Le travail du bois au Paléolithique moyen : nouvelles données issues de l’étude tracéologique...

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ACTES DES XXXIII e RENCONTRES INTERNATIONALES D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE D’ANTIBES ÉDITIONS APDCA CULTURES ET ENVIRONNEMENTS. PRÉHISTOIRE, ANTIQUITÉ, MOYEN ÂGE VILLE D’ANTIBES R EGARDS CROISÉS SUR LES OUTILS LIÉS AU TRAVAIL DES VÉGÉTAUX A N INTERDISCIPLINARY FOCUS ON PLANT - WORKING TOOLS Sous la direction de Patricia C. Anderson, Carole Cheval et Aline Durand

Transcript of Le travail du bois au Paléolithique moyen : nouvelles données issues de l’étude tracéologique...

ACTES dES XXXIIIe RENCONTRES INTERNATIONALES d’ARCHÉOLOGIE ET d’HISTOIRE d’ANTIBES

ÉdITIONS APdCACuLTuRES ET ENvIRONNEmENTS.

PRÉHISTOIRE, ANTIQuITÉ, mOYEN ÂGEvILLE d’ANTIBES

R e g a R d s c R o i s é s s u R l e s o u t i l s l i é s a u t R a v a i l d e s v é g é t a u x

a n i n t e R d i s c i p l i n a R y f o c u s o n p l a n t - w o R k i n g t o o l s

Sous la direction dePatricia C. Anderson, Carole Cheval et Aline Durand

Regards croisés sur les outils liés au travail des végétaux An interdisciplinary focus on plant-working tools

AssociAtion pour lA promotion et lA diffusion des connAissAnces Archéologiques

T2, 357 Boulevard DelmasF-06600 Antibes

Relecture des textesAnne Guérin-Castell et Clark Warren

Secrétariat d'édition, maquette et traitement des illustrationsAntoine PAsquAlini

Illustrations de couverture Carole CHEVAl

À gauche : l’alfa (Stipa tenacissima) en touffe, en cours de moisson. Cliché : M. M’Hamdi.Au milieu : Tissage de fibres végétales. Cliché : M. M’Hamdi.

Au haut à droite : Scène de battage au fléau. Troisième voussure du portail central de la façade occidentale de saint-lazare d’Autun, vers 1170. . Cliché : P. Mane.

En bas à droite : Main écorçant une branche de bois. Dessin : C. Cheval

Pour toute information relative à la diffusion de nos ouvrages,merci de bien vouloir contacter

liBRAiRiE ARCHÉOlOGiquE1, rue des Artisans, BP 90, F-21803 quetigny CedexTél. : 03 80 48 98 60 - [email protected] internet : www.librairie-archeologique.com

© APDCA, Antibes, 2013

isBn 2-904110-53-4

RegARds cRoisés suR les outils liés Au tRAvAil des végétAux

An inteRdisciPlinARy focus on PlAnt-woRking tools

ACTEs DEs REnCOnTREs23-25 octobre 2012

sous la direction de

Patricia C. Anderson, Carole Cheval et Aline Durand

Avec le concours du CEPAM : Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge

(Centre national de la recherche scientifique et Université de Nice-Sophia Antipolis) et de la ville d'Antibes

XXXiiie REnCOnTREs inTERnATiOnAlEs D’ARCHÉOlOGiE ET D’HisTOiRE D’AnTiBEs

Éditions APDCA – Antibes – 2013

À François Sigaut

Nous souhaitons dédier ce livre à notre ami et collègue François Sigaut. Membre du Comité scientifique du colloque dont ce livre est l’aboutissement, à son grand regret et au regret des participants, son état de santé ne lui a malheureusement pas permis d’y assister. Il nous a quitté le 2 novembre 2012. Ingénieur-agronome de formation, François était aussi un ethnologue spécialisé dans l'histoire et l'anthropologie des tech-niques agricoles. Après son doctorat (1975), il a enseigné à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris, où même après sa retraite de Directeur d’études (2009) il continuait à diriger un séminaire (Des outils aux ateliers : la répartition des activités en agriculture et dans les sociétés pré-industrielles). C’était aussi un participant enthousiaste au programme EARTH et au GRDR 2517, basé au CEPAM à Nice.Sceptique, il aimait bousculer les idées reçues sur les techniques agricoles, et a encou-ragé les approches croisées de l’ethnographie, l’histoire et l’archéologie. Ses vastes connaissances et sa passion pour la compréhension des techniques et de leurs acteurs étaient réputées. Il a ainsi ouvert de nouvelles voies de recherche pour beaucoup et a dirigé un réseau de musées agricoles dans le monde entier (AIMA), tant était grande sa préoccupation de la préservation de ce patrimoine fragile. Il s’était récemment inté-ressé à la répartition sexuelle des tâches, à l’utilisation d’outils bruts ou peu travaillés. Ses recherches concernaient les outils liés à la récolte tels que faux et instruments de battage, au stockage des céréales, aux divers usages des instruments de moutures, à l'histoire de la préparation des sols, enfin la jachère, pour ne citer que quelques-uns des nombreux sujets qu’il a traité. Il a inspiré des recherches innovantes dans le domaine de l'histoire ethno-agraire et en ethnoarchéologie, comme celles présentées dans cet ouvrage et ses encouragements qui ont accompagnés beaucoup d'entre nous ont contri-bué à faire de l'approche interdisciplinaire utilisée dans ce livre une réalité.

We would like to dedicate this book to our friend and colleague François Sigaut. He was a member of the Scientific Committee for the meeting leading to this book, although to his regret and the regret of the participants, he missed the meeting itself due to poor health. He passed away on November 2, 2012. François was an agronomist and ethno-historian specialised in the history and the anthropology of agricultural and plant wor-king techniques and tools in Europe and worldwide. He received his doctorate in 1975 from and taught at l'École des Hautes Études en Sciences Sociales in Paris. Even after his retirement in 2009, he continued to direct a seminar, From tools to workshops: the distribution of activities in agriculture and in preindustrial societies. He was an enthusiastic participant in the EARTH network European program and the GDR 2517, based at the CEPAM in Nice. Skeptical about received wisdom on agricultural techniques, he encouraged ethnographic and historical approaches to be combined with archaeologi-cal research. His broad knowledge and passion for understanding techniques as well as their actors was legendary, and he opened new paths of research for many. He headed a network of agricultural museums worldwide (AIMA), and was concerned with preser-vation of this intangible heritage. He was lately interested in gender in tasks and in use of tools which were unworked or little worked. His research concerned harvesting tools, most recently the scythe, and threshing tools , grain storage, diverse uses of grinding stones, the history of soil working and field preparation, and recently , the fallow, to name only a few of the many topics he treated. He is responsible for inspiring research on ethno-agrarian history and ethnoarchaeology, prevalent in this monograph, and his long-term encouragement of many of us contributed to making the interdisciplinary approach used in this book a reality.

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RegaRds cRoisés suR les outils liés au tRavail des végétaux. an inteRdisciplinaRy focus on plant-woRking tools.XXXIIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’AntibesSous la direction de P. C. Anderson, C. Cheval et A. DurandÉditions APDCA, Antibes, 2013

sommaire15 Patricia C. Anderon, Carole ChevAl

Introduction

25 Marion Felix BernArd

Étude des traces d’utilisation d’une faucille en bronze expérimentale corrodée

37 Nicolas BernigAud

Systèmes agro-pastoraux et utilisation de la faux en Dauphiné depuis le second âge du Fer

49 François PoPlin

La faucille falx veruculata denticulata de Columelle : une énigme bien verrouillée

61 Isabelle Brouillet

Un outil de moisson du mil au Mali aujourd’hui : le « kebele »

75 Mondher M’HAmdi et Patricia C. Anderson

Approche ethnoarchéologique d’outils et techniques de moisson de l’alfa (Stipa tenacissima) dans la région des Hautes Steppes en Tunisie :Premières observations et analyses

89 Patricia C. Anderson

Neolithic Tools Used For Stripping Ears From Hulled Cereals : An Update

103 Perrine mAne

Fléau, tribulum ou foulage…, différentes techniques d’égrenage au Moyen Âge

117 Natalia skAkun, Natalia vinogrAdovA et Vera terekhinA

New data on agricultural tools of the late Bronze Age from Southern Tajikistan (on materials of the settlement Kangurttut)

129 Florent Jodry et Emmanuelle thomAnn

« Autour du moulin… » Réalisation d’un moulin rotatif manuel expérimental de la fin du deuxième âge du fer et premiers résultats de mouture

139 Pascal verdin et Gilles desrAyAud

Les structures de séchage et de grillage de céréales : un outil dans le processus de traitement des céréales

RegaRds cRoisés suR les outils liés au tRavail des végétaux

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155 Natàlia Alonso, Ferran Antolín, Daniel lóPez, Francisco José CAntero et Georgina PrAts

The effect of dehusking on cereals : experimentation for archaeobotanical comparison

169 Soultana mAriA vAlAmoti, Danai Chondrou et Lambrini PAPAdoPoulou

Plant food processing and ground stone equipment in prehistoric Greece : An experimental investigation using seeds of einkorn and grass-pea

189 Alexandre ChevAlier et Dominique Bosquet

Culture matérielle, exploitation du territoire et identités socio-culturelles rubanées en Belgique : analyses de microfossiles sur des instruments de mouture

205 Marta Portillo, Maria Bofill, Miquel molist et Rosa M. AlBert

Phytolith and use-wear functional evidence for grinding stones from the Near East

219 Maria Bofill, Hara ProCoPiou, Roberto vArgiolu et Hassan zAhouAni

Use-wear analysis of Near Eastern prehistoric Grinding stones

237 Xavier rodA gilABert, Jorge mArtínez-moreno et Rafael morA torCAl

La gestion des végétaux dans les Pyrénées : la consommation des noisettes sur le site mésolithique de Font del Ros

251 Narjys el AlAoui

De la pierre non débitée à l’outil : la vie humaine des pierres dans l’extraction domestique des huiles végétales au Maroc

267 Caroline hAmon et Valérie le gAll

Le végétal outil, le végétal transformé : fabrication et usages des mortiers en bois en pays Minyanka (Mali)

279 Olivier lAnglois, Christian seignoBos et Patricia Anderson

Vers une histoire du « sel de potasse » dans le nord du Cameroun : observations préliminaires

297 Justine mAyCA et Maxence BAilly

L’écorce, le liber et les pointes plates. Caractérisation tracéologique de la pérennité fonctionnelle d’un outil emblématique des stations littorales de la baie d’Auvernier (NE, Suisse)

311 Thibault legrAnd, Renaud leroy et avec la collaboration de Camille lehneBACh

Des aménagements de berges à Douai (Nord), « La Motte Julien »

323 Carole ChevAl et Giovanna rAdi

Les lames de tissage, critères de détermination et perspectives de recherche

341 Emmanuelle mArtiAl, Fabienne médArd, Nicolas CAyol, Caroline hAmon, Yolaine mAigrot et Cécile monChABlon

Chaîne opératoire textile au Néolithique final dans le nord de la France :méthodologie et premiers résultats de l’approche pluridisciplinaire

355 Cozette griffin kremer

A bruising experience : tools to soften furze (Ulex spp.) for fodder

367 Émilie ClAud, Céline thiéBAut, Aude CoudenneAu, Marianne desChAmPs, Vincent mourre et David Colonge

Le travail du bois au Paléolithique moyen : nouvelles données issues de l’étude tracéologique de plusieurs industries lithiques d’Europe Occidentale

383 Antoni PAlomo, Raquel Piqué, Xavier terrAdAs, Oriol loPez, Ignacio Clemente et Juan F. giBAJA

Woodworking technology in the Early Neolithic site of La Draga (Banyoles, Spain)

397 Sylvain Burri, Aline durAnd, Vanessa Py et Christophe vAsChAlde

Les outils pour acquérir et transformer la matière ligneuse dans les chaînes opératoires techniques des artisanats forestiers en Provence et Haut-Dauphiné au Moyen Âge

415 Toomai BouCherAt

Démonstration : approche technologique pour un usage de valves de moules crantées et de bâtons percés au Paléolithique supérieur et au Mésolithique dans la réalisation de fils et de cordes d'origine végétale

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sommAire

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RegaRds cRoisés suR les outils liés au tRavail des végétaux. an inteRdisciplinaRy focus on plant-woRking tools.XXXIIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’AntibesSous la direction de P. C. Anderson, C. Cheval et A. DurandÉditions APDCA, Antibes, 2013

L’humanité a toujours su tirer parti des ressources que lui offrait l’envi-ronnement, qu’elles soient minérales, animales ou végétales, mais le caractère périssable des matières organiques rend celles-ci difficiles à cerner, et, si dans le domaine animal, les traces directes, comme les vestiges osseux sont relative-ment nombreux, les témoins directs issus du monde végétal sont ténus.

L’archéobotanique (anthracologie, palynologie, carpologie, phytolitho-logie…) a connu un développement important ces dernières années (voir par exemple les rencontres APDCA de 2009, Des hommes et des plantes). Cependant, d’autres approches permettent de compléter le dossier, en analysant particuliè-rement les systèmes de production liés aux végétaux, dont un aspect avait été traité lors du colloque de 2002 de l’APDCA : Le Traitement des récoltes, c’est-à-dire les techniques post-moissons de la chaîne opératoire de traitement des végé-taux, pour la plupart agricoles.

Mais aborder le sujet des outils liés au travail des végétaux nécessite qu’on ouvre le regard – comme l’a fait la réunion APDCA de 2012 dont les actes sont publiés dans cet ouvrage – à l’analyse de la gamme des systèmes de production liés à l’artisanat pour inclure, en plus des outils impliqués dans les productions notamment liées à l’agriculture, ceux impliqués dans la sparterie, la vanne-rie, le tissage, et certains éléments d’architecture. Les recherches présentées dans ce livre explorent des chaînes opératoires ou suites d’opérations tech-niques propres à ces domaines, qui sont analysées afin de mieux comprendre les productions.

Cet ouvrage s’articule avec le travail d’un GDR interdisciplinaire, Regards interdisciplinaires sur les activités et techniques agricoles anciennes et préindustrielles, (2002-2014) basé au CEPAM à Nice, et avec une partie du travail du pro-gramme européen EARTH (Early Agricultural Remnants and Technical Heritage), 2004-2009. Cette démarche vise à explorer, par les recherches communes et interdisciplinaires, la diversité technique et sociale des procédés mis en œuvre dans le travail des plantes depuis ses origines, et à préserver de l’oubli, le savoir-faire lié à ses activités.

Les 28 articles réunis dans ce volume sont le travail de spécialistes prove-nant d’horizons divers, et explorent des problématiques allant de l’actuel au Paléolithique, dans 13 pays différents de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient ; ils combinent les approches de différentes disciplines qui abordent

Avant-propos

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le rôle et le fonctionnement des outils impliqués dans les chaînes opératoires de production et de transformation de matériaux végétaux. Fondées sur des approches principalement archéologique, textuelle ou ethnographique – les recherches présentées ici ont été ensuite enrichies par d’autres types d’ana-lyses. Ces démarches interdisciplinaires sont le fait de recherches individuelles et de diverses collaborations issues des sciences humaines, des sciences biolo-giques, des sciences de l’ingénieur, ou des sciences de la matière qui aident à comprendre les gestes et les techniques de ces chaînes opératoires grâce à la tracéologie, à la tribologie, à la chimie, à l’ethnologie, à l’iconographie ou encore à l’étude de textes anciens. Les contributions abordent, au moyen d’ap-proches interdisciplinaires, les choix technologiques que les populations ont fait pour la récolte, la transformation, ou la fabrication d’objets végétaux. Ils envisagent ainsi la complexité de ces choix, leurs évolutions, et le rapport entre les technologies et d’autres aspects du monde humain, notamment l’organisa-tion socio-environnementale et économique.

Les analyses portant sur des objets faits dans une diversité de matériaux et dont la fonction est souvent mal connue ou mal interprétée sont particuliè-rement bien représentées dans cet ouvrage, favorisant ainsi la richesse d’ap-proches méthodologiques mises en œuvre.

Certaines recherches traitent la question de savoir si un outillage est plus ou moins spécialisé, parfois indice de la fonction d’un site, et dont les choix peuvent être lourds de sens dans l’organisation des sociétés.

La démarche ethnoarchéologique, omniprésente, a été souvent entreprise par les archéologues eux-mêmes, mais aussi par des ethnologues qui ont révélé des détails techniques d’objets et de chaînes opératoires ainsi qu’une vision de la place sociale et symbolique par rapport à son domaine technique. Cette démarche et celle de l’ethnohistoire, maintenant devenues presque classiques dans la réflexion archéologique, doivent en grande partie leurs origines à feu François Sigaut, auquel est dédié ce livre.

Cet ouvrage livre des résultats de nombreuses nouvelles expérimentations archéologiques. Ces démarches expérimentales visent à valider des critères d’identification et à explorer le potentiel technique d’un procédé ou d’un pro-cessus ancien. Ainsi des expériences de moisson, d’égrenage, de dépiquage, de décorticage, de mouture, de fabrication de cordes ou du tissage, par exemple, ont-elles tenté de rechercher la production de traces de fabrication et d’utili-sation sur les outils reconstitués ainsi que des restes d’assemblage de plantes aux caractéristiques discriminantes, qu’il est possible de comparer à des restes archéobotaniques (phytolithes, amidon, macro restes) ou à des outils anciens ou de fonction inconnue. Il est structuré autour de quatre grands ensembles d’articles, reflets des différentes sessions du colloque.

La première concerne l’acquisition des plantes, l’extraction des grains et de leur traitement (grillage, mouture, décorticage, etc). Cette partie débute par quatre études rarement vues dans un colloque interdisciplinaire : l’étude d’outils en métal, des faucilles et des faux. M. Bernard, après avoir expérimenté avec des

AvAnt-propos

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faucilles en bronze grecques reconstituées et provoqué une corrosion in vitro, a recherché son effet sur les traces utilisation. La tracéologie ayant jusqu’alors eu des difficultés à cerner ces traces sur les outils en métal, justement du fait de ces corrosions et dont la forme, souvent partielle, ne révèle pas forcément leur fonc-tion. N. Bernigaud reprend le sujet de la faux et propose de restituer sa fonction à partir du 2nd âge du Fer, en croisant artefacts, textes, archéozoologie, et reconsti-tution des paysages, en proposant une corrélation entre ces instruments et le fau-chage des prairies de graminées en rapport avec le fourrage animal et l’élevage. F. Poplin éclaire les sens et les contresens dans l’histoire de la faucille dentée, en mettant l’accent sur le fait que de nombreuses descriptions concernent non pas le tranchant, mais la soie encastrée dans le manche. I. Brouillet présente une enquête ethnologique autour d’un couteau en métal à moissonner le mil au Mali. Elle explique les deux variantes utilisées par les hommes et par les femmes, son sens symbolique, sa place dans l’organisation sociale, et enfin son utilisation pour moissonner des épis de formes différentes destinés à des usages particuliers. Enfin, M. M’Hamdi et P. Anderson explorent la moisson d’une gra-minée sauvage en Tunisie à morphologie particulière, l’alfa (Stipa tenacissima), au moyen d’un outil très simple, un bâtonnet en bois. Les auteurs démontrent que le fait de moissonner par l’arrachage des limbes avec cet outil est adapté aux usages artisanaux voulus, et soulignent le fait qu’un tel objet passe inaperçu en contexte archéologique sauf si, pour un tel outil conservé, on arrive à identifier les traces que les auteurs ont décelées sur la surface des objets utilisés.

La session suivante est dédiée à l’égrenage, où P. Anderson propose de faire le point sur la façon dont les outils, et notamment deux outils néolithiques, l’un tiré d’une omoplate, l’autre de lames en silex, servent pour l’érussage, récoltant uniquement les épis de céréales vêtus. P. Mane, à partir de l’icono-graphie et des textes médiévaux, compare la fréquence et les raisons d’usage de différentes techniques de battage et de dépiquage des céréales. Son analyse porte particulièrement sur le fléau, pour lequel elle décrit les différents gestes et la répartition de cet instrument plutôt au Nord de l’Europe. N. Skakun et ses collègues démontrent par des analyses expérimentales et tracéologiques du mobilier lourd au Tadjikistan, la présence d’activités agricoles à l’âge du Bronze récent. En particulier, cette recherche révèle la présence d’un outil connu jusqu’à présent que par l’ethnographie : une pierre à battre tractée par des animaux sur la récolte déposée sur une aire de battage, pour enlever les grains et casser les tiges en morceaux, rappelant un peu l’usage du tribulum. Toujours sur la problématique de mobilier lourd, F. Jodry et E. Thomann ont réalisé un moulin rotatif manuel expérimental pour la recherche et la péda-gogie, ce qui a permis de montrer l’évolution du traitement des grains et de l’usure de l’outil, et de préciser son fonctionnement.

Ensuite, un autre procédé est considéré : le séchage et le grillage des grains dans des structures allongées et creusées dans le sol d’un site gallo-romain, par une étude de phytolithes menée par P. Verdin et G. Desrayaud. En effet, les phytolithes de glumes de céréales sont présentes dans des proportions

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inhabituellement élevées, et après avoir discuté le maltage comme fonction-nement possible, les auteurs concluent qu’il s’agirait de séchage et grillage. Sept contributions traitent ensuite les procédés de traitement de grains et de cosses effectués à l’aide d’outils divers. N. Alonso et ses collègues ont mené une expérimentation poussée sur l’effet de décorticage sur diverses céréales, avec des instruments différents, avec ou sans traitement préalable. Ceci pour déterminer les combinaisons produisant les meilleurs résultats pour débarras-ser les grains de leurs glumes et les stigmates laissés par chaque opération. S. M. Valamoti et ses collègues ont expérimenté, à l’aide de petites meules grecques, le traitement du blé engrain et de légumineuses, obtenant certaines traces d’utilisation. A. Chevalier et D. Bosquet ont étudié la fonction des ins-truments de mouture dans la culture du Rubanée Belge, par une extraction de phytolithes et d’amidon qui démontrent le travail de différentes céréales. Ils tentent de savoir si ces différences d’utilisation peuvent correspondre à diffé-rents outils de moisson retrouvés dans les mêmes sites, ou bien la fonction de ceux-ci, et pensent que, finalement l’identité culturelle offre une explication plausible. M. Portillo et ses associés ont développé un protocole leur permet-tant d’extraire de grandes quantités des phytolithes conservés sur les meules de plusieurs sites néolithiques du Proche-Orient, mettant ainsi en évidence une certaine variabilité entre ces sites. M. Bofill et ses confrères décrivent un autre aspect de cette recherche, les expérimentations et les traces d’utilisation obtenues par différents usages, analysées à différents grossissements microsco-piques et s’appuyant sur des analyses tribologiques. Là aussi, les résultats obte-nus pour le Néolithique du Proche-Orient sont révélateurs.

X. Roda Gilabert et ses associés présentent un site mésolithique des Pyrénées, dans lequel une activité très rarement considérée pour les petites meules a été comprise : le décorticage des noisettes. N. el Alaoui présente une description ethnologique de procédés de travail et une réflexion fort intéressante sur l’ex-traction de l’huile d’argan à l’aide de pierres brutes, par les femmes au Maroc, alors que l’huile d’olive, extraite par un processus aujourd’hui mécanisé, est le domaine des hommes. L’auteur s’interroge sur la pérennité du mode d’acqui-sition de ces outils : les femmes vont-elle se mettre à les fabriquer elles-mêmes au lieu de simplement les sélectionner dans la nature, et si oui quel impact social cela peut-il avoir ? C. Hamon et V. Le Gall ont présenté une étude ethno-graphique traitant de la fabrication de mortiers en bois, utilisés pour de mul-tiples usages au quotidien, outils qui en contexte archéologique passeraient inaperçus du fait de la fragilité de sa conservation. O. Langlois, C. Seignobos et P. Anderson tentent de retracer l’histoire de la fabrication du sel de potasse au Cameroun en croisant des données ethnologiques, historiques et archéo-logiques, pour travailler sur des filtres en céramique. L’apport d’une analyse effectuée des restes de phytolithes, des oxalates de calcium transformés et une analyse élémentaire fournit des informations sur la variabilité des combustibles utilisés, et confirme l’utilisation probable de ces filtres pour l’extraction du sel, en attente de nouvelle analyses expérimentales, chimiques, et taphono-

AvAnt-propos

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miques. C. Griffin Kremer décrit un procédé et des outils presque oubliés, tra-ditionnellement utilisées dans le monde celtique pour traiter les tiges de genêt (Ulex spp.) en les battants pour qu’elles deviennent consommables et nourris-santes pour le bétail. Elle souligne la rapidité d’oubli du sens d’objets inutilisés, même depuis peu de temps.

Un troisième thème s’attache à l’acquisition des végétaux destinées aux acti-vités textiles au sens large, à savoir les tissus, la corderie, la sparterie. Une pre-mière communication de J. Mayca et M. Bailly a proposé la relecture d’artefacts jusqu’alors interprétés pour le peignage des fibres, grâce à des analyses tracéo-logiques appuyées sur une série d’expérimentations. Il s’agit de pointes plates débitées sur côtes que l’on imaginait jusqu’alors assemblées en « peigne », on y apprend que ces pointes aurait pû être employées individuellement pour l’extraction d’écorces. T. Legrand et R. Leroy, décrivent les restes d’outils peu étudiés, les routoirs, structures permettant par pourrissement de dégager des tiges de plantes les fibres.

La constitution d’un référentiel lié à une autre étape de la chaîne opéra-toire textile, à savoir le tissage lui-même, invite à réinterpréter certains outils jusqu’alors mal ou non identifiés : les lames de tissage, cette activité étant igno-rée des tracéologues. Ainsi à la lumière de ce nouveau référentiel et d’une analyse tracéologique, les auteures, C. Cheval et G. Radi proposent la réinter-prétation de deux objets provenant de sites néolithiques et chalcolithique des Abruzzes (Italie) comme des objets liés au tissage.

L’étude pluridisciplinaire d’E. Martial et al, met en lumière des activités tex-tiles sur un site du Néolithique Final au Nord de la France, par l’analyse de l’outillage, les restes textiles faisant défaut.

Une démonstration de T. Boucherat (en fin de volume) nous a montré les résultats de ses expérimentations, à titre d’hypothèse, permettant la réalisation de cordages à l’aide d’un objet emblématique du Paléolithique supérieur, le bâton percé, mais aussi de nombreuses astuces et petits outillages qui auraient pu être employés pour le travail des fibres végétales, tels que les moules cran-tées, objets attestés archéologiquement sur certains sites Mésolithiques du Sud de la France.

Enfin, le dernier thème du livre est dédié au travail du bois. La modalité d’acquisition et d’exploitation au Paléolithique moyen, est étudiée par l’étude tracéologique de l’outillage lithique (E. Claud et al). Cette nouvelle recherche tend à montrer que le travail du bois est beaucoup moins commun que ce que laissait entrevoir les premières recherches des années 80. Ils ont trouvé que la boucherie, qui est plus souvent identifiée grâce à de nouvelles expérimenta-tions, semble être finalement l’activité prépondérante effectuée avec ces outils.

La présentation du site exceptionnel de la Draga (Espagne) par A. Palomo et ses collègues a permis grâce à ses nombreux restes ligneux de mieux cerner la fabrication d’outils et objets en bois du Néolithique ancien. Enfin, ces pro-ductions d’outils en bois et leur polyvalence est abordée, pour des périodes

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plus récentes par des données croisées, telles que littérature, iconographie et ethnoarchéologie par S. Burri et ses collègues. En contexte d’artisanat des forêts au Moyen Âge, les recherches comprennent également les études de surface du bois d’œuvre, des outils. Ces résultats interdisciplinaires permettent d’exploiter les notions « d’industrialisation » et d’innovations techniques.

Les recherches présentées dans ce volume sont un bel aboutissement d’une tradition de recherche surtout européenne qui a démarré à partir des années 30 et 40 avec différentes disciplines pour aborder la question d’outils pour le traitement des plantes.

Nous invitons ainsi le lecteur à parcourir cet ouvrage, riche en résultats nouveaux, concernant des aspects tant méthodologiques que socioculturels. Ces recherches nous incitent à prendre en compte l’invisible, des matériaux peu ou pas conservés sur les sites archéologiques, auxquels on ne pense pas forcément dans nos interprétations. Nous émettons le souhait que ces études puissent en inspirer d’autres sur ces sujets, ainsi que de nouvelles démarches permettant d’affiner plus encore notre compréhension de la diversité dyna-mique des interactions entre les sociétés et le monde végétal, vue par la fenêtre des outils de divers types.

Pour terminer, il nous faut remercier tous ceux qui nous ont permis de mener à bien ce colloque ainsi que la publication de ses actes. Tout d’abord nous sommes reconnaissantes à Martine Regert directrice du CEPAM d’avoir accepté et soutenu le projet.

La municipalité de la ville d’Antibes, ainsi que l’Association pour la Promotion et la Diffusion des Connaissances Archéologiques (APDCA) nous a apporté un large soutient logistique et financier. Nous avons aussi bénéficié de financements du CEPAM et de l’Institut INEE du CNRS, ainsi que de l’Univer-sité de Nice-Sophia Antipolis.

Notre gratitude s’adresse aussi aux membres du Secrétariat et au Service de Publication du CEPAM : Jeannine François, qui nous a fait bénéficier avant son départ de son expérience et de son efficacité, et Antoine Pasqualini, qui a très patiemment conduit la phase de publication avec beaucoup de disponibilité et de compétence, ce qui permet la parution dans l’année qui suit le colloque. Nous tenons à remercier les membres du Comité Scientifique pour leur pré-cieuse aide pendant tout le processus de préparation de ce colloque, ainsi que les relecteurs qui ont permis la publication de ces actes.

Enfin, nous remercions les intervenants, auteurs, animateurs, et les audi-teurs qui ont nourri ce colloque grâce à la richesse de leurs échanges et de leurs réflexions scientifiques.

Patricia Anderson

CEPAM, UMR 7264, CNRS, Nice

Carole ChevAl

UMR 7041, ArScAn, Membre collaborateur CEPAM, UMR 7264, CNRS, Nice

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RegaRds cRoisés suR les outils liés au tRavail des végétaux. an inteRdisciplinaRy focus on plant-woRking tools.XXXIIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’AntibesSous la direction de P. C. Anderson, C. Cheval et A. DurandÉditions APDCA, Antibes, 2013

foreword

Although throughout the ages people have used mineral, animal and plant resources from the environment, the perishable nature of organic material makes them difficult to recognize in an archaeological context. Use of the ani-mal world can leave direct traces such as bone remains, whereas plant remains are far more fragmentary and rare. Archaeobotany (study of wood, pollen, phytoliths and macro remains) has seen important developments in the last several years (see for example the 2009 APDCA meeting, on People and Plants). However other approaches can complete the picture by analyzing plant treat-ment and production, and one aspect of this was examined during the 2002 APDCA meeting, on Treatment of the harvest, involving essentially agricultural techniques occurring after the harvest.

To broach the subject of tools linked to working of plants in general requires widening the focus, as was done for the 2012 meeting of the APDCA which pro-duced this book, to include analysis of the full gamut of production systems linked to crafts, for example cord and rope making, basket making, cloth wea-ving, and building structures. Research presented in this book explores opera-ting sequences relevant to these areas, which result from a series of technical operations that are analyzed here in order to better understand what is actually being produced.

This book is partially the result of work in the context of an interdisciplinary GDR CNRS research group, Interdisciplinary Viewpoints of Ancient and Preindustrial Agricultural Activities And Techniques (2002-2014) based at the CEPAM in Nice, as well as of the European project EARTH (Early Agricultural Remnants And Technical Heritage, 2004-2009) funded by the European Science Foundation. This method explores joint and interdisciplinary research, the technical and social diversity of procedures carried out for the working of plants from the origins, and seeks to preserve the skills and knowledge linked to these activities.

The 28 articles in this book are the work of specialists from various horizons, exploring questions from the present-day back to the Paleolithic in 13 different countries in Europe, Africa and the Middle East. They combine the approaches from different disciplines treating the role and mode of function of tools used in operating sequences involving production and transformation of plant materials. Using archaeological, textual or ethnographic approaches as a basis, the research presented here then calls upon other types of analyses to explore

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An interdisCiPlinAry foCus on PlAnt-working tools

the subject. These interdisciplinary approaches use both individual and joint research in the human sciences, the biological sciences, engineering science, or material science, applied to understanding motions and techniques used in operating sequences, specifically microwear and residue analysis, tribology, metrology, chemistry, ethnography (social and cultural anthropology), as well as interpretation of images and ancient historical texts. The articles examine technical choices the populations of the past and present have made for harves-ting and transforming plant material, or for producing objects of various kinds. They consider the complexity of these choices, and the relationship between these technologies and other aspects of the human world such as sociological, environmental and economic organization.

Analyses of tools and other objects made in a diversity of different materials and whose function is often unknown or misinterpreted, are particularly com-mon in this book, inviting a diversity of methodological approaches to unders-tand them. Some of the research here seeks to know whether tools are more or less specialized, which can be an indicator of the function of the site, and involve choices which can be essential for the meaning of social organization.

The ethno-archaeological approach is commonly used here by archaeo-logists themselves but also by anthropologists, examining technical details of objects and of operating sequences as well as providing insights into the social and symbolic place they hold in society. This process of analysis as well as ethno history, now fairly classic in archaeological thought, was in large part begun by the late François Sigaut in France.

This work describes the results of many new experiments in archaeology. These experimental studies seek to legitimize identification criteria and explore the technical potential of an ancient procedure or process. In this way experiments harvesting, threshing, dehusking grain, grinding, producing rope or cloth, for example have sought to produce traces of production and use on reconstructed tools as well as characteristic remains of plant assemblages to compare both to archaeobotanical remains (i.e. phytoliths, starch grains, macro remains), and to ancient tools of unknown function. This book has four main groups of articles, corresponding to the themes of the meeting. The first concerns plant acquisition, extraction and treatment of grains (grilling, grinding, dehusking, etc.), and begins by four studies that are rarely seen in interdisciplinary contexts: metal tools, mainly sickles and scythes. M. Bernard, after experimentally harvesting with bronze sickles based upon Greek ones, carries out a corrosion of these instruments in the laboratory, then examines the effect of the corrosion on the traces of use on the tools. Microwear analysis has usually been ineffective for determining traces on tools in metal, largely due to corrosion, which also partially deforms their shape. Therefore their function remains elusive. N. Bernigaud attempts to show the function of the scythe beginning with the 2nd Iron Age, combining information from tools, textual archives, archeozoology and landscape reconstruction, and suggests the correlation between these tools and harvesting of prairie grasses for animal fod-

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foreword

der, related to animal husbandry. Then, F. Poplin sheds light on various mea-nings and contradictions in the history of the serrated sickle, emphasizing that many descriptions refer not to the cutting edge, but to the pointed end covered by the handle, a cautionary tale for archaeologists who pay more attention to the visible, active parts of tools in drawing up typologies. Finally, I. Brouillet uses cultural anthropology to describe the manufacture and use of a harvesting knife for millet in Mali. She explains the variability in the form of the tool when used by men versus by women, its symbolism, its place in the social organiza-tion of the group, and its use for harvesting seed heads used for certain things according to their particular shape. M. M’Hamdi and P. C. Anderson explore the harvesting of a wild grass in Tunisia having a peculiar morphology, Alfa (Stipa tenacissima), using a very simple tool, a short wooden stick. The authors show that harvesting this plant by pulling up its leaves using this tool is adapted to the making of craft objects. This object would not be detected in an archaeo-logical context unless it were preserved and the characteristic surface traces the authors analyzed on the ethnographic tools, identified.

The following section deals with threshing and de-graining. P. C. Anderson attempts to summarize how two Neolithic tool types, one made on a bone sca-pula, and the other using a flint blade, function for stripping off seed heads of hulled cereals. These tools were identified using field experiments, microwear study of striations and residues of phytoliths on the objects, texts, and eth-nographic tools. P. Mane, using illuminated manuscripts and Medieval texts, compares the frequency and the reasons for the use of different threshing techniques for cereals. Her analysis concerns particularly the flail, for which she describes the various morphologies and working motions, and the mostly northern distribution of this instrument. Skakun and her colleagues show, using experimental and micro wear analyses of ground stone materials from Tadjikistan, that, contrary to popular assumption, agricultural activities were taking place in the late Bronze Age in this region. Interestingly, this research demonstrated the presence of a tool known until now only from the ethnogra-phic record: a threshing stone pulled by animals over the harvest deposited on a threshing floor, in order to separate the grains and break up the stems into pieces, much like the work of the threshing sledge. Continuing with the question of ground stone tools, F. Jodry and E. Thomann manufactured an experimental manual rotary quern for research and teaching, and were able to show how the treatment of grains and wear and breakage to the quern occur as the use progresses, shedding light on how the tool functions.

Next, another grain treatment procedure is taken into consideration. Elongated structures dug into the soil in a Gallo-Roman site were analyzed for phytoliths by P. Verdin and G. Desrayaud, who found they contained unusually high proportions of phytoliths from the glumes of cereals. The authors show that it is most likely that these structures were used to dry and roast grain.

Seven more articles report on research into procedures used to treat grain and seedpods using various tools. N. Alonso and her colleagues carried out

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An interdisCiPlinAry foCus on PlAnt-working tools

detailed experiments on the effect of dehusking different cereals with different instruments, with and without treatment. Their goal was to determine which combinations of procedures produce the best results for removing glumes from grains, as well as which traces were left by each operation. S. M. Valamoti and her colleagues successfully experimented using copies of possible small Greek querns to treat einkorn wheat and pulses, producing characteristic use traces. A. Chevalier and D. Bosquet study the function of grinding tools from the Belgian Neolithic, using extraction of phytoliths and starch grains, which show that different types of cereals were ground using different querns. They did not succeed in finding a simple correlation between these and the type of sites or the difference in sickle forms found there, and consider that cultu-ral identity played a major role in explaining the variability. M. Portillo and her associates carried out experiments and developed a protocol allowing the extraction of large quantities of phytoliths preserved on querns from several Near Eastern Neolithic sites, showing a certain variability between use of the tools on different sites. M. Bofill and her colleagues describe another aspect of this research, experimental study of microwear traces produced by different uses of querns, using analyses of different magnifications as well as tribology for surface analysis. Here too, interesting results are obtained for querns from Neolithic sites studied from the Near East.

X. Roda Gilabert and associates study a Mesolithic site in the Pyrenees in which they find an activity rarely considered for small ground stone tools: dehus-king of hazelnuts. N. el Alaoui describes the anthropology of work in Morocco today, including an interesting consideration of extraction of argan oil using only unworked stone pebbles by women, whereas olive oil, extracted today by a mechanized process, is done only by men. She wonders whether women will one day begin to make tools themselves instead of simply choosing them from the environment, and if so what social impact this would have. C. Hamon and V. Le Gall present an anthropological study showing how wooden mortars are made in Mali, employed in different daily uses. This tool would go unnoticed in archaeology, due to its fragile organic nature. O. Langlois, C. Seignobos and P. Anderson attempt to establish the history of production of potassium salt in Cameroon by combining ecological, historical and archaeological data concer-ning ceramic filters. Analysis made of phytolith remains, transformed calcium oxalate crystals and an elementary chemical analysis gives information on the variability of fuel used, and confirms the probable use of these filters for extrac-ting salt, although new experimental, chemical and taphonomic research needs to be carried out. C. Griffin Kremer describes a procedure and tools that have been largely forgotten, traditionally used in the Celtic world to beat furze (Ulix spp. ) stems, to make them edible and nourishing for animals. She underscores how quickly the meaning of objects is forgotten once they fall out of use.

The next theme examines the acquisition of plants used in textile activities, including cloth, rope, mats, etc. An article by J. Mayca and M. Bailly re- examines pointed bone tools made from ribs that have usually been interpreted as card-

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foreword

ing tools, and based upon an experimental study of microwear traces, they show these could been used individually to peel off strips of bark. T. Legrand and R. Leroy describe remains of a tool virtually unknown as such, retting struc-tures for fiber extraction on shore banks. Building of a reference collection for tools involved in weaving led to a reinterpretation of certain objects that had until now been poorly identified or completely unrecognized: weaving blades in bone. In light of this new study, the authors C. Cheval and G. Radi suggest this kind of Neolithic and Chalcolithic tool from Italy were used for weaving fabric. The interdisciplinary study by E. Martial and colleagues highlights tex-tile activities at a late Neolithic site in northern France by analyzing tools. A demonstration by T. Boucherat shows experiments presenting hypotheses for making rope using a pierced bone bâton from the upper Paleolithic as well as other small tools that could have been employed for working textile fiber, serrated mussel shells, commonly found on Mesolithic sites in southern France.

Finally, the last part of the book deals with woodworking. This activity in the middle Paleolithic was sought using microwear analysis of stone tools by E. Claud and colleagues, showing woodworking appears to be far less com-mon than formerly believed in research from the 1980s, finding butchery to be well represented, based on new experiments. The exceptional waterlogged Neolithic site of la Draga in Spain allowed A. Palomo and colleagues to describe the production of wooden tools and their use. Tools for working word and their multiple use in forest areas during the Middle Ages was studied by S. Burri and colleagues, using data from literary documents, drawings and ethnoarchaeo-logy, as well as studies of the surface of wood, wood shavings and actual tools.

The work described in this book represents an interesting development of research begun in the 1930s and 1940s in various disciplines examining tools for treatment of plants. We encourage the reader to peruse the book, with its wealth of new results concerning both methodological and sociocultural ques-tions. Research in this book encourages us to remember the invisible, materials rarely or never preserved on archaeological sites, which we tend to forget when formulating hypotheses and interpretations. We hope these studies will inspire others on these subjects, in addition to new methods which can better our understanding of the dynamic diversity of interaction between society and the plant world, seen through the filter of different kinds of tools.

Acknowledgments

We thank everyone who helped in the success of the meeting and the pub-lication of its papers. First we wish to thank the director of the CEPAM Martine Regert, for having accepted and supported this project. We thank the city of Antibes, as well as the APDCA nonprofit organization, both of whom contrib-uted logistically and financially, as well as the CEPAM, the INEE Institute of the CNRS and the University of Nice-Sophia Antipolis, all of whom provided fund-ing. We are particularly grateful to the Secretary and the Publication Service of the CEPAM : Jeannine François for her expertise and efficiency in organiz-

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An interdisCiPlinAry foCus on PlAnt-working tools

ing this, the last meeting before her retirement, and to Antoine Pasqualini, who handled the publication of this book within a year after the meeting, with his usual patience, efficiency and competency. We thank the members of the Scientific Committee for their efficient help during the entire process of pre-paring of the meeting and of this book, as well as the outside evaluators of the articles, and last but not least, the speakers, authors, those giving practical dem-onstrations, and the auditors who enriched the meeting by their rich scientific exchange and discussion.

Patricia Anderson

CEPAM, UMR 7264, CNRS, Nice

Comité scientifique et d’édition

— Patricia ANDERSON(CNRS, UMR 7264 CEPAM, Nice),

— Carole CHEVAL (UMR 7041, ArScAn, CNRS, membre collaborateur UMR 7264 CEPAM, Nice),

— Aline DURAND (Professeur, Université du Maine, CréAAH, UMR 6566, Le Mans),

— Hara PROCOPIOU (Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, Protohistoire Égéenne, UMR 7041, ArScAn, Paris),

— François SIGAUT † (EHESS, Paris).

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RegaRds cRoisés suR les outils liés au tRavail des végétaux. an inteRdisciplinaRy focus on plant-woRking tools.XXXIIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’AntibesSous la direction de P. C. Anderson, C. Cheval et A. DurandÉditions APDCA, Antibes, 2013

Le travail du bois au Paléolithique moyen : nouvelles données issues de l’étude tracéologique de plusieurs industries lithiques d’Europe occidentaleémilie Clauda, céline ThiébauTb, Aude Coudenneauc, Marianne desChampsb, vincent mourred et david Colongee

RésuméLes modalités d’acquisition et d’exploitation du bois végétal mises en œuvre au Paléolithique moyen sont mal connues du fait, en partie, de la mauvaise conservation des matières organiques. Nous proposons une synthèse de nouvelles données obtenues à la suite de l’étude tracéologique d’une quinzaine de séries, en silex et en quartzite, d’Europe occidentale. Elles révèlent notamment un faible taux d’outils utilisés pour le travail du bois. Nos résultats sont discutés et comparés aux autres études tracéologiques, plus anciennes ou contemporaines, menées sur la même période.Mots clés : tracéologie lithique, expérimentation, travail du bois, Paléolithique moyen.

AbstractPatterns of wood procurement and use are poorly known for the Middle Paleolithic period partly because organic remains are rarely preserved. We propose a synthesis of new data obtained from a use -wear study of nearly fifteen collections of flint and quart-zite artifacts from several sites in Western Europe. We show that a low rate of tools and flakes could have been used for woodworking. Our results are discussed and compared with those of former and recent usewear analyses from the same time period.Keywords : lithic use-wear analysis, experiments, woodworking, Middle Palaeolithic.

a. Inrap et UMR 5199 PACEA ; Inrap GSO ; Centre d’activités Les Échoppes ; 156 Avenue Jean Jaurès ; 33600 Pessac, France.b. UMR 5608 TRACES ; Maison de la recherche ; 5 allée Antonio Machado ; 31058 Toulouse ce-dex 9, France.c. UMR LAMPEA ; Maison méditerranéenne des Sciences Humaines, Aix-en-Provence.d. Inrap et UMR 5608 TRACES ; Inrap MED ; 561 rue Étienne Lenoir ; KM Delta ; 30900 Nîmes, France.e. Inrap et UMR 5608 TRACES ; Dardenne ; 46300 Le Vigan, France.

Émilie Claud et al.

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Indices directs et indirects du travail du bois au Paléolithique moyen

L’utilisation du bois au Paléolithique ancien et moyen est attestée par les découvertes exceptionnelles d’épieux à Lehringen, Schöningen (Allemagne) et Clacton-on-Sea (Angleterre) – (Movius, 1950 ; Oakley et alii, 1977 ; Thieme, 1997 ; Dennel, 1997) –, d’une pointe à Ljubljansko Barje (Slovénie) – (Gaspari et alii, 2011 ) – ou encore d’objets carbonisés et de négatifs de branches ou de troncs moulés par des travertins à l’abri Romani (Espagne) – (Carbonell, Castro-Curel, 1992). En dehors de ces cas singuliers, les restes de bois nous parviennent surtout sous forme de charbons, dont l’étude permet d’identifier certaines modalités d’acquisition et les essences utilisées pour la combustion (Théry-Parisot, 2001). Les techniques d’acquisition et de transformation éventuelle du bois pour la confection d’objets sont donc essentiellement perceptibles par la recherche d’in-dices indirects, en particulier celle de traces sur les outils en pierre ou en os, liées à leur utilisation pour le travail du bois ou à leur maintien dans un manche en bois.

L’un des objectif du PCR « Des Traces et des Hommes » (Thiébaut et alii, 2009) est justement d’identifier les modalités d’exploitation de l’environnement végétal par les Néandertaliens, en mettant en œuvre deux approches complémentaires et indissociables : la création d’un important référentiel de traces par la conduite d’expérimentations et sa comparaison avec le matériel archéologique. Ce PCR, qui regroupe des technologues, des archéozoologues et des tracéologues, s’intéresse aux différentes industries lithiques du Paléolithique moyen du sud de la France (cf. tab. 1), dans l’optique d’identifier les causes de la diversité de l'outillage grâce à la mise en commun des résultats obtenus par les différentes disciplines dans une perspective de synthèse intra et intersites. Dans ce cadre, une grande par-tie des expérimentations et du référentiel ainsi constitué concerne le travail du bois, car l’importance de cette activité au Paléolithique moyen a été soulignée à la suite des premières études tracéologiques réalisées en France sur les industries lithiques, les outils présentant des traces liées à des actions sur le bois étant domi-nants au sein des outils analysés (Anderson, 1981 ; Beyries, 1987 ; 1988 ; Anderson, 1990 ; Beyries, Hayden, 1993 ; Beyries, 1993 ; Beyries, Boëda, 1983). En complé-ment des traces d’utilisation, des indices d’emmanchement, vraisemblablement par l’intermédiaire de manches en bois, ont aussi été mis en évidence (p. ex. : Anderson-Gerfaud, Helmer, 1987 ; Beyries, 1988 ; Grunberg, 2002 ; Mazza et alii, 2006 ; Pawlik, Thissen, 2011 ; Rots, 2009, 2011 ; Cârciumaru et alii, 2012). De plus, ces dix dernières années, l’identification dans plusieurs sites européens de pointes en silex portant des traces d’impact résultant de leur utilisation en armature axiale suggère naturellement leur montage sur une lance, probablement en bois (Locht et alii, 2002 ; Villa, Lenoir, 2006 ; Rots, 2009, 2011 ; Villa et alii, 2009 ; Lazuen, 2012 ). Si ces études pionnières témoignent d’une exploitation du bois impliquant un

Tab. 1 (ci-contre). Synthèse des interprétations fonctionnelles en fonction des séries étudiées. En italique sont indiqués les sites intégrés à l’étude, mais qui ne font pas partie du

PCR. Abréviations utilisées : nb : nombre ; ZA : zone active ; MTA : Moustérien de tradition acheuléenne. La croix correspond à la présence

non quantifiée de traces rapportées aux modes de fonctionnement (étude en cours).

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Émilie Claud et al.

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grand nombre d’outils, elles ont rarement permis de restituer les gestes effectués avec les outils analysés, leur objectif principal étant l’identification de la matière travaillée. Réalisées principalement à fort grossissement, à partir de la lecture des microtraces (polis, stries), elles ont de plus été confrontées à des problèmes de conservation des stigmates, rendant la lecture du geste difficile. Dans le cadre du PCR « Des Traces et des Hommes », la reconstitution des modalités d’exploitation des matières ligneuses sur les sites considérés a été abordée avec plusieurs objectifs :

— identifier les macrotraces (esquillements et émoussés, permettant de déduire le geste et la dureté de la matière travaillée [Tringham et alii, 1974 ; Odell, 1981]) et les microtraces (polis et stries, permettant de déterminer la nature de la matière travaillée) diagnostiques des différents modes d’action effec-tués dans le cadre du travail du bois (p. ex. : geste posé ou lancé, mouvement transversal ou longitudinal), les macrotraces pouvant apporter un éclairage complémentaire aux microtraces ou bien constituer les seuls indices du tra-vail du bois dans le cas où les microtraces ne sont pas conservées, ce qui est fréquemment le cas au Paléolithique moyen ;

— identifier les types d’outils présentant des traces liées au travail du bois, caractériser les modes d’action pour chacun et rechercher d’éventuels liens entre la morphologie des outils et leurs modes d’action, voire d’éven-tuelles spécialisations ;

— évaluer l’importance de cette activité en termes de fréquence de traces sur l’outillage en comparaison des autres activités, et tenter d’identifier l’éven-tuelle influence de la fonction des sites, de l’environnement, voire des traditions culturelles.

référentiel expérimental

Un référentiel expérimental a été constitué avec des répliques des différents outils présents dans les séries étudiées (tab. 1). Différentes activités ont été prati-quées avec les outils expérimentaux, de l’abattage d’arbres par percussion ou par action longitudinale bidirectionnelle (« sciage ») à leur transformation par écor-çage, façonnage ou appointage, faisant intervenir des gestes lancés ou posés, selon un mouvement longitudinal, transversal ou rotatif. Les outils, en silex et en quart-zite, plus rarement en ophite, ont le plus souvent été tenus à main nue, exception faite des bifaces et hachereaux utilisés en percussion, qui ont souvent été disposés dans des manches en bois, collés ou ligaturés (Claud, 2008 ; Deschamps et alii, sous presse). Les expérimentations ont concerné différentes essences de bois aux duretés variables (chêne, peuplier, frêne, pin, saule, buis) ; le bois était frais, sec ou plus rarement chauffé, cette diversité dans les essences et les états permettant principalement d’évaluer la variabilité des macrotraces en fonction de la dureté des bois travaillés et de dégager des points communs aux stigmates obtenus, pou-vant justement être diagnostiques d’un travail du bois.

En parallèle, des activités de boucherie et de travail de peaux ont été menées. Au total, le référentiel constitué dans le cadre du PCR compte plus de 400 pièces,

Le travaiL du bois au PaLéoLithique moyen : nouveLLes données issues de L’étude tracéoLogique

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dont 120 (138 zones actives) ont été utilisées pour le travail du bois : 18 denticulés, 12 encoches, 12 éclats bruts, 24 bifaces, 23 hachereaux et 31 pointes. Les traces d’utilisation ont été documentées à l’échelle macro et microscopique, grâce à une loupe binoculaire Olympus SZ 40 (grossissements de 12 et 25 fois) et un micros-cope métallographique Leica DM2500M (200 et 500 fois).

L’étude des macro et microtraces expérimentales a permis de décrire les dif-férents stigmates liés au travail du bois et aux autres activités en fonction des matières premières (quartzite versus silex) et des types d’outils considérés (denti-culés et bifaces versus éclats bruts), et de confirmer leur potentiel diagnostique. De manière générale, quels que soient les matières premières et le type de l’outil, les macrotraces liées au travail du bois se distinguent bien des traces liées aux autres activités, comme la boucherie, le travail de la peau ou de l’os, notamment par la rareté des émoussés et la présence d’une génération d’esquillements, de morpho-logie semi-circulaire, quadrangulaire ou en demi-lune et présentant une initiation en flexion (Claud et alii in : Thiébaut et alii, 2010 ; 2011 ; 2012a). Cependant, pour les tranchants en quartzite, dans le cas d’utilisations peu intenses, une conver-gence a été observée entre les esquillements liés au raclage d’os et ceux liés au raclage de bois, en lien avec l’absence ou la rareté des superpositions lisibles sur cette matière. L’étude des microtraces sur les tranchants en quartzite documente les mêmes stigmates que ceux récemment décrits sur les quartzites de la péninsule Ibérique (Araujo Igreja, 2009 ; Clemente, Gibaja, 2009 ; Gibaja et alii, 2009) : cette roche se prête donc bien à une étude microscopique des traces d’utilisation. Pour une documentation plus détaillée, nous renvoyons à des publications antérieures (Claud, 2008 ; Claud et alii, 2009 ; Claud, 2012 ; Thiébaut et alii, 2011 et 2012a).

Étude tracéologique des séries archéologiques

Le corpus de sites étudié correspond à différents ensembles du Paléolithique moyen (tab. 1). Pour certaines séries, le travail est encore en cours (Grotte du Noisetier, Olha I), les résultats présentés sont donc susceptibles d’évoluer.

Seuls les sites de Fonseigner, Jonzac et Bayonne-Prissé ont livré des micro-traces d’utilisation, les autres séries étant généralement trop altérées. L’approche macroscopique a donc été privilégiée. Plus de 2 000 pièces ont été analysées : 639 portent des traces d’utilisation et, de manière surprenante, seules 54, soit 8 %, portent des traces liées au travail d’une matière mi-dure, peut-être du bois. Bien qu’aucun micropoli lié au travail du bois n’ait pu être mis en évidence, ce qui ne permet pas d’être catégorique sur la nature exacte de la matière travaillée, les macrotraces sont similaires à celles obtenues expérimentalement lors du travail du bois (fig. 1, a à d). Il faut noter que l’activité de boucherie domine presque systématiquement, quelle que soit la série considérée, avec 343 pièces au total.

Différents modes d’action sur une matière mi-dure ont été mis en évidence.Les traces d’action transversale (geste posé de type raclage ou rabotage) sont

les plus nombreuses (36 pièces, fig. 1c), mais l’absence de poli ne nous permet

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Fig. 1. Exemples de pièces portant des macrotraces liées au travail d’une matière mi-dure comme le bois, utilisées en geste lancé (ou percussion, pointillés irréguliers), geste posé et action transversale (pointillés réguliers) et longitudinale (trait continu). 1 : Olha I ; 2 : La Graulet ; 3 et 7 : Havrincourt ; 4 : Les Fieux (quartzite) ; 5 et 9 : Jonzac, US6-7 ; 6 : Mauran (quartzite) ; 8 : Jonzac, US22 ; 10 : Payre. a à d : macrotraces archéologiques ; a’ à d’ : macrotraces de comparaison ; * : indique l’emplacement des photographies de traces.

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pas de déterminer précisément l’angle de travail, donc l’objectif (régulariser une surface, la raboter, etc.), ni l’activité réalisée (écorçage, façonnage, etc.). Les types d’outils portant ces traces sont très variés : éclats bruts (comprenant des éclats de façonnage et des pointes pseudo-Levallois), encoches, denticulés et plus rare-ment racloirs. Silex et quartzite sont représentés (fig. 1, 4 et 6 à 10). Les rares traces d’action longitudinale ont été observées sur cinq pièces, à tranchant brut ou denticulé, en silex.

Des traces de geste lancé (percussion) ont été identifiées sur 12 pièces : des bifaces à tranchant transversal en silex, des hachereaux en quartzite et en ophite et des éclats à dos retouchés en silex (fig. 1, 1 à 3). Les esquillements (fig. 1, a et b) correspondent aux traces expérimentales produites par la percussion sur bois et sont au contraire bien distincts de ceux liés à la percussion sur carcasse, par exemple dans le cadre de la fracturation du sternum (fig. 1, a’ et b’). Sur les hache-reaux et les bifaces, les dimensions des esquillements sont similaires à celles des esquillements produits lors de l’utilisation de pièces emmanchées pour l’abattage d’arbres. Sur les éclats, les esquillements sont plus petits et comparables à ceux observés sur des éclats expérimentaux utilisés, à main nue ou emmanchés, pour des travaux de plus faible ampleur, comme l’ébranchage.

Aucune trace se rapportant au perçage de bois n’a pu être identifiée claire-ment, perçage de bois et de peau sèche étant difficiles à distinguer d’après les seules macrotraces.

Aucun emmanchement n’a pu être mis en évidence, de manière certaine, selon les convergences de critères proposés par V. Rots (2010). L’absence de traces d’emmanchement claires pourrait être liée à un état de conservation insuffisant des séries, ce type de trace pouvant être très ténu, donc interprétable uniquement sur les séries très bien préservées (Claud, 2008), ou bien liée à l’utilisation d’adhé-sifs limitant les frictions et donc les usures (Rots, 2010).

Concernant les matières premières impliquées, il apparaît que différents matériaux ont été utilisés pour les actions en geste lancé et posé transversal. En outre, silex et quartzite ont servi en proportions équivalentes pour des activités diverses comme la boucherie, en coupe et en percussion, le travail de la peau et le travail de matières mi-dures comme le bois, ce qui ne permet pas d’identifier de stratégie différentielle dans l’utilisation des matières premières. Concernant les éventuelles relations entre les formes d’outils et leur mode de fonctionnement, si l’on s’intéresse au travail du bois uniquement, il apparaît une certaine dichotomie entre, d’un côté, les pièces ayant servi en percussion, plutôt massives et qui sont principalement représentées par les bifaces à tranchant transversal et les hache-reaux, et de l’autre, les pièces ayant servi en geste posé, représentées par des outils diversifiés sur éclats de plus petites dimensions. Les différents outils ont d’ailleurs servi, selon les mêmes modes d’action, sur d’autres matières (carcasse, viande, peau). Ainsi, des traces de percussion sur des matières dures organiques de type os ont été documentées sur des bifaces à tranchant transversal – Les Bessinaudes

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(Chadelle et alii, en prép.) –, des hachereaux – Olha I, El Castillo (Deschamps et alii, sous presse ; Claud, et alii, soumis) – et des pièces à dos – Jonzac (Claud, 2008). De la même manière, un éventail d’outils a servi en découpe, très pro-bablement pour la boucherie : éclats bruts, denticulés – Jonzac (Claud, 2008 ; Mauran, Thiébaut et alii, 2012 b), Les Fieux (Gerbe et alii, sous presse ; Thiébaut et alii, sous presse) –, ou encore racloirs – Jonzac (Claud et alii, 2012 ; Fonseigner, Claud, 2008), Grotte du Noisetier, Les Bessinaudes (Chadelle et alii, en prép. ; Havrincourt, Goval (dir.), en prép.), Saint-Amand.

Il apparaît ainsi que la spécialisation des outils dépendrait moins de la matière travaillée que de leur mode d’action.

Discussion

La faible fréquence de traces vraisemblablement liées au travail du bois révélée par notre étude nuance les résultats des premières études des années 1980 (cf. supra).

Cette rareté pourrait résulter d’une fonction particulière des sites considé-rés. Cependant, si certains des sites étudiés ici sont effectivement interprétés comme des sites spécialisés dans la boucherie primaire – p. ex : Mauran et Les Fieux (Farizy et alii, 1994 ; Rendu, 2007 ; Gerbe, 2010 ; Gerbe et alii, sous presse) –, d’autres correspondent vraisemblablement à des habitats comme Jonzac et la Grotte du Noisetier (Jaubert et alii, 2008, Mourre et alii, 2008 ; Thiébaut et alii, 2012 a). Ces séries devraient donc révéler une plus grande diversité des activités prati-quées, mais là aussi les activités de boucherie sont nettement dominantes (tab. 1). Il manque sans doute à notre corpus d’éventuels sites dédiés exclusivement au travail du bois ou bien au travail des peaux pouvant impliquer l’utilisation d’objets ou de structures en bois. En dehors de tels sites spécialisés, il paraît envisageable que peu de pièces aient servi au travail du bois en proportion de celles utilisées en boucherie. En raison de sa répétition nécessaire à la survie d’un groupe, cette activité pourrait en effet être plus « consommatrice » d’outils que la fabrication et l’entretien d’objets ou de structures en bois, qui peuvent au départ demander un investissement en temps important, mais qui serait a priori compensé par une longue durée de vie des objets, comme les structures en bois, les manches ou encore les épieux.

La faible proportion d’outils dédiés au travail du bois pourrait aussi être liée aux qualités de préservation des séries. Cependant, si une mauvaise conservation des polis de bois est avérée, celle des esquillements est difficilement envisageable, car ils sont de dimensions plus importantes que ceux liés à la boucherie dont l’identification ne nous a pas posé problème. Selon Plisson et Mauger (1988), les polis liés au travail du bois seraient plus résistants que ceux liés à la boucherie et au travail de la peau, en contexte alcalin. Ainsi, la mauvaise conservation des polis de boucherie dans les premières séries analysées peut ici être envisagée, entraînant une surestimation du travail du bois, comme l’avait d’ailleurs suggéré S. Beyries (1987) à l’époque.

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Les différences de résultats peuvent aussi témoigner de la complémentarité des approches à fort et faible grossissement. Concernant les outils en silex, les esquillements étant presque systématiquement produits lors du travail du bois, il est peu vraisemblable que nous ayons sous-estimé cette activité. En revanche, les esquillements résultant du raclage de bois sur des pièces en quartzite ont pu être attribués à un raclage d’une matière plus dure comme l’os, en raison d’une certaine convergence des macrotraces (cf. supra). D’un autre côté, étant donné que les activités de boucherie produisent des esquillements caractéristiques mais un poli ténu et facilement altérable, il est possible que la boucherie ait été sous-estimée dans les premières études. De plus, une confusion possible entre des polis de bois et des polis de glace, provoqués par des frottements avec les sédiments gelés dans le cadre d’environnements périglaciaires, a été évoquée (Caspar et alii, 2003), mais ce problème peut théoriquement être dépassé grâce la distribution des microtraces, aléatoires dans le cas de polis de glace.

Les résultats d’autres études fonctionnelles récemment mises en œuvre sur les industries du Paléolithique moyen, associant également faible et fort gros-sissements, apportent un éclairage complémentaire sur cette question, car elles indiquent une certaine diversité dans les activités pratiquées en fonction des sites. Dans certaines séries, l’activité de boucherie est dominante et le tra-vail de bois absent ou rare, comme aux Tares – Dordogne (Geneste et Plisson, 1996) –, à La Combette – Vaucluse (Lemorini, 2000) –, Bettencourt-Saint-Ouen – Somme (Locht et alii, 2002) –, l’Abri Romani – Catalogne (Martinez et alii, 2005 ; 2008) –, Champ-Grand – Loire (Araujo-Igreja, 2008) – et La Mouline – Dordogne (Pasquini, 2008). D’autres séries, moins nombreuses, ont au contraire livré une forte proportion de pièces utilisées pour le travail du bois portant des micropo-lis, comme Sesselfelsgrotte – Allemagne (Rots, 2009) – et San Quirce – Castille (Clemente et alii, 2012). Cette vision élargie à d’autres études contemporaines tendrait donc à montrer qu’il existe bien une réelle différence dans les fréquences des traces liées au travail du bois, qui est indépendante de problèmes méthodo-logiques ou taphonomiques, mais probablement à mettre en relation avec des fonctions de sites particulières, les ressources végétales disponibles dans l’envi-ronnement ou des traditions culturelles.

Conclusion

Ce travail de synthèse des résultats fonctionnels récemment acquis notamment dans le cadre du PCR « Des Traces et des Hommes » montre que le travail du bois n’est pas toujours abondant sur les sites datés du Paléolithique moyen, car dans la plupart des séries analysées la boucherie domine largement. Malgré l’absence de micropolis liés au travail du bois, les macrotraces nous ont permis d’identifier les outils ayant travaillé une matière dont la dureté correspond à celle du bois. Diverses actions ont été mises en œuvre sur le bois, principalement selon un geste posé et un mouvement transversal, mais aussi selon un geste lancé. Un lien entre la morphologie des tranchants, le type d’outil et le mode d’action des outils a été

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mis en évidence ; les hachereaux et les bifaces à tranchant transversal ayant servi en percussion, et les denticulés, racloirs et éclats selon un geste posé, dans le cadre du travail du bois comme pour le traitement des carcasses. Aucun outil strictement spécialisé dans le travail du bois n’a été identifié, les différents types étant suscep-tibles d’intervenir aussi lors d’autres activités, en particulier la boucherie.

Afin d’appréhender le travail du bois dans sa globalité et non par le seul outil-lage lithique, il pourra être envisagé dans l’avenir de rechercher d’éventuels outils en matières dures animales ayant pu servir aux étapes de débitage et de façonnage du bois, notamment par fendage, comme cela a été mis en évidence pour des périodes à peine plus récentes (Tartar, 2009).

Si la manière d’utiliser les ressources végétales a vraisemblablement varié en fonction des changements climatiques au cours du Paléolithique moyen, il n’est pas encore possible d’établir des relations claires entre les changements envi-ronnementaux, tels qu’on parvient à les modéliser aujourd’hui, l’importance du travail du bois au sein des séries et les modalités de son exploitation. Il s’agit donc d’une perspective de recherche qui devrait être développée, en particulier pour le nord de la péninsule Ibérique, où des indices assez visibles de cette activité sont présents sur les sites à hachereaux et à San Quirce. Ces séries, auxquelles il faut ajouter les séries du Moustérien de tradition acheuléenne à bifaces transver-saux, semblent aussi indiquer un lien entre traditions techniques et modalités d’exploitation avec deux types particulier d’outils (hachereau, biface à tranchant transversal) réalisés sur différents matériaux et utilisés selon un mode d’action identique (percussion). Ainsi, si la disponibilité en ressources végétales est un fac-teur qui influence sans aucun doute les pratiques des Néandertaliens, les modes d’acquisition de cette ressource pourraient aussi être liés à certaines traditions techniques dont le poids devra être confirmé et précisé dans l’avenir.

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ThiéBAut C., ClAud E., CostAmAgno S., CoudenneAu A., desChAmPs M., mourre V., vAl A., Brenet M., ChACón G-M., Chong S., Coumont M-P., Colonge D., gerBe M., mussini C., soulier M-C., 2011. Des Traces et des Hommes : projet de recherche interdisci-plinaire sur l’identification des modalités d’acquisition et de traitement des matières végétales et animales au Paléolithique moyen en Europe occidentale, rapport annuel du PCR (programme 3), Service régional de l’Archéologie Toulouse, 281 p.

thiéBAut C., ClAud E., CostAmAgno S. (éd.), 2012 a. « Des Traces et des Hommes ». Enquête sur les modalités d’acquisition et de traitement des matières organiques au Paléolithique moyen d’Europe occidentale, dossier de préprogrammation pour une demande d’APP du PCR (programme P3) au Service régional de l’Archéologie de Midi-Pyrénées, 91 p.

ThiéBAut C., ClAud é., CostAmAgno s., CoudenneAu A., Coumont m.-P., gerBe m., mAllye J.-B., mourre v., Asselin g., BeAuvAl C., Brenet m., ChACón m.-g., dAulny l., desChAmPs m., mAury s., PArAvel B., ProvenzAno N., soulier M.-C., 2009. Une approche expérimentale interdisciplinaire sur les modalités d’acquisition

Le travaiL du bois au PaLéoLithique moyen : nouveLLes données issues de L’étude tracéoLogique

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et de traitement des matières organiques au Paléolithique moyen : le Projet collectif de recherche « Des Traces et des Hommes », LNA 118 : 49-55.

ThiéBAut C., ClAud É., desChAmPs M., disCAmPs E., soulier M-C., mussini C., CostAmAgno S., rendu W., Brenet M., Colonge D., CoudenneAu A., gerBe M., griggo C., guiBert P., JAuBert J., lAroulAndie V., mAllye J.-B., mAureille B., mourre V., sAntos F., à paraître. Diversité des productions lithiques du Paléolithique moyen récent (OIS 4 – OIS 3) : enquête sur le rôle des facteurs environnementaux, fonctionnels et culturels, in : C. ThiéBAut, É. ClAud, S. CostAmAgno (éd.), Exploitation des ressources organiques à la fin du Paléolithique moyen et au début du Paléolithique supé-rieur : interactions entre environnements et comportements techniques, actes du XXVIIe CPF, Bordeaux-Les Eyzies, 31 mai – 4 juin.

ThiéBAut C., Mourre V., ChAlArd P., Colonge D., CoudenneAu A., DesChAmPs M., SACCo-SonAdor A., 2012 b. Lithic technology of the final Mousterian on both sides of the Pyrenees, in : The Neanderthal Home : Spatial and Social Behaviours, colloque de Tarragona et Capellades, 6-9 octobre 2009, Quaternary International, 247 : 182-198.

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ACTES dES XXXIIIe RENCONTRES INTERNATIONALES d’ARCHÉOLOGIE ET d’HISTOIRE d’ANTIBES

RegaRds cRoisés suR les outils liés au tRavail des végétauxan interdisciplinary focus on plant-working toolsSous la direction de Patricia C. Anderson, Carole Cheval et Aline Durand

L es activités liées au traitement des végétaux restent mal connues en raison de leur nature périssable. Au-delà de l’archéobotanique et de l’étude de l’outillage lithique, plutôt

utilisées pour rechercher ces activités, ce livre porte un regard interdisciplinaire sur des artefacts dont la détermination n’est pas toujours aisée. Les auteurs examinent comment ces outils, tirés de différents matériaux (bois, matières dures d’origine animale, céramique, métal, structures en terre, mobilier lourd) ont été employés pour la récolte, le battage, le meulage, le broyage, la cuisson, la préparation et l’utilisation des fibres et du bois dans des domaines divers : alimentation, cosmétiques, textiles, vanneries, et architecture. Les méthodes engagées combinent l’ethnologie, l’histoire, l’archéologie, l’expérimentation et aussi l’analyse tracéologique, tribologique, métrologique, ou de chimie élémentaire, ainsi que l’étude des restes végétaux tels que phytolithes et amidons. Ces 28 documents d’auteurs originaires de six pays constituent un ensemble de données inhabituelles sur l’histoire des techniques et de leur contexte socioéconomique dans treize pays en Europe, Afrique et Asie du Sud-Ouest, du Paléolithique à nos jours. De nombreux résultats présentés ici sont le fruit de deux projets de recherche, le GDR 2517 du CNRS et le programme EARTH de la Fondation Européenne de la Science (ESF).

Much of the evidence for plant processing escapes us, due to the perishable nature of most plant remains as well as of many of the tools used. Beyond archaeobotany and

analyses of better understood flaked stone tools, this book provides an interdisciplinary look at how tools that are difficult to identify as such were made and used to work plant materials. Authors explore how unusual tools in wood, bone, ground stone, earthen structures, ceramic, and metal were used for harvesting, threshing, grilling, grinding, pounding, fiber preparation and use, extractions from plants, and woodworking, related to animal fodder, human food and condiments, cosmetics, textiles, basketry and building, for example. The interdisciplinary methodologies used combine archaeology, experimental archaeology, history, social and cultural anthropology, microwear analysis, tribology and metrology, elemental chemical analysis, and study of plant macro remains, phytoliths and starch. 28 papers by authors from 6 countries, comprise an unusual data set of new studies on the history of techniques and their social and economic context in 13 countries in Europe, Africa and Southwest Asia, from the Paleolithic to the present. Presented at the Colloque d’ Antibes, many papers result from two collaborative research projects, the GDR 2517 of the CNRS and the EARTH Program of the European Science Foundation (ESF).

Prix : 40 €ISBN 2-904110-53-4

nice S O P H I A A N T I P O L I S

université APDCA

APDCA

FIDE

SERVAND EE X EMPLUM

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