Titre : « Les dispositifs de création d’emploi, réalités et
perspectives : enquête réalisée auprès des étudiants et des
jeunes promoteurs ».
Auteurs : AOUCI Mira (1) et MANAA Boumediene (2).
E-mail : [email protected]
Résumé
Suite à la libéralisation économique, l’économie nationale est
restée toujours tributaire des hydrocarbures qui créent très
peu d’emploi, et par conséquent l’Algérie a connu plusieurs
années de pauvreté, de taux de chômage élevé, de dégradation du
cadre de vie, etc. C’est pour cela que des dispositifs sociaux
d’aide à l’emploi des jeunes promoteurs, à citer l’ANSEJ,
l’ANGEM et la CNAC, ont été mis en place afin d’apaiser cette
situation critique.
L’objectif de ce papier est de repérer les points forts et
faibles de ces dispositifs sociaux d’aide à l’emploi des jeunes
promoteurs, de les analyser et de les discuter afin d’améliorer
leur performance.
Nous proposons et afin de parvenir à cet objectif, d’analyser
les résultats d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon
1-Étudiante en Master 1, sciences économiques option économie appliquéeet ingénierie financière. Université Abderrahmane. Mira. Béjaïa.Algérie.2-Maitre-assistant et Doctorant en Économie de la santé etdéveloppement durable. Université Abderrahmane. Mira. Béjaïa. Algérie.
1
composé de 100 étudiants et de 22 jeunes entrepreneurs
attendant leurs crédits, en plus d’une interview avec un jeune
promoteur ayant débuté son activité. Nous montrerons à travers
les résultats de cette enquête que les différents dispositifs
seront de plus en plus sollicités pour des raisons économiques
ou autres, dans les années à venir, malgré qu’ils présentent un
certain nombre de limites.
Mots clés
Politiques d’emploi, Dispositifs de création d’entreprises,
ANSEJ, ANGEM, CNAC, Étudiants, Promoteurs, Béjaïa, Algérie.
Titre : « Les dispositifs de création d’emploi, réalités et
perspectives : enquête réalisée auprès des étudiants et des
jeunes promoteurs ».
Résumé
Suite à la libéralisation économique, l’économie nationale est
restée toujours tributaire des hydrocarbures qui créent très
peu d’emploi, et par conséquent l’Algérie a connu plusieurs
années de pauvreté, de taux de chômage élevé, de dégradation du
cadre de vie, etc. C’est pour cela que des dispositifs sociaux
d’aide à l’emploi des jeunes promoteurs, à citer l’ANSEJ,
l’ANGEM et la CNAC, ont été mis en place afin d’apaiser cette
situation critique.
2
L’objectif de ce papier est de repérer les points forts et
faibles de ces dispositifs sociaux d’aide à l’emploi des jeunes
promoteurs, de les analyser et de les discuter afin d’améliorer
leur performance.
Nous proposons et afin de parvenir à cet objectif, d’analyser
les résultats d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon
composé de 100 étudiants et de 22 jeunes entrepreneurs
attendant leurs crédits, en plus d’une interview avec un jeune
promoteur ayant débuté son activité. Nous montrerons à travers
les résultats de cette enquête que les différents dispositifs
seront de plus en plus sollicités pour des raisons économiques
ou autres, dans les années à venir, malgré qu’ils présentent un
certain nombre de limites.
1. Introduction
Le marché du travail en Algérie a connu une importante
mutation ces dernières années en raison de l’essor de
l’activité féminine, du développement du secteur éducatif
et de l’augmentation du nombre de diplômés. Cette
augmentation de demande d’emploi n’est pas compensée par
l’offre, ce qui cause une augmentation du chômage et le
développement du secteur informel.
Vu la relation qui lie le chômage et tout le reste de
l’économie, l’Algérie a mis en place quelques dispositifs(3) sociaux d’aide à l’emploi des jeunes ayant une
3-À citer l’ANSEJ, l’ANGEM et la CNAC, qui constituent les dispositifsconcernés par notre étude.
3
initiative entrepreneuriale afin de lancer leurs propres
activités.
Ainsi, plusieurs secteurs sont financés par ces dispositifs(4) en allant des secteurs d’activité aux zones
géographiques prioritaires, afin de lancer l’économie dans
des zones éloignées (hauts plateaux, sud du pays) qui sont
très abondants en ressources naturelles et qui ne sont
toujours pas exploitées.
Deux modes de financement sont offerts par les différents
dispositifs: le financement triangulaire (5) qui se partage
entre le dispositif lui-même, le promoteur et la banque
avec le plus gros pourcentage dans ce financement. Le
deuxième type de financement est sans intérêt, le promoteur
fournit la plus grande part tandis que le reste est assuré
par le dispositif sollicité.
Notre travail a pour objectif de repérer les points forts et
faibles de ces dispositifs sociaux d’aide à l’emploi des jeunes
4-Ces dispositifs sont tous pareils, même conditions d’éligibilité,même secteur d’activité financé, etc. seules les tranches d’âges etles sommes d’argent octroyées aux jeunes promoteurs diffèrent. Dansles conditions d’éligibilités de ces dispositifs, certains financentles projets des jeunes promoteurs et d’autres ceux des personnes plusâgées. Les sommes d’argent varient entre 100000 DA et 10 000 000 DA. 5-Nous intéressons spécifiquement tout au long de notre travail à cemode de financement, car nous considérons que l’efficacité desdispositifs est caractérisée par la détermination du jeuneentrepreneur à réussir son affaire, par le rôle informationnel etaccompagnateur du dispositif sollicité et enfin par l’engagement desbanques dans le financement des activités des jeunes relevant de cesdispositifs.
4
promoteurs, de les analyser et de les discuter afin de proposer
quelques recommandations pour améliorer leur performance.
Souvent, il est admis que lorsqu’on cite ces dispositifs, ce
sont ces synonymes qui nous viennent à l’esprit : Les
bonifications accordées, les avantages fiscaux et le taux
d’intérêt très bas. À première vue c’est un paradis pour tout
jeune entrepreneur visant à entretenir un avenir meilleur, mais
de l’autre côté on parle d’énormes dossiers à fournir, du temps
à consacrer et aussi de l’argent. La réalité est que nous
interrogeons sur l’ensemble de ces questions et d’autres à
savoir : Devrions-nous limiter ou au contraire augmenter les
octrois de crédits ? Les nouveaux entrepreneurs sont-ils
solvables ? Sinon quelles sont les solutions qui ont été
trouvées pour éviter la perte des emplois créés ? Plusieurs
questions dont les réponses à première vue paraissent floues et
bien compliquées.
L’être humain est par nature une espèce sociable, donc il est
influencé par les valeurs de son environnement : la société
algérienne est caractérisée par des valeurs culturelles et
religieuses, qui font qu’une certaine frange des jeunes
n’accepte pas l’idée de financer son projet moyennant d’un
crédit à taux d’intérêt, ce qui par conséquent limite le nombre
de postulants à tel crédit. C’est la première hypothèse, que
nous tenons à vérifier le long de ce travail.
Pour concrétiser son projet, le jeune entrepreneur doit passer
par plusieurs étapes que la lenteur et la lourdeur des
5
procédures administratives prolongent davantage dans le temps.
Ce qui peut constituer un handicap majeur pour les jeunes afin
de se lancer dans les affaires, malgré leurs projets porteurs
et innovateurs. Elle constitue la deuxième hypothèse de notre
travail.
La nomenclature des projets financés par les différents
dispositifs limite le champ entrepreneurial des jeunes et par
conséquent le nombre des dossiers acceptés, c’est la troisième
hypothèse retenue dans ce papier.
L’ouverture de l’économie nationale, et par corolaire la
concurrence étrangère, contraint les jeunes à s’orienter vers
les secteurs d’activité à concurrence faible, à risque modéré
et à main d’œuvre restreinte. C’est notre quatrième hypothèse.
Un projet n’est pas financé en tenant compte seulement de sa
rentabilité économique et financière, d’autres aspects sont
pris en considération par la banque pour accorder les fonds
nécessaires à son financement. C’est la cinquième et dernière
hypothèse retenue.
Sur la base de ces hypothèses, nous avons réalisé une
enquête auprès des étudiants et des jeunes promoteurs
attendant leurs crédits, appuyée par une interview avec un
jeune promoteur ayant commencé son activité.
Dans la deuxième section, nous présenterons comment nous
avons procédé pour réaliser l’enquête et les
caractéristiques de l’échantillon d’étude. La troisième
6
section, proposera de présenter les résultats de l’enquête
ainsi que leur discussion. Alors qu’en quatrième section et
à la lumière de nos résultats de recherche, nous
proposerons quelques perspectives et recommandations afin
de contribuer à l’amélioration de ces dispositifs de
création d’entreprises.
2. Méthodologie de l’enquête et caractéristiques de
l’échantillon d’étude
Cette enquête a été réalisée pour vérifier la validité de
nos hypothèses de travail, et pour évaluer les dispositifs
de création d’entreprises mis en place par les pouvoirs
publics. Ainsi, deux questionnaires ont été élaborés et
contenant trois dimensions communes et spécifiques à chaque
population d’étude: identification de la personne
interrogée, connaissance des dispositifs de création
d’entreprises, appréciation des dispositifs de création
d’entreprises (concernant le questionnaire adressé aux
étudiants) et identification du créateur d’entreprise,
naissance de l’idée et avenir du projet et enfin,
évaluation des dispositifs de création d’entreprises
(concernant le questionnaire adressé aux jeunes promoteurs
attendant leurs crédits).
Ces questionnaires étaient principalement composés de
questions fermées assorties de réponses binaires (oui/non)
ou de différentes modalités de réponses permettant
d’identifier la personne interrogée ou les critères
7
d’évaluation des dispositifs de création d’entreprises. En
outre, des questions ouvertes ont également été introduites
afin d’appréhender les fais omis dans les questions
fermées. De même, pour rendre compte du contexte dans
lequel se pratique le métier bancaire, certaines modalités
de réponse spécifiques ont été insérées.
Le questionnaire (6) adressé aux jeunes promoteurs attendant
leurs crédits est transmis par le biais des responsables de
la BEA (7). Et l’autre distribué aux étudiants (8) considérés
comme demandeurs potentiels des dispositifs d’étude. Ainsi,
il a été possible d’administrer 22 questionnaires
respectant l’anonymat total aux jeunes promoteurs, dont la
répartition, selon les critères d’identification du
promoteur (le sexe, l’âge, le niveau d’instruction et la
situation socioprofessionnelle avant de déposer une demande
de crédit auprès de la BEA, agence n° 40 de Béjaïa), est
présentée dans le tableau 1. Et 100 questionnaires aux
étudiants, identifiés à travers : le sexe, la filière et
l’année d’étude, commencer une vie professionnelle et le
besoin d’une aide financière. La répartition de
l’échantillon selon ces critères est présentée dans le
tableau 2.
6-Pour le dépouillement des deux questionnaires, nous avons utilisé lelogiciel SPSS 10.0.7-Banque Extérieur d’Algérie, agence n°40 de Béjaïa, lieu où nous avonsréalisé notre étude. 8-Échantillon constitué à plus de 84% d’étudiants qui sont au troispremières années de leur cursus universitaire.
8
L’étude est complétée par une interview relative à
l’activité d’un jeune promoteur ayant bénéficié d’un crédit
dans le cadre du dispositif de l’ANSEJ.
Tableau 1 : Caractéristiques de l’échantillon des jeunespromoteurs.
Situationprofessionnelleavant de faire un
crédit
Diplômes etspécialités
universitaires
Niveaud'instruction
Sexe Tranched'âge
Total
19-30 31-50
Déja chômeur
Primaire Masculin
1 1
Moyen Masculin
3 3
SecondaireMasculi
n5 4 9
Feminin 2 2Droit desaffaires
Universitaire Masculin
1 1
Gestion desentreprisesDiplôme HIMI
Secondaire Feminin 1 1
Gestiontechniqueurbaine
Universitaire Masculin
1 1
Cadre dans uneentreprise
SEGC Universitaire Masculin
1 1
Simplefonctionnaire
Secondaire Feminin 1 1Plombier Moyen Masculi
n1 1
Autres Transit Universitaire Feminin 1 1Source : Résultats de l’enquête.
9
L’échantillon ainsi constitué est composé de 5 femmes et 17
hommes, ce qui nous conduit à affirmer que les dispositifs
mis en place sont sollicités davantage par les hommes que
par les femmes. Même si le nombre de femmes est très
réduit, mais néanmoins il reste que 80% d’entre-elles ne
dépassent pas la trentaine, et c’est le même constat côté
hommes. Les jeunes sont donc plus demandeurs de crédits, et
ceux qui dépassent 30 ans ne représentent que 41,17% de la
totalité.
Le niveau d’instruction joue un rôle déterminant dans les
octrois de crédits, et les dispositifs exigent au minimum
une qualification dans le domaine du projet dans lequel se
lance le jeune entrepreneur, mais cela est-il vraiment
respecté ? Nous pouvons constater dans le tableau 1 que le
niveau d’instruction des entrepreneurs est très bas, sur un
échantillon de 22 personnes, seules 4 d’entre elles sont
universitaires, soit un pourcentage de 18,18%, les
personnes ayant le niveau du moyen représentent le même
nombre. Une personne a un niveau primaire, et le reste soit
59,09% sont de niveau secondaire. Globalement sur un
échantillon de 22 personnes, seulement 06 possèdent un
diplôme, 04 diplômes universitaires et 2 diplômes
professionnels.
Concernant la situation socioprofessionnelle des demandeurs
de crédit, 81,81% d’entre eux déclarent qu’ils étaient déjà
chômeur avant de faire appel à ces dispositifs d’emploi de
10
jeunes, un seul était cadre d’entreprise et veut se lancer
dans un nouveau projet personnel et 2 autres étaient
simples fonctionnaires. Et sur les 18 qui étaient déjà
chômeurs 3 d’entre elles sont des femmes.
En se référant à l’âge des promoteurs nous pouvons
constater directement que le dispositif le plus sollicité
est l’ANSEJ, car il a la spécificité d’octroyer des crédits
aux personnes âgées entre 19 et 30 ans, ce que nous allons
confirmer par la suite en exposant les résultats du
deuxième axe de notre enquête.
Tableau 2 : Caractéristiques de l’échantillon des étudiants
Filière d'étude
TotalBesoin
d'une aidefinancière
Commencer unevie
proféssionnelle
SEXE SEGC9 Droit10 Langue11 SM12 ST13 SHS14
Oui
Oui
Masculin
9 4 4 3 15 35
Féminin 4 4 4 7 4 5 28Total 13 8 8 10 19 5 63
Non Masculin
2 1 3
Féminin 1 19-SEGC (Sciences Économiques, Gestion et Commerciales), ce domained’étude est constitué de plusieurs spécialités, à savoir : Monnaie,banque et environnement financier (MBEF), Marketing, Management,Finance, etc. 10-Droit (Sciences Juridiques et administratives) : Droit des sociétés,Droit des affaires, etc.11-Langue : Français, Arabe, Anglais et langue Amazighe.12-Sciences médicales : Science de la Nature et de la Vie (SNV),Sciences Infermières et Médecine.13-Sciences techniques : Sciences Technologiques (ST), Génie Civile(GC), Mathématiques et Informatique (MI), etc. 14-Sciences humaines et sociales : Psychologie, Organisation etTravail, etc.
11
Total 3 1 4
Non
Oui
Masculin
2 2 6 10
Féminin 3 2 6 1 1 13Total 5 4 6 7 1 23
Non
Masculin
1 1 1 3
Féminin 1 1 2Total 1 1 2 1 5
Source : Résultats de l’enquête.
Afin d’être représentatif, nous avons veillé à ce que notre
échantillon soit constitué d’étudiants du premier palier
jusqu’au septième niveau d’étude.
Nous remarquons dans le tableau 2 que 91% de l’échantillon
pensent déjà à débuter une vie professionnelle d’ici
quelques années, et les 9% restant estiment, la plupart
sont en première année, qu’ils ont encore du temps pour
penser à travailler.
Sur 99 personnes ayant répondu à la question du besoin de
financement pour commencer une activité professionnelle,
29,29% d’entre-elles déclarent n’avoir pas besoin, la
plupart argumente ceci comme quoi leur spécialité ne peut
être libérale et qu’elles sont obligées de travailler chez
quelqu’un comme les infirmiers par exemple.
3. Présentation et discussion des résultats
Après avoir synthétisé les données relatives aux
caractéristiques des deux échantillons d’étude, nous allons
12
présenter les résultats des autres dimensions de nos
questionnaires respectifs. Cette section se veut une étude
critique des dispositifs de création d’entreprises, à
travers un certain nombre d’éléments déterminant leur
efficacité et faisant objet des questions relevant des deux
dernières dimensions retenues pour l’élaboration des
questionnaires. Cette section, présentera également les
résultats de l’interview réalisée avec le jeune promoteur
ayant débuté son activité.
3.1 Naissance de l’idée
Les dispositifs choisis par les jeunes promoteurs de notre
échantillon se répartissent à 59,09% pour l’ANSEJ, 22,72%
pour la CNAC (destiné aux chômeurs dépassant 30 ans) et
18,18% pour l’ANGEM (généralement concerne ceux qui veulent
soit faire une extension, soit une activité artisanale).
Le choix du dispositif est généralement lié au secteur
d’activité (15) du jeune promoteur. Ainsi les services
représentent 54,54% des activités, suivis par l’artisanat
avec 27,27% enfin le BTP et l’industrie avec 9,09% chacun.
Tableau 3: Répartition selon le sexe et secteur d'activité choisi.
Secteur d'activité choisi TotalSexe Artisanat BTP Industrie ServiceMasculin 5 2 10 17Feminin 1 2 2 5Total 6 2 2 12 22
15-Le secteur d’agriculture ne fait pas partie des secteurs d’activitédu fait que la BEA n’est pas spécialisée dans le domaine agricole,c’est la BADR qui s’en charge.
13
Source : Résultats de l’enquête.
Malgré que 63,63% des secteurs d’activité des jeunes
promoteurs soient les services et le BTP, ces derniers
considèrent que ces deux secteurs sont saturés.
Mais quelles sont les motivations réelles qui ont incité
ces jeunes promoteurs à penser à créer leurs propres
entreprises ? Les causes en sont diverses et elles sont
détaillées dans le tableau 4.
Tableau 4: Les raisons qui ont poussé les jeunes promoteursà créer une PME
Fréquence % %
Valide % Cumulé
Une motivation ou rêved'enfance 5 22,72 22,72 22,72
Saisir l'opportunité ducontexte 2 9,09 9,09 31,81
Échapper au chômage 12 54,54 54,54 86,36Une vocation familiale 1 4,54 4,54 90,90Conseil d'un proche ou
d'un ami 2 9,09 9,09 100
Total 22 100 100Source : Résultats de l’enquête.
Échapper au chômage est la principale cause qui a incité
les jeunes promoteurs à penser à créer leur propre affaire
(54,54%), ce qui confirme la prévalence du chômage dans
cette frange de la société. Suivie par une motivation ou
rêve d’enfance (22,72%).
Créer une entreprise dans le cadre des dispositifs créés,
suppose avoir un poste de travail pour soi-même et en créer
au minimum un supplémentaire. Sur les 22 personnes
14
interrogées, 17 seulement ont répondu à la question
relative au nombre de postes que l’entrepreneur prévoit de
créer. Le nombre moyen de postes par projet est de 3 (16)
postes, ce qui explique la nature des activités dans
lesquelles se sont lancés les jeunes de notre échantillon.
Sur 20 promoteurs 02 d’entre eux estiment qu’ils ne peuvent
pas rembourser leur crédit à échéance, ce qui sous-entend
qu’il y a d’autres raisons implicites qui ont poussé les
jeunes à entrevoir une activité libérale, que celles
exprimées plus haut.
Généralement, pour se lancer dans une activité
entrepreneuriale, on fait appel à des amis, à des proches
ou encore à une connaissance afin de travailler avec eux.
Dans notre échantillon, sur les 21 promoteurs qui ont
répondu à cette question, 54,54% ont pensé à entreprendre
leur activité sans concertation avec d’autres personnes, et
40,90% ont fait appel à un partenaire afin de créer leur
propre entreprise.
3.2 Connaissance des dispositifs
Sur 98 réponses, 28,57% ne connaissent pas les dispositifs
de création d’entreprises et ce pourcentage est réparti
entre les étudiants et les étudiantes à 42,31% et 57,69%
16-Ce qui pourrait être moins, si toutes les personnes ont répondu àcette question.
15
respectivement. De ce fait, les étudiants connaissent plus
les dispositifs que les étudiantes.
Tableau 5 : Moyens de prise de connaissance de cesdispositifs
Valide Fréquence % %
Valide % cumulé
Médias 14 14 20,59 20,59Une personne qui en a
bénéficié 25 25 36,76 57,35
Un ami ou un proche 21 21 30,88 88,23Plusieurs moyens 8 8 11,76 100
Total 68 68 100Système manquant 2 2
Total 70 70Source : Résultats de l’enquête.
Les 70 personnes qui connaissent les dispositifs, la
plupart d’entre eux ont eu l’information de leurs amis et
proches qui ont en bénéficié (67,64%). Les médias
contribuent aussi à faire connaitre ces dispositifs avec un
taux de 20,58%. La transmission de l’information de bouche
à oreille joue un rôle plus important que les médias dans
la connaissance des dispositifs par les étudiants, ceci est
dû à notre sens à plusieurs raison : Soit les médias jouent
un rôle minime dans la transmission de l’information
relative aux différents dispositifs, soit les étudiants
n’accordent aucune importance à cette source d’information,
soit ce n’est pas le type d’informations recherchées par
les étudiants auprès de ces moyens. Et enfin avec 11,76%
vient les personnes ayant entendu parler de ces dispositifs
16
par des moyens différents, il y a eu même des étudiants qui
en ont pris connaissance durant des cours universitaires.
Connaitre une personne qui a réussi son projet dans le
cadre des dispositifs de création d’entreprises, peut être
un facteur déterminant dans l’engagement de l’étudiant à
entrevoir une activité libérale dans le futur. Le tableau
6, résume les résultats de croisement de 3 variables à
savoir : connaissance de personne bénéficiant de ces
dispositifs, le secteur d’activité choisi par la personne
et sa réussite ou non dans son projet.
Tableau 6: Personne bénéficiant du crédit d’emploi de jeunepar secteur d’activité.
Secteur d'activité
TotalSi la personne a
réussiAgricole
Artisanat BTP
Transport
Industrie
Service
Plusieurs
secteurs
Oui Personnebénéficiant 9 3 5 6 5 4 7 39Total 9 3 5 6 5 4 7 39
Non Personnebénéficiant 1 1 1 1 4Total 1 1 1 1 4
Aucune
idéePersonne
bénéficiant 5 3 1 10 4 1 3 27Total 5 4 1 10 4 1 3 27
Source : Résultats de l’enquête.
Nous pouvons remarquer que 39 personne sur 70 soit 55,71%
d’entre elles ont réussi dans l’activité entreprise,
notamment dans l’agriculture, avec 23,07% de réussite.
Toutefois, il y a 4 personnes qui n’ont pas réussi dans
17
leur projet, selon les étudiants qui les connaissent.
38,57% des personnes ne savent pas si leurs connaissances
ont réussi ou non dans leur activité. Surtout dans le
secteur du transport, qui représente près de 37,04% de la
totalité des projets ne sachant pas leur réussite ou
échouage.
3.3 Évaluation des dispositifs
L’évaluation de ces dispositifs va se faire à travers les
critères que nous avons définis et qui sont les suivants :
la liste des papiers à fournir afin de juste déposer une
demande, durée d’attente du crédit bancaire, discuter son
projet avec la banque, les taux d’intérêt appliqués et
enfin les avantages fiscaux accordés.
Ainsi près de 60% des jeunes affirment que les procédures
administratives sont d’une extrême exagération, et ce n’est
qu’une entrave à leur investissement. Ce qui fait que les
promoteurs attendent durant des mois, voire des années pour
avoir leur crédit et débuter leur activité. À ceci,
s’ajoute la peur permanente que la banque refuserait de
leur accorder un crédit après toute cette attente.
Tableau 7 : Durée d’attente du crédit bancaireFacilité d'avoir
le créditTotal
Oui NonLa durée de l'attente
du créditPlus d'un
an 7 5 12
Moinsd'un an
1 1 2
18
Plus de 2ans 1 1
Total 9 6 15Sur les 15 promoteurs qui ont répondu à cette question, 12
d’entre eux attendent leur crédit depuis plus d’un an et
que 58,33% d’entre eux sont optimistes quant à l’accord
positif de la banque, et 41,66% d’entre eux ne pensent pas
qu’ils auront leur crédit.
La dernière personne attend depuis plus de 2 ans et pense
toujours que c’est facile, et qu’elle a toutes les chances
d’avoir un crédit.
Tableau 8 : Argumenter et discuter du projet avec la banqueSi oui. Y' a-t-il eu l'occasiond'argumenter et d'expliquer vos
perspectives de projets
Total
Oui NonDiscussion duprojet avecvotre banque
Oui 8 3 11
Non 0 2 2
Total 9 5 13Source : Résultats.
Le taux (17) vraiment bas de réponse (59,09%), donne une idée
sur le caractère gênant de cette question. Les résultats se
présentent comme suit : sur 13 personnes ayant répondu à
cette question, 11 ont pu discuter de leur projet avec leur
banque mais 3 d’entre elles n’ont pas eu l’occasion
d’argumenter leur choix de projet, et 2 personnes
prétendent n’avoir même pas eu l’occasion de parler à leur
17-Ce taux nous laisse sceptique sur le fait que le banquier n’exercepas convenablement son métier lorsqu’il s’agit de financer lesactivités qui relèvent des dispositifs de création d’entreprises.
19
banque de leur projet. Et diverses en sont les raisons :
accès interdit, mauvaise qualité du service et congestion
totale vis-à-vis des jeunes, les dirigeants n’ont pas le
temps, elles n’ont pas eu l’occasion.
Malgré les taux d’intérêts très bas que les promoteurs
payent, quelques-uns estiment qu’ils sont élevés, comme le
montre le tableau 9.
Tableau 9 : Avis des promoteurs sur les taux d’intérêtsappliqués.
Valide Fréquence % % Valide % cumulé
Élevés 7 31,81 33,33 33,33Moyens 10 45,45 47,62 80,95
Avantageux 4 18,18 19,05 100Total 21 95,45 100
Système manquant 1 4,54Total 22 100
Source: Résultats de l’enquête.
Près de 10 personnes soit 45,45% de la totalité des
personnes disent que les taux d’intérêts sont moyennement
avantageux, 18,18% d’entre eux pensent qu’ils sont
avantageux et pour finir près de 32% pensent que ces taux
sont très élevés.
Si on se fie à ces réponses, il sera difficile pour eux de
rembourser à temps leurs emprunts, s’ils pensent vraiment
ce qu’ils disent, pourtant les réponses relatives à la
rentabilité des projets que les jeunes envisagent
d’entreprendre, montrent que presque tous les promoteurs
pourront rembourser à temps.
20
Figure 1 : Lien entre remboursement d’emprunts et tauxd’intérêt.
Source : Résultats de l’enquête.
Sur 20 promoteurs, 18 d’entre eux pensent qu’ils peuvent
rembourser à échéance. La figure 1 montre que même les 7
personnes qui trouvent que les taux sont élevés 5 d’entre
elles assurent qu’ils peuvent facilement rembourser.
Tableau 10 : Avis des promoteurs sur les avantages fiscaux.
ValideFréquenc
e % % Valide % CumuléSuffisants 15 68,18 75 75
Non suffisants 1 4,54 5 80Peu suffisants 4 18,18 20 100
Total 20 90,90 100
Système manquant 2 9,09
Total 22 100Source : Résultats de l’enquête.
Le tableau 10 montre que sur 20 personnes qui ont répondu à
la question relative aux avantages fiscaux accordés dans le
cadre de ces dispositifs, 68,18% des promoteurs estiment
qu’ils sont suffisants, 18,18% pensent qu’ils sont peu
21
suffisants et 4,45% trouvent qu’ils ne sont pas suffisants
pour encourager les jeunes à créer leur propre affaire.
3.4 La perception des demandeurs potentiels des dispositifs
Nous avons construit un ensemble de critères pour que nous
puissions estimer la perception que les étudiants ont des
dispositifs de création d’entreprises. Ainsi, cette
perception sera définie et analysée à travers les critères
suivants : la liste des documents à fournir pour constituer
un dossier au sein de ces dispositifs, la possibilité de
faire appel à ces dispositifs, rôle de ces dispositifs sur
la création de l’emploi, les conséquences négatives de ces
dispositifs et enfin les aspects positifs de ces
dispositifs sur l’économie nationale.
Ainsi sur 70 étudiants affirmant connaitre les dispositifs
de création d’entreprises, 21 seulement ont vu la liste des
documents exigés par ces dispositifs pour constituer un
dossier en leur sein. Les avis sont partagés, il y a ceux
qui estiment que la procédure nécessite beaucoup de temps
et que ce n’est que bureaucratie, qui ne fait qu’entraver
les promoteurs dans leur démarche. Les autres trouvent ça
normal et nous avons eu ces arguments dans les réponses des
étudiants : ça ne nécessite pas beaucoup de temps pour tout
préparer, c’est nécessaire pour avoir des informations sur
la personne, c’est une manière de remplir certaines
conditions pour faire prendre conscience aux jeunes de
l’impact que peut avoir un prêt, ils souffrent les jeunes
22
avant de leur donner un peu d’argent, beaucoup trop chargé
et il faut du temps pour obtenir une réponse, c’est un
dossier complexe et exagéré.
Pour estimer la demande future de ces dispositifs par les
étudiants de notre échantillon, nous avons posé une
question sur la possibilité de faire appel à ces
dispositifs. Sur 97 personnes ayant répondu, 58,76% sont
favorables pour faire appel à ces dispositifs et le reste
sont contre ou elles en n’ont pas besoin. Le tableau 11,
donne les causes qui en sont à l’origine du refus de faire
appel à ces dispositifs pour entreprendre une activité
libérale. D’après les résultats du tableau 11, il y a plus
d’hommes qui refusent ce crédit que de femmes, et ce pour
différentes raisons : aucune aptitude à entreprendre une
activité libérale, à cause des taux d’intérêts, à cause des
financements suscités.
Tableau 11 : Les causes du refus de solliciter lesdispositifs.
SEXE
Fairepart del'aide de
cesdispositi
fs
Je n'ai aucuneaptitude à
entreprendre uneactivité libérale
à causedestaux
d'intérêts
à causedu
financement
suscité
Autres
raisons
Total
Masculin Non 5 9 4 5 23
Féminin Non 6 3 1 10
Source : Résultats de l’enquête.
23
Tandis que 39,13% des hommes refusent de faire appel à ces
dispositifs à cause des taux d’intérêts, 60% des femmes ne
peuvent pas faire appel à ces crédits car elles n’ont
aucune capacité à entreprendre une activité libérale.
Les dispositifs sont mis en place par les pouvoirs publics
afin d’aider les jeunes à créer leur propre affaire, et
d’après les résultats de notre enquête 84,375% des
étudiants questionnés pensent que ces dispositifs sont
créateurs d’emploi. Et les 15 qui pensent que ces
dispositifs ne sont pas créateurs d’emploi, avancent les
arguments suivants : -c’est un mauvais investissement pour
l’État, -difficultés de créer sa propre entreprise et
réussir aussi facilement, -le taux de chômage diminue mais
en réalité le nombre des chômeurs ne diminuent pas avec la
même fréquence, -surinvestissement dans certains secteurs.
Les dispositifs ont-ils des effets positifs ou négatifs sur
l’économie nationale ? Sur 91 des étudiants ayant répondu à
cette question, 84,61% d’entre eux pensent que les
conséquences de ces dispositifs sur l’économie sont
positives. Tandis que ceux qui estiment le contraire,
avancent les arguments suivants : -l’État au lieu de créer
de grandes zones industrielles, et employer beaucoup de
personnes, il préfère créer des TPE qui n’embauchent que
très peu de personnes, -l'État donne beaucoup d’argent à
beaucoup de personnes qui ne travaillent même pas
sérieusement, -l’État crée des chômeurs endettés, -les
24
entrepreneurs sont peu qualifiés ce qui entrave le
développement de l’esprit entrepreneurial qui commence à
voir le jour en Algérie, -il n’y a pas d’innovation dans
ces activités, ce qui pousse l’économie à se stagner et
donc pas de développement, -en réalité tout dépend de
l’utilisation de cet argent, -l’État gagne beaucoup plus
que ces jeunes, -la plus part des projets échouent, ce qui
cause un problème de remboursement et ce qui ne développe
pas l’économie du pays.
De ces arguments, un est vraiment fréquent dans les
réponses avancées par les étudiants : défaut de crédit, qui
veut dire selon les étudiants que les entrepreneurs ont
beaucoup de mal à rembourser leur crédit. Ceci est dû au
fait que les taux d’intérêt sont très élevés et les
entrepreneurs sont confrontés au problème de saturation du
marché.
3.5 L’interview
L’interview était réalisée avec un jeune de niveau
secondaire (classe terminale mathématiques) qui a créé une
entreprise de confiserie en 2008, dans le cadre du
dispositif de l’ANSEJ. En étant conseillé par un ami qui a
déjà sollicité ces crédits d’emploi de jeunes, il a décidé
de créer sa propre entreprise qui emploie 4 travailleurs au
lieu de 5 prévus initialement. Ceci est dû à une machine
inutilisée pour faute de ressource humaine qualifiée en ce
domaine, ce qui a poussé le propriétaire à entreprendre
25
lui-même une formation dans ce domaine, mais il n’a pas pu
avoir toutes les connaissances requises pour l’utilisation
de la machine.
3.5.1 Durée pour commencer son activité : il lui a fallu
beaucoup de temps pour commencer son activité, et il avance
pour preuve les délais suivants : une année pour réunir
tous les papiers nécessaires, deux mois pour avoir la
réponse favorable de l’ANSEJ, trois mois d’attente pour
obtenir un crédit de la banque, puis une durée de sept mois
afin de commencer son activité, pour cause le fournisseur
qui ne lui avait pas donné tout le matériel à temps.
3.5.2 La solvabilité de l’entrepreneur : il a commencé à
payer ses engagements de 380000 DA par semestre et affirme
qu’il ne va pas tarder à rembourser tout son crédit.
3.5.3 Taux d’intérêt et avantages fiscaux : d’après
lui, les taux d’intérêts sont élevés si on n’arrive pas à
engendrer cet argent et que les avantages fiscaux sont
anéantis par les sommes de taxes et impôts qu’il paie le
long du processus de transformation de la matière première.
3.5.4 Perspectives et horizons de l’activité : au début son
succès est au niveau local, puis s’est propagé au niveau
régional et pendant un certain temps même national ; mais
il a dû arrêter l’extension de ses ventes et s’est réduit à
travailler au niveau régional par manque de moyens. C’est
pour cela qu’il pense à solliciter un nouveau crédit pour
26
procéder à une extension de son activité et pourquoi ne pas
exporter.
3.5.5 Entraves rencontrées : le climat des affaires en
Algérie présente des spécificités extra-économiques et pour
appuyer ses dires il nous a confié que le service de
qualité lui a imposé une amende de 8000 DA, deux mois sans
travail plus les frais d’un procès à cause d’un étiquetage
qu’il avait fait en français (glaçage) au lieu d’être en
arabe (houlam !) lui-même confirme n’avoir jamais entendu
parlé de ce mot.
3.5.6 Appréciation des dispositifs : malgré les difficultés
rencontrées, néanmoins, il reste toujours optimiste est
assure que ces dispositifs sont très positifs, en ce sens
qu’ils constituent un levier pour atténuer le chômage et
ainsi développer l’économie nationale.
4. Perspectives et recommandations
Comme nous avons effectué une partie de cette étude au
niveau de la BEA, nous avons eu l’occasion de discuter avec
les banquiers de leur métier et d’après quelques
témoignages, la banque a pris tellement en considération
ces projets qu’elle est devenue une annexe de mairie qui ne
fait que recevoir et donner des papiers et qu’en réalité le
métier de banquier ne devrait pas être ainsi. La durée
exagérée d’attente de crédit et le fait qu’il y ait
seulement 11 personnes qui ont eu l’occasion d’argumenter
et d’expliquer les perspectives de leur projet, en-sont la
27
conséquence d’une gestion administrative des flux de
dossiers de projets d’investissement. Plusieurs critères
sont retenus par la banque pour accorder un financement à
un projet : la capacité à entreprendre un projet
entrepreneurial, l’activité doit être en relation avec le
diplôme obtenu ou la formation suivie, les secteurs sont
minutieusement sélectionnés en favorisant de plus en plus
l’industrie et l’agriculture, et enfin la zone géographique
où s’implantera le projet est très importante et plus on
est dans les zones spécifiques (les hauts plateaux et le
sud) plus on a de chances d’avoir son crédit. Donc un
projet n’est pas financé en tenant compte seulement de sa
rentabilité économique et financière, d’autres aspects sont
pris en considération par la banque pour octroyer les fonds
nécessaires à son financement. La liste des projets
financés dans le cadre de ces dispositifs, limite le champ
entrepreneurial des jeunes et par conséquent le nombre des
dossiers acceptés (18). Ainsi, la dernière et troisième
hypothèse de notre travail sont vérifiées.
D’après nos résultats, le nombre moyen de poste créé par
projet est 3 postes et ce qui est remarquable dans les
activités entreprises par nos jeunes, c’est qu’ils
choisissent celles qui nécessitent peu de main d’œuvre soit
en nombre ou en qualification : Bien que l’hypothèse 4 soit
validée, les jeunes doivent s’orienter de plus en plus vers
18-L’exemple de financement des projets de transport des voyageurs quia été exclu de la liste des projets financés.
28
les activités productives et créatrices de postes
d’emplois.
La pratique de crédits à taux d’intérêt, dans un pays qui
tient beaucoup à ses valeurs culturelles et religieuses,
pousse une certaine partie à ne pas solliciter ces
dispositifs pour créer leur propre affaire. Ceci est
confirmé par 30% des étudiants qui refusent de solliciter
ces dispositifs à cause des taux d’intérêts appliqués. Bien
que ce résultat confirme la première hypothèse de notre
travail, mais d’après les dernières nouvelles, ces taux
d’intérêts vont être carrément supprimés, et donc si cette
information est fiable les dispositifs seront de plus en
plus sollicités les années à venir. Du moins, ceux qui ne
sollicitent pas ces mécanismes sous ce prétexte.
Parmi les étudiants, il y a ceux qui veulent faire appel à
ces dispositifs mais qui trouvent que la liste de papiers
et l’attente trop longue, qui ne fait qu’entraver les
initiateurs de projets. Ce qui est d’ailleurs l’avis de
près de 60% des jeunes promoteurs, qui qualifient ces
procédures de barrières à l’entrée. Ainsi, l’hypothèse des
29
procédures administratives, une entrave (19) aux
investissements est confirmée.
Les dispositifs seront de plus en plus sollicités dans les
années à venir, car près de 58,76% des étudiants interrogés
pensent faire appel à ces dispositifs pour se lancer dans
la vie professionnelle, malgré qu’ils soient méconnus par
28,57% des étudiants. Plus d’effort, donc informationnel de
la part des dispositifs augmentera davantage le flux des
jeunes demandeurs de financement, ce qui exigera des
banques plus de professionnalisme dans la gestion des
crédits accordés.
Que faire des bénéficiaires qui ne peuvent rembourser les
prêts reçus ? Bien que nous ne disposons pas de données
relatives au nombre de projets en difficulté, pour
prétendre une réflexion dans ce sens. Mais le fait que 2
jeunes affirment ne pas pouvoir rembourser leurs dettes à
échéance et que les étudiants connaissent 4 personnes qui
n’ont pas pu réussir dans leur projet, donnent une idée sur
l’ampleur du problème : l’absolution des micro-
19-Ce qui a été appliqué par le dispositif de l’ANSEJ à partir de 20avril 2014, c’est de donner la possibilité au jeune voulant entrevoirune activité entrepreneuriale, de créer son dossier via internet etque le délai entre l’inscription du candidat en ligne et sonapparition devant la commission qui s’en charge de l’étude de sondossier ne dépassera pas 15 jours. Cette procédure encourageradavantage les jeunes porteurs de projets à solliciter ce dispositifpour créer leurs micro-entreprises. Alléger les procéduresadministratives est une avancée dans la modernisation de cesdispositifs, mais il reste encore à assurer l’accompagnement desjeunes promoteurs par des experts même après la création de leurmicro-entreprise pour en assurer le suivi et le contrôle.
30
entrepreneurs en situation d’impayée a été décidée, selon
le directeur général de l’ANSEJ par le gouvernement (20).
Le foncier constitue l’une des entraves de l’investissement
en Algérie et afin d’en atténuer l’intensité, il est
commode d’associer les responsables locaux dans les
différents dispositifs afin que les différents projets
entrepris par les jeunes promoteurs soient réalisés dans
une perspective de développement local. Ceci dit, il faut
que les dispositifs offrent la possibilité aux jeunes de
réaliser des projets intégrés à l’image des clusters
5. Conclusion
Le secteur des hydrocarbures en Algérie est peu générateur
d’emplois, pourtant il détient une part de 97 à 98% du PIB.
C’est pour cette raison, que depuis des années l’objectif
par excellence des autorités publiques est d’encourager la
croissance et la création d’emploi, en dehors de ce
secteur. Pour se faire, des programmes de soutien public à
la création d’emploi sont mis en œuvre, tels que l’ANSEJ,
l’ANGEM et la CNAC afin de réduire le taux de chômage.
Le taux élevé de chômage présente le risque numéro un de la
stabilité économique et sociale en Algérie. Ces dispositifs
sont des mécanismes établis par l’État afin de promouvoir
20-L’éventuelle amnistie fiscale et judiciaire, voire générale,concerne tous les dispositifs, pas seulement l’ANSEJ, et pour d’amplesdétails, consultez le journal Le Soir d’Algérie, n° 7143 du 03 avril2014, P 09.
31
l’emploi, réguler le marché du travail et développer les
secteurs d’activité hors hydrocarbures.
Ces dispositifs présentent les caractéristiques suivantes :
un dossier à déposer auprès de leur bureau, des critères
d’éligibilité, des taux d’intérêts réduits, des avantages
fiscaux très avantageux et des sommes d’argent énormes qui
s’octroient. Mais de l’autre côté, ils présentent les
inconvénients suivants : dossier à fournir volumineux,
étape à suivre trop longue, endettement de beaucoup de
personnes, poursuites judiciaires de quelques-uns. Donc ces
dispositifs n’ont pas seulement que des avantages enfin de
compte.
Durant notre enquête, nous avons pu constater que certaines
étapes relatives à la création d’entreprises ne sont pas
vérifiées, notamment l’accompagnement du jeune promoteur et
la compatibilité du projet avec le profil de l’initiateur.
C’est pourquoi, leur révision est un impératif nécessaire
pour qu’ils puissent assurer et jouer le rôle pour lequel
ils sont créés. Dans ce sens, les recommandations que nous
avons formulées peuvent contribuer à en améliorer
l’efficacité et le fonctionnement.
Toutefois, nous reconnaissons que notre contribution à ce
sujet est vraiment minime, du fait que la présente étude
est réalisée sur un échantillon vraiment réduit et en
prenant en compte un espace territorial restreint, à savoir
la wilaya de Béjaïa, et que pour évaluer avec plus
32
d’objectivité ces dispositifs, une étude plus étendue, que
ce soit sur le plan géographique ou sur le plan de
l’échantillon d’étude, reste plus instructive.
6. Bibliographique
-Abedou. A, Bouyacoub. A, Lallement M et Madaoui. M, PME,
Emploi et relations sociales, France- Maghreb, Edition
l’Harmattan, Paris, 2005.
-Assala. K, PME en Algérie : de la création à la
mondialisation, Université du Sud Toulon Var France.
-Barbier. J. P, L’intermédiation sur le marché du travail
dans les pays du Maghreb, BIT Genève, 2006.
-Benachenhou. A, Algérie : la modernisation maitrisée,
2004.
-Benachenhou. A, Pour une meilleure croissance, Juin 2008.
-Catusse. M, Destremau. B et Verdier. E, L’État face aux
débordements du social au Maghreb, Formation, travail et
protection sociale, Edition Koenraad, 2009.
-Chentouf. T, L’Algérie face à la mondialisation, Dakar,
2008.
-Mouhoubi. S, Les vulnérabilités de l’Algérie, Edition
ENAG, Alger, 2009.
33