« Islamophobie en France : formes, définitions et mesures » Avec Marwan Mohammed (Migrations et...

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Poinsot M. & Weber S. (dir), Migrations et mutations dans la société française. État des savoirs, Paris, La Découverte, 2014, p. 316-323.

33. Islamophobie en France : formes, définitions et mesuresHouda Asal et Marwan Mohammed

Les difficultés hexagonales à reconnaître et mesurer l’islamophobie et, plus largement, à considérer le marqueur religieux comme une source du rejet de l’Autre prennent racine dans l’histoire et la culture politiques nationales. Depuis la fin du XXe siècle, l’islam se trouve au cœur de multiples controverses, enjeu de luttes symboliques qui divisent les mondes politique, journalistique, militant et même le milieu scientifique. Pour appréhender la construction du « problème musulman » en France, une des perspectives consiste à identifier les modalités et les expressions de son rejet. Dans les années 1980, un certain nombre d’événements marque l’émergence d’un « problème musulman » dans le débat public, mêlant la situation internationale et le contexte national français. En 1989, l’affaire Rushdie en Grande-Bretagne met les « intégristes » sur le devant de la scène, et la « première affaire du voile » à Creil, où trois jeunes filles portant le foulard sont exclues des cours, s’inscrit dans un contexte qui croise des enjeux nationaux français liés à l’éducation ou à la laïcité [Gaspard, Khosrokhavar, 1995]. Les amalgames se multiplient dans le cadre des débats publics sur le voile (en 1994, mais surtout en 2004, avec le vote de la loi sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école publique), y mêlant la menace du terrorisme et de l’islamisme radical (attentats de 1995 en France et du 11 septembre 2001 aux États-Unis). Depuis, de nombreuses « affaires » qui concernent divers aspects de l’islam pratiqué agitent le débat public.

L’analyse des effets de ces débats en termes de stigmatisation des populations musulmanes se heurte à deux formes de résistance : la difficile reconnaissance d’un phénomène de rejet de l’islam et des musulmans, qui se manifeste par la réticence à nommer l’islamophobie, et la difficile prise en compte de l’ampleur des discriminations et du racisme qu’illustrent les obstacles à sa mesure statistique.

L’islamophobie : histoire et définitions d’un terme controversé

La relation entre la France et sa minorité musulmane relève du croisement de deux histoires : d’une part, celle de la laïcité qui est aujourd’hui réactivée comme un enjeu central dans le débat public et, d’autre part, l’histoire de l’altérisation des populations dites orientales, arabes ou musulmanes. Si la loi du 9 décembre 1905 n’a pas mis fin à la lutte des « deux France » – catholique et anticléricale –, elle a en revanche contribué à pacifier les rapports entre les religions et une République séculaire en plein essor. Après la Seconde Guerre mondiale, le déclin de la religion majoritaire et l’abandon des discours du racisme scientifique et de l’antijudaïsme historique changent les rapports entre l’État et les religions. Cependant, dans ses colonies, la République réserve aux populations indigènes un autre régime de gestion du religieux, à travers une « politique musulmane » différentialiste. Après la décolonisation, la présence de travailleurs immigrés d’Afrique du Nord en France pose à

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nouveau la question du religieux, qui se mêle alors à la gestion de l’immigration et de l’altérité, avec une montée de la xénophobie et du racisme, dont l’islamophobie est la manifestation la plus récente.

Depuis la fin des années 1990 mais surtout après 2001, la notion d’ islamophobie se diffuse dans l’espace public tout en demeurant objet de débats. Entre les partisans et les détracteurs de l’islamophobie dans les champs médiatique et politique, les sciences sociales s’interrogent à leur tour. Alors que la littérature anglophone sur le sujet est relativement riche, les travaux en français qui privilégient l’utilisation du terme d’« islamophobie » dans leur titre demeurent peu nombreux [Büttgen et al., 2010 ; Deltombe, 2005 ; Geisser, 2003 ; Rivera, 2010]. Pourtant, la première apparition du mot « islamophobie » dans l’histoire remonte au début du XXe siècle, en français, et s’inscrit dans l’histoire coloniale de la France [Bravo López, 2011]. En 1997, ce terme rejaillit en anglais, suite à la publication d’un rapport qui a connu un large écho : Islamophobia, a Challenge for us all, produit par le Runnymede Trust, un think tank britannique. Après le 11 septembre 2001, la notion est utilisée dans différents rapports européens et onusiens, lui conférant une légitimité et une diffusion internationales plus importantes.

Le rapport Runnymede Trust propose une définition de l’islamophobie qui inclut deux aspects du phénomène. D’une part, les expressions, discours et sentiments de peur et de rejet et, d’autre part, les effets de l’islamophobie, la discrimination et l’exclusion [Conway, 1997, p. 1-4]. Cette définition large qui a permis d’ouvrir le débat a néanmoins été critiquée parce qu’elle ne permettait pas de démontrer l’existence d’un racisme fondé spécifiquement sur le marqueur religieux. Le concept d’islamophobie nécessite de déterminer ce qui distingue la question raciale/ethnique du référent religieux, notamment en termes de discrimination [Amiraux, 2005], alors même que les populations concernées sont souvent hétérogènes et issues de l’immigration postcoloniale. Par ailleurs, la question de la frontière entre critique de l’islam et islamophobie demeure posée. Dans le contexte français, ce sont bien les enjeux liés à la religion qui sont au cœur du débat. La visibilité musulmane est souvent décrite comme une menace à la laïcité, comme en témoignent les nombreuses controverses mettant en cause l’islam en France. Vincent Geisser, auteur du premier ouvrage d’importance en français sur le sujet, La Nouvelle Islamophobie, montre qu’en France les discours antimusulmans, sous couvert de critique de la religion, ne sont pas considérés comme une forme de racisme et sont même revendiqués au nom de cette liberté [Geisser, 2003, p. 11]. En effet, les opposants les plus audibles à l’utilisation du terme d’islamophobie l’accusent d’être une injonction à interdire le blasphème [Fourest, Vanner, 2003].

Dans sa théorisation du concept, le politiste britannique Eric Bleich répond à cette question en expliquant que le fait de critiquer des aspects de la doctrine ou des pratiques islamiques ne relève pas de l’islamophobie, à moins que l’attitude ne se révèle sans nuances, les discours négatifs figés, immuables et sans distinction (indiscriminate) [Bleich, 2011]. La plupart des auteurs travaillant sur le sujet analysent l’islamophobie comme un phénomène racial, considérant l’hostilité à l’égard des musulmans davantage comme un racisme culturel que comme une intolérance religieuse. La question musulmane serait aujourd’hui au cœur de la question raciale, comme le fut l’antisémitisme auparavant. Tout en distinguant les

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différences de contexte, cette comparaison permet d’insister sur les processus de racialisation similaires qui définissent ces deux groupes par le marqueur religieux. Enfin, la dimension de la peur n’est pas exclue de la définition, notamment lorsque l’islamophobie est analysée comme une panique morale ou une peur collective [Morgan, Poynting, 2011].

Au-delà de la terminologie, les enjeux du débat

Au-delà de ces débats terminologiques, il semble qu’un certain nombre de voix qui réfutent le concept d’islamophobie récusent la réalité d’un phénomène spécifique de rejet des musulmans, qui peut se manifester aussi par la haine de l’islam. L’anxiété autour de la « question musulmane » peut aboutir à un déni de l’existence d’un phénomène antimusulman, qui se traduit par l’hésitation ou le refus de nommer [Meer, Modood, 2009, p. 339]. Pour nombre de spécialistes, malgré son manque de précision scientifique, le terme « islamophobie » serait le plus compréhensible dans la conjoncture actuelle. Le concept bénéficierait, en outre, d’une certaine légitimité en ayant acquis une efficacité politique, puisqu’il est repris abondamment par les milieux militants en lutte contre le racisme et par les musulmans eux-mêmes [Vakil, 2008].

La plupart des recherches sur l’islamophobie portent sur les discours publics, les médias et les opinions, alors que les enquêtes sociologiques sur les discriminations concrètes et les mobilisations politiques demeurent rares. Il existe peu d’études empiriques en France sur les acteurs, notamment ceux qui dénoncent la visibilité de l’islam dans l’espace public. Les enquêtes portant sur les mobilisations autour de la question musulmane demeurent également peu nombreuses, qu’il s’agisse des positionnements des organisations musulmanes, des associations antiracistes ou féministes [Lorcerie, 2005 ; De Galembert, 2009 ; Dot-Pouillard, 2007 ; Peace, 2012]. Pourtant, les responsables politiques, les journalistes et les organisations militantes influencent la manière dont le terme « islamophobie » est défini, diffusé ou au contraire rejeté dans l’espace public. Un rapport de force se crée alors : d’une part, des acteurs qui choisissent de définir explicitement l’islamophobie comme une forme de racisme et s’engagent à lutter contre ce phénomène ; d’autre part, des acteurs qui récusent l’usage du mot et l’ampleur d’un phénomène de discrimination des musulmans en raison de leur religion.

Face à ces positions divergentes, la quantification se présente comme une des voies qui permettraient de dépasser les luttes symboliques et politiques autour de l’islamophobie, la fonction première de la mesure du racisme et des discriminations étant de faire exister et reconnaître, c’est-à-dire objectiver, les phénomènes en question.

Du déni à la mesure de l’islamophobie

La réticence à nommer l’islamophobie continue à s’exprimer alors que les données statistiques permettant de la mesurer se diversifient et tendent à s’affiner. Cette évolution lente se heurte à deux obstacles majeurs : les résistances à la construction de catégories ethno-raciales, y compris dans la recherche scientifique, et la difficulté à isoler le facteur religieux du reste.

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Pour incarner le premier obstacle, on peut se référer aux controverses ayant précédé la mise en place de l’enquête Trajectoires et origines (TeO). Elles ont révélé la dimension éminemment politique et idéologique des entreprises de quantification des populations sur la base de leurs origines et de leurs croyances [Simon, 2008]. La dimension performative des catégories statistiques a constitué la pierre angulaire des oppositions. Au final, un certain consensus autour de la nécessité de décrire la réalité discriminatoire en la nommant l’a emporté, sans toutefois nier les dilemmes qui se posent au chercheur, entre privilégier la posture color blind (aveugle à la couleur ou à la « race ») et abandonner la possibilité de mesurer le rejet de l’autre, ou adopter une position race conscious (conscient du phénomène « racial » et du racisme), au risque de contribuer à la cristallisation des catégories ethno-raciales. Si cette opposition a divisé le monde académique et politique, un consensus autour d’une ligne color blind a distingué les organisations antiracistes traditionnelles (Licra, SOS Racisme et Mrap).

De plus, la prise en compte du marqueur religieux se heurte à des blocages plus spécifiques. La question des cultes continue de produire d’importantes crispations en France, empêchant la légitimation sociale des religiosités visibles – en particulier l’islam – et la reconnaissance des discriminations qui s’y rapportent [Amiraux, 2005 ; Kirszbaum, 2012].

Études scientifiques et autres chiffres pour mesurer l’islamophobie

Deux types d’enquêtes académiques ont apporté des estimations chiffrées ces dernières années. Premièrement, TeO, qui explore de nombreux volets de l’expérience sociale en fonction de l’origine et du rapport au fait migratoire, et mesure l’expérience des discriminations en questionnant le ressenti des individus en lien avec leur condition sociale. Globalement, les musulmans sont environ 47 % à faire état de traitements discriminatoires dans différentes situations de la vie sociale. Le motif religieux est peu mis en avant au sein de la population ; c’est le cas d’environ 5 % des musulmans [Brinbaum, Safi, Simon, 2012], même si ces derniers représentent plus de la moitié des individus qui se plaignent de discriminations pour des raisons religieuses. Notons que le poids statistique des discriminés pour raisons religieuses ne traduit pas le poids statistique des communautés pratiquantes et que les musulmans expérimentent avant tout des formes ethno-raciales de rejet.

Une deuxième enquête, par testing cette fois, a permis d’isoler le marqueur religieux des autres. Cette étude récente menée en France [Adida, Laitin, Valfort, 2010] a tenté de comparer le potentiel d’insertion professionnelle de Françaises musulmanes et chrétiennes originaires du Sénégal. Seul le marqueur religieux distinguait les deux CV, ce qui a permis de dépasser les doutes récurrents liés à l’articulation entre le racial et le religieux. Les résultats ont montré que la candidate musulmane avait 2,5 fois moins de chances d’obtenir un entretien d’embauche que son homologue chrétienne. Cependant, malgré des apports indéniables, la mesure scientifique du rejet par testing présente certaines limites : c’est une expérimentation difficile à mettre en place, l’enquête doit se dérouler rapidement pour éviter de trop grands écarts de conjoncture, et les résultats sont trop situés et difficilement généralisables.

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Hormis ces enquêtes scientifiques, de quels outils dispose-t-on pour objectiver la réalité du rejet de l’islam et des musulmans ? Au regard des données disponibles, la mesure de l’islamophobie implique de composer avec un puzzle d’informations statistiques différentes, limitées, parfois bancales, mais dont le contenu tend à converger.

En premier lieu, les statistiques du ministère de l’Intérieur regroupent les affaires dont les services de police et de gendarmerie ont eu connaissance et qui ont donné lieu à l’établissement de procès-verbaux transmis aux parquets. Depuis le début des années 1990, la statistique policière occupe une position centrale dans la mesure du racisme en France. L’enregistrement policier distingue des « actes contre les personnes et les biens présentant un degré de gravité certain » et les « propos ou gestes menaçants » (graffitis, tracts, démonstrations injurieuses, intimidation). Concernant le racisme, le ministère de l’Intérieur distingue essentiellement trois sous-catégories : l’antisémitisme, le racisme antimaghrébin et celle, plus récente, du racisme antimusulman. Les données pénales se construisent en plusieurs étapes et sont influencées par de nombreux paramètres : le droit qui détermine le champ des actes incriminables, les incitations de l’exécutif à intensifier ou non la lutte contre telle forme d’infraction, ou la formation des agents qui opèrent, relaient et analysent l’enregistrement initial. Le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), association indépendante, compile également des données sur les discriminations religieuses. Ses rapports sont devenus une source pour la presse et d’autres organisations, notamment internationales. Notons que les données de l’Observatoire de l’islamophobie du CFCM (Conseil français du culte musulman) sont fournies par le ministère de l’Intérieur. Les statistiques du CCIF reposent sur les déclarations des victimes et sur la recension d’actes médiatisés. Les capacités d’enregistrement de cette instance dépendent donc de ses moyens mais aussi de sa visibilité. Ainsi, la médiatisation croissante dont elle bénéficie depuis 2012 risque fort de faire augmenter ses statistiques sans que cela traduise une évolution profonde des comportements.

Qu’il s’agisse du ministère de l’Intérieur ou du CCIF, l’enregistrement est soumis à de nombreux aléas qui participent de la construction des données finales. Par ailleurs, les variations enregistrées sont fortement influencées par l’agenda médiatico-politique lié au « problème musulman ». Entre 2004 et 2012, les chiffres passent de 123 actes enregistrés à 155 pour le ministère et de 182 à 298 pour le CCIF. Le pic constaté en 2004 peut être associé aux débats sur le vote de la loi interdisant les signes religieux à l’école, et la poussée de 2009 aux débats sur le voile intégral et l’identité nationale. Quelle que soit la source, les actes déclarés augmentent continûment depuis 2008. C’est le CCIF qui enregistre la croissance la plus forte : en 2011, il a comptabilisé environ deux fois plus d’actes islamophobes que le ministère. Ce décalage inédit peut s’expliquer par la plus forte propension du CCIF et des victimes qui le saisissent à dénoncer ce que l’association appelle une « islamophobie d’État », dont les auteurs présumés sont des fonctionnaires ou assimilés exerçant au sein de guichets publics (y compris les commissariats). L’autre évolution manifeste concerne la trajectoire opposée des courbes du racisme antimaghrébin et de l’islamophobie. Depuis 2010, le CCIF enregistre davantage d’actes islamophobes (298) que la police d’actes antimaghrébins (182). Une preuve supplémentaire que ces deux formes de racisme ne se confondent pas

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nécessairement, même si leur articulation est complexe (voir les rapports du CCIF et ceux de la CNCDH).

Les débats publics sur l’islam prennent différentes formes et révèlent des enjeux politiques et scientifiques de diverses natures. La question du rejet de l’islam et des musulmans en est un des aspects, encore sous-estimé, comme le montre la difficulté à définir le concept et à ériger l’islamophobie en objet de recherche dans les sciences sociales françaises. Cette question de reconnaissance terminologique a un impact au niveau des institutions, notamment étatiques, lorsqu’il s’agit de mesurer les discriminations à l’encontre des musulmans. La réticence à nommer et à mesurer ne remet-elle pas en cause l’existence même d’un phénomène spécifiquement antimusulman ?

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