9782815306744.pdf - fnac-static.com

© 2017, Éditions Rustica, ParisDépôt légal : octobre 2017

www.rustica.fr

MEP_INT_tracteurs_lot1.indd 2 03/08/17 08:54

Guillaume Waegemacker • Pierre Ménard


4

Le tracteur, une icône éternelle

page 6John Deere 4020

page 54Ford 5000

page 36

Deutz D15 page 12

Farmall H page 24

Ford 7600 page 42

John Deere 2130 page 58

Ferguson TEA 20 page 28

Deutz D5206 page 16

International 533 SA 4WD page 46

Lanz 2416 page 62

Fordson Super Dexta page 32

Farmall Cub page 20

John Deere Model A page 50

Massey Harris Pony page 66

Sommaire


5

Someca Som 20 E et Som 20 D page 120

SFV 302 page 104

Renault 3042 page 88

Massey Ferguson 35 et 835 page 70

Massey Ferguson 65 page 74

Someca Som 40 H page 124

SFV 551 page 108

Renault D22 page 92


Renault 651 page 96

Someca 1000 TD page 128

SFV 201 page 112

SFV HV2 page 100

Someca DA 50 page 116


Volvo BM 350 page 132


6

L’arrivée d’un nouveau tracteur sur une exploitation demeure toujours un moment qu’il convient d’immortaliser. Fraîchement débarqué du ca-mion du livreur, ce Renault N73 Junior n’a pas pas eu le temps de tracer son premier sillon.

Quand l ’agriculture se motorise…Qui n’a pas de racines familiales liées au monde agricole ?

Au fil des siècles et des décennies, le matériel des agriculteurs n’a cessé de se perfectionner et de soulager la pénibilité de leur travail. Les locomotives routières à vapeur interviennent dans différentes tâches sur les parcelles les plus conséquentes : la-bours au câble, défoncement de la vigne… Au fil du temps, ces machines imposantes se trouvent distancées par des tracteurs agricoles à moteur à combustion. D’un maniement nettement plus aisé et toujours plus polyvalents, ces tracteurs marquent progressivement la fin de l’ère des locomotives routières auto-motrices à vapeur.

Une multitude de constructeurs de tracteurs agricoles voit le jour au cours des années 1920 et 1930 : Hart-Parr, John Deere, Fordson et bien d’autres font office de pionniers. L’époque est encore aux roues à cerclage en acier, communément appelées « roues fer ». Les outils sont systématiquement traînés. Dans l’histoire du monde agricole, il est un homme dont les recherches ont considérablement changé le travail des agriculteurs : Harry Ferguson. Son système d’attelage à deux points, puis à trois points à relevage hydraulique mène vers une généralisation progressive de ce dispositif sur la majeure partie des tracteurs construits à travers le monde.

Au fil du temps, les tracteurs dotés de pneumatiques s ’imposent

De par la rareté et le contingentement du carburant, la Seconde Guerre mondiale voit l’apogée des tracteurs monocylindre semi-Diesel dont les principaux spécialistes sont Lanz et SFV. Démarrant à l’essence, ces moteurs à la robus-tesse inébranlable sont conçus pour fonctionner dans un second temps au gasoil. Ce dispositif ingénieux poursuit sa route sur les

Le tracteurune icône éternelle


7

Focus sur l’expédition Trans-Antarctique menée par Sir Edmund Hillary. Pas moins de douze Ferguson TEA 20 étaient partie prenante dans cette aventure. Chenillés, ces tracteurs disposaient de pneumatiques plus consé-quents à l’avant, de faisceaux électriques renforcés et de démarreurs élec-triques de plus forte puissance.

Le tracteurrails du succès jusqu’au début des années 1950. L’archaïsme et la rusticité de ces engins font qu’ils sont progressivement dé-passés face à la concurrence.

Les icônes du Plan MarshallPermettant de remettre l’agriculture française sur rails, l’ar-

rivée du Plan Marshall reflète l’âge d’or des tracteurs essence/pétrole, arrivant tout droit du Pays de l’Oncle Sam. Estampillés Case, International Harvester ou John Deere, ces modèles frap-pés du drapeau américain marquent toute une génération. Alors que les petites exploitations familiales de polyculture se sont longtemps contentées de la traction animale, l’arrivée de petits tracteurs robustes et bon marché fait évoluer nombre d'entre elles. Ces derniers se nommant Farmall Cub, Ferguson, Massey Harris Pony peuvent également constituer d’excellents tracteurs de cour pour servir les exploitations plus conséquentes.

Sur le marché hexagonal, il est un modèle alliant moderni-té, polyvalence et confort de travail qui connaît un succès sans précédent : le Someca Som 40. Issue de la fusion entre deux constructeurs, Ferguson et Massey Harris, la firme Massey Ferguson marque son lancement en décembre 1957. Reflétant les débuts d’une aventure à l’échelon planétaire, la firme aux trois triangles sait répondre progressivement aux attentes des agriculteurs à travers une large plage de puissance.

Dans cet ouvrage, nous vous proposons de suivre les quatre saisons de l’agriculture avec une sélection de trente tracteurs de légende.

Une passion bien ancréeQu’ils soient américains, britanniques, français, germaniques

ou suédois, chacun de ces tracteurs a marqué son époque. Un certain retour aux sources, une pointe de nostalgie et la pas-sion de la mécanique et de l’histoire du travail de la terre ont fait passer ces icônes de l’agriculture du stade d’outil de travail à celui de véhicule de collection. À travers les fêtes de battages et une multitude de festivals, ce patrimoine du travail agricole reprend vie à chaque instant pour le plus grand plaisir de tous. Plusieurs philosophies animent aujourd’hui les anges gardiens de ce patrimoine.

Stimulés par une démarche historique, certains collection-neurs ne se consacrent qu’à une marque bien précise en réunis-sant un éventail représentatif de l’histoire d’une firme comme John Deere, Massey Ferguson, Renault ou Someca. D’autres sont davantage motivés par une époque de production comme celle des tracteurs du Plan Marshall, les modèles de moins de 30 chevaux des années 1950-1960… Il y a mille et une manières de préserver ce patrimoine. Il a des collectionneurs qui préfèrent conserver leurs tracteurs « dans leur jus », c'est-à-dire en les pré-servant d’un point de vue carrosserie dans l’état dans lequel ces modèles leur sont parvenus. D’autres ne perçoivent les choses qu’à travers une restauration extrêmement poussée, avec pour résultat des tracteurs aussi rutilants qu’à leur sortie d’usine. Nous vous proposons ici un coup d'œil dans le rétroviseur de la vie rurale, où tous ces tracteurs étaient dévoués corps et âme au travail de la terre.


8

Photographié à l’occasion d’une foire se déroulant en Gironde, ce duo de chenillards Toselli était présen-té par les établissements Henri Perrier, représentants de la firme à Bordeaux. Le modèle disposé au premier plan est un 340SS et celui qui l’accompagne un Euro30.

Fabriqué en Finlande de 1964 à 1968, le Valmet 565 est venu remplacer le Valmet 361D. On notera que le 565 est équipé d’un moteur 3 cylindres 2685 cm3.

Fabriqués en Russie, à Lipetsz précisément, les AVTO T40 ont connu une certaine diffusion sur notre terri-toire. D’une grande rusticité, ces modèles étaient pro-posés à un tarif particulièrement attractif.


9

L’ère des batteuses n’est pas si lointaine… Aujourd’hui, nombre de passionnés font revivre la légende des battages à l’ancienne qui repré-sentent sans conteste un vecteur de nostalgie. Cette photo d’époque nous montre un modèle de gabarit modeste, fabriqué par les établissements Herry de Lampaul-Guimiliau.

Photographié en plein effort, ce Deutz DX 140 est équipé du système Powermatic. Ce dispositif permet de doubler le nombre de rapports de la boîte de vitesses.


Les tracteurs


Les tracteurslégendaires


12

Monocylindre et fier de l ’être !Modèle au gabarit modeste, le Deutz D15 – tout comme ses frères de gamme appartenant à la série D – marque son lancement en 1958. Reflet de la rigueur germanique, ce petit tracteur a fait raisonner le bruit strident de sa mécanique monocylindre Diesel dans une multitude de cours de fermes…

En 1958, Deutz dévoile une toute nouvelle gamme de tracteurs : la série D. Pourquoi D ? Car il s’agit ni plus ni moins de la première lettre de… Diesel. Six modèles composent la série D : le D15, le D25, le D30, le D40, le D50 et le D55. Les modèles à moteur monocylindre et bicylindres se voient refroidis par air par l’intermé-diaire d’un volant moteur à ailettes. Les tracteurs les plus puissants de la gamme – dotés de moteurs à trois et quatre cylindres – sont refroidis par une soufflante axiale entraînée par l’intermédiaire d’une courroie.

Une nouvelle ligne en 1959Dès 1959, Deutz modernise la ligne des tracteurs ap-

partenant à la série D. Modèle d’entrée de gamme, le D15 remplace le F1L 612. Sa puissance motrice est de l’ordre de 14 chevaux. Tracteur ultra-compact et éco-nomique, le D15 est motorisé par un monocylindre de type F1L 712 de 850 cm3 de cylindrée. L’ensemble boîte de vitesses/pont provient de chez ZF. L’essieu avant du

UN CHEVAL… MÉCANIQUE

L’arrivée du D15 au sein des petites exploitations marquait un net progrès dans la mesure où il arrivait très souvent qu’il prenne la relève de la traction animale. Son endurance, son extrême maniabilité, sa facilité d’entretien et le fait qu’il soit peu gourmand en matière de carburant ont joué en faveur de son succès. De par sa faible cylindrée, ce tracteur témoignait aussi d’un cer-tain manque de puissance. D’autres utilisateurs pouvaient également lui reprocher la fragilité de son mécanisme d’embrayage. Si le D15 avait été parfait, aurait-il eu une telle cote d’amour ? Rien n’est moins sûr !

DEUTZ D15


13


14

tracteur est télescopique. La suspension est assurée par de gros tampons en caoutchouc. Cinq versions de D15 sont disponibles au catalogue Deutz : le D15 N, le D15 NE, le D15 N1E, le D15 PE et le D15 PE1.

Bienvenue au D15/1 !Au cours de l’année 1962, le D15/1 remplace le D15.

On note au passage quelques menus changements, telle une nouvelle planche de bord qui sera désormais com-mune à toute la série D. Les chaînes de production du D15/1 prennent place chez un autre constructeur : Fahr.

Deutz et Fahr ont démarré leur collaboration l’an-née précédente. Au moment où les chaînes du D15/1 prennent place chez Fahr, KHD est titulaire de 25 % du capital de Fahr.

En 1964, les moteurs des Deutz série D se moder-nisent, notamment au niveau de l’embiellage, des cylindres, des pistons et de leur culasse. Ces méca-niques de nouvelle génération se nomment « série 8 » et doivent leur existence à la modernisation de l’unité de production et de son outillage, alliée à une maîtrise affinée des matériaux les plus modernes de l’époque.


FICHE TECHNIQUE

MOTEUR Type : Monocylindre F1L 712 Diesel 4 temps avec chambre de turbulenceAlésage x course : 95 mm x 120 mm • Cylindrée : 850 cm3 • Régime : 2 400 tr/minGraissage : par circulation sous pression • Refroidissement : par air par volant ventilateur

TRANSMISSION Boîte de vitesses : 6 rapports avant et 2 marches arrière

ÉLECTRICITÉÉquipement électrique composé d’un démarreur, d’une dynamo avec régulateur-disjoncteur, d’une com-mande dynamo, d’une bougie de réchauffage, d’un voyant de contrôle de réchauffage, d’une résistance de bougie et d’une batterie

FREINAGE Type : à mâchoires intérieures

PNEUMATIQUES Avant : 4.00 x 16 AS • Arrière : 8 x 24 AS et 8 x 28 AS

POIDS TOTAL 950 kg

DIMENSIONS Longueur : 2,65 m • Largeur : 1,55 m • Empattement : 1,69 m • Hauteur au volant : 1,49 m


16

Moderne et endurant !À partir du milieu des années 1960, le bureau d’études de la firme germanique réfléchit à une toute nouvelle lignée de tracteurs. En février 1968, Deutz présente cette gamme à son réseau commercial dans la salle omnisports de Cologne. Pas moins de huit modèles composent cette série : le D2506, le D3006, le D4006, le D5006, le D5506, le D6006, le D7506 et le D9006.

Disposant d’une injection directe, les mécaniques de ces tracteurs sont refroidies par air. Qu’il s’agisse de mo-teurs deux, trois, quatre ou six cylindres, ces derniers bénéficient de nombreux éléments standardisés, ce qui permet de faire des économies d’échelle tout en limitant les stocks.

En 1970, cette gamme s’enrichit de deux nouveaux modèles : le D7006 et le D12006. En complément, le D8006 vient remplacer le D7506 et le D10006 se substitue au D9006. D’autres nouveautés font leur apparition courant 1972 : le D4506, le D13006 et en-fin le D16006. En 1974, un vent nouveau souffle sur la gamme des D06. Il faut tout d’abord noter l’arrivée de nouvelles couleurs avec une dominante vert clair pour les carrosseries alors que le bâti, la mécanique, la boîte de vitesses et le pont du tracteur arborent désormais une peinture vert sombre. Toujours au cours de l’année 1974, le D5006 est remplacé par le D5206, le D5506 par le 6206, le 6006 par le 6806 et le 7006 par le 7206.

Ce millésime voit aussi la suppression du D2506 au sein de la gamme Deutz.

LE RELAVAGE DEUTZ TRANSFERMATIC SYSTEM

La gamme des Deutz D06 dispose d’un relevage hydraulique résolument moderne pour l’époque : le Deutz Transfermatic System. Celui-ci com-prend le contrôle d’effort de traction, le contrôle de position, la position flottante et bien sûr la possibilité d’adjonction de distributeurs ad-ditionnels en prise directe sur le distributeur principal.

DEUTZ D5206


17


18

Économique et performant…Tracteur performant, le D5206 est doté d’une mé-

canique trois cylindres Deutz de F3L 912, ne dévelop-pant pas moins de 51 chevaux à 2 300 tours/minute. Reprenant le système Porsche, sa boîte de vitesses est en partie synchronisée. En option, l’acquéreur d’un tel tracteur peut aussi disposer d’une boîte entièrement synchronisée. On note que ce tracteur conserve le rele-vage hydraulique de type K45 de son prédécesseur, le D5006. Ce dernier peut en effet supporter une charge de 1 900 kg. Comme son devancier, le D5206 peut éga-

lement être équipé sur demande d’un pont avant Sige 3500, celui-là même qui était disponible en option sur le D5006. Équipé de freins à disques, le D5206 était par-ticulièrement évolué pour l’époque d’un point de vue technologique. Très économique à l’usage, ce modèle brille aussi par son endurance. Il est à même d’entraîner une charrue bi-socs sans difficultés. Les inconditionnels de tracteurs youngtimers commencent à s’intéresser à ce modèle emblématique, comme l’atteste un nombre croissant d’exemplaires restaurés rencontrés sur les dif-férentes fêtes liées au patrimoine de la terre.


FICHE TECHNIQUE

MOTEURType : 3 cylindres Diesel à 4 temps de type F3L 912 à injection mécanique directeRégime nominal : 2 300 tr/min • Alésage x course : 100 mm x 120 mmCylindrée : 2 826 cm3 • Capacité en huile : 8,50 l

TRANSMISSIONBoîte de vitesses : de type Deutz TW 50.3, 8 vitesses avant et 4 marches arrière ; la boîte est partielle-ment synchronisée, elle peut l’être entièrement en option • Capacité en huile : 18 l

POULIE DE BATTAGE

Diamètre : 245 mm • Largeur de la poulie : 100 mm • Régime opérationnel : 1 285 tr/minVitesse périphérique : 16,50 m/sec

PRISE DE FORCEType : indépendante à 540 tr/min affichés, soit 2 070 tr/min moteur ; à deux vitesses à 540 tr/min affichés, soit 2 070/2 300 tr/min moteur

VÉRIN HYDRAULIQUE

Type : K45 • Capacité : 14 l • Débit en huile hydraulique : 27,20 l/min • Volume disponible sans caisson additionnel : 7 l • Volume disponible sans caisson additionnel : 21 l • Pression de service : 175 bars • Capacité de levage : 1 340 m.kg • Force de relevage aux rotules des bras inférieurs : 1 900 kg

PNEUMATIQUESAvant (3 montes possibles) : 6.00 x 16 ou 6,50 x 16 ou 7,50 x 16 • Arrière (3 montes possibles) : 12,4/11 x 32 ou 16,9/14 x 26 ou 14,9/13 x 28

ESSIEUX ET VOIESTrain avant télescopique : de 1 260 mm à 1 860 mm • Train arrière, roues à gradins : de 1 320 mm à 1920 mm • Rayon de braquage avec assistance par frein au pied : 3,30 m

POIDS À vide sans cabine avec cadre anti-tonneaux : 2 050 kg

DIMENSIONSLongueur : 3,47 m • Largeur : 1,70 m • Hauteur au volant : 1,55 mDégagement au sol sous le train avant : 43 cm • Empattement : 2 m

VITESSESMAXIMALES

1re : 2,10 km/h • 2e : 3,40 km/h • 3e : 5 km/h • 4e : 8,40 km/h • 5e : 6,40 km/h6e : 10,20 km/h • 7e : 14,90 km/h • 8e : 25 km/h • Marche arrière 1 : 2,40 km/hMarche arrière 2 : 3,90 km/h • Marche arrière 3 : 5,60 km/h • Marche arrière 4 : 9,50 km/h


20

Vous avez dit Cub ?Modèle compact, économique et ultra-polyvalent, le Farmall a très souvent été le tout premier tracteur des exploi-tations les plus modestes. Rencontre avec un modèle au succès international…

En décembre 1944, les responsables de la division agricole d’International Harvester présentent leur pro-jet d’élaboration d’un tracteur de faible gabarit reflé-tant simplicité, robustesse, économie et polyvalence. En fait, il ne s’agit ni plus moins que de proposer une extrapolation réduite et simplifiée du Farmall A. Étudié pour être proposé à un tarif très attractif, ce nouveau petit tracteur se destinerait aux exploitations familiales de polyculture disposant tout au plus d’une vingtaine d’hectares et serait à même de constituer un tracteur d’appoint pour les exploitations les plus conséquentes.

Trois années séparent l’étude initiale de la mise en production de ce modèle compact nommé Cub. Ce-lui-ci bénéficie d’une toute nouvelle mécanique quatre cylindres. Afin de limiter les coûts de fabrication, ce mo-teur de type C 60 comprend un nombre de composants relativement limité. Le Cub peut, en outre, fonctionner à l’aide de carburants bon marché, comme le pétrole. Le corps principal du tracteur résulte de l’accouplement du bloc-moteur, du carter d’embrayage, de la boîte de vitesses et du pont.

Côté design, le Farmall Cub est dans la continuité stylistique de la gamme IH de l’époque. Disposant d’un centre de gravité relativement élevé, il est à même d’in-tervenir sur de nombreux types de cultures. On notera que les voies avant et arrière du tracteur sont réglables.

Une importation américaineLe Farmall Cub fait son entrée sur notre territoire

dans le cadre du Plan Marshall. International Harvester est représenté dans notre pays par la Compagnie Internationale des Machines Agricoles de France. Après quelques années, les ressources du plan Marshall s’amenuisent progressivement. Si le constructeur sou-haite poursuivre son implantation au sein de l’agricul-ture française, il se doit d’y implanter une unité indus-trielle. Il est décidé de construire cette nouvelle usine de tracteurs à Saint-Dizier, dans le département de la Haute-Marne. Le Farmall Cub y entre en production en 1955.

FARMALL CUB


21


22

LE SYSTÈME CULTIVISION, C’EST QUOI ?

Reprenant l’une des principales caractéris-tiques du Farmall A, le Farmall Cub est doté du système cultivision. Offrant une visibilité accrue, ce dispositif consiste à décaler la mé-canique vers la gauche par rapport à l’axe du tracteur. Le conducteur bénéficie ainsi d’une parfaite visibilité lors de la traction d’outils portés, tels le cultivateur ou la bineuse de la gamme IH de l’époque.

Les Cub « Made in France » bénéficient des toutes dernières améliorations stylistiques apportées au Cub : une nouvelle calandre à ouverture horizontale et un capot moteur à la ligne affinée. Si l’usine de Saint-Dizier est en mesure de produire de nombreux éléments pour les tracteurs Farmall, elle ne dispose pas d’une capacité industrielle suffisante pour y construire les moteurs et les boîtes de vitesses. Dans un premier temps, ces éléments sont donc importés des États-Unis. Le Cub français représente la copie quasi conforme du modèle américain, à quelques exceptions près. Diffère notamment le siège conducteur, qui gagne en confort dans le modèle hexagonal.

Du Cub au Super Cub…Si les utilisateurs du Cub saluent sa robustesse et sa

polyvalence, ils regrettent néanmoins son manque de puissance. Aussi la Compagnie internationale des machines agricoles de France répond à cette carence courant 1958 avec la présentation du Super Cub, étroi-tement dérivé du Cub. Les principaux changements par rapport au Cub interviennent au niveau de la méca-nique. Le Super Cub dispose ainsi d’un nouvel arbre à cames et de pistons en aluminium (les pistons du Cub étant en fonte d’acier). Cette nouvelle version adopte aussi de nouveaux ressorts de soupapes, un carburateur Solex 881 et un distributeur d’allumage réglé à 18 de-grés d’avance. Cet ensemble lui permet de fonction-ner au régime nominal de 2 000 tours/minute. Le taux de compression est alors porté de 1 à 6,5 à 1 à 7. Par la suite, il est même monté à 7,5 à 1. Cette mécanique

affinée permet la traction et l’entraînement d’outils plus conséquents.

En 1959, de nouvelles améliorations sont apportées au Super Cub. Le freinage du tracteur dispose ainsi de nouvelles ceintures de freins en deux parties, ce qui le rend nettement plus efficace. Aux États-Unis comme en France, la production du Farmall Cub cesse en 1964. Au pays de l’Oncle Sam, le Farmall Cub est remplacé par l’International Cub. Distribué exclusivement en versions industrielles et « génie civil », ce dernier représente l’ul-time évolution de ce tracteur construit pour durer.


FICHE TECHNIQUE

MOTEUR

Type : 4 cylindres IH à essence, vilebrequin en acier forgé à trois paliers, système de graissage sous pression par pompe à huile, circuit de refroidissement par thermosiphon • Cylindrée : 974 cm3

Alésage x course : 66,67 mm x 69,85 mm • Vitesse du moteur (contrôlée par régulateur)Vitesse maximum avec accélérateur au pied : 2 000 tr/min • Puissance à la barre : 8,89 chPuissance à la poulie : 9,76 ch

TRANSMISSION Embrayage : Ferodo monodisque à sec • Boîte de vitesses : à 3 rapports avant et 1 arrière

ÉLECTRICITÉ Type : 6 V

POULIE DE BATTAGE

Diamètre : 229 mm • Largeur de la jante : 114 mm • Vitesse minimum de marche à vide : 392 tr/min Vitesse maximum de marche à vide : 1 487 tr/min • Vitesse maximum en charge : 1 322 tr/min

PRISE DE FORCEType : arrière, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montreVitesse minimum de marche à vide : 475 tr/min • Vitesse maximum de marche à vide : 1 800 tr/minVitesse maximum en charge : 1 600 tr/min

FREINAGE Type : à pied à ceinture extérieure sur tambour

CONTENANCESRéservoir de carburant : 28,40 l • Système de refroidissement : 9,20 l • Bol d’huile du filtre à air : 0,19 lCarter inférieur du moteur : 2,80 l • Carter de transmission : 1,70 l • Boîtier de direction : 0,36 lCarter de transmission finale aux roues arrière : 0,82 l • Boîtier de la poulie de transmission : 0,16 l

PNEUMATIQUES Avant : 4 x 12 • Arrière : 8 x 24 ou 9 x 24

VOIESVoie avant (réglable de 10 cm en 10 cm) : 1,03 m à 1,44 mVoie arrière (réglable de 10 cm en 10 cm) : 1,02 m à 1,42 m

POIDS Tracteur nu, avec réservoir de carburant vide : 517 kg • Avec équipement standard : 590 kg

DIMENSIONS

Longueur hors tout : 2,50 m • Largeur hors tout (voie minimum) : 1,22 m • Largeur hors tout (voie maximum) : 1,63 m • Hauteur hors tout au volant : 1,59 m • Empattement : 1,75 m Dégagement au-dessus du sol : 0,52 m sous essieu avant, 0,50 m sous essieu arrièreRayon de braquage minimum (les voies étant réglées au minimum) : 2,82 m frein libre, 2,51 m frein serré

VITESSES MAXIMALES

Avec pneumatiques 8 x 24

Avec pneumatiques 9 x 24 à 1 600 tr/min

Avec pneumatiques 9 x 24 à 2000 tr/min

1re 3,45 km/h 3,60 km/h 4,50 km/h

2e 5,01 km/h 5,30 km/h 6,60 km/h

3e 10,20 km/h 10,80 km/h 13,50 km/h

Marche arrière 3,85 km/h 4 km/h 5 km/h


19,9

5 €

ttc

MD

S : 4

9959

www.rustica.fr

Suscitant de véritables passions, le tracteur est le symbole par ex-cellence de l’histoire de nos campagnes et des progrès techniques qui ont marqué le XXe siècle. D’outil de travail de la terre, le tracteur est en effet devenu une icône et l’objet de véritables collections !

Mis en valeur par de superbes illustrations d’une précision stupé-fiante, ce livre vous propose de partir à la découverte des 30 trac-teurs les plus emblématiques de notre patrimoine rural à travers des fiches descriptives détaillées : Deutz D15, Farmall Cub, Ford 7600, John Deere 2130, Massey Ferguson 140, Renault D22, SFV 201, Someca Som 20 D…

Journaliste automobile et agricole, Guillaume Waegemacker est passion-né depuis sa plus tendre enfance par les voitures et les machines agri-coles. À travers ses reportages, il n’a de cesse de faire partager sa pas-sion auprès du plus grand nombre.

9782815306744.pdf - fnac-static.com

Documents

Transcript of 9782815306744.pdf - fnac-static.com