Le Programme de Compétences Familiales en Espagne : L’efficacité de l’approche familiale dans...

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1 Le Programme de Compétences Familiales en Espagne : L’efficacité de l’approche familiale dans les programmes de prévention des dépendances à la drogue et l’alcool chez l’enfant. Dr. Gomila, Maria Antonia (Attachée d’enseignement et de recherche et membre du groupe de recherche GIFES. Dép. Pédagogie et didactiques spécifiques. Université des îles Baléares) [email protected] adresse postale : Ed. Guillem Cifre. Campus UIB, ctra.Valldemossa km 7,5 Palma de Majorque 07211 Dr. Orte, Carmen (Professeur d’Université et directrice du groupe de recherche GIFES. Dép. Pédagogie et didactiques spécifiques. Université des îles Baléares). Ballester, Lluís (Maître de conférences et membre du groupe de recherche GIFES. Dép. Pédagogie et didactiques spécifiques. Université des îles Baléares). Resumé L’approche familiale s’avère la plus efficace dans la prévention de la consommation abusive d’alcool et de drogues, troubles mentaux et comportements problématiques chez les enfants et adolescents et ses effets sur les familles et leurs enfants sont importants. Cette perspective permet un type d’intervention orienté vers la promotion des facteurs de protection et la réduction des facteurs de risque et des modèles de comportement problématiques. Ce travail rapporte le procès d’adaptation du Strengthening Families Programme en Espagne (Orte et al. 2006) et les résultats de l’application du Programme de Compétences Familiales jusqu’à 2011, ainsi que les résultats de l’analyse longitudinale réalisée en 2012 qui permet d’attester la maintenance et les effets à moyen terme de la participation au programme. Summary

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Le Programme de Compétences Familiales en Espagne : L’efficacité de

l’approche familiale dans les programmes de prévention des

dépendances à la drogue et l’alcool chez l’enfant.

Dr. Gomila, Maria Antonia (Attachée d’enseignement et de recherche et membre du

groupe de recherche GIFES. Dép. Pédagogie et didactiques spécifiques. Université des

îles Baléares) [email protected] adresse postale : Ed. Guillem Cifre. Campus UIB,

ctra.Valldemossa km 7,5 Palma de Majorque 07211

Dr. Orte, Carmen (Professeur d’Université et directrice du groupe de recherche GIFES.

Dép. Pédagogie et didactiques spécifiques. Université des îles Baléares).

Ballester, Lluís (Maître de conférences et membre du groupe de recherche GIFES. Dép.

Pédagogie et didactiques spécifiques. Université des îles Baléares).

Resumé

L’approche familiale s’avère la plus efficace dans la prévention de la consommation

abusive d’alcool et de drogues, troubles mentaux et comportements problématiques

chez les enfants et adolescents et ses effets sur les familles et leurs enfants sont

importants. Cette perspective permet un type d’intervention orienté vers la promotion

des facteurs de protection et la réduction des facteurs de risque et des modèles de

comportement problématiques. Ce travail rapporte le procès d’adaptation du

Strengthening Families Programme en Espagne (Orte et al. 2006) et les résultats de

l’application du Programme de Compétences Familiales jusqu’à 2011, ainsi que les

résultats de l’analyse longitudinale réalisée en 2012 qui permet d’attester la

maintenance et les effets à moyen terme de la participation au programme.

Summary

2

The family approach has been reported to be the most efficient in drugs and alcohol

comsume, menthal disorders and misbehaviour among children and adolescents. It has

important consequences on the families and their children and allows a type of

intervention leading to the promotion of protection factors and the reduction of risk

factors and misbehaviour patterns. This work sheds light on the process of adaptation of

the Strengthening Families Programme in Spain (Orte et al. 2006) and the outcomes of

the application of the Programme of Family Competences until 2011. The work also

shows the results of the longitudinal analysis done in 2012, reporting the maintenance

and middle term effects of the participation to the programme.

Resumen

La perspectiva familiar ha demostrado ser la más efectiva en el ámbito de la prevención

del consumo abusivo de alcohol y drogas, trastornos mentales y comportamientos

problemáticos entre niños y adolescentes, en tanto que produce importantes efectos

sobre las familias y sus hijos. Esta perspectiva permite un tipo de intervención dirigida

hacia la promoción de los factores de protección y la reducción de los factores de riesgo

y de los modelos de comportamiento problemáticos. Este trabajo explica el proceso de

adaptación del Strengthening Families Programme en España (Orte et al. 2006), y los

resultados de la aplicación del Programa de Competencia Familiar hasta 2011. Los

resultados del análisis longitudinal realizado en 2012 permiten comprobar el

mantenimiento de los efectos a medio plazo de la participación al programa.

Mots clés : prévention, dépendances, compétences familiales,

Introduction

La consommation de drogues et d’alcool par les adolescents et les jeunes est une

problématique de premier ordre dans presque tous les pays industrialisés. L’European

Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction (EMCDDA1) remarque que les

comportements à risque ont même augmenté dans certains pays. La prévention est

l’objectif prioritaire des plans stratégiques, aussi bien auprès de la population générale

1 http://www.emcdda.europa.eu/,

3

qu’auprès de la population à haut risque, en particulier chez les enfants et les jeunes. Le

développement de programmes qui ont fait leurs preuves dans des environnements

différents est encouragé (EMCDDA, 2007). La prévention des addictions chez les

enfants et les adolescents s’inscrit dans une approche globale qui vise à prévenir non

seulement la consommation abusive d’alcool et drogues, mais aussi les troubles

mentaux et comportements antisociaux. Ces derniers ont en effet une origine et

processus de développement très semblable, ce qui permet de mettre en œuvre des

mécanismes communs de solution. Dans les deux cas, la prévention s’avère l’approche

la plus efficace, à travers la promotion des facteurs de protection et la réduction des

facteurs de risque des modèles de comportement problématiques (Brown et al, 2001;

Navarro, 2000).

L’environnement familial est décisif dans le risque d’addiction des mineurs (EMCDDA,

2007). L’approche familiale semble donc intéressante, d’autant plus que la

consommation de drogues et d’alcool a d’importantes conséquences pour les familles et

leurs enfants (Orford & Harwin 1982; Velleman 2000a; Hurcom, 2000; Kroll & Taylor

2003 cités par Coombes, L., Allen, D., Marsh, M. & Foxcroft, D, 2006, Currie et al.,

2008). Les recherches ont amplement démontré que les enfants des familles affectées

par des dépendances ont un plus haut risque de consommer eux-mêmes des substances

psychoactives ou de développer d’autres désordres émotionnels, mentaux, académiques,

de comportement et autres problèmes sociaux (Bröning et al. 2012, Kumpfer &

Johnson, 2007). En outre, les problèmes de dépendance dans la famille se transmettent

en grande partie aux générations suivantes, à travers les processus cognitifs et

comportementaux du modelage. C’est le cas, par exemple, des rapports familiaux

problématiques dans la maison ou de l’absence de support parental (Bröning al. 2012).

En effet, les familles avec des problèmes de dépendance ont de grandes difficultés à

exercer une parentalité positive. Elles ont une plus grande tendance à la violence

(physique ou verbale) et à l'abandon ou à la négligence les enfants (Orte et al., 2007 et

2012 ; Moreno, 2002; Chassin et al., 2004), et une moindre capacité à résoudre les

problèmes quotidiens. Le bien-être des enfants se voit au final davantage affecté par

l’ambiance désorganisée et par les problèmes de stress, dépression et anxiété des parents

dépendants que par les effets de leur propre consommation (Espada y Méndez, 2002).

En ce sens, l'intervention précoce donne de très bons résultats dans la réduction des

risques (Kumpfer & Johnson, 2007). De plus, on a pu vérifier que “les facteurs clé de la

4

compétence familiale interviennent ensemble et sont mutuellement synergiques. Par

exemple, une amélioration de l’organisation familiale est liée à l’amélioration de la

cohésion entre les membres du groupe familial, ainsi qu’à une meilleure communication

et à la résolution coopérative des problèmes” (Orte et al. 2012:11).

Si les problèmes dans la famille font augmenter le risque pour les enfants de répéter les

mêmes patrons de relations et comportements (dont l’abus de substances qui créent la

dépendance)2, les rapports familiaux positifs, la supervision des parents sur les

comportements des enfants, la discipline et la communication de valeurs et attentes

positives en ce qui concerne la santé deviennent les facteurs de protection les plus

efficaces dans le cadre de la prévention des dépendances (Orte et al., 2012).

Pourtant, la plupart des politiques de prévention mises en œuvre aussi bien en Europe

qu’aux États-Unis et au Canada suivent encore une approche universelle, alors même

que les recherches de solutions aux problématiques dérivées de la consommation de

drogues et d’alcool mettent en évidence, d’une part, l’efficacité des interventions

précoces (sur l’enfance) dans les programmes de prévention des addictions (Coombes et

al., 2006) et, de l’autre, celle des programmes qui ciblent des familles problématiques

ou à haut risque (Kumpfer et al., 2010, Foxcroft, 2006, Tobler & Kumpfer, 2001, Orte

et al., 2010). En ce sens, les résultats des études visant les mécanismes et processus de

résilience des enfants dans des familles avec des problématiques de dépendance et à

haut risque ont donné lieu à la création de programmes de prévention priorisant la

pratique de la parentalité positive et le renforcement des liens familiaux (Orte et al.,

2010).

Même si l’état de la recherche ne permet pas encore d’offrir des résultats définitifs – en

raison, notamment, de l’hétérogénéité des programmes (Bröning et al. 2012) – l’examen

des révisions du corps de recherche existant ont permis de réaliser des analyses visant à

classifier les programmes en fonction de leur efficacité dans la prévention des

dépendances mais aussi par rapport aux résultats obtenus chez les enfants et leurs

familles.

2 Un risque d’entre deux et neuf fois plus élevé de devenir des consomateurs de drogues (Kumpfer & Johnson, 2007)

5

Selon la classification de la méta-analyse de la Cochrane Review de l’Université

d’Oxford, le Strenthening Families Programme (SFP) (Kumpfer & DeMarsh, 1985 ; De

Marsh, Kumpfer et Child, 1989) a donné de meilleurs résultats que d’autres

programmes de prévention des addictions, que ce soit en milieu scolaire ou avec des

familles à haut risque (Foxcroft et al.2003, Foxcroft et al., 2012). Ce programme

incorpore des avancées significatives dans le domaine de l’épidémiologie et de la

psychologie, visant la prévention et la réduction de la consommation d’alcool et de

drogues chez les enfants et adolescents à travers l’application de techniques de

changement des comportements basées sur les théories de l’apprentissage social cognitif

(Kumpfer , Xie, O’Driscoll, 2012).

Ce travail a pour but de montrer l’efficacité de la mise en œuvre de l’adaptation

espagnole du SFP, le Programme de Compétences Familiales (Orte et al, 2006). Il

présente les résultats des expériences réalisées de 2006 à 2011 avec des familles

comptant un membre en dernière phase de traitement des addictions au sein du Projet

Homme3 dans plusieurs communautés espagnoles, ainsi qu’avec des familles suivies par

les Services Sociaux des Îles Baléares. Les évaluations de contrôle aléatoire portant sur

les différentes applications du programme ont montré des résultats très positifs dans la

prévention chez les adolescents de l’accès précoce aux drogues et à l’alcool, ainsi que

des comportements à risque associés à la consommation. Cela a aussi permis

d’identifier les éléments du programme les plus efficaces à l’heure de renforcer les

capacités parentales et les liens familiaux qui protègent au mieux le développement des

plus petits. Le travail présente également les derniers résultats de l’analyse longitudinale

réalisée en 20124, qui permet de constater la continuité des résultats et les effets à

moyen terme de la participation au programme par les familles. Cette analyse permet

aussi de détecter les facteurs et types de situations familiales les plus déterminants pour

l’efficacité de l’application des stratégies familiales dans la prévention de l’abus des

drogues chez les adolescents.

3 http://proyectohombre.es/ 4 Ce travail a eté financée par le Gouvernement Espagnyol, Projet de Recherche EDU2010-20336: Analyse longitudinale de l’éfficacie d’un programme de prévèntion de la consommation de drogues et problèmes de comportement. The Programme de Competences Familiales. Il a eté aussi financée sur l’Appel d’aide aux groupes competitifs, Resolution du Ministère Regionale de l’Éducation, Culture et Universités, 16 decembre 2011, , 3, 07-01-2012 co-financée avec des resources FEDER.

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Le succès du programme repose sur plusieurs axes, à la fois théoriques et

méthodologiques. D’une part, son approche intégrale et à composantes multiples (multi-

component) qui cible la famille comme unité et dont la base théorique est largement

acceptée et avérée. De l’autre, l’application de méthodologies actives combinées, basées

sur la promotion de rapports positifs, durables et de qualité dans la famille. Par ailleurs,

le programme prend en compte tous les aspects du processus d’intervention : sélection

et motivation des familles, matériels, espaces, contrôle du temps, nombre de séances

suffisantes… L’adaptation aux particularités culturelles et contextuelles des familles

participantes, ainsi que la fidélité à la structure du programme, sont aussi des éléments

très importants. Finalement, un système d’évaluation conséquent et systématique des

processus et des résultats permet de vérifier son efficacité (Orte et al., 2012).

D’un point de vue comparatif, les résultats de l’application du programme ont été

rapportés par le EDDRA (Exchange on Drug Demand Reduction Action) de

l’EMCDDA qui, dans le cadre européen, place le Programme de Compétences

Familiales (PCF) au niveau 3, correspondant aux programmes de prévention les plus

efficaces (Amer, 2012). Dans le cadre des adaptations européennes du SFP, le PCF est,

avec le programme irlandais, l’adaptation qui a obtenu les résultats les plus positifs,

meilleurs que ceux des adaptations du programme en Hollande, Portugal et Grande

Bretagne, et même que ceux observés aux États-Unis avec l’application du programme

originel (Burkhard, 2012).

Le SFP dans le cadre des programmes de prévention basés sur la recherche

empirique et ses adaptations en Europe

Le programme SFP originel est un programme de prévention à composantes multiples

(multicomponent) conçu spécialement pour des parents avec des problèmes d’addiction

et leurs enfants d’entre 6 et 12 ans. Il a été développé, à l’origine, à l’université d’Utah

par De Marsh et Kumpfer (1985) et De Marsh, Kumpfer et Child (1989). Des révisions

ultérieures (1998 et 2004) adaptent le programme à d’autres groupes d’âge (3-5, 6-11 et

12-16 ans) tandis que d’autres (Spoth & Molgaard, 1993 et 1999) donnent naissance à

un nouveau programme familial visant la population scolaire universelle (Iowa SFP-10-

14), avec une structure plus courte (7 séances au lieu des 14 du programme originel).

Aux États-Unis, le SPF a de plus subi des modifications pour mieux s’adapter aux

7

particularités contextuelles des divers groupes sociaux et culturels formant la population

cible (différents dans chaque cas). Des évaluations ont validé ces changements, avec des

résultats positifs dans le recul de l’âge de l’initiation à l’alcool et aux drogues et dans

les taux de recrutement et rétention des participants (Kumpfer & Johnson, 2007).

Les analyses de la Cochrane Collaboration témoignaient des bons résultats en

prévention universelle des versions ISFP (7 séances) chez la population scolaire de 10-

14 ans5 aux États-Unis. Par la suite, plusieurs adaptations de cette version ont été faites

dans différents pays européens, qui se sont soumis à des évaluations indépendantes avec

des résultats positifs (Kumpfer, 2012). Les adaptations de la version de Spoth et

Molgaard (1999), de 7 séances (plus 4 de renforcement), ont été développées par Allen

et al. (2007) en Angleterre, par Segrott6 au Pays de Galles, par Stolle et al. (2010) en

Allemagne, par Skärstrand (2008) en Suède et par Kyritsi en Grèce (Burkhart, 2012).

De nouvelles adaptations en Italie (Ortega, Gianotta, Latina, Giairano, 2012) (encore

sans évaluation) sont actuellement en cours. Dans le cas de la France, Kumpfer (2012)

mentionne une adaptation du SFP 6-11 dans une banlieue de Paris avec une population

d’origine maghrébine. Le programme est encore dans sa phase initiale et l’on ne dispose

pas d’évaluations qui puissent offrir des résultats. En Espagne (Orte, 2008), Pologne

(Okulizc, 2012) et Irlande (Kumpfer, Xie, O’Driscoll, 2012) c’est la version originelle

de 14 séances qui a été appliquée.

La transférabilité du SFP dans des pays européens de langue non anglaise et dans des

contextes culturels différents à ceux d’origine du programme fait encore l’objet de

discussions dans le cadre de la recherche de programmes efficaces de prévention de la

consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes (EMCDDA, 2012). La question de

la transférabilité est particulièrement intéressante, d’autant plus que le SFP, comme

d’autres programmes de prévention basés sur la recherche empirique, a pour but la

modification des comportements, « façons d’agir » et rapports des familles et des

individus dans un contexte (socio-économique, culturel, politique, etc.) spécifique. La

recherche sur le sujet montre des résultats plus positifs lorsque que ces programmes sont

adaptés à la réalité socio-culturelle dans laquelle ils interviennent (Kumpfer, Magalhaes

& Xie, 2012 : 109). Cela implique le besoin de prendre en considération le langage, la

5 Jusqu’a deux fois plus effectif (Foxcroft 2007 ) 6 My Strong Family, developé par l’Université d’Oxford Brookes (Coombes et al. 2006), et le project SFP Cymru en Pays Gallois (Segrott et al. 2012)

8

culture et le contexte, dans le but d’adapter le programme aux patrons, valeurs et

significations culturelles de la population cible.

Cependant, dans les adaptations du programme et les travaux analysant ces adaptations,

Kumpfer et d’autres chercheurs européens (Allen et al., 2007 dans Kumpfer, et al.,

2012 ; Skärstrand et al., 20087) attirent l’attention sur le fait qu’il est essentiel de

prendre en considération quels sont les éléments qui doivent être adaptés en termes de

matériel ou de cadres d'action. Les chercheurs s’accordent sur le fait que l’adaptation du

matériel et du format ne doit pas aller jusqu’à altérer l’intégrité théorique et

conceptuelle du programme, au risque de voir réduite l’efficacité du programme.

Le Programme de Compétences Familiales.

L’adaptation espagnole du SFP se nomme le Programme de Compétences Familiales

(PCF) et a été développé et validé par le Groupe de Recherche et Formation Educative

et Sociale (GIFES) de l’Université des Îles Baléares, sous la direction de Carmen Orte8.

Le programme a été conçu dans le but d’améliorer les compétences familiales et de

prévenir les éventuels comportements inadaptés chez les enfants des familles

confrontées à la consommation de drogues et d’alcool (parents en traitement).

À partir de la conception transversale du programme en 2005 et des premières

expériences pilote, ont été réalisées, de 2006 à 2008, des mises en œuvre systématiques

du programme par les Services Sociaux et de Protection des Mineurs et le « Projet

Homme9 » (PH) comprenant, dans chaque cas, des groupes de contrôle (GC)10. Les

interventions réalisées avec le PH ont concerné plusieurs villes espagnoles et ciblaient

les familles avec des enfants de 7 à 14 ans dont les parents ont été consommateurs de

drogues et se trouvaient en dernière phase de traitement de désintoxication au sein de la

structure. Les autres mises en œuvre ont concerné, en revanche, des familles en situation

de risque usagères des Services Sociaux et de Protection des Mineurs (SS) des Îles

Baléares uniquement. Dans ce cas, les problématiques de consommation ou dépendance

ne formaient pas partie les critères d’inclusion. Des validations initiales avec des

7 http://www.stad.org/wp-content/uploads/2011/01/Skarstrand.pdf 8 Le projet est issu des nombreuses recherches sur les facteurs de protection familiale dans le cas de la prévention de la consomation de drogues dans les années 90 par la Dr.Orte, qui a dirigé des recherches sur la prévention de l’usage des drogues à l’Université des Îles Baléares (UIB). 9 http://proyectohombre.es/ 10 Les groupes de contrôle sont des groupes de familles qui n’ont pas participé au programme.

9

groupes de contrôle ont permis de redéfinir la procédure de mise en œuvre et de corriger

les instruments d’évaluation. Ensuite, 17 applications du programme ont été faites entre

2008 et 2009 (7 PH/10 SS) et 40 (11 PH/29 SS) entre 2009 et 201111, ce qui représente

un total de 424 familles pour les groupes expérimentaux (GE) et de plus de 30 familles

pour le GC12, parmi lesquelles 136 ont été recontactées pour l’analyse longitudinale de

2012.

Caractéristiques du programme

Le PCF est un programme à composantes multiples, avec une approche basée sur la

participation des familles. Cette méthodologie est considérée hautement efficace dans

l’obtention de changements dans les facteurs de protection et de risque chez les parents

et leurs enfants (Center for Substance Abuse Prevention 1998; Biglan 2003). Afin

d’assurer un haut niveau de rétention et d’efficacité dans les résultats, le programme

combine trois axes d’intervention. Le premier, concernant les habiletés sociales et de

vie, est destiné aux enfants et jeunes. Le second a pour but de renforcer les capacités

comportementales des parents, et le troisième vise à intégrer les habiletés acquises par

enfants et parents dans l’ensemble de la famille. Les séances s’organisent à partir d’un

repas de bienvenue avec les familles usagères et les formateurs. Le repas qui précède

chaque journée, n’a pas qu’une finalité de bienvenue mais permet aussi de mieux suivre

le développement des familles, de renforcer certains aspects abordés dans les séances

précédentes et de retenir les participants. Le programme se développe au cours de 14

séances de deux heures pour lesquelles parents et enfants sont d’abord séparés en deux

groupes qui travaillent de façon simultanée. Durant la deuxième heure, les familles sont

regroupées dans le but de pratiquer les apprentissages de la première heure à travers des

jeux thérapeutiques. Parents et enfants apprennent à observer leurs comportements et

interagissent directement sous l’œil des formateurs, qui les orientent si nécessaire. La

famille continue ensuite le travail sous forme de « devoirs » à réaliser à domicile. Ceci

favorise une discipline d’apprentissage et renforce les acquis des sessions présentielles,

tout en permettant d’évaluer les comportements.

11 11 aplications en 2009 et 9 aplications en 2010 et 2011. 12 De 2006 à 2008, 15 familles ont suivi le programme jusqu’au bout. De 2008 à 2009, elles étaient 119, et de 2009-2011, 290. Dans la première période, il y a eu 16 familles dans le GC, dans la troisième 18. Dans l’analyse longitudinale, seulement 136 des 290 familles de la deuxième période ont pu être recupérées pour le suivi.

10

L’efficacité de ce type de programmes à composantes multiples – qui prennent pour

cible la famille comme unité – par rapport aux programmes individuels a été largement

démontrée par Tobler et Kumpfer (2000, 2003) et rapportée dans des méta-analyses

réalisées sur des programmes d’intervention avec la famille (Dunst, Trivette & Hamby

(2007). Nation et al. (2003) identifie aussi cette approche plurielle comme l’un des

principes d’efficacité dans la prévention. Dans le cadre de cette structure à plusieurs

volets centrée sur la famille, les besoins individuels de chacun sont pris en compte mais

l’on considère que c’est au sein de la structure familiale, reconnue comme entité, que

ces développements individuels peuvent s’intégrer au mieux. Cette approche est basée

sur l’idée que les problèmes affectent l’ensemble de la famille et que, de la même

manière, les mécanismes de supération familiale ont une influence décisive sur la

récupération, aussi bien de chacun des membres individuellement que de la famille

comme unité (Pittman, 1987). Les interventions socioéducatives qui suivent cette

approche permettent la construction de ressources pour que les familles puissent faire

face aux situations problématiques, les améliorer et se renforcer elles-mêmes ainsi que

leurs capacités à affronter de futurs défis (Orte, 2012b). Du point de vue du

développement du programme, cette approche a aussi d’autres avantages, car il a été

vérifié que les enfants encouragent souvent les parents à y participer, ce qui a une

influence positive sur le taux d’attrition. L’entrainement suivi dans les séances fait que

le niveau de rétention des apprentissages soit plus important et durable dans le temps

(Tobler & Kumpfer, 2003) et le degré de satisfaction des participants est plus élevé, tout

comme leur perception de la valeur de l’aide reçue (Dunst et al. 2007, Orte et al. 2013).

Les séances sont dirigées par une équipe multidisciplinaire de formateurs (quatre

permanents et deux de substitution), professionnels des institutions au sein desquelles le

programme s’applique, qui ont suivi une formation spécifique pour l’application du

programme de la part du groupe du Dr. Orte (GIFES- Université des IB). C’est aussi le

GIFES qui réalise la supervision quotidienne du développement et de l’animation des

séances par les formateurs (Orte et al. 2012c). Le programme accorde une importance

majeure aux professionnels qui réalisent les interventions, car c’est leur compétence qui

lui apporte son efficacité et sa qualité13.

13 http://www.cite2011.com/Comunicaciones/Familias/114.pdf

11

Le processus d’adaptation du SFP au PCF

Les modifications des matériels ont été faites à plusieurs niveaux : forme, structure et

contenu des séances, instruments d’évaluation. Le GIFES a édité des matériels en

version papier, utilisés durant les séances, ainsi que des matériels de support (DVD et

vidéos) pour des situations spécifiques (par exemple, des personnes ayant des

problèmes de lecture et écriture) ou pour le travail de renforcement à la maison. Suivant

les recommandations d’Allen, Coombes et Foxcroft (2007), les modifications des

aspects plus formels ont été faites au niveau du langage, des normes de présentation, de

la structure des séances et du format de présentation du programme. Certains mots et

expressions culturellement significatives ont été aussi adaptés à la réalité espagnole. Le

langage iconique a été incorporé au but de faciliter la compréhension des contenus des

textes. Les contenus ont dû également être modifiés lorsque des divergences d’ordre

culturel et social ont été trouvées par rapport aux versions anglaises du programme

originel. Ces modifications ont pour objet des concepts culturels et symboliques au but

de mieux s’adapter aux significations et comportements de la société espagnole (Orte et

al., 2008).

D’autres modifications par rapport au programme originel ont été apportées à la

structure et au contenu des séances pour les adapter à la société espagnole. Musiques,

activités, jeux, mais aussi dynamiques de groupe, bonus (encouragements) pour les

comportements corrects, et même durée des activités, ont subi des modifications. Tous

ces éléments ont été précisés dans les matériels destinés aux formateurs, afin d’assurer

la structuration des séances en accord avec les critères du programme14. De fait, la

formation des formateurs a été l’un des points les plus importants pour garantir la

fidélité au programme, laquelle, à son tour, est essentielle pour en garantir les résultats

(Rohrbach, 2007). Le déroulement des séances et leur animation par les formateurs sont

minutieusement réglés, soit par le matériel-guide, soit par la formation reçue. Il est

important de noter que les séances ont été dirigées par les professionnels des institutions

d’accueil de programme: Projet Homme et Services Sociaux. Or, la participation des

organisations, institutions et communautés objet des interventions est considérée

comme essentielle dans les adaptations culturelles des programmes de prévention basés

sur la recherche empirique (Kumpfer et al., 2008). En raison de leur expérience dans le 14 Orte et al. Manual de implementación del programa de competencia parental. Publié par la UIB et le Gouvernement Régional.

12

travail en groupe et avec des population en processus de désintoxication et des familles

à haut risque, la participation des professionnels dans le recrutement (des formateurs

comme des participants) et dans la discussion des modifications à apporter au

programme originel a été un élément clé du processus d’adaptation et conception du

PCF, même si cela ne les a pas dispensé de suivre également une formation spécifique

pour l’application du programme (Orte et al. 2008). De plus, à la différence d’autres

adaptations européennes15, les contributions des formateurs à la révision des matériels,

contenus et processus d’exécution n’ont pas seulement porté sur les premières mises en

œuvre, mais également sur les évaluations et postérieures réalisations (Orte, Touza,

Ballester, 2006). En effet, chaque séance incluait une évaluation des formateurs sur son

développement, basée sur 5 objectifs. Ce système d’évaluation a permis, à travers des

questionnaires spécifiques16, la détection de problèmes et de potentiels obstacles, aussi

bien dans les contenus que dans la participation et le développement des séances :

respect des horaires, difficultés de transport, compréhension des matériels par les

participants, motivation et dynamiques de travail des groupes, etc. Étant donné que le

programme est basé sur la participation active des familles, beaucoup d’intérêt a été

accordé aux stratégies et mécanismes de supération des barrières qui pourraient affecter

cette participation (Orte et al., 2013) . Grâce à ce système, l’on a pu évaluer le niveau de

rétention des participants au programme et détecter la nécessité d’introduire des

modifications pour en améliorer l’efficacité. Par exemple, les matériels didactiques ont

subi certaines modifications (actualisation des images, textes plus faciles à comprendre,

simplification des procédures d’évaluation, etc.).

Méthode et instruments d’évaluation

Dans les méthodes et techniques déployées au cours du travail avec les familles, le PCF

accorde un rôle prioritaire au contrôle des processus d’application (fondé sur la fidélité

au programme) et au contrôle des modalités d’actuation (explications, débats, activités

de partàge d’expériences (Orte et al., 2007 ; 2008) et des critères d’intervention. Ainsi,

les validations des adaptations prennent en compte le besoin de combiner l’adaptation

avec la fidélité de la mise en œuvre et l’efficacité du programme (Barrera et al 2004 ;

Castro, Barrera & Hollerand, 2011). Sur ce point, le PCF envisage plusieurs instruments

15

Notamment dans le cas de l’Italie (Ortega et al.2012). 16 “Questionnaire d’évaluation des séances pour les formateurs” pour les séances 1, 5, 6, 7, 8, 9, 13 et “Questionnaire de fidélité de la séance” pour les séances 2, 3, 4, 10, 11 i 12

13

de contrôle et des mesures d’évaluation suivant les mêmes critères que les programmes

originels. Tout d’abord, les instruments d’évaluation utilisés par le PCF ont été

considérés essentiels, d’abord pour mesurer le degré de fidélité de l’application du

programme et, en deuxième lieu, pour réduire le taux d’attrition. La sélection des

instruments et leur adaptation a été faite dans l’idée de garantir que les concepts

théoriques et les propriétés psychométriques (fiabilité, validité) soient les plus proches

possibles de ceux du programme originel (Orte et al., 2008 ; GIFES ). Par ailleurs, une

importance centrale a été accordée à la correcte sélection des familles, considérée

comme l’un des critères les plus décisifs pour garantir le bon développement du

programme ainsi que son efficacité (Ballester, 2012). Ainsi, différents critères

d’inclusion ou exclusion des familles ont été retenus selon l’institution (Projet Homme

et Services Sociaux) dont elles étaient usagères, dans le but d’optimiser les effets de la

mise en œuvre du programme. En effet, les familles usagères du PH ont été choisies

entre celles qui se trouvaient dans les dernières phases du programme de désintoxication

développé par l’institution, afin d’assurer le maintien de l’abstinence et éviter les

problèmes de crise familiale dérivés de la dépendance de l’un de ses membres, ce qui

aurait pu dénaturer la participation. Dans le cas des usagers des Services Sociaux, l’un

des critères d’inclusion étaient que les besoins de base de la famille soient couverts,

suivant l’idée que dans le cas contraire, les familles n’auraient pas la capacité de

participer. Le programme ciblait donc une population très spécifique, avec l’objectif

général d’augmenter les capacités des parents, d’améliorer les comportements et les

compétences sociales des enfants et de faire évoluer les rapports familiaux, ainsi que de

prévenir les patrons de consommation précoces chez les enfants et adolescents de ces

familles. Il faut également souligner que les caractéristiques socio-économiques de cette

population sont très marquées par le style de vie des zones touristiques, avec une forte

présence des drogues et de l’alcool en relation au loisir (Amer, 2011). D’autre part,

l’expérience en Espagne est aussi à mettre en relation avec les différents niveaux de

développement du système de protection sociale et les forts liens de solidarité qui

dérivent de l’importance culturelle de la famille comme institution (EMCDDA, 2012).

Les familles destinataires du programme étaient plus hétérogènes en ce qui concerne le

niveau socio-économique, culturel et éducatif, que les participants des programmes du

SFP aux États-Unis, ce qui demandait aussi une plus grande capacité de s’adapter à la

diversité des besoins.

14

Dans le PCF, le processus de sélection des échantillons a suivi des patrons d’inclusion-

exclusion communs, permettant la combinaison entre les GE (ceux qui suivaient les

séances du programme) et les GC (ceux qui ne les suivaient pas mais étaient dans les

mêmes groupes d’intervention) et le monitoring du préprogramme et post-programme

(Orte et al. 2008, 2012a). L’objectif de cette comparaison, avec des contrôles pré- et

post-mise en œuvre sur les deux groupes, est de mesurer les changements expérimentés

par parents, enfants et famille, afin d’évaluer le degré d’influence du programme sur

l’amélioration des rapports familiaux, sur les pratiques éducatives et parentales et sur les

comportements des enfants.

D’autre part, ces mécanismes d’évaluation ont joué un rôle très important dans le

processus d’adaptation du programme, considéré comme une évolution constante pour

être au plus près des caractéristiques et des besoins des familles et individus

participants. En ce sens, les évaluations des séances et les évaluations du degré de

satisfaction des participants sont aussi des instruments qui ont été adaptés pour prévenir

de possibles biais dans les résultats et en assurer l’efficacité. Ainsi, les évaluations

externes générées par des observateurs extérieurs au programme (Orte et al. 2008 p 8)

ont été combinées avec les rapports d’évaluation des formateurs et des questionnaires

aux participants (parents et enfants)..

En ce qui concerne l’évaluation des résultats, ont été utilisés une série de questionnaires,

elaborés par Kumpfer, destinés aux parents et aux enfants ; le BASC17 (Reynolds and

Kamphaus 2004), pour évaluer le comportement des enfants et adolescents ; et l’ESFA18

(Barraca & López-Yarta, 2003), pour mesurer la satisfaction de la famille sur son propre

fonctionnement. Dans l’analyse longitudinale, un questionnaire d’évaluation élaboré

spécialement pour le PCF a été appliqué, ainsi que des instruments visant l’examen

spécifique d’autres facteurs, tels que l’intervention des formateurs, les matériels et les

séances, le changement vécu par la famille et le niveau de satisfaction.

La distribution des instruments d’évaluation a été la suivante :

• Tests pour les parents : ensemble d’instruments d’évaluation (SFP-K: Kumpfer)

incluant des questions sur le temps passé ensemble et obéissance des enfants ;

17 Behavior Assessment System for Children. Validé spécifiquement pour la population espagnole. 18 Échelle de satisfaction familiale par adjectifs.

15

BASC (Reynolds and Kamphaus 2004) ; Test sur la connaissance et la satisfaction

par rapport au programme (SFP: Kumpfer 2003) ; ESFA (Barraca and López-Yarta

2003)

• Tests pour les formateurs : BASC (Reynolds and Kamphaus 2004) et un

questionnaire de valoration du programme pour l’évaluation des formateurs,

matériels, séances et changements des comportements.

• Tests pour les enfants : ensemble d’instruments d’évaluation (SFP-K: Kumpfer)

incluant des questions sur le temps passé ensemble, leur propre obéissance ; BASC

et évaluation des professeurs.

Avec ces instruments, plusieurs facteurs clés et sous-facteurs ont été évalués :

• Les rapports familiaux�Implication parentale, supervision, résistance de la

famille dans des situations de difficulté, relations interpersonnelles, rapports et

communication parents-enfants, organisation familiale, contrôle du conflit parental,

estime de soi des parents, environnement familial…

• Les habiletés parentales�Résistance de la famille, rapports parents-enfants,

implication parentale et supervision des enfants, cohésion familiale, organisation

familiale, parentalité positive, habiletés parentales…

• Les changements dans les comportements des enfants�Agressivité, maîtrise de

soi ou self-control face aux problèmes scolaires, dépression, repli sur soi,

concentration, stress…

• Les changements dans les habiletés sociales des enfants� Habiletés sociales,

attitudes négatives au regard de l’école, capacité d’adaptation à des situations

nouvelles, capacité de parler avec les adultes, capacité à se faire de nouveaux amis,

assertivité et empathie…

Dans l’analyse longitudinale qui mesure le changement et la continuité des effets du

programme, les facteurs à analyser dans le pré-test et post-test avec les GE et GC ont

été groupés en 6 catégories : résistance familiale, rapport entre parents et enfants,

cohésion familiale, organisation familiale, parentalité positive, habiletés parentales.

Résultats du programme

16

Les résultats des évaluations obtenus dans les différentes applications du programme

ont été rapportés par le GIFES en deux vagues, 200819 et 201220, qui correspondent aux

deux périodes de mise en œuvre, et à travers l’étude longitudinale avec les familles qui

avaient fini le programme en 2009 et qui ont étés suivies jusqu’en 2012.

L’observation des résultats pré- et post-test entre les GE et les GC montre les bons

résultats du PCF sur le taux d’attrition et la continuité des participants durant tout le

processus. En effet les résultats montrent un haut niveau de continuité des participants

(parents et enfants) jusqu’à la fin du programme (75 % dans le rapport 2008, 76,5%

dans le rapport 2012). Il faut souligner que les participants provenant du PH ont montré

des niveaux de continuité beaucoup plus hauts que les familles des Services Sociaux

(entre 84 et 89% pour les familles du PH, contre 64-74% pour les Services Sociaux).

Toutefois, même si la participation des familles usagères des Services Sociaux a été

plus basse que celle des familles du PH, les résultats par rapport aux changements dans

le comportement et l’amélioration des capacités parentales ne montrent pas de

différences notables. Les familles provenant des Services Sociaux se caractérisaient par

des niveaux de risque plus élevés et une problématique sociale plus complexe que les

familles du PH, ce qui pourrait expliquer les difficultés à suivre le programme jusqu’au

bout (Orte, Ballester, March, 2012a). D’autre part, la participation des deux parents

(même s’ils ne forment plus un couple) dans le programme a également été très élevée

(70% pour les familles de PH et 60% pour les familles des Services Sociaux),

permettant ainsi d’optimiser les résultats du travail sur l’amélioration des

comportements et des rapports au sein de la famille (Orte, Touza, Ballester. 2007 ;

Ballester 2012).

Les résultats montrent, globalement, la diminution des comportements problématiques

chez les enfants et l’amélioration des capacités d’exercice de la parentalité positive, ce

qui favorise de meilleurs rapports entre parents et enfants, davantage de communication

et une plus grande supervision de la part des parents.

En ce que concerne les relations familiales (tableau 1), on remarque, dans toutes les

applications du programme, des améliorations significatives dans l’engagement

familial, la communication et l’établissement des normes, la satisfaction familiale, 19 Orte, Touza, Ballester 2007 20 Orte, Ballester, March, 2012

17

l’organisation et les rapports entre parents et enfants. Dans la communication, il faut

faire la distinction entre l’expression des sentiments entre parents et enfants, qui

expérimente des changements positifs très importants par rapport à la situation

précédente, et la communication des normes et valeurs, y compris celles concernant la

consommation de drogues et d’alcool. Sur ce point, le niveau de satisfaction de la

famille croît également, de même que la conscience de groupe (sentiment de famille).

Finalement, l’organisation familiale est améliorée dans plusieurs aspects clés : les

réunions familiales (qui étaient auparavant inexistantes ou presque) et le temps positif

que les parents passent avec leurs enfants.

L’analyse révèle aussi qu’il n’y a pas de grandes différences entre les évolutions vécues

par les familles issues des différents services, mais que, au contraire, les différences

entre les GE et les GC et entre les analyses pré-test et post-test sont notables, indiquant

de façon très claire les effets positifs de la participation au programme. L’analyse

longitudinale de 2012 montre une croissance importante des valeurs à la fin du

programme, ainsi que la continuité des changements positifs chez les familles du GE

par rapport aux familles du GC.

En ce que concernent les habiletés parentales (tableau 2), leur évaluation est basée sur

la capacité des parents à s’engager comme parent et leur habileté à résoudre des

problèmes qui concernent la famille dans son ensemble. Les résultats ont été évalués

dans le champ des compétences parentales, la connaissance des rôles parentaux et la

supervision parentale. Plusieurs facteurs ont été analysés et les résultats montrent qu’il y

a eu des changements positifs dans la capacité des parents à s’impliquer dans l’exercice

de la parentalité et dans l’affrontement des problèmes quotidiens. Les participants

montrent aussi une meilleure connaissance de leurs capacités comme parents et une

amélioration de leur capacité à imposer de façon efficace des règles et des punitions

lorsque cela s’avère nécessaire. En ce que concerne le niveau de connaissance des

parents des actuations des enfants, leur capacité à contrôler leurs activités et les rapports

sociaux qu’ils nouent et à mettre en œuvre des systèmes de renforcement, les résultats

montrent des changements très positifs, notablement visibles dans la décroissance des

prix et des récompenses basés sur le matériel (argent et d’autres biens).

L’analyse des résultats des premières applications (jusqu’à 2008) avait montré que, sur

plusieurs points, les changements dans les capacités parentales s’avèrent plus importants

18

chez les mères que chez les pères (Orte, Touza et Ballester, 2007). Cependant, lorsque

l’on prend en compte dans les mesures le fait que les mères jouent un rôle plus

important dans l’éducation des enfants et l’organisation domestique, on observe que les

changements les plus positifs dans les dynamiques parentaux se trouvent en réalité chez

les pères (tableaux 3 et 4). Ainsi, les analyses de 2008 laissent apparaître des

changements positifs chez les pères dans certains facteurs clé qui constituent une

amélioration de leurs capacités dans l’exercice de la parentalité21 : vanter les bons

comportements des enfants, punir les enfants par des comportements négatifs, aider les

enfants dans les tâches scolaires (Orte, Touza et Ballester, 2007).

Cependant, l’analyse de 2012 montre que, même si les effets de la participation au

programme sont assez importants en ce qui concerne les facteurs relatifs aux habiletés

parentales22, certaines conditions sociales et dynamiques familiales (divorce,

cohabitation, niveau éducatif, patrons éducatifs appris etc.) limitent les changements

positifs dans les rapports familiaux. Cela fait qu’une partie des familles participantes ne

montre pas de changements significatifs dans ces variables (Ballester, 2012).

Les facteurs analysés concernant les comportements et les habiletés sociales des

enfants (tableau 5) ont été mesurés sur la base de la comparaison des réponses des

propres enfants, des parents et des professeurs, à partir de divers instruments (BASC-

professeur, questionnaires Kumpfer et BASC-p et BASC-h), toujours dans les groupes

expérimentaux et de contrôle et dans les pré-tests et post-tests. Ce croisement a permis

d’observer des changements positifs par rapport à la situation initiale ainsi que des

différences dans les façons de vivre ces changements. Ainsi donc, on a observé une

notable réduction de l’agressivité et des problèmes de comportement, même si les

changements ont été beaucoup plus significatifs dans l’agressivité cachée (visible dans

des comportements tels que l’incitation d’autres à la violence et d’autres comportements

visant faire du mal aux autres). Si l’on prend en compte le fait que les enfants des

familles participantes ne présentaient pas des problèmes de comportement importants,

l’on peut considérer que des améliorations dans l’agressivité cachée sont plus

significatives que dans l’agressivité ouverte en ce que concerne l’environnement

familial (Orte, Touza et Ballester, 2007, Orte, Ballester, March, 2013). Les résultats

montrent une amélioration dans les attitudes des enfants face à des certaines situations 21 Les valeurs averés par les mères étaient déjà assez elevés. 22

0.58-57 habiletés parentales, 0.83-0.86 parentalité positive, 0.87-0.94 supervision parentale

19

sociales, faisant preuve d’attitudes plus assertives et moins timides, ainsi qu’une

réduction des attitudes de renfermement sur soi et une meilleure disposition à affronter

les problèmes. L’amélioration de l’agressivité et de la capacité de concentration des

enfants témoigne aussi de meilleures habiletés de contrôle de soi, visibles également

dans la baisse des comportements impulsifs et des problèmes issus de patrons de

communication négatifs (crier, dire des mensonges, ne se faire pas comprendre). Les

résultats soulignent une plus grande capacité à résoudre des situations de conflit et à

établir des limites de façon claire. Les tests mesurant la dépression (tableau 6) donnent

comme résultat une visible réduction des symptômes, jusqu`à la disparition de

comportements comme les pleurs ou les difficultés pour dormir.

C’est dans l’évaluation des facteurs concernant les compétences sociales des enfants

que les changements des comportements préprogramme et post-programme dans les GE

ont été les plus évidentes dans toutes les analyses (2008-2012). Les compétences

sociales des enfants ont connu une amélioration significative, démontrée par de

meilleures habiletés de communication et une plus grande capacité à se soustraire à la

pression des pairs ou à reconnaître ses propres émotions et celles d’autrui. Ceci renforce

la capacité des enfants à s’adapter aux situations quotidiennes.

En ce qui concerne les capacités d’adaptation à l’école (tableau 7), des changements

positifs ont aussi été observés, même si en début du programme les résultats n’étaient

déjà pas mauvais. En tout cas, on a remarqué une plus grande acceptation de l’école de

la part des enfants23, confirmée par l’analyse des questionnaires remplis par professeurs

et parents. On peut également souligner que c’est encore dans les habiletés sociales

(tableau 8) que les capacités des enfants ont connu les changements plus positifs,

visibles dans des aspects comme la capacité à se faire de nouveaux amis, la capacité à

résoudre des problèmes et à en parler avec des adultes, à se faire comprendre et à être

plus empathique.

L’analyse longitudinale montre que la continuité des effets de la participation au

programme a été plus modérée dans certains facteurs (tels que la conflictualité à l’école

et les résultats scolaires), avec de très faibles différences entre les GE et les GC. Mais

elle met également en évidence des changements très significatifs dans d’autres

23

Taille élevé des effets: 0.82-0.84 dans l’analyse 2012

20

facteurs, tels que les habiletés sociales des enfants des GE (par rapport aux GC qui

montrent des valeurs plus basses). En tout cas, L’analyse longitudinale, à travers

l’analyse comparative des questionnaires BASC aux parents et aux enfants, montre la

continuité des changements positifs obtenus lors de la participation au programme,

surtout en ce qui concerne des facteurs comme les symptômes de dépression et anxiété

chez les enfants des familles du PH et les attitudes négatives envers les professeurs, le

niveau de stress, les rapports interpersonnels et les symptômes de dépression et de stress

chez les familles des SS.

Discussion

Les résultats des applications du programme et le témoignage de la littérature

scientifique sur les programmes de prévention montrent l’efficacité d’un modèle

d’intervention familiale comme le PCF. L’approche familiale de ce modèle puise sa

force dans sa structure à plusieurs volets, par rapport à d’autres programmes basés sur

l’école ou la communauté (Bröning et al. 2012). L’intégration des parents et des enfants

dans des programmes structurés autour de la combinaison de séances individuelles et de

séances conjointes donneraient ainsi de meilleurs résultats, aussi bien dans la prévention

de la consommation de substances psychoactives que dans la gestion des problèmes, des

comportements négatifs et de l’interaction familiale. De plus, la flexibilité, qui permet

de s’adapter aux contextes culturels et sociaux, est un autre avantage des programmes

qui travaillent les compétences familiales. Les résultats avérés du PCF ainsi que des

autres adaptations européennes prouvent la solidité de ce programme avec n’importe

quelle population.

Dans le cas spécifique du PCF, le programme montre de bons résultats, solides et de

bonne qualité, avec des familles dans des situations de difficulté différentes tout au long

du temps, et un niveau de maintien des effets considérable. Toutefois, les applications et

les résultats de l’analyse longitudinale ont montré qu’il faut encore corriger certaines

limitations. Ainsi, l’analyse montre qu’il serait nécessaire de disposer de groupes

expérimentaux plus nombreux pour pouvoir réaliser des analyses qui permettent de

généraliser les résultats et de confirmer l’efficacité du programme. Par ailleurs, le PCF a

montré son efficacité en ce que concerne l’engagement des participants au long des 14

semaines du programme et en ce que concerne les résultats positifs dans la plupart des

facteurs considérés mais il faudrait encore des études de longue durée qui permettent de

21

voir quels sont les effets réels dans les familles à travers le temps, et vérifier le

processus d’adaptation et de réponse du programme aux changements progressifs des

familles. A partir de là, il faudrait mesurer le besoin de développer ou renforcer les

instruments d’intervention.

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Tobler, N.S. y Kumpfer, K.L., 2000, Meta-analysis of effectiveness of family-focused

substance abuse prevention programs. Rockville, MD: Center for Substance Abuse

Prevention.

27

Tableaux

Tableau 1. Rapports familiaux.

F p t p d

Engagement familial 4.092 0.003 -3937 0.000 0.771

Communication Communication des sentiments entre

parents et enfants

3.997 0.008 -3.789 0.000 0.665

Communication de normes familiales

concernant la consommation d’alcool et

drogues

2.978 0.056 -2.077 0.042 0.445

Satisfaction familiale (ESFA) 3.672 0.015 -2.418 0.022 0.743

Rapports entre les parents24 6.605 0.000 -2.240 0.033 0.561

Organisation

familiale

Organisation des réunions familiales 5.365 0.001 -3.579 0.001 0.653

Temps pour développer des rapports positifs

entre parents et enfants.

5.766 0.001 -3.941 0.000 -

Tableau 2. Compétences parentales des parents.

F p t p d

Compétences parentales 7.335 0.000 -5.186 0.000 1,129

Connaissance des

rôles parentaux

Usage du ‘time out’ et l’appliquer avec

les enfants

7.221 0.000 –4.123 0.000 1,021

Briser l’habitude de crier 7.643 0.000 3.659 0.019 0.869

Supervision

parentale

Développer des systèmes de

renforcement (récompenses/punitions)

4.003 0.010 -3.047 0.004 0.741

Tableau 3. Compétences parentales observées chez les mères.

F p t p d

Faire que les enfants s’impliquent dans les tâches ménagères 5.193 0.001 -2.333 0.026 0.495

Limiter le temps que les enfants regardent la TV 11.002 0.000 -3.438 0.002 0.898

Parler de règles, normes, de ce qui est autorisé et non autorisé… 4.782 0.001 -2.981 0.005 0.593

Donner des instructions claires 3.661 0.011 -2.869 0.007 0.884

24

Thurstone-type scale (BASC), également confirmée par les affirmations des enfants.

28

Tableau 4. Compétences parentales observées chez les pères.

F p t p d

Reconnaissance du bon comportement 2.678 0.045 72.908 0.006 0.772

Vanter les bons comportements 4.909 0.007 72.670 0.012 0.664

Aider les enfants avec les devoirs scolaires 5.680 0.001 73.059 0.004 0.820

Tableau 5. Attention et capacité de concentration (BASC scale). Enfants.

F p t p d

Rapporté par les Professeurs 3.559 0.014 -1.998 0.50 0.501

Rapporté par les parents 3.455 0.011 -2.063 0.050 0.544

Capacité de concentration 6.667 0.000 -4.742 0.000 1.001

Capacité de limiter les distractions 3.72 0.014 2.830 0.006 0.811

Agressivité comprenant agressivité voilée : déranger ou se

disputer avec d’autres enfants, se disputer avec des adultes…

3.178 0.023 3.928 0.000 0.722

Se disputer avec les parents 4.037 0.009 3.114 0.004 0.7288

Comportements impulsifs (SR25) 5.893 0.001 3.379 0.002 0.655

Dire des mensonges aux parents et professeurs (SR) 10.551 0.000 3.699 0.001 0.884

Casser des choses 3.668 0.017 3.374 0.002 0.701

Démission 4.330 0.007 2.141 0.039 0.663

Tableau 6. Symptômes de dépression (SR). Enfants.

F p t p d

Crises de pleurs à la maison 6.449 0.000 6.635 0.000 1.009

Problèmes de sommeil (dont cauchemars) 5.111 0.002 -2.405 0.021 0.499

Estime de soi (BASC-h) 5.001 0.002 -2.469 0.022 0.501

Sentiment de vulnérabilité (BASC-h) 4.022 0.040 1.875 0.05 0.456

Tableau 7. Habiletés sociales (BASC-p). Enfants.

F p t p d

25 SR: Rapportés par les enfants

29

Globales 3.993 0.002 –2.936 0.006 0.844

Habiletés d’adaptation (BASC-professeur) 4.001 0.008 -1.998 0.05 0.466

Travail à l’école 3.676 0.035 -2.087 0.041 0.459

Table 8. Connaissance de soi et de l’autre (maîtrise des relations). Enfants.

F p t p d

Habileté pour se faire des nouveaux amis 4.522 0.022 -4.983 0.000 0.878

Trouver des solutions aux problèmes 4.992 0.004 –4.907 0.000 0.733

Exprimer l’opinion et faire des critiques de façon positive 5.980 0.001 -4.166 0.000 0.833

Parler avec les adultes 4.566 0.014 –3.803 0.001 0.550

Se faire comprendre 3.396 0 .017 -2.120 0.041 0.622

Comprendre les sentiments des autres 7.553 0.000 -5.467 0.000 1.193