S. Deffressigne et al., Quelques ensembles céramiques d’Alsace et de Lorraine, du Hallstatt D1 à...

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Le projet de recherche initié au sein de l’UMR 7044 de Strasbourg, et aujourd’hui en partie intégré dans le cadre de l’ACR « Fonctions, hiérarchie et territoire des sites d’habitat hallstattiens de France orientale », avait pour but d’analyser et de comparer les habitats de plaine et les sites de hauteur de la fin du Bronze final au début de La Tène, en Alsace et en Lorraine. Il s’agissait d’engager une réflexion sur les relations économiques, territoriales, voire sociales et politiques, qu’ils pouvaient entretenir. La première préoccupation a donc été d’accéder à une meilleure approche chronologique de ces gisements. La céramique étant leur vecteur commun, une analyse approfondie de ce matériau a été entreprise, habitat par habitat pour une quarantaine de sites. Ce travail fera prochainement l’objet d’une publication exhaustive (Adam et al. dir en cours). Dans le cadre de ce colloque, huit gisements ont été sélectionnés pour l’Alsace et la Lorraine, s’échelonnant entre le Hallstatt D1 et La Tène A. Après un rappel des principes méthodologiques qui gouvernent notre projet et une rapide présentation des sites sélectionnés pour cette première approche, l’évolution des formes et des décors de la céramique sera analysée afin de caractériser les faciès de ces deux régions. Méthodologie En l’absence de publications de référence pour les phases anciennes de la Protohistoire dans l’est de la France, nous devions préalablement homogénéiser au maximum les données consignées dans nos sources documentaires (publications partielles, rapports finaux de synthèse, etc…). Malgré leur abondance, ces données n’en étaient pas moins très disparates, Quelques ensembles céramiques d’Alsace et de Lorraine, du Hallstatt D1 à La Tene A : première synthèse typo-chronologique 249 – 338:249 – 338 05/11/09 9:37 Page 249

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Le projet de recherche initié au sein de l’UMR 7044 de Strasbourg, etaujourd’hui en partie intégré dans le cadre de l’ACR « Fonctions, hiérarchieet territoire des sites d’habitat hallstattiens de France orientale », avait pourbut d’analyser et de comparer les habitats de plaine et les sites de hauteurde la fin du Bronze final au début de La Tène, en Alsace et en Lorraine. Ils’agissait d’engager une réflexion sur les relations économiques,territoriales, voire sociales et politiques, qu’ils pouvaient entretenir. Lapremière préoccupation a donc été d’accéder à une meilleure approchechronologique de ces gisements. La céramique étant leur vecteur commun,une analyse approfondie de ce matériau a été entreprise, habitat par habitatpour une quarantaine de sites. Ce travail fera prochainement l’objet d’unepublication exhaustive (Adam et al. dir en cours). Dans le cadre de cecolloque, huit gisements ont été sélectionnés pour l’Alsace et la Lorraine,s’échelonnant entre le Hallstatt D1 et La Tène A. Après un rappel desprincipes méthodologiques qui gouvernent notre projet et une rapideprésentation des sites sélectionnés pour cette première approche, l’évolutiondes formes et des décors de la céramique sera analysée afin de caractériserles faciès de ces deux régions.

Méthodologie

En l’absence de publications de référence pour les phases anciennes de laProtohistoire dans l’est de la France, nous devions préalablementhomogénéiser au maximum les données consignées dans nos sourcesdocumentaires (publications partielles, rapports finaux de synthèse, etc…).Malgré leur abondance, ces données n’en étaient pas moins très disparates,

Quelques ensembles céramiques d’Alsace et deLorraine, du Hallstatt D1 à La Tene A :première synthèse typo-chronologique

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Fig. 1a – Classification et définition des types. Formes basses.

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Fig. 1b – Classification et définition des types. Formes hautes et divers.

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dans la mesure où leur acquisition s’appuyait sur des méthodes différentes(NMI, nombre de formes identifiables, échantillonnage, remontage ou nonde la céramique…). Dans la plupart des cas, une reprise de la totalité de ladonnée de base n’était cependant pas possible.

Une mise en commun de ces données ne pouvait donc se concevoir sans lamise en place d’un outil de comparaison simple à manipuler et faciled’accès. Le choix s’est porté sur une présentation en tableaux permettantune lecture verticale de chaque forme céramique ici rassemblée de façonsynthétique pour le détail cf. corpus en cours (Adam et al. en cours), sanspour autant négliger la comparaison (forme et nombre) à l’échelle del’habitat ou de secteurs géographiques, cette fois en lecture horizontale. Levocabulaire descriptif propre à chaque auteur (jatte, coupe…) a étéabandonné au profit d’un numérotation fondée sur des critèresmorphologiques simples et hiérarchisés.

En effet, cette grille de lecture commune est fondée sur un arbre dehiérarchisation des critères morphologiques reposant sur le profil des vases(Fig. 1) et réalisé indépendamment de la fonction des récipients ou de leurvolume. En premier tri, deux grandes classes structurales ont été distinguées : lesformes basses (H< Ø max.) Fig. 1a et les formes hautes (H ! Ø max.)Fig. 1b. Le deuxième niveau de tri intègre les critères de segmentation duprofil : les corps simples (profil qui s’inscrit – indépendamment du bord –dans une forme plus ou moins géométrique) et les corps complexes(changements nets de direction de leur profil à partir de points d’inflexionou d’intersection), quelques formes pouvant apparaître ambiguës (forme2100B par ex.). Enfin la troisième clé de tri est établie sur la morphologiede la partie supérieure du vase, essentiellement sur la présence ou nond’une encolure. Les formes en céramique grossière n’ont pas fait l’objetd’une classification particulière ; elles sont juste signalées par un triangle. Ilen est de même pour la céramique tournée, indiquée par un point à la droitedu vase. Quant aux décors, ils ne constituent pas un critère intégré à l’arbrede hiérarchisation.

À partir de cette documentation homogénéisée, une première synthèse peutêtre tentée pour chaque forme et pour chaque décor. Les productionspropres aux divers horizons sont ensuite caractérisées, mettant en évidenceles éléments appartenant au fonds commun et d’éventuelles spécificitésrégionales. Ces tendances évolutives sont fondées sur la récurrence des faits(formes d’un même type, profil du bord, accentuation d’une carène…), surla cohabitation de formes « anciennes » et « récentes », surl’apparition/disparition de certains caractères discrets. L’ensemble duraisonnement repose sur une comparaison inter-sites où les quelqueséléments métalliques présents servent de balises chronologiques. Cefonctionnement analytique est souvent critiqué car il ne s’appuie en sorteque sur lui-même. Il faut donc considérer, dans un premier temps, la seulevaleur relative de cette évolution. La comparaison avec d’autres référentielspermettra ensuite un réel phasage chronologique.

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Les sites alsaciens de référence

Brumath « Lotissement Manet » (Bas-Rhin)

Le gisement

Sur le flanc nord de l’ancien lit de la Zorn, un habitat ouvert de plaine a étéfouillé en 2000 à Brumath, à l’emplacement du futur lotissement Manet(Guillaume et al. 2000). Parmi les 47 structures en creux (essentiellement desfosses et des silos) réparties sur 1,2 ha décapés, cinq sont attribuées auHallstatt D1, les autres au Hallstatt D2 ou plus largement à ces deuxhorizons (Mentele, Plouin 2005 : 158).

Le mobilier

Au sein des formes basses (Fig. 2a), les formes 1100 à profil hémisphérique(forme 1100A) et tronconique (forme 1100B) sont bien représentées. Levase à marli caractéristique du Hallstatt C (forme 1300B) n’est illustré quepar un seul exemplaire. Si quelques modèles à parois rentrantes sont connus(forme 2100B), c’est principalement la forme 2200A au profil sinueux trèspeu accentué qui domine. Aucune de ces céramiques n’est décorée.

Parmi les formes hautes (Fig. 2b), quelques vases à bord oblique, quiconstituent l’essentiel du corpus au Hallstatt C, sont encore présents (formes6210-6220). Les récipients en céramique fine sont parfois rehaussés degraphite ou de peinture (non représentés), tandis que les exemplaires encéramique grossière sont ornés à la pliure du col d’un cordon digité ou dedigitations, ces dernières pouvant aussi affecter la lèvre. La présence d’unvase à panse très globulaire et encolure verticale est à noter. La forme 6110et/ou 6120 sans encolure fait son apparition. La forme 7000 n’est, quant àelle, pas représentée ici.

Le mobilier métallique associé à cette céramique se compose d’une épingleà tête sphérique massive, d’une deuxième à tête en « T » et d’une troisièmeà tige coudée ainsi que de fragments de boucle d’oreille creuse enroulée encroissant (Mentele, Plouin 2005 : 149-150).

Datation

La présence de vases à bord oblique (formes 6210-6220), de bords à marliet de décors au graphite évoque le Hallstatt C. Toutefois, la multiplicationdes formes faiblement sinueuses (forme 2200A), le développement desvases sans encolure (formes 6110-6120) et l’association avec du mobiliermétallique, permet de classer ces productions au Hallstatt D1.

Geispolsheim « Bruechel » (Bas-Rhin)

Le gisement

Implanté en bordure de la terrasse loessique, sur une légère éminence deterre, l’habitat de Geispolsheim « Bruechel » a été fouillé en 1988 sur1 600 m2. Quoique très partiellement reconnu, ce gisement a livré 14 siloset 3 fosses auxquels s’ajoute un enclos circulaire protohistorique. Neuf

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Fig. 2a – Le mobilier du Hallstatt D1 de Brumath « Lotissement Manet » (Bas-Rhin). Formes basses (str. 1009, 1013, 1016, 2016).

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Fig. 2b – Le mobilier du Hallstatt D1 de Brumath « Lotissement Manet » (Bas-Rhin). Formes hautes et divers (str. 1009, 1013, 1016, 2016).

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ensembles ont livré un riche mobilier très homogène ; seule la structure 45est un peu plus tardive (Koenig et al. 1990 et 2005).

Le mobilier

Le corpus de Geispolsheim correspond à un NMI de 385 dont 91 formesidentifiables avec un taux de céramique fine élevé puisqu’il atteint plus desdeux tiers. Pour les formes basses (Fig. 3a), on observe un fort taux deformes 1100, principalement de variante hémisphérique (forme 1100A), ausein desquelles peuvent être mentionnés quelques exemplaires encéramique grossière à lèvre parfois digitée. Les récipients à bord rentrant(forme 1200) se développent. Si l’on est encore loin des bords très rentrantstypiques de La Tène, une différence notoire s’observe par rapport auxformes dont la partie supérieure est rentrante (forme 2100B), égalementreprésentées ici. Les formes 2100 se déclinent en diverses variantes ; celle àparois verticales (forme 2100A) est mieux documentée que sur les autresgisements où elle se révèle généralement anecdotique, ce qui semble ici lecas des formes 2100C ou 2300. Mais l’originalité du gisement réside plusparticulièrement dans la fréquence des formes 2200, aussi bien des modèlesfaiblement sinueux (forme 2200A), sinueux (forme 2200B) que très sinueux(présentant ou non un épaulement marqué et un haut col) (forme 2200C).L’ornementation est quasi inexistante : un décor peint en rouge et blanccaractéristique du Hallstatt D1 (forme 2200A) et des croisillons dans le seulensemble du Hallstatt D3 (non représenté).

À de rares exceptions près, toutes les formes hautes sont en céramiquegrossière (Fig. 3b). Il s’agit principalement de formes bitronconiques avec ousans encolure (formes 6210 et 6110), les profils plus ovoïdes demeurantrares (formes 5100-5200). Comme à la période précédente, les cordonsdigités placés à la pliure du col et les digitations sont fréquents, mais cesdernières sont de plus en plus souvent disposées sur le haut de la panse.

Outre un fragment de col étroit et concave proche d’une bouteille (forme9100), ce corpus est enrichi par une série de micro-vases et de couvercles. Desvases à profil bombé et col en degrés ou à col vertical développé et unecurieuse forme plate (assiette ou couvercle ?) peinte en rouge foncé (nonreprésentée) correspondent à des formes très particulières, peut-être desimportations ou tout au moins des imitations.

On mentionnera enfin la présence d’une épingle en bronze à petite têtemassive, d’un bracelet en perles de verre de couleur brunâtre, d’unfragment de corail brut, de même que du mobilier lié aux activités textileset de mouture (Koenig et al. 1990).

Datation

Dans ces ensembles, les témoins des horizons Hallstatt C-D1 se limitent àune forme peinte en rouge et blanc, un tesson graphité et un vase à col endegrés. Les vases à bord oblique développé, les marlis… font défaut ; seulsles récipients à profil faiblement sinueux (forme 2200A) sont encore biendocumentés. À l’opposé, les profils carénés, les bords très rentrants, lesdécors au peigne et la céramique tournée sont encore absents, ce quiconduit à dater ces ensembles de l’extrême fin du Hallstatt D1 – pour

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quelques éléments – et surtout du Hallstatt D2, sauf la structure 45 qui estattribuée au Hallstatt D3 (Koenig et al. 2005 : 242). Cette datation est enadéquation avec le mobilier non céramique et largement confortée parcertains ensembles de Brumath datés par le mobilier métallique du HallstattD2 (Mentele, Plouin 2005 : pl. 14).

Wolfgantzen « déviation RN 415 » (Haut-Rhin)

Le gisement

Situé dans la Hardt septentrionale sur un terrain formé de graviers etpaléochenaux, les vestiges ont été mis au jour en 1995 sur une surfaced’environ 7 000 m2. Trente fosses et trois bâtiments sur poteaux forment cethabitat ouvert de plaine, partiellement reconnu (Kuhnle et al. 1998).

Le mobilier

Le corpus comprend 249 bords. Huit ensembles remarquables ont étésélectionnés (Str. 102, 105, 125, 126, 127, 130, 150 et 155). Parmi les formes basses (Fig. 4a), on note une régression sensible de laforme 1100 au profit de la forme 1200 qui aura un grand succès pendanttoute la période de La Tène. Les formes 2100 et 2300 font défaut tandis queles différentes variantes de la forme 2200 sont déjà représentées.

De nouveaux types apparaissent également parmi les formes hautes avec lespremières formes à col concave qui annoncent les bouteilles de La Tène(forme 9100) (Fig. 4b). La céramique grossière, très fragmentée, correspondessentiellement à des formes 6210 et 6220. Cordons digités et ligne digitéesur la panse en constituent l’ornementation classique, avec toutefois unemultiplication des lèvres digitées.

C’est pendant à cette période qu’apparaissent les premières formes tournéesavec quelques décors cannelés et ornés de graphite.

Les mobiliers métalliques associés à ce corpus sont nombreux : une fibulearciforme de type S1 de Mansfeld ; une fibule à grosse timbale de typeP1(w) de Mansfeld ; une fibule à timbale conique de type dP1 de Mansfeld ;une fibule à double timbale conique de type dP4 de Mansfeld ; une fibuleà timbale sur l’arc (pied manquant) sans doute de type dP4 de Mansfeld ;un pied en forme de timbale de type F4 ou dP4 de Mansfeld et deuxscalptoria en fer (Mansfeld 1973).

Datation

L’apparition remarquée des formes 1200 et le nombre de plus en plusimportant de formes 2200C sont caractéristiques du Hallstatt D3, toutcomme l’arrivée des formes 9100. L’élément le plus décisif est certainementla présence des premières productions tournées de la région. La découvertede nombreuses fibules permet d’asseoir correctement la fourchettechronologique proposée.

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Fig. 3a – Le mobilier du Hallstatt D2 de Geispolsheim « Bruechel » (Bas-Rhin). Formes basses (str. 17, 21, 26, 28, 32, 35a, 35b).

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Fig. 3b – Le mobilier du Hallstatt D2 de Geispolsheim « Bruechel » (Bas-Rhin). Formes hautes et divers (str. 17, 21, 26, 28, 32, 35a, 35b).

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Fig. 4a – Le mobilier du Hallstatt D3 de Wolfgantzen « déviation RN 415 » (Haut-Rhin). Formes basses (str. 102, 105, 125, 126, 127, 130, 150, 155).

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Fig. 4b – Le mobilier du Hallstatt D3 de Wolfgantzen « déviation RN 415 » (Haut-Rhin). Formes hautes et divers (str. 102, 105, 125, 126, 127, 130, 150, 155).

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Rosheim « SCI 4 Portes » et « Mittelweg » (Bas-Rhin)

Les gisements

Les deux gisements de Rosheim, distants de quelques centaines de mètres,sont tous deux localisés sur des placages de lœss, au pied des collines sous-vosgiennes. Le gisement de « SCI 4 Portes » (1 700 m²) a été fouillé en 1999(Hamm et al. 2001), celui de « Mittelweg » (5 000 m²) en 1992 (Jeunesse etal. 1993). Le premier site a livré 14 fosses tandis que sur le second 21structures ont été mises au jour (diverses fosses et un fond de cabane).

Le mobilier

Le corpus de la « SCI 4 Portes » comprend 145 NMI. Parmi les formes basses(Fig. 5a), on note la présence de deux types principaux : les formes 1200prédominantes et les formes 2200C. Ces dernières sont particulièrementabondantes dans cet ensemble, contrairement à ce que l’on observe sur lesautres sites de la même période dans les alentours et notamment sur celuide Rosheim « Mittelweg ». Parmi les formes hautes (Fig. 5b), on retrouve lesformes 6110B, toutes en pâte grossière avec des décors digités sur le bordet l’épaule. La présence d’exemplaires au col resserré et concave (bouteille)(forme 9200) en pâte fine est à noter. À l’inverse du site de Rosheim« Mittelweg », celui de « SCI 4 Portes » ne recèle aucune forme tournée. Les mobiliers métalliques associés au corpus décrit ci-dessus sont : deuxfibules à arbalète du Hallstatt D3 (Fig. 6) et le fragment d’une troisième, unetête d’épingle en bronze, un anneau en fer et un couteau en fer.

L’ensemble de Rosheim « Mittelweg » contient 5613 tessons dont 455 bordsde vases. Parmi les formes basses (Fig. 7a), tout comme le gisementprécédent, les formes 1200 représentent une majorité écrasante. Les formes1100 sont encore présentes, mais en faible quantité. Les formes 2200C et2300 complètent le corpus des formes basses. Les formes 6110 et 6220B,essentiellement en pâte grossière, sont les formes hautes les plusnombreuses (Fig. 7b). Une partie d’entre elles présente un décor digité surle bord ou sur l’épaule. Les autres formes hautes, en pâte fine et quelquefoisen pâte grossière, s’apparentent aux formes 9100 et plus particulièrement9200, types qui annoncent le corpus des « bouteilles » laténiennes. Lamajorité des formes fines sont lustrées et noires.La caractéristique majeure de ce corpus est le nombre important descéramiques tournées qui dépasse 10 % des tessons. Deux formes principalesont été recensées se rapportant aux formes 1200 et 2200C, ces dernièresétant nettement majoritaires. Ce service de céramique tournée présente undécor cannelé. Un seul fragment est orné d’un décor estampé. D’après lesanalyses pétrographiques réalisées dans le cadre de la thèse de B. Röder(Röder 1995), ce service contient des fragments de roches volcaniquesprovenant du Kaiserstuhl, lieu probable de sa production. Cette céramiqueest également lustrée noire, présentant une belle qualité de cuisson.

Une seule fibule a été découverte sur le site : une fibule à arbalète de typeMansfeld F4 (Mansfeld 1973) (Fig. 6).

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Fig. 5a – Le mobilier de La Tène A de Rosheim « SCI 4 Portes » (Bas-Rhin). Formes basses (str. 2, 5, 6, 8, 9, 17, 18, 25, 26).

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Fig. 5b – Le mobilier de La Tène A de Rosheim « SCI 4 Portes » (Bas-Rhin). Formes hautes et divers (str. 2, 5, 6, 8, 9, 17, 18, 25, 26).

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Datation

Les fibules découvertes sur ces deux sites permettent de sérier les deuxensembles (« SCI 4 Portes » avec des fibules encore attribuables au HallstattD3 ; « Mittelweg » avec une première fibule de La Tène). La comparaisonde deux corpus, proches géographiquement et dans le temps, permetaujourd’hui de proposer deux phases distinctes au sein de La Tène A.Malgré la présence d’un mobilier métallique de la fin du Hallstatt D3, lecorpus céramique du site de la « SCI 4 Portes » recèle à l’évidence denombreuses caractéristiques attribuables à La Tène A : une majoritéécrasante de forme 1200 et la quasi-absence de formes 1100A, généralementtrès présentes jusqu’au Hallstatt D3. Parmi les formes basses, on recenseégalement les formes 2200C, également caractéristiques de cette période.Ces dernières commencent à apparaître au Hallstatt D3, mais deviennentune constante pendant toute La Tène A.Parmi les formes hautes, on retrouve les vases sans encolure de type 6110B.Les formes 9100 et 9200 sont présentes, mais encore discrètescontrairement à ce que l’on observe à Rosheim « Mittelweg ». Encomparaison avec ce dernier ensemble, on note également l’absence totalede céramique tournée. Les formes de céramique tournée du corpus de Rosheim « Mittelweg »présentent des types répertoriés sur le site de hauteur de Breisach et datent deLa Tène ancienne telle que l’a définie I. Balzer dans sa thèse (Balzer 2006). Dela céramique tournée analogue à celle de Rosheim a été retrouvée sur d’autressites, associée à des fibules de La Tène A et de La Tène B (Röder 1995).

Fig. 6 - Tableau récapitulatif des divers mobiliers métalliques présentssur les sites étudiés du Hallstatt D1 et de La Tène A-B en Alsace et enLorraine. (1- Messein “La Cité d’Affrique”. 2- Illfurth “Buergelen”. 3-Brumath “Lotissement Édouard Manet”. 4- Bischoffsheim “AFUA duStade”. 5- Rosheim “Mittelweg” 6- Rosheim “SCI 4 Portes”).

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Fig. 7a – Le mobilier de La Tène A de Rosheim « Mittelweg » (Bas-Rhin). Formes basses (str. 8, 10, 15, 30, 52, 56, 72, 100).

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Fig. 7b – Le mobilier de La Tène A de Rosheim « Mittelweg » (Bas-Rhin). Formes hautes et divers (str. 8, 10, 15, 30, 52, 56, 72, 100).

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Les sites lorrains de référence

Flévy « La Grande Rayée » (Moselle)

Le gisement

Sur la zone industrielle d’Ennery-Trémery-Flévy, plus de 300 hectares ontété diagnostiqués et ont livré des vestiges liés à des occupations attribuées àde nombreuses phases chronologiques. À Flévy « La Grande Rayée » (zone19), sur un versant de la rive droite de la Moselle, un habitat hallstattien aété fouillé en 1998 (Brunet en cours). Les vestiges se limitent à quatreexcavations appartenant à deux fosses polylobées distinctes. Ces ensemblessont assez pauvres, mais constituent à ce jour la seule documentationdisponible en Lorraine pour le début du Hallstatt D. Comme on le verra,la datation n’allait cependant pas de soi.

Le mobilier

Le corpus est réduit avec un NMI de 81 pour 52 formes identifiables. Parmiles formes basses (Fig. 8a), les jattes, pour l’essentiel en céramique grossière,dominent (forme 1100) n’apportant aucun indice d’ordre chronologique. Ilen est différemment des vases bas au profil sinueux très peu accentué(forme 2200A, certains vases pouvant presque être classés parmi les formes2100 tant leur galbe est faible). Extrêmement fins et de belle qualité, parfoisdécorés de graphite en aplat, ils sont proches des modèles observés àBrumath en Alsace (cf. supra). Les autres formes sont, quant à elles, peutypées (forme 2100B), rarissimes (forme S 1300 et 2200C), voire absentes(formes 1200, 1300, 2200B…).Les formes hautes (Fig. 8b) englobent essentiellement des vases élancés etpeu galbés avec un bord souvent dans la continuité de la panse (forme6100) ou faiblement éversé (forme 6200) tels qu’il en existe de nombreuxspécimens à Geispolsheim par exemple (cf. supra). Ils sont agrémentésd’impressions sur la lèvre ou sur le haut de la panse, parfois apposées surun léger cordon. Quelques formes assez globuleuses, au bord plus ou moinsoblique (6220), évoquent encore les productions du Hallstatt C.

Datation

Parce qu’il ne répond plus aux critères du Hallstatt C (absence de bord àmarli, rareté des encolures obliques…) et pas encore à ceux de l’extrême findu Hallstatt mieux connus en Lorraine (développement des formessinueuses et carénées, décors incisés ou peignés…), cet ensemble a été placédans l’intervalle chronologique du Hallstatt D1. Par comparaison avec lesgisements alsaciens attribués au Hallstatt D1, rien ne vient contredireactuellement encore cette datation.

Florange « Sainte Agathe » (Moselle)

Le gisement

Le gisement de Florange « ZAC Sainte Agathe » est localisé sur la moyenneterrasse, sur la rive gauche de la Moselle. Fouillé en 2005 sur 14 600 m2, il

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Fig. 8a – Le mobilier du Hallstatt D1 de Flévy « La Grande Rayée » (Moselle). Formes basses (str. 2028, 2039, 2047, 2126).

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Fig. 8b – Le mobilier du Hallstatt D1 de Flévy « La Grande Rayée » (Moselle). Formes hautes et divers (str. 2028, 2039, 2047, 2126).

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s’agit d’un habitat ouvert de plaine se caractérisant par la présence d’unedizaine de fosses dont deux polylobées ; l’extension maximale du gisementn’a cependant pas été atteinte (Galland et al. en cours). Signalons que dansce secteur, deux fours de potier, reconnus dans les années 70 (Pétrequin etal. 1973 : 265-291), se rattachent probablement au Hallstatt D3 (Koenig etal. 2005 : 240 note 31).

Le mobilier

Le mobilier, qui se compose de 189 NMI dont 143 formes identifiables, esttrès homogène tant au niveau des formes que de la facture de la pâte. Lacéramique fine représente 58 % de l’ensemble, tout en étant de facturebeaucoup moins soignée que pour les périodes antérieures. Aucune formen’est tournée.Parmi les formes basses (Fig. 9a), celles à corps simple de profilhémisphérique (forme 1100A) ou tronconique (forme 1100B) représententun tiers du corpus. Quelques modèles à bord rentrant font une timideapparition (forme 1200). Ils préfigurent les bords nettement rentrants de lafin du Hallstatt et du début de La Tène et semblent supplanter les modèlesà partie supérieure rentrante (forme 2100B) encore bien illustrés à Flévy (cf.supra). Parmi les formes 2200, le sous-type A est très peu documenté ; enrevanche les sous-types B et C sont bien représentés et chronologiquementsignificatifs. Ainsi les formes dont la sinuosité est de plus en plus marquée(forme 2200B) se multiplient, à l’instar de ce que l’on observe en Alsace surles gisements de Geispolsheim et de Brumath à partir du Hallstatt D2. Lesvases à carène souple ou aiguë (forme 2100C) apparaissent, mais leur profilest cependant moins galbé que sur les exemplaires présents à Vigny ou àFrouard au Hallstatt D3 (Adam et al. dir. en cours). Des modèles pourvusd’un haut col se développent et se déclinent en deux variantes : la premièreà carène souple et haut col vertical (ou concave) apparaît épisodiquement àGeispolsheim comme à Vigny, en association avec des fibules du HallstattD3 ; la seconde à carène très aiguë se rencontre en Alsace à partir duHallstatt D2 à Brumath (Mentele, Plouin 2005 : pl. 6 fig. 6-7) et surtout auHallstatt D3 à Holtzheim (Kuhnle, Tesnier-Hermetey 2005 : pl. 31 fig. 2 et15). Toutefois, les exemplaires lorrains de Gondreville (cf. infra) et deFrouard présentent déjà des profils plus évolués.Le corpus décoratif est très limité : le graphite de même que les motifs decroisillons et l’emploi du peigne sont absents ; la peinture rouge a étéidentifiée sur un seul vase, tandis que les décors incisés (lignes, zigzags,triangles) se multiplient sur les types 2100C et 2200C exclusivement. Parmi les formes hautes (Fig. 9b), on soulignera la persistance de quelquesbords en entonnoir (formes 6210 ou 6220) caractéristiques du Hallstatt C.Ils cohabitent avec des modèles à petit bord éversé (forme 6120) ou sansbord (forme 6110) déjà observés à Flévy. Ces formes sont dans l’ensembleassez élancées et à présent agrémentées d’une ligne digitée ou d’un cordondigité sur le haut de la panse ainsi que de digitations sur la lèvre. Quelquesprofils carénés assez « mous » (forme 6210) connaissent, quant à eux, debons parallèles à Gondreville, Brumath et Holtzheim.

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Fig. 9a – Le mobilier du Hallstatt D2 de Florange « Sainte Agathe » (Moselle). Formes basses (str. 1231, 1236, 1238, 4081, 4082-83, 4086, 4087, 4088, 4089, 4990).

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Fig. 9b – Le mobilier du Hallstatt D2 de Florange « Sainte Agathe » (Moselle). Formes hautes et divers (str. 1231, 1236, 1238, 4081, 4082-83, 4086, 4087, 4088, 4089, 4990).

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Datation

Hormis quelques bords en entonnoir, aucun élément n’évoque le HallstattC-D1 : absence de graphite, de marlis, de formes très faiblement sinueuses.En revanche, tous les éléments typiques du Hallstatt D2 observés en Alsacesont présents à Florange, en particulier les formes à sinuosité bien marquée(forme 2200B), à carène souple ou aigue (forme 2100C) et à col développé(forme 2200C). La fréquence des modèles à carène aiguë est peut-êtrel’indicateur d’une évolution vers le Hallstatt D3, mais il manque les décorsau peigne, la peinture rouge, les jattes à bord franchement rentrant, lesbouteilles voire la céramique tournée (cf. infra). Seule une forme à profil trèsouvert, qui évoque plutôt les productions champenoises, pourrait êtrequelque peu plus récente (Hallstatt D3 ?).

Gondreville – Fontenoy-sur-Moselle « Au Loup », « Au-dessus dePaumière » et « Les Herbues de Gondreville » (Meurthe-et-Moselle)

Le gisement

Suite aux investigations archéologiques menées sur la zone industrielle deGondreville – Fontenoy-sur-Moselle (ZAC de la Roseraie), trois habitatshallstattiens ont été fouillés entre 1996 et 1997. Ils sont localisés sur unversant dominant la vallée de la Moselle, aux lieux-dits « Au Loup » (site 4),« Au-dessus de Paumière » (site 2) et « Les Herbues de Gondreville » (site 1)(Deffressigne et al. 2002).De ces trois pôles d’occupation, seul le site 4 reconnu sur 5 ha est complet(160 silos, 30 bâtiments, fosses de torréfaction, four, fosses de rejets, foyers,four de réduction de métal) ; les sites 1 (11 silos, 4 fosses et 2 bâtiments) et2 (15 silos, 8 bâtiments, 1 four de potier, fosses de rejets, foyers)respectivement étudiés sur 2,5 et 3 ha demeurent incomplets.

Le mobilier

Pour ces trois gisements, le NMI s’élève à 307, dont 234 ont une formeidentifiée, mais seuls les vases du site 4 sont pris en compte ici. Le corpus estmajoritairement constitué de céramique grossière et les caractéristiques sontpratiquement identiques pour les formes basses, comme pour les formeshautes. Les profils sont dans l’ensemble très peu galbés dans leur partiesupérieure, même si certaines formes sont néanmoins dotées d’une carèneprononcée, le bord comme la lèvre restent généralement dans leprolongement de l’encolure.Parmi les formes basses (Fig. 10a), au côté des jattes classiques (forme 1100),on rencontre, de manière plus insistante à présent, de nombreux modèles àbord nettement rentrant (1200), bien représentés dans les ensembles de la findu Hallstatt, mais qui sont encore rares et peu typés à Florange comme àGeispolsheim (cf. supra). À elles seules, ces deux formes constituent l’essentieldu corpus. Les modèles à profil caréné – essentiellement de la céramiquefine – se déclinent selon plusieurs types depuis le profil sinueux à pansearrondie (forme 2200B) jusqu’à celui à col oblique légèrement concave(forme 2200C). C’est néanmoins le type à profil légèrement caréné et dontle col s’incurve à peine qui semble le plus prisé (forme 2100C). Déjà évoquépour les ensembles de Florange, il présente ici des profils plus « mous ». Pour

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compléter cet inventaire, on mentionnera de rares formes à bord évasé(forme 1300) et l’émergence d’une série de grands récipients dont certainsdécorés (forme 2300). L’ornementation de la céramique fine est à présentplus variée : peinture rouge, bandeaux de motifs géométriques incisés parfoisincrustés de pâte blanche, lignes d’incisions ou encore cannelures. Et mêmela forme la plus courante (forme 1100) peut à présent être décorée.Les formes hautes sont principalement représentées par les types 6110-6120et 6210 qui se caractérisent par des profils assez souples, plus ou moinsélancés (Fig. 10b). Mis à part la présence de quelques décors de lignesdigitées multiples – qui constituent une nouveauté ornementale –, onsignale quelques cordons et lignes digitées simples. Ces céramiques sonttoutes réalisées en céramique grossière. Seules quelques formes à profil plussegmenté, voire à haut col vertical, sont en pâte fine (forme 9000) (nonreprésentées). Encore très rares, il s’agit sans doute des premiers stigmatesévolutifs de la céramique de la période laténienne.On notera enfin l’existence de deux entonnoirs en céramique grossière(8000) et de quatre petits pieds, sans qu’il soit possible de rattacher cesderniers à une quelconque forme (non représentés).

Ces céramiques sont associées à trois fibules à timbale en bronze (Fig. 6).Deux fibules à fausse corde en fer, deux épingles l’une en bronze, l’autre enfer, une paire de forces en fer, un couteau en fer, une perle de verre bleu etdes meules « à barre » en rhyolite.

Datation

Même si le corpus de Gondreville est dominé par de la céramique grossière,ces vases tout comme les quelques pièces en céramique fine (en particulier2200) conduisent à attribuer ces ensembles au Hallstatt D3, datationconfortée par la présence des fibules. En effet, les formes sont pourl’essentiel très peu galbées dans leur partie supérieure, qu’elles soient hautesou basses. Si quelques modèles présentent une carène prononcée, le bordcomme la lèvre restent généralement dans le prolongement de l’encolure.Malgré une franche homogénéité des formes, il se dégage toutefois quelquesdifférences. Les vases dont l’encolure est plus marquée et surtout plusconcave et/ou avec un bord éversé (formes 2200C et 6200, 9000) semblentréellement correspondre à une évolution chronologique et c’est à la périodesuivante (La Tène A) qu’ils se développeront pleinement.

Messein « La Cité d’Affrique » (Meurthe-et-Moselle)

Le gisement

La « Cité d’Affrique » à Messein est un habitat fortifié de hauteur installésur le rebord de cuesta dominant la vallée de la Moselle. Exploré dès la findu XIXe siècle à partir d’une série de sondages opérés tout le long durempart (Beaupré 1902), ce sont les fouilles réalisées entre 1980 et 1988 parJ.-P. Lagadec et son équipe qui ont apporté de plus amples informations surle rempart et sur les niveaux d’occupation présents à l’intérieur del’enceinte. Quelques poteaux, un angle de solin de mur et des aires de foyercomplètent ces données recueillies sur 400 des 140 000 m2 que couvre cet

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Fig. 10a – Le mobilier du Hallstatt D3 de Gondreville – Fontenoy-sur-Moselle « Au Loup », (Meurthe-et-Moselle). Formes basses (str. 4058, 4064, 4110, 4216, 4222, 4223).

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Fig. 10b – Le mobilier du Hallstatt D3 de Gondreville – Fontenoy-sur-Moselle « Au Loup », (Meurthe-et-Moselle). Formes hautes et divers (str. 4058, 4064, 4110, 4216, 4222, 4223).

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Fig. 11a – Le mobilier de la transition Hallstatt D3/La Tène A et La Tène A de Messein « La Cité d’Affrique » (Meurthe-et-Moselle). Formes basses.

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habitat (Lagadec et al. 1989). Le mobilier issu des niveaux archéologiques aété réétudié récemment (Tikonoff, Deffressigne-Tikonoff 2004).

Le mobilier

Le corpus de la céramique modelée est constitué d’environ 80 000 tessons.Le taux de fragmentation des récipients est très élevé. Seuls les élémentsidentifiables au nombre de 113 ont été retenus et aucun calcul de NMI n’aété tenté. La stratigraphie du site aide à la classification chronologique desformes céramiques et des décors, mais ne saurait servir de base à laréflexion typologique, l’auteur lui-même signalant que la distinction descouches n’est pas toujours évidente. Cette stratigraphie s’appuie en fait surla localisation du mobilier métallique, principalement les fibules. Cetterépartition est toutefois cohérente. Les fibules les plus anciennes setrouvent principalement dans les couches inférieures, les plus récentes dansles couches supérieures. La datation du site s’étend du Hallstatt D3 jusqu’àLa Tène B.Pour les formes basses (Fig. 11a), la céramique fine domine. On reconnaîtcertains types déjà observés à Gondreville (formes 1100, 1200, 2100C,2300…), associés aux mêmes décors géométriques, de peinture rouge enaplat et de fines cannelures. Parmi ces formes, on note à présent une netteprépondérance des modèles à bord rentrant (forme 1200) qui ne sont jamaisdécorés. Les vases au profil complexe appartiennent, quant à eux, au type2200B avec un bord nettement plus distinct, contrairement à la périodeprécédente où ce type est doté d’un bord à peine esquissé et où c’est le type2100C qui prime.La présence du type 2100B, ici encore décoré, surprend dans la mesure oùil n’est présent ni à Florange, ni à Gondreville. Il en est de même du type2200A qui rappelle les modèles en usage au début de la séquence, mais quis’en distingue par la présence de peinture rouge (non représentée). Quantaux formes 2100C, notons la présence de quelques exemplaires encéramique grossière, parfois ornés de digitations.Les formes hautes sont presque exclusivement réalisées en céramiquegrossière (Fig. 11b). Le type sans encolure (forme 6110), connu pour toutela fin du Hallstatt, est toujours présent et décoré de lignes de digitations surle haut de la panse et sur la lèvre. L’encolure, lorsqu’elle est présente, estassez peu marquée ; le bord s’évase simplement (forme 6200). Les vaseshauts à encolure verticale sont à présent plus nombreux (forme 9100).Enfin la présence de deux entonnoirs est à signaler (forme 8000).

Un lot de céramique tournée composé de 30 éléments complète cetensemble. Il s’agit essentiellement de formes basses à corps complexe(forme 2200C), forme désaffectée au sein de la céramique fine modelée.Cette particularité est sans doute liée au statut de ce site de hauteur fortifié,car la forme 2200C est connue en version modelée sur d’autres habitats audébut de La Tène. Leur profil est soit très caréné avec un col concave, soittrès sinueux. On note deux exemplaires à bord rentrant (forme 1200) et unautre à encolure oblique. Un grand nombre de tessons est orné decannelures plus ou moins larges ou d’un bourrelet.Les formes hautes sont plus discrètes, représentées par sept vases dont lebord peut être droit ou évasé (formes 6110 et/ou 6120 et 6210B). Ici encore,

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Fig. 11b – Le mobilier de la transition Hallstatt D3/La Tène A et de La Tène A de Messein « La Cité d’Affrique » (Meurthe-et-Moselle. Formes hautes et divers.

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ils sont pour l’essentiel décorés de cannelures plus ou moins larges. Troisgroupes chronologiques ont pu être déterminés par I. Balzer : celuicomprenant tout d’abord les fines cannelures profondes pour la phaseancienne (Hallstatt D3), celui aux cannelures plus larges pour la phaseintermédiaire (transition Hallstatt D3/La Tène A) et enfin celui aux largescannelures peu marquées pour la phase récente (La Tène A voire B) (Balzer2004 : 93 et 2006 : 220). Les exemplaires de Messein peuvent sans contesteêtre classés parmi les deux dernières catégories (Tikonoff, Deffressigne-Tikonoff 2004 : 255).

Le corpus céramique peut être complété par un important lot d’objetsmétalliques (pointe de flèche de type gréco-oriental, fibules (NMI 66)(Fig. 6), épingles, aiguilles, pendeloques, boucles d’oreilles, bagues etanneaux, bracelets et torques, agrafes, instruments de toilette en fer, armes,outils). On soulignera aussi la présence de quelques fragments d’amphoresmassaliètes, de moules pour la fabrication de bracelets, de quelques perlesd’ambre, de jayet, de verre bleu ou d’os, de fusaïoles, de même que demeules du type « à barre » en rhyolite.

Datation

Le site de Messein bien balisé chronologiquement par son mobiliermétallique s’étend du Hallstatt D3 à La Tène B. La céramique non tournées’intègre parfaitement dans cet intervalle chronologique, sans plus deprécision pour certaines formes. Malgré tout, la présence d’encolures, debords éversés, de carènes plus prononcées (2200, 2300, 6210) correspondplutôt à l’évolution laténienne des formes ; la raréfaction des décors vaégalement dans ce sens. À la période de transition Hallstatt D3/La Tène Adéjà, et pendant toute la phase La Tène A au moins, cohabitent divers typesde profils sinueux, avec une prédominance pour ceux à col concave ou auprofil en « S ». En revanche, les céramiques tournées livrent des indicationsplus précises puisqu’elles sont caractéristiques de la période de transitionHallstatt D3/La Tène A et La Tène A voire B.

Premiers éléments de synthèse

Au terme de ce rapide tour d’horizon fondé sur la présentation de quelquesensembles pertinents sélectionnés en Alsace et en Lorraine et qui seracomplété avec la parution prochaine de l’intégralité du corpus, quelquesconclusions peuvent déjà être proposées. Bien que la documentation lorrainesoit moins étoffée que celle d’Alsace, tout particulièrement pour le début de laséquence (Hallstatt D1), toutes les formes présentes en Alsace le sontégalement en Lorraine, tout au moins dans la vallée de la Moselle (exceptionfaite de la forme 7000B à « col en quille ») (Fig. 12 & 13). Comme aux périodesantérieures, les Vosges ne constituent donc pas une véritable barrière.Pendant longtemps, l’absence de formes très sinueuses ou à carène vive enLorraine avait conduit à s’interroger sur certains particularismes régionaux(Brénon et al. 2003 : 246). En réalité, ces manques relèvent principalement delacunes documentaires comme l’illustrent, par exemple, les récentesdécouvertes de Florange. Cependant, en Lorraine, les horizons du HallstattD1 et D2 restent jusqu’à présent respectivement représentés par un seul

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Fig. 12a – Tableau récapitulatif des formes basses du Hallstatt D1 à La Tène A en Alsace (en encadré : forme spécifique à la région).

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Fig. 12b – Tableau récapitulatif des formes basses du Hallstatt D1 à La Tène A en Lorraine (en encadré : forme spécifique à la région).

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gisement. L’évolution relativement rapide de cette céramique ne pourra doncêtre précisément cernée qu’avec la découverte de nouveaux ensembles.Si, entre l’Alsace et la vallée de la Moselle, on ne note pas de différencesnotoires au niveau des formes comme de leur évolution, il est possible deprésenter pour chaque forme un schéma évolutif commun aux deuxrégions, en insistant, le cas échéant, sur certaines différences de détailperceptibles au niveau du galbe des vases (profils un peu plus accentués ouplus carénés, bords tantôt plus effacés ou plus marqués), de leurornementation, voire de leur fréquence.

Les formes basses

Concernant les formes basses (Fig. 12), on observe que le type 1100 estubiquiste puisqu’on le rencontre en grand nombre dans nos corpus commedans ceux de Bourgogne ou de Bourges par exemple (cf. Augier, ce volume).Il est également fréquent durant tous les horizons, le sous-type B– caractéristique du Bronze final et du début du Hallstatt – demeurantnéanmoins anecdotique à la fin de la séquence. Par ailleurs, les formes finessont parfois décorées de motifs incisés au Hallstatt D3, exclusivement enLorraine (Gondreville, Messein). Ces motifs, totalement absents en Alsace,se retrouvent sous forme peinte en Bourgogne, sur certains exemplaires deVix par exemple (Durand 2002 : pl. III-IV).

Le type 1100 régresse avec l’émergence du type 1200 à bord rentrant. Si cedernier connaît quelques balbutiements dès le Hallstatt D2 (Geispolsheim,Florange), on est encore loin des formes à bord très nettement rentrant quicommencent à être abondant à partir du Hallstatt D3 (Wolfgantzen,Gondreville) puis enfin dominent au début de La Tène A (Rosheim,Messein). Dans l’état actuel de notre documentation, cette forme paraîtdépourvue de décor en Lorraine tandis qu’en Alsace des motifs peignésagrémentent parfois la partie inférieure de ces récipients, essentiellement surdes formes en pâte grossière (Merxheim cf. Treffort, Dumont 2000 ; Adamet al. dir. en cours).

Les modèles à parois verticales (2100A) présentent une grande diversité deprofils. Les formes les plus typées se rencontrent à Geispolsheim et àFlorange, en contexte Hallstatt D2. Cela n’exclut pas la présence de formesapparentées dans des ensembles plus anciens en Alsace (Sainte-Croix-en-Plaine et Houssen « Cora ») (Mentele 2005 : fig. 5) ou plus récents enLorraine (Frouard) (Buzzi, Koenig 1991 : pl. 42 n° 1-3 ; Adam et al. dir. encours). Dans l’ensemble et quelle que soit la période considérée, ellesdemeurent cependant plus courantes en Alsace.

La forme 2100B existe en faible nombre et se révèle peu pertinente en Alsacealors qu’elle est relativement significative en Lorraine à Flévy. On remarquela persistance anecdotique de la forme 1300 à large marli en Alsace, graphitéeau Hallstatt D1 et peinte en rouge au Hallstatt D3 en Lorraine.

En revanche la forme à paroi rentrante 2100C, remarquablement illustrée àFlorange, pourrait constituer la forme typique du Hallstatt D2, ce quetendraient à confirmer les ensembles de Geispolsheim et de Brumath ;quelques exemplaires existent néanmoins dès l’horizon précédant à

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Riedisheim (Goepfert 2005) et à Illfurth « Buergelen » par exemple (cf. Roth-Zehner, Boyer, ce volume). À la fin de la séquence, le type se perpétue enLorraine, mais il est parfois difficile à distinguer du type 2200C, tous lesintermédiaires existant d’une forme à l’autre (Gondreville, Messein). EnAlsace à la même période, la forme 2100C disparaît totalement, laissantclairement la place à la forme 2200C.

Le type à profil à peine sinueux (forme 2200A) est bien documenté en Alsaceau Hallstatt D1 (Rosheim « Sandgrube ») (Röder, Blanc 1994 : fig. 14 n° 9et 11 ; Koenig et al. 2005 : 218 et fig. 2 type 1-2) et perdure, quoiqu’en faiblenombre, jusqu’au Hallstatt D3. Il disparaît au début de La Tène A en Alsacecomme en Lorraine. La faiblesse du corpus lorrain pour les phases D1 et D2n’autorise guère de commentaire pour cette région. Leur fréquence à Flévyconstitue un des arguments pour attribuer ce gisement au Hallstatt D1. Onnotera toutefois la présence de ce type à Messein en contexte Hallstatt D3-La Tène A, mais il s’agit à présent de formes nettement plus ventrues.

Le type à profil sinueux marqué (forme 2200B) constitue en fait une formeintermédiaire entre les types 2200A et 2200C. Exceptionnel en contexteHallstatt D1, il est bien documenté au Hallstatt D2-D3 en Alsace comme enLorraine même si leur fréquence semble moindre dans cette dernièrerégion. Soulignons qu’à Bourges par exemple, un groupe très homogène decéramiques se rattache à cette forme ; elles se distinguent cependant de nosexemplaires par une carène assez basse et une encolure concaverelativement courte (com. pers. L. Augier).

La forme 2200C présente une bonne homogénéité en Alsace et en Lorraineet se révèle très circonscrite dans le temps (Hallstatt D2-La Tène A). Lesvariantes à haut col, qui pendant longtemps n’étaient connues qu’àGeispolsheim, se retrouvent à présent à Florange et pourraient, elles aussi,être caractéristiques d’un horizon Hallstatt D2. De nouveaux ensemblessont pourtant attendus afin de mesurer plus précisément leur fréquence etvalider l’hypothèse que plus on avance vers La Tène, plus la concavité dela partie supérieure de ces récipients s’accentue.

Le type 2300 est plus difficile à caractériser dans la mesure où il s’agit d’uneforme intermédiaire entre forme basse et haute. Dans nos inventaires, lesspécimens de Rosheim « Mittelweg », Gondreville et Messein sont desvariantes profondes de la forme 2200B-C. Ils ne se rencontrent qu’à la finde la séquence (Hallstatt D3-La Tène A) et paraissent surtoutcaractéristiques de La Tène.

Les formes hautes

Au sein des formes hautes (Fig. 13), on peut considérer que les formes 5100-5200 demeurent relativement anecdotiques tout au long de la séquence ;leur absence dans les ensembles attribués au Hallstatt D1 est cependant àsouligner (Brumath, Flévy).La forme 7000B qui correspond à une évolution du vase à col en quilletypique du Hallstatt C n’apparaît pas dans les gisements présentés ici, maisexiste encore au Hallstatt D1 en Alsace à Illfurth « Buergelen » par exemple(cf. Roth-Zehner, Boyer, ce volume), alors qu’il est absent en Lorraine.

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Fig. 13a – Tableau récapitulatif des formes hautes du Hallstatt D1 à La Tène A en Alsace (en encadré : forme spécifique à la région).

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Fig. 13b – Tableau récapitulatif des formes hautes du Hallstatt D1 à La Tène A en Lorraine (en encadré : forme spécifique à la région).

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Parmi les formes pourvues d’une encolure (formes 6210-6220), celles àbord oblique bien développé typiques du Hallstatt C perdurent encore auHallstatt D1 ; toutefois les céramiques fines, parfois rehaussées de graphitese raréfient (Brumath). La tendance est plutôt aux récipients à petit bordfaiblement éversé (Geispolsheim). Outre la forme du bord, c’est égalementle profil général du vase qui évolue avec l’apparition de formes tonnelets(Rosheim « Mittelweg », Messein) ou à épaule plus marquée (Gondreville,Messein), formes qui, dans l’état actuel de la recherche, n’apparaissent qu’àla fin de La Tène A, voire au début de La Tène B. Les modèles sans encolure (formes 6110-6120) se développent à partir duHallstatt D1 et vont se multiplier jusqu’à La Tène en Lorraineprincipalement. Pour l’essentiel en céramique grossière, leur ornementation,tout d’abord limitée à quelques cordons et digitations, va quelque peu sediversifier avec l’apparition de lignes digitées multiples ou de digitationstapissantes (Gondreville).La forme 9100 débute au Hallstatt D3 (Gondreville, Wolfgantzen) et sedéveloppe à La Tène A (Rosheim, Messein), mais ces dernières proposentune évolution des panses de plus en plus arrondies, tout au moins en Alsaceoù la fragmentation moindre des récipients permet de le vérifier. Lescarènes descendent au milieu de la panse, voire disparaissent. Les vases degrand module semblent se développer plus tardivement en Lorraine et sonten général de facture peu soignée.Enfin à la fin de La Tène A, on voit apparaître la forme 9200 à col très hautet carène basse (Rosheim « Mittelweg »), forme qui aura également beaucoupde succès parmi les formes tournées en Alsace. En Lorraine, malgré unnombre conséquent de vases montés au tour à Messein, aucun exemplairepouvant se rattacher à ce modèle n’existe à ce jour pour La Tène A.

La céramique tournée

En Alsace, la céramique tournée apparaît à la fin du Hallstatt D3(Wolfgantzen). Il s’agit d’une céramique de type « Breisach » avec descannelures resserrées et des pâtes grises (Fig. 14). D’après I. Balzer, toutesne proviennent cependant pas de Breisach, ce qui signifie une diffusion dela technique et non une diffusion de la production d’un seul et même atelier(Balzer 2006 : 178 et 192). Les formes de La Tène A présentent descannelures plus larges (voire en sont dépourvues) et des pâtes biendifférentes de celles observées au Hallstatt D3. Il s’agit de la productionappelée communément « production du Kaiserstuhl ». Seules trois formessont représentées (idée de service) : les formes 1200, 2200 et 9100-9200,formes qui par ailleurs sont typiques de La Tène A parmi les formes nontournées (Roth-Zehner 2007).

En Lorraine, aucun gisement n’a, à ce jour, livré de céramique tournéeattribuable au Hallstatt D3. Les éléments les plus anciens ont été découvertsen contexte transition Hallstatt D3/La Tène A et La Tène A voire B àMessein. À de rares exceptions près, il s’agit essentiellement de formes2200C décorées de cannelures larges plus ou moins marquées suivant lapériode ou non décorées. Les analyses céramologiques en cours montrent

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Fig. 14 – Tableau récapitulatif des céramiques tournées du Hallstatt D3 et de La Tène A en Alsace et en Lorraine.

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qu’il ne s’agit pas de productions du Kaiserstuhl ; tant au niveau des formesque des pâtes, des affinités morphologiques seraient plus à rechercher avecla céramique tournée de Posieux-Châtillon-sur-Glâne (Suisse) (Dietrich-Weibel et al. 1998) ou d’Asperg (Allemagne) (com. pers. I. Balzer).S’il est prématuré de vouloir comparer les productions d’Alsace et deLorraine sur la base de quelques exemplaires seulement, on constate dès àprésent que l’on retrouve partout les mêmes formes 2200C décorées delarges cannelures à La Tène A-B, avec quelques différences toutefois, à savoirune angulation plus marquée et une hauteur moindre pour les vases lorrains.

Les particularismes régionaux

Les particularismes entre les deux régions s’observent surtout au niveau desdécors, avec la multiplication à partir du Hallstatt D2 et surtout du HallstattD3 de motifs incisés variés en Lorraine, parmi lesquels l’associationincisions/cupules pourrait révéler l’existence d’un micro-faciès entre Nancyet la vallée de la Seille (Frouard, Vigny, Marsal, Malzéville). Ce thèmedécoratif connaît quelques parallèles parmi les productions du Rhin moyenet de Bavière (Adam et al. dir. en cours) et deux cas assez proches à Vix. Lesdécors incisés sont en revanche quasiment absents en Alsace où le registre selimite à de rares croisillons à Geispolsheim et à Holtzheim (Koenig et al.2005 : 239) et à des décors peignés. Soulignons que dans d’autres régions eten particulier en Bourgogne, les mêmes thèmes géométriques agrémententles récipients, mais sont réalisés avec la technique de la peinture.

Quelques éléments sporadiques telle la forme à profil très ouvert deFlorange ou la coupe à carène basse de Frouard « Haut de Penotte » (Buzzi,Koenig 1991 : pl. 18 fig. 5) témoignent probablement d’influenceschampenoises dans la vallée de la Moselle ; il est cependant délicat defonder un quelconque discours sur quelques pièces isolées. Si de tellesrelations transparaissent au niveau de certaines nécropoles récemmentfouillées dans le département de la Meuse sur le tracé du TGV-Est (Brénon,Staniaszek 2006 : 131 ; Landolt 2005 : 43), la rareté des sites d’habitats nepermet pas encore d’aborder la céramique domestique et de cernerprécisément les contacts entre Meuse et Champagne. Les sites de Bure(Robert et al. 2005 : 402 et fig. 5) et plus encore de Trémont-sur-Saulx(Krzyzanowski, Lepage 1993 : fig. 8) en fournissent cependant quelqueaperçu avec la présence de formes à profil bien segmenté par une carène.Les contacts avec la Bourgogne ne s’observent pas au travers de lacéramique, et ce même dans le sud de la Lorraine. Mis à part quelquesformes appartenant au fonds commun, de nettes spécificités régionaless’observent en particulier au niveau des décors qui sont peints enBourgogne tandis qu’ils sont incisés en Lorraine.Quant aux contacts avec l’Allemagne, hormis les éventuels décors decupules déjà évoqués, force est de constater que la Lorraine présente de plusfortes affinités avec le Bade-Wurtemberg (via l’Alsace) qu’avec les régionspourtant limitrophes de Sarre et du Palatinat.Les relations s’établissant d’est en ouest semblent donc plus marquées quecelles du nord vers le sud alors même que la vallée de la Moselle constitue

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un axe de passage privilégié et globalement mieux documenté d’un point devue archéologique. Il est probable que les gisements salifères de la vallée dela Seille ne sont pas étrangers à ce phénomène.En Alsace, au Hallstatt C et au début du Hallstatt D1, on retrouve la mêmecéramique qu’en Bade, sur la rive droite du Rhin (Maise 2001). Les parentésavec la Suisse nord-occidentale sont très fortes aussi (Ruoff 1974). Cesinfluences paraissent par la suite s’étioler semblant gommer par là même lesprincipales différences existant entre l’Alsace et la Lorraine, mais les ensemblesdu Hallstatt D2 en Lorraine ne sont pas assez nombreux aujourd’hui pourpouvoir discuter de particularismes ou d’éventuelles influences.Des affinités marquées avec le Bade, voire avec le sud du Bade et le nord-ouest de la Suisse, sont évidentes dès le Hallstatt D3. Il n’est pas encorepossible de proposer plusieurs phases au sein de cette période comme l’aproposé I. Balzer (Balzer 2006) sur le site de Breisach-am-Rhein, car lesensembles alsaciens restent encore avares de renseignements. Néanmoins,nous constatons aujourd’hui que les formes tournées présentent des corpustrès similaires, voire équivalents et que des comparaisons fiables sontpossible avec l’ensemble des formes répertoriées pour cette période (fine etgrossière). Si ces remarques sont vraies pour la partie sud du territoirealsacien, elles le sont moins pour la partie nord (région de Strasbourg et au-delà). En effet, le site de Bischoffsheim (Bas-Rhin), village voisin deRosheim, a livré un ensemble important de mobiliers du Hallstatt D3présentant des formes différentes de celles recensées au sud de la région ;de surcroît, aucun fragment de céramique tournée n’a été découvert, malgréun corpus important et riche par ailleurs (fibules). Les recherches récentesproposent aujourd’hui l’éventualité de deux groupes culturels distincts,données qui devront encore être confirmées dans les prochaines années(Roth-Zehner 2007 : 145 ; Roth-Zehner, Boyer, ce volume). Des comparaisons sont toujours possibles, avec les mêmes régions données(Bade, nord-ouest de la Suisse), pendant toute La Tène A. La phase detransition Hallstatt D3/La Tène A proposée par I. Balzer peut également setransposer dans notre région (Rosheim « SCI 4 Portes »). Les évolutionscéramiques sont identiques.

La céramique tournée change d’aspect : les formes sont plus rondes et lessurfaces sont lustrées noires. Une production particulière a été notée dansl’ensemble de la région. Nommée « production de Kaiserstuhl » car l’argileest composée de fragments de basalte appartenant à ce massif volcanique(région autour de Breisach), elle inonde la plaine d’Alsace dès le milieu deLa Tène A. Les différenciations observées pour la phase précédente entre lenord et le sud de la plaine, sont ici totalement gommées, faisant place à unhorizon homogène sur l’ensemble du territoire alsacien (Röder 1995).

Au terme de cette présentation, les spécificités lorraines sont difficiles àmettre en lumière au niveau de la céramique, alors même que quelquesproduits manufacturés comme les fibules à palette que l’on retrouve àMessein, Vigny ou Mondelange correspondent à des productions localesbien typées de la fin du Hallstatt. Les affinités avec ces diverses régions sonten effet plus faciles à mettre en évidence à partir du mobilier métallique.Ainsi au Hallstatt D1, les bracelets à godrons et nervures transversales se

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répartissent en Lorraine, en Sarre et dans le Palatinat (Olivier 1993a : 118et fig. 2A, Reinhard 2003 : 68-68 et fig. 48), alors que les bracelets rubanésà petits rampons se rencontrent en Lorraine, en Bourgogne et en Sarre(Olivier 1993b : 345, Reinhard 2003 : 76).En Alsace, les spécificités sont plus aisées à démontrer, particulièrementdepuis le Hallstatt D3. On voit très bien apparaître une entité rhénane forte,notamment au sud de Strasbourg. Cette « impression » est relayée par lesmobiliers métalliques comme l’a démontré F. Müller (Müller 1989a, 1989b,1996 : fig. 3).

En conclusion, on soulignera donc qu’au Hallstatt D1, les formes 1100 sonttrès présentes. On note également des réminiscences des phases précédentescompte tenu de la présence de la forme 1300B. Les formes à profil complexese limitent aux types 2100B et 2200A, formes encore très arrondies. Parmiles formes hautes, les formes 5100 et 5200 sont généralement décorées decordons et les bords sont parfois digités. La forme 6110 apparaît à cettepériode et connaîtra un long succès jusqu’au début de La Tène, période oùelle tend à disparaître. Parmi les formes 6220, on note la présence de formesfines, parfois peintes ou graphitées en Alsace. La forme évoluée du type « colen quille » (forme 7000B) est toujours décorée (décor de type Alb Hegau) ets’avère typique du Haut-Rhin (cf. Roth-Zehner, Boyer, ce volume). Dans lamesure où les cols en quille typiques du Hallstatt C ont toujours été peuprisés en Lorraine, on ne s’étonnera pas de l’absence de leur forme évoluée.

Au Hallstatt D2, les formes 1100 sont toujours très présentes, mais l’on voitapparaître les toutes premières formes 1200. Les formes 1300 disparaissentdéfinitivement au profit des formes 2100 et notamment la forme 2100C quel’on peut considérer comme typique du début du Hallstatt D2 à Brumath,Geispolsheim ou Florange, formes que l’on retrouve également dans lesensembles de la fin du Hallstatt D1 et début du Hallstatt D2 d’Illfurth« Buergelen ». La rareté de cette forme à Geispolsheim préjuge que ce site està dater vers la fin du Hallstatt D2, proposition confirmée par l’abondancedes formes 2200 qui prennent une place prépondérante parmi les formesbasses avec les premières formes carénées et les coupes à pied. En Alsace, onretrouve les mêmes formes hautes 5100 et 6110 que celles rencontréespendant le Hallstatt D1, avec quelques variations. En Lorraine, ce sont lesformes 6110 et 6120 qui dominent. Si quelques encolures développéesrappellent encore les modèles en usage au Hallstatt C-D1 (Florange), on noteà présent l’apparition de la forme haute 6210 à petit bord éversé.

Au Hallstatt D3, les formes 1100 diminuent au profit des formes 1200. Uneforme particulière, à bord infléchi, apparaît en Alsace, parfois peinte enrouge (Ensisheim, Bischoffsheim) appartenant à la forme 2100 et que l’onrencontrera encore ponctuellement dans certains gisements de La Tène A(Rosheim). Les formes 2200 ont toujours autant de succès. À noter lesformes 2200C avec décor cannelé non tourné qui sont typiques dans larégion autour du Britzgyberg (cf. Roth-Zehner, Boyer, dans ce volume) etpour l’instant inexistantes dans le Bas-Rhin comme en Lorraine. L’évolutionmajeure des formes hautes se concentre à présent sur le type 6220. On noteaussi, l’apparition des premiers tonnelets (formes 6210-6220) en Alsace etsurtout des formes 9100. Les types 6110-6120 constituent toutefois

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l’essentiel du corpus lorrain et c’est sur ces formes que se diversifiel’ornementation de la céramique grossière avec l’apparition de lignesdigitées multiples ou de digitations tapissantes (Gondreville).C’est aussi au Hallstatt D3 que les premières productions de céramiquestournées font leur apparition en Alsace. En Lorraine, il faut attendre la finde cette période pour voir poindre les premiers tessons tournés.

À La Tène A, on constate une raréfaction des formes 1100 au profit des formes1200, très prépondérantes dans ces contextes. La forme la plus typique est sansconteste la forme à carène très marquée et encolure concave (2200C). Certainespeuvent également être classées parmi les formes moyennes 2300. La forme9100 perdure avec quelques évolutions de profil tandis que la forme 9200apparaît, souvent réalisée en céramique tournée. C’est durant cet horizon queles formes tournées décorées de larges cannelures ou parfois non décorées semultiplient tout en demeurant encore une production très marginale enLorraine. En Alsace, la grande majorité des sites de La Tène A livre desfragments de céramique tournée, parfois en quantité importante.

Sylvie DEFFRESSIGNEINRAP Lorraine (Institut national derecherches archéologiques préventives)Ludres (Meurthe-et-Moselle) UMR 7044

Marie-Pierre KOENIGINRAP Lorraine (Institut national de

recherches archéologiques préventives) Metz (Moselle)

UMR 7044

Muriel ROTH-ZEHNERAntea-Archéologie, Habsheim (Haut-Rhin)UMR 7044

Anne-Marie ADAMUniversité Marc Bloch, StrasbourgUMR 7044

Ines BALZERLandesamt für Denkmalpflege, Esslingen

(Bade-Wurtemberg)

Aurore BOYERAntea-Archéologie, Habsheim (Haut-Rhin)UMR 7044

Hélène DELNEFINRAP Lorraine (Institut national de

recherches archéologiques préventives) Metz (Moselle) UMR 7044

Michaël LANDOLTPair (Pôle d’archéologie interdépartementalrhénan), Sélestat (Bas-Rhin)UMR 7044

Marina LASSERRESRA (Service régional Archéologique)

d’Alsace, Strasbourg (Bas-Rhin)UMR 7044

Suzanne PLOUINMusée d’Unterlinden, Colmar (Haut-Rhin)UMR 7044

Nicolas TIKONOFF INRAP Lorraine (Institut national de

recherches archéologiques préventives) Ludres (Meurthe-et-Moselle)

UMR 7044

Avec la collaboration de :

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