« Les comptes de Silvinus : un graffite trouvé à Saintes », Aquitania, 11, 1993, 255-261.

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Aquitallia.lome XI. 1993

Milagros Navarro Caballero

Les comptes de Siluinus

Résumé

: un graffite trouvé à Saintes

Abstract

L'article presente un graffite sur céramique trouvé dansla villede Saintes. Son auteur a inscrit une liste de produitsqui ont fait l'objet d'une transaction comerciale : deuxtypes de vin et une cruche. Leurs prix a été égalementexprimé, ce qui fait du graffite un interessant documentéconomique.

This aniele shows a eeramie graffita found in Saintescity. The author wrale down a products'list ex changed:two IUnds of win and a piteher. The best interest is that thepriee had been exprened.

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Le présent article a pour objel de faire connaître lecontenu d'un graffito latin trouvé dans la ville de Saintes.Il a élé découvert lors des fouilles archéologiques qui onleu lieu rue Port-La-Rousselle. où les vestiges d'un habitatromain composé de deux pièces ct d'une cour 1 ont étédégagés. Dans la cour, deux puits bouchés, déjà à l'époqueromaine, y ont été exhumés. Dans le puits dénommé nO 2,il a été trouvé deux fragments d'une cruche en céramiquecommune qui, une fois assemblés, présentaient un breftexte. Il était inscrit sur l'épaule de ceHe pOlerie, définiemorphologiquement par deux anses el un col évasé, en pâtetrès foncée '.

Les matériaux accompagnanl ce support épigraphiqueà l'intérieurdu puits peuvent être datés du Ile siècle aprèsJ.-c., début du lIIe siècle. La réalisation du graffita peutêtre attribuée au second siècle de notre ère, car il neprésente aucun autre élément qui pcrmeHe de préciser plusexactement la chronologie.

L'épigraphe a été incisée avec une pointe dure qui asoulevé la couche supérieure de la céramique. Il est gravésur quatre lignes. La paléographie esl typique del' inslrument utilisé et du support choisi: elle est formée delettres cursives régulières d'une hauteur maximale de2,2 cm et minimale de 0,5 cm.

Voici notre interprétation:

SILVINVSVEGETAIVSLAMINSIII=-uac. ~1A1

MELISOMISluac. ~.f,-4 VRCuac. AI

Milagros Navarro Cnballcro

Traduction

Si lui nus 1-1, trois setiers et quart d'aminnée pour undenier et un as, un setierde melizomum pour une sescunciade denier et une cruche pour un as.

Apparat critique

Dans le texte, melisol1lum apparaît avec un S au lieud'un Z. L'orLhographe correcte devrait être melizomum.

Commentaire du contenu du texte

Une personne a utilisé une cruche de céramiquecommune pour inscrire une liste d'achats dont elle voulaitse rappeler. Malgré le caractère hâtif avec lequel elle a étéfaite, J'auteur du texte étudié a donné aux divers élémentsqui le composaient une position en rapport avec la fonctionqu'ils devaient remplir. Sur la première ligne apparaîllenom du responsable de )'acquisition,Siluillus, etsurchacunedes lignes suivanles de l'épigraphe, l'un des produitsachetés.

Ces dernières lignes sont divisées verticalement endeux groupes. Dans le premier, Silué au début de chacuned'elles, un des produits objet de la transaction commercialeest indiqué. Les deux premiers étaient deux différentessortes de vins (uillum amilllleum et uinwll me/iZOl1lllm) cL

Siluinus VEGETAIVS Lamin(ei) S(sextarios) I1ICtres) = -(quadrantem)uac. ~(denario)

l, a(sse) l,melisomi S(sextarium) I(unum)uac. ~(denario) .f,-(sescuncia),

4 urc(eum)uac. a(sse) 1.

1. G. Vienne.•Re<:herches archtologiques cn 1981. 3. fouille de 53UVCtllge 3U 10.ruePon-L..a·Rouudle•• Soc;iliarchioIo8jqu~~td'histoj"d~/QCJwr~lIf~.Mari'in".Bljll~fjfl d~ liaison. n° 8. p 32·36.

2. Forme proche du type nD 456 de M.-H. et J. S;:anltOl. Ciramiqll~s Commun~$

Gaflo-Roma;n~sd·Aqu;raitl~. Paris. 1979. p. 196.

Les comples de SiluÎll/ls : un graffite trouvé li Saintcs

le troisième une cruche de céramique(ureeus). Les liquides men lion nés fi-gurent accompagnés de l'indication duvolume qui a élé acquis, dont l'unité estle sextarius ira/iells. La nature différentede ees trois produits justifie l'interpré­tation attribuée au graffite : une listed'achats. La seule relation sémantiqueentre les vins et lacrucheeslqu'ilsonlétéaehetés ensemble.

Celle hypothèse est eonfirmée par laleclurcdu second des groupes verticaux.Dans celui-ci, sur chaque ligne. à unecertaine dislance du premier groupe etsuivam une même verticale, le prix dechaque élément acquis esl indiqué.

L'interprétation globale du texte étantexposée, nous procéderons à l'analysedétaillée de ehaeune des lignes, nousarrêtant sur les problèmes présentés parsa lecture et les solutions qui onl étéadoptées.

Ligne 1

Le premier mOl,écrit au nominatif, estSi/ui/IUS, qui apparaît comme un agenl dela transaction. Nous neconnaissons ni enquelle qualité il intervient, ni pour quelmotif, car nous n'avons pu auribuer unsens exact aux lellres qui sont siruées surla première ligne, après le cognomencité.

La lecture des quatre prenlleres leures, VEGE, neprésente aucun doule mais il n'en est pas de même dessignes paléographiques qui les suivent. ousen présentonsune lecture que nous considérons incertaine. carelle n'offreaucun sens en latin, de même les diverses combinaisonsqui onl été formées avec ces lettres. En espérant qu'unexpert épigraphiste dévoile un jour ce mystère, nousprésenlons le graffite dans l'élat actuel de nos recherches,car la lecture des lignes qui la suivent pennel de connaîtrele sens général du texte et elle suppose, de plus, laconnaissance d'importantes données économiques.

3. J. AocIré. "Contribution 3U voc3bulaire de 13 vÎticullure : les noms de cépages...REL, vol. XXX. 1952. p. 128-129.

4. Plin.. N.H.. XIV. 21 : .PrillcipatllsdtlIlU"minn~;sftnn;ral~mprOl1/~r s~nitJq/l~proftcit!n1~m lIi"i ~;U.f ll/i'lllt! Ilita"' ....

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Ligne 2

Les quatre premières leures, AMIN, élail l'nbréviationd'un vin. I"aminneum, reconnu non pas par la région où ilétait produil, mais par le cépage d'où il provenait J el quePline l'Ancien considérait le meilleur 4

• ous avons préférélranscrire amin(l/ei), car la fomle que présenle le E el lesdeux N est la plus habituelle, bien qu'on puisse lire aussiles versions amil/l/iunJ j et amilleul1J 6 dans les sourceslittéraires et épigraphiques.

5. Cal.. Agr.. VIA.

6.Col.. 1I1.2. 7: M3cr.. III. 20. 7: Isid.. Or., VII.5. 18. En réalité.CCS3U1cursparlcnldu cépage productcur qu 'ils appellenl amint!a.

258 Milagros NavllfTO Caballero

Sem.o

considère que« le prix d'un setier de vin s'élevait à quatreas, si l'on en croit les sources provenant de deux siècles !Comme ces sources ne soulignent pas le caractèreexceptionnel de ce prix, nous sommes inclinés à admettreque les quatre as constituent le prix maximum d'un setierde vind'unequalité médiocreàl'époquedu Haut-Empire» '.

Nous savons que le uiIJum ami1l11eUm n'était pas un vincourant. II était, en effet, vinifié avec les meilleurs cépages.L'Edit de Dioclétien situe l'amimleum encore au IVesiècle entre les crus les plus chers produits dans l'Empire.Par conséquence, cinq as trois n'cst pas un chiffre trèsélevé, si on le met en relation avec les quatre as mentionnéspar S. Mrozek. Ces derniers constituent en outre une

/

»/'1' j,--r ~ t r - )<-1,,)1'-1' ( Çh~ -? 1 YIL) }\)

Celte donnée se situe parfaitement dans les margescommerciales que les sources d'infonnation rendentcrédibles en ce qui concerne le vin pendant le Haut­Empire. S. Mrozek, dans une élude consacrée aux prix etsalaires pendant cette période de l'histoire romaine,

Ensuite. apparaît la quantité de ce vin qui afait l'objet de l'achat! vente. L'unité utilisée aété abrégée par un S barré au centre. Ce signeprétendait représenter un sextarius italicus.mesure de capacité, qui, convertie au systèmemétrologique actuel, équivaudrait à 539millilitres '.

Après celle indication, l'auteur du graffitemarque le nombre dc ces unités qui ont étéachetées. Le problème est que ces signes sonttraversés par la ligne de fracture qui divise endeux le support épigraphique, c'est-à-dire, lacruche en céramique. À la droitcde cette cassurese trouvent trois représentaLions paléographiquesdu nu"méro l, qui, comme il est habituel dans lestextes lalins, ont été barrés sur leur partiesupérieure.

Mais l'expression dessextarii de vin aminnéecontinuait à gauche de la fracture, où l'on peutvoir trois signes horizontaux, deux parallèles el

un troisième situé enlreeux dans une position unpeu plus avancée. C'est la représentation d'unqlladralls, le quart de l'unité. La quantitéd'aminnée achetée était, parconséquent, de troissetiers un quart.

A une certaine distance du chiffre, mais sur lamême ligne. le prix de ces trois sextarii et quartd'ami/lllelllll a été inscrit. Le X barré, symbole du denier,est suivi d'un 1; à la suiteapparait unA, flanqué égalementà droite d'un autre symbole vertical d'un l, dans ce casbeaucoup plus long que le premier. Un denier et un asc'était ceque valait le vin. Unifiant ces chiffres monétairesen as, nous obtenons la quantité de dix-sept. Si l'on divisepar les trois setiers un quart qui ont été payés. on arrive aune chiffre de 5, 3 as par sex/arills d'aminnée.

7. S. Mrozek. Prix et rimunirarion dans l'occident romuin (3/ 0 Il. n. ~., 250 dt!n. I.J. Gdansk. 1975. p. 15. n. 15 =S. Mrozek. Pri:rt!1 rlllluniratÎlJll.... ll démontréque le uxtan'us étail l'unité de venle au détail du vin. Pour soutenir cetteaffirmation. il ~nte les références 5uÎvnntes : CIL lX. 2689• • ho.1Jes uinisatar;um unum... CIL IV, 8230. •dabit uini (sUJariosduos)... luv.. Sat.. Vl, 4237.•d~ ql/o sutarius alt~rducitur•.

Ce sont là les mesures exactes d'un st!XtariliS de vin: Lex Si/ia Je pmtduibllspublicis.• (.00) congilts uini X p(onJo) sie' .. VI s~xtari congills .rÎe, ,lini ;Juodequinquagima St'xtari si~, ltini•.

8. S. Mrouk. Prix~, rimuniralion... p.20-21.

Les COmptC5 de SiluimlS; un grnrfite trouvé à Sainte~ 259

moyenne pour un seLÎer de vin couranL. L'explication peutêtre dans l'origine du vin. La dénomination amÙlllellm nesupposait pas une appellation d'origine contrôlée. Il s'agitvraisemblablement de vins de qualité diverse mais tousétaient de type aminnée. L'Italie était la zone où ces crusétaient produits en grande quantité,car la!aecu!aamillllea

9. P. Remark, De amphor/Jrllnl inscflptiunibus l11tillls qllu~stion~s J('/~cta~.

Tubingen. 1912, p. 13, recueille 100IICS les données sur les lieux où ce type decép:lgeatttcultivt. ainsi que les sources où ces informalionsapparaissenl' pnncipalementen Italie. mais ils poU\'aJenl aussi se IrOU\"Cf en Bllh) nie. en Syrie Cl. comme nousle \'errons plus tard. dans la région de Narbonne.

10. Un till/lusl'ictus lu sur une amphore gtluloise dil ainsi: «flnl/n(Ilt.'f//n) Bat'I(umlSt)IlIn(lls)/ CCCII-! ". Il. üou. R. Marichal. " Les inscriptions peintes sllr 1csamphores: LyonetSaint.Romain.en-Gal ... i\,cha~Ull(/utIC(1, 7,1987. n081.p. 179­181. Au moins une panie des viM produits à Béziers pro\iennent de ces cépagesaminées. Le produit ici obtenu ser.l.il probablement moins cher que l"îlahen.

était originaire de Campanie Il, mais ces vignes furent aussiplantées sur le terriroiredes Gaules \0, Ces remarques nousinvitent a supposer que ]'amilllleUf1l de notre inscription aété produit en Gaule. Les vins gaulois devait être moinschers que les réputés crus campaniens dont les sourcesparlent.

De plus. nous poU\onsmêmeaccepterla valeur dcquaueas parselier pour un bon...in, quelque peu aigre ou coupé d'caU. pe à un graffite de Pompéi: suivant cclexte. un U'xroflus defo/aRum, un des meilleurs \'ins italiens classé a\'ec}'omimwlmpar I"Edn de Dioclétien, C:OÛlall quatre as.H~dOlI~diciI: asslhu.f 1hIC b,b.tur: dipmldium SI d~tluis mt!llOm INbis; qllanos,fi deduis lIintl d~ Falerna bih(ts}JO, CIL. IV. 1679. nous considérons. comme lesuggère S. Mrozek. P,ix el ri/mmiral/OII .... p. 15. que la mesure était un setier, carc'était celle quantité qui était normalement demandée.L'Edit de Oiocléuc:n, CIL III. 841. 2.1.3: ..Folani lIofiCllm s(atoriumJ IInum(dtnurllS) rriglllto ... l.J.•i\min~. Itolicu", .Jfrxtorium) unum (d~nariis) mgllltaJO.

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Ligne 3

Le second des produits achetés, qui est indiqué avec sonprix sur la troisième ligne, était lemelil.omum, un vin épicéfait à base de poivre et de miel, dont la recelle nous a ététransmise dans le De re coquillaria signé par Apicius Il.

De même que dans l'exemple précédent, la fin de laligne était occupée par la mention du prix payé pour le vin.La quantité était deux fois et quart inférieure à celle quenous avons vue pour le cas antérieur.

Le symbole du denier (la barre centrale du X est presqueimperceptible mais elle existe) est suivi de deux autressignes dont l'interprétation est difficile. La position qu'ilsoccupent dans le lexte nous amène à chercher leur sensentre les symboles qui représentent les valeurs de lamonnaie. Le premier d'entre eux, fonnéde trois traits 12 estsemblable à la forme que l'élément qui représente lasemullcia adopte parfois. c'est-à-dire, à la vingt-quatrièmefraction d'une unité donnée, dans le cas présent, le denier.Le second symbole est formé de deux traits réalisés enmême temps. Le premier, très bref, a été gravé de haut enbas et il continue avec un trait horizontal d'une longueurimportante el d'une épaisseur assez considérable si l'oncompare ses dimensions avec celles du premier. Cesmesures si différentes nous ont amené à considérer le trait1comme un simple appui du second, par lequel on voulaitreprésenter l'uncia (le dixième de l'unité). La somme desdeux est un huitième de l'unîté.c'est-à-dire, unesescUlzCÎaqui, appliquée au denier, équivalait à deux as. Si nousajoutons cette mention au denier qui les précédait, nousobtenons le chiffre total de 18 as, valeur d'achat d'unsex/arius de melizomum. Cette somme est très élevéesurtout si nous la comparons à la précédente. Nous n~disposons pas de données épigraphiques ou littéraires surle prix dece vin. La seule référence approximative apparaîtà nouveau dans l'Edit des prix promu par Dioclétien. li yétait indiqué qu'un sex/arius de vin conditum, conditionque le melizomum possédait. devaÎl coûter au maximumvingt-quatre deniers. mais qu'un amiflfleum, notre premier

Milagros Navarro Côlballero

exemple, atteignait les trentedeniers 13. Nous neretiendronspas les chiffres exacts lus dans ce texte, apparus après uneforte dévaluation, mais la proportion des valeurs: au débutdu IVe siècle ap. J.-C., les vins épicés étaient moins chersque ceux provenant d'un cépage aminnée.

Alors, comment pouvons-nous expliquer l'inversiondes valeurs économiques présente dans notre graffilO ? Ilpourrait s'agir simplement du prix réel du melizomum auIle siècle. ce que nous ne savons pas. Nous devons tenircompte, de plus, quecequ'Apicius dénommait melizomumétait un mélange compact de miel et de poivre auquel onavait ajouté le vin. Si le produit faisant partie des achatsétait la préparation même sans mélange avec le liquide etcompte tenu du prix élevé du poivre, celle-ci aurait bien pucoûter dix-huit as à notre personnage.

Mais i1existe une autre interprétation, plus risquée maispar laquelle nous trouvons une solution économique plusharmonieuse: sur la ligne 2,Ia marque du denier est suiviedu nombre d·unités. comme pour J'abréviation de l'as(dans les deux cas il s'agit de l'unité mais, pourtant, elle aété indiquée par son symbole après l'abréviation de lamonnaie) ; nous pouvons voir le même cas sur la ligne 4 :la lettre avec laquelle est représenté l'as précède le nombrequi indiquait la quantité de ces pièces de monnaie (ànouveau l'unité est une fois encore marquée par son signecorrespondant 1). En revanche, après la marque du denierde la ligne trois, seule l'indication d'un huitième apparaît;cette graffite ne serait-elle pas l'expression des unités dedeniers dépensées en vin melizomum ? Cette interprétationimplique de considérer que le sex/arius de melizomumcoûtait un huitième du denier, c'est-à-dire. deux as, et nonpas un denier plus deux as. La moitié du prix du vinaminnée est un prix en accord avec les données que nousavons sur le prix des deux vins.

Face à tous ces arguments. une objection logique peutêtre présentée: si un huitième de denier était égal à deuxas, pourquoi n'est-ce pas cette indication qui apparaît aulieu de la première, surtout si la petite pièce en bronze

Il. Voici le (elue. Apic.• De re cuq. 1/...Condi/ummefizomum uiatorium. Condirum mt!fizomumpupe/uum quod subm;nisrralllr pu uiamIHregrinllli: pi/)er tn'fllm cum melle despumo/(J incupellam milli.f Cf1ndili 10<:0. et ad momefllumquantum ,fuÎut bÎbt!nd,lm, ta/um OUI mel/is pro/uosaut uÎnÎ mÎsceas. Sed si lias ent. tlontlihif uini

meliwmo mÎltas. adicit.'ndum propler mellis t'xi/umsolutÎorem_.

12. Lepremiertrnit aétéréôlli~de haut en bas, maisdans la direction droite-gauche. La paniesupé:rieureadopte une fOl'TTleconca\"C. inititt 11 droite. et continuede forme con\'exe vers la gauche. Le second trait est

horizontal et ôl été réôllisé de gôlUChe 11 droi le ôlU cenlrede ln hauteur du premier. Le troisième présente lamême direction et ln même forme. lrulis il :l étéréalisé dans ln partie inférieure du premier.

13. CIL. 111. 841. 2.1.17 : «clU/ditÎ Î1af(icum)$(t.'xtoriumJ /mUIII (denan'i) 1/;8in1i qllaltlwrJO.

Les comptes de Siluinus : un graffite trouvé !l Saintes

romaine est citée deux fois dans ce texte? La réponse peutse trouver dans l'attitude illogique de l'auteur du graffite.C'était un texte privé et écrit tel qu'on parlait et noussavons que ratiol1em conjicere ad denarium est une formehabituelle d'expression 14.

Ligne 4

Le troisième des produits achetés était une petite tassepour boire qui recevait le nom latin de urceus. Celle qui aété acquise coûtait un as. La restitution de cette valeurparaît vraisemblable, si l'on considère le prix de la vaisselletransmis dans les sources.

Bienqu'aucun des chiffres que nous avons pu relever serapporte exactement à ce type de petits verres, quelquesuns pourraient ressembler, par la forme et les dimensionsà ces récipients: un graffite pompéien indique qu'unpultarium, c'est-à-dire, une petite mannite pour cuisiner,valait un as, de même qu'un plat (pareI/a) ".

Un autre texte aux mêmes caractéristiques techniques etgéographiques rapporte qu'un verre à boire (cal/licl/ll/nI)coûtait deux as 16. Le prix d'un calice est encore plus basd'après une citation de Martial 17. Un texte de Juvénalindiquerait que c'était la valeur de pièces de vaisselle

14. Vol. Maec.. 48-73.

15. CIL IV. 5380.

16. CIL. IV. 4888

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médiocres, fabriquées très certainement en céramiquecommune. L'urceus qui apparaît dans les comptes deSiluillus devait être de mauvaise qualité, semblable, fonprobablement, au récipient en céramique qui a été utilisécomme support épigraphique.

Le texte qui apparaît à Saintes, bien que court, est undocument très intéressant, car il permet d'augmenter laliste très réduite des sources d'information sur le prix duvin et de la vaisselle romaine qui sont parvenues jusqu'ànos jours. C'est la seule mention épigraphique du Haut­Empire où apparaisse le prix d'un type de vin (dans le casprésent deux, uillum aminneum et uinum melizol1lwlI)avec une indication précise du volume indiqué dans cettevaleur commerciale. Souvenons-nous que le restant desdonnées, recueillies par S. Mrozek 18, ne présente pas lamention sextarius, elle était simplement supposée. Onne connaissait pas non plus, jusqu'à présent, le prixque pouvait atteindre la fonne de vaisselle dénomméeureeus.

Les comptes de Siluinus sont une preuve des petitestransactions commerciales qui auraient eu lieu tous lesjours, cornmedans toutes villes de l'Empire, à MediolanumSamonum.

17. Man.. IX. 59 : "USSt duos ct/licts tmill!' ipSt wli, ...

18. S. Mrozek. Prixtl rimunirution..... p. 15·21. d:ms le chapilre consacré aux prixdes vins.