BESSE M. and DESIDERI J., ed_2004_Graves and Funerary Rituals during the Late Neolithic and the...

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Graves and Funerary Rituals during the Late Neolithic and the Early Bronze

Age in Europe (2700 – 2000 BC)

Graves and Funerary Rituals during the Late Neolithic and the Early Bronze

Age in Europe (2700 – 2000 BC)

Proceedings of the International Conferenceheld at the Cantonal Archaeological Museum,

Sion (Switzerland)October 4th - 7th 2001

Edited by Marie Besse and Jocelyne Desideri

BAR International Series XXXX2004

Archéologie et gobeletsAssociation pour la promotion de la recherche et la diffusion des connaissances sur le Campaniforme

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Avant-propos

Marie Besse, Philippe Curdy et Jocelyne Desideri

Un des complexes culturels des plus intéressants, notamment de par son extension géographique vaste et de par son insertion dans les substrats

culturels les plus divers, le Campaniforme intrigue. Oui, au cours du 3e millénaire avant notre ère, les habitants de lʼEurope vont adopter des vases différents. Rien de particulier pour l'histoire de la préhistoire récente, si ces céramiques ne correspondaient pas à un standard que lʼon retrouve sur lʼensemble de lʼEurope occidentale et en Afrique du Nord. Cʼest cet aspect qui en fait un groupe culturel très particulier, au même titre que le Cordé dʼailleurs. Ce stéréotype céramique se compose des seuls gobelets décorés, en forme de S, avec le décor en bandes alternées, effectués par impression de coquillage, de peigne ou dʼarrête de poisson.

Cʼest alors que de nombreux archéologues ont travaillé et que dʼautres travaillent encore sur le sujet, proposant des études typologiques sur une région, des analyses thématiques sur un unique élément ou encore des approches technologiques.

L̓ association Archéologie et gobelets a été créée en 1996 à Genève (Suisse) afi n de promouvoir la recherche et la diffusion des connaissances du Campaniforme. Ce réseau constitué, les membres de lʼassociation organisent annuellement des rencontres de travail sur un thème particulier. Cʼest ainsi que nous nous sommes réunis dans différents pays. En 1997, Marion Benz et Samuel Van Willigen ont organisé deux journées de communications à Feldberg (Allemagne). En 1998, Laure Salanova nous a réunis au Portugal dans la région de Lisbonne pour une découverte des sites et des musées, une journée dʼétudes sur lʼépineux problème de lʼEpicampaniforme a été organisée par Olivier Lemercier à Aix-en-Provence (France) et lʼassociation a parrainé le colloque international Bell Beakers Today, Pottery, People, Culture, Symbols in prehistoric Europe organisé par Franco Nicolis à Riva del Garda (Italie). En 1999, une journée dʼétudes sur lʼindustrie lithique a été organisée par Maxence Bailly à Lyon (France), et en 2000, Humphrey Case nous a fait découvrir les plus beaux sites et musées

One of the most interesting and intriguing of the cultural complexes is that of the Bell Beaker Complex, particularly in the light of its wide

geographic extent and its incorporation within a great variety of cultural sub-groups. During the 3rd millennium before our era, the inhabitants of Europe adopted a different style of ceramic vase. There would be nothing exceptional in this change of ceramic style during recent prehistoric times, were it not for the fact that it is to be found across the whole of Europe as well as in North Africa. It is this aspect which makes it such a particular cultural complex, as had previously been that of the Corded Ware. The only common ceramic objects are the beakers with an S profi le, decorated with alternating bands of decoration, made by applying the impression with a shell, a comb or a fi sh bone.

Many archaeologists have studied the subject, whilst others are still doing so, undertaking type studies within a region, thematic analyses of a single element or taking a technological approach.

The Archéologie et gobelets Association was set up in 1996 in Geneva, Switzerland, to further the study of the Bell Beaker Culture and for the dissemination of knowledge. Once constituted, the members of the Association have organised annual working meetings around particular themes, getting together in different countries. Thus, in 1997, Marion Benz and Samuel Van Willigen organised two days devoted to communications in Feldberg, Germany. In 1998, Laure Salanova got us together in the region of Lisbon, Portugal, to discover the archaeological sites and museums. In 1999 a study-day on the thorny problem of the Epi-Bell Beaker Culture was organised by Olivier Lemercier at Aix-en-Provence, France and the Association sponsored the international colloquium organised by Franco Nicolis on Bell Beakers Today, Pottery, People, Culture, Symbols in prehistoric Europe at Riva del Garda in Italy. In 1999, a one day study session was organised by Maxence Bailly on the theme of the stone industry in Lyon, France. Then in 2000, Humphrey Case made us discover the most interesting sites and museums in England. It was

Foreword

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Marie Besse, Philippe Curdy et Jocelyne Desideri

dʼAngleterre. Cʼest en 2001 que nous nous sommes réunis à Sion pour deux journées de visites de sites et collections et deux journées de communications dont le thème a porté sur le rituel funéraire entre 2700 et 2000 av. J.-C., dont les actes sont présentés dans ce volume. Nous avons organisé cette rencontre à Sion avec la collaboration de Philippe Chambon. Elle aurait cependant dû être préparée également avec la participation de Christian Simon, anthropologue à lʼUniversité de Genève ; son décès prématuré ne lui aura pas laissé cette possibilité, ce que nous regrettons profondément. Depuis, les rencontres de lʼassociation Archéologie et gobelets se sont déroulées à Poznan (Pologne) où Janusz Czebreszuk et Marzena Szmyt ont organisé un colloque portant dʼune part sur les actualités de la recherche, et, dʼautre part, sur les frontières nord-orientales de ce groupe culturel. En 2003, cʼest au Collège de France que lʼassociation a organisé, en collaboration avec le professeur Jean Guilaine et la Société préhistorique française, une journée portant sur les genèses du Campaniforme. Et au printemps 2004, Petr Dvorak, Magdalena Krutova, Jaroslav Peska, Lubomir Sebela et Jan Turek nous recevront à Prague et Olomouc pour une table ronde, des visites de sites et de collections archéologiques de Tchéquie.

Les publications issues des rencontres de lʼassociation Archéologie et gobelets sont généralement publiées dans la série internationale des BAR (British Archaeological Reports), support dont les délais de publication sont relativement courts et dont la diffusion internationale facilite lʼaccessibilité aux chercheurs.

La rencontre de Sion en 2001 sʼest déroulée en deux parties, lʼune composée de conférences scientifi ques organisées au musée cantonal dʼarchéologie, et lʼautre de visites de sites et de collections archéologiques. Si les actes des présentations orales sont publiés dans ce volume, il ne reste cependant que des souvenirs de nos excursions. Nous avons tout dʼabord visité le site du Petit-Chasseur à Sion (Valais) avec les deux dolmens à soubassement triangulaire visitable en ville de Sion, ainsi que les magnifi ques stèles gravées exposées au musée cantonal dʼarchéologie. La visite du dépôt du matériel du site de Saint-Martin-de-Corléans à Aoste (Italie) nous a permis de découvrir lʼexceptionnelle collection de stèles gravées et dʼobjets campaniformes, nous renvoyant, tel un miroir, à la série du Petit-Chasseur. Puis nous avons remonté la vallée du Rhône, en nous arrêtant à la roche gravée néolithique de Saint-Léonard, avant de grimper en haute montagne, sous une pluie glaciale, à plus de 2600 m pour nous installer à lʼabri Alp Hermettji au-dessus de Zermatt. Ces excursions ont été agrémentées de festivités, et nous tenons à remercier la commune de Saint-Léonard pour lʼapéritif offert au milieu des vignes et la municipalité de Sion pour la raclette au carnotzet

in 2001 that we got together in Sion, Switzerland, for two days devoted to visiting sites and collections, followed by two further days devoted to communications centring on funerary practices between 2700 and 2000 BC, the papers of which are the subject of this publication. We organised this meeting with the collaboration of Philippe Chambon. Whilst Christian Simon, anthropologist at Geneva University, was supposed to collaborate in its preparation, his premature demise, which we deeply regret, prevented him from so doing. Since that date, two further meetings of Archéologie et gobelets have taken place ; the fi rst colloquium organised by Janusz Czebreszuk and Marzena Szmyt bearing on the current state of research and on the North-Eastern extent of this cultural complex ; the second, in 2003, was organised by the Association at the Collège de France, in collaboration with Professor Jean Guillaine and the French Prehistoric Society and bearing on the origins of the Bell Beaker Culture. Finally, in the spring of 2004, Petr Dvorak, Magdalena Krutova, Jaroslav Peska, Lubomir Sebela and Jan Turek will receive us in Prague and Olomouc, for a round table, as well as site visits and the discovery of Czech archaeological collections.

The publication of the papers coming out of the meetings of the Archéologie et gobelets Association are usually published in the BAR (British Archaeological Reports) international series, since the publishing delays are relatively short and their international distribution facilitates their accessibility to researchers.

The 2001 meeting in Sion was in two parts ; one made up of scientifi c meetings organised at the Cantonal Archaeological Museum and the other made up of visits to archaeological sites and museum collections. If we are able to publish the acts in this volume, the visits can only live on in our memories. We fi rst visited the site of the Petit-Chasseur in Sion, Canton Valais, as well as the two dolmens with triangular footings to be found in the town and the magnifi cent engraved steles exposed in the Archaeological Museum. The visit to the storerooms of site of Saint-Martin-de-Corléans, at Aosta in Italy, allowed us to discover the exceptional collection of engraved steles and objects from the Bell Beaker Culture, which were like a mirror-refl ection of the collection from the Petit-Chasseur. We then travelled up the Rhone valley, pausing at the rock, engraved during the Neolithic, at Saint-Léonard, before climbing high up the mountains, to above 2600 metres, under a glacial downpour, to the Alp Hermettji rock-shelter above Zermatt, in which we sought protection from the elements. These excursions were also the occasion for some entertainment and we wish to extend our thanks to the commune of Saint-Léonard for offering us an aperitif amidst the vineyards, as well as to the town of Sion for the raclette offered to all the participants in their carnotzet. We look back on the occasions with fond memories.

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Avant-propos - Foreword

de la ville, raclette offerte à lʼensemble des participants. Nous en gardons des souvenirs des plus sympathiques.

Nous tenons à remercier Pierre Corboud, archéologue, pour la visite du site de Saint-Léonard (Valais, Suisse) et Gaetano De Gattis, responsable du service des biens archéologiques du Val DʼAoste (Italie) pour la visite du dépôt dans lequel est entreposé lʼensemble du mobilier archéologique du site de Saint-Martin-de-Corléans (Aoste, Italie).

Cette publication a été réalisée grâce à lʼeffi cace collaboration de Jean Gabriel Elia, infographiste, et Marie-Noëlle Lahouze Davaud, documentaliste, tous deux rattachés au Département dʼanthropologie et dʼécologie de lʼUniversité de Genève. Mickael Templer a assumé la traduction anglaise de certains résumés et de lʼavant-propos. Nous avons bénéfi cié du soutien fi nancier des musées cantonaux du Valais et du Département dʼanthropologie et dʼécologie de lʼUniversité de Genève. Que chacun trouve ici lʼexpression de notre plus profonde reconnaissance.

We wish to extend our thanks to the archaeologist Pierre Corboud, for the Saint-Léonard, Canton Valais, Switzerland visit and to Gaetano De Gattis, responsible for the archaeological services and for the protection of the archaeological heritage of the Val DʼAosta in Italy, for the visit to the storerooms in which all the archaeological fi nds from the site of Saint-Martin-de-Corléans have been deposited.

This publication has been made possible thanks to the effi cient collaboration of Jean Gabriel Elia, for the graphic design and Marie-Noëlle Lahouze Davaud, for the documentation ; both attached to the Department of Anthropology and Ecology of the University of Geneva. Mickael Templer took care of the English translation of certain abstracts and of the foreword. We have benefi ted from the fi nancial support provided by the Valais Cantonal Museums and by the Department of Anthropology and Ecology of the University of Geneva. We wish to extend our heartfelt thanks to each party for their contribution.

Christian Simon (1941-2000)

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RésuméCet article présente les résultats de notre projet de recherche dans la vallée dʼAmbrona (Soria, Espagne). La prospection intensive a révélé la richesse extraordinaire en sites des cette zone de 15 km de long (107 sites, dont 20 sites campaniformes). Ceci sʼexplique par la position géographique cruciale de la vallée, à un croisement naturel entre les bassins de lʼEbre, du Duero et du Taje ; elle constitue de plus un accès naturel au haut plateau central (la fameuse Meseta) depuis lʼest. Nous avons également tenté dʼétudier le rôle social et rituel joué par les Campaniformes dans les différentes structures funéraires, au long de lʼévolution des pratiques mortuaires dans la vallée dʼAmbrona.

Mots-clésCampaniforme, Chalcolithique, analyse du territoire, rituel funéraire, organisation sociale, Espagne

AbstractThis paper aims to offer the results of our research project in the Ambrona Valley, Soria, Spain. The development of intensive archaeological surveys in the area showed the extraordinary site richness of this 15 km long area (107 sites, 20 of them with Bell Beakers). This is explained by the crucial geographical situation of the valley, in a natural crossroad, between the Ebro, Duero and Tajo valleys, and as a natural entrance to the inner highlands of Iberia (the so called Meseta) from the Levant. We also try to study the social and ritual role of Bell Beakers in the different spatial location of the funerary structures along the burial costumes evolution in the Ambrona valley.

Key WordsBell Beakers, Copper Age, settlement patterns, burial mounds, social rank, Spain

Desde hace unos años venimos refl ejando en diferentes publicaciones la riqueza arqueológica que encierra esta pequeña franja de terreno que se

ubica en el extremo suroriental de la provincia de Soria, Castilla y León, España (fi g. 1). Lo que se denomina en términos generales Valle de Ambrona es una realidad geomorfológica dual, ya que engloba el recorrido de una de las fuentes del Jalón, el Arroyo de La Mentirosa (afl uente del Ebro), de drenaje rápido y decidido, que forma un pasillo estrecho y sinuoso, y un poljé anticlinal o cuenca endorreica, de fondo plano y contornos escarpados, que facilita el encharcamiento de los suelos y la formación de lagunas.

Sobre este espacio geográfi co, que conforma un pasillo de 15 km de largo, en dirección Noroeste-Sureste, entre los Sistemas Central e Ibérico, desarrollamos desde hace cinco años un proyecto de investigación sobre la introducción de la agricultura en el interior de la Península Ibérica (Rojo Guerra 1994, 1999, Rojo Guerra y Estremera Portela 2000, Rojo Guerra y Kunst, 1999a, 1999b, 1999c, 1999d, 1999e, 2000, Rojo Guerra, Negredo García y Sanz Aragonés 1996, Rojo Guerra, Kunst y Palomino Lázaro 2002). Dicho

El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)Dinámica del poblamiento y aproximación a su contexto social

Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

proyecto tuvo como punto de partida la realización de una exhaustiva prospección, que llegó a afectar a más del 65% del territorio que ocupan los términos municipales que cuentan con terrenos en la zona de estudio. Los resultados de esta labor se nos antojan ciertamente espectaculares, ya que se dobló el número de estaciones conocidas, pasando de 50 a 107 localizaciones (fi g. 2 y 3).

Las razones que, a nuestro juicio, explican esta riqueza de yacimientos arqueológicos hay que buscarlas tanto en aspectos concernientes a la situación general del Valle, en un lugar estratégico para las vías naturales de comunicación en dirección Norte-Sur y Este-Oeste, lo que defi ne para él una clara vocación de zona de paso, y de convergencia de infl uencias ; como a las características específi cas del mismo. En efecto, de forma notoria en la mitad nororiental de su recorrido y hasta fechas recientes, en las que se han realizado costosas labores de drenaje, el valle ha sido una cuenca endorreica, que ha dispuesto de tres lagunas activas, creando ecosistemas especialmente aptos para la vida en la Prehistoria. Dichas lagunas se situaban al Noroeste del núcleo de población de Ambrona (fi g. 3), y entre los términos municipales de Miño de Medina

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Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

y Conquezuela, resultando estas zonas, no de forma aleatoria, las más densamente ocupadas, especialmente en los primeros momentos de la protohistoria local.

La densidad de yacimientos campaniformes resulta muy notable, habiéndose hallado un total de 20 estaciones, entre las que se incluyen tanto posibles hábitats como túmulos funerarios. Destacan en número, con 17 sitios, las atribuciones correspondientes al estilo Ciempozuelos, sobre las pertenecientes a los estilos más antiguos (Marítimo Internacional y Puntillado geométrico), con sólo cinco lugares. Sólo en dos yacimientos aparecen conjuntamente ambos tipos de cerámicas (La Perica, en Conquezuela, y Los Dolientes I, en Miño de Medina) (fi g. 2 y 3).

Por otro lado, los resultados que ofrece la prospección arqueológica del valle muestran con claridad una transformación en los patrones de distribución espacial de los yacimientos con materiales campaniformes. Si en el Neolítico se constata una dualidad de emplazamientos, con una mayoría de asentamientos en llano (La Revilla del Campo y La Lámpara, en Ambrona, y La Sima, en Miño de Medina), y algunos casos de ubicaciones destacadas

en el paisaje (El Pozuelo en Miño de Medina, La Cumbre en el paisaje (El Pozuelo en Miño de Medina, La Cumbre en Conquezuela y El Haza del Concejo en Ambrona) en Conquezuela y El Haza del Concejo en Ambrona) (Rojo Guerra y Kunst 1999e) ; durante el Calcolítico (Rojo Guerra y Kunst 1999e) ; durante el Calcolítico campaniforme el panorama es más complejo.campaniforme el panorama es más complejo.

Así, los pertenecientes a los primeros estilos (Marítimo Así, los pertenecientes a los primeros estilos (Marítimo Internacional y Puntillado geométrico) aparecen Internacional y Puntillado geométrico) aparecen generalmente en el fondo del valle, vinculados con generalmente en el fondo del valle, vinculados con la reutilización de monumentos funerarios neolíticos la reutilización de monumentos funerarios neolíticos (Túmulos de La Peña de La Abuela, en Ambrona y La (Túmulos de La Peña de La Abuela, en Ambrona y La Sima, en Miño) (fi g. 4 y 6). Las excepciones serían los Sima, en Miño) (fi g. 4 y 6). Las excepciones serían los hallazgos de La Perica en Conquezuela, yacimiento donde hallazgos de La Perica en Conquezuela, yacimiento donde se documentó la existencia de un asentamiento calcolítico se documentó la existencia de un asentamiento calcolítico con cerámicas campaniformes de Estilo Marítimo, con cerámicas campaniformes de Estilo Marítimo, Puntillado geométrico, y Ciempozuelos, y también cinco Puntillado geométrico, y Ciempozuelos, y también cinco estructuras tumulares ; y el hábitat de El Pozuelo en Miño estructuras tumulares ; y el hábitat de El Pozuelo en Miño de Medina, donde se recogió un fragmento cerámico de de Medina, donde se recogió un fragmento cerámico de estilo Puntillado geométrico.estilo Puntillado geométrico.

Por contra, los sitios que han proporcionado hallazgos Por contra, los sitios que han proporcionado hallazgos campaniformes de Estilo Ciempozuelos, que son campaniformes de Estilo Ciempozuelos, que son mayoritarios en nuestra área de estudio (17 de los 20 mayoritarios en nuestra área de estudio (17 de los 20 sitios localizados), se ubican en su inmensa mayoría en sitios localizados), se ubican en su inmensa mayoría en emplazamientos destacados, ya sea en plena paramera, emplazamientos destacados, ya sea en plena paramera, en sus bordes, o en cerros muy próximos a ella (fi g. 4 y en sus bordes, o en cerros muy próximos a ella (fi g. 4 y 5), todos ellos lugares con excelente control visual del 5), todos ellos lugares con excelente control visual del entorno y sus vías naturales de comunicación.entorno y sus vías naturales de comunicación.

Si analizamos el contexto arqueológico donde aparecen Si analizamos el contexto arqueológico donde aparecen unos y otros, apreciamos diferencias muy signifi cativas, que, quizás, estén relacionadas con la función que las cerámicas campaniformes desempeñaron en las sociedades locales del momento, que se hallaban, como en otras partes de La Meseta, en plena transformación.

La evolución del poblamiento durante el Calcolítico campaniforme en el Valle de AmbronaSegún los datos disponibles en la actualidad, y en una evaluación previa, podríamos defi nir, a grandes rasgos, dos etapas en la evolución del poblamiento durante el Calcolítico Campaniforme en el valle de Ambrona.

Primera etapa : el Campaniforme de estilo Marítimo

Hacia mediados del Tercer Milenio AC calibrado los elementos campaniformes llegan al valle de Ambrona, como en el resto del interior peninsular, circulando a través de las redes de intercambios. En un contexto de importantes transformaciones económicas y sociales, probablemente surgidas como consecuencia del impacto de la llamada revolución de los productos secundarios (Sherratt 1981) en un momento avanzado del Neolítico

Figura 1 : Mapa de localización del área de estudio, el Valle de Ambrona, Soria, España. Ambrona, Soria, España.

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El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)

Yacimiento Localidad Municipio Tipo ocupación Emplazamiento Tipo Campaniforme

Los Navajos Ambrona Miño de Medina Hábitat Cerro destacado Ciempozuelos

Los Callejones Ambrona Miño de Medina Hábitat Borde páramo Ciempozuelos

El Aza del Concejo Ambrona Miño de Medina Túmulos Páramo Ciempozuelos

La Peña de La Abuela Ambrona Miño de Medina Túmulo Fondo valle Marítimo

Puntillado geométrico

La Perica Conquezuela Miño de Medina Túmulos Borde páramoMarítimoPuntillado geométricoCiempozuelos

La Cumbre Conquezuela Miño de Medina Hábitat Cumbre páramo Ciempozuelos

Loma del Cerrajón Conquezuela Miño de Medina Hábitat Cerro Ciempozuelos

El Rasero Conquezuela Miño de Medina Hábitat Borde páramo Ciempozuelos

Alto del Chozo Conquezuela Miño de Medina Hábitat Borde páramo Ciempozuelos

Los Cerrajones Conquezuela Miño de Medina Túmulo Cerro Ciempozuelos

El Páramo Conquezuela Miño de Medina Túmulos Cumbre páramo Ciempozuelos

El Capirote Fuencaliente de Medinaceli Medinaceli Hábitat Cerro destacado Ciempozuelos

Las Cespederas II Fuencaliente de Medinaceli Medinaceli Hábitat Plataforma pie

paramera Ciempozuelos

Camino de Bujarrabal

Fuencaliente de Medinaceli Medinaceli Hábitat Plataforma

inferior paramera Ciempozuelos

El Tormo II Fuencaliente de Medinaceli Medinaceli Hábitat Pie páramo Ciempozuelos

El Pozuelo Miño de Medina Miño de Medina Hábitat Plataforma páramo Puntillado geométrico

Los Dolientes I Miño de Medina Miño de Medina Hábitat Borde páramo Puntillado geométricoCiempozuelos

Las Cuevas / El Morrión Miño de Medina Miño de Medina Túmulos Borde páramo Ciempozuelos

La Sima Miño de Medina Miño de Medina Túmulo Fondo valle MarítimoPuntillado geométrico

Cerro Santo II Torralba del Moral Medinaceli Hábitat Páramo Ciempozuelos

(Garrido Pena 2000) ; son recibidos y empleados en las estrategias de legitimación de los liderazgos locales emergentes.

Tal afi rmación se nos antoja ajustada porque creemos que, además, se utiliza otro recurso para apuntalar su aún endeble posición y dotarla de legitimidad a los ojos del

resto de la comunidad, la manipulación de los símbolos del pasado local.

En tal sentido se han interpretado por parte de distintos autores las intrusiones campaniformes en los monumentos megalíticos, que, además, resultan muy frecuentes en diversas regiones de la Meseta, con algo

Figura 2 : Tabla de los yacimientos campaniformes conocidos en el Valle de Ambrona.

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Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

más de veinte ejemplos (Garrido Pena 2000). En el valle de Ambrona este hecho se manifi esta con la presencia de enterramientos campaniformes en dos tumbas monumentales neolíticas : La Peña de La Abuela, en Ambrona (Rojo Guerra 1994, 1999, Rojo Guerra y Kunst 1999a, 1999b, 1999d, 2000, en prensa, Rojo Guerra, Kunst y Palomino Lázaro 2002, Rojo Guerra, Negredo García y Sanz Aragonés 1996), y el Túmulo de La Sima, en Miño de Medina (Rojo Guerra, Kunst y Palomino Lázaro 2002).

En el primer caso se trata de una tumba-calero, panteón colectivo construido en piedra caliza que fue incendiado intencionadamente hasta llegar a formar cal viva y sellar el depósito funerario, y que fi nalmente fue cubierto por un túmulo pétreo. La datación por C14 sitúa la destrucción ritual de esta tumba a comienzos del 4 milenio AC calibrado. Más de un milenio después la coraza tumular fue perforada para depositar al menos dos enterramientos con ajuares cerámicos campaniformes de estilo Marítimo y Puntillado geométrico (fi g. 6). Por desgracia, esta fue la zona del yacimiento más afectada por el laboreo agrícola, y de todos ellos sólo nos quedaron una importante cantidad de fragmentos cerámicos, pertenecientes a cinco recipientes, dispersos por toda la superfi cie del túmulo y parte de una pierna en conexión anatómica.

El Túmulo de La Sima fue inicialmente otra tumba-calero semejante a la de La Peña de La Abuela, pero que fue posteriormente reedifi cada, esta vez sin ser destruida por el fuego, en forma de un tholos de piedra, que sirvió de panteón colectivo durante momentos fi nales del Neolítico. En época campaniforme, y cuando aún se hallaba accesible la cámara de esta tumba, se acondicionó una zona en el exterior de la misma, mediante la colocación de algunos bloques pétreos y la preparación de un suelo de piedras, para acoger varias inhumaciones individuales acompañadas de ricos ajuares. Esta zona fue objeto de intensas remociones posteriormente, lo que alteró notablemente las tumbas campaniformes, de las que sólo dos han conservado sus ajuares intactos. El conjunto total se compone de 18 recipientes, once de ellos de estilo Marítimo, cinco puntillados geométricos y cuatro lisos, así como tres puñales de lengüeta, dos Puntas de tipo Palmela, dos leznas y un hacha plana, todos de cobre, tres brazales de arquero de piedra, un botón prismático de perforación en V y dos puntas de fl echa de sílex. Sin embargo, pese a la espectacularidad y riqueza de este impresionante ajuar campaniforme, no apareció ni un sólo fragmento de Estilo Ciempozuelos (fi g. 6).

No en vano, y a diferencia de lo que ocurre en general en la Meseta y el resto de la Península, en el valle de Ambrona esta reutilización de los sepulcros megalíticos

Figura 3 : Mapa que muestra la distribución geográfi ca de los yacimientos campaniformes en el Valle de Ambrona.

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El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)

locales en época campaniforme sólo se relaciona con el estilo Marítimo, lo que apunta, a falta de las dataciones de C14 en curso, hacia una cronología antigua, por lo que quizás se tratase de los primeros campaniformes que llegasen a la zona. Las cerámicas de este estilo, teóricamente más antiguo, aparecen sobre todo, y salvo alguna excepción concreta antes mencionada, en las tumbas neolíticas situadas en el fondo del valle (fi g. 4), donde las construyeron sus lejanos antepasados neolíticos en otro contexto social, en el que resultaba particularmente importante marcar simbólicamente las tierras más fértiles con la presencia de los antepasados enterrados en esos panteones colectivos.

Este hecho resulta llamativo dado el predominio absoluto de los hallazgos de estilo Ciempozuelos en el valle de Ambrona (17 de los 20 sitios conocidos, un 85%) (fi g. 5), en la Meseta (un 87%) y en la cuenca del Duero (algo más del 93%) (Garrido Pena 2000). Por ello, no puede ser casual este dominio de los hallazgos de estilo Marítimo y la completa ausencia de las cerámicas de estilo Ciempozuelos en la reutilización de los sepulcros neolíticos del valle (fi g. 6).

Proponemos como explicación, en todo caso, que estos personajes tendrían que utilizar símbolos de autoridad permanente, de gran valor y signifi cado conocido en la

región. Eso sí, de acuerdo con sus propias necesidades, en un contexto social e ideológico diferente, por lo que procuraban diferenciarse claramente de los antiguos propietarios de la tumba, como se aprecia nítidamente en el Túmulo de La Sima. Como señalamos anteriormente, en este sepulcro colectivo neolítico, las inhumaciones con ajuares campaniformes se dispusieron en una estructura de piedra independiente, construida a tal efecto, fuera de la cámara principal del tholos de piedra anterior.

Segunda etapa : el Campaniforme de Estilo Ciempozuelos

Una vez se implanta en el valle de Ambrona, y, en general, en todo el interior peninsular, el Campaniforme, como red de intercambios donde circulan no sólo los elementos propios del fenómeno, sino también nuevas formas de entender el poder y las relaciones entre el grupo y el individuo, se desarrolla plenamente el complejo meseteño de Ciempozuelos en los últimos siglos del Tercer Milenio AC calibrado. Durante esta etapa se generaliza y establece defi nitivamente en toda la Meseta el complejo campaniforme con todas sus implicaciones económicas, sociales e ideológicas. Se siguen constatando intrusiones en los megalitos meseteños, sobre todo en algunas regiones donde este fenómeno tuvo especial importancia, como por ejemplo en Salamanca, que cuenta con casos tan espectaculares como el ofrecido por el dolmen de Galisancho (Benet, Pérez y Santonja 1997).

Pero a ello se añaden también fórmulas funerarias propias, como los túmulos individuales. De hecho, se conocen varios ejemplos claros, la mayor parte situados en la cuenca del Duero, como Aldeagordillo en Ávila (Fabián García 1992), Cótar (Uribarri Angulu y Martínez González 1987), Tablada del Rudrón (Campillo Cueva 1985) y El Paso de La Loba (Rojo Guerra 1989) en Burgos, y Pedraza de Alba en Salamanca (López Plaza 1978, Garrido Pena 2000). Además, muchas de las tumbas en fosas simples que ofrecieron enterramientos campaniformes se descubrieron de forma accidental y, por los relatos que se conservan de algunos de estos hallazgos como el célebre de Fuente Olmedo (Martín Valls y Delibes de Castro 1974), cabe deducir que estaban selladas por algún tipo de estructura tumular.

A pesar de que este tipo funerario cuenta con indudables precedentes formales en el megalitismo, se trata, en realidad, de una nueva concepción del ritual funerario, que si en la etapa anterior comenzaba a mostrarse a través de la manipulación de los símbolos del megalitismo, ahora parece demandar ya fórmulas propias. La ausencia de corredores o vías de acceso, indica que estas tumbas se realizaban con el propósito de depositar un cadáver, realizar un ritual funerario y después sellar para siempre el sepulcro con un túmulo pétreo.

Figura 4 : Ilustración que muestra los tipos más frecuentes de ubicación topográfi ca de los yacimientos campaniformes en el Valle de Ambrona.

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Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

Figura 5 : Cerámicas campaniformes de Estilo Ciempozuelos halladas en las prospecciones desarrolladas en el Valle de Ambrona, Soria : 1 y 2 : Los Navajos, 3-6 : Los Callejones, 7 : El Aza del Concejo, en Ambrona, 8 : La Cumbre, 9 y 10 : El Rasero, 11-14 : Alto del Chozo, 15 y 16 : Los Cerrajones, en Conquezuela, 17 : Las Cespederas II en Fuencaliente de Medinaceli, 18-21 : Las Cuevas/El Morrón en Miño de Medina.

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El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)

Figura 6 : Cerámicas campaniformes de Estilo Marítimo Internacional y Puntillado geométrico halladas en las excavaciones de los Figura 6 : Cerámicas campaniformes de Estilo Marítimo Internacional y Puntillado geométrico halladas en las excavaciones de los túmulos de La Peña de La Abuela (nº 1 y 2) y La Sima (nº 3-7).

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Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

Estas nuevas costumbres funerarias parecen vincularse con una concepción distinta del tratamiento del difunto, que recibe sepultura en una única ceremonia, sin que el espacio que ocupa se vea alterado por ulteriores enterramientos, preservándose así su integridad individual. Ello tiene importantes consecuencias rituales y sociales, pues los funerales como rito de paso, son una ocasión muy propicia para el despliegue de las estrategias sociales y políticas de los vivos. Si en los sepulcros megalíticos es la tumba la referencia central para los cíclicos rituales funerarios allí desarrollados, con el Campaniforme parece desplazarse el interés hacia el cuerpo del inhumado y su ajuar, o como señala Criado Boado (1989) en acertada frase, de una monumentalidad exterior a otra interior.

Como señalamos anteriormente, además, esta nueva fórmula funeraria parece ser la única empleada en esta segunda etapa de desarrollo del Campaniforme en el Valle de Ambrona, por la información con que contamos hasta el presente. Pero no es ésta la única novedad que se constata en la faceta funeraria del complejo Ciempozuelos en nuestra área de estudio. Y es que los túmulos individuales se ubican ahora en nuevos emplazamientos, bien distintos de los ocupados por las tumbas neolíticas que eran reutilizadas en los momentos iniciales de la presencia campaniforme en la región.

Ahora ocupan posiciones destacadas en el paisaje, en pleno páramo, al borde del mismo o en cerros destacados próximos a él, pero siempre en lugares de amplio control visual del entorno y sus vías naturales de comunicación (fi g. 4). Parece, por ello, que lo que interesa ahora es demarcar simbólicamente no tanto la tierra de cultivo, como ocurría en las sociedades neolíticas, sino las vías de comunicación

por donde circulan tan valiosas mercancías, y todo lo que les acompaña. Desde este punto de vista, la ubicación de los túmulos individuales no sería casual, sino claramente intencionada, indicando que, quizás, podrían haber funcionado en la geografía del valle de Ambrona como hitos o referencias espaciales que marcarían, de forma ritual y simbólica, la legitimidad para el control del entorno inmediato, en un sentido más amplio que el estrictamente ceñido a los campos de cultivo, lo que incluiría el paisaje con todos sus recursos (pastos, caza, etc.), y sus vías naturales de comunicación. Una interpretación semejante se propuso hace algunos años ya para explicar la ubicación geográfi ca de las estelas del Bronce fi nal del Suroeste peninsular (Galán Domingo 1993).

Este interés por el control del territorio y sus vías naturales de comunicación se ha podido constatar, en general, en todo el Campaniforme del interior peninsular, donde la gran mayoría de yacimientos (un 67%) ocupan emplazamientos destacados en el paisaje, con un amplio dominio visual del entorno y las vegas de los ríos y arroyos de distinta entidad, ya sean cerros destacados (36%), o suaves lomas o terrazas (31%). Este hecho no parece casual, y se relaciona estrechamente también con la dispersión general de yacimientos a escala meseteña, claramente concentrada en torno a las principales corrientes fl uviales, que constituyen las vías naturales de comunicación por las que suponemos circularon todos los elementos que componen el complejo campaniforme, en una etapa de profundas transformaciones, a medio camino entre las sociedades igualitarias de los más antiguos tiempos neolíticos y las jefaturas de la Edad del Bronce (Garrido Pena 2000, fi g. 96).

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RésuméL̓ archéologie est une forme de prospective car elle nous oblige à travailler avec une information très pauvre. Notre objectif vise à rechercher une méthode qui permettrait dʼaborder les domaines qui sont les plus diffi ciles dʼaccès pour lʼarchéologie. Les restes archéologiques expriment ce que les humains ont fait (composante réactive), mais disent peu de choses sur leurs pensées, sur leurs sentiments et sur leurs relations (composantes cognitives et affectives des relations sociales). Dans cet article nous essayons de réviser, pour le Campaniforme, en se focalisant sur le site de Peñarroya (Jaulín), la relation entre lʼintracausalité et lʼextracausalité ; la temporalité ; le rôle des rites funéraires dans le culte des morts ; le contrôle social durant le Chalcolithique ; et la phénoménologie du dessin des vases.

Mots-clésCampaniforme, microsociologie, prospective, Jaulín, Espagne

AbstractArchaeology is a form of prospecting, since we are obliged to work with a paucity of information. Our objective tends towards the search for a way of tackling those areas which are most inaccessible to archaeologists. Archaeological remains are a refl ection of what humans have done (reactive component), but tell us little about their thought processes, their feelings or their relationships (cognitive and emotional component of social relationships). In this article we seek to correct, for the Bell Beaker Culture, with reference to the site of Penarroya (Jaulin), the relationship between internal and external causality ; temporality ; the role of funerary practices in the cult of the deceased ; social control during the Copper Age, and the phenomenology of vase drawings.

Key WordsBell Beaker, microsociology, prospecting, Jaulín, Spain

Los arqueólogos, como la mayoría de los científi cos, tienen que partir, no de manera exclusiva, pero sí fundamentalmente, de datos empíricamente

constatables. En su caso, y también fundamentalmente, de los restos de la cultura material que unos seres humanos realizaron. Pero lo que hacen las personas corresponde al componente reactivo de las actitudes sociales. Al resultado de su voluntad. A lo que quedó refl ejado de su conducta. Y eso no respondería mas que a una pequeña parte de lo que son o fueron las actitudes sociales. Faltarían los componentes cognitivo y afectivo : lo que pensaban y lo que sentían. Algunas escuelas psicológicas han separado, por un lado, los pensamientos y sentimientos, que a efectos comunicativos se traduciría en opiniones, de las realizaciones, es decir, del comportamiento. Y entre los sociólogos no han faltado quienes se esforzaban en esta clase de separaciones. Especialmente los satisfechos con el enfoque de la socialización que, a su vez, también la separaban de la educación y de la formación de actitudes. El enfoque microsociológico tuvo que pasar su prueba de fuego al admitir primero las difi cultades de separar lo micro de lo macro ; y así, durante bastante tiempo, se habló

de transiciones y lazos entre una y otra cosa, para terminar admitiendo que todo es fundamentalmente lo mismo ; aunque reservándose una idea decisiva : la verdadera estructura social estaría en las relaciones interpersonales.

Lo que terminaría siendo un dolmen, un modelo de familia, unas desigualdades sociales, un taller artesano o un ritual funerario, en última instancia no sería otra cosa que el resultado de una interacción preñada de confi anzas, desconfi anzas, creatividades, rutinas, miedos y, muy especialmente, control social. Todo ello procedente de los contactos entre unas y otras personas. El hecho de que la unicidad sea verdad supone una gran difi cultad para los investigadores. Todos los humanos son distintos de los que están viviendo, han vivido y vivirán. Además, lo del libre albedrío también es cierto : incluso bajo los mayores condicionamientos, cualquier cosa que se diga o haga se sabe que podría haberse dicho o hecho de manera distinta o parecida. Y la existencia del azar en el proceso dialéctico es otra realidad. Tanto en el mundo físico como en el biológico y el social. Estas tres cosas deberían bastar para desconfi ar en una epistemología obsesionada por la

Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

Problemas metodológicos a partir del yacimiento de Jaulín, en Aragón

Enrique Gastón

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búsqueda de repeticiones y regularidades. En las últimas décadas, también entre los sociólogos han ido adquiriendo importancia las Historias de Vida y los Estudios de Casos. Y en todas las ciencias la Teoría del Caos se está desarrollando a una velocidad considerable, si bien con una gran resistencia institucional y académica.

Lo absolutamente cierto no estaría separado por una barrera de lo absolutamente falso, sino por un continuo que aproximaría o alejaría de lo uno o de lo otro. Cuanto menor es la información de que se dispone y cuanto menores sean las teorías empíricamente verifi cadas, mayor será la necesidad de perfeccionar el pensamiento especulativo. Con gran frecuencia, tal vez por simple intuición o por una cultura profunda, en la literatura procedente de muchos arqueólogos se puede encontrar una audacia especulativa que resulta modélica para el resto de los investigadores sociales. Precisamente porque tienen que trabajar con una información mucho menor y más defectuosa, aunque concreta, que quienes trabajan con otras épocas de la historia o con el presente. Mas también con enorme frecuencia las audacias son miradas con desprecio, tanto por otros investigadores como por los propios arqueólogos. Si sólo se valora lo que se puede demostrar, cuando lo demostrable es tan poco, sería un gran error renunciar a la especulación. El perfeccionamiento de las técnicas de investigación entre los arqueólogos es tan importante como entre los investigadores del futuro. No podría existir una ciencia prospectiva, ni una buena ciencia del pasado, sin un intento de optimizar el pensamiento especulativo.

La Prospectiva coincide con la Arqueología en muchos aspectos. En ambos casos hay poca información y nada resulta empíricamente demostrable, de manera satisfactoria. Hay ciertas cosas que se saben, y hay que reconstruir todo el resto a partir de ellas. Posiblemente, equivocarse sobre el futuro encierre más riesgos que equivocarse sobre el pasado. Pero todo estaría muy relacionado.

Un ejemplo, el que en un espacio mayor que la actual Unión Europea, en un momento dado hubiera sociedades en las que la pugnacidad, la violencia colectiva organizada, existiera en una medida pequeña, podría tener grandes consecuencias a la hora de interpretar las posibilidades de la convivencia humana. Y también todo lo contrario, en el caso de que se demostrase una mayor pugnacidad en el horizonte Campaniforme.

Por eso vale la pena empezar por las escasas cosas que se saben. Ya se han mencionado cuatro :

1. Que las acciones no son ajenas a los pensamientos y sentimientos.

2. La unicidad.

3. El libre albedrío, aunque con limitaciones.4. La presencia del azar 1.

Pero hay muchas más cosas que se conocen. Por ejemplo, todas las motivaciones naturales de los humanos. Que no serían tantas como se suele creer, pero habría bastantes : la motivación postmaternal, el amor de las madres a sus hijos (al parecer la motivación más intensa) ; la supervivencia, la sexualidad, cierto gregarismo (no tanto como se suele creer), la agresividad individual, la tendencia a satisfacer el propio ego, la adquisitividad (el deseo de algunas personas de conseguir más y más bienes, incluso más de los que se podrá disfrutar directamente), la danza, y la búsqueda de satisfacciones estéticas, serían naturales. Todas responden al criterio de universalidad (siempre se han dado y se dan en todas partes) ; al del precedente animal (que con mayor o menor intensidad hay muchas especies que las tienen) ; y al de justifi cación biológica (algo existente en el interior de nuestro propio cuerpo que estaría detrás de tales motivaciones). No se dan en todos los individuos, ni se dan por igual, aunque sí se han dado en todas las épocas y sociedades. Hay ciertas dudas con respecto al gregarismo y a la adquisitividad : en el primer caso porque no está sufi cientemente clara la justifi cación biológica y hay excepciones importantes al principio de universalidad (en las grandes selvas y en los grandes desiertos ha habido culturas limitadas a una única familia, y las sigue habiendo) ; y con respecto a la adquisitividad no se han encontrado todavía precedentes animales, comparables con lo que signifi ca para la especie humana.

Hay algunas cosas más : la fl exibilidad y capacidad de los humanos para adaptarse a circunstancias muy diferentes ; el ser utilizadores y creadores de objetos (fundamentalmente relacionados con la producción de la vida material) ; y, aunque no todos los autores están de acuerdo, la posesión de unas valencias afectivas de gran complejidad. Lo que se hace con todo esto ya entraría en el campo de lo cultural. Mas todo lo mencionado puede considerarse común entre los habitantes de Jaulín, en la época del Campaniforme y el resto de los seres humanos de cualquier época y lugar.

Siguiendo con la hipótesis de que habría una epistemología común entre la ciencia prospectiva y la arqueológica de las épocas anteriores a la escritura, que estaría basada en lo limitado de la información, se podrían replantear algunas viejas polémicas. Por ejemplo, y entre otras muchas cosas : a) intracausación versus extracausación (difusionismo versus evolucionismo) ; b) los palieres temporales de los distintos sistemas (todo lo referente a la temporalidad y a los ritmos del cambio) ; d) el control social informal y la voluntad de orden ; e) la fenomenología del diseño y de la danza. Lamentablemente, no es posible ocuparse aquí de todo, con el detalle que requeriría.

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Importancia de revisar la relación entre la intracausación y la extracausación, en el horizonte Campaniforme Saber si el orden, entre los humanos es un sentido natural (que responde a una teleología objetiva), o si se trata de un componente de la voluntad (teleología subjetiva), es importante para poder diferenciar lo espontáneo de lo racional. Sentido de orden frente a voluntad de orden. También nos informaría algo sobre lo endocultural y lo exocultural. La utilización de la línea recta en construcciones, en tejidos, en tajos al matar un animal o cortar una piel, en tatuajes, en bandas horizontales para la decoración cerámica, en movimientos de persecución cuando no hay obstáculos, parece responder al criterio de universalidad. La regularidad y el sentido de orden se encuentran también en la naturaleza y tiene muchos precedentes en el reino animal. Latidos, respiración, una variedad de setas que crecen en corro, como los cromlech, las pompas de jabón, algunos cristales, los erizos de mar, la regularidad en algunos gritos animales, etc. La lista de lo regular y ordenado en la naturaleza es amplísima. Si bien no tanto como lo desordenado por infl uencia del azar y el entorno. Es dudoso que haya algo en nuestra anatomía que justifi que tal sentido del orden, o no se ha encontrado todavía, salvo que se considere el hecho de que seamos relativamente simétricos. Incluso los ritmos temporales de trabajo, comida y descanso son variables en cada cultura. En todo caso, y como conclusión, habría que admitir el que hay un amplio margen de posibilidades de intracausación entre lo más distintivo del Campaniforme.

La capacidad de difundir ideas, tecnología y bienes materiales, en la sociedad informatizada, desde el punto de vista cuantitativo, no es comparable con la que pudo haber en el Calcolítico. En el futuro, todas las culturas tendrán la posibilidad de confrontarse diariamente ; en el pasado los contactos tuvieron que ser mucho más excepcionales. La efi cacia de los contactos ajenos frente a los infl ujos internos pudo haber seguido una dinámica equivalente a la actual. Habría pocos contactos, pero muy provechosos. La polémica sobre qué es más determinante en la evolución de las especies, si la intracausación o la extracausación, no está defi nitivamente resuelta y es difícil que llegue a resolverse del todo2. Resultan indispensables los contactos con el exterior para que los animales sobrevivan y evolucionen ; pero también hace falta que unos animales, con una carga genética determinada se enfrenten con el exterior. En la ciencia prospectiva se tiende a conceder la máxima importancia a la extracausación ; y en la teoría antropológica se estaría ya lejos de las encendidas polémicas del siglo 19 y principios del 20. Cada vez parecen ser menos los defensores a ultranza de la intracausación en los grandes cambios sociales.

Sería interesante estudiar el Campaniforme partiendo de la hipótesis de la máxima importancia de la extracausación. Esto supondría enfocar, al menos inicialmente, el fenómeno de una manera mucho más amplia. Lo importante ya no sería tanto el hecho de que cada región cultural y cada yacimiento tuvieran peculiaridades distintas ; sino que habría una cultura, más o menos dominante en cada lugar, que se enfrentaría con la unicidad de las personas, que al ser distintas perciben las cosas de manera diferente, dando lugar a materializaciones y comportamientos sorprendentes, a veces. Lo cual, además, se sumaría a los condicionantes del medio físico. Con este enfoque disminuyen considerablemente las razones para no aceptar, en los casos en que no se disponga de otra información, el infl ujo posible de otros yacimientos. Por ejemplo, no se han encontrado restos textiles en el yacimiento de Jaulín ni en ninguno de los de la zona. Pero cabe interpretar que utilizarían el lino con la misma habilidad que en el Sur de la península Ibérica. Tampoco se han encontrado estelas de piedra completas, lo cual no indica que el vestuario que aparece en las estelas suizas, o algo muy parecido, no estuviera presente en lo que después sería Aragón.

Cuando se habla de la cultura judeocristiana se sabe que se está tratando de algo que se produce entre pueblos de idiomas distintos, razas distintas y condiciones sociales diferentes. La referencia judeocristiana implica, científi camente, un respeto a cierta variedad de credos, naciones, ritos y también personas. No es igual el cristianismo en Sicilia que en Noruega o en Illinois. Ni se parece en nada la propia religiosidad a la del vecino, sin embargo nadie se escandalizará si un científi co, refi riéndose a culturas, mete a todos en el mismo saco. Incluso la tradición cristiana ha ido ampliando el concepto semántico de maniqueismo, para criticar las posturas que no ven matizaciones entre unas cosas y otras. Con el Campaniforme sería lo mismo si damos la debida importancia a la extracausación, que se superpondría a los distintos resultados religiosos y económicos.

La aceptación de la extracausación permite proyectar bastantes hallazgos de un asentamiento a los restantes, siempre que no se demuestre la imposibildad de comunicación entre ellos, y siempre que no se cuente con otra información. En este caso, lo enigmático sólo puede transformarse en probable a través de analogías. Pero, y esta sería la justifi cación principal de la opción por la extracausación radical, a lo largo de la historia de la humanidad, y también en el presente, los ejemplos de difusión exterior son muchos más que los de lo contrario. Los grandes inventos, los grandes modelos de organización, las grandes ideas han tendido a difundirse al máximo de las posibilidades comunicativas. Su aceptación es ya otro problema. Sería una relación entre el umwelt que alimenta al sistema, y las personas y normas existentes en el interior

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del sistema. Y como el feed-back, la retroalimentación, es inevitable, dado que los sistemas son abiertos, incluso lo más válido de lo interno podría llegar mejorado por la misma vía de la extacausación.

Un ejemplo de las difi cultades de interpretación : en el cabezo de Peñarroya, de Jaulín, quedan los restos de un pequeño muro de piedra, completamente horizontal, que separa la zona de cultivos o de bosque, del lugar donde se asentaba la escasa población, o posiblemente del lugar en que se juntaban los cazadores. Vivir en un lugar tan incómodo como es la cumbre de un cabezo pedregoso tiene sentido lógico si se piensa en que la visibilidad es amplísima (no menos de 12 kilómetros en cualquier dirección, y en algunos puntos mucho más) ; también se asegura una mejor defensa frente a animales salvajes y frente a otras personas ; y en el caso de Jaulín coincide el hecho de que a 100 metros está el único manantial existente en una zona muy amplia, y dos balsas que recogen y retienen el agua de lluvia de varios montes, porque las tierras son impermeables3. Lo sorprendente es la horizontalidad del muro, siendo que el terreno es irregular. Una línea recta de tantos metros es difícil de interpretar por razones prácticas. Presumiblemente existiría una voluntad de orden, especialmente si se piensa que el mencionado muro no era sufi cientemente alto como para asegurar una efi caz protección. En cualquier caso, algo tan simple como esta construcción no es un fenómeno único del lugar. Existe en otros muchos sitios y a lo largo de muchos siglos4. Si estas obras son de tan escasa utilidad, y ni siquiera se podía labrar junto a ellas, ¿ por qué tan exageradamente rectas ? Quienes las hicieron debieron encontrar especialmente hermosa la línea recta5. Como las bandas horizontales son un elemento tan importante en la decoración campaniforme ; y como desde las cerámicas decoradas de Qalat Jarmo, en el Kurdistán (de ± 5.800 a de C) aparece esa importancia de la horizontalidad, puede pensarse que se trataría de una difusión continuada a lo largo de los siglos más que de una genética voluntad de orden. También hay argumentos para justifi car lo contrario. El interés estético por la línea recta tendría algo de genético.

Importancia de revisar la temporalidad en el fenómeno campaniforme

Habría que superar la preocupación cronológica del conjunto y centrarse más en el estudio de los distintos palieres temporales de cada uno de los sistemas y subsistemas presentes en el fenómeno campaniforme : la división convencional de fases, en la Historia y en la Prehistoria, dice poco y es incorrecta. No todos los sistemas que concurren en un fenómeno cultural aparecen y desaparecen en un tiempo determinado. El clima,

el sistema económico-productivo, el tecnológico, el familiar, el de transmisión educativa y el lenguaje, por dar algunos ejemplos, tuvieron que tener unos palieres temporales muy superiores al de la moda de la decoración de vasijas cerámicas. La moda siempre ha tenido palieres relativamente cortos, salvo que los adornos en el cuerpo y en los distintos objetos materiales pertenecieran a una simbología religiosa o política. Los trabajos de Marie Besse sobre la cerámica de acompañamiento demuestran que los rasgos fundamentales de ésta fueron muy anteriores y tuvieron una pervivencia superior a la llamada campaniforme. También las estelas funerarias. Lo sobrio, propio de la estética de la cerámica de acompañamiento, y lo intencionadamente ornamental, inseparable del campaniforme, tuvieron que tener gran importancia sobre la música y, sobre todo la danza6. El baile y la música debieron tener unos palieres temporales bastante más cortos.

Importancia de situar los ritos funerarios del campaniforme en el campo teórico-metodológico, y especulativo, del culto humano a los muertos Desde la obra de Levi-Strauss parece aceptable la idea de que la estructura teológica no tiene por qué coincidir, o no coincide, con la estructura antropológica (en referencia a la Antropología Social o Cultural). La no coincidencia multiplica la complejidad del tema. Sigue habiendo un problema de intra y extracausación ; pero además hay que trabajar con objetos diferentes que podrían no ser convergentes. Idénticos ritos funerarios podrían tener signifi caciones distintas, al mismo tiempo que manifestaciones distintas podrían tener una misma interpretación. Además, y siguiendo a Levi-Strauss, tampoco podría hablarse de estructuras teológica y antropológica, sino de procesos de estructuración y desestructuración de lo teológico y lo cultural. Ambas cosas pertenecerían a sistemas distintos y tendrían palieres temporales distintos.

En Jaulín no se ha encontrado todavía una necrópolis, lo cual es comprensible, ya que la erosión acumulada en las partes bajas de la montaña ha sido grande. Hay, sin embargo, varias cuevas en las rocas, junto al yacimiento encontrado (Jaulín I) que no han sido exploradas. Pudieron ser abrigos en los que protegerse y ocultarse, o pudieron ser algo más, como sucede en los yacimientos próximos de Mezalocha, donde hay megalitismo junto a la gran cueva, y Belchite, donde en la Cueva de los Encantados encontró Barandiarán una enorme cantidad de restos campaniformes y precampaniformes ; pero concluyendo que no se podía hablar de un uso de la citada cueva para enterramientos. Dos de las cuevas inmediatas

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Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

en Jaulín están bloqueadas por tierra junto a la entrada, como sucedía en Belchite, y son de difícil y peligroso acceso. Una de ellas, además tiene junto a la entrada un gran matorral que la oculta. Estas serían las razones por las que no han sido pirateadas todavía, a pesar de estar en una zona frecuentada por afi cionados y profesionales de la escalada, que suelen acudir todos los fi nes de semana. A unos 100 metros, tras un pequeño barranco hay una oquedad entre las rocas, de acceso todavía más difícil, en donde, por tratarse de un desafío mucho mayor para los escaladores, ha habido muchos visitantes. Hará unos veinte años, un vecino de Jaulín, que fue uno de los primeros en subir, en tiempos recientes, dijo haber visto el esqueleto de un niño pequeño, y lo atribuyó a restos de un nido de águilas. De haber sido así es difícil creer que los contemporáneos del niño o bebé no hubieran hecho el esfuerzo de subir. Aunque es difícil no lo es tanto como para que en cualquier época no hubieran podido alcanzar la oquedad los verdaderamente interesados. De haber sido realmente el esqueleto de un niño, y la persona que lo descubrió ofrece total confi anza, tuvo que ser un enterramiento. En la actualidad ya no queda nada, quien esto escribe ha intentado subir, pero al llegar a un punto no se ha atrevido a seguir. Actualmente, todos los meses hay dos o tres deportistas que suben, descansan un rato en el sitio y siguen subiendo por las rocas hasta la parte más alta, en la que se conservan las ruinas de un abejar de época mudejar. Las dimensiones de este abejar son muy grandes. Es el resto más grande que queda en Aragón. Podría, incluso en términos actuales, ser considerado como una gran fábrica de miel. A otros 100 metros de la citada cueva hay restos de dos pequeños hornos empotrados en la tierra, que parecen haber sido utilizados hasta épocas muy recientes, posiblemente hasta el siglo 18, ya que hay restos de ladrillos grandes. En los alrededores, en un círculo de unos 200 metros, se han encontrado bastantes bolas pequeñas de cerámica, como las que se utilizaron en otros yacimientos europeos, de la época Campaniforme, para fundir el cobre. Estas bolas han salido de vez en cuando al labrar los campos, y los vecinos de Jaulín las han atribuido, tradicionalmente, a municiones para tirar con honda. Dentro del término de Jaulín, aunque ya a más de un kilómetro, hay varias cuevas grandes, en lo alto de montañas, que nunca han sido estudiadas por arqueólogos, aunque sí visitadas. Esto es cuanto podría decirse, por el momento, sobre restos observables, de cara a buscar interpretaciones sobre el culto a los muertos y sus ritos.

Se trata ahora de ver, a partir de los materiales descubiertos, y entre todas las posibilidades, las que más podrían aproximarse a una comprensión del fenómeno. Habría que empezar por una revisión de los signifi cados del culto a los muertos y si se podría, en el caso del yacimiento de Jaulín, hablar de ellos.

El siguiente esquema, simplifi cado, indicaría las posibilidades.1. En la cultura dominante no existiría la creencia de que

detrás del muerto podría haber un espíritu o un alma. Algo después de la muerte.

2. Sí que existiría tal creencia, pero ésta no incluiría la creencia adicional de que el futuro del espíritu o el alma tendría necesidad de ciertas actividades de los vivos para que le fuera mejor o peor. Lo que se ha dado en llamar los energizantes (momifi car ; enterrar con rituales, en ciertos lugares y de determinada manera ; dejar junto al cadáver alimentos, utensilios domésticos, herramientas, joyas, juguetes y armas ; también se pueden considerar energizantes a las oraciones y misas que en alguna religión (la católica, por ejemplo) se dedican para acelerar la salida del purgatorio, y que son objeto de cantidades económicas para asegurarlas que, en muchos casos, fi guran incluso en los testamentos de muchos fi eles).

3. Existen las dos creencias. Y en consecuencia existirían tratamientos funerarios y culto a los muertos.

Al no haber encontrado una necrópolis en Jaulín, sino dos pequeños yacimientos, uno en lo alto de Peñarroya (Jaulín I) y otro más abajo, en la ladera (Jaulín II)7, ambos con abundante cerámica de acompañamiento y escasa de tipo Campaniforme, habría que inclinarse por la tercera de las posibilidades mencionadas, la de la espiritualidad post mortem con las almas o espíritus necesitados de energizantes, positivos o negativos. La inclusión del territorio de Jaulín en la zona del campaniforme tipo Cienpozuelos, permitiría también pensar en unos rituales funerarios similares a los del resto de los muchos yacimientos existentes en la gran meseta de la península Ibérica, aunque esto es decir muy poco, dada la gran variedad de enterramientos que hay, según épocas y zonas.

En síntesis, y por lo poco que se puede saber, cabe la siguiente descripción del ritual del niño muerto en Jaulín, a fi nales, más o menos, del tercer milenio : desde lo alto de las rocas debieron tender una escala de cuerdas. Para llegar hasta la cueva con un cadáver en brazos, descender pudo ser más fácil que escalar. Abajo, una serie de personas estarían contemplando la escena, la tragedia personal. Por mucho que la muerte fuera algo muy cotidiano en esta época, especialmente la mortalidad infantil, habría un sufrimiento grande en estas personas. Tratándose de una comunidad muy pequeña, ese niño, o esa niña, sería muy conocida por todos. Habría jugado con casi todos y, desde el punto de vista colectivo, quienes tuvieran ciertas valencias afectivas ancladas en el cadáver habrían perdido el anclaje, quedando frustradas tales valencias ; desde el punto de vista personal, la universalidad de la motivación postmaternal habría supuesto que, al menos una persona,

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la madre, estaría sufriendo un dolor inmenso, con toda probabilidad. Las creencias colectivas y el hecho de que los rituales funerarios contribuyen a mitigar el dolor, por lo menos momentáneamente, pudieron hacer que al niño lo vistieran con las mejores ropas. Tal vez con un vestido de lino fi nísimo, como el de la niña de Cueva Sagrada, encontrado en Lorca, Murcia, perteneciente también al Calcolítico8. Es bastante posible que los participantes vivos en la escena entonasen canciones y bailasen. La danza es algo también poligenético. Hay danzas de pueblos primitivos actuales que utilizan elementos decorativos geométricos similares a los del vaso campaniforme9. No se ha investigado sufi cientemente la relación entre una manifestación artística, la plástica, y las restantes, especialmente la danza ; pero, como hipótesis, podría haber ciertas afi nidades tipológicas. ¿ Llevarían también los participantes ropa especial ? Presumiblemente sí. Queda el problema de la soledad futura del cadáver infantil. ¿ Realmente lo dejarían solo o, por el contrario, le pondrían ciertas cosas en la cueva, como energizantes, para mejorar su futuro espiritual ? Tratándose de un enterramiento individual, y en el horizonte Campaniforme, hay sufi cientes indicios de que algo pudieron dejarle. Algo que visitantes posteriores arrebatarían. Tal vez se tratase de un ajuar completo : el vaso lleno de un líquido que contendría cereales, miel de tilo, plantas aromáticas, entre las que estaría la Reina de los Prados (Filipéndula Ulmaria), Meadowsweet, en inglés, que es tan frecuente en Aragón y en casi toda Europa10. Pudo haber también alguna joya o juguete, en el ajuar. Otros vecinos llevarían fl ores, con los que los enterradores-escaladores rellenarían la tumba. Terminado el acto los adultos presentes se abrazarían con la madre o harían algún otro signo de afecto autorizado por el control colectivo. Y, muy probablemente, beberían y comerían en el mismo lugar. Otra posibilidad, muy común entre los humanos de todas las latitudes, es que hicieran un enterramiento y esperasen unos cuantos días para hacer el funeral especial. Tal vez los días sufi cientes para que los familiares pudieran adquirir lo necesario para dar de comer y beber a todos los acompañantes.

Importancia de la especulación científi ca sobre cómo pudo ser el Control Social Informal No es presumible suponer que en el tercer milenio, antes de Jesucristo, abundasen los profesionales de controlar a la población, tal como sucedió a partir del segundo milenio, en el continente europeo. Los poblamientos del Campaniforme, como ya venía sucediendo desde el Paleolítico, debieron contar con normas muy rígidas para asegurar su propio orden social, y en consecuencia tuvo que haber sistemas para prevenir y sancionar las desviaciones.

Sistemas de control. Sin embargo, la hipótesis de que se tratara, fundamentalmente, de un control informal, de todos contra todos, parece la más verosímil. Un control basado en censuras, marginaciones, listas negras y castigos, tal vez muy violentos e incontrolados, realizados por quienes estuvieran en mejores condiciones para dominar y ejercer poder. Esta clase de control pudo preceder al de los sistemas basados en organizaciones de dominación muy institucionalizadas.

Quienes hacían el vaso campaniforme cubrieron más de lo que hoy es la Unión Europea. No parece que la cubrieran como un imperio ; pero tanto si se trataba de gente que se desplazaba a todas partes, como si era simplemente una penetración cultural o religiosa, es difícil pensar que las infl uencias vinieran únicamente de los poblados vecinos. Los parecidos existentes entre un vaso como el de Budapest11, por poner un ejemplo, y el de Mallén, en Aragón12, difi cultan la creencia de que se trataba de una infl uencia superfi cial, de una moda pasajera que afectaría a pocos elementos. Las diferencias encontradas entre unos y otros yacimientos son perceptibles en zonas distintas, tanto en la forma y decoración de los vasos como en el diseño de las estelas funerarias o la vivienda ; pero las regularidades son también notables, lo que hace suponer que habría un conocimiento mutuo del horizonte Campaniforme, en su conjunto, bastante mayor del que se cree. Y esto también supondría que el control social orientado a conseguir que en cada lugar hubiera repeticiones de lo que se consideraba exitoso en otros, sería también alto. Las diferencias bien podrían deberse al mayor o menor peso de las culturas de acompañamiento. Al substrato anterior y al carácter fenomenológico de las percepciones y realizaciones humanas. Los del campaniforme carecen de un nombre que permita una identifi cación étnica y diferenciadora. Solían mezclarse con los indígenas de cada lugar. Suponiendo que no fueran los mismos. No hay pruebas generalizables de que siempre fueran la clase o el grupo dominante, en el sentido que hoy tienen estas expresiones. Se sabe que los intercambios comerciales eran amplios y regulares. Mas no se aprecia que hubiera una cultura militar desarrollada y dominadora. No parece que fuera así. La hipótesis de que la confl ictividad fundamental estuviera reducida a pequeños problemas territoriales, y de relaciones sexuales, parece verosímil. Lo ideológico y lo religioso infl uirían en el control social, en mayor o menor medida, en función de que la cultura fuese más o menos cerrada.

Si produjeron una cultura material determinada tuvo que deberse a que el control interno no habría aceptado otra. Las relativamente pequeñas diferencias existentes entre los yacimientos de todo el continente europeo y del Norte de Africa fueron inevitables, ya que el mismo control no pudo llegar a todas partes de la misma manera.

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Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

Los pobladores del campaniforme debieron ser mayoritariamente exógamos. Hay que insistir en la palabra mayoritariamente, ya que en las tribus y clanes es frecuente el surgimiento de subgrupos endógamos. Especialmente entre los más desfavorecidos, a quienes se rodea de una mayor hostilidad y cuya integración con los más favorecidos, social y económicamente, se difi culta. Tal vez el entorno social en el que estuvieron inmersos fuese menos hostil que el que encontraron otros pueblos nómadas. Esto pudo hacer que su cultura fuese un poco menos cerrada, aunque no mucho. Y ayudaría a comprender el enigma de su desaparición. Se sabe que al cabo de unas 30, tal vez 40 generaciones, con momentos de auge extraordinarios, desaparecieron. Se difuminaron, literalmente, con el resto de los pobladores del continente europeo. A partir de un momento determinado, que podría situarse a fi nales del Bronce Antiguo, puede ya hablarse de un substrato poblacional, algo campaniformizado, tal vez, en algunos asentamientos, que terminarían siendo dominados por otras tribus de origen indoeuropeo o africano.

No se suele dar sufi ciente importancia al hecho de que durante tantas generaciones hubiera una evolución tan escasa. Los palieres temporales de las modas suelen ser mucho más cortos. Tuvo que ser algo mucho más importante para ellos. Lo religioso aparece aquí con toda la carga controladora. Y retardadora de evoluciones. El que una población comparativamente culta, como es la del campaniforme inicial, a principios del tercer milenio, BC, evolucionase tan poco, hasta la llegada del Bronce Antiguo, podría atribuirse a un porcentaje mayor de personas frenadoras con poder. Pero esto es improbable, ya que los cambios biológicos no han sido tan grandes desde entonces. Las personalidades autoritarias, con voluntad frenadora y anti-vida, en el sentido del Thanatos freudiano, serían más o menos como en la actualidad. Parece más lógico atribuir las fuerzas retardadoras a circunstancias propicias para ello13. Y la dureza de las relaciones con la naturaleza sería un condicionante muy importante. El lenguaje tuvo que ser otro condicionante. La forma de hablar en la Prehistoria, como hipótesis, pudo estar formada a base de mensajes cerrados. Con pocos condicionales y menos subjuntivos. El pensamiento teórico y racional, que es abierto, estaría muy por debajo del doctrinario y normativo, que suele ser cerrado. La hipótesis sobre cómo el lenguaje pudo tener una capacidad especialmente retardadora y controladora, y que sería válida para toda la Prehistoria y gran parte de la Historia, podría haber seguido los siguientes pasos analíticos :

a) Unos animales escasamente dotados para la supervivencia, en un universo dialéctico lleno de contradicciones, requerirían una gran motivación territorial para superar las difi cultades de conseguir

alimentos, proteger a la prole y defenderse de otros animales, fueran o no de su misma especie.

b) Esa territorialidad genética no sería sufi ciente para asegurar la supervivencia.

c) La capacidad razonadora inicial de estos animales, en el proceso de hominización, les permitiría un importante refuerzo cultural de dicha territorialidad, tanto por su habilidad como constructores de advertencias, señalizaciones y murallas (habilidad que comparten con otras muchas especies animales), como con su lenguaje, y las posibilidades que éste encierra para incluso cristalizar lo territorial, lo cerrado, a través de sus mensajes.

d) Asegurada una territorialidad sufi ciente (la genética, más la social, cuyo carácter era instrumental) ; y asegurada también la interiorización de la misma, ampliamente facilitada por la carga genética, los grupos dominantes habrían descubierto las ventajas que la territorialidad (objetiva y asumida) comportaba para facilitar el control social.

e) Esta territorialidad, para mejor coincidir con el control, tenía que ver lo exterior, es decir, el resultado de cualquier apertura, como peligroso. Y, sobre todo, tenía que ocultar lo que de bueno pudiera tener lo exterior. La territorialidad, en su faceta de facilitadora del control, implicaría la gran mentira por ocultación. Y facilitaría otras muchas mentiras.

f) Se habría dado lugar a un desproporcionado control de los unos por los otros, que habría ido mucho más lejos de lo justifi cable, y en el que los grupos sociales dominantes tendrían el principal protagonismo.

g) Esta territorialidad genético-cultural-defensiva coexistiría con otra peculiaridad del mismo animal : la motivación exploradora, la curiosidad por lo desconocido, que reúne al menos dos de los tres requisitos exigibles para considerarla como un instinto o impulso natural : su universalidad ; y el precedente de otros animales.

h) La territorialidad cerrada habría estado siempre en contradicción con la motivación exploradora. Como las dos motivaciones han existido y existen, se han podido desarrollar hasta determinados niveles ; pero habría sido la primera, la territorialidad cerrada, la que habría dominado a lo largo de la historia. Al menos mentalmente.

i) Finalmente, en el Calcolítico, los seres humanos se habrían desarrollado lo sufi ciente como para que la necesidad objetiva de la defensa del territorio hubiera disminuido algo. No quiere esto decir que hubiera desaparecido del todo la necesidad de defenderse de agresores externos. Pero la necesidad entre los sectores dominantes de mantener la importancia de lo cerrado, en el lenguaje y en el pensamiento, no habría desaparecido. El lenguaje imperativo, lo normativo, la represión de la espontaneidad e individualidad seguiría siendo muy alta.

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Para una fenomenología del diseño CampaniformeLa decoración campaniforme de la cerámica encontrada en Jaulín, como casi toda la de los yacimientos de Europa y Africa, es cerrada, uniforme, regular y simétrica. Es fundamentalmente geométrica. Como en el resto de los yacimientos parece haber un intento de huir de la sensualidad que supondrían las líneas curvas. Únicamente la redondez humana de las yemas de los dedos, en los casos de decoración digital, que en Jaulín aparece en muchos fragmentos, en los labios de cuencos relativamente grandes 14 ; y en unas líneas incisas horizontales realizadas con un instrumento de punta roma o redondeada (que) aparecen en dos fragmentos15.

En numerosos estudios esta clase de decoración se atribuye a una aportación o imposición cultural, o a una moda. En cualquier caso se trataría de una apropiación colectiva. En eso consiste la moda. En un hecho social más o menos coactivo sobre los individuos, como señaló Durkheim, en Las reglas del método sociológico. Pero al hablar de moda se suele minimizar el hecho de que estas obras artesanales están realizadas por seres humanos que, como tales, son únicos.

Si muchas cosas se repiten sería porque : 1. Sus autores lo desearían2. Porque actuaban bajo condicionantes bastante

poderosas (control social informal o formal), cuyos efectos podrían haber sido interiorizados hasta el punto de considerar a lo tradicional como lo lógico, lo natural e incluso lo único posible16. De paso se oculta la importancia de los creadores concretos. Y en el concepto de lo colectivo también se minimiza otro hecho importante : que ha habido personas privilegiadas, con un mayor poder, clases e ideologías dominantes, que a la vez que podían conseguir lo que querían de los demás, podían frenar su creatividad posible, y que lo hacían. El vaso campaniforme lo habrían hecho algunos escoceses o algunos aragoneses, tal vez porque estaba de moda, o porque estaban más o menos, obligados a ello. En esta concepción han desaparecido de golpe los nómadas viajeros, los artistas que difundían sus obras a través de otros viajeros y hasta los creadores locales que interpretaban y recreaban lo que procedía de los otros artistas. ¿ Quién sería en este caso el autor del vaso campaniforme ? ¿ La moda ?

3. Porque sería algo innato, genéticamente programado en muchos seres humanos. Poligenético.

La polémica sobre lo individual concreto, lo colectivo concreto y lo colectivo abstracto da para mucho más. Tanto como la vieja polémica antropológica sobre la evolución y la difusión. Una polémica actualizada permanentemente

en la Teoría de Sistemas y en el Enfoque Sistémico. Lo que aquí resulta inevitable es la constatación de que la hipótesis de la moda se inserta en el modelo de la evolución de lo colectivo abstracto. No es que lo de la moda no pueda ser cierto. Lo puede ser. Lo que no tiene sentido es la pretensión de que la moda sea excluyente de los desplazamientos de personas. De las penetraciones de unos grupos humanos en el espacio de otros. Del nomadismo, del comercio, de los desplazamientos familiares e incluso, en algunos casos, de posibles invasiones. En el Pirineo francés puede apreciarse que hay infl uencias campaniformes procedentes de la zona del Bajo Rihn, junto a otras que llagaron de la península Ibérica. En ambos casos ha podido haber difusión de una moda con y sin personas portadoras. Sobre todo si se trataba de asentamientos próximos ; pero en algún lugar tenían que estar los artesanos y artistas. Tal vez estaban en la Provenza francesa. Tal vez seguían en lo que hoy es Cataluña, Aragón, Navarra y Soria. Nada es descartable y no van a encontrarse pruebas sobre incomunicaciones absolutas. Siguiendo sobre la hipótesis de la moda, quedaría pendiente el estudio de las relaciones posibles entre los difusores y los autóctonos ; o los invasores y los autóctonos. También entre los controladores más dominantes y los carentes de poder17. Sin salir del problema estético, y en la medida en que las obras de arte suponen una mezcla de orden y complejidad, faltaría saber también a qué puede deberse un desequilibrio tan grande que prácticamente se concentra únicamente en el orden.

Hay, entre todo el horizonte campaniforme, un repertorio bastante amplio de motivos decorativos ; pero hay muy pocas obras únicas. Casi siempre los motivos aparecen repetidos en el mismo lugar y en lugares distintos. Y esto no se consigue sin un considerable control social.

Entre quienes utilizaban este vaso tuvo que haber algunos lazos comunes, tal vez religiosos, tal vez lingüísticos, aunque nada se sepa. El vaso decorado tuvo que ir acompañado de algo más. Tanto de cultura material como de no material. Y como el horizonte campaniforme duró mucho tiempo, habría evoluciones distintas de cosas comunes. Se sabe algo de la cultura material, pero casi nada de la no material, sobre la que hay que recurrir a una especulación, lo más científi ca que sea posible, como sucede con la ciencia prospectiva.

Vale la pena detenerse en la pieza más importante desde el punto de vista de la decoración, el vaso. Las formas son sensiblemente parecidas. La distinción entre vasos en S y vasos tipo Ciempozuelos resulta interesante, aunque se ha abusado con frecuencia de esta distinción para separar culturas y separar épocas. Entre sociedades que utilizaban los vasos en S pudo haber más diferencias que entre éstas y algunas con el tipo Ciempozuelos. Lo que sí parece ser común en todos los vasos es el deseo de

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Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

funcionalidad. Que se trate de un objeto fácil de manejar con una mano, sin necesidad de que lleve asa18. Y que, a la vez, sea lo sufi cientemente grande como para contener la cantidad de líquido apropiada para el consumo individual y colectivo. Me inclino a creer que el uso del vaso fue, fundamentalmente, colectivo. Varias personas beberían en él, a la vez. Tanto el contenedor como el líquido que se bebiera, ya fuese cerveza o sangre de los animales recién cazados, o algún tipo de sopa, eran sufi cientemente importantes como para justifi car el disfrute en común19. El vaso Campaniforme resulta perfecto para este uso. Resulta menos funcional para el transporte. Las curvaturas exteriores podrían facilitar la sujeción con cuerdas, pero a veces están poco acentuadas e incluso hay ejemplos de falta de curvas sufi cientes para garantizar la protección de piezas tan frágiles.

El Profesor Abrahan Moles, en su Teoría de los objetos, de 1975, concedió bastante importancia al tema de la proximidad afectiva y la proximidad por importancia, que los objetos pueden tener para los humanos. Teniendo en cuenta la peculiaridad de las personas como creadores y utilizadores de objetos de todo tipo. En una sociedad rural en la que no existe un predominio del mercado, que todavía quedan muchas en el mundo, para comprender el diseño de la cerámica y sus implicaciones habría que tener en cuenta el distanciamiento y la distribución. Los objetos son parte fundamental del entorno del individuo, junto con las situaciones (paisajes, mensajes) y los actos (reacciones ante los mensajes del entorno). Los objetos pasan a ser mediadores entre el individuo y su mundo, y en cierta medida defi nirían al individuo. Para la Teoría de Sistemas habría una retroalimentación : el hombre produce y actúa sobre los objetos, los cuales modelan las formas de vida del hombre. El objeto llena el vacío social. A menor cantidad de objetos menor distanciamiento social ; a mayor desarrollo tecnológico (ordenadores, teléfonos móviles, grandes hipermercados) mayor distanciamiento. Con esta perspectiva, la civilización del vaso es de muy escaso distanciamiento. En el caso del campaniforme de Jaulín, en el conjunto de los objetos que rodean al hombre, los de cerámica tendrían una excepcional importancia. Considerando a los objetos como mediadores entre las situaciones y los actos, podría establecerse una jerarquía de proximidad-distanciamiento, que sería válida para casi todas las sociedades del horizonte campaniforme, y que se aproximaría a la siguiente :a) La ropa interior, que no se conoce, pero que es muy

probable que la hubiera. Si los del calcolítico fueron buenos tejedores del lino y, seguramente desde un paleolítico muy antiguo, de otras fi bras más bastas, como el esparto20, es de suponer que lo utilizarían para ropa. El esparto debió servir para el calzado y para recipientes de almacenaje de cereales y legumbres ; pero, además, para vestuario exterior e íntimo. En

Aragón hay pruebas de la utilización de esta fi bra en los sujetadores de las mujeres hasta el Renacimiento. El Médico de Teruel, Jerónimo Soriano, padre de la Pediatría en España, en pleno siglo 16, en su obra Método y Orden de curar las enfermedades de los niños, censura el uso de los sostenes de esparto en las madres nodrizas. Es de suponer que también lo utilizarían los hombres para algo. Lo importante de los objetos realizados con fi bras bastas es que permiten ver el inevitable cruce de los tejidos, que forman una decoración similar a algunos motivos campaniformes. Pudo haber también una incipiente lencería de cuero para bragas y calzones. Más dudosa es la utilización de cortezas vegetales tratadas, como las actuales tapasde los pigmeos de Africa central, aunque tampoco es descartable. Me inclino a no creer en esta clase de faldillas, no por la ausencia de restos, sino porque no aparecen en las fi gurillas antropomorfas bien decoradas, ni en las estelas con fi guras femeninas o masculinas.

b) Los objetos relacionados con el acto de comer, y en primer lugar las cucharas, de material orgánico, de las que han sobrevivido pocos ejemplos, pero que las hubo en abundancia, especialmente a partir del Neolítico, con la llegada de las nuevas formas de alimentación. Fueron frecuentes, tanto de madera, como siguen haciendo los pastores en la actualidad, como de hueso y de cuernos de algunos mamíferos. Y en su diseño las hubo rectas y en ángulos más o menos pronunciados, según la forma inicial de los materiales.

c) Las pequeñas cerámicas cotidianas. Escudillas, cazuelas y pucheros, principalmente. No entraría aquí, posiblemente, el famoso vaso, dado su carácter de objeto muy especial y tal vez menos cotidiano.

d) Los objetos de almacenamiento, bien fueran de fi bras, madera, cerámica o de piedra.

e) El utillaje productivo y el necesario para la recolección y la caza.

f) Resto del vestuario.g) Todos los relacionados con los recuerdos de los muertos

y con el culto a los mismos. Símbolos e imágenes de dioses, joyas y ajuares especiales, incluso vestuarios especiales para los vivos en su asistencia a ritos.

h) El Vaso Campaniforme, en caso de que no estuviera únicamente relacionado con los cultos religiosos o con la recogida de la sangre de animales recién desangrados, en cuyo caso estaría antes. Parece que no fue así, que no tuvo un uso exclusivo. Su aspecto lujoso ha supuesto que en no pocas ocasiones fuera considerado como símbolo de status o de poder ; o como un vaso especial para grandes fi estas en las que se bebieran caldos muy especiales, como la cerveza o variantes de la hidromiel. En todo caso, se trata de un objeto bastante difícil de guardar. Y es de suponer que se alejara del alcance de los niños.

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i) La vivienda y los cercados.j) Por último, y a bastante distancia, los escasos muebles.

No parece que el vaso fuera un objeto muy próximo. Como las buenas joyas debió ser tan valorado como distanciado. La cerámica de acompañamiento ya es otro caso. Debió formar parte de la decoración principal del hábitat. El paisaje interior de una civilización que seguramente no era demasiado propicia a decorar los inmuebles. Hay excepciones, pero menos que en el Neolítico. La cerámica y los vestidos serían la ornamentación principal en unas estancias vacías de pinturas y esculturas. Sin embargo, la imagen de una cazuela al fuego, con su olor, su calor y su atractivo visual, es altamente estimulante para los sentidos, estéticamente próxima a la perfección. Me inclino a creer que los vasos campaniformes no estarían presentes. Que estarían guardados en algún lugar especial.

Como forma y también como objeto decorativo, lo redondo y lo redondeado es bastante más sensual que lo recto y lo anguloso. La parte centrípeta es sugerente del útero materno, de la vagina y de las cuevas. La centrífuga presenta cierta ambivalencia : parece atraer mucho más las caricias, aunque también la violencia. En bastantes culturas, incluso actuales, romper el cántaro se ha asociado a perder la virginidad ; en algunas religiones se rompen todavía vasos y cántaros en los ritos matrimoniales21. No obstante, lo más frecuente es el disfrute de las formas sensuales que puede adoptar el barro. Y en este caso, lo que se produjo en el calcolítico y en la época del Bronce Antiguo, por su variedad y cantidad, supuso un gran avance estético, especialmente en el caso del vaso. El Vaso Campaniforme, simplemente por su forma y tamaño, es una de las piezas cerámicas que más se prestan a ser acariciadas.

Sin embargo, la decoración es fría y carente de originalidad en sus motivos ornamentales. Prácticamente no hay novedades temáticas con respecto a otras obras realizadas miles de años antes : líneas rectas, sobre las que ya se ha hablado, grecas con rayado en ángulo o formando rombos, ajedrezados, puntos uniformes y regulares, formas de espiga, rayados verticales e inclinados, bandas con incisiones desordenadas, algunos casos de cremallera y poco más. En su evolución posterior aparecen algunos casos, también geométricos, de una mayor complejidad, como el vaso de Yorkshire22. Lo importante de la cerámica campaniforme no serían los motivos, sino su distribución. La alternancia de los mismos en franjas con voluntad paralela, y en el interior de las mismas franjas. Son también muy importantes los casos en que la voluntad de orden se quiebra por la impericia manual, o las prisas, de los artistas. Las desigualdad por imprecisión involuntaria, y en algunos casos el uso y el tiempo, produjeron las obras que hoy provocan mayor admiración.

En la decoración campaniforme de Jaulín, en los fragmentos encontrados hasta ahora aparecen los siguientes motivos : a) líneas rectas que producen bandas sin decoración ; b) líneas rectas atravesadas por motivos impresos de voluntad triangular ; c) líneas rectas formando bandas punteadas mínimamente, lo justo para diferenciarlas de las que no llevan decoración ; d) rayado oblicuo con incisiones paralelas, realizado por un artesano diestro ; y e) dos tipos diferentes de decoración en cremallera, en uno las incisiones forman triángulos que intentan ser regulares, y que están separadas de las líneas paralelas, y en otro formadas por tajos, mucho más agudos y que, además, atraviesan las líneas, en un caso, y en el otro no. Esto último en el mismo fragmento23.

Empezando por el motivo en cremallera, casi siempre quedan dudas sobre los verdaderos deseos del ceramista. Con frecuencia podría tratarse de una impericia profesional. Alguien que quería hacer dos grecas iguales, enfrentadas arriba y abajo, y que al trabajar con rapidez le salieron las incisiones cruzadas. Además de Jaulín, para este caso, ver los ejemplos aragoneses de La Gabardilla (en Tauste)24, Moncín (Borja)25 y El Portillo (Piracés)26. O tal vez, como la Cueva de los Encantados (Belchite)27, también pudo formarse la cremallera al concentrar la percepción en los espacios triangulares que se forman al realizar un decorado en Zig-zag. La cremallera tiene numerosas connotaciones, que todas ellas se prestan a una percepción fenomenológica diferente, según cada indivíduo. La primera es la idea de cierre. Mucho más expresivo que ningún otro diseño, para refl ejar lo que, aún siendo fl exible, se cierra, sería la cremallera. En nuestra cultura la cremallera ha dado la acepción de cadena (hang pot, en inglés ; catena di fuoco, en italiano ; cremallo, en fabla aragonesa). Se trata de la cadena que sostiene las marmitas encima del fuego. Más expresivo todavía, para refl ejar la idea de cierre que puede abrirse, es la acepción etimológica que procede del griego Kremech, que en anatomía signifi ca el músculo que rodea al conducto del esperma, y que al relajarse permite su salida a presión. En la actualidad, cerrar la cremallera tiene, al menos en castellano, la connotación de callarse, del silencio total. Y no hay que descartar la similitud de los dientes en cremallera con los de algunos ancianos o con los dientes de leche iniciales de algunos niños. Curiosamente, son muy frecuentes las máscaras africanas de madera, de Africa Central, en las que los dientes son puntiagudos y dispuestos en forma de cremallera.

Con respecto al zig-zag, predecesor de la decoración en meandro o serpentina, que como se ha dicho no es muy frecuente en el Campaniforme, puede considerarse como una producción espontánea, entre los humanos28. El mejor argumento para justifi car el criterio de la espontaneiadad sería el de la universalidad de estos diseños, en lugares tan

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Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

distintos y objetos tan diferentes (cerámica, textil, madera, metales, huesos y arquitectura). El exconservador del museo de Louvre, René Huyghe, en su Historia General del Arte, ya en 1965, atribuyó el origen del zig-zag a lo siguiente :- Imitación en la cerámica de los inevitables

entrecruzamientos de la cestería, arte anterior en el tiempo.

- Resultado producido al azar por los cortes que se producen contra los objetos sólidos, y que en un determinado momento son sustituidos por una voluntad de orden. Los golpes con el hacha del leñador contra el tocón, producen paralelismos, formas en V, rombos y, por yuxtaposición, la forma del zig-zag.

Imitación de lo que ocurre en la danza. La primera forma de variar un paso es volverlo a hacer invertido. La repetición formará el primero de los motivos decorativos

conocidos entre los humanos : esa serie de V se terminará convirtiendo en los dientes de sierra.

Esta interpretación de Huyghe podría resultar incompleta, pero en su amplio texto recoge un artículo de Pierre Roumeguére, sobre el arte de los enfermos mentales, en el que se reproduce una lámina con dibujos en zig-zag de un esquizofrénico. Es un garabato con intencionalidad geométrica y de simetría.

En síntesis, los dientes de sierra, como recurso estético son tan fáciles de hacer como los simples rayados horizontales y, lo que sería importante, tan espontáneos.

El paso de la sierra al meandro y a las serpientes llevaría a una simbología sexual, a la que no debieron llegar, tal vez, en el calcolítico.

Notas1 Tanto el libre albedrío como el Azar se han minimizado, y no poco, en la literatura académica. El hecho de que K. Marx utilizase en

un mismo párrafo las palabras determinar y condicionar, cuando se refería a las relaciones entre la existencia real y la conciencia, ha dado paso a infi nidad de consideraciones dogmáticas, a favor de una excesiva importancia de los condicionantes o de todo lo contrario. Por otra parte, admitir la importancia del azar difi cultaba las conclusiones cerradas. Mucho más en las ciencias sociales que en las restantes.

2 Sobre la confrontación de las ideas de Darwin y Emil Durkheim sobre la extracausación, ver en la obra de Martín Serrano, 1978, Métodos actuales de investigación social, el capítulo, Técnicas sistemáticas prospectivas.

3 En tiempos recientes el agua de este manantial se volvió salobre. La invasión de yesos en los acuíferos aragoneses e incluso en lagunas se ha producido por capilaridad con gran frecuencia, en los últimos cinco siglos. Y en Aragón este fenómeno está documentado. El actual municipio de Jaulín recibió, en 1983, el Primer Premio Nacional a la Defensa de la Naturaleza, por haber sobrevivido, durante milenios, en un lugar en el que no había ninguna fuente, ningún arroyo y, además, se encontraba en uno de los lugares más secos de Europa. Al menos en los últimos 1000 años se mantuvo gracias a las pequeñas balsas de lluvia. Pero en la época del Campaniforme, el actual manantial salitroso debió ser de agua potable.

4 Junto a Edimburgo, en Escocia, hay un muro equivalente, casi exacto, en uno de los montes que rodean la ciudad. Probablemente de época posterior, aunque podría ser también de origen campaniforme.

5 En The Sense of Order, Gombrich (1979) dedica varios párrafos para tratar de demostrar el carácter poligenético de las preferencias por la línea recta. Y cita a Franz Boas y a sus consideraciones sobre la importancia de los elementos geométricos, pese a ser infrecuentes en la naturaleza (Gombrich 1979, 28 y ss.).

6 En Fundamentos racionales y sociológicos de la música de Max Weber, hay muchos ejemplos sobre esta clase de correlaciones y sus duraciones temporales.

7 En el trabajo de Royo Guillén, Rey Lanaspa y Gómez Lecumberri (1993) hay una descripción de los dos enclaves y una descripción de los primeros materiales encontrados. Se trata, hasta la fecha del único trabajo sobre estos yacimientos, aunque sus autores lo presentan como un avance.

8 Se encuentra actualmente en el Museo de Lorca, y ha sido reproducido en Jaulín, en dos versiones, Una para una niña y otra del tamaño de una adolescente.

9 En concreto los Dogon, en Malí.10 En los yacimientos de Ashgrove, cerca de Kilkardy, en Escocia ; y North Manis, en Tayside, también en Escocia, se encontraron

restos de esta bebida en tumbas del Campaniforme. J. H. Dickson identifi có esta misma bebida debajo de los esqueletos, en las tumbas, dando lugar a la creencia de que era derramada sobre los cadáveres, si bien el Dr. Case planteó la posibilidad de que los restos encontrados alrededor del cadáver del niño fueran de las fl ores de la Filipéndula Ulmaria, lo cual, desde el punto de vista ritual resulta todavía más hermoso y verosímil. Ver Dickson 1978, 109-121. Citado por Harrison (1980).

11 Reproducido por Harrison, en la obra citada.12 Existente en el Museo de Zaragoza, y ampliamente reproducido como objeto.13 La distinción entre personalidades y circunstancias retardadoras la he tomado de Norbert Elías, en su ensayo, Los pescadores

en el Maëlstrom, de 1980, publicado posteriormente, en 1983, en Engagement und Distanzierung. Se ha utilizado la edición castellana 2002.

14 Con grandes probabilidades, estas digitaciones pertenecerían a cerámicas de acompañamiento de la campaniforme.15 Así descritas por Royo Guillén, Rey Lanaspa y Gómez Lecumberri (1993, 43).

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16 Una experiencia personal : a una plaza céntrica de Rosario (Argentina), los domingos acuden los alfareros de la etnia Toba. Los tobas son unos ceramistas excepcionales, desde tiempos inmemoriales, que producen una de las cerámicas con decoración geométrica más hermosas del cono Sur, de América. Todos hacen obras parecidas, aunque pueden apreciarse pequeñas diferencias entre unas y otras familias. Son muy pobres. Seguramente los más pobres de toda Argentina. A la vista del colorido, la variedad de diseños, y la belleza de sus piezas, se me ocurrió encargar, al que consideré el mejor alfarero que había en la plaza, un azulejo como él quisiera ; pero con la decoración asimétrica. Ofreciéndole bastante más dinero del que solían cobrar. No lo hice por experimentar nada, sino como afi cionado al arte. Como manifestó no entender lo que podría signifi car la asimetría, se lo expliqué, e incluso le hice algunos diseños mezclando elementos decorativos de los propios Tobas. Debo señalar que se trataba de un anciano al que yo consideraría un hombre inteligente. El pedido le resultaba económicamente atractivo y además le pagué por adelantado. Y lo de la asimetría lo entendió ; pero me dijo que tendría que consultarlo. Al domingo siguiente me devolvió el dinero, y me dijo que lo de la asimetría era imposible. Que lo había intentado, que lo habían intentado también otros compañeros suyos y no se podía hacer. Era imposible. Su convencimiento era tan grande que me hizo sentir mal, por haber solicitado una especie de herejía estética. Le compré otras cosas.El pintor William Hogart, en 1753, dedicó un capítulo de su Análisis de la belleza, a La uniformidad, la regularidad, o la simetría. Su estudio estético fue brillante y, en bastantes casos, defi nitivo ; pero atribuyó el interés por estas manifestaciones decorativas a un gusto artístico poco exigente. Incapaz de obtener placeres estéticos superiores. No cayó en la cuenta de que detrás podía haber todo un mundo de coacciones y controles ; ni en que tal interés podría proceder de una tendencia perceptiva natural, como descubrirían siglos más tarde los de la Gestalt.En la segunda mitad del siglo 20 se han ocupado del tema, entre otros muchos, Nicolle (1950, 1955 y 1957) y también Gombrich (1979). Sobre las implicaciones ideológicas y políticas de lo cerrado regular y simétrico, ver también Gastón (2001, 17-46).

17 Sobre este tema, que no puede desarrollarse aquí con una extensión satisfactoria, tiene especial interés la obra de Bernstein (1990).

18 Hay excepcionalmente ejemplos de objetos de uso equivalente que utilizaron los mismos tipos de decoración y llevaban asas. Ver ilustraciones en la obra de Harrison (1980).

19 El ejemplo actual del uso en común de los vasos de sidra, en Asturias (España), que puede verse en cualquier sidrería de dicha comunidad, muestra que, por encima de cualquier norma avanzada de higiene, hay una racionalidad en el hecho de beber así la sidra. Por un lado el hecho relacional : una bebida tan interesante es mejor no beberla en soledad. Por otro la economía de espacio para guardar muchos vasosgrandes, y de tiempo y trabajo para limpiarlos. En el mismo vaso sidrero, que es tan grande como el campaniforme, cada uno bebe por distinto lugar, el vaso se gira, con lo cual se aseguran también ciertas normas de higiene. El consumo también colectivo del mate argentino sería otro buen ejemplo.

20 La mención del esparto es indispensable en Jaulín, ya que el yacimiento campaniforme se encuentra a escasos metros del llamado morrón del esparto, donde precisamente crece la planta que fue considerada por el sueco Lineo, en el siglo 18, para su clasifi cación de las especies vegetales. Existe documentación sobre el tema, de la misma época, en las actas de la Sociedad Económica Aragonesa de Amigos del País.

21 En Aragón hay algunos ejemplos de violencia espontánea que vale la pena mencionar : (1) quien visite el pueblo de Villanueva de Jalón, que fue abandonado en el último cuarto del siglo 20, podrá ver en la plaza numerosos cascotes de cerámica. Sacaron las piezas de las casas y las apedrearon sistemáticamente. No se sabe si los propios vecinos antes de marcharse o los saqueadores posteriores. (2) Cuando las grandes palas excavadoras destruyeron una parte importante del yacimiento ibero-romano de Contrebia Belaisca, la escena fue contemplada por numerosos ciudadanos. Algunos de ellos me comentaron el placer que suponía el ruido que hacían las tinajas al reventar. También sucedía en el último cuarto del siglo 20. Lo mismo que en el pueblo de Fuentes de Ebro, donde al hacer las piscinas salieron numerosas ánforas romanas. Unas se llevaron al Museo de Zaragoza, otras se pintaron para conmemorar una promoción de soldados, y se colocaron en un bar del municipio, y el resto se colocaron para que los niños las rompieran a pedradas. (3) La última hornada de la ya desaparecida cerámica de Ayerbe, en la provincia de Huesca, a mediados del siglo 20, estaba recogida en el granero de la casa del alfarero, Lorenzo Sánchez. Se hermana subió con un palo y fue astillando las piezas, una a una. (4) La cerámica tradicional de Bandaliés (Huesca), una de las más hermosas de Aragón, terminó de la siguiente manera, también en el último cuarto del siglo 20, según me lo contaron las dos ancianas autoras del hecho, que eran de un pueblo vecino : subimos todas las cazuelas al tercer piso y las fuimos tirando por la ventana, una a una, para ver cómo se astillaban. El tema de la volencia patológica contra las formas redondeadas está insufi cientemente estudiado. Por la frecuencia con que se practica, parece que apedrear tinajas o golpear sádicamente parte de la anatomía de los niños se sentiría como una terapia liberadora.En el arte, este tema ha dado, al menos, tres obras maestras : El cántaro roto, de Greuze (Museo de Louvre), Si rompió el cántaro, de Goya (Museo del Prado), y una litografía de la serie, Crímenes y castigos, del suizo Felix Valloton.

22 Ver Harrison 1980, 72.23 Ver la fi gura de tres fragmentos, según Royo Guillén, Rey Lanaspa y Gómez Lecumberri 1993.24 Fragmentos 2, 5 y 7, según Lanzarote Subías, Fernández y Rey Lanaspa 1992, fi g. 3.25 Fragmento 532, según Harrison y Moreno López 1990. 26 Fragmento 3 d, según Baldellou y Moreno López 1987.27 Fragmento de la fi gura 7, según Barandiarán 1971.28 Los niños suelen dibujar las montañas con la forma de zig-zag. Y yo tengo un ejemplo de dibujo infantil en el que queriendo el niño

refl ejar al público de una pista de patinaje, realizó zig-zags paralelos.

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Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

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RésuméPendant la période située entre 3200 et 1500 avant J.-C., le registre funéraire dans le nord-est de la péninsule Ibérique attire lʼattention par la quantité et la diversité des structures : sépultures mégalithiques, cavités artifi cielles, fosses, structures domestiques en réemploi... Depuis les années 1990, les connaissances de celles-ci sont renouvelées, notamment grâce à la fouille minutieuse de sites tels que la tombe mégalithique de Les Maioles et de lʼabri de La Bauma del Serrat del Pont.

Mots-clésPéninsule Ibérique, nord-est, pratiques funéraires, organisation sociale, Campaniforme

AbstractBetween 3200 BC and 1500 BC, the funerary practices in the North-East of the Iberian Peninsula are remarkable both in terms of the variety and quantity of the structures : megalithic graves, artifi cial cavities, pits, reutilised domestic structures… Since the 1990s, our knowledge of these has been renewed, largely thanks to the meticulous excavation of sites such as the megalithic tomb of Les Maioles and the rock shelter La Bauma del Serrat del Pont.

Key WordsIberian Peninsula, North-Est, burial rites, social rank, Bell Beaker

Le travail que nous présentons sʼinscrit dans un projet de recherche plus large portant sur les communautés humaines qui vécurent, en datation calibrée, entre

3100 et 1500 avant notre ère au nord-est de la péninsule Ibérique, cʼest-à-dire dans des termes plus conventionnels, du Néolithique fi nal jusquʼau Bronze ancien-moyen de cette zone. Ce projet, qui est en cours de réalisation, se déroule dans le cadre de travaux de recherche effectués au Laboratori dʼArqueologia Prehistòrica de la Universitat Autònoma de Barcelona.

Ce travail constitue une première approche globale des pratiques funéraires du nord-est de la péninsule Ibérique pour la période en question. Dans un premier temps, nous donnerons un aperçu général, tout en portant une attention particulière au Campaniforme, puis nous nous arrêterons rapidement sur les découvertes les plus importantes de ces dernières années.

Le nord-est de la péninsule Ibérique représente un territoire de 32 000 km2 qui, administrativement, constitue la communauté autonome de la Catalogne. Cette zone se caractérise, du point de vue de sa confi guration physique, par lʼexistence dʼune grande quantité et diversité de terrains, paysages et enclaves écologiques.

Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibériqueentre 3100-1500 avant J.-C.

Xavier Clop García

Nous disposons actuellement pour cette zone et pour la période qui nous intéresse dʼun corpus de 63 datations C14 qui nous permettent de défi nir lʼintervalle dans lequel prennent place les manifestations matérielles du Néolithique récent au Bronze ancien-moyen (Clop 2001). L̓ intervalle qui concentre la plupart des datations sʼétale entre 3100 et 1500 avant J.-C., et cʼest dans cette fourchette chronologique quʼil convient de placer les plus de 400 sites qui forment actuellement le registre funéraire du Néolithique fi nal au Bronze ancien-moyen dans le nord-est de la péninsule Ibérique.

Dans lʼétat actuel de nos connaissances, il est très diffi cile de défi nir des phases ou des périodes à lʼintérieur de cette fourchette chronologique. Bien quʼil y ait eu des changements documentés par divers aspects de la culture matérielle, on nʼa pas observé, pour lʼinstant, de transformations profondes dans la structure socio-économique justifi ant à notre avis la défi nition de périodes différentes. Par ailleurs, la longue persistance de certains éléments matériels fait, quʼà plusieurs reprises, apparaissent souvent mêlés des éléments qui, dans dʼautres contextes, se défi nissent comme appartenant à des cultures ou des phases différentes. Cʼest pour cette raison que nous prenons le parti, pour lʼinstant et par manque dʼarguments archéologiques suffi sants pour établir un schéma plus détaillé, de traiter la période dans son ensemble.

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Xavier Clop García

Jusque dans les années 1990, la connaissance du domaine funéraire, dans cette aire géographique et durant cette période, fut à notre avis limitée par dʼimportantes carences tant archéologiques que liées aux postulats théoriques et méthodologiques appliqués par les chercheurs.

Il convient de signaler dans ce sens quʼil a existé pendant longtemps dans la recherche archéologique du nord-est de la péninsule Ibérique une prédominance, sans conteste, des points de vue historico-culturalistes. Sur le plan funéraire, les travaux portaient sur lʼétablissement des typologies des structures funéraires, et tentaient de déterminer les relations pouvant exister entre les différentes entités culturelles défi nies dans cette zone, à partir de la présence ou de lʼabsence dʼéléments matériels particuliers. Le souci dʼapprofondir la connaissance sur les divers aspects constituant les pratiques funéraires pour une communauté donnée était, de ce point de vue, insuffi sant. L̓ intérêt pour les propositions innovatrices a été minime. Cʼest ainsi quʼont perduré, en quelque sorte, les objectifs et les méthodologies en archéologie funéraire.

Il faut noter, sur ce plan, que la plupart des sites funéraires sont connus de longue date. Cette circonstance a fait quʼun grand nombre dʼentre eux ont été pillés, endommageant ainsi une grande partie de lʼinformation quʼils auraient pu nous apporter, ou bien fouillés à une époque où la méthodologie nʼétait pas assez perfectionnée pour enregistrer les données nécessaires à la connaissance en profondeur des pratiques funéraires. En défi nitive, et malgré le grand nombre de sites funéraires ou prétendument funéraires connus au début des années quatre-vingt-dix, les sites funéraires ayant une documentation de qualité suffi sante pour aborder de manière rigoureuse la connaissance des pratiques funéraires, dans cette zone, étaient peu nombreux. Ce panorama a commencé à changer de façon importante durant la décennie qui vient de sʼécouler. La découverte de sites possédant une documentation de qualité, la réalisation dʼétudes à partir de propositions théoriques et méthodologiques renouvelées, la réalisation dʼune thèse doctorale sur ce sujet font quʼactuellement les travaux menés dans cette zone contribuent de manière signifi cative à la connaissance et à la discussion sur les pratiques funéraires des communautés ayant vécu de 3100 à 1500 avant J.-C. en Europe occidentale.

Le monde funéraire

Les enceintes funéraires

Lorsque nous abordons le monde funéraire du nord-est de la péninsule Ibérique, le premier aspect qui attire notre attention est la quantité et la diversité des structures qui furent utilisées. Différents types de sépultures

mégalithiques, de cavités artifi cielles, de fosses creusées et de structures domestiques détournées de leur fonction initiale sont utilisées.

La généralisation du mégalithisme constitue, à partir du Néolithique fi nal, lʼun des traits les plus caractéristiques de la documentation archéologique, dans cette région. Les constructions mégalithiques ne se trouvent que dans la moitié septentrionale de notre zone dʼétude, entre les Pyrénées et à peu près la rivière Llobregat près de Barcelone. En général, les différentes architectures mégalithiques défi nies ont été interprétées en termes chronologiques. Cʼest ainsi que lʼon a pensé que les sépultures à couloir auraient été réutilisées à partir du Néolithique fi nal, les allées catalanes (grandes et petites) auraient été construites à partir du Néolithique fi nal, et les chambres simples et les cistes mégalithiques auraient été construites à partir du Chalcolithique/Bronze ancien. Parallèlement, il existe un important ensemble dʼautres manifestations mégalithiques comme les para-dolmens, les hémi-dolmens, les grottes mégalithiques et les structures tumulaires que lʼon fait débuter habituellement au Chalcolithique/Bronze ancien. Malheureusement, nous ne disposons pas de datations absolues en nombre suffi sant pour corroborer cette hypothèse de succession dans le temps des types architecturaux et de leurs utilisations et réutilisations proposées, qui sont basées exclusivement sur la présence de certains éléments matériels mis au jour dans des sépultures mégalithiques de chacun des types défi nis.

Par ailleurs, lʼutilisation des cavités naturelles - grottes et abris - est connue dans toute la zone dʼétude et cʼest la seule forme funéraire identifi ée au sud du fl euve Llobregat. Dans ces cas, la mise au jour dʼossements humains impliquait que lʼendroit avait eu à un moment donné une fonction exclusivement funéraire. Certaines découvertes récentes, la Bauma del Serrat del Pont (Montagut, Girona) par exemple, mettent en doute cette affi rmation puisquʼon a trouvé des inhumations qui pourraient être contemporaines de lʼutilisation du site comme lieu dʼhabitation.

En ce qui concerne les structures construites, on trouve aussi bien des fosses simples ou complexes creusées dans le terrain, comme Can Roqueta (Sabadell, Barcelona), Can Soldevilla III (Santa Perpétua de Mogoda, Sabadell), Can Castellví (Les Planes, Barcelona), que des hypogées comme celui de Can Martorell (Dosrius, Barcelona).

Finalement, les structures domestiques réutilisées correspondent à des fosses qui ont généralement été interprétées comme ayant une fonction primaire de stockage de produits végétaux et, quʼune fois amortis, ils étaient réutilisés dans un but funéraire. Il en existe à lʼInstitut de Baxillerat A. Pous (Manlleu, Barcelona), à Minferri (Juneda, Lleida), etc.

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Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 av. J.-C.

Malgré la diversité des structures funéraires connues et malgré le manque dʼétudes spécifi ques destinées à évaluer de manière objective lʼeffort quʼa impliqué chaque construction, il semble que dans pratiquement tous les cas lʼinvestissement dans leur construction nʼait pas été spécialement important et que la force de travail mobilisée soit relativement faible et parfaitement assumable par une communauté comportant un nombre réduit dʼindividus.

Les rituels : formes et gestes funéraires

La diversité des structures funéraires pose de nombreuses questions sur les pratiques funéraires développées par les communautés qui les ont élaborées, construites ou utilisées. Des aspects tels le nombre dʼindividus que comprennent les sépultures, la détermination de leur âge et de leur sexe, la manière dont les inhumés sont arrangés dans la tombe, le mobilier qui les accompagne, les mouvements que subissent les restes après leur dépôt, constituent des aspects fondamentaux de lʼutilisation et de la gestion des sites funéraires. Cʼest surtout grâce à ces données que le monde des morts peut nous renseigner sur le monde des vivants (Majó et al. 1999).

Le premier aspect à examiner est la manière dont on utilise les sites funéraires. On admet aujourdʼhui que la forme prédominante était lʼinhumation primaire qui devient successive dans les enterrements collectifs. L̓ interprétation traditionnelle qui voulait que durant cette période lʼinhumation secondaire se généralise et prédomine a été réfutée avec la mise au jour et lʼétude de différentes sépultures ces vingt dernières années. Mais, sʼil est vrai que lʼinhumation primaire successive semble être le modèle largement prédominant, différents éléments nous laissent entrevoir que les pratiques funéraires auraient aussi une complexité et une variabilité importantes dont lʼordre de grandeur et les causes nous échappent actuellement.

Les inhumations secondaires, bien que minoritaires, ont été reconnues, à partir du Néolithique fi nal, comme dans la Cova del Frare (Matadepera, Barcelona) (Vives et Martín 1992).

Pendant longtemps on a considéré que les sépultures collectives nʼétaient quʼun amalgame dʼossements sans ordre apparent, et quʼil nʼétait pas possible de découvrir un ordre, ni de reconnaître les gestes réalisés.

La découverte et la fouille de différents sites ces dernières années, comme la sépulture mégalithique de Les Maioles (Rubió, Barcelona), lʼabri de La Bauma del Serrat del Pont (Montagut, Girona), les sites de plein air de Can Roqueta (Sabadell, Barcelona) et de Mas dʼen Bojos (Vilafranca del Penedès, Barcelona), lʼhypogée de Can Martorell (Dosrius, Barcelona), sʼinscrivent en faux

contre cette idée. La mise en œuvre dʼune méthode de fouilles adaptée a permis de reconnaître et dʼétudier des processus funéraires complexes, quoiquʼil se soit souvent agi de fouilles dʼurgence. La discussion sur les pratiques funéraires de ces communautés se situe désormais au-delà de la simple identifi cation dʼinhumations primaires ou dʼinhumations secondaires.

On a aussi été plus attentif à la présence dʼossements brûlés dans un nombre considérable de sites funéraires. Les données disponibles démontrent quʼil sʼagit dʼossements brûlés et aucunement dʼincinérations. Nous ne connaissons pas les raisons de ces crémations. On ignore sʼil sʼagit de pratiques rituelles spécifi ques ou sʼil sʼagit de pratiques associées à la gestion de lʼespace funéraire, comme le besoin de réduire la taille des restes pour ménager de la place pour de nouveaux dépôts ou de pratiques hygiéniques (Agustí 1998). En tout cas, il sʼagit sans doute bien plus dʼune pratique liée à la gestion de la tombe que dʼun rituel funéraire proprement dit.

Nous pouvons observer une grande variabilité dans le nombre dʼinhumés, sans pouvoir pour autant établir une corrélation entre ce nombre et le type de structure funéraire. Il existe ainsi des structures avec un ou deux individus (cistes mégalithiques, structures domestiques réutilisées, grottes et abris), des structures comprenant plus de deux individus et parfois même une vingtaine (grottes, abris, allées catalanes et chambres simples) et, fi nalement, des sites comportant un grand nombre dʼinhumés, qui peuvent atteindre dans certains cas une centaine ou plus (allées catalanes, para-dolmens et hypogées).

Les données ne révèlent pas pour lʼinstant de différences liées au sexe. Nous disposons cependant de données contradictoires en ce qui concerne lʼâge des inhumés, les restes dʼenfants sont en général sous-représentés.

Le mobilier funéraire comporte divers types dʼobjets. Les vases, presque toujours fracturés, dominent, avec des éléments de parure comme les pendentifs, les boutons à perforation en V, etc. L̓ industrie lithique taillée est également fréquente, notamment avec des pointes de fl èche, des lames, les nucléus et les éclats sans retouches. A partir dʼun certain moment, on trouve aussi quelques objets métalliques : des poinçons, des bracelets, etc.

Le mobilier funéraire nʼest semble-t-il jamais très abondant. Le nombre et la qualité des objets trouvés dans les sépultures collectives, aussi bien que dans les sépultures individuelles, indique que lʼinvestissement dans les dépôts funéraires ne devait pas être très important.

La céramique appelle un commentaire spécifi que. Nous avons pu étudier la céramique appartenant à différentes

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Xavier Clop García

structures funéraires du nord-est péninsulaire (Clop 1994, 2001). Nous avons ainsi étudié 156 échantillons de vases provenant de 11 sites funéraires (sépulcres mégalithiques, abris, grottes…), incluant des céramiques de tous les types défi nis pour cette zone à partir du Néolithique fi nal jusquʼau Bronze ancien-moyen en y ajoutant des céramiques campaniformes de type international et maritime (5 échantillons) et régional (25 échantillons). Les résultats obtenus révèlent que, dans pratiquement tous les cas, il sʼagit de produits manufacturés avec des argiles se rencontrant sans problème dans lʼenvironnement géologique de la zone où se trouvent les sites funéraires en question. Ces productions locales concernent tous les types céramiques défi nis. Dans seulement 9 cas (6% de la totalité des vases étudiés) il sʼagit de productions étrangères. Ces 9 cas, qui correspondent à des céramiques des sépultures mégalithiques de la Torre dels Moros de Llanera (Solsona, Barcelona) et de Mas Pla (Querol, Tarragona), comprennent dʼune part le seul fragment de type Treilles étudié et, dʼautre part, 8 échantillons de vases lisses. Dans les grottes sépulcrales étudiées, dont les sites aussi signifi catifs que Aïgues Vives (Solsona, Barcelona) ou la Cova del Calvari (Amposta, Tarragona), nous nʼavons pas mis en évidence de productions étrangères.

Il ne semble donc pas que les Néolithiques ou les gens du Bronze aient fait de grands frais pour le mobilier funéraire.

Le monde funéraire campaniforme Nous commenterons brièvement les caractéristiques du monde funéraire campaniforme du nord-est péninsulaire.

Nous ne disposons actuellement que de sept datations pour le Campaniforme ; elles correspondent à quatre sites : Bauma del Serrat del Pont (3 datations), Can Martorell (2 datations), Cova del Frare (1 datation) et Collet de Brics (1 datation). Bien que le nombre de datations soit faible nous pouvons faire quelques observations. Tout dʼabord, les datations se situent dans un intervalle allant de 2920 à 2090 avant J.-C., la concentration principale se situant entre 2800 et 2200 avant J.-C.

Les manifestations campaniformes occupent ainsi pratiquement tout le 3e millénaire av. J.-C. comme cela été mis en évidence ces derniers temps dans certaines zones de la péninsule Ibérique, en France, en Suisse et dans le nord de lʼItalie (Müller et Van Willingen 2001).

Au nord-est de la péninsule Ibérique, nous avons pour lʼinstant 113 sites funéraires répertoriés comprenant au sein du mobilier du matériel campaniforme.

Il existe des sites de tous les types : sépultures à couloir, cistes, allées catalanes, chambres simples, para-dolmens, hypogées, grottes, abris... Nous nʼavons, pour lʼheure, pas

rencontré de matériel campaniforme dans des structures domestiques du type silo réutilisées à des fi ns funéraires ni dans des sépultures en fosse.

De ces 113 sites, 30 (26,5%) présentent de la céramique campaniforme de type international ou maritime. Ces sites correspondent à différents types de sépultures mégalithiques (tombes à couloir, allées et cistes, grottes, abris, etc). On ne peut donc établir aucune relation spécifi que entre la présence de ce matériel et un type spécifi que de site funéraire (Clop et Molist 2001).

L̓ analyse de quelques-uns des rares sites funéraires dont la documentation offre des garanties suffi santes, comme la Cova del Calvari (Amposta, Tarragona) (Esteve 1966) ou la Cova de Ventosa (Igualada, Barcelona) (Llongueras et al. 1981), semble indiquer quʼil sʼagit dʼinhumations primaires, et que chaque individu, bien que partageant un espace commun, était déposé dans un lieu spécifi que. Il ne semble pas quʼil y ait ni déplacement des individus, ni accumulation des restes humains déposés préalablement, pas plus que des introductions de parties choisies dʼautres individus.

En réalité, et malgré certaines propositions réalisées dans ce sens, il nʼexiste pas de données empiriques permettant de croire que dans les mêmes sites il y ait des différences entre lʼutilisation funéraire des communautés utilisant des objets campaniformes et les autres. Dans ce sens, la découverte de matériaux campaniformes dans le couloir dʼune sépulture mégalithique de Solar dʼen Gibert (Rabós dʼEmpordà, Girona) (Tarrús et al. 1983) a été interprétée comme lʼévidence de lʼutilisation de cette partie du sépulcre par des communautés campaniformes. Malheureusement, vu que lʼacidité du sol, dans ce secteur, ne permet pas la conservation des ossements, on ne peut pas démontrer pour lʼinstant cette dualité de lʼutilisation dʼun même site funéraire par dʼéventuelles communautés différentes.

Nous ne disposons pas pour le moment de données suffi santes sur la spécifi cité présumée des rituels funéraires des communautés campaniformes. On nʼa détecté, pour lʼheure, aucun modèle réitératif qui permette de parler de rituels spécifi ques. Dans ce sens, les extrapolations faites parfois dans dʼautres régions, par exemple en Europe centrale, ne sont absolument pas démontrées ici. Il suffi t de revoir les plans publiés, comme ceux de El Calvari ou de la Cova Ventosa, pour nous rendre compte quʼil manque un modèle strict pour la position et lʼorientation des corps en fonction de leur sexe.

Quelques nouveautés : Les Maioles et La Bauma del Serrat del Pont

Comme nous lʼavons déjà dit, il y a eu ces dernières années des découvertes importantes, qui améliorent de

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Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 av. J.-C.

Figure 1 : Situation de la sépulture Figure 1 : Situation de la sépulture mégalithique de Les Maioles.mégalithique de Les Maioles.

manière substantielle la qualité des données disponibles et qui permettent dʼaborder des aspects jusque-là ignorés des pratiques funéraires. Nous présenterons brièvement quelques-uns de ces sites.

Les Maioles (Rubió, Barcelona)

La sépulture mégalithique de Les Maioles est un site dʼinhumation collective découvert inviolé après sa dernière utilisation funéraire. Cette tombe, qui se trouve à 40 km au sud de Barcelone, à la frontière méridionale du phénomène mégalithique dans le nord-est de la péninsule Ibérique, est une petite allée comportant une chambre et un couloir trapézoïdaux entourés par un tumulus elliptique (fi g. 1 et 2). Les Maioles est situé sur un emplacement stratégique de contrôle du passage naturel entre deux zones écologiques très différentes, les plateaux de Calaf et le bassin de Odena1.

Il y avait dans cette zone, pendant le premier tiers du 2e millénaire avant J.-C., un paysage végétal en cours dʼouverture progressive. Le climat était tempéré et sec et il existait une importante couverture sylvestre comportant quelques clairières. La chênaie mixte dominait, les chênes étaient plus ou moins abondants et le nombre de pins et dʼarbustes augmentait progressivement.

Les Maioles est une construction nouvelle. Il sʼagit dʼune petite allée où lʼon a pu différencier deux phases : une première phase de construction et dʼutilisation funéraire et une seconde phase de fermeture et dʼabandon de la structure.

La chambre funéraire, de forme trapézoïdale, occupe la moitié méridionale du tumulus et a 195 cm de longueur et 110 cm de largeur maximale à lʼentrée et 90 cm de chevet. Elle est formée de 5 dalles rectangulaires de grès oligocène, qui fait partie du substrat de la zone. Dans les environs immédiats du sépulcre, on trouve des blocs de grès de forme et de taille semblables à ceux utilisés dans la construction de Les Maioles. Les efforts développés auraient donc pu se limiter à la sélection et au transport des dalles sur une faible distance.

Le sol de la chambre est formé de dalles plates de grès placées sur une préparation de sable et de pierres de moyenne et de petites tailles, semblables à celles qui se trouvent dans le remplissage du tumulus.

Nous nʼavons aucun élément qui nous renseigne sur le système de couverture et de fermeture latérale de la chambre. Il nʼy a toutefois aucun doute au sujet de lʼexistence de ces éléments, nous nʼavons en

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Xavier Clop García

Figure 2 : Plan général de Les Maioles.

effet trouvé que quelques restes osseux montrant des marques de dents de petits rongeurs.

Le couloir, de forme trapézoïdale lui aussi, mesure 140 cm de longueur et 114 cm de largeur maximale ; il atteint la limite méridionale du tumulus. Il est formé de deux dalles rectangulaires dʼun matériau identique aux dalles de la chambre. Son axe longitudinal est partiellement décalé par rapport à lʼaxe de la chambre quoiquʼil maintienne un alignement parfait par rapport à lʼentrée de celle-ci. Il existe une différence de 75 cm entre le niveau du sol à lʼentrée du couloir et le niveau du sol à lʼentrée de la chambre.

L̓ axe central de la chambre et du couloir de Les Maioles est orienté vers lʼendroit précis où le soleil se lève au moment du solstice dʼhiver. Cette orientation fait partie des orientations classiques pour les sépultures mégalithiques de la péninsule Ibérique.

Le tumulus, de forme elliptique, a un diamètre maximum de 10 m sur 8 m et atteint 1,50 m de hauteur maximale conservée par rapport à la roche mère. On a utilisé pour sa construction des pierres ramassées dans les alentours immédiats ainsi que du sable rapporté de lʼun des paléocanaux qui se trouvent à 200-300 m au sud de la

sépulture mégalithique. Les pierres les plus grandes sont situées à la base et sur le périmètre de la structure, et donnent ainsi plus de consistance à lʼensemble.

L̓ évaluation des processus mis en œuvre pour lʼédifi cation de Les Maioles indique que le temps et le nombre de gens impliqués furent sans doute peu importants, et peuvent correspondre à une petite communauté. On a calculé de façon théorique que Les Maioles pourrait avoir été construit par un groupe de 5 personnes en 10 ou 15 jours.

Les restes humains retrouvés à lʼintérieur de la chambre constituent un apport particulièrement signifi catif car, pour la première fois en Catalogne, il est possible dʼétudier un niveau funéraire intact dans une tombe collective. Les Maioles est une sépulture mégalithique à usage collectif où ont été réalisées toute une série dʼinhumations successives, dont on ignore la fréquence, et qui a abouti à la constitution dʼun dépôt dʼossements sans ordre apparent. Différentes études et une minutieuse analyse anthropologique ont permis de dépasser lʼimpression de chaos et de retrouver en grande partie la succession des gestes funéraires réalisés à cet endroit (fi g. 3).

La première personne inhumée fut lʼindividu A. Ses restes, découverts en grande partie en connexion anatomique,

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étaient déposés directement sur le sol de la zone de la chambre en position latérale, le tronc appuyé sur le côté droit et les jambes repliées vers lʼavant. L̓ axe du corps était orienté dans le sens ouest-est avec le crâne vers lʼouest, tournant le dos au centre de la chambre et face à la dalle qui sépare la chambre et le couloir. Les restes de lʼindividu A auraient tout aussi bien pu être placés directement dans cette zone quʼavoir occupé, dans un premier temps, nʼimporte quel autre lieu de la chambre et être ensuite déplacés, lorsque le corps nʼétait pas encore décomposé, à lʼoccasion de la seconde inhumation.

La deuxième personne inhumée fut lʼindividu E. Ses restes furent retrouvés à côté de lʼindividu A. Il nʼexiste toutefois aucun doute au sujet de lʼindividu E, qui fut déposé initialement dans un lieu différent de la chambre et ensuite bougé à lʼendroit où il fut mis au jour. La conservation de connexions anatomiques indique que le déplacement eut lieu lorsque la décomposition des parties molles, dans un état avancé, nʼétait pas été tout à fait achevée.

Les individus A et E furent inhumés peu de temps lʼun après lʼautre ou peut-être même simultanément. Ensuite, et avant dʼeffectuer la dernière inhumation, lʼon y déposa les restes de 12 autres individus au moins. On ne peut pas affi rmer que toutes les inhumations furent individuelles ; dans certains cas, deux ou plusieurs individus ont pu être déposés en même temps. La présence de nombreux éléments de toutes les parties du squelette, y compris des os hyoïdes et des cartilages ossifi és, nous indique quʼau moins dans trois cas il sʼagit dʼinhumations primaires. Chaque fois que lʼon procédait à une nouvelle inhumation, il était nécessaire de réarranger les restes du défunt précédent pour pouvoir disposer de lʼespace central de la chambre. Les ossements bougés sont rassemblés et se situent vers lʼentrée de la chambre, quelquefois groupés (certains os longs et des blocs cranio-faciaux) sans que cela soit en apparence conditionné ni par le sexe ni par lʼâge des individus. La concentration de restes prend, au fur et à mesure que le temps passe, une forme dʼarc acquérant une forte puissance verticale.

Le dernier individu inhumé fut lʼindividu B. Cet individu occupait le centre de la chambre et était orienté dans le sens nord-sud, le crâne vers lʼest. Le tronc reposait sur la face ventrale et les jambes étaient légèrement fl échies vers le nord, le genou droit plié. Bien quʼil soit clair que cette inhumation fut la dernière, on procéda plus tard, et avant la fermeture, à une intervention qui perturba la position originelle au moins de la partie supérieure de ce squelette.

On est surpris dans Les Maioles par la décision dʼaccumuler des restes humains dans la zone qui est, en théorie, lʼentrée de la chambre, alors que la pratique habituelle attestée dans de nombreuses sépultures collectives est de repousser des

Figure 3 : Chambre funéraire de Les Maioles.

restes à lʼécart vers les parties latérales de la structure laissant ainsi libre la zone de passage et facilitant de ce fait lʼaccès aux zones de dépôt primaire des inhumés. Bien quʼils aient disposé en principe de la place suffi sante pour accéder par cette entrée supposée et pour pouvoir circuler à lʼintérieur de la chambre funéraire, la quantité et la disposition des ossements humains précisément rassemblés à lʼentrée, ainsi que les restes du dernier inhumé, rendaient diffi cile lʼaccès à la chambre et les mouvements à lʼintérieur de celle-ci. Si lʼon tient compte de ces diffi cultés, on peut se demander si la couverture ne pouvait pas être mobile et si ce nʼétait pas par la partie supérieure de la structure que les inhumés étaient introduits et les restes osseux manipulés le cas échéant. Cette possibilité aurait pu être utilisée dès le début de lʼutilisation de la structure funéraire ou quelque temps après. Un aspect que nous ignorons est celui de la succession dans le temps des inhumations : dans certains cas, lʼintervalle entre deux inhumations a été bref, comme le démontre la découverte au milieu de lʼossuaire de parties demeurées en connexion anatomique, et qui ont sans doute été déplacées par le besoin dʼeffectuer une nouvelle inhumation, quand le processus de décomposition du cadavre nʼétait pas encore terminé. Les données archéologiques, la disposition et les caractéristiques des restes osseux récupérés, ainsi que la présence, à lʼintérieur de quelques crânes, de taxons de malacofaune (Oxychilus courquini), indiquent que les inhumations furent réalisées directement sur le dallage de la chambre et sans aucun apport de sédiment. La décomposition des corps eut donc lieu dans

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un environnement non colmaté, ce qui favorisa le mouvement des ossements, spécialement ceux de plus petite taille.

L̓ hypothèse la plus probable pour expliquer la fi n de lʼutilisation de Les Maioles est le manque dʼespace pour y réaliser de nouvelles inhumations comme semble indiquer la localisation dans le couloir de certains restes osseux et dʼéléments du mobilier tombés de la partie supérieure de lʼamoncellement dʼossements de lʼentrée de la chambre funéraire.

Globalement, on déposa dans Les Maioles les restes dʼau moins 15 individus qui ne furent lʼobjet dʼaucun traitement de conservation ou de réduction - comme lʼutilisation dʼéléments comme lʼocre ou le cinabre, sa crémation - qui ne fut pas un simple remaniement et rangement des ossements.

La localisation dʼun cubitus dʼenfant en bas âge, unique reste déposé de cet individu, et la différence, dans le NMI, entre la quantité dʼhumérus (NMI = 14) et de restes cranio-faciaux (NMI = 9) permet de poser la question des causes possibles de la représentation différentielle de certains ossements par rapport à dʼautres dans la sépulture.

Dans de nombreuses sépultures collectives, les restes osseux ont été endommagés par des violations, qui ont vidé totalement ou en partie le dépôt funéraire. Ce nʼest cependant pas le cas de Les Maioles. La représentation de toutes les parties du squelette notamment les os de petite dimension comme ceux des mains et des pieds, des os hyoïdes et des cartilages calcifi és, ou lʼexistence de connexions anatomiques parmi les plus labiles, sont des arguments décisifs qui démontrent tant la réalisation dʼun nombre important de dépôts primaires que le degré de préservation du dépôt funéraire. Si le manque conséquent de restes cranio-faciaux indique que certains ont pu être retirés des Les Maioles, la présence du cubitus comme unique reste dʼun individu en bas âge semble signaler quʼau moins dans ce cas précis, il peut sʼagir dʼun reste humain ajouté de manière spécifi que. En défi nitive, Les Maioles a connu un usage mixte et complexe de lʼespace funéraire avec la réalisation conjointe de dépôts primaires et de quelques dépôts secondaires, ainsi quʼune certaine circulation, sous la forme dʼentrées et de sorties de certains restes humains.

Les éléments matériels trouvés dans la chambre funéraire permettent de défi nir les caractéristiques du mobilier funéraire. Celui-ci serait peu important comme indique la quantité totale dʼobjets récupérés ainsi que les éléments ayant un rapport direct avec lʼindividu B. Le mobilier funéraire pourrait être individuel et être formé aussi bien par des objets fabriqués avec des matières premières dʼorigine abiotique comme par des éléments périssables (liquides, offrandes fl orales). Les objets sont des éléments

personnels (poinçon métallique, objets de parure) ou en relation avec des activités productives (nucléus de silex et percuteurs) et domestiques (contenants céramiques aux utilisations diverses). Il semble que dans les travaux de réaménagement préalables aux inhumations, le mobilier funéraire du précédent individu pouvait être retiré et, au moins dans le cas des contenants céramiques, brisés.

Un aspect particulièrement remarquable est la mise en évidence dʼéléments périssables dans le mobilier funéraire. Le vase nº1 pourrait avoir contenu de lʼeau ou un liquide aqueux. Des éléments végétaux étaient associés au crâne dʼun individu adulte : ils pourraient correspondre à un lit de feuilles, à un collier ou à un splendide bouquet de fl eurs et de feuilles.

Les éléments du mobilier funéraire des individus inhumés dans Les Maioles ne semblent pas refl éter un investissement important et ne signalent en aucun cas lʼexistence de grandes différences sociales dans cet ensemble de femmes et dʼhommes, du moins face à la mort.

Les données apportées par la fouille signalent que le dernier geste mené à terme fut la fermeture de lʼunité funéraire, avec le retrait des systèmes de fermeture de lʼentrée et de couverture de la structure pour procéder au remplissage de la chambre et du couloir avec une couche de terre et, par-dessus celle-ci, avec un lit de pierres de petites et moyennes tailles. Vu la situation topographique du sépulcre, nous écartons lʼhypothèse que la présence et la disposition de ces niveaux soient le résultat de lʼaction de certains agents atmosphériques ou de certains processus post-dépositionnels. Les travaux de retrait des systèmes dʼaccès et de la couverture, dʼapprovisionnement de terre et de pierres dans les alentours immédiats du gisement et la disposition de ces éléments durent être relativement rapides et ne nécessitèrent pas un effort important.

La mise en évidence de la succession des inhumés dans ce sépulcre a permis de déterminer lʼépoque de la construction ainsi que lʼintervalle durant lequel il fut utilisé. Cette chronologie se base sur une série de datations absolues réalisées sur des échantillons sélectionnés à partir de la détermination de lʼappartenance à des individus inhumés à différents moments dʼutilisation du sépulcre mégalithique. Les résultats obtenus ont été les suivants (calibration à 2 sigma)

- individu A, 3475 ± 50 BP, 1922-1682 av. J.-C.- individu B, 3465 ± 50 BP, 1927-1627 av. J.-C.- individu C, 3495 ± 50 BP, 1929-1689 av. J.-C.

Ces résultats nous permettent dʼapprécier que la sépulture de Les Maioles fût utilisée pendant un intervalle de temps spécifi que qui se situe dans le premier tiers du 2e millénaire

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avant J.-C. La réalisation dʼun test Chi2 pour connaître lʼhomogénéité de la variation des datations a permis de déterminer que les échantillons sont signifi cativement identiques (probabilité à 95%) avec une moyenne de 3480 BP et une déviation typique de ± 32 ans, ce qui implique que la sépulture put être utilisée pendant un temps relativement court, probablement pas plus de 2-3 générations.

Les procédés post-dépositionnels peu nombreux et lʼabsence dʼagents géologiques particulièrement agressifs expliquent la conservation acceptable de la structure de base (forme et volume) des restes anthropologiques. Mais il faut aussi signaler certains éléments qui touchèrent la conservation de certains os et de certaines de leurs parties spécifi ques, comme les épiphyses des os longs ou les parties ayant un abondant tissu spongieux.

Ces altérations sont le résultat de différents processus taphonomiques, comme le poids du sédiment, lʼérosion provoquée par les infi ltrations dʼeau et de la végétation des couches superfi cielles ou lʼaction de certains animaux. Il faut signaler, par exemple, la possible action de la malacofaune et, plus spécifi quement, dʼune espèce à tendance carnivore (Oxychilus courquin), dont la présence aurait un rapport certain avec le processus de décomposition des corps humains qui pourraient lui avoir servi de nourriture. La présence dʼexemplaires de Pomatias elegans au contact direct avec certains os permet de savoir que ces animaux utilisèrent ces os comme ressource pour se fournir en calcium.

On a inhumé dans Les Maioles les restes de douze individus adultes, deux enfants ou adolescents et un enfant en bas âge. L̓ espérance de vie de ces individus était relativement courte. Les adultes étaient des individus de hauteur et de corpulence moyennes et à la musculature bien développée. On observe chez les adultes un niveau dʼhomogénéité morphologique très élevé ce qui implique quʼils déployèrent tous des activités mécaniques, ce qui indique la réalisation dʼoccupations concrètes. Le développement des insertions musculaires des extrémités inférieures permet, par contre, de penser quʼil sʼagirait dʼindividus qui réaliseraient des déplacements habituels dans des zones escarpées. Les extrémités supérieures sont cependant plus graciles.

L̓ étude anthropologique a permis de déterminer la présence dʼau moins trois femmes et trois hommes. Bien que les données soient partielles, il semble quʼil nʼexiste pas de différences considérables, dans quelque aspect que ce soit, en fonction du sexe des inhumés. Il existe cependant une sélection évidente des individus en fonction de leur âge, les adultes sont surabondamment représentés. Les tranches dʼâge des plus jeunes ainsi que celles dʼâge plus avancés se retrouvent sous-représentées.

On nʼa pas détecté de traumatismes ou de pathologies importantes. Il existe des pathologies dentaires, comme des caries, dʼune certaine gravité dans de nombreux cas et qui ont lieu dans une proportion dʼindividus élevée (70%). Leur apparition pourrait être due à une diète carbogénique comme la consommation de végétaux à forte teneur en hydrates de carbone. Les hypoplasies sont également nombreuses ; elles peuvent être dues à des situations de stress pendant les premières phases de la vie, tels le sevrage ou des situations de défi cit alimentaire comme une période de mauvaises récoltes. Bien que lʼétude anthropologique ne permette pas de considérer explicitement lʼexistence de liens familiaux entre ces individus, lʼévaluation globale de certaines caractéristiques physiques permet dʼentrevoir la possibilité quʼil sʼagisse dʼun groupe ayant dʼimportantes relations familiales.

Dans les Maioles, on a inhumé un groupe dʼindividus de corpulence moyenne qui se seraient déplacés régulièrement dans des terrains abrupts et dont les activités habituelles impliquaient le port dʼune charge importante. L̓ activité de ces individus devait impliquer des déplacements fréquents à travers le territoire.

La zone où se trouve Les Maioles est une zone de basse rentabilité agricole aux sols peu fertiles et peu adaptés à la culture de la terre. Lʼétude palynologique constate lʼabsence de taxon Cerealia ce qui indique que cette construction funéraire était éloignée des possibles zones de culture. Les Maioles est situé dans un emplacement stratégique qui contrôle les accès vers la plaine au sud et vers lʼintérieur au nord. Dans lʼétat actuel de nos connaissances, les données indiquent que le groupe de Les Maioles aurait occupé ou exploité de manière combinée les deux zones, probablement dans le cadre dʼune stratégie de subsistance qui pourrait inclure la pratique dʼun troupeau transhumant. Lʼexploitation combinée de deux zones proches ayant un dénivellement dʼune hauteur de 500 m peut expliquer le développement musculaire des extrémités inférieures des individus de Les Maioles.

Parmi la céramique récupérée dans le site, il faut remarquer la présence dʼun vase entier à panse globulaire, dʼun vase à carène basse, ainsi que divers éléments de forme ou fragments décorés parmi lesquels on retrouve divers tessons épicampaniformes. La caractérisation de la matière première a révélé que les vases de Les Maioles sont particulièrement aptes à être utilisés comme vaisselle pour servir et pour contenir des liquides. Ces productions sont faites de terres qui peuvent se trouver dans la zone théorique dʼapprovisionnement défi nie pour cette sépulture mégalithique. La production de vases pourrait avoir donc été une activité productive réalisée par cette communauté dans cette zone.

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La découverte de nucléus et dʼéclats de silex dans lʼunité funéraire dénote la réalisation dʼun processus de taille lithique dans la zone même de cette structure. La matière première utilisée est un silex de qualité médiocre qui présente des traits semblables (couleur et texture) au silex que lʼon rencontre dans les affl eurements existant dans des zones relativement proches. L̓ approvisionnement et la production dʼéléments lithiques taillés purent également être des activités menées par des membres de la communauté dans cette zone.

Le seul élément métallique documenté a été un poinçon à double pointe de section carrée fait de cuivre arsénié. Il nʼexiste aucune autre évidence indiquant si les individus de Les Maioles produisaient ou non des objets métalliques.

La présence de certains mollusques dʼorigine marine comme les dentaliums et les fragments de Mytys edulis var. galliprovincialis et de Callista Chione, permet dʼémettre des hypothèses au sujet des mécanismes sociaux qui expliqueraient leur présence dans cette structure funéraire. Ces espèces de malacofaune sont dʼorigine méditerranéenne et peuvent se trouver sur la côte à un peu plus de 50 km en ligne droite de Les Maioles. Bien quʼil puisse sʼagir de produits pouvant circuler dans le contexte des réseaux dʼinteraction sociale, on ne peut pas rejeter le fait quʼun individu, ou une partie de la communauté, se soit déplacé périodiquement jusquʼà la côte et soit retourné avec la matière première nécessaire pour fabriquer ces objets de parure.

Pour ce qui est de la structure sociale de la communauté, il ne semble pas quʼil ait existé des différences essentielles entre les individus, ni en ce qui concerne les pratiques rituelles, ni en ce qui concerne le travail investi dans le mobilier funéraire. Il faut toutefois tenir compte dans cette discussion de ce que pouvaient être leurs conditions de vie. Les données de Les Maioles indiquent que tous les individus inhumés, hommes ou femmes, menèrent à bien des activités semblables qui demandaient des efforts physiques semblables, sans que dans aucun cas lʼon ait apprécié lʼexistence de différences importantes du point de vue du sexe ou de lʼâge. On nʼa pas observé non plus dʼindices indiquant que cette communauté ait été mêlée à de graves confl its.

Une autre point de discussion est la permanence de certains types architecturaux. Les Maioles est une allée catalane. Du point de vue des schémas actuels, ce type de construction doit avoir été réalisé pendant le Néolithique fi nal. Mais les datations C14 réalisées et le matériel archéologique témoignent que Les Maioles a été construit et utilisé pendant la première moitié du second millénaire. Cela démontre quʼil est possible que certaines

formes architecturales aient perduré. On doit essayer de comprendre pourquoi. Nous pensons actuellement que ce type de construction mégalithique est parfaitement adapté à une structure socio-économique donnée. Mais cʼest une hypothèse qui demande à être confi rmée dans de futurs travaux.

Les Maioles est ainsi une structure funéraire qui fut utilisée par une communauté ne comportant apparemment pas de grandes différences sociales et où tous les individus ont reçu un traitement semblable lorsque survenait la mort. Dans ce sens, Les Maioles sʼadapte à lʼhypothèse qui considère que certaines sépultures mégalithiques furent construites et utilisées par de petites communautés de paysans unies par des liens de parenté et qui pouvaient être organisées en structures de type tribal. Il sʼagirait de communautés sans grandes différences économiques ni sociales entre leurs membres ou entre les différents groupes familiaux.

Depuis la fi n du 4e millénaire avant J.-C., le nord-est de la péninsule Ibérique se caractérise par lʼexistence de groupes réduits, dont le mode de vie nomade ou semi-nomade devait sʼorganiser autour dʼétablissements saisonniers de courte durée construits à lʼaide de matériaux périssables, et qui fondaient leur subsistance sur un système agricole diversifi é. Lʼimportance de lʼagriculture et de lʼélevage était la même. Il y avait dans chacun de ces deux domaines de production une exploitation équilibrée des différentes espèces de plantes et dʼanimaux disponibles. Lʼéquilibre de production de subsistance implique la présence de communautés humaines sur tout le territoire qui profi tent à tout moment des conditions les plus favorables de chaque niche écologique. Nous nʼavons pas, en ce qui concerne lʼorganisation sociale, dʼévidences suffi santes signalant lʼexistence dans cette zone dʼexploiteurs et dʼexploités2. Les données fournies par la fouille et lʼétude montrent que la communauté qui la construisit et lʼutilisa sʼadapte parfaitement au modèle que nous avons esquissé de manière schématique. Ce modèle nʼest dʼailleurs pas exclusif au nord-est péninsulaire, mais est au contraire fort semblable, dans certains aspects au moins, à celui proposé pour dʼautres régions de la péninsule Ibérique et dʼEurope à la même période.

La Bauma del Serrat del Pont (Montagut, Girona)

La Bauma del Serrat del Pont, un abri qui se trouve dans les pré-Pyrénées, fut utilisé temporairement à différents moments du 3e millénaire avant J.-C. par un nombre réduit dʼindividus. Ces derniers constituaient des unités sociales autarciques, lesquels géraient de manière apparemment autonome leurs ressources domestiques (Alcalde et al. 1997).

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Dans lʼun des niveaux dʼoccupation campaniformes, le niveau II 4, il existait un ensemble de cinq structures de soubassement qui correspond aux supports verticaux dʼune cabane comportant un support central pour la couverture. Ce niveau a une chronologie de 2889-2455 avant J.-C. et il comportait des restes céramiques campaniformes de type international, maritime et régional. L̓ on a trouvé dans ce niveau 34 restes osseux humains et 14 restes dentaires qui auraient été déposés dans un fossé peu profond qui utilisait le mur de la Bauma comme limite et qui était associé à un vase campaniforme de type régional. La découverte et lʼétude de ces restes ont mis en relief diverses caractéristiques très intéressantes.

Il sʼagit dʼun dépôt funéraire associé à un contexte domestique. Cʼest un fait qui attire lʼattention par son caractère exceptionnel mais quʼil convient de nuancer du fait du faible nombre de sites dʼhabitation connus pour lʼinstant au nord-est de la péninsule Ibérique pour cette période.

L̓ étude de ces restes a permis de déterminer quʼils appartiennent à trois adultes et deux enfants (NMI).

Un fait particulièrement digne dʼintérêt de ce dépôt funéraire est la faible représentation squelettique et aussi les caractéristiques des restes osseux. On remarque notamment lʼabsence de parties signifi catives du squelette ainsi que celles qui sont les plus résistantes, comme le temporal et dʼautres restes du crâne, les mâchoires et les os longs des bras et des jambes. Cependant il existe des petits éléments qui peuvent facilement passer inaperçus lorsquʼon les recueille dans un dépôt funéraire comme des dents, des ossements des doigts des mains et des pieds, etc.

Ce dépôt funéraire a récemment été défi ni comme un dépôt temporaire des morts du groupe qui utilisa la Bauma (Agustí 1998). Ce dépôt aurait été vidé et nous ignorons sʼil le fut peu de temps après.

ConclusionL̓ état actuel de nos connaissances sur les pratiques funéraires qui ont été réalisées entre 3100 et 1500 avant J.-C. au nord-ouest de la péninsule Ibérique est très infl uencé aussi bien par la qualité des données archéologiques que par la prédominance de points de vue théorico-méthodologiques qui ont souvent limité les objectifs de la recherche et les données extraites de la documentation empirique disponible. Cette situation a commencé à changer à partir des années 1990 avec la découverte des nouveaux sites comportant un registre funéraire bien conservé et par lʼavènement des nouveaux axes de recherche.

La période allant de 3100 à 1500 avant J.-C. au nord-est de la péninsule Ibérique présente une entité spécifi que en ce qui concerne les rituels funéraires. Sʼil est vrai quʼau milieu du 4e millénaire avant J.-C. et dans le contexte des sepulcres de fossa de la zone du Vallès nous commençons à trouver quelques sépultures comprenant trois ou quatre inhumations primaires successives et où le dépôt de nouveaux inhumés est lʼoccasion de remanier les précédents, ce sera à la fi n du 4e mais surtout pendant le 3e et la première moitié du 2e millénaire avant J.-C. que se généraliseront les enterrements collectifs dans cette région.

En ce qui concerne les structures funéraires, le trait le plus caractéristique est le manque de standardisation. Nous constatons en effet lʼutilisation dʼune grande diversité de structures funéraires comme différents types de sépultures mégalithiques construites ou simplement réutilisées, grottes, abris, structures para-mégalithiques, structures domestiques réutilisées et fossés. Dans la moitié méridionale de la zone dʼétude, au sud de la rivière du Llobregat, le trait le plus remarquable est lʼabsence de sépultures mégalithiques, toutes les structures funéraires connues se trouvant dans des cavités naturelles ou en fosse sur des sites de plein air.

Le traitement des restes humains le plus fréquent de 3100-1500 avant J.-C. au nord-est de la péninsule Ibérique est lʼinhumation primaire successive sans recouvrement par des sédiments. Le nombre dʼindividus déposés peut varier de deux ou trois à plus dʼune centaine. L̓ utilisation des sépultures dans cette période se caractérise également par de nombreuses interventions dans le but de conditionner lʼespace funéraire pour des nouvelles inhumations. Ces interventions consistent habituellement dans la sélection et lʼagencement des restes osseux antérieurs.

A part lʼinhumation primaire successive, on a également mis en évidence, dans ces structures funéraires, le dépôt secondaire de certains restes. Les dépots exclusivement secondaires sont connus dans certains cas, mais conservent un caractère exceptionnel, même avec lʼavancement de la recherche.

A part le remaniement des ossements, nous avons rencontré dʼautres pratiques comme lʼutilisation du feu sur les restes osseux aussi bien dans les cavités naturelles que dans certains mégalithes. Il sʼagit de crémations partielles qui auraient été réalisées sur des squelettes décharnés ou des corps en cours de décomposition.

Les données nʼindiquent pas pour lʼinstant de correspondance entre des pratiques funéraires spécifi ques et les communautés associées aux ensembles culturels défi nis pour cette longue période.

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Les nouveautés apportées par quelques sites funéraires fouillés ces dernières années posent la question de la possible existence de stratégies différentes dans les enterrements en fonction des différents types. Le type opportuniste : les individus meurent dans un endroit éloigné de leur zone habituelle et, pour une raison quelconque, il faut les inhumer rapidement. Après, on peut éventuellement ramasser une partie des restes et les transporter jusquʼà lʼendroit de lʼinhumation défi nitive. Cela serait, peut-être, le cas de la Bauma del Serrat

del Pont. Le type de saison : on inhume à une certaine époque de lʼannée les individus qui se trouvent dans la zone où sont effectués certaines tâches du processus de production, la participation de la totalité du groupe nʼétant pas obligatoire. Les Maioles peut être un exemple. Le type sites funéraires centraux où lʼon essaye de déposer le plus grand nombre possible dʼindividus de la communauté. Des sites comme Can Roqueta et la sépulture mégalithique de Puigseslloses peuvent être des sites funéraires centraux.

Notes1 La sépulture mégalithique de Les Maioles a eté fouillée durant lʼannée 1995 sous la direction de Xavier Clop et de Josep-Miquel

Faura. Ont participé à lʼétude : Tona Majó (paléoanthropologie), Josep Anfruns et Ignasi Oms (étude dentaire), Aureli Álvarez (pétroarchéologie), Adelina Bonet (malacologie), Francesc Burjachs (palynologie), Arnau Ferrer (industrie lithique), Juan Francisco Gibaja (analyse fonctionnelle), Michael Hoskins (archéoastronomie), Ignacio Montero (analyse métallographique), Josep Mestres (datations absolues) et Maria Saña (archéozoologie).

2 Nous entendons que nous nʼavons pas les données permettant de déterminer de manière précise le rôle spécifi que, par exemple, des hommes et des femmes dans les processus de production et de subsistance quotidienne dans le cadre des unités familiales.

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RésuméUn assemblage dʼune dizaine de structures domestiques, telles que fosses et silos, a été mis au jour sur le site de le Brezet à Clermont-Ferrand en France. Dans lʼune de celle-ci, un squelette acéphale a été retrouvé, associé à trois blocs crânio-faciaux et quelques os épars appartenant à des individus immatures.

Mots-clésFrance, Auvergne, structures domestiques, réemploi, sépulture individuelle, Campaniforme

AbstractAn assemblage of some ten domestic structures, such as ditches and silos has been brought to light at the site of Le Brezet at Clermont-Ferrand in France. In one of these was found a headless skeleton, in relation with three cranial facial fragments, as well a few other bones belonging to immature individuals.

Key WordsFrance, Auvergne, domestic structures, re-occupation, individual grave, Bell Beaker

Le site du Brezet se situe dans la banlieue est de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), dans un secteur resté marécageux jusquʼau 19e siècle.

Cette zone humide a été occupée depuis le Néolithique ancien jusquʼà la période de La Tène fi nale. Au Néolithique moyen ancien, le secteur semble réservé à un usage funéraire (nécropole de Poncharaud). À la Tène fi nale, lʼensemble du site livre des structures très riches en fragments dʼamphores qui peuvent marquer une zone réservée à des pratiques cultuelles (libations, banquets…).

Pour la période correspondant au Néolithique fi nal-Chalcolithique, la fouille a permis de mettre en évidence un groupement dʼune dizaine de structures en creux de type fosse ou silo. Ce groupe de structures est situé à une cinquantaine de mètres au nord-ouest de la tombe présentée (fosse F1/T9) qui apparaît relativement isolée. Lʼétude du mobilier issu de ces fosses montre quʼil est chronologiquement homogène et caractéristique dʼun faciès campaniforme. Il est intéressant de signaler que trois structures présentent des dépôts volontaires organisés aux fonds de celles-ci. On note lʼinhumation dʼune chienne gravide dans une fosse ovalaire peu profonde, un dépôt constitué dʼun vase associé à trois crânes dʼovicapridés et une pendeloque réalisée dans une canine dʼours, dans le fond dʼun silo ; un second dépôt, également dans un silo, comprend un crâne de bœuf, un crâne dʼovicapridés et une cheville osseuse de grand bœuf.

La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet àClermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)

Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

La tombe en fosse F1/T9

La structure a été découverte dans une tranchée réalisée lors des sondages dʼévaluation. Il sʼagit dʼune fosse circulaire à fond plat et à parois obliques, dʼun diamètre de 2,20 m, conservée sur une profondeur de 1 m (fi g. 1). Sa morphologie en coupe et la présence de traces de piquets sur le fond (us 5) nous conduisent à proposer une utilisation primaire de cette structure comme structure de stockage (silo). Le niveau de base est surmonté dʼun sédiment (us 2) mélangé à des poches argilo-limoneuses (us 3 et 4) provenant de lʼencaissant (effondrements de parois), qui livre quelques éclats de silex et tessons attribuables au Néolithique fi nal, dont deux sont campaniformes. Enfi n, la dernière séquence est composée dʼun sédiment pauvre en mobilier, caractérisé par lʼabsence de poches provenant dʼun effondrement des parois (us 1). Dans cette dernière couche, quasi au sommet du remplissage, trois blocs crânio-faciaux sont regroupés à peu près au centre de la fosse, accompagnés de quelques os épars. Ces os se composent dʼune scapula droite, de quatre à cinq côtes, de lʼépiphyse distale dʼun tibia droit, dʼun calcaneus droit et dʼune vertèbre sacrée. À une profondeur de 0,30 m sous ce dépôt, toujours dans la même couche, se trouvent les restes dʼun squelette acéphale, en connexion anatomique, placé dans le quart S-O de la fosse.

L̓ examen des ossements indique que le squelette en place et les trois blocs crânio-faciaux appartiennent à des individus immatures (fi g. 2). L̓ âge au décès du squelette

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Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

classe 5-9 ans, lʼâge du deuxième peut être estimé autour de 14-16 ans, tandis que le maxillaire du troisième est compatible avec lʼâge dentaire fourni par la mandibule en place. Par ailleurs, les condyles occipitaux de ce dernier offrent une congruence avec lʼatlas, et les deux arcades dentaires concordent. Enfi n, une deuxième prémolaire supérieure droite, retrouvée parmi les os du squelette en connexion anatomique, sʼarticule dans lʼalvéole du maxillaire du bloc crânio-facial. Le bloc crânio-facial du squelette a donc bien été prélevé après la décomposition du corps, pour être placé entre les deux autres blocs crânio-faciaux dans le comblement défi nitif de la fosse. En revanche, la scapula, le calcaneus et lʼépiphyse distale du tibia au moins, sont ceux dʼun sujet de plus petite taille, et donc probablement plus jeune ; on ne peut toutefois les associer de manière certaine à lʼindividu de la classe 5-9 ans, qui est représenté par le bloc crânio-facial.

L̓ analyse du squelette a été réalisée à partir dʼun cliché photographique. Le squelette est placé sur le côté droit, la tête initialement à lʼest et les pieds à lʼouest (fi g. 2). L̓ état osseux est bon, mais le squelette est incomplet ; il lui manque notamment la majeure partie des côtes, des extrémités, des vertèbres (thoraciques moyennes et supérieures et cervicales), les ceintures scapulaires à lʼexclusion de la scapula gauche et les deux humérus. Ses genoux sont en hyperfl exion, ramenés en amont et vers la droite du corps, le droit en aval du gauche. Son avant-bras droit était placé en arrière de la tête, puisque quelques os de la main sont présents en amont de la mandibule. L̓ avant-bras gauche est fl échi en avant du thorax, la main L̓ avant-bras gauche est fl échi en avant du thorax, la main située latéralement au coude droit. Quelques dislocations située latéralement au coude droit. Quelques dislocations sont relevées. Le bassin, dont lʼos coxal gauche nʼest plus sont relevées. Le bassin, dont lʼos coxal gauche nʼest plus sont relevées. Le bassin, dont lʼos coxal gauche nʼest plus en place, est effondré, le genou droit est en connexion en place, est effondré, le genou droit est en connexion lâche, et des éléments du tronc se sont déplacés en avant du membre inférieur gauche. Bien que limités, ces mouvements ne sont pas compatibles avec lʼhypothèse dʼun colmatage progressif du corps, mais témoignent dʼune évolution en espace vide, que les remaniements soient dus aux seul fait de la décomposition ou à la réintervention.

La nature de lʼespace vide ne peut être défi nie ; lʼhypothèse dʼun contenant propre au corps nʼest pas argumentée, aucun effet de contrainte ni de délimitation linéaire nʼétant relevé sur le squelette. L̓ histoire complexe des dépôts nécessitant un dispositif facilitant la réouverture de la fosse dans lʼobjectif de récupérer des os, on peut tout aussi bien envisager un aménagement au sein de la fosse, sous la forme de planches placées en équilibre en appui contre la paroi de la fosse puisque le squelette est localisé dans son angle S-O.

Le bloc crânio-facial a été retiré alors que la décomposition était très avancée ou terminée. En effet, lʼatlas, dont lʼarticulation avec le bloc crânio-facial est persistante, est

Figure 1 : Coupe et plans de la fosse F1/T9 montrant les deux Figure 1 : Coupe et plans de la fosse F1/T9 montrant les deux niveaux de dépôt. (F. Blaizot)niveaux de dépôt. (F. Blaizot)

articulé peut être estimé autour de 11-14 ans. Sa mandibule et son atlas sont présents, et les trois blocs crânio-faciaux sus-jacents possèdent tous leur maxillaire et leurs condyles occipitaux, ce qui nous a permis de rechercher les liaisons par appartenance à un même stade de maturation et de contiguïté articulaire (maxillaire/mandibule-atlas/occipital). L̓ un des blocs crânio-faciaux appartient à la

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La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)

Figure 2 : Dépôt secondaire (a) et squelette acéphale (b). (F. Blaizot)

restée en place sur le sol dʼinhumation. Ce prélèvement a été effectué alors que lʼespace vide autour du squelette était encore maintenu : les os des mains, situés à lʼorigine en arrière de la tête sont présents et la prémolaire qui appartient au maxillaire, vraisemblablement perdue au cours de cette intervention, repose sur le niveau dʼinhumation. La scapula et la tête humérale gauches sont situées en avant de lʼavant-bras droit et paraissent

en être séparées par très peu de sédiment, qui correspond au colmatage naturel de lʼespace interne du squelette sous lʼaction des tanatophages. Le niveau 1, qui livre les pièces disloquées, est donc postérieur au prélèvement du bloc crânio-facial, et paraît avoir été réalisé en une seule fois (absence de traces dʼeffondrement des parois).

Il est probable que le déplacement de la scapula et de la tête humérale gauches soit en relation avec la disparition des humérus et de la moitié supérieure du thorax. Compte tenu du bon état de conservation du squelette, lʼabsence de ces os ne peut être imputée à une conservation différentielle ; ils ont probablement été prélevés au même titre que le bloc crânio-facial, mais ils nʼont pas été placés avec ce dernier.

Le mobilier et la date radiocarboneLe mobilier récolté provient essentiellement de lʼus 1, cʼest-à-dire du même niveau que les restes humains. Le mobilier lithique est représenté par deux éclats et un fragment de lamelle. Ces trois éléments portent des traces de chauffe. Trois fragments dʼos long (ovicapridés ?) sont à signaler. La céramique récoltée forme un ensemble dʼune quarantaine de tessons. Un seul tesson de petit taille présente un décors en chevrons, caractéristiques des décors classiques des vases campaniformes (fi g. 3, 5). Le reste des tessons de céramique forme un ensemble homogène ; il semble que lʼensemble des tessons provienne de vases à parois épaisses. Cependant il faut isoler six tessons qui appartiennent à un même vase globulaire à parois et lèvre fi nes. Un téton de préhension en forme de languette est présent non loin de la lèvre du vase (fi g. 3, 2). Trois tessons permettent dʼavoir une idée de la forme générale des vases à parois épaisses. Il sʼagit

a

b

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Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

vraisemblablement de grands vases à parois sub-verticales et fond plat. On note la présence dʼorganes de préhension, en forme de languettes larges, disposés prés de la lèvre du vase (fi g. 3, 1-4). Ces formes de vases évoquent des productions assez courantes dans les corpus du Néolithique fi nal ; elles peuvent être présentes également dans la céramique commune des ensembles campaniformes. Ces formes de vases sont également relevés dans les ensembles de céramiques issus des autres fosses du site du Brezet et elles sont, dans ce cas, associées à des fragments de vases décorés indiscutablement campaniformes. L̓ analyse du mobilier céramique issu de la structure F1/T9 et du groupe de structures situées à proximité montre que nous avons là les traces dʼune occupation campaniforme marquée par des structures domestiques (fosses, silos) dont certaines ont servi dans un second temps à des dépôts volontaires et des inhumations. Il faut remarquer ici que les données concernant le Campaniforme en Auvergne restent très minces et le plus souvent, il sʼagit de quelques tessons découverts sur un site. Des ensembles de structures homogènes sont très rares. Pour les sépultures, on peut citer une sépulture avec brassard dʼarcher dans la banlieue nord de Riom (Puy-de-Dôme), mais celle-ci ne contenait pas de mobilier céramique.

La radiodatation, réalisée sur les ossements du squelette acéphale, est la suivante : LY-10817 = 3995 ± 45 BP, soit 2620 à 2354 av. J.-C.

Elle est conforme à lʼattribution culturelle fournie par la céramique, notamment par les tessons campaniformes, comme lʼindique une récente révision des dates radiocarbones du Campaniforme dʼEurope occidentale (Bailly et Salanova 1999). On remarque quʼelle est globalement un peu ancienne, si lʼon considère sa limite de confi ance la plus haute, et donc plus conforme aux dates que lʼon rencontre en Europe sud occidentale quʼà celles du nord-est de lʼEurope, où les dates sont majoritairement postérieures à 2500 avant J.-C. (Bailly et Salanova 1999). Les meilleures probabilités tournent cependant autour de cette date (2477 ; 2545 ; 2489 ; 2525).

DiscussionLa structure est une fosse domestique réutilisée, manifestement un silo, comme lʼindiquent la présence de traces charbonneuses et les trous de piquets sur le fond. À un état avancé de sa décomposition, lui furent retirés son bloc crânio-facial, ses humérus et la partie supérieure du thorax. Puis ses restes furent recouverts dʼune couche de terre, dans les derniers centimètres de laquelle on regroupa trois blocs crânio-faciaux dont lʼun appartient à ce squelette, ainsi que quelques os appartenant soit au plus jeune de ces trois individus soit à un quatrième. Les humérus et les os du thorax du squelette ne furent en revanche pas replacés dans cette fosse.

Les pratiques reconnues dans la fosse F1/T9 du Brézet, ne correspondent pas au mode funéraire que lʼon admet comme étant caractéristique du Campaniforme stricto sensu (sépultures individuelles en fosse), bien quʼun rapide survol de la bibliographie du centre et de la moitié sud de la France, montre que les campaniformes ont des types sépulcraux très variés. Outre les fosses individuelles, on rencontre effectivement des tumulus (Blanc 1958), des hypogées et des dolmens (Montjardin 1984), ces populations réutilisant en outre fréquemment les sépultures plus anciennes, comme lʼillustre, dans le Centre, le tumulus de Thorus à Château-Larcher dans la Vienne (Patte 1971).

Les dépôts humains en fosses de type domestique, qui correspondent le plus souvent à des réutilisations de structures désaffectées, sont rencontrés pendant le Néolithique, lʼâge du Bronze et lʼâge du Fer. Pour le Néolithique de la moitié sud de la France, ils sont particulièrement fréquents au Chasséen, mais de récentes découvertes attestent ce mode de traitement au Néolithique fi nal, notamment en Languedoc (de Freitas et al. 1987, Hervé et al. 1999, Georjon et Blaizot 2001). Parmi ces exemples, aucun nʼillustre les pratiques particulières relevées dans la fosse F1/T9 du Brézet ; les squelettes retrouvés dans ces fosses nʼont en aucun cas fait lʼobjet de réinterventions caractérisées par des translations dʼossements, même si le site de Moulin Villard (Gard) livre un dépôt secondaire stricto sensu (de Freitas et al. 1987). Sur le site de Connaud à Beauvert (Gard)1, une fosse se caractérise par la présence dʼune inhumation primaire accompagnée dʼossements disloqués dʼun deuxième individu (Georjon et Blaizot 2001) ; il nʼa cependant pas été possible de déterminer si ces derniers correspondaient à une réduction de corps in situ ou à une sépulture secondaire, mais quoi quʼil en soit, ce dépôt ne peut en aucun cas être rapproché de celui du Brézet, qui illustre quant à lui une translation dʼossements prélevés sur un dépôt primaire laissé en place, non dictée par le besoin de faire de la place pour une nouvelle inhumation. Il sʼagit là manifestement dʼun rituel particulier.

Des fosses de la culture chasséenne de la vallée du Rhône révèlent que certaines réinterventions, pratiquées sur des squelettes, ne sont pas justifi ées par une gestion de lʼespace. Sur le site du Gournier à Montélimard (Drôme), un squelette, qui correspond au dernier inhumé dans la fosse, est lacunaire (Crubézy 1991).

En Auvergne, les rares inhumations chalcolithiques connues sont individuelles, pratiquées dans des fosses oblongues, voire globalement rectangulaires, comme celle de Chapeau rouge à Menetrol dans le Puy-de-Dôme (Gallia informations 1980) ou celle de La Gravière-Peer II à Riom dont la date radiocarbone est de LY-7681 = 3830 ± 55 BP,

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La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)

Figure 3 : Le Brezet (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme). Sépulture campaniforme, céramiques communes de tradition Néolithique Final (1, 2, 3 et 4) et tesson décoré campaniforme (5). Dessin/D.A.O : P. Combes

2444 à 2078 av. J.-C. (Loison 1997). Les squelettes, placés sur le côté au centre de la fosse, sont complets.

Les rites illustrés par la fosse F1/T9 du Brézet ont, de toute évidence, plus de parallèles dans lʼâge du Bronze que dans le Néolithique fi nal. En effet, des pratiques conjuguant des dépôts en fosses circulaires et des réinterventions a posteriori ont été observées au Bronze ancien. Des réinterventions sur les restes humains sans objectif pratique sont dʼailleurs signalées en basse Auvergne (Loison à paraître). De nombreux exemples de réinterventions, ayant pour objet la récupération des crânes, sont mentionnés toujours pour le Bronze ancien en Europe centrale, comme par exemple à Somota en Slovaquie (Furmanek et Jakab 1997) où le cas dʼun squelette acéphale implique

un prélèvement et une translation. De même, des dépôts de blocs crânio-faciaux, effectués auprès dʼun défunt ou rassemblés dans une fosse, sont signalés en Pologne, sur le site de Iwanowice (culture de Trzciniec du Bronze ancien) (Gedl et Szybowicz 1997).

En France, sur le site des Gours-aux-Lions, à Marolles-sur-Seine en Seine-et-Marne, les inhumations en fosses circulaires du Bronze fi nal II sont caractérisées par des prélèvements systématiques du bloc crânio-facial, que les auteurs rattachent à la découverte de calottes crâniennes dans des habitats contemporains (Mordant et Mordant 1970). Le rite mis en évidence dans la fosse F1/T9 du Brézet rappelle, dʼune certaine manière, celui daté du Bronze fi nal IIIa, du site de La Plaine à

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Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

Simandres dans le Rhône (Blaizot et Thiériot 2000) ; sur une longue durée, des prélèvements ont été pratiqués sur des squelettes situés dans une fosse circulaire, puis tous les os prélevés furent déposés au même moment, dans les niveaux de condamnation de la fosse. Dans la fosse du Brézet cependant, la durée sur laquelle porte le rituel ne peut être appréciée, dans la mesure où les squelettes auxquels appartiennent deux des trois blocs crânio-faciaux ne se trouvent pas dans la fosse ; par rapport aux cas de réinterventions pré-cités, lʼoriginalité de F1/T9 consiste surtout en lʼintroduction dʼéléments exogènes au squelette dont la fosse constitue la sépulture primaire, éléments qui furent mêlés à une pièce prélevée sur ce dernier.

Les translations dʼossements semblent quasi inconnues dans le contexte campaniforme. En Vendée cependant, lʼenclos dʼAvrillé renferme des os humains disloqués attestant de dépôts secondaires, mêlés à des tessons de céramique campaniforme (Benéteau et al. 1992). Sur le site campaniforme dʼHeslerton, dans le nord du Yorkshire (Angleterre), un squelette, sur les pieds duquel repose un vase en cloche, jouxte un amas dʼossements (Powlesland, Haughton et Hanson 1986) ; les archéologues nʼont pu déterminer si ces os sont le résultat dʼune réduction de corps in situ ou sʼils ont été apportés depuis un autre lieu. Or, de même que lʼabsence des pièces labiles

dans lʼamas dʼossements paraît privilégier la seconde hypothèse, lʼassociation dʼossements disloqués et de pièces en connexion anatomique partielle dans une autre fosse, ainsi que la mention de nombreux os épars dans les comblements (Powlesland, Haughton et Hanson 1986) laissent envisager des processus relativement complexes. À titre indicatif, on notera, pour le Néolithique fi nal, lʼexemple de la grotte du Maquis à Vallon-Pont-dʼArc (Ardèche), où un fragment de crâne a été trouvé dans un demi-cercle de blocs ; de même, à la grotte de Comboire, à Claix (Isère), et à lʼabri de Thoys à Arbignien (Ain), les crânes ont été retirés après la décomposition des corps (Gely 1991). Bien que les contextes de ces sites (hypogées collectifs) soient différents de celui du Brézet (fosse de type domestique), ils témoignent dʼun rite particulier autour des crânes, au cours de la deuxième moitié du troisième millénaire. Mais à notre connaissance, absolument aucun parallèle avec la structure du Brézet nʼest pour lʼinstant attesté au Campaniforme. Le rituel observé ici relativise les conclusions selon lesquelles en aucun cas le corps nʼest accessible pour des interventions ultérieures après lʼinhumation. Les funérailles campaniformes, interprétées comme des événements ponctuels dépourvus de prolongement dans la durée, et supposées ainsi sʼopposer à celles des populations qui séparent et déplacent divers éléments du squelette (Thomas 1991), peuvent se révéler plus contrastées selon les groupes.

Note1 Article en préparation, Georjon C. et Blaizot F., pour le Bulletin de la Société préhistorique française.

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La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)

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RésuméOù sont les fameuses sépultures individuelles campaniformes dans le sud-est de la France ? Dans quelles sépultures trouve-t-on réellement des éléments campaniformes ? Et de quels Campaniformes sʼagit-il ? Ou encore quelle est la place du Campaniforme dans lʼévolution des architectures et des rites funéraires entre la fi n du Néolithique moyen et le Bronze ancien ? Répondre à ces questions, grâce à la présence de plus dʼune centaine de sites funéraires dans cette région, nʼest pas sans incidences sur lʼinterprétation même du Campaniforme. Ces questions sont aussi un prétexte pour présenter la diversité et les traditions des pratiques funéraires autour du 3e millénaire avant notre ère.

Mots-clésCampaniforme, sépultures, rituel funéraire, France, Sud-Est

AbstractWhere are the famous Bell Beaker individual burials in the south east of France ? What is the nature of the burials wherein we actually fi nd Bell Beaker elements ? And what kind of Bell Beaker is it ? And also : where does the Bell Beakers stand in the evolution of the funeral architectures and rites between the end of the Middle Neolithic and the Early Bronze Age ? Answering these questions, thanks to the presence of more than a hundred funeral sites in the area, would change our vision of the Bell Beakers fenomenon itself. These questions are also the occasion to present the diversity and the traditions of the funeral practices by the 3rd millenium BC.

Key WordsBell Beaker, burials, funerary ritual, France, South-East

Depuis le 19e siècle, le Campaniforme a souvent été considéré, et lʼest encore dans certaines régions, comme un phénomène funéraire. On associe

même le Campaniforme à un modèle sépulcral très codifi é comprenant un rite, des types de tombes, des positions et des orientations ainsi quʼun mobilier spécifi que. Il est pourtant remarquable que ce type de sépulture - la sépulture individuelle en fosse (parfois sous tumulus) - largement répandu dans la province orientale est rare à absent dans les régions occidentale et méditerranéenne du Campaniforme.

Dans les régions méditerranéennes, comme dans nombre dʼautres, le Campaniforme nʼest assurément pas seulement un fait funéraire. Le nombre dʼhabitats connus ou de contextes ne pouvant pas être considérés comme funéraires est actuellement supérieur, pour le sud-est de la France, au nombre de sépultures inventoriées. Par ailleurs, le modèle funéraire du Campaniforme oriental y est encore et toujours absent.

Que sont donc les sépultures et les rites campaniformes dans ces régions et quelle place occupe le Campaniforme dans lʼévolution des pratiques funéraires entre la fi n du 4e et le

Campaniforme et sépultures, au-delà du standardLa place du Campaniforme dans lʼévolution des sépultures du sud-est de la France

au 3e millénaire avant notre ère

Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

début du 2e millénaire sont les questions que nous envisageons pour une région à la fois limitée géographiquement et riche en données : le sud-est de la France.

Le sud-est de la France

Le sud-est de la France ici pris en compte sʼétend de part et dʼautre du Rhône inférieur, du sud de Lyon jusquʼau littoral méditerranéen, incluant les marges alpines de la région provençale et de lʼIsère, à lʼest et la bordure des Cévennes et des Monts du Vivarais, à lʼouest.

Il sʼagit dʼune vaste région, défi nie pour une autre étude comme lʼextension de la culture campaniforme régionale : le groupe rhodano-provençal. Cette région présente une très grande variété de milieux naturels, dont les aspects climatiques, topographiques et géologiques ont des conséquences directes sur les axes de diffusions, les zones de peuplement mais aussi les recherches et les connaissances archéologiques.

La période qui nous intéresse est très complexe en raison de lʼidentifi cation de nombreuses cultures matérielles dont

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Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

les relations géographiques et chronologiques ne sont pas encore totalement établies. Selon le schéma actuellement proposé pour la partie méridionale de la région, en Languedoc oriental et en Provence (DʼAnna 1995a, 1995b, 1999, Gutherz et Jallot 1995) :

- Le Néolithique moyen chasséen évoluerait vers le milieu du 4e millénaire en une entité pour le moment qualifi ée de Néolithique récent et peut-être déjà constituée de plusieurs groupes régionaux qui restent à identifi er précisément.

- Dans la seconde moitié et à la fi n du 4e millénaire, apparaissent des groupes réellement régionaux comme le groupe de Fraischamp dans le Vaucluse rhodanien, le Couronnien en basse Provence et le groupe de Ferrières en Languedoc oriental.

- Dans la première moitié du 3e millénaire, le groupe de Fontbouisse se met en place en Languedoc oriental et semble avoir connu une importante expansion, pendant la première moitié du millénaire, en remontant un peu la vallée du Rhône et en débordant en rive gauche. Mais cʼest surtout en terme dʼinfl uences quʼil sʼexprime sur les cultures matérielles des régions voisines avec lʼapparition du groupe Rhône-Ouvèze, par exemple. Celui-ci est directement issu, semble-t-il, dʼune infl uence fontbuxienne dans la culture couronnienne. Des phénomènes probablement similaires se produisent sur dʼautres cultures dans la région rhodanienne.

- Cʼest à partir de ce moment que semble apparaître le Campaniforme, à une date diffi cile à préciser, autour du milieu du 3e millénaire. Plusieurs styles décoratifs de la céramique campaniforme présentent des répartitions géographiques distinctes et des phases chronologiques relatives sur lesquelles nous reviendrons.

- La céramique à décor barbelé apparaît à la fi n de la période, autour de 2200-2150 avant notre ère, et ne disparaît probablement pas avant 1900 avant notre ère.

Concernant les sépultures de ces périodes, aucun inventaire complet nʼa, à ce jour, été réalisé. Les travaux thématiques ou régionaux sont nombreux (Pellissier 1998, Roudil et Bérard 1981, Sauzade 1983, 1998, 1999, Soulier 1998, Tchérémissinoff 2000) mais ne permettent pas encore de concevoir de réelles synthèses. Il sʼagit en fait de milliers de sépultures de types très variés présentant des zones de concentrations notables, principalement pour les monuments mégalithiques pour lesquels les inventaires sont toujours incomplets. L̓ Ardèche comprendrait entre 700 et 800 monuments, le Gard environ 200, la Provence environ 150. L̓ Isère et la Drôme nʼen ayant livré quʼun seul.

Les cavités funéraires sont encore plus mal répertoriées. On en évoque plusieurs dizaines pour lʼArdèche, près de 200 pour la Provence (pour lʼensemble Néolithique - âge

du Bronze) et nous ne disposons pas de chiffres pour les autres secteurs.

Les sépultures individuelles, quel quʼen soit le type, sont les parents pauvres des types funéraires du sud-est avec au plus quelques dizaines dʼunités. Elles sont souvent considérées comme strictement antérieures à la période qui nous intéresse ici, bien quʼelles soient généralement très diffi ciles à dater en lʼabsence de mobilier funéraire.

Démarche et limites

Afi n de répondre à la problématique de lʼévolution des architectures et des pratiques funéraires à la fi n du Néolithique et de la place quʼy occupe le Campaniforme, nous avons envisagé deux approches complémentaires.

Il sʼagit dʼabord dʼune présentation générale, à grands traits, des données funéraires replacées dans leur chronologie entre la fi n du Néolithique moyen et le Bronze ancien. Nous avons choisi de détailler ensuite les données concernant le Campaniforme et son insertion cette évolution régionale afi n de mettre en évidence dʼéventuelles solutions de continuité.

Précisons tout de suite les limites importantes inhérentes à ce travail. Il sʼagit essentiellement de deux aspects. Tout dʼabord le caractère lacunaire de la documentation disponible à partir des inventaires encore très incomplets est une limitation de fait dans notre accès aux données. Surtout, cʼest la proportion de sépultures collectives pour la région et la période considérée qui pose de nombreux problèmes. Ces sépultures correspondent le plus souvent à des monuments et à des cavités à longue durée dʼutilisation ou à multiples réutilisations ce qui ne facilite pas leur analyse.

Au-delà de ces limites, lʼanalyse des données funéraires du 3e millénaire avant notre ère dans le sud-est de la France, dans un contexte chronologique même imparfaitement maîtrisé, permet de faire quelques remarques intéressantes sur lʼévolution des pratiques funéraires mais aussi dʼenvisager des incidences importantes pour lʼinterprétation du phénomène campaniforme.

Evolution générale des architectures et des rites du Néolithique moyen au Bronze ancien

Du Néolithique moyen au Néolithique fi nal

Si, dans certaines régions du Midi, lʼinhumation collective semble être très ancienne, comme pour la Cauna de Bélesta (Pyrénées-orientales) (Claustre et al. 1993), le sud-est de

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

la France est marqué par lʼusage probablement quasi-exclusif de la sépulture individuelle et parfois multiple. Parallèlement, la présence de quelques coffres de pierre demeure exceptionnelle, comme à Saint-Jean-du-Désert à Marseille (Bouches-du-Rhône). Cʼest à la fi n de cette période que se développent de façon concomitante mais pas nécessairement liée, lʼinhumation collective et les premiers monuments mégalithiques. Dès cette période de transition appelée Néolithique récent, les architectures funéraires semblent montrer une certaine variété et si les traditions du Néolithique moyen perdurent sans doute, se développent de nouvelles formes architecturales, dans le dernier tiers du 4e millénaire avec les premiers monuments tumulaires de Château Blanc à Ventabren (Bouches-du-Rhône) (Hasler et al. 1998) et le monument mégalithique des Juilléras à Mondragon (Vaucluse) (Lemercier et al. 1998) dont les datations sont identiques (3329-2886). Cʼest à la même époque que la sépulture collective en cavité apparaît dans le sud-est avec lʼexemple de lʼAven de la Boucle à Corconne (Gard) (Duday 1987, 2000).

Les deux temps du Néolithique fi nal

Le Néolithique fi nal du sud-est est marqué par deux périodes pour les traditions funéraires. Cʼest à la première partie du Néolithique fi nal et plus précisément au groupe de Ferrières que sont à rattacher lʼessentiel des dolmens du Gard et de lʼArdèche. Dans la région provençale, G. Sauzade (1998) a distingué deux groupes architecturaux pour cette première période.

Parmi ceux-ci le groupe des monuments à chambre allongée de Provence occidentale sʼapparente aux divers monuments bas-rhodanien présentant une architecture mixte de dalles et parois de pierre sèche qui sʼétendent en rive droite du Rhône, dans le Gard, lʼArdèche et au delà. Certains de ces monuments ont livré du mobilier de type Ferrières. En Provence occidentale, dans la région des Alpilles où un groupe de ces monuments est présent, le Néolithique fi nal est représenté par la culture couronnienne et une infl uence ou une présence de tradition ferrières. Ce groupe sʼétend assez loin vers lʼest jusquʼau massif des Maures. Au delà se développe le groupe des dolmens à chambre carrée de Provence orientale. L̓ attribution chronoculturelle précise de ces monuments est plus diffi cile, le Néolithique fi nal restant méconnu dans cette région. Le mobilier découvert dans les tombes tendrait à indiquer que leur construction date néanmoins elle aussi du début du Néolithique fi nal.

Parallèlement au développement des cavités funéraires et des dolmens, apparaissent les hypogées. Ils sont essentiellement concentrés de part et dʼautre du Rhône, dans sa partie inférieure jusquʼà la hauteur de lʼArdèche et de la Drôme. Cʼest à cette période que doit aussi

être rapportée la construction des pseudo-hypogées de Fontvieille (Bouches-du-Rhône) dont le mobilier le plus ancien est rapporté au groupe de Ferrières.

La question de lʼexistence réelle de sépultures individuelles dans cette première partie du Néolithique fi nal reste actuellement posée mais peut être suspectée tant en Provence quʼen Languedoc oriental.

Le mobilier funéraire de cette période semble essentiellement constitué de parures très nombreuses et très variées. L̓ industrie lithique est représentée par des armatures de fl èches, des poignards et des lames retouchées complétés par des éléments ubiquistes. La céramique semble très rare dʼune manière générale et les plus anciens éléments feraient référence au groupe de Ferrières.

La deuxième étape du Néolithique fi nal correspond au développement des groupes de Fontbouisse et Rhône-Ouvèze dans la partie méridionale de la région.

Dans lʼensemble de la région considérée, les cavités funéraires sont toujours utilisées, ainsi que les hypogées là où ils existent déjà. Certains hypogées sont probablement creusés en Languedoc oriental par le groupe de Fontbouisse et la plupart de ceux du Vaucluse semblent apparaître dans un contexte Rhône-Ouvèze.

Concernant les monuments mégalithiques, si nous manquons de documents pour les secteurs septentrionaux, la partie méditerranéenne montre une situation assez contrastée entre les régions. Dans le Gard, la réutilisation des monuments mégalithiques de construction Ferrières par le groupe de Fontbouisse semble peu importante, alors quʼaucune construction à cette époque nʼa pu être proposée. Dans la région provençale en revanche, comme en Ardèche dans une moindre mesure, un grand nombre de dolmens livrent du mobilier à rattacher à cette étape contemporaine du groupe de Fontbouisse et G. Sauzade peut même envisager lʼhypothèse de nouvelles constructions principalement pour lʼaire la plus orientale de la Provence.

Ce qui marque sans doute le plus la période est lʼapparition de nouveaux types de monuments. En Languedoc oriental, il sʼagit des tombes en fosse appareillées et/ou dallées dont les plus anciennes sont rattachées à la transition entre Ferrières et Fontbouisse. En rive gauche du Rhône et particulièrement dans la partie orientale de la Provence, apparaissent sans doute des variétés particulières de sépultures comme des tumulus comprenant parfois des aménagements de pierres ou de dalles, des coffres et des tombes en blocs de diverses formes. Les sépultures mégalithiques des régions alpines seraient à rapporter à cette phase pour leurs plus anciennes

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constructions. Le groupe des dolmens de type alpin est représenté par seulement 6 monuments, bien isolés des autres géographiquement. Ils seraient à rapprocher des monuments plus septentrionaux et rares comme la tombe de Verna dans lʼIsère ou des dolmens de Savoie et leur construction serait à rapporter à un stade chalcolithique du Néolithique fi nal ou au Campaniforme.

Concernant les sépultures individuelles, elles sont présentes sur des sites fontbuxiens dans le Gard, et ne sont sans doute pas à attribuer systématiquement au Néolithique moyen.

Le mobilier funéraire de cette phase présente toujours une abondance de parures très variées, du mobilier lithique parfois important et diversifi é et surtout des ensembles céramiques dans certaines grottes et dans les hypogées.

Cʼest au sein de cette période, et non après, quʼapparaissent les premiers vestiges campaniformes dans le sud-est de la France. En confondant tous les styles campaniformes présents, nous avons pu inventorier 311 sites qui ont livré du mobilier campaniforme et apparenté, dans la région défi nie. Une dizaine de ces sites sont douteux et parallèlement, de nouveaux sont découverts chaque année. Sur ce nombre, nous pouvons distinguer une centaine de sites funéraires. Nous en avons retenu précisément 102 pour étudier leur répartition et leur spécifi cité (Lemercier 2002).

Sur cet ensemble, il est possible de faire quelques remarques générales. Tous les types de sépultures reconnus pour le Néolithique fi nal ont livré du mobilier campaniforme (à lʼexception peut-être des rares tombes ovales spécifi ques au groupe de Fontbouisse). Les sépultures attribuées exclusivement au Campaniforme, sur la base du mobilier spécifi que sont excessivement rares. La répartition géographique des sépultures qui livrent du mobilier campaniforme est peu ou prou identique à celle des sépultures précédemment évoquées et sʼidentifi e pleinement aux différentes concentrations de types de tombes. Principalement pour les monuments mégalithiques.

Le Bronze ancien

Les sépultures attribuées au début de lʼâge du Bronze sont de deux types. Il sʼagit, pour une très grande majorité des cas recensés, dʼinhumations collectives en cavité, bien que des dépôts individuels privilégiés ou déconnectés chronologiquement et culturellement des dépôts antérieurs dans des contextes dʼutilisations multiples soient probables (Tchérémissinoff 2003). Une réelle continuité dʼusage des cavités funéraires du Néolithique fi nal au Bronze ancien est certaine et se traduit souvent par une diffi culté

dʼattribution des dépôts parfois qualifi és de Chalcolithique - Bronze ancien dans le sud-est de la France. Parallèlement à ces dépôts collectifs, les sépultures individuelles, sans être nombreuses, semblent quand même se généraliser. Les architectures sont très diversifi ées avec des fosses, parfois appareillées et des caissons de pierre et probablement de bois.

Ce qui semble marquer la période est lʼabandon généralisé de lʼutilisation des monuments mégalithiques. Même si quelques cas dʼéléments du Bronze ancien sont connus dans des dolmens ceux-ci restent très rares, comme le sont les éléments de lʼâge du fer ou de lʼAntiquité.

Architectures et rites campaniformes

Quelles Sépultures ?

Nous avons déjà évoqué le fait que tous les types de sépultures connus dans le sud-est de la France au Néolithique fi nal livrent des éléments campaniformes. La première remarque est lʼextrême rareté des sépultures individuelles recelant du mobilier caractéristique (Tchérémissinoff ce volume).

Parmi les types de sépultures livrant du mobilier campaniforme, il est possible de remarquer la très nette prédominance à part égale des monuments mégalithiques de type dolmen et des cavités funéraires (grottes et abris). Tous les autres types de sépultures sont presque anecdotiques avec moins de 10 sites pour chacun. Les sépultures en fosses sont très rares. Celle de La Fare à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) (Lemercier 1998a, 1998b, Lemercier, Müller et Bouville 1998, Müller, Lemercier et Bouville 1997-1998) présente quelques particularités (cf. infra). Les autres sont des sépultures généralement individuelles dʼenfant, parfois très jeunes dans des contextes dʼhabitat en cavité ou en plein air à la grotte Murée à Montpezat (Alpes-de-Haute-Provence) (Courtin 1967, 1974), aux Barres à Eyguières (Bouches-du-Rhône) (Mahieu 1992) et dans un contexte plus particulier pour certaines tombes des Juilléras à Mondragon (Vaucluse). Les sépultures en coffre et en caisson sont peut-être encore plus rares avec certaines tombes des Juilléras et la tombe du Colombel à Laudun (Gard) (Carrière 1892) dont la tradition campaniforme nʼest attestée que par la présence dʼun brassard dʼarcher. Les sépultures tumulaires sont un peu plus nombreuses mais ne permettent généralement que peu dʼobservations. Des ossements humains et du mobilier archéologique sont généralement recueillis dans des tas de pierrailles et de terres de hauteur médiocrequi ont pu dans certains cas, en fonction de la présence de dalles et de structures, correspondre aux vestiges de structures mégalithiques de type coffre ou dolmen plus ou

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

moins démantelées. Cʼest le cas de plusieurs monuments des Alpes-Maritimes. Et les tumulus du Plan dʼAups (Var) (Courtin et Palun 1962) ont été en grande partie détruits sans observations préalables. Les hypogées ont été utilisés dans une moindre mesure puisque seuls les monuments septentrionaux du groupe, celui du Perpétairi à Mollans-sur-Ouvèze (Drôme) (Catelan et Catelan 1914, Courtin 1962b) et peut-être celui du Serre des Huguenots à Mirabel-aux-Baronnies (Drôme) (Bill 1973) ont livré du mobilier campaniforme. Mais, les monuments mixtes hypogées/allées couvertes de Fontvieille (Bouches-du-Rhône) (Cazalis de Fontdouce 1873, 1877, 1878) ont eux aussi livré du mobilier campaniforme. Les cavités funéraires sont très nombreuses et correspondent elles aussi a une grande variété dʼimplantations. Il peut sʼagir dʼabris au surplomb peu développé, peu nombreux pour le Campaniforme comme pour lʼensemble du Néolithique, dʼavens ou, plus généralement, de réelles grottes. Elles sont parfois dʼaccès relativement diffi cile. La plupart de ces cavités ont connu des utilisations multiples et le Campaniforme y est généralement reconnu par quelques objets spécifi ques dans des contextes assez bouleversés.

Sʼil est tenu compte de la nature de certains des monuments considérés comme des tumulus, les monuments mégalithiques représentent le type de sépulture le plus fréquent dans les contextes funéraires campaniformes. Tous les types de dolmens ont livré des vestiges campaniformes, les petits dolmens ardéchois (et du nord du Gard), les dolmens alpins, les dolmens à petite chambre carrée ou sub-carrée de Provence orientale et les dolmens à longue chambre de Provence occidentale et jusquʼaux rares monuments septentrionaux comme la tombe de Verna (Isère) (Bocquet 1976). Lʼun de ces monuments dont la construction est attribuée au Campaniforme (avec deux ou trois dolmens anciennement fouillés des Alpes-Maritimes) est le dolmen du Villard au Lauzet-Ubaye (Sauzade 1991). Cette hypothèse nʼest pas contradictoire avec la continuité de lʼutilisation de ce type de tombe généralement observée au moment du Campaniforme. Ceci, pourrait indiquer selon G. Sauzade, une pénétration tardive du domaine alpin par le phénomène mégalithique, confi rmée par une attribution campaniforme dʼautres monuments septentrionaux, comme la tombe de Verna et les dolmens de Cranve et de Reignier en Haute-Savoie (Sauzade 1998). Il ne sʼagit malgré tout que dʼune hypothèse et le faible nombre de monuments connus ne permet pas dʼaller plus loin.

Concernant les rites, les sépultures individuelles (ou pluri-individuelles) sont très rares. On peut mentionner : - La sépulture de La Fare à Forcalquier dans les Alpes-

de-Haute-Provence qui a livré un individu adulte.- Une des sépultures des Juilléras à Mondragon, qui a

livré un sujet adulte.

- La tombe du Colombel à Laudun parfois attribuée au Campaniforme

- Le tumulus du Gendarme au Plan dʼAups qui nʼaurait livré quʼun seul individu.

- Et les sépultures dʼenfants en cuvette ou en caisson déjà mentionnées (la grotte Murée, les Juilléras et les Barres) auxquelles ont peut éventuellement ajouter celle de la grotte de la Buisse en Isère.

Le cas du site des Lauzières à Lourmarin (Vaucluse), qui a livré les restes dʼun petit caisson probablement funéraire dans le secteur où ont été découverts les éléments campaniformes, ne peut être pris en compte. Ces éléments campaniformes sont de style rhodano-provençal et barbelé (Courtin et DʼAnna 1985).

Le dépôt ou lʼinhumation dans des contextes collectifs demeurent incontestablement le rite des populations qui ont utilisé les vases campaniformes.

Quels mobiliers funéraires ?

Déterminer avec précision le mobilier lié aux dépôts funéraires campaniformes tient de la gageure. Comme nous lʼavons vu, les sépultures campaniformes sont essentiellement collectives et en presque totalité de construction strictement antérieure. Il est donc diffi cile de reconnaître parmi les objets, comme parmi les corps, ce qui doit être rapporté strictement au Campaniforme.

Certains types de parures, par exemple, sont considérés comme strictement antérieurs au Campaniforme parce que fréquemment mis au jour dans des contextes supposés homogènes du début du Néolithique fi nal. Cependant, les observations concernant les autres données montrent que le Campaniforme nʼest pas un ensemble homogène dʼorigine étrangère. Il est marqué par dʼimportants phénomènes de mixité et un probable enracinement dans les traditions locales. Rien nʼinterdit alors de supposer la perduration de certains types de mobiliers apparus antérieurement. Nous sommes, devant cette diffi culté, obligés de ne considérer que les objets dits spécifi quement campaniformes et ceux-ci demeurent peu nombreux.

La céramique semble importante en nombre par rapport aux séries funéraires du début du Néolithique fi nal et lʼhypothèse dʼun rite particulier lié à la céramique campaniforme ne peut être rejetée. Mais là encore il faut rappeler la place de la céramique dans certaines sépultures du groupe Rhône-Ouvèze. Et, il reste diffi cile de préciser lʼantériorité réelle des sépultures Rhône-Ouvèze sur les sépultures campaniformes.

En matière dʼindustrie lithique on reconnaît seulement quelques armatures à pédoncule et ailerons équarris et

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Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

une poignée de segments de cercle. Pour la parure on se limite aux brassards dʼarcher, à certains types de boutons à perforation en V et à des pendeloques arciformes. Le métal se limite à des alênes bipointes de section carrée en cuivre et quelques rares poignards (parfois considérés comme spécifi ques). Mais ces types de mobilier sont parfois mis au jour dans des contextes du Néolithique fi nal sans la présence de céramique campaniforme et leur attribution demeure toujours délicate.

Ces éléments ne peuvent être considérés comme spécifi quement funéraire puisquʼils ont aussi été mis au jour dans des contextes domestiques. Rappelons quʼaucune armature de type Palmela nʼa été découverte dans le sud-est en contexte funéraire.

On peut aussi observer dans ces types de mobilier une ambiance méditerranéenne marquée concernant les types présents de boutons à perforation en V dont les zones de concentrations se trouvent principalement en Languedoc occidental et dans la péninsule Ibérique. Le bouton a perforation en V étant lui même dans le sud-est strictement antérieur au Campaniforme puisque présent dans le groupe de Ferrières avec le Bouton de Durfort. De même, les pendeloques arciformes qui connaîtront une large répartition européenne sont présentes pour certains types dans des contextes non campaniformes associées à du mobilier de style Rhône-Ouvèze - antérieures ou postérieures à lʼapparition du Campaniforme ?

En raison de la prédominance des contextes collectifs, la notion de package ou de set campaniforme demeure diffi cile à envisager dans le sud-est si ce nʼest pour les très rares sépultures individuelles livrant du mobilier : - A La Fare à Forcalquier : un gobelet campaniforme

décoré, deux gobelets de tradition locale, un poignard en cuivre et un objet en os en forme de bobine.

- Pour le tumulus du Serre dʼAurouze à Soyons (Blanc 1958) : un gobelet et une écuelle campaniformes décorés, un poignard en cuivre, un fragment dʼarmature en silex et un anneau en argent dʼattribution incertaine.

- Pour la sépulture dʼenfant de la grotte Murée à Montpezat (Courtin 1962a, 1967, 1974) : trois vases campaniformes dont une petite écuelle décorée, deux lames en silex, une pendeloque arciforme en coquille, deux dentales, une petite hache polie et une boule dʼocre.

Quel Campaniforme ?

Au sein des différents styles campaniformes qui couvrent probablement près dʼun demi millénaire, lʼhistoire des architectures et des rites funéraires ne semble pas fi gée et une évolution et des changements sont perceptibles.

Nous distinguerons ici 4 ensembles de styles campaniformes dont lʼarticulation chronologique initialement établie par J. Guilaine (1967, 1976) a été partiellement révisée récemment par lʼun de nous (Lemercier 2002).

Le premier ensemble comprend les vases campaniformes décorés à la cordelette et les styles pointillés linéaires, international et mixtes. Il sʼassocie de façon certaine au groupe Rhône-Ouvèze, comme dans la sépulture de La Fare et probablement au groupe de Fontbouisse dans quelques cavités du nord du Gard.

Le second est le style pointillé géométrique dit dérivé de lʼinternational et les objets de styles pointillé linéaire de lʼinternational et les objets de styles pointillé linéaire de lʼinternationalet international qui lui sont associés. Cet ensemble, essentiellement présent en rive gauche du Rhône sʼassocie de façon stricte à des objets de type Fontbouisse et Rhône-Ouvèze pour lesquels des évolutions sont parfois perceptibles.

Nous avons proposé une pleine synchronie entre ces deux ensembles dont les différences seraient dʼordre fonctionnel ou de statut. Les ensembles du style pointillé géométrique correspondant à de réelles implantations, dʼorigine extérieure à la région et au contact des population locales. Les ensembles cordés, pointillés linéaires, internationaux et mixtes, correspondant au standard de L. Salanova (2000) pourraient être considérés comme les produits dʼune diffusion, à partir des implantations mentionnées vers lʼintérieur des terres et les populations indigènes.

Le troisième ensemble est le style incisé et estampé (dans cette région le groupe rhodano-provençal) auquel on ajoute certaines productions décorées au peigne dans un style complexe. Il semble strictement autonome en Provence par rapport aux cultures locales, probablement disparues, mais peut sʼassocier à des éléments Fontbouisse principalement dans le Gard et dans une moindre mesure dans la vallée du Rhône.

Le dernier rassemble les productions incisées et barbelées vraies, dans des contextes souvent homogènes. On peut remarquer tout dʼabord que la distribution du nombre de sépultures en fonction de ces styles nʼest pas homogène.

Les tombes attribuables aux deux premiers styles sont relativement peu nombreuses. Les sépultures du style rhodano-provençal sont nettement majoritaires. Le nombre des sépultures non attribuées correspond aux dépôts funéraires qui nʼont pas livré de céramiques spécifi ques ou pour lesquelles on ne dispose pas de description correcte.

Si on observe les types de sépultures présents pour chacun de ces styles : on peut remarquer des situations très différentes.

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

Les sépultures correspondant au Campaniforme réellement international avec ses décors cordés, pointillés et mixtes se limitent à la sépulture de la Fare à Forcalquier, éventuellement à deux dolmens des Alpes-Maritimes, à deux cavités de lʼIsère et la tombe de Verna. Le site de Largellier à Calvisson dans le Gard a livré des restes humains qui sont parfois attribués au Campaniforme international mais leur contexte reste imprécis et le site a aussi livré des vestiges fontbuxiens et barbelés (Roger 1995).

Les sépultures du style pointillé géométrique dérivé de lʼinternational sont elles aussi très peu nombreuses. Leur répartition correspond à la répartition générale du style, cʼest à dire la Provence occidentale essentiellement et dans une moindre mesure le Var et les Alpes-Maritimes. Les monuments concernés sont deux des hypogées de Fontvieille, les autres étant uniquement des cavités. Les autres monuments de tradition locale, comme tous les types de dolmens ne sont pas utilisés.

Le style incisé et estampé est présent sur une région plus importante et dans une plus grande variété de contextes. Il correspond à une réelle expansion du Campaniforme sur la région étudiée, sʼétend au Gard et remplace les cultures de traditions locales dans la plupart des régions. Le type de tombe majoritaire est le dolmen, conformément aux traditions locales, suivi de près par lʼensemble des cavités funéraire, mais des tombes en petites fosses ou cuvettes (les sépultures dʼenfants), des tumulus et dans un cas un hypogée sont aussi utilisés. La répartition des sépultures suit scrupuleusement celle des tombes des cultures du Néolithique fi nal, avec des concentrations mégalithiques dans lʼArdèche, lʼest varois et les Alpes-Maritimes. Le Gard, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse restent les zones de concentration des habitats.

Le style incisé et barbelé présente une zone de concentration dans la vallée du Rhône et sʼétend de part et dʼautre en Provence et en Languedoc oriental. Les sépultures connaissent une répartition conforme. Malgré un effectif relativement faible, on peut remarquer que ce sont les cavités funéraires qui dominent nettement. L̓ utilisation des mégalithes a totalement disparu à lʼexception du cas de la tombe de Verna à lʼextrémité septentrionale de la région dʼétude. Les sépultures en caissons et en fosses sont représentées par le petit ensemble des Juilléras à Mondragon.

Quel impact du Campaniforme ?

Spécifi cités campaniformes et traditions locales

A lʼissue de ce rapide examen, il semble très diffi cile de trouver des spécifi cités aux architectures et aux rites funéraires campaniformes dans le sud-est de la France.

La place de la céramique décorée au sein des dépôts est peut-être importante, mais elle ne constitue pas une réelle spécifi cité et pourrait même être un artefact puisque nous ne sommes que rarement en mesure dʼattribuer au Campaniforme les dépôts qui ne comportent pas de céramique spécifi que. Les rares cas de sépultures présentant quelques éléments campaniformes non céramiques pourraient aller dans ce sens.

Concernant les architectures, lʼabsence de sépultures attribuables à un modèle campaniforme est en tout point remarquable. La seule sépulture de La Fare pourrait correspondre à ce modèle et doit encore être réexaminée.

La sépulture collective semble la règle, et le Campaniforme sʼinsère parfaitement dans la tradition locale. L̓ idée selon laquelle les dépôts campaniformes à lʼintérieur des monuments mégalithiques pourraient correspondre à un rite différent et un événement particulier demeure intéressante. Cependant, quʼest-ce quʼune sépulture collective si ce nʼest la succession de dépôts individuels ou multiples en un même lieu, consacré à cet usage ? Et dans ce cas, quʼest-ce qui différencie un dépôt campaniforme, dʼun dépôt du Néolithique fi nal local ? La présence dʼune céramique spécifi que à ce dépôt ne saurait sans doute marquer quʼun changement ou une évolution culturelle. Le fait important est que le dépôt funéraire associé à du mobilier campaniforme a été réalisé dans la sépulture traditionnelle localement et pas dans un lieu et une architecture différente.

Cʼest la fi n de la période qui semble être le témoin des changements les plus profonds, même si la sépulture collective en cavité demeure dominante. Ces changements se traduisent par deux faits concomitants. Dʼune part nous assistons à lʼabandon généralisé de lʼusage des sépultures mégalithiques, mêmes si quelques rares cas peuvent être discutés et, dʼautre part, un développement de la sépulture individuelle, en fosse ou en caisson semble évident. A ce sujet, rappelons quʼil est diffi cile de voir dans ce fait une réelle nouveauté. La sépulture individuelle nʼa probablement jamais totalement disparu, dans cette région, depuis le Néolithique moyen. De nombreux cas de sépultures individuelles font lʼobjet de discussions quant à leur attribution au Néolithique moyen ou au Néolithique fi nal, mais il ne sʼagit que dʼun problème dʼévolution des connaissances. Si le schéma simpliste : Néolithique moyen = sépultures individuelles/Néolithique fi nal = sépultures collectives est sans doute correct statistiquement, la sépulture individuelle perdure sans doute pendant toute la période au même titre que la sépulture collective est apparue beaucoup plus tôt que nous ne le pensions encore il y a vingt ans. Notons enfi n que la sépulture individuelle est, dans tous les cas, demeurée rare, pendant le 3e millénaire, et est peut-être liée à des cas spécifi ques à une époque où

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lʼinhumation collective était la règle. Rien nʼinterdit, face à ce développement notable au tout début de lʼâge du Bronze, que les types de sépultures individuelles présents correspondent à une re-introduction à partir dʼune autre région1. Ces sépultures individuelles semblent plus nombreuses dans la vallée du Rhône et dans le centre de la France. Elles pourraient résulter dʼune infl uence nord-rhodanienne qui rencontre dans ces régions les extensions du groupe Barbelé méridional, alors que le sud demeure attaché à la sépulture collective.

Retour sur la sépulture de Forcalquier - La Fare

La seule exception potentiellement campaniforme à cette évolution des traditions locales est la sépulture de La Fare à Forcalquier qui ne peut être considérée autrement quʼancienne - dans le Campaniforme - puisquʼelle associe un gobelet à décor mixte réalisé au peigne et à la cordelette et deux gobelets carénés de style Rhône-Ouvèze (Lemercier 2002).

Elle montre le dépôt individuel dʼun individu adulte présentant une position et une orientation conformes, a priori, aux standards du Campaniforme européen. Cependant, plusieurs observations ne vont pas dans ce sens.

La structure tout dʼabord est assez particulière. Il sʼagit dʼune fosse mais celle ci est de dimensions relativement importante avec près de 3 m par près de 2. Elle présente une couverture particulière faite de blocs qui reposaient dʼun côté sur les bords de la fosse directement sur le rocher, et, de lʼautre sur un muret construit, et se sont effondrés par la suite. Elle est prolongée dʼune sorte dʼappendice à son extrémité sud qui constitue une marche et qui devait être recouvert par un monolithe régularisé de grandes dimensions.

De la même façon, le dépôt funéraire présente des particularités. L̓ individu est déposé, non au centre mais presque contre un bord de la fosse. Et, cet individu a sans doute été emballé dans un contenant ce quʼindiquent des déplacements taphonomiques de faible amplitude. Enfi n, le contenant a probablement été recouvert dʼune couche de sédiments alors que le reste de la fosse est resté vide jusquʼà lʼeffondrement du système de couverture (ce qui est indiqué par la position des blocs de lʼeffondrement, à part dans la zone de la marche où un dépôt sédimentaire différent est remarquable et correspond à des infi ltrations par lʼentrée du monument).

Au niveau de lʼinterprétation, il convient de rester prudent, néanmoins, toutes ces observations indiquent la volonté de pouvoir ré-intervenir à lʼintérieur de la tombe, voire dʼy déposer dʼautres corps ultérieurement.

Si la partie souterraine du monument nous est connue, le type de couverture reste diffi cile à restituer, nous pourrions être face à une structure tumulaire ou à quelque chose de plus complexe, ce qui nʼest pas exclu par le volume de pierre extrait de la fosse. L̓ association de la structure creusée et dʼun accès rapproche ce monument de lʼidée dʼun semi-hypogée. Ce type dʼarchitecture est totalement inédit dans la région considérée mais lʼétat très dégradé de la structure ne nous permet pas de comparaisons évidentes. L̓ attribution de ce monument au modèle campaniforme connu en Europe orientale et septentrionale nous semble, dans tous les cas, de moins en moins évident.

Evolutions et intégrations

L̓ évolution des rites funéraires, entre le 4e et le début du 2e millénaire, semble marquée par de longs cycles au cours desquels la sépulture individuelle ou collective domine, sans jamais être exclusive.

Le Campaniforme au sein de ces grandes tendances nʼéchappe pas à la règle. Les sépultures sont au début essentiellement collectives comme pour les cultures locales au sein desquelles il sʼinsère, et des sépultures individuelles sont présentes, très peu nombreuses.

Si certains rites qui se traduisent par certaines positions et orientations des corps inhumés ou la présence de certains objets peuvent être spécifi quement campaniformes, ceux-ci ne modifi ent pas radicalement le paysage funéraire régional et ce nʼest quʼà la fi n de la période, en lʼétat actuel des connaissances, que lʼabandon de la tradition funéraire mégalithique traduit peut-être un changement plus profond dans les pratiques.

Les possibles spécifi cités campaniformes semblent ainsi intégrées aux traditions locales. Ceci pose la question des rites campaniformes dʼorigine extérieure à la région. Etaient-ils si différents des rites funéraires des populations du sud-est de la France ? L̓ hypothèse dʼune réelle tradition de la sépulture individuelle semble à écarter en raison de sa totale absence pour la phase ancienne du phénomène dans cette région. Et, comme nous lʼavons développé dans un autre cadre (Lemercier 2002), si lʼorigine du Campaniforme du sud-est est à rechercher vers le Languedoc occidental et la péninsule Ibérique, la tradition funéraire campaniforme était sans doute proche, si ce nʼest identique, à celle du sud-est : la sépulture collective en monument ou en cavité.

Le modèle funéraire général étant semblable, seuls quelques éléments - mobiliers - changent avec lʼapparition de ce Campaniforme dʼorigine sud-occidentale. Ce nʼest quʼà la fi n de cette période que se font probablement sentir de nouvelles infl uences dʼorigine différente

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

et probablement nord-orientales avec lʼabandon des monuments mégalithiques et un certain développement de la sépulture individuelle ; infl uences liées à la mise en place dʼun nouveau système de relations et dʼéchanges réunis sous le nom de Bronze ancien.

Cette observation va dans le sens des remarques de H. Duday (1992) qui nʼétait pas en mesure de reconnaître dans le sud-est certains types humains considérés comme spécifi quement campaniformes dans les régions orientales, comme les brachycrânes planoccipitaux qui seraient, au débouché de la vallée du Rhône, à rattacher au Bronze ancien.

Conclusions et implications

L̓ histoire des rites funéraires

Au terme de ces quelques remarques, lʼhistoire des rites funéraires du 3e millénaire dans le sud-est de la France ne se trouve pas radicalement modifi ée. Il convient juste dʼêtre un peu plus prudent avec certains concepts généraux trop souvent exclusifs.

Si la tradition du Néolithique moyen est bien la sépulture individuelle (ou multiple), dont les formes et la monumentalité nʼont sans doute pas fi ni de nous surprendre comme avec le site du Gournier à Montélimar (Drôme), lʼapparition de la sépulture collective dʼune part, et les premiers monuments mégalithiques dʼautre part, ne cessent de vieillir et trouvent sans doute leur origine chronologique au sein même de ce Néolithique moyen.

Le Néolithique récent est une période encore trop méconnue cependant caractérisée par une explosion des types funéraires en même temps que des cultures matérielles qui préfi gure la fi n des temps néolithiques.

Le développement de la sépulture collective en cavité et des dolmens dès la fi n de cette époque montre une sorte dʼapogée dʼun monumentalisme funéraire, dont les abondantes constructions restent en usage pendant plusieurs siècles. Mais la tradition de la sépulture individuelle demeure sans doute vivace dans certaines régions et peut-être dans certains cas précis. La fi n de cette période ne semble être atteinte quʼavec le Bronze ancien qui voit à la fois la perte de la tradition mégalithique et le re-développement des dépôts individuels ou individualisés, bien que la sépulture collective en cavité semble être la règle.

L̓ histoire du Campaniforme

La distribution des types architecturaux et des rites funéraires livrant des éléments campaniformes, en

fonction des différents styles céramiques reconnus et remis en perspective chronologique, permet de confi rmer cette périodisation et de retracer une histoire du Campaniforme.

A lʼévidence, lʼapparition du Campaniforme ne transforme pas les traditions funéraires, elles sont très probablement proches et liées à lʼorigine même de ce Campaniforme. Les régions occidentales et ibériques pouvant parfaitement être considérées comme cette origine.

Seule la sépulture de Forcalquier - La Fare traduit peut-être un élément particulier dont lʼorigine sera à rechercher et permettra de nouveaux développements.

Ce nʼest quʼà partir du plein développement du groupe Rhodano-Provençal, où de nouvelles infl uences sont sensibles, que commencent peut-être à se modifi er les traditions méditerranéennes. Ce changement nʼest réellement sensible que pour le groupe Barbelé et le Bronze ancien.

Ceci traduit la double origine des éléments campaniformes du sud-est. Si la phase ancienne du phénomène correspond à une expansion méditerranéenne dʼorigine ibérique, celle-ci dépasse sans doute le sud-est de la France pour sʼétendre au-delà par la vallée du Rhône et les Alpes. Le groupe Rhodano-Provençal constitue une sorte de province rattachée au Campaniforme ibérique et languedocien mais où les infl uences des régions septentrionales et orientales sont déjà sensibles. Celles-ci deviennent prédominantes pour le groupe Barbelé puis pour le Bronze ancien.

La nature du phénomène campaniforme et la « sépulture campaniforme »

Malgré lʼexistence dans dʼautres régions dʼun célèbre standard de la sépulture campaniforme, il ressort de ces observations que le Campaniforme nʼest pas un fait ou un phénomène funéraire. Cette conclusion établie à partir des données des sépultures est pleinement confi rmée par lʼanalyse des autres éléments campaniformes dans le sud-est de la France (Lemercier 2002). Dans cette région, où les deux tiers des 300 sites ne sont pas funéraires, le Campaniforme correspond sans aucun doute à lʼimplantation de groupes dʼorigine ibérique, au contact des populations locales et sur des routes de circulation, dʼéchange, et peut-être de peuplement. Le développement dʼun style campaniforme régional traduit lʼacculturation des populations locales, où les fortes relations avec la région dʼorigine, toujours présentes, sont contrebalancées par la position de cette région, relais vers dʼautres régions septentrionales et orientales qui diffusent à leur tour rites et mobiliers.

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Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

A ce titre, le modèle de la sépulture individuelle campaniforme sʼest développé dans un second temps de lʼexpansion campaniforme - celle qui concerne les régions

orientales et septentrionales - en opposition aux cultures en places, et notamment face aux manifestations symboliques de la culture Cordée (Strahm 1997-1998).

Note 1 Pour lʼun de nous au moins (O. L.), mais cette question, encore mal documentée, fait lʼobjet dʼun débat entre les auteurs de cette

note.

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RésuméLe re-développement de la sépulture individuelle se trouve traditionnellement associé au Campaniforme. Or, si quelques sépultures très identifi ables sont bien présentes dans le nord et lʼouest de la France, il nʼest pas possible de reconnaître, pour lʼinstant, de standard architectural dans le Sud-Est, où les sépultures dites simples sont déjà très implantées. Le mobilier demeure le seul marqueur en notre possession et ce dernier intègre, très majoritairement, des contextes collectifs. Par ailleurs, il est clair que la déstructuration progressive des sépultures collectives ne peut sʼinscrire dans des schémas simplifi cateurs, au regard de la diversité des expressions funéraires. Pourtant, nous pensons que la présence du mobilier campaniforme participe tout de même à une modifi cation de celles-ci, à travers lʼassociation nouvelle de traits préexistants et la manifestation dʼune plus forte individualité.

Mots-clésFrance, Sud-Est, sépulture individuelle, Campaniforme

AbstractThe reappearance of the fashion for individual burials is traditionally associated with the Bell Beaker culture. There is clear evidence for a few such burials in the North and the West of France, but none can be clearly identifi ed in the South East, where the taste for individual burials was already prevalent. Grave goods are the only means of identifi cation at our disposal, but these are almost invariably found in the context of collective burials. Furthermore, the progressive destruction of collective grave can in no way be used simplistically as evidence, given the diversity of burial rites. We nevertheless believe that the presence of Bell Beaker grave goods goes hand in hand with the modifi cation of burial rites, associating pre-existing traits in a new manner with the manifestation of a growing individuality.

Key WordsFrance, South-East, individual grave, Bell Beaker

Lors des dernières Rencontres Méridionales de Nîmes, jʼavais résumé les résultats de mon travail de diplôme dont le thème est Les

sépultures individuelles ou à plusieurs individus pour le Campaniforme et le Bronze ancien dans le Bassin rhodanien1 (Tchérémissinoff 2003). Les résultats de ce travail, effectué à lʼEcole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Toulouse, dirigé par le professeur Jean Guilaine et encadré par Joël Vital, avaient alors été essentiellement centrés sur le Bronze ancien, dont la caractérisation des expressions funéraires2 de type non-collectif était lʼobjectif dominant au regard des données documentaires disponibles (Tchérémissinoff 2000).

Le développement proposé ici sera recentré sur les problématiques propres au Campaniforme. Il présentera toutefois quelques redondances, car il est diffi cile aujourdʼhui de sortir de lʼévocation de généralités et de tendances au regard de lʼétat des connaissances pour le domaine concerné.

Yaramila Tchérémissinoff

« Campaniformes » et sépultures individuelles dansle sud-est de la France

Cependant, pour la synthèse provençale que nous avons présentée dans le cadre de cette Table ronde avec Olivier Lemercier et Muriel Pelissier (Lemercier et al. ce volume), nous avons choisi de retenir lʼemploi du terme sépulture non-campaniforme. Et ce choix seul convient dʼêtre explicité, puisquʼil défi nit implicitement une sépulture campaniforme à travers la seule présence de mobilier spécifi que.

Or, pour le bassin rhodanien français, il sʼagit bien, à mon avis, de la seule défi nition recevable pour lʼinstant. Je tenterais ici dʼexpliquer pourquoi à travers lʼévocation des sépultures individuelles et apparentées, encore fréquemment placées au centre de la problématique.

Quelques acquisPour revenir brièvement sur quelques acquis, il semble désormais établi pour le sud-est que les sépultures collectives, bien que majoritaires à la fi n du Néolithique,

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Yaramila Tchérémissinoff

ont côtoyé des sépultures individuelles et apparentées, ceci quelque soit le contexte géologique et - indépendamment - des choix architecturaux.

On relève aussi la continuité dʼutilisation voire, peut-être, la création de sépultures collectives à travers le Bronze ancien, cet aspect demeurant polémique (Lemercier et al. ce volume). Cʼest dʼailleurs au sein des contextes collectifsquʼa été récolté lʼessentiel des vases caractéristiques et du mobilier apparenté (Lemercier 1998, Salanova 2000).

Pourtant, lʼadoption du style campaniforme est traditionnellement et encore considérée comme à lʼorigine de la ré-individualisation du mode sépulcral, ceci parce que, parallèlement à cette tendance, des sujets aux traits morphologiques nouveaux (les fameux brachycrânes planoccipitaux) font leur apparition dans le complexe campaniforme oriental, et au nord de la vallée du Rhône (réseau 3, Gallay 1988, Menk 1979, Desideri et Eades ce volume). Ils apparaissent aussi dans notre zone dʼétude où lʼon recense une vingtaine de ces individus. Pour Henri Duday et Bruno Boulestin qui les ont étudiés (Duday et Boulestin à paraître), la soudaineté de cette manifestation et lʼimportance de la variation morphologique, écarteraient bien lʼéventualité dʼune modifi cation intra-populationelle. Il sʼagit, en conséquence, probablement dʼindividus intrusifs comme lʼavait déjà proposé Roland Menk (Menk 1979).

Quatre de ces crânes très caractéristiques ayant anciennement été récoltés au sein de coffres dallés, les fameux coffres gardois, il était tentant dʼinduire alors, par extension et dans le cadre dʼune appréhension monolithique de la Culture du Rhône (Gallay 1996, Vital 1996, à paraître), une ascendance entre ces derniers et les petits coffres simples du Petit-Chasseur tel que le MIII ou le MVII (Bocksberger 1978, Gallay 1989), ce qui a été fait à de nombreuses reprises.

Cependant, plus dʼun tiers des crânes étudiables proviennent bien de grottes sépulcrales pour lesquelles aucun contexte campaniforme nʼa pu être avéré. De plus, les coffres dallés méridionaux livrent plutôt du mobilier attribuable à un vrai Bronze ancien. Cʼest le cas de la grotte des Andres (Arnal 1967) et du fameux coffre de Canteperdrix (Nicolas 1886), dont le mobilier, selon Joël Vital, intègre plutôt la fi n du Bronze ancien.

Pour résumer, si :- à la fi n du Néolithique les sépultures collectives ne sont

pas exclusives,- si leur fréquentation se prolonge parfois jusquʼau

Bronze moyen,- et que lʼapparition dʼindividus allochtones ne semble

pas non plus constituer le vecteur dʼune rupture,

quels sont, en fait, les éléments architecturaux et fonctionnels qui pourraient bien caractériser une sépulture campaniforme en dehors de la seule présence de mobilier spécifi que ?

Et peut-on encore évoquer une relation étroite entre Campaniforme et ré-individualisation du mode sépulcral, et si oui, de quelle nature ?

Données

Les sépultures sans mobilier campaniforme

Concernant les données relatives aux sépultures individuelles ou apparentées, il se confi rme tout dʼabord quʼelles demeurent très bien représentées à la fi n du Néolithique. On en recense une cinquantaine dans la littérature et nous pensons que ce chiffre pourrait être doublé pour la seule plaine languedocienne, où les vastes sites fontbuxiens livrent très souvent des sépultures (Jallot 1994). Dans cette région, dʼailleurs, elles sont certainement bien plus nombreuses que les sépultures individuelles du Bronze ancien.

Pour ce qui est des découvertes récentes, on peut évoquer les neuf sépultures du site de la ZAC St-Paul/Les Molles à Manduel (Gard), fouillé sous la direction de Jean-Yves Breuil (Breuil 2000). Bien sûr, certaines sont peut-être chasséennes, mais il est diffi cile de croire en une diachronie systématique. Un inventaire opportun est désormais entrepris pour lʼHérault, dans le cadre dʼun groupe de travail intégré au projet collectif de recherche Espace rural et occupation du sol de la région nîmoise de la Préhistoire récente à lʼépoque moderne (Breuil et al. 2003), et des tombes se trouvent maintenant datées.

Pour évoquer quelques traits généraux, les implantations en contextes domestiques sont connues. Ainsi, sur les célèbres sites de Cambous dans lʼHérault (Canet et al. 1978) et de Villeveille dans le Gard (Louis et al. 1947), les sols de cabanes recelaient des restes de nourrissons.

Lorsque les sépultures méridionales contiennent du mobilier, lʼassociation outils-parures est presque constante. La plus richement dotée étant, au sein de lʼinventaire, la sépulture mégalithique du Mourre-du-Diable, dans le Vaucluse (Duprat 1916), lʼun des fameux tholos provençaux. Il sʼagit probablement dʼun dolmen, ainsi que la sépulture de la Bouissière à Cabasse dans le Var (Bérard 1954). Cette dernière a accueilli les restes dʼun enfant, également accompagné dʼun très beau mobilier individuel, dont le dépôt a été effectué dans un recreusement bien délimité dans la couche sépulcrale.

63

« Campaniformes » et sépultures individuelles dans le sud-est de la France

Pour la majorité des monuments, anciennement fouillés ou très dégradés, la distinction entre dolmen et coffre dallé est souvent mal aisée, mais cette dernière option est connue. Ainsi, Pierre-Arnaud de Labriffe et Hervé Petitot nous ont récemment présenté un petit coffre localisé dans la plaine du narbonnais (De Labriffe et Petitot 2000). Il contenait un jeune adulte richement doté en pièces de parure.richement doté en pièces de parure.richement doté

Au moins une sépulture individuelle en grotte peut-être signalée dans lʼHérault. Il sʼagit dʼune sépulture dʼadulte clairement architecturée : le coffre multidallé aérien ou semi-aérien de la grotte de Resplandy à Saint-Pons-de-Thommières (Rodriguez 1990-1991). Cette option est aussi recensée en domaine alpin et péri-alpin, mais la documentation est, pour lʼinstant, moins fournie (moins dʼun quart des sépultures reconnues).

Ainsi, on observe des coffres dallés, dans la grotte de Chazelle en Ardèche (Combier et Nikitine 1973), qui contenaient les restes dʼun nourrisson, à lʼinstar de la sépulture de la Buisse en Isère (Fauveau et Jourdan 1938, Gély 1991). On retiendra également peut-être un coffre mixte contenant un adulte dans la grotte du Chef à Vallon-Pont-dʼArc en Ardèche (Roudil 1965) et la grotte du Cost à Buis-les-Baronnies, Drôme (Vignard 1961), qui recelaient deux adultes. Une mention particulière doit tout de même être faite pour lʼun de ces dépôts (sépulture n°1 de la grotte du Cost), qui a livré une pendeloque arciforme. Les coffres ont aussi été observés sur les sites de plein air, comme à la Croix-Tombée dans lʼAin (Chalard et Chalard 1983) ou, sur le site, plus connu, de Fontaine-le-Puits à Moutiers en Savoie (Müller 1909, Rey 1999).

En ce qui concerne les attitudes et orientations, on remarque que les positions fl échies sont logiquement majoritaires, mais que lʼon peut observer au moins une véritable extension (grotte du Chef). Pour les orientations, les préférences est/ouest et nord/sud ne semblent pas pouvoir être départagées et ne se surimpriment pas non plus à une option architecturale particulière.

Les sectorisations en contexte collectif demeurent sujettes aux cautions documentaires. Mais lʼévocation de ces manifestations dʼindividualité et de individualité et de individualité partition, à travers quelques exemples, permet de nuancer un peu les schémas préétablis, au même titre que la continuité dʼutilisation des sépultures collectives. Elles concernent, pour lʼinstant, presque exclusivement des sépultures sous cavités, où elles ont peut-être été plus faciles à observer, car la confi guration naturelle a souvent été exploitée en vue de délimiter des espaces funéraires. Ainsi, à la nécropole des Racles à Saint-Paul-de-Varces, en Isère (Boquet 1963, Gély 1991), à lʼaven Jaques Giraud, en Ardèche, (Héritier 1987), ou encore au col des Tourettes, dans les Hautes-Alpes (Courtin 1986, Muret 1987). Cependant, des espaces ont parfois été clairement

architecturés, plus au sud, comme à la Baume des Maures, dans le Var (Joubert 1967), à la grotte de la Marane, dans les Bouches-du-Rhône (Cotte 1920-1924, Courtin 1974) à la grotte de la Lave, dans le Vaucluse (Courtin 1974), ou dans les galeries de la Vigne du Cade, en pays gardois (Bordreuil 1985, Peyrolles et Peyrolles 1959). Cette dernière cavité recelait des caissons multidallés contenant plusieurs individus, des adultes et des enfants.

Toujours au sein des grottes, certaines manifestations ne paraissent pas constituer de véritables ensembles collectifs. Elles sʼapparentent sans doute aux sectorisations évoquées et demeurent, comme elles, sujettes à cautions : il sʼagit de cavités ne contenant que quelques individus.

Les exemples sélectionnés recèlent de deux à six individus et de fréquentes associations adultes-enfants.

Aucun des espaces ne paraît ici architecturé. Pour ces sépultures, les dotations en mobilier (outil et parure) peuvent être assez importantes et paraissent parfois concerner individuellement des enfants. L̓ association dʼadultes et dʼenfants est également recensée sur des sites de plein air, notamment pour la fosse à organisation complexe du Chemin de Dassargues à Lunel dans lʼHérault (Garnotel 1994).

Les sépultures à mobilier campaniforme

Nous nʼavons inventorié quʼune dizaine de sépultures simples ou apparentées à mobilier campaniforme. Il faut donc rappeler que ce mobilier reste extrêmement rare au sein des sépultures individuelles. De plus, peu dʼentre elles livrent des données exploitables.

Les quatre sépultures pouvant être rattachées aux expressions plutôt anciennes du Campaniforme se situent au sein ou à proximité dʼenvironnements accidentés. Elles sont toutes de type mégalithique et clairement signalées. Les dépôts sont effectués dans des enveloppes rigides de type coffre, en dalles ou en bois, et associant parfois ces matériaux. Les chambres ainsi formées renfermant des adultes, sont closes ou condamnées et surmontées dʼun tumulus. Ces sépultures peuvent être isolées ou contenues dans un ensemble funéraire probablement contemporain, comme la sépulture de Sainte-Anne à Saint-Vallier dans les Alpes-Maritimes (Bottin 1885, Cotte 1920-1924, Goby 1907, Courtin 1974). Ce tumulusrenfermait dʼailleurs plus dʼun individu, ainsi que la sépulture des Passages (Bottin 1885, Cotte 1920-1924, Courtin 1974).

La sépulture de La Fare à Forcalquier (Müller et Lemercier 1994) ne sʼinscrit pas dans ce schéma, même si elle possède une structure de signalisation de type tumulaire.

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Il sʼagit en effet dʼune structure enterrée : une grande fosse de caractère hypogéïque. Ceci constitue tout de même un caractère archaïsant et quelques éléments soulèvent, à mon avis, le problème de son fonctionnement, soit :

- le décentrement de lʼindividu au sein de la fosse, - lʼélaboration dʼun système de couverture complexe

ménageant une chambre vide,- et la présence dʼun accès ménagé dans la paroi sud

(sud-est), fermé par un monolithe pouvant constituer son marquage.

Cette structure contenait un adulte de sexe probablement masculin, disposé en semi-fl exion dans un axe nord/sud, tête au nord.

Pour les sépultures liées aux expressions plutôt évoluées du Campaniforme, seules deux dʼentre-elles, qui concernent des enfants morts en période périnatale, livrent quelques données exploitables. Il sʼagit de dépôts primaires en position fl échie, dans des orientations est/ouest et ouest/est, axe préférentiel durant la première phase du Bronze ancien. Lʼun des enfants est peut-être contenu dans une fosse simple (Barge et Claustre 1997-1998, Mahieu 1992), mais lʼautre repose dans une fosse lisiblement architecturée. Cette fameuse sépulture, la sépulture de Montpezat (Courtin 1962, 1967, 1974), a même fait lʼobjet dʼune structure de signalisation, qui se trouve renforcée par le bloc dʼeffondrement contre lequel elle a été implantée. Le mobilier accompagnant ce jeune enfant est par ailleurs impressionnant, tant par le nombre que par la qualité des objets. Ce qui lʼunit à la sépulture des Barres est vraisemblablement son implantation au sein dʼun habitat sub-contemporain, mais sous cavité.

RemarquesIl demeure aléatoire de raisonner sur un si petit effectif, mais il permet, tout de même, de faire quelques remarques.

En premier lieu, lʼascendance mégalithique de ces sépultures est indiscutable. Il est dʼailleurs vraisemblable que plusieurs dʼentre elles soient de véritables dolmens, la confusion entre dolmens et tumulus étant peut-être induite par lʼabsence de chambre attendue, soit, des orthostats et un entablement dallé. Or, pour la charnière chronologique concernée, les corps étaient très certainement protégés par des enveloppes rigides. Et les chambres multidallées, si elles demeurent rares, sont tout de même déjà répertoriées, comme par exemple à Ventabren, dans les Bouches-du-Rhône. Cette nécropole mégalithique, fouillée sous la direction dʼAnne Hasler (Hasler et al. 1998), a livré un dolmen dont chambre aérienne était appareillée en pierres sèches.

A propos des sépultures tumulaires qui nous occupent, il est très possible quʼà la différence des véritables dolmens, elles aient été conçues comme closes. Cependant, la différenciation entre cette programmation ou la condamnation dʼun accès demeure malaisée. Cʼest le cas pour la sépulture de la Fare, dont le seuil était marqué par un monolithe distinct. Les autres particularités architecturales de cette structure étant le caractère hypogéïque et lʼimplantation au sein dʼun habitat sub-contemporain (ce qui est peut-être aussi le cas de sa petite sœur de Montpezat). Cette option nʼest pas inconnue, puisquʼon la recense sur des sites fontbuxiens, mais les expressions architecturales semblent plus modestes.

Il est vrai que la disposition de lʼindividu masculin de la Fare, côté gauche, tête au nord, pourrait bien évoquer les sépultures du Campaniforme oriental (Benz et al. 1998). Cependant, cet axe a été relevé sur dʼautres sépultures, sans que le moindre élément campaniforme nʼait pu être remarqué, par exemple à Lunel, à la grotte du Chef en Ardèche, ou encore à Fontaine-le-Puits. A ce propos, aucun des tumulus retenus ne contient exclusivement du mobilier campaniforme et une des structures de notre inventaire, la sépulture de Saint-Anne, est dʼailleurs intégrée au sein dʼune petite nécropole.

L̓ implantation en cavité ne constitue pas non plus une originalité, mais à Montpezat la grotte nʼavait pas accueilli dʼautres défunts. Et, si les coffres multidallés sont déjà présents dans des grottes sépulcrales, la majorité concerne plusieurs individus, comme à la Baume des Maures. Ils semblent donc plutôt limiter des cellules associant adultes et enfants au sein de véritables nécropoles. Les rares contre-exemples concernent lʼadulte de la grotte de Resplandy dans lʼHérault, les deux adultes de la grotte du Cost à Buis-les-Baronnies, dans la Drôme, et le coffre dallé de la grotte de Chazelle, en Ardèche. Celui-ci est assez sommaire et contenait les restes dʼun nourrisson, comme celui de la Buisse en Isère. Ces coffres évoquent la sépulture de Montpezat, mais celle-ci est enterrée et ostensiblement signalée, ce qui la rapproche des structures tumulaires en général et surtout de celle de la Fare. Pour le Bronze ancien, la grotte du Pic, dans lʼAin, a aussi livré les restes dʼun jeune enfant (Cartonnet 1984, Gély 1991). Il était simplement disposé dans une niche naturelle, mais il se trouvait masqué(ou signalé) par un bloc et contenait également un très beau mobilier individuel. Il pourrait sʼagir ici dʼavantage dʼune sectorisation que dʼune véritable sépulture individuelle, car il y a dʼautres défunts dans la cavité ; mais la distinction relève dʼun exercice de style.

AnalysePour le sud-est, nous ne pouvons donc pas déceler, aujourdʼhui, une architecture spécifi quement liée à la

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présence de mobilier campaniforme pour les sépultures individuelles, sans même parler de rite. Par contre, il est possible de percevoir la récurrence de différents traits et de leur articulation.

Ces derniers concernent :- un certain attachement, ou une bonne intégration au

substrat,- la signalisation forte de la sépulture ou du lieu,- la manifestation dʼune plus forte individualité,- la protection et la fermeture des espaces.

Cet ensemble de caractères sʼinscrit bien au sein des manifestations de la fi n du Néolithique. Il dénote un bon attachement, ou bonne intégration au substrat, qui se traduit, notamment, par le polymorphisme des expressions funéraires du Bronze ancien.

Un bon attachement au substrat

Ce lien se relève évidemment par la continuité dʼutilisation des sépultures collectives, mais aussi par :- une forte représentation des sépultures pluri-

individuelles,- la fréquentation des sépultures en cavité dans les zones

alpines. Elle semble dʼailleurs exclusive pour la première phase du Bronze ancien et concerne encore au mois 1/3 des espaces individualisés durant sa seconde phase,

- lʼoccupation, ou la réoccupation, de sites mégalithiques en zone plus méridionale,

- la perduration des coffres dallés ou multidallés jusque dans le Bronze moyen.

Certes les accès sont - ou semblent - clos, et les structures sʼenterrent progressivement. Mais les petits dolmens sont bien recensés, par exemple en Ardèche, et, nous lʼavons vu, des sépultures simples en coffres dallés sont présentes au Néolithique fi nal, sans quʼaucun marqueur spécifi quement campaniforme nʼait pu être mis en évidence. Cette ascendance se trouve corrélée par lʼimplantation préférentielle de ces coffres sur les zones à fort substrat dolménique, que lʼon peut rapporter à la bonne représentation des sépultures en cavité au sein des reliefs. Je pense aussi que les enveloppes rigides en matériau périssable, par exemple au Juillieras (Lemercier et al. 1998, Lemercier et Tchérémissinoff 2002), constituent peut-être lʼultime expression des chambres dallées aériennes antérieures. De la même façon quʼen cavité, les coffres dallés individuels marquent sans doute un des stades terminaux du processus de sectorisation au sein des cavités, par exemple dans lʼabri du Perpétairi dans la Drôme (Catelan et Catelan 1914, Courtin 1961).

Concernant les enveloppes mixtes, cʼest-à-dire associant matériau périssable rigide et multidallage ou empierrement

(suspectées pour plusieurs tumulus), elles associent également des caractères très intéressants, car elles : - présentent un trait post-mégalithique qui marque

une transition entre coffre dallé et enveloppe rigide simple,

- révèlent aussi, dans les plaines septentrionales, lʼadoption dʼun mode sépulcral présent à grande échelle à la fi n du Bronze ancien,

- et, enfi n, évoquent les sépultures tumulaires recelant du mobilier campaniforme.

Elles pourraient donc constituer lʼun des paliers de cette tendance à dissocier, ceindre, clore et signaler. A ce titre, il me semble vraiment que la sépulture de Montpezat est lʼexemple emblématique de ce propos, car elle concerne un très jeune enfant.

La signalisation de la sépulture ou du lieu (renforcé peut-être par lʼisolement des ces structures)

En guise de signalisation, il convient évidemment de mentionner le caractère mégalithique des coffres, fussent-ils de petite taille, mais aussi des lieux et/ou des structures réoccupées.

En zone septentrionale, durant la seconde partie du Bronze ancien, cette ascendance tumulaire est bien lisible. Mais elle sʼinspire plus de lʼaboutissement dʼune démarche menée antérieurement et en un autre lieu, que dʼune tradition campaniforme locale, au regard de sa grande ressemblance avec les expressions rhénanes.

La manifestation dʼune plus forte individualité

Les manifestations dʼune plus forte individualité, en fait, sont surtout perceptibles à travers les procédures dʼéclatement des ensembles collectifs et il convient encore une fois dʼinsister sur ce point. Le nombre des sépultures individuelles ne semble fi nalement pas réellement sʼaccroître à lʼaube et au sein même du Bronze ancien. Elles pourraient même être plus nombreuses au Néolithique fi nal dans certaines régions. Plus dʼun tiers des sépultures inventoriées contient en fait plusieurs individus : de deux à cinq (souvent des adultes associés à des enfants). Je les perçois comme des cellules ou partitions extraites des contextes collectifs : des expressions transitoires, bien, quʼelles soient, évidemment, certainement codifi ées.

En plaine, ces expressions évoquent parfois celles du Néolithique moyen (sub-mégalithisme, multiplication des individus au sein des mêmes contenants…), mais il sʼagit plus dʼun effet miroir que dʼune fi liation, car ces procédures relèvent dʼidées opposées. En lʼoccurrence, il sʼagit pour le Bronze ancien dʼun phénomène de dislocation, qui ne se trouve pas fi nalisé avant la fi n de la période.

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La protection et la fermeture des espaces

Dans le cadre dʼune observation plus large, on remarque que lʼhésitation à clore défi nitivement les sépultures au Bronze ancien est nettement plus marquée. Ce caractère, qui touche à lʼassociation des individus dans le temps, trouve son pendant dans le phénomène de sectorisation au sein des cavités. Il traduit très probablement le passage à une gestion plus individuelle des caveaux. Dʼailleurs, lʼassociation dʼadultes et dʼenfants (ou dʼenfants entre-eux) plaide bien pour le caractère familial de ces associations. Elles prolongent les manifestations de la fi n du Néolithique et sʼexpriment au sein dʼune variété qui apparaît comme lʼune des constituantes de cette période, surtout pour un domaine à la géographie aussi variée. Ce trait révèle des compromis codifi és entre traditions et nouvelles règles. Et cʼest la prise en charge de ces modalités qui semblent fi nalement plus individuelle… que les sépultures elles-mêmes.

ConclusionEn conclusion, nous ne possédons pour lʼinstant, ni le standard architectural des Pays-Bas, ni un autre standard,ce qui est bien à lʼimage de la diversité rhodanienne, qui semble sʼexprimer sans rupture.

Il nʼest pas exclu quʼun véritable type architectural campaniforme existe, mais aujourdʼhui, aucun des traits retenus nʼest exclusif. En conséquence, le mobilier caractéristique demeure bien le seul identifi ant culturel en culturel en culturelnotre possession.

Il est vrai aussi que nous avons un gros problème dʼarticulation temporelle entre les différentes sépultures individuelles et apparentées. Mais il est tout de même très probable, sur certaines zones, quʼelles étaient plus nombreuses à la fi n du Néolithique quʼau Bronze ancien. Ceci constitue un fait particulier dans le cadre dʼune appréhension linéaire, qui nʼest peut-être pas étranger au développement du Campaniforme : cʼest à dire matérialisant plus une opposition, quʼune acculturation.

Pour conclure, il paraît cependant évident que la présence de ce mobilier particulier participe à la manifestation dʼune plus forte individualité au sein des sépultures et que sa présence associe parfois de façon nouvelle certains traits préexistants. Mais les sépultures dites simples ne constituent pas le meilleur biais pour la mise en évidence de cette relation, car, en domaine rhodanien, ces manifestations paraissent plutôt devoir se rechercher au sein des procédures de morcellement des ensembles collectifs.

Notes1 Le Bassin rhodanien français, soit un petit sud-est.2 Relatives à lʼarchitecture fonctionnelle (Duday et al.1990, Leclerc 1997).

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RésuméLe campaniforme et les sépultures collectives constituent deux phénomènes majeurs du Néolithique français. Toutefois, la brièveté du premier contraste avec la longue durée de fréquentation des secondes. En France, le Campaniforme a longtemps signifi é le retour défi nitif à la sépulture individuelle ; on connaît désormais des sépultures collectives postérieures, et les exemples de lʼâge du Bronze ne se comptent plus. Le Campaniforme accélère-t-il alors le changement des pratiques ? Cʼest possible, mais lʼanalyse des dépôts humains révèle que la déstructuration du mode dʼinhumation collectif commence avec le Néolithique fi nal, dès 2700 av. J.-C.

Mots-clésFrance, Campaniforme, rituel funéraire, sépulture collective

AbstractThe Bell Beaker Culture and the collective burials are two major phenomena of the French Neolithic.The brevity of the fi rst contrasts however with the long existence of the second. In France, The Bell Beaker Culture has for a long time been associated with the defi nitive return of the individual burial; yet subsequent collective burials are known and those dating from the Bronze Age are legion. Does the advent of the Bell Beaker Culture accelerate the change in the funerary practices? It may be the case, but the analysis of the human remains indicates the break-up of the collective burial custom began during the late Neolithic, starting in 2700 BC.

Key WordsFrance, Bell Beaker, burial rites, collective grave

Bell Beakers cut straight through the 3rd millennium BC : on a prehistoric scale, this happens as fast as lightning. The case of collective tombs is quite

different. This kind of grave occurs throughout western Europe in the last centuries of the fourth millennium BC and progressively disappears from east to west during the following millennium. The return to individual graves becomes effective around 2800 BC in Poland and north Germany, although it is only defi nitive in south and western France and in Spain around 2000 BC. If on the one hand, one fi nds it diffi cult to defi ne the Beaker phenomenon in terms of centuries in France, collective tombs, on the other hand, are in use throughout the third millennium (Chambon 1999, 2003). Almost the whole of the country is covered with these burial vaults of varying kind : megalithic, drystone, wooden structures, natural caves and artifi cial cavities (hypogées). When a region appears to be untouched by this proliferation, there is probably an accidental reason : either destruction through the effects of time, or diffi culties in locating the sites.

With so many sites available, our knowledge of mortuary practices ought to be excellent. This is not the case. Several diffi culties hold up research on this subject. The

Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenon

Philippe Chambon

fi rst is human bone conservation. The mineral fraction of bone normally survives through the millennia, but is not preserved in acidic contexts : unless they have been cremated, or partially preserved from the surrounding acidity, bones are completely dissolved. Thus, the primary granite massifs produce graves without skeletons ; a third of the country, including the Armorican Massif and the Massif Central, provides nothing but indirect evidence for prehistoric mortuary practices. The second diffi culty is the age of most excavations. If so many collective tombs are known, it is mainly because they have been known for a long time : many are visible in the countryside. The excavation of these sites started in the very early days of prehistoric archaeology. It was only in the nineteen-sixties that funerary practices became a research topic (Leroi-Gourhan et al. 1962). This new research design brought on a renewal of excavation methods. As sites required more time and money, excavations became rarer. Finally, publications of collective graves, focusing on funerary practices, are not very numerous. The third diffi culty concerns the graves themselves. According to the defi nition, they are tombs containing a number of persons, buried successively (Leclerc and Tarrête 1988). This last term implies that they are not closed areas. Their

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use can even last several centuries, sometimes more than a millennium. Such lengths of time suppose alterations, and regular reorganisation of the burial layers ; also, the last intervention can totally hide all the others. Studies often enable the sequence inside a tomb to be identifi ed, but the major problem remains the dating. How can one date a funerary gesture ? One would expect that the deposit of pottery or a stone tool in the grave is contemporary with the culture to which it belongs ; in the same way, the placing of a corpse in the tomb can be dated by a radiocarbon measure on one of the bones. Nevertheless, what means have we either to identify the period when the objects were moved from one place to another in the grave, or to know when a bone has been pushed aside ?

Although the Beaker phenomenon is often represented in collective graves, the cases when one can actually associate a particular corpse with Beaker fi nds are not more than half a dozen (Chambon 1999, Salanova 2000). If we can affi rm that such dead exist in collective tombs, it is almost entirely due to the assemblage of objects and their localisation. L. Salanova has emphasised the strong individuality of the dead, even in the context of collective burial (1997, 1998 and 2000). Besides, a lack of Beaker material does not mean an absence of burial deposit during this period. We now know that the Beaker phenomenon is superposed on the latest Neolithic cultures (Convertini 1996, Salanova 1997, 2000). These cultures used collective vaults : can we assimilate this use to that forwarded for the Bell Beaker phenomenon or, on the contrary, does a specifi c Beaker Culture exists on this level ? In other words, how can a brief phenomenon with such strong characteristics as Bell Beakers, infl uence a multi secular phenomenon like collective burial ? In this paper we consider the organisation of collective graves after 2700 BC in three large geographical areas of France : the Paris Basin, the Centre West and the south of France. Because of lack of preservation of human bones and other evidence, our study deliberately excludes important areas such as the Massif Central or Brittany, even if these regions occupy a central position in the Bell Beaker phenomenon (Salanova 2000).

The Paris Basin

No more constructions at the end of the Neolithic period

The construction period of collective graves in the Paris Basin was over long before 2700 BC. Gallery graves, the dominant type, were in fact built in the last quarter of the fourth millennium and the fi rst quarter of the third (Chambon and Salanova 1996). The length of this period merely refl ects the lack of precision of radiocarbon dating. For the moment, the only collective tomb we can

attribute to the period 2700-2400 BC is Maisse (Seine-et-Marne) (Chambon in press). If the latest Neolithic populations do not construct many new collective graves, they continue to use the ancient vaults. The majority of megalithic tombs are used until the end of the Neolithic period, as are many hypogées, and one cannot fi nd any real hiatus in the mortuary function. The funerary layers are seldom divided by sterile layers, and when they are, as at La Chaussée-Tirancourt (Somme) or Vers-sur-Selle (Somme), the interruptions occur during the late (récent) or latest (fi nal) or latest (fi nal) or latest ( ) Neolithic, but not between these two periods (Piningre and Bréart 1985, Leclerc personal communication). Distinguishing the treatment of the dead between late and latest Neolithic is not easy. On the one hand, the differences with the previous period may be minor. On the other hand, as we have already mentioned, the interventions are inaccurately dated, and the lack of specifi c latest Neolithic tombs complicates the task. This second aspect considerably hinders the confrontation between late and latest Neolithic. The recruitment of the tomb does not seem to be more selective : there are still many corpses and we do not observe any sorting by age or sex. Compared to a standard pre-jennerian population, these buried populations show fi rstly the almost complete exclusion of individuals under one year old and a limited number of children deceased between one and four years. Can all the other dead have access to this kind of burial ? The question applies to the late Neolithic : there are large numbers of graves and no other prehistoric period produces so many skeletons.

As in the late Neolithic, one does not respect the individuality of the dead. Their remains mingle, their bones mix.

The collective graves shows the intention of gathering. This logic is followed to the end, and unity does not hide internal subdivisions : no real partition of the funerary area has ever been shown for this period. If the use of space does not bring to the fore a group of individuals, or a particular person, it is the same for the deposit associated with the corpses : equality reigns among the dead.

All these choices mark the continuity between late and latest Neolithic. One can however observe new facts, inconceivable before. The most obvious one is surely the unstructuring of the original grave. Initially at least it comprised a burial area, the chamber, and a ceremonial area, the antechamber. From now on there is only a burial area. At the same time, the collective funerary deposit disappears : the vessels and axes that previously highlighted the key positions of the tomb are no longer found (Sohn 2002). Are we dealing here with a simplifi cation of the ritual that occurred around the grave ? Is it losing some of its substance ?

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The dismantling of collective practices between the Neolithic and the Bronze Age

From 2500 BC onwards, changes become more appreciable. First of all, we must specify that for the period 2500-2000 BC, the vast majority of the dead are found in collective graves. The same burials are used : late Neolithic gallery graves, as at Bury (Oise) (Salanova 2002), are still busy nearly a thousand year after their construction. The vault has little to do with what it was at the beginning. The example of La Chaussée-Tirancourt (Leclerc and Masset 1980) is revealing : small wooden structures are put in what had been the sepulchral chamber. In other cases, as in the hypogée of les Gouttes dʼOr at Loisy-en-Brie (Marne), it is the former antechamber which becomes the sepulchral area (fi g. 1) (Chertier et al. 1994). The old monument is much sought after, but rather for what it represents than for its organisation : is the funerary calling lasting from one generation to another, or is the community taking over a symbol ?

Gathering the dead in a single vault is still an important objective. New tombs are built for this purpose. These vaults are very different from the gallery graves : they are small wooden unicellular structures. The investment is minimal : while the gallery graves had been used for centuries, even a millennium, the new graves are only used for a few years, perhaps a few decades. If people were looking for a monumental aspect, it is established through the choice of setting : the tomb at Balloy (Seine-et-Marne) (Chambon and Mordant 1993), a wooden chamber whose length and width are under two metres, is positioned in the centre of a Cerny funerary monumental enclosure which is 2000 years older.

The funerary practices are only a pale refl ection of those in use a thousand years earlier. The number of bodies laid down is low. In the most extreme example, Pincevent, only three corpses were deposited (Gaucher et al. 1980). At Balloy, the dead are more numerous, but among the 47 individuals in the tomb, four-fi fths correspond to a massive secondary deposit, and only nine corpses were successively laid down. The organisation of the tomb is very simple : each deposit involves slightly moving the skeleton just underneath, but one cannot see a real regrouping of bones. The graves are used for shorter lengths of time and are also less numerous than in previous periods : so the total number of dead excavated is lesser. Unless a strong population decrease in the second half of the millennium is responsible, we must imagine that death is not a suffi cient condition to win oneʼs place in a collective tomb. Age is without doubt one of the criteria of selection. Children are often excluded : the Balloy grave, as well as Pincevent, only contains adults ; the only immature individual in the collective tomb of Cuiry-lès-Chaudardes is a subadult

(Chambon 2000) ; in the last burial layer of the gallery grave of La Chaussée-Tirancourt, children and subadults represent 10 % of the dead (Masset 1993).

In fact, burial in collective tombs changes at the end of the third millennium from a uniform practice, involving all the population, to just one of several possible treatments of the dead, accessible to a small number of individuals in the community.

The Centre West of France : tomb squatters

Although we often accuse Bell Beaker people of being squatters in collective tombs, we have to admit that they did not initiate this habit. Indeed, in the Centre West, we are not sure that any vaults were built after 3500 BC. Nonetheless, collective burial was perpetuated almost until 2000 BC. So, the late Neolithic Peu-Richard people, and the succeeding latest Neolithic Artenac population, abundantly used the existing vaults. While traces are numerous, the quality of the evidence does not allow us to identify their practices. Besides which the reopening of late Neolithic tombs does not necessarily use by the latest Neolithic Artenac people. They used indifferently all types of architecture, burying in the chambers as well as in the corridors, and the closing of access does not frighten them. As it is, the major difference between late and latest Neolithic in the Centre West resides in the siting of tombs in caves in the latest period, mainly in Charente (where the topography is suitable). The Artenac cave type-site (Saint-Mary, Charente) already has this vocation in the middle Neolithic (Burnez and Louboutin personal communication), but the Bellefonds rock-shelter (Vienne) (Patte 1971) and Le Queroy (Chazelles, Charente) (Gomez and Laporte 1990) also become tombs. However, the modifi cations that turn the natural rock-shelter into a burial area are not described. The rare information about the number of buried shows a large variation : four at Pierre Virante (Xanton-Chassenon) (fi g. 1) (Joussaume 1977), probably many more in the corridor of the monument B of La Boixe (Gomez 1998), at least 50 for the two layers of the cave of Le Quéroy (Chazelles) (Detante 2002). The use of earlier tombs always seems more limited than caves. The monument is not totally reused : only a limited space is used for burial, without real rearrangement. In these monuments, the position and orientation of the bodies are mainly conditioned by the lack of space. The Le Quéroy cave is the only tomb where we can distinguish different regrouping of bones : have they a reason other than functional, a signifi cation other than anecdotal ? Whatever the case, the Artenac people show no interest in the integrity of the dead : there are few skeletons, or

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Figure 1 : Re-occupation of former collective graves : during fi nal Neolithic or early Bronze Age at Les Gouttes dʼOr (Loisy-en-Brie, after Chertier et al. 1994) ; during fi nal Neolithic (Artenacian) at La Pierre Virante (Xanton-Chassenon).

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even parts of skeletons, in anatomical connection. Lastly, grave-goods are more abundant in the Centre West of France than in the Paris Basin. In the Artenac, one often fi nds pottery near the burials : 50 vessels come from one of the layers at Le Quéroy (Gomez and Laporte 1990). Are these objects individual or collective ? Besides, personal objects often accompany corpses. Some of them, like daggers, are probably worn, which suggests that the dead were dressed for burial. Finally, is the impression of heterogeneity a consequence of the varied quality of the data, or does it signify that the funerary practices were hardly or not coded once the dead had passed over the brink of the tomb ? Burial in the collective graves, which occasionally occurs until the middle Bronze Age, is only the last stage of a ritual which opens on the death of the individual, and in the Centre West of France, nothing allows us to say that this last stage is of great importance.

The South of France

Evidence diffi cult to assess

Even if the southern half of France is the part of the country with the highest density of collective tombs, and one of the highest densities in Europe, this abundance raises problems that are still not properly solved. The fi rst uncertainty is the dating of the construction of the megalithic tombs. The earliest ones, in Languedoc, in Quercy or in Provence belong to the end of the fourth millennium or to the beginning of the third, like the gallery graves in the Paris Basin (Pajot 1990, Sauzade 1998). However, what about the latest ones ? If we refer to the local prehistorians, architectural typology has no chronological value ; thus, the dolmens languedociensor the dolmens bas-rhodaniens could have have been built over 500 years, or an even longer period. G. Sauzade has considered the construction of megalithic tombs in association with Bell Beakers (1998). To deny any chronological value to the architectural types seems excessive to us ; some types are too meticulous to have been repeatedly built over a period lasting several centuries. The second diffi culty concerns the chronocultural context in the south-east of France (DʼAnna 1995). The general picture for the third millennium is one of interlaced microgroups, whose respective importance remains obscure. The third diffi culty, connected to the previous one, concerns the cultural identifi cation of the grave-goods. The lack of a precise context is accentuated by the scattered numbers of vessels in the graves, or by the absence of such vessels. The lithic artefacts are often different in funerary contexts than in settlements. Lastly, even if ornaments are abundant, their chronological attribution is still unsure.

A profusion of graves between 2700 and 2300 BC

The collective graves used at the end of the Neolitihic period in the south of France are of very different types : all kinds of megalithic tombs, but also dry stone vaults, funerary caves (rock-shelters or chambers), hypogées, even mine shafts (fi g. 2).

While the case of megalithic tombs is problematical, many hypogées were clearly built during this period.

If the graves from the Paris Basin already seem to be full of corpses, the ones from the south of France appear even more cluttered. This impression is increased by the small size of the vaults. Thus, the dolmen of Alvignac received just under 50 dead, but the surface area is only 1.5 m2 (Riquet 1970) ; the chamber of the Boileau hypogée at Sarrians covers 12 m2

but it received more than 350 individuals (Mahieu 1989)!

As far as the utilization of the tombs is concerned, there is a contrast between megalithic graves and funerary caves on the one hand and the hypogées on the other. The size of the megalithic tombs and of most of the natural cavities does not allow bodies to be piled up. Only a few corpses can be positioned at the same time. The frequency is necessarily slow. Therefore, the group producing the burials is of small size. This is a major difference with the tombs from the Paris Basin : in this region, the size of the vaults allows for many bodies at the same time. With the small chambers from southern France, each corpse successively occupies the central space : after decay, bones are pushed aside. The situation is different in the hypogées. Here, excavations have produced many more anatomically connected skeletons : almost 300 at les Boileau and about 50 in the preserved part of Roaix layer 2.

The larger surface area of the hypogée does not completely explain such a difference.

The diversifying of mortuary practices in the South of France also appears with the beginning of cremation ; the megalithic graves from the Massif des Maures produce many burnt bones (Sauzade 1987-1988, 1998). Perhaps incineration is not the only treatment for the corpses in these tombs, because unburned bones are not preserved, due to the acidity of the soil. However, cremation is not marginal : at San Sebastien II, at least 75 dead received this kind of treatment, and 43 at La Haute Suane (Chambon 2003). This mortuary practice will not be followed up in this area ; however, it shows a form of freedom in the funerary gesture, which did not seem possible before.

As has been observed in the Centre West of France, grave-goods can be plentiful. There is almost no pottery, but arrowheads and ornaments are common.

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Numerous collective tombs still in the early Bronze Age

The south of France is the richest area as far as the Bronze Age is concerned (Chambon in press), contrasting with

Figure 2 : Three kinds of collective graves in Southern France : a rock shelter at Sanguinouse (after Sauzade and Duday 1983), a megalithic chamber at Alvignac (after Carrière and Clottes 1970) and a hypogea, Les Boileau (after Mahieu 1989).

Although the artefacts are found with human bones, it is almost impossible however to propose associations : the use of exiguous vaults has led to too many reorganisations. These objects are probably individual artefacts. There is no evidence for collective artefacts.

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the Paris Basin, which seems virtually empty at this time. Artefacts, in particular Barbed Wire (Barbelé) decorated Barbelé) decorated Barbelépottery, are sometimes found in collective tombs. We will take Provence-Alpes-Côte dʼAzur as an example, using to G. Sauzadeʼs survey (1987-1988). In this region, this researcher lists 108 megalithic tombs and 150 funerary caves. During the early Bronze Age, 14 megalithic tombs and 38 funerary graves are still in use, representing 20% of the corpus (fi g. 3). On the other hand, if most of them are in fact earlier burial structures, 10 funerary caves come into use at this period. The survival of collective tombs from the Neolithic period is thus not merely opportunistic, and cannot be seen as anecdotal. In this context, the reduction in the number of graves here is still a problem : the use of earlier graves is sometimes accompanied by complete cleaning : for example, the emptying of remains of the previous dead from the primary chamber of the dolmens emboîtés du Pech (Saint-Antonin-Noble-Val, Tarn-et-Garonne) (Pajot and Briois 1996), and at the dolmen du Frau at Cazals (Tarn-et-Garonne) (Pajot and Clottes 1975). In this last case, human bones have been discovered very broken up in a fi ssure contiguous to the chamber. Another example is the partial emptying of the chamber of the megalithic tomb of the Quartoux at Montricoux (Tarn-et-Garonne) (Pajot 1983).

The graves established during the Bronze Age show a short period of use. This is the case for the cave of Elzarreko

Karbia at Saint-Just-Ibarre, as well as the cave of Cézy at Laudun in which only fi ve people were buried (Courtaud and Ebrard 1996, Séronie-Vivien 1987).

Use of earlier graves also seems to last a short period : in the primary chamber of the dolmens emboîtés du Pechthere are probably less then 10 Bronze Age corpses.

ConclusionCan the history of collective tombs in France during the third millennium be written without even mentioning the Bell Beaker phenomenon ? We suggest here that this is indeed possible. Can this point of view be justifi ed ? The Beaker phenomenon has of course nothing to do with the emergence of collective graves, but it has often been suspected that it caused their disappearance. We think this proposal is an exaggeration : the last collective graves only disappear with Bronze Age, around the end of the third millennium in the north of France, perhaps later in a few areas of the Centre West or the Causses.

We are not suggesting that mortuary practices remained unchanged for over a millennium. On the contrary, we have tried to show how this type of funerary practice may have evolved since the late Neolithic (fi g. 4) (Chambon 1999, 2000, 2003).

Figure 3 : Collective graves during early Bronze Age : the example of Provence-Alpes-Côte dʼAzur (data from Sauzade 1998).

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In focusing on the utilization of graves, we took the risk of explaining transformations in funerary practices as resulting from internal developments and in fact the sequence proposed does seem logical. After a phase of unity throughout France and probably also across western Europe at the end of the fourth millennium, during which the community is asserting itself in death and showing a kind of equality in face of death, the system slowly breaks down from the fi rst centuries of the third millennium. The process continues right through the millennium to lead,

on different scales, to a re-individualisation of the dead. What was in fact the role of the Beaker phenomenon in these events ? It seems to appear after the fi rst changes, but does it then accentuate them ? The Beaker evidence in collective graves, in France as well as elsewhere in Europe, clearly shows individualisation of the dead (Salanova 2000, in press). However, although one might expect to see individual graves just after this stage, there are in fact a few centuries of hesitation before tombs again become individual.

Figure 4 : Evolution of the use of collective graves between latest Neolithic and early Bronze Age.

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Résumé La publication des résultats obtenus sur la fouille de la nécropole néolithique du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse) sʼest étendue sur une période de plus de trente ans. Ce site constitue encore aujourdʼhui une référence de premier plan pour tout ce qui touche lʼhistoire du Néolithique et de lʼâge du Bronze dans les Alpes occidentales. Les publications en relation avec ce site présentent un refl et particulièrement riche des partis pris théoriques caractérisant la recherche. Nous présentons dans cette contribution une vision critique sur le statut épistémologique de ces travaux.

Mots-clésPetit-Chasseur, Valais, Suisse, nécropole mégalithique, analyse logiciste

AbstractThe publication of the fi ndings of the archaeological digs of the Neolithic necropolis of the Petit Chasseur at Sion (Valais, Switzerland) has been spread over twenty fi ve years. This site continues to be of primary importance as a reference site for all that touches on the Neolithic and the Bronze Age in the Western Alps. The publications relating to this site are a particularly rich refl ection, as concerns the theoretical positions taken, of the research. This contribution presents a critical review of the epistemological status of these publications.

Key WordsPetit-Chasseur, Canton Valais, Switzerland, necropolis, logicist analysis

La publication des résultats obtenus sur la fouille de la nécropole néolithique du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse) sʼest étendue sur une période de

plus de trente ans (1968-2001). Ce site constitue encore aujourdʼhui une référence de premier plan pour tout ce qui touche lʼhistoire du Néolithique et du début de lʼâge du Bronze dans les Alpes occidentales (Gallay 1990a).

Les publications en relation avec ce site présentent un refl et particulièrement riche des partis pris théoriques caractérisant la recherche durant cette période cruciale pour le développement de lʼarchéologie. Nous aimerions aujourdʼhui porter un œil critique sur le statut épistémologique de ces travaux, une question qui touche aux fondements mêmes de nos démarches. L̓ importance accordée à ce site par la communauté scientifi que justifi e à nos yeux un Petit-Chasseur revisité sous cet angle méthodologique.

Notre présentation critique suivra les diverses étapes du cheminement de la démarche archéologique : compilation des données, ordination, interprétation et prolongements littéraires. Nous distinguerons à chaque niveau des remarques théoriques dʼensemble et une illustration puisée dans le large éventail des publications consacrées au site du Petit-Chasseur.

A propos du statut épistémologique des travaux publiéssur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Alain Gallay

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Alain Gallay

La construction compilatoire

Lorsquʼen 1968 nous avons collaboré pour la première fois aux fouilles du Petit-Chasseur avant dʼen reprendre, dès 1971, la direction générale, lʼesprit du temps était, sous lʼinfl uence de A. Leroi-Gourhan, aux fouilles dites exhaustives. Nous avions tous en tête alors lʼexpérience cruciale de la fouille de lʼhypogée des Mournouards (Leroi-Gourhan et al. 1962).

Il sʼagissait de dégager les sols dʼoccupation en laissant en place tous les vestiges, opération considérée comme lʼacte fondateur de la recherche archéologique (Leroi-Gourhan 1982). La fouille se devait dʼêtre exhaustive. Elle ne devait répondre à aucune sélection et à aucune procédure de rejet.

Le caractère principal de la méthode archéologique doit être, impérativement, de ne détruire que ce quʼon est certain dʼavoir exploité de manière exhaustive. (Leroi-Gourhan 1983, 137).

Figure 1 : Lʼéquipe de fouilles du Petit-Chasseur en 1973 autour du dolmen MXI. Photographie B. de Peyer. "en haut" de gauche à droite : Denis Lépine / Pascal Tissières / Riccardo Carazzetti / Louis Chaix / Françoise Passard / Marie-Noëlle Lahouze / Yves Reymond / Kolja Farjon / Antoine Evéquoz / Mireille Bocksberger / Irmgard Bauer. "en bas" de gauche à droite : Dominique Baudais / Karen Lundström/ Bertrand de Peyer / Romaine Senggen / Alain Gallay / Dieter Ohlhorst / Sébastien Favre / Pierre Corboud / Pascale Baudais / Barbara Love / Bérangère Stahl-Guinand / Simone Cocquio / Christine Boschung.

Sʼil nʼest pas raisonnable de faire craquer les planchers des musées en fouillant beaucoup, il lʼest parfaitement de souhaiter en apprendre plus long en fouillant beaucoup moins (Leroi-Gourhan 1983, 142).

Cette attention de tous les instants entraînait un profond ralentissement des opérations de dégagement, mais la qualité de lʼinformation retenue devait compenser largement le manque de surface ouverte :

Un mètre carré fouillé dans des conditions exhaustives nous informe plus que la fouille de 100 mètres carrés menée avec une méthode insuffi sante (Leroi-Gourhan 1982, 182).

La vision que lʼon acquiert de la topographie des différentes couches repose sur des observations partielles dont la précision compense le peu dʼétendue (Leroi-Gourhan 1983, 154).

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Figure 2 : Fouilles du dolmen MXI. Dégagement de la couche 4 et témoins transversaux. Photographie B. de Peyer.

Figure 3 : Fouilles du dolmen MXI. Dégagement de la surface de la couche 5c1 et début de lʼanalyse des fossés de fondation et témoins transversaux. Photographie B. de Peyer.

Figure 4 : Fouilles du dolmen MXI. Fouilles de lʼintérieur du coffre, couche 4CMAJ. Cône de débris provenant de lʼouverture pratiquée au début du Bronze ancien dans la dalle de couverture (placée en bas à droite) et dépôt de la jarre 10 (en haut à gauche) Photographie B. de Peyer.

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Alain Gallay

Dernière étape de la fouille, lʼenregistrement devait être total, notamment grâce à la photographie, de façon à garder en mémoire la localisation exacte de tous les vestiges.

L̓ acquisition de la documentation

L̓ optique développée par A. Leroi-Gourhan sʼappliquait essentiellement à des sites présentant des stratigraphies simples facilitant une vision planimétrique des sols dʼoccupation. Appliquer ces procédures de fouilles et dʼenregistrement à des sites présentant des stratigraphies complexes comme la nécropole du Petit-Chasseur nʼallait pas de soi. Cette question sʼétait posée au premier responsable du site, O.-J. Bocksberger, qui sʼétait immédiatement vu confronté à la double nécessité de débrouiller une stratigraphie particulièrement complexe, dont il avait saisi immédiatement lʼimportance sur le plan de lʼhistoire de la nécropole, et dʼopérer de larges décapages de surface permettant de mettre en évidence et dʼanalyser des comportements rituels particulièrement variés. Les solutions adoptées alors combinaient la réalisation de coupes stratigraphiques détruisant toute possibilité de lecture horizontale et, dans des secteurs sensibles, des fouilles de surface dʼextension limitée souvent mal calées stratigraphiquement, une solution qui nʼétait pas optimale.

La fouille et lʼenregistrement de la documentation qui se sont poursuivies sur de longues années nʼont donc pas été homogènes. La fouille du dolmen MXI (Gallay et Chaix 1984) a par contre représenté lʼaboutissement de notre réfl exion sur cette question et la forme la plus achevée de notre travail. Nous avons en effet pu à cette occasion concilier des décapages exhaustifs complets de tous les horizons jugés signifi catifs sans négliger une vision stratigraphique de détail qui ne sʼest jamais développée au détriment de la vision horizontale (fi g. 1 à 4).

Structures évidentes, structures latentes

L̓ opposition entre structures latentes et structures évidente a été introduite par A. Leroi-Gourhan à Pincevent, notamment dans un article publié dans un numéro spécial de la revue Sciences et Avenir (Leroi-Gourhan 1971). Cette opposition a été reprise au Petit-Chasseur, mais dans un sens qui nʼest pas obligatoirement celui auquel pensait A. Leroi-Gourhan. Tentons de clarifi er la situation.

Cette distinction appliquée au niveau des procédures dʼacquisition et dʼenregistrement signifi e en effet quʼil existe des structures immédiatement décelables, car composées de vestiges dʼun certain volume (les structures apparentes), alors que dʼautres concentrations dʼobjets nʼapparaissent que plus diffi cilement, par exemple certaines concentrations de minuscules charbons de bois

dont les emplacements sont notés au cours du dégagement (les structures latentes composées de vestiges fugaces). Dans cette optique, la structure évidente est formée par lʼensemble des vestiges laissés en place lors des décapages alors que les vestiges fugaces ont totalement disparu la fouille une fois achevée.

Appliquée au niveau des procédures dʼétude, la notion de structure évidente pourrait se rapporter à la phase compilatoire préliminaire donnant naissance à des plans non interprétés alors que les structures latentes correspondent aux résultats de lʼanalyse des vestiges par catégories et à celle de lʼétude des liaisons (Ct : construction typologique), ainsi quʼaux interprétations que lʼon peut tirer de cette analyse (Ce : construction explicative). Dans ce cas, une structure latente connote donc tout ensemble de vestiges doué dʼun comportement spatial particulier et, éventuellement, dʼune signifi cation fonctionnelle spécifi que. (tab. 1)

La publication du Petit-Chasseur utilise cette opposition dans son second sens. Les structures évidentes se réfèrent aux relevés objectifs du terrain. Les structures latentes correspondent aux résultats dʼune analyse des liaisons et des concentrations jugées signifi catives sur le plan de lʼhistoire et du fonctionnement de la nécropole. Les plans du dolmen MXI sont à ce titre exemplaires. Nous avons distingué à ce niveau les structures résultant de la réunion dʼun groupe dʼobjets au sein dʼune même classe sémantique résultant de liaisons au sens strict, obtenues par des collages, ou, pour les ossements humains ou animaux, par des remontages articulaires ou des appariements de pièces hétérolatérales (Gallay 1986).

Le catalogue : informatique et conservation des données

Une banque de données du matériel archéologique et osseux avait été créée dans un langage documentaire aujourdʼhui tombé en désuétude, le langage INFOL (Gallay 1971). Son devenir pose aujourdʼhui des problèmes techniques et épistémologiques intéressants.

Sur le plan technique, lʼévolution des logiciels et du hardware fait que cette banque de données nʼest plus désormais interrogeable sous sa forme originelle et que seules subsistent aujourdʼhui des sorties papiers. L̓ information, dûment stockée sur un support standard, reste néanmoins disponible et la banque de données pourrait être réactualisée dans un nouveau format informatique à lʼaide dʼun petit programme de conversion.

Sur le plan scientifi que, la banque de données nʼa réellement été utilisée quʼune fois pour établir la validité de la sériation chronologique du site. On peut donc se

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Structures évidentes Structures latentes

Acquisition, enregistrement Vestiges apparents Vestiges fugaces

Etude Cc : Constructions compilatoires

Ct et Ce :Constructions typologiques et explicatives

Tableau 1 : Structures évidentes, structures latentes. Des concepts ambigus.

demander si lʼeffort consenti pour sa réalisation nʼétait pas disproportionné par rapport aux objectifs retenus. Elle nʼen constitue pas moins aujourdʼhui une documentation disponible pour de nouveaux travaux, nous pensons notamment à une réévaluation de la chronologie interne du site ou à la confection de plans généraux de la nécropole permettant dʼaborder la question des traces laissées par les rituels funéraires. Ces considérations renvoient au statut quʼil convient dʼaccorder aux banques de données documentaires dans notre travail. La souplesse des moyens informatiques actuels permet en effet de développer aujourdʼhui sans diffi cultés techniques les pratiques de guérilla que nous préconisions alors (Gallay 1977).

La publication

La construction compilatoire est présentée aujourdʼhui dans les huit volumes consacrés à la nécropole (Bocksberger 1976, 1978, Gallay et Chaix 1984, Gallay 1989). Ces derniers ont été conçus à une époque où A. Leroi-Gourhan se faisait lʼapôtre dʼune archéologie exhaustive. La publication avait donc été conçue comme la somme exhaustive des observations permettant à tout un chacun de mettre en doute la construction proposée. Les derniers volumes ont été structurés en distinguant synthèses et documents de base conçus comme des illustrations ou des diagrammes accompagnés de commentaires substantiels.

Douze ans après la sortie du dernier volume, aucun travail critique basé sur ces données nʼa jamais été publié sur cette base et la construction proposée nʼa jamais été mise en doute par dʼautres chercheurs. Les raisons de cette situation ne sont pas faciles à cerner : stagnation de la recherche, absence de découverte de nouveaux sites dont les fouilles permettraient de contredire les résultats obtenus, absence dʼintérêt des chercheurs pour une réévaluation interne des données ou, enfi n, solidité de la construction ?

La construction typologiqueLes procédures typologiques ont fait lʼobjet de larges débats dès les années 1960 et ont suscité bien des malentendus. Ces derniers concernent aussi bien la défi nition théorique dʼune typologie que les procédures de mise en œuvre.

De nombreux chercheurs persistent aujourdʼhui à utiliser ce concept pour qualifi er une organisation des objets plus pauvre en information, pour laquelle nous réservons le qualifi catif de classifi cation, organisation fondée sur les seules caractéristiques intrinsèques des objets. Ce type dʼorganisation strictement descriptive de la documentation, reste, nous le savons, dʼune navrante pauvreté sur le plan scientifi que.

Nous persistons quant à nous à considérer quʼune typologie procède de la mise en correspondance systématique de caractéristiques intrinsèques de type P (physiques), G (géométriques) et S (sémiologiques) avec des caractéristiques extrinsèques de type L (lieu), T (temps) et F (fonction).

Les sériations chronologiques

Cinq types de constructions typologiques se référant au temps ont été proposées dans le cadre de la nécropole du Petit-Chasseur.

La première est une taxinomie numérique aveugle de la céramique campaniforme présentée au colloque dʼOberried. Fondée sur les seuls décors des gobelets, elle devait permettre de mettre en évidence lʼexistence dʼune succession signifi cative de styles au cours de lʼhistoire de lʼoccupation campaniforme de la nécropole qui, on sʼen souvient, présente une histoire en trois phases : MI-MV-MXI, puis violation de MVI, puis MVII-MVIII-MIX-MX (Gallay 1976).

Comme on pouvait sʼy attendre, cet exercice sʼest révélé une impasse et nʼa donné aucun résultat interprétable. Avec le recul, nous ne pouvons nous empêcher de considérer cette tentative comme particulièrement ridicule. Pourquoi vouloir à tout prix retrouver un ordre chronologique sur la seule base des mobiliers alors que la stratigraphie du site fournissait déjà une partition extrinsèque permettant de construire une typologie dont la valeur était donnée par construction ?

Le second exercice typologique utilise des moyens mathématiques comparables, mais donne des résultats cette fois-ci particulièrement intéressants, car la

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Alain Gallay

classifi cation porte sur des caractères qui ont été évalués au préalable quant à leur pertinence. Il sʼagit de deux taxonomies numériques guidées, fondées sur les caractères épigénétiques crâniens et dentaires donnant dʼexcellents résultats (Eades 1996, Eades et Simon 1996, Desideri 2001, Desideri et Eades 2002, ce volume). Les auteurs de cette belle étude montrent en effet que les caractères épigénétiques crâniens et dentaires des individus inhumés dans la nécropole permettent dʼisoler les deux populations campaniformes des dolmens MVI et MXI par rapport aux populations plus anciennes du Néolithique moyen et du Néolithique fi nal. Les résultats obtenus de façon indépendante à partir du crâne et des dents donnent des résultats strictement superposables. Cette ségrégation peut sʼinterpréter soit sur le plan historique (arrivée de nouvelles populations), soit sur le plan social (recrutement différentiel portant sur des

Figure 5 : Sériation des principales unités stratigraphiques de la nécropole et position relative des divers monuments (zone du dolmen MXII non comprise).

familles génétiquement différentes). Une combinaison des deux explications reste possible.

La troisième construction typologique constitue lʼacte fondateur de la séquence historique du Petit-Chasseur. Il sʼagit dʼune typologie dite induite de lʼensemble du matériel archéologique par rapport à T. L̓ exercice consiste à passer ici dʼun ordre partiel fondé sur des connaissances archéologiques externes à un ordre plus large. L̓ ordination chronologique repose sur la concordance de trois partitions : la partition stratigraphique (résumée dans un diagramme de Harris) (fi g. 5), la partition typologique du matériel et la partition des modes de dépôts.

Les résultats obtenus en mobilisant les informations de la banque de données générale du site sont les suivants (Gallay 1987) (fi g. 6).

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

1. Nombre dʼobjets manufacturés au catalogue 13312. Nombre dʼobjets en stratigraphie 12373. Nombres dʼobjets avec des particularités typologiques interprétables en fonction de la partition chronologique retenue 1210

Parmi ces derniers1. Objets confi rmant la construction 495 (40,94%)2. Objets neutres 660 (54,55%)3. Objets infi rmant la construction 55 (4,55%)

La quatrième sériation chronologique est une céramostratigraphie des jarres Bronze ancien déposées à lʼintérieur du dolmen MXI. Cette céramostratigraphie est fondée sur la projection des tessons appartenant à chaque jarre sur un plan vertical orienté dans lʼaxe oblique défi ni par lʼouverture pratiquée au début du Bronze ancien dans la dalle de couverture du dolmen. Ces projections permettent de défi nir lʼordre de dépôt des récipients, dépôts se répartissant durant toute la durée de cette période. La typologie obtenue permet de défi nir une évolution signifi cative de la décoration des jarres (Gallay et Chaix 1984, documents 69, 70, 71 et 104, Gallay 1986, fi g. 5). La portée de cette sériation reste néanmoins strictement locale et ne paraît pas avoir une portée dépassant le Valais. Aucune donnée récente concernant lʼévolution de la céramique du Bronze ancien ne vient en effet confi rmer, ni du reste infi rmer, les résultats obtenus à cette occasion.

Enfi n, nous pouvons considérer comme une typologie déduite lʼidée que les stèles du Petit-Chasseur correspondent à deux styles successifs, le style A ancien représenté par les stèles avec poignards de type Remedello et le style B récent, dʼépoque campaniforme, regroupant celles richement ornées de motifs géométriques. Cette partition repose sur lʼhypothèse dʼun regroupement

Figure 6 : Evaluation du fondement de la structure chronologique du site. Somme des objets confi rmant ou infi rmant lʼordre chronologique proposé.

chronologique par phase de toutes les stèles réutilisées dans les divers monuments, regroupement fondé sur lʼidée que lʼécart entre lʼérection dʼune stèle devant un monument et son réemploi dans un autre monument ne correspond pas à une rupture signifi cative sur le plan historique et culturel. On obtient alors la sériation suivante (Gallay 1978) (fi g. 7) :

Phase 1 : stèles A seules (MVI)Phase 2 : stèles A et B (MI, MV, MXI)Phase 3 : stèles B (MVII, MVIII, MIX)

Ces diverses typologies forment le cœur de la construction générale et répondent aux exigences dʼune construction scientifi que dans la mesure où les résultats obtenus sont réfutables à partir dʼobservations menées dans dʼautres sites.

On peut regretter, dans ce cadre, que la nécropole de Saint-Martin-de-Corléans à Aoste nʼait pas fait lʼobjet dʼune approche du même type, tant au niveau de la collecte des données quʼau niveau de leur publication.

On notera cependant que cette réfutation nʼa, aujourdʼhui, pas encore eu lieu.

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Figure 7 : Les principales composantes du rituel de la nécropole ordonnés dans le temps, zone du dolmen MXII comprise.

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

La sériation fonctionnelle

L̓ approche fonctionnelle porte sur les rituels funéraires. Nous avions distingué dans ce cadre deux niveaux (Gallay 1987) :- Un objectif minimal qui pourrait correspondre à la

démonstration du caractère rituel des activités mises en évidences, indépendamment de leur signifi cation. Nous pourrions donner dans ce cadre la défi nition suivante du rituel : toute activité intentionnelle présentant un caractère répétitif (sur lʼaxe L, mais surtout sur lʼaxe T) ne sʼexpliquant pas par les besoins de la survie matérielle et ne relevant donc pas du domaine technique ou économique.

La démonstration du caractère répétitif de lʼaction devrait néanmoins précéder la démonstration de son caractère rituel.

- Un objectif maximal qui devrait comporter la restitution du sens des activités rituelles. Ce niveau, qui relève plus du commentaire que de la démonstration scientifi que, sera examiné plus bas.

Nous pouvons distinguer ici trois degrés de certitude :- une intentionnalité rituelle certaine (ordres positifs)

pour la construction des monuments funéraires, les inhumations, le dépôt de mobiliers funéraires, lʼérection dʼautels et de stèles,

- une intentionnalité rituelle incertaine (ordres négatifs) concernant la violation des sépultures et la destruction des stèles,

- une intentionnalité rituelle possible (ordres positifs) pour les dépôts de jarres, les dépôts de faune, les dépôts de pierres (cairns) à lʼintérieur ou à lʼextérieur des monuments, le réemploi des stèles dans la construction des monuments, le regroupement des crânes dans les ossuaires.

Le caractère récurrent de ces activités peut être démontré à travers des ordinations par rapport au temps et à lʼespace. Cette piste nʼa jamais été réellement explorée et pourrait faire lʼobjet dʼétudes ultérieures.

Les constructions explicativesCe niveau de lʼanalyse introduit nécessairement des références à des contextes de comparaison extérieurs à lʼarchéologie.

Logicisme et commentaires

Les constructions explicatives, ici des constructions historiques, peuvent sʼinsérer dans une présentation logiciste permettant de mettre en évidence les faiblesses des démonstrations.

Rappelons tout dʼabord deux caractéristiques de toute reconstitution historique :

1. L̓ histoire est constatée, elle ne peut être expliquée dans la mesure où il sʼagit de systèmes complexes évoluant dans le temps. Il nʼexiste pas de lois de lʼhistoire.

2. La documentation est lacunaire, les scénarios proposés sont donc toujours susceptibles dʼêtre remis en question par de nouvelles découvertes.

Dans cette optique lʼhistoire fait partie intégrante de la démarche scientifi que puisquʼelle peut générer un savoir cumulatif.

Histoire et récitTous les faits naturels ou humains sʼinscrivent dans la durée. Le récit, scène par scène, est donc la forme apte à rendre compte de cette situation.

La construction logiciste englobe dans un premier temps les niveaux descriptifs et typologiques des constructions. Ce qui nous intéresse particulièrement ici, ce sont les niveaux qui suivent et se développent sur cette base considérée comme solide. Ces interprétations de rangs de plus en plus élevés, dont les transitions sont de type si Pi alors Pi + 1, impliquent à chaque pas des références à des contextes externes, archéologiques ou ethnologiques, quʼil sʼagit de justifi er.

Les commentairesIl convient de clarifi er ici la place du récit en langue naturelle par rapport aux schématisations proposées par le logicisme. Il est en effet possible de distinguer deux types de discours accompagnant les constructions proprement scientifi ques présentées sous la forme de schématisations ; nous les nommerons ici commentaires (fi g. 8 : 7) et récits ou extensions littéraires (fi g. 8 : 2).

Le premier, cʼest-à-dire le commentaire, consiste en paraphrases rédigées en langage scientifi que et/ou naturel permettant une meilleure compréhension des enchaînements logiques des schématisations (Gallay 1986, Gardin 1998) :

La logique de lʼargumentation dans les paraphrases en langage naturel quʼappellent les schématisations. Pour quoi faire, ces paraphrases ? Pour éprouver la fi délité du modèle : la schématisation étant en quelque sorte un exercice de « version », au sens scolaire du terme, les paraphrases sont autant dʼexercices de « thèmes » destinés à vérifi er que les textes ainsi produits racontent bien la même histoire que le texte original, aux variantes dʼexpression près. Dans cette première acception, la logique du récit est à chercher dans les formes naturalisées de la schématisation (Gardin 2001, 466-467).

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Il conviendra à lʼavenir de réfl échir sur la forme de ce type de discours qui nʼest pas obligatoirement identique au discours produit aujourdʼhui par les sciences humaines, tant au niveau de la syntaxe que du vocabulaire. L̓ articulation du discours pourrait en effet utiliser les possibilités offertes par les hypertextes, comme le suggère W. Stoczkowski (1995). On réfl échira également à lʼavenir à la défi nition de métaconcepts répondant mieux aux contraintes imposées par des faits archéologiques limités. Ce dernier point a commencé à être exploré par H.-P. Francfort qui insiste à juste titre sur lʼinadéquation des termes utilisés par lʼanthropologie sociale (chefferie, état, classe sociale…) pour rendre compte des réalités archéologiques (Francfort 1984, 1988, Francfort, Lagrange et Renaud 1989).

Fréquemment, ces commentaires se prolongent dans des mises en scènes qui ne relèvent plus que du seul plausible.

La seconde acception est plus intéressante ; elle est liée à une prochaine question, touchant la décidabilité : que se passe-t-il au-delà des propositions terminales (Pn) dʼune schématisation ? Viennent là se placer, le plus souvent, des propositions interprétatives supplémentaires quʼon ne réussit pas à raccorder à la base de données explicites de la construction (Gardin 2001, 467).

Plusieurs écrits consacrés au Petit-Chasseur se placent dans cette situation ambiguë, moitié explication scientifi que, moitié prolongement plausible, mais invérifi able (fi g. 8 : 8). Examinons les maintenant.

Le changement culturel introduit par le

Figure 8 : Relations entre science et littérature. Le récit littéraire comprend une partie «imaginaire» destinée à faciliter la compréhension générale dʼune situation historique et des questions scientifi ques. Ces dernières rejoignent les commentaires savants accompagnant les schématisations logicistes, mais se présentent également comme des prolongements plausibles non démontrés des constructions scientifi ques.

Campaniforme

Cette question dʼordre historique est la seule qui a fait lʼobjet à la fois dʼune présentation logiciste et de commentaires présentés sous forme dʼun récit. La forme logiciste a été présentée une première fois dans un article en anglais (Gallay 1981), puis reprise de façon critique dans lʼArchéologie demain (Gallay 1986) (fi g. 9).

Cette schématisation avait en son temps été illustrée par le récit suivant :Vers 2600 av. J.-C. (2670-2560) des étrangers en nombres limité, originaires dʼEurope centrale (Begleitkeramik) sʼinstallent dans la région de Sion au sein de la population locale et, pour des raisons inconnues, prennent le contrôle politique du groupe, récupérant pour leur compte lʼidéologie locale représentée par les stèles. Ces nouveaux venus constituent probablement une caste aristocratique entretenant des relations dʼéchange à longue distance pour se procurer des biens de prestige (céramique campaniforme) marquant leur position privilégiée au sein de la structure sociale. Ils contribuent ainsi aux changements qui affectent les sociétés de lʼépoque dans le cadre de lʼémergence des chefferies et de lʼapparition de lʼâge du Bronze (Gallay 1986).

Ce texte est aujourdʼhui partiellement démodé pour ce qui touche aux échanges à longue distance des gobelets campaniformes puisque toutes les analyses effectuées à ce jour mettent en évidence des productions locales, une remise en question qui prouve une fois de plus que les scénarios de lʼhistoire sʼinscrivent bien dans la démarche scientifi que. La question du renouvellement de la population reste par contre ouverte. Les travaux de J. Desideri et S. Eades contribuent à renforcer cette thèse.

La signifi cation des stèles

L̓ approche de la signifi cation des stèles reste à ce jour du domaine exclusif du commentaire et de la réfl exion discursive traditionnelle. Deux explications sont actuellement retenues (Gallay 1995a).

Hypothèse 1 : les stèles, expression dʼune pensée symboliqueLa recherche de la signifi cation symbolique des stèles peut suivre deux voies.

On peut se demander tout dʼabord si ces fi gurations humaines représentent des personnages de haut rang, des divinités protectrices de ces derniers, ou enfi n des dieux. Nous nʼavons malheureusement que peu de moyens de répondre à une telle question, car les trois possibilités nous paraissent également plausibles. Certains traits du rituel semblent pourtant, nous le verrons, parler en faveur

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Figure 9 : Construction explicative rendant Figure 9 : Construction explicative rendant compte de la rupture historique constatée compte de la rupture historique constatée dans les Alpes vers 2500 av. J.-C. La dans les Alpes vers 2500 av. J.-C. La précision et la diversité des propositions P précision et la diversité des propositions P augmentent du niveau 1 au niveau 4. Dessin augmentent du niveau 1 au niveau 4. Dessin S. Aeschlimann.

de la première interprétation, cʼest-à-dire en faveur de représentations de personnages réels et non de divinités.

Une autre approche consiste à voir dans les stèles du Petit-Chasseur lʼexpression partielle dʼune vision du monde qui pourrait être éclairée par lʼexamen des autres représentations néolithiques alpines. Ces associations sont certainement lʼexpression dʼune idéologie complexe où le soleil joue un rôle dominant, mais lʼarchéologie ne nous offre pas les moyens dʼaller beaucoup plus loin dans lʼanalyse dʼune telle structure symbolique (fi g. 10).

Le Petit-Chasseur montre néanmoins que cette idéologie peut sʼexprimer dans le cadre dʼune nécropole, donc dʼun certain culte des morts.

Poser comme hypothèse que lʼidéologie des stèles du Petit-Chasseur relève des mêmes croyances que celles qui se manifestent par exemple dans les gravures du val Camonica présente néanmoins un certain danger, car il est probable que les mythologies des populations alpines de la fi n du Néolithique pouvaient présenter une certaine variabilité régionale. On lira à ce propos deux thèses récentes consacrées aux gravures du Mont Bego qui révèlent toute la complexité de la situation (de Saulieu 2001, Serres 2001).

Hypothèse 2. Les stèles, expression dʼun contexte socialLe contexte social dans lequel se situent les stèles peut être inféré de lʼanalyse du rituel associé à la fréquentation de rituel associé à la fréquentation de rituella nécropole. Cette dernière présente, en effet, de multiples traces en relation avec le fonctionnement souvent mouvementé des sépultures.

L̓ interprétation de ces faits pourrait se situer dans le contexte logique et ethnoarchéologique suivant :

Tableau 2 : Solutions alternatives pour l’interprétation de la signifi cation des stèles du Petit-Chasseur.

Érection dʼune stèle Destructiondʼune stèle

Alternative 1 : Consécration dʼun vivant Mort naturelle

Alternative 2 : Mort naturelle Mort sociale

Alternative 3 : Consécration dʼun vivant

Mort sociale

L̓ érection des stèles devant les monuments funéraires semble être en relation avec la consécration sociale dʼun personnage éminent au cours de son existence même, à lʼoccasion, par exemple, dʼune prise de pouvoir, ou de cérémonies dʼalliance entre familles. On pourrait concevoir au contraire un cérémonial funéraire se déroulant au moment de la mort de ce même personnage.

La destruction des stèles est plus délicate à interpréter. Nous proposons de voir dans la destruction des effi gies gravées un acte volontaire sʼinscrivant dans un contexte social spécifi que. Les personnes qui ont brisé les stèles, pour les utiliser comme simples éléments de construction, en connaissaient le sens puisquʼelles taillaient, à la même époque, dʼautres stèles parfaitement identiques, et quʼelles les dressaient autour des tombes.

Deux explications de ces pratiques nous paraissent dès lors plausibles :1. La destruction de lʼeffi gie qui, dans une optique

rituelle, constitue un point de rupture radical, pouvait être en relation avec la mort naturelle dʼun personnage réel occupant une position de rang élevé dans la société.

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Figure 10 : Personnages solaires dans les compositions monumentales du val Camonica 1) Ossimo 7, 2) Ossimo 9, 3) Cemmo 4, 4) Ossimo 8 (Dʼaprès Casini 1994).

2. Ces destructions associées à lʼérection de nouvelles effi gies sont lʼexpression des tensions existant au sein de la société et les signes des luttes menées par les divers leaders pour le contrôle du pouvoir politique. Nous pouvons donc, dans ce deuxième cas, parler dʼune situation de mort sociale.

Nous nous trouvons donc dans le contexte interprétatif présenté dans le tableau 2.

Les trois solutions évoquées sont ethnologiquement vraisemblables, mais les données archéologiques ne permettent malheureusement pas de trancher. Ce type dʼexplication donne un certain poids à lʼidée dʼun lien effectif entre individu vivant et stèle(s).

Le fait que lʼiconographie des stèles présente également des symboles, comme celui du soleil accompagnateur des morts, ne nous paraît pas contredire cette interprétation. Il lʼenrichit au contraire en marquant lʼimportance des liens que les élites dʼalors avaient avec le sacré. Dans ce contexte, les représentations des roches de Cemmo 3 et 4 et Ossimo 7, 8 et 9 au val Camonica paraissent conforter cette vision dʼune société lignagère organisée en protochefferies. La roche de Cemmo 3 montre notamment plusieurs rangées superposées de personnages se tenant par les mains évoquant irrésistiblement la représentation dʼune généalogie. Au sein de cette descendance, un personnage se distingue par le disque solaire qui lui est associé et peut être considéré comme le fondateur du clan (Casini 1994).

Cette vision sʼaccorde avec ce que lʼon croit savoir de lʼévolution sociale de lʼépoque. Cʼest en effet à la fi n du Néolithique que se dessine le passage de sociétés présentant des hiérarchies temporaires vers des sociétés plus fortement structurées autour de clans dominants.

Nous voyons donc dans les stèles du Petit-Chasseur lʼexpression de cette mutation, et le signe de lʼémergence dʼune élite guerrière. L̓ augmentation du nombre dʼindividus dans les tombes témoigne peut-être dʼune consolidation des élites dans une structure clanique structurée selon la descendance. Les destructions des stèles montrent néanmoins que les pouvoirs sont fréquemment remis en question. Ces changements, qui accompagnent lʼapparition de la métallurgie dans les Alpes, annoncent déjà les développements ultérieurs des civilisations de lʼâge du Bronze (Gallay 1981).

On notera néanmoins que le discours sur la hiérarchisation de la société a notablement évolué ces dernières années puisquʼon admet aujourdʼhui que les sociétés du Néolithique moyen pouvaient déjà pratiquer des échanges compétitifs en relation avec des stratégies de contrôle du pouvoir politique (Pétrequin et Jeunesse 1995).

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Figure 11 : La nécropole du Petit-Chasseur au temps des dolmens MVI et MXII dans la bande dessinée du «Soleil des morts». Dessin A. Houot.

La diffusion des céramiques dʼaccompagnement du Campaniforme et la diffusion des langues indoeuropéennes

Comme pour les stèles, cette question reste du domaine exclusif du commentaire et de la réfl exion discursive traditionnelle.

Nous pensions pouvoir identifi er au niveau archéologique trois centres dʼémergence de composantes culturelles originales, toutes situées sur la frange de lʼaire occupée par la civilisation de la Céramique cordée : les Pays-Bas (réseau 4), le Rhin moyen (réseau 6) et lʼancienne Tchécoslovaquie (réseau 3) (Gallay 1979, 1997-1998).

Ces centres sont aujourdʼhui réduits à deux chez M. Besse (2003).

Il conviendra de réfl échir à lʼavenir sur la signifi cation de ce phénomène par rapport à la mise en place des langues indo-européennes et notamment des langues celtiques et italiques. Nous nous trouvons en effet ici à mi-chemin chronologique entre la solution proposée par C. Renfrew (1990) (émergence à partir du Néolithique ancien anatolien) et celle qui, liant expansion de la culture de la Tène et langues celtiques, est la plus communément acceptée.

Les limites de ces commentaires savants et reconnus jusquʼici comme scientifi ques (ce quʼils ne sont pas) sont connues. Nous nʼavons pas en effet aujourdʼhui les connaissances suffi santes sur le plan ethnographique et ethnoarchéologique pour assurer de tels transferts dʼattributs sur nos données. Les concepts proposés par lʼanthropologie sociale pour rendre compte de la structure des sociétés sont, dans notre cas, inadéquats car nous ne connaissons rien de leur expression sur le plan de la culture matérielle, la seule accessible à lʼarchéologue. De même, nous ne possédons pas aujourdʼhui une connaissance suffi sante des relations qui existent entre populations biologiques, langages et cultures matérielles pour pouvoir interpréter correctement la mosaïque culturelle décrite au niveau archéologique (Mallory 1997).

Les extensions littérairesDepuis que lʼarchéologie existe, les littéraires et les artistes ont éprouvé le besoin de dépasser les résultats obtenus par les archéologues ou les historiens pour proposer une vision globale des événements analysés. Nous nʼavons pas échappé à cette tentation. Il convient donc pour terminer de sʼinterroger sur lʼopportunité de développer de tels prolongements.

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Alain Gallay

Le débat sur lʼutilité du roman historique

Comme indiqué précédemment, un second type de récit (fi g. 8 : 2) se situe dans le prolongement de nos constructions et devrait se conformer aux exigences de la production littéraire.

Nous situons lʼexpérience du Soleil des morts, malgré les imperfections signalées par W. Stoczkowski, dans ce contexte (Houot et Gallay 1992) (fi g. 11 et 12).

La nécessité de poursuivre au-delà des constructions raisonnablement étayées paraît explicitement reconnue par certains épistémologues (Gardin 1999, 2001a, 2001b) et cet exercice est en tout cas effectivement pratiqué par de nombreux archéologues (Pelot et al. 1990, Goudineau et Govin 2000).

J.-C. Gardin souligne que la construction dʼun raisonnement devrait toujours sʼarrêter au niveau où il nʼest plus possible de choisir entre les diverses interprétations concurrentes issues de raisonnements dont on admet, jusquʼà preuve du contraire, la légitimité scientifi que. Il admet néanmoins quʼil est utile de poursuivre plus avant, par dʼautres voies, la logique du modèle :

Nous nʼavons pas actuellement le moyen de choisir entre ces différents scénarios sur une base empirique. Sʼensuit-il quʼil faille arrêter la construction au niveau Pn [P4 dans le texte] ? Jʼavancerai (…) des arguments qui plaident au

contraire pour une poursuite de la construction, mais par dʼautres voies, qui précisément sont celles du récit (Gardin 2001a, 467).

Ce second type de récit, le saut explicite dans le domaine de la littérature, est-il, pour le scientifi que, dʼune quelconque utilité dans la connaissance empirique de notre monde ? Nous le pensons car lʼinventaire des libertés que lʼon prend par rapport à la connaissance peut permettre de tracer en creux le noyau dur, provisoire, de nos constructions (Gardin 1995, 31) :

La solution consiste « à faire comme si » la pluralité des théories sur un sujet donné était un problème en suspens, un défi intellectuel à relever, plutôt quʼun phénomène inévitable, voir souhaitable (Gardin 2001a, 473).

Le Soleil des morts : les critiques de Wiktor Stoczkowski

Tout en reconnaissant la nécessité pour tout scientifi que dʼaller au-devant dʼun public qui pose généralement les bonnes questions, notre collègue soulève deux interrogations judicieuses :

1. Peut-on concilier le respect des connaissances historiques et la liberté de la création romanesque ?

2. L̓ archéologue doit-il se contenter de dire ce quʼil sait, ou peut-il sʼaventurer dans une restitution globale du passé au risque de dire nʼimporte quoi ?

Figure 12 : Lʼarrachage dʼune stèle de type ancien et la violation du dolmen MVI présentés dans la bande dessinée du «Soleil des morts». Dessin A. Houot.

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Ces questions touchent la restitution des données factuelles dʼune part (les questions dites scientifi ques) (fi g. 8 : 4), le scénario proposé et le niveau romanesque (lʼimaginaire) (fi g. 8 : 5) dʼautre part.

Données factuellesSur le plan factuel, W. Stoczkowski (1995) se plait à reconnaître lʼattachement de lʼarchéologue à lʼexactitude du détail et le sérieux avec lequel lʼimage du passé est reconstruite à partir de références extérieures de plus en plus lointaines. Ce travail risque néanmoins de ne pas être récompensé dans la mesure où le public reste incapable de distinguer le vraisemblable de nʼimporte quelle autre speudo-évocation historique maltraitant la connaissance objective, comme il en existe de multiples exemples dans ce type de littérature.

La nature des sociétés mises en scène pose par contre de nombreux problèmes. L̓ archéologue de service semble en effet ignorer les acquis récents de lʼethnologie et se référer à de vieux schémas sociologiques hérités du 19e siècle et notamment de J. G. Frazer (la domination au Néolithique des cultes solaires, lʼomniprésence de la magie de la fertilité, le Chef tenu pour responsable de la bonne marche de lʼUnivers, etc.).

ScénarioLes problèmes sʼaggravent avec la présence dʼun scénario qui maltraite les réalités historiques du Passé.

L̓ auteur du scénario retenu commence par proposer une seule lecture des changements observés par lʼarchéologue dans lʼhistoire de la nécropole du Petit-Chasseur, alors que ses travaux scientifi ques montrent quʼil y a plusieurs manières dʼinterpréter ces faits, le choix entre les diverses alternatives nʼétant pas possible en lʼétat de nos connaissances (Gallay 1981).

En tentant de combler les lacunes de nos connaissances, il ne peut éviter de céder aux clichés les plus éculés. Le scénario répond au schéma très classique du conte populaire ; il met en scène un roi, une princesse - sa fi lle - et un berger.

Les personnages répondent aux normes cinématographiques en vigueur. L̓ héroïne ressemble à O. Muti. Le gentil berger à A. Delon ; les bons sont beaux et les méchants vilains ; le peuple est en haillons ; la sorcière habite en dehors du village.

L̓ histoire révèle des comportements modernes. Aurore, qui ne croît pas à la magie, est dotée dʼun véritable esprit voltairien et donne une image fort douteuse de la spiritualité préhistorique. Certains chefs sont fourbes et profi tent de la crédulité du bon peuple.

Le scénario est simpliste, car une bonne intrigue a besoin de sentiments simples. La narration nécessite que la morale ne soit pas tortueuse. Les auteurs donnent une vue caricaturale des ressorts de lʼhistoire. Lʼhistoire des cultures serait celle des passions des hommes. Chercher la femme et vous découvrirez pourquoi le monde change.

La confrontation avec lʼétranger est enfi n un thème banal. On réduit ce dernier à son expression la plus sommaire. Faire croire que lʼon hait lʼautre parce quʼil nous menace est une grave méprise. L̓ étranger nous pose et nous posera toujours un problème, non parce quʼil nous vole nos terres, nos femmes ou nos troupeaux, mais parce que sa seule présence nous incommode.

En conclusion, W. Stoczkowski avance que la référence au vrai ne peut que détruire le ressort dramatique. L̓ écrivain et lʼartiste revendiquent la liberté de transformer les faits historiques. Le récit ne saurait exister sans la liberté de lʼimagination artistique.

En deux mots, Le Soleil des morts est une entreprise qui relève de la troisième voie ; elle mélange les genres et ne peut être quʼun simple rebut de la science et de la littérature. On ne peut concilier les exigences contradictoires de la rigueur scientifi que et de la liberté du récit.

La forme narrative nʼest donc pas la meilleure voie pour faire partager au public les connaissances scientifi ques car ce mode dʼexpression ne respecte pas lʼambivalence des faits. La voie offerte actuellement par les multimédias et les hypertextes conviendrait certainement mieux aux objectifs que se sont assignés les auteurs de cette bande dessinée.

Les données factuelles

La critique formulée par W. Stoczkowski pose une série de questions fondamentales qui demandent réfl exion et, si possible, réponse. Nous essayerons de nous y attacher ici. Nous maintenons néanmoins que Le Soleil des mortspeut répondre à une double attente : susciter lʼintérêt dʼun public élargi pour son passé et ouvrir de nouveaux débats scientifi ques.

W. Stoczkowki avance que notre tableau de la société néolithique valaisanne refl ète une vision ethnologique dépassée des sociétés traditionnelles. Ses remarques montrent quʼil se réfère à une autre vision considérée comme pertinente et donc comme scientifi quement fondée, mais il ne dit pas laquelle. Nous avançons donc sur le terrain relativement solide de la connaissance scientifi que. Dans ce contexte, nous rappellerons les sources de notre construction en ce domaine.

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Relations entre mégalithisme et chefferie : nous nous sommes déjà exprimé sur cette question (Gallay 1995b). Nous ne reprendrons donc pas ici les relations que nous établissons entre ce phénomène et le développement des stratégies sociales entraînant le développement de chefferies. Le tableau présenté est le résultat dʼun séminaire mené, une année durant, avec nos étudiants qui ont réuni les cas les plus parlants en ce domaine.

Rôle du soleil : lʼimportance accordée au soleil par les populations néolithiques notamment au niveau du culte des morts nʼest pas un héritage de J. G. Frazer, dont nous connaissons mal la pensée, mais une proposition que lʼon peut raisonnablement induire de plusieurs types dʼobservations dans le domaine des sociétés mégalithiques européennes. Nous pensons à lʼorientation des couloirs des tombes de New Grange en Irlande ou de Dissignac en Bretagne par rapport au levé du soleil au solstice dʼhiver et aux multiples représentations solaires présentes dans les gravures rupestres alpines, y compris sur les stèles du Petit-Chasseur. Une thèse récente a fait récemment le point de la question à propos des gravures alpines (de Saulieu 2001).

Mécanismes de lʼethnogenèse : nous travaillons depuis plusieurs années sur lʼethnogenèse africaine et les mécanismes très généraux de la recomposition sociale (Gallay 1990b, 2000). Nous considèrons le scénario du Soleil des morts comme plausible dans ce contexte.

Relations interethniques : le vol du bétail et des femmes par le groupe ethnique voisin nʼest pas un préjugé ou un phantasme produit par un racisme larvé, mais une réalité de tous les jours, je pense par exemple aux confl its ethniques présents dans les petites sociétés du sud-ouest de lʼEthiopie ou chez les Indiens dʼAmazonie (Biocca 1968). On verra avec profi t dans ce contexte le fi lm Mursi réalisé sous la direction de lʼanthropologue David Turton (Woodhead et Turton 1985). Le livre récent de J. Guilaine et J. Zammit (2001) est comme lʼécho archéologique de ces pratiques signalées par les ethnologues.

Wiktor Stoczkowski nʼest-il pas alors victime dʼun préjugé inverse relevant du politiquement correct, qui consiste à dire que, puisque le vol des femmes nʼexiste pas objectivement dans nos sociétés, cette pratique nʼa jamais existé ailleurs et en dʼautres temps ?

On pourrait poursuivre longtemps cette discussion et nous ne prétendons pas avoir raison. Notre but est ailleurs. Il sʼagit simplement de démontrer ici que lʼapproche littéraire peut générer des discussions dʼordre scientifi que et donc contribuer à faire progresser des questions qui nʼauraient peut-être jamais été posées dans le domaine strictement archéologique.

Dernier point concernant les données factuelles. Comme nous lʼavons explicitement dit à plusieurs reprises, le scénario retenu dans la bande dessinée nʼillustre quʼune des alternatives permettant dʼexpliquer les phénomènes observés dans la nécropole du Petit-Chasseur. On soulignera néanmoins quʼil sʼagit de lʼalternative que nous considérons, en lʼétat de nos connaissances, comme la plus vraisemblable.

Ce scénario vient du reste dʼêtre conforté, sinon validé, par deux études menées en parallèle et de façon indépendante sur les caractères épigénétiques crâniens et dentaires des populations néolithiques et campaniformes du Petit-Chasseur et de Suisse romande, dont nous avons parlé précédemment (Desideri 2001, Desideri et Eades 2002, ce volume). Ces analyses révèlent en effet la grande homogénéité biologique des populations du Néolithique moyen (tombes Chamblandes) et du début du Néolithique fi nal (dolmen MXII du Petit-Chasseur) de Suisse romande, alors que les populations campaniformes des dolmens MVI et MXI se révèlent très différentes à la fois entre elles et par rapport au stock humain antérieur.

Le phénomène reste néanmoins ambigu puisquʼil peut sʼinterpréter de deux façons distinctes susceptibles de se combiner ou de sʼexclure : apport génétique extérieur ou nouveau mode de recrutement funéraire.

Les aspects proprement littéraires

Tournons-nous maintenant sur les aspects proprement littéraires (fi g. 8 : 5). Le roman historique a toujours existé. Personne ne se trompe, je crois, sur la position de ce genre par rapport à la démarche scientifi que bien quʼune certaine confusion puisse exister auprès du public quant à la réalité des faits présentés dans ce type dʼœuvre. Nous ne sommes pas certain que Monsieur tout le monde, et du reste également nous-même, puissent être capables de distinguer dans le fi lm Gladiator ce qui ressort dʼune Gladiator ce qui ressort dʼune Gladiatorconnaissance objective de lʼEmpire romain et de la pure imagination.

De même, les praticiens des sciences humaines nʼont pas obligatoirement aujourdʼhui une vision claire de la nature de leurs productions dites scientifi ques et de la nature de cette troisième voie si souvent préconisée (pour un exemple récent révélant lʼactualité du problème, voir Clottes et Lewis-Williams 2001).

Lʼun des arguments de W. Stoczkowski est que le vrai est incompatible avec le beau et avec la liberté nécessaire à la création artistique. Je partage son analyse, mais je rappelle que nous nous situons ici hors du domaine scientifi que. La liberté est donc permise et Le Soleil des morts en offre de nombreux exemples, notamment au

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A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

niveau des emplacements des villages proposés dans le cadre du scénario retenu.

Nous rappellerons également que les rapports entre le beau et le vrai ont fait lʼobjet de multiples débats, dans le domaine artistique et littéraire cette fois, et que les avis sur cette question ont varié au cours du temps. La position de notre ami nʼest donc quʼune opinion parmi dʼautres.

Exposer une conception du Passé à un public élargi pose néanmoins un problème de communication qui devient particulièrement aigu lorsque lʼon fait intervenir une histoire et que lʼon met en scène des acteurs et des comportements. Faut-il ainsi se résigner à admettre que le public ne pourra assimiler que des histoires de bons et de méchants, ou de rois et de princesses ? Est-il au contraire suffi samment mûr pour comprendre des comportements très éloignés de sa propre culture ou des situations historiques en demi teinte dʼune complexité défi ant toute analyse ?

Dans ce cadre, la multi-interprétation nʼest pas hors de portée de la littérature et lʼon connaît plusieurs ouvrages permettant au lecteur de construire son propre scénario de façon raisonnée ou aléatoire (Cortazar et al.1966). A quand une bande dessinée jouant sur ce principe ?

La littérature, proche ou éloignée de la réalité, reste néanmoins un formidable terreau de découvertes et il convient de ne pas négliger cette voie dans lʼapproche de la réalité. La culture dʼune époque présente certaines caractéristiques communes. Séparer les genres ne signifi e pas que lʼon doive exclure tout passage entre des domaines considérés, à juste titre, comme possédant des logiques propres.

Au terme de cette réfl exion, il devient évident que la narration littéraire introduit dans la reconstitution des scènes de vie des diffi cultés supplémentaires par rapport aux scènes fi gées dans des tableaux. Nous avons tenté dʼen cerner les contours tout en reconnaissant lʼutilité et le plaisir du genre.

Revenons pour terminer sur cette question et sur celle des ressorts de lʼhistoire. Le roi, la princesse et le berger ne sont pas et ne seront jamais les ressorts de lʼhistoire, tout au plus les jouets, le refl et ou le souffl e déclenchant lʼavalanche (pour rester dans le contexte des Alpes). Nous nʼavons jamais conçu les héros du Soleil des morts comme autre chose.

La remarque de W. Stoczkowski soulève par contre une autre question de fond qui dépasse le cadre de lʼopposition entre science et littérature et qui pourrait être abordé par les deux voies : quʼest-ce quʼune explication en histoire ?

Nous nous permettrons de donner pour terminer notre version des faits.

Nous ne voyons personnellement pas sur quelles bases élaborer une méthodologie de lʼexplication en histoire dans le domaine qui est le plus spécifi que de cette discipline : le scénario. Dans un système complexe et ouvert, le déroulement historique est par défi nition imprévisible ou chaotique. Lʼévénement découle dʼune série de causes infi nies et nous nʼavons aucun instrument de mesure à disposition pour pondérer ces dernières (on connaît lʼeffet de lʼaile du papillon). Il nous faut donc en ce domaine faire preuve dʼhumilité et, jusquʼà preuve du contraire, renoncer à la suite de P. Veyne (1971) à cet exercice, du moins si lʼon se situe du côté de la science.

Le tour dʼhorizon proposé à propos de la nécropole du Petit-Chasseur montre les limites de notre pratique de la reconstitution du passé. Dans ce cadre, seules les typologies intégrant le temps et lʼespace ont valeur scientifi que parce que réfutables.

Les explications de rang plus élevé restent encore aujourdʼhui du domaine du commentaire et se basent sur un savoir comparatif très embryonnaire. Nous devons donc nous attacher aujourdʼhui à rechercher des fondements plus solides à nos interprétations de rang élevé.

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Résumé Une étude comparative de la morphologie crânienne et dentaire, présentée sous forme dʼanalyse logiciste, aborde la question du peuplement de la Suisse occidentale au 3e millénaire avant notre ère. Huit ensembles datant du Néolithique moyen au Campaniforme (4500-2200 ans av. J.-C.) ont été observés. Les résultats obtenus permettent de proposer trois modèles interprétatifs concernant la mise en place du Campaniforme dans cette région : un apport de sang nouveau, une évolution du rituel funéraire, ou une combinaison de ces deux dernières propositions.

Mots-clésNéolithique, Campaniforme, Suisse, traits non-métriques dentaires, traits non-métriques crâniens, analyse logiciste

AbstractA comparative study of dental and cranial morphology, presented in the form of a logicist analysis, investigates the question of the peopling of Western Switzerland during the 3rd millennium BC. Eight samples dating from the middle Neolithic to the Bell Beaker Culture (4500-2200 years BC) were observed. The results led to the proposal of three interpretative models concerning the emergence of the Bell Beaker Culture in this region : the arrival of a new population, the evolution of funerary rituals or a combination of these two proposals.

Key WordsNeolithic, Bell Beaker Culture, Switzerland, dental non-metric traits, cranial non-metric traits, logicist analysis

Cette recherche, présentée sous forme dʼanalyse logiciste, est le résultat de deux études qui ont tenté de répondre à une même problématique : lʼhistoire

du peuplement au 3e millénaire avant notre ère en Suisse occidentale afi n de saisir les circonstances qui ont permis lʼinstallation du Campaniforme dans cette région1.

Cette problématique a déjà été abordée en anthropologie physique par le biais de la biométrie crânienne (Menk 1979, 1981, Eades 1996). Cependant le caractère rare et fragmenté des squelettes du Campaniforme, nous a contraint à nous orienter vers dʼautres types de données anthropologiques : les traits morphologiques non-métriques (ou épigénétiques) du crâne (Eades 1996) et de la dentition (Desideri 2001). Ces traits permettent de contourner un grand nombre des problèmes liés aux analyses biométriques qui exigent une bonne conservation des ossements. De plus, la combinaison de différentes approches permet de connaître une plus grande partie de la variabilité biologique des populations, ce qui reste encore aujourdʼhui une situation relativement rare en anthropologie.

Cette étude comparative tente de répondre à une interrogation précise : lʼétude des traits non-métriques

montre-t-elle une discontinuité du peuplement à la fi n du Néolithique avec lʼémergence du Campaniforme ?

• Il faudra, dʼabord, tenter de comprendre si nous avons affaire à des populations pré-campaniformes morphologiquement homogènes ou non en se basant sur les grands ensembles datant du Néolithique moyen et récent.

• Ensuite, nous allons comparer la morphologie des Campaniformes avec celle des populations qui leur sont antérieures.

• Finalement, sur la base des points précédents, nous tenterons de déterminer si lʼapparition du Campaniforme conduit en Suisse occidentale à une continuité ou une rupture de peuplement.

Etat de la recherche en anthropologie sur l̓ histoire du peuplement du 3e millénaire avant notre ère en Suisse occidentaleR. Menk (1979, 1981) a proposé une synthèse globale à lʼéchelle européenne du complexe campaniforme, basée sur une approche utilisant des méthodes biométriques multivariées. Il a voulu isoler les caractéristiques

Le peuplement campaniforme en Suisse Nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

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Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

morphologiques de ces individus pour démontrer lʼexistence dʼune humanité campaniforme associée aux différentes manifestations culturelles, et de déduire son origine et son impact dans différentes régions dʼEurope.

Pour la Suisse occidentale, les quelques crânes campaniformes du site du Petit-Chasseur qui étaient suffi samment bien conservés pour permettre la prise de mesures étaient extrêmement arrondis (brachycrânes et à voûte très haute)2. Cette morphologie, complètement différente de celle rencontrée au Néolithique moyen (crâne allongé ou dolicocéphale), permettait de supposer une forte infl uence en provenance dʼEurope centrale sur ces populations.

Toutefois, le problème majeur résidait en lʼabsence dʼindividus appartenant à la période de transition, le Néolithique récent. La découverte du dolmen M XII (Favre et Mottet 1990, 1995) a permis de nuancer, voire dʼinfi rmer, les résultats de R. Menk en comblant le hiatus chronologique existant entre les ensembles du Néolithique moyen et du Campaniforme. Si pour le Néolithique récent, on supposait que le type physique observé au Néolithique moyen perdurait (Simon, Langenegger et Cueni 1995), une analyse de la biométrie crânienne de cet ensemble (Eades 1996) a montré que cette population possédait une forme intermédiaire entre les crânes allongés du Néolithique moyen et ceux arrondis du Campaniforme. A la place de la rupture nette de la morphologie crânienne envisagée par R. Menk, il semble que celle-ci ait évolué graduellement.

Cependant, les analyses biométriques se sont heurtées à certaines limites méthodologiques. La mauvaise conservation des crânes a eu un impact considérable. Dʼune part, elle a limité le nombre de mesures qui ont pu être prises sur les différents échantillons, et de lʼautre, elle a réduit le nombre dʼindividus qui ont pu être intégrés dans les études. Pour la seconde analyse, en particulier, cette mauvaise conservation des ossements a rendu nécessaire le regroupement de certains ensembles pour obtenir un nombre dʼindividus suffi sant dʼun point de vue statistique. Enfi n, les individus campaniformes du Petit-Chasseur très fragmentés nʼont pas pu être intégrés dans les analyses remplacés par des ensembles contemporains de régions voisines.

Lʼétude des traits non-métriques, en revanche, semble être une approche plus adaptée pour répondre à cette problématique. En effet, les traits non-métriques présentent lʼavantage dʼêtre observables même sur des restes très fragmentés, ce qui a pour effet dʼaugmenter les effectifs. De plus, les analyses se basent sur des incidences populationnelles, ce qui élimine le problème

des données manquantes individuelles et augmente le nombre de variables utilisables dans les analyses.

Corpus étudiéLes échantillons étudiés proviennent du Bassin lémanique et du haut Bassin rhodanien (tabl. 1 et fi g. 1). Ces sites ont été choisis parce quʼils forment, dʼune part, les ensembles squelettiques les plus importants et les mieux conservés de la Suisse romande, et ils offrent, dʼautre part, une vision chronologique sans hiatus majeurs entre 4500 et 2200 ans av. J.-C.

Plus précisément, le Néolithique moyen est représenté par les sites de Barmaz I et II (Valais), de Chamblandes (Vaud) et de Corseaux-sur-Vevey (Vaud). Le Néolithique récent et le Campaniforme sont représentés par la nécropole de Sion-Petit-Chasseur (Valais) ; les dolmens M VI et M XII pour la première période et les dolmens M VI et M XI pour la seconde. Les effectifs de notre étude atteignent environ 200 sujets pour le Néolithique moyen, 150 individus pour le Néolithique récent et une vingtaine dʼindividus pour le Campaniforme.

Ordination

Observation

Les traits crâniens enregistrés lors de cette étude font partie dʼune liste-type mise en place par le groupe de travail pour lʼanthropologie de la Suisse (AGHAS - der Arbeitsgemeinschaft für Historische Anthropologie der Schweiz). Cette liste regroupe des caractères défi nis par différents chercheurs comme Berry et Berry 1967, Hauser et De Stefano 1989 ou encore Muller 1977.

Pour les traits dentaires, une liste-type a été établie par le Laboratoire de Paléoanthropologie ; elle rassemble des caractères susceptibles dʼêtre observés sur les dents permanentes et déciduales. Cette liste présente lʼavantage de regrouper des traits défi nis par différents chercheurs, américains et européens3. Elle se base, avant tout, sur les variables retenues par le système ASU (Arizona State University) qui propose un ensemble de caractères adaptés aux études interpopulationnelles.

Au total, 76 traits crâniens dichotomiques ont été enregistrés sur 303 pièces. Quant aux traits dentaires, lʼenregistrement de 59 traits (soit au total 538 variables pour les deux dentitions) sʼest effectué sur environ 5000 dents permanentes et 750 dents déciduales. Tous ces traits ont été choisis en fonction des connaissances actuelles sur leur développement et de leur transmission génétique.

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Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Date Site Type dʼinhumation Nombre dʼinhumés Références

Néolithique moyen : 4500-3200 av. J.-C.

Collombey-Muraz, Barmaz I (Valais) Cistes de type

Chamblandes, surtout individuelles

41 tombes49 individus

Sauter 1949, 1950, 1951, Honegger 1994-1995

Collombey-Muraz, Barmaz II (Valais)

21 tombes,22 individus Sauter 1949, 1950, 1951

Pully, Chamblandes (Vaud) Cistes de type

Chamblandes, souvent collectives

70 tombes116 individus Moinat et Simon 1986

Corseaux- sur-Vevey, En Seyton (Vaud)

27 tombes,60 individus

Kramar, Sauter et Weidman 1978, Baudais et Kramar 1990

Néolithique récent :3200-2600 av. J.-C

Dolmen M XII(Sion Petit-Chasseur, Valais)

Dolmens à soubassement triangulaire

Environ 80 individus

Favre et Mottet 1990, 1995, Eades 1996

Dolmen M VI(Sion Petit-Chasseur, Valais)

Environ 40 individus

Kramar 1977, Gallay 1986, Gallay et Chaix 1984, Bocksberger 1976 et 1978

Campaniforme :2600-2200 av. J.-C.

Dolmen M VI(Sion Petit-Chasseur, Valais)

Dolmen à soubassement triangulaire

Environ 10 individus

Kramar 1977, Gallay 1986, Gallay et Chaix 1984, Bocksberger 1976 et 1978

Dolmen M XI(Sion Petit-Chasseur, Valais)

Dolmen à entrée latérale Environ 10

individus

Gallay 1986, Gallay et Chaix 1984, Bocksberger 1976 et 1978, Claivaz-Caruzzo 1975

Traitement statistique préliminaire

Dans une première phase dʼépuration des données, qui était commune aux deux approches, les traits qui nʼavaient jamais été observés, qui étaient dʼexpression constante, ou encore extrêmement rares ont été éliminés. Ensuite, lʼexpression bilatérale corrélée des variables a été traitée. Les traits dont lʼexpression était sexuellement dimorphique ou liée à lʼâge ont été exclus de la suite des analyses. Pour les corrélations intertraits, les chercheurs4

considèrent actuellement que leur effet sur les résultats des analyses de distances biologiques nʼest pas signifi catif dans le cas dʼéchantillons petits comme les nôtres. Les variables dentaires ont fait lʼobjet dʼun traitement supp-lémentaire comprenant une sélection des traits les plus représentatifs de lʼexpression génotypique. Ainsi la dent la plus mésiale de chaque classe dentaire a été retenue puisquʼelle est considérée comme la plus stable au niveau

Tableau 1 : Corpus étudié.

Figure 1 : Carte de répartition géographique des différents sites étudiés.

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Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

de son développement. Après cette phase de statistiques préliminaires, il est resté 34 traits crâniens et 61 variables dentaires.

Préparation des données

L̓ ultime étape du traitement des données sʼest traduite par le calcul de fréquences dʼexpression pour chaque trait dans chaque population. Pour les variables dichotomiques, le calcul était simple. En revanche, pour les traits dentaires qui présentaient une gradation dans leur expression, la méthode dite de lʼexpression count de Turner (1985) a expression count de Turner (1985) a expression countété employée. Elle permet dʼobtenir un pourcentage de présence unique en ajustant les fréquences dʼexpression pour chaque stade à lʼaide dʼun coeffi cient qui est proportionnel au nombre de stades observés et en sommant ces nouvelles expressions. Les tableaux 2 et 3 présentent respectivement les fréquences des traits crâniens et dentaires utilisées dans les différentes analyses.

Analyses statistiques

Le calcul des distances entre les populations sʼest fait sur la base de deux matrices épurées. Nous avons employé la

Tableau 2 : Liste des traits crâniens qui ont permis de calculer des distances interpopulationelles, avec pour chaque site : Fréq. : Fréquence dʼexpression des traits, n : Nombre dʼobservations présentes, N : Nombre total dʼobservations.

distance de Manhattan pour les traits crâniens et la distance euclidienne pour les traits dentaires. Ensuite, deux types dʼanalyses complémentaires ont été réalisés :

i) La classifi cation ascendante hiérarchique (ou cluster analysis)

Cette analyse sʼest basée sur la méthode dʼagglomération UPGMA (ou groupement selon lʼassociation moyenne) et sur une méthode de calcul de distances. Les résultats sont proposés sous forme de dendrogrammes.

ii) L̓ analyse des proximités (ou multidimensional scaling)

Cette méthode fait une représentation multidimensionnelle des relations entre les individus sur la base de distances en leur assignant des coordonnées dans lʼespace. Elle réarrange les objets de la meilleure manière possible afi n dʼarriver à une confi guration qui sʼapproche le plus possible des distances observées. L̓ analyse des proximités calcule une valeur, nommée stress, indiquant lʼadéquation entre la nouvelle confi guration (nuage de points) et les distances de départ. Plus elle est petite, plus lʼadéquation

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Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Tableau 3 : Liste des traits dentaires qui ont permis de calculer des distances interpopulationelles, avec pour chaque site : Fréq. : Fréquence dʼexpression des traits, N : Nombre total dʼobservations. Le nombre dʼobservations présentes nʼa pas pu être calculé dans ce cas, puisque les fréquences ont été obtenues par la méthode de lʼexpression count de Turner (1985).

est bonne (entre 0 et 5%). Les résultats se présentent sous forme de nuages de points.

Résultats

Trois éléments très intéressants se dessinent sur le dendrogramme (fi g. 2) concernant lʼanalyse des traits crâniens. Premièrement, on observe une association relativement nette de sites géographiquement proches et contemporains au Néolithique moyen ; soit la proximité, dʼune part, des ensembles Chamblandes et Corseaux, de

lʼautre, des deux nécropoles de Barmaz. Ensuite, les deux dolmens du Néolithique récent, le M XII et le M VI, se rattachent aux ensembles du Néolithique moyen. Enfi n, les deux monuments du Campaniforme se détachent clairement des ensembles antérieurs et prennent place sur deux branches isolées du dendrogramme.

L̓ analyse des proximités des traits crâniens et sa représentation sous la forme dʼun nuage de points (fi g. 3) donnent une image encore plus précise. De plus, cette représentation amène deux nouveaux éléments : dʼune part,

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Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

les ensembles du Néolithique moyen et récent sont très proches les uns des autres, refl étant lʼimage de populations homogènes dans leur micromorphologie crânienne ; de lʼautre, les populations du Campaniforme (dolmens M VI et M XI) sʼéloignent nettement non seulement de ce noyau central, mais aussi lʼune de lʼautre.

Quʼen est-il des résultats des analyses portant sur les traits dentaires ? Le dendrogramme (fi g. 4) est très similaire à celui concernant les traits crâniens. Nous retrouvons ainsi lʼhomogénéité des sites du Néolithique moyen et lʼhétérogénéité des ensembles campaniformes. La seule différence réside en la position relative du dolmen M VI au Néolithique récent : ce dernier sʼassocie au dolmen M XII qui lui est contemporain, en position intermédiaire entre les ensembles du Néolithique moyen.

La représentation sous la forme dʼun nuage de points (fi g. 5) est aussi fort semblable, puisquʼon y observe de nouveau

Figure 2 : Dendrogramme représentant la distance entre populations, obtenu par analyse du clustering des traits non-métriques crâniens (distance de Manhattan, méthode dʼagrégation UPGMA). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique récent ∇, Campaniforme ◆.

Figure 3 : Nuage de points représentant la distance entre les populations, dʼaprès lʼanalyse des proximités des traits non-métriques crâniens (distance de Manhattan, avec une valeur du stress de 0.03065). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique récent ∇, Campaniforme ◆.

Figure 4 : Dendrogramme représentant la distance entre les populations, obtenu par analyse du clustering des traits non-métriques dentaires (distance euclidienne, méthode dʼagrégation UPGMA). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique récent ∇, Campaniforme ◆.

Figure 5 : Nuage de points représentant la distance entre les populations, dʼaprès lʼanalyse des proximités des traits non-métriques dentaires (distance euclidienne, avec une valeur du stress de 0.04959). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique récent ∇, Campaniforme ◆.

la position éloignée des ensembles du Campaniforme ; le noyau central formé par les sites du Néolithique moyen et récent est toutefois un peu plus éclaté.

InterprétationSi les deux dolmens campaniformes restaient proches lʼun de lʼautre sur les différentes représentations tout en étant éloignés des ensembles antérieurs, notre interprétation irait dans le sens dʼune rupture à la fi n du Néolithique. Celle-ci pourrait être mise en parallèle avec lʼémergence dʼune humanité campaniforme en Suisse occidentale, confi rmant ainsi les anciennes hypothèses.

Cependant lʼéloignement entre ces deux populations sur les différentes représentations indique que la situation est plus complexe. Il faut alors tenir compte non seulement de lʼéloignement des ensembles campaniformes des périodes précédentes, mais aussi la grande distance entre eux.

105

Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Figure 6 : Schéma logiciste de lʼinterprétation des résultats se présentant sous la forme dʼun réseau de propositions (P). P01 à P07 sont les propositions initiales, P1 à P8 correspondent aux propositions intermédiaires et les propositions fi nales sont regroupées sous le terme de modèles explicatifs 1 à 3.

L̓ interprétation des résultats est construite sous forme de schéma logiciste (fi g. 6). Celui-ci est constitué dʼun réseau de propositions qui ont conduit à trois modèles interprétatifs.

Les propositions initiales

Les données anthropologiquesP01Dʼaprès lʼétude des traits épigénétiques dentaires, les ensembles campaniformes (Petit-Chasseur, dolmens M VI et M XI) sont non seulement éloignés des autres ensembles (Chamblandes, Corseaux, Barmaz I/II, le dolmen M XII et M VI), mais aussi lʼun de lʼautre.

P02Dʼaprès lʼétude des traits épigénétiques crâniens, les ensembles campaniformes (Petit-Chasseur, dolmens M VI et M XI) sont non seulement éloignés des autres ensembles (Chamblandes, Corseaux, Barmaz I/II, le dolmen M XII et M VI), mais aussi lʼun de lʼautre.

P03Les différentes analyses sur les traits épigénétiques montrent que les populations qui précèdent le Campaniforme sont homogènes. Les ensembles géographiquement proches et contemporains sʼassocient très nettement sur les

différentes représentations (Chamblandes et Corseaux, Barmaz I et II ainsi que les deux dolmens du Néolithique récent du Petit-Chasseur).

Les données archéologiquesP04Sur le plan archéologique, les deux ensembles campaniformes ne se comportent pas de la même manière au sein de la même nécropole. L̓ un réutilise un monument préexistant (M VI), lʼautre construit le sien (M XI).

P05Le nombre dʼindividus par dolmen (10 individus pour le M VI et pour le M XI) au Campaniforme est réduit par rapport au Néolithique récent (100 pour le dolmen M XII et 40 individus pour le dolmen M VI).

P06La nécropole du Petit-Chasseur est fréquentée de façon continue depuis le Néolithique récent.

P07Les analyses du dosage du plomb et du strontium de lʼémail dentaire (Chiaradia et al. 2003) de ces mêmes populations5 montrent que les individus ont probablement vécu au même endroit toute leur vie, sauf un individu

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Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

campaniforme appartenant au dolmen M XI du site du Petit-Chasseur.

Les propositions intermédiairesP1 (P01, P02, P03)Les différentes représentations pour les deux approches sont remarquablement similaires. Elles indiquent que les ensembles campaniformes (Petit-Chasseur, dolmens M VI et M XI) sont non seulement éloignés des autres ensembles (Chamblandes, Corseaux, Barmaz I/II, le dolmen M XII et M VI), mais aussi lʼun de lʼautre.

P2 (P1)On ne peut pas identifi er les individus ayant un tel impact sur lʼensemble des échantillons, ni leur nombre, puisque les études se basent sur des fréquences de populations et non sur des données individuelles.

P3 (P04, P05)Les propositions P04 et P05 impliquent un changement quel quʼil soit.

P4 (P2, P3)Les différences rencontrées pourraient être dues à un renouvellement intégral ou partiel de la population.

P5 (P2)Les fréquences calculées pourraient être celles de sous-groupes de la population totale, et ne représenteraient pas la variabilité de lʼensemble des vivants. Les ensembles campaniformes correspondraient à des échantillons biaisés dʼindividus sélectionnés ; au contraire, les ensembles antérieurs présenteraient des échantillons aléatoires de la population totale.

P6 (P3, P4)Pour expliquer lʼéloignement des deux ensembles campaniformes lʼun de lʼautre, nous pouvons imaginer le renouvellement, partiel ou total, en vagues successives.

P7 (P06, P07)Les propositions P06 et P07 indiquent une continuité de peuplement.

P8 (P07)L̓ individu campaniforme du dolmen M XI aurait migré dʼune région géologique différente en Valais (origine possible dʼEurope centrale, dʼaprès les concentrations en plomb et en strontium de lʼémail dentaire).

Les propositions fi nales

Modèle explicatif 1 (P6)Un apport de sang nouveau intégral ou partiel qui se déroulerait en vagues successives.

Modèle explicatif 2 (P3, P5 et P7)Les deux monuments nʼaccueilleraient pas tous les membres de la population, mais il y aurait un recrutement des inhumés selon des critères sociaux et/ou familiaux.

Modèle explicatif 3 (P3, P5, P7 et P8)Une combinaison des deux modèles précédents se traduisant par la présence dʼun recrutement des inhumés au sein de la population et lʼintégration de quelques individus étrangers.

ConclusionLʼobjectif de cette recherche comparative était de comprendre la variabilité morphologique existant entre les populations présentes en Suisse occidentale, pour une période allant du Néolithique moyen au Campaniforme, avec un intérêt particulier pour les circonstances qui ont impliqué lʼapparition du Campaniforme. Quels éléments pertinents les analyses portant sur les traits épigénétiques apportent-elles sur ces différentes populations ?

Premièrement, les ensembles du Néolithique moyen et récent, qui sont contemporains et qui sont proches géographiquement, sʼassocient très nettement sur les différentes représentations. Ces éléments permettent dʼaffi rmer que nous sommes en présence de populations homogènes tout au long du Néolithique moyen et récent en Suisse occidentale. Ces ensembles seraient morphologiquement similaires et nʼauraient pas subi dʼapports externes importants. De plus, les populations géographiquement proches devaient sans doute entretenir des contacts plus importants entre elles.

Ensuite, la position des différents ensembles campaniformes indique que ces derniers sont non seulement différents des autres ensembles mais aussi lʼun de lʼautre. Trois modèles interprétatifs pourraient expliquer ces différences :

• Scénario 1Une arrivée dʼindividus étrangers, dʼorigine inconnue qui auraient remplacé intégralement la population précédente, ou alors seules quelques personnes se seraient intégrées au sein de la population locale. Ce renouvellement de population aurait eu lieu en phases successives, étant donné les différences morphologiques entre les deux ensembles.

• Scénario 2Une évolution du rituel funéraire au sein dʼune même nécropole, traduisant une sélection des inhumés selon des critères sociaux ou familiaux. Par conséquent, lʼéchantillon étudié ne représenterait pas lʼensemble de la

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Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

population, ce qui expliquerait les différences rencontrées pour les ensembles campaniformes.

• Scénario 3Une combinaison des deux modèles précédents peut être envisagée. Quelques individus étrangers seulement se seraient intégrés à la population locale (et non un remplacement intégral), associés à un recrutement des inhumés.

Finalement nous ne sommes pas en mesure de favoriser lʼun de ces modèles, puisque les données ne peuvent pas fournir, pour lʼinstant, une réponse plus précise. Celles-

RemerciementsNous tenons à remercier Christian Simon, parti trop tôt, sans qui ces deux travaux nʼauraient pu être menés à terme, le Professeur Alain Gallay pour la relecture du texte et ses précieux conseils ainsi que Marie Besse et Philippe Chambon.

Nous souhaitons également remercier le Fonds national suisse de la recherche (FNS) pour le fi nancement des programmes de recherche suivants :

LʼEurope du 3e millénaire avant notre ère : des faits archéologiques à lʼinterprétation du peuplement (Subside FNS LʼEurope du 3e millénaire avant notre ère : des faits archéologiques à lʼinterprétation du peuplement (Subside FNS LʼEurope du 3e millénaire avant notre ère : des faits archéologiques à lʼinterprétation du peuplement101412-100599 sous la direction de Marie Besse) dans lequel sʼinscrit la thèse de doctorat de Jocelyne Desideri (Desideri en cours).

Heritability of dental non-metric traits and occupation-linked skeletal markers of social behaviour in a population of recent skeletons (Subside FNS 31-53681.98 sous la direction de Christian Simon puis de Christiane Kramar), lequel a permis de mener à bien la thèse de doctorat de Suzanne Eades (Eades 2003).

Notes1 Le premier travail, effectué par S. Eades (1996), concerne avant tout lʼétude anthropologique du dolmen M XII appartenant au

site du Petit-Chasseur (Sion, Valais, Suisse). Le second, réalisé par J. Desideri (2001), porte sur lʼétude des traits épigénétiques dentaires des populations du Néolithique moyen au Bronze ancien en Suisse occidentale.

2 Pour la Suisse occidentale, seulement cinq crânes appartenant au Campaniforme ont pu être mesurés.3 Cette liste rassemble des traits défi nis par Alt 1997, Hanihara 1961, 1963, Jorgensen 1956, Sciulli 1977 ou encore Turner, Nichol

et Scott 1991.4 Berry et Berry 1967, Sjøvold 1973, 1977, Corrucini 1974, Saunders 1989, Scott et Turner 1997.5 Les individus analysés se répartissent comme suit : pour le Néolithique moyen 4 individus du site de Saint-Guérin (Sion, Valais),

pour le Néolithique fi nal 4 sujets appartenant au site du Petit-Chasseur (Sion, Valais) et pour le Campaniforme 5 individus du Petit-Chasseur (Sion, Valais).

ci se basent sur des incidences populationnelles et non sur des données individuelles, ce qui ne permet pas de déterminer quels sont les individus ayant eu un tel impact sur lʼensemble des sujets campaniformes.

Il est cependant clair que ces ensembles sont différents, mais les causes ne sont pas encore perceptibles. Selon le modèle choisi, le peuplement à cette époque est représenté par une rupture nette, lʼinfi ltration dʼindividus isolés ou encore une continuité de peuplement. A lʼheure actuelle, le terme adéquat pour défi nir lʼapparition du Campaniforme en Suisse occidentale nʼest pas rupture, ni continuité, mais simplement différence.

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RésuméLe Bronze ancien de lʼItalie septentrionale est aujourdʼhui bien connu. Toutefois, la situation des sites funéraires nʼest pas évidente. Les découvertes y relatives présentent une grande variabilité. Contrairement au Chalcolithique, les données actuellement à disposition ne permettent pas dʼindividualiser avec clarté un rituel funéraire spécifi que au Bronze ancien.

Mots-clésItalie septentrionale, rituel funéraire, Chalcolithique, Bronze ancien

AbstractThe Early Bronze Age of Northern Italy is now well known. The situation as regards burial sites is however not evident. The related sites show great variability. Contrary to the Copper Age, the data currently available does not permit the clear identifi cation of a single funerary practice specifi c to the Early Bronze Age.

Key WordsNorthern Italy, burial rites, Chalcolithic, Early Bronze Age

Analogamente a quanto avvenuto in ambito nord-alpino, anche in Italia settentrionale si è assistito ad un avanzamento delle conoscenze relative alla

cronologia relativa ed assoluta dellʼantica età del Bronzo grazie alle indagini dendrocronologiche condotte nellʼambito degli abitati di tipo palafi tticolo sorti prima presso i piccoli bacini inframorenici posti a sud del Lago di Garda, e in seguito anche lungo le coste dello stesso lago1.

La più antica data riferibile agli abbattimenti di alberi per la costruzione di palafi tte nellʼarea gardesana è 2077 ± 10 BC, relativa al sito di Lavagnone (Desenzano, Brescia), che permette di ipotizzare un inizio convenzionale dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale intorno al 2100 BC. In Trentino, tuttavia, esistono le evidenze di una fase defi nita formativa, caratterizzata da forti ascendenze campaniformi e da contatti con aspetti culturali dellʼEuropa centrale e orientale, legati con ogni probabilità alle dinamiche della produzione e della circolazione del metallo2. La collocazione cronologica di questa fase, tuttavia, non è ancora chiaramente defi nita, soprattutto per lʼassenza di datazioni dendrocronologiche e radiometriche. È stato proposto il suo inizio intorno al 2200 BC (Perini 2001), ma a nostro avviso potrebbe essere ancora più antico (Nicolis 2001b). La fi ne dellʼantica età del Bronzo è generalmente posta tra il 1700 e il 1600 BC (De Marinis 1999, Perini 2001).

Nellʼambito dellʼantica età del Bronzo dellʼItalia settentrionale sono state riconosciute e defi nite delle articolazioni in fasi, in buona parte sulla base dellʼanalisi di complessi ceramici provenienti dai più importanti contesti stratifi cati (Fiavè, Lavagnone, ecc.). Renato Perini ad esempio divide lʼantica età del Bronzo in tre fasi (BZ AI, BZ AII e BZ AIII) (Perini 2001), Raffaele Carlo De Marinis ne propone quattro (EBA I A, EBA I B, EBA I C e EBA II) (De Marinis 1999, fi g. 8). Nellʼambito del presente lavoro queste articolazioni non hanno unʼimportanza rilevante perché la documentazione disponibile per gli aspetti funerari non permette generalmente distinzioni cronologiche e culturali raffi nate.

In Italia settentrionale, lʼantica età del Bronzo coincide con la repentina affermazione e il successivo sviluppo della Cultura di Polada, cui devono aver contribuito la presenza di un substrato tradizionale, infl uenze culturali dellʼambiente internazionale del Bicchiere Campaniforme e forse nuovi apporti di popolazione. A differenza di quanto accade con gli aspetti culturali della precedente età del Rame, la Cultura di Polada si caratterizza per una forte unitarietà degli aspetti identitari, per un forte incremento demografi co e insediativo iniziale e per una notevole forza di espansione, che la portano a coprire vaste aree dellʼItalia settentrionale e a far sentire il suo infl usso anche nelle regioni culturali limitrofe.

Le evidenze funerarie dellʼantica etàdel Bronzo in Italia settentrionale

Franco Nicolis

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Franco Nicolis

A confronto con questo grande sviluppo demografi co, insediativo, culturale, economico e produttivo, le evidenze archeologiche relative agli aspetti funerari risultano paradossalmente molto scarse. Esse, inoltre, non presentano una distribuzione omogenea sul territorio preso in esame, e il quadro che si ottiene risulta piuttosto articolato e talora indefi nito (Nicolis 1996, 2001a).

Siti sepolcrali sicuramente riferibili allʼantica età del Bronzo sono presenti in tutte le regioni dellʼItalia settentrionale (fi g. 1), e la maggior parte si concentra in ambiente prealpino e alpino, sia su versante sia in fondovalle, a quote comprese tra i 200 e gli 800 metri circa s.l.m. Solo i siti dellʼArma della Gastea (Odetti 1983, Del Lucchese e Odetti 1996, Ricci 1998) e della grotta del Pertuso (Del Lucchese e Ricci 1987), in Liguria, si trovano a quote più elevate, rispettivamente a 1260 e a 1330 metri s.l.m. Meno numerosi, invece, sono i siti funerari conosciuti in ambiente di pianura.

Tipologia funerariaLe strutture funerarie attribuibili allʼantica età del Bronzo non presentano una grande varietà tipologica. Esse si limitano a : fossa semplice in terra, tumulo in terra e ghiaia posto a copertura di una tomba a fossa, struttura in cassa di lastre di pietra (cista litica). Un tipo particolare di struttura è rappresentato dalle grotticelle e dai ripari sotto roccia, dove i corpi erano deposti in fosse poco profonde o addirittura deposti sulla superfi cie, talora coperti con pietre.

Il rituale è generalmente quello dellʼinumazione primaria. Ci sono probabili evidenze dellʼuso dellʼinumazione secondaria (Borgonuovo), forse con scarnifi cazione parziale tramite lʼazione del fuoco (Vela Valbusa). Il sicuro riconoscimento di questo rituale funerario, tuttavia, è solitamente molto diffi cile.

Da Aosta Saint-Martin-de-Corléans provengono evidenze della semicombustione (Tomba IISE). In altri contesti

Figura 1 : Carta di distribuzione dei siti funerari dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale. - 1 Gazzo Veronese - Valserà, 2 Asola - Sorbara, 3 Lovere, 4 Selvis di Remanzacco, 5 SantʼOsvaldo - Pras de Tombe, 6 Aosta, 7 Alba, 8 Caverna dellʼAcqua o del Morto, 9 Il Pertuso, 10 Grotta di Ponte di Vara o Varè, 11 Grotta I del Vacchè, 12 Arma della Gastea, 13 Covolo del Teschio e Covolo del Bronzo, 14 Buso Streto, 15 La Sassina di Prun, 16 Grotta dellʼEdera o del Paier, 17 Arolo di Leggiuno, 18 Paradiso di Laorca, 19 La Tanaccia di Brisighella, 20 Grotta del Re Tiberio, 21 Boira Fusca, 22 Ciondar des Paganis, 23 Romagnano Loc, 24 Mezzocorona Borgonuovo, 25 Mezzolombardo Nogarole, 26 Vela Valbusa, 27 Volano San Rocco, 28 Solteri, 29 Riparo del Santuario, 30 La Cosina di Stravino, 31 Castel Corno di Isera, 32 Pozzo Poieti, 33 Bersaglio di Mori.

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

(Romagnano Loc, Borgonuovo, Caverna dellʼAcqua o del Morto) le tracce di semicombustione sono state interpretate come esito non intenzionale di azioni rituali secondarie.

Tombe a fossa semplice in terra

La struttura funeraria a fossa semplice è documentata prevalentemente in siti di pianura. Queste sepolture si trovano solitamente raggruppate in piccole necropoli.

Due recenti rinvenimenti, le necropoli di Valserà di Gazzo Veronese (Verona) e di Sorbara di Asola (Mantova), che presentano caratteristiche in parte simili, hanno permesso di ampliare notevolmente il quadro delle testimonianze relative a questa tipologia sepolcrale.

La necropoli di Valserà di Gazzo Veronese è venuta alla luce in occasione di un controllo archeologico condotto nel 1997 nei pressi della Corte Valserà, che si trova vicino alla sponda destra dellʼattuale corso del fi ume Tione (Salzani 1998-1999). Oltre ad alcune tombe di probabile età altomedievale, sono state riconosciute cinque sepolture inquadrabili in una fase avanzata dellʼantica età del Bronzo (tombe 10, 11, 15, 17 e 18), disposte lungo un allineamento

con direzione N-S, che probabilmente costituivano un raggruppamento intenzionale (fi g. 2).

Le tombe sono ad inumazione in semplice fossa di forma quadrangolare o ovale. In una tomba (tomba 11) sono stati riconosciuti i resti di una probabile cassa di legno. Gli inumati sono deposti su un fi anco, generalmente quello sinistro ma in un caso anche sul destro, in posizione fortemente rannicchiata o con gli arti inferiori leggermente fl essi, le braccia piegate e le mani allʼaltezza del viso. L̓ orientamento varia da N-S a SW-NE a NE-SW. Gli inumati rappresentati nella necropoli di Valserà sono quattro individui adulti di sesso maschile e un individuo infantile di sesso indeterminato (Drusini e Carrara 1998-1999).

Tre sepolture (tutte di individui adulti) hanno restituito elementi di corredo funebre, alcuni dei quali rivestono particolare importanza per la defi nizione dellʼambito cronologico e culturale della necropoli. In particolare una tazza carenata deposta in posizione capovolta sotto il braccio sinistro dellʼindividuo della tomba 10 permette di inquadrare la necropoli nellʼambito di una fase avanzata dellʼantica età del Bronzo e della Cultura di Polada, mentre

Figura 2 : Valserà di Gazzo Veronese. Pianta della necropoli indagata nel 1997. Le tombe sono in scala 1:100 (da Salzani 1998-1999, fi g. 2).

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Franco Nicolis

due fermatrecce a spirale in fi lo dʼoro presenti nelle tombe 10 e 11 permettono di individuare stretti rapporti tra le comunità dellʼantica età del Bronzo della Pianura Padana orientale e i coevi gruppi culturali stanziati nei territori che si trovano tra lʼAustria e lʼUngheria.

Tra il 2000 e il 2001, il proseguimento degli scavi a Valserà, in unʼarea distante circa 150 metri da quella già indagata, ha permesso di identifi care sei sepolture inquadrabili nellʼantica età del Bronzo (tombe 23-24, 26-29) (Salzani 2001) (fi g. 3). Si tratta di sepolture ad inumazione in semplice fossa, in cui i corpi sono deposti

sul fi anco sinistro con il volto rivolto a N oppure sul fi anco destro con il volto rivolto a S. Gli arti inferiori sono molto rattratti, le braccia piegate e le mani sono poste allʼaltezza del viso. L̓ orientamento è costantemente W-E.

In base ai pochi elementi di corredo presenti in due sepolture (una lama di pugnale e una punta di freccia in selce e un piccolo vaso deposto capovolto) è stata proposta una datazione di questa seconda area funeraria di Valserà ad una fase iniziale dellʼantica età del Bronzo, quindi più antica rispetto a quella scavata in precedenza, con la quale permangono comunque alcuni elementi di concordanza,

Figura 3 : Valserà di Gazzo Veronese. Area delle indagini 1997-2001 (da Salzani 2001, fi g. 1).

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come ad esempio la posizione del corpo nella fossa. Tra le due aree, tuttavia, sembrano prevalere gli aspetti di divergenza, come la variabilità nellʼorientamento delle fosse e la presenza di elementi ornamentali in metallo prezioso nella necropoli più recente e viceversa lʼassenza di oggetti in metallo e la regolarità nellʼorientamento delle fosse nella necropoli più antica.

Nella necropoli di Sorbara di Asola (Mantova), che si localizza su un terrazzo fl uviale su destra idrografi ca del fi ume Chiese, sono state messe in luce 19 inumazioni in fossa semplice (Baioni 2000). Dal punto di vista topografi co sono riconoscibili due raggruppamenti, un primo con dieci tombe e un secondo con sette ; altre due sepolture risultano separate dai due gruppi principali da unʼarea compromessa da lavori di cava. La distanza tra una tomba e lʼaltra è generalmente di circa 5 metri (fi g. 4). Gli inumati sono deposti in posizione rannicchiata sia sul fi anco sinistro sia su quello destro, le braccia sono piegate e le mani poste presso il volto, le gambe sono più o meno ripiegate. Lʼorientamento è generalmente N-S (per gli inumati deposti sul fi anco destro) o S-N (per gli inumati deposti sul fi anco sinistro) con deboli variazioni verso NE-SW o SE-NW, il volto è sempre rivolto a W.

Non sono ancora disponibili i risultati delle analisi antropologiche degli inumati ma solo una semplice indicazione di classe di età (adulto, giovane, infantile).

Una analisi delle relazioni tra le varie caratteristiche delle sepolture (posizione topografi ca, orientamento della deposizione, età del defunto, presenza e natura del corredo, ecc.) e del loro signifi cato può dare risultati interessanti ma per il momento non conclusivi, nella attesa dei risultati delle analisi antropologiche. Il campione, inoltre, non risulta numericamente signifi cativo, anche in considerazione del fatto che la necropoli non è conservata nella sua totalità (probabilmente una parte è stata asportata dalle arature o dai lavori agricoli). Infi ne, la quasi totale assenza di contesti funerari coevi nelle regioni limitrofe (lʼunico è quello con la già ricordata necropoli di Valserà) non permette di istituire dei confronti costruttivi.

In sintesi, a Sorbara è riconosciuta la mancanza di una sostanziale differenziazione tra i due nuclei della necropoli ed è invece segnalata la presenza di contesti affi ni che si ripetono in entrambi. La reale distinzione sembra correre tra inumati con diverso orientamento, ma la natura di tale differenziazione al momento sfugge (Baioni 2000, 50-51), forse perché legata al sesso dellʼindividuo.

Figura 4 : Sorbara di Asola. Pianta della necropoli dellʼantica età del Bronzo (da Baioni 2000, fi g. 3).

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Solo cinque sepolture avevano un corredo funebre, ma nessun elemento sembra essere indicativo del sesso dellʼinumato (fi g. 5 a 8). Sono presenti oggetti di ornamento in lega di rame (spilloni con testa a rotolo e gambo ricurvo, piccoli bracciali con estremità ripiegate, spirali, un pendaglio a doppia spirale), in osso (spilloni con testa forata, anelli e perline) e conchiglie forate, soprattutto Columbella rustica ma anche un esemplare di Glycymeris sp. È da sottolineare la totale assenza di armi.

In base allʼanalisi dei corredi la necropoli di Sorbara è stata attribuita ad una fase iniziale e centrale dellʼantica età del Bronzo, corrispondente alle fasi 2/3 del sito palafi tticolo di Lavagnone (Baioni 2000).

Sono evidenti le affi nità tra le sepolture di Sorbara e quelle più antiche di Valserà, in particolare per quanto riguarda

il tipo di sepoltura in fossa, la posizione del corpo e una certa regolarità nellʼorientamento, rispettata in maniera più rigida a Sorbara. È da sottolineare, tuttavia, come tra i corredi funerari di questʼultima necropoli siano presenti elementi ornamentali, anche in bronzo, che a Valserà caratterizzano solo la fase più recente della necropoli.

Il quadro della tipologia funeraria di cui stiamo trattando si completa con la sepoltura di Lovere (Bergamo), scoperta nel 1898, dove un inumato, presumibilmente in fossa semplice, aveva per corredo unʼascia a margini rialzati (De Marinis 1979).

In base alla tipologia di alcuni materiali provenienti dalle ricerche del 19° secolo è probabile che alcune sepolture delle necropoli eneolitiche di Remedello Sotto (Brescia)

Figura 5 : Sorbara di Asola. Corredo della tomba n. 29. 1-4 bronzo ; 5-6 conchiglia ; 7-14 osso-corno (da Baioni 2000, fi g. 7).

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e di Fontanella Mantovana (Mantova) siano da inquadrare nellʼantica età del Bronzo (De Marinis 1979, Tirabassi 1999).

Tumuli

L̓ unico esempio di tumulo funerario inquadrabile nellʼantica età del Bronzo è quello di Selvis di Remanzacco (Udine) nellʼalta pianura friulana, andato distrutto nel 1980. Il tumulo circolare era costruito con terra e ghiaia, aveva un diametro di una ventina di metri e raggiungeva una altezza di circa 2,40m. Questa struttura copriva una sepoltura centrale primaria ad inumazione in fossa rettangolare. Vi era deposto in posizione supina e con orientamento SSE-NNO un individuo maschile giovane. Lo scheletro poggiava su

un letto di ciottoli selezionati, era coperto da ciottoli e terra, e presentava allʼaltezza del gomito sinistro un pugnale in bronzo a base semplice con tre fori (Vitri 1981, 1983).

Nel settembre 2002, le indagini condotte in località Pras de Tombe, presso SantʼOsvaldo alle porte di Udine hanno permesso di mettere in luce sotto un tumulo una struttura funeraria costituita da un accumulo ordinato di grandi ciottoli (5 metri di diametro e 70 centimetri di altezza), al cui interno era stata ricavata, o risparmiata, una struttura a camera lignea. Questa ospitava un individuo maschile adulto, privo di corredo, deposto sul fi anco sinistro con le gambe e le braccia fl esse, le mani sotto la testa rivolta a W. Per questa importante evidenza funeraria, pur in assenza di elementi di corredo è disponibile la seguente datazione radiometrica

Figura 6 : Sorbara di Asola. Corredo della tomba n. 45. 1-4 bronzo ; 6 conchiglia ; 5, 7-28 osso-corno (da Baioni 2000, fi g. 8).

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ottenuta presso un laboratorio di Miami (USA) su collagene estratto da una falange umana : 3580 ± 50 BP corrispondente a 1970-1880 cal BC (1 sigma) e 2040-1760 cal BC (2 sigma) (Cassola Guida e Corrazza 2002a, 2002b).

Tombe in cassa di lastre di pietra (cista litica)

In Italia settentrionale questo tipo di struttura sepolcrale ha una diffusione occidentale e testimonia la continuità con la locale tradizione funeraria dellʼetà del Rame, dimostrando allo stesso tempo chiare connessioni con lʼarea culturale della Valle del Rodano per quanto riguarda sia la ritualità funeraria sia gli oggetti di corredo presenti nelle sepolture (Venturino Gambari 1985, Gambari 1995, Mollo Mezzena 1997).

Le evidenze più significative provengono da Aosta, nellʼambito dellʼimportante complesso cultuale di Saint-Martin-de-Corléans. Una continuità dʼuso fino agli inizi dellʼantica età del Bronzo è stata proposta per il monumento funerario più importante dellʼarea megalitica, il dolmen su piattaforma triangolare (Tomba II) (Mezzena 1997, Mollo Mezzena 1997). A questa fase finale di utilizzazione sono attribuite inumazioni aventi come corredo degli elementi metallici come spilloni con testa appiattita e attorcigliata e una lunula con estremità a doppia spirale, che trovano confronti con la necropoli di Singen nelBaden-Württemberg (Germania) (Mezzena 1997, fig. 91, n. 3 a 6, Krause 1988).

Figura 7 : Sorbara di Asola. Corredo della tomba n. 30. 1-15 osso-corno (da Baioni 2000, fi g. 9).

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Agli inizi dellʼantica età del Bronzo, alla Tomba II fu aggiunta una tomba a cista (Tomba II SE) che documenta il rito della semicombustione diretta. Del corredo facevano parte un pugnale in bronzo a lama triangolare e base arrotondata con tre chiodi e uno spillone in bronzo con testa probabilmente a rotolo (Mollo Mezzena 1997, tav. 2b, n. 1 e 2). L̓ attribuzione della sepoltura da parte di Rosanna Mollo Mezzena ad una fase avanzata dellʼantica età del Bronzo non concorda con lʼattribuzione ad un momento iniziale fatta da Franco Mezzena e con lʼunica datazione radiometrica disponibile (Mollo Mezzena 1997, Mezzena 1997) :

Tomba II SE. Piano 4 basale : UtC 1670 : 3760 ± 60 BP (2289-2133, 2060-2047 cal BC).

In Corso Volontari del Sangue, zona Montfl eury, sempre ad Aosta, a circa 300 metri ad ovest dellʼarea megalitica,

sono state rinvenute due sepolture individuali. Le strutture funerarie erano costituite da fosse con fondo in lastre irregolari, delimitate da una spessa perimetrazione in pietre e ricoperte da blocchi di pietra e lastre di diverse dimensioni. Gli individui, parzialmente scomposti, erano in posizione supina con le braccia distese e con il capo a ovest. Il corredo della tomba 1 era costituito da un fermatreccia in bronzo, da due orecchini in bronzo con terminazione laminare e da uno spillone in bronzo con testa a spatola (fi g. 9). Quello della tomba 2 era costituito da un fermatreccia in bronzo e da un orecchino in bronzo con terminazione laminare (Mollo Mezzena 1997).

Le due sepolture sono state assegnate, sulla base dellʼanalisi di corredi, ad una fase avanzata dellʼantica età del Bronzo. Tale attribuzione sembra trovare conferma, secondo Rosanna Mollo Mezzena, in due datazioni

Figura 8 : Sorbara di Asola. Corredo della tomba n. 33. 1 bronzo ; 2-5 osso-corno ; 6-8 conchiglia. Corredo della tomba n. 26. 9 bronzo. Corredo della tomba n. 54. 10 ceramica ; 11-12 selce ; 13 ambra (da Baioni 2000, fi g. 10).

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radiocarboniche effettuate sui resti scheletrici delle due sepolture (Mollo Mezzena 1997).

Sempre ad Aosta, in Corso Europa, ad un centinaio di metri a sud-est dellʼarea megalitica di Saint-Martin-de-Corléans è stata rinvenuta una inumazione individuale in fossa quadrangolare delimitata da lastre e da ciottoli, coperta da una piattaforma circolare (diametro m 5,40) in grossi blocchi di pietra. L̓ individuo era in posizione distesa, in parziale connessione anatomica e non aveva corredo. È disponibile una datazione radiometrica : ETH-14750 : 3645 ± 55 BP (2200-1885 cal BC) (Mollo Mezzena 1997).

Una struttura sepolcrale con diversi punti di concordanza con il rituale testimoniato ad Aosta, è stata riconosciuta ad Alba-Via T. Bubbio (Cuneo). Si tratta di una struttura a fossa quadrata con rivestimento litico, in ciottoli e lastre di

pietra, e probabilmente coperta con una lastra di arenaria. L̓ argilla di base risultava arrossata dallʼazione del fuoco. Nel riempimento della fossa sono stati rinvenuti frammenti di cranio di un individuo adulto, resti di una mandibola, numerosi frammenti appartenenti ad almeno nove vasi che mostrano infl ussi dellʼarea culturale del Rodano (fi g. 10).

Questa struttura, interpretata come evidenza di sepoltura secondaria, si trovava in stretta prossimità con una struttura funeraria inquadrabile in una fase più antica (fi ne dellʼetà del Rame), a dimostrazione di una continuità di frequentazione del sito per scopi sepolcrali (Venturino Gambari 1985, Gambari 1995).

Grotticelle e ripari

In ambiente prealpino, alpino e appenninico risulta quasi esclusivo il seppellimento in grotte, grotticelle o anfratti,

Figura 9 : Aosta - Corso Volontari del Sangue. a : Pianta della Tomba 1 ; b : corredo della Tomba 1 (da Mollo Mezzena 1997, Tav. 4).

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in piccoli ripari o alla base di pareti rocciose. Queste morfologie presentano di per sé un naturale carattere di protezione delle deposizioni funerarie, ma a questo talora si aggiunge la collocazione in luoghi di diffi cile accesso che probabilmente contribuiva a ridurre i rischi di depredazioni da parte di gruppi allogeni (Maggi 1998, 19).

La Liguria ha restituito una buona documentazione dei rituali funerari, che testimonia un quadro di sostanziale continuità con la precedente età del Rame, sia nellʼuso sepolcrale delle grotticelle sia nel rito della deposizione collettiva (sette individui allʼArma della Gastea e diciotto al Pertuso) (Ricci 1991, Del Lucchese e Odetti 1996, Del Lucchese 1998). Questi caratteri del rituale funerario ligure rappresentano una chiara discontinuità con la tradizione neolitica, anche se è stata proposta la possibilità che lʼuso delle grotticelle sepolcrali sia stato introdotto in epoca chasseana o durante fasi cronologicamente avanzate della Cultura dei Vasi a Bocca Quadrata3. In alcune aree periferiche di questa regione, inoltre, lo sfruttamento delle grotticelle a scopi

funerari sembra essere perdurato per tutta lʼetà del Bronzo (Del Lucchese 1998).

Le caratteristiche del rituale (lʼinumazione collettiva, che causava inevitabilmente il rimescolamento delle ossa e dei corredi) e lo sfruttamento prolungato della stessa grotticella tra età del Rame e antica età del Bronzo rendono talora problematico distinguere, tra gli elementi dei corredi funerari, quelli attribuibili ai differenti periodi. A titolo di esempio, si può ricordare il caso della grotta Da Prima Ciappa (Genova), inizialmente inquadrata in un periodo comprendente sia le fasi recenti dellʼetà del Rame che lʼantica età del Bronzo (Maggi e Formicola 1978), mentre successive datazioni radiometriche e nuove analisi degli oggetti di corredo in metallo, che smentiscono le precedenti ed escludono la presenza signifi cativa di stagno, la collocano in uno scenario ancora pienamente eneolitico (Campana et al. 1996, Maggi 1996).

Le grotte liguri usate per scopi funerari durante lʼantica età del Bronzo sono cinque : Caverna dellʼAcqua o del

Figura 10 : Alba - Via T. Bubbio. Ceramica rinvenuta nella fossa sepolcrale (da Gambari 1995, fi g. 7).

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Morto (Del Lucchese 1984, Formicola 1984), Il Pertuso (Del Lucchese e Ricci 1987), Grotta di Ponte di Vara o Varè (Odetti 1987a), Grotta I del Vacchè (Odetti 1987b), Arma della Gastea (Del Lucchese e Odetti 1996, Ricci 1998). Per almeno tre di queste sembra che lʼutilizzazione sia iniziata nellʼetà del Rame (Maggi 1996).

Le ricerche regolari condotte in alcune delle grotticelle liguri (Del Lucchese 1984, Del Lucchese e Ricci 1987, Odetti 1987a) hanno messo in evidenza come i corpi dei defunti con ogni probabilità venissero deposti sul pavimento della grotta, forse con qualche semplice struttura di protezione con lastre o pietre. Il fatto che i resti umani non si trovino quasi mai in connessione anatomica viene attribuito generalmente alla pratica, ricorrente nelle sepolture collettive, di spostare i resti delle sepolture più antiche dalla loro sede originaria per far posto a quelle più recenti. La camera b del Pertuso, invece, è stata interpretata come ossario o come ambiente destinato alle sepolture secondarie poichè le strette dimensioni del cunicolo di entrata non permettono il passaggio di un cadavere (Del Lucchese e Ricci 1987).

Nella caverna dellʼAcqua o del Morto, le sepolture (tre individui, di cui due bambini di circa un anno e una donna adulta, probabilmente deposti in momenti diversi) erano sistemate in una nicchia della camera interna (Del Lucchese 1984, Formicola 1984). Al Pertuso i resti umani si trovavano sia nelle camere principali che nei cunicoli di comunicazione (Del Lucchese e Ricci 1987).

Non è stata trovata traccia di rituali connessi alla combustione dei resti. Nellʼunico caso in cui si è riscontrata evidenza dellʼazione del fuoco (sui resti umani dellʼindividuo adulto alla Caverna dellʼAcqua o del Morto), questa è stata interpretata come contatto casuale con fuochi rituali accesi in occasione della successiva deposizione dei due infanti.

Nelle grotte in cui sono state effettuate ricerche regolari, gli oggetti di corredo sono stati trovati sempre in connessione con le ossa umane. Quelli più rappresentati sono gli elementi di ornamento (fi g. 11) : perline e pendagli in pietra, conchiglie forate, elementi in osso e, importante novità, vaghi segmentati in pasta vitrea (Il Pertuso e Caverna dellʼAcqua o del Morto). Raramente

Figura 11 : Il Pertuso. Oggetti di corredo delle sepolture. 1, 3 : ceramica ; 2 : bronzo ; 4 : conchiglia di Monodonta turbinata von Born ; 5-6 : conchiglie di Dentalium ; 7 : aragonite ; 8 : faience ; 9 : selce. 1 : 2/3 gr. nat. ; 2-9 : gr. nat. (da Del Lucchese e Ricci 1987, fi g. 201).

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

si trovano vasi (Il Pertuso) o strumenti in selce (probabile semiluna dal Pertuso). Più frequenti invece sono gli oggetti in metallo, tra cui si possono ricordare uno spillone con testa a disco (Caverna dellʼAcqua o del Morto), uno spillone con testa globulare forata (Grotta di Ponte di Vara o Varè), uno spillone con testa conica forata (Arma della Gastea), lesine (Caverna dellʼAcqua o del Morto), tra cui alcune a losanga (Il Pertuso e Grotta di Ponte di Vara o Varè), spirali (Caverna dellʼAcqua o del Morto), cilindretti in sottile lamina (Caverna dellʼAcqua o del Morto) e un pugnaletto a base arrotondata con quattro chiodi (Grotta di Ponte di Vara o Varè). Per i manufatti sui quali sono state effettuate le analisi metallografi che viene segnalato un basso contenuto percentuale di stagno (3-5%).

L̓ analisi dei corredi mostra un ambiente culturale che, pur dimostrando contatti con lʼambito poladiano, risente con maggiore forza di infl ussi occidentali provenienti dallʼarea culturale del Rodano, che si evidenziano ad esempio nel vaso ansato e nella lesina a losanga del Pertuso e nei vaghi segmentati in pasta vitrea del Pertuso e della Caverna dellʼAcqua o del Morto (Del Lucchese 1984, Del Lucchese e Odetti 1996, Del Lucchese 1998).

Sulla base dellʼanalisi degli oggetti di corredo è stata proposta una attribuzione ad una fase avanzata dellʼantica età del Bronzo per la Grotta di Ponte Vara o Varè (Odetti 1987a), per lʼArma della Gastea (Ricci 1998), per la Caverna dellʼAcqua o del Morto (Del Lucchese 1984) e per Il Pertuso (Del Lucchese e Ricci 1987). Le datazioni

Figura 12 : Grotta dellʼEdera o del Paier. Materiali provenienti dalla grotticella sepolcrale (da Poggiani Keller 1996, fi g. 24).

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radiocarboniche disponibili per queste due ultime grotte, ottenute su ossa umane, sembrano confermare tale inquadramento :

Caverna dellʼAcqua o del Morto : GrA-5181 : 3530 ± 60 BP

Caverna dellʼAcqua o del Morto :GrA-5182 : 3510 ± 50 BP

Il Pertuso : GrN-14938 :3455 ± 35 BP (1878-1695 cal BC)

Il Pertuso : GrN-14937 :3350 ± 35 BP (1718-1605 cal BC)

L̓ uso di alcune grotticelle nella fase più antica dellʼetà del Bronzo (o nel momento di passaggio tra età del Rame e età del Bronzo) è invece documentato da una datazione radiometrica ottenuta su ossa umane alla Grotta I del Vacchè (Calani 1993, Del Lucchese e Odetti 1996) :

Grotta I del Vacchè : GrN 14936 :3755 ± 35 BP (2273-2045 cal BC)

È interessante notare in questʼultima grotticella la presenza di due individui caratterizzati da crani di tipo sconosciuto in Liguria e analoghi ad esemplari provenienti dalle necropoli eneolitiche del Gaudo in Campania e ad altri rinvenuti a Manerba sul Garda (Calani 1993, Del Lucchese e Odetti 1996).

Nonostante questa testimonianza di una possibile corrente migratoria, quanto meno biologica (Calani 1993) proveniente dal sud della penisola italiana, è assai probabile che le grotticelle sepolcrali liguri venissero frequentate da gruppi umani omogenei e coesi da forti legami di identità, talvolta con vincoli di parentela. Sembra avvalorare questa ipotesi il confronto con la già ricordata Caverna Da Prima Ciappa (Genova) utilizzata a scopo funerario durante lʼetà del Rame, dove è stata riconosciuta lʼesistenza di legami parentelari tra i diversi individui (Maggi e Formicola 1978).

La presenza di individui di varie età e dei due sessi dimostra, infi ne, come le grotticelle fossero luogo destinato alla sepoltura di tutti i membri del gruppo.

Aspetti analoghi a quelli documentati in Liguria, pur con una evidenza più sfumata, si trovano in Veneto, nellʼarea dei Monti Lessini in provincia di Verona, dove la tradizione delle sepolture in grotticella risale allʼEneolitico (Bagolini 1981, 1984a, Salzani 1981). Nel Covolo del Teschio, nel Covolo del Bronzo (Salzani 1993) e al Buso Streto sono stati rinvenuti resti, non in connessione, di alcuni individui e resti di fauna. Le sepolture sono state interpretate come deposizioni secondarie, e i resti di fauna come offerte funebri. Nel Covolo del Teschio i soli probabili elementi

del corredo funebre sono rappresentati da frammenti di vasi. Al Buso Streto le ossa umane, pur non presentando tracce di esposizione al fuoco, si trovavano in un livello ricco di ceneri e carboni (Salzani 1984).

Poche notizie e nessun chiaro inquadramento cronologico affi dabile sono disponibili per il sito della Sassina di Prun (Verona) (Battaglia 1930-1931) in Veneto, dove nel 1930 Raffaello Battaglia mise in luce unʼarea funeraria, delimitata da un muretto a secco e da una parete rocciosa, dove furono trovati resti umani in parte in connessione e in parte sconvolti.

Nella provincia di Bergamo (Lombardia) troviamo una situazione simile a quella riscontrata in Liguria e in Veneto. Anche qui è probabile che alcune grotticelle sepolcrali sfruttate nella precedente età del Rame (Fusco e Poggiani Keller 1976, Poggiani Keller 1980, 1988, 1988-1989, 1989, 1996) abbiano visto una continuità di utilizzo a scopo sepolcrale fi no allʼantica età del Bronzo. Tale continuità è fi nora documentata solo alla Grotta dellʼEdera o del Paier (Poggiani Keller 1996, scheda n. 642) (fi g. 12), ma a favore di tale ipotesi depone anche la presenza di elementi inquadrabili nellʼantica età del Bronzo nella grotta detta Tomba dei Polacchi, frequentata per scopi non funerari ma probabilmente connessi al culto delle acque (Poggiani Keller 1989).

Riteniamo, invece, che non sia possibile ipotizzare un utilizzo fi no allʼantica età del Bronzo della grotticella sepocrale eneolitica del Buco della Sabbia di Civate (Lecco) sulla base di unʼunica datazione radiometrica (R-1001 : 3680 ± 110 BP), tra lʼaltro con una ampia deviazione standard che, a seguito di calibrazione con due sigma, porta ad un intervallo di tempo di numerosi secoli che la rende praticamente inutilizzabile (De Marinis 1994, Maggi 1996).

Testimonianze di deposizioni in area di riparo o alla base di pareti rocciose provengono da due siti lombardi. Ad Arolo di Leggiuno (Varese) (Tizzoni 1984) le ricerche non regolari hanno impedito di stabilire con sicurezza il tipo di ritualità funeraria, ma hanno restituito vari probabili elementi di corredo, tra cui un torque e un braccialetto in bronzo. A Paradiso di Laorca (Lecco) (De Marinis 1994, Ronco 1994) sono stati rinvenuti numerosi resti umani non in connessione anatomica (tra cui il cranio trapanato di una giovane donna) e senza corredo. Una datazione radiometrica effettuata su un campione di carbone presso il Centre des Recherches Geodynamiques di Thonon-les-Bains (Francia) ha dato unʼetà di 3445 ± 90 BP, corrispondente a 1885-1640 cal BC.

In Emilia-Romagna, dove si conosce lʼuso funerario delle grotte fi n dalla piena età del Rame come dimostra

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

la Tana della Mussina (Modena) (Chierici 1872, Barfi eld 1975), una sicura destinazione funeraria ebbe la Tanaccia di Brisighella (Ravenna) (Farolfi 1976, Massi Pasi e Morico 1996, 1997). Vi furono rinvenuti uno scheletro di un bambino coperto da un masso roccioso, una mandibola di bambino accompagnata da una punta di freccia in selce e da un pugnaletto in osso e altre ossa appartenenti ad un individuo adulto ancora in parziale connessione anatomica accompagnate da una punta di freccia in selce. La testimonianza più importante è quella relativa al rinvenimento, in una nicchia laterale della camera principale della cavità, di alcune ossa craniche di un bambino e di un adolescente accompagnate da due crani ritenuti di canide (in realtà si tratta di tasso) ; il corredo di questa sepoltura era costituito da un frammento di vaso con decorazione di tipo campaniforme e da un boccaletto con ansa a gomito di chiara appartenenza allʼantica età del Bronzo di ambito poladiano.

A prescindere dalle scarse notizie riguardanti gli aspetti della ritualità funeraria, le evidenze della Tanaccia rivestono unʼimportanza notevole per lʼinquadramento delle fasi fi nali del fenomeno del Bicchiere Campaniforme in Italia settentrionale poiché permettono di testimoniare una sua parziale sovrapposizione con le fasi iniziali della cultura di Polada (Nicolis 2001b).

L̓ uso delle grotticelle sepolcrali nellʼAppennino emiliano romagnolo potrebbe trovare ulteriori evidenze nella Grotta del Re Tiberio (Riolo Terme, Ravenna), che si trova non molto distante dalla Tanaccia di Brisighella (Bertani e Pacciarelli 1996, Pacciarelli e Teegen 1997). Oltre alle notizie del ritrovamento, avvenuto nel 1870 ad opera di Giuseppe Scarabelli, di ossa umane appartenenti ad almeno due individui, recentemente è stata riportata la sicura testimonianza del ritrovamento di resti scheletrici di una giovane donna e di un infante in età perinatale e alcuni vasi databili tra la fi ne dellʼantica e i primi inizi della media età del Bronzo (Bertani e Pacciarelli 1996, 430).

Più incerto, e comunque senza alcuna possibilità di inquadramento, è il ritrovamento allʼinterno della Grotta del Farneto (Bologna) da parte di Francesco Orsoni, nella seconda metà del 19° secolo, di resti umani frammentari e di uno scheletro con tracce di combustione posto sotto una crosta stalagmitica (Belemmi, Morico e Tovoli 1996).

Una sepoltura in grotticella è nota anche alla Boira Fusca, in località Salto di Cuorgnè (Torino) in Piemonte (Cima 1990, Gambari e Venturino Gambari 1996). Il corredo, considerato di ascendenza rodaniana, è costituito da una lama triangolare di pugnale in bronzo, con base arrotondata, tre fori per i chiodi e dischetto in bronzo per coprire il pomo dellʼimpugnatura.

Al Ciondar des Paganis (Udine) si ricorda il rinvenimento di scarsi resti umani che potrebbero essere lʼindizio, confortato appunto dalla presenza dei materiali di adorno e della piccola ascia levigata, di una sepoltura sconvolta in antico, appartenente ad una fase di transizione tra Eneolitico e Bronzo antico (Bressan 1982, 117).

È da ricordare, infi ne, che sono stati interpretati come resti di sepolture secondarie i crani umani isolati rinvenuti in alcune stazioni palafi tticole (Barche di Solferino, Cavriana, Cattaragna, Fimon) (Peroni 1971, Barfi eld 1981).

Il caso Trentino

Il Trentino rappresenta un caso particolare nel quadro della ritualità sepolcrale dellʼItalia settentrionale, prima di tutto per la densità di evidenze sepolcrali riferibili a questa fase e poi per la presenza di riti peculiari al solo territorio Trentino.

I siti funerari trentini si distribuiscono soprattutto lungo la Valle dellʼAdige, il principale solco vallivo della regione e uno dei più importanti di tutto lʼarco alpino che mette naturalmente in comunicazione la penisola italiana e lʼambiente culturale mediterraneo con lʼEuropa centrale. I siti a carattere funerario si localizzano prevalentemente in grotticelle, in ripari sotto roccia oppure alla base di pareti rocciose caratterizzate da spaccature e anfratti che assumono talora la funzione di vano sepolcrale.

Il sito più rappresentativo è quello di Romagnano Loc (settori III e IV) (Perini 1975), dove le evidenze sepolcrali, che occupano una piccola parte risparmiata (circa 6 metri quadrati) del deposito, sono distribuite su tre livelli archeologici sovrapposti. Le sepolture si trovano addossate alla parete rocciosa dove questa forma un leggero riparo e sono caratterizzate dal rito dellʼinumazione singola. Il corpo del defunto è generalmente deposto in posizione rannicchiata sul fi anco destro, ma è attestata anche la posizione distesa. La struttura sepolcrale è solitamente delimitata da un perimetro di pietre e coperta da un piccolo tumulo (fi g. 13).

Un rituale funerario particolare, documentato fi nora solo in Trentino, è quello riservato agli individui immaturi (feti o neonati), deposti allʼinterno di vasi troncoconici protetti da piccoli cumuli di pietre. Probabilmente legata al culto dei crani, è la deposizione secondaria di un cranio di fanciullo di 4-5 anni in vaso4.

A Romagnano Loc, la prevalenza di individui di età inferiore ai 12 anni può essere considerata fi siologica in una società con alta mortalità neonatale e infantile. Non si può escludere, tuttavia, lʼesistenza di aree diverse destinate prevalentemente ai vari segmenti di età. Forse imputabile

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Figura 13 : Romagnano Loc. Planimetria del primo livello di sepolture. Le tombe 3 e 5 sono sepolture in vaso (da Perini 1975, prima tavola fuori testo).

alla giovane età degli inumati è anche la quasi totale assenza di corredi, composti solo da alcuni denti forati e alcune perline in madreperla, in buona parte pertinenti alle sepolture di adulti.

In unʼarea non interessata dalla necropoli (settore II) sono stati rinvenuti i resti molto parziali di una sepoltura posta al di sotto di un cumulo di pietre. Si tratta di un unico individuo, probabilmente una giovane donna, di cui era

conservato solo il cranio, attorno al quale si trovavano sessanta elementi ornamentali, tra cui ventotto elementi in osso, ventidue segmenti di Dentalium, due canini forati, tre placchette ricavate da zanna di cinghiale, due pendagli a bastoncello in osso, una falange forata, un ciottoletto forato e parte di un anello in osso (Perini 1971).

Alcuni altri siti funerari, non ancora pubblicati integralmente, confermano il quadro generale della

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

ritualità sepolcrale dellʼantica età del Bronzo in Trentino, ma al contempo forniscono nuovi dati che integrano lʼevidenza di Romagnano Loc.

Nel sito di Mezzocorona - Borgonuovo, situato a circa 240 metri s.l.m. sul versante destro della Valle dellʼAdige poco a nord di Trento, sono state messe in luce evidenze di episodi insediativi riferibili al Mesolitico e al Neolitico (Dalmeri, Mottes e Nicolis 2002, Bazzanella et al. 2000, 2002) e unʼarea funeraria databile allʼantica età del Bronzo (Nicolis 1996, 2001a). La zona adibita a necropoli è localizzata a ridosso della parete rocciosa, in una rientranza lunga una trentina di metri. Le aree indagate sono due, situate alle opposte estremità della rientranza, mentre la parte centrale non ha fornito tracce di frequentazione umana.

Nellʼarea orientale, quasi a contatto con la parete rocciosa, sono stati rinvenuti due vasi adagiati su un fi anco, ma in origine probabilmente deposti in posizione verticale, con una lastra di pietra posta a chiusura dellʼimboccatura (fi g. 14). I due vasi sono stati interpretati come strutture funerarie destinate a individui di età neonatale (tombe 1 e 2), anche se allʼinterno non si sono rinvenuti resti umani ma solo due piccoli frammenti indeterminabili di osso. Il vaso della tomba 1 presenta un corpo troncoconico, una breve spalla e colletto rettilineo (fi g. 15), quello della tomba 2 è un vaso troncoconico con cordoni plastici orizzontali e fi la di fori passanti sotto lʼorlo.

Il settore occidentale presenta una situazione più articolata e più complessa. La prima struttura funeraria venuta alla luce è un vaso troncoconico con cordoni plastici orizzontali deposto in fossa e rinvenuto in posizione verticale (tomba 4). Esso conteneva scarsi resti in cattivo stato di conservazione di almeno due individui immaturi di età infantile (0-6 anni)5, di cui uno forse neonatale ; alcuni frammenti ossei presentano tracce di combustione.

Una seconda area funeraria, che non è stato possibile collegare stratigrafi camente con la precedente a causa dellʼazione dei mezzi meccanici che hanno operato nella zona, è costituita da un anfratto nella roccia. Al suo interno sono state riconosciute almeno tre fasi di deposizioni. Quelle superiori (tombe 5 e 6), rinvenute in buona parte sconvolte, sono costituite da resti anatomicamente non connessi di almeno quattro individui (due adulti e due giovani). La tomba 5 ha restituito due anelli massicci in bronzo, la tomba 6 due piccoli vasi. Alla base della tomba 6 erano presenti delle grosse pietre che costituivano la copertura della sottostante tomba 8. Anche questa risulta parzialmente intaccata dai mezzi meccanici, e non è possibile quindi ricostruire lʼestensione originaria dellʼarea sepolcrale

Figura 14 : Mezzocorona - Borgonuovo. La tomba 1.

Figura 15 : Mezzocorona - Borgonuovo. Il vaso della tomba 1.

allʼesterno dellʼanfratto. La tomba 8 conteneva i resti parziali e anatomicamente non connessi di almeno cinque individui (uno maturo maschile, uno adulto maschile, uno giovanile femminile, due immaturi). La parte più interna consisteva in una deposizione intenzionale di tre crani, con una semplice delimitazione di pietre (fi g. 16). Quello giovanile presentava la mandibola ancora in connessione e una patologia dentaria macroscopica.

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La tomba 8 è da interpretare come struttura funeraria destinata a deposizioni secondarie con dislocazione dei crani. La presenza di un cranio con mandibola in connessione anatomica indica la chiara intenzionalità dellʼazione di deposizione secondaria, probabilmente avvenuta in un momento in cui i legamenti tra le varie ossa erano ancora, almeno parzialmente, presenti. Nel contesto della tomba 8 è stato rinvenuto un elemento di falcetto con usura lucida.

La tomba 10 e la tomba 14, che presentano una stretta uniformità strutturale e rituale, sono inumazioni singole, deposte su piani preparati artifi cialmente in prossimità di un piccolo riparo (tomba 10) e di una nicchia (tomba 14) (fi g. 17). Gli spazi funerari sono delimitati dalla roccia e da pietre anche di grandi dimensioni ; la copertura è costituita da un cumulo di pietre. L̓ inumato della tomba 10 è un individuo di età adulta, sesso femminile, deposto sul fi anco sinistro, gli arti inferiori fl essi e quelli superiori ripiegati ; lʼorientamento è SE-NW (fi g. 18) ; quello della tomba 14 è un individuo di età adulta, sesso maschile, deposto sul fi anco sinistro, gli arti inferiori fl essi, il braccio destro

ripiegato e quello sinistro disteso, con la mano allʼaltezza delle ginocchia, lʼorientamento è ENE-WSW (fi g. 19).

Le tombe 10 e 14 rappresentano le strutture funerarie più complete di tutta la necropoli di Borgonuovo e testimoniano un rituale peculiare : nel cumulo di pietre che copre ciascuna delle due tombe, infatti, sono stati rinvenuti i resti di due vasi6, uno deposto esattamente sopra il capo dellʼinumato e a diretto contatto con esso, lʼaltro più in basso sul corpo. I vasi erano estremamente frammentati, ma nellʼarea di dispersione dei frammenti o in prossimità del fondo sono stati rinvenuti resti ossei umani. I vasi deposti sopra il capo degli inumati presentavano una maggiore concentrazione di resti ossei : quello della tomba 10 conteneva frammenti ossei di un individuo immaturo di età fetale o neonatale e altri di individuo adulto ; al suo interno è stato rinvenuto anche un piccolo anellino in fi lo di bronzo. Il vaso della tomba 14 conteneva i resti di un individuo adulto (tra cui la mandibola e varie costole) e di uno o più individui immaturi (fi g. 20). I vasi, anche in considerazione della presenza di individui immaturi al loro interno, furono interpretati in un primo momento come strutture funerarie indipendenti destinate ai neonati (furono loro assegnati i numeri di tomba 9, 11, 12 e 13). Tuttavia la stretta somiglianza formale tra le due inumazioni, il ricorrere in entrambe le strutture della medesima dinamica di apprestamento degli elementi che compongono il rituale funerario e la presenza allʼinterno dei vasi di resti di individui adulti, fanno pensare di essere in presenza di un rito funerario autonomo e complesso, che prevede prima la deposizione del corpo e poi, in modo contestuale, la copertura con il tumulo e la deposizione dei vasi. Tutto questo, inoltre, porta a ritenere che le due strutture funerarie (tombe 10 e 14) siano state realizzate a breve distanza di tempo lʼuna dallʼaltra. È da ricordare, infi ne, che anche a Romagnano, entro la tomba n. 2, allʼaltezza delle mani del defunto, sono stati rinvenuti i resti di un vaso contenente ossa di neonato (tomba n. 3) (Perini 1971, 1975).

Le pessime condizioni della ceramica, dovute allʼimpasto scadente e alla presenza di pietre che hanno causato una estrema frammentazione dei vasi, non hanno permesso fi nora la ricostruzione di forme complete. Tuttavia, in base alla presenza di alcuni elementi ceramici più diagnostici, è probabile che le tombe siano da riferire ad un momento avanzato dellʼantica età del Bronzo.

Al di sopra della tomba 4 è presente una struttura (tomba 3) di diffi cile interpretazione dal momento che essa è stata in gran parte rovinata dai lavori di scasso. Si tratta dellʼevidenza stratigrafi camente più recente di Borgonuovo, costituita da una fossa al cui interno sono stati rinvenuti i resti di un cranio non combusto attribuibile ad un individuo immaturo di età infantile (0-6

Figura 16 : Mezzocorona - Borgonuovo. La parte più interna della tomba 8.

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

anni) e resti semicombusti di un individuo adulto, forse maturo : tra questi la calotta cranica in pessime condizioni di conservazione e con chiare tracce di esposizione al fuoco. Nel riempimento della fossa sono stati rinvenuti moltissimi frammenti di vasi, alcuni dei quali poggiavano direttamente sul cranio dellʼindividuo infantile. Non è possibile verifi care, vista la incompletezza della struttura, se si tratti di recipienti più antichi frantumati durante le operazioni di scavo della fossa. Sembra più probabile, tuttavia, che essi costituiscano lʼevidenza di una operazione direttamente connessa con il rituale funerario, in analogia a quanto avviene nelle tombe 10 e 14. Nonostante lʼincompletezza dei dati, la presenza di alcuni elementi ceramici più diagnostici, rende probabile per la tomba 3 un inquadramento tra lʼantica e la media età del Bronzo.

Un altro sito che ha arricchito le testimonianze relative alle manifestazioni sepolcrali dellʼantica età del Bronzo in Trentino è quello di Mezzolombardo - Nogarole. Il sito, scoperto nel 1985, è posto alla base delle imponenti pareti rocciose dellʼaltopiano di Fai della Paganella, in località La Rupe di Mezzolombardo. I primi scavi hanno portato al riconoscimento di tre ripari sottoroccia posti a quote diverse, denominati Nogarole 1, 2 e 3, da sud a nord7.

Nel riparo Nogarole 1 un sottile livello antropico ha restituito materiale attribuibile genericamente al Neolitico antico. Nel riparo Nogarole 2, nel livello antropico più basso, è presente una struttura funeraria databile allʼetà del Rame e costituita da una inumazione singola addossata alla parete rocciosa e deposta in fossa poco profonda, delimitata da un arco di pietre e coperta da un tumulo di pietre.

L̓ area del riparo Nogarole 3 è stata suddivisa in due settori di scavo, il Settore 1 ad ovest ed il Settore 2 ad est. Il livello archeologico 4 del Settore 1 è caratterizzato dallʼuso funerario dellʼarea ed è inquadrabile nellʼantica età del Bronzo. Sono state rinvenute due sepolture di fanciullo o neonato in vaso troncoconico deposto in fossa e coperto con una piccola lastra rettangolare e successivamente da un piccolo tumulo circolare (tombe 1 e 2) (fi g. 21 a 23). La tomba 3 è costituita da una probabile struttura a cista litica addossata alla roccia, che racchiude un vaso troncoconico contenente i frammenti di altri due piccoli vasi ; allʼesterno del vaso è presente una chiazza di ceneri, carboni e ossa combuste, che forse costituisce il contenuto originario del vaso. La tomba 4 ha una struttura simile alla tomba 3 ; il vaso è deposto su una grande lente di terreno carbonioso ma al suo interno non contiene alcun resto umano o osso combusto.

Figura 17 : Mezzocorona - Borgonuovo. Planimetria della tomba 10 (in alto) e della tomba 14 (in basso) dopo lʼasportazione del tumulo di copertura.

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Nel Settore 2, in corrispondenza del terzo livello archeologico, è stata riconosciuta una piccola grotticella allʼinterno della quale sono presenti resti scheletrici di vari individui, quasi mai in connessione anatomica. Un individuo è deposto in posizione supina allʼimboccatura della grotticella, a ridosso della roccia, in una fossa poco profonda ; ai lati del corpo sono presenti delle pietre.

Il quarto livello archeologico presenta poco prima dellʼimboccatura della grotticella un vaso troncoconico, probabilmente in origine deposto verticalmente nel terreno senza alcuna copertura ; una chiazza carboniosa in prossimità del vaso potrebbe costituirne il contenuto ;

il vaso è interpretabile probabilmente come struttura tombale. Allʼinterno della grotticella sono presenti alcune concentrazioni di frammenti di vasi troncoconici e, al centro, una chiazza contenente carboni e ossa bruciate. Allʼesterno della grotticella è presente una struttura di combustione racchiusa in un semicerchio di pietre probabilmente connessa alla ritualità funeraria.

La ripresa delle indagini nel sito, nel 1994, ha interessato il riparo Nogarole 3, e in particolare un anfratto interpretato in un primo momento come inghiottitoio (Nicolis 1996, 2001a, Mottes, Nicolis e Tecchiati 1999). Durante lo scavo sono stati rinvenute evidenze riferibili a ritualità funerarie

Figura 18 : Mezzocorona - Borgonuovo. La tomba 10.

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

inquadrabili tra la fi ne dellʼetà del Rame e lʼantica età del Bronzo (fi g. 24). La prima (tomba I), localizzata in prossimità dellʼimboccatura dellʼanfratto, è costituita da un vaso troncoconico, probabilmente deposto originariamente in posizione verticale con la protezione di alcune pietre. Lo scavo del contenuto del vaso, effettuato in laboratorio, ha messo in luce solo una costola umana. Una sepoltura in vaso (tomba III) (fi g. 25), addossata alla parete nord dellʼanfratto, risulta piuttosto frammentata a causa della pressione di alcune pietre che forse costituivano una sorta di protezione ; sono presenti numerose ossa di individuo immaturo e alcune ossa animali, interpretabili come resti di offerte o pasti rituali. Un altro vaso (tomba II) (fi g. 25), situato sul fondo dellʼanfratto,

è deposto a diretto contatto sopra i resti di un unico individuo adulto con corredo di tre geometrici in selce ; questʼultima sepoltura (tomba V) (fi g. 26), che non è in connessione e risulta priva del cranio, è da interpretarsi, a nostro avviso, come deposizione secondaria. L̓ analisi radiometrica con il metodo del Carbonio 14 condotta su un campione di osso dellʼindividuo della tomba V ha fornito la seguente datazione (KIA 12447) : 3892 ± 34 BP corrispondente a : cal BC 2469-2282, 2249-2232, 2217-2211 (due sigma), inquadrabile tra la fi ne dellʼetà del Rame e gli inizi dellʼantica età del Bronzo. Allʼesterno dellʼanfratto è stata individuata la sepoltura di un individuo di circa 4-5 anni deposto in una piccola depressione, in posizione rannicchiata, senza corredo (tomba IV).

Figura 19 : Mezzocorona - Borgonuovo. La tomba 14.

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era disposto un semicerchio di pietre allʼinterno del quale è stata rinvenuta la maggior parte degli elementi del corredo. Due massi situati alla parte opposta e un altro nella zona centrale racchiudevano i due femori. Poiché la struttura tombale non presentava evidenti manomissioni e alcune ossa presentavano tracce di esposizione al fuoco, la sepoltura di Vela Valbusa è stata interpretata come deposizione secondaria con scarnifi cazione parziale tramite lʼazione del fuoco (Fasani 1984).

Il corredo della sepoltura è costituito da 78 conchiglie di Dentalium, 117 perline ricavate da conchiglie fossili di molluschi, 15 perle in osso, 1 perla in lignite, 10 pendagli a bastoncello in osso, 1 canino di orso forato, 3 canini atrofi ci di cervo forati, 22 canini vari forati, 1 pendaglio in calcare, 1 cristallo di quarzo, 2 saltaleoni in rame.

Tutti questi elementi dovevano costituire una serie di collane o un pettorale. Si tratta di un apparato ornamentale

Figura 20 : Mezzocorona - Borgonuovo. Il vaso che si trovava sopra il capo dellʼinumato della tomba 14. Al suo interno si vede la mandibola di un individuo adulto.

Figura 21 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. La tomba 2 al momento della scoperta con la lastra di copertura ancora in posto.

Figura 22 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. La tomba 2 senza la lastra di copertura.

Lo scavo dellʼarea del riparo vero e proprio ha interessato i resti di una struttura di combustione, già in parte indagata durante gli scavi del 1985, da interpretare molto probabilmente come focolare destinato alla ritualità funeraria. Qui sono stati rinvenuti un elemento di falcetto in selce alterato dallʼazione del fuoco e un piccolo pendaglio a bastoncello non forato in osso.

Un altro sito a destinazione sepolcrale inquadrabile nellʼantica età del Bronzo è quello di Vela Valbusa, posto poco a nord di Trento, indagato nel 1969, che non presenta la complessità e lʼarticolazione delle necropoli discusse fi nora (Fasani 1991). Si tratta, infatti, di una struttura a tumulo a pianta ovoidale addossato alla parete rocciosa, costituita da grossi massi a cui successivamente erano state sovrapposte pietre di dimensioni decrescenti. Allʼinterno della struttura era deposto un unico individuo appena adulto di sesso femminile. In corrispondenza del cranio e di altre ossa postcraniali, non connesse anatomicamente,

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

molto ricco, se messo a confronto con quelli delle altre sepolture della prima età del Bronzo, che doveva, quindi, rappresentare con ogni probabilità i caratteri di distinzione dellʼindividuo nellʼambito del gruppo sociale di appartenenza. Il confronto immediato è con la già ricordata sepoltura di Romagnano Loc (settore II), di cui purtroppo si è conservato solo il cranio, caratterizzata da elementi di corredo molto simili.

Nei livelli sottostanti la sepoltura di Vela Valbusa è stata rinvenuta una struttura costituita da un livello di concotto, di circa 4-5 cm di spessore, a contorno quadrangolare con i bordi rilevati poggiante su un livello di scorie. Il rapporto tra questa evidenza, interpretata come forno di fusione a catino piatto, e lʼepisodio funerario non è chiaro.

Articolate evidenze funerarie risalenti allʼantica età del Bronzo provengono da ricerche condotte nel sito di Volano - San Rocco (scavi 1997-1998), posto in Valle dellʼAdige a circa 20 chilometri a sud di Trento, per il quale è ancora in corso lʼelaborazione delle informazioni emerse durante lo scavo (Nicolis 2001a). Ai piedi di una bassa parete rocciosa,

in parte smantellata artifi cialmente in anni recenti, sono state individuate varie opere di strutturazione del versante detritico, in parte fi nalizzate ad ospitare spazi sepolcrali. Il carattere dinamico della morfologia, il ripetersi delle azioni di sistemazione del versante e lʼuso prolungato dellʼarea a

Figura 23 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. Il vaso della tomba 2.

Figura 24 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. Planimetria delle tombe I-IV.

scopi funerari hanno reso più diffi cile lʼesatta defi nizione di tutte le evidenze. Oltre ad alcuni addensamenti disordinati di ossa umane, sono state individuate, allʼinterno di aree appositamente apprestate, due strutture funerarie : la prima ha restituito al di sotto di un piccolo tumulo i resti di un

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vaso e alcune ossa di un individuo immaturo commiste ad ossa di civetta (Athene noctua) ; la seconda comprendeva i resti di due vasi troncoconici, uno dei quali conservava scarsi resti di un individuo immaturo.

Un elemento che sottolinea lʼimportanza rituale del sito è la deposizione, allʼinterno di una delle sistemazioni del versante, di un cranio di orso, privato della mandibola, protetto da una grossa lastra di pietra.

Resti ossei umani (ossa lunghe, frammenti di cranio, denti), frammisti a resti faunistici e manufatti, si trovano distribuiti caoticamente anche nel suolo sabbioso fortemente antropizzato che si trova alla base del detrito di versante. Per le fasi più antiche (US 14/4A) è disponibile una datazione C14 ottenuta su carboni (KIA 12455) : 3798 ± 26 BP, corrispondente a : cal BC 2302-2186, 2184-2141 (due sigma).

Nellʼambito dellʼarea funeraria di Bersaglio di Mori (Trento) (Avanzini 1984, Avanzini et al. 1985), è stata riconosciuta una probabile sepoltura di bambino in vaso. In precedenza abbiamo espresso lʼopinione che tale evidenza potesse rappresentare un antecedente eneolitico di questo rituale in Trentino (Nicolis 1996). In realtà lʼarea funeraria di Bersaglio di Mori mostra di aver subito evidenti azioni di rimaneggiamento e presenta elementi inquadrabili tra lʼantica età del Bronzo e lʼetà del Rame. Conseguentemente riteniamo più probabile una attribuzione di questa sepoltura allʼantica età del Bronzo piuttosto che allʼetà del Rame.

Nei primi anni Sessanta del 20° secolo, nella località Solteri, alla periferia nord di Trento, oltre ad una sepoltura inquadrabile nel Tardoneolitico-età del Rame (Mottes e Nicolis 2002), sono stati rinvenuti resti scheletrici sparsi,

appartenenti ad almeno due individui, coperti da pietre che sembravano costituire un piccolo tumulo (Corrain e Capitanio 1967). Insieme alle ossa erano presenti tre elementi di collana in conchiglia. Poiché i livelli che coprivano i resti contenevano materiali databili ad una fase recente dellʼantica età del Bronzo (orizzonte Fiavè 3°) è probabile che questa struttura sepolcrale possa essere inquadrata tra la fi ne dellʼetà del Rame e gli inizi dellʼantica età del Bronzo (Mottes 1996).

Sembra essere legata al culto dei crani una sepoltura messa in luce al Riparo del Santuario, in comune di Lasino, nella Valle dei Laghi, durante gli scavi degli anni Sessanta-Settanta del 20° secolo8. Si tratta di un grande vaso troncoconico, decorato con cordoni plastici, che conteneva i resti di un cranio di individuo adulto. Il vaso era addossato alla parete del riparo e coperto da un tumulo di pietre. È possibile che alcune ossa non connesse anatomicamente testimonino una seconda sepoltura. L̓ associazione dei resti umani con ossa animali sembra documentare lʼusanza di offerte rituali o di banchetti funebri (Riedel e Tecchiati 1992).

Durante la campagna di scavo del 1994 al Riparo del Santuario si è osservata, in un livello a carattere insediativo, unʼaltra piccola concentrazione di resti umani non in connessione anatomica, che è stata riferita ad una sepoltura secondaria (Tecchiati 1997a).

È possibile che sia inquadrabile, almeno in parte, nellʼantica età del Bronzo la frequentazione per scopi funerari della grotticella denominata La Cosina di Stravino, in comune di Cavedine, nella Valle dei Laghi (Roberti 1913). Al suo interno nel 1912 vennero individuate cinque concentrazioni di resti scheletrici, addossati alle pareti e in buona parte sconvolti. Secondo Giacomo

Figura 25 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. I vasi della tomba II (a sinistra) e della tomba III (a destra).

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Roberti gli inumati erano stati deposti rannicchiati ad una profondità di 20-30 cm dalla superfi cie, con il fi anco sinistro appoggiato ad una grossa pietra (Roberti 1913, fi g. 2). Dallʼanalisi antropologica si ricava che i resti, in stato fortemente frammentario, potevano appartenere a non meno di nove individui, tre maschi, tre femmine adulte e tre fanciulli (Corrain e Capitanio 1967). I materiali trovati insieme ai resti umani sono scarsi e diffi cilmente associabili alle singole sepolture9. Oltre a frammenti di probabili recipienti troncoconici decorati con cordoni plastici lisci, sono presenti frammenti ceramici attribuibili al Bronzo recente-fi nale e materiali di epoca storica. Tra il materiale litico si segnala la presenza di una lama di pugnale in selce rinvenuta associata ai resti scheletrici di un inumato collocato allʼingresso della cavità.

Problematico risulta anche lʼinquadramento delle evidenze della grottina del Colombo di Mori (in realtà poco più che un anfratto). Il sito è noto fi n dal secolo scorso per le ricerche che vi condusse, per conto del Museo Civico di Rovereto, Paolo Orsi, lʼillustre archeologo roveretano che proprio con gli scavi al Colombo segnò nel 1881 la nascita dellʼarcheologia moderna nel Trentino (Orsi 1882).

Nonostante qualche apparente discordanza delle notizie sul livello di rinvenimento dei resti umani, sembra chiara lʼopinione di Orsi che vede una netta separazione temporale tra lʼuso sepolcrale della grotta e quello insediativo, questʼultimo chiaramente inquadrabile nellʼantica età del Bronzo. Risulta pertanto azzardato, in considerazione della estrema povertà dei dati strutturali, dellʼassenza di elementi di corredo e delle osservazioni di Orsi, attribuire le sepolture del Colombo ad un periodo cronologico defi nito, ed in particolare allʼantica età del Bronzo, anche se alcuni elementi messi in evidenza (la deposizione in grotticella di resti non in connessione

anatomica, sotto blocchi di pietra appositamente collocati, e la presenza di tracce di esposizione al fuoco) possono ricordare, in base alle nostre conoscenze attuali, la ritualità funeraria dellʼantica età del Bronzo.

Tracce della presenza di sepolture dellʼantica età del Bronzo provengono dalle grotticelle formate dai massi di crollo posti alla base di Castel Corno di Isera, nella Valle dellʼAdige nei pressi di Rovereto10.

Sempre alla stessa età sono stati attribuiti i resti umani, tra cui la parte superiore di un cranio dolicocefalo assai bello e regolare ma molto piccolo (Apollonio 1879-1980, 65), rinvenuti nel 1879 nel Pozzo Poieti, cavità di origine glaciale che si trova nei pressi di Vezzano, nella Valle dei Laghi (Perini 1975).

In via del tutto ipotetica, dal momento che i dati non sono verifi cabili, è stato riferito ad una sepoltura secondaria, inquadrabile nellʼantica età del Bronzo, un piccolo vaso, forse associato ad un frammento di cranio, rinvenuto in località Molina di Mori, tra la Valle dellʼAdige e il Lago di Garda (Tecchiati 1997b).

In assenza di dati signifi cativi e di elementi di corredo, si possono genericamente attribuire allʼetà del Bronzo le sepolture ad inumazione rinvenute negli anni Quaranta del 20° secolo a Molina di Ledro, e forse relative alla necropoli della famosa palafi tta (Dal Ri 1976).

A tale riguardo, risulta ancora più problematica lʼinterpretazione dei resti umani trovati nei depositi palafi tticoli di Ledro e Fiavè, considerati talora come testimonianza di individui annegati, oppure come evidenza di un particolare culto dei crani, oppure, in analogia con quanto già ricordato per i crani umani isolati rinvenuti in

Figura 26 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. La tomba V.

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altre stazioni palafi tticole (Barche di Solferino, Cavriana, Cattaragna, Fimon), come resti di sepolture secondarie.

ConsiderazioniL̓ elemento che caratterizza la ritualità funeraria dellʼantica età del Bronzo su quasi tutto il territorio dellʼItalia settentrionale è la continuità della tipologia funeraria con la precedente età del Rame, che si esprime talvolta nella continuità dʼuso di una stessa struttura o degli stessi spazi funerari, come nel caso di alcune grotticelle liguri, della tomba di Alba - Via T. Bubbio o dei ripari di Nogarole di Mezzolombardo. Solo la struttura a tumulo presente nella parte orientale del territorio preso in esame costituisce per il momento un aspetto del tutto isolato.

La struttura della tomba a fossa semplice caratterizza le necropoli eneolitiche di Remedello (Colini 1898-1902, Cornaggia Castiglioni 1971, De Marinis 1997) e di Spilamberto (Bagolini 1981, 1984b) e le rare sepolture campaniformi (Colini 1899, Nicolis 2001b).

La tomba in cista litica si trova in Valle dʼAosta durante lʼetà del Rame (Tombe I e III di Saint-Martin-de-Corléans) ma è presente già nel Neolitico di tradizione Chamblandes (Mezzena 1997). Nel Veneto, invece, lʼuso di questa struttura sembra esaurirsi con lʼetà del Rame.

In Emilia Romagna è da ricordare lʼuso sepolcrale della Tana della Mussina in ambiente culturale e cronologico remedelliano. Questo uso sembra cessare con la fi ne dellʼantica età del Bronzo (Bertani e Pacciarelli 1996, Pacciarelli e Sassatelli 1997), anche se la notizia del rinvenimento di urne cinerarie confrontabili con quelle terramaricole nella grotta del Farneto (Belemmi, Morico e Tovoli 1996) fa ritenere possibile una frequentazione funeraria delle grotte anche in età successive.

Le grotticelle sepolcrali sono un fenomeno eneolitico in Veneto e in Lombardia, mentre in Liguria possono essere state sfruttate fi n dalla fase fi nale del Neolitico (Maggi 1998).

In Trentino si evidenzia una generale continuità tra età del Rame e Antica età del Bronzo e al contrario una netta diversità rispetto al Neolitico. Durante questʼultimo periodo, infatti, prevalgono per le aree a destinazione funeraria gli spazi aperti (ad esempio nel sito de La Vela), mentre già dalle prime fasi dellʼetà dei metalli, come nel caso della sepoltura di Acquaviva di Besenello (Angelini, Bagolini e Pasquali 1980, Pedrotti 2001, 211-212), sono attestate le situazioni morfologiche che caratterizzeranno le zone adibite a sepoltura fi no a tutta lʼAntica età del Bronzo. Solamente con la media età del Bronzo, per la quale disponiamo

di unʼunica testimonianza, quella del tumulo di Stenico (Perini, Corrain e Capitanio 1991), tale continuità viene interrotta.

Le diverse aree geografi che interessate dalle evidenze funerarie nellʼItalia settentrionale non presentano, per quanto possibile riconoscere, tratti culturali omogenei.

Nellʼarea occidentale (Piemonte, Valle dʼAosta, Liguria) chiare ascendenze di tipo occidentale (Cultura del Rodano) riconoscibili soprattutto negli elementi del corredo si sovrappongono ad alcuni aspetti che si richiamano alla cultura di Polada. È il caso di ricordare, tuttavia, che a Saint-Martin-de-Corléans già nelle sepolture attribuite alle ultime fasi dellʼeneolitico sono presenti boccaletti globosi decorati a pettine che richiamano le prime produzioni della cultura di Polada. Inoltre, in questʼarea che mostra infl ussi culturali piuttosto omogenei, sono tuttavia presenti sia sepolture in grotticella (collettive in Liguria, individuale, per quanto è dato saperne, nella grotticella della Boira Fusca in Piemonte) che sepolture in cassa litica (Valle dʼAosta e Alba - Via T. Bubbio in Piemonte).

L̓ area alpina centrale (Lombardia, Veneto) presenta caratteri unitari dal punto di vista dellʼuso funerario delle grotticelle e dei ripari. I tratti culturali riconoscibili negli scarsi elementi dei corredi sembrano inquadrabili nella cultura di Polada, ma con richiami anche ad aree culturali diverse (ad esempio alla Buca del Paier sono presenti elementi di ispirazione orientale). Il rituale funerario sfugge completamene a qualsiasi inquadramento, anche se quello usualmente proposto della sepoltura collettiva, in analogia con il rituale dellʼetà del Rame, sembra il più probabile.

Infl ussi orientali si notano chiaramente anche nei corredi delle necropoli con sepolture singole a fossa della pianura padana (Valserà e Sorbara) il cui ambiente culturale è comunque quello poladiano con apporti culturali centroeuropei.

Troppo scarsi per ora gli elementi disponibili per il Friuli, ma anche qui la presenza dei tumuli può far pensare ad elementi di derivazione orientale.

Lʼambiente trentino è culturalmente poladiano ma, come già esposto in precedenza, riteniamo che sul suo territorio si possa identifi care una fase formativa. Proprio in questa fase, nella quale risultano chiari gli infl ussi dal mondo europeo centroorientale, probabilmente a seguito di istanze economiche legate alla disponibilità di metalli, può essere giunto anche il particolare rito funerario della sepoltura dei neonati in vaso, conosciuto fi nora solo in territorio trentino (Nicolis 2001b).

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Caratteristiche ricorrenti nella ritualità funeraria del Trentino sono la ricerca di morfologie situate su conoidi detritici e la predilezione per spazi funerari direttamente addossati alla base di pareti rocciose, oppure inseriti in anfratti o in ripari sotto roccia o in grotticelle.

Il rito adottato è quello dellʼinumazione individuale, solitamente con il corpo in posizione rattratta su un fi anco, ma talvolta anche supina, deposto solitamente in fosse poco profonde o adagiato direttamente sulla superfi cie del terreno e ricoperto da un piccolo tumulo di pietre.

Il fatto che nellʼambito di una singola struttura funeraria si rinvengano spesso i resti incompleti di più di un individuo (a Romagnano Loc, ad esempio, in 17 strutture funerarie sono stati rinvenuti i resti di 39 individui), dipende con ogni probabilità dal prolungato utilizzo di una stessa area sepolcrale con il conseguente e inevitabile rimaneggiamento delle tombe più antiche.

Non sembra possibile riconoscere lʼesistenza di rituali peculiari o spazi funerari preferenziali per segmenti della società distinti per rango sociale, per sesso o per età del defunto. La prevalenza di deposizioni infantili o giovanili nelle necropoli trentine può trovare, come si è già detto, una migliore spiegazione nella struttura demografi ca dei gruppi umani dellʼantica età del Bronzo. A titolo di confronto, nel sito di Paradiso di Laorca (Lecco), sui resti di undici individui uno appartiene ad un neonato, sei a bambini, uno ad un giovane e tre ad adulti (De Marinis 1994).

L̓ unica pratica funeraria che risulta chiaramente limitata ad un solo segmento della popolazione è quella destinata agli individui immaturi (neonati o feti), che vengono deposti in vasi di terracotta a loro volta sistemati in fosse e coperti con piccole lastre o con pietre.

Anche se non mancano vasi accuratamente lavorati e di buon impasto (ad esempio quelli della tomba a di Romagnano Loc, della tomba 1 di Mezzocorona Borgonuovo e della tomba III di Mezzolombardo Nogarole), solitamente per questo tipo di rituale vengono usati vasi troncoconici di qualità scadente, e in alcuni casi sono presenti fori di restauro eseguiti dopo la cottura. Non è chiaro, pertanto, se i vasi utilizzati per le sepolture di neonati avessero una originale destinazione funzionale diversa e poi un uso funerario secondario oppure se venissero realizzati appositamente per questo secondo scopo11.

Una pratica rituale peculiare, fi nora senza confronti in Trentino e nelle regioni vicine, si riscontra nelle tombe 10 e 14 di Mezzocorona Borgonuovo, dove dei vasi contenenti scarsi resti di individui adulti e immaturi vengono deposti

contestualmente alla costruzione del tumulo posto a copertura di una inumazione singola.

Nonostante la diffi coltà di distinguerli archeologicamente dalle manomissioni casuali, sono da sottolineare alcuni casi di chiara intenzionalità nella asportazione e dislocazione di alcune parti dello scheletro, in particolare dei crani.

In Trentino troviamo lʼevidenza della asportazione del cranio da sepolture pressochè complete (tomba 2 di Romagnano Loc), della deposizione di singoli crani in vaso (tomba 5 di Romagnano Loc, tomba 1 di Riparo del Santuario) e della dislocazione di vari crani in un anfratto (tomba 8 di Mezzocorona Borgonuovo). È da ricordare che sia nel sepolcreto eneolitico di Dos de la Forca a Mezzocorona (Bagolini et al. 1989) sia nella tomba a tumulo della media età del Bronzo di Stenico (Perini, Corrain e Capitanio 1991) sono documentati scheletri privati del cranio. Una analoga situazione è stata osservata nella tomba 30 della necropoli di Bovolone (Verona) inquadrabile in una fase avanzata della media età del Bronzo (Salzani 1983-1984, fi g. 3).

In alcuni casi la mancanza di connessione anatomica dei resti scheletrici può essere interpretata come esito della sepoltura secondaria12. Sembrerebbe essere questo il caso, per esempio, di Vela Valbusa, dove la struttura sepolcrale doveva essere destinata ad un unico individuo e non sembra aver subito manomissioni, e della tomba V di Nogarole che conteneva i resti scheletrici, privati del cranio, di un singolo individuo, non in connessione anatomica ma accuratamente sistemati in un ordine che esclude un accatastamento casuale. Anche la dislocazione dei crani e di altre ossa nella tomba 8 di Mezzocorona Borgonuovo sembra adattarsi pienamente al contesto spirituale in cui viene adottato il rito della sepoltura secondaria.

I rituali accessori connessi alle pratiche funerarie non sono facilmente riconoscibili. La presenza di fuochi viene spesso interpretata come evidenza di unʼespressione rituale, anche se talvolta essa sembra più legata ad aspetti funzionali. In particolare, si riconosce in Trentino una ricorrente connessione tra pratiche funerarie e attività metallurgiche. Le testimonianze tuttavia non sono sempre chiare. A Romagnano Loc, la tomba 12 presentava dei crogiuoli tra le pietre di copertura e risultava intaccata pesantemente da una struttura di combustione, probabilmente legata alla presenza di forni fusori nel vicino settore IV. A Vela Valbusa lʼinumazione si trovava sovrapposta ad un forno fusorio, ma, come già detto, il rapporto tra i due episodi non è chiaro. È diffi cile, pertanto, verifi care se si tratti di espressioni direttamente connesse alla ritualità sepolcrale oppure dovute allʼuso dei medesimi spazi per attività tra loro differenziate13.

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Franco Nicolis

Una recente revisione dei dati riguardanti il sito di Acquaviva di Besenello ha evidenziato come non vi sia relazione cronologica tra lʼepisodio sepolcrale, databile alla prima fase dellʼetà del Rame, e lʼattività fusoria, inquadrabile con ogni probabilità in una fase piena o recente della stessa età (DʼAmico, Gasperotto e Pedrotti 1998, Pedrotti 2001).

La presenza di resti di fauna negli spazi funerari al Riparo del Santuario, alla Cosina di Stravino, a Volano e a Nogarole viene solitamente interpretata come testimonianza di banchetti funebri consumati nei pressi della tomba o di offerte di parti di animali al defunto.

A questo proposito, Riedel e Tecchiati (1992) individuano il ruolo alimentare predominante dellʼofferta animale nelle sepolture dellʼantica età del Bronzo e invece il ruolo con ogni probabilità simbolico (trofei ?) di quelle presenti nel tumulo di Stenico della media età del Bronzo, in prevalenza orso, cervo e lupo.

In generale, i corredi funebri sono scarsi e composti in prevalenza da oggetti di ornamento. La classe più rappresentata è quella degli elementi di collana e dei pendagli di varie forme, da quelle più semplici a quelle più raffi nate. A queste ultime appartengono i pendagli a bastoncello, di grande importanza per lʼinquadramento delle manifestazioni sepolcrali trentine in quanto denotano un chiaro infl usso della componente culturale del Bicchiere Campaniforme (Nicolis 2003).

È da rilevare la quasi assoluta mancanza, tra gli elementi del corredo, di oggetti di prestigio sociale (spilloni, pugnali, ecc.). I pochi elementi in bronzo sono sempre ornamentali.

In Trentino non sembra possibile, fi nora, associare con certezza unʼarea sepolcrale al relativo insediamento. In un solo caso tale possibilità sembra ipotizzabile, pur nellʼinsicurezza di una perfetta contemporaneità dei due siti. Si tratta dei ripari sepolcrali di Nogarole e dellʼarea insediativa di La Rupe. Gli scavi condotti in questʼultimo sito, infatti, situato alla sommità del conoide e posto a circa 200 m a nord di Nogarole, hanno messo in luce opere di terrazzamento e una struttura abitativa inquadrabili nellʼantica età del Bronzo (Bassetti, Degasperi e Nicolis 2002).

Il quadro del rituale funerario dellʼantica età del Bronzo che risulta da quanto esposto si presenta analogo a quello proposto per lʼetà del Rame da Lawrence Barfi eld (Barfi eld 1985, 1986), a conferma della continuità ricordata in precedenza. Barfi eld mette in evidenza una chiara divisione tra il rito della sepoltura individuale e quello della sepoltura collettiva che tuttavia non si evidenzia in

un limite geografi co netto ma in un confi ne aperto. Questo è ben evidente anche nellʼantica età del Bronzo quando nello stesso ambito geografi co e morfologico troviamo contemporaneamente sia sepolture singole sia sepolture collettive (ad esempio troviamo sepolture collettive in grotticella in Liguria, sepolture individuali in grotticella alla Boira Fusca, in cassa litica in Valle dʼAosta e ad Alba - Via T. Bubbio). In base a tale constatazione Barfi eld rigetta per lʼetà del Rame lʼidea di una linea evolutiva univoca tendente ad una crescente complessità sociale ravvisabile nella diversità dei riti funerari, rifi uta il semplice determinismo ambientale e propone invece una serie di relazioni complesse tra i rituali funerari, i fattori morfologici e le tradizioni culturali.

Anche la composizione generale dei corredi rientra nel complesso meccanismo di relazioni dei rituali funerari dellʼetà del Rame. Secondo Barfi eld i corredi delle sepolture singole, caratterizzati dalla presenza di pugnali in selce o in rame, e quelli delle sepolture collettive, caratterizzati da elementi ornamentali, non rappresentano tradizioni contrastanti di cultura materiale ma solo differenze di cultura spirituale (Barfi eld 1985).

In analogia con quanto riscontrato al Riparo Valtenesi di Manerba (Brescia), Barfi eld ritiene che la deposizione dei corredi nelle sepolture collettive avvenga al momento della sepoltura secondaria, e che il corredo quindi non esprima un semplice desiderio di ornamento del defunto ma costituisca probabilmente una sorta di primitive valuables(Barfi eld 1986). In questo caso, quindi, si tratterebbe di un sistema di comunicazione di distinzione sociale inserito in un contesto di ridistribuzione della ricchezza diverso da quello in uso nelle sepolture singole, in cui si delineano gruppi distinti per sesso ed età.

Per quanto riguarda lʼantica età del Bronzo la scarsità e la natura spesso indeterminata della documentazione non consentono di individuare con chiarezza le relazioni complesse tra i rituali funerari, i fattori morfologici e le tradizioni culturali. Anche una superfi ciale analisi della composizione dei corredi non consente di identifi care particolari meccanismi di distinzione su base funeraria. Mancano fi nora, ad esempio, chiare evidenze di tombe che dimostrino lʼesistenza di personaggi di rango elevato.

Secondo Renato Peroni, le comunità dellʼetà del Rame e dellʼantica età del Bronzo dellʼItalia settentrionale sono caratterizzate da una struttura sociale di tipo parentelare, la cui coesione deriva dalla convinzione di una comune discendenza, reale o mitica (Peroni 1996). In un contesto sociale di questo tipo si potrebbe ben inserire il rituale della sepoltura secondaria, generalmente connesso al culto degli antenati. Anche il fatto che le grotticelle sepolcrali liguri fossero frequentate da gruppi umani caratterizzati

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Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

da forti legami di identità, talora con vincoli di parentela riconosciuti, sembra rientrare pienamente nel contesto di struttura sociale proposto dallo studioso.

Con il passaggio alla media età del Bronzo si instaura, secondo Peroni, un processo di cambiamento sociale tendente ad una struttura di tipo territoriale. Infatti, nella media età del Bronzo sembra interrompersi il rituale della sepoltura secondaria, forse con qualche parziale eccezione se vogliamo riconoscerne un retaggio nellʼasportazione del cranio nella tomba 30 della necropoli di Bovolone (Verona) (Salzani 1983-1984, fi g. 3) e nella tomba n. 2 del tumulo di Stenico (Trento) (Perini, Corrain e Capitanio 1991). Questʼultimo

contesto, in effetti, è considerato come rappresentativo di un sistema sociale ancora di tipo parentelare (Peroni 1989). Secondo Peroni, infatti, in alcune regioni questo tipo di struttura economico - sociale sopravvive anche nella media età del Bronzo, probabilmente per il prevalere della tendenza ad accumulazioni di ricchezza sotto forma di bestiame piuttosto che di metalli (Peroni 1996, 12). Occorre sottolineare, tuttavia, che lʼestensione e la complessità strutturale dellʼinsediamento palafi tticolo di Fiavè 6 Bronzo Medio III Sudalpino, intorno al 1400 a.C., cui faceva riferimento con ogni probabilità il gruppo umano che utilizzava il tumulo di Stenico, non sembrano compatibili con un sistema sociale basato su rapporti parentelari14.

Note1 Per una sintesi recente sullʼargomento si veda De Marinis 1999.2 Anche nella Lombardia orientale sembrano presenti elementi che caratterizzano questa fase formativa (comunicazione personale di

Raffaella Poggiani Keller e Marco Baioni).3 Maggi 1998, 19. Un dato importante, che conferma tale ipotesi, viene dalla Grotta del Bandito (La Spezia) dove un episodio

sepolcrale è stato inquadrato nel Neolitico recente, durante la diffusione della cultura Chassey (Maggi e Negrino 2002).4 Questo rituale è riscontrabile anche al Riparo del Santuario di Lasino (Chiusole e Bergamo Decarli 1969, Riedel e Tecchiati

1992).5 I dati antropologici relativi alla necropoli di Mezzocorona Borgonuovo sono desunti dallo studio preliminare eseguito da Valentina

Visconti.6 In realtà si è constatata la presenza di frammenti pertinenti con ogni probabilità a più di due vasi, ma i fondi rinvenuti ancora in

posizione orizzontale sono solo due.7 Bagolini et al. 1985. Le informazioni relative allo scavo del 1985 ci sono state fornite da Bernardino Bagolini e da Tullio

Pasquali.8 Chiusole e Bergamo Decarli 1969, Chiusole e Vettori 1972. Il medesimo rituale è noto a Romagnano Loc.9 Devo le informazioni riguardanti i materiali della Cosina di Stravino a Elisabetta Mottes.10 Corrain e De Marchi 1980, Avanzini 1991, 14, Tecchiati 1996, 111-112. Nuovi dati sono stati acquisiti durante le recenti ricerche

condotte nel sito dal Museo Civico di Rovereto (comunicazione personale di Umberto Tecchiati).11 Come aveva già messo in evidenza Renato Perini (Perini 1975, 309), il rito della sepoltura in vaso destinato ai neonati sembra avere

origini orientali. Un utile riferimento, in uno scenario europeo, è ancora quello di Margarita Primas (Primas 1977, 81-84, 121-122) che fornisce anche esempi di questo tipo di sepoltura dallʼAnatolia alla Spagna. Alcuni aggiornamenti relativi ad ambiti orientali si trovano in Nicolis 2001a, 355-356 e nota 74, ai quali tuttavia occorre aggiungerne altri, geografi camente e cronologicamente più vicini. Sono da ricordare in particolare il ritrovamento di due sepolture di bambini in vaso nella necropoli dellʼantica età del Bronzo di Chantemerle (Gerzat, Puy-de-Dôme) in Francia, in un ambiente culturale che risente della persistenza delle tradizioni campaniformi e di infl ussi dallʼEuropa orientale (Vermeulen 2002) e il vecchio ritrovamento, nella tomba XX della necropoli a grotticelle artifi ciali di Anghelu Ruju (Alghero) in Sardegna, di un vaso contenente alcune ossa di bambino, attribuibile alla cultura di Bunnannaro e inquadrabile nellʼantica età del Bronzo (Taramelli 1909, colonne 461-464). Ad un ambito spirituale simile appartiene il tipo di sepoltura rinvenuto nel sito di Le Cerquete-Fianello (Roma). In unʼarea di frequentazione insediativa ma priva di strutture abitative è stato messo in luce un feto di 7/8 mesi contenuto in un fondo di vaso a fi asco e coperto da un altro fondo (Conati Barbaro 2002, 69). Il sito di Le Cerquete-Fianello è inquadrabile nellʼetà del Rame e datato radiometricamente tra il 3380 e il 2900 cal BC (due sigma).

12 L̓ uso di questo rituale rientra nel grande fenomeno culturale dei riti di passaggio, cioè di quelle manifestazioni che segnano i cambiamenti di status, soprattutto di carattere sociale, che un individuo deve sostenere nellʼarco della propria vita. L̓ analisi di questo specifi co rito di passaggio, cioè quello relativo alle esequie funebri, fu sviluppata nel 1907 da Robert Hertz (Hertz 1994). Egli partiva dallʼosservazione che presso molti popoli si riscontra la presenza di un rito funerario particolare caratterizzato dalla doppia sepoltura o doppio funerale. Egli si rese conto, quindi, che in molti gruppi umani la morte non è considerata un semplice accadimento biologico istantaneo, ma è sentita come un evento sociale. In tale concezione, durante il periodo in cui lʼanima del defunto ha lasciato il mondo dei vivi ma non ha ancora raggiunto il mondo dei morti il corpo del defunto non può essere sepolto in via defi nitiva. Il rituale quindi prevede che solo quando sono presenti i soli resti ossei si può procedere alla sepoltura defi nitiva. Tutto questo dimostra come la morte sia un avvenimento traumatico non solo per i parenti del defunto ma soprattutto per la società in cui esso era inserito, che si trova a risolvere il problema della perdita di un individuo dal gruppo e del ripristinarsi della compagine sociale dopo la morte di un proprio componente.

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Franco Nicolis

13 Una connessione rituale tra metallurgia e ambiente funerario in grotta è stata ipotizzata anche per Italia centrale (Pacciarelli e Sassatelli 1997, 16, DʼErcole 1997, 57). Infi ne, il fuoco, lʼattività metallurgica, la fi gura del fabbro rivestono un signifi cato magico-rituale nei miti di molti paesi (si veda a questo proposito Eliade 1987).

14 Cardarelli 1992, 402. La struttura funeraria rinvenuta ai Calferi di Stenico è costituita da un tumulo ad andamento longitudinale e orientato in senso Ovest-Est, formato da un accumulo di pietre che coprono sei tombe a piccola cella. Secondo Renato Perini, la struttura ospitava probabilmente un unico gruppo famigliare. Nelle tombe 1 e 6 sono stati rinvenuti i resti in parziale connessione anatomica, ma combusti e calcinati, di due donne adulte. L̓ azione del fuoco deve essere avvenuta dopo la deposizione dei corpi nella tomba e prima della chiusura del tumulo. La tomba 3 conteneva i resti non connessi di cinque adulti, la tomba 4 conteneva i resti non connessi di tre adulti e almeno sei bambini. La tomba 5 conteneva i resti di almeno quattro bambini. La sepoltura maggiore era la tomba 2, che conteneva una singola inumazione relativa ad un individuo femminile adulto privato del cranio ma non della mandibola. Le offerte funebri, rinvenute in piccoli spazi esterni alle strutture funerarie, sono costituite da resti di vasellame intenzionalmente fratturato e da abbondanti frammenti, soprattutto del cranio, di grossi mammiferi, in prevalenza orso, lupo, maiale e cervo. Alcuni elementi ossei, in particolare alcune mandibole, presentavano dei fori intenzionali sulla branca ascendente. L̓ evidenza della combustione delle ossa nelle tombe 1 e 6 del tumulo di Stenico viene ritenuta analoga a quella riscontrata nella necropoli di Povegliano e in qualche misura avvicinabile a quella delle tombe del circolo A di Micene (Peroni 1986, 323-324).Come già ricordato, la parziale connessione dei resti prova che la combustione deve essere avvenuta dopo la deposizione del corpo. Rimane da comprendere, invece, se lʼazione sulle ossa sia stata intenzionale oppure secondaria, cioè avvenuta a seguito dellʼaccensione di un fuoco rituale destinato alla purifi cazione dello spazio funerario che di conseguenza deve avere interessato anche i resti deposti su braci e tizzoni ancora ardenti. Nel primo caso si profi lerebbe una sorta di compromesso tra il rituale dellʼinumazione e quello della cremazione, nel secondo, più probabile, si attuerebbe una situazione in cui il rito inumatorio, pur conservando i suoi signifi cati e le sue valenze tradizionali, si inscrive in un contesto ormai dominato della nuova concezione religiosa dellʼofferta come consacrazione e vincolo che travalica la pura fi sicità, concezione nellʼambito della quale il fuoco rituale esercita un ruolo di essenziale importanza (Peroni 1986, 324). Riguardo alla prima ipotesi, occorre ricordare che lʼazione intenzionale del fuoco, ai fi ni di una parziale scarnifi cazione, è ipotizzabile a Vela Valbusa, in un momento formativo dellʼantica età del Bronzo (Fasani 1984, 514).

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AbstractThe stone battle-axes and the necklaces made of animal teeth and shells that played a prominent role in the grave assemblages of the Corded Ware period, gave place to archery equipment, copper daggers and gold jewelry in the subsequent Bell Beaker period. These graves are mostly known from Bavaria, Bohemia and Moravia. These are usually accompanied by decorated beakers. Some tools and/or raw materials for the manufacture of arrowheads or gold objects are usually deposited in a clearly defi ned area within the grave. The association of these graves with prestige goods could be construed as evidence for social ranking rather than be interpreted in terms of chronological differences. These deposits can be interpreted as symbolic assemblages allowing the deceased to show that he possessed the technology and even produce the prestigious artifacts on his journey to the other world. I call this symbolic deposit the production package and assume it represents, within the Bell Beaker burial customs, a ritualized refl ection of control over prestigious technologies rather than evidence of craft specialization.

Key WordsBell Beaker, Corded Ware, Bohemia, Moravia, burial rites, social rank

RésuméLes haches marteaux en pierre et les colliers de dents dʼanimaux et de coquillages qui jouèrent un rôle de première envergure au sein des assemblages dans les sépultures du Cordé, cédèrent la place à un équipement dʼarcher, de poignards en cuivre et de bijoux en or dans le Campaniforme qui le suivit. Ces sépultures sont surtout connues en Bavière, en Bohême et en Moravie. Elles sont le plus souvent accompagnées de gobelets décorés. Des outils et/ou des matières premières pour la fabrication de pointes de fl èche ou dʼobjets en or sont le plus souvent déposés à un endroit spécifi que de ces tombes. Lʼassociation de biens de prestige au sein de ces sépultures sʼinterprète mieux en termes de différenciation sociale plutôt quʼen termes chronologiques. Ces dépôts peuvent être interprétés comme des assemblages symboliques, qui permettent au défunt de démontrer quʼil maîtrisait la technologie et était même en mesure de produire ces objets de prestige pendant son voyage dans lʼau-delà.

Mots-clésCampaniforme, Cordé, Bohême, Moravie, rituel funéraire, organisation sociale

Burial rites of the late Eneolithic period in Central Europe concerned on the symbolic demonstration of social status and representation of social

categories. The funerary symbolism of Corded Ware and Bell Beaker Cultures is using similar expressions, such as positioning and orientation of inhumations and choice of signifi cant grave goods (Turek 2000, etc.). The representation of male phenomenon is mainly connected to weapons, some of which might have been used in ceremonial fi ghting (Neustupný 1998, Turek and Daněček 2000).

In both cultures burials of women were accompanied by range of jewellery. The Corded Ware women were buried with necklaces made of perforated animal teeth (mainly of predators, such as wolfs, foxes, dogs, etc.) or their

Craft symbolism in the Bell Beaker burial customsResources, production and social structure at the end of Eneolithic period

Jan Turek

models made of bone. Other necklaces were made of small perforated shell shields. The fresh water shells were also used for production of decorated shell discs. Their hair was decorated by copper or gold (in Moravia) rings. In the bell Beaker Period the shell female decorations disappeared from funerary context and were replaced by different hair decorations made of copper, gold and silver. Bone and amber were used for production of beads and V-perforated buttons.

Production packageA greater change appeared in the choice of weapons represented in graves of Beaker men. Battle-axes and mace heads that were common funerary weapons of Corded Ware men were in Beaker graves replaced by

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Jan Turek

Figure 1 : A rich female burial (grave 77/99) with two golden plates from Tišice (District Mělník, Central Bohemia). Traces of wooden construction are hatched (Turek 2002, fi g. 4).

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Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

Figure 2 : Tvořihráz (District Znojmo, South Moravia). A rich female burial (grave 1/90) with two golden plates and circular ditch). Traces of wooden construction are in black (after Bálek et al. 1999, Taf. 3).

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Jan Turek

archery equipment (arrowheads, wristguards, bow pendants) and copper daggers.

In some Bell Beaker graves these prestigious objects appear together with raw-materials and tools for their production. These carefully selected grave goods create specifi c deposits within burial chambers, usually with wooden lining of walls (e.g. Tišice) (fi g. 1). Some of these burials were placed into a grave encircled by a circular ditch such as in Prosiměřice, Smolín or Tvořihráz (fi g. 2) in Moravia. In addition to this human cremations were secondarily inserted into some of these wealthy graves or to the circular ditches. It is very likely that the secondary burials, cremations, as well as inhumations were also inserted into original mounds covering the primary burials. This may perhaps be possible explanation for lack of female burials in the archaeological record from Beaker cemeteries (in ploughed) landscape in Bohemia (Turek 2002).

In the following text I am going to focus specifi cally on the relatively small group of Beaker burials containing artefacts of some technological signifi cance. Such burials appear mainly in Moravia, Bohemia and Bavaria, similar examples were however recorded in Central Germany and Poland too. Individuals buried in such wealthy graves are usually accompanied by decorated bell beakers and traditionally classifi ed as examples of early phase of the Beaker period. This consideration is supported also by some radiocarbon dates. The wealthy burial assemblage may, however, suggest their social difference. Some of these graves contain mixed gender assemblages containing mixed gender assemblages containing mixed genderboth, artefacts considered to be specifi cally male, as well as female (Radovesice, graves 116/78 and 117/78) (fi g. 3 and 4). It seems that specifi cally male artefacts appear sometimes in graves of women, however, it is rarely opposite. We have to bear in mind that not every item inserted into a burial context has to be indicative of social category of the buried person. Some funerary gifts may rather refl ect the relations of mourners towards the deceased (Brodie 1997). Some grave goods perhaps refl ected not only the social position of the person who died but also the rank status of the descendants and their shared social identity.

Within some of these Beaker graves tools and/or raw materials for production of fl int arrowheads or gold processing usually represent a spatially clearly defi ned deposit near the lower limbs, behind the back, feet or in front of knees of the buried individual. Such deposit may include tools for production of arrows, such as antler retoucher found at Radovesice, grave 116/78 (fi g. 3 : 6), or in a grave from Stedten Kr. Eisleben in Central Germany (Matthias 1964, 21, Abb. 2h) or in a rich male grave from Samborzec near Sandomierz in Poland and a number of fl int fl akes of suitable size and shape such as in

Radovesice, grave 116/78 (fi g. 3 : 9). In this deposit may appear the stone grooved arrow-shaft smoother such as in the grave 9 at Künzig-Bruck (Lkr. Deggendorf) (fi g. 5). The deposit could alternatively include a goldsmith tools, such as tiny anvils or hammers such as grave A in Prosiměřice (District Znojmo) (Pernička 1961, Tab. II : 13, 14) or grave X in Holešov (District Kroměříž), (fi g. 6) or from Kostelec by Holešov (Červinka 1911, 72-73, 113, Obr. 17) or Předmostí District Přerov - grave 1 and 2, ( Medunová-Benešová 1962, obr. 2 : 3, 4 : 2). Also in the grave 9 at Künzig in Bavaria was found a stone hammer made of a re-utilised axe with traces of gold (75%) and copper (25%) on its working surface (Berthemes et al. 2000, Abb. 4).

This deposit may be interpreted as a symbolic production package that enabled the deceased person to produce strategic goods even on the way to the other world. This symbolic deposit I call production package and further divide into two kinds : archery package and metalworking package even though in some contexts they are combined. Objects that appear in both packages are wild boar tusks. The wild boar tusks halved along appear mainly in graves containing body buried on left side, which are most likely to be male burials and their connection with production tools and generally wealthier burials seem to be very strong (e.g. Záhlinice District Kroměříž, grave 48/49) (Dvořák et al. 1992, obr. 7, Tab. V). Body decorations or amulets made of wild boar tusks are not exclusively Bell Beaker fashion as they appear also in other early Bronze Age cultures, such as Nitra Culture in Moravia and Slovakia. There are 7 Bell Beaker graves in Moravia containing tusks and body in male position (Bálek et al. 1999). Unfortunately the grave 224/77 from Dolní Věstonice III, which contained 4 wild boar tusks was badly damaged and the skeletal remains did not survive (Dvořák et al. 1996, Taf. 20, 1-4). It may be well possible that the occurrence of these tusks in male graves refl ects the social reality and day to day practice of body decoration. In the nature tusks are symptomatic for adult male boars and in the human culture perhaps became a symbolic distinction of masculinity, such as amongst the men of Irian Jaya.

An important contribution towards the knowledge of the Bell Beaker metal working tools was the paper by Václav Moucha (1989, Abb. 1), which presented several stone anvils and hammers. Many of hammers presented in his account were re-used stone axes with fl attened cutting edge. Such hammers were found in graves 1 and 2 at Stehelčeves District Kladno (Píč 1899, obr. 15 : 3, Hájek 1968, Moucha 1989, Abb. 1 : 5, 6), in grave II at Brandýsek District Kladno (Kytlicová 1960, obr. 6 : 1), in the grave X at Holešov and from graves at Předmostí and in the barrow at Turovice District Přerov (Červinka 1911, obr. 23).

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Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

If we exclude the re-utilised axes from the account of funerary fi nds of axes then only seven Bell Beaker graves in Bohemia contained real axes. This support the argument that in Beaker period stone axes became artefacts of merely practical function and they did not play any particular symbolic role in the funerary symbolism, unless they were converted into metalworking hammers.

InterpretationIn different parts of Europe some Beaker burial assemblages were interpreted as craftsmen graves. D. L. Clarke (1970) interpreted some of the British burial contexts as graves of miners and metallurgists, goldsmiths and even potters. N. Brodie (1997) on the other hand distinguished within British Beaker cemeteries two main sets of artefacts, archers equipment of hunters or warriors and equipment of tanners. Also J.J. Butler and J.D. Van der Waals (1966) interpreted graves with goldsmith stone hammers and anvils found in Lunteren, and Soest by Utrech as burials of specialised craftsmen. Similar fi nds come from Ireland, Bavaria, Bohemia and Moravia and were recently summarised by J. Bátora (2002). The question, however, is to what extend we can simply interpret these burials as evidence of craft specialisation of the deceased person. We may presume that the early copper metallurgy was established on a very limited scale with no evidence of mass production and high degree of craft specialisation. Considering the limited number of metal products and their rarity in the Eneolithic period, it is hard to imagine that there would be highly specialised individuals dealing exclusively with metal production. The formalised demonstration of such specialisation is in this period represented mainly by production of prestigious objects, such as weapons or jewellery but not by production of tools.

The initial specialisation at the time of beginning of copper metallurgy was not only refl ecting that particular individual or community successfully mastered the production technology, but also refl ecting the social status of a person and ranking of society. The social status and prestige might have been linked with the privilege to deal with such exclusive new technology. The Bell Beaker production packages summarised in this paper used to be interpreted as evidence of specialised craftsmen, such as metallurgists (Butler and Van der Waals 1966, Bátora 2002). According to the analysis of the evidence from Eastern Province of Bell Beaker Culture I presume that these funerary deposits are more likely to be considered as presentation of certain ritualised picture of social reality. Rather than symbolic representation of an individual with relevant craft skills it may be well possible that these specifi c artefacts represent particular social category and personal social status. It is also possible that this set of artefacts was selected to indicate an exclusive social

position of the buried person and its control over the strategic technologies and raw-materials.

We should bare in mind the importance of early copper metallurgy and production of metal artefacts in communication between communities in some regions of north-western Europe as observed by N. Brodie (1997). He is assuming an existence of a boundary area in the north-western Europe that he calls the Chalcolithic frontier. In the fi rst half of the 3rd Millennium BC this boundary divided Europe into the copper-poor lowlands in the north-west Atlantic zone and areas with tradition of copper metallurgy in central and south-eastern Europe. In the Bell Beaker period the Chalcolithic frontier moved even further to the north-west. The full adoption of metallurgical skills required restructuring of both society and technology. This process had several stages and the initial production and use of metal artefacts played mainly prestigious role that helped to establish the individual social status, as well as, identity of whole community. In the Westphalia and Lower Rhine region we may fi nd evidence of peopleʼs desire for metal artefacts in the Grand Pressigny and other late Corded Ware fl int daggers that were made as imitations of originals. The possession of metal objects, technology and materials probably also generated the progressing social inequality. The magic signifi cance of copper for the Eneolithic/Chalcolithic society was emphasised by M. Kuna (1989) who stressed the symbolic reasons for the initial spread of copper metallurgy. Considering the high prestigious status of copper and technology of its production we may presume that the people from the non-Chalcolithic regions aimed to posses not only the metal it-self, but mainly the enigma of its production. P. Bogucki (1988) assumed that the majority of long-distance trade in the Eneolithic Europe was based on the trust-partnerships that substituted the Neolithic negative reciprocity described by M. Sahlins (1972). The trust-partnerships had to be reinforced mainly by practising the ceremonial exchange and long-distance intermarriage. Perhaps some of the Beaker fi nds, such as an isolated example from Serbia (Ostrikovac) may be evidence of this kind of long-distance communication. Following the importance of metal and metallurgy for communication between inhabitants of different parts of Europe it is important to bear in mind that similar social value had the technology of copper and gold production even within particular communities them-selves. The control over the prestigious technologies became one of important sources of initial social differentiation. From this point of view it has to be stressed that for the formation of social elite and its identity were important not only metal artefacts as such, but also the materials and tools for their production.

This stars a discussion on the process of craft specialisation in the Eneolithic period. Highly

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Jan Turek

Figure 3 : Radovesice (District Teplice). A male burial (grave 116/78) with a production package including an antler retouching tool (Turek 1993).

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Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

Figure 4 : Radovesice (District Teplice). A female (?) burial (grave 117/78) with traces of production package and gold and silver decorations (Turek 1993).

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Jan Turek

Figure 5 : Künzig-Bruck, (Lkr. Deggendorf, Eastern Bavaria). A male burial (grave 9) with production package and set of wild boar tusks (after Schmotz 1992, 66, Abb. 14:6).

Figure 6 : Burial from Holešov (District Kroměříž, Central Moravia). Burial X with two stone goldsmith anvils - 12, 14 and an axe reworked into a hammer 8 (Ondráček and Šebela 1985, Tab. 45-46).

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Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

inspirational is the theoretical study by E. Neustupný (1995), who stressed that : specialisation and exchange create human society, as they are the basic and most abstract meaning of (living) human artefacts, texts and institutions. The employment of specialisation in the early copper metallurgy was not induced due to any practical, functional end economic need of introduction of new material. The early copper was not used for production of tools, but for artefacts that played much more prestigious role such as weapons and jewellery. Neustupný states : at the beginnings of these specialised activities we obviously can not see any kind of fulfi lling the practical needs (metallurgy) and even later we do not see any practical needs (glass, jewellery). People were therefore not forced into this kind of specialisation by any „strong need“. It is likely that the fi rst traces of craft specialisation closely follow the gradual development of social stratifi cation, as Neustupný suggests : Specialisation is in this case a mechanism, which potentially generates the society by dividing tasks of creation of artefacts, institutions and texts and by their use. Specialisation is structuring by human means the human collectives.

I assume that during the Bell Beaker period did not appear any kind of clearly defi ned rank of craftsmen, because producers were selected for specialisation by other criteria then by their natural skills (Neustupný 1995). The work with smiting tools might have been mastered and practised by much wider number of members of the community, however, only some of them had the right to be buried with these artefacts and present their status to the ancestors in the other world. I assume that in the Bell Beaker funerary practices these metal working tools demonstrate kind

of ritualised control over the ideologically important technology that is connected to a certain social status of the buried person.

A deeper symbolic meaning may be seen in the appearance of the archery production package. As an example we can use two rich Bell Beaker graves from Radovesice III (District Teplice). Grave 116/78 (fi g. 3) contained an inhumation in male position with the package placed in front of its knees. The package consisted of a pebble, wild boar tusk, a beaver tooth, an antler retoucher and 21 fl int fl akes. The fl akes seem to be made of a single core and their size and dimensions suggest they were blanks for making arrowheads. The deceased was equipped only by on fi nished arrowhead, that was most probably attached to an arrow shaft and placed in front of mans chest. It seems as the pile (or bag) of fl int blanks and an antler retoucher are evidence of the mournerʻs intention to equip the dead person on his last journey with tools and material that would at any time enable him to produce more arrows when needed. An interesting comparison could be made with the assemblage of Ötzi, who died around 3300 cal. BC in south Tirolien Alps (Egg and Spindler 1992). The man named as Ötzi was also carrying a quiver with 14 arrows only two of which were attached to the fl int arrowheads. It is likely that the antler retoucher that Ötzi had in his equipment too enabled him to fi nish more arrows when he needed them. It may be well possible that fi nishing arrows on demand and on the way was a common practice also later for the Beaker people. From this point of view the retoucher, stone arrow smoothers and fl int blanks could be seen as an equipment of someone who set up for a long journey, perhaps even to the other world.

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RésuméDe manière générale, lʼétude du phénomène campaniforme sʼest attachée à sa vaste répartition pour en tirer des explications de large envergure. Dans cet exposé, au contraire, nous prenons comme point de départ une approche régionale, centrée sur les tombes du Néolithique fi nal du sud de la Hollande. Nous allons traiter la façon dont ces sépultures fonctionnaient au sein des développements socio-politiques, idéologiques et économiques des communautés locales qui habitaient le sud de la Hollande. Le thème central de cet exposé est de faire la connexion entre le caractère spécifi que des sépultures et les idées, valeurs et pratiques sociales et religieuses. Plutôt que de se focaliser uniquement sur la façon dont les sépultures contribuent à la création de différentiation sociale, comme cʼest souvent le cas avec les études qui mettent en relief le rôle que jouent les objets de prestige dans la dissémination du phénomène, nous plaiderons en faveur du fait que les sépultures, et celles sous tumulus en particulier, étaient aussi utilisées pour la création de lʼunité sociale.

Mots clésSud des Pays-Bas, Néolithique fi nal, rituel funéraire, unité sociale

AbstractGenerally speaking research into the Bell Beaker phenomenon has dealt with its widespread distribution in terms of large-scale explanations. On the contrary, in this paper a regional approach, focused on Late Neolithic graves in the southern Netherlands, is taken as a starting-point. It will be discussed how these graves functioned within the specifi c socio-political, ideological and economic developments of the local communities that inhabited the southern Netherlands. The central aim of the paper is to relate the specifi c character of graves to social and religious ideas, values and practices. Rather than just focussing on the part that graves play in the creation of social differentiation, as is often done in studies that emphasize the role of prestige goods in the distribution of the phenomenon, it will be argued that graves, particularly barrows, were also used to constitute social unity.

Key wordsSouthern Netherlands, Late Neolithic, burial rites, social unity

In this article Late Neolithic graves from the southern Netherlands, an area that forms part of the Lower Rhine Basin as defi ned by Waterbolk (1962), are the object of

study. Research into the Late Neolithic, encompassing the Single Grave, All Over Ornamented and Bell Beaker period in the Lower Rhine Basin as a whole knows a long history, in which the study of burial practices has traditionally played an important role1. Among the many publications a number of analytical studies can be distinguished. Until the 1960s and 1970s the main emphasis was on typological and chronological aspects of the Late Neolithic. Of major infl uence has been the introduction of a beaker typology by Van der Waals and Glasbergen (1955), which has been chronologically adjusted by Lanting and Van der Waals (1976). The latter demonstrated that instead of being distinct and simultaneous cultural phenomena, a

An ancestral way of burialLate Neolithic graves in the southern Netherlands

Zita Van der Beek

continuous development had taken place in the Lower Rhine Basin from protruding foot beakers to All Over Ornamented and fi nally Bell Beakers. During the 1980s two articles appeared in which it was argued that continuity in cultural patterns can also be identifi ed for the preceding period, the transition from the Funnel Beaker to the Single Grave Culture (Fokkens 1986, Van der Waals 1984). The cultural changes that took place are explained as the result of economical processes with technological innovations (such as the plough) as the main trigger.

In the 1990s studies dealing with the analysis of Late Neolithic burial practices again appeared (Drenth 1990, 1992, Lohof 1994). However, the research interests had shifted from a concern with typological and chronological developments to the study of the relationship between Late

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Zita Van der Beek

Neolithic burial ritual and social practice. Drenth (1990, 1992) has focused on the social system of communities occupying the present-day Netherlands during the Single Grave period. On the basis of an analysis of both fl at graves and barrows he argues that a direct relation can be established between the nature and extent of the burial ritual and the social status of the deceased (Drenth 1990). The amount of energy invested in the burial ritual and the number as well as nature of grave gifts are regarded as indications of individual social status. With regard to the grave gifts, Drenth argues, that objects made of non-local materials and obtained via exchange networks are associated with (high) status. In all he concludes that the differences in the nature of the graves point to the development of a certain amount of social stratifi cation (Drenth 1992). In this process a burial underneath a barrow was claimed by and thus restricted to a select group of people only. This group mainly consisted of adult men of whom it is assumed that they occupied the most important socio-political positions.

Lohofʼs study (1994) deals with the relationship between burial ritual and social change in the northeastern Netherlands during the Late Neolithic, Early and Middle Bronze Age. His study confi rms the image put forward by Drenth that only a select group or category of people, mainly consisting of adult men, was entitled to a burial beneath a barrow during the Single Grave period. Furthermore he agrees that this restricted group will have played a dominant socio-political role. However, in contrast to Drenth, Lohof notes that the specifi c way of burial underneath a barrow should not be connected to the individual status of the deceased, but rather to that of a corporate group that is defi ned as consisting of several households. Through the performance of the ritual and the construction of the grave according to specifi c conventions, the interests and identity of a group were emphasised. Nevertheless, Lohof follows Drenth in the assumption that the main aim of the use and construction of barrows is the expression of social differentiation, in this case as part of an inter-group competition for social status. Lohof supposes that this process of social competition accelerated during the successive Bell Beaker period.

The studies of Drenth and Lohof touch upon certain issues that, up till now, have been of major infl uence in research of the Single Grave and Bell Beaker Cultures in Europe. One element is the intrinsic value that is ascribed to prestige goods. It is argued that the exotic character and rare appearance of the objects used as grave gifts will have been essential to them being acknowledged as symbols of status and prestige, as such making them suitable to create socio-political differentiation. In other words, the meaning of the objects is supposed to have been fi xed and interpreted by all members of society in the same way.

However, since the 1980s a number of studies dealing with material culture has appeared that touch upon the complex character of the relationship between material culture and the social and cultural context in which it is produced, consumed and discarded (Hodder 1982, Kopytoff 1986, Miller 1987). These studies stress that the way in which people interpret the symbolic nature of material culture is dependent upon their specifi c social position and social practices. This implies that the application of meaning is not fi xed but rather contextually determined, both in time and space. During their life people will re-evaluate meaning and may adapt their interpretations to newly arisen social circumstances, all within boundaries set by social and cultural traditions (Bourdieu 1977). Rather than being a static element, the application of meaning is thus of a processual nature.

A related issue is the suggestion that the variation in burial ritual and the use and control of prestige goods solely serves to create social distinctions and to redefi ne or consolidate existing, unequal socio-political relationships, either between individuals or groups. By focussing on social differentiation, the fact that burial practices might also have been used to constitute social unity is hardly given any consideration. However, feelings of solidarity and social unity will have played an essential part in the construction of a barrow and the execution of a burial. The death of a person will have seen to it that people gathered to perform certain social, religious and political duties. Through the participation in the burial procedures, membership of one or more social groups will have been emphasised and consolidated. Therefore this process need not necessarily have been a clear expression of social differentiation, but may also have played an important role in the constitution and consolidation of social cohesion. Particularly when a person who assumed a certain social position that was of interest to the community as a whole died, the need to re-establish and confi rm the togetherness and solidarity of the group will have been of major importance.

The above-mentioned critical remarks on the prestige goods model relate to the main assumption, especially adhered to in Bell Beaker research, that the European-wide presence of the Bell Beaker phenomenon can only be understood by equally large-scale explanations. Such generalising models do, however, not incorporate local and regional variations in social, political, economic and ideological developments (Barrett 1994). In this article an attempt is made to weaken the dominant role of prestige goods as a central feature of social organisation and the one-sided emphasis on social differentiation that it implies. Instead of trying to explain the character of the graves by a common process that is applicable to communities on an almost European-wide scale, the focus of attention will here be on the character of graves of Late Neolithic communities in the southern

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An ancestral way of burial

Netherlands only. The central aim of the article is to relate the specifi c character of the graves to social, economic and religious ideas, values and practices. In doing so it will be shown how grave monuments were used within this specifi c regional context to constitute and objectify social relationships and positions, embodying notions of both unity and difference. From a chronological perspective the starting-point of the research is the fi nal phase of the Single Grave period, which in its fi nal stage coincides with the All Over Ornamented period (tabl. 1), as the initial appearance of Late Neolithic graves in the southern Netherlands can be dated in this period. The area of research comprise the region south of the river Rhine (fi g. 1).

Late Neolithic graves in the southern Netherlands

Before Late Neolithic graves in the southern Netherlands will be discussed, the extent to which the archaeological record can be regarded as representative will fi rst be evaluated (Theunissen 1999). The character and number of Late Neolithic graves as well as the distribution pattern of the monuments as it is known today are the result of a number of formation processes. First of all these processes are infl uenced by human values, beliefs and activities in the past itself. What kind of grave types were prevalent and where were they located ? Because only a small number of graves is known, a specifi c issue in relation to the Late Neolithic in the southern Netherlands has been whether this entire region was in fact inhabited at all (Slofstra 1975). In order to answer this question a comparison between the number and the distribution pattern of graves with, for instance, settlement data should be made. Such an exercise exceeds the present article, but is dealt with in more detail in a forthcoming study (Van der Beek in preparation). It can be assumed on the basis of comparisons with other regions in the Lower Rhine Basin that the small number of graves excavated so far, comprising of both fl at graves and barrows, indicates that only a minority of the original population was buried in this way. It seems that large parts of the population were buried in ways that are as yet invisible in the archaeological record.

A second factor which has been of major infl uence on our present-day archaeological record are post-depositional processes. Although many factors will have contributed

to these processes, only a few will be mentioned here. In general a distinction can be made in the area of research between Holocene and Pleistocene parts (fi g. 2). In the former area Late Neolithic graves are hardly visible because of the dynamic geological character of the region. Graves have been covered by thick layers of sediments or been removed by erosion activities and are consequently discovered only incidentally. A major advantage of excavations in this area, however, are the conservation circumstances, which are in contrast to the sandy Pleistocene parts of the southern Netherlands, often excellent. In the latter hardly any organic material remains. In the Pleistocene parts of the research area, however, a specifi c type of grave, barrows, are more easily detectable. These grave monuments are as yet still clearly visible in the landscape, although barrows will have partly disappeared due to levelling down processes, erosion or the extraction of sand. Furthermore both fl at graves and barrows may have been removed by land reclamation or are no longer visible because of the dispersion of sand or agricultural activities.

A third and fi nal factor concerns the research history of Late Neolithic graves in the southern Netherlands. During the fi rst half of the twentieth century research was

Table 1 : Chronology of the Middle and Late Neolithic in the Netherlands.

Figure 1 : Area of research.

160

Zita Van der Beek

mainly focused on the excavation of barrows located in the Pleistocene regions. The fi rst Late Neolithic barrow was excavated by Holwerda (1915) in 1913, during the research into an urnfi eld on the estate De Hamert in the gemeente Bergen. During the 1930 and 1950s the excavation of several other Late Neolithic barrows

followed. These projects were mainly conducted by the Biological-Archaeological Institute of the University of Groningen and the National Museum of Antiquities in Leiden. In 1961 a specifi c law for the protection of archaeological monuments was introduced, which saw to it that grave barrows were only rarely excavated from then on. The excavation of a barrow in Meerlo (Verwers 1964) by Modderman in 1963-1964 in effect marked the end of the Late Neolithic barrow research, although Lanting and Van der Waals (1974) have done some subsequent research into the barrows at the Bosheide in Swalmen in the years 1968-1973.

Flat graves have, in comparison to barrows, been excavated on a much more irregular basis and in a much smaller number. Because of their unmarked position in the landscape research into them has often been carried out haphazardly, as they were usually discovered unexpectedly in the course of other excavations. However, they have been found both in the Pleistocene and the Holocene parts of the southern Netherlands.

The late phase of the Single Grave and the All Over Ornamented Period

From the earliest Late Neolithic period in the southern Netherlands, the late phase of the Single Grave and the All Over Ornamented period, two fl at graves, eight mound periods and one grave of an unknown type are known in the area of research (fi g. 3, tabl. 2)2. Of these sites graves in which protruding foot beakers formed part of the grave inventory have only been found at the Bosheide in Swalmen. The pottery of the other sites in all cases consists of All Over Ornamented beakers. The eleven graves have been found at seven different locations, the distribution of the graves being restricted to central Limburg and the Noord-Brabantse Kempen, with the exception of a barrow that was found at the estate De Hamert in northern Limburg3. On the basis of the pottery the appearance of Single Grave and All Over Ornamented graves in the research area can be dated between ca. 2600-2450 BC4. The earliest All Over Ornamented beakers, which are on the entire outer surface decorated with cord impressions, possibly already occur at an earlier date, between ca. 2700 and 2600 BC (Drenth and Lanting 1991). The only C14 date for the Single Grave and All Over Ornamented period in the research area comes from a barrow in Witrijt-Bergeijk (Beex 1957), which produced a calibrated date of 2870-2810/2710-2410 (2s)5

cal BC (Lanting and Mook 1977).

Character of burial-placesSpatial relationship of gravesThe starting-point for the description of the graves is the character of the burial-places of which they formed part. Here the location of graves in relation to each other and to

Figure 2 : The major peat and clay (Holocene) areas in the Netherlands.

Figure 3 : Distribution of SG and AOO graves in the southern Netherlands (numbers refer to table 2) and of AOO graves in the central Netherlands and neighbouring Germany.

161

An ancestral way of burial

the landscape will be dealt with.

With regard to the location of graves in relation to each other it is assumed that Late Neolithic fl at graves are sometimes grouped in small cemeteries, while barrows are situated in isolation from other graves (Drenth and Lohof in preparation, Theunissen 1999). The only two All Over Ornamented fl at graves that are known from the southern Netherlands are examples of small cemeteries, albeit the relationship with other fl at graves is as yet uncertain. A fl at grave that has been found at the Weyersberg in Baexem (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973) was presumably related to a second grave from the same location, of which no longer could be established whether it concerned a tumulus or a fl at grave. In the grave an early Bell Beaker, type 2Ib, was enclosed as a grave gift. Lanting and Van der Waals (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973) suggest that sherds of a Maritime Bell Beaker and an All Over Ornamented beaker that have been found at a distance of approximately 100 m north of the early Bell Beaker (fl at) grave may probably also have belonged to one or more ploughed up (fl at) graves. A second All Over Ornamented fl at grave in the research area has been found underneath a Bronze Age barrow at the Bosheide in Swalmen. This grave was found in the direct vicinity of four barrows that could all be dated in the Single Grave and All Over Ornamented period. Unfortunately the direct vicinity of the graves has not been excavated, so the possible presence of other fl at graves could not be determined.

As noted it is generally assumed that, in contrast to fl at graves, Late Neolithic barrows were often raised in isolation from other graves. However, in the case of the southern Netherlands this assumption is diffi cult to verify, as the direct surroundings of the barrows have often not been included in the research. For example, the excavation of the barrows in Millert-Nederweert (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973) and Witrijt-Bergeijk has been restricted to the tumuli themselves. As a consequence it is unclear whether now levelled barrows or fl at graves were constructed in the vicinity of the tumuli. Only the

tumuli of De Hamert-100 and Helden-Koningslust (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973) seem to agree with the image of isolated barrows, as both were excavated within an urnfi eld where no other Late Neolithic graves have been encountered6. Nevertheless it is clear that in some cases small groups of barrows are present, as is shown by the cluster of four tumuli and a fl at grave at the Bosheide in Swalmen.

The position in the landscapeA second characteristic of burial-places regards the location in the landscape. Research by Sabine Karg (pers. comm.) into the development of the vegetation in the Meuse-Demer-Scheldt region shows that this area comprised of a mainly wooded landscape during the Late Neolithic, where heather developed at a very restricted local level only. In this still wooded landscape the majority of all Late Neolithic barrows was raised at small clearings. This latter image emerges from the materials that were used to construct the barrows. Late Neolithic barrows were constructed out of sods which can be assumed to have been collected in the direct surroundings of the tumulus. Modderman (1954) has argued that it mainly concerns forest sods that, because of the lack of soil formation under wood vegetation can no longer be visibly recognised in the structure of the tumuli. An exception to this is the All Over Ornamented barrow near Witrijt-Bergeijk. This mount is erected out of heather sods, which points to its positioning in or nearby a more open landscape. In such areas with a more permanently open character and a low vegetation, degradation of the soil and, consequently, the transformation of the soil into humus iron podzols will have developed already at an early stage (Casparie and Groenman-Van Waateringe 1980). These sods can clearly be distinguished in the structure of a tumulus.

In this still densely wooded landscape, it seems there existed a slight preference to construct barrows at relatively higher situated parts in the landscape, even though an unequivocal pattern is not apparent. An example is barrow De Hamert-100, which has been constructed at the edge of

Table 2 : Single Grave and All Over Ornamented graves in the southern Netherlands.

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Zita Van der Beek

a steep terrace that seems not only to constitute a highly situated location, but did probably also form a clear boundary in the landscape. However, that this is not at all a general pattern is shown by the graves at the Bosheide in Swalmen, which were constructed at a low terrace of the Meuse, while the younger Bronze Age barrows are located at the high terrace.

The positioning of graves at higher parts in the landscape raises the question of whether it may possibly have been the visibility of the graves that was a decisive element in the actual choice of location. It seems, however, that the visibility of the grave monuments from a long distance played no role, or only a minor one. For although the height and diameter of the barrows could only in the case of three tumuli be established (tabl. 2), it appears that fairly low and small barrows were constructed. This latter image also emerges from data concerning All Over Ornamented barrows from other parts of the Lower Rhine Basin. Therefore, as will be noted below, the need to mark a grave by means of a barrow and the choice to construct these grave monuments at a specifi c location in the landscape must have been determined by other factors.

The construction of the gravesBefore the burial mound was raised or after the fl at grave was constructed, the actual grave was sometimes surrounded by a circular trench. In all, circular trenches

have been observed in the case of fi ve barrows and one fl at grave, while in the case of four tumuli trenches may have been present that were not noted during the excavation or had already been disturbed at an earlier stage (Lanting and Van der Waals 1976). The trenches (fi g. 4 and 5) were constructed either close to the grave or at a certain distance from them. A trench with a deviating square shape has been found underneath the burial mound of Swalmen-Bosheide 3. The unique character of this type of trench is emphasised by the fact that only two other examples are known in the entire Lower Rhine Basin, namely Ermelo-Ermelose Heide-tum. 1 (Modderman 1954) and Doorwerth-Renkum (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973). Since traces of standing posts or planks have been found in a number of circular trenches in the Netherlands, it is assumed that it concerns trenches in which a palisade was placed.

The interment took place in three different ways. First of all the deceased could be buried in a grave pit without a chest. This was done in the case of Swalmen-Bosheide 8, the only flat grave of which the way of interment could be reconstructed, and barrow De Hamert-100. The orientation of these grave pits could only be established in case of the former grave and is NE-SW7. Secondly a number of deceased was interred in a so-called beehive grave. Although the name suggests a beehive shaped construction, this was probably not the case. It is a grave pit that at its sides

Figure 4 : Layout and profi le of barrow Helden-Koningslust (After Hulst, Lanting and Van der Waals 1973, fi g. 7).

163

An ancestral way of burial

passes into a trench, in which presumably a basket-worked or plank construction was placed that served to mask or bound the grave (pers. comm. J.N. Lanting)8. Thirdly the deceased could be interred in a so-called surface grave, which means that the body was laid down on the old surface.

Treatment of the bodyTo fi nd out in what way the body itself was treated is very problematic because no skeleton parts have been preserved in the Pleistocene sandy parts of the southern Netherlands. Only occasionally have corpse silhouettes been found. Although cremation remains often survive in these soils, up till now these have not been recognised for this specifi c period9.

Figure 5 : Layout and profi le of barrow Witrijt-Bergeijk (After Beex 1957, fi g. 3).

The only clear corpse silhouette has been found in fl at grave Swalmen-Bosheide 8, in which case the position of the deceased could also be established. The grave pit had a NE-SW orientation, the corpse being laid down on its right side, in a crouched position and with its head facing SW. In the grave pit of Helden-Koningslust a possible corpse silhouette has been noticed as well. Although it is not marked on a survey map of the excavation, one of the participants could still remember it during the subsequent research of Lanting and Van der Waals (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973). Perhaps two more inhumation graves can be included here. It regards two surface graves in which no traces of charcoal or cremation have been found. The absence of the latter seems to suggest that the corpse silhouette has probably not been recognised.

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Zita Van der Beek

Associated grave giftsIn the graves a relatively homogeneous set of grave goods was included. A grave gift category that is present in all graves is pottery, either in the shape of protruding foot or All Over Ornamented beakers. Protruding foot beakers are only found in three graves in Swalmen (Bosheide 1, 6 and 8) (fi g. 6). All Over Ornamented beakers are represented in nine graves, mainly in the shape of an

All Over Corded beaker (fi g. 7). It is remarkable that a combination of a protruding foot beaker and an All Over Corded beaker has been found in barrow Swalmen-Bosheide 6, because these two types of beakers normally exclude one another in a grave inventory. Only three other examples of this combination of pottery are known from the Lower Rhine Basin (tabl. 3). About half the graves contain more then one beaker, with a maximum

Figure 6 : An AOC beaker and a Protruding Foot Beaker with cross-hatching from barrow Swalmen-Bosheide, tum. 6 (After Lanting and Van der Waals 1974, fi g. 12).

Figure 7 : An AOC beaker and a fl int blade from barrow Millert-Figure 7 : An AOC beaker and a fl int blade from barrow Millert-Nederweert (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973, fi g. 16). Nederweert (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973, fi g. 16).

165

An ancestral way of burial

of four. As to this, no distinction is made with respect to the type of grave10.

Apart from pottery, another frequently occurring grave gift is a fl int cutting tool, either in the shape of a (retouched) blade or a Grand-Pressigny knife (fi g. 8)11. The latter are long, regularly shaped blades of which the surface is (almost) entirely retouched on one or both sides. Some knifes have been polished as well. They are made of fl int which originates from the region around Grand-Pressigny in northern France. That it possibly concerns objects with a similar function and/or meaning may perhaps be concluded from the fact that (retouched) blades and Grand-Pressigny knives exclude one another as grave gifts.

In three graves yet another object has been found. In fl at grave Baexem-Weyersberg a small fl int axe was found next to an All Over Ornamented beaker and a fl int blade (fi g. 9). It is a type of axe that is connected to a way of production characteristic for the region south of the river Meuse. Here axes with an oval section, the so-called Flintovalbeile (Hoof 1970) were produced. The specimen of Baexem-Weyersberg is a fully polished, lightly facetted axe with a trapezoidal countenance and an oval cross-section. The only other known graves in the Lower Rhine Basin in which Flintovalbeile have been found are Doorwerth-Renkum and Hünxe-Kr. Dinslaken, I (Stampfuss 1941). During the Single Grave and All Over Ornamented period in the northeastern and central Netherlands, fl int axes are characterised by a rectangular section. Furthermore in fl at grave Swalmen-Bosheide-8 a piece of worked sandstone was found, next to two protruding foot beakers and, probably, a fl int blade. Finally, in barrow Helden-Koningslust, a bifacially retouched arrowhead with barbs and tang was found next to an All Over Ornamented beaker and a Grand-Pressigny knife (fi g. 8). It is nevertheless uncertain whether this object did indeed belong to the inventory of the grave, as the exact location of the arrowhead in the barrow is unknown.

The Bell Beaker Period

A total number of twenty-four Bell Beaker graves is known from the southern Netherlands (fi g. 10, tabl. 4). Included among these is Molenaarsgraaf-III (Louwe Kooijmans 1974), which is dated in the Early Bronze Age. Seeing that this grave belongs to a presumably short lived burial-place that in its entirety is dated at the transition from the Late Neolithic into the Early Bronze Age, it is also included in the description below. The twenty-two Bell Beaker graves comprise of six fl at graves, eleven mound periods and seven graves of an unknown type, which in all have been found at sixteen different locations. Possibly the number of graves can be extended with a number of sites at which only a complete Bell Beaker has been found. Most Ta

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Zita Van der Beek

probably these are disturbed graves. Including these sites the total of known graves works out at 37.

The distribution of the graves deviates from the preceding Single Grave and All Over Ornamented period. The Bell Beaker graves are mainly situated in the northern part of the research area, near to the river Meuse. The two southernmost graves in the Brabantse Kempen (Mol-grenspaal 194) (Beex and Roossens 1962, 1963) and in central Limburg (Baexem-Weyersberg) (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973) contain early Bell Beakers.

The C14 dating of barrow Mol-grenspaal 194, 2550-2530/2510-2290 (2s) cal BC (Lanting and Mook 1977), corresponds to such an early dating. In contrast, the more northerly-situated graves contain Bell Beakers of the Veluwe type or other late Bell Beakers as grave goods (tabl. 5).

Character of burial-placesSpatial relationship of gravesAs during the preceding period, the existence of small cemeteries is also known from the Bell Beaker period.

Figure 8 : Grave gifts from barrow Helden-Koningslust. AOO beaker type 2IIa, arrowhead and Grand Pressigny dagger (After Lanting and Van der Waals 1976, fi g. 20).

Figure 9 : Grave gifts from fl at grave Baexem-Weyersberg. AOO beaker type 2IIa, fl int axe and fl int blade (Lanting and Van der Waals 1976, fi g. 21).

167

An ancestral way of burial

However, for this period a more convincing association between fl at graves can be established. The possibly associated (fl at) graves at Baexem-Weyersberg have already been described. A second site at which a fl at grave may be related to another grave is Cuijk (Bogaers 1966, 1967). Here two fl at graves have been found in each otherʼs direct vicinity. One of them can, on the basis of a Bell Beaker of the Veluwe type, be attributed to the period concerned. The dating of the other fl at grave is more problematic. A pottery fragment has been found in it that might possibly be ascribed to the Bell Beaker period, but whether this pottery has indeed formed part of the grave inventory is unclear. The adjacent position and similar orientation of the graves nevertheless supposes that they have been constructed simultaneously or shortly after one another. Furthermore at Molenaarsgraaf a total of three fl at graves has been encountered that can be dated at the transition from the late Bell Beaker period to the Early Bronze Age. At the same location a fourth grave was found in which the skeleton of an ox was buried, as well as the pit of a possibly fi fth grave that was never used. Presumably it here concerns a burial-place that was used during a short period of time only (Louwe Kooijmans 1974). This is not only indicated by the more or less corresponding C14 dates of two of the graves (I and II) (tabl. 5), but also by the regular lay-out of the burial-place and the small number of graves12.

As far as the barrows are concerned it is clear that two tumuli have been constructed in isolation from other

graves (Meerlo-Postbaan, Oss-Vorstengrafdonk, tum. 1.1) (Bursch 1937). However, just as for the tumuli from the Single Grave and All Over Ornamented period, in a number of other cases research has not been carried out in the direct surroundings of the grave monuments (Mol-grenspaal 194, Schaijk, tum. 3.1) (Van Giffen 1949), so that a decisive answer as to the possible presence of other graves cannot be given. Extensive research at the Huneberg near Nijmegen (Louwe Kooijmans 1973) nevertheless makes clear that Bell Beaker barrows were sometimes also situated in the direct vicinity of other grave monuments. Here three barrows and a possible fl at grave have been found that are all dated in the Bell Beaker period. A similar image emerges in the case of three barrows located in each others vicinity in St. Walrick (Groenman-Van Waateringe 1966). Although two of the barrows are diffi cult to date because of the lack of grave gifts and that of a peripheral structure, the corresponding pollen diagrams show that they have presumably been constructed shortly after one another. A possible dating of the primary burial mounds in the Bell Beaker period is suggested by the E-W orientation of grave (3.1) and the presence of corpse silhouettes in a crouched position (St. Walrick-Overasselt 2.1 and 3.1).

The position in the landscapeAs during the preceding period, a preference to use high places that furthermore constitute border areas seems to exist with regard to the location of graves in the landscape. Thus the barrows at Oss-Vorstengrafdonk and Schaijk, tum. 3.1 are located near the edge of the Peelhorst fault. The position of the graves at the Hunerberg is also remarkable, as these are located at the meeting-point of an ice-pushed ridge and the slope of a dry valley. In the case of the fl at graves at Molenaarsgraaf the highest parts of the Schoonrewoerd stream ridge have been selected as well13.

As far as the visibility of the barrows from a great distance is concerned, it seems that, although the height and diameter is known of only a small number of tumuli, small and low barrows were constructed during this period (tabl. 4). That it is not the visibility of a mount that was of a decisive infl uence on the choice of a particular location is clearly demonstrated by the barrows found at the Hunerberg in Nijmegen (Fontijn and Cuijpers in press). The valley near which the barrows were constructed would have been used intensely since it was the only corridor from the ice-pushed ridge to the river Waal which runs northwest of it. However, walking in this valley, the barrows would not have been visible as the slopes of the valley were to steep.

The construction of the gravesWith respect to the construction of the graves a peripheral structure has been noted in the case of fi ve barrows and

Figure 10 : Distribution of Bell Beaker graves in the southern and central Netherlands and neighbouring Germany (numbers refer to table 4).

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Zita Van der Beek

Table 5 : C14-dates of Bell Beaker graves in the southern Netherlands.

two graves of which it could no longer be determined whether a tumulus was constructed above it. The latter cases concern a grave found in Baexem-Weyersberg, where a circular trench of an irregular shape was constructed closely around the grave, and a grave found at the Kopsplateau in Nijmegen (Fontijn 1995)14. In the case of the barrows a circular trench has been noted at a certain distance from the grave (Nijmegen-Hunerberg, tum. V) and two circular trenches are known that were constructed almost under the foot of the burial mound (Oss-Vorstengraf and Schaijk, tum. 3.1). The other circular trenches are of a deviating type. The circular trench of barrow Nijmegen-Hunerberg, tum. III has a rounded off square shape, of which other examples in the Lower Rhine Basin are, as noted above, only known from the preceding All Over Ornamented period. An angular circular trench belongs to the fi rst period of barrow Nijmegen-Hunerberg, tum. VII, constructed at a certain distance from the grave, with a two-meter wide gap in the southwest. The gap is on the inside completely blocked by a shallow pit, in which pottery fragments of a neck pot beaker (Lehmann 1967) and a Bell Beaker of the Veluwe type have been found. Both the trench and the pit were presumably constructed at the same time.

In the case of both barrows and fl at graves, the interment of the deceased mainly took place in a grave pit, in which a (wooden) chest was sometimes placed. With regard to the orientation of the grave pits, an E-W direction with deviations up to 45 degrees dominates. In the case of three barrows and one grave of an unknown type the grave was presumably dug just into the old surface, or the interment was placed on the old surface.

The treatment of the bodyAs far as the treatment of the body is concerned, both inhumation and cremation occurs, but it is clear that the former dominates in both types of graves. In case of inhumation two ways of interment can be distinguished : the interment of a skeleton in anatomical order and the interment of an, often incomplete skeleton in a

disarticulated state. A total of eight corpse silhouettes and three more or less well-preserved skeletons were buried in the former way. In all cases it concerns the interment of a single individual who was laid down in a crouched position, mainly on its left side with its head towards the E or NE and its face directed to the S or SE. Only the orientation of the deceased found in the Early Bronze Age fl at grave II of Molenaarsgraaf deviates. Here the body was laid down with its head pointing S and facing W. The sex of the deceased that were buried on their left side could be established in two cases only. The two well-preserved skeletons of Molenaarsgraaf fl at grave I and II are both determined as male, respectively of about 15 and 30 years old.

In contrast to this general pattern, a crouched position on the right side is twice established. In these cases the head was directed towards the W or NW, while the face pointed to the S or SW. As for fl at grave number III in Molenaarsgraaf, it is proposed that it concerns a female child of about 1.5 years old. However, Drenth and Lohof (in preparation) note that the determination of sexes is not yet possible in the case of such young children.

The interment of incomplete disarticulated skeleton parts is known from three sites at the Schoonrewoerdse stream ridge in the Alblasserwaard (Louwe Kooijmans 1974). After the body had decayed a selection of bones was used for fi nal burial in a multiple burial. At the site Molenaarsgraaf 24a two concentrations of disarticulated bones were found in an area of about 0.4 to 0.6 m. Here the interment of the dead had taken place just below or at the old surface. Determination of the bone material has indicated that one adult and two or perhaps three children were buried here15. The sex of the adult, bones of whom have been found in both concentrations, is determined as female, aged between 30 to 40 years. Of the children no sex could be established. Two of them are presumably of a more or less comparable age, ranging between 1.5 and 3 years. A possibly third child is aged between 3 and 9 years. None of the skeletons have been encountered in a complete state. It is unclear whether this is the result of a disturbance of the interment caused by the construction of a ditch, or whether the deceased have originally been interred in this way.

At the site Ottoland-Kromme Elleboog 1969 skeleton parts that were likewise deposited in two separate concentrations have been found in a grave pit. Unfortunately, one of the concentrations had recently been disturbed. The latter concentration consisted of the bones of possibly three individuals, at least one of whom was a male of about 30-40 years old. The second concentration concerns a male as well, who was aged between 25 to 30 years. All individuals have been interred in a disarticulated state.

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An ancestral way of burial

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Zita Van der Beek

Moreover it is certain that the skeleton belonging to the latter concentration was incomplete16. Of both heaps of bones material has been used for C14 dates (tabl. 5). The difference in the C14 dates will have been infl uenced by the inclusion of bone material from elsewhere and its interment, together with a second skeleton of a more recent date, at this specifi c location.

Finally skeleton parts have been encountered in a pit or a possible depression in the landscape in the settlement of Ottoland-Kromme Elleboog in 1979. The skeleton fragments that were found in a non-anatomical and

incomplete order possibly belong to two individuals, the sex of whom could not be determined. It is in any case certain that the age of one of the individuals ranged between 18 and 30/45 years. Furthermore, in the surroundings of this grave, a fragment of a human skull has been found that can no longer be ascribed to a specifi c sex. The age of the latter individual must have been younger than approximately 30 years.

As is mentioned above, in a small number of cases cremation remains have been found ; thrice underneath a barrow and once in a grave of an unknown type. Possibly a fi fth site can be added, namely the Kraaienberg in Linden (Louwe Kooijmans and Verhart 1990), where a complete Bell Beaker of the Veluwe type and cremation remains have been found17. The association of these fi nds is still uncertain, however, because the precise fi nd circumstances are unclear. In Nijmegen-RO.2 and Oss-Vorstengrafdonk, tum. 1.1 the cremation was put in a grave pit that was constructed using the size of an inhumation grave. The cremation of Nijmegen has been determined as an adult female. Unfortunately the cremation of Oss has been lost. The cremation of Meerlo-Postbaan was placed on the old surface near several grave gifts18. The analysis of these remains makes clear that it concerns an adult male of about 44-65 years.

Associated grave giftsAs during the preceding period, pottery appears to be a continuously recurring element among the associated grave gifts. It concern a single Bell Beaker (fi g. 11-13) or, in the case of a barrow in Schaijk, tum. 3.1, a bowl (fi g. 14). An exception is the tumulus at Mol-grenspaal 194 in which several pots were found, including a Maritime bowl and an undecorated beaker next to a Maritime Bell Beaker (fi g. 15)19.

Studies from Bohemia (Wiermann 1998) and Great Britain (Case 1995, Pierpoint 1980) make clear that the size, quality and decoration of the grave pottery is often determined by the age and sex of the deceased during the Corded Ware and Bell Beaker period. Because of the lack of bone material it is diffi cult to verify whether such a correlation also exists in the southern Netherlands. Perhaps the presence of small pottery in the childrenʼs grave of Molenaarsgraaf-III points in this direction. Furthermore the fl at grave of Cuijk has, because of its limited size, also been interpreted as a childrenʼs grave. Although it is possible that adults may sometimes have been buried in a small pit, seeing that they were laid down in a crouched position, the presence of a small beaker in this case perhaps suggests otherwise. Therefore, it can be stated, albeit with very much caution, that the size of the beakers may possibly have been related to the age of the deceased.

Figure 11 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow Oss-Vorstengrafdonk, tum. 1.1. The arrowhead which formed part of the grave gifts as well has since disappeared (drawing GIA).

Figure 12 : Bell Beaker of the Veluwe type from fl at grave Cuijk-2 (drawing GIA).

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An ancestral way of burial

Alongside the pottery, other associated gifts were placed in seven graves20. These are all barrows, with the exception of fl at grave II from Molenaarsgraaf. This Early Bronze Age fl at grave contained a pick-shaped antler implement, three bone fi sh-hooks and an awl, and four pieces of fl int, respectively a scraper, two retouched fl akes and one unworked fl ake (fi g. 16). The unique character of this set of grave goods is certainly partially determined by the good conservation conditions of the grave.

The grave goods associated with burials underneath a barrow are restricted to a number of objects. First of all fl int cutting tools are found. These have been encountered in the grave inventory of barrow Schaijk, tum. 3.1, in the shape of a D- and an ogival-shaped fl ake21. Secondly objects that can be associated with the equipment of an archer have been encountered, namely a triangular arrowhead at Oss-Vorstengrafdonk, tum. 1.1, a rectangular wristguard with concave shaped long sides containing two perforations in the grave of Nijmegen-Hunerberg, tum. V, and two sandstone arrowshaft smoothers, together with three triangular arrowheads with a straight base, at Meerlo-Postbaan (fi g. 17)22. The grave goods of barrow Meerlo-Postbaan, with the exception of the Bell Beaker, were presumably burned at the same time as the cremation23. During this process a small metal (copper ?) object has possibly been included. This may be concluded from the fi nd of several small green spots of secondary discolorations on a fragment of what is possibly a rib. These spots may be the result of chemical reactions caused by the burning of a metal object on a funeral pile (Theunissen 1999)24. Thirdly in barrow St. Walrick-Overasselt, 1.2 a bronze Schleifennadel has been found near the neck of the

corpse silhouette. The object is of a Central-European Early Bronze Age type (Lanting and Van der Plicht 1999-2000).

The associated gifts found at Beers-Cuijk, Gassel-II (Drenth and Hogestijn 1999) deviate from the other graves, as far as the composition of the grave inventory is concerned. The objects that will have been part of this grave have been collected during dredging work in an area of several square meters. To this grave, which is of an unknown type, belong fragments of a Bell Beaker of the Veluwe type, a H-shaped amber pendant, two hair clips of gold, a piece of a polishing and hammer-stone, and two fl int fl akes (fi g. 18). The H-shaped amber pendant has a rectangular shape, with notches in the middle of both short sides. The decoration consists of three deeply cut grooves along the long sides and four concentric arches at the short sides. At the rear side a V-shaped perforation has been made. It is a unique object of which no other parallels are known as yet. The hair clips consist of a folded up wire which extents into oar-shaped ends25.

Figure 13 : Bell Beaker and wristguard from barrow Nijmegen-Figure 13 : Bell Beaker and wristguard from barrow Nijmegen-Hunerberg, tum. V (After Louwe Kooijmans 1973, fi g. 9). Hunerberg, tum. V (After Louwe Kooijmans 1973, fi g. 9).

Figure 14 : Late Bell Beaker bowl from barrow Schaijk, tum. 3.1 (drawing GIA).

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Zita Van der Beek

Regarding the piece of a polishing and hammer-stone and the two unworked fl int fl akes, it is uncertain whether these objects will actually have belonged to the grave inventory. The shape of the polishing and hammer-stone shows similarities with the so-called cushion stones that, among others, have been found in barrow A at the estate De Valk in Lunteren (Butler and Van der Waals 1966). The kind of stone differs, however. It concerns sandstone (pers. comm. J.N. Lanting), while the cushion stones are mainly made of a quartzite. Although sandstone is not very suitable for manufacturing because of its stratifi cation, it nevertheless can be used for hammering purposes. Thus it possibly concerns an object that has had a function as a cushion stone, but one that is made of a different material. On the other hand, the top of the implement shows traces that possibly suggest a function as hammer-stone. Hammer-stones have, however, so far not been encountered in Bell Beaker graves in the Netherlands. In all, taking into account the imprecise fi nd circumstances, it is uncertain whether this object was actually part of the grave inventory. This also goes for the two unworked fl int fl akes. Although fl int blades appear in Bell Beaker graves with some regularity, the fi nd circumstances prevent any direct correlation with the actual grave inventory.

Some conclusions, continuity, common elements and a specifi c set of grave giftsAlthough the number of Late Neolithic graves known from the southern Netherlands is still limited, several preliminary conclusions can be drawn. It is noteworthy that during the Single Grave, All Over Ornamented and Bell Beaker period in the southern Netherlands, the same elements with regard to the character of the graves are again and again found, such as the nature of the burial-places, the construction of the graves, the treatment of the deceased and the nature of the grave goods. This aspect of continuity in the character of the Late Neolithic graves has already been emphasised by Lanting and Van der Waals (1976).

First of all continuity is apparent in the burial-place itself. During the entire Late Neolithic small cemeteries occur in which barrows may be included alongside fl at graves. However, although sometimes to be found in burial-places, tumuli can also be constructed in isolation from other graves, both during the Single Grave, All Over Ornamented and Bell Beaker period. Whether the latter pattern can be distinguished as the dominant way of barrow construction in the southern regions, as has been suggested for the entire

Figure 15 : Maritime Bell Beaker and bowl and Figure 15 : Maritime Bell Beaker and bowl and small undecorated beaker from barrow Mol-small undecorated beaker from barrow Mol-grenspaal 194, p. 1 (After Lanting and Van der grenspaal 194, p. 1 (After Lanting and Van der Waals 1976, fi g. 22). Waals 1976, fi g. 22).

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An ancestral way of burial

Netherlands during the Late Neolithic, is as yet unclear. Flat graves are only rarely found in isolation from other graves, but usually form part of a larger burial-place.

As for the positioning of the barrows, specifi c preferences will have existed. Although it is diffi cult to establish what factors will have determined the actual choice of a location, it is clear that some barrows were constructed at relatively high positions in the landscape that did also constitute clear border areas, such as the edge of a sand plateau or an ice-pushed ridge, during the entire Late Neolithic. However, whatever location was eventually chosen, the choice of a specifi c place was not determined by the visibility of the tumuli from afar. For this the size of the mounds was too small and the height too low. It may be that the construction of a mound was rather initiated by the need to remember the specifi c location where the monument was constructed, as well as the need to have a memorial of the funerary ritual that took place here and the specifi c connotations connected to it.

Secondly, elements of continuity can be distinguished in the construction of the graves. During the entire Late Neolithic circular trenches are used that are either constructed close to, at a certain distance of or under the foot of a mound. Although these peripheral structures occur in combination with barrows, their relationship to fl at graves is as yet uncertain, seeing that only one example is known of the latter. During the Single Grave and All Over Ornamented period the interment of the deceased, at least of those buried underneath barrows, took place in three different ways, namely in a grave pit, a beehive grave or a surface grave. During the successive Bell Beaker period a clear preference for the fi rst way of burial develops in the case of both fl at graves and barrows. With respect to the treatment of the body, inhumation dominates in both periods. Some examples of cremation are known from the Bell Beaker period only, as are some instances of the interment of multiple burials of, sometimes incomplete,

Figure 16 : Grave goods from Molenaarsgraaf-fg. II. Fish hooks, Figure 16 : Grave goods from Molenaarsgraaf-fg. II. Fish hooks, awl and fl int, antler (After Louwe Kooijmans 1974, fi g. 108).awl and fl int, antler (After Louwe Kooijmans 1974, fi g. 108).

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Zita Van der Beek

disarticulated skeletons. The latter are so far not known from barrows.

Finally elements of continuity can be distinguished in the use of specifi c grave gift categories. During the entire Late Neolithic pottery is the dominant form of grave gift in both fl at graves and barrows. Furthermore fl int cutting tools, although most dominantly present during the Single Grave and All Over Ornamented period, are still present in the southern Netherlands during the Bell Beaker period.

Similarities between burials in fl at graves and barrows indicate that these elements of continuity may partly be explained by the existence of a generally acknowledged eschatology that was applicable to both types of graves. For example, the use of inhumation and the way in which the body was laid down in the graves corresponds between both type of graves. With respect to the grave gifts, pottery occurs in fl at graves as well as barrows, while the number of pots also does not deviate.

However, with respect to the character of barrows another element is noteworthy as well. In addition to the continuously recurring elements noted above, the grave gifts appear to be restricted to a small and standardised set of objects. Together with the other elements of continuity, the adherence to this restriction probably implies that a highly standardised way of burial was recurrently manifested in the graves. This seems to suggest that, by means of the grave gifts, among other things, a deliberate attempt was made to relate the construction of the monuments, as well as the image of the deceased that was created, to similar burial rituals that had been conducted by ancestors in former times.

Furthermore it seems that a burial underneath a barrow was restricted to specifi c members of Late Neolithic society. So far no childrenʼs graves have been recognised. Therefore, age must have been a selection criterion. Whether a distinction in sex was possibly also made is less clear. Until now only corpse silhouettes, laid down

Figure 17 : Grave goods from barrow Figure 17 : Grave goods from barrow Meerlo-Postbaan, p.2. Bell Beaker of Meerlo-Postbaan, p.2. Bell Beaker of the Veluwe type, a pair of arrow shaft the Veluwe type, a pair of arrow shaft smoothers and three arrowheads (After smoothers and three arrowheads (After Verwers 1964, fi g. 4). Verwers 1964, fi g. 4).

Figure 18 : Objects collected at Beers-Cuijk, Gassel II, consisting of a Bell Beaker of the Veluwe type, an amber pendant and a pair of golden hair clips. It is uncertain whether the two fl int fl akes and the piece of polishing and hammer-stone will have belonged to the grave inventory as well (both top right) (drawing GIA).

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An ancestral way of burial

in a crouched position on the left side, have been found underneath barrows. The determination of two individuals buried on their left side in fl at graves in Molenaarsgraaf seems to imply that men were in any case buried in this particular way. However, whether the left sided corpse silhouettes underneath barrows can also be interpreted as such is uncertain. It is, of course, just as possible that both sexes were buried in the same way during the Bell Beaker period. The determination of the cremation found in a barrow in Meerlo-Postbaan indicates that males in any case were buried in these grave monuments.

Because of the small number of graves that is known, it is still unclear whether the patterns as described above for the barrows can also be distinguished in relation to the fl at graves. As yet two major differences can be noted. First it seems that a less restricted social category of people was related to the fl at graves. Children and adults, men and women have both been recognised in this type of grave. Secondly a difference exist with regard to the grave gifts. The presence of several categories of grave gifts is entirely restricted to barrows, at least during the Bell Beaker period. In fl at graves only pottery has been found.

A comparison : the central Netherlands and neighbouring parts of Germany

By treating the southern Netherlands as a separate case study, it seems to be suggested that this area went through an independent cultural development during the beaker period. Yet, Lanting and Van der Waals (1976) have argued that a process of continuity in burial practices encompasses the entire Lower Rhine Basin during the Late Neolithic, including the southern Netherlands, and therefore imply that the latter can in this respect not be distinguished as a separate cultural region during this period. It is in the Lower Rhine Basin, the region between the river Rhine and the North Sea, including the southern Netherlands south of the river Rhine, nevertheless possible to make a rough distinction between the areas east and west of the river IJssel. According to Drenth and Lohof (in preparation) differences in types of grave monuments, decoration on beakers and types of battle axes exist between the two regions during the Single Grave and All Over Ornamented period. For the successive Bell Beaker period differences in orientation of graves, typology of Bell Beakers and types of battle axes can be distinguished (Lanting and Van der Waals 1976). Nevertheless, the division between both regions does not concern strictly bounded areas, but rather regions that are characterised by different emphases (Drenth and Lohof in preparation).

In this section the southern Netherlands ̓ Late Neolithic graves will be compared to those found in neighbouring

parts of the region west of the IJssel, comprising almost entirely of the central Netherlands, and neighbouring parts of Germany26. In this way it is possible to elaborate upon the preliminary conclusions with respect to the southern Netherlands noted above ; conclusions that are based on a small number of graves only. It will emerge that the pattern as distinguished for the southern Netherlands is not only confi rmed by the Late Neolithic graves in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany, but can also be defi ned more accurately. Of the variables described for the southern Netherlands, the position of graves in the landscape will be left out of consideration because research into these aspects in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany exceeds the present study. This also goes for graves from the Single Grave period. Here, only the All Over Ornamented and Bell Beaker graves are included.

Late Neolithic grave structures

The amount of All Over Ornamented graves known in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany is limited (fi g. 3, tabl. 3)27. The majority of graves consists of barrows, while a small number of fl at graves is known as well, and three graves of an unknown type. From the successive Bell Beaker period a total number of 41 graves is known (fi g. 10, tabl. 6). Barrows again dominate. Besides three fl at graves, four possible secondary graves and two graves of an unknown type have been found. Below several elements of the burial-places and the graves themselves will be discussed, each of which will be dealt with for both periods simultaneously.

With regard to the character of the burial-places, only data concerning the possible spatial positioning of fl at graves is available here. Although, just as in the southern Netherlands, only a small number of fl at graves is known from both the All Over Ornamented and Bell Beaker period, it can be noted that fl at graves sometimes occur in small cemeteries (e.g. Hünxe-Kr. Dinslaken). However, these graves can also be constructed in isolation from other graves. With regard to barrows it is as yet uncertain whether the assumption that they were raised in isolation from other graves also applies for this region. Nevertheless it is clear, just like in the southern Netherlands, that the excavations have often been restricted to the burial mound itself and can as such not provide any information about possibly related grave monuments.

As far as the construction of the graves is concerned several characteristics have been emphasised in the southern Netherlands. A fi rst element was the size of the burial mounds. Unfortunately, disturbances of the mound or defective documentation are responsible for the fact that the size is known of only a small number of tumuli

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Zita Van der Beek

in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany (tabl. 3 and 6). Nevertheless it seems that small and low barrows were constructed both during the All Over Ornamented and Bell Beaker period, a picture that confi rms the similar pattern already noted for the southern Netherlands.

Another characteristic of Late Neolithic graves in the southern Netherlands is the frequent appearance of a peripheral structure in the shape of a circular trench. A similar pattern emerges from the central Netherlands and neighbouring parts of Germany where circular trenches with different diameters are frequently constructed near, at a certain distance of, or under the foot of a barrow. Different in this respect is an All Over Ornamented barrow found in Hoenderloo-Apeldoorn, Schenkenshul, tum. B (Bursch 1940), where a total of three trenches has been constructed around a surface grave. The outer trench is a circular one that runs almost under the foot of the mound. Inside it a circular to rounded off-square trench has been constructed. The inner circle is moulded by a slightly trapezium shaped trench that is unique in the Netherlands. In relation to fl at graves a circular trench is found only once (Wageningen 224) (Van Es 1964).

With regard to the interment of the deceased, three different ways have been distinguished for the All Over Ornamented period in the southern Netherlands, including burials at the old surface, in a grave pit and in a beehive grave. All types can also be found in the neighbouring regions. However, in the case of the two fl at graves that are known from the central Netherlands and neighbouring parts of Germany, the interments have taken place in a grave pit. Furthermore, only a single example of a beehive grave is known, namely Emst-Epe, Hanendorp (Holwerda and Evelein 1911). A chest has been constructed only rarely. The orientation of the graves varies from NE-SW to N-S, with the exception of two graves found in Haldern, Kr. Rees, B (Hinz 1963) and Hünxe-Kr. Dinslaken II, which are directed E to W.

Just as in the southern Netherlands the interment of the deceased, both in respect to fl at graves and barrows, took place mainly in a grave pit during the Bell Beaker period. Only in the case of six barrows has a burial possibly been noted at the old surface. The orientation of the graves, which is dominantly E to W with deviations up to 45 degrees, corresponds as well.

Since the central Netherlands and neighbouring parts of Germany mainly consists of Pleistocene area, it is, just as in the southern regions, diffi cult to fi nd out in what way the body itself was treated. Nevertheless, as far as can be determined, all All Over Ornamented graves in the region contain the burial of one single person. As there are no

remains of cremations or charcoal in the grave pits it can be assumed that, just as in the southern Netherlands, interments of inhumations have taken place in some of the graves. The only known corpse silhouette is found underneath the burial mound in Emst-Epe, Hanendorp, but this silhouette has not been drawn or photographed. Cremations are totally absent in this region as well28.

During the successive Bell Beaker period the interment in single burials dominates. However, in contrast to the southern Netherlands, a small number of barrows is known in which several burials have simultaneously been constructed in separate grave pits Bennekom-former Buurtheide, tum. 1A and 1B (Van Giffen 1937) ; Lunteren, estate De Valk, tum. A and B (Butler and Van der Waals 1966), and possibly Lunteren, at the Hessenweg, tum. A and B (Butler and Van der Waals 1966). Furthermore, in Niersen, tum. G4 (Louwe Kooijmans 1974) remains of two individuals were found in one single grave. One was buried on the left side, while the incomplete, disarticulated skeleton parts of the other were deposited behind its back. With regard to the treatment of the body itself inhumation dominates, which is similar to the situation in the southern Netherlands. In all, seven corpse silhouettes and two skeletons have been found in barrows, mainly situated in a crouched position, on their left sides with their heads towards the E and facing S. Of the skeleton found in barrow Apeldoorn-Uddelermeer, tum. E (Drenth and Hogestijn 1999) only fragments of teeth have been preserved, which have been analysed as belonging to two individuals. It probably concerns a man aged between 20 and 35 years and a child aged younger than 11. Apart from inhumation, a small number of cremations is known, both from fl at graves and barrows. Up till now only two of these have been analysed. The cremation of Hoog Buurlo-Apeldoorn (Van der Waals 1962-1964) that was found in a fl at grave has been identifi ed as belonging to a child aged between 2 and 12. A second cremation, found by H.J. Bellen, in a barrow at the Ginkelse Heide in Ede (Butler and Van der Waals 1966) was determined in the 1920s by the investigator himself as belonging to both an adult and a child of about three years old. However, because of these remains only three teeth have survived, this analysis can no longer be verifi ed.

In all it can be concluded that the image of Late Neolithic graves in the southern Netherlands is confi rmed by data from the central Netherlands and neighbouring parts of Germany. Not only were similar construction elements in use, as well as comparable ways of interment and treatment of the body ; these aspects also show clear signs of continuity during the entire Late Neolithic. Different, nevertheless, is the presence of barrows containing two graves that were presumably constructed simultaneously.

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An ancestral way of burial

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Zita Van der Beek

As to the character of fl at graves and barrows respectively, a number of corresponding elements can be distinguished as well, such as the orientation of the grave, the positioning of the body and the application of inhumation or cremation. With regard to social restrictions that may have been applied to both types of graves, one example is known of a Bell Beaker fl at grave in which a child was buried. However, the presence of children is also known from two barrows, possibly, but only in combination with an adult. Furthermore all corpse silhouettes found underneath Bell Beaker barrows are situated in the same position, on their left side, which probably indicates the presence of (adult) men.

Associated grave gifts

Pottery as grave giftPottery, mainly in the shape of a beaker, was the dominant form of grave gift in the southern Netherlands during the entire Late Neolithic. It has been found in both fl at graves and barrows, in similar numbers. It therefore comes as no surprise that during the All Over Ornamented period pottery can be found in all graves in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany, with the exception of one single barrow Barneveld-Solse Berg, tum. 3 (Bursch 1933). Usually it concerns one or two pots. In those cases where a second pot is included, combinations with a protruding foot beaker, a second All Over Ornamented beaker or an early pot beaker are known.

It has been suggested that the size, quality and decoration of the grave pottery was possibly determined by the age and sex of the deceased during the Late Neolithic. Whether this is also the case for the central Netherlands and neighbouring parts of Germany during the All Over Ornamented period is as yet uncertain. Only in a possible fl at grave in Hoenderloo-Apeldoorn, Schenkenshul, fg. A has a small beaker been found that, in accordance with the restricted size of the grave pit, may possibly indicate that it concerns a childrenʼs grave29.

As in the All Over Ornamented period, pottery remains the most common grave gift during the Bell Beaker period. In all, approximately 75 percent of the graves in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany contains pottery. The presence of only one single beaker dominates, but in a number of cases two pots have been found. In most of those cases two Bell Beakers of the Veluwe type have been included in the grave. In one case, namely fl at grave Hoog Buurlo-Apeldoorn, an undecorated Bell Beaker has been deposited next to a Bell Beaker of the Veluwe type.

Whether, during this period, differences in the size, form and decoration of Bell Beakers are also connected to distinctions in the age of the deceased is still hard to verify. The only known grave that contained the remains of a child is a fl at grave found in Hoog Buurlo-Apeldoorn.

Two Bell Beakers were placed in the grave pit. Although the size of the beakers is somewhat smaller than usual, they would not be out of place in the grave of an adult30.

Pottery placed outside the graveIn all, the use of pottery as grave gift in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany corresponds to the situation below the river Rhine. In most graves one or two beakers were placed, with no distinction between fl at graves and barrows or to the number of pottery. However, in contrast to the situation in the southern Netherlands, it is clear that, in the case of some barrows, pottery was not restricted to the actual grave itself. For example in the foot of the fi rst mound

Figure 19 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow Renkum-Ketsberg or Ketsheuvel, p. 1 (drawing GIA).

Figure 20 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow Renkum-Ketsberg or Ketsheuvel, p. 1 found outside the actual grave (drawing GIA).

period of barrow De Ketsberg in Renkum (unpubl.), at approximately 0.2 m above the old surface, a second Bell Beaker of the Veluwe type has been found (fi g. 19 and 20). It is a smaller specimen than the one that was placed in the actual grave itself. In the burial mound of Wageningen, Wageningse Berg, tum. 1.1 (Remouchamps 1928) a second Bell Beaker of the Veluwe type has also been found, to the SE of the grave pit and atop the remains of a

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An ancestral way of burial

tree-trunk (fi g. 21 and 22). Again it is a smaller specimen than the Bell Beaker found in the grave. Finally in barrow Vaassen, Elspeterweg, tum. III.2 (Lanting and Van der Waals 1971) a Bell Beaker of the Veluwe type has been found that was situated towards the centre of the northern side of the grave, outside the actual chest of the grave pit itself. It supposedly is a beaker that may have served as a grave gift. Just to the south of the grave, at about 0.2 m above the old surface, fragments of another Bell Beaker of the Veluwe type were encountered. Although the deposition of these secondary beakers will, before the actual barrow itself was constructed, have formed part of the burial ritual, their actual function and meaning is as yet unclear31.

Finally, in a grave of an unknown type found at the Driese Berg in Ermelo (Lehman 1967), pottery has also been encountered outside the actual grave, only in this case in a remarkable position. It is suggested that, although no earthenware has been placed in the grave itself, a Bell Beaker has been put upside down on top of the fi lling. Furthermore at a distance of approximately two meter, a neck pot beaker was found that was also placed upside down. Although the nature of the grave and the exact position of the beakers is as yet uncertain, this way of deposition is, in the case of pot beakers, also known from other sites in the Lower Rhine Basin. For example in Velp (Hulst 1965-1966) a neck pot beaker has been encountered that had been placed upside down, most probably in a shallow pit. In Echt (Bloemers 1971) a pot beaker has been found at about 0.8 m below the surface, which had originally been situated with its bottom slanting upwards. However, the surrounding soil was too badly disturbed to be able to observe a possible pit. The deposition of pot beakers upside down may be associated with specifi c burial purposes (Louwe Kooijmans 1974). For the Early Bronze Age burials are known from Germany and Great Britain in which pottery was used to cover skulls, other parts of the body or cremations (Clarke 1970, Hunter and Ralston 1999, Wegewitz 1960). As far as the examples in the area of research are concerned, it can be noted that these beakers were deliberately buried in a specifi c way, but whether they were actually used for burial purposes remains uncertain.

Other items : the All Over Ornamented periodDuring the Single Grave and All Over Ornamented period fl int cutting tools in the shape of (retouched) blades and Grand-Pressigny knifes are, apart from pottery, regularly present as grave gift in the southern Netherlands. A very limited number of graves contained still other items, such as an axe, worked sandstone and an arrowhead. As far as the depositing of such grave gifts is concerned, it appears that no distinction was made with regard to type of grave. In the central Netherlands and neighbouring parts of

Germany grave goods other than pottery have been found in eight of the fourteen All Over Ornamented graves, with a maximum of four different categories per grave (tabl. 3). In all cases it concerns barrows. Only in one possible fl at grave in Hünxe-Kr. Dinslaken, fg. II have several categories of grave gifts been found. It is, nevertheless, possible that it here concerns a barrow of which the tumulus has not been recognised because of disturbances of the direct surroundings of the grave. In the other fl at grave only pottery is found.

As in the southern Netherlands, fl int cutting tools seem to be a common element in All Over Ornamented graves. Such objects have been found in approximately half of the graves. However, in contrast to the southern regions, they almost entirely comprise of Grand-Pressigny knifes.

With respect to the other items, fl int axes have been found in three barrows and one fl at grave. Above it has already been noted that the axes found in a barrow in Doorwerth-Renkum and in fl at grave II at Hünxe-Kr. Dinslaken clearly link up with the southern axe tradition in which axes are characterised by an oval cross-section. The axes

Figure 21 : Bell Beaker of the Veluwe type and an amber bead from barrow Wageningen-Wageningse Berg 1.1 (drawing GIA).

Figure 22 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow Wageningen-Wageningse Berg 1.1 found outside the actual grave (drawing GIA).

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Zita Van der Beek

and axe fragments found in tumulus 3 and 4 at the Solse Berg in Barneveld (fi g. 23), however, correspond with the northern axe tradition which is dominated by rectangular cross-sections.

Of the one arrowhead that is known to have been used as a grave gift in the southern Netherlands, one counter example has been noted in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany. In the (fl at) grave at Hünxe-Kr. Dinslaken, fg. II an arrowhead of the so-called pine-tree type has been found (fi g. 24). This type of arrowhead has a triangular shape and is provided with a relatively broad tang. The specimen of Hünxe-Kr. Dinslaken, fg. II is bifacially retouched along the sides and has short added barbs.

In addition to those grave gifts, three other items that have not been encountered in the southern Netherlands have been used as grave gift in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany. First of all fragments of amber, almost exclusively in the shape of irregular pendant-shaped beads have been found in two barrows (Lanting and Van der Waals 1976). The number of beads can rise up to 39 pieces (Barneveld-Solse Berg, tum. 4.1) (fi g. 23). Secondly in the former barrow a battle-axe, type H, has been found (fi g. 23). Such a grave gift is totally absent in graves in the southern Netherlands, although they are known as single fi nds in this region (Van der Beek in preparation). Apparently graves and battle axes exclude one another in the

southern Netherlands. Thirdly the remains of skull of cattle have been found in one single grave in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany, in a barrow in Emst-Epe, Hanendorp.

On the whole it can be concluded that during the All Over Ornamented period, generally speaking, the use of several categories of grave gifts is as common in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany as it is in the southern regions. Because of the small number of fl at graves it is as yet uncertain whether the inclusion of several grave gift categories was restricted to barrows only. Nevertheless, the gifts to a large extent correspond with those found in the southern Netherlands, with the exception of amber ornaments and battle axes. The latter do in fact occur, but in a different context.

Apart from pottery and fl int knifes, the presence of other grave gifts is probably less unique than has been suggested, because the same grave gifts are partly known from (simultaneous) Single Grave burials as well. For example Lanting and Van der Waals (1976) note that fl int axes are a common item in Single Grave burials and that battle axes also occur with some regularity. However, amber ornaments and arrowheads are unknown from these graves in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany. It seems that apart from pottery, Grand-Pressigny or other fl int knifes, fl int axes and battle axes form part of a restricted set of grave gifts used in a Single Grave context.

Figure 23 : Grave gifts from barrow Barneveld-Solse Berg, tum. 4.1. AOO beaker type 2IIb, battle axe type H, Grand Pressigny dagger, fl int axe and amber beads (After Lanting and Van der Waals 1976, fi g. 11).

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An ancestral way of burial

Other items : the Bell Beaker periodAlthough the number of known fl at graves is as yet still limited, it has been suggested that a distinction between the nature of grave gifts in fl at graves and barrows may exist in the southern Netherlands during the Bell Beaker period. Apart from pottery, the use of other grave gifts seems restricted to barrows. Just as in the preceding period, these items comprise fl int cutting tools, as well as objects associated with the equipment of an archer, such as arrowheads, wristguards and arrow shaft smoothers. Several other items are also included, but these seem to be of a more unique character. This pattern corresponds to the fact that in two fl at graves found in the central Netherlands and neighbouring parts of Germany in Hoog Buurlo-Apeldoorn and Wageningen-fg. 224 only pottery has been found. However, a fl at grave in Veen-Kr. Moers (Hinz 1974) contained three triangular arrowheads and a strike-a-light alongside a Bell Beaker. Of the barrows approximately 75 percent contained other categories of grave gifts, often alongside pottery, the number of which ranged from two to seven. It is clear that among these items a small and restricted set of objects repeatedly occurs. Just as in the southern Netherlands this set comprises objects that relate to the equipment of an archer, fl int knifes, as well as copper tanged daggers and amber ornaments.

The objects associated with the outfi t of an archer include, among other things, rectangular stone wristguards. These

are normally narrow, rectangular objects with straight or concave long sides and with two perforations, one on each end. A variation with four perforations is known from three graves Ede-Ginkelse Heide, Lunteren, estate De Valk A and Stroe-Konijnenkolken period 1 (Butler and Van der Waals 1966). Arrowheads in a triangular or ogival shape with barbs and/or tangs, as well as triangular arrowheads with a concave, fl at or convex base have also been found. The bifacially surface retouche and the fi ne tangs that are applied to these objects by means of a carefully executed pressure technique show that a lot of care has been bestowed on their production. Finally an arrow shaft smoother has been found in tumulus E near to the Uddelermeer.

Flint knifes in the shape of (retouched) blades or fl akes regularly occur in Bell Beaker barrows. The only fl int dagger has been found in a burial mound at the Klokbekerweg in Epe (Hulst 1972).

Another recurring category of grave gift is the copper tanged dagger (fi g. 25). These daggers, which are produced by means of a hammering and annealing technique, show a large variety in shape and size (Butler and Van der Waals 1966). Most of the specimens are characterised by tangs with hammered-up fl anges.

Amber ornaments also form part of the small set of frequently recurring grave gift categories in Bell Beaker graves. Such objects are, as mentioned above, also known

Figure 24 : Arrowhead found in fl at grave Hünxe-Kr. Dinslaken II (After Lanting and Van der Waals 1976, fi g. 38 : 6).

Figure 25 : KTD. Bell Beaker type 2Ib, copper tanged dagger, wristguard and copper tanged dagger, wristguard and arrowheads of barrow Ede-Ginkelse Heide (After Butler and Van der Waals 1966).

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Zita Van der Beek

from the preceding All Over Ornamented period, but the ornaments in the Bell Beaker period have a different shape. They mainly are crescent-shaped pendants, disc-shaped and cylindrical beads and conical buttons.

Combinations of these four categories of grave gifts seem to be arbitrary, and various combinations are possible. It is striking that wristguards and arrowheads, both of which are believed to be associated with a similar activity, namely archery, do not necessarily appear together in grave inventories. Apart from these frequently recurring grave goods, a small number of gifts appears that is found only now and then. These are the so-called cushion stones, golden ornaments (see note 25), battle axes, fl int axes and strike-a-lights32.

In all it can be concluded that the nature and image of grave gifts used during the Bell Beaker period in the southern Netherlands is confi rmed by data from the central Netherlands and neighbouring parts of Germany. Indeed the small set of restricted grave gifts emerges more clearly. However, with respect to the distinction in grave gift categories made in relation to fl at graves and barrows, a certain care needs to be taken as only three fl at graves are known from this particular region. Although in two of these graves pottery does indeed constitute the only grave good, in the third grave fl int arrowheads and a strike-a light were present as well.

Nevertheless it is clear that several grave gift categories often occur, at least in the case of barrows. It seems that the items connected to the outfi t of an archer form part of a small and restricted set of objects that also includes fl int knifes, copper tanged daggers and amber ornaments. This set frequently occurs in grave inventories. Combinations of these items seem arbitrary, although amber ornaments and objects connected to the outfi t of an archer apparently exclude one another. Whether this is a signifi cant and even real distinction is as yet diffi cult to determine. Associations of the grave gifts and specifi c construction elements like the size of the burial mound, the presence of a circular trench, the interment in a grave pit or surface grave, or the application of inhumation or cremation also seem to be arbitrary.

In contrast to the central Netherlands and neighbouring parts of Germany, copper tanged daggers and amber ornaments are completely absent in the southern Netherlands, with the exception of the ornament of Gassel. This object is, however, of a unique form. The absence of copper tanged daggers and amber ornaments might not be as remarkable as it seems. The similarities, in both regions, in grave construction and the use of a similar type of pottery, namely Bell Beakers of the Veluwe type, support the idea that the different character

of the grave gifts cannot be taken to represent a totally different type of burial ritual. Perhaps the availability of certain objects was restricted in the southern region, or the conceptualisation of the deceased differed in particular respects.

An ancestral way of burial and its social context

Selection of and objectifi cations in the grave gifts assemblages

In the preceding paragraphs it has been argued that, with regard to Late Neolithic burial rituals, the southern Netherlands did not constitute a distinct cultural region, but clearly formed part of a larger area. This area, situated west of the river IJssel, comprised also the central Netherlands and neighbouring parts of Germany. Here this particular region will be taken as a starting-point for an analysis of the social, economic and ideological context of Late Neolithic graves.

It has been suggested that three features can be identifi ed with regard to the nature of Late Neolithic graves. First it was shown that there was an emphasis on continuity during the entire Late Neolithic. Secondly it was noted that several common elements existed with regard to the character of both fl at graves and barrows, commonalities that can probably be related to a generally acknowledged eschatology. Thirdly is was argued that members of different social categories were buried in the graves. The group of people connected with barrows seems to have been more restricted than the one related to fl at graves. Next to a continuity in the character of the graves, it was furthermore shown that, in the case of barrows, the selection of grave gifts was restricted to a small set of particular objects. Both aspects were probably intended to help create a specifi c image of the deceased buried in the grave.

In this section these conclusions will be discussed in further detail. First the grave gifts will be regarded more closely. What was the function and meaning of both the pottery, which was rather common, and the objects that formed part of the small restricted set of grave gifts used in barrows ? Can the changes in the character of grave gifts that took place from the All Over Ornamented to the Bell Beaker Period be related to changes in the meaning of these items ? In the next paragraph it will be discussed how the different types of burials may have related to social categorisation. More specifi cally a hypothesis will be put forward as to why, in the case of the barrows, a specifi c way of burial was continuously conducted and who were the people buried in these particular graves.

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An ancestral way of burial

Pottery : an expression of general ideas about death and the hereafterAs noted above a clear distinction can be made between pottery and the other grave gifts. Pottery can be regarded as the dominant type of grave good. It not only appears in the majority of the graves, but can also be found in both fl at graves and burial mounds. As to the number of pottery, a distinction between both types of graves cannot be made. Although mainly beakers were deposited, it is clear that the variation of earthenware types found in Late Neolithic graves is larger. Thus bowls, pot beakers and undecorated pots also appear. Furthermore, in a number of Bell Beaker graves Bell Beakers have also been found outside the actual grave itself.

The presence of pottery in the majority of graves implies that these objects formed an essential part of the grave inventory. Together with the existence of pottery in both fl at graves and barrows, this overall presence can be explained as being the result of generally accepted ideas about death and possibly the hereafter. These ideas were applicable to both types of graves, regardless of age and sex of the persons concerned.

In the Netherlands, apart from in graves, beakers are also found in Late Neolithic settlements. During their life, the process of production, use and fi nal discard, beakers will have had different functions and meanings (Boast 1995). Thus, the identity of a beaker is shaped by a culmination of processes. During the production process it is determined by a large variety of activities such as the selection of clay and the shaping, grinding and decoration of a beaker by a single person or several individuals. With the transition of the beaker to an object of daily use, other functions and meanings will be added. Traces of charred food remains on All Over Ornamented pottery found in the province of Noord-Holland make clear that, in daily life, the beakers will initially have been used for the preparation and/or the consumption of food. Although it is as yet uncertain whether Bell Beakers were also used for the preparation of food, a function as crockery is at least generally assumed (Fokkens 1998). Apart from a connotation with food, the beakers may also have been associated with an element of social unity, playing an important part in the shared consumption of food by members of specifi c social units. In daily life the membership of certain social groups, for example a household, would have been emphasised by the sharing of food. But also during feasts, or ceremonial meetings, communal consumption may have been an important element through which the existence and membership of social groups was re-established.

But what does all this say about the function and meaning of the beakers at their fi nal moment of discard ;

their use as grave gifts ? To answer this question it is important to know whether beakers were especially made for burial purposes or whether they were taken from a daily context. In case of special production, the meaning of pottery, as grave gift, should be looked for in the pottery itself, as well as, possibly, in its contents. The possible function of the beakers may have been to serve as a container in which food or drinks for the deceased were stored. This interpretation in which the giving of food to the dead for the purpose of consumption during their journey to the hereafter is seen as the function of the beakers is an old, but not necessarily incorrect one. However, as yet it is still uncertain whether pottery was especially manufactured for burial purposes. As noted above, the same pottery can also be found in settlement contexts. Therefore it is possible that complete beakers were chosen from a daily context, with the size and, possibly, decoration of the pot being dependent upon the age of the deceased. While the beaker may in such cases still have served as container, another possibility is that communally used pottery was regarded as polluted because it had been in contact with the deceased. This pollution might have necessitated the withdrawal of the objects from society33.

Again, however, both hypotheses do not satisfactorily answer the question why it was above all pottery that was used in a burial context. Boast (1995) suggests that beakers as grave gift cannot be associated with the individual status of the deceased in life. Rather the common presence of pottery in graves suggest that they refer to the role that they fulfi l in daily life and ceremonies. By using elaborately decorated and fi nely shaped pots, instead of the coarse and/or undecorated pottery which is known from settlements as well, the special context of the burial is emphasised.

A restricted set of grave giftsIt has been shown that, during the Bell Beaker period, with respect to the other grave gift categories a distinction can be made between fl at graves and barrows. In the fl at graves pottery emerges as grave gift. In the case of burial mounds, other gifts are found as well, but their occurrence was restricted to a small set of particular objects. This pattern is less clear from the preceding All Over Ornamented period. Although it has been noted that the use of a small, limited set of grave gifts was also common during this period, it is as yet unknown whether the use of these objects was in the main restricted to burial mounds. The number of fl at graves is too small to indicate whether a distinction in the use of specifi c grave gifts, as noted for the Bell Beaker period, also existed in this period. Below it will be argued that, through the use of a restricted set of grave gifts, a specifi c and comparable image of the deceased was recurrently objectifi ed in the burial. This image was constituted, among other things, on the basis

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Zita Van der Beek

of a particular selection of objects. A question that should then be asked, as in the case of the pottery, is what the connotations of these objects will have been in a burial context ?

Apart from pottery, fl int cutting tools in the shape of (retouched) blades and Grand-Pressigny knifes form an important category of grave goods during the All Over Ornamented period. In general it is argued that Grand Pressigny knifes, usually referred to as daggers, were initially used as a stabbing device rather than as a cutting tool. Yet, the light bended shape of the objects and their rounded of top probably contradicts such a function. Therefore these objects may possibly have played a part similar to that of pottery, being associated with the production and consumption of food. However, to complicate things further, it is important to note that, even though the heavily re-sharpened specimen of a Grand-Pressigny knife from Leusden (Pleyte 1902) possibly suggests that these objects have actually been used, most of the other examples seem hardly to have been secondarily worked (pers. comm. J.N. Lanting). This implies that they were not regularly used in daily life. It therefore seems well possible that, rather than as a cutting tool, Grand-Pressigny knifes will have been used for the purpose of visual display. It is well imaginable that the artefacts were worn on the body. As such they may probably be understood as ornaments in a burial context as well. The specifi c shape of the object may nevertheless, symbolically, still have referred to a possible cutting function. That the decoration of the body probably formed an important element in the conceptualisation of the deceased is illustrated by the presence of amber ornaments as well. However, as has been noted, the latter occur only incidentally.

Another regularly occurring category of objects is formed by fl int axes. A number of activities can initially be associated with this category of objects, such as the opening up of forests, for example to lay out arable or pasture land, or to build a new house. Such activities will have involved the clearing of new locations or the reuse of old land. This possible function of the axes seems to imply that they may well be directly related to the development and putting into use of new areas, activities by which the identity of a particular social group and a new or renewed relationship with the land will presumably have been made manifest (Fontijn 2003).

An object of which the function and meaning have so far been diffi cult to establish is the so-called battle axe. Although the name suggests a function as weapon, it is still unknown what purpose these objects actually served. It has been suggested that the shape of the battle axes is too unpractical for them to have served as a tool and that they should therefore be regarded as weapons (Butler

and Fokkens in press). However, the narrow and circular shaped perforation of the objects indicates that they will presumably have been diffi cult to shaft. In what way they will have been used is therefore as yet unclear.

Finally, arrowheads have been found in a small number of graves. Although no settlement data are known from the All Over Ornamented period in the research area, it can be assumed with some caution that game still played an important role in the diet of people. This assumption is based on data from Single Grave and All Over Ornamented settlements found in the northwestern Netherlands and the preceding and possibly partly simultaneous Vlaardingen settlements in the area of research, of which it is known that hunting was still regularly exercised. It is therefore possible that, through the use of arrow heads, an image of the deceased as a hunter was objectifi ed in a burial context. However, it is also possible that these objects could be regarded as weapons and may as such be associated with an element of martiality.

It is noteworthy that in order to acquire the objects or the materials of which they were made, it will not always have been necessary to engage in large scale exchange networks. Materials such as clay, fl int, diabase (Beuker et al. 1992) and amber could have been obtained on a local or regional basis34. The latter two are present in moraine deposits, while amber can also be found (after violent storms) along the Dutch coast (Kars and Boon 1993). However, the raw material for Grand-Pressigny knifes, or the knifes itself, will have been imported from further away, in this case from northern France. It is very well possible that particular properties or meanings were ascribed to these imported items because of the special character of the material or the specifi c objects that were manufactured from them. However, it will not only have been the non-local origin of these objects that gave them the special status by which they were selected as grave good. If this would have been the case, any object made from any kind of exotic material could in principle have been chosen. Yet only certain objects made of specifi c materials eventually found their way into grave inventories. These objects will therefore have acquired a special status because particular characteristics or meanings were ascribed to them. Together with their rare occurrence, these particular characteristics and meanings will have seen to it that the possession of the objects by a person or a group of people coincided with a certain amount of prestige.

It is often suggested that the grave gift categories of the All Over Ornamented period comprise certain objects that had a function as weapon and can as such be associated with an element of martiality. However, although the names suggest otherwise, as in the case of Grand-Pressigny daggers and battle axes, the real function and

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An ancestral way of burial

meaning of these objects, as argued above, is still hard to get by. Although it is here not denied that these objects may possibly be considered as weapons, other options can be suggested as well.

Changing connotations ?During the Bell Beaker period the character of the grave gifts changes. Nevertheless, the conceptualisation of the person in the grave is partly based on ideas that correspond to notions prevalent in the preceding period. A frequently recurring set of grave gifts is formed by amber ornaments, copper tanged daggers and objects connected to the outfi t of an archer. Other objects occur as well, but these are of a rarer and sometimes unique character.

A clear continuation of the preceding All Over Ornamented period regards the decoration of the body, which constitutes an important element in the grave inventory during this period. Amber beads, pendants and buttons, but also the golden hair clips of Beers-Cuijk, Gassel II and the golden ornament of Bennekom belong to the category of objects that emphasise this aspect. Wristguards can possibly be added to these specifi c items as well. Butler and Fokkens (in press) have suggested that, instead of being attached to the inside of the arm, as is generally assumed, these objects were probably placed on the outside of the arm. Usually it is argued that the guard, as the word already implies, protects the arm from the string when it leaps backwards. However, on the basis of ethnographic comparisons, Butler and Fokkens argue that the wristguard was fi xed to a leather cuff, probably on the outside of the fore-arm. This means that they did not so much fulfi l a practical function, but should be regarded as ornaments.

Another example of the importance of visual display may be the copper tanged dagger. Fontijn (2003) argues that a number of these objects will probably not have been used as implements or as stabbing devices. The copper tanged daggers show a great variety in shape and especially in size, while some, such as one found at the Konijnenkolken in Stroe, are too rude and clumsy to have been used as a dagger. So these objects may mainly have served as ornaments of the body although, although some of them may yet have been used as a stabbing or cutting implement. Whether the copper tanged daggers have possibly constituted a substitute, in another shape and made from another material, of cutting or stabbing devices found in All Over Ornamented grave inventories of the preceding period is uncertain (Lanting and Van der Waals 1976).

The conceptualisation of the deceased as a hunter and/or warrior is more prominently present in the Bell Beaker period than during the preceding period. The category of grave goods that refer to this image include the above-

mentioned stone wristguards, arrowheads and arrow shaft smoothers. A few aspects are noteworthy in this respect. First of all these objects do not necessarily occur together in a grave inventory. Apart from local deviations in the conceptualisation of the deceased and differences resulting from reasons of availability, the presence of only one of these items may have been suffi cient to constitute a hunter/warrior image of the deceased. Secondly, much care is bestowed on the production of arrowheads during the Bell Beaker period. They are fi ne pieces of craftsmanship ; the fi ne retouche on both sides that has been applied to the triangular shaped objects, as well as the often present barbs and a tang show the efforts that have been taken to produce them. It can therefore be asked whether the objects had a symbolic rather than a practical function. Why was so much care bestowed on the manufacturing of arrowheads, and why was the hunter/warrior image so prominently conceptualised in the grave inventory ?

Generally speaking it is assumed that the presence of archer equipment in the grave forms part of the constitution of a warrior image. The care bestowed on the arrowheads is in this respect interpreted as support for such an interpretation (Fokkens 1999). The importance of violent confl icts seems to be emphasised by the excavation of a multiple burial, dated to the transition from Early to Middle Bronze Age, in Wassenaar in 1987 (Louwe Kooijmans 1993, Smits and Maat 1993). The violent death of a number of the deceased, comprising men and women, children and adults, seems to point to violent confl icts taking place during this period. It is noteworthy that one of the individuals, a man between 19-21 years old, was killed by an arrowhead that was shot between his ribs. Fokkens (1999) suggests that the presence of battle axes, fl int daggers and archerʼs gear in Late Neolithic barrows possibly refers to the fact that endemic warfare and raiding had become an important element of society. However, although it is here not denied that violent confl icts will have played a role in Late Neolithic society, it is suggested that some caution should be taken in relating Late Neolithic grave gifts to an element of martiality. With regard to the possible function and meaning of battle axes and daggers, some remarks have already been made. In case of the archerʼs equipment it should be kept in mind that the objects can also refer to an image of the deceased as a hunter. It is in this respect interesting that, as will be argued in the next paragraph, hunting was probably of minor importance during the Bell Beaker period. By using these objects as grave gifts it may well be that a deliberate reference to the past was made. Through the burial a conceptual relationship might have been established with a preceding period in which the hunt was still regularly practised.

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Zita Van der Beek

As has been noted, next to this small set of frequently recurring items a few other objects also occur as grave gifts. Battle axes are once more present, but only in a very limited number. Flint axes, which formed an important grave gift category in the preceding All Over Ornamented period, are almost completely absent during the Bell Beaker period. As to the possible function and meaning of both types of grave gift, reference is made to the discussion above.

A separate category of grave gifts is formed by the so-called cushion stones, which are known from a very small number of sites only. It concerns metalworking equipment that was presumably used to manufacture hammered objects. The golden ornaments and copper tanged daggers may be included among these objects. The presence of these objects in grave inventories perhaps indicates that the forging of metals was regarded as a special activity. Budd and Taylor (1995) have argued that the rise of metallurgy, rather than being of a rational and scientifi c nature, may have been surrounded by magical and religious beliefs. The complex procedure by which an ore was transformed into liquid and thereafter made into a specifi c object must have been a remarkable and possibly magical event. Smiths may therefore have been associated with magical and religious characteristics, and may because of their particular qualities also have had some kind of political power. If metal-working is regarded from this point of view, it may be better understood why during the earliest days of metallurgy in northwestern-Europe, cushion-stones received a place in grave inventories. Furthermore, the use of copper tanged daggers may perhaps be seen in a different light.

In all it can be noted that a number of elements in the grave inventory corresponds to those found in the preceding period, such as the decoration of the body, the presence of cutting tools and the constitution of a hunter/warrior image. However, although the same associations may partly have been of importance, it seems that a change has taken place with regard to the mutual valuation of the different associations. The decoration of the body and, accordingly, an element of visual display as well as the conceptualisation of the deceased as a hunter or warrior emerges more dominantly than during the preceding All Over Ornamented period.

Just as in the All Over Ornamented period the materials of which the grave gifts are made will partly have been obtained on a local or regional basis, while another part was probably acquired via long-range exchange networks. Clay, fl int, amber and quartzite (the latter for the production of cushion stones) will probably have been obtained locally. However, metals (copper and gold) and wristguards will have been imported from further away.

The importance of founders

A relationship between graves and social categorisation It has been shown in the preceding paragraphs that different types of graves were in use during the Late Neolithic. Both fl at graves and barrows will have been used by and been associated with specifi c social groups. So far a few childrenʼs graves have been found underneath barrows, but only in a minority of cases and always in combination with an adult. This seems to indicate that age was a selection criterion for this particular type of grave. Furthermore, although it can as yet not be denied that both women and men may have been buried underneath a tumulus, only the presence of the latter is known. With regard to the fl at graves the presence of children and adults, men as well as women, indicates that a distinction in age and sex was less strictly applied. This pattern seems to suggest that different social groups can be associated with different types of graves. Which portion of the population was eventually buried in a fl at grave is diffi cult to estimate. Because fl at graves are only incidentally and by chance excavated, the number of graves that is known will not be representative for the amount that was originally constructed.

That a part of the population was buried in yet another way is shown by the graves found at Molenaarsgraaf 24a and Ottoland-Kromme Elleboog. Here multiple burials have been found in which incomplete disarticulated skeletons were buried. It seems that in these cases the bones themselves were a central focal point during the burial. After the body had decayed a selection of bones was used for fi nal burial. In one case, Ottoland-Kromme Elleboog 1969, bones of a deceased were possibly even taken from somewhere else, eventually to be buried at a younger site. Both children and adults, men and women were buried in these secondary multiple burials. Why these persons were buried in a different way is unknown as yet. Physical anthropological research has found no evidence of them showing any bodily deviations35. In this respect, it is important to note that the secondary burial of skeleton parts may well be less unique than it appears, as is shown by the incidental presence of lose skeleton parts in barrows. In the Bell Beaker barrow of Velsen (Therkorn and Van London 1990), for example, a skull of a child has been found, while in Niersen, tum. G4, the incomplete remains of a second body were found next to a skeleton in a single grave pit.

Finally a last type of burial may be formed by the deposition of pot beakers upside down. The presence at several sites in Germany and Great Britain of, again, a selection of human bones underneath reversed pots, possibly implies that these beakers can be related to burial purposes. It is uncertain which selection criteria determined the choice to use fl at graves, secondary multiple burials of (incomplete)

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An ancestral way of burial

disarticulated skeletons or, possibly, the burials underneath beakers. Because only a small number of graves is known it is as yet diffi cult to hypothesize about such criteria. It can only be noted that, with regard to the fi rst two types of burial, age and sex presumably played no role.

As noted above, the group of people that was buried underneath a barrow was more restricted in nature. Below a hypothesis will be put forward as to how this aspect of social categorisation can be interpreted. It will also be discussed how the continuity in the character of burial mounds, the use of a small restricted set of grave gifts and the location of barrows in the landscape may be explained.

A “founders” ideology It has been argued in this paper that a clear emphasis on continuity in the character of the barrows was present during the entire Late Neolithic. Furthermore, it has been shown that, in the case of these graves, a small and specifi c set of grave gifts was recurrently used. By adhering to a strictly defi ned way of burial, an image of a particular persona was deliberately created in the grave. The continuity in the character of the barrows seems to imply that, time and again, the construction of a tumulus needed to be performed in keeping with tradition and the way in which it had been carried out by ancestors. In other words, a specifi c and comparable image was created each time a barrow was constructed. The continuity in time suggests that the image that was created referred to a particular ancestor, who was associated with certain objects and a specifi c way of burial. However, rather than to the deceased as an individual, the image will have referred to the social position once held by this ancestor ; a position that must have been of importance to the community as a whole. Above it has been shown that, by using certain objects as grave gifts, the image of this ancestor was conceptualised around a number of elements, including bodily decoration and visual display, the person as a hunter or warrior imagery, and the opening up of forests and, consequently, the putting into use of new areas. In time ideas about the ancestorʼs appearance and his achievements and position in life will have been transmitted among local communities through various media, including, perhaps, oral traditions. Eventually the ancestor may have gained a mythical status.

But how does the deceased itself fi t into this particular way of burial ? By placing a specifi c set of objects in the grave and by constructing a barrow according to specifi c traditions, a deliberate and direct association between the deceased and the social position occupied by the (mythical) ancestor was made. It is argued here that the deceased will have held a social position in life comparable to that of the ancestor. The small amount of barrows that is found in the

central Netherlands and neighbouring parts of Germany and the southern Netherlands indicates that only a small number of people was buried in this way, with long time intervals taking place between individual burials. For the preceding Single Grave period Lohof (1994) assumes that only once per generation, or perhaps even less regularly, a burial mound was constructed by the members of a corporate group that consisted of several households. This means that the number of people who occupied a social position comparable to that of the (mythical) ancestor will have been small. What social position was involved can possibly be deduced from the social and economic processes that took place during the Late Neolithic.

Several authors (Fokkens 1986, Louwe Kooijmans 1993, 1995) have argued that changes in the subsistence strategy and settlement system occurred during the Late Neolithic in the Netherlands. However, these developments presumably took place at different time-intervals ; in the northeastern and central Netherlands at the transition from the Funnel Beaker to the Single Grave period (ca. 2900 BC) and in the region below the river Rhine a few centuries later, during the transition from the Vlaardingen to the All Over Ornamented/Bell Beaker period at approximately 2600-2500 BC36. Fokkens (1986) argues that the plough was adopted in the agricultural system during the Single Grave period37. While land was cultivated by means of a hoe and a long fallow system during the preceding Funnel Beaker period, the plough provided the opportunity to develop a short fallow system. In contrast to a hoe, the tight cover of weeds and grasses which appeared after the harvesting of a crop was easily removed by a plough. It was therefore possible to cultivate arable land on a more permanent basis.

Louwe Kooijmans (1993) argues that changes in the subsistence strategy and settlement system of communities that inhabited the Dutch delta took place during the transition from the Vlaardingen period (3400-2600 cal BC) to the Late Neolithic and Early Bronze Age (2600-1800 cal BC). During the former period the subsistence strategy was of a diverse character. In western parts of the Dutch delta a semi-agrarian way of life was followed, which was supported by an extended broad spectrum economy. The proportion of agriculture and hunting activities varied per individual site. In the entire region long fallow cultivation and the use of hoes and digging sticks will have been the dominant form of opening up and maintaining the fi elds. Regarding the accompanying settlement system, Louwe Kooijmans suggests that permanent sites existed in the upland parts of the western area that went together with seasonal settlements in the wetland parts. To this settlement system small extraction camps were added, which were used for temporary special activities in neighbouring areas.

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Zita Van der Beek

With the transition to the Bell Beaker period changes in the subsistence strategy took place, which now became dominantly focused on agriculture38. Hunting will have been practised in a marginalised and probably opportunistic manner only. Furthermore, other agricultural techniques were probably introduced in this region, such as the wheel and the plough. As noted already the use of the latter provided the opportunity to develop a short fallow system. The accompanying settlement system consisted of permanently inhabited settlements that were, again, supported by small extraction camps for activities in distant areas. It is noteworthy in this respect that the large-scale opening up of forest in this region is dated to ca. 2500 BC, which points to a more intense use of land and, consequently, a diminishing soil fertility (Louwe Kooijmans 1995).

These economic developments and changes in settlement system may have coincided with a redefi nition of the existing social organisation (Fokkens 1986). It is possible that new social groupings were established or that a shift took place in the valuation of existing social relationships. Furthermore, traditional values and practices may have changed in the process. Not only will ideas about existing social relationships have altered, the conceptualisation of the natural environment and, probably, religious beliefs may have been subject to change as well.

During the development to permanent settlements, new locations will have been occupied, in addition to or replacing those in use in the preceding period. It is probable that particular people will have occupied pioneering and leading roles in the foundation of settlements at different locations. These people may possibly have been regarded as founders of the new groups and settlements. The relocation of groups to different sites and the formation of new social groupings will have taken place only gradually and occasionally, possibly, as is suggested by Lohof, only once per generation, or even less frequently. Presumably the achieved position of founder will have involved a certain social-political function, although this does not mean that founders would have been the only persons to wield power and infl uence. However, it is suggested here that not all people who occupied important socio-political positions were automatically entitled to a burial underneath a barrow, but only those persons who held the position of founder. Hence it are founders whose fi nal place of burial was constructed underneath a barrow. By means of a specifi c way of burial and the association of the deceased with particular grave gifts, some of which referred to the past and the opening up of forest and/or perhaps the construction of houses, these persons are, through the burial ritual, deliberately and directly related to the (mythical) ancestors that preceded them as founders.

By approaching the burials underneath barrows as the graves of founders, the positioning of these monuments in the landscape can be explained. The small and low size of the barrows indicates that the choice to construct a burial mound at a specifi c location was not determined by its visibility from a long distance. Although neighbouring groups may well have known about the existence of the barrows, they were not initially raised by the social groups that constructed them as permanent visible reminders of their claims to land. Rather, by raising the burial mound a long lasting memorial of an engagement with the land was created.

At the same time, the need to build a memorial can be linked to the founderʼs relationship with the social group that constructed the barrow. The solidarity and existence of the group was objectifi ed in the construction of a barrow in which the founder, the embodiment of the existence and unity of the group, was buried. The contribution to the construction of the grave and the joint performance of the burial ritual not only served to continue the existence of the group, but also made clear who could be included among its members. After all it was precisely at the moment when the founder of a group died that a need to redefi ne and confi rm the unity and solidarity of the group would arise ; a unity and solidarity that hitherto had been embodied in the person of the founder. This sense of unity of the group was materially and publicly objectifi ed in the form of a barrow. The permanent visual and material presence of the barrow made sure that the awareness of the togetherness of the group and the memory of the ancestor to whom it owed its existence, was kept alive.

Concluding remarksBy examining Late Neolithic graves from a regional perspective an attempt has been made to explain the specifi c character and variation of the graves in the context of social, economic and religious ideas, values and practices prevalent among communities that inhabited the region of the southern Netherlands. It has not been the aim of this paper to deny the value of comparative studies between several regions. However, such studies should not just focus on similarities between regions, nor should they try to explain the character of graves in terms of general processes applicable to communities on an European-wide scale. In this way the dynamic and varied nature of socio-political, economic and ideological processes that take place on a regional level are ignored.

The assumption that the character of graves should be studied in its own regional context has also been applied to the grave gifts. As such an attempt has been made to identify the associations of the objects that formed part of the small and restricted set of gifts which was used to create an

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An ancestral way of burial

image of the deceased. With regard to the possible function and meaning of these objects, the specifi c forms and the materials of which they were made have been examined. Rather than treating the gifts as objects that were only valued as prestige goods, arguments have been put forward as to the range of connotations that each separate object might have recalled. It might of course be argued that the various associations put forward comprise a small number of elements only and do as such again appear to point to a static image of the deceased in the grave. Yet although each member of the community might indeed have interpreted the meaning of these objects in another way, dependent upon her or his gender, age or social position, people will also have shared certain associations because of the social and cultural traditions that bound them.

A fi nal point of discussion has been the one-sided emphasis on social differentiation which up till now has repeatedly been put forward as a major characteristic of Late Neolithic communities in Europe. It has been argued in this paper that, apart from social differentiation, the construction of a grave and the monument itself, in this case especially the barrows, will also have been associated with aspects of social unity. The participation in the burial ritual and the construction of a grave may have served to consolidate or redefi ne the unity and solidarity of a social group. By acknowledging a dialectical relationship between the interests, values and practices of individuals and groups, the character and variation in Late Neolithic burials can be better understood.

Abbrevations

ah arrowheadao amber ornamentsAOC All Over CordedAOO All Over Ornamentedasm arrow shaft smootherb barrowBB Bell Beakerbg beehive gravecr cremationcs corpse silhouettecs cushion stonect circular trenchctd copper tanged daggerdiam diameter in metersEBA Early Bronze Ageepb early Pot Beakerfa fl int axefg fl at grave

fk fl int knifegp grave pitGIA Groningen Institute of ArchaeologyGP Grand Pressigny daggerh height in metersinh inhumationorien orientationp (mound) periodsfg surface gravesg? secondary grave ?sk skeletontum tumulusub undecorated beakerVBB Bell Beaker of the Veluwe typewg wristguard(x) grave pit so shallow, that it is uncertain

whether a grave pit or a surface grave is used

Notes1 The Single Grave Culture is the most western branch of the Corded Ware or Battle Axe Cultures.2 Barrows are often reused in younger periods, which means that sometimes a new mound was erected on top of the original one. To

describe the separate mounds the concept of mound period is used. 3 Alongside these eleven graves, another site that seem to belong to this period is known in the research area, but for reasons of

uncertainties about its dating it is not included here. It concerns the primary mound period of tumulus-1 in Meerlo-Postbaan, which consists of a NW-SE oriented grave pit that is surrounded by a circular trench. The dating of this grave is problematic because of the absence of grave gifts. It is in any case older than a second mound period of the barrow, which can be dated in the Bell Beaker period. The orientation of the grave possibly points to a dating in the period concerned, or perhaps the early Bell Beaker period. Another site is Boshoven-Riethoven (Slofstra 1977). The primary mound period presumably contained a beehive grave that can be dated in the Single Grave period. However, as hardly any documentation has survived, this can no longer be verifi ed.

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Zita Van der Beek

4 The dating of these graves is based on the classifi cation of the Single Grave period as proposed for the Netherlands by Drenth and Lanting (1991). They divide the Single Grave period into four distinct phases. However, although protruding food beakers, type Id, which have been found in at the Bosheide at Swalmen, already appear from the end of phase two onwards, ca. 2800-2700 BC, the date of the Late Neolithic graves at Swalmen is probably younger. In both graves, Swalmen-Bosheide 6 and 8, protruding foot beakers with decorations on the interior of the rim have been found. This way of decoration is typical for All Over Ornamented beakers only by way of exception appears on protruding foot beakers (Lanting and Van der Waals 1976). Possibly the decoration on the interior of the rim on protruding foot beakers was infl uenced by the simultaneous use of All Over Ornamented beakers with this type of decoration. The combined appearance of a protruding foot beaker and an All Over Ornamented beaker in grave Swalmen 6 also points to a younger. It may be concluded that the date of this group of graves should presumably be appointed in phase 4, from ca. 2600-2450 BC onwards.

5 GrN 6128 : 4035 ± 55 BP.6 Barrow De Hamert-Bergen, tum. 100 can possibly be associated with a second tumulus, number 99, which is situated in its direct

surroundings. However, because of the absence of grave goods, the actual grave, and a peripheral structure, this barrow cannot be dated.

7 In the case of barrow Helden-Koningslust the deceased has probably been buried just underneath the old surface. This barrow can therefore possibly be interpreted as a surface grave. The orientation of this grave pit is NNW-SSE. The orientation of the grave pit of tumulus De Hamert-Bergen, tum. 100 could no longer be determined.

8 See e.g. Onnen (Van Giffen 1930, I, 124-128 ; II, Abb. 84-86a) and Putten (Van Giffen et al. 1971).9 From the late phase of the Single Grave period only four cremation graves are known in the Netherlands (Drenth and Lohof in

preparation).10 The state in which the beakers are deposited is an important indication for their possible function and meaning in this particular

context. It is therefore remarkable that the beakers that have been found underneath barrow De Hamert-Bergen, tum. 100 are incomplete (pers. comm. J.N. Lanting ), whereas presumably complete beakers have been deposited in all other cases in the southern Netherlands. It is unclear whether this deviation is the result of a disturbance of the grave that took place before or during the excavation, or whether the beakers were originally placed in the grave in a fragmented and incomplete state.

11 This grave gift category has possibly also belonged to the other two remaining graves at Swalmen. According to F.C. Bursch (Lanting and Van der Waals 1974) a fl int splinter, which he has not described in any detail, did belong to the grave Swalmen-Bosheide 6. Unfortunately this splinter has disappeared in the course of time. In the case of fl at grave Swalmen-Bosheide 8 a small retouched blade has been found, but unfortunately the exact location of this fi nd is unknown.

12 However, according to Jan Lanting (Lanting and Van der Plicht 1999-2000) the absolute date of grave Molenaarsgraaf II will probably be younger than has been assumed up till now. This is the result of an apparent age, which is caused by the consumption of freshwater fi sh.

13 In the case of Molenaarsgraaf this may have been due to the restricted choice of location. In this wet environment the highest position on the deposits of the former river will have offered the driest conditions.

14 Wit regard to Baexem-Weyersberg it is uncertain whether this feature can really be interpreted as a circular trench (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973).

15 The determination of the skeleton remains of Molenaarsgraaf 24a, Ottoland 1969 and 1979 has been carried out by drs. M.L. dʼHollosy.

16 The grave has originally been described (Louwe Kooijmans 1974) as a grave pit in which a recently and partly disturbed skeleton was laid down, in a crouched position, alongside a heap of bones of a second person. However, after examination of the bone material it became clear that hardly any bones of the crouched skeleton have survived (which might partly be due to the recent disturbance of the grave). Furthermore, as was mentioned, the bones possibly belong to three individuals. Therefore, this crouched skeleton can no longer be interpreted as such, as the bones must have belonged to two separate concentrations of disarticulated bone material of several individuals.

17 The site Kraaienberg in Linden has not been included in table 4 because it concerns one of the sites where only a complete Bell Beaker was found. As mentioned, the relation between the Bell Beaker and the cremation is unclear.

18 The analysis of the cremation remains has been carried out by drs. L. Smits.19 The deposition of several pots in the grave inventory of barrow Mol-grenspaal 194 is closely related to the Single Grave-All Over

Ornamented burial tradition. The early dating of this grave in the Maritime Bell Beaker period links up with this.20 According to Beex and Roossens (1962) barrow Mol-grenspaal 194 also contained two pieces of fl int, alongside the pottery.

Unfortunately, no drawing has been made of these objects and they have disappeared since. The exact nature of the objects can therefore no longer be established.

21 See the previous note.22 The arrowhead of Oss-Vorstengrafdonk has disappeared. Bursch (1933) only notes that it has a triangular shape and does not

indicate any further details.23 The grave goods of Meerlo-Postbaan also include a number of fl int splinters, which have possibly belonged to an object that has

exploded in the fi re.24 See for a different opinion Hermann (1981), who suggests that green spots of secondary discolorations on cremations are the result

of a chemical reaction between minerals of burned bone and menganese.25 They show considerable similarities with a golden ornament that has been found in Bennekom, which also consists of a wire that

has oar-shaped ends at both sides (Butler and Van der Waals 1966). However, the shape of this ornament suggests it should probably be interpreted as a neck ring.

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An ancestral way of burial

Acknowledgements

When preparing the article, I benefi ted greatly from the information and/or remarks of the members of the Maas-Demer-Schelde project, Peter van den Broeke, Humphrey Case, Esther Mietes, Liesbeth Theunissen and Marcel Vellinga. I would like to thank Maya dʼHollosy and Liesbeth Smits for their physical anthropological analyses. My special thanks go to Jan Lanting for allowing me to study his archives, patiently answering my seemingly endless lists of questions and C14 dating various inhumation and cremation remains.

26 Belgium is not included in this summary because no graves are known from the neighbouring Belgian part of the Meuse-Demer-Schelde region. So far only two Late Neolithic burials are known from Kruishoutem in Eastern Flanders (Braeckman 1993, De Laet and Rogge 1972).

27 The analyses of All Over Ornamented and Bell Beaker graves is almost entirely based on the reinterpretation of these graves by J.N. Lanting. I am very grateful to him for the possibility to study and use his archives. Supplementary data are taken from the extant literature.

28 The evidence of possible cremation remains in fl at grave Hünxe-Kr. Dinslaken, II is uncertain.29 However, it is known from the Single Grave period that pottery in the shape of small-sized beakers occurs in childrenʼs graves.

Most of these beakers are undecorated. Although examples are known of miniature protruding foot beakers, deviating beaker shapes occur as well.

30 Although it is generally accepted that Bell Beakers are placed in the graves in a complete manner, in one grave, tum. 7 near Vierhouten (unpubl.), two beakers were included in a fragmentary state. This pottery was not only broken, but also incomplete.

31 See also Lohof (1991) for the Early Bronze Age.32 Cushion stones have been found in grave A on the estate De Valk in Lunteren as well as in a possible grave at the Soesterberg in

Soest (Butler and Van der Waals 1966). Cushion stones, which are of a more or less rectangular shape, appear to exist in small as well as large versions. On the basis of ethnographic analogies these objects are interpreted as respectively small anvils, hammers or polishing stones, or as larger anvils used for the production of early metal by way of a hammering and annealing technique (Butler and Van der Waals 1966).

33 Several ethnographic examples are known in which pottery was disposed for this reason (Barley 1995). Although these examples cannot be used as analogies for past events, they do point to a divergent function and meaning that pottery might have had in a burial context.

34 The majority of the Single Grave battle-axes known from the central Netherlands is made from diabase (Addink-Samplonius 1968).

35 As far as bodily deviations that can be detected by the examination of bone material are concerned. 36 During the Middle Neolithic the Netherlands were divided in two major culture areas. The northeastern and central parts were

occupied by the Funnel Beaker Culture (3450-2900 BC), while the Vlaardingen group (3400-2500 BC) was present in the southern and western parts. While in the former area a transition into the Single Grave period took place around 2900 BC, the Vlaardingen group continued in the latter area. Here the transition to the Late Neolithic took place a few centuries later around 2600 BC.

37 See for a different opinion Drenth and Lanting (1997).38 See for a different opinion Drenth and Hogestijn (1999).

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RésuméIl existe en Grande-Bretagne une plus grande quantité de témoignages de sépultures campaniformes que dans la plupart des grandes régions géographiques. Les sépultures campaniformes recouvrent la période entre le milieu du 3e millénaire jusque dans le 2e millénaire av. J.C. Le stéréotype de sépulture campaniforme britannique, qui perdura pendant longtemps, est lʼune inhumation en position contractée avec gobelet dans une fosse peu profonde sous un tumulus circulaire. Mais ceci est une simplifi cation trompeuse ; car bien quʼil en existe beaucoup de ce type, lʼimage globale est beaucoup plus variée (types de sépultures, sépultures sous tumulus, nature de lʼenfouissement, dépôts funéraires...). L̓ Irlande, bien que confi rmant certaines des tendances aperçues en Grande-Bretagne, devrait être considérée à part.

Mots-clésGrande-Bretagne, Irlande, Campaniforme, rituel funéraire

AbstractBritain shows a greater mass of Beaker burial evidence than most major geographical regions. Beaker burial extends from around the mid 3rd millennium BC into the 2nd millennium BC. A long-enduring stereotype of British Beaker burial is of a single contracted inhumation with beaker in a shallow pit grave under a round barrow. But this is a misleading simplifi cation ; for although many such burials exist, the comprehensive picture is much more varied. This picture can be summarised under fi ve overlapping headings : varieties of grave, burials within barrows or otherwise, the nature of burial and grave goods. Ireland, although confi rming some of the trends seen in Britain, must be considered separately.

Key WordsBritain, Ireland, Bell Beaker, burial rites

Britain (by which I refer to England, Wales and Scotland) shows a greater mass of Beaker burial evidence than most major geographical regions.

Beaker burial extends from around the mid 3rd millennium BC into the 2nd millennium BC. A long-enduring stereotype of British Beaker burial is of a single contracted inhumation with beaker in a shallow pit grave under a round barrow. But this is a misleading simplifi cation ; for although many such burials exist, the comprehensive picture is much more varied (Gibson in press). This picture can be summarised under fi ve overlapping headings : varieties of grave, burials within barrows or otherwise, the nature of burial and grave goods.Ireland, although confi rming some of the trends seen in Britain, must be considered separately.

Britain

Varieties of grave

Many pit graves were dug less than 1 metre into the subsoil or other matrix (fi g. 1 : 2-5, 18-21), fewer dug to 1.5 metres

(fi g. 1 : 22-25), but a few exceptional so-called shaft graves in barrows were somewhat over 3.5 metres deep. Superfi cial areas of pit graves vary : some fi tted a single corpse closely (fi g. 1 : 2, 3) ; others had more room (fi g. 1 : 18-21) but very few approach or exceed 10 square metres in superfi cial area.

Most pit graves were ovoid or subrectangular ; but a few are emphatically rectangular, with traces indicating wooden chambers. Other organic traces include roofs and horizontal partitions, coffi ns, shrouds, and a bier (fi g. 1 : 18-21).

Pit graves are especially characteristic of south Britain. In north Britain however the cist grave or so-called short cist is characteristic (fi g. 2 : 1-5) : typically an earth-sunk roofed box within the size range of pit graves, of stone slabs sometimes of megalith proportions, and sometimes paved.Some burials under barrows appear to have been laid on the pre-barrow surface, without any grave.

Burials within barrows or cairns or otherwise

Both round barrows and barrow rings (so-called ring ditches) date from the earlier Neolithic and cannot be

Beaker burial in Britain and IrelandA role for the dead

Humphrey Case

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Humphrey Case

seen as Beaker innovations or necessarily as reinventions. Beaker earthen barrows or stone-built cairns were generally comparatively small, but often enlarged during the Bronze Age. Barrow mounds or cairns with diameters of 10 metres or less have been recorded or estimated (fi g. 1 : 1) grading upwards to some 20 metres (fi g. 1 : 22-25, some 13 metres). Ditches surrounding barrows, serving partly as quarries for the mound, with external diameters up to some 30 metres (fi g. 1 : 22-25, 23 metres) are characteristic of south Britain. Mounds may be composite with cores of surface material (turf or stones). Inner pre-barrow ditches may surround the grave (11 metres) (fi g. 1 : 18-21). Both kinds of ditch may be dug only intermittently into the subsoil (fi g. 1 : 18-21, inner ditch). Post circles may surround grave or barrow (fi g. 1 : 22-25). Barrow mounds or cairns without surrounding ditches are more characteristic of north Britain and would have been entirely derived from surface material.

Barrow rings, comprising ditches or banks enclosing circular burial precincts less than some 20 metres in diameter, and without any conspicuous barrow mound, also occur in north and south Britain. They were sometimes sealed under barrow mounds at a late or post-beaker stage ; and the inner ditches noted above may sometimes be their traces.

Barrow mounds, rings or cairns may sometimes apparently include only a single burial, but multiple burials are generally more frequent, variously grouped on the old surface (fi g. 2 : 6-9), superimposed in the same graves (fi g. 1 : 22-25) or secondary to the barrow mound or ditch. Numbers of burials associated with a single monument rarely approach 20.

Pit or cist graves unassociated with any other surviving earthwork (fi g. 1 : 4, 5) also recur in north and south earthwork (fi g. 1 : 4, 5) also recur in north and south earthworkBritain. They may originally have been marked by small mounds only a metre or so in extent ; burials marked with a post or standing stone are very rare. Sometimes such burials without apparent earthworks appear isolated, but as with those associated with barrows, rings or cairns, they also recur in small groups (fi g. 1 : 2-5 ; 3 and 2 burials respectively), although cemeteries of pit graves with between 10 and 20 burials are very rare ; burials may also intersect or be superimposed.

Other burial locations include a small group in a natural mound, burials in caves and in settlements, in rubbish pits and working hollows, and in clearance cairns of stones possibly derived from cultivated fi elds (grave fi lling associated with fi g. 2 : 26-28 may have been so derived). It can also be suggested that burials were made in rivers.

Other burial variations still are graves intrusive intomonuments : secondary to Neolithic long (fi g. 1 : 2, 3)

and round barrows, by standing stones as at Avebury; and during the constructional phase at Stonehenge. Beaker intervention is also often seen in earlier Neolithic megalithic tombs, mostly in Wales and north Britain, but a clear picture is generally hard to establish from the deposits in these tombs, which were often rearranged in antiquity or very much disturbed in later times. However a general trend is arguable :

1. Fairly numerous instances of beaker sherds in primary Neolithic deposits, possibly suggesting cultural overlap.

2. A fair proportion of sherds belonging to the fi nal stages of these deposits, indicating partial cultural change.

3. Secondary beaker deposits or burials segregated from the primary deposits or intrusive into them, or in parts of the monument unrelated to its primary focus (fi g. 1 : 2, 3 in a southern English long barrow), suggesting more complete cultural change.

4. Sherds associated with the fi nal blocking of the monument, indicating total cultural change (fi g. 2 : 6-9 in round barrow over proximal end of long barrow).

The nature of burial in Britain

Inhumation burial is prevalent, cremation rare - proportions possibly reversed from those in the Late Neolithic. Cremation and inhumation burials sometimes occur in the same grave. Cremations are mostly north British (fi g. 2 : 29, 30). The beaker only very occasionally served as an urn. Inhumation burials are normally lying on the side, often contracted (with femora at an acute angle to the spinal column) (fi g. 1 : 2-5, 18-21) but recurrently also fl exed (at an obtuse angle). The general tendency is for women to be laid on the right side (fi g. 1 : 2-5), men on the left (fi g. 1 : 18-22), but there are quite frequent exceptions. Burials apparently supine (laid on the back) (fi g. 1 : 22, 23) are uncommon. Womenʼs burials are less frequent then menʼs, childrenʼs rare. Burials are by no means invariably single and may include more than one individual of various sex and age (fi g. 1 : 10-12) (possibly man and woman) - although there is some tendency for sexes and ages to be buried apart in different locations (women) (fi g. 1 : 2-5).

Even undisturbed burials may be partially disarticulated or incomplete as though transferred from elsewhere, or appear tightly bound into abnormal articulation when contracted. Some apparently single burials may include the incomplete, disarticulated but systematically rearranged bones of other individuals. We thus have here a true collective rite - in fact ossuaries. Some burials can be interpreted as robbed in antiquity. Some skeletons show traces of mutilation, trauma or surgery.

197

Beaker burial in Britain and Ireland

Caution is needed when generalising about the orientations of bodies, some of which will have been strongly manipulated before burial or moved from elsewhere or disturbed in various ways. However, in north Britain there is a preference for east-west orientations, menʼs burials to the east and womenʼs to the west. In midland and southern Britain, the orientation tendency is towards the northern hemisphere for men and the southern for women (fi g. 1 : 2-5), but there are also exceptions. Thus one can summarise a strong tendency in north Britain for the burial to face the southern hemisphere ; and a certain tendency in south Britain to face towards the sunrise. The attitude and the orientation of the body shows no apparent continuity with the relatively few Late Neolithic inhumation burials which survive.

Grave goods

Relatively complete beakers may be accompanied by sherds of others (fi g. 1 : 4, 5), but burials with more than one reconstructable beaker or other pot are uncommon (sample of 38 in grave and non-grave contexts) (Case 1995, fi g. 6.3). Conversely, some burials with other characteristic grave goods may contain no beaker ; and burials without any grave goods may be associated with normally-associated ones in barrows, groups or cemeteries.

In north Britain there is a general tendency for beakers to be placed towards the head (fi g. 2 : 6-9, but fi g. 2 : 1-5 towards the feet) ; in south Britain a similar tendency is apparent but more generally towards the feet (fi g. 1 : 1-5, but fi g.1 : 18-21 between knees and hands). Other grave goods are sometimes in functional positions, e.g. belt fasteners, wristguards (also e.g. knife, fi g. 1 : 23 at hand) ; also, arrowheads in presumed quivers ; and for example fl int scrapers and knives, and copper awls probably in bags or pouches (possible example associated with grave group, fi g. 2 : 29, 31-37). At other times grave goods are not in any clear functional association.

Grave goods may appear unused (fi g. 1 : 14), heavily worn (e.g. possibly, fi g. 1 : 23), broken (e.g. fi g. 1 : 24), damaged (e.g. fi g. 1 : 21) or incomplete. Different states of preservation may appear in the same grave. There is some tendency for minaturisation (fi g. 1 : 19, 20). Statistics are diffi cult to obtain, but evidence from modern excavations points clearly to the fact that at least some beakers (fi g. 1 : 2, 5, fi g. 2 : 29) were incomplete when inserted in graves, with base, body or rim sherds missing. The suggestion has been made that sherds were retained for incorporating as grog (chamotte) in later pots - not only for technological reasons but to ensure continuity with ancestral possessions, to keep in touch with the ancestors themselves.

Animal bones occur sometimes as grave goods or in burial association : especially domesticated cattle, less frequently pig and dog ; rarely bird (fi g. 2 : 1-5) or fi sh. There is little burial evidence for hunting.

Five groups of burials can be distinguished summarily through grave goods :

1. Quite rare rich burials invariably of men (where reliably identifi ed : e.g. fi g. 1 : 18-25) with beaker pottery and exceptional objects (fi g. 1 : 8-22, fi g. 2).

2. More frequent burials of men and of women (fi g. 1 : 2, 3) with beaker pottery and generally more mundane objects : scrapers, awls etc. ; and arrowheads only with men.

3. Rare childrenʼs burials with beaker pottery and generally more mundane objects still (e.g. fl int fl akes).

4. Quite frequent menʼs, womenʼs and childrenʼs burials with beaker pottery only.

5. Finally, menʼs, womenʼs and childrenʼs burials, forming part of beaker-associated burial groups and without contrasting associations, but themselves without beaker pottery.

IrelandBurial evidence is weak, in strong contrast to Britain. Individual burial in pit or cist graves is rare and the evidence is concentrated on megalithic monuments. Moreover, unlike Britain, there was very little activity at some earlier monuments such as Court Tombs and Portal Dolmens ; and the very rich and almost entirely non-funerary evidence at Passage Tombs is with one exception peripheral.

However, a most interesting question concerns Beaker association with the megalithic Wedge Tombs : monuments present in some hundreds more or less throughout Ireland and with a more Atlantic and southerly distribution than other Irish megalithic monuments, and with construction dates within the Beaker period in the second half of the 3rd millennium and with use extending into the 2nd millennium. Only somewhat over 25 chamber deposits have been excavated or recorded, with beaker pottery variously identifi ed at between a third and a half. Very little other Late Neolithic pottery has been securely recorded, but Early and Middle Bronze Age fi nds occur. It can be argued that these megalithic tombs are beaker-associated innovations, in which case they would present another strong contrast with Britain.

Deposits in Wedge Tombs are often exiguous ; the chambers may show Iron Age and more recent re-use or disturbance, and stratifi cation from earlier excavations can be diffi cult to interpret. Burial was by inhumation and

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Humphrey Case

Figure 1 : Beaker grave fi nds and grave groups : 1-5, 8-25. Beaker settlement group : 6, 7. 1 : Wilsford cum Lake 54, Wilts. ; 2, Figure 1 : Beaker grave fi nds and grave groups : 1-5, 8-25. Beaker settlement group : 6, 7. 1 : Wilsford cum Lake 54, Wilts. ; 2, 3 : Thickthorn 163a, Dorset ; 4, 5 : Stanton Harcourt II/2, Oxfords. ; 6,7 : Dean Bottom, Wilts. ; 8-12 : Mere 6a, Wilts. ; 13-17 : Roundway 8, Wilts. ; 18-21 : Dorchester XII, Oxfords. ; 22-25 : Barnack, Cambs. // Copper : 9, 14, 15, 19, 23 and probably 3 ; bronze : 20 (rivet) ; gold : 10, 24 (wristguard mount) ; slate or other rock : 12, 16, 21, 24 ; fl int : 17 ; bone : 11 ; bone or ivory : 25.

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Beaker burial in Britain and Ireland

Figure 2 : Beaker grave groups. 1-5 : Driffi eld C38, East Yorks. ; 6-9 : Garton Slack 37, East Yorks. ; 10-25 : Alsop Moor, Derbys. ; 26-28 : East Kennet 1c, Wilts. ; 29-37 : Ysgwennant, Denbighs. // Copper : 2 ; bronze : 27 ; gold : 3 (caps to copper or bronze rivets) ; amber : 4, 5 ; shale or jet : 34-37 ; slate or other rock : 3, 32, 33 ; other rock : 8, 28 ; fl int : 7, 11-21, 31 ; bone : 22-25.

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Humphrey Case

cremation : men, women and children are represented. Some evidence can be seen for successive individual burial ; and monocellular constructions within some chambers suggest individual burial precincts. With a sequence of burials from the Beaker period into the Early Bronze Age, the Wedge Tombs can be interpreted (despite their megalithic construction) as equivalent to the barrows of north and south Britain.

A few burials in large stone cists analogous to Wedge Tombs, one associated with a standing stone ; a rock-face tomb ; a burial in short cist by a standing stone ; and a probable association with a secondary cremation burial in the passage of a Passage Tomb appear to complete the Irish burial evidence. Numbers of other but unaccompanied burials in short cists (more numerous in the northern part of Ireland) may conceivably be Beaker period. Much may remain to be discovered.

A role for the deadCommunities in Britain and Ireland wholly or partly identifi ed by beaker pottery plainly invested, as in other parts of Europe, considerable care and resources in burial of the dead. Interpretation of the needs behind that activity starts best from the bottom up by considering the nature of the prehistoric material itself, rather than from the top down by imposing on it recent mental categories such as ethnographic analogy or innovative sociological theory. Thus :

1. Burials surviving in the record cannot by their frequencies be those of complete communities but must represent members of elite groups - comprising men, women and some children.

2. Their grave goods as a whole are not functional but symbolic. This is seen not only in their recurrently broken or damaged state but also in their functional inappropriateness. For example, stone is not a very practical material for a wristguard, especially when embellished with gold (fi g. 1 : 24, fi g. 2 : 3).

3. Insular and continental evidence of both burial and non-burial contexts together indicate that the beaker itself had pluralistic roles within a range of both special and of everyday utilitarian pottery. But what we are concerned with here is the beakerʼs symbolical signifi cance as forming part of a complex of burial associations.

4. A most conspicuous feature of British burial associations is the impact on Late Neolithic material culture of the pan-European (Atlantic European

derived) association complex of Bell beaker - copper knife - wristguard - piercing arrowhead. Contrasting evidence from Britain and Ireland must alert us to the fact that Beaker burial ritual varies considerably between major regions ; but nonetheless the individual components of this association complex are present in varying degrees of association throughout the Beaker world (In Britain, fi g. 1 : 8-12, 18-21, 22-25, fi g. 2 : 1-5), and sometimes in full panoply (fi g. 1 : 13-17). (A rather exceptional aspect of the British record is the additional impact of a late Corded Ware / northern Late Neolithic derived complex of battleaxe - beaker - axe - knife or dagger - arrowhead : as partly shown in fi g. 2 : 6-28).

5. What was the signifi cance of this pan-European complex of Bell Beaker - copper knife - wristguard - piercing arrowhead ? I suggest that it was a symbolical hunting equipment : the arrows to wound the quarry and wind it until it dropped, the knife to give the coup de grâce by cutting its throat, the beaker from which to drink its blood. Thus the hunting of mythical big game was involved : perhaps the aurochs, red deer, horse or pig ; or perhaps human victims ; or perhaps monsters of the spirit-world from which it was the duty of the ancestors to protect the living - a duty which only they could perform.

6. If so, the burial record suggests that these activities and duties fell to men (fi g.1 : 13-25) as members of what I interpret to be a privileged kinship-group of men, women and children, entitled to exceptional burial and entrusted to serve the living community in the Otherworld in various roles. Hunting is not only fl atteringly redolent of a stylish existence and conducive to competitive display, but calls for the necessary courage, ruthless endurance and cunning essential in a protective role.

7. If hunting is considered as generally a symbolical activity, it is no objection to this train of argument that it is rather infrequently represented in the insular or continental food quest, and that feuding does not appear all-engrossing. One region however where hunting appears to be well represented (and there is possible evidence for feuding) is north eastern Spain (respectively Moncín and Atalayuela) (Harrison and Martín 2001), within the major Atlantic region which saw the origin both of the Bell Beaker and of its recurrent association complex ; and I suggest that the symbolism which I associate with this complex remained near the core of Beaker ethos and mythology wherever it spread thence throughout its European range (Case in press).

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Beaker burial in Britain and Ireland

Remarks

This contribution is a summary of the appropriate chapter in Case (in preparation), where full textual references will be found.References to the illustrations in this contribution (fi g. 1 and 2) can be found partly in Clarke (1970) and those published since in the following : fi g. 1 : 1, Smith (1991) ; fi g. 1 : 4, 5, Case (1982) ; fi g. 1 : 6, 7, Gingell (1992) ; fi g. 1 : 18-21, Whittle et al. (1992) ; fi g. 1 : 22-25, Donaldson (1977) ; fi g. 2 : 22-37, Day and Savory (1972) ; fi g. 2 : 26-28, Kinnes (1997-1998).

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Kinnes (I.A.). 1997-1998. The Beaker Grave Group from East Kennet, Wiltshire. Wiltshire archaeol. and nat. hist. mag., 72, 3, 167-170.

Smith (I.F.). 1991. Round Barrows Wilsford cum Lake G51-G54 : excavations by Ernest Greenfi eld in 1958. Wiltshire archaeol. and nat. hist. mag., 84, 11-39.

Whittle (A.W.R.), Atkinson (R.J.C.), Chambers (R.), Thomas (N.). 1992. Excavations in the Neolithic and Bronze Age Complex at Dorchester-on-Thames, Oxfordshire, 1947-1952 and 1981. Proc. of the Prehist. Soc., 58, 143-201.

203

List of Contributors

Besse MarieDépartement dʼanthropologie et dʼécologie Université de GenèveRue Gustave-Revilliod 12CH - 1211 Genève [email protected] de préhistoireUniversité de NeuchâtelLaténiumEspace Paul VougaCH - 2068 [email protected]

Blaizot FrédériqueDirection interrégionaleINRAP Rhône-Alpes AuvergneRue Louis-Maggiorini 12F - 69500 [email protected]

Case Humphrey J.Pittʼs CottageThame Road 187Warborough GB - Wallingford OX10 7DH

Chambon PhilippeUMR 7041 - CNRSEthnologie préhistoriqueAllée de lʼUniversité 22F - 92023 Nanterre [email protected]

Clop García XavierFacultat de lletresArea de prehistoriaUniversitat Autònoma de BarcelonaE - 08193 [email protected]

Curdy PhilippeMusée cantonal dʼarchéologieRue des Châteaux 14CH - 1950 [email protected]

Desideri JocelyneDépartement dʼanthropologie et dʼécologie Université de GenèveRue Gustave-Revilliod 12CH - 1211 Genève 4 [email protected]

Eades SuzanneDépartement dʼanthropologie et dʼécologie Université de GenèveRue Gustave-Revilliod 12CH - 1211 Genève [email protected]

Gallay AlainDépartement dʼanthropologie et dʼécologie Université de GenèveRue Gustave-Revilliod 12CH - 1211 Genève 4 [email protected]

Garrido Pena RafaelARCADIAInstituto de Promoción CulturalResidencia Universitaria Alfonso VIIIC/ Real de Burgos s/nE - 47011 [email protected]

Gastón EnriqueDepartamento de SociologiaUniversidad de ZaragozaGran via 2E - 50005 Zaragoza [email protected]

Kunst MichaelInstituto Arqueológico AlemánSerrano 159E - 28002 [email protected]

Lemercier OlivierEconomies, Sociétés et Environnements Préhistoriques, UMR 6636 - ESEP Maison Méditerranéenne des Sciences de lʼHomme MMSHRue du Château de lʼHorloge 5BP 647F - 13094 Aix-en-Provence cedex 2 [email protected]@[email protected]

Morán Dauchez GuillermoDepartamento de Prehistoria.Facultad de Filosofía y Letras.Plaza del Campus S/N.E - 47011 [email protected]

204

Nicolis FrancoSoprintendenza per i Beni ArcheologiciVia Aosta 1I - 38100 Trento [email protected]

Pellissier MurielEconomies, Sociétés et Environnements Préhistoriques, UMR 6636 - ESEPMaison Méditerranéenne des Sciences de lʼHomme MMSHRue du Château de lʼHorloge 5BP 647F - 13094 Aix-en-Provence cedex [email protected]@[email protected]

Rojo Guerra Manuel A. Departamento de PrehistoriaUniversidad de ValladolidPrado de la MagdalenaE - Valladolid [email protected]

Tchérémissinoff YaramilaINRAP Toulouse et Centre dʼAnthropologie, UMR 8555Rue Falguières 5F - 31000 [email protected]

Turek JanDepartment of ArchaeologyUniversity of West Bohemia Fakulta humanitních studiíSedláčkova 38CZ - 306 14 Plzeň[email protected]

Van der Beek Zita Cross Leys 22GB - Chipping Norton OX7 [email protected]

Vernet GérardINRAP Rhône-Alpes AuvergneRue Elysée Reclus 19ZI du BrézetF - 63100 [email protected]

Archéologie et gobeletsDépartement dʼanthropologie et dʼécologie Université de GenèveRue Gustave-Revilliod 12CH - 1211 Genève 4

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Avant-propos - ForewordMarie Besse, Philippe Curdy et Jocelyne Desideri ...................................................................................................... 1

El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España) : dinámica del poblamiento y aproximación a su contexto socialManuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst ................................... 5

Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme : problemas metodológicos a partir del yacimiento de Jaulín, en AragónEnrique Gastón .......................................................................................................................................................... 15

Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 avant J.-C.Xavier Clop García .................................................................................................................................................... 29

La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)Frédérique Blaizot et Gérard Vernet ......................................................................................................................... 41

Campaniforme et sépultures, au-delà du standard : la place du Campaniforme dans lʼévolution des sépultures du sud-est de la France au 3e millénaire avant notre èreOlivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff ............................................................................. 49

« Campaniformes » et sépultures individuelles dans le sud-est de la FranceYaramila Tchérémissinoff ........................................................................................................................................... 61

Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenonPhilippe Chambon ..................................................................................................................................................... 69

A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)Alain Gallay ............................................................................................................................................................... 79

Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaireJocelyne Desideri et Suzanne Eades .......................................................................................................................... 99

Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionaleFranco Nicolis .......................................................................................................................................................... 111

Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs : resources, production and social structure at the end of Eneolithic periodJan Turek .................................................................................................................................................................. 147

An ancestral way of burial : Late Neolithic graves in the southern NetherlandsZita Van der Beek ..................................................................................................................................................... 157

Beaker burial in Britain and Ireland : a role for the deadHumphrey Case ........................................................................................................................................................ 195

List of Contributors .................................................................................................................................................. 203

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