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PALLAS, 87, 2011, pp 169-204 Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien à Claros Nuran Şahin Université d’Égée (Turquie) Pierre Debord Université de Bordeaux 3 Depuis quelques années, la problématique concernant les sanctuaires s’est considérablement renouvelée Cela vaut tout particulièrement pour ceux qui sont dédiés à Apollon, dont celui de Claros 1 Un certain nombre de questions peuvent être posées : l’apparition du culte est-elle liée à la présence du premier habitat, à quand remonte l’établissement d’un organisation structurée, y a-t-il évolution du ou des cultes tutélaires, en d’autres termes Apollon est-il le premier –et le seul– maître des lieux, enfin quelle est la relation avec les groupes humains et les pouvoirs temporels ? De nouvelles données apportent une lumière neuve et amènent à lire autrement les informations que l’on possédait antérieurement 2 1. La présence mycénienne C’est là un des apports les plus importants à la connaissance du sanctuaire où rien d’antérieur au début du premier millénaire n’avait été repéré ou identifié avec certitude 3 La strate 13 (la plus profonde) a fourni beaucoup de matériel Un kylix de l’Helladique Récent III B/C ancien 1 Les fouilles antérieures avaient été menées en 1913 par éodore Macridy et Ch Picard (Macridy, Picard, 1915, p 32-52 ; puis par L Robert et R Martin de 1950 à 1961 (Robert 1954) et par J de La Genière de 1988 à 1997 (La Genière 1992a ; Ead, Jolivet, 2003) L’exploration du site se poursuit depuis 2001 sous la direction de N Şahin Rappelons que Claros est située entre les deux Colophon, à 13 km de Colophon l’Ancienne et à 1600 m de Notion - Colophon-sur-Mer 2 Cette contribution doit être lue en parallèle avec celle présentée au colloque de Hiérapolis : e Archaeology of Religion. Sanctuaries of Apollo in Anatolia. Int. Colloquium 21 st -22 nd 2010, Denizli 3 Selon La Genière 1998, p 237, l’activité du sanctuaire démarre au protogéométrique Cf cependant St Verger dans La Genière, Jolivet 2003, p 173-174 On consultera maintenant sa contribution au colloque de Hiérapolis Toutes les illustrations de cet article proviennent des archives de Nuran Şahin et de la fouille de Claros 2001-2010 Pallas87.indd 169 22/12/11 10:30

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PALLAS, 87, 2011, pp . 169-204

Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien à Claros

Nuran ŞahinUniversité d’Égée (Turquie)

Pierre DebordUniversité de Bordeaux 3

Depuis quelques années, la problématique concernant les sanctuaires s’est considérablement renouvelée . Cela vaut tout particulièrement pour ceux qui sont dédiés à Apollon, dont celui de Claros1 . Un certain nombre de questions peuvent être posées : l’apparition du culte est-elle liée à la présence du premier habitat, à quand remonte l’établissement d’un organisation structurée, y a-t-il évolution du ou des cultes tutélaires, en d’autres termes Apollon est-il le premier –et le seul– maître des lieux, enfin quelle est la relation avec les groupes humains et les pouvoirs temporels ? De nouvelles données apportent une lumière neuve et amènent à lire autrement les informations que l’on possédait antérieurement2 .

1. La présence mycénienne

C’est là un des apports les plus importants à la connaissance du sanctuaire où rien d’antérieur au début du premier millénaire n’avait été repéré ou identifié avec certitude3 . La strate 13 (la plus profonde) a fourni beaucoup de matériel . Un kylix de l’Helladique Récent III B/C ancien

1 Les fouilles antérieures avaient été menées en 1913 par Théodore Macridy et Ch . Picard (Macridy, Picard, 1915, p . 32-52 ; puis par L . Robert et R . Martin  de 1950 à 1961 (Robert 1954) et par J . de La Genière de 1988 à 1997 (La Genière 1992a ; Ead ., Jolivet, 2003) . L’exploration du site se poursuit depuis 2001 sous la direction de N . Şahin . Rappelons que Claros est située entre les deux Colophon, à 13 km de Colophon l’Ancienne et à 1600 m de Notion - Colophon-sur-Mer .

2 Cette contribution doit être lue en parallèle avec celle présentée au colloque de Hiérapolis  : The Archaeology of Religion. Sanctuaries of Apollo in Anatolia. Int. Colloquium 21st-22nd 2010, Denizli .

3 Selon La Genière 1998, p . 237, l’activité du sanctuaire démarre au protogéométrique . Cf . cependant St . Verger dans La Genière, Jolivet 2003, p . 173-174 . On consultera maintenant sa contribution au colloque de Hiérapolis . Toutes les illustrations de cet article proviennent des archives de Nuran Şahin et de la fouille de Claros 2001-2010 .

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(fig . 1, pl . I .1)4 met en évidence la présence de céramique mycénienne sur le site . Ce vase est associé à d’autres d’origine plus locale, par exemple un vase de style « barbare » semblable à ceux de Troie VIIb1 (fig . 2, pl . I .2)5 .

Beaucoup de céramiques sont submycéniennes (fig . 3, pl .  II .1)6 . On observe également la présence de nombreuses figurines anthropomorphes en terre cuite faites à la main (fig . 4, pl . II .27 ; fig . 5, pl . II .38) et en psi au diadème (fig . 6, pl . III .1)9 . Parmi les figurines zoomorphes, de petits taureaux en terre cuite faits à la main10 , d’autres faits au tour 11 dont un qui a la langue saillante (fig . 7 ., pl . III .2)12 .

Parmi les objets en bronze, il convient de noter la présence de couteaux (fig . 8, pl . III .3)13, de flèches (pl .  IV .1)14 qui doivent être datés de l’Helladique Récent IIIC  ; d’une fibule submycénienne en archet de violon (pl . IV .2)15 .

Le matériel décrit ci-dessus démontre que les abords de la source ont été fréquentés sans solution de continuité depuis l’Helladique IIIB/C au moins . La nature de l’occupation ne souffre aucune ambiguïté : on observera que des objets comme les fibules, les idoles en psi16 et même les couteaux peuvent se rencontrer aussi dans des tombes ou des zones d’habitat . Il en va tout autrement des taureaux que l’on considère généralement comme des marqueurs de la présence d’un sanctuaire, s’ils sont faits en céramique tournée et non modelée17 . L’absence (à ce jour) de structures contemporaines de ce matériel invite plutôt à penser à un lieu de culte encore peu formalisé .

4 Cf . Furumark, 1992, pl . 143, 259, Rhodo-Mycenaean type III : 259,2 British M . A866, LHIII A2 ; Mountjoy, 1986, p . 89 fig . 107, FS 257, 1-2, 13-14 LHIII A2 ; Id ., 2001, p . 94, 245 ; Id ., 2004, p . 190-191, fig . 1, 4, kylix FS 274 ; Deshayes, 1966, Pl . XLVIII, 2 ; LIV, 6 ; Özgünel, 1979, p . 189-190, Lev . 53 c, e, inv . 687-688, Myken III A2; Karantzali, Ponting, 2000, pl . 44b ; cf . pour des vases similaires mais plus récents, Blegen, 1921, figs . 24-17, 24-20 (LH III C) .

5 Koppenhöfer, 1997, p . 320, Abb . 18, 1-5 ; Mountjoy, 2001, p . 92, fig . 232 .6 Weickert, 1957, p . 120, Taf . 32,4 ; Mountjoy, 1986, p . 200, fig . 268, 3 « FS 217 cup », Submycenaean ;

Deshayes, 1966, pl . XLVII, 5 ; Styrenius, 1967, fig . 39, Transitional Submycenean/Protogeometric ; D’Agata, 2007, p . 100, fig . 12, 3-4, LM IIIC –SM II .

7 Hägg, 1981, p . 38, fig . 2 . 8 Cf . Furumark, 1992, pl . 160, no 291 . London British Mus . inv . A 950, bol, avec des figures féminines,

provenant de Ialysos . Date : III C :1 . Cf . aussi Işık, 2007, p . 211, res . 3 (Olympie 176) .; Demakopoulou, Divari-Valakou, 2001 pl . LIII, h .

9 Demakopoulou, Divari-Valakou, 2001, Pl . LIII, h . 10 French, 2006, 263, no : 65 (LH III C 1b), pl .75, 65 ; Deshayes, 1966, Pl . XLVIII, 7 .11 La Genière, 1993, p . 394, fig . 4 .12 On notera ce type de position de la langue sur une tête de taureau en forme de rhyton (BM A971),

Helladique Récent IIIB .13 Ersoy, 1988, p . 59, fig . 3,3 ; Akyurt, 1998, p . 132, fig . 21a (Provenant d, 34c ; Borgna, 2004, p . 253,

fig . 10-11 ; Evely, 2006, p . 287, fig . 5 .10, 2-3, pl . 89, 1 (LH III C) ; cf . la communication de Stéphane Verger au colloque de Hiérapolis .

14 Ersoy, 1988, p .58, fig . 3 .7  ; Koppenhöfer, 1997, p . 313, Abb . 6, 5 (IIIC 1); Michailidou, 2008, p . 539, fig . 12 .

15 Cf . Deshayes, 1966, p . 207-8, pl . LXXXVII, 6 .16 En ce sens Müller, 1992, p . 481-486 à propos de Marmaria .17 Luce, 2008 .

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2. Protogéométrique - géométrique

Il faut noter que plusieurs fragments de cratères, de grands vases fermés, des vases ouverts subprotogéométriques et des bovins avaient été recueillis dans l’emplecton de l’autel semi circulaire en 1992 . J . de La Genière les considérait comme appartenant au mobilier de culte avant la construction de l’autel18 . Pourtant lors des campagnes 2004 et 2007 est apparue la fondation d’un autel rond plus ancien à la base de l’autel semi circulaire d’un diamètre de 3,70 m . (fig . 9-10-11) . Il a été détruit lors de la construction du nouvel autel .

La couche qui lui est associée a fourni beaucoup de matériel, le plus précoce étant constitué par des céramiques protogéométriques anciennes (pl .  V .1)19 . On ajoutera des céramiques géométriques . Le répertoire des formes de vases est caractérisé par une prédominance de formes ouvertes : bols à boire, cotyle à méandre (fig . 12)20, cotyle à losanges21 . On notera aussi la présence de vases à oiseaux assez nombreux22, d’un vase dont le col a la forme d’une tête d’homme . Les figurines les plus récentes représentent presque uniquement des animaux, surtout de grands bovidés en terre cuite, brûlés ou non brûlés, creux à l’intérieur, faits au tour (pl .  V .2) .d’une tête de figurine et deux chevaux . La pièce la plus remarquable est une figurine en terre cuite représentant une déesse mère23 accouchant (pl . VI .1) . Désormais l’existence primordiale d’un culte féminin n’est plus l’expression d’un point de vue tout théorique . La Meter était déjà bien attestée dans l’environnement clarien : on rappellera que la Meter Antaia est la principale divinité poliade de Colophon24 . On pensera aussi au culte de Cybèle à Notion25, à la Meter Gallèsia sur le

18 La Genière, Jolivet, 2003, p . 182 .19 Weickert, 1957, Taf . 36, 4 ; Büyükkolancı, 2005, p . 65-77, res . 1-9 ; Tsakos, 2007, Taf . 23, 1 .20 Graeve, 1973/74, Taf . 20 ; Kerschner et al ., 2008, p . 58, Taf . 10 u . 23, GrK 1; Özgünel, 2003, Taf . 11,

Abb . 1a-c, Taf . 12, Abb . 3a, Taf . 13 Abb . 1a ; Güngör, 2006, fig .12, D-1, D-2 . 21 Özgünel, 2003, Taf . 17, Abb . 1a  ; Id ., 2006, p . 154, lev . XLIII, a-b .  ; Coldstream, 20032,

p . 259, fig . 84 b .; Akurgal et al ., 2002, Taf . 1, 18 « Ephesos Artemision », 22, « Bayraklı », 97, Abb .11-16 Miletos Kalabaktepe ; Abb .17 (Taf .1) ; Güngör, 2006, fig .12, D-4 ; Kerschner et al ., 2008, p . 58, Taf . 10 u . 23, GrK 2 ; p . 59 Taf . 10 u . 24, GrK 7 .

22 Graeve, 1973/74, Taf . 23-24 . ; Id ., 1975, Taf . 10,50 ; Akurgal et al ., 2002, p . 101-102, Taf . 2, 36-38 ; Özgünel, 2006, p . 154, Lev . XLII, a-c, XLIV, a-b ; Kerschner et al ., 2008, Taf . 41, 1 ; Güngör, 2006, fig .13, D-6- D-10 .

23 Le postulat que cette figurine représente une déesse et non une simple parturiente est évidemment questionnable mais nous assumons ce point de vue . On pensera pour une période beaucoup plus ancienne au débat autour de l’identification de la célèbre figurine de Çatalhöyük comme une déesse-mère . Cf . les conclusions de l’inventeur du site, Mellaart, 1969, p . 94-96, suivi par Vermaseren, 1987, p . 233 n° 773, pl . 168 ; mais des points de vue critiques ont été soutenus, e .g . Roller, 1999, p . 30-32 .

24 Son sanctuaire a été fouillé dans les années 20 par une équipe américaine . Il sert simultanément avec le Klarion de lieu d’affichage des décrets colophoniens (Meritt, 1935, n° I, l . 18 ; VIII, 10) .

25 Büyükkolancı, 1996, p . 371-381 . cf . sp . p . 373, à l’Est du temple d’Athéna, dans le pronaos d’un nouveau temple, deux orthostates inscrits provenant du pronaos mentionnent des prêtresses d’Aphrodite et de Cybèle . Cf . Ragone, 2008, p . 46 n . 72 .

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mont Gallèsion26, ensemble de collines qui sépare les territoires de Colophon et de Métropolis . A Claros même, deux figurines hellénistiques représentant Cybèle ont été découvertes au nord de l’autel d’Apollon . Enfin et surtout, tout près de la grotte située au nord-est du sanctuaire (supra), se trouvait un relief représentant une déesse accostée d’animaux sauvages27 . L’inventeur de cet antre28 avait conclu qu’il s’agissait de l’emplacement primitif de l’oracle . Si l’on attribue les premières manifestations de l’activité oraculaire à Apollon, il faut renoncer à ce point de vue . Celui-ci redeviendrait recevable si l’on admet que l’oracle clarien des origines était celui de la Terre-Mère . Notons qu’à Delphes J .-M . Luce29 présente une proposition tout à fait comparable avec l’idée que le premier oracle pourrait avoir fonctionné non pas dans le futur enclos apollinien mais auprès de la fontaine Castalie et qu’il était alors dédié à un couple Gè/Poseidon30 .

3. L’archaïsme

3. 1. Matériel archaïqueEn 1992, J . de La Genière avait découvert quelques blocs appartenant à un autel qu’elle

pensait être circulaire (diamètre estimé d’environ 6, 20/6, 30m)31 . Pour en vérifier le plan le reste du parement nord et la totalité de celui du sud ont été dégagés à partir de 2002 . Il a aussi été constaté que la partie est avait été détruite au moment de la construction de l’autel rectangulaire qui lui succède . Une question importante restait posée : celle de la limite ouest : pour y répondre, il a été vérifié en 2008-201032 que sous les assises de l’autel rectangulaire on pouvait repérer les départs nord et sud d’un mur rectiligne : l’autel n’était pas rond mais semi-circulaire (fig . 13) .

J . de La Genière datait la construction de cet autel de la deuxième moitié du viie s . Mais elle soulignait l’absence de mobilier allant de la fin du viie à la première moitié du vie s . lié à l’utilisation de l’autel . Celle-ci a été démontrée jusqu’au vers le milieu du vie s . par la présence

26 Alamandağ, le Gallèsion dans l’Antiquité : Strabon 14, 1, 27 . Cf . IEphesos 3401 = LSAM 29 . Meriç, 2007, p . 5-50 . Sur le Gallèsion et Métropolis, Robert et Robert, Bull. Ep. 1982, 293 et 308 ; cf . Robert, 1973, p . 474-476 ; 1987, p . 503 n . 99 ; 1989, p . 89-90 . La Meter Gallesia sur les monnaies d’époque impériale (avec typanon et un ou deux lions : e .g . SNG von Aulock Ionien, 2069 et 2071) .

27 La Genière 1992, p . 15-16 et fig . 2, après Macridy, 1912, p . 57, fig . 26 ; Macridy et Picard, 1915, p . 39-41 et Picard, 1922, p . 66-68 . Les animaux ont été diversement identifiés, pour J . de la Genière, op. cit ., il s’agirait de sangliers ; ne pourrait-on pas penser à des ours qui sont mentionnés dans la vie de Lazare le Gallésiote, moine-ermite du xie s . (Robert, 1987, p . 87 n . 99) .

28 Schuchhardt, 1886, p . 430-432 .29 Luce, 2008, p . 437  ; à noter que l’une des traditions concernant l’origine de l’oracle à Delphes (A .

Jaquemin, «  Delphes  », Dictionnaire de l’Antiquité, 2005, p .  644) indique que primitivement il s’agissait d’un oracle de la Terre transmis à Apollon après une succession de divinités féminines .

30 St . Georgoudi soutient l’idée qu’à l’origine les oracles étaient ceux de la Terre-mère : Georgoudi, 1998, p . 315-365 .

31 La Genière, 2003, p . 200-213 et pl . XXVI, 1K .32 Şahin, 2009, p . 113-118 .

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de céramiques orientalisantes (fig . 14)33 et de différents types de vases (skyphos34, vase fermé35, etc  .) provenant de l’intérieur de l’emplecton coté sud .

Parmi les pièces découvertes dans ce niveau, les plus remarquables sont :– Un sceau scaraboïde (serpentine gris-vert) qui est la trouvaille la plus ancienne et fournit

un terminus post quem . En effet on propose généralement une fourchette viiie-début viie s . pour cette série36 (pl . VI .2) du «Lyre-Player Group »37 qui se caractérise par un traitement très stylisé et linéaire des formes, des remplissages avec des hachures et des têtes globulaires Il  représente un personnage assis jouant de la phorminx avec face à lui une femme debout38 . Cette découverte est tout à fait importante pour la chronologie de l’implantation d’Apollon à Claros car, même si tel n’était pas à l’origine le choix du graveur, qui peut s’expliquer tout différemment dans un contexte levantin, il paraît très probable qu’en revanche le choix de ce thème par le dédicant est bien lié au lieu de la consécration et que le personnage principal a été lu comme un Apollon musicien .

– Un autre sceau scaraboïde en faïence grise daté du viie s . porte des caractères hiéroglyphiques39 . L’origine en est probablement égéenne (Rhodes ?)

– une fibule phrygienne semi-circulaire ayant trois renflements décoratifs40, un fragment d’une rape de bronze doré41, des flèches en bronze doré42 .– une hecte en électrum de poids lydo-milésien, appartenant à un atelier indéterminé

d’Ionie43, datant de 600-550 av . J .-C . (pl . VI .3a et 3b) .

33 Şahin, 2009, p . 115, 124, fig . 1 .34 Boardman, 1967, pl . 51, 593 (période IV)35 Schattner, 2007, Abb . 90, 42,49 .36 Boardman, 1990, p . 1, situe l’essentiel de la production entre 740 et 720 .37 Buchner, Boardman, 1966, 1-62 ; Boardman, 1990, p . 1-17 ; Huber, 1998, p . 109-133 (p . 118, viiie-

début viie) ; voir aussi Huber, 2003 . datés de la période géométrique récente . Selon Osborne, 1996, p .  106-107 et fig . 27-28, une relation serait à établir avec l’aire de diffusion des skyphoi eubéens à demi cercles pendants (cf . Popham, 1994, p . 11-34, sp . p . 26 et fig . 2 .12) et les diffuseurs de ces sceaux seraient des Grecs ayant établi des contacts avec la Syrie du Nord en particulier à travers le comptoir de Al Mina . C’est l’origine -très vraisemblable- que retient Boardman, 1990, p . 10 . (Rhodes pour Porada, 1956, p . 185-211) .

38 Un assez strict parallèle (seule différence importante le personnage assis est tourné vers la droite) est fourni par Boardman, 1990, p . 7, fig . 13 (provenance indiquée : près de Gaziantep) qui à ce propos discute de la nature divine et de l’identité ( ?) du personnage assis .

39 Blinkenberg, 1931, p . 370-391, pl . 60-62 ; James, 1962, p . 478-511 (le plus proche parallèle du notre : 509, fig . 37, n° 634) ; Hölbl, 1979, p . 184-187, 202-215 ; Id ., 1999, p . 345-371 avec les n . 61-73 ; Id ., 2007 p . 453sq ., 456, Taf . 56-58 ; Id ., 2008, p . 213 . Nous remercions G . Hölbl pour les informations qu’il a eu l’obligeance de nous communiquer .

40 Chavanne, 1990, pl . XV, 492-3, 495 ; Tsakos, 2007, Taf . 27/1 .41 Cf . Güngör, 2006, fig . 4, Tombe 80, 80-15-06, daté de 550-525 . Une autre rape avait été découverte

au cours des campagnes de fouille des années 90 (voir la communication de St . Verger au colloque de Hiérapolis) .

42 Derin, Muscarella, 2001, fig . 6, no: 71-73, 76-77, 81 .43 BMC Ionia, p . 3, 9 ; SNG von Aulock 1769 ; SNG Kayhan, 680 . Nous remercions Fabrice Delrieux

pour l’identification de cette monnaie ; il publiera ultérieurement le corpus des monnaies provenant de la fouille du sanctuaire .

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En bref un mobilier très abondant qui couvre une période allant de la fin du viie à la première moitié du vie s . La date proposée pour les matériels amène à dater la construction de l’autel de la période postérieure à l’attaque de Gygès contre Colophon et même plutôt après sa mort donc après 64444 .

3. 2. La voie sacrée ancienne Les fouilles effectuées sur la voie sacrée font apparaître deux états . La voie la plus ancienne a

une largeur de 4,07m ., elle est constituée de blocs de calcaire (fig . 15)45 . Le mobilier le plus précoce découvert sous les blocs est constitué par des aryballes46 et

alabastres corinthiens anciens (fig . 16)47, ce qui fournit un terminus post quem dans le dernier quart du viie siècle . Dans la state qui lui est immédiatement superposée ont été mis au jour des vases datant de la fin du vie s .48 Cela signifie que cet état de la voie était en fonction entre le dernier tiers du viie et le milieu du vie siècle . Le fait qu’elle soit tournée vers Sud met en évidence que Claros était tournée vers Notion (Colophon-sur-Mer) depuis du dernier tiers du viie jusqu’à la première moitié du ive siècle comme le suggérait H . W . Parke49 . Nous retenons l’hypothèse de J . de La Genière50 selon laquelle il est très probable qu’existait déjà aussi un petit temple ou naïskos. Celui-ci correspondait à l’autel semi-circulaire et l’état le plus ancien de la voie sacrée : on doit considérer que désormais le sanctuaire de Claros est complètement structuré . Comme celui de Didymes, ce temple pourrait avoir été construit autour du puits dans lequel la source sacrée existe encore .

4. Le vie s.

Le sanctuaire connaît un évident premier « âge d’or » à partir du milieu du vie s . C’est ce que nous disent tout un ensemble d’informations concordantes .

4. 1. Le domaine d’Apollon

4. 1. 1. Le temple Les substructions du temple archaïque avaient été aperçues lors de la fouille de L . Robert

et R . Martin puis dans un sondage effectué par J . de La Genière . Elles ont été à nouveau mises au jour par des nettoyages réalisés en 2010 et supervisés par J .-Ch . Moretti . Le monument est en marbre blanc, il est fondé sur deux assises de grès et de brèche . Sont apparus deux blocs de la plinthe du mur sud (fig . 17)51 ainsi qu’une assez longue section de la plinthe du mur ouest . Vers l’ouest la construction était prolongée par un dallage de marbre blanc . Le naos archaïque a probablement été arasé au moment de la construction du temple hellénistique mais il lui a

44 Sur les rapports entre le royaume lydien et l’Ionie, Kerschner, 2010, p . 247-265 .45 Şahin, 2008, p . 213 .46 Gabrici, 1927, p . 320, pl . 87, 8 ; Lo Porto, 1959-60, kat . n° 20574, fig . 37c ; Dehl Kaenel, 1995, p . 74

n° 275A .47 Payne, 1971, p . 211 ; Amyx, 1988, vol . III, pl . 19, 2a .48 Yılmaz, 2008, p . 250-253, fig . 17-23 .49 Parke, 1985, p . 112-124 . Contra La Genière, 1998, p . 253 . 50 La Genière, 1992b, p . 195-208 .51 Cf . déjà La Genière, Jolivet, 2003, pl . XXXVI, 1 .

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donné son orientation et a déterminé les dimensions de l’adyton . La largeur de l’édifice : 8,30m, retenue par J . de La Genière, n’a pas pu être vérifiée en raison du danger suscité par la masse des pierres en surplomb du sondage .

Tout le matériel récupéré au cours de l’opération de consolidation en 1990 est datable du milieu du vie s .52, ce qui fournit la date approximative de construction de l’édifice . Entre 2007 et 2010 différents sondages effectués immédiatement au sud-est du temple ont mis au jour un tambour de colonne d’un diamètre (0,46 m) (fig . 18) et de nombreux éléments de couverture : tuiles peintes, fragments de kalyptères, d’une longueur de 45 cm, comme à Didymes, strotères, antéfixe intact dont le décor rappelle les chapiteaux éoliens (Pl . VII .1), fragment d’acrotère . Ils ont de bonnes chances d’avoir appartenu au temple archaïque .

La très belle qualité du matériau et du travail amènera à reposer la question de l’identification de ce monument au fameux temple dorique d’Apollon Panionios mentionné par Vitruve et Hésychius53 .

4. 1. 2. L’autel d’ApollonL’autel rectangulaire (dimensions : 14,8 x 6 m, hauteur conservée 3m, fondation de 0,80 m

incluse) est le plus spectaculaire des trois superposés . Ses orthostates ont été réalisés en grès de couleurs variées . Ce monument ne peut guère être associé qu’à Apollon . Il stérilise l’autel semi-circulaire précédent qui est désormais inclus dans son remplissage (pl . VII .2) .

Parfaitement nette sur trois côtés (N S W) la première assise de l’élévation du mur du podium supportant l’autel a disparu à l’E . Elle est en revanche parfaitement lisible en négatif sur l’assise inférieure orientale qui appartient à la circulation périphérique, l’empreinte est davantage creusée au NE (probablement pour rétablir un niveau exact par rapport au sud) . Les côtés Nord et sud sont dotés d’orthostates . Vers l’avant, côté ouest, apparaît un appareillage très différent : la face antérieure des blocs est rectiligne, l’intérieur travaillé en quasi demi-cercle . Le niveau d’arasement de l’autel précédent ainsi que la hauteur du massif de remplissage implique la présence d’une file supplémentaire de blocs, d’une hauteur minimale de 0,30  cm avant le niveau des dalles qui supportaient l’autel proprement dit, dont il ne subsiste aucune trace . De nombreux fragments d’enduit stuqué (rouge et blanc) étaient encore en place au moment de la fouille sur les orthostates du sud . La fondation de cet autel est recouverte par une strate très mince composée d’éclats de marbre (maximum 5 cm d’épaisseur) destinée au nivellement de l’ensemble .

Les sources littéraires tendent à accréditer l’idée que le maître des lieux est Apollon mais le reste de la documentation montre qu’à ce moment nous sommes encore en présence d’un véritable sanctuaire double pour Artémis et Apollon .

4. 2. Le domaine d’ArtémisAu nord du secteur consacré à Apollon se trouve le domaine d’Artémis sur lequel pour

l’instant on ne possède pas beaucoup d’information publiée54 . Un premier problème est posé par l’identification des monuments, en particulier en ce qui concerne «  l’  édifice archaïque

52 La Genière, Rougetet, 2003, p . 169-171 ; mobilier, pl . XXXVI, 253 Vitruve 4, 1, 3-6 ; Hésychius s .v . Voir Gros, 1993, p . 59-67 .54 Sezgin, 2008, p . 192-195 .

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d’Artémis », construction de plan carré dotée de quatre piliers internes55 . Vers l’est, un autel de petite taille est raisonnablement attribué à la déesse . Il est associé au niveau du sol qui caractérise l’occupation du vie s . av . J .-C . Un écoulement composé de tuiles peintes a été placé sur le côté Est de cet autel pour recevoir le sang des animaux sacrifiés . Ce canal est contemporain du premier état du bâtiment archaïque d’Artémis .

Au cours de la campagne 2009 a été mis au jour un troisième autel au sud de l’autel rectangulaire (fig . 19)  ; ses dimensions sont modestes  :1,90 x 1,00  m, hauteur totale 1,22 m (fondation de 0,26 m incluse) . Il est construit au même niveau que les deux autres autels et il est leur contemporain . Tout le secteur est relié par un niveau de sol dont le substrat est nettement lisible (fig . 20) . A quelle divinité attribuer cet autel ? Nous sommes alors en terrain complètement hypothétique : Aurions nous enfin une trace palpable de la présence de Lèto ? On a depuis longtemps observé que Léto est en relation avec le milieu liquide et cela convient parfaitement à Claros56 . On doit aussi rapprocher des figurines représentant une «déesse portant deux enfants» datées de l’époque archaïque tout en notant cependant qu’elles ont été découvertes dans le secteur dit « d’Artémis » .

4. 3. La voie sacrée (2e état)Elle est constituée de blocs de dalles en brèche ; sa largeur  totale est de 4,50 m, la longueur

dégagée à l’heure actuelle est de 38 m (pl . VIII .1)57 . Les céramiques découvertes sous les blocs sont de style orientalisant, d’autres décorées par des bandes ou à figures noires appartiennent clairement au vie siècle alors que celles trouvées au dessus de cette voie sont bien datées de la première moitié du ive siècle . Cela donne une fourchette de fonctionnement entre le milieu du vie et la première moitié du ive siècle58 .

Cette voie était bordée de kouroi sur ses deux côtés (fig . 21) . Certains chercheurs ont souligné que l’implantation de kouroi /korai est une pratique qui appartient pour l’essentiel à la Grèce centrale, nous sommes donc ici à l’extrémité Est de la diffusion de ce modèle59 .

4. 4. Apollon PythiosUne découverte exceptionnelle a été faite en 2008 . Il s’agit d’un fragment de marbre gris

formant un arc de cercle trouvé immédiatement à l’ouest de l’autel rectangulaire archaïque dédié à Apollon archaïque dans une couche d’incendie contenant du matériel disparate . Il a le même diamètre (0,46 m) que le tambour de colonne précité et il est donc tentant de penser qu’il appartient au même ensemble . Un graffiti y est incisé à la pointe sèche (fig . 22) . Le dessin est l’œuvre de quelqu’un qui a une bonne maîtrise de son art . Le décor est assez complexe mais l’élément principal est un personnage nu debout, représenté de profil à gauche dont n’est conservée que la partie basse de la tête . En fonction du lieu de la découverte il est évidemment très tentant de reconnaître Apollon (fig . 23) et, parmi les représentations du dieu, une coupe attique à figures rouges du ve s . fournit le parallèle le plus étroit . Ce rapprochement pourrait

55 La Genière 1998, p . 244 .56 Jacquemin, Morant, 1999, p . 287-288 . A Xanthos les Nymphes sont associées au culte de Léto, Frei,

1990, 1816-1820 . Pour Le Roy, 1993, sp . p . 244-246, la déesse anatolienne est une maîtresse des eaux .57 Şahin, 2008, p . 213 .58 Yilmaz, 2008/2, p . 247-250, fig . 4-27 .59 Whitley, 2001, p . 213-223 (carte p . 221) .

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Planche VIII :1 . Voie sacrée archaïque, dernier état .

2 . Apollon à la lyre .

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Planche ii :1 . Céramique submycénienne .

2 . Figurine faite à la main .3 . Figurine en psi .

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Planche iii :1 . Figurine en psi au diadème .

2 . Taureau à la langue saillante .3 . Couteau en bronze .

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Planche iV :1 . Flèche mycénienne .

2 . Fibule submycénienne .

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181Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Planche V :1 . Vase ouvert, Protogéométrique ancien .

2 . Grand taureau fait au tour .

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!

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Planche Vi :1 . Déesse mère accouchant .

2 . Sceau scaraboïde du lyre player group .3 . Monnaie en électrum, droit .

3b . Idem, revers .

! @

#a b

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183Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Planche Vii :1 . Antéfixe .

2 . Autel rectangulaire stérilisant le semi circulaire .

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Planche VIII :1 . Voie sacrée archaïque, dernier état .

2 . Apollon à la lyre .

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faire question pour la date qu’il convient d’attribuer au dessin mais il doit être tout aussitôt noté que les éditeurs de ce vase ont depuis longtemps émis l’hypothèse que l’image reproduisait un agalma plus ancien60 . Le dieu semble descendre d’un navire dont la proue est en forme de protomé de sanglier . L’hypothèse apollinienne est confirmée par le fait que en bas à droite du personnage ont été gravées les lettres PUQ . La cassure de la pierre ne permet pas de préciser s’il existait d’autres lettres mais, dans cette hypothèse, on ne peut envisager d’autre restitution que puvq[io»] . La forme du upsilon sans haste verticale et le theta recoupé d’une croix invitent à placer l’écriture dans la 2e moitié du vie s .61 et cela ne contredit pas ce qui a été noté plus haut concernant la facture du dessin .

Un trait intéressant mais qui reste énigmatique est ce qu’Apollon porte dans sa main droite (il tient un arc de la gauche, le dessin est assez maladroit) : on attendrait une flèche, une phiale, un corbeau (comme sur la coupe attique) … et c’est un lièvre . Un seul parallèle peut être allégué : sur un cratère en cloche apulien datant des environs de 370 a .C .62 Apollon est assis à droite tenant d’une main une branche de laurier et de l’autre un lièvre ou un lapin . Il est associé à une Artémis aux vêtements de facture orientale (certains y voient Bendis) et à Hermès . A notre connaissance aucun autre rapprochement pertinent avec l’iconographie apollinienne ne peut être effectué . Certes on notera la présence du lièvre en relation avec le monde divin à Lagina en Carie (et les Cariens sont les premiers habitants du pays de Colophon…) mais on doit tout aussitôt présenter plusieurs constats : les thèmes mythiques de Lagina concernent d’autres divinités63 et le lièvre a pour principale fonction de trouver une étymologie grecque au toponyme du sanctuaire64, bien que ce dernier soit beaucoup plus vraisemblablement d’origine vernaculaire, enfin et surtout il serait contradictoire d’insister sur une spécificité carienne alors que l’on veut au contraire mettre en avant le rôle de Delphes .

A cette époque Artémis et Apollon sont placés sur un même plan . C’est ce que démontre l’exacte symétrie des dédicaces à ces deux divinités par leur « premier prêtre », Timonax sur deux des statues retrouvées . Pour aller à l’essentiel, nous pensons que cela signifie qu’est mis en place un nouvel ordre politico-religieux sous la tutelle de Colophon, dont l’initiateur et premier prêtre est Timonax65 .

4. 5. Le temenos C’est probablement une section de son mur méridional qui a été repérée dans un sondage

effectué à environ 13m au Sud-Est du temple hellénistique (fig . 24) . Ce mur d’une largeur de 0, 60 m est associé à du matériel du vıe s . Il est de même orientation que le dernier autel archaïque66 . Il doit être aussi observé que le sol dont on constate la présence dans tout le sanctuaire au

60 LIMC I, W . Lambrinundakis, s .v . « Apollon », p . 228, n° 351, intérieur de coupe attique à figures rouges, datable de la 2e moitié du ve s .

61 Cf . les parallèles dans Jeffery, 1961 .62 Conservé à Paris au Cabinet des Médailles sous le n° 428 (LIMC « Artémis » 1097a) ; Ridder, 1901,

p . 319-321, fig . 72 ; Cambitoglu, Trendall, 1961, I, 89, n° 176 . Nous en publions la photographie avec l’aimable autorisation de Michel Amandry .

63 Sur la frise du temple, Van Bremen, 2010, p . 483-503 .64 Laumonier, 1958, p . 351 et note 3 .65 Sur le détail de ces questions, cf . notre contribution au colloque de Hiérapolis .66 Bergquist, 1967 .

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vie s . arrive au contact de ce mur au nord de celui-ci mais n’existe pas au sud, où l’on note en revanche la présence d’un habitat dont les états successifs s’étagent du vie s . au début de l’époque hellénistique (fig . 25) et dont les niveaux les plus récents témoignent d’une activité artisanale . Cet habitat se trouvait alors à l’extérieur du temenos. Cette hypothèse est renforcée par la présence d’un atelier découvert dans un sondage effectué en 1997 au sud du mur67 .

5. La lente renaissance du ve s.

L’un des résultats importants des nouveaux sondages sur l’autel rectangulaire est la découverte de trois blocs à anneaux de marbre blanc placés côte à côte provenant de l’ouest de l’autel dont deux de grande dimensions et bien taillés (fig . 26) . Celui du Sud portait deux anneaux de fer alors que les blocs à anneaux hellénistiques n’en ont qu’un seul . Il parait difficile de lier deux taureaux en même temps sur le même bloc . Cette disposition conviendrait plutôt pour des béliers et d’autres petits animaux . Et en effet, les analyses des ossement des animaux sacrifiés provenant de l’autel rectangulaire ont montré que le pourcentage des os de béliers était de 60 % et seulement de 40 % pour les bovins .

Les trois blocs sont fondés sur une couche brûlée, épaisse d’une vingtaine de cm, qui contenait du charbon de bois et aussi de nombreux fragments de stuc blanc et rouge . Cette strate a fourni des céramiques de la fin du vie et du début du ve siècle, des tuiles peintes et des centaines de statuettes entières ou fragmentaires, brûlées ou non . La majorité d’entre elles représentaient Apollon debout, vêtu d’un chiton et d’un himation tenant une lyre, une cithare ou un barbiton . Les plus récentes, de style sévère, sont datées du premier quart du ve siècle (pl . VIII .2) . Il semble que l’on peut en déduire que le sanctuaire a été brûlé comme celui de Didymes après la révolte des Ioniens et après la prise de Notion par les Perses . L’oracle est ensuite resté silencieux jusqu’à la conquête par Alexandre . 

6. Conclusion

Il existe désormais à Claros d’incontestables preuves d’une occupation à l’époque mycénienne . Pour autant, sommes nous en présence d’un sanctuaire et, si oui, de quel type ? Le lieu (une source d’eau douce près de la mer) et la nature des objets découverts plaident en ce sens . Cependant, pas plus ici que sur des sites comparables, il n’est possible de démontrer l’existence d’un sanctuaire organisé . Il est par conséquent plus tentant de considérer qu’il y avait à proximité de la source un culte peu formalisé qui n’a pas laissé de traces architecturales . La tradition littéraire fait des Cariens les premiers occupants du pays de Colophon .

Les choses changent, peut-être dès le xe s ., avec la présence d’un autel désormais clairement délimité par un cercle de pierres ; ce dernier est associé à des offrandes de belle qualité . Il est très difficile de penser qu’à ce moment le lieu est consacré à Apollon . On pensera parmi d’autres arguments à la présence de la figurine illustrant un accouchement .

Une autre étape importante se traduit sur le terrain par des aménagements très significatifs : un premier état d’une « voie sacrée », l’autel semi-circulaire déjà très élaboré . Cela suppose l’organisation d’un sanctuaire ayant atteint un niveau de notoriété au moins au niveau régional .

67 La Genière, 1998, p . 243, Plan . 1 n° 18 .

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A ce moment l’hôte principal du sanctuaire est déjà certainement Apollon . Mais quel Apollon ? Il s’agit très probablement à ce moment d’une divinité épichorique au racines anatoliennes .

Un dernier avatar décisif se produit peu avant le milieu du vie s . c’est-à-dire le moment où Crésus règne en maître sur l’Anatolie occidentale et où il entretient des liens privilégiés avec Delphes . Les changements concernent divers domaines :

– d’abord dans l’ordre architectural, le sanctuaire voit se multiplier les constructions remarquables et en particulier le temple que l’on commence à connaître un peu moins mal . Un véritable plan d’ensemble du sanctuaire est l’objet d’une réflexion globale . Un édifice consacré à Artémis, trois autels rectangulaires dédiés à Apollon, à Artémis et à une divinité inconnue, ainsi qu’un nouvel état de la voie sacrée sont construits .

– La décoration (essentiellement kouroi et korai) prend pour modèle des exemples de la Grèce centrale .

– Un document à la fois épigraphique et figuré montre que désormais la référence est Delphes– Enfin, ce renouveau paraît être l’œuvre d’un certain Timonax, à coup sûr un

Colophonien, il concrétise la mainmise de la cité sur ce sanctuaire extra-urbain . Nous sommes ici incontestablement en présence d’un des moments privilégiés de l’existence du sanctuaire .

La fin du royaume des Mermnades ne paraît pas avoir eu de conséquences fâcheuses pour Claros et plus généralement pour les sanctuaires d’Anatolie occidentale : Cyrus et ses successeurs firent preuve de tolérance à l’égard des cultes des Grecs . Cette période faste connaît un coup d’arrêt brutal avec la répression de la révolte de l’Ionie .

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189Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

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190 Nuran Şahin - Pierre debord

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192 Nuran Şahin - Pierre debord

Fig. 1. Kylix mycénien .

Fig. 2. Céramique « barbare » .

Fig. 3. Céramique submycénienne .

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193Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Fig. 4. Figurine faite à la main .

Fig. 5. Figurine en Psi .

Fig. 6. Figurine en psi au diadème .

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194 Nuran Şahin - Pierre debord

Fig. 7. Taureau à la langue saillante .

Fig. 8. Couteau en bronze .

Fig. 9. Autel rond et la superposition des trois autels .

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195Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Fig. 10. L’autel rond recouvert par le semi-circulaire, côté nord .

Fig. 11. L’autel rond, côté sud .

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196 Nuran Şahin - Pierre debord

Fig. 12. Cotyle à méandre .

Fig. 13. Autel semi circulaire .

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197Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Fig. 14. Cotyle orientalisant .

Fig. 15. Voie sacrée archaïque ancienne .

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198 Nuran Şahin - Pierre debord

Fig. 16. Alabastre corinthien .

Fig. 17. Deux blocs de la plinthe du mur sud du temple archaïque .

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199Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Fig. 18. Tambour de colonne .

Fig. 19. Le troisième autel du vie s .

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200 Nuran Şahin - Pierre debord

Fig. 20. Substrat du sol du vie s .

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201Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Fig. 21. Kouros 2003 .

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202 Nuran Şahin - Pierre debord

Fig. 22. Apollon Pythios .

Fig. 23. Apollon Pythios .

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203Découvertes récentes et installation du culte d’Apollon pythien

Fig. 24. Le mur méridional du temenos .

Fig. 25. Habitat au sud du temenos .

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204 Nuran Şahin - Pierre debord

Fig. 26. Blocs à anneaux .

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