Ali Shari'ati et Massignon (2000)

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Tiavaux et mémoires de I'Institut d'étudesiraniennes \ Louis Massignon et I'Iran Sous la direction de Ève Pierunek et Yann Richard DIFFUSION PEETERS LEUVEN - PARIS- STERLING, VIRGINIA

Transcript of Ali Shari'ati et Massignon (2000)

Tiavaux et mémoires de I'Institut d'études iraniennes\

e.c0eurRIcHARD

'Insfiaû d'étu.des imnie nnesI lâ série desnt d'éludcs iraniennes

r publicationunad_Ali AÀ{R_MoFz7r,ïerre DIGARD, Pierre LEcoe

des iraniennese nouvelleSanteuilris cedex 05

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Louis Massignon et I'Iran

Sous la direction de

Ève Pierunek et Yann Richard

DIFFUSIONPEETERS

LEUVEN - PARIS - STERLING, VIRGINIA

Travaux et mémoires de I'Institut d'études iraniennes

no5

@ 2000 Pe€t€rs et Institut d'études iraniennes

PEETERS - France52 boulevard Saint-Michel

F-?5006 Pads

RAN

es Savôneh est présente dansmanifeste aussi dans la place'Dieu,lâj dans son æuvre et qu'il luipe Hallâj n'a pâs atteint à lachose que << I'anéantissementlent quelle est la place quee la perfection de l'amour, iles décrites au chapitre 65 desimé devient I'image même devisage de I'aimé devient lepelle <l'union avec l'aimé>>.re demeurc, puisque âmant etns la troisième étape, I'unionrc1, yôf, et Ia connaissanceet âimé dispamissent dans

le Hùlîj Anâ 'l-Haqq et Anât et aimé et situent donc leur

ignon peut intéresser les Ira-Le>, dont le grand orientalisteoyé en Iran depuis quelquesduit par 'Ali Shariati. Cetteistianisme et I'islam plongentieuse dite <<abrahamique>. JeDur nous, pour tous les paysens. Massignon est I'un desle vivait réellement très pro-

)urs rencontres entre chrétiens:t tsois symposiums ont réuni)xe et de I'islam shi'ite. Desican. Massignon a Éellementre, et je pense que la connais-sur ce point peut nous ouvrùû mutuelle entre musulmans,

l'Àhrnad Gazzâli>, op. ct., pp. 7-16.

.ALI SHARI'ATI ET MASSIGNON

Yann RTcHARD

N'est-il pâs incongru, dans un recueil consacré à t ouis Massignon,de présenter un idéologue révolutionnaire iranien qui semble n'avoiraucun point commun avec l'islamologue mystique et profondément mar-qué par le christianisme? Shari'âti n'est-il pas connu pour avoir été I'undes principaux inspirateurs de la évolution islamique? Il était, d,aprèsI'opinion communer, un penseur marxisant peu intércssé par la spiritua-lité; son islam paraît même comme instrumentalisé pour les besornsd'une cause sociale. Sa rencontre avec Massignon à partir de 196O àParis, sans doute fortuite, n'a, semble-t-il, laissé aucune trace sur I'onen-taliste qui n'a pas eu I'occasion de l'évoquer, puisqu'il est mort p€uaprès2. Un lien entre eux apparaît cependant depuis qu'on commence àétudier Shari'ati pour lui-même, en dehors du cont€xte Évolutionnaire3.Je propose ici de résumer les grandes lignes de la rencontre entre l,isla-mologue chÉtien et ce jeune musulman avant de revenir sur quelquesquestions encore non élucidées.

Shari'ati: courbe de vie

Né en 1933 d'une lignee cléricale dans une petire ville du Khorassan,Shari'ati fut mêlé très jeune au débat idéologique entre I'islam et lesdoctrines athées et s'engagea dans le mouvement nationaliste en faveurde Mosaddeq (1950-53) avec la logique de ceux qui, comme le théolo-gien enturbanné Mahmud Tâleqâni ou l'ingénieur en cravate MahdiBâzargân ne voyaient aucune contradiction entre la défense de I'islam etcelle de la patrie. Un des premiers étudiants de la nouvelle université deMashhad, il y étudia les lettres er le français, puis, bénéficiant d'une

Voir I'analyse sévère de D. Shayegan, C!'?Jr-c? qu'une révolution religi?t/J??, paris,éd. d'Aujourd'hui, 1982, pp. 216 sq. J'ai rnoi-même ignoÉ longremps sa personnalitépoéliqùe et mystique dont il sem question ici.Voir A. Rahrcma (1998), p. 120 sq.Voir notamment M. Cuypers (1993 er 1997), et A. Vakity (199t).

l t2 MASSIGNoN I iT L ' IRAN

bourse iranienne, l i t dcs étudcs à l)aris entre 1959 et 196,1: i l l iéquentacli lTércnts inlellectuels el univcrsitaires français contme Gurvitch. JacquesBcrquc et certains militants de l indépendance algéricnne. contme FranlzFtnon: i l rcnconlra égalelnent Louis Mlssignon (rnort en 1962) pour quii l travail la pendanl quelqucs nrois sur la vie dc Fatima (Ja fi l lc t lu Pro-phète). Rcntrei en Iran. i l t lcvint à son lour un pcnscur dc l ' inclépcndanceet tle la révolution. cn uti l isûnl dcs thème\ islarniques et notanrnrentchi' i tcs cornrnc le narl!re clc l ' lmam lloscyn ct sa révolte contre l ' ir i-quilé. l 'atlenle cschatokrgiquc de l lmam guide, la vénération pourl lnranr 'Al i , son épouse Fât ima et la Farni l lc du Prophète. . . Après unepériodc d'arrestation d'cnviron deux irns et des pressions polit iques trùsfi)rtes. Shrri 'ati choisit I inalement l 'cxil ct succorrba à unc crisc car-diaque pcu après son arrivéc cn Angletcrre en juin 1977.

Dans Ia révolution iranienne dc 19713-79. les écrits de Shari ati. l ibre-nlcnl publi(ls dcpuis sa rnon dcvir-nnent ure source d'inspiration pourl 'activisme polit ique et le nri l i tantisme parnri lcs jcunes. l ls relusent lenrodèlc occidcnlal. i ls reluscnt la dictature alieinante et sountisc à l 'Occidcnt du Shah. i ls rclusent aussi I inrcrprétation tradil ionne'l le de l islamdonnée par les ulérnas ofl iciels. trop souver)t cu])plî isants avec Ie pou-voir polit iquc. Certaios écrits cle Shlri ati ont lnôrllc dte intcrdits parceque trop crit iques pour le clcrgé. ou jugés trop peu confbnncs au dogmede l ' islanr. Très curicusenrent. l 'cngoucmcnl dc la jcunesse iraniennctl 'au.jourd'hui pour ce pcnseur (léjà lointain. rcsle trè\ v i l . collme i ai pucn rvoir récemmerrt quclqucs lénloignages.

..Massignon mon maitrc>

[-'cuvre de Shari 'ati, qui occupe trelte cinq volumes. est principale-nlcnt cornposée dc textes militants. unc réinterprétôtion révolutionnatredc l is larn chi ' i te host i le aussi b icn ù l a l temat ive ntarxiste qu'à l ' in-tluencc de l Occident, élaborée lors dc causerics ou conlérenccs dansdcs nril ieux intellectuels. C)n y trouve égalcnrcnt dcs tcxtes sur l islam etl hisloirt 'des religions. et des écrits inclassablcs. ertrc poésic ct nlédita-tion phiiosoph ico-rclig ieusc. qu'i l a appelés ses écrils .dc clésenu {Âalr-l l_r'rî l ). I l dit lui mênre :

"J l i trois nranièrcs dc nr'crprinrer: t ln Iâislnt de\ discours. an ensclgnanlcl cn cicrivant. Ce que seul lc public aiûrc. ce sonf mes cliscourr. Cc que lesgens r't n1()i ûréme aimons cn commun. c csl nron cnrcigncnren(. Ce quimesali\f l i l moi'nrêm!-. cl jc sen! que c csl non sculeîlcnl rlon (Èulrc ùais ma

SI lARI df | I : l Iv IASSI(;NO\ l l . l

\ ie. c'c\l d icrircl Mes écrils son( égalcnrent dc trois sortes, lcs écrils àcar|Lctère socirl (t jttntà irût). ccux à ci|rùclùrc i\ lamiquc (ar1.irlùlrit). ctnlcs Icrit\ du dé\ctt . Scul lc public rinre l l prcnrii 'rc calégo.ic: quanlru\ écr i l \ \ur I ' is lanr. je les airDe a! \s i colrmc le publ ic. ûrai \ cc qui nr(\atislait vr ir lrcnl. qui n est pas \eulcnrcnt mon lri ivail. In()n écriturc. rl)ri\nra r' ic. ce sonl lcs écrits dc désert r."

[-t récit traduit pi]r N'l ichel Cuvpcrs - où Slrari 'ati évoque Mussignon esl précisérncnl l i ré dL'(al i i . "Désert" . le scul dcs [c l i ts "ded(rsert" qu'i l publi ir lui-tnôme cn 1969 à Mashhatl ' . Après sa nron. rlanslcs (!uvrcs c(nrrplètes, cleux volunres curieusernenl intitulés (ir irrrr/,.!t le lu solitudt'senrblcnt reprcndre ct conlinucr. Inais sans rédactitxt suivie. le mêrne stvlc poétique. entre conlidence, nrétl itation prophétit luc etrôre évei l lé. Cc t i t re donné par Shar i 'at i serai t rept is de louvragc rJ 'uncenain prolesscur Clrantlcl t lont i l prétend. dans de longs passages, lra-duirc l lclèlenrent lc textc. Ces Crrrr.rcric.i. que l 'auteur laisait avcc luimûme. étaient en réali1é dcs fcuil lcs de classcur écriles cn Iran vers la l lnt les annécs I960. Shar i 'at i Srrdai l ccs cahicrs avcc lu i , et les arr i tnotammenl emportés cn Anglcterrc oil i l nx)urut. scmhlc qu'i l nc des-rinait pas ccs notcs i:r une quelconquc publication.

Itremière remàrque: voici dcs tcxtes cle rdllexion inti lrrc inlro\eniu,prft iquc. à la prenrièrc pcrsonne, d'un auteur connu p r ail lcurs cornmcun homnrc d l icl ion, un oralcur passionné dc!ant dcs autl itoircs d'c:tu-dirnts prrr-ré \ 'olut ionnaires: lui nrôûre souvcnt arrôlé par lt police et survcil lé en permencc tant par lc réginre inrpériir l qui étail altaqu!'quc parlc c lergé chi ' i tc qui volai t son autor i té spir i tuel lc dél ice. au nom dc l ' islam, par un jeune agité inrbu d'it leics modcrncs. On pcut s intcrrogcr surla rcpréscntat iv ité dc ccs tcxtes: d'unc part i ls ne rellètent peut-ôtrc quele délbulenrcnt d'un honrnrc pourchassé par scs ennernis: dc l rutre rlscontienncnt sans doule des cotlcs dc prolection conlrc les lectcurs host l les.

Deuxième remarque: Shari ati commence par unc citation dc laBiblc t radui te l ibrement: " lu connais le ccur de l 'étranger puisquc toiaussi tu as été étrangcr au pays d'Ég1ptc6". ( 'uricusement. la l irmrulaliol

Kt^ i , ( (L.u\r( ' \ c{)nrplùtc\ . XI l l ) . " l - l ' r guise d in l roduct ion". p. 109.Sur la gcnè\c dr rc lexl t , voir Rahntma. p. l , lJ \q l )anr un ! ! 's ta 'ncot ( le l ( ) l i( (Euvrc\ conrpl i . lcs. l . p. l5. l i . Shar i nr i recornrni ln{ ie la publ ic.r l ior grouNr dc. / / rh ' ,et Kdr i . i l nc 0i t r l r p is dcs ( thr t rs t t r r t p lus tard publ iés sous lc t i t re ( i ' , l i , rqr i r r l

I tor l . l l , l1)r l l ,9. c l . / ) r r l . i , , r , , r . X. l9

l l l \J\SSI( iNO\FII- ' IRAN

choisie par Shali 'ali n'est pas cellc de la tr duclion persûnc couranle'. i ll 'avait (lonc repérée dans une vcrsion fiançaise ct traduilc lui-nlûme. nlûrsil l ir ci lc comrlc élant t iréc dc l f i r ' l /r ir isa'!. Shari 'ati sentble tellcmentairùcr cctle citation qu i l la parlphrlsc- nussi. c;crivirnt cn parlanl à Dicu.Jc suis cornmc toi dans cc prradis. jc suis scul drns ccttc multitude (lccrciaturcs. loi lu connais rr)on ccur essculé d ritranger car loi aussi tu nsété seul i lans Ia contréc dc l Êtrcq.. l-c l ivrc. tt ' l qu i l cst publirt dans lcs(Euvrr-'s compli ' tcs (!ol. Xll l). conlnence en el1èt par unc longuc rntrcii 'talion à la première pcrsonne sur la Création clu monde. L'autcur s' idcnti l ic à Adanr à la l ir is selon la dranraturgie musulmanc (les angcs invilasà sc prostemer etc.) et \clon la rloclrine clu péché cl de la chute conrmuncà lt lr dit i(nr abrahamique. l\ 'his i l se rélèrc également explici lcmcnt auLivre de l i r C;cnè\c el à une unrbiancc l i turgiquc calhol ique (musiqu( 'd'orgue. nrélodies grégoricnncs )rr '. Dc plus. ir plusicurs rcprises. l) icus'ldresse ir Shirri ati/Adam conlûrc un pèrc en lui rl isant .nron enlitnl"..n lon l i ls " I L.

' l 'roisième remarque; apri 's lî chulc vicnl l csseulenrcnt. le déscrl.tci. l ' i ' loge i lu t lépouil lenrcnt. (le la s()l itude. [-c déscrt, c'csl Ia l ibenf,c'cst un océan. c c:t aussi le conlnrire du pnrail is oùr coulc l euu lraîchc.Oir lcs omhra-ucs sonl partout. Dans le déscrt. sous lc ciclcrloilé du rleiscl.1.on est en réalité obnubilet par l ' idc:e du paraclis. l-a prentièrc init iatiortspir i tuel lc rcçuc par Shar i at i lu i esl vcnuc d'un rnaî l re l radi l ionnclexpen dans lc crcusernenl dcs galcrics d irrigation soutcrraincs ((.i/r:.rTt , r t i l ) : l 'cau ( le v ic \oni ! - dcs cntrai l lcs de la lcnr ' . Cc' l in i t iatcur n éturt-i l pas conrrrre Khczr/Khaclir pour Mu\â {drns lc rrrcit coraniquc). c(nnncShirns e l abr iz i pour Jal i r loddin Runr i 1 le poùtc pcrsrn du Xl l le s ièclc) ,c0mnrc Glbricl pour N'lahomct. connrc la lbrnre rnl sleiricusc dc l ' t i \pri lSaint polrr \1uic. conrmt ' le chant de l 'o isc 'au pour lc c lc ln ier sur l i r ln ldes Sept donlants d'Éphc\se. r:nlin .comrnc lc nom clc Massignon qutlu l porrr rnoi cclui qui m a appr is i r vcnir i r nroi c l à sort i f dc Inoi ' . . . -Crtte lcntc nllrntét' phikrsophique se crnrtinuc..juslc avinrl lu prÉscntatiù0

' I )c lhol i rs l t ( 'h in\on r t Robrr t I ' rurc. Ktnrh I n \dùt \ \1t i l . t , tùb t dht l ( t tù l\d thJ. tuLl t l . . . rupr(xt . le75 r ic l e i t . dc l90l

' I l . ' r pn)bi ib lc qu i l I u . rnrplenrcnt rc le\ar ' dâo\ l f l i \ r . ( i Lf l fh I roûr r . / r r ' . r ' l r /, ) r r rq1l956). l f t r ( I . f r . 1. d,r , / i r r r . r . l )ar i \ . Er l | t ronr unircrs i t l r res. 196t.Tmduirenp.r \ rn \ (JLr\ lc t i t r r / /ordr. r ' i ,7 r , r : r , / , r r r c i té plus hir \ i l r i rduclron Iranç.r i \e. l l . l . i r l .

' ' (arr . p. 29.' H,, / , r . r ( ( lu\ f rs cornplùtr \ . \ l l l r . pp. .1-1\ . 1(r l \ tp i r \ \ i rgù\ p:Lr l l r lcsr\ l l t , l )u1. tp. l7s. pp -1lr

tut lurr . | )61

SHARI'ATI ET MÂSSIGNON

de Massignon, par une méditation sur le livre d'Erich Fromm (Hotnr-e'eshq tarzidan), qui est déjà une méditation sur I'amour tant spirituelque chamel, agapè et eros, dust dôshtan et 'eshqt3.

Quatrième remârque: dès les premières pages de l/obnr, Shari'atis'identifie à un personnage mythique (Adam), et mêle sa propre aventurespirituelle à celle des grandes figurcs qu'il évoque. La frontière entre laréalité vécue et la réalité sublimée et fantasmee est indiscemable. lædésert dont il pa e est celui où il a passé une panie de son enfance (àMazinân), mais c'est aussi une contÉe spirituelle. Le personnage deChandel (voir infra) surgit sans raison au milieu du récit. Puis desfrgures énigmatiques, Rosace de la Chapelle, Solange Bodin (voir infa),Claude Bemard (un libraire anarchiste, homonyme du grand savant) etc.Parmi ces figures floues, Écurrentes, apparaissent également des nomscélèbres, comme Jacques Berque, Jean-Paul Sartre, Jean Cocteâu, FrantzFanon,.. Berque, pour sa part, avait nettement dit n'avoir aucun souve-nir de cet étudiant trop timide sans doute, qui s'était prévalu ensuite desa fréquentation assiduera. Iæ seul universitaire français qui se rappelleShari'ati est GilbertLâzard, qui dirigea sa thèse de philologie persane etn'en garde pas le souvenir d'un étudiant brillant. Cela ne met pas endoute le fait qu'il ait pu fréquenter Massignon, mais explique sans douteque le portrait qu'il en trace soit si p€u concret. L'émotion, après la mortde I'orientaliste, a transformé le portraii en figure mythique.

Iæ problème de I'identification de Solange Bodin n'est pourtant pasréglé: épondant à la question sur I'influence de Massignon, Shari'atiévoque cette femme qui lui apprit beaucoup (moralement) en allant visi-ter des étudiants aveugles auxquels elle faisait répéter leurs coursrs.Cette S. Bodin, d'apÈs Michel Cuypers, ne serait qu'une autre frguredédoublée de Massignon (mais cette action généreuse n'est pas râppor-tée de Massignon dans les sources disponibles sur lui). Cette interprétâ-tion, qui n'est pas celle de Vakilyr6, n'est pas impossible, malgré leretour, plus loin dans le texte, du nom de S. Bodin sans lien avec Mas-signon (p. 387), mais elle suggère une obsession, chez Shari'ati, du

Cf. Cuypers, <Une rcncontre rnystique...>, p.299sq. Cuypers ne signale pas qù'ils'agit d'un commentairc d'Erich Fromm, Trr? a of loring (1956),Voir J. Be.que, L'itlam ou déf (Paris, Gallimâd, 1980) et I'intrcduction à A.ShaÀ'ati, Hittoirc et de$iné? (Pais, Sindbad, 1982), pp. I I sq.I(avir, p. 330. Cuy'pers, (Une rencontte mystique...>, 318: <Massignon, lau lieu deSol.anqe Bodin,l àvt i dû€, que m'a-t-il [e/?] appris?>ValÂly, AIi Shoriati ond the mystical trodition of Islam,94s

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l t6 Mr\SSICNON I T L ' IR.\N

rr) i ro i r , dc l l d issirrrulat ion, de la double- lacc. Issu d unc tr ld i t ionchi' i te où la réservc mentale ((etrrAl/) est élcvée au rang d'une règlernorale. oppre'ssé par des contlit ions sociales tt intellectuellcs qui l 'em-pûchaient dc s'exprinrer. poursuivi à la fbis par le pouvoir polit ique ctharrassé par lc clergé. Shari ' t i n'a pcndanl longtcnps pu ôtlc publiéque sous lt lonne cle poNcopiés ou mênrc de fèuil lcts recopiés à lanrain au carbone: clcux ans après s mort, on vcndail cncore ir ' léherudes opuscules de lui sous tlcs pseudonyrnes l lntaisistes: Ali Khorâsrrni.Mazinâni. Srbzaviiri. ctc. ct c est seulcment cn sc s.-rvxnt de sa doublri itentité qu'i l aurait pu. t l i t on. échappcr à l intcrdiction de sorlic du terr i to i rc i rarr icn cn 1977.

La conllsion enlre Massignon et Solange lJodin scnrble bit 'n réellc.avcc une tonalité tragiquc, lorsqu'i l parle. poLrr évorlucr la mort dc Mas-signon. t lc la noyaclc tl 'unc l i 'mnre dlns la Mlnchc. pr'ès de'l 'rouvil le.Llnc Solancc que Shar i 'at i a connuc. bel lc-sc:ur dc M. Bodin chcz qui lc.jcune boursier a habité au dctbut de son sé.jour parisicn. serait cltèctircnrent mo c noyéc quelqucs senaincs aprùs son arlir,ée clans cctlclami l leL' . l -a place inrmensc cle cet te Solangc ( lans les "écr i ts de clésert "t-.t son rcûrplacement occasionnel par cctte dumc Chapelle ou l)c lr Cha-pcllc ou Rosace dc la Chapcllc-... rnontre à chaque fir is un l ic-n d'init ial ion. \ 'er \ lamour. rers le léminin c l la spir i tual i té du chr is l ianisme elunc uti l isirt ion syslématiquc de la nrti lonynric tlui enpéche le lccteur clc.jamais séjoumer drrrs l 'anectlote ou lc détail. [,a mort (ie [-ouis Massi-unon âgé ct nralacle n esl p{s intére\sirnte. ce qui loLrche Shari rl i cst larnon d'un ttre uùtr/, l igurc i le I 'amour. init iutcur d'rr,gapè. On pourriritcl irc aussi quc Mussignon cst devcnu une figurc mvthiquc et IIr] iniscc.cornparable i la f igure de Mlrie ou ric Fatinra. lcrnmcs clue 1\l lrsignon alui mênre présentdcs comnrc se réprnclant spiritue l lenlcnt dans lcs deuxrcl ig ionsir .

Cinquième remarque: Shari ati nc parlc lpparenrrnent pas clc ce ucluoi nous pensons irnmédialcnent cn évoquant Massignon, sa l ir i chrél icnne. I l cst impensable qu' i l n 'en l i t pas cu connaissrnce. Si SolangcBrxl in csl . l \ lassignon bis. . a lors i l d i t cxpl ic i tcment d Lrbord qLr 'e l le I i l lobéissait. sclon l 'cxpression dc Pascal. "ir t lcs raisons que lir r l ison nc

Rahnerrrr ( l99i l ) . pp I72 \q. ( t indcx s. v. qùi rcnroic à6r l ioça hûttnt thùi I l .p() l l (onrprrer. ! { , r r / ( (Eu\rr \ ro lnplùtc\ . XI I I I . I l l8. l r . rd pxr ( 'uvp|r \ ( l99l ) . pl l7. l - e\pr inr ' i rcc i r lLr \ù l t r i rne r lc la comfassron: à pr(1rrs dc l - l t i 'ù I c i ( lc l la l l : r i " . i fOt0u Muk,t1t . l11. t , . 6,11 s(t .

SHARI'ATI ET MASSICNON

connaît pas>>, manière de reconnaître une motivation mystique marquéepar la foi chrétiennere. Et à la page suivante il ajoute "C'était un[e]catholique fervent[e], l'être chrétien était son eau et sa terre [= elle/il enétait petri/e]". Il était en effet éminemment dangereux pour un jeunepenseur qui prétendait parler de manière neuve de I'islam, de se récla-mer de I'autorité d'un maître chrétien islamologue, de s'inspirer pourréformer I' islam de I'enseignement d'un chrétien. D'où, naturellement àmon avis, la dissimulation de la religion de Massignon, qui n'a étéavouée que derrière la façade de Solange Bodin, ce personnage partiel-lement inventé, ou en tout cas réinterprété. Même si Massignon neposait pas de probième spécifique aux lraniens, ni pour son rôle politico-diplomatique ni pour ses publications sur un mystique dérangeur, un(orientaliste> pouvait affaiblir ta légitimité islamique de Shari'ati: celan'a pas empêché Ali Shari'ati de lui rendre hommage de la manièrequ'on a vue; mais on peut comprendre que Purân Shari'at-Razavi, safemme, ait passé presque totalement sous silence I'influence de Massr-gnon dans la biographie de 300 pages qu'elle a publiée sur son mari en1995.

Shari'ati et le christianisme

Comme le fait remarquer très justement Michel Cuypers, les juge-menls les plus abrupts, hostiles à l Eglise en paniculier et au christia-nisme en général, se trouvent chez Shari'ati. Il l'évoque souvent pourdénoncer le pouvoir clérical opposé à la liberté et aux droits de l'homme.Ainsi, il décrit Sartre comme <un esprit sacrifié par I'Eglise et le capital,dégoûté du monde et de la religion qui, là-bas [= en Occidentl sont lesdeux faces d'une même monnaie>20. Ailleurs, évoquant des aspectspositifs du christianisme, il semble s'efforcer d'équilibrer son propos parun éloge du bouddhisme ou de I'islam. En somme, on peut dire que nonseulement il n'y a aucun signe direct ou indirect d'attirance de Shari'atipour le christianisme, mais qu'il cherche à prendre ses distances d'unereligion qui pourrait le délégitimer auprès de son auditoire musulman.Une manière de tourner I'affaiblissemenl qu'une évocation trop positivedu christianisme pouvait entraîner sur lui est I'utilisation d'anifices, de

l t7

te Kotir, p.33l. Cuypers, ( Une renconrre mystique... , . p. 3l E.2tt Kat'ir, p. 32?. Cuypers, .Une rencontre mystique...>. p. 305.

l l l t M^SSI( JN()N FI L IR/\N

prôte-noms. de pscudonlnres qui sc'ré\'!: lent parfois comnre rles rcfugcs(l une identit lt plus intime.

On lrouvc ainsi, cntre i lulres. dans les ('r irr.rr,ri.s dt lu vtl i trult. ct .rplusicurs rcpriscs. une lbne nréditation -- attribuéc à Chandcl surI' irrcumation dc Jelsus cl sur la matemité de Maric. Intrigué par ce i l is-cours. j 'ai cherché à connaîlre ce pcnseur qui inspira tant Shari 'ati ctdont i l se di t égalcnrent lc disciple. b ien lo in c lu mi l i tanl isrnc ct dc lapolit ique. Après de laborieuses rechcrchcs. j 'ai l ini par nle rendre irl évidcncc, i r la sui tc d ai l lcurs de plusieurs publ icat ions ou l r i lvauxrécents sur Shari ati: Shandcl/ Schantlcl/ Chantiell . ' tc. ne pouvait a\()irexisté que dans l i rnaginat ion dc Shar i a l i Nlazinirni 'Al i . .Shanr '" (enarabc el c 'n persan. "bougic". c 'est-à-dire la "chandcl lc>. Sharn estd'l i l lcurs lc nom de plumc tle Shari ati clans Ia presse iiu Fronl nationaliranicn en France dans lcs annécs l()60rr). Si le rnaître tle Shari ati c\tChandcl son propre rnoi nl]thil ié. alor\ lc Massignon clécrit comnre utre

"idole. est égllemenl unc so e de prrr-icclion par Shari 'ati t le son it len-tiré idéale.

On lrouvcra. en anncxc. la trailuction de quclclucs lcxlcs .chréticn\"dc Shari 'ati. t irés dcs (irrr.rcrir,.r. l) lus cxplicites encore que lcs pages surMassignon traduitcs par Cuypers. ellcs suscilenrnl ccrt incmcnl I 'r itonncmerl. peut-ûtre la consternation des nrusulnrans. Curieusement. lcs Irrnicns qui se scnlcnl proche\ dc Shari ' lrt i cl connais\enl bicn son uuvresonl passés i l l côtr'dc ccs tcxtcs lublié\ pour la prenii 're l ir is à lé|t,,:r lncn l9li l . quatrc ans après la rélolution: éprquc où Shari ati était encorecraint par les aulorités du lait dcs résr)nnances anti cléricales qu') trou-vaienl les jcuncs. et oùr l inspirati ixr mrtLlitative. introspcctive el .rsolériquc de ce pcnseur mort el cnlerré nc pouvail plus mctlre cn éveil l ' irt-tention dcs censeun ni du public. L.]n prochc de Shari rt i m a clit: oui. 1enc sais pas qui csl ce Chandel. rùrr i r (e\ l ( \ lc \ nc \orr l p i t \ i rn l ' r lanls.

Conclusion

('es lcxles incompréhensibles. qui pourrait lcs attribuer à l homnteclonl le discours passionné. au début dcs année\ 1970. a cmbrasé. ru nontdc l ' is larn. ct d 'un nr i l i tant isnre pol i t ique rervolul ior tnairc. ur te générat ion

P. Shui r r -R r t r \ i . Iuh d- vL:r ' r , / , rqr . p. 7 l : \ur l imt(Jr txn(c du pcn,,nn:rcc de( h.rnd(1. b jen qu i l n âi l pu lc dérnâ\qucr. \o i r Yrki l \ . 51\ . Voir nraiûlcnint l r \ p.rge\( iér i \ r \ù\ \ur fe \uJr l dr Rirhnrnrr (1q98). pp. l ( ) l \q.

I

Ir

\cderéIlernr i\ i t

SHARI'ATI ET MASSIGNON

d'Iraniens? Qu'on ne s'y trompe pas. Shari'ati a manifesté avec forceson adhésion à I'islam et rien ne saurait la mettre en douæ. La biogra-phie écrite par sa femme ne fait aucune allusion à un attâchement à uneautre rcligion que I'islam et minimise également I'influence sur lui deMassignon. l,€s textes cités pourraient n'être que des essais de dialogueintérieur où Shari'ati aurait simplement exprimé une voix chÉtiennepour pésenter dans sa logique inteme le point de vue chrétien. Ilsseraient la transposition d'idées enændues sur le christianisme quiauraient intéressé Shari'ati, comme celles sur I'amour du livre d'ErichFromm paraphra# dans Kavir. Aurait-il trouvé la source de ces idéesdans des paroles ou des écrits de Massignon? Shari'ati avait-il d'autresamis chrétiens?

En Massignon, comme I'a montré Michel Cuypen, Shari'ati a trouvéun point d'application proche des théories de Fromm sur I'amour spiri-tuel, I'agapè opposé à l'éros:

Deux hommes qu'aucunc nécessité ne lie, si ce n'est cene pâte intime etpure et dépouillée qui constitue le 'moi humain originel' de chacun; un lientissé non par I'intéÉt ni la nécessité, non par la nature ni par la céation,mais par la solitude d€ deux solitaires apparentés... que dire? Enfin, c'estcela que je ressens au sujet de Massignon, jusque dans la m(Élle de mes oset dans les profondeurs de mon être. Ce que je ressentais dans sa vie, dejour en jour, la main dans sa main, je m'en rapproche, je vais vers ce 'je nesais où' dont nous portons sans cesse la nostalgie, €t dans son regard, jevois cc'je ne sais quoi'que nous espérons toujours a.rdemment retsouver.Voilà cinq ans que je porte tous les jours davantage son deuil, et chaquejour qui passe me rapproche du jour dc cet 'événement'. C'es, lui qui m'aappris qu' aimer d' amitié dépasse I' amour-passion22,

Massignon est I'occasion d'une fixation qui cherche un sens unlver-sel - nostalgie spirituelle - même si les textes marqués dissimulés pardes pseudonymes emboités ou montés en miroir attestent bien uneÉflexion intime et profonde de Shari'ati lui-même, non un emprunt seu-lement. Ils posent le problème du sentiment mystique sous-tendant lemilitantisme, étudié par Abdollah Vakily dans son mémoire de I'Univer-sité Mccill23.

22 Kavir, p. 29?. Cuypers, .Une rcncorlte myslique...", p. 299. I'ai, rcstitué les pas-sages abégés.

13 J'ai rclevé ailleurs, à propos de militants islamistes, la pertinence d'un fort sentimentmystique. Cf. Y. Richard, <L'organisâtion des Fedâ'iyân-€ eslâm, mouvement inté-griste musulman en lran (1945-1956)>, iû Radicalisntes islamiques. I. Iron, Libon,Turquie, O. Ca'Té &P. Dumont, (eds.), Paris, L'Hûmattân,1985, pp.72-?3

l l9

comme des refuges

de la solitude, et àeàChandel-surIntrigué par ce dis-

)iÎa tânt Shari'ati etdlitantisme et de lani par me rendre àications ou travaux:tc. ne pouvait avoiri 'Ali, <Sham'> (enmdelle>. Sham' est,se du Front nationalaîrre de Shari'ati estIn décrit comme unehari'ati de son iden-

s textes <<chrétiens >>)re que les pages surrtainement l'étonne-rieusement, les lra-sent bien son cuvrenière fois à Téhéranihari'ati était encorecléricales qu'y trou-xospective et ésoté-mettre en éveil I'afi'ati m'a dit: oui, je|onl pas lmportants.

LtÛibuer à I'homme, a embrasé, au nomaire, une génération

Iânce du personnage deoir maintenant les pages

l2{) \ ,1ASSI( iN( )N F] t . l I {AN

On pourrait conrparer. ici itrssi. son attitude de militant polit iquenr)st iquc à l 'a l t i ludc. p lus sophist iquéc sans doute. dc Massignon. qLr ijo ignai t laci lernent l 'e\ tase à l act ion pol i t ique. Si les textes que j 'a ic i l r ts sont bien dc Shar i at i lu i -mûmc non simplernent l radui ls i l 'unautre poLlr une dtirnonslration quelconquc ils expriDrent l ouvcrture irunc expéricncc rcligieuse tout-à-fait dil lércnte i lc ccllc dans laqucllc leurautcur a vécu. et celte ou\ eflurc rne scnrblc a typique pour un nrusulmand aujourri 'hui. Nc rclreuvc-t-on pas ici Ia clémrrchs de Nlassignon.uniquc égalenrent dans Ie chrislianisnre. dc prier avcc la priùre dcsautres. lttrangcr au tlésir de drttoumcr la prierc dc l 'autrc pour lattircrvers unc convcrsion. Chcz Shari 'ati. on ne pcut en aucun cas parlcr t ledésir dc si 'duire les chréticns par unc plière à Marie. I l s agit d unedémarchc intéricurc clevant laqucllc ceux qui l isent rujourd hui ccstexles restent indiflérents ou pcrllexcs.

Quand Shari 'uti se reconnaît t lans la l igure de Maric. c'est-ù dire se\ oit conlûre un intcrnrédiairc dc l ' incarnaiion du Vcrbe. on voit poindrcunr'lcndance quc l idcntif ication ù Adarn. au drrbut des Ctu.vrit:s dt' lo.utl itudt. ou à'F)lnolqozit cn (l 'autres passa!:cs. vicnt anrplif ier. Ail leursencorc. i l se cornp{re au Prophète tie I ' islarn. C'esl uDe vocation prophétiquc quc Shari ati. par prudencc sans doule. a lenllt de dissimulcr.C csl lc nrcssagc qu'i l déliVrc à plusicurs rcpriscs ct qui constituc unthùnle récurrcnt des écrits dc désert, cùlui dc la \oli1udc. D'une pilr ' l .connre les soulis ou les nroines qui se séparcnt (lu ruondc ou de Iasociété i l islrayante. i l chcrche Ia solitude, le déselt, s' ir lentif iant à l)icu.D autre part, i l cherche l 'arnour, renrèilc ù lr solitudc. Flt dans Karu. i ldit clairemenl à plusicurs reprises cc qu'i l attribuera plus turd à Chrndcl.que Dicu n ainre pirs la solitude el cherche à la vaincre en créant unecréalurr pour I 'ainr(jr.

"Je suis conrnrc toi t lans cc paraclis. je ruir scul dlns celtc lnull i tudc Liccri ' lrtulcs. . ' loi lu connais nron crtur cssculi d étrangcr car t()i ausst tu asété seul dans l it coDlrfc dc l Etrc." ( 'rée donc unc crrialure pour qu cn clle.je lrou\e l i l l)aiscnrcnl. Lu \()ùrlra cc. c esl i: le r) i l \oir pcrs,rnlrcll."

I ) lus lo in. i l écr i t :

"( 'c qr.re l)icu voulait et vcul. c c\t connailre quelqu un. I l nc vrrulait lasre\ler \eul i ra\pirer du s le désen du n(iînl. re\tcr iûconnu dcariùre lcr idcau du nrrst i ' rc, pour Ié lcmi l ! t . l . . . l Cr lu i qui cst d unc r ic l ressc surab()nchnlc a besoin dc lr()u\ cr nn nécessilerrx pour donrrerr'.. . '

' ' I l t t )ut . t r 8) .

lech rcl ipar l '\ lassinêntcq ual t tdc i\tirç l is ccilrncec( )ol I l l' l rynola la mtatrc e

Annexr

Jc d,paûors

"CindiI l i l i t

i tutrI tn(

ft: (l

lcncroi\1ar\UrdcsccÛt

IX)Ul

SHAru'A ET MASSICNON

Telle est, selon le texte anribué à Chandel, la supériorié du Dieuchétien, non plus seul dans son ciel lointain, mais proche des hommespar I'incamation. Shari'ati a sans doute perçu ce message en fréquentantMassignon, même s'il a eu d'autres rencontres et d'autres lecturcs,même s'il déborde le christianisme pour donner à sa quêæ spirituelle laqualité d'une nostalgie existentielle de I'amour. Iæ caracÈre particulierde Massignon, chrétien entièrement toumé vers I'islam, orientaliste fran-çais engagé malgé son grand âge dans le militantisme pour I'indépen-dance algérienne, savant inspfué... a certainement fasciné Shari'aticomme I'a fasciné la figure du martyr mystique iranien du XIIè* siecle,'Eynolqozât, qu'étudièrent aussi des écorchés vifs, convertis ou révoltés,à la manièrc de ce dérangeur de Hamadân que les ulémas finirent parfaire exécuter (crucifier ou brûler vif. . . )æ.

Annexe: t€xtes chrétiens de Shari'ati

Je donne ici quelques citations significatves glanées dans des texlesparfois très décousus.

<C'est Marie qui a fait descendre de son trône ce Yahvé sec et hautain,indifférent dans sa toute-puissance, qui trônait ave€ scs anges et qui piéti-nait la cÉation comme un village en ruine et lui jetait à peine de temps àautre un regard de pitié; c'est elle qui le fit venir sur la Terre, le rendittendre €t apprivoisé sur la t€ne. Lui qui n'était accessible au regard de pcr-sonne s'est incamé dans le visage immaculé et bon de son Jésus. Oui! est-ce que Jésus ne serait donc pas Di€u? C'est Marie qui fit venir Dieu sur laTene et I'a façonné sous les traits d'un homme et c'est César qui le mit encroix et le cloua aux quatr€ membrcs... Mais c'est encore I'ceuvrc deMarie; c'est elle qui Frt desc€ndiÊ Dieu sur Terre et le lit monter de la terresur le ciel du gibet et cette fois Dieu a fait I'ascension [fi:ançais dans le t.]de son gibet dans le ci€l de sa solitude... Mais dans cette descente et danscene ascension dans son essence des transformations ùès importantes sesont Fpduites dont la Théologie [français dans le t., <hekrct-e elâhi>lnous pade et qu'elle commente.>:'2?

Sur lui récemment, un 81os ouvrage qui se veut aussi ùne étude anti-oricntalisæ (?cncor€ un discours d'écorché vif), H. Dabashi, Truth and narrurive. Thc litinvlythoughts of'Ayn al-Qudât al Hanodûnî,l-alrdon, Curzon, 1999.Gofrogu-hô-le taùM'i, I ((Euvrcs complètes, XXXIII), pp. 50 sq.

t2l

tpolitiqueignon, qui)s que j'aiduits d'un)uverture àquelle leurmusulmanvlassignon,prièrc desrur I'attirers parler de'agit d'unerd'hui ces

st-à-dte seoit poindreieries de Iaer. Ailleurscation pro-dissimuler.rnstitue un)'une part,eoudelaant à Dieu.n Kavir, ilà Chandel,créant une

nùltitude dei aussi tu asr qu'en elleea.n

voulait pasL derrière leichess€ sur-

t2.2 MASSI( iNON E] I , ' IRAN

D'autrcs passages. parlbis lervents. manifêstcn1 une connaissanceintérieurc du chrisl ianisme. Shari 'at i parle avec émolion t lu dogme dcl incamation, t ie la t r in i té. du salut par h mort du Chr ist . dc la valeurl irndatr icc de la chari l l t . . . I)ans une anncxc ir Krn lr ' . int i tulér- "Chersamis". Shari 'at i sc di l . à la r lanière r lu père i le Mowlavi (Bahi -r 'Valrd), poursuivi par une idée qui lc fait sul l i4ucrrr. ("est l idée qu unicrivain cst rendu lécond (ûht, lan) par L-s mots. . .

- l_l t \ lar ie. c()rrnlent cst cl le dc|e ue enceinlù du ( 'hr i \ l l l ) i ln\ cc mondc.le vcnt mvsléricùx soufl lc en pcnranence. c(Jrrnic le rcnt du printen)p\ r ' tcomnrc l 'cspr i l d r . r / i r rd { l in dc l h i rercn l ranlqùi rend -enceinlc ' la lcrrcsomhre dc I hiver cl la lr i l gemrcr drn\ lc déscrl brûlé ct si lencieux dupruLi is. L l i :pr i t sr i l ] t qui a l [conde' la Viergc \ ' ler ie dc la qrandcur cl dumiraclc du Chr-ist. c cst cc soul l le. l - espace cn est plcin. i l làut qu' i l clcscendc dans un goull ic lcni lc et \c thine i lu b()rd t l un ruis: 'cau. ci unc\()ufc( ' . ou ru nroins d'urc hunridi lr t . el (cl le) ouvrc scs bra\ i t(ùl l son rt?'ct s ol lre i lui ;usqu i ' r cntantcr lc ( hrisl . Jusqu i ôtrc l \ Iar ic. jusqn a ètreDieu! jurqu à ûtrc conl i)nduc uvec Dieu. El c e\t une grandcur (r lonnlrntc:l l Tl irr i té Llu ehrist i lnisrnc e\ l unc lel lc conlusion cl ' i bcl le: lc Chrl i t ct\ ' lar ie.{ I ) reu. le I r i ls . lc Pèrc et l l , \pt i l -Sir in l . loul l r ( r is u!r c l quel gren( lI Jn. l ) ieu. loul l ro is! '

lShari at i évoque l assimilrt ior r lc Al i à Dicu par ccrlaincs scctc\chi i tcs cxtrémistcs et la con)pare ir l incarnation. I)ans l islam. sculMoulavi a cornpris Je sens di: cettc nlatrrni lÉ de Maric. Toul lc scns deKalù.est ic i cxpl ic i té: Ia chute. le ( léser l . le rctour vcrs le parar l is . l

tJn autre passage' dcs Ciirrst,r rcs t/r ' lLt çt l i tude ul i l isc un rcdoublenlenti le lu dissimulal iorr pour dercrirc ce qui pourrl i t ôlre une crpériencc pcr'-sonncl le' clue Shari at i aurir i t voulu, pour dcs raisons de prudence ai"r:mcnt compréhcnsiblcs. dissimulc'r i r ses proches ct qui n ! : lai t pxs deslrnée à la publ ical i rnre:

Lin ginérr l ror ta in célèhre. Al ios I= ^ l i Shi t r i 'at i . . . l l .eut l i ) i rn J isu\ c l

cn Mari, . ' - On t l i t qu unjour, un nrcrcrcdi soir du ntois de rt) i l rs ( lu prtrniclr ièclc chri t ien. i l cttait i son postr ' t lans un t i tat intcnÙt'cl iairc cnlrc Ir \onlrnei l ct la vci l lc. i l cut r.rû songc: \oudain i l vi l l lar ic qui ILri appiLrut el l appelai t à l : r fo i cn (hr ist en lu i dcmanLlant c lc délrrrer Ic chr is l iunisnrc d! \seûcs de (-ésar al i I ] quc le gouvcnrelrent des crturs plcins d rDrrur lenrI)orlc \ur lc! tôtes pleines d arnres rt quc l lnrour prenoe l t placc du glùr\c.I - 'o l l ic ier ronrain l i r l pr i \ d 'une al l i rânu! 'pour cet appcl nrais nc suvai t v

(; t ) i t t ' \ r h i I r ar i r , r i r . t (Furres comt) lè le\ XX\ l l l ) . pp. l l5 710. pir \sagr pr( tscnk; comnrc . t f t rdur l i ( )n l ibre dc\ ( , r r r . , ! r1 ' l ! dc ( handcl . ( l iuvre\ conrplèl t : .l ) t ) . l l to 191 -

',

Â

rrhrl

SHARI'ATI I : ' I ' I \ lASSI( iNON l2l

isancc'me dqval(]ur:Chcrsahâ'-cqu un

flol loc.

- 'mp\ clla lerre

teux r l t lt r el ( lur ' l I r lcs. d ul)c

u i a l fc,l l l l l l l l lC:'hf l \ t ct: l grrnd

; scclcsI. S(jUlsens ( lc

s. It lcnlcn Ircc l)crcc atsc-rs dcst i

Jc\us ( ' lpfcl lrrcl

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. . ' . - , , . ,1, ,a. ' . t . r . n l : l i \ e l l \ i r ln l r l " r l r ' r r ' r ( l t l rque' l \ i r ' "ÙrclLI l lc ' l l l l

sort ( lu fr l t i \ et sc rend à rr,e thtt l?' l l r ls icl cn fr ' -dans

lc lexlc' ' l el

, "u",,uui l l"

dc\ 'onl Llne icirne de l \ ' lar ir- qui porte son Jé\u\ sur \a poltr l l rr '

, rr . , , lc \ l"r ic dont le Jésus a ét i cloui t ic t lulr lrc clou: et monté \ur lÙ ! lbelr l r l rrruûnure une prière et i l l i t cles rc|scts r ' lc l F'rrngi le , ' de\ \cr\ct\ qLl l

r ior l lcsentcndai t .etdesahouche.c(nls l i tucraicntundél i t i lnpard{n] I ] lLblell l a pcut r icn fairc pour évttcr dc rr:vcnir lou.iolrrs dcvant celtc ic ')nc' 5n

pri i ' rc:' .ô' S,t i t t t t ' l ' l t r ie. Ô Mirc Ltu ( ht i \ l ! s i l \ Î t (hdtrenl t l t Rtnrtc : t l t

tr t ' rr t l tr t t l t Rrtrrrt ' . quc l tr t i i t l ' Sutt\ l ' ) i i t t t ts (t ' l l t ' v i I lc l t l t lusicurs nt i l

l ions I t t tct ! . .rr lrd!aJ. J./71! l t) i lutt \ ( t : l l ( lcrrt lc sang' dr Irngtuttt t ' ( l

, tr l . , . i , , . t t l u"n', i , ,Christ Llui r t isst l l ts tr trruttL'un ruissL't tu t l t ' loi t r lurtt !

nùl lul iûdl Ll( ln\ nk)t1 r ' t fr t t t 'nlL'nt 'r t t t t ( ' ) l t ) t ronlt l l r t1( 4ub( ldt1\ l t \

yr ' ;u"1, ' 15 111 p1, 'n c,t to . ddur. ùtt ' ! t lui l ! 1)hrt t tr t r lu r ' \ l tn l( tÙ l( : t) l r i l l )( ltùu . t O stt intt . \ lar i t . () nitL rtu ( /rr ir t / rr lrrr toi Rttntt t : t tntul '1tt ' r

t , , t i 'b t t . i r i . r r tstdtbcLtut t tct , l t l tut t t l lL lOtt ' t t t i tu intét l t I ) tL ' t t t :pousL

Llt l ) i tu. t t nr;t t t lu (hrtst wnttrt i R ,ntt rr l i t tstq.| l ,ot tuhl(" t ' ) (r l) t t l t l l

r i t t tr tr cr ,pltn. l i , ! t dc IOrit 'ntt t t tr t l l t t lLtnt lc clrr. : assoi l l t t t viû ' l 'R,,rt tr ' . ini , t tnL' k) i t 'n l t t i 4l i t t t l t t t t t l ! ) t t l t t \ ' \ t i t t Ô I lu ir" i suint ' i t ' ldt i ' '

| | l | ; | ' t l . ' I / . |u\ | ipt luscptt t ' |Lt i tL ' l luS( igt t tut l t ]unlRt l t t lc l l ] \ i tc I l | | ' | )k! | ' ' ', r i r i t t t tr t .r t t l i lJ ici l , ' , qut stt is tu' i ) k) i la us tu!fu tr l t t nt i l l t t t t t l i l l t r l t

. l l r trsrt lent! , l r ' " " f i i t r t t

quc i di l t l t l r lott t ùt ' ldt \ ' (ù oit l t ( l tr ist lxtut nt- l t , ,r ,

t l , , i rrrr ' , . f , , , , i r l ,rc !u l t t i tn Irtut t t tntt l t i t t t ' pttç nrtn cttru \ t !çl ' t is r ' r

n t : l l t t \ t tk) i t lui r t tnnunlc ù nttt t t r ' t tut t !51 bi q.ui t ' \ PIU\ l t) t t t t l t t(

I ' r ,ntptrtur Llui t i 'gnt strt rrn /).1\. rrr/ lLt ht 'rnntts l t t tr t prtts tr r l t t t r t '

n is l t t nutn r i t r ' / r r t [= mon crtur ] IJ i l r / \ ( r r t r i . \ qrr t / l r ' r 2rrrrr i ' . r i , t i t t tLs 4ut l t t t tnt tnts i 'u i . fut t : r | r ' l \1) t ) r /?( \

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Irnnn l t chrtr 'un l le tn. ' \ t t t t) ! ! . tu hrûlt t l ts hL'uttusentert l qlk l l n( \ t t t \' l "r tr ! hcurcurtnttnl que ie t ta t( l i thr ld\ t tk)n dtteûtiot l Lol i t tsttr t t l tdt i l' l t t i :ut t luL' i t l t ' luiss( ' i t t t t t tcùt irL ( i (r ' r /r / i r ' , l r ' lJ\ ' r i I int ir i tut L!t nnl i ! t" t t ,r'q ( l t t n( 'ut(hrs Pals qu'tn o.f l i r ' i t r nuuin

'sl d(\ ' rnu uusst tùI)t I l t t ' t t l r l t

i , ' i tu un ntt, int t ic Pulcçt ir tc ' t l t r l i t j t ' ' t tn noint paltst ini t : t t l ' utt qnttt

t t1t t , , t t , t t r , t l Ia i , t t " t ' ' r " r r" / ' r r ' l ' t ' t t l ' t i t ' \ ' r \ ' '4 ' r ' r / / r / , \ ' / \ / \t . , ,1 ,1 1 , ,11, , t , nr d1 t ' t ' t ' t l i t t t t t t i l t t ! t \1" ' ' t l t t t t t t t ' r t \ l t l t l l \ ' t l t '1t. l r ; ru ' ;Lt lL,nt . ct tnnr I inulc fu I i t ; ) r ' Qut l l t intnrnse

'hdt I ( t ' I t l t l t t t l \

r tuçt i . nt i rc l t ' nnn. l isuç l t lu plut t I l l t ' l ts l i l l " ' L le ' l i r t t tu l ( t t t l t l t t l t t )

\orr (ù qu orr i r ( l i l p lu. h.rLrt :Lrr lc ptrrrrrr r i rgt l rct i l dc Ro\ lcc de h (hrP( l l f r l rx '

Solanrt i lot n. a l i i l \ l -our\ Nla\ \ igt(nr ' \ lnre J I r lchizadch nr 'a ausrr suggfre grur

. i . ' , , " ' ,

_f l ' * rpr"" l , ,n nrér,rn1,rr*1u. ( l )cùl i t r . : IncoI l \er tnter { l '4 '1 l i r ' , = " ' l l '

l i , "py,"" q" i c ip l iqucrair lc r lo i rh lc p cr rcnvcrr i t r r i r une cxp'r icn!Ù d l 'ht '

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121 MAssr(;NoN lrr r- rRAN

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Rélérences

Michcl Cr yplRs. "tJnc rcnc{rrtre m},sl ique: 'Al i Shari at i Louis M.rssicnor): un texle de Al i Shdri al i . p.éseÊlé et {rrdui l par \1. C.,, .- l l lDEO )l(1991). pp.291 l l0 (r iédi t i s impl i l ic t . sans la t raduct ion in: / . , , r r is M,r ' r rtnr)n et s(.\ (()ultnt l) !) t11in!. Jtcques KERYIJT-L, ed. I taris, Curthl lâ. l()()7.pp. .109-321t ).Al i R\H\r \r^. : \n Islantù ukiI idn. , \ l tol i t i t t ! bio.grupht oJ . l l i Sluri utt .Lonclon, I . l l . Tauris. l99l l'Al i SIr , \Rr '^r , " l l , thut" lo "K.ru, " - lchrân. Câparsh. 5ùnrc dd.. l37l(= (Eurres complètcs. XI I I ) . IX 6- l l p. I t -a "chutc" t lans le "c l isen" l'Al i Sl l^Rl

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'Abduh, MABR,{l lrr IetAbu Hâmi(

l l l d)Abu Ya'qul,- lbu \ azid

Brslâmi) :Afghani, Ja

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^fghanistanAgha Khanshih. t8?

AHt.-[ ] HAeeAhwaz: l7:,llgérie, guetAnqu€( i l Du

( ?\hrahaûtAnsàr i , .Abdarabe, langu.Arasteh, Rez.\rnalder, Roar,rens et sérAssociation l'Attâr. l 'ar id I, lubin, . lean:Avicenne (Mil, lziz,, \hual l ' ' :Bâbâ Kùhi ( \I ladakhshan (

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