Place de la vitamine D native en dialyse

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Revue ge ´ne ´ rale Place de la vitamine D native en dialyse Native vitamin D in dialysis patients Pierre Delanaye a, *, Antoine Bouquegneau a , Jean-Marie Krzesinski a , E ´ tienne Cavalier b , Guillaume Jean c , Pablo Urena-Torres d,e , Jean-Claude Souberbielle d a Service de ne ´phrologie-dialyse, CHU Sart-Tilman, universite ´ de Lie `ge, 4000 Lie `ge, Belgique b Service de chimie clinique, CHU Sart-Tilman, universite ´ de Lie `ge, 4000 Lie `ge, Belgique c Ne ´phrologie et dialyse, Nephrocare Tassin-Charcot, Sainte-Foy-les-Lyon, France d Laboratoire d’explorations fonctionnelles, Inserm U845, ho ˆpital Necker-Enfants malades, Paris, France e Service de ne ´phrologie et dialyse, clinique du Landy, Saint-Ouen, France Ne ´ phrologie & The ´ rapeutique xxx (2015) xxx–xxx I N F O A R T I C L E Historique de l’article : Rec ¸u le 15 septembre 2014 Accepte ´ le 14 octobre 2014 Disponible sur Internet le xxx Mots cle ´s : Chole ´ calcife ´ rol Ergocalcife ´ rol He ´ modialyse Keywords: Cholecalciferol Ergocalciferol Dialysis R E ´ S U M E ´ La maladie re ´ nale chronique est une pathologie fre ´ quente et tre `s souvent responsable d’anomalies du me ´ tabolisme phosphocalcique et osseux. Ces anomalies sont responsables d’une morbi-mortalite ´ importante chez les patients. La vitamine D native, pour devenir active, passe par une hydroxylation initialement he ´ patique et secondairement re ´ nale. Les activite ´s de la vitamine D sont ple ´ thoriques, d’une part sur le me ´ tabolisme phosphocalcique, et d’autre part aux niveaux cardiovasculaire, neurologique, immunitaire et me ˆme cance ´ rologique. La maladie re ´ nale chronique terminale est associe ´e a ` une diminution de l’action de la vitamine D et ce, par l’interme ´ diaire de plusieurs me ´ canismes, notamment la majoration du phosphore plasmatique, la se ´ cre ´ tion de FGF-23 et la diminution de l’activite ´1a-hydroxylase. La pre ´ valence du de ´ ficit en 25 hydroxy-vitamine D en cas de maladie re ´ nale chronique terminale de ´ pend des valeurs limites choisies pour de ´ finir cette de ´ ficience. Actuellement, il apparaı ˆt important de substituer le de ´ ficit a ` partir d’une concentration en 25 hydroxy-vitamine D infe ´ rieure a ` 30 ng/mL. Le monitoring et le dosage de la 1,25 hydroxy-vitamine D ne sont pas recommande ´s a ` l’heure actuelle. Le but d’un traitement par vitamine D en situation de maladie re ´ nale chronique terminale est de substituer le de ´ ficit observe ´ et de pre ´ venir ou de traiter l’hyperparathyroı ¨die. L’inte ´re ˆt d’utiliser la vitamine D native en premie `re intention semble de plus en plus e ´ tabli. Cet article de revue tend a ` re ´ sumer l’ensemble du me ´ tabolisme, de la physiologie ainsi que du traitement par vitamine D native, en cas de maladie re ´ nale chronique terminale. ß 2014 Association Socie ´te ´ de ne ´ phrologie. Publie ´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve ´s. A B S T R A C T Chronic kidney disease is frequent and usually responsible of mineral and bone disorder. These abnormalities lead to increased morbidity and mortality. To become active, native vitamin D needs a first hydroxylation in the liver, and a second one in the kidney. Next to its action on bone metabolism, vitamin D also possesses pleiotropic actions on cardiovascular, immune and neurological systems as well as antineoplastic activities. End-stage renal disease (ESRD) is also associated with a decrease in vitamin D activity by mechanisms including the increase of plasma phosphate concentration, secretion of FGF- 23 and decrease in 1a-hydroxylase activity. The prevalence of 25 hydroxy-vitamin D deficiency depends on the chosen cut-off value to define this lack. Currently it is well established that a patient has to be substituted when 25 hydroxy-vitamin D level is under 30 ng/mL. The use and monitoring of 1.25 hydroxy-vitamin D is still not recommended in routine practice. The goals of vitamin D treatment in case of ESRD are to substitute the deficiency and to prevent or treat hyperparathyroidism. Interest of native vitamin D in first intention is now well demonstrated. This review article describes the vitamin D metabolism and physiology and also the treatment for vitamin D deficiency in ESRD population. ß 2014 Association Socie ´ te ´ de ne ´ phrologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved. * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Delanaye). G Model NEPHRO-760; No. of Pages 11 Pour citer cet article : Delanaye P, et al. Place de la vitamine D native en dialyse. Ne ´ phrol ther (2015), http://dx.doi.org/10.1016/ j.nephro.2014.10.004 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.10.004 1769-7255/ß 2014 Association Socie ´te ´ de ne ´ phrologie. Publie ´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve ´s.

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Nephrologie & Therapeutique xxx (2015) xxx–xxx

G Model

NEPHRO-760; No. of Pages 11

Revue generale

Place de la vitamine D native en dialyse

Native vitamin D in dialysis patients

Pierre Delanaye a,*, Antoine Bouquegneau a, Jean-Marie Krzesinski a, Etienne Cavalier b,Guillaume Jean c, Pablo Urena-Torres d,e, Jean-Claude Souberbielle d

a Service de nephrologie-dialyse, CHU Sart-Tilman, universite de Liege, 4000 Liege, Belgiqueb Service de chimie clinique, CHU Sart-Tilman, universite de Liege, 4000 Liege, Belgiquec Nephrologie et dialyse, Nephrocare Tassin-Charcot, Sainte-Foy-les-Lyon, Franced Laboratoire d’explorations fonctionnelles, Inserm U845, hopital Necker-Enfants malades, Paris, Francee Service de nephrologie et dialyse, clinique du Landy, Saint-Ouen, France

I N F O A R T I C L E

Historique de l’article :

Recu le 15 septembre 2014

Accepte le 14 octobre 2014

Disponible sur Internet le xxx

Mots cles :

Cholecalciferol

Ergocalciferol

Hemodialyse

Keywords:

Cholecalciferol

Ergocalciferol

Dialysis

R E S U M E

La maladie renale chronique est une pathologie frequente et tres souvent responsable d’anomalies du

metabolisme phosphocalcique et osseux. Ces anomalies sont responsables d’une morbi-mortalite

importante chez les patients. La vitamine D native, pour devenir active, passe par une hydroxylation

initialement hepatique et secondairement renale. Les activites de la vitamine D sont plethoriques, d’une

part sur le metabolisme phosphocalcique, et d’autre part aux niveaux cardiovasculaire, neurologique,

immunitaire et meme cancerologique. La maladie renale chronique terminale est associee a une

diminution de l’action de la vitamine D et ce, par l’intermediaire de plusieurs mecanismes, notamment la

majoration du phosphore plasmatique, la secretion de FGF-23 et la diminution de l’activite 1a-hydroxylase.

La prevalence du deficit en 25 hydroxy-vitamine D en cas de maladie renale chronique terminale depend

des valeurs limites choisies pour definir cette deficience. Actuellement, il apparaıt important de substituer

le deficit a partir d’une concentration en 25 hydroxy-vitamine D inferieure a 30 ng/mL. Le monitoring et le

dosage de la 1,25 hydroxy-vitamine D ne sont pas recommandes a l’heure actuelle. Le but d’un traitement

par vitamine D en situation de maladie renale chronique terminale est de substituer le deficit observe et de

prevenir ou de traiter l’hyperparathyroıdie. L’interet d’utiliser la vitamine D native en premiere intention

semble de plus en plus etabli. Cet article de revue tend a resumer l’ensemble du metabolisme, de la

physiologie ainsi que du traitement par vitamine D native, en cas de maladie renale chronique terminale.

� 2014 Association Societe de nephrologie. Publie par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

A B S T R A C T

Chronic kidney disease is frequent and usually responsible of mineral and bone disorder. These

abnormalities lead to increased morbidity and mortality. To become active, native vitamin D needs a first

hydroxylation in the liver, and a second one in the kidney. Next to its action on bone metabolism,

vitamin D also possesses pleiotropic actions on cardiovascular, immune and neurological systems as well

as antineoplastic activities. End-stage renal disease (ESRD) is also associated with a decrease in vitamin D

activity by mechanisms including the increase of plasma phosphate concentration, secretion of FGF-

23 and decrease in 1a-hydroxylase activity. The prevalence of 25 hydroxy-vitamin D deficiency depends

on the chosen cut-off value to define this lack. Currently it is well established that a patient has to be

substituted when 25 hydroxy-vitamin D level is under 30 ng/mL. The use and monitoring of

1.25 hydroxy-vitamin D is still not recommended in routine practice. The goals of vitamin D treatment in

case of ESRD are to substitute the deficiency and to prevent or treat hyperparathyroidism. Interest of

native vitamin D in first intention is now well demonstrated. This review article describes the vitamin D

metabolism and physiology and also the treatment for vitamin D deficiency in ESRD population.

� 2014 Association Societe de nephrologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

* Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (P. Delanaye).

Pour citer cet article : Delanaye P, et al. Place de la vitamine D native en dialyse. Nephrol ther (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.10.004

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.10.004

1769-7255/� 2014 Association Societe de nephrologie. Publie par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

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1. Introduction

Le patient avec une maladie renale chronique (MRC), et plusparticulierement le patient arrivant aux stades avances de la MRC,voire necessitant un traitement de suppleance par dialyse, est sujeta de nombreuses complications, notamment metaboliques. Parmices complications, les anomalies du metabolisme mineral etosseux sont importantes et accompagnees d’une morbi-mortalitenon negligeable. Dans cet article de revue, nous reverrons le role etla physiopathologie de la vitamine D en situation de dialyse. Desetudes anciennes avaient recommande l’usage de la vitamine Dnative chez ces patients. Au gre de l’amelioration des connais-sances, cet usage est ensuite tombe quelque peu en desuetude,notamment au profit de la vitamine D active, pour reprendre,finalement, une place importante dans notre arsenal therapeu-tique au cours de ces dernieres annees.

2. Rappels et justificatifs physiologiques

2.1. Physiologie classique et role du rein

Dans la physiologie classique, le rein joue un role central dans ladescription du schema d’action de la vitamine D (Fig. 1) [1]. Eneffet, la vitamine D, provenant des apports nutritionnels ousynthetisee au niveau de la peau, doit beneficier d’une doublehydroxylation pour etre pleinement active :

� la premiere hydroxylation, en position 25, s’effectue dans lefoie [2]. La 25-OH vitamine D (25VITD) se retrouve dans leplasma, en majorite liee a une proteine de transport, la Vitamin D

binding protein (VDBP) [3] ;� ensuite, la seconde hydroxylation, en position 1, s’effectue sous

l’action de la 1a-hydroxylase, principalement au niveau du tubecontourne proximal renal pour former le calcitriol qui serarelargue dans la circulation.

7-Déhydrocholestérol P

Peau

UVB solaire

Alimentation :- Huiles- Poissons

1

FGF-23

Klotho

Majoration du calcium plasmatique

PTH

P

-

+

-

-

+

+-

Fig. 1. Resume du metabolisme de la vitamine D

Pour citer cet article : Delanaye P, et al. Place de la vitamine D naj.nephro.2014.10.004

D’autres segments du nephron, les cellules du tube distal et ducanal collecteur, semblent egalement capables d’hydroxyler la25VITD en 1,25 vitamine D ([1,25]VITD), mais cette foisprobablement pour des effets locaux [4–7]. Le complexe VDBP-vitamine D est filtre par le glomerule, puis endocyte au niveautubulaire via la megaline [4,8–10]. La forme active, ou la plusactive, de la vitamine D est classiquement la [1,25]VITD. Cette[1,25]VITD exerce ses differents effets biologiques et pleıotropi-ques avant d’etre catabolisee, en majorite, en 1,24,25-vitamine Dsous l’action, entre autres, de la 24-hydroxylase renale [11].

Les effets biologiques classiques de la forme active, dihydrox-ylee, de la vitamine D sont la stimulation de l’absorption intestinalede calcium et de phosphore, de la reabsorption renale du calcium,la resorption osseuse, ainsi que l’inhibition de l’expression du genede la parathormone (PTH), la stimulation de l’expression du genedu Fibroblast growth factor (FGF-23). La PTH stimule la productionde [1,25]VITD [12–17]. Un effet propre de l’activation desrecepteurs a la vitamine D (VDR) au niveau osseux, avec deseffets benefiques en termes de mineralisation est actuellementdemontre [16,18–20].

2.2. Role de la [1,25]VITD et de la 25VITD

Cette vision classique de la physiologie de la vitamine D acependant evolue au cours des dernieres decennies. Tout d’abord,le concept selon lequel, seule la [1,25]VITD est biologiquementactive est remis en question [21]. Certes, l’affinite de la [1,25]VITDpour le VDR est pres de 2400 fois superieure a celle observee pourla 25VITD [22,23]. In vitro, l’activite directe de la 25VITD serait500 fois moindre que celle de la [1,25]VITD [23], mais in vivo, ladifference ne pourrait plus etre que d’un facteur 100 (par exemple,lorsque l’on etudie sa capacite a augmenter la calcemie) [15,24]. Ilfaut egalement garder en memoire qu’en situation physiologique,la concentration plasmatique de 25VITD est 500 a 1000 fois plus

ré-vitamine D3

Vitamine D3

Chaleur

Vitamine D

25OH Vitamine D

Hydroxylation hépatique par la 25 hydroxylase hépatique

,25OH Vitamine D

Hydroxylation rénale par la 1α-hydroxylase rénale

Acide calcitroique

Hydroxylation par la 25 hydroxylase

+

-

(effet positif en vert ; effet negatif en rouge).

tive en dialyse. Nephrol ther (2015), http://dx.doi.org/10.1016/

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elevee que celle de la [1,25]VITD [22,25]. Plusieurs donneesfondamentales et cliniques confirment un role direct de la 25VITD,que ce soit via l’activation du VDR ou par un autre mecanisme [25–27]. Dans le cadre de la MRC, il paraıt important de soulignerqu’une action directe de la 25VITD, independante d’une 1a-hydroxylation locale, a ete demontree experimentalement auniveau des cellules parathyroıdiennes [25].

2.3. Le role du rein remis en cause

Le second concept remis en cause concerne le role du rein,presente comme unique organe ou la 1a-hydroxylation peut avoirlieu. En effet, cette enzyme est retrouvee dans de nombreux tissussains [28,29], comme l’os [30] ou les cellules parathyroıdiennes[31].

Ces donnees fondamentales sont corroborees par des donneescliniques. Ainsi, meme en cas de MRC avancee (y compris lespatients anephriques), des etudes menees avec des mesures plussensibles que celles utilisees auparavant ont retrouve uneconcentration plasmatique, certes faible, mais pas nulle de[1,25]VITD [32,33]. De plus, une correlation faible mais significa-tive est retrouvee entre les concentrations de 25VITD et de[1,25]VITD chez le patient avec MRC [34–39]. Le meilleurargument pour la presence d’une 1a-hydroxylation extra-renaleest cependant la constatation, retrouvee par de nombreux auteurs,de l’augmentation des concentrations en [1,25]VITD apresadministration de 25VITD ou de vitamine D native aux patientsavec une MRC avancee et chez les patients dialyses sans fonctionrenale residuelle [35,39–44].

Toutes ces donnees suggerent donc la presence et une action dela 1a-hydroxylase en dehors du rein. Le VDR etant, lui aussi,present dans de nombreuses cellules de l’organisme, la plupart desauteurs s’accordent sur un mode d’action de type paracrine et/ouautocrine de la vitamine D [11,22,25,45].

2.4. Des nouveautes physiologiques

Parmi les nouveautes physiologiques concernant la vitamine D,signalons la decouverte d’un nouvel acteur, qui est, par ailleurs,aussi important dans le contexte de la MRC : le FGF-23 [46]. Ladescription detaillee des determinants et de l’activite physiologi-ques de ce FGF-23 depasse le cadre de cet article. Rappelonssimplement que cette hormone a une action phosphaturiante quiest augmentee precocement en cas de MRC [47].

Plusieurs auteurs demontrent que la vitamine D stimulefortement la secretion du FGF-23 [48,49]. Le FGF-23 exerce, quanta lui, un retrocontrole negatif sur l’activite de la [1,25]VITD endiminuant la production de [1,25]VITD via un effet inhibiteur de la1a-hydroxylase, tout en activant son catabolisme via uneactivation de la 24-hydroxylase [49,50]. L’augmentation duFGF-23 pourrait jouer un role important dans la diminutionprecoce des concentrations de [1,25]VITD, observee dans le cadrede la MRC [46].

3. Liens entre vitamine D et anomalies du metabolismephosphocalcique dans la MRC

La MRC s’accompagne toujours d’une diminution de l’action dela vitamine D. Avec la diminution de la masse nephronique,l’activite de la 1a-hydroxylation est diminuee, meme si elle n’estpas annihilee. De plus, la retention de phosphore [51] et lasecretion de FGF-23 ont aussi un effet negatif sur l’activite de la 1a-hydroxylase [49]. De tres nombreuses etudes ont bien illustre ladiminution de la concentration plasmatique de [1,25]VITD enfonction de la diminution du debit de filtration glomerulaire (DFG)[32,33,52–54].

Pour citer cet article : Delanaye P, et al. Place de la vitamine D naj.nephro.2014.10.004

Cependant, il est important de rappeler qu’en cas de MRC, lesubstrat de la [1,25]VITD, a savoir la 25VITD, est egalementdiminue et ce, meme si l’association entre diminution du DFG etdes concentrations de 25VITD est moins forte que celle observeeentre DFG et [1,25]VITD [33]. Les causes d’un deficit en 25VITDchez le patient avec MRC sont multiples et la MRC, en elle-meme,favorise un deficit en 25VITD, independamment des autres facteursde risque bien connus comme l’age, l’ethnie, l’obesite, le diabete oule fait de vivre sous des latitudes moins ensoleillees [33,38]. Lespatients avec une MRC presentent aussi tres souvent denombreuses comorbidites et par la-meme, peuvent etre plussusceptibles a un deficit d’ensoleillement, a une malnutrition, voirea des troubles de l’absorption intestinale, conditions qui favorisentle deficit en 25VITD [22]. Le regime peu proteine qui estclassiquement recommande en cas de MRC severe a ete incriminepar certains [55]. Des donnees suggerent que les patients avec uneMRC avancee peuvent avoir une capacite moindre a synthetiser ducholecalciferol par photoproduction au niveau de la peau[11,56]. Des donnees animales recentes suggerent egalementque la synthese hepatique de 25VITD peut aussi etre alteree en casde MRC (via un effet de la PTH sur la 25-hydroxylation) [57]. Ceresultat doit cependant etre confirme chez l’homme. Enfin, si ladiminution de production de [1,25]VITD en cas de MRC est connuedepuis longtemps, signalons que des donnees recentes suggerentegalement une diminution de son catabolisme par la 24-hydroxylase [58]. Le deficit en 25VITD est aussi retrouve etfavorise dans des situations pathologiques plus specifiques commeles syndromes nephrotiques (suite a la fuite urinaire de la VDBP)[54,59] ou les patients traites par dialyse peritoneale (suite a laperte de vitamine D et de VDBP dans le liquide de dialysat)[54,60,61].

La diminution de l’activite de la vitamine D entraıne unediminution de l’absorption intestinale de calcium, ce qui conduit aune augmentation reactionnelle de la secretion de PTH. Denombreuses etudes de cohortes de patients avec MRC ont ainsiretrouve une association inverse entre les concentrations devitamine D et celles de PTH [24,33,36,53,62,63]. Cette stimulationde PTH peut evoluer vers une situation d’hyperparathyroıdiesecondaire, voire tertiaire, avec ses consequences nefastes pour lesquelette (avec l’image radiologique et histologique classique del’osteite fibreuse), mais aussi pour les cellules de la paroi vasculaire(avec un effet potentiel sur le developpement des calcificationsvasculaires) [11,33,64–66].

4. Prevalence du deficit en 25VITD en cas de MRC

Sur la base des donnees de la litterature, il apparaıt tout a faitclair que la prevalence du deficit en vitamine D en situation deMRC, et plus encore en cas de MRC terminale, est tres elevee. Il estcependant un peu plus difficile de donner des chiffres precis decette prevalence. Ceux-ci varient en effet en fonction de nombreuxparametres comme :

� la population etudiee (stade de la MRC) ;� le moment du prelevement (effet saisonnier) ;� le lieu du prelevement (latitude et ensoleillement, presence

d’aliments enrichis en vitamine D, coutume vestimentaire) ;� les comorbidites ;� l’ethnie ;� l’age.

Un parametre non negligeable pour expliquer les disparitesentre les chiffres observes est bien entendu le choix du critereretenu pour definir un deficit en vitamine D, en l’occurrence le seuilde 25VITD qu’il faut atteindre pour etre considere comme « nondeficient ». Le debat a ete intense, en population generale, entre les

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partisans d’un taux cible de 20 ou de 30 ng/mL [38,64]. Nous nereviendrons pas sur les arguments des uns et des autres(arguments epidemiologiques versus physiologiques).

Les donnees recentes publiees par la cohorte NephroTestapportent des arguments physiologiques specifiques a la MRC.Chez les 929 patients avec MRC et un debit de filtrationglomerulaire (DFG) mesure, les auteurs ont recherche la valeurde 25VITD a partir de laquelle la PTH augmentait de manieresignificative et ils ont observe que c’etait le cas pour desconcentrations en 25VITD entre 8 et 20 ng/mL et ce, apresajustement pour l’age, le DFG mesure, le calcium ionise et l’ethnie.Une cible superieure a 20 ng/mL apparaıt comme un objectifminimal [64].

Dans un autre article sur la meme cohorte, ces auteurs ontegalement demontre que le pourcentage d’hypocalcemies, deconcentrations de PTH et de phosphatases alcalines osseuseshautes etait significativement plus bas pour les patients avec uneconcentration de 25VITD superieure a 30 ng/mL en comparaisonaux patients ayant une concentration inferieure a 30 ou a 15 ng/mL[33]. D’autres etudes interventionnelles, bien que non randomi-sees, suggerent qu’un traitement par vitamine D native n’estefficace sur la PTH que si des concentrations en 25VITD de plus de30 ng/mL sont atteintes [67–71].

Toutes ces donnees renforcent les recommandations inter-nationales de nephrologie (Kidney Disease Improving Global Out-

come, ou KDIGO), qui suggerent de substituer le patient a partird’une concentration inferieure a 30 ng/mL [72]. Bien entendu,seule une etude randomisee, analysant differentes cibles de25VITD, pourra repondre definitivement a la question du choixde la cible requise. Signalons qu’il n’y a, a ce jour, aucunerecommandation claire concernant les valeurs hautes de 25VITD ane pas depasser en cas de MRC, y compris terminale [73]. Enpopulation non MRC, peu d’effets secondaires sont decrits avantune concentration superieure a 115 a 200 ng/mL [74–79]. Dans lecontexte de la MRC terminale, nous conseillons, (il ne s’agit qued’une suggestion vu l’absence d’evidence scientifique par desetudes controlees), la prudence a partir de concentrations supe-rieures a 40 ou 50 ng/mL, surtout si le patient est traiteconcomitamment par vitamine D active et/ou par des selscalciques. Le traitement par vitamine D native doit probablementetre individualise en fonction des concentrations de 25VITD, maisegalement en fonction de l’evolution des autres parametres dumetabolisme phosphocalcique que sont le calcium, le phosphore etla PTH.

Nous allons maintenant illustrer cette prevalence du deficit en25VITD par l’analyse des donnees qui nous semblent les pluspertinentes. Ainsi, l’une des etudes epidemiologiques les plusinteressantes en dialyse est certainement celle publiee par Wolfet al. car, d’une part, ces auteurs ont considere les patientsincidents en dialyse et, d’autre part, leur echantillon estimportant (825 patients) [80]. Dans cette cohorte, les auteursdecrivent une concentration en 25VITD inferieure a 30 ng/mLchez 78 % des sujets et une concentration inferieure a 10 ng/mLchez 18 %.

Les donnees publiees par Bhan et al. sont egalement inte-ressantes. Les auteurs ont mesure la 25VITD chez 908 patientsdialyses incidents aux Etats-Unis et retrouvent une prevalence deconcentration en 25VITD inferieure a 30 ng/mL chez 79 % despatients. Dans cette cohorte, quasiment tous les patients quicommencent la dialyse en hiver et qui presentent, en plus, unehypoalbuminemie auront des concentrations en 25VITD infer-ieures a 30 et meme a 20 ng/mL [81]. Jean et al., quant a eux,montrent dans une cohorte francaise de 648 patients hemodialysesque 73 % des patients presentent une concentration en 25VITDinferieure a 30 ng/mL alors que seulement 22 % prennenteffectivement de la vitamine D native [82].

Pour citer cet article : Delanaye P, et al. Place de la vitamine D naj.nephro.2014.10.004

5. Repercussions physiopathologiques et therapeutiques dudeficit en 25VITD

Sur la base de ces quelques exemples, il est parfaitement clair quele deficit en vitamine D est extremement frequent au cours de la MRCet qu’il a des repercussions physiopathologiques et therapeutiquesmajeures. Il paraıt donc pleinement justifie, et il s’agit d’ailleursd’une recommandation retrouvee dans les KDIGO, de mesurer laconcentration de vitamine D chez le patient atteint de MRC.

A ce stade de la discussion, et avant d’aborder les therapeu-tiques disponibles, il semble important d’aborder le dosage de lavitamine D en cas de MRC. En effet, les recommandations actuellessont de mesurer les reserves en vitamine D et c’est le dosage de25VITD qui est le plus utile dans ce contexte. Notons egalementqu’a ce jour, il n’y a pas de valeur cible recommandee a atteindrepour la concentration en [1,25]VITD [33,53]. Il n’existe, pour lapratique clinique quotidienne (en dehors des etudes cliniques), pasd’arguments pour justifier la mesure de la [1,25]VITD en situationde MRC, et encore moins pour monitoriser un traitement parvitamine D active [62,75].

La difficulte du dosage (son cout et son imprecision relative),aussi bien que la courte demi-vie de la [1,25]VITD (8 a 12 heures)sont les indications frequemment avancees pour expliquer l’inutilitede la mesure plasmatique de la forme active [11,83]. A l’inverse, laconcentration de 25VITD, dont la demi-vie plasmatique est de3 semaines, est un excellent reflet des reserves en vitamine D.

Le « monitoring » d’un eventuel traitement par vitamine Dnative semble egalement justifie pour adapter au mieux le dosage.En cas de traitement par vitamine D active (ou de ses derives),l’adaptation posologique eventuelle ne se fait que sur la base desconcentrations en calcium, en phosphore et en PTH. En effet, il estimportant d’eviter l’apparition d’une hypercalcemie et/ou d’unehyperphosphatemie qui seront deleteres [84]. De meme, une sur-correction des concentrations circulantes de PTH, aboutit, a unrisque d’os adynamique [22,85], situation nefaste au niveau osseux[86], mais egalement au niveau cardiovasculaire [87].

Dans le cadre du dosage plasmatique de la vitamine D, citons lestravaux recents de chercheurs qui proposent la mesure de lavitamine D biodisponible (qui correspond a la vitamine D libre + lavitamine D liee a l’albumine) comme un meilleur reflet des reserveset de l’activite biologique de la vitamine D par rapport aux mesureshabituelles de [1,25]VITD et surtout de 25VITD [88,89]. Ces resultatsinteressants meriteraient cependant d’etre confirmes, notammentavec une mesure « vraie » et precise de la vitamine D libre [90].

6. Traitement par vitamine D en situation de MRC

Le but d’un traitement par vitamine D en situation de MRCterminale est bien entendu de substituer le deficit observe, et deprevenir ou de traiter l’hyperparathyroıdie et ses consequencesnefastes, notamment pour l’os. En l’absence d’insuffisancehepatique, seul cas ou la prescription de vitamine monohydroxyleeen position 25 se justifie, deux grands types de traitementspeuvent etre envisages :

� les vitamines D natives, ou nutritionnelles, parmi lesquelles lecholecalciferol ou l’ergocalciferol ;� les vitamines D actives (soit la [1,25]VITD, soit la vitamine D

1a-hydroxylee [1] vitamine, soit les nouveaux derives).

Notre but est ici d’insister sur les effets de la vitamine D native.Les KDIGO recommandent actuellement de substituer en

vitamine D native tous les patients avec MRC, y compris lespatients dialyses, qui presentent une concentration en 25VITDinferieure a 30 ng/mL. Le niveau de preuve reste cependant peueleve. Le Tableau 1 reprend les resultats des principales etudes

tive en dialyse. Nephrol ther (2015), http://dx.doi.org/10.1016/

Tableau 1Resume des etudes interventionnelles non randomisees sur l’effet de la vitamine D native en dialyse.

Etudes

observationnelles

et interventionnelles

non randomisees,

annee

Nombre

de

patients

Age

moyen

(annee)

Valeur initiale

de vitamine D

Valeur initiale

de PTH

Traitement prescrit Duree de l’etude Resultats principaux

Dialyse peritoneale

Buccianti et al., 1990 [91]

31 NC 14�2 ng/mL 478�79

pg/mL

Calcifediol 4000 U/j (100 mg/j) 25(OH) vitamine D 14�2 a 43�18 ng/mL

Calcemie 8,5 a 9,7 mg/dL

1,25(OH) vitamine D 23�9 a 29�8 pg/mL

PTH 478�79 a 292�68 pg/mL

Phosphatemie stable

Hemodialyse

Cohen et al., 2005 [124]

104 52,9�11,7 Divise en trois

groupes

0–15 ng/mL

15–30 ng/mL

>30 ng/mL

En fonction de la

vitamine D (non

significatif)

490�494 pg/mL

670�627 pg/mL

489�436 pg/mL

Lien entre le taux de vitamine D (sous 20 ng/mL) et

les parametres de turn over osseux

Dialyse peritoneale

Shah et al., 2005 [125]

29 47�13 23 patients :

<15 ng/mL

45–697 pg/mL Quand vitamine D <15 ng/mL

Ergocalciferol 50 000 U par

semaine, pendant 4 semaines

2,3 mois 25(OH) vitamine D de 7 a 30 ng/mL

1,25(OH) vitamine D de 20 a 26 pg/mL (non

significatif)

Calcium plasmatique, phosphate, et PTH identiques

Hemodialyse

Saab et al., 2007 [126]

119 59

(25–90)

16,9�8,5 ng/mL 304,29�299,76 pg/

mL

Ergocalciferol 50 000 U par mois 6 mois 25(OH) vitamine D de 17�9 a 54�16 ng/mL

Calcium plasmatique, phosphate et PTH identiques

Hemodialyse

Blair et al., 2008 [127]

171 61,9�16,3 18�9 ng/mL NC Ergocalciferol 50 000 U par semaine 6 mois 25(OH) vitamine D de 18�9 a 42�25 ng/mL

Calcium plasmatique diminue

Phosphate et PTH identiques

Dialyse peritoneale

Bouchard et al., 2008 [128]

27 NC 12�4 ng/mL 594�585 pg/mL Ergocalciferol 41 440 U par semaine 4 semaines 25(OH) vitamine D de 12�4 a 17�5 ng/mL

Calcium plasmatique, phosphate et PTH identiques

Hemodialyse

Jean et al., 2008 [129]

149 67�15 12�9 ng/mL 235�186 pg/mL Calcifediol:

400 U/J si 25(OH) vitamine D entre

20 et 30 ng/mL

400 a 800 U/J si 25(OH) vitamine D

entre 10 et 20 ng/mL

800 a 1200 U/J si 25(OH) vitamine

D<10

6 mois 25(OH) vitamine D de 12�9 a 50�19 ng/mL

PTH 235�186 pg/mL a 189�146 pg/mL

Calcium plasmatique, phosphate identiques

Hemodialyse

Jean et al., 2009 [71]

107 66,4�15 13�5 ng/mL 295 (190–450) pg/

mL

Cholecalciferol 100 000 IU/mois 15 mois 25(OH) vitamine D de 13�5 ng/mL a 42�11 ng/mL

PTH 295 (180�435 a 190) (110�273) pg/mL

Phosphatases alcalines 21�9 a 17�7 mg/L

Calcium plasmatique, phosphate identiques

Hemodialyse

Tokmak et al., 2008 [130]

64 NC 7�4 ng/mL 217�217 pg/mL Cholecalciferol 20 000 U/semaine 9 mois 25(OH) vitamine D de 7�4 a 32�11 ng/mL

Calcemie 2,28� 0,17 a 2,37� 0,19 mmol/L

Phosphates et PTH identiques

Hemodialyse

Matias et al., 2010 [37,131]

158 62,8�14,8 22�12 ng/mL 233 pg/mL Cholecalciferol

50 000 U par semaine si 25(OH)D

<15 ng/mL

10 000 U par semaine si 25(OH)D

entre 16 et 30 ng/mL

2700 U 3� /semaine si>30 ng/mL

1 an 25(OH) vitamine D de 22�12 ng/mL a 42�12 ng/mL

Calcemie 8,6� 0,8 a 8,4� 0,7 mg/dL

Phosphates 4,7�1,3 a 4,5�1,3 mg/dL

PTH 233 a 200 pg/mL

Diminution CRP et BNP ainsi que des besoins en EPO et

en vitamine D active

Diminution de la masse du VG

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Tableau 1 (Suite )

Etudes

observationnelles

et interventionnelles

non randomisees,

annee

Nombre

de

patients

Age

moyen

(annee)

Valeur initiale

de vitamine D

Valeur initiale

de PTH

Traitement prescrit Duree de l’etude Resultats principaux

Hemodialyse

Jakopin et al., 2011 [132]

101 63,3�13,5 12�7 ng/mL 307,3�236,9 pg/

mL

Cholecalciferol 40 000 U/mois,

3 mois, et si deficit encore apres

4 mois de suivi, nouveau traitement

2 ans 25(OH) vitamine D de 12�7 ng/mL a 22�6 ng/mL

Calcemie 2,28� 0,14 a 2,16� 0,17 mmol/L

Phosphates et PTH identiques

Hemodialyse

Bucharles et al., 2012 [133]

30 59�15 18,1�6,6 ng/mL 165�80 pg/mL Cholecalciferol

12 premieres semaines

50 000 U/semaine

12 dernieres semaines

20 000 U/semaine

6 mois 25(OH) vitamine D

Apres 3 mois 18�7 a 46�14 ng/mL

Apres 6 mois stables 40�10 ng/mL

Calcemie

Apres 6 mois 9� 0,6 a 9,4� 0,6 mmol/L

Phosphates et PTH identiques

Effets positif sur CRP et la masse du VG

Hemodialyse

Porter et al., 2013 [134]

96 52,5�14,6 14,7�5,5 ng/mL 354 pg/mL Ergocalciferol

50 000 U/semaine pendant

12 semaines, puis 1� /mois

pendant 3 mois si la concentration

est inferieure a 5 ng/mL

50 000 U/semaine pendant

4 semaines, puis 1� /mois pendant

5 mois si la concentration se situe

entre 5 et 15 ng/mL

50 000 U/mois pendant 6 mois si

la concentration est situee entre

15 et 30 ng/mL

6 mois 25(OH) vitamine D 14,7�5,5 a 29�10 ng/mL

Phosphates (diminuent mais ajout chelateur

calcique) et PTH identique

Hemodialyse

Daroux et al., 2013 [92]

37 Trois groupes

68,5�14

65,3�14,3

66,4�18,6

Trois groupes

12�5 ng/mL

9�5 ng/mL

11�6 ng/mL

Trois groupes

135�43 pg/mL

240�150 pg/mL

277�197 pg/mL

Au total, 200 000 U/mois de

vitamines D native divisees en

fonction des groupes

Le premier groupe : ergocalciferol

a chaque seance de dialyse

Le deuxieme groupe : dose

unique mensuelle d’ergocalciferol

Le troisieme groupe : dose unique

mensuelle de cholecalciferol

3 mois 25(OH) vitamine D variable en fonction des groupes

12�5 a 25�9 ng/mL

9�5 a 25�9 ng/mL

11�6 a 40�13 ng/mL

Calcemie (seulement pour le troisieme groupe)

2,21�0,15 a 2,31� 0,19 mmol/L

Hemodialyse

Armas et al., 2013 [135]

37 53,6 (45,8–

65,4)

14,2 ng/mL 325 pg/mL Cholecalciferol sur absorption

intestinale de calcium (calcium

marque) avant et apres avoir ete

replete en cholecalciferol (2000 U/

semaine pendant 12 a 13 semaines)

12–13 semaines 25(OH) vitamine D de 14,2 a 49,3 ng/mL

1,25(OH) vitamine D de 15,1 a 20,5 pg/mL

Pas d’effet sur l’absorption de calcium

Hemodialyse

Descombes et al.,

2014 [136]

26 68�9,8 11�6 ng/mL 252,1�141,6 pg/

mL

Les deux premiers mois

Tous les patients recoivent

2000 IU de cholecalciferol apres

chaque dialyse (= 6000 U/semaine)

Ensuite, dose adaptee tous les

deux mois (1 a 6 cholecalciferol

[2000 IU chaque] par semaine. Dose

totale par semaine = 2000–

12 000 IU/semaine)

1 an 25(OH) vitamine D de 11�6 a 38�8 pg/mL

Pas de modification dans les autres parametres

NC : non communique ; PTH : parathormone ; CRP : proteine C reactive ; BNP : Brain natriuretic peptide ; EPO : erytropoıetine ; VG : ventricule gauche.

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Tableau 2Resume des etudes interventionnelles randomisees sur l’effet de la vitamine D native en dialyse.

Etudes

randomisees,

annee

Nombre de

patients

Age moyen

(annee)

Valeur initiale

de vitamine D

Valeur initiale

de PTH

Traitement prescrit Duree de

l’etude

Resultats principaux

Hemodialyse

Wasse et al.,

2012 [41]

27 (placebo)/

25 (traites)

52�6/49�6 19�6 ng/mL

14,6�5,5 ng/mL

624�930 ng/mL

722�696 pg/mL

Cholecalciferol 200 000 U/semaine (pas de

traitement par vitamine D native prealable)

3 semaines Seul effet dans le groupe traite

25(OH) vitamine D 14,6�5,5 a 52�18 ng/mL

1,25(OH) vitamine D 15�6 a 29�17 pg/mL

Phosphates, et calcium effet neutre

Hemodialyse

Armas et al.,

2012 [42]

22 (placebo)/

20 (traites)

54,3 (45,1–67,3)/

57,6 (47,2–64,2)

15,2 ng/mL

13,3 ng/mL

126,4 pg/mL

174,1 pg/mL

Cholecalciferol 10 000 U/semaine

(traitement par vitamine D native ou active

prealable)

15 semaines Seul effet dans le groupe traite

25(OH) vitamine D : de 13 a 24 ng/mL

1,25(OH) vitamine D 9,4 a 15,5 pg/mL

Phosphates, albumine, PTH et calcium effet

neutre

Hemodialyse

Shirazian et al.,

2013 [137]

25 (placebo)/

25 (traites)

66,2�13,7/

66,1�14,7

20�10 ng/mL

15�7 ng/mL

313,1�169,7 pg/mL

287,6�165,5 pg/mL

Ergocalciferol 50 000 U/semaine 12 semaines Seul effet dans le groupe traite

25(OH) vitamine D 15�7 a 39�13 ng/mL

1,25(OH) vitamine D 18,4�9,6 a

23,3�10,6 pg/mL

Pas d’effet sur le prurit

Phosphates, PTH et calcium effet neutre

Hemodialyse

Delanaye et al.,

2013 [67]

14 (placebo)/

16 (traites)

73�12/75�9 12�6 ng/mL

12�5 ng/mL

240 (195–410) pg/mL

312 (206–447) pg/mL

Cholecalciferol 25 000 U/15 jours 1 an Seul effet dans le groupe traite

25(OH) vitamine D : 12�5 a 35 ng/mL

PTH tendance a diminuer : 312 a 175 pg/mL

Phosphates et calcium effet neutre

Pas de majoration des calcifications vasculaires

(Kauppila)

Hemodialyse

Hewitt et al.,

2013 [138]

30 (placebo)/

30 (traites)

67 (54–72)/

60 (53–71)

16�5 ng/mL

18�5 ng/mL

222�224 pg/mL

335�327 pg/mL

Cholecalciferol

50 000 U/semaine pendant 8 semaines,

puis 50 000 U/mois pendant 4 mois

6 mois Seul effet dans le groupe traite

25(OH) vitamine D

18� 5 a 35 � 9 ng/mL

Effet positif sur 1,25(OH) vitamine D ainsi que

sur les phosphates

Hemodialyse

Massart et al.,

2014 [43]

29 (placebo)/

26 (traites)

66�12/

62 � 12,3

18,4�7,9 ng/mL

17,1�6,4 ng/mL

426,9�207,6 pg/mL

414,1�281,9 pg/mL

Cholecalciferol : 25 000 U/semaine pendant

13 semaines

39 semaines Seul effet dans le groupe traite

25(OH) vitamine D

17�6 a 35�12 ng/mL

1,25(OH) vitamine D

23 a 11 pg/mL

Amelioration du score de calcification

(Kauppila)

Pas de fracture dans le groupe traite

contrairement au groupe placebo (10 fractures

chez 9 patients)

Pas d’effet sur phosphates, PTH et calcium

PTH : parathormone.

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15

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P. Delanaye et al. / Nephrologie & Therapeutique xxx (2015) xxx–xxx8

G Model

NEPHRO-760; No. of Pages 11

interventionnelles, mais non controlees et non randomisees, quiont ete publiees. L’ergo- ou le cholecalciferol etaient utilises sur desperiodes variables et avec des protocoles tres differents. Le plussouvent, les auteurs retrouvent un effet positif du traitement surles concentrations de 25VITD, meme si trop frequemment, lesprotocoles de traitement ne permettent pas aux patients de voirleur concentration depasser la barre des 30 ng/mL. Un effetbenefique sur la diminution de PTH est retrouve dans quelquesetudes en dialyse [37,71,73,91,92]. Par ailleurs, plusieurs etudesrandomisees contre placebo ont ete publiees dans le contexte de laMRC terminale et sont resumees dans le Tableau 2. Ces etudes sontlimitees dans leur interpretation par le faible echantillon [41–43,67]. Une seule etude a analyse les patients sur une periode pluslongue d’un an [67]. Le traitement (a savoir le cholecalciferol) serevele efficace pour augmenter la concentration en 25VITD et ce,sans consequence sur la calcemie et la phosphatemie [41–43,67]. L’effet sur la PTH est plus limite dans ces etudes, memesi une tendance semble se degager pour ce parametre [67], dont lavariabilite en dialyse, impose probablement des etudes sur un plusgrand echantillon [41]. Une etude a egalement suggere un effetbenefique en terme de survenue de fractures [43].

7. Effets pleıotropiques de la vitamine D

Outre ces effets classiques, des effets pleıotropiques ont etesuggeres pour la vitamine D [16,38]. En effet, il est avere que de tresnombreuses cellules de l’organisme, mais aussi des cellulespathologiques comme les cellules tumorales, expriment le VDR[11]. L’expression de ce VDR a stimule la recherche surd’hypothetiques autres roles de la vitamine D. Ainsi, sont decritsdes effets potentiellement interessants en cas de cancer, d’hyper-tension arterielle, de diabete, d’infection ou d’inflammation(immunomodulation), de syndrome metabolique, d’obesite et demaladies cardiovasculaires, au sens large du terme mais aussi enterme de proteinurie et de progression de la MRC [16,34,93–96]. Dans le contexte de la dialyse, l’effet pleıotropique le plusetudie est celui pouvant interferer avec la surmortalite cardio-vasculaire observee chez ces patients [97]. L’explication de cettesurmortalite liee a la MRC est complexe et probablement multi-factorielle. Nous developperons trois.

7.1. Anomalies du metabolisme phosphocalcique

La premiere raison la plus souvent evoquee est justement lieeaux anomalies du metabolisme phosphocalcique. Brievement,l’hypothese qui prevaut aujourd’hui serait un lien physiopatho-logique entre ces differentes anomalies et le risque de developperet/ou d’accelerer le developpement des calcifications cardiovas-culaires (coronaires, aortiques ou valvulaires), ces calcificationsetant elles-memes associees, dans des etudes observationnelles,avec le risque accru de morbi-mortalite cardiovasculaire.

Dans toute cette construction physiopathologique tres complexe,la vitamine D pourrait egalement jouer un role benefique directsur le developpement de calcifications vasculaires, notamment danscertains modeles experimentaux [34,98]. Cependant, il faut aussirappeler que la vitamine D peut favoriser le developpement descalcifications vasculaires si elle est utilisee a fortes doses, enentraınant une hypercalcemie et une hyperphosphatemie, quisemblent etre des facteurs physiopathologiques importants pourle developpement des calcifications vasculaires [34,98–100].

7.2. Modulation de la proteine klotho

L’effet positif de la vitamine D sur la survie pourrait egalementpasser par la modulation de la proteine klotho. En effet, lavitamine D et klotho se regulent reciproquement.

Pour citer cet article : Delanaye P, et al. Place de la vitamine D naj.nephro.2014.10.004

Les animaux invalides pour klotho ont une elevation desconcentrations circulantes de [1,25]VITD, consequence de lasurexpression de la 1a-hydroxylase et de la diminution del’expression de la 24-hydroxylase [101]. Ces deux enzymes sontnormalement regulees par la vitamine D, mais cette regulation estdefaillante chez les animaux invalides pour klotho, suggerant ainsique la presence de klotho est indispensable pour le metabolismenormal de la vitamine D.

Cette perte de regulation de la vitamine D serait responsablede l’augmentation de la mortalite chez les animaux invalidespour klotho ou FGF-23. Un phenotype normal peut d’ailleurs etreretabli chez ces animaux s’ils sont croises genetiquement avecdes animaux deficients en 1a-hydroxylase ou en VDR[102,103]. L’administration de vitamine D stimule l’expressionet la production de klotho, alors que cette augmentation de klothoa un effet freinateur sur la synthese de vitamine D active. Ainsi, uneetude observationnelle suggere qu’un variant genetique particulierde klotho (rs577912) pourrait etre associe a une diminution del’esperance de vie chez les patients dialyses traites par vitamine Dactive [104].

7.3. Un effet positif sur l’hypertrophie ventriculaire gauche ?

L’effet benefique de la vitamine D sur la morbi-mortalitecardiovasculaire est enfin aussi explique, dans certains modelesexperimentaux, par un effet positif suspecte sur l’hypertrophieventriculaire gauche (HVG), mais la plupart des modeles etudientla vitamine D active (ou des derives) [105–108]. Ceci dit, lesresultats recents de deux grandes etudes randomisees ont echoue ademontrer un effet positif de la vitamine D (en l’occurrence leparicalcitol, un derive de la vitamine D active) sur cette HVG depatients avec une MRC [109,110].

En dehors des donnees fondamentales, de tres nombreusesdonnees epidemiologiques suggerent un effet benefique de lavitamine D sur la mortalite. Ainsi, une concentration basse en25VITD est associee a la mortalite globale, que ce soit enpopulation MRC ou en population dialysee [36,80,111–114]. Dememe, des donnees purement observationnelles, et le plus souventretrospectives, suggerent qu’un traitement par vitamine D active[115–120] ou par derives de vitamine D active [118,120–122] estassocie a une moindre mortalite. Malheureusement, tres peu dedonnees sont disponibles avec la vitamine D native.

De plus, ces donnees, certes encourageantes, doivent etreconfirmees dans des etudes prospectives randomisees ad hoc. Eneffet, les modeles statistiques, quelques compliques qu’ils soient,ne peuvent pas prendre en compte toutes les co-variables, et ellessont potentiellement nombreuses, pouvant interagir entrevitamine D et mortalite. Ce ne serait pas, par ailleurs, la premierefois en nephrologie, que des donnees observationnelles ne sont pasconfirmees dans des essais prospectifs randomises.

8. Conclusions

Notre connaissance des roles de la vitamine D chez le patientavec une MRC et/ou chez le patient dialyse n’a cesse de croıtre aucours du temps et au gre de l’evolution des connaissances. Ilsemble justifie de nos jours, meme si le degre d’evidence(notamment pour les effets pleıotropiques) reste bas, de supple-menter en vitamine D native les patients qui presentent uneconcentration plasmatique inferieure a la cible recherchee.

Les nephrologues, y compris les nephrologues d’outre-Atlantique (qui ont toujours ete de grands consommateursde vitamine D active) semblent redecouvrir les bienfaits de lavitamine D native. Le pourcentage de patients traites par vitamine Dnative passe en effet de 10 % en 2003 a 44 % en 2011 chez les

tive en dialyse. Nephrol ther (2015), http://dx.doi.org/10.1016/

P. Delanaye et al. / Nephrologie & Therapeutique xxx (2015) xxx–xxx 9

G Model

NEPHRO-760; No. of Pages 11

3939 sujets d’une grande cohorte de patients avec MRC (mais nondialyses) aux Etats-Unis. Sur la meme periode, la prescription envitamine D active est restee stable (2 a 3 %). De maniere interessante,on constate que l’ergocalciferol etait prescrit chez 69 % des patientstraites en 2003 alors qu’en 2010, 77 % des patients traites l’etaientpar du cholecalciferol [123].

Sur la base des donnees decrites dans cet article, et a la suite dela meta-analyse publiee par Kandula et al. [68], on peutraisonnablement affirmer qu’en cas de MRC terminale, untraitement par vitamine D native est efficace pour :

� augmenter la concentration plasmatique de 25VITD ;� augmenter les concentrations de [1,25]VITD ;� probablement diminuer la PTH, ceci sans effet nefaste sur la

calcemie ni la phosphatemie.

Les episodes d’hypercalcemie et d’hyperphosphatemie appa-raissent rares [68]. Comme en population generale, le cholecalci-ferol semble plus efficace que l’ergocalciferol [92]. Ces resultatsdoivent cependant etre completes et renforces par des etudesrandomisees incluant un plus grand nombre de patients et avecune duree de suivi plus longue. Sur base des etudes presenteesdans les Tableaux 1 et 2, deux types de prescriptions, a la foissimples et efficaces, peuvent etre suggerees (a defaut d’etrereellement recommandees), a savoir 25 000 unites de cholecalci-ferol par semaine [43,67] ou 100 000 unites par mois [71]. La dosepeut ensuite etre adaptee en fonction des concentrationsmensuelles sanguines de 25VITD, sachant qu’un plateau ne serapas atteint, lorsqu’un traitement est initie, avant trois mois [67].

Enfin, et la question peut se poser, notamment du point de vuepharmaco-economique, nous attendons avec impatience desetudes comparant prospectivement et de maniere randomisee,les effets de la vitamine D native et de la vitamine active (ou desderives), en situation de MRC et de MRC terminale, que ce soit avecdes criteres de jugement « phosphocalciques » ou des criteres dejugement plus durs, bases sur les eventuels effets pleıotropiques.

Declaration d’interets

Les auteurs declarent ne pas avoir de conflits d’interets enrelation avec cet article.

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