Projet de collecte de données statistiques sur les marchés ...
La contribution des technologies de l'information et de communication dans la performance des...
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IFC 4 (4th International Finance Conference)
La contribution des technologies de l’information et de
communication dans la performance des marchés
électroniques*
HAMDI Helmi1
Résumé
L’objectif de ce papier est d’analyser quelques aspects théoriques de l’économie industrielle liés aux technologies de l’information et de communication. Nous nous intéressons en particulier aux activités marchandes utilisant Internet comme endroit d’échange privilégié, c’est à dire le commerce électronique. Ce dernier est connu comme un marché parfait et sans friction, se rapprochant ainsi de l’idéal-type du marché Walrasien et de la théorie de la concurrence pure et parfaite. L’objectif de ce travail est de répondre à une série de questions telles que: Quelles sont les particularités du commerce électronique par rapport au commerce traditionnel? Quels sont les critères d’efficience des marchés électroniques? Sont-ils plus concurrentiels que les marchés physiques ? Quel est le surplus du consommateur dans ce nouveau marché digital? Enfin, quelle est la contribution de l’activité marchande électronique dans la croissance économique?
Classification JEL : D11, D83, L86
Mots clés: information, Internet, e-commerce, surplus du consommateur
* Version primaire. 1 Centre d’Analyse Economique ( CAE), Faculté d’économie appliquée, Université Paul Cézanne Aix-Marseille III, 3 avenue Robert Schumann- 13628 Aix-en-Provence Cedex 1 E-mail. [email protected].
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La contribution des technologies de l’information et
de communication dans la performance des marchés
électroniques
A change was coming upon the world, a change from era to era. The paths trodden by the footsteps of ages were broken up; old things were passing away.” J.A. Froude, History of England.
Introduction
De profondes mutations marquent la fin de ce siècle, elles se caractérisent par une série de
transformations telles que l’innovation technologique, la mondialisation de l’économie ou
encore la globalisation de leurs contenus. A l’origine de ce grand changement, les progrès des
technologies de l’information et de la communication (TIC) accélérés par la révolution
numérique et la convergence des industries de l’informatique, des télécommunications et de
l’audiovisuel. Certains économistes affirment l’entrée dans une nouvelle économie2 (Aglietta
2005, Meyer 2004, Greenspan. A 2003, etc). L’usage des TIC tend à se généraliser à un
rythme et sur une échelle qui rappelle les précédentes révolutions technologiques3.
Aujourd’hui on vit dans une économie numérique basée sur les réseaux appelée « Net
économie ».
L’objectif de ce papier est d’étudier l’hypothèse selon laquelle l’Internet est “nearly perfect
market” selon la vision de Kuttner4. Nous allons analyser dans un premier temps la révolution
technologique et l’ampleur des changements, nous développons ensuite le comportement du
2 Le mot nouvelle économie n’est pas judicieux, on l’utilise souvent pour présenter l’ampleur des changements technologiques et informationnels, notamment l’Internet, sur l’économie. Artus, P (2002) définit la nouvelle économie comme « un ensemble d’évolutions et de mécanismes : apparition des nouvelles technologies (de l’information et de la communication notamment Internet), de nouveaux biens et services liés à ces technologies, incorporation de ces nouvelles technologies dans les processus de production de l’ensemble des biens et services y compris de la “vieille économie”, réorganisation des entreprises autour de formes plus flexibles, modification de la nature des rémunérations, hausse des bourses.. ». Pour plus de détails sur ce sujet, voir Gordon R (2000), Boyer (2001), Greenspan (2001), Cette et al etc.. 3 La première révolution industrielle se caractérise par l’invention de la machine à vapeur, la deuxième est relative à l’invention de l’électricité celle du chemin de fer. 4 Kuttner, Robert. 1998. “The Net: A Market Too Perfect for Profits.” Business Week, May 11: 20.
3
consommateur face à une économie mieux informée et plus diversifiée. Nous allons modéliser
sa nouvelle stratégie de choix, sa prise de décision et son surplus dans le marché électronique.
Dans un deuxième temps, nous allons analyser la contribution de ces TIC dans la performance
de l’activité marchande et leurs apports dans la croissance économique.
I- L’implantation de l’Internet dans l’activité marchande
L’Internet a connu un succès éclatant durant ces dernières années, cette incroyable réussite
prend ses origines grâce à la diversité et la richesse des informations disponibles -qui
concernent souvent les marchés, les entreprises et les services- et à l’attractivité des services
offerts par le réseau. En effet, du web au courrier électronique en passant par des forums de
discussion, les internautes n’ont que l’embarras du choix quant à l’utilisation qu’ils
souhaitaient faire de ce nouveau média. De fait de son caractère captivant et de sa nature
mondiale, le continu de l’Internet est d’une richesse inouïe.
1- Le commerce électronique par Internet : continuité et rupture des révolutions
commerciales antécédentes
Certains auteurs (Bakos 1997, Bailey 2002, Brynjolfsson E & Smith M. D 2002) insistent sur
le fait que Internet et plus généralement les technologies de l'information et de la
communication (TIC) sont à l'origine d'une nouvelle révolution commerciale.
Le mot révolution signifie un changement important et rapide dans la vie d'un peuple,
l’explosion des TIC dans l’économie durant ces dernières années représente une vrai
révolution : leur vitesse de diffusion est impressionnante, elles ont modernisé nos modes de
vie et elles ont bouleversé la structure de certains secteurs de l’économie (médecine, travail,
finance, agriculture…). Cette révolution a par conséquence engendré une plus value et une
amélioration de la performance du système économique en général. Greenspan (1996)
affirme5 que “We are living through one of those rare, perhaps once-in-a-century
events....The advent of the transistor and the integrated circuit and, as a consequence, the
emergence of modern computer, telecommunication and satellite technologies have
fundamentally changed the structure of the American economy.”
5 Declaration d’Alan Greenspan devant le “U.S. House of Representatives Committee on Banking and Financial Services”, Juillet 1996
4
L’introduction de l’Internet dans l’activité commerciale est une nouveauté6, le commerce
électronique ne l’est pas. Il s’agit tout simplement d’une nouvelle méthode de pratique du
commerce. Hier, il a été basé sur les réseaux téléphoniques, avant hier sur le contact physique,
aujourd’hui le commerce est électronique et pratiqué sur le Net, il serait donc erroné de le
considérer comme une révolution car il existe déjà depuis quelques années sous différentes
méthodes, surtout pour les français qui connaissent cette forme électronique depuis les années
70 avec la découverte du Minitel7.
Néanmoins, Internet est un système plus performant, plus rapide, plus efficace et moins
onéreux que le Minitel. On peut d’ailleurs le qualifier de « Minitel contemporain » puisque
son rôle principal est de moderniser l’activité commerciale
Brousseau (2001) dit : « La Toile n'est plus le support d'un marché global totalement intégré,
mais devient un média additionnel, utilisés par les opérateurs traditionnels pour diffuser de la
publicité, "rabattre" la clientèle, fournir de manière moins coûteuses certains services
additionnels, gérer de manière plus dynamique des catalogues et des tarifs, etc. »
L’introduction de l’Internet dans l’activité marchande est considérée comme une continuité8
de ses précurseurs Minitel et téléphone. Il a donc renforcé l’efficacité de l’ancienne forme
commerciale électronique, il a minimisé les coûts des transactions, et a mis les internautes les
plus lointain de la planète en contact face à face. Il devient alors un facteur de coalition
sociale9, un endroit de liberté d’expression par excellence.
6 Mais il est loin d'être le seul vecteur de développement du commerce électronique. 7 Il s’agit d’un petit boîtier, avec écran et clavier incorporés, qui siège aux côtés du téléphone des entreprises et domiciles et qui sait souvent remplacer le bottin téléphonique, mais aussi le catalogue de vente à distance. 8 La véritable innovation par rapport au Minitel, concerne l'intégration complète des processus de commerce électronique par le réseau. L'Internet permet en effet de consulter de l'information multimédia numérisée, d'effectuer des transactions commerciales numérisées, et surtout de recevoir des produits numérisés directement sur son terminal. Cette intégration est une révolution : même si elle s'inscrit dans la continuité de phénomènes qui ont plus de 30 ans, elle ouvre réellement de nouveaux horizons. Brousseau; E (2001) rajoute : « L'innovation – indéniable – d’Internet en matière de commerce électronique tient essentiellement aux technologies de l'Internet Protocol (TCP/IP, inventé au début des années 70) et au World Wide Web (WWW, inventé au début des années 90). » 9 Dans le domaine du commerce électronique, les internautes constituent désormais une véritable communauté avec ses propres codes de bonne conduite, la nétetiquette, ses lieux de rencontre avec les très populaires forums de discussions
5
Figure n° 1 : nombre de pays connectés à l’Internet
Source Base de données «Indicateurs des télécommunications dans le monde» de l’UIT.
Depuis l’invention de l’Internet, les transactions en ligne ont fourni aux entreprises l’occasion
d'amplifier leurs activités marchandes, ce phénomène a fait apparaître le commerce
électronique. Ce dernier est par essence un commerce mondial, il permet de mettre en relation
des individus, vendeurs comme acheteurs, qui vivent dans un unique monde virtuel, une sorte
de « village planétaire » dans une route de l’information.
Figure N°2 : La croissance du volume des transactions en BtoB et BtoC
à l’échelle mondiale
Source : Jean-Michel YOLIN 2003 : Internet et PME : mirage ou opportunité ?
6
La découverte de l’Internet et des services qu’il offre a permis aux entreprises d’en profiter
dans ces relations marchandes et commerciales mais aussi dans des transactions avec d’autres
partenaires dans le monde entier. C'est un phénomène qu'une grande entreprise ne peut se
permettre de négliger aujourd'hui, de peur d'être dépassée demain par ses concurrents.
2- Commerce électronique et nouvelle physionomie du marché10.
Dans notre économie actuelle, l’Internet est devenu un marché « virtuel » qui a rempli les
conditions d’existence d’un marché traditionnel, c’est à dire dans lequel se confrontent
aisément des acheteurs (internautes) et des vendeurs (les entreprises digitales) à travers des
réseaux dans le but est de faire l’échange11. L’échange est un caractère fondamental du
cybercommerce.
L’Internet permet de mettre en place des mécanismes de coordination afin de faciliter la
gestion de ce nouveau type de marché, il permet également d’offrir des catalogues (appelé
encore menus) et autres répertoires, de simplifier l’exécution des transactions, d’assurer leur
sécurité voir leur confidentialité.
Le commerce électronique piaffe aujourd’hui les socles du commerce traditionnel, les
avantages que nous offre sont innombrables : on assistera à la création de nouvelles branches
d’activités, de nouveaux produits et services, de nouvelles méthodes de livraison des produits
et des prestations, de nouveaux modèles commerciaux et de nouveaux processus. Ces
changements, à leur tour, pourraient avoir des répercussions sur le rendement de l’économie
dans son ensemble, c’est à dire la croissance économique, la productivité, les prix et l’emploi.
1- Efficacité de l’Internet en tant qu’un nouveau système d’information
En économie, l'information est une arme fondamentale et un avantage adéquat et certain, mais
elle demeure une source rare et chère12. Avec la naissance de l’Internet tout va changer,
10 Selon les experts de l’ OCDE (1999) p 83 l’échange électronique “is changing the way firms to compete and market players interact, as well as changing the size and nature of marketplace”“ 11 Internet renforce a priori la transparence des marchés : les acheteurs potentiels peuvent facilement rechercher l'ensemble des fournisseurs possibles, trouver l'information souhaitée, négocier les conditions de la transaction éventuelle, organiser les enchères ou tout autre forme d'achat, conclure une transaction et la régler ; les fournisseurs peuvent afficher leur catalogue, leur tarif, leurs références 12 C’est vrai que grâce à des intermédiaires qu’un consommateur peut avoir quelques renseignements sur les prix ou les produits du marché physique mais il faut payer des coûts d’informations et des transactions.
7
l'information est devenue disponible à tous sans aucune discrimination, elle devient abondante
et riche, réduisant l'incertitude et l’aléa moral en apportant du nouveau: du décisif.
L'information13 économique tend ainsi à l'universalité, l'immédiateté et, dans une moindre
mesure, à la crédibilité14.
En réduisant les coûts de recherche et en facilitant la circulation de l’information, l’Internet
pourrait donc aboutir en pratique à un transfert de pouvoir des producteurs vers les
consommateurs et rendre plus difficile pour les entreprises le maintien de prix élevés
a- Dispersion de l’information et transparence du marché électronique
L’information a amplifié le niveau de la transparence du marché (Tapscott &Ticoll, 2003),
elle a augmenté la capacité des acheteurs, des vendeurs et des intermédiaires à mieux
comprendre le processus du marché. Cette transparence concerne essentiellement le produit -
c’est à dire les informations sur les caractéristiques et la qualité du produit- et le prix, c’est à
dire les informations sur le prix du marché y compris l’historique des natures des transactions
passées.
Malgré la rareté des études qui traitent le comportement du consommateur face à un marché
électronique transparent, nous allons quand même défendre l’idée selon laquelle une
information crédible et une transparence élevée du marché peuvent accroître le surplus du
consommateur.
a-1- Transparence sur le produit
Dans un article de 1970 écrit par Akerlof15, le prix Nobel nous dit que pour soutenir les
principes fondamentaux d'un marché sain, il faut que les asymétries d’information entre les
acheteurs et les vendeurs soient réduite aux maximum.
13 Il ne faudrait toutefois pas en déduire que l’information est parfaite au sens strict. Outre l’information peu rarement être considérée comme complète, il demeure des coûts de fouillis liés à la multiplication des informations disponibles sur le Web et au nécessaire apprentissage dans l’utilisation des moteurs de recherches d’informations 14 En absence d’information crédible sur le produit, le marché ou l’entreprise en question risque de s’effondrer pour des raisons de réputation, le consommateur peut diffuser ses points de vues au public. 15 Akerlof, G. A (1970). “The Market for Lemons: Quality Uncertainty and the Market Mechanism,” Quarterly Journal of Economics, 84(3), 488-500.
8
La baisse des coûts de recherche de l’information sur le produit et la qualité du produit a
amélioré l’efficience du marché électronique et a décampé du risque de sa défaillance (market
failure, Bakos 1997). L’information a accru la confiance du consommateur envers le
cyberespace.
Les études de Brynjofsson et alli (2003) montrent que la croissance de la variété de produit
offerte par les librairies en ligne engendre un accroissement de surplus du consommateur qui
lui apporte une satisfaction remarquable, en conséquence le magasin va être connu par sa
qualité du service et du produit donc une bonne réputation, d’ou en résultat une augmentation
du chiffre d’affaire, un gain de productivité et une croissance économique générale.
La transparence sur le produit concerne essentiellement les entreprises qui présentent leurs
marchandises sur le Web, l’industrie hôtelière représente le meilleur exemple, pour faire une
réservation dans un hôtel au Japon, par exemple, l’intéressé peut visiter le site Web de cette
entreprise, puis visiter les chambres, regarder les tarifs, négocier le cas échéant, puis choisir
selon les disponibilité de l’entreprise. On dit que le marché hôtelier (et notamment cet hôtel)
est transparent si et seulement si au moment de l’arrivée, le client trouvera la même chambre
de même gamme qu’il a désigné dans le pays de départ, c’est à dire sans trouver des surprises
décevantes.
En conclusion, la jouissance du consommateur dépend du service offert par l’entreprise
numérique et de son degré de transparence sur les produits présentés. L’accroissement de la
valeur ajoutée de cette dernière dépend aussi de la confiance du consommateur, d’ou une
interaction entre les deux parties afin de garantir un surplus général.
a-2 - Transparence sur le prix
A la différence du commerce traditionnel, le prix de commerce électronique n’est toujours
pas une donnée ex-ante, il n’est pas déterminé par le mécanisme du marché, mais par d’autres
techniques telles que les achats groupés16 et le recours aux enchères17; or les coûts de
recherche de l’information et les coûts de stockage sont plus faibles sur le web, on doit donc
s’attendre à des prix moins élevés. Ainsi, les prix du commerce électronique devraient a
priori être plus bas et moins dispersés que sur les marchés physiques (Bakos, 1997).
16 Dont le principe est d’obtenir des réductions de prix en fonction du nombre de personnes qui choisissent d’acheter bien donné pendant une certaine période 17 Il existe des sites ou les ventes sont uniquement aux enchères, le but est de capter le maximum de surplus de l’échange).
9
Figure 3: Histogramme de la variation du prix des livres Source: Brynjolfsson et Smith (1999).
Figure 4 : Histogramme de la variation du prix des CD Source: Brynjolfsson et Smith (1999)
A ce jour toutefois, les informations empiriques disponibles sont contrastées. Certaines des
premières études ont montré que les prix des biens vendus via Internet étaient en général plus
élevés que ceux des produits équivalents auprès des détaillants traditionnels. Une étude
empirique 18aux les Etats-Unis portant sur les prix de vente des CD et livres entre 1998 et
1999 dans les deux marchés ( électronique et traditionnel) a été réalisé par Brynjolfsson et
Smith (1999), les auteurs ont montré que dans la moyenne, le prix via l’Internet est
18 Pénard et ali ont fait la même étude (uniquement pour la vente des CD) pour le cas français, ils ont trouvé que le prix du marché électronique est moins élevé que le prix du marché traditionnel (en moyenne 16.49 du e-commerce et 17.70 en moyenne chez des commerçants ordinaires), les auteurs ont insisté sur l’ampleur de la dispersion des prix dans le commerce électronique.
10
approximativement 16% inférieur que celui du marché conventionnel, après un ajustement du
coût du transport et des taxes locales, ils ont montré que le prix moyen dans le commerce
électronique est 9% inférieur pour les livres et 13 % pour les CD. On peut dire donc que le
prix « électronique » est plus bénéfique, cela va engendrer une sorte de concurrence par le
prix entre les deux marchés.
b- Circuit de distribution et désintermédiation
Avec le développement du commerce électronique, les canaux intermédiaires de production et
de distribution sont limités voire supprimés, impliquant un développement parallèle
dynamique des structures de logistique. Les effectifs nécessaires et les coûts inhérents à cette
coordination sont donc profusément réduits. Les gains d’efficience apportés par cette
innovation sont typiquement des gains de productivité globale des facteurs.
« Certains imaginent déjà une économie globale entièrement interconnectée ; dans laquelle
n’importe quel demandeur pourrait être mis en relation directe et instantanée avec n’importe
quel offreur potentiel, située en n’importe quel point de la terre. A terme, les intermédiaires
tendraient à disparaître. Cette accessibilité aux marchés électroniques est, comme on le sait,
indépendante de la localisation de l’agent qui souhaite effectuer les transactions : il n’y’a
donc pas plus ici de distorsions spatiales qui viendraient modifier le fonctionnement d’une
économie pur » Arena R (2003).
Selon Palmer, Bailey et Faraj19, le commerce électronique accroît le marché local des
entreprises (surtout des plus petites) et permet de contourner les réseaux de distribution
traditionnelle et de commercer directement, c’est-à-dire sans intermédiaire, avec les
consommateurs, peu importe où ils se trouvent.
Le processus de désintermédiation20 est bénéfique pour le consommateur, car – logiquement-
il doit payer moins cher que le marché traditionnel, il reçoit une marchandise nouvellement
produite et de meilleure qualité.
Dans ce qui suit nous allons examiner cette hypothèse afin de dégager le circuit de
distribution le plus efficace.
19 Jonathan W. Palmer, Joseph P. Bailey et Samer Faraj. 2000. The Role of Intermediaries in the Development of Trust on the WWW: The Use and Prominence of Trusted Third Parties and Privacy Statements. Université du Maryland [en ligne]. http://www.ascusc.org/jcmc/vol5/issue3/palmer.html. 20 La désintermédiation a été accompagnée par la présence de nouveaux intermédiaires, portant notamment sur l’information sur les biens, ces nouveaux acteurs s’appellent les infomédiaires.
11
b-1 Cas d’une entreprise traditionnelle
Dans un marché traditionnel, le circuit de distribution est très long, il nécessite le passage par
plusieurs intermédiaires comme l’indique la figure ci-dessous.
Figure 5 : Intermédiation sur le marché traditionnel
P (1+i) =P1
P1 (1+a) =P2
P2 (1+b) =P3
En effet, soit un producteur qui offre sur le marché une (quantité de) marchandise notée M
dont le coût de production est évalué à P u.m. L’entrepreneur rationnel maximise son profit
sous sa contrainte budgétaire, pour tirer des bénéfices sur la vente totale (notés Q1), il faut que
le prix de vente soit supérieur au prix de production (coût de production). Il vendra donc M
aux grossistes avec un prix P > P, soit P1 = P (1+i), i est le gain en pourcentage. La
passation de la marchandise et l’exécution de la transaction prend un temps t1.
Les grossistes, quand-ils reçoivent la marchandise en question, ils désirent la vendre aux
commerçants en vue de dégager des bénéfices noté Q2, pour ce faire il faut que le prix de la
vente soit supérieur au prix d’achat (P2> P1). Donc, cette même marchandise va être vendue à
un prix P1 (1+a) on l’appelle P2, a est le taux de bénéfice que le grossiste veut exercer lors
de la vente. L’opération de vente prend un temps t2.
Producteur Q : production
Grossistes
Distributeurs (commerçants, détaillants)
Le consommateur
t1
t2
t3
12
Les commerçants de leurs part, quand-ils recevront la marchandise M (ou un part de M), il
désireront la vendre21 en dégageant des bénéfices on note Q3, ils vont alors lui imposer un
prix P3>P2>P1, avec P3 =P2 (1+b) et b est le taux de bénéfice anticipé. La durée de
l’opération est t3.
En résumé;
Producteur--------t1----------grossiste
P (1+i) =P1
Grossiste-----------t2---------détaillant
P1 (1+a) =P2
Détaillant--------t3---------consommateur
P2 (1+b) =P3
Le consommateur reçoit la marchandise M, et paye un prix final :
C
TP = P (1+i) (1+a) (1+b)
Le temps total consacré à cette transaction est:
32
3
11 ttttt
ii ++==�
=
Le temps de la transaction peut augmenter suite à un accroissement du nombre des
intermédiaires. S’il y’a N participant, le nombre de lien est de N-1, le temps total de la
transaction devient
�−
=
=1
1
n
iitt
21Les commerçant vendent la marchandise en question soit en détaille, soit en gros, ceci dépend de la nature de ce bien.
13
Le producteur a un marchandise vendue équivalent à Q1=P1.M, qui a pris un temps t=
t1+t2+t3
La valeur de la marchandise vendue par les grossistes est Q2=P2M, t= t1+t2
Le surplus est Q1- Q
La valeur de la marchandise vendue par le détaillant Q3=P3.M, elle a pris un temps t= t1 le
surplus de détaillant est Q2 -Q1
Durant cette succession, la quantité de marchandise en circulation est Q=Q3, et la somme du
temps moyen pondéré est:
[ ])()(
)())(()(
23121
32332123211
QQQQQtQQttQQtttQ
tmoyen −+−+−++−+++
=
�−
=
=1
1
1 n
iiiMoyen tQ
Qt
b-2 Cas d’une entreprise « Pure Players »
Le commerce électronique inverse la logique habituelle de distribution et de livraison des
marchandises, il donne la chance aux producteurs et aux consommateurs de se rapprocher l’un
de l’autre. Il devient un facteur de cohésion social par excellence.
En achetant une marchandise M à un prix P chez l’entreprise numérique, le consommateur
payera, CvP = M VP , VP est le prix de vente de l’entreprise virtuelle. Le temps consacré à la
transaction est t = t1
14
Figure 6 : Intermédiation en marché électronique
T = t1
On remarque que le circuit de distribution du commerce électronique est beaucoup plus rapide
que celui du commerce traditionnel, Il est rentable pour le producteur puisqu’il lui permet
d’économiser des coûts exorbitants qui sont indispensables sur le marché traditionnel.
Le e-commerce est aussi bénéfique pour le consommateur puisqu’il gagnera du temps, et
payera a-priori moins cher :
C
vP < CTP
Les outils électroniques développés sur Internet améliorent considérablement la capacité des
entreprises à mener de telles politiques. Celles-ci sont désormais capables d’accumuler de
l’information sur un client pour déterminer ses préférences, deviner son pouvoir d’achat, et
fixer en conséquence le prix qui lui sera proposé. Le client quant à lui s’est devenu plus
proche de l’entreprise quelle qu’elle soit -pure player ou brick and mortar-, donc sa confiance
envers la monétique augmente, ses choix s’améliorent, son budget sera bien géré et enfin sa
prise de décision devient infaillible.
Le commerce électronique paraît donc comme une excellente opportunité pour les deux
parties mais aussi une chance pour les décideurs du pouvoir public.
Producteurs
INTERNET
Consommateurs
Réduction du Temps de la transaction suite à la réduction du nombre d’intermédiaires
15
2- Le surplus du consommateur
Le surplus du consommateur de la nouvelle économie réside d’une part dans la baisse des
coûts des transactions et l’accroissement de leur vitesse d’exécution, donc un gain du temps et
d’autre part dans la quantité et la qualité de l’information disponible qui sert à lui guider et à
optimiser ses choix, par conséquence il est devenu mieux informé sur le processus du marché,
sa prise de décision est devenue plus fiable, c’est lui qui gère son budget par rapport aux
offres qu’il trouve : donc le e-commerce devient une solution plus économique.
a- Modélisation microéconomique
Soit un agent représentatif. Ce dernier est supposé maximiser son utilité qui dépend de l’achat
d’une quantité d’un bien X. L’agent économique veut économiser et tirer des bénéfices, il
hésite entre acheter depuis un marché ordinaire ou bien par Internet, pour ce la il se trouvera
confronté face à deux stratégies différentes :
S1 : S’il achète une quantité de bien X v à un prix pXv chez l’entreprise virtuelle notée (Ev), il
supportera un coût fixe, noté CF, relatif aux frais de connexion et de livraison de la
marchandise. Dans ce cas, le coût total de Xv est égale au prix réel (prix d’achat) majoré du
coût fixe, soit :
CT = pXv+ CF, (1)
S2 : S’il achète une quantité de bien XT à un prix pXT chez l’entreprise traditionnelle, notée
(ET), il subira un coût variable noté CV, relatif au frais de déplacement et de perte du temps.
Dans ce cas, le coût total de XT est la combinaison du prix d’achat et des coûts variables, soit :
C’T = pXT + Cv (2)
avec Cv = CR+CTps+CD,
R est le temps consacré à la recherche du bien XT, Tps est le temps perdu et D relatif aux frais
de déplacement.
On suppose que les deux biens XT et Xv sont de même catégorie et de qualité identique. On
suppose aussi que
16
CF � CD22.
Soit alors ;
L’équation (1) devient : CT = pXv (3)
L’équation (2) donne C’T = pXT + CR+CTps (4)
Le consommateur rationnel cherche à maximiser son utilité sous contrainte de son budget
noté �.
Dans le cas S1 : � = X
Dans le cas S2 : �’ = X v pXv + CR+CTps
Pour simplifier les calculs, nous allons rassembler le problème de maximisation de l’utilité de
ce consommateur en une seule fonction qui dépend de la quantité désirée de bien X v et XT.
Soit ;
Max U (X1X2) = α1X β
2X
Sous contrainte
p1 1X +p2 2X =ϕ +ω L ,ω est le taux de salaire (5)
avec
T=L+L0 (6)
Le consommateur dispose de T heures qu’il affecte soit au travail (L) soit au loisir (L0). En
plus de son salaire, cet agent économique reçoit un revenu exogène notéϕ .
Le temps consacré pour le loisir L0 est reparti entre le temps attribué à la recherche du bien en
question Tr et au temps dépensé lors de la recherche de la marchandise TD.
22 Les frais de déplacement pour l’achat de bien XT égalisent les frais de connexion t de livraison pour le bien Xv. Parfois, et sous certaines conditions, les frais de livraison sont gratuits, par conséquence, si on annule les frais de déplacement pour l’achat de bien XT , les coûts fixes de bien Xv deviennent non significatifs, voire nuls.
17
Soit au total ;
L0 = Tr+TD (7)
b- Résultat :
Le temps consacré à la recherche du bien en question est répartit entre 1X et 2X ,
L0 = 1X Tr1+ 1X TD1+ 2X Tr2+ 2X TD2 (8)
L0 = 1X (Tr1+TD1) + 2X (Tr2+TD2) (9)
Or on peut écrire la relation (6) comme suit :
L=T-L0 (10)
Remplaçons (10) dans (5)
1X [p1+ω(Tr1+TD1)]+ 2X [p2+ω(Tr2+TD2)]=ϕ +ω T (11)
[p1 + ω(Tr1+ TD1)] est le coût total payé pour l’obtention d’une unité de 1X
De même
[p2+ω (Tr2+TD2)] est le coût total payé pour l’obtention d’une unité de 2X
Pour déterminer les fonctions de demandes Marshalliennes, il suffit d’utiliser le Lagrangien,
soit :
18
),2,1( λXXL = α1X β
2X + � [ϕ +ω T – ( 1X [p1 + ω(Tr1+ TD1)] + 2X [p2+ω
(Tr2+TD2)])
[ ])(0 11121
11
Dr TTpXXXL ++=⇔=
∂∂ − ωλα βα (12)
[ ])(0 2221
212
Dr TTpXXXL ++=⇔=
∂∂ − ωλβ βα (13)
[ ]22221111 (()(((0 DrDr TTpXTTpXTL +++++−+⇔=
∂∂ ωωωϕλ
(14)
En faisant le rapport (12)/(13) et insérant le résultat dans (14) on trouve :
∗1X =
)()(()(
111 Dr TTPT
++++ωβαωϕα
(13)
et
∗2X =
)()(()(
222 Dr TTPT
++++ωβαωϕβ
(14)
Or, d’après les hypothèses de départ on a :
Cv = Cr + Ctps + CD
CF = CD
Si le coût de déplacement égalise le coût de livraison, alors :
Cv = Cr + Ctps
CF = 0
19
Donc, si le consommateur achète ses besoins du marché électronique, le coût de recherche de
la marchandise en question et le coût de déplacement deviennent nuls.
ω(Tr1+TD1)=0 (15)
Par conséquence la relation (15) devient :
∗1X =
)()(
1 βαωϕα
++
PT
(16)
Si les prix des deux marchés sont égaux, P1=P2=P donc23 le coût de ∗1X > ∗
1X
∗2X =
)()(()(
222 Dr TTPT
++++ωβαωϕβ
> ∗1X =
)()(
1 βαωϕα
++
PT
(17)
On remarque que le commerce électronique est une solution économique pour le
consommateur car il lui permet d’éviter plusieurs charges. Dans ce cas le surplus24 est
double : d’une part, la révolution technologique et la manipulation de l’Internet lui ont permis
de déterminer une allocation optimale des ressources. Le consommateur n’est plus une
victime de manque d’information, bien au contraire, il s’agit d’un nouveau consommateur
bien veillant. C’est la raison selon laquelle nous avons insisté sur le fait que les nouvelles
technologies ont bouleversé nos modes de vie. Le deuxième surplus réside du gain du temps
engendré lors de ses achats sur le net. Pour le calcul de ce gain il suffit de résoudre la relation
suivante :
23 Si les prix changent, le consommateur doit calculer ses fonctions de demandes pour déterminer son optimum. 24 Marshall. A (1936) a défini le surplus du consommateur comme “the excess of the price which he (a consumer) would be willing to pay rather than go without the thing, over that which he actually does pay” Marshall, A. (1936), Principles of Economics, Eight edition, London, pp. 124-133.
20
G = � (CT’- CT) ,
G = Cr + Ctps + CD - CD
G = Cr + Ctps
Le consommateur a épargné les coûts relatifs à la recherche, et les coûts correspondants à la
perte du temps. A ce moment là, on peut affirmer le rôle du commerce électronique dans le
bien être du consommateur.
II- Efficacité du commerce électronique
Pour être compétitives, innovantes et solides, les entreprises ont besoin d’accéder facilement à
l’information sur le processus du marché, elles doivent intégrer et exploiter de nouvelles
sources de communications en vue d’échanger des informations (EDI) avec d’autres
institutions du monde entier.
L’information joue un rôle crucial au sein de l’entreprise, elle permet d’assurer des gains de
productivités et de garantir une place dans le marché au sein d’un environnement incertain.
Avec l’adoption des Technologies modernes High-tech, les entreprises peuvent aussi garantir
une croissance économique durable, et une allocation efficace de ces ressources.
Dans notre société moderne les TIC contribuent à améliorer les communications et les
relations entre les institutions « entreprises », les consommateurs et le commerce à bas coût,
elles ont amélioré les relations humaines, et valorisé le rôle du capital humain, elles ont aussi
amélioré la productivité et par conséquence, engendré une croissance économique durable.
Les conséquences des nouvelles technologies apparaissent importantes : création de nouveaux
services, mise en place de nouveaux modes de distribution des biens et l’émergence de
nouveaux produits, agents et processus.
21
A- Nouvelles technologies et changements constitutionnels de l’entreprise
La dérégulation de la nouvelle économie et l’essor de l’Internet ont brouillé les frontières des
organisations des firmes et ont engendré des modifications significatives des modes
d’organisation de la production dans les entreprises, les secteurs de production et l’économie
mondiale. Les changements ont pris une telle ampleur qu’ils ont été qualifiés d’une des plus
grandes transformations de l’histoire (Piore et Sabel, 1984).
A l’ère de l’économie numérique, les relations entre entreprises et leur environnement ont été
radicalement modifiés et ce très durablement. Toute la chaîne de valorisation des biens et des
services se trouve en réalité affectée par l’électronisation: les rapports à long terme entre
fournisseurs et sous-traitants, ceux entre les producteurs et les distributeurs, entre le client
final et son commerçant habituel, sont remis en cause, voire bouleversés par l’utilisation
croissante des TIC25.
Figure N° 7 : Le rôle de la coordination dans la prise de décision
Travail hiérarchique dans une Travail collectif dans une entreprise industrielle entreprise moderne
25 Dang Nguyen (G) “DU COMMERCE ELECTRONIQUE A L'INTERMEDIATION ELECTRONIQUE » op cit p 232
Information dispersée et incomplète
Information collectée et quasi-
complète
Prise de décision incertaine
Décision collective et univoque, donc
Certaine
22
1- Efficacité du commerce électronique : la maîtrise du marché et le contrôle de
l’incertitude
Pour avoir une part dans le marché (marketplace), l’entreprise a besoin de quelques
informations externes qui intéressent tous les niveaux de ses activités. Ces besoins concernent
entre autres des données techniques sur les produits qu’elle vend, des statistiques sur les
marchés qu’elle aborde et des renseignements financiers et parfois géopolitiques sur son
secteur d’activité. La plupart des entreprises, certaines plus que d’autres, ont mis au point des
procédures pour collecter et analyser ces informations afin d’améliorer la perception qu’elles
ont de leur environnement et réduire les incertitudes. Connaître le marché, c’est
fondamentalement recueillir et analyser des données sur les consommateurs, les producteurs
et l’environnement en général.
Par ailleurs, les développements en matière de TIC ont permis aux entreprises de se doter de
nouveaux moyens et supports pour échanger et diffuser de l’information en réduisant les
contraintes en termes de temps et d’espace et pour supporter une intelligence collective. Sur le
net, la masse d’informations est souvent de très haute qualité, y est phénoménale. Les bases
de données en ligne, les serveurs d’information notamment de presse et d’autres forums
d’échanges sont innombrables, d’accès pratique et d’un intérêt indéniable.26
« Internet peut servir de système nerveux central coordonnant les activités commerciales de
nouveaux types d'entreprises OCDE p216 »
D’un éventail limité d’outils, on est passé rapidement dans les années 60 à de nouvelles
méthodes de travail reposant sur le traitement électronique des informations. Le
développement de ces nouvelles technologies de l’information n’a cessé de s’accélérer pour
devenir désormais un élément clé de structuration des organisations.27
Pour l’entreprise, l’information est simultanément un instrument de connaissance et un
moyen permettant de réduire l’incertitude et la complexité de son environnement.
L’information constitue la matière première de toute décision et le fondement de tous les
systèmes de gestion. De ce fait, elle est une donnée stratégique que l’entreprise doit organiser
et gérer. La pertinence des décisions, en particulier celle relative à la politique générale de
l’entreprise, les performances et l’efficacité globale dépendent alors de la capacité de
l’entreprise à construire des systèmes d’informations et de communication appropriés, aussi
26 Pigneur (Y) et Schenk (M-A) vers des activités commerciales sur l’Internet. Working Paper, Université des hautes études commerciales de Lausanne. 27 Charpentier P OP CIT p 133
23
bien en interne qu’en externe, avec les acteurs de son environnement. L’information maniée
de manière stratégique facilite la prise de décisions et l’accumulation des connaissances dans
les organisations confrontées à des situations complexes ou incertaines. En fait, l’information
doit être considérée comme une ressource essentielle des entreprises
Figure 8 : L’importance du commerce électronique dans le surplus de
l’entreprise
L’entreprise équipée par des TIC et qui a décidé de s’engager dans le marché électronique
peut bénéficier d’un rendement d’échelle croissant, elle peut augmenter ses bénéfices parce
qu’elle pratique ses activités dans deux marchés différents, par conséquence deux sources de
richesse. Pour certaines entreprises, l'objectif est d'accroître leur part de marché ou de prendre
la part d'un nouveau marché qu'elles ne pourraient pas aller chercher dans les canaux de
distributions traditionnels saturés par la concurrence, certaines entreprises se lancent dans
l'aventure du commerce électronique pour ne pas perdre leur part de marché, l'entreprise se
lance dans le commerce électronique dans le but d'augmenter la productivité ou l'efficience.
Internet est donc une réalité qu’il faut imprégner dans la réflexion économique. Aucun
secteur, aucune entreprise ne peut se développer sans l’intégration de cette technologie
Tirer le maximum de
bénéfices
Tirer le maximum de
bénéfices
Entreprise équipée par des
Nouvelles technologies
Possibilité de Doubler le profit
Croissance économique globale
Marché électronique
Marché traditionnel
24
2- Les gains économiques du commerce électronique
Au départ, maintes d'entreprises considèrent l’Internet simplement comme une technique de
mercatique. Toutefois, si l'entreprise néglige d'intégrer son processus mercatique à son
fonctionnement interne et aux relations avec ses fournisseurs, elle est loin d'exploiter
pleinement les possibilités d'Internet : pour bien tirer parti du commerce électronique, il faut y
intégrer tous ses procédés.
Les entreprises reliées en réseau peuvent mettre au point des produits, recevoir des
commandes, communiquer avec les fournisseurs, organiser la production, gérer les livraisons
et servir leur clientèle sans délai. Ainsi, elles réduisent leurs coûts de production, diminuent
leurs stocks et améliorent la qualité du service, par conséquence un accroissement de la
satisfaction de la clientèle.
L'utilisation d'Internet ne devrait pas être une activité complémentaire; elle doit se trouver au
centre de la stratégie commerciale et englober les relations avec les clients et avec les
fournisseurs, la conception, le marketing et la distribution des produits et services, la
détermination des prix et la stratégie de produits. À ce titre, l'utilisation d'Internet sera
essentielle au succès de l'entreprise : si celle-ci n'y a pas recours, elle sera supplantée par ses
concurrents qui l'auront fait, conformément à la théorie Schumpetérienne (1939) de créativité
destructive. L’innovation et l’investissement dans ces technologies sont des nécessités que
l’entrepreneur doit admettre dans sa prise de décision et dans son processus de production afin
de résister au pouvoir des concurrents et aussi pour assurer sa part dans le marché.
L'économie numérique a ouvert aux entreprises de nouvelles possibilités, que ce soit dans le
secteur des Tic ou dans d'autres secteurs; son impact varie sensiblement d’un secteur à l’autre.
Aujourd’hui, grâce à la stratégie de vente BtoC (le grand public) les entreprises peuvent
toucher beaucoup plus de clients potentiels, elles peuvent aussi travailler plus efficacement en
alliance avec d'autres entreprises grâce aux techniques EDI et B2B et enfin elles peuvent
communiquer et échanger des informations et des données avec les pouvoirs publics
(«B2G»). Les entreprises peuvent utiliser les nouvelles technologies pour changer leur façon
de travailler, moderniser leurs processus de production et leur organisation interne, afin de
rendre leurs activités plus efficaces et rentables. Une organisation en réseau et virtuelle, privée
ou publique, permet à de petites entités de collaborer de manière flexible.
Le commerce électronique permet aux entreprises d’éviter beaucoup de frais qui sont très
indispensables dans les marchés physiques tel que les frais téléphoniques, les frais de
25
distribution, de livraison et de production28…Le numérique est le nouveau substitut par
excellence.
Les outils électroniques développés sur Internet améliorent considérablement la capacité des
entreprises à mener de telles politiques. Celles-ci sont désormais capables d’accumuler de
l’information sur un client pour déterminer ses préférences, deviner son pouvoir d’achat, et
fixer en conséquence le prix qui lui sera proposé. Le client quant à lui est devenu plus proche
de l’entreprise quelle qu’elle soit -pure player ou brick and mortar-, donc sa confiance envers
la monétique augmente, ses choix s’améliorent, son budget sera bien géré, sa prise de décision
devient infaillible. Avec l’Internet, on assiste a un marché plus fluide, plus transparent d’un
échange sans couture et sans friction : un marché semblable au marché « pur » de la théorie
économique.
Le commerce électronique se présente donc comme une vraie opportunité simultanément pour
le consommateur et le producteur, il est donc “nearly perfect market” conformément à la
vision de Kuttner 199829
B- Commerce électronique et dynamique économique
La propagation du commerce électronique dans tous les secteurs de l’économie est un
phénomène mondial. En dépit du pessimisme actuel quant à l´évolution de l´économie,
Internet et les technologies de l´information continueront de stimuler la croissance mondiale.
Pourtant, même après le krach du Nasdaq, le commerce électronique a continué de croître
(CNUCED 2001). Le e-commerce est un marché en pleine expansion, comme tout nouveau
marché émergeant basé sur le développement de nouvelles technologies, mais il est très
difficile actuellement d’évaluer avec précision cette prospérité.
La contribution du commerce électronique dans la croissance économique dépend de deux
facteurs essentiels : d’une part, du nombre des utilisateurs et d’autre part du nombre des
entreprises installées, sans pour autant oublier la qualité des biens & services disponibles sur
le net qui attire les clients potentiels.
28 Le commerce électronique peut être qualifié aussi par commerce écologique puisqu’il réduit l’usage des paperasses et les substituent par les factures numériques. 29 Le commerce électronique présente aussi des inconvénients tels que les risques lies aux systèmes de paiements, les risques de contre façon, etc.. Plusieurs solutions ont été proposées comme celui du contrat de confiance entre acheteur -vendeur, ou aussi l’assurance par les intermédiaires en cas de fraude, les techniques de cryptographies ont aussi renforcé l’efficacité de ce nouveau marché.
26
• En effet, depuis la révolution des TIC et la baisse des coûts des communications et des
semi-conducteurs, le nombre de sites ne cesse d’augmenter, de nouveaux marchés
apparaissent tous les jours (marché du tirage de photos numériques, marché de
l’informatique). Les études montrent que les entreprises qui ont profité de ce nouveau
marché virtuel ont dégagé un profit très significatif (i.e Dell) et ont réalisé un rendement
d’échelle croissant.
• D’après les données disponibles, le nombre d'acheteurs progresse 2,5 fois plus vite que
le nombre d'internautes (+54% selon Médiamétrie en 2003). Cette croissance est
notamment influencée par l'accélération du passage de non acheteur à acheteur de
certaines catégories d'internautes30. L'achat en ligne connaît une croissance 2,5 fois plus
rapide que celle de la population internaute. Ce marché du B2B( business to business)
ne cesse de se développer et l'ensemble des cabinets d'études prévoient d'ailleurs une
croissance moyenne de 50 à 60% par an jusqu'en 2006, allant jusqu'à annoncer 12 275
milliards de dollars (prévisions du B2B dans le monde - Source : Forrester).
Mais quelle est la part exacte du commerce électronique dans la croissance économique en
général31 ?
Cette question reste un mystère, car les études qui ont tenté de quantifier le volume total des
transactions par Internet sont d’une part très variées et d’autre part très incohérentes. Celles-ci
varient dans des proportions considérables, du fait de la discordance dans les définitions et le
champ couvert.
Nguyen32 nous dit : « Mesurée sur Internet seulement, ou sur une base plus large incluant
l’EDI disponible sur des réseaux spécialisés, comme ceux de General Electric Information
Systems, l’évaluation reste floue. Compte tenu du manque de précision des critères adoptés
pour qualifier le commerce électronique, et de l’absence de définition généralement admise, il
est difficile d’établir la véracité des chiffres avancés sur les perspectives de marché ».
À titre d'illustration (Brousseau, E 2003), les évaluations de l'évolution du commerce
électronique britannique font apparaître des différentiels de taux annuels de croissance qui
30 Ceci confirme la confiance des acheteurs dans ce mode de commande et de paiement, quels que soient les biens et services. 31 L’une des enquêtes les plus complètes sur le commerce électronique est celle réalisée par le Centre de recherche sur le commerce électronique de l’Université du Texas. L’économie de l’Internet est divisée en quatre secteurs : l’infrastructure Internet, les applications sur Internet, les intermédiaires sur Internet et le commerce sur Internet. Néanmoins, il reste difficile d’isoler les transactions de commerce électronique et d’éviter les doubles comptages, dans la mesure où beaucoup d’entreprises opèrent sur plusieurs de ces secteurs à la fois. Perspectives économiques de l’OCDE 67 32 op cit p 255
27
varient du simple au double – entre 67 % (Optimédia) et 116 % (NOP) –, donc à des résultats
variant dans une fourchette de 1 à 14 au bout de 10 ans (Cric, 1999).
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Malgré cet écart d’anticipation et la divergence méthodologique, toutes les études mettent en
avant le caractère inéluctable et l'ampleur du commerce électronique, elles révèlent toutes un
taux de croissance extrêmement rapide – le doublement de la valeur des transactions tous les
12 à 18 mois33 alors qu’initialement cette valeur était pratiquement nulle au milieu des années
90, et toutes prévoient le maintien d’un taux de croissance rapide dans l’avenir immédiat34.
De plus, même si l’incidence du commerce électronique sur le PIB est faible et incertaine,
celui-ci pourrait procurer des gains de bien-être en termes, par exemple, d’économies de
temps, de commodité et d’accès accru à un plus large éventail de biens et de services, plus
finement adaptés aux besoins individuels.
Conclusion
Dans une société de l’information et de la connaissance, celle du 21ème siècle, l’électronique,
l’informatique et la technologie sont les trois piliers et les trois conditions sine qua none
d’une croissance économique durable.
Dans ce papier nous avons dégagé dans un premier temps les avantages de l’Internet, qui se
manifeste comme un processus de découverte et un lieu de cohésion sociale sans aucune
discrimination. Cette nouvelle technologie a accéléré la dynamique de l’environnement
économique mondial, elle joue désormais un rôle décisif et un élément majeur du succès dans 33 Selon l’US Doc on Department of Commerce (1999), le trafic Internet double tous les 100 jours. 34 ibid
28
l’environnement économique mondial hautement concurrentiel (ONUDI 2003). Dans un
deuxième temps on a pu constaté que les Tic en générale ont effectivement bouleversé la
structure traditionnelle du marché physique et ont ainsi amélioré le comportement du
consommateur ainsi sa prise de décision. La conclusion que nous pouvons tirer de ce travail
est que les nouvelles technologies sont devenues une nécessité que nous ne pouvons pas
l’échapper, surtout pour les entreprises industrielles qui désirent garder leur part dans le
marché.
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