Modèles internes opérants de l'attachement et relations d'objet internalisées : l'analyse du...

16
Introduction Bien que la théorie de l’attachement ait des racines profondes dans l’école psychanalytique anglaise des Relations d’objets (Ainsworth, 1969 ; Bretherton, 1998), les origines psychanalytique de cette théorie ont été négligées par la littérature, insistant surtout sur les influences étholo- giques, cognitives et cybernétiques qui furent la base de sa formulation initiale (Steele et Steele, 1998). D’un autre côté, jusqu’aux années 1990, la théorie de l’attachement a été considérée comme une sorte de tabou en psychanalyse (Guedeney et Guedeney, 2004), et quelques-unes des idées innovatrices de Bowlby furent systématiquement attaquées et dénon- cées par les milieux officiels psychanalytiques (Ainsworth, 1969). Cependant, les superpositions théoriques entre les deux courants sont incontestables. Selon Fonagy (2001), le concept d’attachement de Bowlby (1981) trouve un écho dans d’autres formulations classiques psychanaly- tiques, comme l’amour primaire de Balint (1979), la relation avec le Moi de Winnicott (1975), ou les relations personnelles proposées par Guntrip. A son tour, le concept de modèles internes dynamiques (MID), si conçus comme des « règles » de procédure qui régissent les aspects importants du comportement et qui sont incorporées dans les représentations cogni- tives-affectives du soi (self), des autres et des interactions entre le soi 145 Devenir, volume 23, numéro 2, 2011, pp. 145-159 1 UIPCDE, ISPA, Rua Jardim do Tabaco, 34, Lisbonne (Portugal). E-mail : apinto ISPA@pt Recherche Alexandra Pinto 1 , Nuno Torres, Manuela Veríssimo, Joana Maia, Marilia Fernandes et Orlando Santos Modèles internes opérants de l’attachement et relations d’objet internalisées : l’analyse du devenir des relations « attachement par les récits à compléter » Internal working models of attachment and object relations in children : narrative analysis of the attachment story completion task

Transcript of Modèles internes opérants de l'attachement et relations d'objet internalisées : l'analyse du...

IntroductionBien que la théorie de l’attachement ait des racines profondes dans

l’école psychanalytique anglaise des Relations d’objets (Ainsworth, 1969 ;

Bretherton, 1998), les origines psychanalytique de cette théorie ont été

négligées par la littérature, insistant surtout sur les influences étholo-

giques, cognitives et cybernétiques qui furent la base de sa formulation

initiale (Steele et Steele, 1998). D’un autre côté, jusqu’aux années 1990,

la théorie de l’attachement a été considérée comme une sorte de tabou

en psychanalyse (Guedeney et Guedeney, 2004), et quelques-unes des

idées innovatrices de Bowlby furent systématiquement attaquées et dénon-

cées par les milieux officiels psychanalytiques (Ainsworth, 1969).

Cependant, les superpositions théoriques entre les deux courants sont

incontestables. Selon Fonagy (2001), le concept d’attachement de Bowlby

(1981) trouve un écho dans d’autres formulations classiques psychanaly-

tiques, comme l’amour primaire de Balint (1979), la relation avec le Moi

de Winnicott (1975), ou les relations personnelles proposées par Guntrip.

A son tour, le concept de modèles internes dynamiques (MID), si conçus

comme des « règles » de procédure qui régissent les aspects importants

du comportement et qui sont incorporées dans les représentations cogni-

tives-affectives du soi (self), des autres et des interactions entre le soi

145D

eve

nir, vo

lum

e 2

3, n

um

éro

2, 2

01

1, p

p. 1

45

-15

9

1 UIPCDE, ISPA,

Rua Jardim do Tabaco, 34,

Lisbonne (Portugal).

E-mail : apinto ISPA@pt

Recherche

Alexandra Pinto1, Nuno Torres, Manuela Veríssimo, Joana Maia, Marilia Fernandes et Orlando Santos

Modèles internes opérants de l’attachement et relations d’objet internalisées : l’analyse du devenir des relations « attachement par les récits à compléter »Internal working models of attachment and object relations in children : narrative analysis of the attachment story completion task

146D

eve

nir,

vo

lum

e 2

3,

nu

ro 2

, 2

01

1,

pp

. 1

45

-15

9

(self) et les autres (Eagle, 2003), se rapproche des notions de Représen-

tations d’interactions généralisées (RIG) de Stern (1992), de Structures

interactionnelles (interactional structures) de Beebe et Lachmann (1988),

ou d’unités d’affect-self-objet (self-object-affect-units) de Kernberg (2005).

Aussi selon Lilleskov (1992) le concept de MID est analogue à celui

des représentations d’objet et du self de la psychanalyse, étant proche

de la notion de relations d’objet internalisées comme formes émotion-

nelles codées de relation et réponse, correspondant à des modèles et des

schémas qui organisent la personnalité de la personne (Bretherton, Ridge-

way et Cassidy, 1990).

Nous trouvons des positions similaires chez Stern (1992) et Zelnick

et Buchholtz (1990) pour lesquels les deux théories conceptualisent les

représentations mentales comme des schémas cognitives-affectives qui

fournissent des informations émotionnellement chargées sur la personne,

le self et le self en rapport à l’objet, à travers l’internalisation progressive

de mémoires épisodiques.

Par ailleurs, il est à noter que les deux traditions théoriques de l’atta-

chement et des relations d’objet place l’accent sur les facteurs interper-

sonnels et la qualité des soins dispensés à l’enfant dans les premiers

stades du développement, ou il y a une superposition entre la psychana-

lyse en général (y compris non seulement les théories des relations d’objet)

et la théorie de Bowlby (1973, 1980, 1981 et 1988) sur diverses hypothèses

théoriques et épistémologiques (Steele et Steele, 1998 ; Fonagy, 2001),

telles que la distinction entre la réalité actuelle et psychique, considérant

que la perception des expériences sociales est déformée par des repré-

sentations et des modèles mentaux qui travaillent aux niveaux conscient

et inconscient ; l’accent mis sur l’importance du début de la vie, notam-

ment en termes d’expériences émotionnelles des relations pour le déve-

loppement de la personnalité ; le rôle central de la qualité des comporte-

ments des figures parentales sur le développement de l’enfant, traduisible

en concepts tels que la sensibilité maternelle, si, bien que la sensibilité

maternelle soit conceptualisée d’une façon différente, toutes deux pré-

cisent son importance comme facteur causal dans la détermination de la

qualité des relations d’objet et donc du développement psychique ; et

enfin, la motivation de créer des relations tenant compte que la relation

entre l’enfant et le soignant se fonde sur une nécessité autonome et indé-

pendante d’établir des relations affectives proches, apparaît clairement

et directement énoncée dans les travaux d’auteurs psychanalytiques des

relations d’objet, comme Fairbairn ou indirectement par d’autres auteurs

147R

éc

its à c

om

plé

ter

qui suivent la ligne de la psychologie du moi comme Anna Freud

(Ainsworth, 1969).

Jusqu’à présent, les recherches qui ont tenté de lier ces deux grands

paradigmes théoriques sont extrêmement minces (Steele et Steele, 1998).

Nous présentons ci-dessous quelques exceptions notables.

Buelow, McClain et McIntosh (1996) ont présenté une méthodolo-

gie objective qui combine ces deux théories, l’Attachment and object rela-

tions inventory (AORI), défendant que, si bien que les relations d’atta-

chement et les relations d’objet soient indissociables dans la pratique,

ses concepts peuvent être distingués sur le plan théorique. Applicables

aux populations cliniques et non cliniques, l’inventaire AORI évalue

l’attachement d’une façon multifactorielle, produisant des scores globaux

sur la qualité des représentations d’attachement et des relations d’objet.

Cette méthodologie a été utilisée dans divers domaines d’études tels que

l’autonomisation des adolescents (Giles et Maltby, 2004), l’effet des styles

parentaux et les modèles d’attachement de la petite enfance dans les

relations intimes des adultes (Neal et Frick-Horbury, 2001), et aussi les

différences intersexuelles dans les mesures d’attachement, testée sur des

adultes (Ross, 2008).

Goldman et Anderson (2007) ont étudié la qualité des relations

d’objet des patients et de la sécurité de leur attachement comme fac-

teurs prédictifs de l’alliance thérapeutique première. A leur tour, Priel

et Besser (2001) ont conclu que les représentations que les nouvelles

mères ont sur leurs propres mères jouaient un rôle de médiation dans

l’association entre leurs modèles internes dynamiques et les liaisons

psychiques prénatales avec leurs bébés. Une des méthodes les plus utili-

sées pour intégrer ces deux théories a été l’inventaire de Bell, Bell object

relations inventory, appliqué dans les études de patients schizophrènes

(par exemple, Bell et Bruscato, 2002 ; Bell, Lysaker et Milstein, 1992) et

sur les perturbations alimentaires (Heesacker et Neimeyer, 1990). Cepen-

dant, il faudra mettre l’accent sur le fait que ces recherches sont menées

principalement chez les adultes ; une grande lacune empirique concer-

nant l’enfance existe.

Récemment, Ramos (2008) a mené une étude exploratoire avec un

échantillon d’enfants portugais institutionnalisés, victimes d’abus, en uti-

lisant le SCORS et le ASCT. Les résultats suggèrent l’existence d’une

certaine convergence entre la qualité des modèles internes dynamiques

de l’attachement et la tonalité affective des relations d’objet.

148D

eve

nir,

vo

lum

e 2

3,

nu

ro 2

, 2

01

1,

pp

. 1

45

-15

9

Cette étude cherche à analyser les relations entre ces deux théories

et aussi à élargir le champ de recherche à la petite enfance.

ObjectifsDéterminer si les enfants avec un modèle interne dynamique de l’atta-

chement plus sécurisant ont un monde interne objectal plus stable et

positif, caractérisé par l’attente de relations bénignes et bienveillantes

entre les sujets.

Une méthodologie a été choisie pour permettre la comparaison des

résultats obtenus dans l’exploration empirique de chaque théorie : l’Attach-

ment story completion task (ASCT), la tâche d’achèvement d’histoires

développées dans le cadre de la théorie de l’attachement (Bretherton,

Ridgeway et Cassidy, 1990) a été appliquée à un échantillon de 51 enfants

en âges préscolaire et scolaire. Les récits ont été analysés de manière indé-

pendante, sur le ton affectif du monde objectal interne, évalués par une

méthode empirique psychanalytique (Social cognition and object rela-

tions scale (SCORS ; Westen, 1995 ; Westen, Barends, Leigh, Mendel, et

Silbert, 2002 ; Westen, Lohr, Soie, Kerber et Goodrich, 2002 ; Hilsenroth,

Stein et Pinsker, 2004)) et sur la qualité des représentations d’attache-

ment émergentes.

Méthode

Les participantsCinquante et un enfants portugais (25 garçons et 26 filles) d’âges pré-

scolaire et scolaire, âgés entre 65 et 91 mois (M = 76,22 ; SD = 7,84),

élèves d’un établissement d’enseignement privé dans la grande région

de Lisbonne. Tous les enfants fréquentaient l’école privée pendant la jour-

née, vivant avec leurs parents, appartenant à un milieu social moyen-

élevé. Les mères sont âgées entre 30 et 44 ans (M = 36 ; SD = 4) et les

pères entre 30 et 53 ans (M = 38,58 ; SD = 5,732).

Les instrumentsEchelle d’intelligence de Wechsler pour l’âge préscolaire et primaire – Edition révisée (WPPSI-R, Wechsler, 1989) Des échelles ont été appliquées, par deux chercheurs indépendants, l’essai

sous-verbal de la WPPSI-R afin d’analyser les aptitudes verbales des enfants

et des différences possibles dans la capacité lexicale et la compréhension

verbale. La collecte des données a été effectuée individuellement à des

149R

éc

its à c

om

plé

ter

jours différents de la collecte de récits ASCT. Les tests ont été appliqués

suivant l’ordre : preuve de l’information, preuve du vocabulaire, preuve

de l’arithmétique, preuve de similitudes et preuve de compréhension.

Attachment story completion task (ASCT ; Bretherton, Ridgeway et Cassidy, 1990) : batterie d’histoires à compléter sur l’attachementC’est un instrument composé de cinq début d’histoires formulées afin

d’activer les représentations et les sentiments associés aux expériences

d’attachement des enfants : a) « Le jus renversé » : la figure d’attachement

dans un rôle d’autorité ; b) « Le genou blessé » : la douleur comme déclen-

cheur de comportements d’attachement chez l’enfant et de protection

parentale ; c) « Le monstre dans la chambre » : la crainte comme déclen-

cheur de comportements d’attachement chez l’enfant et protection paren-

tale ; d) « Le départ »: l’angoisse de séparation et de la capacité de coping

et e) « Rencontre »: la réaction au retour des parents (Bretherton, Ridgeway

et Cassidy, 1990). On utilise un ensemble de petites figures humaines, pré-

sentées comme appartenant à une même famille (mère, père, deux enfants

du même sexe, mais d’âges différents et une voisine) et un ensemble

d’accessoires simples (bureau, chaises, voiture, etc.) qui complètent et

accompagnent chaque thème de l’histoire. Chaque histoire inachevée,

commencée par l’expérimentateur, doit être complétée par les enfants.

On réalise l’enregistrement audiovisuel de la séance, afin d’assurer un

support avec des informations sur le comportement verbal et non verbal

de l’enfant, essentiel pour l’analyse et le codage ultérieurs des récits.

Méthodologie de codage de l’ASCTSi, lors de la création de l’instrument, les auteurs ont proposé une évalua-

tion catégoriale des récits en histoires sécures et insécures, étant donné les

stratégies d’attachement prédominantes, une des particularités de l’évo-

lution de l’instrument, depuis les années 1990 jusqu’à présent, a été celle

de ne pas forcer l’utilisation d’un système de codage unique, existant la

possibilité de joindre le processus de codage (ainsi que l’inclusion d’his-

toires nouvelles ou l’omission de certaines proposées initialement), aux

objectifs spécifiques de chaque recherche en cours (Bretherton, 2008 ;

Bretherton et Munholland, 2008 ; Murray, 2007 ; Solomon et George,

2008). En effet, plusieurs études ont démontré la pertinence de leur uti-

lisation pour évaluer les domaines du fonctionnement psychique et inter-

psychique aussi divers que le développement moral, l’expression émotion-

nelle, le comportement pro-social, la représentation parentale, l’agressivité,

150D

eve

nir,

vo

lum

e 2

3,

nu

ro 2

, 2

01

1,

pp

. 1

45

-15

9

1 Une résolution est considé-

rée minime si, même que le

problème soit reconnu et

résolu, il existe peu ou aucune

élaboration dans cette réso-

lution. Elle est complète

quand elle ajoute une com-

préhension relationnelle de la

situation, ayant après la

résolution immédiate du pro-

blème, un retour à la norma-

lité. Finalement, l’histoire est

considérée sans résolution si

le problème présenté n’est

pas pris en conte et solu-

tionné, au gré des incitations

spécifiques de l’expérimen-

tateur. Le codage résolution

avec renversement doit être

attribué à des histoires qui

sont résolues (avec ou non

de conclusion spécifique)

mais qui sont suivies d’une

inversion négative, revers

émotionnel ou un événement

bizarre.

le locus de contrôle, le tempérament, la nature des processus de défense,

la régulation émotionnelle, ou les stratégies de résolution de conflits

(Bretherton et Oppenheim, 2003).

Représentations d’attachementEn synthétisant les procédures de codages précédentes, nous avons opté

pour une évaluation dimensionnelle de représentations d’attachement

dans un continuum, privilégiant l’extension où sont ou non présents des

éléments de dimension sécurité-insécurité (Heller, 2000 ; Maia, Ferreira

et Verissimo, 2008).

Deux critères sont analysés, la cohérence et la sécurité, toutes deux

évaluées sur une échelle de huit points. Dans le cas de la cohérence,

celle-ci évalue la congruence dont le sujet est capable ou non de résoudre

le problème présenté et de la complexité de la présente résolution.1

Ainsi, l’échelle varie de très incohérente : (1) histoires incompréhensibles

et bizarres, avec des séquences d’événements violents et dispersés, ou

évitement massif du problème en question – à très cohérent (8) – histoires

logiques, connexes et pertinentes où la personne fait face au problème

de manière constructive et imaginative. Dans les valeurs moyennes, nous

trouvons des histoires modérément cohérentes, où la personne prend en

compte le conflit de l’histoire, étant en mesure de fournir une résolution

minimale même traversée par quelques éléments d’incohérence. Les his-

toires ont tendance à être très courtes et ont besoin d’incitation répétée.

Il y a généralement des écarts ou des contradictions modérés qui, cepen-

dant, ne font pas l’histoire bizarre ou décousue. Le critère de la sécurité

est une mesure plus large que, outre le critère de cohérence et de capa-

cité à résoudre le problème, prend également en compte les paramètres

suivants : le comportement non verbal, émotion générale exprimée, la

connaissance émotionnelle, la représentation parentale, l’investissement

dans la tâche, la fluidité verbale et l’interaction avec l’intervieweur. Elle

a également été évaluée sur une échelle de huit points, allant de Désor-

ganisé (1) à Très sécurisé (8), et où se trouvent les différentes nuances

des comportements d’évitement et d’ambivalence.

Toutes les histoires ont été codées par un chercheur qualifié, indé-

pendant de la collecte de données et ignorant d’autres informations

relatives aux enfants. Pour évaluer la validité des codages, environ 60%

des histoires ont été analysées par un autre chercheur, lui aussi indé-

pendant. L’accord interévaluateurs fut de r = 0,81 pour la cohérence et

r = 0,85 pour la sécurité.

151R

éc

its à c

om

plé

ter

Tonalité affective associée aux relations d’objetDes chercheurs indépendants ont évalué les mêmes histoires en suivant

une méthode empirique psychanalytique, la Social cognition and object

relations scale (SCORS ; Westen, 1995 ; Westen et al., 2002a, 2002b ; Hil-

senroth, Stein et Pinsker, 2004). Développée pour évaluer et analyser le

monde des objets internes, cette échelle est un instrument pour l’éva-

luation clinique, utilisée pour caractériser les représentations interper-

sonnelles du fonctionnement des individus.

La SCORS examine des récits contenant des épisodes des relations

interpersonnelles ayant, dans sa version originale, cinq dimensions, éva-

lués sur une échelle en cinq points :

• la complexité des représentations des gens.

• La tonalité affective du paradigme des relations.

• La capacité d’investissement émotionnel dans les relations et dans les normes morales.

• La capacité d’investissement.

• La compréhension de la causalité sociale.

Dans cette étude, nous avons choisi de n’utiliser que la tonalité affec-tive du paradigme des relations, une dimension qui évalue la qualité des représentations des personnes et des relations, en tenant compte du contenu (positif ou négatif) et de la forme, comment celles-ci décrivent les attentes du sujet envers les autres avec qui il se rapporte. Dans la perspec-tive psychanalytique, cette dimension peut être conceptualisée comme la coloration affective du « monde objectal » (de malveillante à bienfaisante), et qui peut encore être abordée à partir d’une perspective sociocognitive, qui se réfère aux qualités affectives des expectatives interpersonnelles (relations douloureuses et menaçantes ou agréables et enrichissantes).

Prétendant accéder à la mesure dans laquelle la personne s’attend à ce que les relations soient destructives et menaçantes ou, au contraire, sécuri-santes et enrichissantes, les scores possibles varient autour de cinq points :

1. le sujet comprend le monde social comme étant terriblement mena-çant et/ou a une expérience de vie comme massivement capricieuse et douloureuse. A une perspective des autres sujets comme tendanciel-lement abandonniques, abusifs ou destructifs dans les relations inter-personnelles, sans aucune raison, en plus d’une négligence ou de mal-veillance possible, classant souvent les gens comme victimes ou

victimaires. La personne peut se sentir terriblement seule.

152D

eve

nir,

vo

lum

e 2

3,

nu

ro 2

, 2

01

1,

pp

. 1

45

-15

9

2. Le sujet représente le monde social comme hostile, capricieux, vide

ou distant, mais non insupportable. Il peut se sentir seul, tendant à

concevoir les autres en tant que désagréables ou non soignants, mais

non pas comme des menaces à son existence.

3. Le sujet a des représentations/schémas des personnes et des expecta-

tives interpersonnelles chargées d’une variété d’affects, qui ne sont

pas essentiellement positifs. Généralement, il voit les autres comme

capables d’aimer et d’être aimés, de prendre en charge et d’être pris

en charge.

4. Le sujet a des représentations/schémas sur des personnes et des expec-

tatives interpersonnelles caractérisés par une variété d’affects, primai-

rement positifs. En général, il a une perspective des autres sujets comme

étant capables d’aimer et d’être aimés, en appréciant la compagnie des

autres, c’est-à-dire, en valorisant la proximité relationnelle.

5. Le sujet a des représentations/schémas sur les personnes et les expec-

tatives interpersonnelles caractérisés par une variété d’affects. Il s’attend

généralement à ce que les relations soient bénignes et mutuellement

enrichissantes. Il s’attend à l’intimité, appréciation mutuelle et loyauté

dans les relations intimes.

RésultatsLa sécurité et la cohérence des représentations d’attachementLes moyennes de la cohérence pour chaque histoire se situaient entre

5,19 (SD = 1,39) et 5:55 (SD = 1,17). En ce qui concerne la sécurité, les

moyennes se situaient entre 5,26 (SD = 1,38) et 5,58 (SD = 1,31).

Nous avons effectué une analyse de corrélation pour les valeurs de

Cohérence et de la Sécurité entre les cinq narrations. Pour chacun des

paramètres, nous avons trouvé des corrélations positives significatives

dans toutes les histoires, de sorte que, par la moyenne des valeurs de la

cohérence et de la sécurité ont été créées deux nouvelles variables, Cohé-

rence totale (M = 5:38 ; SD = 1,01) et Sécurité totale (M = 5,43 ; SD = 1,11).

Les corrélations entre les valeurs totales de la Cohérence totale et

Sécurité totale ont démontré l’existence d’une corrélation positive et très

significative (r = 99 ; p 0,05), permettant d’agréger ces deux échelles en

une dimension unique que nous appelons de Qualité des représentations

d’attachement.

153R

éc

its à c

om

plé

ter

Relations entre qualité des représentations d’attachement, compétences linguistiques et variables démographiquesIl n’y avait aucune association significative entre la variable Qualité des

représentations d’attachement et le sexe, l’âge et la position dans la fra-

trie de l’enfant, âge, statut matrimonial, le niveau de scolarité et le sta-

tut professionnel des parents. Il n’y avait pas de corrélation significative

entre le QI verbal et la variable Qualité des représentations d’attache-

ment. Cependant, nous avons trouvé des corrélations positives significa-

tives, quoique faibles, entre le QI verbal et la Sécurité (r = 0,26 ; p 0,05)

et la Cohérence (r = 0,8 ; p 0,05), dans le récit du Départ.

Tonalité affective du paradigme des relationsLes moyennes pour la Tonalité affective furent de 2,93 (SD = 0,58) et

3,17 (SD = 0,7 et 0,55). Nous avons effectué une analyse de corrélation

pour les valeurs de Tonalité affective des cinq histoires. Nous avons

vérifié qu’il y eu des valeurs positives significatives dans 80% des corré-

lations bivariées. Les coefficients de corrélation varient entre 0,21 et 0,6.

La Tonalité affective de l’histoire affective de jus renversé n’a pas mon-

tré avoir des corrélations significatives avec l’histoire du Monstre dans

la chambre de réunion.

Relation entre la « tonalité affective », compétences linguistiques et les variables démographiquesNous avons trouvé des corrélations positives et importantes, modérées,

entre l’âge des enfants et les valeurs de Tonalité affective dans toutes

les histoires, sauf pour l’histoire du Monstre dans la chambre (Jus ren-

versé r = 0,32 ; p < 0, 05, Genou blessé r = 0,33 ; p < 0,01 Départ r = 0,37 ;

p < 0,05 et Réunion r = 0,32 ; p < 0,05). Il y avait aussi une corrélation posi-

tive significative, quoique faible, entre le QI verbal et l’histoire de Départ

(r = 0,34 ; p < 0, 05).

Relation entre tonalité affective et qualité des représentations d’attachementLes corrélations entre la tonalité affective du paradigme des relations et

la qualité des représentations d’attachement sont présentées dans le

tableau I.

154D

eve

nir,

vo

lum

e 2

3,

nu

ro 2

, 2

01

1,

pp

. 1

45

-15

9

Résumé

Constituant les deux princi-

paux domaines de la com-

préhension théorique et

scientifique des êtres

humains, la théorie de l’atta-

chement et la psychanalyse

se sont développées de

façon autonome, tout en

maintenant des points de

contact. Cette recherche vise

à les relier de façon empirique

en se concentrant sur les

théories psychanalytiques de

la relation d’objet. L’Attach-

ment story completion task a

été administré à un échantillon

de 51 enfants en âges pré-

scolaire et scolaire. Les nar-

ratives ont été analysées de

manière indépendante, sur le

ton émotionnel du monde

interne objectal, évaluées en

fonction de la dimension de

la Tonalité affective du para-

digme de la Social cognition

DiscussionLes résultats nous mènent dans une direction d’une forte association

positive entre la qualité des représentations d’attachement et de la qua-

lité de la tonalité affective des représentations internes d’objet, à l’excep-

tion du récit du Monstre dans la chambre. Dans quatre des cinq histoires,

les enfants avec des représentations d’attachement plus sécurisées et

cohérentes ont tendance à avoir des tonalités affectives de leurs rela-

tions d’objet plus positives et bienveillantes.

Ainsi, ces résultats révèlent l’existence d’une relation empirique entre

les concepts de la théorie de l’attachement et les concepts de la théorie

de la relation d’objet telle qu’elle est proposée théoriquement par Lilleskov

(1992), Goodman (2002), Fonagy (2001), Steele et Steele (1998) et Eagle

(2003), entre autres, et renforce les résultats obtenus par Neal et Frick-

Horbury (2001) et Giles et Maltby (2004). Les résultats de cette étude sont

consistants avec les résultats obtenus par Ramos (2008), une recherche

semblable à celle-ci, avec un échantillon d’enfants dans les institutions

portugaises, victimes d’abus.

En outre, le QI verbal révèle avoir des associations positives avec la

tonalité affective et avec la cohérence et la sécurité, seulement dans

l’histoire de Départ, renforçant l’idée que la capacité de coping avec des

scénarios de séparation des soignants, thématique classique de la théo-

rie de l’attachement, semble être positivement influencée par le dévelop-

pement verbal, en étant associée à des représentations des relations plus

positives et bienveillantes.

D’un autre côté, les résultats montrent que, si bien qu’elles soient

significativement liées, les représentations d’attachement et les repré-

Tonalité affective des relations d’objet Qualités des représentations d’attachement

R P

Jus renversé 0,57 (**) 0,000

Genou blessé 0,58 (**) 0,000

Monstre dans la chambre 0,16 0,134

Départ 0,45 (**) 0,001

Rencontre 0,45 (**) 0,001

Tableau I. Corrélations entre la tonalité affective des cinq récits et la qualité des représentations d’attachement

** Corrélation significative pour p 0,001 (1-tailed).

155R

éc

its à c

om

plé

ter

and object relations scale et

en fonction de la cohérence

et de la sécurité des repré-

sentations d’attachement

émergentes. Nous avons

également appliqué la

WPPSI-R pour surveiller les

effets potentiels des compé-

tences linguistiques dans la

production de récits. Nous

avons trouvé une corrélation

positive significative entre la

qualité des représentations

d’attachement et de la tona-

lité affective des objets

internes, et les résultats sont

discutés en termes de simili-

tudes et différences entre

ces deux concepts théoriques.

Mots-clés

Attachement.

Les relations d’objets.

Les modèles internes

opérants.

sentations d’objet internalisées sont différentes sur certains aspects et

ont des divergences entre elles, possédant des idiosyncrasies spécifiques.

1. Contrairement à ce qui a été trouvé dans les scores de la qualité des

représentations d’attachement, il n’y avait pas de corrélation biva-

riée significative entre les valeurs de la tonalité affective des cinq his-

toires, ce qui suggère que les questions abordées par les différentes

histoires qui composent la procédure ASCT évoquent des aspects

différenciés en termes de tonalité affective des représentations d’objet.

Nous n’avons pas trouvé de corrélation significative entre l’histoire

du Jus renversé et les histoires du Monstre dans la chambre et de la

Réunion. Ces histoires et leurs thèmes (l’autorité et la peur ; l’auto-

rité et la qualité du regroupement familial après la séparation) sem-

blent donc ne pas évoquer les aspects liés les uns aux autres en termes

de tonalité affective des relations d’objet.

2. Contrairement à la qualité des représentations d’attachement, nous

avons trouvé des associations positives entre la tonalité affective et

l’âge des enfants (sauf dans l’histoire du Monstre dans la chambre),

ce qui suggère qu’un plus grand développement verbal permet une

meilleure gestion de la tonalité affective des thématiques spécifiques

abordées dans ces histoires. Ces résultats sont en ligne avec les

recherches qui ont démontré comment le développement du langage

peut être un élément d’organisation de la psyché humaine (e, g, Streit,

1988 ; Barone, 2006).

L’histoire du Monstre dans la chambreLes résultats trouvés ont montré que cette histoire, avec un thème lié à

la peur, est la seule qui ne présente pas une corrélation significative entre

la tonalité affective des relations d’objet et les représentations d’atta-

chement. Les conceptualisations psychanalytiques sur la peur, l’anxiété

et l’anxiété névrotique sont centrales dans la compréhension des diffé-

rentes structures psychiques que les humains construisent dans leur

développement (Bienenfeld, 2005 ; Kernberg, 2005 ; Kohut, 1977, 1988 ;

Lemma, 2003). Ainsi, il n’est pas surprenant que cette thématique ait

des caractéristiques particulières dans l’analyse de la dimension de la

relation d’objet internalisée, si nous comprenons que la peur du monstre

prend une dimension de détresse intérieure, déterminée par le fantasme

du même, en nous trouvant dans un plan de l’inconscient, où d’autres

156D

eve

nir,

vo

lum

e 2

3,

nu

ro 2

, 2

01

1,

pp

. 1

45

-15

9

Summary

Constituting the two main

domains of the theoretical

and scientific comprehension

of human beings, attachment

theory and psychoanalysis

have developed autono-

mously, maintaining contact

points. This research aims to

link them empirically by focu-

sing on psychoanalytic theo-

ries of object relations. The

Attachment Story Comple-

tion Task was administered

to a sample of 51 children in

preschool and school. The

narratives were analyzed

independently, the emotional

tone of the internal object-

world, measured according

to the size of the affective

tone of relationship para-

digms of social cognition and

aspects susceptibles de traitement moins conscients peuvent influencer

la propre production de ces histoires. Les autres histoires, où nous avons

trouvé une relation significative et positive entre l’attachement et la tona-

lité affective, les enfants sont menés à faire face à des situations réelles

de la vie quotidienne, c’est-à-dire, des scénarios relationnels qui évo-

quent des processus mentaux plus liés au plan conscient.

Nous avons également constaté une différence significative au niveau

du genre de l’enfant et la tonalité affective de l’histoire du Monstre dans

la chambre, où les filles avaient une tonalité affective plus positive que

les garçons. Cette différence est présentée comme une divergence de

plus entre les représentations d’attachement et représentations d’objet

internalisées, puisqu’au niveau de l’attachement le genre n’a pas montré

de différence significative.

Levit (1991) affirme que la théorie psychanalytique classique reporte

l’existence de différences intersexuelles au niveau de la personnalité, ce

qui suggère que les filles ont tendance à avoir une approche plus passive

et les hommes et les garçons un rôle plus actif, ayant des différences

dans leurs schémas défensifs. Les recherches empiriques viennent sou-

tenir l’hypothèse qu’il existe des différences intersexuelles en termes de

schémas défensifs, dont le sexe masculin a tendance à avoir des niveaux

plus élevés de défenses d’extériorisation tels que la projection et l’agres-

sion dirigées vers l’extérieur (déplacement et formes agressives d’acting-

out), alors que le sexe féminin a tendance à utiliser d’avantage de défenses

d’intériorisation, telles que se retourner contre le self (Levit, 1991 ; Cramer,

1983, 1987 ; Gleser & Ihilevich, 1969 ; Massong, Dickson, Ritzier et Layne,

1982). Les résultats des études citées suggèrent que ces différences com-

mencent à émerger dans ce qu’on appelle « l’âge de latence », qui est-à

peu près entre cinq et douze ans (Cramer, 1979) et continue tout au long

de l’adolescence.

Les résultats obtenus au niveau de l’histoire du Monstre dans la

chambre, qui diffèrent en termes de tonalité affective intersexuée, peu-

vent être expliqués par l’existence de différences au niveau des schémas

défensifs, où les filles ont un plus grand profit de cet effet dans la pro-

duction de narratives avec des tonalités affectives plus positives que les

garçons. Il serait nécessaire d’effectuer une analyse plus approfondie au

niveau des narratives produites afin de tester cette hypothèse. Finale-

ment, l’émergence de différences dans l’âge, au niveau de l’échantillon

de cette recherche, suggère que l’apparition de différences dans le schéma

défensif est plus précoce.

157R

éc

its à c

om

plé

ter

object relations and the scale

depending on the consis-

tency and security of the

emerging attachment repre-

sentations. We have also

applied the WPPSI-R to

monitor the potential effects

of language skills in the pro-

duction of narratives. We

found a significant positive

correlation between quality

of attachment representa-

tions and the affective tone

of internal objects, and

results are discussed in

terms of similarities and dif-

ferences between these two

theoretical concepts.

Keywords

Attachment.

Object relations.

Internal working model.

Cette étude a montré que la Théorie de l’attachement, à travers le

concept de Modèles internes opérants et les Théories de la relation

d’objet de la psychanalyse, à travers le concept de Représentations

d’objet internalisées, se trouvent liées les unes aux autres, possédant,

toutefois, quelques spécificités propres à chacune.

Il fut possible de comprendre comment les représentations d’atta-

chement semblent s’établir indépendamment des autres facteurs du

développement et du contexte, comme le genre, l’âge, le QI verbal, l’état

matrimonial des parents ou leurs niveaux d’étude. En ce qui concerne

les représentations d’objet internalisées, nous avons compris que celles-

ci sont plus associées à ces variables, étant liées à certaines d’entre elles

d’après des thématiques différenciées.

Finalement, nous devons souligner les différences trouvées au niveau

des thématiques associées à chaque histoire. Ainsi, les thématiques liées

à la peur semblent avoir une place autre dans la divergence entre les

représentations d’attachement et les représentations internes de l’objet.

RemerciementsLes auteurs tiennent à remercier tous les enfants qui ont accepté de participer à cette

étude, financée en partie par FCT (PTDC/PSI/64149/2006). Les auteurs tiennent éga-

lement à remercier tous les collègues de la Ligne 1, Psychologie Développement, de

l’UIPCDE pour leurs précieux commentaires.

Références

[1] AINSWORTH M. : (1969). « Object Relations, Dependency, and Attachment : A Theoretical

teview of the infant-mother relationship », Child Development, 1969 ; 40 (4) : 969-1025.

[2] BALINT M. : The basic fault : Therapeutic aspects of regression, Routledge, Londres, 1979.

[3] BARONE K. : « On not being torn apart : Coping with separateness », in : Psychodynamic

practice : Individuals, groups and organisations, 2006 ; 12 (4) : 419-434. Consulté le 1er juin 2009

à partir de la base de données Academic Search Complete, ISSN : 1475-3626 (Electronic).

[4] BEEBE B., LACHMANN F. : « The contribution of mother-infant mutual influence to the origins

of self- and object representations », Psychoanalytic Psychology, 1988 ; 5 (4) : 305-337.

[5] BELL M., BRUSCATO W. : « Object relations deficits in schizophrenia : A cross-cultural com-

parison between Brazil and the United States », Journal of Nervous and Mental Disease, 2002 ;

190 (2), pp. 73-79. Abstract consulte le 4 Avril 2009 a partir de la base de données PsycINFO,

ISSN : 1539-736X (Electronic).

[6] BELL M., LYSAKER P., MILSTEIN R. : Object relations deficits in subtypes of schizophrenia.

Journal of Clinical Psychology, 1992 ; 48 (4) : pp. 433-444. Abstract consulté le 4 Avril 2009 à

partir de la base de données PsycINFO, ISSN : 1097-4679 (Electronic).

[7] BIENENFELD D. : « Psychodynamic theory for clinicians », Lippincott Williams & Williams (LWW),

Philadelphia, 2005.

[8] BOWLBY J. : Attachment and Loss : Vol, 2. Separation, anxiety, and anger, Basic Books, New

York, 1973.

158D

eve

nir,

vo

lum

e 2

3,

nu

ro 2

, 2

01

1,

pp

. 1

45

-15

9

[9] BOWLBY J. : Attachment and Loss : Vol. 3. Loss, Basic Books, New York, 1980.

[10] BOWLBY J. : Attachment : Vol. 1. Attachment and loss, Penguin Books, Middlesex, 1981.

[11] BOWLBY J. : A secure base – Clinical applications of attachment theory, Basic Books, New

York, 1988.

[12] BRETHERTON I. : (1998). « Commentary on Steele and Steele : Attachment and psychoa-

nalysis : A reunion in progress », Social Development, 1988 ; 7 (1) : 132-136.

[13] BRETHERTON I. : « Narratives about post-divorce family life by pre-school children and

their mothers : do they reflect the quality of observed relationships ? », in : Communication per-

sonnelle présentée à l’Instituto Superior de Psicologia Aplicada (Lisbonne) en Octobre 2008,

Lisbonne, 2008.

[14] BRETHERTON I., MUNHOLHAND K. : « Internal working models in attachment relationships

– elaborating a central construct in attachment theory », in : CASSIDI J., SHAVER P., (eds), Attach-

ment Handbook – theory, research and clinical applications (2nd edition), Guilford, New York, 2008,

pp. 102-127.

[15] BRETHERTON I., OPPENHEIM D. : « The MacArthur story stem battery : Development,

directions for administration, reliability, validity and reflections about meaning », in : EMDE R.N.,

WOLF D.P., et OPPENHEIM D., (eds), Revealing the inner worlds of young children : The MacAr-

thur Story stem battery and parent child narratives, Oxford University Press, New York, 2003,

pp. 55-80.

[16] BRETHERTON I., RIDGEWAY D., CASSIDY J. : « Assessing internal working models of the

attachment relationship : An attachment story completion task for 3-year-olds », in : GREEBERG M.,

CICCHETTI D., CUMMINGS M., (eds), Attachment in the preschool years : Theory, research and

intervention, University of Chicago Press, Chicago, 1009, pp. 273-308.

[17] BUELOW G., McCLAIN M., McINTOSH I. : « A new measure for an important construct :

The attachment and object relations inventory », Journal of Personality Assessment, 1996 ; 66 (3) :

604-623.

[18] CRAMER P. : « Defense mechanisms in adolescence », DevelopmentalPsychology, 1979 ; 15

(4) : 416-41.

[19] CRAMER P. : « Children’s use of defense mechanisms in reaction to displeasure caused by

others », Journal of Personality, 1983 ; 51 (1) : 79-94.

[20] CRAMER P. : « The development of defense mechanisms », Journal of Personality, 1987 ;

55 (4) : 597-612.

[21] EAGLE M. : « Clinical implications of attachment theory », Psychoanalytic Inquiry, 2003 ; 23 (1) :

27-54.

[22] FONAGY P. : « Attachment theory and psychoanalysis », London, Karnac. Traduction : Théorie

de l’attachement et psychanalyse, Eres, 2004, Ramonville St Agne, 2001.

[23] GILES D., MALTBY J. : « The role of media figures in adolescent development : Relations

between autonomy, attachment, and interest in celebrities », Personality and Individual Diffe-

rences, 2004 ; 36 : 813-822.

[24] GLESER G. C., IHILEVICH D. : (1969). « An objective instrument for measuring defense

mechanisms », Journal of Consulting and Clinical Psychology, 1969 ; 33 (1) : 51-60.

[25] GOLDMAN G., ANDERSON T. : « Quality of object relations and security of attachment as

predictors of early therapeutic alliance », Journal of Counseling Psychology, 2007 ; 54 (2) : 111-117.

[26] GOODMAN G. :The internal world and attachment, Analytic Press, Hillsdale, 2002.

[27] GUEDENEY N., GUEDENEY A. : L’attachement, concepts et applications cliniques, Elsevier

Masson, Paris, 2004

[28] HEESACKER R., NEIMEYER G. : « Assessing object relations and social cognitive corre-relations and social cognitive corre-

lates of eating disorder », Journal of Counseling Psychology, 1990 ; 37 (4) : 419-426.

[29] HELLER C. : Attachment and social competence in preschool children, Master’s thesis, Unpu-

blished Manuscript, Auburn University, AL, 2000.

[30] HILSENROTH M., STEIN M., PINSKER J. : Social cognition and object relations scale : Global

rating method (SCORS-G), Unpublished manuscript. The Derner Institute of advanced psycho-

logical studies. Adelphi University, Garden City, New York, 2004.

159R

éc

its à c

om

plé

ter

[31] KEMBERG O. : « Object relations theories and technique », in : PERSON E., COOPER A.M.,

GABBARD G.O., (eds). Textbook of psychoanalysis, American Psychiatric Publishing, Inc, Arling-

ton, 2005.

[32] KOHUT H. : Restoration of the self, International University, Madison, 1977.

[33] LEMMA A. : Introduction to the practice of psychoanalytic psychotherapy, John Wiley & Sons,

Ltd, West Sussex, 2003.

[34] LEVIT D. : « Gender differences in ego defenses in adolescence : Sex roles as one way to

understand the differences », Journal of Personality & Social Psychology, 1991 ; 61 (6) : 992-999.

[35] LILLESKOV R. : « Attachment in the Preschool Years : Theory, Research and Intervention »,

GREENBERG M. T., CICCHETTI D., CUMMINGS E.M., (eds), The University of Chicago Press,

Chicago, Londres, 1992.

[36] MAIA J., FERREIRA B., VERISSIMO M. : « Attachment Story Completion Task – manual de

aplicação e cotação : dimensões/parâmetros resolução da história, coerência e segurança », Manual

não publicado. Lisboa : Instituto Superior de Psicologia Aplicada, Lisbonne, 2008.

[37] MASSONG S., DICKSON A., RITZIER B., LAYNE C. : « A correlational comparison of defense

mechanism measures : The defense mechanism inventory and the blacky defense preference

inventory. Journal of Personality Assessment, 1982 ; 46 (5) : 477-480.

[38] MURRAY L. : « Future directions for doll play narrative research : A commentary », Attach-

ment & Human Development, 2007 ; 9 (3) : 287-293.

[39] NEAL J., FRICK-HORBURY D. : « The effects of parenting styles and childhood attachment

patterns on intimate relationships, Journal of Instructional Psychology, 2001.

[40] PRIEL B., BESSER A. : « Bridging the gap between attachment and object relations theo-

ries : A study of the transition to motherhood », British Journal of Medical Psychology, 2001 ; 74

(Pt1) : 85-100.

[41] RAMOS B. : Qualidade da representação da vinculação e a qualidade afectiva da relação

de objecto em crianças institucionalizadas, Tese de Mestrado Integrado em Psicologia Clínica.

Instituto Superior de Psicologia Aplicada, Lisboa, 2008.

[42] ROSS L. : « The power of words : Gendered language in attachment measures », Annual

Convention of the Canadian Psychological Association. Halifax, Nova Scotia, 2008.

[43] SOLOMON J., GEORGE C. : « The measurement off attachment security and related constructs

in infancy and early childhood », in : CASSIDY J., SHAVER P., (eds) (2nd edition), Attachment hand-

book : theory, research and clinical applications, Guilford, New York, 2008, pp. 383-415.

[44] STEELE H., STEELE M. : « Attachment and psychoanalysis : Time for a reunion », Social

Development, 1998 ; 7 (1) : 92-119.

[45] STERN D. : O mundo interpessoal do bebé, Artes Médicas, Porto Alegre, 1992.

[46] STREIT N. : « Separation-individuation and speech and language development in the psy-Separation-individuation and speech and language development in the psy-

chotherapy of an atypical chiId. Child and Adolescent Social Work, 1988 ; 5 (2) : 84-101.

[47] WECHSLER D. : WPPSI-R, Wechsler preschool and primary scale of intelligence revised, The

Psychological Corporation, San Antonio, 1989.

[48] WESTEN D : Social cognition and object relations scale : Q-sort for projective stories

(SCORS-Q). Unpublished manuscript. Department of Psychiatry, The Cambridge Hospital and

Harvard Medical School, Cambridge, 1995.

[49] WESTEN D., BARENDS A., LEIGH A., MENDEL M., SILBERT D. : Social cognition and object

relations scale (SCORS), Manual for coding interview data, University of Michigan, Michigan,

2002a.

[50] WESTEN D., LOHR N., SILK K., KERBER K., GOODRICH S. : Social cognition and object

relations scale (SCORS), Manual for coding TAT data, University of Michigan, Michigan, 2001b.

[51] WINNICOTT D. : Jeu et réalité, Gallimard, NRF Paris, 1975.

[52] ZELNICK L., BUCHHOLZ L. : « The concept of mental representations in light of recent

infant research », Psychoanalytic Psychology, 1990 ; 7 : 29-58.