La grotte sépulcrale de Humain (Marche-en-Famenne, B). Les restes humains et le gobelet...

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Notae Prae hi sto ri cae , 34/2014 : 115-12 4 La grotte sépulcrale de Humain (Marche-en-Famenne, B) Les restes humains et le gobelet campaniforme du Néolithique récent/final Caroline POLET , Eugène WARMENBOL avec la collaboration d’Elodie CARELS & Hélène DÉOM 1. Introduction La sépulture « plurielle » en grotte dont il sera question dans la présente note a été fouillée en avril 1962 par Maurice Evrard, avec l’aide de Jacques Thisse-Derouette (S., 1962), sous l’égide du « Spéléo-Lux », de Marche-en-Famenne. La grotte s’ouvre dans la falaise calcaire bordant la rive gauche du ruisseau d’Entre-Deux-Falleux, au sud du village de Humain (comm. de Marche-en-Famenne, prov. de Luxembourg, B ; Fig. 1). Le matériel conservé par Maurice Evrard, ainsi que les documents d’archives, ont été récemment communiqués à Michel Toussaint, qui en faisait immédiatement un pre- mier signalement (Toussaint, 2013). Celui-ci ne pouvait que constater que Pierre-Paul Fig. 1 – Localisation du village de Humain (comm. de Marche-en-Famenne, prov. de Luxembourg, B), avec indication (flèches rouges) du ruisseau d’Entre-Deux-Falleux, qui a donné son nom à la grotte dans la littérature. Sur un extrait d’une carte récente n° 54/7 de l’IGN.

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La grotte sépulcrale de Humain (Marche-en-Famenne, B)

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Notae Praehistoricae, 34

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La grotte sépulcrale de Humain (Marche-en-Famenne, B)Les restes humains et le gobelet campaniforme

du Néolithique récent/final

Caroline POLET, Eugène WARMENBOLavec la collaboration d’Elodie CARELS & Hélène DÉOM

1. Introduction

La sépulture « plurielle » en grotte dont il sera question dans la présente note a été fouillée en avril 1962 par Maurice Evrard, avec l’aide de Jacques Thisse-Derouette (S., 1962), sous l’égide du « Spéléo-Lux », de Marche-en-Famenne. La grotte s’ouvre dans la falaise calcaire bordant la rive gauche du ruisseau d’Entre-Deux-Falleux, au sud du village de Humain (comm. de Marche-en-Famenne, prov. de Luxembourg, B ; Fig. 1).

Le matériel conservé par Maurice Evrard, ainsi que les documents d’archives, ont été récemment communiqués à Michel Toussaint, qui en faisait immédiatement un pre-mier signalement (Toussaint, 2013). Celui-ci ne pouvait que constater que Pierre-Paul

Fig. 1 – Localisation du village de Humain (comm. de Marche-en-Famenne, prov. de Luxembourg, B),avec indication (flèches rouges) du ruisseau d’Entre-Deux-Falleux, qui a donné son nom à la grotte dans la littérature.

Sur un extrait d’une carte récente n° 54/7 de l’IGN.

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C. Polet, E. Warmenbol, avec la collab. d’E. Carels & H. Déom

Bonenfant (ULB), à qui fut remis un gobelet campaniforme fragmentaire et François Twiesselmann (IRSNB), à qui fut confié le matériel anthropologique de la grotte, n’en avaient fait que peu de cas. Un mémoire de maîtrise dé-fendu en 2012 à l’Université libre de Bruxelles (Carels, 2012, mémoire di-rigé par CP) a permis d’aborder enfin l’étude du matériel anthropologique, toujours déposé à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Ce mémoire a révélé, entre autres, la pré-sence de trois fois plus d’individus que le nombre estimé par les fouilleurs. Un intérêt renouvelé pour le matériel associé a, par ailleurs, amené la re-dé-couverte par Michel Fourny, dans les archives de Pierre-Paul Bonenfant, dé-posées dans les bureaux de la Société royale d’Archéologie de Bruxelles, de bons dessins (Fig. 2) des tessons du go-belet campaniforme (voir déjà Leclercq & Warmenbol, 2014 : 6 et fig. 4), à dé-faut des tessons eux-mêmes (mention-nés dans Bonenfant, 1969 : 53, sans qu’il précise le lieu de découverte). Il ne fait pas de doute qu’il s’agissait d’un gobelet « AOO », mais les dates au radiocarbone que nous avons fait réa-liser sur les ossements humains mon-trent, vraisemblablement, une utilisa-tion plus ancienne de la grotte !

Fig. 2 – Relevé d’une partie des tessons du gobelet campaniforme deHumain sur papier millimétré (auteur inconnu ; Archives Pierre-PaulBonenfant, Société royale d’Archéologie de Bruxelles). Éch. 1/2.

2. Résultats de l’étude anthropologique

Les anthropologues ont dénombré un total de 2667 restes humains identifiés. Parmi ces restes, on relève 2207 ossements (fragmentaires ou intacts) et 460 dents (386 perma-nentes et 74 déciduales).

Les mandibules ont permis d’estimer que le nombre minimal d’adultes s’élève à 28. Les mandibules et les humérus droits immatures s’accordent pour indiquer la présence de minimum 12 enfants. Au total, il y aurait donc eu au moins 40 individus inhumés dans cette grotte. Ce nombre est élevé : la majorité des grottes et abris-sous-roche néolithi-ques du Bassin mosan ont livré entre 5 et 15 sujets (Polet, 2011). Le site de Humain se place donc dans les rares grottes du Bassin mosan qui ont livré au moins 40 individus comme la « Caverne M » à Hastière (Namur ; N = 44 ; Vanderveken, 1997), la caverne de « La Cave » à Maurenne (Namur ; N = 59 ; Vanderveken, 1997), l’abri-sous-roche du Bois Madame à Arbre (Namur ; N = 57 ; Dumbruch, 2007) et la grotte de Sclaigneaux (Namur ; N = 58 ; De Paepe & Polet, 2007).

En conséquence du mauvais état de préservation des os coxaux, les déterminations du sexe des individus adultes ont été réalisées sur les mandibules (Ferembach et al., 1979)

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et les processus mastoïdes (Buikstra & Ubelaker, 1994 : 19-21). La première méthode révèle la présence de six hommes et de deux femmes ; la seconde, de huit hommes et de huit femmes.

L’âge au décès des adultes a été estimé sur base de l’état de la surface auriculaire (Lovejoy et al., 1985). On dénombre deux sujets décédés entre 20 et 24 ans, un entre 42 et 44 ans et deux âgés de plus de 50 ans.

L’âge au décès des enfants a été estimé sur base des stades de calcification dentaire (Hillson, 1996 : 118-147) et de dimensions des os longs et des iliums (Scheuer & Black, 2000 ; Alduc-Le Bagousse, 1988). Il y aurait ainsi : quatre individus âgés de quelques mois à 1 an, deux individus entre 2 et 5 ans, deux individus entre 4 et 9 ans, deux individus entre 8 et 12 ans, et deux individus de plus de 13 ans.

Des estimations de stature ont été réalisées à partir des longueurs de sept premiers métatarsiens gauches (Orban et al., 2000). Elles s’échelonnent entre 1,50 m et 1,64 m.

Aucune carie n’affecte les dents déciduales, mais 35 dents permanentes en sont atteintes (9,1 % ; Fig. 3). Cette fré-quence est élevée en comparaison avec l’étude de Brabant & Brabant (1962) basée sur 1256 dents provenant de sites néolithiques de Belgique et qui avance le chiffre de 5,2 % de dents cariées.

Un humérus droit présente une pathologie au niveau de l’insertion du muscle deltoïde (Fig. 4). Il s’agit probablement de l’ossification anormale d’un hématome (myositis ossificans) suite à un traumatisme (Aufderheide & Rodriguez Martin, 1998 : 26-27).

L’arthrose affecte cinq vertèbres cervicales et deux vertè-bres lombaires (Fig. 5 ; Rogers & Waldron, 1995 : 34-46). L’arthrose du rachis a été constatée dans d’autres sites néolithiques du Bassin mosan (Toussaint et al., 2001).

Deux vertèbres lombaires contiguës présentent des lésions destructives de leur plateau vertébral : inférieur pour la première (L2 ?) et supérieur pour la seconde (L3 ? ; Fig. 6). Il pourrait s’agir d’une infection (Rogers & Waldron, 1995 : 87-96).

3. Datations radiocarbone

Deux dates ont été obtenues, à notre demande (EW), par le Laboratoire de datation radiocarbone de l’Institut royal du Patrimoine artistique (Fig. 7), sur les ossements humains qui avaient été déposés à l’Institut royal des Sciences natu-relles de Belgique.

Un fémur gauche adulte a donné le résultat de 4150 + 35 BP (KIA-48288), soit, à 68,2 % de probabilité, de 2870 BC à

Fig. 3 – Caries interproximales sur une troisième molaire supérieure gauche et sur une deuxième

prémolaire supérieure gauche.

Fig. 4 – Humérus droit présentant une ossification pathologique au niveau de l’insertion du muscle

deltoïde (�). A. Vue antérieure.B. Vue latérale. C. Vue postérieure.

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2830 BC (14,7 %) ou de 2820 BC à 2800 BC (5,7 %) ou de 2780 à 2660 BC (47,8 %) ; soit, à 95,4 % de probabilité, de 2880 BC à 2620 BC (95,4 %).

Un fémur gauche d’immature a donné le résultat de 4085 + 45 BP (KIA-48289), soit, à 68,2 % de probabilité, de 2850 BC à 2810 BC (13,2 %) ou de 2750 BC à 2720 BC (3,1 %) ou de 2700 BC à 2560 BC (48 %) ou de 2520 BC à 2500 BC (3,9 %), soit, à 95,4 % de probabilité, de 2870 BC à 2800 BC (18 %) ou de 2780 BC à 2480 BC (77,4 %).

Deux autres dates ont été obtenues sur « deux ossements récupérés sur le site à l’occasion d’une visite [de Michel Toussaint] avec Philippe Lacroix ». Une phalange proximale de gros orteil droit d’un pied humain juvénile a donné le ré-sultat de 4330 + 35 BP (GrA-33903) et une phalange proxi-male gauche de main adulte (doigt 3 ou 4) le résultat de 4245 + 35 BP (GrA-33905).

Les deux dates obtenues par les présents auteurs, correspondant au Néolithique final 1 du Centre Nord de la France (Salanova et al., 2011), semblent plus anciennes (a fortiori celles obtenues par M. Toussaint et Ph. Lacroix), que le matériel céramique présenté ci-après, mais peuvent convenir au matériel lithique découvert au cours des fouilles menées par « Spéléo-Lux » au début des années 1960.

Fig. 5 – Arthrose sur cinq vertèbres cervicales (A) et deux vertèbres lombaires (B).

Fig. 6 – Lésions destructives sur le plateau inférieur d’une vertèbre lombaire (L2 ?) et le plateausupérieur de la vertèbre sous-jacente (L3 ?).

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Atmospheric data from Reimer et al (2013);OxCal v3.10 Bronk Ramsey (2005); cub r:5 sd:12 prob usp[chron]

3000CalBC 2800CalBC 2600CalBC 2400CalBC

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nKIA-48288 : 4150±35BP

68.2% probability 2870BC (14.5%) 2830BC 2820BC ( 5.9%) 2800BC 2780BC (47.8%) 2660BC 95.4% probability 2880BC (95.4%) 2620BC

Atmospheric data from Reimer et al (2013);OxCal v3.10 Bronk Ramsey (2005); cub r:5 sd:12 prob usp[chron]

3000CalBC 2800CalBC 2600CalBC 2400CalBC 2200CalBC

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Radi

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n

KIA-48289 : 4085±45BP 68.2% probability 2850BC (13.4%) 2810BC 2740BC ( 2.6%) 2720BC 2700BC (48.4%) 2560BC 2520BC ( 3.7%) 2500BC 95.4% probability 2870BC (18.0%) 2800BC 2780BC (77.4%) 2480BC

Fig. 7 – KIA-48288 : 4150 +

35 BP, prise sur un fémur adulte, et

KIA-48289 : 4085 + 45 BP, prise sur un

fémur immature.

4. Le gobelet campaniforme

Comme annoncé plus haut, nous ne possédons que les dessins du gobelet campaniforme découvert dans la grotte de Humain, ni même aucune description.

Il y avait apparemment vingt-trois tessons du même vase, presque tous non-jointifs, dont trois ou quatre fragments du bord et un autre du fond. La majorité des tessons sont décorés de lignes horizontales obtenues par impression d’une cordelette, espacées régu-lièrement (tous les 0,7 à 0,8 cm ? ; Fig. 8).

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Notons, même si nous n’avons pu étudier « physiquement » les tessons du vase de Humain, qu’à travers toute l’Europe, les gobelets sont très généralement façonnés dans une argile locale, y compris dans nos propres régions (Convertini & Querré, 1998).

Il s’avère que l’identification du matériel proposée dès 1974 par Sigfried J. De Laet (De Laet, 1974 : 210 ; répétée dans De Laet, 1982 : 315 ; voir aussi Warmenbol, 1996 : 638-639 ; 2004 : 27-28) est correcte : il s’agit, comme d’ailleurs à Wéris II (prov. de Luxembourg, B), de tessons d’un gobelet « AOO » (All-Over-Ornamented). L’ancienneté de ces gobelets, globalement datés des années 2600/2550 à 2450/2400 avant notre ère, ne semble faire aucun doute (Vander Linden, 2006 : 31-42).

Par ailleurs, les deux tessons de gobelet du Néolithique final mis au jour à Comblain-au-Pont « Trou de la Heid » (province de Liège, B) dans une grotte aux dépôts funéraires datés du Néolithique moyen (Toussaint & Becker, 1992 ; Becker & Toussaint, 1997 : 189-190), appartiennent également à la famille « AOO ».

À Wéris, plus précisément, deux tessons d’un gobelet « AOO » – sans trace du décor – sont signalés hors de l’allée couverte de Wéris I et neuf tessons d’un gobelet « AOO » ont été mis au jour dans l’allée couverte de Wéris II (Huysecom, 1981a : fig. 10, 23 et 24 ; Huysecom, 1981 b ; Toussaint, Frébutte & Hubert, 2009 : 127, 139, 224-228 et fig. 164).

Deux datations ont été obtenues récemment sur des ossements de Wéris I : 4240 + 65 BP (OxA-6457) et 4170 + 60 BP (OxA-6458 ; Toussaint, Frébutte & Hubert, 2009 : 131). Et deux sur des ossements humains de Wéris II qui livrent les dates : OxA-8956 : 4240 + 45 BP et OxA-8939 : 4180 + 40 BP (Toussaint, Frébutte & Hubert, 2009 : 213-215).

Fig. 8 – Tessons du gobelet campaniforme de Humain. Infographie : Anja Stoll, CReA-Patrimoine, ULB.

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Il s’agit, à nouveau, de dates correspondant au Néolithique final 1 du Centre Nord de la France (soit le « Gord-Deûle-Escaut »), alors que les gobelets « AOO » appartiennent au Néolithique final 2 de la même région, voisine de la Famenne (soit le « Campaniforme ancien » ; Salanova et al., 2011). Pour nos collègues français, cette étape se placerait, en gros, entre 2550 et 2450 avant notre ère et correspondrait au « premier impact du Campaniforme dans la région, avec des influences rhénanes majeures »1. Elles ont pu descendre la Meuse…

Plutôt que de réduire l’apparition de gobelets « AOO » dans des ensembles funéraires plus anciens à autant d’ « intrusions » dans des contextes du Néolithique récent 2 (soit « Seine-Oise-Marne ») ou 3, voire du Néolithique final 1 (soit « Gord-Deûle-Escaut »), il s’agit sans doute d’y voir autant de manifestations de ce que le Néolithique final 2 (soit le « Campaniforme ancien ») apporte comme changements dans un monde qui n’a rien de statique. Les études les plus récentes montrent en effet que, dès 2800/2700 avant notre ère, il y a « individualisation croissante des défunts au sein des tombes collectives », à côté de « l’apparition de tombes dimensionnées pour accueillir un ou deux corps tout au plus ». Et ce, donc, « avant les premières manifestations funéraires campaniformes » (Salanova et al., 2011 : 94).

5. Et après ?

Il s’agira, dans un avenir proche, de proposer une étude complète de la sépulture « plu-rielle » de Humain, en collaboration avec Michel Toussaint, afin de rendre compte de l’excellent travail initié en 1962 par Maurice Evrard, auquel le Musée de la Famenne rendait hommage début novembre 2014.

Notons encore, pour terminer, la mise au jour à la fin des années 1970 de deux (?) gobelets campaniformes à Arlon « La Pierre Celtique » (Prov. de Luxembourg, B), à l’occasion de fouilles menées par Guy Fairon (1981), assisté par une équipe de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, sous la direction de Daniel Cahen. Ils proviennent de la terrasse d’un abri-sous-roche au bois du Beynert (Richard, 2009 : 29) et l’un d’entre eux était un « AOO » décoré à la cordelette comme le gobelet de Humain2.

Le site pose un certain nombre de problèmes, mais des dates au radiocarbone, sur des échantillons soigneusement sélectionnés, devraient permettre d’y voir plus clair dans les deux mètres de dépôts stratifiés du site… Dans les trois mètres du « Pilier stratigraphique » de la Galerie de la Grande Fontaine à Han-sur-Lesse (Namur), nous avons, en tout cas, du Néolithique récent 2 et 3, du Néolithique final 1, mais non du Néolithique final 2 ou 3 (Van Strydonck & Warmenbol, 2012).

Remerciements

Nous remercions Thibault Cassart du Musée de la Famenne pour nous avoir fourni des informa-tions sur le site.

Michel Fourny (Société royale d’Archéologie de Bruxelles) nous a retrouvé les dessins des frag-ments du gobelet campaniforme trouvé à Humain. Marc Vander Linden (University College London, Institute of Archaeology) nous a aidés à les identifier correctement.

Nous devons aux bons soins de Mark Van Strydonck et Mathieu Boudin (IRPA-KIK), les deux nouvelles dates absolues pour la grotte de Humain.

1. À propos des « origines » du Campaniforme, voir dernièrement Vander Linden, 2013.

2. Ils sont étudiés dans le cadre d’un mémoire de maîtrise qui sera présenté par Martin Zeebroek à l’Uni-versité libre de Bruxelles l’année académique 2014-2015.

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C. Polet, E. Warmenbol, avec la collab. d’E. Carels & H. Déom

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C. Polet, E. Warmenbol, avec la collab. d’E. Carels & H. Déom

Résumé

La grotte sépulcrale de Humain a été fouillée en 1962. Le matériel est resté longtemps inédit, alors qu’il avait été confié à divers spécialistes. Les restes humains ont été récemment identifiés à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, et ils ont été sommairement étudiés dans un mémoire de maîtrise. Il s’avère qu’au moins quarante individus ont été inhumés dans la grotte, ce qui est considérable. Deux nouvelles dates au radiocarbone montrent que la grotte a été utilisée de la fin du Néolithique récent au Néolithique final 2. Un gobelet campaniforme « AOO », dont nous n’avons que les dessins, doit figurer parmi les derniers objets déposés dans la grotte.

Mots-clés : Humain, Marche-en-Famenne, Prov. de Luxembourg (B), Néolithique récent, Néolithique final, restes humains, Campaniforme.

Samenvatting

De grafgrot van Humain werd in 1962 opgegraven. De vondsten bleven lang onbestudeerd, hoewel gedeeltelijk aan specialisten toevertrouwd. De menselijke resten werden kort geleden geïdentificeerd in de collecties van het Koninklijk Instituut voor Natuurwetenschappen, en ze werden summier onderzocht in het kader van een Masterproef. Minstens veertig individuën wer-den in de grot bijgezet, en dat is voor België een groot aantal. Twee nieuwe 14C-dateringen tonen aan dat de grot in gebruik was van het einde van het Laat-Neolithikum tot in de Klokbekertijd. Een klokbeker van het AOO-type, die we enkel van tekeningen kennen, hoort waarschijnlijk tot de laatste deposities in de grot.

Trefwoorden: Humain, Marche-en-Famenne, Provincie Luxemburg (B), Laat-Neolithikum, mense-lijke resten, Klokbekers.

Caroline POLETHélène DÉOM

Anthropologie & PréhistoireDO Terre et Histoire de la Vie

Institut royal des Sciences naturelles de Belgique29, rue Vautier

BE - 1000 [email protected]

Eugène WARMENBOLElodie CARELS

Université libre de BruxellesCentre de Recherches en Archéologie et Patrimoine

Université libre de Bruxelles50, avenue F. D. Roosevelt, CP 175

BE - 1050 [email protected]