Le début du Néolithique en Italie méridionale : ce que nous disent les productions en silex du...

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83 XXXIII, Nuova Serie V, 2011: 83-106 ORIGINI RIASSUNTO Le industrie litiche dei più antichi siti neoliti- ci dell’Italia meridionale, datati circa 6000- 5700 BC, presentano componenti distinte. In tutti i siti studiati, le materie prime di origine locale sono usate per débitages in situ. Le tec- niche utilizzate ed i prodotti sono molteplici, ma sono dominati da débitages espedienti di schegge e, a volte, di rare lamelle ottenute per percussione, usate indiscriminatamente come utensili. Una componente laminare per pres- sione in rari siti suggerisce tradizioni mesoli- tiche. La caratteristica fondamentale dei siti di questo periodo è tuttavia lo sviluppo delle pro- duzione specializzate. L’ossidiana, scheggiata per pressione mostra modalità di approvvigio- namento e di débitage particolarmente com- plesse e diversificate. La selce del Gargano è la- vorata fin da questo periodo da scheggiatori specializzati, verosimilmente di origine stra- niera. Questa materia prima, estratta da mi- niere, è usata per la realizzazione di prodotti, di livello tecnico notevole, ottenuti per pres- sione con una leva o per pressione in piedi. Durante questo periodo i prodotti sono dis- tribuiti a distanze di 100-150 km dai giaci- menti; il loro ruolo nei siti recettori sembra le- gato a motivazioni sociali piuttosto che pra- tiche. Questa particolare modalità di sfrutta- mento della selce del Gargano suggerisce una lenta fase di formazione nel Neolitico di ques- te regioni e indica un processo di colonizza- zione perfettamente controllato. PAROLE CHIAVE: Neolitico antico, Italia meri- dionale, selce, Gargano. RÉSUMÉ Les industries lithiques des plus anciens sites néo- lithiques d’Italie du sud, entre 6000 et 5700 BC environ, présentent plusieurs composantes dis- tinctes. Dans tous les sites étudiés, des matières premières d’origine locale sont employées pour des débitages in situ. Les techniques employés et les produits obtenus sont variés, mais sont dominés par des débitages expédients d’éclats, parfois de rares lamelles par percussion utilisés de manière indifférenciée dans l’outillage. Une composante lamellaire par pression présente dans de rares sites suggère des traditions mésolithiques. La ca- ractéristique fondamentale des sites de cette pé- riode est cependant le développement de produc- tions spécialisées. L’obsidienne, débitée par pres- sion, montre des modalités d’approvisionnement et de débitage particulièrement complexes et di- versifiées. Le silex du Gargano est exploité dès cet- te période par des tailleurs spécialisés vraisem- blablement d’origine étrangère. Cette matière première, extraite de mines, est employées pour la réalisation de produits par pression au levier et par pression debout dont le niveau technique est remarquable. Les produits diffusent à cette époque jusqu’à 100-150 km au-delà des gise- ments. Leur rôle dans les sites récepteurs semble avant tout lié à des considérations sociales plutôt que pratiques. L’exploitation du silex du Garga- no montre également l’absence de tout élément suggérant des étapes formatives lentes dans le Néolithique de ces régions et indique un proces- sus de colonisation parfaitement maîtrisé. MOTS CLEF: Néolitique ancien, Italie méri- dionale, silex, Gargano. LE DÉBUT DU NÉOLITHIQUE EN ITALIE MÉRIDIONALE: CE QUE NOUS DISENT LES PRODUCTIONS EN SILEX DU GARGANO Denis Guilbeau - Nanterre

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XXXIII, Nuova Serie V, 2011: 83-106ORIGINI

RIASSUNTO

Le industrie litiche dei più antichi siti neoliti-ci dell’Italia meridionale, datati circa 6000-5700 BC, presentano componenti distinte. Intutti i siti studiati, le materie prime di originelocale sono usate per débitages in situ. Le tec-niche utilizzate ed i prodotti sono molteplici,ma sono dominati da débitages espedienti dischegge e, a volte, di rare lamelle ottenute perpercussione, usate indiscriminatamente comeutensili. Una componente laminare per pres-sione in rari siti suggerisce tradizioni mesoli-tiche. La caratteristica fondamentale dei siti diquesto periodo è tuttavia lo sviluppo delle pro-duzione specializzate. L’ossidiana, scheggiataper pressione mostra modalità di approvvigio-namento e di débitage particolarmente com-plesse e diversificate. La selce del Gargano è la-vorata fin da questo periodo da scheggiatorispecializzati, verosimilmente di origine stra-niera. Questa materia prima, estratta da mi-niere, è usata per la realizzazione di prodotti,di livello tecnico notevole, ottenuti per pres-sione con una leva o per pressione in piedi.Durante questo periodo i prodotti sono dis-tribuiti a distanze di 100-150 km dai giaci-menti; il loro ruolo nei siti recettori sembra le-gato a motivazioni sociali piuttosto che pra-tiche. Questa particolare modalità di sfrutta-mento della selce del Gargano suggerisce unalenta fase di formazione nel Neolitico di ques-te regioni e indica un processo di colonizza-zione perfettamente controllato.

PAROLE CHIAVE: Neolitico antico, Italia meri-dionale, selce, Gargano.

RÉSUMÉ

Les industries lithiques des plus anciens sites néo-lithiques d’Italie du sud, entre 6000 et 5700 BCenviron, présentent plusieurs composantes dis-tinctes. Dans tous les sites étudiés, des matièrespremières d’origine locale sont employées pour desdébitages in situ. Les techniques employés et lesproduits obtenus sont variés, mais sont dominéspar des débitages expédients d’éclats, parfois derares lamelles par percussion utilisés de manièreindifférenciée dans l’outillage. Une composantelamellaire par pression présente dans de raressites suggère des traditions mésolithiques. La ca-ractéristique fondamentale des sites de cette pé-riode est cependant le développement de produc-tions spécialisées. L’obsidienne, débitée par pres-sion, montre des modalités d’approvisionnementet de débitage particulièrement complexes et di-versifiées. Le silex du Gargano est exploité dès cet-te période par des tailleurs spécialisés vraisem-blablement d’origine étrangère. Cette matièrepremière, extraite de mines, est employées pour laréalisation de produits par pression au levier etpar pression debout dont le niveau technique estremarquable. Les produits diffusent à cetteépoque jusqu’à 100-150 km au-delà des gise-ments. Leur rôle dans les sites récepteurs sembleavant tout lié à des considérations sociales plutôtque pratiques. L’exploitation du silex du Garga-no montre également l’absence de tout élémentsuggérant des étapes formatives lentes dans leNéolithique de ces régions et indique un proces-sus de colonisation parfaitement maîtrisé.

MOTS CLEF: Néolitique ancien, Italie méri-dionale, silex, Gargano.

LE DÉBUT DU NÉOLITHIQUE EN ITALIE MÉRIDIONALE: CE QUE

NOUS DISENT LES PRODUCTIONS EN SILEX DU GARGANO

Denis Guilbeau - Nanterre

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1 Sauf mention contraire, toutes les indications chronologiques sont en dates calendaires calibrées.

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE

Le développement du Néolithique dans le sud de l’Italie à l’aube du 6ème millénaireapparaît de plus en plus comme un processus particulièrement complexe faisant in-tervenir des acteurs variés. Les caractéristiques de ce premier Néolithique, notammentles productions matérielles et l’économie, sont de mieux en mieux cernées (Fugazzo-la Delpino et alii 2002; Tiné 2009a). Les industries lithiques de cette période sontcependant pour une large part encore abordées sous l’angle de la typologie de Lapla-ce (Laplace 1964, 1966, 1968; Radi, Ronchitelli 2002; Sivilli 2004; Fuolega 2009).À de rares exceptions près (Negrino, Radi 2006 pour l’obsidienne; Collina 2009),l’économie des matières premières et du débitage au sens de Perlès et Inizan (Inizan1979; Perlès 1991), c’est-à-dire les modalités d’acquisition, de débitage et de gestionde la ou des matières premières, de même que les techniques de débitage ne sont pasou à peine évoquées. C’est ce qui explique pourquoi la mise en place de réseaux spé-cialisés de production et de diffusion de matières premières variées, pourtant une descaractéristiques essentielles des industries lithiques associées aux groupes néolithiques(Binder, Perlès 1990), a été à peine évoquée pour l’Italie méridionale. Ainsi, en de-hors des modalités d’extraction, le débitage, la diffusion et la gestion des produits ensilex du Gargano, et leur importance au sein des séries lithiques au début du Néoli-thique demeurent quasiment inconnus. Pourtant, comme on le verra au cours de cetravail, l’analyse de l’exploitation de cette matière première révèle des informationsessentielles sur la ou les origines possibles et l’organisation des premiers groupes d’agri-culteurs dans ces régions.

Cette étude concerne les régions péninsulaires situées au sud des Abruzzes et duLatium. Après avoir présenté rapidement le contexte chrono-culturel dans lequel pren-nent place ces débitages, les caractéristiques générales des industries lithiques des plusanciens sites néolithiques seront présentées. Les chaînes opératoires sur silex du Gar-gano seront décrites. À partir de ces informations, une série d’observations et d’hy-pothèses sera formulée pour comprendre le contexte socioculturel dans lequel se dé-veloppent ces débitages.

LES PREMIÈRES PHASES DU NÉOLITHIQUE

Les plus anciennes communautés agricoles se développent en Italie du Sud et enSicile entre 6000 et 5700 BC1 (Collina 2009: 43; Tiné 2009b: 515). La chronologieprécise de ces premiers établissements demeure relativement mal cernée. De nom-breuses dates présentent en effet des écarts types importants, certaines sont aberrantes,d’autres proviennent de contextes stratigraphiques peu clairs, parfois perturbés (Col-lina 2009: 43; Tiné 2009b: 515).

Beaucoup de ces premiers établissements sont côtiers ou sub-côtiers, mais plusieurssont situés au cœur de la Péninsule, comme Rendina ou Ripa Tetta (fig. 1). L’écono-

mie productive est bien développée. Plusieurs espèces de céréales sont cultivées (Ci-polloni Sampò et alii 1998: 20). Dans les villages, l’élevage représente l’essentiel desressources carnées et le recours à la chasse est très marginal. Les espèces élevées sontmajoritairement des ovicaprins alors que les bovins et les porcs demeurent plus rares(Vigne 1998, 2003; Tagliacozzo, Pino Uría 2009). Dès le début, les courbes d’abat-tage, étudiées notamment à Torre Sabea et Favella, suggèrent l’exploitation des pro-duits secondaires, comme le lait, à la fois pour les bovins et les ovicaprins (Vigne 1998,2003; Tagliacozzo, Pino Uría 2009).

L’introduction des pratiques agricoles en Italie se fait très certainement au moinsen partie sous l’impulsion d’individus étrangers à la Péninsule. Le développementcontemporain et la parfaite maîtrise de l’ensemble des techniques liées au Néolithique,notamment la céramique, l’agriculture, l’élevage, l’architecture et, comme on le ver-ra, une partie des techniques lithiques, ne peuvent en effet s’expliquer par simple imi-tation ou acquisition de ces innovations dont les populations autochtones d’Italie dusud auraient eu connaissance par des contacts avec les régions orientales de la Médi-terranée plus anciennement néolithisées. Comme l’a montré Perlès (2001: 38, 2003:105) pour le Néolithique de la Grèce, le développement concomitant des savoir-fai-re et connaissances très nombreux et très variés liés à ces innovations et les change-ments très profonds dans les modalités de gestion et d’organisation de l’espace ne sontcohérents qu’avec l’hypothèse de l’arrivée de colons.

Le rôle des derniers chasseurs-cueilleurs a dû être très limité dans ce phénomène,en dehors éventuellement d’un apport démographique possible, nécessairement mo-

Fig. 1 – Début du Néolithique ancien (6000-5700 BC). Principaux sites évoqués. Points blancs: sites avec deséléments supposés d’origine garganique.

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déré toutefois étant donné le faible peuplement probable de ces régions (Skeates 2000:170). Les sites relatifs à l’ultime phase du Mésolithique sont en effet plus que rares.En dehors de la grotte de Latronico 3, de Tuppo dei Sassi et sans doute du niveau leplus profond de Terragne dans le Salento qui sont associés au Castelnovien et donctrès probablement datés du 7ème millénaire2 (Borzati von Löwenstern 1971; Gorgo-glione et alii 1995; Dini et alii 2008; Collina 2009; Binder 2000; Binder, Maggi2001), les autres sites connus essentiellement dans le centre-sud des Pouilles se ca-ractérisent par des industries épiromanelliennes dont la datation demeure inconnue(Punzi 1967; Cremonesi 1967, 1978a; Milliken, Skeates 1989).

Dans les plus anciens sites du Néolithique, ni l’économie ni les productions ma-térielles ne montrent d’éventuelles traditions mésolithiques, en dehors de certains élé-ments technologiques et typologiques dans les industries lithiques de certains sites quiseront évoqués plus loin.

Les plus anciens établissements agricoles se caractérisent par la céramique Impressaarchaïque. Dans les rares sites stratifiés qui couvrent les premières étapes du Néolithique,par exemple Rendina ou Trasano, elle est antérieure à tous les autres aspects liés au Néo-lithique ancien, comme le Guadone, le Lagnano da Piede ou le Masseria La Quercia(Guilaine et alii 2003; Cipolloni Sampò 1977-82; Grifoni 2002). Néanmoins, les da-tations disponibles dans plusieurs sites indiquent l’apparition très précoce de ces der-niers. Les premières manifestations du style Guadone remonteraient en effet à environ5800 BC (Guilaine et alii 2003). En conséquence, seront considérés ici non seulementdes sites à céramique impressa archaïque pure mais aussi des sites avec de la céramiqueGuadone et Lagnano da Piede, tous datés entre 6000 et 5700 BC environ.

STRUCTURE DES DÉBITAGES LITHIQUES DU DÉBUT DU NÉOLITHIQUE

Corpus de sites pris en compte

La caractérisation des industries lithiques des plus anciens sites néolithiques du sudde la Péninsule se base sur l’analyse de l’industrie lithique de Ripa Tetta3. Il s’agit d’unedes plus grosses séries lithiques homogènes clairement associées à la période étudiéeici. Elle est constituée de plus de 1000 éléments qui se répartissent entre les niveauxGuadone et Lagnano da Piede, ce dernier étant daté à 5901-5661 BC4 pour une stra-te intermédiaire entre les deux niveaux (Costantini, Tozzi 1987; Piro et alii 1987).

2 Aucune série de dates carbone 14 totalement fiable n’est disponible pour cette phase dans le sud de laPéninsule. Celle de Latronico 3 présente une inversion dans les niveaux 57-60 et l’ensemble de la stratigra-phie présente des infiltrations de matériel néolithique (Dini et alii 2008: 52). La stratigraphie de Terragneest également très perturbée et la fiabilité des dates carbone 14 de ce site est hautement douteuse (Gorgo-glione et alii 1995).

3 L’industrie lithique de ce site a été examinée dans le cadre d’une thèse de doctorat intitulée ‘Les grandeslames et les lames par pression au levier du Néolithique et de l’Énéolithique en Italie’ dirigée par Perlès etsoutenue à l’Université Paris Ouest – Nanterre, La Défense en novembre 2010.

4 6890 +/- 60 BP (Beta-47808), sur céréales carbonisées (Piro et alii 1987). Toutes les dates carbone 14 pré-sentées ici sont calibrées à 2 σ avec le logiciel Calib601 selon les courbes de calibration de Reimer et alii 2009.

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Les autres données proviennent des informations publiées, notamment dans la thè-se de Collina (2009) consacrée aux industries lithiques du Néolithique ancien en Ita-lie du Sud, en particulier celles des sites de La Starza, Rendina I-II et Scamuso. Endehors de Torre Sabea et de Favella, dont les séries lithiques, bien publiées, sont com-posées respectivement de 1611 et 1033 éléments clairement attribuables au plus an-cien Néolithique à céramique Impressa (Barbazza, Briois 2003: 109; Fuolega 2009:329), les autres industries se limitent généralement à quelques centaines de pièces, etleur attribution chrono-culturelle est souvent relativement imprécise (Collina 2009).

Globalement, ces industries se structurent en plusieurs composantes qui correspon-dent en partie à plusieursmatières premières. Les débitages en silex supposés locaux, puisles débitages en obsidienne seront d’abord présentés. Les données des différents sites se-ront exposées sans prise en compte de leur attribution culturelle. À ce jour, aucun élé-ment ne suggère en effet des corrélations entre les caractéristiques des industries lithiquesde cette période et les faciès céramiques qui leurs sont associés (pour le détail, tab. 2).

Silex locaux ou régionaux

Les éclats

Dans de nombreux sites du début du Néolithique, les débitages d’éclats sont très do-minants. De tels débitages sont en effet présents à Ripa Tetta ou à La Starza. Les matièrespremières employées pour ces derniers sont presque exclusivement d’origine supposée lo-cale ou proche. Le cortex et la surface naturelle visible sur certaines pièces indiquent eneffet qu’il s’agit dematières issues de gisements secondaires, par exemple le lit de torrents.La présence de l’ensemble des éléments de la chaîne opératoire, avec notamment les nu-cléus résiduels, indique le débitage sur place de ces matières premières.

Les éclats sont débités par percussion, au moins en partie par percussion directe du-re. À Ripa Tetta, La Starza, Rendina et Scamuso il n’apparaît aucune standardisationnette dans la morphologie et les dimensions des supports obtenus (Collina 2009). Ils’agit de débitages expédients dont les produits sont employés pour la réalisation d’ou-tils variés après une retouche le plus souvent très limitée.

Débitages de lamelles par percussion

De rares lamelles par percussion apparaissent dans plusieurs sites, notamment Ri-pa Tetta, Rendina I-II, La Starza et Torre Sabea (Collina 2009; Guilbeau 2010).Dans tous les cas cités les matières premières employées sont les mêmes que pourles éclats précédemment évoqués, c’est-à-dire des silex supposés locaux. La présen-ce de différents éléments issus de leur débitage et notamment de nucléus résiduelsindique clairement leur débitage dans les sites. Les dimensions limitées des produitsobtenus (rarement plus de 4-5 cm de long), la faible régularité des bords, des ner-vures et de l’épaisseur indiquent un débitage par percussion, sans doute au moinsen partie par percussion indirecte. Les talons sont épais, le plus souvent facettés et

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présentent un angle de bord proche de l’angle droit. La corniche est généralementconservée.

La percussion indirecte est clairement attestée à Torre Sabea qui se distingue parune fréquence nettement plus importante de ce type de support et par les dimensionsrelativement importantes que ceux-ci peuvent atteindre puisque plusieurs exem-plaires devaient dépasser 10 cm (Barbazza, Briois 2003). Mais même dans ce site cesdébitages sont peu standardisés et peu soignés. Ils montrent un investissement tech-nique médiocre et témoignent de connaissances et savoir-faire relativement limités.

Les produits obtenus peuvent être utilisés bruts. Certains sont retouchés. Il existepar exemple des trapèzes sur ce type de support, comme à Ripa Tetta. Provenant dece site, on peut également mentionner une pièce retouchée sous forme de long seg-ment (4-5 cm) dont le lustré, la retouche, et les traces de bitume dans la partie op-posée indiquent clairement l’utilisation comme faucille. Ce type de faucille est pré-sent également à Trasano dans le Materano et dans les sites légèrement plus récentsde Marcianese et Santo Stefano dans les Abruzzes (Radi, Ronchitelli 2002: 257).

Débitages par pression

Plusieurs sites se distinguent par la production probable de lamelles dans des moda-lités très proches de celles observées dans les séries castelnoviennes. Il s’agit en effet delamelles par pression dans la main ou à la mini-béquille dont les bords et nervures sontparallèles y compris en partie distale et dont les talons facettés sont aussi larges que lessupports eux-mêmes. Ces débitages sont effectués dans les sites sur des matières pre-mières d’origine locale. C’est le cas dans les niveaux Néolithique ancien de Latronico 3(Collina 2009: 33). La présence de telles lamelles est également suspectée à Favellad’après les illustrations de l’article de Fuolega (2009). Selon Collina (2009) la présencede cette technique et des modalités de débitage observées suggèrent des liens entre leMésolithique et le début du Néolithique dans les sites concernés.

L’obsidienne

Les réseaux de diffusion de l’obsidienne de Méditerranée centrale ont fait l’objetde nombreux travaux (entre autres: Vaquer 1999; Negrino, Radi 2006; Lugliè 2009;Martinelli et alii sous presse a, b). Néanmoins, les données pour les premières phasesdu Néolithique sont encore relativement imprécises.

Parmi l’ensemble des sites relativement bien documentés de la période compriseentre 6000 et 5700 BC cal, beaucoup ont livré des éléments en cette matière, maispresque toujours en quantité très limitée. Il n’y a que quelques éléments, en généraldes lamelles, dans des sites comme Ripa Tetta ou Torre Sabea, et même dans la minede la Defensola A (Tozzi 2002: 586; Collina 2009: 524; Barbazza, Briois 2003: 109;Galiberti 2005: 61). L’obsidienne est beaucoup plus abondante dans le site de Sca-muso près de Bari. Parmi les 450 éléments lithiques de la phase d’occupation Impressade ce site, on compte 18 lamelles de plein débitage en cette matière (Collina 2009:569 et 570). L’obsidienne est également présente dans d’autres sites dans des pro-

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portions inconnues, par exemple dans les niveaux Impressa de Latronico 3 (Cremo-nesi 1978b: 182; Guilaine, Cremonesi 2003: 380). Elle semble absente de plusieursoccupations. À Favella, V. Tiné argumente de façon convaincante sur le caractère in-trusif des quelques petits éléments découverts dans plusieurs structures du Néolithiqueancien (Tiné 2009a: 597). Cette matière est absente des premières phases de La Star-za, de Rendina et de Trasano mais apparaît dans les phases successives (Collina 2009:468 et 524; Tiné 2009a: 597). Toutefois dans plusieurs cas cette absence n’est peut-être que la conséquence de la faible consistance numérique des industries lithiquesconsidérées.

L’aspect macroscopique et les analyses indiquent que l’obsidienne de Lipari est laplus fréquente dans les sites de cette région, mais celle de Palmarola apparaît dansquelques occupations notamment dans les sites les plus septentrionaux, comme Tor-rente Cervaro et Ripa Tetta (Lugliè 2009; Negrino, Radi 2006; Martinelli et alii souspresse b).

Les produits les plus fréquemment documentés sont des lamelles par pression dontles dimensions suggèrent un débitage dans la main ou éventuellement à la mini-bé-quille (Negrino, Radi 2006; Pelegrin 1988). Les modalités précises de débitage ne sontquasiment jamais mentionnées, sauf pour Torre Sabea où les 7 lamelles en obsidien-ne de Lipari se caractérisent par un talon soigneusement dégagé souvent punctifor-me (Barbazza, Briois 2003: 112). À Ripa Tetta, d’après les indications de Negrino etRadi, il semble qu’au contraire la corniche du talon de deux lamelles soit conservée(Negrino, Radi 2006: 553).

Il est généralement très difficile d’établir l’état d’introduction de cette matière pre-mière dans les sites. Dans certains villages au moins, il apparaît clairement que les ha-bitants n’ont pas débité eux-même ces produits, notamment à Torre Sabea étant don-né l’absence d’éléments suggérant un débitage local, en dehors d’un éclat, et étant don-né les fortes différences dans les modalités de débitages des lamelles à la fois par la tech-nique et la préparation des talons par rapport aux débitages laminaires en silex localtelles qu’elles ont été décrites plus haut. À l’opposé, dans l’occupation impressa de Tor-rente Cervaro la présence d’un nucléus dans l’US 9, datée à 5906-5635 BC5, suggè-re un débitage dans le site (Langella et alii 2003).

Les modalités de diffusion et de débitage de l’obsidienne à cette époque montrentdonc des modalités particulièrement complexes et diversifiées.

LES CHAÎNES OPÉRATOIRES EN SILEX DU GARGANO

Caractérisation du silex

Le Gargano possède sans conteste les meilleurs gisements de silex de l’Italie méri-dionale à la fois en quantité et en qualité (Basili et alii 1995). Les formations selci-fères appartiennent à plusieurs phases géologiques. Durant la Préhistoire, le silex ex-

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ploité provenait essentiellement des formations attribuables au Lutétien (Calcaires dePeschici) et à une période comprise entre le Tithonique et l’Aptien (Maiolica) (Basi-li 2005). Dans les premiers, le silex se présente avant tout sous la forme de noduleset dans les seconds à la fois sous la forme de nodules et de plaques (Tarantini 2006:344, 2008). Selon Collina (2009: 379), il est hautement probable qu’une partie dusilex utilisé au Néolithique provenait également de la formation des Schistes à Fu-coïdes. La cartographie précise des gisements et de leurs caractéristiques restent à éta-blir. Néanmoins, l’identification de l’exploitation préhistorique de cette matière pre-mière surtout dans le nord et à l’est, mais aussi au centre et au sud du Promontoireindique que dans ces secteurs étaient disponibles des nodules ou des plaques de silexà la fois de grandes dimensions et de bonne qualité.

À ce jour, il n’existe pas de détermination macroscopique précise des différentes va-riétés de silex du Gargano. Encore dans les travaux récents, les critères macroscopiquesemployés restent très généraux, mettant notamment l’accent sur la couleur, critère pour-tant peu pertinent pour établir la provenance des silex (Affolter 2002: 20; Bressy 2003:24). Collina (2009) a entrepris un travail pionnier de description fine de ces silex, avecnotamment l’identification des microfossiles. Jusqu’à présent, en dehors des élémentsdécouverts dans des sites loin du Gargano, ce chercheur n’a pu considérer que les gi-sements situés dans la zone de Ripa Tetta, c’est-à-dire dans un secteur limité du norddu Gargano. Le silex du Gargano présente des aspects relativement variés et même avecune description macroscopique fine il est parfois délicat de le distinguer de silex pro-venant d’autres gisements. De plus, il est indispensable de pouvoir distinguer le silexissu des gisements primaires de celui issu de sources secondaires. Les gisements du Gar-gano sont en effet très étendus, et la présence de silex probablement issus de ces der-niers en position secondaire dans les alluvions des torrents, notamment dans la partieorientale du Tavoliere est hautement probable (Cassano, Manfredini 1983).

Dans le tableau 1, sont résumées les caractéristiques très générales propres aux si-lex identifiés comme garganiques. Cette description se base en majeure partie sur lesdéterminations de Collina (2009).

L’extraction minière

La description de l’exploitation du silex du Gargano au début du Néolithique com-mence nécessairement par l’évocation de l’exploitation minière de cette matière pre-mière. Parmi les 18 complexes miniers identifiés par l’équipe d’Attilio Galiberti (Ta-rantini 2005: 43), plusieurs étaient exploités dès le début du Néolithique ancien. Cet-te attribution se base à la fois sur des datations directes de charbons issus d’une de cesstructures à la Defensola A, ainsi que par la présence dans des villages Néolithique an-cien d’éléments en silex provenant de certaines mines, en l’occurrence, outre la De-fensola A, Coppa di Rischio, La Defensola B et Martinetti I et II (D’Ottavio 2001;D’Ottavio, Palmieri 2005; Tarantini 2005).

Les chambres et les galeries de la Defensola A, partiellement fouillées, ont été re-connues sur 2750 m² environ (Tarantini 2005: 50). Les datations du réseau étu-dié, qui n’est pas le plus ancien, s’échelonnent entre 6010-5727 et 5385-5216 BC

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cal6. La céramique découverte renvoie à l’impressa archaïque et est mise en parallè-le avec celle de Rendina I (Galiberti 2002: 562). Pour la phase d’occupation la plusrécente, l’absence de tessons relatifs aux cultures contemporaines du Tavoliere, com-me le Lagnano da Piede, le Masseria La Quercia, ou même les phases anciennes duPasso di Corvo (Guilaine et alii 2003) et leur rareté en général dans le Gargano po-sent la question d’une éventuelle imperméabilité de cette région à ces styles (Ca-lattini, Muntoni 2005: 35). Il est donc nécessaire d’être prudent quant à l’attribu-tion très ancienne de certains sites uniquement sur la base des styles céramiques.

Galiberti et son équipe ont clairement montré l’investissement très important qu’anécessité le creusement des mines de silex (Galiberti 2005). L’excavation des galeriesnécessitait notamment un outillage spécialisé, par exemple des lampes et des pics, etaussi une connaissance des caractéristiques de la roche encaissante, dont témoignent

Tab. 1 – Caractéristiques macroscopiques générales du silex du Gargano (d’après Collina 2009, Guilbeau 2010).

5 Date sur charbon, 6875 ± 75 BP (Langella et alii 2003).6 Dates sur charbon, 6990 ± 80 BP (Utc 1342), 6334 ± 50 BP (LTL437A, Tarantini 2005: 44, Mun-

les murs et les différents piliers de soutien visibles dans cette structure (Galiberti 2005;Binder, Perlès 1990; Babel 1997; Briois 1999). L’exploitation minière du silex au Gar-gano est très clairement une activité de très haut niveau technique.

À la Defensola A, la gestion et l’utilisation du silex extrait ne sont connues que pourla réalisation de l’outillage lié aux activités extractives dans la mine (Galiberti, Arri-ghi 2005). Aucun atelier de débitage pour la production d’éléments destinés à êtredistribués n’est connu. Ce constat n’est pas propre à ce site, mais se retrouve pour l’en-semble du Gargano toutes périodes confondues. Les ateliers de débitages sont quasi-ment inconnus et les rares exemples possibles sont à peine évoqués dans les publica-tions (Basili et alii 1995). En conséquence, les modalités de gestion et de débitage decette matière première ne sont documentées que par les éléments découverts dans lessites récepteurs.

Les sites récepteurs

En tenant compte des critères macroscopiques décrits plus haut, le silex du Gar-gano n’est apparemment pas ubiquiste dans les plus anciens sites du Néolithique endehors du Promontoire. Des éléments sûrement ou probablement issus des gisementsprimaires sont documentés dans au moins 3 sites, Ripa Tetta, Rendina I-II, La Star-za (D’Ottavio 2001; Collina 2009; Guilbeau 2010), leur présence est fortement sus-pectée dans au moins 4 autres sites, Scamuso, Torrente Cervaro, Coppa Nevigata etMasseria Candelaro (Langella et alii 2003; Sivilli 2004; Collina 2009). Dans tous lescas, leur fréquence semble limitée. Une telle matière première semble absente d’aumoins 3 villages, Terragne, Torre Sabea7, Favella della Corte (Gorgoglione et alii 1995;Guilaine, Cremonesi 2003; Tiné 2009c). Toutefois, cette affirmation reste provisoi-re car elle dépend non seulement des méthodes d’étude et d’analyse du matériel, maiségalement de la représentativité qualitative et quantitative de ce dernier par rapportaux occupations concernées.

Néanmoins, il est intéressant d’observer que les sites dans lesquels sont présents demanière certaine ou probable des éléments en silex du Gargano se situent dans unrayon de 100-150 km à partir des gisements. En outre, l’analyse des débitages lithiquesdes sites néolithiques des phases suivantes du Néolithique montre un élargissementprogressif des aires de diffusion de cette matière première sous des formes comparablesà celles du début du Néolithique ancien. Ainsi, à la fin du 5ème millénaire la présen-ce de lames par pression au levier ou par pression debout en ce silex est avérée ou sus-pectée dans des occupations de l’ensemble du centre-sud de la péninsule (sauf lecentre-sud de la Calabre) et même au-delà (Guilbeau 2010 vol. 2: 52). Au début duNéolithique, l’absence des éléments en silex du Gargano dans les sites les plus éloi-gnés des gisements est donc plausible.

toni, Tarantini 2005: 174).7 Pour ce site, il faut cependant noter la présence de quelques éléments dont la nature n’est pas précisée

réalisés dans un silex jaune cire et gris foncé parfois rubané clairement différent de celui employé pour l’en-

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Il faut enfin évoquer la possibilité que des éléments franchissent dès cette époquela mer Adriatique. À l’aube du Néolithique, les deux régions font partie du même cou-rant culturel dont témoigne la céramique impressa archaïque (Forenbaher, Miracle2005). Quelques tessons Guadone ont même été identifiés dans la grotte Marko surl’île de Hvar (Petri 2004). Or cette cavité a livré des tranchets supposés provenir duGargano ( e uk 1970, 1975). Cependant, les niveaux de provenance de ces pièces nesont pas évoqués et elles sont peut-être plus tardives, à l’image des lames par pressiontrès probablement garganiques de la Vela Spila sur l’île de Kor ula (Colombo, com.pers.).

Les lames par pression sont en effet les produits qui caractérisent les débitages ence silex. Une partie de ces supports est débitée à l’aide d’un levier.

Les lames par pression

Parmi l’ensemble des techniques de débitage des matières premières lithiques, lapression au levier est celle qui apparaît le plus tardivement au cours de la Préhistoireet celle qui témoigne des connaissances les plus élevées et de savoir-faire très impor-tants (Pelegrin 1988, 2006, sous presse). Cette technique est associée à la réalisationde lames longues à très longues, le plus souvent d’au moins 15 cm et parfois jusqu’àplus de 40 cm. De tels produits caractérisent en général les assemblages lithiques decertaines cultures de l’extrême fin du Néolithique ou du Chalcolithique de nom-breuses régions, comme l’Espagne ou le sud de la France à partir du 4ème millénaire(Gibaja et alii 2009; Collectif sous presse), ou encore la Bulgarie durant le 5ème mil-lénaire (Manolakakis 1994, 2005). Sa présence dès l’aube du Néolithique en Italie estdonc remarquable.

Les critères d’identification de cette technique sont les mêmes que pour les autresmodalités de débitage par pression, c’est-à-dire la régularité de l’épaisseur, des ner-vures et des bords, dans de nombreux cas la rectitude du profil, parfois la présenced’une ride à la base du bulbe et dans certains cas un talon trop mince pour pouvoirêtre débité par percussion. Les expérimentations effectuées par Pelegrin ont mon-tré que la pression debout à la grande béquille permettait de détacher des supportsjusqu’à 20-21 mm de large pour du silex non chauffé par un débitage au bois decervidé (Pelegrin 1988, sous presse). Au-delà de cette largeur, l’utilisation d’un le-vier est nécessaire. Or à Ripa Tetta au moins 13 lames par pression en silex du Gar-gano mesurent entre 21 et 35 mm de large, et parmi elles une dizaine dépasse 25mm de large. Elles ont donc été réalisées par pression au levier. 4 pièces seulementsont compatibles par pression debout. Les talons de ces lames se caractérisent engénéral par un angle de bord proche de l’angle droit. Ils sont facettés rectilignes oulisses et sont le plus souvent assez épais, c’est-à-dire 3,5 à 4,5 mm pour les lamesles plus larges. Ils sont soigneusement dégagés par des enlèvements aux dépens dela surface de débitage.

La forte largeur des lames par pression au levier en silex du Gargano est une ca-ractéristique qui ne se retrouve pour l’instant qu’à Ripa Tetta. Dans la phase I-II deRendina, seul site de cette période ayant également livré ce type de support, une des

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seules lames compatibles par pression au levier atteint 21 mm de large environ. Dansce site sont également présentes des lames par pression debout dans les mêmes silex(Collina 2009: vol. 2 pl. 180 par exemple).

Parmi les autres occupations, seul Favella présente au moins deux lames dont lescaractères morphométriques évoquent la pression au levier (Fuolega 2009: pl. V n.8, pl. VI n. 12). Malheureusement, les pièces concernées proviennent de niveaux af-fectés par des remaniements stratigraphiques avec infiltration de matériel du Néoli-thique récent. Il est donc possible que ces supports soient beaucoup plus récents.D’autre part, la matière première de ces pièces n’est pas mentionnée et Fuolega (2009)n’évoque jamais le silex du Gargano parmi les matières premières employées dans lesite quelle que soit la phase d’occupation. Enfin, l’éloignement important du site parrapport au Gargano rend la présence d’une telle matière première à cette époque as-sez douteuse.

De tels supports semblent absents des autre sites dont l’industrie lithique a été ca-ractérisée du point de vue technologique, comme La Starza, Scamuso et Torre Sabea(Collina 2009; Barbazza, Briois 2003).

Des lames par pression debout mais aussi sans doute par pression à la mini-béquilleseraient également présentes dans les niveaux Guadone du site de La Starza (Collina2009) et des lamelles par pression à la mini-béquille seraient présentes dans le niveauimpressa de Scamuso (Collina 2009: 569). Néanmoins, dans les deux cas il est im-possible d’établir avec certitude que le silex employé pour les petites lamelles provientdes gisements primaires du Gargano ou bien de gisements secondaires. D’autre part,les modalités d’organisation du débitage de ces produits demeurent douteuses étantdonné le très faible nombre d’éléments lithiques considérés par Collina dans les deuxsites étudiés (Collina 2009: 465, 569).

État d’introduction dans les sites

À Ripa Tetta, les analyses macroscopiques ont montré la présence de plusieurs groséclats clairement issus des gisements primaires du Gargano. Ces éléments, qui pourcertains atteignent 7-8 cm de diamètre, sont probablement issus des phases de miseen forme des nucléus laminaires par pression. Plusieurs éclats de ravivage de plan depression ont également été identifiés. De tels éclats sont présents dans la phase II deRendina, ainsi qu’à La Starza (Collina 2009).

La présence de ces derniers n’indique pas pour autant que le débitage des lames ensilex du Gargano a été effectué in situ. À Ripa Tetta, tout au moins, ils sont en effettrop rares et il n’y a pas de nucléus ou d’éclats de reprise de nucléus susceptibles d’êtreissus de la production des lames par pression au levier ou par pression debout. Cespièces ont donc très probablement été introduites dans le site sous forme de supportsbruts. Les quelques éclats documentés ont pu eux aussi être introduits sous la mêmeforme. Un raisonnement identique est probablement également valable pour les pro-duits en silex du Gargano de Rendina.

Jusqu’à présent, il est impossible de dire si les lames sont introduites entières ou sousforme de segments. L’ensemble des lames garganiques de la plus grosse série considé-

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rée, celle de Ripa Tetta, est constitué de segments qui atteignent une dizaine de cen-timètres de long au maximum (fig. 2). Aucun raccord n’a été possible.

DE RARES TAILLEURS HAUTEMENT SPÉCIALISÉS D’ORIGINE ÉTRANGÈRE

Des débitages spécialisés de haut niveau technique

La mise en place très rapidement au début du Néolithique de réseaux de diffusiond’éléments en obsidienne et en silex du Gargano est un des aspects les plus remar-quables des industries lithiques de cette période.

Le fait que de rares produits de très haut niveau technique arrivent sous formede supports bruts déjà débités dans des sites à plusieurs dizaines de kilomètres desgisements de silex indique que les débitages en silex garganiques sont spécialisés

Fig. 2 – Lames en silex du Gargano de Ripa Tetta, 1-3: pression au levier, 4: pression debout.

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au sens socio-économique (Perlès 2001: 208, note 19). Cela signifie en effet quedes individus sont spécialisés dans l’exploitation et le débitage de cette matièrepremière et redistribuent les produits de leur travail à une communauté plus lar-ge.

Le niveau technique atteint est remarquable. De l’extraction minière du silex jus-qu’au débitage par pression au levier et par pression debout, les connaissances etsavoir-faire impliqués sont extrêmement nombreux et variés. Il paraît vraisemblableque les mineurs sont aussi les tailleurs, étant donné la mention d’aires de débita-ge à proximité des mines. Ces dernières suggèrent également qu’au moins une par-tie des débitages, si ce n’est la totalité, était effectuée dans le Gargano à cetteépoque.

Des groupes constitués de quelques tailleurs seulement

Il est hautement probable que le nombre de tailleurs impliqués dans ces débitagesétait très réduit. Les travaux expérimentaux de Pelegrin (2002) ont montré que le dé-bitage des lames par percussion indirecte sur livres de beurre en silex du Grand-Pres-signy au Néolithique final entre 2800 et 2450 BC nécessitait un travail particulière-ment long de mise en forme étant donné les caractéristiques de la matière premièreet la longueur des supports qui mesuraient 25 cm de long au minimum. Pourtant, cechercheur évalue à environ 4000 le nombre de lames que 5 tailleurs et leurs appren-tis étaient en mesure de débiter en deux mois environ (Pelegrin 2002: 143). Il fautsouligner qu’il est improbable que ces lames aient pu être débitées par un grandnombre de tailleurs: l’apprentissage et la maîtrise de tels débitages nécessitent une pra-tique régulière et importante de la taille incompatible avec la réalisation de seulementquelques supports.

Au Néolithique ancien en Italie, la mise en forme des nucléus pour des lames parpression au levier, étape la plus longue et délicate des débitages, est a priori plus aiséeque celles des livres de beurre: le silex du Gargano ne présente pas les défauts de ce-lui du Grand-Pressigny et les lames obtenues à cette époque devaient probablementavoisiner 20 cm de long en moyenne, à l’image des productions plus récentes dansles mêmes gisements (Guilbeau 2010). La productivité des débitages par pression aulevier est donc au moins comparable, si ce n’est supérieure, à celle des lames par per-cussion indirecte du Grand-Pressigny. Même en tenant compte de la représentativi-té très limitée des séries archéologiques documentées en Italie méridionale, la fré-quence des lames par pression au levier semble particulièrement limitée. Le nombrede tailleurs impliqués était donc vraisemblablement très modéré: il ne s’agissait sansdoute que de quelques individus.

Des tailleurs probablement d’origine étrangère

Les connaissances et les savoir-faire impliqués dans les débitages par pression aulevier et pression debout en silex du Gargano diffèrent radicalement de ceux asso-ciés aux débitages lithiques des dernières populations mésolithiques connues en Ita-

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lie du sud. La pression debout a certes été évoquée dans des contextes castelnoviens,y compris dans le sud de la Péninsule (Collina 2009: 565, 581, fig. 184 n. 2), maiscette observation reste hypothétique et les modalités de débitage de ces pièces diffè-rent de celles des lames du Néolithique; la corniche des talons est conservée pour lesproductions mésolithiques, la corniche est supprimée pour les lames par pression duNéolithique qui en outre sont beaucoup plus larges. D’autre part, la pression au le-vier est totalement inconnue en contexte Mésolithique. Enfin, cette dernière tech-nique, employée généralement pour de longs supports, nécessite des blocs ou desplaques de matière première à la fois de grande qualité et de grandes dimensions(Guilbeau, sous presse). L’extraction minière du silex du Gargano est très probable-ment liée à l’obtention d’une telle matière première. Or aucun indice ne suggère lecreusement de mines de silex avant le début du Néolithique. D’ailleurs, cette acti-vité fait intervenir des connaissances et savoir-faire totalement inédits en Italie (Ga-liberti et alii 2003; Whithouse 2005: 552; Guilbeau 2010, sous presse). Il est donchautement probable que les tailleurs spécialisés actifs dans le Gargano à l’aube duNéolithique ne sont pas issus des dernières populations de chasseurs-cueilleurs de larégion.

À ce jour, leur origine est inconnue. Il faut toutefois souligner la présence de lamespar pression au levier et dans une moindre mesure par pression debout dans le Néo-lithique de Grèce dès 7000-6500 BC (Perlès 1990, 2004). Le silex employé provientprobablement du nord-ouest de ce pays ou du sud de l’Albanie (Perlès 2004: 10). Lamorphologie, les dimensions et la préparation des lames sont identiques à celles desexemplaires du Gargano observées notamment à Ripa Tetta. Une origine grecque destailleurs italiens est donc une hypothèse vraisemblable.

LE RÔLE DU SILEX DU GARGANO DANS LES SITES RÉCEPTEURS

Une importance pratique plus que douteuse

Comme l’obsidienne, le silex du Gargano ne semble pas avoir eu un rôle éco-nomique majeur dans les premières occupations du Néolithique du sud de la Pé-ninsule. Ces matières premières, quand elles sont présentes, n’apparaissent que sousla forme de quelques pièces (tab. 2). D’autre part, rien n’indique un investissementparticulier ou une gestion parcimonieuse des supports concernés. À Ripa Tetta parexemple, les gros éclats en silex du Gargano sont pour certains à peine retouchéset ne présentent aucun caractère particulier par rapport aux gros éclats en silex lo-caux. Plusieurs des lames sont retouchées, certaines présentent des burins (fig. 2).Dans plusieurs cas la retouche est assez profonde. Malgré tout, aucune de ces lamesne présente une retouche très investie ou ne présente les stigmates de ravivages, dereprises multiples pour diverses fonctions, contrairement à ce que Perlès observepour les lames par pression au levier en silex blond du site de Franchthi en Grècedurant le Néolithique moyen, c’est-à-dire entre 5800 et 5300 BC (Perlès 2004:145). De plus, aucun des sites concernés par la présence de produits garganiquesne se trouve dans des régions totalement dépourvues de ressources lithiques qui

Tab. 2 – Caractéristiques des industries lithiques des principaux sites du début du Néolithique considérés.

rendrait l’approvisionnement en ressources exogènes indispensable. Enfin, rienn’indique que le rôle tenu par les lames par pression au levier en silex du Garga-no à Ripa Tetta n’aurait pas pu être tenu par des lames ou même des éclats réali-sés par des techniques et des méthodes nettement moins investies.

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Le silex du Gargano et l’importance des réseaux dans la pérennité du Néolithique

L’importance de ces matières premières exogènes réside probablement avant toutdans leur rôle dans les relations sociales, ce qui est une caractéristique essentielle desdivers réseaux d’échanges du Néolithique (Perlès, sous presse). L’établissement de liensentre les villages était probablement crucial à une époque où la densité des sites et leursdimensions ne sont jamais très importantes, alors qu’ils sont répartis dans l’ensembledu sud de la Péninsule. La carte (fig. 1) qui ne présente pourtant que quelques sitesde l’Italie du Sud montre la répartition extrême des premières communautés néoli-thiques. En élargissant l’échelle, on constate la présence de telles communautés desrivages orientaux de l’Adriatique jusque sur les rivages provençaux dès la phase étu-diée ici, c’est-à-dire entre 6000 et 5700 BC cal. Les sites en question sont de dimen-sions limitées. Ainsi, pour Favella delle Corte, considéré comme un des plus grandsétablissements de cette période, V. Tiné chiffre la population entre 35 et 70 habitants,avec une plus forte probabilité pour la partie basse de la fourchette proposée (Tiné2009c: 223). Rien n’indique en outre une densité particulièrement forte de sites à tra-vers toutes les régions considérées. Il faut enfin souligner que la sédentarité des pre-miers groupes néolithiques est probablement relativement importante étant donné lamise en place de diverses cultures, et l’élevage d’espèces a priori peu mobiles commeles porcs.

Ces constatations posent problème pour la viabilité de tels groupes. Comme l’ontmontré par exemple Moore et Keegan, de telles communautés nécessitent deséchanges, notamment matrimoniaux, pour pouvoir perdurer (Moore 2001; Keegan2010). Même en considérant les échanges avec les communautés locales des dernierschasseurs-cueilleurs, en rappelant que ces derniers semblent bien rares en Italie du sud,il apparaît primordial pour les petits groupes de colons d’entretenir des relations avecd’autres groupes. La mise en place de réseaux d’échanges, avec des éléments commel’obsidienne et le silex du Gargano peut constituer un des procédés permettant d’éta-blir de telles relations.

Le cas de Favella est dans ce cadre très surprenant. Ce site se distingue par l’absencede toute preuve indéniable de sa participation à des réseaux plus larges. Outre l’ab-sence du silex du Gargano et de l’obsidienne évoquée plus haut, l’ensemble des pro-ductions matérielles, comme la céramique ou l’outillage poli est réalisé dans des ma-tériaux locaux ou régionaux (Tiné 2009a: 602). Rien n’indique cependant une oc-cupation longue de ce village. D’autre part les échanges et les relations entre les dif-férentes communautés n’ont pas nécessairement laissés de traces matérielles. De plus,il est hautement probable que le développement des débitages spécialisés et des réseauxd’échanges en silex du Gargano s’expliquent également par d’autres raisons que la mi-se en contact des différents groupes néolithiques.

Valeur des productions en silex garganique

Il semble en effet abusif d’expliquer la disjonction apparente entre l’investissementtechnique des productions en silex du Gargano et l’usage qui en est fait dans les sites

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récepteurs par la seule nécessité d’établir des réseaux de relations. Si cela avait été lecas, alors ces débitages auraient pu être beaucoup moins élaborés. Ainsi, à l’aube duNéolithique ancien dans le centre-ouest de la Bulgarie, autour de 6100-6000 BC, semettent en place des réseaux de diffusion de lames par percussion indirecte de 10-12cm de long maximum (Gatsov 2001, 2009; Gatsov, Nedelcheva 2009). Le niveautechnique atteint par ces productions est très en deçà de celui dont témoignent leslames par pression au levier en Italie méridionale. Pourtant, l’extension du réseau estd’une ampleur supérieure à celui du silex du Gargano à la même époque, sans quel’on puisse expliquer le succès des productions bulgares par les seuls problèmes d’ac-cessibilité à des ressources lithiques de qualité. À l’inverse, Perlès et ses collaborateursmontrent que l’établissement de réseaux de diffusion d’une même matière premièrene signifie pas pour autant la mise en relation indirecte de tous les sites appartenantà ce réseau: ces chercheurs montrent en effet que l’obsidienne de Mélos au début duNéolithique a probablement été acheminée et débitée par des tailleurs spécialisés iti-nérants à la fois en Grèce et dans l’ouest de l’Anatolie. Or, ces deux régions montrentde fortes divergences culturelles (Perlès et alii 2011).

Ces constations laissent perplexes sur le ou les rôle(s) précis qu’ont pu jouer les pro-ductions lithiques spécialisées dans la sphère sociale. Une des hypothèses envisageablesest que l’acquisition et la possession de ce type de produit, à l’image des autres pro-ductions exogènes et/ou fortement investies comme les éléments en obsidienne ou enroche alpine, étaient inégales au sein des communautés du premier Néolithique. Enclair, il n’existait peut-être que quelques individus au sein de chaque groupe capabled’obtenir ce genre de produits. Néanmoins, si cette idée se confirme, il faut se garderde conclure sur cette seule base à l’idée de sociétés déjà hiérarchisées. D’ailleurs, com-me l’ethnologie l’a démontré, il n’existe aucun groupe dont les membres sont stric-tement égaux (Lemonnier 1990; Testart 2005). Dans les sociétés préhistoriques, lesnuances innombrables que peuvent prendre les formes d’inégalités, jusqu’à l’établis-sement de véritables hiérarchies ne peuvent en aucun cas être perçues à travers le pris-me d’une unique production spécialisée de haut niveau technique.

Dans le cadre de cette hypothèse il serait malgré tout intéressant en renversant laperspective de savoir quelle(s) contrepartie(s) aux productions garganiques ont pu êtrejugées équivalentes en terme d’investissement, à la fois dans les connaissances, les sa-voir-faire et le travail nécessaire à leur réalisation.

CONCLUSION

L’analyse des productions garganiques à l’aube du Néolithique éclaire d’un journouveau la mise en place des premières communautés agricoles dans le sud de l’Ita-lie.

De l’extraction minière jusqu’au débitage par pression au levier, il apparaît que lesdébitages en silex du Gargano sont une activité hautement spécialisée aux mains derares spécialistes dont l’origine étrangère est hautement probable.

À l’exception des aires de diffusion qui semblent progressivement s’étendre au coursdu Néolithique, les autres aspects de ces productions montrent dès l’origine une or-

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ganisation parfaitement gérée, ce qui avait d’ailleurs déjà été indiqué pour l’exploita-tion minière de cette matière première (Galiberti 2005). L’idée d’un développementprogressif, notamment en terme d’investissement ne semble pas être de mise. Dès ledépart, les connaissances et savoir-faire impliqués sont remarquablement élevés et nechangeront fondamentalement pas au cours des siècles suivant.

Ces constatations peuvent être mis en parallèle avec les autres caractères des pre-mières communautés du Néolithique de ces régions. Il a été montré plus haut que ledéveloppement contemporains des différentes techniques et des différents aspects liésau Néolithique suggérait l’arrivée de groupes de colons. Mais, même dans le cadre decette hypothèse, il est remarquable de constater que dans tous les villages documen-tés pour cette période aucun indice ne suggère une mise en place progressive ou nerévèle des difficultés pour la mise en place de ces villages dans un nouvel environne-ment supposé méconnu, voire totalement inconnu des nouveaux arrivants. Les prin-cipales caractéristiques du Néolithique du sud de la Péninsule sont déjà présentes dèsl’origine : il existe déjà des villages fossoyés, l’économie agricole et l’élevage sont trèsbien développés, la céramique est bien réalisée. Certes, notre documentation souffred’une imprécision chronologique et les premières années de développement des dif-férents établissements nous échappent. Mais, même en considérant que ce processusait pu être très rapide comme le montrent certains exemples historiques récents (Blan-ton 2003), aucun élément ne montre d’étapes formatives de ce Néolithique. Il appa-raît donc que le processus de colonisation de l’Italie méridionale par des groupes decolons était parfaitement maîtrisé et organisé et peut-être même programmé à l’avan-ce.

La présence des tailleurs spécialisés indique que les structures sociales à l’échelle dela région considérée montraient déjà des différences dans l’organisation socio-écono-mique des groupes considérés. D’autre part la gestion et l’utilisation des éléments ensilex du Gargano indiquent leur importance dans la sphère sociale avec un rôle cer-tainement complexe.

Ce tour d’horizon ouvre donc des perspectives nouvelles pour la compréhensiondes processus de néolithisation du sud de la Péninsule. Une caractérisation fine à lafois des matières premières, des techniques de débitages et des modalités d’organisa-tion des chaînes opératoires s’avère désormais indispensable pour pouvoir préciser lesnombreux points encore flous et répondre aux nombreuses hypothèses soulevées lorsde ces recherches.

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