LES SYSTEMES POLITIQUES DANS LE MONDE Auteur : RIVELINE MPONDO ETONDE OLIVE

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LES SYSTEMES POLITIQUES DANS LE MONDE Auteur : RIVELINE MPONDO ETONDE OLIVE Juriste de Droit privé option Droit des Affaires Université de Douala Yaoundé le 11 Juin 2014, [email protected] Objectifs du sujet Ce sujet vise à : - Etudier les systèmes politiques revient à définir ce qu’on entend par système politique, définir ce qu’on entend par régime politique. - Etudier les systèmes politiques revient à montrer les différents types de systèmes politiques qui existent avec les régimes politiques que ces systèmes comportent. Chaque système politique permettra de faire ressortir un type de régime politique. - Le système politique comprend les régimes politiques mais le régime politique n’est pas un système politique. - Etudier les systèmes politiques revient à montrer la différence entre chaque système politique, les éléments ou les caractéristiques de chaque système. - Etudier les systèmes politiques revient à montrer le fonctionnement de caque régime politique. Il s’agit de montrer les personnes qui détiennent le pouvoir au sein d’une cité ou d’un Etat, la manière dont le pouvoir est exercé, les modalités de partage de pouvoir, comment l’exécutif est recruté (soit par les élections, soit par la nomination, la liberté des électeurs), la manière dont est traitée la concurrence 1

Transcript of LES SYSTEMES POLITIQUES DANS LE MONDE Auteur : RIVELINE MPONDO ETONDE OLIVE

LES SYSTEMES POLITIQUES DANS LE MONDE

Auteur : RIVELINE MPONDO ETONDE OLIVEJuriste de Droit privé option Droit des

AffairesUniversité de Douala

Yaoundé le 11 Juin 2014, [email protected]

Objectifs du sujet

Ce sujet vise à :

- Etudier les systèmes politiques revient à définir ce qu’on

entend par système politique, définir ce qu’on entend par

régime politique.

- Etudier les systèmes politiques revient à montrer les

différents types de systèmes politiques qui existent avec les

régimes politiques que ces systèmes comportent. Chaque système

politique permettra de faire ressortir un type de régime

politique.

- Le système politique comprend les régimes politiques mais

le régime politique n’est pas un système politique.

- Etudier les systèmes politiques revient à montrer la

différence entre chaque système politique, les éléments ou les

caractéristiques de chaque système.

- Etudier les systèmes politiques revient à montrer le

fonctionnement de caque régime politique. Il s’agit de montrer

les personnes qui détiennent le pouvoir au sein d’une cité ou

d’un Etat, la manière dont le pouvoir est exercé, les modalités

de partage de pouvoir, comment l’exécutif est recruté (soit par

les élections, soit par la nomination, la liberté des

électeurs), la manière dont est traitée la concurrence

1

politique (L’opposition, les partis politiques, le contre-

pouvoir qu’est la presse, les syndicats et la société civile).

Différence entre régime politique et système politique

Systèmes politiques : Les systèmes politiques sont les

différentes formes d’exercice de la souveraineté au sein d’un

Etat. Les systèmes politiques étudient les différentes formes

de régimes politiques.

Régime politique : C’est le mode d’organisation des pouvoirs

publics. C’est le mode de définitions des rapports entre les

différents pouvoirs. Il existe trois (03) types de régimes

politiques notamment la démocratie, le régime totalitaire et le

régime autoritaire.

Autres définitions

Le totalitarisme est un régime politique où le Chef tient le

peuple en otage avec son idéologie dominante et concentre en

lui seul tous les pouvoirs de l’Etat. Il détient à la fois les

pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. C’est pourquoi on

dit des régimes totalitaires que ce sont les régimes à parti

unique qui comportent un élément de violence.

Le parlementarisme est un régime politique où le parlement a de

fortes prérogatives au même titre que le pouvoir exécutif.

Le présidentialisme est un régime politique où le Chef de

l’Etat a de fortes prérogatives sur tous les organes

politiques.

L’absolutisme est un régime où le pouvoir est prétendu avoir

des origines divines et est exercé sans limite ni partage et

vient de Dieu.

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L’autocratie est un régime politique dans lequel le souverain

tire ses pouvoirs et sa légitimité de lui-même.

Les régimes autoritaires ou autoritarisme : C’est un régime

politique qui veut imposer à la société et aux citoyens son

idéologie et la toute puissance de l’Etat.

Le despotisme est une forme de gouvernement dans laquelle la

souveraineté est exercée par une autorité unique qui dispose

d’un pouvoir absolu. Ainsi, l’autocratie, la dictature, le

totalitarisme peuvent être qualifié de despotisme. Le

despotisme a le caractère autoritaire, arbitraire, oppressif et

tyrannique comme dans les régimes politiques précédents.

La dictature est un régime arbitraire et coercitif dans lequel

tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un seul

homme, le dictateur ou un groupe d’hommes. C’est le cas du

franquisme en Espagne, la terreur jacobine en France, la junte

militaire en Grèce, le stalinisme, le nazisme, les Talibans

d’Afghanistan, les démocraties populaires.

Le fascisme est le régime politique né de la crise qui a suivi

la 1ère guerre mondiale, mis en place par Benito Mussolini en

Italie de 1922 à 1945.

Le stalinisme est le régime politique mis en place par Joseph

Staline de 1924 à 1953 en Union Soviétique.

Le maoisme est le mode de gouvernement mis en place par Mao

Zedong en Chine.

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La tyrannie est un pouvoir absolu conquis par la force et

illégalement, après un coup d’Etat, usurpant l’autorité légale

grâce la faveur populaire. C’est le cas des tyrannies en Grèce.

I- LES DIFFERENTS TYPES DE SYSTEMES POLITIQUES

Il existe deux types (02) de systèmes politiques : les systèmes

politiques en faveur des droits et des libertés et les systèmes

politiques qui ne militent pas en faveur des libertés.

A- Les systèmes politiques en faveur des droits et des

libertés : Les régimes démocratiques ou régime à partis

multiples ou régimes séparatistes ou régimes de séparation du

pouvoir.

Question 1 : Toutes les démocraties militent-elles en faveur

des libertés ? Oui

La démocratie un système qui milite en faveur des libertés car

elle reconnait les droits et les libertés des individus. Une

portion de la souveraineté, donc du pouvoir de l’Etat

appartient au peuple. Aussi, la démocratie permet au peuple de

participer à la gestion des affaires de la cité à travers le

vote, les élections. Le Chef de la démocratie est élu par le

peuple et celui-ci doit agir pour les intérêts du peuple. La

démocratie laisse exister les pôles de concurrence politique

comme les partis de l’opposition, le contre-pouvoir qui est la

presse, les syndicats et la société civile.

Antithèse : Mais les démocraties n’excluent pas la possibilité

d’atteintes à ces libertés ou même l’existence d’obstacles

et/ou de limites à l’exercice de certaines libertés. Au4

Cameroun, en matière de droit à la santé, les consultations ne

sont pas gratuites, la liberté d’aller et de venir des

étrangers est soumise à l’obtention de la carte de séjour, la

liberté religieuse fait face à des sanctions règlementaires

comme la fermeture de certains lieux de culte réputés portés

atteintes à la vie privée des populations avec les nuisances

sonores, les droits de manifestation et de grève sont soumises

à l’autorisation préalable de l’autorité administrative.

Question 2 : Tous les régimes séparatistes sont-ils des

démocraties

En principe, la séparation des pouvoirs est un élément de

démocratie. Il faut qu’il y ait différenciation entre les

différents pouvoirs et que chaque pouvoir exerce une tâche

précise et de manière indépendante. Dans ce cas, il sera

question juste de montrer le rôle de chaque pouvoir ainsi que

les rapports de collaboration qui existent entre eux.

Antithèse :

- Il existe des régimes séparatistes qui sont des monarchies

déguisées. C’est le cas des totalitarismes en Afrique

Par exemple, les pays arabes comme la Lybie de Mouhammar

Kadhafi, la Syrie, l’Egypte de Mohamed Morsi. C’est d’ailleurs

pour mettre fin à ces despotismes que les peuples du monde

arabe encore appelés peuples maghrébins se sont tour à tour

insurger contre leurs Chefs d’Etat en 2011. D’où le terme

‘‘printemps arabe.’’

- Il existe également des démocraties en crise avec les

rebellions et . Ce sont des régimes démocratiques qui

méprisent et violent considérablement les droits et

libertés individuelles. Il s’agit notamment le Nord du5

Nigéria avec la secte islamiste Boko Haram (qui veut dire

l’Occident c’est le péché ou l’école occidentale est un

péché) qui méprise la laïcité de l’Etat nigérian en

commettant des crimes macabres et des enlèvements au nom

de l’Islam. Ce groupe s’insurge contre le christianisme.

Il y a également le cas de la RCA (République

Centrafricaine) avec la ségrégation sociale qui sévit face

à la terreur orchestrées par les groupes rebelles Seleka

et anti-Balaka respectivement musulman et chrétien.

Les différents types de régimes politiques démocratiques

Il existe trois types de régimes démocratiques :

Les régimes de collaboration des pouvoirs. Dans ces régimes

politiques, il ya une collaboration entre les détenteurs des

trois pouvoirs. Il s’agit du régime d’assemblée et du régime

parlementaire.

Les régimes de séparation stricte de pouvoirs. On les appelle

encore les régimes d’équilibre de pouvoirs. Chaque Pouvoir

politique joue son rôle de manière indépendante. C’est le cas

du régime présidentiel.

Les régimes mixtes qui sont à la fois parlementaire et

présidentiel.

B- Les systèmes politiques de négation ou de privation des

libertés ou régime à parti unique

Les systèmes politiques qui méconnaissent les libertés sont les

régimes totalitaires, l’absolutisme, l’autocratie, la tyrannie

et les régimes autoritaires (despotisme et dictature). Ils

comprennent les régimes à parti unique ou régimes de violence

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et de terreur. Comme régimes totalitaires ou totalitarisme de

la période d’entre deux guerres (1ère et 2ème guerre mondiales),

il ya le fascisme de Benito Mussolini en Italie, le nazisme

d’Adolf Hitler en Allemagne, le Stalinisme de Staline et le

leninisme de Lenine en URSS. Le maoïsme de Mao tse- Toung et

Mao Zedong en Chine.

Il y a également le Cuba sous Fidel Castro, l’Afghanistan sous

les Talibans, la Corée du Nord sous Kim Jong-il, le Cambodge

sous Pol Pot, l’Iran sous Khomeini et la France sous la 1ère

République.

Comme régimes totalitaires qui ont traversé la période des deux

guerres jusqu’au temps contemporain, il y a l’URSS dès 1990

sous Mikhail Gorbatchev.

L’absolutisme est un régime politique dans lequel le Chef de

l’Etat détient tous les pouvoirs politiques, n’est assujetti à

aucune loi ni constitution. C’est un régime où le pouvoir est

prétendu avoir des origines divines et est exercé sans limite

ni partage et vient de Dieu. Le souverain n’est redevable que

devant Dieu. C’est le cas de la monarchie française sous Louis

XIV.

L’autocratie est un régime politique dans lequel le souverain

tire ses pouvoirs et sa légitimité de lui-même. C’est le cas de

la Russie sous la gouvernance des Tsars qui est considéré comme

le seul régime autocratique.

Les régimes autoritaires ou autoritarisme : C’est un régime

politique qui veut imposer à la société et aux citoyens son

idéologie et la toute puissance de l’Etat.7

Les dictatures et le despotisme sont des régimes autoritaires.

L’autoritarisme a les mêmes éléments caractéristiques que le

totalitarisme. Aussi, même les régimes totalitaires comme le

nazisme, le fascisme, le communisme et toutes les dictatures

sont aussi des régimes autoritaires.

II- LES ELEMENTS OU LES CARACTERISTIQUES DES REGIMES

DEMOCRATIQUES ET DES REGIMES TOTALITAIRES ET AUTORITAIRES

Pour qu’on qualifie un régime de démocratie ou de totalitaire,

il faut que ce régime ait au moins l’un des éléments u

caractéristiques suivants.

A- Les caractéristiques de la démocratie encore appelé régime

à partis multiples et régime en faveur des libertés

Les régimes démocratiques sont marqués par un système

pluraliste. Le pluralisme se manifeste par :

- La participation des citoyens dans la gestion des affaires

de la cité à travers le vote, les élections

- La reconnaissance des droits et des libertés individuelles

- La séparation ou la collaboration des pouvoirs

- La pluralité des pôles d’opinion ou d’idéologie à travers

la pluralité des partis de l’opposition, la pluralité de

syndicats et des organisations de la société civile

- Le suffrage universel direct ou indirect

- L’organisation des élections libres, régulières et

transparentes

- L’existence d’un organe indépendant chargé de veiller sur

le bon déroulement des élections, à leur organisation et à

la transmission des résultats du scrutin à la presse.8

C’est cet organe qui fixe la date des élections après

l’achèvement d’un mandat, qui distribue les bulletins de

vote et les urnes. Au Cameroun, cet organe s’appelle

Elecam (Elections Camerooon)

- L’égalité de sexe

- La pluralité des organes politiques comme le bicaméralisme

du Parlement, la pluralité des services centraux et

régionaux à l’exemple des ministères, des délégations

départementales et régionales.

B- Les caractéristiques du totalitarisme encore appelé régime à

part unique ou régime de négation des droits et des libertés ou

régime de violence

Les régimes totalitaires sont caractérisés par un système

moniste.

Le totalitarisme est un régime politique où le Chef tient le

peuple en otage avec son idéologie dominante et concentre en

lui seul tous les pouvoirs de l’Etat. Il détient à la fois les

pouvoirs exécutif, le législatif et le judiciaire. Pour

l’Allemand Sigmund Neumann, le totalitarisme est le régime

politique qui a pour but de perpétuer et d’institutionnaliser

la révolution.

- Un parti unique qui détient tous les pouvoirs et est

dirigé par un chef charismatique qui impose à tous

l’adhésion à une idéologie en dehors de laquelle, ils sont

considérés comme des ennemis de la société.

Comme parti unique, il y avait le Parti communiste de

l’Union soviétique (le PCUS) de Staline en URSS, le parti

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national fasciste de Mussolini, le parti national

socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) d’Hitler.

- Les populations sont tenues de faire le culte de la

personnalité du chef. Le peuple lui est entièrement

soumis. Le leader du parti unique est en réalité le Chef

du régime, le Chef de l’Etat. Le culte de la personnalité

se manifeste par des surnoms attribués aux leaders. C’est

ainsi que Staline est surnommé le « Vojd », Mussolini le

« Duce », Hitler le « Führer ». Le culte de la

personnalité se poursuit à travers des campagnes de

propagande avec des affiches aux effigies du Chef.

- Les démocraties sont des régimes à vaincre, à dompter. La

raison est que les régimes démocratiques sont des régimes

de bourgeois pour le totalitarisme soviétique tandis que

pour les fascistes staliniens et les nazistes hitlériens,

ce sont des régimes faibles or il faut recourir à la force

et au chantage pour gouverner.

- L’embrigadement des jeunes. Les jeunes sont éloignés de

leurs familles pour se mettre au service du régime. On

avait ainsi les « Komsomols » en URSS, les « Balillas »

fascistes en Italie, les jeunesses hitlériennes

« Hitlerjungend » en Allemagne.

- La conquête du pouvoir se fait soit par la révolution,

soit par les urnes. Le chef du régime n’est pas élu

conformément à la loi en vigueur au sein de l’Etat mais il

s’impose au pouvoir par la force.

- L’interdiction de toute forme d’opposition (parti de

l’opposition, presse anti-régime, société civile).

L’opposition est écrasée, détruite, exterminée. C’est le10

cas de l’extermination des « Trotskistes » en URSS, des

juifs, des ukrainiens et les polonais par les nazis.

- C’est le Chef autoritaire qui décide de tout, qui prend

entièrement en main l’éducation, la culture, les loisirs.

- La méconnaissance des libertés individuelles

- Un appareil policier qui recourt à la terreur sur la

population. Il y avait par exemple la NKVD devenu KGB en

URSS, l’OVRA en Italie et la GESTAPO en Allemagne. La

population est embrigadée et leur vie privée n’est pas

respectée à cause de la surveillance, des dénonciations,

de la censure à travers les camps de concentration en

Allemagne et des purges en URSS ainsi que des campagnes de

propagande. Ce régime prône pour la guerre et la

répression contre tout le monde, ennemis du régime comme

innocents sans foi ni lois. Les ennemis du régimes étaient

ceux-là qui n’adhéraient pas aux idéolgies véhiculées et

ne respectaient pas les règles comme le salut naziste.

- L’idéologie du parti unique est marquée par une volonté

forte de s’étendre par la conquête ou les alliances et de

constituer un Etat empire. Cette volonté était partagé par

Hitler, Staline et Mussolini. C’est d’ailleurs à cause de

cette idéologie d’impérialisme que les pays du monde

entreront en guerre pour la deuxième fois.

C’est pour cette raison que Hitler rompt le traité de paix de

Versailles signé après la 1ère guerre mondiale, il favorise le

réarmement et rend le service militaire obligatoitre afin de se

préparer à l’invasion des autres pays du monde. D’où l’annexion

de l’Ethiopie en 1936, de l’Autriche en 1938, l’annexion des

Sudètes de la Tchécoslovaquie en 1938. Hitler et Staline11

s’accordent sur le partage de la Pologne et l’Allemagne attaque

la Pologne. Après cette annexion, les supposés pays

démocratiques qui étaient contre ce désir d’expansion vont

décider d’entrer en guerre contre l’Allemagne et la Russie. Et

même, ce régime va être à l’origine de la guerre froide.

C- Les régimes autoritaires encore appelés régimes totalitaires

du 21 siècle : Les dictatures, le sionisme, le despotisme

III- LES REGIMES POLITIQUES DEMOCRATIQUES OU REGIMES DITS DE

PROMOTION DES LIBERTES OU DE REGIME A PARTIS MULTIPLES OU

REGIMES DE SEPARATION DES POUVOIRS

LE PRINCIPE DE LA SEPARATION DES POUVOIRS

La séparation des pouvoirs est un principe qui est applicable

en démocratie. Ce principe voudrait qu’au sein d’un Etat qu’il

y ait trois organes politiques qui détiennent chacun un pouvoir

indépendant. Aucun organe ne doit pouvoir s’imixer dans les

actions d’un autre organe. Les pouvoirs généralement connus

sont l’exécutif, le législatif détenu par le parlement et le

judiciaire détenu par les tribunaux.

La séparation des pouvoirs peut être souple comme dans le cas

du parlementarisme avec l’existence d’une collaboration entre

l’exécutif et le parlement. La collaboration ne signifie pas

qu’il n y a pas séparation mais que les différents pouvoirs

exercent des actions réciproques.

La séparation des pouvoirs peut être stricte comme dans le cas

du présidentialisme. C’est le Cas de la France, des Etats Unis.12

Toutefois, la séparation peut seulement être stricte dans les

textes et au regard de l’existence des trois pouvoirs mais en

réalité, en pratique, on assiste à une véritable confusion des

pouvoirs comme au Cameroun. C’est pour cela qu’on dit qu’en

réalité le régime politique camerounais est un régime

présidentialiste.

Les types de régimes de séparation des pouvoirs

A- Le régime d’assemblée

C’est un système politique où le pouvoir est entre les mains

d’une assemblée élue au suffrage universel direct. Ce pouvoir a

fonction législative. Dans le régime d’assemblée, l’assemblée

élit des comités qui exercent les fonctions exécutives et le

cas échéant, judiciaires. C’est pour ces raisons qu’on dit que

dans le régime d’assemblée, le pouvoir législatif est alors

omniprésent. Ce qui crée une confusion de pouvoirs. Mais ce

type de régime est un régime de transition car il est mis en

place pendant une période bien précise par des assemblées

chargées d’élaborer une constitution. Ce fût le cas en France

entre 1792-1795.

B- Le régime parlementaire ou parlementarisme.

Le parlementarisme est un régime politique où le parlement a de

fortes prérogatives au même titre que le pouvoir exécutif.

Il s’agit d’un système politique où il existe une collaboration

entre le pouvoir exécutif et le parlement. C’est le cas de

l’Angleterre et l’Allemagne et de l’Italie avant la venue au

pouvoir du Président Benito Mussolini.

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Dans le régime parlementaire, il y a une séparation stricte des

pouvoirs : Un pouvoir exécutif et un parlement. Mais la

séparation ne veut pas dire cloisonnement car bien qu’étant

séparés, il existe une véritable collaboration entre l’exécutif

et le parlement. En effet, la collaboration vient du fait qu’il

existe des mécanismes de régulation en cas de désaccord entre

l’exécutif et le parlement. Le Gouvernement doit bénéficier de

la confiance parlementaire. En effet, le parlement doit

approuver à la majorité les actes du Gouvernement : C’est pour

cela que dans un régime parlementaire on dit que le

Gouvernement est responsable devant le parlement.

La collaboration vient entre autre du fait que les membres du

Gouvernement sont choisis parmi les membres du parlement et

ont, par conséquent accès aux assemblées. Le Gouvernement a

l’initiative législative et participe à l’élaboration de la

loi.

La collaboration existe aussi à travers deux mécanismes d

régulation. La régulation intervient en cas de tension ou de

crise de confiance dans l’une des chambres où la majorité n’est

pas obtenue pour éviter des situations de blocage. Dans ces

cas, le PR ou le Chef du Gouvernement peut dissoudre le

parlement. De même le Gouvernement peut être renversé par le

parlement.

L’exécutif est représenté par le Chef de l’Etat et le

Gouvernement. Ici, le Chef de l’Etat n’est pas le Chef de

l’exécutif comme dans le régime présidentiel. C’est pour cela

que le PR est politiquement irresponsable devant le parlement.

C’est le Premier Ministre qui est le Chef du gouvernement. Ce

dernier conduit la politique nationale de l’Etat avec les14

autres ministres sous le contrôle des assemblées

parlementaires.

C- Le régime présidentiel

Il est caractérisé par une séparation des pouvoirs (pouvoir

exécutif, législatif et judiciaire).

Le Pouvoir exécutif est exercé par le PR et le Gouvernement. Le

PR est à la fois Chef de l’Etat et membre du Gouvernement. Il

est élu au suffrage universel direct ou indirect. Le PR dispose

alors de larges pouvoirs. C’est ainsi qu’il nomme et révoque

les ministres mais n’a pas le pouvoir de dissoudre le

parlement. C’est le cas de la France et des Etats Unis

d’Amérique.

Le parlement a l’initiative des lois et vote les lois. Le

parlement contrôle l’action du Gouvernement. Au Cameroun, le

contrôle se fait à travers des questions orales ou écrites.

NB : En France et au USA, la séparation ou l’équilibre des

pouvoirs est stricte or au Cameroun, la séparation des pouvoirs

est souple. Quand la séparation est souple, les pouvoirs

exercent entre eux des rapports réciproques qui ne veulent pas

dire qu’il y a confusion de pouvoir. On parlerait même de

collaboration dans la séparation souple.

Pour montrer les limites, on pourra dire qu’un régime

présidentiel peut être un régime présidentialiste car, bien

qu’il existe trois pouvoirs bien distincts en théorie et comme

les lois le prévoient, en pratique le PR peut avoir une main

mise sur tous les pouvoirs existants. (Sur l’exécutif, sur le

législatif et sur le judiciaire) comme au Cameroun. Le régime

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présidentialiste intervient quand la séparation est souple

comme en Afrique. Le Cameroun, La Côte d’Ivoire, le Gabon, la

Guinée Equatoriale…

D- Le régime mixte

C’est le régime politique qui est à la fois présidentiel et

parlementaire. C’est le cas de la France sous la Vème

République. Ici, il y a cohabitation des pouvoirs.

Le Chef de l’Etat choisit et révoque les membres du

Gouvernement comme dans le régime présidentiel.

Le caractère parlementaire vient du fait que le Chef de l’ Etat

se dissocie du Premier Ministre qui est le Chef du

Gouvernement. La responsabilité du PM peut être mise en cause

par la chambre basse qui est l’assemblée nationale. Le Chef de

l’Etat peut dissoudre le Gouvernement.

IV- LES REGIMES TOTALITAIRES OU REGIMES DE NEGATION DES DROITS

ET LIBERTES OU REGIME A PARTI UNIQUE

Les régimes totalitaires dans le monde

- En Europe

Quand on parle de l’Europe, on parle des pays de la zone euro

aujourd’hui. L’Europe est différente de l’Occident. C’est dans

l’Occident qu’il y a les pays européens, l’Amérique et l’Asie.

Le nazisme allemand d’Adolf Hitler, le fascisme italien de

Benito Mussolini, l’URSS stalinienne ou leninienne.

- En Afrique

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- Il y a le despotisme en Lybie au temps de Mohammar Kadafi,

en Syrie. C’est d’ailleurs à cause des régimes despotes

qu’on a assisté au printemps arabe en 2011 dans la

majorité des pays du Magrheb. ( Lybie, Syrie, Egypte,

Tunisie).

- Il y a les dictatures et les monarchies

-En Amérique

Il y a le stalinisme de Staline et le leninisme de Lenine en

URSS.

- En Asie : Le maoisme de Mao Tse-Toung

Les régimes totalitaires du 21ème siècle donc des temps

contemporains

Il y a les pays arabes pré-cités. La Chine avec un capitalisme

ultralibéral (pas de syndicats, licenciements immédiats pour

ceux qui n’atteignent pas leurs objectifs, théorie du profit

maximum, répression de toutes revendications), garantie par un

pouvoir totalitaire absolu sans possibilité de contradiction.

La seule tentative d’introduction d’une contradiction via le

système Démocratique a été écrasée dans le sang lors de la

répression de la manifestation de la place Tien An Men où plus

de mille personnes ont été tueés).

La Corée du Nord. Il existe encore aujourd’hui des goulags qui

sont des camps de concentration notamment Onsung, Hoeryung,

Kyungsung, Dunsung, Hoechung, Youngbyung, Yodok et Kaechung. Le

camp de Yodok réunit des familles de « criminels politiques »

dont de nombreux enfants.

Le sionisme en Palestine avec les actes macabres des juifs sur

les palestiniens.

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Origine du totalitarisme

Les régimes totalitaires sont nés dans la période d’entre deux

guerres notamment de 1919 à 1945. Ces dates correspondent à

celles où la 1ère guerre mondiale a déclenché et à celle où la

2nde guerre mondiale se termine. En effet, le terme totalitaire

a commencé à être employé dès la fin des années 1930 pour

désigner les mouvements autoritaires nés au cours des années

1918-1922 (durée de la première guerre mondiale). Mais c’est

après le déclenchement de la deuxième guerre mondiale en 1939

et précisément en 1940 que l’Allemand Sigmund Neumann a donné

une définition précise du totalitarisme. Pour définir le

totalitarisme, il dit en effet que : « Le premier but du

totalitarisme, est de perpétuer et d’institutionnaliser la

révolution ».

V- LES CAUSES OU LA GENESE DU TOTALITARISME DANS LA PERIODE

D’ENTRE DEUX-GUERRES : LES CAUSES EN RAPPORT AVEC CHAQUE REGIME

TOTALITAIRE

Il est question de monter ce qui a favorisé la naissance du

totalitarisme en Italie, en Russie et en Allemagne.

A- Le fascisme en Italie 1922-1943• Entre 1918 et 1920, une importante crise morale, politique etsociale secoue l'Italie. Des usines sont occupées par lesouvriers à Milan et à Turin. La multiplication des mouvementssociaux oblige des patrons à fermer leurs entreprises. Maisdans certains cas les ouvriers décident de poursuivre laproduction en prenant les postes d'employés. On retrouve cemême mouvement dans les campagnes où des paysans sans terreoccupent les grandes propriétés terriennes (les latifundias).Ces manifestations s'inspirent en partie des idées socialistes

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et du modèle bolchévique, mais elles sont également portées pard'anciens combattants de la Première Guerre mondiale qui, alorsqu'ils ont consenti de gros sacrifices, n'ont pas retrouvé lesemplois espérés à leur retour des combats. De plus, un fortsentiment d'injustice a été ressenti dans la populationitalienne lorsque les revendications territoriales du paysn'ont pas été satisfaites par le traité de Versailles, malgréle ralliement italien au camp des vainqueurs (on parle de« victoire mutilée »). Par exemple, la ville de Fiume surl'Adriatique n'a pas été rattachée à l'Italie.

• La bourgeoisie est inquiète de voir se développer lesmouvements sociaux et l'idéologie socialiste, les ouvriers sontmécontents de leur sort tout comme les anciens combattants qui,de plus, ne sont pas satisfaits de la manière dont legouvernement a négocié la fin de la guerre. Les mécontentementssont divers, mais tout le monde s'entend pour critiquer ladémocratie libérale parlementaire en place :l'antiparlementarisme et les forces antidémocratiques sedéveloppent. Mussolini et le parti fasciste vont profiter de lasituation pour prendre le pouvoir. Benito Mussolini est issu dela petite bourgeoisie, c'est un ancien combattant qui a étéjournaliste et instituteur. Il réussit à réunir dans son parti,les Faisceaux italiens de combat, créé en 1919, des mécontentsde tous bords : anciens combattants comme lui, nationalistes,et même syndicalistes révolutionnaires. Les Faisceaux n'ont dece fait pas de ligne idéologique précise, ils semblent même serapprocher des idées socialistes en militant pour moinsd'inégalités sociales, mais ils défendent en fait des principesdémagogiques tirés des différentes tendances qui les composentet donc susceptibles de séduire le plus grand nombre. Mussoliniva dans un premier temps faire briser les grèves à ses squadre,milices d'anciens combattants (« chemises noires ») quin'hésitent pas à menacer et torturer les syndicalistes et leursfamilles pour faire cesser les mouvements sociaux. Ils ont mêmerecours à l'assassinat. Son action séduit la bourgeoisied'affaires et les chefs d'entreprise qui le financent. Le

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mouvement recrute de plus en plus de personnes et a de plus enplus de moyens. En 1921, les Faisceaux deviennent le Partinational fasciste et affichent leurs ambitions politiques.Malgré l'affaiblissement des partis de gauche et l'échec de lagrève de 1922 (brisée), la conquête du pouvoir par les urnesn'est pas assez rapide pour Mussolini. Il décide donc debrandir la menace d'un coup d'État : une marche sur Rome de sespartisans est organisée en octobre 1922. Le roi veut éviter uneguerre civile, il nomme donc Mussolini à la tête dugouvernement en pensant qu'il pourra négocier avec lui, mais iln'en est rien et ce dernier va peu à peu transformer l'Étatitalien en régime autoritaire. Il a cependant réussi à arriverau pouvoir légalement.

B- Le nazisme en Allemagne 1933-1945• Hitler est fasciné par le modèle fasciste et va reprendre lesmêmes méthodes pour conquérir le pouvoir. L'Allemagne de larépublique de Weimar connaît elle aussi une crise politique,économique et sociale grave. Désignée comme responsable de laPremière Guerre mondiale par le traité de Versailles, elle doitpayer de lourdes réparations aux vainqueurs (en particulier àla France). Une partie importante de la population allemanderessent très mal le « diktat » de Versailles qui provoquecolère et frustration. Ce sentiment favorise la montée d'unnationalisme allemand à l'esprit revanchard qui réclame uneAllemagne forte et expansionniste (les défenseurs dupangermanisme veulent une reconquête de tous les territoireseuropéens où se trouvent des peuples germaniques). Il favoriseaussi la recherche de coupables, de « boucs émissaires » : larépublique de Weimar mais aussi les Juifs. L'antisémitisme sedéveloppe.D'autre part, entre 1918 et 1919 le mouvement spartakiste(communistes allemands) tente de lancer des insurrections surle modèle des révolutions bolchéviques en Russie. Cettesituation inquiète fortement la bourgeoisie et les milieuxd'affaires, mais aussi une partie de la classe moyenne : tousvoudraient un État plus fort garant de l'ordre social et de la

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sécurité de la population. Le mécontentement monte donc contrela république de Weimar jugée à la fois responsable du fiascode Versailles et impuissante à en finir avec l'insécurité. Lasituation empire en 1930 lorsque l'Allemagne est touchée deplein fouet par la crise économique consécutive au krach deWall Street de 1929  : les faillites d'entreprises semultiplient et dès 1930, six millions d'Allemands se retrouventau chômage.

• Comme en Italie, la situation est favorable à l'arrivée aupouvoir de partis nationalistes, antiparlementaristes etantidémocratiques. Hitler a participé en 1919 à la fondation dupetit Parti ouvrier allemand dont il prend la direction et quidevient le NSDAP en 1921 (Parti national-socialiste desouvriers allemands). Il est issu de la petite bourgeoisie,c'est un artiste raté et un ancien combattant plein de rancœur.Comme les Faisceaux italiens, le NSDAP a une idéologie trèsdémagogique fondée sur l'antisémitisme, l'anticommunisme, lenationalisme, l'esprit revanchard hostile au diktat deVersailles.Hitler lance une tentative de putsch dans le Land de Bavière,en 1923, qui est un fiasco complet. Arrêté, il écrit en prisonla première partie de son livre qui deviendra la base del'idéologie nazie : Mein Kampf (« Mon combat »). Son parti ayantété interdit, il le refonde en 1925 après avoir été libéré etdécide de conquérir le pouvoir par les urnes en s'appuyant surles difficultés de plus en plus importantes du gouvernementallemand et sur la montée de l'insatisfaction. Son plan estcouronné de succès : le parti nazi, qui a obtenu 2,6 % des voixaux élections législatives de 1928, obtient près de 40 % dessuffrages en juillet 1932.Entre ces deux dates, à l'instar du parti de Mussolini, leNSDAP se dote de ligues professionnelles et de milices armées,les Sections d'assaut (« chemises brunes »). Hitler s'imposecomme orateur efficace et n'hésite pas à abandonner le versantsocial de son programme pour séduire les grands industrielsallemands qui vont le financer et le soutenir pour le faire

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arriver au pouvoir. Après la victoire de juillet 1932, leprésident Hindenbourg l'appelle donc en toute légalité à latête du gouvernement et il devient chancelier. En mars 1933, ilréussit à manœuvrer pour obtenir les pleins pouvoirs pourquatre ans et en juillet le parti nazi devient le parti uniquedu pays. Hitler entame alors la « mise au pas » de l'Allemagne.

C- Le stalinisme en URSS 1922-1953

• Staline n'arrive pas au pouvoir par les urnes, puisque laRussie n'a jamais été une démocratie. En février 1917, unepremière révolution a mis fin au tsarisme, la dernièremonarchie absolue européenne. Mais le régime parlementaire quiest alors mis en place connaît des difficultés qui permettentaux leaders bolchéviques Lénine et Trotski de lancer laRévolution bolchévique en octobre 1917 (« Octobre rouge »). Ilsmettent en place un régime de type communiste s'inspirant desidées marxistes et fondé en particulier sur la nationalisationde toutes les propriétés et entreprises privées(collectivisation de l'économie).Mais le nouveau régime connaît des débuts difficiles : uneguerre civile fait rage entre les partisans du régimebolchévique (transformés par Trotski en « armée rouge ») etceux de l'ancien régime tsariste (« l'armée blanche », soutenuspar les puissances occidentales). La situation du pays estdramatique : la guerre et une terrible famine ont tué8 millions de Russes.Lénine met en place un régime qui est d'emblée autoritaire etantidémocratique, en vue de la victoire. Il établit un régimedictatorial avec une police d'État chargée de traquer lesOpposants, un puissant appareil d'État et une économie quin'est qu'en partie collectivisée. Pour permettre au pays de seredresser et aux paysans de se nourrir, il a en effet créé laNouvelle Politique Économique (NEP) en tolérant en partie despropriétés privées et une économie de marché. Lorsqu'il décèdeen 1924, une querelle de succession se déchaîne entre les

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principaux prétendants à la direction d'une Russie devenuel'URSS (en 1922).

• Staline est l'un des prétendants les plus sérieux à lasuccession de Lénine, avec Trotski et Kamenev. Il mettraquatre ans pour écarter et supprimer tous ses rivaux(répression, assassinat de Trotski, procès truqués de Moscouentre 1936 et 1938 pour éliminer les anciens compagnons deLénine, etc.) et arriver au pouvoir. En 1929 il supprime laNEP, lance une collectivisation à marche forcée de l'économieet met en place un régime totalitaire.

2. Les différences entre les trois régimes totalitaires

• Mussolini est obsédé par le modèle de l'Empire romain. Ilveut mettre en place un État autoritaire encadrant et façonnantla population italienne pour favoriser l'émergence d'un hommenouveau, « viril, agressif et conquérant », sur ce qu'il estimeêtre le modèle antique. Dans l'Italie fasciste, l'État est audessus de tout et domine une population qu'il faut remodelersur ce principe. L'Italie fasciste n'est cependant pas un Étatraciste à l'origine, même si elle finit par adopter deslégislations racistes en 1935 (interdiction des mariages mixtesen Éthiopie) et des lois antisémites en 1938 (sous l'influencede l'Allemagne).

• Hitler est fasciné par l'Italie fasciste. Il reprend l'idéed'un État autoritaire et veut également refondre la sociétéallemande. Mais l'originalité de sa politique est que cettetransformation est dictée par l'obsession d'atteindre « lapureté de la race » : le racisme est au cœur de l'idéologienazie. Il s'appuie lui aussi sur de prétendues références àl'Antiquité lointaine et à une « race aryenne » qui auraitdominé l'Europe dans des temps anciens avant d'être pervertiepar le métissage et le mélange « des sangs » avec les autrespeuples européens jugés « inférieurs ».Hitler n'hésite pas à détourner des théories scientifiquescomme le darwinisme pour justifier son projet : y compris au

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sein de la « race aryenne », ce sont les plus forts qui doiventdominer et être servis par les plus faibles et les peuplesinférieurs (cette idée est au cœur de la politique de« l'espace vital » ou Lebensraum). Hitler pense également queles découvertes scientifiques peuvent aider l'Allemagne àatteindre cette pureté de la race et la domination del'Europe : il ordonne des dizaines de pseudo-expériencesscientifiques dans les camps, envoie des archéologues à larecherche d'objets mythiques, a même recours aux sciencesoccultes. Pendant ce temps, les malades (physiques ou mentaux)sont stérilisés ou éliminés.Hitler interdit également tout mariage mixte et ordonne àHimmler de mettre en place une politique eugéniste dereproduction des « meilleurs éléments », obéissants auxcritères de la « race aryenne », dans des centres destinés àcet effet : les Lebensborn.

• L'URSS de Staline est fondamentalement différente des autrestotalitarismes. En Italie et en Allemagne, l'existence d'unehiérarchie et d'une inégalité entre les hommes va de soi, etest même glorifiée : il y a des forts dominants et des faiblesdominés travaillant pour les plus forts, que ce soit pour desraisons sociales ou raciales (dans le cas de l'Allemagne). Aucontraire, Staline veut imposer le communisme et une sociétésans classes sociales où tous les Soviétiques seraient enthéorie égaux. Son objectif final est la disparition de l'État,la « dictature du prolétariat », et une société égalitairecapable de « s'autogérer ». Mais il estime que pour atteindrece but, il faut d'abord qu'un État autoritaire transforme lesanciens Russes, héritiers de siècles d'asservissement et tropattachés aux biens matériels et à la mesquinerie de l'ancienrégime, en Soviétiques défenseurs de la nouvelle sociétécommuniste. Il se méfie en particulier des campagnes tropconservatrices à sont goût (il en vient). C'est cette analysequi poussera paradoxalement les dirigeants soviétiques àimposer à leur population un système totalitaire fondé, en

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théorie, sur l'égalité de tous mais dominé en réalité par unecaste de cadres du PCUS, la Nomenklatura.

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