NORTHWESTEEU? UNIVERSITY MPEAN,. ONT - OMI World

280
NORTHWESTEEU? UNIVERSITY EVANSON IUINOIS RATIO 15X mm EM ONTARIO YmCH OF Dn'B AB3LITY Crn'l'RE 80 COLONNADE RD. MPEAN,. ONT

Transcript of NORTHWESTEEU? UNIVERSITY MPEAN,. ONT - OMI World

NORTHWESTEEU? UNIVERSITY

EVANSON I U I N O I S

RATIO 15X

mm EM ONTARIO YmCH OF D n ' B

AB3LITY Crn'l'RE

80 COLONNADE RD.

MPEAN,. ONT

DES MISSIONNAIRES OBLATS A

DE MARIE I M M A C U L E E

7

RUE DARCET, 7. PARIS.

- DES OBLATS DE NARIE IMMACULEE

No l i 3 . - Mars 1891

PROVINCE DU CANADA.

RAPPORT SUR LA &USON DE MONTRÉAL.

Le dernier rapport de la maison de Saint-Pierre finit avec l'année 1886. Voici les événements les plus remar- quables de 1887. D'abord, c'est le départ du R. P. AN- TOINE, provincial du Canada, pour le Chapitre général. Il &ait .accompagné du R. P. LEFEBVRE, nommé délégué de la province.

Les fidèles "qi fréquentent notre Bglise de Saint-Pierre connaissaient depuis trente-six ans le. dévouement 'du R. P. ANTOIME. Ils l'avaient vu successivement directeur de la congrégation des demoiselles, supérieur de la maison et provincial. 3s lui étaient attachés comme des enfants à un père. Aussi, une inquiétude agitait leur esprit. Cet ami du faubourg de Québec reviendra-t-il

habiter au milieu de sous 9 La mère-patrie ne va-telle pas le gardec,po~pmflteter de soneip6iience ? Ces sen- timents se dinifest6rent surtout à. l'heure des adieux. .. . Le 20 mars, 6 s congrégations se réunissent dans la chapelle de notre maîtrise, et -tour à tour elles lisent des adresses qui disent leur attachement et présentent des offrandes qui aideront aux frais du v,oyag$ : .

~ v a d de quitter Saint-Pierre, le R. P. ANTOI& nomme le R. P. LAUZON, vice-supérieur et procureur provincial. Escortés d'un grand nombre de nos meilleurs amis, les .deux membres du futur chapitreose rendent à la gare pour prendre le chemin de New-York et voguer de là vers le Havre et la France.

Deux missionnaires durent remplacer à Saint-Pierre les deux absents, et le nombre des travaux apostoliques en fut forcément diminué. Toutefois, nos Pères voués aux missions ne restèrent pas oisifs ; ils eurent à prêcher une centaine de retraites grandes et petites.

Les, Agni&q ,ont @jg racon- les, co.urses apostoliques du R. P. aux alentours de Chicago (États-unis). Le R. P. LACASSE évangélisa pendant le carime la ville de Cohoes, et dés que le printemps fut venu, il; partit poor ses missions sauvages du do ab rad or. Ce travail étant maintenant au-dessus de ses forces, il a dû ceder la place à un plus jeune que lui, le R. P. LEMOXNE.

Le 6 juicn 4887, un de nos jeunes res, nouveIlement ordonné, le R. P. EYNARD, chant 2 dans notre église de Saint-Pierre 8; premiére grand'messe. Il était assistz 9. l'autel par son frèro, alors vice-chancelier de l'arche- *ch& et il avait le bonheur de bénir son pére, sa mhre et les autres parents accourus (i cette fête de famille.

On venait d'apprendre la nomination du B. p. AN- TOINE à la charge de troisiéme assistant génisral. Cette nouvelle attrista tous les cœurs et d'unanimes

regrets, tafit parmi.3"~ â d h s qae dans plusieurs cornmm . . na&is religitksss ét presbytères.:le successeur do R. P:AXTOINE, .le R. P. Célestin AUMER; nous arrivait avec le R. P. LEFHBYRE, le 29 juin, fête patronale de n o t r ~ église. Notre population calholiquc leur fit B tous deux ha aceueU joyeux et sympathique.

Dansle eours.de cette année, notre dtablissement de ontr réal s 'e~t mriehi d'une grande et belle maison d'é~oie. Cette maison, bâtie sur le vaste emplaeemsnt qui pohe déjà l'@lise, la maison des p&res,le local dit la &aitrise, slélève à l'angle des rues Panet et Sainta- Ilose. E h mësure Bk pieds de longueur, 55 da largeur ' et 62 de hauteur. une grande salle, des classes en nombre, trhs bien disposées et aménagées, nous permet- tent de rekevoir l à près de quatre cents enfants. Doilzs FrBres maristes sont chargés de cet% Bcole qui est pour nous une pépinibre destin6e a alimenter nos congrhga- tions des jeunes gens et des hommes, C'est de Ifi encore que nous viennent nos jeunes lévites et les voix enfan- tines qui, aux jours de fête, donnent de l'éclat à nos cért5monies et un puissant attrait à nos chants. Un Pére de 13 maison s'occupe du bien spirituel e t de la surveil- lance de 17Beole. @

Cet établissement, malgré les efforts du R. P. LAPORTE qui en a dirigé et surveillé la construction, nous a coût8 &e somme considérable, somme qui dhpassait de beau- oonp les ressources ordinaires de la maison. Aussi fut-on obligé de faire un appel à la charité des habitants du quartier. Cet appel, grâce à Dieu, fut entendu. Un bazar, orgariisé et mené ii bonne fin par le R. P. LAUZON, nous valut 6 635 piastres, c'est-à-dire 33 175 francs, lesquels nous on t ét6 d'un grand secours pour payer le nouvel établissement.

Ce fut sur ces entrefaites que le R. P.. DROUET fut

1

nomme supérieur de la maison de Saint-Pierre. 11 rem- p'laçait.1 dans .cette charg8.le 'Ri P. LEFEBVRE qui, depuis huit:ans;. était l a tête .de-la communauté, e t exerçait sonzèle à s a i n t - k e depuis quatorze ans. Le nouveau supérieur eut tout d'abord à s'occuper de la congréga- tion des jeunes gens, qui venait de traverser une crise difficile et dont les dettes contractées, avec trop d'aisance pesaient lourdement sur son .modeste budget. : La fin de l'année 1887 *vit venir à Saint-Pierre plusieurs deaos'évêques et vicaires apostoliques du Nord-Ouest. Nous fûmes:tour &.tour honorés dedadsite de NN. SS.. TA- cd, D'HERBOMEZ et G ~ w . Sa Grandeur MgP CLUT nous a:donné deux ans et demi, et nous pouvons dire que tout en prenant un repos et des soins indispensables sa santé affaiblie par un long passé de privations et de travaux apostoliques, il n'a pas négligé les intérêts de sa lointaine Mission. Ces intérêts ont été servis par lui avec autant de dévouement que de' succhs.

Les nombreux - ---- visiteurs qui, suivant un usage tradi- iionnel, viennent, chaque année, à l'occasion du nouvel an, nous dire leurs sympathies et leur reconnaissance, n'ont pas fait défaut la veille au soir et le' premier jour de l'an. Adresses, offrandes, regrets pour les absents et en particulier pour le R. P. ANTOINE, vœux POUE tous, rien n'a manque à ces réunions de famille. L'expansion du cœur et une douce gaieté en font le principal - charme. Les visites nous f mposent un service quelquefois long et pénible. NOS Pères de la maison se partagent la . ville et s'en vont deux à deux dire merci à toutes ces familles qui ont envoyé leurs délégués à Saint-Pierre. La fatigue de ces courses à travers neige et glace est arnpldment compensée par la joie que leur pr6sence fait éclater sur les lèvres et aux visages de ceux qui les reçoivent. .

- 9 - *

Nous étions bient&t attristés- par la-rnort de la sup6- rieure du Carmel de Montréal, et par celle d'un des ~ r g r e s maristes qui sont chargés de notre'école. Plusieurs de n'os PBres avaient aidé de leur mieux à' la fondation du nouveau Carmel où s'était envolé un petit essaim de filles de Sainte-Thérèse, venu de Reims, en France. Il leur avait été donné de connaître et d'apprécier les qua- lités peu communes de la fondatrice. Aussi sa mort fut un deuil pour nous tous.

Au mois de janvier, les PP. D A Z ~ et LECOMTE ont été heureux de donner leur concours à une œuvre de cha-' rité qui, chaque année, apporte un secours in4ispen- sable à l'asile des petits-~nfants tenu par les Sœws de la Providence.

Peu apr& ont commence les travaux apostoliques. Les retraites ilonnées par nos ~ères.mfsçionnaires en 1888 atteignent le chiffre de 422. ~ l l e s se partagent en 52 re- traites de trois h quatre jours et 28 de huit jours, dont 8 ont ét6 prêchées dans les communautés religieuses, 6 au clergé de différents diocèses, 6 dans les colléges, 3 dans des peiisionnats. Nous comptons 7 missions de quatre semaines et plusieurs sermons de circonstance.

Le R. P. Célestin AUGIER, provincial, fut appelé B faire la grande ouver-ture du mois de Marie à Notre-Dame de Bon Secours, et à prêcher le panégyrique du bienheu- reux J. B. de la Salle, dans la grande église de Notre- Dame. Le panbgyrique fut bientdt suivi de celui de saint. Alplionse Rodriguez dans l'&lise des RR. PP. Jésuites, Un Père Redemptoriste et un. Pére Domiaicain, .tous deux renommés dans le pays, lui succédèrent pour pr&- cher les panégyriques, l'un du bienheureux Jean Ber- chmans e t l'autre du bienheureux Pierre Claver.

Ces trois orateurs chretiens furent diversement ap- pr6ciks. Une petite revue rédigée par un pr&reles carac- -

par (Des trois;mots :-(< COklat ,s'est ,rnontrB profond penseur, 1elRbdemptoriste e4M missionnsire~et, le Domi- nicain brilkbt~ ar tish ,. s . . . 'O

r Peu aprbs, le R,P. @rovincial s'engageait dans la. voie

grégations qui &maillent le parterre qui leur est confie. - Quelquefois mbme ils se détachent pour porter secours

. aux PBres missionnaires. C'est ainsi que le R. P. LAUZON est allb.pi6cher à Lowell (États-unis), et que le R. P. LE- GAULT PORU~DAS a &angelid, seul ou avec un compa- gnon, diffkrentes paroisses des États-unis et du Canada.

Notre dglise est-comme un foyer et un centre où la

des retmites religieuses. et pastorales ; l e s benedictions de Dieu -l'ont a~compagn6.dans ces travaux clklioats e t importants, 11 a debut6 dans ce ministere par quatre retraites pastorales, deux à Montrbal et deux & Québec. De son CM, le R. P. LEFEBVRE était appelé à; évangéliser 1e.clergé des diocèses de Nicolet et des Trois-Rivibres;

.Noshpères sont chaque. année appelés B pr&her les p e . tites retraites de confirmatib,. Ils s'en vont, de paroisse en paroisse, preparer les voies à Sa Grandeur Monsei- gneur l'Archevêque, Ils prêchent aux enfants trois fois par jour, ils les p on fessent ainsi que les fidbles qui vien- nent toujours 9. eux-en grand nombpe. Ils les prhpirent aux cér4monicts de la Confirmation, et cela souvent au plus fort de l'&té. Ce travail, qui se suit et se ressemble, et- - qui, - - pendan$ - des mois, n'a ni trêve ni ,merci, ne manque pae deleur etré parfois @pbnible ; mais leur dé- vouement est Mni du bon Dieu, et s'ils sèment dans la sueur, ils recueillent dans la joie.

&es PBres attaches au service de l'église et des œuvres de Saint-Pierre ont leur bonne part dans la prédicatioa Ils doivent nourrir du pain de la parole sainte, et les fi- àBlee qui viennent tous les dimanches assister aux: messes, et les membres des nombreuses et diverses con-

- 44 - pi&B des fidhles -trouve gn aliment cpotidien ,dais les . d6votionq nombreuses et' diverses qui y sont Qablies. Nous avions d6jà l'archiconfr6rie du Rosaire, et. nous voill enrichis en plus d'un rosaire perp&uel:propagb en Canada par le R. P. S ~ T O ~ E N S , des ,Fr&res pre- cheuri. La pidtb de nos gens se manifeste par leurs pra- tiques d e dbyotion, mais elle s'affirme (galement par leur gBpBrosit6 et leur conaours pécuniaire. toutes les fois que nous leur tendons la main eb faveur d'une œuvre à établir ou à restaurer. Nous leur devons d'avoir pu réparer la chapelle des congrégations'des hmmes'et des demoiselles, et l'enrichir de nauvelles or'gues. ,

Vers la fin de 1888, le R. P. LAPORTE nous quittait pour le collage d'Ottawa. Il &ait charg6 de L'6cole et son dbpart-provoqba des regrets unanimes chez les maîtres et chez les enfants. Le R. P. Supér iw dut, pendant quelque temps, ajouter ce travail & ses autres occupa- tions.

Un de nos plus vaillants missionnaires, le R. P. Lk corn, était obligé de quitter momentanément le champ de bataille et de prendre un repos et des soins devenus indispensables à sa sant4 .

Nous eûmes, à la même époque, A pleurer un des nbtres, le R. P.CA~ON. Il fut moissonné à la fleur de 17Bge. Les soins qui lui furent prodigues avec un dbvoue- ment Sans limite, par nos bonnes Sœurs de l'Hôtel-Dieu, ne purent rien contre un mal implacable et qui.ne par- donne pas. Ses restes mortels reposent à Lachine dans le cimetière confié à la garde des novices. . . . .

Pendant l'annde 4889, les travaux apostoliques sont à peu prks égaux en nombre et en nature B ceux de l'annde pr6cédente. Leur total atteint le chiffre de 420. Deux de nos pères ont accompagné, dans leur vi$e pastorale, NN. SS. les éveques des Trois-firiBres et de

icolet. Le R. P. D A Z ~ B fait une campagne~apostolique Y . : . dani bahhidioc8se deZSaidt-Boniface; et il y a cldturé sdS':tiavaux:par la "&aite 'qprediée aux Pères mission- naires *du vicariat. Le RI' P:ProSncial est allé donner les

"

mgmes exercices aux Pères du vicariat de la Colombie brhannique ; au retourj il s'arrêta B Saint-Boniface pour

* &&ndrèlpart aux travaux an premier concile de cette ' phivince, en qualit6 d e dé16gu6 de Mgr ~ ' H E R B O ~ Z , et prêcher en même temps uneretraite aux pretres sécu- liers de l'archidiocèse. Il quitta Saint-Boniface pour +eh$ dak le bas CanadapBcher des retrait& religieuses, et les rëtriites pastorales d90ttAra et de Nioolet. C'est 1e.R. P. LEFEBVRE qui, cette année, avait kt6 ckiarg6 d'kvangbliser les Pères et les Frères de la province du Canada dans deux retraites générales, dont l'une a lieu du collège d'Ottawa et l'autre à Saint-Pierre de Montréal.

Le mois de juillet est' un des mois les plus charges d'œuvres, à cause de la visite pastorale et des retraites dans les collèges et maisons religieuses. Nos Pères - trouvent heureusement un secours bienveillant et tout fraternel dans les pires du collège et du scolasticat.

. QU% veuillent bien agréer nos remerciements. '

Pour varier la forme de nos prédications dans nos retraites données à. Saint-Pierre, nous avons quelquefois. employé avec succès les conférences dialoguhs.

Plusieurs belles fêtes ont aussirrompu la monotonie de nos exercices. Nous croyons devoir signaler en pre- mier.liea la fête du quarantihme anniversaire de la fon- dation de la congrégation des demoiselles. Le R. P. .LÉON*RJJ en avait été le premier directeur, et les BR. PP. ANTOINE, TORTEL,DROUET et LAUZON lui avaient tour ti tour succedé .dans ' cette charge. Une communion g6nérale le matin ; le soir, des chants harmonieux, un sermon dom6 par le R. P. Supbrieur, uni procession et la b6né-

d ic t i0n .d~ saint&crement : tel fut le programme de la . f&te religieuse.

Aprb avoir dit merci B Dieu, ces bonnes demoiselles voulnrek dire merci à leurs directeurs et ii leurs Pixes spirituels, et s'étant toutes réunies dans la vaste salle de l'école, elles firent parler leur reconnaissance dans des adresses et par des dons généreux.

Nous ne saurions passer sous silence le deux centième anniversaire de la premikre apparition de Notre-Seigneur Jésus-Christ à la bienheureuse Marguerite-Marie: Cette fête fut solennisée avec Bclat par lés dévots au Sacré-

.

Cœur, et ils sont.nomhreux parmi ceux qui fdquentent notre Bglise ; messes de communion, messe solennelle, sermon et co!lecte abondante pour l'&lise du Vœu na- tional à Paris, remplirent la jourde. Comme souvenir de cet anniversaire, la chapelle du ~acig-cœur, une des plus belles de notre kglise, avu ses peintures rafraîchies. C'est dans cette chapelle que le Saint-Sacrement de- meure exposh-tous-les premiers vendredis du mois et le samedi de chaque semaine. A la prihre d'une pieuse de- moiselle française- qui ui vou6 son cœur et sa vie au très Saint-Sacrement, Monseigneur l'A rchevgque a établi une sorte de septennat d'exposition de la divine hostie dans d

sa ville archiBpiscqale. Sept kglises ont, un jour par se- maine, l'honneur de présenter Notre-Seigneur & l'adora- tionet aux hommages des fidkles. Au nombre de cedglises privilégiées se trouve la natre, et notre jour dB prières . et de iarde au pied du Saint-Sacrement est le samedi. -

De toutes nos réunionsmensuell.es, celle qui voit accou-. Rr un pl& grand nombre d'&mes pieuses est sans contre- dit celle du. Saint-Rosaire. Ce jour-12, les communions sont plus nombreuses et l'empressement 2 assister aux offices est Bgalement très grand. Les fideles tiennent

.bénéficier .des indulgences attachées à cette fdte.

)Au mois ,d7ao8t, notre quartier faisait une grande perte dans la personne de la sœur Tnouus, superieure et. directrice de l'asile sis non loin de notre bglise, pen- dant vingt et un ans. Que de gdndrations d'enfants '

ont'passb par ses mains, et quel bien n'a~t-elle pas fait ? La sœur TsoUs a t o u j v n . 6t6 tr$s ddvou4e 8 qotre. rnhison ; aussi avons-nous Bté heureux de pou- voir'lbi donner nous-memes les dernieres consolations de la religion, et de lui faire chanter plusieurs services dans'iiotre.dgIise. A la demande de la commonaut6 des Sœurs dela Providence, un des ndtres, le R. P. MAYEUR, a 6crit l ahe de cette servante de Dieu et des pauvres.

Peu de temps apr!s, en octobre, la mort faisait une nouvelle victime dans l'enceinte meme de la commu-

1 , - 18 - \Le$ AmtTWmont, dt5j&:~acdïrt8;ca.~piie nous pouronsj

'appeler la -fête des cloches de Saint-Pierre, 2 -Montréal. '. . ~ % s f ! & n ' ~ ~ j ~ i i iS89'que41t:fhmé le comitd char&

.. - d'ëtiidier *ette asuvre ,et d'en assurer te succès par des, appels la charitd presque in6puisabls de nos bons '

, cd2:holiqués [du ,quartier. Ce kont bien en effet les #dons de nos ouvriers, de nos associds s t congr6ganistes, qui ont fondu7ws treize cloches, et les ont fait monter dans notre clocher, d'oh elles envoient leurs vibrations sonores et harmonieuses ii tous les dchos des alentours. L a maison ' d e $aintiPierre doit des actions de graces sp6Ciales au R. P. LEFEBVRE Pui a Bt6 l'&me de cette œuvre etqui l'a men6e-8 bonne fin malgr6 les difficultds

r et les idé~eptions qui .l'ont traversde pendant que2que temps. Nous envoyons aussi, de loin, un merci fraternel aux RR. PP. BESSON et Paul BONNET. L'un a Bté notre in- termbdiaire aupras de notre fondeur, M. Pacard, & An- necy ; il a béni -lesimatériaux au moment où ils allaGnt Atrernis-en fusion-;-et i'arartre- étant &-&orne, nous a fourni les inmipiions qui ornent les cloches.

1

nnuté. Un 'jeune pare nouvellement ordonnb, l e %.P. - ALL'ATRE, .envoyB à Montréal pour y respirer l'air natal et donner &*sa pieuse 'famille la consolatioo. d'assiqler B sa messe, y trouva la fln de ses épreuves ,dam une 'mort . , précieuse et sainte.

An commencement de 1890, nous avons, comme tout le reste: du nîonde connu, reçu la visite de la célèbre iguenza; mais, grAcce3 Dieu, elle n'a pas fait de victimes dans notre maison.

Peu.aprbs, nous devions nous s6parer -du cher Pbre UUZON. Il nous quittait pour Hull oh il allait prendre la place du R. P. CAW B 1a.t@tem de la maison. Ce Pare é t ~ i t à Saint-Pierre depuisquatorze ans ; il s'occupait avec un zMe prudent et ferme d'œuvres importantes, csmme la direction de la Congrbgation des demoiselles, et de la Société de tempdranee ; le ~acr6-~aeo; avait sa part de dévouement. Il avait beaucoup fait pour la prospérité et le progrès de ces snvres ; les fidhles avaient en lui une contianoe bien placée ;.aussi son depart donna lieu à de vifs t4moignages de regret et de sympathie. Celui qu'il allait remplacer h Hull, lé R. P. CAUVIR, ne tarda pas à le quitter pour toujours en prenant le chemin de l'(ter- nit& Le souvenir de ce vénérable défunt vivait encore B Montrbal, oh il avait exercb le saint minist&re à plusieurs reprises. Les Sœurs de l'asile de Saint-Vincent de Paul qu'il avait fondé, et les Religieuses de Sainte-Anne dont il avait BtB le directeur, firent c616brer des services fun&- bres le repos de son &me. Il en fut de meme pour le H. P. AUBERT, mort à Paris ; ses vingt-cinq-'ans $'absenCe n'avaient pas efface son souvenir. Onlui aonaades priéres.

Pendant le careme, nous avons pu non. absenter de la maison en plus grand nombre que d'habitude, et cela grâce à une mission pr8ch6e par les RR. PP. RMedemp- toristes dans la paroisse sur laquelle se tm&e notre

\ - 46 - église. D'ordinaire, ces PBres se réservent exclusivement les confessions, dei personnes qui font la mission. Nous en avons été soulagéis d'autant.

A kontréal, avec la population de la ville grandissent et se multiplient les communautés religieuses de femmes et dliommes. Les premieres possèdent toutes de grands et beaux locaux; les œuvres se d6veloppent merveilleu- sement. Les secondes, en1889, sans compter les Frères enseignants, s'élevaient à cinq : les RR. PP. Jésuites, 'Oblats, Rédemptoristes,'Pères de SaintèXroix, Clercs d u Saint-Viateur:L'année 189.0 a vu venir les Pères-Francis- cains de l'observance et les Religieux du Saint-Sacrement.

, Une œuvre déjà ancienne A Saint-Pierre, et qui ne vieillit pas, ce sont lgspklerinages à Notre-Dame de Bon- ~ecours, pendant le mois de mai, et à la Bonne Sainte- Anne en été. Chaque congrégation, comme chaque asso- ciation tient à honneur de faire une visite au premier sanctuaire de Marie, à Montréal. Après la fille, la mère.

- - -- Les demoiselles et les dames d'abord, puis les jeunes gens et les hommes, au'nombre de sept à huit cents, descen- dent chaque année le fleuve Saint-Laurent, portés sur un magnifique bateau, et s'en vont en priant et en chantant déposer leurs hommages et leurs vœux au sanctuaire vénbr6 et célèbre de Sainte-Anne. Rarement les pieux

. pelerins retournent chez eux sans avoir obtenu une grgce quelconque de celle qui nOus donna la mére de Dieu.

Les travaux de l'année 1890 ont ét6 plus nombreux - encore que ceux de l'année .précédente. Leur somme totale s'élBve il 136 et nous avons db refuser plusieurs retraites. Les ouvriers apostoliques qui ont dB. se parta- ger cette besogne sont les RR. PP. LECOMTE, LAGIER, LA- CASSE, BRUNET, MAYEUR et PRÉTOT. 11s ont souvent été secondés par l a PBres qui ont la charge du ministbre dans notre église de Saint-Pierre. C'est ainsi que les

-,-

RB. PP. GUILLET, BEWJLT et LEGAULT ont évang6fis6 plu- . sieurs paroisses. Le R. P. AUGIER, provincial, a de son cdt6 .pr&ché plusieurs retraites religieuses et l e s deux retraitesapastorales du dioobse de s a i n t - ~ ~ a c i i t h e . La c6rém~nie toujours imposante et belle d'une ordination, faite dans notre &lise par Sa ~raLdeur Mgr GRANDIA; la f@te * du deux centiame anniversaire de la bienheu- reuse Marguerite-Mafie, et la bénédiction des cloches dont nos Annales ont dbjh parlé, forment le bouquet final de nos fêtes religieuses.

,En terminant oe rapport, je dois dire que les œuvres .

de la maison sont, en gédral, prosphes et b6nies du bon Dieu. Nous sommes h court d'ouyrien, le bien à faire est grand,et nous ne sommes pas en nombre suf- fisant pour répondre ?A tous les appels qui nous viennent - r soit du Canada, soit des États-unis. .

Je ne veux pas quitter la plume sans faire connaître à votre paternité que nos bons FrBres corners travaillent de tout-cœur et se montrent aussi appliqués au soin de leur perfection que z6lés pour les inthrets de notre com- munauté.

Agrkez, tres r6vérend Père, les respectueux hommages '

de votre très humble fils en N. S. et M. 1. e

P. M. DROUET, O. M. I.

V I C A R I A T D E SAINT-BONIFACE. *

LETTRE DU R. P. TBÉOPEILE CAMPEAU AU. R. P. .C&ER, VICAIRE. DES HISSIONS:

Lac Qu'Appelle, le 1 9 janvier 1890.

MON RÉVÉREND PERE, Je profite de quelques jours passés à Qu'Appelle pour

me rendre au désir que vous m'avez exprimé d'avoir de T. XXIX.

2

11 n'est pas question, bien entendu, des nombreux voyages que j'ai da faire pour voir les malades ; je ne parle que des visites réguliéres qui n'ont pas duré moins de trois ou quatre. mois. ,

'La Mission du lac Croche possède maintenant une jolie église, qui lui donne une physionomie toute'nou- velle. A la voir, on se croirait transporté en plein pays civilisé. r Située à quelques arpents du lac, prhs de denv jolis bocages, lattée et &Urée à L7iut6rieur et B 17ext6rieur, couverte en trés beau bardeau, cette église revêt dans son ensemble un cachet de simplicité et de propret6 qui plaît et i s t e &la prière: Vous allez croire que je tombe

r dans l'exag6ration, mais j'ose dire que je la pr6fhre à

. notre église de .Qu'Appelle. une petite bâtissé, qui en est comme le prolongement, offre au missionnaire une résidence trks convenable pour le moment. Le cime- tière, situé non loin de l'église, entre deux bosquets, n'a pas encore de cldture. Je me prdpose prochainement de l'entourer de lattes. Nous y avons plante, ,i'Bté dernier, une grande croix en chane, faite par un catholique de - . la Mission. Avant mon départ, en mars dernier, nos sau-

. vages ont coupé et charrie une centaine de pièces de bois pour la construction d'une maison où ils pourront se retirer avant les offices. Ils doivent eux-memes faire ce travail gratuitement.

Je n'ai que du bien à dire de la conduite de 90s catho- liques. En génkral, ils sont bons ; ils aiment la prihe

et assistent volontiers aUx~exercices da pi&& Je crbis' pouvoir iffirmer qu'il est rare que personne manque la messe 1;e dimanche, tout le temps que dure la mïssion. A ma derniare visite, qui s'est prolongée deux mois et demi, Osoupe,-le chef, ainsi que sa femme sont venus l'entendre tous les matins. Ces sauvages sont en même temps les plus laborieux et les plus avances dans la civi- lisation. C'est le témoignage que leur rendent les em- ploy6s du gouvernement. Ils donnent l'exemple du tra- vail aux quatre rbserves païennes qui les entourent. Et, pour les encourager, il est question de leur construire '

' un moulin à farine. Vous apprendrez avec plaisir que tous les enfants catho-

liques appartenant à, 1 cette Mission vont a 1'6cole indus- trielle du R. P. HUGONARD. Le ministregt son interpréte ont bien essaye de les en dktourner.; mais c'est en vain que pour les gagner ils ont Btalé sous leurs yeux mille e t mille présents. A ce propos, je dois inentionner une tentative de ces ~ e s s i è u r s -qui a tournéà leur confusion.

Trois ministres se prksentent , San dernier, chez Osoupe, le chef catholique de la réserve. L'un d'eux, qui parle très bien le cri, argumenteà peu près en ces termes sur la religion, en pr6sence de plusieurs sauvages bap-

id

tisés et païens: Ne craignez pas, mes bons amis, de prier avec nous. Nous aussi, nous aimons le bon Dieu ; nous aussi nous voulons aller au ciel. Toutes les reli- gions sont bonnes et ménent également au paradis. s

Votre religion, i% vous catholiques, est comme un grand- . -

arbre;- les religions que nous pr6chons en sont lés branches. L'arbre et les branches sont de même nature, n'est-il pas vrai? Ainsi en est-il de votre pligion et des nôtres : elles ont cela de commun qu'elles conduisent

- (galement au ciel. I) Il parla sur ce ton près d'une demi- heure.

la religion. Vous,autres blancs, vous avez des lévres pour . vous instruire et pour vous. enseigner la vérité ; nous, pauvres sauvages, nous ne sommes que des ignorants. Cependant, nous avons toujours pws6 que la ,bonne religion devait être une, comme il n'y a qu'un seul Dieu. Lafoi à un seul Dieu entraine n6cessairement la croyance h un seul Évangile, car il est difficile s'admettre que Dieu 'ait enseigne tant de .diff&entes religions. Si un pauvre sauvage a honte de dire aujourd'hui le contraire de ce qu'il a avancb hier, comment supposer que Dieu puisse nier maintenant ce qu'il a pnché pindant qu'il était sur la terre ! Vous prétendez que votre religion est réellement semblable à la ndtre. Que ne 'prêchez-vous alors ce que nos prêtres prêchent partout? Je crois sans peine que l'arbre et les branches sont de même nature ; -mais'vit.on jammais ,un chêne donner des pommes ou un p.ommi&r donner des glands? Si donc il est vrai que notre'religion est l'arbre et les vOtres les branches, vous devez croire et prêcher ce que nos prêtres croient et enseignent. Vous feriez bien mieux; dit Osoupe en finis- sant, de nous laisser en paix et de ne pas tant tow- menter les sauvages pour leur imposer des religions que vous avez inventkes vous-memes. )) Pour un sauvage, ce n'était. pas mal raisonné.

Nos trois ministres confondus jugèrent prudent de . ne pas insister et de se retirer au plus vite.

%=e~'~aïens n'ont pas 6t6 oubliés dans cette visite. J'ai pu, avant de quitter le lac, parcourir toutes leurs

réserves. En présence des sauvages assemblbs, j'ai traité longuement et. aussi clairement que possible les ques- tions suivantes :

.- - 21 - ,> Diffbrence entre le pretre catholique et le ministre protestkt ; l a religion catholique est la seule véritable institaée par Notre-Seigneur Jésus-Christf pour sauver les ames ; les religions protestantes, inventées par des hommes pervers, ne peuvent avoir aucun crédit.

Ces différents points, ainsi que 1-mportante question da 17éduc&ion des enfants, ont Btb successivement abord& dans nos Mquents entretiens. J'ai diî aussi rhfuter les

--me&onges et les calomnies que les ministres ne cessent de débiter contre'nous et contre notre Bcole industrielle de Qu'Appelle. La' ghéralitb des sauvages semblent bien ' convaincus que nous prkchons la religion vbritable, ins- titu6e par Jésus-Christ. - Le grand Maître n'a qu'une parole, nous disent-ils, et vous seuls prêchez toujours la meme grande pri8re. r Et n6anmoins ils ne nous - %

donnent pas toujours raison, dans la pratique, contre les apatres de l'erreur.

Que voulez-vous ? Ceux-ci emploient des arguments qui toucKëiït davantage- ces pauvres gens. Ils viennent vers eux chargés de présents : habits, argent, vivres en quantite, tout Leur est offert.- Ce singulier mode d'apos- tolat avilit les païens, les rend paresseux et en fait des mendiants éhontés. La, Dieu merci, s'arrêle la désas-d treuse influence des mmistres de l'erreur, car les sau- rages ne se mbprennent pas sur la valeur de pareils arguments. S'ils vont chez les ministres, c'est pour manger. Nais quand il s'agit de prier, c'est ?i nous qu'ils s'adressent. Il n'y a pas à en douter, leurs prbjugés tom- bentsensiblemeiit, leurs superstitions diminuent, et le '

mouvement vers notre religion augmente en proporti'on. Pourquoi faut-il quenous manquions du grand moyen

de les BvangBliser? Pourquoi l'homme de la bonne prigre, comme ils disent, est-il condamni il errer qil et là, A vivre trop souvent partout, et jamais assaz longtemps B .

' - la!m4me place? Cette Mission du lac Croche,.ainsi que celle 'de lamontagne LTondrmxigeniient des mission-

.. . ' nairesà poste fixe. Tant qu'il nkxisera~as ainsi ~t.nii'nliaa -

ne reoevront notre: visite que.de loin' en loin, les conver- . sions ne seroat; jamais nombreuses.

Les sauvagescalholiques d e la montagne de Tondre, qu'on nomme aussi Notre-Dame de PEspBrance, nous donnent bien moins de consolations. Leur instruction -religieuse a Bté forcement negligée à cause de notre getit nombre. C'est on mal auquel il fak remedier au. plùs U)t. Je m'y emploie de tout cœur par des cat& chismes et des retraites qui obtiennent de bons réskltats. , Malheureiisement les chr6iiens de cette rdserve entre-

tiennent encore des mpports trop frhquents avec les ~idol&tres..C'est pour eux une. source de perversion. Trop faibles contre le respect humain, ils se laissent entraîner & la profanation du dimanche, à la parti~ipation aux danses païennes et B d'autres manquements regrettables. end^, a& la maternelle de Notre-Dame, il qui est confies )a :garde :de cette Mission, j:arriverai, je l'espbre, B faire l?œuvre du bon Dieu parmi ces sau- vages. Le ciel, il faut le reconndtre, nous aide puissab- ment; des chhtisents terribles qui montrent clairement son intervention, ont frappb les persbcuteurs de notre sainte. reügion. La crainte a 6th pour eux le oommen- cernent de la sagesse.. LeurS attaques sont moins vio- lentes ; ils montrent mame on certain empressement à venir l'église, et la vue du missionnaire paraît leur faire plaisir.

Mais notre principale ressource, apres Dieu, pour l'6vang6lisation de ces sauvages, est dans la prosp6rit6 de notre baole que dirige arec tant de dbvouement l'eacel- lent M. DennehaYs. Ce brave instituteur a eu bngtemps il l p t i e ~ contre les prBjugés et la haine de ces gens gros-

. .

siers et ignorants pourL tout ce 'qui est catholique.. Ahu; jourd'hui, les difficultés sont aplanies et le succhs paraît &ur& Il n'y a guhre de paiens qui n'envoient actuel- lement leurs enfants à son 6cole. Avec sa parfaite con- naissance de la langue sauteuse, il est d'un grand. secours p o u le missionnaire, car il peut apprendre le catb- ohisme et les prieres aux enfants catholiques. Grande mt l'iduence qu'il exerce sur tous, paï&s et chr8- tiens. , ..LyBglisa de la montagne de Tondre nyeit pas encore entiarement auhevée. Quand les travaux seront ter- min&, elle sera de toutes nos églises la plus belle sans contredit. Nous en avons pris possession 2~ Noël, aprhs les exercices d'une retraite suivie par tous les catholiques de l'endroit et des alentours. J'ai, &sette occasion, en- tendu plus de cent confessions et 'distribu6 à' peu prhs autant de communions. Les en'fants ont chant6 à la messe de minuit plusieurs cantiques en sautem. L'entrain litait tel que je- n'ai pu retenir mes larmes. Mon cœur dbbordait de joie et de reconnaissance. Les païens et les protestants attire% par la solennite de la fete en ont 616 on ne peut mieux impressionn6s. Dieu veuille achever son (~uv re dans ces &mes, et les gagner bientôt ' toutes B son amour 1 Les ministres font des efforts dbses- pbrbs pour empbcher le triomphe de la grace. Et il est 6vident qu'ils ont d'immenses avantages sur-nous, avec leurs trois écoles sauvages dans le district. Mais le Sei* p e u r est tout-puissant et sa miséricorde est sans bornes. ,-

Je oompte qu'il nous enverra des ressources w hommes et en argent, et que nous pourrons profiter des bonnes dispositions des païens pour établir son règne au milieu d'eux.

- Le fait le plus consolant à signaler dans .la. Mission de Faskwa, c'est la conversion du fils d'un des principa~x - .

- 24 - plume au .

u\ Pibpot,' chef le plus redouté et peut-être le plus influent auprès du gouvernement, est à la tête d'une r4-

- serve considérable. Profond6ment attaché à tout ce qui est2sauvage, et syst6matiquement opposé à toute religion et à toute éducation, il ne permit d'abord à aucun enfant de sa réserve de fréquenter les écoles soit catholiques, soit protestantes. ,

j -. « Enfin, il y a deux ans, il consentit à placer dans

notre4cole industrielle~un 'de ses garçons et trois autres enfants, mais à la condition expresse qu'onne les bapti- serait pas.. l'an dernier, a l'approche du samedi saint, son fils, que nous appelons Michael, 8g6 de quinze ans, demanda le baptbme. Je refusai et lui defendis même d'en parler à son phre.

,

« Cette année, quinze jours avant le samedi saint, l'en- fant renouvela ses instan~fes avec tant de force que j'aurâis-craint- de .résisters à la volonté de Dieu en le repoussant une seconde fois. Je m'étais d'abord proposé d'aller moi-même trouver le chef pour lui demander i'autorisation de baptiser son fils ; .mais rhflexion faite, je crus meilleur de le faire venir il la Mission. Soit qu'il

. se doutAt de quelque chose, soit pour un autre motif, il ne vint pas. Je proposai alors à Michael de se rendre auprès de son père pour lui demander là permission de recevoir le bapthme. Faire plus de 50 kilomhtres par de trés mauvais chemins, solliciter une faveur qui. devait irriter son père et provoquer les railleries et les reproches de ses parentset des autres païens, c'était beaucoup pour'un enfant. Michael n'hhsita pas. Le lundi de la semaine sainte, il partit seul, avec un cheval et un tra2- neau d'hiver, et ' dès le-mercredi, il était de Atour avec son pers et son frère. Le pauvre enfant était tout triste

- 95 - -+ -

et abattu. *Son Pare refusait absolument la permission demandée. Je L'encourageai de mon mieux, lui recom- mandant de prier e t d'avoir c o ~ a n c e en Dieu. , , (( A la Mission, la lutte recommença sans que les ins- tances du filspussent triompher de l'obstination du père. Les larmes elles-mêmes furent impuissantes. J'assistais une fois à leur entretien. Piépot se tourna.nt tout à coup versmoi : (( Qu'as-tu donc fait àmon enfant, medit-il d'un ton brusque, pour qu'il désire si ardemment le Kaptême ?

Pibpot, lui répondis-je, tu as mis ton enfant ici pour. que je l'instruise et que je-lui donne de l'intelligence. Ce que ton fils veut faife te prouve qu'il a~aequis de lin- telligence et qu'il n'a pas 6th inutilement deux ans dans notre 6~016. Tu ne l'ignores pas, ton' fils sait lire et 6crire ; mais, pour lui, ce n'est pas assez. On peut savoir lire et écrire et n'être qu'un méchant homme. Michàel veut quelque chose de plus-que la science, il veut &tre bon, bon envers ses parents et bon emers Dieu. ~t s'il te demande aujourd'hui la permission d'être baptise, c'est pour obéir ZL Qieu qu'il désire servir et aimer de tout son cœur. Ce n'est pas moi qui l'ai poussé à cette . démarche. Prends des informations auprès de lui, auprès des autres, et l'on te dira que je ne l'ai jamais engagé à demander le baptême. 11 a assisté à mes leçons, je l'ai -

instruit comme les autres. Plus intelligent que tous, il n'a pas tardé & comprendre que notre religion est bonne et que, sans elle, on ne peut aller au ciel. C'est pour cefa . - qu'il veut prier. Crois-moi, Piépot, c'est la r6ritB Pu

- , . .

u Le chef ne voulut pas m'bcouter. Il sortit en disant: . On vexa cela. ,> « Le lendemain, jeudi, avant la messe paroissiale,

nouvelles supplications de l'enfant, nouveau refus du père. Je parlai au fils aîn6 et le priai d'intervenir en faveur de son frère: (( C'est inutile, répondit-il, mon

,

@re ~e cmsentirajamaisid cè que Miehael soit baptise. u Le chef: était alors;-dans 'la gra.nde sakle,aveo les0auœ tres >auvagel. Je rbsolus de tenter un dernier effort. ccviens ici, me dit Piépot, aussitôt qu'il m'aperçut, et parlons ensore de ce qui afflige tant mon garçon. Pr& tre, soie franc, n'as-tu pas fait des promesses, ou des menaais tl mon enfant pour lui inspirer un si vif desir du'bapt6me 7.. . J'ai appris que les protestants donnent

' JS dollars (75 francs) B tous ceux qui .consentent 'à être baptishs. - fuis, se tournant vers son fils : « Voyons, liii dit-il,;ne mains. pas,.dis-moi "franchement. les me- naces ou les promesses que le PBre t'a faites. N'aie pas peur de ses menxces. Aujourd'hui mbme, si tu le veux, je puis t'emmener: Ne te soucie pas davantage de ses promesses. .Je suis riche, j'ai des chevaux, je peux te donner plus que lui. Allons, réponds-moi franchement, pourquoi veux-tu Ptre baptisé ? » Michael intimidé garda le silence ; je lui dis alors : u Mon enfant, rhponds à toiB&re &-avoue avec franchise pourquoi tu demandes avea-tant d'mstance la permission de recevoir le saint baptbme. - J e veux Btre baptisé, dit l'enfant, parce que

. je. désire aller voir le grand Esprit. » Le chef d6coitcerté dit lentement : « Ah ! tu veux voir le grand Esprit ! -1) Et,

. regardant en haut, comme si la rdponse &ait trop élevbe pour lui, il semblait chercher l'image du bon Dieu parmi . ceiles qui étaient suspendues aux murs; - La lutte avait pris fin. Piépot consentit à ce que son fils fat baptis6.- Il voulut même assister à la. cér6monie qui eut lieu le samedi saint.

« J'ai-été le parrain de Michael. Dix autres enfants de 1'6cole reqarent avec lui-le saint baptame. Par privilège et comme ~bcompense du courage et de la-foi quTl avait mont&, il fut admis h la premihre communion le jour de Pâques. Dix-huit enfants de l'école eurent la marne

faveur. Et je peux dire pue Nichael .se fit remarqùer entrè tous par sa piété et son esprit de foi envers le Dieu eucharistique qu'il ne se lassait de visiter. a.

Aujourd'hui,. continue le P. CAMPEAU, il paraît &tre le plus heureux de nos enfants. Esphrons que ces deux baptdmes, de Paskwa et du fils de Pibpot, amèneront la conversion d'autres païens, Cette Mission de N~tre-Dame de Bon Seoaurs bous a donué jusqu'à prhsent de bim douces consolations au milieu de nos phibles travaux et malgré les entraves suscitées par nos ennemis. Hélas ! n'dloyons-nouspas perdre nas avantages, aujourd'hui que les loups sont dans la bergerie et y exercent de terribles ravages I

Un ministre presbytérien, aide de son interprète, men- teur comme pas un, et adultbre pub@, parcourt depuis quelques mois les rdserves qui -composent la Mission de Paskwa. Ayant travaillé inutilement jusqu'ici au milieu des sauvages, il a inventé un strataghme diabolique-pour obtenir quelques baptemes : il achete les âmes à prix d'argent comme le faisait remarqueD Pibpot. Il promet et donne 15 dollars à tous ceux qui consentent B se laisser baptiser par lui. Si ces moyens n'ont rien de délicat et (a

d'élevé pour gagner la confiance des sauvages, ils n'en restent pas moins une tentation terrible pour ces païens qui sontsi pauvres. Comme ilest B craindre que ces appâts matériels ne changent les bonnes dispositjons des sau- vages païens à notre égard et ne ruinent pour longtemps les espérances que nous avions fond5es sur leur pm- ,

'chaine conversi& ! - Ll&tlaO ! plusieurs -d6j& se bont vendus.

Nos catholiques restent fermes dans la foi. Un exemple entre mille :

L'été dernier, le ministre presbytérien se présenta chez un des principaux catholiques - de cette réserve, du '

nomde Charles Asham. Apri3s lui avoir parlé de religion, , il ' lui 'dit : a Tu es catholique? a Sur sa rbponse affir- - - mativa : r Mais comme tu es pauvre ! continue le pro-

testant; ton prêtre n'a donc pas pitié de toi ? Ab ! si tu * priais ma religion, j'aurais soin de te donner des habits

et tout ce dont tu as besoin pour sortir de la misére ! D 4 h a r l e s Asham, après un moment d'hésitation, dit au

miqistre, en montrant sa poitrine à decouvert. Peux- tu voir mon bme ? C'est là que le prêtre travaille. k'est IB,que s'accumulent les richesses que le pretre me donna, 18 que je tiens en rbserve les trésors au moyen aesquels j'espère pouvoir acheter une place dans le ciel ! 1)

Daigne Notre-Dame de Bon Secours garder ses saintes dispositions et inspirer B tous le courage de penhbrer usque ad mortem dans la profession de leur foi I

Je termine cette lettre, mon Rhvérend Père, en recom- mandant nos Missions à vos bonnes prihres, et en vous assurant des sentimen& respectueux avec lesquels j'ai l'honneur- d'être,

Votre trbs humble et trés obéissant frére en J.-G. et M. 1.

LETTRE DU R. P. CAEILL A UN P ~ R E DU. SCOLASTICAT

' D'ARCHVILLE.

MON RÉVÉREND ET B~EN CHER Pkm, Vous me demandez quelques details sur mes Missions

sauvages et vous me promettez en retour le secours de vos priéres et des prières de la communauté. L'échange est trop avantageux pour que- je ne m'emp-se pas de l'accepter:

Les M.issions dont j'ai la charge sont dans la partie de

--- l'archidiocbse de 'Saint-Boniface qui appartient civile- ment & la province d'Ontario. Elles. s'6tendent sur une surfacé aussi vaste que celle d'un diohse, ce qui me met dans l'impossibilit6 de les visiter aussi souvent que je ioudrais et d'y s6journer aussi longtemps que le demanderait le bien des fidbles. Hélas ! je ne suis pas seul h éprouver cet inco*vknient. Nous en sommes tous plus ou moins là dans ce vicariat.

Le district a pour centre OU chef-lieu le Polbtage-uux; Rats. C'est une paroisse où nous avons une bonne maison- chapelle, en attendant qu'on r6alise le projet d'y bbtir '

une 6glise en pierre. C'est ici que je me réfugie aprBs mes courses apostoliques et que je me pr6pare B de nou- veaux combats.

Le nom de Portage-du-Rat ou aux:@ats (Ojeshkoniga- < . ming) dit assez que ce sont les sauvages qui ont baptis6 la localitb. Forces par les rapides qui se trouvent au point où le lac des Bois se dbcharge dans la rivibra Wioipeg, de faire portage pour passer du lac dans la rivihre, ils . . aperçurent une petite-anse, dans laquelle des rats mus- qu6s avaient 6tabli leur séjour.

Pour nos gens, le nom était tout trouvé : Portage-aux- Rats.

4a

Nous sommes ici sur la grande voie découverte, il y a ,

d'un sikcle et detni,par l'intrbpide sieur de Varennes de la Verandrye ( I ) , le hardi ;oyageur qui, vers 4721, accbmpagn6 de ses fils, de son neveu, d'un missionnaire

. .

et d'une cinquantaine d'hommes, franohjssait la Ilautew ,. - des terres et allak la rechefche de la grande mer de

l'ouest. Pendant plus d'un siécle, ce fut la seule route donnant. accés dans là rivière Rouge et dans les pays

(1) M. de la Verandrye, né L mis-~ivi&rri., @tait un ancien offi- cier q u i avait servi en Flandre pendant la guerre *de. la succession d'Espagne.

dil'hbrd-ouest; t a * puissknte.' Compagnie de la "b aie d'Hudson y 'a conservi6 plusieurs pontes de traite, et ia religion ses 6tablissements. Cest ainsi qu'on rencontre suecesijivèment la Mission du fort williitrn sur le lac Supérieur'(el1e est desservie par les Pbres Jbsuites), la Mission du fort Francis sur le lac de la Pluie (c'est la plus important8 de mon district), le Portage-aux-Rats sur le lac des Bois, la mission du fort Alexandre, et @na- lement'saint-~oniface sur la rivihre Rouge. Ce sont les principqlesétapes de l'ancienne route. Il y a quelques dBes , on mettait'dngt jours pour faire le trajet du 6 r t William & Saint-Boniface. Aujourd'hui; on y met un peu moins de~ingj, heures.

Mais revenons à mes ouailles. Elles ne sont pas tr&s nombreuses : trois cents sauvages catholiques perdus au milieu d'environ deux mille cinq cents sauvages infidbles ou protestants. Ajoutez-y un nombre à peu prhs Bgal

et vous aurez à peu prbs la population totale .Chose singuli8r8,- ces-sauvages qui ont été

les premiers h recevoir la visite du missionnaire, seront peut-être les derniers à se convertir. Ils ont toujours montré à 1'Bgard de notre sainte religion une indiffb- rence désolante et parfois même une résistance ouverte.

' l e cher Pbre LACOMBE en sait quelque chose. La priére et les sacrifices pourront se& triompher de cette obsti- nation.

Je tache de faire le tour d$ mes Missions au moins deux fois par an. Si vous voulez m'accompagner, je vais vous.cbnduire A la principale de ces Missions, celle du fort Francis, situBe pràs de la dBchargd2du lac la Pluie, à 490 milles an sud du Portage-aux-Rats. Si nous Btions en BU, le voyage serait facile : nous n'aurions qu'à prendre place sur le bateau à vapeur. Mais nous sommes ee hiver; la glace couvre la rivière. Nous aurons un

traîneau d'éclisses tir6 par des chiens ou un-cheval, et . parce qu'il nous faudra souvent quitter la route battne pour visiter les chantiers BchelonnBs autour du lac des Bois, force nous sera de chausser les raquettes et de faire, à pied une bonne partie du trajet. A midi, no-us nous arr8iqns dans un endroit bien abrité contre le vent, nous faisons un 60n feu et nous prenons ce qui tient la place ' d'un bon dîner ; il y a en cela un certain charme. Le soir, c'est autre chose ; quand la nuit est venue, quand on sent tous ses membres saisis par le froid,,on a bea; avoir l'&me poétique, on ne peut se'dbfendre, au commence-

.

ment surtout-, ,de quelque anxiét- .Ma@ op s'y fait. Écartez la neige, sur la terre gelée, Btendez ces branches de sapin, roulez-vous dans vos couvertures pies du feu que vous avez eu soin de bien eutretenir, et attendez le sommeil. IL ne tardera pas à venirj pBur peu que vous soyez habitué B ce genre de couch&te. Vous serez Btomé de la facilite avec laquelle on supporte le fro?id. On dirait que lorsqu'on est couch6 et qu'on renonce A le com- battre; cet ennemi respecte sa victime.. . .

Les bucherons que je vais visiter sont par groupes de trente à quarante, logés dans des habitations dites chan- tiers, sortes de constructions basses, en bois brut, avec # un toit presque plat. 11 y a ordinairement deux de ces constructions en face l'une.de l'autre : la première sert de retraite et de dortoir, la seconde de cuisine et de réfectoire. La majorite de ces ouvriers étant anglais et. - . protestants, la Mission ne peut pas aroir ici le même - .

entrain que dans les chantiers oh il n'y a que-des catho- '

liques. Cependant le missionnaire reçoit, en gBnBra1, un accueil très sympathique, et bien des protestants vien- nent à l'exercice du soir, qui se compose ordinairement d'un cantique, de la pribre et d'une instruction. Pour faire quelque bien B ces protestants que je n'ai pas occa-

sionde voir ailleurs, je récite d'abord la prihre en an- glais et je la reprends ensuite en francjais pour les CanG

, . diens catholiques : les* uns et les autres se tiennent r&mtueusement à Uio$ru&ion est égaleme& hite dans lesdeux langues; C'est trop peu pour amener la conversion immédiate des hhrétiques, c'est assez pour faire tomber les préjugés et déposer des germes de salut qui pourront lever en leur temps. Aprés l'instruction? je ma tiens à la disposition des catholiques qui veulent pro- fiter de la présence du missionnaire pour se décharger. du poids ,de leurs fautes. - . " . . , Dans un coin du &antier, on suspend une couverture

ii c6té d'un siège quelconque : c'est le confessionnal. Si primitif qu'il soit, ce confessionnal a son éloquence; il réveille la foi, il rappelle le devoir de se réconcilier avec Dieu, et laisse entrevoir la grâce du pardon et de la misé- ricorde. Tous ne profitent pas du bienfait qui leur est offert ; comme partout, ,on rencontre des abstentions et des~~r~s@agce<;-mdis la part de Dieu est assee grande pour consoler le cœur du missionnaire et b dédom- mager de ses fatigues.

Le.lendemain de bonne heure, le confessionnal cide la place à un autel, le chantier se transforme en cha- pelle, et je célhbre la sainte messe à laquelle tous les Catholiques assistent et bon ?ombre font la sainte com- mmion. Presque toute la nuit est ainsi'employ6e aux exercices, ce qui n'est pas peu méritoire pour des gens qui n'avaient que ce temps se reposer des fatigues de la .veille et se préparer aux fatigues du lendemain. Ma* il est temps d'arriver au terme de notre voyage,

c'est-à-dire au lac la Pluie.'Il y a là trente-cinq familles portant presque. toutes des noms canadiens, Elles des- cendent, en effet, de Canadiens qui, venus dans le pays au service de la Compagnie du Nord-Ouest, s'y sont

- 33 - etablis, ont. épousé des sauvagesses, et ont pris assez rapidement les habitudes de ,leurs nouveaux compa-, triotes, negardant rien de leur ancienne patrie, pas.mern e la langue; Ils ne.padent gukre que le sauteux qui, vous le sa~e2,:ne~diffhre pas de l'algonquin; braves gens, du reste, dont la foi, l'assiduith aux offices, la participation aux sacrements font ma consolation. Ils savent bien leursprikres et ont une aptitude singulihre pour le chant. Nous n'avons pas encore d'église au lac la Pluie i. les offices se font dans la maison-école. Si. nous avions le temps, je vous invitergis &.me suivre

maintenant. dans une direction tout opposée : au nord du Portage-aux-Rats, nous visiterons ensemble les deux autres Missions sauvages dont je suis chargé et que je

rnons pas, dois parcourir en juin et en juillet. No-* n'au. pour nous y rendre, la ressource du bateau à vapeur; il faudra nous contenter du léger canot d'écorce des an- ciens. Mais, en revanche, nous verrons un'pays vraiment sauvage. Hélas ! nos catholiques,insuffisamment instruits et disséminés au milieu- des protestants et-des-païens, sont d'une indifférence désolante. Il faudrait pouvoir leur donner beaucoup de temps, bien posséder leur langue, avoir d'abondantes ressources pécuniaires ; il faudrait surtout que le missionnaire fût un instrument plus docile entre les mains de Dieu. S'aime à espérer que les bonnes prihres que vous me promettez supplée- ront à mon insuffisance et produiront des meGilles de

. conversion. Parmi-les païens, je n'ai eu encore que deux bapt6mes

d'adultes à enregistrer. Une jeune femme s'est convertie pour épouser un catholih, et elle est devenue trhs bonne chrétienne. L'hiver dernier, je baptisai une bonne

- vieille de soixante-dix ans. Dans une visite prbcédente, je l'avais trouvbe malade et dans une profonde mishre.

T. XXIX. 3

J?aurais: voulu. dbs lors..la: baptiser,. et : lui mb#gei"lesI j oies du:.~iii12@s 'l'a. !souffrances de .la. :&ne,; 3:ek3-m6m0 y consentait ave"c.joie,- &&ses i parests. et .ceux+.pi l'en- tmraienft . tous. Païens, s?y Btaient opposés absolwnent. &els:ae furent pas, mon 6tonnemsnt e t nion: bmbeur, l,àrinée [dernière, ..de :la:traa~er :encore en yie; e t de voir ces m6ms:pare~ts; j usqoe-ll si :hostiles, venir, me prier detlui. .donner:le.. baptbms !!, C'est ce que je fis ap@s l'avoir instruite. sommairement,..des mysthres de. notre sainte religion. . . , . ,

.:,.r Re@ettez-moi. desolliciter, encokune fois, le secours de:vos; bonneslpri&es, J e 1e:demande aussi à: a08 FrGres scoIastiqu&, :qui peu.~ent ainsi exercer, dBs- maintenant, un véritabb .apostdat. ,Qu'à .la pr%re. ils. joignent le sacrifice;: :Ge: mot ne doit pas trop ,les effrayer.. Je .ne 1e.w demande rien d'extraordinaire,, mais seulament une pekitei part,des' mérfies de la, vîe.d?obbissance et d'immo- lation qu?ils,mbnent haqUe jour, - : i T@uillei:me ..croi,re, ,mon rkv6read..: PBps,: votre trés humbleettrhs affectionné &re-en N.-S. el X. 1. .

. , . . . . . , , . . . , , . , , , Ta, CABILL, O. M. 1.

. , . . . , i . <

VICARIAT DE SAINT-ALBERT. . . . ' . . . , . , . . .

. . N.OTIGE ,$,m . . . , _ . ' LA. PISSION DE SAINTE-GERTRUDE . . . .

A$ PE&CA,N r + R ~ Q W : (DETROIT D U ' PELICÀN) . . . : ,:

DANS. 'LE D I S ~ ~ I C T 'CUMBERLAND,

Par le R. P. BONNALD, missionnaire du lac Pélioan. .., , .

: . Le distriet Cumberland, au nord-est du discèse de .saintAlbert, s'btaad. depuis le. grand lac Caribou au no& jusquy~augr.an~~~ac Winnipeg ausud, et depuis le .lac:I;akonge :au mrd~~i~uest, jusqu'm bas du .fleuve.Chuv- .chilb ai nord-est,. c'estkitsdire sur une superfile de

700 & 800 milles carrés. On dit qu'au dix-hiiitieme siécle) iin.P&re ~BsGte p8&tra dans: ce pays et* y fut tué aux environs du fort Lacorne, sur la Saskatchewan..Au;com- mencernent du dix-neuvigme siècle, un pr&tr~. canadien, M.- Domeau, envoyé par M~~PROVENCEER pour .kvangéliser IesIndiens-d'une partie de ce district, dans la basseS.askat- chewan, trouva la mort dans le lac Winnipegosis,, vic- time, dit-on, de fa malicede deux infidéles. Enfin, en 1846,, le R. P. T h , Oblat de Marie Immaculée, en compagnie: de M. Lafli?chs, pretre dculier, traversa ce. district du

.

sud-est au nord-ouest. On trouve sur le registre de nos Missiong, pour la nation des- Cris- : 9:-baptêmes, par le R. P. TACHÉ, en 1847, avril, mai et juin ; 3 baptêmes,par le même, .en mars 1848; 6 baptêmes, en juin 1849, par M. Lanèclle, qui retournait au Canada ; I baptême, par le R.P. TACEÉ, en juin 1849 ; 8 baptêmes, par le même, en juEn4@0.,Nos vieillards parlent encore de Msr TACHE, qui vint, quatreprintemps consécutifs, évq#liser les @diens du lacLaronge, du haut Chorchillet de la riviérecaribou. MaIlieul.eusemeiet, le petit nombre d'ouvriers ne permet- , tait pas de s'occuper, d'une maniére suivie, de tous les sauvages du 'district. Sa Grâce Mb TAWB l'a toujours .

regretté. Pendant que les premiers missionnaires catho-g liques étaient -occupés à la fondation de la Mission de l'île à la Crosse, les ministres de l'erreur vinrent s'btablir

'

au lac Laronge, et ne tardèrent pas à enri3ler dans leur secte tous Iès Indiens du haut Churchill, appelé par les Français la rivière a m Anglais. Les nbophytes de - - M F Tacab finirent par entrer dans la congrégati~n

.'

tesiante. Le R. P. TACEÉ, devenu évêque, s'empressa de faire établir une4iissiori au lac Caribou. Ce fut la pre- , .

mière: Mission catholique dans cet immense district. DénBs et Cris du lac Caribou ont, fidèlement suivi les

- enseigiements du R. P. TAGE&, du K. P, MAISONNEUVE, du .

1

- 36 - \ B.- P. VBGREVILLE, et, depÛis-. bientbt trente a*s, du

R: P.- GASTE.. Le. reste du district se composait partie d?infiCléles et .partlede protestants;4ous-de la nation. des ~ris,iavec quatre .Missions anglaises dans diffhrents postes &?:la Compagnie. &es catholiques, en tres petit nombre

- et dispersés à d e grandes distances, ne voyaient les mis- sionnaires qim rarement, lorsque ceux-ci, venant de France, traversaient le pays pour'se rendre dans le nord. Les RR. PP. MOULIN, VJ~GREVILLE et LEGOFF firent bien quelques apparitions au milieu des Cris, mais toujours en passant. , . .

Ce n'est qu'en 1874 que le R. P. GASTÉ, du lac Caribou, dans une visite qu'il fit au fort Cumberland, eut la pensée

' de fonder une ~ i ss ion au la'b Pélican, O& la Compagnie venait d'établir un poste de traite, avec un bon catholique en charge. fi" 1875,le R. P. BLAN~HET y fit un sbjour de deux mois.

L'année suivante, le P. BONNALD y fut envoyé par son supérieur, la Mission fut définitivement établie. Reçu comme l'envoyé de Dieu, par M. Antoine Morin, le mis- sionnaire eut son lit et sastable au fort, et le meilleur appartement pour église et pour école.

Quelques infidéles du ff euve Churchili connurent le missionnaire et apprirent de lui les vérités de la religion.

. En 4877, le P. BONNALD, qui était allé passer l'hiver au lac Caribou, revenait à la Mission naissante, en campa-

. gnie du F. LABELLE, et dans le courant de l'été, il avait la joie de recevoir Ie R. P. PAQUETTE, qui arrivait du fort . Cumberland, avec son obédience pour les Missions du dist~ict.

es Cris de Churchill, et quelques-uns memes de Nelson, ipstruits de notre sainte religion par les catéchumè- nes inities -à la foi catholique 1'Cté précedent, vinrent demander le saint. bapthe. Six furent admis. Le

-37 - m.-.

F. q $ ~ ~ o z arriva.de l'île à la Crosse, envoyé par Mgr GR^ hi cTans le but de nous bâtir une église et une maison. Le BONNALD 6tant allé, sur ces. entrefaites; voir le bourgeois du fort Cumberland et les catholiques de la place, s'était entendu avec'eux pour' l'éréction B bref délai d'une Mission catholique au chef-lieu du distiict. Ii héda donc au R. P. PAQUETTE les FP. NÉnoz et LABELLE, et pendant que ses confréres allaient btltir'uneMission au fort Cumberland, il retourna lui-mime à 1a'Mission du lac Caribou,

- * Ewfévrier 1878, le missionnairerevient au lac Pélican ; dans le courant de llété, il reçoit les FF. NEgoz et LABELLE, qui, après avoir fini leur ouvrage au fort Cum- berland, viennent mettre tout leur dévo,uement au ser- vice de la Mission du lac PBlican,,Le PBre les laissa quelque temps pour aller voir les' Cris du fleuve Chur- chiil. Cette visite, b h i e de Dieu, produisit les fruits les plus heureux ; il y eut à Pakitawagan -sur - Churchill 36-baptêmes d'adultes.

1E;n 4879, le F. NÉnoz, tout seul, au prix d'un dhoue- ment sans pareil, finit la chapelle, et s'en alla, a la fin d'aofit, achever quelques travaux B la Mission du lac Caribou. Seconde visite du missionnaire aux Indiens de

#

Churchill, où il fait 26 baptêmes et reçoit 9 abjurations. Ces bons sauvages, excellents chrétiens, font la consola- tion de leurs missionnaires.

Pour la première fois, la Mission du lac PBbcan reçoit une petite allocation. Jusque-là, elle= avait vécu des Secours qui lui &aient venus de l'île à la ~rbsse , ei sur- tout du lac Caribou.

En 1880, l'hiver est trés rigoureux, et la pauvreté de la Mission oblige le Père à renvoyer ,l'engagé. Il doit lui- même faire sa pêche sous la glace, et charrier son bois de

- chauffage.Troisième visite aux Cris de Churchill, infidèles a

\ M prot8stants ,; ils demandent: tous B Btre catholiqher "

. .:Au ,lac Phlican alïeu le baptbme d'un Cris; ex*sorcier

Y ~d'u flenve2Nidsori:On,se !soÜvi~;n$ encore des circorrst&ces

* - exceptionneUes de: oe , baptbme, oh. lei +ddmon semblait 'regretter L.domain~~p7i~:Btait~oblig~ delquitter.

. ; ~ ' ex~ rc i sme -exi a6 eo, inamunde spimh<s, et, .~onnn ~pi~itui~sancto,- wt une -àpplicati&n visible.& frappante. ~ 1 1 : fàuf~dire~que*la MiSsion .de l'Pl8 A la Crosse at. celle du lac-Garibou ont puissamment contribue au bien de h Mission du lac Pblican. Le R. P. LÉGEARD, de sainte mMoirei7y. étaittr8s affeotionné,. comme le prouvent ses lettres et ses-actes.

Ainsi le bien s'est fait ici. Notre-Seigneur a béni sur- tout les nouveaux ohrétieas. ~Grices à la Mission du lac

+ Pblican, Die' est' connu, aimé et servi sur les rives du Churchili et jusque sur les terkes du neuve Nelson. Rlb G ~ ~ N D ~ N visite pour la première fois cette Mission en juillet 1880 ; il la met sous :le patronage de sainte Ger- trude; et dedie-au Sacre Cœur de Jhsus la 'future-Mission de Chutchil1 owde Nelson. . C'estiousles auspices de ce Cœur adorable quele mis- sionnaire du laG Palican continua ii BvangBiser les pau- vres Indiens riverains de la baie d?Hudson.

t8sû; premi8re .visite au fort ?ielson. Jamais ' le .mihionnaire catholiqoe n'avait paru dans ce pays: Sa venue fut tout un evenement pour ces nombreux Indiens. n:y eut 4i'baptGmes. Le mhs t re mhtbodiste de Norway - House s ' b u t de ce premier .succès ; mais cela ne devait pas empêcher la semence catholique de produire ses fruits en se multipliant.

i 4 8 8 4 , Mn GRANDIN visite, pour la seconde fois, la ~iss ion du lac PBicaa. Deox cents sauvages sont rbunis pou?lerrecevoir ; une centaine n'ont pas 16 temps d'ar- river de ~hurchiil et de Nalson. Ils n'ont pas connu 4

- 39 - - teieps :bpoqÜe de la visite pastorale. SaOeandeur con- firme % personnes;, , . . . .

\ ? ,

-Tm~1888+ l'administration-, du ,diacbse., charg~ait le dira&r de laMission SainteGer trude de visiter,par lui" m&nelou.par ses con-frèzes, les catholiques du fortCum. bsr1and,,du pas at du Grand-Rapide . - '

:&4886, le I janvier, le missionnaire du lac P6lican se trouvait au lac d u Cygne, enhe Churchill et Nelson, et admettait 16 personnes dans la Sainte Église oatholi- que. En juillet de la meme ande , il .fais& une ~isi te auxsiéophytes ,de ce pays. En septembre, il -donnait la - mission aux catholiques du Pas, atdest La qu7iLavait le bonheur d7Btre rejoint par le R. P. CB~IJBOS, 0blat de Marie Immaculée, jeune prbtre venant d'Ottawa, avec son &&diance pour le district Cumberland.

3mquki, quelques PBres &taient ?enus faire leurs premibres armes en nous aidant B op6rer le bien, mais ils avaient d4jh reçu leur obédience pour ailleurs, Ce sontles,BR. PP. PAQUBTTE. LECOQ et TESTON. Ces trois bons-Pares ont laisse de bons souvenirs dans le pays. Le .*

mre duhc Pélican a 6t6 trbs heureux de leur apprendre la langue crise, et aujourd'hui ils exercent avec fruit .

leur zble sur la Saskatchewan et au lac Vert. . 4

L'année 48874888 fut une annbe terrible pour notre dishi& en gbdral et pour la Mission du lac Pblican en

-

particulier. Une ôevre bruptive hpidhique envahit notre population. Dans les villages et les camps, tous &aient at&u&, et comme le missionnaire ne pouvait se trouver . -

partout, beaucoup moururent sans semurs et sans sac?& .

menti. Je comptais d'abord 61 décès dans l'espace de quatre mois; mais je connus plus tard qu'il y en eut 75 dans une population de 400 sauvages.

En visitant les camps, le missionnaire, trop longtemps ,tenu ,ailleurs, arrivait trop tard et ne troiveit que des

pour aller au rendez-vous de se's néophytes à, Pakitawa- gan-sur-~hurchill. Déjil beaucoup de sauvages y étaient rendus; mais, le lendemain, arrivait une flottille de vingt- quaf.re:sano~-qui "onhient - le- fleuve: A- peine-dbbar- cpés,:ces bons Indiens viennent saluer le pretre, et, comme d'habitude, conter les nouvelles. Quelques-uns venaient de fort loin ; une famille protestante entre autres. La mére avait un tel désir de voir le chef de la priére-catholique, que rien n'avait pu l'arrêter, ni la difficulté' de la navigation il tçaven les glaces flottantes, ni la longuéur des portagqs elle tomba plusieurs fois Sans connaissance, -ni les priéres de soi mari qui vou- lait A rétrograder. Ayant entend% dire pue les enfants sans baptême diraient jamais dans la maison du Givand EsplZt, j'ai' mulu, disait-elle, coûte que coûte, procurer à mes enfants b grdee du baptême. Ce furent ses paroles en m'abordant et en me présentant ses enfants. La chalpelle, élevée par les soins et sous la direction du R. P. CHAR- LEBOIS, &ait remplie dre sauvages, qui pour la premiére

fois dans .un édifice religieux ; il fallut leur I

appendre la maniére d'entrer et de se tenir dans le lieu saint. ,Parés aussi décemment que le comportait , \ leur pau&t6,ils venaient comme en tremblant devant l ' a k s'~genoui1ler et prier. Les tableaux .du Cat4chime en imagesdu pèlerin ornaient les lambris du chœur et les psi-ois.de.l'église. C'est là qu'une semaine durant, soir et matin et au milieu du jour, au son de la cloche, se rhunissait ce peuple de néophytes pour se faire insiruire des grandes vérités de la- religion. A la messe du diman- che,;.le- bel: Efifànt Jésus, qui avait tant impressionné les' premiers chrétiens du pays, B la messe de ,minuit de l'hiver dernier, brillait de toute .sa beaute sur le taber- nacle, il k vue de l'assistance ravie. Initiks d6j& B nos chants liturgiques, ces bons sauvages chantaient avec entrain le Kyi*, le Gloria? etc. ~'hegreux missionnaire se croyait transporte dans une. paroisse de la Lozère ; passez-lui ce souvenir du pays natal. -La sainte commu- nion, - distribuée aux plus anciens, toucha beaucoup les nouveaux chré tiens ef'les catéchumènes. Après la messe, personne ne pensait h se retirer, ne pouvant se lasser de prier et de contempler. Vint le tour des baptêmes. Les

.

enfants de cette famille protestante venue de si loin @

furent appelés. -Les plus jeunes, étant trop petits, furent placés debout sur un banc, où le parrain et la marraine les tenaient par la main. La mère était assise derriére, un peu de caté, regardant avec bonheur et'aussi avec une sainte envie ses chers enfants, pendant que le prêtra

. -

priait sur eux. Après leur baptême, commev.le mission- npre h a i t se Fetirer, la mere, pensant que cette occasion et ce bonheur allaient lui échapper : Notta/(mon Père) cria-belle, et moi donc? N'auras-tu pas pitiê de moi? ,) Et sans attendre la réponse, elle va à son mari assis sur un autre banc et lui dit tout haut : Je veux suivre nos en- -

\ 1 - 4b -

faxits; tu le veux, n'est-ce pas?n -Et,.sur unsigne affirmatif: a' 1 o r i ' ~ ~ r e ; dit a l l e a a prbtre; baptise-moi. n 'Le ais- sioni$re lui %t enteddre qu'il fallaitÂpr6ala~lemerit subir hi petit éxamen et faire sa ccin'fession, ce qui eut lieu le m&he jour ; elle abjura le protestantismeaet fut baptisée sous condition. Le. baptême du mapi' f u t ajourn&:Il y eut &j'ourU G4bapti3mes, 2 mariages et:imposition du sca- pulaiTe" dU Most-Carmel.

.Be lendemain, en disant adieu 'à ce bon peuple, le inissi'onnaire lui donna rendez-vbus au :fort Nelson pour la.' hi-à@fiti- 'puisque+-c'&dit ' 1& que -leurs .bmpatrio&s pr'otestants'demandaient la visite du prêtre catholique.

Revenu au l a c P6lican, le missionnaire alla faire sa retraite annuelle Prince-Albert, avec huit Pbres Oblats, et aprés la cldture des saints exercices, qui eut lieu le 26, Wte de. sainte ~ n n e , il regagnait sa Mission, dSoii, apres trois jours de repos, il partait, le 6 aoiit, pour le fort Nelson. La veille de l'Assomption, il arrivait de bon ~rïat i~iëd vuëda fort, amnoment-où-un canot.de chaque famille 'allait' visiter les filets. Le nombrq de ces canots annonqait une grande affluence de sauvages ; en effet, en tournant la pointe, apparut un camp de trente loges, sans compter les tentes en toile. En apercevant le canot du prêtre. catholique, tout le camp pousse des cris de joie ; les hommes saluent de join, en agitant leurs cha- peaux, et on les entend dirg en. bon fraqçais : .a Bonjour, Bonjour 1 » Ce n'est ainsi qu'ils accueillent le minis- - tre. Naus les trouvons tous sur le rivage en débarquant, et lacérémonie des poignt5es de mains dure longtemps, avec des u merci, Nottaln à n'en plus finir. Toute la popu- lation du'pays était là. attendant la visite du pretre. Le commis du fort, méthodke de religion, reçut lui-marne tubs poliment le missionnaire, lui donna gratis le lit et la table, et mit la plus grande salle du fort $ sa disposi-

- 43 - -44 -

tioa pour les exercices religieux. C'était pour la troisihme fois qÙe pareille visite était faite aux Indiens de ce fort. Cetts.fois,~le nombre des catholiques letait respectable et vraiment consolant. !

&Sur .ces 400 sauvages, il g avait 100 catholiques. g&* ,*% Au. premier son de la cloche, la grande salle'se remplit jusqu'au 'pied. de l'autel improvis6, où le 'missionnaire $e l tenait debout. 'Les catholiques, autrefois timides à cause.de leur infime minorité, sont tous là, s u ~ l e s pre- mieils bancs, fiers de leur nombre, sans aucun respect .

humain; 'chantant etr6pandant' avec. entrain aux priéqes: Lesprotestants, très convenables et surtout très attentifs, remplissent la salle, et ceux qui ne peuvent y pénétrer

.

#se tiennent à la porte et au dehors, aussi près que pos- sibl'e, pour entendre au moins les p%roles du mission- naire.

Le 15 août, grand'messe aussi solennelle que possible, à laquelle assistent les protestants, au'tant que la salle peut en contenir; sermon le matin, sermon le soir ; 6 bap- . . ames, nombreuses confessions, et entretiens particuliers avec les protestants qui veulent se faire catholiques. Ce sont les meilleurs. Les trois plus influents viennent trouver ensemble Ee pr&tre, au moment où celui-ci était en con-

&

traverse avec un maître d'école, ministre en herbe, trés peu redoutable du reste. Sans se soucier de lenr caté- chige, ils expriment le désir d'entendre les vérités de la . . relidon catholique, quatre fois par jour, et ils deman-. dent au missionnaire de vouloir bieo prolonger l'instruc- ,

tîùn là-ahaque exercice, ic car, disent-ils, nobs soulmes dans les ténèbres et nos ministres aiment trop leur argent et .leur mBnage pour venir nous éclairer. Le dévouement des prêtres catholiques nous touche, et nous voudrions devenir leurs enfants pour ne pas F re ai aban- , donnés. )) Le catéchiste reçut ce compliment en silence. Il - ,

avait. épuise science en parlapt contre le renouvelle- ment du baptérne et la confession. .

--Le-$6-et le -47;JecYbons protestants furent servis Selon leurs désirs : matin et soir, et deux fois dans le courant de la journ6e, il y eut. des instructions, principalement sur ies sacre&ents. Entre temps, d'autres protestants venaient prier le'prgtre d'aller dans leurs loges pour visiter les malades et les instruire de la religion. Partout l'accueil fut tr&s cordial. Ces braves gens demandaient

- les prieres et la bénédiction du missionnaire, comme s'ilslravaient été catholiques, et les petits enfants accou- - a

raient baiser sa croix. Ces pauvres sauvages n'ont renoncé à leurs anciennes

superstitions que'pour retomber dans celles du métho- disme wesleyen. 11s se font un crime de s'amuser le dimanche, de tirer un coup de fusil, de se conter des nooveIles le jour du Seigneur, etc. Chaque fidèle de la secte se croit inspiré pour prier avec des cris et des supplications, pour prêcher à ses frères. A

2

Le sauva& foncièrement méthodiste est ignorant et superbe.

Mais, parmi ces 300 protestants du fort Nelson, il y en a plus de 200 dans d'excellentes dispositions et tout prêts à devenir catholiques, comme ,leurs compatriotes admis déjà dans nos rangs. Au moment du départ, plu- sieurs voulurent accompagner le prêtre & la distance de 6 milles, et eurent la joie de l'entendre'leur dire : « Cou- rage ! Notre-Seigneur vous appelle dans son IÉglise ; per-- '

sévérez, et l'année prochaine; le baptême, que vous avez demandé, vous sera accordé. N A leur tour, ils deman- dhient qu'on érigelt une chapelle dans le pays, promet- tant de concourir, selon leurs moyens, à tons les frais. - Sur le point d'entreprendre cette mission, au com- mencement du mois-d'aoçit, le Père avait eu une tenta-

- 45 - tion de d6couragement, car la longueurFdu chemin, les dangers de la navigation sur le fleuve Churchill, et h s $fficuttés des longs et nombreux portages (il y en a au moins quarànte), l'avaient presque abattu, et, peut-être pour la première fois de sa vie, il s'était sent,i p'aresseux.

Nais, sa mission accomplie, en quittant le.fort Nelson, il -merciait Dieu d'avoir béni si visiblement cette troi- sième viiite.

Et maintenant; pour compléter ce rapport; il faudrait dire un mot des autres stations qui sont dans le district, comme des succursales de la Nission du Iac P6lican.

AU fort Cumberland, il y a.80 catholiques, avec une' chapelle et deux belles cloches. Le R. P. CHBRLEBOIS y réside une partie de l'année. Au Pas, 83 catholiques, que le R. P. CEARLEBOIS visite trois ou quatre fois par an. Au Grand-Rapide, 30 catholiqpes, qui reçoivent àusù la visite du pr&tre deux. foi; $ar an.. Dans ces

-

trois diffhents postes, il y a un ministre en permanence, ce qui ne nous empbche pas de recevoir de temps 2 autres -quelques abjurations.

Au lac Laronge, où Mgr TACHÉ rbsida quelque temps en 4847, 48-48, 4849 et 1850, il n'y a plus de catho- liques, et le missionnaire du lac Pélican a essayé en vain plusieurs fois de les attirer à la véritable Église. C'est@ pourquoi ses etforts se sont port& vers la baie d'Hud- son, où se trouve mainteuant une belle chrétienté dé- diée au Sacré' Ca3ur de Jesus. Mais cette Mission est en dehors du district Cumberland.

Voici maintenant la population du district : Lac Caribou, 600, tous catholiques; RiviGre Rapide

(lac Laronge), 600, tous protestants ; lac Pélican, 300, dont 80 .protestants, 220 catholiques ; fort Cumberland, 400, dont 80 catholiques, 320 protestants ; Pas, 600, dont 23 catholiques, 577 protestants ; lac Bourbon, 300, tous

\ pnitestanM.; Grand-Rapide, 300,..dont 30 catholiques, 270 protestants; fort Nelson (district de Norway House), 400, dont, 115'cath'o)iques, 2 1 protestanta. , -

- - À@si,-il y a, -dans .fe district Cumberland, 3 400 habi- tants, dont 1147 protestants et 993 catholiques. De ces 953. catholiques do. distric t, 600fsont. aa lac .Caribou, e t les autres 353 sont, diss4min4s dans les diffkents postes du district. Ajoutez A ces 333 les 115 catho1iqees.d~ fort Nelson et 143s cathéchumhes o u , aspirants, et nous arri- vons, pour le lac Pklican, au chiffre de plus de 500 hrnes. Mais avec la faible. allocation qui nous-ést faite, vu s y r tout les distances que nous. avons a 8 parcourir, nous devons borner notre zble, non sans regretter pCofond6.

, ment de ne pouvoir atteindre les pauvres ames qui ont faim et soif de la vérité catholique.

Avant de finir, il serait bon, d'ajouter quelques notes gbographiques pour donner une id& du pays. Le grand district Cumberland, l'ouest, au nord et ii l'est, est un pays de bois, de lacs, de montagnes et de. rochers; les

- riviher-et les-lacs ont des eaux limpides comme la cristal et contiennent en abondance toutes sortes de

. poissons. On ne peut voyager. qu'en canot d'kcorce, ex- cepté dans le chenal des voyageurs de la Compagnie, où l'on se sert de barques de 30 pieds dé long. Les sauvages ne vivent que de chasse et de peche. Le renne, l'blan, l'ours,

' le castor et le libvre ne sont pas encore trop rares. Je finis ce trop long rapport en souhaitant que les

amis de nos ~iss ions en aient connaissance. Peut-6tre - . s'en trouvera-t-il qui voudront bien s'inthesser 2 cette

. bonne œuvre de la conversion des protestants dans cette partie du diocbse. Notre travail n'est pas ingrat, comme on peut le voir. Malheureusement, les moyens nous font dbfant.

BONNALD, O.. BI. I.

- 41 - L ~ ~ " ~ & S ~ O N N A ~ R B S CATHOLIQUES CHEZ LESPIEDS-NOIRS

^ ^ - ,

on-sàit que les Pieds-Noirs forment; dans le diocbse de saint-~lbert, la nation la plus nombreuse et en meme t e t o ~ s la plus rebelle à la grilce. Les Annales ont,sou- vent fait 6cho aux plaintes des missionnaires, rbduits la plupart du temps à ne baptiser que des enfants ou des adultes &-l'article de la mort. L'historique &vant i u e nous trouvons dans le Manitoba, journal de Saint-Boni- face, va nous montrer que si le succhs n'est pas toujours enrapport avec les aspirations du zble, l'action"du mis- sionnaire est loin cependant de rester stbrile.

En 1842, Mgr J.-N. PROYENCHER était à Saint-Boniface. Sa juridiction s'étendait du lac Supérieur aux montagnes Bu- cheuses, et de la frontihre ,tes hats-Unis a la mer Glaciale. Il n'avait, pour seconder son zhle, qu& quatre prbtres, les BR. m. G.-A. Belcourt, J.-B. ~hibault, J.-A. Mayrand et J.-E. Dorveau. Le vénéré prélat-ne se laissant pas décourager - - par les voulut donner une extension nouvelle aux-.dssions du:mta territoire confié à ses soins,. et ordonna au R..M..J.-B. Thibault d'aller faire une recoiinaissance à . . traper. les immenses prairies jusqu'aux montagnes Rocheuses.

De SaintBoniface, M. Thibault se rendit à Carlton, puis . , .

longeant la branche nord de la Saskatchewan, il atteignit ~dm&&n,'et cela malgr! #des difficultés sans nombre que - les ci;consknces, et il faut le dire avec regret, la malveil- la&e skm~rent' sur ion chemin. Edmonton n'était pas le terme de son voyage ; il devait se rendre jusqo'au d i e u des p$&-~oik. On fit l'impossible pour emp&cher j e &lé mis- si&aire de se conformer aux instructions qu'il avait repes,

. ..

et ch lui signala, cintre autres raisons, les dangers qu'il allait '

courir, la cruaut6 de ces farouches Pieds-Noirs, Gens du sang. .

On lui pddit que certainement il ne reviendrait pas. M. Thi- .

bault ne se laissa pas influencer par ces considdrations; il aimait les sauvages et il ne les craignait pas ;. il &ait apdtre,

et,leç apbtres. n'ont point;;.peur: Il se determina donc à aller ';,;.,:.:.'.',. " I . .i ' . '.- .,. , ., , , , . . . ' . . , ; . . .

ju&'au~temi~pfopos6 et à.ré&xitrer 1';s 1ndiens sur leurs t&&s...3l ihoisitp@r .seul comp+gqo,n .et intelpr$te,, pn jeune métk..: pied-noi~.,qu'il . .., avait trouvé; à. Edmonton, et ,q& outre sah1bgue . . ~,maternelle,~parlait . . . , . . . . le . . cris. . . M. _~hibiul t coonaissait p'kfaitement , , . , , , . . .. , la ., . l angq c&e, de , . sorte . . . Y . &tait : a . , , . % ce&&, au moyeid?. , . . < A . . i on . . . . . . i&rpr&, <. . de pouvoir s expnmer i7..C.; et , . . < se faire c~&*tendre $tirmi' l e i ~ ieds-~a&. 11 sb mit donc en route,

. . , ',.. .. ,

e~,:$@i~~,$l.@ib<rs jOu& de vo$age, . , . il atteignit les pieds- N&i, i& hilieu desquels il passa quelques semiines. Ces fii6dChis sa&6&sfuiènt s i 6tonn6s &'voir un blanc s'aven- t&~:&i':~i@~~,&eu< seul' et :sans . ames, kuails admirkrent

. ion Coürag6; I;&,. &- i?$r~~e:...~ta~t"~si, bonne, 'sa conduite, ses . .

lecons si différentes de tout ce que ces sauvages avaient en- tendu jusqu'alors, qu'au lieu' de le maltraiter, ,ils l'écoutb- rent avec intérht .et même affection. Le missionnaire profita de Ces heureuses dispositions pour demander à baptiser quel- ques enfants. Plusieurs sauvages consentirent à cette demande, et'l'eàu' sainte du bapthme coula pour la premikre fois sur les fronts'd'enfants de la plus redoutable dès tribus du nord-ouest. l$-'&ménce sainte &ait jetée au milieu des ronces et des es. i'envo$ de Dieu avait remporte un bean trioinphe ; il but à longs traits à la. coupe sainte des consolations les plus m6rii6es et des espkrances les plus légitimement nour-

, ries. M. ~hibault .revint sur ses pas, arriva sain et sauf à Edmonton, à la grande surprise de ceux qui avaient voulu

. l'~mphcher de faire ce voyage. Il s'arrhta au fort Pitt, au milieu des Cris des prairies, qui lui parurent au moins aussi cruels que les Pieds-Nofrs. il traversa -leurs camps nombreux jusqu'à Carlton, et aprbs un parcours de plus de 3 000 mil? les, à cheval, il rentra à Saint-Boniface pour rendre compte à MP PROVENGIER et consoler le vénérable prélat qui, en admi- .

- iant le zhle de son missionnaire, comprit plus que jamais . qu'ii y avait du bien à faire jusqu'aux limitesde sa juridiction.

L'année suivante, 1"843, M. Thibault reprit le chemin de la Saskatchewan pour s'y fixer. En i844, deux nouveaux missionnaires ar~ivhrent à Saint-Boniface; l'un des deux,

-- 49 - -,-

Bf: Bourassa; fut donne pour compagnon à M. Thibault..Tous dbux dt5ployar& un &le admirable au d i e u des tribus hahitant les forbts au nord de ,la Saskatchewan et les prairies auasud. M. Thibadt rencontra plusieurs fois-les pieds-~oirs qui; sans-témoigner de &le pour la religion, mo'ntrarenl tou- jours de la-sympathie envers le missionnaire.

En 1852, le R. P. LACOMBE prit la place de M. Thiault au iac Saihte- Anne. L'année suivante, le R. P. RÉUS zernplaqa M. Bourassa, mais alla se fixer au lac la Biche. En 1855, les .

- RR. PP. Maisonneuve et Tissot reprent en partage le lac la k% (2

Biche et les environs, en sorte que les deux autres mission- r_ > *:

' ;<4

naires eurent plus de facilités de soigner les tribus des prai- $ r::

ries. Le P. LACO~UBE, dans les courses qu'il y fit, rencontra - !i g

souvent des Pieds-Noirs et commenp à étudier leur langue. :$ g

Au commencement de 186 1, Mgr TACHG étant en visite pas- 2 torde au lac Sainte-Anne, y vit arriver un chef pied-noir qui

k .$

venait demander au vén6rable pr6lat Be donner un mission- E naire à sa nation, promettant en retour que nbn seulenent 1; il ne serait pas molestd, mais qu'au contraire, par considéra-

' I $ tion pour lui, on hiterait de porter la guerre daus les cainps 2 ennemis-quand le missionnaire y serait. On convint méme - 1

t -A

d'un signe facile à reconnaître et qui serait respecte de tous ; . . i ce signe devait être- un drapeau blanc sur lequel serait une i

1

croix rouge. Cette demarche de la part d'un chef pied-noir acheva t j ~

determiner 1'6vêque de Saint-Boniface à fonder un nouvel 6tablissement d'où l'on pourrait atteindre les Piedç-Noirs plus .

-faciledent. L'emplacement de Saint-Albert fut choisi quelques jours aprés, et la Mission y fut commenc6e au printemps. Sous . . l'inspiration de son zale et la direction de son supéricul', le P. L A C O ~ E multiplia ses rencontres avec les Pieds-Noirs. -Les

-

hp?mes d'enfafits se continuhrent sans $o"tadt on tint . un registre spécial pour cette nation. Les actes étaient enre-

gistrés dans les Missions régulihres. En 1865, Mgr DE SAINT-BONIFACE était encore à Saint-Albert.

Le B. P. L A C O ~ E fit instance pour étre décharg6 de cette Mis- sion afin de donner tout son temps aux sauvages des prairies.

4 T. XXIX.

Les .instances-dd. z616 missionnaire furent BcoutBes ; il requt en partage l%&ensit& de6 plaines et les iiombreuses tribus qui s'y promenaien'i à loisir, entre autres les tribus qui for- ment la nation. dite des Pie&-Noirs.

Depuis cette époque, les missionnaires catholiques se sont toujours occupes des Pieds-Noirs et ont et6 $0 fixer au milieu d'eux d8s avant le transfert du pays B la puissance du Canada. L'influence de M. Thihault et dé ses successeurs a été im- mense. Les Pieds-Noirs se sont d6pouill6s de leur barbarie et de leur cruaut8, Les missionnaires ont fait aimer les blancs et ont Facilite leur accès dans le pags. Tout homme qui connaît l'histoire de no9 contrees doit avouer que l'influence du prétre catholique au milieu de ces sauvages a pr6venu bien des crimes, a facilite les relations et préte aux autorites un appui sans lequel l'acquisition et l'occupation du pags auraient 6té incomparablement plus dispendieuses et plus difficiles. Qu'on ne .l'oublie pas, la lutte du pauvre missionnaire a prdc6dé les caserues de la troupe, l'action des soldats de la croix a facilité les devoim du soldat de la piidarmerie. On fait quel- quefois semblant de s'htonner de ce que les Pieds-Noirs et leurs con$énères ne sont pas tous de fervents chretiens ; c'est un m0ph comme un autre de se dispenses de la reconnais- sance due aux misionnaires catholiques au 'point de vue des interêts publics et d'ordre temporel.

'

Depuis 1865, les missionnaires des Pieds-Noirs ont tenu des registres particuliers pour les diffdrentes tribus de cette nation, Aujousd'hui et depuis longtemps, le R, P. Doucm a la ckiarge des Pieds-Noip proprement dits et de leurs réserves à Crowfoot Crossing ; le R. P. k a r , prodigue son &le à la trihu des Gens du sang; tmdis que le P. FO~SY donneF ses soins à la tribu des PiBga'nes. Le R. P. LACOMBE, stationni: ii Mac-Leod, visite ses confr&res et les encourage,

Letablesu suivant donnera um idée de l'action des mis- sionnaires catholiques au milieu des diffdrentes tribus des Pieds-Noirs depuis 4866, epoque à laquelle, nous le répétons, des registr'es de baptême ont et6 tenus spéciaiement pour ces tribus.

Fiaptemes faits par les missionnaires catholiques chez les PiedsiNoirs depuis le 4 O mars 1865,jusqu'au 3! octobre 1890.

...... 1865... 1866......;.. a867 ......... 1868. . .". .....

....... 1869.. 1870.. ....... 1871..... .... 1873.. ....... 1853.. ....... 1874.. ....... 1875.. ....... 1876. ........ 1877.. ....... 1878.....,... 1879.. ....... 1880 ......... Total (16 ans). 1881... ...... 1883 ......... - . 1883 ......... 1884 ......... 1885. ........ 1886,... ' .... 1887. ........ 1888... ...... 1889... ...... 1890 (10 mois).

Total (IO ans).

Tolill gériéiül.

Gens - Total Anahes. Pieds-Noirs. du sang. PiBganen. Sarck. de l'ann6e.

Ml 2 h

)?

)>

48 414

54 68 38 * S

11 184

4 O 12 -

2 OJï 59

542 37 5 168

184 194 139 154 ir 105 191 -

2 311 - 3128

Comme on le voit, la période ci-dessus mentimn6e em- brasse vingt-einq'années et dix mois, et par cons6qnent pendant moins de vingt-six années les 3 428 bapt&mes qui ont 4th administrts donnent une moyenne de plus de 120 chaque am&. Ce résultat &ià si consolant offre quelque &se de plus consolant encore, si l'on considkre les dix der- nihm annees s'élendant depuis J 881 ~usqu'au ier novem-

. bie.ii90. ~ehdànt )ce temps,' le leint baptbme a BtB donne à 2,i 1'1' personnes,~ assurant par cons6 juent une moyenne de plus 'de 21 4 chacune de ces annbes, et comme il n'y a que trois missionnaires qui donnent leurs soins aux Pieds-Noirs,

- il s'ensuit que chacun d'entre eux baptise en moyenne 70 de ces sauvages par année, et cela en face des efforts visibles e t cachés qui se multiplient de mille.mani8res pour entrwer l'action des prhtres catholiques parmi les Pieds-Noirs.

Nous avons trac6 le tableau pr6cedent avec une c~pie au- thentique des registres en main., et il noua est difficile, apres cela, de taire notre étonnement lorsque nons voyons le rap- port officiel du ~Bpartement des Affaires Indiennes donner

, la religion pretendue des sauvages du trait6 num6ro 7, et ne pas reconnaitre un seul catholique parmi eux.

VICARIAT DU MACKENZIE.

LETTRE DU FI. P. AUDEMARD A UN SCOLASTIQUE DE HOLLANDE.

' Mission de la Providence.

MON CHER F R ~ R E , Vous êtei si rapproché de notre cher Mackenzie que

votre lettre a dû faire un petit vorage de quatre mois et dix-sept jours avant de parvenir à la Providence. Dans le siècle de l'électricité 1. .. Il est vrai qu'en moins de quinze jours on passe de France en Canada.

Mille et mille fois mirci de vos belles croix et de vos non moins belles images. Images et croix sont arrive~s fort à propos. Je les ai reçues le fi juillet. Or, le lende- main, huit de nos petits Indiens faisaient leur première communion, grande f6te ! Je voulus entamer, ce jour&, les précieux trésors venus de France. Les communiants se réunirent dans ma chambre et, avec toute la solennité convenable, j'étalai une partie de mes richesses. Il vous eOt fallu voir la scène : ces petites têtes pleines d'ani-

mation, ces, yeux BcarquillBa ... Et, lorsqu'on eut à. choi- sir, ce fut bien l'embarras du choix. Ne; sachant quel saint se. décider, les pauvres petits me prirent pour arbitre-de leurs préférences. (( Ce saint-là est -bien joli, mais celui-ci l'est davantage. » Et tous voulaient avoir l'image de mon goût.

La plupart de nos sauvages se trouvent à la Mission. Je leur fis une distribution, à eux aussi. Vous le savez, nos Indiens sont de grands enfants ; ils aiment beaucoup les objets de piété, mais n'ont pas grande ardeur à se

faire instmire ; vos croix e t vos medailles leur serviront . de stimulant. Dites donc aux %mes généreuses comme il est facile de devenir missionnaire. Un souvenir au saint autel, une prière de nos enfants, c'est tout ce que nous pouvons VOUS offrir. Mais Notre-Seigneur est plus riche que ses pauvres prêtres du Mackenzie.

Me voilà donc à la Providence ! J'avais passé trois semaines & la Mission de la Nativité, en l'aimable com- pagnie de nos PBres d'Athabaska. Il me fallut partir bientôt pour le Mackenzie. Le R. P. GROUARD (1) allait, comme délégue de Me FAF~AUD, faire ,la visite de nos Missions du Nord ; le R. P. LAITY se dirigeait vers la Mission Saint-Isidore, dont il allait prendre possession. Après neuf heures de navigation sur i'Athabaska, nous 9

arrivions à Saint-Isidore. Nous pûmes demeurer trois jours avec le bon P. LAITY. Puis il fallut nous rendre au grand lac des Esclaves. Nous n'attendîmes pas- le steam- boat pour aller jusqu'à ce poste ; il ne nous aurait pas *

laisse le temps de nous y acreter. ~ p h s trois jours, il- nous y -rejoignit et de nouveau riaus nous embarquames. Nous avions à bord l e célèbre &@que anglican Bompass, de plaisantti'renomm6e. Vous avez, sans doute, entendu

i l ) Aujourd'hui Mgr GROUAFID.

conter ses prouesses. Ue digne'homme ne voyage jamais sans u son brbviaire sous le bras », comme disent les Canadiens. Tout B fait apostolique, cette façon de voya- ger B deux I Les sauvages ne s'y trompent pas et savent distinguer entre le missionnaire catholique, u l'homme de Dieu » , et le missionnaire protestant, « l'homme d'uns %mm0 ». %a grande taotique de ce$ messieurs de l'anglicanisme c'est de nous calomnier le plus possible. Bompass, le bishop Bompass etait venu au grand lac des Esclaves pour chasser un de ses maîtres d'hole qui n'a- vait pas un seul é l h ; Ses ouailles,d'ailleurs, ne sont ni les plus nombreuses ni.'les plus Bdiaantes.

A 4 1 heures du matin, le bateau lave l'ancre et nous partons, Temps splendide pour traverser le lac des Esclaves, v6ritable mer intbrieure. A 9 heures du soir, nous entrions dans le majestueux Mackenzie, et , à 1 heure du matin, le bateau s'arrbtait il la Providence. L'heure &ait matinale, mais, au coup de sifflet du steam- boat, tout le monde s'était levb.

J'étais la Providence I Depuis ma premièremncon tre avec Mgr &UT au petit seminaire de Valence, c'est-&dire depuis dix ws, mon cœur.soupirait aprbs \ses Indiens et ses neiges, -Maintenant, j'y suis ! Vivre et mourir dans ce cher Mackenzie, c'est désormais toute mon ambition.

Notre Mission se compose du R. P. LECORRE, sup6- rieur, du P. AUDEMARD, de cinq Frbres convers, de qua- rante-quatre enfants métis ou sauvages, et d'une mm- manade de Sœurs. ce< saintes et courageuses femmes valent bien, je v8us assure, la femme forte de l'ancienne loi et, peut-atm, plus d'un homme de la nouvelle.

Ce personnel est loin d'btre suffisant. C'est toujoum 16 ~ s s i s quidem muita, operarii autem pauei, moisson abondante, mais manque d'ouvriers. Ici c'est à la lettre : nous n'avons pas d'ouvriers et il nous faut mettre la

main & toutes aortes de besognes, Au lac la Biche, MG FARAUD, en m'qpprenant le montagaais, m'avait donn6- quelques notions de reliure et de menuiserie; encore un peu de temps et mon Bducation .sera autre- ment'aomplbte. A mon arrivée A la Providence, c'btait la wison des foins, je devins fourrageur ; ce fut ensuite 1'Bpoque des moissons, je devins moissonneur, je fis des gerbes, je fis des gerbiers; en automne, je devins p4- cheur. Mais, quelle p8che ! vraiment, j'ai peine B croire que celle de saint Pierre Pût plus heureuse. Il faut dire aussi qua la nbtre dura plus longtemps. Deux Frères et moi nous Btions all& IL 50 kilom8tres de la Mission. Nous ' demeurâmes la quatre ou cinq semaines et, au retour, nous emportions avec nous 48000 poissons, chacun du poids de 2 ou 3 kilos, en moyenne ; m6me il se rencon- trait des pi&es qui pesaient $24 livres. De telles captures font plaisir,

Le poisson, o'est notre pain quotidien pendant tout l'hiver, c'est-à-dire pendant près de huif mois. On le sert B dajeuner, A dîner, à souper, sur la table des Pbes et des FrBres, sur celle des enfants, sur celle des Sœurs. Lorsque manque le poisson frais, on a rec'ours au pois- son seo. II est pourri parfois et vos chiens de France refu- seraient d'y toucher ; mais vos chiens ont des caprices que le missionnaire du Mackenzie aurait mauvaise @ce à se permettre. Eh bien, croyez-vous qu'avec ce rbgime deux missionnaires seulement soient morts de mort na- turelle, dans leur lit ( { )? L'un, le F. SALASSE, s'éteignait au mois de mai de cette annke, à l'bge de0soixante-treize- ans, dont tre~te-quatre passes dans nos Missions du .Nord, C'&ait la première fois que la mort frappait à la Providence, depuis trente ans qu'est fondée cette Mis-

(;) Le vicariat n'avait pas eu la doulenr de perdre eon premier évhque, Mer FARAUD.

siont;Le F. SALASSE fut préo4dé de dix-neuf ans par Sin- trépide P.. GROL~,~ER,* mort il Good-Hope en $868. C'est lui qui, déjà .in4 p a ~ -1a)maladie: poursuivait; malgré tout- et ,partout$jusqué dans les forts - les plus ;avancés vers le nord, le ministre protestant, l'homme ennemi, comme il l'appelait. Sur~son lit de mort, on lui deman- dait; à son dernier jour, quelle nourriture lui serait agréable. - « Une pomme de terre, B répondit le mori- bond àbout de forces. Et on n'eut pas mêrme une pomme de terre à lui offrir. II eût fallu faire un voyage de cinq ou six mois pour se la procurer ! Le Père repose main- tenant..entre .les deux derniers sauvages qu'il avait en- terres, - et sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage trés fréquenté de nos Indiens.

(Passé maître dans l'art de la pêche, je laissai les filets, saisis la hache et suivis nos Frères dans la forêrt. Pendant huit jours, infatigables bûcherons, nous abattîmes gros arbres et jeunes arbrisseaux. Après la hache, la scie, le rab~t , la varlope. Et pourquoi donc, croiriez-vous ? Pour constniire notre cathédrale--sous la haute -direction du ~ & r e menuisier.

Trouvez-vous notre vie assez laborieuse? Ne croyez- vous pas bien mérités les moments de repos que nous procurent, entre temps, l'étude des langues et celle de la théologie ?

Pardonnez-moi de mettre toujours en avant ma per- somalité. Vous désirez connaître notre genre de vie ;

. ma he, c'est celle de t ius nos missionnaires. ',

En décembre dernier, quatre serviteurs de la Compa- gnie de la baie d'Hudspn se rendaient au laci la Trinité. Je.les suivis, non point toutefois pour chercher des fourrures. Le missionnaire peut devenir, il l'occasion, l.hcheur, menuisier, maçon, etc., il ne devient jamais trafiquant de peaux de b6tes- Au camp du lac la Trinité,

- 6 7 - * - la: sainte Eglise ne comptait encore que deux chré- tiennes: e t m chrétin. L'homme ennemii6tait' passé. par là; et,'deux* ans plus- tBt,!nos missionnaires avaient été d l accueillis: Aussi, je ,tremblais quelque,peu pour ma '

première expédition apostolique. Mais la grice de Dieu est puissante. Pour la premi4re fois, je chaussai donc la raquette. Difficile métier que celui de voyageur dans nos: ~is&ons,du Nord ! Cependant, pas de complications, pas d'encombrement sur les voies, pas de fumée impor- tune, surtout pas de cris de marmots dans 16s wagons. Le wagon, ce sont trois planches, qui, johtes ensemble, forment, à elles seules, une largeur de 30 centimgtres sur une .longueur de 2 mètres.'la locomotive, ce sont vos chiens, belles, bonnes bêtes, qui traînent avec tout le dévouement possible votre majesté fourrée. On vous a souvent décrit notre manière de seyager, je nerecom- mencerai p & . ~ n détail seulement pour echiuffer votre enthousiasme : nous avions du froid jusqu'a 45 degres au-dessous de zéro. La raquette me fit cruellement'souf- frir.-Si-jedavais été que chercheur de fourrures,-jiau- rais dit bonsoir A la Compagnie et je serais revenu à la maison ; mais j'étais - chercheur d'imes, et il faut bien . pouvoir dire à nos chrétiens avec saint Paul : a C'est) dans la souffrance que nous vous avons engendrés. s

'Au camp, douze loges, douze familles. Tous les . hommes à la suite du chef vinrent nous toucher la main, au missionnaire comme aux autres. Cette réception m'enchanta; c'était de bonne augure. Chez lui, le chef . m'adressa la parole : « Je n'ai pas reçu< sur mon front ,

ïeau du grand Chef d'en haut; mais je veux que ma fille la reçoive, e t tous les hommes du camp diront comme moi. » Sainte' 'contagion de. l'exemple 1 tous dirent comme lui. Le lendemain, j'avais le bonheur d'of- frir à Dieu dix-huit ames régénérées dans, ::les. eaux .du

bap-;; si cesipetits. angeerimement,: üs: dan iront au ciel ; -&la ~rovid'~11~~;bu~'garii~. la: :Vie; ce aera- un* bon aoyan-de ~ ~ e n ~ ~ l e ' e a m p . Je &a& des croix et des m- :am ~nouveanx baptisés-; maif-bus vou- lurent en. *Avoir. 'Waliord; je'mmonlais pm confieri ces emblèriiesmligiëux à& palaim; mais jeinici d4~idai vite, en pe-que Ncitr&eignenr nous/aPait fait d m de sa mirïorsque ,ie, monde était ew~re7plongé dans le pa- ganisme, La vertude la-,Croix est :tmj owseffi~ace, tou- jours,puig~ante,'tonjonrs divine; Par la miséricorde du Saci,& Gœor, le* m&s de- mon_ voyage avkit 4th aussi

'. *; p., - ,. .., complet que possible;, T --: : :. - 5 . . . .

1 Au retour, nowall%mes boa train. Seulement, le froid &ait plus vif et moweeu se gsla. L*un de nos hommes l'ayant remarqué se Wta de le ,frotter énergiquement avec de la neige, et j'en fus~Quitt& ~pow cefie friction.

A la TUission.,, grande liesse iorsqu'on apprit le résultat de mon ;voyage: Nos ,enfants avaient-ifait : une neuvaine au saint .%nfantl Jés~s;~ils en M n t une:muvelle en ac- gori-de. @es: Je ne sais si Bompass;l?BvbqmBompass, a Taiela sien&

Waintenant j'achève. Notre bon Phe Supérieur me permeti de vous faire cadean. d'une image en retour de celles que vous nous avez envoydes. Quand, on prit cette - photopaphie, nous étions en grande promenade. Le Pére au grand chapeau ne vous eet peut4tre pas inconnu. Le F; LORBEUVRE est en train d'allumer sa pipe ;- c'est un Breton de l&.etagne. 11 [éehangea des balles avec les m i e n s en.4870. Le Fr@8 au fusil est un enfaat-de la verte &in, et porte le pand nom ~>O'CONNELC. Devineriez- vous ce que contient le sac du @. B~ame~ ? Ce sont des ' attakaa, sorte de petit fruit sauvage, trbs acide, qui nous,, tient lieu de sinaigre. Pensez si avec-cela notre poisson sec devient d6licie'w. 8ur la photographie, le. B. Cnaom

- / -

acb&ve& dîner. Il est brgenoq, ,te bGï M r e , non par &niten&-, 3mais .parce que r à la gnerrfi .-comme à la g&e d . & s siages nous manquent 1 Et V Q ~ talons? Tout $utilise par ici; > , , , . - : . Ngswfants sont quarante9qualre, je crois,.C'egt beau-

. BBUP que .ce nombre. Plus d'un dira sans doute .:. .u Q u ~ i don@! vous:avez; à peine de quoivivre vous-marnes, et vous voniez~~oumir uns cinquantaine de petits sauvages, qui on~tous. bonnes dents et parfait appétit? TBmBrité ! N Quew~uh~vous ? Nous sommes si la Missicm de la Pro- . yiden= Nous. donnons à ces enfapts. du bon Dieu le pain:sa&atqral da la gr&e d'aborfl; notre Pare du *ciel nous donnera. le r@te par suroroit, Que deviendraient- ils, Lies pauvrets, si nous les abandonnions ? Ils sont bous trbs gentils1 et trbs pieux.

,Si : nous manquons de ressouroes, nous manquons aussi demissiannaires. 11 en viendr6a d'autres. Mais quand? maisdoil? Probablement du sud, puisque ce sera pour veair-dw le nord. La France, par rapport au Mackenzie, esh@~&~da;as I~-sud.~&'ils viennent donc de France ces g4n&etu wmriers, Je leur promets les fortes joies de la vie apostolique, Je leur promets des souffrances pour la g1oire.de Dieu, pour L'honneur et l'extension de l'Église, '

pour la sanotification de leurs ames. 91

. . MISSIONS DE CEYLAN.

VICAFUAT DE JAFFNA. . . . .

L'œuvre d'iniquit6 est consommée B Ceylan : la Cour suprbrne de l'île, par sa décision du 10 et du 47 avril 4890,

a; cas& le tju$ment 'de&' CO& de Mannaril nous : a,dé- boutés' de notreS.piainte . dawlesh3eux 'cas- {de Parapan- kmddk et con;damn& auxl- dt5pens.4'esprit- maçonnique, doublé de bigoterie protestante, qui a dici4 ce jugement, nia. tenu aucun compte'ni des"décisions'précédentes de la Cour s~prêmti, ni des documents qui établissaient d'une ra~ni8reindnbitable .es * titres de',l'évg@e ,de Jaffna à l~administration~de~l'église-de Parapankan'dal. II semble, au contraire, que le jiige- n'ait. ewqu'nne seule chose en vue : condamner les innocents et excuser les-coupables, enlever à une nombreuse cornmunaut6 catholibe une Bglise & laquelle'elle avait &s'droits.de t6mpS~imm~mo- rial, : gour la doniter à -une misérave secte J hérétique, d'ont l'existence même1 était inconnue à Ceylan un an auparavant. Ne pouvant adjuger directement à nos adversaires la propriété d'un immeuble auquel ils n'ont pas l'ombre d?axi droit, la Conr s'est .efforcée de multi- pUér les obstacles pour empêcher le pasteur légitime de rentrer en possession de cette (partie de son troupeau, qulnn-loup-raviss~s!efforce~ct'égarer-attenant *?il trouve lyoccasion de le tondre et de se nourrir de sachair.

.Le Wnps ,nous semble .venu de soulever un coin du voile qui couvre toutes ces turpitudes, et d'attribuer à chacunla part qui luirevient d cette lamentable~évolte 'd'une .partie des catholiques f e Mantotte contre l'auto- rité légitime. L'histoire complhte du schisme jacobite à Ceylan ne pourra s'écrire que plus tard, quandles passions qui l'ont fomenté s;e sero6t apaisées. Poùr lemoment, nous nous contenterons de jeter un coup d'mil sur les événei ments qui se sont succéd6 autour de nous, dans, ces deqihres années, sans trop entrer dans le détail des trahisons et des bassesses qui n'ont cessé, depuis le commencement, de caractériser cette lugubre période de l'histoire de 'l'Église .de Ceylan. * ;)

I - : Ponc3bien: comprendre ce qui va suivFe, il faut se reportûnb Pande 4 834, (3 décembre), (poque à laquelle le ppe7Grégoire XVI, par son bref E s munere pastomlis (O@&); érigea l'île de Ceylan en un.-vicariat,apostolique indépendant de l'archevêque de Goa: Cet acte d'autorile du Sou9erain Pontife, nécessité par L'état lamentable où se-trouvaient les chr4tientés' de.Ceylan sous le système padroadiste (d), ne manqua pas de donner ombrage au gouvernement portugais et au clergé goanais. Ils y voyaient un empihtement sur leurs prétendus droits, une violation - . des concordats. Ils ne voyaient pas qu'eux- mêmes,, depuis d e longues années, .par la non-observance des. garanties qu'avait. exigées le Souverain Pontife, avaient perdu tous leurs privilhges anterieurs et mis le Saint-Siège-dans la necessité d'agir avec fermeté et d'ap- pliqut le remède au mal qu'avaient $mené leur insou- ciance et, disons le mot, leur manque de bonne foi.

Le Saint-Père avait prCvu cette opposition; aussi, pour ,at thuer autant que possible les effets de la bulle ekéviter -&out ce4ui .pouvait donner lieu une révol te ouverte, il çhoisit les premiersvicaires apostoliques parmi lesmembres du.clerg&goanais lui-même. Le R. P. Frün- çois XAVIER, membre distingué de l'oratoire de Saint-

# Philippe de Néri, de Goa, et depuis longtemps siipérieur de la Nission de Ceylan, fut nommé son premier vicaire . - apostolique, avec le titre d'evêque de Thapmace in part. infid. D'aprhs:le bref. d'institution, il devait se r.endre.à %adras pour se faire sacrer par Mgr O'CONNOR. Mais il mourut en 4835, avant, d'avoir reçu, croyons-nous, L . la - , - . . mnsécration épiscopale.

Le 23 décembre 4836, le bref Ex rrtunere yastoralis fut remis en vigueur ; l e vicariat apostolique de Ceylan

if) Le systbme du padroado owdu patronage portug$is.

fut: sohstrait. ,&-la juridiction de +.1?4v6~ de Cochin, et 1%. P. : V I N C ~ DE ~&d~n&rn6 , V ~ C B ~ M ~ apostolique, ~ve~;le,:titre.~~&v&@eBd& mauînackd -,tl: fit sac* k n d e guii-: ue: && Mdta apra~larre; piiblr'6 ie %avh 4838, Suivit de '@ras 'cette ~nomina~ion;: ~h'Saint-Sibge, in- .forme- &$l'!abus : 'qw ~6gnaitnit r dans ; hlèsl : Missions de 9~lil.dé' ët3rde! &$a;. s'&ait &ci'd&% prendre des me- %rë&~iEnergiq~es 'et & frapp'err. un ~coap. d6cisif.- Le bref dut24 ahil; en '$$tenninant.'les -pouvoirs et 110s -attribu- tions des vicaires ap~stoliijues~~~deva~t 'mettre.' fin aux calomnies et aux insinuations malveillantesque ,répan- dki'enf 'dans- le %e*lecefiains mem$re~ du clerg& goa- nii$&uteniis, d'ail~e&,~&?e chapitrg de la. cathédrale de. Goa, qui osa poasser la rhsistance jusqu2iWerdire à ses ouail1es;sobs peinesd'matheme, tonte esphce de corn-

, munications et& rapports ave~~lesvicaires apostoliques. qu'il 'appelaiq par dérision, les &@es turcs,

Mgr DE ROSMUO mourut en 1842 et eut pour successeur unautre prêtre goanais, le R. P. Gkmmo Aamo, de la con&gation"-d'ee 1?0ratohef de dernier :fntesacrë -en 4843, avec le titred'évêque d7Usola M pan. npf.

Qui saamirerait ici prudence du SaineSiege, choi- sissant ses premiers vicaires apostoliques !parmi les pretres de Goa, afin de faire.accepter .plus facilement, par le clerg4 goanais, le changement introduit par le bref i!hren<here pastom& 2 Cette pudencq eutefois, ne fut pW &$lement appr6cibe- par tout -le monde. D*S

. lm, quéhjms Borghers de Colombo, ayant I leur tete le docteur Misso, conjointement avec les Tamils de Jaffna, sous la direction dé Saverymutta Modliar, l'oncle de notre cher P. SANDWAGF~A, adressimnt des petitions au mt-SiBge, demanduit un clerg6 et des M ~ U ~ S

euro~6ens- Quand Ce clerg6 leur fut enfin accordé, les chrbtie- du Nord S a m ~ t r B m t ses plos fideles ami-

&p,. .tandis. que, chose, étrange, les ~?r&ers de Co. lombo,,q@, avaient étB les premiers à le demander àu ~a in t -~ iQe, et qui avaient méime ouvertement,refusé de se, :soumettre au vicaire apostolique - goapis, n0 darde-, rent p.as b inaugurer un nouveau schisme, eh 'faisant ver@. ,.de la. &te des pr6tres goanais, schismatiques, qu'ils &ablirent dans une maison privée, à Coloqho. L'&r.ivAe des pyêtres européens, si ardemment dbsirée, ne modifia en rien la situation, et la petite Église du docteur Misso continua à rester attachée à ces w s m a - tiques gomais.

,< ~usqu:~$s, cependant, le clergé goanais de Ceylan *

n'avait pas. trop pris part aux agitations schismatiques de ses voisins de 1'1nde.'11 restait soumis, du moins en apparence, aux vicaires apostoliques nommes par le ~aikt-~i&ge.*~ais le feu couvait sous la cendre ; il ne fallait qu'une occasion pour le fair6 %later. L'arrivhe des missionnaires européens, vers 1843 ou 1844, ne fut pas vue de bon œil par eux, Le padroado avait ét6 sapé parllétablisseïhent des vicaires apostoliques ; les prêtres européeus devaient peu à peu remplacer les prêtres goa- nais, dont le mrnbre, de plus en plus restreint, ne suf- fisait plus aux exigences toujours croissantes des chré- tient& de Ceylan. Le clergé goanais ne l'ignorait 4 pas; mais des c6nsidérations d'un intérêt matériel l'em- portaient dam .leur esprit sur le bien des âmes. Ne pou; vant encoré attaquer directement le nouvel ordre de choses, ils cherchhnt des lors à se prhunir par la ruse . et l'ilitrigue contre ce qu'ils appelaien 1 l'envahissement .

.

de leurs droits et priviléges pal: le clerge' europ6en.6 Pour'compmdre la conduite des prêtres goanais à

cette époque, il est nécessaire de ne pas perdre de vue l'6tat du olergé de Goa vers les années 4836-1840. Les vétitables vocations é taient rares parmi eux; il p avait

dans leurs.rangs bien pëude.prrétres animéls' $du. désir de sauverbles âmes pour-l'amour de Jésus-Christ, et-poussés dansla .cai.&r&sacerdotale~par-un '.zBle'- pur 'et désinté- ressé.. '«Ils considéraient, nous .dit un auteur 'qu; a étudié

- fond-la question 'du~schisme Portugais dans'les Indes, les.différenteslchrétientés comme des propriétks plus ou moins 'bonnes B exploiter ; l'état .de curé& de mission- naire eomme un trafic dan's lequel on parvenait à s'enri- chir, en s'y prenant avec adresse. N

Peut-on s'étonner si, 'dans de telles circonstances, les chrétientés qui avaient leur tête de pareils guides dhjérissaient à .vue+d2œil? Au lieu de la piété; de l a sim - plicité et du respect pour le prétre, on vit bientôt naître l'ignorance religieuse, l'orgueil et l'esprit de chicane et d?hostilité entre les chrétiens et leurd prêtres ; esprit déplorable, dont sont encore infestées, de nos jours, toutes les Missions où le clergé goanais est resté maître du terrain.

Le 6 mai 1845, le Saint-Siège divisa Ceylan en deux' vica~iais-apostoliques:.:- celui-de-Colombo- -et celui de Jaffna, et nomma le R. P. BETTACEINI, l'un des deux prêtres récemment a~rivés d'Europe, coadjuteur de Mgr D'USULA. Il fut nommé évêque de Toio~a en fé- vrier 4846, et, en juin de la m6me année, il' arrivait h Jaffna. Ce ne fut cependant que l'année . suivante qu'il reçut le titre de pro-vicaire apostolique; et, le 13 aoQt 1.849, il fut nommé définitivement vicaire apostolique, Mgr Bdan lui ayanl succédé, en 1847, eomme coadjuteur de M g r ~ ' U s u ~ ~ , avec le titre d2Av&que de Tipasa in part. inf. . . Pendant ce temps, les Oblats de Marie Immaculée

- étaient $??rivés à Ceylan. Ce fut NBr B E T T A C ~ I lui-même qui, à son voyage en Europe, en 1846, s'entendit avec notre v6nér6 Fondateur, et ramena à Ceylan les PP. SB-

RIA, CUMIN, KEATING, ERMINIO, le Frèrë scolastique Grnnr;; qui fut ordonnh prêtre quelque temps après Son a r e é e dans l'île, et le Frère convers GASP~RD, DE STEF- . . ~unJ ; Ces premiers pionniers de la Co~grdgation à Ceylan arrivèrent à Jaffna au commencement de l'an- n4e 4848; et, peu de temps aprks leur arrivée, les prêtres goanais, qui se trouvaient dans le vicariat du Nord, pour nekpas Mre soumis à un vicaire apostolique européen, commencèrent à s e retirer dans levicariat' apostolique de Colombo. Il ne resta plus bientôt dans le Nard que le P. Miguel Philip Mascarênhas, qui devait, quèlques mois &s,'sëmettre en révolte' ouverte contre son hbque; et commencer, dans Maniotte, le lamentable schisme de 1849 à 1860.

Ge malheureux prêtre, ordonne, en 1848, par Mgr GAE- TANO A N T O ~ O , vicaire apostolique de ,.. Colombo, avait étd envoyé, sur sa demande, par M& 'BETTACHINI, dans la Mission de Mannar Mantotte. conduite, qui était loin d'être exemplaire, lui attira, de la part du vicaire apos- tolique, des reproches bien mérités, mais dont il ne tint aucun compte. Maître dans l'art d'intriguer, et fort peu scrupuleux sur le &oix des moyens, il était parvenu à se créer un parti parmi les chrétiens et les magistrats locaux. Il se les attachait par des promesses, des prêts2 d'argent et des serments. Menp BETTACHIN~, mis au courant de ce qui se passait dans Manlotte, voulut tenter un dernier effort pour opposer une digue au courant schis- matique qui menaçait d'inonder tout le pays: Il se rendit luiimême à Parapankandal, où se trouvait Miguel Philip, pour essayer de le ramener dans le droit'chemin:Au lieu de recevoir son évêque avec le respect et la d-éfh- rence qui lui étaient dus, Miguel Philip, qui s'&ait en- touré d'une troupe de gens ivres, refusa ouvertement de le reconnaître comme son supérieur, et excita même

T. xXIX. ii

sontre;&i les,.,gtms .armés ,& . b&ons et de .piepes que loi;,a..t:.ame&s un da :ses. complices, le trop fameux

- Dalgado -Adigw.; ; .. - ,. 4,-2a, ,, l i . , . :, E~comrnuni&~p,pifr MP J~ETTA~IUN~. pour ce fa&, il leva puhliqueme~t l'Btendard,. de la ~évo-e, entraînant avec lui dans le schime la. majeure partie des chrétiens de Mantotie. U se. maintint .en .possession- de l'6glise de Parapankandd,. Za principale du district, et, de 18, con- tinuait braver son 4v8que -et à ameuter contre les missiomaii.es europ6ens les populations ignorantes dont se compose le. district de Mantotle. .. . .Un. mot sur liosigine de. &te égli~s~dsParapanIianda1 nous :fera mieux. comprendre pourquoi Ilintrus l'avait choisie pour son centre d'action ; pourquoi aussi, dans la lutte que nous avons entreprise contre les schisma- tiques jacobites;tous 20s efforts sessont porl4s sur cette église. 5 s

Ge que nous appelons la Mission de lilantotte se com- pose d'un grand nombre de villages (plus de soixante) dispersés ,dans-.les-bois, sbparés les- uns des autres par des distances:va~iant de 4 Z i 5 milles anglais. Ces moyens de communication d'un village à l'autre sont des plus pri- mitifs. A part la route du Tdlégraphe, qui .tra,verse Man- totte du nord au sud, et quelques chemins de traverse, .les chemins, rriêrne vicinaux, sont inconnus dans ce pays. Des rizibres, des lits d'étangs plus OIX moins des- séchés, des éclaircies il traiers les bois,!voilà 1- moyens de communication que le missionnaire a ~a~disposition pour visiter les chrétientés dont se composent oes nom: '

breux villages. Chaque chrétienté, cependant, a son é g l k ' s i l'on peut appeler de ce nom la pauvre hutte en feuilles de cocolier ou en chaume, où les chrétiens se r h ~ i s k ~ t le dimanche" pour lire les prieres de la messe, et où le missionnaira s'arrête pour offrir le saint saorifice

- 67 - - &drninistree,les sacrements. à t'époque ,de la visite an- naeIt@; Dans . ce's dernibres années: cependant, il. y a amélio'ration sous le rapport matériel .des- bglises. Dous ae comptons pas moins, de dix douze églisescoristruites

- in briqoesj9 ayant portes .et fenetres, ou plu&t..ayant la place voulue pour y loger portes et fenbtres, cm la plupart .de qwpouvelles bgtisses sont encore en construction; les ouverttir& seules des portes et fenêtres existent. Elles resteront inachevkes pendant bien des années encore pr~bablemeni; mais, telles quelles, elles sont G e amé- lioration sur 1 ancien 6tat de choses.

- ,,, . ~ V e ~ s ~ @ 3 ~ ~ t o u t , Mantolte était loin d'être ce qu'il .estmaintenaut, alors que les prêtres étaient rares, et les :v&ites des églises tout à fait irrégulihres. On sentait le besoin, ;& cette époque. dàvoir UR centre commun oh .J'on,.pfi&,:se réunir de temps en te?@, voir le, prêtre, ,recevoir! les sacrements, acco~plir , en un mot, ses de- .voirs de chrétien. Parapankanaal semblait rbunir toutes ~es..qualités voulues pour devenir ce centre. L'eau s'y

-- $coilv&-n. abondance ;-son. éloignement de.la route du . ~ & é ~ ~ ~ h e . n'est que de 1 mille; tous les villages de Mantotte pouvaièrit unir en toute saison. II fut donc- -déeidb d'y bâtir une église commune, et les quatorze ç

castesqui compoient la population de ~ a n t o t t e s'en- ,.tendirent pour y Alever un édifice proportionnt5 au aombre.des .habitants qui devaient s'y réunir pour télé- brer ensemble les principales Îëtes de.l'ann6ec Les ma- ,

.tériauxréunis, l'églisefut commencée en 1840et terminee - - . . ,:b.5 aoDt de la même année. Elle a trois .larges nefs. et

meure 1% pieds dé lony sur 75 de large. Ce n'est pas un modèle d'architecture, tant s'en faut; mais c'est un :.vrai chef-d'aiuvre pour le ' pays, tant par ses vastes di- .~ueosioas .que par la position qu'elle accupe au milieu ,; de) .deux superbes étangs, qui fournissent l'eau en abon-

2'

\ dance: aux.nombreux' p8lerinsrquiq tous.les ans, se tram- - portent.la ponr céltbrer. les f6tes.de Paques, ,de l'Asoen- si'on:et de :l'Assomptio de la sainte vierie, patronne a e Nglise de~ara~ankandal. Cette @lise, bAtie ainsi par le concours2 de: tous les chrétiens du district, et destinée, dans leur intention, A~servir de centre à l'association de toutes.les clirétientés du pays, prit dès lors le nom de Rutâtu Madavin Kovtl, c'est-à-dire+-église de la confra- ternité de Tla sainte Vkge, nom qu'elle a toujours port6, -malgré' les efforts que font les jacobites pour la faire passer sous le nom d'iglise des pêçheurs.

On comprend, dès lors, que les chrétiens de Ma~ttole se soient attachés à cette Bglise et la regardent comme leur Aglise principale, la cathbdrale en quelque sorte du pays. C'est là que la plupart d'entre eux ont appris les premiers Bléments de la foi, qu'ils ont fait leur première communion et reçu les sacrements. Aussi cette Bglise est-elle devenue comme le symbole de leurs croyances religieuses. ignorants, en et peu versés dans les sciences tant humaines' que divines, ne sachant pas meme lire ponr la plupart, ils se sont habitués à. accepter comme paroles de l'Évangile tout ce qui sort de Para- pankandal, de quelque source que cela vienne. La parole de l'on d'entre eux, dite en ma prhence, le jour que j'allais prendre possession de cette Bglise, résume bien les sentiments de tous : u NOUS 'serons to~ijours du cbt6 des pretres qui seront en possession de Parapankandal. u Poil4 pourquoi tous nos efforts se sont portés vers la possession de cette Bglise. Voila pourquoi aussi Miguel Phillip fit de Parapankandal le boulevard de son schisme en 1850:

Pendant plus de dix ans, ce malheureux prhtre resta en possession de cette église. Ce n'est pas cependant que les missionnaires européens reitassent inactifs pendant

ce temps. ,L'excbs du mal finit toutefois par amener une rbaction contre l'intrus. Fatigués de ses exactions, honteux surtout de sa conduite indigne, bon nombre de chrétiens finirent par ouvrir les yeux, et, épouvantés de l'abîme où les menait leur adhésion au schisme, ils cher- chèrent à se rapprocher de nous. Profitant de ces bonnes dispositions, Mer SEI~~~RIA, vers la fin de 6859, accompa- gné des PP. BONJEAN, GOURET, CEOU~AVEL, LEBESCOU, se rendit au milieu d'eux et commença une mission, qui eut les meilleurs rbsultats. La plupart des révol tés' Se soumirent à leur pasteur légitime et cessGrent, & partir de ce jour, d'avoir rien de commb avec les sïhisma- tiques. Trois castes seulement, ou plut& trois fractions de castes, restèreqt fidèles à l'intrus. Ce sont deux de ces castes qui, maintenant, forment le troupeau jacobite,

- qui nous donne tant de troubles et de tracas: Les chrétiens, revenus à l'unité, swffraient cependant

de voir leur église rester aux mains des schismatiques. Ne-pouvant rAsister davantage a leurs obsessions, desi- rem, d'ailleurs, de porter un dirnier coup au schisme, le R. P. SAINT-GENEYS, profitant de l'absence de Miguel Phillip, se rendit & Parapankandal à la tele de ses chré- tiens et s'empara de l'église. L'intrus porta le cas en Cour et, alors comme aujourd'hui, la bigoterie protestante donna tort au missionnaire catholique, maintenant le

. - pr8tre schismatique dans sa possession. Le P. SALNT- GENEYS fut condamne à quitter l'&lise et à payer- les

. frais du procès. Il est trGs curieux, à propos de ce procès deC686t, de .

comparer la conduite et le jugement de la Cour supreme à cette (poque avec la conduite qu'elle a tenue et le jugement qu'elle a rendu tout récemment. En 1861, le R. P. SAINT-GENEYS fut condamné parce qu'il n'avait pas eu recours à la loi pour entrer en possession de Para-

pbiikaad~&::ii&.4~3~~g*:g6~plifi'perd son procas, parce qn'il i&?éia: ~ e c o u r ~ 'à la ;l'di+ 2 aüPdit: dil,'pari$t-il, s'em- Birét biy f o ~ ' dé 1'&~1ii< juste .cornr&e le i?. P. SAINT- Qh~m~ava l t 8.fait en f86i. O tempurà'! O mores ! Et cepen- dant:d&t"au hum de la julibioe pue ces deux jugements a€, &A: rdhdüs par la ' inbme Cour; 'àqtI.ente ans d'in ter- vdlle: ! .'

- , I I _ . . r $ $ , > J

r:~aTvktbire, dhhement aehd6ei de Miguel 4'hillip était d6 h a a i e %'rai~imdf 1% espérances du parti schisma- tiqu8t1 miisielle avait en- m h w temps dpuisé ses res- s~ii iced Goa;.quiWait applirÙdi%ecrètemtht & sa'rdvolte, tout en protestant ext6rieurement de son'rttachement B Rome et soi doctrines romaines et de la peine que lui crusait le schismei cessa-tout 2t coup delui envoyer des s~bdidee.. ~isbonrie avait envoyé @es ordres. II faIlnit, tout en mainteriant,les exigences de la couronne de Partagal; a sa montrer plus résen%. Rome n'avait cessé de d 6 t i o ~ : les mendes schismatiqoesldes pr&res,goa- na%$ s65i@T;ri&tas ~r%~aiëntq~e-.trnp f~ndi$&; on lg .$en- tait! ~o craignait une rupture compihte avec Je Sail~t- &&ge:'et31e goovernement lportugais ne s6 ra ta i t pas asmz de force pour entrer & lutGe OuveRe ayec Rome. Il'falldft 8one'Dmporiser, et l'ordre h t dbnn6 de ne pas poub$e@'plus loin, pour le moment, les empiètements du dergé~ +panais. . . . ....+ - E&Sain%Siège'lui+mêime, fatigud d&'owtentions sans eesssse-rahsissantes d t r e les* deux partis; dhirant, ail- leurs, pour le bien des ames, mettre fin & ce lamentable Btat db choses, nomma' un visiteur apostolique, char@ .de Ii*fairsun rapport sur la que&ionet de lui proposer les remhdes qu'il croirait pmpres h pér i r le mal.

M r GE DRUSFPARE, -accompagne de ses deux assesseurs, dont l'un, devait illustrer plus tard le si&ge de Pondicbdry par sa haute sagesse et ses qualités éminentes, arriva B

Ceylan rers le-commencement de janvier 4860. Son Ire- . miet+soio, en dbbarquant, lut de publier le concordat 68$367, d'aprbs lequel le Souverain Pontife accordait a juridiction extraordinaire & Yarcheveque de Goa sur tootes:les eglises qui, & l'époque de l à signature de ce coqcordat, reconnaîtraient de fait l'obbdience d e l'arche-

)$ ; et Mclarait « soumises & 17autorit6 des vicaires apostoliques toutes celles qui, & la memg Bpoque, recon- naltraient cette autorit6 n. 11 y &ait dit, ,en .putre, que oestum quo serait maintenu jusqu'au jour oii Sa Sainteté, d'accord.a?ec le roi de Portugal, aurait pourvu & l'&a- blissement de la hiérarchie dans les Indes.

Les-termes clairs et précis du concordat ne laissaient prise, cr~icait-on, B aucune bquivoque. Ce serait peu connaitre l'esprit d'astuce et de fourberie qui, à cette époque, avait remplad, dans le ekrgé goanais, le zèle et le dhouement de leurs illustres devanciers, les De Vaz, les Gonzalvès, les Rosario et autres qui, au pris des plus gr&sacrifices, avaient plant6 ou entretenu la foi dans - Ceylan. Alors commence ce sgst&me d'empihtements, de * . vexations, d'abus de pouvoir de la part des prêtres goa- nais, qui donna lieu aux réclamations les plus vives des

.

vicaires apostoliques. Tantbt ouvertement, tant& pas des moyens détourn4s, les padroadistes ne negligeaient nen. pour ruiner l'autorité des missio~aires de la Pro- pagqnde?. Les offres les plus spécieuses étaient faites & des sections entières du parti propagandiste pour les

. .

attirer reconnaître la juridiction des pr6tres goana. ' - Témoin l'affaire des Kadeyars.et le procès de Madhu, où le trop fameux de Souza joua un si triste rdle, couronnh par une mort plus triste encore.

Oblig& de se defendre publiquement contre les atta- pues incessantes qu'une presse anonyme ne cessait de

- publier contre eux, 18s vicaires apostoliques, qu'on appe- .

- 72 - lait, des, u vagabonds-,sans autorité. et: sans mission B ,

eurent .re$ouis, aux seuls moyeni qui leur étaient laissés : l?exposé .public. des men4escgadroadistes et Pa. réfu'tation

pour.f!accomplissement de cette impcirtante disposition. Eofir.. des: raisons qu'il serait trop long d'énumérer icj, elle ne reçut son exécution que trente ans après,

. des mensonges qu'on répandait dans le public à leur sujet. &ors commença; entre le R. P. BONJEAN et le re- présentant de l'archevêque de Goa à Ceylan, une polé- mique qui se prolongea pendant plusieurs années, et où se déploya dans tout son: .éclat le talent d'écrivain du zélé missionnaire de Jaffna. Les protestants suivirent cette polémique avec une grande.attention. Mantotte se trouvait :avoir,: 9' cette époque, deux ,prbtres goanais in- dignes, dont le seul souci semblait @tre de créer des

- difficult6s et des embarras au *vicaire apostolique de Jaffna. Soytenus . par leur supérieur direct,. le vicaire géiéral de Varchevêque de Goa ii Colombo, encourag6s par les dispositions des habitants du district, dont la

. soumission a u vicaire apostolique était plus apparente que réelle, ces deux missionnaires mirent tout en jeu pour. rendre- odieu9les prétres -envoyés -par la Propa- gande, jusqu'au jour oiî l'autorité supbrieure, effraybe elle,mbme de la tournure que prenaient les affaires, r6- voquason vicaire génkal à Ceylan et envoya un homme vraiment selon le cœur deDieu, le R. P. AL~HONSO, dont l'administration, trop courte, hélas ! répara quelque peu 1es.fautes commises par ses prédécesseurs. Cet homme, d'un mérite vraiment supérieur, fut remplacé, quelques annbes aprés, par 9 prêtre moins expérimenti! sous L'administration de qui le padroado devait prendre fin à Ceylan par l'établissement de la hiérarchie, et la juri- diction extraordinaire 'de l'aroherbque de Goa rentrer .

. ' dans la juridiction de l'ordinaire. . Le concordat de 1857, nous l'avonsvu, laissait prévoir,

dans un prochain avenir, l'6tablissement de la hihrarchie dans les Indes. Un déla'i de six ans avkt d'abord été fixé

en 1886. , .-Déjjl en 1884, 'le Souverain pontife, fatigué des len- teurs, calculées de la cour de Portugal, avait lancé son bref Studio et vigilant&, par lequel il déclarait la juri- diction extraordinaire de l'archevêque'de Goa éteinte à Ceylan et dans plusieurs des vicariats apostoliques de

-

l'hde.. Le Portugal se r6veilla enfin,' Goa fit feu .et fbammes;ttoutes les ressources de la diplomatie et de Eintrigue furent mises en jeu. Des protestations de fida- lit6 au Saint-Siège, des rapports exagérés sur le nombre des padrpadistes, des pétitions insidieuses où les insi- nuations les plus malveillantes étajent faites contre les missionnaires de la Propagande; des menaces mêmes de séparation d'avec Rome, den ne fut oublié de ce qui pouvlt fléchir ou intimider le Saint-Siége. Mais-Rome tint bon, et le concordat fut signé. La bulle Bumanæ salutis, Btablissant la hiérarchie dans les Indes, suivit de près (1" septembre (886). Le padroado avait cessa d'exister à Ceylan, bien tard sans doute pour le bien des &&es, mais assez it temps, nous osons l'espérer, pou< sauver du naufrage les derniers restes des fruits aposto- liques d'un saint Franqois-Xavier et d'un v6nérable Vaz.

Il ne restait plus qu'à mettre en exécution les dispo- sitions du concordat. Le 2 janvier 1887, Mgr AGLI~RDI, envoyé comme délégué apostolique dans les Indes orien- tales, en présence des trois .vicaires apostdiques et au milieu d'un concours immense de peuple assemblé dans la cathédrale de Colombo, déclara la juridiction goanaise éteinte Ceylan et la hiérarchie Btablie. Le Saint-PBre laissait aux pretres goanais la facul& de rentrer chez eux ou de se faire incorporer dans les nouveaux diochaes. .

- ,

-- 7:s. -- .+ - .>. .

av&?&;:ld: ~ b ~ d ~ n ~ ~ m $ ~ t d& h(gdations pour &&$&; & ~ ~ P ~ q u & ' & s meetingn d a i s <din&rentes par- t ï ë ~ & ? i ~ . ~ ~ ~ e & d é c&ilan, pour protest@ contre ies & ~ & & ~ ~ ' $ e ~ l & ! C o u r mmaine. J,'&me deeette~Association &%~n~;p$opagateur le plus éminent était un prbtre in- f@dit;le. t ~ o p fameux Alvare~, dont.le nom devait deve- , .

nip. tris6ment c6Ybre ' dam les annales religieuses de Ckyhd., Cette ~kocia t ion eut der comités dans toute , .

l$hiléi~et;"'21 Colombo, elle forma un puissant boyau de '

m.é&dents, ' . t~omp6s sans doute ' par . le& ; apparences,. . .

& @ & ? ~ f & ~ ~ ; . . i P r ~ facllemnt .&&ji* .~u!iil&! v@&ent la: tgte'd8' lertr ,comité deux prêtimes dont ils avaient apprls.4egtirber le scieme et le zèle, du temps que les ~glvestrins4tataient chai@ du viaariat de Colombo.

~"'llës-&mes, nos popolati&s ca$holiques de Man- . . iiar'%-t .&le :Mantatte, - tout ignorantès qu'alles~ sont et irn- pr6@&4 depuis longtemps- de l'esprit schisme,tique, n'huraiht jarna& songe B se séparer dè 1Eglise remiiine

-et -2 réconnaître la juridiction dian patriamhe incoqnu, . . ditBësi~tenéem6rne était compl8tement ignorée parmi

' el~~~-"ddu~'rnois~adparavant. Mais les émissaires dqAlvarez ,

aviiienti Wré on beaQ coup à faire lh. D'un cbté, ils lg

sp66ulkiait- s& I'ignoFance de ce pauvre peuple pour I'indkire plus facilement en erreur ; de l'autre, ils comp- - t&& -sur 9mr: nombre, . que, d'aillenrs, ils exagihient cbtisia6r.ablsment, gbuP se. poser devant ,l'opinion pu- . . bllppe a influenoer par là, si Faire se pouvait, les con-' . . gr&g&iohs +atbdipues . de l'Iode, dont quelques-unes . &av&iea%accepté. qd& regret le changement.de jur'idic- . .

tioni%e temps, &pendant, n'était pas encore venu, pour notre Luther e n herbe, de jeter le ma$que. II fallart bien;:@aillrurs, pr6parer ses adeptes au changement qu'il Mdiat. Juscp'alors, il n'était encore que le fervent apBtre du padroado, le héros persbouté d'une cause

- 76- - sainte !», la a- ,victime ,des prétentipns propagandistes » . C'est en. cette qualit6 qu'il,. se présenta .à, Colombo, vers lacommen~ement l e mars 1887. Surpris de la triste figure p e . faisait a u d i e u Ceüi ce pretre revêtu d'un habit laque; les agitateurs -de Colombo lui firent un accueil -assez froid. Aussi se hâta-t-il de descendre dans Manto tte où, il.l'espérait du moins, les exigences ne seraient pas si $grandes. Comme il ne parlait pas Ie tamoul, il prit

' avec lui,comme interp?hte, un clerc de la Katchéry qui, dhs le commencement, s'étaitmontré chaud partisan de la xév011fe.. Cet: interprbte, ptrfai&ent au cou&t des usages du pays et des inclinations de ses habitants, lui fit dire à peu prhs tout' ce qu'il voulait, peionne n'étant là pour contrôler sa traductjon. Ce qy'il y a de certain, c'est que les Mantottiens se laissérent duper par lui et lui confiérent une somme de 30 livres sterling, pour

l'envoi d'un d6légué au roi de Portugal et au pape, afin d'obtenir l'abolition du concordat et la restauration du,padroado â Ceylan ». -- - - - - .. Jusqu'alors, Mgr MELIWI~V, conformément aux instruc- tions reçues 'de Rome, s'était tenu bur la réserve. Pour ne pas b i s se r les esprits et espérant, d:ailleun, pouvoir ramener peu B peu les récalcitrants, le délégu3 aposto-

. lique, trompé sans doute par les rapports exagbds et.par les promesses fallacieuses de ceux-li memes qui étaient B la t6te du mouvement antipropagaodiste, avait cru devoir enjoindre au& évêques de ne pas trop aller de l'avant, mais d'attendre patiemment la soumission des. &$ses soumises, avant le concordat, B la juridiction de l'archev6que de Goa. Cette attente, d'ailleurs 'conseillée

, avec les meilleure^ intentions du monde,. fut fatale à la .cause catholique B Ceylan. En congrmant les espbrances des doalcitrants, elle leur donna le temps d'organiser leurs forces et de grossir-leurs rangs.

Pendant le Eourant del'année 4887 &pendant la pre- mihieprtie de i'ann4e14888, les chrétiens de Mantotte,

- sans toutefois faire aucune démarc@ positive pour se sÔuméttre4 leur pasteur lbgitime, acceptaient volontiers notre ministére pour la confession et le baptême de leurs enfants. Plusieurs mgme nous avaient appelés pour i'ad- ministratîon des derniers sacrements à leurs malades, et quelques-uns étaient venus nous trouver pour b h i r leurs mariages. En mars 4888, quelques-uns des chefs de la caste des pêcheurs vinrent à Silavatturai, oh je me trouvais pour la pêche aux perles, me demander de ' vouloir bien aller célébrer teur fête de Phques ii Para- pankandal. Ces ouvertures malheureusement n'eurent pas de suite, car l'interprète d'Alvarez, dont il a ét6 question pliis haut, ayant eu vent de la chose, se fit adresser de Colombo un télégramme 'annonçant G l'ar- rivée immédiate de deux prêtres goanais N. Cette « ar-

' rivée immédiate » n'eut lieu 'cependant que cinq mois aprés, et ces a deux prêtres goaaais », annoncés si long- temps d'avance, n'étaient autres que le susdit Alvarez et l'ancien cuisinier de l'évêque de Macao, habillé en ecclésiastique et qu'on disait avoir requ les ordres mi- neurs. c

Mgr MÉLIZAN n'avait pas attendu l'arriv6e des intrus pour nommer un missionnaire spbcial pour cette partie de Ia Mission autrefois soumise à la juridiction goanaise. Aussitôt après le départ du P. Rebello, le dernier prêtre ,

goanais dans Mantotte, Sa Grandeur avait chargé les - missionnaires de Mannar et de Mantotte de cette parti9

de son troupeau. ais comme chacun de ces mission- naires était assez occupé de sa propre Mission, il deve- nait urgent de former une nouvelle Mission et de la confier à un missionnaire spéciat. C'est ce qui fut fait

. en juin 1888. Le R. P. ISERBYT, qui fut le premier Oblat

- 7 8 -

d6signé. @~ap!Nant~Ete~c$nh~'(c~~a~ie mom,,so,us bquel p&cconnue! cette nottvellé Missiow); m'mit -"ausitbt en dev&~~dt% visitera. &es~.ouailles. 14I:<f~t:i b i ~ . ~ . % u ~ par les ehrittiens: d&tla: ,-te . des Garearsi .(pêçbeufs) a presque partout @&il. se,,prés~senta, ,&ais il naput1 obtenir autre cbrose&'e,uxr;que.la promesse ds se.wwsttre B l'bv8que de Jaff~a,-si ,avant.lei 45 .aoQt, leursvprêtr~s goanais n'é- taient pas de , r&ou~ , . , I l ! .

Au beau. ~milieu~de. sa visite, l e missionnaire apprend que le. oho16ra,,a,iéclat$ dans le village dX4katty- Vel y, habité. 1par:les du$tiens, de ,laXiaste.,des C o l l q (forge- rons), .qui n'avaient ,pas aneore fait leur soumission à l'év6qrie. B acicour$ de suite au* milieu dkux, administre les derniers sacrements aux mourants et se prepare à s'établir dans ie village, quand les clubtiens d'un village voisin, appartenant aussi B l'ancienne juridiction goa- naise, vieben* le techercher pour le conduire à. leur

" église, et faire erctre ses mains leur soumission pleine el entière à I-eur:pasteur.Mgitime-; ll .devait, le lendemain, retourner 8 Alkatty-bly; quand le chef de 1'8glise vint le prtierlde remettre so~re tour pour un jour ou deux jssqu'2r ce qu'il eût le temps de consulter le chef de sa caste sur la matière. Le fait est que, pendant la nuit, un ordre était arrivé/ du chef de cette caste, déclarant les habitants du village déchus de tous leurs privilèges s'ils se soumettaient à VBvêque de Jaffna. -

Il est bon de no$x ici que c'est par des menaces de ce genre que quelques meneurs (ils ne sont pas plgr d'une douzaine) ont pu arriver jusqu'ici à maintenir dans

, le schisme la masse entière de la population des deus . . castes, carears et coliars. Ce N lien de la caste n, comme

ils l'appellent, est encore si fort parmi eux, qu'ils n'hési- teraient pas & exposer le salut de leur âme plutôt que de s'exposer il perdra leurs droits de caste. A tout ce

@on; peut.-> leur dire, ils rbpondent invadablemènt : (1NAn enna seïven? u que puis-je faire, p h e ; je suis 1i6 ~$&e,idlen de la caste o. La plupart m&pe admettent eoikrternent qo'ila sont dans une mauvaiw voie. !. ; mais il y a toujours ce malheureux a lien de la caste 1).

r tiLaWaoa4 passa, et les prAtres goana.iS »' tarit an- nonids :& si. impatiemment attendus n"arrivaiel3it pas. Nkles Carears,ni les Collars, cependant, ne faisaient au- orne dthnarche pour se rapprocher de nous. G%st qu'un .

t&5gramme,-e~voyé on ne sait trop d'oii, annongait L'ar- rivbe;cettefois s&re%et certaine, du « préfet apostolique " accompagn6 d'un renfort de rnissionnalres goanais. Quel &,a@ ce ri phfet apostolique n ? D'oh renait-il ? Par qui &&-il envoyé 4 C e s questions, nos pauvres Manlottiens nesongeai&& pas même h se les poser. (r Le préfet apos- t o m e us nous I'avons dit plus haut; %'était autre qu'Al- varezslui-m&me ; e t le « renfort de missionnaires goa- nais n se composait en gros et en detail de l'ex-cuisinier Santos, maintenant secrétaire du préfet apostolique.

. - - - - - - -4lvarez debarqua a Colombo le 19 aotlt 4888. Voici

. .

en quek termes un journal protestant de la capitale annonce ce retour : (c Nous apprenons que le R . ALVAREZ est venu Ceylan, comme « préfet apostolique i) ayant été nomm4 comme tel par Mar-Dyonisius, le m8lropo-

, Wrr syriaque de la cbte du Malabar. Ce dernier art so.iish juridiction du patriarche d'hntioclte, qui trés pro- . . chainement aussi nommera un métropolitain pour.

- . Ceylan. n C'&ait la première intimation du reviremerit qni.s'&ait opér8 dans les croyances religieuses padroa- distek-il fallait nu.plus 1Bt en iostruire les champions de la-cause dans Mannar Mantotte. Alvarez sentait que .a présence ne serait pas de trop pour déterminer les popu- lations ignorantes de Mantotte à accepter ce change-

. üïmt. Il ne resta que quelques jours à Colombo, et vers .

la;@nc,d'ao,ût il acriyait, &-Mannar, accampagné de son sable ~aco1yJe. , ; , i . . - , , l , e~-~,e~&n'~ :Patr$t, j~urnal.~rotestant de Jaffna, nous

décrira cette4 &riaé,e et le séjour, d'Alvarez dans Man- totte. <«. Alvarez,..4crit-i1 dans ! s,on numéro du 8 no- ~embre l889,, arriva & Mantotte vers la fin d'août, et fut repu ,& Pasapankandal quelques-uns des membres de:la. congrégation. appartenant à cette église. A Para- pankandd, il trouva une habitation pour une couple de mois, et y exerça les,fonctions sacerdotales' sans tenir aucun . compje .de:l:inte~ylit' don; il est frappé-par son suphieur légitime, aussi bien que de l'excommunication dont l'ont menace les autorités e c c l ~ i a s t i ~ i e s de Ceylan. J'ai vu et j'ai parlé à bon nombre des pauvres infortunés qu'Alyarez a:dupés, et au milieu de qui il se cache. Leur 'd

atta-ement à cet intrus et leur confiance en lui ne peuvent venir, à mon avis, que de leur incapacite absolue à comprendre et à pouvoir apprécier la portée des chan- gements-introduits -récemment, par le- chef-- de- l'Église c$holhue dans l'administration des affaires ecclésias- tiques, de l'ln'de. En causant avec eux je n'ai pu m'em- pêcher de faire la remarque que leurs capacités intellec- tuelles ne s'él8vent gu8re au-dessus du niveau 'de celles des buffalos dont ils possèdent de larges troupeaux. Le raisonnement, quelque simple qu'il soit, n'a pas de prise sur leur intelligence. 11 est vraiment à regretter que les prktres goanais, qui, pendant de si,longues années, ont eu la charge de ces chrtitientés, ne se soient pas appii- . qués à leur donner les premiers éléments de l'éducation. Avec de telles gens, Alvarez a trouvé qu'il est facile de s'entendre. Son costume carnavalesque est des plus co- miques : un mélange de cardinal, d'évêque et de prêtre, dit-on. A ceux qui lui demandent qui l'a envoyé et à quelle societé de missionnaires il appartient, il répond

--a - -

rbponse ni de l'un, ni de L'autre, il aurait interpr6te leur silepce. dans le sens affirmatif, et se serait figure que les prbtres goanais, dont quelques-uns ne sont qu'à moiti6 satisfaits du nomel état de choses, avaient toute liberté da prêcher l'Évangile oh bon leur semble. une autre

,version, cependant, est qu'il a reçu ses pouvoirs du pa- triarcheide Babylone, ou peu-t-être de quelque dignitaire schismatique de la cale du Malabar. Cne preuve évidente qu'il vient en intrus e t eu schismatique, c'est qu'il avoue lui-même qu'il n'a affaire ni avec le pape, ni avec le roi de Portugal. Le dernier de ses exploi% venu à ma con- naissance est une visite à Palimunai, où il a été reçu par quelques récalcitrants, qu'il a convoqués à sa table, et dont il a gagnb dit-on, les sympathies par le menu qu'il leur-a-offert. »

.Alvarez se trouvait encore à Palimunai en décem- bre 1885, quand Mgr M&AN, accompagn6 der PP. O'Fu- UGAN, HENRY,~SERBYT, CARDINAL et BATAYRON, vint donner la mission dans ce village. De la baraque qu'il s'y est construite, et qui lui sert d'église, il aurait pu entendre les vbhéments discours du P. O'FLAYAGAN et les exhor- tations pleines de feu du pasteur à son troupeau. 11 pré- fera laisser le champ libre aux vaillants apbtres et rentra à Colombo. a . . .

Un mot sur Palimunai et se8 habitants ne sera pas hors de place dans cette courte notice. Situé dans l'île de Maqiqar, ce village, qui'compte de quatre à cinq cents habitants, fut le premier à se s0umettr.e à la juridiction de l'évêque de Jaffna. 11 aiait appartenu successivement il la juridiction goanaise et à celle.des vicaires aposto-

T. S X I X 6

liques; lorsqb; :par& concordat, de457,4l~fut définiti - venienti&m@ Karchev6qire -de: Goa; Les :pr&tres goa- . nais: :a& ~artfotte .en, av'a6ent faitclëur résidence' d'hiver e t ~ p s a i e n t quatre': ou'ciruq- mois 'de l'année. Les habi- t&: de ce i .vilkage~,di~rent..'aut;ant des autres Tamils que les -Tamils i eux-memes. '-diffgrent des - Cingalais. Ce sont, dit-on, les descendants- d'es esclaves que les Portu- gais emmeiLèilent; dans: Ii1eede la. c6tedu.Malabar. Quoi qu'il.-ensoit decette.traclition, 'que les « Canoréens » de Paljrnunailmjettent avec mépris,.il est sllr qu'on ne les re~ouv~"millé~~part."aiHears dans. Ceylan. Comme race, ce sont en;général de béaux hommes, bien taiUs, plus forts que:les Tamiis ; mais comme qualités morales ils ne valent-gnère mieux que leurs voisins. Querelleurs et ivrognes, ils sont sans cesse à se disputer et à se battre entre*eux. tDecl?t des inimitiés qui divisent.le pays de temps immémorial et qui expliqueront comment il est ai difficile de ramener ln petite portion de jacobites qui dest attachée à la fortune -d'Alvarez. .Le clerc.de la Kat- chey,..qui servit d'interprhte B Alvarez, lors de sa pre- mière vgte dans Mantotte, est de ce village. Il est le neveu au muppu de I'kglise avec qui il est en inimitik. Le muppu s'étant soumis avw son parti. B l'évêque de Jafîna, il n'en a pas fallu davantage'au neveu pour se mettre du cbté d'Alvarez. Peu à peu, voyant son intérêt 8 prendre la direction *des ahires des CC Carears n de Mantotte, il est devenu l'homme. important di1 parti, le boute-en-train de toutes les miseres qui nous sont faites; de tous les troubles qu?on ne cesse de nous susciter. Pendant la mission qui fut donnée à Palimunai, Monsei- gneur fit des dbmarches pour le ramener. 11 répondit

. poliment, mais fermement qu'il était trop tard. Un an après cependant, voyant la tournure que prenaient les affaires da parti après l& jugements r&us par la Cour

de ~ a q & i l demanda une entresue; bec moi. protesta de - . son mt5pris pour Alvarez et les jacobites, promit de se:.s.qumettre à .l'év%que et tje, ramener, les égarés ,de ~&totte..~a dkcision,de la Cour suprê-mq a, .de nouveau, mo&t5,dse idees, paraPtil, et l'a mis B mbge de dieux POk la &rité et l'excellence des doctrines jacobites, et de discerner les mérites cachés de son héros, le R. ALVAREZ. . e Si1 :fayt- juger des habitants de Palimunai par le spé&menA que j'ai essayé de décrire, le lecteua aura sans ' .

doute une pauvre idée de ce village. ,Eleureusement tous n'ont pas regu une éducation aussi s~ignee que- l'ami d?&k~& , - ; leur foi, malgré hien des défauts qu'on aurait à leur, reprocher, est encore vivace. Ils le prouvbrent d'une mapibre évidente pendant la mission qui leur fut pr8ch6é. fous, hommes et femmes - & firent leur devoir durant cette mission. Natin et soir; pendant quinze jours que durbrent les exercices,. t'église &ait comble. Mais ce n'est, ici ni le temps ni le lieu de -décrire la mission de &limynai, dont il a été parlé ailleurs. Aussi, je n'en - - - - - - - -

fais mention que pour constater le bien im.mense qu'elle fit,, non seulement B -~alimunai,' mais & Nannar mbme, ob les chrétiens, plus ou moins imbus de l'esprit pro- testant, voyaient avec indifférence, sinon avec un certain ' plaisir, les menées schismatiques d'Alvarez et de ses . complices.

'Des le retour d'Alvarez, comme préfet apostolique9 I nos catholiques voq aient de très mauvais œil l'occupation . -

de. 1:église de Parapankandal par un individu qui ouver- ,

tement se déclarait schismatique, et demandaient au missionnaire de prendre les mesures nécessaires pour le méttre à la porte. Une pétition, sigde par plus de trois mitle de nos chrétiens, fut présentee à l'agent du gouver- nement,, lui demandant de nous rétablir dans nos droits

- et de. faire restituer cette église aux cathoGques. Le -

i~~:~ctobré-4:888;~&Varez èt les cliefs. du parti. jacobite furent.convô,Q& ibaa.~aCchery, pour'rendre compte de l&, bondnité dais Faffaii-e , dw7cette 6glisa Le: premier n'éUt gardéde répondre.& I'apbel et, les autres ne paru- rent -que pour affirmer léur'atiachemeint à la-religion des « q~cythiars » (ils voulaient dire1« Syriars-n, mais le mot n'avait pas encore eu le iemps de pénétrer leurs oreilles!, et le refus absolu de re~omaître MG BONJEAN! ! pour leur évêque. Il ne nous restait plus d'autre ressource que d'avoir recours a u m'oyenslégaux et d'e revendiquer

droits devant unetcour de hstice. Remarquons ici en passant que, d'aprbs le juge de la

Cour suprême, il* aurait fallu, à cette époque, prendre nous-mêmes la loi en main, casser la tête &quelques ré- volt& et prendre possession de l'église v i et armis. Alors notre cas était clair: nous aurions peul-êLre été con-

" damnés .à quelques roupies d'amende pour avoir viol6 la paix; mais nous sérions restés possesseurs de l'église et personne -ne pouvait. nousl contester nos- .droits.- Nous ignorions alors cette particularité de la loi anglaise. Avis à ceux qui se trouveront dans les mêmes circonstances.. . mais ils feraient bien toutefois, avant d'engager la ba- taille, -de prendre L'avis du juge qui, B cette époque, présidera la Cour suprême ; car, paraît-il, il y a parfois diversité d'opinion parmi eux à ce sujet.

Nous ne négligeAmes, cependant, aucun des moyens qui nous furent indiqués par nos avocats. D'aprés leur ordre, et aveb l'intention bien arrêtée de poser ce qu'ils appellent un casus belli,.je me rendis le 11 octobre 1888, accompagné de quelques témoins seulement, et arme.. . de mon parapluie, B l '~~1ise de Parapankandal, pour en réciamer la possession au nom des catholiques du dis- tric*f.ffsrenpar une armée de cent cinquante B deus cents Carears. La reniontre fut des plus comiques, si

I?on peut appliquer ce mot A une affaire d'une consé- -qÙence 1 aussi. sérieuse. Les fusils et les bâtons dont on hei'qenaçait, aiissi longtemps que j'étais B distance de l'église; disparurent comme par enchantement dès que

+ je mé.fus approché du mur d'enceinte. Alvarez et son fidale acolyte, en ,me voyant approcher, s'enfermèrent

* danda 1 maison et ne daignarent même pas me répondre

place. L'entrevue avec les gens ne fut pas langue. Après nons,;êtce.assurés que toutes les entr6es dans le terrain , - &$Ti i-"" xd de l'église étaient solidement barricadées, nous reprhes . :+&$,+ y>.v..,

le, chemin de Mannar, prêts cette fois à entrer en cam- - .XX4 -;:> 92:;

"I . O ^ _ _ *

Pape- t

-. Envoyé à Colombo par Monseigneur, pour m'entendre avec les avocats et préparer les &%nents du procés, j'y passai tout le mois de novembre f888. Aidé par Mgr BON- '

JEAN*& par le R. P. Charles COLLIN, dont le secours m'a été inappréciable en cette circonstance comme en toute . antre-où-nous- avons- eu l'occasion de r6clamer Ieurs . . services,'il fut résolu avec nos avocats que, rentré à Mannar, nous mettrions en Cour un premier cas dans .

lequd les chrétiens, autrefois soumis à la juridiction@ goanaise et qui s'étaient soumis à l'évêque de Jaffna après l'exécution du concordat, se porteraient comme r&clamants et demanderaient à la Gour de les réintégrer dans Ienrs droits SV 1'Cglise de Parapankandal, leur prqmettant d'y introduire le prêtre désigné par l'bvêqu-e

.

deJaffna à l'exclusion de tout autre. = - , .

Pour des raisons qu'il serait trop long d'énumérer iei, mais spécialement par suite de la maladie et de la mort du regretté P. O'FJANAGAN, le cas ne put être mis en

I Cour que le 27 mai 1889. PA de temps après son retour à Ceylan, Alvarez avait .

8té rejoint, à Colombo, par un vieux prêtre goanais, &gé

- :relav6.,des .. :$.. . ,.,-:.-:-. censures qu'il avait encourues, . . il . abjura le ~ ~ ~ s m e ; e ~ . r e n t ? a e n grilce avec. l ' . ~ ~ l i s e catholique. II se g@~&maintenant, dit-on, da& 1; sile&eelj~a retraite, . . ,..? 8 . 1

b bienJerrniner une vie dont il a employ& une si Jarge ,.. . .paqtie,,,+comba$tre, . , . . - l'Église, sa m$re, et 1~archev.êque de &a son. supérieur lbgitime. : 9.: .b . . . ..

,:&esqge,.+ . .... la marne Bpoque &aient arrivés &Colombo ;&eux y&tres: syriaques, tr& versés. dans la litthrature - , . * . . 4 ...... ,tarn~uie,,~et; ,..~... qui ,rendront ,des. services .immenses à la *

oaose,?~. C;e.st ,+insi que les avait annonkbr, journal > . A . .. d;;lai@c&.. T ~ i s j o g r s apr$s,. le m h e journ&,declarait

' v,,...., ' .,,* :..

,q*q.ce. pr&res' n'étaiegt pas venus pour demeurer dans l'île, mais uniquement pour rendre visite à Alvarez. Ces prbtres, en-effet, n'&aient autres que deux ex-religieux, fréres lais d'une congrégation fond& par l'apostat Mel- lus3 etqui, aprks la conversion,et~le retour à l'unité de , ce dernier, forcbe de se dissoudre, envoyait ses sujets chercher fortune dans les différentes Sectes qui se par-

__tage#-l_e &-ouest de l'Inde. Ces deux aspirants ne .. ,

f p n t pas trouvés assez mûrs, paraît-il, par le « préfet ap.ostolique D , car, huit jours aprbs, nous adprîmes : qu'Alvarez s'était embarqué avec eux pour l'Inde. Nous n'en entendîmes plus parler depuis.

Rentre dans l'Inde, qu'y faisait Alvarez? C'est la ques- tion que, chacun se posait. On n'entendait que très ra- rement parler de lui, et encore en termes poil&, qui .montraient avec quel soin le renard savait cacher son' . - jeu et preparer ses coups dans l'ombre, Il n'était pas' ,

isactif cependant,. et les correspondances privbes ' que mus recevions à son sujet nous le montraient se traînant aux pieds de ?dar Dyonisius, dans le vain espoir de lui wacher un titre que son orgueil ambitionnait. Le ab tropolitain jacobite du Malabar soupçonna& croyons-

. - - nous, sop nouveau complice et refusait de lui imposer

1es.mains. C'était juger trop2 favorablement de Mar Dyo- nisius. ~'offfe,d'uné somme de 1000 livres sterling, faite

1 -i

a r l é w f e t 'apoit'oliquue 11 pour acheter sa c3ndcration d'é~êque,~"ét)ait trop tentante pour ne pas ébranler la prétendue rigidité du métropolitain. Un autre motif le retenait : un Irlandais, catholique de naissance, qui s'étaithé, je ne sais trop comment, Zi Kottayam, rhsi- dence de l'évi3que jacobite, 'était venu à mourir. Pendant son séjour dans l'Inde, il était parvenu à amasser une fortune considérable, qu'il laissait par testament, sujet &,'certaines konditions, ' am' 'l'évêque - catholique, MW LAVIGNE; qu'au* .prélat jacobite, Mar Dyonisius. Le premier, considérant la provenance de cet argent, crut devoir refuser le legs. Mar Dyonisius ne se montra pas si scrupnleux.' Upe condition cependant le @ait, condi- tion étrange sans doute et d'une originalité bien digne d'un Irlandais qui avait oublié son bapthme pour vivre i la manière des Turcs, mais condition sine pua non. Mar Dyonisiqs,-en acceptant-ce -legsrdevait-s'engager à ne jamais imposer les mains 5 Alvarez. Le rusé prhlat fut assez habile pour ménager la chèvre et le chou. 11 accepta le testament de'l'lrlandais et fit' consacrer Alva- rez par l'un de ses Suffragank, le nommé ~hiroutra Metrar, qui reçut 6000 roupies pour sa peine, $ndis que les 4 000 auires tombaient dans la bourse du métropo- litain.

Arrivé au comble ,de ses désirs, orné, devant les hommes, du titre ronflant d' .archevêque métropolitain deceylan, deGoa et de l'Inde», mais la conscience char- gée d'un troisième et plus grave crime, le renégat se hata d'accourir dans Mantotte pour y assurer par sa présencè ses timides ouailles. Il n'avait pas, d'ailleurs, attendu jusqu'alon pour les pourvoir de pretres selon leur gotlt. Un certain Abrew, jeune homme de vingt à

.A. - 89 - ;pingt,-deux ans, dont- le vrai nom est resté probldma- fiiu&4tait- venu, dès.mars 4889, remplir la place restée ~ids;pWl'e-départ du préfet apostolique. 11- fut suivi d'2in. autre, et, quelque temps après, l'ex-cuisinier San- tos/'mainteaant le a très révérend Santos, vicaire général deila mission syriaque à Ceylan » ,vint compléter le trio. Aucun d'eux, paraît-il , n'était' très versé en rubriques ; mais Alexandre, ?ex-interprète d'Alvarez, s'offrit à aller Ies4,1eur enseigner dans les moments libres que lui lais- serait son travail de clerc A la Katchery. Le maître et ' ie&lèves ne s'entendaient pas toujburs. Quand les liba- tions avaient été plus abondantes que de coutume, les élèves se révoltaient, et le maître, assez souvent, était obligé d'avoir recours aux arguments frappants pour les mettre à la raison. C'est après une dis'pute de ce genre, suivie de coups de pied et de cotlps de poing, que l'un d'entre eux, le premier arriv6, crut pouvoir prendre la poudre d'escampette. Transfiguré en mahométan, le

- ---turban-sur-la-tête et- le silei autour des reins, il quitta Palimunai au milieu de la nuit, à l'insu de tout le monde, et prit la route de Pésalai, oh il espérait pouvoir s'em- ' barquer pour l'Inde. Malheureusement., il se trompa de route et vint aboutir à Oleitoduvaï, où un mahométan, le prenant pour un de ses confrères, s'offrit à le con- duire à Pésalai. Au lieu de lui rendre le service de l'ex- pkdier de-suite dans l'Inde, nos Pésaliens le firent boire davantage, et, quand ils le virent presque insensible, ils le dépouillèrent du léger vêtement qu'il portait;lesoula-. gèrent d'une quarantaine de roupies qu'il avait dans son portemanteau et l'abandonnèrent à son misérable sort. Revenu à lui dans la soirée, il trouva moyen de se rendre aubateau qui était en partance pourl'lnde. C'est là que les estafettes, envoyés de Palimunai, le r.etrouvèrent: Ils ne purent, cependant, le décider à les suivre. Pour cela, il

f&$de aoaveau4vqifi3reooprs b bouteille, et, aprbs avoirinoyé,.~ . . ww;a?ns1Ia~ack(ea~-4+~e de -palmier), ils le pQk.Brent &r&m@ d ~ - . u n ~ charrette B bœufs qui les. attend& sur. ,le rivage, et le ramenèrent à Mannar. C'est cpché dans es:véhigulert la t ê b envelappée d'un chiffon a&, :que nous jle -vîmesr passer, devant notre porte,snivi deitous~les gamins de la ville,.qui lui faisaient cort&ge et le :ppursuivaiebt de leurs, quolibets. , Je demande pardon au ,lecteur d'être obligé de faire

passer5;squs +sesr yeux&@ s c e ~ s si Bcœurantes. C'est le jseul~. moyen, &aille&,: dafaire. bien connaître et le schisme ,jacobite et ceux qui l'ont fomenté et nourri à Ceylan. , .

La pqBsence d'Alvarez, on, le wit, devenait nécessaire pour remettre .la pairdana le, ménage, autant que pour inspirer de la-,confiance aux récalcitrants.de Mantotte. -

Ge qui n'avait pas peu contribué à' Bbranler cette con- fiance;', cIétait l'attitude que : nos catholiques avaient

-prise-tout à-Co~p~-ûn-voy~t-les.- démarches faites par leur évêque 'et par leurs prêtres pour arriver à une prompte solution du cas.-Persua.dés; qu'ils avaient pris la chose à cœur, et &s de se voir sou'enus par eux, les habit&s de Mannar et a les catholiques de Mantotte avaient repris l'offensive, aprbs avoir subi quelque temps en- silence les attaques des schismatiques. .

Le 23 aoat 1889, uii secondais, dans lequel i'évêque de Jaffna, affirmant ses droits sur i'église de Parapan- liand4, rédamait cette église comme chef de lfkglise catholique dans le nord de Ceylan, était mis en Cour. Les schismatiques, d6jh épuisés par lés frais énormes'

- qu'avaient entraînés les préparatifs du premier cas,

. comptani peu, d'ailleurs, sur ile succès final de leur cause, commenchrent, d&s lors, à baisser le ton et ii se montrer. plus réservés dans leurs paroles.

;#esti(sur ces -entrefaites .qu'Alvarez arriva à Mannar. .~o.&;qnlhomme qui jusqu'à ce jour s'était montré assez h&ileA?choisir son temps, il faut avouer &e le moment $&ait pas propice. Aussi, grande dait ,être sa déception, diIIdcomptait sur le triomphe d'une belle réception. Nanw b u t entier &ait sur pied ce jour-là; mais non pasipr6cis6ment pour lui faire cortège, comme il s'y attendaithpeut-&re DBs son entrée en ville, il fut reGu par le~~sifflets et les protestations indignées "des Para- vars.iI!lusioin, il trouvait la route bordée de mâts por-

r t .tan&+vieux balais. des soaliers en lambeaux;' dé vieilles loques déchirbes. Mais ce qui, spécialement, dut attirer son;attention. c'étaient les drapeaux jacobites, fabriques pour la ekonstance par nos chretiens : uZz, un singe énorme, appuyé sur un trident rec3urbé. en forme de crosse et .portant en exergue : J'accot bites (Jaceot mord), 00. en. tamil : Jakko Pittars (singes fous). ..,Pour cornpMer~ la dbception, l'agent du gouverne-

- - m&.iisous-prbtexts .de -protéger (( Sa .Gr&ce » contre l.%ostilitBdes catholiques, envoya-quatre soldats de po- lice pour lui sex%ir d'ekorte, et ce fut escorté de la sorte,

.

comme un malfaiteur, qu'Alvarez, maintenant « Mar r julius-le* B, arriva e n m à la cabane qui lui sert d'église à Pabnunai. ,La lendemain de son àrrivée, le nouvel a archevêque a

sdEcita.et obtint une entrevue de l'agent. Il-se rendit,. ?t.l'heure convenue, h L'office du gouvernement, drap(-

.

dans sa magnifique soutane rouge écarlate, surmontee d'im lqge manteau de même couleur, doublé de soie violette, la tête couverte d'un chapeau de cardinal à glands d'or.; la ceinture, jaune d'œuf, seule tranchait sur ce rouge éclatant. L'agent l'attendait, assis A son bureau. Sans mgme se lever pour recevoir son illustre~visiteur, .

* il lui indiqua de la main un sii3ge qui se trouvait à sa

pertee et s'jnforma;de l'objet de?sa visite; II apprit suc- cessivérnent, f i e . le-patr ia~he d'Antioche avait* chargé .Mar. Julius -de lui offrir se's respects, ce d&t il se sou-

,- ciait peu*; qu'Alvarez &ait devenu archevêque de Ceylan, de Goa. et de l'Inde; qu'il était actuellement le seul archevêque jacobite: que la « Syrie n n'était pas un « animal », mais une contrée située dans la Turquie d'Asie ; qu'enfin lui, *Mar'Julius, avait un lourd fardeau à. porter ; ce. qui ne parut guére faire impression sur ragentj-car il lui fit. la remarque que, le Créateur l'ayant doté;de.larges épaules,~il ntavait-pas à craindre de suc- comber sous le poids; Quand il fut sorti, l'agent ne put s'empecher-de dire que, « de sa vie, il n'avait rencontre fanfaron pareil ». Et, dans le rapport que tous les mois les agents .du gouvernement sont obligés d'envoyer au gouverneur, à la date de cette visite, il écrivit ces mots: - « Aujourd'hui, visite du renégat Alvarez; il vient, pa- raît-il, dans le di&ct pour mettre.le ltrouble parmi les ~a t~o l i ques romains. cettev visite- e t l'attitude de l'agent vis-à-vis du soi-disant archevaique ne contribuBrent pas péu. sd6consid6rer Akarez dans I'qsprit- des gens de Mannar. Le cumprit:il enfin ?... i l faut le croire ; car, dès le lendemain, il partit pour Mantotte, oh nous n'en- tendîmes plus gube parler de lui, sinon pour entendre dire qu'il donnait force confirmations et qu'il avait con- sidérablement modifié' le Rituel pour l'administration du sacrement de phnitence, le mettant plus B la portbe des gens et diminuant en meme temps les fatives du ministre. Le rite jacobite est, sous ce rapport, des plus simples et des plus faciles. *Une simple croix de bois,

. placée sur une table, remplace le confessionnal. Le pénitent s'approche, fait trois grandes prostratioris (ré- miniscence du vendredi saint, sans doute), récite le Con$teor.et l'acte de contrition, met la main sur le pied

de. la .c,roix'et fait serment qu'il est pécheur. Le pr@tre, assis-Aquelque distance de là, kve de temps en temps larnainret~ absout in globo tous ceux qui seno.nt appm- chés de.la' croix. Ce n'est pas plus difficile que cela. .:Le temps approchait où devaient se juger nos procès. Le' 4k.aovembre avait été fixé pour les débats. Dès -le 8, Monseigneur &ait arrive B Mannar avec nos avoués et les avocats.

.Le 14 au matin, les débats s'ouvrirent par la déposi- tion d'Alvarez, que nous avions cité comme témoin. Le. paume faisait r 'pitib Z i voir. Les aveux les plus compm- mettants pour lui, les cqntradidions les plus flagrantes, les mensonges les plus effrontés, tout se croisait, s'en- tremêlait dans sa bouche. D'abord, il commença par admettre q;'il 'était suspendu par son évêque et que -. S

cette sentence n'avait jamais été révoquée ; qu'en disant la messe et en administrant les sacrements il était tombe sous les censures de l'Église. Il se déclare ouvertement jacobh~~syrien et admet avoir reçu a un appohtement n du métropolitain jacobite du Malabar. Il reconnaît le palriardhe d'Antioche -comme son chef spirituel, mais, chose etrange à dire, ii ne sait où il demeure, si c'est ti la Mecque ou ailleurs. li ignore quelle est la doc- trine des jacobites syriens. Cette doctrine se trouve contenue dans des livres écrits en syriaque, et il ne sait pas-lire le syriaque. Les jacobites ne se servent pas du latin. Lui se sert du latin. li y a, sans doute, ?les ditié- rences dans l'administration des sacrements entre les -

deux Églises ; mais lui se sert du Kiiuel rhmain. Le rite goanais -et le rite romain différent lotalement. .. Cepen- dant, tous les deux se servent du Rituel romain et du Missel romgin. .. Lui aussi se serl du Nissel romain.. . mais il omet la prière pour le Pape. «Il n'y a pas de prière pour

. le Pape dans le Missel romain. (On la lui montre.) - Ce

nYest2pas,une;,prière,-~elq c h t une commémoraison. N d,'archev6quedei Goa fat créé par la roi de.Portuga1.. . II ~ ' & c h e v & ~ ~ e de Goa fat d'&or& soumis au Ripe.. . mais le Pape l?exc6mmunia.;i .Ceci eut lieu au. seizikme ou au dix-septiame sihcle. .. Tous les .archevêques de Goa, depuis, . ont ;été, regardés A comme schismatiques par les Papes, etc. DécidCmentl'archevQque de « Goa, de Ceylan et' de i'lnde )) fit triste figure dans sa déposition I Le pre- mier d6rnoin de la défense ne fit guhre. mieux. Il protes ta qu'il avaktoujours été schismatique.; qu'il n'avait jamais reconnu-le Papexomme chef. de l!Église; que les pretres goanais étaient tous. schismatiques ;... un peu après, il avouait cependant qu'ils enseignaient que le Pape était chef .de l'Église ; qu'eux-memes (les Carears) avaient envoyii des dtitions au Pape pour qu'ii leur renàît leurs prêtres goanais. Sa seule raison, d'ailleurs, de ne pas vouloir de l'évêque de Jaffna comme son supérieur est qu'il est u Italien u' et qu'il ne roulait pas de pretres itaiiens dans-celte.Églisa Traissemaines après, le même témoin, qui était en même temps le chef de la caste et le prenïierùéfendant 'dans le procès, allait rendre compte à Dieu des mensonges 'qu'il avait dits 'en cour et de la perte des &mes qu'il avait entraînées dans le schisme. Sa

. mort, qui fut des plus misérables, ne fut pas sans faire impression sur les gens de sa caste ; mais, absorbés par d'autres affaires, ils l'eurent bien vite oublié.

Les débats durbre~t trois jours, et ce ne fut que le . cinquihma jour.que le juge rendil son jugement. Il don-.

nait gaie de cause à l'évêque et aux catholiques sur toute la ligne. Les droits de l'érhque de Jaffna sur L'église de Parapankandal étaient reconnus ; le prêtre nomm6 par lui avait seul le pouvoir d'administrer les affaires tem- porelles et spirituelks de cette &lise. Alvarez et ses sbides et&t déclar6s. intrus et oblig& de remettre les

clefs, de l'ggliser au reptésentant de l'évêque. Enfin, les frais:de cour étaient à la charge des défendauts. Nous ne Pouvions mieux esperer. , ,. .

T Le lundi suivant, 25 novembre, accompagné du & 'B. D U B R E ~ , j'allais prendre possession de l'église au nom de l%vêqne et la réconcilier au culte catholique. Une quaraitaine de schismatiques s'y trouvaient rhunis, et, parmi enu, trois'des principaux chefs. ns nous reçu- rent assez froidement d'abord, mais se montrèren't polis, noyas remettant, sans contester, les clefs du presbytère .

eb:bs.bijoux de l'église. Peu k peu la glace se rompit et nous cornmen~times à causer. Ils me parurent beaucoup moins a4tach6s au schisme que je ne l'avais cru deabord. Une fausse hante seule et une ignorance vraiment déplo- rable les retenaient encore. Ils craignaieat de passer pour des r trdtres » auprès de leurs complices de Colombo, s'ils se soumettaient à l'évêque avant la décision de la Gour supreme. Ils s'étaient, de plus, liés ZI Alvarez par serment, et la délicatesse de leur conscience (?) ne les croyait relevés de ce serment qu'après la confirmation par la Cour suprême du ~ugelnent de Mannar. D'ailleurs, ils ne tenaient ni ZI Alvarez ni à ses prêtres ; mais pou- vaient-ils les planter là, après les avoir reçus chez eux et introduits dans leurs églises. Tel &ait leur raisonnement, absurde sans doute; mais allez leur prouver qu'ils avaient tort ! Je me retirai donc, me contentant de leur pro- messe d'une soumission prochaine, et demandant ZI Dieu de leur'ouvrir les yeux à la vérité et de les ?mener tous

- . .

au vrai bercail, sous la houlette du pasleur légitime. Quelques jours aprés, le 5 décembre, Alvarez et ses

louveteaux s'embarquèrent5 Vangalai, pour allerà Pam- ben. Que firent-ils 18 ? Personne ne le sait. Pendant trois semaines, on n'entendit plus parler d'eux. Leurs adeptes eux-memes ne savaient oh ils &aient. Enfin, tout %coup,

1&3~&6cembre, on les vitaapparaStre de nouveau à Co- lombo;. où sous les laisserons p.Our. suivre les péripéties de notre proc&s en Cour siiprAme. . VI

Aprbs *plu&eurs renvois,' nos deux cas furent enfin inscrits sur, les .rôles -pour le mardi gras, 18 février 1890. Da? .iO heures du matin, je me, rendis en Cour avec le R. ,P. CH; COLLIN et pendant trois heures entihres nous entendîmes l'avocat der la: partie adverse s'bvertuer à

' prouver- que, ses clients n'étaient nullement schisrna- tiques;mais:de bons et pieux catholiques, sou-mis, comme tous . les catholiques dQrient de&iient l'&Ge diailleurs, au- pape de 1'0rie&, le patriarche d'Antioche, reconnu comme tel et par le droit canon et par diverses bulles des papes d'occident. Les vrais schismatiques, c'étaient les

qui reconnaissent la juridiction de Léon XIII en Orient. Le pape de home était sans doute un saint hornme,!que lui, protestant, estimait beaucoup ; mais qui, comme tout homme au pouvoir, n'était pas f%ché.de-voirLson-autoritésiétendre cau-dslà des limites de sa province. De là, ces bulles et ces concordats qui, en somme, n'ont aucunevaleur légale, mais qui prouvent combien les papes d'occident on1 toGjours été jaloux des papes d'orient et ont cherché à entraver la juridic-

. tion de ces derniers. Le cas actuellement en cour n'est qu'un des nombreux résultats de ces abus de pouvoir de la part des papes de Borne.

La comédie, comme je l'ai dit -plus haut, dura trois heures pendant lesquelles il nous fallut subir l'éloquebce de ce trop fécond rhéteur, o t ~ l'ignorance des faits d'his- toire les mieux établis le disputait aux apprkciations les plus absurdes des doctrines catholiques. Ce qu'il y avait

. de @us pénible pour nous, c'est qu'il nous était facile de voir Que le Juge, sans accepter toutes les absurdités de l'avoca!, partageait u*n bon nombre 'de ses opinions.

Aussi, à l'issue des débats, il était clair pour nous que la Cour suprême n'entrait pas dans les idées du juge de Mannar, et que nous ne pouvions guhre espérer voir con- firmer le jugement de la Cour inférieure. Aussi, en quit- tant la Cour, je télégraphiai au R. P. SANDRASAGRA d'aller prendre possession de l'église en son nom et au nom des chr&tiens Ilu district.

C'&ait une nouvelle phase qui s'ouvrait dans l'affaire de ce prochs. Ce que la loi nous refusait, nous étions decidés à le prendre par force, quittes à évacuer l'église . si quelqu'un peut arriver à nous déloger de 18.

Depuis, la Cour suprême a rendu ses décrets. Nous sommes condamnes de par la loi à quitter l'église et B payer tous les frais du procès. Espérons que le bon Dieu nous suggérera de ne faire ni l'un ni Yau tre. Tous ceux de nos Pères que 170bBissance a. piacks dans ce poste difficile, ou qui ont ét6 appelés d'une manière ou d'&ne

. autre à fournir leur quote part de sacrifices et d'abné- gation dans cette l y t e contre l'erreur, ont fait géné- reusement leur devoir, et ceux à qui il incombe de continuer cette .lutte, .sans se laisser abattre par les circonstances, mais confiants plus que jamais dans le secours de Dieu, sont prêts à donner leur sang, s'il le faut, pour le triomphe de la vérité et le maintien des droits incontestables de l'Église catholique.

Nous avons cru devoir faire appel de la décision de la Cour suprême au Conseil privé de la Reine. Une dunion d'avocats examinera prochainement s'il faut maintenir

- cet appel, qui, pour le moment, nous laisse en tranquiilé possession de l'église, ou s'il faut l'abandonner pour d'autres moyens plus aptes à revendiquer nos droits.

Un mot en terminant sur Alvarez et sa suite. Avanl même la décision des cas par la Cour suprême, il avait

-cru prudent de s'éclipser. Vers le milieu de mars, il Ir> partit

p o u l'Inde avec tous ses prêtres, ne laissant à Colombo que deux jeunes novices, dont l'un fait actuellement l'office de curé jaçobite dans Mantotte. Avant dë~ar t i r , ilsrut devoir s'adresser au Gouverneur pour un ass se por t. La lettre était signée : .f. MAR JULIUS, archevêque de aeylan ... etc... Le Gouverneur se contenta de lui ren- voyer sa requête, l'adressant au « R. Alvarez, soi-disant archevbque », et de lui sipifier que « n'étant ni arche- vêque, ni sujet anglais », il ne pouvait faire droit à sa demande.

En partant, il promit de revenir à Ceylan au bout d'un an. Depuis, nous voyons-dans les journaux de 1'Inde qu'il chershe à embaucher certaines églises du diocèse de Mangalore et de Cochin. La décision de la Cour, cela se comprend du reste, a ranimé les espérances du parti dans Mantotte. Nous espérons que leur joie sera de courte. durée, et que Dieu, dans sa miséricorde infinie, paenika enfin piti6 de ces pauvres égarés, et leur mon- trera la seule voie qui'conduit au salut, la Voie de l'Église catholique; soumise a son chef visible, le Pape de Rome.

C.MASSIET;O.M.I .

(LOUISE COUTEAU)

DIRECTRICE GJ~NBRALE DE LA SAINTE-FAMiLLE -

Les grands deuils se suivent de prés dans Ia Sainte- Famille. Il y a quatre ans à peine, on y pleurait la Bonne

, Mère Marie de 13 Croix (Honorine Hardy-Moisan) qui, depuis vingt-sept ans, tenait d'une main. ei malernelle et si ferme les rênes du gouvernement, et de qui la Sainte-Famille avait reçu une si gén6reuse impulsion, notamment versla grande œuvre des missions étrangères.

- - - Aujourd'hui, c'est sur une nouvelle tombe, récemment ouverte, que se répandent les larmes et les regrets de

' nos Sœurs. Le28 janvier, ellesconduisaient à sa dernière demeure la Bonne Mère Marie du Saint-Sacrement, direc- trice gBnbrale, dbc6dCe le 24 janvier à Barcelone, dans sa cinquante-quatrième ann6e.

La nouvelle bien inattendue de ce décès a produit par- tout une explosion de douleur profonde. L'Association tout entière s'est sentie comme frapp6e au cœur. Elle

. honorait dans la chère défunte la digne héritière. des vertus et de la grande autorité de la Mère Hardy-Moisan, et elle fondait sur elle de si grandes espérances !

Toutes les douleurs de la Sainle-Famille trouvent un fidèle écho dans notre Congrégation. Nous .surtout qui, depuis trente ans, avons vu de pres la Mère Marie du Saint-Sacrement, qui-avons connu sa belle intelligence

èt son excellentcoeur, la douce et constante Bdification de sa vie, et sa bienfaisante action sur les grandes asuvres confides ii sa sollicitude, nous nouslentons pro- fond6mentaffectés de la perte prématurée de cette Arne d'élite, et nous prions Dieu de la faire revivre dans la Directrice générale qui est à la veille d'être élue. C'est le. plus bel éloge que nous puissions faire de la Bonne Mère défunte. C'est aussi le meilleur souhait que nous puissions former pour le bonheur de la Sainte-Famille.

Née aux environs de Blois, le 2 juin 1837, Louise Cou- teau fit paraître de bonne heure les plus .heureuses dispositions. Son esprit s'annonçait vif et pénétrant, et son cœur enclin aux nobles sentiments de la tendresse filiale et de la piété. Elle avait une répulsion marquke pour la dissinîulation et le mensonge. Tout en elle était d'une candeur charmante et d'une parfaite limpiditk. - Les jeux qui captivent les jeunes filles étaient pour elle sans attraits. Douée d'une raison précoce, elle avait des goQts sérieux, notamment pour la lecture. Ce goQt des livres, sans nuire son innocence, lui fit acquérir, toute jeune encore, une culture intellectuel!e, un sens littéraire et une somme de coMaissances qui, mis au service de la religion, y ont depuis jeté un si doux éclat et rendu de si grands services.

Ses premiéres études se firent sous la direction de sa mhre. Les circonstancés particu!iéres où s'écoula sa jeu- nesse l'obligeant a changer souvent de domicile, son éducation se continua en diverses pensions, ~~indpa1.e- ment dans des maisons religieuses.

Quand vint l'heure de chercher sa voie, Dieu, toujours secourable aux âmes droites et sincéres, se servit de sa tafite, Mme Sophie Couteau, pour la conduire à sa voca- tion. Mme Couteau, devenue veuve, s'adonnait dans le monde à des vertuset des pratiques gui, B l'exemple de

saintg ~eanne-krançOise de Chantal, l'acheminaient vers la Yie religieuse. C'était le dessein de Notre-Seigneur de rendre bientdt complète la ressemblance de'^'. Couteau avec la bienheureuse fondatrice de la Visitation, en lui faisant rencontrer, elle aussi, un François de Sales. En altendant,la pieuse tante cultivaitle cœur de Louise, s'ef- forçant d'y développer l'esprit chrétien et le règne de Jésus-Christ. Dans le but de la distraire, de l'instruire et de l'édifier, elle fit avec elle plusieurs voyages aux princi- paux sanctuaires de France. Louise en a toujours con-' servé un charmant souvenir; elle a surtout goûté la

grace insigne que Dieu'lui avait faite de la placer alors sous une si maternelle et si sainte influence.

Elle avait dix-neuf ans, lorsque, en 1856, Mme Sophie Couteau vint à Boriieaux pour se metee sous la direction du Bon Père fondateur de la Sainte-Famille, et s'offrir à lui pour tout ce qu'il jugerait à proposde lui demander. Le Bon Père lui demanda de renoncer à tout pour être toute à Jésus-Christ. A dater de ce moment, la Sainte- Famille n'eut pas de religieuse plus exemplaire, le Bon Pére n'eut pas de fille plus dévouée.

Cependant, toujours en souci de sa nièce, elle continua $.

par lettres le ministère de pieuse direction e t le materne patronage que jusque-ià elle avait esercé directement sur elle. Le resultat decette correspondance fut d'attirer Loliiso, à Bordeaux. Elle y vint voir sa tante au mois de . mai 1858. C'est là y lie Dieu l'attendait.

- .

Sa pensée n'était alors que de faire inne visite à sa tante, devenue la ?;ibre Riarthe de Saint-Pierre, et d'étu- dier sa vocation, et son projet était de s'en retourner avec la supérieure dc !'Esp~rance de Blois, qui l'avait amenée en venant faire sa retraite. .

. . Mais Dieu a des moyens à lui de manifester sa volonté .

aux ames qu'il a résolu de s'attacher. Une grave maladie

r!duisit tout à, coup Louise à toute extrbmité. La science avait épuiié ses ressources, lorsque, à la suite d'ardentes prieres faitesdans la communauté et à Notre-Dame de Toutes Grâces, la malade se trouva tout à coup, à l'éton- nement de tous, hors de danger et en convalescence.

Ceci arriva le 12 juin, jour où la fê te de Notre-Dame de Toutes Grâces se célebre dans la Sainte-Famille. Ce fut le coup de grgce. Louise comprit ce que Dieu voulait .d'elle. Toute pensée de retour à Blois fut abandonnke. Elle sollicita son admission dans la sainte- am il le, et la date de son entrée fut fixbe au 12 juin, en souvenir du trait de providence qui, en lui rendant la sant8, lui avait montré le bercail oh l'attendait le Bon Pasteur.

Elle y entra tout entière et sans réserve, comme Ic comportait sa gbnéreuse et loyale nature. Son âme pure "et candide s'ouvrit sans peine aux enseignements de la vie parfaite, et se trouvaprête à faire valoir les semences de vertu qui y étaient jetbes. En peu de temps la transfor- mation fut sensible. Elle reçutbientdt sa formdextbrieure dans la ri se d'habit, aumoisd'octobrede la mhmeannée.

Envoybe alors au pe'nsionnat de Bayonne, sieur Em- manuel (c'était son nom de religion) y fut chargbe d'une classe. Elle se livra à ce ministhre avec le plus grand zhle. Ses aptitudes pour l'enseignement étaient remar- quables. Elle y apportait de la mbthode, de la clarté et de l'entrain. Elle evoellait à faire travailler ses Blhves et à les intbresser, et elle savait se les attacher sans -riefi leur sacrifier de sa dignité religieuse n i des exigences do la discipline. Tout en elle commandait l'estime et le 'respect, non moins que les sentiments plus tendres de l'aflection et de la reconnaissance. Sa pidté entrait dans toutes ses leçons comme un baume d'autant plus pé- nhtrant qu'il &ait pr6senté avec plus de mesure et de dopce persuasion,

ï Trois ans s'6coul8rent ainsi dans la r6gularit6 et le travail, dans le dhouement et dans la paix. Sœur Em- manuel était heureuse A Bayonne, heureuse avec ses hlhves, plus heureuse encore avec ses sœurs et sa suph- riéure. Sa modestie ne voyait rien au delà e t ne soup- çonnait pas qu'on pfit penser à elle pour autre chose.

Dieu cependant avait sur elle d'autres desseins. Au mois de septembre 1864, elle fut appelée à Bordeaux et donnée pour secrétaire au Pro-directeur gbnér81.

Quitter Bayonne e t aborder des fonctions pour les-. quelles elle n'avait que de l'apprkheosion lui fut, au début, un sacrifice très vivement senti. Mais elle domina promptement cette première impression e t se mit à l'œuvre avqc le dévouement qu'elle apportait ?t tout ce qui &ait le devoir. II y avait en elle une grande puissance d'assimilation. Elle saisit bien vite la nature et la portée de son emploi, et ne tarda pas B y ddployer de rares qualités d'intelligence, de cœur et da piétb. Elle devint bienti3t le parfait modèle de la secrétaire. Dieu lui fit la grdce d'acquérir l'amour surnaturel de son travail. Si ce travail n'était pas l'œuvre de son choix et s'il lui avait (l'abord impose quelque contrainte, elle en vint bienvite a s'estimer amplement dbdommag6e par le privilège de vivre sous la direction immédiate des premiers supé- rieurs, dans une cornmunaut6 qui, (tant la téta et le cœur de ln SociBt6, se doit à elle-même de servir de mo&le B toutes les autres.

En venant & la Sainte-Famille, sœur Emmanuel. y avait trouve deus religieuses Plus anciennes, qui por- taient ce nom. Pour éviter tonte confusion, on decida qu'elle s'appellerait sœur r i e 1 Sainl-Sacrement, nom qui équivalait au précldent, et qu'elle a gardé jus-

. qu'Si sa mort. On se souvient, à la maison gknbrale, de cette secré-

- 104 - t&,en,qui s'est ~éalist5, nous venons de le dire, la per- fection propre' à cet emploi. On .ne vit jamais personne de,.m.oins enco,mbrant, recherchant.moins l'aipfobation et la louange, ni plus assidue au travail, ni plus serviable pour toutes ses sœurs, ni plus aimable dans les relations de *la vie commune. Cette amabilité n'avait rien de bruyant ni detrop en$ressd. Tout y &ait calme et doiir. ce gui n'en faisait que mieux ressortir la siiicérité et le pur dévouemént. Ces belles qualités apparaissaient dans l'air &panoui de son visage, dans la limpidité de son regard, dans le ton à la fois modeste et résolu de soli langage.

Ses rapports . avec ses supérieurs Btaien t empreints d'une franchise et $'une simplicité qui ne faisaient que donner plus deerelief au respect et au sentiment filial dont elle ne se départit jakais A leur Bgard. Ayant à les voir tous les jours pour son travail, elle ne s'est jamais prbvalu de ces relations pour se permettre la moindre ingbrenoe hors de ee que sa propre gouverne pouvait r8ela&er. Elle éta'it en cela bien >ooseillée par sa bonne éducation et 'surtout. par son parfait bon sens. C'est ce qui donnail ili toute sa conduite un caractère de rEscrw et de modestie, une discrétion.et une mesure sans les- quelles les plus généreuses natures, les plus vives inlelli- gences sont toujours incompl&tes eteinachevées.

Toute à ses owupationsprésentes, nullement en peine de son avenir, dont elle se remettait à Dieu et à ses supé- rieurs, elle d4ployait dans son emploi un discernement tri% s h . joint à une parfaite entente de ce qu'il [allait aux &mes dont elle ~ '~ccupa i t . Pour cela, du reste, elle identifiait sa pensde à, celle de ses supbrieurs, et s'appli- quait a l'interpréter avec une entibre fidaité.

Servie Par Une excellente mernoire et par une grande habitude d'ordre, elle &ait parvenue darser dans SOS

esprit toutes les sœuh de la Sainte-Famille. Leurs norns;,les dates importantes de leur vie religieuse, leurs occupations, leurs aptitudes et leurs défauts, le carac- t&re louable ou dkfectueur de leur conduite, tout lui était connu, et tout lui servait à faire de sa correspon- dance un admirable instrument de bien dans toute la ~ o c i k . ~ i u r e u s e s les administrations religieuses qui possédent de tels interprhtes ! Quel puissant moyen pour resserrer le lien des cœurs dans. un institut, pour y fo- menter l'esprit religieux, et y pousser à tous les d6voue- .

ments et à toutes les vertus ! C'est le très méritoire apos- tolat que, pendant vingr ans, la sœur Marie di1 Saint- Sacrement a exercé tout modestement, tout pieusement, contente dans son pelit coin, sous le regard de Dieu et de ses sup6rieun, n'ayant d'autre souci5que de se sanc- tifier pour concokrir plus efficacement à la sanctification des autres. Mous résumerons exactement ces vingt ans de secrbtariat par deux mots dont nous ferions vo- lontiers sa devise : Beaucoup de besogne et peu de bruit.

Quel immense travail, en effet, elle a fourni pendant cette période de sa vie! Chaque année, de sa plume alerte sortaient des milliers de lettres. Et rien de banal dans ces lettres, rien de vague ou de confus, ni de simple remplissage Tout y était net et coulant, tout y allait au but. Chaque destinataire pouvait s'y reconnaîkre, en y trouvant l'expression d'une sollicitude qui n'oubliait '

rien, et qui savait s'adapter à toutes les s@uaiions et 2 -

tous les besoins. Dieu seul sait A nombien de religieuses" la diligente secrétaire a procuré des consolations oppor-

. tunes, un soutien souvent nkcessaire, de bienfaisantes lumières en des heures parfois pleines,d7incerli tudcs et de ténèbres, et par suite, sans doute, combien d'lmes

. lui doivent de ne sY&tre pas arr6tées dans les chemins

- JO6 - ausares ,du devoir, et d'etre parvenues au terme de leur vocation ! m=.

Aprés six a& passés au secrétariat du Pro-directeur général, Sœur Marie du Saint-Sacrement prit la direc- tion3du secrktariat de la Directrice générale, au mois d'octobre 1867. Elle devint ainsi le bras droit de la bonne Mére~ Hardy-Moisan, et, à, des titres divers, l'as-

' sista de son cœur et de sa plume j &qu'à sa morl. Cette nouvelle collaboration agrandissait son horizon,

et, par de fréqueqts voyages, la mettait en communion plus intime avec les œuvres et les sujets de la Sainle- Famille. C'est ainsi qu'elle accompagna souvent la Bonnc Mère dans les maisons de France, dè Belgique, dlEspa- gse et d'Angleterre. Elle parlait et écrivait couramment Yespagnol et l'anglais. Cette aptitude aplanissait bien des difficultés, et donnait aux visites qui se faisaient en ces pays une aisance précieuse pour tout le monde.

Son passage dans les maisons y laissait toujours la plus édifiante impression. On aimait à la voir entourer la onn ne ~ e i e d'un véritable culte d'as$stanee filiale et de tendre vhkation. 'On admirait sa simplicité, son humeur toujours aimable, sa. régularité, son amour de la vie commune. Nul n'était moins exigeant pour le soin de sa personne, ni plus facile à contenter. Nul nc pratiquait une piété plus' avenante et plus communica- tive. Ces exemples de la sicrétaire, venant à L'appui de la grande autorité de la Bonne Mère, rendaient l e s visites particulièrement oonsolantes, et ajoutaient nota- blement à leur efficacité.

Mais la ne se bornaient pas les services de Sœur Aiarie . du Sàint-%crerne.nt. Une fois devenue la secrétaire de la Bonne MBru, elle fut admise en cette qualité au Con- seil de la Directrice et de rbdigar le compte rendu des séances. C'était un témoignage de con-

fiance'dont elle eu1 garde de se prévaloir. Elle n'y vit qu'un travail de plus, et elle s'efforça de s'en acquitter.

, le mieux possible, admirablement servie _en cela par la lucidité de son esprit, par la rectitude de son juge- ment, et par sa bonne mémoire que secondait puissam- ment l'emploi de la sténographie.

On conserve ailx archives de la maison générale les procès-verbaux qu'elle a rédigés pendant plus de douze années. Le sens des affaires, l'exposition logique, la clarté, tout s'y réunit pour - faire des chefs-d'œuvre du genre. C'était pour l'humble et intelligente secrétaire une excellente préparation aux charges plus importantes que Dieu se yéservait de lui confier.

Au commencement du mois de maj 1881, le Conseil général de l'Association se réunit ' à Martillac, sous la présidence de notre T. R. P.. Général. Un vide s'était rhernment produit dans ce Conseil par la mort de la MBrè Gonzague Machet, l'une des religieuses qui ont le plus honoré la Sainte-Famille par leurs vertus et leurs talents. Sœur Marie du Saint-Sacrement fut désignée pour prendre la place de cette vénérable Mère, avec les insignes de Conseillère générale. Cette nomination la tirait du rang modeste qu'elle avait occupé jusque-là, et qu'elle espérait garder toujours.

Elle arrivait tout à coup aux premières charges de la Société. Car, A Ia dignité de Conseillère gén6rale on ajouta les fonctions d'Assistante générale pour L'ensei- . . pement, el de Supérieure générale de or et te.

Un abplaudissement unanime accueillit ces nomi- nations. La Mère Marie du Saint-Sacrement fut seule à s'en étonner et à s'en effrayer. Mais les pens6es de la foi et le sentiment du devoir la soutinrent. 11 g avait en elle une piété vaillante et un sens surnaturel très élevé. - .

Voici ce qu'elle m'écrivait, le 23 mai 4581 i

« ... 11 m'a fallu la pensée de la volonté de Dieu et la certitide de son secours pour me tenir debout. Puis, j'ai m&ntei&t la faveur de la communion quotidienne, excepté le jour de confession. Quand on communie tous les jours, n'est-on pas obligé de marcher, quoi qu'il arrive, et de se livrer sans réserve à la. volonté de Dieu? Je me sens plus obligée que jamais envers Dieu, envers la-Famille, et, quelle que soit ma faiblesse personnelle; j'espère, avec la g rhe de Dieu, ne pas faillir à mon devoir. fL -.

Vous m'avezst souvent que j'étais un roseau, et vous aviez raison (1). Comment se fait-il que ce pauvre roseau soit aujourd'hui élevé sur le chandelier, à cette heure critique de la persécution? C'qst un mystère pour moi, pius encore que pour d'autres. Mais c'est Dieu qui l'a fait, et c'est Dieu qui le veut; il n'y a qu'a Courber la tête.

u Aujourd.'hui - - - je vais prendre possession de la chambre ppi m'est destinée, celle dela pauvre'~ére Machet, celle oh je 1% vue mourir. Cette chambre est tout imprégnée de son souvenir. Puissé-je, en y vivant, me pénétrer de ses vertus! C'est là que vous me trouverez désormais. I)

Ces lignes, écrites au courant de la plume et dans l'intimité d'un abandon filial, nous donnent une claire et belle vue de l'intérieur de la Mère Marie du Saint- Sacrement. Tout y était à la foi vive et & la générosité, & l'oubli d'elle-mhme'et à la confickce en Dieu. Comme saint Paul, la chère Mère disait volontiers : Je ne suis forte que de la force de Dieu. . Cette confiance, fondée sur le sentiment de sa faiblesse personnelle et sur la foi en l'infinie bonté de Dieu, fut

(1) Ceci. lui était dit à propos de sa fréle et délicate constitution physique, lquelle pourtant ne l'a pas empéchéè de soutenir durant trente ans le poids $un travail immense.

d.2 - 109 - 1

on ne peut mieux justifiée. La Mare Marie du Saint- Sagèment prit, dès l'abord, une place distingÜ6e dans les. Conseils de l'Administration généralé, et, comme Supérieure générale de Lorette, elle déploya des talents supérieurs dans l'organisation des maisons, dans la direc- tion des sujets, et dans l'impulsion générale donn6e à .

la ' ~ o n g r h ~ a t i o ~ . Les choses allèrent ainsi jusqu'au mois de novembre

1886. C'était l'époque fixée pour la sessionré&li&re du Conseil général, qui a lieu tous les quatre ans. La Bonne- Mère.Hardy-Moisan touchait alors à sa quatre-vingtihme année, et de graves infirmités l'avertissaient que sa fin était proche. Par une très touchante lettre, au cours de la session, -elle pria ' !e Directeur général d'agréer sa rbsignation, et d'assurer l'avenir de la&ociété enmettant à sa tête une Directrice générale capable de la con- duire.

Cette demande était dune trop juste et trop louable inspiration pour être repoussée. Mais l'idée ne vint à . . 'personne d'accepter la démission de la vbnbrable MBre, tant étaient pr6fonds ?attachement filial et la reconnais- sance qu'elle inspirait à toute la SainteFamille. Par une $

pensée aussi pleine de délicatesse que de sage pré- voyance, la Bonne Mère fut maintenue directrice géné- rale; mais on lui adjoignit une vice-directrice générale, avec future succession. Et c'est sur la Mère Marie du . . . Saint:Sacrement que se portèrent les voix du Conseil - -

- et le choix du Directeur général. - . . . Ce gond acte fut la suprême Consolation de la Bonne

Mère. Son cœur venait d'être soulagé d'un grand poids, Elle comprit qu'elle pouvait désormais mourir en paix. Elle vécut encore quatre mois. Sa fidéle et chère coad- jutrice fut la lumière et la joie de ses derniers jours. Et .

l lorsque cetté belle existence s'éteignit, le 21 mars 1887,

- 81.0 - Is&ère~Mafie:du Bain+-Sacrement prit d e plein droit le titre 'ds';directriee gin6rale. L a transition @ fit sans s6cousse. Tous, les esprits y'btaient. prdparés, et l'on putialors bénir Dieu de l'heureuse inspiration qui avait prépar6 I ce consolant résultat. On accueillit la nouvelle . ,

Directrice:-générale comme la! digne,hdritière d'une admi- nistration qui, durant vihgt-neuf ans, avait répandu tant

8 et de si grands bienfaits sur la Sainte-Famille. Formée par la&Mère Marie de la Croix, initiée à toutes ses Pen- s6es .et en posaessiont de- sa pleine confiance, elle ap- paraissait à tous comme Élisée revêtu du manteau d'Élie. Il n'en fallait pas davantage pour *lui gagner les c@urs. Toutes les Sœurs la connaissaient et l'aimaient, et elles se savaient connues et aimées d'elle. Aussi vit-on l'harmonie la plus complhte s'établir dés l'abord entre .toutes les branches de l'Association et la nouvelle Bonne Mére.

* @le-ci ne vit dans la haute fonction qui venait de lui échoir qu'un nouvel appel de Dieu à sa générosité. Comp- tant sur le secours d'en haut, simplement, courageuse- ment, sans défaillance tomme sans effroi, elle se mit en devoir de répondre à cet appel au mieux de ce que réclamaient la gloire divine, l1intdr8t de la Congrégation et son propre salut. Sous l'influence de la grAce attachée h sa nouvelle position,. tout en elle parut s'élever el grandir.

. Dans l'Arne de la religieuse, la pidté, atteignant- un degrd suphieur, imprima un nouvel essor à son esprit de prière et à sa vie surnaturelle, et par suite resserra en elle le l'union avec Notre-Seigneur par une plus pleine conformité a sa volont6 et B toutes ses divines dispo- sitions.

1 La Mi? sentit son c m r se pénétrer de la tendresse et du dgvouement du Bon Pasteur, et se dilater pour y

1 . ~ ~ r ? ~ . v n i r ,à l'ais6 chacune des trois mille filles que Dieu @ et à sancijfier. acquit le senti] plus vif

tarité divine dont elle devenait dépositairedans une plus @$, fa large mesure; et elle comprit mieux l'esprit de justice et 1,-- *'&

d'h.umilitt$ qui doit en être la conséquence, selon cette $4

haute parole de NolrqSeigneur : (( Que celui qui est le g$ -%&

plus grand parmi vous se fasse le plus petit ; que celui rr .l

5%

qui tient le premier rang soit le serviteur de tou;. u @. "j^i +.*'

C'est bien ainsi que la Mère 'Marie du Saint-Sacre- . -. g$

ment entendait son devoir. On s'en aperçut à ses pre- - ,$-y

"6%-

miers actes. On s'édifia d'e son respect pour les moindres ;$$,h.2t :$~:&%

points de la Règle, de son assiduité à toutes les pratiques <i 2 <; I

&g.$:- 7

de la vie commune, de son bon visage et de sa char- p;,%@$j %~&:G,J ,mante humeur dans les récréations.. - "

On ne remarqua pas moins son'aptitude aux affaires et son esprit de gouvernement, la ferme direction qu'elle donnait à la discussion dans les conseils, et sa claire intelligence des d6cisions à prendre. Mais sa fermeté ne . . dbgénérait jamais en pbstination ni en parti pris. Elle acceptait avec bonne grâce la contradiction, et se ren- dait volontiers au sentiment d'autrui, quand elle le voy~i t g

fondé sur de bonnes raisons. L'amour de la vérité et de la justice &ait le trait caracteristique de cette loyale nature.

~ a i m i les Assistantes de la Directrice générale, se trouvait la Mère Marthe de Saint-Pierre Couteau, cette ' . -

vénérable tante qui, aprhs avoir veillé avec la sollicitud~ '

d'une mAre sur la jeunesse de sa niece ouis se, avait été son%toile pour la eonduire dans la Sainte Famille. Deve- nue son inférieure, elle se donnait le régal de l'appeler à pleine bouche e t plus encore à plein cœur : « Ma Bonne Mère », en regrettant sans doute que la Bonne Mère l'appelat pas : (( Ma fille ))..C'est du reste, I ma

- 112 - connaissance, le seul regret que' la nièce ait causé h sa tante. Les relations de'ces deux dminenteg religieuses, si dignes l'une de l'autre, étaient empreintes d'une sim- plicité suave et d'une él4vation tout évangélique. La religion seule a le secret de transfigurer ainsi la parent6 du sang dans la lumière de l'autorité divine et dans la notion surnaturelle du respect.

Que dire des rapports de la Bonne Mère avec ses nombreuses filles, si ce n'est que ce titre de Bonne Mkre, traditionnel dans la Sainte=Famille, s'y produisait dans sa ,plu's douce et consolante acception ? Sa toute petite et modeste chambre était ouverte, il toute heure, à toutes celles qui avaient lui parler. On se souviendra long- temps, à la maison générale, de l'aimable condescen- dance avec l'aquelle,si occupée qu'elle fût, elle posait sa plume ou. interrompait une lecture, pour écouter les Sœun qui venaient chercher près d'elle une lumière, une dhcision, une consolation. Toute tristesse, tout décou-

- - - .. --. . - ~agëmentdispqâissaient devant cebon visage si franc et si doux, et. sous le charme de cette parole toute mater- nelle. Ce qui ne veut pas dire que h Bonne Mère fût capable de sacrifier I'intér8t bien compris des âmes aux inspirations de sa bonté. On ne lui a jamais connu celte faiblesse. La forte trempe de son caractère et de sa vertu ne souffrait ni dissimulation ni compromission avec qui que ce fût. La vérité sortait de sa bouche comme reau puresort de ;a source. ~ o & e faute (tait relevee avec une rondeur qui n'admettait pas de réplique. Mais la r6Mmande partait d'un tel fond de justice, et elle

. était faite avec tant de droiture et de maternel inthrbt, qu:au lieu de s'en offenser, on se sentait plein de recon- """ance et de vénération pour cette vraie Mère qui s'inspirait si peu de la politique de. ce monde, et qui n'avait à'cœur que de plaire à Dieu.

- Un grand nombre de maisons de France reçurent aussi &p.<$

S&> ;;&gk3 - cette .faveur:

- ";Elle..allait de préf6rence au noviciiTt de Royaumont, et-y prenait le temps nécessaire pour se mettre en rap- pmt avecles novices, et pourvhr à ce qpe leur direction

_ fûttsuiyie avect-le plus grand soin. Nulle autre occupa- +C1_LL

l t i ~ n ~ o i ~ @ a i ~ ~ ~ i t - P 1 u ~ - d i ~ e de sa sollicitude. -Elle . . voyait dans le noviciat-l'avenir de -la SociétB. et l'on sait avec quel zèle elle s'est employée à l e recruter.

C'est B elle en grande partie que la Sainte-Famille doit %

le développement de ces juniorats qui, l'instar des

nbtres, hi préparent les meilleures vocations. Ces petites pépinières Btaient l'objet favori de ses pensbes. Aucun sacrifice ne lui coQtait pour en assurer la marche pros- .

- .

pbre ~t en accroître le nombre. Elle caressait l'espoir - -

d'en- Btablir une en Irlande, au diocèse. d'kmagh, e! de recruter par ceqmoyen de nombreux sujets de lan- gue anglaise, pour soutenir les œuvres de la Sainte- Famille en- Angleterre, et pour accroître le prkcieux concours qu'elle donne à nos missions étrangères.

Cette œuvre des missions Btrangères tenaitmrtout au .

cœur de fa Bonne Mbre. Le bien immense qui s'y fait

elle a fait partir de'nombreux sujets pour les missions de Ceylan et d'~frîque~C%takeh'apu'.é fois pour elle une cause de j6iei.ûon bonheur &ait de se sentir en communion effecti#t$av;eio- les'travaurr . de nos tnission- naire~, et d'app@&& l~s~.@andes%B86dictions queDieu daignait répandre mr~'1Oaction de ses filles au delà des mers. Elle a bien médté de notre ~ o n ~ r h ~ a t i o n , et c'est justice que nous honorions sa tmémoire comme celle d'une bienfaitrice .et d'une amie dévou6e de nos

. , , , , OBUVI'e8. Qui ne sait le d6vonement filial, la soumission reli-

gieuse et la co~6adue~hbsolué'qiu'elle professa toujours pour liotre trés i6~Q&n&-P4ra $Bhéral? Comme il lui était doux de se repbser snr 14% conseils si sages et sur la grande expérience déae bon PBre ! Et com@m vive était sa reconnaissance les services de tout genre qu'il rend à la Sainte-Famille.

Mais il est temps de clore cet article nécrologique. La Mére Marie du Saint-Sacrement avait toujours Cté

d'une santé délicate. Cependant, depuis son entrée en religion, en 4858, elle avait pu porter sans fléchir le poids d'un travail considérable. Mais, dans ces dernières ahnées, sa frêle constitution était entr6e dans une voie de déchéance sensible. Les organes respiratoires ne fonc- tionnaient plus qu'avec peine. Lorsqu'en novembre 1886, elle fut nommée coadjutrice de la Mére Hardy-Moisan, on la vit avec inquiétude aux prises avec des suffocations et une irritation de gorge qui assombrissaient l'avenir.

seil des médecins, fit quelques saisons aux S. Elle en* re~enait chaque fois plus forte.

1 .. , ,Ntai&si)é mal se calmait quelque temps, il reparaissait *: - : - bieni%tlavec une rec~udescence pleine de menaces. Tout

i '

- le.mornde.sentait, autour de la Bonne Mére, que cette , =

'

précieuse-existence ae tenait qu'à un fil, que le moindre 5 - i . , addefi t pouvait briser. Cet accident, h6las 1 ne devait , - pas tarder à se produire. : * _ I ,:-An compncement de janvier de-ier, un voyage à - ' + , *" -*: Barcelone ayant Bté reconnu nécessairi, la Bonne Mére,

tmjaurs vaillante et oublieuse d'elle-même, offrit spon- tanement de s'en charger. Invité à l'accompagner, je la, rejoignis,& Bordeaux, le 7 janvier, Le 9, au matin, nous e v @ s saas encombre à Barcelone, malgré la rigueur exceptionnelle de la saison. Dix jours aprés, le but de notre voyage était atteint, et nous nous disposions à paGtjs pour Bordeaux, lorsque la Bonne MBre fut prise d'uneviolente crise de suiTocation, oompliquée de bron- chite, qui l'obligea & prendre le lit dans la soirée du 20. Hélas I elle ne devait plus se relever. Elle avait pris son domicile à l'Espérance. L'excellente supérieure et les sœurs de cette communauté l'entourèrent des soins les plus intelligents. Le mbdecin de la maison, praticien de grande expérience, la suivit de prés ; mais rien n'y fit; elle était frappée à mort, et le samedi 24, à sept heures quarante-cinq du soir, après avoir reçu tous les secours -

de la religion, elle rendit paisiblement son âme à Dieu, nous laissant dans une consternation difficile à décrire.

Trois jours après, le 27, je la ramenais à Bordeaux dans un cercueil, et le 28, je la conduisais B sa dernière demeure, dans le cimetière de la Solitude, à Martillac. Sa tombe est contiguë à celle de la Mère Hardy-Moisan. 11 convenait de ne pas séparer dans la mort ces deux

.(@O jour> b h . PIE I X . - Enrep. d h Sem. des Znd.)

P R I P R E

AU c a u n DE aÉsus DANS L'EUCHARISTIE

COEUR DE JBsns dans I'EucIiarislie, doux con\picgnon de riotra exit, je vous adore.

Ceus Eiidiaristiqua JI? Jthiis, Cœursolii;iiro,Ceur'liumil1~,Cce11rd61aiss6, Cœur011h1114, Cœur niSprisé. Cœur outragd, CQur méconnu des Iioiiimes,

0? r aiinan1 nos Cœurs, Cœur suppliant qu'on I'iiime, +? Cœur i t i t ~ i t A iioiis ai~erithe, Cawr a, pr d Je iioiis exaucer, Cstir d+isii,aiil qii'on le pvie, Ceur toyrr de iioi~ve~les grAces, Caiir sileiicieiix voiiliiiit pitrltAr aux Ames, Cuiui' ~ I O U X rcliigr. t l t : 1 i ~ vit: c i i ~ l i k , C u y r miiiii.t: t1t:r; secrets dt: I ' I I I J I ~ I I divine, Ceur de Celui q u i doit, niais q u i veille

t0u~"llrs : C ~ C K EUWTIQUE DE Jésus, ayez pilié

de nous.

M'Ctse ç o m v ~ i s ~ ' i ~ ' ~ l r ~ aimé (

Je me tairdi pour vnirs enil quiLwai pour me pvi'dre en vol

F,iites qiie jc s.oiilage ainsi mon salut, volse soif ardrriie de et que, piir~lik, je VOUS donne u Lable airioiir.

Je nt: veux plus lasser vol re at moi, je nie doiine A vous.

Je vous remcts toules mes 1

esprit pour I'4dairer, mon cœi riger, ma volonth .pour la firt pour la secourir, Hion Arne t pour les noqrrir.

Caar Eucliaristiqne de mon sang eskla vie de mon Arne, ( plus. mais vivez seul en moi. 1

NIY. SS. ies Arrheak ues et Enkqw d: Poitiers, de Toulouse. & Besnncon. de Ba de Tours. d'Agen. d'durun. de Carcusor Consta,ttine. de Grenohle, de Luçon, d pellier. 4e N m q . d'Oran, d'Ork?ans, de de Hode:, de Saiiit-Claude. de Sai~it-Li & Tarbes, de Troyes, de Valence. & V e de Viviers, et beaucoup d'autres p d a t s d ' ~ du Brisil, etc.. ont accordd 40 ou 100 a c ~ z @&a & leurs drocises qui reçilerc

Qnr Eucharistiqne de Jh qui btQla e m b m nos murs d'amour pour vous. (

Je veux mloublier pour penser 1 voiis, Eire oubliéet méorisé oourl'amo'urde vous, M'etre compris, ' I I ' B ~ & aimé que de vous. Je me tairdi pour vo~is enieridist: et me

quillerai pour mt: y11i.di.e en vous. F,iitc!s que je soulage ainsi votre soif de

mori salut, volïe soif ardriite Je ma saiiiiete, et que, plirilie, je vous doune un pur el vkri- table arrtoiir.

de ne veux plus lasser votre attente, prenez- m'oi, je nie doline A vous.

Je VOUS remets toutes mes Euvres; mon esprit pout 1'6clairer, mon cœur pour le di- riger, ma volonti;, pour la fixer, ma miskre pour la secourir, mon tirne et mon corps pour les nourrir.

Coeur Eucliaristiqne tle mon Jésus, dont le sang est la vie de nion àme, que je ne vive plus. mais vivez seul en moi. Ainsi soit-il.

NN. SS. les Archevt! ues et Evêqrres &Alger, & Pa&. & Poitiers, de Toulorrsc. & Bzsnnpn. àe Dourges, de Cambrai, de Tours, d'Agen, d'Autun, de Carcassonne. de Chalons. de Coiistatititte. & Grenohle, de Luçon, du dlatis, de Aiont- pellier. de N m q . rl'Oran, d'Orlknns. de Pc-iers. de Heims, de Uodez, de Said-Clnurle. de Sairf-// id, de S a i n t - F h r , & Tarbes, de TIV~PS, de Valence. de Versnilles, de Verdun, de I'ioiers, et beaucoup d'autresp+~latsd'ltalie. d'Angleterre, dr Brdsil. etc. . ont accord4 40 OU 100 jours d'indulgence aux /iddles de &util dioches qui téciferont cette prière.

Ccenr Eucharistique de Jéms qui bralez oamonr pour nous, embmsez nos coeurs d'amout pour vous. (300 j. d'ind.)

. - . .

US, ~ a l t r e .'adorable, 'kac'hB -dans votre Sacrenient d'amour, vous qui demeurez avec moi pour adoucir mon exil, pourrais-b ne piis nie vouer à consoler le vblre? A "vous qu i rue donn'ez votre Cœiir, comment ne pas donner le mieri ?

Me donner à vous, il est vrai, c'est encore mon propre nv~iiiagr, c'es1 trouver pour nioi- méir~ti I'iiiclïat~lc trlsvr d'un cœur aimant, d&sii)l6resse, tidSle comme je voudrais que fol Je miel). Ainsi je ne pcux rien donner et je reçois toujoui.~ ! Seigiteur, je ne saurais Iùtter de gcir~diwilé avec vous, mais je vous aime ; daignez agréer mon pauvre cœur et, encore qu'il ne sot t rien, puisque vous l'aimez, il devierit par vous quelque chose; rendez-le bon et gardez-le.

Cceur Euclianstiqiie de Jésiis, je vous con- sacre toiiles Ics Iacult6s de mon àme, toutes les I'orces de moi, corps ; je vaux travailler a vous connaître e t a vous aimer toujoiirs drivantnpc pour voiis f'iiiite mieux corinaitre et vous fiiire mieux aimer; je veux'n'agir que pour votre gloire, ne laire que la volonté de votw Père. de vous consacre tous les instarits de ma vie en esprit d'adoration devant votre prkseiice réelle ; d'action de graces pour cet incompal~able don; de rkparation pour nos cruelles froideurs et de supplication inccs- sante, afin que nos prikres, olkrtes par vous, avcc vous et en vous. s'élèvent purifikes et lécondes jusqu'au trboe de la n~isérico~de di- vine et pour son éternelle gloire. Aiusi soit-il.

& - l a divine Euc t i i s t i e et ph4tré du relretttir de nies 0 . . . ispal.iiitdes, je w9an&ttis .huwi!i+ daus' Cabiuie de uta miskre, qite j'ahaudouoe I'abiuie p l u graria eucore de V ~ S iiiirBc.icurdes.

Vviis m'aviez choisi dhs 'ma jeiinesse, vo~is n'aviez pas dCdaigne mua ii)6rm1i& ; Qesc.e~idatil en nion chétif cœtir, vcnis Bliea venu le coiivier un ntntiiel amour, me dctcinant l&nhear et l a paix ; e l ntoi j'ai tout perdu parce lie j'ai Cl4 iutid&ie, b Se~giieur Jésus I

J'ai 9 ais4 Bgarer mon esprit, sgatliCdir mon m u r ; j e me suis &?ouré tnoi-mhme e l vous ai oiibli4.

Vous vouliez ktre mon guide, rnoo conseil, le protecteur de ma vie ; et moi, laissant les passioiis Cteiiidre ce doux attrait, je l'ai perdit de vue et vous ai oiihlib.

Dans les sahitaires doiiletirs de I'epreuve, dans l a oie des consotaiions, dairs mes embarras et tous mes i esoiiis, au lieu d'aller A vous, j'ai cherche la crkalure

et vous ai oublj& Je vous ai oubli4 dans les tabernacles abandonnh

oh Iaitgiiii votre amour, dalis les églises des ciiks où l'on vous insulte, dans les cœurs indtR&eiits, sacril&rvs, e l dalis mon propre et couphte ccetir, 6 Jésus 1 meme en allacil vcns recevoir et apds voiis avoir reçu.

Cœur Eiicharistique de NOQ Sauveur, delices de ma pretitihre coiniimiioe e l des jorirs de ma tidClit4. je Rie .rends vous : ret?mez, retwer! atiirez-moi Je rioiwati, pardo~iciez-moi celle fois eucure, j'eryierai b u t A force d'amour.

Ilriireiix archange saint Michel, et voiis bipn-airne saiitt Jean, ofirez mon amenda hoiionhle et soyez-rnoi propices. hii isi soit-il. ( IO0 joro'~ d'c»d. Léon Xlll.)

~ x t r a ' i t dii RBgl6ment d e la Cuafrerie du Cœnr Eucba- ristique de désus, Atablie dans la paroisse Saiut-ciar- main' d e s Pds, approuv6 par Monseigneur LiArehev&qne de Paris.

BadaDiia - Typ iBV~lm ar eahor~sru et C*

Dibu (1). 1) ' .

On la reconnaltra aussi dans ces paroles du Sage : a J'ai eu 1 i Candeur $un enfant, j'ai reçu en partage

" une âme bonne, ,ei cette &me a eu pour demeure un corps - .- sans souiliure (2). P

Et. 6oÜr dërp?erttait;Eous-luiappliquerons ces paroles - . . de l'Église, si parfaitement justifihes :

cc La douceur etait r6pandu~-sur ses lévres, la b d . 6 dans Son cœur, et la miséricorde dans ses œuvres. Elle a passé en faisantle bien. »

L. SOULLIER, O. M. I . ,

Assistant g 6 d ~ a I .

Paris; le 15 mars 1891.

(1) 2 cor.' 1; 1%

(2) Sap., VIII, 19. .

une publication mensuelle destinée à faire connaître la Congrégation e t ses œuvres dans un public que nos h d e s trimestrielles ne ppvent atteindre. On sait qu'A diverses reprises nos .Chapitres gënéraux ont Bmis la pensée de cette publication.

Voici la lettre que notre T. R . P. Général a adressée au directeur des Petites Annales, et qui a paru en $&te. . . - - du premier numdro :

Paris, 25 janvier 1891, en la fête de la Conversion de saint Paul, 75e anniversaire du commencement de la Congrégation%

(( J'approuve et je bénis de grand cœur le projet que vous m'avez soumis de publier les Petites Annales de notre Congrégation. Le moment me semble, en effet, .

" venu de réaliser un vœu bien souvent exprimé. -

(1 La Congrégation a des œuvres aussi importantes que nombreuses : elle se dépense pour l'Église et pour les âmes dans tous les genres de dévouement. Ses en- fants enralks sous la banniére de Marie Immaculée se retrouvent sur tous les champs de bataille. de l'apostolat, e i Bsie au milieu des bouddhistes de Ceylan, en ~ f r iquè au milieu des Cafres de Natal et di1 Basutoland, ou aux

prises avec les calvinistes du Transvaal, en Amérique il la poursuite des pauvres sauvages à travers-les neiges et les glaces du pale nord. En France, en Angleterre, au Canada, anx États-~nis,rils continuent les traditions de notre vhér8 Fondateur et de nos premiers Péres, prê- chant des missions et des retraites dans les campagnes et dans les villes. Ici, iis forment au Sacré-Cœur de Jhsus et à la tr&s sainte Vierge une garde d'honneur dans des sanctuaires chersa laiétfides fideles ; ailleurs, ils se consacrent il l'enseignement dais les universités et les séminaires, dans les cdlbges et les juniorats.

(t Ces œuvres sont inconnues pour un grand nombre, inconnues même il ces bienfaiteurs modestes autant que généreux qui'se sont associ6s à notre apostolat par leurs prières et leurs aumbnes.

" « C'est un devoir pour nous de faire participer ces

amis si dévoués aux joies et aux consolations - de nos mrJsiomaires, ,comme ils -participent d6j jà aux merites de leurs travaux et de leurs s6uffrances. Il est juste qu'ils soient tenus au courant des œuvres auxquelles ils veu- lent bien s'intéresser, qu'ils en connaissent les progrès, les difficultés, les besoins. La vue du bien auquel on coopère est une récompense pour ce qu'on a fait dans le passé et un stimulant à de nouveaux efforts.

cc Ce sera .la mission des Petites Annales de faire con- n&tm la Congr4gation, d'intéresser les âmes pieuses à ses œuvres, à celles surtout qui ont pour objet-la con- version des infid8les'dans les dix Vicariats dont elle a la oharge. Elles .mettront les missionnaires en relations @,las intimes avec n a bienfaiteurs, en publiant leurs MWes toujouts si &nouvanfes, soit qu'ils nous racontent les t f iomph~ d e la gr&@, soit qu'ils nous parlent de

fetiguw et de l e u ~ s souffrances, soit qu'ils décri- vent les Paya, les mœurs, les usages des peuples qu'ils

évaig6lisent. Elles resserreront le lien spirituel, la com- - muriions de merites et de bonnes œuvres déj8 établis entre les missionnaires qui portent lé poids de i'apos- tolat, et les âmes génbreuses qui les aident de leurs prieres et de leurs aumbnes. Enfin, elles exciteront le zéle et

. .,.-.., .., ,<"., >r&,?;:*,% siusciteront de nouveaux dévouements qui permettront :$@&?+ S A d m < ?L.

d'étendre davantage le bien commencé. &$$$ :&=qsy &Z*

,« Mais vous n'oublierez pas que si notre vénéré fon- :>;J;~RL~~- t&&& . . dateur nous a faits missionnaires des pakres, le Soave- ; ; ~ ~ ~ ~ ~ i:t.'IJ+~u

min Pontife nous a faits Oblats de Marie Immaculée; En nous .donnant ce beau titre, L ~ O ~ XII nous a impose la douce obligation « de travailler, dans la mesure de nos forces, à conduire vers la MBre de misbricorde les hommes qu'elle reçut pour enfants sur le Calvaire. 13

« Les Petites Annales nous? aideront à remplir ce devoir. Elles parleront souvent de Celle dont saint Ber- nard a dit: De Maria l i u n q m satis, on ne se rassasie jamais de Marie ; elles de son pemier et plus glorieux - privilége, l'Immaculée Conception, de ses ' vertus, de ses sanctuaires, de ceux surtout dont la garde nous est confiée.

« Et parce que la meilleure manière d'honorer MaGe est de l'imiter par une vie vraiment chrétienne, les Annales ne nbgligeront rien de ce qui pourra servir d'aliment à la piété des fidèles.

« Encore une fois, j'approuve et je bénis cette nou- velle publication qui répond si bien à notre titre et à .

noire fin de Missionnaires Oblats de.Marie Immaculée. Puisse-t-elle trouver un grand nombre de lecteurs et, avec la grâce de Dieu et le secours de notre céleste pa- tronne, faire tout le bien que nous en espBrons !

« J. FABRE, O. M. I.,

u Supérieur généraf. n

- - ~uivre~pour: atteindre ce! double-but. Ce sera pour nous une joie autant qu'un devoir de ne jamais nous en écarter.

On:comprendra, nous l'espérons, que cette publi- cationCdoit htre .l'œuvre de la Congrégation. TOUS ses

I< des faits intbressants. (a): ,

En réponse il quelques-uns de nos Pares qui ont demandé d se tiiuvent les J?tiditationr du R. P. Bois~~aB, nous pré- venons de nouveau que le dBpdt de ces MBditations est à la 'Maison gBnBrale, 26, rue de Saint-Pétersbourg. - On peut s'adresser au Procureur gdnBra1.

- DÉPART DE WSSIONNAIW. - Pour Colombo (Ceylan): les PP. BRAULT (Jules), du diocbse d'Angers; Bs~s r s~nn (Hippo- lyte), du aiocare de Vannes; et TARMENUDE (Toussaint), du diocase de Rennes. (DBpart du 1 1 janvier.)

(1) Adpwer les artidea, l'adreaso des abonnba et autres renseigne- ments, au H. P. A U G ~ R , Assistant gbnbral, %, rue de Saint-Péters- bourg, Paris.

saiice me ramc d'Aix où j ' a d annees de mi! veaux, mais si tachent 2i ce li le bonheur dc mcût" ilaiiS ' naut6,'et'qui I

P. BONNAF~D (1) tête; n'ont pa @tes ardeur de la Mission ; et les plus for- ans, m'avaien

A d 120 PT -̂. . VOUS avez na

avaient reçu 1 E n h , les PP. jeunesse, de fi bon P. M~CEEI

. . -NOUS-pouvi les .plus diverc sentions reG:

h+ seul vœu, notr

. serait de existence de fraseweile, e

' gr bgation: Dès le,%

nous partions du 29 %vend W i e n , de il

(2) Depuis la ( recevoir au ciel

- 282 - sance me ramenait inopinément dans cette chhe maison d'Aix où j'avais passe mes vingt phmières et heureuses annees de missionnaire. Avec des embellissements nou- veaux, mais 'k tout avec les pieux souvenirs qui se rat- tachent à ce lieu sacré de nos origines religieuses, j'avais le bonheur de retrouver les Pères qui avaient été mes maCti.es dans l'apostolat, mon conseil dans la commu- nauté, et qui Btaient restes mes amis, le P. NICOLAS et le P. BONNAF~D (1), dont les années, en s'accumulant sur leur thte, n'ont pas diminué la vivacité d'intelligence et les saintes ardeurs du zèle.Daut<e part, deux ancbns Pères de la Mission auxquels m'unissent les liens les plus doux et les plus forts d'une amitie déj& vieille de vingt-quatre ans, m'avaient acmmpagn6 de Notre-Dame de l'osier ; vous avez nommé le P. BOURG et le P. LAMBLIN, qui avaient reçu leur obédience en même temps que moi. Enfin, les PP. ODOUL et AUDIBERT, tous les deux pleins de jeunesse, de ferveur et de courage, complétaient, avec le bon P. M~CECELOT, le bersonne1 de la maison.

Nous pouvions avoir, comme vous le voyez: les âges b s p h divers; mais, dès les premiers jours, nous nous sentio~s reliés par un point d'unité bien saillant. Notre seul vœu, notre seul bonheur, notre dernière joie à tous serait de nous aimer, de jeter mutuellement dans notre existence de beaux jours par la pratique de la charité frairnelle, et un dhvohement filial et absolu à la Con- grégation. s

Dès le 28 novembre, la Providence nous cmviait à accomplir notre vocation d'apatres. Le P. BOURG et moi, nous partions pour prêcher pendant l'Avent, c'est-&-dive du 29 novembre au 25 décembre, une mission à Saint- M i e u , de Montpellier. Le P. CHATEL, de Notre-Dame

(1) Depuis la composition de ce rapport, le P. CONNARD est ail6 receroi~ au ciel la réoompense de ses travaux et de ses vertus.

- - 283 - de,I'Os&r, qgiis ... .fejoignait le lendemain matin. Je n'en- frèrai p@s dqns les details qui présidhrent 8 l'organjsation et au fonctionnement de cette œuvre importante ; je me contenterai de vous en signaler les grandes iignes et les principaux-aspects.

En 1880, nos pères d'Aix, sous la direction du P. NI- CQJ,&S; avaient donné une première mission à Saint- Mathieu. Les &shltats avaient été si visibles et si conso- la&, que M. le chanoine Atgé, cure de la parojsse, s'était promis d'en faire donner une seconde le plus Mt pos- &le, e s m a n t qu'il ne pouvait accorder à son peuple un meilleur témoignage de son devouement pastoral. D'un caract3re des plus actifs et des plus généreux, d'une foi simple e t antique et d'une grande pureté de prin-

'4 cipes, ce saint prêtre est, avant &out, un homme de zèle; il a toutes les ardeurs d'*ne ilme apostolique. Cette fois encore, les missionnaires étaient heueux de se rendre à son appel, de déployer toute leur parole, toute leur fatigue, pour l'aider à rbv_eiller et à sauver les bmes qui lui 6taient confiées.

Nous n'étions sans appréhension sur l'issue de l'entreprise ; mais, grfice aux prières multipliées et fer- ventes, à l'attrait exercé par toutes les splendeurs, celles des illuminations avec le P. CHATEL, celles de la musique avec le P. BOURG, et pourquoi ne le dirais-je pas ? celles de la prédication et de l'éloquence avec taus les deux, déroulant devant l'auditoire ces drames populaires de la paroles appelés conférences dialoguées; grace aussi, il faut le reconnaître hautement, au bon esprit d'une popula- tion où les malheurs du temps n'ont pas encore étouffé les nobles.sentiments de la foi et les aspirations élev6es de la piété, le suçcès de la mission .a atteint des pro- portions que les plus confiants n'avaient pas osé espérer.

Combien il serait à désirer que ce spectacle se produi-

- 284 - sit en présence de ces indifférents, ou de ces insouciants tmp dknbreur qui acceptent avec une aaeugle crédulité les assertions d'une presse impie, affirmant la fin pro- chaine de la religion en France ! Ils verraient avec quelle énergique vitalite la foi se conserve et se transmet aux gén~ratiork nouvelles dans cette paroisse, renommée entre toutes celles de-Montpellier par son patriotisme et soriattachement B la religion. Ils verraient quels mi- racles de conversion peuvent encore s'accomplir, quels morts sortent de leurs sépukres en entendant la parole de vie, et proclament, avec la puissance de J~SUS-christ, l'efficacité de son apostolat.

En effet, à la noit de Noll, la communion génbrale n permis de constath un grand nombre de retours. Plus de quatre cents hommes, avec un silence, un recueille-

- ticulier, de s'être choisi de pareils interprètes pour nous transmettre les appels de sa miséricorde-et les enseigne- ments de son Évangile. Vous avez obtenu votre magni- fique succès par votre ardente conviction, la véhémence de votre zèle et Ia charitb d'un cœur d'apatre que pres- sent les infortunes des âmes et qui voudrait les sou- lager ... 11 .

J'ajouterai que nous restons profondément reconnais- sants envers M g r l'évêque de Montpellier. Sa Grandeur a voulu nous apporter, pendant la mission, l'honneur et la joie de sa prbsence, en même temps que les encoura- gements de sa parole toujours si pleine de lumière et d'émotion. Les bonnes Sœurs de l'lmmaculée Concep- tion, d in t le pensionnat est tr$s florissant, ont égale- ment droit à nos actions de grâce Dour le vif intérêt

ment et une piété admirables, sont venus prendre leur place à la table sainte et recevoir le Dieu de la crèche eucharistique. Beaucoup, s'ils n'ont pas fait le pas dé- cisif, ont reçu un ébranlement salutaire qui préparera leur Conversion prochaine. C'est ainsi que, même après .

la Cérémonie de la clature, plusieurs retardataires de marque sont venus implorer notre ministkre de miséri- corde, et un pauvre jeune homme gravement malade, qui jusque-là avait obstinément refusé le prêtre, nous faisait appeIer au moment de notre départ pour se réconcilier avec le bon Dieu.

Ce fut au milieu de l'émotion gbnérale que M. le curé remercia les missionnaires. Ses bienveillants éloges nous visent trop personnellement pour que nous puis- sions y insister. Mais je citerai ces paroles qu'il voulait bien nous adresser quelque temps après, dans une lettre où l'on sent vibrer son âme de prêtre et de pasteur :

K.. .Qu'il soit béni l e Dieu dont la grâce a procuré une fois encore il mon peuple de Saint-Mathieu le spec-

- qu'elles ont porté à notre œuvre. Leur hospitalité em- pressBe a été particuliérement p~&euse au P: CHATEL; elles ont eu, comme toujours, l'intelligence de toutes les délicatesses.

Le lendemain de Noël, nous nous retrouvions à la Mission, heureux d'y reprendre pour quelques semaines

sYi cette vie de communauté où, sous la protection de notre Mère Immaculée, on sent si .bien la vérité de wtte pa- role du prophète : Qu'il est bon à des frères de vivre avec des frères ! N Qu'il est bon aussi de mettre en com- mun ses impressions et ses souvenirs !

Ceux que le P. ODOUL rapportait de Brignoles et de Lambesc étaient consolants. A ~rignoles, du '47 au S l novembre, il avait donné les exercices de la retraite au pensionnat des Dames religieuses ursulines, et au té- moignage de la Révérende Mère supérieure, (( il pouvait se féliciter d'avoir contribué a rendre bonnes ces chères enfants dont le coeur n'a hesoin que d'êtie excité pour.

hn faire a . A Lambesc; 'il avait pri3ch6 du 1" au 8 dé- &iehbPé la réthite' annuèlle de la Congrégation, et mé- iik&ïestîmd du vdn6re pasteur qui venait: bientbt aprhs,

,' nous demailder un PBre de même doctrine et de mbme devouement pour les trois dernieres semaines du pro- cl& CarPrne. . Pendant ce temps, le P. AUDIBERT, récemment placé à

Aix, voyait enfin se realiser son désir d'&tre mission- naire ; son cœur se dilatait A cette pens6e. Sa sant6 dt5li- cate n'était pointant pas sans donner inquié- tude. Mais:naécoutant que-kn d'e confiance dans la Vierge Immaculde, le jeune Oblat n'aspirait qu18 marcher sur les traces de ses frhres aînés. Pour mettre sa voix et ses forc'es 21. l'épreuve, il eut la pensée d'offrir son concours dBsintéress6 à M. le curé de la Valette, près de Toulon, le v6nérable M. Ortigues, à qui l'atta- chait une parente trhs lointaine. Le bon curé accueillit avec empressement cette oùverture, et confia au P. Au-

:DIBERT la retraite de sa congrégation de jeunes filles. Comment réussit et quelle impression laissa le jeune missibnnaire? La lettre suivante .de M. le curé de la Valette nous le dira; il me semble bon de la repro- duire ici :

« La Valette, 4 janvier 1891.

(1 MON ROTEREND P ~ E , « Je viens, un peu tard, volis remercier du bien que

nous a fait 'votre jeune et Bloquent missionnhre: J'at- tendais votre retour de la mission 6vangBlique de Mont- pellier, pour vous tkmoigner toute ma reconnaissance et

. vous payer de irion merci. (( Notre jeune PBre est venu, on l'a vu et entendu, et

sa parole, sympathique dès le début, a su lui gagner tous les cœurs ; sa figure aloysienne aidait au succès, et son

désinthressement y ajoutait. Si sa poitrine correspondait '.mieux 21. son zèle, vous auriez un vbritable missionnaire de plos. Encore une fois, merci, mon rhérend Père, de votre obligeance et de vos bontés. Longtemps, on gar-

. dera le souvenir de cette douce vision. Je me propose plus tard de faire appel à votre zèle

' pour des exercices de plus longue haleine et me venger un peu mieux de votre désintéressement. La paroisse l'a su, et serait heureuse d'entendre encore quelques-uns des vôtres en des circonstances plus solennelles. .

? T & ~ z + e y - - - ,-. U URTIGUES. )'

L'Bprguve avait été favorable ; aussi ce fut avec bou- heur que, quelque temps aprés, il devenait le compagnon

.

d'armes du P. NICOLAS. Mais n'anticipons pas. Le 17 janvier, j7inaugurais les travaux de la nouvelle

année par une retraite au pensionnat du ~rbs-Saint-Sa- crement, au couvent de Notre-Dame de la Seds. Une ' . fête tout intime devait coïncider avec la clbture de la retraite et lui do-aner un touchant caractère. Ce jour-là. .

mgme, M. le chanoine Marbot, ancien vicaire génér9 d'Aix, célébrait ses noces d'argent dans l'église de Notre- Dame de la Seds. 11 s'était prépar6 à la célébration du .

vingt-cinquihme anniversaire de son ordination en sui- vant assidûment lui-même les exercices- de la retraite', donnant ainsi à ses enfants l'édification e t un exemple. .

"plus persuasif que tous les discours. . Des rapports de dévouement et d'intimité spirituelle

ont toujours subsisté entre cette sainte communauté de la Seds et les Pères Oblats. En cédant l'aumônerie à M . l'abbé Marbot, les liens qui nous unissaient à elle n'ont rien perdu de leur douceur et de leur inviolabilitk. Vous n'en serez pas surpris;. vous savez que le nouvel

aumônier continue à nous honorer de sa confiance en- tihre et de sa vive affection.

C'est, sans doute, cette noble et inalt6rable sympa- thie pour'la Congrégation qui l'inspirait, quand il par- lait si bien de ses enfants des Missions lointaines, dans sa vie récente de la MPre Saint-Maurice, supérieure géné- rale des Sœurs de la Présentation. Ce livre, vrai modèle* d'hagiographie, est d'un intérêt édifiant. Permettez-moi d'en détacher une page, à laquelle le sacre prochain de Mer PASCAL, dans la cathédrale de Viviers, donne un in-

" térêt et un à-propos saisissants : « Le 23 novembre 1851, un missionnaire du Canada

recevait l'onction épiscopale dans la vieille cathédrale de Viviers. Canadien de naissance, Français par le cceur, M g c TAC;$ .appartenaitr à l'apostolique Congrégation des Oblats de Marie Immaculée, qui prit jour au commences ment de ce sihcle B Aix-en-Provence, et dont les glaciers du Nord pas plus que les rigueurs tropicales n'ont arrêté le zèle ardentpour le salut des âmes.

« Avec le 'P. AUBERT, il était le premier pionnier de l'$vangiie et de la civilisation dans les régions sauvages de la rivière Rouge. Franchir d'immenses espaces sur deux planches traînées dans la neige par des chiens ; endurer le froid le plus e&essif; oublier le goiît du pain ; ne manger que d'une viande infecte, préparée au suif; coucher sur !a dure et souvent à la belle étoile, telle avail 6th jusque-là sa vie. Tant d'abnégation et de cou- rage, servant une intelligence hors ligne, ne pouvait échapper à l'œil vigilant de l'Église, et en 1851, le P. TACHE, désigné par les évêqiies de la province du Ca-

* nada, &ait nommé, malgré ses vingt-huit ans, évêque #Arath, coadjuteur de Saint-Boniface.

Il fut sacré par l'évêque de Marseille, l'inoubliable Mgr DE MAZENOD, fondateur des Oblats. Ses deux assis-

tants étaient WGUIBERT, évêque de Viviers, et M g r PRINCE, .. coadjuteur de Montrdal.

. Le lendemain du sacre, 24 novembre, les quatre pré- lats se dirigèrent vers Bourg-Saint-Andéol et vinrent B la maison mère des Sœurs de la Pr6sentation. On devine bien avec joie fut accueillie cette vk&e. Les récits d& Mgr PFUNCE et de M g r TACHE intéressèrent vivement la communaûté. Le tableau d'une exiitence de mission- naire canadien, dont nous venons d'esquisser les grands ' traits, n'avait rien de bien séduisant pour de faibles

-

femmes. Qui sait pourtant s'il n'alluma point dans quelques âmes les désirs d'un lointain apostolat? Per- sonne, il est vrai, ne se douta qu'il y avait là un allèche- ment divin, le prblude d'un appel qu'allait bientbt faire entendre la voix de Dieu. »

Vous ne me reprocherez pas cette citation un peu longue. C'est une page de notre histoire, elle a sa place dans les annales de la famille.

Avant de nous séparer de nouveau, nous avions la - . ,

consolation de nous recueillir dans la retraite annuelle I

et de vaquer à Ses saints exercices du 26 janvier au 2 fé- . vrier. A Aix, une circonstance particulière émeut n p cœurs d'oblats. Nous aimons 5t renouveler nos vœux B l'autel oh notre rénért! fondateur et le R. P. TEMPIER .

prononcérent les leurs pour la première fois. Après avoir retrempé leur âme aux sources de la vie

religieuse, tous les Pères partirent joyeusement deux à .

deux en mission. Le P. Suphrieur et le P. LWLIN se rendirent à Lamanon dans le diocése d'~is, les ?P. NI- COUS et AUDIBERT à Belgentier, dans le Var, le P. BOURG

Bren, dans la Dr6me ; le P. ODOUL devait l'accompa- gner, mais un accident de santé, à son grand regret, le retint à Aix.

A Lamanon, petite paroisse de 350 habitante, 70 hom-

mes dont 40 retours ont rempli leur devoir religieux. De graves scandales occasionnés par deux mariages civils et mixtes ont heureusement prïs fin. Le bon sou- venir les deux missionnaires avaient laissé dans le pays quinze ans auparavant n'a pas peu contribué obtenir ces consolants résultats. Pendant les quinze jours de la mission, les Pères ont reçu une bienveillante et: généreuse hospitalité chez M. le marquis de Panisse. Hélas1 avec quelle douleur n'avous-nous pas appris la mort de cet homme de biqn jours aprhs l'avoir quitté plein de santé 1

c'était un ami dévoué de la Congrégation ; il avait connu intimement notre vénéré Fondateur ; il en gar- dait pieusement le souvenir, et c'est dans un esprit de respect e4 d'amour qu'il se plaisait à rappeler ses rela- tions avec le saint Pontife. Mu DE RIAZENOD, en témoi- gnage de son amitié n'avait pas hésitb à faire le long voyage de Nancy pour conférer le saint baptême à son a s . U faut croire que le désir de voir ses enfants établis depuis peu'dans cette ville fut pour son cœur un attrait non moins puissant. Quoi qu'il .en soit, Y. de Yanisse parlait de cet év6nement comme d'un grznd honneur pour sa famille déjà s i noble par sa descendance de celle de sainte Madeleine de Pazzi; il y voyait de plus l'assurance d'une protection céleste pour ce 51s bien-aimé.,

Voici une circonstance de sa fin qui me semble- un signe assuré de prbdestinati~n. Après la mission de 1875, profondément impressionné du bien qu'elle-av8it pro- duit, il nous avaitfait promettre, au P. LAMBLIN et à moi, de revenir après dix ans appliquer de nouveau ce remède extraordinaire de la mission à son village de Lamanon.

Mais, au bout des dix années, les deux missionnaires se trouvaient sép-6s et loin d'Aix. Attendons jus- qu'en 1890, ' é i v i t - i l , a i quatre-vingts ans, mais

--

- 294 - . j9dsp@e que le bon Dieu me conservera la vie josqn'h

cette date ; ma confiance est d'autant plus grande qu'il y va de sa gloire et du salut des ames. ans aprhs, le jour même de mon retour à Aix, je trouvais A la Mission une lettre qui me rappelait en termes exquis notre pro-

- messe : (( Je ne vous demande pas un carbme, vous avez mieux à le placer qu'ici. Mais voulez-vous cependant nous accorder la mission après les solennités de .

PAques? D

Comme nos obligations ne nous le permettaient pas, je lui proposai le temps delaQuinquag4sime au deuxième dimanche du Carême. 11 s'empressa de nous faire cette réponse: cc Je vous remercie de tout cœur des belles étrennes que vous nous promettez ; nous ne pouvions compter Atre aussi bien traités, et plein d'espoir que votre inspiration vous vient d'en haut, je puis ainsi espé- rer plus sûrement vous'voir et jouir de la bonne réussite de votre charité. » Son espérance n'a pas été trom- -

p h ; il fut plus que le témoin de la mission. Soucieux ahtant que les missionnaires de la foi et de la vertu des habitants de Lamanon, il mit courageusement tout en

.

œuvre pour nous seconder; il fit plus encore, il s'appw qua à mettre à profit pour lui-meme les trésors de @ce de la mission, e t au jour de la clôture, nous l'enten-

- u dîmes prononcer ces paroles dans les filiales expansions de sa confiance : (1 Je suis tout à la joie; la mort peut venir, je ne la crains !)as, je la dbsire, il me serait -doua - de mourir bientôt. N . . . . . Son vœu deiait être exaucé. Presque au surlende-

- main de la mission, il s'éteignait doucement au moment m&me @a le prétre "qui célébrait la sainte messe dans ses appartements finissait ces mots : I te , missa est. Son âme allait recevoir au ciel la bénédiction du prêtre kternel,

Ces détails peuvent paraître un peu prolixes ; vous me

les pardonnerez ; c'était pour moi un besoin de payer ce tribut du souvenir à celui qui fut toujours l'ami de cœur de no& vénéré fondateur et dont nous-avons Bprouvé plus d'une fois l'inépuisable charité.

A Belgentier, le P. NICOLAS dirigeait la mission avec cette ardeur et cet entrain qui l'ont toujours distingub. Le P. AUDIBERT s'estimait heureux de faire ses premieres armes avec le vénérable et zélé religieux et de se fami- liariser tout de suite avec les traditions de nos anciens. Les hommes sont allés entendre la parole de Dieu, ils n'ont pas eu le courage d'ac&mplir leur devoir jusqu'au bout ; mais les missionnaires et le pasteur ont été bien consolds par la fidélité des femmes à gagner générale- ment la mission.

Voici du reste comment la Semaine religieuse de Fré- jus s'exprime dans son numéro du 7 mars :

(( On nous écrit de Belgentier : Les cœurs vraiment chrétiens de notre localité sont encore sous la douce impression d'une mission que viennent de nous pr&cher deux religieux 'de la Congrégation des Oblats de &larie ~mmaculée; les PP. NICOLAS et Auoipnr. Lessaints exer- cices commencés le 8'février ont duré quinze jours.

((Tous les soirs àhuit heures, une assistance nombreuse remplissait notre église. Là, après un sermon touchant ou une conférence dialoguée, les voûtes du temple saint retentissaient du chant.de pieux cantiques dans lesquels hommes et femmes,*sous la direction de nos bons mis- sionnaires, unissaient leurs voix avec un pieux entrain. Puis, après avoir reçu la bénédiction du divin Maître, nous rentrions chez nous, l'âme pleine des plus salu- taires émotions. Cbaque matin, pendant la messe que suivait une instruction, nous étions aussi pieusement émus Par le chant de beaux cantiques adaptés aux cir- constances.

Les troisderniers jours de la première-semaine ont eu lieu des exercices sphiaux pour les enfants. Ils ont été sûivis, le dimanche, d'une fête gracieuse dans laquelle ces heureux enfants sont venus déposer des bouquets et

' des couronnes au pied de la statue de la Bonne Mère, en chantant des cantiques, qui traduisaient, on ne peut mieux, la naïye piété de leurs cœurs. Le soir, à huit heures, une cérémonie des plus imposantes ~ o u s réunis- sait de nouveau dans la maison du Seigneur. La statue de la Vierge était exposée sur le maître-autel. Après' un cantique de circonstance à la suite'duquel la parole chaleureuse et persuasive d'un de nos missionnaires a remué bien des âmes, la paroisse a été consacrée à la Vierge Imdaculée.

«Durant ces jours bbnis, les âmezdu Purgatoire n'ont pas été oubliées ... Le dimanche 22 février, la messe de communion générale a prés&t6 un doux et bien ddifiant spectacle. L'après-midi, apres le chant solennel des vêpres;grande a été la surprise des habitants, en voyant apparaître une gracieuse statue de Notre-Dame de Lourdes, gCn6reusement offerte par une personne de la paroisse. Aussitbt, en présence de M. le curé, doyen de Solliès-Pont, qui nous a fait l'honneur de venir prési- der cette cérémonie, cette statue a été solennellement bénite, puis, sous un ciel splendide, une procession ma- gnifique a parcouru nos rues. Quatre congréganistes . vêtues de blanc portaient la nouvelle statue de la Bonne Mère au milieu des chants joyeux et entraînants qui faisaient de cette cérémonie une marche triomphale en l'honneur de la Reine du Ciel. Tout s'est terminé par la bénédiction du Saint Sacrement. Que la Vierge Imma- culée qui nous a déjb obtenu tant de graces, fortifie les cœurs qui ont déja répondu à l'appel de son. divin Fils et ramènent bientôt ceux qui sont restés loin de lui ! ))

A Biien, le P, BOURG donnait le retour de la mission prbcbke l'année prhcédente par les PP.,LnGum et GUYON- VERNIER. 41 a au déterminer un mouvement religieux assez grand pour avoir une retraite et une communion spéciales pow les hommesseuls. Nous avons lu à Romans un article intéressant de la Semaine ?-elz'gz'euse de Valence à, ce sujet. Nous regrettons de ne pas l'avoir à notre por- &$e au moment O& aous rddigeons ce rapide compte sendu, pour en- aiter quelques extraits.

J'ai nomme R o m w ; c%st là que, le jer mars, troi- sième dimanche du Carême, les PP. ~*n&-t, N~COLAS,

BOURG et O n o a se retrouvaient pour +prendre part 8 la mission générale. C'est avec la plus vive appréhension que les. missionnaires, au nombre de dix, s'en allaient 4vangélis& cette ville appelée autrefois la Sainte, mais devenue tristement célèbre par ses assembMes politiques et naguhre par .le cri blasphématoire et impie de Gam- betta : «Le cléricalisme, voilà l'ennemi. u Mais ils avaient pour les soutenir les encouragements de Mgr de Valence : 5% Gralldeur avait désiré elle-même cette mission, et oul lu la confier aux P&res oblats.

11s trouvaient encore un sujet de confiance dans le souvenir déjà iointain, mais toujours vivant, qu'avaient laissé dans-ce pays nos Pères, soit comme missionnaires, soit comme professeurs au grand séminaire. Forts- de cet appui, comp$ant surtout sur la @ce de Dieu et sur le secours de leur divine Nère, les dix missionnaires commencèrent cette œuvre d'obéissance avec tous les élans de leurs cœurs, les quatre Phes d'Aix à Saint-

- Barnard, les W. BOURDE, provincial, FAYETTE et LUGUET, - de Bon-Secours, au bourg du Péage, enfin les PP. CHATEL,

MORARD, de Notre-Dame de l'osier, et GAUDIN, de Bon- Seours, à Saint-Nicolas.

A Saint~Barnard, l'ouverture eut lieu la messe de

onze heures avec tout le cérémonial prescrit ,par nos Çaintes règles. L'impression gbnérale de l'auditoire,

.des missionnaires, du clergé, hiil ekllente. Le soir, à vêpres, dans les trois paroisses, l'assistance fut nom- breuse. Clétait de bon augure. Le lendemain, en effet, les exercices, matin et soir, furent admirablement suivis; nos craintes s'évanouissaient chaque jour de plus en plus, et à $ fin de la sernaipe nous pouvions dire que la mission de Romans avait commenc6 comme les

'

autre? finissent. Les foules Btaient accourues, l'église -

immense deSaint-Barnard était comble. Ainsi &s autres paroisses. Cette première semaine nous consola à un degré qui ne nous était jamais arrivé; elle se termina, selon l'usage de nos anciens Pères, par la fête des en- fants. Cette cérhonie, vraimen8 dblicieuse, suscita des

.

enthousiasmes; elle avait été.p&parée tout particuliè- rement par le P. ODOUL. '

La deuxigme semaine fut signalée par un grave in- cident. C'btait l'œuvre de Satan. Les anarchistes de + .

, Romaos, furieux du grand mouvement religieux qui chaque soir s'accentuait davantage, résolurent de l'arrê- . ter. Ils convinrent dans leurs assises qu'il fallait, pou$ cela, troubler les réunions de Saint-Barnard et terroriser la population par des cris et des menaces. Un premier .

essai dès la prernihre semaine n'avait pi;s réussi. Mais le lundi, 9 mars, dix d'entre eux dbsignés par le sort, dit-on, se livrhrent au bas de l'église à une démonstra-. .

tion qui faillit amener une catastrophe. Le P. NICOLAS . était en chaire; il parlait sur le péché, la' vaste' église

. &ait remplie de monde ; l'auditoire, saisi par la parole grave, claire, imagke et convaincue de l'orateur, l'écou- tait avec une attention profondbiuent recueillie, lorsque tout à coup retentit avec force ce cri sauvage : Vive I'ana~vhie I .

On S'imaginkw& difacilenient le scandale qui s'en- 'suivit e t l e troub1ei qÙi'fut jeté dans passemblée. L'Brno- tion fut &s'onn comble'quand ce cri seefit entendre de n'ouveau.5 MM; les vicaires qui veillent au maintien de lkirdre au bas'de l'église, essaient d'intervenir, ils sont insultés'; l'un d'eux est meme saisi à. la gorge par une de ces futures pétroleuses admises aux réunions anar- chiques. Plusieurs officiers et soldats assistant à l'exer- dice se lèvent et quittent leurs places. pour imposer le a l m e par leur 'prérqen'ee. Ce mouvement fait craindre une' collision.' Ce nfe"spius une'émotion, c'bst lin affo- lement. ,La foule s'agite comme une mer houleuse. En vdn les missimaires crient de rester calmes , que l'incident est fini et.sans portée; leur parole se perd dans le bruit et'les cris poussés par les femmes et les enfants. On8se-pc6cipite vers les portes latérales mais sans pou-" voir les ouvrir. Le vacarme est sans mesure, plusieurs ;p31pdOiineS :se trouvent mal, des malheurs par écrase- :&è~t~son~&:r~douter. C'est alors que .les -missionnaires, d4cuglant' leurs voix, sont assez heureux pour dominer l?a&&tion'et se faire entendre. Ils signalent la cause du désordre et tout ce qu'il a d'inoffensif; les perturbateurs du désordre ont pris la fuite, aucun danger n'est h craindre.

Le R. P. NICOLAS, qui est resté debout et impassible dans la chaire reprend la parole et achOve son discours par une péroraisoin de circonstance, qui relève les Lmes et achève de rendre à tous la confiance. La bkédic- tion du Saint Sacrement est donnée au milieu d'un profond silence qui contraste avec le tumulte de tout à l'heure.

Les avis sont écoutés avec une curiositb avide et reli- gieuse à la fois, et chacun se retire en jugeant sévère- ment la conduite des partisans ae la formule Ni Dieu,

nimaltre. . Cet odieux incident provoque dans tout Ro- mans une indignation générale.

L'apolice, M. le maire, la gendarmerie se livrérent à me enqugte s W r e et promirent avec la meilleure bonne . @ce de faire respecter les réunions catholiques à Saint- Barnard & ailleurs s'il en était besoin. Ils connaissaient ' ces- fauteurs de troubles. Naguère, sur le passage da [email protected]. la KBpublique, ils avaient arboré le drapeau noir et ppossé le même cri anarchique. Depuisils étaient .

l'objet d'me surveillance particulière; e t l'autorith sem- blait heureuse de cet incident qui lui permettait de les retrouver et de les traduire devant la justice.

Ce~endant, les honnêles gens de tous les partis, hu- . , ..mi@%iés et irrilbs d'un pareil attentat con€re la liberte

-- -religieok et en meme temps 1; sécuritb des personnes, 'crurent de leur devoir de protester en prenant part eux- mgmes aux exercic4S" de .la mission. On avait annoncé une confbrence dialobée pour le lendemain; trois mille pemnnes:se - -. presserent au .pied de la chaire évangéli- . . . que, et plus de mille, faute d'espace, furent condamnees à rester sur la place devant lëglise. Si les francs-maçons avaient cru intimider les Romanais et leurs mission-

.

naires, ils s'étaient étrangement trompés. sP

A partir de ce moment, le mouvement rdigieux ne se . . dementit pas un seul jour, il n'y eut pas la moindre

dkfaillance. Tout le monde en était surpris. Un écrivain, témoin de ce prodige dans une villé comme Romans, . .

" l'expliquait ainsi dans le journal I'lmparlial - . . à . la date, du 11 mars. -

a Je sors du sermon donné à Saint-Barnard par les Rdvbrends Pères Oblats de Marie. Je ne vous parlerai pas des incidents qui font l'objet des conversations romanaises depuis quelques jours. ..

a Je veux, avant tout, VOUS faire part de l'impression T. XXIS. 20

. prafonde,q- -. i l p i . ~rmptie,, sn .par.Courant les trois -8glises.de Romans et deBour@pPhage., .

", J La-foi,$eniwa, .:&-on. B B l d il faut Se reconnaître, on ne.pnatique.~plus~oILtrne à ww époque, on oublie le ciieania de&5glie. . - . . , J( 8~manent~.sn,eeraiti1 autrement? HEJ'avons-nous pas

1 les @obs sans .Dieu,. ah, les j#bérations futures vont apppmdeé Il mépriser& qui. topche $ la religion? Les snfanh Blevép daw-es sfficines ne peuvent pas avoir dautres,pr!inuipes, que ceux qdon, leur. inculque.

:«-Maissinous çenstatpns que la jeunesse, par! 17éduca- tion qu'on lui.do@e,semble devoir s'él~igner peu peu &:la. religion, ne semble-kil pas qu'il y ait, dans notre population romanaise, comme un vieux levain religieux ,qui se rhvei1la à certaines époques?

ctL'a@uence considétable qui envahitnos églises depuis " quelques jours ne doit pas toujours &tre mise sur le

8ompbde.la curiositb. . :r-~fbmbien -,de ,personnes, au centpaice, viennent là, poussées par un sentiment d'inqui&de, esparant trouver dans &+paroles d?un prbtre l'explication meme de cette inpiétude.

a Aprés avoir@erché d e 4 et de-là une cc&o~alion aux mis&res de la vie, ces hommes, qui n'ont rien ti.ouv6 en fait de consolation, fioissent par entrer dans une &@;lise. 3 s n'ont' aucune conviction religieuse peut-être. mais quelque chose l e d di6 qu'a l'bmbre de l'autel, ils trou- veront un instant de calme, et que les paroles d'un pré- dicateur leur otivrhont quelque horizon inconnu, Coi1 leur viendra comme un rayon d'espérance. n . Quel que fat le inobile qui anima les Romanais, la missioo continua 4 êlre suivie dans les trois paroisses akec un empressement extraordinaire. Le mardi de la troisikme semaine, premier jour s@cialement réservé

a w ~ ~ s ; lesYrois églises ébaiént pleines. r< La vaste inhate de Saint-Barnard présentait un spectacle rare . dans',lfhistoire d e notre ville; écrivait .l'impartial, le 10 mars:Malgr4 ses dimensions, elle avait peine àsuffire

- aux hommes qui s'y étaient donne rendez-vous ; i l y avait là goupés et confondus un millier d'hommes de ioutes les classes et de tautes les conditions, écouta;nt avec un respect e t une sympathie visibles la vibrante parole du missionnaire. Nous Ie répétons; rwement un pareil nombre de Romanaiss'est trouvé rémi au pied de la- chaire. »

Les appels aux hommes furent renouvelés jusqu'à cinq fois, et chaque fois ils se retrouvhrent aussi nombreux. 11 est vrai, les missionnaires n'hpargnerent rien pour donner aux réunions, pendant Lotalle cours de a mission, le plus grand éclat : ~Brémonie'des morts, eonstbation de la paroisse à la Très Sainte Vierge, amende honorable au Très Saint Sacrement, conséc~tion au Sacré-cœur. Iiélastpne épreuve nous était réservée. Voulant frapper

-

un coup suprême, nous avions annoncé la cérémonk' de la loi de Dieu avec une solennité exceptionnelle et.en nous conformant à tout ce que prescrit noire direetoirs des missions. Tous le savent et s'en réjouissent. Le jour désigné arrive, l'affluence des hommes, aussi bien que

- celle des femmes, est extraordinaire. Le clergé est nom- breux. Le reposoir de la mission a reçu de magnifiques embellissements de circonstance. Grâce à la pi6té et 'à. -

la gh5rosit6 des fidèles, une illumination brillante est .

I préparée, Tout est pr&. Le prédicateur monte i n Chaire.

1 . Il annonce la fouie,qui lui est visiblement sympathique, le sens et l'ordre de l a cérémonie grandiose qui va s'ac- eomplir. Tout à coup, une inquiéiude se m-aiiifesle dans l'auditoire, tous les regards se versle sanctuaire, un fil de fulmicoton enflamme a mis le feu à un feston

de lustrine -rouge $qui borde les gradins du reposoir. Ce .aYn;)est en~orarienyon.~pe.~:t:l!é.~teindrs, mais4'eau manque; les, .prhcaut@w, les .plus ordinaires ont%% négligées comme absolument .inutiles;' la flamme. s'étend,-enve- 1.oppe ungadin; puis deux,: puis les. autres. Les moyens ernployés,pour.l'arr&ter ne font que la développer. Bien- tbt. tout l e reposoir. est en ) flammes; et ces : flammes montent et remplissent'le sawtuaire. Il faut la m i x puis- sante du. prédi~ateur~et. l'à-propos quelques paroles éner&cpespour calmer.les craintes ~univ~rselles. On sent que le danger nkst -pas immbdiat pour lesqxmonnes, an sort avec ordre: Mais il est à craindre. que le reposoir ne s'effondre ef, que de ce brasier le feu ne se commu- nique:& ltautel, aux stalles,,aux orgues du chœur. Mais voilh, 6 prodige ! que les flammes qui, depuis un moment, touchaient à la xotite, s'abaissent insensiblement, bien- tWau-dessus Celles émergela statue de la Sainte Vierge ; à.sa.vue et devant les flammes qui s'éteignent d'elles- mêmes;- le -pyple- entonne .-le - Magnificat d'action de graces: .. , . Cependant, il ne fallait pas songer, malgré les désirs hautement exprimés d'un grand nombre, à reprendre la cérémonie. Une fumée de .plus en plus épaisse régnait dans toute l'enceinte sacrée, la lumière des becs de gaz n'était plus aperçue à. trois pas, la respiration devenait impossible; on se sépara en toute hâteaprès avoir publi- quement récité l'~&gelas. 1 Cet accident regrettable, qui aurait pu devenir tra- gique, ne ralentit pas l'ardeur religieuse de la popula- tion, el les rCunions inusiLées de la semaine sainte ne .laissbrent rien A désirer. Les communiooî gbnérales de femmes, le vendredi de la Compassion, le dimanche des Rameaux, le jeudi saint et surtout.la communion géné- rale des hommes le jour de Pâques attesthrent que le

.. c c .On nous écrit .de -Romans :

succès .de la mission prêchée naguère à Saint-Barnard . ,

par les Pères Oblats. Je tiens à vous dire que les résultats .

nesont pas mo.ins eonsolants pour la par0isse.de Saint- Nicolas et pour celle du Bourg-de-Péage, où les Pères Oblats ont amené réguliérement au pied de la chaire une foule considérable. Jamais peut-être, de mémoire d'homme, nos trois paroisses G n'avaient vu pareille . afflusnce, et la bonne volonté de nos deux populations ne s'est pas &mentie un seul jour. Quand les mis- sionnaires ont voulu faire appel 'aux hommes seuls, les t rois églises se .sont remplies presque autant que les . ,

jours où tout le monde était convoqué. C'est 11i un fait unique dans nos~amales, et nos concitoyens ne se sou- ,

viennent pas d'avoir contemplé un spectacle plus con2 solant que celui de la vaste Cglise de Saint-Barnard abritant dans son enceinte plusieurs fois séculaire un .

millier d'hommes venus pour entendre l'émouvante parole des missionnaires.

(( Comme couronnement de ces jours bénis de 'la .

mission, la communion pascale a ét6 *vraiment beMe. 11 . est fort dif6cile.de préciser le nombre des femmes qui .

se sont approchées de la sainte table; mais ce qu'on .

peut affirmer hardiment, c'est qu'il a été bien plus grand que d'habitude. Quant aux hommes, d'aprbs un calcul exact, on n'en a pas compté moins de douze cents à la communion du dimanche, soit environ cinq cents

de plus qw.lekgnn&xi pr6cedentes. ces chiffres ont leur @]irqurinc& ea;7prr)uvent--qti?& Romans la 14% PeIigieuse n-'ést-pàs- éteinte. Jê n'en s d s pas surpris quand je con- sidere .lés mérveilles- pu!y ophe la charité. ))

..Nous. \avons appris que MM. les ciirés de Romans s'étaient rendus à Notre-Dame de 'l'osier pour remercier le R. P. Provincial, et faire au san~tuaiw béni un-pèleri- nage d'actions de grAces ; en mgme temps un des mem- bres 1~ plus autorisés du clergé nous Bcrivait ii. !nous- -. meme :- . . f .

k.. . De longtemps ai n'oubliera votre zèle et celui de vos vénérés confrères, ni cette Rloquencè apostolique qui7avait attire de si magnifiques auditoires dans nos églises ét qui. q produit tant de fruits réels et sérieux ... Que Dieu bénisse nos saints missionnaires et leur rende au Centuple le bien qu'ils nous ont fait. s

C'est donc avec raison queles Pares, dans leurs adieux, ont pu s'écrier: « O Bomans, reprenez votre titre de ,Ville sainte, vouwen avez le droit ... Romans et Rome c!est'le 'même mot. Pendant un mois vous avez rempli -cette enceinte, et cela sans d;éfaillan&. .. Vaillants chré- tiens, hommes de foi, de résolution et de vertu qui nous avez donné ce matin un si beau spectacle, persé- vérez, montpez ce que vous êtes, et la cause chré- tisnne sera gagnée; et de proche en proche la sainte contagion sY8tendra; xous .êtes un pays d'influence, on comptait sur Vous pour la ruine, FOUS compterez pour la réédification.. . i) La réalisation de ce vœu serait pour les dix missionnaires la plds douce des récompenses,

-. la seule qu'ambitionne leur zBle apostolique. Cependant, le P. AUDIBERT, qui avait puisé dans les

conseils et les exemples du P. NICOLAS un nouveau Ooarage, avait accepté volontiers de 'precher 5 Luynes 10s dominicales du CarBrne. M. le chanoine Boutière,

pwple. -

Après quelques jours de trève, notre cher Père se pemeltait au labecir. Le dimanche de Quasimo'do, il ou- vrait au Paradou, charmante petite paroisse du diocése,' dans la vallée de Baux, la retraite pascale' pour les hommes. La première communion des enfants fut une circonstance heureuse qui favorisa son ministère dés la première héure. Chaque soir de la semaine, les hommes ont suivi régulièrement les exeni&s de la retraile. Cet audiloire spécial'et tout nouieau a vivement ému le jeune missionnaire, sa parole s'en est ressentie; plus alerle et plus vibrante, à mesure que l'auditoire gran- dissaitielle produisait dans la population un véritable réveil religieux. Rarement on avait m dans lrglise autant de monde que les deux derniers jours. Sans doute, cette paroisse a toujours compté de solides #

croyants comme celui B qui le Père demandait s'il avait fait ses Pâques : « Oui, certes! répondait-il, je ne les ai ljamais manquées, mgme ii i'armée, mème B Berlin. ))

Mais malheureusement, 1% comme ailleurs, les retarda-. taires ne manquent pas. Trente d'entre eux ont consolé '

par leur retour le cœur du bon curé;r6cqmpensé le dévouement du missionnaire, et porté à quatre-vingt- .douze le nombre des. communiants; c'&ait la moitié des 6lecteurs. Nous tenons ces détails de M. le curé qui nous les transmettait en nous priant de lui réserver

t 30+ .- chaqu,e..matin, . a . . , , f ol1,e110s se pI+isaient à falle une. provision . de,vr$e,<t q01id.e piet&, . : , - -

De, son pfit6, le P. ;LA- avait 616 charge, pendant les. trois, deyieres -maines du Carême, de la retraite p.$scale de ~ambesc ,

L&&ejc est une petite ville de trois cents Lmes; elle aipartenait, avant la Rt5volution, à la branche cadette de la maison de Lorraine. Aussi conserve-t-elle dans ses armoiries la croix de Lorraine aux doubles croisillons, c'est-à-dire lamoix de Nbtr&Seigneur et celle de Saint- Piene, union qui rappelle ces deux grandes paroles : Tu e s Christus, tu es Petms. Le P. LUBLIN était tout indiqu6 pour ce travail; c'était, pour un enfant de la Lorraine; un souvenir lointain de la patrie. Quel bien a produit cette prédication? Voici la r6ponse du mission- naire : un bien rdel pour un grand nombre de femmes ; chez les hommes, deux retoun seulement. Puis il ajoute avec humour : (( Cette ville diait la lieu où le Parlement tenait ses r6unions. or, le Parlement &ait, avecla Durance et le mistral, un des trois fléaux de la Provence. Le mistral donne toujours de rudes coups d'aile. La folle Durance n'est pas loin. Le Parlement n'y est plus, mais il est remplac6 par des cercles qui sont les pires fl6aur de Ce pays autrefois excellent et un des premiers dvan- gdlisds par nos Péres. -»

le lundi de PPques, les quatre missionnaires de Saint-Barnard de Romans commençaient aossi des "traites pascales. Le P. BOURG dvangélisait la Baumc d'Hostun dans la Dri3me. Il avait le bonheur d'y affermir et accroître le bien qu'il y avait accompli i'année pr6- .cédente, pendant une mission prechée en compagnie du P. LAMBLIN. $!,Le P. O~ou~'s'arr@tEit & Dieulefit, dans le mi3me dio- cèse. Cette petite ville, de plus de quatre mille habi-

Wts, renfe~me une population de trois mille cathoü- ques assez bien conservés, malgr6 le contact:.journalier des-protestants riches, influents et obstines dans I'hdr6-

. .& de Calvin. Tous les ans, la g6~6ralië.des femmes va s'asseoir au banquet eucharistique, et prhs de cinq cents hommes sont fidéles il remplir, sans fausse honte, leur devoir pascal. Cette année encore, nous &rivait le P. O w u ~ , ils ont r6pondu à l'appel de Dieu. On a même signal6 parmi eux quelques retours, et un-plus grand nombre.de femmes. La fidélit6 des hommes à la commu- nioo de PBquei est due,-en grande parlie, B la SoeiPté catholique de secours mutuels, établie dans la paroisse en 1836, soiis le patronage de l'hs~omption de la Sainte Vierge. e u n e des premieres conditions imposées aux sociétaires est l'aceomplissement 8e ce grand devoir chr6- tien. Cesdeux cents hommes ont une réunion obligatoire tous les mois, sous la direction d'un pretre qui retrempe leurs Bmes par quelques paroles enflamm6es. L'exemple de ces vaillants du Christ suffit pour entraîner leshabi- tants et quelquefois meme pour transformer les laebes en (( valeureux u. Le phre nous a confirmd ce que nous avait dit le vén4rable cur6 de la population de Dieulest #

elle est simple, franche, mais alerte et sautillante ; c'est presque le caracthre provençal, ce qui la fait contraster visiblement avec ses voisins de Nyons et de Valrhas...

"'Elle aime la parole de Dieu, est assidue l'entendre ;

'nous avons vu plusieurs personnes faire 9 et 3 kilomgras; -

sous une pluie battante, pour assister à L'eprcice, Sym- '

pathique au prddicateur, cet auditoire ne demande, pour &tre ravi et enthousiasm6, qu'une voix forte et beahcoup d'action en chaire. Nous avons vu le P. O ~ o a à l'œuvre Pendant quatre semaines Romans ; que sa

modestie nous permette da dire, sans crainte de no* tromier, qu'il a dfi la bienveillmce de son auditoire,

- la :solidité pour les4m

instru

,- / . II

ictions *

:.Le Pd ~ico&s,descendait; par:Arles, jusqu'à Maussane. Cette paroisse;depuis de longues années, est presque exclusivement évangéhée par nos pères. Son nom est vingt fois répété.dans nos annales. J e me plais à le tra- cer;cette fois encore; poiir redire que la forte doctrine (du missiannaire, inspirée ,par une vive piet4 et dbvelop- pés. pair ilne ,grande Blévation de raisonnement, a groupé . , autaur:-de 1a chaire. 6rangéliquè un bel auditoire d'hom- mes. Cent ciaquan te se sont retroiivés à la sainte table. Gesble chiffre le plus élevé depuis 184S. u je vous rerner-

, cie de m'avoir envoyé le P. NICOLAS, me disait de vive voir, @elq;es jours aprks, le bon, l'excellent M. le curé Cauvin, j'espéilu que tout l'ensemble de son enseigne- ment. q& a dbji produit de l'édification, restera encore comme une semence bénie d'où de nouvelles moissons sortiront -daos l'avenir. 1) Ai-je. besoin dTajouler que la musique religieuse des cantiques a rehaussé, pour sa parti I%$at ' des réunions et tout particulikrement la solennité de la cl6 ture ?'

Le lundi de Pgques, je me séparais du P. NICOLAS à Graveson, paroisse d'environ auinze cents & n i a dans le diocbse d'Aix, et j'arrivais, de la gare à l'église, jusle à

. temps pour ouvrir la double reiraile pascale des hommes et des femmes. La polilique a divis6 cette paroisse en

. deux camps bien tranches, qui en font une arèiie où luttent deux partis à peu près ég,~ux en nombre. L'un, agite, bruyant, provocateur, a l'iniliative de tous les '

- combats, de toutes les tracasseries. L'autre, calme dans . le sentiment de sa force et de son droit, n'attaque jamais

mais se défend toujours. Le premier fait professiou dïr- religion,. l'autre se montre, avant iou t, chrelieo. Le missiminaire est slir dY8tre favorablement accueilli par

oMwdernii9re pa&e de la population, toujours fidhle a ~ ~ ~ r ~ n i l e z - v o u i religieux dans sa charmante &lise. Il &3r&@ifa..à réchaufisr le zèle des tibdes, hS stimuler les boanësvolont~s; à améliorer les âmes et les cœurs ; il sekit -toi.ijours écoutb avec las meilleures disposition& Saii~~dotite; il n'épargnera rien pour ramener les égarés vgrsI1é bercaibdu'divin Maître ; mais, pour cela, qu'il se @rèe bien de jeter sa parole dans la m6 lbdes passions poliüquas, qu'il se montre absolument étranger aux partis qui .se disputent les influences dans le pays. A cette condilion, il pourra fournir des éléments à la paix et au -rapprochement des esprits par une prédication tonte de foi e_t d'ardente et universelle charité ; il aura rnéme-4a consolation de ramener à la p~atique des devoirs religieux quelques-uns de ceux qui-en etaient le plus éloigoh. Dieu soit b6ni ! cette consolation n'a pas été Pefusée au pauvre missionnaire. Jusqu'fi quel point alle a inoild& sen CF quelques lignes de M. le cure de GPavëson pérmettroat de le deviner :

« ;. . Depuis votre d6 part, j'ai encore ramassé un reve- nant de cinquante-cinq ans. Ce doit 6tre notre plus fort. J'ai eavoyéi hier soir, un rapport à Monseigneur avec unelettre, oh jelui annonce le succks de la retraite. Car, en-effet, c'est merveilleux et surprenant. Si je n'avais pas moi-même compté le chiffre de deux cent quatre-vingt- quinze. je n'y croirais pas ; et si nous n'avionspas calculé les retours, je croirais à quelque erreur ; mais non pas, - nobs ne nous sommes pas trompés, et c'est'bien cklzi : deux &nt quatre-vingt-qoinze au lieu du chiffre habituel deux cent soixante. Encore une fois, un gros et affec- tuedx merci de la retraite d'abord, et de votre promesse de orié! chaisir et de m'envoyer un père l'année pro- chaide: » ~

QtMqües jo&s upr)s, je me rendais à Mounès, pour

y fp&her &alement 'la :retraite pa&ile des hommes. ~blai!"lem&me succBs n'a pas-coumon6 mes efforts. Le nombre~ordkaire des:pâques ne s'est pas augmente d'un seul homme. Et pouitant la population, quoique mêlbe de protestants qui y possè.dent un temple et un ministre, entoure gbnéralement 1s missionnaire de sa sympathie et de son estime. C'estm&me en souvenir de ce tbmoi- page, que je revenais volontiers 1'8vang8liser pour la quatriame fois: Cette paroisse possede une chose rare et bien. dtisirab1e:~un chmur d'hommes pleins d'émulatio~. Vin@-quatre chantres y exkutent; chaque dimanche, le plain-cbant d'une manihre ?î la fois intelligente et res- pectueuse, On se sent porté à la priere en les Bcoutant; on devine que le plain-chant est un instrumeut de sanc- tification. Les fideles, en grand nombre, prennent au

. chant du chœur une part discrhte mais rkelle. C'est bien hi l'esprit de la liturgie, l'intention de l'Église. Nous avons entendu MW i'archavêque-d'w venu pour don- ner la ConCrmition pendant la retraite, leur en faire son compliment, les .féliciter de lui avoir fait entendre nn plsin-chant digaement exbcutd. Le missionnaire, lui aussi, aurait aimé à adresser ses fblicitations aux hommes de Mouries pour leur courage B accomplir leur devoir P~SUI ; mais m e centaine seulement, sur quatorze cents habitants. s'btaient approch6s de la sainte table. Aussi- se serait-il en ah5 1s cœur serré de n'avoir rien fait, rie11 d'apparent du moins, s'il ne s'(tait souvenu de la pamle du regrett8 P. ACDRUGER : a Le moyen de ne pas travailler en vain, c'est de travailler uniquement et saintemeni

: Pour Dieu, qui voit tout et rticompense tout. n - C'est dans ces sentiments et avec un devouement que

Son rend encore plus méritoire que, le i 9 avril, le NICCms commençait une grande'muvra apostolique

l'oW@bn du Pardon de Tournes, dans le dioehse de

Fiejus. Le lendemain il (tait rejoint par le P. Amrswr, et le sÜrlendemah par le P. Onoa, tous les*deux infati- gable& .oui p"urr~it s'en btonner? Leur &e n'est-il pas celui de Cactivitb, de la vie et des enthousiasmes? Voici le compte rendu que le P. AUDIBERT a bien voulu rédiger pour le Codex de la maison.

Le Pardon de TOU& est une indulgence p16rhbre qui revient périodiquement tous les six ou sept ans, chaque

. fois que la fête deTlnaention de-la Sainte Croix coïncide avec le dimanche.

C'est un privilbge que le cardinal d'hstros obtint de Rome pour S O ~ pays d'origine, avec une reEque insigne de la sainte bpine. La plupart des prechdents pardons ont et6 pr&ch6s par des PBres Oblats, dont le nom ne s'efface pas de la mémoire des fidbles- de Tuunes. Ce sont encore trois de nos Pbres qui, cette ande, ont pr6- par4 les ames & la grilce du Grand Pardon, comme on dit dans la contr8e. Le 3 mai, jour de la clbture de la mission, les communions ont 6tB magnifiques et bien consolantes. PrBs de cent hommes et de six cents femmes ip

ont pris part au banquet d'honneur et d'abondance au- quel quelques-uns n'avaient plus participé depuis qua- rante et cinquante, ans. A la grand'messe, des enfants des meilleures familles, avec leursriches costumes de pages et de petits mousquetaires, vinrent rappeler les

' .

splendeurs du 24 septembre dernier, jour de &te s'il en - fat jamais pour our ries, jour où ciOq évi?quat ~ a ~ a i e n t ; la main b6nissante, ti travers des milliers de fidbies accourus de tous ci3tés 'pour honorer les reliques de saint Probace, l'illustre patron de l'ancienne Turris, le

- disciple de désur-Christ, dont le tombeau venait à'etre retrouvé.

te!soir, la'proc&ssion se d6hulait imposante. La pio. menaçaif, mais la h i des cro'yaits la conjura, et Ia croix tie id -mbsion fut portée. en' triomphe dans toutes les rues, devant 'un public- respectueux. Tourves tout entier a assisté. au tri'omphe. La plantation de la croix a été très bien réussie. Qu'il était beau le spectacle de ces milliers de chrétiens défilant devant le signe de notre rddernption et couvrant les pentes de la colline que la croix allait dominer 1 Et 'lorsque la voix du missionnaire retentit puissanteï enténdue an l k n par tout un peuple, et qu'elle Bt acclamer la croix, on sentit bien pue, ce joÙdà, Jésus-Christ avait remporté une victoire.

Au retour eurent lieu les adieux ~athdtiques, émus et bien remuants du chef de la mission à cetle bonne paroisse, et la réponse de M. le curé qui s'est montrh reconnaissant. C'était la fin de trois semaines d'un tra- vail trés actif mais bien doux.

Les cantiques du P. NICOLAS, si vile appris et chantés m&ne par las jeunes gens et les hommes, la premihre commlmion des enfants la premiere semaine, et puis les instriictions matin et soir; les cQérnonies successives des enfants, de la saintevierge, des ames du purgatoire, de la Divinité de ~otre-seigneur JQus-Christ, surlout les conférences dialoguées... tout cela mis au service de la @ce a attirb à l'église de trhs beaux auditoires m$me d'hommes, conduit B la tahle sainte bien des personnes retardataires, et fait pénétrer dans un bien plus nombre encore de bonnes vérités et de bons sentiments qui germeront au moment opportun. Beaucoup de. bien s'est fait au confessionnal ; M. le curé avait donc rai n Y' de se montrer satisfait, devant une belle réunion de prgtres, du succbs d'une missiun qui avait de beaucoup dëgassé ses espérances.

Nous avons appris d'autre part que ce récit n'est pas

exagéré. Plusieurs membres de la tamilte a.Astros son^

venus nous exprimer leur reconnaissance pour le bien les missionnaires avaient Lait à Towves. Cette re-

connaissance revient surtout au vénéré et vaillant P. NL- COLAS; elle- est d'autant plus méritée que plus d'une fais il*a dû triompher de sa fatigue pour adressèr la pa- role à un nombreux auditoire avec une .éloquence qui ne vieillit jamais. Il m'en souvient, à Romans, je n e , pouvais l ' h u t e r sans me rappeler la parole'de Bossuet, dans l'oraison funèbre du prince de Condé : « Une grne guerribre est toujours maîtresse du corps qu'elle anime. ))

En quitlant 'Pourves, le P. AUDIBERT trouvait encore ,

l'occasion d'exercer son zèle à Gignac, dans le diocèse d'Aix, en y prêchant du 4 au 8 mai: la premiére commu- sipn. r Si le prédicateur nous, plaît, avait dit le bon curé, je vous le demandehi pour la grande retraile de la Oongrégation. » Que s'esl-il passé? II faut croire que la doucevision de La Valette slest reproduite à Gignac avec les mêmes charmes bienfaisants, car la demande de M. le cure ne s'est pas fait atlendre.

Le meme consolant résullat attendait le Père à Rous- ) set où il prêchait une nouvelle retraite de première com- munion du 20 a u 24 mai.

- Nous avons terminé la série de nos œuvres aposto- liques en donnant, du 42 avril au 3 mai, une mission à Pont-de-Veyle, chef-lieu de canton d;ins le diocése de Belley. Cette gracieuse paroisse est vraiment pri!ile$ée dans l'ordre de la'nature, mais, hélas, elle est en grande souffrance au point de vue moral et religieux. M. le cur6, convaincu quo l'une des plus grandes aurres de salut que l'on puisse accomplir à l',heure présenle, et m&me la plus féconde et la plus efficace, c'est l'csuvre des missions, a voulu procurer à son peuple ce grand

,bienfait. "Les,,P8'~es;,, .Oblats, qu'il. avait vus à l'œuvre à . , . . , .

, ~onkde~.Yaux,-: lui&.aient; sp6,cialement indiqués pour LD

seconde~son ehleet. Ir.r&tar les maux qu'il voulait con- jurer. .ll f u t si pressant dans sa demande, que, malgr6 la distance de..':430 kilometres qui. separent Aix de Pont- d.e-V.eyle,,les:PP. BOURG et LAMBLIN n'hésitbrent pas à_ repondre .à son chal~uceux et bienveillant appel. Ce que fut cette mission, quelques passages extraits d'une letlre du P. LAMBLIN, Acrite le jour même de la clbture, suffi- ront &.nous en .donner une idée.

Cette mission offrait des difficultés. 11 y a vingt ans, les missionnaires du Pont-d'Ain ont +té obbligPs de quit- ter ce terrain par trop ingrat avant la An de la mission. Les hxbitants de cette petite ville de 4 300 habitants, située sur les bords de la SaBne, en face de Mâcon, par- ticipent un peu à la nature de cette rivihre dormant pa- resseusement dans son lit de verdure comme pour re-

. tarder le plus possible le moment de se jeter dans le Rhbne, dont le cours impétueux doit l'emporter vers la Méditerranée. Ainsi les habitants de Pont-de-Veyle dorment du sommeil de l'indifférence et hésitent. (i en- tre-r dans le grand courant de' la religion qui les con- duirait vers l'océan du bonheur. Cependant la mission, avec ses flots de grâces, N qui ont leur source dans le i( cœur de Jésus e t se grossissent des larmes de Marie )), les a jetes dans le courant divin. Elle a rameuk prés d'un tiers des femmes et une quarantaine d'hommes des plus influents en plus de ceux qui ne pratiquaient pas. Cetu qui ont échoue au port nous ont fait parvenir

. leurs regrets en nous priant de rester encore on peu de . temps.

* Tous les moyens que le bon Dieu Mnit 'dans ilne

mission ont 616 employés. Les visites qu'il nous a fallu faik un peu selon les r8~1es de l'étiquette, parce que

le pays a toutes les allures d'une grande ville avec s in p o r m taillé en arc de triomphe et ses rues avec -leur bordure de trottoirs nous ?nt prin beaucoup do temps. .%ais ce ne fut pas un temps perdu. La popu-

, - lation é td t heureuse de recevoir ses missionnaires, et remerciait avec effusion M. le curé de sa bonne inspira- tion dé nous avoir fait venir de bien.loin; en même temps elle &ait fière de ses missionnaires q" ne res- semblaient pas ?i ceux qui avaient évang6lisé les villages voisins., Elle, trouvait que nous n'avions pas trop l'sir paysan. Le chant, la musique, les cérémonies, les r6d- nions particuli6res dihommes, ont été aussi pour beau- coup dans le succès de la mission. ))

La m6lleure cause de ce succ&s, qu'il me soit permis de le dire dans un sentiment dé joie et de reconnais- sance pour les missionnaires de Pont-de-Veyle, fut, avec un grand savoir-faire et une bonne entente mu- tuelle et loyale, l'esprit de z&le qui ne cesse de les con- sumer et en fait de vrais apatres de Jésus-Christ.

Jusqu'ici je n'ai fait que nommer le P. BONNARD et le P. MICBELOT. Aussi bien i!s ne quittent pas la mission. Fest là qu'ils sont aGe1és tous les deux A rendre le plus de services, ?i faire le plus de bien. Le P. Boairmo demeure au milieu de nous le représentant des anciens ; il continue les vieilles relations malgré un état de santé qui l'bpmuve parfois d'une façon cruelle. - Le P. MI-

" CEELOT est assidu au confessionnal et de plus il accoms plit avec un d6sint6ressement qui rappelle admirable- ment celui du bon et regrettk P. DE S A B O ~ I N , son mi- nistbre d'aumanier des prisons, ministhre tout d'humi- lit6 et de charit6, mais il sait que dans ces vertus se trouve le secret du bonheur, le secret de la paix en ce monde et de la gloire dans l'autre.

~ e & s quatre mois, nooi n'avons que deux FrBres T. XXIX.

P l

convers, les ni?. Manu. et Rio. Il est vrai qu'ils s'ac- quiiteat fort bien d é burs emplois, mais parfois le tra- vail est auidessus de leuri force et trahit leur bonne

* volost6; il m'est doux de signaler ici leur espril de foi et la bonne grâce avec laquelle ils remplissent leur charge.

Vous trouverez oe récit un peu-long; ne l'attribuez qu?B rnonob6issance et au d6sir d'&happer au reproche qui m'a été fait d'être trop court. .' A & ~ z , &on nh6rend ei bien-aimé Phre, l'expression de mes sentiments respeodeux et affectueux en N, S. - - et M. 1.

MAISON DU CALVAIRE.

Marseille, le :! juin 1891.

Mon rapport annuel sous a Bté adressé, l'an dernier, le fi juin. Je dois donc, pour obéi; 2 vos ordres qui me sont toujours chers, vous dire aujourd'hiii les faits ac-

. complis dans la maison dub Calvaire depuis cette Bpoque jusqu'h ce jour. Notre Mission étant toujours la mbme, le cadre de ce travail ést condamné 8 la monotonie. Je m'efforserai d'abréger les rép6titions ennuyeuses et de

- donner de la couleur B ce qui Le comportera. - a

io Et d'abord, les .travaux du dehors. Ils ont 4th nombreux, comme les ann6es préckdente5,

encore que de douloureuses circonstances en aient em- . p6ch6 plusieurs. Nous avons prêché 3 missions, 52 re-

traites ou octaves, dont quelques-unes avaient une grande importance, I O stations de Carême, mois de Marie ou Avent, 4 adorations perp6tuelles et une ving-

.-

, en $834, pir nos ~ & e s a ét6 recueilli. Un vieillard disait en s.on français, quelque peu provençal : (611 y avait aussi fe. F, .ALBINI, qu'on appelait le sa&. » Puissions-nous laisser partout des impressions semblables !

Douce parole ; non moins douce la lecture du Messager .

de Valence des 27 et 28 avril? no i41. u L'éloquence de o& (mioents religieux (les RR. Pl?. BO&PARD et B. nY1& T R U ) , ~ e s t 4 dit, leur p&ité et leur zhle infatigables, et

, ,

leur talent d'organisation, joints au dévouement sans bornes 6g digne curé de la paroisse, M. l'abbé Meynier,

lence. Après avoir dkcrit les diverses cérémonies en usage parmi nous et surtout la plantation, de la croix,-l'auteur de Ilarticle 'ajoute : Terminons p a un fait qui donne .

bien la mesure de cette mkzion réparatrice, qui faissera ici des souvenirs durables. samedi, on a baptisé un

a Ces fêtes sont consolantes et de nature à encourager .

. les bons catholiques, sont en même temps les vrais

. Le P. BOEFFARD venait de prêcher avec succès l 'hpor- .

tante mission de Saint-Maurice, de Vienne. Sauf le R. P. MOYBT, malade, tous avaient fait leur devoir apos- tolique et leun travaux avaient 6té bénis par Dieu. Le . < ,

R. P. .MOYET lui-même avait. prêché plusieurs retraites ,

Nais le Careme de"~anges, au diochse de ~ o n t ~ e l l i e r , a BtC des plhs laborieux, -,

2 O Les œùvkes' séden taires. Li- colonie dtranghre occupe toujours deux pères.

Nous avions appelb'pour le Carême un capucin italien, qui a attiré pendant la station une grande affluence; mais nos phres ont dQ porter le poids des confessions. D'autre' part, toutes 'les solennités annuelles dont cette religieuse population charge son calendrier ont été cClC- brées 'avec laq foi enthousiaste quî est dans:sa manihre. Bien que, depuis' quelques semaines, une partie des fidèles se rende à la messe dans les églises du Calvaire et du Sépulcre, la chapelle des Italiens est toujours fré- quentée et les offices sont bien suivis.

Le R. P. MOYET' a succédé au R. P. Y. Rom dans la di- rection de 1'-4rchiconfrérie de la Passion. Afin dlCviter une désorganisation que nous faisait craindre le d$art de l'ancien directeur, nous avons prié ce dernier de prêcher la retraite annuelle. Le bon P. V. Roux s'est ac- quitté de'cette' mission avec une grande délicatesse, a su ménager la transition et a remis à son successeur une œuvre vraiment florissante.

L'Association de Notre-Dame iies Sept-Douleurs donne aussi des consolations. Nous avons dû en transférer les réunions dans la chapelle des Sœun de L'Espérance, et nous comptons profitep de leur .charité tant que la prudence nous condamnera à cette mesure. C'est- le. PL. P. LANTOW qui a prêché la retraite. Dramatisant cha- cun de ses sujets, il a vivement saisi, empoigné, son au- - àitoire et a laissé le meilleur soqvenir. . Dans Ces derniers temps s'est reconstituée, pleine de &le et de ferveur, la Congregatioii des Filles d u Cal- vaire. Nous continuons pour elles les traditions laissées par nos pères. .

, Nous .continQons aussi à donner nos soins aux Scsurs &.saint-charles, dont le R. P. BARTET est le phre spiri- tuel, et faisons chaque année leurs retraites à la rue ~aiit-Savourain, aux Chartreux et la elle-de&ai.

Mais le service, en s'étendant ainsi, nécessite un se- cours : Messis multa, operarii autem pauci. Espérons que le R., P. Provincial pourra venir à notre aide. 30 Du reste, plusieurs de nos pères étant immobilisés,

' l'œuvre des missions devient nécessairement plus diffi- cile. Outre que deux péres sont chargés de la colonie italienne et que le R. P. BARTET est attaché au service

. des Sœurs de Saint-Charles, nous avons perdu, comme ouvrier apostolique, le K. P. BONNEFOY, procureur pro- vincial, et nous avons le R. P. BEUF, que son âge re-

' tient à la maison, où il s'occupe de l'économat. Cette annke a été, par ce fait, plus labmieuse pour quel- ques-uns ; et puis Dieu nous a visités par les plus dou- loureuses épreuves, nous imposant ainsi la double lutte du travail et de l'affliction.

Le 9 novembre, en effet, notre cher F. BOCOGNANO s'est trouvé fatigué et a dii s'aliter, après avoir fait la sainte communion et servi la sainte messe. M. Rampal, notre excellent et bien regretté docteur, constatait, le lende- main, une tympanite produite par l'étranglement d'un

l intestin. Le bon Frère était administré trois jours après. 1 Dks lors, il demanda lui-même à faire la sainte commu- I

nion les jours où la Rbgle la prescrit et ne cessa de nous I

édifier tout le temps de sa maladie. Il expirait le 90, à -

I i deux heures de la nuit, entre les bras du .R. P. B E U O ~

C'était l'homme simple et juste, le bonus Israelita in quo dolus non est, et nous avons la ferme espkrance que Dieu l'a admis dàns le ciel. Sa perte a été plus grande qu'on serait tenté de le croire : devenu comme une sorte d'in-

. carnation du R. P. BELLON, dont il était le commission-

- 318 - naiile pour des affai?es souVent d61iOat&Zjj il nié vivait que pow la ~obgrdgati6ii ti lai@elli) il '&ait admirableirient déoou6. -Sur son lit ;de iioulbur; attbiltif B eeque riefi ne manp&t danh San serickj il itvbit Soin de demander si toutes les fn8aures Btaieat prises et d'indiquer ce qu'il y avait faire. Phi% il paklait de tous les Peres et frères qu'il verrait en paradis; C'est dans cette simpIicit6 de foi et cette r6gularitir qu'il est allé rejoitldre Ceux qu'il aimait.

Le B. P. B ~ L O N ne devait pas thrder A aller le trouver prés de Dieu. Diexci% du ttrldail %utfuel il se livrait, les voyages nocturnes et prbcipités, ainsi que le peu de soin qu'il prenait de sa santé, ont eu, croyoas-n&s, urle part dans cette fin ihettendue qui a dté un vrai malheur pour la Province et tpute la Bociét6. Aprbs avoir passé deux nilits cons6cutives7 paf: un teaips trbs froid, à faire le voyage de k o t ~ e - ~ a t n e de Bon-Secours, il fut atteint, le I fi dbcembre, d'un simple refkoidissement qui, vu l'épui- sement et la poitrine délicate du malade, ne tarda pas ii avoir ufi caractére aiarrnaint. Lé 22, utie cbnsultation de mbdecins habiles et dévoués nous enleva tout espoir de guérison. Lorsqu'il fal'lut adminislrè~ les derniers sa- crements, le religieux se manifesta comme toujours l'homme mathbMatiquement &plier. G La Regle, nous dit-il, ordonne de renouveler ses vœux en cette circon- stance ; j e veux les r&ouv'elè~. D Le R.P. BARTET lui lut alors la formule dont le malade rép6ta chaque mot, et la cérémonie 5 la fois triste et pleine d'espérance S'a* corriplit devant la communauté réunie et édifiée. Notre si regretté PBre nous quittait le saint jour de Noel, à une heure de l'apr6s-midi, s'endormant dans le baiser du Christ le jotir même où le Fils de Dieu était né sur laterre. Lui aussi &ait l'homme à la foi simple et droite, au dbmmnent sans bornes à la Congrégation et h ses

&uh%,3ne v&lant -et de chetchant que le bien. Nôus es$$r%îfs fermement *'il aura W B C C U B ~ ~ ~ ~ par Di& cqmme le bon et fidèle senfitetir du1 a f h t fructlfier les talents reçus. . Estiitié et Aimé à Marseille, il a laissé d'unanimes re- grets. Les sympathies les plus vives se sont manifestees apihs Sa mort; et Mus les jourbaur hoob6tete. (le la ville dot eu des articles bmus en sorï honneui. Cela sera dit dans la notice nécrologique, et noW3 n'avohs pas le .

kentionner en détsii. Nous croyons( cependant, devoir faire coiinaître la belle lettre que S. G. Me YévêCe de- Marseille nous (crivit dans cette dmlomeusa cireon-

( Marseille, le D 26 décembre lS90.

« Mon cher Père, j'apprends avec une vive peine la mort au T. R. P. BELLON. .

u Je sais la place importante qu'il'occupail dan) votre Co@têgatioo et les services immenses qu'il ltii a rendus péndaiii sa carrière religieuse. Aussi, je m ' s i s csdia- lement 2 votre douleur et à vos pri8res. Au prerdie?. jour libre, j'off~irai le saint-sacrifice pour le repbs de son' ame.

n J3aurais aussi tenu assister à ses obsèques. ais je C

me trouve obligé d'étre, h ce moment, hors de Marseille pour une cérémonie fixée depuis longtemps. Mais je serai [Id C ~ U P au milieu de vous et prierai ahu de coiitinuer & protéger votre Société en lui donnant des Mligieux insd vei(ue(ii et aussi dévoués aux int6rets de l'&$ire ' 0 . . . et riu s i u t des ames.

. u Beûillèz, bien cher PBre, agréer, avec mes siticbres eondoléaoces, l'expression de mes sentiments les plus 1 dévoués en Notre-Seigneur.

l « LOUIS'

1 « Évêque de h3arseille. n

CiCons encore la ' tou'chante lettre que nous écrivit Mgr BONJEAN, archevaque de Colombo, à la premibre nouvelle de>a mort du P. BELLON : -

a Maison du Sacré-Cœur, Borella Colombo, le 17 janvier 1891.

w

MON REV~REND ET BIEN CHER P&RE SUPERIEUR, M Quelle af'fiigeante nouvelle vient de nous porter le

dernier courrier de France! Quelle perte nous avons tous faite en la personne de notre bon P. BELCON 1 La Con- grégation entihre pleurera la mort de ce saint;zélé, infa- tigable religieux, qui pendant tant d'an~ées l'a servie au prix de tant de fatigues et de travaux. Nos juniorats, nos noviciats, .nos scolasticats, nos missions ont perdu en lui un vrai pbre, un protecteur, un ami fidèle et dévoué; pour moi, j'en suis inconsolable ; je garderai toujours le souvenir de tant d'affection qu'il nous a toujours témoi- gnée, B moi et à tous les miens, de tant de services si cordialement rendus-à cette Mission. Ubs qg'il s'agissait de nous aider, de nous obliger, il ne reculait devant au- cun embarras, aucuiie fatigue, et i l le faisait avec tant de bonne grâce et un si grand cœur, qu'on semblait l'obliger en lui demandant .un service. Et le voilà enlevé dans la force de l'âge à toutes ces œuvres dont il 6tait le père et le soutien !

« On me-dit qu'il a accueilli la mort avec un sourire ; et il n'en pouvait Btie autrement, aprbs une vie telle que. la sienne. 11 &ait bien ce serviteur fidble dont Parle saint Grégoire : Qui .de sua spe et operatwne seeuras .... Cum tmpus propinpua mortis advenait, de gloria retribu-

. . tionis hidarescit. u C'est ce qui adoucit nos regrets et fait qu'en appre-

nant son départ de ce monde, chacun de nous n'a qu'un désir, celui de mourir comme Iui les armes à la main et

de le suivre oïl .tout nous donne la confiance qu'il est. a , Nous lui avons ici trop d'obligation p.our que notre reconnaissance fat satisfaite des suffrages ordinaires que

. offrons pour tous nos chers défunts. Aussi ai-je I rdgld que tous les PBres de cette maison du Sac&-Cœur

1 cinq messes pour le repos de son &me ; son 1 affection pour nous e t ses services nous' le faisant juste-

ment regarder comme l'un des Pères de cette maisoh. .

1 (( Pour vous, mon révérend Père, pour la maison du Calvaire, pour la Province entiers du Sud, le vide que

1 laisse parmi nous celte mort inattendue ne sera pas fa- cilement comblé. Le P. BELLON était de ces hommes qu'on ne-remplace pas.

u ~ss&ié du fond de mon cœur à votre grande et juste 'z

douleur, je prie Notre-seigneur de vous consoler et de vous aider, e t je vous en~o ie d'au delà des mers, avec ma bénédiction et tous mes vœux, ce mot de fraternelle sympathie.

(( Votre frère bien affectionné en Jésus et Marie Imma-

CBRISTOPBE, O. M. I., . « Archevêque de Colombo. )) p.

Mais une douleur semblait en appeler une autre. L'excellent docteur Rampal n'a pu traiter son ami et confesseur, le R. P. BELLON, à sa dernière maladie, car il était lui-même sur sa dernière couche, ayant con- tracté, en soignant un malade, la diphtérie qui l'a em: port6 en quelques jours. (Tétait une grandeahme, un grand chrétien, que j'ai eu la triste consolation de pré- parer au supreme passage. Pendant sa maladie, il m'a parlé plusieurs fois de vous, &on tres révérend et bien- aime Père, et toujours avec la respectueuse et fidèle ami@ qu'il vous avait vouée depuis lecoll8ge. Cette

. - -r. 329 -

&&6& 'il l%ted&dit g tos lia; et abus Hdhs perdu en lui un q i sQr et un médecin dont le grand mérite était rkcdiiiiii iid Uüs:'Ïl iiibuidit 18 96 dlcétiibre, 4 heures ad. ~iiiikiti; hi;eiqaec He t ih~ ap& lé d. P. BELLON, et @tis é@&odS qiié ies d e b dniis se SePorit retfbuvés de vt& bidii.

Le jblif dii3de 6f1 fibus fermiotis tfistement les yeux dü &pir p. B E L L U ~ , le R P. NOYE+ &ait àtteinf de la ter- rible hiilirdib q(ii riods à &lei6 le bon dacteur. Heureu- semen t Qtait énddk 1ii iîotre chèré'ûœur de IYEspérance, qiii &ait gardk et io$pé celui dire noas $l&rions. Elle condut, dlis le prëboia instanl, la nature du mai et le cdmbattit éner$iqubHLeiit. C'était providentiel : l'angine couenneuse fait des progres rapides, et le lendemain, a f'atkivée dff mkdeciri,il etlt 6th bien tard pour la traiter. M. fbmpal, nhêU a d iegretté ducteut, s'y employa avec -

. abtatafit de sdiénce que de dévouement, et ses efforts fu- rent Eobrbrilés de saccés. Tout conspirait cependant contre nous, car le médecin dut laisser le malade pour

acc@l&$er 16 Corps de rod oncle Draguignan et accomplir quelques devoirs de famille. M . Marcorel vint le remplacer, et nous ne savons vraiment comment té- moigner notre reconnaissance A toutes ces sommités sédiaales qui nous off t t8rnoigné un int6rêt géndreux et efûcddr fiendant 30s épreuves. Et comment pouvoir re- niaeikr alishi sitffisam&ent les Saeurs de l'Fsp8rance e ti en paWc(iliei+, eelleqdi a 6té Pour nous un instrument iilgbte de la Providence? Daigne&, moh très révérend PBre, tlous aidak à acbohplir ce tlevoir en vous unissant L nos prières.

Fios pr6océ.Upations étaient grandes. Les écoles occu- ~ a i @ h t encore la mditié de notre maison et nous ne pou- tibns isoler le malade-, atteint d'une aflectioh doat la nbtbre. didl izlfectidiibe Bt dei plm dangreuses. Dieu

- .-

parmi lesquels il nous est doux de nommer Mgr Dunchau, ...&G$ ::.,,,. q;?*% .< 6 . ,&

évêque d& Tulle; M. Par6 et M. Martial Soullier, ses .:$@ @$$j ,&q.:*

cqnpagnons, dont l'un est gra&vicaire e t l'autre cha- f$# . &$-g;

noine et secrétaire général ; ainsi que Mgr Redon, vicaire %y+i général d'Avignon. Mais nos frhres savent que n e cœurs

$'Z% @ !

leur sont ouverts comme notre maison. ,&j\! &+%:

~ b a n t ii la communauté, elle a continué sa vie mi- , . y& ..SI ,,;

partie mouvemenh5e et.mi-partie régulière. Le R.P. BON-' p++-* $$:& ,<-*Bsji

;z*.s.>;:

NEFOY, retenu par sa nou'velle charge, a cessé le min'is- . k?&%%

::.&;-&"k &.%''G

tère des missions, mais non celui des prédications en@ ?$$; :W..'.:C,

:<y,::$;

ville; le R. P. GALLO lui-même a trouqé le moyen de ,T::p:& % . : c , ~

@&$j

faire quelques travaux extérieurs; le R. P. BARTET a .$ -,. >+

,:*At:$ &&;;

prêché aussi quelques retraites ; le R. P. . D'ISTRIA, qui . t&.; %&;

a remplacé le R, P. AU DI BER'^^ a eu kgalemgnt sa part, e.t . . ..,... g:@$ +;

k R. Pi V. Roux, avant de partir, avait Bté sur la brèche ' - ?m$3,;

3. .Y& .g

jusqu'au derniet moment ; le R. Pi OMOYET a repris, '

q, +-% F &;3.:

comme nous l'iivon~ dit, sa vie de missionnaire. Mais, :&& @&+a

avec le service dti Calvairg, notre ilombre est insuf- ,-... %?$

, &&?,

fisant. . ;:%:+ &&%

Le F. FRACBON, suc~esseuti du ban F. BOCOGNANO, a @& ~?,%~S:

été chàrgé de la sacristie du Calvaire, et. 16 F. Nf6Rt

ai N&We maison i1é devait pas tariiek, , cependant, à

. ]& e~célléiites Sœurs de Sdint-Charles, le 31 jahVier. Or, 9 8 m ë jour commeiichrent les travaux pour la réstau- ration, qui était aussi urgente que nécessaite. Nous avonsj en effet;, Hçu dans le courant de l'année une cen- taine de visiteurs, souvent plusieurs à la fois, et quel- ,

ques-uns sont restés des semaines. et .même des mois

l'hotlhkur et la joie dy8voir des hBtes élevés en dignité,

celle des Italiens. II reste les FF. T u a o h e t RAFFALLI pour la cuisine et l'intérieur. Toutes ces œuvres obscures demandent le dévouement, la piet6 et l'amour de la fa- mille, et chacud s'y emploie avec bonne volont6. Mais tous, mon bien rbvkrend et bien-aimé PBre, vous prienl de les bénir et d'agréer, avec la mienne, l'assurance de leur piét6 filiale et de leur profond respect.

Notre-Dame de l'osier, le $4 juillet 1891.

MON TR& RÉVÉREND ET BIEN--12 PLRE, Puisqu'à tout cmur bien nB la patrie est chbre, tous

nos Péres et Frères qui connaissent Notre-Dame de l'osier seront heureux d'apprendre ce qui se passe dans cette maison, qui fut le berceau de leur vie religieuse ou le th6ltre de leurs labeurs apostoliques.

La plume de. l'historien, il est rrai, n'a pas requ le don de narrer avec les charmes du style et la grace de la poksie; mais sa bonne volonté suffira, je l'espére, pour couvrir son insuffisance auprès de ceux qu i ont écrit sur leur bannière : Charité.

PERSONNEL DE LA MAISON.

Au mois de iovembrel890, le personnel militant de Notre-Dame de l'osier a 6t6 complètement chan&; les. PP. CHATEL et MOIULRD, seuls, sont rest6s la pour tram- mettre aux nouveaux arrivhs les bonnes traditions de la maison. Le R. P. G A ~ I E R , dont le noble cœur d'apdtre rvait i u conquérir toutes les sympathies dauphinoises, est alle à Aix reprendre la direction de la maison dont il avait 6t6 de longues années, jadis, l'am9 et la vie. Les

PP.: BOURG .et L A ~ L I N l'y ont accompagné, tandis que . >m @

ies:l?Pi L U G ~ T . e t PONT prenaient le chemin de Notre- , 1 Dam-eede .Ban-Secours, et le P. BEUF celui du' CahiPe. .-$ A trois reprises différentes, ce dernier a été le cure de la

$? .r: ;z'€

paroisse.. Toutes les âmes bien faites gardent avec re- ..,Y nç 2.:

connaissance le souvenir de son dévouement, de Son ..- 22 $'

zele et de sa charit$. Daigne Marie récompenser, même :<>, ;t ,z.

ici-bas, son pieux. et fidèle serviteur, par une vieillesse 4: "- > ..* 5: -..,.

pleine. de jours, de force et de bonheur 1 $:$;$:~ ;.4; Les Pères aotuel!ement de résidence à Notre-Dame de . ,+2% .$33;

$A&

l'osier sont les PP. DU~UF, CEUTEL, MAURAN, MORARD, 2 i.

ARMAND, GUYON-VERNIER, SESTIER, LANTOIN el. MONNET. II 3

nous faudrait encore au moins deux bons missionnaires, car les demandes de travaux se succedent sans inter- ruption,' et. nos Pères .sont loin de ,pouvoir trouver, même en- été, ie temps que nos Saintes rbgles voudraient qu'ils consacrassent à YBtude et au repos.

Le R. P. DURIF est entoure d'une vingtaine de novices scolastiques et de sept ou huit Fréres novices convers. . . Les Frères convers V ~ U X perpetuels sont : les FF; VI- RET, PIERRE, RAVIER, COHARD, DELANGE, RAVEL, tous ani- mes d'un excellent esprit religieux et aimant A . se dé- penser pour la. Congrégation, leur mère..

.,.,.,-. - .&+.r~ï.U :pl . . (EUVRES APOSTOLIQUES.

-, ..'..ii i$?<.<$! ;i.:i=ri. ,.+g% 2% ,

Nous avons dit que les tiaraux ne manquaient ii <..." C *$$ - .. ,.- ?$$*

Notre-Dame de l'osier. Qu'on en juge par la simple ' . A

r-*.

:& Bnumération que voici : du 29 novembre 1W0, point de ' ?,$$

*.::%.

ddpart de ce rapport; jusqu'à ce jour, 24 juillet (891; ;@$ +$ ?i.s--

c'est-à-dire dans l'espace de 8 mois, nos Pères ont pr6- >:,*Y QG ,;2$2

ch6 45 missions on retours de missions, dont 7 ou 8 ont ?J$d

6th donnés de concert avec des Pères, appartenant à 3 d

. d'autres maisons de la province du Midi : 20 retraites de .$

' 5 ;\

paroisses ou de congrégations, I I . retn -

%$s 9gj& p # t q , s $ ~ i ~ i r e s , 4 petraitsa de communau tés T~iigjeiises,?~ g t p i t e s de premi&@ comwnion, i Avent, %mois de Mafie, et uy! certaia nombre de sermons de circonst~nces. Dieq $eu1 connaPt le bien qu'il a daign6 faire dans las ames par Sentremise de ses apdtres. A lui seul l'honpeur et la gloire, et h nous, après avoir bien travaill8,1+ parole de Yfivanpile : Servi inutiles surnw; guod de624& faore, fecîmus (Luc, XVII, IO), si tant est que nous ayons fait tout ce que nous devions faire.

Passer eli y w e toutes cecœuvres apastoliques serait trop lang P Q ~ C le. narrateur et trop fastidieux pour le lecteur, car la plupart des missions se' ressemblent et tout le monde en a ln maintes fois ,la description. Je ne demanderai .gdcerque pour le retour de mission de Fontvieille, en raison de ce qui s'y est passé comme

" corollaire des événements scandaleux qui avaient SI-

gnalé la mission de l'an dernier, et dont nos annales ont garle dans leur numé~q de septembre 1890.

Donc, en avril 4891, l'intrépide curé de Fontvieille, M. l'ahb8 Àbeau, faisait revenir ses trois missionnaires d.e 1'- dernier. On &aigoait que ie maire, rkeernrnent condamné, par le Tribunal de Tarascon, 'à rendre la croix qu'il avait volbe à la fabrique quatorze mois au- paravant, ne redoublgt de rage cette annBe pour trou- bler nos exercices. Dieu merci! nous en avons étb quittes pour la peur, et jamais retour.de mission n'a été aussi beau que celui de Fontvieille. Il faut bien dire-que le d l 6 pasteur n'a rien ngligé pour attirer, intkresser, r6jouir la population catholique, laquelle, d'ailleurs, a bien compris et bien rempli son devoir. Des l'apparition des missionnaires, la place a été emporté; : auditoires superbes, matin et soir; fetes multiples et ravissantes en l'honneur des enfants, de la Tiès Sainte Vierge, de saint Joseph; de la Croix, de Natre-Seigneur Jbsus-

e@g& les.fetgs e l l e w W w ; qpi, p w porte7 10 meme nom . que n& f@es ocdiqaires de. gissi-, * vajent pu

ppvsger à&s ce cri spqntapé : « Mais que fera-t-on la

nelles où nous nous t r o u v i ~ ~ s dans sir,garoisse, vouliiit un retour d e mission qui dbpassbt, comme entrain, la mission elle-même, on allait toujours de plus beau en

beau. - Le vendredi de 15 première semaine, Mgr GOUTFIE-SOULARD, archevêque d'Aix, traverse Font- vieille, pour se rendre $ Arles, oil il devait confirmer le lendemain. Il était déjà au milieu du pays et personne ne. le gavait ; mais, soudain, les cloches s'ébranleni, et, avec-.elles, .toute la popult$ion ca@olique ; en un clin d'œil, elle remplit l'église pour recevoir la bbnbdictian de son premier pasteur et entendre quelques parolesi .

toutes paternelles que Ça Grandeur* veut bien leur a adresser. Ces bons Provençaux entonnhreht leur. can- tique de prkdiieclion, où ils affirment que leur foi n'a

. pas failli, puis ,viennent se masser sur la place de . l'Église pour acclamer leur phre. Cesont des cris et des

e .

naires le jour du dkpart. Toute la place de la gare avait -

été spontanhent envahie par une foule considérable. . DBs que les phes, accompagnés du ,clergé paroissial,

apparaissent, des centaines de voix s'élévept et font

nière, la clôture de la mission de Fontvieille. Nous avons .

'- 328 - M. le cure ! vivent les missionnaires ! n Dans toutes les mains sont 'des bbiiqubs et 'des couroones, et' quand les itpdtres du bon'~ieu voudront 'partir, ce sera une vraie pluie de fleurs qui tombera sur eux ; ils n'en seront d6- bàrrassks que lorsque le dernier coup de sifflet de la locomotive aura dit : (1 Assez ! »

La 'mission de 1890 n'avait r6uni que cent vingt-sept hommes à la table sainte, et le retour de mission en a amené cent cinquante. En quittant ce pays, où les deux camps sont si bien tranchés, nous chantons de tout cœur avec' le vdnéré pasteur : Soli DPO honor e t ' g l ~ ~ i a , d'une part, et de l'autre : Ut inimicos sanctoe Ecclestk humiliare digneris, te rogamus ; audi nos I

Nos prières montent jusqu'au ciel, comme il est per- mis de le'conclure par l'émouvant r6cit publi6 dans lu Semaine religieuse $Aix, le 21 juin 1891. Qu'on nous permette de le reproduire en entier.

(( Fontvieille. - Nos lecteurs n'ont pas oubli6 les inci- dents q u i a~compag~brent, le 2 février de 1'annCe der-

donné ici-même le. rdcit aussi au thentique qu'invraisem- blable de l'enlèvement, par le maire, au domicile du ser- rurier, d'une croix de fer, propriété de la fabrique, et destinée a être plantée ce jour-la. Mais les catholiques de Fontvieille sont militants ; ils l'ont bien fait voir.

Après avoir remplacé la croix de fer volée par une croix de bois ckstruite, Ginte et piacte en qpeiques heures sur un terrain privé ; après avoir assisté, serres et nombreux, à sa h5nhdiction solennelle, dont nous ne redirons plus les détails émouvants, ils n'eurent qu'une voix pour solliciter, du président de la labriqiie, la reven- dication de la belle croix de fer jetde aux gémonies. Leur. penkérance a triompha. Aprbs les débats d'un prods où hl0 Massikre, du barreau d'Aix, a ddployé un talent

4

" 1 - * i - 329 - J

1 !

incontesté,'le tribunal de Tarascon a c,ondamn& le maire,

I .

fidèles vendredi, 5 juin, fête du Sacré-C,œur de Jésus. g*g$

rn @?> Le matin, une messe solennelle,'avec communions - <

i-.. ;pi nomlbreuses, avait été célébrée par M. Clkment, prêtre

. 31 5% :>t

de:la)dernière ordhation. Vers trois heures, un groupe C$ G+

ii-y a quelques mois, à restituer la croix. Dament répa- .rée dans la cour du président de la fabrique, plus bslle que jamais, repeinte à neuf par les soins des catholiques, à qui elle avait été arrachée avant que cette opération eût été achevée, la croix rouge a été reprise par les

d'hommes d6voués qui, pour la plupart, avaient quitté les iravaux de la campagne, se sont rendus avec MM. les marguilliers chez le président de la fabrique, dont la maison est située hors du pays. Se relevant à tour de raie, ils ont porté à travers les rues la crois célébre par

.

tant de souvenirs, au milieu d'un'silence profond et res- pectueux ; il n'y avait avec eux ni prêtres ni enfants des écoles ; mais plus de deux cents femmes suivaient pieu- sement, .munies, pour la plupart, de bouquets et de cou-

.

ronnes. Au moment où l'on arriaait sur le seuil de l'église, les clocheS ont salué son entrée triomphante, toute la population accourt. Le clergé, en habit de j~

chreur, la reçoit au milieu des vivats jusque-là contenus de la foule. Le Magnificat est entond.

(( Immédiatement elle a été portée au sanctuaire, enle- vée, malgré son poids considérable, par les femmes, qui voulaient toutes avoir l'honneur d'avoir port6 cette croix . glorieuse. Elle est dressée devant la balustrade et cou- .

verte, I'instant,.de fleurs et de oouro8i;es. M.'1ea cure

. monte en chaire, et, dans une chaude allocution inter- rompue à plusieurs reprises par des acclamations à la croix, félicite la population catholique de son acte de foi, de réparation et d'amour.

(( L'exercice du chemin de croix commence; une T. XXIX.

22

wdiortaii6a' àhakigue 6 1a circonstancie a ljeu devmt 'Ehaipé htih-;ll est suivi religieisment par les hommes aussi Men que pttt 1es.femines. Le Gir, B la nuit, nou. veille r6union 5 l'égliser. Une grande croix de lumihres BtinceQe la vohte de l'église; Le sermon commence ; fien de plus heurèud que le thème choisi. C'est le corn- mèntiite sobre e t fidèle des -chapitres IV et V du niier livra des Rois :l'arche perdue et retrouvée. Israél avait perdu sa couronne de gloire depuis que l'arche de Dieu hi avàit et4 enlevbe. Les applications coulaient de source.

(c Les israélites sont défaits ; l'ar~he d'alliance leur est ravie. Mais ils ne s'abandonnent pas ; leur foi se ranime. Cependant les Philistins ont la singuliére idée de porter l'arche Sainte devant Dagon, leur idole ; mais, par deux fois, une puissance divine précipite Dagon de son trbne; des partisans de Dagon subissent, de la part du ciel, un chiltirnent mystérieux qui les couvre de honte et les saisit d'épouvahte~ Ils se décident enfin, bi- malgré eux, B rendre l'arche d'alliance, qui est accueillie avec . des larmes de joie et des transports d'allhgresse par les adorateurs du vrai Dieu. Le prophète Samuel leur donna, à cette occasion,les plus utiles conseils: Si c'est de tout cc cœur, leur dit-il, que vous revenez au Seigneur, enle- (( vez du giilieu de vous les dieux étrangers, préparez « vos cœurs au Seigneur, ne servez que lui seul; et il a vous d6livreia des mai& des Philistins ..n La popu- lation chrétienne de Fontvieille a tout compris; elle - recueillera le fruit de cette lutte énergique qui a d@ centuplé les résultats heureux: de la mission de 1890. Elle comprendra mieux que jamais la vkrité de cette parole du Sauveur : (1 Le royaume des cieux souffre vio- 8 lence, et, seuls, -les intrépides l'emportent d'assaut. n

La cwix volée et rendue reste, pour le moment, dans

4%gliise -de%'ontdeilb,où tous les cœurs chrétiens Pont ,ia vénérer, en attendant qu'elle régne au grand jour sur -son p@déstdl, @-est pret à la recevoir. )) '

On dirait que la mission de Notre-Dame d'e l'Osier, pSclée avec. succès en janvier 4890, a. porté boriheur, non séiilement &la paroisse, mais encore au pèlerinage. . Outre les pélerins qui viennent en caravanes privées de tous les points du Dauphiné et dont le nombre a été relativement coniidérabl-e, surtout les dimanches de mai, juin et juillet, nous avons vu, cette année, plu- sieurs pèlerinages organisés gravir la pieuse colline. C'est ainsi que la paroisse d'blixaa (Drame), ayant à sa tête M. le curé, est venue, le 2?Gavril, remercier Marie des grâces reçues par son entremise, lors de la mission qu'y avaient prêchée, Quelques semaines auparavant, les PP. MAURAN et MARCECAL.

Le 7 jùHlet M. le curé de Saint-Joseph de Cette (Hérault) ous amenait une petite troupe d'hlite qui, a d rés avoir visité successivement Montmartre, Paray-le- Monial, Ars, Fourvières et la Salette, était heureuse de# confier à la Vierge de l'osier ses chants d'actions de grilce pour le succès de ses pieuses pérégrinations, et la garde des bonnes résolutions prises en tous ces lieux , bénis.

En ce même jour, 7 juillet, vingt prêtres du diocèse- de Grenoble se réunissaient à Notre-Dame de l'osier pour f&ter l'anniversaire de leur ordination sacerdo-

1 - tale, et donnaient aux pèlerins et à nous tous le spec- tacle de la plus franche et de la plus fraternelle amitié. Leurs chants à la grand'messe et au salut du Tres Saint sacrement, comme leur noble aisance et -leur joie dans

1 l'intérieur de la communauté, ravirent tout le monde, I

sans exmpt?r l+R..,P. SOULLIER,. alors. de passage parmi nous.

Le 13- juillet, c'était le tour des."congréganistes de Moirans et de leurs parents, sous la direction du clerg4 paroissial. Après quatre heures. de route, tout ce peuple arrivait en procession, bannibre déployée, au chant de l'Ave, maris stella. Prihres, cantiques et pieux délass6 ments firent couler rapidement les heures de la journée, -

et le soir venu, toutes les collines d'alentour se redi- saient les unes aux autres le bonheir de ces enfants de Marie faisant leurs adieux à la meilleure des mbres par l'exécutiob des plus beaux morceaux de leur réper- toire.

t

VIE DE FAMILLE.

L'esprit de famille est vivace à Notre-Dame de l'osier; rien de plus cordial, de plus gai et de plus simple en même temps que nos fêtes intimes. Tantat c'est l'ado- ration perp6tuelle nous amenant tous les pretres du canton, et faisant pousser à chacun le. cri du cœur.: Bonum est nos hic esse.

Tantat' c'est la cMture des grandes prédications du Carême permettant aux deux communautés de Lyon et d e l'osier, augmentées encore de plusieurs Pères de diverses maisons, de chanter à l'unisson, sous le regard de notre Mére, l'Ecce quan2 honum et qwrm jucundm habitare fmtres'in unum ? '

-

Tantbt c'est la fête du P. Supérieur fournissant à tous les cœurs l'occasion de l'expansion aux rayons de la charité, avec d'autant plus d'ingénuité que personne, pas même l'auteur de ces lignes, ne songe à trahir le secret. Le clergé de Vinay assiste à notre repas de fa- mille; curé et vicaires sont charmants. Au dessert, M. Griserd, archipretre, porte un toast plein de: cœur et

de poésie. Les applaudissements de tous disent éloquem- ment à notre vénéré~doyen~: Merci.

Dans sa visite canonique en septembre 1890, le 'B. P. SOULLIER avait fait diverses prescriptions qu'on s'est efforcé' d'accomplir avec topte la bonne volonté possible. Le R. P GARNIER a fait remettre à neuf par M. Beaucourt, de Lyon, les orgues qui ne s'étaient plus fait entendre depuis les expulsions.

La chapelle int6rie.ure a été considérablement agran- die, et cinquante Pères ou Frères y peuvent aisément trouver lace. La chapelle de Notre-pame de Bon-Ren- contre qui menaçait ruines, a j t é exhaussée, voûtée, carrelée, consolidée. Un caveau a été creusé au cime- tibre pour servir de sépulture aux bienfaiteurs de la Con- grégation et d'ossuaire aux membres de la communauté. Les platanes, qui encombraient inutilement le jeu de boules, ont disparu pour faire place à de jeunes et vi- goureux tilleuls, q u i ne tarderont pas à nous faire trou- ver plus douces encore les heures de la rkcréation.

Y Espérons qu'avec la @ce de Dieu nous finirons par

réaliser tous les autres désirs de notre révérend Pere visiteur.

En attendant, mon trés vénérable et bien-aimé Père, veuillez bénir une fois de plus vos enf&ts de Notre-. Dame de l'osier, et accepter l'hommase - . de leur . . plus entibre soumission en N. S. et M. 1.

MON T&S RB-ET Q B N G A ~ ~ ~ RRE, ~puii ioi lh de, retour de notre laborieuse campagne

d'hiver. Aprks quelques jours de repos dans notre chBre solitude, j'ai hPte de vous adresser le compte rendu des travaux auquels les missionnaires de la maison d'An- gers ont pris part pendant la phiode de quinze mois, qui s'est dcoul4e depuis mon derniec rapport. 'En commençant ce long r6cit, j'dprouve un certain

embarras pour vous raconter avec quelque interet les cent trois œuvres apostoliques qu'avec le secours de notre Immacul6e Mhre il nous a kt6 donn6 d'accomplir, sans trop grande fatigue; et, j'ose le dire, avec un mer- veilleux profil pour la gloire de Dieu et le bien des . âmes.

LES TRAVAUX.

Au m~is~d'aoht 1889,le Pi COU BRUN^ 6té charge, pen- dant dix-huit jours, des pr6dications et des confessions de la maison Saint-Nicolas du Bon-Pasteur .d'Angers. Ce travail, très bien conduit,a produit sur les trois cents personnes de 1'6tablissement les heureux fruits d'une mission.

La retraite des ~6culiBres de la maison gdnérale des Dames de la retraite B 6t6 prech6e par le P. Roux. L'au- ditoire, compost? de personnes de toutes les conditions, a dté plus consid6rable que les autres années, grâce sans doute au chaleureux appel de M. l'aumdnier.

t e 28 aobt, fête de saint Augustin, le meme Père dbnnait I'Esp6ranw d'Angers un. sermon de circon- stance. M. hbb6 TEIBAULT, secrétaire gén6ral de I.évE-

assistait avec tous 1;s PBWS oblats d'Angers à cette

belle. fbte de fainille, et prbsidait B l'inauguration d'une g r ~ t t i de Notre-Dame de Lourdes dans le jardin de la cornEusauté.

Le P. LENOIR a remplad le R. P. Hm, pour la seconde &raite, 3L la maison mhre des sœurs de Notre-Dame de Briogze (Orne). Pr& de quatre cents religieuses y PR- rent part. La grande cérbmonie de clbture fut prbsidbe

YIR T ~ B ~ A ~ , ' & B ~ u ~ de Sée. et supbrieur gbn6ral de la Congrbgation. Sa Grandeur a bien voulu remer- '

cier publiquement le PBre du bien accompli pendant cette retraite. Les Sœurs de- Notre-Dame de Bdouze s'occupent surtout de l'enseignement des enfants des campagnes les plus pauvres. Elles sont très r6pandues dans la Mayenne, la Sarthe et l'orne.

De Briouze, le P. LENOIR se rend à. Hiort pour prerher la retraite des Sœurs de l'Esp6ranee, et bienMt aprBs, Cognac, pour donner les memes exercices aux Sœurs de la Conception.

-A Niort encore, le P. COUBRUN ouvrait, le der septembre, la retraite 3L l'Association des enfants de la Sainte-Fa- mille établie chez les s a u r s de l'Espérance. Les retrai- tantes, au nombre de soixante-trois, ont amplement dédommagé le prédicateur de ses fatigues par leur re- - - cueillement et leur bonne volont6.

Les mêmes consolations attendaient le missionnaire à GhAteau-Gantier. Plus de ~ e n t congréganistes de la Sainte-Famille, dont un bon nombre étaient venues de la campagne, prirent part & la retraite qu'il leur precha - dans la chapelle des Sœurs de l'Espérance.

loujoursen septembre,le meme PBre donnala seconde retraite des Séculi&es à' la maison Rouge d'Angers, et Pour la seconde fois, prbparait, par une retraite de quatre jours, les habitants d'Ambillou b la fete de l'Adoration.

A la meme (poque, le R. P. Heux pr&h&t deux re-

traites aux:religieuses ~de'la Sainte-Famille, la premiére à' Tyms,iJa; Seconde! h -Blois.

En octobre, le P. LENOIR prépare le2 fidèles' de Gen6 à la f&e du Saint Rosaire et de l'Adoration perpétuelle. 1i;donne un sepmon de circonstance h Saint-Joseph d'Angers; il va prbcher, B Seiches, une retraite pendant liquelle il a la joie de constater que le souvenir de la grand'e mission de 1889 est encore vivant dans les âmes.

Ces travaux sont immédiatement suivis d'une retraile de trois jours, préparatoire. 8 la fête de l'Adoration dans la paroisse de Saint-Aubin, et des trois .sermons de l'Adoration perp6tuelIe à Andard. .

C'est un travail du même genre qui amène h la méme époque le P. COUBRUN à Jarzé. Il profite des exercices de l'Adoration pour rappeler à ce bon peuple les belles f&tes,et les salutaires enseignements de la mission don- née pendant le dernier Carême. Il revient bientat 9 Angers pour donner les exercices de la retraite aux soixante-dix-sept élèves des-deux premihres classes du pensionnat ae la retraite. Ce devait être le dernier tra- vail du p. COUBRUN comme missionnaire angevin. b P. JPB. LÉMIUS qui le remplace, à peine arrivé de

Limoges, se dirige sur Baugk pour donner la retraite amwdle aux religieuses du Saint-Cœur de Marie, char-

de l'hospice des Incurables, et prêche & la paroisse le Sermon de la Toussaint. Ide curé de Baugé, superieur

de la communaut4, écrivait au P. ROUX : La retraite que vient de prbcher le P. LOMIUS comptera, jé l'éspère, dans l'histoire des Incurables, pour le bien qu'il a fait, pour les enseigoements qu'il y a donnes et les illusions qu'il a dissipbes. ))

Le 10 novembre, le P. LBiaius se rend dans la belle paroisse de Louroux, pour la retraite des Enfants de Marie,.couronnée par l'hdoration perpétuelle.

Le 48, i l est à Thouars, oh il prbche successivement deux retr8itss dans la chapelle des Religieuses de la Re-

-traite, l'une pour les dames de la ville, Vautre pour les ouvrières et les domestiques.

. Du 2 au 8 décembre, fate de l'immaculée Conception, il donne les mêmes exercices aux Enfants de Marie, de Saint-Florent-le-Vieil, et quelques jours après il va à Ambillou prhparer, par une retraite spéciale, leshommes de la paroisse aux fêtes de Noël. Depuis plusieurs an- .

des , le cur6 demandait un missionnaire pour l1Adora- tion qui a lieu dans le courant d'octobre ; mais voyanl que les hommes ne se présentaient pas, il leur fit donner cette retraite qui attira à la sainte table plus de la moitik dgs hommes.

Du 13 au 21 novembre, le P. Rous prêdhait à la Bo- magne la retraite des Enfants de Marie. Deux cents congrdganistes suivaient. avec ferveur les exercices qui les appelaient àl'église trois fois par jour. Cette retraite ay$iun_but exceptionnel, celui de préparer les associées .

à célébrer avec un éclat extraordinaire Ie cinquantième anniversaire de la fondation de la Congrégation. Deux circonstances devaient donner 5 cette fete le caractère

'

d'une fête de famille. A la tete de la paroisse et de l# Congrkgation, on retrouve, après un demi-siècle,le meme prêtre, le vénérable M. Bourrigault qui, depuis plus de trente ans, se dkpense pour le bien de ses chers parois- siens ; et les Enfants de Marie ont la joié de voir encore

" dans leurs rangs six des fondatrices, dont la moins-âgée - a soixante-quinze ans. Plus de trente prêtres assisthent

. %cette touchante solennité qui se termina, chez les bonnes sœurs, par une soirde charmante et l'exécution d'une cantate de circonstance, où le pasteur aimé de la paroisse, les vbn6rables fondatrices et le missionnaire eu- rent tour à tour leur part d'bloges et de remerciement%

B Lé ter üd&mbke, 16 P:Roux et le P. LsNom arrivaient

à Monti.evànlt,'c&éf-liëu de-ehton, dans les meilleures con&es deyAnjou, pour doM1er. une mission de qua- tre semaines. A cause des grands rnardhés qui ont lieu tous les mercredis de I'annBe, eettë petite vilIe a la r6pu- tation d'être moins religieuse que {es autres paroisses, et il y a quelque chose de vrai.

Voici en quels tirmes la SRMine religieuse a rendu compte de cette mission :

u Lamission fut tout de suite bien accueillie par la p6pulation qui n'en avait point eu depuid trente-cinq ans. Les nomBreus acditoires du matin et du soir mon- trèrent bien vite aux Pères combien leur parole était sympathique. t

"i Le jour de l'ïmmacul6e Conception, cent cinquante mères chrétiennes s'approchaient de la sainte table pour

. demander A Notre Seigneur la conversion des pdcheurs. ( Ce jour-l& &ait surtout consacré aux enfants. Qu'ils

étaient heureux, -ces chers- enfants; mec leur branche - de,launers ornée de fleurs. Comme ils chantaient avec

entrain le ca&tiqpe si bien approprié i) la circonstance, comme ils priaient avec amour la Sainte Vierge, les yeux levés vers la statue, les bras tendus vers elle, pour lui offrir avec leun palmes leun cœurs Innocents.

(( Si la fêle des enfants avait été touchante, celle de la oons6cration de la paroisse à la Sainte Vierge fut vrai- ment majestuedse. Un tr&ne magnifique dres& par les Pèks phtait jusqu'à la iodte la statue de Notre-~ame de Lourde. Plusde huit cents bougies formaient 1-llu- mination l a plus complBte et la plus gracieuse qu'eus-

*. sent j a h i s vue dans leur 6glise les habitants de ?donire- vault.

t a musique instrumentale, offerte par son chef ha- bile M. ~6néchau,fr~re de Mgr 116vLque de Tulle, re-

. .

- 339 - -

hanssaitl'4clat de la c6r6monie. Le P. Roux consacra la .- parois& A la Sainte Vierge, en commentant avec son

wu, id'apbtre e t sa chaude parole l'antienne : Sancta Maria sueeurre miseris.

Marie avait exauce de si ardentes prières; dès la premiare soirée fixde pour la confession des hommes, . cent vingt répondaient à l'appel du missionnaire.

K. Le samedi suivant, cent soixante-dix se pressaient autour du confessionnal.

a Le dimanche 4 5, c'était la mission des défunts.. Une .

croix -imposante avait 4t6 suspendue sur un beau cata- falque 6Levd dans le sanctuaire. Aprb le chant des vêpres des morts, un ' sermon, aussi plein de doctrine que de sentiment, vint disposer les cœurs à la prikre. Pendant la procession au eimgtihre, la priera publique .

des cantiques et des psaumes de la liturgie monta vers le ciel en faveur des âmes du purgatoire. Les réunions d'hommes fiers de se compter si nombreux, remplissaient l'@lise. Aux sermons dignes de ce bel auditoire vinrent se , . jomdre des traits qui, en déridant les fronts les plus austkres, répondirent $I toutes les objections contre la confession, et triomphhrent des esprits les plus rebelles.

a Mais voici la plus belle des f6tes de la mission! ~e dimanche 23 avait lieu la fête de la promulgation de la . loi. Le Saint Sacrement est exposé, les Tables de la loi sont à ses pieds, une estrade dressée dans le sanctuaire . . permet aux pretres de dominer la foule. C'est, comme le fit remarquer 1s missionnaire? l'image de J ~ ~ U G

. Christ sur la montagne entouré d e ses apôtres et de la multitude avide de ' l'entendre. Le diacre chante L'évangile des bi5atitudes, tous, un cierge allumé en main, redisent avec un enthousiasme difficile de-

crire le chant du CveRo. Le prédicateur explique rapi- dement les commandements C'est le' r4sumé de toute

- 360 - la doctrine,d8 l'&$se en .un tableau saisissant. La ré- no,vation desipromesses du baptême et la bénédiction du f&@t Sacrement ,terminent cettë magnifique cér8- rnonie, embellie par une ravissante illumination.

communion des hommes a lieu à la messe de minuit, \ils sont tous 1% et viennent sur deux lignes (i la sainte table. Toutes les femmes avaient communié 1; dimanche pr6c6dent. Jamais Montrevault n'avait vil une communion si nombreuse.

(( Le lendemain de No&l avait lieu la plantation de la croix de mission. La croix, don d'un nobIe bienfaiteur, mesure 27 pieds de haut. Le beau christ de Bouchardon a 2 mètres: Le ciel était aussi en fbte, un soleil de prin- temps attira les paroisses environnantes. Le Christ cou- ché sur. un riche brancard, était porté par soixante hommes, à travers les rues de la ville, au milieu du chant des cantiques, aux sons harmonieux de la fanfare de Montrevault. Au pied de la croix, le P. Roux pro-

= clame, devant la f~uleenthousiaste~ le tnomphe de Je- sus-christ,' le triomphe des missionnabes et le triomphe de la paroisse. La, procession rentre % l'église, le P. Su- périeur donne ses derniers avis, et heureux pasteur

remercie les missionnaires et son et tout est couronné par le Te Deum et le salut solennel. »

Le 29 janvier, le P. LÉmus donnait B Baugb la retraile des Enfants de Marie. Cette congrégation, encore à ses débuts, ne compte qu'une quarantaine de memb~es, mais la paroisse entière venait assister aux s&&ns du matin et du soir ;. seule l'instruction de l'apr&s-midi était réservhe aux congrbganistes. -

Quelques jours après, le mbme Père se rendait (i

=ouerre pour une retraite préparatoire à l'Adoration. II travail1a avec sWds à rétablir la concorde dans cette Paroisse 'divis6e e n deux camps:

l Vers la fin dejanyier, le P. Roux donnait à la paroisse 1 . a0 ~Potreui17sur-~oir le retour de la mission qu'il y $t pr6chée avec le P. COUBRUN. Malgr6 la pluie con-

tinuelle et l'obscurité de la nuit, ce bon .peuple, les hommes surtout, vinrent fidèlement assister aux exer- cices du soir.

Le P. LENOIR fut moins heureux à Fontevrault oh l'in- fluenza qui-régnait dans la ville, faisant plus de quatqe -nts malades, l'empêcha de donner le retour de mission. ,, dut se. contenter de prêcher les trois sermons de l'A- dor~on,perp&uelle. '

C 11 se dédommagea de 'ce contretempspar les prédica-

tions du Carême à la Madeleine d'Angers. Cette paroisse compte cinq mille Ames auxquelles vient s'adjoindre une colonie de cinq cents Brejons qui ont leur pretre et des réunions spéciales. La majeure partie de cette population est ouvrière, et tandis que la plupart des femmes sont employées dans les fabriques de -corderie, les hommes, en grand nombre, travaillent dans les car- rières ardoisières de Trélazé. Le meilleur appoint; sous le rapport religieux, est fourni par la classe qui s'occupe de la culture des jardins, et qui a fait dénommer la Madeleine, la Paroisse des /leurs. Le P. Lauoin donna% ses prédications un caractère tout apostolique, et ce ge.nre, au témoignage de M. le curé lui-même, ne con- tnbua pas peu B lui gagner les sympathies d'une assis- tance régulihrernent nombreuse. M. ~efsard , cur6 de la paroisse, voulut essayer d'une retraite spéciale pour les hommes comme dans les autres églises d'Angers. Si ce premier essai ne reussit pas au gr6 des dhsirs du pasteur et du missionnairq ni l'un ni l'autre n'eurent à regretter de l'avoir tenté. Plus de deux cents hommes répondirent a rappel. Le CUI% de la hladeleine a exprimé au R. P. Su- périeor sa gratitude pour le bien fait par le PBre à ses

p a ~ ; l c t p~dicà.tsttc veut qu'on sache que s'il a po, dans: iatfe paroisse d6diée an Sam6 Dœw de 16505, &j& mi,pee-dabieeham knes,ille doit3 ce Divin Cœur, twjomis &&tà faira fflctSer les travam do prêtre qni cherche le fairs connaître et B le faire aimer chaque jour davantage I

La paroisse de Saint-Pierre de Cholet 6tait en même temps évangéli&e.paf le P. LBmas. La chronique locale 6Cnvait : e te saceès a W complet. D&s le premier sermon, le prédicateur s'était acquis lgsympathie de son auditoire, et il s n la @ker et l'acc~oitfe 3 mesnre qu'il d6veIoppait le plan de ses prédications : nbcessité de la religion, Dieu sonverain maître, àevoirs des chré- tiens, nhessit6 de la religion polir la sociét6, poor les famiiles, pour les individas. Pais sont venues la retraite des femmes, les rémions d'hommes. L'enseignement, donné avec an tua de doctrine qae de forme, @&ait les esprits et les cmm. On a vo plns d'mi pécheur, en retard avec Dien, s'6mozzvoir et plenrer quand tombaient d. hant de la chaire les appels si pressants de lYap6tre. le' et6 pom les ouvriers qn ami et un Wre. et il

- 7 a w la oonsolâtick d'en ramener un bon nombre B Dien ! n

Le P. SAMSON noas arrivait du noviciat de Hollande poor faire partie do personnel de la maison d'Angers. 11 debotait dans sa vie de missiornaire par une retraite p*Me du 2 an 9mars aux pauvres do dép6t de men- di&, duét le P. CLEACE est le fidèle aombniei-. Les

. instructions avaient lieu le maün et le soir. Les femmes 6taieot 13 m'grand complet. Une trentaine d'hommes g assistaient le matin et le soir ; tous les valides, c'est- &dire environ soixante-dir, etaient exacts au rendez- VOUS. Ce nombre aurait cependant pu shccroî tre d'une d i z a e de ~6calcitran1s obstinés qui njr ont jamais paru.

~Iiattmtioride l'auditoire montra que la parde de Dieu I

-ne tombait pas tout à fait surla pierre. Une quarantaine d'hommes eommuni8rent~le jour de la cl8ture; et, dans ee nombre, il faut compter au moins quinze retours.

- . .Le P. SMWON ne tarda pas à s'essayer sur un plus vaste théitre, Pendant le Carême, il prit part à la mission prbchée par le P. Roux à Epirb, charmante paroisse ii

kilombtres d'Angers. a Sur un désir' génbral qui lui avait été exprimé, écrivait M. le curé à l'évêché, le ,

P. Rom vonlut bien nous donner des conférences con- tradictoires, auxquelles il avait renoncé depuis plusieurs années. Il éut tout lieu de s'en féliciter, car elles exci- taient, an plus haut point, 17int6ret et reussirent h mer- veille. L'empressement pour assister ,aux instructions était tel, &'il fallut multiplier les places dans l'église. C'était vraiment plaisir devoir ce tg foule venir se grouper autour de la chaire pour. entendre les graves enseigne- ments de la religion présentés par les deux missionnaires avec une.force e t un zèle tout apostoliques. Toutes les .

cérémonies 'qui variaient si agréablement les exercices .

de la mission empruntaient encore un éclat particulier à la beaut6 de l'bglise. La communion g6nbrale fut telle

.

au'on ~ouva i t l'espérer après les belles rdunions aux-# . quelles il nous avait At15 donné d'assister. D

Deux jours à peine aprBs la mission d'lpiré, le mardi de la semaine sainte, les PP. Roux et SAMSON ouvraient la mission & Fontaine-Milon, canton de Seiches dans . "Baugeois. La réputation de mauvaise paroisse n'est- - malheureusement que trop justifiée. Le respect humain, '

l'&porance, l'incrédulitb et la franc-maçonnerie re- tiennent ( Y presque tous les hommes, et on tiers des femmes loin de 1'8glise et de toute pratique religieuse. . . Malheur B celui qui, touché par la grace, essaierait de briser les chaînes qui le retiennent captif !.Le bon curé,.

M.-Normandin,4aprh avoir restauré son Bglise, et bâti l'école des Sœurs, >tenta.de reconstruire I>difice spiri- tuel en faisant donner une mission. Le5 missionnaires ne - néglig&ent rien pour ramener ce pauvre peuple. Tontes nos belles cBr6monies, et surtout les conférences, produisirent un entrain étonnant; nous avions du monde .plein l'église. .Les deux tiers des femmes et quarante - hommes firent la- missïon et réjouirent le cœur du digne pasteur. Nous avons semé le bon grain, a Dieu de le faire lever et produire des fruitsde salut sur cette terre ingrate.

+ Du 26 avril au 13 mai, les BR. PP. LENOIR .et SAMSON préparent la paroisse de Saint-Quentin à Y~doration per- pétuelle par une serie d'exercices : retraite de trois jours aux cent congréganistes, retraite aux cent cinquante méres chrbtiennes, sermon tous les soin pour toute la paroisse, plusieurs réunions sp6ciales pour les hommes. Puis 1, fêtes de l'Adoration, suivies elles-memes de la retraite de première communion. Cette paroisse se trouvait divisée. par suite de la laïcisation dal'école des garçons; le terrain était brfilant. Les missionnaires, fidéles sui conseils qu'ils avaient reçus, se conduisirent de manière à m6riter le témoignage, que leur rendit le c~ré , -~u ' i l s s'étaient exactement eonform& a la règle de conduite tracée par ~onseigneur l'évêque.

Ce travail était immédiatement suivi, pour le P. LE- NOIR, de trois retraites mnsécutives de premiére commu-. nion. La premihre ghomentiéres, pr&s de Chateau-Gon- tier, Pendant laquelle il donna plusieurs instriictions aux CongréganiStes de la Sainte-Famille de Bordeaux ; la Seconde 3. Cornhe, où il trouvait une population légéré et difficile ; et la troisième B Saint-Pierre-de-Saumur.

- Le juin, nous retrouvons le meme Pére 2 Ernée, de Laval, où il prêche la retraite des Enfants

de L'association comprend 'deux cent quarante

jeunes personnes dont la régularité et la piété font i'é- dification de cette grande paroisse. Le 13, fête du Sacre Cœur, eut lieu la communion générale. Le lendemain, le Pére-avait la consolation de faire son pèlerinage à Notre-Dame de Pontmain, éloigné d'Ernée de quelques lieues seulement .

" De'son cbté, le P. SAMSON donne une série de travaux qui lui valent .de la part de MM. les cor& les remeerie- ments les plus flatteurs. A Savenières, il prêche les trois sermons de l'Adoration perpétuelle, préludant ainsi a la mission que nous devions donner quelques mois plus tard. A Chailland, doy.ennk du diocèse de Laval, il pré- pare, par une, retraite, les fidèles à l'Adoration perpé- tuelle. A Daumeray, il remplace le P. Supérieur pour la retraite de premikre communion, ghez M. l'abbé Cheval- lier, ami intime du P. Roux. A Pelouailles, petite paroisse des environs d'Angers,il prêche l'Adoration perpétuelle. Les mêmes exercices l'appellent à Brain-sur-Longuenée. Quelques détails montreront quelles fatigues et quelles consolations attendent le missionnaire dans ce genre de ministére. Arrivé dans la le samedi, vers neuf heures du matin, le P. SAMSON s'installe immédiatement au confessionnal e t y passe la journée. Le soir, Si huit heures, sermon d'ouverture de l'Adoration; puis, de nou- veau, les confessions qui durent toute la nuit. Le lende- main dimanche, sermon à la grand'messe ; à deux heures, rkunion 3 l'église e t bénédiction des petit;enfants de la paroisse, nouveau sermon; à quatre heures, vepres, troisiéme sermon, procession. du saint-Sacrement, à laquelle prennent part plus de trente ecclésiastiques, et clôture solennelle des exercices.

Le P. Lhnarus a prêché, avec succès, le mois de Marie à la paroisse de Saint-Laud d'AngeFs. Chaque année, ces exercices se font avec une grande solennité et à

T. SSlX. 23

de pikt6 que d'6loquence, par l'Oblat de ~ a r i e Imma- &&, i& $i6i;o&tiv@, lei + e h et 1bs gloires de la $&& g&;dte $i;$g& mèr6 aie*

se ti$&iinâiii dë ia daturé a; @ois de Marie, le b. &*; &uVfdi &&t-J.;ud iëi exeycices de là rô

di3 &fah& 1% ~ ~ é - ~ g ~ g coghudion. ~6 &k i&r&s&it' gè làisSè @as qiie d'@porter de nou- v$llîè~ f3tigues hi n~$.sioiinaire qui doit prendre la ba~6kt t5oiS kois p b joui devadt plus de trois cents e~à;,& gofit le plu& gi.àiiîî iioiiibie se Bonfesse au pré-

huéiqd8S jbÜr3 à$&, le même tire aikait h &iayenne donCe? aux ieligieuses de la ~ i s i t d ion un triduum en fiofiàeüi dri,sà&é ëi&+ dè &S. bûtrë les jjrétiica- bo& tikdiiiaires, il e& 3 àdressek la parole aux divers p&leiihages qui se rendaient cliaque jour à la chapelle dÙ&onastbre pour se cohsaCker au Cœur adorable de fidtre-~éi~neùr Jésus-Christ.

he travài était itbinédiatebent suiVi dë la retraite des dames de la YidricoFde dâhs la chabelle dé Saint-Jean,

. paioisse de ~à in t -~ i è r r é de Saumur. L& associées de cette œuvie, répahdues dans les différentès paroisses de ia d e , &aient au hornbré de cent vin& apparteiiant à la haute classe d'e Saumur. Lei serinons avaient lieu le màthaprès la messe de huit heures, et le soir à quatre

. heures. Le jour de la clôture, les Dames de la ~ i s é r i - corde celebraient la f6le de l'Adoration perp&oelle. Le irkhateur, fort g6htk du clerg6 et des associées, fut redemande pour i'ânnée Suivahie.

4 C'est .pour une œuvre du même genre. que le Y. Le- &s se rendit à Lassa?, chef-lieu de canton-du dio-1 cese de Uaval. A la demande d'une &signe bienfaitrice, il venait donner une retraite aux mères chrétiennes

- der151 parbissë; Les exercices furent tr&s bien suivis. Le résultat répondit au zèle du prédicateur, qui eut b c;bnsdation dYenr6ler dans la confrbrie cinquante nou- velles associBes.

.Bfib lé même PBre revenait à la parois&. de Saint- ' baud d'Angers pour y prêcher la retraite annuelle des

Enfants de Marie; et présider; avec M; le curé+ le pèle- rinage des congréganls tes ii Notre-Dame de Charit4, éloignSe d'Angers de douze lieues. . Le 2 4 aai 1890, le P. Roux allait prêcher aux reli- gieuses du Saint-Cœur de Marie-die Baugé la retraite préparatoire à la renovation annielle de leurs vœux qui a s e u le jour de la Pentecôte. Pour cette fois, le P. Rom amplaçait le P. LÉms, retenu à Saint-Laud par les exercices du mois de Marie. Cette retraite absorbe tous

-

lis-instants du prédicateur, qui passe ses journés au confiessionnal.

La retraite des Enfants de Marie de la paroisse de la, Trinité d'Angers a été donnée bar le P. LENOIR. Les réu- nions 'se font dans la chapelle des bénédictines du Gal- vaire, le matin à cinq heures et demie e t le soir à huit heures; pour permettre aux mères d'y assister. Environ cent vingt personnes prirent part aux exercices. Iie ien- . - demain de la clôture, M. le curé, direceut gén?. des phlerinages du diocèse, conduisait, en cohpa@'e 'du

. missionnaire, le pèlerinage des Enfants de Marie au tombeau d u bienheureux Grignon de Montfort, 2 Saint- Laurent-sur-Sèvres, au diocèse de Lugon.

Les deux retraitas s6culi8res de la Maison Rouge d 'bgers sont encore prêchées par les Pères de la mai-

ion. @ ~ ~ d ~ b ; ' la'prèmB&.. en aobZ par ' le P. LENOIR, et ig ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ; ~ ~ ~ ~ & ~ ~ & p ~ 1 ; le-*P, shsoN.

kpQurqà'&jïsi&& -fijisi>l& Ps LÉNOII? allait donner la rktr&giui congrbganistes de4ia proisse'de Vern . Cette annéeAil dut lamenér de frontavec la retraite des méres c$+&ïejifieç. ' T ~ & lès- jours, iistruction chez les sœurs

cidq'Beures,et ,demie pour les congréganistes ;' à neuf " h&es;instruction & i'église pour les méres chrétiennes ; à &eux héurës; troisi&mè instruction, et le soir, à huit he&&'isderni& .'instruction. Les &tervalles étaient

a - .

reGPlisipar"les' nihbreuses' confessions. Communion g&nérah delqu&e'cent cinquante femmes et d'environ cent congréganistes.

C'est.encore le P. LËNOIR-que nous trouvons le 14 sep- ' tdhbre à.ChAteaù-Gontier. Il y donne la retraite aux congréganistes de la-Sainte-Famille, chez les Sœurs d s l'Espérance. Les Associées, au nombre de cent, apiar- tiennent aux différenfes paroisses dê la contrée. L'esprit estS~n';~et-dans-leursparoissesraspectives, les associées se.distînguent par leur piété et leur conduite ddifiantes. 11 y a quatre instructions par jour ; dans les intervalles, le Père ne quitte pas le confessionnal. Le clergé des diverses-paroisses auxquaes appartiennelit les associees viènt rehausser de 'sa présence, le jour- de la clôture, cette fete'de famille.

Notons encore Z i I'actif du P. LENOIR pendant la Cam- pagne 84th et d'automne, un triduum préparatoire aux fêtes 'de fidoration, à Ambillon ;.c'est la qirairikae fois que le digne cure - demande les Oblats. pour ce travail ; les sermons de l'Adoration au dépbt de mendicité dont la chapelle vient d'être ornée de gracieuses peintures ; la retraite de rentrée au p&it séminaire de Meaux où le

su~krieur, jadis son professeur et toujours son s'était empressé de l'appeler ; la retraite annuelle

a- .ieli&uses .du Saint-Cam de Marie à au& la "retraite de rentrée au pensionnat des Dames de.la Re- traite :à. figers, deux. retraites dans la. petite . ville de Thouars, oocèse de Poitiers, la première aux dames, la seconde an= domestiques et aux ouvrihres.

Ces derniers travaux avaient été précédés vers la fin de septembre, . . de la mission de Tessoualle, avec les PP. COLIN ~ ~ , S ~ S O N . Cette paroisse du canton de Cholet a été déjà évapg&sée deux fois par les Oblats. Lesuexercices de la mission couronnés par l'Adoration perpétuelle furent a&ablement ,- .- . suivis. Presque toutes les femmes et la tr&si grapde majorité des hommes s'approchérent des sacrements. K Je suis fort heureux des résultats de la mission, écrivait le curé, et mes paroissiens sont dans la j@ilati&. )) %

Le P. Roux qui, en mai, avait remplacé le P. LÉùlius il Baugé, chez les religieuses.du Saint-Coiur de Marie, pour la retraite préparatoire à la .rénovation des vœux, donne,le 14 septembre le sermon de prise d'habit et de - -A . . , profesSon Feligieuse à la maison générale du Bon Pas- teur ; plus de quarante religieuses faisaient leurs vœux ou prenaient les livrées des servantes de lésus-Christ.

P Mgr MARICOURT, supérieur du Bon Pasteur, un nombreux 'clergé et la communauté entihre des Oblats assistaient SL cette magnifique fête de famille, Pour intéresser et

- émouvoir, le prédicateur n'a eu qu'à rappeler les vertus de la vénérable mère Marie de sainte-~uphrasie, qu'il-a -eu le bonheur de connaître intimement, La supérieure générale actuelle continue &.notre égard les traditions de b a t h i e et de générosité que lui a 16guées la véné- rable fondatrice. .

Quelque temps après, le P. Roux et le P. SAMSON don- naient le retour de mission à la paroisse de Montrevault évangélisée l'année précédente.

f missi~nnaires~~ou~pRer, ëomde pendant les *a8 lkmi,-siôn, ' i o d 1&urs5 chék~d6furits.

Le ière b&

jour des I avec les iux jours

< .. - 4 ' Le P.. %b~us: était dé~i$& & k-!P. R. P. Général

I

$O& în6cher" la $ethite ' &nuelle au scolas ticat de ~ o b ' e t ' aux Sceurs*de l'Espérance de Naples. Ce bon ~oife~m'écri&t la.2 nmQm6i!e.: (u ans quelques heures

, . ~-j?aUra"i'(r;it26~~ome4;3e iPai que des'aetions de grâce à *ef idke&~iè~ & ne,m?i, refuse au.une joie dans mon I:,: 6$igé ; joies ffaterndles, joies chrétiennes, joies apos- tolique's,'toutes m%oht été accordées dans une large me- sure ! Deo gratias I J'ai terminé hier la retraite du sérni-

i ' naire - . français. je n'ai pds eu' un instant -à moi. I'ai

Ir .: confesse présque tous les shinaristes; il y a trente prktres et &e cinquantaine d e clercs, sous-diacres et diacres. -Dans-le petit.-mot.dtusa~e, ce. qui m'a paru meil- leur que tous ies c&qliments, ;'est que le R. P.,Supé- rieur a annoncé aux élèves son intention formelle de me ' redemander: La manière dont ce projet fut accueilli me d6mo&tre qUe je n'ai pis trop d6plo. fin ce moment je jouis encore un peii du sèolasticat ; mais, il faut rega- gnw ses p6nates .et rentrer sous votre houlette. Bientôt je ;&s 'dirai : d&m ! Je serai &.limoges samedi, -pour c o k e n c e r laaretraite du'pensio&at dimanche. »

alissihn de Cholet. - Le premier dimanch6 de I'A- vent 4890 s'ouvrait une grande mission dans les deux paroisses de la $Ils de Cholet. Il g avait cparante-neuf ans que cette ville de l'Anjou n'avait pas joui de ce bien- fait. GrAce au zèie et à la piété de M. Grellier, curé de Notre-Dame, paroisse principale dont la population at- teint lemchiffre de-$0 000 &mes; et de M. BougBre, curé de

- 391 - ...

-isse de Saint-Pierre, forte de 6OQO %mes, les bien disposes en faveug'de la rnissioq. Les

, directeur, BELNER,. tous. depx de la , COUBRUN de la maison de Pontmain,

de la maison de Saint-Andelain, trouvèrent a population de Notre-Dame confiée ii leurs soins

* ,r, t-k-acc~~il 7 % . . sympathique, et d'abondantes consolations. - Les RIE. PP. LÉMIUS, directeur, LENOIR, tous deux de

mgso d'Angers, et JONQWT de la maison de Mont-. ifo$rp? ?aient à exercer legr zhie dani la parojsse de S*@ttrPierp dont la population, com~osee qyt?$ d'ou- . %,> .... -- vriers, ,est travaillee par les idées socialistes. cinq c p t s xetours de femmes et trois cents d'hommes fqgent les résultats que la grâce de Dieu constata à la fin d'me mission contre laquelle se . dressaient B les difficultés de la saison et des récentes grhves.

On ne lira pas sans intérêt le récit que M. l'abbé Tur- pault, vicaire à Notre-Dame, a publié dans- la Semaine relig&e d'Angers :

- - - - - - - -- Le premier dimanche de l'Avent, à. l'heure de la grand'-

messe, le Son de toutes les cloches annongait I'ouvertu- de. la &sion donnée par les RR. PP. Qblats de Marie, aux deux paroisses de Notre-Dame et de Saint-Pierre de Cholet. %os missionpaires furent accueillis très solennellement : le clergé . allales chercher en procession dans la cour du presbgtike, et .après ayoir bais6 le crucifix, ils s'avancent portant dans les mains l'image de Celui qu'ils vieunen6 prêcher, au milieu d'une foule avide de les voir et de les entendre, et,-au piefi de l?autel, ayant appelé sur les pieux exercices les secouis d?en haut, ils donnent avec la croix la b6nédiction aux fidéles prosternés.

La. cité tout entière, pendant quatre semaines, devait être livrée à un vaste mouvement religieux : Commota est ztniuersa civitas. Les deux missions allaient se dérouler parallè2ement, mais parfaitement distinctes : de part et d'antre, détaiestles

AUD et LÉiuius. On it vraiment remar-

rd', @s le ,premier jour :

o.us,. avec, une parole de bienveillance et de. l'âme. et du sàlut. Sous l'action de

c d e u r s vari$es, ha6ilement~issociées et relides 'ensemble par - . des écussons syniboliques. A Notre-Dame, . l!ornementation

'de "église était .parfaite : elle fait honneur au talent de M.~labb6Audfra~,&i~'a,con~ue. . , . Le chœur présenkit, avec -Ide gracieuses.b&de;rol& , ratt&hées : a une couronne d'ho& !??y auaessus de l'image de Marie, l'aspect le miena reussi; principalepient le soir, à la lumihie de lustres suspendus B V ~ C *'autour du sanctuaire. A Saint-Piene,un trbne mosu-

milliers d'oriflammes ou de bouquets de fleurs préparés pour la triomphe de l'innocence, les parents pleuraient : 1s gra- cieuse armée les avait vaincus. @'il faisait beau les voir, parcourant les rues de la cite, le visage rayonnant de plaisir et chantant d'une voix retentissante les refrains des cantiques les plus connus ! Joyeux, ils rentrèrent à l'église, où. de jo!ies médailles leur furent distribuées en souvenir de la -

-----A - -_ ._. _ . . mission.

Le lendemain, au soir de l'immaculée Conception, avait lieu la touchante cérémonie de la Consécration à la sàinte

'

Vierge. Une illumination superbe, parfaitement réussie dan& les deux paroisses et due à la générosité des habitants, avait attiré ce jour-là une foule plus nombreuse encore que de cou-

- tume, et les vastes nefs de nos églises ont été trop étroites pour contenir l'affluence énorme des fidèles. Imaginez une ddcoration magnifique à nos superbes reposoirs j faites tomber .

de d o n n e en colonne, de degré en deg& d'harmonieuses . - chaines de bougies ; placez au -sommet la statue de f 1mma- . cdée Conception et faites couler de ses deux mains des ruis-

seaux de feu : vous aurez alors une idée de cette f6te &la- tante,la & déli&use peut-être de toutes cellesde la mission. Puis, au milieu des vives et éblouissantes clartés du sanc- tuaire, voici une centaine de petites filles vêtues de blanc ;

fe,m:@6s, exposition du T&s saint Sacrement. Nos mis- . &n@res se sint fait entendre pendant plus d'une demi-

hk~~~,i~ihvant une foule immense et recueillie ; et, à chaque * 'f&;:-la. firxe, .€)onaine, s'élançait de' plui en plus suppliant de

tontes les poitrines. A la fin du sermon, le pasteur vénéré de la pamisse prononce l'acte solennel de l'amende honorable. Puis', dans le sanctuaire, les cierges s'allument, des voix - *

aihommes entonnent le MUIT~R et le pieux d66M s'ébranle sur une seule ligne; Cette illumination mobile, dont le re- gard peut suivre les ondulations et la. marche, serpente. à- trai!eis les rangs pressés des fidéles, &crivant à la fois

.toU&i 1;; $lées de PBglise en lignes de lnmibe ét reve- . nant a* pied de l'autel pour recevoir une solennelle béné- diction.

-Après le succès de ces fêtes magnXques, nous ne cesserons p l u ~ d e voir les églises, à toute heure du jour, enrahieî par m e foule vivement desireuse &'entendre la parole divine; les. confessionnaux sont 2 ce p i n t assiégés, que les missionnaires demandent Secours au cIergé paroissial ; des femmes, des hommes,depuis longtemps Bloignés de toute pratique chr6- tienne,veulent revenir au Dieu de leur premiers communion. --- -_-_ _ Au maUo d u quatrikme dimanche da l?Aven%, p r h de chg . milie femmes, saintement préparées par le sacrement de ~~ni fence , Bcoutaient encore une fois la parole commmica- ,.,. :... .:. ".;. e : e 4%. . tive et pénhtrante des RR. PP.Cousnun e t JONQUET, et s'*pro-

<$Z ,,-., ,:>-, . . >;

chaient des tables saintes. Rien n'était plus touchant que Ie . .... . .. , ..

.S.--,. s.,.a:,i . ,. . .: 2:s paisible recueillement de ces meres, de ces épouses, de ces

.*.* 'a: .A- , -. " < -..

s&rs,. renouvelant à sa source leur hdroïsme quotidien et priant pour des conversions virement. désirées à la fin de la . . mission.

Il noas est impossible de parler dans ce recit, n6cessabe- ment limite; de tant d'instructions' ~"irnenl remarquables. 3l %ut cependant dire un mot de l'agrément répandu sur toutes nos réunions par la parole du supérieur de 1s mission, le R, P. REYNAUD. 11 excelle à résumer un sermon et à donner des avis. Nul n'a comme lui le mot heureux. Sa facoa de diFe-est.expuisa ; et, tout en éveillant soudainement l'atten-

et L@us. - - -,, - - ;4-Ngtrr&Damee, M. l'abbé Grellier monte en chaire. il adresse

a& missionnaires ses remerciements, avec l'heureuse élo- - - quencb qu'on Ini connait et en termes 6mus où l'on sentait dbborder sa joie et sa reconnaissance.

A Saint-Pierre, M. l'abb6 Bougére, s'adressant à ses parois8 siens, dans une ailocution entraînante, rappelle avec bonheur les titres du R. P. ~ ~ U U S au souvenir et & la reconnaissance .

- de l a classe oumj&re de notre ville. Désle matin de Noël, on admirait dans la Gour de nos deux

a presbgtbres la saisissante image du Christ ; elle reposait sur - . un lit d'honneur, orné de tentures rouges et de feuillage. _ L'air est vif, la bise glaciale ; l a procession7 qui s'org~nise,

. sera cependant maagifique. Ils sonMans chaque paroisse prhs de deux cents portears. Le révérend Pére les r6unii par es- muadeS.de trente, auquelles il distribue un insigne partini- # 7

lier, une rosette de couleur 6clatante;a laquelle est appendue une jolie croix. Chape groupe a sa nuance ,prticuli)re. Le . -

: est prirtout, Ie' respect

acte -comme un fleuve qui

iabIe;.c5mme iiii @rterr&inte'iminableau pied du nouveau

superb~; irr6s&iWei s'.6cl~$~a t,jotes lei piujnes, en i n h 0 bmps de *bus les ci&, le dé la réoaratiao et de i'amour : u Vive la Croix ! D A

Au pied ae nos calvaires, les RB. PP . &mm, et LÉMIUS

prennent nne,dsrnide fois parminoiis la p i d e et lapassent, b~i ' t?on faèile et doute, B L'orateur divin dont 1<6ioquence, t d e d'amour, ne s'6puisera jamais.

- - PO'S; dans on mdre 1s pr~ee~ ion rèntre dans nos

égGses au chint des tantirneS.. A - - - & temin$t, nous vouions d i n merci à là bienfaitrice et

u u a i l i e ghhreuse bi ont ntffeft B M. le cor6 de lotre- Dàme te* 3ur Sémpkcement d+l s '&~e~a 35nidt - - - - - - - - -

nos sympathiques et ~6voués missionnaires.

". ,.- . . '~i&ïoi.t2le la. Ronîagne: - Le même jour et h la hame

libii& s'i""ait 8 Cholet la grande mission dont nous

venons de parler, aux portes de la ville, dans la paroisse dà 3a- .Ra.ha'@ne, e sbn joyeux des cloèhes c&nvo@ait" laii ffd~l'&aiix &mes exercices. Un témoin va nous dire s& S'iuhilirs kt ses imbressicrns.

fi Nds PissïoiinairèS sont 12 qui nous attendent, allons d&dévaDt-d'eut. Ils sont trbis : le P. Rocs d'abdrd, le- qoël& l&%d parmi nous un pa&m de pi&& de vertu d i a'lldpdanc~ dont bous aimons 3 nous souvebib, lors- qii'il'diik; l'ahnbe dkmirnihé, pP8ch8r les noces d'or de la Q%ighf$$ti6n dés h f a n t s db Marie. Mous sominés heu-

- -- ---f4- rem rni- ievoir , je airai plus, nous en sommes fien. Lé P. C M 'Qyi vient ensuite nous Baifie par sa ferveur et y& &&

ii E D b ; le P. Shmo~qui joint au charme delaüouoeur f l.&&iùk @fj bfiuant apatre; Jë pourrais, en écrire bien

- i3w:c.

.ptxkit,;$y86: u&petik;.airmartid. leurs 'aimes de ver- @ure.orn~es~d&~fl&urs;hiis, toute la troupe s'ébranle,au c ~ ~ i ~ ~ d ~ ~ ~ ~ a n t i ~ d s ~ ~ ~ l u s . , *;OU: moios en mesure, mais ~i~ff'c~~p~c~&~eZ,;--&a~téi bien fort, c h e ~ petits,

.h :. t",... , , S.,, +lek'missionnaires WUS remeicient ; ne savent-ils pas que ' ,fi .,'m."

<-e~t~- :~at ' ' lés6nfa.1, - qrie Ton prend les parents ?. .. ~ ~ $ é t o Ù r iïe leur procession, en les voyant rassernbl~s

devant llautel de M~ié,:lems mains et leurs regards levés .. . '

vers. le~c@l;: je; me disais que bien sûr la Vierge devait ~e&soqire..: ,. : r&jour dedeil?lmmacuUa Conception, la cérémonie du -soit~~fut~t~lement:belleque-jê-;rois que'lès habitants de -la. Romagne : n'oublieront . pas ces heures bhies oh comme~m~i,,ik.ont pleur6, oh comme moi ils ont rbvb du ~iel.;&%~lise est ,-cobble. comme ii Pâques; dans le chœur;un magnifique-.,reposoir à la Vierge attire tous les~-regwds ; c'est l'œuvre du P. Roux qui le survefile &P&S Son avivde et a le dtoit d'en Btre fier ; cette mon- tawedefleiirs, deverdure et de lumi&re pmduit un effet

7-f~e~<ioai+~e-6tait~belleaotrè rhunion, si-pleine d'en- fihnv;avec nOS,~hœurs de jeunes gens et de jeunes. filles, avec ce sermon profondet relevd, tout en restant

et ~ r a t i ~ e , - C e t acts de consderation à Marie, etwtte ~ r i b .en, commun qui part de toutes les poi- trine% et monte COUme yencens vers le trone de la Mère de Dieu.

- 361.- - vie:-il . _ I I nous.reste l'esp6rance. Telles sont les pensées

" ,.L &nsolanteç .. ,. . *, que ROUS développe le missio-aire dans un , -1ajga~e ... - . ému qui nous touche vivement. - - ' L . - ..L Je-ne .. crains pas d'affirmer hautement que, pendant

nn -mois, la Romagne est venue, dans un élan de foi, - , écouter tous les jours la parole de Dieu, chanter de

a - O ~ie&.c,mti~ues - . / . _ populaires et prier la Saintevierge pour - , .... ie . succ&s,~~la . _ . .-_-.. mission. Aussi réussit~elle pleinement ;

,'' les rétours, & Dieu furent nombreux, et quelques endur- 5, J: .

ci'; qui a+pt hésité au commencement. s'avouèrent .

-, - .,,-'A. :A

- vajncui qpres nos. attrayantes conférences. je ne saurais - ,". ,A." - < . - ,- - - -@re&qc ., - % :,. . ,:Y quel entrain elles furent suivies. Le P. Roux

s!éî$fait . .,. - - l 'a~ocat du bon Dieu, et vous pouvez l'atta- quer,,.Pèrè SANSON, vous pouvez lui lancer vos objec- o&spi&uelles et mordantes, notre cher directeur y ~r~PPoOnd avec une clarté, une .grécision, une verve, et .

ajoutons-le, avec une fine raillerie qui iie permet pas la riP-liqUe - -- C . n Pourrais-je passer sous silence notre f6te du soir,

- - -~l~~Qupde, la~comrnu~on générale de toutes les femmes de laparoisse? Oh non! on me le reprocherait. Elle était 'si belle, cette cérémonie que Son croirait empruntée au ,

teaps de Moise ! Voyez d'abord nos prêtres, avec leur # chape des grands jours, le clergé en chasuble prenant place sur l'estrade élevée pour la circonstance. Du haut .

- dela chaire, le P. Roux nous donne lz sens de ces douces béatitudes qui sont tombées du cœur de JBsus ; puis il

. nous explique ce que signifient les deux tables d6podes sur l'autel; sur chacune d'elles sont Bcrits - . les comrnan- .

dements de Dieu que le missionnaire commente avec - grande éloquence. A présent, allumons les grands &erges

que, naus avons +apportés ; levons-nous, chantons le fiedo, répétons : Je crois, je crois ! Comme nous étions dlectrisés par cette manifestation chrétienne !

,T. XXIX. 24 .

pays ter missiop.

les exer-

".VUY -- ----- -- - -r&p&erëUùs des fatîgues de Cholet et de &ab, le

~ . : E ~ N O I R pr&che un triduum à ahâleaii-Gontier, avec' sts'i;ino$ matin et soir pour préparer les religieuses et 1&$&&6i6es7de la Sain-he-Famille à leur grande fête du ~i'ai;&dh& de la Septuagésime. Il doMe dans la même ~ % & s e P n i o n & i'œuvre des Enfants de Marie placées . ~&US-la direction des Ursulines. - 2% 2

5 $. @rip& p& un triduum les fidèles de Louerre aux C' 2;"

- % 7 ,-' ,- fbtss. &e.l.Adoratiëi+ ~ u o i q u e dan; f arrondissement de

3 8 Saiimurj"eette paroisse a conservé les habitudes chré- 9

tiennes; Prespne toutes les femmes, et bon nombre u;

$

d'hommes s'approchbrent de lasainte table. %ieMent ensuite les trois .s&ons de l'Adoration per-

pât~ene &ans la paroisse de Mooliherne et un sermon deci&-&tance à l'œuvre des Dames adoratrices, chez les-~eria~tes da Saint-Sacrement à Angers.

----Ac1--- --. . . . , D u .4 au (2 janvier, le P i - S d s o ~ dome à Noellet, pa-

-.

r~isse de neuf cmts habitants du canton de Pouancé, une retraite pr$aratoire i3 la f&e de 12Adoration

'

taelle. Ge fut un rude travail : instruction pour toute% $aroisseele matin et le soir; dans la jombe, retraite pour ,

les &&r& 'chr&iennes, retraite pour la Congrégation des Ehfanis.de Marie, réunions spéciales pour les hommes ; . . entre ces diverses préaioations, confessions de plus de cinq cents personnes. Je comprends que M. le cm5 ait ,- &rit au Pèze supérieur pour exprimer sa reeannaissance .

'de lui avkir donné un si vaillant ouvrier. I Lep. . I # L ~ S , en quittant la maison d'Angers pour se

1 rendre au poste que l'obéissance venait de lui faire ac-

1 1 eepter, s'&ri%a B FougGres pour donner une retraite au ~easionnat desaint-Joseph,,dirigépar l e s ~ œ u n d'Evon.

1

l

communion, unis à tous les ans. Aussi, le

ceux qui soir de ce " * ~ ~ V L Y Y - " I--. - - -- . - -

.beau.jour;après la touchante cérémonie de la planta- ;tion;.en.Taisant ses adieux aux missionnaires, le curé

*&+;la paroisse a-t-il pu s'écrier : Saint-Cyr ' finira par -- prendre place parmi les paroisses les plus chrétiennes

de;lYAniou.! D Puisse ce vœu se rkialiser dans un pro- *hain avenir ! » a ! Ou. %février au .Ler mars 1891; le P. LENOIR a donné . -. da2etraite au dépbt de- mendicité- d'Angers. Cette Fe- traite a été inaugnrke l'année dernière grâce à l'énergie .et à la prudence de la mére sup6rieure qui asu triompher des op$ositions de l'administration civile. Elle tient lieu de préparation aux Pâques. Pefldant huit jours, le Pare n'a,rien..épargné pour gagrier à Dieu ces malheureux :déshhérit4s des biens de la terre, mais plus d(sh6rités 3ncore des biens du ciel. Le dimanche l e r man, il eut la

. --.-------. :conso~ti'on ' de -voir s'approcher toutes lesfemmes, et '

I plus de cinquante hommes sur les quatre-vingt-dix que t :renferme i'établissement. Une vingtaine d'hommes dé-

tenus a l'infirmerie profithrent également de la grâce $e laretraite* Espérons que la bonne semence jetée par le :missionnaire germera en son temps, dans le cœur des -vingt endurcis qui rbsisihrent à la voix de Dieu.

Le second dimanche du Gareme, le P. COLIN allait au secours du vknérable curé de Faye, empeché de remplir - son minist&re par une maladie grave q& devait le con-. duire à la mort, treize jouis apres lyarrivke du mission-

*

naire. Le P. COUN partagea avec le vicaire de la paroisse

1 les fafigues du sakt ministère jusqu'à la f6te de PBques, préchant et confessaiit. Il eut la consolation de ramener di-huit hommes ii la pratique de leurs devoirs religieuz

;msi dirigeoit la pamine, avec tant de &le et de d6voue ,&nt. .'hs .larmes conlérent de tous les yeux et des p$aps: ferventes monarent vers le ciel PWP ~ b t m k la prolongation d'une ine toute, oonsacr6e la gloire. de Dieu et, au salut des %mes.

* _ . , , - , - . , J , LES QZuyRES. >. *

. &es,-œuvres de la maison d'Angers ne vBrient guhre. &&dqmles Péres missionnaires parcourent bs villes et.les;campagnes pour porter la bonne nouvelle de l'É ,@le&-cher P-. CLÉACH, Bd&le au poste d'howeur que loi-su>nfi&-~'obbissancey ,consacra sa vie au dép&' de mendici& d'Angers. *

(?est! 18 que le Père aime B se trouver tous les jours de4'a~&.avec ses cent quarante vieillards, qn'il instruit eveqsoini qdilconsole avec ch.flB, qu'il visite àl'infir- merie* et .auxquels il assure, à.lYheure de la mort, les se- cours religieux qui doivent leur ouvrir le ciel. Pour leur procurer. os bonheur, il ne les abandonne jamais dans

-- --leuk~~erniers-maments;- il établit sa demeure auprès de leiplit d'agonie, heureuxé'accompagner leur dernier soupir d'une dernibre absolution. Ce d6vouement f&it dira un jour h la %?se suphrieuie : a l a voudrais bien) mourir, tandis que vous &es notre aurndnier ; je serais assnréa d'avoir toujoursune bonneilbsolution au moment où je paraîtrais devant le bon Dieu. »

En ,, temps ordinaire, le z6l6 auadnier s'entretient .volontiers avec ceux qui sont encore éloi&s des prà-. tiqoesreügieuses, ne selaissant rebuter ni par leur igno- rance, ni par. le& incrbdulit6, réfutmt Leun objections et triomphant peu peu de toutes leurs résistances. A l'&ml . d e rel@eûser gui dirigent l'&ablissement, le P. CL$AIX est toujours bon et cha$able. 11 est heureux de leur Bviter la peina d'aller jusquY& la, paroisse pour

- 3 8 - 1 ,

-- , . , . . j - v- yt, . , ( , l . L MAISON D' AUTUN.

, -, '.,. :'; ' * .' > ,

, TRESs REVBREND P ~ E ,

'- -La maison de Saint-Jean daAutun est en retard avec * - les,a.nndes de la Gongrkgation. La mort do tri% regrettb

' p p . : . -a , l'enchaînement des travaux apostoliques et> il-faotte.dire aussi, la répugnance que soulève natu- r~llernent l'bbligation de raconter des douleurs peuvent expliquer n o n silence. On ne se r6sout pas facilement . &de siemblables rbcits. Les larmes aitristées sont peu Mites-pour figurer à eMé des chants de triomphe qui remplissent nos annales. Les r6olamations renouvel6es du> B. P. AUGIER, ses essais de gronderie fraternellement aBectu6use triomphent de tous les obstacles et me font

. accomplir on devoir que je regrette de n'avoir pas pu réaliser plus t8t.

Vers le milieu de février 1890, une attaque de para- lysie~ amudainernent jeté la maison de ~aint l lean et la

pu- -

Dongrégaion-dans ledeuil, en enlevant le R. P. MaRw - '

à notse affection. Ce terrible mal, bclata le jeudi 13 f6- v i e , e r s midi Le R. P. MARCW, s u p 5 r i e ~ ~ de la maison et cure de la paroisse Saint-Jean, 6prouv"t, # depuis le matin, quelque chose d'insofite dans le cer- veau, une sorte de lourdeur accompagnée d'impuissance,

- d't&ouissements et de vertiges. Se raidissant, comme toujours, contre son mal, le bon Phre 9 a faire le cat6-

. chisme et vint, pour le dîner, au rhfectoire pu'i1.d- quitter pour aller se reposer.

- Le jeune P.' Ta$vmw, vicaire, seul alon'avec les ~rhres 3 la maison, ne tarda pas B rejoindre leR. P. Sup6rieor dans sa cellule, et, voyant le mal se prononcer mena- çant, fit appeler les Sœurs et le médecin.

An premier signal, les Sœurs de Saint-Jose@ de

crifioe! La mort ne

seill@'I'adhninistration des der-

it:plus; : mais &ait ses re- qui -l'approchaient. podP

,~:,,Qa~s-o& Bté tristes et consolants les. jours qui ont, prhddb et su& la mort de notre Père! i

. . &"xionvelie de l'événement malhenreuz qui nous * f~a~~ait.s'6tait-répandue en viile. De 1:Mché; des pree

.bytèi!e$;:des séminaires, des diverses communautés reli- * gieuses;& tous. les quartiers de h ville et de la paroisse,

lep :amis du R. P. Suphrieur et de .la maison venaient .prendre .des nouvell_es du vénéré malade, lui témoigner les seatiments .de la condoléance la plus affectueuse, et 'Id exprimer. à l a fois leur peine profonde e t leurs meil- . I,euq:so&aits. Puis, quand lout fut fini, quand, dés la '

- -&emi&$-. heure de la- rnati.de da -17 février, le bon . P. M a R w eut rendu sa belle âme à Dieu, le concours . ".A

,des visiteurs se multiplia. On aurait dit uri continuel pèlerinage à la chambre mortuaire toujours remplie .#amis attristés e t recueillis. - B

- . Les funérailles furent une sorte de triomphe. La vaste Bglise Saint-Jean était 'comble. M. le curé de Notre-Dame officia. M. l'archiprêtre de la 'cathédrale f i t avec une

--- ?uisib1&motion.-Y6loga-da défunt et nous fit admirer,' . . dansnotre Ptre,17ami des enfants et le phre des pkwres. Enfants et pauvres étaient là pour rendre autheotique . Mloge funèbre et le faire pénétrer émouvant dans tops les cœnrs! M. le vicaire gén6ral Mangematin présida la cérémonie de l'absoute, puis, avec un interminable .

. eortége de chanoines, de prêtres, de religieuses, d'amis, dsparoissiens, d'enfants et de pauvres, on conduisit Li. . - ,

- sa dernière demeure le corps du très regrett6.P. b-- au. Le H, P. Provincial, accouru* de Notre-Dame de

. Sion pour assister B cette lugubre chr6monie; c-enduisait - la deuil. Il put voir L'estime générale dont le bon Père

&ait h0nar6~ et les regrets universels qu'il laissait. Le no'p du vénéré défunt sortait béni de toutes les bou- ches, son souvenir se révélait ineffagable dans tous les

):La' s H e : obéisame assure le triomphe ... et il faut , a

- croiraque les sup6Reurs majeurs ont des @%ces par- fi8iïiib&s* pohr prendre des r<solntions et d e r des 'sitü~tions gui sembleraient de nature à 6toni-m. ;-- ~ue-la.tr&s sainte volonté de Dieu soit faite ! Que son &Üi~t:iyom soit béni ! - 2 1 ' ~ ~ u s n'étions - - pas au bout de nos dpreuves: L'annBe né devait pas finir sans amener une sorte de nouveau ai!&; Ce n'(tait plus le dkpart pour les cieux d'on membre de la famille, c'&ait la disparition d'une aeuvre . . . C'onfl8e.anr soins do R. P. curd et administrde, idans

- I, S._..__ &, engences particuliéres, par le R. P . vicaire auquel elle assurait nu mince traitement : je parle de la diree- ticin.spirituelle des P k e s de l'École de cavalerie.

'Les df6ves de l'École de cavalerie, placés le gou- vernement dans le magnifique -fetit séminaire dont on ti - - d4pouiU6 le diachse d'Autun, avaient leur service reli- gimx provisoire à ~ a i h - ~ e a n . L76glis6 Saintr3ean est bien. retirbe. Le quartier dont elle est le centre n'est - -- pas attrayanf,-ef7la population gui la devrait fdqoen- . . . ter est plus qu'indifférente ! Les officiers et les soldats, trouvant peu de satisfaction dans la fr6quentation . rhgulière de cette Bglise, rêvaieet de la cathédrak et demandaient que leurs offices fussent faits dans la premihre et dans la plus belle dglise de la cit6. Malgré . les répugnances connues de Mgr L'h6que de voir s'affi- cher à 1; cathhdrde les jeunes intrus qui Occupent - . son petit s e d a i r e , les démarches officiellement faites - pour cene trm~]ai,ion obtinrent plein succès. Le inince . traitement fait'juique-l& auPère de SaintJean Qui S'OC-

(kp& de l'<euvre fut immédiatement doublé pour le . noweI aumbnier. humiliation qui nous en revenait n'6-

directeurs tait pas petite. On pouvait penser et dire que le. successifs de cette œuvre n'&aient pas aptes auministère

re .les offices et les ins-

ituehrneri% sur la br&che

. Sans. Btre phtout et toujoursbrillantes, ces oampagnes . apbgtoiiiues sont ' 8 peu prés consolantes toujours. Les

. - popi&ti&s, 6wngt51isées sont parfois si dépourvues de rnodvethent et d'entrain, elles sont parfois si indiffé- rentes et blasées sur les choses de l'&me, de la religion et dù ciel, queles apôtres doivent être richement appro- &bm6s dg patience, de courage, de bonne volo&é êt de charitb dévouée pour ne se laisser déconcerter par rien et pdur obtenir, par'leur zéle et ienrs priéres, des Momphes inespérés qui émerveil!ent les paroissiens, remplissent le clergé de satisfaction et dedommagent le'88kîissienna~es de leurs fatigues. - merveilles de régénération, faciles toajouils, je

puis dire habituelles dans les paroisses du Briomais et du. aha'~oUais:n'-ont pas 6té rares dans les autres centrées moins chrétiennes. - 5

E4.4889, sous .la direction d i tr&s.regretté pèPe MAR- CEAL, les RR. PP. M A G ~ , GIRaBD, PAQUET et BELNER ont rédis6 ' ces travam, expériment6 ces difflcnl tés, goûté

- -----ces-consolations dans 5 - missions, 4 -traites pascales, 2 mois de Marie, 12 retraites de première communion, 2 retraites de congrBganistes, 2 retraites religieuses, 3 retraites d'enfants, dans quatre services de paroisses et dans quelques sermons de circonstances.

Vers le mois d'août de cette même année 4889, le R. P. GIRARD fut transféré sur le sommet béni de Mont- martre oh il avait fait, en juin, des essais glorieux et le directeur du petit apôtre, le R. P. PAQUET, s'en alla con- tinuer, dans la Niévre, avee les Pères àe Saint-Andelain, les courses de son laborieus et consolant apostolat. Gei RR.-PP. Beoss~au et REYNAUD vinrent à Autun, l'un de Montmartre, l'autre de Pontmain, pour oecuper les plaees vides et se mirent aussitat en campagne pour

. achever les travaux de l'année.

de curiosité anxieuse, ce que la gr%ce d'une mission fera de 'merveilleux en ces paroisses, et l'on fait les plus fer- rent&~'p~i2res et les meilleurs souhaits pour les popu- lations 6vangélis6es et pour les pauvres travailleurs. . Le R. P. BELNER, secondé par le R. P. TRÉVIEN, vi- caire, qui va faire ses premihres armes, ouvre la mission dkodesse et tandis qu'il semblait n'avoir rien à prendre, ne laisse B peu près rien et obtient un triomphe complet. '

-Le R. P. ROBINET, qui nous arrive soudainement de .

Limoges, comme de prhoieuses étrennes de bonne. a i d e , en remplacement du bon P. ROUSSEAU dont le depart imprbvu remplit notre cœur, notre maison et nos amis de regrets, va prendre goût aux missions de la Bour- gogne, dans le Charollais. Seconde par le R. PI MAGXIN, il enlève facilement l'& paroisse chrwenne de Dyo.

Pendant ce temps les RR. PR BEWR et REYNAUD battent en brèche la paroisse d'Epinac. Une centaine de femmes et une douzaine d'hommes àpeine remplissaient leur devoir pascal. Aprhs trois semaines de mission, près de sept-cents femmes et plus de deux cents hommes Btaient agenouilMs à la table sainte.

t e jour meme de la cldture de la belle mission d'Epi- jY

nac, les RR. PP. ROBINET et REYNAUD ouvrent la mission d'Aux7 et les RR. PP. BELNER et M A G N ~ celle de Brion. Le bruit des triomphes de Gordesse el dlEpinac avait dbja remue et prhparé ces nouvelles et meilleures pa- roisses dont les pieux curks, nos vieux et fideles amis, .

rekercieront bientdt le bon Dieu pour les merveilles de r6g6nhration et de salut opérdes en elles Par la grace de la mission.

1 Quatre retraites pascales de quinze jours, 48 re- l traites de première communion, plusieurs ietraites de 1

l Congr6ganistes et pensionnats, maints sermons de cir- Constancas suivent ces grands. travaux et ' nous font 1

T. XXIX. 2,

a@ip#?e& ~o$dej i i i lnquïram?metrr(btb missig*y? la ~o=@* rrpo d a i ls y j q w est tiea m&ite et Qvorise ies &des théolo- piqup~s et 16- e e m àpnr lss~oeis ils doivent

. +mper leur ime et reaomeier k m munitions a p s L'.

mques. : ~>-Iin aide pMeuxsons es# pcom donné. Le R. P. Pk- m s p t vient deS4Jersey ,g' Wu$-Jean m n p I i la charge d'dconome et faire'h.fonctio~ de vicaire. Si des raisons de d t 4 ne p m ~ t t e n t kas # g bon pare-$&onter les gi&dstavaox des.mitpjiong,, s&_taleg@ et son &le nolis le tiendront utile kt d8von~5 D Q ~ tons le* autres genres d'apostolat. Sonarrivbe panni nous est, comme i'arriv6e du R. Pi BPBINET, una. goling fortune pour nos œuvres et une *aie satisfaction pour notre cornmunaut& Que le Seigxienr en soit béni ! -

' Quatre fiP;res convers sguGeqpqt nos travaux et vivent de .nat~@ vie : les 'bons frèPea&&oiù, Basset, FerrB, Yaogv% Ils depansent,-tousles j o w ce qu'ils peuvent de bonde volo~.& pour la tenue de la maison, de la sa- cristie de la paroisse,, iie la eubige .et de notre vaste jarai& Des succi% relatifs répoadept à leurs efforts. Unis aux des missionnaires, prbcieux fruits des travaui de nos fràres-multiplient la somme de nos I l i - n t& c o ~ u n e s , augmentent nos joies de famille et comolident les liens ch&tables de la veritaPle fraternité.

VeuilIez agrBer, trbs dv6rens Pare, les sentiments do r)spéetueuse 'et filiale affect& que je suis beuraux 'do Vous esprimer au nom des Péres et Fréres de Saint- Jean.

*. Daignez bhir tous vos enfants d'Autun sans oublier plus pauvre. ,

''Votre t r h humble ei tout filialgmeni d6vou6,

L. REYNAUD, o. M. I.

Sbcm M3 wms8H;nEOR PASCAL.

. le CansEPtoire asrel îma a. Vatican le 4 juin der- nier a & particalieremmt hcnorable pour notre Con- . grégation : trob de ms nlisdaunaiies y ont hté I'objet d'one haute distinctik Me PauI D m u a cessé d'etre yicaire apostoliqne pom entmr dans la hiérarchie, en &hangeantt son Ütis d'évêque de Marcopoh in pari. in@., contre cehi d'Bvêque de fie*-Westminstar . C'est en cette deaiiere Qoalite qu'il continue de gouverner la Colombie britanniqne, &0 un diocèse &$plier.

Le R. P. $mile Grmus a 4té proclamé éreque Zlbora, ai port. +, et d&&pb comme vicaire apos- tolique de SAtbbaskaw-Mackeruie.

Le R P. Albert PASCAL a reçu le titre d'éveque de Mosinopoüs, in part. h)(d., et a &té dkléguk comme r Ticaire apostolique de h Watchewm, vicariat detaché du diocP;se de Saint-Albert, et rkemment 4 n é par le Sauvera@ Pontife* MP Geouao a 616 sacré & SainGBonifaw le iD aoilt.,

Le sacre de Me PASCAL a en Lie. B le 38 juin.

Que~ques semaipes avant b Consistoire, nous a&s appris que le B. P. PASCAL etait agré6 par le Souverain -Pontife. A&t& le T. & P. Général avait beril à Mon- seigneur I'év&pe de VI* pour lui annoncer l'kléva- tien d'un e&mt de son diocèse à la dig& épiscopale,

- et lui de v o d h hien le WnSaPr dms la

aLhédrale de Viviers, an milieu de ses condisciples et de si parenté. Me Bofinet s'était empressé de &]mdm par la plus

gracieuse acceptation. Étant vena B Paris pom assister, le 5 jah, 9 la béné-

diction solenneile de la basüique da Sacré-Cœur, il con- vint avec nous que le sacre aurait üeu te dimanche, 28 j e , pas p las tard. Sa Grandeur, \.oohnt donner à cette cérémonie un grand éclat, tenit B ce qu'elle se fit avant le dbp& de son grand sémxnah pour les va- amces.

'fout dépendait de l'expéàition tta bref pontifical instituant te nome1 év4que.

Nous p-es dès lors cette eqSî ion , mais une fois de plus nous avons appris ii compbr avec la lenteur romaine. A pea prës tons les jours, par la poste ou par le télégraphe, nous fatiguions notre puivre procureur de Rome qui, à son tour, assiégeait sari$ cesse les bareaux de la Propagande.

Entre'temps nous nous étions assud b concours de Mgr R o ~ T , évêque' de b e i l l e , et de MW B U , évê- que de Nice, pour 4tre prélats assistants. Deax &dé- chois pour en consacrer an troisiérne dans la cathé- drale de l'Mèche : tout se p d p a i t pour une vraie fête de famille.

Enfin, après pllpsieurs fausses alertes et au plas fort de nos sollicitades, le document p3ntiûcal -arriva Ie 24 juin. Il Zen allait temps. Les B& prélats cons& crateurs furent aussit6t prévenus par dhpeches, ainsi w e HV-PASCAL. Celui-ci 6kut d6ja en *traite à 1'4vRché

- de Viviers. Il avait eu la pensée de faire cette retraite au @'and séminaire, mais MV Bonnet avait vouln abso- lument garder près de lui, et il n'est p d'attentions et de soin~.affectueux qu'il ne lui prodiguU.

- 381 - A l'exemple de leur hvêque, prêtres et séminaristes,

à Viviers, rivalisaient de sympathié et de générosité pour le prélat misshnnaire. Tous les élèves du grand séminaire avaient voulu lui faire leur offrande. Ceux d'entre eux qui n'avaient, en cette fin d'année, point *d'argent de reste, disposèrentde lasomme destinée &payer leur voithre de retour an pays, se réservant de faire la route à pied. Ce trait est d'une inspiration touchante; wonseigneur de Viviers s'en montrait fier et n'en parlait

.

pas sans une joyeuse émotion., Nous sommes heureux d'en parler à n d r e tour comme d'un fait qui met en grand relief l'excellent cœur de ces lévites du sanctuaire. Nos missionnaires d'Amérique, d'Asie et d'tlfrique y verront le grand intérêt qu'heille leur vie si pleine de .

dévouement et de sacrifice;, et en supporteront pliis weurs. courageusement les ri,

. Nous voici la veille du sacre. Le T. R. P. Génoral . a~a i t délégué son premier assistant pour le représenter . . b cette cérémonie. Le R. P. SOULUER arriva à Viviers le 27 juin, vers .le milieu du jour. Mat BXLA~N arriva h son. tour deux heures plus tard. M g r Robert, qui devait par- tir.immédiatement après le sacre pour aller faire le len- demain une ordination à Marseille, avait pris l'avance e t , se trouvait à Viviers depuis deus jours. De.nombreux ecclésiastiques étaient accourus de toutes les directions . . pour prendre part à la fete. Citons, parmi ceux q u i Btaient etrangers à l'Ardèche, M. le chanoine ~ o u r e , de Lyon, si d6v6u6 à nos missions du ~ o r d - ~ u e s i , . et M. le chanoine BouliSres, cure de Luynes, près d'Aix, qui s'est fait l'ami e t le bienfaiteur de M g r PASCAL. Il a dans sa paroisse, à la tête de son école.de filles, la sœur aînée du nouvel éveyue, religieuse de saintJoseph des Vans. Cette bonne religieuse était aussi à Viviers ainsi qu'un grand nombre des membres de sa famille..

- 382 - Ga .fill~liUe *Pascal Bi t - ,cmniie dans l'brdkche par les

tphdit~o&d$odnet&; de noble ~imp;licit6~et de fidèlité ieligieusé qui l'ont toujours distinguée. Les mœurs pa- triar'&I:e's n'y ont jamais subi d'éclipse. Elle a fourni à 17B'glise,une série ininterrompue he prêtres et de reli- gieuses en même temps qu'elle donnait ii la patrie des soldats d'6lite et à l'agdculture des bras vaillants. Elle mt encore du nombre de ces familles, hélas ! devenues tro@ rares,-oh abonde la sbe. qui produit les apbtres, les confesseurset les mar~yrs. Dieu loi donne aujour- d'hui un évdque. Nous pouvons dire que l'arbre est digne d'un tel fruit. - La rnère.de Mgr PASCAL mourut deux ans après le dB; part de son fils pour l'Amérique, et l'on put croire que le chagrin cause par ce ddpart avait abrdgb ses jours.

"Ainsi sont les mères, même les plus chrétiennes. Elles ont beau se montrer généreuses dans le sacrifice qu'elles font &.Dieu. de leurs .enfants, ce. sacrifice creuse dans

, d leurs cœurs un abirue, non de regrets, mais de douleur maternelle qui doit les recommander puissamment aux tendresses du Cœur de Dieu et aux récompenses céles- tes. Nous aimons a penser au rayonnement qui a dQ se produire dans le cœur gloria6 de la mère du nouvel W q u e au sein de l'dternelle félicite, quand elle a vu son d e r Albert ornO de la dignitd des pontifes e t toute sa famille en recevo*, dans l'eslime du peuple chrbtien, un reflet d'honneur. '

Pâi une attention d'extreme ddlioatesse, Monseigoeur de viviers avait nommd chanoines de sa cathédrale, ii l'occasion du sacre, M. l'abbé Fabre, archipretre desvms,

Payan, curd de Saint-Hippolyte des Br&, tous les deux proches parents et amis intimes du nouvel (iveque, et M. ehawi?and, archipretre du canton de Joyeuse, où se trouve Saint-Genest, paroisse natale de Mir PASCAL.

t d s d i e e frere du r&titX supkrieur du grand PI!I~ dciiit nous avonS ,eu naguhre le regret

mort.. A ces troiS ecclésiastiques, S i di- e pareille distinction, nous devons ajouter

oyeb pro-secrétaire de l'dvbch& docteur en en droit canon. Les quatre nouveaux di- vaient Btrenner leur mosette B la ceré-

Gonie du sacre. pour reprdsenter la congrégation B cette cérémonie,

i1Iy $ait il Viviers, avec le R. P. SOULLIER, les RH. PP. êé- 16stid kuoran, provincial-du Midi, FAYETTE, Supérieur de Notre-Dame de p on-secours, AVIGNON, l'un de ses asses- seurs, et S~MÉRIA, modérateur dp scolasticat de cetlc

maison: sans parler de Mgr BALA~N, chez qui, comme nous le savons tous, la di@@ Bpiscopale recouvre un si excellent cœur d'oblat. '

Nous voici enfin A la grande et belle journée du 98. Le temps est superbe. La petite ville de Viviers est ----

nlêine $animalion. De nombreux fidèles sont accourus . . r---

de toutes parts; ils veulent assister A la solennelle con- s6oration d'un compatriote. On sent que pour tous c'est . une fête de famille. Puis, ces sortes de solennités sontisi rares 1 Depuisle sacre del@rDaberl, évêque de Pkrigueua,

. 22 novembre 1863, la cathédrale de Viviers n'avait pas '

mi de consécration épiscopale. Douze ans auparavant, en novembre 4 854, MF TAC& était venu du fond. de 1'Amdrique s'y faire sacrer par notre véntd Fondateur, assisté de MP Guibert, év&que de liviers, et de M g r Char- trousse, év&que de Valence. Mgr PASCAL n'avait alors quo trpjs ans et ne connaissait que les caresses de sa mère. Et le voiB aujourd'hui devenu le suffragant de Mgr TA- CHÉ, archevbque de Saint-Boniface. Comme lui, il vient des glaces de l'Amérique borçule, recevoir i Viviers la pEitude du -Saint-Esprit des mains! d'un 6vBque fidèle

h&$&x, d u ~ ~ g ~ ~ , ~ c ~ a c t ~ r a et des velitus de ceux qui *sid&ieqt,s)i . ,;.. a + d+1,85L Compe;lyi, il ira rejoin-

. n r I .-.' [email protected] ch~~s ;Jau~ages et reprendce un apostolat de vingt %$ans une provipce eoclésias$iq.nequi compte auj our- d~hui,cing t$&p~es~,ûblats et qu& par 1'Btendue. territo- , . rialei .est la. plus vasté dn mpnde.

Qqe de chemin p&couru depuis. quarante ans, et que de grandes œuvres accomplies in nulta patimtia, in tri- Oulationibw, in necessMiOus, in angustiis, in jejurr i i s (L), ", G@or+s.plurimis. (21, pour l'extension de lYEglise, po,ur le salut des Ames les plus abandonndès, pour la

I I

gloire du saint nom de Dieu ! On comprend ce que de telles circonstances devaient

imprimer de particuliéremeut'grand et de saisissant au sacre du 28. juin. K C'est que, dit la Semaine religieuse de Viviers, dont nous reproduisons le rdcit, sous cette figure de missionnaire, jeune encore, mais hâlée de bonne heure par les rudes fatigues de l'apostolat, il y-avait un tel. reflet de vertu vcaie, de candeur d'&me, dlh.$roïsme qui s'ignore. que l'assistance tout entikre se sentait saisie par un çharme &range et captivant, et que, instisctivement, elle évoquait les souvenirs~de la primi- tive Eglise, où les 6vBques.sacrés de la veille, se prépa- raient au martyre du lendemain.

« A huit heures, la maîtrise, le grand séminaire, MM. du chapitre, les iepr&entants du clergd en grand nombre se rdunisseht, en habits dechœur, dans la grande salle de l'h%hd pour conduire processionneilement à la cathadrale PEveque élu. Le cortège se forme et dB- ploie sa longue ligne dans la cour d'honneur, précgdan t Ma P A ~ c ~ L , accompagna, comme chacun des prélats, d e deux dignitaires qui l'assistent. Viennent ensuite

( ~ ) ~ I C O ? . , V I , ~ . . - ( 2 ) fbid., XI, 23.

, évêque de Nice, M g r ROBERT, dv-vêque de Mar- ts assistants du sacre, l'un et l'autre enfants

honorés du diocése de viviers, p;&tant leur et fraternel appui' au nouvel élu que la terre nne encore B L'Eglise, enfin,Monseigneur l'fivêl

qqe de Viviers, pralat consécrateur. La fanfare de la ville et des Usines de Lafarge ouvre la marche, méritant plus que jamais les éloges unanimes par la précision et la justesse d'attaque, l'entrain et le bonheur d'esécu-

- tion dont elle n'a cessd de faire preuve juGqu7au oout dans la série de ses morceaux brillants. Toute la rue de

" Latrau que traverse le cortège est tendue de guirlandes de verdure mêlées de fleurs et d'oriflammes aux couleurs pontificales e t françaises.

« Lorsque le cortége p6nétreTdans la cathédrale, dont la grande nef est littbralement envahie par la foule im- mense de fidéles en habits de .f&e, le coup d'œil est superbe. L'ornementation du chœur est simple, mais

----d'un bel effet : au fond de l'abside, dominant tout le . .

reste, l'écusson.pontifiba1 et les armes de Léon XIII, se détachant vivement sur fond rouge avec inscription en

.

lettres d'or ; en haut de l'autel, les armes de Mons&- p e u r de Viviers; sur les cdtés, celles de Nosseigneurs de Marseille et deNice. Qu'ajouter, d'ailleurs,à la beautd

'

architecturale des grandes lignes du chœur, à cette cou- ronne de dignitaires ecclésiastiques de tout rang,. de

. .

pretres et de lbvites, qui fait au sanctuaire une si @vante -

et si magui fique parure ? . "

- u Au-dessus 'du petit aukl latéral, dressé conformé- ment aux prescriptions liturgiques, sont les armoiries .

du nouvel &&que, reprksentant un pBcheur retirant ses füets, avec la devise qu'il a choisie: In ver60 autem tua

~ a z a b o rete (sur votre parole, je jetterai mes filets). La deviie traduit admirablemant les sentiments intimes

- 38% - i P. ', "' +!. ab $~~la~~so~imàiiiii : ibn aiimiüté; sa foi rive, son

,.t! d , \ < T t , . a 4,,,-'5 J"*% C F : ' v.,*;j , , Y * 7 ' cam*hâ@tr8; o g ~ œ u r dpr, sont $iéi :lii dans ces pa- ,, 0: ' * " , + i i W , u , g i i l i . t ) b ( , . rol&%%em que, par une hdréüsé hipiration, il a

, C l .$? t;, C , ? { l ! t J + ,

fa* ,siennes (4). ;p.. tu,." ,'., , ,>:t

" fiiihpos~nte ctrhmonie Commadce et se poursuit aii 82 *iîes soic&iels et d i s pribes touchantes dont

1%&0ë a&&$agh" 14 conshcratic& de ses Pontifes. oui n'eniieprenarons pas de les ddcrire. Aprhs le sacre et i'olfiande du saint Sacrifice, lé noiivel di@que s'assied sur 6briir6ne, la mitresur la hte ; dans ses mains cou-

<,& T.Y, . vehtk38igand symboliqhes, il'reqoit la crosse, ernhlhrnc de sbd auto&& h lui, maintenant, de bénir. Le consé- craie& e n t k n e le T; D e h ; l'dlu se I h e , fait le tour de IUglise, ayant h ses cbtds les deux prdlats assistants ; il b h i i les fidhles,, et, au premier rang, avec une 6mo- tion pofohde, les reprksentants de sa chrdtiwné et patriarcale famille : quatre fréres, inne sœur et une nièce religieuses, et autres membres prhsents, au nombre de pius de trente.

- . A la fin, comme couronnement de la belle c6rémo- .

nie, se place 1'6pilogue si tohchant des souhaits. Trois fois, le nouveau prélat consacré flkchit le genou et, se ra~prochant graduellement du prélat consdcrateur et de ses deux assistants, leur adresse le shuhait : Ad multos m m s La voix du jeune f%pue, d'un timbre expressif,

surélevant, à chaquè reprise, sui+aEt le rflhme litur- gique et retombant doucement sur la note h a l e , produit

(1) Voici, dans !e langage héraldique, la composition du blason de Me PASCAL : Parti au premier degr1 d'azur charg6 d t w e croiz d'argent, plantde dam une ter~asse de sinopk, accompagnde de la lance, +?ponge et ,b couronna d'Cpines, de sables avec les sigles 0. M . 2. d.w- gent ; au dezcxième coup6 d'argent b I'dtoib rayonnante d'or mouvant àu chef ti s6nestre; d h mer d'uforr, portant UM barque d'or dons ~aquelZe.wi@iinir de c a r n a t h lire un fikt rempli de poissons . Devises : ~auperes evangeliranlur et 1% pl~rbo a u t m luo l a x h rete.

galhre sur I'assistaiice qui écoute, si- Il'y a le charme des souhaits, mais il coIie dei adieux. L'ap&e reviendra-

ler le parvis sacri oh il a reçu î'oaeiion &il jamais la terre natale qu'il va quit-

ais, que lui importe à lui conquérant des de trouver Dieu partout ! i>

religieuse est terminée. Tout s'y est pas6 avec. e t un ordre parfaits. La c6rémoaie a a pas .

de .trois heures, mais elle n'a paru l o n b e 3

conSacré est alors ramené p r o c e ~ s i o ~ e l - ais épiscopal. Sur tout le parcours, la foule

uebse, très sympathique, tout à fait .

r l'affabilité iiaturhe du prélat et le rayon- vértu qui se dégage de toute sa personne. ),

dans la grande salle de l'évêché; Mgr PASCAL colade de l'évêque consécrateur et des deux istants. Le P. SOULLILR vient dors se mettre '

x devant lui pour baiser ses mains épiscopales et & sa bénédiction en faveur du T. R. P. Génhral,'

çtants et de toute la Congrbgation. ~ou# le s i&&iques viennent à leur tour baiser son -

anneau et se faire b h i r . > ,-::L

. , . ~?L:zJ:. n &&di, 2 . Yobsei!&ur de Viviers réunit à sa table la * * > -représentank du cierge en assez grana nomhre. C'est la

Ei%ted@time ; unë cordialité respectueuse ne cesse pas d''.regner un instant. Vers la fin, M.' Desmartin, direc- t& de la maiirise, adresse le discourr suivant à Mgr PAS- CAL; sbn ancien Blkve :

r Je demhde humblement aux vdnérables prélats ici pré- - &+, 9. toute l'honorable as$staoce, et sp4cia~emeut % WS.

Monseigneur, qui venez de recevoir l'onctioo dpisople, k

,F 388 - prélat v: ~II hwliiii* Sa foi vive, son

a m #Sp:ibe, an char @o., knt bien :fil, dans cas pa- role de P l s i s qne, par i&i heumase &piiatioo, il n taiw sien~fes (4). u

Eihposante &&mîe Coxïuhence et se poursuit au mirieu des +te sateanelset d k pri&res touchantes dont l?%@se ac~mpacgpe Ip eoaséeration de s8s Pontifes.

A

Nous n'entiepra~ànw, pas de les dhcrire. Aprés le sacre et I'offranào da Sacrifice, te nonvel Bvêque s'assied sur son trhts, la mitre sur la tête; dans ses mains cou- ver&sdes@ds qmboiiqaes, reçoit 1a crossé, ernbl?mo de son autorité, A Iffi, maintenant, de bénir. Le consé- crateur entcnne le Te Dail ; l'61u se lhe. fait le tour de l'&lise, ~~yanl I ses côtés les detk prélats assistants ; il Wt les'iud61~3~- et, au premier rang, avec une émo- tion profonik, les représentane de sa chretienne et patriarcale l ~ l i e : quatre &ces, une saur et une nièce religkisg, et autres membres pdsents, au nombre de plos de u w . "A b, -- cotuonwment de la belle cBrémo-,

nie, plam l%Pid~gaû si touchant des souhaits. Trois foi+ nonvmt~ prbkd ~ ~ n s a c r é flechit le genou et, se ~ P P M - ~ 1mdneUement da prélat conskrateur et de ses deox assiztrnts, leur adresse le souhait : Ad multos

! La vois do j q e thme, d'un timbre expressif, Se s ~ ~ e ~ t , i chque reprise, suiPant le rythme lit ur- !3@e et 'cet,o~ibaptdouoernent sur lanote finale, produit

+ con.idéae, & diïez--, qa'Z p a beaomrip de

eit-~&ce, ét p'il p a &euples ans w&re qui ne rmuL.nerea e t 1-. Il semitdur pour mon cœur d a s e p o i t ea park&&<endre ier$pe du tl.5v% Yame. le Bis que je nia eaeser mi &aggrin mortel 3

- ~ ~ k e , ~ * a d e b & ; a U e s i t < l o e ~ m n o m m v e r - -WI &el: zma saaifiee esf W ; je ne k r e v m i nlas ici-

- 389 - vérnerez.:une immense etendue de terres, vdis dominerez

.. - d9ine - mer a l'autre dans le nouveau monde. + Bt roui .voila, le Mton pastoral L la main, devenu l'h4ritier à&, &aux de %- CLUT, l'apdtre du nord 'de l'Amérique, le . . ,. collaborateur de notre v6n6r6 et bien-aim6 Pontife, qui vous ., <+. . . a-d6nii&aujourd'hui __- --,. la plhitude du sacerdoce ; le collabora- & de i'h& de Nice, votre frhe en religion, et de l'ange de &&ifit$i.gufda votre enfance, et qui s'inspire si bien de I'esph-et des penshes de Mgr DE MAZENOD, le saint fondateur de votieimmoktelle CongrBgation.

,Allez àonc, RhvBrendissime Seigneur et P a s , retournez au dieu-de.vos o,uaïlles si chares à votre mur d'apatre, tra?ail- lez encore de nombreuses a n n b à la gloire de 36sus-Ch&. Mais sorrvenen-vous au saint autel de ceux que vous laissez dans la patrie en lutte avec Mutes les puissances infernales. Priez pôur eux; ils prieront pour vous ; ils vous aideront de leurs ... - aumhes dam la mesure dqleur pouvoir, afin de parti-

.

ciper aux mBrites de ceux qui, comme vous, enseignent la jur tice à. plusieurs, et qui; pour leur récompense, brilleront comme des astres dans de éternitbs.

- - - .-* . . , .

Mgr B O ~ T se lève alors, et, avec une @ce et un &-propos exquis, il dit toute la joie que la ckrkmonie du . matin a apportke A son cœur. Sa Grandeur met en lumiae les vertus de celui qui est maintenant son fils et son frère en Jbsus-Christ, formant le sixieme annean de cette '

chaîne brillante d'6v6ques que le Vivarais catholique donne, en ce moment, à l'Église. Commentant avec

" bonheur un trait de saki, Prançois de Sales, il montre- le père et la mère du nouveau prblat, .q" l'ont si Chré- tiennement 6lev6, tressaillant de joie - le contemplant do haut du ciel investi maintenant de la plbnitude du sacerdoce. L'assistance l'applaudit surtout lorsque, fai-

O sant allusion au d(vouement du missionnaire, il rappelle 1% mot d'un éveque sur les sicaires apbstoliques : (( Ce

"tiens les pl@ hautes et les plus pures, les prieres et les .,,' -.. a . ,

.oji~,,Jes applauèissements et les larmes se sont si sou- .f, .% /, . L - ,xentme14s, et gpi 1"ssera à tous les plus profonds et les 4 ' . '. J .

plus bienfaisants souvenirs (4). D

ponseig*eqr de Marseille n'avait pu assister au dîner > > . I V ,. - -

du Barre, oblige de rentrer dans sa ville Bpiscopale pour $ 2 , . d,, J > ror@na$ioo du lendemain.

' a I I &pseigne~ _ . de Nice, qui avait interrompu sa tournbe p,torale pour venir Viviers, partit, aprhs diner, pour lareprendre, nous laissant le souvenir d'une bont6 toute &&ernelle q", dans cette circonstance surtout, s'est ,; '2 1 4. - produite sous des formes aussi gbnkreuses que dklicates. NOUS lui en gardons une vive et toute affectueuse grati- tude.

Que di& de Monseigneur d9 Viviers ? Les paroles nous manquent pour exprimer ce qu'a y a eu de dkiicatesse, de bien&llance e t de nqble sirnplici té dans son accueil, comme dans la préparation du sacre et l'organisation de toutes choses. Ros remerciements sont infinis. Déjh, entre notre Congrégation et l'Ardèche, il existait comme un lien de parenté créé par l'illustre Oblat qui, de 1845 à 1857, gouverna le diochse de Viviers. Ce lien vient d'Btre rajeuni e t bien resserré par le service éminen) que h1v BONNET a rendu à la Congrégation dans la per- sonne de MgP PASCAL.

Et comme le Vicaire apostolique de la Saskatchewan doit se fkliciter davoir ét6 sacré par un prélat qui con-

" tinue si hieu la glorieuse race des Athanase et des Am- broise ! Dans les luttes qui llattendent.en ~mér/qÙe, il

(1) L. croix pectorale du nouvel évtque a été ofïerte par 1' mal- trise, mdtres et él&ves d'autrefois et d'aujourd'hui. Elle est en Ver- meil çis&, simple comme il oonvient pour Un év'%ue missioddairei mais <sume dlart, car elle sort, des ateliers de M. Armand Caillatl de Lyon.

n'aura-qu'à se:souvenir de ce qu'il a vu à Viviers, pour corhp'r&d~'& &ill&&uteui d7ind6pendance ~t de eou-

, rag\i&it; &?'tenir 'üh. 6v&pe"' catholique. Ce souvenir éclaire&'son chemin et fortifiera son cœur.

A un tel évl~que il faut un clergé d'élite. A Viviers, évdque et cle@é sont vraiment dignes l'un de l'autre, tous les deux souffrant persécution pour la justice et se- soutenant, dans laépreuve, avec une constance et une magnanimit6 dignes d'admirat2on. Un grand écrivain a dit que les peuples ont les gouvernements qu'ils méri- tent:~ue penser'd'un cleigé qui a mérité. d'avoir à sa tête' ?les 6vê&es' tels' ¶ue Mgr G ~ E R T et Mgt BONNET, pour ne parler que de ceux qui nous sont connus ?

1

UNE LETTRE DE MONSEIGNEUR PERRAUD.

Monseigneur l'évéque d'Autun vient d'adresser la lettre suivante au R. P. JONQUET, auteur du beau livre Mont- niartîme autrefois et aujourd'hui.

Autun, 49 août 1891.

MON RBVEF~END PARE, (('Vous avez &rit sur Montmartre un livre bien pieu-

sement intéressànt. ~'espére n'arriver pas trop tard pour vous en remercier et vous en féliciter. Je ne doute pas que les nombreux phlerias qui affluent à la basilique nalio-' nale n'aiment il sqvoir de vous le glorieux passé de cette montagne, si visiblement prédestinée de Dieu à être le . théatre des plus touchantes opérations de sa grtice.

« 11 m'a &té particulièrement fort doux de retrouver dans votre livre les souvenirs des visites faites au mont

. des Martyrs par le P. DE B B R ~ E et ses premiers com- pagnons, pour attirer sur l'oratoire naissant la protection du saint Bvêque de Paris.

. u Ai-jedll me d6fendre d'un sentiment de jalousie, in conslatbt que le Caeur sacré de notre divin Sauveur iv@-> reqn des hommages liturgiques d , m l'église de baga plusieurs années avant les révélations faites 2 la bienheureuse Marguerite- Marie ? Je n'oserais pas

-<:

' , -&mer que non.. . a - ~ u o i qu'il en soit de cette priorité chmnologique, -. , + -

elle n'enl&ve. rien de ses incommunicables privilhges & notre sanctuaire de la Visitation de Paray-le-Monial. ,, Je félicite Montmartre d'avoir trouvk en vous un

historiographe digne de lui, et je vous prie, mon r6d - II.. r

rfin&Pbre,-de recevoir Passurance de mes sentiments les plus dévoubs en fiotre-Seigneur.

(( + ADOLPHE-LOUIS, « Évèque d'Autun. » -

Nous prenons occasion de cette belle lettre pour re- commander de nouveau 'l'ouvrage dont elle fait l'éloge. Le livre du P. JOXQUET a sa place marquée dans toutes

- . nos bibliothèques.

Que,madmodum omnium rmum 'humanarum quan- turn&hhest6 a - .- > a sanct@<ue .in se sint, ita et legum sa- pienter conditaru& ea conditio est, ut ab hominibus ad impropria et aliena ex abusu traddci ac pertrahi valeant. Ac proptera qupdoque-fit, ut intentum a legislatoribus fine* haud amplius assequantur; imo et alipuando, ut c?n@@~uiq fiortjagbur effedum,

Idqpe,dolsnpqw el maxime est obtigisse quoad leges p l ~ r i u ~ C~qgg%gaticqu@, S~ciehtpm aul Institutorum sive mulierum quæ vota simplicia aut sol-nia nuncu- pmt, sive'virorum professione ac regimine penitus lai- corum; quandoquidem aliquoties in illorum Constitu- tionibus conscientiæ rnanifestatio permissa fuerat, ut facilius alumni arduam perfectionis viam ab expertis Superioribus in dubiis addiscerent; e contra a nonnulh ex his intima conscientiæ scrutatio, quæ unice Sacra- mento Pœnitentiæ reservata est, inducta fuit. Itidem in Constitutionibus ad tramitem SS. Canonum præscriptum fuit, ut Sacramentalis Confessio in huiusmodi Commu- nitatibus fierel respectivis confessariis ordinariis et extra- ordinariis ; aliunde Superiorum arbitrium eo 'usque devenit, ut subditis aliquem extraordinarium Confessa-

- rium denegaverint, etiam in casu quo, ut propriæ conscieritia consulerent, eo valde indigebant. Indita denique eis fuit discretionis ac prudentiæ norma ut suos

subditos rite reaheque quoad peculiares pœnitentias ac alia pietatis opera dirigerent ; sed et hæc per abusionem edensa in id etiam extitit, ut eis ad Sacram Synmim aoeedere vel pro lubitu permiserint, vel omnino inter- dum pohibuerint. Hinc factum est, ut hujusmodi dispo-

. sitiones, q u a ad spiritualem alumnorum profectum et ad unitatis pacem et concordiam i~ Communitatibus servandaa fo~endamque salutariter ac sapienter cons& tutee jam fuerant, haud raro in animarum discrimen, '

in'.conscientiarum anxietatem, ac insuper in externæ pacfs.: kirbationem verse fuerint, ceu subditorurn re- cursus et querimoniæ passim ad S. Sedern interjectæ evid.entissime eomprobant.

, f Q u ~ @ SSmus D. N. Leo divina Providentia Papa XIIJ, pro ~ e a qua præstat erga lectksimam hanc sui gregis portionem peculiari sollicitudine, in Audientia habita a ~ue. CardInali Pmfecto- S. Congregationis Episcoporum et'ReguIai5um negotiis et consultationibus przpositæ dieidecima quarta Decembris 1890, omnibus sedulo dili- . . -

genkrque perpensis, hæc q u a sequuntur voluit, consti- tait- aQue decrevit .

I. Sanctitas Sua irritat, abrogat, et nullius in posterurp roboris declarat quascumque dispositiones Constitu- tionum, piarum Societatum, Institutorum mulierum '

sive votorurn simplieium sive solemnium, nec non viro- mm ornnimode laicorum, etsi dicta . Constitutiones apprabationern ab Apostolica Sede retulerint in forma

. quacumque etiam quam aiunt spe~jalissimam,~ in eo soilieet, quod cordis et conscientiæ intimam manifesta-

. ti0ne-m p o v i s modo ac nomine respiciunt. Ita propterea serio injungit Mo&ratoribus ac Moderatricibus hujus- modi Institutorum, Congregationum ac Societatum ut ex Constitutionibus, Directoriis ac Manualibus pmfaÉar dispositiones omnine deleantur penitusque ex-

pungantur.',Irritat.' pariter ac delet quoslibet ea de re usus et,mkuetudides~etiam, immemorabiles.

b: ~ibfhcte insuper prohib~t memaratis Superioribus aa ~uj6riorissis~ :cujuscumque gradus et præeminentiæ sint, )ne 9ersonas.sibi. subdiias inducere pertentent di- r e c t ~ aut indirecte, præcepto, consilio, timore, minis, ant blanditiis ad'hujusmodi manifestationem conscientiæ sibi peragendam;. subditisque e converso praecipit, ut Superioribus majoribus denuncient Superiores minores, qui eos ad id.inducere audeant; et si agatur de Modera-

' tore vel Moderatrice ~ener'ali dennnciatio S. Congre- gationi ab iis fieri debeat.

III. Hoc autem minime impedit quominus subditi libere ac ultro aperire suum animum Superioribus va- leant ad effeclum ab illorum prudentia in dubiis ac aaxietatibus consilium et directionem obtinendi pro virtutum acquisitione ac perfectionis progressu.

IV. Præterea, firmo remanente quoad Confessarios ordinarios et. extraordinarios Communitatum quod a ~acrosancto Concilio Tridentioo præscribitur in sess. 25, cap. 48, de Regul., et a S. M. Henedicto XIV statuitur in C-stitutione qu& incipit a ~aitoralis cura i l , Sanctitas Sua PræsuIes Superioresque admonet ne extraordina- rium denegent subditis. Confessarium quoties ut propria conscientiæ consulant ad id subditi adigantur, quin iidem superiores oit0 modo petitionis rationem inqui- rant, aut ægre id ferre demonstrent. AG ne evanida tam provida dispositio Bat, Ordinarios exhortatui, ut in loch proprie Diceceseos, in quibus Mulierum Cornmunitates existunt, idoneos Sacerdotes facultatibus instructos' desi- gnent, ad quos pro Sacramento pœnitentiæ recurrere eæ facile queant.

v. Quod vero attinet ad permissionem vel prolibi- ti?nem ad SaCram-Synaxim accedendi Eadem Sanctitas

- 397 - Sua decernit, hujusmodi permissiones vel prohibitiones dumtaxat ad Confessariurn ordinarium vel extraordina- .ri=-spectare, quin Superiores ullam habeant auctori- tatem bac in re sese ingerendi, excepto casu quo aliquis ex eorum subditis post ultimam Sacramentalem Confes- sionem~Comrnunitati scanda10 ruerit, aut gravem exter- nam cnlpam patraverit, donec ad pœnitentiæ sacramen- ' tum denuo accesserit.

VI. Monentur hinc omnes, ut ad Sacram Synaxim . curent diligenter se præpaïare et accedere dieb. iil praprüs regulis statutis ; et quoties ob fervorem et spiri- tualem alicujus profectum Confessarius expedire judica- verit u t frequentius accedat, id ei ab ipso Confessario p e r m i i poterit. Verum qui licentiarn a Confessario obtinnerit frequentioris ac eqam quotidianæ Commu- .nionis, de hoc certiorem reddere Superiorem teneatur ; quod si hic justas grmesque causas se habere reputet contra frequentiores hujusmodi'Communiones, eas Con- fessario manifestare teneatur, cujus judicio acquiesce11- dum omnino erit.

VII. Eadem Sanctitas Sua insuper mandat omnibus et singulis Superioribus Generalibus, Provincialibus et P Localibus Institutorum de quibus supra sive virorum sive mulierum u t studiose accurateque hujus Decreli dispositiones observent sub pœnis contra Superiores *postolic% Sedis mandata violantes ipso facto incur- rendis.

VIII. Denique mandat, ut præsentis Decreti exem- plaria in vernaculum sermonem versa inserantur Con- stitutionibus prsdictorum piorum Institutorum, et saltem semel in anno, statut0 tempore in unaquaque Domo, sive in publica mensa, sive in Capitulo ad hoc specialiter convocato alta et intelligibili voce legantur.

Et ita Sanotitas Sua coqstituit atque' decrevit, con-

- 398 - $raz% q d ü i q b ~ ~ q ~ ~ i ' d i ~ m . speciali et individue men- Genk digpis dainimB' *shntibus.r )

7 iBatsm'Ronl& er6ecre ta~iw mernorata 8. Congrep tibniis Epi~;ctipo~urn, et . Regulacium die 17 decem- br&;&pJO; .,$ -; . 1 , A b

p. , . Ii Qardinalis V ~ A , Prœfectus. . -p Er. ALOISIUS,. E~iscopus Callinicen,, Secretariuc.

' 4

TRADUCTION ERANÇAISE. ' : : C I , ,

- C'est la commune condition de toutes les choses hu- maines, si~bonnes :et saintes 'qu'elles soient, et des lois Sagement établies, que les hommes peuvent en abuser, les d6tournaqt 'de 1eur.sens propre pour les appliquer i'~

des objets étrangers. .Alors, la fin que les législateurs s'&aient proposée n'est plus atteinte; et meme l'effet contraire quelquefois se~prodnit.

Ce fait, souve~ainement regrettable est arrivé relati- vement aux lois de plusieurs Congrégations, Sociétés ou instituts, soit de femmes ayant les vœux simples ou solennels, soit d'hommes qui, par leur état et leur rB- gime iithrieur, sont purement laïques. Quelquefois, en effet, leurs constitutions avaient permis la manifestation de conscience, a n que l'expérience des supéiieurs ser- vît ltg-édaircir les doutes des snjets, à leur enseigner et faciliter le chemin ardu de la perfection. Mais lu sieurs sè%nt Qr6valtis de cette concession pour introduipe une inquisition intime de. la conscience, qui est exclusive- - Imnt réservée an sac~ement de Pbnitence. En outre, les' eonstitiiüons, s'appuyant sur \les SS. Canons, ont or-

. donné que, dims ces eommunaut6s, la confession sacra- mentelle se fit aux confesseur$ respectifs, ordinaires et e~lraoitiinaifes : nr A& E . ~ ~ X ~ : - . . - - --L -

&aire+rjus4& .refuser un confesseur extramdiaaire à le-s spjets, même dans le cas oh ceux-ci en avaient le plus.pand, besoin .pour mettre ordre à leuc conscience. ~nfin) un autre article, tout de discrétion et de prudence,

.a permis aux supérieurs de diriger sagement leurs sujets, soit dans la pratique des pénitences particulières, soit dahs .les autres œuvres de pibté; à quoi on a encore dom6 une extension abusive, en permettant arbitrai- rement la sainte Communion ou en l'interdisant abso- lument. Et voila comment ces règles utiles et sages, étabges pour b profit spirituel des membres des corn- munaîités, pour 1s bien de.l'union, de la paix et de la concorde, ont trop souvent servi à mettre les hmes en péril, Zt jeter l'angoisse dans les consciences et même A troubler 1; paix extérieure. Les recours et les plaintes adressées, de temps à autre, au Saint-Siège par les sujets de ces communautés le prouvent avec évidence.

Aussi, Notre Très Saint Père le Pape Léon XIII, mû .par la soUicitude particulière qu'il a pour et te portion -choisi0 d e spn troupeau, - dans l'audience qu'il nous a accordée, a nous cardinal préfet de la Sacrée Congré- gation des lhêques et Uguliers, le 14 décembre 2890, - après avoir mûrement ipesé toutes choses, a voulu,

d

établi et décrété ce qui suit. I. - Le Très Saint Père annule, abroge et déclarc

d'aucune valeur pour l'avenir toutes les dispositions des Constitutions des pieuses Sociétés, ~ns t i t uk de femmes . à vœux simples ou solennels aussi bien que d'hommes purement laïques,. quand bien méme lesdites Consti- tutiomns auraient reçu l'approbation du Siege Apostolique, Sous une forme quelconque, même celle qu'on nomme trbs sp8ciàle, en tant que ces dispositions regardent la manifestation intime du cœur et de la conscience de

- quelque manière et sous quelque nom que ce soit. C'est

4-4()03 - pourqii~i'if~fait~uti.~comrncindemen~ grave à ceux- et à &~l&"~iii igouv8h8nt. Instituts, Congrdgations et ~ciicf&&,Weff&ei. "%t~ de 'ret~ancher ab3olument ces so r t e s%e '~~~os~ i t3ns de leurs propres Constitutions, Di- rekoiires -et :adaduels. '.IlL bannule Bgalement et ddtruil tous les usages 'et -coutumes mbme immémoriales con- ~emantcett.e~rnànifestation. ,

11. Il ' défend:-en outre strictement auxdits supi- rieurs et s@érieures;,def quelque degré et préhminence qu'ils soient, de tenter directement ou indirectement, par~pr6bpté~~-consei~, crainte, menaces ou flatteries, d'indui'rè leurs sujets B leur faire cette manifestation de conscience. D'autre part, il ordonne aux sujets de dé- noncer aux mp6rieurs majeurs les supérieurs mineurs gui auraient-os(-les induire A cela. S'il s'agit du supb rieur général ou de la supérieure générale, c'est à la Sacrée G ~ n ~ r < ~ a t i c n des Év@ques et Réguliers que doit être faite la dénon'ciation,

III. - Cela'n'empBche nullement les sujets d'ouvrir librement et de2plein gré lem Ime aux suphrieurs, pour recouar ii la prudence de ceux-ci. dans les doutes et angoisses', et recevoir conseil et direction pour acquérir les vertus et progresser dans la perfection.

-- 1 v a - ue plus

- - - - - - - - - - ordinaiw~ at ,;t~tn-,-.~ri:-..:--- 3 - . - . -

r w r.- i , en ce qui concerne les -confesseurs

- - - - - - " U Y A " U Yt Pastoral& r i o n m m - - 2 - r r . - point refus

-- -- ~ n r i a v i u l u d l f ~ S , le 'rres San t PBre main- tient'ce qui a étd prescrit par le saint Concile de Trente, se&: 26, chap. x, des Réguliers; et par Benoit XIV, de sainte m6moii-e. dans la Cnndit..+;nn --ii comme&e par

-f=, U ~ I Y IL avert~t les supérieurs de ne, er à leurs sujets un confesseur extraordinaire,

toutes les fois que ceux-ci en ont besoin pour mettre ordre- ii leur conscience, sans que lesdits supérieurs ~'enqui6rent d?aucune- façon de la raisgn de cette de- mande .ni téoignent qu'elle leur est dd(sagr6able. Et,

&n qu'une si sage prescription ne soit pas vaine, Il exJ$rte les Ordinaires B désigner, dans les lieux de leur .diachse où existent des Communautés de femmes, des pretres capables et munis des facultés n6cessaires aux- qnels an puisse recourir facilement pour le sacrement de. pénitence.

4. 2 En ce qui concerne la permission ou la dé,€ense d'approcher de -la sainte Table, le Tres Saint Père dé- crhte que ces permissions ou ddfenses regardent seule- ment le confesseur ordinaire ou extraordinaire, sans que ,

les sup6rieurs aient aucune autorit6 pour s'ingérer dans cette chose. Il excepte le cas où quelqu'un de leurs sujets aurait été un scandale pour la Communauté, ou aurait commis une faute extérieure grave, jusqu'ii oe que le coupable ait de nouveau recpuru au sacrement de Pénitence.

VI. - Tous sont exhortés à s'appliquer soigneuse- ment à se prbparer à la sainte Communion et & s'en approcher les jours fixés dans leurs règles particulières. Si le confesseur juge expédient, à cause de la ferveur ou pour le profit spirituel d'une Bme, qu'elle communie plus souvent, il lui en donnera lui-même la permission. Mais celui qui aurait obtenu du confesseur l'autorisation d'une communion plus fréquente ou même quotidienne, sera tenu d'en avertir le supérieur. Le supérieur qui croirait avoir de justes et graves motifs contre ces com- munions plus frkquentes sera obligé de les exposer au confesseur, au jugement duquel il faudra absolument S .

s'en rapporter. . . Vif. - Le Trhs Saint Pbre fait en outre commande-

ment Li tous et chacun des supérieurs généraux, pro- vinciaux et locaux des Instituts d'hommes ou de femmes ci-dessus mentionnés, d'observer soigneusement et exac- tement les dispositions de ce Ddcret, sous les peines

- 442 - port6es cw~ntre.les snp6rieurs qui violent les'comrnan- d e m e ~ à u ~ ~ i 8 ~ e - a ~ o s t o f i ~ u e , B encourir ipao facto.

i' :. :3!iJk.+ %@ib, .il - ordonne qu'une oopie du prkaent ~ 6 c r e t i - t r a d u i t g n : l ~ e vulgaire, soit insérée dans les @nstitutions desdits Instituts p i e u et, qu'au moins une fois par an, au jour marqué, on le lise fi haute et intel- ligiqe v ~ i z dans chaque maison, soit au réfectoire, sMt dans. an chapitre spdcialement convoqué à cette fin. . [email protected] $ai~tetB a eanstitob et d6cdt6, nonobstant

tout.e~;choseaeontgeires, marne selles qui méritent une . mentio~:~sp6ci~le,et 411di?idye11ed .

Donné B Rome, da la secrétairerie de ladite Sacrke CWF~?3ation- des &bques et ~bguliers, le 47 dbcem- h e 4890..

d '

- > 1. Cardinal VERGA, Pt~efet. f Fr. LOUIS, Éveque de Callinique, Seo.etaire.

i. . NOUVELLES DIVERSES

DEPART* 'MISSIONNAIRES. - .SO& partis pour le dio- cèSe"de 'Saint-Albert les Pares B o ~ E N ~ , Cyprien, du .

&ijc&' &' Rodez. ; COMIR$, Toussaint, du diocèse .de Nic@et; ..:.. . P&RAULT, . Oscar, du diocèse de Montr6al.

::,. . .

- M g r PASCAL, vicaire apostolique de la Saskatchewan, s'est embarqué le 3 septembre à Liverpool. Il I était ac- compagrré du Frère convers L ~ c ~ o r x , Joseph, du diocèse de Laval; de trois postulants scolastiques, les Frères MAISO~NEUVE, Adrien, du diocèse de Viviers ; LACARRAU, François, du diocèse d'Aire, et. SALLI~GE, Pierre, du diocése de Saint-Flour ; et d'un postulant convers, COURBIS, Louis, du diocèse de Viviers.

1

- Mgr GROUARD. Le sacre de Mgr GROUARD, évêque d'&tara et vicaire apostolique d'Athabaska-Mackenzie, tf

eu lieu le I e r aoQt, dans la cathédrale de Saint-Boniface. Mgr TAC&, à peine remis d'une crise violente qui avait fait craindre pour sa vie, a trouve dans son énergie assez de forces pour accomplir touies les cérémonies du sacre. I l était assisté de M g r GRAMIIN, évêqu-e de Saint-Albert, e t de M s r SHANLEY, évêque de Jamestown. A. son très grand regret, M g r DURIEU n'a pas pu prendre part ii cette fête de famille où se trouvaient réunis un grand nombre de Pères des diocèses de Saint-Boniface et de Saint-Albert.

Le nouvel évêque donne les prémices de son episoo-

- 404 - pat aux dW6sains :de son vénérable con administre le s,acrernent de confirmation foisses ,et rmissions' où la maladie a -ernnêcl

isécral dans hC! Mar

beur. Il les pa-

' T 'hm6 - = - -.-- *LUUU

d&e '~endre. ' ' . -

Voici quelques extraits d'une lettre que Mar Gnooiso dcrivait, avant son sacre; &l'un de ses anciens condis- ciples.

« Depuis,plusieurs années, je p'ai Ras eu de demeure - - - fixe ; ayant4té char@ par Mgr FARAUD, de 1

nom, les missions du vicariat, j'ai mené un1 risiter e vie d

. -. -

en son le véri-

table Juif !errant. ;l'ai même poussé une .reconnaissance jusqu'au pays des Esquimaux, dans le delta du Macken- zie, près de son embouchure, dans la mer du pale. MfJt-Fnum m'avait donné l'ordre d'aller y travailler à la fondation d'une mission pour ce peuple, le seul q u e mus n'ayons pas encore amené à la cnnnnksnn~p. riil - - - - - - - - vrhi Dieu.

- 405 - -

quoi, des: affaires urgentes m'appelant dans le vieux monde, je passerai en France. Voilà trente e t un ans que je.vous ai-dit adieu; je n'ai pas roulé tout ce temps-là dans les neiges du Nord sans que ma barbe en prît un peu la teinte. G e qu'il y a de certain, c'est qu'en dépit de l'âge e t des glaces du p61e, vous retrouverez le m&me c m , plein d'affectueuse vénération pour nos maîtres, et rempli dela plus sincère amitié pour vous. ))

- Mgr JO~,IVET, éveque de~el l ine et vicaire apostolique ,

&:Natal,.est arrivé en France à la fin du mois de juin. Apr2s une courte station 3 Paris et un rapide passage en Bretagne, Sa Grandeur est allée à Rome pour rendre compte des progrés de la religion dans son vicariat. Notons détail de l'audience pontificale. Mgr JOLIYET . venait de dire au Saint PBre,%a consolation d'avoir, comme ~ r ê t r e s e t missionnaires, des membres de sa

L 'nous 'avons une rt?sidence que je n'avais pas encore visi- the. A mon retoh, je trouvai i n paquet de lettres ti mon adresse. J'appris en même temps la perte doulou~euse que nous faisions en la personne de Mgr FARAUD, décede à Saint-Boniface, le 26 septembre dernier, et ma nomi- nation comme vicaire a~ostoliaue. - - -

a Les bulles du Pape étaient entre mes que les ,ordres de mes su~érieurs me,diir.fan

main: lt. 1s S(

j, ainsi mmis- -- ----- -- -- - -

"on, et je dus accepter la lourde tache qui m'est im- posee. Vous le comprenez bien, ce n'est pas de fëlicita- tiens que j'ai besoin, mais plut& de prihes.

' - - Je vais partir pour Saint-Boniface, où réside Mg' TA- C% notre m&ropolitain, et je lui demanderai la C O ~ S ~ -

9tifation Bpiscopalë si ses forces le loi permettent. A

en dire autant. »- - Les scolastiques de Rome ont eu la -

joie de poss6der le v6nérb prklat pendant quelques jours .

au milieu d'eux, dans leur nouvelle maison de villégia@ tore, au couvent de Saint-Antoine de Rikti. Mgr JOLI- VET reprendra le chemin de sa lointaine mission a la fin de septembre.

" RETRAITES PASTORUES. - Le H. P. REY, provincial dti Nord, a prêché .derniheulent la retraite pastorale aux '

plbtres du dioc&se de Limoges. Dans quelques jours, il donnera les mgmes exercices aux prêtres du diochse de Quimper. Le R. P. LAGILLARDIÈRE prêchera en mbme temps la retraite aux prbtres du diocèse de Bayonne.

Les*&t&rs % ~ q Z q à s du baccaEau~éat au pokt de vue thée*ue e1 pratique; &a@ le p m g m m e de 1890. : $~e&ie@ le 4 i t q d'tin. ouvmgé que JaR. P. LEJEUNE, pro- fess&q &'-NotwDame ,de Sion, publie ohez les éditeurs ~é@o&ne& J3riguet. Les volupies consacr6s aux au- teurs.des. classes de imis$me et de sersonde ont d6jà pailu. Celui de la Sasse de rhétomque sera imprimé au commencement d'octobre.

Des juges compétents auxquels l'ouvrage a ét6 soumis déclarent qnel'aubur a parfaitement atteint le but qu'il s'6taitpropasé, d'btre clair, complet et pratique. Ses dia- logues; ~impfes et faciles sur la biographie et les œuvres des étxivainF, &c~its an programnie, ses analyses cha- p i t ~ e par chapitre avec les mots et les expressions mêmes des antems ont kt6 particuliérement signalés comme trbs ~ropres à graver dans l'esprit des élèves les notions qu'il leur imparte le plus de posséder.

L'Univers du 29 avril a consacré à cette publication un article élogieux dont nous citerons la conclusion :

«-Rous .pouvons donc recommander sans hésitation aucune le livre du R. P. LEJEUNE aux pr~fesseurs d'an- glais, comme aux familles dont les enfants font leurs études à la maison paternelle. Nous le signalons même aux.PeI'Xmnes qui, sans préparer des eaamens, desirent compléter leur connaissance de l'anglais et avoir des notions précises sur les principaux auteurs : elles seront satisfaites. D

- Le Missionag-y Record. Dès l'appa~ition des Petites Annales, nos PBres qui travaillent dans les pays de langue mglaise avaient exprimé le ddsir d'avoir une édition anglaise de cette publication. Ce vœu est aujourd'hui réalisé, grilee au dévouement de nos PBres de la Province britannique. Le Missionary ~eeord'of the Oblates of Mary

- 3 et amis de langue an- - - jmonamlate sera pour nos frère!

ce i u e sont les Petites Annales pour nos freres et - . .. >--

içaise nou

I. Pl velle

acée sous la mectzon uu

publication promet d9&tre . - . 1 tres intéressante, e t nous savons que les aeux premiaia

: numéros o n t reçu le plus bienveillant accueil, soit en .Angleterre, soit en Amérique.

heure de I'agr8s-aidi, , , les Joches de la cathédrale se mettent ,en P~anielet gannpncent à toute la ville. Nos Ph~es r60niiyf'iv~b~g'o&renti& ~ o n s e i ~ n w r , en retour de sa- bén6dïction ~aternelle, leurs souhaits et leurs ,," ,+,".! " ." - - '

prihes pour le succ8s"e sa mission. 11 nous faut aller prandre , t e " le . steamer . ,- . à Kangu6santour6, qui est 8 13 milles . . ? Zi,

~e'$Jaffnd h < r W. r ,il ;Nos !pre@~fes :impre&ions de voyage sont pénibles. ~a r ioù t , autoup'de n&s, nous constatons avec peine que le démon rhgne en maître. Aux abords de la route, rien queodes temples pour,les idoles ; pas d'église pour le vra-j ~ i & . ~ o s ' c a m s se serrent à la pensée que trop longtemps encore,& cause de nos faibles ressources et de notre petit nombre, nos yeux devront subir ce triste spectade.

Acinq heures du soir, nous arrivons à Kanguésantouré. C'est un village gracieusement assis sur les bords de

1

l'océan. Son port peut, à certaines époques de l'annke, offrir un abri sûr aux navires menacés par la tempête. Les premiers maltles de Ceylan,. les Portugais, eurent

, l'idée de transformer ce port de relâche en place forte. Ils avaient même commencé la construction de deux for- teresses, distantes I'unèdeJllautre de 300 métres, d'oh ils se promettaient de bombarder un jour la flotte des enva- hisseurs. Ils s'y prirent trop'tard : leurs travaux de dé- fense Btaient à, peine sortis de terre quand les Hollan- dais se présentérent pour, les attaquer. Les vagues de POo4anont démdi çes remparts laissés iukttevés par

. 1es.nwveaux venus, et les ont éparpillés en énormes bloos surs la grève. -

C'est Jh. que nous nous ienons en observation, atten- - dapt I?arrivée du Lady Gordon. Les heures s'écoulent, la

g@g néral que nous trouverons à bord. Il revient de visiter wi: f&

la partie méridionale du diocèse, et il est accompagne t% l'@

denotre bon P r h e GROU~SEAU et du Frère Band, joyeux C14"i

> * +%% y&

conscrit de l'Apostolat, envoyé par Notre-Dame des . +r;.&39 .4m.&.3

Lumiéres. '

~e~lendemain, f4te de L'Assomption, je regarde mon 8 ' , "Fn .-,

&&que offrir le Saint-Sacrifice dans une pauvre maison , G,??

au bord de la mer, et je monte, après lui, au saint autel - - .. -x .+: , . ' . ja:$~i'fp

avec autant de bonheur que l'ann6e derniêre, à pareil $;LF~ joqdans la basiliqae de Montmartre. 11 me semble mame. :,;&? - ;& que le xegard de Marie, en s'abaissant sur moi, a quelque - .+:-Tw ,:$$g; chose de plus tendre aujourd'hui. Ne suis-je pas mission- e.-,LErjp ::,; 5-72 naire, envoyé pour propager son culte et gagner des ames à son divin Fils ?

A sept heures du matin, le Lady Gordon est en vue. Quand il a jeté l'ancre Zt N O metres du rivage, les petits bateaux se détachent de la plage et vont offrir leurs services aux passagers dbsireux de descendre à Kahgué- s a i W n 6 . Mais le difficile est daborder, à cause de la vioiB&e de la tempête. Le Père MAUROIT et ses compa- grions dhésitent pas a confier leur sort à une de ces fragiles embarcations, et après une heure de lutte contre le vent, ils ont la joie d'être avec nous.

La clifficulte est encore plus grande pour embarquer, et ce n'est qu'A 5 heures du soir que nous pouvons prendre, place sur le steamer. Ii n'y a qu'un homme sur le $ont : c'est le capitaine. Commentne l'avons-nous pas reconnu a sa politesse et aux insignes du commande- ment, quelque peu effacés pourtant, qu'on peut voir s"ur sa casquette? 11 rbpond à nos excuses en nous faisant aimablement les honneurs de sa maison.

Nous voici installés, mais non encore partis. Il faut donner le temps à la tempête de se calmer, ei à une future forêt d'entrer dans les flancs d u navire. Bientdt

- 124 - on've'rrà cètt&f&t g r d i ; dans les plaines du sud-est

. . , de GeylanF: x ,'* I r

" :l?hf&,'~~;c're &tlevée et le bateaese remet en marche à' notre gran'dë'satisfaction. Il est 7 heures. Pendant la nuit, nous faisons escale à Point-Pedro. Entre autres voyageurs.-nous prenons B bord un savant rédacteur de joukal. Part2 Xala cbnquête des idées, il court « par terre et par mer autour de Ceylan » . Sa digne compagne parait avoir elle-mbme des aptitudes pour l'interview. « Mon Père, dit-elle ,' en nous .abordant, vous êtes ~rançais; n9esf;ce &s?:. . Vous avez succédé à des mis- sionnaires italiens d b s l'île, n'est-ce pas ? Enseignez- vous la doctrine qu'ils propageaient? - Oui, madame. Depuis plus de dix-huit siècles, rien n'est changé parmi nous. .Du moment que nous sommes les reprAsentants s j

du même Dieu, envoyés par la même Église, nous devons enseigner le même Évangile. Et ce que nous prêchons, tous les missjonnaires catholiques le prêchent dans le monde entier. » La bonne dame mêle à ses remercie- ments pour cette leçon de -cat&chisme le souvenir de la belle réception que nos enfants du collège saint-Patrick ont faite à son illustre mari, Q son passage 21 Jaffna.

Notre steamer se tient presque constamment en vue de la côte. J'ai le loisir d'étudier la géographie de l'île. Quand nous sommes en face de Mullaitivu : « Regardez bien, me dit Monseigneur; n'apercevez-vous pas le

P. V O ~ E R 3 » Il paraît que ce n'est pas gai d'être bvêwe, car le front de Monseigneur rayonne au sou- venir du beau. temps O& il était le directeur de Miillai: tirni, la plus rude de nos Missions. Mais alors il. n'avait que le soin d'une paroisse, tandis qu'aujourd'hui il a la sollicitude de toutes les Aglises. Dieu veuille qu'il la Wde longtemps et que j'aie de fois à autre, comme en . ce moment, la bonne fortune de m'instruire à son école

Le 16 aoht, entre 4 et 5 heures du soir, nous entrons ' .

dani la baie de Trincomalie, plus vaste et pius pitto- resque, d'aprés ce que j'entends dire, que celles de Sydney et de San-Francisco. ons sieur le rédacteur ne se lasse pas de la contempler à coup de lunette, et bientôt il essaiera, dans son journal, de faire partager son admi- ration à ses abonnbs. Le Lady Go?-don arrive en face de la montagne, hérissée de canons, qui d4fend l'entrée du port. ~e salut d'usage s'6change à coup de drapeau entre le navire et la montagne. Un pilote spécial monte à bord et prend la direction du bateau. Nous giis3ons le long.,du fort, sous la gueule des canons, nous gardant bien d'kveiller les torpilles qui dorment au fond de l'eau en attendant l'arrivée.. . des conquéran,ts de l'avenir. Je ne sais si le monsieur du journal pense à tout cela. Ce qui est sûr, c'est qu'il tient tout prêt un tblégramme conçu à peu près en ces termes : (( J'ai eu l'honneur de voyager avec le « génial bishop Mélizan ». -11 pourra meme ajouter que les habitants de Trincomalie se recon-

--naissent en partie redevables à Sa Grandeur de l'im- - . mense bienfait de la pluie !

En effet, a& moment même où le vaisseau qui pr ta i t Monseigneur a fait son entrée dans le port, le ciel bng- temps fermé a laissé tomber une pluie douce et abon- dante sur cette terre où tout se mourait de sécheresse. ' Malgré la pluie, la population catholique tout entière estsur le rivage. 11 y a trois ans qu'elle n'a pas v,u son .

Buêque. Nous voyons venir à nous, en chaloupe couverte-, le R. P. Jules COUIN ; le P. MAINGOT est retenu par le saint rninistsre. Le steamér s'arrête vingt-quatre heures à Trincomalie ; nous allons à terre passer une journée avec les deumPères. l e s chers missionnaires font les honneurs de leur résidence. Ils sont encore sous le charme des joies qu'ils viennent de gobter. Les fêtes de l'Assomption

a-426:'-

ont@@ magûifiqaes! 4@94 août,-ils ont entendu deux ceni c i n ~ e : l ~ o ~ f e s s i o n ~ ~ , r . t a retraite prdparatoire a

d&&&ie... ~oat:,faîf ~e~érer~qe ,Yonse igneur sera cante&&&d; a i w t r o i ~ aemaineq il f&a la visite offi- eie~e~e"~rixkod&l.ie. .

- ~ ~ a i s ~ ' a d p a r a ~ ~ ~ , ~ i l doit se rendre Batticaloa, but & r ~ e f d u % o y b g e : ' ~ ~ ~ repartons le147 à 7 heures du sOi~:'M,i le-s.ous$réfe€- tfe 1% ville (N.' Nevill, government is&ta& 'agent) ::vient 'au &&ge sfaire des politesses ~&isdi&biW dan9.m' .fran@& :solen~el: « Que votre séi@iè&ii? m~eicuse ;Fje vai$luiz faire prhparer une em- &&àm&bimz; &;>,Fan~$, aur ' fomes ' si engageantes, dans i$elquès joars: ,fera. I.'&onné .et n s craindra pas de dire;~~asid'&.n"lni~demandera~d'autoriser l'érection des &CS de: 1riomphe;en l'honneur de Monseigneur : (C L'Bvb qué.&a'thuliq<8.? mais je ne -le &hais pas ! »

+ .A aotre'<etou.r ' sur le Lady :Gordon, nous retrouvons noS. 'compagnons de 'la seille. Visiiilement ces messieurs s'ennuienti Iia &&se est $eh& sur leor visage. Sa ~r&deu$ ei; 'ést totich'6e. etiveut- biefil lier conversation avec eux. Il lui faut moins d'un 'qudrctId'heure d'apos- talique entrain pour.triompher de4a morgue protestante et 'Mouler les icfëes tnstes, rancuneuses, anticatho- liques de ses auditeurs ravis. Le moins &evé de tousn'est pas notre rédacteur qui passe à la gaieté .charmante et se fait tour à tour d&iple attentif et conteur agrbable.

Nous voyageonsltbute' la nuit.' A 5 heures du matin, nÔus+'sommes en-face de Batticaloa. Une barque montee parides 'chrétiens de la casté des. pecheurs se dé'tache bientbt du rivage 0 6 se' dirige vers nous. Au mât de. ia @€h embarcation fl0lEe~le drapma des grands jours.

. Onaperçoitun prMre sans la barque : c'est le R. P. ROUX. Se Mie de papt d d'autre : CC BB 1 P&re ~ o m 1 - Mon-

seignèuri 1) Quelle joie des.deux cf&& ! ceç rencontres

J

- 427 - sontlsi rares 1 Les distances si grandes ! Nous sommes & 60,lieues:de Jaffna. $ .

".. .kms. quittons le Lady Gordon et prenons place dans 1aiwq.m de nos chrétiens. Quelques autres catholiques qni se trouvent sur le steamer se glissent à nos cdtés.

. En nn instant, le chargement est plus que complet. La chose ddchappe pas au coup d'œil du PBre Roux. u Nous

' soh~es- t rop nombreux, ce me semble, dit-il ; le passage est;:dmgerèux à l'embouchure de la riviére. » Mais le daqger,,pour nos braves gens, c'est un d6tail qui ne les ep@&&fee L'important, c'est d'être, une fois dans leur

, ~ ~ $ % & % & i t h d e leur &&qae et de le voir leur aise. N c i s c ~ i r r s sont robustes et nombreux. Nous sommes @en& rendus l'endroit phrilleux. L'alliance des eaux de la rixiére avec les flots de l'0chan ne se fait pas sans bruit ni sans soul&vement de, part et d'autre* Et pour peu cple le vent se mette de la partie, le choc devient terrible et la passe infranchissable. Plus d'un brave s'en estl convaîncu par sa propre expérience. Le B. P. ROUF- =cc' ne, me, dementira pas. Aujourd'hui, la passe n'est qiiedangereuse. Notre nacelle s'aventure bravement au militm de cette - mêlée mugissante. Sous la vigoureuse Unpulsion des rameurs, elle effleure lestement la surface, Nous arrivons sans accident dans les eaux tranquilles de la m è r e , et nous nous dirigeons vers un arc de triomphe dressé sur la rive droite par les soins d'un huis- sier protestant, En faisant élever cet arc de triomphe en Phunneur d'un évêque catholique, ce protestant fait. assezi voir qu'il n'est pas fâché de la conversion toute &ede de sa fille au catholicisme. ~ o n s e i p e ' i r s'y a&% un moment pour entendre Ia lecture de deux ai&é&es, l'une en français, l'autre en tamoul, et pour exprimer sa, joie de revoir sa chare et lointaine Mission de Battkaloa.

5, Mousi sommbsi&d:eux:milles de l a ville. Sa Grandeur et les dey"missi0nnaires montent da1 bemept $ ~ c o r é ~ : ~ o u ~ ~ : s u ~ ~ : ~ a ~ iparcourr fbte; ':W&lenfahts-se .sonClbarbouillé 1

char ~is un .re en

super- air de blanc.

Soidt-ils@us jolis? Je-ne sais; mais assurément, jamais üs~.~k'ont~~été 4 plus joyeux ni,plus fiers. Ils forment Ihmt-garde; 5 alignés sur'. deux rangs, avec leurs orii?a&mes déployées.. A leur suite vient l'immense co13?@,, dont, ~ é m o d o n et. l'enthousiasme sont indes- criptibles. .ha .marche est lente, les arcs de triomphe multipli$s, ,et cen'est qu'&il. heures faitison:.e~t~ée~~solenneUe~ à L'éé;lise et

que 1 bénit

;Mons€ 'son 1

Dès54e lendemain, -un conseil épiscopal s'improvise pour tracer, deconcert avec les RR. PP. Roux et J'OSEPH, Le, de la visite.

La premihre semaine est consacrée aux enfants de la ville.. Ils viennent tous les jours en grand nombre au- catéchisme qui le& Gst fait. L'examen en élimine une centaine. aeste l'élite, deux cent seize environ, qui ser6~tco~més.-cette~fois. -On -est touché de voir avec quelle attention ils écoutent les instructions, en public ej, auitribuaal de la ,pénitence, et avec quel recueillement ils slapprochent de la Table sainte. Avant de leur donner la confirmation, Monseigneur leur adresse une belle et ardente allocution, dans laquelle il fait ressortir les dangers qui, enviconnent leur jeunesse. n insiste sur l'importance du s a ~ r e m e n t ~ ~ u i rend fort et développe l e - ~ u r a g e pour soutenir les luttes de l'avenir. On peut dire qu'ici, tout particuli&rement, les pénis 'la foi sont : plus redoutables. L'esprit sectaire des Wesléyens se Propage avec fureur par l'bcole et prépare de dange- reux camarades à nos enfants catholiques. Aujourd'hui, pén6trés de l'esp$t.de Dieu, ils promettent d'être comme les soldats de Gédéon en présence des Madianites, et de

I - 129 - combattre vaillamment le bon combat. La main sur l:Évangi1e, ils renouvellent leurs serments de fidélité à JBsus-Christ, cet le soir même, tous cherchent un abri contre leu . faiblesse en sTenralant sois I"6tendard du. Sacré-Cœur. Puis, la cérémonie terminée, ils vont porter au 'foyer paternel les impressions les plus salutaires, réveiller au cœur des parents le souvenir aimé de la "

premiere communion et de la confirmation, susciter des remords, préparer le retour à Dieu de deux cent cin- ,

qnante égarés, qui feront notre joie dans quelques jours, et-enfin répandre. jusqu'au milieu du paganisme, pour le.: rendre moins farouche, la bonne odeur de Jésus- Christ .

Monseigneur se doit li toutes ses ouailles ; c'est pour- quoi, conformément au programme arrêté d8s le premier

- jour, il-s'embarquera demain p o p aller, à 24 et 28 milles de Batticaloa, donner la confirmation dans deux bour- gades chrétiennes, Kalmounay et. Sorikalmounay. Cette visite prendra huit jours. Le Père Rom accompagnera Sa-Grandeur. Cela convient ; c'est même nécessaire pour choisir sur place le terrain où devra se b a h la nouvelle kglise de la de ces chrétientés. Le Père JOSEPH, pendant ce temps, continuera la préparation des enfants~ qui n'ont pas pu être confirmés aujourd'hui. Pour moi, je tiendrai compagnie à Monseigneur j usqu'~Kalmounay,

- et de &, poursuivant seul ma route, j'irai lui prkparer les voies,. en instruisant les enfants de Sorikalmounay.

-Le travail ainsi partagé , Monseigneur et sa suite - s'embarquent le 25 aodt au soir. Deux canots sont-mis à notre disposition, et quelques chrétiens s'offrent pour

. nous conduire. Le soleil baisse à l'horizon ; le vent souffle en tem-

pête. De nos coeurs montent vers l'Étoile de la mep. d'ar- dentes supplications afin qu'Elle naus protège. Nous ne

-- 43Q - p ~ ~ ~ ~ ~ @ ~ P les ~a£Fages sant fréqnents. Que &'bro~esr&;nlouivéI la moff sons les eaux p i noas pe~p,~&&%pmtestanC~d~ ç2oIomb~a failli y périr, -&$lp cpreIqk temps. Jeté ?î b 6er par une rafale, il &&&vie.aa sangchid eÉ an mnrage que les matelots m01kW:rent d ~e;i;&etr]Ésts e i r m ~ m c e t - EWkédemment, m.tEEmiSare & sa compagne crd kt6 moins heureux. La @rnp&s;. $es â engbatïs pour jamais! Demain, cette &m~ui&ret &&kndra, pw m e catastrophe épouvan- tabh* bl .tmbean de qnarante paie=- .le trépas les mrprencfra &am Ieur p.assage d'un& riue à l'antre, pour offriz*.'aes d m & jhncs idoles. Et nous, qu'alions- nous devenir? Voici Iâ tempête. @ienx vaut la regarder que l a , s u b . Ailans ae rivage. Nous nous rendons EX conseils-de la prudence, &is oh trouver un abri'!

2 Erir Pmvidenee veille: sm nous et met sur notre chemin rm paten c m - . u Qne le Seignenr, d i t 4 en s7'itdres~fi à Sa Gm&m, vienne dans ma maison. Elle est vaste, Ï l y aura pIâoe poar Lui, ponr les Sowmi etleurs~eomp~gnow. R. &e Dien lui paye sa charité, à

. c e b . 1 ~ ~ 6 homme! Gdce à Iui,-l'orage n'a rien pu contre mus, sinon reqnIer n&e départ de qnelqnes heures. - Ben lever dn jonr, le lendemain, noas sommes au terme du voyage, et,nous passons de nos embarcations dans une horme charrette conduite par nn éléphant. Pour nous rendre à l'iigtise, kt distance n'est pas longue. blak, w Ia 1en&r de Ia marehe;.nons avons Ie loisir de f* notre utéd2taiion. 3% doutes les peines du monde i% -me'recuei~r . Est-ce que ?a pr6pmati& de la veille

6t6 imnffisante? Non; c'est la nnit qni n'a pas ,été sans distractions. Pendant que ~onseigne& et le PBfe Rom dormaient, ,yoi, je p8ehais ! un magnifique

~=tshkt tZon de ma part, pnisqne j'étais livré Hmme les autres, a saut6 dans la barque,

seigrieur fait oraison sérieuse. Ni la fusillade, ni la rmzsiqu&, rien ne peut l'arracher au recueillement. Je ne voudrais pas le distraire. Cependaut je serais bien aise> de- lui faire remarquer que la marche de'notre coursier est par trop majestueuse! Enfin nous arrivons & ,t'église. AprBs la réception, la sainte messe et les pou~parlers nécessaires, on commence l'examen et la préparation des enfants. Il y aura, .à Kalmounay, vingt et un confirmants. t

Pour moi, je reprends .la route que nous venons de suivre triomphalement, et remontant la rivière pendant 9 milles, j'arrive à Sorikalmounay. La population du

. Wgege est tout entiere catholique (trois cents environ). %

Je suis entouré avecrespect, avec amour. On s'agenouille sur mon passage, on essaie de baiser mes pieds, au moins ma soutane. Cet empressement pieux me towhe profondément. Quand je suis à l'église, le vieux maître d'école, d'une voix tremblante, entonne le Laudate. Puis ' un jeune. homme me présente de l'eau bénite et un rameau en guise de goupillon. Et dans la crainte que -

je ne so5s embarrassé : (( Le Souami, me dit-il, béni% le peuple en arrivant, c'est la coutume. » Deeg&d cœur j'improvisé une aspersion, et, voyant l'église remplie de chrétiens, je leur dis tout de suite pourquoi je suis venu les voir. Le jour suivant, avec l'aide des graizrls hommes du village, je me mets à la recherche des chré- tiens qui ont plus de dix ans et qui n'ont pas été ~0nfii.-

mBs, ?, J$ii,,bienf&;. réuni1 quatre-vin viëktent apidflrnent! au ,cat{chisme mei~e~r~s~,di~~osifi'onsi . Sa Grandei pri&.°Fdans :qy&pes, jours. QU'EU;

persoi manift nous rive dc

me ! ~ t f

trc mc

qui ;.les rera nos

cœur& après Dieu;:lui sont tout dévoués. En temps ordinaire, ces enfants des bois sont peu ex-

- pansifs, cette fois;,pour.recevoir leur évbque, ils seront enthousiasteset pleureront de joie. Leur grande dévotion, - en .pareille circonstance; dévotion qu'ils ne se lassent pas de,satisfairq est pour les pieds de l'envoyé de Dieu! Jugez. si avec *cet esprit -de foi notre travail a été facile e t consolant-:an milieu de- cette bonne population !

A notre retour à Batticaloa, le 4"-septembre, Monsei- gneur et le P. Rom viennent en aide au P. JOSEPH qui se devoue seul depuis huit jours à la préparation de cent ciiiqnante enfants. Nouvelle premihre communion et ,confirmation, le 4. Nous annonçons une retraite pour les hommes., Cette nouvelle remue Batticaloa. A toutes les ~instructions, 1)égIjse est comble. Nous passons nos -jo~iz,riées- au-.confessionnal. Le dimanche 7 septembre, Monseigneur donne la communion à quabre cents hommes- Cent cinquante personnes reçoivent ensuite le sacrement de Confirmation.

Le même jour, vers six heures du soir, les hommes et les jeunes gens, membres de l'Association de Saint- Joseph et de la ConfrBrie du Sacrb-Cœur, se réunissent dans la vaste salle de notre Boole anglaise pour offrir leurs remercihents B Monseigneur. La salle est dkcorke pour la réception. Les murs sont ornés de verdure et -

de fleurs. L'Btendard des deux confréries est suspendu an milieu &une brillante illumination. La médaille de saht Joseph et I'emblérne du Sacré-Ceur attachés sur les ~oitrines,. les vivats enthousiastes qui acclament ~ ~ v b m i e ~ Son e n t r e dans la salle, la vue de ces quatre

- 133 - -

cents Bommes qui ont suivi, avec tant de piété les exercices de la retraite, et qui ont cornmuni6 le matin, en$& mot le merveilleux aspect de cette démonstration religieuse produit sur le cœur du Missionnaire une impression saisissante, et réalise dans son âme les joies qu'il a-rêvées aux jours de sa jeunesse, quand il quittait Virgile et B o m b e pour lire quelques pages des Annales de 1Q Propagation de la Foi. ' ,Monseigneur, accompagné des trois missionnaires, ,

monte sur l'estrade préparée en face de la tribune des orateurs. - .Les :membres du comité des deux confréries font cercle au pied du tr&ne de l'évêque.

Un congréganiste, l'avocat catholique de la ville, se léve e& vient, au nom des associés, exprimer Nonsei- p e u r la reconnaissance de t&s.

Tous ils apprécient le dévouement e t la sollicitude pastorale de leur évê&e. Au lendemain d'une maladie grave, n'écoutant que les inspirations de son zèle, il est venu les visiter, et réconforter leurs âmes de ses conseils et des bknédicfions saintes de son ministkre. Longue vie au pasteur .qui s'oublie lui-même et se d6voue sans .

réserve pour ses brebis! » L'expressionde ces sentimeds et souhaits de l'assemblée est suivie de la lecture d'une poésie en anglais et de quelques morceaux littéraires ou amusants. Puis, Monseigneur cldture la séance, non sans féliciter chaleureusement tous ceux qui ont con- tribué h la rendre int6ressante et chrétienne.- Nous arrivons à la fin de cette belle journée, le cœur plein .de gratitude Pour Dieu, dont la gràce relève les %mes, plein d'espérance pour l'avenir de cette chrktienté où les hommes en grande majorité sont gagnés à la cause de notre sainte religion ! Les femmes, jalouses de ces réjouissances pieuses,

; ro~~~~-s~ints~i~xer~icesr~omme la première, cette se- c@der:r6traite(se&iti avec ordre, édification et grand e~prassementdà~ la2,part de ces pieuses chrétiennes, et no&sans .profit pour taut le, monde, mais principale- mentpou&m cbguantai9e d'olkhAs retardataires qui

s'approcher du tri- . . . , . , ,

b ~ $ de '~~ .p&i~e&e, - . - . --

;&a visib.kle M ~ ~ M . E m a à Batticaioa a Até visiblement bénie - du ciel. , Nous comptons i 200- communions, 56O~confirmations, '250 retours. &la fin de notre s6jour

. dans cette ville, en .la fbte. -de .l'Exaltation de la sainte Groix; nous'voyons de nos'yeiif les oonqu8tes admirables et la divine puissance du sang du Dieu r6dempteur:

" Truxisti., . Domine~.omnia : ad te, -. Nos autem gloriari o p o ~ ~ ~ i r l - ~ m c e - I ) ; #.-Ji & - - - - - - Notre retour,& Trincomalie s'effectue par terre, cette fois. JYous. en avons pour trois jours, en dharretie à bœufsBien de partic~rlierement intêressant à noter Pen- - dant ce lapsde temps, car pourquoi vous rbpéter ce que vous savez bien : par exemple, la délicate attention de nos catholiques sur notre route? A la premiére nouvelle de notre passage, ils s'i11g6nimt de toutes manières 3 nous fair8 plaisir. 319 songent à édifier non seniement des arcs de tnompf;e pour nous honorer, mais encore des'autels, a h quenovs puissions offrir le saint sacrifice.

Wentendriez-vous volontiers parler des ennuis du v ~ ~ a g e , ucoasionnés par le cahot de nos lourds véhicules, OU pm.Jes chalenils accablantes dimg une interminable foret ? Mais ces incommodités, qui ne nous viaooent pas Sam dBd0mmWmenh peut-on les appeler des souf-

frances ?. N'est-ce pas plutdt un repos pour les mission- @es, lapréSs ce travail incessant d'un mois,. que de pouyoir..se recueillir, se mettre en face de Dimet de ses saint& obligations, rendre ses comptes exacts au $ri- bunal interieur de la conscience, et puiser force et lu-

- mière dans f'oraison, avant de courir à d'autres labeurs ! Le.47, septembre, le soleil,à son lever, nous trouve sur

1.w limites de @ Mission de Trincomalie; à Kottiar. Le P.,Mbnvcoy, arrivé la veille, nous J attend, à la tête des .

chrétiens , du village. Aprhs la célébration de la sainte messe, dont, malgrk notre extrême fatigue, nous n'avons ' pas voulu nous priver, nous visitons l'église en détail. Nous constatons l'urgence qu'il y a de mener bon train les travaux d'une nouvelle maison de prière, car l'an- cienne menace ruine. Nos missionnaires cherchent des ressources. EspQons que bientôt 16 projet de conslruc- tion se trouvera réalisé.

D v s l'après-midi, nous traversons dans toute sa lar- geur l'immense baie de Trincomalie, sur une chaloupe .

hlégante, de facture européenne, gracieusement mise à aotre-disposition pour la circonstance par M. de Ridder, commissaire de la marine. Nous passons à toute voile .devant les redoutables fortifications dont la nature a doté #

cette ville. Trincomalie a Bté créée port de mer et place forte, sans que la main de l'homme y ait presque rien eu à faire.LIAngleterre, maîtresse de cette merveille, en a confié la garde à quelques centaines deesoldats.

Si Tripcomalie est encore, B l'heure présente, un des .

boulevards du paganisme, le vrai Dieu gr .a aussi ses temples et des adorateurs nombreux. Voyez, là-bas sur la grkve, des milliers de catholiques interrogeant l'ho- rizon et cherchant du regard la barque qui leur amène leur évêque. Tout à coup, le son des cloches, les coups de oanon, les cris d'enthousiasme signalent son appari-

- X36 - tion;~&ds<chré~ensronttmls .tout en,œmre pour faire à ~ell~lz~v~~addmeireception'. triomphale. Au moment où ~a:+&dea~~ideséena hr -le rivage, un immense vivat Femplitksi &..Trois. milie têtes s'inckent sous la bén6- -dlction:dn'~p6ntife. .' - "c P., Jules C O L L ~ conduit Monseigneur sous une 'tente <fraîche, et gracieuse comme j'imagine qu'étaient- les pavillons du p a ~ d i s terrestre. A la double adresse en an&& et en 4amoul; Sa Grandeur répond en félicitant lesdw&iens de Trincomalie de leur fermete dans la foi et.de.<leur : attachement -8 -leurs pasteurs. Et le defilé commence. Ees paXens et les musulmans y sont repré- sentés: ils-viennent en grand nombre-pourjouir du coup &ceil ravissant qu'offre cette foule en fête. Le ministre protestant lui-même ne peut se défendre contre la curio- sité de voir un pareil spectacle. Pauvre homme ! ce ne sont pas ses ouailles qui l'entoureront d'une telle v4né'- ration. 11 est trop déconsidéré, même à leurs yeux, par sesi~fréquentes libations de;whisky !

-Cette'entrée triomphale de.Mv. & ~ ~ I , I Z A N à Trincomalie a. eu lieu malgr6 les ruses employées par le sous-préfet de la ville pour l'empikher d'être aussi brillante. Il a eu affaire à aussi fin que lui et ses artifices o.nt 6th déjou6s. Le R. P. Jules COLLIN, voyant qu'aucune rbponse n'était faite à la pétition des catholiques, demandant qu'on leur >permît d'élever d e arcs de triomphe en l'honneur de leur évêque, se fit autoriser .par depêche de Colombo. Son &cellence' sir hrthur' Havelock, plus poli que son subalterne, envoya la permission sur-le-champ.

Cette réponse 'du Gouverneur, comme une décharge Pectrique, foudroie les calculs hypocrites du sous-préfet,

qu'elle produit Une explosion de joie dans les rangs de nos catholiques et excite leur actidt6. l'mis jours et trois nu* durant, ils travaillent avec'un admirable

entrain ; et à l'heure voulue, tout est préparé et-disposé avec art pour recevoir Monseigneur. lia chose est d'au- tant'7plus'surprenante que, la richesse de leurs décora-

- tions; iis doivent la cueillir dans la nature, luxuriante il estvrai, qui les entoure, et non, comme en Europe, la

' demander, moyennant argent, aux magasins de nou- . veaptbs. -

Le dimanche 21 septembre, trois relraites s'ouvrent pour être menées de front it Trincomalie : l'une, pour les Sœurs de la Sainte-Famille, la deuxibme pour les Sœurs de SaintLPierre, e t la troisihme pour les enfants de .la premihre communion. Monsetgneur se charge de prhcher aux religietiJes et livre les enfants aux missionnaires. Ce n'est pas qu'il se désintéresse de ceux-ci, car nous le voyons, après trois jours, descendre des sphéres de la haute spiritualit6 et se dépenseF avec &le dans l'expli- cation Blémentaire de la religion. Les candidats sont environ deux cents.

Mais l'examen, comme une mesure équitable, passant sur.ces jeunes têtes, admet les unes, ajourne les autres, . . provoquant ici des explosions de joie, là des larmes inconsolabies. Qu'on ne mette pas en doute notre impar- .

tialité. Pédro lui-mbme, Pédro le jardinier, le cordoq bleu, le trésor, le factotum des Pères de Trincomalie, le bra~e Pédro, qui parait si désireux de recevoir le saint

.

- baptême, est au nombre des victimes de notre sévérité. Je dis bien, sévérité ! Pourquoi ne nous montrerions- nous pas sévères? La formation chrétienne des païens- .

baptisés deuqinde des soins excessifs. Et chaque @ssion- n&e a déjA sur les bras des milliers de catholiques !

. Daigne le bon Dieu nous fournir les moyens de mois- Sonner plus abondamment dans le champ du paga- nisme, susciter des ouvriers Bvang6liques en plus grand nombre, remplir nos noviciats et nous envoyer les res-

T. XXIX. 1 0

s w ~ & aéae~s&js:~paar! ? multiplies eE soutenir les BW&$+$~ &!, L j f l A L L , , k G d ~ ' ! t p - ' / , J .#. . , ., , -,&@$iw&dai ;Cl~aark$88 ~septsp~bre, six adultes reqoi.

A~$tWs&mèredntide BapMme, Q soixike-trois enlania . delt&d&C6nârmatisn, Paisr cm, annonue une dernière

r&raitw Oetts.;fofe, &\fs les chrétiens de la viile y sont . conviés. L'appel est entendu. Notre-Dame du Sainb Rosaire &end\ son qnteauipcot8cteur sur plus de deux aeri%.de sesmfants qui viennent$ à la fin, se consacrer de souue&n&ejon culte, .et* jurent 64élit6 B son divin Pik.c-Ce.l~6sultat, ià hi :sex& .montre bien M a t florissant cte >cette Mission, I c i . c o m e à Batticaloa, il y a un bon groupe d'h~rn~ks et de jeunes gens qui, foulant aux pieds le respect ,humain, donnent bravement l'exemple 6% se fonb en - t o u h oitconetances, les précieux et intr6pidebc'aliruüaires du prbtre. ; Lesmembres de ce aorps d'él.ite se divisent nominale-

ment en Associés de Saint-Joseph, Confrhres du Sam& Wt@:.Ligneurs de la Sabte-&~ix .~ Tous sont foncibre- ni&ki~oh~étiqns' et 4ravailleat chacun dans sa sphhre, et M o d ses- moyens, au dbveloppement de la religion dans ltm Pays* Monseigneur, BdiBB etxonsol6 par ces bonnes dispositions de ces soldats du Christ, est alle les voir danseles salles respectives de leurs rkunions, constater laPW@s de laurs m v ~ e s , les féliaiter, les encourager et les- bénir. - Les-de~hiers j o a ~ s de Ia Pi&& sont oonsacr6s à l'ins-

pection des doole; tarnoules'et anglaises (4). Bos petits ~~~~~ -ne sont lpas les premiers venus. Ils parlent -@@des hommes. Les garçons de l'école tamoule sont W@ticulierement >remarquables dans l'art de bien dire.

- 4 3 8 - g&ippt&d& e+ miginai. Le discours. adrctssi! -8 %on- dgnenr.& @si5 w cinq oa six pouits; et pom & q u e $!@%If;: ikp W a ï W & w ~ Vap?z. plutbt et p W z If&l~.

* t es enfants sont assis en cescie dans la;vastsisafb,&& t&&'.t TJB d'en- enx EE We, et de %a phce prend la parme. -11 QB8ig Vsreade d7m dismm et s7a5siad4 II a .fini.! - Ce n'est pas la coutume, enfant, de s'asseoir & l'exods et @enmstm là, h moins que la timidité ne vous suffoque. Oh aoa ! ce n'est pas la tirnidite qui l'arrate, c'est la oonsigne. Dhjà l'orateur du premier point est debout, puis viendra celui du deuxième, du troisième;et ainsi de sui@ jmqn'A épuisement du discours. Je ne veux pas dire - on boirait que j'exagère - qu'ils bril- lentpar la logique et I'éioqoence, mais j'affirme qu'ils apportent 5 d6velopper leurs id&% un aplomb imper- tmhbls, ipn &baa qui ferait 13% des Trappistes. ' A$w les discwrs des écoles finissent les travaux, je

Be- Qirc, l s s mmolàtio& de la ~isisite, L'ennemi des W s , jaiea. de mixe bonhear,se venge sur wtre # v @ q ~ Ma-ai&. Sos état nous inqnihte un moment. Ei ç8peS- . . daeti< amt putir ; 8 2 x 5 le &clame pour une ordion- tien qai doit avoir lieu le 48 octobre.

a &a veille de oe joar, novs sommes encore B T r E a c o ~ m h Bt srm pont&, poùU d'ordination. On l'a eomp& bk&&t fi-b, et on dtbomimade kt ehrémonie. &es

'

- wdiMnts s'y réçi%nent, il faut hiesi. Hais ce %k9f&St qm . pPrtie ns&a et $&kit6 suprême e e ~ a ~ y 6 8 à q u e l q v jeurs. la 48 wtabra, à ii heuris da matin, w m rbcitons 1LI

PaSnws de 1'A~pdtbg. oon dans 18 catbedrde de Ja- s mais snr le çt:eamm tndg G&, en face de P o i s 6

Pedro. Et un instant mas& mi.&, p a w b t que ROS P&%s SU& a I-me. partidi@, ,les E~o&.+% amonmt 18 W ~ W de Monseigmmr, ,cororne il y a deux mois,

ont:annoncé 'son depart;: Et il semble qu'eues se mettent &\ l~uEisson- ayec les sentiments de tous,, car leur son est un: &nt :joymx;~ &ousi pos~é'dons de nouveau notre paSteur;motw pare. bien-aimé l

. euil il lez .agréer, -mon< dvbrend et bien cher Phe, l'expression~de mes sentiments respectueux et dévoubs en N . 4 . et M. 1..

Hipp. RADENAC, O. M. I.

Missionnaire B Jaffna.

Batticaloa, 2 janvier J 891.

- MON RÉV~REND P b SUPÉRIEUR,

Pour rhpondre au dêsir que vous nous avez manifesté bien- souvent, je viens vous donner quelques délails touchant les travaux accomplis dans la Mission que le bon- Dieu. m'a confibe.. Bien,. que diverses lettres anté- rieures &celle-ci vous aient fait connaître plus OU moins ledsultat de norefforts, je pense qu'il vous sera agréable de recevoir, avec mes souhaits de bonne annbe, un petit compte rendu rbsumant le bien accompli dans la Mission de Batticaloa, durant l'annhe qui vient de s'bcouler.

thtticaloa, vous le savez, mon révbrend P&e, n'avait pas -jadis:une renommbe propre à exciter Iènvie des missionnaires ; au*a,ï lorsque l'annhe d e r ~ & r e , 1889, Monseigneur m i donna mon obhdience pour-cette Mis- sion, la plus hloignbe de Jaffna, j'avoue bien simplement guet je ne pus;medhfendre d'un sentiment de crainte. Outre la:distanee,/ mon inexpbrience dans le ministhre, "&faible connaiissnce, de la langue, et surtout la répu- 'tationddeh Mission; &aient ,des raisons - plus que suffi- antes PoUKmotive? ma crainte, Nbmmoins il n'est pas

- 144 - @mis, me dis-je, un vieux caporal de battre en

'.retraite : devant l'ennemi avant d'avoir bddé au moins . quelques cartouches. J'accep tai donc l'obédience comme

jadis le mot d'ordre du sergent-major, et je me rendis 3 mon poste en compagnie du cher P. DAURAT qui venait faire ses premieres armes à Batticaloa. . partis de Jaffna le 42 mars 1889, nous arrivames B Batticaloa le 19, fête de saint Joseph. Je profitai de cette heureuse coïncidence pour mettre ma nouvelle Mission sous la protection du fidéle gardien de notre chhre Gongrbgatian. Ite ad Joseph, vous ne retournerez pas les mains vides !.

Aussitôt installés, nous voulons savoir ce qu'est et ce que vaut la Mission de Batticaloa. Pour cela, nous ten- tons un premier "moyen : au3 fêtes de PAques, nous faisons un peu de bruit ; nos chretiens accourent en foule, c'est la première.fois que nous voyons l'église se remplir. Je profite de l'occasion pour inviter tout le monde à se confesser. Deux ou trois douzaines de vieilles .

habituées répondent à notre appel. Les autres chrhtiens ont-ils peur d'abuser de notre patience au confessionnal? Peut-être, me dis-je en moi-même, n'est-ce pas l'epoque

'

de la communion pascale à Batticaloa; nous serons plus heureux dans une autre circonstance.

Voici le mois de mai ; je le crois plus favorable. Nous commençons de grandes neuvaines en l'honneur de la sainte Vierge; l'église se remplit plusieurs fois par semaine. Je profite de l'occasion pour renouveler-moi invitation recevoir le sacrement de.Pénitence. Mais Sen n'y fait, les confessionnaux restent toujours vides.

Les fétes de juin, d'aobt et de tout le reste de l'annbe, sans excepter la solennité de Noël, nous offrent la m6me déception. Les dimanches ordinaires, l'église est presque vide; les jours où nous faisons sonner toutes les cloches,

hbs'dk~6kdds '&~@doped% pour voir les lurnihres et les b ~ ~ ~ a ~ d d i ' @ a u h v s -cdfis~atioos pdur les mission- **-$?&* ., - ~., " , . -. :@yéi~ie 'dmd qde Bâ«tealoa? Et faut41 en dbser

$&fi? . ~, " <

L'année 1890 v8i noos le dire. En février, mon cber ~oé ins feçoit so6ollt!diince pour une nouvelle Mission ; me VI& seul 3 lh tha loa pour deux mois. Je profite de &a dolitude poQr préparer rin plan de campagne. I'ai d$h&wert les vios @.. rsgrient despotes dans ma &slbn i ITivrbgnerie, le conciibinage et le respect humain; voilà les trois ennemis qull faut combattre et terrimer, si aous Voolons remettre notre sainte religion eh honneur par@ nos popes chrktiens. Les attaquer MUS B lii'fois ne mé parait pas pmdent ; c'est au respect humairi qtte je vais livrer un premier combat.

Le 19 man 1890, apres avoir mis mon projet sous la protection dé saint Jbseph, je fais passer une lettre cir- ---. , . - - - "lk'~ poelqu&%onimes qoe je crois avoir woore un $BU de foi'et d*hctdxîe&. La Eirchlaire porta ces mots : ü h m f o n ph&!,,diniazk&! p~oehaio 6 heures du soir. @ande nouvelle. a Le dimanChe des Rameaux, h l'heure ibdiqnée, soixante hommes se tmbvent r6unis dans la vaste salle de ~'écoie anglaise. I'ourre la séance par un f&%t k, sanéte & p h t u s , ét je prends pour teilte de don dikeours : .C&MOP Sodo&~& et G O W ~ Z malii- ~ l i c à t ~ s est, et #enahmi eOm% àggrauatum est n i m k Descyda?h et videbo utrmn elamatm qui uenitnd n e o p e n camplevérz'nt (t f . .

J 'e*pl i~e Ce texte, et, le cœur 6mu, je fais il mon auditdire le tableau le plus effrayant de la ruine de (joaoms ., et , de Gomorrhe. Mon discoon est compris :

me~~soikante hommes promettent tous de venir à con- fëa~er le. lendemain. ---7

1 Aù mBme instant m'arrive un nouveau socius, le R;P. JOSEPH, quivient jusle à temps pour oldturer notre

. meeting par sa prernibre bhédidion à Batticaloa. I,e lendemain, lundi saint, les confessions commencent et se continiient trois jours durant. Taus veulent se con- fessesgodeoii fois, l'absolution est ajournde au samedi.

Pendant ce temps, mon discours du dimanche est .

répété dans la ville et produit de nouveaux fruits. Le .

samedi saint, les deux confessionnaux sont asaiég6s du matin ausoir et bien avant dans la nuit.

Le dimanche de Pâques, vrai jour de la RBsurrec- tion, 209 hommes reçoivent le Pain des forts avec une pi6té qui (meut tous les thmoins de cette belle corn- .

munion. l a sainte messe terminde, j'annonce une nouvelle

c6~6monie pour 4 heures du soir. A l'heure l%de,l'eglise ès1 comble; 470 hommes, r6unis autour d'une petite . . table surmontée de deux cierges allumbs. et d'un missel, attendent lYarrïv6e du missionnaire. RevBtu de la chape,

'

je m'avance aupres de la table, je fais une courte allo- '

cution sur les promesses du BaptBme, après quoi, dbs oemmuniants du matin viennent deux & deux, un cierge B la main, renouveler leurs promesses du BaptBme, comme des enfants aprbs leur premibre communion. La b6nediotion du Saint Sacrement cl6ture cette belle . .

journ6e. Vuil& une premiers victoire sur le respect humain-

Sans plus tarder, j'enrble ma compagnie dans une con- frérie que jUtablis, pour la circonstance,sous le vocable de saint Joseph. Voyant l'effet produit par cette ceré- monie sur la foule arcoume à lïglise, je fais appel aux jeunes gens pour le dimanche suivant Le lendemain,

les confessions:recommencent, et le dimanche de Quasi- mbdo, nous avons une nouvelle cgmmunion de 190 jeunes'gsns. Le soir a lieu la consécration au Sacrél Cœur ; ces M O jeunes gens sont enrblés sous la bannière du Sacre Cœur, et la bbnédiction du trés Saint Sacrement couronne encore cette seconde belle journke. C'est une seconde victoire rsmportbe sur l'ennemi ; le respect humain vient de disparaître de Batticaloa. Nous pou- vons -désormais attaquer. de front l'ivrognerie et le con- cubinage; J , . - , : J ,

~~.jMais ce'tte,premi&re campagne ne s'est pas effectuée sans fatigue. eux jours aprés le dimanche de Quasi- modo, je suis pris d'un accés de fièvre cérébrale et con- signé'pour un mois dans- ma cellule, puis condamné i un autre mois de convalescence à Trincomalie.

Le 10 juin, j'ai repris assez de forces pour revenir dans ma Mission; j'y retrouve nos congrégations fer- -ven:tes'et bien conservbes par-le zèle de mon cher socius. Nous nous remettons tous les deux à l'œuvre ; nos fêtes du Sacré Cœur sont splendides : communion générale le jour de la fkte par les deus tiers des membres de la confrérie.

Cette fête terminée, je fais connaître à Mgr M B L I Z ~ le rbsultat de nos efforts, et quelques jours après, Sa Grandeur nous annonce sa prochaine visite.

Le 17 aoôt,*Monseigneur, accompagn8 du 11. P. RA- DENAC, arrive a ~attiealoal out a été prdparé, pour lui faire une royale réception; mais hélas! une rivalité de caste améne un moment de dbsordre. L'honneur d'escorter Monseigneur n'ayant pas 618 accordé uni- quement & quelques orgueilleux qui réclamaient cc privilhge, le diable pousse les mbcontents àvenir troubler la reeption. Les perturbateurs sont P~POUSS& par la f o u h et l'ordre se rétablit. Aprb avoir répondu ph-

nellement 21 diverses adresses, Monseigneur fait son en- tr8e dans l'église au chant de : Ecce sacerdos magnus, etc., et la cérémonie de réception est couronnée par la bénédiction de Sa Grandeur. Le lendemain, Monseigneur, après avoir apaisé les mécontents de la veille par quel-

# qFes bonnes paroles, commence la mission. Durant quatre semaines, nous n'avons pas ,une demi-journée pour respirer : catéchismes, confessions et sermons remplissent les jours de la semaine, et chaque diman- '

che, Sa Grandeur administre le sacrement de Confir- .

mation à un grand nombre d'enfants et de jeunes gens des deux sexes. . - La Mission de Batticaloa compte environ 4000 chré- tiens, dont plus d'un tiers sont dispersés dans divers villages à 5, 20, 25 milles de distance. Chacune de ces .

chr6tientés a sa petite église, et un pauvre abri pour le missionnaire. Monseigneur veut visiter tous ses enfants spirituels e t offrir chacun i'avantage de recevoir le sacrement de Confirmation dans sa propre église; par- - . . tout Sa Grandeur est reçue avec les plus grandes démonstrations de joie, et tous se préparent à recevoir ,

le bienfait de sa visite. Aprbs la troisième semaise, Monseigneur annonce son prochain départ. Aussitôt, un pieux murmure s'élève de la part des femmes. « Les .

- hommes, disent-elles, ont eu la plus grande part des faveurs de l'Évéque, qui n'a rien fait-polir nous; nous voulons, nous aussi, notre retraite, avec des confrbries pour nous. n Sa Grandeur ne peut résister à cette pieuse

. supplique, appuyée par la prière des missionnaires. Une retraite de trois jours est parfaitement suivie et produit les plus heureux IruiLs ; l'établissement des confrhies est qromis pour bientôt. Ala fin de sa visite pastorale, Yon- seigneur compte 553 confirmations administrées, et plus de 1200 communions distribuées à toutes les classes et

Ekxhainteriirnt; (la besogne des missionnaires de Bat- tidalda est-elle ~ch&ke?

En lisant ces ligabs, mon irdvérend Pbre, vous aurez pu reinarquer que, jrisqu'id, liouè nous sommes occup6s tout~s'p6cialernent de$ hommes et des jeunes gens ; il est têblps ~dB-50ag4rÈl notre petite jeulaesse.

Dbpuis'bien lohgtetnps, nos éooles de Batticaloa lais- sent à dasirer, nos derniers examens (en aobt) ont donnt5 un résultat fort satisfaisant, Aprbs la visite pasto- rale ae++Monseignaui, j'ti profité de la ferveur de nos chrktieng pour faire une campagne en favëur de nos Bc~les~ Tontes les hmitles ayant des enfants en lige d'eller à l'kcole ont été visitkes.

' Ge-'travail a en un bon rlsultat; aujourd'hui, nous domptons dene fios$ooles 130 enfants de plus qu'avant 1&-'0Shmen.% Wesieurs de oes enfants ont été arrachés a m Protestants, rios ennemis acharnés, qui ne cessent de. nbder auMm de notre bergerie pour faire quelques vistimes.

NOUE sommes heureux de savoir qu'ils ne comptent pMs que deux ou troÿ catholiques dans leon 6coles. Le progrhi de, nos 6coles vient de nous permettre d'en pré- senter trois nouvhles aox examens du Gouvernement Pour l'obtention d'un subside annuel.

Voilà pour nos hcoles. DBs l'tablissernent de nos Cong6gations de saint

Jmeph.et du Sacrk-Cmur, pour les hommes, j'wais la Wsea d'instituer aussi des oongrbgations pour les f e m m ~ ~ J'attendais une occasion favorable. Le mois de dd@*bm V ~ D U naus l'offrir. b jour de la fête de

p,1a8ffiadaU~~Conception, aprh une retrmte de trais j6-@ n m s eot6lians 87 femmes soos 1s bannihre de *Marie Irnmacuh5e, et û7 filles dans la ~on'frhrie du saint w r de Marie. Ces deux congrkgations comptent au- jm$hi p h de 100 membres chaaune.

Nos fbtes de Noel ont été eklkbrées avec une sainte joie et m e p$té inconnues jadis à Batticaloa. Comme atitrefois les bergers de Bethléem, nos chrétiens sont u&us en foule rendre leurs hommages à 1'Elnfant-Dieu, et -ben hombre d'entre eux, surtout l& membres de la Gmfréèie du SaorB-Cœur, ont reçu le Pain auchmistique. Le dimanehe suivant,'fête des saints Innocents, 70 phres de fam$le, taus membres de la Confrérie de Saint- Joseph, ont en le marne bonheur. Ce même jour, nous co~ronnims la fête par nne diaribution de prix aux garqons de nos Beoles, ekrkmonie rkpétée le ier janvier, à l'éeole des filles.

,Qselques mots encore sur le résultat de nos efforts contre les deux viees qui ont accumulé tant de ruines dans Batticaloa durant les années prhcédentes : l'ivro- gnerie et le concubinage.

D'abord l'ivrognerie. Nous avons si souvent fulmine7 en chaire contre ce vice hideux, et nous avons fait un tableau si enrayant de ses funestes effets, qu'enfin nous avons eu la consolation de voir fermer bon nombre de tavernes. Les Btes de No&l et du nouvel an, vous le savez, mon rkvkrend PBre, sont des jours redoutables . pour les buveurs ; vous serez heureux d'apprendra8 que. durant ces jour&lh, nos chr6tiens ont kt6 modbrés au

- point qu'on n'a eu aucun excbs de boisson à constater. Pour ce qui regarde les concubinaires, le résultat est

encore plus consolant. De Paques a Noël, nous avons pu, aprh la pénitence publique, regularise~ par le ma- nage de 40 & 50 unions illégitimes, et une trentaine de

.mariages ..d6sunis O U vivant dans l'adultbre ont rdparl le. soandale de -leurs desordres et se sont réconcili6s. Mais nbtre besogne n'est pas achevée, nous continuons B lutter -contre le vice,. et avec la grilce de Dieu, nous avons confiance:-de réussir et de faire de nos chkres ouaiiles des chr6tiens:dignes de notre sainte religion.

Voici le r6sumS de'nos trinaor : Durant l'annee 4889, nous avons compt6.1200 confessions seulement. De Pgques B'la'NoP L890, nous en comptons plus de 370; 106et quelques i $ersonnes ont été enrblbes dans nos Congrégations, e t peu prhs toutes ont persévéré jus- qu'ici; 240 edants ont pris part & natre dernière fête de la SainteiEnfance; 520 enfants environ fréquentent aujourd'hui assez régulièrement nos bcoles.

~ v a n f de terminer, permettez-moi, mon rdvérend Père, #offrir à mon cher et aimable socius une mention honorable bien meritde. Le R. P. JOSEPH vient de faire, avec honneur et succés, sespremibres armes de mission- naire. Dws toutes nos entreprises, le bon Pkre n'a jamais: recul6 devant la fatigue. Outre une large part qui lui revient dans le bien q a a 6té fait à Batticaloa,

jsdois mentionner son zhle faire connaître et aimer le Sacré-Cœur, ainsi que sa charitb et son dévouement pour ramener au bercail les tristes victimes de l'immo- ralit6.

' Daignez agrber, mon révdrend et bien cher Père, les , sentiments de respectueuse affection avec - lesquels je suis toujours votre enfant soumis et d6voué

J. ROUX, O. M. 1.

Missionnaire apostolique.

- 449 - VlCARIAT DE JAFFNA.

Le R. P. Jules COLLIN a publié, dans les Missions ca- atho&ues, nne intbressante notice sur la Mission de Kuru- negala. Nous sommes heureux de la reproduire dans nos Annales.

.Kurunegala (c'est-&-dire ~ ' É l d ~ h a n t rocher) est une jolie petite ville de quatre mille fimes, assise au mi& de la verdure, au pied d'un rocher dont la forme bizarre lui a valu son nom. Elle s'est appelde autrefois Hasti-

Sellapou~a )) (ville ch les blbphants s'amusent), sans doute parce que ces animaux genaient prendre leurs Bbats dans son lac, a!on que tous les alentours &aient encore couverts de forêts.

Eurunegala a eu L'honneur d'être capitale pendant un espace de vingt-sept ans : de 4319 à 4347. Les cinq rois

,qui y repèrent n'ont rien laissé de remarquable, soit en fait de monuments, soit en actions d'bclat.

La partie indigène de la population est bouddhiste, ainsi que celle des sillages environnants (à l'exceptio8 de quelques centaines de catholiques), et la principale

. curiosité de l'endroit est lin lieu de pèlerinage boud- dhiste, situ4 & quelques minutes seulement de la ville, sur une roche escarpée. On y vénère l'imitation gros- sikre du vestige d'un pied colossal, le pied de Bouddha; c'est une fosse d'un mètre de long et de trente- centi-

. mètres dans sa plus grande largeur, avec quatre petites divisions pour marquer les doigts de pied. (( Bouddha, disentles bonzes, est descendu du ciel sur ce roc. ))

Un autre pèlerinage païen est le tombeau d'un chef dit Galhnndhr, dit-on, du haut de l'Éléphant

rocher, pendant qu'il y offrait un sacrifice. Je n'ai PU

&&i& ae d6td1d.&f~& 16gende de os:h6ros. C'est un < . *

f a q u i ~ ~ a i m i & q u i gajde le tombeau èt recueille les offundes; &g&histej. ei les brahmanisles y ?ont ..., q pkkfipage 1 . .-. . p r w p q ~ , . . . putant . . que les mahome tans. ~ l & y ~ b ! p + $ $O:? ayoir une graqd.8 crainte de ~albandàr et,~q@r$b).6mme sac. un serment fait sur sa tombe. En cour de justice, ils demandent fréquemment ft ce que la partie adverse jure sur ce tombeau, et les magistrats a%@ak la+$mmtnt;. . e e p & r ~ t ; ainçi mieux savoir la

, . p&,&i: y . :. ,. .. ; .... ;. .. .. . , . . . . . , . . ,

OQ'f,rCe41es boaddhistes indigénes, il y- a, à Kurune- gala, un nambm aset cotisidérable de brahmanistes de'race moule;, Leur temple est sita5 pres du lac ; la GUnqQ8 y. r6senne & 6 q m e n t , ainsi que les au-

hûLlOmetb, sonores mais peu harmonieux, chers . aux Hindous. . - U s m a b r n & a ~ ~ s (Maiais et. ArPlies) ont deux mos- péis daos Is nie la p l ~ s ' c o r n m ~ a t e . One compagnie de I'+m8e du '&Zut, twis hommes habilibs de rouge, parcourent 'la ville et te envimos, en chantant B tue- @& &. en battant la'groae caisse P teor de bras. Les ?~lepeIiS, pn3chsat aossi daes les rues, mais sans @osse caisse ni habits rouges; ils se contentent de danter, de montrer des peintures, et d'engager leun auditeurs ,à .se e~n&ss& die^, et non pas aux h m - mes. L

-Il Y .a aos& dam . ministres anglicans, donl l'un 'est ritutdfste; ii porte la soutane et imite, autant que ses, "Wles *eulest bieo le lui permare, les pretres m b ~ q a e s ) . 11 sonne la messe tous les maths et préch là nbessit6 de la confession auficolaire. Enfin, il ne ne@@ ~-WXU igoges Tattim les çimpies en ss faisant Passer pour cath~lique.

. Au. milieu -de toute cette tionfusion, oitvrags de Satan, la .gr&ce fait tout doucement son travail divin. Nous a&y un troupeau de prhs de huit cents .&mes, de toutes les mces. Les premiers vendredis du mois, il y 8,

le matin, exposition du trbs Saint Sacrement dans la chapeUe des Sœurs de la Sainte-Famille; Passistauce y est Eonibreuse, et les corninunions s'618vent B prks d'une centaine. *

L'Bglise se trouve trop petite les dimanches. Il a fallu btw la chaire pour donner un peu de place, et les en- fants de l'orpbdinat e t des écoles des Sœurs ocoupent tout le sanctuaire jusqu',aua marches de l'autel. On a jeté les fondations d'un nouveau sanctuaire avec tran- sept qui doublera la capacit6 de l'edilice; mais on a dh suspendre les travaux faute d'argent, : De temps en temps, nous enregistrons des conversions, principalement parmi les bouddhistes. Voici un exemple de conversion assez remarquable que je tiens de la bou- che du sonverti lui-merne.

(ï J'avais reçu le bap tbe , me dit-il, seulement pour ms marier et sans aucune foi. Aprks mon mariage, je lairsai de cbte toute pratique chretienne et retournai au bouddhisme. Je devenais pire de jour en jour; je m'adonnais ft la boisson et combattais le christianisme de tout mon pouvoir. Un jour, pousse par la haine, je ~oolus parodier les saints mystères. Prenant un verre, je le remplis d'eau-de-vie, en disant : u Tenez, je v d vous donner la sainte communion. r Aussitôt, le verre. se brisa dans mes. mains. Mes compagnons btaieot Gray&; mais moi, je ne m'bpouvantai pas pour si peu. Je prends un second verre; il se brise Comme le Pr%- mier. Un troisi&.me a le méme sort. Ce fut là le point de depart de ma m e r s i o n . La @ce me toucha ; je rentrai en moi-m&ne et travaillai il devenir vraiment obrbtien. *

1

Le bouddhismqfait un crime d'%ter la vie mbme une fourmi, !&:un moucliero~, OU .à une b8te nuisible ; mais les bouddhistes neiregardeatpas assommer un homme. l e s . meur't'rewiont trhs frkquents parmi eux, et il y a chaqu~ann6e~un:nombrCoonsid6rable de condamnBs mortz:Ce .,n'est: pas: <lue les coupables soient toujours condamd4s; loi8 de lt, ih trouvent souvent le moyen, par de faux tkmoign&ges, de faire subir leur peine quelqueLpauvres diables qui sont ab-solurnent 6trangen au: crime? 1l.arr.ive plus d'une fois que les magistrats ~ont'~persuad6s- de ~'inno&xe de l'accusd; mais, en prdsenee des: tbhoignages et de la décision du jury, ils sont bien obligbs'de prononcer la sentince.

Parmi, ces pauv~ks ' condamnks, innocents ou cou- pables, Notre-Saigneui se choisit des elus, et, chaque annbe, le .gib& donne B l'Église plusieurs enfants qui ne naissent la grilce par le'baptême que pour passer direc- temènt'de~l!igno~&e;~de' Su la potence & la gloire du ciel.

- -Le R. P. Roux, actuellement' missionnaire de Kuru- negala, me r'asonte que, l'annke dernibre, deux boud- distes, furent condamnés danscetkg ville pour assassinat. L'un d'eux, jeune homme simple et doux, ne paraissait nullement coupable. Le magistrat, les gedliers, tout le monde était persuade de son innocence; mais il fallait que la justice suivît son cours;. OU plutôt, c'6 tait une miséricorde de la Providence qui voulait se servir d'un , - evenement si terrible pour sauver une âme droite. Ce jeune homme accueillit avec reconnaissance~la visite du missionnaire; en peu de temps il fut parfaitement instruit, et il reçut le baptême et la sainle ~ucharisiie avec. une foi et une pi616 touchantes. II accepta la mort avec résignation.

En ce moment, deux nouveaux condamnés apprennent le cat8chisme et se phparent & mourir chrktiens.

Autour de nous, les aiIncultes sont immenseq t:~, uuua 2%

a6 pourrions avoir aucun espoir sérieux de convertir .@At

*

ces peu pl es,^ si nous devions compter sur. nos propres .q .-*&

forces. Mais la puissance de la grAc0 n'est pas diminde. .>, ,-z;. J ,-t.\f"K

. Puissent les prieres des associés de la Propagation de ? g a ' " ' 4 % -c4 '$

la Foi obtenir une augmentation de secours surnaturels, ic q C :",.; :g;q3 -2 2 d"h% 3 -

tant pour les missionnaires que pour les peuples qu'ils 6vangBlisent 1 "

VICARIAT DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE.

LETTRE DU R. P. CUARLES MARCEAL - AU T. R. P. SUPERIEUR 'GBNBRAL. i-

Saint-Joseph, William's Lake, Colombie britannique, 24 février 1891.

MON TRÈS RÉVÉREND ET BIEN-A& PÈRE, Au mois de juin dernier, nous avons eu une grande

-

réunion de tous les sauvages catholiques, sur les bords de la mer, chez les Sischelles. Elle avait 6th convoquee par MV DURIEU, pour la bbédiction solennelle de la belle

'

dglise que ces bons sauvages avaient bhtie sous sa direri tion et qui ferait honseur à bien de nos villages en France. Presque toutes les tribus de la Colombie britan- nique avaient envoyb leurs reprbsentanls. La manifesta- tion fut magnifique, grandiose. J'ai peiie & croire que même nos grands pklerinages de France soient t6moins de. spectacles plus émouvants. Rien, d'ailleurs, n'avait 6th 6pargn6 pour assurer le succi% de cette m6morable f8te. J'ai eu le bonheur d'y assister. Qu'il ferait bon sur la terre si l'on pouvait toujours glorifier ainsi et faire $$O-

rifier Notre-Seigneur ! Je ne VOUS en dirai pas davantage là-dessus. VOUS en

T. XXIX. 11

- 364 - am da)@mPt6)13sàs. muic ws An5iabs (4). Ce compte

M v u ~ ~ e Mciia~W ;PM- @p modbtie. U await Y dw*idrqi-~ar*e-8~&-@~13~0. Ji:air&&, pour tour dire eWUpnhat 3ih fah:~e~sor?&, devait pa&r trop de Wi-m*m9, qaz@ etait 1'@e de toot ; il avait tout or&, b~@&f@Rbh~oieis W t W v4nbabla év4qae est de c e u @?B *@a@R@t de f i t h le biee~dêss lp secret, sachant A que Dieu, qui voit dans le secret, saura r4oompenser au centuple les bonnes œuvres faites pou1 sa gloire seule. 11 est juste d'ajouter que le P. Crn~ousi (junior), dont le zhle n'a pas de bornés, l'avait admirablement secood6.

Bi& ~ ~ ' i ~ ~ ~ ~ ' f a l ~ & t . faire prhs de !50 milles ii cheval Pour arriver à khûroft, premikre station du chemin de fer, et laisser, pendant quinze jours, nos chevaux errer a raventure dans les montagnes, avec la chance de les perd% ja d ~ s i s .grouper autour de moi un certain

de sauvages, et nous descendîmes ensemble. Vous dire l ~ p d t ~ ~ n e m e n t $ la me du asmin de fer, 4Wmt-&bla èe~ $!aias,. seFa,$, d i f k b . Peu aprhs

tiuv&e A bh~mfk , UD train quitta la gare. En 1s pqr~r7 W SWYage je p h a i t A le regarder,

<luq@but COUP il se Uld à crier en Rani : Oh 1 06 ! .oh l on xle tirs 9% W Pwsse pas, ga marche tout -seul Les I~diens avaient surtout g p a ~ plaisir a tra- -pePSeP 16â banels,

&, bs. cdtmnts ~e deva2eent secevoiir qu'un ia6ni&uq a~sez~~rnince dm rhcits meroeilIen~ qu'on ne q & t p i s 'tte ieur faim au aetour. he sauvage .est ua Bt* ma- %fidel pimrmsence. Vous ae pouvez le mouvoia pap la par&. .Aom lui, l'éloquence est une monnaie de deut P;&t.alai. Ees d l e w s raisonnements ne sont qiàe des &ns de aymbales qm retentissent B ses oreilles sans tsu@her son cœur. Les sens, chez lui, comprennent mieux pue l'intelligence. 11 faut qu'il voie, qu'il touohe p w & ~ e czoavôfnetl. C'est ainsi que *le chef de Canœ- CPeelt; païm afme et adminé à l'ivrognerie, qui n'&ait pas voulu se laisser baptiser autrefois, même devant la mort, *nt me dire ohm les Sischelles : u Père, je suis heureqx d'btre venu ioi. Je ne regpette ni mon temps ni mon =gent. Je ne donnerais pas peur mille piastres le plaisir de mir oe que je vois. Quand tu sas venir à Canœ- Creek, nous parierons cette fois pour tout de bon ! )) pom, j'aurais voulu que tous mes chrétims fussent p8seats. Us sont un peu mautons pour le bien cornme. pour b mal. La vue de nos ckcémonies si touchantes les aurait relev6s et fait partir dans le bon chamin. Ce n'h- .tait paâ sans besoin. Ils sont tous baptisb ; néanmoins, Mg D m u ppuvait m'bcrire, eette année eneope, q&ls a'&&& que des païens lavb. Vingt ans de trawaux et de pi&3j@j&ns au mjliau d'eux n'on4 abouti qu'à tse bie4 .mi$w r4s Jtat 1 V w perrsee que mon ainour,-9pop1!e en at peu &a#. Les OBou&oiraps &&est dans de l è s ho-s Wd-

tLoss quand. j'arrivai pumi W, en' dml, S'A*, saas d~ute, au boa P. LWAM qili m'avait gréew e u .

Tout d a bien pen- plusiew ~~~~ encore. Mais, $ besastap~e du mur humin ! b a t 6 6 ils se lasshent de mwher daas la boane voie. TOU& d ' a COUP, mes g m reprirent leurs ehants sauvages, puis l e danses,

!Ur tro

. <~oairs_semaines,. danses qui - duraient3oute la nuit. Le math; a 6 lieu. d'aller ii la messe, on dorrnai t d'un lourd sommeil.' Jkusbeao r6clamer,% crier, excommunier, ce fut, p,eina; perdotwiiies reproches WouBrent devant l'obsthdrion des chefs qui,: bles4s dans leur orgueil, poussaient les jeuqes gens au mal. Tout en faisant la p@&e; ils $adonnGrent avec plus de bruMith qu'aupa- xav&t &leurs anciens rvi~_es. Ils eeo&taient encore le iirgtr&:pais~bommedes ,Yankees, sans attacher grande

' hportance &:ses paroles. . '

U n e autre eause'de dhmoralisation, ce fut la jalousie. Danp le commencement de la colonisation, ils n'avaient pas. oul lu. travailler leqrsj terres et avaient laissé les b l y s'en emparer; Quand jeleur conseillais d'entou-

- rer de=cl&tures et de cnlüver le peu pi leur restait, ils "r6pmdaient' : a La terre I c'est bon pour les blancs ; . .'

- $ O U S ~ ~ V O I I S :qa2en;faire; Notre fusü nous tient lieu de -. tout: Si .noai avom~faim, vite nous allons iuer un che-

me&atkus.'sornmes rassasiés. Leslblmcs s'e.&rent avec lems terres, qui don-

naient de magnSques r6coltes. L e m tmupeaux se mul- tipiiaient; lesbetes 2 cornes et les chevaux se comptaient

Pm tandis qae les chev~eoils diminuaient et les f o u m m devenaient : extrêmement ,,S. Mes sail- %es durent acheter des blancs la farhe et la viande,

- s'ils .en vookient manger. ns Cmeachren t a kegistier leurs:terres- f l ~ auraient bien voulu s'en emparer de muveau ; 'mais c'&ait impossible : les blanos avaient le* titres du $OUverr.kement. Bon nombre d'entre eux

. P@Ub&@ ~ 6 d 6 à la tentation de les reprendre pu laforce en massacrant les pmpii&aires, si les chefs ne S'Y etPient ~ P P O S ~ S . Ik m e dirent à m&m&me, dans

- 151 - de mes asites : a Que viens-ta faire ici ? Ta prksence

&&~~diiplaît. Nous ne voulons, à cette heure, ni chef, niCpr%tra, n i Dieu. Nous n'avons qu'un desir : etre tels que nous puissions rkpandre le sang sans remords. D

Lri.m@me année, en automne, je faillis phriri dans la neige, au retour d'une visite chez eux, parce qu'ils n'a- vaient pas voulu m'aider à franchir la montagne. Parti, le matin, avec la neige, dans l'après-midi j'en avais ,quatre pieds. Force me fut de chercher un abri pour la '

&,:;da& une bicoque abandonnée, et sans avoir rien .

'

à. manger. ~ u a n d le jour vint, press6 par la faim, je sautaisur mon cheval à poil. Mais la pauvre bête, épuisée elle-même de fatigue et de faim, refusa de marcher. Je serais mort en cet endroit si, au même instant, la Pro- vidence n'avait diri& vers mo,$ une 'hande de chevaux

.

saovtgp. Je fus assez heureux, quand, cbdant & I'ins- tinct., jls'vinrent flairer les naseaux de ma monture, pour saisir. ... la e&rroie de la jument qui portait la cloche et

. , m'en emparer. Elle fit bien quelques façons ,et essaya ' . ,

même, it diverses reprises, de se débarrasser de son cava- lier, mais, bon gr6 mat gr6, elle dut me ramener .a la .

dàns la neige. Les Shoushouaps allerent m6me plus loin. J'ai su que

l'un d'eux avait voulu m'assassiner, et il en serait pro- bablement venu à bout si celui sur qui il comptait pour faire 1e coup n'avait refusb. Le gouvernement, averti 'do mécontentement des sauvages, leur donna des résèrues, en 1880 : ce soht des terres improductives. sans haleur ; mais les sauvages s'en sont contententbs. Avec de teiies disaositions. peut-on s'étonner que ces pauvres gens &

soient devenus de mauvais chré tiens ? II est facile de tomber dans le vice ; on ne s'en retire

pas si aisément, m6me avec la meilleure mlonG.

- p a t jamais du lendemain. A les entendre, ils avn;--+ vachés, ils avaient des ChBvanx qu'ils p o u r ' ' . ils aurdient ainsi la 'somme -=-----l--

hien qdils manquhrent 1'01 rbrent de chamin. ' --

c'était 'hm la@

lien dace

riauassaire

ccasion. Pl

ioment de ri d'assaut, pu

'ra i. BI lusie

rapp iisqu

leni .et, urs

er i: ie je

a a v u u UWU

G vendre ; ils firent en pleu-

in grand . ne pou-

- v& .rim &pet par les moyens ordifiaires. Je ne suis pds 6laque; par la grilce de Dleu ; je suis petit; je ne sois

rien. Je puis donc un peu parler de moi et de mes 6qIoits. Au village d'Alcali-Lake, les Indiens, poussés par je

ne riis qui, avaient, depuis six 6 sept ans, commenc4 une amvelle. &$se. Ils avaient monté les murs, et 1% sS6W awêthe leur ferveur. Je leur 6s comprendre, sans trop de difficultd, qu'il fallait achever l'œuvre commen- cbe, ou plotbt la reprendre en entier, le premier empla- cemeat ayant 416 mal choisi, dans un bas-fond qui deve mit un lac dès que la pluie était un peu abondante. Ils consentirent à la transporter un peu plus haut, h une place oa elle paraissait comme une reine parmi les mai- sons da village. Pour mener la~chose ii bonne fin, je dus payer de ma personne. Je fus architecte et charpen- tier. Dans ce pays, pas $est besoin d'étre maçon pour bittir : on n'y emploie pas de Habitu6 B faire un peo tons les metien, ce qu'on appelle ici Jack of <iU trade, je formai mes gens & pousser la vadope et le rabot. Des centaines de planches furent dressees, blan- chies et bouvet6es7 non sans accident. Pendant le tra- 9 vail, qui fut interrompu et repris plusieurs fois, car la construction dura longtemps. je me meurtris le visage, et je faillis me crever l'œil gauche en cassant le verre de mes lunettes. . Avant la rhnion des Sischelles, je n'avais plus qu18 lambrisser les murs. A mon retour, les sauvages que je ramenais &aient si enchantks de leur voyage et lesautres

- si ohagrios de n'avoir pu le faire, que l'idbe me vint d'avoir, dans mon district, une fbte semblable. l e les voyais bien disposbs ; le fer (tait chaud, il ne fallait plus que le marteau pour le battre et lui donner la forme voulue. Je &mande pardon à MG' Dumu, mai6 le mar-

- 160 - tqau .c'&ait S~aGrandeur, si elle voulait bien assister

4 - cette .duqion.. J'allai donc directement B Alcali-Lake m'informer auprà des Indiens s'ils n'iiimeraient pas de voir tou& leur tribu se rdunir cher eux pour la b6n6dic- t i o ~ d e ieur &$se. (( Monseigneur viendra, leur dis-je ; seulement, il faut achever votre œuvre et donner l'argent n6cessaire pour acheter les mathiaux. . Ma proposition fut agr66e de tous et'je reçus la somme que je deman- dais. De son cbté, Mgr DURIEU fut favorable à l'idée d'une

- - r6rpion ,et, la fixa au 4 octqbre. Il fit lei choses e o gand. Il invita les RR. PP. LEJACQ et LEJEUNE, de Kamlooos. les

a , priant d'emmener avec eux le plus de sauvages qu'ils pourraient. Le P. CH~OUSE (junior) devait aussi en êke. C'&ait une condition sine qua non. I I s'est fait une r6- putation, parmi les sauvages, à nulle autre pareille. Quand on a prononcé son nom, il n'y a plus rien à dire.

Les gens de Lillat et de la Fountain furent aussi invit6s: Nous étions sars d'avoir avec eux une bande de musique tt laquelle mes'hdiens tenaient beaucoup et qui fer& honneur à la f&e.

-. Epit jours avant'l'arriv~e de Monseimeur et des In- - diens convoqu6s, je me rendis sur la place pour achever

les derniers prbparatifs. Ce ne fut pas chose facile. Mes hommes n'avaient jamais rien fait de pareil, et puis ils sont si paresseux, si inconstants à l'ouvrage ; souvent & peine les avais-je perdus de,,vue qu'ils laissaient la le travail et d6campaient sans vergogne.

- - - - Mais nous ~ o i c i au samedi 4 octobre ; le village .est

bala~6 et o r d . Tout le monde est sur pied, revetu de ses plus beaux habits de fhte. La musique, venue la veille, est 18 pr6. B saluer de ses plus beaux airs l'ar-

de Monseigneur. Pendant que nous scrutions l'hori- Z0nj4?paraIt au loin-un cabnolet train6 par un superbe

coursier. C'est sans doute notre vhérable évi3que. Les armes s'apprêtent, elles vont partir ; les artistes et leurs instruments n'attendent que le signal, lo'rsqu'on recon- naît le P. LEJEUNE, que tant d'honneurs commençaient à effrayer. Bientbt une seconde voiture apparaît à l'extrh- mit6 du plateau sur lequel est biti le village. Cette fois,

I .

c'est bien Monseigneur. II s'arrête. Aussitbt, à droite et &-gauche deia voiture épiscopale, de nombreux cavaliers se rangent en deux colonnes de trente hommes de front

.

sur je ne sais quelle profondeur. C'est un vrai r6giment. Ils s'avancent, au pas de leurs chevaux, jusqu'au centre du village, où nous les attendions avec tous les blancs des villes voisines accourus pour jouir du spectacle. Tout à coup, la fusillade éclate, la musique y m6le ses accords et le cortége défile devant nous. Touchant la main à chacun, M0nseigneu.r se rend h l'église, qu'il examine avec soin et trouve très convenable, et la foule se disperse aprbs avoir reçu une première bénédiction de son évêque. . . -La travail allait recommencer pour moi. 11 me fallut

monter sans retard I'bglise-tente apportée par Monsei- ,

gneur et sans laquelle nous n'aurions pu rdunir tous nos d

sauvages. J'en eus jusqu'h 2 heures du matin. Le dimanche, je dis la messe de bonne heure et je .

r -- -- L

dkjh venu m'appeler. Je franchis trois montagnes au . ,

, gaiop de mon cheval; pressé comme je l'étais, cette course me fatigua beaucoup, et encore ce fut en pure - . . . .- Y

perte. La pauvfe malade vivait en concubinage avec un blanc. et n'avait dans la tête que vaches et chevaux. ~ . .

De retour auprès de Monseigneur, je gofitai la joie de vivre en famille. Quam bonum et quam jueundua habL twe fratres in unumf Les huit jours que dura la r6union furent, sans doute, des jours de grand travail, mais

'I S&~BMndetw Mdhargëb de tout le travail de la pr4- tliaitir<ii. Ma pd~t B mai 4tsit de tuut pr6parer pour les ~61<eddbi@s -devaient avoir a liao ! procession de la saiath Vietgé, arec -ilhmiaatiosk+ prooession de la Pas- siofiLet pr6cession dn. &tint QacFemebt. ' Je tefiais-8 -ces manifestatlom religieuses pour faire irhpreSsi6n1sar l'&prit grcossiet. et matériel de mes sau- VagtB. J'etwlim d'&ti~d Mntent dYeus en mtte cirqons- tance: '?N. furent. éditlats pbrtout, renieillis dans la pdbre, atMtifs am prédidaliaas et a m cnt6chismes. fe n'eus à reprendre aucun désod~e, ni meme aucune tii$sip&m: , . . .

Cependant, tout était pr&. Nous avions élevé B chaque bbdt .do viHag@ deu. repo36i~ grandioies qui devaient éti% illuminé9 avec des lanternes v Wtiennes, ainsi

daoble 'kng6e .de sapias varts ernpruotbs à la

foret roisime relie entm eux, le long de la rue, Par âûeiniifnéfiseguir1ande de plusieurs centaines de rnhtres. t e Rtit qui, depuis ParrivBe des Indiens. n'avait cessa de JOM~~BF Cm Une eztr8me violen~e, tomba tout Coup le vmdredi ml la 60 (iii jour, Un calme parfait lui succéda et nous permit d'organiser notre procession. Jhtk a&&& ae la Mission one belle atatoe de Noir*- - Dame de Lourdes, Qiiat~e chefs vigoureor, désignds pour la porter, h prirmt s w leurs hpaules et l'on se mit en W ~ c h e ; B yoaoait à maiidre Baauooup de dksordre. 'a@Mnt fair+? p t 6 n d ~ plaae dans la procession a des @ h a b ? r e W e ~arsdnne n'avait jamais assiste a

. pmifle .e&6mmioie? J'avais compté' sans lewà)e et le savoir-faire des Indiens qui avaient été chez les Sischel;

S'étaQt p&tQ d'eur~mtmes B la perte de 1*6glire, an fdr 46 à mesctre que les antres sortaient, ils les divG

. s&nt air d8nx lignes et leur intimaient l'ordre de bien se-tenir en file l'un derrière l'autre. Tous obéirent poao- tneBment.sans que nous eussions 2 naus en rnaer, On Pav&qa alors v&rs le premier reposoir, les tins chantant hw&ti.ques en I'hanneur de Marie, les antres récitant 1% .o?daperletl

loique4&, les Shooshouaps n'avaient pas ouvert la bouche. li wail &te impossible d'obtenir d'eua un chant mgieur dans P6glise. Mais en ce jour, électris6s sans doute 5ar l'exemple des autres ~ndiens et par la beauth de la drébbnie, il9 se décidértint B délier la langue, et $'eus 16 plaisir de les voir prendre part & L'élan gén6ral w chantant avec ferveur. A~iv6s au reposoir, ils se groiq&ent, un oierge allom6 il la maia, les hommes ~ ~ ' n w i â t é , les femmes de l'autre, comme ane sstltanne de fen autour de leur divine MBre.

La statue de la sainte Vierge fut déposée silr l'autel qUj lui avait 6th prépar6. Et alors, des feux de Bengale, alluma par les soins du K. P. Camouse, sous les pieds de la Madone; resplendirent du plus bel 6oIat. Il sembla aux aauvages ravis que le risage de la statue, krans6guré par le reflet des lumibw, souriait d la feule et disait am enfants de la terre Le contentemetil de leur auguste Mére du ciel.

O'6tait tous une joie, un entrain indescriptibles;

on chantait, on priait. La musique exhoutait ses plus b d m morceaux. L'air &ait comme sa turé d'(motion. 11 en venait à l'ame par tous les sens. Et combien, dans les transports de lenr ivresse sainte, devaient rb@er tout bas, sil ce moment, 1s parde du chef que sous

-;&:si! -n)itaden6uveau en marche, ahbment, naturei- ledent,' saiis 'aucun dbsordre, dans la mdme attitude de priBre;t au milieu des cierges et des chants, jusqu'au second reposoir; oùbde nouveaux feux de Bengale Cclai- rent4ouk le,village; au. grand étonnement de nos gens 'qui davaient jamais vu chose pareille. Puis on rentre L l'église. La~procession avait .dur6 plus de deus heures. Mais avec elle ne finit point la fête. Elle se prolonge bien avant'dans la nuit, avec l'illumination dont l'éclat ressort admirablement au milieu d'une obscurite com- plate, et arec la musique qui ne cesse de faire entendre les plus beaux airs de son rbpertoire. , Le lendemain; nous eûmes la procession de la Passion.

Un Indien de Pavillon-Creek, sur l'invitation de Monsei- gneur,. &ait venu à Alcali-Lake huit jours avant les autres et s'<tait mis en devoir de sculpter un christ, de grandeur naturelle, en vue de la cbrémonie. Une hache et un couteau dtaient tous ses outils. Ce n'est pas sans 6tokemert que je le vis faire, e n morceaux skpares,

les -diverses parties du corps, l'exception de la tete qu'il avait déjà pr6parke chez lui et que ses gens devaient

- - apporter. Je me demandais comment il pourrait ajuster toutes ces pihces et les faire cadrer. ensemble. A ma grande surprise, tout s'harmonisa passablement.

- La tete seule,naétait pas Hussie ; mais les sauvages

n'y regardent pas de si prhs. Pour e u , c'&ait un chef- d'œuvre; ils &aient, du reste, comme la veille, tout entiers aux impressions de la gr8ce. Mgr DURIEU, ayant d6crit la cbrémonie de la procession, je n'y reviendrai Pasi si ce n'est pour dire I'<dification que tout le monde en reçut.

Nous voici devant le calvaire, au pied d'une grande

-..! II:

. .

croix, & laquelle était cloué le christ dont je viens de parler, et qu'un voile derobe aux regards. Les acteurs ont. pris place sur l'estrade au milieu de lafoule. Tout à coup le voile tombe, et alors apparaît & tous les yeux l'image@ Sauveur, avec du sang qui, par un ingénieux méca&me, coule des blessures faites aux pieds, aux mains-& au cœur. Les Indiens contemplent, silencieux, atterrés. Alors, Monseigneur prenant la parole, explique, entermes Bmus, le mystbre de la croix et la cause de la mort. de Jésus-Christ. Les applications sont faciles. Il rappelle ces hommes grossiers et sensuels, leurs chants * sauvages, leurs danses, leurs festins, tous les vices, tous les crimes dont ils ont souil16 leur vie passbe. Et, d'une voix forte, pleine dYautorit6, il demande s'ils veulent, en

' retournant à leurs erreurs, crucifier de nouveau le Sau- veur. Un m&me cri s'bchappe de toutes les poitrines : n Non, non, d6sormais nous aimerons J6susChristl n Cette protestation de fidélit6 & Dieu est suivie d'un silence imposant qui laisse & la @ce le temps de faire son œuvre au dedans. Et enfin la foule se disperse profond6ment touchée.

Pendant tout le temps que dura la mission, il y eut ~ontinuellement de nombreux Indiens & genoux devant " ce christ. On pouvait lire sur leur visage triste et abattu ce qui se passait dans leur Lme. Cette image du Sauveur CrucSé est rest6e profondement gravbe dans l'esprit d'un grand nombre. Esptkons qu'elle les aidera A vivre. en vrais chrétiens.

Le dimanche, noos eûmes la procesbon de la R&- Dieu. Tout le monde la connaît pour y avoir assistb. Elle est partout la meme, et partout elle parie aux cœurs des disciples que Jbsus a aimes jusqu'8 vouloir se faire le compagnon fidèle de leur exil. En suivant le bon Haî- tre pas à pas dans les rues du village, il semble qu'on

la voiii,vp&ne hin;jours: Ide savie mortelle, ~4pandant S ~ S W ~ p & a g a ~ ~ , b ~ ~ c t i o n s . de son amour. i s~~-32i'éhii; particnlnh~ment. dbm et consolant de voir

'LETTW'DU Fi. P. SCBOCH AU T. R e P. sUP$RIEUR GBNBRAL,

c ..: % . . .. &tata, 9 décembre 1890.

'lDansJmo&' dernier compte rendu, j'ai mentionnh la mission de Kokstad et promis quelques détail~~sur cette œuvre:. .

7'' >Hokhtad-;est le nom d'une petite ville située sur le Beuve'Umrzirnsl,ava,~120 milles d'Umtata, dans la direc- tioG de-~ata l , . à peu près à mi-chemin entre Umtata et ~ietermaritzbur~. L'endroit tire son nom d'Adam Kok, chef d'une4ribu de Griquas, qui sont venus du Griqualand ouest, et de' Rouwille; dans la république de l'État libre d'orange, s'étzblir dans cette partie du pays.

11 y a vingt ans'environ, Kokstad et ses environs étaient nn,pays presque inhabite, c'onnu sous le nom de Na - J f a d h d , pays n'appartenant & personne. Sur les cartes du sud' de l'Afrique, cette region est appelee Griqua- land-Est, pour le dhtinguer du ~fi~ualand-ouest , au dela de Kimberley.

Le choix de l'emplacement et le plan de la ville font honneur au fondateur. Les rues sont droites, larges et r6~l ih%s; peau y coule en abondance dans des fossés ouverts. Commegosition et coup d'œil, Kokstad est de beaucoup supérieur & Umtata. Les GRquas, qui forment la majorité des habitants, sont négligents et quelque peu malpropres, comme tous les indig&nes. Leurs maisons

. sont construites en mottes de terre et ont l'air délabré. - Les jardinasont souvent négliges ; mais avec le temps et

aément blahc plus eonsid&able, Kokstad pourra devenir une ville très jolie, ,

La plus grande église appartient aux Griquas, qui sont pour la plupart. C'est une construction

lourde et massive qui, dit-on, a cofité fort cher. Les an- * glicans tiennent leurs réunions dans une ancienne cha-

pelle wesleyenne, et sont maintenant occupés à se b&tir une église. Les protestants des autres dénominations

+ allaient jusqu'ici dans l'église des Griquas ; l'an dernier, ils ont commencé la construction d'un temple qui ser- vira à'tous ceux qui ne sont ni catholiques,ni anglicans; ce sera-le temple des indépendants. Pour appartenir à ce groupe, il suffit d'être content du service religieux qui s i fait dans le temple, de payer sa quote-part de sous- cription, d'honorer Dieu à sa façon et de croire ce qu'on veut; o'est la liberté religieuse selon la perfection pro- testante: I-.

,->

Nous avons à Kokstad une Belle église, und maison pour le pretre, un couvent où les Sœurs de la Sainte- Croix tiennent une écoie de filles, une école de garçons blancs, et une troisième pour les indigènes,

Voici l'historique de cette œuvre : Après les guerres de 6859 et 1880, qui s'étaient éten-

dues sur toute la Cafrerie, une forte garnison de l'armée coloniale du Cap fut placée à Kokstad. _Elle se compoz sait d'un détachement d'infanterie et d'un corps decava- lerie. Dans l'infanterie surtout, il y avait beaucoup d'Ir-

- landais, anciens soldats de l'armée impériale anglaise. Dans les commencements, on avaii loué un vieux magasin

. où le Père disait la messe et logeait quand il venait à-

Kokstad. De 1882 & la fin de 1884, ce local servit succes- sivement à M g r i O ~ ~ ~ ~ ~ , au P. BAUDRY, au P. MEYER et au

- F. HOWLETT. E* 1853, on décida la construction de 1'6- glise. Monseigneur fournit les fenetres, et la tale P ~ l a toiture; et les soldats promirent de faire la maçonnerie et de payer, sur les briques et autres mat6riaux, autant

T. -XXIX. 92

yq$..it ,en jmposer;pu,, P. MEYER,. 11 me fallut de vives i n , , ' . . 1 . , n , . - J e . > & .

instances. pour,. 19 d6cider &.xpreie& ce dernier de la +&*,, !!"Y!'!:' -5.

[email protected]'y Pptspman .noi, ,%toute force, voulait lui .. . A L - $ , ,, ,,a - > f

parler, Une, txpression 6nbrgique du PBre eut bien vite "i, uill 13 .

cqnyainou,le,Fr$re de son erreur. Je n'avais pas vu le :< .

~ . , ~ m p ~ d e ~ u i s ' c ini ans. Sa maladie au Transvaal avait , ' A . ! J . !

mi$ :a sanjb. Il fd~ai<~i t i6 ,& voir.Depuis lors, quoique le climat l o i ' h t faW&ble 'et qu'il eQt meilleure mine, sp,forces n'ont pas augmenté.

~ers1'a;iin~de 1884 et en 1885, ce bon Phre, malgr6 sa . a # + l d .

sant6. d61#r&@-,lè: travail. q17i1 avait<& Kokstad, fit la visite de son district pour voir les catholiques qui s'y trouvaient, et leur offrir la grgce des %acrements. Entre Kokstad ,et Umtata, il y a les postes militaires de fort Donald, Mount-Aylif et Mount-FrBre. Dans chacun de . . ces endroits, il y avait des catholiques. Entre Kokstad et Macl'éar s'bchelonnent les postes de Cedarville, ~atatieÏs et Mount-Fletcher. Dans cette direction, le Phre alla j,us,qulà Chin-Chase. La partiedu Pondoland, située entre ~oks t ad et Saint-3ohnYs, fut bgalement visitée. Ajoutez à cela qu'en 1883 et 1886, le P. MEYER vint plusieurs fois à, Umtata prendree soin de la pàroisse pendant mes ab- serices prolongees, et vous conclurez que, pour un ma- lade, il a fait beaucoup plus qu'on aurait eu le droit d'es- p6rer et de lui demander. u3 En ,4885, le P.. MEYER et le P. HORJLETT ouvrirent une école de garçons, B Kokstad: Ils s'en partagerent le soin

et *ent, par ce moyen, un bien consi&rable. Le HoWImr avait finir sa theologie. Je me demande

comment ces deux bons religieux ont puvenir à hout de leur travail ; Car, avec l'dcole, l'&ode de la thkoliigie et

Voyages, ils menaient de front la construction du presbte~e, qui" fut cOmmenc6 en 1885. Monseigneur fournit [email protected] tait, les portes et fenetres; les soldats

"fi~e&t.& maçonnerie ; le Père dut chercher de quoi pàyer 1esTbriques ; le F. D O R ~ E fit ' la charpente. Quoique bon ouvrier, 'il donna beaucoup d'ennuis jusqu'àla findeson travail, et alors il nous quitta. Je crois qu'il est encore dans le sud de l'Afrique. Cet homme n'est pas fait pour vivre en communauté.

'Rlalgré tout, la maison s'acheva, fut payée, et Kokstad se trouva 'mieux pourvu sous ce rapport qu'Umtata. C'est dans cette maison que les Sœurs de la SainteCroix sont maintenant établies. ' A: la fin de 1886, le P. MEYER et le F. HOWLETT se ren- dirent à Natal. Ce dernier fut ordonné prêtre au com- mencement de 1887, et revint à Kokstad pendant que le P. MEGR partait pour l'Europe comme délégué du Vica- riat au Chapitre général de 1887. Ce Père, après quel- ques mois de s6jour en Europe pour refaire sa santé, revint B Natal vers la fin de l'année, et retourna à Koks- tad. Au commencement de 1888, il vint à Umtata, et le

.

P. HOWLETT resta seul à Kokstad. . . Cette mission était désormais 'sur un bon pied. Le

P. MEYER y avait travaillé et souffert beaucoup. Sa pau- vreté y était grande parfois ; et si aujourd'hui ce bon Père est pris d'un sentiment de complaisance à la VA d'une œuvre qui est en si bonne voie de progrès, je crois . que le mystique le plus strict aurait peine à l'en blâmer. Quel dommage que la maladie l'empbche de s'adonner au travail autant qu'il le désirerait !

Le genre d'occupation du P. HOWLETT est absohment le même que le mien à Umtata. Il a une petite paroisse à Kokstad, et une autre répandue sur des centaines de milles carrés. Son district s'étend du fleuve Umzinkulu, limite de la colonie de Natal, jusqu'a Mount-Frère, mi- chemin entre Kokstad et Umtata.

Je puis vous assurer, mon très révérend Père, qu'au4

0 . - @@@kwd&m; ao $h ?! +g ta$ du P. HQR.

m6:W BoJ&@@BB ~h@%r9@@& $ o p $enande@ i$ Mpit et h bon Père nt&

k g n a d o m p Wign~i g i ~ ê ~ l l j! ê k j t de faire du bien 8 - . =%?PO~~J%NW~J~& .SM ~ ~ ~ a i i 1 . e ~ :

Vaos dire que les catholiques d e g q m d sont bons est ma"düe @$&?,iipr,b-~ gwj'ai&zi$ au sujet de leur .

etde Q u G ~ $ ~ B F Q & ~ BQP~ 4O?& 15é&e et le p& by- m; ~ d ü B. ~ Ü ~ v @ @ g j g$#gent. comms wtou t , on ,ne peut pas s'en étonner, ma??: rpg~eqiM0 @ la paroisse : a t * h i s ~ * ~ & s?û6 RQ ds&n.qt pas +us , e s saints, c8wmm pas la&@@ de Igur ga*@r.

jnin iw,. mr jngar le lemm venu P'd tablir un cou- g e a a a & h & & FQP~~ .WB &Urp$@ s'y rendit avec deur reii&~es 9~u.r EQWWPW $9 kgdation. C'est le -46 juim, Sdte de .Bj~fp~&rp@ dg Mg9 Warmel, que la

se mit en ~Q{U&!, &f? ,soog.ge se fit dans un W3~n'a tente firh par de hçegb, ap@yen ordinaire au sud- de I'Afriquepour fair*& lopgs. voyages, qqnd % aar=WM tout tX ~ ' 3 f ~ t pool mwger et dormir

TOUI~; FB diable semblai$ d&&aîner't@e sa fureur ; il laimit 114 I r ~ w glacial, et le v&t diait tellement vio-

lent b- te Wa(poq eut dp la @@ A avancer. II est rare de YQ& @W g a i i ! eg q gays. On voulait arri-

@@Ur QnWb l'kole .4 iin àgs vacances ordi- s&4% et Wkit W gr@& opq g@. J'allai arec la caravane jusqu7~ la r j ~ e p q T~itja, ie A ËOmw, p i

' ~ ~ i f . ~ ~ ~ f i b a r ~ k ~ l , swsu"à ~piw lp! +mmpagna iusqii'B bf is@d aWi?a agds $hg jqws de marche. B a t u t e k W ~ t .k Pb!?hk@s fie. des egg- pour em*~ de !'&9!e ; mais &j pe purept rem- 4k;rb**mda boa6 et be dh~meat & S a u r s SprmOntèrent 16s o ~ & s , et qu,.W, sep@mi>re, je w@ 3 p *3i+.glm &~%gk >1~qfmfi - W C à _ llécole L .. ;

. 'préckdentes, ce sera avec le temps une œuvre grandiose - g6i' fera.'un' b i h immense dans le pays. Jusqu'ici, ils . "

n'oh? fait qok''jeter:les foo8ddatioiis de l'asuvre ; je pense que,'dans quelquesabnkes, Notre-Dame de Lourdes (c'est : 8

renom de l'endroit) sera aussi important et aussi feftile e f bien!que ~ G a n n h i l (l'abbaye qui est CL Natal). Le! ' o h e s e t les ~ r è r e s d i cette Mission' viennent s o u v h

. . ' Kokstad; ils acceptent avec reconnaissance l'hospitalilé ( , 3" - du'q- HO$ET'T* qt lui ' rendent tons les services qui ' ~ ~ n t ' ~ é n ' l e u r ' p ~ ~ ~ ~ i ~ : '

" ~6~~~al~meh~~1iei~riPPo~tS de no; maisons de France

et de l'&ranger finissent par le compte rendu des diffé- rerits emplois de nos chers Frbres convers. Je regrette de qe pas.pouvoir faire cette addition CL mon rapport ; iln'y a jamais eu de Frére convers à Umtata. Le seul qui fut "

. àKokstad ppur un temps était unhomme sans vocation; nous séntons tous, dans cette Mission, combienle manque d'un Iiomme de confiance est un désavantage pour nous. Cela nous.caus'e beaucoup de préoccupalions; une partie de notre temps est prise par des affaires qu'un Frère con- vers >soignerait mieux clue nous. Il est vrai qu'on trouve. de bons serviteurs parmi les indighnes; mais il faut l'œil du maître pour maintenir leur bonne volonté, et beau- coup de temps pour leur enseigner les choses les plus é16mentair.es.

Veuillez me bénir, mon trhs rhvérend Péce, et me croire

Yotre enfant bien dévoué en J. M.-1. A . Scaoca, o. ar. 1;

- * - - - - -. - - - : P. S. - Je viens d'apprendre que le bazar tenu 2 Kok- stad la semaine deraihre a rapporté 2 180 (4 500 francs). Cette somme est destinée à la construction de l'addition faite au couvent; je ne sais pas encore quel sera le profit net, car il faut déduire les dépenses. Les protes- tants ont contribué libéralement. Le magistrat en chef a -ouvert le bazar par un petit discours fort Convenable et trhs flatteur pour le P. HOWLETT. Plusieurs'danies pro- . -testantes ont prksidé les tables de vente, et je crois que

-

toute la petite ville a contribué A foumirles objets du bazar d'abord, puis à les acheter.

t: évideinment de con-

pace, ,A, cette époque, les églises

'exception d'une seule, dans

- - 481 - ..+

à ,b-r des églises un peu plus dignes de notre sainte -religi&. D'urant la période de pénurie des p;&t~es, a h *e,, le plus grand nombre de fidèles pst, assi.&er: aux

. +di$.& mysthres, on sembla ne viser qu'à l'ample& du vaisseau des églises. Celle de Saint-André est construite

* eqforme-de T majuscule, c'est-&-dire une nef et deux

- -

transepts. Sauf la façade qui est un portique grec, l'édifice est simple t - et. sans ornements. Il peut contenir, je n'ose dire commodément, environ quatre mille personnes. ~ o m m é la plupart des églises d'Irlande, celle-ci n'est pas,garnie , , ._ , de chaises ou de bancs, de sorte que le gand nombre des fidèles doit se tenir debout ou à genoux.

Chaque soir, durant la mission, l'église était remplie de fou1es:ardentes et enthousiastes qui débordaient dans le sanctuaire, envahissant les marches de l'autel, et̂ s'é- tendant tellement partout, qu'if fallait en refouler les flots jusque dans la sacristie, afin de laisser tout juste la place du prêtre officiant et des servants, quand la bénédiction du très Saint Sacrement serait venue. C'é-

-t&t vraiment un consolant spectacle pour le pr6dica- teur, de considérer du haut de la chaire ce melange '

compact d'hommes et de femmes, pauvres pour Ia plu- part, parmi lesquels peut-être se trouvaient de gands@ pécheurs, mais tous présentement animés de l'unique désir d'entendre et de profiter de la parole de Dieu.

Chaque soir, deux heures avant le sermon, la foule encombrait la rue devant l'église, attendant l'ouvertur des portes; une fois admis à l'intérieur, ces braves ge l s ' prenaient leurs places aussi près que possible de la chaire, récitaieni le chapelet, 'puis écoutaient le sermon avec la plus grande attention. Le sermon fini, une bruyante oscillation générale se produisait dans l'église; c h a c ~ , en effet, cherchait un peu d'espace pour s'age- nouiller, et, ne le trouvant pas, pressait son.roisin qui

. . . . .:j;;,: <: . 3 \ ; , , ' . , ) ' , , ' t . ' " ) ,

~. ,i...,: !: .,: . . . . R&COORS ,A, L'INTERCESSION . : <, . . . :

. pijaoiaB :FONDATEUR ET D U PWE- ALBINI. - . . . . . . . . , .,?.,. >,'I ,,.> K.,. :.;' . ' . , : : . . \ . c. -, > ., ' . , , _ > , , . . _ . , . , - . :.: .

< . . , . J~ , ; L S , t . 2 . : 2 4 . . . . . - .

: 3 !Le $.janvier. 'dernier, !e B. ' P. DO&^ &rivaif &' '@ sü&&-Mgr ; G ~ I N : .

. ,

Caigary, 9 janvier . 1891. . .

« XI y a un mois, vous mt4criviez $31 même temps que !lé 4%. F::Foo~rrs~~ Tous i les :deux~~vous 'me s n g e e z et

. .

aie-r6commandiee d'iathresser notre: v6n4r6 ~oxxdateth .a: l,&con.ersion des - Pieds-Noirs, jusqu'ici dfractaires . . . . . . - . . - .&$~tis.;& la.g&&. parfoitem&&nSSv&j .me$..

~ & e vbnhr6 PBre, j i a6lé pour la@cire' de Dieu et le salut des âmes, peut nous être d'un puissant secours.

a Je, vais hcrire au P. FOUQUET pour lui demander le portrait de notre Fondateur, comme il me l'a propos6 dansrsa lettrei Ce Père lui attribue .la conversion mer- veweuse d'un grand nombre de sauvages de la Colombie -anglaise, conversion opbrbe d'une maniare si rapideïrl hiimainement si inexplicable. Selon votre recommanda- tion, je suis bien décidb A prier tous les jours notre ~ 6 ; nbb PBre pour l a conversion .de nos ~ a u v r k Pieds- Noirs.-Esphrons que ces malheureux sauvages ouvriront e& Les yeux 8 la drih5 par son inte~cession, Car nous ,ne savons comment les prendre.

« DOUCET, O. M. I . n .

T. l X l X 13

'? ' ~ i e n ' ne ponvait nous être plus agréable qu'une telle lettie,< émanant d'un prélat que sa situation rend bon .

-jdge~en' la matière. Ainsi, la cause du P. ALBINI est en -

bonne-voie. Nous sommes décidésLa la poursuivre,, et - pour cela-nous faisons appel a tous les membres de la C~ng&gation. Nous leur demandons deux choses :

'Premièrement, à ceux qui sont en position d s s n o ~ s renseigner sur la vie du Serviteur de Dieu, sur ses écrits,

-mir $es miracles, sur sa réputation de saintsté,'nous

AD PATRIABCUS, PRIMATES, ARCHIEPISCOPOS

ET EPISCOPOS, UNIVERSOS CATHOLICI ORBIS GRATIBM ET c o m m o m ~ CUB APOSTOLICA SEDE EABENTES

VENEBABILIBUS FBATBIBUS

- - - r , : - - I 1: E Â ~ U A R C H I S , P ~ W U S , ARCHIEPISCOPIS, EPISCOPIÇ . ,

ALIlSQUE LOCOBUM ORDINAMIS

PACEM ET C O ~ D N I O N E B CUM APOSTOLICA SEDE HABENDUS

LE0 PP. XII1 VENERABILES FRbTRES, SBLUTM[ ET BPOSTOLICU BEIiEDICTIONEM

$!

mioarum cognatnm genas aliquando defluerenS.- - ;$j

RePBra nova iniodp~trir incrementa novlsque euotes iti- is nefibus artes : mutatæ dominorom et mercenario~um

$j ;$

ratiwes mutua : diviliarum in exiguo numeroafflaeotia, . jec in multitkdine inopia : opificum cum de se oonfidentia

tg t , ,

major; tum inter se necessitudo honjunctior, prdterea $ E$

versi.i~ deteriora mores, effeeete, ut certaidenl'emM'- - $@

MSo; d6~iana%t1, hma 8ktbm&iJ,~tyi&@ viaja.wg&& ~Lhaaia~zspea iem:~ame@~! ad~rj. % bli~ir~(SGed~t wid118aia: e p d m @@ serurnslp.ium ,wmw~i:i-a(-~w~i~ i.pirdumrtr\edmt~ ~ob~tsrnc i fa >Ftb 9 ~ ~ 1 w % aw~@èi,-

- dtbaipr&aaiiei. ~ 0 9 s isersife jorgilm in&#+:pralefa@p niAmmE$ibudiniimp@su~jpt- . , , l : v -

' ~ d ' h&s s a n a t i ~ q e ~ midi . Sw&dis?æ. qqidem, sol- ü&atl..egi&&n i~ lpcupletes iqvidia, 'evertgre-pri- va^, , B o n o ~ 4 ~ 1 , p w s ~ W w s çqp&endup,' ~ P C I S ~ W , $mmqug]oco cemmuoia universis. pinguloqm b0.98 f*. ,wzo, :frrggw&%ye. viris qui &ut mwidpio pr&& lut b@m-:~gp~p~hMl"r;io3 g q t , 8jusrn~di t r a l a t i ~ s h a - :r~p):g~grioatis ad commune, mederi Re passe ~raese&i

&jih~as%us, res et etcommda iptw æq~qbiliter pa&epdo. Sed est adeo eorum ~ 8 t h 'ad costenti~nem .&fiape,&un .,- ipep&, ut i p u p ~piGburn genus a@ciat in- xarnrn~do - . ; ea&mque p.teres est valde i a j u ~ a , quia mi@ &~~~esgor ibps ]@tirni$ affert, pervertit nfficia rei- ~lpp$d&+-penitusque mik& @Vila%& - - -A. .,A- - 1 , , 1 - " Sane, quod féicile est pervidere, ipsiyp operz, quam mscjpi@, qui in srte aliqua qu@St~PSa VersanWr, bec . ger: se cayssa est, atque hic finis quo pra8ii#e spectat artifex, rew sibi quærere privatoqye jure p~ssidere irti

nt

s q m ac prapriarp. 1s enim si vires, si industria* suap . alteri; c~mmodp$+ hanc ob caussam commodat ut. r*s ad@catus BQ vîcturn culturnque Im~Wsarias : ide~4W ex epqra da& jas varum perfectumque sibi quarit '

exi-nijp mercedis, qed et csllocanda uti Y&* . -Erg0 pi knui@e rumptuum quicquam C~DPW&

fruduWue pareimoniie sua, quo tutiar esse clisbdia .

.pgsnit, in pradio eollocavit, profeclc pnsdium . ishs- moqi .*ihii aliud, quam merces ipsa aliaa),,inbula

: prop&ereapue ÇOL@J$U$ $ic 0@6ci f ! & î tam pst* . p~tgtate - ~ U N F W . g~ parta labon m ç e ~ +

.. .-i&@comprehendat, L rebusque: .praesentibus -.adju.n@ atqu&"i amiectat .futuras,; .cunXq.uei actionum ;,suarum. ,@

ips!jdominor ~ . p r o p t e s u h lege , asterna, sub .&testate, omriia:~~ovidentissime! gubernaotisDei,; se ipse gt&ernat pmiidentia consiliisui : qusmobrem. in e j p es tp6~es . $ate.ires2e1&ere; . . . . quas. ad. '?nsulen&urn. si4i :non .!modo. in,

. "$?@ep-8ed ,etiam';in!.reliquum.,.@mp~,:maxi:me jy+cet idonëasitEx. . .. quo consequihr ut, ,in homins. essi n o n m.odu:ttkrenorum fructuum, sed ipsius terræ d o , ~ n a t u m oportekt, qui a t e r ra fetu. sibi res ,suppeditari d d ~ t ad fUtucm..f&npus necessarias. Habent oujusque ho&nis ne-iit+tte.welut perpetuos.reditu3, ita ut hodie-expletre,, in:ciras$inurn nova.imperent. Igitur :rem quamdam debet

' h~hini~natura dedisse stabilem perpetuoque maqsuram,. ~ n d e : , ~ e r e n n i t ~ --- . ~ subsidii expectari posset. Atqpi. listius- r b ~ d i : ~ ~ e n n ~ a t e & nulla res praslare, oisicum uherta- tibu&suis:terra, potest. .:&,&a estr, cur, providentia intmducatur reipublim 1

ésQenim; homo, quam respublica, senior : quocirca jus# illesutmi a d vitam corpusque tueodum habere natura" antedebqit quam civitas ulla coisset. - Quod .ver0 .ter-

- ra-m;Deus$miverso geneci hominum utendam, firuendam dederit, id p idem. non nllo pacto privatis passes;

- si&b~,.obesse. Deus. enim generi hominum donavisse . ~&ram in commune dicitur, non quod ejus promiscùum .

awiomnes:, dominatum vol~erit, sed quia partem P l - - lam;CUique assignavit possidendam, industri? hominum

. institutiSqne, populorum permissa privatarum POsSes- sionnm.. descciptione. - Ceterum. .utcumque .inter pri- v,&~s~&&ributa, . in-vire communi ;omnium utilitati

tahtq j?sS, es$ill@,$a;li@us, ~ p a n t o persona humana in .co)ibt$@masl2ic&.plu~a ccimp1eotitux Sanctissima na- tn~æ;iiIë~&t;ntd~t&~ omndkpei c~ltu~~aterîarniiias tuea- .tuo;i qixlosdpsg@r~cr~a~iti:- &lemque 3illuo a natura ipsa ,de@uei:tiiF~rut~%1'~~iberiS~snis;)qnIppe'qui paternam re- ferun$retiqu~da~rnodo .psududunt:peiisonam, anquirere .ek:parar~;iunde. honeste~possinibrin >ancipiti vitae cursu ajmise* fortmiai defendeqe.; Id vero : efficere non alia ~pn&:&te '~ t j~ ; :&i : : fi.uct'ubsa1:u;m possessione rerum , quàs:: adslib@o&?hqreditate 2-wsmittati:- Quemadmo-

: : d ~ ~ ~ & ~ ~ 2 , ~ & ~ e f i ; w ~ o ~ ~ f ~ & Z i U t - . .. rnemora.Yimus, ;,. ~e~,nominis:so~ietas.~s~~q~u~~ @otes.hte propria, hoc est paternaî ;~xeg l tur i .&~~ob~ems~'Tse~s . utique finibus .qWs cp.oxima:i :ejus ! cauSsa !pmesmipserit,, in deligendis adhibendisque rebus incolua.itati ac jus&= libertali sua nècessariis;,. farii i l i~quidei~ :pa;ria: saltem; i cum societate . ci~li1~~uria.~ob1'i~net-~~Paria;sa11'em~diximus, quia cum con- ~ ~ ~ u s $ o m e s t i ~ u s ' ~ e t ~ ~ e o ~ i t a t i o n ~ s i te t re prior, quam . . . _

c ~ ~ f i s ~ ~ ~ n ~ t a n c t i o , .piolm;qu~quei;ess~ l ,magique natu- ~_aiia:gnra:;ejus,ioffi$ia;que ponsequitur. Quod si cives, si fào3i~@;i~~nvl~t.~~~4umanisocieta~~q~~ .. , participes factæ, pro+adj;umento, ,qffewionem,- pro: tutela deminu tionem jFiS ,sui,in rep~bJica reperirent, fastidienda citius, quam opta,nda. soci@as. ess,et. ! : . , . . , . * . - . .

- ,..~~elle:igityr,iukJperpada,t civile hper ium arbitratu su0 .!%!!?,.,.+a! ! in t i ,~a~d .omo~~ , .magaus : . . ,ac .perniciosus est errer,;? ,Ce$q;si .qua.for&e familia, in summa rerum < 1 ", !.

@~.ul$$~~,ioq+ique i%& v e ~ e t u r , ut inde: se 4psa expedire , ~ ~ h p a c & p o s i i t , rectu9,est subveniri publice Fb~h~p%%'e&s,: M$ enim familiiasiqgula: pars quadam @t.% ~%9~!&,4& ,sicul>l intra: do rneslicos parietes -@a* <+..+... . -e&~@~&e~tqrbatio .*%,. jpcium ,, mu tuorum, suum C"psejus pot0sta~ pubüca ;indic& : neque enim hoc est ad Se raPere jura *civium, sed ~ u n i & ~ ~ t q & firmare

- 201 - justa 'debitaque tutela. Hic tamen consistant necesse est, qni' præsint rebus publicis : hos excedere fines natura, . nodpatitur. Patria potestas est ejusmodi, ut nec extin- gui, neque absorberi a republica possit, quia idem et

. commune habet cum ipsa hominum vita principium. FiEi sunt aliquz'd putris, et velut paternæ amplificatio quædam personæ : proprieque loqui si volumus, non ipii per se, sed per communitatem domesticam, in qua generati sunt, civilem ineunt ac participant societatem. Atque hao ipsa de caussa, quod filii sunt nuturaliter .

a 2 i q ~ i d ' ~ o t ~ i s . . .. antepuam usum Meri ar6it& habedit, continentur su6 parentum cura (3). Quod igitur Socialislae, posthabita providentia parentum, introducunt providen- tiam feipublicæ, faciunt contra justitiam naturalem, ac domorum compaginem dissolvupt.

Ac præter injustitiam, nimis etiam apparet qualis esset omnium ordinum cornmutatio perturbatioque, quam dura et odiosa servitus civium çonseculura. Aditus ad invidentiam mutuam, ad obrectationes et discordias pa- .

tefieret : ademptis ingeniq singulorum sollertiæque sti- '

mulis, ipsi divitiarum fontes uecessario exarescerent ; eaqoe, quam h g u n t cugitatione, æquabilitas. aliud re- vera non esset nisi omnium hominurn q u e miser% ignobilis, nul10 discrimine, conditio. - Ex quibus om- nibus perspicitur, illud SocialZsmi placitum de poses- sionibus in commune redigendis omnino repudiari op or ter^,, quia iis ipsis, quibus est opitulandum nocet ; naturalibus singulorum juribus repupat, officia reipu: blicie tranquillitatemque communem perturbat . Nlaneat

. ergo, cum plebi sublevatio quæritur, hoc in primis ha- beri fundamenti instar oportere, privatas possessiones inviolate servandas. Quo posito, remedium, quod exqui- ritur, unde petendum si t, explicabimus.

(3) S. Thomas, 11-11. Q u ~ s t . X, art. 14. T. XXIX.

14

- - 203 - rmg& potisdmuin impdluntur bmiw éif&&ia ici ~ u j ~ ~ ~ , f a m i l i a r i s . - Et ad nwppris labar~tgr g ~ @ atkis!$,& ipw fitatu &nocpth non iners ~mping qrat< homo :.fclturiw : at vwa su94 ad mimi delwt.a$imeq tuzw3ikem Q P ~ ~ ? % s P . ~ w'lwhs, idem po&a i . expiatia~ wrn w$wubjr% r l o ~ &e molatia sensu cqegit peces- . . s4twp ;&le&#a t w a in ~ p e r e tuo ; in inlab~dizcs comedes ex es -içyncth die& pif? tw (4), - SSisiiliqrie m d o finis w@&tta@ mliquarum in terris nullus es# fptrirus, quia wlaga~~a$ i . cansscta& aspera ad toleranrtupi .suut, &@aidDcilia : s m e ko*ini usque ad qltimpqi v j b aaffiitwj ~t nwesse. ltaque pati st wrpeti b u w u m tp~t, tj$ uf bmines ftnperiantur ire Senten$ omnia, ishs- mgdi h40rnlq~da (ivellsre ab buqano con@tu panitus *, nqlia =te pioterlin$. Siqui id se pt'~fi@Qkr$ BQCgr Weri~ pb&i viiam p~l l ima~tur orne G d ~ r t : ge&sg~ue vwaqtans, t-$ refeçlaqi quieh ac pespetuis u~bpktjkus, i , ~ illi pogtil~ irpponu~t, 'fraildgwu%

- sWu& & malq aliquando erupturarn majora prasap* gbug, Qptippw façh r4s humanas, st se habeat, ita

- - - i -

& ~ ~ ~ ~ : ~ ~ ~ ~ ~ , ~ ~ e ~ - ~ s i ~ e ~ ' r e ~ ~ o t ' e s ~ opera consistere. con- && >~g~fi~!~~rcfit~i&g&~:iePum~la~~deg ordinem : &.i&.? : -" - [email protected]î$a'te ;~eil$minîs ' oriatur necesse est dij~~$&iisti~ "i$@&titei Obntfusio. ,Nuné .ver0 ad diri- m:eha;Bai gd,f8&di , q. p a'squè"jusJ ' radices amputandas, mi& .sis'%~t" iriititufiidih %~ri&idnarum, eaque multi- $leXl 4 ~ci$&m$m %&a) "discip1i~afre1igionis, cujus et

.*<,'< .:. " Werpkes' 6t custos * Ecclesiii, ma'gnopeie potes t locu- phtes'ef ,prdletari*; éh$o&fe invicem et conjungere, &li6e t'~~r~~~~'oirdi~e~~ad36~idii~~r0utu rerocando, in @riTh.CsQÜe:ad ea q u a a justitia dncuntur: Quibus ex oEfiCiïs !illa prolëtariam'atque. opiiicbm.attingunt ; quod libh'ei'ek CU'& ' &quitate pactum'opera sit, id integre et

, - minoiurn partes esse)/ efficere ut idoneo temporis spath -~.aeet' bpiféx ; nus &omin&m aarb obviir m leno- .. , t a . ,

"4"s ~ o r ~ ~ t e l a r u h ~ i l l o k b r i s & peccandi : neque ulio pacte a eura dornestica parcimoniæque studio abdu-

- l a fideIfter recidereb: non rei ullo modo nocere, non per- sona& violare domlii~rum : 'in ïpsis ' tueùdis rationibus

, suis'khfiirë~e dvii &i;sèditionèlh indnere unquam : nec commisceri cum hominibus flagi%ioSis, immodicas spes titi$rothissa ingentia'artificiosa jactaritibus, quod fere - - - - -.& . h&& pœni.tentiam~iinutilem êt ioori6narum ruinas con- se'quéntes. - I& ver0 ad divites Spectant ac dominos : nokihabendas mancipiorum l o c ~ opifices : vereri in eis æqium esse dignitatem persona, utique nobilit atem ab eo, cha~acter chriskianus qui dicitut. Quæstuosas actes, si datura ratio, si christia'na philosophia audiatur, non pudori hominif essq sed decori, *qui& vitæ sustentandæ pr&bent.honest+rn potestatem. Illua vere turpe et inhu- manum, abuti'hominibus pro rebus ad quostum, aec facere eos pluris, quam quantum nervis pollekt viri- busque. Similiter præcipitur, religionis et bonorum aniln'i haberi rationem in prolètariis oportere. Quare do-

- 905 - 1

cere.' 4tem non plus imponere operis, quam-vires ferre queantinec id genus, quod cum ætate sexnquedissideat. " . &.II

I m a x i m i s autem officiis dominorum i h d emipet, justa - ünic$qae prabere. ~ r o d c t o ut menedis statuatur ex

æquitate .modus, caussæ sunt considerandæ plures : sed generatim locupletes atque heri meminerint, premere emolumenti. sui caussa indigentes ac miseros, alienaque sr inopia captare guæstum, non divina, non humana jura. sinere. Fraudare vero quemquam mercede deb ita grande piaculum est, quod iras e cœlo ultrices clamore devocat.' Ecce merces operamorum.. . , qua fraudata. est a voih3, chmat : et clamor eoîwm in aaures Domzizi Sabaotk int,*oz'uzt,(5). Postierno religiose cavendum lucupletibus ne , proletariorum compendiis quicquam noceant nec 6, néc dolo, nee fenebribus artibus : idque eo vel magis /

quod non satis illi sunt contra injurias atque impoten- .

tiam muniti, eorumque res, quo exilior, hoc sanctior habenda. His obtemperatio legibus, nonne posset vim caus-

sasque dissidii vel sola restinguere ? - Sed Ecclesia ta: . . men, Jesu Christo magistro et duce, persequitur majora : videlicet perfectiusquiddam præcipiendo, illucspectat,ut . alterum ordinem vicinitate proxima amicitiaque alpri c0njungat.- Intelligere atque æstimare mortalia ex ve- ritate non possumus, nisi dispexerit animus vitam alte- . ram eamque immortalem : qua quidem dempta, con- tinuo forma ac vera notio honesti interiret : immo tota , . hæc rerum universitas in arcanum abiret nillli homi- num investigationi perviilm. Igitur, .quod natura ipsa admonente didicimus, idem dogma est christianum, quo ratio et constitutio tota religionis tanquam fundamento principe nititur, cum ex hac vita excesserimns, tum vere

(5) Jac., v, 4.

@ i i i ~ , & ~ f ~ : G T e f i u c j ' c s ~ p W d i r redmrptiow sua ne- r q i i ~ ~ ~ ' ~ ~ c ~ ~ t W ~ , ~ : e ~ d . i 4 n f virt~itum~iacibamenm, mate- ~ i ~ ~ ~ ~ b e ~ e ~ . I 4 8 c e ~ d i ~ tradulnt-! 4ta plam lut nemo mor- *%alitiiii?q.iie.a$+p'~&hiia- 68aG~&:cai8ssere~ nisi craentis $~s~~W~ti:'.\té'~tig~~~itigr~àiatur Si secstiriebimuû, et con- wg~~6~~~(6);~?E;;ib'c~~i%na.i~le e t cruciatib6s'sPoote sus- 'Cqitib; wuciatuulwet. !laboram6 mfrifise vim delmivit : li"eiEsbM~%WMiplb;stid grati'a sua perpe8uæque meroedis spd pr.'u@$itli; ~përpûissibiiem dolti~urn: éffeoit faoiliorem :

nsu :fortunai)ltm' D W judici seoeri8siIae aliquando red- ,&,iii;d&m,:.i .-",.: a , ' , <

ij$#.C,piiMS tîUadiu 'etcellens at, maximi momenti dtl&iha%st, h ~ a b ' @ ihilosdphiu ihcfohlitarn, at Ecclesia ttXiilitiiE p'e~fehm; plW + ettWiique effiei t ut non -co@i- tidne'tahtiitnf sed ui&bus tenehtar. Cujus dostrina in eb .est 'fundameiltum poeitum, quod justa possesaio pe-

* I

'46) EI ad Tirni, u, t%, (7) II cor., IVy 17. (8) Matth., XIX, 23-24. - (9) LW., IV, 24-95.

SI%~ gtio'fp& egeat ad id servaildum quod personæ c m ~eisiât-, guodque deceat : lucllus *mim inconprenientev vi- W e debet(l2). Seblubi necessitati satis et decorb datum, üfâ'~ium est de ea q d hperat gtytifiedri indigentibus; Q ~ b d -.- - supeest, - dhte eieemosinam(13). Non justitis, exceptd -hl febiis extremis, oBcia ista slint, sed-caritatis .chpis-

-

t i a m ; qiraa pmfect~ lege agendo petere jus non est. Sed legibizs judiciique hominurn lex anteeedit judicium- pu&Christi Dei, qui multis modii suadet consuetudinem, largimdi ; beatius est magis dare quâ~n accipote (14) : et ~dîiatarn negatamve paupe~ibus benefioentiam pdnnde ~'fe&h%klatam nagatamve jodicaturus. Qumndiu fe- :&.: .. .-,.- , ,' mrbatW» é&'h'is fpdfri6w meis rnt?tim&, d i fecisfÊs (15),- Boamm remm hise somma est ; quieumque majore& .

bqiam banorum Dei munere accepil, sive cerponi et

(10) 11-11 Quæst., Lxvr, art. 2. (14) 11-11 Quæst., LXV, art. 2. (12) 11-11 Quæst., XXXII, art. 6. (13) Luc, XI, 41. (14) Actor., t x Y 35. (15) Matth. xxv, 40.

'- 29C-

externa &nt, .six~aqimi, ..ob hanc caussam-accepisse, ut pd., peoffli:~i~,4em se, ,pariterque, velut minister provi- dep@d,divhaa; ,ad.3uüïitates~adhibeat cetqrorum. Habens .r e y g , o i ~ a l ~ @ . q ~ e t , ~ ornnino ne taceut : habens rerum a f- fide$$am, vi9;ilet, qe, a, miseriro~diz largitate torpescat : i a k e y artem ,qua. regitu~, naagnopere studeat ut usum atq~~~utfl i tatern illius~cum proximo partiatur (16). .TVonis autem~fortunæ. qui careant, ii ab Ecclesia per-

docentur, non probro haberi, Deo; judice, paupertatem, neç eo pudendum guod victus labore quæratur. Idque confiriqaqit re$ti,facto Chrima Dominus, qui, pro salu te hominum,egenus foctus est, eum aset dives (47) ; cumque esset filius Dei ac.i)eus ipsemet, videri tamen ac putari fabri, filius voluit : quin etiam magnam vi tæ partem in opere falirili conspmere non recusavit. Nonne hic est faber,-$Zhu ~a1;;œ?.#8) Hujun divinitatem erempli in- tucn@ius, ea facA%us intelliguntur : veram hominis &- gnitatem.atque excell8'ntiam in moribus esse, hoc est in virtute, positam : , ?rt$ern vero commune mortalibus . di L' iii .' . . patrimoqium,. imis et summis, divitibus et proletariis aequ6,parabile : nec aliud quippiam . quam virtutes et merita, in quocumque reperiantup, mercedem beatitu- dinis &terne sequuturam. Immo vero in calamitosorum genus propensior Dei ipsius videtur voluntas : beatos enim J esus Christus nuncupat pauperes (i9) ; invitat peramanter ad se, solatii caussa, quicumque in labore sint ac luctu (20) :*infimos et injuria- vexatos çomplec- titur caritate pracipoa. ~ u a r o m cognitione rewm <cile in fatunatis deprimitur tumens animus, in arumnosis .

(16) S. Greg., Magn. in Evang., Hom., lx, n . 7 . (i7) II Corinth., m. 9. . .

- . (18) Marc, w, 3. . 119) Matth., v, 3 ; Beati pauperes spirilu,

130) Matth., X I , 98 ; Venile ad me omnes qui ioboratis et onerali es*, et ego refleiam vos. -

d w s s u s .. ,> extollitur : alteri ad facilitatem, alteri ad mo- detiarn ' fiectuntur. Sic cupiturn superbiœ intervallum sfficitur brevius nec difficulter impetrabitur nt o~dinis utriusque,, junctis amice dextris, copulentur voluntates.

Quos tamen, si christianis præceptis paruerint, parum est amicitia, amor etiam fraternus inter. se conjugabit. Sentient I enim et intelligent, omnes plane homines a oommuni parente Deo procreatos : omnes ad eumdem h e m bonorum tendere, qui Deus est ipse, qui afficere beatitudine perfecta atque absoluta et homines et Anger . los unus potest : singulos item pariter esse Jesu Christi heneficio redemptos et i n dignitatem filiorum Dei vindi- catos, ut plane neoessitudine fraterna cum inter se tum etiam cum Christo Domino, prirnogenito in multis fia- tTibusp contineantur. Item natura? bona, munera gratis divin= pertinere cornmuniter& promiscue ad genus ho- minirm universum, nec quemquam, nisi indignum, bo- norum cœlestium fieri exheredem. Si ,autem filii, et he- redes : heredes quidem Dei, coheredes autem Christi (Si).

Talis est forma officiorum ac jurium, quam christiana. philosophia profitetur. Nonne quieturum perbrevi tem- pore certamen omne videatur, ubi illa in civili convictu valeret ? #

Denique nec satis habet Ecclesia viam inveniendæ curationis ostendere, sed admovet sua manu medicinam. .

- Nam tota in eo est ut ad disciplinam doctrinamque suam excolat homines atque instituat : cujus doctrinæ sala- berrimos riros, Episcoporum et Cleri opera quam latis- sime potest, ourat deducendos. Deinde pervadere i n - animas nititur flectereque voluntates, ut dividorUm disci- plina præceptorum regi se gubernarique patiantur. Atque in bac parte, qua? princeps est ac permagni XIo-

(21) Rom., VIII, i 7 .

meqtie id quemadmodum de toto reipubbæ corpore, . ebd8m.l m ~ d ~ de il10 ordine oivium diclmus, qui vitam

s&entsnt O p e , quae est lot~ge maxim&multitudo. ' Neo4amen putandum, in colen& animis totas esse

WeGiæ curas ita defixas, nt ea negligat pua ad vitam pertinent mortaiem ac terrenam. - De pr~letariis nomi*

. strtim. vnlt et conténdit ut emergant e miserrimo statu fortuna~pque meliorem adipiscantur. Atque in id confert Eoeipso operarn non mediocrem, quod vocat et insti* fuib!bomines ad vistutem. Mores enim chriitiûni, nbi ebmntm integri, pattern aliquam prosperitatis sua -

spbntel periunt rebus externis, quia Conciliant princi- piUm ac fontem omnium bonorum Deum : coercent g0mlnas vib pestest qusp nimium sape hominem BfE- ciunt in ipka ophm abundantia miserum, rerum appe- tsntiam nimiam et voluptatam sitim (99) : oontenti de- .

niqibcultu victuque frugi, &otigal paroimonia supplsnt, procul a vitiis, quae non modo exiguas pecunias, S8d~mslimas etiam copias eahauriunt, et.lauta patri- mira dissipait. Sed præ teres, ut bene habeant prole- thi , reeta providet, instituendis f'vendisque rebus, puas ,ad soblevandam eomm inopian intelligat conduci: biles. Quin in hoo etiam genere beaeflciorum ita sepper excelluit, ut ab ipsis ioimicis pradicatione effemtur. Ea ds errt apod vetoatissimos ohristiafios caritatis motogi, Ut.persape b i a se re privarent, opitulandi causd, divi- tiores :, quamohram nepue.. . quisquctnz e g m erat ider illos (28). Diaconis, in id nominatim ordine insli&uto, dahm al, Apostoli~ negotium, ut qu~tidians beidi-

. centi;a exeiwrent munia : ec Paulus ~po~tolus, ebi sollicitume di&riotus omnium Ecclesiarum , nihilo- miuus dare se in labodosa itinera ion dubitavii, ad

(B) Radiz omnium molorum est cupiditas. Tim., VI, 20. (23) Act., IV, 34.

t enuiores : cbris@anos .stipem ,praseru afferret. Cujus &nèrisj:pecuhs;,a ~cJ&sf$an~o-in mioquoque convento ultro.dollatés; depmifa pZetat6 nmcupat Te$tollianus, q u o h ~ s e i i i c e i t ~ ~ ~ e n t m egenh a h d i s humandispue, et

ptm& àc ptu$Zis rê:acpwmtibus destitutis, i q u e domes- ti& &bus,.< item 92a~f~agtS. (94). i r 'Hine. sensim4mi ertiotpatrimbnîum quod religiosa e u r i z ~ ~ q a a m r e m familiarem indigentium Ecclesia cus- tgdmt'.Immo ver0 s@sidiamiseræ plebi, rernissd mgandi v&eciuni&. comparavit. Nam et Locupletium et indi-

- gentitim-c&mupis- pa;e&, excitata .ubiqrie ad excel- 1e:tem mal@itudinein caritate, eollegia condidit soda- hm. religiosor~m~~aliaque utiliter permulta instituit, qüibus opem ferentibus, gents miseriarum prope nullum esset, quod salatio careret. Hodie quidem multi, quod eodem modo iecere olim ethici, ad arguendam trans- grediuntm Ecclesiam hujus etiam tam egregiæ caritatis : cujos in iocom subrogare visum est constitutam legibus pnblicis beneficientiam. Sed qrue chcistianam carit atem

- - - - - a *

suppieant,.t&m se ad alienas porrigèntem utilitates. artehhumanæ nulla reperientur. Ecclesiæ solius est illa "rtus; quia nisi a sacratis&mo Jesu Christi corde duci- tur, nulla est uspiam : vagatur autem a Christo longius, quicumqne ab Ecclesia discesserit.

At vero non potest esse dubium qiùn, ad id quod est propositom, ea quoque, quæ -in hominum potestate sunt, adjumenta requirantur . Omnimo omnes, ad quos

. "ussa pertinet, eodem intendant idemque laborent pro. rataparte necesse est. Quod habet quamdam cum mode- ratrice inundi ~rovidentia similitudinem :] fere enim *dernus rerum exitus a quibus caussis pendent, ex earnoi omnium conspiratione procedere.

(94) Apol, II, xxmx.

' ~Jamvero quota .pars remedii a republica expectanda sit; 9ræstat exquirere. - Rempublicam hoc loco intelli- I

gimus.non quali populus utitur unus vel alter, sed qua- 1

lem e t d t recta ratio naturæ congruens, et probant di- . >

vins documenta sapientiæ, quæ Nos ipsi nominatim in litteris ~ncyclicis de civitatum constitutione christiana

:A+ :$ "-:

qhicavimus. Itaque per quos civitas regitur, primum :g &

conferre operam generatim atque universe debent tota 'Sc 0 q .'b

ratione legum atque institutorum, scilicet efficiendo ut . :g $2 nw :II*- ofid ffiFmafi nn nt.nne adminiStcatione .reipublicæ 'p.+,

g .$

ulItr~~~prosperitas tam communitatis quam privatorum 3. .>< - $?

efflorescat. Id est enim civilis prudentiæ munus pro- ;$% +pCs priumque eorum qui præsunt, officium. Nunc vero illa +.*g i maxime efficiunt prosperas civitates, morum probitas, k---+.%

.:..:de

recte atque ordine constitutse familire, custodia reli- 2 r" &? . . ---.- , , :..,a: *:- .-..,ni.i, ,,, ,.,,ih~j.p~riim modePata -,.&A .,;y>

irrogatio, tum æqua par titi^, incrementa artium etmer- caturæ, îlorens agrorum cultura, et si qua sunt alia ge- neris ejusdem, quæ quo majore studio provehunlur, ea melius sunt victuri cives et beatius. - Harum igitur vir-

. ,

tute rerum in potestate rectorom civitatis est, ut ceteris prodesse ordinibus, sic et proletariorum conditionem

.

javare plurimum : idque jure sua optimo, neque ulla i

cum importunitatis suspicione : debet enim reipuùlica exlege muneris sui in commune consulere. Quo autem eommodorum copia provenerit ex bac generali pro"- dentia major, eo minus oportebit alias ad opificum salu- , . . ,%@

tem experiri vias. : y$ ' 2;

Sed illud præterea considerandum, qu0d rem altius ?& CA%

atthgit, unam civitatis esse rationem, communem SUm- $$ bQ2

momm atque infimomm. Sunt nimirum proletarii pari p. ,&

jure cum locupletibus natura cives, hoc est partes ver= *3$

vitamque riventes, unde cons ta t , interj ectis familiis, ;$ &

corpus raipublics : ut ne illud adjungtur, in omni urbe &

, (1) 8. Thom., De rd#. Princip., 1, o. xv. ' ,

cipatu$,~gerènda.radibxemplar estipotestatis divinæ, non , mi~~~:ebu~S-d~1is~quaim~universis cura paterna con-

si~éfitis! si qoit3Bgitujtor detrimenti allatum sit aut impen- cbat3éb;us co'diniunibus; aut si6gulorum ordinum ratio- nibus', ciudd:sànari aut. prohiberi alia~atione non possit, obviam iri. auctontate publica necesse est. - Atqui inte- rest'sidutis, curn public* tiim' privatæ pacatas esse res et;compositas : item dfrigi ad Dei jussa naturrque prin- cipiacdmnem convictus domestici disciplinam : obser- vari et c'oli 'b religionem , : florere privatim ac publice mores integros:: 'sanctad 'retineri justitiam, nec alteros ab alteris impune~io1ari : validos adolescere cives, ju- vanda tudandæque, si ' res postulet, civitati idoneos. Quarnobrem si. quando fiat, ut quippiam turbarum im- pemdeat >ob4 secessionem opificum, aut intermissas ex composito operas' : ut naturalia familiæ nexa apud pro-

. letarios relaxentnr : ut reIigio in opificibus violetur non satis impertiendo commodi ad officia pietatis : si peri- et~lum i n - o f 8 c i ~ ~ ~ h ~ e g r î t a ~ n ~ ~ r u m ï n ~ ~ a t a seau pro- mi8ou0,. a~iisve perniciosis invitamentis peccandi : aut opificum ordinem. herilis ordo iniquis premat oneribus, veliel'lienisia persona ac dignitate humana conditionibus afdigat : si valetudini noceatur opere immodico, nec ad samm ætatemve accommodato his in caussis plane adhi- bbhda5 certos intra hes, vis et auctoritis legun. QUOS

fineaieadem; q u e legum poscit opem, caussa determi- nst : videlieet non plura suscipienda legibus, nec ultra- progrsdiendum, quam ineommodorum sanatio; vei pe- xiculi dëpulsio requirat.

Jura quidem, in quocumque sint, sancte servanda srnt : alque ut suum singuli teneant, debet potestas pu- b h a providere, propulsandis atque ul&cendis injuriis. Nisi quod ipsis probgendis privatorum juribus, præcipue est iafimorum atqus inopum habanda ratio. Siquidem

- 217. - natio divitum, suis septa prassidiis, minus eset tutela pqblica : miserum vulgus, nullis opibus suis tutum, in. patrocinio reipublica maxime nititur. Quocirca mercenarios, cum in multitudine egena numereiïtur, debet , cura providentiaque singulari complecti respu- blica..

* Sed ,. qurdam majoris momenti præstat nominatim perstringere. - Caput autem est, imperio ac munimento legum tutari privatas possessiones oportere. Potissi- .

mumque, in tanto jam cupiditatum ardore, continenda in-pfficio plebs : nam si ad meliora contendere conces- sum est non repuguante justitia, at alteri, quod suum est, detrahere, ac per speciem absurdæ cujusdam æqua- bilitatis in. fortunas alienas involare, justitia vetat, nec ipsa communis utilitatis ratio sinit. Utique pars opifi- cum linge maxima res meliores gonesto labore compa- rare sine cujusquam injuria malunt : verumtamen non pwci numerantur pravis imbuti oginionibus renimque n m u m cupidi, qui id agunt omni ratione ut turbas .

moveant, ac ceteros ad vim impellant. Intersit igitur rei- pub.licæ auctoritas, injectoque concitatoribus freno, a6 opificum moribus corruptrices actes, a legitimis domi- a

nis periculum rapinarum coerceat. d

Longinquior val operosior labos, atque opinatio curtæ mercedis caussam non raro dant artificibus quamobrem opere se solvant ex composito, otioque dedant volunta- rio. Cui quidem incommodo usitato et gravi medendum. publice, quia genus istud cessationis non heros dum- taxat, atque opifices ipsos afficit damno, sed mercahris obest reique publicæ utilitatibus : cumque haud procul esse a vi turbisque soleat, sæpenumero tranquillitatem publicam in discrimen adducit. Qua in re illud magis efficax ac salubre, antevertere auctoritate legum, ma- lumque ne erumpere possit prohibere, amotis mature

T. XX19. 15

ahsaisl mde~&6ïYunorum~.aqrt~~ uper~riorum' oontlictug , ~ ~ 8 & ; ~ ~ t ~ ~ ~ ; ~ - ~l : i l . : i~ r ..!: ir.. . ,, ,

"rjS&fiil&wfddab p1tkW;amitr. i&'api%ce (preesldio mu; i>ieiim~d391~ii6@'t atYprimum:: admi - b n a . Siquidem ~ W ~ : i ~ i & t ~ t s ~ ~ ~ a m % u ~ ~ i s ~ b o n à : et: optabil i~~ non ipsa tamen iîlud est ultimum, ad quod nati sumus : sed via D$~tatlrdIfaoao'-&.tqüei isistrmehtum lail anlrni vitam pers-- pi~ehl~i;ia~~etrèa~~~t~à'~bre~W~::Com~lendam.~Animus est, qui: :e&rrêssah-lfgerit imaginein similitadinemque diviœ ii'am:dt$&:qUb:priiicipatusSii1e residet, per quem dominari jabs~s~es~:h0~6!~rr~inf~rioiës natmts, atqne efncare uti- fitaZi'snaY. terr& ormes et. rna~ia parentia. Aeplete terram I; Wlijicitemm.: e t . darilinamid piscibus mam's et volah- .kths:'&pli et inivem3 anWantibus, quæ moventur super t W ? (ZZ).Smt omnds'homines hac in re pares, nec quip- f is$ i%St t@ld iziter diviteslMque inopes, inter dominos etl$amuIos;! Me? pri&ipds: PriiPatosque differat : nam &%?nt 'd04YLint4s' ' ~ 4 t i m ~ 2 8 J . Nemini lice% hominis dignita- Lt~miJdd :ipYqDeus ipse dlsb6nitt. cw~magm reuermtia, i@&a Wî01ak nequa ad eam perfeetionem impedire c&tirni *%kit rit;elin cadis sempiternae consentanea. Quin etiam' ia *hoc genere trac& se non convenienter mturæ sua, anirniqu*.semfituteh sami& velle, ne sua puidem *spdnte+ homo potest : neqtte enim de juribus dgitw, X e qiliBns sit integrum h o m i , oerum de officiis bus 'Déilrn, qub nrecedse estsanete srnari. i i I :aw seqnhr repiesi opernm et laborum per fes- Mi'die9nkessaria: Id tamen nemo intelligat- de majore gdidam indrtis otii usura, rnultoque minus de cessa- aEiatie, qualem'&iilti .expehint, farltrice vitiorum ét ad ~ff~onespecuniar'utn adliatrice, sed omnino de requiete 6 P ~ h m Dër ~bleijgionem consecrata. Conjuncta eum reli-

- : I I

- 41-9 - gions::qpieç sevocat hominem a laboribus nègotiisque

. vimquotidianæ, nt ad cogitanda revo~et bona cœlestia, tcibaendumque oultum numini æterno justum ac deb2-

* h m 2 %sac maxime natura atqne hæc caussa quietis est in-dies .festos capiendæ : quod Deus e t in Testament0 veteri præcipua. lege sanxit : Memento ut diem subbafe sawîiFces (29) ; et facto ipse suo docuit, arcana requiete, statirn posteaquam fahricatus hominem erat, sumpta : &~uieuit die septirno a6 -.fi".erso o p e quod patrarat (30). .

' -. Quod ad tutelam bonornm corporis et externorum, primum .ommum eripere miseros opifices e ssivitia apoFtet hominum cupidorum, personis pro rebus ad queestum intemperanter abutentiurn. Scilicet tanGum sxigi operis, ut hebescat animus labore nimio, unaque corpis defatigationi succumbat, non justitia, non huma- nitas. patItw. In hornine, sic& ornnis natura sua, ita et ois efftciens certis est. circumscripta finibus, extra quos egredi non potest. Acuitur illa quidem exer8itatione

. atque usu, sed hac tamen lege ut agere intermittat iden-. tidem et acquiescat. De quotidiano igitur opere viden- àum ne in plures extrahatur horas, quam vires sinant. Intervalla vero quiescendi quanta esse oporteat, ex vario '

genere operis, ex adjunotis temporum et locorum$ex ipsa opificum valetudine judicandum. Quorum est opus lapidem e terra excindere, aut ferrum, æs, aliaque id genus effodere penitus abdita, eorum labor, quia multo major est idemque valetudini gravis, cum brevitate tem- po& est compensandus. Anni quoque dispioienda tem- pora : quia non raro idem operæL @nus dio. tempore facile est ad tolerandum, alio aut tolerari nulla ratione potest, ant sine summa difficultate non potest.

Dènlque quod facere enitique vir adulta ætate bene-

(29) Enod., xx, 8. (30) Gen., II, 2.

- 29a - qevâ1iduspatest,~ idsa fernina. puerore non est æquum poStnh~~'2!dmmo : ds pueris \@de cavendum., ne prius officina: capiat; quamc corpus, ingenium, animum satis ficmavecit a%s. Brumpentes enim, in pueritia vires, ve- Iu~sherbsscentern viriditatem, agitatio præcox eiidi t : qua: ex re. omnis est>. institutio puerilis interitlira. Sic ce* quaedara..artificia minus apte conveniunt in femi- -

nawad. opera, domestka natas : qua quidem opera el tueiitur'magnopereh mulisbri genere decus, et libero- nmii hstitutioni prosperita?,jque. famili& natura respon- dents€lniverse~autem. statuatur, ,tantum esse opificibus tribuendum otii; quantum;cum viribug compensetur la- bore consomptis : quia detritas usu vires debet cessatio ~ t i t u e r e . ln omni obligatione, qua dominis atque arti- ficibus invicem c o n d a t u r , hæc semper aut adscripta .autrtacita conditio. inest, utrique generi quiescendi ut.. cautum sit : neque enim honesttun esset convenire se; CUS~: q t a . nec .postulare cuiquam fas est, nec spondere mgteotum officiorum, qua vel Deo vel sibimetipsi bo- minem obstringunt.

Hem hoc loco attingimus sat . magni momenti : quæ recte intelligatur necesse est, in alterutram partem ne peccetur. Videlicet salarii definitur libero consensu mo- dus : itaque domi& rei, paota mercede peaoluta, libe- ravisse fidem, nec ultra deberequidquam videatur. Tunc solum fieri injuste, si vel pretium dominus solidum, vel obligatas ptifex'operas reâdere totas recusaret : his eaussis rectum esse potestatem politicam intercedece, Ut suum cuique jus incolume sit, sed præterea nullis.- Cui argumentationi æquus rerum judex non facile, 'ne- que in totum assentiatur, quia non est absoluta pmnibus partibus : momentum quoddam rationis abest maximi ponderis. Hoc est enim operari, vercere se rerum com- parandarum caussa, qua sint ad varios vitæ usus, potis-

- 221. - .simumque ad tuitionem sui necessariæ. in d o r e vuItzts

1 etz&vescer2s pane (31). Itaque duas velut notas..habet in homine hbor natura insitas, nimirum ut personalz's sit, quia vis agens adhæret personæ, atque ejus omnino est gropria, a quo exercetur, et cujus est utilitati nata: .deihde ut sit necessa&w, ob hanc caussam, quod fructus i&orum est homini opus ad vitam tuendam : vitam au- tem .tueri' ipsa rerurn, cui maxime parendum, natura jubet. Jamvero si ex ea dumtaxat parte spectetur quod .

gersonalis est, non est dubium quin integrum opifici sit .

pactærnercedis angustius finire modum : quemadmodum enim operas dat ille voluntate, sic et operarum mercede vel tenui vel plane nulla contentus esse voluntate potest. Seia longe aliter judicandum si cum ratione personalita- .fis ratio conjungitur necessitati4, cogitatione quidem non . re ab illa separabilis. Reapse inanere in vita, commune singulis officiiim est, cui scelus est deesse. Einc jus re- periendarum rerum, quibus vita sustentatur,necessario aasoi tu~ : quarum rerum facultatem i d m o cuique non . niai qussita labore merces suppeditat. Esto igitur, ut . *

opifex atque berus libere in idem placitum, ac nomina- 1

tim in salarii modum consentiant : subest tamen semper '

a ~ q u i d ex justitia naturali, idque libera paciscentidn volantate majus et antiquius, scilicet alendo opisci, frugi quidem e t bene morato, haud imparem esse mercedem oportere. Quod si necessitate opifex coactus, aut mali pejoris metu permotus duriorem conditionem accipiat, quæ, etiamsi nolit, aecipienda sit, quod a domino vei a redemptore operum imponitur, istud quidem est subire vim, cuijustitia reclamat.

Verumtamen in his similibusque caussis, quales illæ sunt in unoquoque genere artificü quota sit elaborandum hors, quibus presidiis valetudini maxime in of fi ci ni^ Ca-

(3%) Gen., IN, i9.

- 999 - rddaum;he +rndgistr,a%~s 4nierat sese importunius, prpS - t&tim&um%djun'GW tamhwia: sint .i%rum, temporom, ni~~&m;?n%ins*dt &as zès judicio reserme oollegiorum ,

/

daqnibusrinfra'dlc@~i ~ ~ u m o ~ ~ a u t aliam inire viam, qua Ea~iones~~m~Foenario.rurn, :uti.<par est, salvs sint, acce- dddte~,d~re~postula~e~i%, tutela prasidioque reipublicce. -"J~MBrCederri;'isi'!fe$at opifex: satis amplam ut ea se uxo- ' re~~üe~t'lib6r&s~tnerI'0~)~modam queat, facile studebit pdrdi~onl$''si %a#, ieffloietque; quod ipsa videtur na- $imbmonere;W 'detractis ;,sumptibus, aliquid etiam re- 'dhhdét; quo ~kibiili&af0d,-modioh- censum pervenire. Neqne eninl' elsbaci ratione dismi eussam, de qua aeur, pas% Wdimus, ni$i .hoc sumpto et constiluto, jus pri~atorum ;bohoma sanctum esse oportere. Qua- mobrem Iavere.buio jori leges debent, et quoad potest, jproViitere ut'quamplurirni ex multitndine rem habere malint. Quo facto,praelarsi otilitates consecutur2a sunt; ak Primoin *te *æqriior par4tio bonorum. Vis enim '~om~utsu t ionh- oiv-ilhh in! 8uas Civium-classes divisit &bes,-tipmedso - inter utkomque discrimine interjecto. E runa parte factïa pr~potens, quia pr~dives : quse curn o$enim. et mercaturaa d v e r s u m genus sola potiatar, faoultatem' onixiem c~piarum , effectricem ad sua com- moda ixc rationes tfahit, a t p e in ipsa administcatione ieipubli~la non $arum potest. l3x ahra inops atque in- drma multitutlo,' emilcerato animo et ad torbas semper pkato. Jmvero si plebis excitetw industria io spem adipisbendi' qtiippiam, .quod solo contineatur. sensim

ta@, ;unde non alimenta tantam, sed etiam quarndatu -.aopiam st.sibi et suis expectant, Ista voluntatis alacritas, nemo:ûon videt quam valde conferat ad ubertatem, fruc- tunm,-.mgendasque divitias civitatis. - Ex qup iUud tertioloco manabit oornmodi, u t qua in civitate homines editi.~usueptique in lucem sint, ad eam facils retinean- tm :?neque ehim patriam Oum externa regione oommu- tarent, si vita degendæ tolerabilem daret patria faculta- tem,!,Ron tamm ad h m commoda psrveniri nhi ea .

conditione potest, ut privatus census ne e&auriatur inmanitate tributorun et vectigalium. Jus enim possi- dendi privatim bona curn non sit lege hominum sed oa- tum daturn, non ip&n abolere, sed tmturnmodo ipsiue u s w temperare et cum cornmuni b o ~ o componere au& toritaspubiica patest. Paciat igi.r ... injuste atqua inhu- mane, si de bonis privatord plus aquo, tribut~lrurn nomine, detraxerit. . .~Posiremo domini ipsique opifices multum ha0 ia aanssa .passunt, iis videlicet institutis, quorum o p et . opportuns subveniatur indigentibus, et ordo aIter pro-

.

pias acaedat ad- alterum. Numeranda in ho0 genere so* dalitia! ad suppetias mutuo ferendas : ces varias, priva- tomm prooidentia constitutaç, ad cavendum opifid, itemque orbitati uxoris et liberornm, si quid subitum ingniat; si debilitas afflixertt, si quia homanitus acoidat: instituti patronatiis pueris, puellis, adolescentibus naœ tnqoe majoribus tutandis. Sed prinoipbm h u m obti- nent sodalitia artifioum, quorum complex~ cetera mntinentur. rabmm corporatorum apud maj~ms nos. bas dia hota constitere. Revera non modo utiL tatee praclapas artifloibus, sed artibus ipsis, quod P r - plwa monumenta testantur, decus atque incremee- tum peperere. Eruditiore nunc statg, maribus novis, auctis &am rebus quas vita quotidiana desiderat, pro-

; "24 - fri"o~o~~so~aiitii~opi~c~ï~~ec€i~ a8 prasentem usum ne- c8$shs t$~ulgo icair21jëjus generis societates, sive totas 'ex~b~i@èit,ùs~c~nflat~s; sive ex utroque ordine mixtas, gdtum:8st.:~ bptandum vero ut numem et actuosa vir- trjre':crescant! Etsi vero de iis non semel verba fecimus, placet'tamen 6oc%oco ostendere,,eas esse valde oppor- tudasilet jure suo~~coalescere : item qua illas disciplina A

uti[;et$1id~2~erel opodeat; : ,

~~:Virium~su'arum explorata exigoitas impellit hominem at*e hqrtatur; ut.opem sibi~ aljenam velit adjungere. , Sacrarum!+iitte~arum~est~illa sententia : Me& est duoa esse iimuiirptiarn u m : habent enim emolumentun socie- fa ts iuz;.Si.~unus ceciderit ab alter0 fuleietur. Væ soli q t h ,mm c e ~ i d e r i i ~ non ~habet sublevantem se (32). Atque illa /quoque :t Prater qui adjuootur a fratre quasi civitas firnio (33). Bac homo propensione naturali sieut ad con- . junctionem ducitur congregationempae civilem, sic et alias~&mr civibos inire societates expetit, exiguas illas Qnidqn-see-pierfectasysed. societates tamen; Inter has et rn&gnart$iIIam societatem ob differentes caussas proxi- masinterest plurimum., Finis enim s~cietati civili pro- positus pertinet ad universos, quoniam communi conti- netrir bono : cujus omnes et smgulos proportione com- potes esse jus est. Quare appellatur publica quia per eam lamines sibi hvivem communimnt in U M repub1iCa consti- tumda 434). Contra vero, q u a in ejus velut sinu jun- guntur societates, p m a t a habentur et sunt, quia vide-

. licet %lud, quo pmximb spectant, privata utilitas est ad solos pectinens consociatos. Privata autem societas est quæ ad aliqmd negotium p&atum exercendum conjun- '

:$itur,sin<f p o d duo vel tres societatear iaeunr, ut sirnul

~ ~ S ~ E C O I . ~ ,W. 9-42. f33YProvy hn, 1.9. (341 S. Fh0m ; C W h imgugnanks Dei cul& religiofiem, c. 11 .

neguciantur (35). Nunc vero quamquam societates - pr i- vatvexislunt in civitate, ejusque sunt velut partes toti- dem, tamen universe ac per se non est in potesbte rei-

ne existant prohibere. Privatas eni& societates ,inire concessum est homhi jura nalurz : est autem ad prasidium juris naturalis instituta civitas, non ad inte- ntbm-: eaque si civium cœtus sociari vetuerit, plane secum pugnantia agat, propterea quod tam ipsa quam Cœtus privati uno hoc e principio nascuntur, quod ho- mines snnt natura congregabiles. , Ineidunt aliquando tempora cum ei generi communi- - tatum rectum sit leges obsistere : scilicet si quidquam ex institut0 persequantur, quod cum prohitate, cum justitia, cum reipublicz salute aperle dissideat. Quibus in caussis iure quidem potestas publica, quo minus illa: coalescant, impediet : jure etia@ dissolvet coalitas : summam tamen adhibeat cautionam necesse est, ne jura civium migrare videatur, neu quidquam per speciem utilitatis publice statuat, quod ratio non probet. Eate- nus enim obtemperandum legibus, quoad m m recta ratione adeoque .cum lege Dei sempiterna consen- tiant (36).

Sodalitates varias hic reputamus animo et collegia et . ordines religiosos, quos Ecclesiz auctoritas et pia chris- tianorum voluntas genuerant : quanta vero cum salute

- genenlis humanae usque ad nostram memoriam historia loquitur. S0cietat.s ejusmodi, si ratio sala dijudicet, m m initie honesta causa sint, jure naturali initas appa-' ret fuisse. Qua vero parte religicnem attjnpnt, sola est .

(35) lbid. (36) Les hurnana in tantutn habet r o t i o m Mis ,

pwntum est

secundum ratronem rectam, et secundum hoc manifestum est quo4 a kge asskisrno derivaDr, ln quantum vero a ratiom recedU, W dicitur l e z inioua et sic non habel ratiostem legis, srrl mugis violenttœ cujusdam.

-BQ-, +lesia:'ouLjuste pgreanti Nowigitur in [eas quicquam sibi :~roga;are~~u~s;.neoieg~nrn ad se baducere adrninis- trationem~rects-possunt, qui præsint civitati eas potius officium est reipubliiw mer i , conservare, et, ubi res postuldverint, injuria prohibere. Quod tamen longe aliter fierJi..-hoc. pratvsertim tempore vidimus. Multis locis cbmmunitates hujus [email protected] violavit, ac mul- tiplid quidem-injum'a : cum et civilium legum nexo de0 vhkerit;. et jlegitirno jure persona moralia exuerit, et fortunis suis despoliarit. Quibusin fortunis suum habe- bat Ecdesia jus, suum singoli sodales, item qui eas certae cuidam caussæ addixerant, et quorum essent commodo ac solatio addicta. Quamobrem temperare animo non oss su mus quin spoliationes ejusmodi lam injustas ac perhiosas aonqueramur, eo vel magis quod societatibus catholicorum virorum, pacatis iis quidem et in omnes p&es utilibus, iter pracludi videmus, quo tempore edicitur, utique coire in societatem per leges licbre : eaque facultas large revera hominibus permit- titur consilia. agitantibus religioni simul ac reipublics perniciosa.

Profecto consociationum diversissimarum maxime ex , opifioibus, longe nunc major, quam alias frequentia.

Plures unde ortum ducant, quid velint, qua grassentur ma, non est hujus loci quærere. Opiniotamen est, multis confirmata rebus, præesse ut plurimum occultiores auc-

. tores, eosdemque dis&plinam adhibere non christiano nomini, non salnti, civitatum consentaneam : occupa- taque Bfficiendorum operum universitate, id agere ut

- qui secum consociari recusarint, luere panas egestate cogantnr. - Hoc rerum statu, alterutrum malint arti- fices christiwi oportet, aut nomen collegiis dam, unde p e r i c u l ~ religioni extimescendum .: aut sua in ter se sodalitia condwe, viresque hoc pacto conjungere, quo

së%tnimos&peant ab illa injusta ac non ferenda op- pressidne redimere. Ornnino optari hoc alterum necesse esse;.qnam1 potest dubitationem apud eos babere, qui nolint summum hominis bonum in prasentissimum dis- çSmen;conjicere ?

Valde quidem laudandi complures ex nostris, qui probe perspecto quid a se tempora postulent, experiuntur ae. tentant qua ratione ,proletarios ad meliora adducere honestis artibns possint. Quorum patrocinio sascepto, .

prosperitatem augere cum domesticam tum singulorum stodent : item moderari cum zequitate vincula, quibu; invi~srn artifices et domini continentur : alere et con- firmare in utrisque memoriam officii atque evangelico- mm custodiam praeceptorpm; qua quidem præcepta, hominem, ab intemperantia revocpdo, excedere modum . vetant, . personarumque el. rerqm dissimillimo statu har- moniam in civitate tuentur. Hac de caussa unum in .

locum saépe convenire videmus virb~ egregios, quo com- mun~cimt:consilia invicem, viresque jungant, et 'quid .

'maxime expedire videatur, consultent. Alii varium genns ' '

artificum opporhina copulare societate student ; consilio acre juvant, opus ne desit honestum ac fructuosum, propident. Alacritatem addunt ac patrocinium imper-' tiunt Episcopi : quorum auctoritate auspiciisque plures

- ex &roque ordine cleri, quas ad excolendum animum pertinent, in consocjatis sedulo curant. Denique catho- lici. non .desunt copiosis divitlis, sed mercenariomm 'vëlut consortes volnntarii, qui constituere lateque fun- dere grandi pecunia eonsociationes adhitadur .: quibus

. adjuvantibus facile opifici liceat non modo commoda præsentia, sed etiam honestle quietis futuras fiduciam

'

sibi labore quærere. Tam multiplex, tamqua alacris in- dustria quantum attulerit rebus coinmunibus boni plus est co@tum, quam ut attineat dicere. Hinc jam bene.

auspic ;er inc

sumim ienta c,

NUS,

apia modo .nt, ac

prudentii témper'at-?one constituantur.-~utetur hos res- $dblica~ civium~cœtus' jure sociatos : ne trudat tarnen sese in eorum intimam rationem ordinemque vitæ : vi-

e

taüsanim mot& cietùr ab interiore principio, ac facil- lime sane-pulsu5 eliditur externo.

Est pmfecto temperatio ac disciplina pnidens ad eam reminecessaria ut consensus in agendo fiat conspira- tioque voluntatum: Proinde si libera civibus coeundi 'facultas' est; ut -pro-feeto est, jus quoque ' esse oportet a m libere opt&e' disciplinam, easque leges uuæ maxime - *

conducere ad id, quod propositum est, judicentur. Eam-quæ memorata est temperationem disciplinamque

collegiormn qualem esse. in partibus suis singulis opor- teat,. decerni certis dehitisque regulis non censemus posse, cum id potius statuendumsit ex ingenio cujusque gentis, ex periclitatione et usu, ex genere atque effi- àentia operum, ex amplitudine commerciorum, aliisque rerum a c temporumi adjunctis, quse snnt prudenter ponderanda. Ad sommam rem quod spectat, hiec tan- quam lex generalis ae perpetua sanciatur, ita constitui itaque gubernari opilcum collegia oportere, ut instru- menta suppeditent aptissima maximeque expedita ad id, quod est propositum, quodque in eo consistit ut singuli e societate incrementum bonorum corporis, animi,-rei familiaris, quoad potest, asdeqoaiitur. Perspicuum vero est, ad perfectionem pietatis et morum t i q i a m ad caussam prrecipuam spectari oportere : caque potissi- mum caussh disciplinam socialem penitus dirkendam. - - V . secus enim degenerarent in aliam formam, eique generi c~lkgiorum , in quibus nulla ratio religionis haberi

- solet, haud sane multum przestarent. Ceterum quid prosit opifici rerum copiam socielate quaisisse, si ob

inopiam cibi. sui de salute periclitetur anima? Quid pro- desti homini, si mundum universum Zwretur, anima vero suæ , detrimentum patiatur ? (37). Hqnc quidem docet Christus Dominus velut notam habendam, qua ab eth- nico distingualur homo christianus : Hm omnia gentes inqwkunt.. . quærite primum Yegnum Dei et justitiam ejus, et A m omnia adjicientur vobis (38). Sumptis igitur a Deo principiis, plurimum eruditioni religiosæ tribua- tur loci, ut sua singuli adversus Deum officia cognos: cant? qaid credere oporteat, (quid sperare atque agere salntis sempiternæ caussa, probe sciant : curaque præ- cipua adversus opinionum errores vanasque corruptelas muniantur. Ad Dei cultum studiumque pietatisexcitetur oyifex, nominatirn ad religionem dierum festorum co- lendam. Vereri diligereque communem omnium paren- tem Ecclesiam condiscat ; Aernque ejus et obtemperare '

praceptis e t sacramenta frequentare, qua sunt ad ex- piandas animi labes sanîtitatemque cornparandam ins- trumeiita divina.

Socialium legum posito in religione fundamento, pro- . .

num est i ter ad stabiliendas sociorum rationes mutuas, U t conPictus quietus ac res florentes consequantur. Mu- nia sodalitatum dispartienda sunt ad communes ratipnes accomodate, atque ita quidem ut consensum ne minuat dissimilitudo. Officia partiri intelligenter, perspicueque' dehir i , plurimum ob hanc caussam interest, ne cui fiat injuria. Commune administ~etur integre, ut ex indi- gentia singulorum prsefiniatur opitulandi modus : jura officiaque dominorum cum juribus afficiisque o~ificum apte conveniant. Si qui ex alterutro ordine violatum se alla re putarit, nihil optandum magis, quam adesse ejusdem corporis viros prudentes atque integros, quo-

(37) Matth., xvr, %. (3s) Matth., VI, 33-33.

rnm;ar~itt.iq:Eitemi WmL leges~ ipsae socialss jubeant. ~~~bfi;q~qua~rnapopere~ pro~idenldum~ ut co.pia operis Pu118 tempom. àe8dîat ix)pifhcern, utqua veotigal suppe- ditetbbmdanecessi~titisùigui~ subveniatur nec solum in fsubitis ao -fortuitis. industria casibus,, sed etiam cum yaletudo, ' aut. seneutue,. aut. infortunium .quemquam oppressit, -,--' - , .

His-:legibus, si mode-voluntate.accipiantur, satis erit tenuiorum l'commodis acl saluti consuhum : consocia- tiones autem~catholicorum non. nqinimum. ad prosperi- -tatemt:mbmentl" .in-&ita& snnt ,habitura, Ex eventis p$ateritis aon temere providemus futuca. Truditur enim atas atate, ses\ rerurn gestarum &s sunt similitu- dines, ,quia reguntur providentii Dei, qui continuatio- nem seriemque r e m ad eam caussam moderatur ac fleqit, quam ,sibi. in procreatione generis hu mani præs- tituit, - Christianis in - prisca Ecclesiæ adolescentis aatate probradatum. accepimus, quod maxima pars stipe precaria aut opere faciendo victitarent, Sed destituti ab opibus pofentiaque, pervicere tamen ut gratiam sibi locupletium, ac patrocinium potentium adjungerent. C w e r e licebat impigigros, laboriosos, pacificos, justitia: maximeque caritatis in exemplum retinentes. Ad ejus- modi vitas morumque &ectaculum, evanuit omnis pra- judicata opinio, obtrectatio obmutuit malevolorum, atque inveteratae sbpersti tionis commenta veritati chris- tianae paulatim cessere. - De statu opificum certatur in præsens : qua certatio ratione dirimatuî. an seous, plurimum interest reipublica, in utramqoe partem. Ra- tione autem facile dirimetur ab artifiwbus christiaiiis, si societate conj uncti ac prudentibus auctoribus usi, viam i n h i n t eamdem, quarn patres ac majores singulari oum salute et sua et publica tenuerunt. Etenim quantunvis magna in homine vis opinionum prajudicatarum cupi-

- . - 234 - & t m ~ q u @ ~ ~ s i t , taillen nisi Sensum honesti prava VO-

. f ~ * o b s t u p e f e c e r i t , future est benevolentia civium in eoiusponte propebsior, quos industrios ac modestos co- e;dove~W, quos æquitatem lucro , religionem officii rebae 'omnibus constiterit anteponere, Ex quo illud etiarn aonsequetur commodi, quod spes et facultas sa- nitatis non minima suppeditabitur opificibus iis, qui vel ozunino' despecta fide christiana, vél alienis a profes- sibne moribus vivant. Isti quidem se plerumque intellin guint falsa spe simulataque rerum specie deceptos. Sen- tinnt- edim sese apud oupidos dominos valde inhomane tractari, nec fieri fere pluris quam quantum pariant operando lucri : quibus autem sodalitatibus implicati s u a , in iis pro caritate atque amore intestinas discor- dias esistere, petulantis a t p e incredulæ paupertatis . perpetuas cornites. Fracto animo, extenuato corpore, quam valde se multi vellent e servitute tam humili vin- dicare : nec tamen audent, seu quod hominum pudor, Wu-metus inopia! prohibeat. Jamvero his omnibus mi- rgm quantum prodesse ad salutem collegia catholicorum '

'

possntit, si hasitantes ad sinum suum, expediendis dif- ficultatibus, invitarint, si resipiscentes in fidem tute: lamqué suam acceperint . .ib

Babetis, Venerabiles Fratres, quos et qua ratione elaborare in caussa perdifficili necesse sit. - Accingen- dum ad suas cuique partes, et maturrime, quidem, ne t a i l t æ jam molis incommodum fiat insanibilius cancta- tione medicine. Adhibeant legum institutorumque pro- videtltiarn, . qbi gerunt respublicas : sua meminerint officia locupletes et domini : enitantur ratione, quorum ras agitur, proIetarii : cumque religio, ut initio diximus, mahm pellere funditus sola possit, illud reputent uni- veni, in primis instaurari mores christianos oportere sine quibus ea ipsa arma prudentiæ, qUæ maxime Pu-

- 232' - tantun idonea,;parum ..sunt ad salutem valitura. - Ad Ecclesiam ;quod,spectàt.;~.desiderari opetam suam nul10 tempore nulloque. modoisinei, tanto plus -allatura adju-

,'

menti, quanta) sibi major. in agendo libertas contigerit : idque no-atim inteUigant, quorum munus est saluti publicæ:collsulere.rIntendant omnes animi industriæque vi~es:ministriisacÉoruml: vobisque, Venerabiles Fratres, auctoritate~præeuntibus*et exemp10,sumpta ex Evangelio docu&nta:vit& hominibus ex omni ordine inculcare ne desinant.~~omni~qm~~possunt ope pro salute populorum

a, - . . c~ntendant~~~dissirnum~e, itudeant et tueri in se, et excita? ,in, aliis, ~summis juxta atque infimis, omnium dominam ac reginam virtutum, caritatem. optata quippe salus expeflanda præcipue est ex magna,effusione cari- tatis : chcistianæ caritatis intelligimus, quæ totius Evan- gelii compendiaria lex est, quæque semetipsam pro aliorum commodis semper devovere parata, contra s e culi insolentiam atque immoderatum . amorem sui cer- tissima :est -homini- antidotus .: f cujus <virtutis partes ac lineamenta divina Paulus Apostolus iis verbis expressit : Caritas par;ens est, benigna est : nan puarit qua sua runt: omnia ~uffert : omnia suslinet (39). '

Divinorum munerum auspicem ac benevolentiæ Nos- træ testem vobis singulis, ~enerabiler Fratres, et Clero populoque vestrs apostolicam benedictionem pera- manter in Domino impertirnus.

Datum Romæ apud Sanctum Petrum die XV Maii Anno MDCCCXCI, Pontificatus Nostri Decimoquarto.

LE0 PP. XIII. (391 1 Corinth., ml, 4-7.

LETTRE ENCYCLIQUE

DE

NQTRE @ S SAINT-PER E IAON XIII

PAPE PAR LA DIVINE PROVIDRNCE

A TOUS LES PATRIARCHES,

PRIXATS, ARcEEV&QUES ET ~ V ~ Q U E S DU PONDE CATHOLIQW-

EN GRACE ET COMXUNION AVEC LE SIÈGE APOSTOLIQUE.

DE LA CONDITION DES OUVRIERS

A TOUS NOS VÉNÉRABLES FRÈRES

LES PATIUARCEES, PRIMATS, ARC~EV~QWS ET É V ~ Q U E S

DU PONDE CATBOLIQUE

EN GFUCE ET COMMUNION AVEC LE SIÈGE APOSTOLIQW . .

LÉON mn, PAPE

V É N ~ B L E S PRWES, SALUT ET BÉNBDICTION APOSTOLIQW (*) b

La soif d'innovations qui, depuis longtemps, s'est em- .

parée des sociétés et les tient dans une agitation fié- vreuse, devait, t6t ou tard, passer des régions de la poli-

. tique dans la spbère voisine de l'économie sociale. - Et, en effet, ces progres incessants de. I'industrie; ces mutes nouvellei que les arts se sont ouvertes, 1'~1t4ra-

- tion des rapports entre les ouvriers et les patrons, l'af- -

fluence de la richesse dans les mains du petit nombre à

(*) Cette traduction est celle qui a étB faite Rome sous les yeux

de Sa Sainteté. T. XXlX.

16

cBté de l'indigence de la multitude, enfin l'opinion plus grande A . que les ouvriers ont conçue'd'eux-mêmes, et leur union plus comp-acqe !o~tceia, sansgarler de la corrup-

.YL 3fit., - .Jd- , ,J F?? ,).

tion des mœurs, a éii pour résultat final un redoutable corkit. Partout les esprits smit en susPenS.et dans une

à hi e u l * ~ o u r prouver , $- . - , . G , sont ici engagés. Cette situa-

tion préoccupéyet!B'~ékce k i&' fois! 14 !gbnié des doctes, la prudence des sagesJes, delibérations es p5unions popu- l & e ~ ~ , ~ ~ ~ ~ s ~ ~ < ~ , i t ~ , d e s ~ ~ ~ @ s ~ t e u r s +t ,les vnseils des g o u v e m ~ t s , .&.il n'est de'oaose. qui saisisse en ce mament l'esprit humain avec autant de véhémence. C'est pourquoi, vénérables Frères, ce que, pour le bien de l'Église et$Iei saht cordmün de$ hommels, Nous avons fait ailleurs, 'par Nos Lettres sur la souveraineté poli- tique, la liberté humaine, la constitution chrétienne des États - et + T~'- s q drabttes ?%üjBtS' dnabg6ds~ a n de réfuter,

r:' ,y( 4 - selop Cü d fpous s e @ ~ $ g p o $ ï ï , l e s opieions erronées effg&i%*, <su. ... ,Nqys ,jugeons devoir 'le réitérer aujour- dYhui.et pour les mêmes motifs, en vous entretenant de la condition des ou&%#& .

q6' Siljef,.Mous M, mimat .l'oooasion, effleure plusieurs fois : mais la conscience de Notre charge apos- toliqpeNous faQ,pn devoir.de le traiter dans ces Lettres .-) ;7? c . t ( : ! , y - : .!;,. . : . C C : '- ,.:. , . .

p h exp~qte,m$n~ etaT$cplui d<ample&r,.afin . , I I . . de mettre S$ji&yë !es p&n&sà&~e _ . , , . ,, solutioq- conforme A la justice -- .4!, et T .(,.. 3 . Upuité: ,

_ ~ e ~ r o h i è r n e n'est pas aisé à résoudre, ni exempt de - - , - ,

phil.. f,"4~: :, est,diffi$le,'en - effei, de préciser avec justesse 1es.droits et les devohs qui doivent la fois commander

$&esse et leTproi6tariat, le capital et le travail.Ilfautre f; , T g l

part, le problbme n'est pas sans danger, parce que trop souvexît cles hommes turbulents et. astucieux cherchent à en dénaturer le sens et en profitent pour exciter les

- 385 - mirlhtudês et fomenter des troubles, Quoi qu'il en soit,

' nous sommes persuada, et tout te monde en Convient, - qu'i13faiit, par des mesures promptes et efficaces, v a i r

en' aide AUX h6mmes des classes inférieures, attendu qii'ik sont, pdlfr la plupart, dans uae situation d'inforu

a tuné et de mis6ra i m é ~ i t 6 e . i e dernier siècle a détruit, sana ri& leur substituer,

les corporations ancienfies, qui étaient, pour eus une . protection ; tout principe et tout sentiment religieux ont desparu defi lois et des institutions publiques, et ahisi, peii.àSpeu, les travaiileurs isolés et sans d6fense se sont VUS, avec la tt?dps,^livfbs k la merci de maPtres inhu; &aida à la' cupiditd d'une concurrence effrénée. Une d h f e ctévbrante est venue ajouter encore au mal. Con- damnée & pludieors reprises parTe jugement de l'Église,

di& eessé d'PWe pratiquée sous une antre forme par des hohrnes avides de gain, à'@?e insatiable cupidité, #?tbut';cela, il faut &jouter le meaopble d a travail et des @et% de &mrderce, deiretitis te partage d'nti petit notnbre &' fichés et d'opulents, qui imposent ainsi un joug presque servile à l'ihflhie multitode des pro16faires6

so&l4stés, pour guérir ce mal, poussent B la haniet jalouse des pauvrés contre 6 0 ~ ~ qui possèdent, et préten~ dent que toute profitiktt! de! biens privés doit être s q d primee, que 11% biéiis d'uh CU^ doivent étre commaas à tous et qiie leur adxhidi&r;ifi6h doit Pevenir aiix man+ cipalités ou & 19$tat. Moyehnaat cdte tran&tiofi d& propri&& et cette &ale répartition entre les eif&'&as dës-ri&eases et' de leurs miii~oditds, 51s Se flattent de

. fiortir' un remède efficace aiiz thaut présents. Mais pa* i'èille théc>rie, loin d'être capable de mettre fin hti bbnr fiif, ferait tort & l'ouvrier si elle était mise en peatique. Ib'giLifléur~, elle est sauverainétnent injuste, en ce qu'elle ?Isle les droits légitimés d ~ % propriétaires, qu'elle d6na2

tm0;les fonctions,de l ' lh t , et tend % bouleverser de fond en 1combl6 l'édifice social. :. De. fait, cornthe il eskfacile de le comprendre, la raison

inlrinséque du travail ,entrepris par quiconque exerce un art lucratif,, le but immédiat vis6 par le travailleur, c'est de conquérir un bien qu'il possédera en propre et comme lui appartenant; .car, s'il met h. la disposition &autrui ses forces et son industrie, ce n'est pas évidem- ment popc un motif autre, sinon pour ohtenir de quoi pourvoir ii son entretien et ,aux, besoins de la vie, et il ,

attend de son travail, non seulement le droit au salaire, mais encore un droit strict et rigoureux d'en user comme bon lui semblera. Si donc, en réduisant ses dépenses, il est arrivé à faire quelques bpargnes, et si, piur s'en as- sur.errla conservation, il les a, par exemple, réalisées dans un champ, il est de toute évidence que ce champ n(est pas? autce chose que le salaire transformé : le fonds .ainsi -acg& sera la propriété de l'artisan au mdme titre que 19 rbmunération mgme de son travail. Mais qui ne voitl.que c'est précisément en cela que consiste le droit de propriété mobilière et immobilihre ? Ainsi, cette con- version de la propriété privée en propriété collective, tant préconis6e par le sociaîisme, n'aurait d'autre effet qTe de rendre la situation des ouvriers plus précaire, en leur retirant la libre disposition de leur salaire et en leur enlevant, par le fait *mBme, tout espoir et toute possi- bilité d'agrandir leur patrimoine et d'améliorer leur .. situation. - ,M& et ceci paraît plus grave encore, le remède pro- posé est en opposition flagrante arec la justice, car la p.opriét4 privbe et personnelle est pour l'homme de doi t naturel. Il y a, en effet, sous ce rapport, une trés p n d e diffépoe entre- l'homme et les animaux. dénués de raison. Ceux-ci ne se gouvernent pas eux-memes;

ils sont dirigés et gouvernés par la nature, moyennant kmdouble instinct qui, d'une part, tient leur activitk constamment en éveil et en développe' les,forces ; de rautre, provoque tout à la fois et circonscrit.chacun de leurs mcruvements. Un premier instinct les porte à la conservation et à la défense de leur vie propre, un se- cond à la propagation de l'esphce; et ce double résultat, ils Sobtiennent aisément par l'usage des choses présentes et mises {à leur portée. Ils seraient d'ailleurs incapables de tendre au dela, puisqu'ils ne sont mus que par Ies sens-et par chaque objet particulier que les sens perçoi- vent. Bien autre est. la nature humaine. En l'homme. d'abord, réside dans la perfection toute la vertu de la nature sensitive, et da; lors il lui revient, non moins qu'A celle-ci, de jouir des objets physiques et corporels. Mais la vie sensitive, meme possédée dans toute sa plénitude, non seulement n'embrasse pas toute la nature humaine, mais lui est bien inférieure et faite pour lui obéir et lui 4tre-assujettie. Ce qui excelle en nous, qui nous fait - , . hommes et nous distingue essentiellement de la bête, c'est la raison ou l'intelligence, et en vertu de cette pr6- . rogative il faut reconnaître A l'homme, non seulement la# faculté ghérale d'user des choses extérieures, mais en plus le droit stable et perpétuel de les posséder, taut . celles qui se consument par l'usage que celles qui de- meurent aprbs nous avoir servi. Une considération plus profonde de la nature humaine va faire ressortir mieux encore cètte vérité. L'homme embrasse par son inteIli- gence une infinité d'objets, et aux choses ~rksentes il ajoute et rattache les choses futures ; il est d'ailleurs le maitre de ses actions ; aussi, sous la direction de la loi eternelle et sous le gouvernement universel de la Provi- dence divine, est-il en quelque sorte à lui-même et sa loi et sa providence. C'est pourquoi il a le droit de choi-

vivre! et rde.pot4gerwm existeme, Qu'on n:oppose pas non plus a> la légitimitbde' lapopriét6 privke le fait que Biéwar~donsB latterre ~ea. jouissanoe-an -genre. humain 4mt sentien, la; Dieu) ne l'aJpadiv~6e .aux hommes pour

la dominassen~,.oonfusément. t o w ensemble. Tel n?est.gasr le sens decsttev8rit6, Elle signifie uniquement que Dieuda-assigzi6 dei part à aucun homme en particu- Iieq maissa vouls abandonner (la d6limitation des pro- pri6tés &viadu&* &amaineet aux. institutions des peu- ples. - -An +estej d$vist5el w pmpribt4s privhes, laiterre. ne laisseqx& de se*.& la' commune utilité de. to~s,attend&~di.l o'ed pe r sme parmi les rnoftels qui m s e noumisse da produit des champs. Qui en manque g supplée par le travail, de telle sorte que l'on peut af- fimer, en toute véribé,.que le travail est le moyen uni- versel de poarvoir aux besoins de la vie, soit qu'on l'exerce d u s un fonds propre, ou dans puelque art lu- cratif dont ladmunérkion ne se tire que des produits

.ï43gijtO~t cela il ressort, une fsris? de plus, qmla p ~ o t ~ri4t4cp~ivée est pleinement conforme ,à la natore. La

L '

brre+sans~doute, fournit ZI l'homme avec abondame les obms ,n6cessaices à la mnsewetbn, de sa vie .et plus moom s m perfaetionnement, mais elle ne le pourrait dk&pm&me. sans la oulture et les sains.de l'homme. OF+^ aelubd, que fait41 en consumant les. ressourcesde son ,esprit 1 et les forces de son eorps panr se procurer ,

ws biens de la nature 4 Il s'applique pom ainsi dire à lui- mbms Ist2pontion .de la nature corpor&e7, qu'il.: aultivef ekg laisse wmme une certaine.emp~einCe de sa,personne, au point .qu'en toute justice ce. bien sera posdd6 dor& navant comme sien et qu'il. ne s a a licite & p s o n n e de violer s6n droit en n'importe quelle rnanihre. :. Enlfoiae de rais0nnements"eat d'me 6vidence telle, @il estpermis de 94tonner oomment certains tenants d?opinions surannées .peuvent encore y contredire, en accardant sans doute Zkl'homme prive .l'usage du solcet .

les fcuits des champs, mais en lui refusant le droit de posdder, en quaiite de propriétaire, oe sol oh il a bhti, oetta.portion de terre qu'il a cultivée. Ils ne voient donc

'

gas. qu'ils-dépouillent par Ià cet homme. du fruit de soig labeur; w, enfln, ce champ remue avec art par la main du (~~ltiv&eur~ a chan& complhlement de nature : il éW,sauvage, le voilài dbfrioh6 ; d'inf6cond il est devenu fertile; oe qui l'a rendu meilleur est idtitrent au sol, etse

" eonfond tellement avec lui, qu'il serait en grande partie hpossible. de l'.en separer. Or, la justice tolérernit-elle qu'un étranger vint alors s'attribuer cette terre arrosée des sueurs de celui qui l'a cultivée? De même que l'effet suit la cause, aiusi est-il juste que le fruit du travail soit au travailleur. C'est donc avec raison que l'universalité du genre humain, sans s'émonvoi~ des opinions con-

--. H O - tr,FErires'dlus~petitt@6upb; reconnaît; en considhant at- tentivement la~$ature,ique dans'ses lois réside le premier fordement d8Ja répaitition' des biens et des propriBtBs privees'.j c'est avec raison que la~coutume de tous les sik'Me$asanctioiiné.une situation si conforme à la nature de l'horndm et ài4âvie calme et paisible des sociétés. De leur cdt.6, les lois civiles, qui tirent leur valeur, quand elles sont justes, de la loi naturelle, confirment ce mame droit.et le prothgent par la force. -Enfin, l'autorith des lois ,'divines vient. y apposer son sceau, en défendant, so~s~nneipeine;~tr8s: grave, jusqu'au désir mbme. du bien d*autrui;lFu nè convoiteras pas la femme de ton prochain, nisa maison; ni &n champ,~ni sa servante, hi son bmf, ni son *âne, ni .rien de ce qui est à lui (1).

Cependant;ces droits, qui sont innh à chaque homme' pris isol6ment,.apparaissent plus rigoureq encore quand *on les considare dans leurs relations et leur connexite avec les devoirs.de la vie domestique. -- Nul doute que, .dahsi-k- choix. d'un~geme. de .vie, il ne soit loisible ti chacmi ou de suivre le conseil de Jésus-Christ sur la vir- ginité; ou de contracter un lien conjugal. Aucune loi humaine ne saurait enlever d'aucune faqon le droit na- turel et primordial de tout .homme au mariage, ni cir- conscrire la fin. principale pour laquelle il a ét.6 Btabli par Dieu, dBs l'origine, Croissez et multipliez-vous (2). Voüà donc la famille, C'est-à-dire la société domestique, soci6té trhs petite'sms doute, mais &elle et antérieure & toute sociét6 civile, à laquelle, dés lors, il faudra de' toute n6cessit6 attribuer certains droits et certains de-

. voirs- absolument independants de l'État.

1%) Non conwpiscw w r s m poximi tui ; non domum, non agrum non anciiiam, non booem, non asinum, et universa yuce illius sunf. Deut., v, 91.

(%) ~ r n t i t e el mutliplicamini. Gen., Y, 28,

insi; ,ce-droit ,de .propriétk que Nous. avons,.. au nom . ,

nature, revendique pour l'individu, il-le faut transférer à l'homme constitub chef: de. la

. Ce.n3est pas assez : en passant dans la société tique, ce droit y acquiert d'autant .plus de force

nne humaine y reçoit plus d'extension. La :

sature 4mpose au p&re de famille le devoir 'sacré de nourrir et d'entretenir ses enfants ; elle va plus loin : comme les enfants reflètent la physionomie de leur père et sont une sorte de prolongement de sa personne, la mature-lui inspire de se préoccuper de leur avenir et de leur crier un patrimoine, qui Ies aide à se ddfendre, àans-la périlleuse traverske de la vie, contre toutes les surprises de la mauvaise fortune. Mais ce patrimoine, pourra-tzil Ie leur créer sans l'acquisition et la posses- sion de biens pe~manents et productifs qu'il puisse leur transmettre par voie d lé r i tage ? A ussi bien que la so- ciété civile, la famille, comme nous l'avons dit plus haut, 'estane société proprement dite, avec son autorit6 et son gouvernement propre, l'autoritb et Ie gouvernement paternel. C'est pourquoi, toujours sans ,doute dans la sphhre que lui détermine sa fin immédiate, elle jouit pour le choix et l'usage de tout ce qu'exigent sa conserg vation et l'exercice d'une juste indépendance, de droits au moins égaux à ceux de la sociBté civile. Au moins Bgaux, @sons-Nous, car la société domestique a, sur la soci&B civile, une priorité logique st une priorite

-réelle, auxquelles participent nécessairement ses droits et ses devoirs. Que si les individus, si les familles entrant dans la société i trouvaient au lieu d'un soutien un ob- stacle, au lieu d'une protection une diminution de leurs droits, (a socikté serait bientôt plus à fuir qu'Li rechercher.

Vouloir donc que le pouvoir civil envahisse arbitrai-

rn%$y~ Sn01 ap xnaL xns p ~ a s aipq s n o ~ 'ao@gtfep e q m o p np lça !nb ea ap uog8saeds!p el aa uo$jgaq-ep 6pre9aanvs BI sqgu03 939 luopb l u a m a p d p q d s n o ~ 3 Isar amai03 '10 .aaeogla ncqnlos eun spi?me! 3s~noq !n( ~p elq!ssodq ?se I! ' a sg93~ p te oo$$(ai el-q pdds

ap sqom 3 p b 'alla1 ain3eu am,p $sa Q ) @ B ~ .jmB - ----

uogsenb el a m : p a p e s ? ~ ~ ap apnqupld el 01no3 )a 'qafns eo suop~oqo ' s n o ~ enb aouornsss awe q s a , ~ - ~

-+IF?P ?w ~pgm0§

el~od el 'su~LoI!~ sa1 Sn01 snod apn)$m alglljioddngu!* - .asna!po end '9?9pQ9 .el 'ep S*EJ gel $nidl sttispLttoyq~nl ad el : seonanbgmoo sapmn3 'sa1 s@qn6~'üuq-~nb r f o ~

. ue;n no Lem??sLs rhelrep eogsnbo,1opwoqep ne-s.gp: *aII!rnoj @p sueg sel stfOsf.iq ~e q$&tlec eysn&;oy aguoo ~uon .sa)sTppos sel -'P~$J ep eouapgo~d-q rblpuiae~.ed a m a p i n ~ ~ d sl B w w n s q n g w ?wpy .(8) a ~ p q ~ v e.qqhp a h s n ~ ~ n b 3 ~ , $ u e w qzzn6 89 v.nOrnf Q U a d ~ d rap ajpgfi) ,q snos apsa~ w q o p a p --*a+& mal ap eropmiipn~ f u s q -~~ .uz~ou luos @QI s q enb ea a a -spn luos SE qanfsieI mq~ anbymmp y+9yos q a p e .xyq?pa tq ,~ i edvspq +qyp g?pos "el' p $ U ~ ~ ~ J O ~ ' S 30 quas~~i i î~s-xqpà. semgm -xne ~ad~uarnqiip~u?tu! svd $sagtr 03 'ma~sn~owd8 ier&d anod qe 2 enuosmd ss ep no!strcrpm am eq;ros wbpnb ;no quos SC . ' v d m q ap asoyo erabjenfi juoa slb sa7 *euua!s 61 pue~d oupmnq e p 01 qo TI emaos os r ~ d e aeo6$qq~1 md agqmsqe 'e~[oqe eqq ~ p m e s ea o~emdpd jtppqrie,? .sa1pq sa9 iaas.dgb.ap l!pmq anap.tnya &%mbqqnd asop:, el B ~uep!sg.~d pb ana3 ap uc~se;y rrqwe,st qpp 's!ojcquoq 'pq 'eapms.oU 11 emmo3ceapue$qp se1 'i~a(BpI - o ~ d se1 'stlo;rp a;Baaprleep %ua&i.;sep sucq -np!qlo 6 ~ f ~ l l s asdimm q qqod. y s e , t r l e g ~ - h e ~ 3 ' ~ h :y 1 !OJ p nos epaor 1 qqnd G O A ~ O ~ et (snb ' s~e~mt . sq~a&p ap srtq~wlo!~ BA^& CI^ ea3~9q3' BI ,g)lo'ef@ "ddbmrnop JWAOJ un $&d eabpnb cqspa ~ , ë % m e a ad *y1pog?q orp aJqmeabi an gso eltftlnq $nb~qa ';im L I l ~ o a ~ ~ ~ o s tpm~e)p agqnd ~ f a ~ n o d el z%?+$qLq?& salpp%p%uép%ab es# lsa I r c,nlaos da a#ad b$ro&è ~sa~~&'$~'essyff'fnBr)a4sg;lgb -sa§gp uo!1enl$ euti strep .exnd<trC.%sipfb. b1tqfne#6~&ge.d an bpnB e$gw qt,g 6$aem$idh$s$W~kied~5:! j~&h:tuawi#~ -.'a énn $Ha,b 4e(l!n6ejq sp $u$np~@~tie'~1h6t't'[ Watet

l

moinc' &$:'l'adauci< enF 1ui";enlevant tout ce qu'il a .&i,&;e..,& " *d , argi.eÛi; 4 l'figli~e;~ qui ne se contente pas ~ 6 c ' e d & ~ ~ ~ ~ ~ s ~ ~ t ~ : d ~ ~ s ê s ens&pem2uls, mais s'efforce eiro&i$de'r@$e~ ' en - conséqudnce la vie et les mœurs d'6n~~chicuf1' ; l'&g~ise;~~ui par une foule d'institutions Brninemment bienfaidantes, tend*à amhliorer le sort des ciassdst;~auvr"e ê; i?$glise, qui veut et désire ardemment que't$utes lek classbs mettent en commun leurs lumibres e't~~leurs!forcesL~p~ur donner à la question ouvrière la riieilleurê'~so1ution possibles; l'gglise enfin, qui estime que'les1lais"- etY 4?àutofit&pubIique~ aoivenit, avec mesure sans doute 'et avec7sages,se, apporter à cette solution leur. part de ,concours. .,Tic+ premier principe B mettre en avant, c'est que

l'homme doit prendre en patience sa condition ; il est impossible. que,jdâns la société civile, tout le monde soit élevé au même niveau. Sans doute, c'est lA ce que poursuivent les socialistes; mais, contre la nature, tous hsceffort.3-sont vains.. C'est elle, -en. effet, qui a dispose parmi les hommes des différences aussi multiples que profondes : différences d'inthligence, de talent, d'habi- let6, de santb, de-force ; diffh&ces nécessaires, d'ori naît spontan6ment i'iniégabté des conditions. Cette inégalitb, d'ailleurs, tourne au profit de tous, de la soci6té comme des individus : c w l a vie sociale requiert un organisme tri% varié et des fonctions fort diverses ; et ce qui porte précisément les hommes à se partager ces fonctions, c'est surtout la différence de leurs conditions wspectives. - Pour ce qui regarde le travail en particulier, l'homme, dans lëtat m6me dznnocence, n'était pas destin6 à vivre dans l'oisiveté ; mais ce que la volonté e&t embrassé li- brement comme un exercice agrbable, la nbcessitk y a ajout4 apr68 le phché, le sentiment de la douleur et l'a imposb comme une expiation. Moledicta terra in opere

n $abqribus cornedes ex ea cumtts , d i e h -vi& tua (4). . . ge; sera maudite à c a p e de toi : c.yest par: le ,

ue tu. en tireras ta subsistance @,us, les' jogrs de n est de mgme de toutes: les antres .calamités du sur l'homme ; ici-bas,. elles $auront. p. - trkve, parce que les funestes,fruits du pbché , apres, acerbes, ,et qu'ils .accompagnent né-

ent l'homme jusqu'à son, derder soupir. Oui,, ladouleur et la souffrance sont l'apanage, de l'humanité, .

mes auront beau tout essayer, tout tenter , ils n'y réussiront jamais, quelques rés:

'ils déploient et quelques forces qu'ils met- -

. S'il en est qui s'en attribuent le pouvoir, romettent au pauvre une vie exempte

ces et de peines, toute au repos et à de per- uissances, ce~%-là certainement trompent lui dressefit des embûches, oh se cachent de plus horribles calamités que celles du

py,ésent. Le meilleur parti consiste à voir les choses - - ----- -- . t q e s qu'elles sont et, comme Nous I'avons dit, h cher- . ch,er, ailleus un remède capable de soulager nos maux.

L'erreur capitale dans la question présente, c'est.de croire.que les deux classes sont ennemies-nees l'une F dé

l'autre, comme si la nature avait armé les riches et les pauvres pour qu'ils se combattent mutuellement dans un duel, obstiné. C'est là une aberration telle qu'il faut pla- cer la vBrité dans une doctrine absolument opposée; car . . de mbme que, dans le corps humain, les memfires,mal- gré leur diversité, s'adaptent prveilleusement l%r~ B l'autre, de façon former un tout exactement propor- tionnh et qu'on pourrait appeler symétripw, ainsi, dans la sociétb, les deux classes sont destinées par la nature

(4) Gen., III, 17. . - 1

L:EM'abord !?.dut& P6Cbngtilie Ys v4r i tb &ligieases, d6bt rg&gii&ijee$3ni.gai~~ii(6e: shEMPPkt6 , .est de na- t&& appCo&e~ et h&cbnkiilïer k& fiches et lèd pauvres, e& Tappélàht: &ti!t&%~ k l & d t ~ letiis';d'e&irs mutuels, et &Ut.. tbu3' ;les-;rnt&i' dem. qui ddkîvht ,d$ la jiistice. ~&~inid%s der&; vaid ~iwrq t i i îegardedt 1& pauvre et pb,ï"bf : il a ~ t ~dw;: hte@mat- fidelement

" tdtd l&;tfdvail a a q h iT s'en engagé par mntrat libre et confame a it6qtiit&+ fie duit poidt l&&hipahon, ni &&&bieh@. . . . .. . - datlr, ,& p e M & ; '.,@ fe~&dicatiang &&&d&&&e .~~mptes:.de.P&e*ces et jamais r&&& :l& faé!'%& &fiitio*s.; . il &$ifair homaes @ri&s qui, da@ dés'diiikjurs artiddm, loi sriggkreot . des &p4rari&3 : &#r6e6 Bt lu i tsm de grattdls PEO-

&es-, psi h'abbt~t&etit,qu'Q 'de' steriies r e ~ k t s et & i& ''r;we des fitft~hbs.' ; ! I Quant aui'.rilshès et aüs

#&Ordn&,' jl& -ha d~ia;'&t -p&jt t&bf*Tôuai<ie~ èn es- . : . .

'kt j&&'*@i~s .+&'$w& lui & j : : w e 3el&e .&6k-paj cella du E ~ ~ e o ; L~

honteux et inhum&, c'est d'user.de l'homme comme d'un vil instrument de- lucre, de n e l'estime qu'en pro-

- 343 - ei-la vigQeur de d e s bras. $ - 6 0 oh$istiariisme,

scrit qu'il- soit3 tenu compte des* intér$ts 'ouvrier et du bien de s ~ l i amer A* rad-

ent de veiller *'il g. soit do& pleiaéisatis- e l'ouvrier ne soit point livré B la si3dudti~lr

tatioiis co@tuptricee ; ~qu& rien ne vienher en lui l'esprit de famille, ni .les habitudes d'6oo-

Dbkme encore atix thétitres d'imposer à l e m un travâil au-dessus de leurs, forces ou en

d6stiqmrd avec leur âge ou leur s e m . Mais, parmi les devoirs principaux du paDwn, il f ~ u t

&e&tm: au-premier rang selui de denner à chacun let sa- laice. quit aonvientr ~kndrnent, pu fiaBr la juste me- snf.e-du selaSe, il y a de nombreils points de vue & &neidBr&; né ai^, d'une maniére gbdrde, que le riche ah lpatae se soapi$nnent qo'érploiter 10 pauvret6 et

, ltr*tnkQre-et a p k d e r sw PindigenCe sont choses que r&

pronreet.également lép loir divines et humaie&. Ce qui Serait i;tn @rime B icr&roengeruice su ciel, se~ai t de frus* --- - - ~ : Q U ~ ~ Q I I ' U ~ da pris' de ses labeurs. VoUli -que le seUi&e güe UW; anea par fratide 6 @es o~@rters c& mntre

vW, que 1811t ehmeur est montée iusqa'am e d k r du D i e w t b amw. J as. V, ie (5)' 3

'&fW le8 fi&& doivent g'interdin religieusernt3at tout *te. ifioleht, WQte fiaude, toute manisrnre oseraire q~ SBPerit de a à w è .à pai%er adteinte B'l'épb+pe do paavre, ét:c4<tblh d'autant plus que &lui4 lest moisi apte P se defmam et qui2 sen avoic, ~Q.F %tm de mince jmpord taÏlce!$'Fc3v6t tiri ~flpaet?We plus 68&&

- .

L3tlbéis8dllce 9; ces loisr Nod le demandons, ne suffi. F M ~ ~ B pas 89 ellé s8UM pour faire chser tout antago. nibliH, ët en supprtttiér les &uses? ~'figlise. tbutefoia,

instruits + dirigée par.Jésiis-Christ, porte ses vues encore &&~$it ;die :propose un corps:de prhceptes plus corn- Plet; 'parce.qu:eile ambitionne de ressefZrer l'union des deux classa jnsqu'à les unir l'une à l'autre par les liens &une véritable amitié. - Nul ne saurait avoir une in- tei~~emce vraie de la vie mortelle, ni l'estimer B sa juste valeur, s'il ne s9él&ve jusqu'à la considération de cette autré vie qui est immoitelle. Supprimez celle-ci, et aus- sitôt touW forme et toute vraie notion de ShonnBte dis- paraît ; bien plus, Sunivers -entier devient un impérih- trable, myare.

Quand nous aurons :quitté cette vie,-alors seulement nous commencerons à vivre; cette vkrité, que la nature elle-m8me nous enseigne, est un dogme chr6tien sur le- quel repose, comme sur son premier fondement, toute l'économie de la religion,. Non, Dieu ne nous a point faits pour ces choses fragiles et caduques, mais pour les chosës célestes et éternelles ; ce n'est point comme une demeure-he-qu'il nous-a don&cette&wre, mais comme un lieu d'exil: Que vous abondiez en richesses et en tout ce qui est rbputé bipw dè la fortune, ou que vous en soyez.privé, cela n'importe nullement à l'éternelle b6a- titude ; l'usage que vous en ferez, voilà ce qui intéresse. &us-Christ n'a point supprimé les afflictions, qui for- ment ptesque toute la trame de la vie mortelle ; il en a fait des stimulants de-la vertu et des sources du merite ; en sorte qu'il n'est point d'homme qui puisse prétend- a&~~com~enses éternelles s'il ne marche sur les traces sanglantes de Jésus-Christ. Si nous soufrm avec lui, nous régnerons avec lui (6). D'ailleurs, en choisissant.de lui-meme la croix'et les tourments, il en a singuliére- ment adouci la force et l'amertume, et afin de nous

- -249-

&e endore lâ sonfirance plus:supportable, U*eitemple qajoat6. sa @ce et la pkomesre d'une. dcompense sir. Car le moment. si c0Ui.t e t si léger. des a@ictions

gué nous soufrons eh cette vie produit en nous b polds. (tern'ikxfune gloire souveraine e't inccimpwàble (7). Ainsi, 1és~foi.funé-s de' ce monde sont avertis que les richesseg ne' lesmettent pas B couvert de la douleur, qu'elles ne '

sont .d!aucune utilit6 pour la vie éternelle, mais plufiît &obstacle (8) ; qu'ils doivent trembler 'devant les me- '

aces inusitées que Jésus-Christ profère contre les ri- (9) ;- qu'enfin, il viendra un jour où ils, devront >

re à Dieu, leur .juge, un compte trhs rigoureux de l'usage qu'ils auront fait de leur fortune. Sur l'usage des richesses, voici l'enseignement d'une

excellence et d'une importanwxtrême que la philoso- -

ghie a pu ébranler, mais qu'ilapparteoait B l'Église de nous donner dans sa perfection et de faire. descendre de 1a:co~aissance à la pratique. Le fondement de cette

-- -. doctrine-est dans la distinction entre la juste possession ' . des richesses et leur usage 16gitime. La propriété privée, Nous l'avons vu'plus haut, est, pour l'homme, de droit .

naturel (10) ; l'exercice de ce droit est chose non seul$ ment permise, surtout à qui vit en société, mais encore absolument nécessaire. Maintenant, si l'on demande en a

quoi il faut faire consister l'usage des biens, f Église r& pond sans hésitation : Sous ce rapport, .rhonzme ne doit pas tenir les choses extérieures pour prwees, mais hien pour communes, de telle sorte qu'il en fasse z a ~ t facilemerit

-(7) Id enim quod in prcesenli est momentancum el lcas tnaUcrlion& nostrœ supra modum in sublimilate œlernœ g b r b pondus operotUr in nobis. 11 Cor., N, 17.

(8) Math., xix, 23-24. (9) LUC, VI, 94-25. (1 O) Licitum quod homo proKfa possidsd. Et 8s t etiam nsc&PSa-

cium ad humanam vitam. S. Thom., 11-11, Quæst. LXVI, art. 9. T. XXlX. 17

& T & ~ ~ ~ ~ ~ ~ b c ~ e p ~ i t é s ; ~ i O ~ e 8 t i p ~ ~ U ~ ~ Û Ê ~ t ' A p d t ~ ~ a dit : ~ ~ i ~ ù C 9 . ~ ~ & j m ~ d c u d i ipitla@?..: facile .:bibuere, coinnu- ~ O a ~ e ~ ~ & $ & : . 0 ~ o w 6 *aux riches de ea&bcl&. . de donner fdlolbpBnt+le aenWmiqu8n leurs richesees,

+ : ~ - ~ ~ r l m a a t , , ' ~ i ~ ~ s t ,teiflu& aoulagea le prochain en p a n i ;sun~Bm:p&esdaire;au smr udui~ de sa famille, ni memiel ae;@ew~étrrinshq da i3e; que ,les -çonvenances ou I ~ b i 6 q s b n ~ e : i ~ o s e ~ t ~ h sa ip6rsûïUîe : Nul en effet ne

zlierbd oonttiairment auxi convenunoes ($9). Mais, dbs ~ . o n , b . ~ a m m e n l q deim&ikla. n6eepit6 et au dbco- mrm; retsst&3detoia' da. versiir. 1s. Snperflu dans le sein des panmes 4d32 un devoir, non paa de stricte jus- tice, sauf les cas!d'extrême. n6cessitt5, mais de charité chrétienne!!.un.:àevoi"n, pail conséquent, dont on ne peut paumui~rell?~e~m@~ssement par ies voies d~ la justice hûmains;l Mais, :;uz-klesaps des j egements de l'homme et ibms'lois, il y a la loi et le jugement de Jésus-Christ,

notre.Dieuj ------ ~qubnoo~-ps~suad~ de &outes les manihres de faB&bbitpeLta~~nt l?aarnône : Il k t p h h e u r e ~ , dit- ilraëiud p t dqnne qzie.eslui .qui reçoit (&&), et le Seigneur tiendrapour.~faitd'8a re@s6eAluiFmAmq l'aurndne qu'on m a faits ou irefule aux -pauvres. Chqw fois que vous avez .fait Pcrum8ne d .fiun des qoindras de mas fréres que vous ?oyez, c'est Q moi que vow l'avez faite (45). -.Dn restè, voici en quelques mots le &surné de cette

'4 (kf) If-II! Qum+; ~ x e , b s i i t . %. ri(t2):ihluifardm i~nmuenimtt~~ oiodrs dehe#. 8. Tham., 11-11, Quasr.

-EXXII, art. 6. (13) Quod superest, data eleemosinam. Luc, ri, 4 4 . (14) Beatius est magis dare quam accipere. Act. ~cx, 45.

:-di0 fsoijt2s.4niRisar.k& mgpt&~.mh miaimis, mibi ficldis. Math., xav, $0. . .

propre ,pe~fectiofinimeni, 6t4)ba1t. em

arole, qu'il prenne gtti.de, dre 'se. .taire$una de biens, qu'il ad laisse .p5 la;mis6ricordé;

de son daus + :l.'mt de ,, gmiyerneiig e avec .soin à en pari~$eritVec.. Soh firhe et- s fruits (16) ild : , ::,: , . . . a i , 2

ti aux désh8ri4és d e la fortuns,.h apprennent de .

Ion le jugement. de Biéu . l u i ~ m h e , .la oppi'obre et.qiilil. ne fani pa5;rdu-

gner. son p i n ti la sueur de son; .froiha; t -ce que JBsus-Christ Notre-Seigneur a mntirmé .paf

mn.exemple, lui qui, tout ~jch&! qu'il était, s'est fail in&

- . girrit .(%7) pour le salut des hommes ; qui, fils de Di& . .

, et;Dieu lui-même, a troulu passir aux y eux du monde . . , p,w Ae 6ls d'un artisanj qui est Ut5 jnsqu'k collsw

méltune. grande pa~tie de sa vie daaç iui trrtird in&& -+-.-P*e (a) ,.... . . . : . . . , , . . , -

:rzQuiconque tiendra sous son Pegard le inodhle divia Wmprendra plus- fademen% ce qae Haus allons dim : .

' pue la vraie dignith de l'homme et son ex~ellence cesidi$ dahs ses mœurs, c1est4-dire dans sa verta J que la vep6t.1

est le pabimoine commun des martela, B la porbee de . tous, des petits et da @an&, des pauvres & des sichès que seule la-vertu eâ les mdritasyn'ikpufieen quel s u j a ils se tmaventj obtiendront la r $ c W w m ctei 1'&0-1I& bbatituk Bien pl*, c'est, vers les s p ~ s ia- que le Cœur de Dieu semble s'incliner davan&g& d & ~ ~hpisb appelle les pauvres des Mdh9tireU (49); il &%te

(16) S. Gres. Magn. in Evang., Hom., K, n. 7. (17) II Cor., xui, 9 ; Egenus fucdoa es6 mimesseb &VUS.

@&i. N&W hic es& fut&, /l6itrs &or& ? Msirc. j YI, 3. (tg) Math., xv, 55 ; Bmti pauperes spirilu.

ak~i&oy~ ,&v&k Llui$ai$~ :.q@iL !les. console, tous &&qi>i. kthifrent &qui ple1irent-(2Ofi 9 embrasse avec ~ B : l c ~ a r W p ~ u s . ~ n d c e ;les;pe~s.ht: les opprimés. Ces d~&nessont:biewfaites,~ans, niil doute. pour humilier l!~e+hàutanedu@ch'&-e~ le' rendre plus condescendant. pour~rekqr~lé .courage de cew *qui. .souffrent et leur inspirer .d~3arr6~ignation.~Avec etles se. trouverait dimi- -

nu6 un abîme cher à l'orgueil, et l'on'obtiendrait sans peine;-qpe.rdes deux : cbtés on se donne la main et que lei yo16nté~rslunissent dan~.une~ mbme ,amitié.

J >Mai& c'estjencqre trop, peu de la sirnple,ami tié : si l'on obéiaux prticeptes du christianisme, c'est dans i'amour fraternel..que s'opare l'union. De part et d'autre, on saura 100~ comprendra que les hommes sont tous absoldent issu$ de-Dieu, leur pt3re commun ; que Dieu est-4ew unique et commune fin, et que lui seul est ca; pable,de;., communiquec aux anges, et aux hommes une f&-ii6:p'ai:faite .et absolue ; que..tous~ ils.. ont 6té égale- ment racheEBs par Jésus-Christ et rbtablis par lui dans lei&dighité:d'enfants de Dieu, et qu'ainsi un vhritable lien de fraternité. b s u@t soit entre eux, soit au Christ leur-Seigneur, qui est le premier-né de beaucoup de frbres, pî-imogen$fus in multis fratribus. Ils sauront enfin que tous les bieps- de .la nature, tous les tr6sors de la g&e, aIip.artiennen%;,eri3 commun et indistinctement a [email protected]; genre. hupain, et .qu'il:n'y a que 1es.indignes qui sojentdeshBri~6sde~ Yens &lestes (21). Si v o ~ ê t e s fds , awa%es aussi hé>r'tks.: h&itien.de..Oieu, CO-h&iers de .

J4.~~~4h-~r$t . . , . ,, , .,: . . . . . , . . ,

.: rT.elle. +; l'éccqgmie . des..droits et, ,des ,devoir! qu'en- seigne .., la philosophie chrétienne. Ne serrait-on pas l'a- ., .

< . , . I . . .. . . O

''(30) Vmite .& mc:o~~es,.qut.:labwat$ et ,onarat& oiis. (41) : Si.autsm@lu, tjt.heredes.:. .hwedc;r.qyigen.- Dd, cohei&s atclcm

Ch'W. Rom. viii, 17. . . . , ,

:faire à bref delai, si ces enseignements pou- is ,prévaloir damles sociétés? . : ; : ' %

'&$se ne se contenté pas d'indiquè? la e au salut; elle y conduit et.appliqui3 de sa

n le remt3.de au mal. Elle. est tout entière à tt élever les hommes d'apras ses principes et

e, dont elle a soin de répandre les eaux vivic ssi. loin et aussi.largement qu'il lui est possible,

inistère des évêques et du clerg& Puis elle s'ef- penktrer dans les Ames et d'obtenir dekvolont6s ei-&iissent conduire et: gouverner par la r'ègle ptes .divins.Ge'point est capital et d'une impor-

.très -grande, parce qu'il renferme comme le r6- srné- de. tous les intérêts qui sont en cause, ,et ici l'ac- tion-.da v&tise est souveraine. Les instruments dont elle dispose: pour toucher les &me:, elle les a r eps à cette finde:.Ji5sus-Christ, et ils en eux l'efficace d'une

u : divine. Ce sont les seulS.qui soient aptes ?i pén6- s~ue:dans les profondeurs du cœur humain, qui' capables d'amener l'homme à obdir aux injonc-

~~ns :du devoir; à maîtriser ses passions, à aimer Dieu et son prochain d'une charité sans mesure, à briser coura- '

geusement tous les obstacles qui entravent sa marc& dans la voie de la vertu.

Ilsuffit ici de passer légèrement en revue par la pense0 !es exemples de l'antiquité. Les choses et les faits que Rous allons rappeler sont -hors de toute controverse. Ainsi, il n'est pas douteux que la société civile des hommes a été. fopcièrement renouvelée par les institu- tions chrétiennes ; que cette rénovation a eu pour effet de. relever le niveau du genre humain ou,' pour mieux dire, de le rap$eler de la mort à la vie, et de le porter à un si haut degr6 de perfection qu'on n'en vit de sem- blable ni avant ni après, et qu'on n'en verra jamais dans.

'

dleipkibim j! veUq (compriment le, d6& nxdssif des ri- * , :Wp&s et-la soif des uoEufft6s3 aeri BenxQBaurt: Qui trop , aa&W:jettent Yarnefiumd a6 le. dég~#St:,dans%le,~$c&

maaie de: l'opulenae (9%) 3 eltes se conteritent d&a &un@ *ié( d b e &marifure fruglb eQ silppléeat -par, MCQ: Wmie-&.la madlcit6 &d retrenu, loin de cm vices qui mn- sument, noIUedeEn0hB les petite; mais les plus grandes f~~tuner et di8stpmt Les plus gras patrimoines. L'~~l is%, en;autpej pourvoit encore directemebt au bonheur des

, chS$es;dersh&itées, par la PoIidation $et 11s soutien d'in- Istitutionâ qu'elle estime profles à soala@r, leur midre,; . et mêaïa' ën ce genre de bienfaits elle a tellemeai ex- cell6que sès propres emtiemis ont fait son 6logs. . &i, chez les premiers ch~btisns, delle était la vertu 6B ledi chàPitt5 mutuelle, qu'il n'b6ait point rare da voir lestplus riches se dépouiller de l e p patrimoine en fa- xenc, des panvzes ; aussi l'indigence n'était-dle point m n u e pa- eux (233). Aux diasres, dbnt l'orbPe avait

,6t$3p&oialemant institue ii cette fin; les apbtres a k e n t - .. confié la distribution quotidienne &es aumbms r ,et

- saint Pa. ,lui-même, quoigae absorbk par, uae sollici- B d e gui- embxwsait toutes les J@ises, n'h6siiaii pas 4 eatreprendra de pénibles voyages p o u aller en perSonne poptep des @cours aux chrétiens indigents. Des secou~s du marne .genre étaient spaotan6me.nt offerts pac les fidhles dans ehaeuse da leurs asae&ées 3 Ca gue T a - tWen appelie ies dép& de la piété, p m e QU'OR les eaw ployait à epfretenir et à inhurper ks persanna &di(~enbes~ ' les o l p k e k pauvres des.&ux sexes, tes dmest$ues .@es, les *ic&es du m f i q e (PI). 4 YollB cammeni b u sr&t forme ce patrimoine, que l'Église a boujours gardB

a~ssi~~memeilleuse lune. arme pour attaquer l'Église ; et l'on a vu une bienfaisance &ablie par les lais civiles se substituer à la: 'charit6 chrétienne ; mais cette chari th, quise voue tou&tentiiw.et sans arrihre-pensée B l'utilité du -prochain,. ne, peut Btre siipplléée par aucune indus- trie humabie. L'@$se seule. possade cette vertu, parce d o n .ne la puise que dans le Cœur sacré de Jésus- C-bist.&t que: c'est ery.er loin de > Jésu.+Christ que d'être &oigné'de,son J&e. ~T~utefois, il n'est, pas douteux que, pour obtenir le

r é su~a~vou lu , il ne faille de plus recourir aux moyens huma3ns. Ainsi tous ceux que la cause regarde doivent viser au mêime but et travailler de concert chacun dans sa-sphhre. il y. a 1à:comme uns image de la Providence gouvernant le monde ; &P nous voyons d'ordinaire que 16s faits et les événem~ts qui dépendent de causes di-

. vers6s;sont le résultat de leur action commune. - . ' Ori, quelle part d'acti0.n et de remhde sommes.nous en

droit1 d'atte~dre~de l%tat ? Disons d'abord que par gtat .

nous entendons ici non point tel gouvernement Atabli chez tel peuple en particulier, mais tout gouvernement

' qui ré~ond. ,a-~ '~pr4ce~tes de la raison naturelle et des enseipements divins, enseignements -que Nous avons

ous-meme spécialement dans Nos,Lettres, en- es sur la constitution chrétienne des.sociétés. .

:zGer.qdon demande d'abord aux gouvernants, -c',est urixoncours d'ordre général, qui consiste dans Yécono- mie,toilt entière des lois et des institutions. Nous vou-

Ion's dire qu'ils doivent faire en sorte que, de l'organisa.- tioa:même et d i gouvernement de la sociét6, découle spontaxiément pt sans effort la prospérité tant publique que privée. - -.TeL est, en effet, l'office de la prudence civile et le de- voir propre de tous ceux qui gouvernent. Or, ce qui fait' une nation .prospère, c'est la des mœurs, des fa- milles fondées sur des 'bases d'ordre et de moralité, la pratique de la religion et le respect de la justice, une composition modérée et une répartition 6quitable des oharges publiques, le progrès de lsndustrie et du com- merce, une agriculture florissante et d'autres éléments, s'il en est, du même genré, toutes choses que l'on ne

-- peut porter plus haut sans faire monter d'autant la vie et le bonheur des citoyens. De même donc que, par-tous ces mo-jens, l'État peut se rendre utile aux autres classes, de même il peut grandement améliorer le sort de la classe ouvrière; et cela dans toute la rigueur de son droit. et sans avoir à redouter le reproche d'ingérence ; carien vertu même de son office, l'État doit servir l'in- térêt commun. Et il est évident ,que plus se multi- plieront les avantages résultant de cette action d'ordre .

générai, et moins on aura besoin de recourir à d'autre expédients pour remédier à la condition des travailleurs. , Mais voici une autre consideration qui atteint plus profondément encore notre sujet. La raison formelle de toute soci6té est une et commune à tous ses membres, grands et petits. Les pauvres, au même titre que les riches, sont, de par le droit naturel, des citoyens, c'est-

lMt&, 'il :dè~t5d~~évidûnt'. 1'8titorité publique doit ad$s%$Mldrc~'leé. miesures WUlues ponv sauvegarder le &&lit 6%: le$ intbicgts ldt! kt. classe ouvrihre. Si elle y manque, elle viole la stricte justice, qui veut qu'à cha- d~b~$oitneridw ~tl:pi lai eab d&"A ee sujet, saint Thomas ~ i t : &et ~&~6&en:t'%.De'mikne pud le p d i e et le tout sont en q.uilq2ae mdnièm &ne mênie chose, ainsi ce qui appar- f b t i au t~ub.eit en quelque $or& d chique partie Ves tpou~~uoi , pdmi les grdves et nombreux devoirs des goulirerriantd qui veulent poirrvair comme il convient a@-hien publia, celui qui domine tous les autres consiste

, &-8tr&t. soin Bgalement de toutes les classes de citoyens, en dbsertraat rig6~rensement les lois de la justice dite dZ3t~dbtbti~e.d~ - - - . - a

:"M@sgq~fqtie tms 16s eittogens sans exception doi- WM@$q~trrjtm lem $&rt la masge des biens eommuns, I&qrrels do reste, mi ~e loor ntkorel, se répartissent d& nouveaa entre les individusJ $néanmoins. les apports r@pécWs ne peuoënt êti'e ni les mPmes, ai d'égale me- s&*& Quelles qde soient les vicissitudes par lesquelles f&3 foPmes de gouvmfiénilent~sant appelées à passer, il Y goPa toujomrs enti'eles oitoyerrs ces in6gdités de condi- ~mk+sarrs lesqcielles~ une -soclét6 ne peut ni exister ni

oahpb. A tout. prix, il faut des hommes qui gou- v d ~ e t t ~ ; qtli #a&ead des lois, qui rendent la: justice, 4Ui;*-;enfit1, de conseil ou d'autorité, administrent les &b$pk+s d e c h paix et les cho& de la guerre. Que ces

(s)' par! et toîum q.uod~rnm<l. nttt idemYila id quod est t0tiu8 ¶ua)arhmbda &t partu; Lb11 f&$st( &t) art. 4 ad, 9,

$t&iié's doivent avoir la prdkrnint3nc;e )da&s taute 40.- ciété et y tenir le premier rang, persanne.~nYed peut

< : + . a - - r

ilouterii puisquails travaillent directement! au bien' cbm- mtid et d'une maniare si exceli0nte. Les hommes, au dndraire, qui s'appliquent aiix ohoses de l'indtist~te krpeiivent con cou ri^ à ce bien commun, ni dans la &&me mesure, n i par les mêmes voies ; mais eux àti& cependant, quoique d'une manitre moins directe; ils .servent grandement les intérêts de la. société. Sans nul 'doute, le bien commun, dant Pacquisition doit a&ir ,pour &et de perfeatiooner les hommes, est cipalement un bien moral. ' ' Mais, dans une socikth bien constituée, il doit se trou- ler encore une certaine abondance de biens extérieurs: &kt &usa&? est reguie à I'ezercice (e la vertu (26). Or, tous . 'ees'%iens, c'est le travail de l'ouvrier, travail des champs bn de lhsihe, qui en est surtout la souroel fhconde et jn'éeessaire. Bien plus, dans cet ordre de ohoses, le t ~ a - yail a une telle f6condité et une telle efficacité, qne 1,011 .

peut affirmer sans crainte de se tromper qu'il est la source unique &'oh procède la riches& des nations. L'équitB demande donc que l'État se préoccupe des t r a ~

.

vailleon et fasse en sorte que de tous les biens qu'ilsi procurent la société, il leur en revienne une part con& . venable, comme l'habitation et lé vetement, et qu'ils puissent vivre au prix de moins de peines el de priva; tions. D'oh 1 suit que l'État doit favoriser tout ce qui, de près ou de loin, paraît de nature à améliorer b u r sort. Cette sollicitude, bien loin de préjudicier à per- soime, tournera au contraire au profit de tons, car il .

importe souverainement à la nation que des hommes qui srnt p a r elle le principe de biens anssi indispen-

~ a b l e s ~ n e sa-;troupegtipoint :continuellement aux prises ,apec les: bocreur9:de la, mishre., .:;Il estidans l~o rd r~ ,~avons -~ous dit,. que ni l'individu ni.lar$amillè'ne; soim t 'absorbés par l'État ; il est juste Que.;l?un tet:fl'autse!aient. la faculté d'agir avec liberté apssi-.l,ongtemps:~que cela s'atteint pas le bien général st ne fait iqjure,$. p.ersonne. Cependant aux gouvernants il:appartisnt ,de pr~tégeq la communauté et ses parties ; la aommunaut6, .par,ce,que, ia nature en a confit5 la con- ~emation',au;~p.ouvoir *souverain, de telb sorte que le saiut p~blic,n':eSt_pas;s@ment iciJa loi suprerne, mais la cause même et la raison d'être du principal ; les par- .ties, parce que, de droit naturel le gouvernement ne doit:pas viser l'intérêt de ceux qui ont le pouvoir entre les mains, bais le bien de ceux qui leur sont soumis : tel est l'enseignement de la philosophie non moins que de la . foi chrétienne. Dbilleurs, toute autorité vient de Dieulet est une participation de son autorité suprême ; ~@~~p~s,ceun.qvi.en. sont.1es.dépositaire.s doivent l'exer- cer .a Rnstar de Dieu, dont la paternelle sollicitude ne slétend-pas moins à chacune de ses créatures en parti- calier,,gu'ii tout leur ènsemble. Si donc soit les intérêts &n&aux,, <soit l'intérêt d'une classe en particulier, se irou,vent,ou lésés ou simplement menacés, et qu'il soit impossible d'y remédier ou d'y obvier autremerit, il fau- dra de toute nécessité recourir à l'autorité publique. . ,:Or, il importe au, salut public et privé que l'ordre et

la paix,règnent parlout, que toute l'économie de Ia vie' domestique soit régiée d'aprés les commandements de Dieulet les principes de la loi naturelle; que la religion soit.honorée et observke; que l'on voie fleurir les mœurs privfies et publiques ; que la justice soit religieusement gardée et que jamais une classe ne puisse opprimer l'autre impunément; qu'il croisse. de robustes génbra-

- 26&

ables d'Atre le soutïen ef$ s'il' le faut; .le rem- a patrie. C'est pourquoi, s'a mrive~:;qne. les bandonnant le' travail ou le suspenfdanl par , menaoen t ,la tranquillité publique; pue; les.

tinels de la famille s e relacbent parmi l& tra-, .; qu'on foule aux pieds la religion des ouvriers, or facilit-ant point l'accomplissement de leurs.

s :envers Dieu ; que la promiscuité des sexes, ou fres excitations au vice constituent dans les usines:

pour la moralité ; que les patrons écrasent les tirs. sous le poids de fardeaux iniques, ou. désho- en eux la personne humaine par des conditions

gnes et dégradantes; qu'ils attentent B leur santé par

.,. un travail excessif et hors de proportion avec leur âge et. leur sexe'; dans tous ces cas, i1 faut absolument appli- quer, dans de certaines limites, 1; force et. l'autorité des bis ::les limites seronl déterminées par la fin même qui appelle le secours des lois : c'est-&dire que celles-ci ne

.,:-.-- ;-... .àd~ent:.~as S'avancer ni rien entreprendre au dela de ce qui est nhcessaire pour réprimer les abus et écarter lei a'angers. ;' Les droits, où qu'ils se trouvent, doivent etre religieu-

.

sement respectés et l'État doit les assurer B tous les ci* topens, en prévenant ou en vengeant leur violation. Toutefois, dans la protection des droits privés, il doit se préoccuper d'une manibre sp6ciale des faibles et des indigents. La classe riche se fait comme o n rempart de ses richesses et a moins besoin de la tutelle publique. La classe indige-nte, au contraire, sans .richesses pour lamettre à couvert des injustices, compte surtout sur la protection de l'État. Que l'État se fasse donc, à un titre tout particulier, la providence des travailleurs, qui appartiennent B la classe pauvre en .général.

Mais il est bon de traiter à part certains points de

I

4t&e .-

p l u 8 ~ g i l & n $ e t i i m ~ ~ ~ o 9 ~ ~ f f ~ ~ ~ ? s r n i ~ ~ - ~ i 8 ~ , il .@ut que les loifi p u ~ g ~ e m o i m t g0sy,d$e~@r~w~56t&~pri~~es une pro- tffigon;;ettqersautre$arde..,@$i ce: qui importe-par-dessus tod t sq milie&dq taeti .&! {çupidi t6s qn elfervescence, &est de; contegin :ltrs~ massesr dapfi:le devoir ; car, s'il est perpfis, ;ds&ndIei :ver,( de,, meiPeures tjestin6es avec ihen 4~ la; ju&àsare.dever. Qe. for09 19 Bien d'autrui, ansa&~le~p~Pri4t6~)S~1.r4~@r8s, 8sow,le pr6lexte d'une abaurrlc.bg&it$, sont, G ~ Q S ~ S cpe la jusbioe on damne et pub ,l?in#rêt ,commun luitmeme repudie. Assurkment, lwbùsriers, quj, vèulent:am5liorsr -leur sort par un tra- vail&dnnête et en dehors de toute injustice forment la très grande majoritb; mais oombien n'en compte-t-on pas qui,. imbus de ,fausses doctrines et ambibieux de aouveau&és, mettent tout en Qeuvre pour exciter des tumultes et entraSnet les autres la violence I Que l'au- tarit& pfibliqùe intervienne alors, et que, msttant un frein aux éxcitatians.. des meneurs, elle aasure les mœurs des-mvf.i.Brs:-eontre.bea- artifices .de la corruption, et les lkgitimes~propri6i6s contre le péril de la rapine.

Il n'est pas rare qu'un travail trop ,prolong6 ou trop phiblé, & un salaire réput6 trop faible donnent lieu à oés charnages voulus et ooncertéls qu'on appelle des gr.éves. Axette plaie, si commune et en même temps si dwpreuss, il appartient au publie de porter un re- &dei cai ces çhdmage& non seulement tournent au détrimeut des patrons'et des ouvriers eux-mêmes, mais 2s witdavpti le oommeree et nuisent aux inUr& gén6- ma- c)srlla~saci6té, et comme ils dbgénbrent facilement en. violences et qntumnltes, Ja tranquillit6 publique s'en - k m m sauvent d0mpPotIiiSe.

- i r 8 W RL -est piûs a d c e el p l u s a l w k e que l'au- des lois. p I % b e l e mal et l'emphohe de se pro-

BbiW & 60arbnt av ;e~ . saesse 1w &US@ . q ~ panissent

., '" : . ~ s ~ ~ & b e & t e ~ d e 6 conflits entre ogipiiie~s e t l~ t r ims.c

, .

. qhe~perrl%,uvrier, pareillement, il est des intérêts .nom- < .-

- ;a." hm&<@ réolament la protection de l'É$at,.el, en+gw- ' x@pe;ligfie, oe qui regarde le bien .de sop .âme. .

- i.&fie du eorps, en effet, quelque pdcieose et dési- - - 1

ialllejm'ell'ls soit, n'est pas le but-dernier de notre exiw ter&; Ple est une voie et un moyen pour arriver, par la aomaissatsoe da vrai et l'amour du bien, % la perfection dala trie de l'âme, C'est i'âme qui porte gravées en elle- J.&rne$irnag~ et la ressemblance de Dieu; c7r)st en elle qu#r&side cette souverainet4 dont 1>h~pme !ut investi ' paand il, ~ e ç u t l'ordre de.s7assujettir la nature inférieure et; de mettre B son service les terres et les mers (37). wRempluse-z la terre et ~'assujettissez, dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux du ciel, et sur F

tous lesanimaux qui se meuvent sur la terre. u : A ce point de vue, tous les hommes sont 6gaux; point

de .diffé~enee entre riches et pauvres : 1Zs n'ont tous - --@un mhne Seigneur (28). Cette dignil6 de l'homme, que . ,

Dien lui+même traite aveu un grand respect, il n'est per- mis & personne de ln violer impunbmant, ni d'entraver la marche de l'homme vers cette perfection qui rbpond

la vie éternelle e t cbleste. Bien plus, il n'est meme pas loisible B l'homme, sous ce rapport, de dbcoger sponta- nément à la dignitb de sa nature, ou de vouloir l'asser- vissement de son âme, car il ne s'agit pas de dr~iks don$ - . il ait la libre disposition, mais de devoin envers Dieu, . pi i l doit religieusement remplir. C'est de 18 que d&%de la nbcessit4 du repos et de la oessalion travail aux jour; do Seigneur. Qu'on *'entende pas toutelois par Ca

(Y) Replete lerram el subjicite eam : et dominamini ~ W U S mar et volatilibw cœii et unimrsis animanfibus quœ mau&tur s s ~ t e m

&P~~wie~pl~s~l&r"@ $cirît : f&'e3&'une~ stérile oisivet6, OU

' e~iicoré d $ i # , ~ c ~ ~ d ë u& grand hombre le souhaitent, ce chtXmage,fa~~eur~des'~ices~et.dissiPate~ des salaires, mais bien un 'repos+'sanctifi(. par la religion. Ainsi allié atrec;las religion:; I'eTep,os retire l'homme des labeurs et dés~s'ou'dis dé4a%é' quotidienne, et l'é1Bve aux grandes pensées':ân cie1;:ef l'invite à rendre ti son Dieu le tribut dbdorcttion q&lf lai:doit: Tel est surtout le caractere et l$iaison*de repos,du septihme jour dont.Dieu avait fait mhmw deGdans 'l'Ancien. Testament, l'un des princi- *à& articleslde~la,loi': Souv%m-toi de sanctifièr le jour cZuSabbat(29), etdont il avait lui-même donné l'exemple paf ce mystérieux repos pris incontinent après qu'il eut Cr& i'honime : Zt se ~eposa le septième j o u ~ de tout le trauail- pu% ava i t ,~a i~ (30). '

Pour ce qui 'estr&es intérêts physiques et corporels, l'autorité publique- doit tout d'abord les sauvegarder en hracbant les- malheureux ouvriers aux mains de ces s'p&cdateurs qui, ne faisant point de différence entre un hbmme et une machine, abusent sans mesure de leurs personnes pour satisfaire d'insatiables cupiditds. Exiger une \somme de travail qui, en émoussant toutes les facultes de l'âme, dcrase le corps et en consume les forces jusqt?i.'à 1'6puisement, c'est une conduite que ne peuvent tolérer .ni la justice, ni l'humanité. L'activité d6'fiiomme, bornt5e comme sa nature, a des limites qii';elle ne peut franchir.Blle s'accroît sans dopte par- l'exercice et Yhabitude, mais à la condition lui donne des relâches Bt des intervalles de repos. Ainsi Le n'omhe d'heures d'une jourde de travail ne doit-il pas exceder la mesure des forces des travailleurs, et les inbhalles de repos devront-& être proportionnés à la

.@9) ikpfnento ut diem sabfmti sanctips. Exod., xx, 8. (30) RequSevit die septinab ab uniwcso operéqood pararat. Gen., II.%

- travail et à la santé de. l'ouvrier,.st réglés o circonstanceri des .temps et des lieux6 L'on-

1; arrache & la terre ce qu'elle a .de plus caché, la , le fer et l'airain, a un labeur dont- la bri8y:tté

vra-.-compenser la peine et la gravité, ainsi que le dommage physique qui peut en Btre la conséquence, Il estiuste, en outre, que la part soit faite des époques de l'année,;. tel 'même travail sera souvent aisé dans une saison qui deviendra intolérable ou trhs pénible dans ,une autre.

-=eEnfin, ce que peut réaliser un homme valide et dans la force de.l'&ge, il ne serait pas équitable de le demander à une femme ou à un enfant. L'enfance en particulier - et ceci demande être observe strictement - ne doit entrer à l'usine qu'aprhs que l'âgeaura suffisamment dé- veloppé en elle les forces physiques, intellectuelles et morales; sinon, comme une herbe encore tendre, elle se verra fldtrie par un travail précoce, et c'en sera fait de -son-- Rducatiun. De même, il est des travaux . moins 'adaptés à la femme, que la nature destine plut& aux ouvrages domestiques; ouvrages d'ailleurs qui sauvegar- dent admirablement l'honneur de son sexe, et répondentp mieux, de leur nature, à ce que demandent la bonne éducation des enfants et la prospérité de la famille. En générai, la durée du repos doit se mesurer d'après la depense des forces qu'il doit restituer. Le .droit au repos de chaque jour, ainsi que la cessation du travail, le jour du Seigneur, doivent être la condition expresse ou tacite de tout contrat passe entre patrons e i ouvriers. Là oh cette condition n'entrerait pas, le contrat ne serait pas honndte, car nul ne peut exiger ou promettre la vio- lation des devoirs de l'homme envers Dieu et envers lui-même.

Nous passons à présent à un autre point de la ques- T. XXIX. 18

.d'a-dt@e,-b p a t b i ~ , - e ~ 10 payant,.a rempli tous ses enga- ~&e~'dnta"~&tlh%4 plria tena Lrien. Alors, seulement, la ' ju&c&"b'tfa~&t Tt%&' 8i' lai ~efnsait de tout solder, - '"t>i'&neP d'ach#e&mt'%on' tkaVail et de satisfaire à séj'Aeii#agements; :amquels cas, à l'exclusion de tout .antre, le pouvoir public aurait à intervenir pour pro- @jar b "drW d'an' x&aatiw. -& Pareil raisonnement ne tl.ia.fe~a p8s' déjuge Witabb qui mnsente ii y adhbrer m' r d s e m ; ~ il- n'emboaarse pas tous les côtés de la qestioa et il xi' omet nn de fort sérieux. Travailler, &'est e~eP'cer:son.a~ttVigi 'dans le but de se procurer ce .qui es% reqrifs'ponr Igs divers besoins de la vie, mais -suFtant pour' l'entretien de la vie elle-même. Tu man- ges(&' ttm p& 9 ta îtlera.,.de !e f f rorrr (31). C'est pour- pd@i-fe+tVava.il;-a~@a=de-ia. satnre -comme une double empreinte :.il e s t p e r s d , parceque la form aetive est InWrGnte Y la ' peitsome et qn'alls est la propRBtb de ~ l t d qui ltexerce ek qoi l'a rque pour san utilitb ; il est 'Méce~taim, garce tpf! l'bornme a besoin du fruit de son travail: Wnr se conserver son erristence; et qu'il doit la "conserver pont obéit? aux ordres irréfragables de la na- turé! Or, sE l'on nenegarde le travail que pa, Le ebtb oh il"t?st perSOnneli: iiul denté qu'il lie s ~ i t an pouvoir de l'ouvrier ds ~est~eindre à son gr6 le tam d u salaire. La mêlae volont& qii dome le travail peut se contenter d'me faible rérnun8ration an merne n'en exiger aucuile.

Mais il en tout aubement si, au caractére de pw-

B &.subsistance4 ~t que le pquvog) ae,se BFoewe y i g y w w t le salaire de son ira~ail., Q g e le patran -e$ I'ouv&3r fassept donc t-t et & t@&s g~nyeptions qu'g leur plaira, qu'ils tombent, d'acoyd notamment sur le fihiffre,.qu,salaire 5 au-dessus de b ~ r libpe i i~kg i té il est an0 loi de justice eaturelle plus (egrbe p l ~ s aa~iegee, B savoir que le salaire ne doit pa8,&pe insuffisant à fa& sribsister l'ouvrier sobre et hansâte, Que si, oo~traiqt par kt 4écessit6, ou p~ussé par la c~3jtipt.e d'un mal plus grmd, il accepte des canditiod d~res , que, d'ai!leu~s, 9

'

@e tyi était pas possible dg refuser parGe qu'elles lui sont imposées par le ou par. celui qui f3it ~ ' ~ R P B du @vail, c'est là subic une vialewe ~ o n t r e laquelle 13 justice proteste. - &!ais, de pew qqs &ps ges CR et . . d'aukes analogues, oomme e p c+ qui eonGeqne lii j w n é e du tawail et les coins de 18 eanté des ~ua iq rg . dans Les m e s , les pouvoii?s publ$s ~'$tervignnen$ jp- portunément, VU surtout la vasjét6 des ~ir-onstances des iemps et des lieux, il sera pré&~ii4jle qil'ep principe

'

la seiytion en sait réservée aux ceqie~ations ou sypdi- mts dont Nous pirrleroas plus lai@ ;. og %ue l'cm reooiure à puelpue autre moyen de sauvega~dea les inlé-ts des ouvriers, marne, si la cause le ~éclrtm.&, avec, le secours et l'appui de 1'Etat.

L'ouvrier qui percevra un salaire assez fort POUF parer ai~bment ses besoins et a e e u de sa famille, suivra, s'il est sage, le conseil que semble lui d o n m la nature e&-m&me : il s'appliquera ?i être pitreimonieux et fera

&gOrte,-pai. -dé prudentes épargnes, de se ménager un Ht s ~ ~ r i l a , ip.6 ,116 ipexnette ,de parvenir, un jour, à P*d~tion''-d*Un '-modeste p+rimoine. Wons avons vu, &effet, que la question présente ne pouvait recevoir de s&tion vraimeat~effi&we si l'on ne commençait par po'&rcomme !principe fondamental l'inviolabi lit6 de la pmpriété'pride. il importe donc que les lois favorisent resprit.de prdpri6té;- le réveillent et le développent au- taat qu'il ~estqrossible: dans les masses populaires. Ce rësnltat~rune .fois:obtenù, serait la source des plus pr6- ~cieBur~a~anta'ges;-~et d'abord; d'nne: répartition des biens t?eertainernent plus équitable. La violen- des révolutions politiqaes a divisé le corps social en deux classes et a creusé entre d e s nn ,immense abîme. D'une part, la tonte-pnisiance dans l'opulence : une faction qui, maî- tresse.absolue de l'industrie et du commerce, détourne le c&rs des richesses et en fait affluer en elle toutes les sources; faction d'ailleurs qui tient en sa main plus d'un

-&ssor& î-le l'administration publiqua De l'autre, la fai- blesse dans l'indigence : une mnltitude, l'Arne ulc~/ée, tonjours prêteban ddsordre. Eh bien ! que Son stimule i'indhstrieuse activith du peuple par la perspective d'une participation à la propriété du sol, et l'on verra se com- bler peu à peu l'abîme qui sépare l'opulence de la mi- sere et s'opérer le rapprochement des deux classes. :lEn-outre, la, terre produira toute chose en plus grande

abondance- Car lbomrne est ainsi fait, que la pensée de travailler sur un fonds qui est à lui redouble son'ardeur *et son application: Il en vient même jusqu'à mettre tout s a cœur dans une terre qu'il a cultivée lui-même; qui

- lui promet, à lui et aux siens, non seulement le strict nécessaire, maispencore une certaine aisance. Et nul qui -ne.voie sanspeine les heureux effets de ce redoublement d'acti6té:snr~ latf6oondité de la terre,et sur la richesse

èsina'tiois. - Un troisiame avantage sera l&@t dans , @ouyement d'émigration : nul, en effet,, ne: consenti- & à;&hanger contre une région 6trangBre sa. .patrie et

1 sa terre natale, s'il y trouvait les moyens de mener une . vie pius tolérable. - Mais, une condition indispensable

pour, ;que tous ces avantages deviennent des réalités, ' d e ~ t q u e la propriété privCe ne soit pas épuis6e par un exo& de charges et d'impbts. Ce n'est pas des lois hu- maines, mais de la nature qu'émane le , droit de pro- priét6 individuelle ; l'autoritb publique ne peut donc kaholit+; tout ce qu'elle peut, c'est en tempérer l'udge et le concilier avec le bien commun. C'est pourquoi elle agit contre la justice et l'humanité quand, sous le nom d'impôts, elle grève outre mesure les biens des parti- culiers. '4

En dernier lieu, les maîtres e t les ouvriers eux-mtmes peuvent singulièrement aider à la solution, par toutes les œuvres propres à soulager efficacement l'indigence &.&opérer un rapprochement entre les deux classes. De ce nombre sont les sociétés de secours mutuels; les ins- titutions diverses, dues à l'initiative privée, qui ont pour but de secourir les ouvriers, ainsi que leurs veuves et

. leurs orphelins en cas de mort, d'accidents ou d'id@- - mités; les patronages, qui exercent une protection bien-

. faisante sur les enfants des deux sexes, sur les adoles- cents et sur les hommes faits. Mais la yremihre place appartient aux corporations ouvrières qui, en soi, em- brassent à peu pres toutes les œuvres.

Nos ancttres éprouvére. longtemps la bienfaisante' influence de ces corporations; car, tandis que les arti- sans y trouvaient d'inappréciables avantages, les arts, ainsi qu'une foule de monuments le proclament, y pui- saient un nouveau lustre et une nouvelle vie. Aujour- d'hui les génbrations &tant plus cultivées; les maeurs plus

paüb&bi.j& e&gedeaai@91,a.Me putitidienne plus nom- b&rîrcq~~lia'e~t~;Pbi~'t d&i%&dY qli'il Kir faille adapter les da@a&ti~ris '*&:%x@do~iiditfaris ,ndileelles", Aussi est-ce i1&~-plai4ii@oa~bs!tro~1)6~ $6 Mrmer partout des so- ci&e.:d8&thge~~ii$ %dif eetfy~eaées des seuls ouvriers, ou isktte&;[r6crfiis~m%-& hk foi^ 4es oavrien et des patrons ; il -est.è! d&ikbbdfdle~la~crais~eat leur nombre et I'effica- ci16 de Xem'actim Bienque Nouslclous ea soyons occupe plus diun8 f&, %lotis vablcids exposer ici leur opportu- nü6:et IBUl d ~ i t : B lWstemeJ et indiquei. comment elles dei~~hi~ . s?brgWe~~Bt~qt ie l~ doit étre leur programme &bf;ia, - : F+ . :

fWeâpdi.ienc4 'ip6tidiénriei que fait l'homme de l'exi- @I;W de Ses l'eagegd et 16 pousse B s'adjoindre une coopération étrangère. C'est dans les Saintes Lettres qd88W~mtte ml?ii&é : II vaart n0geua que deux soient eWetk&lf? @e d'dtre seul, car alors ils tirent de lavantoge I l e a sn@tét& Si &ta renlbè, Edutre le soutient. Malheur d rhehunii 8eld t'c@ let),gu'ü sera tombé il n'aura personne pa~%ir&Wr'(aq. i l k cette autne : Le fritr qui est aidé Pdf r80%f'?"ri> est tamqè bne ville forte (33). De cette pro- $bnsiM nataMle, comme d'bn m&me germe, naissent la sûCiété civile d'abord, puis au sein m&me de celle-ci, d'a~tkes a6ci&& qui, pourme restreintes et imparfaites, n?ehsont pas maiirs des sbci6tés véritables. F' A r e ces pelites%b~i6tt% et la &ande, il y a de profondes diffb- mficesi qui. rbultetit de leur fin prochaine. La fin de la société civile embrasse uniVerséllement tous les ci- %WM, Car elle réside dans le bien commun, c'est-&-dire

dans.nnbisn auquel tans et chaeua ont le &mit de.part titipet dan6 nae mesure propo~~lionneUe.$'e&p~d~i &i;l!appellle publique ; paroe qu7elle. réunit .Ma honuias

* poar;ea f o m r une nution. Au oontra.be~les so&6t& 4G se constituent dans son sein sont tenueg ,po& p~bées . s t la sont en effet, car leur raison d'&fie immediate est l'u-

s tilit4 partieuli&re et exelusive de leuns membres. ..La sooiété privee est celle qui ab foime dans ün.but

p~ive, domme lorsque deux ou tmis s'associent pou@ exercer ensemble le négoce (d4). Or, dg oe que les soc d+t$s-pdv6es n'oul d'exisience qu'au sein de la saci6(B . - civile, dont elles sant comme autant de parties, il ne suit pas, B ne parler qu'én génhral et ne considérer qus leur nature, qu'il soit au pouvoir de l'État de leur ddnier lWste6ee. Le droit B l'existence leur a été octroyé par 13 nature elle-même, et la soc%t6 civile a ét6 instituée poup protkger le droit naturel, non pour l'anéantir. C'est pobrguoi une aocibté &vile qui interdirait les socikt6s privees s'attaquerait elle-même, puisque toutes les no. ci6t6s, publiques et privkes, tirent leur origine d ' u ~ '

m6me principe, la naturelle sociabilitb d e i'homme. -. Assurkment, i l y a des conjonclures qui autorisent les lois à s'opposer h la formation de quelque sociétb de &e genre. Si une société, en vertu meme de ses statuts o r ganiques, poursuivait une fin en opposition flagrante avec la probitk, avec la justice, avec la sécodt6 del'État, les pouvoirs publics auraient le droil d'en emphher la formation et, si elle (tait formée, de la dissoudre. Mais encore faut-il qu'en tout cela ils n'agissent qu'avec une -tr&s grande c'ir~ons~ection, pour 6vi ter d9empibter sur

(34) Privata aulem a o c k s est q u e ad oliquod negotirni pimlum emrandurn conjungitur, sicut quod duo vtd lres socielotw &@nt, ut sirnul i>sgotinitur.. S. Tljom, Contra irnplqmnk? Dd ctJ<u<n & reh- gionem, cap. ri.

les droits-des citoyens et de statuer, sous couleur d'uti- lit6 .. publique, , quelque chose qui serait désavou6 par la raisonk'car -une. loi ne merite obéissance qu'autant qufelle est c6nforme a la droite raison et à la loi éter- nelle de Dieu (35).. . .-Ici, se pdsentent B Notre esprit les confréries, les

congrégatioiis et .les ordres religieux de tout genre, aux- .

quels~l'auto!rité.de~ l'&lise et la pieté des fidèles avaient donne naissance; quels en furent les fruits de salut pour le genre humain jusqu'à nos jours,l'histoire le dit assez. Considérépsimplement par la raison, ces sociétés appa- raissent comme fondées dans un but honnête, et consé- quemment comme établies sur le droit naturel; du cbté oh elles touchent à la religion, elles ne relèvent que de l'Église..les pouvoirs publics ne peuvent donc légilime- ment s?arroger sur elles aucun droit, ni s'en attribuer l'administration : leur office plutbt est de les respecter, de Les protbger et, s'il en est besoin, de les défendre. Or, c'estjustement tout l'opposé que nous avons 6té con- damnes à voir, surtout en ces derniers temps. Dans beaucoup de pays, l'fitat a porté la main sur ces sociétbs et a accumulé à leur h'gard injustice sur injustice : assu- jettissement aux lois cipiles, privation du droit légitime de personne morale, spoliation des biens. Sur ces biens, L'Bglise avait pourtant ses droits; chacun des membres avait les siens; les donateurs qui leur avaient fix6 une destination, ceux &n qui en -retiraient des secours et du soulagement avaient les leurs. Aussi ne pmvons- Noos Nous emp8cher. de déplorer amhrement des spo-

'. (35) b humna in tantum habet rationem legis, in quantum est secundum rationem rectum, et secundum hoc manifesium est quod a a l m a derioalur. Zn quantum cero a ratione recedit, sic dicitu?. &X in;- qua, et sic non habat ralionem &gis, sed magis violenlice cujusdam. S. Summ. Thot., 1-11 Quaest., III, art. 3.

lïations si :iniques et si funestes; d'autant plus- qu'on tiappa de proscription les socidt6s catholiques dans le tdnibs i e m e où l'on affirme la legalité des sociét6s pri- ,

&idet que, ce que l'on refuse à des hommes paisibles et qui n'ont en vue que l'utilité publique, on l'accorde, et certes trés largement, à des hommes qui roulent dans leur esprit des desseins funestes à la religion tout à la fois et à l'État.

Jamais assurément, iI aucune autre époque, on ne vit une si grande multiplicit6 d'associations de tout genre, surtout d'associations ouvrières. D'où viennent beau- coup d'entre elles, où elles tendent, par quelle voie, ce .>est pas ici le lieu de le rechercher. Mais c'est une opi- nion confirmée par de nombreux indices qu'elles sont ordinairement gouvernées par des chefs occultes, et qu'elles obéissent à un mot d'ugdre dgalnment hostile au nom chrétien et à la. sécurit6 des nations ; qu'après avoir accaparé toutes les entreprises, s'il se trouve des ouvriers qui se refusent à entrer dans leur sein, elles leur font expier ce refus par la misère. - Dans cet état de choses, les ouvriers chrétiens n'ont plus qu'A choisir entre ces deux partis : ou de donner leur nom à des so-

.

ciét6s dont la religion a tout iI craindre, ou de s'orgai niser eux-mêmes et de joindre leurs forces pour pouvoir secouer hardiment un joug si injuste et si intolérable. Qu'il faille opter pour ce dernier parti, y a-t-il des hommes ayant vraiment à cœur d'arracbr le souverain bien de i'humanite à un péril imminent qui puissent avoir là-dessus le moindre doute? ' .

Certes, il faut louer hautement le zble d'un grand nombre des nbtres, lesquels, se rendant parfaitement compte des besoins de l'heure présente, sondent soi- gneusement le terrain, pour y découvrir une voie hon- nête qui conduise au relèvement de la classe ouvrière.

SFBtapt co&titar&sriës psoteateum des ,personnes V Q U & ~ ;n'i &va?ail+4&,sf6ti1dient 'à.aseroltr@ l e g ~ pr0sp6rité tant d4mesüqneiqu?individu&lle, à rbgler ave&quit6 les rela- tioasdeip&qoer;dss patronset.des Ouvriers, B entrelenir èt &affermi$ d a o les tuis etr les autres le souvenir de lenris devoiss et- l'obser~ation.des prheptes divins ; pré- aeptes qtii, an ramenant l'homme à la modéralion et condamnant tous les exchs, maintiennent dans les na- %ions$ et parai des éléments si dioers de personnes et de

, choses, la concorde et. l'harmonie la p h s parfaite. Sous Yinspiration.d%s m8mes.Ape~s6es, des haames de grand m&le se i?émissent fréquemment en congrhs, pour se somrnuniquer leurs vues, unir leur-s farces, arrêter des pragrammes d'action. D'autres s'occupent de fonder des corporations assorties !hux divers métiers et d'y faire exitr-er?!les artisanst; ils aident ces derniers de leurs con- seils.& deleur fortune, et pourvoient à ce qu'ils ne man- -en& jamais d?un travail hounete et fructueux. r-Les,év6ques, de leur ~Bté, encauragent ces efforts et les @retient sous leur haut patranage : par leur auiorité et4oi.i~ leurs auspices, des membres du clergé, tant sé- culiw pue régulier, 'se dévouent 'en grapd nambre aux int6cêts spirituels des corporations. Enfin, il ne manque phs de catholiques qui, pausvus d'abondantes richesses, mais devenus en quelque sorte compagnons volontaires des travailleurs, ne regardent à aucuns dépense pour fonde^ et étendreau loin des sociétés, où ceux-ci puis- sent t~ouver, avec une certaine aisance pour ie présent, le gage d'un repos.honorable pour l'aue~ir. Tant de zBIe, tant et .de si industrieux efforts ont dhjà réalisé parmi 3% peuples un bien trés considérable et trop cannu pour gu:il no& n6eessaire d'en parler en détail. Il' est A Nos Wuet &iqn heureux augure pour l'avenir, et Nous Nous Pomettens d e a s corpor&~tipns les plus heureux fruits,

poom~+ qdeiles sontinuahi à se dheioppe~ et (pie lsprtld dmke.,pr6sid~ teujou~s à leur orgaaisa,tion. Qtie l'gtat p k ~ t ~ ~ e oes sociétés fondées selon le droit ; que, toiitsa ' bis, 41Ae s'immisoe .point dans leur gouvernement in667 aique, et- Zie touche point aux ressorts intimes qgi lui demBnt Ea vie.; car le mouvement vital procède essen+ 4iellement d'un principe intdcieur et s'hteint iras facile.: ment selial'acti;~ d'bne cause externe.

A 68s co~po~ations, il Eaut évidemment, pour qu'il y ait m i t é dyaction et accord des volontés, une organisation et

'

~ 8 8 discipline Sage et prudente. Si donc, cornme. il est certain, les citoyens sont -libres de s'assoeie~, ils doivest l'We tegaletnent de se donner les statuts et oèglements qui ,leur paraissent les plus approp~iks au bilt qu'ils peursuiVent. Quels doivent étre ces statuts et rhglements? Nous ne croyons pas qu'on puis@ donner: de règles Ger- .

taines et prdcises pour en déterminer le d6tail; tout dB- pend du génie de chaque nation,.des essais tent6s et de l'expétience acquise, du genre de travail, de 1'6tendne du commerce, et d'autres circonstances de choses et de ' . ,

temps qu'il faut peser avec maturit6. Tout ce qu'on peut , dire en géhéral, c'est qu'on doit prendre pour règle uni- .

verselle et constante, d'organiser et gouverner les cog porations de façon qu'elles fournissent à chacun de leuss membres les moyens propres à lui faire atteindre, par la .

voie la plus commode et la plus courte, le but qu'il se propose, et qui consiste dans l'accroissement le plus . . grand possible des biens du corps, de l'esprit, de la fortune.

- Mais il est 68ident qu'il faut viser avant tout 8: l'objet principal, qui est le perfectionnement moral et religieux ; c'est surtout cette fin qui doit r6gler toute l'économie de ces sociét6s; autrement, elles dégénéreraient bien vite et tomberaient, ou peu s'en faut, au r a g des socibtes

où~~ladeligion~ ne dient aucune place. Aussi bien, que ser- ~rait '~:~tisan'd~avoir~trouvB au sein deb la corporation l'aboniance m"atériel1e;si la disette d'aliments spirituels mettaitenqhil~le salut ae son &ne? Que sert à l'homme de gagner l'univers entier; s'il vient à perdre son âme (36) ? Voici le caractbre' aubuel 'Notre-Seigneur Jésus-Christ veut qu'on' distingue le chrétien d'avec le gentil :

Les gentils recherchent- toutes ces choses. .. cherchez d.a-

bord le Iroyaurne de Dieu, et toutes ces choses vous sevont ajoutees par surcroât (37). Ainsi donc, après avoir pris Dfeu~;cbmmerpainb.:de départ+ qdon donne une large place% l'inslruction religieuse, afin que tous connaissent leurs devoirs envers lui : ce qu'il faut croire, ce qu'il faut ésp&rerr, ce qu'il faut faire en vue du salut éternel, tout cela doit leur être soigneusement inculqub ; qu'on les prémunisse avec, une sollicitude particuliére contre les

, opinions erronées et toutes les variétés du vice. Qu'on porte l'ouvrier au culte de Dieu, qu'on excite en lui l'es- pfit de pi6té;qu'on le rende #surtout fidèle à l'observa- tjon~des dimanches et des jours de fête. Qu'il apprenne ?t respecter et a aimer lyÉglise,la commune mère de tour les chrétiens ; à obtempérer à ses p&ceptes,à fréquenter ses sacrements, qui sont des sources divines où l'âme se purifie et puise la sainteté.

La religion ainsi constituée comme fondement de toutes les lois sociales; il n'est pas difficile de déterminer les relations mutuslles à établir entre les membres pour obtenir la paix et la prospérité de la société. es diverses fonctions doivent ê t ~ e réparties de la maniére la plus pro- fitable aux intkrêts communs, et de telle sorte que l'in& @lit6 ne nuise point a la concorde.

(361 Quirl prodest hamini, si mundum universurn lucrelur, anima SUœ detrirnenturn p+ati<atur ? Matil., XVI, 46.

(37) Hmc omnto gent& inquirunt ... quarile primum rsgnuvr Det el juStiti0m ejus, et Aœc omnia adjicientur vobis. Ibid., vr, 32-33.

,-&importe grandement que les charges soient distri- buées avec intelligence et clairement définies; afin que

n'ait à souffrir d'injustice. Que la masse:- * mune soit administrée avec intégrité et qu'ondktermine

d'avance, par le degré d'indigence de chacun des mem- bres, la mesure de secours à lui accorder; que les droits .et les.devoirs des patrons soient parfaitement conciliés ,ayec les droits e t les devoirs des ouvriers. Afin de parer aux réclamations éventuelles qui s'éléveraient dans l'une ou.l'autre classe au sujet des droits lésés, il serait très

'

d$sirable que les statuts memes chargeassent des hommes .

prudents et inthgres, tirés de son sein, de régler lelilige en,qualité d'arbitres: Il faut encore pourvoir d'une ma- nière toute spbciale a ce qu'en aucun temps l'ouvrier ne manqu6 de travail, et qu'il y ait un fonds de rzserve des- &né à faire face, non seuletde@ aux accidents soudains

.

.et fortnits inséparables du travail industriel, mais encore à la maladie, à la vieillesse et aux coups de la mauvaise fortune. - Ces lois, pourvu qu'elles soient acceptées de hon cœur, suffisent pour assurer aux faibles la subsis- ' tance et un cerbin bien-être; mais les corporations ca- tholiques sont appelées encore à apporter leur home ,

part à la prospérité gbnérale. Par le pass6, nous pouvogs juger sans témérité de l'avenir. Un Age fait place il un autre, mais le cours des choses présente de merveilleuses . similitudes, ménagées par cette Providence qui dirige tout et fait tout converger vers la fin que Dieu s'est pro- . . posée en créant l'humanité.

Nous savons que dans les premiers &es de l'Église on - lui faisait un chme de l'indigence de ses membres, con-

- damnés & vivre d'aumbnes ou de travail. Mais, dénués commE ils étaient de richesses et de puissance, ils surent se concilier la faveur des riches et la protection des puis- sants. On pouvait les voir diligents, laborieux, paci-

Itqeës,mtidbles ds jiistlce etrmtou9 de@harit& Au spec- ta~le:&?umi via) si ~a~fa5tti é% de mœuia si pures, tous les -préju$& B 0 dissiMrent, de's&r~asiri'u~se tùf ei les fictions

d'une aupBhtition . i n a t M d '#&aoûuirent peu peu devant la vérit#'ehiétienne.; a Le sOIit *de la dasse ou-

" ~ ~ i h t 8 ~ klle:est.ld question qui s'agite aujourd'hui ; elle sem ~ d i o l o s paf 'Y aisop 'oa. sWl. (rlle, et il në peut 6 tre indifftkentl auxdgaation& @'el181 soit Msolue par l'une ou t'autic~ vaib OPj les ouviiiers :dhFébiens la ié.soudront fa- cilement par, la ~aisorl si, h i 9 eri soclété9 et conduits p @ m e -direatiicrhlgrud(rnte;'îl~ etltlekt dans la voie où leuPr pères et -1eucs aneetres trou~èir8nt leur salut et 00lui des peuples; Qudle què soit. $a& les hommes la force d8s1p&jo&% et des pessioiid, si une volont6 per- verse d& pas eotWement 6touff6 le seRtimeat du juste et de l'bonn&e, ik faudi'a que t8t ou tafd la bienveil- taneequblique se toume'iek ces ouvtiérs, qu'on aura vhs ~ M f s et modestes, meftant 1'6quité avant le gain et préfkrant à tout la religion dif devoir.

Il +6sulterii'dd IB Oet autre avantage, que l'espoir et de &nd& facilit& dé salut seront offerts B cés ouvriers, qui-vent dahs le &épris de la foi ehtetienne ou dans les habitudd po'elle rbptoiive. Ils comprennent d'ordi- naire, ces ouvriePs, qu'ils Ont 6t6 le j m e t d'espérances trompeuses et d'appafenees measonghres. Car ils sen- tent, par les traitement$ inhuhaing qti'ils reçoivent de leurs maîtres, qt?ils n'en sont guhe estimds qu'au poids de l'or produit par leur travail : quant aux soéi6t6s qui les ont circonvenus, ils voieat bien qu'l la place de la charité et de l'amolir ils n'y trouvent que les discordes intestines, ces compagnes ias6piitabIes de la pauvret6 . ihsolente . et incrédule. L'&me brisée, le corps eatbnul, dombien qui voudlaiedt secouer un joug si humiliant? mais, sdit r'espect humain, soit crainte de ]?indigence, ils

-

Scia an ilernhde B tous leurs maux, si, repeptaets, elles -1egaccriieillent avec empressement et leur assurent sm- ~ e @ r d e et probec tion. . ,Xous voyez, T6nérables Frbres, par qui et par quels rooyens cet< cause si diffieite dernaade (tre traites at

F-&olue. Quechacun se mette à 19 part qui lui incombe, .et,@ sans délai, de peur qu'en différant le. remMe on .ne .rende incurable un mal deja si grave* Que les gou- vernanls fassent usage de I'autoritb protectcice des lois e4 des institutions ; que les riches et les maîtces se rap- pellent leurs devoirs; que les ouvriers dont le sort est en jeo powsuivent l e ~ n intérbts par des voies légitimes, et puisque la religion seule, comme Nous l'avons dit dbs le debut, est capable de d6truire le mal dans sa racine, que tous se rappellent que la premihre oondition rka-

' liser, &est la regtauration des mœurs chretiennes, sans lesquelles meme les-moyens suggeres par la prudence humaine comme les plus efficaces seront peu aptes B produire de salutaires résultats. - Quant B l'Église, son action ne fera jamais défaut en aucune manihre et sera #

d'autant plus Féconde qu'elle aura pu se développer avec plus de liberté ; et ceci, Nous désirons que ceux-1% sur- tout le comprennent dont la mission est de veiller au bien public. Que les ministres sacres déploient toutes

- les forces de leur ame et toutes les industries de leur &le, et que, sous l'autoritt! de vos paroles et de vos exemples, v~ndrables Frbres, ils ne cessent d'inculquer

- aux hommes de toutes les classes les règles 6vangéliques de la vie chrétienne; qu'ils travaillent da tout leur pou- voir au salut des peuples, et par-dessus tout qu'ils s'ap- pliquent à nourrir en eux-mêmes et B faire naître dans

.lesIautres$epuis~les p~s+51ev~s'jusqu'ana plus humbles,

.la. chanté, reine&- mattresse de-toutes les vertus. ,- : 'C'est;. "enveffet;;:d'Ûne: abondante effusion de charité

. qu''il faut: attendre le salut; Nous par- lons de3a~ charitéchrétienne qui résume tout 1'Evangile et qui, toujours prête à se dévouer au soulagement dit ;prochain, e s t i n antidote-tres assur6 contre l'arrogance du siécle et l"amourimmodrrré de soi-m4me : vertu dont 3'apBtresaint Paul a décrit les,offices et les traits divins dans ces $aroIes :: La cham'té est patiente : elle est bénigne:

-e~Aé-:d&&bh'e ;pas son proljre &té& : elle souffre tout, '"el& supporte toicc (38). -

- Comme .gage de$ faveurs divines et en témoi p a g e de Notre bienveillance, Nous vous accordons de tout cœur, à ebacun de vous, Vénérables FrBres, à votre clergé et à vorhdèles, 'la'b&nt5diotion apostolique dans le Seigneur.

Donné A Bome, @&s Saint-Pierre, le 18 mai de l'an- née t89i ,'de Notre Pontificat le quatorziéme.

1

- .

A > LÉON XII& PAPE.

(38) .Cm&?qs plisna est, benigna est, non quœrit qua suasunt; 0mnk st@"t ; omnia ncstimt. Corinth., xm, 4-7.

NAISONS DE FRANCE

MAISON DE LYON.

Lyon, le 21 octobre 2891. FBte de la Maternité de la Bienheureuse Vierge Marie.

Il y a eu trois ans le samedi 19 mai, que les Oblats plantaient leur humble tente sur le sol lyonnais. C'était la réalisationd'un désir déjà lointain de la Congrégation. M5'~oulon, qui les avait vus & l'œuvre à Notre-Dame de Sion, accueillit tout paternellement les fils de M g r DE MA- ZENOD, dans la personne des RR. PP. GANDAR, Provin- cial, et BAMBERT, bien qu'il eQt tout récemment refu~d à dom Bosco mourant l76tablissement d'une de ses mai- sons. Et nous croyons savoir que, depuis lors, Son Éminence a décliné semblable demande, faite par une société de missionnaires trhs avantageusement connus à

- Lyon. La bonne Providence souscrivait manifestement à T. XXIX.

27

- 410. - ous pour cette pro-

ardinalat. Et comme

x pour faire un peu

n toute occasion, r notre vive re-

la Vierge de Fourviéres. Par une attention vraiment pro- videntielie, le mois de Marie du c6lèbre sanctuaire de cette année-là meme, 1888, avait Bt6 confié à l'oblat que l'ob6issance envoyait à Lyon pour la petite fondz- tion. Il eut donc toute facilité pour s'orienter à loisir et choisir un premier @ri provisoire qu'il convenait et qu'il avait ordre dYarr6ter sans retard. L'Qpoque n'était guére favor&le pour d6oouvrir .le petit nid que nous rêvions, aux portes de,&on, avef jardin parlaiternent indépen- dant et à l'abri de tout voisinage importun. TantBt une condition faisait défaht, tant& une autre. Eddn, aprhs bisle des recherches, partagées par de dévoués amis, noas dûnieo nous contenter d'une modeste campagne, sui: de ~ e m t méddional . de . la colline de PouroiBres, Le &. &itC fort &oit, quoique dompl6t6 par un ohalet ; m& le jar* agréable et la solitude parfaite. Il y avait . bien 8 , compter avec la diffificultb de l'accès, par cette (Ipe montke, 1'8loignement relatif du centre de la ville,

. la gêne qui m u s obligeait, par exemple, & nous con- - enter du meme appartement pour la salle B manger, le

parloir et la sacristie ; mais nous nous savions B Beth- l6Wh et il ne nous deplaisait pas, avec le R. P. MONNET,

r b ~ n t i f quelpuas hconv&aieo(s. Que de bons

e da douces soirées [nous avons pass6s en oette lana, si agréable surtout Lt la belle saison, et

s n'&ions apergus que des oiseau% du ciel qui nos ombrages I

. J ;,l'ai aomrn6 ie P. MONNET' Ce cher sooius était en effet eocowu,.lui aussi, de la même maison d'Aix-en-Provence, &'il se prêtait du meilleur cœur, comme économe, à tous les s o u ~ i s d'une première organisation. Nous @tvioas encore n i domestiques, ni frhres, et durant glusie,ws. jours nous pdrnes nos repas dans un restau- rant de la ville. C'&ait vivre presque sous la tente. D& Ie 6 juin, neus Btions ,tout à fait chez nous. On devine que les deux communautés de la Sainte-Famille, les hxa~sde 1:Zspérance et les Saurs de Saint-Joseph nous en% bbn fraternellement assistés,_et qu'il nous serait difficile de redire leu^ délicate b&t& Le 49, toutes ses dates nous restent chères, .nous c4lébrions, pour la pre- m i B i fois le saint sacrifice sur un autei d'emprunt, avec mille. choses d'emprunt, sauf notre unique c a h e que nous tenions des Visitandines de 6aiat-Marcellin.

Le 7 juillet, nous arrivai6 le jeune Fr&ae convers DBTROYAT. Ce bon et cher enfant devait nous quitter, deux ans plus tard, pour le service militaire. A cette rude école, il se fat encore plus affectionné a sa voca- üon, comme il nous L'a témoign6 depuis, à diverses re- prises, e t il n'aspirait qu'à revenir au milieu de nous. Des démarches pour abr6ger son temps légal, d6marches Bien lbgitirnes, B raison de diverses Mrmités, ne purent malheuremem~nt. pas aboutir, malgré l'exquise benne vohnté que nous témoigna le directeur du service de saut6 militaire du 14Qorps, et le pauvre enfant sur- meoh, rapidement (puis6 par le dur service des chas- se, alpins, vient de mourir saintement à l'hapital d'Albertville, le 26 juillet dernier, entre les bras du

R.Pi ~nt8nini garaienn, du couvent des Capucins. Ce bon père' dous' i$arléide!je ne Gis quelle vision. merveil- ldust$- 're"çueA au ~clernier moment, et dont le mourant diskt : u Non, ce n'est pas Notre-Seigneur Me j'ai vu, mais 'bien la 'Très Sainte Vierge. » Le F. DETROYAT a pranancé' sesyvœux in articdo mortis. C'est, hélas ! vu leur petit nombreiians la province, le seul Frère convers - que nous ayons eu dans la communauté ; ce qui n'est pas fait pour diminuer l'estime et l'affection que nous ont toujours inspirées ces"enfants humbles et dévou6s de ia'famiiie.' . ' -1

A ,peine étions-nous sortis des -embarras les plus urgents de Z'imtaliation que, le 22 aotît, le R. P. MONNET apprenait sa nomination de Supérieur de notre maison

Ce fut la premiere épreuve de la fondation. Par son dévouement pratique et son aimable esprit religieux, celui qui nous quittait était bien de ceux que l'on peut - -

rêver pour. asseoir une œuvre. En ce rapide passage, il - --- nei's'est; pouf airisi'ilire, produit-comme apôtre- qu'en courait, au Petit-Séminaire de Méximieux, à Notre- D m e de Fourvii5res et à Ambérieu, dans l'Ain.

Le 23 aoQt, nous recevions le R; P. JEANMAIRE, que nous cédait la province du fiord, pour l'aumônerie des Sœurs des Missions africaines du cardinal7 Lavigerie. Nous avions dd,. en effet, accepter cette œuvre, si restreint que fat notre, personnel, sur les instances réunies et pressantes des deux archevêques d'Alger et de Lyon, et le cher Père, rompu de longue main,à ce genre de ministère par des années consacr6es aux Sœurs de la Doctrine chréitienne, it Nancy, et aux Sœurs de Marie- Joseph, du Dorat, paraissait tout indiqué pour ce poste de confiance." Héilas, bien que cette maison du cardinal Lavigerie dût etre transférée Paris, en janvier 1891, son prémier titulaire oblat n'était pas destiné à l'édifier

jusqu?&4a fin. Il fallajt, des l'abord, paraît-ii, -une tombe au43eibeur pour la pauvre fondation, et le Seigneur nous faisait don de la victime choisie. Elle étaitn'prête, préparée par plus de quarante ans de loyale et sainte vie religieuse. L.e P. JEANMAIRE était à la lettre le bon isra&te, l'homme simple et droit, serviable et débon- naire; Il aimait la solitude, la piété, la règle ; c'était bien l'homme du devoir, consciencieux par excellence. Il se plaisait à rappeler son entrée simultanée dans'la Congrégation avec le R. P. ANTOZNE, assistant général, et le R. P. &CHAL, supérieur de Saint-Jean d'Autun;Aussi Ia mort inopinée de ce dernier l'avait-elle fort émo- tionné. il baissaif lui-même sensiblement depuis quel- ques mois et de façon à nous alarmer. Outre les vertiges qui Te surprenaient parfois dans ses courses, il subit un

t jour, vingt minutes durant, .iin phénomène intellectuel '

qui ne doit pas être ordinaire. Ce fut, avec une sorte d'hébétude, une suspension telle de la mémoire, que non seulement il ne savait plus le nom d'aucun d'entre nous, mais qu'il niait encore que tel nom s'appliquikt à . telle personne. La mort l'a très probablement préservé d'un affaiblissement c6rébral prochain ; il ne vivait plus, pour ainsi dire, que d'assoupissement et de somnolepce. C'est tout soudainement qu'il a été frappé d'une attaque, le 30 avril 1890; il rendait doucement son %me A Dieu. le 4 mai, à 10 heures du soir, soigné par nos excellentes Sœurs de l'Espérance, visité par le a. P. SOIILLIER, et assisté du R. P. BOWE, provincial. Le Père ~ u ~ é r i e u r avait la douleur d'être retenu à Bardeaux par les prédi- cations du mois de Marie. Le matin même de son der- nier jour, le R. P. TROTOBAS lui apportait de Marseille; très rhvérend PBre, votre suprême bénédiction. Par trois fois, 'le saint religieux s'écria, en Blevant progressi- vement le ton et en s'adressant au Supérieur général:

--444 - :rt:.Me$ci;imOn:p.B~4!, k, -11 iregut les - saorementa aveo de, 16f!kqitlrnimts .de ~foC et 'd'abiludpri i la v$lonté de Dieu,

&aiGeradi-reprlsew le-sacrifice (de sa vie, rbpétant aveu: un gouniré: de satisftiotion la formule que pronon- g ~ i t Ee 'R. ' B.1:Provinbialr~Ires~d8~niers devairs lui furent rgndil.ii,.le Bimat, avea une touchante et délicate sympa- tbi6par le clergé paroissial de Ilalnt-Irénée. Sa dkpouille, mortelle repose dans:la pantie du cimetière ds Loyasse, ~éseméa aux %8pnltures eccldaiastiquas. Cher bon Pbre, vous,.- aveq empolrt6 lbhaut tous nos regrets ; n'oubliez @s aupobs :da Dieu lac pefite fondation qui a étb, trop rapidemenQ votre œuvre aussi, et obtenez-nous du Dieu de misériçorde de sourire, un Joui, comme vous à la mort !

~'ai&sciit tout l'heure le noni du R. P. T~OT&AS, p r W pariNotre-Dame de la aarde POUF supplber l'au- mb&ian des Saurs de Notre-Dame d'Afrique; ce quïl fit, jusprx'au 46 juin, ,avec un parfait dbvouement. Hélas ! gonnqnoilfaut-ilGque lui aussi s'en soit al16 A l'improviste, il y a'quelq'ues samaines P Ce studieux ouvrier, ce peP- pétuel chemhelir pouvait rendre encore de si vrais ser- v i e ~ ~ . Ii :aimait tant 1'Btude et les âmes ! Que le bon Dieu le ~4compense au centuple de tout le bien qu'il 'a fait, partiooli&r8ment durant son long sCjour B Notre- Dame de-l'Osier, dans l'œuvre des missions, et tout spé- aialement dan's''1es.missions de ville, pour;$esquelles il &ait sr bien doué ! Je suis'shr, à ne clter qu'un nom, que son souienjr restera img6rissabte h Montpellier,

Le R. P: Pb~s,-de Notre-Dame de l'osier, prit à son Obur,'ddrant cinq'semaines, ii la surte du P. TROTOBA~, l?ntérim de l'œuvre des sœurs missionnaires. De ce ser- oioe, tout'aimablement rendu, nous mmercions la mai- s.~$ de ~ o t r e - ~ a m e de IaOsierj aomme nous le faisom ' p ~ i i ~ fir nlais~n d e ~ û t r e - ~ a m e de la Garde,

eus jours Iapr8s l'arrivée du P. JEANMAIRE, un non- .. . u xbeaibre s'adjoignait à la communant6, :dans la obne du R. P. BOEFFARD, venu de notre maison~du

ire, de Marseille. Son séjour parmi nous a ét6 court mais laborieux. Sans compter des sermons détachés dans -diverses églises ou couvents de Lyon, le PBre. a donri6sa parole et son zèle à six retraites religieuses, au grand séminaire de Brou, àsept pensionnats e t à 1'Asso- ciàtim chrétienne des dames de Lodéve. Il a pr&cM de plus un ca&rne à la Dorade de Toulouse, deux retraites &- Hnstitnt ecclésiastique des Minimes de Lyon, Yavent .;ilei Saint-Bonaventure avec une retraite de dames, les '

.exercices annuels de nos Peres de Limoges et la retraite pastorale de Nice, au sujet de laquelle Mgr Balain a bien v0u18 exp~imer son entihre satisfaction. Malheureusement nous ne devions pas jouir- bngternps de cet apostolat, - sur lequel nous avions fondé les plus belles esphrances pour nous enracinerdans la terre lyonnaise. La santé du P. BOEFFARD Pot tellement délabrée par l'i&uenza, que les Séaecins donnhrent l'ordre formel et urgent de hi . rendre un climat moins humide et plus doux. Nous per- dions en lui un agréable compagnon et un ouvrie,r choisi autant qu'infatigable. a

Puisque, par l'enchaînement des dates, j'en suis au denombrement de notre personnel, il me reste encore trois noms à dire. Notre-Dame de l'osier nous a offert le R. P. BERNARD, Joseph, le 9 septembre 1889, an len- . ,

demain, c'est-à-dire dans toute la fraîcheur de son oblation. C'est un ouvrier tout formé par mafntes p ~ é - dications q i i servaient dé vacances à l'ancien professeur du petit seminaire de Sainte-Garde (Vaucluse). Il se trouve 2~ la période de la pleine maturith intellectuelle et peut aborder avec la même aisance, comme il con- ~ e n t t , tous les genres de l'apostolat. Son sillon a Ct6,

d8s ~&ogl,+~rem&:c$ns 1;s auditoires lyonnais et son , dr0i.t .de @éiirriéxocablement acquis.

*ici_ maintenant une jeunesse toute printanihre, le F& P. MARCHAL, L&n, qui !a échangé ses ambitions du 'ciel africain pour.les brouillards du Rhbne, et ne parait ga5 du tout s'eq repentir. II nous est venu directement do scolasticat de. l o ~ a n d e , le i J aoQt 1890, dans la maison que nous.occupons depuis un an. C'est pour lui mainteqant l'heure de la preparation laborieuse, rendue plus facile par sa coopération à deux missions de l'hiver dqnier.. Gardeur .ne lui manquepas, non plus que la bo&e volonté et l'amour du travail. Deux fois déjd il a prbché et d'une manibre satisfaisante, le jour d e la F6te- Dieu et de l'Assomption, à notre église paroissiale de Sainte-Croix. Ce travail, les conseils et l'expérience aidant, il ou rra rendre de bons services. Nous lui deyons un b6n point signalé pour les soins qu'il a donnes si volunlien & l'agencement de notre bibliothhque et la conf@ion des catalogues, et un autre bon point pour

\ . avoir -rempli jusqul la fin, c'est-à-dire l'espace de quat3eois,. les fonctions de chapelain et de calbchiste au lieu et place du regretté P. JEANMAIR~.

Le 1.' septembre 1890, la maison du Calvaire, de Mar- . seille, nous deputait un nouveau pionnier, avec mission

de s'occuper du service et de l'harmonium de lachapelle, .que nous avions l'espoir d'ouvrir dans notre installation actuelle. La Providencep'a pas permis la réalisation de

. nos désirs, et le P. Roux, Victor, a été retiré, le 6 juin, - dernier, non sans avoir génbreusement concouru à nos erédications. Je trouve ii son actif sept retraites de corn- . munaut&, d'enfants de Marie, de grand séminaire et de pk@& communion, un avent et un mois de Marie à Saint-François de Sales, de Lyon, un careme 2i Saint- Mathieu, de Montpellier, et une douzaine de sermons

- 417 - *--

rentes paroisses ou chapeiles de la ville. Le nous a repris, je l'ai dit, cet excellent ouyier pr6t ii obliger ; mais nous gardons nos meilleurs

à celui qui n'a cessé de nous édifier par sa et de nous charmer par son espansion de bon

alqi. -Ce. coup d'œil jet6 sur l'historique du personnel,

saluons encore, avant d'en prendre congé, notre premier ermitage. Nous y' sommes restés, deux années entières, en traversant les phases qui separent naturellement Bethléem de Béthanie. C'est dire que ce Bethléem aussi a reçu ses mages. Elle serait longue h écrire, bien douce à dresser, la liste de toutes les d6licatesses et assistances dont nous avons été l'objet. Les uns nous ont apporté le tribut de leu^ or et celui de leur dévouement, pur celui- là de tout alliage e t frappé à la dwble empreinte du saint amour de Dieu et des âmes.. Les autres ont déposé en nos mains de l'encens, je veux dire tout ce qui con - cerne le culte divin : ornements, linges d'autel, vases sacrés, etc. Yous avez daign6 vous-meme, très rev6rend Phe, nous faire don d'un calice et d'un beau ciboire dont vos enfants sont aussi fiers que reconnaissants. Dirai-je que nous n'avons pas reGu de myrrhe? Il ne nous en souvient guhe - on oublie si vite ce qui a 6th

F

moins bon ou moins agréable - à moins peut-être que l'on n'entende par là les ennuis ou soucis incessants que cause la gent domestique ; à moins encore que l'on ne voie sous ce symbole les livres, les ouvrages des doctes, si amers à l'esprit d'erreur, à l'ennemi de toute vérit6, et qui distillent de si salutaires ar6mes pour conserver, embaumer les Bmes et les enivrer de la bonne odeur de Jésus-Christ. Alors, oui, un peu de partout on nous a envoyé de cette myrrhe, de ce parfum précieu ; et si je ne puis rompre le silence que la délicatesse et leur

ia~d~iti~,:&i&p~$~n~Q&il)~gard des .~vants, qu'il me soit ;pl&& ~~,$~P$$le+:f~iiJ'~t;.dij ccsur 1 , enom ; &,,? &;,ir;gi;6itA:;Pi; 'II'.ON ;

.. . , qui. nous:a : expédié plusieurs

.;y. \ . ; & & & , & ~ r e s ' ~ ~ se &ouvai&t d'excellenb ouvrages. ~~$&&-,i;:+l$&fnut que nous soyons pourvus de tout

.et qu'il ne reste plus rien à désirer pour atteindre le niteau~~dlune~initsll$tio~ normale et complhte de com- > < . /, . ., .,:. mkautél$&crisths; lingerie, ameublement, bibliothbque pr6sentent~enoore bien deilaouner Aussi 'nous garde- hôris-nousldé dd8laisser le. culte de la maternelle et ado- _. II .:., ~ab:I+j~6via&,~ ,,: ::', i ; . . . . . . . ,

fVtitiêL&tii GhoÙ.lans,puisqu~il faut l'appeler enfin par , ion:s&:&

. . qtx&ier, a eu i'insigne honneur dYAtre visil6 pa? ,S.' Em:,le . . . :ijardinal Foulon, qui' est venu nous sur- prendre ,:avec.,une .amabilit& toute paternelle ; par le .cardinal Lavigerie, son coadj ut& de Tunis, Mgr Brincat, N N @ a : ~ ~ ~ ~ et GAUGBRAN, ef par M. Lavaipierre, qui réside en nos .Mïssions.d'Afrique et fait Blevec ses fils à Lyon. ~hio~us:&oharmBs, entre autres, parle r6cit suivant qui a:$oiifh6ros lé R.P. F ~ A T H I ~ U , Lyonnais d'origine, et

, fork'hmé,', paraît-il, de ses chrétiens. Il nous contait dorie que le missionnaire lui avait fait gagner une livre sterling dans des circonstances exceptionnelles. Un enfant devait (tre baptisk et le ministre, qui n'avait que la -rue & travetser, s'ofiait. tout naturellement. Refirs des' .parents qui-font avertir leur prêtre à 15 kilo- mètres de 13.. Un protestant, - voisin de M. Lavaipierre, dë lui dire : ic Le %missionnaire ne viendra pas, b temps est affr6ux. » Et son interlocuteur de rBpondre : (( 11 viendra, et si son cheval est malade; il bravera ces tor- rents de. pluie -4 pied. i Le protestant le nie. On parie 25 Iranos, une !livre sterling. Le lendemain, le PIre arrive;' tout tremp& da pluie, et vient' d'abord sbcher ses vetëments chez -M. Lavaipierre, son servant de messe

- 419 - calit6. Celui-ci aff6ote de lui servir un. repas plus abondant. et recherche que d'habitude.

onne,.se rbcrie. «.Mangez,prenez%oujoum, mon ,voulez-vous de plus encore? DU hordeaux, du

champagne? Le repas est paye d'avance. D Et il lui narrsl'aventure. Le lendemain matin, en effet, le pro? *testant apporte les 25 f~ancs. « Si je n'étais pas protes- tant, dit-il, je voudrais Otre catholique; u « Qu'à cela ne tienne 1 lui fut-il r6pondu. Quand on trouve que sa reli- gion n'est pas bonne, il est toujours temps d'en chan- ger. P On ne dit pas que le colloque ait eu d'autre con- elusion pratique, mais l'aveu est toujours bon & enre- gktrer. , Toutefois, nous ne pouvions oublier ,que Choulans n'était qu'un pied-&-terre, un abri de passage, et qu'il nous fallait un gîte moins incQmmode, plus accessible suttout et plus central. Anssi, n'avions-nous jamais in- terrompu nos dhmarch& et nos enquates, prêts & saisir

- au vol la premihre occasion favorable. Qui n'a pas passé par cette besogne, s'imaginera difficilement combien elle est ingrate et onéreuse. 11 est vrai que nous étions plusieurs, cette fois, à arpenter les raes et à déchiffrer les 6criteaux, et que nos amis ne s'épargnaient pas plu6 que nous. Il ne s'agissait plus du reste, chacun le com- prenait, d'un nouveau provisoire, mais d'un local défi- &if quYl seraitopportun sans doute d'essayer un temps suffisant, mais sur lequel on se rbserverait des droits

" futurs d'achat. Dire que les avis ne furent pas partagés, quand il s'est agi de dsoudre ce difficile pr~bl?me, ce ne serait plus de l'histoire ; dire que le nouveau choix n'a que des avantages ou des inconvénients, ce ne serait plus de la'vbritb ; mais ajouter qu'on a fait, vu les cir- oonstances, sinon ce qu'il y avait de mieux, du moins ce qui pa~aisgait le moins mal, dest simple. justice et par-

- 490 - faite i convenance : religieuse, .d&s: . lors qu'il a plu aux snpérieursd?en décider ainsi; Il est aertain, d'autre part; q~e~c~est~sui.tout!:sur,les instances du R. P. .BWLON, que &'administration. 'a cru devoir adopter cette solution. Hâtons-nous d'ajo,uter que le R. P. Procureur provincial - da,rien. négligé p.our: prdter, 8 cette maison, à restaurer de pied en cap, toutde~lustre etla commodité dbsirables. Il: a'plutôt exagéré que restreint les dépenses, entre- oyant dbjh avec une satisfaction marquee le jour où il -pourrait, trois ans plus tard, acheter cet immeuble et -l?arrondir, po.ur l e complbter et I'ïsoler un peu. Aujour- d%ui iue nous avons la certitude que l'ouverture d'une chapelle ne sera jamais autorisée dans ce 'quartier, il nous faut, sans hésitation, renoncer à ce projet d'achat, pourchercher ailburs la possibilitb des exercices publics ,du culte. Mais que je plains d'avance ceux qui auront à .faire ce nouveau deplacemen t ! Quel coup de feu et quelle mWe I Que d'objets détériorés, brisés ou perdus ! ,Et que.nos bonnes Sœurs de l'orphelinat de Bethlkem nous ont dté auxiliatrices, pendant cette affreuse quin- zaine de d6mbagement et d'amhagement en pleine chaleur ceculairel Je comprends mieux aujourd'hui le vieux dicton populaire que trois d6mhagements bquivalent à un incendie.

- Voulez-vous visiter maintenant la nouvelle demeure des Oblats, à Lyon? Voici, .entre petite cour et jardinet, un ancien hdtel particulier avec .sous-sol, deux 6tages .et #mansardes. L'ensemble est trés convenable et bien .

bati. Le vestibule ne manque pas de cachet et conduit directement $i la chapelle. C'est un joli salon, de style - grec, avec seize grandes colonnes cannelées et chapiteaux

. coriiitbiens. Au-dessus de l'autel, sur un retable ii fond #=Ur, se dktache, dans un nimbe d'or, la statue de Marie Immaculbe, d'aprhsle type de la medaille miracu-

. Deux bkmches de lis s'entrelacent à ses pieds et, diadème, de gracieuses ailes d'anges que le

e I'artiste a finement rendues. Deux autres e peinture, la plantation de roses dé 34richo et

re de CadBs, occupent de grands médaillons, à te et à gauche de l'autel. Au fond, deux confes-

sionnaux pi ont reçu déjà bien des confidences. On la trouve charmante, notre petite chapelle, et trés recueillie. Elle est souvent visitée par la piété, bien que nous ne puissions y faire les offices, à cause des nombreuses @lises e t chapelles du voisinage. Pour nous, c'est la . seule partie de la maison que nous ne quitterons pas sans un vrai regret. Le R. P. Roux a bien voulu en tirer une tri% bonne photographie, et nous lui en sommes fort reconniissants; car il nous a conservé de la sorte un souvenir sur lequel, après le s p a r t , se reposeront souvent nos regards de complaisance et d'affection. Au- dessus de la chapelle, un moins spacieuse pourtant,

_ notre salle de communauté, d'un bel aspect et presque r

luxueuse. C'est notre unique lieu de récréation, la petite cour d'entrée Btant commune avec plusieurs locataires et ouvrant sur la rue, et notre jardin se trouvant corn- mand< par quantit6 de fenetres, dont plusieurs à 5 ou 6 mètres de distance de nos propres crois6es. De sorte que nous ne pouvons pas mtme les ouvrir, sans nous exposer des regards aussi tenaces qu'indiscrets; car nous sommes mal avoisinés. Cette privation de grand air et de quelques mhtres carres pour se délasser nous ' est trés sensible. Ajoutha h I'humiditB opiniatre de l a cuisine et du refectoire dans le sous-sol, au nombre trop limité d'appartemeniset au défau t de lumièredeplusieurs, elle forme le revers de la mbdaille et explique encore la n(cessit& de porter ailleurs nos pas. Quoi qu'il en soit de cette question materielle si importante, que la sagene

dqsrau@$ri!3urs ilau~e:~6s@udre ,au.temps opportun, nous n!ampsqii'& ,>o@uimet : l'œuvre : spi&uelle qui nous a 4th eo&~@ et; que-Dies daigne b6nir de jour en jour, rna1$~8;.~ot& ;pauvre$d. Nous pouvons bien dire, pour faire~hameor 8:la v4rit6 et ne pas manquer de reoon; naissance 8 liégardi de {Dieu; que notre situation morale ekttstissi prospbre <tue possible, Nous avons, desormais, nbWe~place~au;soleil.et dotre troa6e est faite au sein de cette ,grandel cit9,)si )débordante dkeuvres et d'insti tu. tionsmligîeuses. Lasympathie nous est universellement .acquise etiilinsnom manquecomme partout, plus peu& 8tre que partout,-il .ne .nous manque que des ouvriers, Quknt au& aniv~ësl, elles Surabondent a i delà, de tout désir. On en jilgera par l'eitposd deri travaut que nous svons refus6a. Bn voici k nbmenclature, dressde jour Lbar jar je:;^ 46 cartluiës, dorit 24 l Lyon et dans les églises le&' plus en tdb ; 6 aventbj dont 2 B Lyon 1 433 sermons détaohh, dont 446 à, Lyon i 8 missicîns ; 12 octaves et triduom 4 9 inois~dBSam&Cd!lir;.g mois de Marie, dont 9 Lyoh, 7 co&pfis~delui de BGurviBres ; 43 petraitee de grands et petits - s6minaires ; 18 retraites religieuses ; 19 xekaitea de, j 46 retraites paroissiales ; 45 retfsites d ' H ~ S n t a de Marie ou de dames J 4 retraite pastorale & Lyon, d6olinée en faveur du B.- P. RAMEERT, gni mouruti h6las 1 h la veille de la pr6cber.

La liate cles prddi~ationg eEectuBes n'est pas aussi EonsidPahle quklle devrait l'Btre, pour plus de trois. m é e s <sollMes; mais nous n'avms jamais- W plus de quatre et trois sehlement, ane partie du temps. J'y re-

4% sermons sépares, dont 74 B Lyon ; 7 car6mes, dont 5 Lyon ; 10 mois de Marie, dont 9 Z?I Lyon : 5 aven% dont4 B Lyon; 13 retraites de grands et petits skminaires : 26 retraites de pensionnat ; 7 tRduum ou ~ ~ h v e s ; 47 retraites dé religieuses et 4 retraites de nos

- dB.4872. Et je me fais tout d'abord un devoir et une joie deleur dire, à oes ohers apôtres maintenant 61oign6s,

. . qw..leur ouv venir est reste bien vivant au milieu de ce '

pPuple9,at.que mille questions affeclueuses nous ont BtB adress6es à leur: sujet. Mais que, depuis lors, l'esprit telie(ieu;a: a bai6sé avec le chiffre de la population, qui corn@ à peine un millier d'habitants ! La note génkrale reste po6rtant encore religieuse. C'était la premihre missi~n des Pl?. BERNARD et MAR&AL. Quelle entrke gre- lottmta nous fîmes, dans cette capitale des terres froides de Yhbre 1 Demandez-le au P. BERNARD qui est, comme

- - on (e sait, une fleur mBridionale. Quant au P. A AR CE LU, enfant de la Lorraine, il paraissait nager dans son 616: .

ment* Freids de loup, amoncellements de neige, il trou- -

v i t là tous les plus beaux présents de la terre natale. .

Nous étions au 4.7 janvier de la présente amBe. Un* carriole du pays nous transporta & ciel découvert, de la gare de Châbons au village, par une température qui,

.

de 47 degrés d e froid, descendjt le lendemain il 23. 11 p. avait en v6rité de quoi geler. Toutes les bises du monde s'&aient, je crois, donné rendez-vous dans notre @lise glaciale, et les protestations pacifique du petit poele n'ernp&ch&ent pas le précieux Sang de se congeler

*

dans nos calices. Que ces braves gens eurent donc de bonne volonté et de courage ! Car les jours ne se pas- saient guhre sans que, par les chemins, celui-ci se cassât une jambe e t celui-la un bras. Plus que jamais les

aison de Notre-Dame de.l'Osier. ,

re convient-il d'accorder à l'autre mission une

AVLWLBRDIÈRE avaient donnée, pendant l'avent

~ ~ s p U n p o S a i e n t ponP donner le bon exemple. Nous f6m&@&-bien mas, cela va sans dire, et non sans maintes ex@matio&; car, pour le s e , un honnête bomme~n'ert pasla&6 son chien 3 la porte. Un ceriein jour. meme, au ;Grzhd-Champ, pour franchir un petit sentier per;dnLentPe deux haies, M. le cure, qui mesure bi& 6 pieds;,se vit comme enseveli dans une fondrière. A

On'en rit' maintenant,-comme alors du reste ; mais la suein perlait aux témpes et le givre au menton, et l'on rentkit bris& :exfénu6. Bref, peu à peu Cette inclémence btcëi,tioxinelIe du Xmps venant à dispm4tre, les audi-

'toi& purent se former et les cérémoniqs se développer %lem Zour. Aucune d'entre elles, que je sache, ne fut omise, p,h meme ni surbut la plantation solennelle de la eroix>dle jour de la cldtnre, avec escorte, drapeau et tambours des conscrits enrubannés ; c'est que pas un n'avait manqué à la fête eucharistique.-La mission a fait beaucoup de bien, malgré l'abstention d'une vingtaine dlir,nhes. On a vu, entre autres, uzt jeune homme de "gt aos faire, la nuit, sept heures de marche, pour ne pas manquer la communion générale des hommes. Ce qu'on- a vu encore, mais dans un autre genre, c'est une créature humaine impossible à décrire, une femme de quatre-vingt-six ans, au surnom poétique .de Catherine Gringole, que l'eau n'avait pas touchée depuis son bapame, dont l'habitation n'était pas un taudis, un ched , ma@ une ahge, qui mhmotait un langage ind& h k k b l e , et ne paraissait nullement se douter dé son effroyable misère. Elle s'en alla peu après à Dieu, pour devenir au delà de ce monde le premier anneau de'la

.chaîne, qui sera longue, je l'espère, des pénitents du P. MARCEAL. Si nous avions eu l'appareil photographique da R. P. Roux, Ou laperve pétillante du R. P. BÉNÉDIC,

(Pelle fortune 1 bis revenons aux fruits de la mission.

M. 17abb6 ~ i a l , le curk, qui a eu pour nous dei soins maiment maternels, nous affirmait, hier encore, qu'il !se conserve dans toute la population un mouvement très *marqué de religion ; que notamment on n'y entend plus de blasphèmes, que la sainte table est beaucoup plus fréquentée, les mères de famille plus zélées, et que les vocations religieuses vont en se déclarant de jour en jour, même .parmi des jeunes filles jusque-là réputées l e ~ - ~ l u s lég8res. Que Dieu soit béni de tout!

Avant de terminer ce rapport;j'éprouve le besoin de remercier, en génGral, tous ceux de nos bons P&eS des deux provinces qui, soit à Choulans, soit ici, nous ont ménagé la vraie consolation de les recevoir. C'est tou- jours au revoir que nous aimons à leur dire. Entre tous ces visiteürs aimés, il convient de distinguer, pour leur faire agréer tout particulièremen<nos actions de graces, Nos Seigneurs- BALAIN, JOLIVET, PASCAL, qui ont daigné se montrer si fraternellement pateanels. Nous espérions, très révérend Pèze, avoir enfin le bonheur de vous .

accueillir vous-même, lorsqu'un contretemps imprévu est venu, à la dernière heure, détruire tous nos espoirs. Vous avez eu la bonté de nous en exprimer tous vos regrets et de nous envoyer à votre place le R. P. SOULLIER,' premier assistant génbral.

C'est au R. P. Visiteur que je laisserai maintenant le soin de clore ce premier compte rendu de la maison de Lyon : « La visite que nous venons de vous faire au nom de notre Supérieur général et en exécution de -nos saintes Règles, devait revêtir un caractère constitutif. Jusqu'à ce jour, depuis votre arrivée B Lyon, le 19 mai 1888, vous ne formiez qu'une simple résidence dans votre demeure provisoire, au chemin de Choulans. Mais la nature de votre cauvre aussi bien que vos aspirations personnelles, vous appelaient en ville. Aprbs quelques

T. XXIX. 28

tu'atatiues imfructueqses, la Providence a paru vous dé- iigper 1a.maisondanS laquelle vous venez de vous étahlir. C'est là que ngus vous avons trouvés en plein travail d'installatioq: Et comme votre personnel est en voie de s'accroître par l'adjonction de deux nouveaux Péres, et qu'avant Reu, nous l'espbrons, votre nombre recevra d'autres accroissements, le temps nous paraît -venu de vous constitner en cornniunauté régulihre. En consé- quence, voulant.donner à notre établissement de Lyon l'es cionditions d'une vitalite dont il a besoin pour attein- dre sa.fili ; ayant en vue la plus -grande gloire de Dieu, le plus g a n d bien de notre Cangrégation, et spéciale- ment de tous les religieux qui sont ou qui seront appelés à se sanctifier ici et CL s'y dévouer au salut des âmes ; en

.vertu des pleins pouvoirs que nous avons reçus comme éélgCSué du Supbrieur général, nous déclarons ériger en mqison régulièrp notre établissement de Lyon, présen- tement sis rue de la Charité;, 46. A partir de ce jour, -cettemaison jouira de tous les avantages et sera soumise à toutes les obligations prévus par nos constitutions ou définis par nos chapitres généraux. Nous nommons supé- ' rieur local le R. P. Auguste LAWLLARDI~RE, h qui il a été donné d'introduire trés honorablement notre Congré- gation dans celte grande cit6. Nous lui donnons pour conseil le k. P. Victor Roux, premier assesseur. le R. P. Joseph B E B N ~ , deuxième assesseur. Et pour mettre la nouvelle daison sous le patronage répondant le mieux et 2i la piété traditionnelle de la ville dé Lyon envers la Mère de Dieu, et au sentiment tendrement

. filial de tous les membres de notre Congrégation, nous . 1% plaqons sous la protection et le vocable denMarie

Immaculée. Daigne cette bonne mére avoirpour agréable la eonséaration que nousluifaisons de votre demeure, de VOS pe1;sonnes et ,de vos œuvres ! Que sa bonté maternelle

s obtienne toutes les graces qui font les parfaits x et les saints missionnaires, et par lesquelles orifierez la Congrhgation devant Dieu et devant

. . .

La visite canonique commencée le 27 avril 1891 s'est terminée le 30. Nous Bprouvons ici le besoin de remer- cierle R. P. SO,~WES de sa, chj-it6 toufe bienveillante, et nous faisons avec lui et pour chacun des PBres p r é sents et futurs de la maison ds Marie Immaculée, B Lyon, le vœu qui termine l'acte de visite : a Soyez tou- - - - . . =

' . fanrsdi@es de la noble et sainte vocation que mas avezpeçue, du grand maitre que vous servez, et de la récompense éternelle B laquelle vous aspirez. 1)

! . .Daignez BBnir, trés révérend et bien-ai& PEre, vos JttttaMes &jets d e Lyon, qui déposent 3 vos pieds l'iiom

. ,

MISSIONS 9 . --

ISSIONS DE CEYLAN.

VICARIAT DE JAFFNA.

JULES COLLIN) MISSIONNAIRE A TRINCOMALIE.

Trincomalie, 15 mai 1891.

Au mois de mars 4890, je recevais mon obédience pour Trincomalie, et, le 27, je m'embarquais sur le Lady Gordon, en compagnie du P. M. JOSEPH, qui venait de faire son oblation, et qui se rendait & Batticaloa, comme socius du P. J. Roux. La mer était calme, la traversee fut charmante, et, le lendemain, samedi de la Passion, à dix heures du matin, notre paquebot entrait lentement 'dans'le magnifique port de Trincomalie. Nous passons devant ~ortLFrederick, pùis au pied de Fort-Ostenburg, et enfin nous jetons l'ancre à une petite distance du rivage. Le pilote, un catholique, nous prend avec nos bagages dans son bateau, et, quelques minutes

" plus tard, nous sommes à terre et dans les bras du vail- lant P. MAINGOT, qui a bravé le plus terrible soleil de

' l'année pour venir à notre rencontre ; cinq minutes de . .

marche nous amènent à l'kglise, où le vkiéran P. GOURET est occupé à entendre des confessions.

-Le lendemain, dimanche des Rameaux, le P. J o s ~ ~ n se rembarque après avoir 'dit la sainte messe. Quinze jours se passent, et le P. GOURET, à son tour, prend le Lady Gordcm pour se rendre & Jaffna et de 18 se lancer

de ses besoins ; je savais seulement que c'était la seule ~i;sio& importante dépendant de Trincornalie et qu'il y avait là une église à bâtir.

Le 7 mai, je me mis en route. Chaque jour, des bateaux appartenant aux ,mahomé-

tans partent de Kottiar pour Trincomalie vers cinq heures du matin et retournent dans l'après-midi ; la distance est d'environ 8 milles, et quand le vent est favorable, les bateaux la franchissent en une heure et demie. En hiver, quand le fleuve esbgonflé par les pluies et la mer soulevbe par le vent du nord-est, la traversée est dangereuse, et il y a eu .plus d'un naufrage. Au mois de mai et pendant tout l'été, le vent souffle du sud-

issan-ce. NOUS voici donc, le P. M A I N G O T . ~ ~ moi,

ssible ' la Mission de Kottiar, pour me rendre compte

-- - - ouest et est contraire pour partir de Trincomalie ; aussi, le jour de mon voyage, ce n'est que lentement et à force

. de rames que nous. avons pu nous éloigner de Ia jetée, sous un soleil de feu; mais, arrivés près de Sober- Island, nous avons pu mettre la voile, et, vers quatre heures du soir, nous étions à l'entrée d'une des bouches de Maha-Veli-Ganga, le plus grand fleuve de Ceylan. L5, il fallut de nouveau plier la voile et remonter dou- cement le fleuve à l'aide de perches. Le vieux MoQppou, ou chef du village, &ait venu à ma rencontre sur un radeau pavoisé de deux drapeaux. . Les bords du fleuve sont couverts de verdure, d'arbres et de plantes grimpantes qui offrent un aspect de fraî- cheur agréable à la vue ; mais ils sont marécageux et doivent contenir des germes de fiévre.

Nous voici au village ; toute la population catholique

\ - ml -

e?t: a y &%madir~~ Pn,vieux fusil et quelques tam- bours : donnbt - de la *le&nit4 A la FBceptiw, et un morceau de toile attach6 P quatre hatons est port6 au-dessus d~ ma tgts en guise de dais. A mi-chemin de la ripibre ii l'église, on a $levé un arc 'de triomphe ; là on s'arrete, La plus grande chaise du pays a Ab6 placée !ntre deus bouquds de fieurs;on me prie de m'y arrêter, et un jeune homme s'avance pour me lire une adresse. Tremblant d?émotion, il se met genoux, fait un grand signe, croix et commence ; a p r b m'avoir remercié de &a "isite, l'adresse me parle de l'&lise en ruines et me presse de terminer la nouvelle bâtisse, A quoi-je réponds que je y demande pas mieux, mais que cela dépend dc leur bonne volon+L

Maintenant, nous nous dirigeons vers l'église. Pauvre église, qu'il est bien vrai qu'elle a besoin d'être rem- placée 1 Elle tombe littéralement en ruines et ne serait déjA plus iqu'un monceau de décombres si elle n'était . . ontenue par des perches. Les murs ont pourtant Bté bien,ltis'; mais la toiture, dépourvue de fermes, les a forcés Ci s'écarter et il pdrdre l'équilibre. Cette église [ut b&ie il y'a plus de cent ans, par les aïeux des habi-

. tants actuels, lorsqu'ils vinieit de Pésâlai s'élablir h Bottiar; c'est ce que me dit le doyen du village, vieillard

- de quatre-vingt-treize ans. - De @, nous nous rendpns (L la nwvelle bâtisse. L'em-

&+cernent est ezcellent, ,élevé, spacieux et situé-au. milieu des habitations des catholiques, tandis que l'an- cienne Bglise se trouve sur les confins, entre les cliréliens

les mahométans. La premiére pierre de cette nou- .lelle-kgli&? fut posée le P juillet i8S0, par le R. P. Roua-

& .

FIAC ; le P. M A S ~ E T . - y rt apporté toute son energie el son savoir-faire, et a réussi % élever les murs jusyu'8 la . . hauteur de IP pieds anglais, soit environ 3",70; puis

ouvrage en est resté là : ni portes, ni fenêtres, ni toi- ..Cdmment faire pourmener (t bien cette entreprise,

ns .argent et dans un pays où le bois coûte cher? Je n'en sais rien; mais ce n'est pas une raison pour se

- décourager. * Je convoque tous les hommes à l'école, dans laquelle

j'ai établi mon logement ; après force paroles, j'obtiens des promesses dont la somme s'élève à 20 000 briques, 10000 tuiles, et 28 roupies, 62 centimes et demi en argent. Nous voici riches !. .. Si seulement ces pauvres gens étaient un peu moins apathiques, on viendrait bientat à bout du travail ; mais qu'il faudra de temps, de patience et d'efforts pour leur faire remplir cette petite promesse! Pour bien faire, il faudrait encore elever les murs de plusieurs pie& et faire un rang de nouvelles ouvertures au-dessus des fenêtres, car elles sont bien petites et laisseront l'intérieur assez obscur et peu aéré ; niais si l'on veut en entreprendre trop, on

. - ne finira jamais. Puissé-je seulement arriver {bientôt ù couvrir les murs actuels !

La journée du 8 se passa à examiner les eufm!s de l'école, au nombre de trente environ, donner quelques c baptêmes, entendre quelqiies confessions et faire des fiançailles. Enfin, après être convenu avec les gens que je viendrais le 15 juin pour faire la mission, je me rem- barquai, le 9 mai, à cinq heures du matin, a p r b avoir dit la sainte messe. Une bonne brise enflait notre voile, les bords du fleuve semblaient glisser et s'éloigner; nous enlrons dans la baie, les rochers et les îlots passent

. et s'enfuient ; nous laissous à droite les entrepats de la marine, A gauche un gros vaisseau de guerre, et enfin, à sept heures du matin, nous avons mis pied CI terre.

Le 14 mai, un télégramme de Batticaloa nous annonce l'arrivée du P. Rous, malade. .La journCe se pa.se dms

soninspection, le lendemain matin. Je renvoie cet homme dire au Pkre de descendre quand meme, et je cours à sa rencontre, accompagné des jeunes gens de la Ligue de tempérance, tandis que le P. MAINGOT reste pour faire préparer à souper. Le pauvre-.P. Roux était si fatigue qu'il dut se laisser porter par les jeunes gens.' Le len- demain, l'officier de sant6 voulait faire un-mauvais parti au capitaine du navire qui avait laissé descendre un passager sans permission ; ce fut l'occasion d'une petite correspondance officielle entre ce monsieur et moi, et l'événement n'eut pas d'autre suite. Le P. Roux se remit promptement avec le repos et le régime que lui prescrivit le médecin du fort, et put bientbt retourner a sa-Mission. , Au mois de juin, ce fut le tour du P. MAINGOT d'avoir la fièvre ; el1 fut assez forte pendant trois jours ; mais f ce-cher Père e voulut pas entendre parler du médecin. Heureusement il se remit après quelques jours, car il ne sait pas faire-le métier de malade. ,,

m out ce mois de juin-1896 a ét6 t k b a u v a i s pour la santé à Trincomalie; la sécheresse était affreuse et la chaleur accahlante ; ' les cas de'fièvre étaient fort nom- breux et faisaient des victimes ; on disait que c'A'tait l'influenza.

Cortfré?l-ies. - Il y a A Trincomalie deux confréries, . celle du Sacré-Cœur pour les hommes, et celle de

~1mmaculi5e Conception pour les femmes. Elles ont été érigbes canoniquement toutes les deux par MeP BONJEAN, en U8% Malheureusement elles ont, pour ainsi dire,

d'exisler depuis quelques années. J e considère iin de mes premiers devoirs de m'efforcer de les

iter. Pour cela, j'invite les anciens membres à

I r aux réunions mensuelles que je me promets bien tenir fidèlement, coûte que coûte. La confrérie du

acré-Cœur fait des progr& ; elle compte actuellement - pri3s.de quatre-vingts membres, et promet d'aller tou-

jours en augmentant, pourvu qu'on s'en occupe un peu. Du c&t6 des femmes, je trouve plus de difficultés ; elles

.

sont d'une apathie déplorable ; je n'ai encore pu réunir qu'une trentaide de conpdganistes.

Cependant, l'époque fixée pour la visite de la Mission de Hottiar était arrivée, et les gens ne venaient pas me chercher.- Je fais appeler le sacristain qui me dit qu'on viendra le surlendemain. Vaine parole. Il fallait pour- tant bien se décider, car plus tard je n'aurais pas le temps. J'envoie donc avertir les gens que je partirai le 93 juin, qu'ils viennent ou non. Je pars en effet, et

- j'arrive le soir sans etre attendu. Les hommes &aient il . . faire des briqües à un mille du village ; il ne restait que quelques vieillards et les enfants. Le vieux Moûppou est .

en émoi, et se hâte lentement de faire les préparatifs pour me recevoir. Les uns vont au bateau chercher mes ba- gages, table, chaise, caisse, natte, etc. ; d'autres appor-

- tent des perches ou des feuilles de cocotier pour bâtir ma maison ; bientôt lesejeunes gens arrivent du travail . . et prêtent main forte, et enfin, vers neuf heures, le pres- bytère est terminé.

Pour le travair de la Rlission, j'ai tâché de suivre en . tout les avis donnés par Mgr Bonjean dans son «?)ire+ .

toire D paur la visite des Nissious, et j'ai pu toucher du doigt la sagesse de ses recommandations. Les circon- stances, ou plutôt l'apathie des gens, m'ayant forcé d'omettre l'arrivée solennelle au lieu de la Mission.

lrhian a manqué ,di% le commencement et je me suis vu f,Ccé; deifaite en djtail, pour ainsi dire, le travail qui aupait peot+être pu se faire d'une manibr<plus générale. Un autre obstacle à l'entrain était l'extrbme pauvreté de la population, pauvreté habituelle, il est vrai, et due, dit-m, originairement & leur goût pour la boisson, mais pauvreté réduite cette année à l'état de disette véritable par le,manque total de pluie et la perte absolue des ré- coltes .qui en avait été la suite. Cette estrêrne pauvreté obligeait nos chcétiens &.allm taus les jours au travail, soit sur les routes, soit aux fours à briques, pour ga- gner de quoi nourrir leurs enfairits, et les empechait dc faise les illuminations accoutumées. Nous n'avions dc cérémonié générale que la récitation du chapelet A huit heures du sair, suivie d'une instruction. La journée se passait naturellement à instruire les enfants et les pré- parer illa confession et A la prerniere communion, et à confesser les femmes.

voyant que les hommes valides ne venaient pas A con- fessè; j'arinonçai que je les attendrais le soir après Ic sermon; cet expédient réussit et en amena un bol1

nombre. Cependant, & la fin de la seconde semaine, il manquait encore quarante-cinq hommes à l'appel. Je déclarai alors que je ne partirais pas avant que tout le

, mande eût réglé ses affaires et qu'on aurait à me nourrir jwque-la, Cette décision eut l'effet désiré et bout le monde se confessa, excepté quatre- hommes que je ne pus trouver. Voici le r6sulta4 de ,çette mis- sian :

Confessions, 235, dont 35 premières confessions; - Communions, 473, dont 29 premières communions.

Je pus aussi faire travailler un peu pour l'église pen- dan$ ,les intervalles libres, et le résultat a été un tas de chaux; mais ,pour obtenir cela, il me fallait aller cher-

s gens et les conduii-e moi-même au travail. llement, les briques promises n'avaient pas encore portées; on en a eependant apporté ,dix mille de-

s, e t j'espbre pousser encore un peu la bâtisse ii rnd prochaine visite.

'Le. 48*juillet, Trincomalie recevait la visite du nouveau gaav&rneur d~e Ceylan, sir Arthur Havelock. Son Excel- lence ne faisait que passer et ne s'arrêta que quelques heures; cependant, elle visita nos écoles et le couvent, et se* montra très aimable, surtout vis-à-vis des Sœurs. Sir 'A~tBur Havelock exprima publiquement sa satis- faction de voir des 'religieuses, surtout celles de la Shinte-Farnillc?, dont il avait pu apprécier le dévouement et le sucds dans l'œuvre de l'édyation à Natal n.

L'Assomption de la sainte Vierge est la f6te patronale de l'église de Trineornalie. Cette !&te se célèbre avec tout l'éclat qui réjouit les Indiens, et est précédée d'une neuvaine complète, avec illuminations et feil d'artifice. Chaque caste a son jour de neuvaine, et toutes rivalisent

.

d'ardeur pour écljpser par leurs décorations les splen- deurs des jours précédents. Aussi voit-on, chaque soir, . l'église se remplir d'une foule conipacte ; les portes etr les fenêtres sont assiégées même par les indifférents qui ne se gênent pas ordinairement pour assister à la sainte .

messe, et par-un certain nombre de païens et de pro- testants. Le P. MA~NGOT et moi avons pensé que cette neuvaine serait une bonne occasion de remuer un peu nolre peuple, dont un trop grand nambre, hslas!' ne s'était pas approché des sacrements depuis bien des années. Nous entreprîmes de prêcher une retraite. Cha- que soirj donc, après la récitation du chapelet, un de, , nous montait en chaire, l'autre maiptenait l'ordre dans la foule en debors de l'église. Après le sermon, le prédi- cateur officiait aux vêpres et à la bénédiction que Mon-

'- 436 - seigneur:nous avait permis de donner tous les soirs; l'autre Père dirigeait le Chant. ' *

Le résultât de cette retraite fut très consolant, les confessions commencerent de bonne heure ; la veille de la f&e, mous dûmes rester au confessionnal toute la journée, et le jour de l'Assomption nous avions le Bonheur de distribuer la sainte communion à plus de deux cent cin- quante pers'onnes, dont'plus de cent étaient des retar- dataires. L'élan donné se continua encore quelque temps, et pendant plusieur$ semaines de pauvres pé- cheurs ont continué 9, venir se r6concilier avec leur divin Maître.

Manganaï est un village situé cinq milles an nord de Trincomalie,; l'air y est sain, le sol léger et assez fertile, l'eau bonne; 19, les cocotiers, les bananiers, les fruits et

. 16gumes de toutes les esphces tropicales poussent il merveille. Il y a là une Cglise dédiée à saint Jean-Bap- tiste; les chrétiens de la ville aiment à s'y rendre, partie par Gvotion, soit aussi en partie de plaisir. Aux environs de 1'Qglise; dispersées dans les plantations avoisinantes, se trouvent huit ou' dix familles catholiques, gens de diverses castes et venus de différents ci3&s; il y en a, dit-on, de la race des Vèdars ou sauvages, premiers abo- rigènes de Ceylan; mais ils sont maintenant mélangés avec les autres castes; et je n'ai vu en eux rien qui les distingue des autres.

Tous ces pauvres gens sont dans un Btat peu prospkre; au moins au point de vue religieux; n'ayant pas de cohésion, n'ayant point -contribué à l'érection de .la

-. chapelle, ils vivent dans une grande indifférence et leurs - 'enfants sont fort négligCs. La seule école du village est

tenue par les Wesleyens. C'est à la fin du mois d'aoiit que je me suis rendu a

'Manganaï pbur y cblbbrer la f@te de la décollatioii de

n-Baptiste; je restai la cinq jours à tacherde mon pauvre monde, et je réussis à avoir vingt-

nfessions et dix-sept communions. soir. - Le prochain événement d'importance

trouve sur le Codex histomcus est l'ouverture e4 êcole da soir pour les garçons et jeunes gens qui

$ont an travail le jour. Ouverte le 9 septembre 1898 avec trente &ves, elle en compte maintenant soixante sur ses registres, depuis des enfants de dix. ans jusqu'à -des p&es de famille ; ils ne sont pas généralement très dguliers, mais ils apprennent toujours un peu de catéchisme, de lecture, d'bcriture et d'arithmétique; cela leur est utile, occupe leurs loisirs, et l'allocation da gouvernement fera, j'espère, plus que couvrir les frais.

Visite pastorale. - ~ o n s e i ~ n e 6 nous a annoncé sa visite pour le i i septembre; depuis un mois déj8 nous cherchons les enfants, grands et petits, qui doivent faire leur première communion et recevoir la confirmation, et nous faisons tous les jours le catéchisme. Mais quand notre premier pasteur vient dans nos missions, ce n'est pas seulement pour administrer le sacrement des forts 9 ceux qui ne l'ont pas encore reçu ; sa prksence au f milieu du troupeau doit être l'occasion d'un renouvel- lement général; il faut que ce soit un événement qui remue les apathiques, ramène à leurs devoirs ceux que la voix du missionnaire n'est pas assez puissante pour. atteindre.

Dans ce but, il est nécessaire de donner5 la réception de révêque toute la solennité possible. C'est, du reste,

'bien dans l'esprit de .la sainte Église exprime dans sa liturgie.

Nous tenons une réunion des chefs de caste pour ré- gler les détails de la réception et déterminer quelle

$es décors sbra. B la- cba~& de chaque caste ; les unsG@ ohairgent de: four& lah&me et le bateau, d'au- tres t h arcsde- tvibhuphe, e$c. SBuls les VeUglers (la plus

. 9iaiiter'~~s;t$,'hivi&s entrép ma, ddclarent ne pouvoir se ~%&gé'@lë prieai. A la i n , oep&ant, surtout gnaee à la ~&ii6r03it&d~-ohef des.P&haiars qui leur &de l'honneur :Bn;oi6 dhweP FeBWe phcipale de 1'8gllse, ils se dé- .

'iciaént et se mettent à l'ouvrage avec entrain. Comme w%npnsatioa, j'accorde jeunes gens de la caste de's @&heurs 38 privilège d'mner la véranda du presby- rtBreket' de.i'~clai&r4ous !ès Gin pendant le sBjjour de Sa Grandeur. , ' h i d e n t . - Pour, Biever des arcs de triomphe dans -les rues et y faire de la musique, il faut la permission de M. le s~us-~rBfet (appelé ici Sm-Agent ) . Le il sep- tembe, trois dee chefs de caste lui en font la demande. $0 lendemain soir, il p?y avait pas encore de réponse. G7était le vendredit, et Monseigneur devait arriver le aüere~edi suivant. Qua faim 3 Je pourrais lui écrire, et >il ne manquerait pas de rn'en~oyer une r6ponse miel- leugu ;,mais, je le eonnais, il est libre-penseur et ddteste tout GB- qui est chrétien, surtout cat,jlolique ; il n'osera pas refuser une demande si raisonnable, mais il tempo- -risera et jouera deruse ; il lira ma lettre demain samedi, dictera la ~6ponse dans la soirée, la sigqera lundi. Ainsi, 'saps rien refuser, i l nous mettra dans l'impossibilit6 de .rien faire ; il ne faut pas nous laisser jouer par ces infi- ahles. Il faut une décision énergique.

J3envoie au gouverneur le télbgramme qui suit : . u hhque arrive. en visite pastorale à Trineornalie mer-

*. medi prochain. Recours fait hier par la population à . M. Nevill pour permission d'ériger des pandab (1), selon

(1) Pandak;, esp'eCes d'arcs de triomphe que l'on fuit cornmunémen t a C?e$Ian' pour toutes les sojennités.

. :point .de réponse. Trois mille catholiques sement-ont recours à 'Vot~e Excellence. o

emain matin, je recevais la réponse par té!& , . &iphe : a Le gouverneur a requ votre tBlBgamme du

y%, et, par o r d ~ e de Son Excellenoe, j'ai répét6 votre , ,

téf6gramrne au préfet, Batticaloa, qui cornmuniqtiera -p'di~%l-avec son assistant à Trinoornalie.- Noël Walker, 'secrétaire colonial. B

.A p h prés en même temps que je recevais ce télé- gramme, notre sous-prbfet en recevait aussi un qui le . * f&ik'éntrer dans une fureur aveugle ; il frappait la' table du poing et tempêtait aprh tout le monde ; les *bmployés catholiques surtout Btaient l'objet d'une petite persécution qui dura environ unmois et n'eut pas d'autre sliite. Du reste, nous avions gagné notre point, la per- mission nous arrivait immédiatemh.. . et Mr. Nevill, -. chaque fois qu'il nous renpontrait, nous tirait des coups 'de chapeau encore plus grands que par le passé.

- - a ~~~ème incident. - Cependant les Pêcheurs n'avaient pu pardonner aux VellAlers, ni A leur propre chef de les avoir privés de l'honneur d'6lever le panda1 devant l'église. Ils concentraient tous leurs eff~rts sur la déco- ration de la véranda et refusaient de décorer l'intérieur de l'église et d'élever le grand n?&t comme il avait été 'convenu. Je leur défends de continuer leurs décorations de la véranda et ils se retirent en silence et obstinés. Le diable semblait devoir réussir à se venger du tour qu'on . lui avait joué. La journBe du 46 se passa sans grande am(lioration. Daog I'aprhs-midi, le P. MAINGOT partait pouf rejoindre Wonseigneur à Kottiar et faire en sorte que Sa Grandeur n'arrivat pas avant cinq heures du soir le lendemain. Le pauvre Pére &ait bien troublé dans sa joie @aller au-devant de Monseigneur. par la crainte que notre réception fût manquée.

- 440 - Toutefois, 1es.inspirations des bons Anges finirent par

~ ' e & ~ o r t è ~ : & $ les, siiggestioni du malin esprit, et peu àpeunosZ!Bcheurs revinrent à de meilleurswsentiments ; le soir, en revkant de 1-r travail, ik arrivèrent un à un .à l'église, lyoreille basse et l'œil embarrassé, comme des écoliers qui ont manqué la consigne, et ils se remettaient B l'ouvrage;+ Toute la nuit, ils travailkrent sans désem- parer ; à quatre heures du-soir, tout était pr6t et le grand mat se tenait fiérement debout, dominant 1'Aglise et les arbres environnants. ,

9t ..... Mais Monseigneur n'arrive pas 1 ... Qu'y a-t-il donc? Quajre heures et demie.. . cinq heures moins vingt 1 ... On va, on vient, on envoie estafette sur estafette sonder du regard l'horizon sur la grande mer... Tout à coup les quatre clochesretentissent et le drapeau b h c aux armes de Mgr MBlizan s'éléve et flotte majestueusement au haut du mat. L'hléphant et le palmier se détachent distincte-

A ment sur l'azur du ciel.. . Eh même temps, l'harmonie du:car.illon. et la- vue du drapeau portaient au P. MAINGOT Ia nouyelle que 'toutes les difficultés étaient aplanies, la concorde était faite et le diable encore une fois battu. Cinq heures ionnaient au fort Prédérick lorsque le bateau qui portait Monseigneur en tournait la pointe et entrait dans le Petit-Port.

Je n'essaierai pas de décrire les pompes de la rbcep- tion, ni les fêtes dont la visite pastorale a été l'occasion. Une plume plus éléghte, et peut-Atre aussi plus désin- . t6ressée que la mienne, a da, si je ne me trompe, Bccom- plir ce 'devoir. Je veux dire la plume du P. RADENAC qui accompagnait Monseigneur, et prenait une part aclive' a- travaux de cette campagne, mais pouvait juger des événements en témoin impartial.

Un detail seulement- sur la réception : au dernier momen%nos gens avaient pensé à demander la permis-

- 441 - l

sidn de ' f ah des décharges de mousqueterie (à Trin- . . c i a l ï e ; &faut des permissions pour tout). Notre sous-

..pr6fei' avait répondu qu'il ne pouvait pas donner' cette pdrmission. En bons logiciens, nos chrétiens conclurent que s'il n'était pas au pouvoir du sous-pr6fet de donner cdttegermission, il ne l'était pas davantage de la refuser, elils s'en donnérent de bourrer leurs fusils de poudre et de faire le plus de bruit possible.

Le 28 septembre, Monseigneur conférait le saint bap- tême 3i 6 adultes, distribuait le pain eucharistique B 130'premieks communiants et donnait la confirmation B 163,personnes. La Cérémonie se faisait en bon ordre. Ce'qui est à remarquer pour ce pays-ci, c'est que les filles étaient toules habillées de blanc et sans boom. Je dis que ceci est à remarquer p ~ û r ce pays-ci, car les bijoux sont une des plaies de nos Missions ; une fille respectable ne peut sortir si elle n'est ci~*cumornata ut shizz'l2tudo templz'. Les parents ne la laisseront pas venir à la messe, le dimanche, parc6 qu'ils n'ont pas de quoi . la charger d'or. C'est pourquoi nous avions fait dbfense expresse de laisser paraître un seul bijou. Les garçons .

avaient plus de latitude, et ils se pavanaient sous leurs p

étoffes les plus brillantes et leurs couronnes aux couleurs 'et aux dimensions les plus variées. - La son- m&me de la confirmation, Monseigneur ouvrait une retraite générale pour la population, qui se clôturait - huit jours plus tard par 200 communions, dont une bonne proportion de retardataires. Nous avions qcom- niandB aux &ots-et aux dévotes de leur c é b r la place au confessionnal.

Il y a eu encore 34 confirmations, ce qui porte le total à 197 ; mais la cérBmonie supplémentaire a ét6 loin de valoir la première. Dorenavant, en pareille circons- tance, je taoherai de n'avoir qu'une cér6monie de con-

T. XXIX. 99

fiomatipn & gmp@reA ~wpw&a ; syil g ,qudques cas & w t i k 1 s , @!+-~b.g-t ,$ &-coOlfimr: wI!Pes w- sorrpe_,9@* 13 P*W% & 4hanhrai à

. &igoeuz! taire ep par~cnlier, un jour wa: se- m@e, c~ f&:;tconv$ \que -. -@de aoipnnité enlhve & ~ ~ % @ ~ ~ t a ^ w ;a .* $3~- & =# vme w e grime ac2cp.aéeraw-hWnh A@ w se @as P ~ ~ P U ~ S

temps. - . -&?mdant 4es à- iberaiiEnes W p e s & son sbjour hi6. ~ ~ ~ g w ~ v ~ i3 .W @itro? mfEcwt, - ~ e d ne a'a pas @mg$%& .&+, qe d6penser avec soa courage A sa. gaie46 h a w e l s g il a vàW les &&es, 3% eongbgatieas, reçu les g e ~ s ,; mûri, il sait toujours & izqdg6 tmt se Eaire iout4J @as, . , 4 la f@%e 44cemhe, je .dus .w .rendre a M n a pour @k-<;gne &@rz&J?@n&i+n,&gue j'htajs Xi, .le P,. MWT

soq a@bdience ponr la ~ i & ~ & P o i n I 4 & ~ ~ et 4e B.- Bul.6 ~ ~ H , qui oenaitgile f a h S.- &la.tian, Ent *$@ié w74e ?placer- ,&w .mas . R ~ J ~ @ ~ O W , le P.. D ~ . E C H et &,.sur le

La$y d&3#on, de d 6 damier de cette &-ci. L a merj saa~s être- t w t 4 $ai4 calme, n7éWt pas fort mauvaise ; = W e & & & e h ffiançtsukt p ~ u r .na@uer dans des

tom pour & r i o y e ~ e Mission, non sans donner qyelqnes ~ f t t se**(- nr e n ,. -... , . S . e , - r . - , , ! - - - m p t s à celle quittait, où il avait fait ses pre&èps i - , r r - . c , , . . . -~ . . -ès, et dont il av&t pu constat? I& pour le -,-r-a... -7, - - F ) - ' ... Een. llr -: . Je n'ai pas le -rnbindre . . donte &avec son . - &le ar-

- dent il trouvera tout autant de consolatio~ et . fera , . un G sens&ie dans la &sion qui lui &t conB6e.

C

r - .. - Tai- pari6 des 6l&ents le bien' qui se trouvent C I - . a - . . .-

dans Ia Mission de Trincom?lie. En e ~ e t ; nos c ~ t i e k " r.7 r .-c .., - 5 . ,

spnt obéissants et o i t de la Foi ; ce sont de bons Blé- n- -- s*-,,, . - , . - me+. Mais cela ne vept pas dire ,qu'ils soient parfaits.. --os ,y v, .-., . . . . . On se f-t bien inpion el !'on cou rk t eqqe d'être vite i t ..e.s.i - ' - -. dé~oorag6~ si l'on s'attendait, eo venant en mission, $ L 2 3 . 1 .-'3 r, x . trquver &s hommes parfaits. c '2

Nop os'avons parmi nos Trineornaliens des chrétien! C - - 9

excellents, des hommes, des j e q s gens exemplaires, J e ~ p e l s on peut compter et qui sint toojom

aide= 'le missionnaire. Les chrétiennes leur sont bien iq€&ieurq ; elles sont, p r q F e s a s expption, d'wp '" '7": a~athie deplorable.

!

y -.,3 . %

Une partje de notre troupeau est encore je dirais

démon C , qui est l à ; pour le faire partir, il faut couper le con . - . à un coq ou casser une noix de coco.

Nous faisons de p n d s efforts pour déraciner ces - * . - restes de paganisme. Au mois de février dernier, j'ap- i r i s , - &'un 'objet qui ;errait ordinkement à nos Rte? avait été pr6tk des païens et avait se$ +' une proces- ,. . sipi-i>+enne (c'&ait une espèce de dais, a&nent6 de -, . . clqchettes, qui, au moyen de ficelles, courait au$essus de la tête du cdl6brant pendtant les processions):*~l fallait donner une bonne leçon a& chrétien; coupables . . , . aune €elle fprofanation. Ils protestaient bien, il est vrai, que . .

J,{; . L . . a

c'&$ $ lebr mu pue ce'dais Pvait servi A une ceremonie , , ,: < - "*> < ' < *, i i t L';.

païenne;* - - < % v t: .-:. que? jamais ils nDy auraient onsenti. Peu importe; c'&,$t, u'ne bonne occasion de leur faire com- prendre qu'il n e peut rien y avoir de commun entm Dieu ét ~élial . ' Je me' fais immédiatement apporter le dais, puis, le dimanche suivant, à la messe de paroisse c616brée , . par le vicaire, la curé monte en chaire ; aprés une court'e exhortation, il commande au sacristain d'exhiber l'objet contaminé, de le mettre en pieces et de le brger. « Ainsi brûleront, dit-il, ceux qui veulent ser- vii à la foii'~6suk-christ' et Satan. Disons trois ' pater et trois Ave pour détourner de dessus cette ville la colére de Dieu allumee par cette profanation. » Le célébrant se met à genoux au pied de l'autel, le curé dans la chaire, et on'prie avec ferveur.

Aprés ia messe, le coupable, dans une colére folle, venait me faire des menaces : le coup avait porté. Ces menaces, du reste, n'avaient pas de quoi m'effrayer ; un moTs-après, il venait me demander pardon et s'approcher des sacrements.

Mais on ne déracine pas d'un seul coup un mal qui a plusieurs racines et plusieurs branches. Au mois d'avril, Saveri Appa se mourait ; c'était un pauvre gueux qui avait de la foi, quoiqu'il ne fût pas exemplaire. Le P. DELPECH lui avait donne les sacrements et l'avait visit6' plusieurs fois; mais comme le mal ne disparaissait pas

. sous ses b6&iictions, on fit venir le sorcier pour chasser - le diable. Le diable n'écouta pas le sorcier, et Saveri Appa mourut. Je déclarai qu'il serait enterre « comme.

- un chien », sans croix, sans eau bénite, sans cérémonies . de l'&$se. On essaie mille moyens de me persuader,

d'ibord que ce n'est pas chez Saveri Appa, mais dans une'ma$on voisine qu'on a fait de la sorcellerie. Cette tadique ne r6tississant pas, on me dit qu'on va telégra-

.-- - 445 - ignetir ; j'en suis trés heureux. o n va se uvernement ; qu'qn y aille. Enfin on me

porter le 'corps à l'église et de le laisser là. Ah! pour le coup, je vous y attends ! Venez !

Voyant que toutes les menaces ne servent de rien, on file doux. Et voila une seconde branche qui a reçu un coup de hache.

Mais ce n'est tout. La meme semaine, nous appre- nons que des chrétiens ont fait des feux d'artifice pour ,

une fête païenne. - Quel mal y a-t-il ? Nous sommes pay6s pour le faire ; ce n'est pas pour le démon, c'est pour l'argent que nous 'le faisons. Du reste, ce n'est pas la première fois que cela se fait ; combien d'autres ont travaillé pour les temples du diable ! - Raison de plus pour donner un autre bon coug de hache et faire du . catéchisme en exemples. Le dimanche, sermon sur le premier commandement, et, pour conclusion, on an- nonce que, comme pénitence pour toutes les dïableries qui se font ici, il n'y aura pas de b6nAdiction du Saint- - - . . Sacrement ce jour-là, et que l'on fera à la place le chemin de la Crois. Une dkputation des principaux est venue demander pardon et supplier de donner la béné- @

diction aprés le chemin de Croix; nous sommes restks inflexibles. Nos gens commencent à croire qu'après tout . ce n'est pas bien de faire des sorcelleries ou d'aller au temple païen. . .

Note. - Ayant une fois pris à un chrAtien une amuA lette qu'il avait reçue d'un sorcier, j'ai été assez surpris. de trouver, en l'examinant, que, parmi les'signes cabalis- tiques dont elle Atait ornée, le principal était le triangle renverse des francs-maçons.

11 me semble que l'impression que ce rapport laissera dans l'esprit des lecteurs sera qu'aprhs tout, nous ne sommes guére, ici, missionnaires des que nous

7+a !, ;.4 ? a ,LjVJ2 >-:,j; , ., , ' :. ,:

faisons en somme peu pres lé travail de curés dans "7-, : . i l . . : , <* i-\, L , - ieivs4rs,par@s~es, et qu9$ ce point- de vue, je niai pas ->*"."-", ,*.: 4 .*, , > - ,+%

usurpé les titrerde cdr6 é i d e riciire q!e je nous ai attrib&! -, ,

.' iavoue que je suis aussi un peu sous le coup de cette imprbssion, et que je ne puis me défendre d'un senti- ment,pénible,& la vue de tous les païens qui nous en- to$&t, et dÙ peu que no& faisons poùr les amener au berckl: a i

., II.est , yyai -. ) I que " nous . Avons un baptisenr pour ouvrir la , , , . du Ciel iel bon nombre d'enfanis païens au miment

de la mort; il e& vrai aussi pue nous baptisons chaque 4 . < '

annAe quelques aduites. ais, sqmme toute, absorbds par le soin dei fidhles - soin qui laisse encore bien i dAsirer - on peut dire que nous ne faisons rien direc- tement pour la conversion des infidhles.

~ans.les viiies, il est au moins fort difficile de s'adresser auxpagrens directement; sollicités d'un,cdté par les proo . ."-' -- 6-.

Wants, d'un autre bar les mat&ialkes, &5osoPhistes, et hoc genus omne, ils ont perdu leur premihre simplicité, leur esprit et leur cœur ne sont plus dans les dispositions requises pour recevoir ?a bonne semence, et nous ne

. ppuvons gube faire davantage que recevoir ceux qui vienneit d'eux-memes & nous, attires par nos drémonies ou par d'autres considérations.

Mais, dans les villages, ne pourrait-on pas faire davan- .I 3

- . tage? Je crois,que cela vaut la peine d'être essay6, et -

pour commencer, il me semble que l'on pourrait aller à la rec'heri'hé des chr&ens hsséminés dans les villages - &ms, car il y en a, et, avec eux, former des noyaux . pux'@els viendraient se jiindte les imes touchdes par la &ce.

. A A * , 3 # ,

A 4 miiles de d i r e %lise de Kottiar, Bu village L - . - *

de ~atCbsnonr, il y a, i ma connaissance, au moins

ddtix fàiiiilleis dhtétiennes ; je compte aller les voir à ma flfichaine visite dans cette Mission, St je t$dh'e!rai d'y htablir une petite chapdlle en feuilles de codiitier, dans id&dre ils devtonit se réunir tous les dimanches, et 6Y, oha@è adnêe, le missionnaire pourra les aller voir et l 6 ~ Administrer les sacrements.

"Eat&balagAmam est dd gros village païen à 14 milles de TrincomaKe; on m'assurait qu'il n'y avait là pas un cbr6tien. Cependant, il y a quelques mois, j'ai confessé '

ici tiiié femme qui yenait de là ; il y avait quatre ans @'el14 me s''était confessée, parce que, disait-elle; elle ne peut plus franchir h pied cette distance et qu'une ciikrrette coûte trop cher. Ses enfants sont mariés et ha- bitent le même village. <

À environ 30 milles se trouve Kandalaï ; il y a la un réservoil d'eau pour l'irrigation, mis en Atat par le gbÙveM&nent ; c'est un .endroit important, il doit y av6ir . . .,. quelques chrétiens; A Nilâvali, E~tchavali; Tiriaï et plil$i&rj: autres endroits, j'ai appris qii'il s'en trouve

*

uri au deiix. ,Ce sont sans doute de pauvres brebis Aga- rées; raison de plus pour aller les chercher, et si l'on ,

peut, à quelques-uns de ces endroits, établir une petite chaPelle pravi$oi~é et faire réguliérement lavisite chaque annee, nous aurons là bientat peut-être.des chrétientds réspectables.

Mais la visite annuelle est de toute nécessité ; sans elle, les pauvres chrétiens ne tardetaient pas à retomber dans ' lacpaganisme. C'est ainsi qu'à Tennamaravadi, sur la B- . '

. hite 135s Missions de Trincomalie et de ' ~ul la t i ru , *il y a &intenant des paîens dont les pères o ~ i pands- ères .

étaient chrétiens, comme ils le disent eux-mêmes, et leurs noms en font foi.

J'a* fait le projet de faire une tournee dans ces villages, le mois passé; mais .la fibre qui est venue

.

nous visiter, Is P. DEL~BCH d'abord et moi ensuite, m'a emp&@t5,de. mettre-ce exécution ; j'espbre que ce q r a pq& le m& prochain, Deo volenle. *>

Dans ce moment, nous sommes architectes, et le ta- lent d'arfiste du P. .DELPECH a été bien à propos prêté à la Mission de Trincomalie. Monseigneur, à son passage ici,,a approuvé un plan d'agrandissement et d'embel- lissement pour notre église-; nous commençons l'exé- cuter ; le bois et les briques nous arrivent de tous cbt6s, et comme Seatgoup de nos chrétiens sont menuisiers ou rnagons, nous n'aurons pas trop de peine, j'espkre, à rbussir. Le P. J. Roux, ,de Batticaloa, nous a procuré dix beaux arbres de bois de satin dans des conditions très favorables. C'est un plaisir de voir nos gens, par escoua- des, aprhs leur .travail de la journée, travailler avec entrain, le soir, à rouler ces arbres d.e la mer jusqu'à l'église, les mettre en place pour les scier, et faire tous les autres ouvrages qui se rencontrent. Quel triomphe quand, à la fin -de l'année, notre église s'blévera, majes- tueuse, bien au-degsus de tous les temples païens, et les dclipsera par sa beauté !

Je ne crois pas pouvdr mieux terminer ce rapport, déja trop long sans doute, que par les statistiques de l'année 4889-90.

Baptêmes d'enfants de parents chrétiens, 93 ; de pa- rents païens, 132 ; d'adultes hérétiques, 1 ; païens, 4 4 .

Mariages, 33; confessions, 3262.; communions, 3709; viatiques, 54 ; extrêmes-onctions, 84.

ficoles de garçons : catholiques, 355 ; protestants, 4 ; païens, 16. '. *coles de filles : catholiques, 81 ; protestantes, 2 ;

. pgiennes, 66.

LES INDIENS DANS LES PLAINES DE L'AMERIQUE DU NORD.

,Par le' R. P. LEGAL, missionnaire, o. M. I. ,

Tous les sauvages de l'bmkrique du Norû ont vrai- semblablement une même origine; cependant, malgré

,

entre elles les différentes tribus, certaines particularités les distinguent. Ces particularitks sont dues, sans doute,

A ce point de vue, les sauvages de 17Âmérique du ' . Nard ont 6th classés en trois principales catégories, qui .

prksentent, en effet, des diffërences de mœurs' assez marquées. Ce sont : 1 "es Indiens riverains des fleuves et des lacs, vivant spécialement du produit de la pêche; 20 les Indiens des bois et des forêts, vivant du produit de la chasse, arec certaines habitudes skaentaires, et enfin

-- $&O - chasse, et principalement de la chasse du buffalo, mais habitués à 1'edSkMdà &solWbnt namade.

C'est spr cette derniére classe de siiuvages que je me pfu#8k?de &%ifid quêli$icid ndted explicdtives. Presque tous les ty$eS fibiloëdti êtkd rani)& dans la classe des In- diens des prairies. A vrai dire, ces peuplades, jadis en- I%i&&itt ~bb!ad&, ont di3 madider bonsidérablement

&ire de ai& ; id6 'trodpeauk dei buffalos ont disparu, le flot de l'emigration s'est répandu dans les vastes soli- tudes de l'ouest, et les gouvernements s'efforcent de mainte& les tribus sauvaies sur les rbserves qui leur ont et6 assigkes. C'est donc surtout la vie du sauvage telle qu'ellep était il y a encore ilna vingtaine d'années, plutôt Que leur genre de vie actuel, que nous allons dB- &ire; #

~ndiijuaii~ d'abord lés pi'inkifjaleb peublades qui feront le sujijt de cette étude.

Les SzOw habitent, ainsi Que Id$ Pohcas, dans le ter- ritoire du Qakota; les Gros- Ventres et les Corbeam, dans 1é.teri;itoire du onta ad a. On tFoûVé lés &wnees et les 0tdéi aiihS lé ~ e b i a s k i . Les diiérentes tribus des Utes sont réparties dans l'Utah, le fievada et le Colorado; les Sac et Renards sont dans le ~ansàs . Les Nez percés, ainsi que les Navajos et lés Apaches, sont sur l'autre ver- sadt des montagnes hocheuses. Les Nez percés, dans l'Idaho, les ~ p a é h k et les Nàvkjos, plus ai sud, dans le Nouveau-kexiqse et l'Arizona.

ifdutes ces tribu$ sont kéktomMes debuis-lodgtemps pour leur; guerres incessantes, entre elles d'abord, et énsuiki &Vèc iê gtiu+erièmênt améiicaie. ~aturellement,

. 1b$ dpiniôns èt les appréciations émise8 au sbjet de ces peuplailés sauvQes soiit bien diverses.

' k% qui GFh éû 5 luttéi i%htre ces tribus, soulevbes Par. âës i~jt&it%s dé t$tied sortes, et qui ont Bté té-

&d& dei scénes de carnagé iîisi5pai.ableS de 1â guèrre, . - dani liésprit du sauiage, ont d6p&ht les ~ii&&s Gomme

des ,LA,> 5 Qties ; Pires que la Brute, ou p ~ i t b t combé iiéd iI6-

mons incarnés, absolument étrangers à: tout séntimènt hu&. Mais, pour juger 1'1ndieii en conriàissance de Cause et avec équité, ceux-lb étaient-ils dans les condi- tions . diindépendance l e , d'esprit nécessaires à la stricte im- pirtiàlité ?

4lei.1~ qui, au contraire, ont approché ces tribus sau- vages en temps de paix, et alors que les esprits n'avaient Ca; & c h e 6t6 exaspérés par les dénis de justiéé ét les outràges les plus révoltants, se sont toujours loués d6 la ~Ôîdide hospitalité qu'ils ont reçue chez ces fiers no- mades des immenses plaines de l'ouest. Ils ont trou% 11 un peûple heureux et l ike, vivant dans l'abondance ' 61 se plaidànt à en faire jQuir l'étranger assez courageux pou? se fier k la ioybté de ses hbtes ; un peuple super- ~t i t ie~in, il est vrai, mais exempt de ces cruautés qyi filit tiop souvent coréègje à la superstition et à: l'idol& iZé ; Ûn beupie dominé tel point par I'esprit de justice 'et d'honneur, qu'à elle seule cetté id6e suffisait à le pré- s6Fvéi. jjiespûe entihrement de crimes et de d6liti en i'hkséiice de toute législation et de tout pouvoir coërcitif; un pèuple ignorant la plupart des vices que la civilisation' est Venue lui apporter depuis ; un peuple intelligent et so&iablé, joyeux et meme enjoué, qui-avait jusque-18 res- piré l'air de la liberté avec la brise vivifiante de son vaste domaine; un peuple, enfin, doué d'un physique re- marqûablé ét d'une constitution de fer, que le vice n'a- ;;ait point encore aiiioklie.

Le sauvage, ivrogne et mendiant, sale et abruti, se i;e&ontre peut-6tre aujourd'hui, surtout dans les loca- iit& oh il a vu de trop prës la prétendue civilisation ;

daes les temps primitiis, où 16 sauvage était ed-

hoi libre dans ses immenses prairies, ce phénomène . - - 1 . -- ehtty,#tB pesque in,trouvable. Les cruautés enregis trCes ( 1 " ."

kl'l$doire sjeGliquent facilement par les nécessités de la lutte et l'$stinct de la revanche; si, pour tous les cas, on remonter aux causes qui les ont provoquées, on demeurerait convaincu que toutes ces horreurs n'ont été, le plus souvent, que des représailles ; que des atro- cités non moins révoltantes avaient kt6 commises par les blancs contre ces peuplades infortunées ; que des aven- turiers, rebuts de la société, venaient sans aucun droit s7Btablii sur leurs terres, empiéter sur l'eurs chasses et leur faire subir un joug d'arbitraire et d'infamie que les premiers occupants n'avaient aucune obligation d'ac- ceppx sans résistance.

Mais il aerait trop long d'entreprendre ici la dbfense de ces pauvres peuples, si maltraités par les événements et plus encore par l'histoire. Les documents abondent cependant, pour rétablir la vérité des faits, et peut-dtre qu'un-jour ce travail de réhabilitation sera accompli. Malheureusemeht, le dernier représentant de la race aura disparu. N'importe! ce fait' lui-mdme, ajouté a tant d'autres dont il sera la conséquence naturelle, ph- sera, comme un Bternel remords, sur ceux qui auront

. contribué si injustement à l'extinction d'une race admi- rablement douée pour la vie sociale et pour la vertu!

Contentons-nous donc seulement de donner quelques détails sur le genre de vie de ces sauvages. Leur demeure, - leur habillement, les ornements de leur costume; leurs armes de chasse et leurs armes de guerre, tout cela nous fournira l'occasion de faire connaître de nombreuses particularités.

. 'Cette étude pourra avoir quelque intérêt pour ceux qui le sort de ces peuplades n'est pas indifférent, et

qui s'efforcent, dans lamesure de leurs moyens, de sou- - .

- 453 - , tenir les Missions établies parmi ces différentes tribus sauvages, et de venir en aide aux missionnaires qui ont

- renoncé à tous les avantages de la civilisation, pour s'attacher à ces primitifs habitants des grandes prairies américaines, et travailler à leur évangélisation.

* .

LA LOGE OU DEHEURE DES SAUVAGES.

La loge, le wigwam sauvage, est par excellence la de- meure des Indiens des prairies. C'est l& qu'il est & ; c'est la que, jeune encore, pendant les longues soirées d'hiver, il a écout6,'tout Bmerveillé, les étranges récits de ses aïeux, et qu'il a été initié aux traditions bizarres

' de sa mperstitieuse croyance, qhi lui fait COUPNI NI., .

dans toutes les forces de la n a t h et dans tous les êtres avec lesquels il est en rapport, de mystérieuses influences auxquelles il se croit soumis. CIest 18 que, parvenu il l'tige mûr, il a réuni ses amis et ses proches pour les 'faire participer à ses festins primitifs et faire étalage de sa générosité. C'est là que, plus tard encore, il'a lui- même raconté à ses petits-enfants les merveilleuses 16-

.

gendes qu'il avait reçues de ses aïeux. Aussi I'Indied reste-t-il toujours attaché à sa loge, et lorsque, par le progrks de la civilisation, il parvient à se procurer une demeure plus confortable, souvent il dressera sa loge pr&s de sa maison et aimera à y séjourner, à y parler du bon vieux temps, se trouvant là, comme il le dit, plus en- tihement sous le regard du Grand Esprit.

En réalité, il faut 17avouer,iI ne pouvait y avoir d'ha- - bitation mieux adaptée à la vie du sauvage entièrement

nomade, et accoutumé à se transplanter quelquefois à de grandes distances à la poursuite des troupeaux de la prairie.

La loge, parmi les Indiens des prairies, était généra-

amincie et assouplie au moyen d'instruments primitifs, -

mais cependant assez Ibien~ -conditionn8s pour obtenir le rbsultat 4 1 ,> dbqr6. ,. e .- De plus, chez queleues .. rq

tribus, on avait *upW y$t$, @i coqsistait $ fomer O? boucaner ces .".âux, .., c,e I?I$ ,8t,ajt de leur blancheur, mais leur donnait la p ~ l i ~ ~ -de A'@ que t$s speu Gectées par la .;,:.,,," " - @,l-@ e! d e qste& une fois sécI@es, aussi sou,pies qu'au- ~ a r a v y t + , l .7 l ( y 8 t-.

La c*harpent,e 4e la loge est forpés d'une vingtaine de , t ( C h

l o n ~ u ~ et l,é@as perches de pins, que les sauiages vont ' 7 . 3 r f - < 7 , t 3

s e p~ocurer ?i de grandes distan-,. ., Les perches sont en- core a m i n e dans leur partie ivfdrieure, pour @tre ,, ., $u.n$$paisseu~ plus uniforme dans toute leur longueur.

Les ;élé,ments dv l a ,.loge étant préparés,, voici com- ,WJ$ ,epe .se ponte. ~ u a t ~ e des p,qrches sont attachées ,epg9#le ,à leur extré@té> puis dressées les pieds suffi- ,pmpe,qt éc,afr!&. Les autres perches sont appuyées c,o.~~,F ,c,ette .charpente tout ii l'eqtoyr. Alors l'ensemble des Peaux fq~q$q Ilenveloppe de ),a lqge est attaché par I I ': ha ~ay t i e 'd,u pet une ap&r$ per*,.qelle-ci est B k -

e t appuyBe cobtye l'assembJagetdu cBté qui sera le fond de la loge; il p'y .a plus qu'a dérouler la tefite ?i

d.rpite ,et.$ gauehe qt $,ramener les d e 9 bords en avant, &.fa$on 3 les qroser l'un sur l'autre. Puis on ferrpeace ipez$nt ,$3'? loge au moye,n d7ai,gyillett$ en bois, pas- sant c,: v ~ , ~ ~ , - ! ~ , , A travers d l ouiertures pratiquées & l'avance, Comme on attache Peux pieces d'Btoffes au moyen !?ép$$b% plors, ,en ,@wtant les perches à la base, on

c c '

d o n p a la iente toute la tension vg&e, ,et, ap moyeq '&'ficm # , , en bois, on fixe au sol t o ~ t le pourtog infé- rjeur ; si i'ns se trouve dans un endroit exposé au ye*, on asujetiit, en outre, la loge avec &s pierres .ou ,&%

cqgs $OU& glacés sp,c les bords traîpan,ts d,i+ repê@- qm

bp$ observer qpe 19 &vant ,de la toge n'q) ~p fei@ le bas juqp'pn hqt. Au bs, il y a w es- pace de trois à quatre pieds, laissé ouvert p o w servir 4e pqr& &@e p - w d e petite baeqnion ?t ri,gide, at&&ée à 4 loge ., , par sa partie supérieure, vient fer-ef,&A&e ~oy- ve- +en se ra$attaqit ,sur .*. ;Ver$ le & o w & $ y ,a aussi un espace laissé libre, de deux on trois pie& enfi- rop, ~t même deux @&ces supplémentaires, de fopne triwPlaii:e, sont cow,ves à Je &e, c'es$ ce qp'on ap- p@e lep oreilles. Dne petite aoverture es$ p,ra,tiqu$e A l'ext~4mit.é de chacune d'elles, et dqw perches, passees et qaip,@ves dans ces ouvertures, servent $ yarier la b;is.posiii~n @es oreilles, d e f a ~ o n 8 e.qq&c$pr l e v w t ,$e refouler Ja fumée du foyer à l'intécierir.

Les genres de dBcoration Btaiept .x,ariés ; cepe+gdpG ,ils peuvent se réduire à un certain nombre de types qui 39 perpjhaient de générations en générations. Pour ces d6corations, les Indiens se servaient des couleurs les p1,us briUa~,tRç ,qu'jls pouyaient se procurer. ,Quelqu.efo,is ils tpgaiept ,de l l g e s bandes de Mérentes ~,uançes, t w s - Y-ersalepent ou horizontalement ; d'qutres fois, sur ,lin fond uniforArne, il y avait desp,lagues de*@verses couleurs qui .se d6tachaient du fond ,aay .beapcoup de &u,e,ur quelquefois c'étaient des figures d'animaux gui r e p é s e q t é ~ : ,par e x e ~ l e une rqngée de t@sde huffa- los $@apt le to,ur de la loge, des antkpes, une p>o- cqssion de faisans, des ours lnttant ensemble, des cerfs, ejc., ep. Il y axa$,ayssi l+ lqee du s e r ~ w t . I)p.!qx

serpents% sonnettes'occupaient le pourtour de la loge, et'iles~~dieu~t6tevven~ent se montrer, gueules béantes, süi'lé ' d k a i > - ~ drbite et A gauche de la porte, les deux crotalès de la' queue se r'bunissant ?i la partie opposée. Enfin; mais plus areme ment, le guerrier représentait sur saloge quelques-unes de ses expéditions de chasse ou des combats. e ais ces 'peintures, étant faites pour être vues B distance; étaient tracées à gran-ds traits et dans de larges proportions.

Quoique le dessin: surtout dans les figures d'hommes et'8anima~g;~ne'soit'~as trés correct, cependant la ca- ract6ristiqm de 'chaque animal est tellement accentuée, que'la méprise n'est pas possible. Il faut ajouter que ces peintures sont composées dans un style que l'on pour- rait appeler hiérdque ou traditwnnel, de telle sorte que tous les sauvages repr6sentent tous les objets de la meme manière, en se soumettant à certaines lois qui ne sont point imposées par la nature. Ainsi, par exemple, le ser- pent3konnettes ne sera pas représenté avec des replis sinu- et qrrondis, mais bien par une serie de lignes rigides et brisées, peintes alternativement en deux cou- leurs. -

Les loges étaient de dimensions variables, suivant le nombre de ceux qui devaient les occuper. Quelques-unes pouvaient avoir jusqu'8 vingt pieds de diamètre à la base, et plus de vingt-cinq pieds de hauteur. Dans une semblable loge, trois'ou quatre familles, comprenant en - tout de vingt à trente personnes, sont à l'aise, et,-en cas de réunion, quarante 'personnes peuvent y trouver place pour un festin.

'. bbaintenant, il y aurait beaucoup ajouter sur I'amé- - nagement intérieur de la loge, qui, alors que le buffalo

aborftîait d'ans la prairie, était; on peut le dire, riche et som&&x, en raiscin des magnifiques fourrures qui Y

- 457 - .&aient deployées. Des robes de buffalo passdes et assou- plies, mais conservant leur fourrure, étaient tendues

' tout A l'entour jusqu'a une hauteur de quatre pieds en- Gron du sol, ou bien les peaux étaient dépourvues de leur poil; mais décorées de peintures. Les lits des habitants de la loge étaient étendus B

terre sur le-pourtour, séparés par une sorte de treillis serrés, faits de petites branches d'osier d'égale grosseur, écorcées, juxtaposbes et cousues ensemble. Ces petits Ireillis, que l'on peut appeler supports pour la tête ou dossiers,'étaient de forme triangulaire et avaient aussi leur décoration; ils étaient maintenus en position au moyen d'un trépied de batons plus solides.

Il y a -un dodsier B chaque extrémité du lit, car quand deux personnes occupent le même lit, elles ne se couchent pas dans le même sens, mais elles occupent chacune une extrhmitk, les pieds se'croisent. Au haut du trépied. sont accrochés le carquois, l'arc, les ornements, armes on vêtements de chaque occupant. Les intervalles entre deux dossiers servent A recevoir les ustensiles de cuisine ou autres objets. &

Les sacs contenant les vbtements de réserve, le pemi- can ou viande pilée, les provisions de viande seche, sont rangés le long de la paroi intérieure, espace qui ne pour- rait être utilisé autrement, de sorte que tout l'intérieur est parfaitement occupé et aucune place n'est perdue.

La place d'honneur est celle qui fait fa* A la ort te, au fond de la loge ; c'est la place qu'occupe le chef de famille ; c'est au-dessus de cette place que sont suspen- dues les principales richesses de la loge,, les objets de superstition, le calumet sacre et autres reliques, qui sont censés les ghies tutelaires de la demeure. ,

La place du foyer est juste au centre de la loge. Un rond de pierres de trois ou quatre pieds de diamètre re-

T. XYIX. 30

campemsn*.. La beib la@ d0 psaoa de britfaias et lps riohes f W -

F U P ~ sont des. &&ep du pasph, et la hile Be coton Y a été substituke i mais tout se pasm eyare de !a m4iae manibre pour le reste, ihez ces pepplaaleb qui, oomme les Pieds;Noias, viqent encane une banne partie de l'an- née soÜs b tenia.

- W s ou jambieres et les souliers PU m~eassin8, 8110 mmpose l'hqbillemeiit cornplkt du Sauvage. Cependant il ne se oonsidbre ~ a p cgnma dheemrne~t i&tu si,' de

. plus, il ne s'es$ pas dçaph daas sa robe de b u f f ~ ~ h ou Baas sa eausertuge,

La çbergiw ee& faîtepdin~irernent avec la peau du cabri, du ~hewmi!, de la biche, ou do mouton, de mon. tagne. (;es p e a u saet finement passbes, et aialgck le ~ l r

dimeNaira outillage du sauvage, qiielq~ies sp6cimens .pfWmient soutolnir la comparaiscm aveu les meilleurs prodg$s de l'art du chamoiseur. La forme gdndrale est celle d'une chemise ordinaire avec manches suffisamment amples, un@ ouverture assezlarge pour laisser passer la t@ie ; Is pourtour du bas est dksoupk en longues franges.

Quaat à l'ornementation, elle consiste g6n6ralemeot en deux bandes, d6coréei de broderies de trois à quatre pouces de largeur, appliquées le long de eha- qve manche, et de deux autres bandes du m&me genre passant sur ges bpailles. Une autre pièoe servant de plastron est 6galsment dbcorée da; le meme go&. De plus, le long des manches et. des autres bandes de bro- deries, il y a une rangde de franges; faites de peak de hic.&, découp6e en longues et etroites lanieres, ou bien de peaux d'hermine, dans tout l'édat de Ieur blan- heur, ou enfin des mèches de cheveux, prises sur le scalpe des ennemis tubs à la guerre.

Les broderies, avant les uommunications avec les blancs, &aient ordinairement travaillhes au moyen de soies de porc-épic taillées en bandes très étroites .et teintes de brillantes couleurs. Depuis que les relations se sont 6tablies avec les blancs et les traiteurs, les In- '

diens ont renoncé partiellement à ce genre de décora- - tion pour adopter les. rassades ou petites perles de verre qu'ils savent employer avec beaucoup de goût, pour représenter les mêmes dessins.

Ces dessins ont un caractère spécial, affectant géné- ralement des formes géométriques, et avec les couleurs dispos6es d'une fapoi parfaitement entendue faire ressortir leur valeur.

Les mitasses ou jambiéres'étiiient autrefois faites égale- ment~ de, peau;de:cabrii ouldB chevreuil finement - chamoi- séeakec une bandede ra-ades. Uneautre pièce également décorée s'appliquait sur le devant de la jambe au bas. Les:franges. de+peaur de belette ou de meches de scalpes se continuaient. Agaleinent tout le long de la jambe.

Enfin les souliers ou mocassins étaient décorés dans le même genre, que1,qués-uns dagant qu'une simple pièce de rassades au-dessus du, cou-de-pied, quelques aukes; étant "littéralement recouverts de rassades sur tout le pourtour..

Le costume des 'femmes &ait conçu -dans le même style et présentait la méme richesse de décoration. On peut même le dire, le sexe étant, chez les sauvages comme ailleurs, naturellement porté à la coquette- rie, la robe de gala de la belle sauvagesse l'emporte "encore en éclat sur celle des hommes. La robe de la femme, e-st d'une coupe très simple ; dle est très ample et sans distinclon de corsage, avec des manches très largesj mais courtes. Ces manches, qui ne descendent qu'au coude, sont généralement fendues à la partie in- férieure. La robe descend au moins jusqu'au milieu de la jambe entre le genou et le pied, elle forme un vête- ment très rationnel et très modeste. Cette robe était faite jadis de peau de. biche ou de chevreuil; mais, depuis l'introduction du commerce avec les blancs, on s'est servi beaucoup *d'étoffes obtenues dans le trafic. Les -

étoffes choisies dans ce cas sont naturellement les voyantes, des draps de couleur rouge ou bleu foncé, par exemple, et, dans l'ajustement de ces étoffes, le swvage fait preuve d'un goût qu'on ne lui soupçonne- rait pas. Ainsi une de ces robes pourra être faite de drap de deux coukeurs,mais combinées de maniére à se faire oppositian.

Le devant sera, d'un côté, bleu ; de l'autre, rouge ;

leurs, mais en juxtaposant le bleu au rouge et le rouge au bleu. Les manches seront Bgalement de deux cou- leurs, mais disposées de chaque caté inversement.

" Les décorations de porc-6pic ou de rassades sont faites dans 'le sens horizontal, de manière & former, . lorsque les manches sont étendues, deux larges bandes continues, l'une en avant, l'autre en arrière. Ces ban- des de broderies ou de rassadas sont quelquefois très larges et agrémentées de franges et de différents autres articles de décoration qu'il est impossible de mentionner en détail,

Un certain genre particulier aux robes des femmes est une dhoration en dents de biche. Les rassades ou broderies sont remplac6es par des rangées de dents de biche au nombre de cinq ou six, tellement rapprochbes qu'elles se touchent presque.

Les dents, percées d'un trou à la racine, sont cou- sues sur l'étoffe qui est généralement de couleur bleu .

foncé, sur laquelle elles se détachent avec une éclatante #

blancheur. Cela constitue un genre de décoration très original et

très frappant, mais aussi très cotîteux. Ces dents sont Ies canines de la biche, et il n'y en a que deux par chaque. animal. ~ l l e s sont conséquemment trbs estimées par les sauvages, qui se les vendent entre eux à raison d'une piastre la paire, lorsqu'ds payent en argent. Or, une 'robe de femme peut avoir jusqu'à cinq ou six cents de ces dents de biche, ce qui fait, pour cette partie de la décoration seulement, une valeur de 250 à 300 pias- tres (4 250 à 1 500 francs). J'ai compté plus de trois cents dents de biche sur la robe d'une petite fiiie de dis

- 462 - B onze ana: Vous Voyer que la ~oqiletterie codte cher, met@% dàns an eamp. sauvage;

.:Une, ..ceinttire de duir de quatre B cinq pouces de ~ a r ~ e u r , e o m ~ l k e le costumd de dessous de la femme et retient s8 rdbe. autotir des reins. Gette ceinture est or- dinairement. dbcor6e de boutbns de cuivre B tbte bril- lante et en r a n g serrés, qui la recouvrent tout entihre ; une lorigae bande ressoik4nt de la boucle retombe en avant: -:Les mitasses de la femme sont moins dbcorées que cèlles \des barnmies, et avec cette différenbe de plus qu'elles sont plus codrtes et beaucoup moins amples. ElIles se rattabhent au-dessus du genou et serrent btroi- tement la jambe. Elles sont aussi dépourvues de franges latérdès. Les mocassins ressemble& en tout à ceux de l'autre sexe. . Outre l'habit de dessous, il faut pour l'Indien, homme

ou fernm& 18 complément de la robe ou la couverture. Ces couvertures sont souvent or&S #une bande de

1 passades et dlune rangbe de plumes d'aigle qui les tra- vefsént dàns tonte leuf largeur; Ce genre de dkcoration est réskrvé aux hommes; Les femmes ont pour tout or- nement à leur couverture deux plaques rondes de ras- sades qui vielinen% s'appuyer sdr la poitkina. La Cou- vekture a siiccédé B 18 r& de b;iffalo, depuis les relations btabliés avec les blands. Il est meme tri3 d a c i l e maintc@int Be %rouveP encore quelques-unes de ces robes de buffalb ; mais abtpef~is c'&ait surtout la robe. de buffalo qui gtdk en Usage: Ces robes &aient amincies et assouplies en @ahsehant tout le poil, ce qui fmmaitun nlanteau très confurtable dans la saison froide. - , ie ~ 8 % intbkieur était souvent d d c d de peintures et

d e s s k he @lerrier -y repi%ge&it sès exploits ou ses r&eg;

ACCESSOIRES DU C O S T m .

Maifitenant iiia m&Q de$ diff6PrMs adCeissiJirBs dit cosa tume, ajoutés, comme ornemeth Oü tri&rqueS dè distinb tion, surtaüt à l'6cca~ioa dés réjouissani%s, nathnales ou ded SéF&ioiies religieulËe9 eÉi rapport avec lei culte

- ~Uper~tilitiélta; Cles ornements sbtit d'abord des colliers de perles, de m6tal et de 9drrdteries: Ces ~olliers soat tlié fo~fgk% tri% variables, eti @apport aVec le caprice de chaque indisidu ; ils tetombeut: qtidqdefois 6ùr ,la poi; ttiiaé éii u& 6boade réglilièrb tfhi.në manque pas d'une t!brt&ine gr&&. Avant ~l'ititrtldüction des verr~tilries~ les ladieris fabriqii&ient certailies perles au moyen de petits fftigtents de coquillagesi Outre les rassadks, les perles m6tàliiques et les coqtiillages, ils savent em- plagi52 uaè bu le b'aUtrPs ~bjetS' en guise de parure el ci'atbekiiimts, pour colliets, braceléts oti aütres pihoes tlë d8cotàtidn. Ainsi on peltt voir dés dolliërs faits de ddiits de difféfeiitd ulaimauirj ou biea de griffes d'outs, de pPi<b;bpiC; de 6làitkad, d'kiglb; etc;, et&

Avec le collieri il faut aussi xkntibtihér les pefldants d'orëiik; pdi atfectènt une mtdtitlide de formes. TOUS P les IridiWS ont lés lobes des oreillës pemés, des le m o ~ ment dé leur naissànce, de trois oli quatre tttrug, dans lesquels oh mixintient, p b ~ r ud &Ptaiii temps, de petites aigdill&&s dé bah, jusqti'B C@ plie la oicatnsatiaÏi ait eu lit% Il$ ont aifiri plus tard un mbyed fat518 dé s'&ci

- cttjchet, à t ip i6 au q~aûrre le btage, des pendsnts qui lenf descendeiit jusque sur les @adleS. tle -sont, l a plu- phrt du temps, des anneau* de cuivrel avec cértains ob-

- jeta $uspepeadUs a cas anneaux, par exemple des co<ttiil- laies ehfiléii. Quélqo&-uiis aiment 8 -avoir u i e large pie& de coqtiillage sua couleUb iriséel, telle que l'huître perlière, $ttillh en forma kiaügtilaird.

Les sauvages des prairies n'étaient pas généralement dans l'habitude d$'se mettre des anneaux au nez, mais ils, compM taient leur. pacure par une série de bracelets plus ou, compliquée. .

La:chevelure aussi joue un grand r61e dans la parure do ,sauvage, et B l:encontra de ce qui se pratique dans la civilisation, c'est l'homme ici surtout qui soigne sa che-

. velure avec une grande assiduité. Le sauvage laisse toujours croître sa chevelure dans

toute sa longueur ; il la peigne soigneusement et la main- tientJuisante,au moyen d'onctions de graisse d'ours. Les hommes ont généralement deux petites tresses de cheveux tri% déliés,'qui leur pendent de ehaque côté de la figure, prhs des tempes, avec de petits anneaux de fil de cuivre enroulé, qui les maintient en place. Le reste de la chevelure est souvent r h n i en deux larges tresses, qui descendent de chaque cbté, en arrihre. Plusieurs, parmi les hommes, ont également une troisibme tresse faite des cheveux qui couvrent le sommet du front. Cette troisième tresse, est rejetée en arrière. Chez quelques- unes des tribus indiennes de la prairie, il était d'usage, pour les hommes, de raser une partie de la chevelure. Les femmes.se séparent toujours les cheveux par le mi- lieu du front ; quand elles sont jeunes, elles prennent aussi le ,soin de réunir leur chevelure en deux tresses latéples. En général, les parties du crâne mises à nu par la séparation des cheveux sont peintes de vermillon.

Cala nous amène dire un mot de ce bizarre-usage - commun à tous les sauvages, et on peut le dire, & pres- que tous les indig&nes des autres contrees en dehors de.

. l'Amérique, qui consiste à se peindre le visage et meme QU-elquefois tout le corps. Il y a à distinguer le tatouage de la simple application de peinture superficielle. Quel- ques tribus avaieqt le vrai tatouage consistant à pratir

- 465 - quer dans la peau, au 'moyen d'une aiguille, une infinité

. de petits troussdans lesquels on laisse infiltrer une ma- Mère colorante généralement bleuâtre. Beaucoup d!au-

' tres, parmi les sauvages des prairies, se contentent de se peindre le visage. Il y a certaines formes convention- nelles, usitées spécialement pour les cérémonies reli-

e gieuses ; mais, la plupart du temps, elles sont laissées & la fantaisie de chaque individu. Toutes sortes de pein- tures peuvent être employées ; mais le rouge vermillon . et le rouge brun sont les couleurs le plus en vogue, dles ont une signification de fête et de réjouissance. Le bleu et le jaune sont d'un usage moins fréquent, cette der- niére couleur étant employée souvent en signe de mo- querie ou de bravade. Quelquefois un sauvage se pré- sentera avec un cBté du visag- peint d'une couleur, et .

l'autre non coloré ou peint ct'une couleur differente ; quelquefois la face sera partagée par deux lignes en quatre quartiers, avec différentescouleurs, et agrémentée encore de certains hiéroglyphes, qui ne trouvent d'ex- . %

plication que dans un caprice ridicule ou enfantin. Enfin le sauvage aura encore, attaché dans sa che- ,

velure, quelque chose qui rappellera son génie particu- iP

lier : c'est son fétichè. Ce seront des plumes, la tête d'un oiseau, les oreilles ou les griffes d'un quadrupède, quel- . quefois la peau tout entière de l'animal, s'il est de petite taille, ou bien ce sera un objet quelconque, par exemple un fossile, qui aura frappé l'imaginati& de l'Indien Bn -raison de son étrangeté ou de quelque propriété bizarre /

attribuée à cet .objet. La femme ne porte jamals ainsi de signe de fétichisme dans sa chevelure, excepté quand

- elle est jeune enfant. Enfin il y a encore, surtout pour les grandes circons-

tances de réjouissances publiques et de cérémonies du culte superstitieux, le fameux bonnet de médecine [1

- - 467 - chants réaonnent de t6utes parts dans le camp, que lei guerriers; revetus de leur G f i l k t c o s t a a i e f i p a ~ dB lèlirç insi1@é9 e t de leurs troph6bL der guGrre;,obvauld chent de C6té et d'aiitre, montés sur leurs meilleu~s che- vaux de Chasse ou de cotnbat, peints euf -mêmbsl et dé+ corés des marques de leur bravoure et des hauts faits

" dkrmes dans lesquels ils ont joué leur r61e ; quand les femmes aussi orit revêtu leurs plus beaux atours et mon- tent également des ohevaux entièrement ckparaçonnés, ' dans le style de leurs propres costumes, aveo mie pro- fusion de couleurs Aclatantes, de rassades et de longue9

., franges. qui flottent au vent, le spectaelè a d manque point de grandeur et de pittoresque:

C'es{darls ces ireo on stances surtdiit, qu'il faut avoir vu l'Indien d'Arnhriqile, l'heureux sodverain de 18 vaste .

prairie, pour comprendre ce 'peuple etrange; heuteux jusque-18 parce qu'il ne soupçonnait pas et n'avait pas de besoins qu'il ne pût satisfaire, et qu'il mimait une vie relativement honnête et jo$ense. Et ~ t t and on doit . . ce qu'est devenu ce pauvi'e êtrb hutnàin mis en coakact avec la préténdue civilisation qti'on a voulu lui itrtposer .

de forcei il faut avouer qu'il a bietl quelque raisotl dege pldindre et de regretter les beaux jours de sa liberté; ses vastes domaines, ses innombrables bandes de bl~ffalos et .

de chevreuiis, resgource inépuisable pour le plaisii. l e la, chasse, l'alimentation et l'activité du co.mmerce8 . .

~krndES DE CHASSE ET DE G ~ E R ~ E .

' Ceci nous amène à considéker une ahtre partie du sujet, savoir : la chasse, au moyen de laquelie le saùvage avait à se procurer la nourriture, le vêtemeM et hiiteB les nécessités de la vie.

Le bnittloi ed plut& le bison, était par ~6ef l t3ao~ la

passé, caril a h peu près entikrement disparu. Quelques . douzaines ont été capturbeset sont conservbes comme les

derniers représentants de I'espGce. On dit aussi qu'il y en aurait peut-être encore une petite bande, errant ii l'aven- tuw dans cette partie du pays connue sous le noW de

+ Mauvazkes Terres du &issouri, derniers et lamentables - restes de ces immenses troupeaux, qui autrefois, en masses compactes, couvraient les- plaines aussi loin que .

portait la*vue. Cet animal pouvait atteindre la taille d'un bœuf de -grande dimension. La partie antbrieure &ait exqeshement développée et paraissait encore exagérbe

' par vabondante crinihre ou plut& l'(paisse toison qui Wouvrait entieernent la tdte, le cou et les dpaules, re-

.riche* ,du sauvagedes prairies. Le bison est en rdaütb, .$ses,yeux,;un btre si excNent, qu'il lui a voué un culte etqu?ice.cult+se mble, d'uno manière diffhile & eapli- puer;,& toutes ses pratiques superstitieuses. C'est qu'en &et le., bison. &ait. tout pour) lui. 11 lui fournissait une nourriture saine et vraiment recherchke, qu'il pouvait manger. fraîche ou séchée, préparée sous une forme spk- ciala appelée pemikan, qui permettait de la conserver tr&s longtemps et de la transporter facilement en voyage. Outre. la.nourriture, le sauvags.trouvait encore dans le buffalo de quoi subvenir aux autres nécessit6s dé la vie. La,peau lui fournissait le matériel de sa demeure, les principales pièces de son vêtement et de sa chaussure. Dans les tendons, il trouvait un fil Souple et fort, il s'en servait pour coudre ses vêtements et sa tente. Du cuir du buffalq il fabriquait encore divers ustensiles, des selles pour chevaux, des boucliers, des tambours. Les cornes même étaient façonnbes en cuillers et en coupes, et les ;sabots de-l)animal, dissous et convertis en colle, entraient dans la fabrication des arcs et d'autres armes.

Lesbison était un noble animal. Iiqfaut dire était au

tombant quelquefois jusqu'h terre. <La partie postbneure de l'animal paraissait grble auprès de cb développement ' exagbd des membres antbrieurs. La tête disparaissait presque dans cette sombre fourrure, de laquelle sor- taient deux cornes noires, courtes, mais trks robustes et menagantes. Les yeux étincelaient et parfois s'enflam- maient d'une rage effrayante, lorsque l'animal était irrité et rendu furieux par l'attaque. Le bison, en effet, provoqué et bless6, lorsqu'il s'apercevait que la fuite lui

.

était impossible, et qu'il se décidait il charger lui-meme son ennemi, présentait l'aspect le plus terrible et le plus effrayant qu'il soit possible d'imaginer. La vache du buf- fa10 ressemble au male pour la forme, mais elle est plus petite. *

1

Le sauvage avait L'habitude d'attPquer ce puissant ani- mal avec des armes de sa propre confection. Ces armes &aient : l'arc, la flkche èt la lance ou le dard. .

L'arc &ait fait d'un arbrisseau assez dur. On choisis- sait une branche d'une certaine courbure destinée & . . occuper le milieu de l'arc et, aux deux extrkmités, le bois aminci (tait ramene Iégkrement en contre-courbe.

.

Pour rendre l'arc plus élastique, le dos était reconverti d'une couche de &latine, provenant des sabots fondus du buffalo. De plus, cette couche de colle &ait souvent revhtue d'une peau de serpent ii sonnettes qui s'(tendait sur toute la longueur de l'arc, avec les grelots du cro- . .

tale îttachks aux deux extrbmitds. La corde de l'arc, faite de tendons, (tait trks rhsistante. L'arc pouvai! avoir environ trois piéds de longu&ur. On trouvait aussi par-

* fois certains arcs faits d'une sorte de corne ou d'os, que les Indiens obtenaient, par Bchanges, des sauvages qui habitent le revers des montagnes Rocheuses. C'btaient, je suppose, des cbtes de grands c6tac6s. .

Les flèclies, faites du même bois qui servait 3 confec-

des $mines ~vwi6es;~Quelques-unes.étaie& pourvues de . barbes;-& uwé&'4esn reag, ~etournées . en arrihe, de

hqdnv:%i'benidi('8Jtr&e;s:diffiei1e i'extraotiwi de la BBehe lo~sqdeii& wai tph6 t i é dans les &airs. Mais ees flèches etaient celles qui' Btaient ernplojbes dans la guerre. De plus, la pointe, dans ce cas, &ait fixbe de façon à soute- nir pai.fabmeaZ -ls Bhse, mais B se dhtauher facilement dwlois; 4ersquron essayait de la retirer, et à pester ainsi dans la bledsuw. L e s Bhhes peur la ehasse &aient con- s t i i u i t ~ d'après un autre p~ in~ ipe . Les pointes &aient d é p u ~ w e s d'e' ba$bes 8% trbs-solidement B ~ h s au bois, ee quE9errneEtait de les retker facilementde la blessure et d e ~ s b servir .de nouveau,

A PaMrt4 lexB8mité, la aeche .était .empennde de trois plumes : plumes d'aigle, de carbeau ou de hibou. Les plume^, ainsi gue le fer- de la &eehe, son1 atlachhes au

, bais .au mjan de tendons efâlhs, parfaitement ramollis dans l'eau et ensuite enroulés m t o w des pibces qu'ils doivent-assujettir. Ln &chant, ce&-ei forment une liga- ture~arfaite, saos nœuds, mie et presque imperceptible, quoique trés résistante.. . k 4 è e b e est &éixîr6e de peintures et de petits orne- 18nmt3~~de plumes 16@m %intes de ceuleufs varikes. 11

a d s i owta'ioes raies sinueuses pratiqu15es dans le sens de la longueur ; ees aies avaient. le double but de se* d'ebepnt at de msrgaes de propriéte, ahaoun

apnt sa manibpe pavtiealihre de les tna~eii Pas es &oyen, il $tait facile de uoeaaitre quels htaisat les dib fépents possesseurs des asimam tués pendast IwWsa,

hep PBohes &aient oensenv8es dana un t W W f d 8 fait ordinai~~ment de la pes@ d'uo animal aveo ?a f n u ~ r u ~ s & l ' e~t4~jew. Le lise QU tigre de mantagne, le aaroajtrs et le veau de buffalo fournissaient la peau du carquois. QJM ~ i h c e en' triangle alloagh, pendant de l'ouverture, &.ait, dbeorée de rassades. un autre fourreau, at lacu au oarquois, semait ?i renfermer Va~c loi-m8me ; une bande ou briaole de cuir semait, suspendre le ca~quois en bandoulière, l'ouverture se troavant autdessus de 1'é- pavle droite.

L'aro et la flhcbe, pialtg6 leur léghreté et lem appap r a t e fcagilitb, &aient des armes nedeutables dans la main des sauvages, qui manquaient rarement leur but. Pt quand ils attaquaient 'l'animal, le buhlo lui-marne, de la distance voulue et de la la @y avant& geuse. ils pouwient, assure+on, lanîer la 1bche q e p tant de vigueur que, rentrant en arrikre de l'dpaule droite, elle traversait le oœpr et essort tait quelquebia entièrement du ~38th opposB, allant plus loin s'enfonce&# dans L sol.

Une autre arme dont les sauvages savaient aussi se servir avec adresse (tait le dard ou lance, fabrique de la même manière que la fl&he, mais avec une tige beau- coup plus longue et plus forte. Le bout de la lanae, prb mitivement de pierre ou d'os, fut remplapb plus tard par de larges 1ames.de dagues ou de couleaux obtenus des

- blancs. A dbfaut de lames sghciales, on se servait de ferrures quelcooques plus ou moins bien faç~nnhes par rind&,rie du sauvage. I,a lanee avait aussi ses dbcoia- tions de peintures, de plumes d'aigle ou de chevelures.

On peut encore trouver quelques rrestes de cet ancien

armement .du sauvage. Les enfants continuent à se ser- dans.lenrsjeux~etdeurs exercices,.de flèches et d'arcs

pu.~ils~abr?qu~nt~8~x~mbme~et~avec lesquels ils sont gb- n"hirdement*trbs adroits=.Mais pour la chasse et la guerre, ces~azme~~primitives ont cCd6 le pas d'autres plus per- fectionnées et.auxquelles est tout & fait étrangére l'in- dustrie sauvage. ,

.. Tousrces Indiens>des prairie~~sont actuellement armbs, B la' moderne, t de magnifiques . carabines Winchester

qui:üleur <!permettent, .par un .simple mouvement de levier;!.de -tirer, dou'ze :ou quatorze coups sans être obligés de recharger leur ~arrne. )Avec ces fusils, les sau - vages sont redoutables, et ils ont montré, malheureu- sement en trop'de circonstances, qu'ils savent se servir des engins; de deskuction que la civilisation a mis entre lems .mains. a

v va nt ;de terminer. ce ohapitre, i l , faut mentionner aussi ~les~quelques )autres armes offensives et défensives qui jadisccimp16taient l'armement du sauvage. Les prin- cipales armes offensives étaient la hache de guerre ou tomahawk, e t la .massue de'guerre ou casse-tête. Le bou- clier était l'arme défensive. 11 y a une grgndcs variété de haches de guerre, depuis la forme commune qui res- semble .à la hache ordinaire, jusqu'à cette autre forme bizame;:qui consiste dans uneïame de dague large et courte; ,fixée à une massye de bois massive, décorée de

. têtes ,de clous en cuivre. Lescasse-têtes étaient wmposds d'un manche en bois

plus ou- moins orné de rassades et peint de diffhrentes .

couleurs, et d'une pierre, d'une mClchoire d'animal ou d'i in~~.:f ixé l'extrhmitd au moyen d'une ligature de tkdons. Ces tendons sont employhs lorspu'ils ont &té ramollis .papun séjour prolongé dans l'eau, et en se- chant-ils unissent les deux parties de l'arme de la façon

- 473 - la plus solide. Quelquefois le casse-tête était fait d'aprks un ' autre principe. La pierre, parfaitement. arrondie et pesante, etait enfermée dans une pièce de peau de che- vreuil formant comme un sac, lequel. était solidement .fixb au manche, laissant un certain jeu à la boucle ter- minale. Au moyen de cette arme, adroitement maniCe, le sauvage pouvait asséner sur son ennemi un terrible coup, qui suffisait A justifier le nom de casse-tête donné à l'arme.

Le bouclier htait la seule arme defensive du sauvage, . qui souvent même la négligeait e t se prksentait au com- bat presque complètement nu. Le bouclier était fait de la partie la plus épaisse de la peau du buffalo recouvrant la bosse du-dos. Elle &ait rendue plus épaisse encore au moyen d'une couche de colle faite comnie il a 6tb dit " précédemment. Le bouclier, lui aussi, était décor6 de peintures représentant quelques schnes des anciennes traditions ou les attributs du génie protecteur du guer- rier. Au pourtour était attachée une piece d'étoffe ordi- nairement rouge, de 6 il 8 pouces de largeur. De plus, une rangee de longués mèches de chevelure ou de plumes d'aigle pendait tout autour. Le bouclier se portait sur le bras gauche, comme cela se pratiquait chez les Romains et les Grecs, et généralement aussi chez tous les peuples qui emplogérent ce moyen de protection dans les com- bats. m .

Il faut, en terminant, mentionner le couteau ou dague, '

qui &ail aussi une partie nécessaire de l'armement du guerrier indien. Ces couteaux avaient 6th pkdh'emOnt fgits de pierres dures ou de silex. Quelques sauvages étaient arrivés se fabriquer des couteaux de cuivre, en se procurant le métal des régions du lac Supérieur oh l'on a trouvé des traces de leur exploitation. Mais, d h les premières relations avec les Europbens, on reconnut

T. XlXIX 31

biep dtaJl'aqaatage duefer eit, da l'aoia~, at !Q sauvage sut conventfi! en lames'de couteau lesrpi&oeg de fer qu'il put M pmoorer.lientbt m8me il obtint facileïnent ces cou- teaux, tout fab~iqudh, de la main des blanos. Cependant le sauvage alme ençom quelquefoita B se procurer seule- ment la lame et sa ~éserve le soin de fagoane~ la paign6e $'sa. guise. -. ,Le ~htwreau ou I&ltui du oouteau a aussi ses fo~pies. Il est fait d'une piéce de cuir repliée sur elle~mbme et amsoeou!maintenue en plae. pan des cloua de ouiwe à tbtee bpiliantes, et ernée de ragsades et de pendants de foames divepses. I h e ouve~ture triangulaire prmet de parreep .le aeintmon, qui setient le fourreau applique contre les' peins du cbtd dseit. De la sorte le manche du a u t e a u se &ouoait i rnm6dia~m~nt à po~tée de la main droite. "

Grest aoee sa dague ou bon couteau que le sauvage, soit A la ehasse, sait 9. la guewe, donnait le coup final. la &asse, ssuvsnt il achevait, dTun coup de dague dans les aèins, .le hliffalo que sa flhche ou sa balle n'avait fait que blesser gribvement. Et B la guewe c'était par un rapide tout. de son couteau qu'il enlevait le scalpe de la %8te de son ennemi te~raseé. Le scalpe, en effet, était le but prinaipal de l'ambition du guerrier ; il était son prin- cipal trophée, Ia maque de son audace et la preuve indéniable de sa bravoure. En enlevant le scalpe à s w ennemi, il loi avait inflig6 1; plus humiliant putrage, plus redoutable au guewie~ sauvage qoe la mort même; .

car, dans l'id6e de l'Indien, cet affiiqnt se perpétue in@- .. finiment de lXauti?e cBt6 de la vie prhsente et dans les

-rmiystériauses r6gioas des &mes, ' Ces scalpes étaient ~ a p p o ~ t é s de 11exp6dition guerrikre, fifis .a de petits cercles de bois sur lesquels la peau du .Crane &ait tendue, et.attach6s B l'extrémité de longues

- 475 - baguettes. Le guwrier agitait ces sealpes au&ssus de sa tête en chantant sa victoi~e. i

LE CALUMET.

Lg ~alumst merite une mention sptlçiale, car il joue I& graod rdle dans toutes les phasgs de la yie giupage. Le salumet aaffa~te une gr4pd.e yariariBt6 qe ferpiepi. Dms tous 19s cas, le f ~ s r e a u et le t ~ g a u , d m le c a j u ~ e t sauvage, sont t~ujours deux pièces q@i@rgpen\ ' d j ~ . tinctes, le foumeau éfmt de pierre et 1s tugau ep b~jS. Les pierres que les sauvages taillent pour en fqbriqufic das caliimets sost ordisaireqest der csuleur rQuge ou wire. Les calurqets da aierra rouge s ~ n t 19s @us asti- @S. Dans un bloc de pierre, taillé, en forme de T ren- '

~ q s é , dont les branches, égales entre elles, aaraient 3 8u 4 poucas Cie lop$ugur, 1 ' ~ ~ e de cgs hr-açhes s. creusée p w r recev~ir le ta$&, c'est le fourpeau du Calmat; la s e ç ~ ~ d e gst per&rée pou^ r g g w q i ~ .le tpbe . d'aspiration, c 'e~t la douille de l'appareil j la troisi&qq, qui n'est que le prqlangement en 1igr)p droite de la . seconde, n'est perforée qu'à moiti4 et se terrqipe #a pointe; c'est daqs sa w j t é que s'amasse le culut bien connu des fu-u~s.

Les calumets en pierre naire sont de formes beau- coup plus variées, selon 13 farltaisie de l'artiste. Ils sont ghnéralement bwucoup plus courts, affectent des formes moins géométriques, mais se. ~ a ~ ~ r ~ c h e - n t da- yantage de la ' forme d'une petite coupe, rétrbcie à la base et rattachee par cettei basa à une antre pibce, assez massiye, dbcoupée d'une rnanihre plus ou pnoias aF- tistique. C'est daas cette autre piece que vient s'adapter le tuyau.

Ce tuyau est sauvent richemant sculpth et o~nt! de

tetes de. clous;$ de.:tlls- de cuivrej de peintures, de ras- sades, ef, dans le cas d;i calumet de' médecine ou calu- met sacré, dé deux séries de plumes d'aigle, étalées en éventail ayant l'apparence de deux ailes, ce qui fait de cet objet une sorte de caducée. On orne aussi le calumet de':erins.de diffbrentes couleurs, de chevelures scalpées sur 'laitbte des.ennemis tu& à la guerre, de plumes va- riées', dex'peàu de belette, de têtes d'oiseaux et autres curiosités dans .le. génie sauvage. Lorsqu'il s'agit du calumet'.sacréj!c'est le tuyaü du calumet, plus que le fdeau~'qui.èi.ést ionSdhr6 comme'le principal objet de vénération.

Le calumet est d'un usage absolument universel parmi les-sauvages. Rien ne se fait d'important, dans les con- seils aucune délibération sérieuse ne peut avoir lieu qu'au milieu des nuages de l'herbe odorante. Les céré- monies religieuses, les purifications, les bains de vapeur, les incantations des sorciers médecins, sont nécessaire- ment~accompagn~ de -l'usage perpétuel du calumet. C?est.en fbmant le calumet que les expéditions guer- S r e s . sont décidées c'est encore en fumant le calumet de paix que les traités sont garantis et les relations d'amitié assurées entre les diffhrentes tribus jadis enne- mies. De plus, le sauvage fait encore un usage constant, eb,,on peut le dire, abusif, d u tabac, en . recevant . ses . amis, ou pour sa satisfaction.personnelle.

Dans les 'conseils de la nation, dans les cbémonies superstitieuses et les incantations, on observe certaines

.

pratiques particuliéres en se servant du calumet. C'est le principal chef ou conjureur qui fume le premier, aprks,~ cependant, avoir fait allumer le calumet par un de<ceux à qui leur rang d'initiation permet cet honneur. Alors le chef ou conjureur, en recevant le calumet allumé, envoie une bouffée vers le soleil et une autre

vers la terre, en marmottant certaines prières au soleil, à la lune on à. quelque génie inconnu. D'autres fois, il enverra une bouffée vers' les quatre points'cardinaux.

Avant que le vrai tabac se fût rhpandu parmi les na- tions sauvages, toutes ne fumaient pas absolument les mêmes herbes. Plusieurs cultivaient cependant une certaine espèce de plante qui, usée dans le calumet, donnait une fumée quelque peu semblable à celle du tabac. Depuis que le tabac est importé de tous c8ths, les. Indiens continuent cependant à y mêler certaines herbes ou écorces, qui adoucissent l'âcreté du tabac. Ils con,- servent tabac et herbe à fumer dans de petits sacs de cuir, ornés, eux aussi, et de rassades et de franges, ce qui ne manque pas d'élbgance. Quelquefois, ces sacs sont faits de fourrure de petits animaux et agrémentés

p

de nombreux ornements.

CONCLUSION. . Je ne décrirai pas plus longuement les objets à l'mage

des sauvages, d'abord parce qu'ils n'ont pas ét6 d'un usage général parmi toutes les nations que j'ni désignées .

sous le nom de sauvages des prairies, puis, parce quege m'aperçois que les notes, que je voulais donner très courtes, ont pris un développement imprévu.

Combien il y aurait encore à dire pour faire connaître à ceux qui n'en ont qu'une idée imparfaite les étranges coutumes de- ces peuplades bizarres, qui ont v&u si longtemps entihrement séparées du reste du monde, et qui, même depuis leur contact avec la civilisation, se a

montrent obstinées à garder, avec leurs anciennes tra- ditions, les usages qui leur viennent des aïeux !

Malheureusement, plusieurs de ces peuplades mon- trent un égal entgtement à conserver, avec les usages

oMinaimis de*h ;Oiq toüs les r88ies de superstitions que I ~ F : 'oh%~i%ué@ leiim ~ancbtres. C'est botre tâche de dis- sipwiuw tén&bPes~42'est notre tâche de h5,ép"andre sur ces détiri6"lai bonne'smenaé, qui ddnnera plus tard des fleur*; e$-dde *fruits 'det vertu chrétienne, tache difficile enlre tbntks et possible seiilement avdc le secours de la @ue et de la ,ptiissance divines. Que les associés de la Piopagatioir & led Foi siefforcerit de nous obtenir du Giel.cb &couFs,dmt us avons thnt besoin f Qu'ils con- tinuent{ pas leurs pkihres et lqm aumbnes, de conoou- ric&cette.gnmde~$utti.e de la civilisation et de I'évan- g&lis&on des peiuples sauvages I Ils otit par 18 le moyen de prendre paPt '8 noe travaux, de soutenir notre cou- rage et de mériter, avec nous, la r6mmpense des bons et Bdbleb seroitem.

TRANSLATION

, ,DIS CORPS'DES RR. PP. F!AFABD ET MARCHAND.

L 1

Nous avons requ de Mgr GRANDIN; le mois dernier, une lettre accompagnant des documents relatifs à la trans- lation des corps de nos chers PBres FAFARD et MARCHAND, massacres en haine de la religion par des sauvages infi- @$es, au lac la Grenouille, le 2 avril 488.5. Nous sommes heureux de publier*ces précieux documenk, assurés que la douce 6motion qui nous a gagné en les lisant sera ressentie dans toute la Congrégation.

Saint-Albert, 1% octobre 1891.

Mow.aÉmhmm ET BIEN CHER P&RE SOULLIER,

- A ~ P ~ s - avoir assistb iî Saint-Boniface, le ler août, au sacrede Mdr Qttwnas, aprBs avoir visité plusieurs de nos

ëtablisiemeiits du di3tricl de Calgary avciii vu taus lé8 Phes, je paltais, le $0, de 0algkry et vWtis cou@hdf B Saint-kIBett. la pi;émi&re fois,. je faisais toiib 16 voyage en cheiilia dé fèr jlisquS& ~dmiatitoÉ: Le jet sep5 ternbre, j'allais btlttbhet à Eldinontm, en coinplgnie du cher Frère Vertnette, et le lendediaiti, avec trois rklih giedses de l'Assomption, dbnt la fnais6fi-mére est & Nid colet, aoiis preniotis, sur un large bat.teau plati la route dh foft Pitt, descetidant la Saskatchewan. Le 8, & sept heures dli matin, nous arritrions au fort Pitt, Ce poste, autrefois bien fiéquénté phr les SriuVBgeS qui venaient faire leurs échanges, e4t Bujodi-d'hui abaadonnd. On Ii'y trouve p h $ que l'opénteur' du t8légraphe, qui est 1% plutbt pouf Veiller A l'bntretien des poteau2 que pour le service de$ iîép&chesj qhi est absolument îml. Tout le motide dormait eoco;e ; on nous avait attendus lodgtemps la seille;. mais nous, Ignorant à quelle disb tance nous &6ns du pbste, nous aviofis &mp6 B quelques milles de 1h. voyiirit des voitures que je reconnaissais, je boalpris cjUe le digtié Mi Potdevin n'$tait pas seul avec '

sa famille. En effet, apres avoir frappé quelques petits coups à la feaetre, je vis bient6t sortif M. et Mme Potde; vin, et aussi le P. DAUPE~IN, qui avait persév6ré à attedre, lorsque, la veille, J ~ s PP. MBRER et BOULENC étaieht re- tournés à la Nission du lac d'oigtlon. Il$ étaient partis de Saint-~lbert le 96 aoQt, emmefiant chevaux et voi- tures par lesquels je devais revenir. Lê P. DAUPHIN, .espé- rant s'en retourner le soir eher lbi, n'avait pointapporté sa chapelle ; .jiav& la mienne èt atràis dit lassainte messe avant dB partir; il put ainsi ne pas être privé de cette consolation le jour de la Nativité de la 'rrhs Saiilte Vierge. ~ o d d ' partîmes ensuite en voiture et alltîmes diher A Notre-Dame du Rosaire, la belle petite Mission du lac d'Oignon, poste que vous trouvBteç si triste et si

abandonné,, ,lopquq gous ,y p,ass%mes ensemble le di- ma~che~.l~9~~aoClt,l@3., &J~,~an, après, le regretté P. MAR- C H A ~ D ~ .fondait une,.M$sion qui fut réduite .en cendres

. en..ay-i1:4885, iapr$s, que les PP. FAFARD et Mapcsnno eurent, &té massacrés. Elle a été rétablie, en 1887, par

- 1q.R. 2. ~ É R E R , , qui, l'abandonnait, il y a trois ans, aux soins du R. P. DILU~HIN, et aujourd'hui il y a' une belle

, petite église et. une,maison' convenable où nous avons installé. les bonnes- religieuses. Reste une petite habita-

, tion plus que ,modeste, bien qu'elle se compose de la maison- primitive, et, de la petiie chapelle y attenant, que lê P. ~$mn:%avait fait hatir provisoirement lors- qu'il vint y établir, la Mission. Il y a aussi une maison dibcole que l'agent du gouvernement fait bâtir, à une centaine de pas de la maison des Sœurs. r : La Mission de,Notre-Dame du Bon-Conseil, dont vous avet vu les commencements, après avoir été bien &ta- blie, fut aussi détruite, le lendemain du massacre de nos chers -a ia~ps . Elle ,n'a Eas été r-ablie depuis ; les sau-

- vages, décour.ag& et épouvantés par les crimes que leurs p~rent~~infidèles commirent, les 2 et 3 avril 1885, n'ont plus voulu rester à ce qui leur rappelle trop d'hor- reurs et de hontes, et sont venus se joindre à ceux du lac d'oignon. Réunis, ils forment aujourd'hui une belle petite population qui, il y a un an, se composait de 41~4scatholiques, 41 protestants et 33 infidèles. Ces deux dernières catégories ont diminué-depuis.

Avec, les ~ & e s que j'ai déjà nommés, se trouvhrent réunis à la mission les-PP. LE GOFF et TEBRIEN, et enfin, le soir, les,PP. BIGONESSE et COCEIN arrivèrent de Battle- .

- ford. Le P:BIGONESSE dut repartir le lendemain. Je passai là&peu pr6s huit j oys complets avec ces six phes et le P.,??RMETTE ; une extrême fatigue et un malaise sérieus dont je .souffre depuis plus d'un a l , ne me permirent

pas d'aller visiter nos bons Montagnais de la Mission de ~ a i n t - ~ a i h a ~ l ; je dus me contenter de voir leur d@ué P. LE GOFF. Je dus renoncer. aussi à aller moi-même,le- ver les corps de nos martyrs. Je confiai cette mission au cher P. M~RER qui fut pour cela assisté du P. B O ~ E N C . Mais je ne voulus céder à personne la consolation de

"pré-sider la cérémonie du 15, qui consistait dans un ser- vice vraiment solennel, et dans la descente des restes de ces vénérés martyrs dans le caveau .de l'église. La veille, toute la journée, le P. D A U P ~ fut occupé aux '

décorations, et le P. THÉRIEN à entendre les conf-sions des pauvres sauvages convertis et instruits en partie par ces missionnaires qui, pour ne pas avoir voulu les aban- donner au moment du danger, durent consommer leur vie de sacrifice par un cruet martyr. Je remarquai sur- tout, pendant ces deux jours; @ne pauvre vieille veuve qui. répandit, plus que les autres encore, des larmes et des prières devant Dieu et devant les re2iq.s de nos martyrs; c'était la malheureuse mère du meurtrier du P. F u m . Son mari, mort depuis quelques mois, me di- ' . . sait lors d'une de mes visites : . i c Je suis bien malheureux, nous n'avons plus d'enfant. Parfois, me laissant aller à . la peine, mes larmes coulent en abondance. Alors & prends mon chapelet, je fais une petite promenade en le rkeitant, et je rentre le cœur fortifié. 1) Je suis certain '

que sa pauvre veuve a souvent recours à ce remède effi- cace. . .

Je suis avec respect, mon révérend et bien cher PBre, .

votre frère bien affectionné, L . . . -f VITBL-J., O. M. I.,.

$vêque de Saint-Albert.

p@~bbVÉi&br, ïih jtlr W N ~ ~ ~ Y ~ O N bMg MBWs D l d R$. Pe. L$oN. - .-Pd&~k11;~ bl M. -1'4, ET, P J ~ I X MABCBANII, Y. II, DU

, C~&J$I~-DE L'AN~ENNE MISSION DE NOTRE-DAYE DU BON-CONSEIL

'(LAD,I,A- GBENO~~LLE], A L'ÉGLISE DE LA MISSION DE NOTRE-DAME 3 '

DU R O S ~ E (LAC D'OIGNON), D I O ~ S E ! DE SAINT-ALBERT. ,? ( < L > , - , J I (

Ce dou8e Beptérnbre mil hait o6nt quatre-vingt-onze, ribiis,-pf&re sbhssîgné, acbompagn6 du R. P. BOULENC, Or n.-.ti9 èt de MM; James. Bimpson, Pierre Boudreau, Loüi4 Patbnaude$ nous noiis sommes rendus au cimetière

, d8 ~ l ' ~ ~ ~ i ' ~ ~ ~ ~ ~ & ( ~ $ i c ) ~ de Notrë6anié dd Bon4onsei1, du kib. la: Gfentltiille, et làl en presence des témoins ci& dd9stis iiomrniéJ, &80hs immédiatement proclrdé à l'ou- iferturt! des tombés des RR, PPI Léon-Adélard FAFARD, Oblat dér Mgrie-Immaculée, et F6lix MARCHAND, égale- ment 0lht MrlrSe-Immaaulée, tous deux tués le deux mil >Biîl'Miit ctsnt quatre-vingtecinq, lors du massacre dii 'la6 l & ~ ' ~ ~ ~ l t o l i i l l e , 'Mission de Notre-Dame du Bon- C$~éî1S';i % , /

2- . -'&&~%B@Y 'W défunts Par&, après avoir 6té massacrés

$if ~ 0 & l e $ de la nation des Cris, avaient été recueil- lis $di? d a chr6tieas de cette Mission ; leursvisages avaient &&kvés et appropriés par une vieille sauvagesse.du nom de. Mairie Brelan& aujourd7hui'défunte, et déppsés par led 'tilii3rne's chrétiens dans le caveau de la chapelle de ld&é :Mi&ion; Un infid&Ye, dont 1'6vidente intention &ait de détruire les corps et l'égiise elle-rnbme, y mit le feii 'QUf-'Itii dét~ui'sit de fond en comble, jusqu'en terre, étant entièrement construite en bois. Cet incendie laissa en pleia air ces crrrps ptécieux & moitié calcinés. Des - métis ~imflatissants vinrent, peu de temps aprhs, au ca- -veau' de l'6glise détruite, et couvrirent d'une léghre couche de terre les corps de nos chères victimes. La par- tie inférieure, c'est-&-dire les jambes e€ surtout les pieds

du R. P. F&ARU, seloti le dite dés bHh5tieinsj iWaieiit un peu souffert dti feu, mais le h a d dti'Ebrps, &tiècle's vi3tb- ments et la soutane, n'avaient nullemeiit é t83nd6m~ mages, toujourk d'après les nitmes témoiMj digtfes de foi. Le corps du R. P. Félix MARCHAND, selon les mgmes témoignages, avait été calciné de manihre à le rendre méconnaissable. ~ e l s ' s e trouvaient les cokps de nos mis- sionnaires, lorsque, six semaines aprés, le jour de 18 Pew tecôte, arriva l'avant-garde du tn&joi. général Strange, commandant les forces envoyées par le go&eraedient 6ki'diefi polit repriinër la rkbellibrr dans cétte parti8 hi pays. C'C'(tait le c i ~ i d d l a h d battalion D qui, avec une eha- rit6 digne d'éloges de la part de protestants, procéda à l'inhlima~ioii des cotps ; ils déposèrent chaqtie Père dan9 ui36 bière à part et les enterrè-gt cate cbte, au sud du Cimetiére de Notre-Dame. dü Bon-Conseil, h trdie pieds environ de la cl6tui.e dudit cirnetièré. ' Ces explications necessaires étant données, -en pré-

sètihe des mêmes temoins ci-dehs nommés, cé i&mb jour, 'samedi, douze septembre, avons d'abotd procédé il ronverture de-la tombe du R. P. Félirt M A R C E L ~ N D ~ Oblat de Marie~immaculée, et après avoir creusé enviroii 18 profondeur de sir pouces, avons mis à découvert la@ bière doiit le bois était encore assez bien conservé. La gartie supérieure du cercaeil enlkvée, nous avons VU des ossements, pour la pltlpart noircis, étrideamërlt par l'action dù feu, dont nous avons déjà parlé selon le té- inoi&ia&e des chrétiens, et qui avait SbnS nul doute Côn- siimé Une partie desdits ossements ainsi que les-vbt6- ments. De plus, le peu de profondeur de la fosse! eWi- ron deux pieds, avait contribué & les dessécher plu& promptement. Le ckâne dti défltnt Père nous a paru presque intact ; nous avons uss si reconnu & peu pPès tous les principatix ossemehts, avec une 'm%cbie assez

mier cercueil, fait, de, planches: grossibres et mal jointes. . Nous avons ensuite procédé ?î l'ouverture de la tombe

. du R. ~. .~éo,n-~cl6lard FAFARD, Oblat de Marie-lmma- e-ullee, et-après, avoir creus& la terre.à une profondeur de deux pieds environ, nous avons trouvé le cercueil, dont le couvercle enlevé. nous laissait voir les iestes du P. FAFARD. Ces grécieux restes sont, au contraire de l?autre, dais un meilleur état de conservation, ayant peu subi les atteintes du feu. Tous les ossements, toute la forme du corps, y paraissent et se tiennent encore par- faitement, excepte la cdotte du crhe , qui se trouvait

- . pla~~~e~.aux-pi~ds~-Il_faut_~ se -.a~peler que ledit Pbre, ayant été, 1a.dernibre fois, tiré à bout portant par une double,,décharge; a dû avoir le c r h e brisé et détaché. Nous avons remarqué la colonne vertélkale se tenant parfaitement ensemble ; les os des jambes et des genoux conservant la position d'une couchée sur le dos, mais les genoux un peu relevés. Nous avons aussi trouv&-e partie de la main gauche,,c'est-Mire le petit doigt, l'annulaire et le doigt majeur, avec les parties Correspondantes de la main presque jusqu'au poignet. Le bus@ était. encore recouvert d'une partie considé- rable.de la ,soutane, et dans un état plus ou moins par- fa3 de conservation. Nous les avons également d6posés dans une autre bière avac le religieux respect, et ayons. immédiatement ramené ces deux cercueils le meme jour.& la Mission de Notre-~ame d u Rosaire au

lac d'oignon, oh nous les avons déposés sous les yeux de Sa Grandeur, Monseigneur Vital-Justin GR AN^^, O. M. I.,

Bvêque de Saint-Albert. . ,

En foi de quoi nous soussignons le présent procbs- verbal avec les autres témoins ci-dessus nommés e t qui y apposent leur signature. - . Signé: M . MÉRER, prêtre, o. M. I. ;

Cyp. BOULENC, prptre, o. M. 1. ; J. REITE SIMPSON ; Pierre BOUDREAV; Louis PATEXAUDE.

Ce dit procbs-verbal est extrait du Registre des bap- têmes, mariages et sépultures de la Mission de Notre- Dame du Rosaire (lac d'oignon), diocèse de Saint-Albert, N. O. T. (Canada). - s

Extrait du registre de la Mission de Notre-Dame du' Rosaire (lac d'ûipon).

Nous, soussignés, après avoir visité hier les restes des RR. PP. Léon-Adélard FAFARD, O. M. I., et Félix Mh- CHAND, 9. M. I., dans les nouveaux cercueils où ils ont@ été déposks, et en avoir extrait, pour notre consolation particulière, plusieurs morceaux du Crane du R. P. FA- FAFUI, et le crâne entier du R. P. MARCJUND, O. X. I., avec une mbche de cheveux de ce dernier qué nous avons trouvée, avons aujourd'hui, quinze septembre mil huit cent quatre-vingt-onze, après.un service pontifical, dé- posé solennellement et religieusement les restes de ces chers martyrs dans le caveau de l'église de Notre-Dame du Rosaire, au lac d'oignon, en présence de la plupart des chrétiens, disciples de ces deux'missionnaires mar- tyrs, et de la mère afklîgée de celui qui 'a -achev4 le

- . Missions, qoFelles o i t aujonrd%ui l?honneolr& qmpter deux ma~tyra J'espbre- aussi, j'en :suis sac : m W , grre 1s Ciel s'enrichit fréquemment de nouveaux Blus, qui honorent d'autant plus les misbricordes idnies du Sei? .gneur qu'ils viennent des plu$ bas-fonds de -la .sauva- gerie. &fin, j'ai aussi la oonfiance bien ferme que, mal-

nos nemb~euses misères, ahaqun de n q s , eo quittant cette vie, parfois si eruciîlante, sera p i s en pitib p;ir le Seigneur et admis, aoeq aotre P b et ceux de aas &ères qui aeys pnt pr8oédés, dans la paie patrie,'~'ai me aspé-. ranae bien fond6e que ce jour n'est pas trBs Blaiga6 pour moi (1).

Votre fils soumis et @?eotionné, $ VITAL-J., o. M. I.,

&@que de SBint4ibert.

Bleyerheide, prhs Kerkrade (Limbourg hollandais), 8 septembre 1891.

MON T&S R E V É P ~ ~ D ET BIEN AIMÉ PERE, .#

Dans quelques semaines, vos enfants de Saint-Fran- qois sortiront du couvent qqi !es &rite depuis trois ans à peine, pow dler javir, à Liège, de la belle r6sidençe que ~ n t r e sollicitvde, leur a fqit gréparer. Leur séjour en Hollande aura étb hieo Ca& SJ6woins, cii?quaqte des ' nitres s'y snnt enrBl6s paur toujours s ~ u s la blanche hmni&e dde nalm W r p Immac~Us, et dis de vingt y - (i) Allusion au déclin que la santé du vénbé adlat subit $lep@ quelqpe temps. Cette sang, pi s'est ugée d ~ s Je plus laborieux qpostol+t, est si chhe la Congrégation, si précieuse lise, et si

nécessaire encore au diodse.' de Saint-Albert, quail snfaua d'en signaler Ilaffaiblissement, p s u ~ qne bus les maqb~es danatPe f a i l l e religie~sc .en fassent i'ohjet de leurs pr.i&res.

\ ontAreçu l'onction sacerdotale. c'est d'ici qüe sont partis use :trentain&de" ! missïonnaires, travailIant aujourd'hui -,

&us. tous;~les 'cieux: Zi la%onversion des , %mes ; d'ici, . . liélas-!:Y que\ plùsieùrs . Frbres bien-aimés ont pris leur essorfver's 1é.ciel;c-Plus tard; ceuz qui voudront suivre dans. ses l~xnigrations !successives l'ancien scolasticat de Montolivet devront. s'arr@ter- en ce lieu oh cette chère cbmmunauté: &essa. sa -tente pour un jour.

Besfraisons megaraissent plus que suffisantes, mon très &vérendPé~e, pour i u e j'osevous adresser ces pages des- ti&es) il=fixer..le ;souvenir del notre passage dans le Lim- bourg hollandais. C'eût été un vrai plaisir pour le R: P. Su-

, périeur de les écrire l&m&me, et je n'ai pas besoin d'ajouter qu'il 15eei fait-beau cou^ mieux que moi; il en

,L a été malheureusement emp@ché par les graves préoccu- pations .que lui causent les préparatifs de notre instal- lation tt Liége, et que n'a pas peu augmentées le prochain départ dgn2&n~cer'kconome, 1e.R.. P. VAN LAAR, pour -- les missions de l'Afrique du &d. ce petit travail, que le manqÙe de:temis ne lui a pas permis de faire lui-

m'a prié de m'en charger. Puissé-je justifier m8m% sa CO ce et ne pas me montrer trop inférieur A ma tlche !

Mon but n'est pas de dbrire une maison et des lieux -que'*nous allons -quitter sans ~etonr, ni de rédiger un rapport proprement dit en racontant en a t a i l tout ce qui s'est passe au seolasticat pendant ces trois dernibres ann6es. Pour donner du relief aux petits-incidents dont notre' chronique se compose, il me faudrait un pinceau que fi n'ai jamaisf eu et des couleurs que je ne trouve pbint sur ma palette. Je me bornerai donc A tracer quelques traits généraux e h rapporter, aussi brièvement quetpossible, les principaux faits dont le souvenif mérite d'etre conservé. Réulsirai-je à intéresser mes lecteurs ?

Je n'ose me le promettre. Du moins, tâcherai-je d'&e court, afin de les ennuyer moins longtemps. .

Nos &aies (i) ont déjà dit pour quels motifs 16 sco- lasticat d'Irlande fut transféré dans le Limbourg hofian- dais. Ce ne fut pas sans peine que nous nous éloignAmes de ces bords ~fïplusienrs d'entre nous étaient nés et- où les aukes avaient trouvé une seconde patrie. Personne, j'espére, ne nous accusera d'avoir regrette kmtont le voisinage de la mer, les beaux lacs, les grands arbres et tous les autres agrhments qui -faisaient de ~ e l c a m & ~ a l l un s6jonr enchant& Sans doute, nous n'étions insen- sibles A ces beautes de la nature; nous en rendions m e s à l'buteur de tout don,qui noos traitait en enfants @t&, et nous en jouissions simplement et joyeusement comme on jouit d'un béau jour, sans oser y a t t the r notre cœur. Nous savions, en effet, que le religieux n'est pas appelé à vivre dans des résidences princières, et que s'il lui arrive d'y entrer en passant, l'humilité qui, alors appà- raît moins dans la demeure elle-même, doit fleurir davantage et pousser de plus profondes racines dans l'&me de celui qui l'habite. N'est-ce pas du missionnaire qu'on doit pouvoir dire qu'il est semblable

P L .

..... Aux oiseaux de passage Qui ne batissent point leurs nids sur Ie rivage, Qui ne se posent pas sur les rameaux des bois ; Nonchalamment bercés sur le courant de l'onde, , Ils passent en chantant loin des bords; et le mon&

Ne conndt rien d 'eu que leur voix.

Aussi bien, ce qui causait nos regrets Btait-ce plut&. de voir passer en des mains Btrangëres une maison que nous. devions à l'aimable sainte Philomène, oh nous avions reçu tant de grAces," et qui nous paraissait des- tinee & devenir unepépinière de missionnaires Oblats de

* . . (1) Numéro de septembre 1888, p. 464.

T. XXIX. 33

remis autour de lui sur les &a&& hospitaliers de l'Ir- lande. C'est là pue, se&, 'amies durant, il eontiwa - 'lrlieume de dhouement qu'il avait comrnenc6e au SaCr&-

- Cœw, et son :amoh patehel pë fut satisfait que le jour . .a$, cédant 9' ses instantes priê~esy sainte Philomène lui,

an* p~oe& ses enfants la plus délicieuse solitude .~U'iK$llt leur, soGhaite~ et ses mains se plurent encore'% embellir. A&$& . , epoite . &I gouvernement de

- 498 - aVoii a& ,&~~~;e~r~kglrv6it~rè.~~ous;n'Bti~ns pas plus Mt &&&. g: ~ ~ e ~ ~ h l ~ ~ ~ ~ ~ ' & 5 ~ ~ C f i ~ 9 U e ; desi s'cm- p&&$8&~& &&e#ét ;ün maître da6 tel s'avangait

'E0u5 d i s +invit'er- & 'venir1- prendre place au

b&&, & f&lee'&&:&e: Qtii: avait ainsi tout prhvu y.&$&f &~~R~&~M&-INT~RE, Qsil me permette de lui <.; ",?,',,,- , .. ,.., exprimer Ici, au Donf-de-tous;notre vive reconnaissance. =

CBf il. P. ~ ~ V a 6 n : ~ & & ~ l f U 2 notre rencontre, Anvers. ~ r & ~ $ , $ ' l ~ i ~ l a ! $ é d ~ n d $ p a ~ e de notre voyage se fit aussi

,-.a. a@dabl&&'&-'@ë: la '$rebGbre; ,et le 98 au soir ,, juste 8 7 TL& % J : A T - . *. deux Joms.a$<ès-~otre d é p h d&Dublk; nous arrivions P~erzogènratli; petite' ville :de la province rhharie, situt5e'sui la' frontière de Hollande, ?t quelques kilometres s&emed'. de Kerkradé; Nous eames bientat gravi, à pied.; la colline qui- porte le village de Bleyerheide. denu us - a u sijmaîet; 2on--nons montra, au milieu des pr6s et des ' o 3 a ~ s - d'avoine, - iui peu isolbe des autres maisons. 'iui s e Cachaient 'derzière des haies d'aubépine, - -L - - - - .- . -

- un'e grande, constructidn en hxques .grises; dont le toit ' 'ndse&blait dépasser %peine les arbres fruitiers de la

prairie environnante : c'était Saint-François. Je n'essayerai pas de décrire l'impression que produi-

sit sur nous, en'cette joùrnée d'automne, la vue de ce couvent au style 3évérq et que commençait B envelop- per la brume du soir.: Je me trompe fort, ou quelques- MS regard&rent*en arrike et penskrent .a Belcamp-Hall. Mais la 'tentation ne dura' qu'un instant, et elle était dB$ loin de nous; quand nous aperçtlmes, sur' le seuil de la maison, notre nouveau supérieur qui nous ouvrait ses bras. Plusieurs d'entre nous avaient fait leur novi- ciat sous la direc~on du R. p. G a ~ m , OU bien ils s a d e n t eu p o k Provincial ; les autres le connaissaient 'de rhputationl Son accueil eOt suffi il nous montrer, si nousne l'avions su à l'avance, que tous, fils du Nord et

"fants du Pidi,. nous.avions, retrouv6 en .lui un .+ri- - - * - * tabla Pere. L'@il eilexerc6,dn R.. P- pG était '

venu exprès d'Amérique pour i$@e notrqéconome, agant tout prBvu, notre installation fut l'affaire d'une semaine. -Quelques scolastiques de Saint-Gerlach nous avaient p. c6d6s a Saint-François; d'autres arriihrent bienMt de Notre-Dame de l'osier, et le .7 octobre la communauté - kt& au complet, pret a recevoir le pain de la parole de Dieu. C'est le R., P. Smon, prp&eur g h k a l , qui nous

a

Ie,distribua pendant&huit jours, et il ne hous k i t t a qu7apr8s s'être bien assure que, sous aucun rapport, nous ne manquions de rien. Le jour même de la clôture de la retraite, on remettait en vigueur L'ancien règlement -du scolasticat du Sacr&Cœm, à Autun, et le lendemain inatin les classes recornençaient.

Le couvent de Saint-François est un lieu favorable à l'btude. Ici noussommes a la campagne et aucun bruit du dehors ne vient nous distraire. C'est à peine si de temps ..-..& - à autre on entend rouler sur le chemin peÏques char- rettes de fermier. Un grand jardin, clos. de murs, nous offre de belles allées nos récrhtions et nous.four- nit, outre des légumes en abondance, des fru i tçme toutes sortes : poires, pommes, prunes, cerises, groseilIes, fraises, voire meme des abricots et des raisins, lesquels, soit dit en passant, n'arrivent pas toujours à maturite. S'il n'y a . ni cour, ni pelouse, pour les jeux de barres,.de paume- ,

on de cricket, ce n'est certainement pas la faute denotre excellent jardinier, le cher Frhre GUINET. es RR. PP. Franciscains n'ont pas son& A ces détails. Nous y avons suppléé de notre mieux en faisant deux je& de boules, l'un pour les Frkres scolastiques et l'autre pour nos Fréres convers. Une dame charitable ayant mis notre disposition une vaste maison de campagne, les jours de promenade, on a pu organiser, sur une pelouse

en se tournant V&s le dUdi ofl $@if la eVUi8 h e $ pi&, et PltiS loirlj la ch@t? de l'Eiffel. Ati &Pa%+ diPd&&:Un gbupa de inamelons %W, se dékiùe i'imlBn& p u e où fu t Tàlbiac, et qui Va finit' air b ë ~ d au Rh&. Au mti- chant, b regard se repogs agré&lem@dt s w 18s dantas oollineo de la froiclti8c.e belge, tandis gtie, du c6t6 au nord, il s t r e daarts les gra& p&tdt%ge$ du ~imbourg, bu bien il va se pe~d?e da& lav&ll& de le W6msi $oh sort; en cblorlnes aoirltt.es, la frirn6o de nombreuse~i usines.

C'est tifl Bead paasraroa, et I'oa cornprebdfi' facile- ment que le ~ o q s - ~ é r g ai6 t 0 u j o ~ h été l'un des buts préf6r6a de nos promenades. Nous aimohs B y aller jouir de cetle belle vue et contempler d'aussi prds pue p o s sible [la ville de ~~~~~~~~~, Je dis a d'aussi pr&s pae possible a j Car Ai~lsîhapgUe e ~ t une sorte de terre pro- mise où, helas! il n'a pas été donné B taus 110s scolasti- ~ B t s tt'éhtrer. Quelques-uns poartant ont eu k t t e bonne fotZmB, -et Us ont pti -adrnlre~.ses- antiques-porbs; la- salle de Gburohtmment des aaciens empereurs d'Alle- magne, et sitrtottb sa v6néeable cathéd~aïe, Le chmur a . une origine ~elativ4meQt r6~ent.e~ mais le &me est t u huitième ou du nkutieoIe si8cle. Bans la galerie qui eh fait le tour, on moatre des coldnnes de porphyre don- nées par le pape Léon III, d'auttes disent pm Adrien let,

aimi que le treine où les empereurs, aptes Ieur couron- nement, recevaient les hommages de leursvassaux. G'est assis sur ce marbre qu'on aurait trouvé le corps de-Ghaf-. lemagne, lorsqu'on ouvrit wri tombeau pour là première fois.

LB mer est d'one rkhesse iricornparableb On y con- serve les langes de Notre-Seigneur, l'étoffe q ~ ' i i portait aubnr des reins sur la croix, le suaire dans lequel fut enveloppé le corps décapité du saint précurseur, et uh habit de dessous ayant appartenu à la Mbre de Dieu.

Outre. ces. reliques précieuses, qu'on .n'expose que tous ,les sept, alis à la.aén6ration-des fidhles, ,il en ., est d'autres . qdon peut visiter- chaqne jour; telles sont : une cein- ture .'de, &ojre-seigneur, et la .corde avec laquelle ses mains furent "liees ; une partie de l'éponge, plusieurs grosses parcelles,de..la vraie croix, une ceinture de la Sainte, Vierge,: des cheveux de saint Jean-Baptiste, les ossements.du Vieillard simion, un anneau de la chaîne de,,saint 'Pierre,, les restes de Charlemagne avec son oli- fant$ etc.; etc. Je ne parle, pointdes chasses magnifiques, des ciboires, ostensoirs et autres vases sacrés, 'tous fort anciens et du plus grand.prix, que possède cette église ; cela m'entraînerait trop'loin et j'ai hate de rentrer à Bleyerheide ppur dire un mot de 'ses habitants.

Ils sont, pour la plupart, employés dans les houill&res .du voisinage, et ce travail assuré leur procure une cer-

-

bine' aisance. Le,-socialisme, qui prend en Allemagne .;des~rop~$ons si effrayantes, n'a pu jusqu'ici entamer .cette religieuse population sur laquelle veillent des pasteÙrs éclairés et toujours intrépides d&s qu'il s'agit de défendre le troupettu confié à Ieiir garde. La foi est tri% vive, profondbment enracinbe dans les cœurs et forte comme aux plus belles époques du christianisme. L'une de ces manifestations les plus frappantes, c'est le respect profond dont on- entoure le prêtre et l'attache- ment que l'on a popr lui. Les enfants que nous rencon- trons baisent leur petite main et nous la préseptent en nous demandant *e bildchon (petite image), tandis que les grandes personnes nous adressent ce saMt chrétien : « Gelobt sei Jesus-Chî-istus! 1) (Laudetur Jesus- Chktus ) ; et nous de répondre : u In Ewigka't » (in ætemzum). Dans les processions, les hommes égrènent. leur chapelet et chantent des cantiques sans aucun res- pect humain'.

Mais c'est surtout dans .les églises qu'il f ~ t voir & - l'œuvre l'esprit de foi et la piété de ce peuple. On sait

- qu'une chapelle publique est attachée an couvent. C'est le R. P. RAVAUX qui en est chargé. Chaque jour, on y

- dit trois messes pour les fidèles ; à cinq heures et demie, à six heures et à sept heures et demie. Le dimanche,

* .

elle se remplit matin et soir, et il .y a sermon en alle- mand. c'est la langue qu'on parle à Kerkrade et dans les environs. Tous les matins, un certain nombre d'ou- vriers assistent à la première messe avant de se tendre h leur travail. Il en est même qui ne manquent jamais de faire le chemin de la Crois, et l'on est sûr de les rencontrer, chaque jour et à la même heure, occupés à ce pieux exercice. N'est-ce pas touchant aussi de voir de braves mineurs, à peine s w i s de leur puits, venir s'agenouiller, les bras en. croix, en présence du Très Saint Sacrement ou devant une statue de IaTrès Sainte vierge ? Quelle tenue respectueuse et quel recueillement - -- dans le lieu saint ! Le R. P. ANTOINE, assistant général, . . nous le disait au cours de la retraite qn'il vient de nous prêcher : Ces braves gens nous font la leçon.

Une coutume à laquelle ils sont attachés et quib'a pas peu contr-ibué, parait-il, à la conservation de la foi, c'est l'usage des chants en langue vulgaire pendant les ' offices sacrés. Quand le prêtre offre l'auguste sacrifice, ou bien lorsqu'à la bénédiction du Très Saint Sacrement, pour se conformer à une rubrique spéciale à cette contrée, il se tourne vers l'assista~lce et tient jmmobilé

-entre ses mains le corps-de ~ o t r e - ~ e i b e u r , c'est un ' - émouvant spectacle que celui de ces foules, les yeux

fixés sur l'hostie' sainte, et, dans la langue que tous comprennent, chantant avec un ensemble parfait des strophes comme celles-ci, dont la traduction ne sau~iait d'ailleurs rendre l'ingénue beauté :

.. 'ria S&igh&i~ ~'desus,~uis~in~i favorable ! O Seigneur QéSu~~~ofai&$Ibi mis6ri6b&314 Tri%- bon'rlésnei pardonné. inc% ms& @ch&$ I @d6Q3i4 je cl<lib t& 1 O Jésus, j'et père en :ttji1Ir?#4siis, .J6suri; je t'aimé de tout thon cœur ! J6sus; $oui! nods fàit-homeil! JBsust qui pour nous as sabffert 1' Trhs. aimdnt Jésus, potir noiis mort sur la .Groixi - O JBsns, $ @;ma via-1 O Jésus, à toi ma mort ! -Jt%s; J&US, je-luis à toi poùr toujourd ! O J e h , d+ iebe 2cfi.l. @&su) dàr aterhe tch l détru, Je&, . deân bin ich eu&

. , bgl&h,!n< . , , I . ... , & - .. - ' : HA€oibs~nous .d'ajouter' qde si la piété bst tendre et

sdlide +.dans l'a& mûr, .c'est parcd qdelie a ét6 cultivbe iwhc soin dans l'âme des énfanis. C'est euktout dans les que9tioas relatives 3 l'éducation de la jeunesse que la vigilanaé. des pasteûrs est -en éveil, et que les pères de ff%ffiills se molitrent jaloux de conserver toiite la part d'id&& + Qut Leur revient. Aussi le gouvernement

- e s t 4 obligé de oompter a i w les catholiques. Dernière- A-inë5tJ;enëof~, .ën-~Hollitidef ntiè i&joritt5 protëstante accordait aux :6colekcongr&ahisbes une subvention qui les place sur le pied d'6galité m e les écoles de l'État. En Prusse; 1% clergé est tenu ae dofiner, quatre fois par seinaline;dahs chaque d e dë classe, des leçons d'ins- ttuction religieuse ou d'histoire sacrée, et il a droit de mntrBle sur,les livreu mis entre les mains des écoliers. Chûiqtxa hatin, -i'@titti€eut dletflànd d'un village fron- tigre doatluit aes 6i6ves ?i la msse dam riut- chapelle, O* ilCieUr fat &hanter de dBli-cieux. calitiqiles et réciter baéte voimies @&mi4 pbudleara parents u spi travaillent dam ks aatrailles de la teim ni pendant lesaint sacrifice de: la.messsb lî &tirne, à bon Brait, qua sortant de

- CIég\hb- pour antm 8 a l'école, a& snfants seront plus hueiliis en €4a63~4t blus attentitg 8 ses le.e69ns4 11 y a deux ans, -celui qui l'a prWd4 dam son emploi ne mai-

@t pas dd prbseaterà des e-ateltrs isfotestants* W%ia d'obtenir lé brevet sup&ieü~; uIie bikertatidn-s snr l'infhienèe que l'assistadél à la sairite nté~sa exaaevsar l'esprit des BlèVÉis. Heui'etix pays oa la jeunesse dds écoles publiques est coafiée à de tels maîtres ! Que pluS twd la persecution vienne à sBvir, qu'il y ait un nouveau 'Kulturkampf, une autre lutte pbuP quMcpe pr6tendu piio@8si'et ce9 ëiifants d'ànj&ird'huij BeVedÜs lès homines de demain, saüront d8knai.e ledi. foi inenacbé et fai~e respecteV par des adiiendirés toa&tiiissdnts lès~dmits . fnpr3sbriptiblê~ de la .ebltsiiie~ic@ &h?&iende.

Voila; mon très Pétérend Père, dans quel reli," rnleax pays et au niilibu di! quelles excellentes population$ hoùs MOIIS QU l'atrantage db passer ces trois dernières abné&. 11 est, je crois, intitile que 3e parle de notre genre de ' vie : tutit le monde le corni&. A Monlolivet, au Sacré- Cœur d'Atitun, B BefcatnpHall, & Saint-Fangois, pdr- faut il est le merne, & peu de d a s e près; Nous tournons %6n€r'nüeIlemeat datis l e tnêrne cede ; mettant co~tani- . ment le pied B la iaeuie place, càrdrne! un the qui tourne la meule d'un battoir. Qu'on me pai'donne cette com- priraisdltj elle fend bien ma pëaséts, et je l'emprm$e à dn gratid hommej lequel, il est vrai, ne l'appliquait qu'a lui-Miêmë. On a dit que si le bonheur se trouve- @elque pi%%, c'est dahs l'uriiformité qu'il faut le cherch. d ce wtnpte; la joie doit déborder Bu scblasticatb Elle n'y manque point, en effet. La jeunesse vit moins dans 18 préskint que daas l'avenir ; dn le lui reproche quelque- . . fais, ndn 6arls Ilaison, niais if faut avouer pue ce n'est pas bujhurs uin défitut. Lorsgtae, par exebplej le ciel- est aargt! de nuages, ptrurquoi ne dirions-nous pas avec le poète : Post nubila Phcebets? Quand la racine de la science paraff arnGre, il fait bon Songer aux fruits délicieux dont on savourera plus tard la douceur; et

r :nos .journées un peu ,:pas : :défendu de penser si.onnaircdans les neiges

flantes ..de 1,Afrique et de le 'scolastique demande ' par

.avance,,& demain .ce qui peut parfois manquer aujour- d'hui, et il est-toujours content. -:,.Au. reste, si 1; .nature refusait de voir dans notre vie .cachée les charmes qu'elle renferme, l'esprit de foi nous ,.la ferait trouver aimable quand même. 'll est naturel que le missionnaire--soupire après les missions. comme le .soldat capr8s la bataille ; mais avant de combattre, ne fautil pas s'exercer, durcir son corps à la fatigue, plier .la volont4 sous le joug de la disciplie, s'aguerrir en un mot, et foukbir ses ,armes ? A l'époque s semailles, il y a . assurément moins de chansons d" ans les champs et -

" plus de monotonje qu'au temps de la moisson ; c'est avec ;joie cependant que le laboureur creuse le sillon et qu'il

-;confie-à- la-.erre-la semence d'où -sortiront de riches ..épisA:Qw seminaverit homo hœc et metet : Semons, nous :récblterons ensuite*

Ce-n'est pas à dire qu'on ne fasse jamais de récoltes au scolasticat. La science, Dieu merci! y donne des .fruits. J'ai à'peine besoin de dire avec quel soin elle est .cultivée parmi nous. .us nos Frères comprennent I'im- poriance de l'étude et la nécessité de travailler sérieu-

-sement à acquérii les connaissances dont ils auront be- soin pour opérer le bien dans les âmes. S'il y adu'temps 'perdu, si au lieu 'd'approfondir les qnestions on reste

. trop sqnvek à la surface, ces défauts sont imputables - à i'&e et au manque de methode plutôt qu'à l'absence , :de-bonne .volont6, Nous constatons d'ailleurs avec joie 4ue.Dieu bénit les efforts de nos bons Frères, et que leur appiication ,il l'étude est en général couronnée de suc-

I

cès. Qugques-pns pourraient-ils peut-être,. sans tropide . présomption, espérer de remporter :des ,palmes.et '- de ' gagner des médailles ; malheureusement, iI 'dy .a -?ai

d'nniversit6 B Bleyerheide. Du :moins les - notes: qu'iis obtiennent aux divers examens sont-elles ordinairement bien satisfaisantes, et elles nous prouvent qpe si la plu- part de nos élèves ne sont pas de très profonds méta- physiciens, ils n'en possèdent pas moins des notions exactes et tout un ensemble de comaissances solides au. moyen desquelles ils pourront $ u s fard se rendre utiles, et faire honneur à l'Eglise-et à la. ~ongré&ion.

Les annales ayant déjk dom$ dans le numéro de septembre 1886, le programme des études, je n'ai pas B y revenir, puisqu'il est à peu près le meme qu'à Bel- oamp-Hall. On y a fait entrer récemment l'éthique et l'histoire de fa philosophie,-&, depuis, le nombre de classes de philosophie a 616 porté à sept par semaine. Quatre ans au lieu de trois sont consacrés à -l'étude de

-l'histoire ecclésiastiqne, -et deux ans seulement à celle du droit canon. On pourrait améliorer encore ce pro- gramme et établir utilement - quelques nouveaux cours, mais jusqu'ici l'insuffisance de notre personnel ne 'nous a pas permis de réaliser nos projets. Sc

Une étude que les chapitres généraux et tous nos supérieurs ont maintes fois exprimé le désir de voir cultiver au scolasticat, c'est celle de l'anglais. En Ir- lande nous avions, pour l'apprendre, d'es occasions que l'on ne trouve pas ailleurs : priéres communes, lectures publiques, instructions, et jusqu'à ce désir naturel que l-'on a de connktre la lan*e du pays que l'on habite. Aussi, en sortant du scoiastical et même avant, à peu près tous les jeunes Pères étaient-ils à même de suivre une conversation anglaise, avantage précieux qui leur permettait d'exercer le saint ministère en arrivant dans

. *Jfd;tdq aanq el pamiasri6Jnaqettî $$A@

06gi ;&gj @$tizie,l dp Jai!q,~ q4e~u~tg U O ! S ~ ~ Y aùfr, tib' Ld@daqad$~ as. inod f6~paamca la. *@s a u n q ep ci&üai

. -edde sâp srrd iatpsa as thadnad 'unqp'p - . . S J ~ .ti~ti%d$s à$$& T$ S@%J e s'dl @b . pm 1rp amd9

, a1 ~ a t t r ~ j m & .nefi 939% j n o j iaapne sp,nb aqozj 3% i~iàj ?a 'Qaoj uatQ tiwd @uiiJof $ua!k~e,n (j~ednld 21'

~ricid SGOM ttp 'si).~;~fte sail -3s't196a sritd ne S W ~ J 644 jtI@~nad s!&daiib#ùdiS Sa1 jüop aauaptidam! eun @udidS .

. amg!s~os, tQ *$qod sù6porro9!,j ad Shod la s ? ~ ! d a yios slytbs~oj s$upj* jnar;tlqqe!pétB?~f~ $f?p $uë!qa @dom S M p sou atJ =ri@ ;inb à$p ap p&i 7rJa 11 -sp$aotti qU9Mg scirici5 uapaad sas atlB $0 @spoadm!,t $ 7.a -d@dj àyjé,fib riq$?s$u ml ap a@gJ!p citifd qd.ëlhi?,p a*.?? g

. qa''Saü@%4 . . . . jid5 .. ~. Sairtoj ~ jpj 1 !aisg@j B@gikfiïidr,l %~sj$qtJ . .

$u&zafot moins meurtrihre pour lei perSonnes d'Me. forte constitution qui eurent les moyens d&adfai& s&@ener, klles, au contraire, qui étaient déj jà

iffdibliesrpif$e t&d; la maladie ou la vieillesse, suc- c&ibaiént' souvent $ son atteinte. Faut-il donc s'étonner

tons que le climat de la HoIladde n'est rien moins que ui souffrent de la poitrine. Le froid y

,est rigoureux; l'air 'humide et la température trbs va- ' r i d e . De plus, notre maison, batie sur une hauteur, n'a -aucuÏrabri-et-est2expos8e-à-tom-BS-vents. Si I'on réfl6- 'chit!àf cet 'ensemble de circonstances plus ou moins défa- vorables et' qdil n'a.pas tenu B nous d'écarter, on sera moins surpris des pertes si nombre&es que nous avons faites. Personne ne saurait douter des soins empressés

. dont la sollicitude de nos ~ u ~ é r i e u r s et la charité de tous bs'membres.de la communauté ont entour6 nos

- cliers'malades. Si l'affection, le dévouement, si tous les moyeps ii notre disposition avaient pu les sauver, nous n'aurions pasii'les deurer aujourd'hui.

&fais Dieu seul est lesmaître de la vie et de la mort.

- infinie 'sagesse. Puispe pas un cheveu de notre tete ne tombe-mu sa permission, ce n'est pas .sans un dessein particulier de sa providence qu'il a rappelé si tôt A lui,

=---a--- -------U C L ~ L G J ~ Z C U . proresson religisuse,

'Ceux que son choix nous avait dom6s,.--pont Fr&res,, . Les f h n dont nous avions tressé leur courame &aient à

n p i n ~ f ~ n c ; a = nfipnpp lrm,,,, A+-:--* -- - - , - - r---' ---uJ, G - - - - - - u U . ~ ~ ~ riraiauLencore tout embaumés . des grilces de leur consécration au Sèigneur. ~ u i ' & t si,

an nnnrc a'rin+ ~ ~ I T E : lrrnnmri AL**-- --

v v r v auaJ1 U~GL u-u-At VUUIU ~ u u o n n e r lems merites pré- coces, car on peut bien dire qu'en peu d'années. ils ont

-- ----- - "UC =--- Avilgu~ ~alwewe, letIr esprit aurait 'su toujours se défendre contre la malice des méchants, et si leurs aines ne se seraient jamais laissé seduire par les apparences trompeuses des biens de ce monde? Peut-

- - 8fi.a a v ~ e r ; ri:-, ,-+-il -A-1- ------

parcouru une longue carsihre; et si cette pens6e aug- mente nos regrets, elle est en mdme temps la source d'une grande consolation.

Une notice ndcrologique sera onsacrée à chacun de ces bien-aimes défun tr. On y pak~era de lews vertus, de leur soumission 3 la volonté divine, de leur resignation dans leurs souffrances; on y dira q"el parfum de saintet6 ils ont repartda autonr-d'eux. Pour-nousrqui-avons 4t6 les heureux témoins de leur vie kdifiante et de lem Bn si précieuse devant Dieu, nous n'oublierons pas les exemples qu'ils nous ont donnés, ni le spectacle que nous avons8 eu sous les yeux pendant une année entiere : l'ange d e la mort établi en permanence au milieu de nous, et l'ange de la charitb lui disputant chacune de ses victimes et s'éEorçant d'adoucir ses coups lorsqu'il-ne parvenait pas à les détourner. C'est au premier ,que Dieu a donné la victoire; mais est-ce bien une victoire? Elle s'ap&e au tombeau et n'a pour trophée qu'une Poign6e de cendres. L'amour est plus fort que la mort : aprh avoir pleuré sur la tombe bù le corps repose, il suit l'âme au lieu de l'expiation pour l'accompagner ensuite jusqu'au s6jom du bonheur où la mort n'a plus d'aiguillon et oai la chafit6 régnera sans conteste comme sans fin.

T. XXIS. 33

~h&!ls 1 qa~f: IIOu8:cLVmS!~perans; 'ha roz , nous las rriuuuu

esest-&:airé p~ le9 icewtpe; Nom naw& @re bdoli6 16 charmd de ce4 pginde - jém pat&s $& ile~vous et Sou3 vos yènx; ni la éonG taote $&emBfli) avec lagüelle, daIis aeS htrktiens pMcntiè& et am 6% coilférk!iices à h i t e la komziinSaaté, vous ODUS en; @&iei de tod nos Besoins et nous aidez de h s con; sèh. Fest en approchant des Süpbrie~f~ qnë l'on corn; prend combiè~ ils sont nos p h i et eummenl: sommes leurs enfants.

IJii iks plus kgréables safivenirs de' pot& passage a Sii i t~Frdd~di.4; mon très révérend Pare; é'est aai du

mai: Depuis ~ % ~ ~ q u e ' d e s ezpulsions, v o h pvez bien +ohlu confier à l'ancien scdl'asticat d'Aatm le p i e e soin de célbbrer le service anniversaire ponr 1,e repas de l'&me dé notre v6n6rb fonda tep^. C'est un honneur dont naus vous sommes reconnaissants; et chaque a m & nous sommes heureh de pouvoir remplir an devoir si cher & fiotre &etion füiale. VatM présence: devait donner B Cëbte toi iWte eé&&bnis aile solenfiité -inaccoutumée et un cachet tont particuUe~ de piété eomintutimtive.

C'est lk fi. P.- Rey; provincial du Nord, qni effmt le ~clitit sacrifice auquel assistaient la comnmnaut6 tont

8 entibre! de SainisFrançais et des reprbsentants de nos deux antres maisaas du Limbourg. Comment rendre ee que nans 4prodvhes alors? Ces prieres et ees ebanb qhe des enfants faisaient monter vers D i e ~ e n faveur du ineillenr des pères; I'augtiste piétimé i&molée par l'on des disciples les plus aimants et les plus aimés de Mgr DE M&db ; da vue au milien de n6ns au suLcesseur iemédiat de natre véh6r6 Fondateur, de celui qui est I'hbritier de son esvit et le dépositaire de son auto- &6 : tout avait pour nous un langage q u i était compris de nos cœurs. ~antb t , le passe tout entier de notre G&g&@tion se présentait à nous avec ses hùmbles db-

;:-mais. au : lieu. de. suivre acrée devant. le tribunal de la

. les âmesl.que..le .feu purifie, nous montions au' séjour'des élus, et notre vén6ré Pere nous apparaissait an milieu des saintes phalanges, tout resplen$issant ,de. gloire, e-ouré, des Oblats fideles qui l?ont--imi&iai-bab& qutfo&nent .aujourd'hsi sa cou- ronne.dans:le..ciel;.'~ovs ne croyions pas intercéder pour lui,.il nous semblait plutôt le prier pour 'nous, célébrer ses louanges et assister à son triomphe.

L'émotion.dont notre âme était remplie s'accrut en- core , le +soir, mon très. rkvérend Père, lorsque vous bous. réunlks une dernière, fois pour nous entretenir des..ve~tus et de l a , bienheureuse mort de notre saint ~ondatenrrct~a-cliarit&-~a-charitb!-.~a charité ! 1) C'est

. le testameni qt?il nous aJaiss6 ; ce furent aussi ses der- nières,paroles. Puissent-elles ne jamais s'effacer de nos murs I- La .charité, oui, nous, voulons la pratiquer tou- jours ; mais venez souvent. au milieu de nous, Père vé- néré, il nous sera plus facile de nous aimer les uns les autres, car lorsq~e~vouç êtes avec nous, nous sentons mieux que nous--ne formons qu'une .même famille, et que nous sommes, 1Bs enfants d'un seul et même père : Fi16 unius v i ~ i sumus.

Depuis notre arrivée dans le Limbourg hollandais, . nous avons eu le bonheur de voir parmi nous tous les

membres de l'Administration générale. Plusieurs sont venus nous prê-er la retraite, tous se sont occupés de notre bien et nous ont témoigné le-plus paternel in térêt ;

. . aussi.gardorig-nous d e leur passage un souvenir bien

de. Eège, et souffrant encore d'une chute récente, von- Iut bien néanmoins présider nos examens. Si je ne crai- .@ais de trop demander, mon très r6vérend Père, - j'exprimerais le désir qu'a la fin de.chaque semestre, ou au'moins une fois par an, un de vos Assistants viènne ainsi constater par lui-même les progrès de nos FrBres; nous aider de son expérience, Bt no& apport& à tous le .

précieux encouragement de sa présenice. Tout à l'heure; j'ai mentionné le nom du R. P. Pro-

vincial du Nord. Le R. P. REY a bien voulu suspendre ses importants travaux pour prêcher au scolasticat une retraite d'ordination, et il. a'est jamais venu dans le . Limbourg sans nous procurer la joie de le posséder quelques instants parmi nous. Chaque fois il y a pro- duit l'effet d'on beau soleil au milieu du brouillard. A sa vüe, tous Tes misages s'illuminent, parce -que,sur le

, . sien brille le reflet de l'extrême bonte de son cœur. Plusieurs de- nos Fréres lui doivent, après Dieu, la. grâce de leur vocation ; tous Ie chérissent et le vhé-

@ rent. Ils me sauront gré de dire ici, en leur nom, à ce bien-aimé Père, qu'ils lui sont vivement reconnaissants . de l'intérêt qo'il leur porte et du grand bien qu'il leur a fait. . .

Je ne puis nommer tous les visiteurs que nous àvons eu le plaisir de recevoir A Saint-Francois. Il nous en est -

arriva de paftout et quelquefois même de loin: A u mois de janvier 1889, Mgr GAUGHRAN, vicaire apostolique de lPÉtatlibre d20raIige, daignait apporter à quelques-uns de nos scolastiques les grâces d'une ordination et nous faire tous jouir de sa présence au milieu de nous. Sa Gran- deur fut suivie de près par le R. P.' CRÉTIXON; du même

an enteare la. snldat 40 retour dans ses foyers aprhs une campagne & il a beaucoup souffert et où il s'est cou- ynrirt de gloira. Leut: parqIe reque les cœurs, et elle y

i 3hmerait le f& dq &le apqstoiipe, s'il n'y brQlait d48. ,88~~fhse.1ne~t qilticj cette flamme n'a besoin que q!$r@ es~wtenue. L;t.pIugart L nos FsBres scolaqtiques IlW wWmé6 dang la G~qgBgatioq par le désir des

- - --- ---- - 8- 7-" -- ( n i ~ i ~ ~ . ~ @ w g 8 r e s , et s'ds sont Pr&& a aller partout a& l?oUissancs les enverra, nratiquan t ainsi la sainle iediff6~ww dant le religieiiq qe! doit jargais se dkpartir, ils n'en çbntbuent pas moios de répéter ap .fond de

. ]iW cWUT se qu'un de nos poètes disait, en leur nom, à 8, G;. M i G A ~ G H ~ ~ N ;

11 est trop Vrai, les o&rbs sont rares. Si Dieu voulait, comme au premier coup de clairon Trépig~e le cqursiar, cette vdente. jeunease,

Votre Grandeur la v e e t S'+lancer pleine'd'allégresse

Sur vos pas; et rien ne l'pffraiprait : Ni saa~ifices, qi dangers, ni temp6t,es,

. \a mo@; % vous nqus ouvrez avec éclat La route, MonËeigperir. Dieu nous arrkte, Mais agrbez du. moins que nous vaus-fassions féte.

.;. !.? , > <

, :BuisfNe je-: mrle des visitas que sous avons reçues

- dew a eu la bonte de venir parmi nous ordqnner'po? cheis Frères scolastiques et répandre sur tous leç

9 .

membres de la ~ommunau té ses paternelles bénediç- tions. pour nous procurer cette joie et nous rendre cet important serviae, elle a bien voulu 's~spendrq les courses ,et les travaux apostoliqaes àux&~els elle*. q iivre ionstamrnent dans le vaste diocèse de Cologne; et elle n'a même pas ~eculé devant des dérangements, des voyages et des fatigues considérables : circonstances qui nous font encore mieux comprendre toute l'étendue de sa bienveillance à notre 6gar$ Les lettres s? bonnes qu'elle a bien voulu nous écrire pour nous donner l'as- surance que malgré ses nombreuses occupations et taus Jes obstacles qui pourraient surgir, elle s-errai àu milieu de nous,, au jour marqaé pour l'ordination ; les -paroles affectueuses qu 'eh a daigne nous adresser (une fois entre autres, elle a eu I'amabilité de nous dire qu'de oe doutait point de la ferveur .d'une Soci6té qui a don& % la sainte Église le regretté oardinal GUIB~BT) ; tout cela, et mille autres choses encore nous montrent qu'en MW FISCHER la Congrégation a trouvé un bienfaitaur, un protecteur, un pére.

Tous ceux qui ont eu le bonheur d'6& ordonnés par ce vénéré prélat n'oublieront pas sa piété si &difianle, ni les larmes qui coulaient de ses yeunau. rn6rnBnt oh il leur imposait les mains. Partout où les enverra la sainte obRissance, comme le lui disait au nom de tous le R. p. Supérieur, dans les pays civilisés ou chez les infidèles, auprés des sauvages de i'~rn8rique du Nord, au milieu destribus cafres du Zululand, bu Transwaal

Yi%.-

'&*& , , .~reé-&at'e, on bied lparmi les Tamouls et les Sin- ife j2le déXeyl&i, p m o u t ce2souvedr les accom-

'<" ,< ..r'.. p ê p e ~ a : é t lëu$fërs' du bien;.Et si, au milisu des luttes let. &fi' *fatigué& "qui les attendent, ils sentent parfois leurs-forces défaillir, ils prendront leur feuille d'ordina- 1ion::qui ni& 1e~:quittera jamais, e t le nom vknéré de M~+WHER, non moins que la vue de ses armes, relèvera leurkouragë et leur'donnera la force de continuer à travailler e t B souffrir pour la gloire de Dieu et le salut &s%mes: L'ancre de 1:espérançe et le dauphin qu'elle 4oktiénG-leuGdiront qu&.les rudes Tabeurs de l'apostolat nefre&eroiit;pas sans b5cornpense, et que celui qui com- batVpour le Seigneur peut toujours compter sur le s~cbuhs de san bras. ~ ' a l ~ h a et l'oméga leur rappelle- ront que Dieu seul doit &trsIe principe et la fin de toutes leu'rs œuvres, et qu'enlni seul ils doivent aller puiser les grâcesqet la vertu qui font le bon missionnaire. Enfin, dans-la devise : Nemini obesse, omnibus prod e, ils trou- veront-le *résu'm6 de -leurs devoirsde-prêtres et 'apatres

1 I -de 3dsus4hrist. ~n la lisant, il leur semblera entendre le. p'r6la-V qui les a ord~nnés leur adresser ces mêmes paroles e t leur dire : Prenez garde de déchoir de votre belle vocation ; faites du bien, faites-en à tous, faites-CR le,plus possible. - Clest ainsi que son souvenir les aidera toujours à bien remplir la mission que l'Église a confike notre petite famille religieuse : faiire du bien' en travaillant au salut des ames, mais surtout des %mes les plus abandonnéei : E3angelizare paupem'bG nz2SZ't me. . Mgr FISCHER bien voulu accepter la vie de notre vénéréFondateur, que le R. P. SupBrieur lui a offerte en témoignage de sa profonde gratitude et de celle de ses anfants. Cette vie nous représentera tous auprès de Sa Grandéur ; sans cesse elle lui dira merci de notre part

veut' 'encore nous faire. . - , I T u ~ visiteur que je ne puis oublier, c7est.le R. P. Lw& -IZUËL, de la Compagnie de Jésus, auteur d'une'thdologie morale tr&s estimée et très répandue.

De passage CL Bleyerheide,il voulut bien accepter notre lllvitation et dîneravec nous. « Lorsqu'un illustre person- 'nage nous fait l'honneur de s'asseoir à notre table, dit le R. P. Supbrieur, après la lecture de 1Xncien Testa- ' ment, nos saintes Règles nous permettent àe causer-pen- .

'dant le repas : Tu auiem, Domine, miseretDe nobis ? - Deo grattas! 1) Et tous nos scolastiques de se demander quel pouvait être ce visiteur distingue vers lequel ils avaient déjà discrétement tourné leurs regards. Son nom fut bientbt connu, et l'on ne tarda pas à voir éclater sur

'

tous les visages la joie que l'on Bprouvait à contempler le célèbre théologien dont on avait si souvent entendu invoquer lpautorité, en classe. Ceux qoi s'htdent fait du grandmoraliste I'idr5e d%nXIIemarid 2 Ba-hau'te stature, ' . . aux larges épaules et la tête carrée, durent en revenir et se rappeler que dans un petit corps peut habiter un . grand esprit. b .

Le B. P. L E ~ I I U U L doit avoir une cinquantaine d'an- nées, et il est d'une activité qu'aucun travail ne lasse. '

Sans parler de l'édition de sa théologie qu'il donne tous les ans au public, il collabore régulièrement à plu- - . sieurs revues, réédite d'anciens ouvrages, prépare des mémoires pour divers congrès, répond de nombreuses . consultations, etc., etc. Il nous fit presque eSp&er des cas de conscience dans le genre de ceux de Gury, et Q ce propos, il nous féiicita hautement d'avoir introduit au scolasticat une classe de casuistique par semaine. Après diner, sur l'invitation du R. P. SupCrieur., il-consentit à adresser quelques mots aux frères scolastiques. Dans un

@nt ceues dl&& il y* a eu plusieurs +scus@aqs publiques . % ,

,oi)'yo~ $est aqqp6, sqccessivement du socialisme, de ,ses g p e s , el de ses remèdes, de l'intervention de l'État , ., . pqur,@er . . .M.J.- le . pipimum du salaire et'le maximum de la jpYpjede tr?$l,&., eto. 11 paraît meme qu'on aurait .examin$ qyelle, e j l a , meilleure forpie cle gouvernement et @ la q$ubJique p'est pas prégrable à la monarchie. k > , 3 .-4,

Br& n;a-@qirdé les-problépqes les plus actuels et les . * . .., .? 9 ,pIus,épinp~ , ,... ,.& d i 1'6qonomie sociale et politique. l e n'ai pas à dire si les s6aqc.e~ ant parfois été bruyantes et si les avis -se sont partagés. LBon XI11 lui-mêwe ne semble pag a ~ a i r dussi à unir les esprits divisds, daque parti se p b u Japt .dk ,quelque passage de son encyclique De candit im opjpitynp Syr up point d\i moins, tous sont d'&ord avec 18 Pape, avec le R. p. & E H ~ U H L et avec - $ous,les, Bons catbdfques. : le prob.kme social ne. saurait &Ge. r&@u sans le owcours de l'Église. Il faut d6nc que s e ~inis'tres, que lespretres aient dans leur eaeur un veritable, amoùr pQyr les classes ouvrihres, qu'ils s'oc: cupent de leurs iqtérêts afin de les attirer à eus et de 1,e.ur faireacce~tq le. reméde au mal daat elles souffrent et$ont lq, soei&6 taut ~ t i b est qenacke. . P est temp$, mon très révérepd Père, que je me

- 545 - uvieae de'la promesse d'être court, que j'ai faite en

o&nençant. Je ne croyais pas qu'il me faudrait tant d'espace pour mettre si peu de choses. Je termine donc en remerciant le séraphip @'Assise et son aimabIe dis- ciple, 3e saint de Padoue, de toutes les faveurs qui nous qnt été accordées par leur intercession. Puisqu'il ne nous e$ pas donné de rester plus !ongtemps dans la maison confiée % leur garde, qu'ils daignent etendre lehr puissante protection sur notre nouvelle demeure et nous obtenir la grbce de nous attacher de plus en plus aui devoirs de ' notre vocation, la pratique de nos saintes Règles et 'à l'amour de Notre-Seigneur Jésus- Chcist, la pierre éprouvée, angulaire, précieuse, qui porte le'fondernent de notre édifice : Zapidem prohztum, anguia- rm, pretiaszsrn, in fundamento fûnda (Isaïe, X;EVIII, G) . Appuyés sur cette base inebranlable, rudicati et saperce- dificati in ipso, loin d e nous ressentir du mouvement des choses qui passent, nous nous forfifierans chaque jour dans l'homme intérieur atin de mériter d%tra ëomblés de. toute la plénitude des dons de Dieu : Virtufe corro6orari per sp.irzfum ejus in interiorem hominm. .. ut impleawinz in omnem plenitud2nm Dei. (Ephes. I I I , 16,19.) g

Veuillez agreer les sentiments de p~ofond respect avec lesquels j'ai le bonheur de me dire, mon tr4s révé- rend e t bien-aimé Père,

Vote obéissant et aifeotionné fils en NotFeSeigpeur et Marie ImmaculBe.

M. B&RN~D, O. .Y .. I.

-- -

' .

? . - , , 1 , -. . - II

Saint-Laurent, le 26 aoiYt 1594.

- La retraite qui, chaque année, réunit3 Sainte-Marie de Winnipeg tous les Phres du Vicariat, venait de se ter- miner comme d'habitude par la rénovation solennelle des vœux; La prksence au milieu de nous de Mgr TACE&, .archeve&e de Saint-Boniface, et de Mm GROUARD, vicaire

.

apostolique d'Atliabaska Mackenzie, qui au dernier moment :airait bien i u l u remplacer, comme prédicateur le R . ' P . ~ ~ P E R , empêché par la maladie, avait donné à cette cérémonie toujours si belle un caractèie particu- librement touchant. Voulant ne se distinguer en rien de leurs frbres en religion, les vénérés prélats avaient #déposé, pour la circonstance, tout insighe épiscopal, et c'est revêtus de la simple soutane noire, et portant sur leur poitrine la croix.de missionnaires Oblats, qu'ils &aient venus, aux *pieds des .saints autels, renouveler leurs engagements sacrés.

Déjà la matinée s'&ait écoulée, nous laissant la plus douce impression de l'Ecce p a m boam, chanté par le Prophète, quand le R. P. BAUDIN, représentant du R. P. Vicaire, convoqua tous les Péres dans la salle des exercices. Ils'agissait de fêter le R. P. D ~ D U R A N D , doyen @es missionnaires Oblats canadiensrfrançais.

Cinquante ànnées de prêtrise se présentent si rarement,

nt; dans- notre Congrégatioo,;que nous, ne pouvions ' ' s l'oubli cet he.ureux ,événemen$. . . , . , :. . ; , . BAUDIN, prenant la parola, s'cqrima Zi &o

près en ~s termes : u En l'absence de notre R. P. Vicaire, j'ai étél char&

par- lui de vous présenter, en son nom, les félicitations I -: - de. ton4 les Oblats réunis Zi Sainte-Marie, ainsi que de

c-. dn.Vicariat qui, pour de bonnes raisons, ont dû rester à leur poste (1).

n. Voici la lettre que le R. 4. Vicaire~'vous adresse ii ccasion de votre Jubilé sacerd~tal :

n REVÉREKD PERE, «.Je me réjouissais d'avance à la pens6e de l'honneur

, qui th'était réservé de représenter le'^. R. P. Général, - - -, - le Vicariat, la Province du Canada, et la Congrégation '

- - tout entière pour féliciter le premier Oblat canadien- francais de la grande faveur qu.e le bon Dieu lui fait d'ar- river à l a cinquantième -. - année - - - - de prêtrise. --.- Mais l'homme propose et Dieu dispose. Cependant, veuillez croire; . . révérend Pére, que je serai présent d'esprit et de cœur quand vos Frhres en religion vous présenteront leur bou-. quet de fête. - Vous êtes le premier Oblat canad&n- français. Honneur à vous, révérend Père, qui avez montré la voie à cette foule de nobles et dignes Oblats, ' de vrais évangblisateurç des pauvres, de missionnaires

"

zélés pour la recherche et. la conquêle des âmes les . - plus abandonnées ! Honneur à notre Vicariat 05 vont se

célébrer vos noces d'or! Je remencie le seigneur des -b6nédintions 'sans nombré qu'il a daigné rhpandre sur vous. Votre mission a kt6 fructueuse : sur votre passage,

1

(1) Etaient absents : le R. P. CAMPER, vicaire des missions, retenu par la maladie; le R. P. GASCOK, son inûrmier,.et le R. P. DQZOIS, chargé du soin de 1'Ecole industrielle B Qu'Appelle.

A ces heaux sentiments, continue le #: P. BAUDIN, ~er&ttez-!no,hy ~ 6 6 r ë n a Pare, 0s joindre les nbtres, iit ae vous di& coifilien edus soirimès heureux de vous aY$i $&Pi &US; s6usy le doyen des missibnnaires . I,., 1

Oblats &&ieiis-bii~&. A$& Ië R. P. Viciiire, noiis reb&&ns Dieü dé Wü1 iVoP kddotd6 uhe si longue et i$$eqê-carrikké' siêèfdtjtd6. Ët d - coiidert avec notre $! /. ~.'%6h&âl, &tië R. P! fciikt!, W ? e rbv6rendis- sime ~ r c k e v ~ & e , aVèd sri Grandeur M@ dqIbbf.a, et avec la Clbngrégation endQfe, &iiS vous dïs&s de tont cœur : Ad multos annos! ! ! »

Ch présenta alors 9: ce difie vétbrafr du sanctuaire, bmme cadëani dé f&e, une chashbb d une dllape do&dés psi lé ~ i ~ h + i i i t de saiid:f3dddce ; un missel @e;t bar le R. R LEFF.&VRE @oui lh Pfo3hke dri Cadkda, et.*un podràïti du fi. P. ~l$vidtf bo~&ead~, don du - &: p. G&i &fféAeak de

^,,Z?..- . . " %F%S ;é&6 '86 . cetté tbubhdiite Eihnifestation, le . , .bris- c.115; .;:if, . *:@.%ND tbih6ié;na sa redoflIiaissance pour les ho&. gui. lai étaient offerts et pour les sentiments que 00s-Rtères venaient de lui exprimer. I1 voulait parler encore.... mais, suffdqub par l'émoaan, ses larmes

u D m quelqü& heures un demi4ikcle Se sefa écdullb depuis le jouP que, prosterne an pied du sanctu&ire, - vous aseeptied le h i p e u r pour Votre p&tbge et lai Goiisasriez vos affections et votre existence tont entEPe; Ciqua&e années de vie sacerdotale, d'apostolat labo. ~ i e u x et de dévouement pou~.ple salut des âmes ont couronhé votre front &lauch dans le service du Sei- gneur.

« Avec voas, nous venons retnk~cier ie TrGs-Haut des nombceuses grâces qu'il a répandues sur vuas, k t 9ùr les . ,

BdBles par votre rninist8re. ' « Ils sont nornb~eux ceux qui detnain élèverant leurs .

oœurs vers Dieu, pour le bénir dei vous avoir consertrt9 pour voir cet heureux jour, En effet, pendant trente ans, la capitale de notre pays a.& témoin de vos bbnoes œuvres, de votre zèle pour la religion.

r Toute une gbnération, pouP ai& dirb;it été, EL Ottawa, . .

. baptisbe, oat6chisée et dMgt5e par stis sages conseils, dans las sentiers de la vertu. Que de &s&res volis-y &Pei '

consoldes ou adancies, que de guérisons spirituelles vous y avez opdrées i 11 serait impossible de donner une faible idee des travaux considérables entrepris, continu& uu terminés par voQS6

a Parmi le concert d'actions de grâces et de louanges

Dieu>! 11; est, un souvenir que nous sommes heureux ayjoord'hui d9é?oquer. Vous avez éte, min révkrend Pere, le premier Canadien qui soit entré dans l'illustre Congrégation dis Oblats de Marie Irnmaculbe, congréga- tion qui-a ,porté dans toutes les parties du Nord-Ouest les lumières de l'lÉvangile, et qui envoie encore tous les ans ses vaillants missionnaires jusqu9au littoral de la mer po1aire;:Ah !vous 6tiez:~aiment digne, parvotre amour des sacrjfices, d'appartenir à cette brillante milice, de- vorée du désir de gagner les &mes & Dieu. Vous avez vo,ulp,consacrer le soir d'un beau jour à notre province, sur les bords de l'Assiniboine,. dans la retraite, le silence et l a prière; vous êtes venu loin du bruit des hommes, vo,us recueillir un instant, avant d'entrer dans le royaume de la véritable paiz.

«.Vous, .pourriez 2~ 'bon droit, en contemplant vos longug années toutes remplies de bonnes a ~ v r e s , ~ v o ~ s h i e r aveye psalmiste': n Eœc facta est mihi quia jus- «. t@cat:iOnes t a s expuisivi. - Ce bonheur m'est arrivé .« parce que. j'ai recherche vos commandements. » Avec

- WUS, osons en ce moment : Deo gratias. Que Dieu soit . b6ni pour tout 1; bien qy'il vous a permis et qu'il vous

permet encore de faire,

uissent-elles être nombreuses les années que le us, réserve pour le boqheur de ceux qui 'vous sont s et l'édification de tous les fidèles 2: C'est là le

que nous formons tous en ce moment. 1)

En réponse à cette adresse, le révérend Père rappela 'las souvenirs de son entrée dans la CongrQation et de son él4vation au sacerdoce ; il remercia l'assistance de l'aider à rendre grâlces à Dieu pour tant de faveurs, et il l'invita à s'unir B lui, le lendemain, pendant la messe qu'il'devait dire pour célébrer ses cinquante ans de prê- trise et d'apostolat. .

S. Gr. MP TACHE entra alors dans le salon, suivi do son vicaire ghéral, le R. P. ALLAF~D, O. M. I. Un magnifique calice en or, don de MG l'aqaevêque d'Ottawa, fut présenté au R. P. DANDURAND par M. Germain, ancien paroissien de l'&lise de' Notre-Dame d'Ottawa, que le Révérend Père avait marie il y a pins de quarante-six

- ans, et MW TACHE l u t une Iettre de Mgr D~THAMEL, ëxpri- mant tout son regret de ne pouvoir être présent à cette , belle fete.

Le lendemain, 10 septembre, à dix heures, les cloches @

de la cathédrale appelaient de leurs sons les pliis joyeux les fidèles à venir se joindre au vétéran du sacerdoce

. pour rendre grAces B Dieu. Une grand'messe solennelle fut chantée par le R. P. DANDURAND. On voyait au chœur. Mgr l'archevêque, Mgr GROUARD, vicaire apostolique du Mackenzie, et grand nombre de pretres, k+ rée iers que séculiers.

. Après l'Évangile, MgZ TACHÉ fit le sermon. Commentant ces paroles : Ego sum'via et veritas et vita, il exposa dans un langage magnifique les grandeurs du sacerdoce catho- lique; puis s'adressant au R. P. DANDUFUND :x Ce sacer- doce, lui dit-il, vous l'avez reçu il y a cinquante ans ; vous

T. XXIX. 34

Bterr:depmii',prb, .ahail@ dei monber la voie, d'y con- dni~&et.d'Y;qaiPtenu\;:ai&bw du .ea~erdace,~ vous avez enséigo6- les, ohoàbs mintes, dest&dire k vente. VOUS avez été la s a d c a t e n r de la diviner Victime. Pendant les longues années d'un ministére laborieux, que d'ames YQu~: avez mnduites dans sette voie par le saint bap- W a 1 . .Qus..Ba- p6oheurs vous avez ramenés dans oette voie ein; a9&Bt voa larmes aux leura dans le sacrement derqyh&me, e a les r6eoncùffand avec le Dien qu'ils avaimt,bfîem6 1, Que de pauvres mourants vous avez aÉisist6s an momept suprams, leur donnant lJExtr6me- Onction, leur prodiguant les encouragements qui les aidaientf& mourir dans le Seigneur 1 Que d'unions vous av9z bthie~,~ef que:de orayants ces unions ont donhks il

C ~'hgliss 1 ~Wsb avez savouré le bonheur de prkparer des milliers.d4bea-8 la' r6uqption du SainbEsprit, et le bon-

" heur plus.gand enaare de prhparer de jeunes 16dbes aux gr&aes:de: i?grdination. -T zii Depuk c@qWnte ans, vons $tes sacrificateur. Des miliieaide fois, la.di(Fine Vi.ctime est descendue du ciel à votre voix ponr s'immoler sur i'autel entre vos mains. .Ra centaines de milie fois, vous .ave5 distribu6 le pain des anges aux fiddles que vous readieir désireux de cette &abte manducath~k, Ik, Qontinuee, mon rhv6rend Pére, 6:tts.vie aaoerdehlependant de longues années. Oui, ad &#@a annoa!. Et quand votre oami8re mortelie se ter- ~b@a> VQUS ires àu ciel recevoir la couronne de qloiw e i d'iyortalit6 .promise aux pr&t~es de ~6s-;s=~hrist, car vous êtes prêtie pour 1'6ternit6 : Tu es srnerd09 cfmm. *

- 2 .:&3&>~s 13 msse, les catholiques de Winnipeg rappe- ~~~~~ d a ~ ) 8 me Bloquente adresse la part glorieuse que l e . h & : h p ~ f ~ i ~ ~ n pï4t .au mervailleur développement d~:@%bdaaa le Canada. En 1844 cette Église ne camp-

&& .les plus doux et les plus fortifiants souvenirs. Une d&tm fois nous redisons an vénérable jubilaire : Ad h-i&lto$ annos] . .

8. &. GANPEAU, O. M. I: 1

IJN GLORIEUX ANNIVERSAIRE.

De grandes soIennit6s se prdparent dans notre Bglise de Saint-Pierre à Montréal (Canada), pour les 7, 8 et r

9 d6cembre. A la joie de fëter l'immaculke Conception . vient se joindre, cette année, celle de cklbbrer le c h - qumtiarne anniversaire de I'arrivAe de nos Pares au Canada. Il y a en effet un denii-siècle que les PP. HONO-

--- ~AT;'BAUDW, ~ G I E R et TELMON, accompagnés d e deux . >

bons Frhres convers, les FF. Rem (Louis) et B A S ~ E (i), mettaient le pied sur cette t k e qui devait devenir pour tant d'Oblats une seconde patrie.

9 Quel chemin parcouru depuis cette date du 2 dé-

cembre ! que de grandes et belles œuvres accomplies ! . que d'&mes sauvées! Le grain de sénev6 est devenu un grand arbre qui étend ses rameaux sur presque toute IIAmdrique du Nord. La semence a fr;ctifid au centuple, rhlisant la parole du saint Fondateur, qui Bcrivait dans son journal- : CC Ils honoreront notre petite et humble

. Congdgation, qui ddploie son étendard ponr la preaniere fois hors des limites de son berceau, et ils attireront, par

(1) Le Frère Roux (Louis) vit encore. C'est le doyen de nos Frères convers. Il n'a jamais quitt6 le Canada où l'obéiasance l'a envoyé, il y a cinquante ana.

lqur.,saintetb et les efforts deleur zèle, la bhédiction deDieu, non seulement sor 19<auvre qu'ils entreprennent, mais sur $oute la Congrbgation au nom de laquelle ils vont combattre. ))

,, Lk cette occasion, les journaux Canadiens ont publié, 'sur les, travaux des Oblats au Canada, un article qu'on nous saura gr6 de reproduire. Ce tableau, tracé par une main impartiale, dira mieux que nous n'aurions osé le faire nous-mêmes les bénbdictions qu'il a plu Dieu de rbpandre sur notre famille religieuse.

Permettriez-vous à un ancien citoyen du faubourg Québec de venir esquisser à grands traits l'histoire des cinquante ans de zhle et de sacrifices, que nous nous proposons de chlbbrer les 7,s et 9 décembre prochain ? J'ai eu la bonne fortune de pouvoir suivre de prhs les muvres4mmenses des révhrends PBres Oblats de Marie ~mmaculée au Canada, et je ne doute point que vos lecteurs n'en lisent avec intér8t ,l'analyse rapide que je vous envoie.

Ce -fut tout un événement dans le pays que l'arrivée des quatre premiers Oblats. à Montrhd ! Us étaient les prgmiers religieux que l'on voyait depuis la conquête ; eh puis, ils venaient de France, sous le patronage d'un &1at que l'Église de- l o n t d a l avait déjà appris à esti- Fe r et à aimer! kussi, Mcr Bourget, qui les avait tollt d$md installés à Saint-Hilaire et à ~ o n ~ u e i l ; songea- kil bientôt à leur ouvrir, dans sa ville Rpiscopde, un

. champ plus vaste et plus adapté au !but avoue de leur .institut.

Le faubourg Québec n'était pas alors ce que nous sommes tous fiers de le voir aujourd'hui. C'était le refugé préfér6 des pansres de MontrBal et des campagnes

simiromantes ; et, comme toujours en pareil cas, c'était aussi le rendez-vous de toutes les misbres morales qui ont la pauvreté pour cause. En les appelant à: ce poste de dévouement, Mgr Bourget savait que le cœur des a

Missionnaires saurait s'élever à la hauteur de leur tâche et s'ouvrir, par un zéle aussi discret que constant et actif, le chemin des âmes qui leur étaient confi8es. Son .espérance fut plus que réalisée, et, avant de mourir, le saint W q u e put voir plusieurs églises s'élever autour de Saint-Pierre, des paroisses florissantes se former, et, ce qai est mieux- encore, ce quartier de sa ville épisco- ' '

pale devenir l'un des plus remarquables par la piété et Ja moralité de ses habitants. - Tout en faisant cette œuvre, les Oblats étaient bien loin d'oublier celle plus importante encore des missions.

Appelés partout, ils allaient de village en village, de ville en ville, semaient partout la vérité évang6lique et entraînaient nos populatibns par leur parole ardente et vive. Queue église n'a pas entendu la voix de ces ap8-. tres? Dans quelle paroisse leur zéle n'a-t-il pas produit des fruits abondants de vertus chrétiennes? Combien d'&mes sont au ciel qui leur sont redevables du sgut !

Mais le zèle est un feu qui ne s'arrête que faute d'ali- ments. L'aliment ne manquait pas alors au Canada. y avait, sur. les conlins de la forêt, une partie du vaste

1

ch6ritée diocése de Montréal, toute une rt5gion aussi dé, des secours religieux que d4pourvue des biens de la terre; Bytown en était le centre. Les Oblats y coururent.

c :

Depuis l'orignal jusqul Mattawan, le long de la Z

Grande-Rivière et le long de la Gatineau, depu" Ottawa 5

jusqd& l'eml>ouchure de la rivière Désert, ils batirent r

des chapelles de mission, donnkrent aux rares catb0- I E q u ~ les soins qu'ils attendaient et préparecent l'avk- ,ment d'un btat de choses plus satisfaisant. Quand le

mome~f Eu,tmn&l'ua d)ew - d e W lepemier M q u e $$ta&:;: ieq autres poussbrent pius loin leur a&re d'abgégatian 6t :laissbrent.au der& shnlier les paroisses qir'üaavaient %%&lia. Les Oblats peorent aujourd'hui, des-pastes p'ib oucupdnt sur t~ddeux rives de l'Ottawa, oontempkm avec un.lggitime orgueil deux diocèses qui le& doiqent en partie leur existence.

Ge fut en. poussant ses- reconnaissances vers l'Ottawa que la petite am& de missiwnaires rencontra deux olassea.d?hommes:poitr lesqtlels& eurent et ont encore il se' devdher : l& hommes de ihaatier et les sauvages. On les vit, d8s lots* shfoncer dans la foret et courir le long des rivi&res B la recherche des brebis 6garbes. Albany et Maose Factory sont écrits en lettres d'or sur leur banni& immaculée, et rappelieat, avec des vic- toires, demdes sacrifices d'hommes et d'argent. . , Il m'e&t At6 agrbable 'de suivre nos valeureux mission- n&es sur cet immense champ de bataille et de les mon- trèr an3t prises avec tontes sortes d'obstacles et de souf- fiance. Mais, pendant qu'une aile de l'atmée s'en allait aindi tl la'eonqbtte des &mes abandonnees,une autre plm- tait sa tente sous lbs m&s de Qnébeo, et bientôt enva- bissait l'on de ses faubourgs.

C'était le plus délaisse et le plus pauvre, qu'en ont-ils fait? L'un des meilleurS, Il .y a quelques annees, nous li- sions 4Ùe:dejanvier B ~anvier,non moins de 100000 com- munions -avaient .été donn6es dans l'église de Saint- Sauvsurb De Qtibbeo aussi, comme d'Ottawa, l'armbe débopda pliis loin ; il 5' ,avait des sauvages, ils allèrent flW.loin et p6nétrbmt le long dit golfe jusqu'aux @Wés de chasses des Micmacs, des Montagnais et des . IP.a'd1îtlppts..

en Gltneda, et de ce qui restera dans Yhistoim leur doire exclusive : les missions de l'extrême nord, Combien .de fois nous avons vu, les larmes aux' yeux, de ces ara. vanes d'apôtres arrivés d'Europe compléter leurs cadres .

au Canada et partir gaiement pour ce qui forme aujonr- d'hiii les immenses diocèses de SaintBoniface, Saint. Albert, Prince-Albert, du Mackenzie et de New-WeçG minster. Allez d'un bout à l'autre du Nord-Ouest, sous la tente du Cris ou du Montagnais, sous la hutte de glace de l'Esquimau, au milieu de La prairie, dans les' mines - de la Colombie britannique, sur les pics des montagnes Rocheuses, partout vous rencontrerez l'Oblat. Il y a un an, pour la première fois, la province ec~lésiastique de Saint-Boniface tenait un concile sous la présidence de son vénbrable archevêque .? tous les évêques étaient Oblats, et grand nombre des pretres présents Ataient fiers d'être de la même famille. vais 18, comme B Ottawa, aussitût que la civilisation arrive, ils laissent la place au clerg6 s6culier et s'en vont plus loin d6fricher une terre . plus aride et plus abandonde.

Montréal peut donc, avec raison, s'enorgueillir d'avoir Até choisi comme le centre d'oh ont rayonne ~ O U S ~ C ~ S

dévouements sur notre cher pays. Je serais injuste si je ne mentionnais aussi que c'est de Montreal que partirent ' les premiers Oblats qui évan&liàrent les $kits-Unis. Aujourd'hui, leur nombre a tellement augment6 et leun ausres ont pris de si grandes proporlions, qu'&$forment une province s(par6e. Ils sont dans la N O U V ~ U ~ - ~ @ é - terre, ils sont dans l'État de New-York, ils sont au Texas ; ils 6va&+lisent les Canadiens, les irlandais, les negres; . ,

ils daos les villes, dans les villages, dans les COR-

trées manufaeturi(rrs et dans les quartiers riches ; par- tout ils son( bien reçus, pame que paphout ils sont les hommes de Dieu et les hommes des pauvreS. V ~ U ~ B la

:di~iiie*~rosidence b6nir de plus en plus leur œuvre de &dntGtdde' paix 1 - ; ~ b i ~ ë s ~ u i s s é rapiaement Üne grande et belle page de aohe' bist6ir& JeJm'en mudrais si, avant de finir, je ne di'sais:aussi dans SBducation du pays, les Oblats ont fdt4eurrnarqiw. Quiconque visite Ottawa et voit l'Uni- +er& catholique qu'ils y ont bâtie e t qu'ils font pro- gresser rapidement, ne peut manquer d'admirer l'éner- gief avec laquelle ces1 hommes de Dieu savent se faire -tout à tobs afin de tout gagner Jesus-Christ. , -Certes, les citoyens ' du faubourg Qu6bec s'honorent grandement en voulant célébrer le cinquwtième anni- versaire de l'arrivhe des Oblats en Canada. Mais, pour- quoi ne le Orais-je pas, puisque je lé pense? le pays entier aurait le droit, peut-être meme le devoir, de s'as- socier à leur fêh. Les Oblats ont travaillé partout pour la bien de notre peuple.

' , UN 'ANCIEN CITOYEN D U FAUBOURG QUÉBEC.

. . L'ABBÉ COMBALOT

CONCEPTION.

WAntoine Ricm, B qui la l i t t h t u r e contemporaine doit u n si grandnombfe d'ouvrages d'histoire et de pieté, vieht 'de publier sur l'abbé Combalot un volume biogra- phique plein du plus vif intérêt, et qui a valu à l'auteur les plusflatteuses félicitations. Nous sommes heureux d'y relever quelques pages qui mettent en un beau relief la

. dhotion du célèbre missionnaire pour la trbs sainte viérgej et ses relations avec la Congrégation des Oblats dé 3+larielmmacui6e. '

.! a a ~kueil l i comme un frkre dans la famille spirituelle -de Sabb6 Eughne de MAZENOD, M. Combalot voua dès lors 2& grahd cœcr, (( grand comme le monde D, dira-tiil G ' j o u r , Ia dernière fois qu'il eut B parler devant son Vieil ami devenu évêque de Marseille, un culte recon- :Iiafssant et quasi Hial. - t( A Marseille,il trouvait, au point.de vue des doctrines

' romaines, le terrain admirablement préparé. Le fonda- leur des missionnaires ObIats avait inscrit, en tête des constitntions de son ordre, que tous ses membres pren- draient l'engagement .. . 'de suivre, en toutes choses, non seulement les doctrines, mais encore les simples opi- 'aioos en faveur à Rome, toutes les fois qu'ils se trou- veraknt en prhsence d'un point - 5 controversé en fait de 'dogme ou de morale. C'est dans leur église que venait -d'Mre dressé le premi.er aitel et inaugure en France le culte du bienheUreux Liguori; dont les missionnaires prêchaient et pratiquaient la théologie anti-jansé- aiste-(1).

(( La correspondance du Pére TEXPIER (e), premier compagnon du Père de ~ E N O D dans la fondation des &

Oblats et second vicaire général de Marseille, est rem- plie d'effusions reconnaissantes à l'endroit de l'hbte des Oblats. Le Pbre TEWIER l'avait invité à prêcher t'octave de Notre-Dame du Bon Secours dans I'Cglise du Calvaire :

c Les gens. 6crit-il à la date du 28 novembre à -M. de « MUENOD qui n'avait cessé de l'encour'ager A surmonter

(1) L'est par l'inspiration du fondateur des Oblats et par ia plume dn P. JEANCARD, missionnaire de cet Institut, que fut publiée, en janvier .l8%4, 1% première Vie franpaise du bienheureux Maris- Aiphonse de

(2) Le P. GUIBERT, plus tard cardinal archevêque de Paris, par- tagea i~ les sentiments et I'eslime du P. TENPIEK pour hl. Combdoi, 3 qui'ii voua B celte époque une vive amitié.

« les - craintes, que l'imp6tuosit6 naturelle de l'ardent < .. a missioqnaire- impir@t d'ab?- au prudent supérieur n vi@é#maire, b s gens se, mettaient les uns sur les

,' (4 aut,res pour pouvoir assister aux sermons. M. Comba- t( lot a des talents très distingu6s ; il est en même temps

plein de piété. Nous avions eu la pens6e de lui faire SI prgcher une retraite au clerg& mais nous y avons (C renoncé faute d'un local convenable. M. Combalot (( commence aujourd'hui à Saint-Ferré01 la station de cf =vent ; il prêchera l'octave de 1'ïmmaculée Concep- n tion, qui sera suivie e u n e retraite peut. les hommes (1 qui se terminera le jour de Noël. M. Combalot élec- cc trise son auditoire et lui inspire l& sentiments les cc plus généreux de foi et de courage. Il fait des catho- n liques. Je tâche de le modérer, de crainte qu'il ne a réqeale l'attgntion de nos tyrans subalternes. On l'at- (( tendait aujourd'hui dans notre église depuis deux .$ heure6 de l-prhs-midi, quoiqu'on sût bien qu'il ne

prhcherait qu'après six heures. r,

o L'&lise des Oblats a donc été le premier théâtre des predjcsgtions ii Marsqe du grand missionqaire, qui re- v h t toujours avec prédilection dans (( cette ville inté- ressante », oh il a goûté les plus pures consolations de ses sueurs apostoljques. C'est à Saint-Rerréol, durant la retraite des hommes de l'Avent 1830, que se passa l'une des premières scènes qui firent si souvent revivre, daqs-1% capihre de l'abbé Combalot, le sourenir des traits .racont& par les biographes de Massillim .et du Père Brydaine. t( Comme il prêchait sur l'enfer, raconte a,un contemporain, l'auditoire ému et frappé de s2u- *$eur se leva &ut a coup ; une sourde rumeur remplit

l'église, puis il se fit un silence terribIe qui fut inter- ;'~mpu-eIifin - . ... . .,.. phi. ~s acciâmatibns et les sanglots. L* U cijr-neu$èmé siècle avait aussi un Massillon. »

y P O U ~ 6loigQer les vaines satisfactions de .l'amour- pFQpr0, hiassillon se renfermait dans la copsid&ation & $on.in&mité native ; Combalot, a plein de piété )), re-

2 la maternelle sauvegarde de la Reine des a@ &es, modèle et gardienne du clerg6. Les Oblats de Marie Immaculée, édifiés de sa a a I e tendresse pour ,lem auguste patronne, l'écoutaient, ravis, leur parler en abondance, durant les récréations, de cet intarissable sujet.

(t Tous les matins - et il y fut fidéle pendant tous se6,longs et nombreux séjours à. Marseille, comme plus tard pour Fourvière à Lyon - tous les matins, avant l'aube, il gravissait, de son pied vigoureux, accoutumé aux ascensions des montagnes, la pente alors si raide et altrupte de la colline de la Vierge de la Garde. Quelquefois la porte de l'église était encore ferînée. Dans sa foi naïve, n'écoutant que son cœur d'enfant de Marie, il frappait alors de son bâton contre le bois bardé de fer, disant : « Bonne mère, ouvrez-moi ! )) Il célbbrait ensuite sa messe avec une dévotion qui pénétrait le . cœur des rares assistants à cette heure matinale et re- descendait, le cœur joyeux, pour reprendre les fatigues de son ministère. -%

Du privilége de la Conception Immaculée, il n'avait pas assez d'effusion et de larmes poilr en dire les gran- - deurs. 11 s'était rendu à Rome pour assister à la défini- tion solennelle de ce dogme si cher &la piété catholique du dis-neuviéme siècle.

a ~ u a n d il revint de cette grande fête, il troùva Mar- seille frémissant de l'enthousiasme quiavait mar- qu6 ie 8 d&embre 4854, alors que la statue vénérhe de Notre-Dame de la Garde marchait dans les rues de la cité, portée par tout un peuple en larmes au milieu des tram- ports de la joie universelle, tandis que toutes les mai-

- 63-2 - \ sons se pavoisaient 'et que, -le soir, pas une fenetre de

cette. grande .ville nerestait'sans lumière, pas mgme chez l e i sc6i&atiques e t les protestants. On dit cela à l'abbé

. Combalot. U d e n failait pas davantage pour exciter son fèle. Mirseille aura la primeur. de ses rbcits. tout à 'l'heure; sur-le-champ. Avec l'autorisation empresde du R. P. FABRE, alors supérieur du grand séminaire, toutes les cloches sont mises en branle, le clergé, les fidèles accourent, on se l'est dit de porte en porte, 1'8glise est trop étroite pour contenir cette foule haletante. Celui q d écrit cm .lignes s'en souvient comme d'hier, le 'fris- son de l'enthousiasme avait dbjà gagné tous les murs, d8s que le missionnaire de Marie apparut dans la chaire. Nous le revoyons, joyeux et transporté, nous l'entendons encore, qui laisse tomber sur cet immense auditoire s& beau texte :

a - Quod vidimus, quod perspea5mus ... quod audivimus, annuntiamus vobis ut gaudeatzk, et gaudiurn vestrum sit plenum;- .

a Qu'avons-nous vu, qu'avons-nous entendu ?. .. 'Quel u spectacle a été donné ?i la terre) ... L'œil de l'homme

n'a rien vu de plus beau. .. oreille de l'homme n'a « rien entendu de si doux ... Le creur de l'homme n'a a rien senti qui puisse donner une idée de ce que nous tc avons senti ... au moment où le Pontife suprême disait u B la terre le secret des grandeurs, des gloires, des im- CC menses destinées *de la Reine de l'univers. Heureux

'

u s'il m'était donnb de reproduire le tableau de cette u scème incomparable! ... Heureux si je pouvais racon- a ter, dans sa réalité pleine et complète, un fait qui (1 a retenti dans tout l'univers ... qui dépasse 1'6tonne- - a ment ..., qui est à la fois le plus solennel, le plus

considérable, le plus colossal de l'humanité, aprhs Q lahcarnation du verbe divin ... Ce fait aura des consé-

;a.: mensité.. . . n ---:2iwGs ne ~ o n t ' ~ u e des notes prises an vol, des cris sajsis an passage, que nous pouvons ici noter-froidement siy ces pages, mais comment retracer l'enthousiaste hom- maw rendu aux prbrogatives du pape - roi, du chef

. ~ G l l i b l a de l'Église? P& commença le rbcit. Ce ne fut pas seulement une chronique vivante et, comme on dirait aujourd'hui, une photographie instantanée : c'était la reproduction saisissante du grand fait. On y était, on assistait #z cette procession des év&ques de la chrétienté prhcbdant le vicaire de Jbsus-Christ, ailant baiser ses pieds, ses mains, l'entourant durant le sacrifice... Pais voici venir le doyen du Sacré-ColIège. Au nom de l'&lise, il $amande au Pontife la grilce qu'attendent la terre et le ciel. Alors Pie IX entonne le Veni, Creator. Quel moment ! Quel chant. d&s la grande cath6draIe du monde! ... Il &ait onze heures du matin. Pie IX, assis sur la chaire de Saint-Pierre, 'ouvre sa bou'che infaii- lible. Deux fois l'émotion semble l'accabler. Deux fois, il paraît comme Bcrasé sous le poids de son sublime mi- nistbre. Enfin il domine son émotion. Il prononce. Il détinit le dogme de l'Immaculée Conception. O moment unique ! Le ciel, les anges, l'Église de la terre, ( a

hiérarchie sacrée, les peuples fidéles, l'univers attentif!. . . Tout à coup, le Credo retentit, le Credo, où la croyance dogmatisée de la Conception sans tache vient d'&tre enchâssée. Puis la messe s'achève, et le &aire du Fils de Marie entonne le Te Deum, poursuivi avec des transports

.de reconnaissance... Jamais coup plus formidable ne fut porté g Satan, à la chair, au rationalisme, 2 l'enfer.

Léloquent orateur peigoit ensuite la fete du dehors, A sir heures du soir, le dOme de ~aht-pierre, changé en une m o n b ~ e de flammes, donnait le signal de I'illumi-

\ n'&ioiWIe~ l a PüIë~Btar~~l Ie , -d& üap -mFI &@sea, des monuments, de toutes les maisons. Le quartier des Juifs ~iik&hâit~s~eridldendeii~ en' Phonnsnr de cette fille de '~ada'pr~~lk&$&,%i"érili&r~us~. Mais le coup de minuit s b ~ e . ~ t o l ~ é ' t g i r i t , :tout rentra, dans l~si ienue. Le 'a~&4oémbr6?~4~~.en%~d~en'1rêr~ dBnd'1'histoe oh il n fnserit .l'hg aea plus~~bellea pages des triomphes de l'I?@sd' i'e Jésoi ;Christ, des victoires de la Vierge f&&j$&&,, r- :

(c Ee '%dfe ' ; renai t dd glo~ifI~r @one glariihtion h@&i6?*& diflnitd et i& dc% de f6sus&hrist; %' F&dgfistB'~lbe d e JJst~s - Ohrist : 3 O la puissance i'nhillible du vidaire de 'Jhus-~hrist. ' '' damais l'o~%tsiip n'&ait apparu plus saisissant. Cette fmpropisation 40 ~&se i l i e compte dans ses plus beaux

. ., <iihl;bes oratoires, oomme dans les plus fervents t6mofgnages de sa dévotion pritrilégi6e. n

NOUVELLES DIVERSES

' DÉPARTS DE WSSIONNWS. Mgr JOLIVET, vicaire apasto- l i qw de Nstal, dont noos avions annone6 la venus en France B la fin du mais de juin, est reparti POUP sa loin- taine iPission le 19 septembre. Il etait accampagné. des W. R c m m (Anselme), du diocèse de Mende, et LE B u s (Casimir), du diocèse de Quimper, et du Frhre scoc lastique W ~ R I C H (~r&çois), du diocése de Paderborn.

Partaient en même temps et pour la marne destina- tion huit Feligieuses hospitalières de Saint-Augustin, qui vont fonder un établissement d& le vicariat de Natal.

Le P. Bmoz (Émile), du d i o 3 e dsAnneq, est parti, A la m6me date, pour le diochse d e New-Westminster (Colombie britannique),

Deux religieuses de la Sainte-Famille, de Bordeaux, se . sont embarquées à Marseille, le 18 actobre, B destination de Jaffna.

P - Nomau SCOLASTICAT. Le samedi 17 octobre, en la fête de la bienheureuse Marguerite-Marie, les scolasti- . ques refugiks depuis trois ans en Hollande ont pris pos- session de la nouvelle demeure que la Proyidence leur a m6nag6e à Liège. Voici leur nouvelle adresse : Maison des Missionnaires Oblats de Maxie Immaculée, m e Basse- .

Wez. Liége (Belgiquej.

- Mgr GROUARD est arrive à Paris le 2 novembre. Aprés quelques jours passes à la maison gCnérale, il s'est rendu au Mans, oh l'appelaient les pressantes invi-

tations de ses amis et de ses parents, nous laissant sous le charme d'une conversation des plus intéressantes et d'on *arfait esprit de famille.

De ses impessiqns -8, travers le* Canada' et les États- Unis, nous re'cueil1o"ns le rkit suivant, que, sur notre demande, il a bien voulu noter lui-m@me sous ce titre : Trait de gém!ros2ié d'un catholique de Lowell.

- a J'avais: prbch6 en faveur de nos Missions dans une 6glise de'lowell tenue par nos Pbres. Après le sermon, je. fus. appelé au parloir. J'y trouvai un jeune homme tenant - un;peiit enfant surf le %ras. et accompagné de sa femme.,( Monseigqeur, me dit-il modestement, je dési- n rerais vous offrir quelque chose pour .vos Missions et « vous demander en retour une faveur. a Et ce disant, il me donna sa montre ; sa femme, de son cbté, me pré- senta un billet de 5 piastres (26 francs) ; aprés quoi, le

. jeunè homme ajouta : « A I'6poque de mon mariage, je r me:suis procuré des habits de noces; ils sont trop « b-eaux pour moi. Voudriez-vous Ies accepter aussi 1.1) Et, sans attendre ma réponse, la femme me remit un paquet contenant ces habits de f&te qui rappelaient de si doux souvenirs. J'étais tout ému d'une telle générosité et ne savais comment exprimer ma reconnaissance ; mais mon émotion devint bien plus grande, quand j'en- tendis ' le jeune homme ajouter ces paroles : (( Main te- n nant, Monseigneur, ,la faveur que je vous 'demande, a c'est que vous veuillez bien prier Ie bon Dieu pour a mon enfant, afin qu'il vive sans péché mortel. 11 Et sa femme de se joindre à lui pour s'assurer le concours de mes priéres, afin d'obtenir cette seuIe @ce pour son

-. fus ! a La g6nérosité de ces bons ouvriers (car j'ai tout lieu

de croire qu'ils abpartiennent la classe ouvrière) est ARS doutez admirabSe ; mais combien plus admirable

' -

Yamour cliréthn de leur enfant;! et ipelle manifestation merveilleuse du pur et saint amour.de DieulQnelS~fruits déliciéux la grâce produit dans des cqurs dociles %.ses inspirations ! Sans doute, les anges, ravis, ont d û cneila lir ces fruits avec allégresse et les déposer a n pied du trbne de Dieu, et leur suave'parfum a réjoui le sacré cœur de Jésus e t embaumé toute la caur céleste. Sans doute aussi, ils se sont promis de veiller avec une solli- citude spéciale sur le jeune enfant que ses paren- élè- vent dans de si saintes dispositions.

«Pour moi, j'ai promis mes faibles prières; mais je demande aussi que tous ceux qui liront ce récit s'unis- sent à moi pour obtenir la réalisation du dCsir si excel- lent de ces bons chrCtiens. »

- Au moment oh nous met6ns sous presse, une lettre de Rome nous apprend' que Mgr GROUARD, arrivé dans la Ville Éternelle depuis peu de jours, a été regu presque immkdiatement en audience par le Souverain Pontife.

- ROME. NOUS recevons le palmarès de l'université grégorienne pour l'année 1890-1891. Du commencement à la fin, c'est un bulletin de victoire pour nos scolasii- ques de Saint-Pierre-ès-Liens. En voici le résumé :

Un docteur, quatre licenciés, six bacheliers en théo- logie; trois docteurs, cinq licenciés et cinq bacheliers en philosophie.

Deux seconds prix ex q u o d'écriture sainte ; second prix de théologie <logmatique (cours du matin) ; premier et second prix de théologie dogmatique (cours du soir) ; deux prix ex æpuo de langue hébraïque ; premier prix e s

æpuo de théologie morale ; prix ex æpuo d'histoire eccl6- siastique; prix ex æquo d'archh6ologie sacrée ; premier

T. XXIX 35

a .np.Bjas ~dmit public .ecc1bbsti@~ : premie~ prir . &~,paÜ&~~phie, mi@me. am& ; premier prix de philo- sopincdiorhie; premiey prix. de phi&osophie, seconde . .

.. - d&;'prix. ex @quo de mathématiques sup8rienres ; . - pemier, e i t ~ s e c o n d ~ ~ da phyfique ; premier et second

% prix .de-chimie.; premier et second p" de philosophie,

OBLATIONS PENDANT LES ANNÉES 96'89; 9690 ET 1891

* .

DE ~ B C E M B R E A DECEMBRÉ (4).

*4CLI. BAWJIM Paul-Mary-Joseph (F.C.), 7 decembre f889, Belmont-Bouse. .

445% BIRRSCHENR François, 8 decembre 1889, Saint- , François. 4453. ROUESET bnselme-pierre-~arie, 8 gibcernbre 1889,

Saint-François. IM64 B o m c Cyprien-Marie-Casimir, 8 décembre 1889,

Sain t-François. 1455. AdDrc Joseph, 8 décembre 4889, Saint-François. 1456. L o m Albert-Pierre-DBsir6, 8 décembre 1889,

Saint-François. 4 457. SAMSON Dominique-François, 8 dBcembre 1889,

Saint-François. 1458. POULAIN Jean-Baptiste, 8 décembre 1889, Pussel -

iawa (Ceylan). i459. DIOT Louis-Alfred (F. C.), 8 dbcembre f 889; Saint-

François. 1460. BROCHU-LAURENT, 24 d6cernbre 1889, &chville. id6t. SCEMALZ Henri (F, C.), 2 mars 4890, SainLUl~ich. 1463. Gueiu~ Pad, 10 mars 1890, Jaffna. 1463. MARIANO Joseph, 15 mars 1890, Jaffna. t46.4. C ~ ~ ~ s o s ~ o a m s JacobnsJoannes, %fi mars 1890,

Jaffna.

(1) En cas de variante, la présente liste annule les précédentes.

4465. P ~ ~ ~ Y ~ U N A Y Joannes, 25 mars 1890, Jaffna. 1466. HENTRICH Barthdlemy, 8 mai 1890, Saint-Charles. 1467. F o u q u Joseph (F. C.), 15 mai" 1890, Mont-

martre. , , : : j . * -1 *

1468. JOSSOT Jean-Pierre (F! C.J, dd mai 1890, la Pro- . ,pidence (Mackenzie)- .

1469. PERR~UL? Oscar, 25 mg 1890, Archmlle. 1470. ALLAE~T Cha&, $5 mai 1890, Archville. 1471. H ~ U O N François-Joseph, (F. C.), 28 mai 1890, la

Nativité (Mackenzie).. 1473, DEBRAY Cisléstin-Séraphin, 5 juin 1890, Saiift-

François. -

1473. BF~EYNAT abrie el-~ose~h-Élie, 5 juin 1890, Saint- François.

1474: H a ~ ~ s Patrick (F. C.), 2 juillet 1890, New-West- minster.

" 1475. L E Y E N D E C K E R L ~ O ~ ~ ~ ~ - J ~ ~ ~ , 16 juillet 1890, Rome* 4476. FALEER Jules, 45 aoOt 1890, Saint-Gerlach. PASCAL Félix, 15 août 1890, N.-D. de l'osier. 1478: MATTHEWS Eugène- Joseph, 4 5 août 4890, Saint*

François. i479; MARÇAW Paul-Lbon, 15 août 1890, Saint-François. 1480. THOMAS François - Marie, 15 août 1890, Saint-

François. 1481. DUPÉ Jean-Marie, 4 S août 4890, Saint-François. 4 482. MONCET Louis, 15 aodt 1890, Saint-François. 1483. FOLSCBVEILLE~ Auguste-Félix-Pierre, 15 aoat 1 89%

Saint-François. 1484. Huss osep ph-ifarie, 45 août 2890, saint-François-

. 1485. SINONIN Gustave, 15 août 1890, Saint-François. '

1486. FLYNN John, 15 août 1890, Saint-Françoe. 1481. SUY Jacques, 15 aoQt 1890, Saint-François. J 488. VARNAT Antoine, 15 août i890, Rome. 1489. 'TOUSSAW Constant-J.-B., 15 aoht 1890, Rome.

--

- 541 - 1 4 9 ~ BE~DBREAU François-Louis-Julien, 15 aoet 1890,

Rome. 1491. ROBERT Joseph-Domina (F. C.), 15 août 1890,

N.-D. des Anges. 1492. BERS~HAND Hippolyte-Armand-Gilles, 8 septem-

. bre 1890, Saint-Gerlach. 1493. ComÉ Walter-Joseph-Maria, 8 septembre ?S90,

' ArchviIle. 4494. G s m Laarentius-Maria, 8 septembre 2890,

Archville. 1495.' SIROIS, Alfred-Joseph, 8 septembre 1890, Arch-

ville. . i496. GRE~AIJD Eugène-Jean-Baptiste,21 septembre 4890,

_ Saint-François. 1497. CALLAN Eugène-Joseph 21 septembre,1890, Saint- .

François. 1498. VEWHET Joseph, 15 octobre lS90, N.-D. de

l'osier. 1499. h o z Pierre, 26 octobre $890, Rome. . . 1500. P E R R ~ S E T Louis-Claude, 26 octobre 1890, Rome. 1501. DELALLE Henri-François, 26 octobre 1890, Rome. . 1 502. LE BRAS Casimir-Auguste-François, 21 n o v e p

1890, Saint-Gerlach.

Pour les noms qui suivent, les num&os d'oblation ne seront définitivement donne's qu'2 la /în de Iannée 1594. . .

HOWE William, 8 décembre 1890, Tewlisbury. -

DELPECH Aimé-Clément, 96 dbcembre 1890, Jaffna. HESS Auguste, 2 février 1891, Saint-Gerlach. LE TERTE Alexandre, 2 février 1891, Saint-Gerlach. BADW François, 2 février 189 f , Marseille. B ~ s 0 - s ~ Marie-Eugène, 17 février 1594, Saini-Gerlach. OSSOLA Joseph, 47 fhvrier i 891, Saint-François.

$EYCK Jbsefl @.,Gr), 4l;l fbvkier !Bill, Saintd2iêFles. W& WiUi,m-Bernard, 7 mai 4 891, Otawa, ~ s b I o & m ~ ~ i l l a ~ e , ' i ! l mai i@(: Gaint..Pranqois. O'REIIJ,Y ~africk- osep ph, 47 mai 1891, Saint-F~ançois. ~ E O R G E J O S ~ ~ ~ . ' I ~ & ~ , 11 &ai 1884, SB~R~-F~RQOIS, LE LOUET Corentin-Marie&erioit, i q mai 1891, Saint-

~rançois. , , - BELJLNGER Samuel (F. C.), 28 mai 1891, Pietemaritzburg. Bmm Bdmonddlbed; 46 juillet W i , 83.4. de bon^

Secours. BEwHeknSabn-Josepb, 4 6 j d e t 4 891, Saint-Cfiarles, FRTES Jacques-Léopold, 16 juillet 1891, Rome. VOLQZ Phiiippe, Iô . juillet 3891, Rome. ' WATTEROT Ignace, 16 juillet 1 891, Saint-Charles. Gmsirn ~&e.ph~~rançois, 16 juillet $881, Saint- Oharles. WEINRICH François, 16 juillet 1891, Rome. FRXGON Jean:%aptisle, 46 juillet 1894, Ottawa. LEV~QUE Victor-fiançais, 16 juillet 4 89i, Eborne. BRWRD Piepcediasile, 46 ad$ g891, -SaintGerlach. M E T ~ X G - ~ ~ jea&Nicolas, Ili aoQt 189i, Saint~Prançois. LE &OCB hider, if3 aoiM 18N, &i&t-&aol;ois. aaapLonis, 15 aqat i891,6a,int.~!r'an@ls. SALEL Benjamin-Jean-Marie, 45 aQat 1892, SaintFran-

çois. B w Paitl+qpis, $5 wQb 989$, Saint-Frim~ois. h F - 6 ~ J Q S ~ & 15 189.1, SabtdJcsaaais. LEMIUS François, 16 août 1891; Saint-Gerlach.

' BEAUDRY ~t&islas-Zdon-~arie, 8 septembm 1891; Ot- tawa.

H ~ A U L T Adolphe-Me, 8 septembre BDi, Ottawa. '

BERNÈGBE Arthur-Jose~h. 8 se~tembre 4891. Ottawa. septem

2. Q nnnt 1891, wn IR! 'a.

'a.

- - 503 - PICOTTE Zacharie-Marie-Joseph, 8 septembre 4894, Ot- I O

tawa. SALINA Auguste-Charles-Marie, 8 septembre- N.-D.

de Bon-Seconrs. VH\RET Edmond (F. C.); 8 septembre 4891, Ottawa. WER~WT Hippolyte, 31 octobre 1891, N.-D. crPlrcachon. PBnr Charles-René, 1" novembre 1891, Liège, Aia~cro Pirmin, 4" novembre 4894, Liège. R~BAGEER CharlesJoseph, 1" novembre 1891, Rome. .

JOPPOM) Joseph, ier novembre 1891, Rome. M~miYbf9 Georges-Alexandre, 4'novembre iû!?i, &ge. DESTRO Gaeîan, ter novembre 1891, Rome. DORGAN Eugène-Louis, 1"' novembre 189i, Ottawa. Bordrus Engène-Frédéric, 1" novembre 4891, Ottawa.

David-Henry (F. C.), - 4" novembre 3891, .

Ottawa.

r . f .*J v . ~ $ ~ r . a , r :+ ' ' * 1 . . , . .- \ -i<i .. .. ,> .

p ~ { J , p ~ ; ~ ~ j j , " i y r , ~ ~ , . 9 .; . . * * ' . - : ! s . . NBCROLO~E DE L'ANN.BE 1891.

-.,.{f* O : , 7.; . .i ' J i , '

. , f : < : , , v l > ,!,?> . " i - . , ,

333. L~J.P.: ?BRUNET Herménbgilde, décédé C1 Saint- Charles-Dunvegnn -(Mackenzie);-'le 3 novembre 4 890. 11 étaitxi'b a ?O*-Claire (Montrbalj, le 528' octobre 1863 ; il avait fait sondoblation le 31 aoQt 1886: ::!$B.. iie?P: B n ~ m François; décéd54 Marseille (Cal- vaire), le % décembre 1890. 11 était né A Sansses-de- Mai (Ifréjas), le 2 février 1832: il avait fait son oblation

, le .96;juillet'18?3. , ,1335. .Le P. b o k s Y (:ARBONEL& Joseph, décédé à Pa,

% ris (Montmartre), le 5 janvier 4891. Il était n6 à Barce- lone, b 19 mai 4832; il avait fait son oblation le 25 janvier 1873.

336. Lep. VIVIER Joseph, décédé à 3.-DI de Sion, le 5 janvier 1891. II étai't né à Montrigaud (Valence), le 25 octobre 4 8 ~ ; ii avait fait son oblation le 1" novem- bre !846.

337. Le F. convers MURPHY Nicolas, déc6dB à Belmont- House (Irlande), le 8 janvier 1892.11 était né à Rillionel (Ferns), en 1818 ; il avait fait ses vœux perpétuels le

-21 mai 1872. 338. Le F. convers KEPPLER Robert-Émile, décédé L

Limoges, le 16 janvier 4891. Il était nB à Vimmental (Rottenbourg), le 21 mars 1.841 ; il avait fait ses vœux perpétuels le 7 octobre 1877.

339. Le F. scolastique D U C ~ E ~ N E A U Joseph-Moise, dé- cB& à Ottawa, le 22 janvier 1891. 11 était né A Saint- Liboire (Saint-Hyacinthe), le 10 janvier 1868; il avait fait son oblation le 8 septembre 1889.

- a45 - 8. P. P ~ O S Y CharlesJean, décéd$ au la9 Oka-

mbie britannique), Ie 6 ,f&rier 38%'. IL&@ lle, le 21 novembre 1824; il- avaikfdt soq

ooation le 45 ao'8t 184.5. :. ,395. ,Le P. ROQUE Théodore, ,décédé B Madrid, le 23: mars 1891. Ilétait né à Marseillej Ie 13 nqvembrelû26; il avait' fait son oblation le 8 décembre 1853,

.342. Le P. M ~ O Y Michel, décédé à Saint-Sauveur (Qnébec), le 17 avril 1891. Il etait né à Cork (Limerick), le 1" novembre 4804; il avait fait son oblation le $3 avril 11845. -

343. Le F. scolastique BESNARD ~ o s e ~ h - ~ k e , décbdé B N.-D. de Talence, le 16 mai 1891. Il était né à Lon- guefuye (Laval), le 14 novembre 1866; il avait fait son oblation le 15 août 1889.

344. Le P. MARTIGIYAT Julien, décCdé à N.-D. de Bon- Secours, le 23 juin 4891. Il était né à Crest (Valence), le 6 octobre 1821 ; il avait fait son oblation le Ie* no- vembre 1861. 345. Le P. GBILINI Étienne, décédé à Mirussuville

(Jaffna), le 2 juillet 1 891. Il était né à Bastia (Ajaccio), le iermars 1838; il avait fait son oblation le 17 février 1861.

346. Le P. BOXNARD Joseph, décédk à Ais-en-Provence, le 22 juillet 4891. Il était né à la Roque-d'Antheron (Aix), le 19 décembre 1822; il avait fait son oblation le 46 juillet 1846.

347. Le P. TROTOBAS Joseph-Auguste, décédé B N.-D. de la Garde (Marseille), 1e ier août 1891. Il était né B Crest (Valence), le 29 avril 1834 ; il avait fait son obla- tion le 17 'février 1861.

348. Le P. JUFRES Jean-Marie, décbdé à Roma (Texas), le 18 août 1892. 11 était né A Lampaul- Guimiliau (Quimper), le 13 aoât 1840; il avait fait son oblation le 15 mai 1864.

m. Mrssrcms B~ANOERES. - ProVinae du Canada. - Rapport sur .......... la Maison de Monhéal, par la B. P. DBOBET.I.. 5

Vmiat de Sut-Boniface. - Lettre du R PI CavrP~hu an ................... R. F. '.EB, vicaire des missions.;. 17 lettre du R P. -LI Père du scohtimt d2&chlille. $8 . Wioruiat de SaintAlbert. - Notioe sur la Mission de Sainte-

Geptrode au Pelican-Man'ow, dans le dktziot C n m b e r l d . 36 v&at da Mackenzia - Lattre da R. P. A r m s v a ~ ~ B un ............................... scolastiqne de Hoiia~de.. 53 Missions de Ceylan. - Yioariat de J&a, - Le srhime jscc. .......................... bite d a p Mantotte (1887-1890). 59

Nlmtoors . - La Bonne MBre MaBlE DU S~INT-S~CREMWT (Louise Couteau), directrice générale de la Sainte-Famille. 99

VaRiBTBs. - Petites Annales de la Congrégation ............. Si7 ....................................... NO- DIVEBBE~ ieo

JUIN 4891.

. . WONS 8.rrraffeBBss. - Mission de Ceylan. - V~cariat de

Jaflna. - Lettré du R. P. ~ ~ B N A C au R P. S o m , ....................................... assistant général 131 . ..................... Lettre du R P. Roux ?i son supérieur 140 Mission de Korunegala. - Notice, p u le EL P. Jules &m. 148 =cariat de la Colombie britannique. - Lettre do R. P. h h t - .................... a an T. R P. Supérieur général.. 153 . Vioariat de Natal. - Lettre du R. P. Swom au T. R P. ...................................... Supérieur générai 169 Province britannique. - Lettre du R. P. M. 'GAUGHRBN au . R P. MARTINET.. ..................................... 178 .

................................................. . V ~ m h % s . . 185 ........... ..".."' .......... .. NOUV~LLES D ~ s . . .; ;. ;. 192 Acras p o m c ~ u x . - Sanctissimi Domini Nostn Leonis Divina

Providentia Papæ XIII Lit- Encyclicæ. - De conditione opificum ............................................... 193

L e m encyclique de Notre Très Saint-Père le Pape Léon XIII. ........................... De la condition des euvriers.. 229