Les sites à fosses circulaires du Néolithique et de l'Age du Bronze ancien en moyenne vallée du...

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à LA FIN DE LA PRéHISTOIRE ACTUALITé DE LA RECHERCHE Ouvrage collectif sous la direction d’Alain Beeching, éric Thirault et Joël Vital Documents d’Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne DARA ALPARA – Maison de l’Orient et de la Méditerranée éCONOMIE ET SOCIéTé

Transcript of Les sites à fosses circulaires du Néolithique et de l'Age du Bronze ancien en moyenne vallée du...

à la fin de la Préhistoire

actualité de la recherche

ouvrage collectif sous la direction d’alain Beeching, éric thirault et Joël Vital

Documentsd’Archéologieen Rhône-Alpeset en Auvergne

DARAà la fin de la préhistoire

actualité de la recherche

Les 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récente, tenues à Bron, sur le campus de l’Université Lumière-Lyon 2, les 3 et 4 novembre 2006, ont réuni plus de 150 préhistoriens venus du Sud de la France et des régions alentour. Ces Rencontres biennales représentent le lien majeur de la communauté des chercheurs pour les périodes allant du Mésolithique à l’Âge du Bronze dans la moitié sud de la France.

Les Actes présentés ici regroupent 24 contributions réparties en deux sections : l’actualité de la recherche, présentant les principaux résultats des fouilles et programmes récents, et le thème spécifique choisi pour cette session «économie et société à la fin de la Préhistoire ». Cette thématique large est abordée au fil de

9 contributions très ciblées portant sur les économies de subsistance, de production et d’échange ainsi que sur l’analyse de structures immobilières qui en témoignent, où l’on voit que l’idéel et le matériel ne sont jamais très éloignés dans ces sociétés du passé.

Association de Liaison pour le Patrimoine et l'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne

30 €

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alPara – maison de l’orient et de la méditerranée

économie et société

économie et société

à la fin de la Préhistoire

actualité de la recherche

ouvrage collectif sous la direction d’alain Beeching, éric thirault et Joël Vital

Documentsd’Archéologieen Rhône-Alpeset en Auvergne

DARAà la fin de la préhistoire

actualité de la recherche

Les 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récente, tenues à Bron, sur le campus de l’Université Lumière-Lyon 2, les 3 et 4 novembre 2006, ont réuni plus de 150 préhistoriens venus du Sud de la France et des régions alentour. Ces Rencontres biennales représentent le lien majeur de la communauté des chercheurs pour les périodes allant du Mésolithique à l’Âge du Bronze dans la moitié sud de la France.

Les Actes présentés ici regroupent 24 contributions réparties en deux sections : l’actualité de la recherche, présentant les principaux résultats des fouilles et programmes récents, et le thème spécifique choisi pour cette session «économie et société à la fin de la Préhistoire ». Cette thématique large est abordée au fil de

9 contributions très ciblées portant sur les économies de subsistance, de production et d’échange ainsi que sur l’analyse de structures immobilières qui en témoignent, où l’on voit que l’idéel et le matériel ne sont jamais très éloignés dans ces sociétés du passé.

Association de Liaison pour le Patrimoine et l'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne

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Couv. DARA 34.indd 1 24/09/10 15:01

alPara – maison de l’orient et de la méditerranée

économie et société

économie et société

Illustration de couvertureUne lône du Rhône près de Montélimar (Drôme).Photo Emmanuel Georges.

Illustration de la quatrième de couvertureSaint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) : fosse 59 du site néolithique des Moulins. Cette fosse plate présentait juxtaposés : une meule retour née de 60 kg, un fragment de radius humain, une perle en variscite catalane... illus trant en raccourci, à la fois l’ambivalence de signification d’un instrument fonctionnel hors de son lieu d’uti-li sation et l’imbrication des fonctions économiques et sociales.Photo CAPRA Valence.

Ouvrage collectif sous la direction d’Alain Beeching, éric Thirault et Joël Vital– économie et société à la fin de la Préhistoire – Actualité de la recherche : actes des 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récente tenues à Bron (Rhône), les 3 et 4 novembre 2006.Lyon : Association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne / Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux, Université Lumière-Lyon 2, CNRS, 2010.372 p., 21 x 29,7 cm.(Documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne ; 34).

économIe et socIété à la fIn de la PréhIstoIre

actualIté de la recherche

Actes des 7e Rencontres méridionales de Préhistoire récentetenues à Bron (Rhône), les 3 et 4 novembre 2006

sous la direction de

alain Beeching, éric thirault et Joël Vital

association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en rhône-alpes et en auvergnePublications de la maison de l’orient et de la méditerranée

lyon 2010

Documentsd’Archéologieen Rhône-Alpeset en Auvergne

N° 34

Les Documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en AuvergneLa collection Documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne est consacrée à la diffusion de la recherche archéologique et historique du territoire des régions du Centre-Est et du Sud-Est de la France. Elle accueille des monographies de sites ou de monuments, des études synthétiques ou spécialisées, des actes de colloques, de la Préhistoire à l’époque moderne. La collection est ouverte à tous les acteurs de l’archéologie.

direction de la publication : Louis Blanchard et Jean-Baptiste Yondirection scientifique : élise Faure-Boucharlat et Jean-Baptiste Yon

secrétariat de rédaction et d’édition : Ingrid Berthelier et Vincente Voisin

édition et diffusionLes DARA sont édités et diffusés conjointement par l’Association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne (ALPARA, 25 rue Roger-Radisson, F-69005 Lyon) et les Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux, Université Lumière-Lyon 2, CNRS (5-7 rue Raulin, F-69355 Lyon cedex 07).

ISBN 978-2-35668-016-7 – ISSN 1632-4374

comité de rédactionConseillers scientifiques : Anne Le Bot-Helly, conservatrice régionale de l’archéologie (DRAC Rhône-Alpes),

Frédérik Letterlé, conservateur régional de l’archéologie (DRAC Auvergne)

comité de lecture

Guy Barruol, directeur de recherche émérite, CNRSAnne Baud, maître de conférence en archéologie médiévale, Université Lumière-Lyon 2, UMR 5138 / Archéométrie et archéologieFrédérique Blaizot, ingénieur de recherche, Institut national de recherches archéologiques préventives, Rhône-Alpes-Auvergne, UMR 5199 / PACEALouis Blanchard, président de l’ALPARAélise Faure-Boucharlat, inspectrice générale des patrimoines, archéologie, Ministère de la culture et de la communicationPierre Jacquet, assistant technique et scientifique, Institut natio nal de recherches archéologiques préventives, Rhône-Alpes-Auvergne

Marie Le Mière, chargée de recherche, CNRS, UMR 5133 / ArchéorientAnne Pariente, conservatrice en chef, directrice du Service archéo lo gique de la Ville de LyonNicolas Reveyron, professeur d’histoire de l’art et archéologie du Moyen Âge, Université Lumière-Lyon 2, UMR 5138 / Archéo-mé trie et archéologie, membre senior de l’Institut universitaire de FrancePhilippe Thirion, ingénieur d’étude, Service régional de l’archéo logie (DRAC Rhône-Alpes)Jean-Baptiste Yon, chargé de recherche, CNRS, UMR 5189 / HiSoMA, responsable scientifique des publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée

Colette Annequin, professeur d’histoire et archéologie antiques, Université Pierre-Mendès-France, Grenoble 2Marie-Christine Bailly-Maître, directrice de recherche, CNRS, UMR 6572 / LAMM, Aix-en-ProvenceJean-Paul Bravard, professeur de géographie, Université Lumière-Lyon 2, membre de l’Institut universitaire de FranceMarie-Agnès Gaidon-Bunuel, ingénieur d’étude, Service régio-nal de l’archéologie (DRAC Rhône-Alpes)Vincent Guichard, directeur général de Bibracte, Centre archéo lo gique européen du Mont-BeuvrayBruno Helly, directeur de recherche, CNRS, UMR 5189 / HiSoMARoger Lauxerois, conservateur en chef du patrimoine, ancien direc teur des musées de VienneChantal Mazard, conservatrice en chef du patrimoine, Direction de la culture et du patrimoine du Conseil général de l’IsèreMichèle Monin, archéologue, Service archéologique de la Ville de LyonPierre-Yves Nicod, archéologue, Université de Genève

Isabelle Parron, docteur en archéologie médiévale, respon-sable d’agence Archeodunum SASJean-François Reynaud, professeur honoraire, Université Lumière-Lyon 2Hugues Savay-Guerraz, conservateur, Musée gallo-romain de Lyon-FourvièreAnne Schmitt, chargée de recherche, CNRS, UMR 5138 / Archéo métrie et archéologieJoëlle Tardieu, ingénieur d’étude, Service régional de l’archéo-logie (DRAC Rhône-Alpes)Dominique Tardy, chargée de recherche, CNRS, USR 3155 / Institut de recherche sur l’architecture antique, PauJean-Michel Treffort, chargé de recherche, Institut national de recherches archéologiques préventives, Rhône-Alpes-AuvergneGérard Vernet, ingénieur chargé d’opération et de recherche, Institut national de recherches archéologiques préventives, et chercheur UMR 6042 / GEOLABJoël Vital, chargé de recherche, CNRS, UMR 5138 / Archéo-métrie et archéologie, Lyon-Valence

secrétariat d’édition du volume : Elysabeth Hue-Gay

La publication de cet ouvrage a été financée par le Ministère de la culture et de la communicationainsi que par l’Association Rencontres méridionales de Préhistoire récente.

Les avis exprimés dans ce volume n’engagent que la responsabilité des auteurs.

colloque organisé par

Association Rencontres méridionales de Préhistoire récenteCentre d’archéologie préhistorique du Rhône aux Alpes - Valence

DRAC – Service régional de l’archéologie Rhône-AlpesCNRS, UMR 5138 - Lyon

Université Lumière-Lyon 2, Chaire de Préhistoire

dans les locaux et avec le soutien de l’Université Lumière-Lyon 2

comité d’organisation

Alain Beeching (Université Lumière-Lyon 2), Yves Billaud (Ministère de la culture et de la communication, DRASSM), Anne Le Bot-Helly, Geneviève Martin (Ministère de la culture et de la communication, Service régional de l’archéologie), éric Thirault (Société Paléotime), Frédéric Cordier, Frédéric Jallet, Sylvie Saintot (Inrap), Joël Vital (CNRS)

comité de relecture

Alain Beeching, Yves Billaud, Jacques Léopold Brochier, André D’Anna, Hélène Dartevelle, Pierrick Fouéré, Jean-Pierre Giraud, Pierre-Arnaud de Labriffe, Pierre-Yves Nicod, Ingrid Sénépart, Thomas Perrin, Yaramila Tchérémissinoff, Jean-Paul Thévenot, éric Thirault, Jean Vaquer, Joël Vital et Jean-Louis Voruz

Préparation du manuscrit

éric Thirault

L’organisation matérielle du colloque a reposé sur la participation active de Geneviève Martin (SRA), l’aide financière de l’Université Lumière-Lyon 2, ainsi que sur l’aide bénévole de personnels de la Culture et d’étudiants de l’Université. La publication des Actes a pu se faire grâce à l’aide financière du Ministère de la culture et de la communication et à l’engagement du service des Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux de Lyon. Que toutes les personnes impliquées dans ces différentes étapes soient remerciées ici.

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sommaIre

Alain Beeching

Avant-propos............................................................................................................................................................................................................................ 9

thème : économIe et socIété à la fIn de la PréhIstoIre

Alain Beeching

économie et société : quelques repères à propos du Néolithique ..................................................................................................................... 13

Bernard gassin, Nuno F. Bicho, Laurent BouBy, Ramón Buxó y capdevila, Antonio F. carvalho, Ignacio Clemente conte, Juan Francisco giBaja, Jesús gonzàlez urquijo, Juan José iBàñez estévez, Jimmy linton, Philippe Marinval, Belén Márquez, Leonor peña‑chocarro, Guilhem pérez jordà, Sylvie philiBert, Amelia del Carmen rodríguez rodríguez et Lydia zapata

Variabilité des techniques de récolte et traitement des céréales dans l’Occident méditerranéen au Néolithique ancienet moyen : facteurs environnementaux, économiques et sociaux ...................................................................................................................... 19

Jean vaquer et Maxime reMicourt

Rythmes et modalités d’approvisionnement en silex blond bédoulien dans le Chasséen du bassin de l’Aude : le cas d’Auriac,Carcassonne (Aude) ............................................................................................................................................................................................................. 39

Gwenaëlle le Bras‑goude, Estelle herrscher et Jean vaquer

Variabilité isotopique de populations chasséennes : implications paléoalimentaires .................................................................................. 57

Pierre-Yves nicod, Régis picavet, Jacqueline argant, Jacques Léopold Brochier, Louis chaix, Claire delhon, Lucie Martin, Bernard Moulin, Dominique sordoillet et Stéphanie thiéBault

Une économie pastorale dans le Nord du Vercors : analyse pluridisciplinaire des niveaux néolithiques et protohistoriques dela Grande Rivoire (Sassenage, Isère) ............................................................................................................................................................................. 69

Philippe galant

économie souterraine et guerre des gangs sur les Grands Causses à la fin du Néolithique .................................................................... 87

Luc jaccottey et Annabelle Milleville

Aux origines de la meule : premiers exemples de carrières de moulins de type « va-et-vient », massif de la Serre, Jura ............... 109

Romana harfouche

Agriculture en terrasses à haute altitude au cours de l’Âge du Bronze dans les Pyrénées-Orientales (massif du Carlit) ............... 125

Alain Beeching, Jacques Léopold Brochier, Sylvie riMBault et Joël vital

Les sites à fosses circulaires du Néolithique et de l’Âge du Bronze ancien en moyenne vallée du Rhône : approchestypologiques et fonctionnelles, implications économiques et sociales ............................................................................................................. 147

8

actualIté en rhône-alPes

Raphaële guilBert, Alain Beeching et Frédéric cordier

L’industrie lithique du site castelnovien de plein air d’Espeluche-Lalo (Drôme) : spécificités techniques et culturelles................. 173

Alain Beeching, Jacques Léopold Brochier, Frédéric cordier, Dominique Baudais, Philippe hénon, Frédéric jallet, Jean-Michel treffort et Karine raynaud

Montélimar – Le Gournier : historique des recherches et présentation d’un « grand site » chasséen en vallée du Rhône ............ 187

Jean-Michel treffort et Philippe alix, avec la collaboration d’Anne-Claire Mauger

Montélimar – Portes de Provence, zone 5 : des alignements de foyers à pierres chauffées néolithiques dans le secteurdu Gournier .............................................................................................................................................................................................................................. 207

Yaramila tchéréMissinoff, Philippe alix, Vérane Brisotto, Frédérique ferBer et Sylvie saintot

Une sépulture chasséenne et un dépôt symbolique annexe (?) à Montélimar (Drôme), Portes de Provence (zone 5) ............. 223

Joël vital

Les séquences céramiques de la Balme de Sollières-Sardières (Savoie) et de la grotte de la Chauve-Sourisà Donzère (Drôme) : implications sur le Néolithique final transalpin, le phasage et le concept de Remedello ............................... 237

Thierry argant, Catherine latour‑argant et Stéphane gaillot

Nouveaux indices d’occupation préhistorique en rive gauche de la Saône à Lyon 4e (Rhône) .............................................................. 255

Jacqueline argant et Catherine latour‑argant

Abris sous roche et taphonomie pollinique ................................................................................................................................................................. 263

actualIté hors rhône-alPes

Jérôme rousseau, Gisèle allenet de riBeMont, Pascal Bertran, Séverine Braguier, Catherine dupont, Pierrick fouéré, Philippe forré, Michel coutureau et Jean-Marie jauneau

Les occupations néolithiques de la colline de Port-Punay à Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime) ................................................... 269

Maria A. Borello

Chassey-Cortaillod-Lagozza... ............................................................................................................................................................................................. 293

Carine Muller‑pelletier, avec la collaboration de David pelletier

Les structures de combustion à pierres chauffées du Néolithique moyen du site 1 des Acilloux (Cournon-d’Auvergne,Puy-de-Dôme) ........................................................................................................................................................................................................................ 305

Michel Billard

évolution des pathocénoses du Néolithique moyen à la Tène sur des séries ostéo-archéologiques de Limagne d’Auvergne(Puy-de-Dôme) ...................................................................................................................................................................................................................... 317

Francesco ruBat Borel

Premières données à propos du mégalithisme dans les Alpes du Piémont ................................................................................................... 327

Giorgio chelidonio

Ateliers de taille de silex dans la Préhistoire récente des Monti Lessini (Verona, Italie) .............................................................................. 339

Patrice courtaud et Patrice duMontier

La cavité sépulcrale de l’Homme de Pouey à Laruns (64) : les aménagements funéraires dans une grotte de l’Âge du Bronze 347

Philippe haMeau

Nouveaux abris à peintures à Fontaine-de-Vaucluse (Vaucluse) ......................................................................................................................... 359

147

résumé

Les fosses de plan circulaire sont une des caractéristiques de la Préhistoire récente méridionale. Les plus grandes sont com mu né ment classées dans la catégorie des « fosses-silos ». Cet article se propose d’examiner ce type de structure dans le bassin du Rhône moyen, principalement à par tir des cas bien documentés et analysés du Néolithique moyen chas-séen et du Bronze ancien. Dans ces deux situations, le lien fort entre les « fosses-silos » et le funéraire montre une similitude qu’il convenait d’interroger. Dans des contextes interprétatifs différents, il apparaît, dans les deux cas, que la conjonction silos-funéraire n’est pas fortuite. Une lec ture sym bolique peut même en être proposée. Dans de mul tiples cas, les fosses ne peuvent plus être considérées que comme de simples struc tures de conservation, servant en der nier lieu de poubelles ; leur uti li-sa tion croise d’autres fonc tions qui ne sont pas seulement économiques.

abstract

The circular pits are specific of late Prehistory in southern France. The bigger ones are commonly ranged in the store-pits category. This paper exa mines this type of structures in the middle Rhône val ley, mainly from well docu mented and analysed cases from Chassean middle Neo lithic and early Bronze Age periods. For these two situations, the strong link bet ween the “silo” store pits and funeral practices shows a similarity that it was appropriate to question. In different interpretative contexts, it seems that, in both cases, the conjunction silo-funeral is not casual. A sym bolic interpretation can even be proposed. In many cases, pits cannot be considered only as storage struc tures, and then as garbage places. Their use is complex and not limited to economic functions.

1. IntroductIon

Cette contribution est le fruit d’un travail collectif et con cerne plu sieurs sites majeurs de la moyenne val lée du Rhône sur les quels ont été découvertes en grand nombre des fosses de plan circulaire (fig. 1). Leur chro no logie d’occupation s’étend du Néolithique moyen (Saint-Paul-Trois-Châteaux Les Moulins, Châteauneuf-du-Rhône La Roberte, secteur sud-ouest de Montélimar Le Gournier) au Néolithique final (Montboucher-sur-Jabron Le Pâtis 2, Roynac Le Serre 1, Lyon Boulevard périphérique nord) et au Bronze ancien (Roynac Le Serre 1, Lyon Boulevard périphérique nord, Chabrillan « Saint-Martin 3 »). Quelques cas du Néolithique ancien seront seu le ment signalés, pour illus trer l’ancienneté de cette pratique, mais ne seront pas repris ensuite dans les analyses morphométriques, leur taille et leur état de conservation ou de docu men tation étant trop faibles pour entrer dans le présent essai com pa ratif. à l’exception du gisement lyonnais, tous sont situés dans le département de la Drôme.Nos visées concernent l’analyse de la forme de ces fosses, de leur organisation spatiale et de leur fonction en relation avec diverses modalités de creusement et de rem plissage. Le corpus d’étude comprend toutes les fosses des gisements mentionnés

les sItes à fosses cIrculaIres du néolIthIque et de l’Âge du BronZe ancIen en moyenne Vallée du rhône :

aPProches tyPologIques et fonctIonnelles, ImPlIcatIons économIques et socIales

alain Beeching, Jacques léopold Brochier, sylvie riMBauLt et Joël VitaL

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dont les profondeurs sont supérieures à 0,35 m. Sur les dia-grammes de cor ré la tion profondeur sur diamètre maximum des struc tures qui servent de fondements graphiques à l’analyse, ce seuil correspond à une limite de densité entre le groupe des cuvettes ouvertes et celui des fosses à profils cylin driques à tron co niques qui nous intéresse plus par ti cu lièrement ici. La dia-go nale d’égalité entre les deux mesures (P = Dm) servira de référence d’un diagramme à l’autre (fig. 8, 9, 11, 14 à 17).

2. quelles fonctIons Pour les fosses ?

Le cadre dans lequel s’inscrit cette étude est double. D’une part, au plan morphologique, il touche l’en semble des structures en creux de plan circulaire qui appa raissent sur de nombreux sites de la Préhistoire récente méri dionale : dépressions, cuvettes, trous de poteaux, fosses plus ou moins profondes et régulières. De l’autre, au plan fonctionnel, il cherche à cerner celles de ces struc tures qui peuvent concerner, de façon explicite, le sto-ckage et la conservation des productions agricoles : les grains de céréales et de légumineuses.

300 kmMéditerranée

Chabrillan

St.-Paul-3-C.

Montboucher

Néolithique moyenNéolithique finalBronze ancien

RoynacChâteauneuf-du-R.

Montélimar

Lyon

Fig. 1 – Localisation des sites pris en compte dans l’étude. Néolithique moyen (Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux Les Moulins, Châteauneuf‑du‑Rhône La Roberte), Néolithique final (Montboucher‑sur‑Jabron Le Pâtis 2, Roynac Le Serre 1, Lyon Boulevard périphérique nord) et Bronze ancien (Roynac Le Serre 1, Lyon Boulevard périphérique nord, Chabrillan Saint‑Martin 3).

0 cm

100

200

300 cm

Fig. 2. – Fosses à grains, modernes, du bassin des Carpathes (d’après Von Füzes, in Gast, Sigaut 1981).

Sans revenir sur les options techniques et sociales qui con duisent à choisir, dans certains cas, plutôt la solution enter rée que la solution aérienne pour ce stockage, les deux modalités pou vant intervenir simultanément, on rap pellera seulement que l’arché-type du « silo » excavé, fondé sur de nombreuses obser va tions ethno-his to riques (fig. 2) et des expérimentations, est une fosse pro fonde à ouverture rétrécie (Gast, Sigaut 1979, 1981 ; Gast et al. 1985 ; Villes 1982). Sa tran scrip tion archéologique est plus déli cate à établir, dans la mesure où existent des variantes mor-pho lo giques qui brouillent fréquemment cette définition ini tiale simple (notamment con cer nant la variabilité des proportions, des profils de parois et des ouver tures) et où les attes ta tions fonc tionnelles directes restent rares ou peu explicites (Vital 1993, § 6.1.5). Dans les pré sen tations préliminaires par périodes et par sites, nous évo que rons quelques-uns de ces cas de fonc-tion nalité avé rée ou pro bable, mais le but de ce travail est de se pencher sur les carac tères morphologiques de ces fosses répu tées être des « silos » en tenant compte de leur attribution chrono-culturelle et de quelques autres indices : distribution spatiale, activités domes tiques ou funéraires...

Au Néolithique moyen, malgré une attention par ti culière por tée à cette question sur les deux sites de Saint-Paul-Trois-Châteaux et de Châteauneuf-du-Rhône / Montélimar, le constat a été fait de l’ex trême rareté des restes carpologiques dans de telles fosses (Beeching et al. 2000). L’examen attentif des parois et des fonds n’a rien apporté de positif en ce sens. Dans des cas peu nom breux, un dépôt argileux épais de plusieurs cen timètres, d’ori gine anthropique, a été observé au fond de grandes fosses en bombe, pouvant évoquer un dispositif iso lant, mais sans qu’un tapissage des parois ne soit mani feste. Au Bronze ancien, la fouille préventive du site de Roynac Le Serre 1, dans le bassin de Montélimar (Vital et al. 1999), a permis d’observer au fond de la fosse tronconique 458-496 (fig. 3) une première

149

Fig. 3 – Fosses à grains carbonisés conservés : Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux Le Valladas, Néolithique ancien (à gauche, inédit, d’après Bel 2002) ; Roynac Le Serre 1, Bronze ancien, fosse A 496 (à droite).

phase de com blement de sédiments fortement enrichis en paléo carpes de céréales. Parmi plusieurs dizaines de silos de cette période sur le site, cette unité est la seule à four nir un tel indice fonctionnel. Les recherches de phy to lithes effectuées par P. Reverdin (Inrap, CEPAM) sur les fosses de la fouille 2006 de Montélimar Fortuneau (Le Gournier) montrent une grande hétéro généité : les fosses à profil en silo n’en contiennent pas, alors que d’autres en cuvettes en présentent (Cordier 2006). Même si la recherche de telles traces est problématique, les rai sons de leur présence ou absence restent encore dif ficiles à interpréter.La variabilité des formes et des contenus sédimentaires, ainsi que la variété des artefacts fossilisés, sont indi ca tives ensuite de nom breuses possibilités d’uti li sa tions secon daires. Cette his toire com plexe interdit de con si dé rer automatiquement ces com ble-ments comme des uni tés archéologiques temporelles de durées res treintes (dites « ensembles clos »). La dévolution ulté rieure la plus fré quemment évoquée pour ces cavités est celle de dépotoirs, liés à la proximité d’habitations. C’est ce que semble indi quer la présence d’ustensiles en fin d’uti li sa tion, de reliefs ali men taires solides ou encore de pro duits de combustion ou de rejets d’éléments d’ar chi tecture. Mais un nombre conséquent de structures ne présentent pas de comblement à base de sédi ment organo-charbonneux pouvant représenter des rejets domes tiques, des poubelles en somme. Ces cas lacu naires con-duisent à rechercher d’autres modes de fonc tion nement, au moins pour leur fin d’utilisation.Si beaucoup de ces témoins relèvent principalement d’ac ti vités éco nomiques et de subsistance, peut-on dégager d’autres pro-blé matiques et d’autres fonctions de l’ana lyse des fosses-silos ou des creusements affectant la forme de silos ? Outre l’aspect éco nomique, ces ques tion nements concernent deux autres champs, le sym bo lique et le funéraire. Le champ funéraire est, par exemple, bien illustré, depuis deux décennies, par les décou-vertes néolithiques de Saint-Paul-Trois-Châteaux Les Moulins, de Châteauneuf-du-Rhône La Roberte et de Montélimar Le Gournier (Crubézy 1991 ; Beeching, Crubézy 1998). Pour le Bronze ancien, trois structures de type silo du gisement de Chabrillan Saint-Martin 3 ont livré des restes humains. Comme

Roynac Le Serre 1, ce grand site de plaine n’a fait l’objet que d’une pré sen ta tion préliminaire (Blaizot, Rimbault 2005).Les aspects symboliques de ces enfouissements sépul craux ont, quant à eux, déjà été soulignés, aussi bien en ce qui concerne l’or ganisation spatiale et la composition des dépôts dans le Chasséen (Beeching 2003) que l’affichage de la différenciation sexuelle pour la fin du Néolithique cam pa ni forme et le Bronze ancien à partir des formes d’or ga ni sa tion de l’ar chi tecture des habi tats de Roynac Le Serre 1 et de Lyon Boulevard périphérique nord (Vital 2007).Cette problématique sera alimentée et débattue en ayant recours à plusieurs descripteurs mobilisables sur tous les gise-ments rhodaniens pris en compte :– une typologie des formes et des natures de remplissages ;– une caractérisation morphologique des fosses de pro fon deur supé rieure à 0,35 m et à profils cylindriques à tronconiques ;– une classification dimensionnelle à partir d’un dia gramme de cor rélation profondeur sur diamètre maxi mum des structures (fig. 8, 9, 11, 14 à 17).

3. les remPlIssages sédImentaIres

Pour ce descripteur souvent délaissé, nous préciserons rapi de-ment le sens que nous lui donnons et l’utilisation qui en a été faite dans cette étude. Tous les remplissages des fosses analysées résultent d’actions humaines ; en effet, les comblements d’ori-gine naturelle sont excessivement rares et tiennent une place secon daire. Ceux-là relèvent donc du comportement des uti-li sa teurs à l’égard du sta tut de ces structures, lequel est loin d’être uni voque. L’examen de la diversité des modalités de com ble ment passe par un nécessaire classement des formes de remplissage. Seul le sédiment sera pris en compte, avec ses

150

carac tères géoarchéologiques, sa provenance, et non le matériel

archéo logique qu’il contient (en un pre mier temps), afin de

bien dis tinguer les modes de dépôt de l’un et de l’autre. De la

céramique dans un sédi ment organo-charbonneux de poubelle

n’a pas la même signification que celle rejetée avec le sol pédo-

lo gique et archéologique d’origine, ou l’encaissant stérile.

enduits carbonatés

enduits carbon atés

LCB

LCB tassé

LSJ+LAB

LSJ

LAB

LCB

LCB+CARB

LCB+LAB

LCB+SAB+LAB

CARB

LABLimon argileux brunpédogénétisé

LASBLimon argilo-sableux brun

LCBLimon carbonaté beige

schéma synthétiquedu type 1

schéma synthétiquedu type 2

schéma synthétiquedu type 3

ANTSédiment anthropiséorgano-charbonneux

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

0 50 cm

LAG ANT

ff c

cc cc c

c c c c

c c

m

LAB

LAB+LSAB+LCB

LAB

LASB

LCB LCBLCB+SAB

LCB

LAB+ANTLAV

LABCARB

CARB

LAB+LCB

LAB+LCB

LAB+ANT

LAB+ANT

LAV

LAV

remplissage de fossetype 1

remplissage de fossetype 2

remplissage de fossetype 3

LAB

LAB

LAB

LAB

LAB+SAB

LAB

L(A)B

LAB+SAB+LCB

LASB+LAB

LASB

LCA+LAB

LAB+LCB LAB+LCB

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LCB

LASB+LCBLAB

LABLAV

ANT

f

c

c

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c

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c

f

f

ANT

LSG

LSAB

LSAB

LSAG

LAB

LAB+SAB

LCB+SAB

LSJ

LSJ

LCB

encaissant de LCBLimon Carbonaté Blanc

encaissant de LCBLimon Carbonaté Blanc

encaissant de LCBLimon Carbonaté Blanc

Fig. 4 – Typologie de remplissages sédimentaires pour les fosses chasséennes de Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux Les Moulins, d’après Brochier, Ferber, sous presse.

Une première typologie des remplissages (fig. 4) a été établie pour le site néolithique de Saint-Paul-Trois-Châteaux Les Moulins (Brochier, Ferber 2009). Les degrés d’analyse sont très dif férents sur les sites étudiés ici. Afin d’avoir un mode de pré sen tation homo gène, nous avons regroupé les différents types de rem-plis sage en trois grands ensembles simplifiés, mais repré sentant une valeur indicative forte sur les modalités du comblement : – les remplissages à sédiments fortement anthropisés, en un ou plu sieurs niveaux sur au moins deux tiers du com blement. Par sédi ment anthropisé, rappelons que nous con sidérons

seule ment la frac tion fine révélatrice de rejets organiques et/ou char bon neux le plus souvent liés à des activités domestiques, et non les arte facts, galets, graines ou restes de faune d’origine anthro pique qui peuvent l’accompagner. Leur teinte est souvent grise, brun gris, à noi râtre. L’analyse microscopique révèle en pro por tions diverses de la matière organique mélanisée, des micro-char bons, des cendres et des phytolithes ;– les remplissages polyphasés avec un ou deux niveaux seu-le ment de sédiment anthropisé, le reste du comblement étant réa lisé par des apports de l’en caissant, et/ou du sol pédo logique

151

qui constituait la sur face d’occupation de l’époque et qui, bien sou vent, n’existe plus. Ils représentent plu sieurs temps dans le comblement ;– les remplissages à sédiments directement issus de l’encaissant, ou provenant de l’horizon pédologique du sol de surface, à marques d’anthropisation nulles ou réduites. Ce sont sou vent des comblements rapides. Le sédiment, dans ce cas, est non anthropisé, mais d’origine anthropique. Il faut bien dis tin guer la nature des sédiments, du geste à l’origine de leur mobilisation.Pour l’ensemble des types, le remplissage sommital est sou vent occupé par un piégeage du sol pédologique de recou vrement, auto risé par le tassement des sédiments sous-jacents. Il peut pié ger du matériel plus récent que les structures.

4. le néolIthIque ancIen

La documentation est encore peu abondante pour le début du Néolithique (fig. 5). Les fouilles en grottes ou abris ont, certes, livré des dépressions excavées ne ren voyant ni à des structures de combustion ni à des sépul tures : Fontbregoua (Gascó, Gutherz 1983), La Font-des-Pigeons (Courtin et al. 1985), Roc-de-Dourgne (Gascó 1985), Unang (Paccard 1993)... mais elles sont le plus souvent réduites à de simples cuvettes, à l’ex-cep tion des deux derniers sites :– à Roc-de-Dourgne (Fontanès-de-Sault, Aude), une fosse de 0,40 m de profondeur et de largeur variant de 0,45 m à 0,35 m

50 cm50 cm

0

0

St.67

SW NE

0 50 cm

NESW

St.66

St.39

NS

N

St.37

S

A

50 cm0B C

50 cm0D

Fig. 5 – Fosses du Néolithique ancien : A, Espeluche Lalo ; B, Lyon Boulevard périphérique nord ; C, Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux Le Valladas ; D, Portiragnes Pont de Roque‑Haute. échelles diverses.

152

pré sente une ouverture étroite et un com blement ultime par des élé ments divers ;– à Unang (Mallemort-du-Comtat, Vaucluse) sont men tion nées plu sieurs grandes fosses ovalaires ou sub-cir cu laires de 2 m envi ron de diamètre et de 0,80 à 1 m de profondeur, pré sen tant des remplissages stratifiés.En plein air, pour autant que le développement récent et rapide de l’archéologie préventive nous permette d’avoir une vue d’en-semble actualisée, les attestations de véritables fosses cir cu laires restent rares. D’ailleurs, en général, le signalement spé ci fique et la des cription des structures excavées non liées à une combustion ou à une inhumation sont peu poussés. Des cuvettes ou fosses de divers types non précisés sont évoquées sur plusieurs sites de réfé rence (Le Baratin, Les Petites Bâties, la région nîmoise...), mais on peut avancer qu’aucun groupe con séquent de fosses de plan circulaire régulier, à parois sub-verticales ou rentrantes et de profondeur pluri-décimétriques, n’est attesté à ce jour dans le Sud de la France. Si l’on ne retient que cette seule catégorie typo logique, des cas isolés et peu nombreux existent.– Sur le site de Pont de Pierre 2 à Bollène (Vaucluse), une fosse con tenant les restes mal conservés de deux inhu mations est décrite comme ayant pu avoir eu une fonc tion initiale de silo (Ozanne 2002). Ses parois, ver ti cales ou légèrement rentrantes, en seraient le principal indice. Mais sa forme ovoïde, sa taille (1,70 m x 1,40 m pour 0,50 à 0,60 m de profondeur) et l’irré gu-la rité de son fond ne semblent pas correspondre par contre à la typo logie fonctionnelle définie à partir des exemples historiques.– Le site funéraire gallo-romain du Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) a livré (Bel 2002), dans le niveau de base, une fosse circulaire en cuvette très évasée de 2 m de dia mètre et 0,50 m de profondeur, dont les 15 centimètres infé rieurs étaient cons ti tués de terre noire contenant plus de 20 000 grains car bo ni sés de céréales, principalement de l’orge nue (Beeching et al. 2000, d’après étude inédite de K. Lundstrom-Baudais ; fig. 3 et 5). L’en semble était daté du Cardial récent / épicardial. Il est dif ficile de tran cher fermement, à partir d’informations indirectes, entre un rejet aléatoire, un reli-quat de dépôt en fond de silo ou même le vestige d’une struc-ture de trans formation par tor ré faction par tielle, la structure étant pro bablement en grande par tie ara sée ; mais la position et la quan tité des vestiges font pen cher vers une des deux dernières hypothèses.– Sur le site en grande partie inédit de Lalo à Espeluche, Drôme (Beeching 2001, sous presse), nous avons pu mettre en évidence plusieurs dizaines de structures en creux (trous de poteaux, foyers, fosses) tout au long de la séquence en quatre phases couvrant le Néolithique ancien (fig. 5). Pour les deux plus anciennes (1 et 2 : entre 5600 et 5300 av. J.-C.) et la plus récente (phase 4 : entre 5250 et 5000 av. J.-C.), des érosions dras tiques n’ont laissé que des fonds de fosses sub-cir cu laires con servées sur une vingtaine de centimètres. Pour la phase 3 (non datée direc tement, à situer vers 5300-5200 av. J.-C.), parmi plus de trente struc tures exca vées circulaires, quatre étaient grou pées sur 20 m2 dont deux profondes, mitoyennes : l’une (st. 66) de 1 m de diamètre à l’ouverture et de 0,75 m de

profondeur, l’autre (st. 67) de 1,10 m de diamètre moyen et de 0,70 m de profondeur, toutes deux à parois verticales ou fai ble-ment éva sées. Les structures en creux sont donc bien présentes, mais leur typologie tient plus souvent de la cuvette que de la fosse profonde et l’absence de grou pement suggéré plus haut n’est pas contredite.– Signalons enfin la parution récente (Guilaine et al. 2007) des données de terrain de Pont de Roque-Haute à Portiragnes (Hérault), site attribué à un Néolithique à céramique impri-mée anté-Cardial de la première moitié du VIe millénaire. La dizaine de struc tures fouillées comporte diverses dépressions ou cuvettes de faible importance et quelques fosses plus pro fondes (1,5 à 2,8 m de diamètre pour 0,80 m de pro fondeur environ), dont l’une (F1 : plus de 2 m de dia mètre maximum et plus de 1 m à l’ouverture) présente un grand volume et une forme à ouver ture étroite, qui en font le cas typique le plus ancien dans le Sud de la France.En Italie centro-méridionale (Torre Sabea, Ripa Tetta, Catignano...) ou septentrionale, de telles structures en creux sont bien présentes, souvent mêlées à des fosses exten sives de grandes dimensions et de contours irré gu liers. à Fagnigola et Sammardenchia (Frioul), où elles apparaissent également, il est signalé (Pessina 2001) des structures de stockage identifiables grâce à un chemisage des parois par une couche d’argile crue. Total ou partiel, ce doublage des parois serait lié aux risques d’in filtration d’eau. Les deux cas rapportés les plus nets ont un dia mètre de 1,50 m et des profondeurs de 0,50 et 0,80 m ; les fonds sont en cuvette et les parois sub-verticales, ce qui ne cor-res pond pas non plus à l’archétype souvent invoqué de la fosse pro fonde à ouver ture rétrécie.– Signalons pour finir que l’un des secteurs de fouille du grand gise ment du Boulevard périphérique nord de Lyon (infra) conser vait une grande fosse cylindrique iso lée (secteur 94.5, fosse 134), initialement attribuée au Bronze ancien, que l’on pro pose désormais de classer au Néolithique ancien (Vital et al. 2007) (fig. 5). L’échantillonnage car po lo gique, qui a porté sur le tamisage de 161,5 litres de sédi ments, a per mis d’iso ler près de 1 800 restes dominés par l’orge (Bouby, in Vital et al. 2007).

5. les sItes du néolIthIque moyen

En se cantonnant au seul département de la Drôme, on peut esti mer à environ 130 le nombre de sites reconnus con cernant cette période, dont une quarantaine seu le ment a fait l’objet d’une opération de fouille plus ou moins poussée au cours des der nières décennies, et dont moins d’une quinzaine a attesté la pré sence de fosses. Deux sites sont surtout concernés par cette étude.

153

coteaux voisins au débou ché d’un bassin naturel sur la plaine du Rhône. Les opé ra tions au quartier des Moulins, les plus poussées, ont livré 65 fosses néolithiques sur environ 4 000 m2, toutes attri buables au Chasséen récent. Aucun sol archéo lo-gique n’était conservé, mais des traces en creux peu pro fondes, pié geant le sédiment anthropisé, attestent une action érosive limitée ; le plan d’un possible enclos funé raire, incluant les fosses à sépultures 69 et 70, est per ceptible. Cette fonction funéraire, recon nue dès les pre miers travaux, est une des caractéristiques du site. La diversité morphologique et dimensionnelle des struc-tures en creux autorise cependant un classement typo lo gique simple.– Près de la moitié forme la catégorie des « grandes fosses » (A) que l’on qualifie couramment de « fosses-silos » en référence à l’arché type implicite de la litté rature spécialisée, mais sans que cette fonction soit clai rement attestée ; elle est cependant très pro bable dans le cas des fosses 333 et 337, à l’est des Moulins, où des fentes dans l’encaissant près de leur ouverture attestent leur longue durée de fonctionnement... et donc dans le cas de toutes les fosses voisines de même type. Leur ouverture est le plus souvent étroite (jusqu’à moins de 0,60 m), le diamètre maxi mum avoisinant souvent les deux mètres. Leur volume s’éche lonne entre 0,43 et 2,3 m3.On distingue trois sous-groupes (fig. 7) :– A1 : les fosses en bombe à tendance sphérique (10 cas) ;

Fig. 6 – Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux Les Moulins, site du Néolithique moyen chasséen à fosses denses (inédit, cliché CAPRA Valence).

5.1. SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX, LES MOULINS, DRôME

Fouillé sur près d’un hectare au cours de plusieurs opé rations pré ventives entre 1984 et 2001 (Beeching, Brochier 1989-1990 ; Beeching, Crubézy 1998), le site est estimé à une trentaine d’hec tares (fig. 6). Il occupe une terrasse fluviatile locale et les

Fossesen puits

E

B 2en cuvette

A.4aplatie

DDépressions circonscrites, TP

Fosses plates

C

* Grandes fosses allongées -ovales -à contours irréguliers* Fosses profondes à épaulement

Grandes "fosses-silos" Fosses peu profondes

en bombe

A 2en encrier

A 3sub-cylindrique

A 1B 1

à ouverture rétrécie

Fig. 7 – Morphologie des fosses du Néolithique moyen rhodanien.

154

– A2 : les fosses en encrier, coniques à fond plat et, éventuel-lement, goulot (11 cas) ;– A3 : les fosses sub-cylindriques ou à parois très peu divergentes (9 cas).C’est seulement cette catégorie de fosses qui sera exa mi née ici. Elles sont moins abondantes à l’ouest de la par tie fouillée, tout en présentant deux concentrations. Elles sont beaucoup plus nom breuses et concentrées à l’est, mais seuls trois cas de recou-pe ment partiel ont été obser vés. Sur la base de ces rares cas, on pourrait établir une chronologie A3, puis A2, puis A1. Notons que A3 est le seul type à ne jamais présenter de restes humains. Remar quons aussi que ces trois types se retrouvent dans les mêmes groupements, renforçant l’hypothèse d’un phasage en trois étapes.– Les autres types de fosses sont parfois aussi fré quents, notamment les fosses en cuvette (B2 = 11 cas) et les fosses plates, en géné ral de grand diamètre (C = 12 cas). On note avec inté rêt que la majorité de ces structures peu profondes ou plates se con centrent dans la partie centrale du secteur fouillé, où les grandes fosses sont rares (les quelques cas attestant qu’il ne s’agit pas d’un artifice lié à l’érosion), démontrant une séria tion spa tiale non aléatoire.

Cinq fosses ont livré des restes humains isolés ou rares (fosses de types A2, A3, B2, C), trois ont révélé un squelette (fosses de types A1, A2 et B1), et trois en ont révélé plusieurs (4 corps dans la fosse 16 de type A1, 3 dans la fosse 69 de type A2 et 6 dans la fosse 323 éga lement plutôt de type A1).Le diagramme (fig. 8) concernant le remplissage sédi men-taire des fosses montre clairement que près de la moi tié sont à sédiments non anthropisés (44 %) et n’ont donc pas servi de pou belle pour des rejets organiques ou cendro-charbonneux de la vie quotidienne ; 30 % ont fait l’objet d’un ou deux niveaux de déchets organo-charbonneux ; enfin, 15 % seulement sont à rem plis sage fortement anthropisé et correspondent à des poubelles. On notera qu’il s’agit de fosses de petites dimensions, par fois de cuvettes, et que ces structures peuvent con te nir des restes humains isolés. Les fosses sépul crales sont, à une excep tion près, toutes com blées rapidement par le sédiment encaissant. Si l’on con sidère les types de com ble ments sur un plan spa tial, des groupes de fosses ayant les mêmes modalités de rem plissage apparaissent clairement. Ces moda lités sont donc liées à un secteur et/ou à un moment de l’oc cu pa tion, dans la mesure où l’on ne peut apprécier la syn chro nie et la suc-ces sion exacte des structures.

0,10 0,2 0,3 0,50,4 0,6 0,80,7 0,9 1,0 1,31,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0 2,22,1 2,3 2,4 2,6 2,71,1

0,1

0,2

0,3

0,5

0,4

0,6

0,8

0,7

0,9

1,0

1,3

1,2

1,4

1,1

1,7

1,8

1,6

1,5

Diamètre maximal (en m)2,5

Prof

onde

ur (e

n m

)

en bombeen encriersub-cylindriquepeu profonde à ouverture retrécie

remplissage par des sédiments peu ou non anthropisés

remplissage avec un niveau de sédiments anthropisés

remplissage au sédiment totalement anthropisé,ou deux, et plusieurs temps de remblais

pas ou peu de remblais de comblement

sépulture

os humains dissociés

10

20

30

40

50

60

70

80

n

A1A2A3B1B2

EC

en cuvetteplatepuits

Fig. 8 – Diagramme de corrélation profondeur sur diamètre maximum et faciès de remplissages sédimentaires des fosses de Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux Les Moulins, Néolithique moyen chasséen.

155

5.2. CHÂTEAUNEUF-DU-RHôNE, LA ROBERTE, DRôME

Il s’agit d’une partie limitée, localisée au sud-ouest, du vaste site de Montélimar Le Gournier, présenté en détail par ailleurs (Beeching et al., dans ce volume).Les structures anthropiques (foyers ou fours à pierres chauffantes, fosses, trous de poteaux) montrent une grande diversité, liée à une répartition spatiale non aléatoire, à des con-cen trations et à des associations variables d’un secteur à l’autre. Les struc tures en creux pré sentent les mêmes types de base qu’à Saint-Paul-Trois-Châteaux, auxquels s’ajoutent des fosses allon gées à tendance ovalaire ou à contours irré gu liers et un type par ti culier au profil « à épaulement » (fig. 7). Le groupe des « grandes fosses-silos » pré sente les trois mêmes sous-groupes de base, qui se con fondent en fait fréquemment dans des mor-pho lo gies intermédiaires moins bien différenciées. Appa raît par contre, principalement à La Roberte, une nou velle ten dance vers une forme renflée et aplatie. Les con traintes du substrat (terrasse à gros galets fortement cimen tés) et la pro bable érosion impor-tante à cet endroit (jusqu’à une vingtaine de centimètres depuis

le niveau d’ouverture des fosses) peuvent expliquer cette particularité.Les fosses de La Roberte ont été retenues dans cette étude car elles présentent une concentration par ti cu lière de ces fosses-silos (fig. 9). L’absence de recou pe ment et l’homogénéité des datations obtenues (environ entre 3900 et 3750 av. J.-C.) semblent indiquer une occu pation continue de faible durée. Des varia tions de détail dans la typologie céramique pourraient, par contre, signer un léger diachronisme ou des différences d’ordre social, inter-familiales ou inter-groupes. Le volume des fosses pré sentant la morphologie de silos varie de 0,33 à 2,2 m3.Sur les 30 fosses attribuées au Chasséen, 7 présentaient des restes humains : 3 contenaient un seul squelette (fosses de types A1, B1 et B2) et 4 des ossements iso lés (fosses de types A1, A3 et A4).Les remplissages sont dans l’ensemble très peu anthro pi sés : 10 structures comblées par le sol pédologique de l’époque néolithique, 4 structures à remplissage légè rement anthropisé. Des 3 structures à sédiment for tement anthropisé, 2 sont de faible pro fondeur, infé rieure à 30 cm (fig. 9). Le fonctionnement final en pou belle n’apparaît pas sur ce site être la modalité de com ble ment, et pousse à réfléchir sur le statut du riche maté riel que con tiennent ces fosses.

0,10 0,2 0,3 0,50,4 0,6 0,80,7 0,9 1,0 1,31,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,01,1

0,1

0,2

0,3

0,5

0,4

0,6

0,8

0,7

0,9

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1,7

1,8

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1,5

Diamètre maximal (en m)

Prof

onde

ur (e

n m

)

2,22,1 2,3 2,4 2,6 2,72,5

10

20

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en bombeen encriersub-cylindriquepeu profonde à ouverture retrécie

A1A2A3B1B2

EC

en cuvetteplatepuits

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sépulture

remplissage par des sédiments peu ou non anthropisés

remplissage avec un niveau de sédiments anthropisés

remplissage au sédiment totalement anthropisé,ou deux, et plusieurs temps de remblais

pas ou peu de remblais de comblement

Fig. 9 – Diagramme de corrélation profondeur sur diamètre maximum et faciès de remplissages sédimentaires des fosses de Châteauneuf‑du‑Rhône La Roberte (zone sud‑ouest de Montélimar Le Gournier), Néolithique moyen chasséen.

156

5.3. COMPARAISONS ENTRE LES DEUX SITES

L’étude comparée des morphologies de fosses entre ces deux sites voisins et très semblables, à partir de leur rap port profondeur / diamètre, est instructive. La dis per sion dimen-sion nelle et la diversité des types appa raissent plus grandes à Saint-Paul qu’à La Roberte (fig. 8 et 9). On note bien une ten-dance commune vers une mor phologie plus large que profonde (95 % du corpus) mais, si l’axe du rapport « diamètre = 2 x profon deur » peut globalement faire figure d’axe de symétrie pour la dis persion des points du premier site (avec une majorité de cas entre D = P et D = 2P), presque tous ceux du second site se placent encore en deçà, confirmant l’apla tis sement particulier des structures déjà signalé supra.Même portant sur des échantillons numériquement res treints, les observations relatives à la position des restes humains dans ces fosses (corps complets ou éléments dis sociés) sont du plus grand intérêt. On rappellera avant tout que, dans ces deux localisations, aucun corps n’a été trouvé inhumé « en pleine terre », c’est-à-dire mon trant une décomposition en espace colmaté, dans une dépres sion creusée pour le strict besoin de l’en fouis sement 1. Globalement, les dépôts funé raires se situent en péri phérie du diagramme de dis per sion (fig. 8, 9 et 16), à la fois vers les plus grands diamètres et les plus grandes profondeurs ; les grandes fosses-silos de plus d’1,40 m de diamètre étant plus recherchées, dont la moitié de celles de plus d’1,70 m. Mais une dif férence est remarquable entre les deux sites. à La Roberte, les trois fosses à inhumations sont dans un rapport profondeur / diamètre nettement plus faible que les fosses à restes dissociés, alors que la situation est tota lement inverse à Saint-Paul, à un cas près. Une pre mière explication con sisterait à relier les corps uniques à des fosses peu profondes et les corps mul tiples à des grandes fosses-silos, orientant l’in-ter prétation vers un com portement opportuniste et utilitariste de rem ploi de fosses préexistantes choisies en fonction des besoins. Deux des inhumations de La Roberte (n° 34 et 39) et une de Saint-Paul (n° 70) valideraient ce schéma. Mais tous les autres cas, inhumations ou restes dissociés (à l’excep tion de ceux des fosses 59 et 75 de Saint-Paul), soient 11 cas sur 16, sont dans des grandes fosses de morphologie « fosses-silos », c’est-à-dire dans des volumes nettement supérieurs à des besoins utilitaires.En reprenant plus en détail les comportements d’en fouissement, on peut admettre que les dépôts de corps isolés des fosses 337 (enfant placé sur le ventre) et 344 (adulte repo sant éga le-ment sur le ventre, membres supérieurs écartés et repliés) de Saint-Paul soient, compte tenu de leur inorganisation partielle 2, des rejets rapides de circonstance. Des obser vations sur les con-di tions de la décomposition peuvent, d’une part, lais ser planer des doutes sur cette sup position minimaliste (rapport F. Blaizot, inédit). Par ail leurs, l’exemple de la fosse 46 de La Roberte, typo logiquement fosse-silo, comprenant un corps semi-organisé

en situation hautement concertée, voire ritualisée (meules sous les membres supérieurs, dépôts de faunes et de mobiliers exceptionnels…), pousse à la prudence sur les cas précédents. Tous les dépôts de corps sont donc, en fin de compte, à con si-dé rer comme cohé rents et concertés, c’est-à-dire ne laissant pas place à des conduites aléatoires.Les cas d’ossements humains isolés sont plus difficiles à clas ser. Au-delà de la morphologie des fosses d’accueil, on peut retenir deux situations : celle où ces restes (d’ail leurs presque toujours une seule pièce par fosse) sont « en contexte signifiant » et celle où ils ne le sont appa remment pas.– Dans le premier cas, ce sens viendrait de l’association du dépôt ou rejet à un autre ou plusieurs faits particuliers et eux-mêmes non aléatoires : inhumation simple ou mul tiple (La Roberte n° 46, Saint-Paul n° 69), très grosse meule et perle en variscite (Saint-Paul n° 59), meules et perle en chloritite (La Roberte n° 19), dépôt massif d’as tra gales de bovinés (La Roberte n° 20), plus d’un mil lier de pierres en blocage comme pour les sépul-tures du même site (Saint-Paul n° 139).– Il n’y a finalement que peu de cas sans contexte particulier. Saint-Paul n° 1, vidée en urgence lors de la découverte du site, n’offre pas de contexte sûr. La Roberte n° 4, sans carac-tère par ti culier exceptionnel, repré sente en soi un cumul de mul tiples cri tères extrêmes dans la taille, la régularité de creu-se ment et la richesse exceptionnelle en mobiliers divers, difficile à com prendre dans l’hypothèse du dépotoir (Beeching, Thomas-Beeching 1975). La cuvette de Saint-Paul n° 75 serait donc la seule réellement valide dans ce groupe.– à Saint-Paul, les ossements isolés apparaissent clai re ment en con texte de remplissages à sédiments anthropisés (fig. 8).Au bilan, il n’y aurait donc pas de comportement aléa toire dans le choix des fosses à restes humains. Le choix fré quent de « fosses-silos » ne peut donc être tenu pour tel, de même que le recours aux plus grandes tailles dans chaque groupe typologique. La ques tion qui découle de ce constat est de savoir si ces diffé rentes struc tures hors norme ont été choisies au sein d’un panel de structures vides disponibles ou ont été creu sées spé cifiquement pour ces dépôts. Il est, bien sûr, très difficile d’y apporter une réponse simple et défi nitive, mais la prise en compte des données de la sédi men to lo gie apporte quelques infor mations supplé men taires impor tantes au débat. Le rem-plis sage sédi mentaire des fosses sépulcrales de Saint-Paul Les Moulins est par ti cu lièrement démonstratif. Il est cons ti tué par un limon car bonaté beige clair très recon nais sable, celui-là même dans lequel sont creu sées les fosses. On peut qualifier ce sédiment de « pur », identique à l’encaissant, sans aucune trace d’anthropisation, de rajout, ni de mélange impor tant avec le sol pédologique de l’époque. Cela signi fie que le sédiment pro venant du creusement de la fosse a été préservé pour venir ensuite la combler après un temps qui ne paraît pas avoir pu être très long, une à quelques semaines tout au plus. Sur un temps plus long, cet encaissant se serait étalé et mélangé au sol de

1 - Dans un autre secteur du site du Gournier, les tombes du monument funéraire circulaire E-F sont bien directement mises en terre et recou vertes aussitôt par le sédi ment préalablement enlevé ; mais ces cas ne sont pas pris en compte dans ce travail.

2 - Nous ne pouvons détailler ici le raisonnement qui nous pousse à risquer cette hypothèse : la norme de l’inhumation serait la position « organisée », c’est-à-dire latérale repliée ou contractée, membres inférieurs groupés, membres supérieurs repliés et mains ramenées vers la face ; on peut distinguer, dans les autres cas, les positions « inorganisées » (aucun des critères de l’organisation) et « semi-organisées » (en général, seule une partie du corps est organisée). En dépendraient les statuts de « sépulture » (objet de l’inhumation) ou de « dépôt funéraire » (partie d’un dispositif plus complexe) (Beeching, 2003, à paraître).

157

sur face. Notre perception des durées n’est pas d’une réso lution assez fine pour exclure un premier temps d’uti lisation autre, mais tout porte à proposer que ces fosses aient été creusées dans l’unique but d’y inhumer des défunts. La présence fréquente de nom breuses pierres rajoutées sur les corps ou les restes divers viennent encore plaider pour un comblement rapide, volon taire, avec un choix probable de matériau puisque les pierres sont regrou pées. La plupart des fosses sépul crales de La Roberte, ainsi que celles du reste du site du Gournier, non étudiées ici, sont à comblement rapide par l’encaissant.Les fosses à comblement rapide utilisant le sédiment encaissant, non anthropisé, et non pollué par d’autres terres, ont une signi-fi cation particulière sur laquelle il faut s’arrêter. Nous avons vu pour les sépultures que ces comblements dénotaient une mise en place rela ti vement rapide après le creusement. Ces rem plis sages rapides où l’encaissant joue un rôle important sont par fois à l’opposé d’un fonctionnement final oppor tu-niste et rationnel. Cette situation est illustrée par le rem plissage de deux fosses fouillées lors d’une inter ven tion préventive de l’Inrap (Cordier 2006) sur la zone de Fortuneau du grand site de Gournier (AS C30 et AS C36, fig. 10). Ces deux structures, non éloignées de fosses sépulcrales, se comportent comme telles par leurs remplissages, c’est-à-dire qu’elles sont comblées par

l’en cais sant très propre après un temps d’ouverture qui ne nous paraît donc pas avoir été très long (Brochier 2006). Leur con-tenu archéologique est négligeable, si ce n’est, sur le fond de l’une d’elles, quelques gros tes sons de céramique et surtout, sur le fond de cha cune d’elles, le rejet d’un petit tas de sédiment sableux qui ne provient absolument pas de l’encaissant local, mais de quelques dizaines de mètres, et qui ne par ti cipe pas d’un apport naturel. Bien souvent les fosses ne suivent pas une logique simple et pratique de com blement. Des pratiques de rituels pourraient expli quer cette complexité, difficilement acces-sible à notre compréhension.Sans vouloir chercher à tout prix une norme de com por te ment pour le Chasséen de l’aire rhodano-provençale, on remarquera les points de convergence entre ces cas et ceux du site des Martins à Roussillon, Vaucluse (D’Anna 1993). Sur un nombre res treint de huit fosses très dispersées, quatre présentent des restes humains. Un seul corps est en position « organisée », un autre en posi tion « semi-organisée », les deux autres réduits à l’état de restes partiels, dont l’un associé au dépôt de trois chiens. Les structures sont de grand diamètre (2,50 m, 2,35 m, 1,40 m et seulement 0,85 m pour le corps orga nisé). Dans trois cas, les osse ments sont recouverts par des pierres et le sédiment remis en comblement semble être l’encaissant non anthropisé.

4 limon sableux vert, identique à l'encaissant (=9)5 limon sableux à sable limoneux rouge,pédogenétisé (=11), développé sur une roche mère plus sableuse que 9 qui existe 5 m plus à l'ouest ; on est allé chercher ce sédiment quelques mètres plus loin. Quel statut pour les fragments de céramique qui l’accompagnent ?

6 sable limoneux vert, qui n’existe pas ici dans l’encaissant, mais 10 m plus au nord

sol pédologique d’originequi n'existe plus, 11

10 m plus au sud5 m plus à l'ouest

12 nappe alluviale graveleuse, riche en galets de quartzite

10 limon sableux légèrement argileux, jaune-rouge, non structuré, racine de la pédogenèse supérieure11 limon argileux brun-rouge légèrement structuré, pédogenèse évoluée, n'existe plus en surface, sauf en dépôt secondaire dans le remplissage (=1)

concrétions calcaires type "poupées de lœss"

taches de limons plus argileux brun-rouge

échantillonnage lames minces

céramique

sol pédologique d’originequi n'existe plus, 11

7a/b bioturbations

3 limon sableux vert à taches éparses de limon sableux plus rouge (mélange de quelques "pelletées", ou/et bioturbations depuis le susjacent) rejet de l’encaissant (=9)

12

12

7a

7a

9 limon vert sableux, éolien, concrétions calcaires type poupées, nombreuses à l'ouest de C 369a limon sableux vert très légèrement pédogénétisé, légère couleur rouge

3

1

5

6

8 sable limoneux jaune-roux, légèrement pédogenétisé

7a

7a 2

4a

7b7b

4

11a

2b

4

3

9

9

59

9a2a

2a 2b

Substrat, matériel parental

8

8 8

AS C 30 AS C 361 limon sableux, jaune-rouge, pédogenétisé (=11) 2 limon vert sableux, lœssique, quelques concrétions éparses, encaissant en remblais (=9)3 limon vert sableux, mélangé à un limon brun-jaune proche de 1 au dessus ; illuviation depuis 1, mélange en remblais, ou bioturbation4 limon sableux, vert-rouge, non structuré ; est un mélange de limon vert (=9) et de limon brun-jaune (=11) 5 limon sableux vert à taches de limon sableux jaune-rouge ; les taches représentent des paquets de limon jaune-rouge (de la taille d'une grosse "pelletée") rejetés avec le limon sableux vert encaissant (=9)

1 limon argileux, un peu sableux, pédogenétisé (=11) 1a concentration de petits galets, concrétions, os 2a limon sableux vert, légèrement brunifié et rubéfié (pédogenèse), rares concrétions.2b limon vert sableux à taches brun-rouge, nombreuses concrétions.

10

10 10

AS C 30 AS C 36

0.50 mCf et JLB 2006

0 5 mest ouest

12

limon encaissantremblai avec le matériel

parental propre

limon encaissant propre

APPORT VOLONTAIREEXOGÈNE

APPORT VOLONTAIREEXOGÈNE

Fig. 10 – Dynamique de remplissage rapide et apports exogènes de sédiments pour les deux fosses AS C 30 et AS C 36 de Montélimar Fortuneau (zone nord‑est de Montélimar Le Gounier ; inédit, d’après Brochier, in Cordier 2006).

158

6. les sItes du néolIthIque fInal non camPanIforme

6.1. ALLAN, JAS DES CHÈVRES, DRôME

Fouillé partiellement en 1977 et 1978 sur une surface res treinte de 42 m2 (Beeching 1979, 1980), un petit éta blis sement de pla-teau à occupation brève a livré une séquence simple com por-tant une couche archéologique unique, d’une dizaine de cen-ti mètres d’épais seur en moyenne, reposant sur un lit de petit cail loutis cal caire, recou vrant lui-même le substrat argileux. On y obser vait une quinzaine de structures excavées, se répartissant ainsi : 7 trous de poteaux de petit diamètre enfoncés sans calage, 2 trous de poteaux fortement bloqués, une cuvette de 0,75 m

de diamètre et 0,30 m de pro fon deur, deux grandes aires cir cu-laires de 1,80 m et 2 m de diamètre et une quinzaine de cen ti-mètres de profondeur, et une fosse profonde de 1,70 m x 0,60 à 1 m au rem plissage multiphasé complexe.

6.2. MONTBOUCHER-SUR-JABRON, LE PÂTIS 2, DRôME

Le site de plein air du Pâtis 2 à Montboucher-sur-Jabron (Drôme) occupe une haute terrasse du Roubion, un affluent de rive gauche du Rhône de la plaine de Montélimar. Un décapage tota li sant 2 100 m2 a permis d’ob server le niveau d’ouverture de 47 struc tures exca vées, dont 25 relèvent de la fin du Néolithique et 2 du Bronze final. Une datation sur la fosse 1 (Tucson-113833 :

0,10 0,2 0,3 0,50,4 0,6 0,80,7 0,9 1,0 1,31,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,91,1

0,1

0,2

0,3

0,5

0,4

0,6

0,8

0,7

0,9

1,0

1,3

1,2

1,4

1,1

1,7

1,8

1,6

1,5

Diamètre maximal (en m)

Prof

onde

ur (e

n m

)

LYONMONTBOUCHERROYNAC

fosse cylindriquefosse tronconiquefosse bitronconiquecuvette cylindriquecuvette en calotte

Fig. 11 – Diagramme de corrélation profondeur sur diamètre maximum des structures du Néolithique final.

159

3980 ± 40 B.P.) se situe en 2550-2470 av. J.-C., en pro ba bilités maxi males (Margarit, Saintot et al. 2002). Le diagramme de cor rélation, qui prend en compte, pour ce site, l’ensemble des struc tures du Néolithique final, montre deux groupes distincts (fig. 11) : l’un avec des creu sements de grandes dimensions, dont le fuseau de dis persion est bien centré sur la diagonale P = Dm ; le second avec des structures de plus faible profondeur. Les plus grandes fosses montrent des profils le plus souvent cylin driques, alors que seules une mor pho lo gie tronconique et une autre elliptique ont été relevées.

7. les sItes du camPanIforme et du BronZe ancIen

7.1. LYON, BOULEVARD PéRIPHéRIQUE NORD, RHôNE

Ce site, publié peu après la fin des opérations de terrain (Jacquet et al. 1998), a été récemment mobilisé dans la perspective d’une ana lyse comparative avec l’habitat drô mois de Roynac. Certains points de la publication ini tiale prêtant à la critique, nous avons été conduits à entre prendre un réexamen complet des structures pré his toriques et de leur chronologie. De cette révision ont été tirées quelques premières tendances interprétatives (Vital 2004, 2005), mais de nouveaux développements sont venus amplifier ces résultats à l’issue de notre étude mono graphique du site (Vital et al. 2007). Les habitats sont localisés sur une terrasse, à l’interface entre une col line et la plaine de la Saône. Les struc-tures s’étagent dans une épaisse sédimentation accumulée sur des puis sances variant de 0,50 m à 1 m. Un travail de dis cri-mi nation altitudinale et topographique de plusieurs cen taines d’amé nagements a été mené, validé par des data tions 14C et les mobi liers céramiques associés. Les nou veaux plans de synthèse, récem ment actualisés phase par phase, nous conduisent à des pro positions très différentes, avec 4 occupations principales entre le Néolithique moyen et le Bronze final. Nous pouvons aussi identifier quelques vestiges isolés du Néolithique ancien (cf. supra). Cette succession actualisée offre, en con séquence, un bon parallèle stratigraphique et de dyna mique d’occupation avec le gisement de Roynac Le Serre 1.Pour le Campaniforme, vers 2500-2400 av. J.-C., nous avons pu mettre en évidence les traces d’un unique bâti ment au plan pro bablement incomplet. Cette cons truc tion occupe un espace dégagé, à distance d’une série de cuvettes et de structures de com bustion. Les deux fosses de cette surface campaniforme, datée à partir de 2550-2480 av. J.-C. (Ly-339/AA-21698 : 4025 ± 55 B.P.), sont de taille bien plus réduite que celles du Pâtis 2 et se rangent plutôt dans la catégorie des cuvettes du site

de Montboucher-sur-Jabron (fig. 11). Une seule affecte un profil légè rement tronconique (fig. 12).La surface du Bronze ancien, vers 1900-1800 av. J.-C., montre plu sieurs bâtiments dont les dimensions varient de 7 x 4 m à 5 x 6 m pour les plus grands, à deux nefs dans un cas au moins. Ils sont dispersés sur l’en semble de la zone qui a été limi tée par une clôture d’ac cès au sud-est à un moment de l’évo lution du site. Les espaces inter-édifices montrent des con stantes de dimen sions et d’organisation, qui correspondent très pro ba-blement au respect d’un plan préétabli. Une évolution con cen-trique de l’ensemble dans le temps est soup çonnée à partir d’un noyau initial ceinturé par une clô ture discontinue (Vital et al. 2007). Il est constitué d’une habitation (fig. 13B, B1) et d’une construction annexe (fig. 13B, B2), dévolue pour partie à la conservation des produits agricoles, comme le révèlent les ana lyses car pologiques (Bouby, in Vital et al. 2007). Ce schéma se répète au moins à deux reprises, avec des habi ta tions de 23 à 30 m2 de surface et des annexes de taille en moyenne plus réduite, de 12 à 22 m2.Une caractéristique topographique du noyau initial mérite d’être sou lignée (fig. 13B) : chacun des deux édifices occupe une moi-tié de la surface, scindée par un ali gnement de structures à pro-fil tronconique qui appar tiennent à la catégorie typologique des amé nagements de conservation en milieu confiné (fosses-silos). Cette posi tion centrale et le nombre de silos relevés sur le site montrent la place importante occupée par l’agriculture à cette époque, dont la production pourrait dépasser les seuls besoins des groupes familiaux.La majorité des fosses de type silo relèvent du Bronze ancien et du Bronze final et montrent des remplissages anthropisés carac-té ristiques d’un lieu d’habitat. Au Bronze ancien, les mor pho lo-gies se regroupent autour de quelques types : cylin drique étroit, cylin drique large et tronconique (fig. 12). Cette nomen clature peut être, sans difficulté, étendue aux gisements de Roynac Le Serre 1 (Vital et al. 1999) et de Chabrillan Saint-Martin 3.

7.2. ROYNAC, LE SERRE 1, DRôME

Les résultats obtenus sur ce gisement sont encore en grande par-tie inédits. Seules des observations pré li minaires ont été faites, visant à dégager quelques carac téristiques marquantes du site (Vital et al. 1999 ; Vital 2004, 2005). Celui-ci est loca lisé dans la partie nord du bassin de Valdaine (plaine de Montélimar). Il occupe la partie orientale d’un paléovallon qui draine les eaux de ce bassin-versant et alimente le Roubion. La fouille a porté sur une surface variant de 4 000 à 6 000 m2 sui vant les niveaux considérés. La séquence sédi men taire est très dilatée et se développe sur 5 mètres d’épais seur, depuis le Néolithique ancien Cardial. Pour ces plus anciennes occupations, jusqu’aux niveaux du Néolithique moyen, aucune fosse n’a été iden tifiée. La partie supérieure de la stratigraphie comprend trois sur-faces archéologiques principales des Âges des Métaux, deux du Campaniforme (surfaces 3 et 2), entre 2400 et 2200 av. J.-C., et une du Bronze ancien (surface 1), qui est une surface poly-pha sée datée entre 2150 et 1700 av. J.-C. Les conditions de

160

sédimen tation sont particulièrement favorables à la fossilisation et à l’ob servation des formes architecturales, avec une bonne lisi bilité au sol des structures.Une seule fosse campaniforme a été observée, en sur face 2, en limite sud de l’emprise et à une distance signi ficative – une qua rantaine de mètres – d’un grand bâti ment isolé à deux nefs sur poteaux, de forme rec tan gu laire, de 13,5 m de longueur pour 4,5 m de largeur. Un grenier sur poteau de plan carré et de 1 m de côté est distant d’une vingtaine de mètres.Sur le diagramme de corrélation P/Dm (fig. 11), la fosse de la surface 2 se localise en limite des contours du groupe des grands creux du Pâtis 2 mais, comme ces der niers, elle est bien cen trée sur la diagonale P = Dm.Au Bronze ancien, les dates radiocarbone suggèrent un déve-lop pement topographique progressif de l’ar chi tec ture du sud au nord (Vital 2005, fig. 5). Le plan d’en semble regroupe une demi-douzaine de bâtiments de forme rectangulaire, à une ou deux nefs, de 6 à 8 m de lon gueur moyenne pour 4 à 6 m de large, soit une emprise au sol comprise entre 23 et 36 m2. Une série de struc tures limitantes linéaires (clôtures ?), deux greniers sur poteaux et un nombre important de fosses-silos regrou-pées ou alignées s’intercalent dans les espaces inter-édifices ou libres suivant une trame d’organisation glo balement orthogonale

(ibid.). Ce schéma permet de définir une forme agglomérante d’ar chitecture, qui s’éloigne du modèle de la ferme si courant dans les plaines du Nord-Est de la France.De tous les sites étudiés, les fosses de Roynac Le Serre sont celles qui présentent le plus de remplissages for te ment anthropisés (50 %), signant une utilisation finale en poubelle (fig. 14). Les remplissages peu anthro pisés sont également nombreux (38 %), alors que les comblements non anthropisés demeurent peu fréquents (10 %).On observe donc une transformation radicale des moda li tés d’oc cupation entre le Campaniforme et le Bronze ancien, avec le passage d’un unique grand bâti ment à plu sieurs constructions de dimensions plus réduites, avec une nette tendance au regrou-pe ment et à la mul ti plication des types de structures excavées, notam ment des fosses-silos. Un type particulier vient compléter la typo logie établie à Lyon, avec des creusements tron co niques dont l’ouverture est érodée, ce qui leur confère un profil en sablier. Aucune sépulture ou reste humain n’a été découvert sur le site.La fouille de Roynac a été la première à fournir des obser va-tions sur l’organisation de l’habitat du Bronze ancien dans la moi tié Sud de la France, confirmées à l’issue de l’analyse du site lyonnais. Ces acquis sont les suivants :

8-658-65

8-83

8-225

1-88

1-177

8-128

1-42

1-50

1-51 1-52

1-40

1-72

8-194

1-918-111

1-125 8-274

1-64

1-618-230

8-233 8-228

8-272

8-171

1-62

CAMPANIFORME

CAMPANIFORME ouBRONZE ANCIEN

CAMPANIFORME 1

NÉOLITHIQUE MOYENNÉOLITHIQUEANCIEN

1-41

BRONZE ANCIENSédim. anthropisé

Sédim. très anthropisé

1 m

Fig. 12 – Morphologies et types de remplissage des fosses de Lyon Boulevard périphérique nord.

161

Fig. 13 – Structurations et symboliques spatiales des habitats : A : Le Pré de la Cour à Montagnieu, Ain (Bronze final 3b, d’après Vital et al. 1993 ; cercles noirs : fosses et silos ; rectangles hachurés : bâtiments). B : Lyon Boulevard périphérique nord, Rhône (d’après Vital et al. 2007 ; B1 : maison ; B2 : annexe de stockage). C : exemple ethnographique du village d’Omarakana, Mélanésie (d’après Guidoni 1980, fig. 237 ; en noir : dépôts d’ignames, en blanc : habitations ; 1 et 2 : du chef).

177 m

178 m

179 m

V

B2

B1

10 mAutres creux

Foyers empierrés

ACCÈS

Trou de poteauCalage

Bâtiments

Clôtures

Fosses-silosN

vers 1900-1800 av. J.-C.LYON BOULEVARD PÉRIPHÉRIQUE NORD (Rhône)

A

B

C

162

– l’existence d’une architecture agglomérante à base de con-struc tions de surface réduite à vocation familiale probable ; – la mise en œuvre d’un dessein architectural initial ;– le respect d’une trame à portée symbolique possible ;– l’occupation de la place centrale par la conservation en silos, comme dans des constructions en élévation, à Roynac notamment ;– la centralisation des denrées de consommation cou rante pro bablement à l’origine de ce phénomène d’ag glomération, comme les enseignements tirés de l’an thro pologie le suggèrent (Rapoport 1972, p. 51 ; Guidoni 1980, p. 24 ; fig. 13C).

7.3. CHABRILLAN, SAINT-MARTIN 3, DRôME

Ce gisement de plein air est localisé sur une terrasse de rive gauche de la basse vallée de la Drôme. Comme pour Roynac et Le Pâtis 2, la fouille a été opérée dans le cadre des opérations préa lables à l’aménagement de la ligne du TGV Méditerranée. Le décapage a porté sur 5 000 m2 d’un unique horizon d’occupation (Blaizot, Rimbault 2005, fig. 2). Il a permis d’observer les niveaux d’ou verture d’un grand nombre de structures, parmi lesquelles

10

20

30

40

50

60

70

n

remplissage par des sédiments peu ou non anthropisés

remplissage avec un niveau de sédiments anthropisés

remplissage au sédiment totalement anthropisé,ou deux, et plusieurs temps de remblais

pas ou peu de remblais de comblement

cuvette àprofil dissymétrique

0,10 0,2 0,3 0,50,4 0,6 0,80,7 0,9 1,0 1,31,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,91,1

0,1

0,2

0,3

0,5

0,4

0,6

0,8

0,7

0,9

1,0

1,3

1,2

1,4

1,1

1,7

1,8

1,6

1,5

Diamètre maximal (en m)

Prof

onde

ur (e

n m

)

fosse cylindriquefosse tronconiquefosse bitronconiquecuvette cylindriquecuvette en calotte

Fig. 14 – Diagramme de corrélation profondeur sur diamètre maximum et faciès de remplissages sédimentaires des fosses de Roynac Le Serre 1.

163

79 sont rapportées au Bronze ancien, 5 au Néolithique moyen et

14 demeurent non datées. Cette fouille n’a fait l’ob jet que d’une

pré sentation limitée aux ves tiges funéraires (Blaizot, Rimbault

2005). Les struc tures du Bronze ancien se répar tissent entre

29 cuvettes et 50 fosses à profil sub-cylindrique, tronconique à

ouver ture évasée ou rétrécie de type silo, dont un à creu se ments

superposés. Deux trous de poteaux com plètent cet inventaire.

Plusieurs datations 14C placent le temps fort de l’oc cu pation dans

la fourchette chronologique 1900-1800 av. J.-C.

La nature des restes inclus dans les remplissages – tes sons,

pierres et rares vestiges fauniques – évoque un sta tut final de

dépo toir. L’interprétation du site comme habi tat semble prin ci-

pa lement s’im poser par l’alternance de groupes de silos et de

larges espaces vides, modèle spa tial mis en évidence à Roynac

où plusieurs bâtiments sont clairement identifiés. Cependant,

l’ex trême rareté des traces ou trous de poteaux, qui permettraient

de res ti tuer le plan de construction en élévation, laisse très lar ge-ment ouverte l’interprétation d’habitat.Plusieurs fosses livrent des vestiges particuliers par la nature ou le volume des pièces, ensembles céramiques ou restes d’ani-maux complets ou incomplets, dont le sta tut demandera à être précisé.L’analyse du remplissage sédimentaire (fig. 15) des fosses montre une écrasante domination des com blements non anthropi sés, sans rejet organo-charbonneux (80 %). Le limon argi leux brun, sol pédologique holocène recouvrant le limon lœs sique dans lequel elles sont creusées, est un des sédi-ments entrant le plus fré quemment dans les comblements, comme si les fosses avaient été remblayées en raclant le sol de surface. Dans ce cas, le matériel, signalé plus haut, présent dans ces fosses se trouve là en rejet secon daire fortuit plus qu’en rejet volontaire dans une pou belle dans laquelle on aurait scrupuleusement évité d’in clure des résidus de la vie

fosse cylindriquefosse tronconiquefosse bitronconiquecuvette cylindriquecuvette en calotte

sépulture

0,10 0,2 0,3 0,50,4 0,6 0,80,7 0,9 1,0 1,31,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,91,1

0,1

0,2

0,3

0,5

0,4

0,6

0,8

0,7

0,9

1,0

1,3

1,2

1,4

1,1

1,7

1,8

1,6

1,5

Diamètre maximal (en m)

Prof

onde

ur (e

n m

)

10

20

30

40

50

60

70

n

remplissage par des sédiments peu ou non anthropisés

remplissage avec un niveau de sédiments anthropisés

remplissage au sédiment totalement anthropisé,ou deux, et plusieurs temps de remblais

pas ou peu de remblais de comblement

Fig. 15 – Diagramme de corrélation profondeur sur diamètre maximum et faciès de remplissages sédimentaires des fosses de Chabrillan Saint‑Martin 3.

164

quotidienne, organiques et/ou cendro-charbon neux. Ces com-ble ments marquent une volonté de sceller ces structures en creux, après un temps d’utilisation long, sans que le sédiment de l’en cais sant provenant du creusement n’ait pu être préservé. Les fosses sépulcrales sont, par contre, à remplissage de limon lœssique, encaissant dans lequel elles ont été creu sées et qui a été ensuite probablement réservé. Les fosses à sédiment très anthropisé, qui ont sûrement servi de pou belles, sont rares (5 %) et celles qui comportent quelques rejets de la vie domes-tique peu nombreuses (15 %).Outre les incertitudes pesant sur le statut réel du site et le carac-tère très lacunaire des témoins de constructions en élévation, comme pour le Néolithique moyen, deux caractères distinctifs obser vés à Chabrillan ne l’ont pas été dans les agglomérations de Roynac et de Lyon. Le pre mier est la pré sence des

trois inhumations au sein du semis de fosses, et non dans une

zone réser vée et distincte du site (Blaizot, Rimbault 2005, fig. 2).

En effet, trois structures de type silo ont livré des restes humains,

deux ont révélé les restes d’in dividus imma tures (st. 25 et 130)

et une troi sième ceux d’un adulte de sexe fémi nin et de deux

sujets imma tures (st. 128 ; ibid., fig. 3 à 5). Plu sieurs observations

tendent à rejeter l’hypothèse de struc tures de relégation (Villes

1987) : aménagement d’un fond de fosse, élément d’archi tec-

ture en matière péris sable, inhu mation simultanée organisée

de trois corps, dépôt animal en connexion anatomique et

dépôt de céramiques brisées. Le second caractère relevé à

Chabrillan concerne les dimensions des fosses-silos con tenant

les inhumations, dont il a été observé qu’elles figurent parmi les

plus grandes du site (Blaizot, Rimbault 2005).

LYONROYNAC

?

?

CHABRILLAN

sépultures

fosse cylindriquefosse tronconiquefosse bitronconiquecuvette cylindriquecuvette en calotte

0,10 0,2 0,3 0,50,4 0,6 0,80,7 0,9 1,0 1,31,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,91,1

0,1

0,2

0,3

0,5

0,4

0,6

0,8

0,7

0,9

1,0

1,3

1,2

1,4

1,1

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ur (e

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)

Fig. 16 – Diagramme de corrélation profondeur sur diamètre maximum et faciès de remplissages sédimentaires des structures de Roynac Le Serre 1, de Lyon Boulevard périphérique nord et de Chabrillan Saint‑Martin 3.

165

7.4. COMMENTAIRE SUR LES FOSSES DU BRONZE ANCIEN

Plusieurs observations peuvent être dégagées de la lec ture du dia gramme de corrélation P/Dm (fig. 16). Le fuseau des fosses du Bronze ancien de Chabrillan Saint-Martin 3 occupe par faitement l’in ter valle laissé vacant par les structures du Néolithique final de Montboucher-sur-Jabron Le Pâtis 2 (fig. 11), image qui four nit un contraste saisissant entre les deux périodes. C’est encore le cas avec les habitats de Roynac Le Serre 1 et de Lyon Boulevard péri phérique nord dont les fuseaux-limites dimen sionnels se superposent et recouvrent également celui de Chabrillan (fig. 16). Tout juste peut-on noter une extension vers des fosses plus grandes à Roynac, les largeurs étant moins disper sées, et vers des diamètres un peu plus variables à Lyon, avec une catégorie de cylindres étroits, qui décale le fuseau vers la dia go nale. Les fosses de fort volume sont absentes à Chabrillan. Une autre dif férence d’ensemble dis tingue le graphe du Néolithique final de celui du Bronze ancien, le caractère excen tré sur la droite des trois fuseaux de cette période, alors que celui du Pâtis 2 che vauche la diagonale P = Dm.La forte prédominance, dans les remplissages de Roynac Le Serre 1, de sédiments à rejets domestiques et, à l’opposé, la forte prédominance des comblements non anthropisés et rapides de Chabrillan Saint Martin 3 révèlent des différences pro fondes dans l’implantation, les comportements et l’utilisation des fosses sur ces deux sites.Enfin, et surtout, les trois fosses à inhumations de Chabrillan sont loca lisées sur le graphe hors des contours qui concentrent 95 % des fosses-silos du Bronze ancien (fig. 16). Ainsi se trouve con-fir mée la par ti cularité de ces creusements, relevée par F. Blaizot et S. Rimbault. Elle s’affirme par rapport aux différents stan dards de l’époque qui peuvent être approchés à partir d’un nombre signi ficatif de creusements.Ces quelques cas d’inhumés en fosses souvent pro fondes ne paraissent pas isolés et semblent même con stituer une modalité d’in humation particulière à la val lée du Rhône et à l’Auvergne. Celle-ci s’impose à côté d’autres formes d’inhumations et de sépul tures avé rées, notamment en Basse-Auvergne, comme les cais sons en dalles de pierres ou de bois. Car c’est bien ce carac-tère dis cordant par rapport aux formes connues jusqu’alors qui pose tout à la fois la question du statut de sépulture et de la réa lité d’un rituel funéraire. Un fait semble récurrent, le recru te-ment opéré sur une partie de la population adulte et appa rais-sant fondé sur le sexe féminin (Blaizot, Rimbault 2005). Comme pour les fosses sépulcrales néolithiques, la préservation du sédi ment encaissant plaide pour un comblement rapide qui ne laisse pas beaucoup de temps à une utilisation première.Doit alors être posée la question de la nature et de la fonction ini tiale des trois creux à inhumations de Chabrillan : silos ou fosses en forme de silos ? Cette ques tion peut être considérée avec une certaine neu tra lité, l’état des données et les questions sou levées ne per mettant pas d’appréhender le système social et sym bo lique induit (Blaizot, Rimbault 2005, p. 357). à l’in verse, le sujet peut être appréhendé à la faveur d’une pro blématique plus englobante qui tire parti des don nées économiques, architec turales, sociales et sym bo liques que nous fournissent les

grands sites de plaine de la transition du Néolithique final à l’Âge du Bronze (Vital et al. 2007 ; Vital 2007), problématique élargie vers son terme chronologique le plus ancien.En effet, nous glisserions significativement dans le champ sym-bo lique en la présence, non pas de silos réuti lisés, mais de fosses pour inhumations en forme de silos. Cette observation serait encore renforcée par le fait que, comme nous ne pouvons assi miler inhumations et sépul tures (Blaizot, Rimbault 2005), nous ne pouvons con clure à Chabrillan à une fonction d’habitat sur la seule présence de silos.

8. PartIcularItés des fosses à séPultures du néolIthIque moyen au BronZe ancIen

En regroupant sur un même diagramme P/Dm les fosses pro-fondes à inhumations et sépultures avérées des sites présentés (fig. 17), nous notons que l’ensemble pré sente une cohé-rence dimen sionnelle qui se traduit par un regroupement selon les con tours d’un nouveau groupe décalé vers les plus grands dia mètres par rap port au standard des silos. Deux unités, de Chabrillan Saint-Martin 3 et Saint-Paul-Trois-Châteaux Les Moulins, s’écartent encore plus nettement de l’ensemble.Nous pouvons tirer les enseignements suivants :– une récurrence d’inhumations dans des fosses spé ci fiques de grand diamètre pour lesquelles nous admet trons qu’il s’agit de sépul tures en fosses en forme de silos et non pas utilisant des struc tures de conservation aban don nées ; les formes de fosses « en bombe » sont incon nues au Bronze ancien. à La Roberte, le fuseau plus large vient du fait que le site ne renferme pra ti que-ment que des fosses en bombe ; à Saint-Paul, un cas unique de fosse tronconique – incomplètement fouillée – tire le graphe dans les grands diamètres ;– la confirmation, toutes périodes confondues, d’un recru tement par ticulier des inhumés, fondé sur le sexe et les classes d’âge. On dénombre, en effet, 9 femmes, 8 immatures et 1 seul homme.Un élément de validation est fourni au Bronze ancien par le site de Roynac Le Serre 1, dans lequel sont à la fois absents les silos de grande largeur et les sépultures (fig. 16). Nous pouvons déga ger deux aspects sym bo liques (Vital 2007) : le monde des morts est lié à la sphère de la production agricole ; ce lien con-cerne essen tiellement des femmes.Concernant la typologie des sédiments, observés suivant des pro tocoles comparables et sur les mêmes bases ana lytiques, nous obtenons, pour le Bronze ancien, deux cas de figure très dif férents à Chabrillan et à Roynac. à Chabrillan, les remplissages anthro pisés sont rares, avec trois cas, dans les silos de plus petit dia mètre. Les sépul tures occupent des fosses à comblement peu ou pas du tout anthropisé (fig. 16). à Roynac, nous enre gis trons

166

une situation inverse, avec un gradient très net de sédiments mar qués par les activités humaines et une fréquence très réduite de sédiments peu modi fiés, particulièrement nette dans la catégorie des grandes fosses cylindriques et tronconiques (fig. 16). Cette analyse fournit un nouvel élément d’appréciation rela tif au statut des occupations des deux gisements, avec deux pola rités. L’une, d’habitat, est illustrée par la situa tion de Roynac, dont les sédiments relatifs à l’oc cu pation montrent un fort degré d’ac tivité humaine, de nature variée. L’autre, à Chabrillan, correspond à une forme d’habitat plus labile, ne signifiant pas néces sai rement un lieu de vie d’une certaine dura bi lité, mais plu tôt à un établissement dont la vocation première pour rait être le stockage céréalier à long terme. Cette hypo thèse renforcerait d’au tant le lien déjà mentionné entre économie agricole et funéraire.

9. fosses, séPultures, organIsatIon de l’esPace : en forme de BIlan

La localisation des silos dans l’espace constitue une don née essen tielle pour l’Âge du Bronze. Sur le site du Bronze final 3b de Montagnieu Le Pré de La Cour (Ain : Vital et al. 1993), nous avions pu montrer le caractère cen tral de la position des struc tures de conservation en milieu confiné au sein d’une petite agglomération, ainsi que la probabilité d’une fonction cen tralisatrice de celle-ci (fig. 13A). Sur l’habitat de Roynac Le Serre 1, la con centration et l’organisation orthonormée des dif fé rents aménagements, bâtiments, alignements de silos,

0,10 0,2 0,3 0,50,4 0,6 0,80,7 0,9 1,0 1,31,2 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,91,1

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Diamètre maximal (en m)

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)

CHÂTEAUNEUF-DU-RHÔNE

CHABRILLANLYONROYNAC FOSSES

BRONZEANCIEN

SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX

F emmesH ommeI mmatures? Indéterminés

Fosses sépulcrales

II

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F

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F

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F

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Fig. 17 – Diagramme de corrélation profondeur sur diamètre maximum des fosses à sépultures, toutes périodes confondues ; fuseaux des fosses du Bronze ancien et du Néolithique moyen et fuseaux des fosses sépulcrales.

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clôtures... indiquent à nouveau la place prise par l’éco no mie agri-cole au début de l’Âge du Bronze. Mais c’est avec la première implan tation, vers 1900 av. J.-C., de Lyon Boulevard périphérique nord que la démonstration d’une partition spatiale préétablie est la plus évidente (Vital et al. 2007). Dans ce cas, elle repose sur une dicho tomie entre maison d’habitation et annexe, pour par-tie dévolue au stockage céréalier, que l’on propose de relier à une spatialisation de la différenciation entre mas cu lin et féminin. Nous arrivions à une interprétation du même ordre dans le cas de Roynac : l’orientation tête-bêche de deux ensembles archi-tec tu raux conduisait à interpréter ce choix idéel comme relevant du trans fert d’un schéma centre-européen de dif férenciation sexuelle entre le domaine funéraire et le monde des vivants (Vital 2004).Dans ces différentes configurations spatiales, les rapports sociaux homme-femme semblent bien constituer la trame des rela tions mises en évidence, que l’on peut sché matiser sous la forme d’un trigone de relations. Nous avons vu qu’une liaison entre les domaines des morts et des vivants est opérée à Roynac Le Serre 1. Une autre liai son circonscrit le monde des morts et les formes de stockage des produits céréaliers en silos, ren voyant aux stratégies d’obtention des produits tirés de l’en vi-ron nement et à la symbolique qui entoure l’éco no mie agricole, à partir du cas de Chabrillan Saint-Martin 3. Une der nière liai son ver rait une représentation du couple masculin-féminin ins crite, cette fois, dans chacun des édi fices du premier noyau archi tec-tu ral du Boulevard péri phérique nord de Lyon, selon une dicho-tomie habitat / grenier (Vital 2007).La position du Néolithique dans ce débat est d’un autre ordre mais peut, d’une certaine manière, représenter les pré mices de la situation au Bronze ancien. On a vu que, s’il livre bien des struc tures en creux circulaires et l’attes tation de dépôts impor-tants de grains de céréales, le stade ancien ne livre que très peu (ou pas ?) de dépres sions de grand volume à ouverture étroite ; la forme cylin drique ou la cuvette profonde semblent préférées, sans toujours évoquer de statut particulier.Au Chasséen, les sites à fosses ont un statut particulier, puisque seu lement un petit nombre en présente en quan tité. On voit alors la prolifération de ces fosses « en bombe » ou « en encrier » bien caractéristiques, mais la fonc tion silo reste tout aussi ambi-guë par manque de restes probants. Si on l’admet cependant, on per çoit en son sein la grande variabilité de taille et de régularité et on con state que les dépôts de restes humains recherchent ces cas extrêmes, c’est-à-dire ceux qui sont le plus démons-tra tivement silos. Le rapprochement de cette asso ciation avec le phénomène, déjà signalé, d’une sur-repré sentation spec-ta culaire du matériel de mouture sur les sites funéraires rho-da niens renforce cette idée d’un lien symbolique fort entre le trai tement de la mort et les acti vités agricoles de stockage et de transformation des céréales. Et ceci, peut-être au moment où l’économie pas torale semble prendre le pas sur l’agricole (Beeching et al. 2000). Le recrutement sexuel des tombes et des dépôts de corps n’est pas, là encore, d’une totale clarté : les femmes sont, certes, les plus nombreuses et souvent en position « préé minente » dans les groupes multiples, mais ce n’est pas une règle absolue. On a cependant pu poser l’hypothèse d’un sys tème symbolique dominant l’en semble des comportements funé raires complexes du Chasséen rhodanien, système au sein duquel le pôle féminin, représenté par les individus et les

activités, semble prééminent sans que l’on puisse traduire cette impres sion en termes sociaux (Beeching 2003).Dans un regard plus général, on ne peut que constater l’ap-par tenance du Néolithique méridional au contexte cul turel de Méditerranéenne occidentale montrant une pré dilection pour les struc tures excavées circulaires. Pont-de-Roque-Haute est le cas le plus clair (le seul ?) d’une possible structure de stockage pour le Néolithique ancien, et c’est aussi le plus précoce, en liai-son avec l’Italie. Ce type est par ailleurs assez rare pour l’ins-tant dans le Cardial, confirmant les doutes que l’on pouvait émettre sur une économie agri cole quantitativement forte ou, en tout cas, sur l’existence de stockages impor tants. C’est au Néolithique moyen que ce type de structure va se pro pager. Si les phases initiales sont peu documentées, la situation change dès le Chasséen ancien. Les sites récem ment fouillés du Crès à Béziers et du Pirou à Pézenas, Hérault (Loison et al. 2003 ; de Labriffe et al. 2007), montrent des mor pho lo gies et des volumes de fosses très comparables à ceux de la moyenne val lée du Rhône, mais plus anciens de quelques siècles. Il s’agit aussi à plusieurs reprises des lieux d’enfouis se ment et, parfois, de sépulture de corps humains. Le principe de l’in hu-ma tion en habitats est fortement énoncé ainsi que celui de la réutilisation de silos réels. Il est pour l’instant impossible de tes ter et confronter les différentes hypothèses possibles, aussi bien pour les statuts fonctionnels que pour la place du céré-mo niel funéraire de ces différents sites. Les simi litudes et le déca lage chronologique entre sites héraul tais et rhodaniens font des pre miers les anté cé dents génétiques possibles des seconds, mais la con ti nuité sociale et rituelle exacte est loin d’être assu rée, les attestations d’une activité cérémonielle impor-tante en val lée du Rhône marquant une différence forte. En effet, les dépôts intentionnels ne s’y limitent pas au funé raire. Le statut par ticulier de plusieurs restes ani maux – chien et porc à Saint-Paul-Trois-Châteaux, bovins dans deux ensembles du Gournier (Bréhard 2007) –, les con centrations exceptionnelles de mobiliers, les foyers à pierres chauffées à fonctionnement bref…, touchent un nombre important de structures de fosses de ces sites. La question ne se pose plus exactement, comme aupa ra vant, d’opposer une fonction domestique (à préciser ; ce con cept étant particulièrement flou et ouvert) à une fonction rituelle. Des activités touchant à l’une et à l’autre de ces sphères de vie sont attestées et c’est l’ar ticulation des deux qui est en débat. Au Gournier par exemple (voir infra dans ce volume), la con ser va tion de nom breuses surfaces de sols archéologiques dans les zones à paléochenaux garantit le constat d’un habitat peu dense, voire clairsemé. Les fosses-silos y sont fina lement peu nombreuses, plus présentes dans cer tains secteurs sans être groupées en batteries. Elles sont régu lièrement associées aux sépultures et dépôts de corps ou d’objets. Le choix ou le creu sement, pour l’oc ca sion, de fosses régulières et de grande taille ne peut être tranché mais marque une volonté claire qui n’est pas aléatoire. On remarque que leur remplissage rapide garan tissant leur parfait état au moment de l’utilisation funé raire exclut également fortement la réutilisation oppor tuniste d’une struc ture utilitaire usagée ou en cours de comblement. On peut donc penser que, comme au Bronze ancien, tout ou partie de ces structures en forme de silo, à but funéraire ou cérémoniel, a été creusé pour les besoins de la cause, par hypothèse selon les canons de la structure de conservation.

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Il existe une grande diversité dans les modalités de com ble ments anthro piques. Il n’y a donc pas de com por te ment univoque de l’homme à l’égard de ces structures en creux. L’explication de la fonc tion silo puis d’une fin d’uti lisation en poubelle n’explique pas cette pluralité des comportements. D’autant plus que les fosses ayant assu rément servi de réelle poubelle domestique sont la mino rité, soit 26 % des 245 cas examinés. Près de la moi tié (47 %) sont par contre à remplissage sédimentaire non anthro pisé. Ces comblements peuvent comporter de façon invo-lon taire du mobilier archéologique mais aussi, dans le même temps, des rejets volontaires de maté riels dont on veut se débar-ras ser. Il n’y a pas dans ce cas de véritable fonction pou belle, mais seulement une volonté de combler la fosse rapi de ment par de la terre, ce qui explique que les tessons isolés soient le plus sou vent séparés par un certain volume de sédi ment. Ces com-ble ments semblent rapides et volon taires. Le but peut être de bou cher un trou gênant dans le sol mais, dans l’hypothèse d’un fonc tionnement long, il y aurait ensuite recoupements, or ceux-ci sont extrê me ment rares sur ces sites.Pour le moins, à ces différentes périodes, les fosses ne peuvent donc plus être considérées comme de simples lieux de stockage,

puis secondairement des pou belles. L’analyse que nous en fai-sons montre une plus grande complexité dans leur uti lisation qui va au-delà de ces fonctions. Bien que difficilement acces sibles à notre compréhension, il semble bien que se greffent, à côté des gestes du quotidien, des actions qui sont de l’ordre du rituel, du symbolique. Les hypothèses lancées aujourd’hui demandent, bien sûr, à être confirmées.

AUTEURS

Alain Beeching, Université Lumière-Lyon 2, CAPRA, Maison du drapier, 6 rue André Lacroix, F-26000 Valence. Courriel : [email protected]

Jacques Léopold Brochier, CAPRA Valence.

Sylvie Rimbault, Inrap Rhône-Alpes – Auvergne.

Joël Vital, CNRS UMR 5138 Lyon-Valence, CAPRA Valence.

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