¿Por qué es importante educar a los más pobres en medio ambiente? // Pourquoi est-il important...

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Le magazine de l’Éducation relative à l’Environnement (ErE) n°80 septembre, octobre, novembre 2008 Belgique-Belgïe P.P. Bruxelles–X 1/2241 Bureau de dépôt Bruxelles X P605313 S YMBIOSES SYMBIOSES est le bulletin trimestriel de liaison de l’asbl Réseau IDée Moins tu es riche, moins tu pollues, plus tu trinques p.7 L’environnement, ça ne coûte rien ! p.12 (Re)trouver du lien p.14 Précarité : une question d'environnement ? Photo : © Marc Deckers

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L e m a g a z i n e d e l ’ É d u c a t i o n r e l a t i v e à l ’ E n v i r o n n e m e n t ( E r E )

n°80 • septembre, octobre, novembre 2008

Belgique-BelgïeP.P.

B r u x e l l e s – X1/2241

Bureau de dépôtBruxelles XP605313

SYMBIOSES

SYMBIOSES est le bulletin trimestriel de liaison de l’asbl Réseau IDée

Moins tu es riche, moins tupollues, plus tu trinques p.7

L’environnement, ça ne coûterien ! p.12

(Re)trouver du lien p.14

Précarité :une question d'environnement ?

Photo : © Marc Deckers

Sommaire

2 SYMBIOSES no 80– Automne 2008

SYMBIOSES est imprimé sur papier recyclé et emballé sous film biologique.

Le Réseau IDée bénéficie du soutien de la Ministre de l’Environnement et du Ministre de l’Emploien Région de Bruxelles-Capitale, du Ministre de l’Environnement de la Région wallonne

et du service d’Éducation permanente de la Communauté française.SYMBIOSES est envoyé gratuitement dans les écoles grâce aux soutiens des Ministres de l’Environnement

des Régions wallonne et bruxelloise.

jÉditorial1 Pour une éducation populaire à l’environnement p.3

j Infos en bref p.4

jLu et vu pour vous p.22

jAgenda p.24

Pécarité :une question d’environnement ?jMatière à réflexion

1 Interview du scientifique p.71 Interview de l’éco-pédagogue p.81 Avis des acteurs sociaux p.9

jExpériences1 Idée à prendre : un diagnostic marchant p.101 Quand les « petites gens » font un petit film /

« Y a pas de petites économies » p.111 (Re)trouver du lien p.141 La nature pour reconstruire le futur /

Et si les habitants devenaient relais ? p.151 Coin nature à la croisée des cultures p.161 La ferme du quartier Nord p.17

jTémoignages1 L’environnement, ça ne coûte rien ! p.121 Albert : itinéraire précaire p.13

jActivité1 Exprimer les représentations p.18

jOutils p.19

jAdresses utiles p.20

Réseaud’Information et de

Diffusionen Éducation à

l’Environnementassociation sans but lucratif

L’asbl Réseau IDée veut pro-mouvoir l’Éducation relative àl’Environnement à tous lesniveaux d’âge et dans tous lesmilieux socioculturels.

Elle a pour objet d’assurer la cir-culation optimale de l’information,la valorisation et la diffusion desréalisations ainsi que la réflexionpermanente dans le domaine del’Éducation relative à l’environ-nement.Trimestriel, SYMBIOSES s’adresseà tous ceux et celles qui sontamenés à pratiquer ou pro-mouvoir l’éducation à l’envi-ronnement.Le Réseau IDée fournit l’abon-nement à SYMBIOSES en échangede la cotisation de membre adhé-rent (10€– pour l’étranger14€),à verser au compte no 001-2124123-93 du Réseau IDée– 266 rue Royale – 1210Bruxelles.

Présidenteet éditrice responsable :1 Catherine ROUSSEAU266 rue Royale1210 Bruxelles

Édition et diffusion :1 Réseau IDée266 rue Royale1210 BruxellesT : 02 286 95 70F : 02 286 95 [email protected]. reseau-idee.be

Rédaction :1Christophe DUBOIS

rédacteur en chef1Joëlle VAN DEN BERG

directrice de publication1 Céline TERET

journaliste

Ont collaboré à ce numéro :1 Ludivine BEUMIER 1 MarieBOGAERTS 1 César CARROCERAGIGANTO 1 Sandrine HALLET 1Dominique WILLEMSENS 1

Photo de couverture :1 Marc DECKERS

Mise en page :1 César CARROCERA GIGANTO

Impression :1 VAN RUYS

Site Web :1 www.symbioses.be

Prochain Symbioses :

Culture et environnementParution février 2008

DOSSIER

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Éditorial

D evons-nous dire « pauvres », « défavorisés », « précaires », « opprimés »… ? Cette question, la rédaction de Symbioses se l’estposée à l’entame de ce dossier consacré aux relations entre « précarité et environnement ». Et il n’y a pas de bonne répon-se. Car tous les termes montrent leurs limites. Chacun occulte une part de réalité. Tantôt résumant la personne, dans

l’imaginaire collectif, à sa situation économico-économique, quitte à oublier toutes ses autres richesses. Tantôt concentrant tousles regards sur les dynamiques politiques ou sociétales.

Cependant, cette question du « comment dire » n’est pas seulement sémantique. Elle révèle aussi l’inconfort dans lequel se trou-vent les professionnels de l’environnement dès qu’ils parlent de ce « public précarisé ». Un public qui, jusqu’à présent, leur estresté majoritairement méconnu. Il faut dire que les deux secteurs – le social et l’environnemental – se sont ignorés depuis plusde 40 ans. Jusqu’à récemment. Jacques Theys* en parle très bien. Il explique comment, dans les années soixante, l’urbain et lesocial ont été marginalisés en faveur d’une conception « nature » de l’environnement. Comment, à cette époque, l’environnementcomme enjeu politique a été défini par et pour la classe moyenne. Comment, à force de penser l’environnement comme unevaleur universelle et globale, on a parfois perdu de vue les contextes sociaux particuliers.

En parlant de globalisation, précisons d’emblée que nous avons choisi, dans ce numéro de Symbioses, de ne parler que de la « pré-carité d’ici », en Belgique. N’oublions pas cependant qu’elle renvoie à celle du Monde, du Sud et de l’Est. Les pauvres de cheznous sont d’ailleurs en partie issus des flux migratoires. Les mécanismes qui entretiennent la pauvreté sont en outre souvent lesmêmes, ici ou ailleurs : cela reste l’histoire de « dominants » qui imposent – consciemment ou pas - un système qui leur est de plusen plus favorable, à un tiers ou un quart-monde, qui n’a pas les outils pour se défendre.

Et l’éducation relative à l’environnement (ErE) dans tout cela ? Elle se concentre sur les relations entre l’homme et son environnement,montre comment ils s’influencent mutuellement. Pourtant, l’environnement ne reste-t-il pas trop souvent l’objectif prioritaire de notreréflexion et de notre action : comment limiter les comportements inadaptés, comment aimer la nature et protéger la planète ? Ettrop rarement : comment l’éducation à l’envionnement peut-elle émanciper ? Rééquilibre-t-elle les rapports de force ? Commentfaire en sorte que les derniers pollueurs ne soient pas les premières victimes ?

L’environnement - qu’il soit cadre de vie, énergie, mobilité, nature… - peut être un levier de progrès social. Travaillons donc, maindans la main avec les travailleurs sociaux, à une éducation à l’environnement davantage socio-centrée. Ecoutons les plus pauvres,éveillons-les à leur environnement. Non tant pour qu’ils s’émerveillent ou acquièrent un comportement particulier, défini par uneculture dominante, mais surtout pour les outiller. Travaillons ensemble pour que les précarisés d’ici puissent défendre leur droit –sans cesse baffoué – à un environnement sain, et à une éducation à l’environnement adaptée. Pour qu’ils s’émancipent, pour qu’ilsparticipent aux décisions, fassent valoir leurs priorités, quitte à ce qu’elles déplaisent parfois aux environnementalistes eux-mêmes.

Car face aux problèmes socio-environnementaux, il y a trois stratégies : mettre un couvercle sur la marmite en espérant qu’elle n’ex-plose pas, adapter les personnes à la société, ou rendre la société plus juste et démocratique. Opter pour la troisième, c’est recon-naître les savoirs spécifiques de ceux qui ont vécu l’exclusion. C’est partir des personnes précarisées pour bâtir un projet où cha-cun trouve sa place. C’est décider, pour les quarante années à venir, de s’investir dans une éducation populaire à l’environnement.

Christophe DUBOIS, Rédacteur en chef* Jacques Theys, « Environnement et inégalités sociales », Editions de L’Université de Bruxelles, pp.23-35, 2007.

Pour une éducation populaire à l’environnement

Photo : © Marc Deckers

SYMBIOSES no 80– Automne 2008

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Autocollants pour laplanète et animation

énergie griseDans le cadre de la campagne« Pied léger sur la planète », leRéseau Eco-consommationpublie une série de 10 autocol-lants. Destinés à être collés surdes objets du quotidien (frigo,tasse, chargeur GSM, porte-feuille…), ils ont pour but d’a-gir comme des « pense-bêtespour la planète ».Toujours côté Réseau Eco-consommation, l’énergie grisefait désormais l’objet d’une nou-velle animation réalisée à lademande et à destination dugrand public adulte. Idéal poursensibiliser ses collègues ou sonpublic à cette énergie « cachée »représentant toutes les consom-mations d'énergie d'un produitau cours de son cycle de vie.Infos : 081 730 730 –[email protected] -www.ecoconso.be

En rang d’oignons

Les fruits et légumes sont àl’honneur dans le kit pédago-gique « En rang d’oignons » del’asbl Cordes. Composé d’uneaffiche calendrier, d’un jeu decartes et d’un carnet pédago-gique, il s’adresse aux ensei-gnants des classes maternelles etprimaires. Le carnet contientnotamment des activités (unepar semaine) favorisant la par-ticipation des élèves, l’utilisationdes cinq sens, la créativité, le tra-vail collectif et les partenariats.Un bel outil qu’il est possibled’obtenir gratuitement enenvoyant une lettre écrite et/ouillustrée préparée avec les élèveset répondant à la question « Desfruits et des légumes, j’enmanque ou j’en mange pas ?Pourquoi ? »Infos : 02 538 23 73 –[email protected]

Centre de doc de laDGARNE

Ne dites plus « DGRNE » mais« DGARNE ». La Directiongénérale des Ressources naturel-les et de l'Environnement a eneffet fusionné avec la Directiongénérale de l'Agriculture.L’occasion de rappeler que cetteadministration wallonne dispo-se d’un Centre de documenta-tion proposant 7000 ouvrages(de vulgarisation ou scienti-fiques) dans les domaines del'environnement et de la natu-re ; 200 périodiques spécialisés ;des catalogues informatisés etbases de données. Utile pour lesenseignants et animateurs à larecherche d’infos. Situé av. duPrince de Liège 15 à Jambes etouvert du lundi au vendredi de9h30 à 12h et de 14h à 16h ainsique sur rendez-vous.Infos : 081 33 51 04/08 [email protected] -http://environnement.wallonie.be

Ecoles et législationenvironnementale

Pour quelles machines et quel-les activités mon école a-t-ellebesoin d’un permis d’environ-nement ? Quelles sont les taxesque l’école doit payer ? A qui l’é-cole peut-elle s’adresser pour sesdéchets dangereux ? Autant dequestions en matière d’environ-nement qui reviennent souventau sein des établissements sco-laires. C’est pourquoi BruxellesEnvironnement propose un« Guide environnemental pourles écoles » afin que, du mater-nel au secondaire, les écolesrépondent efficacement à lalégislation environnementalebruxelloise. Téléchargeable etdiffusé sur demande gratuite-ment dans les écoles bruxelloi-ses.Infos : 02 775 75 75 –www.bruxellesenvironnement.be >Professionnels

Symbioses.beDepuis quelques mois, le site internetwwwwww..ssyymmbbiioosseess..bbee a fait peau neuve.Un nouveau look, haut en couleur,avec encore plus de facilités pourcommander un numéro deSymbioses, s’abonner au magazine ettélécharger les précédents dossiers.

Numéro spécial primaire Après le secondaire l'année passée,Symbioses a publié en octobre unnuméro spécial « Eduquer à l’envi-ronnement dans le primaire ». Cenuméro propose des pistes deréflexion ainsi que des expériencesconcrètes par thème (déchets, natureet biodiversité, alimentation, eau,énergie, mobilité, multi-thèmes). Unesélection d'outils pédagogiques et d'a-dresses utiles permettra aux ensei-gnants et directions du primaire de selancer ou de poursuivre leur démar-che d'éducation à l'environnement.

Réalisé par l'équipe du Réseau IDée, ce Symbioses s'inscrit dans lecadre de l'Accord de coopération en ErE. Un exemplaire est envoyégratuitement dans toutes les écoles primaires. Des exemplaires sup-plémentaires peuvent être commandés gratuitement auprès duRéseau IDée ([email protected] - 02 286 95 70). A télécharger/com-mander également sur www.symbioses.be

L’hiver est à nos portes et nous commençons à nous soucier du sortdes oiseaux de nos jardins urbains. C’est aussi le cas de la vingtaine dejeunes élèves de l’Institut Saint-Boniface (Ixelles), venus découvrir enprimeur l’expo-atelier « A vol d’oiseau » au Muséum des Sciencesnaturelles. Entourés d’une gigantesque fresque urbaine, leur premièremission consiste à choisir les aliments adéquats qui garniront lesmangeoires des petits volatiles. Il s’agit de ne pas les intoxiquer par unnourrissage irréfléchi. Le fromage (sans croûte), les pommes ou le lardtrouveront bien leur place à côté du pain sec, mais surtout pas le painfrais, qui gonflera leur estomac sans leur apporter beaucoup d’énergie!Au cours de l’animation, les petits visiteurs découvrent aussil’importance de favoriser la biodiversité des parcs et jardins afind’accueillir et nourrir les volatiles toute l’année.

Conçue par le Centre bruxellois d’éducation à la nature (CBEN),service du Muséum des Sciences naturelles, cette exposition parcourrales communes de la capitale en 2008 et 2009, où elle accueilleragratuitement les groupes scolaires bruxellois (6-12 ans, 30 élèves max.)pour des animations d’1h30. Des visites familiales sont généralementprévues le samedi. Après sa tournée bruxelloise, elle pourra être louéepar toute structure intéressée.

Infos : 02 627 43 95 – [email protected] www.sciencesnaturelles.be

SYMBIOSES no 80– Automne 2008

Infos en brefA vol d’oiseau

Nouveautés côté Symbioses

© Sandrine Hallet

S ensibiliser les enfants à l’évolution de nos modes deconsommation, tel est le projet mis en place par l’asbl Ages etTransmissions. Le principe : une personne retraitée témoigne

de son savoir et de son expérience auprès des élèves bruxellois. Lethème abordé dépend du témoin. Claude Krick, 70 ans, a choisil’évolution du confort ménager. « C’est un domaine bien concret pour lesenfants âgés de 6 à 10 ans ». Pendant deux heures, elle compare les objetsd’antan, comme le vieux moulin à moudre le café et le fer à repasseren fonte, à ceux d’aujourd’hui. En insistant sur les aspects avantageuxet désavantageux de chaque objet. Mais, parfois, inutile de le faire.Quand la petite dame demande, par exemple, l’inconvénient duplastique, les élèves répondent en chœur : « La pollution ! ». Claude Krickremarque que les enfants prennent conscience des effets nocifs decertains produits actuels sur l’environnement. « J’explique toujours auxélèves que le plus important est de choisir le nécessaire parmi tous les gadgetsproposés. Parce qu’au fond, avant, on vivait bien sans cet excès de confort. »

Infos : 02 514 45 61 - [email protected] -www.agesettransmissions.be

Place au développement durable avec l’exposition « C’est notre Terre ! ». Ici, pas question de culpabiliser,mais bien de prendre conscience de l’accélération de l’utilisation par l’homme des ressources de la Terre, etde souligner les méfaits et aberrations de nos modes de surconsommation.

Conçue et réalisée par Tempora pour l’asbl Demeter, « C’est notre Terre ! » propose aux petits et grands desanimations interactives et des objets exceptionnels. Un parcours de 2 heures, souligné par les oeuvres dequelques artistes de renommée internationale et ponctué par des réalisations spectaculaires et inédites,comme une grande bibliothèque, en sable !

A noter, un cahier pédagogique a également été conçu pour accompagner les enseignants.

Expo « C’est notre Terre ! » - du 18/10/08 au 26/04/09 - Site de Tour & Taxis, 86 avenue du Port à 1000Bruxelles. Infos : 02 549 60 49 - [email protected] - www.expo-terra.be

Effet de jeunesAvec la campagne « Effet de jeu-nes contre effet de serre » del’asbl Green, les écoles sont invi-tées à lutter contre les change-ments climatiques. Quatre datesde mobilisation sont prévuesavec des gestes simples et quoti-diens.

Infos : 02 209 16 34 (Wallonie) et02 209 16 66 (Bruxelles) [email protected] -www.effetdejeunes.be

Green lance d’autres appels auxjeunes. Pour partager et défend-re leurs idées, les jeunes de 10 à18 ans sont invités à la prépara-tion et au déroulement :m de la 4e Assemblée desJeunes Wallons pour l'Envi-ronnement. A noter aussi, l’ap-pel à projets « Canal Nature »

pour aider les groupes de jeunesà aménager leur coin nature(inscriptions avant le 30 novem-bre). Infos : 02 209 16 34www.assembleedesjeunes.bem de la 5e édition du Parlementdes Jeunes Bruxellois pourl’Environnement, qui appro-fondira deux thèmes en com-missions : l’eau et les change-ments climatiques. Infos : 02209 16 32 – www.parlementdejeunes.be

Future SmileLa Fondation pour lesGénérations Futures lance letroisième appel à projets « Future Smile ». L'appel s'a-dresse aux groupes de jeunes de16 à 25 ans qui veulent réaliserdes projets apportant un plusaux gens et à l'environnement.

Les groupes sélectionnés bénéfi-cieront de conseils, d’une bour-se (entre 400 et 1000 €) et d’unweek-end de formation gratuit. Inscriptions avant le 7 décem-bre 2008.

Infos et dossier de candidature :02 520 12 61 [email protected] -www.futuresmile.be

Il était une fois le Festivaldes jeunes…

L’asbl Domaine de Bérinzenne,en association avec le CRIE deBérinzenne, invite les jeunes(groupes scolaires et parascolai-res) à s’exprimer sur l’environ-nement. Le thème pour cette 9e

édition : « Imaginons la terredemain : eau, air, biodiversité,matières premières, il nous faut

construire un monde durable.Que pouvons-nous faire ?Découvrir, savoir-faire, imaginer,respecter, savoir-être, devenir unécocitoyen responsable… ». Lethéâtre, la vidéo et les jeux sontmis à l’honneur. Possibilité d’ai-des spécifiques et gratuites. Lesdifférentes œuvres seront pré-sentées lors des journées festivesà Bérinzenne en mai 2009.Inscriptions pour le 20 décem-bre 2008.

Infos : 087 77 63 00 [email protected] -www.berinzenne.be

D’autres appels et concourssur www.reseau-idee.be/appels-et-concours

L’énergie en musique La consommation... à l’époque

Gagnez 2 entrées à l’exposition « C’est notre Terre ! »Offert aux 5 premiers abonnés qui en feront la demande en téléphonant au Réseau IDée: 02 286 95 70

Infos en brefParticipez!

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« We are Kids for the Future... We save energy ».C’est en chanson, instruments à la main, que60 élèves de l’Ecole 12 des Jardins d’Elise

d’Ixelles présentaient en juin dernier leur projet musical entrecoupéde conseils énergétiques. Cette initiative s’intégrait dans le projetpédagogique « Kids4Future » visant à éveiller les enfants de 6 à 12ans à la thématique de l’énergie grâce à un conte commun (« Lesfaiseurs de pluie ») à tous les partenaires européens. Coordinatricede ce programme pour Bruxelles, l’asbl Centre Urbain proposeégalement les projets éducatifs « Active Learning » (audits énergétiqueset état des lieux des consommations par les enfants de 11-12 ans) et« Energy Path » (apprentissage par e-learning pour les jeunes de 16à 18 ans).

Infos : 02 227 42 60 - [email protected] -www.curbain.be/fr/education

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DOSSIER

Photo : © Marc Deckers« Avoir les pieds sur terre et la tête en l’air ». Voilà comment Marc Deckers résume son métier dephotographe. Il respecte son slogan lorsque, pour Symbioses, il déclenche son appareil et symboliseles liens entre environnement et précarité, avec toute sa subjectivité objective. La subjectivité del’artiste, photographe professionnel. L’expérience objective d’un homme qui a tout perdu suite àune maladie, jusqu’à connaître la vie de la rue (il a été SDF), à essuyer ce qu’il appelle « les dérivesdu système », l’exclusion sociale. Aujourd’hui, il se reconstruit, petit à petit, et éparpille dans cedossier son regard, qui nous parle. Même si, comme il dit, « parler de pauvreté, c’est comme parlerde se brûler : pour comprendre il faut l’expérimenter ».

Précarité : une question d'environnement ?

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Matière à réflexion

D’un point de vue environnemental, ne vaut-il pas mieux êtrepauvre et mal informé que riche et conscientisé ?Edwin Zaccaï : C’est la question que posent Grégoire Wallenbornet Joël Dozzi dans notre ouvrage*, en précisant d’emblée que socia-lement et humainement, évidemment, il vaut mieux ne pas êtrepauvre. Par contre, si l’on prend en compte les impacts sur l’envi-ronnement, on voit qu’ils sont davantage corrélés au niveau derevenu qu’au niveau de conscientisation. Bien qu'une personnepuisse diminuer ses impacts par des choix personnels, la hausse derevenus se traduit généralement par des hausses de consommation:plus grands logements, plus de déplacements, mais aussi plus deconsommations directes. Ainsi, si les plus hauts diplômés ont unemeilleure connaissance des questions environnementales, ils ontaussi beaucoup plus de chance de générer de hauts revenus et doncplus d’impacts sur l’environnement. Pour l’électricité, la différenceest marquée : jusque 800€/an dans les ménages les plus aisés con-tre 350€/an pour les revenus les plus faibles. Pourquoi ? Ils ont unlogement mieux éclairé et plus d’appareils. En matière detransport, c’est encore plus frappant. Il n'y a pas photo : sur 100personnes, entre les 25 plus pauvres et les 25 plus riches, laconsommation de carburant est multipliée en moyenne par 4, etcelle de l'achat de véhicule par 6. A cela s’ajoute l’utilisation de l’a-vion par les plus riches. Un aller-retour en Thaïlande émet par per-sonne l'équivalent des gaz à effet de serre de votre chauffage durantune année. Au niveau du chauffage, par contre, la différence deconsommation entre riches et pauvres est moins grande, car si lesmoins nantis ont des logements plus petits, ils ont en moyennemoins d’efficacité dans l’utilisation de l’énergie : étant plus sou-vent locataires, il y aura moins souvent des investissements d'iso-lation. Les personnes plus pauvres risquent donc de payer pluscher en moyenne la calorie.

Quelle est la place de la conscientisation si, objectivement, c’estle revenu qui demeure le principal déterminant des impactsenvironnementaux d’une personne ?L'expérience de plusieurs décennies montre que les mécanismesqui ont permis de réduire le plus efficacement les impacts envi-ronnementaux sont avant tout des régulations, des instrumentséconomiques, des décisions politiques. Quand l’Europe a décidéque l’eau devait être d’une certaine qualité, on a été obligé d’yinvestir et on y est arrivé progressivement. Objectivement, onréduira davantage les impacts en jouant sur la production plutôtque sur la consommation. Cela dit, la sensibilisation a un rôle pri-mordial : elle joue non seulement sur certains comportements indi-viduels, de façon limitée, mais surtout elle prépare les esprits à deschangements éventuellement plus contraignants.

En termes d’impacts subis, qui sont les premières victimes d’unenvironnement dégradé ?Habiter dans un environnement pollué ou dégradé n’est évidem-ment pas le premier choix des personnes riches. Les plus pauvres,ont moins de choix. Même s’il y a des personnes pauvres qui habi-tent dans de beaux endroits, notamment en Wallonie, on consta-te, par exemple sur la question du bruit, qu'en moyenne les caté-gories possédant le moins de voitures sont les plus exposées aubruit des routes. Dans notre ouvrage, Jacques Theys donne l’exem-ple d’une étude sur des quartiers de Los Angeles et montre que lesinégalités écologiques y sont globalement plus fortes que les inéga-

lités économiques. Ainsi, dans le quartier industriel de Sela, oùvivent principalement des Latinos-Américains, les différences derevenu avec le reste de l’agglomération sont en moyenne de 1 à 2,ce qui est déjà considérable, le taux de surpeuplement des loge-ments de 1 à 3, les émissions toxiques dans l’air de 1 à 25, la pro-ximité avec des décharges et des incinérateurs de 1 à 30. De là estné aux Etats-Unis le concept de « justice environnementale » :essayer qu’il n’y ait pas de discrimination dans l’implantation desindustries, mais aussi que les personnes de toutes les conditionspuissent faire valoir leurs droits environnementaux de façon équi-table.

Les publics précarisés devraient avoir leur mot à dire sur ce quitouche à leur environnement et à leur cadre de vie. Où en est-on de ce côté-là ?Un certain nombre de procédures environnementales reposent surla mobilisation spontanée, sur le fait de s’informer, de réagir dansles enquêtes publiques. Cela pose un biais évident lié à l’éducationet aux catégories sociales représentées. Il y a un biais « classemoyenne » dans l’écologie telle qu'elle est présentée. Une de nosambitions, en éditant ce livre, était de dire : attention, pour proté-ger l’environnement, il faut diffuser la préoccupation ailleurs quedans les milieux environnementalistes, plus largement que dans lesclasses moyenne et haute. Et d’ailleurs, en touchant des catégoriessociales moins élevées, en faisant émerger et valoir leurs préoccu-pations propres, les priorités et objectifs environnementaux pour-raient changer. Cela demanderait de mettre en sourdine nos certi-tudes pour écouter et outiller davantage ces milieux. Ce serait ça ladémocratisation.

Propos recueillis par Christophe DUBOIS

Edwin Zaccaï est directeur du Centre d’Etudes du Développement Durable, professeur àl’ULB et enseignant à Sciences-Po Paris. Il a co-édité, en 2007, « Environnement et inégalitéssociales ».

MOINS TU ES RICHE, MOINS TU POLLUES, PLUS TU TRINQUES

*En savoir plus : lisez « Environnement et inégalités sociales », dePierre Cornut, Tom Bauler et Edwin Zaccaï, aux Editions del’Université de Bruxelles, 216 p. 2007 (22€). Comment se répar-tissent les impacts environnementaux dans une société ? Quelssont ceux qui peuvent faire entendre leur voix et influencent lescritères ? Un ouvrage qui soulève des questions brûlantes, tire desconstats interpellants, montre des exemples belges et étrangers,dans un style jamais jargonnant.

Interview du scientifique

budget annuel des ménages consacré aux transports (euros)

Revenu des ménages

pourcentage des ménages wallons souffrant dans leur habitationdu bruit de la circulation routière

rapport fédéral sur le dd,B

ureau fédéral du Plan (20

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Quelles précautions prendre pour qu'une animation d’éduca-tion à l’environnement (ErE) avec un public précarisé se passeau mieux ?SSttéépphhaannee NNooiirrhhoommmmee :: L’ErE peut être un levier de l’action socia-le, mais il faut être très prudent. L’éducateur à l’environnementpeut réveiller des attentes dont il ne mesure pas toujours la portée.Exemple : s’il apparaît en disant « Nous avons peut-être des choses àfaire ensemble, des questions à aborder, des problèmes à résoudre (gestion desdéchets, du bruit, économie de l’énergie, accès à un environnement de qua-lité… », la réponse sera peut-être « Enfin ! Il est temps que vous appa-raissiez, parce que nous, ici, on rame à ce propos, depuis belle lurette ! ». Ilfaut dès lors être prêt à mener une action jusqu’au bout, pour nepas risquer de transformer un espoir latent, en un vif désespoir (unde plus à une liste parfois longue).

L’éducateur à l’environnement semble peu expérimenté pourtoucher ce type de public, sa bonne volonté ne lui suffit pas.C’est vrai. Des pas avec les publics précarisés sont à entreprendre,mais il faudrait éviter que ces pas soient maladroits. D’où l’im-portance de s’associer aux relais existants, de contacter ceux et cel-les qui accompagnent déjà ces personnes : éducateurs de rue, tra-vailleurs sociaux… Les côtoyant régulièrement, ils pourront vousépauler avant, pendant et après votre projet. Prendre le temps derencontrer ces relais, de mesurer patiemment avec eux les impactsde la rencontre. Cela me semble incontournable.

Comment adapter les pratiques pédagogiques ?En puisant dans les techniques du jeu de scène : théâtre forum,Drama1… Elles accueillent intelligemment l’expression des person-nes sur ce qu’elles pensent ou ressentent dans leur situation, et àpartir de là, offrent à bâtir collectivement quelque chose. C’est unemerveilleuse caisse à outils pour convoquer les émotions (mêmesdouloureuses) tout en maintenant entre les personnes et leurs émo-tions, une distance utile de sécurité. Des formations existent, maisil faut le reconnaître, ce ne sont pas des outils que l’on trouve habi-tuellement dans la trousse des acteurs de l’ErE.Une voie plus directement accessible, mieux connue, est celle quiprône le contact direct avec la nature. C’est un excellent médiumdans la rencontre et le dialogue avec les personnes en situation pré-caire. Mais prudence encore une fois, car cela peut éveiller desémotions que l’animateur pourra avoir du mal à gérer. A moins des’installer dans un rapport que je dirais « triangulaire » et de voirensemble, autour de l’élément « nature » (comme autour d’unephoto évocatrice, d’une mise en scène…), ce que nous avons à par-tager, à nous raconter. En outre, davantage encore avec ce type depublic, il faut être à tout moment extrêmement concret, précis,explicite…, en un mot, rassurant. Et si on cherche à s’inscrire dansla durée, il est essentiel d’avancer par étapes, avec des résultats posi-tifs, concrets, successifs.

Y a-t-il une procédure particulière à suivre ?Sauf les quelques recommandations de départ qui précèdent, non!Nous ne sommes pas (pas plus ici qu’ailleurs) dans une approchelinéaire. Il faut prendre le temps d’analyser la globalité de la situa-

tion. Dans le contexte ici présent, la situation a au moins 4 pôlesincontournables, en interconnexion : 1) l’objet de l’animation :une poubelle, la nature, le cadre de vie… ; 2) la personne, en l’oc-currence précarisée, qui va approcher cet objet ; 3) l’éducateur àl’environnement ; 4) le relais, l’accompagnant, celui ou celle quigravite autour. Des outils existent pour s’entraîner à analyser lessituations éducatives en ErE. Les meilleurs, je les ai découvertsavec des collègues français du Réseau Ecole et Nature. Un ouvragea été co-réalisé : « Chemins de formateurs »2. Y découvrir en par-ticulier l’article « G.E.A.S.E à notre sauce… ».

Aller à la rencontre des publics précarisés, mais avec quelsobjectifs : environnemental, social, behavioriste (changer lecomportement), éducatif (changer la personne), politique(changer le système) ? Ce que j’ai appris de mes expériences, c’est qu’il est plus prudentde démarrer avec des objectifs plus habituels pour soi-même.Donc, pour un éducateur à l’environnement, de partir avec desobjectifs environnementaux. Par exemple, la découverte de la natu-re pour un guide nature. Ce faisant, on peut poursuivre (mêmeexplicitement) d’autres types d’objectifs, bien évidement : pour larencontre, vers une transformation personnelle, à la recherche d’unmieux-être, d’un nouveau comportement, vers la définition de pro-jets de société innovants...

Propos recueillis par Christophe DUBOIS

Contact : Stéphane Noirhomme – Institut d’Eco-Pédagogie -04 366 38 18 – www.institut-eco-pedagogie.be

1 Drama est un ensemble de techniques d’intervention pédagogique qui fait appel à la capacité de distance par le jeu

2 « Chemins de formateurs », Réseau Ecole et Nature, France, 2007 -Téléchargeable sur www.ecole-et-nature.org > ouvrages

Stéphane Noirhomme est formateur en éducation relative à l’environnement à l’Institutd’Eco-Pédagogie. Le lien éducation à l’environnement-précarité, il le travaille notammentdans la formation « Nature pour tous» (voir p.21).

ADAPTER LES PRATIQUES PÉDAGOGIQUESAVEC UN PUBLIC PRÉCARISÉ ?

Interview de l’éco-pédagogue

« L’adjectif “ précarisé ” peut s’appliquer aux personnes qui man-quent des revenus nécessaires pour assurer leurs besoins et/ou nedisposent pas du capital culturel et/ou de l’insertion dans un réseaupour accéder à l’information et pouvoir la décoder, trouver de l’ai-de, faire des démarches, etc. Cela renvoie à l’idée que le système “ précarise ” certains groupes, en n’assurant pas un emploi stable,un parcours scolaire fructueux, etc. C’est donc plus large que de par-ler de personnes “ pauvres ” ou “ à faibles revenus ”, qui sont, àmes yeux, des termes clairs et justes, mais ne ciblent que l’aspectfinancier. En parlant de personne “ fragilisée ”, on a tendance àlaisser l’individu face à ses responsabilités, en oubliant la respon-sabilité collective. Or, si la pauvreté existe c’est parce que c’est uneconstruction. S’il y a de la pauvreté, c’est en partie parce que lesrevenus sont mal répartis. »

Christine Steinbach, Equipes Populaires

Question de vocabulaire…

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Matière à réflexion

9SYMBIOSES no 80– Automne 2008

«En général, l’environnement n’est pas la première chosequi vient à l’esprit des personnes précarisées. C’estquand les animateurs l’impulsent qu’on peut voir s’il

y a un intérêt, » raconte Christine Steinbach, des Equipes populai-res. Et de rappeler l’importance d’aller à la rencontre de cespublics, afin de les outiller. Régis De Muylder, d’ATD QuartMonde, précise que la question écologique est un sujet assez récentdans son secteur. « Pour aborder ces questions, dit-il, nous évitons d’em-ployer des concepts lointains, style ‘développement durable’. Nous partonsplutôt de leur vie quotidienne : le quartier, les factures d’énergie, la mobi-lité, pour ensuite, éventuellement, construire collectivement une réflexionglobale sur l’écologie. »

Du local au globalL’intérêt de l’éducation à l’environnement à l’attention de publicsprécarisés se situe notamment là, dans ce passage du local au glo-bal. Pour ce faire, tous les travailleurs sociaux interrogés utilisentles mêmes ressorts généraux : faire se rencontrer les personnes pré-carisées pour que se construise une pensée et une action collective,en partant d’une situation vécue concrètement.

La notion de proximité occupe également une place essentielle. Lespersonnes précarisées sont peu mobiles. Elles s’éloignent très rare-

ment de leur environnement quotidien. Loïc Géronnez, dePeriferia, une association spécialisée dans les processus de partici-pation citoyenne, en parle : « Comment les gens sortent de leur cadredirect, pour penser leur quartier, puis leur pays, puis le monde ? Nousessayons d’impulser un changement d’échelle dans le raisonnement. A quel-le échelle je me place quand je pense mon action ? Ce changement vientd’un croisement de perspectives : en mettant des gens ensemble, pour abor-der un problème (logement, cadre de vie…). C’est de la pédagogie par l’é-change et par le processus, plutôt que par le contenu ou par la norme ».Comme l’explique Christine Steinbach : « Le discours général sur laprotection de l'environnement nous ramène trop souvent à un ciblage descomportements personnels (que puis-je faire, moi, pour...), qui fait place àun sentiment de culpabilité, ou d'impuissance, voire à un rejet. Pour ensortir, il faut pouvoir sans cesse articuler l'individuel au collectif. »

Autre rapport au tempsAborder l’environnement avec un public précarisé nécessite ausside changer le rapport au temps. « Pour nombre de pauvres, obligés dechanger souvent de logement, le cadre de vie est très éphémère, expliqueRégis De Muylder. Alors que les questions d’environnement nécessitentune projection dans le temps, les pauvres sont dans l’urgence de la vie quo-tidienne. Comment parler de comportement durable quand on est dans unelogique de survie ? » Luc Lefèbvre, de Luttes Solidarités Travail (LST),

Comment les pauvres perçoivent-ils les questions environnementales ? Comment les aborder avec eux?Nous avons posé ces questions à quatre associations travaillant au quotidien avec ces publics. Synthèse.

POUR UNE PENSÉE ET UNE ACTION COLLECTIVES

Avis des acteurs sociaux

Pourquoi est-il important d’éduquerles plus pauvres à l'environnement ?

« En premier lieu, il faudrait se poser la question à l'envers : pour-quoi ne serait-il pas important de travailler avec les groupes sociauxprécarisés sur un des thèmes fondamentaux de notre époque ? C'estleur droit, sans aucun doute, de pouvoir prendre part à une éduca-tion à l'environnement adéquate, comme ce l'est pour n'importequel autre segment de la société. Ce qui ne veut pas dire que celasoit facile ou confortable. Et c'est peut-être cela qui nous fait le pluspeur.De plus, ils méritent un dévouement particulier, étant donné que,bien souvent, il s'agit d'un des secteurs de la population qui est lemoins à même de recevoir une information complète, et de com-prendre les enjeux de la crise environnementale. En ne leur offrantpas l’accès à cette connaissance, nous leur nions le droit de partici-per à cette question cruciale et de décider. C'est une autre forme d'ex-clusion, invisible.Il est important de travailler avec eux parce que, dans de nombreuxcas, ils nous apprennent d'autres formes de relations, d'autres façonsde voir et de se voir dans l'environnement et la société. »

Miguel Melendro, professeur de la Chaire Unesco d'édu-cation environnementale et développement durable del’UNED (Madrid), et directeur de l'Institut de rechercheécosociale.Photo : © Marc Deckers

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nuance : « L’immédiateté, c’est la culture dominante, qu’on soit riche oupauvre ». Chez LST, il a travaillé la question du développementdurable avec les plus pauvres et rappelle également que environ-nement et dynamiques sociétales sont étroitement liés : « Quand les plus pauvres analysent leur environnement, leur cadre de vie,ils voient parfois l’exclusion et l’exploitation dont ils sont victimes. »

Dans le même sens, Periferia souligne qu’il est important d’ame-ner les personnes précarisées à sortir d’un modèle dominant, pourconstruire leurs propres priorités collectives : « Il faut que la sociétécivile, les associations ressources, soulèvent aussi avec ces groupes de partici-pation les enjeux auxquels ils ne pensent pas nécessairement. » Par exem-ple, comment réussir à investir dans un quartier, sans reproduirele mécanisme d’un cadre de vie verdoyant et accueillant, mais quiexclut car attirant alors les catégories plus aisées, prêtes à payer desloyers plus élevés (phénomène de gentrification) ? « Les pauvres eux-mêmes sont attirés vers ces modèles qui les excluent, constate LoïcGéronnez. L’enjeu de la capacitation citoyenne sera de renforcer les gensdans leur capacité à prendre distance, à poser leurs priorités, à intervenirdans l’espace public. Les pauvres sont ceux qui ont le moins accès à la paro-le, ils n’osent pas parler. En les faisant participer, on a la volonté de rééqui-librer les capacités et pouvoirs d’influence. »

Propos recueillis par Christophe DUBOIS

Une trentaine de personnes déambulent, ce samedi d’autom-ne, dans les rues du quartier Lemmens, à Anderlecht. La plu-part sont « simples habitants ». Certains coiffés d’une cas-

quette spécifique : instituteur, président du Comité de quartier,représentant de la mosquée… A leurs côtés, les échevins des finan-ces, des travaux publics et du logement, ainsi que des techniciens :architectes, services communaux, agents de prévention et de sécu-rité… Tout ce petit monde participe aujourd’hui au « Diagnosticmarchant » organisé par l’association Periferia. « L’idée est d’arpen-ter le quartier, carte à la main et sens en éveil, avec trois types d’acteurs :habitants, professionnels et élus. Cela permet de croiser les regards, d’analy-ser ensemble les fonctionnements et dysfonctionnements de cet espace, de voircomment les décisions techniques ou politiques rencontrent, ou pas, le vécusocial », explique Loïc Géronnez, de Periferia. Chacun a une exper-tise. Dans ce quartier pauvre de Bruxelles, les points de vue deshabitants, pas toujours exprimés ou pris en compte, méritent d’ê-tre valorisés. C’est le constat fait par les élus eux-mêmes, après l’im-pact relatif des deux premiers contrats de quartier. Malgré les inves-tissements consentis, il n’y a pas eu appropriation des décisionspubliques par les citoyens, d’où la volonté affichée de dorénavantles faire davantage participer.

« Le diagnostic n’est qu’une première étape d’une démarche plus globale departicipation et de capacitation des habitants, précise Loïc. Il balaielarge : mobilité, espace public, propreté, sécurité, connexions avec le reste dela ville... Il faudra ensuite, dans une alternance entre temps de réunion etdescentes dans la rue, dégager les priorités, affiner les constats, analyser lessolutions possibles ». En termes de solutions, c’est parvenir notam-

ment à mettre en débat les choix des techniciens : est-il par exem-ple préférable de poser tel type de revêtement sur trois rues ou telautre sur seulement deux ? Et, bonne nouvelle, à Anderlecht, lacommune souhaite même faire participer les habitants à certainschoix budgétaires.

L’enjeux de l’ensemble du processus consiste à rendre à un quar-tier oublié des investissements, son droit à la ville et à des espacespublics de qualité. Les démarches de participation mises en œuvreespèrent remplir ce défi.

Christophe DUBOIS

En savoir plus sur la technique de diagnostic marchant :téléchargez le livret rouge « Diagnostic Marchant » surwww.capacitation-citoyenne.org

Idée à prendre : un diagnostic marchant

Photo : © Marc Deckers

Repenser le cadre de vie par une balade en rue confrontant les regards des élus,des techniciens et des habitants

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E lles sont huit, ont entre 31 et 61 ans et habitent à Herstal.Elles sont mères, certaines grands-mères. Elles fréquententdivers ateliers mis en place par le CPAS ou bénéficient

d’un soutien du Service Energie. En mai 2007, elles se sont lan-cées dans un projet qui a duré plusieurs mois : la réalisation de « La part du Papillon », un film d’animation sur l’énergie, avecl’appui de l’asbl Caméra-etc, mandatée par le CPAS d’Herstal, lui-même subsidié par la Région wallonne*.

Pour elles, la question de l’énergie était aussi salée que les facturesd’électricité ou de chauffage qui, dans certains cas, les avaientplongées dans l’endettement. D’où l’importance d’une guidancesociale énergétique aidant non seulement à lire et à payer les fac-tures, mais aussi à comprendre pourquoi et comment diminuer leniveau des consommations. Et pour cela, rien de tel que de se lan-cer dans un projet concret.

De l’engagement, il en fallait, en effet, pour mener à bien ce court-métrage. Rien n’a été laissé au hasard : visionnage d’une émission« C’est pas sorcier » sur l’énergie, jeu de société, visites de sites… « Je les ai rencontrées suite à ces visites, explique Loredana Tésoro, del’asbl d’éducation à l’environnement Roule-ta-Bille. En sortant deTihange ou d’Intradel, elles se disaient que les progrès techniques allaienttout arranger. En prenant distance, elles ont compris qu’il n’y avait pasde solution miracle, et que les petites gens - comme elles disent - seraient lespremières victimes, notamment de l’augmentation du prix de l’énergie. Çales a révoltées. Ensemble, on a essayé de trouver des solutions possibles, indi-viduelles et collectives, économiques et politiques. »

De là est né le scénario du film, « La part du papillon », qu’ellesont ensuite réalisé étape par étape. Son but : nous interroger surnos modes de consommation et nous pousser à réagir. Le résultatest suprenant, attrayant, mélange d’images d’animation et devidéo, passant de l’interview d’expert au conte poétique. Espéronsqu’il ait autant de succès que « Ma voisine et moi », un film d’a-nimation sur l’énergie à la maison qui avait déjà été réalisé en2005 à Herstal, pour un projet similaire. Il avait remporté des prixau Japon, en Grèce et en Russie. Et passe aujourd’hui encore enboucle dans la salle d’attente du CPAS, avant de bientôt faire letour des écoles.

Christophe DUBOIS

* Depuis 2004, la Région wallonne lance des appels à projets à desti-nation des CPAS, en vue d’apporter des solutions aux problèmes liés àl’utilisation de l’énergie.

Contact : Camera-etc - 04 253 59 97 - [email protected] -www.camera-etc.be (films en téléchargement gratuit)

U n matin froid d’automne à l’antenne sociale de Bressoux.A l’appel du CPAS de Liège, Julien Galand, de l’asblRevert, vient donner le module de formation-animation

« L’école de l’habitat », sur le thème de l’utilisation rationnelle del’énergie au sein du logement. Discussion dans le couloir, pen-dant la pause : « J’en reviens pas de ce que coûtent des petits détails detous les jours : 1 cm de givre dans ton congélateur, c’est 50% de sa consom-mation en plus », dit une participante qui raconte ce qu’elle aappris lors de la première demi-journée de formation, l’avant-veille. Elle montre alors la liste de ses appareils électriques, avecleur coût annuel. « On a fait ce petit exercice. J’ai appris plein de cho-ses, comme le stop-douche à 5 €. On a aussi décortiqué les factures d’é-nergie ». Sa voisine rigole : « Moi j’en ai parlé à mon fils. Il m’a répon-du : ‘Ça va être pire qu’avant, déjà que t’étais rapiat !’ »

Du local au global« Aujourd’hui matin, deuxième et dernier module, nous allons parler del’énergie et de la planète », annonce Julien Galand en distribuantquelques aides-mémoires, conseils et bonnes adresses. Il projettealors une succession d’images et de graphiques simples, rythméspar des questions vers les huit participants. Un concentré des dys-fonctionnements de nos sociétés et de leurs impacts environne-mentaux et sociaux. « Pourquoi la consommation mondiale d’énergiea tant augmenté ? », demande l’animateur. « On est plus nombreux »dit l’un ; « C’est la société de consommation », répond l’autre ; « Besoin de plus de confort »… Et Julien de compléter les réponses,de parler de l’industrialisation de l’agriculture, de la mondialisa-tion de l’économie et d’illustrer par les tomates produites hors soldans le Sud de l’Espagne. « Moi je suis très sensible à la planète, maisje suis au chômage et je dois faire attention à mon portefeuille » lanceune participante énergique.

Empreinte d’amertumeDernier exercice : calculer son empreinte écologique. Chacunreçoit un petit questionnaire à compléter, sur les habitudes à lamaison, dans les loisirs, au travail, et calcule ses émissions deCO2. Les réactions fusent : « Si on n’a pas de travail, on répond quoià la question ‘‘ Comment vous déplacez-vous pour aller travailler ? ” » « Je me rends compte que je gaspille peu. La solution c’est de gagner plusde sous pour en user comme je veux ». « Moi je suis seule dans un loge-ment social et je consomme trop d’énergie ». Résultat des savantes addi-tions: la plupart des participants émettent moins que la moyen-ne Belge, et moins que l’auteur de cet article, pourtant mieuxconscientisé.

Au moment de se dire au revoir, une dame regrette : « C’est ter-miné ? Dommage, j’ai appris plein de choses ». « C’est vrai, ajoute uneautre, les deux parties sont complémentaires, l’une pour faire des écono-mies au quotidien, l’autre pour comprendre l’intérêt pour l’environne-ment. C’est important d’être au courant. » Objectif apparemmentatteint.

Christophe DUBOIS

Contact : Revert - 087 33 77 37 - [email protected] -www.revert.be

Quand les « petites gens » fontun petit film

« Y a pas de petites économies»

©Nicolas Smeets

Réaliser un film d’animation pour sensibiliser à l’utilisation rationnelle de l’énergie Il n’y a pas d’âge pour apprendre comment et pourquoi économiser l’énergie

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L’environnement, ça ne coûte rien !Rencontre avec un monsieur aux yeux pétillants et au sourire rassurant, qui se dit « ni riche, ni pauvre »,mais bien concerné pas l’environnement et la santé.

« Il y a quelques années, quand je suis tombé au chômage, j’étais perdu.Depuis, j’ai appris énormément… » Mustapha Mechbal a atterri àBonnevie, maison de quartier molenbeekoise, il y a sept ans d’ici,alors qu’il cherchait un autre logement social pour abriter safamille. A l’époque, il vivait dans un vétuste appartement deuxchambres avec sa femme et ses quatre enfants. Suite à des problè-mes de santé, ce pâtissier d’origine marocaine, en Belgique depuistrois décennies, se voit contraint d’arrêter de travailler. « Je cherchaisun logement décent, mais tout était trop cher. C’est à Bonnevie que j’aidécouvert le collectif ALARM. » Si au départ ce collectif « Actionpour le Logement Accessible aux Réfugiés à Molenbeek » regrou-pait essentiellement des demandeurs d’asile, il s’est progressive-ment ouvert aux familles précarisées d’origine immigrée. Commela famille Mechbal.

« Un logement décent, c’est essentiel pour la santé et ça permet aux parentsde mieux éduquer leurs enfants, tient à souligner le père de famille. En memobilisant pour le droit au logement, j’ai appris beaucoup. On a mani-festé, placardé des affiches dans des logements inhabités, mis en avant nosrevendications. On a même monté une pièce de théâtre. » Une participa-tion active qui, avec les années, a progressivement évolué vers laparticipation à un projet social d’envergure : la construction de 14appartements « passifs » (très faible consommation d’énergie) pourles familles immigrées à petits revenus (voir encadré ci-contre).

De la mobilisation à la sensibilisationMustapha Mechbal est d’ailleurs devenu président de l’associationde fait « L’Espoir » qui rassemble et représente les futurs proprié-taires de ces éco-habitations. C’est dans ce cadre qu’il a suivi uneformation « énergie », afin d’ensuite colporter le message auprèsdes autres familles. « On donne des trucs pour ne pas gaspiller l’énergieet donc faire des économies. Le but est de préparer les futurs propriétaires etleurs enfants. Souvent, les gens ont de fausses idées en tête. Il faut changerles habitudes. » Un sourire vient animer la moustache du petithomme : « Ca me fait du bien d’expliquer tout ça et d’aider les famillesà faire des économies. J’essaie aussi de donner l’exemple. D’ailleurs, avecma femme et mes enfants, on fait tout pour économiser sur l’eau, l’électri-cité… On participe aussi au Jardin Urbain. » Et à ceux qui diront quel’environnement, c’est pour les riches, il rétorque : « L’environnement, ça demande juste un peu de conscience et un peu detemps. Mais ça ne coûte rien ! Tout le monde sait faire des gestes pour laplanète ! »

Au-delà de son engagement pour l’accès au logement et pour l’en-vironnement, ce monsieur au grand cœur s’investit également dansla Maison médicale de son quartier et est actif au sein del’Université populaire d’ATD Quart-Monde. « J’ai envie de donnerdu temps aux autres et de me sentir utile. On m’aide, donc moi aussi j’aienvie d’aider. »

Céline TERET

12 SYMBIOSES no 80– Automne 2008

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Depuis trois ans, un projet de logements « passifs » se dessi-ne à petits pas à Molenbeek. Son originalité se situe au croi-sement entre politique d’immigration, processus participatifet environnement. Ce projet est mis en œuvre et porté conjoin-tement par la maison de quartier Bonnevie et le Fonds dulogement, en collaboration avec le Ciré (Coordination et initia-tives pour et avec les réfugiés et les étrangers). Il devrait offrirla possibilité à des familles réfugiées ou régularisées, provenantde divers horizons (Congo, Guinée, Liban, Maroc, Rwanda,Somalie) et disposant de peu de revenus, de devenir proprié-taires de l’un des 14 appartements d’un immeuble passif.Une éco-construction qui permettra aux futurs propriétairesde réduire jusqu’à 90% leurs charges énergétiques. Grâce à plu-sieurs aides publiques (primes, subsides…), ces logementsdevraient sortir de terre d’ici 2010. Et même si, d’ici là, leFonds du logement reste l’unique maître d’œuvre et proprié-taire, les futurs acquéreurs participent activement aux diffé-rentes étapes de la mise en place du projet : constitution d’unfonds de réserve (chaque famille verse 50 euros par mois surun compte commun), échanges avec les architectes et entre-preneurs, négociations avec les pouvoirs subsidiants… Un pro-cessus participatif foisonnant chapeauté par une associationcréée à cet effet et qui porte bien son nom : L’Espoir.

C.T.

Lire aussi l’article « Immigrés pauvres éco-batisseurs » surwww.alterechos.be > Logement

Contact : Bonnevie – 02 410 76 31 - [email protected] -http://bonnevie.vgc.be

Mustapha Mechbal (à gauche) sensibilise à l'usage des lampes basse énergie

Photo de famille des futurs propriétaires devant le terrain qui accueillera bientôtleurs appartements "passifs"

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Témoignage

13SYMBIOSES no 80– Automne 2008

Albert : itinéraire précaireIl y a trente ans, la RTBF montrait le quotidien et l’environnement d’une famille pauvre, celle de Albert Harte,et le regard que les voisins portaient sur elle. Interpellant. Aujourd’hui, Symbioses l’a retrouvé. Portrait avant-après.

1980 Lieu-dit de « La Bosse », près de Maredsous.Ici vivent ceux que les gens du village appel-lent « les baraquis ». Trois familles et leurs

13 enfants, illégalement installés dans des caravanes résidentielleset des baraquements. Des déchets en tous genres jonchent le sol.Les détritus des familles, « parce que le camion ne vient pas jusqu’ici »,mais aussi ceux lancés là par des passants. Chef de file de cette peti-te tribu, Albert Harte raconte sa vie et ses envies à Jean-ClaudeDefossé, le journaliste qui lui consacre un reportage pour l’émis-sion « Autant Savoir »* : « Mon plus grand espoir : de l’eau et du cou-rant, mais la commune ne ferait pas ça pour nous». Son eau, Albert etses enfants vont donc la chercher dans une citerne, à quelques cen-taines de mètres. C’est de l’eau de pluie. Qu’ils boivent, à en deve-nir malades. A l’école du village, même si on est venu initialement les chercher,pour atteindre le nombre minimum d’élèves, on n’en veut plusvraiment. « Pas propres », dit le directeur un peu embarrassé. Pasdans les normes non plus : « Je les aimais bien, mais c’est mieux pourl’école et notre village qu’ils soient partis ». Du coup, la plupart desenfants de « La Bosse » ne savent ni lire ni écrire. Finalement, cer-tains apprendront, dans une école d’enseignement spécialisé.L’assistante sociale de la famille explique: « Les gens voient avant toutla saleté qui règne autour de chez eux, sans savoir pourquoi il y fait sale.Ils ont souvent été chassés des communes parce que leurs roulottes sont consi-dérées comme inesthétiques. Donc les enfants ne pouvaient pas fréquenter l’école régulièrement. Tout se tient et s’enchaîne. »

2008 Près de trente ans plus tard, Albert Hartenous accueille chez lui, dans son chalet duDomaine du Pierreux, à Heure. L’endroit

est plutôt bucolique. On y accède par une petite route serpentantau milieu des prairies et des bois. « J’ai quitté La Bosse grâce à l’assistante sociale qu’on voit dans le film, elle m’a aidé à titre personnelà acheter une maison, raconte-t-il. Puis on l’a vendue pour venir dans cechalet. J’avais besoin de revenir en pleine nature. De me sentir libre. Mêmesi, sans voiture, ce n’est pas facile ». S’il vit mieux aujourd’hui, toutn’est cependant pas rose. Le regard malicieux et la voix franche, ilexplique comment, pour se chauffer, il fabrique des briquettes avecles toutes-boîtes et un peu de colle à tapisser. Histoire de compen-ser la hausse du prix de l’énergie : « Ça pollue plus, et c’est mauvaispour la santé, mais j’ai pas le choix. J’alterne donc les briquettes avec ducharbon ou du bois ramassé par terre. J’ai bien demandé des primes à l’isolation, mais ils ne veulent pas parce que je suis dans un chalet. On estexclu du système parce qu’on n’est pas dans une zone d’habitat ». Il serad’ailleurs bientôt interdit de se domicilier dans les campings etparcs résidentiels en zone de loisirs. Un gros problème pour lespersonnes précarisées, pour qui il n’existe pas d’alternative bonmarché. « J’ai même dû hypothéquer mon chalet pour obtenir une arrivéeindividuelle d’eau et d’électricité. Sinon, je devais payer les dettes de mesvoisins, car il n’y avait qu’un compte pour tout le domaine. »

Lutter pour en finir avec l’exclusionSi aujourd’hui, avec de gros problèmes de santé, Albert tire l’es-sentiel de ses revenus de l’intervention majorée (anciennementappelé « vipo » pour veuf – invalide – pensionné - orphelin), ce

jeune soixantenaire souligne qu’il a toujours travaillé. « J’ai com-mencé à 12 ans. On me payait alors avec un pain et des cigarettes. Puisj’ai fait ferrailleur. Je vendais au poids des ferrailles, des bouteilles, des car-tons et des pneus usagés. Jusqu’à ce qu’on demande aux habitants d’allerau parc à conteneurs ou aux bulles à verre, en payant des entreprises pourgérer tout ça. Ça a tué le secteur informel, les petits travailleurs commemoi». Depuis « La Bosse », sa situation s’est améliorée, vaille que vaille.Grâce notamment à son culot, sa hargne et sa soif d’apprendre.Armé de son vécu et de son bagou, Albert n’a pas peur d’inter-peller les politiques, de faire appel à un avocat ou à un notaire,d’inviter la presse, ou de convoquer le président du CPAS pour uneentrevue dans son chalet. Militant chez Luttes Solidarités Travail(LST), il est même allé porter la voix des plus pauvres chez le pre-mier ministre, « au 16 ». « Je ne veux pas la charité, mais des droits.Car il y a encore « des Bosses » : ma voisine d’en face n’a ni eau ni élec-tricité. Et ma petite-fille a toujours honte de dire qu’elle habite ici, peur duregard des autres. »

Christophe DUBOIS

* « Des Pareils à nous autres », Autant Savoir, RTBF, 1980.

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« J’ai eu la chance, dans ma vie de rencontrer des bonnespersonnes. C’est ce qui m’a permis de m’en sortir.»

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(Re)trouver du lienBienvenue au Jardin des (Re)trouvailles. Là où plantations et aménagements naturels ne sont que prétex-tes à créer du lien social.

Au détour d’une ruelle, entre deux façades de maisonsouvrières, se dresse une barrière laissant entrevoir her-bes folles et arbres touffus. En son centre, un por-

tillon largement ouvert, comme une invitation à s’engouffrer danscette ancienne friche urbaine devenue espace de plantations et d’a-ménagements naturels. Aujourd’hui, c’est jour de fête : le Jardindes (Re)trouvailles a dix ans. Implanté au cœur du quartier popu-laire « Les Moulins », le Jardin des (Re)trouvailles fut le premierjardin communautaire « ouvert et néanmoins clôturé » de Lille etmême, plus largement, de France. Depuis, une dizaine d’autres ter-rains d’une taille moyenne de 900 m2 ont été mis à dispositionpar la ville.

« La dynamique naît des habitants, explique Benjamin, directeuradjoint de l’association des Amis des Jardins Ouverts et néan-moins clôturés (AJOnc). Notre équipe est là pour aider à la mise enplace du jardin. Les habitants-jardiniers fonctionnent ensuite de manièreassez autonome. Bien sûr, c’est très aléatoire, d’un jardin à l’autre, d’uneannée à l’autre, d’un groupe d’habitants à l’autre.»

Jardin des découvertes« Tout est collectif dans le jardin, poursuit Benjamin. Après avoir adhé-ré à une charte commune, chaque habitant-jardinier dispose d’une clé.Lorsqu’il se trouve dans le jardin, il peut ouvrir l’accès au public, maisdoit alors expliquer la démarche, sensibiliser et veiller au respect du jardinet de ses usagers. » L’éducation à l’environnement et l’éco-citoyenne-té figurent au cœur de la charte. Il en va de même pour les pra-tiques respectueuses de l’environnement. Ici, les pesticides et dés-herbants chimiques n’ont pas leur place. Les eaux de pluie sontrécupérées et les déchets organiques compostés. La récupération etl’écoconstruction sont largement privilégiées.

Cet écosystème urbain est aussi un espace de découvertes pour lesplus jeunes du quartier. « Si le Club Nature prend aujourd’hui sonenvol au Jardin des (Re)trouvailles, il m’a tout de même fallu six moispour réussir à instaurer un contact, souligne Olivier, animateur-coor-dinateur d'activités pédagogiques aux AJOnc. Les enfants arrivent demanière libre dans le jardin, sur base du volontariat. Il est donc essentielde partir de leurs envies et d’installer une relation de confiance. C’est unvrai travail de patience. » Mais qui porte ses fruits bien au-delà desattentes. « On a également établi, avec eux, des règles de respect. Un liensocial s'est créé entre enfants et adultes qui peuvent aujourd'hui débattre duprojet et réaliser des sorties pédagogiques nature hors Lille ensemble.»

Du lien socialPlus qu’un simple espace commun de plantation et d’éducation àl’environnement, le jardin est essentiellement un lieu de rencon-tre, où la nature sert de support à la création de lien social. Depart sa situation en milieu populaire, le Jardin des (Re)trouvaillesest un carrefour de parcours de vie bigarrés. Rares sont ceux quipoussent le portillon parce que férus de jardinage. Tous sont muspar l’envie de se rencontrer. Et chacun y trouve son compte.Christine retrouve dans le jardin les souvenirs et saveurs de sonenfance, ainsi qu’une bonne dose d’humanité. Jacky, brocanteur-ferrailleur-artiste, égaye les allées du jardin de ses oiseaux rieurs etlarges insectes sculptés, couleur rouille. Chantal s’évade de sonboulot de documentaliste en s’adonnant depuis dix ans à sa pas-sion pour le jardinage collectif. Michel, jeune retraité pour causede problèmes de santé, au côté de sa femme, au chômage malgréelle, plonge chaque jour ou presque, depuis huit mois, ses mainsdans la terre ou vient donner un coup de pouce aux jeunes duClub Nature. « Ça me fait du bien et ça m’occupe, explique Michel,sourire béant. On fait des connaissances et on a du mal à se détacher. »

Céline TERET

Contact: Association des Amis des Jardins Ouverts et néanmoinsclôturés (AJOnc) - Lille - +33 (0)3 28 550 330 - [email protected] -www.ajonc.org

Visite du jardin par les habitants d’un quartier voisin

Derrière le portillon, une mare, lieu d’observation pour les enfantsMichel, jeune retraité, prend l’air au potager

Et si les habitants devenaient relais ?

La nature pour reconstruire le futurExpérience

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«Q uand je fais pendre mon linge blanc dehors, il revienttout gris et sent mauvais », raconte Aïsha, habitantede Dampremy, commune carolo surplombée par

les cheminées vertigineuses du sidérurgiste Carsid. La pollution,cette mère de sept enfants en parle parfois, avec ses voisins venusaux réunions de la « Maison des Parents », un service de l’EspaceCitoyen de Dampremy, dépendant du CPAS de Charleroi. Il fautdire que, suite à la forte augmentation de la production desentreprises en 2005 et 2006, on a constaté 200 dépassements desseuils de pollution admissibles dans l’air. C’est pourquoi, à l’oc-casion du festival Mai’tallurgie, organisé en mai dernier dans lacommune voisinne de Marchienne, l’Espace Citoyen a décidéd’organiser une journée « Bien Air ».

Parmi les diverses activités prévues pour cette journée, cinqmamans et un papa ont décidé de créer un stand sur les fruitset légumes de saison. « On a voulu aborder la pollution de l’air enpartant d’un problème local, pour ensuite montrer les liens au niveauglobal. Parce que la pollution, c’est pas seulement les usines ici, c’est aussile transport des marchandises sur de très longues distances, et nos com-portements quotidiens, notamment en matière d’alimentation »,explique Laurence Dofny, responsable de la Maison des Parents.

Ainsi, à raison d’une fois par semaine durant 2 mois, les 6 com-

pères ont progressivement réalisé un panneau géant, accompa-gnés par Laurence Dofny et par l’ICDI (intercommunale chargéedes déchets). « L’idée était de faire jouer les visiteurs, raconteLaurence. Ils devaient replacer les cartes de fruits et légumes sur le calen-drier. Ils pouvaient aussi goûter des fruits, de l’eau du robinet, découvrircomment réutiliser nos restes alimentaires, ou comment nettoyer et épelu-cher les fruits et légumes… » Rien d’anodin : une récente étude rela-tive à la qualité des légumes dans les potagers de Charleroi* amontré la présence « susceptible de générer un risque potentielpour la santé » de trois polluants : du cadmium, du plomb et dubenzo(a)pyrène. En une journée, plus de 100 personnes sont venues voir le stand.Une vraie reconnaissance pour Aïsha et ses compagnons, deve-nus passeurs de savoirs dans le voisinage. Si bien qu’on leur ademandé de venir présenter une nouvelle fois le jeu mi-octobre,pour la journée « Place aux Enfants ». Qui aurait, en l’occurren-ce, pu s’appeler « Place aux mamans ».

Christophe DUBOIS

Contact : Espace Citoyen de Dampremy - 071 53 26 26

* étude « Légumap », disponible à la SPAQuE – 0800 24 220 - ou téléchargeable surwww.spaque.be

Denis Uvier, animateur-éducateur de rue pour Solidarités Nouvelles, a mené l’an passé une expérienceinédite, inspirée de l’habitat nomade : vivre sur un terril avec des sans-abris. Flash-back, au croisement desquestions de survie et d’écologie.

Denis Uvier descend de sa moto chopper, ornée d’un auto-collant « fier d’être carolo ». Cuir noir, look de baroudeur,l’homme est une figure emblématique du travail social à

Charleroi. Au printemps 2007, après avoir protesté contre les problèmes d’hé-bergement des sans-abris en plantant des tentes le long de laSambre, cet ancien SDF décide de « donner un coup de pied au sec-teur, pour qu’il travaille différemment ». « J’ai alors emmené des volon-taires SDF sur le terril de l’Appaumée, raconte-t-il. J’ai une expérience del’habitat nomade, comme alternative au manque de logements abordables.J’ai voulu recréer, là-haut, en pleine nature, quelque chose du genre ». Enguise d’autorisation : un communiqué de presse signé par lePrésident du CPAS, disant que rien ne sera fait pour entraver l’ex-périence.

Ainsi, au sommet de cette boursouflure héritée du passé industriel,au milieu d’une clairière, le travailleur militant et ses copains de larue bricolent une vie collective : des tentes, une cuisine en bois, destoilettes sèches, une cabane-garde-manger… « L’idée était de prendrede la hauteur, grâce à la nature, et d’amener ces personnes à se reconstrui-re mentalement et socialement. Quand tu n’as plus rien, reste la nature.Cette terre et ce qu’elle nous offre. C’est pourquoi nous avions fabriqué unsystème de phyto-épuration, nous chauffions l’eau avec le soleil, le tout agré-menté d’un groseillier, un potager, un poulailler… »

Pas facileSur le terril, la vie n’était pas facile, mais pas plus dure qu’en rue.La différence ? L’énergie que procure un projet. Au fil des mois, lelieu était devenu un lieu de passage, un espace de rencontre, avecdes écoles venues pour discuter et découvrir l’écosystème du terril,

avec des pharmaciens soucieux de comprendre plus profondémentla question des assuétudes, avec des assistants sociaux, des respon-sables communaux, des voisins…

L’expérience a duré 5 mois. « Après un moment, ceux qui étaient mieuxdans leur tête se sont retapés et sont partis pour un mieux-être. Sont alorsrestés les cas les plus graves, toxicos, violents… J’étais seul, j’avais besoin devacances. Quand je suis revenu, tout était détruit », explique DenisUvier, amer mais en rien désenchanté. Debout au milieu d’un jar-din de Jumet-Heigne, il tend le doigt pour expliquer son nouveauprojet, lancé il y a à peine quelques semaines : « On est ici derrièreune maison appartenant à Solidarités Nouvelles. Le terril, lui, appartenaità la Ville et on pouvait nous chasser. Pas ici. Tu vois, là-bas dans le coin,à l’intérieur de ces barrières bricolées le week-end passé, on plantera un pota-ger. À côté, on fabriquera une serre. Et là un poulailler. Et ici, je vais mon-ter une yourte mongole. J’ai déjà le socle. Ça va devenir un espace de vie,de reconstruction et de solidarité ». La demande est venue d’un collec-tif de militants, sans abris d’hier ou d’aujourd’hui. « Mais cette fois,ils devront s’engager, devenir partenaires », précise l’infatigable Denis.La yourte ne servira pas de logement à demeure, sauf ponctuelle-ment en cas d’urgence. « Des personnes âgées du voisinage ont déjà pro-posé leur aide et leurs conseils. Ce sera un support à l’autonomie, à laresponsabilité, à l’auto-gestion ». Suite, mais donc pas fin.

Christophe DUBOIS

Contact : Solidarités Nouvelles (Charleroi) – 071 30 36 77

Coin nature à la croisée des cultures

Un coin nature comme outil d’action sociale. C’est lepari tenu par l’asbl Sainte-Walburge autour de sonprojet de potager communautaire et d’espace vert

valorisant la biodiversité. Cette association liégeoise oeuvre pourl’aide aux plus démunis, l’émancipation, l’insertion sociale et l’in-tégration de la personne étrangère ou d’origine étrangère. Ses acti-vités sont multiples : service social de première ligne, école dedevoirs primaire et ado, tables de conversation français langueétrangère. Quotidiennement, l’équipe de Sainte-Walburge est encontact direct avec des familles précarisées émargeant au CPAS, auchômage voire sans ressources.

Depuis plus d’un an, l’asbl dispose d’un potager communautairequ’elle cultive avec et pour les usagers du service social en respec-tant le mode de culture biologique. A ce jour, une petite dizainede familles ont reçu une parcelle de potager, à laquelle elles ontaccès librement à tout moment. « Nous avons ciblé les personnes quisont dans le besoin alimentaire et les personnes isolées, explique ChantalKreutz, responsable de l’asbl. Nous avons aussi veillé à ne pas entrerdans le phénomène de la ghettoïsation, en essayant d’intégrer des personnesd’origine belge au projet. » Pour l’instant, Jacques est le seul Belge. « Je me sens un peu l’étranger moi là-dedans, ironise-t-il. C’est intéressant,on partage nos connaissances. Je leur explique par exemple quand semer etcomment conserver leurs légumes. Et eux me font découvrir d’autres sortesde légumes. »

Abdelraïm, kurde, est en Belgique depuis quatre ans et toujoursdans l’attente de papiers. Tous les week-ends, il vient avec sa femmeet ses deux enfants cultiver la terre. « Des pommes de terre, des oignons,des courgettes, des concombres…, énumère-t-il fièrement de sa voixdouce. Et on rencontre des gens. » Comme Fatima et sa famille, quieux viennent d’être régularisés. Dans un français approximatif, ellelance : « Les autres gens partir en vacances. Nous, barbecues au jardin ! »

Collectif et solidaireUne fois par semaine, les familles du jardin se réunissent dans leslocaux de l’asbl, puis au jardin, avec l’animatrice Sarah Guéret. « Chacun exprime ses besoins et ses apports. Les décisions sont collectives.Ces réunions sont aussi un prétexte pour rassembler les gens et soulignerqu’il ne s’agit pas d’une démarche individuelle. » Pour preuve, un coindu jardin sert de parcelle collective, où sont cultivés des légumesqui demandent moins d’entretien, comme les pommes de terre etles oignons. L’année passée, entre 80 et 100 kg de pommes de terreont été récoltés. Un surplus qui file tout droit à des personnes

bénéficiaires de colis alimentaires, via une autre asbl, Le PAS. Ungeste solidaire gratifiant pour les usagers qui savent ce que signifiemanquer de nourriture.

« L’environnement est d’abord perçu comme un apport nourricier, souli-gne à ce sujet Sarah Guéret. Jardiner permet de nourrir sa famille àmoindre coût. » Une dimension économique essentielle, mais aussiun bon point pour la santé, comme l’explique cette jeuneArménienne accompagnée de ses deux petit garçons : « Les légumesdu jardin sont meilleurs pour la santé que ceux du magasin. » Sur cequ’elle a appris au potager, elle poursuit : « Avant j’avais peur de laterre. Maintenant j’aime bien. » Sarah Guéret mentionne d’ailleursl’importance de construire une relation émotionnelle avec la natu-re. « L’affirmation et l’estime de soi sont nos axes prioritaires. Nousessayons de respecter le rythme et de valoriser la créativité de chacun. Il s’a-git bien d’un accompagnement et non d’une aide. Notre souci est aussi debien adapter les pratiques à la compréhension de chacun. » Car, rappe-lons-le, la plupart des parents jardiniers participent aux tables deconversation proposées par l’asbl. Les activités autour du jardinsont donc aussi des moments d’immersion en français.

IntergénérationnelAu-delà du potager communautaire, un projet d’espace vert prendforme grâce à la participation des jeunes de l’école de devoirs à lacampagne « Canal Nature » de l’asbl Green. Une participation quileur permet de progressivement réhabiliter le terrain vague attenantau potager et de valoriser la biodiversité via la plantation d’un ver-ger, la réalisation de nichoirs et de gîtes pour insectes, la créationd’une mare… Le but étant de créer un lieu d’observation de la natu-re. « Les enfants, acteurs du projet, prennent conscience de l’importance àaccorder à l’environnement », explique Sarah Guéret. Certains d’en-tre eux ont même représenté le projet à l’Assemblé des jeunesWallons pour l’environnement.

Espace d’échanges socio-culturels et intergénérationnels, ce coinnature est « un travail du regard » : le regard sur soi-même via lavalorisation de soi, le regard de l’enfant sur ses parents qu’il voittravailler au jardin, le regard des parents sur leurs enfants en pleinapprentissage, le regard des voisins et habitants du quartier sur unpublic en difficulté.

Céline TERET

Contact : asbl Sainte-Walburge – 04 226 43 28 - [email protected]

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Un potager communautaire et un terrain vague réhabilité en lieu d’observation de la nature. A Liège, à lajonction de deux boulevards, un projet participatif à la croisée des cultures et des générations vise à rom-pre l’isolement et aide à l’intégration de familles venues d’ailleurs.

SYMBIOSES no 80– Automne 2008

Installation de gîtes pour insectes avec les jeunes de l’école de devoirs, sous l’œil attentif de quelques parents

La ferme du quartier Nord

Unpotager, une mare, des moutons, des lapins, le longde la petite ceinture bruxelloise et aux abords destrottoirs gris et façades taguées du quartier Nord…

Inconcevable ? Pas tant que ça : petit coin de nature au centre ville,la Ferme du Parc Maximilien asbl est tant un lieu d’éveil à l’envi-ronnement et au respect de la nature pour petits et grands, qu’unespace de détente pour les passants intrigués. La haute porte grilla-gée franchie, les coups de klaxon frénétiques et le crachement despots d’échappement cèdent la place aux ambiances apaisantes dela ferme. A proximité se dressent de hauts immeubles abritant desmilliers d’habitants… comme pour rappeler la réalité du quartier.

« Il faut comprendre le contexte d’un tel quartier, lance Céline Renson,directrice de l’asbl. Beaucoup de petites communautés sont reconstituéeset se mélangent peu. C’est un lieu à discrimination positive où les paysa-ges associatif et institutionnel sont très développés : restaurant social et acti-vités pour seniors, accueil des primo-arrivants, cours d’alpha ou de cuisineet accueil des femmes, maisons d’enfants et de jeunes, maisons d’accueil pourenfants placés par le juge... Au milieu de cette toile bien organisée, les thé-matiques environnementales et durables paraissent souvent bien superflues.»Et pourtant… « Ici peut-être plus qu’ailleurs, ces questions (augmentationdu coût de l’énergie, qualité et production des aliments, pollution atmosphé-rique…) concernent les habitants, même si elles ne font, à priori, pas partiede leurs priorités. »

Favoriser la cohésion socialePour l’équipe de la Ferme du Parc Maximilien asbl, d’autres por-tes d’entrée s’imposent. « On essaie d’atteindre les habitants en partici-pant à des événements, comme les fêtes de quartier, explique Steve, ani-mateur. Comme nos points d’accroche, très ‘environnement’, n’attirent pasles jeunes à la base, on passe par d’autres associations du quartier. » EtCéline Renson de mettre l’accent sur la cohésion sociale : « Nousavons délibérément choisi dans le développement de nos activités, de nousinsérer dans les structures existantes en renforçant notre lien avec le quar-tier : participation aux sous-groupes Jeunesse et Propreté de la coordinationsociale du quartier, projets au sein d’un restaurant social ou dans des mai-sons d’enfants et de jeunes… Les projets se mettent en place en concertationavec les animateurs des autres associations et les thèmes abordés correspon-dent le plus possible aux besoins de leur public. Une convention entre lesdifférents partenaires répartit les différentes phases des projets selon les com-pétences de chacun. Le processus d’évaluation et de recherche de solutions sefait régulièrement et toujours conjointement. »

De ces collaborations étroites, naissent nombre d’activités faisantappel à la créativité. Comme le projet « Le Monde de DéDé » qui

fut le démarrage de partenariats dans le quartier, basés sur le ren-forcement de la cohésion sociale. Au programme : une chasse auxtrésors (découverte du quartier, récolte du goûter équilibré, rela-tions Nord-Sud, impacts sur l’environnement), jeu de piste au seindes locaux d’une maison d’enfants (audit énergétique, éco-com-portements, créations artistiques), compostage de quartier... Depuislors, devant quelques maisons d’enfants du coin, fleurissent despotagers en bacs. Avec l’expertise des animateurs de la Ferme, lesjeunes fréquentant ces associations ont construit les bacs en bois,les ont décorés, ont appris à travailler la terre, à semer, à récolter…« Comme ce sont les jeunes eux-mêmes ou leurs potes qui portent le projet,les potagers sont respectés, poursuit Steve. Certaines maisons de jeunes ontd’ailleurs des légumes toute l’année. »

Dans les allées du parcQuant aux activités proposées au sein même de la Ferme du ParcMaximilien (animations pour les écoles, stages et ateliers), ellesdrainent un public de quartier plus aisé et déjà concerné par l’en-vironnement. Elles offrent à ces enfants une réelle bouffée d’air etle plein de découvertes : nourrissage des animaux, entretien dupotager et du compost, observation de la biodiversité autour de lamare, bricolage ou cuisine à partir d’éléments naturels ramassés etcueillis ça et là. Explications de l’animateur : « Avec ces enfants-là, onaborde les choses de manière très pratique. On joue beaucoup sur les 5 sens,en leur faisant mettre la main à la pâte. C’est très souvent la première foisque ces enfants approchent des animaux. Leurs parents n’ont pas l’occasionde les emmener voir des animaux en dehors de la ville. »

D’ailleurs, toute la famille peut en profiter, puisque la Ferme duParc Maximilien, c’est aussi un espace public sécurisé où chacunest libre de se promener allègrement, dans le respect du parc et desautres usagers. A ce propos, la directrice souligne : « Nous profitonsde chaque recoin du parc pour mettre l’accent sur les éco-comportements misen place, la biodiversité présente, sa gestion écologique… tel que, l’air de rien,l’information passe de la sensibilisation à l’action, sans que les visiteurs nese sentent sollicités. »

Céline TERET

Contact : Ferme du Parc Maximilien asbl - 02 201 56 09 [email protected] - www.fermeduparcmaximilien.be

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Coin de campagne atypique dans un quartier de Bruxelles souvent stigmatisé, la Ferme du Parc Maximilienéveille à l’environnement et au respect de la nature. Afin d’atteindre les habitants du quartier pour qui l’en-vironnement est loin d’être une priorité, l’association tisse des collaborations avec d’autres acteurs de ter-rain.

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« Tout dispositif d'apprentissage peut être considéré comme unessai pour enrichir les représentations mentales de quelqu'un. »

Pourquoi faire exprimer les représentations ?La réussite d'un dispositif d'apprentissage dépend notamment del'alchimie qui se fera ou pas entre les représentations de tous lesacteurs (élèves-professeurs, animateurs-animés...) à propos de troischoses :

m l'objet d'apprentissage ;m eux-mêmes en tant qu'acteurs (animateurs-professeurs / appre-nants) ;m l'apprentissage en tant que tel.

Chercher l'apprenant là où il est et commencer là !Le risque que l'on encourt à négliger cette phase, c'est de ne pasrencontrer l'apprenant, c'est de passer à côté de ce qu'il peut enten-dre et comprendre, c'est donc de travailler dans le vide et pour per-sonne ! Le groupe en est moins riche, le participant vit une formed'exclusion de la vie réelle du groupe.

Comment recueillir des représentations ?Les représentations comportent les savoirs et non-savoirs, mais éga-lement l'imaginaire mental, les attitudes (corporelles, psycholo-giques) et les comportements.

On peut interroger les représentations initiales sur de nombreuxsujets : quelles sont les connaissances de chacun dans le domaine?Comment se sentent-ils acteurs de telle ou telle problématique ?Comment pensent-ils que « cela » (effet de serre, station d'épura-tion, .... ) fonctionne ? Quelles sont leurs relations à l'eau, l'éner-gie, ... ? Quels sentiments ou sensations émergent lorsqu'ils sont encontact avec la nature, le bruit ... ?

Le recueil peut se faire sous différentes formes selon le public etles objectifs poursuivis.

* Dans le registre des savoirs , par exemple :

m construire un plan, une maquettem dessiner l'objet dans sa réalitém faire un commentaire d'un texte, d'une image, d'un dessin

* Dans le registre de l'imaginaire, par exemple :

m écrire un poèmem peindre comme on le veutm sculpter avec de l'argile, du sable, de la pâte à modelerm s'exprimer au moyen de photolangagem raconter un souvenir fortm trouver une chanson ou une musique qui se marie avec lethèmem écouter des sons, une musique liés au thème à explorer et faireécrire librement

* Dans le registre corporel, par exemple :

m jouer librement dans le lieu du développement du projetm improviser une courte expression corporellem effectuer quelques exercices physiques liés au thèmem jouer autour de propositions faites par l'éducateur

Le rôle de l'éducateur est de bien regarder, écouter tout ce qui émer-ge de chacun pour se faire une idée, pour rencontrer les appre-nants. Il crée un climat propice à la confiance entre tous, sans juge-ment de valeurs, sans contrôle de connaissances, où la moquerieest bannie.

Que faire des représentations ?m Le recueil de représentations va pouvoir servir à la personne quiles exprime, lui permettre de prendre conscience. Il peut resterconfidentiel ou partagé avec le groupe. Dans ce cas, il permet ausside se situer par rapport au groupe, voire de lancer des discussions.Il devient alors le point de départ d'une recherche à mener par legroupe et les personnes afin d'enrichir les représentations et de lescomplexifier (démarche de construction collective).m Le recueil peut servir de point de repère pour évaluer l'évolutiondes personnes et du groupe en fin de projet ou à plus long terme.Dans ce cas, il faut veiller à conserver des traces et à changer ledispositif de recueil.m Ces représentations initiales permettent à l'éducateur d'adapterle dispositif d'apprentissage à son public.

S'éveiller, mener un projet...Après cette première phase d'extériorisation, vient le temps de l'ap-propriation. Le but de la phase d'éveil, c'est d'ouvrir des portesnouvelles, laisser entrer un flot d'informations, de sensations, d'é-motions, de rencontres. Phase de contact au cours de laquelle lespersonnes sont mises en relations avec un environnement d'oùémergeront des idées, des questions, des désirs d'actions, venus àpoint pour construire les premières bases d'un projet !

Joëlle VAN DEN BERG

EXPRIMER LES REPRÉSENTATIONSPremière étape d'un dispositif d'apprentissage, permettre l'expression des représentations initia-les des apprenants est d'autant plus important que l'on travaille avec un public que l'on connaîtpeu, qui ne partage pas toujours notre réalité et qui peut souffrir d’un manque confiance en lui.

Cette activité a été rédigée sur base des deux documents sui-vants :m « Les représentations mentales » sur le site de Rechercheinterréseaux en éducation sur les compétences terminalesen géographie, coordonné par Christine Partoune (1999) -www.lmg.ulg.ac.be/competences/chantier, onglet « métho-dologie »m « Exprimer ses représentations », dans Alterner pourapprendre - Entre pédagogie de projet et pédagogie de l'é-coformation, coordonné par Dominique Cottereau, éd.Réseau Ecole et Nature, 1997. Téléchargeable surhttp://ecole-et-nature.org/alterner-apprendre

Pour diversifier et approfondir les outils, on peut s'inspirerdes 37 fiches techniques proposées dans le Guide pratique d'é-valuation, sous la direction de Dominique Cottereau, éd.Scérén, CRDP Bretagne, 2004 - www.cndp.fr/produits>Publications pédagogiques

Sources

Partoune C., 1999

Outils

Sensibilisationenvironnementale et

précaritéCette intéressante étude se pen-che sur la méthodologie à adop-ter pour s'adresser à un publicprécarisé dans le cadre d'activi-tés de sensibilisation à l'envi-ronnement (animations, cam-pagnes...) : caractéristiques dupublic, méthodes…C. Philippet, éd. CERES (04 36690 60), 9p., 2006. Téléch. surwww.ceres.fapse.ulg.ac.be/Environnement-et-precarite.pdf

Trajets, de l’exclusion àl’autonomie des jeunes :

des pistes d’actionTrois associations confrontentleur expérience éducative enmatière d’insertion sociale desjeunes en difficulté. Conçu sousforme de fiches, cet ouvrage rap-pelle les 5 principes éducatifs debase (cohérence des adultes,bienveillance, structure, coopé-ration, sens) et offre des outilset une méthodologie qui consi-dèrent le jeune dans son ensem-ble comme acteur principal desa vie en englobant ses différentscadres (famille, école, quartier).La Teignouse (04 384 44 60,www.lateignouse.be), CLAJ etTrempoline, éd. Fondation RoiBaudouin (téléch. sur www.kbs-frb.be), 158p., 2006. 10€

Jardins partagés

Les jardins partagés sont des jar-dins collectifs ouverts sur leurquartier, porteurs de valeurssociales et humaines et retissantles liens des habitants avec leurenvironnement. Ce bel ouvragese veut pratique en traçant lesmodalités pour démarrer un jar-din partagé et en donnant desidées concrètes et diversifiées.L. Baudelet, F. Basset et A. Le Roy,éd. Terre vivante, 157p., 2008.23€

Plus méthodologique, Le jardindes possibles (Réseau Ecole etNature, 133p. 2003, 20€) accom-pagnera toute personne ou orga-

nisme souhaitant mettre enplace un jardin participatif.

L’énergie ? Je maîtrise !

Ce cahier d’animation vise àsensibiliser un public adulte auxenjeux énergétiques, et plus pré-cisément aux économies possi-bles en matière de consomma-tion de chauffage. Cinqanimations de groupe sont pro-posées, de niveaux et de conte-nus variables afin de s’adapter àdivers publics (lecteur ou non,initié ou non).V. Albertuccio, éd. Equipespopulaires (081 73 40 86, www.e-p.be), 32p., 2006. 15€

Optimove Ma ville en jeu

Deux jeux, aux approches diffé-rentes, pour aborder la mobili-té en ville. Optimove, coopéra-tif, vise à encourager jeunes (dès12 ans) ou adultes à se déplacerautrement. Il s’agira de choisirla combinaison de transportspour se rendre au cinéma oualler acheter des timbres mini-misant les émissions de CO2.Ma ville en jeu, imaginé dansle cadre d'un cours d'alphabéti-sation pour femmes, vise à faireacquérir des connaissances surles ressources de la ville, en par-tant des besoins de tous lesjours. Il permet de nombreusesutilisations, à adapter au public(adultes et enfants dès 8 ans).Optimove : Empreintes (081 22 9628 - www.empreintesasbl.be),2007. 100€ ou en prêt

Ma ville en jeu : CASG de la Liguedes Familles (02 505 58 00,[email protected]), 2003.17€

Les jeunes et la villeCes 4 carnets d’activités inter-disciplinaires visent à favoriserl’intégration des jeunes dans leurmilieu de vie. Objectifs : élargir

sa compréhension sur le fonc-tionnement de la ville, donnerl’envie et les capacités de parti-cipation, élaborer des projetscommuns pour apprendre à s’é-couter, argumenter, négocier…F. Delvaux et C. Partoune, éd.LMG-ULg, 1996. Téléch. surwww.lmg.ulg.ac.be/jeunes_et_la_ville

A table !Seize familles vivant dans lescinq continents, posent derrièretous les aliments qu’elles man-gent pendant une semaine…Accompagnant les photos dePeter Menzel, le dossier pédago-gique propose des activités (9 à14 ans) centrées sur l’alimenta-tion hier et aujourd'hui, ici etailleurs, carence et abondance… Ed. Alliance Sud, 74p., 2007. 24€

+ frais envoi. Diff. FondationEducation et Développement(Suisse : +41 (0)21 612 00 81,www.globaleducation.ch). Enlocation chez Cultures et Santé(02 558 88 11 - www.cultures-promosante.be)

Les outils proposant une appro-che sensorielle et concrète del’environnement proche sontplus spécifiquement adaptés auxpublics précarisés (enfants et

adultes). Parmi ces nombreuxoutils, pointons : Outils d’ani-mation et de formationd’Education Environnement(téléchargeable sur:www.education-environnement.be>Services >Info-Doc) et Guidede l’éducateur nature (P.Vaquette, éd. Le Souffle d’Or,240p., 2002. 15€)

L’écolo écono

Plus de 150 conseils faciles àvivre, « pour sauver la planète etvotre porte-monnaie », dans ceguide tous publics, où l'anima-teur trouvera aussi des argu-ments économiques pourconvaincre son public de l'inté-rêt financier des gestes environ-nementaux. C. Gladel, éd. Michel Lafon,223p., 2008. 13€

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Riche, pauvre… ça veut direquoi ? A partir de 34 photosprises et légendées par desenfants de pays du Sud et duNord, des activités pédago-giques pour aborder avec les 9-15 ans les notions de richesse,pauvreté et avenir. Ed. Enfants du Monde (Suisse :+41 22 798 88 81,www.edm.ch). Partiellementtéléchargeable. surwww.edm.ch/fr/regards_dos.php

La pauvreté nuit gravementà la santé. Ce dossier évoquequelques facettes de la pauvre-té qui ont des conséquencessur la santé globale : pouvoird'achat, logement, environne-ment, formation, lienssociaux..., et dégage quelquespistes d’actions.Entraide et Fraternité, 28p.,2008. Téléchargeable. surhttp://www.entraide.be/uploads/media/dossier_sante_2008.pdf

Rapport général sur la pau-vreté. Une réflexion s’appu-yant sur de nombreux témoi-gnages de personnesdéfavorisées et proposant dessolutions. Fondation Roi Baudouin (070233 728, téléch. sur www.kbs-frb.be), 409p., 1995. Gratuit.

Retrouvez ces outils et d’autresm sur www.reseau-idee.be/outils-pedagogiquesm en consultation au Réseau IDée (Bxl) sur rdv au 02 286 95 70

19SYMBIOSES no 80– Automne 2008

20 SYMBIOSES no 80– Automne 2008

Adresses utiles

ATD Quart MondeMouvement international departage, d’action et de lutte con-tre l’exclusion et la pauvreté,ATD Quart Monde agit pour etavec les plus pauvres. Parmi sesoutils d’action, l’Universitépopulaire est un lieu d’expres-sion et d’apprentissage. ATDQuart Monde met aussi enœuvre des dialogues avec desprofessionnels, des intervenantssociaux, des responsables poli-tiques… Il organise des forma-tions et co-formations pour per-sonnes en situation de pau-vreté,acteurs institutionnels ou asso-ciatifs. Il privilégie le croisementdes savoirs et le partage de la cul-ture par l’expression et la créa-tion. Il édite également publica-tions, analyses et études.02 647 99 00 –[email protected] –www.atd-quartmonde.be

Equipes populairesConstitué d’environ 120 grou-pes d’action locale, le mouve-ment des Equipes populaires ras-semble des citoyens actifsoeuvrant pour une société d’é-galité et de justice sociale.Chaque groupe choisit de semobiliser autour de situationsou thématiques : projets de quar-tier, enjeux de service public,espaces d’échange et de parole…Actuellement, les thèmes de laconsommation et du dévelop-pement durable sont prioritai-res à l’agenda du mouvement,notamment au travers de cam-pagnes sur l’accès à l’énergie, lapublicité ou encore le crédit faci-le. Il a aussi récemment lancédes groupes d’action RAGE(Rassembler et Agir pourGarantir l’Energie) et coordon-ne le RWADE (Réseau wallonpour l’accès durable à l’énergie).081 73 40 86 –[email protected] –www.e-p.be

Luttes Solidarités Travail(LST)

LST est un mouvement de ras-semblement des plus pauvrespour lutter avec d’autres contrela misère et ce qui la produit.Présent en différents lieux deWallonie, LST propose des ren-contres entre des personnes quivivent la grande pauvreté et d'au-tres issues de divers milieux. Ilencourage aussi à la créativité età l’expression via ses biblio-

thèques de rue et ateliers créatifs.Ces permanences fixes et mobi-les fournissent nombre d’infor-mations. La société LSTCoopérative propose pour lestravailleurs les plus pauvres desformations par le travail dans lesecteur du bâtiment.081 22 65 40 –[email protected] –www.mouvement-lst.org

PeriferiaL’objectif de cette association estd’essayer de rendre au collectifson rôle dans la société d’au-jourd’hui, en retissant les maillesde tous les dispositifs de parti-cipation : dialogue politiquelocal, action publique concertée,capacités citoyennes... Periferiaest également sollicitée pourmettre en oeuvre des processusimpliquant les différentes par-ties par des aménagements dequartier et d’espaces publics.02 544 07 93 –[email protected] –www.periferia.be

« Vivre ensemble »Entraide & Fraternité

Liée à l’ONG Entraide &Fraternité, « Action Vivre En-semble » asbl lutte contre l'ex-clusion sociale. Chaque année,elle organise une campagne derécolte de fonds visant à soutenirconcrètement des groupes decitoyens qui s’organisent pourlutter contre la pauvreté, l’injus-tice et l’exclusion sociale. Quantà « Vivre Ensemble Education »asbl, elle a pour objet de sensi-biliser les citoyens aux causes del'exclusion sociale en Belgiquefrancophone, à l'aide de dossiers,d'outils pédagogiques et d'ani-mations.02 227 66 80 –[email protected] [email protected] –www.entraide.be

FUNOCLa Formation pour l'UniversitéOuverte de Charleroi offre unensemble de dispositifs de for-mation s'adressant aux deman-deurs d'emploi peu qualifiés etpeu scolarisés de la région. Ceprojet vise la participation desplus précarisés, non seulementà la vie professionnelle, maisaussi à la vie sociale. Aux côtésdes formations, d’autres activi-tés sont proposées : ateliers d’ex-pression artistique, centre d’o-

rientation et de documentation,service d’accueil, journal à laportée de tous…071 27 06 60 – [email protected] –www.funoc.be

ChanGements pourl’égalité (CGé)

Ce mouvement sociopédago-gique mène des actions en vuede l’égalité à l’école et de l’é-mancipation sociale. Ses actionsvisent une meilleure maîtrise dessavoirs par tous les jeunes, unsystème et des pratiques éduca-tives plus démocratiques ainsique l’émancipation des plus pré-carisés. Pour y arriver, il mobili-se les acteurs de l’éducation etde la formation dans une per-spective d’échanges, il observe etétudie les pratiques et les poli-tiques éducatives, il forme etinforme les acteurs éducatifs etenfin il interpelle les pouvoirspublics et leur transmet sesrevendications.02 218 34 50 [email protected] –www.changement-egalite.be

Lire et écrirePour le droit de tous à l’alpha-bétisation, dans une perspectived’émancipation des personnes etde changement social vers plusd’égalité. Ce mouvement a pourobjet de promouvoir et de déve-lopper une alphabétisation dequalité dans laquelle les outilspour comprendre le mondedans tous ses aspects sont pré-pondérants. Il mène égalementdes campagnes de sensibilisationet des études sur le sujet et pro-pose des formations pour lesformateurs d’alphabétisation.02 502 72 01 –[email protected] -www.lire-et-ecrire.be

Et bien d’autres…Le secteur social comprendnombre d’organismes actifs enmatière de prévention et d’aide,pour les adultes, les enfants etles jeunes, les acteurs relais… Envoici quelques-uns :m les services d’Aide aux jeu-nes en Milieu Ouvert (AMO) :les AMO aident à l’épanouisse-ment des jeunes dans leur vie detous les jours, en leur apportantune aide individuelle, en soute-nant leurs projets, et en lesaidant à résoudre leurs difficul-tés (familiales, scolaires, admi-nistratives, juridiques...).

Liste complète des AMO surwww.aidealajeunesse.be > infosaux professionnels > contacts

Fédération des Institutions dePrévention Educative (FIPE) – 07132 78 32 – www.amofipe.be

m les écoles de devoirs, initia-tives volontaires extra-scolaires,luttent pour l’insertion, la pro-motion sociale et culturelle desenfants et des jeunes issus prio-ritairement de milieu populaire.Fédération francophone desécoles de devoirs – 081 24 25 21– www.ffedd.be

m les maisons médicales sontdes centres de santé intégrés oùmédecins généralistes, spécialis-tes et infirmiers organisentensemble leur travail pourdispenser des soins de premièreligne, de manière continue.Lieux proches de la populationet accessibles à tous, elles sontaussi actives en matière de pré-vention et d’informations médi-cale et sociale.Fédération des maisonsmédicales et des collectifs desanté francophones – 02 514 4014 –www.maisonmedicale.org

m l’asbl Cultures & Santé pro-pose des activités d'éducation à lasanté et à la santé communau-taire pour les populations fragi-lisées, ainsi que des activitésauprès des relais en promotionde la santé.02 558 88 10 –[email protected] -www.cultures-promosante.be

m la Fondation Roi Baudouinlance régulièrement des appels àprojets à destination des asso-ciations et institutions qui s'a-dressent aux plus pauvres et quiveulent mettre en œuvre un pro-jet novateur de lutte contre lapauvreté.02 511 18 40 – [email protected]

Guide SocialIncontournable pour s’yretrouver dans l’imbroglio dusecteur psycho-medico-social, lesite internet www.guidesocial.befournit des centaines d’adressesutiles ainsi que des actualités etde nombreuses annonces. Unannuaire est égalementdisponible en version papier ouen CD-Rom.

02 675 75 00 – [email protected] –www.guidesocial.be

Acteurs sociaux

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Adresses utiles

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Cent arbres sans toit(Cast)

Au travers de ses projets d’éla-gage, d’abattage et de gestion desbiotopes, l’association Cast per-met de rendre acteurs les plusdémunis, les conscientise à l’é-quilibre biologique de la forêtet offre à toute personne en dif-ficulté du bois de chauffage àmoindre prix.0498 100 666 –[email protected] – www.cast-asbl.be

Espace EnvironnementCet organisme informe, sensi-bilise et conseille les citoyens,associations, entreprises et déci-deurs, et favorise la concertationet la participation active pourun développement harmonieuxet durable du cadre de vie (amé-nagement du territoire, santé,mobilité…). Via différents pro-jets (jardins partagés, visites deCharleroi pour découvrir la villeautrement…), il encourage lacohésion sociale et la réappro-priation de l’espace urbain par lapopulation.071 300 300 – [email protected] - www.espace-environnement.be

« Environnement pourtous » - Domaine de

MozetParmi les activités du Domainede Mozet, les projets « Environnement pour tous »visent à éveiller à l’environne-ment des groupes de tous âgeset de tous milieux sociaux, avecune priorité pour les groupes lesplus défavorisés.081 58 84 04 –[email protected] –www.mozet.be

Fédération IEWAu travers de plusieurs études,la Fédération Inter-Environ-nement Wallonie aborde notam-ment les questions liées auxinégalités écologiques (nuisancessonores, pollution des sols…) ets’interroge sur la sensibilisationdes publics précarisés.081 25 52 80 – [email protected]– www.iewonline.be

« Nature pour tous »Natagora

Le volet « Nature pour tous » del’association Natagora a pourbut de permettre à toutes les per-sonnes ayant des difficultés d’in-

tégration du fait de leur handi-cap physique ou mental ou desproblèmes d’ordre économique,social ou culturel, d’exercer leuraction citoyenne en matière deprotection du patrimoine natu-rel. En collaboration avecl’Institut d’Eco-Pédagogie (lirep.8) et le CRIE de Spa-Bérinzenne, Natagora proposeégalement un cycle de forma-tions « Nature pour tous » afind’adapter les actions de sensibi-lisation à la nature et à l’envi-ronnement, à des publics spéci-fiques.04 250 95 98 –[email protected] –www.naturepourtous.be

Et aussi…m Ferme du Parc Maximilien,pour ses animations environne-ment et nature, et ses collabora-tions à des projets socioculturels(lire p.17) : 02 201 56 09 –www.fermeduparcmaximilien.be

m Revert, pour ses animationssur l’énergie (lire p.11) : 087 3377 37 – www.revert.be

Centres Publics d’AideSociale (CPAS)Les CPAS assurent l’aide socia-le (matérielle, financière,psycho-sociale, médicale…) auxpersonnes et familles en diffi-culté. De plus en plus nom-breux sont les CPAS qui dispo-sent, via l’aide des Régionswallonnes et bruxelloises, d’unservice de « guidance socialeénergétique », afin d’accompa-gner les ménages en difficultédans l’amélioration de la ges-tion énergétique de leur loge-ment.Pour les particuliers, infos auprèsde votre commune.

Pour les CPAS, infos auprès del’UVCW, Fédération des CPASWallonie (081 24 06 64 –www.uvcw.be/cpas) et de l’AVCB,section CPAS Bruxelles (02 23851 40 – www.avcb-vsgb.be/fr/section-cpas)

Service de lutte contrela pauvreté, laprécarité et l'exclusionsocialeCe service s’efforce de faire del'élimination de la pauvreté unepriorité politique. Il formuledes analyses et des recomman-dations destinées aux respon-sables politiques et publie desbrochures et des articles d’in-formation et de sensibilisation.Il dispose d’un centre de docu-mentation.02 212 31 73 –[email protected] –www.luttepauvrete.be

SPP Intégration socialeet lutte contre lapauvretéCe Service public fédéral parti-cipe à l’élaboration, l’exécutionet l’évaluation de la politiquemenée en matière d’intégrationsociale. Ses principaux parte-naires sont les CPAS, mais aussiles missions locales, les relaissociaux… Ce service publie desrapports et statistiques. Vous ytrouverez notamment le Planfédéral de lutte contre la pauv-reté.02 508 85 86 –[email protected] – www.mi-is.be

Quelques repères institutionnels

Eduquer à l’environnement

Retrouvez d’autres associations d’éducation à l’environnement quiadaptent leurs animations et outilsau public précarisé sur:www.reseau-idee.be/adresses-utiles

SYMBIOSES no 80– Automne 2008

22 SYMBIOSES no 80– Automne 2008

Lu et vu pour vous

Le caddie malin

Ce dossier pédagogique sur l'en-vironnement, la consommationresponsable et les écobilans pro-pose des activités à faire en clas-se avec les jeunes de 10-14 ans.L’enseignant y trouvera 6 appro-ches de la consommation, cha-cune agrémentée de fiches pra-tiques, de boîtes à idées et depistes d'activités pour approfon-dir la thématique. Les anima-tions proposées sont penséespour susciter des réactions et desréflexions auprès des jeunes.Office fédéral del'environnement - OFEV (Suisse,+41 (0)31 322 93 11), 40p.,2008. Téléchargeable surwww.environnement-suisse.ch/dossierpedagogique-consommation

Le vin, la vigne et le vigneron

Avec cet « Ecolodoc », vous neregarderez et ne goûterez plus lepaysage, un cépage ou une bou-teille de vin de la même maniè-re ! Original, interpellant etinterdisciplinaire, ce documentaborde le vin, la vigne et levigneron sous toutes ses facettes:paysages, géologie, sol et climat,ceps et cépages, plantes et ani-maux amis ou ennemis, saisonset vendanges, élaboration du vin,la bouteille, l'étiquette... S’il estdit que la culture du vin est cellequi utilise le plus de pesticides,l'objectif du document restenéanmoins de susciter l'interro-gation notamment en rencon-trant les « gens du vin » sur le

terrain, de comprendre lesenjeux par une approche systé-mique plus que militante. Unesérie de petites expériences sen-sorielles enrichiront le vocabu-laire et développeront une cul-ture du goût. Explicationsclaires, illustrations efficaces etagréables, incitations à laréflexion.

Ecolodoc n°8, Les Ecologistesde l'Euzière (+33 (0)4 67 59 5462, www.euziere.org), 34p.,2008. 7 €

Multimedia« Sur les traces ... du bois » :DVD de 15 min. avec choix delangue fr-ne-lux-all (idéal commesupport p. ex. au cours de lan-gue). Simon, ado de 15 ans, ren-contre Sylvie qui l'emmène à ladécouverte du bois comme res-source renouvelable, de l'organi-sation du travail dans les forêtset du bois FSC.

Ed. FEDEMAR (081 31 31 58,[email protected]), FNS,Société royale forestière, GSL,Adm. Eaux et forêt duLuxembourg, 2008. Gratuit.Visionnable sur www.fedemar.be

« Energie » : destiné aux ensei-gnants et membres d'associa-tions actives dans le domaine del'environnement, ce nouveauCD-Rom traite de l'énergie dansla perspective plus large deschangements climatiques. Ilcompte 15 animations multi-média qui visent à fournir desclés et outils aux jeunes pouragir en faveur de l'environne-ment. Dynamique et très inté-ressant, permettant un appren-tissage et une découverte rapidepour des jeunes de 10 à 18 ans.

Fondation Polaire (02 543 06 98,www.educapoles.org). Gratuit +3€ d’envoi

« Découvrir notre patrimoine » :ce CD-Rom a pour but de faci-liter la découverte du monde dupatrimoine pour les enseignants(mi-primaire et secondaire) afinqu’eux-mêmes puissent sensibi-liser leurs élèves. Pour découvrirses différentes particularités, sadiversité et son approche via lesmatières scolaires.

Institut du Patrimoine wallon (08165 41 59) ,[email protected],www.institutdupatrimoine.be).Gratuit

10 choses à faire pourprotéger ma planète

Un agréable album qui s’adres-se directement à l’enfant dematernelle pour lui faire décou-vrir les petits gestes à mettre enpratique au quotidien afin deprotéger la planète. De grandsdessins aux couleurs vives,munis de rabats joliment décou-pés, suscitent la curiosité (jen'oublie pas..., j’aime...) et four-nissent des conseils simples(éteindre la lumière, aller à piedà l’école), que l'on n'est toutefois

pas obligé de lire, le dessin per-mettant déjà de lancer la conver-sation, le débat.M. Walsh, éd. Gallimard Jeunesse,42p., 2008. 12€

La doublette –Véhicules écologiques

Ce classique jeu de mémo (dès4 ans) s'intéresse à un thèmeinhabituel : la mobilité. Les duosde cartes à retrouver pour exercersa mémoire sont en effet illus-trés de moyens de transport éco-logiques, des plus évidents (vélo,marche à pied, transports encommun...) aux plus insolites ouexotiques (ski, traîneau à chiens,

pousse-pousse...).On pourra en-suite jouer à classer les différentsmodes de transport (ceux qu'onpourrait prendre pour aller à l'é-cole, ici ou dans d'autre pays ; àmoteur ou pas ; individuel ouen commun...) et initier une dis-cussion sur la mobilité avec lesenfants. Sur le même thème : lejeu de loto « Le découvreur »(dès 3 ans).

Jeux FK (+33 (0)4 76 34 67 15,www.jeuxfk.fr), 2007.15,50€/mémo et 17€/loto (+port)

En ville de A à ZAvec cet ABCédaire au designépuré, les auteurs ont reconsti-tué un véritable alphabet urbain.Au gré de leurs déambulationslondoniennes, ils ont saisi le « A » tracé à la peinture sur uneroute bitumée, le « B » formépar une architecture fantaisiste...Une façon - pas neuve, mais tou-jours étonnante - d'appréhenderla ville et de jouer avec ce quinous entoure. Le livre ne four-nit pas de méthodologie pour

l'exploiter, mais donne des exem-ples de lieux insolites où cher-cher des lettres (ou autres signes).Pour découvrir son environne-ment quotidien sous un anglenouveau, observer formes, maté-riaux, couleurs, et rendre créatifle chemin à parcourir avec ungroupe d'enfants. Dès 5 ans.

R. Beretta et A. Llorens, éd.Panama, 52p., 2008. 15€

L’allumeur de rêvesSur Terre règnent la nuit et laville. L’allumeur de rêves, ungéant, rencontre un petit garçonqui détient au creux de sesmains un trésor : une graine detournesol. Aidé par le géant, l’en-fant part à la recherche d’eaupour faire pousser sa fleur et,qui sait, rendre à la Terre ses cou-leurs éclatantes. Un conte atta-chant, aux illustrations ma-giques, pour raconter avec poésieet sensibilité combien la Terreest précieuse et sensibiliser lespetits (dès 6 ans) à la protectionde l’environnement.

Jeunesse

Pédagogie

Pour vous procurer un numéro de SYMBIOSES ou un abonnement, deux pos-sibilités :

q Verser directement le montant sur notre compte (001-2124123-93) en men-tionnant les numéros choisis de SYMBIOSES (3€ + 0,50 € d’envoi, par numéro ).Pour recevoir régulièrement SYMBIOSES (trimestriel, un an) : verser 10 € (14 € pourl’étranger) avec la mention « Abonnement SYMBIOSES ».

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Lu et vu pour vous

s no 42 : Parcs et Jardins s no 43 :Patrimoines no 44 : Cadre de vie et par-ticipation s no 45 : Environnement etSanté s no 46 : Habitat écologiques no 47 : Migrationss no 48 : Mesuronsles pollutions s no 49 : De l’ErE auMusée s no 50 : Paysages s no 52 :Consommation responsable s no 53 :Émois… et moi dans la nature s no 54 :Touristes or not touristes?s no 55 : Vousavez dit développement durable?s no 56 : Air & climat s no 57 :CréActivités s no 58 : Aux fils de l’eaus no 59 : Pour tout l’ErE du mondes no 60 : Silence, on écoute s no 61 :Déchets : ras-la-planète s no 62 :L’environnement au programme des éco-les s no 63 : La planète dans son assiettes no 65 : Energie s no 66 : Santé et envi-ronnement s no 67 : Mobilité s no 68 :Milieu rural s no 69 : Environnementurbain s no 70 : Comment changer lescomportements ? s no 71 : Mer et lit-toral s no 72 : Forêt s no 73 : Jeunesen mouvement s no 74 : En familleou en solo : éduquer à l’environne-ment au quotidien s no75 : Sports etenvironnement s no76 : Et le Suddans tout ça ? s no77 : La publicitéen questions s no78 : Comment éco-gérer ? s no79 : Changements clima-tiques s no80 : Précarité : une ques-tion d’ environnement ?À paraître – no 81 : Culture et environnement

D. Piatek et G. Blondelle, éd. Petità Petit, 40 p., 2008. 13,90€

D'où vient le poissonpané ?

C'est un peu comme un roman

photo agrémenté de légendes etde questions/réponses qui nouspermet de découvrir le mondede la pêche - du filet à notreassiette en passant par d'où vientet qui pêche le poisson, com-ment met-on les sardines en boî-tes, comment élève-t-on les mou-

les, les poissons sont-ils en dan-ger... Dans la même collection,« Comment ça pousse ? » per-met de découvrir le monde desfruits et des légumes - où le mar-chand va-t-il les chercher, quicueille les pommes, comment lesbananes sont-elles récoltées, quefont les agriculteurs au fil del'année... Deux petits livres trèsintéressants, à mettre entre toutesles mains. A partir de 9 ans etmême 5 ans accompagné.A.S. Baumann, éd. Tourbillon,coll. Exploradoc, 45p., 2008.10,90€

Le cercle desCarbophages

Lancelot et sa sœur Léonie ren-contre Tamiel, une jeune fillevenue d’Atlantide. Ils prennentconscience que les fonds marinssont menacés par une trop gran-de concentration en dioxyde decarbone dans l’océan. Lancelotdécide alors de créer le cercle desCarbophages, afin que les jeunesde son école passent à l’action.

Très vite cette initiative va pren-dre de l’ampleur. Un roman jeu-nesse, très bien documenté, sur laproblématique des changementsclimatiques. A la fois didactique,intriguant et amusant, il appor-te aussi une dimension origina-le, celle de l’action collective. Dès12 ans.S. Khone, éd. Le Pommier, 235 p.,2006. 13€

Le parfum d’Adam

Pologne, printemps 2005. Juliette,jeune Française, libère des animauxde laboratoire. Cette action militan-te va l'entraîner au coeur de l'écolo-gie radicale... Cet excellent thrilleremmène le lecteur adulte à travers lemonde, dans les milieux environne-mentaux et celui des services secrets.L'ouvrage fait une superbe descrip-tion des différents types d'ONG deprotection de la nature, à propos des-quelles on sent que l'auteur s'est trèsbien documenté, en lisant les pen-seurs de la cause environnementale.J.C. Ruffin, éd. Gallimard, coll. Folio,765p., 2008. 8,90€

Roman

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Conférences - Expos - Evénements

Flash 2008

Me 12/11 au Sa 15/11, l'asbl Trans-Mission invite les jeunes à l’enga-gement citoyen, à travers leur 7eForum pour L’Action Sociale etHumanitaire (Flash). Au program-me : mises en situations, exposphotos, projections, débats, témoi-gnages de jeunes et rencontres avecdes acteurs du secteur non-mar-chand. A Tour & Taxis à Bruxelles.Infos : 02 649 92 20 - [email protected] -www.flash2008.be

Les rapports entre l’homme et la nature

Ve 14/11, Paul Gailly, du serviceéducatif de Natagora, animera cetteconférence qui débutera à 20h àl’Aquascope Virelles, dans la pro-vince de Namur. Une réflexionaimablement provocante sur noscomportements d’êtres civilisés vis-à-vis de la nature (aménagementdes jardins, lutte contre les plantesinvasives, gestion des réserves natu-relles…). Infos : 060 21 49 28 - [email protected] - www.aquascope.be

C’est nos déchets… Il est temps !Dès le 15/11, quelques jours avantla Semaine de réduction desdéchets (22 au 30/11), s’ouvriracette exposition sur les déchets.Elle met en lumière les liens quiexistent entre nos achats et lesdéchets qui en résultent et montreles conséquences de nos choix deconsommation. Car, au final, lemeilleur déchet reste celui quin’existe pas. Tous publics. Accèsgratuit. A Tour & Taxis à Bruxelles.Infos : Service Info Environ-nement - 02 775 75 75 - www.bruxellesenvironnement.be

Rencontres « Jeunes & Bruit »

Ma 25/11 et Me 26/11, l’asblEmpreintes organise des conféren-ces et tables rondes consacrées à lathématique du bruit. CesRencontres « Jeunes & Bruit » pro-posent une approche transversalepour favoriser le croisement detous les secteurs et de tous lesacteurs concernés par la probléma-tique des nuisances sonores. Uneoccasion pour le monde de l’édu-cation, le secteur associatif, lesexperts de la santé, les experts en

nuisances sonores, les instancespolitiques, les professionnels dubâtiment, etc. de discuter et d’é-changer en vue d’offrir des solu-tions intégrées. Aux Brigittines àBruxelles. Infos, programme etinscriptions : 081 22 96 28 - [email protected] - www.onvasentendre.be

Eduquer au développementdurable

Jusqu’au Ve 21/11, 10 écoles de lacommune d'Ottignies-Louvain-la-Neuve vous proposent une exposi-tion sur le développement durable.Entrée libre. Infos : 010 47 39 59 -www.maisondd.be

Fêtes de fin d'annéeécologiques

Sa 6/12, la Maison de l'Ecologie etle Réseau Eco-consommation orga-nisent une journée sur les thèmesde l'alimentation, des économiesd'énergie et de la mobilité. Des ate-liers pratico-pratiques pour adulteset enfants, une conférence de PierreRabhi « De l'humus à l'humain,quelle alimentation pour de-main?», un repas bio-végétarien etlocal. A l’arsenal des FUNDP deNamur. Infos : Pascal Cambier -081 22 15 03 [email protected] www.maisonecologie.be

Activités

Visite guidée du parc JosaphatSa 15/11, à 14h, une promenadehistorique et naturaliste vous estproposée par l’asbl Art et Nature(ARNA). Elle permet de (re)décou-vrir ce parc centenaire pendant saréhabilitation. L’aspect nature met-tra plutôt des arbres remarquablesen évidence et abordera quelquesprincipes écologiques élémentaires.Rdv à l’entrée du parc au carrefourav. Azalées - Eisenhower à 1050Bruxelles. Gratuit. Infos : 02 242 8294 - www.arna-asbl.be

Découverte de l’éco-bioconstruction

Sa 15/11, vous aurez l’occasion devisiter une maison témoin réaliséeen auto-construction dans les règlesde l’éco-bioconstruction. Architec-ture bioclimatique, installationélectrique biocompatible, récupéra-tion et filtration des eaux depluie… Infos et réservations : Biolisà 6673 Cherain - 0494 07 13 16 [email protected] - www.biolis.be

Week-end pour la natureSa 15/11 et Di 16/11, Natagora

convie le grand public à participerà un grand week-end consacré à lagestion et à l’entretien des réservesnaturelles. Une dizaine de réservesnaturelles seront ouvertes aupublic, aux quatre coins de laWallonie et à Bruxelles. Infos etprogramme : 081 830 570 -www.natagora.be

Journée mobilité douce pour tous

Sa 22/11, la Ferme de l’Abbayevous propose de tester plusieursmoyens de locomotion non moto-risés adaptés. Au programme : desrandonnées en voitures d’attelagetractées par des chiens polaires, despromenades à travers les bois etdans la campagne, des anima-tions… A toute personne intéresséeet particulièrement aux personneshandicapées ou polyhandicapées.Infos : Ferme de l’Abbaye deVillers-la-Ville - VivianeBuekenhout - 0497 45 33 88 - [email protected]

Eco-hameauDi 30/11, dans le cadre des visites « Now Future », découvrez lehameau de Maisoncelles. Bois,ardoises, pierre, terre-bois... sont àla base de ce projet pilote de bâti-ments bioclimatiques. Rdv à 13h15au centre de formation énergiesrenouvelables et éco-construction -Maisoncelles, 54 à 5571 Wiesme.Infos et inscriptions: IEW - 081255 280 - www.now-future.be

Formations - Stages

Sudestan Je 20/11, cette formation vous invi-te à vous approprier l'outil pédago-gique « Sudestan » en décomposantles différentes étapes de son anima-tion. Une mise en situation pourcomprendre de manière ludique etinteractive, les mécanismes à l'ori-gine du fossé entre le Nord et leSud de la planète et pour décorti-quer la notion de « développe-ment». De 9h00 à 18h au SCI - RueVan Elewyck 35 à 1050 Bruxelles.Infos et inscriptions : 02 649 07 38- www.scibelgium.be

Je nettoie... Et alors?Sa 29/11, venez vous familiariseravec l'utilisation des différentsingrédients naturels et fabriquerquelques produits nécessaires pournettoyer votre maison de la cave augrenier... Au CRIE de Liège. Infoset inscriptions : Françoise Loret -04 250 75 10 - [email protected] - www.education-environnement.be

Agenda

SYMBIOSES no 80– Automne 2008

Surtout n’oubliez pas de donner un petit coup de fil avant toute activité. Les horaires, les dates et les lieux peuvent changer en dernière minute…

Recevez ces infos par e-mail...Pour recevoir par courriel lesstages, activités, formations, expo-sitions organisées ici et là, toutel’année, inscrivez-vous à notrenewsletter périodique Infor’ErE. Ilsuffit d’envoyer votre demande à:[email protected]

Consultez régulièrementl’agenda sur : www.reseau-idee.be/agenda

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Forum d’outils pédagogiquesMa 9/12, le Réseau IDée organiseun forum d’outils pédagogiquesà l’ISPG (Institut supérieur péda-gogique Galilée), rue Vergote 40 à1200 Bruxelles. Les futurs ensei-gnants du maternel, primaire etsecondaire, des associations d’ErE,des concepteurs et des diffuseursd’outils d’ErE présenteront leursdossiers, livres, vidéos, exposi-tions… Infos:Dominique Willemsens –02 286 95 72 –[email protected]

Stages NoëlVous cherchez des stages pourpetits et grands durant les vacan-ces de Noël ? Rendez-vous surl’Agenda en ligne du RéseauIDée : www.reseau-idee.be/agenda(recherche « stages »).

Journée d'échanges et deréflexion de l’ErE

Ma 3/02/09, aura lieu la 8e édi-tion de la journée bilingue d'é-changes des acteurs de l'Educationrelative à l'Environnement agis-sant en Région bruxelloise, ouver-tes aux associations, animateurs,éco-conseillers… Au programme :ateliers de réflexion et partaged'expériences sur le thème de l’a-limentation. Infos :Dominique Willemsens –02 286 95 72 –[email protected]

Act now Sa 6/12, à 14h à lagare Bruxelles midi,un appel à l’actionface aux changements

climatiques est à nou-veau lancé par la

Coalition Climat, dont fait partie leRéseau IDée. Cette année, l’actionsymbolique est celle d’un bateau desauvetage revendicatif sur lequelseront collés des messages provenantd’associations et de citoyens. Tout lemonde est invité à y participer ! A16h, les revendications proposées parla Coalition Climat ainsi que le textede la plate-forme seront remis à desreprésentants politiques. Infos : 02340 09 97 [email protected] -www.cacommenceici.be