La limite Kimméridgien-Tithonien et l'āge des formations du Jurassique supérieur de la Dorsale...

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La limite Kimméridgien–Tithonien et l’âge des formations du Jurassique supérieur de la Dorsale tunisienne, comparaisons avec l’Algérie et la Sicile The Kimmeridgian–Tithonian boundary and age of the Upper Jurassic formations of the Tunisian Dorsale, comparisons with Algeria and Sicily Raymond Enay a, *, Pierre Hantzpergue a , Mohamed Soussi b , Charles Mangold a a UFR des Sciences de la Terre, UMR 5125 du CNRS « Paléoenvironnements et Paléobiosphère », Université Claude-Bernard Lyon-I, bâtiment Géode, 2, rue Raphaël-Dubois, 69622 Villeurbanne cedex, France b Département de Géologie, UR/99/10-04 « Environnements sédimentaires et structuraux et systèmes pétroliers », Faculté des Sciences de Tunis, Université El-Manar-II, Campus Universitaire, CP 2092, Tunis, Tunisie Reçu le 13 novembre 2003 ; accepté le 20 janvier 2004 Disponible sur internet le 28 juin 2005 Résumé La découverte de la faune de la zone à Hybonotum–Lithographicum du Tithonien basal permet, pour la première fois, de tracer la limite Kimméridgien–Tithonien dans les faciès pélagiques et de transition de la Dorsale tunisienne et de distinguer deux unités au sein de la forma- tion Béni Kleb, les calcaires gris fins et/ou pseudonoduleux du Kimméridgien–Tithonien basal et les calcaires massifs tithoniens. Dans le domaine récifal, la zone à Hybonotum n’a pas été identifiée et le Kimméridgien n’est pas séparé du Tithonien. La Fm Ressas débute plus tôt, dès l’Oxfordien supérieur, zone à Bimammatum. Le Kimméridgien–Tithonien de la Dorsale tunisienne est comparé à celui d’Algérie et de Sicile. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract The discovery of the Lowermost Tithonian Hybonotum–Lithographicum Zone allows for the first time to define the Kimmeridgian- Tithonian boundary in the pelagic and transitional facies (Béni Kleb Fm) of the Tunisian Dorsale and to divide within the formation the Kimmeridgian-lower Tithonian grey and/or pseudonodular mudstone and the massive Tithonian limestones. The Hybonotum–Lithographi- cum Zone was not identified in the reefal facies (Ressas Fm) and the Kimmeridgian and Tithonian are not divided. The Ressas Fm starts earlier, with the Upper Oxfordian, Bimammatum Zone. The Kimmeridgian-Tithonian of the Tunisian Dorsale is compared with the corres- ponding beds in Algeria and Sicily. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Stratigraphie ; Zone à Hybonotum–Lithographicum ; Kimméridgien ; Tithonien ; Dorsale tunisienne Keywords: Stratigraphy; Hybonotum–Lithographicum Zone; Kimmeridgian; Tithonian; Tunisian Dorsale * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Enay). Geobios 38 (2005) 437–450 http://france.elsevier.com/direct/GEOBIO/ 0016-6995/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.geobios.2004.01.001

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La limite Kimméridgien–Tithonien et l’âge des formationsdu Jurassique supérieur de la Dorsale tunisienne,

comparaisons avec l’Algérie et la Sicile

The Kimmeridgian–Tithonian boundary and age of the Upper Jurassicformations of the Tunisian Dorsale, comparisons with Algeria and Sicily

Raymond Enay a,*, Pierre Hantzpergue a, Mohamed Soussi b, Charles Mangold a

a UFR des Sciences de la Terre, UMR 5125 du CNRS « Paléoenvironnements et Paléobiosphère », Université Claude-Bernard Lyon-I, bâtiment Géode,2, rue Raphaël-Dubois, 69622 Villeurbanne cedex, France

b Département de Géologie, UR/99/10-04 « Environnements sédimentaires et structuraux et systèmes pétroliers », Faculté des Sciences de Tunis,Université El-Manar-II, Campus Universitaire, CP 2092, Tunis, Tunisie

Reçu le 13 novembre 2003 ; accepté le 20 janvier 2004

Disponible sur internet le 28 juin 2005

Résumé

La découverte de la faune de la zone à Hybonotum–Lithographicum du Tithonien basal permet, pour la première fois, de tracer la limiteKimméridgien–Tithonien dans les faciès pélagiques et de transition de la Dorsale tunisienne et de distinguer deux unités au sein de la forma-tion Béni Kleb, les calcaires gris fins et/ou pseudonoduleux du Kimméridgien–Tithonien basal et les calcaires massifs tithoniens. Dans ledomaine récifal, la zone à Hybonotum n’a pas été identifiée et le Kimméridgien n’est pas séparé du Tithonien. La Fm Ressas débute plus tôt,dès l’Oxfordien supérieur, zone à Bimammatum. Le Kimméridgien–Tithonien de la Dorsale tunisienne est comparé à celui d’Algérie et deSicile.© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

The discovery of the Lowermost Tithonian Hybonotum–Lithographicum Zone allows for the first time to define the Kimmeridgian-Tithonian boundary in the pelagic and transitional facies (Béni Kleb Fm) of the Tunisian Dorsale and to divide within the formation theKimmeridgian-lower Tithonian grey and/or pseudonodular mudstone and the massive Tithonian limestones. The Hybonotum–Lithographi-cum Zone was not identified in the reefal facies (Ressas Fm) and the Kimmeridgian and Tithonian are not divided. The Ressas Fm startsearlier, with the Upper Oxfordian, Bimammatum Zone. The Kimmeridgian-Tithonian of the Tunisian Dorsale is compared with the corres-ponding beds in Algeria and Sicily.© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Stratigraphie ; Zone à Hybonotum–Lithographicum ; Kimméridgien ; Tithonien ; Dorsale tunisienne

Keywords: Stratigraphy; Hybonotum–Lithographicum Zone; Kimmeridgian; Tithonian; Tunisian Dorsale

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R. Enay).

Geobios 38 (2005) 437–450

http://france.elsevier.com/direct/GEOBIO/

0016-6995/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.geobios.2004.01.001

1. Introduction

Dans le Jurassique supérieur de la Téthys méditerra-néenne, la limite entre les étages Kimméridgien et Tithoniencorrespond à la limite inférieure de la zone à Hybonotum–Lithographicum contenant les derniers Hybonoticeras dugroupe de H. (Hynonoticeras) hybonotum (Oppel).

Dans la Dorsale tunisienne, la limite Kimméridgien–Tithonien était jusqu’ici mal définie ou placée arbitraire-ment, à partir de la lithologie ou de microfaunes non carac-téristiques (Saccocoma, radiolaires). Solignac (1927) etCastany (1951, 1955) citent de nombreuses espèces d’ammo-nites du Tithonien. Pervinquière (1907) en a donné des figu-rations parmi lesquelles Hybonoticeras auberti n. sp., typedu genre (ou sous-genre) Aulasimoceras, est une forme duTithonien inférieur (zones à Hybonotum et ? à Darwini). Sansdoute une partie au moins de ce matériel a bien été récoltéeen place, mais il est toujours situé dans un ensemble de cou-ches, jamais dans une coupe détaillée.

Le Kimméridgien était également mal caractérisé avant quedes faunes du Kimméridgien inférieur soient identifiées auJ. Zaress à la partie supérieure des calcaires noduleux rouges(Ammonitico Rosso) de la formation Zaress (Balusseau etCariou, 1982 ; Soussi et al., 1999). L’épaisse série carbona-tée sus-jacente, datée seulement à sa partie supérieure pardes calpionelles, est attribuée au Kimméridgien–Tithonien(Salaj et al., 1974) ou divisée en Kimméridgien–Tithonieninférieur et Tithonien supérieur (Bonnefous, 1972) ou en« Kimméridgien » et « Tithonien » (Soussi, 2000, 2002).

Castany (1951, 1955) et Bonnefous (1972) distinguentdeux faciès devenus des formations :• un faciès marin profond à céphalopodes ou pélagique, c’est

la formation Béni Kleb de Peybernès (1992) ;• un faciès dit « récifal », devenu la formation Ressas de

Rakus (1973).Le faciès récifal des auteurs est totalement circonscrit par

le faciès pélagique (Fig. 1A) et interprété comme une plate-forme isolée de type « bahamien » par Soussi (2000, 2002)qui distingue également des séries à caractères intermédiai-res, déjà reconnues par Combémorel et al. (1985) et Memmiet al. (1989) dans leur étude du passage et de la limite Juras-sique–Crétacé de Tunisie nord-orientale : faciès de transitionplate-forme bassin et faciès marginal ou de rupture de pente.

Dans ce travail, nous individualisons pour la première foisla zone à Hybonotum (ou à Lithographicum) de la base duTithonien par des faunes en place dans plusieurs localités dela Dorsale tunisienne (Figs. 1,2). La limite Kimméridgien–Tithonien est maintenant tracée sur des données biostratigra-phiques. En corollaire, la stratigraphie du Jurassique supé-rieur est revue et précisée.

2. La zone à Hybonotum–Lithographicum et la limiteKimméridgien–Tithonien

Dans un travail antérieur, nous avons utilisé, faute de fau-nes significatives, le repère formé par « la barre précédée ouintercalée à sa partie inférieure de récurrences du faciès

Fig. 1. Cartes de situation des localités étudiées. A. Affleurements jurassiques de la Dorsale tunisienne et des Jebels satellites ; B. Localisation des coupes dansle massif du J. Zaghouan.Fig. 1. Situation maps of the studied localities. A. Jurassic outcrops of the Tunisian Dorsale and the “Satellites” Jebels. B. Situation of the studied sections in theJ. Zaghouan Mountain.

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Ammonitico Rosso » pour le « calage » des coupes (Soussi etal., 1999 : Fig. 3), revu à partir des éléments nouveaux (Fig. 2).La faune de la zone à Hybonotum accompagne toujours cetterécurrence des faciès noduleux rouges au sommet des « cal-caires gris » qui forme un talus ou une vire en retrait ou enencorbellement. Castany (1951, 1955) avait déjà remarquécette « grosse barre calcaire » et les calcaires noduleux sous-jacents.

2.1. Les localités et les faunes

2.1.1. Jebel ZaressLa localité-type de la formation Zaress (Peybernès, 1992)

est la première à avoir livré les nouvelles faunes du Tithonienbasal, d’abord dans un affleurement moins connu et jamaisétudié en détail (Zaress II), avec une série moins complèteque celle de l’affleurement classique de la cote 572 (Balus-seau et Cariou, 1982 ; Soussi et al., 1999), ensuite et aprèscorrélation des successions lithologiques, dans la coupe de lacote 572 (Zaress I).

L’affleurement Zaress II. Il est à environ 1 km au nord deZaress I, dont il est séparé par une faille qui limite deux com-

partiments inclinés vers le NNW. L’accès à partir de la pisteprincipale est facile par une piste forestière ouverte récem-ment en direction du plateau jusqu’à rejoindre un thalweg surle tracé de la faille qui sépare les deux compartiments. Lesniveaux les plus bas, des calcaires gris jaunes à verdâtres, àdébit en boules irrégulières, ont livré un Aspidoceras bituber-culé, probablement du Kimméridgien. La succession est conti-nue à partir d’un banc calcaire épais en relief (banc 3) corréléavec le banc 193 de la cote 572 (Soussi et al., 1999). La Fig. 2donne la succession détaillée sur 5,60 m. La partie inférieure(3,40 m) est formée de calcaires et de marnes noduleux rou-ges jusqu’au banc 12, ensuite les bancs calcaires en reliefsont à grain fin, gris jaune ou rosés, le caractère noduleuxpersistant seulement dans les niveaux en retrait ; la partie supé-rieure (2,20–2,30 m) débute par deux bancs épais, auxquelssuccède une série alternante régulière de calcaires à patinejaune et surfaces des bancs mamelonnées, d’épaisseur déci-métrique, le premier mètre stratocroissant, le reste plus oumoins bien visible, sans interbancs noduleux.

La faune est présente à plusieurs niveaux, variée et abon-dante dans certains bancs :

Fig. 2. Successions et localisations des niveaux fossilifères de la base du Tithonien dans les coupes du sud de la Dorsale tunisienne.Fig. 2. Successions and locations of the fossiliferous beds of the lowermost Tithonian in the sections of the southern Tunisian Dorsale.

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Fig. 3. 1a, b, Hybonoticeras (Hybonotella) cf. mundulum (Oppel). Individu presque complet; mais la fin du phragmocône n’est pas observée. Vue latérale. J.Zaress, section II, niveau 9. Tithonien inférieur, zone à Hybonotum. (FSL 142 124 ; 1a, × 1,00 ; 1b, × 2,00) ; 2, Hybonoticeras (Hybonoticeras) gr. harpepho-rum (Neumayr) - hybonotum (Oppel). Nucléus avec le tout début de la chambre d’habitation. Vue latérale. J. Zaress, section II, niveau 4. Tithonien inférieur,zone à Hybonotum (FSL 142 164 ; × 1,00) ; 3, Hybonoticeras (Hybonoticeras) cf. hybonotum (Oppel). Exemplaire incomplet avec une partie de la chambred’habitation. Vue latérale. J. Zaress, section I, niveau 194 inf. Tithonien inférieur, zone à Hybonotum (FSL 142 086 ; × 1,00) ; 4, Hybonoticeras (Aulasimoce-ras) sp. ? Nucléus légèrement déformé. a, b, vues latérales des deux faces et c, vue ventrale (FSL 142 074 ; × 1,00) ; d–f, les mêmes grossies (× 2,00). Kef elBlida, cote 620, niveau 106. Tithonien inférieur, zone à Hybonotum. Photos par Noël Podevigne, Université Claude-Bernard Lyon-I. La flèche indique le débutde la chambre d’habitation quand il a pu être observé. Le signe x indique que les clichés sont agrandis.Fig. 3. 1a, b, Hybonoticeras (Hybonotella) cf. mundulum (Oppel). Nearly complete specimen; the end of the phragmocone not observed. Lateral view. J.Zaress, section II, bed 9. Early Tithonian, Hybonotum Zone. (FSL 142 124; 1a, × 1.00; 1b, × 2.00); 2, Hybonoticeras (Hybonoticeras) gr. harpephorum(Neumayr) - hybonotum (Oppel). Nucleus with the early beginning of the living chamber. Lateral view. J. Zaress, section II, bed 4. Early Tithonian, Hybonotum

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• 2 sommet : Hybonoticeras sp ;• 3 base : Perisphinctidae indét., ? « Subplanitoides » sp ;• 4a : Hybonoticeras (Hybonoticeras) gr. harpephorum

(Neumayr) – hybonotum (Oppel) (Fig. 3(2)), Hybonotice-ras (Hybonoticeras) cf. pseudohybonotum Vigh ;

• 4 : Lytoceras sp., Holcophylloceras sp., Sowerbyceras cf.silenum (Font.), Haploceras cf. elimatum (Opp.), Neoche-toceras paternoi (Di Stef.), Taramelliceras (Tar.) sp., Peris-phinctidae indét., Aspidoceras sp., Hybonoticeras (Hybo-noticeras) sp ;

• 5 base : Holcophylloceras sp., Hybonoticeras (Hybonoti-ceras) sp., Hybonoticeras (Hybonoticeras) cf. hybonotum(Oppel) ;

• 5 milieu : Toulisphinctes rafaeli (Opp.) ;• 5 sommet : Perisphinctidae indét ;• 5/6 : Haploceras cf. elimatum (Opp.) ;• 9 : Phyllocératidé indét., Taramelliceras (Metahaploce-

ras) sp., Hybonoticeras (Hybonoticeras) cf. hybonotum(Opp.) (Fig. 4(2)), Hybonoticeras (Hybonotella) cf. mun-dulum (Opp.) (Fig. 3(1)) ;

• 10 base : Pygope janitor (Pictet), Phyllocératidé indét.,Holcophylloceras sp., ? Glochiceras sp., Paralingulatice-ras cf. lithographicum (Opp.). ;

• 10 : Phyllocératidé indét., Holcophylloceras sp., Haploce-ras cf. elimatum (Opp.), Taramelliceras (Fontannesiella)cf. et gr. prolithographicum (Font.), Tar. (Font.) cf. valen-tinum (Font.), Lithacoceras (Lithacoceras) sp., « Subpla-nitoides » n. sp. ind. (Fig. 4(3)), Physodoceras cyclotum(Opp.), Hybonoticeras (Hybonoticeras) hybonotum (Opp.) ;• ? 10 (éb.) : Taramelliceras (Fontannesiella) cf. valenti-num (Font) ;

• 11 : Lithacoceras (Lithacoceras) sp. (Fig. 4(4)), Aspido-ceras rogocznicense (Zeuschner) (Fig. 4(1)) ;

• 15 : Perisphinctidae indét.L’affleurement Zaress I (cote 572) (feuille Fkirine à

1/50 000e. Coordonnées Lambert : x = 319,500, y = 501,000) :La correspondance de la succession de Zaress II et des niveauxnoduleux rouges de Zaress I d’une part, du banc 3 de ZaressII et du banc 193 de Zaress I d’autre part, s’est imposéed’emblée, ce que les faunes ont confirmé. La récurrence dufaciès noduleux est ici moins épaisse (1,40 vs 3,40 m), maislatéralement elle s’épaissit et les calcaires lités en bancs min-ces passent à des calcaires noduleux rouges. La faune est éga-lement moins riche :• 193 sommet : Pygope janitor (Pictet) ;• 194 base : Pygope janitor (Pictet), Haploceras sp., Aspi-

doceras sp., Hybonoticeras (Hybonoticeras) cf. hybono-tum (Opp.) (Fig. 3(3)) ;• ? 194 (éb.) : Physodoceras cf. cyclotum (Opp.) ;En éboulis, dans le faciès des calcaires gris de part et

d’autre des niveaux noduleux :

• ?190–193 (éb.) : Haploceras cf. carachtheis (Opp.), Phy-sodoceras cf. cyclotum (Opp.), Paralingulaticeras cf. litho-graphicum (Opp.), « Subplanitoides » sp ;

• Sous 196 (éb.) : Pygope janitor (Pictet) et Haploceras eli-matum (Opp.), Schaireria neoburgensis (Opp.) déjà citésdans Soussi et al. (1999).

2.1.2. Cote 620, à l’E du Kef el Blidah (Feuille Zaghouanà 1/50 000e. Coordonnées Lambert : x = 341,500,y = 518,550)

Le relief de la cote 620 correspond à une unité de Jurassi-que supérieur entre deux compartiments de Lias dont il estséparé par les failles du Kef el Blidah et de Bou Gabrine(Fig. 1B). Un premier élément de coupe donne la successioncomplète de la Fm Zaress, depuis les derniers niveaux de laFm Bent Saïdane jusqu’aux « calcaires gris ». Le deuxièmeélément de coupe débute un peu au sud à partir de la falaise« tithonienne » et se développe jusqu’au sommet 620. La par-tie inférieure de la falaise est soulignée par une vire dégagéedans une récurrence du faciès noduleux rouge (Fig. 2).

La faune est moins riche qu’au J. Zaress et les individusrarement de grande taille :• 104 : Lithacoceras (Lithacoceras) sp., grande forme non

collectée ;• 104 sommet : Aptychus sp., Paralingulaticeras cf. litho-

graphicum (Opp.), Neochetoceras sp., Taramelliceras(Tar.) sp., Taramelliceras (Fontannesiella) gr. valentinum(Font)., Tar. (Metahaploceras) cf. subnudatum (Font.),Lithacoceras sp ;

• 105 (semelle du banc) : Pygope janitor (Pictet), Sowerby-ceras silenum (Font.), Paralingulaticeras cf. lithographi-cum (Opp.), Simoceras sp ;

• 106 base : Aptychus sp., Pygope janitor (Pictet), Holco-phylloceras sp., Haploceras sp., ? Aulasimoceras sp.(Fig. 3(4)) ;

• 106 sommet : Pygope janitor (Pictet) (Fig. 4(8)), Peris-phinctidae indét.

2.1.3. Cote 442, au SE du J. Staa (Feuille Zaghouan à1/50 000e. Coordonnées Lambert : x = 337,800,y = 515,800)

Castany (1951) décrit sommairement la succession etreconnaît que le « Kimméridgien et le niveau inférieur duTithonique ne sont pas caractérisés nettement ». La coupede Combémorel et al. (1985), reprise par Memmi et al. (1989),est plus détaillée, mais débute seulement avec les niveaux àChitinoidella du sommet du Tithonien inférieur. La falaise-repère est bien visible dans les pentes à l’ouest de la cote 442,inclinée régulièrement au sud jusqu’au niveau de la route deDechret-Sidi Médiane. La vire sous le surplomb est dégagéedans une récurrence des calcaires noduleux intercalés de

Zone (FSL 142 164; × 1.00); 3, Hybonoticeras (Hybonoticeras) cf. hybonotum (Oppel). Incomplete specimen with part of the living chamber. Lateral view. J.Zaress, section I, bed 194 inf. Early Tithonian, Hybonotum Zone. (FSL 142 086; × 1.00); 4, Hybonoticeras (Aulasimoceras) ? Nucleus slightly distorted. a, b,lateral views of the two sides and c, ventral view (FSL 142 074; × 1.00); d–f, the same enlarged (× 2.00). Kef el Blida, hill 620, b 106. Early Tithonian,Hybonotum Zone. Photographes by Noël Podevigne, University Claude-Bernard Lyon-I. The arrow points out the beginning of the living chamber whenidentified. The symbol x means that the photographes are enlarged.

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Fig. 4. 1, Aspidoceras rogocznicense (Zeuschner). Nucléus. Vue latérale. J. Zaress, section II, niveau 11. Tithonien inférieur, zone à Hybonotum (FSL 142 154 ;× 1,00) ; 2a, b, Hybonoticeras (Hybonoticeras) cf. hybonotum (Oppel). Nucléus. Vue latérale et ventrale. J. Zaress, section II, niveau 9. Tithonien inférieur,zone à Hybonotum (FSL 142 125 ; × 1,00) ; 3, « Subplanitoides » nov. sp. Vue latérale. J. Zaress, section II, niveau 10. Tithonien inférieur, zone à Hybonotum(FSL 142 145 ; × 1,00) ; 4, Lithacoceras sp. ? Nucléus Vue latérale. J. Zaress, section II, niveau 11. Tithonien inférieur, zone à Hybonotum (FSL 153 ; × 1,00) ;5, 6, Nebrodites hospes suteri Geyssant. Vues latérales de deux exemplaires du J. Bent Saïdane, niveau 55. Kimméridgien inférieur, zone à Platynota (FSL142 020, FSL 142 006 ; × 1,00) ; 7, Taramelliceras (Metahaploceras) cf. subnereum (Font.). Nucléus. Vue latérale. Kef el Blida, cote 620, niveau 29 milieu.Kimméridgien inférieur, zone à Platynota (FSL 142 047 ; × 1,00) ; 8, Pygope janitor (Pictet). Vue dorsale (a) et ventrale (b). Kef el Blida, cote 620, niveau106 supérieur. Tithonien inférieur (FSL 142 072 ; × 1,00). Photos par Noël Podevigne, Université Claude-Bernard Lyon-I. La flèche indique le début de lachambre d’habitation quand il a pu être observé. Le signe x indique que les clichés sont agrandis.Fig. 4. 1, Aspidoceras rogocznicense (Zeuschner). Nucleus. Lateral view. J. Zaress, section II, bed 11. Early Tithonian, Hybonotum Zone (FSL 142,154;× 1.00); 2a, b, Hybonoticeras (Hybonoticeras) cf. hybonotum (Oppel). Nucleus. Lateral and ventral views. J. Zaress, section II, bed 9. Early Tithonian,

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niveaux délités et de pélites lie-de-vin, beaucoup moins richesen faune que les autres affleurements (Fig. 2). Solignac (1927)et Castany (1951) donnent une liste d’espèces (dont les déter-minations seraient à revoir) qui traduit un mélange de plu-sieurs niveaux. Nous avons récolté :• 39 : Pygope janitor (Pictet), Perisphinctidae indét. (certai-

nement la forme citée par Castany comme « Perisphinctesrichteri Opp. », qui n’appartient certainement pas àl’espèce) ;

• 41 : Haploceras sp ;• 42 : Pygope janitor (Pictet), Haploceras carachtheis (Opp.).

2.1.4. Jebel Bent Saïdane, sur le flanc nord-est du massifde Bent Saïdane, près du douar de Bent Saïdane (FeuilleFkirine à 1/50 000e. Coordonnées Lambert : x = 309,250,y = 506,800)

La falaise-repère est mal exprimée au niveau de la coupeprincipale, mieux indiquée dans les pentes à l’ouest. Desniveaux noduleux rouges se laissent deviner au travers deséboulis, 3 m environ sous le ressaut calcaire. Ils n’ont pas étéidentifiés formellement dans la coupe principale. Les der-niers niveaux sous le ressaut calcaire (± 59) à l’ouest ontdonné P. janitor (Pictet) récolté aussi dans la coupe princi-pale avec un exemplaire incomplet de périsphinctidé, assezmal conservé.

2.2. Interprétation biostratigraphique

La zone à Hybonotum (ou à Lithographicum) est bien carac-térisée au J. Zaress, en particulier dans la coupe Zaress II, dansles niveaux 1 à 10, visibles sur une épaisseur d’au moins troismètres. En l’absence d’espèces significatives des zones enca-drantes (zone à Beckeri du Kimméridgien terminal et zone àDarwini), l’extension réelle de la zone dans le profil n’est pasconnue exactement. L’exemplaire de la Fig. 3(2) (banc 4a),par ses côtes rétroverses, parfois bifurquées, rappelle H. har-pephorum (Neum.), du Kimméridgien supérieur, mais lestubercules margino-ventraux sont bien développés commedans le groupe d’H. hybonotum. En outre, dans le banc 4anous avons récolté un grand exemplaire d’H. pseudohybono-tum Vigh, trop mal conservé pour être figuré. Dans la coupeZaress 1, la partie inférieure du banc 194 équivalent du banc4 de la coupe Zaress II, a livré H. cf. hybonotum (Fig. 3(3)).Est également considéré comme variant d’H. hybonotum,l’exemplaire de la Fig. 4(2) (Zaress II, banc 10), qui présenteune morphologie proche d’H. « interlaevigatum » Berckhe-mer mscr., selon l’interprétation de Schweigert (in Schwei-gert et al., 1996, Fig. 5d), une espèce au statut encore incer-tain, donnée de l’horizon terminal du Kimméridgien.

Les deux espèces indices de la zone à Hybonotum–Lithographicum sont associées dans le banc 10, mais la pre-mière est plus largement présente et, dans l’ensemble, la faunea un cachet méditerranéen affirmé par les nombreux Haplo-ceras, Phylloceras et Pygope janitor. Les aspidoceratidés,moins strictement méditerranéens, sont ici très fréquents, maisrarement bien conservés et déterminables.

H. hybonotum manque actuellement dans les autres gise-ments, en particulier à la cote 620. L’association est égale-ment celle de la zone à Hybonotum–Lithographicum, maiselle est dominée par des formes plus fréquentes dans la pro-vince subméditerranéenne (Allemagne du Sud et SE de laFrance) dans la partie supérieure de la zone. La présence d’unpossible Aulasimoceras et de Simoceras sp. serait l’indica-tion d’un niveau plus élevé selon Geyssant (De Wever et al.,1986), à la base de la zone à Darwini–Albertinum, danslaquelle le premier Simoceras (S. praecursor) apparaît dansl’Appenin d’Ombrie–Marche (Santantonio, 1986). Le niveaunoduleux qui a livré cette forme n’est pas en pied de falaisecomme au J. Zaress, mais intercalé dans la base de celle-ci etprobablement plus haut dans la série.

P. janitor a été citée parfois de la zone à Beckeri, maisrarement et dans des conditions discutables. Selon Geyssant(1966a) et Alméras et al. (1997), l’espèce se rencontre pluscommunément dans les niveaux du Tithonien. En Tunisie,nous l’avons toujours trouvée avec la faune de la zone à Hybo-notum. H. carachtheis est une espèce connue de tout le Titho-nien, représentée ici par le morphotype décrit de la zone àHybonotum (Enay et Cecca, 1986). L’unique ammonite du J.Bent Saïdane, associée à P. janitor, trop mal conservée pourêtre figurée, indique un âge élevé dans le Tithonien. Elle estproche des Dorsoplanitoides du Tithonien inférieur élevé,zones à Mucronatum et à Vimineus du Sud de l’Allemagne(Zeiss, 1968), corrélée avec la zone à Darwini par Enay etGeyssant (1975).

En conclusion, dans tous les profils étudiés du SW de laDorsale, qui correspondent soit au faciès pélagique (J. Zaress,J. Bent Saïdane) soit au faciès de transition plate-forme bas-sin (cotes 442 et 620 du J. Zaghouan), la limite Kimmérid-gien–Tithonien est marquée par un changement lithologique,souligné fréquemment par une récurrence du faciès nodu-leux rouge, entre :• un ensemble souvent désigné de façon informelle, les « cal-

caires gris », nécessairement kimméridgiens ;• et une série plus calcaire débutant par une barre ou une

falaise que nous avons déjà qualifiée de « falaise titho-nienne », dans laquelle apparaissent et se développent desniveaux de brèches ou/et dépôts gravitaires.

Hybonotum Zone (FSL 142 125; × 1.00); 3, “Subplanitoides” nov. sp. Lateral view. J. Zaress, section II, bed 10. Early Tithonian, Hybonotum Zone (FSL142 145; × 1.00); 4, Lithacoceras sp. ? Nucleus. Lateral view. J. Zaress, section II, bed 11. Early Tithonian, Hybonotum Zone (FSL 153; × 1.00); 5, 6,Nebrodites hospes suteri Geyssant. Lateral views of two specimens from the J Bent Saïdane, beds 55. Early Kimmeridgian, Platynota Zone (FSL 142,020, FSL142,006; × 1.00); 7, Taramelliceras (Metahaploceras) cf. subnereum (Font.). Nucleus. Lateral view. Kef el Blida, hill 620, beds 29 middle part. Early Kimme-ridgian, Platynota Zone (FSL 142,047; × 1.00); 8, Pygope janitor (Pictet). Dorsal (a) and ventral views (b). Kef el Blida, hill 620, niveau 106 upper part. EarlyTithonian (FSL 142,072; × 1.00). Photographes by Noël Podevigne, University Claude-Bernard Lyon-I. The arrow points out the beginning of the livingchamber when identified. The symbol x means that the photographes are enlarged.

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3. Le Kimméridgien–Tithonien du faciès pélagiqueet de transition

La zone à Hybonotum–Lithographicum a été reconnue seu-lement dans la partie de la Dorsale qui appartient au facièspélagique (J. Zaress, J. Bent Saïdane) ou au faciès de transi-tion plate-forme bassin (cotes 442 et 620 du J. Zaghouan).

Bien que la limite Kimméridgien–Tithonien ne peut être tra-cée avec toute la rigueur souhaitable (aucune faune certainede la zone à Beckeri du Kimméridgien terminal), l’individua-lisation de la zone inférieure du Tithonien permet de distin-guer Kimméridgien et Tithonien autrement que sur les seulesdonnées lithologiques, ce qui autorise de revoir et de préciserla stratigraphie de la série calcaire du Jurassique supérieur.

Fig. 5. Corrélation de la partie supérieure de la formation Zaress (Ammonitico Rosso) depuis les niveaux à E. berrense et des calcaires du Kimméridgien–Tithonien dans la Dorsale tunisienne, montrant l’hétérochronie de la limite entre les formations Zaress et Ressas.Fig. 5. Correlation of the Upper Zaress Formation (Ammonitico Rosso) above the E. berrense beds and the Kimmeridgian–Tithonian Limestones in theTunisian Dorsale, showing the diachronous boundary between the Zaress and the Ressas Formations.

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3.1. Le Kimméridgien du faciès pélagique

Pour Castany (1951 : p. 82), la présence du Kimméridgienest certaine, mais il « n’a pu être délimité avec précision.Ses dépôts sont peu épais et se confondent avec le Portlan-dien » (recte Tithonien) et c’est la position généralement adop-tée par les auteurs plus récents.

La limite Oxfordien–Kimméridgien et la base du Kimmé-ridgien telles que définies au premier Colloque de Luxem-bourg en 1962 (sensu Geyer, 1961), ont été reconnues pour lapremière fois au J. Zaress par Balusseau et Cariou (1982).Soussi et al. (1999) ont donné une interprétation des zonesun peu différente, mais la limite Oxfordien–Kimméridgienest restée inchangée, parce que revue conformément aux nou-velles corrélations avec la province subboréale (Schweigertet Callomon, 1997 ; Matyja et Wierzbowski, 1997) : la zone àPlanula qui, encore actuellement, termine l’Oxfordien seraitla première zone du Kimméridgien, après décision de la Com-mission Internationale de Stratigraphie sur proposition de laSous-Commission Internationale de Stratigraphie du Jurassi-que.

La zone à Planula n’est bien caractérisée qu’au J. Zaressdans les derniers niveaux de la Fm Zaress (Soussi et al., 1999,F8, niveau 182), beaucoup moins dans les autres coupes bienque des indications existent au Kef el Blidah (cote 620,niveaux 23–25). En contrepartie, la zone à Bimammatum, qui(après révision de la limite Oxfordien–Kimméridgien) termi-nerait l’Oxfordien, a été identifiée dans toutes les coupes étu-diées par l’espèce-indice de la sous-zone à Berrense. Saufdans celle de l’Aïn Zeguir (sur laquelle nous revenons plusloin), le niveau à Epipeltoceras berrense supporte les der-niers mètres des faciès noduleux rouges de la Fm Zaress (J.Zaress et cote 442 : 1,40 m ; Bent Saïdane : 2,30 m ; cote620 : 6,75 m) que nous attribuons au Kimméridgien basal(zone à Planula) (Fig. 5).

Le Kimméridgien comprend ainsi l’extrême sommet de laFm Zaress et les « calcaires gris » sus-jacents, à la partie infé-rieure de la Fm Béni Kleb, jusqu’à la récurrence du facièsnoduleux rouge, datée de la zone à Hybonotum du Tithonienbasal, assez constante à la base de la falaise « tithonienne ».Comme l’Oxfordien, le Kimméridgien est relativement peuépais et les variations d’épaisseur sont parallèles à celles dela Fm Zaress : de l’ordre de 17 m au J. Zaress, 9 m dans lacoupe ouest du J. Bent Saïdane, plus épais (20 m) au J. Staa(cote 442). Au Kef el Blidah (cote 620), compte tenu queseule la partie supérieure de la zone à Hybonotum a été recon-nue à la base de la falaise et de l’incertitude liée aux failles etaux éboulis, nous admettrons une épaisseur de l’ordre de 30 m.

Le Kimméridgien est représenté essentiellement par l’unitéinformelle des « calcaires gris », avec des récurrences du facièsnoduleux et des pélites rouges à la partie inférieure, plus richeen niveaux marneux ensuite, et formant un talus couvertd’éboulis. Le taux de sédimentation reste faible comparati-vement aux niveaux tithoniens plus nettement calcaires. Ainsile développement des « calcaires gris », déjà associés au facièsAmmonitico Rosso dans la Fm Zaress, assure la transition

avec l’ensemble calcaire du Tithonien dans les faciès pélagi-ques et de transition.

3.2. L’âge de la formation Béni Kleb, Peybernès, 1992

Outre l’identification de la limite Kimméridgien–Titho-nien, la limite inférieure de la Fm Béni Kleb est datée égale-ment par des faunes.

La localité-type fait partie des « Jebels satellites » isolés àl’ouest de la Dorsale. La série de référence, désignée par Pey-bernès dans Combémorel et al. (1985) et reprise par Memmiet al. (1989), débute par des niveaux d’âge indéterminé duKimméridgien–Tithonien avant l’apparition des calpionellesvraies de la zone A. La base de la formation n’y est pas datée(cf. Bonnefous, 1972 : p. 163) et dans la coupe de référencede Béni Kleb, les faciès noduleux rouges de la Fm Zaresssont remplacés par des calcaires siliceux à radiolaires (facièsocellé de Bonnefous, 1972 : p. 164 ; = Fm Fahs Soussi, 2000,2002), mais toujours non datés directement. C’est par réfé-rence à la succession décrite au J. Zaress par Balusseau etCariou (1982) que « la transition avec la formation Zaresssous-jacente » est donnée comme très graduelle et sa limiteinférieure datée du Kimméridgien supérieur, zone à Acanthi-cum.

Dans les localités de la Dorsale étudiées, la formationdébute par l’unité informelle des « calcaires gris » qui ne sontpas très riches en faune, mais les rares éléments réunis sontdéjà hauts dans le Kimméridgien inférieur. Au J. Zaress, leniveau 184 a livré Taramelliceras (Metahaploceras) cf. sub-nereum (Weg.) (= nereum Font.) et Nebrodites (Nebrodites)sp. aff. hospes suteri Geyssant (Soussi et al., 1999, Faune 9).Au J. Bent Saïdane, les deux affleurements des bancs 55, uti-lisés pour relier les deux éléments de la coupe décrite en 1999,ont livré la même association avec T. (M.) sp. aff. subnereum(Weg.), N. (N.) sp. aff. hospes suteri Geyssant (Fig. 4(5, 6))et N. (N.) sp. (forme macroconque). Au Kef el Blidah (cote620), N. (N.) sp. aff. hospes suteri Geyssant, trouvé latérale-ment au tracé de la coupe, est mal situé dans celle-ci, au-dessusdes derniers niveaux noduleux rouges (= 29) avec Taramel-liceras (Metahaploceras) cf. subnereum (Weg.) (Fig. 4(7)),et plus bas que les bancs 36 dans lesquels nous avons observéune empreinte de Crussoliceras à la base du banc inférieur etrécolté Tar. (Metahaploceras) cf. nodosiusculum (Font.) surla surface du banc le plus élevé (Fig. 5). Ces deux espècessont de la partie supérieure du Kimméridgien inférieur (zoneà Hypselocyclum–Strombecki).

N. hospes a une assez large répartition selon Ziegler (1959),de la zone à Divisum, sous-zone à Balderum (Malm c6) à lazone à Acanthicum (Malm d3), mais des formes attribuées àl’espèce ont été signalées dans la partie supérieure de la zoneà Platynota (Hantzpergue, 1975). Une plus grande extensionde l’espèce s’accorderait avec le fait que N. hospes est mani-festement le dimorphe microcoque de plusieurs formes macro-conques distinguées comme « espèces ». Dans le SE de laFrance, les premiers Nebrodites apparaissent également ausommet de la zone à Platynota (sous-zone à Guilheran-

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dense), toujours associés à des Metahaploceras nombreux etdiversifiés (Atrops, 1982 ; Atrops et al., 1994 ; Hantzpergueet al., 1997). Atrops (comm. orale) attribue maintenant cespremiers Nebrodites à la sous-espèce créée par Geyssant(1966b), pour les formes de l’espèce à ombilic large et côtesnombreuses. Sarti (1993) admet une seule espèce avec unelarge variabilité des caractères. En effet, la revue des formesdécrites et figurées dans la littérature ne ferait pas apparaîtrede discontinuité morphologique entre ces formes (N. hospessuteri) et celles à côtes peu nombreuses (N. hospes hospes).En l’absence d’un repérage stratigraphique rigoureux des don-nées anciennes utilisées, ces morphologies pourraient corres-pondre à une dérive au cours du biochron de l’espèce et lasous-espèce suteri aux formes anciennes de la zone à Platy-nota. L’association des premiers Nebrodites et des Metaha-ploceras date les bancs 55 de Bent Saïdane de la sous-zone àGilherandense, zone à Platynota dans le Kimméridgien infé-rieur.

En conclusion, dans les coupes du faciès pélagique (BentSaïdane, J. Zaress) et du faciès de transition (sommets 442 et620) de la Dorsale, la formation Béni Kleb débute dans leKimméridgien inférieur (zone à Platynota très probable-ment) et comprend, à sa partie inférieure, la plus grande par-tie du Kimméridgien et les niveaux de base du Tithonien, sousla falaise-repère, ensemble qui pourrait constituer un mem-bre distinct. À Bent Saïdane, les ammonites récoltées à quel-ques mètres au-dessus de la falaise tithonienne (niv. 62g),Paraulacosphinctes cf. algarensis Tav. et Moravisphinctes cf.moravicus (Opp.) sont des formes du Tithonien supérieur,zone à Microcanthum, sous-zone à Transitorius (Soussi et al.,1999 : F12). Les lames minces des niveaux BS.60 et BS.62b,vues par J. Remane, renferment des radiolaires, ostracodes,Saccocoma, Globochaete alpina et des calpionelles bienconservées mais rares. Calpionella alpina est seule présenteet l’absence du genre Crassicollaria ou de ses précurseursest remarquable, mais la présence de Saccocoma et de C.alpina est en faveur d’une datation au passage des zones A1 etA2, soit approximativement la limite entre la zone à Micro-canthum et la zone à Durangites. Ainsi le Tithonien inférieurne représenterait qu’une faible partie de l’ensemble calcairesupérieur, mais cela demande à être confirmé par de nouvel-les faunes dans plusieurs localités.

La limite supérieure n’a pas été étudiée. Elle est donnéecomme graduelle par Peybernès « dans les marnes sableusesdu Berriasien moyen–supérieur ». D’après Combémorel etal. (1985) le changement lithologique entre l’alternance mar-nes–calcaires et les marnes sus-jacentes n’est pas isochrone :depuis la partie inférieure de la zone B (Berriasien inférieur)jusqu’à la partie inférieure du Valanginien.

4. Le Kimméridgien–Tithonien du faciès récifal(J. Zaghouan NE)

La partie nord-est (poste optique) et le flanc oriental duJ. Zaghouan appartiennent au faciès dit « récifal » qui com-

prend également les jebels isolés au nord, dans l’axe de laDorsale et à l’est de celle-ci. L’ensemble Kimméridgien–Tithonien correspond à la Fm Ressas (Rakus 1973), émend.(Peybernès 1992). Dans la seule coupe de cette partie duJ. Zaghouan étudiée en détail (Aïn Zeguir), la zone à Hybo-notum n’a pas été identifiée et le Kimméridgien n’est pas dis-tingué du Tithonien.

4.1. La coupe d’Aïn Zeguir-Kef el Orma

La coupe d’Aïn Zeguir-Kef el Orma est sur le flanc orien-tal du Jebel Zaghouan (Kef el Orma Est) dans le grand ravinface au douar d’Aïn Zeghuir (Feuille Zaghouan à 1/50 000e.Coordonnées Lambert : x = 340,000, y = 519,000). AïnZeghuir est l’écriture retenue par la carte de la Tunisie à1/50 000e pour la localité parfois désignée aussi Aïn Seguira(Soussi et al., 2000).

Le grand ravin ouvert depuis Aïn Zeguir jusqu’au col entreles massifs du Kef el Orma au SW et du poste optique au NE,montre plusieurs coupes du passage entre la Fm Zaress et lescalcaires biodétritiques du faciès « récifal » (Fm Ressas). Cellesous le col, vers 910–920 m (Kef el Orma), permet une coupecomplète de la Fm Zaress, depuis la Fm Bent Saïdane jusqu’àla falaise du Kimméridgien–Tithonien.Vers 810–830 m d’alti-tude (Aïn Zeguir II) [pour la distinguer de la coupeAïn ZeguirI (= Aïn Seguira dans Soussi et al., 2000) avec les affleure-ments de Bajocien à faciès Ammonitico Rosso], un panneaufaillé fait affleurer la partie supérieure de la Fm Zaress et lescalcaires du Kimméridgien–Tithonien dont la succession esthachée par des failles ou des zones perturbées. La successionde la Fig. 5 correspond à cette deuxième coupe à partir desniveaux à Epipeltoceras berrense.

La Fm Zaress est épaisse de 13 mètres seulement. Les pre-miers niveaux de calcaires noduleux ont livré une faune duCallovien moyen. La masse de l’Ammonitico Rosso corres-pond aux deux zones à Riazi (= Transversarium) et à Fou-quei (= Bifurcatus) bien représentées par les faunes variéeshabituelles. E. berrense n’a pas été trouvé dans la coupe Kefel Orma, mais dans la coupe Aïn Zeguir II, l’espèce-indice aété rencontrée à l’extrême sommet de la Fm Zaress, dans lebanc supérieur du niveau 42.

L’ensemble calcaire sus-jacent est plus massif que les « cal-caires gris », en calcaires fins, gris, en bancs épais, intercalésde minces délits marneux. E. berrense est encore présent dansles premiers bancs de la série (base de 43). Au-dessus, uneintercalation plus marneuse de teinte rosée, à éléments cal-caires fins a livré une faune de Taramelliceras, Aspidoceraset Périsphinctidés divers, mal conservés et d’âge encore indé-terminé. Ce niveau précède des calcaires de plus en plus bio-clastiques, en bancs épais, qui forment une falaise d’une tren-taine de mètres jusqu’à une vire (sentier) dégagée dans descalcaires noduleux ou pseudonoduleux de teinte rosée, quin’ont pas livré de faune, ce qui ne permet pas d’affirmer qu’ilssont l’équivalent des niveaux noduleux du Tithonien infé-rieur. La coupe reprend après une zone perturbée (faille ?),continue sur près de 100 m d’épaisseur, jusqu’à une nouvelle

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vire avec un sentier, au niveau d’une alternance traversée pardes veines de calcite (faille ?).

En l’absence d’autres faunes, en particulier les faunes dela limite Kimméridgien–Tithonien connues dans le facièspélagique, le Kimméridgien et le Tithonien ne peuvent tou-jours pas être séparés. Les seules divisions possibles sont litho-logiques, entre les calcaires fins gris en bancs épais, à la par-tie inférieure (? « calcaires gris ») et les calcaires bioclastiquesde la partie supérieure. Cet ensemble paraît devoir être rap-porté à la Fm Ressas.

4.2. La formation Ressas, Rakus, 1973

La localité-type est un jebel de la partie nord de la Dorsaleentre le J. Zaghouan et le J. Bou Kornine de Hammam Lif.La formation est définie comme le faciès « récifal » du Titho-nien, formé à la partie inférieure par des calcaires gris finsrelayés rapidement par des calcaires gris en bancs épais oumassifs, biodétritiques, à algues et rudistes (Heterodiceras),surtout présents à la partie supérieure. La série de référenceest traversée par plusieurs failles et deux coupes différentesau moins ont servi à la construire.

À la base, le contact avec les calcaires noduleux gris ourouges (Fm Zaress) sous-jacents, attribués à l’Oxfordien–Kimméridgien, est décrit sommairement par Rakus. La par-tie supérieure de l’Ammonitico Rosso serait seule présente(prédominance des calcaires gris), mais la liste des espècescitées est hétérogène et (sous-réserve d’une révision des déter-minations) mêle des formes de l’Oxfordien supérieur au Titho-nien. Il n’est pas possible de connaître l’âge exact de la basede la formation sans une révision de la coupe de référence.

Dans la coupe d’Aïn Zeguir, la limite entre les calcairesnoduleux rouges de la Fm Zaress et l’ensemble calcaire supé-rieur correspondant à la Fm Ressas de Rakus se situe dans lazone à Bimammatum, sous-zone à Berrense. Dans cette loca-lité, la Fm Ressas débuterait dans la partie supérieure del’Oxfordien, plus précocement que la formation Béni Klebdu faciès pélagique et de transition. La limite Kimméridgien–Tithonien reste à définir et la limite supérieure de la forma-tion n’est pas connue.

5. Comparaison avec le Kimméridgien–Tithoniend’Algérie et de Sicile

Dans l’édifice de plis et de nappes nés de l’affrontementdes plaques Europe et Afrique, la Tunisie occupe l’extrémitéorientale de la chaîne tello-rifaine d’Afrique du Nord (ouMaghrébides), face à la Sicile qui la relie au prisme d’accré-tion de Calabre et aux Apennins.

5.1. Avec l’Algérie

Les synthèses de la chaîne tellorifaine de Wildi (1983) etde l’Algérie de Guiraud (1973, 1990) sont trop générales enstratigraphie pour permettre des comparaisons fines. Les suc-

cessions du Kimméridgien–Tithonien comparables à cellesde la Dorsale tunisienne sont situées sur la marge nord del’Avant-pays atlasique autochtone (Hautes plaines,Atlas saha-rien) sauf l’Ouarsenis (unités mi-telliennes de Wildi). Lesgrandes unités structurales et leurs limites sont celles de lasynthèse de Wildi (1983).

5.1.1. Hautes plaines et Atlas saharien

5.1.1.1. Massifs du Bou Rheddou et du Bechtout (Nordde Tiaret, Hautes plaines orientales). En demi-fenêtre dansles unités allochtones sud-telliennes, ces deux massifs appar-tiennent à la bordure nord de l’Autochtone. Les séries ont étédécrites par Atrops et Benest (1984, 1986).

Le faciès Ammonitico Rosso est séparé en deux ensem-bles par les « Grès intercalaires ». L’ensemble inférieur estdaté de l’Oxfordien moyen (zone à Transversarium) et supé-rieur (zone à Bifurcatus). L’ensemble supérieur appartient àla zone à Planula (Oxfordien supérieur actuellement, proba-blement Kimméridgien inférieur après révision de la limiteOxfordien–Kimméridgien), comme dans la Dorsale tuni-sienne.

Les Calcaires médians débutent dans le Kimméridgieninférieur (zone à Divisum) ou dès l’Oxfordien supérieur (vsKimméridgien basal) avec la zone à Planula et se poursuiventjusque dans le Kimméridgien supérieur (zone à Acanthi-cum). Ils sont très semblables aux « Calcaires gris » de lapartie inférieure de la formation Béni Kleb de Tunisie.

Les Marnes intermédiaires appartiennent au Tithonien infé-rieur (zone à Hybonotum) et sont corrélées avec les Ammo-nitico Rosso de la Dorsale tunisienne et les faciès marneuxde ce niveau connus en Algérie plus à l’Est (Monts du Hodna)(Aissaoui et al., 1982).

Enfin, l’ensemble calcaire supérieur (Calcaires et Dolo-mies à silex, Marno-calcaires supérieurs) est daté à son som-met par des ammonites du Tithonien supérieur (zone à Micro-canthum).

Plus au Sud, au Djebel Nador (de Tiaret) et au Dj. Chellala(Caratini, 1967, 1971 ; Atrops et Benest, 1982), les Ammo-nitico Rosso sont remplacés par des grès, puis des marnocal-caires à ammonites du Kimméridgien inférieur et, à partir duKimméridgien supérieur, s’installe la plate-forme carbona-tée du Jurassique terminal.

5.1.1.2. Monts du Hodna et région de Batna. Dans le massifdu Bou Taleb (Monts du Hodna), la coupe de l’Oued Sou-bella (Guiraud, 1973, 1990) a été revue par Aissaoui et al.(1982). Dans une série très épaisse (850 m), dominée par lesmarnes, une intercalation du faciès Ammonitico Rosso estattribuée à l’Oxfordien moyen (zone à Transversarium). Ellecorrespond probablement à l’Ammonitico Rosso supérieurdu Ravin bleu des Monts de Batna de l’Oxfordien moyen–supérieur (Bureau, 1978, 1986 ; Guiraud, 1990). Les niveauxcalcaires de la partie supérieure ont livré des faunes du Titho-nien supérieur (zones à Microcanthum et à Durangites) et descalpionelles des zones A et C (Tithonien supérieur à Berria-sien inférieur).

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5.1.2. Massif de l’OuarsenisAtrops et al. (1991) attribuent les Ammonitico Rosso à

l’Oxfordien moyen (zone à Transversarium, sous-zone àLuciaeformis). Au-dessus, les marnes et calcaires à micro-faune pélagique du Kimméridgien–Tithonien renferment uneintercalation de calcaires compacts noduleux à Chitinoidelladu Tithonien inférieur élevé (sous-zone à Dobeni).

Ainsi, le Jurassique supérieur du Bou Rheddou est prochede celui décrit de la Dorsale tunisienne, sauf que les « Mar-nes intermédiaires » sont l’équivalent de l’intercalation àfaciès Ammonitico Rosso du Tithonien inférieur. Cette der-nière pourrait être rapprochée des Calcaires compacts nodu-leux du pic de l’Ouarsenis, mais ils sont plus récents.

5.2. Avec la Sicile

Le Jurassique affleure bien en Sicile occidentale où il afait l’objet de travaux récents. Il est impliqué dans un empi-lement de nappes imbriquées qui chevauche l’avant-paysHybléen (= plateau de Raguse). La reconstruction palinspas-tique replace les différents domaines de faciès selon une pola-rité N-S entre le bassin interne et l’avant-pays Hybléen (Cata-lano et al., 2002). Le 6e Symposium International sur lesystème Jurassique (Palerme, Septembre 2002) a été l’occa-sion de présenter une mise au point récente de la stratigra-phie du Jurassique de la partie ouest de l’île (Santantonio,2002).

5.2.1. Domaine TrapanaiseLes faciès Rosso Ammonitico présentent un développe-

ment inégal des épaisseurs et des intervalles de temps repré-sentés. Sur le flanc E du Monte Inici, le Rosso Ammonitico,qui débute avec le Callovien, prend le faciès noduleux à par-tir de l’Oxfordien moyen (zone à Transversarium) et il atteintpresque le sommet du Berriasien (zone D des calpionelles)(Cecca et al., 2001 ; Cecca et Savary, 2002). Á l’W de Cas-tellamare del Golfo (Caracuel et al., 2001, 2002), le facièsRosso Ammonitico apparaît seulement avec le Kimmérid-gien inférieur (zone à Divisum) et se termine dans le Titho-nien supérieur (zone à Crassicollaria).

L’apparition d’un terme moyen siliceux dans le RossoAmmonitico du Monte Erice (Pavia et al., 2002) et au S dePalerme (Di Stefano et Mallarino, 2002) indique la transitionvers le bassin. Selon les localités, le Rosso Ammonitico infé-rieur s’étend du Toarcien ou du Callovien moyen à l’Oxfor-dien moyen, alors que le Rosso Ammonitico supérieur s’ins-talle au Kimméridgien inférieur élevé et s’arrête au Tithonieninférieur ou au Berriasien inférieur.

5.2.2. Domaines Saccense et HybléenLa coupe de Santa Anna (De Wever et al., 1986), se situe

dans le domaine Saccense (Bucefalo Palliani et al., 2002 :Fig. 53). Sur les Calcaires siliceux lités (« Radiolarites »), del’Oxfordien supérieur à Kimméridgien supérieur, viennent lesCalcaires crayeux à débit noduleux, localement silicifiés, àammonites du Kimméridgien terminal (Zone à Beckeri), du

Tithonien inférieur (de la zone à Hybonotum à la zone à Fal-lauxi) et du Tithonien supérieur (zone à Microcanthum). LeTithonien terminal (zone à Durangites) et le Berriasien infé-rieur (zone B) seraient prouvés par les associations de calpio-nelles dans la gangue de deux ammonites.

Dans le domaine Hybléen, le Jurassique supérieur estconnu par les nombreux forages pétroliers (Patacca et al.,1979). Sur les hauts fonds pélagiques, la formation Buccheri(Toarcien–Tithonien inférieur), identifiée au Rosso Ammoni-tico de Sicile W, est réduite à 30 m. Ailleurs, la formation estdivisée en trois « intervalles » dont seul le supérieur intéressele Jurassique supérieur. Au N et à l’E, le faciès est un RossoAmmonitico (Kimméridgien terminal à Tithonien inférieur).Il est remplacé au S du plateau de Raguse par des calcairesclairs à silex alternant avec des marnes versicolores. Au-dessus, la formation Chiaramonte (Tithonien supérieur–Hauterivien inférieur) débute à l’apparition des calpionellesà test hyalin (Zone à Crassicollaria).

En résumé, les séries du Jurassique supérieur de Sicile sontassez différentes de celles de la Dorsale tunisienne et d’Algé-rie, celles de l’Avant-pays Hybléen paraissant les plus pro-ches. Les séries du Jurassique de Sicile occidentale sont direc-tement liées à des paléotopographies plus différenciées à uneéchelle plus grande que celles mises en évidence en Tunisie.Elles résultent d’un contrôle structural plus important au coursdu Jurassique, dont une manifestation est la constance etl’importance des venues et intrusions magmatiques basi-ques, en particulier au Jurassique moyen, aussi mais plus rare-ment au Jurassique supérieur, dans à peu près tous les domai-nes de faciès de Sicile (Montanari, 1987).

6. Conclusions

La faune de la zone à Hybonotum–Lithographicum a étéreconnue, pour la première fois en Tunisie, dans la Dorsaletunisienne et seulement dans le faciès profond à céphalopo-des ou pélagique (Bent Saïdane, J. Zaress) incluant le facièsde transition à la plate-forme (cotes 442 et 620), qui corres-pond à la Fm Béni Kleb de Peybernès (1992). Elle est tou-jours associée à la récurrence du faciès Ammonitico Rossoau sommet des « calcaires gris », d’âge Kimméridgien, sousla falaise ou le ressaut, déjà remarqué par Castany, à la basedes « calcaires tithoniens », avec niveaux de brèches ou/etdépôts gravitaires.

Dans le domaine dit « récifal », sur le flanc oriental du J.Zaghouan (Kef el Orma, Aïn Zeguir), la Fm Ressas de Rakus(1973), équivalent de la Fm Béni Kleb selon Peybernès, débuteplus tôt et déjà dans l’Oxfordien supérieur, zone à Bimam-matum, sous-zone à Berrense. Ces différences sont directe-ment liées à la physiographie du fond marin organisé dès leJurassique moyen en zones hautes et zones effondrées. Le J.Zaghouan est et nord-est représentait, depuis le Bajocien supé-rieur, une zone haute sur laquelle la plate-forme isolée detype bahamien s’est installée dès le Kimméridgien.

L’intercalation à faciès Ammonitico Rosso du Tithonieninférieur est propre à la Dorsale tunisienne, mais les autres

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faciès du Kimméridgien–Tithonien sont proches de ceuxconnus en Algérie sur la bordure nord de l’Autochtone (Hau-tes plaines et Atlas saharien). Avec la Sicile proche, bien queles faciès Rosso Ammonitico y soient fréquents dans le Kim-méridgien–Tithonien, les différences sont plus marquées, enrelation avec un contrôle structural plus important. Un traitpaléostructural et paléogéographique majeur semble séparerla Sicile de la Tunisie et, plus largement, la chaîne tello-rifaine.

Remerciements

Travail réalisé dans le cadre de la coopération franco-tunisienne, contrat CMCU F99/1008. Remerciements à J.Remane (Université de Neuchâtel) qui a bien voulu examinerles calpionelles, à Mme A. Armand et N. Podevigne (Univer-sité Claude-Bernard Lyon-I) pour l’exécution des dessins etles prises de vue ainsi que le traitement informatique des plan-ches de fossiles, aux deux rapporteurs F. Cecca (Paris-VI) etG. Schweigert (Stuttgart) pour leurs remarques qui ont contri-bué à l’amélioration du texte.

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