Cours de sémiotique

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1 DUT MMI 2, Sémiotique Pascal Vaillant Sémiotique : étude du sens Grec σημειον (sêmeion) : le signe Ferdinand de Saussure : sémiologie : « science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale » (Cours de Linguistique Générale , 1916) Sémiotique

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1DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Sémiotique : étude du sens

Grec σημειον (sêmeion) : le signe

Ferdinand de Saussure :

sémiologie : « science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale »(Cours de Linguistique Générale, 1916)

Sémiotique

2DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le signe

Un galet sur la plage n'a pas de sens

Le sens suppose une altérité : quelquechose renvoie à quelque chose d'autre(aliquid stat pro aliquo)

L'un des concepts fondamentaux (en tout cas fondateurs) de la sémiotique est le signe

Le signe est un élément qui fait sens.

3DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Modèles du signe

Aliquid stat pro aliquo :

mot chose

En quoi consiste le lien ?

Il manque quelque chose !

La rose ne « signifie » pas l'amour en vertu de ses propriétés naturelles ; elle signifie l'amour dans l'esprit de quelqu'un.

4DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le modèle triadique du signe

Vox significat res mediantibus conceptibus :

mot chose

représentation

→ Conception très répandue : modèle triadique du signe (Peirce, Ogden & Richards, Morris)

5DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le signe linguistique de Saussure

« Le signe […] unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique » (Saussure, Cours de Linguistique Générale)

signifiant

signifié

→ La linguistique ne s'intéresse pas à la chose

6DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Forme et substance

Une distinction fondamentale en sémiotique

Théorisée par Saussure, puis par Hjelmslev

Le signifiant n'est pas identique à l'objet physique du signe (signal sonore, trace d'encre sur du papier …) ni le signifié à l'objet physique du référent (l'éventuelle chose dont on parle)

Seule une partie des caractéristiques physiques de l'objet compte pour le signifiant

Seul un modèle abstrait compte pour le signifié

7DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Forme du signifiant

Exemple de la pièce pour la machine à café :

La pièce de 1€, en tant qu'objet physique présente une multitude de paramètres

Mais seuls comptent pour la machine à café : le poids, le diamètre, l'épaisseur de la tranche… parce que c'est cela seul qu'elle reconnaît.

Les autres caractéristiques (p.ex. le dessin côté face) ne comptent pas.

Le poids, le diamètre, l'épaisseur constituent la forme du signifiant (de l'expression).

8DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Forme du signifié

Je peux vous parler de mon vélo sans que vous connaissiez son poids exact ou sa couleur

(le signifié du mot « vélo » n'a pas de poids).

Ce qui fait partie du signifié est ce que vous comprendrez automatiquement du fait que j'emploie le mot vélo

(il a deux roues, une chaîne, un guidon …)

Les deux roues, la chaîne, le guidon constituent la forme du signifié (du contenu).

9DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le modèle tétradique du signe

« [les] éléments nécessaires pour qu'il y ait signe […] sont au nombre de quatre » (Klinkenberg, Précis de sémiotique générale)

stimulus référent

signifiant signifié

10DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le modèle tétradique du signe

Ce modèle distingue expression et contenu, forme et substance :

stimulus référent

signifiant signifié

FORME

SUBSTANCE

EXPRESSION CONTENU

11DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Des signes aux textes

En réalité les signes n'apparaissent (presque) jamais tout seuls.

Et quand les signes sont à plusieurs, ils s'influencent systématiquement les uns les autres au niveau du sens.

(comme les légumes dans la ratatouille)

On appelle texte une production réelle. Les signes sont le résultat de la décomposition des textes.

12DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le goût de la sauce

Ex. 1 : « le commissaire aboie » (Greimas)

Statiquement (dans le dictionnaire),commissaire = fonctionnaire de police ( +⇒  /humain/).

Statiquement (dans le dictionnaire),aboyer = bruit que font les chiens ( ⇒ – /humain/).

Dynamiquement (dans ce contexte), le commissaire ne fait pas concrètement « ouaf ouaf » (  aboyer est devenu un peu moins canin) ; mais en lisant cette phrase, on  comprend très bien qu’il « parle comme un chien » : très      désagréablement, d’une voix forte et hachée (le commissaire devient du coup un peu moins humain).

13DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Cercle herméneutique

Ex. 2 : « le chat mange la souris ».

Pas le même sens si plongé dans le contexte d'un roman à l'eau de rose (avec un riche héritier qui emmène une jeune étudiante romantique pour un dîner sur son yacht au soleil couchant).

C'est ce qu'on appelle l'influence du contexte si l'on se place au niveau local ;

ou le cercle herméneutique si l'on considère le fonctionnement de l'ensemble.

Le global détermine le local, et inversement.

14DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le global détermine le local

Le global détermine le local, et inversement.

Règle générale des productions sémiotiques

Cela vaut pour les textes (linguistiques) comme pour les compositions graphiques (affiches, tableaux), filmiques, théâtrales …

On parle souvent de texte (au sens général) pour un assemblage de signes, pas forcément seulement de mots (ex. texte iconique)

15DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Diversité des systèmes de signes

Les signes sont des éléments de systèmes plus complets : les systèmes de signes

Système de signes linguistique : une langue (ou une variété de langue) ;

Système de signes non-linguistique : un système de pictogrammes (le code de la route) ; une norme vestimentaire ; un ensemble de codes gestuels dans des danses traditionnelles ;

Systèmes de signes hétérogènes : cinéma, théâtre, bande dessinée, etc.

16DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Déploiement des signes

Les signes d'un même système de signes se déploient pour former des textes.

Ils se déploient sur un espace qui dépend des contraintes physiques du substrat (ex. le temps du discours pour la langue, la feuille de papier pour l'image, le temps et l'espace devant le locuteur pour la langue des signes, etc.)

Cet espace où se déploient les signes est l'espace extérieur du système de signes(PV, Sémiotique des langages d'icône)

17DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Syntagmatique et paradigmatique

Pour chaque position dans un texte où se trouve un signe, il y a eu un choix : on a mis ce signe-là à la place d'autres signes qui auraient pu être choisis à la place.

Chaque signe se définit donc relativement aux signes qui sont autour de lui (in praesentia), mais aussi relativement aux signes qui auraient pu occuper la même place (in absentia)

On appelle ces deux axes de rapport entre signes l'axe syntagmatique et l'axe paradigmatique

18DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Syntagmatique et paradigmatique

Ex. dans le cas de la langue :

Le petit garçon dé noue son lacet

garnement

Ø

Un homme fait mon fil

Ce un

grand re

gentil Ø

S

P

19DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Signes et figures

En décomposant un texte en éléments plus petits, on obtient des parties qui contiennent chacun une partie du plan de l'expression et une partie du plan du contenu (des signes)

À un moment, si on continue à décomposer, il n'y a plus analogie entre plan de l'expression et plan du contenu

Par contre, on continue à trouver des éléments qui n'existent que sur un plan à la fois, et qui ont un rôle distinctif (des figures)

20DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Frontière du signe (+)

Au-delà de la frontière du signe : si on découpe un morceau sur l’un des plans, et qu’on le remplace par autre chose, alors, sur l’autre plan, il y a aussi une partie qui change et une partie qui reste identique.

Le renard mange le poisson

Le loup mange le poisson

La partie qui a changé sur un plan permet d’identifier le correspondant sur l’autre plan.

21DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Frontière du signe (–)

En-deçà de la frontière du signe : si on découpe un morceau sur l’un des plans, et qu’on le remplace par autre chose, alors, sur l’autre plan, tout le bloc change.

chat

chou

La partie qui a changé a fait basculer l’ensemble correspondant, sur l’autre plan, vers une tout autre totalité.

22DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Double articulation

Dans la langue, on a une double articulation (selon la formulation de Martinet) :

les mots (qui ont un sens) se combinent en phrases (qui ont un sens plus complexe) ;

mais en interne les mots sont eux-mêmes constitués de phonèmes, qui n'ont pas de sens par eux-mêmes (ils servent juste à distinguer les mots les uns des autres : chat/chou …)

Cette double articulation permet de dire tout ce qu'on a à dire (1) avec une bonne économie de moyens (2)

23DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Figures du contenu

La définition de la frontière du signe est réversible.

⇒ Il est tout à fait légitime de parler de figures du contenu, tout autant que de figures de l’expression

⇒ Le signe se manifeste sur les deux plans à la fois; son versant sur le plan de l’expression est le signifiant, son versant sur le plan du contenu est le signifié

⇒ La figure du contenu (sème) est distincte de la figure de l’expression (phonème, iconème ...). La figure du contenu est l’atome de valeur du signe.

24DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Comment décrire le contenu ?

La sémiotique s'intéresse à l'univers du sens, donc les travaux de sémiotique appliquée portent sur la structuration du plan du contenu.

On cherche à connaître la façon dont s'articulent les différents éléments du sens :

dans la dimension paradigmatique(quels choix possibles) ;

dans la dimension syntagmatique(comment les structurer dans le message).

25DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Fondements perceptifs du sens

L'univers du sens humain (ce qui est concevable, intelligible) s'ancre dans le monde perceptif.

→ Les grandes structurations fondamentales du sens (et les plus universelles) ont leurs racines dans notre univers perceptif (avec le corps comme repère) :

haut/bas, gauche/droite, devant/derrière, intérieur/extérieur ...

et sensoriel :

chaud/froid, lumineux/sombre, plaisir/souffrance ...

26DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Axiologies

Puis sur des couches de sens plus culturelles, se construisent d'autres oppositions dans le monde du contenu :

bon/mauvais, bien/mal, heureux/malheureux, courageux/lâche, beau/laid, naïf/rusé, etc. (infini)

D'une manière générale, le plan du contenu est décrit sous la forme d'axes polarisés (axiologies) ...

sur lesquelles s'articulent le plus souvent des oppositions binaires.

27DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Contraire et contradictoire

Un sème (élément de sens fondamental) plein : chaud s'oppose à un autre sème plein, de sens contraire : froid.

Par ailleurs la simple absence de ce sème constitue son contradictoire logique (pas chaud).

Il ne faut pas confondre contraire et contradictoire :

si c'est chaud, c'est forcément pas froid (implication) ;

Mais si c'est pas chaud, c'est pas forcément froid.

28DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Carré sémiotique

Ces quatre termes sont décrits sur un carré, qui schématise les structures élémentaires de la signification (Greimas & Rastier)

chaud froid

pas froid pas chaud

CONTRAIRES

SUBCONTRAIRES

contraire

contradictoire implication

29DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Figures et glossèmes

Les figures elles-même s'opposent entre elles par un jeu d'oppositions élémentaires.

Dans le cas de la langue parlée, il s'agit des traits phonologiques (consonne sourde/sonore, voyelle ouverte/fermée, etc.)

Hjelmslev appelle ces oppositions élémentaires des glossèmes.

Les glossèmes se distinguent sur un espace qui n'est plus l'axe syntagmatique.

30DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Espace extérieur, espace intérieur

L’opposition figures/glossèmes (phonèmes/traits phonologiques dans le cas de la langue) recouvre une rupture de dimension

Les glossèmes sont encore des éléments distinctifs, mais plus des segments dans la dimension sur laquelle s’alignent les signes

(ex. dans la langue : espace des fréquences et non pas dimension du temps de la parole)

On peut parler d’espace extérieur et d’espace intérieur

31DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Différences entre systèmes (1)

Le point de rupture entre espace extérieur et espace intérieur a lieu à des niveaux très différents suivant les systèmes de signes

Dans des systèmes de signes relevant de l’image, la dimension du point est souvent trop minuscule pour être pertinente en termes d’analyse sémiologique

(la tache de couleur pour la peinture, le grain pour la photo argentique, le pixel pour l’image numérique)

32DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Différences entre systèmes (2)

Le point de rupture entre signes et figures,dans la langue, est au-dessus de la limite entre espace extérieur et espace intérieur ; ce n’est pas toujours le cas.

Ce point (la frontière du signe) définit la limitede principe entre ce qui peut être sémantisé et ce qui ne peut pas l’être

A priori, un phonème, en langue, ne peut pas (généralement) être sémantisé

Alors qu’une toute petite tache de peinture peut l’être

33DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le sens dans la langue

Les unités lexicales (signes à la cohésion interne la plus forte) sont les foyers de sens : ils constituent des clés d’accès au lexique mental.

Le cerveau du lecteur les assemble quasi-instantanément et repère les renforcements de traits (isotopies) et les oppositions (allotopies)

isotopie : le chien aboie

allotopie : le commissaire aboie

34DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Le sens dans la langue

Les isotopies créent un fond contextuel sur lequel se distingue la forme de chaque nouvel élément ajouté.

Chaque élément prend sens sur ce fond, par sélection des sèmes pertinents et virtualisation des sèmes non-pertinents sous la pression du contexte.

⇒ le sens se construit par stabilisation et recherche d’équilibre entre global et local

⇒ les « points d’entrée » sont les mots

35DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Comment fonctionne l’image ?

36DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Première approche : l'iconicité

● En première approche, le signe linguistique est arbitraire (le mot n'a aucun rapport avec la chose), alors que le signe visuel (de type « image ») doit ressembler à la chose.

● Cette relation (« ressembler à ... ») s'appelle l'iconicité (du grec εικων, image).

● L'auteur qui a introduit l'usage du terme icône en tant que catégorie de signes est Peirce.

37DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Insuffisance de la « ressemblance »

● Le fait de fonder une définition d'un type de signe sur la « ressemblance » pose cependant problème.

● La ressemblance est une relation symétrique ; or le fait de signifier est une relation asymétrique : la représentation (Goodman)(l'objet ne représente pas le signifiant !)

● La ressemblance est une « question de degré » (Morris) ; il y aurait donc des signes iconiques « plus ou moins » iconiques, ce qui conduit à une absurdité(où doit-on s'arrêter pour avoir un critère définitoire ?)

38DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Les codes du signe iconique

● En réalité il ne faut tout simplement pas oublier que le signe iconique est un signe.

● Donc (comme tout signe) il sélectionne une forme du contenu dans la substance du contenu, et une forme du signifiant dans la substance du signifiant !

● C'est ce qu'Eco décrit comme des conventions de reconnaissance, et des conventions de transcription.

39DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Les codes du signe iconique

● Les conventions culturelles décrites par Eco (La structure absente) :– Les conventions de reconnaissance sélectionnent

les traits du contenu par lesquels nous identifions l'objet (ex. les rayures pour les zèbres ; les positions canoniques) ;

– Les conventions de transcription définissent des relations entre un type graphique respectant les contraintes du support et une classe de percepts visuels (ex. le trait hachuré pour l'ombre ; les rayons de soleil pour la lumière).

40DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Que reste-t-il de l'icône ?

● Une fois qu'on a compris que le signe iconique comprend une bonne part de convention, on peut être tenté de se demander s'il reste quelque chose qui fonde l'icône.

● En effet certains signes dit iconiques sont très conventionnels.

(Le petit pictogramme « montagne » utilisé sur les appareils photos pour indiquer le réglage « photos de paysage » ; le sinogramme « montagne » ...)

41DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Caractère chinois« shān » (montagne)

Pictogramme poursélectionner le modepaysage (appareilphoto numérique Sony)

42DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Ratio facilis et Ratio difficilis

● Eco (Trattato di semiotica generale) clarifie la question en distinguant deux modes de production du signe.– Le ratio facilis est le rapport entre signifiant et

signifié qui existe lorsqu'on reproduit un code existant.

– Le ratio difficilis est le rapport entre signifiant et signifié qui se construit lorsqu'on n'a pas de modèle, au moment de l'invention d'un code.

43DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Du signe au texte iconique

● Les signes iconiques se combinent pour former des textes iconiques

● L'image est naturellement bien placée pour exprimer les relations spatiales puisque son substrat d'expression est bidimensionnel.

● Par contre elle n'est pas très bien placée pour exprimer des relations temporelles, causales, logiques …

● Cf. comparaison de la sculpture et de la poésie par Lessing (Laokoon).

44DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Pieter Brueghell’Ancien :

Le dénicheurde nids

Indices de l’action(personnagedu haut) :

- position instable- chapeau en mouvement (d’après les lois de la physique connues)

45DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

L'expression des relations spatiales

● Si je dessine un homme sous un arbre, mon dessin « signifie » (au premier degré) : un homme sous un arbre. Si je dessine un homme sur un arbre, mon dessin « signifie » : un homme sur un arbre.

● C'est la « spatio-sensitivité » de l'image (Eco).● Si un texte visuel est interprété suivant le

postulat d'iconicité, le plus facile à représenter est donc la relation spatiale.

46DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

47DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Continuité entre texte et signe

● La disposition spatiale se manifeste à tous les niveaux de l'image (l'homme sous l'arbre ; la tête sur le corps de l'homme ; les yeux au-dessus du nez et de la bouche …)

48DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

49DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Continuité entre texte et signe

● La disposition spatiale se manifeste à tous les niveaux de l'image (l'homme sous l'arbre ; la tête sur le corps de l'homme ; les yeux au-dessus du nez et de la bouche …)

● En d'autres termes, il ne faut pas chercher dans l'image une double articulation comme celle de la langue !

● Il y a une continuité entre textes, signes, et figures (modèle de Palmer, représenté par le Groupe μ, Traité du signe visuel)

50DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Herméneutique de l'image

● Les grands éléments visuels narratifs ne prennent sens que par combinaison d'éléments plus petits.

● Les petits détails ne prennent sens que dans le contexte d'éléments plus grands.

→L'image manifeste à un degré encore plus intense la propriété de « cercle herméneutique » déjà évoquée pour la langue (le global détermine le local et inversement).

51DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Scène champêtre (homme sous un arbre près d’une maisonnette) 0

maisonnette ...homme arbre

murs nbras tronctoit tête jambes feuillage

n+1contour du visage yeux bouche

... ......

Configuration spatiale bonhomme

Configuration spatiale tête

52DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Foyers de sens

● Mais où sont les foyers de sens ?● Dans les textes linguistiques, ils résident dans

les lexèmes et les grammèmes (unités linguistiques — lexicales ou constructionnelles — au sens stabilisé).

● Dans l'image, ils résident dans les configurations visuelles élémentaires, celles qui sont reconnues en premier.

53DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Formes élémentaires (Gestalten)

● Certaines de ces configurations visuelles sont les formes (Gestalten) visuellement prégnantes identifiées par la Gestalttheorie.

● Elles sont spontanément reconnues par l'être humain de manière innée et émergent visuellement (distinction forme/fond).– Formes compactes : lignes horizontales ou

verticales, carrés, ronds …

– Formes distribuées : alignements réguliers, symétries, contrastes ...

54DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Types iconiques● D'autres sont des types iconiques appris :

– plus ou moins profondément ancrés ;

– acquis plus ou moins tôt ;

– plus ou moins universels ;

– plus ou moins chargés de conventions culturelles.● Certains types sont universels et quasiment aussi

prégnants que les formes de la Gestalttheorie car ils sont liés à des fondamentaux anthropologiques (ex. le visage humain)

● D'autres sont plus culturels (maison avec cheminée) mais peuvent se diffuser comme tout artefact culturel.

55DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Stéréotypes visuels

56DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Comment l'image fait-elle sens ?

● Ce qu'il faut retenir :– L'image est iconique, mais en disant cela on n'a

pas encore dit grand chose ;

– elle produit du sens grâce aux configurations visuelles élémentaires (Gestalten) ;

– et aux types iconiques appris ;

– puis à un processus d'interprétation globale ;

– qui met en jeu un principe de spatio-sensitivité ;

● … et pour finir elle fait appel à un grand nombre d'interprétants culturels → intertextualité.

57DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intertextualité

Un segment de texte a généralement besoin, pour être compris, d'éléments de connaissance qui ne sont pas présents en lui-même.

58DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

In præsentia / in absentia

Ces éléments de connaissance peuvent venir :

in præsentia :

(1) du contexte (ce qui a été dit avant dans le texte, qui est dans notre mémoire parce qu'on l'a lu peu de temps avant) ;

in absentia :

(2) plus généralement, de livres lus, d'histoires entendues, de films vus … bref de notre culture personnelle (dans notre mémoire à plus long terme).

59DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Interprétants

On dit rarement des choses totalement nouvelles.

L'interprétation du nouveau se fait sur un fond de connaissances communes antérieures.

Ce sont les « ilôts de confiance » de l'interprétation.

Ces connaissances communes dépendent du genre de texte.

On les appelle des interprétants.

60DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Culture(s) commune(s)

Les interprétants externes peuvent faire partie :

de la culture livresque (thèmes bibliques ou mythologiques, contes, grands auteurs, culture classique ...)

de la culture de l'époque (usages courants, actualités, chansons en vogue, tics de langage, citations fréquemment reprises pendant une certaine période …)

de la culture populaire (proverbes, locutions, 成語 [chéngyǔ] ...), ou plus généralement de la doxa (idées généralement répandues)

61DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Aire culturelle

Qui dit connaissances communes partagées dit

⇒ aire culturelle

⇒ époque

On s'en rend compte lorsqu'on lit un roman étranger, où beaucoup de choses doivent être expliquées dans des notes de bas de page.

Idem lorsqu'on lit un livre écrit il y a longtemps.

Pire quand c'est les deux.

62DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Reprise et réécriture

Lorsqu'un texte récent fait référence à un texte plus ancien …

Il le reprend en partie (mention à un nom propre, citation plus ou moins complète ou plus ou moins exacte, reprise d'une histoire connue …)

Il le réécrit en partie (il « retouche » à la marge l'élément thématique qu'il reprend ; le lecteur n'en aura plus exactement la même représentation après).

63DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intertextualité

Au sens strict, il y a intertextualité lorsqu'un texte réfère à un autre texte, en le citant, en le plagiant, en y faisant allusion :

« l'intertextualité est [...] le mouvement par lequel un texte récrit un autre texte, et l'intertexte l'ensemble des textes qu'une œuvre répercute » (Piégay-Gros, 1996).

Champ de la poétique, de la stylistique, de la critique littéraire ...

64DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intertexte

Plus généralement, tout texte est constitué de reprises de segments plus ou moins figés.

« Le texte redistribue la langue (il est le champ de cette redistribution). L'une des voies de cette déconstruction-reconstruction est de permuter des textes, des lambeaux de textes qui ont existé ou existent autour du texte considéré, et finalement en lui : tout texte est un intertexte ; d'autres textes sont présents en lui, à des niveaux variables, sous des formes plus ou moins reconnaissables : les textes de la culture antérieure et ceux de la culture environnante ; tout texte est un tissu nouveau de citations révolues » (Barthes, 1968).

65DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intertextualité dans la langue

⇒ Continuum allant de :

la réutilisation de lexies plus ou moins complexes (« la fin des haricots ») …

… à l'insertion intégrale de passages entiers (exercices de style : Testimony de Reznikoff, Pierre Ménard auteur du Quichotte de Borges)

66DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intertextualité dans l'image

Le principe d'intertextualité vaut bien sûr dans d'autres systèmes de signes que la langue

La peinture par exemple s'inspire souvent de thèmes classiques (récurrents), et les peintres s'attaquent souvent à la « réinterprétation » d'une œuvre d'un prédécesseur

67DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

La Joconde (1506, Léonard de Vinci — Musée du Louvre)

68DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Deux tableaux anonymes du XVIIe siècle

69DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Deux tableaux du XXe siècle(Dali : Autoportrait en Mona Lisa, 1954 ;Botero : Mona Lisa à douze ans, 1959)

70DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Deux œuvres récentes(Cieślewicz : Mona-Tsé-Toung, 1977 ;

Liberge : La Joconde, 2008)

71DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intersémiotique

L'interprétation d'un objet sémiotique peut aussi faire appel à des interprétants qui ne sont pas passés par le même système de signes ...

citation d'une autre langue

... voire : pas par la même modalité sémiotique

un texte sert d'interprétant pour comprendre une image,

une image pour comprendre un texte

etc.

72DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intersémiotique in absentia

Une image sert d'interprétant à un texte.

« Je me souviens de cet homme et de cette photo qui porte le symbole de la liberté. Un homme seul debout devant un char, place Tien An Men ; mais si le fusil, le char, peuvent tuer un homme, il n'est pas en leur pouvoir de lui ôter sa dignité. (…) » (revue Empan, n° 58)

73DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Une image sert d'interprétant à un texte.

« Je me souviens de cet homme et de cette photo qui porte le symbole de la liberté. Un homme seul debout devant un char, place Tien An Men ; mais si le fusil, le char, peuvent tuer un homme, il n'est pas en leur pouvoir de lui ôter sa dignité. (…) »

Intersémiotique in absentia

74DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intersémiotique in absentia

Un texte sert d'interprétant à une image.

(Jacoppo Bassano, Le Bon Samaritain,Venise, ca. 1560)

75DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intersémiotique in absentia

Un texte sert d'interprétant à une image.« Jésus reprit : "Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l'avoir dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à demi mort. Un prêtre vint à descendre par ce chemin-là ; il le vit et passa outre. Pareillement un lévite, survenant en ce lieu, le vit et passa outre. Mais un samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut pris de pitié. Il s'approcha, banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l'hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers et les donna à l'hôtelier, en disant : "Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai, moi, à mon retour." (…) » (Évangile selon Saint-Luc)

76DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Intersémiotique in præsentia

La circulation de sens entre modalités se fait bien évidemment, à plus forte raison, lorsque les deux sont présents simultanément sur le support sémiotique.

Mode de fonctionnement des systèmes sémiotiques « hétérogènes » (image légendée, bande dessinée, roman photo, théâtre, cinéma … et bien sûr conversation en face à face)

77DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Unité du plan du contenu (signifié)

Y a-t-il un « signifié visuel », distinct du « signifié linguistique » ?

Non, pas sur le plan de la forme du signifié.

(univers du sens)

« les signifiants de nature sensorielle différente peuvent recouvrir un signifié identique ou, du moins, équivalent : ainsi la langue orale et la langue écrite »(Greimas, Sémantique structurale)

78DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Inégalité des modalités

Cette unité de la forme du contenu permet à plusieurs modalités de se partager le même univers de sens (le langage est capable d'exprimer des concepts visuels, par exemple)Cela n'empêche pas par ailleurs qu'il y ait des chemins d'accès privilégiés de certaines modalités sémiotiques à certaines catégories de représentations mentalesL'image est un vecteur privilégié pour les représentations à fort contenu visuel.

79DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Interprétation intermodale

Un texte d'un système de signes hétérogène fait donc coexister, dans un espace syntagmatique de niveau supérieur, plusieurs sous-textes appartenant à des modalités plus élémentaires :

Textes visuels (plastique, iconique) ;

Textes linguistiques (langue écrite) ;

Idéogrammes

80DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Types de signes visuels

Signe plastique : formes, couleurs, textures, relations géométriques entre objets …(domaine du non-figuratif)

Signe iconique : textes graphiques reconnaissables par une relation de conformité à un type visuel du référent (cours précédent)(domaine du figuratif)

(Groupe µ, Traité du Signe Visuel ;Damien et Claire Gautier, Mise en page(s), etc.)

81DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Types de signes linguistiques(ou quasi-linguistiques)

Langue écrite :

Écritures alphabétiques

Écritures syllabiques

Écritures idéographiques

Idéogrammes non-linguistiques :

Pictogrammes(idéogrammes iconiques)

Autres idéogrammes

NB. Idéogramme = signe d'écriture ayant un sens

82DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Coexistence des modalités

Dans un texte hétérogène, les différentes modalités (texte, image) s'articulent selon les règles conventionnelles dans le genre considéré

(ex. : légende bien alignée en-dessous de la figure dans les livres illustrés ; séquence de cases assez formelle dans le « comic strip », plus souple dans la B.D. pleine page ; convention de la « bulle » [phylactère] dans le monde de la B.D. ; liberté quasi-totale [mais en connaissance des règles !] dans le monde de l'affiche ...)

83DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Règles d'articulation des systèmes de signes hétérogènes

Différents systèmes de signes peuvent être emboîtés les uns dans les autres

À chaque niveau, on peut identifier un espace extérieur (espace syntagmatique) sur lequel se déploient des signes

Des signes peuvent être minimaux à un niveau mais décomposables au niveau ultérieur

L'espace intérieur du niveau n peut être l'espace extérieur du niveau n+1

84DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Décomposition des textes sémiotiques hétérogènes

85DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Décomposition des textes sémiotiques hétérogènes

Exemple de Gaston Lagaffe :

- cases dans la page- images dans les cases (iconique)- texte dans les cases, relié aux images (conventions d’interprétation : bulle avec trait plein [parole], bulle

avec trait discontinu [pensée])- idéogrammes dans les textes (dessin de cochon)- onomatopées dans les images (« cranc ! »)- conventions du genre « bande dessinée » : traits droits

pour signifier le mouvement, ondulations autour de la tête pour signifier l’agacement ...

86DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Répartition du sens

Dans un texte multimodal :

Chaque modalité est porteuse de sens ;

Les différentes modalités véhiculent un sens différent (sauf cas de « dictionnaire texte-image », type imagier ou trombinoscope) ;

Les sens des différentes modalités interagissent.

En résumé :les modalités se partagent le contenu.

87DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Répartition du sens

Exemple texte/image

- L'interprétant d'un élément de l'image peut se trouver dans le texte

- L'interprétant d'un élément de texte peut se trouver dans l'image

- L'image et le texte « se répondent » pour créer un effet de sens qui ne serait pas possible avec un seul des deux

88DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Interprétation multimodaleExemple

Dessin de Sergueï dans Le Monde du 28 septembre 1996

89DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Plan iconique

(à gauche) :

homme + casque + fusil → soldat

(au milieu) :

homme + lance-pierre → combattant

(à droite) :

personnage avec chapeau

90DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Plan des symboles conventionnels

Idéogramme « étoile de David » sur le casque du personnage de gauche (symbole d'Israël)

soldat + étoile de David → soldat israélien

Idéogrammes « étoile + rayures » (stars and stripes) sur le chapeau du personnage de gauche (drapeau américain, symbole des É.U.A.)

Symbole du vieil homme avec la barbe à la Lincoln et le chapeau à stars and stripes : Uncle Sam (symbole personnifié des É.U.A. [prosopopée])

personnage de droite → Uncle Sam = É.U.A.

91DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Plan des symboles conventionnels

Foulard à carreaux sur la tête du personnage du milieu : symbole du combattant palestinien (« keffieh »)

combattant + keffieh → combattant palestinien

92DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

« Grammaire de l'image »

« Grammaire » avec des guillemets (niveau de figement plus faible que dans la langue)

Certaines relations spatiales dans le signifiant ne sont pas interprétées de façon rigoureusement iconiques

Ex. du cours : gauche = avant / droite = après ;

Autre ex. : plus gros = plus fort / plus petit = plus faible (diagramme dans la terminologie de Peirce).

93DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Interprétation des relations spatiales

Suivant cette règle, en l'occurrence :

personnage de gauche plus grand que personnage du milieu

→/soldat israélien/ plus fort que /combattant palestinien/

94DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Métaphore (sur le plan du contenu)

Le personnage de droite tient les bras du personnage du milieu

tenir les bras (+concret) → empêcher d'agir (–concret)

(métaphore située sur le plan du contenu, donc valable aussi bien si le signifiant est une image que si le signifiant est un texte linguistique …)

L'Amérique empêche le combattant palestinien d'agir.

95DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Autres éléments graphiques

Trous dans le personnage du milieu

interprétés dans le contexte comme :

/impacts de balle/

Tache sous le personnage du milieu

interprétés dans le contexte comme :

/flaque de sang/

96DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Éléments linguistiques

« Je vous retiens avant que vous ne fassiez un malheur » :

Propos prêtés au personnage incarnant les É.U.A. (convention de la « bulle »)

Formule généralement utilisée dans un contexte où le locuteur empêche un personnage (en position de force) de faire du mal à un autre personnage (en position de faiblesse)

⇒ Signification (en principe) de l'élément linguistique : l'Amérique empêche le combattant palestinien (fort) de faire du mal à l'armée israélienne (faible)

97DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Interaction entre modalités

Incohérence entre texte et image :

Le texte dit : « l'Amérique empêche le combattant palestinien (fort) de faire du mal au soldat israélien (faible) »

L'image dit : « le soldat israélien est plus fort que le combattant palestinien ; l'Amérique empêche le combattant palestinien d'agir mais n'empêche pas le soldat israélien de lui tirer dessus ».

Cette incohérence volontaire devient le support d'un message politique sur l'attitude des É.U.A.

98DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Interprétation globale

En vertu des spécialisations supposées du texte et de l'image (topos : l'image reflète la réalité, alors que le texte reflète les discours) …

… ce dessin est interprété comme portant le sens :

« Alors que (dans les faits) l'armée israélienne est plus forte que les combattants palestiniens, et commet des crimes, l'Amérique tient un discours qui ne désigne pas le danger le plus grand pour la paix, et, au contraire, le laisse agir »

99DUT MMI 2, Sémiotique

Pascal Vaillant

Who pays the bill for climate denialism ?