RAPPORT MENSUEL DE MONITORING DE PROTECTION
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RAPPORT MENSUEL DE MONITORING DE PROTECTION
Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020
Chiffres clés
Tendances mensuelles
Tendances par territoire
Catégorie des violations
Violations par auteurs présumés
Les données désagrégées par zones de santé, auteurs présumés et tranches d’âges sont disponibles en annexe
RESUME Comparativement au mois d’avril, ce mois de mai 2020 a été caractérisé par la montée des activités criminelles des groupes armés, inconnus armés et des conflits intercommunautaires. L’intervention des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans le cadre de la sécurisation des entités n’est pas passée inaperçue.
A Fizi, malgré une légère accalmie observée dans certaines localités, les groupes armés Mai Mai Yakutumba, Chanvivi et d’autres hommes armés inconnus se sont manifestés à travers des braquages, incursions dans des villages. Certains affrontements entre miliciens et FARDC sont à signaler.
Dans le territoire de Kabambare, les incidents saillants sont les cas de viol de femmes, dont les auteurs seraient les miliciens Twa dans le secteur de Babuyu et de Kabambare. Des braquages ont aussi marqué le mois, commis par des groupes armés inconnus ainsi que des miliciens Twa.
Le territoire d’Uvira a connu l’activisme des groupes et hommes armés locaux et étrangers, affectant en grande partie le groupement de Kigoma au niveau des Hauts Plateaux de Marungu et des Moyens Plateaux de Katobo. Au niveau des Hauts Plateaux de Bijombo, malgré l’accalmie observée, des violations des droits en lien avec le conflit intercommunautaire ont été relevées. Elle se traduit par des représailles entre communautés par groupe armés interposés.
Le territoire de Mwenga a été marqué par l’attaque des miliciens Mai Mai contre les sites des IDPs à Mikenge dans le secteur d’Itombwe, mais aussi par des violations (arrestations arbitraires, coups et blessures ainsi que des extorsions) commises par les FARDC et les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) en lien avec la pandémie du COVID‐19 à Kasika et Kilungutwe. Ces abus seraient dus au non‐respect des mesures barrières.
Shabunda reste miné comme le mois dernier par des incursions et des braquages de miliciens Raiya Mutomboki et Mai Mai Malaika. La faible couverture des zones par les unités FARDC ouvre une brèche aux miliciens, qui commettent des crimes pour assouvir leurs besoins de survie et de leadership.
Quant à Kalehe, l’on a noté la réorganisation de la milice Nyatura après le retour de leur responsable dans les Hauts Plateaux. On note aussi les affrontements répétés entre les premiers citoyens armés et les FARDC, et entre ces derniers et les factions Raiya Mutomboki, occasionnant des violations des droits humains. Les FDLR (Front de Libération du Rwanda) ainsi que les membres du Conseil national pour le Renouveau et la Démocratie (CNRD) ne sont pas passés inaperçus.
En somme, 1.501 cas de violations ont touché 932 civils dont (405 retournés, soit 43,2%, 417 résidents, soit 44,5%, 106 personnes déplacées internes soit 11,3% et 04 réfugiés soit 0,4%). Une baisse notable d’au moins 317 cas s’observe pour ce mois, comparativement au mois d’avril dernier où 1818 cas avaient été documentés. Cette baisse trouverait son explication à travers les opérations de traque des groupes armés initiées par les FARDC, notamment dans les Territoires de Kalehe, Fizi, Kabambare et Shabunda mais aussi certaines redditions faites par certains de ces groupes à Kabare et Kalehe.
Numériquement, les violations au droit à la propriété ont occupé la première position avec un total de (578 cas soit 36% des données générales), en second viennent les violations du droit à la liberté avec (470 cas, soit 32%) et les atteintes à l’intégrité physique en troisième lieu avec (345 cas soit 25% des violations). A la quatrième position viennent les violences sexuelles avec un total de 108 cas soit 07%.
Les principaux auteurs présumés restent comme le mois précédent les Maï Maï avec 915 cas contre 241 pour les FARDC. Nombreuses de ces violations ont résulté des assauts, incursions et braquages dans des villages et lors des affrontements ou accrochages intercommunautaires impliquant les groupes armés.
Les Territoires de Shabunda et Walungu ont été les plus touchés par ces violations avec respectivement 420 et 273 cas.
Protection de l’enfance 94 violations, soit 5%, ont affecté les enfants. Ces violations ont touché principalement les enfants (filles et garçons) de la tranche d’âge comprise entre 12 et 17 ans.
46 cas en lien avec les violations graves commises sur les enfants en situation de conflits armés ont été documentés. Pour ce mois, le recrutement et utilisation d’enfant a été la violation la plus importante commise sur les enfants avec un total de 34 cas. La plupart des violations ayant touché les enfants ont été commises lors des affrontements intercommunautaires, des incursions et
Cas de violations1,501
Incidents de protection381
1,563
1,161
1,8181,501
390 305455 381
Violations
Incidents
février mars avril mai
571 236 256 304 229 117
420 (28%)
273 (18%)
242 (16%)
213 (14%) 176
(12%)
86 (6%)
Shabunda Walungu Kalehe Mwenga Fizi Uvira
avril mai
70% (652)
23% (213)
4.6% (43)
3.2% (30)
Genre des victimes
FARDC: 16.1% (241)
ANR: 0.7% (11)
PNC: 2.5% (37)
Autorité locale: 0.1% (1)
(290) Violations
19%
Agents de l'EtatMai‐Mai: 61.0% (915)
Inconnu: 8.1% (122)
Bandits,GA inconnus: 6.9% (104)
FDLR: 1.5% (23)
FNL: 1.2% (18)
Pop civile: 1.9% (29)
(1,211) Violations
81%
Groupes Armés, Population civile
Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 2
Résolution 1612
Réponse aux actions d’orientations
braquages dans des villages mais aussi lors des opérations de traque des FARDC contre les groupes armés.
S’agissant des auteurs, les groupes armés Maï Maï et milices armées seraient auteurs de (73% des cas) contre (17% des cas) attribués aux FARDC (selon les statistiques).
Selon les motivations, les groupes armés recourent au service des enfants dans l’unique but de renforcer leurs effectifs tandis que les FARDC le font juste pour question de transport des bagages et autres effets militaires d’une zone à une autre.
Violences sexuelles et sexiste (SGBV) 108 est le total des cas collectés et documentés au cours de ce mois de mai 2020. On dénombre 35 cas de viol, 34 cas d’agressions physiques, 22 cas d’agressions sexuelles, 10 cas de mariage forcé, 06 cas de dénis de ressources et 01 cas violence psychologique. Partant des cas de viol, tous les territoires couverts par le projet ont été touchés à l’exception de Kabare. Trois de ces territoires ont été beaucoup plus affectés. Il s’agit du territoire d’Uvira avec (13 cas) suivi de Shabunda avec (10 cas) et Fizi avec (07 cas).
S’agissant des auteurs, les cas de violence basée sur le genre ont été commis en majorité par les Maï Maï (58 cas), la population civile (27 cas), les bandits (07 cas) et les FARDC (04 cas). Les survivantes sont majoritairement les résidentes suivis des retournés, puis les déplacés internes. A l’instar du mois écoulé, ces viols surviennent la plupart du temps sur les chemins menant vers les champs, lors des incursions dans les villages ou des embuscades menées par les groupes ou hommes armés. Les femmes sont de plus en plus la cible potentielle des groupes armés. Tel est le cas dans les territoires de Shabunda, Uvira et Fizi. En effet, un cas de viol de masse a attiré notre attention pour ce mois de mai 2020 dans le Territoire de Shabunda. Il s’agit de 06 personnes, dont 04 mineures et 02 femmes, abusées sexuellement par les miliciens Raiya Mutomboki de la coalition Donat et Walike lors d’une incursion dans le carré minier de Tchankindo en groupement de Bamuguba Sud le 04 mai 2020. Les 04 mineures ont bénéficié du kit de prophylaxie post‐ expositionnel au centre de santé de Kinzanza à 01 km de Byangama dans le groupement de Bamuguba Sud. Les autres cas enregistrés dans d’autres territoires sont ceux où les survivantes ont été abusées individuellement. C’est le cas du viol à Katogota dans le groupement d’Itara/ Luvungi d’une femme par deux éléments FARDC ayant réussi à s’introduire dans le domicile de la survivante le 03 mai 2020. Il faut noter que plusieurs cas de viol sur mineurs ont été documentés ce mois (16 filles contre 19 femmes).
Au sujet de la prise en charge, 05 survivantes ont reçu les Kits PEP. Dans la pratique, beaucoup de survivantes ne se rendent pas aux structures de prise en charge sanitaire adéquat. Les raisons pour certaines restent la question de distance entre leurs villages et les structures de prise en charge tandis que pour d’autres c’est simplement la crainte de stigmatisation dans la communauté. Par ailleurs, 01 seul cas a vu l’auteur appréhendé et mis aux arrêts.
Cohabitation pacifique Le conflit intercommunautaire opposant les Banyamulenge et la coalition des Babembe‐Bafuliru‐Banyindu dans les Hauts Plateaux d’Uvira et Fizi a encore été d’actualité. L’attachement de chaque groupe armé à sa communauté fait que la tension reste vive dans la zone. Des représailles sous forme d’incursions dans des villages et de braquages de civils conduisent aux pillages du bétail, viol de femmes, meurtres de civils et plusieurs autres violations de droit humain. C’est le cas de l’incursion de la coalition Bembe‐Fuliro‐Nyindu dans la ferme des membres de la communauté Banyamulenge le 20 mai 2020 à Ishenge dans le groupement de Bijombo, 04 vaches ont été abattues par balles. Le risque d’extension de ce conflit est imminent au vu du mode opératoire des protagonistes. En pratique, un incident commis dans un village des Moyens Plateaux est perçu comme une conséquence ou une réponse à un autre commis ailleurs. Entre autres représailles, on pourrait citer le cas du viol d’une déplacée de 43 ans, en pleine activité champêtre, membre de la communauté Fuliro, par les miliciens Twigwaneho à Kanono dans le groupement de Bijombo le 22 mai 2020. La survivante n’a pas pu bénéficier du kit PEP en rupture dans la structure médicale locale affectée par les effets dudit conflit. Outre Bijombo, la chefferie de la plaine de la Ruzizi connait aussi les effets de ce conflit avec un activisme accru des groupes armés mais aussi l’émergence d’un conflit de pouvoir latent dans la cité de Kiliba. Par crainte des représailles de la part des groupes armés, certains chefs locaux sont contraints de collaborer avec ces derniers au détriment des FARDC. C’est ainsi qu’au courant de la semaine du 12 au 19 mai 2020, sur ordre des Mai Mai factions Nyerere, Kashumba et Mulondani, les chefs des villages Gongwe, Ruhaha, Katembo, Ruhito et Mukono dans le groupement de Runingu ont collecté près de 25 kg de farine de manioc, ainsi qu’une chèvre par village pour prouver leur allégeance aux miliciens. Le 22 mai 2020, suite au conflit de pouvoir à Kiliba entre le chef de cité et son adjoint, le groupe Mai Mai de la faction Nyerere a pris position en faveur du chef de la cité avec qui il partage la même origine. Ils se sont introduits dans ladite cité pour influencer les jeunes qui ont réussi à bloquer le bureau de la cité. Dans ce contexte de conflit, la zone enregistre en effet un taux élevé des cas de violations du fait des représailles de ces groupes armés. Il faut donc retenir que l’émergence des cas de conflit dans la zone, engendre des conséquences sur le plan de la protection notamment l’enregistrement de violations de droit telles que les viols, pillages, collectes forcées des vivres mais aussi des mouvements de population.
Violations graves commises envers les enfants Nombre %
Recrutement or Utilisation d’enfants soldats 34.0 74%
Viol ou autres actes graves de violence sexuelle 8.0 17%
Meurtre ou Mutilation 2.0 4%
Attaque contre Ecoles ou Hôpitaux 1.0 2%
Enlèvement 1.0 2%
Total 46.0
Presumés auteurs des violations 1612 % (nombre cas)
Groupe armé 69.6%
FARDC 26.1%
Inconnu 4.3%
Total 100.0%
Nombre de cas des violations documentés
Victimes libérées
Administration de Kit PEP
Auteurs arrêtés
Soins médicaux
Viols (35) 0.0 5.0 1.0 26.0
Agression physique SGBV (34) 0.0 0.0 6.0 16.0
Arrestation arbitraire (163) 52.0 0.0 0.0 2.0
Enlèvement (70) 5.0 0.0 0.0 0.0
Total 57.0 5.0 7.0 44.0Résultat obtenus suite aux actions d'orientations et de suivi menées par les animateurs de protection sur le terrain
Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 3
Violations par zone de santé et par catégorie de violation
Analyse contextuelle, défis et perspectives par territoire
Territoire Contextes et défis Perspectives
Fizi
La zone a subi au cours de ce mois l’influence d’hommes et groupes armés qui se traduisent par des échanges de tirs avec les FARDC, des braquages et incursions qui, à leur tour, ont débouché sur des enlèvements de civils ainsi qu’à des pillages. A titre illustratif l’on se rappellera 04 cas braquage (avec le meurtre de 02 civils) dont 02 dans le secteur de Tanganyika, 01 dans le secteur de Ngandja et 01 autre dans celui de Lulenge au cours de ce mois de mai 2020.
Les cas de justice populaire ainsi que le rebondissement du conflit intercommunautaire mettant en opposition les Banyamulenge et la coalition des Babembe‐Bafuliro et Banyindu ont été une fois de plus à la une. Ainsi, le 15 mai 2020, 03 personnes accusées de sorcellerie ont été prises à partie et tuées par la population locale de Kilembwe, dans le groupement de Basimbi, dans le secteur de Lulenge. Un mouvement de déplacement d’environ 250 ménages a résulté de cet incident. Vraisemblablement, les incidents sont commis presque partout dans la zone mais deux secteurs sont beaucoup plus touchés, en l’occurrence le secteur de Tanganyika et de Ngandja. Le premier a donc connu un grand score en termes des violations ci‐haut décrites tandis que celui de Ngandja s’est démarqué en termes d’accrochages entre FARDC et bandits armés précisément à Lulimba et à Nyange.
Les Mai Mai Yakutumba de la faction Bavon, Chanvivi et certains membres de la communauté sont les principaux auteurs de ces violations. Les motivations des groupes armés étant la question de survie, les populations locales, surtout les commerçants, subissent les multiples incursions, braquages et extorsion de biens.
Faire un plaidoyer pour une plus grande sécurisation des civils et de leur bien dans la collectivité de Nganja (Cluster protection)
Kabambare
Comme le mois passé, la zone connait une légère accalmie malgré quelques violations identifiées. Les miliciens Twa, Mai Mai Malaika de Sheik Assan, Mai Mai Yakutumba du groupe Branw se sont une fois de plus distingués en commettant des viols sur des civils ainsi que des meurtres. S’agissant des cas de viol, les chemins des champs sont les endroits de commission des violations par les miliciens Twa, principaux auteurs de ces violations. A titre illustratif, 02 cas de viol ont touché 05 femmes en route vers leurs champs. On note 01 cas de viol commis sur deux femmes à Lukolo dans le secteur de Kabambare et 01 autre sur 03 femmes à Kimanu dans le secteur de Babuyu respectivement le 05 et le 09 mai 2020. De ces survivantes, celles de Lukoko avaient bénéficié de l’assistance en kit PEP au Centre de santé de Lubichako tandis que celles de Kamanu n’en n’ont pas bénéficié du fait de l’indisponibilité desdits kits à leur centre de santé. Les secteurs de Babuyu et de Kabambare sont les plus touchés par les violences sexuelles.
Au‐delà des cas de violence sexuelle, la zone a également fait face à 03 braquages dont 02 dans le secteur de Babuyu et un autre dans la commune de Salamabila. Dans ce chapitre, le secteur de Babuyu est le plus affecté et les auteurs potentiels restent les Twa et les groupes armés inconnus. Note analytique : Kabambare dans sa globalité a connu une accalmie au cours de ce mois de Mai 2020. Divers faits expliqueraient ladite accalmie, mais les rumeurs sur le décès du Sheik Hassan, responsable du groupe Mai Mai Malaika pourrait être la raison majeure.
Au titre des violences sexuelles, les femmes demeurent la cible privilégiée ces derniers mois des miliciens Twa. Elles sont prises à parti lors de leur déplacement vers leurs champs qui demeurent assez éloignés de leur habitation. A défaut de sécurité et de l’impunité des auteurs de viols, les femmes pourraient se réserver d’aller aux champs de peur de tomber dans le filet des miliciens. Situation qui pourrait impacter sur le social étant donné que l’agriculture constitue la source de revenu principale dans la zone
- Faire un plaidoyer pour l’amélioration de la sécurité dans les zones champêtres afin de réduire les cas de viol (Cluster protection, Monusco)
- Sensibiliser les populations, surtout les femmes, sur la nécessité d’adhérer à une prise en charge médicale après les viols (Cluster protection, sous cluster SGBV) - Trouver des stratégies pour un meilleur approvisionnement des centres de santé en kit pep (UNFPA, sous cluster SGBV)
Shabunda
La protection des civils reste émaillée par la recrudescence des activités des groupes armés Raia Mutomboki toutes factions confondues et les Mai Mai Malaika. Des incursions et braquages dont sont auteurs ces groupes ont secoué des villages, localités ainsi que des carrés miniers tout au long de ce mois. En outre, des affrontements ont opposé certains de ces groupes et les FARDC lancées dans les opérations de traque pour une sécurisation du territoire. Tel est le cas de l’affrontement qui a opposé le groupe Raia Mutomboki de Donat et les FARDC à Kibila dans le groupement de Bamuguba Sud le 27 mai 2020. Deux groupements restent particulièrement touchés : les groupements de Bamuguba Sud en chefferie de Bakisi et celui de Batali dans la chefferie de Wakabango Ier.
La faible couverture des zones par les services de sécurité, l’échec de la reddition de ces groupes auprès des FARDC, mais aussi la recherche des moyens de survie seraient les raisons de la prolifération de ces groupes armés. Par ailleurs, dans le groupement de Batali, un conflit intercommunautaire entre les Bangubangu attachés aux Mai Mai Malaika et les Batali attachés aux Raiya Mutomboki Jean Musumbu, depuis la rupture de l’alliance entre les deux groupes, est latent. La méfiance est grande entre les membres de ces deux communautés et le risque de probables affrontements est élevé. Cette situation pourrait une fois de plus mettre à mal la sécurité des personnes ainsi que de leurs biens. Cet environnement d’insécurité ci‐haut décrit a influé sensiblement sur la protection des civils. Les conséquences sur la population demeurent les nombreux cas de violations
Continuer le plaidoyer pour le renforcement de la sécurité des populations civiles. (Cluster protection) Mener des actions de sensibilisation pour la prise en charge des cas de viol et la dénonciation des auteurs (Cluster protection) Faire un plaidoyer auprès des autorités juridiques provinciales pour des actions contre l’impunité (Sous cluster SGBV, Cluster protection)
Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 5
enregistrés entre autres les pillages, les viols et les enlèvements de civils lors des incursions, braquages et affrontements rapportés. Il s’agit par exemple, du viol de 06 personnes dont 04 mineures ainsi que 02 femmes dans le carré minier de Tchankindo, Luzoga et Kiseku dans le groupement de Bamuguba Sud le 04 mai 2020 par la coalition Raiya Mutomboki Donat et Walike.
Des mouvements préventifs de populations ont été signalés suite à ces incidents. Ainsi, environ 58 ménages ont quitté Kibila, village du groupement de Bamuguba Sud suite à l’affrontement qui a opposé les FARDC et les Raiya Mutomboki du groupe Donat le 27 mai 2020.
L’idée des alliances qui dominait au sein des groupes armés Raiya Mutomboki et Mai Mai Malaika semble être écartée. Chacun d’eux a opté désormais pour des actions individuelles. Le risque de possibles affrontements entre ces groupes n’est donc pas à écarter. Cela pourrait une fois de plus conduire à commettre des violations à l’endroit des civils et des mouvements de population. La prise d’assaut de certains villages du groupement de Bamuguba Sud par les groupes armés Raia Mutomboki venant des territoires de Walungu et Kabare, en l’occurrence les groupes Lukoba, Blaise et Bralima ne fait qu’exacerber le risque des possibles affrontements entre ces groupes et ceux opérant depuis longtemps dans la zone.
Uvira
Le Territoire est resté marqué par l’activisme des groupes armés faisant dans le grand banditisme ou sur fond de conflits intercommunautaires. Le mode opératoire reste les incursions et braquages pendant lesquels viols, enlèvements et pillages sur les civils sont commis. Le groupement de Kigoma, spécifiquement dans les Hauts Plateaux de Marungu et Moyens Plateaux de Katobo, le groupement de Bijombo ainsi que celui de Runingu dans sa partie de la Plaine de la Ruzizi ont été les plus affectés. Enplus de civils (dans les villages en particulier) sont rançonnés au motif de garantir leur sécurité ou d’éviter de se faire attaquer. Au cours de la semaine du 12 au 19 mai 2020, sur ordre des Maï Maï factions Nyerere, Kashumba, Mulondani, les chefs des villages de Gongwe, Ruhuha, Katembo, Ruhito, Kiruri et Mukono du groupement de Runingu ont collecté près de 25 kg de la farine de manioc et une chèvre par village pour le compte de ces groupes armés.
Pareillement, dans la nuit du 22 mai 2020, une vache, 25 kg de la farine de manioc, 03 casiers de bière et 90.000FC remis par le notable du village Ruhura ont suffi pour convaincre les miliciens Maï Maï Mulondani et Kashumba qui voulaient attaquer le village Katembo dans le groupement de Runingu à se retirer sans violence. En revanche, au niveau de Hauts Plateaux de Bijombo, des violations se commettent sur les civils dans le cadre de l’interminable conflit intercommunautaire qui sévit dans la zone. Les représailles ou réponses à des incidents par groupes armés interposés continuent. Le 20 mai 2020, à Ishenge dans le groupement de Bijombo, une incursion des Maï Maï a été signalée dans le kraal d’un membre de la communauté Banyamulenge. 04 vaches y ont été abattues. Le viol demeure aussi un mode de représailles. Le 22 mai 2020, une femme IDP, membre de la communauté Fuliro, en pleine activité champêtre dans son champ a été violée par 02 miliciens Twagwineho à Kanono, dans le groupement de Bijombo. Malheureusement, la survivante n’a pas pu accéder au kit pep car le centre de santé de Kanono touché par le conflit n’est pas encore opérationnel. Outre l’activisme des groupes et bandits armés sus évoqués, des mouvements transfrontaliers des EX FNL sur la route nationale N°5 le long de la Plaine de la Ruzizi ont mis à mal la protection des civils.
Les perturbations de circulation, liées aux inondations exposent davantage les usagers de la route nationale N°5. Le braquage d’un bus avec à son bord des passagers en provenance de Bukavu au niveau du village Munywema dans la cité de Kiliba par les EX FNL le 15 mai 2020 explique bien cette assertion. Les passagers se sont vu ravir divers biens de valeur. Il en est de même de l’enlèvement de deux camionneurs à Karava, au nord de Runingu suivi d’un accrochage entre bandits armés et les FARDC, au cours duquel un FARDC a été tué. Il convient de noter que comme le mois passé, les catastrophes naturelles ont une fois de plus générer des conséquences fâcheuses sur les civils dont plusieurs ont perdu leurs biens et moyens de subsistance. Les filles et femmes sinistrées s’adonnent au sexe de survie aussi bien à Uvira centre que dans la plaine afin de répondre aux nombreuses vicissitudes de la vie.
Faire un plaidoyer auprès des autorités administratives et coutumières contre l’impunité dans le cadre des violences sexuelles Renforcer la sensibilisation de la communauté sur les dangers du sexe de survie sur la santé des filles et des femmes et la communauté en générale (Sous cluster SGBV) Mener un plaidoyer auprès des FARDC pour une meilleure sécurisation de la RN5 affectée par les pluies diluviennes (Cluster protection)
Mwenga
Le secteur d’Itombwe a été l’entité le plus touchée par les activités criminelles des groupes armés. En effet, une incursion des miliciens Mai Mai faction César y a été enregistrée le 28 mai 2020, touchant spécifiquement les sites d’hébergement des déplacés internes de Kilulwe. Il s’agit en majorité des déplacés de la communauté Banyamulenge. Par rapport à la situation, une riposte de la coalition FARDC et Monusco a été menée, avec comme bilan la mort d’un milicien, 05 civils déplacés blessés, le pillage du bétail mais aussi le déplacement d’environ 20 ménages des ethnies Bembe et Nyindu de Mikenge à destination de Ngezi. Vu le climat d’animosité entre les communautés Banyamulenge et la coalition de Babembe, Banyindu et Bafuliro, cette nouvelle donne risque d’envenimer une fois de plus la situation de conflit intercommunautaire persistant dans la zone. Le risque
La recommandation majeure est en lien avec le COVID 19. Mener des sensibilisations auprès de la population pour le respect des mesures barrières Sensibiliser les forces de sécurité sur le respect des droits de l’homme dans le cadre de l’application de ces mesures barrières.
Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 6
d’éventuelles autres violations avec d’importants mouvements de déplacement n’est pas à écarter. En dehors de la situation ci‐haut décrite, la fréquence en termes d’incursions est en baisse en ce mois de mai comparativement au mois d’avril qui avait connu l’activisme de plusieurs groupes armés virulents, caractérisés par des incursions et attaques contre les villages (cfr les incursions du 04 avril 2020 à Kikwilo par la coalition Raia Mutomboki Ngyalabatu, Luma, Nakiliba et Nguvu ya milima), dans le rapport du mois d’avril 2020.
En lien avec le COVID‐19, les civils, résidents des villages de Kilungutwe et Kasika ont fait face aux arrestations, coups et blessures ainsi que d’extorsions de la part des forces de sécurité FARDC et PNC. Le fondement de ces abus serait le non‐ respect des mesures de prévention mises en place par le gouvernement provincial et national notamment le port des masques et gants. Toutefois, le risque de soulèvement populaire au niveau local n’est pas à minimiser du fait de ces exactions des forces de sécurité nationale.
(Cluster protection, Cluster Santé)
Walungu
Ce territoire a connu une légère amélioration sur le plan de la protection en dépit de la présence encore active des groupes armés. Cette situation est liée au processus de reddition en cours auquel le groupe Raiya Mutomboki Maheshe avait adhéré. Ainsi, le 21 mai 2020 à Chishadu/groupement de Mulamba, 60 miliciens du groupe précité se sont portés candidats à la reddition. Cependant, seuls leur leader Maheshe et 04 de ses gardes du corps ont été pris en compte par la MONUSCO et amenés de ce fait à Bukavu. La localité de Luntukulu a été divisée en deux parties. La partie Nord était celle occupée par le groupe Maheshe tandis que le Sud est jusqu’à ce jour sous contrôle du groupe Raiya Mutomboki Ndarumanga. La reddition du groupe Maheshe a été saluée par la communauté entière de Luntukulu car selon elle, cette démarche pourrait pousser ceux de Ndarumanga à emboiter le pas. Toutefois, les membres de la communauté sont sceptiques et veulent assister à l’effectivité de la reddition car le nombre rendu parait moindre par rapport au groupe en attente. De l’expérience de la zone, plusieurs fois des redditions ont été amorcées et ont abouti à des échecs compte tenu du non‐ respect des accords entre le gouvernement et les responsables miliciens. Ce qui accentue une fois de plus l’insécurité dans la zone avec des violations à l’égard des civils. Ainsi, pour prévenir le risque d’un possible monté de l’insécurité dans la zone, les autorités tant provinciales que nationales devraient s’approprier ce processus en mettant en place des mécanismes pour un meilleur encadrement de ces miliciens. Dans le cas contraire, la zone précitée mais aussi ses périphéries pourraient subir un revers, capable de mettre à mal la petite quiétude observée ces derniers jours.
Mener un plaidoyer auprès des autorités militaires ainsi que la MONUSCO pour renforcer le processus de reddition dans un bref délai pour le reste des miliciens Maheshe qui circulent dans le groupement de Mulamba et ses environs afin de prévenir tout abus des droits humains dont pourrait être victime la population civile. (Cluster Protection).
Kalehe
Malgré les opérations de traque FARDC en cours dans la zone, les groupes armés continuent leurs méfaits avec des incursions, des affrontements entre eux et avec les FARDC. Les groupes les plus actifs pour ce mois ont été les pygmées armés et les miliciens du Conseil National pour le Renouveau (CNRD). Les premiers se sont illustrés par plusieurs affrontements avec les FARDC au niveau du Parc national de Kahuzi biega. Les seconds ont mené plusieurs incursions dont celle de Kitindiro au cours de laquelle 01 enfant a été tué le 1er ai 2020. On note également un affrontement avec les FARDC le 14 mai 2020 avec comme bilan 05 miliciens tués.
Certains groupes tels que la faction Nyatura, ont repris leur activité avec le retour de leur leader le nommé Karume. Pour rappel, certains membres de ce groupe se sont rendus au FARDC en décembre 2019. Mais pour des questions d’inconvenance dans la prise en charge, ceux‐ci se sont évadés du centre de Nyamunyunyi depuis le 07 mai 2020. Des affrontements avec les FARDC présents dans le cadre de la sécurisation du territoire sont aussi à signaler.
Les conséquences de ces incidents restent nombreuses. On note des pillages, des viols ainsi que des enlèvements avec de nombreux déplacements de population. Environ 1427 ménages venus des villages de Lulere, Kisha, Kalamo et Bushungulu dans le Nord Kivu seraient arrivés dans le groupement de Ziralo suite aux affrontements entre FARDC et Maï Maï Machano dans le territoire de Masisi.
Les groupements de Buzi et de Ziralo ont été les plus touchés par les activités criminelles de ces groupes armés.
Renforcer les actions de sécurisation des civils
(autorités militaires)
Kabare
Comme le mois d’avril dernier, la zone a fait une fois de plus face à l’activisme des groupes armés notamment des hommes armés inconnus et les premiers citoyens venus probablement du Parc National de Kahuzi Biega. Ces factions armées se sont illustrées par des incursions dans des villages. Ainsi, des scènes de pillage tel que l’incursion du 20 mai 2020 à Nyamutwe dans le groupement d’Irambi‐ Katana par les premiers citoyens ont été enregistrées. Les motivations restent le gain facile.
Idem Kalehe
Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 7
Activités menées 03 missions d’évaluations ont été réalisées au cours de ce mois de mai 2020 :
- 01 mission d’évaluation en besoins de protection et de l’impact du COVID – 19 sur la situation de protection des civils sur l’axe Bushaku‐ Katasomwa‐ Ziralo, groupement du même nom dans le territoire de Kalehe du 18 au 22 Mai 2020 ;
- 01 mission d’évaluation et de suivi des cas de violence sexuelle et de l’impact du COVID‐ 19 sur la protection des civils sur l’axe Maimingi‐ Nyalubemba en territoire de Shabunda du 18 au 23 mai 2020. NB : les deux missions sus évoquées ont été menées conjointement avec les missions COVID‐19 dans les axes précités et les différents rapports ont déjà été partagés.
- 01 mission conjointe du HCR et de ses partenaires (INTERSOS, AIDES et CNR) sur la présentation du projet communautaire abri a été mené. Les axes visités sont Mulamba, Kaniola dans le territoire de Walungu et Mwenga centre dans le territoire de Mwenga du 27 mai au 01 juin 2020. Le projet en question a été présenté aux autorités, chefs coutumiers et parties prenantes dans le cadre du projet Abris et Wash du HCR.
- 01 mission d’évaluation multisectorielle (HCR et partenaires) dans la plaine de la Ruzizi dans le territoire d’Uvira du 30 Avril au 07 Mai 2020. La mission en soi consistait à évaluer les dégâts matériels et humains causés par les pluies diluviennes qu’avait connues la zone (Sange, Mutarule et environs).
Les différents rapports ont été partagés.
Recommandations
Domaines Recommandations Acteurs ciblés Niveau
d’urgence Monitoring de Protection
- Plaidoyer auprès des autorités militaires pour renforcer la protec on des civils dans les Hauts Plateaux d’Uvira‐Fizi‐Mwenga, dans le groupement de Bamuguba sud à Shabunda, à Kalehe dans le Parc de Kahuzi Biega avec la reprise des groupes armés déserteurs des centres de démobilisa on et à Babuyu dans le territoire de Kabambare.
- Plaidoyer auprès des autorités des FARDC au niveau de la province pour relancer le processus de reddi on en faveur de certains groupes armés prêt à se rendre (Territoires de Shabunda et Kabare).
- Forma ons des officiers FARDC et PNC sur le respect des droits humains et autres théma ques de protec on sur l’ensemble des territoires de la province du Sud Kivu et celui de Kabambare (Maniema).
Cluster protection
MONUSCO DDR et FARDC UNHCR‐INTERSOS
Urgent
Urgent
Normal
SGBV - Intensifier les sensibilisa ons sur l’importance pour les survivantes de viol de se rendre dans les 72h au centre de santé, à la préven on et à la dénoncia on des cas de SGBV à Kabambare et Uvira. Encourager les acteurs humanitaires, ayant dans leur paquet, une prise en charge holis que des cas, à intervenir en faveur des survivantes (volets psychosocial, réinser on socioéconomique, juridique et judiciaire) ;
- Plaidoyer auprès des partenaires œuvrant dans le domaine de la santé pour un appui en kit PEP en faveur des structures médicales pour une meilleure prise en charge des cas de violence sexuelle et en par culier les cas de viol (cas du Territoire de Shabunda).
Sous Cluster SGBV Cluster Protection Urgent
Protection de l’enfance
- Sensibiliser les groupes et milices armés sur l’interdic on de recruter les enfants (cas des Territoires de Shabunda, Walungu et Kabare) ;
- Plaidoyer pour la mise en place de centres d’encadrement pour enfants
déscolarisés ou sor s des groupes armés et installa on d’espaces amis d’enfants pour les plus jeunes.
Cluster Protection Groupe de travail Protection de l’ enfant
Urgent
Cohabitation pacifique
- Plaidoyers auprès des autorités éta ques et acteurs humanitaires pour leur implica on dans la résolu on des conflits intercommunautaires de Bijombo (uvira) et de Kabambare entre les Babuyu et les Babembe
Sous GT LTP (DIC) Très Urgent
Pour tout contact :
Manke Kante, Chef de bureau HCR Bukavu, [email protected]
Nadia Barheza, Administrateur Associé à la Protection, [email protected]
Annexes
Mouvements des populations statuts Lieux de provenance Lieux de déplacement Motifs/Causes de déplacement Nombre de ménages
Territoire de Mwenga
PDIs Mikenge Ier (Groupement Basimukinje 1er)
Ngezi le 28 Mai 2020 Attaque du site des déplacés Banyamulenge à Kilulwe, le 28 Mai 2020 par les Mai Mai de la faction César.
20 ménages composés de 100 personnes dont (35 femmes, 10 hommes et 55 enfants).
Territoire de Shabunda
PDIs Carré minier de Tchankindo, campagnes de Luzoga et Kiseku
Ikozi, Kakozi et Byangama en date du 04 Mai 2020
Incursion des Raia Mutomboki Donat et Walike
178 ménages composés de 820 personnes dont 315 femmes, 243 hommes, 114 filles et 148 garçons.
IDPs Lugungu Forêt dans la nuit du 10 au 11 Mai 2020
Conflit foncier interclanique sur l’exploitation de minerais au carré minier de Kisanga
30 ménages composés de 150 personnes dont 65 femmes, 38 hommes, 27 filles et 20garçons.
IDPs Wakenge Forêt en date du 19 Mai 2020
Affrontement entre Mai Mai Malaika et Raia Mutomboki de la faction Jean Musumbu.
49 ménages composés de 245 personnes dont 95 femmes, 70 hommes, 50 filles et 30 garçons.
Territoire de Walungu
PDIs Kamalebo (carré minier de Makala)
Lubimbe et Kibandamangobo en date du 02 Mai 2020
Incursion des miliciens Raia Mutomboki de la faction Lukoba
17 ménages constitués de 90 personnes dont 30 hommes, 35femmes et 25 enfants.
PDIs Kabulangwa, Kagundu et Nabirija
Forêt environnante le 08 Mai 2020
Affrontement entre FARDC et Raia Mutomboki de la faction Maheshe
30 ménages composés de 150 personnes dont 65 femmes et 35 enfants.
PDIs Mupoke dans le groupement de Mulamba
Kamalebo et Nyandelema le 12 Mai 2020
Affrontement entre Raia Mutomboki Lukoba et Kafanyambiyo
27 ménages composés de 135 personnes dont 95 hommes et 40 femmes.
Territoire de Kalehe PDIs Ufamando dans le
Territoire de Masisi Kisha, Kalamo, Lulere, Bilembwe, Bushugulu et Kirambo
Affrontement entre FARDC et Mai Mai Machano
1427 ménages
Territoire de Fizi
IDPs Kilembwe /Manyokwa dans le groupement de Basimbi dans le secteur de Lulenge
Forêt de Kilembwe Crainte des enquête initiées par les services de sécurité suite au cas de justice populaire où trois personnes accusées de sorcellerie ont été tuées par la population locale de Kilembwe, localité de Manyokwa la nuit du 15 au 16 Mai 2020
500 ménages composés de 2708 personnes dont 589 femmes, 456 hommes et 1663 enfants.
Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 9
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#Violations par Territoire
Total
VIOLATION DU DROIT A LA LIBERTE
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Fizi 3 0 0 28 6 0 0 32 0 0 13 2 0 0 0 4 2 1 0 2 0 93 6%Ruzizi 4 4 0 0 5 0 0 9 0 0 9 0 0 0 0 5 1 0 0 0 0 37 2%Kalehe 5 0 0 0 0 0 4 0 0 0 0 9 1%Uvira 0 1 0 0 0 1 0%Kalole 20 1 0 16 22 0 0 9 0 0 12 0 0 0 2 1 0 6 0 0 0 89 6%Lemera 0 1 0 0 7 0 0 3 0 0 6 2 0 0 0 0 19 1%Nundu 0 1 0 10 0 0 0 9 0 0 0 2 0 0 0 2 8 2 0 0 0 34 2%Mulungu 35 28 0 56 74 0 5 29 0 1 62 1 0 0 14 9 0 17 0 0 0 331 22%Kaniola 39 21 3 36 63 0 1 22 0 0 77 0 0 0 1 1 0 3 8 0 0 275 18%Mwana 5 0 0 18 22 2 0 0 0 0 12 1 0 0 0 0 2 0 0 1 1 64 4%Mubumbano 6 4 0 0 9 0 0 10 0 0 11 0 0 0 0 40 3%Mwenga 22 0 0 20 35 0 0 0 0 0 28 0 0 0 0 0 4 0 0 0 0 109 7%Kabambare 0 0 0 10 0 0 3 9 0 0 4 1 0 0 0 3 0 0 0 1 0 31 2%Minova 0 0 0 2 33 0 0 0 0 0 10 0 0 0 1 46 3%Kimbi Lulenge 0 2 0 3 10 0 0 24 0 0 3 0 0 0 0 1 1 2 0 0 0 46 3%Haut‐Plateau 0 0 10 0 1 0 0 10 0 0 3 0 0 0 0 2 0 1 0 2 0 29 2%Kalonge 4 3 0 1 4 0 0 10 0 0 5 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 29 2%Bunyakiri 17 4 0 10 69 0 4 0 0 0 45 1 0 0 8 158 11%Saramabila 3 0 0 0 0 0 3 0 0 0 3 1 0 0 0 10 1%Itombwe 5 0 0 12 7 1 2 7 0 0 3 2 0 0 0 0 1 1 2 0 0 43 3%Walungu 0 1 0 2 1 0 0 0 0 0 3 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 8 1%Total général 163 70 13 224 373 3 18 183 0 1 307 12 0 0 26 35 22 34 10 6 1 1,501 100%
#Violations par zone de santéVIOLATION DU DROIT A
LA LIBERTEVIOLATION DU DROIT A LA
PROPRIETEVIOLATION DU DROIT A
L'INTEGRITE PHYSVIOLENCE SEXUELLE
Total
Arrestation
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Autorité locale 0 0 0 0 0 1 1 0%Bandits 0 3 0 6 8 0 0 49 0 0 12 4 0 0 0 3 4 0 0 0 0 89 6%FARDC 53 0 0 70 62 0 9 1 0 0 32 1 0 0 9 2 1 1 0 0 0 241 16%Groupe arme inconnu
9 0 0 2 0 0 2 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 15 1%
Inconnu 1 0 0 14 25 3 0 23 0 0 41 1 0 0 0 0 6 0 0 0 0 114 8%Mai Mai 80 67 13 122 243 0 9 99 0 1 204 4 0 0 15 18 10 22 8 0 0 915 61%PNC 15 0 0 2 12 0 0 0 0 0 7 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 37 2%Pop civile 0 2 0 0 0 8 1 10 2 6 0 29 2%#N/A 5 0 0 0 0 0 3 0 0 0 0 0 8 1%ANR 6 0 0 0 4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 11 1%FDLR 8 0 0 10 5 0 0 0 0 0 23 2%FNL 0 0 0 9 0 0 9 0 0 0 0 18 1%Total général 163 70 13 224 373 3 18 183 0 1 307 12 0 0 26 35 22 34 10 6 1 1,501 100%
#Violations par auteurs présumés
Total
VIOLATION DU DROIT A LA LIBERTE
VIOLATION DU DROIT A LA PROPRIETE
VIOLATION DU DROIT A L'INTEGRITE PHYS
VIOLENCE SEXUELLE
Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 1
Tableaux croisés Les matrices ci‐dessous doivent être lues verticalement. Ex. Les Mai Mai sont présumés auteurs de 96% d’incidents d’enlèvement.
Arrestatio
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0‐4 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0%5‐11 0 0 0 3 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 5 0%12‐17 5 2 13 18 1 0 0 3 0 0 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 51 3%18‐59 148 60 0 187 290 2 15 125 0 1 249 7 0 0 26 0 0 0 0 0 0 1,110 74%60+ 2 4 0 0 8 0 1 3 0 0 4 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 23 2%Sous‐total 155 66 13 208 299 2 16 133 0 1 264 8 0 0 26 0 0 0 0 0 0 1,191 79%
Total général 163 70 13 224 373 3 18 183 ‐ 1 307 12 ‐ ‐ 26 35 22 34 10 6 1 1,501 100%
VIOLATION DU DROIT A LA LIBERTE
VIOLATION DU DROIT A LA PROPRIETE
VIOLATION DU DROIT A L'INTEGRITE PHYS
VIOLENCE SEXUELLE
Femmes
Hommes
Total
Tranches d'age des victimes par violation
Violations
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Arrestation Arbitraire 49% 0% 0% 33% 0% 1% 9% 0% 0%
Enlevement 96% 0% 4% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
Travaux Forcés 54% 0% 3% 31% 0% 6% 1% 0% 0%
Extorsions de biens 65% 0% 2% 17% 2% 7% 3% 0% 0%
Incendie 0% 0% 0% 0% 0% 100% 0% 0% 0%
Pillages 54% 0% 27% 1% 1% 13% 0% 0% 5%
CoupBlessure 66% 0% 4% 10% 1% 13% 2% 0% 3%
Homicide 33% 0% 33% 8% 0% 8% 0% 17% 0%
Torture/Traitement inhumain
58% 0% 0% 35% 4% 0% 0% 0% 0%
Viol 51% 0% 9% 6% 3% 0% 0% 23% 0%
Agression sexuelle 45% 0% 18% 5% 0% 27% 0% 5% 0%
Agression Physique 65% 0% 0% 3% 0% 0% 3% 29% 0%
Deni de ressource 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 100% 0%
Violations Fiz
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Arrestation Arbitraire 2% 2% 13% 34% 26% 20% 2% 1%
Enlevement 4% 7% 10% 41% 37% 0% 0% 0%
Travaux Forcés 19% 0% 6% 32% 17% 22% 4% 0%
Extorsions de biens 4% 3% 30% 26% 18% 17% 0% 2%
Incendie 0% 0% 0% 0% 0% 100% 0% 0%
Pillages 36% 12% 5% 21% 5% 4% 5% 12%
Coups et blessures 5% 4% 21% 24% 23% 14% 2% 6%
Homicide 33% 8% 8% 8% 0% 25% 17% 0%
Torture/Traitement inhumain
0% 0% 35% 62% 4% 0% 0% 0%
Viol 20% 37% 3% 29% 3% 0% 9% 0%
Agression sexuelle 50% 14% 5% 0% 0% 32% 0% 0%
Agression physique 15% 3% 0% 68% 12% 3% 0% 0%
Deni de ressources 33% 33% 0% 0% 0% 17% 17% 0%