Description et langues en danger en Afrique de l'Ouest

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7/05/15 1 Description et langues en danger en Afrique de l’Ouest Ecole Thématique Sylvie Voisin Sénélangues 2015 Ecole Thématique Les langues en danger Pourquoi la situation en Afrique est-elle considérée comme moins préoccupante ? Qu'entend-on par diversité linguistique ? L’importance de la description et de la documentation Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 2

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Description et langues en danger en Afrique de l’Ouest

Ecole Thématique Sylvie Voisin Sénélangues 2015

Ecole Thématique

  Les langues en danger   Pourquoi la situation en Afrique est-elle considérée

comme moins préoccupante ?   Qu'entend-on par diversité linguistique ?   L’importance de la description et de la documentation

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 2

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Les langues en danger

Rappel et retour historique

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De tout temps,

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  Les langues ont toujours disparu   Langue mère —> langues filles (variation, dialectalisation…)

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Accélération du phénomène

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  Mondialisation, globalisation et urbanisation   Souvent désignées comme des facteurs qui accélèrent le phénomène

de disparition des langues

  Les prédictions   Deux ouvrages sont à l’origine de la prise de conscience de

cette importante « accélération »   Kraus, 1992   Crystal, 2000 Dans le courant du XXIe siècle entre 90% et 50% des langues parlées

actuellement auront disparu

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Deux positions extrêmes

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  Médiatisation et discours « alarmistes »

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« A-t-on pris garde à un phénomène effrayant ? Sait-on, oui, sait-on seulement, qu’en moyenne il meurt

environ 25 langues chaque année ? »

Hagège C. 2002. Halte à la mort des langues. Paris: Odile Jacob

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Deux positions extrêmes

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  La position du « laisser-faire »   Pour certains linguistes, les langues ont toujours disparu et ce n’est

pas le travail du linguiste que de « sauver les langues »   Ce n’est pas au linguiste de dire aux locuteurs les langues qu’ils

doivent pratiquer

  Soulignant également que   Ces présupposés ne correspondent pas à la complexité de notions

comme la « vie » et la « mort » des langues.   Objectant notamment que la « mort » des langues n’est pas mise en

balance avec la « naissance » des langues.

« peurs irraisonnées et improductives » « sensationnalisme »  « désir de susciter la panique » « manque de preuves

scientifiques sérieuses »

Cf. par exemple Calvet 2002, Mufwene 2005

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Les causes

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  Assimilation / Abandon   a pour conséquence l’adoption de la langue de la population

dominante et l’abandon de la langue de la population dominée   La latinisation de la Gaule a eu comme conséquence aujourd’hui la

disparition d’une large part des langues locales   Sur le même registre, on pense que l’expansion bantoue à conduit à

l’assimilation d’une large part des populations autochtones de l’époque

  Son versant opposé   Le multilinguisme. Situations de diglossie

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Les causes

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  Assimilation autre que par une communauté linguistique dominatrice   Mariage interethnique   Changement de moyen de substance

  Guerre, catastrophe naturelle   Disparition de la langue par disparition de la population

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Le regard posé sur la situation en Afrique

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 10

  Cette situation très générale vaut pour l’ensemble des continents

  Cependant, on trouve dans les travaux sur la question une tendance générale à considérer la situation en Afrique comme moins préoccupante que dans d’autres parties du monde

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Le regard posé sur la situation en Afrique

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« West African languages are generally holding their own in the face of globalisation and the homogenising forces of the twenty-first century »

Blench 2007 : 156

« […] African situation is different from that in the Americas and Australia, where endangered languages are associated with (indigenous) peoples who belong to the “lower” classes of society. This is not generally the case in Africa. A number of African languages are now in a stronger socio-political situation than they were twenty years ago and these languages have gained ground against the European official languages: Wolof in Senegal, Bambara in Mali, Steswana in Botswana to name a few. »

Mous 2003 : 157

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One of the notable differences between Africa and most other linguistic areas is its relative uniformity. With few exceptions, all of Africa’s languages have been gathered into four major phyla, and most recent progress in classification has been in resolving details. The number of undisputed language isolates is very small. By contrast, Australia, Papua and the New World are usually considered diverse at the phylic level and all have numerous isolates or very small phyla.

Blench, 2013 : 43

Pourquoi la situation en Afrique est-elle moins préoccupante qu’ailleurs ?

Intuition erronée ou faits avérés ?

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Les différences mises en avant

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« While this region [Central America] has a much smaller number of languages than, say, Africa, it has a considerable number of unique languages not related to any others. »

(Nettle & Romaine 2000 : 8)

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« […] A number of African languages are now in a stronger socio-political situation than they were twenty years ago and these languages have gained ground against the European official languages: Wolof in Senegal, Bambara in Mali, Steswana in Botswana to name a few. »

(Mous 2003 : 157)

Des apparentements différents : - peu d’isolats - existence d’un niveau supérieur à la famille

Une meilleure résistance des langues africaines

One of the notable differences between Africa and most other linguistic areas is its relative uniformity. […] The number of undisputed language isolates is very small. By contrast, Australia, Papua and the New World are usually considered diverse at the phylic level and all have numerous isolates or very small phyla.

Blench, 2013 : 43

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Les apparentements

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  En Afrique les premiers regroupements de langues ont commencé très tôt

  Koelle, Sigismund Wilhelm. 1854. Polyglotta Africana. Church missionary society. London.

  Greenberg, Joseph H. 1955. Studies in African Linguistic Classification. New Haven: Compass Publishing.

  Greenberg, Joseph H. 1963. The Languages of Africa. Vol. 1, Part II. International Journal of American Linguistics 29. Bloomington: Indiana University.

  Heine, Bernd, and Derek Nurse. 2000. African Languages: An Introduction. Cambridge University Press.

  Heine, Bernd, and Derek Nurse. 2004. Les langues africaines. KARTHALA Editions.

  Dimmendaal, Gerrit J. 2008. “Language Ecology and Linguistic Diversity on the African Continent.” Language and Linguistics Compass 2 (5): 840–58.

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Les filiations les plus connues (4+) • Afroasiatique

  Sémitique   Couchitique   Omotique   Berbère   Tachdique   Egyptien

• Nilo-sahara   Songhaï   Saharien   Maban   Fur   Soudanique central   Soudanique oriental   Koman   Kadu

• Niger-Congo   Kordofanien (5 gpes)   Mandé   Ouest-atlantique   Kwa   Gur   Adamawa   Oubanguien   Dogon   Ijoïd

• Khoisan   le Nord Khoisan   le Khoisan central   le Sud Khoisan   sandawe (isolat)   hadza (isolat)

• peu d’isolats

Les filiations les plus récentes (19)

• Afroasiatique   (réorganisation interne à la marge)

• Nilo-sahara (réduit + réorganisation interne)

  Saharien

  Maban

  Fur

  Soudanique central

  Soudanique oriental

• Niger-Congo (réduit + réorganisations internes importantes)

  Kordofanien (réduit à 4 groupes)

  Langues Mel (ou Sud, Ouest-Atlantique)

  Atlantique (Nord, Ouest-Atlantique)

  Kwa

  Gur

  Adamawa

  Dogon

  Ijoïd

• Nord Khoisan • Khoisan central, sandawe, kawadi

• Sud Khoisan • Koman + gumuz

• Songhaï (groupe dialectal, isolat)

• Kadu (groupe, isolat) • Mandé (groupe, isolat)

• Oubanguien (groupe, isolat) • hazda (langue, isolat - Tanzanie)

• laal (langue, isolat – Tchad)

• bangime (langue, isolat – Mali)

• dompo (langue, isolat – Ghana)

• mpra (langue, isolat – Ghana)

• jalaa (langue, isolat – Nigéria)

• ongota (langue, isolat – Ethiopie)

• shabo (langue, isolat – Ethiopie)

D’après Dimmendaal (2008)

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Familles et isolats du continent africain

Dimmendaal G. J. (2008)

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Les apparentements

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  Situation linguistique différente   La diversité linguistique est considérée comme moins

importante en Afrique que sur les continents américain et australien, par exemple.

  Amérique du Sud   Grinevald (1998)

  Extrême variété génétique   Un très grand nombre d’isolats

  Kaufmann (1990, 1994)   118 familles   ±400 langues

  70 des 118 familles sont à l’heure actuelle des isolats

AFRIQUE

Entre 4 à 19 regroupements ± 2 000 langues Quelques isolats

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Apparentement

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  Situation linguistique différente   Différence entre phylum et familles (profondeur historique)   Des connaissances très inégales dans les différentes zones

  Amérique du Sud   ±400 langues regroupées au plus dans des familles   Description intensive et systématique

  Afrique   +de 2 000 langues   Phylums, familles, isolats de groupes et de langues   Pas de description intensive et systématique (de très rares exceptions)   Des phylums ou familles très mal connu(e)s (les ensembles Khoisan, par ex)

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Meilleure résistance des langues africaines

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  Pourquoi les langues africaines résistent mieux ?

  Quelques explications

  Tradition, culture du plurilinguisme, au moins pour l’Afrique de l’Ouest, due à son histoire (Empires, Royaumes et commerces Est-Ouest)   Les langues ne disparaissent pas, elles sont utilisées dans des secteurs

particuliers

  Les langues africaines ne sont pas en concurrence avec les langues indo-européennes   Des scénarios de contact de langues différents

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Meilleure résistance des langues africaines

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  La concurrence n’oppose pas une langue occidentale vs. une langue africaine   Scénarios de contact de langues différents

  Des effets différents de colonisation

  Mufwene (2001) montre que la colonisation a conduit à trois situations :   L’extinction des langues indigènes ;   Les colonisateurs abandonnent leur langue en faveur de langues

indigènes ;   Distribution complémentaire des domaines de communications entre

les langues indigènes et la langue coloniale sans qu’elles se menacent

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Des effets différents suite à la colonisation

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  Aux Amériques, la colonisation de peuplement fait que la première situation domine largement

  Scénario   Les colons ont repoussé et dépossédé de leur territoire les

populations locales, sans entretenir de rapports particuliers avec elles.

  A suivi une période de domination des populations colonisatrices qui ont imposé leur culture et leur langue.

  On assiste, aujourd’hui à l’étape d’intégration socio-économique qui termine le processus de d’intégration culturelle et sociale en plaçant les locuteurs des langues indigènes en bas de l’échelle sociale

  Avec pour incidence sur les langues, l’abandon progressif des langues indigènes considérées comme un frein à l’intégration sociale, au pouvoir… et par l’adoption des langues dominantes.

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Des effets différents suite à la colonisation

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop

  En Afrique, la colonisation d’exploitation rend la situation plus perméable aux contextes locaux

  Scénario   La langue du colonisateur n’est pas une langue dominante. Elle a, en

tant que langue officielle des domaines de communication précis   La domination des populations colonisatrices, culturelle et linguistique,

n’a eu lieu que sur une partie infime des populations locales.   Les différentes situations actuelles proviennent de l’influence qu’a pu

avoir cette part de la population sur le reste du pays   Deux situations sont clairement identifiables sur le continent africain:

  Extinction des langues indigènes (par ex. Gabon où le français s’impose)   Distribution complémentaire des domaines de communications entre les

langues indigènes et la langue coloniale sans qu’elles se menacent (Sénégal)

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Meilleure résistance des langues africaines

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  Situation sociolinguistique différente

  Plurilinguisme des populations, au moins en Afrique de l’Ouest

  La concurrence n’oppose pas une langue occidentale vs. une langue africaine

  Scénarios de contact de langues différents   Colonisations différentes (Mufwene 2001)

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En résumé

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop

  Afrique   4 à 19 phylums et familles en Afrique   Le plus grand réservoir de langues au monde   Colonisation d’exploitation   Des populations plurilingues dans certaines zones   Une connaissance très partielle des langues en question

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Une plus grande homogénéité linguistique et une meilleure résistance des langues africaines face à langues européennes

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Pour autant…

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  Le fait   que les langues africaines aient pu être rassemblées dans des

phylums (super-familles)   qu'il y ait moins d’isolats   que les langues européennes ne soient pas le plus souvent les

langues qui menacent les langues locales

  Implique-t-il pour autant que la diversité linguistique soit moins menacée en Afrique ? Et que la situation de la situation sur ce continent soit moins préoccupante ?

  Qu’entend-on par diversité linguistique ?

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Qu'entend-on par diversité linguistique ?

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La diversité linguistique

  Sur le plan linguistique, on relève deux types de diversité :

  La diversité génétique des langues   Peut se calculer, en terme mathématiques, en prenant en compte le

nombre de nœuds dans les regroupements maximum (familles ou phylum) (cf. Rijkohoff et al. 1993, 1998)

  La diversité structurelle   Impossible à calculer   Méthode de recherche exclusivement inductive

« C’est un trait frappant de la linguistique qu’aucun des étonnants traits typologiques que le travail de terrain a permis de découvrir n’ait été anticipé par pure déduction. »

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N. Evans (2012 :80)

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La diversité génétique

D’après Rijkhoff et al. (1993, 1998) 29

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La diversité structurelle

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 30

  La diversité structurelle n’est toujours pas pleinement circonscrite

  On ne sait pas où se cache la diversité   Dans les langues génétiquement éloignées et non apparentées,

  Comme le basque a permis de d’appréhender la notion d’ergativité et les langues australiennes et amérindiennes par la suite à comprendre ce phénomène et mieux le connaître.

  Cependant, les langues « importantes » pour la diversité structurelle ne sont pas nécessairement des langues « exotiques », rares et/ou génétiquement éloignées.

  Des langues génétiquement proches, bien connues et décrites peuvent être utiles pour mettre en évidence des différences structurelles rares.

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La diversité structurelle

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 31

  L’anglais par exemple est une des rares langues à construire ses propositions interrogatives et négatives à l’aide du verbe « faire » do ce qui est relativement rare dans les langues du monde. On retrouve ce phénomène uniquement dans les langues de Papouasie, mais pas dans les autres langues germaniques.

When do you do X ? Quand ferez-vous X ? What do you do ? Qu’est-ce que vous faites ? How do you mean ? Qu’est-ce que vous voulez dire ?

« L’identité étymologique n’est pas un indicateur automatique de haute similarité structurelle »

Sotlz (1998)

Ecole Thématique

Diversité structurelle

  Il existe des facteurs propres à la disparition de « traits typologiques rares » dans les langues qui n’ont rien à voir avec le fait que les langues soient en danger ou non.

  Ce qui explique également pourquoi des langues qui ne sont pas du tout en danger présentent également des traits typologiquement rares.

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« loss of linguistic diversity is not always identical to language death. » Marteen Mous (2003 :158)

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Diversité génétique

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 33

  Le fait que les langues africaines résistent mieux face aux langues indo-européennes ne signifie pas nécessairement absence de perte de diversité

  Les apparentements remontent haut dans le temps   Toutes les langues sont importantes pour appréhender la

diversité linguistique (méthode exclusivement inductive)   La disparition des langues même remplacées par une langue

locale n’est pas un frein à la perte de la diversité linguistique

L’importance de la description et de la documentation

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Décrire une langue en danger

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 35

  Décrire les langues minoritaires, i.e. les langues les plus menacées à court ou moyen terme doit aussi être un objectif important en Afrique

  Décrire les langues dans les zones où les langues sont les plus nombreuses et les moins connues devrait être une priorité   La diversité linguistique est potentiellement la plus grande dans

la zone du monde où on parle le plus de langues   La priorité doit être accès sur les plus fragiles, mais

aucune ne doit être négligée

Ecole Thématique

Décrire une langue en danger

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 36

  Décrire une langue en danger ne signifie pas revitaliser de la langue

  Décrire une langue en danger c’est avant tout garder des trace de cette langue   Pour les générations futures   Pour les linguistes

  Histoire des langues et des populations   Reconstruction   Typologie

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Description et documentation

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 37

  La description peut s’accompagner d’une documentation

  Témoignage réel de la langue à l’aide   Enregistrements audio   Enregistrements vidéo   Différents types de situation

  Ceci nécessite obligatoirement une connaissance des particularités linguistiques de la langue   Transcription   Traduction

Sénélangues 2015 - Université Cheikh Anta Diop 38

Références Blench, Roger. 2007. “Endangered Languages in West Africa.” In In Language Diversity Endangered, by Matthias Brenzinger, 140–62. La Hague: Mouton de Gruyter. Blench, Roger, and Kay Williamson. 2013. “Why Is Africa so Linguistically Undiverse? Exploring Substrates and Isolates,” Journal of the Association for the Study of Language in Prehistory, XVIII (50th Anniversary of J. H. Greenberg’s The Languages of Africa (1963)): 43–78. Calvet, Louis-Jean. 2002. Le Marché aux langues : Les Effets linguistiques de la mondialisation. Paris: Plon. Crystal, David. 2000. Language Death. Cambridge: Cambridge University Press. Dimmendaal, Gerrit J. 2008. “Language Ecology and Linguistic Diversity on the African Continent.” Language and Linguistics Compass 2 (5): 840–58. doi:10.1111/j.1749-818X.2008.00085.x. Greenberg, Joseph H. 1955. Studies in African Linguistic Classification. New Haven: Compass Publishing. Greenberg, Joseph H. 1963. The Languages of Africa. Vol. 1, Part II. International Journal of American Linguistics 29. Bloomington: Indiana University. Grinevald, Colette. 1998. “Language Endangerment in South America: A Programmatic Approach.” In Endangered Languages: Language Loss and Community Response, by Leonore A. Grenoble and Lindsay J. Whaley, 124–60. Cambridge: Cambridge University Press. Hagege, Claude. 2002. Halte à la mort des langues. Paris: Odile Jacob. Heine, Bernd, and Derek Nurse. 2000. African Languages: An Introduction. Cambridge University Press. Heine, Bernd, and Derek Nurse. 2004. Les langues africaines. KARTHALA Editions. Kaufman, Terrence. 1990. “Language History in South America: What We Know and How to Know More.” In Amazonian Linguistics: Studies in Lowland South American Languages, by Dorian L. Payne, Amazonian linguistics: Studies in lowland South American languages. Austin: University of Texas Press. Kaufman, Terrence. 1994. “The Native Languages of South America.” In Atlas of the World’s Languages, by C. Mosley and R. E. Asher, 46–76. London: Routledge. Koelle, Sigismund Wilhelm. 1854. Polyglotta Africana. Church missionary society. London. Krauss, Michael E. 1992. “The World’s Languages in Crisis,” Language, 68 (1): 4–10. Mous, Maarten. 2003. “Loss of Linguistic Diverstiy in Africa.” In Language Death and Language Maintenance: Theorical, Pratical and Descriptive Approaches, by Mark Janse and Tol Sijmen, 157–70. Amsterdam: John Benjamins Publishing. Mufwene, Salikoko S. 2001. The Ecology of Language Evolution. Cambridge University Press. Mufwene, Salikoko S. 2005. Créoles, écologie sociale, évolution linguistique. Paris, France: Editions L’Harmattan. Nettle, Daniel, and Suzanne Romaine. 2000. Vanishing Voices : The Extinction of the World’s Languages: The Extinction of the World’s Languages. Oxford: Oxford University Press. Rijkhoff, Jan, and Dik Bakker. 1998. “Language Sampling.” Linguistic Typology 2 (3): 263–314. doi:10.1515/lity.1998.2.3.263. Rijkhoff, Jan, Dik Bakker, Kees Hengeveld, and Peter Kahrel. 1993. “A Method of Language Sampling.” Studies in Language 17 (1): 169–203. doi:10.1075/sl.17.1.07rij. Stolz, Thomas/Gugeler, Traude (i.Dr.) (1998) Comitative Typology. Nothing about the ape, but something about king-size samples, the European community, and the little prince. Sprachtypologie und Universalienforschung 53, 1.

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