RAPPORT MENSUEL DE MONITORING DE PROTECTION

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RAPPORT MENSUEL DE MONITORING DE PROTECTION Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 Chiffres clés Tendances mensuelles Tendances par territoire Catégorie des violations Violations par auteurs présumés Les données désagrégées par zones de santé, auteurs présumés et tranches d’âges sont disponibles en annexe RESUME Comparativement au mois d’avril, ce mois de mai 2020 a été caractérisé par la montée des activités criminelles des groupes armés, inconnus armés et des conflits intercommunautaires. L’intervention des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans le cadre de la sécurisation des entités n’est pas passée inaperçue. A Fizi, malgré une légère accalmie observée dans certaines localités, les groupes armés Mai Mai Yakutumba, Chanvivi et d’autres hommes armés inconnus se sont manifestés à travers des braquages, incursions dans des villages. Certains affrontements entre miliciens et FARDC sont à signaler. Dans le territoire de Kabambare, les incidents saillants sont les cas de viol de femmes, dont les auteurs seraient les miliciens Twa dans le secteur de Babuyu et de Kabambare. Des braquages ont aussi marqué le mois, commis par des groupes armés inconnus ainsi que des miliciens Twa. Le territoire d’Uvira a connu l’activisme des groupes et hommes armés locaux et étrangers, affectant en grande partie le groupement de Kigoma au niveau des Hauts Plateaux de Marungu et des Moyens Plateaux de Katobo. Au niveau des Hauts Plateaux de Bijombo, malgré l’accalmie observée, des violations des droits en lien avec le conflit intercommunautaire ont été relevées. Elle se traduit par des représailles entre communautés par groupe armés interposés. Le territoire de Mwenga a été marqué par l’attaque des miliciens Mai Mai contre les sites des IDPs à Mikenge dans le secteur d’Itombwe, mais aussi par des violations (arrestations arbitraires, coups et blessures ainsi que des extorsions) commises par les FARDC et les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) en lien avec la pandémie du COVID19 à Kasika et Kilungutwe. Ces abus seraient dus au nonrespect des mesures barrières. Shabunda reste miné comme le mois dernier par des incursions et des braquages de miliciens Raiya Mutomboki et Mai Mai Malaika. La faible couverture des zones par les unités FARDC ouvre une brèche aux miliciens, qui commettent des crimes pour assouvir leurs besoins de survie et de leadership. Quant à Kalehe, l’on a noté la réorganisation de la milice Nyatura après le retour de leur responsable dans les Hauts Plateaux. On note aussi les affrontements répétés entre les premiers citoyens armés et les FARDC, et entre ces derniers et les factions Raiya Mutomboki, occasionnant des violations des droits humains. Les FDLR (Front de Libération du Rwanda) ainsi que les membres du Conseil national pour le Renouveau et la Démocratie (CNRD) ne sont pas passés inaperçus. En somme, 1.501 cas de violations ont touché 932 civils dont (405 retournés, soit 43,2%, 417 résidents, soit 44,5%, 106 personnes déplacées internes soit 11,3% et 04 réfugiés soit 0,4%). Une baisse notable d’au moins 317 cas s’observe pour ce mois, comparativement au mois d’avril dernier où 1818 cas avaient été documentés. Cette baisse trouverait son explication à travers les opérations de traque des groupes armés initiées par les FARDC, notamment dans les Territoires de Kalehe, Fizi, Kabambare et Shabunda mais aussi certaines redditions faites par certains de ces groupes à Kabare et Kalehe. Numériquement, les violations au droit à la propriété ont occupé la première position avec un total de (578 cas soit 36% des données générales), en second viennent les violations du droit à la liberté avec (470 cas, soit 32%) et les atteintes à l’intégrité physique en troisième lieu avec (345 cas soit 25% des violations). A la quatrième position viennent les violences sexuelles avec un total de 108 cas soit 07%. Les principaux auteurs présumés restent comme le mois précédent les Maï Maï avec 915 cas contre 241 pour les FARDC. Nombreuses de ces violations ont résulté des assauts, incursions et braquages dans des villages et lors des affrontements ou accrochages intercommunautaires impliquant les groupes armés. Les Territoires de Shabunda et Walungu ont été les plus touchés par ces violations avec respectivement 420 et 273 cas. Protection de l’enfance 94 violations, soit 5%, ont affecté les enfants. Ces violations ont touché principalement les enfants (filles et garçons) de la tranche d’âge comprise entre 12 et 17 ans. 46 cas en lien avec les violations graves commises sur les enfants en situation de conflits armés ont été documentés. Pour ce mois, le recrutement et utilisation d’enfant a été la violation la plus importante commise sur les enfants avec un total de 34 cas. La plupart des violations ayant touché les enfants ont été commises lors des affrontements intercommunautaires, des incursions et Cas de violations 1,501 Incidentsdeprotection 381 1,563 1,161 1,818 1,501 390 305 455 381 Violations Incidents février mars avril mai 571 236 256 304 229 117 420 (28%) 273 (18%) 242 (16%) 213 (14%) 176 (12%) 86 (6%) Shabunda Walungu Kalehe Mwenga Fizi Uvira avril mai 70% (652) 23% (213) 4.6% (43) 3.2% (30) Genre des victimes FARDC: 16.1% (241) ANR: 0.7% (11) PNC: 2.5% (37) Autorité locale: 0.1% (1) (290) Violations 19% Agents de l'Etat MaiMai: 61.0% (915) Inconnu: 8.1% (122) Bandits, GA inconnus: 6.9% (104) FDLR: 1.5% (23) FNL: 1.2% (18) Pop civile: 1.9% (29) (1,211) Violations 81% Groupes Armés, Population civile

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RAPPORT MENSUEL DE MONITORING DE PROTECTION 

Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 

Chiffres clés  

   

Tendances mensuelles 

 

Tendances par territoire 

 

  

  

Catégorie des violations 

  

Violations par auteurs présumés 

   

Les données désagrégées par zones de santé, auteurs présumés et tranches d’âges sont disponibles en annexe 

RESUME Comparativement au mois d’avril, ce mois de mai 2020 a été caractérisé par la montée des activités criminelles des groupes armés, inconnus armés et des conflits intercommunautaires. L’intervention des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans le cadre de la sécurisation des entités n’est pas passée inaperçue. 

A Fizi, malgré une  légère  accalmie observée dans  certaines  localités,  les groupes armés Mai Mai Yakutumba, Chanvivi et d’autres hommes armés inconnus se sont manifestés à travers des braquages, incursions dans des villages. Certains affrontements entre miliciens et FARDC sont à signaler. 

Dans  le  territoire de Kabambare,  les  incidents  saillants  sont  les  cas de viol de  femmes, dont  les auteurs seraient les miliciens Twa dans le secteur de Babuyu et de Kabambare. Des braquages ont aussi marqué le mois, commis par des groupes armés inconnus ainsi que des miliciens Twa. 

Le territoire d’Uvira a connu l’activisme des groupes et hommes armés locaux et étrangers, affectant en grande partie le groupement de Kigoma au niveau des Hauts Plateaux de Marungu et des Moyens Plateaux  de Katobo. Au niveau  des Hauts Plateaux  de Bijombo, malgré  l’accalmie observée,  des violations des droits en lien avec le conflit intercommunautaire ont été relevées. Elle se traduit par des représailles entre communautés par groupe armés interposés. 

Le territoire de Mwenga a été marqué par l’attaque des miliciens Mai Mai contre les sites des IDPs à Mikenge dans le secteur d’Itombwe, mais aussi par des violations (arrestations arbitraires, coups et blessures ainsi que des extorsions) commises par  les FARDC et  les éléments de  la Police nationale congolaise (PNC) en lien avec la pandémie du COVID‐19 à Kasika et Kilungutwe. Ces abus seraient dus au non‐respect des mesures barrières. 

Shabunda reste miné comme le mois dernier par des incursions et des braquages de miliciens Raiya Mutomboki et Mai Mai Malaika. La  faible couverture des zones par  les unités FARDC ouvre une brèche  aux  miliciens,  qui  commettent  des  crimes  pour  assouvir  leurs  besoins  de  survie  et  de leadership. 

Quant à Kalehe, l’on a noté la réorganisation de la milice Nyatura après le retour de leur responsable dans les Hauts Plateaux. On note aussi les affrontements répétés entre les premiers citoyens armés et les FARDC, et entre ces derniers et les factions Raiya Mutomboki, occasionnant des violations des droits humains. Les FDLR (Front de Libération du Rwanda) ainsi que les membres du Conseil national pour le Renouveau et la Démocratie (CNRD) ne sont pas passés inaperçus. 

En  somme,  1.501  cas  de  violations  ont  touché  932  civils  dont  (405  retournés,  soit  43,2%,  417 résidents, soit 44,5%, 106 personnes déplacées  internes soit 11,3% et 04 réfugiés soit 0,4%). Une baisse notable d’au moins 317 cas s’observe pour ce mois, comparativement au mois d’avril dernier où 1818 cas avaient été documentés. Cette baisse trouverait son explication à travers les opérations de traque des groupes armés initiées par les FARDC, notamment dans les Territoires de Kalehe, Fizi, Kabambare et Shabunda mais aussi certaines redditions faites par certains de ces groupes à Kabare et Kalehe.  

Numériquement, les violations au droit à la propriété ont occupé la première position avec un total de (578 cas soit 36% des données générales), en second viennent les violations du droit à la liberté avec (470 cas, soit 32%) et les atteintes à l’intégrité physique en troisième lieu avec (345 cas soit 25% des violations). A la quatrième position viennent les violences sexuelles avec un total de 108 cas soit 07%.  

Les principaux auteurs présumés restent comme le mois précédent les Maï Maï avec 915 cas contre 241 pour les FARDC. Nombreuses de ces violations ont résulté des assauts, incursions et braquages dans  des  villages  et  lors  des  affrontements  ou  accrochages  intercommunautaires  impliquant  les groupes armés.   

Les  Territoires  de  Shabunda  et  Walungu  ont  été  les  plus  touchés  par  ces  violations  avec respectivement 420 et 273 cas.    

 

 

Protection de l’enfance 94 violations, soit 5%, ont affecté les enfants. Ces violations ont touché principalement les enfants (filles et garçons) de la tranche d’âge comprise entre 12 et 17 ans.  

46 cas en lien avec les violations graves commises sur les enfants en situation de conflits armés ont été  documentés.  Pour  ce mois,  le  recrutement  et  utilisation  d’enfant  a  été  la  violation  la  plus importante commise sur les enfants avec un total de 34 cas. La plupart des violations ayant touché les  enfants  ont  été  commises  lors  des  affrontements  intercommunautaires,  des  incursions  et 

Cas de violations1,501

Incidents de protection381

1,563

1,161

1,8181,501

390 305455 381

Violations 

Incidents 

février mars avril mai

571 236 256 304 229 117

420 (28%)

273 (18%)

242 (16%)

213 (14%) 176 

(12%)

86 (6%)

Shabunda Walungu Kalehe Mwenga Fizi Uvira

avril mai

70% (652)

23% (213)

4.6% (43)

3.2% (30)

Genre des victimes

FARDC: 16.1% (241)

ANR: 0.7% (11)

PNC: 2.5% (37)

Autorité locale: 0.1% (1)

(290) Violations

19%

Agents de l'EtatMai‐Mai: 61.0% (915)

Inconnu: 8.1% (122)

Bandits,GA inconnus: 6.9% (104)

FDLR: 1.5% (23)

FNL: 1.2% (18)

Pop civile: 1.9% (29)

(1,211) Violations

81%

Groupes Armés, Population  civile

Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 2

 

Résolution 1612  

  

   Réponse aux actions d’orientations  

 

braquages dans des villages mais aussi lors des opérations de traque des FARDC contre les groupes armés.  

S’agissant des auteurs,  les groupes armés Maï Maï et milices armées seraient auteurs de (73% des cas) contre (17% des cas) attribués aux FARDC (selon les statistiques).  

Selon  les motivations,  les  groupes  armés  recourent  au  service  des  enfants  dans  l’unique  but  de renforcer leurs effectifs tandis que les FARDC le font juste pour question de transport des bagages et autres effets militaires d’une zone à une autre. 

Violences sexuelles et sexiste (SGBV) 108 est le total des cas collectés et documentés au cours de ce mois de mai 2020. On dénombre 35 cas de viol, 34 cas d’agressions physiques, 22 cas d’agressions sexuelles, 10 cas de mariage forcé, 06 cas  de  dénis  de  ressources  et  01  cas  violence  psychologique.  Partant  des  cas  de  viol,  tous  les territoires couverts par le projet ont été touchés à l’exception de Kabare. Trois de ces territoires ont été beaucoup plus affectés. Il s’agit du territoire d’Uvira avec (13 cas) suivi de Shabunda avec (10 cas) et Fizi avec (07 cas).  

S’agissant des auteurs, les cas de violence basée sur le genre ont été commis en majorité par les Maï Maï (58 cas), la population civile (27 cas), les bandits (07 cas) et les FARDC (04 cas). Les survivantes sont majoritairement les résidentes suivis des retournés, puis les déplacés internes. A l’instar du mois écoulé, ces viols surviennent la plupart du temps sur les chemins menant vers les champs, lors des incursions dans les villages ou des embuscades menées par les groupes ou hommes armés. Les femmes sont de plus en plus la cible potentielle des groupes armés. Tel est le cas dans les territoires de Shabunda, Uvira et Fizi. En effet, un cas de viol de masse a attiré notre attention pour ce mois de mai 2020 dans le Territoire de Shabunda. Il s’agit de 06 personnes, dont 04 mineures et 02 femmes, abusées sexuellement par les miliciens Raiya Mutomboki de la coalition Donat et Walike lors d’une incursion dans le carré minier de Tchankindo en groupement de Bamuguba Sud le 04 mai 2020. Les 04 mineures ont bénéficié du kit de prophylaxie post‐ expositionnel au centre de santé de Kinzanza à 01 km de Byangama dans le groupement de Bamuguba Sud. Les autres cas enregistrés dans d’autres territoires sont ceux où les survivantes ont été abusées individuellement. C’est le cas du viol à Katogota dans  le groupement d’Itara/ Luvungi d’une  femme par deux éléments FARDC ayant réussi à s’introduire dans le domicile de la survivante le 03 mai 2020.  Il faut noter que plusieurs cas de viol sur mineurs ont été documentés ce mois (16 filles contre 19 femmes).  

Au sujet de la prise en charge, 05 survivantes ont reçu les Kits PEP. Dans la pratique, beaucoup de survivantes ne se rendent pas aux structures de prise en charge sanitaire adéquat. Les raisons pour certaines restent la question de distance entre leurs villages et les structures de prise en charge tandis que pour d’autres c’est simplement la crainte de stigmatisation dans la communauté. Par ailleurs, 01 seul cas a vu l’auteur appréhendé et mis aux arrêts. 

Cohabitation pacifique Le  conflit  intercommunautaire opposant  les Banyamulenge et  la  coalition des Babembe‐Bafuliru‐Banyindu dans les Hauts Plateaux d’Uvira et Fizi a encore été d’actualité. L’attachement de chaque groupe armé à sa communauté fait que la tension reste vive dans la zone. Des représailles sous forme d’incursions dans des villages et de braquages de  civils  conduisent aux pillages du bétail, viol de femmes, meurtres de civils et plusieurs autres violations de droit humain. C’est le cas de l’incursion de la coalition Bembe‐Fuliro‐Nyindu dans la ferme des membres de la communauté Banyamulenge le 20 mai 2020 à Ishenge dans le groupement de Bijombo, 04 vaches ont été abattues par balles. Le risque  d’extension  de  ce  conflit  est  imminent  au  vu  du mode  opératoire  des  protagonistes.  En pratique,  un  incident  commis  dans  un  village  des  Moyens  Plateaux  est  perçu  comme  une conséquence ou une réponse à un autre commis ailleurs. Entre autres représailles, on pourrait citer le cas du viol d’une déplacée de 43 ans, en pleine activité champêtre, membre de  la communauté Fuliro, par les miliciens Twigwaneho à Kanono dans le groupement de Bijombo le 22 mai 2020. La survivante n’a pas pu bénéficier du kit PEP en rupture dans la structure médicale locale affectée par les effets dudit conflit. Outre Bijombo,  la chefferie de  la plaine de  la Ruzizi connait aussi  les effets de ce conflit avec un activisme accru des groupes armés mais aussi l’émergence d’un conflit de pouvoir latent dans la cité de  Kiliba.  Par  crainte  des  représailles  de  la  part  des  groupes  armés,  certains  chefs  locaux  sont contraints de collaborer avec ces derniers au détriment des FARDC. C’est ainsi qu’au courant de la semaine du 12 au 19 mai 2020, sur ordre des Mai Mai factions Nyerere, Kashumba et Mulondani, les chefs des villages Gongwe, Ruhaha, Katembo, Ruhito et Mukono dans le groupement de Runingu ont collecté  près  de  25  kg  de  farine  de manioc,  ainsi  qu’une  chèvre  par  village  pour  prouver  leur allégeance aux miliciens. Le 22 mai 2020, suite au conflit de pouvoir à Kiliba entre le chef de cité et son adjoint, le groupe Mai Mai de la faction Nyerere a pris position en faveur du chef de la cité avec qui il partage la même origine. Ils se sont introduits dans ladite cité pour influencer les jeunes qui ont réussi à bloquer le bureau de la cité. Dans ce contexte de conflit, la zone enregistre en effet un taux élevé des cas de violations du fait des représailles de ces groupes armés. Il faut donc retenir que l’émergence des cas de conflit dans la zone, engendre des conséquences sur le plan de la protection notamment l’enregistrement de violations de droit telles que les viols, pillages, collectes forcées des vivres mais aussi des mouvements de population. 

Violations graves commises envers les enfants Nombre %

Recrutement or Utilisation d’enfants soldats 34.0                        74%

Viol ou autres actes graves de violence sexuelle 8.0                          17%

Meurtre ou Mutilation 2.0                          4%

Attaque contre Ecoles ou Hôpitaux 1.0                          2%

Enlèvement 1.0                          2%

Total 46.0                       

Presumés auteurs des violations 1612 % (nombre cas)

Groupe armé 69.6%

FARDC 26.1%

Inconnu 4.3%

Total 100.0%

Nombre de cas des violations documentés

Victimes libérées

Administration de Kit PEP

Auteurs arrêtés

Soins médicaux

Viols (35) 0.0 5.0 1.0 26.0

Agression physique SGBV (34) 0.0 0.0 6.0 16.0

Arrestation arbitraire (163) 52.0 0.0 0.0 2.0

Enlèvement (70) 5.0 0.0 0.0 0.0

Total 57.0 5.0 7.0 44.0Résultat obtenus suite aux actions d'orientations et de suivi menées par les animateurs de protection sur le terrain

Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 3

Violations par zone de santé et par catégorie de violation 

 

Analyse contextuelle, défis et perspectives par territoire  

Territoire  Contextes et défis  Perspectives 

Fizi 

La  zone  a  subi  au  cours  de  ce  mois  l’influence  d’hommes  et  groupes  armés  qui  se traduisent par des échanges de tirs avec  les FARDC, des braquages et  incursions qui, à leur  tour,  ont  débouché  sur  des  enlèvements  de  civils  ainsi  qu’à  des  pillages. A  titre illustratif l’on se rappellera 04 cas braquage (avec le meurtre de 02 civils) dont 02 dans le secteur de Tanganyika, 01 dans le secteur de Ngandja et 01 autre dans celui de Lulenge au cours de ce mois de mai 2020.  

Les cas de  justice populaire ainsi que  le rebondissement du conflit  intercommunautaire mettant en opposition les Banyamulenge et la coalition des Babembe‐Bafuliro et Banyindu ont  été  une  fois  de  plus  à  la  une. Ainsi,  le  15 mai  2020,  03  personnes  accusées  de sorcellerie ont été prises à partie et tuées par la population locale de Kilembwe, dans le groupement de Basimbi,  dans  le  secteur de  Lulenge. Un mouvement de  déplacement d’environ 250 ménages a résulté de cet  incident. Vraisemblablement,  les  incidents sont commis presque partout dans la zone mais deux secteurs sont beaucoup plus touchés, en l’occurrence le secteur de Tanganyika et de Ngandja. Le premier a donc connu un grand score en termes des violations ci‐haut décrites tandis que celui de Ngandja s’est démarqué en  termes  d’accrochages  entre  FARDC  et  bandits  armés  précisément  à  Lulimba  et  à Nyange.  

Les  Mai  Mai  Yakutumba  de  la  faction  Bavon,  Chanvivi  et  certains  membres  de  la communauté sont les principaux auteurs de ces violations. Les motivations des groupes armés étant  la question de survie,  les populations  locales, surtout  les commerçants,  subissent  les multiples  incursions, braquages et extorsion de biens. 

Faire  un  plaidoyer  pour  une plus  grande  sécurisation  des civils  et  de  leur  bien  dans  la collectivité de Nganja  (Cluster protection) 

Kabambare 

Comme  le mois passé,  la zone connait une  légère accalmie malgré quelques violations identifiées. Les miliciens Twa, Mai Mai Malaika de Sheik Assan, Mai Mai Yakutumba du groupe Branw se sont une fois de plus distingués en commettant des viols sur des civils ainsi que des meurtres. S’agissant des cas de viol, les chemins des champs sont les endroits de commission des violations par les miliciens Twa, principaux auteurs de ces violations. A titre illustratif, 02 cas de viol ont touché 05 femmes en route vers  leurs champs.  On note 01 cas de viol commis sur deux femmes à Lukolo dans le secteur de Kabambare et 01 autre sur 03 femmes à Kimanu dans le secteur de Babuyu respectivement le 05 et le 09 mai 2020. De ces survivantes, celles de Lukoko avaient bénéficié de l’assistance en kit PEP au Centre de santé de Lubichako tandis que celles de Kamanu n’en n’ont pas bénéficié du fait de l’indisponibilité desdits kits à leur centre de santé. Les secteurs de Babuyu et de Kabambare sont les plus touchés par les violences sexuelles.  

Au‐delà des cas de violence sexuelle, la zone a également fait face à 03 braquages dont 02  dans  le  secteur  de Babuyu  et  un  autre  dans  la  commune  de  Salamabila. Dans  ce chapitre, le secteur de Babuyu est le plus affecté et les auteurs potentiels restent les Twa et les groupes armés inconnus. Note analytique : Kabambare dans sa globalité a connu une accalmie au cours de ce mois de Mai 2020. Divers faits expliqueraient ladite accalmie, mais les rumeurs sur le décès du Sheik Hassan, responsable du groupe Mai Mai Malaika pourrait être la raison majeure.  

Au titre des violences sexuelles,  les femmes demeurent  la cible privilégiée ces derniers mois des miliciens Twa. Elles sont prises à parti lors de leur déplacement vers leurs champs qui demeurent assez éloignés de leur habitation.  A  défaut  de  sécurité  et  de  l’impunité  des  auteurs  de  viols,  les  femmes  pourraient  se réserver d’aller aux champs de peur de tomber dans  le filet des miliciens. Situation qui pourrait impacter sur le social étant donné que l’agriculture constitue la source de revenu principale dans la zone 

- Faire  un  plaidoyer  pour l’amélioration  de  la  sécurité dans  les  zones  champêtres afin de réduire les cas de viol  (Cluster  protection, Monusco)  

- Sensibiliser  les  populations, surtout  les  femmes,  sur  la nécessité  d’adhérer  à  une prise  en  charge  médicale après les viols  (Cluster  protection,  sous cluster SGBV)  - Trouver  des  stratégies  pour un  meilleur approvisionnement  des centres de santé en kit pep  (UNFPA, sous cluster SGBV)  

Shabunda 

La  protection des  civils  reste  émaillée par  la  recrudescence des  activités des  groupes armés Raia Mutomboki toutes factions confondues et les Mai Mai Malaika. Des incursions et braquages dont sont auteurs ces groupes ont secoué des villages, localités ainsi que des carrés miniers tout au long de ce mois. En outre, des affrontements ont opposé certains de ces groupes et les FARDC lancées dans les opérations de traque pour une sécurisation du territoire. Tel est le cas de l’affrontement qui a opposé le groupe Raia Mutomboki de Donat et les FARDC à Kibila dans le groupement de Bamuguba Sud le 27 mai 2020. Deux groupements restent particulièrement touchés :  les groupements de Bamuguba Sud en chefferie de Bakisi et celui de Batali dans la chefferie de Wakabango Ier.  

La faible couverture des zones par les services de sécurité, l’échec de la reddition de ces groupes auprès des FARDC, mais aussi  la recherche des moyens de survie seraient  les raisons de la prolifération de ces groupes armés.  Par  ailleurs,  dans  le  groupement  de  Batali,  un  conflit  intercommunautaire  entre  les Bangubangu attachés aux Mai Mai Malaika et  les Batali attachés aux Raiya Mutomboki Jean Musumbu,  depuis  la  rupture  de  l’alliance  entre  les  deux  groupes,  est  latent.  La méfiance  est  grande  entre  les  membres  de  ces  deux  communautés  et  le  risque  de probables affrontements est élevé. Cette situation pourrait une fois de plus mettre à mal la sécurité des personnes ainsi que de leurs biens. Cet environnement d’insécurité ci‐haut décrit a influé sensiblement sur la protection des civils.  Les  conséquences  sur  la  population  demeurent  les  nombreux  cas  de  violations 

Continuer le plaidoyer pour le renforcement  de  la  sécurité des populations civiles.  (Cluster protection)  Mener  des  actions  de sensibilisation pour la prise en charge  des  cas  de  viol  et  la dénonciation des auteurs  (Cluster protection)  Faire un plaidoyer auprès des autorités  juridiques provinciales pour des  actions contre l’impunité  (Sous  cluster  SGBV,  Cluster protection) 

Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 5

enregistrés  entre  autres  les  pillages,  les  viols  et  les  enlèvements  de  civils  lors  des incursions, braquages  et  affrontements  rapportés.  Il  s’agit par  exemple,  du  viol de 06 personnes dont 04 mineures ainsi que 02  femmes dans  le carré minier de Tchankindo, Luzoga et Kiseku dans le groupement de Bamuguba Sud le 04 mai 2020 par la coalition Raiya Mutomboki Donat et Walike.  

Des mouvements préventifs de populations ont été signalés suite à ces incidents. Ainsi, environ 58 ménages ont quitté Kibila, village du groupement de Bamuguba Sud suite à l’affrontement qui a opposé  les FARDC et  les Raiya Mutomboki du groupe Donat le 27 mai 2020.  

L’idée des alliances qui dominait au sein des groupes armés Raiya Mutomboki et Mai Mai Malaika  semble  être  écartée.  Chacun  d’eux  a  opté  désormais  pour  des  actions individuelles. Le  risque de possibles affrontements entre ces groupes n’est donc pas à écarter. Cela pourrait une fois de plus conduire à commettre des violations à l’endroit des civils  et  des  mouvements  de  population.  La  prise  d’assaut  de  certains  villages  du groupement  de  Bamuguba  Sud  par  les  groupes  armés  Raia  Mutomboki  venant  des territoires de Walungu et Kabare, en  l’occurrence  les groupes Lukoba, Blaise et Bralima ne  fait  qu’exacerber  le  risque  des  possibles  affrontements  entre  ces  groupes  et  ceux opérant depuis longtemps dans la zone. 

Uvira 

Le Territoire est  resté marqué par  l’activisme des groupes armés  faisant dans  le grand banditisme ou sur  fond de conflits  intercommunautaires. Le mode opératoire  reste  les incursions et braquages pendant lesquels viols, enlèvements et pillages sur les civils sont commis. Le groupement de Kigoma, spécifiquement dans les Hauts Plateaux de Marungu et Moyens Plateaux de Katobo, le groupement de Bijombo ainsi que celui de Runingu dans sa partie de la Plaine de la Ruzizi ont été les plus affectés.  Enplus de civils (dans les villages en particulier) sont rançonnés au motif de garantir leur sécurité ou d’éviter de se faire attaquer. Au cours de la semaine du 12 au 19 mai 2020, sur ordre des Maï Maï factions Nyerere, Kashumba, Mulondani, les chefs des villages de Gongwe, Ruhuha, Katembo, Ruhito, Kiruri et Mukono du groupement de Runingu ont collecté près de 25 kg de la farine de manioc et une chèvre par village pour le compte de ces groupes armés.  

Pareillement, dans  la nuit du 22 mai 2020, une vache, 25 kg de  la farine de manioc, 03 casiers  de  bière  et  90.000FC  remis  par  le  notable  du  village  Ruhura  ont  suffi  pour convaincre les miliciens Maï Maï Mulondani et Kashumba qui voulaient attaquer le village Katembo dans le groupement de Runingu à se retirer sans violence. En revanche, au niveau de Hauts Plateaux de Bijombo, des violations se commettent sur les civils dans le cadre de l’interminable conflit intercommunautaire qui sévit dans la zone. Les représailles ou réponses à des incidents par groupes armés interposés continuent.  Le 20 mai 2020, à Ishenge dans le groupement de Bijombo, une incursion des Maï Maï a été signalée dans le kraal d’un membre de la communauté Banyamulenge. 04 vaches y ont été abattues. Le viol demeure aussi un mode de représailles.  Le 22 mai 2020, une femme IDP, membre de  la communauté Fuliro, en pleine activité champêtre dans son champ a été violée  par  02  miliciens  Twagwineho  à  Kanono,  dans  le  groupement  de  Bijombo. Malheureusement,  la survivante n’a pas pu accéder au kit pep car le centre de santé de Kanono touché par le conflit n’est pas encore opérationnel. Outre  l’activisme  des  groupes  et  bandits  armés  sus  évoqués,  des  mouvements transfrontaliers des EX FNL sur la route nationale N°5 le long de la Plaine de la Ruzizi ont mis à mal la protection des civils.  

Les perturbations de circulation, liées aux inondations exposent davantage les usagers de la route nationale N°5. Le braquage d’un bus avec à son bord des passagers en provenance de Bukavu au niveau du village Munywema dans la cité de Kiliba par les EX FNL le 15 mai 2020 explique bien cette assertion. Les passagers se sont vu ravir divers biens de valeur. Il en est de même de  l’enlèvement de deux camionneurs à Karava, au nord de Runingu suivi d’un accrochage entre bandits armés et les FARDC, au cours duquel un FARDC a été tué. Il convient de noter que comme le mois passé, les catastrophes naturelles ont une fois de plus générer des  conséquences  fâcheuses  sur  les civils dont plusieurs ont perdu  leurs biens et moyens de subsistance. Les  filles et  femmes sinistrées s’adonnent au sexe de survie  aussi bien  à Uvira  centre que dans  la plaine  afin de  répondre  aux nombreuses vicissitudes de la vie. 

Faire un plaidoyer auprès des autorités administratives et coutumières contre l’impunité dans le cadre des violences sexuelles Renforcer la sensibilisation de la communauté sur les dangers du sexe de survie sur la santé des filles et des femmes et la communauté en générale  (Sous cluster SGBV)  Mener un plaidoyer auprès des FARDC pour une meilleure sécurisation de la RN5 affectée par les pluies diluviennes  (Cluster protection)  

Mwenga 

Le secteur d’Itombwe a été l’entité le plus touchée par les activités criminelles des groupes armés. En effet, une incursion des miliciens Mai Mai faction César y a été enregistrée le 28 mai 2020, touchant spécifiquement les sites d’hébergement des déplacés internes de Kilulwe. Il s’agit en majorité des déplacés de la communauté Banyamulenge. Par rapport à la situation, une riposte de la coalition FARDC et Monusco a été menée, avec comme bilan la  mort  d’un  milicien,  05  civils  déplacés  blessés,  le  pillage  du  bétail  mais  aussi  le déplacement  d’environ  20  ménages  des  ethnies  Bembe  et  Nyindu  de  Mikenge  à destination de Ngezi. Vu le climat d’animosité entre les communautés Banyamulenge et la coalition de Babembe, Banyindu et Bafuliro, cette nouvelle donne risque d’envenimer une fois de plus la situation de conflit intercommunautaire persistant dans la zone. Le risque 

La recommandation majeure est en lien avec le COVID 19. Mener des sensibilisations auprès de la population pour le respect des mesures barrières Sensibiliser les forces de sécurité sur le respect des droits de l’homme dans le cadre de l’application de ces mesures barrières.

Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 6

    

d’éventuelles autres violations avec d’importants mouvements de déplacement n’est pas à écarter.  En dehors de la situation ci‐haut décrite, la fréquence en termes d’incursions est  en  baisse  en  ce  mois  de  mai  comparativement  au  mois  d’avril  qui  avait  connu l’activisme  de  plusieurs  groupes  armés  virulents,  caractérisés  par  des  incursions  et attaques contre les villages (cfr les incursions du 04 avril 2020 à Kikwilo par la coalition Raia Mutomboki Ngyalabatu, Luma, Nakiliba et Nguvu ya milima), dans le rapport du mois d’avril 2020.  

En lien avec le COVID‐19, les civils, résidents des villages de Kilungutwe et Kasika ont fait face aux arrestations, coups et blessures ainsi que d’extorsions de  la part des forces de sécurité FARDC et PNC. Le fondement de ces abus serait le non‐ respect des mesures de prévention mises en place par le gouvernement provincial et national notamment le port des masques et gants. Toutefois, le risque de soulèvement populaire au niveau local n’est pas à minimiser du fait de ces exactions des forces de sécurité nationale. 

 (Cluster protection, Cluster Santé) 

Walungu  

Ce territoire a connu une légère amélioration sur  le plan de  la protection en dépit de  la présence  encore  active  des  groupes  armés.  Cette  situation  est  liée  au  processus  de reddition en cours auquel le groupe Raiya Mutomboki Maheshe avait adhéré. Ainsi, le 21 mai 2020 à Chishadu/groupement de Mulamba, 60 miliciens du groupe précité se sont portés candidats à la reddition. Cependant, seuls leur leader Maheshe et 04 de ses gardes du corps ont été pris en compte par  la MONUSCO et amenés de ce  fait à Bukavu. La localité de Luntukulu a été divisée en deux parties. La partie Nord était celle occupée par le groupe Maheshe tandis que  le Sud est  jusqu’à ce jour sous contrôle du groupe Raiya Mutomboki  Ndarumanga.  La  reddition  du  groupe  Maheshe  a  été  saluée  par  la communauté entière de Luntukulu car selon elle, cette démarche pourrait pousser ceux de  Ndarumanga  à  emboiter  le  pas.  Toutefois,  les  membres  de  la  communauté  sont sceptiques et veulent assister à  l’effectivité de  la  reddition car  le nombre  rendu parait moindre par rapport au groupe en attente. De l’expérience de la zone, plusieurs fois des redditions ont été amorcées et ont abouti à des échecs compte tenu du non‐ respect des accords entre le gouvernement et les responsables miliciens. Ce qui accentue une fois de plus l’insécurité dans la zone avec des violations à l’égard des civils. Ainsi, pour prévenir le risque d’un possible monté de l’insécurité dans la zone, les autorités tant provinciales que nationales devraient s’approprier ce processus en mettant en place des mécanismes pour un meilleur encadrement de ces miliciens. Dans le cas contraire, la zone précitée mais aussi ses périphéries pourraient  subir un  revers, capable de mettre à mal  la petite quiétude observée ces derniers jours. 

Mener  un  plaidoyer  auprès des  autorités  militaires  ainsi que  la  MONUSCO  pour renforcer  le  processus  de reddition  dans  un  bref  délai pour  le  reste  des  miliciens Maheshe qui circulent dans le groupement  de  Mulamba  et ses environs  afin de prévenir tout abus des droits humains dont  pourrait  être  victime  la population civile.  (Cluster Protection). 

Kalehe 

Malgré  les  opérations  de  traque  FARDC  en  cours  dans  la  zone,  les  groupes  armés continuent  leurs méfaits avec des  incursions, des  affrontements entre eux et avec  les FARDC. Les groupes les plus actifs pour ce mois ont été les pygmées armés et les miliciens du Conseil National pour le Renouveau (CNRD). Les premiers se sont illustrés par plusieurs affrontements avec les FARDC au niveau du Parc national de Kahuzi biega. Les seconds ont mené plusieurs incursions dont celle de Kitindiro au cours de laquelle 01 enfant a été tué le 1er ai 2020. On note également un affrontement avec les FARDC le 14 mai 2020 avec comme bilan 05 miliciens tués.  

Certains groupes tels que la faction Nyatura, ont repris leur activité avec le retour de leur leader le nommé Karume. Pour rappel, certains membres de ce groupe se sont rendus au FARDC en décembre 2019. Mais pour des questions d’inconvenance dans  la prise en charge, ceux‐ci se sont évadés du centre de Nyamunyunyi depuis le 07 mai 2020.  Des affrontements avec les FARDC présents dans le cadre de la sécurisation du territoire sont aussi à signaler.  

Les conséquences de ces  incidents restent nombreuses. On note des pillages, des viols ainsi que des enlèvements avec de nombreux déplacements de population. Environ 1427 ménages venus des villages de Lulere, Kisha, Kalamo et Bushungulu dans  le Nord Kivu seraient arrivés dans  le groupement de Ziralo suite aux affrontements entre FARDC et Maï Maï Machano dans le territoire de Masisi.  

Les groupements de Buzi et de Ziralo ont été les plus touchés par les activités criminelles de ces groupes armés. 

Renforcer  les  actions  de sécurisation des civils 

 

(autorités militaires) 

Kabare 

Comme le mois d’avril dernier, la zone a fait une fois de plus face à l’activisme des groupes armés  notamment  des  hommes  armés  inconnus  et  les  premiers  citoyens  venus probablement du Parc National de Kahuzi Biega. Ces factions armées se sont illustrées par des incursions dans des villages. Ainsi, des scènes de pillage tel que l’incursion du 20 mai 2020 à Nyamutwe dans le groupement d’Irambi‐ Katana par les premiers citoyens ont été enregistrées. Les motivations restent le gain facile.  

Idem Kalehe 

Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 7

Activités menées  03 missions d’évaluations ont été réalisées au cours de ce mois de mai 2020 :  

- 01 mission d’évaluation en besoins de protection et de l’impact du COVID – 19 sur la situation de protection des civils sur l’axe Bushaku‐ Katasomwa‐ Ziralo, groupement du même nom dans le territoire de Kalehe du 18 au 22 Mai 2020 ; 

- 01 mission d’évaluation et de suivi des cas de violence sexuelle et   de l’impact du COVID‐ 19 sur la protection des civils sur l’axe Maimingi‐ Nyalubemba en territoire de Shabunda du 18 au 23 mai 2020. NB :  les deux missions sus évoquées ont été menées conjointement avec  les missions COVID‐19 dans  les axes précités et  les différents rapports ont déjà été partagés. 

- 01 mission conjointe du HCR et de ses partenaires (INTERSOS, AIDES et CNR) sur la présentation du projet communautaire abri a été mené. Les axes visités sont Mulamba, Kaniola dans le territoire de Walungu et Mwenga centre dans le territoire de Mwenga du 27 mai au 01 juin 2020. Le projet en question a été présenté aux autorités, chefs coutumiers et parties prenantes dans le cadre du projet Abris et Wash du HCR. 

- 01 mission d’évaluation multisectorielle (HCR et partenaires) dans la plaine de la Ruzizi dans le territoire d’Uvira du 30 Avril au 07 Mai 2020. La mission en soi consistait à évaluer les dégâts matériels et humains causés par les pluies diluviennes qu’avait connues la zone (Sange, Mutarule et environs). 

                 Les différents rapports ont été partagés.  

  

Recommandations  

Domaines  Recommandations  Acteurs ciblés Niveau 

d’urgence Monitoring de Protection 

- Plaidoyer auprès des autorités militaires pour renforcer la protec on des civils dans  les  Hauts  Plateaux  d’Uvira‐Fizi‐Mwenga,  dans  le  groupement  de Bamuguba sud à Shabunda, à Kalehe dans  le Parc de Kahuzi Biega avec  la reprise  des  groupes  armés  déserteurs  des  centres  de  démobilisa on  et  à Babuyu dans le territoire de Kabambare.  

 

- Plaidoyer  auprès des  autorités  des FARDC  au  niveau  de  la  province  pour relancer le processus de reddi on en faveur de certains groupes armés prêt à se rendre (Territoires de Shabunda et Kabare). 

 

- Forma ons des officiers FARDC et PNC sur le respect des droits humains et autres théma ques de protec on sur l’ensemble des territoires de la province du Sud Kivu et celui de Kabambare (Maniema). 

 

Cluster protection 

 

  MONUSCO DDR et FARDC  UNHCR‐INTERSOS 

Urgent 

 

 

Urgent 

 

Normal 

SGBV  - Intensifier les sensibilisa ons sur l’importance pour les survivantes de viol de se rendre dans les 72h au centre de santé, à la préven on et à la dénoncia on des cas de SGBV à Kabambare et Uvira. Encourager les acteurs humanitaires, ayant dans leur paquet, une prise en charge holis que des cas, à intervenir en faveur  des  survivantes  (volets  psychosocial,  réinser on  socioéconomique, juridique et judiciaire) ;  

- Plaidoyer auprès des partenaires œuvrant dans  le domaine de  la santé pour un appui en kit PEP en faveur des structures médicales pour une meilleure prise en charge des cas de violence sexuelle et en par culier  les cas de viol (cas du Territoire de Shabunda). 

 

Sous Cluster SGBV Cluster Protection  Urgent 

Protection de l’enfance 

- Sensibiliser  les  groupes  et milices  armés  sur  l’interdic on  de  recruter  les enfants (cas des Territoires de Shabunda, Walungu et Kabare) ; 

 - Plaidoyer  pour  la  mise  en  place  de  centres  d’encadrement  pour  enfants 

déscolarisés  ou  sor s  des  groupes  armés  et  installa on  d’espaces  amis d’enfants pour les plus jeunes. 

 

Cluster Protection Groupe de travail Protection de l’ enfant 

Urgent 

Cohabitation pacifique 

- Plaidoyers auprès des autorités éta ques et acteurs humanitaires pour  leur implica on dans  la résolu on des conflits  intercommunautaires de Bijombo (uvira) et de Kabambare entre les Babuyu et les Babembe  

Sous GT LTP (DIC) Très Urgent 

 

Pour tout contact : 

Manke Kante, Chef de bureau HCR Bukavu, [email protected]  

Nadia Barheza, Administrateur Associé à la Protection, [email protected] 

Annexes 

Mouvements des populations statuts  Lieux de provenance  Lieux de déplacement  Motifs/Causes de déplacement  Nombre de ménages 

Territoire de Mwenga 

PDIs  Mikenge Ier (Groupement Basimukinje 1er) 

Ngezi le 28 Mai 2020  Attaque du site des déplacés Banyamulenge à Kilulwe, le 28 Mai 2020 par les Mai Mai de la faction César. 

20 ménages composés de 100 personnes dont (35 femmes, 10 hommes et 55 enfants).   

Territoire de Shabunda 

PDIs  Carré minier de Tchankindo, campagnes de Luzoga et Kiseku 

Ikozi, Kakozi et Byangama en date du 04 Mai 2020 

Incursion des Raia Mutomboki Donat et Walike 

178 ménages composés de 820 personnes dont 315 femmes, 243 hommes, 114 filles et 148 garçons. 

IDPs  Lugungu  Forêt dans la nuit du 10 au 11 Mai 2020 

Conflit foncier interclanique sur l’exploitation de minerais au carré minier de Kisanga 

30 ménages composés de 150 personnes dont 65 femmes, 38 hommes, 27 filles et 20garçons. 

IDPs  Wakenge  Forêt en date du 19 Mai 2020 

Affrontement entre Mai Mai Malaika et Raia Mutomboki de la faction Jean Musumbu. 

49 ménages composés de 245 personnes dont 95 femmes, 70 hommes, 50 filles et 30 garçons. 

Territoire de Walungu 

PDIs  Kamalebo (carré minier de Makala) 

Lubimbe et Kibandamangobo en date du 02 Mai 2020 

Incursion des miliciens Raia Mutomboki de la faction Lukoba 

17 ménages constitués de 90 personnes dont 30 hommes, 35femmes et 25 enfants. 

PDIs  Kabulangwa, Kagundu et Nabirija 

Forêt environnante le 08 Mai 2020 

Affrontement entre FARDC et Raia Mutomboki de la faction Maheshe 

30 ménages composés de 150 personnes dont 65 femmes et 35 enfants. 

PDIs  Mupoke dans le groupement de Mulamba 

Kamalebo et Nyandelema le 12 Mai 2020 

Affrontement entre Raia Mutomboki Lukoba et Kafanyambiyo 

27 ménages composés de 135 personnes  dont 95 hommes et 40 femmes. 

Territoire de Kalehe PDIs  Ufamando dans le 

Territoire de Masisi Kisha, Kalamo, Lulere, Bilembwe, Bushugulu et Kirambo 

Affrontement entre FARDC et Mai Mai Machano 

1427 ménages 

Territoire de Fizi 

IDPs  Kilembwe /Manyokwa dans le groupement de Basimbi dans le secteur de Lulenge 

Forêt de Kilembwe   Crainte des enquête  initiées par  les services  de  sécurité  suite  au  cas  de justice  populaire  où  trois  personnes accusées de sorcellerie ont été tuées par la population locale de Kilembwe, localité de Manyokwa la nuit du 15 au 16 Mai 2020 

500 ménages composés de 2708 personnes dont 589 femmes, 456 hommes et 1663 enfants. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 9

 

 

 

Arrestatio

n Arbitraire

Enleve

men

ts

Recrutem

ent 

Force

Travaux Forces

Extorsions de 

Bien

Incend

ie

Taxe illeg

ale

Pillages

Occup

ation 

illeg

ale

Deg

uerpisseme

nt force

Cou

ps et 

Blessures

Hom

icides

Blessures ou 

morts du aux 

mines

Mutilatio

n

Torture/Traitem

ent inhu

main

Viols

Agression 

Sexu

elle

Agression ph

ys 

(SGBV)

Mariage fo

rce

Den

i de 

ressource

Violence 

Psychologiqu

e

Fizi 3 3 0 42 16 0 2 65 0 0 16 4 0 0 0 7 11 5 0 2 0 176 12%Uvira 4 5 10 0 13 0 0 22 0 0 12 1 0 0 0 13 3 1 0 2 0 86 6%Kalehe 21 7 0 13 111 0 4 10 0 0 64 1 0 0 9 1 1 0 0 0 0 242 16%Shabunda 55 29 0 72 96 0 5 38 0 1 74 1 0 0 16 10 0 23 0 0 0 420 28%Walungu 43 26 3 38 67 0 0 10 0 0 72 0 0 0 1 1 0 4 8 0 0 273 18%Mwenga 32 0 0 49 64 3 0 7 0 0 43 3 0 0 0 0 7 1 2 1 1 213 14%Kabambare 3 0 0 10 0 0 6 9 0 0 7 2 0 0 0 3 0 0 0 1 0 41 3%Kabare 2 0 0 0 6 0 1 22 0 0 19 0 0 0 0 50 3%Total général 163 70 13 224 373 3 18 183 0 1 307 12 0 0 26 35 22 34 10 6 1 1,501 100%

#Violations par Territoire

 Total 

VIOLATION DU DROIT A LA LIBERTE

VIOLATION DU DROIT A LA PROPRIETE

VIOLATION DU DROIT A L'INTEGRITE PHYS

VIOLENCE SEXUELLE

Arrestatio

n Arbitraire

Enleve

men

ts

Recrutemen

t Fo

rce

Travaux Forces

Extorsions de 

Bien

Incend

ie

Taxe illeg

ale

Pillages

Occup

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illeg

ale

Deg

uerpisseme

nt force

Cou

ps et 

Blessures

Hom

icides

Blessures ou 

morts du aux 

mines

Mutilatio

n

Torture/Traitem

ent inhu

main

Viols

Agression 

Sexu

elle

Agression ph

ys 

(SGBV)

Mariage fo

rce

Den

i de 

ressource

Violence 

Psychologiqu

e

Fizi 3 0 0 28 6 0 0 32 0 0 13 2 0 0 0 4 2 1 0 2 0 93 6%Ruzizi 4 4 0 0 5 0 0 9 0 0 9 0 0 0 0 5 1 0 0 0 0 37 2%Kalehe 5 0 0 0 0 0 4 0 0 0 0 9 1%Uvira 0 1 0 0 0 1 0%Kalole 20 1 0 16 22 0 0 9 0 0 12 0 0 0 2 1 0 6 0 0 0 89 6%Lemera 0 1 0 0 7 0 0 3 0 0 6 2 0 0 0 0 19 1%Nundu 0 1 0 10 0 0 0 9 0 0 0 2 0 0 0 2 8 2 0 0 0 34 2%Mulungu 35 28 0 56 74 0 5 29 0 1 62 1 0 0 14 9 0 17 0 0 0 331 22%Kaniola 39 21 3 36 63 0 1 22 0 0 77 0 0 0 1 1 0 3 8 0 0 275 18%Mwana 5 0 0 18 22 2 0 0 0 0 12 1 0 0 0 0 2 0 0 1 1 64 4%Mubumbano 6 4 0 0 9 0 0 10 0 0 11 0 0 0 0 40 3%Mwenga 22 0 0 20 35 0 0 0 0 0 28 0 0 0 0 0 4 0 0 0 0 109 7%Kabambare 0 0 0 10 0 0 3 9 0 0 4 1 0 0 0 3 0 0 0 1 0 31 2%Minova 0 0 0 2 33 0 0 0 0 0 10 0 0 0 1 46 3%Kimbi Lulenge 0 2 0 3 10 0 0 24 0 0 3 0 0 0 0 1 1 2 0 0 0 46 3%Haut‐Plateau 0 0 10 0 1 0 0 10 0 0 3 0 0 0 0 2 0 1 0 2 0 29 2%Kalonge 4 3 0 1 4 0 0 10 0 0 5 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 29 2%Bunyakiri 17 4 0 10 69 0 4 0 0 0 45 1 0 0 8 158 11%Saramabila 3 0 0 0 0 0 3 0 0 0 3 1 0 0 0 10 1%Itombwe 5 0 0 12 7 1 2 7 0 0 3 2 0 0 0 0 1 1 2 0 0 43 3%Walungu 0 1 0 2 1 0 0 0 0 0 3 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 8 1%Total général 163 70 13 224 373 3 18 183 0 1 307 12 0 0 26 35 22 34 10 6 1 1,501 100%

#Violations par zone de santéVIOLATION DU DROIT A 

LA LIBERTEVIOLATION DU DROIT A LA 

PROPRIETEVIOLATION DU DROIT A 

L'INTEGRITE PHYSVIOLENCE SEXUELLE

 Total 

Arrestation 

Arbitraire

Enleve

men

ts

Recrutemen

t Force

Travaux Forces

Extorsions de 

Bien

Incend

ie

Taxe illegale

Pillage

s

Occup

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illeg

ale

Deg

uerpissemen

t force

Coup

s et 

Blessures

Homicides

Blessures ou 

morts du aux 

mines

Mutilatio

n

Torture/Traitem

ent in

humain

Viols

Agression 

Sexu

elle

Agression phy

s (SGBV)

Mariage force

Den

i de 

ressou

rce

Violence 

Psycho

logiqu

e

Autorité locale 0 0 0 0 0 1 1 0%Bandits 0 3 0 6 8 0 0 49 0 0 12 4 0 0 0 3 4 0 0 0 0 89 6%FARDC 53 0 0 70 62 0 9 1 0 0 32 1 0 0 9 2 1 1 0 0 0 241 16%Groupe arme inconnu

9 0 0 2 0 0 2 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 15 1%

Inconnu 1 0 0 14 25 3 0 23 0 0 41 1 0 0 0 0 6 0 0 0 0 114 8%Mai Mai 80 67 13 122 243 0 9 99 0 1 204 4 0 0 15 18 10 22 8 0 0 915 61%PNC 15 0 0 2 12 0 0 0 0 0 7 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 37 2%Pop civile 0 2 0 0 0 8 1 10 2 6 0 29 2%#N/A 5 0 0 0 0 0 3 0 0 0 0 0 8 1%ANR 6 0 0 0 4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 11 1%FDLR 8 0 0 10 5 0 0 0 0 0 23 2%FNL  0 0 0 9 0 0 9 0 0 0 0 18 1%Total général 163 70 13 224 373 3 18 183 0 1 307 12 0 0 26 35 22 34 10 6 1 1,501 100%

#Violations par auteurs présumés

 Total 

VIOLATION DU DROIT A LA LIBERTE

VIOLATION DU DROIT A LA PROPRIETE

VIOLATION DU DROIT A L'INTEGRITE PHYS

VIOLENCE SEXUELLE

Rapport mensuel de monitoring de Protection | Sud Kivu & Maniema (Kabambare) | mai 2020 1

 

 

Tableaux croisés Les matrices ci‐dessous doivent être lues verticalement.  Ex. Les Mai Mai sont présumés auteurs de 96% d’incidents d’enlèvement. 

 

   

Arrestatio

n Arbitraire

Enlev

emen

ts

Recrutem

ent 

Force

Travaux Forces

Extorsions de 

Bien

Incend

ie

Taxe illegale

Pillage

s

Occup

ation 

illeg

ale

Deg

uerpisseme

nt fo

rce

Coup

s et 

Blessures

Homicides

Blessures ou 

morts du aux 

mines

Mutilatio

n

Torture/T

raite

men

t inh

umain

Viols

Agression 

Sexu

elle

Agression ph

ys 

(SGBV)

Mariage fo

rce

Deni d

e ressou

rce

Violence 

Psychologiqu

e

0‐4 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0%5‐11 0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 4 0%12‐17 0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 2 0 0 0 0 16 5 1 4 0 0 30 2%18‐59 7 4 0 16 72 1 2 45 0 0 38 4 0 0 0 19 17 33 6 6 1 271 18%60+ 1 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0%Sous‐total 8 4 0 16 74 1 2 50 0 0 43 4 0 0 0 35 22 34 10 6 1 310 21%

0‐4 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0%5‐11 0 0 0 3 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 5 0%12‐17 5 2 13 18 1 0 0 3 0 0 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 51 3%18‐59 148 60 0 187 290 2 15 125 0 1 249 7 0 0 26 0 0 0 0 0 0 1,110 74%60+ 2 4 0 0 8 0 1 3 0 0 4 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 23 2%Sous‐total 155 66 13 208 299 2 16 133 0 1 264 8 0 0 26 0 0 0 0 0 0 1,191 79%

Total général 163   70    13    224    373   3     18    183   ‐   1       307   12     ‐        ‐   26     35   22     34     10     6       1       1,501 100%

VIOLATION DU DROIT A LA LIBERTE

VIOLATION DU DROIT A LA PROPRIETE

VIOLATION DU DROIT A L'INTEGRITE PHYS

VIOLENCE SEXUELLE

Femmes

Hommes

 Total 

Tranches d'age des victimes par violation

Violations

Mai

Mai

Au

tori

té lo

cale

Ban

dit

s

FA

RD

C

Gro

up

e ar

me

inco

nn

u

Inco

nn

u

PN

C

Po

p c

ivile

FN

L

Arrestation Arbitraire 49% 0% 0% 33% 0% 1% 9% 0% 0%

Enlevement 96% 0% 4% 0% 0% 0% 0% 0% 0%

Travaux Forcés 54% 0% 3% 31% 0% 6% 1% 0% 0%

Extorsions de biens 65% 0% 2% 17% 2% 7% 3% 0% 0%

Incendie 0% 0% 0% 0% 0% 100% 0% 0% 0%

Pillages 54% 0% 27% 1% 1% 13% 0% 0% 5%

CoupBlessure 66% 0% 4% 10% 1% 13% 2% 0% 3%

Homicide 33% 0% 33% 8% 0% 8% 0% 17% 0%

Torture/Traitement inhumain

58% 0% 0% 35% 4% 0% 0% 0% 0%

Viol 51% 0% 9% 6% 3% 0% 0% 23% 0%

Agression sexuelle 45% 0% 18% 5% 0% 27% 0% 5% 0%

Agression Physique 65% 0% 0% 3% 0% 0% 3% 29% 0%

Deni de ressource 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 100% 0%

Violations Fiz

i

Uvi

ra

Kal

ehe

Sh

abu

nd

a

Wal

un

gu

Mw

eng

a

Kab

amb

are

Kab

are

Arrestation Arbitraire 2% 2% 13% 34% 26% 20% 2% 1%

Enlevement 4% 7% 10% 41% 37% 0% 0% 0%

Travaux Forcés 19% 0% 6% 32% 17% 22% 4% 0%

Extorsions de biens 4% 3% 30% 26% 18% 17% 0% 2%

Incendie 0% 0% 0% 0% 0% 100% 0% 0%

Pillages 36% 12% 5% 21% 5% 4% 5% 12%

Coups et blessures 5% 4% 21% 24% 23% 14% 2% 6%

Homicide 33% 8% 8% 8% 0% 25% 17% 0%

Torture/Traitement inhumain

0% 0% 35% 62% 4% 0% 0% 0%

Viol 20% 37% 3% 29% 3% 0% 9% 0%

Agression sexuelle 50% 14% 5% 0% 0% 32% 0% 0%

Agression physique 15% 3% 0% 68% 12% 3% 0% 0%

Deni de ressources 33% 33% 0% 0% 0% 17% 17% 0%