeda ideologue Ayman al-Zawahiri ex-horts his followers, quoting the Qur'an.The United States, having put its prestigeon the line in Iraq, and having destroyedthe Iraqi state in the process, now is welland truly stuck there.

Are we safer? As the war in Iraq inten-sifies, and so do global reactions to it, that'sa question that has to be answered one dayata time.

With GAMEELA ISMAIL in Cairo

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TESTING TIME:The United Statescannot afford to failin Iraq. But its'enemies seem tobe multiplying.

BY ROD NORDLAND, MELINDA LIUAND SCOTT JOHNSON

THE VIDEO SELLS FOR LESS THA1'J$1 at any market in Baghdad. Onthe soundtrack of the amateur-ishly edited disk, a raw, wailingmale voice sings to a Sufi melody

often heard at Iraqi funerals, "vith newwords grafted to the old tune: "We salutethe brave people of Fallujah, who dared tostand up to the Americans ... Our countryhas fallen into the hands of the Americans,and we need brave men to slaughter the oc-

NEWSWEEK APRIL 12, 2004

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cupiers." The paean -about a showdownbetween Iraqi protesters and U.S. soldiersduring the early days of the occupation-isaccompanied by grainy footage piratedfrom a copy of "Black Hawk Down," direc-tor Ridley Scott's retelling of the disastrous1993 U.S. intervention in Somalia. As thevideo nears its end, the singer's words growsteadily more excited: "They [the Ameri-cans] were left on the ground. No one cameto help them ... All Arabs are talking of ourbrave!)'!" The helicopter of the movie's titleis hit by a rocket-propelled grenade. Debris

NEWSWEEK APRIL 12. 2004

flies everywhere, and the bloody, wide-eyedface oran American soldier fills the screen.

Fallujah is not Mogadishu, despite thesimilarity. BOtll cases share a particularlyabhorrent theme: the corpses of U.S. secu-rity personnel being mutilated and draggedtl1rough the streets by gleeful mobs. Rutthere's at least one overriding ditference:"We can't leave," says an ofiicer with a ma-jor U.S. security finn in Iraq. If it takes amillion f:--ing American lives, we have tostay." After watching TV tootage of Iraqismutilating the Americans' bodies and tllen

hanging two of the corpses from a bridge,President George W. Bush called tor a spe-cial briefing on the military situation in Fal-lujah. The most explicit outline of Ameri-ca's planned response came tram theCoalitiun's deputy operatiuns chief; Brig.Gen. Mark Kimmitt: "Quite simply, we willrespond ... It's going to be deliberate, it ""illbc precise and it will he o\"erwhelming."

In the back corridors where work getsdone, oflicials don't sound so confident."The '.Vhite House doesn't get that we needmore troops-significantly more troops,"

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says one knowledgeable Coalition Provi-sional Authority source. "They don't getthat we need more resources for our peo-ple." The problem goes far beyond Fallujah,where U.S. forces must find a way to punishthe killers without worsening the town'shatred of Americans. All of Iraq somehowneeds to be put into reasonably good orderbyJuly 1,when Iraqis are supposed to begingoverning themselves. "If Iraq descendsinto civil war, we will be distinctly less safethan we were before this invasion," says theCPA official. "Everything is at stake now.What we do in the next three months polit-ically and militarily will determine whetherthe war has made us safer."

Iraq has become a strategic battle-ground in the war on terror, even if it wasn'tso before. Proponents of the invasion likePaul Wolfowitz, the deputy Defènse secre-tary, argue that a democratic Iraq would bea catalyst, spreading reform throughout theMideast by showing democracy's benefits.But if the attempt fails, it could further

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destabilize the entire region. Already Iraqhas become like Afghanistan in the '80s, arallying cry for Islamic militants around theworld. Although the number of foreignmilitants who have actually been capturedin Iraq remains relatively small-perhaps150 from a total of roughly 12,000 de-tainees-the U.S. military claims that ji-hadis have swarmed in from 27 countries."If [government officials] just gave us thechance, thousands would go immediately,"says Nasser Abdel Azim, a medical studentat Egypt's Banha University.

As delighted as most Iraqis are to he ridof Saddam, they still aren't fi'ee. Nevermind tlle U.S. military presence. It's nomore than an inconvenience next to the in-surgents and common criminals who eflee-tively rule much of the country. "You usedto be able to leave your BMW unlocked inthe middlt: of the street at 2 a.m,," recallsone veteran Western diplomat in Baghdad."Nowwe live under this house arrest:' As hespeaks, his house is suddenly shaken hy

a thunderous explosion f.'om somewhereoutside his compound's blast walls. "This isthe new Iraq," he says, Ilot even flinching,

The plan is to hand over security toIraqis as quickly as possible. But in till' pastsix months, 632 Iraqi police have bccnkilled, more than double the u.S. military'slosses in the same period. 1\s a result, Iraqi,law officers ha\'C grown cautious to thcpoint of timidity. (During the killings inFalllljah. a passing polin' car spun a"'avand fled the scclle.) The lllilitary is worrinlellough to sl'nd Maj. Gen, Da,'id Pdraeus,co IIImander of the IOlst Airborne Division,back to Iraq to O\'erSl'e organization andtraining of the country's security fèm:t's.

American troops never got to Fallujah atall on thl' day of the killings. The fè,lllr,'il'-tims ,,-ere ci,'ilians working for Blackwatl'l'Security Consulting. one of thc leading-l'ompanil's in its field. r\o one was saying-publicly just why the tillir happened to hedri,'ing through Fallujah. one of the mostnotoriously anti-American places in the

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country. The 82d Airborne hadoverseen that part of Iraq formuch of the past year, butsources say the division's fight-ers mostly steered clear of thecity itself. Even so, the gunmen who carriedout the ambush seemed to be expecting ac-tion when they showed up that morning.Townspeople were reportedly warned tostay out of the line of fire.

Bringing the killers to justice willrequire more than just overwhelmingfirepower. The gunmCI1reportedly left thescene as soon as they had emptied theirAK-47s into the two unarmored vehicles.Bystanders put on a show afterward for theArab cameramen, abusing the corpses andsetting the victims' cars on fire. One of theAmericans may have clung to life brieflyafter the attackers were gone. Picturesaired on one Arabic satellite channelshowed one of the victims with a raisedhand, apparently clenching and opening,next to a burning car. In a still photo

posted on Al-Jazeera'sWeb site, taken beforethe car was torched, the man was lying flat.

PUNISHING THE KILLERS WILL

bethejob of the I Marine Expedi-tionary Force, which took overresponsibility for the Fallujaharea just a week before the am-

bush. The Marines arrived promising to re-store order in the city, and their stepped-uppatrols resulted in a firefight that left atleast 30 Iraqis and three Marines dead evenbefore the Blackwater incident. Nowthey're preparing to show, for all Iraqis,that they cannot be intimidated.

U.S. forces have generally tried to avoidsuch confrontations. Last summer theywere running about 2,400 patrols a day na-tionwide, according to official figures. In

the latest reports, the number has fallen to1,400. Most American troops live huddledin a few sprawling encampments that havegrown into small cities. Of 105,000 u.s.military personnel now stationed in Iraq,more than half are housed in just fourmegabases. There used to be 60 U.S. basesin Baghdad, but the last of those posts is toclose by the end of this month, and U.S.troops will have pulled back to eight bigsuburban enclaves. The only base withinthe city will be inside the Green Zone, pro-tecting the CPA and what is being plannedas the world's largest U.S. Embassy. Al-ready it's possible to spend an entire daytraveling around the capital's Iraqi sectorswithout seeing a single GI.

The retrenchment hasn't stopped the at-tacks on American troops. Last monthalone 52 died. Since the official end of majorcombat operations last May, only one othermonth has exceeded that toll: November,with 82 Americans killed. One security ana-lyst estimates that the opposition is staging

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Ilraq

about 150attacks a day, mostly nonfatal andnever mentioned in the U.S. military's offi-cial count; which averages 27 a day. Day-time attacks used to be rare, but they are inthe majority now, partIy because few peopledare to go outside at night.

At the same time, attacks on civilianshave increased. At least 60 foreign contrac-tors have been killed so far, but many attacks

. go unreported. "They're going after civiliantargets, softer targets, be-cause they know if they at-tack us they're going to die,"says Lt. Col. Ken Devan, a

- U.S. Army military-intelli-gence specialist in Baghdad.

Anyone can be a target.Your occupation or nation-ality doesn't seem to makeany difference. The latestvictims have included twoFinnish businessmen, aGerman and a Dutch citi- ;gzen, four Amencan mission- ~aries and bodyguards from 1;

Canada and Britain. It's in- ~creasingly clear that any for- %

eigner or anyone who even ~. remotely works with for- -eigners is viewed as fair ;

~eg~~game by the insurgents. :::Some foreign militants-

and an unnerving number ofIraqis-seemwilling to die for the insurgency. Since thewar began, at least 48 suicide bombershave killed more than 700 people. At first,Iraqis insisted that the bombers came fromoutside the country, says Brig. Gen. MarkHertling, deputy commander of the FirstArmored Division. "Saddam had distribut-ed more than 200 explosive jackets to hisfollowers before liberation, and he askedthem to blow themselves up when they metforeigners," says Ibrahim al-Janabi, whowas one of Saddam's spymasters in the1980s until the dictator caught him plot-ting a coup. "But very few Baathists didwhat he ordered. After he fell, they begangiving money to foreigners-peanuts, real-ly-to become suicide bombers." Latelythings have changed, HertIing says: "EvenIraqis are now admitting that it's Iraqi sui-cide bombers, too."

The growing threat to civilians has badlystalled reconstruction. Security is almost the.only job engine. Blast walls are being in-stalled in "Mad Max" profusion. Barbed wirearrives by the truckload to festoon walls androoftops. Watchtowers rise at the comers ofevery compound where foreigners or Iraqiofficials work or live. Meanwhile there's nosignificant improvement in basic services.

Good-quality gasoline is so scarce thatthe U.S. military recently granted a contract

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to a Jordanian company, Shaheen Businessand Investment Group, to deliver $72 mil-lion worth, at $1.70 a gallon. Iraq is swim-ming in gas, and Jordan has no significant oilreserves or refineries, but the Iraqi fuel is sobad these days, it's disabling cars allover thecountry. The CPA can't even buy insurancefor its fleet of SUVs because local gas haswrecked their engines. Shaheen outbid fourother companies for the contract, deeply

undercutting $2.64 a gallon demanded byHalliburton last year for similar services.

THE u.s. MILITARY IS STRETCHEDto its limit by an insurgencythat is vastly larger and morecompetent than anyone expect-ed. Eight of the Army's 10 active

divisions either have gone to or are return-ing from Iraq. The generals are alreadyscratching their heads over how they canhandle another troop rotation next year onthe scale of the one they're just finishing-which, incidentally, was the biggest move-ment of U.S. troops and their gear sinceWorld War II. They have no idea what theywould do in the event of a full-blown civilwar. The TV images from Fallujah provedthat many Iraqis hate tlle U.S. presencewith an intensity that defies description.Even when religious leaders in Fallujahlater condemned the mutilation of bodies,they were careful not to criticize the actualkillings, which were widely praised.

The Iraqis are nowhere near ready totake on their own secu!ity responsibilities.

According to a draft working paper datedMarch 26, the Defense Department intendsto put 75,000 trained police officers on duty.So far, the paper says, only 2,865 Iraqis-barely 3 percent-meet that description. Anaddition al 13,286 are partially qualified andon duty, 3,245 are in training and 56,448 areon the payroll but not trained.

The White House insists that the July 1handover date is immutable. White House

aides say Washington is ac-tively seeking a bigger rolefor the United Nations inIraq, particularly in helpingthe Iraqis set up an interimgovernment. But practicallynothing has been decided yet,beyond the Iraqi GoverningCouncil's approval of a tem-porary Constitution. Eventhat step is under fire fromthe Iraqi Shiites' most vener-ated leader, Grand AyatollahAli Sistani, who believes thedocument's guarantees of mi-nority rights are an unaccept-able hindrance to Shiite ma-jority rule. Most observersagree that a word from himcould bring on a civil war.The administration is pray-ing it won't come to that.

Even if it doesn't, no one seems surewho the insurgents are. Wolfowitz's boss,Donald Rumsfeld, used to shrug them offas "dead-enders." But they seem to be draw-ing recruits from many comers ofIraqi so-ciety, not just from minority Sunnis. Bushaides are worried by the increasingly com-bative stance of young Shiite radicals likeMoqtada al-Sadr, who controls a looselyorganized militia of perhaps 10,000 mem-bers. He published his own newspaperuntillast week, when the CPA shut it downfor inciting violence. Now many U.S. offi-cials are urging his immediate arrest be-fore he causes more trouble. "Sometllingwill have to be done about him," says asource involved in the talks. "But we havethree months."

And yet is three months enough time todeal with Shiite radicals like al-Sadr, pacifYthe Sunnis in Fallujah, create a new govern-ment and staunch the bloodshed enoughfor reconstruction to take hold? If not,Iraq's nightmare may come to resemble notso much Somalia in 1993 as Afghanistan inthe 1980s. The Soviets' war with the muja-hedin lasted nine long years, set off aglohaljihad and created fanatics like Osama binLaden. We're paying for it still.

With JOHN BARRY, DANIEL KLAIOMAN, TAMARA LIPPERand MARK HOSENBALL in Washington

and GAMEELA ISMAIL in Cairo

NEWSWEEK APRil 12. 2004

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Fighting perturbs American alliesPublic resolve masks unease over the growing bloodshed

-;

By Alan Cowell

LONDON: With their troopsthreatened by insurgents and their cit-izens facing kidnap and worse, theUnited States's allies in Iraq displayed,resolve shot through with unease onFriday as images of turmoil in Baghdadand elsewhere seemed t6 encouragetheir opponents at home from Tokyo toRome.

Even in Britain, the staunchestUnited States ally with the biggest con-tingent of non-American troops in thecoalition, Jack Straw, the foreign secre-tary, acknowledged in a radio inter-view that "there is no doubt that thecurrent situation is very serious and itis the most serious that we have faced."Significantly, Straw countered sugges-,tions from the Bush administration'ssupporters in Washington that the sud-den spike in violence, drawing in boththe Sunni minority and the Shiite ma-jority, had been provoked by smallnumbers of opponents of the U.S.-ledoccupation or non-Iraqi Muslim fight-ers.

"It is plainly the facttoday that thereare larger numbers of people, and theyare people on the ground, Iraqis, notforeign fighters, who are engaged inthis insurgency," he said. "The lid of thepressure cooker has come off, and someof the tensions and pressures whichwere there and would have come out inany event have to a degree been direct-ed toward the cöalition." The centralissue for U.S. policy makers is whetherthe attacks will weaken the resolve ofsome allies to maintain their small,vulnerable but symbolically importantforces in Iraq as the assault encouragespolitical opponents back home to decrythewar.

In particular,last month's election inSpain, when a bloody terrorist attack inMadrid swung voters against an in-cumbent, prowar government, hashighlighted the fear among coalitionmembers that support of the UnitedStates in Iraq will exact a severe politic-al price at home.

Indeed, the Spanish Socialists, whocampaigned in part on a pledge to with-draw Spain's 1,300 troops from Iraq inthe absence of a clear United Nationsmandate, said Friday that the upsurgein violence merely confirmed the rea-sons for their concern.

"Events show that, more than ever, itis vital that the United Nations takescharge of the situation in Iraq becausenow it's not just a question of interna-tionallaw but a necessity," said DiegoLopez Garrido, head of the Socialistparliamentary group in Madrid.

The apprehensions have deepenedthis week as insurgents embarked onwhat seemed a new tactic of kidnap-

ping and attacking foreigners in an at-tempt to undermine the resolve ofAmerica's allies.

Three Japanese hostages, two Pales-tinians from Israeli-controlled East Je-rusalem and a Canadian humanitarianworkers from the New York-based re-lief group International Rescue como'mittee were seized earlier this week.

On Friday, insurgents claimed tohave to captured four Italians and twoAmericans. The British Foreign Officein London said a British contractor,working for a U.S. security firm, identi-fied as Michael Bloss, a former para-trooper, had been killed by insurgentsnorthwest of Baghdad. A second Briton,identified as Gary Teeley, 37, was re-ported missing farther south in thetown ,ofNassiriya.

And, in a further attack on non-American coalition forces, the DefenseMinistry in Madrid said three Spanishsoldiers were wounded in an attack insouthern Iraq on Thursday night.

In response coalition governments,in public at least, put on a show of re-solve to maintain their forces in Iraq,even though opposition politicians inJapan, Italy and elsewhere urged theirwithdrawal.

"We will not cede to armed militias,"Prime Minister Silvio Berlusconi ofItaly said, referring to the 3,000 Italiantroops in Iraq. "These events do notchange the purpose of our presence inIraq." Opponents in Rome were dividedover when Italian troops should bewithdrawn. "We have to first pull ourforces and this woufd show the hawksin the United States that they have toabandon their position," said SenatorStefano Boco of the Green Party. In Po-land, Boguslaw Majewski, a spokesmanfor the Foreign Ministry, said his gov-ernment was "very concerned aboutwhat's happening but we are unshakenin our motivation and unshaken in ourmission." "Not to give ground is theonly solution," he said. Poland hassome 2,400 troops in Iraq. Japan, with ,530 troops in southern Iraq, has alreadysaid it sees no reason to withdraw itscontingent.

But Russia, a steadfast opponent ofthe war, issued a strongly worded state- :ment on Friday demanding a halt tomilitaryoperations to stop whatDeputy Foreign Minister Yuri Fedotovcalled "a humanitarian catastrophe" insome cities that "look very much like acivil war." In a separate statement theRussian Foreign Ministry said: "Russiacalls for an end to militaryoperationsand restraints," "Hospitals, civilianbuildings and religious establishmentsare being attacked. Completely inno-cent people are being killed as a r~sult,including the elderly, women and chil-dren," the statement s~id, referring to

fighting in the Sunni Muslim strong-hold of Falluja.

Kazakhstan, a former Soviet repub-lic, which has already said its 30 mili-'tary engineers in Iraq willleave whentheir tour of duty ends in May, said itdid not intend "for the time being" towithdraw its troops but said their pres-' 'ence in future would depend on theability of United States and other coali-tion forces to ensure their security.

And in Ukraine, whose troops were ,forced to withdraw from the southernIraqi town of Kut this week, the power-ful Communist Party demanded thewithdrawal of Ukraine's 1,600 forces."We have to bring back the soldiers to ,save their lives," Petro Symonenko, theCommunist Party leader said in re-marks broadcast on Russian television.

The New York TImes

Iran lauds" roleof Sadr militiaReuters

TEHRAN: Iran's influential formerpresident, Akbar Hashemi Rafsanjani,on Friday hailed the Shiite Muslim mi-litia of Moktada al-Sadr as "heroic" forrising up against the U.S. occupation inIraq.

Rafsanjani said at Friday prayers inTehran that a distinction should bedrawn between Shiite fighters, whohave battled U.S.-led troops acrosssouthern Iraq this week, and insurrec-tionist supporters of Saddam Hussein'sBaath Party whom he described as "ter-rorists."

"Contrary to these terrorist groupsin Iraq, there are powerful bodieswhich contribute to the security of thatnation," Rafsanjani told the crowd andadded: "Among them is the MehdiArmy, made up of enthusiastic, heroicyoung people."

Sadr met Rafsanjani in Iran last Juneat a memorial service for the spiritualfather of the Islamic Republic, Ayatol-lah Ruhollah Khomeini.

Rafsanjani, a midranking cleric, nowheads a powerful arbitration bodycalled the Expediency Council, whichcan have a final say over legislation.

In remarks broadcast live on state ra-dio, Rafsanjani also praised the Badr 'Corps, a Shiite fighting force of severalthousand nurtured in Iran.

The corps is the fighting wing of theSupreme Council for Islamic Revolu- •tion in Iraq that for many years directedits opposition to Saddam from Tehran.

The United States has accused Iran,which is also predominantly Shiite, offomenting anti-U.S. sentiment among'Iraq's Shiite majority.

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Thomas L. Friedman

Three. conversations needed. .

to save Iraq

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WASHINGTON

The U.S. operation in Iraq is han~il!-g by.a. thread. If it has any hope of surVIvmg thiS

Hobbesian moment, we need three conversa-tions to happen fast: George W. Bush needs

to talk to his fathér, the Arab leaders need to talk totheir sons - and daughters - and Americans need totalk to the Iraqi Governing Council .

President Bush, please call home. You ~eed some'ofyour father's wisdom right now. Old ma!l ~ush, ~.S.president no. 41, may not have had the VISionthmg,but he did have the prudence thing. He understoodthat he could not expel Saddam Hussein from Kuw~itwithout a real coalition that included Egypt, SYria,Saudi Arabia and other key Arab states, not to men-tion all the NATO allies and the United Nations.America would not have had the legitimacy to oper-ate in that theater for the len~h of time requiredwithout Arab and European cover. .

What was true for expelling Saddam from Kuwaitwas triplytrue for expelling Saddam from Iraq and isquadruply true for exp~!ling ~e die-hard B~athistsfrom Falluja and the Shute radicals from N~Jaf. :nedeeper we Americans try to penetrate Iraqi s<?C:lety,especially with tanks and troops, the more legItlma-cyweneed.

When things were going all right in Ba~dad withthe political process, America cou~d hav~ ItS 'fay .bybuying legitimacy with cash or Imposmg It Withmuscle. But when you are talking about killing rebel-lious Iraqi young men and clerics, you can't buy thelegitimacy for that, and you can't compel it. Iraqi

moderate's are just too frightened to stand up and de-fend that on their own, Indeed, they will run awayfrom the United States. .

Only a real coalition of the United Nations, Ara?and Muslim states and Europe -the Bush 41 coali-tion - might bolster them.. It may be too late for thatnow, but the Bush 43 folks had better try.

We Americans have a staggering legitimacy deficitfor the task ahead. I am glad El Salvador is with us,but when Iraqis get ~atellite dishes, they don't tune in

; TV EI Salvador. They tune in TV Al Jazeera., If it is America alone against the Iraqi street, we: lose. If it is the world against the Iraqi street, we have•.a chance.

And we need two other conversations. I have noth-ing but respect for ~e Kurds of ~q. They hav~ a

. democratic soul But m the debate m the GovernmgCouncil over Iraq's interim constitution they over-reached, and the Bush team made a big mistake in let-ting them overreach, by giving the Kurds effective vetopower over Iraq's final constitution. I believe the Kurdsneed and are entitled to some form of protection. Iwould support any U.S. guarantees for them.. But toomany moderate Shiites, led by Ayatollah Ali al-Sistani,are feeling that the Iraqi interim constitution tilts so farin favor of minority rights that it unfairly limits major-ity (read Shiite) rights. If the interim constitution hasany hope of surviving this fighting, and being accepted

. by the moderate Shiite majority, it needs to be recalib-rated - through a dialogue among Iraq's factionalleaders and with us. Otherwise, a stable transfer ofpower is impossible (ifit isn't already).

Arab leaders also have a vital interest in workingwith the United States to quell the turmoil in Iraq andto re-empower the potentially moderate center. Asunpleasant as it may be for them to help the Bushteam - and as worrisome as free elections in Iraqmight be to unelected leaders of the Arab world -having oil-rich Iraq taken over partly by Baathist rad-icals happy to work with Al Qaeda and partly byShiite radicals happy to work with Iran will be evenworse. It will empower radicals across the Arab re-gion, and freeze the infant reform process there.

And that's why the Arab leaders need to talk totheir sons and daughters.If the Arabs miss yet anoth-er decade of reform, because Iraq spins out of controlwhile the world speeds ahead, they will find them-selves outside the world system and dealing withplenty of their own Fallujas.

Talk to Arab youth today, and you will find somany of them utterly despondent at the completedrift in their societies. They are stuck in a sandstorm,where opportunities for young people to realize theirpotential are fading.

What is going on in Iraq today is not only a war be-tween radical Islam and America, it is, more import-antly, a war within Islam - between those who wantan Islam with a human and progressive face that canmeld with the world and those who want an Islamthat is exclusivist and hostile to the world. So, yes, weneed all the Arab and Muslim support we can get tosee Iraq through to some decent outcome. But theArab-Muslim world needs a decent outcome in Iraqjust as much - if not more.

Guanintees for KurdsTo the Editor:

Thomas L. Friedman (column,April 11) believes that the Kurds,America's best allies in Iraq, havebeen allowed to "overreach," whenall they have done is ask their fellowIraqis to give them some assurancethat the persecution of'the Kurds willnever be repeated.

Calling for a vague United Statesguarantee for the Kurds, as Mr.Friedman does, is simply not goodenough:

These guarantees must come fromthe Iraqi Arabs who have spent thelast 80 years oppressing the Kurds.The fact that the Iraqi Arabs are notwilling to give such guarantees isrevealing. HOWAR ZIAD

RepresentativeKurdistan Regional Government

United Nations Liaison OfficeNew York, Aprill2. 2004

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

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uncle was a founder of Dawa. An ancestor censored. When the Americans arrestedwas prime minister under the British. one of Mr Sadr's friends on a charge of

He appeals to Iraq's have-nots, who murdering a prominent rival cleric lastnumber many millions. In his sermons he summer, Mr Sadr accused Mr Bremer ofplays on Iraqis' sense of victimhood. manipulating thé justice system.When Mr Bremer recently shut down one Plainly, Mr Sadr is not an easy man toof Mr Sadr's newspapers, which had in- deal with. But if he were killed or turnedcited Iraqis to attack American troops and into a martyr, his legacy might be bloodierblamed America for a car-bomb attack still. He has certainly become a biggerthat killed over 50 policemen two months piece in Iraq's perplexingjigsaw. •ago, Mr Sadr said that Muslims were being

special envoy now visiting Iraq, to helpfind a consensus to produce a governmentin which all Iraqi groups feel represented.But Mr Brahimi has no magic wand, andthe UN, its reputation tarnished in manyIraqi eyesby its alleged misuse of Iraq's oilrevenues,lacks authority. .

A three-man presidency is still on thecards. The three most-mooted candidatesare Adnan pachachi, a Sunni who wasonce foreign minister; Ibrahim al-Jaafari,who heads Dawa, still probably the mostpopular Shia party; and Massoud Barzanione of the Kurds' two main leaders. It i~less clear who might be prime minister.Nor has Mr Bremer decided how to createa transitional assembly. Most Iraqis andAmericans involved hope that a UN reso-lution will give a stamp of approval towhatever government emerges.

Can Mr Sadr be brought into the game?For all his impulsive ranting, he counts formore than the Americans and his Shia ri-vals have liked to acknowledge. The scionof Ir~q's most prominent clerical family,he WinS much kudos because, unlike mostof the present Governing Council's mem-bers, he stayed in Iraq to fight Mr Hussein.His father, shot in 1999, was a grand ayatol-lah who preached against Baathist rule. An

-)

LEADERS

Members of Iraqi Council BitterAt Being Left Out of War Plans

By CHRISTINE HAUSERBAGHDAD, Iraq, April12 - Mem-

bers of the Iraqi Governing Council,picked by the United States to serveas a transitional authority here, saythey were never consulted over thelarge-scale American militarymoves last week, exposing deep fis-sures between the council and theoccupation authorities.

The council, which said it wouldhave opposed the decision to confrontSunni insurgents in Falluja and Ra-madi, sent in a delegation to negoti-ate an end to the offensive, offering ita 'taste of what lies ahead after theUnited States turns sovereignty overto Iraqis on June 30.

Some members threatened to re-sign and one suspended his member-ship.

"Are we partners with the coali-tion authorities in Iraqi affairs?"asked one of the members, NaseerKamel Chaderji, in a letter to thecouncil president, Massood Barzani,that was distributed at a news con-ference on Monday. "The facts con-firm otherwise."

John F. Burns contributed reportingfor this article.

He added, "The disregard of thecouncil role and its lack of participa-tion in taking decisions" puts thecouncil members "in an embarrass-ing situation vis-a-vis the Iraqi peo-ple who ask what the council hasdone for the interests of the people."

He said the council often learnedabout American decisions throughthe news media.

Other members said they werehorrified by the televised images ofdead Iraqis in Falluja and reports byIraqi doctors in the city that hun-dreds of people, including noncom-

batants, were killed ~here and morethan a thousand were wounded.

But after registering their com-plaints, they had an opportunity tointroduce their own initiative, send-ing a delegation that negotiated acease-fire, and becoming involvedpolitically in talks to try to easetensions in the southern Shiite cities.

Lt. Gen. Ricardo S. Sanchez said onMonday in a televised news confer-ence that the United States froze its

. militaryoperations at the governingcouncil's request to allow for cease-fire discussions and aid deliveries toFalluja.

Mr. Barzani said in a statement onMonday that. the council wanted acease-fire, protection of civilians andan end to collecf'ive punishment. Hesaid if meetings with tribal and polit-icalleaders failed, a plan was neededto deal with those who acted outsidethe law. The statement acknowl-edged the allied forces' responsibil-ity for security.

Mr. Chaderji acknowledged thehorror of four American securitycontractors being killed and mutilat-ed in Falluja, but said the solutionchosen was the wrong one. "Theremedy is not random killing, use offorce against civilians and collectivepunishment in all Iraq," he said.

Council members also reiteratedviews in line with those of the coali-tion authorities, like the council's op-position to terrorism and efforts todisband the militia of the renegadeShiite cleric Moktada al-Sadr.

Mowaffak al-Rubaie, anothercouncil member, said Iraqis shouldnot be fooled into thinking that it wasa battle between the coalition forcesand the Iraqi people. "The-real battleis the battle between the Iraqi peopleand international terrorists," he saidat a news conference.

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti..APRIL lOTH-16TH'2004

Iraq

A wider war, a wider worry

for Grand Ayatollah Ali Sistani, the Shias'most influential clergyman, whom theAmericans have crucially kept on board,just. Some analysts say most Shias are nowedging towards Mr Sadr's side. So far, theleaders of the mainstream Shia parties,and the more moderate clergy that theylook to, including Mr Sistani, have been si-lent or equivocal about the Americans' de-cision to thump Mr Sadr's lot.

In the early hours of April 4th, in thebiggest American assault since the conven-tional war a year ago, dozens of tanks andhelicopter gunships had bombardedBaghdad's sprawling Shia townships.More than' 1,000 American troopsswarmed in, recapturing governmentbuildings and police stations that MrSadr's "Mahdi army" had taken over. At 'least 50 Iraqis were killed in Baghdadalone, for the loss, in the next three days, ofat least eight American soldiers.

At least the Americans' British allieshad managed, by April 7th, to dislodge-bynegotiation-several hundred Shias whohad taken over the main governmentbuilding in Basra. But in several smallertowns in the south, Mr Sadr's militiamenstill controlled the streets. Demanding thatforeigners, especially Americans and Brit-ons, should leave Iraq forthwith, Mr Sadr'sfollowers marched on the American-ledcoalition's military base in the outskirts ofNajaf. In other Shia towns, Italians andBulgarians traded fire with Mr Sadr's

SADR CITY, BAGHDAD

Iraq has entered a particularly bad patch.ls it a bloody blip or are the Americanssinking into a quagmire?

ITHAS been one of the worst weeks forthe Americans since they toppled Sad-

dam Hussein a year ago. For the first time,they are facing a war on two fronts-against the Sunni Muslim insurgents whohave long been fighting them in the trian-gle around Baghdad and now, perhapsmore worryingly, against a substantialgroup of Shia Muslims whose wider com-munity has hitherto been the Americans'main Iraqi Arab allies. Fortunately, Iraq'sKurds, in the north, who make up about afifth of the population, are still friendly.

The sense is growing that the Ameri-cans need to turn things round fast, mili-tarily and politically, if they are to ensurethat events do not spin out of control. Theyhave less than three months in which tochoose a provisional government to takeover much of the running of Iraq-unlessthey are to change their own timetable.

By April 7th, a series of uprisings thathad spread in the previous three daysacross the Shia parts of the country, fromthe slums of Baghdad in the centre toBasra, in the south, was still going strong.The rebels'leader, Muqtada al-Sadr, a fire-brand clergyman' in his early 30S, washoled up in Najaf, the Shias' holiest city, al-most daring the Americans to kill him.

If much more blood is spilled and themajority of Shias, not just Mr Sadr's rabidconstituency of the downtrodden, turnedagainst the Americans, that would spellreal trouble. Mr Sadr claims he is fighting

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black-shirted followers.On the other front, in the longer-fought

campaign against Sunpi insurgents, the go-ing has got tougher too. American marineswere trying to regain control over Fallujah,to the west of Baghdad, where last week awatching world had seen the slaughter offour American contractors and the mutila-tIon of their corpses. But further west, inRamadi, another disaffected Sunni town,the Americans took their heaviest casual-ties on the ground so far, when a dozenmarines were killed in an assault on anAmerican camp.

Astriking feature of the turbulence wasthe failure ofIraq's fledgling police to standup to the rebels. Though their numbershave risen from 30,000 last July to over78,000 today, they are clearly no match yetfor determined militiamen such as thoseof Mr Sadr. In Baghdad this week, theysimply abandoned their stations. Else-where, some switched sides.

Just two little jobsThe Americans have two immediate tasks.First, and most urgently, they must quellMr Sadr's uprising without spilling somuch blood that the entire Shia commu-nity joins the revolt. Second, they must re-double their efforts to create a provisionalIraqi government that has a chance ofgaining a modicum of acceptance.

Those two tasks may be connected.Paul Bremer, Iraq's American governor,says Mr Sadr must be arrested. But it is pos-sible, if the rebellion is to be brought to anend within the next few days or so, that theAmericans might have to eat humble pieand negotiate with him. He might then de-mand posts in an emerging transitionalgovernment which, under the latest plan,would hold office until a general electiontakes place to choose a constituent assem- 'bly by the end of next]anuary.

George Bush insists his resolve is un-shaken (see page 40). Since the last big up-surge in violence, in November (see chartsabove), Iraq had grown a bit less bloody.But it remains far too high for the comfortof ordinary Iraqis or foreign investors. Thisweek's Baghdad Expo trade fair had to bepostponed. The main roads to Jordan andSyria have been closed.

But the politics needs fixing tooToshow that he means business on the po-litical front, Mr Bremer has been speedingup the transfer of authority to Iraqis. Afterhanding the health ministry over to Iraqiadministration, he has now declared thatthe education and public-works ministriesare under Iraqi control. And he has ap-pointed Iraqis as defence minister and ashead of intelligence.

Yetthe search for a provisional govern.ment is 'proving tricky. The Americans arecounting on Lakhdar Brahimi, the UN'S

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

lèlHonde BAVRIL2004

En Irak, une trêve fragile s'estinstaurée à Fallouja

I -JI

I

EN DÉPIT de quelques viola-tions par les deux parties, une trê-ve décrétée, dimanche Il avril à6 h 00GMT,dans la villede Fallou-ja et sa région a tenu et a été proro-gée jusqu'à lundi dans la nuit,pour permettre à la médiation,essentiellement conduite par leParti islamique irakien, de parve-nir à une solution politique. Deséchanges de tirs n'en ont pasmoins opposé, dans la nuit dedimanche à lundi, les marines amé-ricains à des insurgés dans la ville.

~ Plus de 600 Irakiens ont ététués dans les combats de Falloujadepuis que les forces américainesont lancé leur offensive contre lesinsurgés sunnites de la ville, le5 avril, a déclaré, dimanche, ledirecteur de l'hôpital de la cité,Rafa Hayad Al-Issgoui. Il a enoutre estimé à plus de 1 200 lenombre de blessés. Cinq millefamilles ont par ailleurs fui la villepour se réfugier dans la zone déser-tique voisine d'Al-Noaïmiya ou àBagdad, selon des organisationsnon gouvernementales.

~ Soixante-deux soldats améri-cains, d'après un bilan dressé parl'agence américaine AssociatedPress, ont été tués au combatdurant la même période, qui cor~respond tant au déclenchement del'assaut contre Fallouja qu'à larévolte de la milice chiite contreles forces de la coalition. Ce chiffreinclut trois marines tués lundimatin dans la province d'Anbar,qui s'étend de l'ouest de Bagdadjusqu'aux frontières syriennes etjordaniennes.

~ Dans la ville sainte chiite deKerbala, des centaines de milliersde chiites ont commémoré dans lecalme, dimanche, le quarantièmejour de deuil qui clôt les cérémo-nies en la mémoire du meurtre del'imam Hussein. Dans un message

. affiché à Kerbala, le jeune chefreli-gieux chiite rebelle, MoqtadaAl-Sadr, a appelé les Irakiens às'unir derrière sa milice, l'Armée

, du Mahdi qui «soutient le peupleopprimé (...) et va le libérer de l'oc-cupation ». Des tractations sont encours avec lui, par le biais de mem-bres du Conseil intérimaire de gou-vernement irakien, pour l'arrêt dela révolte contre la coalition.

~ Les prises en otages de civilsse sont multipliées au cours desdernières quarante-huit heures enIrak, sans que l'on puisse détermi-ner avec certitude qui en sont lesauteurs, ni le nombre exact et lesnationalités de leurs victimes. Unotage britannique a été libéré,dimanche, par ses ravisseurs à Nas-siriya, dans le sud du pays, demême que, selon la chaîne detélévision qatarie AI-Jazira, huitchauffeurs de poids lourds, tousressortissants de pays .asiatiques,

travaillant pour la coalition, maisdont on ignore la date et le lieu del'enlèvement. Le même jour, septressortissants chinois ont été enle-vés, vraisemblablement dans larégion de Fallouja, dans la mesureoù ils arrivaient d'Amman par laroute.

~ Les ravisseurs d'un ressortis-sant américain ont renoncé àl'exécuter, a affirmé MezherAI-Douleïmi, qui s'identifie com-me un médiateur. Un haut respon-sable canadien a déclaré que lesnégociations en vue de la .libéra-tion d'un travailleur humanitairecanadien étaient arrivées à un sta-de extrêmement délicat. Deuxagents de sécurité allemands, dis-parus depuis quelques jours, ontété «très probablement tués »,selon Berlin. Outre les trois Japo-nais, à propos desquels les infor-mations les plus contradictoiresn'ont cessé de circuler, on est tou-jours sans nouvelles d'un Arabeisraélien et d'un Palestinien, euxaussi enlevés depuis quelquesjours. Samedi, dans un enregistre-ment diffusé par la chaîne de télé-vision AI-Arabia, un groupe arméa affirmé détenir 30.otages qu'ilmenaçait d'exécuter si le siège deFallouja n'était pas levé.

~ Lepremier ministre britanni-que, Tony Blair, dans une lettreouverte pùbliée dimanchepar l'heb-domadaire The Observer, a estiméque la coalition menait « un combathistorique en Irak. Si nous devionséchouer, ce qui ne sera pas le eas,c'est bien plus que la "puissance del'Amérique" qui serait mise en échec.Les espoirs de liberté et de tolérancereligieuseen Irak seraient anéantis ».« Il y a une bataille que 110US devonslivrer, un combat que nous devonsremporter et c'est ce qui se produiten Irak actuellement. » - (AFP, Reu-ters, AP.)

Un bataillonirakienrefusede combattre

UN BATAILLONde la nouvellearmée irakienne a refusé de se ren-dre à Fallouja, en renfort des sol-dats américains engagés dans descombats contre les insurgés sunni-tes pour le contrôle de cette ville aindiqué, dimanche Il avril, le co";'cmandant des forces terrestres dela coalition en Irak, le généralRicardo Sanchez. Ilconfirmait uneinformation publiée le même jourpar le Washington Post, qui citait legénéral américain Paul Eaton, enposte en Irak.

Legénéral Sanchez a précisé surla chaîne de télévision NBC quel'incident, qui a eu lieu le 5 avril,révélait «les déPs» auxquels fai-saient face les forces de sécuritéirakiennes, alors que les Etats-Unissont confrontés à une recrudescen-ce des attaques d'insurgés irakiensdepuis une semaine. « Noussavions que nous prenions quelquesrisques en mettant rapidement sLlrpied desforces [irakiennes] de sécu-rité et nous savions qu'ilfaudrait dutemps pour créer desforcesjiables,qui assureraient la sécurité intérieu-re et extérieure du pays », a-t-il dit.

Selon le Washington Post, ledeuxième bataillon des forcesarmées irakiennes, qui compte620 hommes, a refusé de combat-tre après avoir essuyé des tirs dansun quartier chiite de Bagdad, alorsqu'il se dirigeait vers Fallouja, àSO km à l'ouest de la capitale. Leconvoi a fait demi-tour et a rega-gné la base du bataillon à Taji, aunord de Bagdad. D'après le géné-ral Eaton, cité par le quotidien, lessoldats du bataillon ont affirméqu'ils ne s'étaient pas engagés« pour. combattre des Irakiens ».L'officier, chargé de superviser lamise en place des forces de sécuri-té irakiennes, a qualifié l'incidentde « défaut de commandement ». -(AFP, FT.)

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basln Özeti

nologlqut. des troupes améri-cain~-l>éut déboucher au prixde lourdes pertes sur la recon-quête de Faludja. Mais à termela ville symbole risque de deve-nir un Grozny irakien ..... LA COAUl10N PEUT-ELLE

MATER LES CHllTES ?Les Etats-Unis sont au pied

du mur chUte. Pour l'instant, lebras de fer entre l'Administra-

tion américaine et le jeune chefradical Moqtada al-Sadr a sur-tout servi à renforcer l'audiencede ce dernier. Le jeune clerc estpassé du statut de mollahrebelle et arrogant à celui- beaucoup plus glorieux - de

. candidat au « martyr des Amé-ricains ».

Massacrée sous Saddam, lacommunauté chUte, qui repré-sente plus de 60 % de la popu-lation irakienne, s'était félicitéede l'arrivée des forces de la coa-lition en Irak. Elle a depuisdéchanté. Déçus par la lenteurdu changement et l'absence deperspective individuelle, unepartie des chiites est prête àlivrer bataille. Et une offensivegénérale des forces américainessur les villes de Nadjaf ou deKufa constituerait aux yeux dela communauté chUte un sacri-lège aux conséquences irréver-sibles. Elle mettrait le feu auxquartiers populaires de Bagdadoù la coalition est déjà confron-tée aux attaques de la guérillasunnite.

Basé à Nadjaf, l'ayatollah Sis-tani, le grand « marja » irakien,fait preuve de retenue. Quant àl'ayatollah Abdelaziz el-Hakim,le chef de l'Asrii (Assemblée su-prême pour la révolution isla-mique en Irak), qui est dotéd'un puissant bras armé, ilprône toujours la modération. fisuffirait d'un sigiIe de ces deuxhommes pour que l'Irak plongedans l'apocalypse.

"~UE POURRAIT FAIRELOTAN? .L'Otan se bonie aujourd'hui à

apporter un soutien logistique àJa division multinationale dirigéepar la Pologne en Irak. Mais cer-tains membres de l'Alliance ai-

.. meraient voir cet engagementélargi. Dix-huit ell)S 26 pavsmembres de l'Utan SOli, prbSf'llbmilitairement en Irak, au sein dela coalition. Un engagementmassif de l'Otan apporterait légi-timité, capacité d'action etvolontarismé international à la

an à Faludja, au hmdemaind'une bavure américaine, lemouvement de lutte arméecontre la coalition a pris racine .

dans l'ensemble du pays sun-nite. Minorité active, la guérillabénéficiA d'un important capitalde symVà.1tie dans la popula-tion. Sa popularité est à la hau-teur de la haine suscitée par1'« occupant ».

Les fautes commises par lesAméricains dans leur approchede la question sunnite ont large-ment contribué à sa mor.::ée enpuissance. Les stratèges améri-cains ont tout d'abord sous-es-timé sa capacité de nuisance enl'assimilant à une réaction del'arrière-garde des partisans deSaddam. Puis ils n'ont pas surétablir le dialogue a vec leschefs de tribu aprè's l'arresta-tion en décembre de l'anciendictateur. La mise hors d'état denuire de Saddam pour qui lesIrakiens avaient refusé de sebattre durant la phase classiquedes combats a suscité de nou-velles vocations. Elle a encou-ragé les simnites à rejoindre lesrangs de la guérilla .

Une riposte purement mili-taire paraît vouée à l'échec. Lasuprématie matérielle et tech-

vernement irakien (CIG) - fort .de 25 membres - n'a jamais étéréellement représentatif. fi com-porte beaucoup de dirigeantsrentrés d'exil dans les bagages~e l'armée américaine. Et plu-.sieurs groupes en sont presquetotalement exclus : les sunnitesparce qu'ils ont profité durégime de Saddam et les radi-caux chiites parce qu'ils se sontmontrés frondeurs. Ce sont cesdeux groupes qui ont fait mon-

. ter la pression depuis 10 jours.L'idée serait maintenant, en at-tendant des élections à partir dejanvier 2005, d'élargir le CIG- à 50 membres peut-être - afinde le rendre plus représentati(. .Pour désamorcer les tensions,nombre de diplomates préconi-sent d'y incorporer des digni- .taires sunnites, des proches deSadr et des anciens baasistesacceptables. Mais Washingtonn'a guère envie de donner l'im-pression de se dédire... LEs TROUPES AMÉRICAINES

PEUVENT-ElLES VENIRA BOUT DE lA RÉVOLTESUNNITE ?L'insurrection sunnite enfle

.au fil des mois, mais n'a sansdoute pas encore atteint sonapogée: Apparu voici près d'un

Isabelle Lasserre,Arnaud de La Grangeet Thierry Oberlé

.. A QUEI1..ES AUTORITÉsTRANSME'ITRE LE POuvomLE 30 JUIN?La coalition doit théorique-

ment transférer les pouvoirsaux Irakiens avant le 1" juillet2004. Mais à quelle autorité ?Pour gérer la transition jusqu'àla fin de 2005, une assembléeprovisoire devait initialementêtre désignée. Les Américainsavaient prévu qu'elle soit issued'un scrutin indirect. Et c'est làque s'est produit le premieraccrochage sérieux avec lacommunauté chUte. Le grandayatollah Sistani, principaldignitaire chiite, a exigé desélections directes, le suffrageuniversel devant donner le pou-voir à sa communauté quireprésente 60 % de la popula-

. tion du pays.Aujourd'hui, tout le monde

planche sur une nouvelle for-mule, qui doit faire l'objet d'uneannexe à la constitution provi-.soire adoptée début mars. L'ac-tuel Cönseil intérimaire du gou-

La.Maison-Blanche entend maintenir le cap, sans savoir comment aborderles échéances pqlitiques cruciales, comme le transfert du pouvoir au 30 juin

L'impasse irakienneen cinq questions

Un Marine monte la garde pendant la fouille d'une maison à Faludja. Malgré la suprématie matérielle et technologiquedes troupes américaines, une riposte purement militaire à la guérilla nllraît vouée à l'échec. (Photo Bouroncle/AFP ..)

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cOalition.Trois choses qui man~quent aujourd'hui aux Améri-cains. L'entrée en scène del'Otan, si elle se décidait, iraitdans lesensde l&.tr~nsformationen cours de l'Allianceatlantique,qui veut s'impliquer davantagedans les affaires du monde.Concrètement, l'Otan pourraitprendre la direction des opéra-tions et s'occuper de la pacifica-tion du territoire irakien. Ou selimiter à des actions plus res-trictives, comme la. prise encharged'un des secteursdu paysou la formation de la nouvellearmée irakienne. Mais, pour

s'engager, l'Otan a besoin del'accord des principaux contri-buteurs,'notamment celui de laFrance et de l'Allemagnè.Pourêtre efficace,rAlliancedoitaussiêtre acceptée par les Irakiens.Or, un grand nombre d'entre'euxassimilel'AllianceatlantiqueauxAméricains.Un'engagementde l'Otanen Irakposeraitaussi laquestionde la participationde laTurquie,sujet très sensiblepour'lesKurdesdu nord de l'Irak.~ QUEL RÔLE POURRAIT

JOUER lA FRANCE ?Après avoir été marginalisée

sur la question irakienne l'an

dernier, Ja 'France est redeve- 'nue l'un des pivots d'une éven-tuelle nouvelle ÏnterVention enIrak. A Paris, on pense en effetque le moment est venu de bou-ger. Car aucun pays occidentaln'aurait intérêt à une défaiteaméricaine en Irak. En s'enga-geant avec l'Otan, la France,membre du Conseilde sécuritéde l'ONUet leader des pays an-tiguerre, apporterait une légiti-mité à l'opération américaine.MichèleAlliot-Marie,le miItistrefrançais de la Défense,a cepen-dant posé trois conditions àl'engagement de l'Otan: quel'ONU prenne en charge l'en-

semble des responsabilités, quele pouvoir soit transféré à ungouvernement irakien légitimeet que l'arrivée de l'Alliancesoitréclamée par ce gouvernement.Le problème, c'est que l'ONU,déjà échaudée par l'attentat quia coûté la vie à SergioDe Mellol'été dernier à Bagdad, est aussidécrédibilisée dans le mondemusulman. On lui reproche no-tamment son inaction dans leconflitisraélo-palestinien.Si cesconditions sont réunies, laFrance, qui se veut le bon élèvede l'Otan, pourrait néanmoinsdécider d'entrer dans la danse.

Frolll'ilews reports

-,

lItra1b~mribune.Aprill5, 2004

u.s. forces tightengrip on NajafShe "t 1 ", d the UN secretary general, Kofi Annan,

11e C eflC fOpS was in Irll,q to explore ideas for the,NAJAF.lraq:~ri~. fôrèeS" political transition. He said sec\(ritytightenedtheir grip,:aroundNäfäf on' conditions, for talks would have to improve greatly for elec.Wednesday as ,the' 'Î'êbt!1"-Shii!ecrerlc tions to takeRI~ce as sch~duled in Jâhu.~"they had vowed to, 'kill, or capture than in tl1ediree-week warfuàt foppféd ary 2005. However, he saId he.was con-offered unconditional talks in what he ~addam Hussein fast year. ' ,fident a transitional Iraqi governmentsaid was an effort tospare a'blood bath Defense officials,said that more than could be formed.in:one ofIraq's holiest cities. '10,000 Anlerican solchers who were to The short-term political transition of

Moktadaal-Sadr, who began an anti- return this month to' home bases in Iraq; from the departure of the Ameri-,U.S. uprising this month and is; ~ow ,Louisiana and Germany wiU have their can-occupation authority to the estab-holed up in :Naill£, has dropped previous ,:tour in ,Iraa extended at least three lishment of national elections, shouldconditions rot'talks with the U.S. aU"nlonths 10 nelp .~bat the sUI:ge in be led by a caretaker governmentthorities, his spokesman said. anti-occupation violence, defense offi- headed by a prime minister and advised

Iran said that the, United States had' cials said.' , by a widely repre,sentative assembly,asked it to help calm the Iraq crisis. A 'U.S.-ied forces are embroiled in a Brahimi sàid Wednesday. ,Shiite political official said an Iranian, two-front struggle against Sunni insur- The interim government would com-delegation had flown to Baghdad to me- gents and Sadr'sMahdi Army militia. prise "Iraqi men and women known fordiate. Sadr, branded an outlaw byU.S~ gen- their' honesty, integrity and compet-

Meanwhile, kidnappers freed ,a erals, was staying near the Imam Ali ence," and would include a presidentFrench journalist seized on Sunday, but shrine, sacred to 'the world's Shiite ,and two vice presidents in addition totwo more Japanese civilians were kid- Musliins, but an aide said he had since the prime minister, Brahimi said.napped in Iraq, bri~ilg the numbers of moved to his' father's house in eastern ',Brahimi has been in Iraq for twoJapanese hostages held by armed mili- Najaf. , " ' weeks to explore possible frameworks13nts to five, Japanese news reports said. The 2,SOO-strong U.S. 3rd Brigade for the transfer of sovereignty, sched- ,

A Japanese Foreign Ministry spokes- Task Force, along with Spanish and Pol- uled for June 30, and will make recom-man said the government was trying to ish troops, set up what officers called mendations to Annan on a plan for theconfirm the reports, which said a Japa- an exclusion zone around Najaf and transition. His comments, which henese nongovernmental organization sent reconnaissance patrols from For- called "still-tentative ideas," were thehad received an e-mail message saying ward Operating Base Duke, 20 kilome- first indication of what a United Na-that two Japanese had been kidnapped ters, or 13miles, west of the city. ' tions blùeprint for Iraq might look like. 'near Baghdad. The chaos in Iraq has shown how Brahimi said in Baghdad that he sup-

An Iraqi militant group took three hard Washington is finding the task of ported the idea of a "consultative as-Japanese civilians hostage last week, stabilizing the country it invaded to de- ,sembly" to advise the interim govern-threatening to kill them if Tokyo did stroy Saddam's still unfound weapons nient until national elections could benot withdraw its troops from Iraq. Their of mass destruction. held, and said the assembly could befate remains unknown. President George W. Bush vowed on elected by a "large national conference"

The U.S. military announced that Tuesday to stay the course in Iraq and that would "serve the aU-important aimeight more American soldiers had died stick to a June 30 handover of power to of promoting national dialogue, con-in combat, bringing to 93 the number Iraqis. sensus-building and national reconcili-killed in action in April - four more Lakhdar Brahimi, adviser on Iraq to ation in Iraq." (Reuters, AP.NYT)

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By Nazila Fathi

U.s. soughtmediation,Iran saysAide reported in talksover Najaf standoff

TEHRAN: Iran's foreign minister,Kamal Kharrazi, said on Wednesdaythat the United States had asked Iran tohelp mediate the standoff between theU.S. military and the forces of a radicalShiite cleric in Najaf. ,

His comments came after the officialIRNA press agency reported that Hos-sein Sadeghi, the Foreign Ministry's di-rector for Gulf affairs, had been sent toIraq for talks with coalition forces, Iraqiofficials and religious figures.

Kharrazi told reporters that the ex-change of communications betweenTehran and Washington came throughthe Swiss Embassy. The two countriessevered diplomatic ties after militantstudents stormed the U.S. Embassy inTehran and took its diplomats hostagein1979.

"Naturally, there was a request forhelp in improving the situation in Iraq

Bush.pr~sen.tsthe case for a u.s.'mission'to stay the course in Iraq

By David E. Sanger which touched off a firestorm of crit- fe~l strongly ihât the course this admin-, icism in the Muslim world when.,he istration has taken will make America

WASHINGTON: Facing a momentô( uttered it soon after Sept. Il, 2001. But more secure and the world more free,political peril unlike any in the' more:' he described one. and therefore the world more peaceful.than 1,000 days of his prel!idency, He talked about the battle in Iraq not It's a conviction that's deep in my soul."George W. Bush has made the 'case for. simply in terms of bringing order to the "President Bush talks of expandingstaying the course in Iraq withthe lan- streets, but as,part ofhis mission to win the role of NATO, but offers no plan toguage and zeal of a missionary, and a much broader war on terror in which make this a reality," Kerry said after thecombined it with a stark warning that Iraq is the integral part. He ticked off ~ews confer~nce. "He talks of other na-failure would embolden America's en- ,one atrocity after another, from the hons assummg greater resp~)Dsibilityemies around the world. . .

de~dly bombings in Bali to, bus bomb- for the reconstruction of â-aq, but offers"We're changing the world," Bush ing's in Jerusalem, and from the attacks no evidence to support this.

said halfway through a speech and ' 1 th H lk f fi'news conference that was largely an ön the navy destroyer Co e to e em- e ta s 0 trans errmg sovereignty

1 . bassy bombings in Africa. to the Iraqis, but offers no details onhour ong justification for J;l.oldingfast Those terrorists are linked to the. what the U.S. is doing to ensure that thein Iraq, no matter how the casualties .mount or how chaotic the 'process of Sunnis and Shiites raising arms against Iraq. entity will have the support of the

Americans in Iraq, he said, because they Iraqi people."forming a new Iraqi government. "serve "the same ideology of murder that It is Kerry's task to make the argu-

"Freedom is the Almighty's, gift to kills innocent people on trains in Mad- ment that Bush has repeatedly failed toevery man and woman in this world," rid, and murders children on buses in look over the horizon, to anticipate theBush said. '~d as the greatest power on Jerusalem, and blows up a nightclub in unexpected, and to build alliances forthe face of the earth, we have an' obliga- Bali. those tasks that military might alonetion to help the spread of freedom." I'

With those words, he showed the sin- ' After weeks in which Washington has. cannot accomp ISh.debated whether Bush unwisely diverted It is Bush's task to convince the coun-glemindedness that has become the h h' .

hallmark of his presidency, -'- his' resources from the campaign against Al try t at ISclanty of vision and purposeQlI.edato overthrow Saddam, or whether makes up for any lapses of execution.

strength in the eyes of his admirers, and he has a workable strategy to hand over The New York TImesa dangerous stubbornness in the eyes of sovereignty to Iraqis on June 30, Bush'shis detractors. '

He could have simply talked Tuesday message on Tuesday was that Washing-evening about the crimes of Saddam ton was not thinking big enough.

.' "Every enemy of America in theHussem, or the fear that chaos in Iraq world would celebrate," he said, "pro-would breed terror in one of the mostvolatile corners of the world But hè did claiming our weakness and decadencefar more, reaching for the kind of lan- and using that victory to recruit a new

b. . generation ofkillers."guage a out Amenca's moral miSSIOn It is far from clear that Bush won.in the world that seemed drawn fromthe era of Teddy Roosevelt. He de- many CO:lverts in his rare, prime-time

b d venture, but clearly he felt that afterscri e an America chosen by God~to, weeks in which his message was not get-spread freedom. . . ting through, he needed to remind

Beyond the rallying call, however, Americans of the mission he saw for theBush offered little in the way of new nation. But characteristically, he ac-strategy; perhaps because he believes knowledged no error, no change ofnone is c,alled for, perhaps because to course, and he gave no ground to criticsoffer one would be to acknowledge that who say he has more passion than plans.the course lie followed in Iraq over the C~ief among them is his Democrat~c op-past year.did not end up with the April ponent for the presidency, Senator John2004 he once envisioned. Kerry of Massachusetts, who argues that, It was supposed to be a month in Bush's' strategy has been flawed since '

, , which Iraq was on the path the day he decided to invade Iraq with-News to self-governance. Instead, ,out the blessing of the United Nations.Analysis it has proved the most "It was hunker down, stay the course,

deadly two weeks for Amer- believe in me and we will win," saidican troops since the war began, with Rand Beers, an official on Bush's Na-more dead -:- 86 soldiers - and more tional Security Council until hewounded than in the first days of the in- 'resigned and signed up as Kerry's chiefvasion itself. • foreign policy strategist. "I find that at" Instead, Bush stuck to his schedule odds with the reality on the ground."

for,the handover of sovereignty by June' It iS.Bush's sense of mission that sus-30, for free elections by January, and the tains him these days, his friends say.Butbroader role for the North Atlantic that mayalso explain why he was so un-Treaty Organization and the United ' willing to engage the reporters who keptNations that he once resisted. He asking him whether he had regrets aboutpraised the work of Lakhdar Brahimi, failing to do moreto prepare forterroristthe ~pecial adviser to the UN represen- attacks in that fateful summer of200l, ortative, and Bush's aides now volunteer whether he believed that he had madein private that almost any plan for an in- mistakes in the march to Baghdad.terim government that Brahimi comes fup with will receive the president's en- "I hope today you've gotten a sense 0thusiastic support. my conviction about what we are do- ,

Bush never used the word ."crusade," ing," !le s.aid at the press conference. :152

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and solving the criSiS,imd we are mak-ing efforts in this regard;" Kharrazi saidafter a cabinet meeting. , .. He denied that Iran had meddlèd in

.Iraq's internal affairs and said thatTehran would do its best to help defusethe crisis.. President Mohanunad ,Khatami alsodenied that Iran had been meddling inIraqi affairs. .

"Iran considers any policy that wouldintensify the crisis in Iraq and jeopard-izes establishment of security harmfulfor Shiites and Islam," he said Saturday,after a meeting withIbrahim al-Jaffari,

. a member of the Iraqi Governing Coun-

. cil, who was in Tehran on an officialvisit. . .

In Washington, the State Departmentspokesman. Richard Boucher, declinedto answer directly the .question of',whether the United States askedIranian officials to help calm the situ-ation in southern Iraq involving theirShiite brethren, The Associated Press .

reported;He said Washington hadbeen con-

cerned about some Iranian actions inIraq. If thé Iranians "help stabilize thesituation, that wouldbe good." he said,adding, "If they don't, that would not begood."

During, a news briefing on Monday,General !ohn Abizaid, head ofU.S. Cen-tral Command, said that there were in-dications of "Iranian activities that areunhelpfuL" '.. Accofdit,j:g to a report:~ AgenceFrânc~Pr~~~«;l;1e ad~d;.~'With regard!o tl)~:!.ra,n,18:~',there8:reelemëp.ts with-ln .Iran that' 'àre urgmgpatlënce andcalm aildtryiilg to limit the ipf1uence"of' Moktada al"Sadr, the rebel Shiitecleric who inspired a rebellion againstcoalition forces in Iraq.

Iran, a Shiite dominated country, hasclose ties with Iraq's Supreme Councilfor Islamic Revolution in Iraq headedby Abdel Aziz al-Hakim, who' spentover two decades in exile in Iran during

Saddam Hussein'ùeign. But Iranian au-thorities have distanced themselvesfrom Sadr, who led the uprising in Na-jaf.' '.

A commentary in the Iranian dailyEtemad ca lied Sadr "iInlllli.ture and in-experienced," a person whose.activitieswould not serve the interest of Shiites.

Iran's supreme religious leader,Ayatollah Ali Khamenei, who has the fi-nal word on all state policies, blamedWashington on Wednesday for the vio-lence in Iraq.

"The United States accuses othercountries of intervening in Iraq andprovoking the Iraqis, but it is clear that

.the crimes committed by the occupyingforces and their insulting behavior to-ward Iraqi youth and women are thecause of the Iraqi reaction, whetherSunni or Shiite," he said in a speechbroadcast live on the state radio.

"Sooner or later, the Americans willbe obliged to leave Iraq in shame andhumiliation," he added.

The New York TImes

Jean-Jacques Bozonnet

16 AVRil 2004

femonde

« Ils ont brisé une vie.ils n'ont pas entaménos valeurs et notreengagementpour la paix"

SILVIO BERLUSCONI

pour se joindre au contingent ita-.lien en Afghanistan. Cette fois,c'est avec un contrat civil qu'il estparti en Irak début décembre 2003.« Il y est allé paree que c'était bienpayé. Il ne devait rester qu'un mois, .un mois et demi, et puis il a étédépassé par la situation », a déclaré

--,- ...

son frère Davide devant les camé-ras qui assiégeaient le domicilefamilial. Fabrizio voulait s'acheterune maison, puis épouser sa fian-cée Alice. Comme les autresfamilles d'otages, les Quattrocchise sont attachés à démentir les

La « guerre des otages» en Irak faitune première victime italienne

l'identité de l'otage tué soit informations selon lesquels les Ita- Repubblica, qu'un changement de laconnue. Des membres des familles liens capturés étaient des « meree- 'politique en Irak «devient urgent ».d'otages pressaient le ministre de na ires », voire des espions.questions. L'information a été don- Dès l'annonce de l'assassinat de Mais, a-t-il ajouté, «nous ne devons 'née peu après minuit et demi. Fabrizio Qliattocchi, SilvioBerlus- certainement pas retirer nos troupes«Nous le savions depuis quelques coni a réaffirmé la fermeté du gou- d'Irak parce qu'une quelconqueminutes, nous avons déjà prévenu la vernement italien : «Ils ont brisé "brigade" d'assassins le demande ».famille », a expliqué M. Frattini. une vie, ils n'ont pas entamé nos Quelle sera l'attitude du gouver-

A è . end I boulange valeurs et notre enuauementpour la nement, sous la,pression de l'opi-pr s aVOIrv ~ a - Ö Ö nion? Avant même l'annonce depaix », a-t-il déclaré. Laprésidencerie familiale, dans un quartier du conseil a ajouté dans un la mort de l'otage, Franco Frattini, populaire de Gênes, FabrizioQuat- communiqué qu'elle dépêchait sur avait déclaré, devant une commis-trocchi s'était recyclé comme place un émissaire, l'ambassadeur sion parlementaire, mercredi, queagent de sécurité dans une entre- Gianni Castellaneta, pour essayer l'Italie ferait au plus tôt «uneprise spécialisée de la région. Mili- d'obtenir la libération des trois demande explicite aux Etats-Unis »taire de réserve, spécialiste d'arts autres otages. «Notre devoir est de pour travailler à une résolution dumartiaux, il avait déjà fait - en vain faire tout notre possible pour les sor- Conseil de sécurité. Le père d'un- une demande, il y a deux ans, tir de là », a commenté Franco des trois otages encore détenus a

demandé, mercredi soir, que «lesFrattini, tout en recoimaissant ne soldats ital;ens se re.tirent immédia-rien savoir des ravisseurs. L'Italie a tement ». Devant chez lui, àdéployé quelque 3 000homines en Palerme, cet ancien carabinierIrak pour une « mission de paix » s'est écrié devant les caméras: «Jeen juin 2003,après la fin des hostili- suis le premier Italie:< à descendreté'5.En novembre 2003, 19 carabi- dans la rue pour que le gouverne-niers et militaires italiens avaient ment sauve nos otages ».trouvé la mort dans un attentat-suiCidecontre leur caserne à Nassi-riya, dans le sud du pays.

L'onde d'émotion qui traverse ànouveau le pays après l'assassinatde l'otage incite la plupart des res-ponsables de l'opposition à la réser-ve «pour préserver l'unité nationa-le ». Mais le débat sur le retrait ducontingent italien, déjà vif dans unpays majoritairement opposé à laguerre d'Irak,va redoubler d'intensi-té dans les prochains jours. Fran-cesco Rutelli, responsable de LaMarguerite,l'un despartis de centre-gauche, a estimé, jeudi dans La

ROMEde notre correspondant

Fabrizio Quattrocchi, un Italiende 36 ans, est la première victimede la' crise des otages en Irak, oùune quarantaine d'étrangers ontété enlevés et sont encore détenuspar divers groupes armés. Cetancien boulanger reconvertidepuis trois ans comme agent desécurité était l'un des quatre civilsitaliens retenus depuis plusieursjours par une énigmatique Brigadeverte du Prophète.

Dans un communiqué adressé,mercredi 14avrildans la soirée, à lachaîne de télévision panarabeAl-Jazira, les ravisseurs ont expli-qué : « Nous avons tué un des quatreprisonniers italiens paree que leprési-dent du conseil B~rlusconi a annoncéque le retrait des troupes italiennesn'est pas à l'ordre du jour. Cette posi-tion, qui ne respecte pas la vie de sescitoyens, est la conséquence de son.

obéissance aveugle à sespatrons de laMaison Blanche. Nous tuerons les ota-ges l'un après l'autre jusqu'à ce quenos conditions soient acceptées. »

Le message était accompagnéd'un enregistrement vidéo de l'as-sassinat, mais la cassette n'a pasété diffusée par la chaîne du Qatarparce que jugée «trop sanglante ».Lanouvellede la mort d'un des ota-ges est tombée en cours de soiréealors que le ministre des affairesétrangères, Franco Frattini, partici-pait en direct à un débat télévisésur la RAI.De longues minutes desuspense s'ensuivirent avant que

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Téhéran a entrepris une médiation inédite avec l'accord du département d'Etat américain

khnopromexport (Russes,Ukrainiens et Biélorusses prin-cipalement). L'évacuation doitse poursuivre aujourd'hui., Dans une conférence de

Pless~:~.Bagdad,le chef d'état-major'1nterarmes américain, legénéral Richard Myers, a an-noncé l'envoi de troupes amé-ricaines supplémentaires. Le,général Myers a déclaré queles « capacités» militairesaméricaines devaient être ren-forcées, à la demande descommandants sur le terrain,face « aux défis signiJicatifs enmatière de sécurité (...) aux-quelsüfaut répondre ».

Selon un haut responsablemilitaire à Washington, l'ar-mée américaine a décidé deprolonger la mission d'unepartie de ses troupes en IrakP.our faire face au regain deviolence. Hier encore, un sol-dat américain a été tué et cinqautres blessés par l'explosionde deux bombes artisanalesplacées en bord de route prèsde la ville de Samarra.

A Falludja, une trêve pré-caire est observée depuis di-manche, où les combats ontfait plus de 600 tués irakiensdepuis le début de l'opérationaméricaine il y a onze jours.Trois personnes ont été tuéeset quatre autres blessées par.des tirs américains, selon un

, médecin de la ville. Un obuss'est également abattu « parerreur» sur l'hôpital de cam-pagne jordanien, faisant unblessé léger.

(D'après AfP. Reuters.)

caines massaient quelque2 500 hommes autour de la villesainte de Nadja!, où ilest retran-ché, Sadr s'est également décidéà transformer sa tnilice en« mouvement politique et socialqui n'aura pas d'activité müi-taire». « Il est nécessairede luiproposer une place dans la viepublique», a d'ailleurs expliquéle ministre de la Défense iranienAli Chamkhani, comme en échoà cette déclaration.

Ces signes d'infléchissementseront-ils pour autant confirmés

par la visite du médiateur Hos-sein Sadeghi à Nadja!, ville vers

, laqu~lle ce dernier était censé.

pas céder au chantage.Face à la dégradation de la

sit~!ltion, des centaines detechniciens travaillant pour dessociétés russes ont commencéà évacuer la capitate irakienne.Trois Iliouchine ont décollé deBagdad dans l'après-midi pourMoscou, avec à leur bord365 employés de la société Te-

,Des policiers se tiennent à côté du véhicule du diplomàte iranien Khalil N .. ' . assasshlé hià JJagdad par des a.'lAAiIlsi.nts inCOIlQUS. (Photo Akram Saleh /Reuters.) amu, er

"Entre-temps, trois civils ja-ponais pris en otages le 8 avril

,ont été libérés et conduits ausiège du comité des oulémasmusulmans (sunnite) à Bag-dad. A Tokyo, les autorités s'ef-forçaient de confinner le raptde deux autres Japonais et ontréaffirmé leur volonté de ne

siné dans sa voiture par deshommes en armes. «C'est pro-bablement lié à la visite », a dé-claré sans ambages le média-teur iranien Hossein Sadeghi.Quelqu'un a visiblement vouludécourager les efforts d'apaise-ment entrepris par l'Iran; avec labénédiction de Washington.

La médiation laissait entre-voir des fruits prometteurs. Dès

, avant-hier, à l'arrivée des Ira-nij}ns, lë'thef. chiite.radical_.Moq:.

Un diplomate iranien a ététué hier par des hommes ar-més à Bagdad et un otage ita-lien assassiné par ses ravis~seurs, alors que la trêve tenaità peine à Falludjaoù l'activitémilitaire s'est intensifiée au on-zième jour du siège du bastionsunnite.

L'assassinat du diplomateiranien, le premier du genredepuis la chute du régime deSaddam Hussein il y a un an,est survenu au moment où desmédiateurs iraniens tententd'aider à régler la crise entre lacoalition dirigée par les Etats-Unis et le chef chiite radical .Moqtada al-Sadr.

L'assassinat de l'otage italiena été revendiqué par ungroupe se faisant appeler « laBrigade verte ». Dans un com-muniqué reçu par la chaîne al-Jezira, ce groupe affirme avoir« tué l'otage en raison des dé-clarations de Berlusconi, selonlesquelles le retrait destroupes italiennes n'est passujet à négociation ». Legroupe menace aussi de « tuerl'un après l'autre» les troisautres otages italiens qu'il dé-tient si ses exigences n'étaient

pas satisfaites, notamment« un engagement de retraitdes troupes italiennes selon uncalendrier precis ».

L'Iran en première lignerivé la veille de Téhéran, pour- ta<la al-Sadr se disait prêt à ac-

Laure ~deville suivait à Bagdad une« mission cepter de «. renoncer aux........................................................d'information », Khalil Naïmi, conditions (initialement NDLR)

premier secrétaire de l'ambas- annoncées pour unesade d'Iran en Irak, était assa5- médiation », notamment celles

concernant le retrait des troupesaméricaines des villes du sud. fisembl~ que le grand ayato!la.llSistani, chef de l'école théoloLgique de Nadja.( proche de Té-

héran et partisan d'un coursmodéré de l'exercice du pouvoir,ait joué un rôle pour le faire cé-der sur ce point. Des liens étroitset complexes multiples lient delongue date le clergé iranien àcelui de Nadjaf.

Alors que les forces améri-.

Pour avoir voulu se poser enmédiateur entre la coalitionaméricaine et le trublion chilteradical irakien Moqtada al-s8dr,l'Iran se retrouve brusquementen première ligne en Irak, e~-traînée dans la logique violente .du conßit, malgré tous les effortsdéployés jusqu'ici pour'tëster en .

. retrait.Ainsi, hier, alors qUele chef de

. la délégation iranienne HosseinSadeghi, un homme du minis-tère des Affaires étrangères ar-

Un diplomate iranientué à Bagdad

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s'acheminer hier, avec pourdouble objectif de convaincreMoqtada Sadr de rentrer dans lerang et d'empêcher un assautdes forces de la coalition ?Quelques heUres après avoir an-noncé qu'il verrait « probable-ment» le dirigeant radical,l'émissaire de Téhéran est re-venu sur ses paroles, pOur expli-quer qu'il n'y alWclÎtpas de ren-contre.

Une chose est sûre. Tout encontinuant de fustiger officielle-ment le « Grand Satan » améri-cain, l'Iran est clairement entrain de lui tendre la maip.

Sous l'antiaméricanisme defaçade des autorités iraniennes,le courant politique et religieux

(qui exista toujours en couliSses)favorable à un rapprochementavec Washington se renforce.L'inquiétude suscitée par lechaos de l'Irak et les victoiressuccessives des guérillas sun-nites et du radical chiite Sadr ex-pliquent la montée en puissancedes avocats du grand oncled'Amérique, parmi lesquels leministre des Affaires étrangèresKamal Kharazi et l'ancien prési-dent JWSandjani. « Les Etats- .

Unis se sont enfoncés danS unbourbier et doivent opter pourune politique qui leur permettrad'en sortir. ( ..) nfaut que... tousles dignitaires religieux, toutesles personnalités irakiennes etnous-mêmes coopérions pourconseiller les Américains, afinqu'ils évitent tout aventurismeet clwisissent une voie qui évi-tera plus de souffrances aux Ira-kiens, à la région et aux Améri-cains eux-mêmes », expliqued'ailleurs ce dernier.

On voit mal comment lesAméricains, jusqu'à 'présent

soucieux de tênir -l'Iran écartédu dossier irakien, pourraient'aujourd'hui refuser ce coup depouce. En troublant là paix deslieux saints de Nadjaf, un as-saut américam risquerait depousser la population dans les.bras de Moqtada al-Sadr et de

. déchaîner les sentiments anti-américains à travers to'ut lemonde chiite. Alors que lesAméricains ont fondé l'essentielde leur stratégie politique sur lareprésentation politique de lacommunauté chiite, ce seraitclairement un scénario catas-trophe.

Dans 19ville sainte iranienne vit le mentor de Moqtada al-Sadrdes Améri-cains. Quandvous venezcomme forcede libérationcontre l'op-presseur,vous n'avez

pas le droit de devenir ledeuxième oppresseur ». Et de ti-rer la sonnette d'alarme: « Siles Américains continuent àmultiplier les bavures, et s'ilsrestent trop longtemps en Irak,les chiites vont finii par appelerau djihad. Et là, ça va barder. »

Dans les bureaux feutrés desreprésentants de l'ayatollahSistani, le grand marja d'Irak,rival du jeune Sadr; la ten-dance est au compromis plusqu'à la confrontation. « La si-tuation n'est pas propice au-jourd'hui au départ des Amfri-cains. S'ils s'en vont, l'Irak\~adevenir le deuxième Afghan'j.s-tan, avec des luttes de clI\etles prémices d'une guer èi-vile », précise Ahmad ~a ae:nan, un jeune employé de laFondation Sistani de Qom. Au-jourd'hui, les nombreux clercsréformateurs iraniens de laville sainte, qui ont pris leurdistance avec les valeurs radi-cales de la révolution, ont plu.tôt tendance à opter pour la sa-gesse du grand ayatollah.« Moqtada al-Sadr abuse dudésespoir des jeunes Irakiens

pour les pousser à la protesta-tion. Mais le seul habilité à

.donne'r des ordres religieux,c'est l'ayatollah Sistani »,commente l'hodjatoleslam Fa-zel Meybodi, chercheur à l'uni-versité MoJid de Qom. « Moq-tada, dit-il, n'est qu'un jeuneétudiant qui n'a même pasachevé ses études théolo-giques. »

ce n'est pas le cas ». préciseMohammad Hossein Haéri, as-sis en tailleur derrière son bu-reau rempli de communiqués.

Installé en Iran depuis plus devingt~cinq ans, l'ayatoll~hHaéri, ancien ami intime del'ayatollah Mohammad Sadeqal-Sadr, le père de Moqtada, as-sassiné par les hommes de Sad-dam en 1999, est toujours restéen contact étroit avec le jeunemollah irakien. Les deuxhommes sont connus pour leuradmiration à l'égard du velayat-é faqih, principe de base de laRépublique islamique d'Iran,accordant des pouvoirs su-prêmes au gù1de religieux. '

Officiellement, Moqtada al-Sadr reste un des représentantsde l'ayatollah Haéri en Irak,dont la photo continue à ornerles murs de certaines mosquéeschiites de Bagdad. Mais d'aprèsMohammad Hossein Haéri, le

jeune mollah aurait récemmentdécidé de tracer son propre che-min. « L'ayatollah Haéri a tou-jours conseillé ,à Moqtada al-Sadr de ne pas prendre lesarmes. Jusqu'ici. il a toujoursréussi à user de son influencesur lui. Mais aujourd'huL il estincapable de le raisonner », ex-plique-t-il, tout en mettant lafaute sur le dos des Américains.«Moqtada a toujours été radi-cal dans ses paroles, mais pasdans ses actes. Les soldats de lacoalition l'ont poussé à bout. Enfermant son journal, en tuantdes innocents, ils l'ont forcé àréagir », poursuit-il. D'après lui,« les chiites d'Irak attendaient

autre chose

plomate iràhien à Bagdad. Unemise èn garde, pense-t-on ici,lancée par la résistance al)Xau-torités de Téhéran, pourqu'elles ne se mêlent pas de mé-diation en Irak.

A Qom, vatican islamiqued'Iran, la récente fronde deMoqtada al-Sadr est bien sûrau centre des discussions.Dans cette ville qui fut le ber-ceau de la révolution de 1979,de nombreux oulémas ultra-conservateurs, partisans d'uneapplication stricte de la charia,ne cachent pas leur penchantpour les thèses radicales dujeune mollah irakien. Ils par-lent de lui comme le symboledes « déshérités », « le martyrdes Américains» : des termesqui rejoigtl.ent la rhétorique ré-volutionnaire des années Kho-meiny. Mais dans cet Iran desréformes avortées, où les intel-lectuels religieux continuentpourtant à se battre pour unetransition post-islamique, c'estl'appel à la modération et auretour au calme qui. émaneprincipalement de Qom.

Même l'ayatollah irakien Ka-zem Hossein' Haéri, m~ny>r deMoqtada al~Sadr, aurait pris sesdistances avec le jeune rebellede Koufa. Replié dans sa rési-dence de Qom, il refuse de com-muniquer avec la presse étran-gère mais fait délivrer sesmessages par l'intermédiaire deson frère et porte-parole Mo-hammad Hossein Haéri. « Al-Sadr parle en son nom et nousparlons en notre nom. De nom-breuses personnes pensent queMoqtada reçoit des ordres de lapart de l'ayatollah Haéri. Mais

Les mollahs de Qom inquietsdes soubresauts irakiens

C'est un mtÎrmure sourd quisort du I;letit attroupement quivient juste de se former devantce kiosque à journaux de la villesainte de Qom. Un brouhahaconfus où se croisent les accentsarabes et persans. Sur l'avenuequi mêle au mausolée à la cou-pole dorée de Massoumeh, lasœur de l'imam Reza, vénérépar les chiites du monde entier,la scène se répète tous les joursdepuis plus d'une semaine. Unetrentaine d'hommes en turbansont plantés là, tous les matins,à lire religieusement les grandstitres dé.la presse iranienne, qui .reviennent sur les derniers évé-nements en Irak.

Située à 150 kilomètres ausud de Téhéran, Qom vibre aurythme des soubresauts qui ani-ment son voisin, également ma-joritairement chiite. Ses milliersde réfugiés irakiel)S ont les yeux

. - - --... - ..tournés vers l'actualiœ. Les plus'jeunes surfent sur Internet pourrécupérer un maximum d'infor-mations. De retour de pèleri-nage à Nadjaf ou Karbala, lesétudiants iraniens en théologiecolportent également les der-nières nouvelles. Certains deleurs camarades ont récem-ment péri au milieu des alIron-.tements qui ont opposé lesforces de la coalition et l'Arméedu Mehdi du jeune mollah ira-kien rebelle Moqtada al-Sadr.Hier, on apprenait égalementl'attentat_.mortel contre un di-

Qom:de notre envoyée spécialeDelphine Minoui

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Groupes ethniqueset religieux en Irak

début des années 90, Mohammed Sadiq as-Sadrjouissait d'une considération particulière de lapart de Saddam Hussein, qui cherchait à réduirel'emprise iranienne sur les autorités religieuseschiites du pays. Puis, en raison de nouvellesalliances contractées à la suite de l'embargo, Sad-dam s'était résolu à ne traiter qu'avec l'avatollahSistani, creusant ainsi le fossé entre son' régimeet Mohammed as-Sadr, qu'il finit par liquider.Certains pensent que Saddam avait obtenu desinformations selon lesquelles As Sadr aurait éta-bli des contacts avec des dirigeants chiites noniraniens dans des pays arabes comme le Liban[avec le Hezbollah], ce qui l'aurait fortementcontrarié, considérant cela comine un abus depouvoir inacceptable.

Après la chute de Saddam, Téhéran a tentéd'élargir sa sphère d'influence sur le milieu chiiteirakien. Pour cela, on invita et accueillit en Irandeux mois après la fuite du tyran, le jeune leade;chiite Moqtada as-Sadr pour lui faire savoir qu'onvoyait en lui un autre Hassan Nasrallah, capable

TURQUIE

A la suite du massacre de 4 civilsaméricains, le 31 mars, l'arméeétasunienne lance une opérationpunitive sur Falloudjah, maisne parvient pas à reprendrele contrôle de la ville.

SYRIE

\..I Attaques récentes~ contre la coalition.

'(e'"triangle sunnite"•• concentre la majorité des

, attaques antiaméricaines.Zones sous.commandementmilitaire: f] ~t El américain,~ polonais, Cbritannique.

Le nationalisme arabe est le pointcommun entre les insurgéssunnites et les chiites radicaux,explique Al Hayat.

ALHAYATLondres

en couverture

•et sunnitesensemble

Lesévénements sanglants en Irak repré-

sentent le défi armé le plus grave depuisla chute de Saddam Hussein. Les opéra-tions armées précédentes étaient caracté-risées par la dispersion. A l'opposé, les évé-nements actuels sont plus coordonnés,

puisque y participe une part non négli. 'able deshabitants arabes, chiites et sunnites, du centre,de l'ouest et du sud de l'Irak. TIest donc normalde se demander ce qui relie les événements de .Falloudjah et de Ramadi [deux agglomérationssunnites] à ce qui se passe à Nadjaf [chiite] etdans les banlieues chiites de Bagdad.

Une première explication consisterait à yvoir, dans les deux cas, une main étrangère qui

cherche à tirer les ficelles: ce serait l'infl~encede la Syrie dans l'ouest de l'Irak et celle de l'Iranà Bagdad et à Nadjaf. Ces deux pays ont en effetintérêt à intervenir dans la situation irakienne,pour chasser les Américains, mais surtout pourque s'effondre la construction démocratique enIrak et que leur propre territoire ne soit pasatteint par les effets contagieux de cette expé-rience. Mais de telles explications demeurent

'.univoques et n'élucident pas l'ensemble desdimensions du problème irakien.

En Irak, l'autorité religieuse des As Sadr chezles chiites - particulièrement celle du défuntMohammed Sadiq as-Sadr, le père de l'actuelMoqtada, 'lui a .:le assassiné par le régimedéchu - est connue pour son attachement à ara-biser la direction du chiisme irakien et à la débar-rasser de toute domination iranienne. En fait, au

IRAK, la deuxièmeguerre de Bush

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économiques, dans l'armée irakienne baasiste.Quant aux agglomérations sunnites de Falloud-jah et de Ramadi, elles ont longtemps cherchéune unité entre la religion et les orientationspanarabes. La région qui les regroupe et dont l'in-

de chasser les Américains d'Irak", COllU!1ele chef fluence s'étend jusqu'àTikrit et à Mossoul, ainsi . déjà un climat de compréhension mutuelle entrechiite du Hezbollah libanais a bouté les Israé- . que dans le quartier d'Al Azimiyah de Bagdad~ les deux directions. De plus, en raison de leursliens du Sud-Iiban. As Sadr qu'il s'empressa de fut, durant les soixante dernières années, la for- '.liens avec les organisations religieuses extrémistesnouer des liens étroits avec Nasrallah ; d'au- ; teresse de nombreux mouvements nationalistes de Palestine et du Iiban, il s'était formé un ter-tant plus étroits que les deux leaders chiites sont et religieux. Et même si le Baas avait réussi à faire reau favorable à l'éclosion de leur coopération.de chauds partisans d'un radicalisme panarabe. de Tikrit et de Mossoul les centres de son Les Américains avaient axé leurs efforts sur

Moqtada as-Sadr a pris pour appui populaire influence, Falloudjah et &imadi étaient restées les anciens membres du régime de Saddam,les pauvres de deux banlieues de Bagdad, Atha- attachées à leurs traditions religieuses et à leur convaincus qu'en les neutralisant ils n'auraientwra et Achoula, qui ne se distinguent pas seule- ferveur panarabe, ce qui les obligea quelquefois plus à craindre aucune autre menace intérieure.ment par une.misère extrême et une forte reli- à entrer en conflit armé avec le régime baasiste. Ils se sont ensuite employés à agiter l'épouvan-giosité;'milÎs aussi par un panarabisme fervent. Lorsque ces régions décidèrent, en mai 2003, . tail de probables interventions régionales dansEn effet, iil.plupart des jeunes qui Yvivent s'étaient d'affronter les Américains, elles avaient espéré les affaires internes de l'Irak. Pourtant, les évé-enrôlés, en raison du chômage et des nécessités que les chiites feraient de même dans le Sud. nements récehts sont venus démontrer que le

Mais ceux-ci optèrent à l'époque pour une résis- danger menaçant l'avenir de l'Irak pouvait pro-tance pacifique. C'est ce qui amena les instances venir aussi de forces intérieures radicales alliantreligieuses de Falloudjah et de Ramadi à regar- islam et nationalisme arabe. Sami Shawrashder du côté de Moqtada as-Sadr, d'autant quela base populaire, politique et panarabe, suscitait

DESILLUSION

Quatre issues possibles

Des islamistes peu fiables

• Le retrait Les Etats-Unis se désengagent, entraînant avec eux les autrespays de la coalition. Les risques d'un démembrement de l'Irak et de désta-bilisation du golfe Persique s'accroissent. Dans le meilleur des cas, les Ira-kiens prennent leur destin en main sans réelle expérience de la démocra-

. tie. Dans le pire des cas, une guerre civile entraîne un conflit avec l'Iran etl'instauration d'une dictature militaire ou religieuse. Probabilité: 2/10.• L'occupation Les Etats-Unisabandonnent l'idée de céder le pouvoirle 30 juinà un gouvernement de transition irakien. Au mieux, les zones de conflit sontpacifiées, mais la guérilla reste active. Au pis, les radicaux chiites deviennentla principale force politique avec le soutien de l'opinion publique; les forcesde la coalition ne sortent plus de leurs campements. Probabilité: SilO.• L'ONU Les Etats-Unis s'abritent derrière l'autorité des Nations unies pourprocéder au transfert du pouvoir. Les négociations pour élaborer un mandatde l'ONUet organiser des élections prennent du temps. Si les choses se pas-sent bien, on assiste à la construction d'une démocratie sous les auspicesinternationaux et à la marginalisation des radicaux. L'autre possibilité est queles Nations unies hésitent à envoyer du personnel en Irak et que les Ira-kiens se méfient de l'action de l'ONU. Probabilité: 7/10.• Le flou La date du 30 juin 2004 pour le transfert de souveraineté est aban-donnée, les Nations unies hésitent à revenir en Irak, les troupes de la coali-tion ne sont pas renforcées, les groupes armés gagnent de l'assurance.les troupes de la coalition s'enfoncent lentement dans un bourbier. L'hypo-thèse du pire: les Irakiens deviennent nostalgiques de Saddam Hussein, leConseil de gouvernement irakien supporte de moins en moins les décisionsaméricaines et il devient de plus en plus difficile pour les forces de sécuritéirakiennes de combattre des compatriotes. Probabilité: 9/10.

ID'après The Independent, Londres)

intérimaire de gouvernement: leurscœurs battent pour les manifestationsde la rue, mais ils prêtent la main àleur répression; leur sympathie vaaux ennemis de l'administrateur amé-ricain Paul Bremer, mais leurs inté-rêts les en rapprochent. Ils saventqu'en restant au Conseilleur poidspolitique s'amenuise au profit deconcurrents islamistes qui agissentsur le terrain, mais l'idée de quitterleurs postes au Conseil leur fait

craindre pour leurs aspirations poli-tiques. Ils se sont révélésimpuissantsà arrêter le flot de sang, à sauve-garder les vies de civils irakiens in-

. nocents et à porter secours auxvillesassiégées. Ceux qui pensaient quel'alliance entre les Etats-Unis et lesislamistes perdurerait doivent savoirqu'elle n'était que temporaire, àl'image de celle qui existait dans lesannées 80 entre Washington et lescombattants antisoviétiquesen Afgha-nistan. On sait comment cela s'estterminé. Que les islamistes disentclairement s'ils souhaitent s'engagersans ambiguïté dans une allianceavec les Etats-Unis.A défaut de choi-

.sir, ils ne satisferont ni les Américainsni leur base, dont une partie s'esttournée vers les radicaux.Il est tempsqu'en Irak règne le droit et que soitmis fin à la pratique des quotasconfessionnels. Mais est-ce au seindu Conseil que l'on trouvera la per-sonnalité qui proposera cette pers-pective aux Irakiens? Ou bien destêtes brûlées prendront-ils en otagele peu d'espoir qui reste d'un Iraksûr,stable et civilisé? Al Zaman, Bagdad

qu'ils ont conclu et qui reposait uni-quement sur le calcul qui laissaitcroire à chacun que le temps joueraiten sa faveur. La crise déclenchée parles combats à Falloudjah,Nadjaf,Kautet Kerbala a fait éclater au grandjourles contradictions de cet accord. Ellea également révélé la schizophréniedes islamistes qui siègent au Conseil

SCENARIOS

L'accord entre Américains etIslamistes s'est avéré désastreux,souligne un quotidien de Bagdad.

En Irak, le temps est venu pourles leaders islamistes aussi bien

que pour les dirigeants américainsde reconnaître la fragilité du pacte

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~ 15 avril2004

Malgré leur supériorité technique et militaire, les troupesaméricaines ne parviennent pas à contrôler durablementle terrain. Reportage. DE NOTRE CORRESPONDANT NICOLAS HÉNIN

L'enfer des GI

Un convoi de ravitaillement d'unedouzaine de camions passe surla voie express Qadissia, une

sorte d'autoroute urbaine des fau-bourgs sud de Bagdad, un axe quasiobligé pour se rendre de l'aéroport àla Zone verte, le QG de la coalition. Ilest protégé, comme de coutume, parune escouade de Humvees, ces grossesvoitures renforcées de plaques de blin-dage utilisées par l'armée américaine.Soudain, on entend une explosion. Uneroquette a manqué de peu l'un descamions. Immédiatement, des rafalescrépitent. Ce sont les soldats améri-cains qui répondent, tandis que lesassaillants couvrent leur fuite.

Dans l'une des voitures, un militairehurle dans sa radio. Les soldats tirentde part et d'autre de la voie. Il suffitd'une minute à peine pour que lesrenforts arrivent; une quinzaine deHumvees qui foncent à contre-sens

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sur l'autoroute, alors que le convoipoursuit son chemin. Et moins d'uneminute plus tard, deux hélicoptèressurgissent à leur tour. Ils volent enrase-mottes, les deux portières laté-rales grandes ouvertes. On y voit destireurs équipés de mitrailleuses quiscrutent les alentours.

Des attaques de ce type, les forces.de la coalition en ont vécu des dizainesà Bagdad et dans ses environs ces der-niers jours, victimes d'un véritable har-cèlement qui s'est particulièrementacharné sur leurs lignes d'approvi-sionnement. Après être apparus tota-lement débordés jusqu'à la fin de la se-maine dernière, les GI déploient unetactique de reconquête de la ville. Lespatrouilles ne se font plus à deux,mais à quatre véhicules. Et ellesrepassent, avec ihsistance, tous lesquarts d'heure dans les mêmes rues,pour affirmer leur présence.

SAHIB/AFP

Bagdad continue, malgré tout, devivre des scènes qui auraient étéinimaginables il y a peu. Des jeunesgens en armes, la tête négligemmentrecouverte d'un keffieh, qui se mêlentaux badauds dans les rues du quar-tier sunnite d'Adhamyia et qui guet-tent l'arrivée des soldats, impatientsde faire le coup de feu. Des volontairesislamistes qui prennent leur voitureet parcourent les rues en klaxonnant,distribuant à la volée des tracts ap-pelant à l'" unité islamique" et à " tuerles Américains et les juifs ". Desroquettes tirées sur des camions deravitaillement, sans aucune réactionde l'armée, trop occupée, semble-t-il, .à évacuer les blessés. Un char Abrams- la fine fleur de la cavalerie améri-caine - abandonné, qui se consumesous les regards abasourdis des pas-sants. Des obus de mortier expédiésen plein jour sur le siège de la coali-tion ou les abords de l'hôtel Sheraton,pourtant cerné à ce moment-là par unimpressionnant dispositif de sécuritémobilisant des blindés.

Que s'est-il passé? Bien sûr, lesEtats-Unis n'ont pas encore militaire-ment perdu la guerre. Mais l'alerte dela semaine écoulée est de très loin laplus sérieuse qu'ait connue le pays ~

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.. depuis un an. tn quelques jours, voire'quelqu@s heures, le pays s'est sou-dainement "embrasé. La situationéchappait totalement aux forces de lacoalition. Deux semaines après le dé-but de cette « intifada» chiite, dont laguérilla sunnite a profité pour redou-bler d'ardeur, la situation sur le ter-rain demeure extraordinairement vo-latile et confuse.

Mais on peut d'ores et déjà pointerdes fragilités dans la formidable mé-canique déployée par les Etats-Unisen Irak. A commencer par l'impossi-bilité pour les GI d'être totalementmaîtres du théâtre d'opé-rations, dans un pays aussivaste et complexe. Unpays inconnu aussi pourdes soldats qui, dans leurmajorité, viennent justed'être déployés à l'issued'un vaste mouvementde relève. Les quelque129000 militaires améri-cains n'ont souvent guèreplus de quelques se-maines d'expérience dupays. Ils n'ont pas eu letemps de s'adapter auxsubtilités des rapportshumains, ni surtout à laredoutable ingéniosité deleurs adversaires, qui mo-difient sans cesse le mode opératoirede leurs attaques.

Résultat, l'armée américaine souffrede sérieuses vulnérabilités. Elle offretoujours des apgles morts, des faillesdans lesquelles la guérilla peuts'engouffrer. Les convois de ravi-taillement constituent un talond'Achille. A commencer par lescamions-citernes, qui s'embrasent d'unseul impact de roquette. Et aussi puis-sante, aussi technique que soit l'ar-mée américaine, comment peut-ellefaire manœuvrer ses blindés ou seshélicoptères si ses approvisionne-ments sont compromis?

Il ne faut pas non plus surestimerla puissance de la guérilla. Celle-ciéchoue dès que la confrontationprend une forme conventionnelle.Les affrontements impliquant descentaines d'insurgés, tels ceux qu'ona pu voir dans certains faubourgs deBagdad, ont systématiquement tournéau massacre. Le seul atout de laguérilla demeure, en milieu urbain,sa capacité déconcertante à sefondre dans le paysage une fois laroquette lancée ou la rafale lâchée.

11n'empêche. Certains coups d'éclatde l'insurrection sont impression-nants, comme la coupure de l'auto-route qui relie Bagdad à Fallouja, àhauteur d'Abou Ghraib. Pendant delongùes heures, des centainesd'hommes en armes ont bloqué lessix voies de ce principal axe routierd'Irak dans une atmosphère de quasi-kermesse, tirant des rafales en l'airen signe de joie. Au nez et à la barbedes soldats américains, installés der-rière les murs de l'ancienne prisond'Abou Ghraib et qui avaient désertéleurs miradors! Mais la fête a été de

courte durée, et cette bande eupho-rique a été délogée par le feu nourride canons de chars.

Malgré des rapports de forces sanscommune mesure, les deux adversairessont virtuellement incapables l'un etl'autre de tenir durablement le terrain.Cette situation, que les stratègesqualifient de « guerre asymétrique »,ne laisse en général ni vainqueur nivaincu.

Les leçons de FaUoujaLa bataille de Fallouja a révélé l'im-possibilité de chacune des parties dese rendre maître du jeu. D'un côté, lesinsurgés qui subissent des pertesénormes. De l'autre, des marines coin-cés dans une friche industrielle, quine progressent que très lentement etcroient tout juste avoir fini de « net-toyer» une zone quand un tir de mor-tier sur leurs arrières vient leur rap-peler qu'il faut repasser au peigne finle secteur supposé pacifié.

Fallouja a aussi révélé les limitesde la stratégie exclusivement militaireque les Américains ont privilégiée.

Sur le front chiite, tous les autres

contingents ont tml par trouver desaccommodements. Les Britanniques,qui ont très vite négocié l'évacuationdu siège de l'administration régionale,occupée par les miliciens de Moqtadaal-Sadr. Les Italiens, qui ont acceptéd'entrer dans le jeu complexe dessalamalecs avec les représentants detribus pour faciliter la libération deGary Teeley, un consultant anglaispour une société de blanchisserie quiàvait été pris en otage à Nassiriya.Même les Polonais ont réussi à fairerevenir les policiers irakiens dans lesrues de Nadjaf, où ne patrouillaient

plus que les partisans deMoqtada.

Les Américains sem-blent aujourd'hui jouer dela carotte et du bâtonavec l'imam rebelle. D'uncôté, ils demandent auxdeux principaux partischiites irakiens (l'Asrii etle Dawa) de négocier dis-crètement pour eux avecMoqtada al-Sadr, m~is, del'autre, ils mainti~nnentla pression et renouvel-lent leurs menaces. «Notremission est de tuer ou decapturerMoqtada al-Sadr»,a rappelé sans ambagesl'état-major américain.

L'un des lieutenants de Sadr a 'été ar-rêté mardi. .. avant d'être libéré.

« On paie aujourd'hui toute une sé-rie d'erreurs passées », juge LawrenceKorb, ancien secrétaire adjoint à laDéfense de Ronald Reagan. De fait, l'in-surrection des derniers jours a aussirévélé des fautes stratégiques. Commela mise à l'écart des sunnites au pro-fit des chiites, réputés plus fiables.Dans la foulée de l'insurrection, tousles rouages policiers ont craqué. Uneimmense majorité des policiers deBagdad viennent de Sadr City et leurfidélité envers ceux qui les nourris-sent n'a pas tenu longtemps. La po-lice, la gendarmerie se sont évanouiesdans la nature et un bataillon de lanouvelle armée a même refusé de mon-ter sur le front de Fallouja.

Ahmed Chalabi, naguère encore trèsécouté au Pentagone, semble êtretombé en disgrâce. Il se souvient avecune amertume sans doute mêlée d'unpeu de mauvaise foi: «Nous avions dis-cuté et nous avions prédit avant laguerre ce qui arrive aujourd'hui. » LesIrakiens, affirme-t-il, «comprenaient lalibération mais rejettent l'occupation" Il

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u.s. agreesto UNplanfor Iraq,aide saysCaretaker cabinetwould replace thegoverning councilBy Stevèn R. Weisman

WASHINGTON: Bush administration"officials have accepted a"United Na-tions proposal for a caretaker govern-ment to take office in Iraq on July 1,ef-fectively agreeing to discard the IraqiGoverning Council installed by theAmerican occupation last year, a senioradministration official said Thursday.

The official, in an interview, said theproposal by Lakhdar Brahimi, the spe-cial United Nations envoy, to create anew government of nonpolitical Iraqi

" experts and notable people had manydetails that still had to be worked out,but that in broad outlines it was accept-able to President Ge~rge W. Bush.

"I don't s'ce imything in what he isproposing that would be of concern tous," said the senior administration offi-cial, adding that several details still hadto be worked out. Brahimi. the official

said, should be completing "those de-tails this month and next month beforesovereignty is handed over to Iraq byJune30.

The main issue, the official said, wasthat whatever Brahimi came up withhad to be acceptable to most, if not all.Iraqis, and the envoy's handiworkseemed to pass that test. "What he hascome up with is an idea that he thinkswill work," the official said.

In addition, the official said that atleast some members of the currentIraqi Governing Council - a bodydominated by former Iraqi exilesbrought back to their homeland afterSaddam Hussein was overthrown -would be involved in some way in se-lecting the new caretaker government.Some, along with current ministers,can be expected to lead that govern-ment, the official said.

The 25-member Iraqi GoverningCouncil was the product of efforts ledby L. Paul Bremer 3rd, the Americanoccupation administrator, when hefirst arrived in Baghdad at the close ofwhat Bush called major combat.

At the time, American officialstouted it as representative ofIraqi aspi-rations and perhaps even the most rep-resentative government in the Arabworld.

Since then, however, the council hasbecome discredited throughout Iraqisociety, American officials acknowl-edge.

In recent weeks, however, there weresigns that U.S. officials remained wed-ded to keeping the council, if only in anexpanded version. Senior officialswere known to feel that the most likelyoutcome of the Brahimi exercise was

" for the council to remain in power inone version or another.

But others saw the handwnting on"the wall for the governing è~unciL In-deed, SOme members of the councilopenly.opposed the return of Brahimito Baghdad precisely because theyfeared he would propose getting rid oftheir power base, according to Ameri-can officials.

Some American officials now saythat Brahimi's plan could marginalize"or cut out some of the former exiles thatsome American officials had hopedwould lead a new Iraq.

Brahimi, a veteran United Nationsenvoy, has been in Iraq for the last twoweeks, at times working side-by-sidewith Robert Blackwill, the top WhiteHouse official in charge of Iraq policy,to salvage a political consensus out ofthe chaotic swirl of recent events inIraq.

Administration officials, as well asUnited Nations and European diplo-mats,say that the existing turbulentpolitical situation forced the adminis-tration's hand, making it imperativethat the United States support whateverproposal Brahimi came up with.

That inevitability was signaled in away by Bush at his news conferenceearlier in the week, when he was askedwhat the government that was to takepower would look like. He told them towait and see, referring to Brahimi's ef-forts.

While the United Nations envoy wasin Baghdad, United States armed forceshave tried to counter attacks by Shiitesand Sunnis and create a stable environ-ment i:t:twhich the political processcould be installed.

Meanwhile, . military commandershave complained that a lack of progresson the political front have hampered

"their own efforts to stabilize Iraq.The New York nmes

i .UN Cyprus plan gets:i tepid Greek backing14 From news reports enforcement of the plan," if both sides~ agree to it, he said.i ATHENS: Greece on Thursday cau- Opinion polls show that a majority of

tiously endorsed a UN plan to reunify Greeks and Greek Cypriots dislike theJO Cyprus, nine days before crucial refer- plan. However, the European Union, the-= "endums are scheduled to be held on the United States and the United NationsC long-divided island before it joins the " have been putting pressure on Athens to

~ European Union on May 1." throw its weight behind it.. "'" "I think that Within the European If either Cypriot community votes

perspective, the positive aspects can against the plan, only the internation-outweigh the negative ones," the coun-. ally recognized Greek Cypriot part oftry's prime minister, Costas Karaman- the island will join the EU.lis, said in a televised statement. After the rival communities in

He admitted that the plan contained Cyprus failed to reach an agreement onelements that Greek Cypriots find hard the UN plan during talks in Switzerlandto swallow, but added that the diffi- in March, Karamanlis had only regret-culties could be overcome with a united ted that "it proved impossible to reachCyprus forming part of the EU. ,an agreed solution."

Karamanlis tried to soothe Greek He later said in Parliament that theCypriot fears that the plan was not plan was a compromise and had "posi-workable. "Greece will take all the mea- tive aspects" and some "difficulties."sures require~ [or the full and effective The Greek prime minister also tried

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to hedge against a possible rejection by"Greek Cypriots, saying that a voteagainst the plan should n()t spell theend of efforts to reunify the island.

"If the plan is not accP'pted, the ex~pression of Cypriots' poptllar will mustbe respected," he said. "Reunificationmust be sought as soon as adequate con-ditions are created."

Karii:manlis also said that the Cyprusissue should not be allowed to affect

I either Turkey's bid to eventually jointhe EU or relations between Greece andTurkey. "

"No one should see the sovereign ex-pression of the will of the Greek Cypriotpeople as a condition, or as a brake, in thedevelopment of relations of friendshipand trust between Greece and Turkey."

"Turkey's road to Europe must con-tinue," Karamanlis added.

The Greek Cypriot president, TassosPapadopoulos, has rejected the reunifi-cation plan. AKEL, the biggest GreekCypriot party, has asked its supportersto vote against it.

Cyprus has been divided since 1974when Turkey occupied the north in re-sponse to a Greek Cypriot coup aimedat uniting the island with Greece.

In Brussels, the United States

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pledged $400 million Thursday to sup-port the UN plan, but stressed that nomoney would come unless. voters ap-prove the referendums.

Andrew Natsios, administrator of theu.s. Agencyfor International Develop-ment, made the pledge at the opening ofa meeting convened to assess the total

needs for Cyprus, which were estimat-ed at more than $2.1 billion over fiveyears, primarily for housing. .

'~solutely, it's conditional on a set-tlement," Natsios said. "If they don't ap-prove it, there's nothing to implement."

He said $100 million would be avail-able "for immediate needs" and the rest

would be disbursed in future budgets.The pledge was being announced be-

fore the vote, Natsios said, to help as-suage the "legitimate fear" among someCypriots that the international commu-.nity might "abandon" the island finan-cially afterward. , (AFP. AP)

Ben Ladenjoue .l'Europe contre Bush'Un message attribué au chef d'AI-Qaeda proposeune «trêve» aux Européens s'ils se retirent d'Irak.

16 AVRIL 2004

Washington de notre correspondant

Débordéparlaviolenceen Irak, harcelé par lacommissiond'enquê-

. te sur les attentats du11septembre (lire pa-

ge11),dénoncé àtravers toutlemonde arabe pour son appui àla politique d'Ariel Sharon, leprésident américain GeorgeW.Bush se serait bien passé devoir réapparaître le fantômed'Oussama ben Laden.Dans un enregistrement au-dio,diffuséhierpar les chaînesAl-Arabiya (basée à Dubai) etAl-Jezira (Qatar), un homme~eprésentant comme le chefd'Al-Qaeda offre une «trêve»aux Européens, à conditionqu'ilsprennent leurs distancesavec les Etats-Unis. La voix,qui s'adresse à «nos voisins du

. norddelaMéditerranée»,pro-met de «stopper lesopérationscontre toutEtat promettant decesser d'attaquer les musul-mans». Latrêve interviendrait«dèsledépartdudemiersoldat.denospays», offre qui est faite<pourunepériodede trois moisàpartir de la date de diffusionde ce message». Celui-ciévoque les attentats de Ma- .drid (décrits comme «un re-touràl'expéditeur»)etpromet .que le cheikh Ahmad Yassine,chef spirituel duHamas pales-

. -- "--~' ..

tinien, assassiné par l'arméeisraélienne en mars, sera ven-gé.La CIAestime l'enregistre-ment «vraisemblablement au-.then~que», et certains expertsarabes sont formels: ils'agiJbien de lavoixde Ben Laden:Le message embarrasse •••

••• Washingtonàplusd'untitre. Ilvient, d'abord, rappeleraux électeurs américains quele véritable ennemi de l'Amé-rique n'est pas Saddam Hus-sein mais bien Ben Laden etAl-Qaeda: l'organisation ter-roriste n'a pas été affaiblie parla guerre contre l'Irak, bien aucontraire. Surtout, en cher-chant àenfoncerun coin entreEuropéens et Américains, lemessage risque d'affaiblir unpeu plus la «coalition des vo-lontaires» engagée en Irak.Opinionpublique.Certes, com-me on pouvait s'yattendre, lesdirigeants européens ontuna-nimement et fermement reje-té l'offre de trêve, affirmantqu'iln'était pas question de né-gocier avecles criminels dj\}-

Qaeda. Mais l'enregistrementvise surtoutleurs opinions pu-bliques: «Ces politiciens en-voient vosenfants, malgrévotreopposition, dans nospays pourtuer et sefaire tuer», dit l'au-teur du message. Alors quel'Europe est encore sous lechoc des attentats de Madrid(191morts), ilcherche à tour-ner l'opinion publique contreles gouvernements anglais,italiens, polonais, ukrainien,espagnol ou néerlandais.La cassette a été diffusée alorsque la «coalition des volon-taires» en Irak est soumise àrude épreuve. Washington se-ra bientôt privé d'un de sesprincipaux alliés européens,l'Espagne: le nouveaugouver-ne ment socialiste, arrivé au

pouvoirjuste après les atten-tats du 11mars, est décidé àrespecter sapromesse de reti-rer les troupes espagnolesd'Irak. Le Parlementnéerlan-dais flotte, le Parti travaillisteanglais est secoué par les ti-raillements internes (lire ci-contre). Les prises d'otagesmettent les gouvernementssous pression.Transition. Pour George W. -Bush, qui reçoit vendredi lePremier ministre britanniqueTony Blair, la priorité est demaintenir en place sa coali-tion au-delà du 30 juin, datedu transfert du pouvoir à ungouvernement provisoire ira-kien. Le Président refuse deretarder cette date, malgré lesdifficultés à mettre sur pied

une autorité irakiellI'le cré-dible. Quelque 20000 soldatsaméricains actuellement dé-ployés en Irak vont resterquelques mois supplémen-taires sur le terrain, a confir-mé hier à Washington le se-crétaire à la Défense, DonaldRumsfeld. Blair devrait plai-der, de son côté, pour que lesEtats-Unis acceptent d'ac-croître le rôle de rONU dans lapréparation de la transitionpolitique à Bagdad. _

PASCAL RICHÉ• Les Etats-Unisvontrappelerleur personnel diplomatiquenon essentiel en Arabie Saou-dite, en raison d'une inquiétu-de grandissante quant à leursécurité, a annoncé hier le se-crétaire d'Etat, Colin Powell.

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Revue de Presse-Pre~~R:tvl~-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

ߌ[fU@~:du samedi17 avril 2004

le Jour de la fête de l'Aïd, tous les cheikhs de la régionviennent saluer en son palais le seigneur de Tikrit, qui reçoitdans. le «diwan ", la grande pièce de réception traditionnelle.

Pour comprendre les attentes et les colères desdifférentes communautés, "Le Rgaro Magazine" faittraverser tout l'Irak à un joumaliste, un photographeet un illustrateur. Voyage à la rencontre des hommesdu « Nouvel Irak », de leurs peurs et de leurs colères.Par Arnaud de La Grange. Photos Thomas Goisque.Dessins Bertrand de Miollis

tion provisoire ont été un électro-choc. Occupants américains, diri-geants chiites, kurdes, sunnites réa-lisent ce qu'ils pressentaient déjà:ce processus est impraticable. Maisle piège s'est refermé et le retouren arrière est. impossible. La liba-nisation de la vie politique porteen elle tous les germes de la guerrecivile.

CalTletdeDans le pays

Leslenteurs de la recons-truction comme les mala-dresses de la coalition fontmonter l'exaspération à

l'égard des troupes américaines. Laperspective du transfert des pou-voirs aux Irakiens, le 30 juin, serapproche. Les postures des diffé-rentes communautés se crispent.Les négociations sur la Constitu-

,

Chef des Albo Nasser,la tribu de SaddamHussein, Cheikh Mahmoudest soupçonné par lesAméricains de dirigerla guérilla à Tllalt.

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route.\

de.la peur et de la colère

Au cœur du pays sunnite, pour les Gila guerre ne s'est pas arrêtée le 1" mai 2003, comme George W. Bush l'a solennellement décrété.

-,

Centre-lraknkrit, chez le cousinde Saddam

Quand l'assemblée tourne la têtevers la grande fenêtre pour voirdeux hélicoptères Apache passerau-dessus du fleuve au ras des pal-miers, Cheikh Mahmoud, lui, nebouge pas, Ces oiseaux noirs n'an-noncent que du malheur, la dérouteet l'ennui. Alors, le chef des AlboNasser, la tribu de Saddam Hussein,se drape dans sa dignité et son grandmanteau de Bédouin. Dans lediwan,l'immense salle de réception tradi-tionnelle de son palais des bords du

Tigre, le chapelet de w.iteurs lui rap-pelle sa grandeur passée. Quand ilrégnait sur d'al-Awja, le village nataldu raïs irakien.

- Nous payons lefait d'être de lafamme, soupire le cheikh, dont plu-sieurs proches ont été arrêtés. Ossont persuadés que nous dirigeonslaguérilla.

Nous sommes au cœur du « tri-angle sunnite» où les GI subissenten temps « nonnaI » une vingtained'attaques par jour. Qui sont ces irré-guliers qui osent défier la premièrearmée du monde? Derrière des ap-pellations fluctuantes, comme l'Ar-mée de Mahomet ou le Front natio-

nal de libération de l'Irak, se proilleun amalgame d'anciennes gâchettesdu maître de Bagdad, d'ex-militairescongédiés inconsciemment du jourau lendemain, des militants islamis-tes de diverses obédiences épaulésparfois par des combattants étran-gers. La guérilla a éclatée en unemyriade de groupes armés divisésen petites cellules.

- Leur tactique est celle du Viêt-minb, confie un ancien officier del'armée, ils frappent puis se fon-dent dans la population Ici, toutle monde les soutient. Ce sont lesricbes commerçants qui financentle combat.

Bagdad, la colèredes salafistesd'Oum aI-Toubol

Sabah Nouri aI-Kaissi n'aime pasles gens qui enfoncent les portesouvertes. Au sens premier du tenne.

- Pourquoi les Américains ont-ils m"isénos portails même pas fer-mésàdef?

Le responsable de cette impor-tante mosquée de Bagdad montreles tapis de prière lacérés, les cli-matiseurs éventrés. Et, plus grave,l'immense Coran aux pages déchi-rées. Les GI ont arrêté l'imam. TIsdisent avoir trouvé grenades et...,

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Dans les environsde Samarra. la lignede chemin de ferqui monte de Bagdadvers le Nord a déjà étéattaquée à trois reprises.

Les check-points sont tenuspar les nouvelles forcesde sécurité irakiennes.Des cibles privilégiéesde la guérilla.

Samedi 17 avril2004

Les Kurdes revendiquent Kirkouk, unbaril de poudre sur une mer de pétrole•••obus de mortier. lei, on parle seu-lement d'armes des gardiens. Lamosquée est saJafiste, une brancheradicale de l'islam sunnite qui pros-père en ces temps d'occupation.Sabah Nouri aJ-Kaissine cache passa ~;ympathie pour la« résistance >.

- Si les Américains restent, desfleuves de sang lIont couler, pré-vient-il.

Les sunnites redoutent par-des-sus tout les ambitions politico-reli-gieuses de la majorité chüte. Lamarginalisation, après avoir été enposition dominante à l'époque otto-mane, sous la période britanniqueou deplùs la création de l'Etat ira-kien. Alors, pour tenter de résisterface à une commlmauté chüte trèsorgarusée, ils ont créé à la fm del'année 2003 un Grand Conseil desolûémas slmnites.

Nord-IrakKurdistan,la vigilance despeshmergas. Même quand ils semblent perdus

au milieu de nulle vie, les pino-resques fonins du Kurdistan nejouent pas les décors. Vous finisseztoujours par y découvrir une poi-gnée de combattants occupés àprendre le thé ou battre les cartes.TIsont 30, 50, 70 ans, mais préférerontse faire couper la main plutôt quelâcher lIDcourt instant de leur vieleur kalachnikov. ns attendent lapro-chaine ruade de l'Histoire. Prêts àaIJerune fois de plus « au-devant dela mort», le sens de leur noble appel-lation de peshmergas. Dans les mon-tagnes rebelles du nord de l'Irak, ilsseraient encore aujourd'hui plus de60 000. Pour rappeler aux popula-tions arabes de la plaine que leurslois doivent s'arrêter là où la terre seplisse. LesdelL'{grands partis kurdesgèrent l'autonomie de la régionacquise après les tragiques événe-ments de 1991. Aujourd'hlù, ils exi-gent lm Etat fédéraI pour l'Irak. Lesinstitutions intérimaires se sont pro-noncées en ce sens, et Washingtona donné des signaux positifs. Maisrien n'est joué. D'autant que, recon-mût un responsable du PDK, ((tout le

••••

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. -::.-/;~;

..,. •• >....

Autour du mausolée de l'Imam Ali à Nadjaf, à l'écart de la pieuse agitation,la direction religieuse chiite cultive le secret.

çoires pendent tristement. Pour elles sont le bras armé du Conseilhéberger une organisation islami- suprême de la révolution islamiqueque, l'endroit est curieux. Le Kouad en Irak (CSRII), le principal partiChabya Islamic a choisi un ancien chüte. Représenté dans le gouver-parc de loisirs pour établir son quar- nement de transition, le mouve-tier général de Bassora, la grande ment cultive de bonnes relationsville du sud de l'Irak. A l'intérieur, avec la coalition. Mais le flou sur lesson secrétaire général tient salon élections et les propos de l'admi.avec un commandant et deux sous.- nistrateur américain Paul Bremerofficiers de la nouvelle police. contestant à l'islam la place de

- Nous n'avons pas besoin des source excll)sive de la Constimtionsoldats bt"itanniques id, lance-t.il, ont échauffé les esprits. Abouce sont nos hommes avec mes Arnmar al-Mayhi, numéro un desamis poliders qui assurent la sécu- milices à Bassora, lance un avertis-rité, pas eu.:'(,même si on peut leur sement à peine masqué: « Commelaisser le croire... notre imam Hussein, nous nous

Guère de forfanterie derrière ces conduisons en gens de paix avecpropos. Tout le Sud est sous la loi les gens de paix et en hommes dedes milices. Deux pâtés de maison guerre avec les hommes deplus loin, sont installés les hommes guerre.».des milices Badr. Rentrées d'Iran, ARNAUDDELAGRAJ'l/GE

Les Kurdes, les meilleurs alliés des Américains en Irak, ne veulent pascette fois-ci être les perdants de l'histoire.

Bassora,la loides milices

est un univers secret, pétri de riteset d'intrigues. !.aith al-Moussawi estl'un de ces acteurs. Il est le secré-taire général d'AlMourtada, l'une deces multiples assodations culturellesqui servent depuis quelques moisaux chütes à quadriller le terrain.Des relais de la Hawza, la directionreligieuse chüte, et plus particuliè-rement du grand ayatollah Sistani,l'oracle de lacommunauté. Derrièrele bureau de !.aith al.Moussawi, une .immense carte de l'Irak piquetée depetits drapeaux témoigne d'uneimplantation dans tout le pays. L'as-sociation semble avoir les reinssolides. Elle édite un magazine aubeau papier glacé. Sans faire de lapolitique, laith al-Moussawi enlonge cependant les rivages.

- Nous éduquons /es gens à ceschoses nouvelles pour eux que sontdes élections libres, poursuit le reli.gieux à la barbe grise et blanche soi-gneusement taillée. Ces électionsdirectes sont l'exigence suprêmed'Ali Sistani, qui veille à ce que sacommunauté ne soit pas privéed'une victoire que sa majorité démo-graphique (60 % de la population)lui promet.

Un immense dragon vert à lagueule menaçante et à la queue cri-blée de balles court sur le toit dubâtiment. Dans le jardin, des balan-

Sud-lrakSadr City,chez les "hommesde Moqtada"

Une plongée dans le pays chütecommence par la banlieue de Bad-gad. Sadr City, l'anden Saddam City,l'immense quartier chüte de la capi-tale. Id, les rues ont été tirées aucordeau pour permettre aux charsde Saddam de mater les révoltes. lanuit projette la mosquée Al Mou-shain hors du temps, loin dutumulte des rues et des cœurs. Pour-tant, dans la cour de la « mosquéedes martyrs »,les conversations sontcharnues. Id, les hommes de Moq-tada al-Sadr,le jeune chef chüte radi-cal, sont chez eux. Dans les rues,les portraits de son père, un impor-tant dignitaire assassiné par lesséides de Saddam en i999; cou-vrent tous les murs. Et les étudiantsdu quartier vendent à chaque coinde rue des cassettes de prêche. Dssont le vivier de l'armée du Mehdi,la milice de Sadr.

- Vous savez, Moqtada a/-Sadr,sans grande expérience religieuseet considéré comme instable,n'était guèt'e populaire que cbezlesjeunes ily a encore peu, confieun vieil homme, mais derrière sondrapeau de la colère, les rangsgrossissent tous lesjours.

Nadjaf,le pouvoir de la Hawza

A portée de voix de la foule despèlerins, de la fièvre spirituelle etmarchande qui s'est emparée de laville sainte de Nadjaf, un autremonde vit discrètement. Derrièrede grandes portes de bois, le royau-me de la direction religieuse chüte

La direction chitte, un universsecret, pétri de rites et d'intrigues...~monde id continue àpenser indé-pendance. Seulement, pour le mo-ment, ü vaut mieux mettre /e tenneen sourdine AI. Et puis, ilY a la reven-dication kurde sur laville pétrolièrede Kirkouk qui se heurte aux posi-tions des populations arabes et turk-mèlles. Un baril de poudre sur unemer de pétrole.

0,

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La communauté chiite.prépare sa revanche

Le mollah Moqtada al-Sadr veul faire de l'Irak une républiqueislamique et recrute ses partisans chez les plus radicaux des chiites.

Brimés par Saddam Hussein,les chiites, majoritaires en Irak, espèrentgouverner le pays mais restent divisés.Par Loulouwa Al Rachid * .,

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La conjurationdes extrêmes

paux lieux saints et centres spirituelsdu chiisme mondial. Depuis Najaf,ville où le fondateur du chiisme etgendre du Prophète, l'imam Ali, repo-se dans son mausolée, l'institutioncléricale, la Hawza (littéralement« territo'ire du savoir ») donne le la dela transition politique et constitution-nelle. Bien que sortis de la dictature.affaiblis et relativement coupés duquotidien des croyants, les enturban-nés improvisent aujourd'hui un lea-dership communautaire pour comblerle vide politique et faire régner unsemblant d'ordre dans le pays.

Septuagénaire d'origine iranienne, legrand ayatollah (( signe de Dieu ») AliSistani chapeaute ce clergé dont l'en-trée en force sur la scène politiquesemble irréversible. A travers ses édits(fatwas), notàmment son exigenced'élections générales et son refusd'entériner une Constitution qui neserait pas rédigée par une assembléeélue, Sistani entend bien défendre ledroit deja majorité (arabe et chiite) defaçonner le nouvel Irak selon sesvaleurs et ses intérêts. Il a fait de Najafla véritable capitale politique de l'Irak,au grand dam de ses coreligionnairessunnites mais aussi des Kurdes,

. intraitables sur la question du fédéra-lisme, et enfin de la coalition, quia deplus en plus maille à partir avec sesmenaces de fatwas. Il n'empêche: sepositionnant au-dessus de la mêlée etdes enjeux de pouvoir, Sistani jouitd'une autorité morale certaine.Pourtant, c'est de son propre campque la contestation est arrivée, met-tant à nu les multiples tensions etcontradictions qui agitent l'identitéchiite. Les chiites ne forment en aucuncas un front confessionnel uni etmonolithique. Ils ne sont d'accordentre eux ni sur la question du régimepolitique à instaurer à Bagdad,ni sur larelation à entretenir avec la coalition,ou encore sur la place de la religiondans la vie publique. Les clivages declasse socio-économique, d'âge et delieu de résidence (urbain/rural) sonttrès saillants.Sistani et avec lui l'establishment cléri-cal traditionnel sont aujourd'hui« débo!dés » par le radicalisme et l'im-

honnie de Saddam Hussein a permis àl'identité spécifiquement chiite de l'Irakd'éclater au grand jour, pour la premiè-re fois depuis la création de l'Etat ira-kien moderne dans les années 1920.Les chiites se sont d'ores et déjàtaillé la part du lion dans les ins-tances intérimaires mises en placepar la coalition. Majoritaires dans lacapitale, en particulier dans ses fau-bourgs pauvres où fleurissent lesgraffitis vindicatifs (par exemple:« Plutôt mille Américains qu'un seulTakriti ») ou concentrés dans le Sud,ils vivent depuis un an au rythmed'une forte mobilisation communau-taire où se mélangent célébrationsreligieuses spectaculaires, désir devengeance d'une injustice passée etprotestation sociale.Le terrain s'y prête particulièrement:l'Irak héberge sur son sol les princi-

Le spectre d'Ibn AI-Alqami sembleà nouveau planer sur l'Irak. Cevizir chiite du dernier calife

abbasside (sunnite) avait trahi et préci-pité la ruine de Bagdad aux mains deshordes d' « infidèles » venues deMongolie en 1258. L'histoire se répète-t-elle ? Les Arabes sunnites d'Irak ensont convaincus: quelque peu orpheclins du parti Baas, retranchés dansleurs derniers bastions géographiques(Ramadi, Fallouja...), la résistance étaitd'abord la leur. A moins que le rapportde plus en plus malaisé de la majoritéchiite (60 % de la population) avec les« libérateurs» n'en décide autrement.Indéniablement, les chiites d'Irak doi-vent leur « revanche » sur une longuehistoire de persécution et d'exclusiondu pouvoir politique à la coalition amé-ricano-britannique. Le renversement,au printemps 2003, de la dictature

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patience de Moqtada al-Sadr. Agé d'àpeine une trentaine d'années, ce jeuneclerc est fort de l'aura de son père,l'ayatollah Mohammad Sadeq al-Sadr,assassiné en 1999 après avoir osédéfier de l'intérieur le tyran et porté lesespoirs de dignité de la communautéchiite. Entouré de clercs de son âge,pour la plupart formés par son père,Moqtada recrute ses plus fervents par- ,tisans chez les déshérités, dans unesociété où la population est massive-ment jeune et chômeuse.L'ex-Saddam City (rebaptisée SadrCity), le ghetto chiite de la périphériepauvre de Bagdad, où s'entassent plusd'un million d'habitants d'origine rura-le dans des conditions sanitaires dra-matiques, lui fournit un immenseréservoir de mobilisation. Ses mili-ciens, regroupés au sein de l'Armée duMehdi (le douzième imam caché, dont

"les chiites attendent le retour messia-nique), y tiennent le pavédepuis un an,

, imposerifdes norines puritaines (voileobligatoire pour les femmes, destruc-tion des débits d'alcool. ..) et offrentdiverses prestations à la populationallant de la réglementation de la circu-lation à la collecte des ordure~ ména-

gères, sans oublier quelques maigresfournitures médicales et alimentaires,Le modèle du hezbollah libanais exer-ce, de ce point de vue, une indéniablefascination sur les sadristes, Enrevanche, leur programme politique'reste confus. Il y est question de gou~vernement islamique tantôt sous l'au-torité directe des clercs religieux, tan-tôt sous leur simple supervision. Entout cas, ils rejettent vigoureusementl'autorité de l'establishment religieuxqu'incarne Sistani, resté selon euxlâchement silencieux sous la dictaturede Saddam et indifférent aux souf-frances des fidèles. Washington auraittort de ne voir en eux que de vulgairesvoyous, caïds des quartiers de-misère,et de croire que seule la force pourraitvenir à bout de leur révolte. Ils incar-

nent un véritable mouvement socialderrière lequel se rangent les laissés-pour-compte d'hier et d'aujourd'hui,ceux qui n'ont pas voix 'au sein duConseil intérimaire de gouvernementmis en place par l'administrateur PaulBremer. Cedernier leur préfère les par-tis islamistes chiites rentrés d'exil telsque le Da'wa (parti de l'Appel isla-

mique) et l'Asrii (Àssemblée suprêmede la révolution islamique en Irak), nelaissant d'autre choix aux partisans deMoqtada al-Sadr que de pratiquerl'émeute et de jeter le discrédit non .seulement sur l'occupation, mais aussisur l'ensemble de la nouvelle classepolitique qui collabore avec elle. Carleur populisme aux forts accents natio-nalistes pourrait bien prêter main forteaux résistants du « triangle sunnite ",en dépit de l'immense fossé qui pré-vaut aujourd'hui entre ces deuxbranches de l'islam. La coalition devraalors faire face à une conjuration desextrêrn~s qui risque fort de pertur-ber ce' transfert de souverainetéqu'elle dit pourtant vouloir confirmerau 30 juin prochain. _• Chercheur spécialiste de /'Irakà /'International Crisis Group.

.'

-Moktada al-Sadr speaking duringFriday prayers in Kufa, Iraq.

Iraqi clericvows notto disarmBy Edward Wong

BAGHDAD: Moktada al-Sadr,spiritual leader of the MahdiArmy, a Shiite insurrection group,said Friday morning at a mosque inKufa that he was not willing to dis-band his militia under any circum-stances, further reinforcing thestalemate between him and theAmerican forces.

'~ll I want is to end the occupa-tion and to hand over sovereignty'to the Iraqis," Sadr said. "Therecan be no sovereignty with the oc-cupation forces."

Appearing for the first time inpubliç. in two weeks, the influen-tial cleric, who is on the U.S.wanted list, adopted a harsh anti-American tone and warned theAmericans not to enter nearbyNajaf, a holy city about 160kilome-ters, or 100 miles, south of Bagh-dad. About 2,500 U.S. troops havemassed in the desert outside Najaf,lying in wait for Sadr and his mili-tia.

"We will not allow the forces ofoccupation to enter Najaf and theholy sites because they are forbid-den places for them," Sadr said in afiery sermon.

Major General John Sattler, di-rector of operations for the U.S.Central Command, said there wereno plans to go into Najaf.

"We're not planning at this timeto move any offensive operations

into Najaf," he said. "Sadr is there - weknow where he is - but right now we'reletting him continue to marginalizehimself, and we're not focusing anycombat power or combat operations intoNajaf.".

Sadr offered no suggestion that he wasready to compromise with the Ameri-cans.

"We have been trying to avoid blood-shed," he said, but contended that"everyone" not only the occupiers," had

presented him only with unpalatablechoices.

U.S. military commanders have saidthey must reach some type of settlementregarding Sadr and his militia before thehandover of sovereignty to an interimIraqi government on June 30.

Coalition commanders have vowed to"capture or kill" Sadr if he does not turnhimself in. An Iraqi court has issued awarrant for his arrest in connectionwith the slaying of another cleric.

At another news briefing in Baghdad,

Dan Senor, a spokesman for the occupa-tion authority, and Brigadier GeneralMark Kimmitt, an American militaryspokesman, said Sadr and his insur-gents had to be stopped.

"The rule of law in Iraq must pre-vail," Senor said. "Illegal militias andmobs must be disbanded. And, ofcourse, government properties and as-sets must be returned."

Kimmit said it was not the coalition'sintent to take Najaf.

"Najaf is not the target," he said."Moktada al-Sadr remains the target.And frankly, how he is picked up andbrought to Iraqi justice may be inciden-tal to the real end state that we are seek-ing, which is to bring Moktada al-Sadr toIraqi justice and the elimination of hismilitia as a threat to the nation ofIraq."

In a visit to Baghdad on Thursday,General Richard Myers, chairman ofthe Joint Chiefs of Staff, said the vio-lence indicated that the insurgents hadsomething to fight against: Americanprogress in building up Iraq.

The New York TImes

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Ina supportive statement for Bush, Blair said Friday that the u.s. and Britain were

commited to eradicating "not just terrorism, but the breeding grounds ofterrorism."

Bush and Blairstand firm on IraqIn show of unity, they back deadlineof June 30 and voice support for UN

dence, the two like each other person-ally, whatever their policy differences.

In their private talks, Blair was expec-ted !o fulfill the role he has consistentlyadopted since the Iraq invasion began:giving firm public support for the Amer-ica?-led ~oalit.ion's military actions,,,:hlle. trYIng to deal with the growingdlsqUlet they have caused at home, inEurope and in the Middle East.

As U.S. and Iraqi civilian casualtieshave risen this month, and as more for-eigners are being captured and heldhostage, a united front between Londonand Washington is important for Bush,who has consistently portrayed the cam-paign in Iraq as a multinational effort.

Blair gave no indication of unease inhis public appearance with Bush, but hewas expected to express his disquiet overthe situation in Iraq in private. Britainhas sent 12,000 troops to the campaign.

One point on which he and Bush arein agreement is the need for a UN Secu-rity Council resolution on the transferof power in Iraq. The outlines of such aplan were accepted by the Bush admin-istra~ion on Thursday, and Blair told re-porters after a meeting with SecretaryGeneral Kofi Annan that it was impor-tant for the UN to have a larger role inIraq before the June 30 deadline.

Critics of Washington's policies saythat the United States' hard-line tacticsafter the killings of four American con-tractors in Falluja have only succeededin increasing civilian casualties anduniting Iraqis against the occupation.

B~itain's former foreign secretary,Robm Cook, who quit Blair's govern-ment in 2001 in protest over Iraq, toldthe BBC that Blair would be "a falsefriend" !fhe "doesn't fairly bluntly put itto ~r.esl~ent Bush that he is pursuingpohcles m Iraq that are going to get intoincreasing difficulty there."

. He s.n:essed~t Blair had "put a lot ofhiSPOhtlC~1cap~talon th~ line to supportthat relationship," addIng, "PresidentBush owes it LOhim to listen today."

In an newspaper article published¥riday in The Independent, Cook saidBush was wrong to think he could makeprogress in Iraq by military means "re-gardless of political cost." He added"The ~ost impo!tant job for Tony Blai;today IS to conVince the Bush adminis-tr~t!on that th~y are not engaged in amlhtary operation to beat a discrete en-emy,but in a political exercise to win thehearts and minds of a whole people."

It is also likely Blair and Bush willdiscuss t,he Middle East peace process,and particularly the president's supportfor Prime Minister Ariel Sharon's planto have Israel disengage from the GazaStrip, while rebuffing the Palestinians'insistence on the right of refugees to re-turn to land lost to Israel in 1948.

Bush and Blair said in their public ap-pearance that the Sharon plan is a goodw~y back to the "road map" for a lastingMiddle East peace, the pillars of which'Y0!lld be a fr~e ~nd prosperous Pales-timan state eXlstmg beside Israel.

The president's support has come un-der widespread criticism in Europe.

The New York TImes

. in Iraq, they were not in e\ iJellce in theWhite House ROse Garden, where theleiiders. answered. questions for a half-hour with the reds, whites and blues ofthe Stars and Stripes and the UnionJack as a resplendent background.

Bush said he backed the outlines of aproposal .put forth by the specialUnited Nations envoy in Iraq, LakhdarBrahimi, to dissolve the Iraqi Govern-ing Council and replace it with a care-taker government when Iraqi sover-eignty is restored at midyear. Thepresident said he was confident that

. the Brahimi plan would be supportedby a broad majority of the Iraqi people.

Bush, who before the war in Iraq hadexpressed gr~at dissatisfaction with theUN, and Blair went out of their way Fri-day to say that the international organ-ization now had a vital role to play.

"We have been involving the UNthroughout," Blair said, adding that itwould doubtless be involved even moréas thé transition date drew near and thelast holdouts for the old, tyrannicalIraq realized they could not win.

When a reporter asked both leaders ifthey had mislëd their peoples in goingto war in Iro.q, given the fact that noweapons of mass destruction had beenfound ~here and that no link had beenestablished between Saddam and theattacks of Sept. Il, 20m, Blair respondedby,~recalling Saddam's repeated defi-ance of UN resolutions over the years.

Blair has suffered politically at homeand in Europe for standing with theBush administration on Iraq. By all evi-

By David Stout and Terrence Neilan

WASHINGTON: President George W.Bush and Prime Minister Tony Blair ofBritain said Friday that the June 30deadline for transferring sovereigntyto the Iraqi people was inviolate andthat their two countries were united incompleting their mission there.

"The prime minister and I havemade our choice," Bush said. "Iraq willbefree."

Blair said, "It was never going to beeasy." But he said he was as committedas Bush to an Iraq that would be an ex-ample of fre.edom, to its own peopleand throughout the Middle East.

The prime minister, in a phrase thatsurely must have sounded good to Bush,said their two nations were committedto eradicating "not just terrorism, butthe breeding grounds of terrorism."

Bush has argued that the campaign inIraq is that kind of campaign, and someadministration officials, notably VicePresident Dick Cheney, have suggestedthat there were at least contacts be-tween Saddam Hussein or his minionsand the terror network of Al Q!l.eda.

Others have been more circumspect.Secretary of State Colin Powell said inJanuary that no concrete evidence hadbeen found of a link between the Sad-dam regime and Al Q!l.eda.Nonethelessthere is wide agreement now that post-Saddam Iraq has become a magnet foranti-American militants of all su'ipes.

Whatever seri~us disagreementsBush and Blair have had over strategy

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti..APRIL 17TH-23RD 2004

BAGHDAD

The recent violence has shed light on who really speaks for Iraqis

Iraq

The centre holds, but only just

.'

FORBaghdadis, April2004 has had eerieechoes of April 2003. The streets emp-

tied; children stayed away from school. Inscrappy street battles around the country,more than 90 coalition troops have diedthis month, making it the deadliest for theAmericans since the fall of Saddam Hus-sein. And just as Saddam's army meltedaway from the battlefields. so Iraq's newsecurity forces fled at the first gunshotrather than fight for the Americans againsttheir rebellious compatriots.

Had the battles raged for more than aweek, the revolt might have spun out ofcontrol. America stirred up trouble when itattacked the Sunni Muslim stronghold ofFallujah, threatening to turn not only Fallu-jans into rebels, but also their tribal affili-ates as far north as Mosul. At the sametime, the American assault on a militia ledby Muqtada al-Sadr, a Shia firebrand whohas urged Iraqis to rise up against the occu-pation, risked goading southern Shias.While the rebels gathered support, Amer-ica's coalition in Iraq started to look wob-bly. Ukrainian soldiers fled their positions.The American-appointed GoverningCouncil pondered resigning en masse. Itwas, admitted the coalition's military lead-ers, their worst week since entering Iraq.

But somehow, the country has pulledback from the brink. The Governing Coun-cildecided not to quit after all, and showedrare pluck in persuading the belligerents to

stop shooting. The Iraqi Islamic Party-aproxy for one of the oldest Sunni move-ments, the Muslim Brotherhood-shuttledbetween tribal patriarchs and Americanofficials. Ibrahim Jaffari, the leader of aShia party, Dawa, relayed messages be-tween Paul Bremer, America's proconsulin Iraq, and the Iraqi ayatollah in Iran fromwhom Mr Sadr draws inspiration.

A partial ceasefire is giving all sides achance to negotiate, though some rebels inFallujah continue to shoot at the Americantanks that surround them. Coalition forceshave also encircled the Shia holy town ofNajaf, and threaten to attack if Mr Sadr'smilitia does not disband.

Fortunately, there are at least clear linesof communication. Fallujah's triballead-ers trooped to the coalition headquartersfor talks. Mr Sadr has appointed a negoti-ator. And all are moderating their de-mands. American generals who vowed toget Mr Sadr dead or alive have steppedaside for politicians who say he shouldmerely be arrested. Instead of demandingthe surrender of all those who took part inthe hanging, drawing and mutilating offour American military contractors at theend of last month, the generals are callingfor the handover of the non-Iraqi jihadisthey say are holed up in Najaf. The rebels,meanwhile, have dropped their demandfor a full withdrawal of American troopsfrom Iraq, and now say they just want

them out of their own cities.The conflict may have abated, but its

causes have not. Ten weeks before theplanned handover of power to Iraqis onJune 30th, Mr Bremer has yet to spell outwhat kind of government he will install.He has recently tended to ignore the Gov-erning Council, for example when ap-pointing a new interior minister. Sensing apolitical vacuum, various factions, includ-ing those led by members of the Council,are building up their own militias-some-times in the guise of private securityfirms-and cementing their grip 'on theparts of the country they seized after theinvasion last year. Sufi brotherhoods, whocommand the loyalty of millions ofSunnis, are creating a military wing. Theonly Iraqi brigade to fight on America'sside this month was one composed ofKurdish peshmergas and the Free IraqForces of Ahmed Chalabi, a member ofthe Governing Council.

A resistible forceThe national police and army, meanwhile,are looki.ng feeble. The few who have re-turned to the towns they fled have shedtheir uniforms, after receiving leafletswarning them not to serve the occupation.The militants in both Fallujah and Najaf in-sist that only locally-recruited policeshould be allowed to patrol their streets.Locals will most likely obey local politi-cians, rather than the Americans, so thesetwo hotspots will doubtless remain hot.After retaking Kut, another town brieflycontrolled by Mr Sadr's militia, the Ameri-cans imposed a curfew that pointedly in-cluded the town's police.

The coalition's supply lines remaindangerously exposed. The charred re-mains of fuel, food and military convoyslitter the high-Ways into Baghdad. 'fruck ~~

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The Economist April17th 2004

When we're gone, running Iraq will be up to you guys

BAGHDADMost Iraqis want peace, but it takes only a few to make war

The mood on Iraqi streets

Bloodier and sadder

food parcels destined for Fallujah's be-sieged. Marines claim to have found am-munition among the care packages.

America's sometime partners on theGoverning Council argue that there werebetter ways of containing the violencethqn storming mosques. If the Shia couldshow forbearance after 150 were killed OIi

. their holiest day, Ashoura, could Americanot contain its revenge after four of its na-tionals were murdered? "It's embarrassingfor Mr Bush, when he came to rebuild andinvest in Iraq," sympathises an Iraqi exile.

Others are gloating. "Thanks to Amer-ica, we're healing the Shia-Sunni divide,"says the Sunni imam, rejoicing at the wayclerics of both denominations have unitedagainst the Americans. They seem to besharing tactics, too. Most of the foreignerswho have recently been abducted wereseized in the Sunni zone along the Fallujahroad. But when Italian troops stormed theoffices of Muqtada al-Sadr, the most prom-inent Shia advocate of rebellion, in Nasi-riya, farther south, they found a Britishcbntractor cowering inside.

Different rebels have different aims.rl1 e Sunni gunmen of Fallujah are strug-.IIng to regain the political supremacythey enjoyed under Saddam Hussein,with all its perks. Mr Sadr's followers, bycontrast, are shanty-town Shias who havenever enjoyed any kind of power. Thesewere the people who swept through the'1icerparts of Baghdad after Saddam's fall,looting in the name of the Hawza (the ShiaVatican), to the horror of mainstream aya-tollahs and middle-class Iraqis .

One year on, they have spilled oncemore out of the slums. Besides robbingbanks, Mr Sadr's acolytes took ov:er theRed Crescent's headquarters in Baghdadand threatened to kill aid workers who dis-obeyed them. In one case, they made goodthis threat. Many Iraqi policemen, sharingMr Sadr's followers' love of loot and ha-tred of foreigners, took their side. Some se-nior officers ordered underlings to handover their weapons to the rebels.

But many Iraqis distrust Mr Sadr. CanMuqtada cut our foreign debt, asks one,crestfallen to see his fellow Iraqis embrac-ing another despot. Dawa, the oldest Smaparty in Iraq, discourages its supportersfromjoining Mr Sadr's rallies. Outside thecities of Baghdad and Kufa,Mr Sadr's sup-port appears marginal.

But even a small minority can cause bigtrouble. The Green Zone where the co-alition has its headquarters in Baghdad isnow dubbed the "Red Zone". Four rocketslanded there with a boom as your corre-spondent was writing this paragraph.Those who live outside its concrete wallsmust brave car-bombs and kidnappers,who circulate flyers urging Baghdadis tocall a number to let them know where for-eigners live. The planes out of Iraq are fill-ing as fast as they dare land. Il

lamic Party, which is backed by someSunni preachers. The ayatollahs in Najaf,led by Ali Sistani, have sent their sons tosoothe Mr Sadr, only to hear Mr Sadr'saides brand them American spies.

This month's unrest has also spurredAmerica to talk to Iraqis with local constit-uencies, rather than the exiles it had previ-ously appointed to govern. Many of the 10-cal leaders are anti-American and religiouschauvinists. But Mr Bremer will have tofind ways to co-opt them. His advisers sayhe is working on a final draft of 125 namesfor a National Assembly, which will besummoned next week to begin choosingIraq's post-occupation government. Hewould be wise to ensure that hitherto mar-ginalised groups, such as the Sunnis of Fal-lujah and the impoverished Shias whosupport Mr Sadr, are represented. III

against America's mission. Few now cartto recall that they have satellite dishes onlythanks to America. Banners hang fromBaghdad's main Sunni mosque, denounc-ing America's "Zionist" plans. Its loud-speakers bellow out sermons damning the

. Americans for slaughtering Iraqi womenand children and humiliating their men-folk. "If we said anything different, thepeople would kill us," explains its imam.

last week, the same mosque urged Ira-qis to rise up and attack American troops,in solidarity with their kin in Fallujah. Thenext day, American soldiers raided themosque and, say the preachers, destroyed

AFORlORN placard at the entrance tothe coalition's headquarters in Bagh-

dad still asks passing American soldiers:"What have you done today to help Ira-qis?" Such friendly language is gettingrarer. Ricardo Sanchez, the top Americangeneral in Iraq, used the word "enemies"nine times at a press conference this week.Iraqis-who, according to American gener-als, have endured ten times as many casu-alties as coalition troops-often use similarterms for Americans.

The pictures of Fallujah's dead and in-jured, beamed into homes via satellite,have turned many undecided Iraqis

• drivers are either too scared towork for theAmericans, or charge exorbitant rates. Thekidnapping of over 40 foreigners has shat-tered investor confidence and groundedexpatriate managers,just after $5 billion inreconstruction contracts were awarded.The violence interrupts the restoration ofbasic services to Iraqis, which begets dis-content, which may beget more violence.

Is there a way out? Optimists argue thatthe bloodshed must have cqncentratedminds. It has given America a better ideaof which Iraqis wield real influence. Mostmembers of the Governing Councilbleated from the sidelines during the fight-ing, but a few won popular credibility byacting as mediators or organising reliefprogrammes. The groups that showed themost gumption include Mr Jaffari's Dawaparty and Mohsen Abdel Hamid's Iraqi Is-

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Hanging together

CAIRO AND TEHRAN

America's embarrassed allies, andagitated foes

Taking a nuanced view of events in Iraq

After some ostentatiously gruesomemurders, foreign civilians in Iraq are fright-ened. A number of governments have ad-vised their nationals to leave the country, amessage that, if heeded by many for long,will have a greater immediate impact onreconstruction efforts than on security.More than 40 foreigners have been takenhostage in the past two weeks.. But so far, the coalition is hanging to-gether. Japan's prime minister has vowednot give in to threats (see page 55). SouthKorea's foreign minister likewise insistedthis week that the dispatch of over 3,000more troops would go ahead; plans tosend them to Kirkuk had earlier been

quietist brand of Islam, shared by manyliberal Iranian clerics, that counsels theseparation of religion and politics.

On the Arab street, emotions have risento a pitch not seen since the war itself. Me-dia coverage of the siege of Fallujah in-cludes newspaper photos of stray dogschewing on unburied corpses, and dra-matic televised appeals from inside thestricken city. For a time after the deflatinglyswift capture of Baghdad, public opinionon Iraq had been confused. But the masskillings in Fallujah, plus the stoking of pan-sectarian anger, have once again produceda seemingly clear narrative.

Press commentary, from the Gulf toMorocco, has noted, with striking unifor-mity, the parallels between the Fallujahcarnage and Israel's efforts to crush Pal-estinian resistance. Mosque preachersacross Saudi Arabia, ignoring governmentinstructions, add to each of the five dailyprayers a special supplication for God's aidto fellow Muslims in defeating the enemy.And a group of 67senior independent cler-ics from some 20 Muslim countries hasasked the international community to haltthe "brutal genocide" that shows Amer-ica's "blind hatred for Muslims". _

promising the American public that hewould stay the course in Iraq, his vice-pres-ident, Dick Cheney, who happened to bein Asia, was working to stiffen the resolveof the Japanese and South Korean govern-ments; both have some 500 troops in Iraq,and still have plans to deploy more. But thebroader diplomatic outlook is now morecomplicated than ever.

. What Israel might do in such circum-stances becomes, in turn, a worry for Iranand Syria too, a worry to be added to theexisting fear they share with Thrkey that acollapse in Iraq could lead to the creationof a breakaway Kurdish state that wouldstir up their own Kurdish minorities. Yetthere are some within the Syrian and Ira-nian establishments for whom the gain ofhurting America outweighs other factors.The shaky Baathist regime in Damascus is.wise enough to keep silent, but mustsurely feel that America's woes in Iraq areone reason why the Bush administrationhas refrained from slapping long-threat-ened sanctions on Syria.

In a sermon last week, Mr Rafsanjani,who remains powerful among Iran's con-servatives, praised Muqtada al-Sadr'sMahdi Army, saying that it was made upof "enthusiastic, heroic young people".But this does not mean that there is co-op-

eration, let alone trust, between the Irani-ans and Mr Sadr. Iran sees him as a proba-ble loser, and would rather have GrandAyatollah Ali Sistani on its Side-thoughthis could change if Mr Sadr were to spurtforward in popularity and power.

Iranians want influence in Iraq, which-ever Shia leader succeeds, but are notthinking of installing a carbon copy of theIslamic Republic. The Iraqis are cautioustoo. Mr Sadr's father, the late AyatollahMuhammad Sadiq, admired Iran's theoc-racy. But Mr Sistani, while favouring astrong guiding role for.the clergy. follows a

Iraq' s neighbours

We told you so,but what novv?

The coalition

Hope delayed

ll. TISHING to steady the nerves of theVV more than 30 other governmentswith troops on the ground, Britain's primeminister, Tony Blair,was due to meet Presi-dent George Bush on April 16th for whatseemed bound to be a summit-of-the-reso-lute. And while Mr Bush this week was

AMR MOUSSA, the Arab League's secre-fitary-general, famously gave warningthat an American invasion' of Iraq would"open the gates of hell". Ali Akbar Ha-shemi Rafsanjani, a former president ofIran, predicted a quagmire. And on thestreets of pre-war Baghdad, a Palestinianresident assured your correspondent thatordinary Iraqis would sit tight for the inva-sion, give the Americans six months' grace,and then start shooting them.

Understandably, therefore, the regionis chorusing "we told you so". But beyondthe grim satisfaction of feeling themselvesproved right, Iraq's neighbours differgreatly in appraising the mess, though theyare all, by arid large, worried. None likessuch untidiness next door.

The tarnishing of American prestige re-flects directly and badlyon the govern-ments of its allies: Thrkey, Jordan, Egyptand Saudi Arabia. What is worse, fromtheir point of view, is that by rechargingthe symbolism of popular resistance toalien rule, Iraq's creeping intifada risks em-powering the Islamist extremists who, tovarying degrees, threaten them all.

Israel, which was alone in backing thewar wholeheartedly; has other reasons tobe anxious. An American failure in Iraqcould create a vacuum that Israeli analystsassume would be filled by forces hostile tothe Jewish state. Zeev Schiff, a seasoned Is-raeli military correspondent, gives warn-ing of eventual Iranian intervention, andwith it the unspoken spectre of possiblenuclear weapons close to Israel's own.

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30th date be postponed. France and Ger-many, both opponents of the war, had in-dicated that they would offer greater sup-port, though still notroops, if asked by asovereign Iraqi government. And whileNATO'S secretary-general insists that itmust first get Afghanistan right, the alli-ance's Istanbul summit inJune is expectedto explore ways it could be of help to a newIraqi government (beyond already sup-porting the Polish command of a multinat-ional division there). But unless order canbe restored, Iraq may not be able to benefitmuch from its new-found sovereignty .•

construction efforts.No such resolution has yet been

drafted, and none might in the end satisfySpain's incoming Socialist government.Even before the recent violence, it hadvowed to pull out its 1,300 troops unlessthe UN was put "in control" in Iraq. Th"atisnot a task that the UN has ever wanted.And this week, Kofi Annan, its secretary-general, mindful of the bombing of the

organisation's Baghdad headquarters lastyear that forced its virtual. withdrawalfrom the country, suggested that the latestviolence may again constrain the help theUN could offer in Iraq.

So far no one is suggesting that the June

scrapped, and quiete~ spots. ~e beinglooked at. The Philippmes saId it wouldconsider whether or not to withdraw itstiny contingent of 50 soldiers, police andmedical workers in the light of "the secu-rity situation in the days to come", but thiswas seen as an effort to fend off criticismahead of an election next month.

The greater damage may be to the dip-lomatic hopes riding on an orderly transferof sovereignty on June 30th from the occu-piers to a more broa<;lly-basedinterim Iraqigovernment. A new UN Security C~uncilresolution blessing the process leading toelections early next year would, it hadbeen hoped, encourage more govern-ments to join both the stabilisation and re-

~=========~Book tells of Bush's secret Iraq plan

'Iknew what wouldhappen if people thoughtwe were developing a warplan for Iraq,' Bush said.

WASHINGTON: President George W.Bush secretly ordered a war plandrawn up against Iraq less than twomonths after U.S. forces attacked Af-ghanistan in 2001 and was so worri~dthe decision would cause a furor he dIdnot tell everyone on his national secu-rity team, according to a new book onhis Iraq policy.

Bush feared that if news got outabout the Iraq plan as U.S. forces werefighting another conflict, people wouldthink he was' too' eager for war, I\ObWoodward writes in "Plan of Attack; , abehind-the-scenes account of the 16monthS leading to the Iraq invasion.

Bush did .not address those prepara-tionswhen asked' about them Friday,saying, "I do know that it was Afghanis-tan that 'was on my mind and I didn'treally start focusing on Iraq untillater

,on.".', .".The book will be available in stores

nextweek.. . "I knew what would happen if people'thought we were developing a potentialwar plan for Iraq," Bush is quoted as.tel1ing Woodward. "It was such a high-stakes moment and ... it would look like

, that I was anxioqs to go to war. And I'mnot anxious to go to war."

Bush and his aides have denied accu-sations they JNere preoccupied withIraq at the cost of paying attention tothe Al Qaeda terrorist threat before theSept. n,2001, attacks. A commission in-vestigating the attacks just concludedseveral weeks of extraordinary public

testimony from high-ranking govern-ment officials. One of them, formercounterterrorism chief Richard Clarke,

. charged the Bush administration's. de-.termination to invade Iraq undermlDed'the war on terror.

Woodward's account fleshes out thedegree to which some members of theadministration, particularly Vice.Presi-dent Dick Cheney, were focused on Sad-dam Hussein from the onset of Bush'spresidency and even after the terrorist .attacks made the destruction of Al

Qlleda the top priority. with an Iraq war plan in the midst ofWoodward says Bush pulled Defense fighting another conflict.

Secretary Donald Rumsfeld aside Nov. Woodward, a Washington Post jour-21, 2001 - when U.S. forces and allies nalist who wrote' an earlier book onwere in control of about half of Afghan- Bush's anti-terrorism campaign andistan - and asked him what kind ofwar broke the. Watergate scandal with Carlplan he had .on Iraq. When R~feld BernStein, says Cheney's well-knownsaid it was outdated, Bush told hIm to hawkish. attitudes on Iraq were fre-get started on a fresh one. quently decisive in Bush's decision-

Bush said Friday the subject of Iraq making.came up four days after the terrorist at- .Cheney pressed the outgoing Clintontacks when he met his national security . adminis~tion to\>riefl:3ush on the Iraqteam at Camp David to' discuss a re- threat before he took office, Woodwardsponse to the assault. "I said let us focus writes.on Afghanistan," ~e said, taking ques- In August 2002, when Bush talkedtions after a meeting with Prime Minis- publicly of being a ~atient man whoter Tony Blair of Britain. . would weigh Iraqi optIons carefully, the

Asked about the Nov. 21 meeting with vice president took the administration'sRumsfeld in a cubbyhole office adjacent Iraq policy on a harder track in a speechto the Situation Room, Bush said only, "I debaclp,g the weapons inspections inef-can't remember èxact dates thatfar fective.:Cheney's speech was viewed asback." the beginning of a campaign to under-

mineur overthrow Saddam. WoodwardsaidfBush let' Cheney make the speech'without asking what he would say.

The vice president also figuredprominently in a protracted decisionMarch 19, 2003, to strike Iraq before a48-hour ultimatum for Saddam Husseinto leave the country had expired. '

Franks was against it, saying it wasunfair to move before a deadline an-nounced to the other side, the book

The book says Bush told Rumsfeld to says. Rumsfeld and Rice favored thekeep quiet about their planning and 'early strike, and Secretary of Statewhen the defense secretary asked to Colin Powellleaned that way..bring. the CI,A director, George Tenet, But Bush did not make his decisioninto it at some point, the president said, until he had cleared everyone out of thenot to do so yet. . OvalOffice except the vice president. "I

Even Bush's national security adviser, think we ought to go for it," Cheney isCondoleezza Rice, was apparently not quoted as saYlRg:,l:3ushdid.fully briefed. Woodward said Bush told U.S. forces unleashed bombs andher that morning he was having Rums- cruise missiles, blanketing the com-

feld work on Iraq but <lidnot give details. pound but missing the palace. TenetIn an interview two years later, Bush told called the White l;Iouse before dawn toWoodward that if the news had leaked, it say the Iraqi leader had been killed. Butwould have caused "enormous intema- his optimism was p~emature. Saddamtional angst and domestic speculation.'" ~as alive.

The book says Genera~ Tommy.Franks, who .was in charge of .theAfghan war as head of Central Com-man~, uttered a string of obscenitieswhen the Pentagon told him to come up

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nistre, d'un Président et dedeux vice-présidents. Enjuillet, une Conférence natio-nale, rassemblant la majoritédes hommes 'politiques ira-kiens, désigneraituneAssem-blée consultative chargée«d'accompagner et d'encadrer»les travaux du gouvernementintérimaire. Enjanvier 2005,des élections seraient organi-sées pour l'élection d'une As-semblée nationale qui s'attelle-

«l'ONU et tous ceux qui étaient contrela guerre ne repartiront pas commecela en Irak.»

Un diplomate

ARABIE;

ii8f'.. ,- I

Ë3l ChUtes

oSunnite~ .•'20 à~25", Kurdes' ...", '>"

III (sunnites)~'1$A2~;~.

rait alors à rédiger unenouvelle Constitution. «fly a

'deux objectifs principaux,précise-t -on au siègede l'ONUàNewYork.D'unepart,suppri- 'mer le Conseil de gouver-nement, qui est perçu parbeaucoup d'Irakiens comme.l'instrument du pouvoir des.Américains. D'autre part,pro-.poser un exécutifdans lequel leplusgrandnombred'lrakienssereconnaissent, afin d'apporter,unpeu de stabilité au pays.» La,question est de savoirquel sera .le rôle dévolu aux uns et aux .autres dans la nomination decegouvernemenl«Les Américains ont toujours,dftenprivéqu1~enœndakntgarder le contrôle sur la poli- ,tique ert-;Irak à travers le;Con$eil de gouvernement, re-

marquait vendredi un diplo- .mate. Ils ne vont pas, tout d'uncoup, açcepter de perdre toutpouvoirauprofitdel'ONU.Le .diable est dans les détails.» Par-II1Î les nombreux «détails»: le'pouvoir laissé à Paul Bremer,l'administrateur américain en 'Irak. Certains, à roNU, évo- 'quent~ sonre,rP.placemen,t à

il s'agit d'un changement decap. Ils se considéraient com-me seuls maîtres à bord enIrak. Désormais, ils invitentl'ONU à prendre la place du

. copilote. Lakhdar Brahimipropose de mettre fin, d'ici àjuin, à l'actuel Conseil de gou-vernementirakienmisen pla-ce par les Américains. Discré- .dité, il serait remplacé par ungouvernement intérimaire,formé sous la supervision del'ONUen collaboration avec leConseil de gouvernement ac-tuel, lacoalition et, pour lui as-surer plus de légitimité, ungroupe dejuges irakiens.Le plan Brahimi propose ladésignation d'un Pre~ermi-

SAMEDI 17 ET DIMANCHE,18 AVRIL 2004

«accueilli favorablement» leplan presentépar l'envoyéspé-cialdel'ONU, le diplomate al-génen Lakhdar Brahimi. C'estun plan «laryementacœptable

,par lepeuple irakien», aestiméGeorge W. Bush, en remer-ciant même publiquement lesecrétaire général de l'ONU,KofiAnnan, pour ses efforts.Ases côtés, TonyBlair,qui s'étaitentretenu laveille àNew YorkavecAn-nan, a affirmé quel'ONU aurait un«rolecentral» dansl'organisation de la(dram;itionvers unedémocratieirakienne complète».Copilote. Pour les Etats-Unis,

Ils acceptent de laisser les Nations unies superviser lamise en place d'un gouvernement en Irak d'ici au 30 juin.

LES ETATS-UNISSE RACCROCHENTAU PLAN DE L'ONU

washington, New Yorkde nos correspon'dants

F'ßçeàladégradationde

, ','-lä situation en Irak," " George W. Bush redé-

couvre les charmes de'l'ONU.Pour la premiè-re fois, le président des

Etats-Unisaapprouvé l'idée devoir les Nations unies se char-ger du plan de transition poli-tique en Irak à compter du30 juin, date fixée pour le re-touràlasouveraineté irakien- ,ne. Vendredi, au cours d'uneconférence de presse conjoin-te dans laroseraie de laMaisonBlanche; à l'issue d'un entre-tien avec le Premier ministrebritannique, TonyBlair,Busha

.,

l ,

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très courttermêpar Lakhdar.Brahirni. Autre détail déliC'.Al:::lesort dfAl.u!ted Chalabi, clefdu congrèS iuitionaliraliiéIietmembre,d,u'Ponseil d.~::gqU~vemem~iji:; très préÏche ~n~~~ursairl~qui le\~oyaient bien çomtnelènouvel homme fort de l'Irak.Brahirni souhaité l~margina-.liSer, Salég.lirriitérestant très:faible... ...«Sases».LadéciSiopdeSQU~nir le plan BrahiiDi représenteune victoire pour le Départe-ment d'Etat sur le Pentagone.Le secrétaire d'Etat, Colin Po-well.pousse depuis longtemps

àdonnerplusdeplaêeàYONUdàns le processus de transi-tion, et il alouéjeudiles «sagesréflexions» de Brahimi Enre-vanche, c'estsans effusion queDonald Rumsfeld acommen-té ce plan. il s'est borné àconstater que «la MaisonBlanche et le Départementd'Etat» trouvaient son ap-proche «misonnable». .Au siège de l'ONU, nombreuxsont ceux qui se disent «trèsprudents» sur la suite des évé-nements.EncourtisantYONU,la Maison Blanche ne cachepas qu'elle espère obtenir lew-te d'une résolution du Conseilde sécurité pour avaliser le

transfert de souveraineté aux gnation d'ungoUVf!17lementin-Irakiens le 30 juin, créer les térimaire pour la fin juin.conditions d'un retour de Yor- D'autre part, l'ONU et tousganisation surplace et obtenir q!uxqui ~taient contre laguer-.un renfortdetroupes interna- renerepôrtirontpaseommeœ-tionaies, notamment de la fae.n IrrJI:. .. Si Brrilfimi a tousFranœett.\llemagne.Despro- le$'ppuvoirs, très' vite, celajets de résolution pourraient 'pouf!lfaitJaciliter Teschoses.circuler dès la semaine pro- Mciisonn.'enest~encorel~)chaine,sousimpulsionbritan- Les Etats",Unis, soucieux denique. .inoJmiserla~inmunautéin-«flfaut tout de mêmefaire at- .Je.rnationide,'suggèrent la mi-tention, tempère une source 'Seenplaced'unèforcechargéediplomatique. D'une part, ily de protéger lelipersonnels des

Nations unies,.mais restantaurœde nombreuses discils- 5Ousleurcommandement~'sianS. autour de ce plan. De .' .PAsCAL RICHt

l'alitre,onpeutsedemanders'il . et FABRICE ROUSSELOTest réaliste d'envisager la dési-

La France attend de voir pour le croire.La conversion de Bush au plan de paix laisse Paris sceptique mais peut l'embarrasser.

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Peut-on encore sauver l'Irak du chaos? Da-vantage que la reconstruction, la questionhante les chancelleries, celles des pays de lacoalition comme de l'ancien «camp anti-guerre». Tous prônent une solution poli-

t;ique mais chacun semble en avoir des conceptionsdifférentes. Paris s'interroge sur la profondeur del'évolution américaine et la volonté réelle deWashington de céder la place à l'ONU.Double objectH. Convaincue des limites du tout -sé-curitaire pratiqué par les Américains, la France, ain-si que ses alliés «antiguerre» allemand et russe, plai-de depuis près d'un an pour la mise en œuvre d'unetransition politique rapide. La remise du pouvoir auxIrakiens sous l'égide des Nations unies devait servirun double objectif: d'abord; éviter que les forces an-gIo-américaines de «libération» se muent auxyeuxdes Irakiens en forces d'occupation. Ensuite, profi-ter de l'élan suscité par la chute de Saddam pour ci-

.menter l'unité et prévenir les risques d'éclatementdu pays.Maïs les mois ont passé sans que les Américains flé-chissent Venus hbérer le pays d'un tyran et chercher-en vain - des armes de destruction massive, ils res-tentpersQa.dés que la démocratie irakienne qui,naî-trade leur intervention va s'étendre àtoute la région.Or le miracle n'a pas lieu.Les Français, qui avaient maintes fois mis en gardecontre les risques d'une opérationmal préparée, ont

Vu se réa1iserleurs pires prédictions. Soucieux de se 'raccommodéravec Washington, ils se gardenttou-tefois de le dire àhautevoix. Mais, en privé, les diplo-nï~tes français rie cachent guère leur irritation face

. au gâchis en Irak. Désormais, face à la gravité de lacrise, les solutions présentées aufil des mois par Pa-ris et ses alliés -des scénarios de dévolution du pou-voir, avec des calendriers, plaçant l'ONU au centre dela transition - paraissent un peu dépassées.Avecre-tard, et dans des conditions désastreuses, lesAméri-

«Dans des conditions pareilles, comment arriver à ceque legouvernement soit légitime aux yeux d~ tous les Irakiens?»

Un responsable français

'.c.l!ins semblent pourtant y venir et se tournent denöuve~u vers l'ONU. Prodigue en conseils mais sans .moyen'd;e pression sur Washington autre que safor-ce de persuasion, Paris ne peut que s'en féliciter. Maistrop d'incertitudes demeurent sur les modalités dela transition envisagée pour qu'on crie victoire.La première interrogation concerne le gouverne-ment provisoire qui doit être formé d'ici au 30 juin età qui les Américains transféreront la souveraineté.«Dans des conditions pareilles, comment arriver à cequ'il soii légitirneauxyeuxde tous lesIrakiens, etnepas retomber dans lepièged'ungouvemementqui ap-parait comme lamarionnette desAméricains ?» s'in-terroge, sceptique, un responsable français. Initiale-

ment, Bush semblait opterpourun simple élargisse-ment du Conseil national intérimaire qu'il avait dé-signé, lui permettant de garder la main en coulisses.A Paris, on demeure prudent devant sa conversion,

. et on préfère «attendredevoir». .légitimité. Formellement, l'idée d'une conférence

. interirakienne, de type afghan, a toutes les faveurs dela France. En visite jeudi àAlger, Jacques Chirac l'arépété, estimant qu'urie telle conférence «permettraitpeut-êtrededonnerà la transitionpolitique toute la lé-

gitimité nécessaire». Mais là encore desdoutes affleurent. Dans le chaos actuel,parviendra-t-on à réunir les divers fac-tions et clans représentatifs? LesAméri-cainsne risquent-ils pas de faire empirer

la situation? Le jeu de Washington, qui prépare undésengagement à terme mais veut toujours toutcontrôler, ne reste-t -ilpas ambigu?Ces incertitudes levées et un gouvemement irakienen place, les Américains ont déjàfait savoir qu'ils sou-haitent le renfort d'autres pays,. et ne cachent pasqu'ils verraient bien la France participer à une forcede protection du personnel de l'ONU. «fl enesttout àfait hors dequestion pour l'instant», a sèchement ré-pliqué Chirac àAlger, dans la mesure où «le transfertde la responsabilité réelle et comPlète à l'ONU» n'estpas effectif. La question toutefois risque de se poserbientôt Pour Paris ce sera l'heure de vérité. _

vtRONIQUE SOULt

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IRAK La situation politique plus grave que la situation militaire'

troupes en échange de la paix,,est certes irrecevable mais son

, importance réelle est ailleurs.Ce message montre à quelpoint désormais l'issue de cequi se passe en Irak est deve-nue cruciale dans le conflit qui

, mobilise les islamistes radi-caux. Force est de constaterque l'occasion de cette cristalli-sation de l'antagonisme entreles islamistes radicaux et l'Oc-cident se trouve alimentée parl'investissement de l'Irak et lapolitique unilatérale poursuiviejusqu'à présent dans les faitspar G'w. Bush à l'égard duconflit israélo-palestinien.

Le grand dessein des idéo-,logt!es néo-conservateurs vi-

, sant à remodeler le grandMoyen-Orient parait bien uto-pique dans le climat d'hostilitéainsi alimenté dans une trèslarge partie des opinions mu-sulmanes. Les tâches actuellessont. beaucoup plus modestes.fi s'agit, pout les 70 jours à ve-nir de rétablir une, situationmilitaire avec des forces àpeine suffisantes. Plus particu-lièrement de rendre sûres lescommunications entre Bagdad,le Koweït et la Jordanie. Celles-ci se sont révélées vulnérablesdernièrement et la logistiques'en est ressentie.

Petit à petit, avec la multipli-cation des difficultés en Irak etl'approche des élections, le pu-blic américain apprend qu'il aété largement manipulé. Lesrévélations qui se succèdentpeuvent coûter à G.W. Bushune réélection qui paraissaitcertaine il y a quelques mois.Qui eut prédit que Washington

, en viendrait à favoriser une dé-marche iramenne pour aider àdénouer la crise avec une par-tie.des chiites? G'w. Bush quinaguère vilipendait les Nationsunies exprime aujourd'hui satrès vive satisfaction de voirl'ONU s'engager à jouer un rôleimportant en Irak.

Bien que rien ne soit encorejoué en Irak, il devient de plusen plus difficile de voir émér-ger une transition non conflic-tuelle. Pourtant il faut susciterà nouveau confiance dans leprocessus de passation despouvoirs et parvenir à conti-

,- une rotation trop rapidedes troupes; en un lieu doripé .Faludja en moins d'une aruiéèa connu trois changements deresponsabœs et de soldats, èequi ne donne guère de tempspour tisser des liens, ce qui estessentiel. Une fois encore, lesBritanniques ont démontréleur savoir-faire en réglant par 'la négociation, à Basra, une si-tuation conflictuellè ;

- pas de dominance en ma-tière de communication ducôté américain. Al-Jezirah etal-Arabiyah font mieux pourdiscréditer l'occupation améri-caine. Pourtant les chiites sa-vent parfaitement qu'ils mar-chent vers le pouvoir et que dutemps de Saddam Hussein unerévolte armée comme celle quivient d'avoir lieu se serait sol-dée par des dizaines de mil-liers de victimes.

La situation oblige désormaisl'Administration Bush à moinsd'assurance devant la multipli-cation de défis. Les prisesd'otages sont, de façon clas-sique, des moyens de pressiondu faible au fort. Une diplo-

matie coercitived'un type parti-culier qui sou-vent se révèlefructueuse. En , 'Irak, elles ontproduit leurs ef- •fets, la plupartdes pays ontrappelé leurs ci-vils, sans comp-

ter la Croix-Rouge et diversesONG. Si nombre des otages ontété libérés, d'autres, comme lestechniciens américains de Kel-log ne sont pas près de l'être.Quant à l'Italien récemmentexécuté, il appartenait à unecOfllpagnié' de sécurité. Lescompagnies de sécurité, essen-tiellement anglo-saxonnes, em-ploient plus de 15 000 hommesqui assurent la sécurité au sensplein du terme. fi s'agit de pa-ramilitaires armés qui saventce qu'ils risquent. Le groupequi a exécuté'}'ltalien savait cequ'il faisait.

Le message d'Oussama benLade~, authentifié par les sßr-viël!S'âIDéricaiÎ1ssuggérailt äuxEuropéens de retirer leurs

processus menant à un Etatpost-baasiste, fait lpartie desgrandes manœuvres\ en vue dupartage du pouvoir !,partir du30 juin. TIfaut user de diplo-matie avec, Moqtada al-Sadrqui a tout intérêt, dans Nadja!,à entrainer les Américains

. dans un guêpier.L'ayatollah Sistani, le plus

respecté des dirigeants rell-, gieux et l'ayatollah el-Hakim,

qui lui aussi dispose, commeal-Sadr de milices armées touten ne condamnant pas ce der-nier, ont appelé au calme etprétèrent le processus légal. Lefait que l'ayatollah Sistani s'op-pose tout partiCulièrement au

, droit accordé aux Kurdes et, aux sunnites de bloquer les

mesures constitutionnellesqu'ils n'approuvent pas est lesigne de tensions à venir dèsles lendemains du 30 juin.Forts de leur majorité, leschiites, sans le proclamer, es-pèrent bien, par un vote démo-

, cratique, imposer leur dicta-, ture. La tâche de ceux qui

cooptent ces jours-ci les repré-sentllnts irakiens de diverscourants qui prendront encharge le pays au 1" juilletn'est pas aisée et implique demécontenter le moins de fac-tionS possibles y compris celleque représente Moqtada al-Sadr. '" Si la situation est délicate surle plan militaire, elle l'est da-vantage sur le plan politique.Les erreurs commises par lesAméricains en matière de ges-tion de la situation en Irak sontmultiples depuis le début. Elles

, tiennent toutes à l'imprépara-tion de l'après-guerre due àune sous-estimation volonta-

, riste des difficultés, une' foisBagdad investie. Tous ceux quiémettaient des avis n'allant pasdans le sens des civils du Pen-tagone étaient mis sur latouche ou réduits à des rôlesde second plan. À l'heure ac-

tuelle, en dehors de conditionsmatérielles qu'il eut fallu amé-liorer plus vite afin de ré-

,pondre aux aspirations despopulations, .des carencesse manifestent dans deuxdomàines:

PAAKRAAD CHALIAND•

La situation sur le plan lniI1-taire, en Irak, est grave maiselle n'est pas catastrophique:Pas de nouveau Vietnam envue. Si l'on cherche absolu-

, '

Bagdad, la multiplicationdes défis

ment les parallèles, il faut sesouvènir que le Sud-Vietnambénéficiait du soutien total duNord-Vietnam lui-même maté-riellement épaulé par l'Unionsoviétique. Rien de semblableen Irak et ce n'est pas le poidstrès marginal des islamistes

, étrangers au pays qui peut mo-difier le rapport des forces.,Pourtant, il était prévisible queles trois derniers mois avant ladévolution du pouvoir seraienttrès tendus.

L'insurrection sunnite n'apas été affaiblie au cours desderniers mois et a trouvé avecFaludja un point de fixation oùl'usage sa,ns doute excessif dela force par les troupes améri-caines il accentué le divorcepréexistant dans le triangle.Comment éradiquer des adver-saires politiques en état d'in-surr&ctlon armée sans appa-raître comme une force derépression auprès de ceux quine co~ttent pas mais ten-dent à ~pathiser avec des 'coreligionnaires? C'est le di-'lemme' auquel ont à faire face'les troupes américaines.

Moqtada al-Sadr a su cholslile moment favorable poUr län-cer. sa révolte armée : cellesdes fêtes religieuses où amuentles pèlerins tant irakiens 'qu'iraniens. S'appuyant sur,une minorité non négligeablede chiites pauvres, notammentà Bagdad, al-Sadr se posi-tionne politiquement pourl'avenir. Il s'agit d'une luttepour le pouvoir. Tout ce qui sepasse, à l'heure actuelle, à l'ex-ception de ceux qui luttentparce qu'ils sont opposés au

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nuer d'arbitrer. TIest essentielque la stabilité soit instauréemême si celle-cl paraît aujour~d'hui incertaine.

Dans 70 jours les alliés desÉtats-Unis n'auront guèred'autre choix que d'aider le fu-tur pouvoi~ irakien, ayet la

participation des Nations en Irak, qui serait imméOiate-unies, à conforter les condi- ment interprétée comme unetions d'un Irak viable. Il était victoire de l'islamisme radical,légitime de se démarqUer des aurait des conséquences inévi-fins poursuivies par l'Adminis-, tableg sur la sécurité des États

. tration Bush en choisissant européens. Ce qui s'est passé àl'Irak pour cible première d'un Madrid n'est pas un événe-dessein impérial mais une dé- ment isolé mais fait partie d'unfaite politique des États-Unis conflit global. Le message

d'Oussama Ben Laden n'a ,pasd'autre sens.

• Spécialiste des conflits.Il vient de publlèr,avec Arnaud Blin,une Histoire du terrorisme,de l'Ant/qulU j BI-QaldB (Bayard);

• Historien. Il est notammantl'auteur d'Empire ottoman:le déclin, la chute, l'effacement,tdltlons du Félin, 2002.

d'un droit pénal internationalentre 1945 et 1948 pour que laTurquie soit invitée à rendredes comptes sur ce génocide

.qu'elle 'avait effacéde l'histoireimaFaire qu'elle s'était amé-nagee dans les années 1930. '

Les nations sont confrontéesà un phénomène singulier, ca-ractéristique du crime de géno-.cide : le négationnisme. EnTurquie, c'est un négation-nisme d'État. Voiciun Etat quiprétend être une démocratie etqui administre, avec arro-gance, la preuve du contraire

en refusant dequalifierde gé-nocide un épi-sode de sonpassé proche.Voici un gou-vernement quiretourne im-

pudemment l'évidence en ac-cusant les victimes de ce géno-cide d'avoir perpétré ungénocidecontre les Turcs...

Je ne suis qu'un historienqui, depuis plus de trente ans, 'examine le crime de génocide,dans sa complexité, dans sesdifférences et ses similitudesselon les cas observés. Je suiscependant en mesure demettre en garde les Étatscontre une complaisance en-vers le négatioimisme. Mas-quer un génocide, refuser laqualifiCationde cette infraction'du droit international. rejeterl'évidence, c'est participer à sacontinuation.

Les États de rUE feraientbien de se souvenir de cetteexigenceéthique avant qu'il ne'soit trop tard, car la Turquie nerecoIlllaîtra pas le génocide ar-ménien si elle devient, sansque cette condition soit satis-faite, membre de l'Union. Unephrase, une petite phrase, clai-rement formulée - « La Tur-quie reconnaît le génocide de1915-1916 et demande pardonau peuple arménien » - et cepays, malade de son passé,.rentre dans le concert des dé-mocraties. Est-ce trop exiger:que de demander à l'histoirede dOIlllerau politique des le-çons d'éthique?

sens. Le 26 février 2004, lerapport du député suédois PerGahrton, adopté paf le Parle-ment européen, réitère sa po-sition « telle qu'énoncée danssa résolution du 18 juin1987 ». Il demande donc augouvernement.turc de recon-naître le génocide arménien.Ce ne sont là. cependant quedès recommandations et leParlement europé.en ne dis-pose d'aucun pouvoir de déci-sion sur les négociations d'ad-,hé sion d'un Etat à l'Union.Les députés n'interviennentqu'au terme du processuspour ratifier l'adhésion ou yapporter leur veto, mais il estalors bien tard. La décisiond'ouvrir les négociations dé-pend des chefs d'État et degouvernement européens,dont certains s'expriment déjàouvertement en faveur de lacandidature turque.

Après l'entrée, le 1" mai, desdix nouveaux membres, le dos-

•.,sler turc deviendra la plus im-. portant. de l'agenda européen .TIapparaît donc nécessaire, au-jourd'hui, à l'occasion de ladernière commémoration du .24 avril 1915 avant le rendez-vous de décembre, de lancer

un ultime appel à la consciencede l'Europe et de lui rappeler~ significationdu mot « géno-CIde». La destruction planifiéedes deux tiers des Arméniensde l'Empire ottoman en 1915et 1916, un meurtre de masseplanifiépa~ le comité centraldu parti union et progrès, nefut pas un événement mineur.. Les faits sont là. En 1915et 1916, les Arméniens dal'Empire ottoman ont été vic-times d'un génocide. Sous leprétexte fallacieuxd'une trahi-

. son et d'un complot, le Comité• union et progrès a décapitél'élite arménieIllle de Constan-tinople, le 24 avril 1915, puiseffacé toute présence armé-nienne dans les provincesd'Anatolie orientale, par lemassacre sur place deshommes et la déportation desfemmes, des enfants et desvieillards. Cette déportation

Tous les critères du sommet n'était ~'un des moyén~de ladestr:Qption : les conVOISont.de Copenhague, en 2002, été dêcimés, les déportés tués

d" ' ou enlevés. Dans un secondevront etre respectes temps, de juillet 1915 à dé-cembre 1916,le reste de l'Em-pire ottoman a été vidé de sapopulation anriénieIllle, à l'ex-ception des Arméniens de-meurant à Smyrne et àConstantinople. La plupart desdéportés ont été mis à mort auterme d'un long exode decamp en camp jusqu'aux dé-serts de Mésopotamie. Pen-dant vingt mois, les Arméniensn'ont plus eu le droit de vivredans l'Empire ottoman. Les té-moins ont, par centaines, rap-

porté les faits.Des procès ontétabli la respon-sabilité du. gou-vernement et.des milices del'Organisa tionspéciale.

Depuis, lestravaux des his-toriens ont éta-

bli, au-delà d'un doute raison-nable, les preuves du génocideet, en particulier, de l'intentioncriminelle des, dirigeants turcsde l'époque. La question armé-nieIllle est restée, même aprèssa solution finale, une prioritépour la Turquie. Toute réfé-repce à l'Arménie ~ar8Ît du.tr.!!Ïtéde paixßiSJ!é!\.Lausanneen 1923 et il fallut la création

PARYVES TERNON •

HISTOIRE

Ankara etle génocide arménien

escamote wi point fondamen-tal, qui figure pourtant dans larésolution en quinze poin~_adoptée le 18 juin 1987 par leParlement européen. Celle-cisubordonnait l'admission dela Turquie dans la Commu-nauté européeIllle à plusieursconditions précises, dont lareconnaissance du génocidearménien. Dix-sept ans après,cette résolution n'a pas été ap-pliquée. L'obligation faite à laTurquie est restée sans effet.Elle garde cependant tout son

Au sommet de Copenhague,en 2002, l'Union européeIllle apris rendez-vous en décembre2004 pour l'ouverture de négo-ciations sur la candidature de

la Turquie. Le délai est court etil est occupé par une offensivemédiatique du gouvernementturc qui laisse à entendre quela Turquie, ayant rempli lesconditions requises, est prête àentrer dans l'Europe. En fait,le débat est ouvert et chacun,opposant ou partisan à cetteentrée, de présenter-ses argu-ments. .

A Copenhague, la Turquie aété invitée à remplir les cri-tères définis en 1993, en parti-culier à respecter les droits del'homme et les minorités et àrelever son économie. Lacondition posée est le respectde tous les critères, non seule-ment dans la lettre mais aussidans l'esprit. Plusieurs

~embres de l'Union semblentse ~atisfaire de quelques avan-cées. ,La suppression de lapeine de mort, des concessionsfaites sur le papier à la mino- 'rité kurde mais non appliquéesm le terrain et surtout le rè-.glement de la question deChypre seraient des preuvessuffisantes de la bOIlllevolontéde la Turquie. .

Dans toutes ces analyses, on

Les travaux des historiensont établi,au-:-delàd'un doute raisonnable.. ,les intentionscriminelles turques

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Atouts et limitesdes Nations unies

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A l'heure où même George Bushen appelle à l'ONU,

. The Washington Post met en gardecontre une solution miracle.

THE WASHINGTON POSTWashington

a situation difficile qui prévaut en Irakne se prête pas à des solutions simplesou à court terme. C'est pourtant ce queles responsables politiques américains etétrangers persistent à proposer, au risqued'aggraver encore les choses.Ces pieuses

recommandations reposent souvent sur lesNations unies, envisagées comme panacée oucomme un soutien. John Kerry, le candidatdémocrate à la présidence, demande que lesEtats-Unis transfèrént à l'ONU l'autorité qu'ilsexercent à Bagdad - sans tenir compte du faitqu'elle n'a ni le désir ni la capacité de prendrele relais. Le Premier ministre espagnol, JoséLuis Rodriguez Zapatero, lui, a adopté un capdifférent et annoncé de manière irresponsablele retrait immédiat des troupes espagnoles sousle prétexte queles Nations unies ne pourrontpas prendre les choses en main d'ici au 30 juin

L'administration Bush se raccroche pour sapart à l'espoir qu'un unique diplomate onusien,Lakhdar Brahimi, trouvera comme par miraclela formule de la stabilité politique qui a jusqu'àprésent échappé au gouvernement provisoiredirigé par les Etats-Unis et qu'il l'appliqueradans les quelque soixante-dix jours qui vien-nent, permettant un transfert de souverainetéà un gouvernement irakien.Nous espéronsnous

aussi que ßrahimi réussira. Mais, même si latransition du 30 juin se déroule bien, il faudra,pour stabiliser l'Irak, que les Etats-Unis adop-tent une stratégie plus exhaustive et plus nuan-cée - une stratégie qui reconnaît ce que lesNations unies peuvent et ne peuvent pas faire.

Il y a un an, nous avions plaidè p~ur l'in-ternationalisation de l'administration de l'Irakaprès la guerre. Cette option n'existe malheu-reusement plus: après une année d'occupa-tion, les Irakiens sont impatients de reprendrele contrôle de leur pays et ne seront certaine-ment pas prêts à accepter le maintien de la

tutelle étrangère, même sous les auspices del'ONU. De plus, la position de cette dernière,qui étilit déjà fragile pendant le règne de Sad-dam Hussein, s'est encore affaiblie. L'attentatà la bombe contre le siège de l'organisation àBagdad [le 19 août 2003] a ébranlé l'institu-tion, et Kofi Annan, son secrétaire général, etson personnel sont extrêmement réticents à unretour en masse. En outre, le scandale à pro-pos de la gestion du programme "pétrole contrenourriture" n'a rien fait pour améliorer la répu-tation de l'organisation [dans les années 90, degrosses sommes d'argent ont été détournéeslors de la vente de pétrole irakien].

En fait, les Nations unies n'ont plus qu'unatout, mais il est de taille: elles ne sont pas lesEtats-Unis. Ellesont donc de meilleureschancesde mettre sur pied un nouveau gouvernementsans provoquer de réaction nationaliste. Les lea-ders rrakiens- comme le grand ayatollah chiiteAli as-Sistani -, qui ont toujours refusé de ren-contrer l'administrateur civilaméricainPaul Bre-mer, ont discuté avec Brahimi et l'ont mêmeinvitéà intervenir.Reste à savoirsi Sistani accep-tera lespropositionsde ce dernier. Même si c'estle cas, il n'est pas certain qu'un gouvernement

choisipar lesNations unies obtienne un soutiensuffisant auprès des Irakiens pour pouvoir réta-

. blir une situation en pleine détérioration.Les Américains ont tout intérêt à faire leur ,

possible pour soutenir la fragile autorité poli- .tique des Nations unies sans pour autant comp- .ter les voir se lancer dans des missions pour les-quelles elles ne sont pas prêtes, comme lareconstruction ou la formation de la police etde l'armée. Le gouvernement Bush doit allerau-delà d'un soutien purement rhétorique à lamission de Brahimi et travailler avec ses alliés àune résolution du Conseil de sécurité qui feraitde l'ONU le principal acteur non irakien dansla désignationd'un nouveau gouvernement, l'or-ganisation d'élections et l'élaboration d'uneConstitution. Il doit également adopter certainesdes suggestions de Brahimi pour stabiliser lepays, comme autoriser les personnes qualifiéesayant appartenu au parti Baas à reprendre leuremploi et libérer certains prisonniers. Ni le pré-sident Bush ni ses adversaires démocrates nepeuvent se permettre de faire comme si l'ONUdétenait une formule magique pour renverserla situation en Irak. iï

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LE nGARO JEUDI 22 AVRIL 2004

, A l'heure du bourbier irakien, le débat sur l'analogie entre les deux conflits bat son plein

Le spectre du Vietnamhante les AméricainsNew York: Guillemette Faure

L'ancien secrétaire à la Dé-fense Robert McNamara secouela tête. « Non. ce n'est vraimentpas comparable ... » Une se-maine plus tôt, le sénateur dé-mocrate ,ored Kennedy disait dela guerre en Irak qu'elle était « leVietnam de Bush ». 'Avec unephoto de GI en Irak à la une,Newsweek titre sur « le facteurVietnam ». Un sondage du ma-gazine indique que deux Améri-cains sur trois considèrent quel'Irak pourrait devenir un autre,Vietnam. Lors de la conférencede presse de George W. Bush,c'est la première question qui luia été posée. « L'analogie estfausse », a-t-il répondu.

McNamara, l'ancien secré-taire à la Défense des adminis-trations Kennedy et Johnson, re-fuse de comparer les deuxconflits, mais ne peut s'empê-cher de les associer, venu faireun discours à New York devantl'association du barreau améri-cain. « Nous ne devrions jamais

utiliser notre pouvoir unilatéra-lement. Si nous avions suivicette règle, nous n'aurions pasété au Vietnam, parce qu'alorsaucun pays allié ne nous soute-nait », explique-t-il convainr.uqu'il n'y a « pas de solution àl1rak sans les Nations unies ».

Parmi les autres leçons tiréesdu Vietnam et de l'Irak: la néces-sité de comprendre la logique deses adversaires: «Nousn'avions pas d'empathie pourles Vietnamiens du Nord. Est-ceque nous avonS de l'empathiepour nos adversaires actuels? jene crois pas. »

Brian Cummings était officierd'information au Vietnam en1971. Son fils est aujourd'hui mi-litaire à Bagdad. « Je ne croispas qu'on ait atteint un point oùl'on puisse établir une comparai-son entre les deux conflits. »Après un an et un mois en Irak,l'armée américaine y a enregis-tré près de 700 soldats tués. Riende comparable avec les 58 000morts du Vietnam. Pourtant,l'idée lui a traversé l'esprit. Sonfils, avec qui il a rendez-vous surInternet tous les dimanches soir

(<< Nous, il nous fallait des se-maines pour recevoir unelettre ») lui a raconté comment,après la reprise des violences, ilavait vu les enfants, ceux-là qui laveille réclamaient des bonbons,,lui jeter des pierres et des cock-tails Molotov, comment l'hôpitalqu'il ravitaillait en équipementssoignait en cachette des rebelles.Alors Brian, son père, a pensé àla Vietnamienne qui faisait salessive à Chu Lai. «Elle me disait

qu'elle aimait les Américains lejour et les Vietcongs la nuit. Sonfils était vietcong. Elle travaillaitpour T1:0us pendant que son filsnous tirait dessus.» C'est ce quil'inqUiète pour son fils. « Si onperd le soutien des civils, alorson plongera dans le même typede guerre », dit~il.

Il n'est pas le seul à avoir bas-culé dans ses souvenirs. C'estaussi le cas, de Daniel Ellsberg,l'analyste du Pentagone qui en1971 avait livré au New YorkTimes un dossier secret sur l'en-gagement au Vietnam. TIa ré-cemment appelé ceux qui au-raienJ; connaissance de

manipulations de l'information àles révéler plus vite qu'il nel'avait fait. Pour sa part, le géné-ral en retraite Anthony Zinni, ex-chef du commandement centralaméricain au Proche-Orient,chargé de conduire des frappesaériennes en Irak en 1998, a ex-pliqué en décembre dernier auWashington Post que c'étaitaprès avoir été blessé au Viet-nam qu'il s'était promis de «direce qui était juste» s'il avait lapossibilité de le faire. Or, en Irak,il a à nouveau entendu des diri-geants « triturer la vérité pourentrer en guerre ». En 1964,Lyndon Johnson avait pris pré-texte de la destruction de deuxnavires américains dans le golfedu Tonkin pour bombarder leNord-Vietnam. « L'affaire dugolfe du Tonkin et le dossiercontre les armes de destmctionet le terrorisme sont pour moisynonymes », souligne le généralZinni

Parmi les différences ma-jeures entre les deux conflits, no-tent les anciens du Vietnam, fi-gure le (ait que l'Amériqu~ ne

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Une soixantaine de personnes ont été tuées à Bassora. dans le Sud sous contrôle britannique, hier au cours d'attentats suicidescoordonnés. (Photo Nabil al-Jurani/AP.)

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s'en prend plus à ses militairescommeellel'avaitfaità la fin desannées 1960. « Quand je suisrentré de la guerre, raconteBrian Cwnmings.je veillais à nepas porte.r mon unifor~~.C'était l'époque où on se falSalttraiter d'assassin d'enfants. »James Reckner, un autre vété-ran du Vietnam,a des souvenirssimilaires :« Mon propre pèrene voulait pas que je lui parle dela guerre. » fi ne s'attend pas àce que lemouvementantiguerreparvienneà mobilise:la P?P~-tion comme elle l avait faitcontre celle du Vietnam. « Lagrande différence, c'était que le

mouvement antiguerre était gal-vanisé par la consCription. » Se-lon le dernier sondl\l{ed'USAToday, :56 % des JUIléricainsconsidèrent qu'entrer en guerreen Irak valait la peine. En 1965,selon un sondage Gallup,64 %estimaient encore que les Etats-Unisdevaient« poursuivre leursefforts» au Vietnam. Quandl'opinion s'est retoùrnée contrela guerre, 20 000 GIétaient déjàmorts.

Ce n'est pas la première foisque James Reckner - aujour-d'hui, directeur du Centred'étude du conflitvietruimienàl'université de Lubbock au

Texas - entend cette comparai-son. « On a cru voir le Vzetnamdans chaque engagement mili-taire américain à l'étranger'après 1975 tellement on a peurde répéter cette débâcle. » UnAméricain raconte la mêmechose sur Internet, se souvenantque quand il était à l'université,« le Salvador c'était leVietnam », qu'encore récem-ment « l'Afghanistan a été briè-vement le Vietnam quand onn'avait pas gagné la guerreaprès une semaine », et conclut,parodiant Andy Warhol. « àl'avenir tous les co'!flits seront

le Vietnam pendant un quart,d'heure».

La comparaison, si elle est fa-cile, inquiète MackubinThomasOwens,un ancien commandantmarine au Vietnam en 1968 et1969, aujourd'hui profesSeurauNavalWar Collegede Newport :« Le problème quand on fait lerapprochement avec le Viet-nam c'est qu'on dit aux soldatsdéployés qu'ils ne sont pas ensituation de gagner et ça leurmine le moral. On dit aussi à nosadversaires : continuez vos at-taques et les Américains décide-ront que la guerre n'en vaut pasla peine et ils dégageront. »

Un entretien avec l'envoyé spécial des Nations unies pour l'Irak

Lakhdar Brahimi : « Il faut donner à l'ONUles moyens d'exécuter son mandat »

.,

-,

L'envoyé spécial de l'ONUpour l'Irak, Lakhdar Brabimi,a jugé hier à Rome qu'il yavait des « probabilités éle-vées » de parvenir à une nou-velle résolution des Nationsunie sur l'Irak.

Rome:propos recueillispar Richard Heuzé

Le Figaro. ~ Vous estimez« élevée » la possibilitéd'une nouvelle résolutionsur l'Irak. Que devrait-ellecontenir ?

Lakhdar Brahimi. - Cela, jen'en sais rien. Mais mon im-pression, c'est qu'un consen-sus se dégage pour estimerune telle résolution nécessaireafin de définir les traits domi-nants de la prochaine phase etmontrer, dès le départ, quellesera la différenceavec la fin del'occupation actuelle ou en toutCas le début de la fin de cetteoccupation.

Quelles garanties fau-drait-il donner aux Na-tions unies pour mener àbien leur mission ?

D'abord il convient de définirleur tâche. Je suppose que celafera partie de la résolution.Sans doute n'auront-elles pas à

jouer un rôle de « peace-kee-ping force» (gardien de lapaix) comme dans d'autresconflits. Elles devront accom-pagner la phase de transitionpolitique vers une nouvelleConstitution.Encore faut-il leurdonner les moyens d'exécuterleur mandat et notammentleur fournir un minimum desécurité pour éviter une réédi-tion du tragique attentat du19 août dernier (qui avait fait22 morts parmi le personnelde l'ONU, dont son représen-tant spécial en Irak SergioVieiradi Mello).

Dans un rapport publié enl'an 2000, vous écriviezque si certaines condi-tions de base ne sont pasremplies, l'ONU ne doitpas s'engager dans une si-tuation de crise. Est-ce lecas en Irak ?

Ce rapport soulignait deuxchoses: d'abord qu'il appar-tient au secrétaire général dedire aux pays ce qu'ils doiventsavoir et non pas ce qu'ils ai-ment entendre. Ensuite que leConseil de sécurité doit définirpour l'ONU des tâches réali-sables et lui donner les moyensnécessaires pour les mener àterme. S'agissant de la situa-tion actuelleen Irak, je ne peuxqu'inviter tout le monde à endiscuter de manière à obtenir

le plus vite possible un cadreclair et précis. Ce qui est sûr,c'est que les forces d'occupa-tion - difficiled'appeler autre-ment la coalition déployée en .Irak - doivent envisager departir. Elles ne le feront pas le30 juin, c'est sûr. Ce jour-là àminuit, elles seront encore là.Mais il convient d'envisagerdès maintenant une relève.

Quelles priorités voyez-vous pour cette phase detransition ?

D'abord une reconnaissancede la souveraineté irakienne. ,Celle-ci deviendra effective au30 juin. Ensuite un gouverne-ment intérimaire devra semettre en place pour expédierles affaires courantes. Le tour-nant important qu'il ne fautabsolument pas rater sera,constitué par les élections dejanvier 2005. Autre momentcapital qui pourrait se déroulerl'été prochain, peut-être dèsjuillet: la convocation d'uneconférence nationale. De ma-nière à permettre aux Irakiensde toute ethnie ou confessionreligieusede discuter ensembleet librement de leur avenir àcourt, à moyen et à long terme.Cela fait plus de trente ansqu'ils ne se parlent pas. Cetteconférence vise à leur donnerles moyens d'étudier ensemblelel,ll"Sproblèmes et à décider de

ce qu'ils veulent faire de leurpays et de leur avenir.

Excluez-vous toute parti-tion du pays ?

Catégoriquement. Des son-dages faits régulièrement don-nent un résultat constant. Dunord au sud et de l'est àl'ouest, les Irakiens disenttous, malgré leurs divergencessur tant de points, qu'ils sesentent irakiens et veulent lerester. Une division en troisEtats recoupant les zones d'in-fluence des sunnites, deschiites et des kurdes est àproscrire de la manière la plusabsolue.

LE FIGARO

22 AVRIL 2004

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TURQUIE L'ex-députée LeylaZana condamnée à 15ans de prison

Ankara intraitable avecles Kurdes

Leyla Zana, l'ancienne députée du Parti de la démocratie (au centre avec des 11WrwtteS),et son conègue OrhaJ:1 ,Dogan (àgauche) ont déjà purgé dix années de prison.Le nouveaupröcM'"n'a pas davantage donné raison aux ex-députés kurdes. (Photo B.OzbilicVAP.)

ristes officiellement recensésdepuis l'attentat du 11 sep-tembre 2001. Les militairesturcs surveillent également detrès près l'évolution du climatchaotique qui s'installe en Irak.Au début de ce' mois, ils ontrappelé Washington à sa pro-messe de lutter activementcontre le PKK qui, selon unrapport remis par Ankara à laMaison-Blanche, disposeraitau nord de l'Irak d'environ5 000 hommes répartis dans5 camps installés dans la ré-gion kurde du pays.

rinEbadÎ, PriX Nobel de la paix2003, elle exprimait son pessi-misme quant à l'issue de ceprocès.

Le terrorisme kurde est undossier extrêmement sensibleen Turquie, où la guerre enga-gée pendant quinze ans entrel'armée et le PKK (Parti des tra-vailleurs kurdes, séparatisted'obédience marxiste), aujour-d'hui rebaptisé Kongra-Gel, afait des milliers de morts.

Au début du mois d'avril, à lademande d'Ankara, l'Unioneuropéenne a accepté d'ins-crire le Kongra-GeI. ainsi que leKadek, également issu du PKK,sur la liste des groupes terro-

. elle eiait considérée comme me«prisoTl1lièrepolitique» et que,dans ces conditions, ce verdict«jette Me ombre sur la mise enplace des réformes politiques en"Turquie ». En France, il donnera

sans doute un argumentsupplé-mentaire à ceux qui ont déjà 'faitconnaître leur hostilité à la can-didature turque.

Leyla Zana, âgée de 43 ans,qui a reçu en 1995 le prix Sa-kharov de la liberté de penséedécerné par le Parlement euro-péen, est devenue un symbolede la défense des droits del'homme en Turquie. Dans unelettre ouverte à l'Iranienne Shi-

Istanbul :Marie-Michèle Martinet

La Cour de sfireté de l'Etatd'Ankara persiste et signe. Dixans après avoir' condamné l'an-cienne députée du Parti de la dé-mocratie (DEF, prokurde) LeylaZana et trois de ses confrères àquinze années de prison pour«appartenance à une organisa-tion armée ülégale» et« partici-pation à d" activités sépara-tistes menées en Turquie et àl'étranger sous le contrôle desdirigeants de l'organisation ter-roriste PK/( », la justice turque arefusé de se dédire.

Les quatre députés déchus,qui ont déjà pmgé dix années deprison, resteront donc derrièreles barreaux, mais ils nes'avouent pas vaincus: dès l'an-nonce du verdict, leur avocat,qui avait plaidé l'acquittement, aannoncé qu'ils feront appel

Ce procès avait été souhaitépar la Cour européenne desdroits de l'homme, qui estimaitque le premier jugement n'avaitpas été équitable. Le Parlementturc avait finalement cédé auxpressions des instances euro-péennes, qui ont fait de la ques-tion des droits de l'homme l'unedes conditions de l'accession dela Turquie à d'éventuelles négo-ciations d'adhésion à l'Union.

Le verdict ne va pas faciliter latâche des dirigeants d'Ankara,soucieux de convaincre leurspartenaires européens de l'am-pleur des réformes réalisées envue de l'ouverture de ces négo-ciations. La Commission euro-péenne, qui, à l'autoriuie pro-chaiÎ1\ doit publier un rapportservant-de base à la décision quisera pnseau mois de décembre,a vigoureùsement nJagi à la dé-clSI.on d~~ turcs.

Le porte~parole Jean-Chris-tophe Filori a déclaré que LeylaZana avait été arrêtée etcondamnée « pour avoir ex-primé des opinions d'une ma-nrere pacifique ». qu'à ce titre

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LA FEMMEDU JOUR

LeylaZana

De procès inique encondamnation mépri-

sable, Leyla Zana est denouveau tombée sous lescoups d'un tribunal ture enfroid avec la justice (lire ar-ticle en pages intérieures).Quinze ans d' enfermementconfirmés pour Celle qui adit un jour ne jamais avoirréellement pu décider de savie. C'était en 1994, dansune interview publiée dansl'Événement du jeudi. Elley racontait son père, violentavec sa mère et qui l'a ma-riée, quand elle a eu qua-torze ans, à' son cousin?V1ehdi, de vingt ans sonlifué. Avec lui, elle aura un .enfant, mais peu de cOm-plicité. Avant 1980, la

, femme kurde ri'~sfguèreplus'qu'un objet dont leshommes disposent. .Militant communiste~Mehdi sera emprisonné ettorturé. Elle manifesterapour sa libération, et seraenfermée à son tour,en 1988. Humiliée et tortu-rée, parfois à l'électricité,pendant sept jours. Ce serale début de son engagementpour la cause des Kurdes.Son premier choix person-nel. Ill' a conliuite jusqu'auParlement turc, où elle estélue en 1991. PremièreKurde à siéger. Pas pourlongtemps. En prêtant ser-ment, elle prononce unephrase dans sa langue na-tale. «SaleKurde, va-t-

en !:,.Jui crient le!N!-qtres,avant d'exiger sa 'démis-sion. Leyte sera condainnéepour complicité de rébel-lion. En 1995, l'Europe luidécerne le prix Sakharovdes doits de l'homme. Me-nacée de pendaison, elle y

. ~happe grâce à la pressioninternationale. En 1996, laT~quie propose de lalibé-rer pour raisons de santé.Elle refuse, exige que ses ca-marades la suivent dans sadélivrance. Ensemble, ils fe-ront grevé de la faim. Àquarante-trois ans, Leylan'a toujours pas connu de-vraie liberté. Sauf celle dedécider du sens qU.'elledonne à sa vie.

Marie-Noëlle Bertrand

Dominique Bari.

per.vers s'instaure sur l'ad-hésion ou non de la Turquieà l'UE, d'aucuns prenantprétexte d'un État musulmanpour lui fermer les portes eu-ropéennes, la question fon-damentale des droits hu-mains n'est pas au centre des'préoccupations ..Luigi Vingis'est déclaré « solidaire» desanciens députés emprisonnésestimant que « le verdictd'aujourd'hui estune insulteà ce pays (Turquie) qui nemérite pas une telle chose ».Le député européen s'en estpar ailleurs pris aux DGMturques, des juridictions qui,selon lui, constituent « unerelique du fascisme », et a de-mandé leur dissolution.

Le principal avocat des ex-députés a annoncé qu'il feraitappel du jugement devant laCour de cassation et si néces-saire ensuite devant la Coureuropéenne des droits del'homme de Strasbourg. Enattendant, si les pressions surAnkara ne sont pas assezfortes, Leyla Zana, HatipDicle et Orhan Dogan reste-ront en prison jusqu'en enmars 2005 et Selim Sadakjus-qu'en octobre de la même an-née.

pour la culpabilité des dépu-tés », dénonce Elsa Lepen-nec, représentante du collec~tif des droits de l'homme enTurquie qui regroupe une di-

zaine d'ONG et présente auxquatorze audiences du procèsqui a débuté le 28 mars 2003.« À partir de là, tout s'est dé- .cliné sur le thème de viola-tions des droits au procès'équitable et nous en avonsété témoins, poursuit-elle.

. Ainsi les témoins de la dé-fense qui reconnaissaient quelèurs aveux avaient été extor-qués sous la torture et utiliséscomme preuves à charge en

1994 ont vu leurs nouvellesdépositions à décharge êtrecomplètement ignorées de lacour. Il était clair qu'on nerefaisait pas un procès. Lesdéputés ont décidé de ne plusparticiper aux audiences àpartir de février, disant qu'ilsne voulaient plus faire partie .de cette comédie. »

À l'heure où un débat

«Les juges ont agiawc des prejugés », a déclaré Luigi Vnlgi.députéitalien au Parlemept européen, bier à l'annonce duverdict

Les conclusions de ce« procès sont hOn-

, teJses. » Luigi Vingi,député italien du groupe de l'aGauche .eliropéenne unie(GUE-G'm),dépêché en ob-servateur:';::lU procès desquatre députés kurdes, n'apas mâché ses mots à l'an-nonce du verdict. « Les jugesont agi avec des préjugés C..).Nous avons travaill~ pourrien pendant treize mois» deprocès, a renchéri Me YusufAlatas au sortir du tribunal.Leyla Zana, et les anciens dé-putés du ,parti pro-kurde dela Démocratie (DEP), ontune nouvelle fois étécondamnés hier à quinze ansde prison. Les juges turcs ontmaintenu la sentence pro-noncée en 1994 et ont ren-voyé dans leurs geôles les dé-putés pour « soutien à là ré-bellion kurde ». Le premierverdict avait été vivementcondamné en.Europe et en1995, le Parlement européenavait décerné le prix Sakha-rov des droits de l'homme àLeyla en signè de soutien.

En 2001, la Cour euro-péenne des droits de l'hommeavait critiqut le déroulementdu procès, les accusés n'ayantpu faire comparaître tousleurs témoins et l'accusation

TURQUIE

Le régime d'Ankara récidive.Les dél'utés kurdes LeylaZana, Hatip Diele, Orhan Dagan et SelimSadak ont été de nouveau condamnés à quinze ans de prison.

ayant tardé à notifier de nou-velles inculpations. Dans laperspective de sa demanded'adhésion au sein de l'UE,Ankara, dans le cadre d'un'train de réformes de démo-cratisation du pays, avait finipar accepter de renvoyer lesdéputés dev~nt les tribunaux.

Une démarche qui res-

semblait 'fort à de la poudreaJlx yeux. « La veille de la ré-

. ouverture du procès, un desjuges de la Cour d~ sûreté del'Etat a déclaré quer arrêt decondamnation de la Cour eu-ropéenne ne changerait rienet se prononçait ouvertement

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Turkey-warnedof EUban overjailed Kurds

TheGuaräI8l1April 222004

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because it has staked so muchon the Cyprus question ... toclear the way for accessiontalks. Support for joining theEU is running at about 70% inThrkey now."

Rejection by Brussels wouldallow those opposed to mem-bership to argue that "Thrkeyshould look in other direc-tions" and reinforce theirclaims that "the EU is a closedclub" which admits only Chris-tian nations.

It would also enable Islam-ists and al-Qaida sympathisersto argue that the EU repre-sents ''the others'~

"IfThrkey [a Muslim coun-try] is admitted, then thedividing line between the EUand other countries will not bealong religious lines. Thosearguments [of a clash betweencivilisations] will be taken outof their hands."

Mr Yasar s'aid he believedthat the advent of al-Qaidamade it more urgent thatTurkey should be included.within the EU.

He said: "Britain was one ofthe first countries to say, afterthe al-Qaida terrorist attackson Istanb~l, last year that theyconstituted a further reasonfor admission."

Another former ministerand senior member of theThrkish delegation, AlgamHacaloglu, was even moreexplicit on the issue. "Turkeydeserves to be admitted:' said

, Mr Hacaloglu, who is a mem-,ber of the opposition Republi-'can People's party (CHP). "TheEU should seize the opportu-nity. Europe needs Turkeymore than Turkey needs Eu-rope ... All kinds of radicalismwill benefit if [Turkey is notallowed to join]."

With a population of about70 million, Turkey would beone of the largest EU states.One of the harmonisation re-quirements has been that theinfluential role ofthe country'smilitary chiefsin governmentbe diminished.

who demanise the communityof Europe as an exclusivelyChristian club., Yasar Yakis,who was recently'foreign minister and nowheads the parliamentary com-mittee overseeing the access-ion t~lks, told the Guardianthat he feared his governmentwould be in "real trouble" ifthe EU commission refused toinitiate formal negotiations onThrkey's entry in December.

His delegation of senior par-liamentarians has met LadySymons, the Foreign Officeminister, and briefed MPs atWestininster about the funda-mental constitutional changesbeing made in order to meetthe EU's "harmonisation"requirements.

Thrkey's governing Justiceand Development party (AKP)a centre-right party that has i~roots in moderate Islamic pol-itics, has made entry intoEurope its chief priority. Ithaspushed through a successionofhuman rights reforms andi~ the face of popular suspi~CIOn, endorsed a UN plan tosettle the 30-year-old partitionof Cyprus.

But a European parliamentreport published earlier thismonth said there were stillhuman rights shortcomings."Torture and mistreatment" ofdetainees was still being prac-tised, and there Were restric-tions on freedom of expressionand ethnic minorities, such asthe Kurds, it claimed ..

Mr Yakis, a senior AKP off-icial, who is also a former am-bassador to Egypt and Saudi 'Arabia, said: "Thrkey does notwant to [commit] blackmailbut we believe it would be veryunfair [if negotiations do notstart]. Thrkey's membershipprocess began in 1959. Underthe [EU's] Copenhagen crit-eria, it was sàid that negotia-tions 'should start without

delay [in December]. If theyda ,ij.ot, .the present govern-met'l.t WIll be in real trouble

------------------ ------------------Setback for e.n~ryhopes as-E~~~p~-~~-~~~~f~~i~~---deplores decIsIon to keep peace advocates in prisonOwen Bowcott

The European commissionwarned Thrkey yesterday thatits decision to keep a formerNobel peace prize nominee injail could set back the country'sapplication for membership.

The ruling by the Ankarastate security court, whichconfirmed lengthy sentencesfor Leyla Zana and three otherformer Kurdish MPs, came as 'a Thrkish delegation arrived inLondon to seek supp'ort for itsEU application and as violencethreatened to mar this week'sreferendum on the futureadministration of Cyprus.

The retrial of Ms Zana andher co-defendants, who werejailed for 15 years in 1994 foralleged links with the bannedKurdistan Workers Party(PKK), had been ordered by.the European court ofhumanrights.

In Brussels a spokesman forthe commissionsaidthe verdictwas "strongly deplored".

Asked what impact it would~l!-veon Thrkey's attempt toJam the EU, the official added:"This is certainly an elementthat we would have to takeinto account."

The commission is to issuean opinion in December onwhether or not Thrkey has metthe criteria to start formaltalks on,entry into the EU.

In Cyprus yesterday, Thrkishnationalist youths attackedlocal Thrkish Cypriot youthswho were campaigning for ayes vote that would enable thedivided island to reunite andjoin the EU as a single entityon Mayl. '

The EU's expansion com-missi0!ler, Günter Verheugen,had saId he was dismayed andfrustrated at the tactics beingused byTassos Papadopoulos,the Greek Cypriot president, totry to ensure a no vote.

An official delegation fromAnkara, which arrived in Lon-don this week, warned that arejection ofThrkey's applica-tion to join the EU wouldstrengthen the hand of radicalIslamists, such as al-Qaida,

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filItonae 23 AVRil 2004

De nos correspondants,avec AFP et Reuters

(nord de l'Irak). Des divergencesexistent, en outre, entre Séoul etWashington: les Américainsdemandent que les troupes sud-coréennes participent à des opéra-tions militaires sous commande-ment conjoint, ce qui est contraireaux principes fixés par le Parle-ment qui a insisté sur le caractèrenon combattant de leur mission.

~Thanande. Bangkok ne retire-ra son contingent - 443 hommes -que si sa sécurité est en danger.Cette position du gouvernement aété approuvée le 21 avril par unavis du Sénat. Les appels à unretrait se multiplient. Envoyé enseptembre 2003pour un an, renou-velé en mars et consigné dans sacaserne depuis lors, le contingentthailandais comprend des équipesmédicales mobiles et des ingé-nieurs. Il fait partie de la force diri-gée par les Polonais dans le centre-sud irakien. Deux soldatsthailandais ont été tués en décem-bre 2003 lors de l'explosion d'unvéhiculepiégé. « La sécurité des sol-dats est ma priorité », a déclaré lepremier ministre Thaksin Shinawa-tra, l'un des principaux alliés asiati-ques de Washington.

~ Amérique centrale. Seul leSalvador va maintenir ses 374 sol-dats jusqu'au 30 juin. Le Hondurasva rapatrier ses 368 hommes, et laRépublique ses 302militaires « dèsque possible ».

George Bush : «Les temps sont durs »pour la coalition en Irak

q~i ~ent des innocents ». gne et d'autres quittent l'Irak.»~ La coalition. Elle « reste forte Démissionnaire au 2 mai,

et sa détermination solide », a affir- M. Millerrejette le poids de la déci-mé, mercredi, le porte-parole de la sion sur son successeur virtuel,Maison Blanche, Scott Mclellan. Marek Belka.Néanmoins, après l'annonce des L'opinion publique polonaise estretraits prochains des forces espa- deplusen plussceptiquesur l'oppor-gnoles, honduriennes et dominicai- tuni~éde cette présence, et des par-nes, d'autres pays, tels que la Polo- tis q'o:pp~sitionappellent au retrait.gnë, la Corée du Sud et la Thailan- Le président, AleksanderKwas-de s'interrogent. niewski, avait déclaré, le 19 mars,

~ Pologne. Varsovie envisage la que la Pologne avaitété « trompée »possibilité de retirer ses 2 400 ~ol-paf Washington sur la possessiondats d'Ir\Ù<,mais ne le fera ni bruta- présumée par l'ancien régime ira-lement, ni sans coordination avec kien d'armes de destruction massiveles.Etats-Unis, a annoncé, mercre- (ADM). Le chef de l'Etat pOlonaisdi; le premier ministre, Leszek avait toutefois exclu que son paysMiller. De source autorisée, on rappelle son contingent.déclare envisager de rester en Irak ~ Corée du Sud. Bienque le par-jusqu'à la fin 2004,mais de réduire ti gouvernemental Uri, qui a gagnéles effectifs d'ici là. Leporte-parole les législatives du 15 avril, aitdu gouvernement, Marcin Kaszu- anp.oncé qu'il n'avait pas l'inten-ba, a dû clarifier le message de " tion'de revenir sur la décision d'en-M. Miller: la Pologne « n'a pas,.. voyer 3 000 soldats supplémentai-[envisagé] et n'envisage pas un res en Irak, la nouvelle majorité àretrait» de ses troupes en Irak. Elle l'Assemblée nationale, dominéerestera « en Irak aussi longtemps' jusqu'à présent par les conserva-que nécessaire, jusqu'à ce que la teurs, pourrait conduire à un réexa-situation soit stabilisée ». Selon lui, men de la position de la Corée.Leszek Miller n'a fait ,que réaffir- Lors de la récente visite à Séoul dumer la position du gouverpement, vice-président américain DickChe-qui « n'envisage pas d'augmenter ney, le premier ministre Goh Kunson contingent» en Irak malgré le a réitéré l'engagement de sondési~êinent des Espagnols, des pays. Maisdes jeunes députés libé-I-JotidUrlenset des Dominicains. raux fraî~hement élus sont favora-, M. Miller, cité par l'agence de bles au réexamen de cette déci-

presse polonaise PAP, avait dit sion.'que Varsovie ne prendrait « pas de Prévu en avril .l'envoi controver-décisions subites ». « La d~cision sé - plus de la m'oitiéde l'opinion yji~a!e ~oncer.nant le retraIt se:a est opposée - de renforts aux 600réflechle ~mal.S].'le problème eXls- hommes déjà sur place a été diffé-te », exp~qualt-~. « ~ous n~ pou- ré à juin, en raison de la détériora-vans pas Ignorer le fart que I Espa- tion de la situation à Kirkouk

~ Bassora. ' Soixante-huit per-sonnes, selon un bilan définitif,ont été tuées et des dizainesd'autres blessées dans les cinqattentats qui ont visé, mercredi21 avril, des postes de police et .l'académIe de police dans la régiondé Bassora. D'après le ministèrebrit~ique de la défense, cinq sol-dats'britanniques figurent au nom-bre'des.blessés." ""f':àllouja. En dépit de l'accordsuivénu l'avant-veille pour unepaéifiqltion de ce bastion sunnite,à ,une soixantaine de kilomètres àl'ouest de Bagdad, dix-sept rebel-les ont été tués, mercredi, dans desaccrochages avec les marines. Desmilliers d'habitants qui, atten-daient à l'entrée de l'aggloméra-tion pour regagner leurs foyers enont été empêchés par les marines.

• -George Bush. Le présidentaméricain a admis, mercredi21 avril, que « les temps sont durs »pour la coalition oc'cupante ,del'Irak:' ~;Les deux dernières semai-nes ont été vraiment rudes. La rai-son pour laquelle elles l'ont été estque des gens veulent arrêter les pro-grès de la liberté (...). Les enjeuxsont importants car ils conçoivent laliberté comme une véritable mena-cepour leurs ambitions », a-t-il dit,ajoutant: « Nous ne partirons pasaussi longtemps que je serai à laMaison Blanche. Je pense que lesgens veulent être libres.Je pense que/es Irakiens pourront se gouverner etje pense que le monde s'en porteramieux. Il est essentiel que l'Améri-que montre détermination et forceet ne soient pas ébranlées par ceux

.,

Les futures forces de sécurité irakiennes se délitent déjàBAGDAD

de notre envoyée spécialeLe chaos règne au sein des différents corps de « sup-

plétifs» des forces de la coalition en Irak, ruinanttout espoir qu'ils puissent en assumer la relève com-me prévu le 30j\lin. C'~stofficiel: Paul Bremer, l'admi-nistrateur améncairi, l'a reconnu, alors que son nou-veau ministre de l'intérieur, Samir Al-Souwaydaï,annonce des purges massives au sein d'unités qui, detoute façon, se délitent. « Piètres performances »,désertions, voire « passages à l'ennemi »au milieu descombats se sont multipliés depuis le début des chau-des journées d'avril. Les formations les plus touchéesétant naturellement celles des policiers, travaillantdans leurs qua!tiers, au milieu de leurs proches, touten restant leséibles privilégiées d'attentats sembla-bles à ceux qui ont encore ensanglanté Bassora, mer-credi 21 avril.

Dans les zones sUflnites, à Fallouja, par exemple,ces policiers sont massivement acquis, ou soumis, aux

« résistants » irakiens qui ont le vent en poupe dèpuisque la ville est encerclée et attaquée par les marinesaméricains. Mais plus significatives, sans doute, sontles récentes défections de ceux qui étaient considéréscomme de futurs corps d'élite.

Le 10 avril, le commandement américain avaitannoncé l'engagement de deux nouveaux bataillons« incluant desforces irakiennes », dans son opératio~contre. Fallouja. Une semaine plus tard, des médiasrév~lalent que les forces irakiennes en questionavalent refusé de se battre et furent mises auxarrêts. Plusieurs soldats confiaient qu'ils « se sen-taient solidaires des habitants de Fallouja » et qu'ilsfurent choqués par « les bombardements aériens dela ville, par la destruction de mosquées et de mai-sons ». Plus de deux cents d'entre eux ont « présentéleur démission collective» avant d'être « désarmésdéshabillés et enfermés dans le désert derrière des bar~belés », selon l'un d'eux qui « avait pu s'échapperavant ».

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« Quand l'information fut passée à la presse, ilsfurentlibérés et ramenés ici », expliquait mercredi au Monde,sous le sceau de l'anonymat, un employé irakien de labase américaine située dans le quartier de Qazimiya àBagdad. C'est là que sont basés depuis plus de quatremois ces 340membres du « bataillon 36 des Forces spé-ciales irakiennes, des jeunes instruits, dont beaucoup ontétudié à l'étranger où ils étaient exilés politiques, tousmembres de partis d'opposition à Saddam Hussein, kur-des et chiites >;. Est-ilpossible d'en rencontrer certains?« Non, car ils ont tous été mis en vacance hier... Ils ne sontpas renvoyés, mais, s'ils devaient l'être, leurspartis, repré-sentés au Conseil intérimaire de gouvernement (CIG),leur trouveront bien un emploi ... Même s'ils n'ont pas suprendre une position commune pour les soutenir. »

sein du CIG. Soumis à l'autorité ultime de Paul Bre-mer, ses membres ne peuvent pas pour autant approu-ver l'offensive meurtrière contre Fallouja, qui provo-que des réactions violentes dans la population. L'ex-ception fut Ahmed Chalabi, le vieil ami du Pentagone,très largement honni en Irak. Son porte-parole a assu-ré, mardi, que ses hommes, mais aussi ceux relevantde partis kurdes et chiites, «participent avec courageaux opérations américaines à Fallouja ».

Le CIG a immédiatement publié un communiquéindigné pour démentir « les allégations attribuées à cer-tains hommes politiques» et assurer qu'aucune «forceirakienne, kurde ou autre, n'a participé à ces opérationsmilitaires» américaines. Autrement dit, même le«gouvernementfantoche» des Américains est désor-mais obligé de leur faire faux bond.

GOUVERNEMENT INTÉRIMAIRE DIViSÉL'affaire a en effet mis à nu .les contradictions au Sophie Shihab

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Kamal Kharazi, ministre iranien des affaires étrangères

« Les Américains ont commis une très grandeerreur en tentant de dominer le peuple irakien»

Chaque pays J ses spécificités.Lesuccès d'une formule en Afghanis-tan n'est pas forcément garanti,iil/eurs.Je ne veux pas dire qu'uneconférence nationale n'est pas adé-quate pour J'Irak. C'est aux Ira-kiens de le dire.

Venons-en au nucléaire. LeConseil des gouverneurs del'AlEA vous a reproché d'avoirdissimulé dans votre déclara-tion d'octobre supposée êtrecomplète des informations surdes activités sensibles.

Nous avons entièrement tenunos engagements. Nous avonsconvenu avec [MohamedJ ElBara-dei [le directeur de l'AlEAJ de luiremettre le 15 mai une déclarationsur la base de la signature du proto-cole additionnel au traité de non-prolifération nucléaire. Dans cettedéclaration, une inlage globale de"ensemble des activités nucléairesiraniennes sera donnée. Nousdirons tout de manière parfaite-ment transparente. A une périodedonnée, compte tenu de l'embargotrès dur qui était imposé à l'Iran,nous ne voulions pas que l'ensem-.ble des détails soit porté à laconnaissancedu public,atin de pou- .voircontinuer à importer un certainnombre de composantes techno-l()gjqu.~'sdont nous avions besoin.Etaiit entendu qu'aujourd'hui, pasplus que par le passé, nous n'avonsprojeté de nous doter de l'armenucléaire. Nous n'avons mainte-nant plus de raison de maintenircachés certains programmes.

La présence militaire améri-caine dans la quasi-totalité de .vos pays voisins n'a-t-elle pasinfluencé votre décision de jouerla transparence?

Non, parce que dès le départnous n'avions pas le projet de nousdoter de l'arme nucléaire. Nous.espérons que grâce à la transparen-

tenté de comprendre de quellemanière la souveraineté sera tr-ans-férée au peuple irakien. Il était pri-mordial de connaître le point devue des responsables irakiens.

Sont-ils convaincus que le pou-voir sera effectivement transfé-ré aux Irakiens le 30 juin?

Ils le souhaitent arl1emment. Laquestion est de savoir à qui le pou-voir sera transféré. Est-ce au CIG,ou à une nouvelle structure quiserait mise en place? Est-ce quel'ONU doit intervenir pour consti-tuer un nouveau gouvernement?

Votre pays a une certaineinfluence en Irak. Comment pou-vez-vous aider à la stabilisationde la situation? L'ayatollah Hae-ri, qui réside à Qom, ne peut-ilpas user de son influence auprèsdu dignitaire radical irakien Moq-tada AI-Sadr dont il' est le réfé-rent religieux ?

Il faut appeler toutes les partiesau calme pour obtenir le départdes troupes étrangères, mettre finà l'occupation et garantir le trans-fert de la souveraineté au peupleirakien. L'ayatollah Haeri, et l'aya-tollah Ali Al-Sistani ont fait tousles efforts possibles. Ce qui s'estpassé est une réaction à l'erreurdes Américains. Certains procheset partisans de Moqtada AI-Sadrsont très jeunes. Les Etats-Unisdoivent éviter à tout prix les actesde provocation.

LesIrakiens ont des façons diffé-rentes de voir les choses et celle deMoqtada Al-Sadr en est une. Tou-tes les parties sont hostiles à la pré-sence des forees occupantes. Cequi diffère, c'est la manière d'agir.

L'Iran avait approuvé la réunion d'une conférence nationallpour un règlement politique enAfghanistan. Pensez-vous que Cl.'

soit une solution pour l'Irak?

ou les conciliateurs. Je n'ai moi-même jamais parlé d'un tel rôle.Tout eela a coïncidé avec le départpour l'Irak d'une délégation ira-nienne dont l'objectif était tout

simplement de s'informer de la réa-lité de ce qui s'y passe. Elle a eudes rencontres très intéressantesavec les membres du Conseil inté-rimaire de gouvernement (CIG)etles chefs des communautés reli-gieuses.

Avez-vous le sentiment que lasituation est totalement bloquéeen Irak ou y a-t-il un espoir desolution?

Les contacts de la délégationnOusont permis de comprendre laprofondeur de la crise, qui estla conséquence directe de la poli-tique américaine. Les Américainsont commis une très grande erreurlorsque, ayant réussi à renverserpar la force le gouvernement etl'Etat de Saddam Hussein, ils ontcru pouvoir, toujours par la force,dominer le peuple irakien. Ce qui,d'ailleurs, est en totale contradic-tion avec leurs déclarations, selonlesquelles ils sont allés en Irakpour aider la population et rétablirla souveraineté du peuple irakien.

Notr~ délégation a également

Quel est l'objectif de votre visi-te dans certains pays européens,dont la France?

D'abord, d'effectuer des consul-tations concernant la question dudossier nucléaire iranien et de voirpar quels moyens nous pouvonsœuvrer à partir de maintenantdans le cadre du Conseil des gou-verneurs de l'Agence internatio-nale de l'énergie atomique [AIEAJ.L'Iran et les pays européens [la ~France, l'Allemagne et la Grande- ~BretagneJ ont décidé d'un com- ~mun accord [à l'automne 2003J ~d'œuvrer pour résoudre l'ensem- '"ble des questions nucléaires.

Apartir de cet accord,qui a abou-ti à la déclaration de Téhéran [parlaquelle l'Iran s'est engagé à signer leprotocole d'accord additionnel autraité de non-prolifération nucléaireJ, .les deux parties ont décidé de réglerdéfinitivement cette question. Lesconsultations portent égalementsur la situation régionale,en particu-lier en Irak et en Palestine. Nouspensons que cespays, en particulierla France, ont un rôle important àjouer pour résoudre cesproblèmes.

A propos de l'Irak, vous avezannoncé une contribution aurèglement de la crise. MaisWashington a jugé que votreéventuelle médiation était mal-venue. Quels sont les faits?

La réalité est très simple, maisles médias en ont fait état demanière inadéquate. Nul ne peutnier que l'Iran est un acteur in1por-tant dans la région et qu'il a tou-jours essayé d'agir de manière posi-tive dans les crises régionales, enparticulier dans la crise irakienne:

Dans les courriers qu'ils nousont fait parvenir, les Américainsnous ont d'ailleurs demandé d'agirde manière positive. Ce qui neveut pas dire qu'ils nous deman-'daient de jouer les intermédiaires

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èé,-à lä coopération internationaleet au climat de confiance nouspourrons utiliser des technologiesnucléaires encore plus avancées àdes fins purement pacifiques.

L'ouverture d'un diaiogue en-tre les Etats-Unis et l'Iran tient-eUe de l'bnpossible? .

La possibilité existe. A conditionque les Américains changent de poli- .

tique, qu'ils soient. disposés à accep-ter la réalité iranienne et d'agir surla base du respect mutuel et de l'éga-lité totale entre les deux pays.

Propos recueillis parMounaNaÏm

An Iraqi policeman kept watch in Basra on Thursday as British troops searchedthe rubble of a building destroyed by a ear bomb.

u.s. eases.policyonBaathistsIraq's former rulersno longer excludedfrom governmentBy Edward Wong

BAGHDAD: The American adminis-tration here said on Thursday that itwas loosening a policy it put in placelast May that is aimed at purging theIraqi government of members of theBaath Party, the country's former

. rulers.The new policy will allow the quick

return to public life of former BaathParty members who are considered tobe innocent, capable people who wereBaathists in name only, a spokesmanfor the occupation authority said at anews conference on Thursday.

These people have been excluded.from playing a role in reconstructingIraq because of the purging processand the difficulty of appealing thosedecisions, said the spokesman, DanSenor.

The de-Baathification policy wasone of the first sweeping changes madeby L. Paul Bremer 3rd, the top civilianadministrator here, when he took of-fice last May. It has drawn sharp crit-icism, with people in Washington andIraq saying that it shuts out skilledtechnocrats and intellectuals whocould help rebuild the country.

The announcement of a change es-sentially amounts to an admission oferror, though Senor said it was the im-plementation of the process - not the.policy itself - that should be reformed.The shift is also a blow to AhmadCbalabi, an Iraqi Governing Councilmember strongly backed by the De-fense Department who was the biggestchampion of the purges.

Chalabi is in charge of a GoverningCouncil committee that is now respon-sible for revising and carrying out thepolicy. In mid-January, he announced anew, stricter form of the policy thatmade the appeals process more cum-bersome and barred top-levelpartymembers from entering into it. Spokes-men for Chalabi could not immediately .be reached for comment.

Senor, the occupation spokesman,said there was no room in the new Iraqfor the Baathist ideology and for themost senior members of the former re-gime who bad a direct hand in some ofthe worst Baathist crimes. The criteriafor keeping former Baathists from gov-ernment jobs will remain the same, hesaid, but the methods for allowing ex-ceptions will be loosened. .. Elsewhere in Iraq, hundreds ofIraqis

took to the streets of Basra on Thurs-day, blaming British occupation forcesfor the deaths of dozens of people inbombings in southern Iraq, Agence

France-Presse reported.At the same time, U.S. marines sus-

pended for a second day an operation toallow families to return to the westerncity of Falluja after violence on Wed-nesday claimed dozens oflives.

A spokesman for British forces in theBasra area, Captain Hisham Halawi,said Thursday that the death toll from-the Basra attacks had been lowered to50, including 20 children, after a checkwith hospitals, The Associated Press re-ported. Local.officials in Basra had putthe tollat 68 dead. .

Ïn new violence on Thursday, a gun-man shot and killed a South African se-curity guard in Baghdad's Sunni Muslimdistrict of Adhamiyah, said KhodayyirAbbas. the interim qealth minister. TheSouth African was protecting membersof the coalition working at the healthministry. An Iraqi interpreter waswounded in the attack, according to thepolice, who had earlier identified thevictim as a Spanish civilian.

Officials also announced the release .of three hostages, Agence France-Presse reported. .

An Arab Israeli, Nabil YaacubRazzuq, was in good health after being.freed by his captors, according to a Pal-éstinian diplomat.

Razzuq, 30, was first shown in captiv-ity on the Iranian television station Al-Alam on April 8. Two Swiss nationalswere' released by an unknown groupafter being held hostage for 48 hours,said the Swiss foreign minister, Mich-eline Calmy-Rey.

The New York TImes

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<W~. Partition Iraq~ International Herald TribuneWednesday, Apri121, 2004

CAIRO: The currènt mayhem in Iraq shows that theU.S.-led coalition is on a "mission impossible" in

, that country •.!!~th Shiite, and S~ni violen.c~ is. .aimed at eoahtlon forces, yet at Its core thIS IScIVIlwar for control over future power. Yugoslavia taughtus that there are moments in history when attempts.to preserve a nonexistentunity only cause moreviolence and anarchy. The single way out of

• violence in Iraq is to accept the emergence of àKurdish state in the north, and two states - Sunniand Shiite - in the predominantly Arab regions of

, what the British once tried to forge into a country.This option may not be "politically correct," and isfraught with immense international difficulties, butthe Iraqi state may have come to its end.

, - The Middle Eàst Tunes (Egypt) .,

La rivalité entre chiites et. -., ..

sunnites inquiète la région

C.L

Dans cette affaire, les tortssont souvent partagés. Le pro-fesseur Chakara, qui est deconfession chiite, admet volon-tiers que « le conflitmortel entresunnites et chiites constituait lesocle de la révolution khomey-niste en Iran ».

li se souvient aussi qu'au len-demain du Il septembre 2001certains responsables du Hez-bollah libanais (chiite) affir-maient leur admiration pour lesterroristes wahhabites de Man-hattan. Chakara conclut: « Tantque les sunnites sont loin. en Afghanistan. à Dar es-Salaam ouencore à New York, il se trouvedes chiites pour applaudir leursactions. Mais, dès qu'il s'agit devoisins avec qui l'on doit parta-ger le pouvoir. ils deviennentdes ennemis, tout comme 'l'en-nemi américain.»

Personne ne prédit une pro-

chaine guerre de religion enIrak, ni a fortiori au Proche-Orient. L'assistance que, seloncertaines sources, les chütes deMoqtada al-Sadr auraient ap-portée aux révoltés sunnites deFaludja sert d'argument auxmusulmans qui chantent im-perturbablement l'amour fra-ternel censé unir leurs deuxcommunal,Jtés. Le professeur

, Chakara doute qu'un tel rap-prochement aille bien loin.« On en revient à des ar-chaïsmes, et l'on oublie qu'il ya des problèmes urgents à ré-gler », déplore-t-il.

Quant à l'ambassadeur AlyMaher el-Sayed, il relève que,« les divisions religieuses se.doublant de rivalités poli-tiques, le problème chiites-sun-nites ne fera que s'accentuer etse compliquer ».

'tieux vieùx de 14 siècles entreles sunnites, majoritaires, et leschiites qui, chaque année àl'Achoura, célèbrent l'assassinatd'Ali et d'Hussein par les califesOmeyyades de Damas. La si-multanéité, le 2 mars, lors descélébrations de l'Achoura, de 'deux tueries (170 chiites massa-crés à Karbala et 43 au Pakis-,tan) n'a rien fait pour cicatriserla plaie, malgré la propensionde certains observateurs arabesà y voir une provocation améri-,caine.

Journaliste et professeur àl'Université libanaise, Waddah .Chakara croit, en revanche, àl'authenticité du récent messaged'Abou Moussab al-Zarkaoui. Lereprésentant supposé d'al-Qaidaen Irak qualifie les chiites de« cheval de Troie des ennemisde la nation» et menace de '« tuer leurs imams ».

Plus de cent millions de chIItes dans la rét)lon.'b/" . ,.. % de chIItes

\.J par rapport à la ,population totale '

qui dirige lé ~01,lvernement, arèçu les représentants des deuxcommunautés et a accordé auxchiites des droits qu'ils récla-maient depuis des années. UnKoweïtien explique : « Nous nevoulons pas que les chiites puis-sent se plaindre d'être des ci-toyens de seconde zone. »

En Arabie saoudite, « leschiites s'estiment brimés. Ilspensent que le moment est venupour eux de faire valoir leursrevendications », explique l'am-bassadeur Aly Maher el-Sayed.Fait sans précédent, le prince-héritier Abdallah a reçu, il y aquelques mois, les représentants

, des chütes saoudiens, qui consti-tuent entre 5 et 10 % de la po-pulation. Us rejettent l'idée d'uneSécession de leur province maisréclament plus de droits.

La crise irakienne a contribuéà lever le voile sur un conten-

Beyrouth: "de notre1lDVOyé spécial

Un an après la chute de Sad-dam Hussein, les convulsionsirakiennes réveillent de vieuxdémons confessionnels qui in-quiètent les Etats arabes, et, au-delà des régimes, les commu-nautés musulmanes, tant chütesque sunnites.

Au cœur de ces craintes, lesambitions de superpuissance ré-gionale de l'Iran, mentor deschiites irakiens. « Comme dutemps des PahlavL 17ran a lesmoyens de ses ambitions », sou-ligne le secrétaire général de laFondation pour la pensée arabe,Aly Maher el-Sayed. « C'estparce qu'ils craignent que cepays ne devienne dangereuxque ses voisins arabes s'effor-cent d'entretenir une coopéra-:tion active avec Téhéran »,poursuit-il.

L'ombre de l'Iran, dont les, Américains ont sollicité la mé-

diation dans la crise de Nadjaf,s'étend sur des communautésarabes chiites auxquelles les li-bertés reconquises des chiitesirakiens redonnent espoir.

Professeur de relations inter-nationales à l'Université améri-caine de Beyrouth, Nawaf Sa-lam constate que, depuis lachute de la dictature irakienne,« la question des minorités se;pose sous un jour nouveau dansla région».

Encore une fois sur la ligne defront, le Koweït redoute une re-,mise en question du fragile équi" 'libre entre les sunnites, qui diri-gent le pays, et les chiites, quireprésentent 35 % de la popula-tion. Cheikh Sabagh al-Ahmad,

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Iraqidebacle • By Tom Switzer

At least the illusions are goneSYDNEY

Itnow appears that the u.s. effort toremake Iraq as a viable and peace-,fuI d~mocra~ic stäte is likely to en?

' In faIlure. IfIndeed that happens, Itwill be tragic for those in Iraq who longfor peace, order and liberty.

For the United States, it will involve acertain amount of humiliation. But it isto be hoped that it will also involve thedestruction of three dangerous illu-sions which have warped U.S. foreignpolicy in the post-9/11 era., The first of these illusions is the be-

lief that pre-emptivestrikes are re-quired to deal with rogue states in thenew era. After Sept.lI, it was confident-ly predicted, containment no longerworked against the Saddam Hussein'sof the world.

But one year after regime change, it'sclear that the Iraqi threat could havebeen contained as indeed it had beencontained since the 1991Gulf War. ForSaddam, far from being an ideologicalfanatic, was a cynical calculator whoseoverriding concern was to hold ontopower and to exercise it ruthlessly overthe unfortunate people of Iraq.

True, containment can't workagainst terrorists who can run andhide, but rogue states are different; theyhave a return address. And it shouldhave been clear that Saddam knew if hesmuggled weapons of mass destructionto Al Qaeda or used banned weaponsagainst U.S. interests, his regime wouldhave met massive retaliation fromWashington. Of course, we now knowhe didn't even possess those weapons.

Yet for preventive war advocates, con-tainment is a discredited poliCy; in thecase of Iraq, it meant, as The WeeklyStandard's neoconservative editorswarned, coddling a suicidal tyrant. Nev-

er mind that containmEmt (sanctions,naval blockade, no-fly zone) kept thatsuicidal tYrant in his box for over a de- 'cade. And never mind that although con-tainment lacked the political sex appealof "liberation," it at least recognized thedangers of unintended consequencesthat a liberated Iraq has now delivered.

The second illusion that has beenbadly damaged by Iraq is the belief thatdemocracy is an export commodity. Thisnoble idea has been an article of faith notonly, a~ng neoconseryativesin an!!

oûtsilie of the Bush administration, bu~also a'niong some on the left, such asVanity Fair's Christopher Hitchens andDissent Magazine's Paul Berman.

For these thinkers, history is on de-mocracy's side, and the time is ripe tobring about the political transforniationof the whole region. Some even arguethat it is racist to suggest Iraqis can'tembrace liberal democracy, gay rights, 'free abortion on demand and the like., But the point here is not whetherdemocratic values can coincide with Is-lamic ones; it is whether the conditionsand circumstances in post-war Iraq areconducive to such vast social and polit-ical changes. And this is where compar-isons between Germany and Japan inthe mid-to-late 1940s to Iraq today comeunstuck.

After al~, Germany and Japan we~e 'genuine and ~oherent nations with he.mogeneous cultures while Iraq was anarbitrarily created state with deep eth-nic divisions. Germany and JaP8:nhadalready modernized and had. a hIstory"even if a blighted one, of parhament~rygovernment on which the occul?atl,?nforces could build. Iraq, however, ISstIllin the process of mod~rni~ing an~ is,?pen to all the disturbing IdeolOgIcal

torces that this unleashes.The third illusion that has also been

badly daplaged by Iraq is that the scopeof American power is virtually limitless'and that the United States can imposeits will and leadership across the globe.'This view, to be sure, had been widelyheld by neoconservatives following thecollapse of the Soviet empire in theearly 1990s. And it has gained morecredibility in the aftermath of Sept. 11.Even the words "imperialism" and "em-pire," usually terms of abuse in Ameri-can political discourse, have beenwholeheartedly embraced by many in-fluential thinkers on the Washingtonthink-tank circuit.

But the idea of a heavy-handed policy,to remake the world in America's image'was bound to generate widespread hos-tility, resentment and concerted politic-al opposition. Such a scenario was evi-dent in the lead-up to war in early 2003when the French-led UN SecuritY Coun-cil ganged up to thwart the U.S.-led res-olution to invade Iraq. And it is now ev-ident in the way that Iraq's rival groups,the Sunnis and the Shiites, appear to beunited against the alien occupiers.

The great British historian A. J.P.Taylor once said that the road to hell ispaved with good intentions. And there isno question that pre-emption, democra-'cy promotion and a Pax Americana re-flect President George W. Bush's well-

intended pledge to change the world.But it's neither in America's compet-

ence nor its interest to conduct a policybased on such illusions. That the rap-idly deteriorating situation in Iraq is inthe process of shattering those illusionsmay be the only consolation to bedrawn from this hellhole.

William Safire

who was "expressing his personalviews" and not necessarily those ofthe secretary general.

Undaùnted by this rebuke - UNofficials are not empowered to con- ,demn member nations - Brahimi said on ABC televi-sion that President George W. Bush's support of PrimeMinister Ariel Sharon's plan to withdraw from Gazamade, his task in' iraq harder because the brutal~ re-

, pressive Israelis "are not interested in peace no matterwhat you seem to believe in America." ,

This supposedly fair-minded international civil ser- ,vant - in whom America is entrusting the delicate as- 'signment to negotiate a path to free elections amongIraqi Sunnis, Shiites, Kurds and other groups - then

~gS UN's Iraq envoy fails his first testii~,4' ,r WASHINGTON

The United Nations special envoy LakhdarA Brahimi, the Bush administration's great

i Arab hope to appoint a transition govern-ment that would bring democracy to Iraq, is

, off to a troubling start. .~ His first mistake was to announce on French radIo~ that "the great poison in the region is this Israeli

policy of domination and the suffering imposed on thePalestinians," as well as the "equally unjust support ofthe United States for this policy." ,

That freelance condemnationwas too much for even Kofi Annan,who sent out his official spokes-man to explain that Brahimi was "aformer foreign minister of Alg~ria~'

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used his ABC-TV forum to make his second mistake.As the world knows all too well, the insurgent forces

combining Saddam Hussein's experienced killers andAl Qaeda terrorists bave taken control of Falluja, nearBaghdad. Obliteration is not an option. This presentsAmerica with a trio of options. Here is wbat the pres-ident, his National Security Council and top field com-manders bave been wrestling with this past weekend:

Does America continue to try to negotiate with theinsurgents holding the city's residents hostage, with

U.S. forces taking casualties almostevery day? A series of brokentruces would show restraint butwould be taken for weakness bymany throughout Iraq. Terroristswould then attempt similar stand-offs in other cities, with more casu-alties in the long run.

Or does America send in troops,backed by tanks and choppers, toend the Falluja insurgency?, That

would risk raising the immediate level ofbloodshed onall sides for a brief period - thereby potentially infuri-ating Arabs everywhere who would see the sufferingon Al Jazeera television.

Or does America search for some third way - pa-tiently recruit and train former Iraqi soldiers, paythem plenty, and run joint patrols with U.S. Marines- in hopes that Americans can slowly grind down theopposition before it bleeds us to despair? If this com-promise doesn't work, America could then choose op-

tion one or two: interminable delay, or fight to win.Either the coalition will take charge of Falluja or

the insurgents will create a capital for theircomeback. Unless the terrorists turn in real weapons,the liberation should assert control, neighborhood byneighborhood, with enough infantry power to makethe battle of Falluja as short and decisive as possible.

The diplomat Brahimi evades the choice, which ishis second mistake. "In this situation," he says, "there isno military solution." He elevates that to a philosophy:"There is never any military solution to any problem."Pacifism has its adherents, but when Osama binLaden's agents are shooting at liberators, do you turnthe city, and ultimately the country, over to them?

Brahimi's strategy is to gain quick local support bydenouncing Israel (always an Arab street-pleaser)and by aligning the United Nations with those Iraqiswho - having been cured of crippling despotism -now feel free to throw their crutches at the doctor.

As semi-sovereignty approaches, Iraqi politicians,except for Kurds, curry voter favor by complainingabout having to join the fight for Iraqi freedom.Grand Ayatollah Ali al-Sistani is so fearful that afiery upstart will steal his followers that he competesby demanding a tyranny of the Shiite majority.

The United Nations' militantly pacifist Brahimi isfalling in with this anti-Western Arab demagoguery.In embracing him so readily as the acceptable legitim-ator, Bush's heart may bave beentoo soon made glad.

E-mail: [email protected]

"

A divisive voteon a divided Cyprus

T'he overwhelming vote by~ ~ ' Greek Cypriots on Saturday= 0 to reject the UN reunifica-=0..c ~__ tion plan for Cyprus is aË5 :f tragedy, but hardly a surprise. The

"t:l 'S::: " ' Greek majority on the divided island] ~' bad made no secret of its distaste for~ ~ the plan crafted by Secretary Gener-

:::t:: 6' al Kofi Annan, largely because it lim-1],;ited the number of Greeks whoo ~ would reclaim properties lost when:c Turkey invaded the northern part of~ the island in,1974. The United States...~ and the European Union had hoped_ they could overcome the resistance

through political pressure. But thehard.fact is that the Greeks knew theywould be joining the EU on May 1 as"Cyprus," with or without the Turk-ish north. The only way to restoreany chance of reunifying the island isfor the EU and the United States toget tough - to lift the economicsanctions on the Turkish north, andto limit aid to the Greek south.

The reactionary leaders of bothsides of the divided island, TassosPapadopoulos for the Greeks andRauf Denktash for the Turks, hadcampaigned hard against the UNplan, so it was left to the people todecide. Among Turkish Cypriots,who have endured international iso-lation for 30 years, 65 percent votedin favor. Among Greek Cypriots, 75

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percent voted against. That imbal-ance tells a clear story. Those whohad more to gain were more in favor.In the wake of the vote, Papado-poulos spoke unconvincingly of thereferendum as a "catalyst for reunifi-,cation." The only real catalyst for re-unification is to even out the incen-tives. '

Ethnic land disputes are amongthe most persistent conflicts, and thehardest to resolve - witness theMiddle East, or Kosovo, or NagornoKarabakh, among many others. Foreach' side in these feuds, recoveringlost lands becomes an integral ele-ment of national identity, and, to beelected, politicians must carry highthe torch of national grievances. Suchconflicts are resolved orily when thetwo sides become exhausted by fight-ing, or when the world at large be-comes' sufficiently irritated by thedispute to step in forcefully. In thecase ofCyprus, the world was unani-mous - both Turkey and Greecesupported Annan's efforts to forge acompromise; Turkey's prime minis-ter, Recep Tayyip Erdogan, was espe-cially courageous in reversing de-cades of Turkish policy. But Annan'slevers of persuasion were simply in-sufficient to overcome the GreekCypriots' conviction that they had noneed to give away so much. Under the

Anmin plan, the Turks; 18 percent of, the island's population, were to get 29 '

;,ercent of the land. '

That, of course, is not thepoint. Without a deal, theTurkish Cypriots will re-main jn control of37 percent

of the land north of a heavily minedline, protected by some 35,000 Turk-ish troops. With a deal, many peopledisplaced in 1974would have been al-lowed to return to their lost homes,all Cypriots would have had access tothe entire island, and all would haveprospered through EU membership.The size of the Greek vote suggests itwould be futile to hold another refer-endum anytime soon, and it is possi-ble that the Turkish Cypriots, feelingbetrayed by their exclusion from theEuropean Union, will be less forth-

, coming in a quick revote.But the European Union, the

, United Nations and the United Statescannot call it quits. With Turkeyknocking at Europe's door, the divi-sion of Cyprus cannot be left tofester. The surest way to demon-strate to the Greek Cypriots the follyof intransigence is to reward thosewho favor reunification, and to pun-ish those who oppose it. That means

,putting a prompt end to the econom-ic isolation of the Turkish north, al-lowing tourists to come in, and ex-pediting the money promised to thenorth in the event of unification. Atthe same time, the EU should curtailaid to the south. That will keep theTurkish Cypriots interested, whilesending a clear signal to Greek Cyp-riots that the world does not tolerateopen-ended feuds.

-\

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Falluja tests Kurd ties to Iraq • Kurdish leader

Reuters -April28, 1004

.'

The Iraqi city of Falluja, a" bastion of loyalty to SaddamHussein and now a symbol of Arab resistance to U.S. occu-pation, means something else entirely to Iraqi Kurds perse-cuted by the ousted strongman. Where many Arabs in Iraqand abroad see the U.S. military killing civilians in Fallujaand sparking the most bloodshed since it invaded Iraq, manyKurds see the last stand of Saddam's Baath party, which usedchemical weapons against them.

Barham Salih, prime minister of half the northern zone Kurdswrested from Baghdad after the 1991 Gulf war, said thekilling and mutilation of U.S. contractors that sparked theU.S. attack on Falluja resembled Saddam's brutality to hisown people, and undermined the commitment of Kurds to aunified Iraq. "The scenes that I see from Falluja worry mebecause the value system that gave rise to Saddam Husseinis what we are seeing in the thuggery, where these Americansare burned and the bodies mutilated," he said in an interviewin Sulaimaniya, capital of the area held by the Patriotic Unionof Kurdistan.

"This kind of culture is seeping still from some of those placesand it is obviously a danger for the Kurdish people; it's adanger for the Arabs of Iraq as wel1." The comments, as wellas accusations that Kurdish forces fight alongside U.S. troopsin Falluja, underline the depth of animosity between Iraq'sArabs and Kurds, against whom Saddam launched a militarycampaign to crush separatist ambitions and punish them foraiding Iran in its 1980-1988 war with Iraq.

An interim Iraqi constitution recognises Kurdish self-rule inthe north in the framework of a future federal state, annoyingArabs who -- like neighbouring countries with large Kurdishpopulations -- see it as a step toward the possible division ofIraq. Salih said that sentiment, as well as calls by some majo-rity Shi'ites for a broad role for Islam in government, made itharder to sell Kurds on a unified, democratic Iraq, to which a

.Kurdish leadership on good terms with Washington has

signed up to.

No 'Fundamentalist', Arab 'Dictatorship'

"We are willing to be part of a federal, democratic Iraq, butshould you, my Arab compatriot, contemplate turning Iraqinto a fundamentalist state or an Arab nationalist dictator-ship, again, I am sorry ...but we are not willing to be part ofsuch a country," he said. He said Kurds embraced the idea ofa federal state as the best possible guarantee of their rights inlight of the hostility of neighbours like Turkey, which fearssuch autonomy would rekindle separatism among its own 12million Kurds. "We understand our geopolitical predicament.We also understand that a federal, democratic Iraq, a prospe-rous, stable Iraq, can be good for the Kurdish people ...canprotect us from the predators who don't wish us well," hesaid. "We are willing to work with our Iraqi compatriots toturn the tide and make sure that Iraq will have a future, butwe cannot do it on our own," Salih said. "Should it fail, thereis nothing I can do to convince my people of being commit-ted to this, and I will not do anything in my position, or anyother position that l'll be in, to try."

Salih said Kurds could not press their case in Iraq withoutuniting the northern governments of the PUK and theKurdistan Democratic Party, which fought a mid-1990s civilwar in Iraqi Kurdistan. "There is distaste with us because wefought hard in Baghdad for recognition of our situation hereand are arming the opponents of all that we sought by allo-wing them to point out that we do not have our house inorder and to ask why should you be entitled to this if you arenot united," he said. Salih has been suggested as a possiblecandidate to become Iraq's U.N. ambassador, but said hisonly concrete plan was to resign his post and set a precedentamong leaders in the fractious, patronage-driven politics ofIraq's Kurds. "I want to be the first Kurdish politician whowill bow out of office voluntarily," he said.

Not all is bad in Iraq: Look at the Kurdish areasBy Kamran Karadaghi .The Daily Star (Beirut)- April27, 2004

One year after the demise of Saddam Hussein's regime, mostIraqi Kurds say they have never had it so good since establi-shing their self-declared mini-state in 1992. Here is why:Thanks to hundreds of millions of US dollars made availableto the two Kurdish administrations in Irbil and Suleimaniyahby the Coalition Provisional Authority (CPA), the economy is

bustling, unemployment is down and "living standards arealmost 90 percent better than a year ago. For example, school-teacher's salaries have increased from the equivalent of $70per month to $400, and manuallaborers are paid $17-$20 for aseven-hour hour working day, compared to $4 a year ago.Cities in Iraqi Kurdistan are big construction sites.

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Furthermore, law and order exists. Kurdish police and secu-rity forces are efficient and the security situation in the self-ruled Kurdish region is a far cry from that in the rest of Iraq.Exemplary relations between coalition troops and the popu-lation further enhance stability, including political stability.US and British forces are particularly welcomed by theKurds. Only in the Kurdish region are cities and townsbedecked with US and British flags and portraits ofPresident George W. Bush and Prime Minister Tony Blair.

Contributing to efforts by the coalition to confront theongoing insurgency in Iraq, the Irbil and Suleimaniyahadministrations, led by Massoud Barzani's KurdistanDemocratic Party (KDP) and Jalal Talabani's Patriotic Unionof Kurdistan (PUK), have deployed some 60,000-70,000Peshmerga fighters along the borders between the Kurdish-controlled and neighboring Iraqi provinces. Kurdish forcesare also involved in protecting vital public installations innorthern Iraq. Thanks to full-fledged Kurdish cooperation,the Americans have little to worry about when it comes to thesecurity situation in the north. In such a context, it is littlewonder the Kurds have a sense of pride and satisfaction.They feel that the chaotic situation in the rest of Iraq and thefailure of other Iraqi communities to cooperate and compro-mise has not only proven the Kurds' right to self-rule withina federal Iraq that accommodates their aspirations, but,beyond that, their right to full independence.

The question of independence - or, to be more precise, lastingde-facto Kurdish self-rule within Iraq - is debated in thestreets, coffee shops, social clubs and homes of IraqiKurdistan. Understandably, the leaders of the Kurdish rulingparties and politicians refrain from making their viewspublic, though no one doubts they sympathize with thepopular view. The politicians say they are deeply frustratedby the lack of responsibility on the part of other Iraqi groups.What is disturbing is that many Kurds are now openlyarguing it is not in their interest to sacrifice their gains bycommitting themselves to the almost impossible mission oftransforming Iraqi society. In a recent interview the mostprominent Kurdish poet, Sherko Bekas, said bluntly thatKurds were not Iraqis and he demanded a UN-sponsoredreferendum so that the Kurds could determine their ownfuture.

However the reality is that the Kurds are directly affected bywhat is going on in the rest of Iraq. The ongoing insurgencyworries them, and the community faces a dilemma. On theone hand they openly condemn the insurgents - both Shiiteand Sunni. On the other, the Kurds fear that if they openlysupport US troops, this could lead to a bloody Arab-Kurdishconflict, particularly in Kirkuk, where tensions are alreadyhigh in the city's multiethnic population. There is alsoconcern that Kurdish communities in Arab cities such asBaghdad and Mosul would suffer. Baghdad alone is home to

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an estimated BOO,OOO Kurds. In recent weeks many Kurdshave been killed in Mosul, where Kurds from Irbil andDohuk now avoid traveling. If this continues business willsuffer too. Following one of his many visits to Iraqi Kurdistanbefore the war, British journalist David Hirst observed thatthe feeling of insecurity was highly important to Kurdishpsychology. "The deep sense of insecurity," he said, "coexistswith what is an improved economic situation ... But thissense of existential insecurity is deep-rooted and it focuses

. mainly on Saddam ... but not entirely, because Saddam isonly the most obvious and most brutal and most dangerousenemy. All the regional states are in a way complicit withSaddam, not least, of course, Turkey ... Kurdish feelings ofhostility toward Turkey run very deep."

Paradoxically, this sense of Kurdish insecurity emanatingfrom the permanent danger coming from Iraq's neighbors -Turkey, Iran and Syria - is now compensated by a sense ofsecurity resulting from the post-war reintegration of theKurdish-ruled north into Iraq. By being equal participantswith the Arabs in running the country, Iraqi Kurds feellessinsecure when dealing with the Turks, Iranians and Syrians.At the same time, the new status of Iraqi Kurds has to someextent increased the sense of insecurity next door, particu-larly in Turkey and Syria, where large Kurdish communitiesreside. The recent disturbances in Kurdish cities and towns inSyria that took the regime in Damascus by surprise were lar-gely inspired by the gains of the Kurds in Iraq. Iraqi Kurdsorganized demonstrations in solidarity with their brethren inSyria. Iraqi Kurdish parties, including the KDP and PUK,openly criticized measures taken by the Syrian authoritiesagainst the Kurds, urging them to recognize the rights ofSyrian Kurds.

Activists from opposition Syrian Kurdish parties in IraqiKurdistan were allowed to make public statements in thelocal media. Iraqi Kurds would have behaved more cau-tiously had these events occurred before the war.

However, the potential threats to the Kurds are not limited tothose coming from the rest of Iraq or neighboring countries.There are also dangers emanating from within. The PUK andKDP have managed to sustain cooperation for over sevenyears, making it the longest period of peace between the twoparties since the PUK was established in the mid-1970s. Theparties played their cards well in the months prior to andduring the war last year, and have continued to do so in thepost-Saddam period. They secured the support of theAmericans and succeeded in convincing the Iraqi GoverningCouncil to pass the now-famous article 61(a) of the transitio-nal administrative law, which effectively grants Kurds theright to veto a future permanent constitution. However, therivalry and distrust between the PUK and the KDP still per-sist. After years of efforts and negotiations, the two leadingparties in Irbil and Suleimaniyah still cannot agree to unify

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their administrations, despite intense popular demand.What is also'worrying is that there is still no clear Kurdishstrategy regardingrelations with Baghdad. These are seriouschallenges that will keep alive the sense of insecurity in

Kurdish psychology. Kamran Karadaghi is chief editor ofRadio Free Iraq at Radio Free Europe-Radio Liberty. Theviews expressed in this commentary, written for THE DAILYSTAR, are his own.

Kurds' Success Provides Lesson For Rest of IraqI • By: Ralph Peters

USA Today April 25, 2005

The garbage truck was inspiring. Making the early morningrounds, its energetic crew collected the trash from a tidy resi-dential street in a hopeful city booming with constructionsites. That wouldn't be a big deal in America. But this was inIraq.

While the media concentrate on the combat and confusion tothe south, I recently visited the north of the country, whereIraq's 5 million Kurds have brought off a near miracle:They've built a financially efficient, rule-of-Iaw democracy inthe Middle East. Elsewhere, the Coalition ProvisionalAuthority (CPA) spends billions to keep a failed state on lifesupport. While the rest of Iraq's population wallows in theregion's addiction to blame, the Kurds have rolled up theirsleeves and gone to work. There is a lesson here for Iraq - andU.S. policymakers, who insist on keeping Kurdistan a part ofthat"blood-soaked country. This month, in the Arab sectionsof central and southern Iraq, insurgents, religious extremistsand international terrorists indulged in an orgy of kidnap-ping and killing of U.S. troops. Yet, in the north liesSuleimaniye. Here, in the capital of one of the two Kurdishregional governments, officials are writing zoning laws,demanding environmental impact statements from buildersand making education funding a priority.

In the streets, women walk freely and safely, dressed any waythey wish. Only a minority choose Islamic garb - headscarves, not veils. The regional prime minister, Barham Salih,wants to increase the number of female government officials,describing them as "harder working" than men and "utterlyincorruptible." And there are no forced marriages.

Just over 45% of the university students are women. Malesand females study side by side. Internet use is free to all stu-dents. There is no censorship or political influence on cam-pus. Not one of the oil-rich Gulf states rivals this still-poorcountry's educational freedom - or standards. There's adepartment of religious studies, but it's only one of 16departments (and far from the most popular).

Still, the Kurdish government isn't content. It hopes to builda world-class "American" university to develop its humancapital. As the rest of Iraq threatens to implode, the Kurds are

racing against time to develop their infrastructure and pro-vide opportunities for their population. International busi-ness is welcome, contractors aren't murdered, and even theTurks, longtime opponents of the Kurds, are investing.

If only the Kurds had a disaster or two, then someone mighttell their story. Of course, the Kurds do face significant pro-blems. After decades of underinvestment, a growing econo-my has overtaxed the power system. Refined petroleum pro-ducts have to be imported - in an oil-rich country. And hun-dreds of thousands of internal refugees, displaced by SaddamHussein, face uncertain futures.

The biggest problem, though, is Washington's insistence thatKurdistan remain part of Iraq. The Kurds are doing their bestto support our policies, despite skepticism about the coun-try's future. They're determined thàt, if Iraq disintegrates,they won't be to blame. They want to make us happy, almostdespera tely.

If anyone believes that no good came of deposing the oldregime, he or she should talk to the Kurds. For them, gene-rations of oppression, ethnic cleansing, torture and massacreended when Saddam's statue fell. But with hostile powers ontheir borders, their future security depends on America'sgoodwill. As terrorists campaign to drive the U.S. from theMiddle East, the Kurds are begging for U.S. military bases ontheir territory. When American politicians of either party des-cribe the Middle East they'd like to see, they're describing theKurdistan that already exists - in fact, if not in law. Yet, coali-tion authorities in Baghdad devote their efforts to holding aFrankenstein's monster of a country together - just as we andour allies earlier tried to force Yugoslavia to remain whole -while ignoring what the Kurds have already achieved.Instead of supporting our only friends in Iraq, we try to plea-se implacable enemies by pouring billions of taxpayer dollarsinto cities whose people assassinate U.S. soldiers.

An ironclad military rule is "Don't reinforce failure. Reinforcesuccess." In the attempted reconstruction of Iraq, our policyis just the opposite. Diplomats always have plenty of "good"reasons for doing the wrong things. Borders can't change;stability must be achieved; regional sensibilities must be

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taken into account - the list of reasons why we cannot live upto our own professed ideals and support Kurdish self-deter-mination is nearly endless. But a moment of truth is approa-ching: Either we support democracy, or we don't.

Why not hold a referendum? Why not let the Kurds decidetheir own future?

The United States needs to be clear: America isn't failing therest of Iraq. The Iraqis are failing themselves. The war todepose Saddam handed them an opportunity no otherpower would have or could have given them. If, despite theU.S. investment of blood and treasure, Iraq's Arabs decide tosquander their chance for a peaceful and prosperous future,there may be painfully little the United States can do aboutit.

But where freedom, the rule of law and democracy alreadyexist, the United States should offer its support.

There are three things the United States can and should dofor the Kurds: guarantee their long-term security againstneighboring countries; ensure that they receive their fairshare of reconstruction aid and Iraq's oil revenue; and, if therest of Iraq pursues bloodshed and destruction, support anindependent Kurdish state.

Kurdistan isn't Iraq.

Go there and see.

Ralph Peters is the author of Beyond Baghdad: PostmodernWar and Peace.

The view from KurdistanWashington Times 27 April 2004by Hiwa Osman"

For the people of Kurdistan, this weekend was spoiled. Notbecause Muqtada al-Sadr ranted on in Friday prayers aboutsending suicide bombers, nor because the tentative cease-fire in Fallujah. But because it rained. And rain ruins the reli-giously followed Kurdish tradition of picnic day, when thecities empty as people take to green mountains to grill meat,drink beer and dance the day away.

Like other Iraqis, the Kurds are enjoying a Saddam-freespring. But unlike the rest of the country, they have beenthriving in post-liberation Iraq. They view the events inFallujah and Najaf with both a sense of detachment and ofcaution.

Caution because to some extent Kurds feel they are victimsof their own success.

Within the green line, the area about the size of New Englandthat has been under Kurdish control since 1991, there is lowunemployment (workers are imported from other parts ofIraq and even from Iran), a building boom, minimal interfe-rence from neighboring countries and a tolerant open-min-dedness not seen in the rest of the country. The word "occu-pation" is never uttered in Kurdistan. On the contrary, theKurds say that the U.S. Army is the first army in history toenter Kurdistan not as an invading force.

The main reason for this pro-American attitude is that theKurds themselves have been -- and still are -- running theirown affairs, albeit with a recent infusion of U.S. money. Theyhave well-established ministries that provide education,health care, water and garbage pick-up. They have a police

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force that actually protects the people and solid intelligencethat almost without fail keeps the jihadis and formerBa'athists at bay. When things go wrong -- and at times theydo -- fingers are not pointed at the Americans. It is theKurdish administrations that have to answer to the people,and at times they do.

To spread this attitude to the rest of the country while kee-ping the momentum in Kurdistan, the United States needsto recognize Kurdish exceptionality: The Kurds are situateddifferently, but not so different that they cannot serve as amodel for the rest of the country. They are taking responsi-bility upon themselves to make the most of the postwarsituation. This recognition should not be limited to words. Itmust be translated into practice to encourage the Kurds andmotivate the rest of the country to do the same.

Economically, the Coalition Provisional Authority shouldfoster investment in this Western-friendly and secure area.Encouraging foreign venture capital in the north and itsresulting material comfort for citizens will send a strongmessage to the rest of Iraq that prosperity comes only withsecurity. While minimal U.S. political presence in Kurdistanis proving beneficial, the Kurds fear they may be neglectedand held back while the rest of the country catches up tothem.

The political issues of most concern to the Kurds are, first, areturn of Kurdish lands ethnically cleansed and a restorationof the property claims of those hundreds of thousands ofKurds, Turkoman and Christians displaced by the Ba'athregime.

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While the three governorates inside the green line have beenunder Kurdish control since 1991, they contain only two-thirds of the Kurdish-inhabited areas of the country. Theother third borders the three governorates and includes eth-nically diverse Kirkuk. This entire area remains outside ofpresent-day Kurdistan.

The gerrymandering of the governorate boundaries overseveral decades and the subsequent ethnic-cleansing of thearea by the former regime should not be allowed to stand.

Since liberation, the Kurds had assumed these lands wouldbe returned to Kurdistan. So far those desires have beendelayed by the Transitional Administrative Law (TAL)signed in March, which provides a rather vaguely wordedroadmap for a future normalization process. The TAL statesthat these lands would remain outside Kurdish control fornow, but can be decided upon after a census and the transi-tional period, and taking into account "the will of the peopleof those territories."

The United States needs to clearly communicate its commit-ment to the TAL normalization process to assure the Kurds itwill be observed despite the uncertainty of events in the restof the country. To hold back on normalization of these areasfor fear of an Arab backlash is to legitimize Saddam'sArabization campaign.

A second political issue is elections. There is no reason whyKurds should wait for the rest of the country to hold electionsin their safe and secure region. The last regional electionswere in 1992, which the Kurds organized themselves with nooutside prompting. But this parliament and governmentneeds to be updated by popular vote to institute a popularand representative government. Elections in Kurdistanwould also force the two Kurdish administrations to unite; aprocess all Kurds think is long overdue.

The snail's pace of political change on these two issues closeto Kurdish hearts, coupled with the shaky security in the cen-ter and south, increases Kurdish fears for the future. Thiscould subsequently diminish their trust in and their supportof the United States. Some may argue that recognition of theKurdish exceptionality by the United States constitutes "pre-ferential treatment of the Kurds" and will divide Iraq. Itwon't. The Kurds themselves reject independence and arebusy welcoming Arab workers, students and tourists whocome from the center and south of Iraq in search of jobs, edu-cation and mountain recreation.

Kurds want a unified Iraq. But an Iraq that is at least as eco-nomically healthy and as secure as their region.

* Hiwa Osman is a Baghdad-based journalist.

CONTEXTE

Le "plan Brahimi" est sur la table....ooN

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• Comment assurer le transfert dupouvoir après la date du 30 juin fixéepar Washington? L'envoyé spécial del'ONU en Irak, Lakhdar Brahimi, a rendupubliques quelques propositions aprèsune série de consultations menées enIrak. Le diplomate algérien suggère deremplacer l'Autorité provisoire de la coa-lition, dirigée par Paul Bremer, par ungouvernement intérimaire "dirigé parun Premier ministre et comprenant des.hommes et des femmes connus pourleur honnêteté, leur intégrité et leurscompétences. /I y aura aussi un pré-sident qui agira comme un chef del'Etat et deux vice:.présidents. "Ce gou-vernement exercerait le pouvoir à par-tir du 1er juillet et jusqu'en janvier 2005,date à laquelle auraient lieu des élec-tions "libres et véritables" pour dési-gner une Assemblée nationale. D'autrepart, Brahimi propose de réunir uneconférence nationale "qui élira une

assemblée consultative qui travaillera-aux côtés du gouvernement durant lapériode allant jusqu'à l'élection de l'As-semblée nationale",Les principaux dirigeants de ce Mur gou-vernement "seront probablement dési-gnés par les Nations unies", estime leChristian Science Monitor. "Brahimi adéclaré qu'il aimerait choisir des tech-nocrates parce que des politiques pour-raient être soupçonnés de manipuler leprocessus électoral, ajoute le quotidiende Boston. Quant aux responsables ira-kiens consultés par Brahimi, ils craignentqu'une approche ethnique introduise desdivisions dans la société irakienne à unmoment où l'unité nationale est pri-mordiale. "Les membres de l'Autoritéactuelle, qui ont le plus à perdre de lamise en place d'un nouvel exécutif, sontdivisés. "Certains, comme Ahmed Cha-labi, récusent l'ONU parce qu'elle s'estopposée à l'invasion américaine", sou-

ligne le Christian Science Monitor. Deplus, Lakhdar Brahimi a condamné leprocessus de débaasification prôné parle Congrès national irakien de Chalabi."Un exécutif moins ouvertement poli-tique gouvernera peut-être mieux, maisil pourrait avoir des difficultés à gagnerun soutien populaire, prévient de soncôté le New York Times. Superposersimplement les Nations unies à la situa-tion actuelle n'est pas une solution. "Pour le quotidien, "une nouvelle réso-lution de l'ONU devra définir les rap-ports entre les forces d'occupation etle futur gouvernement". Les insurrec-tions chiites et sunnites devront êtrematées, car "le nouvel exécutif ne serapas capable de résister à ce genre dedéfi". Enfin, "les militaires doivent réglerle problème des forces de sécurité ira-kiennes qui sont au mieux inefficaces"et qui au pire ont refusé de combattreauprès des Américains.

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S,~maine du 26 i:vril au 2 1l1ai 2004

DIPLOMATIE. Ibrahim Jafari, membre du Conseil de gouvernement irakien,

et le président iranien Mohammad Khatami, à Téhéran, le 10 avril.

DOminique Lagarde

par Londres et Washington le poids de leur pays dansla région. Toutefois, leur inquiétude n'est pas feinte.Et, contrairement à ce que pourraient faire croire leursdiatribes contre les forces d'occupation, le principaldanger, à leurs yeux, ne vient pas des Américains. Maisbien plutôt de ceux qui, sur le terrain, contestent leprocessus institutionnel en cours. En clair, leurs en-nemis sont les mêmes que ceux de la coalition ...Ily a à cela au moins deux raisons. D'abord, l'actuelle

répartition des postes au sein des autorités intéri-maires fait plutôt la part belle aux chiités, y comprisceux qui sont sous influence iranienne. Et la brigadeBadr, entraînée en Iran par les Gardiens de la révolu-tion, fait la loi dans nombre de quartiers ou d'agglo-mérations chiites. Les rraniens n'ont donc aucun intérêtà ce que Moqtada al-Sadr, dont ils se méfient, mettele feu aux poudres. Ensuite, Téhéran veut éviter que

l'Irak bascule dans une « libanisa-tion » qui se traduirait, au sein de lacommunauté sunnite cette fois, parla montée en puissance de ses en-nemis Je toujours: les nationalistesarabes et les wahhabites .•

Pour Téhéran,le principal danger vient

non des Américains,mais des opposants auprocessus institutionnel

Irak Il le retoDr de l'IraD

ee sont les Britanniques qui les ont invi-tés, mais les Américains ne s'y sont pasopposés. La semaine dernière, les auto-rités de Téhéran ont dépêché en Irak unedélégation conduite par Hossein Sade-

ghi, directeur du ministère iranien des Affaires étran-gères pour la région du Golfe. Objectif: essayer de cal-mer le jeu entre le jeune chef de l'Armée du Mahdi,Moqtada al-Sadr, et les forces de la coalition. Alors queles représentants de la communauté chiite, majori-taire en Irak, affichaient jusqu'ici à l'égard des Amé-ricains une « neutralité positive », l'entrée en rébel-lion de Moqtada al-Sadr, fils d'un dignitaire religieuxassassiné par Saddam Hussein et chef de file des chiitesles plus radicaux, a fait brutalement monter d'un cranla tension: le trublion s'est réfugié à Nadjaf, la prin-cipale ville sainte du chiisme; les Américains mena-cent d'aller l'y déloger par la force ;s'ils passaient à l'acte, la Marjaiya -laplus haute autorité religieuse chiite-n'aurait sims doute pas d'autre choixque d'appeler au jihad ...

Les Iraniens ne sont évidemmentpas mécontents de voir ainsi reconnu

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IRAK La coalition va revoir sa politique à l'encontre des membres de l'ex-parti de Saddam

Washington veut réintégrerd'anciens cadres du Baas

"'"cCN

La situation continue de sedégrader en Irak. Hier, pour lapremière fois, des religieuxsunnites et cb.iites ont menacé'de lancer une insurrectiongénérali'lée si les troupes de lacoalition tentaient de recon-quérir les villes échappant àleur contrôle. Dans son prêcha

. du vendredi, Cheikh Ahmad

. Safi, un représentant du grandayatollah Ali Sistani, a de nou-veau mis en garde les Améri-cains contre « toute violationdes lieux saints » cb.iites. Lechef radical Moqtada al-Sadr a,pour sa part, affirmé qu'il Il'hé-siterait pas à recourir à desattaques suicides si « (.esforeesd'occupation» pénétrairntdans Nadjaf ou Karbala.

Par ailleurs, la coalition aindiqué que la politique de« débaasiticatioll » n'est plusd'actualité, du moins sous saforme initiale. Les Etats-Unis .ont en effet annoncé hier qu'ils

réil1té~reraient certains ex-ol1iciers et hauts fonction-naires du réWme de Saddam.

Cette révision pourrait per-mettre à d'anciens baasistes desiéger au gouvernement intéri-maire dont les émissaires del'ONU tentent de mettre aupoint la formule. « C'est commeautoriser la présence de nazisau sein du goul'ernement alle-mand immédiatement après laSeconde Guerre mondiale », adéclaré pour sa part AhmadChalabi, memhre influent duCOllseil intrrima.Î11l de gouver-nement irakien (CI~.'

Bagdad: C.eorges Malbrunot

Un an après avoir redécouvertla.liberté, les Irakiens onl du malà renouer avec l'esprit d'initia-tive, dans Ull pays encure inhibépar les séquelles de trente-cinqans de dictature où la société ci-

\'Ue'peine il prendre le mlais de. F:tat. prO\;dence. ,( l. 'angoisse etlu prill' sont toujours prpsentes.4bandvnnrr un sl/sti!me dictato-rial où l'Etal pl'I~sait pour vousn 'est pas jàrile. explique le pèreYOll~sef'lhomas, obsorvateur at-tentif de la société irakienne.L '~ndo('trùwmcnt a tué l'espritd'initiatùw. (f/l de mes al/lL~psy-chl)logue me racontait que sespatients voulaient 'mtrer dans ce//lOI/de qui l(':.:r l'st désormaisaC:~t""'isibl,j, (,:: ~~ret1'lld/!.\' ONG.maLç nails nI' savons pas faire.leur disaient-ils. En un an, nousTt 'avons accédé qu'aux chosesles pins faciles: le satellite, letéléphone. »

Au cours de l'année écoulée, lasociété a été aspirée vers le fondpar deux forces antagonistes,ajoute un diplomate: « D'unepart, les anciens baassistes quiont tout fait pOllr que le chaosrègne et, enface. des Américainsqui ont multiplié les erreurs etsont incapables d'offrir une pers-

pective de sortie de crise. » Ré-sultat :.URP population encore at-tentiste, incapable de voler de sp.s

propres ailes et de se sentir res-ponsable de son avenir.

Panni les quatre millions d'Ira-k.iensexilés en diaspora, peu sontrelILrpss'installer dans leur paysseclJU{~ par la violence. Aucnnt.rnire, de nombreux jeunes etrena inns familles aisées ont dé-ridé de fuir l'instabilité. l.'entre-deux que vit l'Irak de J'après-Saddam ne facilite pas cetteremisp. en marche mentale.« Nous sommes libérés de la dic-tature. mais. en même temps,nails viuons sous occupation.Nous devons gérer ceUe contra-diction ». note le Dr Bahar ßoutti,psychologue à Bagdad, qui traitede nombreuses victimes de l'an-cien régime. « Les gens sont en-core dans un état de stress et deconfusion. Personne ne sait où vale pays. dit-il. Un de mes pa-tients, qui a passé dix ans en pri-son en Iran pendant la guerre

LÈs CERCUEILS nE LA POLÉMIQUE.' Ces images inédites de cercueils de soldats tués en Irak, recouvertsdu drapeau américain, ont fait la « une » du Washington Post hier. Au grand dam du Pentagone qui interdit pourtant tout.accès aux médias lors du transfert de dépouilles de soldats. Cette politique avait ahouti, jusque-là, à l'ahsence totale d'imagesde cercueils de militaires américains dans la presse, notamment de leur arrivée à la grande base aérienne de Dover,dans le Delaware. Mais des voix se sont élevées récemment contre cette interdiction perçue comme une tentative parle pouvoir politique de diminuer l'impact des pertes humaines sur l'opinion. (Photo Reuter.)_. . -- ..

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face à Téhéran, est perturbéquand il voit tous ces pèlerinsiraniens aujourd'hui en Irale : il ades pulsions de meurtre. Et mafille qui a 6 ans dessine des por-traits de personnages effrayéspar des bombardements et desexplosions », devenus quotidiensdans le pays, lllle nouveauté parrapport à la quiétude imposéesous la dictature. « On risque depasser d'un boùrrage de crâneidéologique à un autre, islamistecelui-là », redoute avec d'autresle père Thomas. A l'université,les groupes islamistes comme

l'Organisation Badr (anciennesForces Badr de l'ASRII,l'Assem-blée suprême de la révolution is-lamique en Irak) ont peint desslogans : « Le voile embellit lafemme ! » « Ils ont pris lecontrôle des associations étu-diantes, sans qu'il y ait eu d'élec-tions », regrette Firas, en pre-mière année de russe.

Sur les campus comme dans lavie de tous les jours, l'influencedes « barbus » grandit, llll acti-visme qui reIÛorce l'inquiétudede tous ceux qui craignent llllerestriction des libertés ou la frag-mentation de leur pays. « Il doit Y

avoir des limites à l'action despartis politiques, j'espère qu'ilsne les franchiront pas », ajouteRanda, lllle professeur d'anglais,heureuse de gagner dix fois plusqu'avant mais qui se plaint desconditions de tr<tvail.« Cet hiver,nous n'avons pas eu de chauffage, et cet été nous n'aurons pasde climatisation. Les étudiantsn'ont toujours pas assez delivres, ils doiventfaire des photo-copies. » « Sous Saddam, il yavait une société civile officielle.On nous disait ce qu'il fallaitécrire. Il nous faut faire l'expé-rience de la liberté et de la res-ponsabilité. Ce.n 'est pasfadle »,

poursuit Nada Chawkat, journa-liste au Al-Zamane (<< LeTemps »),le plus important quo-tidien avec 60 000 exemplaires.ColI11lieelle, la majorité de la ré-daction est composée d'anciensjournalistes de la presse officielle

, sous Saddam. Plus de 130 jour-naux et magazines sont nés,

. après la chute du régime. Unecentaine a survécu. La nouvellepresse irakienne se fait encorel'écho de nombreuses rumeursou d'informations fantaisistes.

« Nous apprenons,

tempère YoussefThomas. Ilfaut pas-ser par cette pé-riode de confusion,qui est quand même

plus enthousiasmante que notrevie antérieure. »

Refletdes divisions du pays, laprofession est déjà éclatée endeux syndicats de journalistes,comme il y a également deuxchambres de commerce irako-américaines. Dans les rues en-combrées de Bagdad, auCllllIra-kien ne respecte les feux rouges:difficileà des policiers sous-équi-pés d'insuffler llll sens civique etune discipline. La mainmise desEtats-Unis sur la prise de déci-sion, ainsi que la permanencedes valeurs tribales constituentd'autres freins à l'inertie, mêmesi, dans certains quartiers, desassociations de parents d'élèvesou d'aides aux plus pauvres ontvu lejour.

La pesanteur est reIÛorcéeparle retour des vieilles habitudes,notamment dans l'administra-tion. « Alors qu'il y a plus de50 % de chômeurs, tout le mondeveut encore être fonctionnaire »,constate llll diplomate. Certainsde ceux qui avaient disparu à la

chute du régime réapparaissent« Depuis l'arrestation de Sad-dam. ajoute-t-il, on assiste à unretour de la mentalité bClO.$sistedans de nombreux. ministères:ne rien dire, ne prendre aucuneresponsabilité. » Et de citer enexemple un responsable dudépartement de français de l'uni-versité de Bagdad qui, comme aubon vieux temps, s'est immédia-tement porté candidat pour llllstage dans l'Hexagone, ou telautre qui a récupéré les ordina-teurs offerts par la Coalitionà sesétudiants. « Nous encourons undésastre, avertit le père Mirkis :un quart des élèves du primairene vient plus à l'école, et dans lesupérieur, la moitié des filles dé-serte les bancs des universités. »La raison : encore et toujours lemanque de sécurité.

Randa, l'enseignante, a beaugagner 200 dollars chaque mois.Ses étudiants ont beau être libresd'évoquer la situation politique.Que valent la liberté et la démo-cratie sans sécurité? Rien,répondent les forces vives de lasociété civile, qui réclament llllpouvoir fort pour conjurer lesfrictions intercoIÛessionnelies.

Les Chypriotes grecs refusentmassivement la réunification

Luc de Barochez

L'élargissement de l'Unioneuropéenne, rendu possible parl'ouverture du mur de Berlin en1989, bute sur le mur de Nico-sie. Le fiasco diplomatique estéclatant. Cinq années de tracta-tions et de pressions pourmettre fin à trente ans de divi-sion de Chypre se sont abrupte-ment terminées avant-hier. Àlllle écrasante majorité de 75 'Yodes suffrages exprimés, lesChypriotes grecs ont dit « non»à la face d'lllle commllllauté in-ternationale constern~e. Les

fJas lalL les gestes nécessaires .pour lever la profonde méfiancedes Chypriotes grecs, nourriepar trente ans d'occupation mi-litaire du nord de l'île. L'ONU .n'a pas su expliquer pourquoiles Chypriotes turcs devaient sevoir reconnaître l'égalité poli-tique et le contrôle de 30 % duterritoire, bien qu'ils ne repré-sentent que 20 % de la popula-tion. L'UE, enfin, s'est bercéed'illusions lorsqu'elle a accordéen 1999 llll ticket d'entrée auxChypriotes grecs, en se disantqu'elle faciliterait ainsi la réuni-fication avant l'élargissement.Première concernée, l'Union asous-estimé la complexité de làtâche et la profondeur des ran-cœurs ethnico-religieuses. Elles'est d'ailleurs très peu impli-quée dans les efforts de règle- .ment, préférant laisser l'ONU,pourtant moins bien armée fi-nancièrement, gérer le dossier.

L'Europe va devoir mainte-nant payer les'conséquences deson imprévoyance, en ac-cueillant en son sein un Étatchypriote problématique dotéd'un pouvoir de veto. L'ONU, -elle, menace de s'en laver les

la situation inconfortable d'oc-cuper illégalement une partiedu territoire de l'UE, aux règlesde laquelle elle prétend seconformer. La Grèce, qui a faitde la détente avec Ankara unchoix stratégique, devra ba-tailler dur pour maintenir laquestion chypriote à l'ordre dujoUI' international. L'UE, enfin,va hériter d'llll imbroglio terri-torial qui défie tout règlementdepuis trois décennies et qui estdevenu encore plus complexeaprès l'échec du week-end.

Les responsabilités de la dé-route du plan Annan sont mul-tiples. Blâmer les seuls Chy-priotes grecs de leur égoïsme

- eux étant assurésd'entrer dansl'Union le 1" mai -serait un peucourt. Les Éta ts-Unis et leur alliéela Grande-Bre-tagne, ancienne

puissance coloniale, n'ont pasréussi à convaincre les élec-teurs du sud de l'île méditerra-néenne qu'ils n'agissaient pasexclusivement en faveur des in-térêts d'Ankara. La Turquie n'a

A une semaine de l'élargissement de l'Union européenne(UE) à Chypre, le plan de l'ONU pour réunifier l'île divisée aété rejeté samedi lors d'un double référendum. Côté Nord, lesChypriotes turcs ont approuvé par près de 65 % des suffragesexprimés le plan de l'ONU, qui prévoyait la création d'un Etatfédéral, bizonal et bicommunautaire. Du côté chypriote grecen revanche, malgré d'intenses pressions internationales, lepIan a été rejere par plus de 75 % des voix. Le projet, qui né-cessitait une double approbation, ne pourra pas entrer en vi-gueur. En conséquence, lors de l'élargissement le 1'" mai, leslois et règlements de rUE ne s'appliqueront qu'à la partie Sud,seule reconnue internationalement. Consternée, rUE envisaged'aider les Chypriotes turcs à sortir de leur isolement.

États-Unis, quiavàient mis leurpoids dans la balance afin d'ou-vrir la voie à la candidatureturque à l'UE, ont subi un re-vers vexant. L'ONU, dont le se-crétaire général Kofi Annans'est impliqué en personnedans le règlement, au point dedonner son nom au plan avortéde réunification (voir ci-contre),apparaît, une fois de plus,comme lllle organisiluoll inl!JU-tente.. La Turquie, qui voulait se

servir de Chypre pour prouvers'on engagement pro-européen,s'est"heurtée à l'hostilité desChypriotes grecs. A partir du1" mai, elle va -se trouver dans

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ç,

."

mains. Koti Amian a rappeléson envoyé spécial à Chypre,Alvaro de Soto. Pourtant, lesCasques bleus, qui garantissentle cahne dans l'île, doivent res-ter. La TUrqme veùt tirer sonépingle 'du jeu. Elle fait valoirque son soutien au plan Annanvaut témoignage de son apti-tude à entrer dans l'Union. Ellecherche à casser l'isolement in-ternational lies Chypriotesturcs, mis au ban des nationsdepuis l'intervention militaireturque dé 1974, qui faisait suiteà un coup d'Etat ultranationa-liste, à Nicosie fomenté par laGrèce. Washington a encou-ragé cette évolution en assurantque les Chypriotes turcs « neseraient pas abandonnés ». Le

Conseil des ministrés de l'tJE'doit en débattre aujourd'hui àLuxembourg (vdir, èi-dp'<;.'IIII1~1Us vols directs intematJlJlli.ld,~et les liaison~ maritiInes, dontl'absence empêche le dévelop-'pement du tourisme à ChypreNord, pourraient être rétablis.En un weèk -end, les Chypriotes

,grecs ont perdu le statut de vic-times dont ils ont su jouer' dé-puis 1974. Devenus les mau-vais élèves de la classeintemationale, ils s'exposent àdes punitions. « Une ombreplane sur l'adhésion deChypre », a déclaré le commis-saire européen à l'élargisse-ment, Günter Verheugen.

L'entrée de l'île dans l'UE nesaurait être remise en cause.

Mais la désapPI:0bation inter-nati.onale à l'égàrd de ChypreSud et le développement decourants touristiques vers lacôte nord pourraient porter uncoup à l'économie cp.ypriotegr.ecque. Sur le plaIl'pOlitiqueen revanche, le verdict desurnes a conforté le dirigeantnationaliste Tassos Papadopou-10s".l;iontle « non» au plan An-rian <i;' été plébiscité. Ce n'est "pas le cas du côté chyprioteturc, où le « oui » de la popula-tion est un échec pour le chef dela communauté, Rauf Denk-tash, partisan du « non ».

Les efforts en vue d'un règle-ment peuveI!t-iis être relancéssur les ruines du plan Annan ?

L'ampleUr du rejet chypriotegrec exclut tout deuxième réfé-rendum. La Grèce veut re-prendre le fil des pourparlers.Elle a affiché sa volonté «d'œu-vrer à laisser ouverte la procé-dure de recherche d'un règle-ment définitif». .

Côté turc en reva)1che, le mi-nistre des Affaires étrangèresAbdullah Gill a jugé que le rejetdu plan rendait «pennanente »la division de l'île. Si rien n'estjamais définitif, l'échec du réfé-rendum a en tout cas montréque la coexistence pacifiquerestait illusoire sur l'îled'Aphrodite.

L'ouverture des négociations avec le pays, ni chrétien ni laïc, suscite le débat

La Turquie musuhnane se poseen victime

La nouvelle « questiond'Orient» toume autour de laTurquie. L'Union européenne a-t-elle vocation à intégrer un paysmusulman qui compte 70 mil-lions d'habitants et dont la plusgrande partie du territoire, endehors de l'ancienne Thrace, estsituée en Asie mineure?

En 2002, peu après la victoiredu Parti de la justice et du déve-loppement, l'APK, qui se pré-sente comme une formation« démocrate-musulmane », Va-léry Giscard d'Estaing s'est pro-noncé contre l'adhésion de laTurquie. Dans un entretien aujoumal Le Monde, le présidentde la Convention sur l'avenir del'Europe affirmait : «La Turquieest un pays important qui a un~véritable élite mais ce n'est paSun pays européen, »

Une polémique s'ensuivit. Ell~vient de rebondir à la faveur dEIla campagne ,pour les électioQS"européennes: Le débat pourraitdurer jusqu'au mois de dé-cembre prochain quandBruxelles décidera de l'ouver-

ture ou du report des négocia-tions avec Ankara. Si l'on encroit les sondages, les opinionspubliques en Europe ne sont pasfavorables à l'intégration de laTurquie. 60 % des Français et57 % des Allemands seraient ré-solument contre. S'agit-il d'un«ostraçisrtJf!relig~ux.». comme

le disent les'Turcs ?Romano Prodi a catégorique-

ment récusé le soupçon: « Cer-tains disent que la Turquie nesera pq,s prise dans l'UE car cen'est pas un pays chrétien. C'estfaux. Le problème, c'est que laTurquie est très grande. » La di-mension du pays, sa démogra-phie ainsi que son bas niveau devie constituent un des pôles derejet. L'adhésion de la Turquieimpliquerait en effet que le paysle plus pauvre d'Europe seraitaussi, selon les règles actuelles,le plus représenté à Strasbourg.Un autre argument a été claire-ment exprimé par Alain Besan- ,çon : «Le monde turc est étran-ger à toutes les grandesexpériences qui ont fondé l'Eu-rope en tant que civilisation, à

, savoir l'héritage de l'empire ro-main, la conversion au christia-niSme latin. les innovations du

Moyen Age, liiRenaissancf!, 'la'Réfonne, la contre~Réfonne: lesLumières, le romantisme. »

Mais Ankara s'obstine à affii-mer I./lleles Européens jouentTartuiIe. Leur hostilité n'auraitqu'un seul mobile : La méfiance

, vis-à-vis d'un pays musulman.Le premier ministre turc, RecepTayyip Erdogan, ne cesse deprotester contre une Europe ~voudrait rester un « club chre-tien ». Culpabiliser les Euro-péens est une tentation à la-quelle cè'dent volontiers lesresponsabl~s politiques turcs,oubliant que l'Europe est deve-nue multireligieuse, tandis que

la Turquie s'est peu à peu trans-formée en « club musulman ».Les militaires restent les seulsgarants de la laïcité, imposée en1923 par Mustafa KemalAtatürk. En 1996, un parti isla-miste, le Refah, avait pris le pou-voir. Son leader, Necmettin Er-bakan, fut déposé par l'arméeen 1997. En ce temps-là, TayyipErdogan ne serrait jamais lamain des femmes et refusait des'asseoir à une table où on ser-vait de l'alcool. En 1999, il réci-tait des versets peu modérés etfut ~ndamné à quatre mois de ,prison pour « incitation à l'èx-trémisme religieux ». L'hommeaurait changé. Les anciens mili-tants du Refah ou d'autres partisislamistes qui ont fondé l'APKen2001, également. Mais la majo-nté des épouses des ministresportent ostensiblement le voileislamique dans un pays où il estinterdit dans l'administration etles universités. ' '

Pour les Européens fervents,le facteur religieux n'est pas unobstacle à l'adhésion de la Tur-quie. Son intégration mettrait encause l'avenir même de l'Union.Alain Madelin, François Bayrou,Hubert Yédrine, Claude Allègreet Alain Juppé ont dénoncé lerisque encouru : « dénaturerl'Europe, la diluer ». Depuislongtemps, le Maroc a annoncéqu'en cas d'ouverture des négo-ciations avec la Turquie il feraitaussitôt sa demande d'adhé-sion. Au nom de quoi l'Europerefuserait-elle à d'autres pays

d'Afiique ou du Proche-Orientce qu'elle concède à la Turquie?

En 1999, Billent Ecevit décla-rait lui-même: « Maintenantque la Turquie est reconnuecomme candidate possible,plus rien ne s'oppose à ce quel'Europe s'étende plus à l'estvers le Caucase, l'Asie centraleet le reste de l'Asie. » Si l'Eu-rope ne doit être qu'une zonede libre-échange, selon laconception qu'en ont les Britan-niques ainsi que d'autres paysmembres, il n'y a effectivementaucune raison de limiter l'ex-pansion de l'Union. Elle devien-drait une Alliance atlantiquecommerciale.

En Allemagne, WolfgangSchäuble, de l'Union chrétiennesociale (CSU),et Angela Merkel.

'leader des chrétiens-démocrates(COU)opposés à l'adhésion de laTurquie, affirment qu'un « sen-timent d'identité commune estnécessaire pour que des Etatsdélèguent une partie de leursouveraineté à l'Europe. Le dé-sir de vivre ensemble, précisent-ils, est fondé sur un passé, uneidentité, une culture ». La CSUet la COUont proposé un «par-tenariqt spécial » avec la Tur-quie. Anlçai'a l'a rejeté. En Eu-rope, face au dilemme, le projetd'un référendum gagne de plusen plus d'adeptes.

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Le Conseil de sécurité approuve les grandes ligl1esdu plan Brahim~ pour l'Irak

Corine I.esnes

dats américains ont commencé àremplacer les troupes espagnoleset latino-américaines. A Madrid, lechef du gouvernement espagnol,José Luis Rodriguez Zapatero, aannoncé que le retrait des quelque1 300 militaires espagnols d'Irakserait achevé le 27 mai.

~ CICR. Des représentants duComité international de la Croix-Rouge ont rencontré le présidentirakien déchu Saddam Hussein surson lieu de détention, toujourstenu secret, ont annoncé, mardi,des porte-parole de la coalition etdu ClCR. C'est la deuxième visitedu genre depuis la capture de l'an-cien dictateur le 13 décembre 2003.La date de la visite n'a pas été préci-sée.

~ Drapeau. A la veille de sa pré-sentation officielle, le futur dra-peau irakien faisait déjà, mardi, laquasi-unanimité contre lui. Il étaitjugé trop peu représentatif de .lacivilisation irakienne et de sa majo-rité arabe, trop prokurde et tropbleu, comme le drapeau israélien. -(AFP, Reuters.)

quesboli~ IhlUtem.:ill controverséescomme la Loi fondamentale etd'élire un cc conseil consultatif» quiconseillera le gouvernement.

J£.Conseil de sécurité a posé desdizaines de questions au diplomateavant de votei-.tin texte cc accueillantfavorablement»'le~ .idées avancées

" cc à titre provisoire ». L'ambassadeuraméricain a espéré qu'une résolu-tion pourrait être présentée dans lesprochaines semaines pour soutenirle gouvernement intérimaire etapprouver la création d'une forcemultinationale.

L'aviation américaine a bombardédes positions rebelles à Fallouja

~ Fallouja. Les combats entresoldats américains et rebelles ontrepris, mardi soir 27 avril, dans laville de Fallouja, bastion de la résis-tance sunnite à l'ouest de Bagdad.L'aviation américaine a bombardé

, des positions rebelles après des tirscontre des marines, selon un porte-parole militaire. Les raids ont étémenés par des avions C-130 Spec-ter, des appareils de transport modi-fiés et équipés de canons Howitzerde 155 mm. Les bombardements sesont concentrés sur le nord-ouestde la ville, où les marines sont régu-lièrement pris pour cibles en dépitd'un accord de trêve. Les combatsont été déclenchés après l'expira-tion d'un ultimatum américain invi-tant les insurgés à déposer leursarmes. Fallouja est assiégée par l'ar-mée américaine depuis le 5 avril.

~ Nadjaf. 64 rebelles ont ététués, dans la nuit de lundi à mardi,lors de violents combats près de laville sainte chiite de Nadjaf, selonle général américain Mark Kimmitt,chef adjoint des opérations militai-res en Irak. Près de Nadjaf, les sol-

prendre des el/gagL'lIlc'l/i.>i; /(1I;g ter- ëömm.: \ IJe. .l'une partie de sonme », a indiqué M. Brahimi. La for- sens, mais janvier 2005, date,prévuemule est censée convenir aux chii"' pour les élections législatives.t.:s qui ne tiennent pas à ce qu'urt « L'Irak n'aura de gouvernement plei-go~vernement non élu prenne des' nement représentatif qu'après jan-.décisions engageant l'avenir, ainsi vier 2005 ", a-t-il insisté. Les élec-qu'aux Américains, qui n'ont pas dons devront être précédées parl'intention de soumettre les opéra- une conférence nationale, visant àlions de leurs forces armées à l'opi- .entamer « un véritable dialoguenion du gouvernement local. national" pour la première fois

« depuis é;ente ans >,. Un Comitépréparatoire doit commencer àtravailler « aussi vite que possible "afin que cette coriférence puisses'ouvrir en juillet, a-t-il dit. Elle aurapour t~che de débroussailler les

~oo.......ii2>«.......

NEW YORK (Nations unies)de notre éorrespondante

L'envoyé spécial de l'ONU,Lakhdar Brahimi, a estimé, mardi27 avril, qu'en dépit de la violencerégnant en Irak, il était peut-êtreencore possible d'envisager de dési-gner, avant la fin mai, un gouverne-ment intérimaire qui prendrait lerelais de la coalition à la fin officiel-le de l'occupation, le 30 juin. Il a enmême temps fait part de son « extrê- «DIALOGUE NATIONAL»

l ' " Ce gouvernement, d'une trentai,me inquiétude" à propos de a ne de membres, serait dirigé par unconfrontation à Fallouja. Dans lasituation actuelle, on peut même se premier ministre. M. Brahimi a aus.demander si cc un processus politi- ,si suggéré la création d'un poste de

',président et de de~ vice-présiden-que crédible est viable '>, a-t-il dit. ces, mais l'idée ne fait pas l'unanimi-

Le diplomate algérien a fait part éau Conseil de sécurité de ses propo- té, a-t-il dit. Il n'a pas expliqué pr ci-sitions pour désigner l'autorité ira- 'sément qui allait, choisir les mem-kielU1eà laquelle la coalition remet- Ibres du gouvernement, indiquant

. seulement que l'ONU aiderait lestra le pouvoir le 30 juin., M. Brahiml Irakiens à établir les listes de candi-avait été mandaté en janvier par le

fi dats qualifiés dans chaque groupesecrétaire général de l'ONU, Ko politique, religieux ou régional. AAnnan, pour aider l'administrationBush à sortir du conflit l'opposant à 'huis clos, il n'a pas caché que le~

:décisions étaient, jusqu'au 30 juin,la majorité chüte d'Irak sur la faisa-bilité d'élections immédiates. Après du ressort de la coalition.

, M. Brahimi a jugé possible d'iden-un premier voyage, M. Brahimi a tifier les futurs ministres d'ici à la finestimé, en février, que les élections mai, ce qui leur laisserait un moisn'étalent pas organisables avantjanvier 2005. Il lui a alors été deman- pour se formeT et' pour concluredé de trouver un mécanisme pour cc des arrangements clairs sur la natu-faire émerger une instance de gou- re des relà/ions» entre le nouveau.vernement légitime aux yeux des "gouvernement et les'forces étrangè-différentes factions irakiennes, res qui resteront dans le pays, et aus-avant le 30 juin. si pour déterminer cc quelle assi$tan-

'A cette question, M. Brahimi n'a ' ce» sera sollicitée des Nationspas pu trouver de réponse satisfai- unies. Pour les Américains, commesante. L'idée d'une conférence l'a rappelé John Negroponte, actuelnationale de type Loya Jirga afgha- représentant à l'ONU et prochainne a été repoussée à l'après-3D juin. ambassadeur à Bagdad, la souverai-A la place, le négociateur propose neté dont jouira le nouveau gouver-la formation d'une entité la plus nement irakien sera entière dans lesneutre possible, composée de ,ministères tec,hniques, mais limitéecc technocrates », c'est-à-dire de.per- dans le domaine de la sécurité, où lesonnalités cc honnêtes et compéten- gouvernement irakien n'aura cc pastes» n'ayant de préférence pas la pleine capacité d'exercer pleine-d'ambition électorale. Ce gouverne- ment sa souveraineté ». ,ment devra se borner à gérer les 'l'envoyé de l'ONU n'a pas cachéaffaires courantes en attendant les que la véritable échéance - cc l'événe-

~ élections. Il devra cc avoir constam-: ment le plus important» - sera non~ :rnentàl'espritqu'iln'apasétédém(l. pa~ le 30 juin, qui d'ores et déjà;; :cratiquement élu» et cc éviter de, ,apparaît à nombre de diplomates

~. A Damas, un~at=te=n=t=at~es=t=s=Ul=.Vl=. d'une fusillade,entre un « commando terroriste» et les forces de l'ordre

L'AlTENTAT visait.if une cibleprécise ou a-t-if été commis auhasard dans le but de déstabiliserla Syrie, qui, jusqu'à maintenant,avait été épargnée par la vague d'ex-plosions qui ont visé d'autres Etatsde la région? Pour la première foisdepuis le milieu des années 1980,une voiture piégée, selon certainessources, un engin lancé sous unevoiture, selon d'autres, a sérieuse-ment endommagé, mardi soir27 avril, un bâtiment désaffecté quiavait abri~é des bureaux des

Nations ynies à Damas ainsi quedes commerces alentour.

Un échange de tirs s'est engagéentre les forces de l'ordre et les pré-sumés auteurs de "attentat, cc qui, àbord d'une voiture, ont lancé des gre-nades en direction desforces de sécu-rité ». Deux activistes, une passanteet un policier ont été tués, tandisque deux autres ont été grièvementblessés, selon les indications four-nies de source officielle syrienne.La fouill.e d'un immeuble a ensuitepermis aux forces de l'ordre de

. découvrir une cache d'armes, et . Damas, où se trouvent, entre au-'d'e~losifs, d'après la télévision., tres, les ambassades d'Iran et dupublique. Mercredi, l'agence offi- Canada. La résidenct: de l'am bassa-cielle Sana a rapporté qu'une autr~ deur de Grande-Bretagne est située

, cache d'armes et d'explosifs, qui ser- dans une petite rue parallèle ados-,vait au même groupe terroriste, sée au boulevard. Les autorités assu-avait été découverte dans le village raient, dès mardi soir, avoir totale-'de Khan AI-Chih, à 25 km au sud de ment repris la situation en main.Damas. Aucune indication n'avait D'après des habitants joints par,:toutefois encore été donnée, mer- téléphone, mardi soir à Damas, 'le'credi matin; sur "identité politique reste de la ville est resté calme.:dudit groupe. Aucune nervosité particulière ni. L'attentat a eu lieu sur le boule- aucun déploiement exceptionnel,vard ..Ma.zzé, à l'entrée, ouest de de mesures de sécurit~_ n'a été

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250 km I-----l

IRAN

24 avril-Bassorà .Embarcationspiégées contre desterminaux pétroliers

/

MounaNaÏrn

.sable du réseau terroriste AI-Qaida,a indiqué qu'il recevait ses ordresd'un dénommé Souleiman Datwichqui,a-t-il dit, vit en Syrie.

1s, j 20 avril-Riyad __'" Attentat à la voiture Riyad

piégée au QG des, forces de sécurité ARABIE

5 morts-145 blessés SAOUDITE

échec, depuis plusieurs mois, de ten-tatives de trafic d'armes à la fron-tière entre les deux pays. Dans des« aveux» télévisés diffusés, lundi26 a.vrilà Amman, un terroriste jore

danlen présumé, agissant, 'selon sesdires, pour ]e compte d'4n respon-

~27avril-Damas'lAttentat à la voiture'. piégée (?), quartier ,des ambassades

VIOLENCES AUTOUR DE L'IRAK

26 avril-AmmanAttentat chimiquedéjoué, selon legouvernement

!I~\

«améliorations» étaient loin d'êtresuffisantes. Les Etats-Ums repro-chent à la Syrie de laisser sa fron-tière avec l'Irak perméable à des« combattants étrangers et [à] desextrémistes ». Le secrétaire d'Etataméricain, 'colin Powell, a adressé;à]a mi-avril, une lettre au présidentsyrien, Bachar AI-Assad, ]'exhor-.tant à aider à la pacification del'Irak. .Les autorités syriennes sedéfendent des accusations portéescontre elles.. Damas a également rejeté des

soupçons après la découverte, finmars, par la Jordanie, de deux voi-tures piégées en provenance, selonAmman, de Syrie. L'affaire avait étéindirectement abordée, lors d'unevisite-éclair, le 7 avril à Amman, duprésident Bachar AI-Assad en vuede « réactiver les accords de coopéra-tion », notamment en matière de .sécurité, selon le ministre jordaniendes affaires étrangères, MarwaneAI-Moasher. Selon ce dernier, « laJordanie est convaincue que [lesautorités de] la Syrie ntont] rien àvoir dans cette affaire ».

.Selon la presse arabe, Ammana~ait informé Damas de la mise en~

constaté, hormis une vigilanceaccrue des agents affectés à la sécu-rité de certains .bâtiments officiels.

C'est en tout cas la première foisque les organes de presse officiels.syriens font très rapidement étatd'un incident de ce gerne et en assu-rent le suivi, non sans quelquescafouillages, Sana ayant dû revenirsur une inf{)rmation concernant lenombre de" tués. La célérité aveclaquelle des caches d'armes ont ététrouvées par les forces de l'ordre,.en particulier à l'extérieur de'Damas, et la médiatisation de cettedécouverte sont, elles aussi, assezinédites. Officiellement, la règleétait, depuis des années, de mon-'trer que rien ne vient troubler laquiétude du pays.

VOITURES PIÉGhs ." Autre fait notable: l'attentat deDamas et ses suites sont survl!nussix jour~ ~prèsque le coordinateurde la:lutWäntlt'én:oriste au départe-.mentœEm~américain, Cofer Blàck,a informé' le Congrès que 'Damas~avait fait quelques progrès dans-la:lutte antiterroriste, mais quec~

Ankara ne ménage pas ses efforts

La Turquie rappelleles Quinzeà leurs promessesIstanbul :Marie-Michèle Martinet

Au lendemain du référendumà Chypre, le ministre turc de laJustice, Cemil Cicek, égalementporte-parole du gouvernement,rappelait ainsi l'Europe à ses en-gagements : « Quiconque a faitdes promesses ou des déclara-tions publiques avant le référen-dum doit maintenant tenir pa-role. Les prétextes seraient malvenus. » Ankara ne cesse ainside rappeler l'Europe à ses enga-gements. Dans le dossier de.Chypre comme dans celui del'adhésion d'Ankara à l'Europe,les Turcs considèrent qu'ils ontbeaucoup donné et qu'il serait'temps qu'on leur en sache gré.Pour cette raison, ils ont salué laproposition des ministres euro- '.péens des Affaires étrangères dedébloquer 259 millions d'eurosen faveur des Chypriotes turcs,lundi dernier, en espérant

d'autres initIatives notammentconcernant la candidature d'ad-hésion de la Turquie. .

Pour satisfaire aux critères deCopenhague, nul ne peut contes-ter les efforts déployés par An-kara. La corrnrussion de suivi del'Assemblée parlementaire duConseil de l'Europe (PACE)las a.salués, le mois dernier, en souli-gnant que, en «à peine plus dedeux ans, la Turquie a réaliséplus de réformes que pendantles dix années précédentes ».Révision constitutionnelle, adop-tion d'un nouveau Code civil,ré-duction du rôle de l'armée: il nese passe pas une semaine sansqu'un nouvel amendement nevienne compléter ce programmed'harmonisation aux normes eu-ropéennes.

Mardi dernier, le gouverne-ment turc vient encore de dépo-ser au Parlement dix projetsd'amendement constitutionnels ;et non des moindres. L'une desréformes envisagées supprime-rait les Cours de sûreté de l'Etat'

qui ont beaucoup fait parlerd'elles, la semaine dernière, àl'occasion du nouveau procès del'ancienne députée kurde LeylaZana et de trois confrères. Unautre amendement, qui prévoitde faire disparaître toute réfé-rence à la peine de mort dans laConstitution, mettrait un teÎme àl'abolition déjà votée par le Parle-ment. il serait également pro-posé de donner aux traités inter-nationaux la prééminence sur les

lois nationales, ce qui signifieiaiique la Turquie serait prête à par-tager sa souveraineté avec sespartenaires européens.

Poui' toutes ces raisons, An-kara a le sentiment d'apporterune belle dot dans la corbeille demariage. Elle rappelle les pro-:messes qui lui ont été faites, de-puis l'engagement historiquepris par le général de Gaulle etAdenauer en 1963, proclamantla « vocation européenne» de laTurquie, jusqu'au sommet deCopenhague qui, en 2002, envi-'sage clairement l'ouverture desnégociations d'adhésion.

La Turquie a vu rouge, cet hi-ver, quand les démocrates-chré-tiens allemands ont proposé, àdéfaut d'une totale adhésion, un

.«pàrtenariat privilégié» qui, vudepuis les rives du Bosphore,ressemble à un vrai marché dedupes. D'autant que, comme le'soulignait alors l'éditorialiste duquotidien Milliyet. « avec l'ac-'cord sur l'union douanière entrela Turquie.ßt l'Europe, nous

sommes déjà des partenaires)privilégiés ». Et quand ce mois-'ci, en. France, l'UMP creuse 'en"core un peu plus ce sillon, lejour-nal Radikal se fend d'un titretranchant : « Le coup de poi-gnard de la France ».

Le président de la Républiqueturque, Ahmet Necdet Sezer nemanque jamais de rappeler quela Turquie est, sans aucune am-biguïté, un pays laïc... n'en dé-'plaise au secrétaire d'Etat améri-cain Colin Powell qui a dûprésenter ses excuses, au débutde ce mois, après un facheux dé-rapage verbal qualifiant la Tur-quie de « République isla-mique».

. Depuis Atatürk, la Turquies'est construite, parfois même

..avec outrance, sur des valeursrépublicaines et laïques. La po-pulation qui est majoritairementmusulmane regroupe 70 milo,lions de personnes, dont45 000 Armémens, 35 000 juifs;et 12 millions de Kurdes. Si lesKurdes et les Arméniens consti-tuent deux minorités, dont le sorta souvent jeté une ombre tenacesur le respect des droits del'homme, il faut tout de même.rappeler que depuis 500 ans, les'juifs, qui ont trouvé refuge enTurquie après avoir fui les persé-cutions d'Isabelle la Catholique"vivent ici en paix. C'est d'ailleurssans doute pour cette raison queles attentats qui ont frappé Istan-'bull'hiver dernier visaient, entreautres, deux synagogues. '

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alAùthority. "More and more Iraqi lead-ers are beginning to emerge and speak-ing out about which direction this.country should go in light of the eventsthat have occurred here over the pastfew weeks," he said.

The overnight fighting near Kufacame hours after a protracted firefightbetween marines and insurgents in aFalluja suburb culminated in an Ameri-can tank round's toppling a mosqueminaret, further dimming hopes for apeaceful resolution to the three-week-old siege. The American command saidthe battle had erupted when insurgentsused the mosque to attack Marine posi-

tions with rocket-propelled grenadesand small-arms fire. After two hourspinned down by fire, the marines calledin helicopters and tanks, which direct-ed "suppressing fire" at the mosque, thecommand said.

One marine was killed and eightwere wounded in the battle, which alsoleft eight insurgents dead, an Americanspokesman said.

Kimmitt said Tuesday that themosque had lost its protected status as aholy site under the Geneva Conventionwhen rebels used it as a firing point.

But he emphasized that once peacewas restored in Iraq, American forceswould rebuild the mInaret with thepeople of Falluja.

Kirk Semple contributed reportingfrom New York.

Iraqis at a ruined checkpoint Thesday that had been manned by militiamen loyal tothe cleric Moktada al-Sadr near the southern city of Kufa, the.scene offierce f'ighting.

patrolling the eastern side of the Eu-phrates River near Kufa, Kimmitt said.American forces called in attack heli-copters to supplement ground troops,killing the 57 insurgents.

In an earlier clash near the same site,seven rebels were killed after they am-bushed a patrol with small-arms fire,the official said.

American troops have moved in to re-. place departed Spanish troops at basesbetween Kufa and Najaf, but Kimmittemphasized Tuesday that coalitiontroops had not conducted operations ineither city, both ofwhich are Shiite reli-gious centers.

American officials have avoided tak-ing the fight inside the cities for fear ofinciting wider opposition and blood-shed, and instead have pursued negoti-ations, fruitless so far, to end the stand-offwith Sadr's militià.

Officials at the daily news briefinghere seemed to want to convey a moreupbeat estimation of American progressin subduing rebels in the south and inFalluja, 55 kilometers west of Baghdad,

..where troops have established a cordonand are trying to squeeze a StinniMuslim rebellion into submission:

The American authorities ,say theyhave been heartened in recent days bythe increasing emergence of Iraqivoices opposed to the resistance.

"I think, below the radar screen, per-haps, of some of the press, some of theWestern press, I think there is a real dis-cussion going on," said Dan Senor, asl'0kes.man for the CoalitiC?nProvision-

The Associated Press

Earlier,,ohn F. Bums of The New YorkTimes reportedfrom Baghdad:

American troops killed 57 insurgentsin a brief but furious overnight battlenear the southern town of Kufa, Kim-mitt said Tuesday.

There were no reports of Americancasualties in that fight, but Americantroops suffered a death in Baghdad,where an American soldier was killedin an ambush near the tense neighbor-hood of Sadr City, Kimmitt saki

Officials believe the insurgents nearKufa, 160kilometers, or 100 miles, southof Baghdad, were members of theMahdi Army, a militia group headed by

the radical Shiite cleric Moktada al-Sadr, who has led a three-week uprisingagainst the American-led coalition. TheMahdi Army is in control of Kufa andthe nearby town of Najaf.

The clash occurred after insurgentsaimed rocket-propelled grenades andanti-aircraft firp. at an M-l tank

Fresh fighting erupts inFallujaas cease-fite expires

FALLUJA, Iraq: Multiple explosionsshook Falluja after dark Tuesday, andlarge plumes of smoke billowed into the .sky as .fighting erupted for the second .straight night. An American AC-l30-gunship hainmered targets in the city,

Blastsand gunfire went on steadily.for more than half an hour in sustainedfighting, apparently in the northernJolan district, a poor neighborhoodwhere Sunni insurgents are concen-trated.

Flames could be seen rising frombuildings, and mosque loudspeakers inother parts of the city called for fire-fighters to mobilize. .. The fighting erupted as a two-day ex-tension. to a cease-fire ended. Earlier inthe day, U.S. aircraft dropped leaflets inthe city of200,000 people, west ofBagh-dad, calling on insurgents to surrender.

"Surrender, you are surrounded," theleaflets said. "If you are a terrorist, be-ware, because your last day was yester-day. In order to spare your life end youractions and surrender to coalitionforces now. We are coming to arrestyou."

The U.S. military on Sunday an-nounced the two-day extension to thefragile cease-fire to give political ef-forts a chance - backing down fromthreats to begin an all-out assault on thecity to root out insurgents. BrigadierGeneral Mark Kimmitt, chief spokes-man for the American cOirimand, hassaid there is no ultimatum for the startof an assault if political efforts are notshowing results.

"We don't think deadlines are help-ful," Kimmitt said Tuesday.

• GIs kill 57 rebels in battle

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Le 30 juin. lesAméricainsdevraient enprincipe sedésengagerpol.itiquement.Mais commenttransmettre le. ,pouvoir a unrégime à lafois crédible etqui toléreraitdes bases,. .amencamessur le solirakien?

IRAKJEUDI 29 AVRIL 2004,

L'hypothèsed'une' partition, qui les Américains vont~.ilsremettre

A le pouvoir en Irak, au soir du30 jUÙ). ? « C'est une bonne question»,a lui-même admis Paul Bremer,l'administrateur américain inter-

rogé sur ce p<?int par lJi NBC, le Il avril.Est-ce à dire que .les Etats-Unis agissentdans la plus totale improvisation en Irak?Pas tout à fait. Certes, la date du 30 juin aété fixée par Washington depuis des moissans qu'aucun plan ne soit jamais avancé ...Mais, manU d~rnier; trois jours de consul-tations devàient enfin s'ouVrir à Bagdad surla formation du futur gQuverne~erit' inté-rimaire irakien. Une discussion « entre lesmembres du Conseil degouvernement transitoireet les représentants des forces et partis natio-naux», selon le communiqué de ce Conseiltransitoire mis en place par l'occupant amé-ricain en juillet 2003. fi s'agit notammentd'intégrer aux discussions des chefs poli-tiques et religieUx sunnites et chiites exclusdu C;onseil, afin de'lui assurer un minimumde légitimité. Dans -les semaines qui vien-nent, des consultations devraient égalementavoir lieu ~ansles différentes provinces ira-kiennes. A Pheure où la coalition fait faceà une guérilla de plus en plus virulente, ils'agit sans doute, aussi, de négocier avecles potentats locaUX pour calmer le jeu. iii Unjeune Bagdadijette un pavé sur un véhiculeaméricain endommagé par uriéexplosion,le 26 avriI2004.

.'

Selon les scénarios envisagés, on devrait assis-ter au 1'"juillet soit à la nomination d'un gou-vernement transitoire pàr le Conseil, soit àun élargissement de ce' Conseil, qui fonc-tionnerait àlors comme une ,Conférencenationale et élirait un « comité deprésidence»chargé de former un gouvernement. L'émis-saire de l'ONU, Lakhdar ~râhimi, penchepour cette seconde solution,' plus à mêmede rétablir le dialogue. Les ÉtatS-Unis, eux,devraient agir pour cönseryer le pouvoirréel et ne pas accorder à:ce futur gouver-nement l'ensemble des 'prérogatives, inhé-rentes à l'exécutif d'un Etai souverain. «Ladate du 30 juin est un faux semblant, estimaitdéjà, en mars, Pierre-Jean Luizard, cher-cheur au CNRS (1). On ne sait pas quel typede gouvernement il y aura. Tout a été laissé ensuspens. Le climat estplutôt au pessimisme, tout

le monde est d'accordpour dire que l'atmosphèren'a jamais été aussi lourde. » Depuis, la situa-tion'n'a fait qu'empirer, le chaos s'est accen-tué et les pertes de la coalition ne cessent des'aggraver. Le gouvernement mis en placesera bien chargé de préparer les électionslibres promises pour janVier 2005 et pour-rait ainsi paiticiper à la pacification dupays ... à condition qu'il ait la légitimiténécessaire pour imposer son autorité. Quefaire pour atteindre cette légitimité? « Iln'existe pas de solution technique, la solution estuniquement politique, estime Olivier Roy, spé-cialiste de l'Asie centrale et de l'islam poli-tique au CNRS. Il ne suffit pas de trouver desnoms, ilfaut un actepolitique fort. Un comité desalut public composé de tous, par eJÇemple,ycompris de ceux qui sont hostiles aux Etats-Uniscomme desproches du mouvement de Moqtada

Al-Sadr ou les baasistes, qui seraient alors mino-ritaires. Seuls les religieux pourraient organisercela. » Une solution qui n'arrange pas lesAméricains, mais ceux-ci devront pourtanttransiger pour se sortir 'de ce qui commenceà ressembler fortement à un bourbier. «Ilya un point d'équilibre à trouver et c'est, à monavis, parti pour qu'ils le ratent, prévient OlivierRoy. Ils sont d'accord pour dire qu'il faut établirune légitimité, mais ils se contentent pour cela defaire appel à l'ONU. »

Les,spectaculaires appels du pied en direc-tion de l'ONU observés ces dernièressemaines sont purement tactiques, estimeFrançois Géré, spécialiste des questions dedéfense et de diplomatie (voir entretien).L'administration Bush cherche à moinss'exposer jusqu'à l'élection de novembre,

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,'où le Président remettra en jeu son mandat., Mais l'ONU a peu à gagner et b,eaucoup à

perdre à retourner en Irak. Surtout que soncrédit y est faible ... «L'ONU n'est pas reconnueen Irak, analyse Olivier Roy, ear elle est assodée

, aux sanctions, et Lakhdar Brahimi estperçu par leschiites comme un sunnite nationaliste arabe etlaïc ... )}Gérard Chaliand, expert en géostraté-gie, croit davantage en une implication del'ONU. « Ce que veulent faire les Américains le1"juillet, explique-t-il, c'est une passation depou-voir auprès d'une représentation laplus largepossibledes diffèrents courants irakiens, sans qu'aucun nesoit hégémonique. Notamment les chiites. C'estl'ONU qui va traiter avec les Irakiens, les États-Unis resteront en arrière et escomptent un sérieuxcoup de main d'un certain nombre de pays euro-péens. flsdevraient l'obtenir car, maintenant, unéchec des États-Unis serait interprété, à tort ou àraison, comme une victoire des islamistes. Tout lemonde a donc intérêt à aider les États-Unis. )}Maisil est fort probable que l'ONU et, surtout, laFrance et l'Allemagne, pressenties par les Amé-ricains pour créer une force de protection dupersonnel onusien en Irak, n'enverront destroupes que si un gouvernement irakien légi-time le leur demande. Ce problème sera sansdoute âprement débattu au Conseil de sécu-

rité,de l'ONU lorsque sera présenté le projet derésolution que les Britanniques devraient dépo- ,ser, dans les semaines à venir, pour préparer cetélariissement de la coalition.

Reste à savoir quelles chances garderont lesÉtats-Unis d'atteindre leurs buts de guerreaprès le 30 juin. Face à la Chine, puissancemontante dont l'Asie est la sphère d'influencenaturelle, et face à la concurrence de l'écono-mie européenne, qui dépend autant que la leurde l'accès aux ressources pétrolières, les Amé-ricains ont choisi de s'implanter durablementdans la région afin de la contrôler. L'ArabieSaoudite n'étant plus la fidèle alliée qu'elleétait, ils ont déménagé une bonne partie deleUr dispositif militaire en Irak. Pourront-ils yrester? Si un gouvernement est démocrati-quement élu, il risque fort d'être anti-améri- 'cain et d'exiger rapidement le départ de l'oc-cupant. S'il n'est pas démocratiquement élu, ilne sera pas légitime et il n'est pas dit que lesAméricains puissent longtemps faire face àdes insuuections à répétition. Une solution seprofil~rs : la partition 'de fait, mais' offi-cieuse,t:te'l'Irak. Au nord des régions chiites etsunnites~'~un Kurdistan autonome et pro-amé-ricainpÖiirrait abriter durablement des bases

américaines. Autre avantage de ce scénario: lepétrole coulé à flots au Kurdistan, à Mossoulcomme à Kirkouk. Le pétrole irakien est pré-cieux, même s'il n'était pas le principal objec-tif de la guerre: p'ailleurs, les projets préparantsa privatisation ne semblent pas sortis des car-tons, et tant que l'insécurité perdurera, les com-pagnies pétrolières américaines auront du malà convaincre leurs actionnaires d'investir mas-sivement en Irak. Or, ce sont 30 milliards dedollars qu'il faudrait injecter sur plusieursannées pour atteindre une production de 6 mil-lions de barils par jour, digne du pays qui détien-drait les deux tiers des réserves mondiales.Pour l'instant, l'industrie irakienne en produitle tiers. L'administration Bush veillera à ceque les entreprises qui la soutiennent décro-chent les meilleurs contrats pétroliers et d'in-frastructures, mais là n'est pas sa priorité. L'es-sentiel, pour le clan Bush, est désormais, etpour six mois, d'assurer la réélection de sonchef. Le sort des Irakiens est intimement lié àla couleur du gouvernement dont se doterontles Américains le 2 novembre, une date bien pluscruciale pour l'Irak que le 30 juin ...

DANTE SANJURJO(1) Le Monde du 9 mars 2004.

DU 29 AVRIL Al '; MAI 2004--

dernières semaines - celle du "trianglesunnite" et celle des partisans chiitesde Moqtada as-Sadr - diffèrent eneffet sur :des points essentiels. Larébellion sunnite est essentiellementnihiliste. Elle n'a aucun programmepolitique 'apparent et ne désigne passes ennemis. Elle vise à causer le plusde dégâts et de désordre possible, età empêcher tout pas en direction durétablissement de l'ordre. Ses deuxcomposantes, "saddamiste" et isla-miste, ont des objectifs différents. Lespartisans de Saddam Hussein veu-

les Américainset fonder le régimesouhaité par tous,nationalistes,pJ:Olressistes ouislamistes ...Deux exemplesd'une /fIuslonmodernetrop influencée

, par le centralismeeuropéen."

de l'occupant pourse débarrasserdu régimede Saddam Husseinet mettre en placela démocratie.Les opposants ,à l'occupation, eux,s'Imaginentaujourd'hui quece même 'peuple'va chasser

~ Triangle sunnire(FaDoudjah, Baqouba,Tikrir) + trianglechiiœ (Sadr Giry,Nadjaf,.Bassorah) =hexaflingue irakien.Dessin d'HasanBleibel, Liban.

.lIIuslonsNe Jamais sImplifierquand Il s'agItde "Irak,recommandeAI Hayat. "Le facteurcommun à ceuxqui ont approuvéla guerre et à ceuxqui exigent le retraitdes Américainsest le refus de voirflrak actueltel qu'l/ est,avec la complexitéde sa population,ses contradictions ...Les partisansde la guerrese sont Imaginéque le 'peuple'Irakien al/ait bondir8uxcôtés

IRAK

L'impossible union nationaleEn Irak, les sunnites et les chiites n'ont pas les mêmes objectifs face à l'occupant

américain. Toute coopération entre les deux confessions ne peut être que tactique,estime un sociologue irakien.

OPENDEMOCRACY (extraits) ,

Londres

La cause fondamentale des, troubles qui secouent

actuellement l'Irak résidedans le mécontentement et

la désillusion d'une grande partie dela population. Un an après l'occupa-tion du pays et le renversement durégime de Saddam Hussein, la situa-tion de la grande majorité des Irakiensa empiré. Pauvreté, insécurité, fragi-lité des infrastructures et - surtout -chômage se sont fortement aggravés.De tout temps, la population ira-kienne a pris l'habitude de se tournervers le gouvernement pour obtenir desemplois et des moyens de subsistance.Et, si malveillant et oppressif qu'aitété ledit gouvernement, il a toujourssatisfait à ces besoins. Par ailleurs, larécente attaque américaine contre Fal-loudjah et le massacre de civils ira-kiens qui a suivi ont provoqué unimmense mouvement de colère etd'indignation dans toutes les couchesde la population et fait naître un puis-sant sentiment nationaliste.

Mais des éléments disparates etcon~radictoires sont à l'œuvre souscette unanimité de façade. Les .deuxrébellions qui ont éclaté au cours des

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Téhéran n'est plus crédible dans le monde arabe

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lent contraindre les Américains à par-tir, ce qui leur donnerait wie chancede rétablir leur hégémonie sur lepays. Les islamistes, eux, préfèrentque les Américains restent, afin depouvoir les atteindre. Dirigée parMoqtada as-Sadr, la rébellion chiiteest quant à elle clairement politique,dans la mesure où elle constitue unemanœuvre vers le pouvoir, avec unprogramme et des exigences spéci-fiques. Moqtada as-Sadr est un nou-veau venu dans le paysage politiquechiite ; il est jeune et ne dispose d'au-cune autorité religieuse ni du moindrecharisme en dehors du fait qu'il est lefils de Mohammed Sa'diq as-Sadr[assassiné par Saddam Hussein], etmême cet héritage lui est contesté.

Plus âgé, l'autre successeur désignéde Mohammed Sadiq as-Sadr estQazem al-Haeri, qui réside dans laville iranienne ,de Qom et professe uneidéologie khomeyniste tout en restanten dehors du pouvoir clérical domi-nant en Iran. Al Haeri et As Sadrvivent une ,coexistence difficile.

La famille Al Hakim joue un rôleprépondéj;~nt dans la vie politiqueirakienne et détient plusieurs sièges

,au sein du Conseil de gouvernementformé sous l'égide des Etats-Unis estdéconsidérée à cause de ses liens avecl'Iran, mais il est difficile de savoirsi elle obéit à des consignes iraniennesofficielles.En réalité, tous les groupeschiites ont des liens avec l'Iran, maiscela ne veut pas forcément dire qu'ilssubissent l'influence du gouverne-ment iranien.

La médiation Iranienne en Iraks'est soldée par un échecretentissant, souligne le sited'opposition IranEmrooz.

Croire que les Etats-Unis ont envoyéleurs militaires au Moyen-Orient

pour y instaurer la démocratie estaussi naïf que penser que leur départapporterait le calme et la liberté. Alorsqu'à partir du XVIIe siècle le monde occi-dental a colonisé les infidèles d'Asieet d'Afrique au nom du christianisme,il agit aujourd'hui au nom de la démo-cratie. Pour neutraliser les pays géné-rateurs de crise et de terrorisme et yinstaurer la "d~mocratie", les Etats-Unis ont maintenant besoin de nou-veaux alliés. Le régime des mollahs,afin d'assurer sa survie et d'acquérirun nouveau statut dans la région, a

En renonçant pour sa part à touteambition politique, l'ayatollah As Sis-tani a adopté une attitude de pointe

pour garantir aux chiites qu'ils ne seretrouveraient pas une fois encore surla touche. Sa dénonciation des clausesde la Constitution provisoire accor-dant aux KUrdes et aux sunnites undroit de veto vise à imposer le règnede la majorité chiite.

LES ADVERSAIRES D'AS SADRRÉDUITS À L'IMPUISSANCE

Moqtada as-Sadr est parfaitementconscient que le transfert du pouvoirà un gouvernement irakien puis lesélections qui en découleront ne ferontque le marginaliser un peu plus. Lesautres partis chiites disposent d'unebase électorale - et financière - beau-coup plus importante. De plus, cer-taines indications laissent penser qu'encas de vote à bulletin secret de nom-breux chiites souhaiteront éviter unrégime religieux et voteront pour descandidats laïcs. Ces considérations nepeuvent que renforcer la volonté de

Moqtada as-Sadr de miser au maxi-mum sur son unique atout: son actioncontre l'occupation et le processuspolitique qu'elle engendre. Les Amé-ricains lui en ont obligeamment fournile prétexte lorsqu'ils ont fermé son

. hebdomadaire, Al Hawza, arrêté cer-tains de ses partisans et émis à sonencontre un mandat d'arrêt pourmeurtre. Cette mesure était une véri-table déclaration de guerre. Ces évé-nements, coïncidant de surcroît avec

IRAN.IRAK

récemment dépêché des émissairesen Irak pour résoudre la crise liée au[chef guerrier chiite] Moqtada as-Sadr,et cela à la suite d'une demande bri-tannique formulée auprès de Téhéran.Cette intervention a été un échec cui.sant, et les Etats-Unis comme l'Iranont tous deux commis de graveserreurs.Dans un premier temps, Kamal Kha-razi, le ministre des Affaires étrangèresiranien, s'est vanté de l'appel à l'aidedes Américains, alors que dans lemême temps l'un des proches du pré-sident iranien Khatami, ravi de cetteoccasion inespérée, s'est félicité dusoutien britannique à son pays, qu'ila confronté à l'incompréhension amé-ricaine vis.à-vis de l'Iran. Les réactionsde colère des sunnites irakiens, l'as-sassinat d'un diplomate iranien lors

le soulèvement de Falloudjah, ontfourni un espace d'action et une cré-dibilité accrus à As Sadr. Dans la situa-tion actuelle, les, adversaires et lesrivaux chiites 'd'As Sadr sont réduitsà l'impUiSsance~TIsne veulent pas don-ner l'impression de faire cause com-mune avec les'Américains contre lui.

Dans leurs discours publics, laplupart des responsables religieuxmettent l'accent sur l'unité de l'islamet celle de l'Irak. Mais la rivalité et lesantagonismes entre les différents cou-rants sont manifestes. Toute coopé-ration entre les deux ailes de la rébel-lion ne sera probablement queprovisoire et purement tactique.

Les deux parties appellent de leursvœux un régime islamique. Maislequel? La loi et le gouvernement isla-miques sont des notions vagues, mais,dans la pratique, elles peuvent ouvriraux responsables religieux une voieroyale en direction du pouvoir et dela coercition. Au regard des circons-tances actuelles, il est impossibled'avoir deux autorités religieuses dif-férentes (sans compter que le nombrede rivaux potentiels est beaucoup plusimportant). Dès lors, l'exigence d'unrégime religieux ne peut que conduireà un affrontement autour du type derégime religieux qu'il conviendraitd'instaurer. $ami Zubaida

de son déplacement en Irak et lesdémentis des Etats-Unis quant à unequelconque sollicitation de leur partont coupé court à l'hypothèse de Téhé-ran comme interlocuteur privilégié dansla crise irakienne.Le régime islamique a du coup perduson capital de sympathie dans les paysarabes acquis par des années de pro-pagande antiaméricaine. Il ne reste quepeu d'options pour le régime iranienface aux changements dans la région.Pour assurer sa survie, il est en réalitécontraint de jouer sur les contradictionsdes Occidentaux. Pour transformer leMoyen-Orient, les Etats-Unis ont besoinque disparaisse le régime des mollahs,alors que sa pérennité garantit descontrats lucratifs pour les Européens.

Hassan Sehgar,IrarrEmrooz (extraits), Francfort

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Où va l'Iran?

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Queljeujoue l'Iran ? Conunentconcilier les propositions de mé-diation en Irak et le soutien auHamas palestinien? Qu'en est-ildu progranune nucléaire ? Enfait, la politique extérieure de

PAROLIVIER ROY °

l'Iran se construit sur deuxconstantes: la volonté, héritée dudernier chah d'Iran, d'être unepuissance régionale, sinon domi-nante, du moins incontournil.ble,et une posture anti-impérialiste,dernier symbole de la révolution,

,mais qui se réduit aujourd'hui àune condamnation irréductibled'Israël, ce qui fait un peu del'Iran le Cuba du Moyen-OrientSi ces deux tendances se renfor-cent souvent, elles peuvent aussientrer en contradiction.

C'est le chah d'Iran qui a fa-çonné la politique régionale del'Iran. C'est lui qui a lancé le pro-gramme nucléaire, un tempsabandonné par Khomeyni. Le

,premier objectif du chah étaitd'affirmer la suprématie ira-nienne sur le golfe Persique.L'adversaire était l'Irak, mais ils'agissait aussi d'établir unesorte de suzeraineté sur les petitsémirats du Golfe tout juste deve-nus indépendants. Le chah a faitpression militairement sur lespétromonarchies (occupationdes îles de Tumb et Moussa en1971). Le danger premier étaittout ce qui pouvait unifier lemonde arabe contre la puissancèirànienne. Le chah a donc systé-matiquement soutenu tout ce quifaisait obstacle au nationalismearabe. La politique du chah étaitbien une politique de puissance,et de puissance armée.

La révolution islamique d'Irana, conune la révolution françaiseen quelque sorte, teIitéde fusion-ner messianisme révolutionnaireet nationalisme. Cette fusion se fitdans la promotion d'un chiismerévolutionnaire. La relecture dunationalisme arabe en termes desunnisme fut aussi défendue parl'Arabie saoudite qui devint lebailleur de fonds de tout ce qui,était anti-iranien, tout en en profi-tant pour répandre commecontre-feux ce qu'on appelle au-jourd'hui le$alafisme. ,

Mais, CQIlli;l.irementàT époque

du chah. la réalisation des objec-tifs de l'Iran islamique supposaitle retrait américain du Moyen-Orient. Les attentats contre lestroupes américaines au Liban (en1983) et les prises d'otages ontsemblé réaliser cet objectif dansles années 80, au risque d'uneéventuelle confrontation directeentre les Etats-Unis et l'Iran. d'oùl'intérêt de se sanctuariser par litpossession de l'arme nucléaire(relance du programme iranien àpartir de 1984).

Le problème est que l'exporta-tion de la révolution islamiquen'a pas marché justement parcequ'elle s'appuyait de fait exclusi-vement sur les chiites ; aucontraire, une sainte allianceentre sunnisme radical et natio-nalisme arabe s'est mise enplace, qui perdure aujourd'hui.L'invasion du Koweït par l'Iraken 1990 a certes fait voler enéclats les relations entre l'Irakbaasiste et la monarchie saou-diemie, mais, au niveau des po-pulations,le nouvel islamo-natio-nalisme a bien pris racine et sedéfinit aujourd'hui dans une hos-tilité viscérale à la politique amé-ricaine et une méfiance enversles chiites.

L'Iran s'est donc repositionnéaprès la mort de Khomeyni, sousl'égide de Rafsandjani, qui esttoujours un des grands concep-teurs de la politique étrangèreiranienne. La nouvelle politiquevisait à sortir l'Iran de l'isole-ment, tout en maintenant l'objec-tif premier : devenir la grandepuissance régionale et diminuerla présence américaine dans larégion en convainquant les paysarabes de faire reposer leur sé-curité sur des systèmes régio-naux et non plus sur le parapluieaméricain. La stratégie n'étaitplus la confrontation tous azi-muts, mais une gestion pragma-tique des conflits en cours, afinde se présenter en acteur incon-tournable mais raisonnable. Laclé de cette politique fut la récon-ciliation avec les régimes arabesconservateurs (Arabie saoudite àpartir de 1996, pour termineravec l'Egypte en 2003), ce quisupposait aussi le lâchage detous les mouvements sépara- ,tistes chiites et le soutien à uneréconciliation au Liban (rappro-chement avec les' chrétiens). Enmême temps, en prenant uneposition résolument hostile auxaccords d'Oslo, l'Iran se présen-tait conune défenseur du natio-nalisme arabe : le soutien au Ha-mas et au Djihad palestinienspermettait de se laver du péché

. originel d'identification avec lesseuls chiites.

Mais cette politique reposaitsur un T'a"; tTPs incertain : la dis-sociation entre régimes conserva- 'teurs arabes et Américains. Or lapuissance américaine, au coursdes quinze dernières années,bien loin de se dissiper, est aucontraire plus présente et plusforte que jamais; Après troisguerres (Irak en 1991, Afghanis-tan en 2001, Irak en 2003), l'ar-mée américaine est installée chezpratiquement tous les voisins del'Iran et éontrôle les deux paysavec qui1'Iran a les frontières lesplus longues: l'Afghanistan etl'Irak. Mais le paradoxe est quetoutes les interventions améri-caines, bien loin de cibler les am-bitions iraniennes, ont aucontraire visé à la destruction desennemis de l'Iran : le salafismedjihadiste sunnite de Ben Ladenet des talibans et le nationalisme

, arabe de Saddam Hussein. Enne-mis jurés, Téhéran et Washing- 'ton se retrouvent alliés de fait.

L'Iran n'a modifié ni ses ambi-tions ni sa stratégie, mais se re-trouve aujourd'hui à négocieravec les Américains, pour lesmêmes raisons qu'elle s'étaitrapprochée de l'Arabiesaoudite: être au cœur d'un sys-tème de sécurité régionale. Si lesAméricains partent, le risque estque le vide soit comblé par des

tendances qui jouentcontre les intérêts del'Iran: un nationalismearabe virulent, un sala-fisme sunnite djiha-diste comme celui destalibans ou bien des ir-rédentismesethniques

conune celui des Kurdes. Cettepeur du vide concerne évidem-ment tous les acteurs : les pétro-monarchies comme nombre denationalistes arabes craignentque le vide ne profite aux chiitesqui pourraient créer une sorte de« chütistan » allant du sud del'Irak au nord-est de l'Arabiesaoudite, c'est-à-dire couvrantl'essentiel des champs pétroliers.Mais, en fait, l'Iran ne peut ni neveut jouer cette carte chiite. La le-çon des années 80 est que la soli-darité chiite ne fonctionne pasconune alternative politique aunationalisme arabe. Les chiitesarabes réagissent en citoyens de

_ leur pays et demandent avant" tous les droits civiques. Br:ef, ils

sont nationalistes, même s'ils seconsidèrent eux-mêmes conunetransnationaux: Sistani, en Irak,défend une solution purementfrakienne, mais a gardé la natio-

nalité iratrlenne.C'est une approche de la lo-

gique entre nationalisme ettransnationalisme assez prochede celle de l'Eglise catholique.L'Iran est parfaitement au fait decette évolution du monde chiiteet a peu de prises sur elle depuisque Nadjaf redevient une capi-tale mondiale du chiisme.

En fait, l'intérêt de l'Iran estd'avoir un Irak où les chütesjouent un rôle majeur, mais quireste un Etat unifié (sans un Kur-distan indépendant) et ne dis-pose pas de forces militaires me-naçantes. L'Iran a donc toutintérêt à ce que la démocraties'installe en Irak, sauf si celadonne trop d'idées à la poPl!la-tion iranienne ... Le même rai-sonnement vaut pour l'Afghanis-tan : la pire des situations est leretour des talibans, donc le gou-vernement Karzaï est le meilleur :choix. Sur les deux fronts, l'Iranjoue la modération parce quec'est bien dans son intérêt.

Reste le nucléaire et Israël. Of-ficiellement, les Iraniens ont dé- :claré renoncer au nucléaire mili-taire et accepter les inspections ,de l'AlEA. Qu'on soit sceptiqueou non, c'est effectivement la

seule procédure qui puisse per-mettre soit une sortie de crise,soit une évaluation du risque.Cela évite de refaire les erreursqui ont conduit à l'occupation del'Irak. Mais la question nucléaireest bien sûr liée à la posture ira-nienne concernant Israël. Laligne dure prônée par l'Iran apeu d'incidences sur le terrain :l'intifada ne s'arrêtera pas avecla fin d'un soutien iranien plussymbolique que réel.

Mais cette ligne dure peut en-courager Israël à une frappe pré-ventive sur le nucléaire iranien,au moment où les Américainsont plus que jamais besoin de lamodération iranienne sur l'Iraq.L'aggravation de la situation enPalestine, couplée à une escaladede la violence en Irak qui verraitchiites et sunnites s'allier et c0-opérer contre les Américains,mettrait fin à ce qui a sans douteété un des facteurs principaux del'autolimitation des conflits auMoyen-Orient: le clivage entrechiites et sunnites. Si un tel chan-gement de fond, qui lierait leconflit israélo-palestinien et l'ira-kien (en emportant sans doute laJordanie au passage), est bien,pour les Américains, le pire scé-nario, il n'est pas pour autantdans l'intérêt de l'Iran, qui necontrôlerait plus la dynamiquedes conflits. Les ennemis sontcondamnés à s'entendre, sanstrouver les mots pour le dire.

°lslamoloque, auteurde L'Islam mondiallsé (Seuil).

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pourles Droits de l'Homme _

LA LETTRE DU MOISavril 2004 • numéro 126

"NEWROZ" SOUS SURVEILLANCE À DIYARBAKIRDu 18 au 25 mars, une mission d'Agir Ensemble pour les Droits de l'Homme (représentée par Dominique Sevet), de la Cimade, duBarreau de Lyon et de Forum Réfugiés, s'est rendue à Diyarbakir dans la région kurde de laTurquie, à l'invitation de notre partenaireInsan Haklari Dernedy (tHO: Association des Droits de l'Homme) au moment de la grande fête du Newroz, le nouvel an kurde.Alors que la Turquie est candidate à l'entrée au sein de J'Union européenne, la situation des droits de l'Homme dans cette régiondemeure inquiétante.

le jour de Newroz est arrivé. C'est le grandjour de fête, célébré tous les 21 mars par 20millionsde kurdes à travers le monde.t:évènement est l'occasion d'exprimer toutesles revendications de la population kurde,citoyenssans Etat, ceminorité" niée dans sonidentité, sa langue et sa culture dans lesquatre pays où elle est présente : Turquie,Irak, Syrieet Iran.Cette année, la fête est autorisée par lesautorités turques. Notre minibus nous conduitau petit matin à une quinzaine de kilomètresà l'ex1érieurde la ville de Diyarbakir et nousdoublons une immense marée humaine quise rend à pied au rendez-vous. La fouledevient de plus en plus dense à l'approche duvaste champ qui a été aménagé pourl'occasion. Un gigantesque brasero a étéallumé; il symbolise la lumière du soleil quirenaît chaque 21 mars. Toute la journée,orateurs de la Plateforme Démocratique etchanteurs kurdes vont se succéder sur lascène, devant plus d'un million de personnes.Ce jour-là, c'est un peuple entier qui estrassemblé, pour chanter, pour dire sesblessureset partager ses espoirs.Toute la journée un hélicoptère tournera au-dessus de nous, les militaires du haut desmiradors scrutent la foule, de nombreuxblindés sont en position. ceC'est pour votresécurité! .. nous disent les policiers que nousinterrogeons...Quelques jours auparavant, dès notre arrivéeà l'aéroport de Diyarbakir, à mille kilomètresd'Istambul, le fracas des F-16 de l'arméeturque qui décollent en rafale, l'immense basemilitaire que nous sommes contraints detraverser pour rejoindre notre hôtel, nous ontrappelé que la région kurde est sous hautesurveillance. Pourtant, la région estofficiellement pacifiée et l'état d'urgence levédepuis plus d'un an maintenant.

Nous avons été accueillis par ReyhanYalcindag et Selahallin Demirtas, deuxavocats responsables d'IHD, qui nousexposent les drames de leur région après lesannées d'offensive militaire du pouvoir turc.Les 4 000 villages brûlés dans la montagnekurde et les opérations militaires ont chassémassivement les populations vers lesgrandes villes. La ville de Diyarbakir, quicom~Jlaltseulement 400 000 habitants il y aquatre ans, en a aujourd'hui près d'un millionet demi. IHD estime à 4 millions le nombrede personnes déplacées. t:économie entièrede celle grande région à l'est de la Turquieaété bouleversée : elle qui, par exemple,exportait sa viande de mouton doit l'importeraujourd'hui. Le retour des habitants dans leurvillage est rendu impossible par la présencedes militaires qui leur en empêchent l'accès.Des garde-villages, sortes de cecolla-borateurs" ont été installés par les autoritésturques pour dissuader les ceintrus" quiauraient l'audace de vouloir revenir chezeux... IHD, pour sa part, est en train demettre en place, très courageusement, unprojet pilote dans un village où l'associationorganise la réinstallation de personneschassées.

Nous avons aussi rencontré MadameNursel Aydogan,de l'organisation ceTuhad"d'aide aux familles de prisonniers. Il y a en-core aujourd'hui 60 000 prisonniers politi-ques en Turquiedont 1000 à Diyarbakir.Pré-cisons que 90 % d'entre eux sont kurdes.ADiyarbakir, 600 prisonniers sont détenusdans une prison de type D, c'est-à-dire avecplusieurs prisonniers par cellule et 400 dansune nouvelle prison de type E, à isolementcellulaire. Celle dernière catégorie d'établis-sements pénitentiaires est particulièrementredoutée des détenus - très nombreux -

condamnés à la peine de 36 ans de prison,qui correspond à la peine capitale commuée.Madame Aydogan nous confirme l'usagede nouvelles formes de torture cepsychologi-que" dans ces prisons: musique à plein vo-lume jour et nuit, éclairages aveuglants...Depuis que la Turquie est dans le collimateurde la Cour Européenne des droits del'Homme, les mauvais traitements infligés auxprisonniers peuvent prendre des formes pluscesubtiles" mais tout aussi avilissantes.

IHD a mis en place, à Diyarbakir, une cellulede surveillance des lieux de garde à vue etde détention, projet soutenu conjointementpar Agir Ensemble pour les Droits del'Homme, la Cimade et le Barreau de Lyon.En 2003, 500 personnes victimes de mauvaistraitements ou de torture ont été prises encharge et assistées. Selahattin Demirtasestime que les violations des droits del'Homme sont moins massives - mais encoretrès nombreuses - dans certains centres dedétention, comme de la part de certainesunités de police bien repérées. D'une façongénérale, la pratique de nombreuxfonctionnaires, militaires ou magistratsdemeure marquée par une culture de labrutalité.Les défenseurs des droits de l'Homme sontencore aujourd'hui harcelés et systématique-ment poursuivis. Selahattin, Reyhan, Osmanet bien d'autres responsables d'IHD, totali-sent chacun plus de 100 poursuites en justi-ce ! Tout est prétex1eà poursuites : en cestemps de fête, par exemple, plusieurs respon-sables sont poursuivis pour avoir simplementutilisé le terme kurde ceNewroz .., au lieu desa traduction turque cc Nevrouz "....

Dominique Sevet

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