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QUADERNI FIORENTINI per la storia del pensiero giuridico moderno 43 (2014) Autonomia Unità e pluralità nel sapere giuridico fra Otto e Novecento TOMO II

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QUADERNI FIORENTINIper la storia del pensiero giuridico moderno

43(2014)

AutonomiaUnità e pluralità nel sapere giuridico

fra Otto e Novecento

TOMO II

Letture

FRÉDÉRIC AUDREN et JEAN-LOUIS HALPÉRIN, La culture juridique française.Entre mythes et réalités (XIX

e-XXe siècles), Paris, CNRS éditions,

2013, pp. 1-330.

Si tous les ouvrages méritent a priori une recension, celui deFrédéric Audren (CNRS — Ecole de droit de Sciences Po) et Jean-Louis Halpérin (Ecole Normale Supérieure) doit sans aucun doute êtrelu, médité, commenté et critiqué au sens plein de ce dernier terme.Aussi souhaitons-nous présenter cette publication avant de revenir surcertaines de ses lignes directrices qui nous semblent ouvrir des pers-pectives décisives dans l’évolution de la recherche en histoire du droiten général, et plus spécialement en histoire de la pensée juridique.

La forme de l’ouvrage ne nous retiendra que pour souligner quela densité des analyses ne nuit jamais au plaisir de la lecture d’une étudequi ne cède ni à la facilité, ni à la simplicité. Sachons gré aux deuxauteurs de nous proposer un essai historique alliant élégance du style,références savantes et précision du propos, alors même que le sujet, laculture juridique, ouvre si facilement la porte tant aux envolées lyriquesqu’aux approximations les plus contradictoires et aux cécités les mieuxentretenues de générations en générations aussi bien chez les juristesnon-historiens que chez les historiens du droit.

Le choix de l’objet est en effet ambitieux car il n’est autre que desaisir l’histoire des cultures juridiques françaises. Il s’agit ainsi ni plus nimoins que de se pencher sur l’un des mythes les plus tenaces de laculture des juristes français: celui d’une culture homogène et atempo-relle dont les membres de la doctrine juridique seraient les garants et lespromoteurs privilégiés; celui d’une culture qui plus est proprementfrançaise, voire même singulièrement française.

Si cet ouvrage porte pour une part substantielle sur l’universitéfrançaise et en particulier sur les facultés de droit, il ne faut toutefoispas s’y tromper. Il s’agit bel et bien d’étudier la culture juridique en tantqu’« ensemble de valeurs, de savoirs et de savoir-faire qui orientent,donnent sens et cohérence aux activités des différents professionnels dudroit », et non d’envisager la seule doctrine juridique, même si cetteculture est dans sa partie la plus visible, du moins du point de vue desprofesseurs, principalement le fait de ces derniers. Car les deux auteursnous disent justement que l’histoire française montre de toute évidenceune pluralité de cultures juridiques en ce que les cultures profession

nelles, leurs grandes variations, leurs ruptures et leurs adaptations,n’existent qu’inscrites dans un moment historique particulier et quel’université, bien que creuset commun réel et pérenne des juristes, n’agitque de façon variable et partielle sur ceux-ci. Autrement dit, ils nousproposent de ne plus confondre revendications corporatistes et histoire,discours et réalité, pensée juridique et culture, ou encore doctrines etpratiques du droit.

Le recours à la socio-histoire des juristes produit ici des effets desplus intéressants puisqu’il devient alors possible de mettre à distance la« tradition juridique » pour enfin penser la culture juridique en sonhistoire (1). C’est ainsi que la Révolution peut voir son rôle de ruptureclairement établi pour la bonne et simple raison que les liens unissantles juristes du 19e siècle avec leurs prédécesseurs sont visiblementrompus. La question de la culture juridique apparaît alors très tôt au 19e

siècle comme singulièrement liée à la situation de l’enseignement dudroit au sein d’un paysage professionnel reconfiguré. Le trait dominantce moment historique est alors l’existence d’une culture liée auxdiscours et aux pratiques relativement communs aux juristes qui sontpassés par une faculté de droit sans qu’il soit pour autant possibled’identifier une seule culture juridique puisque nombre de juristes nesont pas issus de ces facultés et n’ont donc que les références donnéespar leurs pratiques et cultures professionnelles. Le changement décisifse produira pour l’essentiel entre le début de la Première Guerremondiale et la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsqu’apparaît larevendication d’une culture juridique nationale adossée à une traditionnationale. Ce n’est qu’alors que « la » culture juridique française estforgée pour mieux répondre aux sentiments de crise et de déclinressentis par une doctrine professorale de plus en plus éloignée despraticiens du droit. Or, il semble bien que les profondes évolutionsqu’ont connues depuis lors tant les professions que les universitésfrançaises n’aient pas modifié ce discours devenu traditionnel pour unepartie au moins des producteurs de discours sur le droit.

Un tel livre comble ainsi indubitablement une lacune et vient trèsutilement compléter le petit nombre d’études et d’ouvrages qui per-mettent d’aborder de front ce qui ressemble fort à de véritablesimpensés de la littérature juridique française. Au même titre que lafigure du juriste lui-même (au contraire de cet autre mythe qu’est le« grand juriste »), la culture juridique est un parent pauvre de l’histo-riographie contemporaine. Si cette carence peut surprendre un lecteurnon-français (l’occurrence de l’expression « culture juridique » étantlargement plus importante en Italie par exemple ne serait-ce que si l’on

(1) Sur ce point, cf. en outre Serge DAUCHY, Ouverture: Histoires des culturesjuridiques. Circulations, connexions et espaces transnationaux du droit, dans « Clio &Themis, Revue électronique d’histoire du droit », n. 2, 2009.

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se réfère aux travaux de P. Grossi, A. Tarello, G. Alpa, M. Nardozza,G. Cazzetta, R. Ferrante, B. Sordi, L. Mannori, L. Ferrajoli, auxquels ilfaudrait encore ajouter P. Cappellini, P. Costa, M. Fioravanti, A.Schiavone, etc.), elle n’en demeure pas moins réelle malgré la publica-tion relativement récente de riches et utiles dictionnaires, de quelquesétudes d’histoire du droit le plus souvent centrées sur l’histoire de lapensée juridique ou l’histoire des facultés de droit et de revues consa-crées totalement ou partiellement à ces mêmes thèmes, sans oublierquelques thèses (2). C’est donc hors des facultés de droit que denombreux travaux utiles à cette histoire culturelle ont été trouvés parnos deux auteurs pour combler ce vide et réaliser la synthèse et laréflexion d’ensemble qui n’avait pas été tentée jusqu’à présent. Si lechantier à venir demeure vaste et ouvert, nous disposons donc désor-mais d’une œuvre de référence.

Pour explorer le continent mythique et controversé de la culturejuridique française et structurer leur ouvrage, les auteurs ont choisi unplan qui peut surprendre, voire décontenancer le néophyte ou le lecteurdistrait. Périodes et angles de vues se croisent en effet dans les deuxpremiers chapitres, comme pour mieux rendre compte des enjeux etdes strates d’une histoire que l’on comprend très vite comme plurielleet complexe. Quoi qu’il en soit, l’argumentation est serrée et mérite quel’on suive pas à pas les lignes de crêtes des analyses qui nous sontoffertes.

En partant de la structuration de l’enseignement dans le premierchapitre consacré à la période qui court de 1804 à 1870, les auteursmontrent clairement l’absence d’une littérature juridique officielle mo-nolithique comme de toute exégèse du Code en 1814. Sont égalementmis en évidence le changement opéré lors de la Restauration et l’évo-lution d’une pensée juridique qui se transforme peu à peu en science del’ordre, les professeurs devenant les « gardiens d’un ordre légal s’iden-tifiant à une codification épurée de ses accents révolutionnaires etnapoléoniens ». De façon éloquente, ils notent ainsi: « Sous prétexted’une vigilance empreinte d’une prétendue neutralité, les professeurs seposaient en défenseurs indispensables d’un ordre immuable: celui duCode civil et de son plan, de la dictée des cahiers décrivant le texte dela loi de la manière la plus élémentaire, du silence (très relatif) dans lesamphithéâtres et du conformisme de la doctrine ». Les Ecoles de droitne fournissent de la sorte qu’une « culture juridique réduite à laformation préparatoire de futurs avocats et magistrats par l’enseigne-

(2) Pour des éléments bibliographiques, cf. la parution prochaine de L’Histoiredu droit en France. Nouvelles tendances, nouveaux territoires, sous la direction deBernard d’Alteroche et Jacques Krynen, Paris, Garnier, 2014, notamment les partiesconsacrées à l’histoire des facultés de droit et à celle de la pensée juridique moderne etcontemporaine.

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ment élémentaire d’un droit législatif centré sur les règles du Codecivil ».

La Révolution de Juillet, quant à elle, montre non seulementl’écart entre Paris et la province, mais également les interventions d’unpouvoir davantage interventionniste face à une doctrine qui se construitdans une « relative diversité » laquelle fait largement objection à lafameuse et contestable « Ecole de l’Exégèse ». C’est alors au milieu du19e siècle que se forge une culture juridique de l’école qualifiée de« culture académique désincarnée », « une culture juridique d’Etat »« profondément dogmatique », formatée, isolée des milieux intellec-tuels, et finalement assez pauvre faute de réflexion sur l’Etat et lepolitique, comme d’ailleurs sur la méthodologie juridique.

Le chapitre suivant s’intéresse à la même période, mais sous unangle différent et complémentaire puisque l’on passe des professeursaux étudiants et aux praticiens, c’est-à-dire finalement de la culturedoctrinale aux cultures professionnelles. Ici l’analyse démontre avecfinesse comment les facultés de droit, bien que conçues par le pouvoirimpérial comme des « facultés professionnelles », ne sont nullementdestinées à permettre l’apprentissage d’une profession mais bien à« acculturer les étudiants aux raisons de l’Etat », et surtout, peut-être,à faciliter leur intégration au monde des notabilités. L’acquisition descompétences n’est pas ainsi le centre d’un enseignement qui doit, pourl’essentiel, conduire à la reproduction de vertus sociales par uneminorité bourgeoise qui, seule, peut accéder à la « noblesse du droit ».

Cette dernière expression est la bienvenue pour exprimer unélément fort d’une culture juridique qui s’acquiert certes en partie ausein des facultés de droit, mais également, et parfois surtout, en dehorsde celles-ci. Si « l’objectif assigné à l’institution scolaire est, avant toutechose, d’apprendre à parler juridiquement, à discourir à la manière d’unjuriste », si « l’étudiant apprend, techniquement, à se situer et à circulerdans le discours juridique », cette culture demeure pour l’essentielrhétorique et intimement liée aux formes de sociabilité acquises endivers lieux exogènes aux facultés.

En dehors de ces dernières, les cultures professionnelles sontencore en formation mais, d’ores et déjà, les auteurs remarquentqu’elles s’affirment progressivement et franchissent un cap vers 1850alors qu’elles réinventent leurs traditions, valorisent leurs identités etreconnaissent leurs spécificités. Ici l’histoire culturelle, en associantdiverses lectures historiques trop fréquemment étrangères les unes auxautres, montre clairement comment en plein cœur du 19e siècle, endehors du discours et de la culture académiques, se forgent des culturesd’opposition, notamment politiques. Loin de constituer un bloc, lapériode est ici scindée en moments forts qui sont autant de frictions etde contestations que l’histoire des seuls professeurs ne peut montrer.

Le chapitre 3 permet alors aux deux auteurs de réunir culturessavantes et professionnelles dans un cadre chronologique allant de 1870

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à 1914. Période forte de cette histoire culturelle, ce moment est celuides renouvellements et des transitions. Les universités sortent transfor-mées du choc de 1870 et de l’avènement de la République, et lesprofesseurs deviennent enfin des « savants » se consacrant à la re-cherche. Ils se trouvent toutefois en décalage avec leurs étudiants qui,malgré les débuts de la méritocratie républicaine, restent encore large-ment d’un niveau faible. Bien qu’ils franchissent souvent les murs deleurs facultés pour participer à la nébuleuse réformatrice, ces profes-seurs ressentent un sentiment de crise. S’ils occupent la « scène média-tique », s’ils dominent intellectuellement leur temps, cette élite juri-dique, vraisemblablement majoritairement conservatrice, tend à fermerle champ juridique aux idées nouvelles. La chose est d’importancepuisque les professeurs finissent par manquer le tournant des sciencessociales (3) et des nouvelles idées philosophiques, notamment par« conformisme académique ».

Ainsi, malgré cette Belle Epoque de la pensée juridique, l’histoireculturelle permet de montrer en quoi ces professeurs, de plus en plusséparés des professions juridiques, ont opéré un recentrement surcertaines valeurs comme la défense du Code de 1804, les libertésindividuelles de 1789 ou encore le droit naturel. Par peur du socialisme,par la force des conservatismes, ils se sont ainsi tenus à l’écart desgrandes évolutions en cours: « La synthèse opérée par les universitairesentre la tradition civiliste et le discours légitimant l’Etat-Nation, ycompris dans son impérialisme colonial, favorisait une forme de confor-misme académique. Dans l’histoire contemporaine des cultures juri-diques françaises, la période qui s’achève avec la Première Guerremondiale est aussi celle où se met en place une légitimité classique —celle qui croit au magistère de la doctrine, à la force du ‘droit subjectif’,à la limitation du pouvoir de l’Etat, à l’existence d’un droit natureltranscendant le droit positif — enfermant une partie importante desjuristes dans un champ clos et pratiquement interdit aux profanes ».

Remarquons ici toute la difficulté de saisir les opinions politiquesdes acteurs de cette culture académique, et surtout l’influence decelles-ci sur leurs discours et constructions juridiques. On ne peut ainsiqu’appeler de nos vœux des travaux s’inspirant de la démarche de

(3) Sur cette question, il faut consulter les travaux de Frédéric AUDREN, etnotamment Les juristes et les mondes de la science sociale en France. Deux moments de larencontre entre droit et science sociale au tournant du XIX

e siècle et au tournant du XXe

siècle, thèse droit Dijon, dactyl., 2005; Comment la science sociale vient aux juristes? Lesprofesseurs de droit lyonnais et les traditions de la science sociale (1875-1935), dans Lerenouvellement des sciences sociales sous la IIIe République. La Faculté de droit de Lyon,sous la dir. de David Deroussin, Paris, La Mémoire du droit, 2007, pp. 3-50; Lesprofesseurs de droit, la République et le nouvel esprit juridique, dans « Mil neuf cent », n.29, 2011, pp. 7-33.

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socio-histoire présentée ici pour qu’enfin pensées juridiques et penséespolitiques entrent en résonnance et permettent une meilleure compré-hension historique des enjeux et des positionnements intellectuels.

Car c’est bien de cela dont il s’agit tout au long de cet ouvragestimulant et notamment dans le chapitre suivant consacré à la périodecharnière allant de 1914 à 1945. Objets trop peu souvent explorés, lesdeux grandes guerres et l’entre-deux-guerres se révèlent pourtant dé-cisives et les auteurs sont pleinement convaincants dans leurs analyses.

Que nous disent-ils si ce n’est que la culture juridique françaisetelle qu’elle est toujours véhiculée aujourd’hui par une partie de ladoctrine, spécialement privatiste, est le fruit direct d’une réaction et nond’un lent processus naturel et consensuel. Entre 1914 et 1945 est ainsiinventée la « culture juridique française » alors qu’il devient nécessaire« d’insuffler à l’activité juridique ce ‘génie français’ (clarté, rigueur,scientificité et moralité) qui, seul, est de nature à assurer la cohérence etla pertinence des solutions aux problèmes du temps présent ». Il y adonc bel et bien rupture entre la Belle Epoque et l’entre-deux-guerres,et rejet non seulement de l’influence allemande, mais également duréalisme et des sciences sociales. La pensée juridique construit alors lemythe d’un « esprit français » impliquant une culture juridique idoinepour mieux imposer un cadre intellectuel à prétention normative.

Tout commence avec la Grande guerre et la fameuse « guerre dudroit » dont l’analyse révèle l’importance au-delà des débats caricatu-raux notamment en ce qu’elle renforce les stéréotypes et produit « uneimage purifiée, magnifiée de l’Esprit juridique français: formellementépris de logique, de rigueur et de précision, attaché à un idéal de justice,d’humanité et d’équité ». La guerre implique également une « militari-sation des activités juridiques » et une « juridicisation de la sociétécombattante » qui « déboussolent » les juristes et assurent la promotiond’une efficacité juridique devenue déterminante.

Alors que dans l’entre-deux-guerres la magistrature se profession-nalise et que la compétence des avocats devient un enjeu, face à lamontée des classes moyennes et donc de la méritocratie qui s’imposepeu à peu au sein des facultés de droit, ces dernières connaissent uneréaction identitaire et réaffirment leurs traditions tout en recourant à denouveaux éléments caractéristiques. Parmi ceux-ci figure la « promo-tion de la technique juridique » qui devient « l’étendard de toute unegénération de juristes » jusqu’à occuper une place centrale et toutenouvelle pour répondre aux défis auxquels les facultés sont sommées derépondre. Vocabulaire et « posture technicienne » viennent renouvelerune culture juridique qui oscille encore entre divers projets politiques,comme entre son admiration pour la Belle Epoque et son désir derompre avec les errements du passé. Or, cette lame de fond qui nes’épanouira pleinement que postérieurement est largement alimentéepar le souhait d’affirmer cette identité dans un paysage international enmouvement. Adossée à un tournant littéraire permettant d’affirmer

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haut et fort un classicisme français, cette culture technicienne devientun point de ralliement dissimulant les tensions croissantes qui agitentles milieux juridiques. Ainsi, « dans la France de l’entre-deux-guerres,il ne s’agit pas simplement de désigner des traits exprimant le caractèrecivilisé de la société française (les qualités ainsi signalées sont incom-patibles avec la barbarie allemande!) mais de rabattre le droit françaiscontemporain sur la tradition du classicisme (l’ordre et la clarté,l’équilibre et la perfection, l’analyse et la vérité, la raison), fût-ellerénovée, qui est réputée donner aux productions françaises de l’esprittout son génie ».

Vient alors « Vichy et ses zones grises », période pendant laquelleles juristes ne se mobilisent guère jusqu’en 1942. Avec beaucoup de tactles deux auteurs dressent alors un tableau tout en contrastes entre« abandon de principes élémentaires du droit », « accommodementsavec le nouvel ordre politique », « opportunisme bien compris », maisaussi « résistances judiciaires » et « gestes héroïques ». Reste que leconstat peut être fait d’une « faillite collective des milieux juridiques etjudiciaires dans cette France des années sombres, symbolisée par leurrôle dans la préparation, l’application et la légitimation de la législationantisémite ». C’est ainsi par « culture de l’ordre » et par légalisme queles magistrats se plient au nouveau régime tandis que les autres profes-sionnels du droit ont très peu utilisé l’arme du droit et ont, au contraire,contribué « à en légitimer l’existence, à banaliser et rationaliser leslogiques d’exception et d’exclusion ». Par conviction et par adhésion aurégime, nombre de juristes ont ainsi renié les « valeurs traditionnellesdu droit » et répondu aux sollicitations d’un régime qui a largementrecouru à ces notables traditionnels et ces experts techniciens préten-dument « apolitiques ».

Il est d’ailleurs ici tout à fait remarquable que cette culturejuridique n’a finalement prédisposé ni aux valeurs humanistes ni à lacollaboration puisque les juristes ont été aussi bien collaborateurs querésistants, antisémites et antiallemands, positivistes et jusnaturalistes seretrouvant dans les deux camps.

A la libération, nul inventaire n’est réalisé, et c’est sans aucuneréflexion historique que les juristes s’attellent à la construction d’uneculture compatible avec des fondements républicains redéfinis. Or, ledernier chapitre, consacré à l’après-guerre, nous montre plutôt unedifférenciation des cultures juridiques alors que les milieux profession-nels se spécialisent et s’éloignent les uns des autres, loin de l’imaged’une communauté forgée par une identité monolithique. Aussi lesauteurs peuvent-ils parler de profondes métamorphoses des culturesjuridiques liées spécialement aux mutations du droit public, à lamassification de l’enseignement supérieur ou encore à l’apparition defortes formations professionnelles concurrentes. Ils avancent alors l’hy-pothèse selon laquelle la culture des droits de l’homme et des droitsfondamentaux remplace peu à peu la croyance traditionnelle dans la

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culture juridique, alors que les facultés de droit échouent à bâtir « unsocle culturel commun aux étudiants » et alors que la spécialisation estcroissante et que les postures techniciennes l’emportent massivement enévacuant « les discussions sur les fondements du droit » qui avaientencore cours dans l’entre-deux-guerres.

Si l’on peut ne pas être totalement séduit par la distinction opéréepar les auteurs entre « culture des droits » et « culture du Droit », l’uneet l’autre de ces perspectives se recoupant sans cesse dans l’histoire, iln’en demeure pas moins qu’ils nous convainquent du développementdes cultures corporatives des écoles professionnelles, du délitement desliens réels entre les professions et les facultés, comme de l’isolementrelatif mais réel de ces dernières qui deviennent peu à peu un « blocconservateur » dans les années 1980.

Preuve en est d’ailleurs la corrélation entre l’exaltation de laculture juridique française et le repli sur soi, voire le refus catégoriquedu projet européen et, a fortiori, de la codification européenne du droitprivé. Et s’il y a bien un lente acclimatation du droit européen, lesréactions n’en demeurent pas moins vives chez les privatistes avec à leurtête le célèbre Jean Carbonnier qui se fait le « défenseur rigide d’unetradition française qui identifie la culture juridique nationale au culte dela loi et à des interprétations cartésiennes, dans un refus teinté d’hos-tilité aux méthodes de la common law d’une interprétation libre etcréatrice ».

L’histoire devient alors souvent une arme permettant d’identifierculture juridique et tradition juridique. Bien que déconstruite assezlargement par les travaux des dernières décennies, la vision continuistede l’histoire se perpétue et alimente un discours de défense de latradition devenue culture homogène, univoque et atemporelle. Commele notent les deux auteurs: « les diverses mythologies — celle d’un droitfrançais très anciennement constitué par une combinaison d’élémentsgermaniques et romains, celle d’une suprématie de la loi sans nuancesdepuis 1789, celle d’un Code Napoléon incarnant ‘l’esprit français’,celle d’une doctrine et de professions juridiques défendant toujours lesdroits de l’homme contre les abus de pouvoir ou celle de l’indifférencedu droit national aux influences étrangères — apparaissent aujourd’huicomme autant de piliers soutenant un mythe plus global, celui d’uneculture juridique française unique à travers le temps et l’espace, produitd’une tradition historique toujours vivante qui mêlerait de manièreindissoluble le passé et le présent. Comme en réaction, les juristes lesplus inquiets de l’internationalisation des sources du droit françaiss’accrochent à cette tradition, confondue avec la culture française,comme s’ils ne voyaient pas (ou ne voulaient pas voir) qu’elle est le fruitd’une invention, elle-même destinée à accréditer une vision de lacontinuité du droit souvent (nous ne disons pas toujours, car nous nenions nullement les phénomènes de répétition dans la longue durée)démentie par l’étude des faits historiques ».

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Ils concluent alors en déconstruisant la thèse de l’unicité de laculture juridique française, éborgnant au passage certains mythes bienancrés comme le plan en deux parties, la séparation entre droit publicet droit privé, la rationalité d’une méthode juridique exceptionnelle ouencore l’existence d’un « esprit juridique » proprement français. Resteune culture juridique rêvée que seuls font finalement vivre les univer-sitaires. Or, « dans cette culture universitaire, les professeurs parlentaux professeurs, très peu à leurs étudiants (ce qui confirme la pauvretéde la réflexion méthodologique) et, s’ils parviennent à être lus par lesavocats et magistrats, ils n’exercent qu’une influence limitée — dans letemps et dans le champ de la pratique — sur ceux qui font du droitcomme praticiens ».

Et nos deux auteurs d’appeler de leurs vœux des études sur lescultures juridiques non pour nier l’existence et le rôle des mythes querévèlent justement les travaux de socio-histoire, mais pour que cesmythes soient enfin compris pour ce qu’ils sont, et que les historiens dudroit, notamment, puissent prendre part en toute rigueur aux débatscontemporains dans une perspective citoyenne.

Ce trop court résumé nous conduit à plusieurs réflexions. Lapremière est celle de la nécessité d’une démarche critique en histoire dudroit non seulement face à la persistance, peut-être toutefois devenueminoritaire et très privatiste, d’une croyance irraisonnée en une sublimetradition française à nulle autre pareille, mythe s’il en est comme ledémontrent les deux auteurs, mais également face à la pérennité moinsapparente mais non moins forte de la force centrifuge que l’on retrouveencore chez de nombreux juristes, consistant à considérer le droitlui-même et la pensée qui l’accompagne comme objet singulier etincomparable à tout autre, c’est-à-dire finalement comme objet nonculturel. N’est-ce pas là l’un des mérites de ce livre que de nous direparfois explicitement, parfois implicitement, que le droit a été, est etreste un fait social et culturel, et est ainsi analysable en tant que tel, niplus ni moins. Le droit ne saurait être un objet échappant par sa natureaux méthodologies et aux instruments multiples et variés de l’ensembledes sciences humaines et sociales. La chose peut sembler évidente,surtout après avoir lu cet ouvrage, mais ne faut-il pas nous interroger,« nous juristes », sur notre inclination à fuir les résultats des analysesdisqualifiées parce que non juridiques? Cette lecture nous rappelle lesrendez-vous manqués du droit et des sciences sociales depuis deuxsiècles en France et nous invite à reprendre le chemin non pas dudiscours sur la pluridisciplinarité, mais d’une pratique de nos disci-plines intégrant tous les apports susceptibles d’alimenter notre réflexionsur cet objet culturel que de trop nombreux juristes continuent d’es-quiver en arguant d’une expertise incommensurable et incomparablepuisque singulière et irréductible, voire inconnaissable sans recourir à lamétaphysique, voire, pire, réduite à une technique considérée commetellement spécifique qu’elle tient lieu d’alpha et d’oméga, de justifica-

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tion et de fondement tout à la fois, d’une pseudo-science refusant touteépistémologie. Autrement dit l’histoire ne peut être dogmatique souspeine de ne plus remplir son office. N’est-ce pas d’ailleurs le proposexplicite de Frédéric Maitland à la fin du 19e siècle?: « The lawyer mustbe orthodox otherwise he is no lawyer; an orthodox history seems to mea contradiction in terms. If this truth is hidden from us by currentphrases about ‘historical methods of legal study’, that is another reasonwhy the history of our law is unwritten. If we try to make history thehandmaid of dogma she will soon cease to be history » (4).

Nous rejoignons ici les deux auteurs lorsqu’ils soulignent lamutation sensible des années 1980, notamment en ce qu’elle est égale-ment l’époque du regain d’intérêt pour l’histoire de la pensée juridique.Or il n’y a nul hasard dans la concomitance de la crise de la culturejuridique classique et la reprise en main par certains de la théorie, de laphilosophie et de l’histoire du droit après les épisodes de critiques dudroit et d’utilisation de « l’arme du droit » par les réformateurs desannées 1960 et 1970. Il n’y a pourtant aucun choix scientifique et on nepeut indéfiniment fuir le regard frontal et critique que nous offre laperspective culturelle.

Nos collègues le disent parfaitement: « La fonction critique, voiresubversive, d’une histoire du droit, qui est aussi une forme d’histoireculturelle, consiste, au contraire, à apporter des éléments objectifs decomparaison entre les évolutions du droit français (et de ses représen-tations) et celles des pays européens ou extra-européens. En évitant de‘spiritualiser’ le droit et de voir partout la spécificité d’une culturenationale, nous serons mieux à même de comprendre la diversité ducommon law (en Angleterre, aux Etats-Unis ou dans tous les pays qui sesont inspirés de tel ou tel point de cette tradition aux multiples visages)et de ne pas dresser l’Occident (supposé porteur d’une traditionjuridique supérieure) contre le reste du monde ». Par le recours àl’histoire culturelle et donc à ses méthodes, les auteurs proposent toutsimplement d’historiciser véritablement le phénomène juridique telqu’il est pratiqué, pensé et construit par les juristes.

Voilà peut-être l’intérêt le plus fondamental de cet ouvrage qui estde nous donner à voir avec une clarté remarquable l’histoire sans lesyncrétisme habituel, et donc sans ce procédé traditionnel chez les

(4) Frédéric William MAITLAND, Why the History of English Law Is Not Written:An Inaugural Lecture Delivered in the Arts School at Cambridge on 13th October, 1888,Cambridge University Press, 1888, pp. 14-15 et dans The Collected Papers of FredericWilliam Maitland, H.A.L. Fisher ed., Cambridge University Press, vol. I, 1911, pp.480-497. Add. l’excellent ouvrage de David M. RABBAN, Law’s History. American LegalThought and the Transatlantic Turn to History, Cambridge University Press, 2013 et soncompte rendu par Jean-Louis Halpérin, « Revue trimestrielle de droit civil », n. 1, 2014,à paraître.

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juristes français (on pense par exemple à Portalis ou Gény) qui permettout à la fois de nier l’historicité politique, économique et sociale, et deprésupposer une continuité ontologique liée à l’essence de l’homme, àla transcendance, et donc à Dieu. En immergeant le juriste, cet impenséstupéfiant de la pensée juridique elle-même, dans son milieu évolutifpour en dessiner les cultures, puisque celles-ci de peuvent qu’êtrevariables et donc multiples, sauf à en nier la réalité même, les auteursnous invitent finalement à sortir des sentiers battus pour qu’enfin oncesse de « nier toute situation de l’Histoire » (Roland Barthes) et defaire de celle-ci un pur exercice de légitimation et d’anesthésie, voiremême de stérilisation, de nos propres peurs. L’histoire devient ainsi unexercice stimulant d’invitation à la réflexion en s’éloignant d’une an-thropologie et d’une muséologie telle qu’elle se pratiquait par exemple(en anthropologie justement) avant Malinowski.

Dans le domaine de l’histoire de la pensée juridique, domaine ilest vrai peut-être plus restreint et plus juridico-centré, cet ouvragefournit également ample matière à réflexion. En nous conduisant à neplus négliger l’enseignement ritualisé, la transmission des valeurs ausein des professions, la littérature juridique (y compris dans ses pro-ductions populaires), les lieux de savoir et de sociabilité, l’histoireculturelle ne peut qu’enrichir sa sœur qu’est l’histoire de la penséejuridique. Elle permet d’élargir son champ d’investigation pour mieuxsaisir ses propres objets car si cette dernière est avant tout l’histoire desdiscours et de représentations relatives au droit, bien plus qu’histoiredes pratiques et des professions, l’une et l’autre nous semblent devoirs’enrichir mutuellement.

L’une comme l’autre ont en effet leur propre chronologie qu’ilfaut distinguer de celle du droit substantiel (5). Si l’on admet en effetque « le droit est une technologie inventée dans des lieux et desmoments différents » et si l’histoire du droit est la compréhension « desprocessus par lesquels la technologie juridique a été inventée » (6), cettedistinction s’impose et l’historien doit alors s’efforcer d’en tirer toutesles conséquences lorsqu’il appréhende cette forme de discours qu’est la

(5) A titre de comparaison, comme d’ailleurs quant au rôle des facultés de droit,cf. la traduction française de l’œuvre décisive de Michael STOLLEIS, Histoire du droitpublic en Allemagne 1800-1914, préface Jean-Louis Mestre, Dalloz, Rivages du droit,2014 (éd. originale allemande de 1992).

(6) Jean-Louis HALPÉRIN, Le droit et ses histoires, dans « Droit et Société », 2010,n. 75, pp. 295-313. A compléter par d’autres travaux du même auteur: De quelquesdifficultés kelséniennes pour l’historien du droit, dans L’architecture du droit. Mélanges enl’honneur de Michel Troper, Paris, Economica, 2006, pp. 477-486; Est-il temps dedéconstruire les mythes de l’histoire du droit français?, dans « Clio & Thémis. Revueélectronique d’histoire du droit », n. 5, 2012, pp. 1-19; De la méthode historique enjurisprudence et de son avenir, Paris, Dalloz, 2013.

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pensée juridique comme lorsque les deux auteurs isolent la périodeallant de 1914 à 1944 pour en montrer le rôle dans la reconfiguration dudiscours sur la culture juridique française.

A l’instar de ce que Frédéric Audren et Jean-Louis Halpérin nousproposent, il convient d’ailleurs de repenser l’histoire de la penséejuridique ou plutôt des pensées juridiques comme celle des représen-tations tant individuelles que collectives des acteurs dans l’histoire.Pour paraphraser Jhering, ce sont alors les acteurs réels dans l’histoirequ’il convient d’étudier et non plus la généalogie d’une genèse causa-liste déroulant sa chaîne logique depuis Rome jusqu’à nos jours. Aussi,si l’on veut bien prendre quelques précautions méthodologiques, l’his-toire de la pensée juridique, ainsi distinguée de celle du droit substantielmais sans aucunement renoncer à poursuivre la quête des interactions,voire des confusions, entre discours et droit, devient non plus une quêtedes origines ou la construction du récit des origines, mais celle desingularités culturelles, intellectuelles, sociales et politiques dans laproduction d’une pensée ou de doctrines portant sur le droit.

S’il est nullement question ici d’opérer une séparation absolueentre les études d’histoire de la pensée juridique et d’histoire du droit(comme ensemble de normes), la distinction nous semble nécessairenon seulement pour décloisonner cette histoire de la doctrine juridiquequi peut dès lors inclure tout ce qui peut aider à comprendre laformation de cette pensée (elle est ainsi nécessairement transdiscipli-naire), mais également pour lui permettre de clarifier ses ambitions etses fins.

La question des finalités d’une recherche historiographique peutsembler ici incongrue voire étrange de la part d’une communautéscientifique, spécialement lorsqu’il s’agit d’historiens ou de juristespatentés. Il n’en demeure pas moins qu’en la matière s’offusquer enarguant de la neutralité axiologique de la recherche universitaire fait fid’une histoire de la recherche qui nous semble indispensable à l’intel-ligibilité même du champ, notamment tel qu’il est révélé par l’histoireculturelle.

Recourir à celle-ci nous semble contribuer à reconsidérer unehistoire de l’histoire de la pensée juridique qui, si elle reste encorelargement à faire, révèle dès l’abord une notable et évidente instrumen-talisation comme le montrent très justement les deux auteurs qui nousretiennent. Ecrire une telle histoire, surtout lorsque les acteurs decelle-ci font partie de facultés de droit qui entendent prendre une partnon seulement à la connaissance mais également à la production desnormes juridiques, ne peut se penser comme un acte neutre, et cela nedevrait d’ailleurs nullement choquer tous ceux qui savent bien qu’icidroit et histoire se rejoignent dans la création de récits socialement etpolitiquement efficaces. Comme l’écrit Olivier Jouanjan, il ne faudraitpas oublier que les penseurs qui nous intéressent « se racontent des

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histoires, proposent à l’enquêteur des représentations fictionnelles dumonde où ils agissent réellement » (7).

Reste qu’il n’est pas possible d’oublier que ce faisant, l’historienparticipe, volontairement ou non, consciemment ou non, à l’édificationd’un ensemble de connaissances qui sert de mémoire à un corps. Cedernier n’est d’ailleurs pas celui des seuls historiens-juristes mais biencelui des juristes dans leur ensemble, et spécialement celui des juristes-universitaires. Au sein de cette communauté, l’histoire du droit commel’histoire de la pensée juridique remplissent une fonction certes légi-time, mais peut-être surtout légitimatrice. On observe ainsi que l’étudede la pensée juridique en son histoire, ainsi que le révèle l’histoireculturelle, tend souvent à bâtir des généalogies, des filiations et devientle catalyseur du phénomène juridique lui-même. De ce point de vue,elle se confond parfois avec un culte voué aux grands devanciers, aupères fondateurs, autant de figures tutélaires qui viennent donner leurauctoritas aux juristes d’aujourd’hui lorsqu’ils « entendent » penser etdire le droit, ou avoir vocation à le faire. L’historien qu’il soit ou nonspécialisé focalise alors son attention sur les « grands auteurs » qui sontautant de saints patrons mobilisables pour telle ou telle cause, etpermettent de forger ou de conforter les traditions qui innervent etfondent nos Facultés de droit.

Or, voilà que cette histoire des cultures juridiques nous conduit ànous interroger sur l’histoire des traditions et donc des légitimations,autrement dit à prendre au sérieux, pour une fois, nos « objets ordi-naires » (8) qui, à force d’être devant nous, finissent trop souvent pardevenir en l’espace fugitif d’une ou deux générations des évidencesnaturelles et donc culturelles. Le plus simple reste de lire les deuxauteurs de ce livre pour le moins important: « Ce sont les besoins duprésent qui configurent, à chaque époque, l’espace de la culture juri-dique et non l’héritage (le plus souvent oublié ou méconnu) du passéqui imposerait une fidélité aveugle à l’esprit juridique des générationsprécédentes. Chaque époque opérant un tri parmi les objets culturelsdu passé et les enjeux qui lui sont contemporains, les formes culturellesdu droit résultent de processus réactualisés et rebelles à tout assigne-ment à une identité atemporelle ».

NADER HAKIM

(7) Une histoire de la pensée juridique en Allemagne (1800-1918), Paris, PUF,2005, p. 2.

(8) L’expression est de Stéphane RIALS et Denis ALLAND, Avant propos, dansDictionnaire de la culture juridique, Paris, PUF, 2003, p. xii.

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GIOVANNI BISOGNI, Teoria giuridica e giustizia costituzionale in Italia. Unprofilo storico-filosofico (Quaderni del Laboratorio Kelsen, n. 3),Milano-Udine, Mimesis, 2012, pp. 1-175.

Il mio intervento (1) si articola in quattro punti. Formuleròall’inizio una osservazione di ordine introduttivo, relativa all’oggettodella ricerca di Bisogni. Successivamente farò riferimento a due testidottrinali che ritengo assolutamente esemplari: tali cioè da aiutarci acircoscrivere ed individuare con precisione quella che lo stesso Bisognichiama la « tradizione », ovvero la concezione della giurisdizione do-minante ancora alla metà del secolo scorso, alla Costituente, ed oltre,per lo meno fino alla svolta che si produrrà in tempi recentissimi,nell’ultimo quarto del secolo scorso. Avrò poi occasione, nel corso dellatrattazione, di ricordare un’altra ricerca che si può considerare parallelaa quella di Bisogni, dedicata al profilo decisivo del rapporto tra Cortecostituzionale e giudici (2). Concluderò infine con qualche altra consi-derazione di ordine generale su ciò che forse più interessa — cuiaccenno per altro tra pochissimo — ovvero la radice filosofica, estorico-politica, in senso lato costituzionale, del problema che Bisognipone con il suo libro, che si colloca — come vedremo da ultimo — alivello della configurazione complessiva dello Stato moderno, o piùprecisamente dello Stato di diritto come forma storicamente determi-nata di Stato, assunta dallo Stato moderno con la Rivoluzione edominante in Europa fino all’ultimo quarto del secolo ventesimo.Iniziamo con l’osservazione introduttiva. Bisogni si occupa, nel periodoconsiderato, dalla entrata in vigore della Costituzione fino all’ultimoquarto del secolo, di « filosofia dei poteri pubblici » — come egli stessoafferma — con riferimento più specifico ad uno di tali poteri, ovvero lagiurisdizione. Ebbene, a me pare di dovere segnalare con favore lascelta di un simile oggetto d’indagine da parte di un filosofo del diritto.Ritengo cioè che vi sia oggi bisogno di una filosofia del diritto presentenel dibattito costituzionale, proprio in quanto si occupi attivamente di« filosofia dei poteri pubblici », ovvero — per come la vedo io — delsignificato di fondo, di ordine costituzionale, degli atti del legiferare, delgovernare, del giudicare. È questa una presenza essenziale, che costi-tuisce il più salutare antidoto contro l’isterilirsi del dibattito costituzio-nale nella dimensione che viene presentata come « tecnica », che poi

(1) Il testo riproduce fedelmente quanto espresso presentando il libro diBisogni (Università di Salerno, 4 febbraio 2014).

(2) Mi riferisco a E. LAMARQUE, Corte costituzionale e giudici nell’Italia repub-blicana, Roma-Bari, Laterza, 2012.

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finisce — come risulta nei fatti con sempre maggiore evidenza — persmarrirsi nelle nebbie fitte della c. d. « Ingegneria costituzionale ».

Si potrebbe per altro dire: il lavoro di Bisogni è in verità essen-zialmente di carattere storico, più precisamente di storia della culturacostituzionale, con un riferimento ad un Paese, il nostro, e ad alcunideterminati decenni. E si potrebbe aggiungere che chi come me sioccupa di storia del pensiero giuridico e della cultura costituzionale saràperciò fatalmente indotto a considerare quel lavoro come appartenenteal proprio campo disciplinare. Confesso di aver pensato questo leggen-do il volume. Ma non è così. Bisogni si occupa infatti senza dubbio distoria della cultura costituzionale, ma con un intento del tutto traspa-rente, che è decisamente il suo, in condizione di assoluta originalità: farbalzare fuori il problema filosofico, per l’appunto di « filosofia deipoteri pubblici », che è quello del « valore » — adopero non per casoquesto termine-concetto — racchiuso in un determinato modo d’inten-dere l’esercizio della funzione giurisdizionale. Un « valore » gelosamen-te custodito dalla tradizione di cui Bisogni si occupa, e che rimarràdominante fino a tempi recentissimi, determinando così una significa-tiva « distonia » — come nel volume più volte si osserva — tra unmondo che cambia profondamente, con riferimento all’universostorico-culturale complessivo della Costituzione, e in particolare all’av-vento delle Costituzioni democratiche del Novecento, a partire dallametà del secolo scorso, e la giurisdizione medesima, che continua aproporsi, e ad essere proposta dalla dottrina costituzionale, nei terminidella tradizione, come attività di mera applicazione della legge, la piùpossibile distante da arditi voli di carattere interpretativo. Torneremosu tutto questo. Qui premeva solamente in via preliminare chiarire dalnostro punto di vista quale sia l’oggetto in senso proprio del volume diBisogni, che riassumerei così: attraverso la storia scoprire quello chechiamerei il « segreto » della giurisdizione, ovvero la causa profonda diquella lunga permanenza del modo tradizionale di concepire il ruolo, eprima ancora il significato, della giurisdizione, che lo stesso Bisogniillustra con riferimento al caso italiano.

Dicevamo all’inizio: una osservazione, che è quella appena svolta,e due riferimenti dottrinali, che sono quelli che ora propongo. Il primo.È racchiuso in una frase lapidaria, quasi disadorna, di Carré de Mal-berg: « Il giudice deve applicare le leggi ordinarie, e non la Costituzio-ne » (3). Il secondo, più articolato, è contenuto nel celebre Commentoallo Statuto di Racioppi e Brunelli. Così recita: « Il nostro Statuto nonconcede diritti all’individuo, ma semplici presupposizioni di diritti:mentre l’esistenza giuridica e il vero contenuto dei diritti subbiettivi

(3) R. CARRÉ DE MALBERG, La legge espressione della volontà generale (1931), tr.it. a cura di M. Calamo Specchia, Milano, 2008, p. 183 e ss.

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individuali dipendono affatto dalle leggi che specificamente ne trattano,ed è in queste che bisogna ricercarli » (4).

Nella loro semplicità i due testi racchiudono l’intero significatostorico della « tradizione » di cui si occupa Bisogni, che a sua volta siesprime nella dottrina dello Stato legislativo di diritto, di cui è parteautorevole lo stesso Carré de Malberg. Parliamo proprio di quelladottrina che rimarrà dominante ben oltre le presunte colonne d’Ercoledel primo ventennio del secolo scorso, che tale rimarrà — per ciò cheriguarda l’Italia — al tempo della Costituente, ed anche dopo, finoall’ultimo quarto del secolo medesimo. Quella dottrina, che — comeripetiamo — è la « tradizione » da cui prende le mosse Bisogni, ha peraltro una dimensione europea, che si pone come tale ben al di là deidistinti regimi politici nazionali (5). E quello che Bisogni studia, quelloche Carré de Malberg raffigura, si esprime in modo unitario sul pianoeuropeo proprio in quella immagine del giudice, che non « vede » laCostituzione, perché per lui il diritto positivo vigente ha la formanecessaria della legge, e delle altre fonti di diritto ad essa conformi,secondo il principio di gerarchia.

Ed infatti Carré de Malberg scriveva quella frase per rivendicarela specificità del modello costituzionale europeo-continentale derivatodalla Rivoluzione nei confronti del diverso modello statunitense, cheappunto tale era, ovvero diverso; laddove questa diversità, frutto divicende particolari, che rendevano quel modello non esportabile inEuropa, consisteva proprio nel considerare la Costituzione pienamentenorma giuridica, direttamente applicabile in giudizio, a preferenza dellalegge ordinaria, creando così il presupposto per la soluzione in sensodisapplicativo e diffuso del controllo di costituzionalità. Era quello chesi poteva e doveva evitare in Europa, il più a lungo possibile. In altreparole, in Europa si doveva conservare il più a lungo possibile ilmodello di garanzia dei diritti sotteso al secondo testo da noi richia-mato, di commento allo Statuto, secondo cui i diritti vengono ad« esistenza giuridica » — un concetto questo davvero altamente signi-ficativo — solo grazie alla previsione legislativa, prima della quale laCostituzione può offrire, priva com’è della « forza di legge » — altroconcetto-chiave —, solo « presupposizioni », ovvero proclamare prin-cipi, ma senza garantire sul serio, non essendo essa autentica normagiuridica, non essendo essa come la legge autentico diritto positivovigente. Insomma, ciò che si doveva fare in Europa era mantenere

(4) F. RACIOPPI, I. BRUNELLI, Commento allo Statuto del Regno, Torino, 1909, II,p. 34.

(5) Ho trattato questi problemi in M. FIORAVANTI, Legge e Costituzione nell’e-poca del diritto pubblico statale, in Le metamorfosi del diritto. Studi in memoria di AlfonsoCatania, a cura di F. Mancuso, G. Preterossi e A. Tucci (Quaderni del LaboratorioKelsen, 4), Milano-Udine, Mimesis, 2013, p. 221 e ss.

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integro il monopolio della forza normativa nelle mani della legge,lasciando alla Costituzione, insieme al disegno della forma di governo,le affermazioni di principio, le « presupposizioni », come dice il nostrotesto: tutti materiali in senso lato « politici » che come tali non avreb-bero dovuto interessare il giudice, fermo alla funzione di applicazionedella legge dello Stato. Ecco dunque che anche per la via dei dirittitorniamo al giudice di Carré de Malberg, che si occupa di leggi, e nondi Costituzione.

Tracce più che evidenti di questo atteggiamento, di questo reite-rato sforzo teso — si potrebbe quasi dire — a mettere in sicurezza ilsistema consegnato dalla tradizione, le ritroviamo anche nella nostraAssemblea costituente, come mostra tra l’altro, in singolare e parallelorapporto di sintonia con il libro di Bisogni, un recente volume diElisabetta Lamarque dedicato a illustrare il rapporto stabilitosi in etàrepubblicana tra Corte costituzionale e giudici, che anche a me pareessere decisivo per la comprensione del nostro problema (6).

Si tratta di un rapporto che è andato sempre più orientandosi nelsenso del dialogo, e più ancora della collaborazione, fino poi al connu-bio, alla consapevolezza della comune appartenenza alla sfera chepotremmo chiamare — vedremo tra poco con quale significato — dellaiurisdictio. Quel rapporto non si poneva certo così nel disegno origina-rio della Costituente che era tutto dominato dal modello della tradizio-ne, come mostra la Lamarque confermando perciò su questo puntodecisivo, e dall’interno della dottrina costituzionalistica, le conclusionicui è pervenuto Bisogni per altra via. E il modello della tradizioneprevedeva, al contrario di quello che successivamente è accaduto, unregime di netta separazione tra esercizio del controllo di costituzionalitàda parte della Corte ed esercizio della funzione giurisdizionale da partedei giudici. Una separazione che era voluta e stimata necessaria primadi tutto per erigere una diga a protezione della tradizionale identitàdella giurisdizione, in modo cioè che i giudici, pur all’interno di unquadro completamente mutato, dotato di una Costituzione intesa comenorma suprema, potessero continuare a fornire la prestazione che dasempre, dalla Rivoluzione in poi, si chiedeva loro: un’applicazione dellalegge dello Stato pronta, sicura e uniforme. Solo in certi casi, a certecondizioni, e nella sfera esclusiva e in sé limitata della patologia dellalegge, quei giudici, come giudici a quo, avrebbero concorso a costruireil percorso del controllo di costituzionalità, che però si sarebbe poisvolto nella sua essenza presso la Corte, e dunque fuori dalla sfera dellagiurisdizione, in un luogo separato, in cui erano possibili evidentianomalie — lì, ma solo lì, e non presso il singolo giudice — rispetto almodello della tradizione: una certa esplicita connessione tra politica ediritto, tra l’altro presente in modo evidente già nei criteri di compo-

(6) Cfr. supra, nota 2.

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sizione della stessa Corte, e più ancora il ricorso in giudizio, comeparametro di costituzionalità, a norme di principio, soprattutto inmateria di diritti fondamentali della persona, che come tali, in quantocioè prive di fattispecie, non potevano essere applicate secondo idettami della tradizione, e dovevano essere invece attuate, e concretiz-zate, a partire da un lavoro d’interpretazione della norma che facevadella Corte un soggetto istituzionale di fatto, e di diritto, coinvolto nelprocesso democratico di attuazione della Costituzione, ben al di là deigiudici e della giurisdizione, in una zona preclusa ai giudici medesimi,entro cui era possibile ammettere una certa commistione di politica ediritto proprio perché si trattava di una zona riservata, collocata lontanodall’ordinario svolgersi della giurisdizione, dal lavoro quotidiano deigiudici. A questi ultimi il sistema continuava dunque a chiedere esclu-sivamente la tradizionale fedeltà alla legge, lasciandoli anzi il piùpossibile immuni dalle novità insite nella istituzione del controllo dicostituzionalità. In una parola la prospettiva era: proclamare la Costi-tuzione norma suprema, di conseguenza istituire il controllo di costi-tuzionalità, ma senza che tutto ciò coinvolgesse e soprattutto finisse persnaturare la posizione dei giudici, l’esercizio della giurisdizione.

Le cose non sono andate così, come ormai sappiamo, anche graziealle ricerche di questi ultimi anni, che come nel caso di Bisogni sonotornate sui primi decenni della Repubblica con un occhio nuovo. Lestesse prime sentenze della Corte mostrarono fin da subito come ilcontrollo di costituzionalità fosse destinato, quasi per sua natura, aprodurre effetti su tutto il sistema costituzionale, lasciando quindi alpalo, e sempre più perdente, la strategia sopra descritta, di conteni-mento delle novità al di là del cancello, che si sarebbe voluto chiuso,della Corte. Quest’ultima cominciò infatti quasi subito ad aprire ilcancello, a dialogare sia con il legislatore, costruendo l’ormai ben notocontrollo di ragionevolezza della legge, sia con gli stessi giudici. Inquesta seconda direzione le acquisizioni sono sotto gli occhi di tutti: siricordi a questo proposito almeno il dovere, posto in capo al giudice, dipraticare la c. d. « interpretazione conforme », che secondo alcuni sta difatto avvicinando il nostro controllo di costituzionalità al sistema ame-ricano, di tipo c. d. « diffuso »; o anche la straordinaria invenzione dellesentenze della Corte c. d. « interpretative di rigetto », con le quali laCorte decide di mantenere in vita una certa norma, ma a condizione chei giudici ne diano una certa interpretazione, che si ritiene essereconforme a Costituzione.

Qui la divergenza dal modello della tradizione, e il fallimentodella strategia di contenimento, sono addirittura clamorosi, e si assistecosì allo spettacolo eclatante dell’intera sfera della iurisdictio — cheprima si rammentava —, con un pieno coinvolgimento dei giudici,impegnata a dettare la corretta interpretazione della legge, nel senso diconforme alla Costituzione, censurando quella legge, ma in quanto peraltro verso leggibile in senso difforme dalla Costituzione. Uno spetta-

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colo che i nostri Costituenti, con la loro tradizionale cultura dellagiurisdizione, non avrebbero mai immaginato. E se avessero potutoimmaginare quella determinata situazione certo non l’avrebbero condi-visa. Vi avrebbero visto infatti un’inaccettabile dilatazione del controllodi costituzionalità che da rimedio puntuale cui ricorrere nella eventua-lità di una singola patologia della legge, ovvero di un vizio tale dadeterminare la sua possibile incostituzionalità su un aspetto determina-to rischiava per quella via di divenire ben altro, ovvero di configurarsicome un’attività costante, collocabile nella sfera della fisiologia delsistema, riconducibile in sostanza all’esercizio ordinario della giurisdi-zione, con un uso quasi quotidiano, presso ogni giudice, della Costitu-zione, come autentica norma giuridica. Ci si stava in effetti avvicinandoal modello statunitense, che è quello che poi in parte è accaduto. E nellostesso tempo è caduto, o sta cadendo, uno dei pilastri — forse il pilastro— del modello costituzionale ereditato dalla Rivoluzione, ovvero lanecessaria priorità del legislatore nel lavoro di concretizzazione deiprecetti costituzionali, la necessità della interposizione della legge per-ché i principi costituzionali possano essere considerati autentiche nor-me giuridiche. Ora è del tutto evidente, contro la tradizione, comeesistano due modi, distinti e nello stesso tempo interdipendenti, diconcretizzazione dei precetti costituzionali, quello legislativo e quellogiurisdizionale.

Vengo alle considerazioni conclusive. È evidente che qualcosa diestremamente rilevante è in questo senso mutato nel corso della espe-rienza costituzionale repubblicana. Tanto che si parla oggi dello « Statocostituzionale » delle democrazie odierne come di una nuova, ed ine-dita, forma di Stato; ed io stesso ho parlato di recente della applicabilitàalle nostre vicende — quelle stesse descritte da Bisogni — dellostrumento, e del concetto, di « trasformazione costituzionale » (7),riprendendo la Verfassungswandlung della dottrina tedesca, intesa comeun processo storico-materiale che sposta gli assetti costituzionali, mu-tando il sistema delle fonti di diritto, e con esso in particolare ilsignificato basilare degli atti fondamentali del legiferare e del giudicare.Qualcosa di straordinariamente rilevante, che sta accadendo sotto inostri occhi, e del quale a mio avviso non abbiamo piena consapevo-lezza, essendo le nostre categorie ancora in larga misura quelle dellatradizione, solo corrette nel corso del Novecento dall’avvento dellenuove Costituzioni democratiche, ma forse mai sostanzialmente messedavvero in discussione. Tanto da spingerci a giudicare invariabilmenteil nostro presente alla luce delle categorie della « crisi » o della « ano-

(7) Si veda ora M. FIORAVANTI, La trasformazione costituzionale, in Dalla Costi-tuzione “inattuata” alla Costituzione “inattuale”? Potere costituente e riforme costituzionalinell’Italia repubblicana, a cura di G. Brunelli e G. Cazzetta, Milano, Giuffrè, 2013,p. 355 e ss.

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malia », proprio in quanto quel presente diverge dalla immagine con-segnata dello Stato di diritto. E siccome non vogliamo rinunciare aquella immagine, al nocciolo duro di quella tradizione, a fronte della suaincapacità a spiegarci il presente, alla fine non possiamo uscirne fuorialtro che condannando il presente, considerandolo sempre e comunquecon gli occhiali della « crisi », e magari anche della « dissoluzione »: unacondizione destinata all’esito del nichilismo, all’avvento di una sorta diultimo tempo in cui il diritto non potrà più avere alcun contenuto,diverrà una mera tecnica di riordino.

Non è così. Lo si vede con particolare evidenza proprio sulterreno specifico della giurisdizione. Ciò che Bisogni lamenta, ovveroun colpevole attardarsi nella ricerca del contenuto, e della naturaeffettiva, della attività giurisdizionale, è figlio di quell’atteggiamento piùcomplessivo che sopra si tratteggiava secondo cui ciò che diverge dallatradizione è per ciò stesso sintomo, ed insieme manifestazione, di« crisi », o peggio si colloca all’inizio di un processo di dissoluzione diogni certezza del diritto. Si pensa così, con le categorie della tradizione— per venire al nostro tema, allo specifico del problema sollevato daBisogni — che se s’inizia a fare eccezione al modello positivistico delgiudice come inflessibile e meccanico applicatore della legge delloStato, se s’inizia ad ammettere che il giudice possa e debba interpretarela legge, magari per concorrere a determinare la sua conformità allaCostituzione — come abbiamo visto sopra — ben presto ci accorgere-mo che con quelle eccezioni, e con quelle ammissioni, abbiamo di fattoconsentito l’avvio di un processo alla fine del quale inesorabilmenteaccadrà che i giudici vorranno sindacare il merito politico della legge, eche si creeranno perciò le condizioni per l’affermarsi del c. d. « governodei giudici », da sempre — o più precisamente dal tempo della Rivo-luzione — il più temuto tra gli spettri che agitano l’animo, e minaccianol’esistenza, di quella forma di Stato che potremmo ora definire lo« Stato di diritto della tradizione ». È questo un carattere di fondo dellanostra tradizione — forse di ogni tradizione: sospingere tutti verso lalogica del « prendere » o « lasciare », negare la propria riformabilità,drammatizzare le divergenze, considerandole sempre come l’inizio diun processo di carattere dissolutivo, entro cui l’abbandono, anche soloparziale, della stessa tradizione significa automaticamente disordine,perdita di ogni certezza..

Così, per tornare di nuovo al nostro specifico, in quella linea nonsi può e non si deve considerare il coinvolgimento dei giudici nelprocesso di concretizzazione dei principi costituzionali, o la loro attivitàd’interpretazione della legge alla luce di quei principi, come il deter-minarsi di un nuovo modo d’essere della giurisdizione, adeguato aitempi nuovi dello Stato costituzionale, ma come l’avvio di un processodistruttivo, che tende a restituire ai giudici una dimensione politica,demolendo cioè progressivamente quella immagine integralmente giu-ridica, di fedeli applicatori della legge dello Stato, che era stata creata

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per loro dalla Rivoluzione, che non a caso aveva compiuto l’operazioneopposta, rispetto a quella che si vorrebbe ora compiere con lo Statocostituzionale, aveva cioè depoliticizzato il loro ruolo, e la loro attività,li aveva cioè sradicati dalla dimensione del governo, di cui avevano fattoparte nel tempo precedente dell’antico regime.

Con queste ultime considerazioni ci avviamo a concludere, tor-nando al punto di partenza. La nostra domanda, quella medesima checi ha posto Bisogni, era: qual è il « segreto » della giurisdizione? Perchéè così difficile rileggere il senso dell’operare giurisdizionale nei tempinuovi che sono i nostri, quelli dello Stato costituzionale?

La risposta è in un certo senso implicita nelle considerazioni cheda ultimo abbiamo formulato. Dietro a quella identità tradizionale dellagiurisdizione, che si vorrebbe tutta racchiusa nella funzione di applica-zione della legge, c’è effettivamente un nodo di carattere epocale,relativo a qualcosa di assai più complessivo, che a che fare con lo stessoStato moderno, nella forma che esso aveva acquisito in Europa sullaspinta della Rivoluzione, e che siamo soliti chiamare « Stato di diritto ».Quella forma di Stato si fondava infatti su un regime di rigida separa-zione tra politica, intesa come deliberazione della legge, e diritto, intesocome applicazione della legge. Tertium non datur: o deliberi la leggeperché sei rappresentante del popolo, o della nazione, o applichi lalegge, perché sei un funzionario a ciò deputato, come il giudice. Nelmezzo rimane, e deve rimanere, terra bruciata. Perché non può esistereun tertium genus, che poi ipoteticamente potrebbe essere quello dellainterpretazione. Non può esistere perché l’interpretazione è in séimpura, per un verso di natura politica, perché di fatto creativa didiritto attraverso la scelta per l’attribuzione alla norma di un certosignificato, e per un verso giuridica, perché comunque diretta alladisciplina di un caso concreto. Ovvero l’interpretazione mette in di-scussione il fondamento primo dello Stato di diritto, il regime di rigidaseparazione tra politica e diritto. Il giudice che s’inoltra su quelterritorio, che pretende d’interpretare la legge, mette in discussionequel regime, opera di fatto contro lo Stato di diritto, concorre apoliticizzare l’esercizio della giurisdizione, ma insieme anche a nutrirefatalmente l’ambizione di sindacare il merito politico della legge, edunque — inevitabile rovescio della medaglia — a giurisdizionalizzarela politica. E lì stava dunque il principio di dissoluzione dello Stato didiritto, della forma politica che aveva governato l’Europa nel tempocompreso tra la Rivoluzione e le nuove Costituzioni del Novecento. Daqui tutta la rigidità che abbiamo visto nel difendere e proteggerel’immagine tradizionale della giurisdizione. Perché non era in gioco solol’identità di un singolo potere, ma molto di più, ovvero, a partire daquel singolo potere, era in gioco uno dei fondamenti, forse il primofondamento, dell’intero sistema costituzionale, della stessa forma diStato.

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Concludo. Oggi viviamo in una fase ancora diversa. Qualcunoparla di un approdo già conseguito ad una nuova forma di Stato, lo« Stato costituzionale ». Ed entro questa nuova forma i giudici svolgonoormai ordinariamente tutte le attività che lo Stato di diritto dellatradizione inibiva loro, ad iniziare dalla interpretazione della legge, inparticolare alla luce della Costituzione, e in senso conforme alla Costi-tuzione, essendo ormai quei giudici una componente essenziale delmeccanismo deputato a custodire, e anche ad attuare, la Costituzione.Si deve allora dire che il problema posto da Bisogni non è più attuale?Io credo di no. Io credo anzi che Bisogni abbia posto un problema oggipiù che mai attuale, proprio per l’avvenuto dispiegamento, in modosempre più evidente, della presenza della giurisdizione nei sistemicostituzionali del nostro tempo. In una parola, proprio perché i giudicifanno molto, e sempre di più, è sempre più attuale la domanda su ciòche fanno, su quale sia davvero la natura dell’attività giurisdizionale. Seoggi, a differenza dell’immediato passato, siamo davvero in grado diammettere che quella attività non si esaurisce nella mera e strettaapplicazione della legge, contenendo essa in sé un margine più o menoampio di libertà, e di scelta; se cioè si ammette apertamente che esisteuna politicità intrinseca all’esercizio della funzione giurisdizionale, al-lora bisogna iniziare a lavorare in questa direzione, fino a pervenire aduna enunciazione dei caratteri di questa politicità, evidentemente di-versa da quella associabile alla titolarità dell’indirizzo politico. Questaaltra politicità, diversa da quella di cui sono portatori i poteri che sicollocano nella sfera dell’indirizzo politico, deve ancora trovare la suaidentità, la consapevolezza dei propri caratteri distintivi, che sono daelaborare prima di tutto in rapporto alla Costituzione. Oggi questo è untema di grande rilievo. Bisogni ha sottolineato la necessità di affrontar-lo, ed ha anche iniziato ad indicare la via.

MAURIZIO FIORAVANTI

AGUSTÍN E. CASAGRANDE, Los vagabundos y la justicia de Buenos Airesdurante el periodo tardo colonial (1785-1810). Construcciones jurí-dicas y criminalidad, Buenos Aires, Instituto de investigaciones dehistoria del derecho, 2012.

Il libro di Casagrande, per metodo e contenuti, s’inserisce inquella che egli stesso descrive come la nuova storia della giustizia.

Nella densa parte introduttiva l’A. illustra le coordinate entro lequali il fenomeno del vagabondaggio ed il suo trattamento penale nellaregione rioplatense saranno analizzati. La punibilità della vagancia sifonda su un insieme di fattori sociali, economici, culturali e giuridici che

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richiedono, per la sua corretta comprensione e storicizzazione, unapproccio che non può ridursi alla sterile analisi del dato normativo.L’impronta foucaultiana porta l’A. a riconoscere un ruolo centrale aidiscorsi che costruiscono i caratteri della devianza, della pericolosità,della perseguibilità del vagabondo, muovendo dall’accettazione dellabelling approach. Dalla letteratura teologico-giuridica del XVI secolofino ai provvedimenti disciplinari del tardo Settecento, la rilevanzapenale dell’oziosità e del vagabondaggio non è un ‘dato’ che l’ordina-mento riconosce e regola, ma implica un processo continuo di creazionedella penalità, di descrizione, legittimazione e imposizione di modelli dicomportamento. La definizione del vago, o meglio della condizione divagancia, presupposto indispensabile per l’attivazione della macchinadella giustizia coloniale, è quindi l’esito di una strategia di criminaliz-zazione alla quale contribuiscono i saperi e le prassi, la dimensione dellenecessità e delle gerarchie sociali e il profilo applicativo degli operatoridi giustizia, i valori religiosi e morali e gli obiettivi economici, illegislatore ed il giurista così come le élites culturali, i proprietari terrieri,i gruppi familiari e corporativi dominanti nei vari contesti urbani orurali. Proprio perché, come Casagrande dimostra nel volume, ciò chesi punisce nel vagabondaggio non è un’unica azione, un singolo eventoo comportamento, ma uno status o condizione di vita, risulta ancora piùutile il ricorso alla nozione di ‘processo di criminalizzazione’ comeforma complessa di elaborazione giuridico-culturale, che tiene insiemele parole e le pratiche, le ‘rappresentazioni sulla giustizia’ e la culturadel giudice, i ‘discorsi’ (teologici, morali, legali) e gli ‘apparati’ (giudi-ziali e amministrativi) (1).

La scelta di metodo sui fattori di costruzione della devianza deveperò essere contestualizzata e storicizzata, ed è per questo che l’A.illustra peculiarità e caratteri distintivi della situazione rioplatense in etàcoloniale. Il problema del vagabondaggio è prima collocato entro lecoordinate del dibattito storiografico tra l’immagine della campagnaconflittuale o pacificata, dato che rileva per comprendere la realemancanza di forza lavoro nei latifondi durante i periodi del raccolto e,quindi, l’utilità del lavoro forzato imposto ai vagos. Altro filo conduttoredel libro è il rapporto tra la colonia e la madrepatria, tra i modelliculturali e giuridici della Spagna peninsulare e quelli delle Indie. Lacostruzione delittuosa del vagabondaggio nell’area bonaerense riflette

(1) Sul punto si rinvia alle riflessioni di P. COSTA, Di che cosa fa storia la storiadella giustizia? Qualche considerazione di metodo, in Storia della giustizia e storia deldiritto. Prospettive europee di ricerca, a cura di L. Lacchè e M. Meccarelli, Macerata,EUM, 2012, pp. 17-43; sull’utilità metodologica della storicizzazione del criminalisationprocess per gli studi di storia della giustizia penale cfr. anche N. LACEY, HistoricisingCriminalisation: Conceptual and Empirical Issues, in « The Modern Law Review », 72(2009), 6, pp. 936-960.

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evidentemente le matrici culturali spagnole e la legislazione della Co-rona, ma non mancano tratti di originalità locale: tra questi, peresempio, l’opportunità di impedire che i colonizzatori spagnoli oziosicontaminino con il loro cattivo esempio le popolazioni indigene, lediverse esigenze lavorative, e, soprattutto, il conflitto tra autorità giuri-sdizionali espressione di poteri locali e periferici (Alcaldes Ordinarios,Alcaldes de la Hermandad, Alcaldes de Barrio) e magistrati rappresen-tanti del potere centrale regio (la Real Audiencia di Buenos Airesistituita nel 1785). Nelle diverse immagini dei giudici, negli scontriistituzionali, emerge un conflitto tra madrepatria e élites delle comunitàlocali, tra dinamiche centraliste e autonomiste, tra riferimenti a testilegislativi e rinvio a consuetudini o prassi, tra delegazioni di funzioni aorgani periferici e meccanismi di controllo e sanzione del poterecentrale. La punizione e il disciplinamento dei vagos nella Buenos Airescoloniale sono, dunque, il prodotto di una giustizia in azione, dellescelte di giudici e funzionari che possono essere interpretate solo allaluce della relazione di dipendenza/autonomia dalla legislazione, dallacultura e dalla struttura giurisdizionale spagnole (2).

Per l’influenza che la cultura cinquecentesca ha continuato adesercitare sulla definizione del concetto di vagabondo, sia nell’immagi-nario popolare sia nella giurisprudenza dell’area bonaerense, l’A. indicanella letteratura teologico-giuridica tardomedievale il primo momentofondativo della rappresentazione criminale del vagabondo. In questafase, che si traduce poi sul piano normativo in una serie di provvedi-menti cinquecenteschi incorporati nelle Recopilación de Leyes de Indiasdel 1680, la vagancia è considerata un vizio morale, uno stile di vitacontrario al precetto cristiano del lavoro che rappresenta un ingannoverso i veri poveri. Il vagabondo che sceglie una vita oziosa affidandosiall’assistenza altrui pur avendo la possibilità di lavorare toglie risorse achi è davvero bisognoso e, con il suo cattivo esempio, contribuisce alladegenerazione morale della società. La ratio dei primi provvedimentiche sanzionano il vagabondaggio non è, dunque, di carattere economi-co, vincolata alla produzione o all’utilità sociale, ma morale e religiosa,con lo scopo di distinguere i veri poveri meritevoli di assistenza dai falsimendicanti da punire. Nel corso del XVII secolo le preoccupazionipassano dal profilo teologico-morale a quello economico: una dellespiegazioni offerte per la decadenza del regno, e in particolare per lacrisi morale e sociale delle Indie, è la mancanza di occupazione. Illavoro assume, nei discorsi dei giuristi, un ruolo moralizzatore e risa-natore, ed il vago nella legislazione asburgica è associato sempre più

(2) M. LORENTE SARIÑENA, Del iudex pefectus hispánico al magistrado constitu-cional español. (Reflexiones sobre la dimensión constitucional de una historia de la justiciaentendida como historia de los modelos de juez), in Storia della giustizia e storia del diritto,pp. 53-59.

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all’immagine del criminale, la cui colpevolezza consiste nello stile divita. Il XVIII secolo segna una terza tappa nella disciplina del fenome-no: l’avvento dei Borbone porta ad un accentuato processo di centra-lizzazione legislativa ed amministrativa anche nel territorio rioplatense,caratterizzato da una spinta della monarchia all’uniformità legislativa sianella penisola spagnola che nei territori indiani, e da una più dettagliataproduzione normativa anche in tema di vagabondaggio. Cambiano,però, anche il contenuto e la ratio dei provvedimenti, ora decisamenteorientati all’utilità sociale (3). Gli oziosi devono diventare utili allo statoe non costituire un costo per il sistema penitenziario, per cui più dellaloro detenzione interessa che siano spinti al lavoro e resi produttivi.Utilità, produttività, sicurezza divengono le linee guida dei discorsigiuridici e politici sulla vagancia che si traducono poi in un minuziosocontrollo dei comportamenti devianti regolato dai numerosi provvedi-menti di polizia e dai Bandi di buon governo (illustrati nel capitolo IV).L’apertura nel 1783 a Buenos Aires dell’Hospicio de pobres mendigostestimonia il processo di secolarizzazione e razionalizzazione dellapovertà voluto dalle élites di governo, orientate, più che a punire, acontrollare e rinchiudere i poveri in luoghi dove possano essere riedu-cati al lavoro.

Casagrande, tuttavia, avverte come nonostante queste tre scan-sioni temporali, nella mentalità degli attori incaricati dell’amministra-zione della giustizia e dell’applicazione della legge, sopravvivono forticontinuità tra passato e presente, tra le istituzioni morali del XVIsecolo, quelle economiche del XVII e quelle utilitarie del XVIII (p.132). I fili della trama descrittiva della vagancia si annodano, sommanodiscorsi morali e argomenti economici ed offrono un quadro semprecomplesso della figura del vagabondo. Uno dei profili più rilevanti dellibro è proprio l’analisi della rappresentazione del vagabondo neidiversi contesti. L’A. mostra come nella combinazione di discorsi epratiche, nei conflitti istituzionali tra apparati di giustizia alta e bassa, lacultura giuridica produca un concetto di vago che non si limita mai allasola assenza di lavoro. Dal Cinquecento all’Ottocento, dalla monarchiacattolica allo stato di polizia, i giuristi hanno lavorato per definire ildelitto di vagabondaggio, costruendolo non in funzione dell’assenza dilavoro ma in relazione ad uno stile di vita, ad un modello estetico che,spiega l’A., si carica di elementi tipici in area bonaerense nei varimomenti storici. La definizione di vagancia resta necessariamente sem-pre vaga, indeterminata, flessibile, in modo che i giudici o i funzionari

(3) Le differenze d’impostazione e di scopo tra legislazione asburgica e borbo-nica è comune ad altri spazi coloniali dell’America Latina, cfr. ad es. M.C. SCARDAVILLE,(Hapsburg) Law and (Bourbon) Order: State Authority, Popular Unrest, and the CriminalJustice System in Bourbon Mexico City, in Reconstructing Criminality in Latin America, acura di Carlos A. Aguirre e Robert Buffington, Wilmington, SR Books, 2000, pp. 1-17.

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di polizia possano far ricadere nella fattispecie i soggetti che in quellacomunità locale e in quello specifico momento storico siano consideratiindesiderabili, devianti, pericolosi, da punire esemplarmente o da ren-dere produttivi.

In questo senso, nell’opera tipicamente performativa del dirittopenale, di costruzione di ‘tipi’ di criminale, a partire dal XVII secolo epoi ancora di più nel Settecento, il legislatore, i giudici e gli apparati dellaregione rioplatense introducono delle presunzioni di vagancia. Esse cor-rispondono al modello di devianza elaborato nei ‘discorsi’ e traduconoin termini di legge la rappresentazione del vagabondo come persona de-dita al gioco ed all’uso delle armi, rissoso, incline all’ubriachezza, daicomportamenti sessuali deviati, mal vestito, frequentatore assiduo di lo-cande e luoghi di piacere, identificato secondo logiche estetico-spaziali.Le presunzioni, i comportamenti tipici e i metodi di controllo (come lapapeleta de conchabo y alistamiento introdotta nel 1785) diventano glistrumenti giuridici che danno forma istituzionale a queste idee. Comeriflesso delle riforme borboniche, miranti a rendere l’amministrazione piùautonoma dalla giurisdizione, la vagancia sembra perdere nel corso delXVIII secolo il carattere, tipico della legislazione precedente, di delitto,di status criminale cui segue un processo giudiziale espressione massimadi amministrazione della giustizia. La prevenzione di polizia nei confrontidi soggetti ritenuti pericolosi diventa più importante della pena irrogataall’esito del giudizio. Tuttavia, se l’amministrazione borbonica si accon-tenta di prevenire e controllare, la giustizia alta, letrada, non rinuncia allasua prerogativa-pretesa di giudicare.

Proprio a questi conflitti infra-istituzionali, sia tra giurisdizione eamministrazione, sia tra la cultura giuridica colta dei magistrati (losletrados) e quella laica dei funzionari di polizia, degli apparati ammini-strativi decentrati, degli Alcaldes, corregidores ecc. rappresentanti degliinteressi locali (las justicias legas), Casagrande dedica l’ultima parte dellibro. Nella Buenos Aires tardo-coloniale, infatti, l’amministrazionedella giustizia è demandata sia a letrados che a legos, espressione di duemodelli di diritto completamente diversi e spesso conflittuali. Mentre lacultura legale ‘colta’ risponde ai valori del diritto come disciplina,conoscenza, sapere speciale che si nutre della lettura di testi proiettandosulla realtà lo studio dogmatico, la cultura legale ‘laica’ si basa sugliequilibri di potere, i valori, le mentalità e gli interessi delle comunitàlocali. Più ci si allontana dai centri urbani più diventano influenti leconsuetudini e l’equità rispetto al formalismo (4). Lo scontro tra RealAudiencia e Alcaldes è in questa prospettiva un dato essenziale per

(4) Sui conflitti giurisdizionali nell’amministrazione della giustizia penale in areabonaerense cfr. anche O. BARRENECHE, Dentro de la Ley, todo: La justicia criminal deBuenos Aires en la etapa formativa del sistema penal moderno de la Argentina, La Plata:Ediciones Al Margen, 2001, specie cap. 3.

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comprendere storicamente il significato sociale e giuridico della vagan-cia. L’Audiencia, espressione della giustizia letrada, ordinaria, ‘alta’,composta di giuristi professionali formati nelle università e nelle giuri-sdizioni minori, fondata sulla legge del monarca e impegnata nellapersecuzione del delitto di vagabondaggio attraverso il complessomeccanismo del processo con tutte le sue formalità di rito (dall’azionealla prova alla pena), è sorda ai reclami delle élites locali che chiedonomaggiori poteri agli Alcaldes. Tale conflitto spiega il gran numero diprocedimenti avviati che non giungono a sentenza: essi rappresentano lestrategie messe in campo dai legos per ottenere comunque una formasufficiente di giustizia comunitaria senza dover incorrere nelle sanzionidisciplinari imposte dall’Audiencia. L’arresto e la detenzione tempora-nea decisa dalle autorità di polizia locale nei confronti di soggettipericolosi, oziosi o vagabondi ritenuti meritevoli di un provvedimentopreventivo, pur se destinati a terminare per l’impossibilità di avviare lamacchina della giustizia in assenza di comportamenti che configurino ilreato di vagancia, consentono, almeno in parte e simbolicamente, disoddisfare le istanze securitarie delle comunità.

In età borbonica la figura del vagabondo è, dunque, al centro diuna disputa tra giustizia e amministrazione. La giustizia dei letradosvaluta i fatti e i comportamenti pregressi, non la pericolosità futura;considera la vagancia come delitto aggravato, non come lieve trasgres-sione, stabilendo requisiti particolari anche per la detenzione, selezionee sanzione dei vagabondi. Mentre per la cultura ‘colta’ il valore moralesi condensa nell’idea di delitto commesso, e l’obiettivo è la correttaamministrazione della giustizia, per la cultura laica, basata sui Bandi dibuon governo, le prevalenti necessità dell’ordine e della sicurezzaconsentono di scavalcare il formalismo e le difese della giustizia ordi-naria per sostituirvi una giustizia domestica più violenta, indiscriminata,meno garantistica, espressione diretta delle gerarchie di potere e delleistanze di esclusione delle comunità rurali.

MICHELE PIFFERI

Les clercs et les princes. Doctrines et pratiques de l’autorité ecclésiastiqueà l’époque moderne (a cura di Patrick Arabeyre e BrigitteBasdevant-Gaudemet), Paris, Études et rencontres de l’École deschartes, 2013, pp. 1-506.

Il volume accoglie il dialogo interdisciplinare tra storici deldiritto, canonisti e teologi, in maggioranza francesi, attorno al tema delpluralismo giuridico e dei conflitti d’autorità tra Stato e Chiesa nell’etàmoderna (XV-XX secc.). A tale predominanza culturale si deve proba-

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bilmente sia la prospettiva gallicana con cui sono valutati per lo più idecreti tredentini, sia lo scarso rinvio alla pur ricca ed autorevolebibliografia italiana e tedesca che illustra il periodo. Elefantiasi buro-cratica, moltiplicazione di uffici e diversificazione di fonti giuridiche sicompenetra in una gerarchia ecclesiastica ambigua e conflittuale chetende a frenare gli slanci al rinnovamento riformatore dell’ecclesiologiaromana.

I contributi si sviluppano su due angoli di indagine (i rapporti dipotere e la loro contestualizzazione ideologica) e si estendono ben oltrela riduttiva contrapposizione Stato-Chiesa, per insinuarsi nei meandriistituzionali della Chiesa visibile e dei suoi mille rivoli di funzionariati,ministerialità, uffici, funzioni, sia romanocentrici che della periferiacattolica. Brigitte Basdevant-Gaudemet e Alain Tallon in Introduzionesottolineano, con Bossuet (p. 8), la complessità della prospettiva: plu-ralismo giuridico e conflitti d’autorità non illustrano due giurisdizioni,bensì due autorità che si originano, si legittimano e si sublimanoattraverso una stessa fonte che l’ordine costituito dell’Ancien Régimeintende conservare per tempi indefiniti. Nella Chiesa, che è « monde duprivilège, règne de la dispense » (p. 9), tuttavia, il turbinio delle fonti el’antagonismo delle autorità, valso a raggiungere il punto d’equilibrioper la conservazione dei privilegi, sembrerebbe fallire palesemente intema ecclesiologico: ne darebbe prova l’incapacità tridentina alla defi-nizione della natura potestativa episcopale.

Un primo gruppo di contributi si sofferma sull’analisi romano-centrica del potere, avente sullo sfondo il conflitto tra centri burocraticidi interesse, nel mutare dei soggetti che ne detengono la titolarità e negovernano gli effetti. Ecco allora delinearsi il conflitti tra cardinali legatie vescovi diocesani (Jankowiak), tra Romano Pontefice e Sant’Ufficioavverso i vescovi (Bonora); tra Sant’Ufficio e Propaganda Fide avverso ilclero missionario (Pizzorusso); tra Congregazione del Concilio e azionesinodale locale (Fantappiè). Ben lungi dall’esaurirsi in uno sterileesercizio di forza, il conflitto tra poteri ecclesiali tende all’edificazione dinuovi assetti normativi regolamentari, per sottoporre a regole certe unaChiesa organizzata e amministrativa: una Chiesa obbligata al confrontoserrato con la questione della coesistenza intraecclesiale e che deveorientare le sue scelte alla promozione del pluralismo giuridico.

François Jankowiak (Le “buon governo” et les conflits des hiérar-chies administrative et religieuse dans l’État pontifical, pp. 17-30) segnalale tensioni tra gerarchia ecclesiastico-burocratica (il centralismo deicardinali legati) e gerarchia religiosa (la periferia episcopale), ricondottada Innocenzo III nel solco del rinnovamento sistino. La riforma di SistoV (« Immensa aeterni Dei », 1588) segna infatti nelle strutture gerarchi-co amministrative della Chiesa una transizione favorente un sistemastabile di uffici-Congregazioni che recupera una « éthique de service del’Église renvoyant à la conception ministérielle du pouvoir » (p. 21), adiscapito delle potestà cardinalizie. Ma la logica della duplice monar-

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chia ponteficia temporale e spirituale, unione di una « symbiose entre lepouvoir et le dominium » (p. 18), produrrà ancora notevoli frizioni,specie nel contatto a livello localistico tra cardinali legati e vescovi. Iltentativo di armonizzare le due dimensioni nella formula del Papavicario di Cristo e, giuridicamente, in un modello di monarchia costi-tuzionale, evolverà nei quadri gerarchici (cardinal nipote; Segretario diStato; tipologia emergente di un prelato giurista « burocrate pontifica-le ») e nel consolidamento organico (Camera apostolica; Congregazioneper la Consulta; Congregazione de Bono Regimine). Insomma, il papatosi concentra nella « notion de bon gouvernement...comme reddition dela bonne justice » (p. 23), per risolvere i contrasti interni alla gerarchiaecclesiastica, laddove al sistema del « patronage des sujets », fonte peri cardinali legati di clientelismi e favori, si oppone frontalmente ilsistema diocesano episcopale. Il conflitto, insabbiato dalla Curia, tra ilvescovo Gabriele Paleotti e il cardinale legato Giovan Battista Doria, èesemplare. L’A. conclude che il modello virtuoso del « buon governo »di Stato Pontificio garantito dal Papa, che anticipa moderne secolariz-zazioni, in opposizione ai « vizi » del secolarismo statuale, ha nelladebolezza dell’episcopato un punto critico.

L’Inquisizione, nei primi trent’anni di vita, si afferma e condizio-na la Chiesa post-tridentina.

L’emersione di conflitti è spaziale, con la progressiva estensionedei poteri del Sant’Ufficio verso la periferia della cristianità e sulla vitasociale (p. 33), in ciò favorita dall’inosservanza episcopale dell’obbligotridentino alla residenzialità. È anche materiale: la rivalità tra poteri, cheè un conflitto tra fonti (bolla In Coena Domini e decretazione triden-tina), insiste sulla definizione delle competenze — da Trento affidata aivescovi — a giudicare sulle eresie. Elena Bonora (Conflitti d’autorità travescovi, papato e Sant’Ufficio, pp. 31-46) esamina, così, le decisioni,delicatissime quando il sospetto fosse un vescovo o cardinale, assuntedai pontefici del periodo: dalle chiusure rigoriste di Paolo III, Giulio IIIe Paolo IV, alla svolta tollerante di Pio IV che, in rottura coi predeces-sori, attua un riequilibrio dei poteri gerarchici, con il recupero digiurisdizione dei vescovi ed il ridimensionamento dell’Inquisizione.L’A. si sofferma sulla « soluzione moderata » introdotta coi decreti del1562 di Pio IV e sull’adeguamento del Concilio di Trento a tale lineache, tuttavia, verrà subito archiviata dal Ghislieri. Papa Pio V, infatti,riporterà il sistema alle origini, con una riforma capziosa dei contenuti,che lascia intatte le forme giuridiche esterne. La bolla Inter multiplicescuras « è inquietante per la visione degli equilibri di potere entro laChiesa » (p. 42): la gravità dei suoi effetti — l’annientamento deldissenso religioso — è superata solo dalla bolla di Paolo IV Cum exapostolatus officio (1559). La sua ambiguità la propone come strumentodottrinale della trattatistica teologale in funzione anticonciliarista eantiprotestante, ma anche arma di controllo politico nelle mani dell’In-

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quisizione: i dossiers inquisitoriali, infatti, potranno condizionare nonsolo vescovi e cardinali, ma lo stesso Pontefice regnante o eleggibile.

Giovanni Pizzorusso (La congrégation de Propagande: une instancecentrale pour l’élaboration d’un statut juridique du clergé missionnaire,pp. 47-60) dimostra con un’interessante esposizione che « le droitmissionnaire formé progressivement par l’adoption des facultés et parl’activité constante de vérification de l’application de celle-ci à traversl’examen des doutes » fu non solo un esercizio di potere burocratico,ma « un formidable agent de connaissance du monde » (p. 59): un veroparadigma utile alla Chiesa tridentina per rimodellare i propri spazigiuridici e di apostolato con culture « altre ». Propaganda Fide (1622) èil « tournant historique à l’intérieur d’un processus de longue durée »prolungatosi sino al 1917 (p. 48). Ma in ciò, osserva l’A., « les missionsfurent le terraine de l’exception, plutôt que de la règle » (p. 49), in unquadro culturale che imponeva il pluralismo giuridico. Fondamentale,il ruolo del segretario di P.F., Francesco Ingoli, artefice di un sistema dideleghe di facoltà apostoliche agli ordini missionari che non si tradu-cesse in abusi e che non urtasse con le competenze dell’Inquisizione. Leresistenze al varo di un sistema equilibrato origineranno di fatto due tipidi ordini missionari: i subordinati e gli autonomi da Roma. Dall’esamedelle articolazioni del sistema si trae che tali Regulae proponesseroparametri adattabili (p. 53): una « conception modulaire » fondata suun criterio di coppia persona-territorio declinato sulla distinzione diruoli e situazioni dettate dalle circostanze concrete (p. 54).

L’A. infine sottolinea due aspetti del sistema di facoltà dell’Ingoli:1. La responsabilità apostolica della sorveglianza del Vescovo; 2.la ne-cessità di verificare il sistema, con la proposizione di questioni pratiche(dubia) spedite dai missionari a Roma. Qui si esalta il ruolo di P.F., benlungi da mero « passe-carte », dovendo essa offrire risposte adeguate aimissionari, veri « médiateurs » tra la dottrina tridentina e il cattolicesimoapplicato. La stessa giurisprudenza del S. Ufficio ne beneficia per l’« ac-tivité décisionnelle des responsables romains » (p. 59).

La giurisprudenza della Congregazione del Concilio ha riserva diinterpretazione dei decreti tridentini (nello specifico, le Sessioni 24a-25a). Il lavoro « immense et essentiel » di quattro secoli in tema dipastorale comporta una revisione di tipo interpretativo, complicatadall’azione sinodale locale e dalle dinamiche di « recognitio » di Roma.Carlo Fantappiè (L’évolution du statut canonique du clergé paroissialtridentin d’après la congrégation du Concile, pp. 61-76) analizza lostatuto personale del basso clero e il regolamento della missionepastorale, sottolineando l’incidenza sull’azione della C. del C. di nonagevoli dinamiche di professionalizzazione del clero con cura d’anime(p. 63). Ne è sintomo il contrasto interpretativo che denuncia « l’in-fluence persistante d’une conception patrimoniale de la vocation sacer-dotale » (p. 65). Segue la puntigliosa ricostruzione delle procedureconcorsuali per la scelta dei curati titolari delle parrocchie laddove la C.

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del C. si sforza di contemperare « prudence, bonnes mœurs et intégri-té » e illustra una « conception théologique du ministère clérical » inantagonismo con le logiche beneficiali (pp. 66-69). Ne sortisce unsistema di controversie diffuse, sia per la scelta dello status di inamo-vibilità o amovibilità dei curati (quest’ultimo preferito perché vincolan-te il basso clero all’obbedienza); sia per la disciplina dei vicari parroc-chiali e per la pretesa autonomia dei curati dal proprio vescovo; sia nelrapporto conflittuale tra curati e propri vicari-coadiutori. In conclusio-ne l’A. rileva il ritardo della giurisprudenza romana nell’attuazionetridentina. La C. del C., nel tentare una mediazione tra « salus anima-rum » e interessi patrimoniali tipici dell’Ancien Régime, svolge però una« interprétation non seulement déclarative mais parfois extensive etcorrective » così da preordinare un « véritable droit administratif del’Église » (p. 75): uno sforzo di sintesi che evidenzia la flessibilità deldiritto canonico e la sua aequitas, strumento essenziale per « aplanir lesdifférends » e riformare il sistema.

Un altro gruppo di Autori sposta l’indagine del binomio plurali-smo giuridico-conflitti d’autorità incidendo nella lettura delle dinami-che della Chiesa e procedendo dal suo interno, verso i suoi rapportiesterni con lo Stato. L’appianamento dei conflitti trova, in questocontesto, modalità di compromesso diverse da quelle precedentementeanalizzate. Il rapporto di contrasto Stato-Chiesa dei secoli XV-XVIIIinsiste su procedure giuridiche lineari ma anche su formule capziose,ambigue e insidiose di predominio dell’una potestà sull’altra. La stata-lizzazione del clero assume, così, multiformi modalità di pratica affer-mazione: si tratta di un vasto e surrettizio fenomeno di assorbimento neiquadri della burocrazia statale del clero francese (Poncet) che, per laSpagna, si estende, attraverso la pratica delle candidature, anche all’e-piscopato (Fernández Terricabras). Detto assorbimento si svolge anchecon l’inserimento dello Stato nella vita della Chiesa attraverso la potestàdi giurisdizione del vescovo diocesano (Basdevant-Gaudemet). La mag-giore complessità e frammentazione della Chiesa francese riguarda,insomma, anche la dimensione diocesana. Ben diverse dalle diocesi« ordinarie », quelle « di frontiera » esprimono una misura forte degliantagonismi locali (Meyer): contrasti che si replicano, amplificandone leambiguità, nei rapporti tra vescovo e curato (Gazzaniga).

Apre questo versante d’indagine Olivier Poncet (Inscrire les clercsdans l’État. La monarchie française, les ecclésiastiques et le gouvernementpar l’écrit (XVIe-XVIIIe siècle), pp. 79-103), che esamina il fenomeno diassorbimento nelle procedure dei tribunali regi francesi dei registriparrocchiali e di ingresso del clero negli ordini religiosi, nel XVI-XVIIIsec., sostenendo che « les clercs ont été les relais précoces, efficaces etrelativement disciplinés de construction de l’État » e che nell’età mo-derna ciò si è tradotto in una « participation effective et parfoisdominante au gouvernement monarchique » (p. 79). Tale progressiva« nationalisation » degli ordini religiosi nasce dalla consapevolezza nella

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monarchia del valore strategico del « domaine de l’écrit » e dell’oppor-tunità di trasformare il clero in un « véritable agent étatique » attraversola gestione regia dei requisiti dei regolari. Questi effetti « qui exploitaità merveille leurs ressources informationnelles dans les domaines trèsdivers » (p. 83) diverranno « un des instruments de la politique monar-chique en matière de construction et de préservation de l’ordre desfamilles » (p. 87). Prendendo le mosse dalle ordonnances di Villers-Cotterêts (1559) e di Blois (1579) sino a quelle, centrali nel contributo,del 1667 e 1736 (sulla tenuta dei registri dei regolari), l’A. constata« l’effet pervers de cette étatisation complète des registres paroissiaux(et) leur assimilation à des actes administratifs » (p. 85). Non manche-ranno segni di insofferenza del clero per l’invadente gestione regia,falsamente neutra, che di quei registri fa un palese uso giudiziario, sinoad intromettersi a « juger de la validité des vœux » (p. 90).

In conclusione, la legislazione regia del 1667 e 1736 descrive unamonarchia attenta ad « éclairer les angles morts de l’état des sujets duroi » (p. 93), con effetti contrastanti ma, in ultima analisi, uniformantila società francese nel quadro di una « acculturation politique etecclésiologique » (p. 94).

Tra le prerogative regie, le facoltà derivate dal « Patronato Reale »per « créer un épiscopat adapté aux besoins de la monarchie » (p. 106)esprimono l’apice durante il regno di Filippo II. Ignasi FernándezTerricabras (“Des créatures de votre majesté”: choix et contrôle desévêques par Philippe II dans les couronnes de Castille et d’Aragon(1556-1598), pp. 105-118) tratteggia con una paziente ricostruzionestatistico-analitica fisionomie e carriere di 194 vescovi designati per le55 diocesi di Castiglia-Aragona, così da delinearne la tipologia « souhai-té par la Couronne ».

I requisiti regi di accesso all’episcopato — sintomatica, l’irrile-vanza del difetto dell’esperienza pastorale nel candidato — indicano iltratto di fondo di un sistema di candidature affatto impermeabile almalcostume e tanto incardinato, da divenire il « trait structurel dupatronage royal » (p. 109). Nell’indistinzione sostanziale tra ruoli efunzioni, il vescovo appare « comme un gouvernant », utile al sovranoper il discarico di responsabilità delle questioni di coscienza. L’A.descrive le brillanti carriere dei vescovi-giuristi (Diego de Covarrubias;Diego de Simancas; Gaspar de Quiroga), anche se, avverte, l’accessoall’episcopato non ne è di per sé, un viatico sicuro.

Interessante la notazione su cui Filippo II fonda la « grandecohésion interne de l’épiscopat »: la capacità intellettuale si traduce in« cohésion idéologique » (p. 112): ne sarà riprova il favore del refilippino per l’emergente ceto professionale dei « letrados » (pp. 114ss.). Il sistema di assimilazione sopravanza le medievali origini nobiliarianche se, poi, alimenterà il carrierismo a discapito del merito (p. 113).La trasformazione dell’episcopato in un funzionariato statale, un distor-cente « service au roi autant que comme un sacerdoce » (p. 116),

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risponde al disegno regio del controllo politico dei sudditi ma, avvertel’A., la logica filippina non è di temporalismo assoluto: Filippo II restauno zelante osservatore del precetto tridentino e predilige vescovi dalladuplice fedeltà: al re e a Dio. In tale chiave vanno letti i conflittigiurisdizionali interpotestatici lungo il XVI secolo.

Brigitte Basdevant-Gaudemet (La nature canonique des chargesexercées par l’évêque et ses auxiliaires, du droit classique au Code de1917, pp. 119-135) offre un’attenta prospettiva delle dinamiche pote-stative dei collaboratori del vescovo nel quadro del sistema di governodella diocesi. L’esame sulla definizione e natura delle prerogative degliausiliari episcopali insiste su potere d’ordine e giurisdizione e potereordinario e delegato (p. 121) sui quali la dottrina canonica ha mostrato,sin dal consolidamento nel Corpus iuris canonici (1582), riserve defini-torie, se non incertezze dogmatiche, probabilmente dettate dall’oppor-tunità di assicurare spazi non regolamentati per favorire la flessibilitàdel governo della Chiesa particolare. L’A. affronta con chiarezza esintesi un argomento complesso sia per la definizione delle funzioni, cheper la precisazione del contenuto delle potestà. In più occasioni, infatti,si ribadisce che ordine e giurisdizione, tanto nella dimensione astrattadel potere, quanto nelle sue interrelazioni gerarchiche, le « deux clas-sifications sont distinctes, mais s’articulent » (p. 122).

L’A. esamina prima il carattere episcopale del potere d’ordine, inquanto prerogativa scaturente dalla consacrazione, da cui sortisconocompetenze « riservate » al vescovo, in rapporto alle quali, le figure delvescovo coadiutore ed ausiliare configurano eccezioni, analogamentealla specialità della delega del vicario generale (p. 126), per degradarenelle minori figure di contorno (dal prete con cura d’anime al cancel-liere). Quanto al potere di giurisdizione del vescovo e degli ausiliari, l’A.si sofferma sul carattere ordinario, e le distorsioni del principio di liberadesignazione dell’incaricato, a causa delle contaminazioni prodotte dalbeneficio legato all’ufficio (p. 131). Il concilio Vaticano II, introducen-do il principio unitario della Sacra potestas, ha sciolto tali differenzeconcettuali anche se, osserva l’A., non sono riducibili ad una « pureargutie théorique des juristes », incidendo viceversa concretamentesulla libera discrezione del vescovo nell’esercizio del potere di governo.

Il contributo di Frédéric Meyer (Grands vicaires et officiaux desdiocèses de frontière (XVIIe-XVIIIe siècles), pp. 137-152) traccia unalinea di demarcazione tra diocesi « classiche » e di « frontiera », ossiaquelle alla periferia del regno di Francia (Savoia, Pirenei, Alsazia eLorena), per quanto attiene le dinamiche di funzionamento interno (travescovo e suoi collaboratori principali, ossia « grands vicaires » ed« officiaux ») ed esterno (tra vescovo, curia diocesana ed autorità civili).

L’analisi dei singoli rapporti di forza intessuti nelle diocesi difrontiera viene documentata da una casistica assai puntuale che dimo-stra con chiarezza quanto il fattore politico e teologico si carichino quidi forti tensioni. Ne sia prova l’intervento giurisdizionalista del sovrano

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(e del parlamento, in caso di ulteriori resistenze) che impone al vescovostraniero titolare di una diocesi nazionale il decentramento delle potestàamministrative della diocesi, da delegare ai propri ufficiali e vicariforanei. Oltre all’elemento politico, anche quello religioso (ad es. lecomunità luterane e calviniste renane o i matrimoni misti e l’educazionescolastica) contribuisce ad alimentare tensioni nella gestione delle dio-cesi di frontiera, sollecitando la curia ad un surplus di pragmatismotollerante. L’A. ne deduce le maggiori capacità professionali e diformazione intellettuale delle curie di frontiera (p. 147). Se ne evinceanche la speciale attenzione politica del sovrano per questo specialeceto di governo diocesano il quale, alla fine, « n’hésite pas à tenir têteà l’évêque », scoprendone così il grave « vide du pouvoir » (p. 149).Osserva però l’A. che si tratta pur sempre di un complesso antagonismodi ruoli e figure in cui la subordinazione del vescovo non mette mai inombra il principale scopo: « défendre une vision particulière du diocèse(...) entre plusieurs espaces » (p. 152).

Jean-Louis Gazzaniga (Les curés entre collateurs, évêques, patronset vicaires. Le point de vue des juristes français (XVIIe-XVIIIe siècles), pp.153-172) esamina i rapporti dei curati, centro di un « jeu compliqué depouvoirs et de relations », nel sistema gerarchico ecclesiastico dell’An-cien Régime solo apparentemente unitario. Ciò, attraverso la prospettivadei giuristi pratici, gallicani e richeristi, fedeli alla Pragmatica Sanctio diBourges e ad un tridentino filtrato dalle ordonnances e dal dirittoparlamentare, che nobilita le funzioni del curato e censura vescovi ebenefici. L’A. si occupa delle procedure di nomina dei curati e delle duemodalità d’accesso (l’esame del vescovo o il concorso, questo preferen-do perché di contenimento alle mire beneficiali), sulla base di attitudinee formazione intellettuale: « âge, mœurs et science » (p. 156). Lecontestazioni sulle candidature sono frequentissime: variano dal dirittodi nomina ai titoli specifici delle cd. « curatele primitive » (pp. 160-161), sino ai meccanismi di « résignation » specie quando connessi alle« riserve di pensione » con cui il clero difende privilegi, anche in paleseconflitto con l’autorità — gravemente vacillante — del vescovo. L’A.descrive poi i rapporti dell’eletto con i suoi diretti referenti: da un lato,il vescovo, munito in virtù del rapporto gerarchico, di sanzioni proce-denti dal diritto di visita; dall’altro, l’ambiguo nesso di benevolenza esubordinazione del curato a decani rurali e arcidiaconi. Infine, i rap-porti di collaborazione, ma più spesso di concorrenza per l’amministra-zione dei sacramenti ed il culto, tra curato e coadiutori. Tra gli ulteriorisegni di conflitto, v’è quello con i vicari rurali o « succursali », nei qualic’è « l’ambition de devenir curé et de faire ériger la succursale enparoisse » (p. 169) e con i regolari per l’amministrazione dei sacramenti,predicazione e catechesi. Un quadro che attira le critiche dei giuristigallicani verso un clero soggetto ad « avidité et vanité » e causa prima« de la plupart des conflits » (p. 162 e 172).

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La prima parte del volume si chiude con gli approfondimentisulla centralità delle procedure giuridiche, quale strumento principe sucui impiantare e svolgere le relazioni tra monarchia francese ed Chiesanazionale. Emerge dai contributi degli Autori l’emblematica centralitàdello strumento processuale dell’appel comme d’abus, riletto sotto di-verse luci. A questo ricorre la potestà regia per circoscrivere l’autono-mia canonica del foro episcopale (Rousselet-Pimont); o per ridurre, perlogoramento, le competenze degli « officiers » episcopali (Descamps).Ma la flessibilità del mezzo giuridico ne permette l’impiego, per tute-larsi da troppo disinvolte riforme statutarie, anche da parte dei dome-nicani (Maillard) e si estende ancora, ad indicare i sussulti autodifensividegli ordini monastici, con identico ricorso dei cistercensi (Marceau).

Il problema della soggezione del giudice ecclesiastico al dirittoregio è inquadrato in una « apparente ambigüité », dovuta all’azione didue « principes a priori contradictoires »: l’autonomia del vescovo dallalegge secolare e la procedura « d’appel comme d’abus » (p. 175).

Quanto all’autonomia del giudice ecclesiastico dalla legge delsovrano, Anne Rousselet-Pimont (Le juge d’Église et la loy royale, entreautonomie et soumission, pp. 175-193) rinvia alle posizioni espressedalle fonti canoniche (Distincio 10, Decretum di Graziano; DecretaleEcclesia Sanctae Mariae di Innocenzo III), ma anche alle tesi delLancellotti e del Fagnani, di quest’ultimo esponendo la tesi dell’impe-rium merum del vescovo sul diritto civile (p. 180). Nel XVI sec. l’analisigiuridica soffre di ampie contraddizioni, sia nella dottrina: si pensi aPierre Rebuffi che ammette come « firma regula » la soggezione delgiudice ecclesiastico alle leggi civili, ma che aderisce poi alle posizionidei canonisti ultramontani, individuando eccezioni al principio (l’ap-probatio ecclesiastica previa; l’attrazione ratione territori; il principio diragionevolezza e non contraddizione con i canoni), sia nel dirittoparlamentare (es. editto Romorantin del 1560, sull’eresia) sia regio (es.l’ordonnance di Francesco I del 1516). Ben più netti nel difendere ilprimato della legge regia sono, invece, i giuristi gallicani, sostenendoche le leggi antiche di Francia sono « vray tesmoin de vérité » e la« double qualité du Roy de France (...) protecteur de l’Église et depremier magistrat politique » (p. 185). Giuristi gallicani e canonistisono concordi nel considerare le procedure giudiziarie il terreno deci-sivo su cui dirimere i contrasti del primato tra i due fori. Ma se è certol’oggetto, resta assolutamente incerta — sia nelle norme reali, che negliarrêtistes del sec. XVI (Imbert, Papon, Pasquier) — la legge processualeapplicabile al foro canonico. Pur utilizzando le stesse argomentazionidei predecessori, i giuristi regalisti del XVII sec. saranno più decisi nelridurre il giudice ecclesiastico ad un « officier du roy » (p. 191).

Il fiorire della giurisdizione ecclesiastica è sostenuto da duefattori: la feudalità ed il rinascimento giuridico gregoriano del XIIsecolo. Il sistema, del quale il vescovo diocesano è al centro, affiancatoda collaboratori — arcidiacono e arciprete — si stabilizza nelle « offi-

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cialités », veri « corpi privilegiati », che divengono giurisdizioni stabili,delegate dal vescovo. Ne consegue il problema di delimitarne le com-petenze giurisdizionali che, estese alle miserabiles personae (laici), ten-dono a fagocitare anche le competenze materiali (sia d’ambito spiritualeche criminale). Il Sovrano frenerà la progressione delle « officialités »,con vari strumenti tra cui l’appel comme d’abus. Olivier Descamps (Ledéclin des officialités à l’époque moderne, pp. 195-211) esamina più davicino il duplice declino, sancito da varie ordonnances (1539, 1606 e1695), delle « officialités », sia sulle competenze ratione personae cheratione materiae.

Quanto alle prime, la giurisdizione regia attua il contenimentodelle « officialités » introducendo in materia civile nuovi istituti e, inambito criminale, infrangendo il dogma medievale dell’intangibilitàdello status clericale, ora degradabile alla condizione laicale e cosìriducendo sensibilmente il recinto dei « cas (et) délits privilégiés » (pp.204-205), ma ammettendo anche ipotesi di giurisdizione congiunta.Quanto al secondo, l’ingresso del giudice laico con l’appel comme d’abusè ulteriormente invasivo, incidendo sui sacramenti (matrimonio, peni-tenza) e su istituti con obbligo morale (giuramento, testamento). Inambito criminale il giudice regio introduce la « théorie des cas royaux »,schema aperto con cui erode alle « officialités » la competenza nei casipiù delicati (l’eresia).

L’A. conclude che il costante declino della competenza delle« officialités » si completa in età moderna con la loro riduzione in« auxiliaires de l’administration royale » (p. 211).

Ninon Maillard (Les procédures d’appel comme d’abus des domi-nicains à l’époque moderne, pp. 213-225). L’appel comme d’abus non èsolo il mezzo tradizionale di garanzia giuridica del re contro la giuri-sdizione ecclesiastica ma, osserva l’A., anche lo strumento che assicurain Francia il pluralismo delle fonti. All’interno dell’ordine dei domeni-cani i religiosi utilizzano tale ricorso contro i disegni riformisti dei lorosuperiori, adducendone il contrasto con gli antichi principi a protezionedelle libertà della Chiesa gallicana e dando così luogo ad un « conflitinterne à l’ordre qui est arbitré par le juge séculier » (p. 215). Teologie giuristi discutono però sull’effettivo fondamento dei privilegi dome-nicani come diritto particolare da difendere. Per Quentin Epron sitratta di « faire valoir un droit inaltérable issu de la tradition française »(p. 217), ma la presunta intangibilità di tali diritti dei domenicani, e ilrelativo strumento processuale di tutela, non è un dogma inattaccabile,giacché « les normes d’observance ne peuvent pas faire l’objet d’unappel comme d’abus » (p. 218). L’A., quindi espone una serie di casi ariprova del non automatismo del buon esito del ricorso, giacché il fineultimo deve corrispondere al « projet royal » (p. 220).

I giuristi gallicani (Van Espen, Févret) ammettono, poi, l’uso delricorso al giudice secolare da parte dei religiosi, pur astretti dal votod’obbedienza. Qui l’A. osserva: 1. l’evidente ruolo arbitrale assunto dal

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giudice laico e 2. la valenza deterrente dell’appel comme d’abus, qualemezzo che accoglie i potenziali motivi di nullità insiti nei progettiriformisti dell’ordine (si pensi al carattere di estraneità del superioreriformatore, quale fattore gravemente perturbatore degli antichi privi-legi gallicani). Ma proprio questo elemento del ricorso, avverte l’A.,trasforma l’oggetto stesso del giudizio che, dalla legittimità dei requisitidel superiore, si trasferisce a quello della legalità. Il caso di JulienCoutard, religioso epilettico tutelato dalla giustizia regia avverso l’in-giustizia ecclesiastica comprova tuttavia che questo ricorso superaanche le sterili diatribe sul primato tra fori e diritti, ispirandosi ad unsupremo criterio di equità e di umana giustizia.

L’interessante studio di Bertrand Marceau (Entre droit cistercien,droit canonique et droit de l’État: la juridiction de l’abbé de Citeaux auXVIIe siècle, pp. 227-239) focalizza l’autorità imperativa di « pèreimmédiat » esercitata dall’abate di Citeaux sui propri monaci. Ma lanatura di tale giurisdizione, intatta dal 1265, pone vari problemi — inquanto effetto di una delega del Capitolo generale — ed altrettantifronti di contestazione. L’abate tenta così, tra XVI e XVII secolo, diriorganizzare a suo vantaggio le strutture di governo dell’ordine, ade-guandosi alle grandi mutazioni intervenute e collegabili alla nascita digrandi congregazioni nazionali antagoniste.

L’A. afferma che la giurisdizione cistercense diviene oggetto diuna riforma duplice: « voulue ou subie » (p. 230) dai superiori dell’or-dine. È « voluta », quanto alla riorganizzazione delle province e deivicari provinciali; è « subita » — fenomeno più complesso — giacchémette in discussione le potestà abbaziali e le autonomie giurisdizionalidi Citeaux, sia per opera dell’episcopato, sia per la più « rude (et)brutale » azione dei cardinali de La Rochefoucauld e, poi, Richelieu.Contro tali plurimi attacchi la resistenza dell’ordine cistercense si affidaad una serie di fattori: 1. il « compromis habile » dell’abate di Citeaux;2. la solidarietà aggregativa transnazionale delle abbazie-figlie cistercen-si di tutta Europa, messa alla prova dall’esercizio del diritto di visitadell’abate di Citeaux e della sua intatta giurisdizione (p. 236); 3.ilduplice appoggio offerto a Citeaux sia da Roma — sebbene non inmodo uniforme — che dal re di Francia. Conclude l’A. sottolineandocome il successo di Citeaux nella difesa antiscismatica dell’ordine edella sua speciale giurisdizione, attinga ad una « conscience communed’appartenir à l’ordre bernardin, capable de défendre les privilègesd’exemption » ma anche alla sua intrinseca natura di giurisdizione« mouvante [...] active et parfois créatrice » (p. 239).

La seconda parte del volume si concentra sul versante ecclesio-logico, riguardato attraverso il prisma del nesso teologia-diritto cano-nico: un piano mobile in continuo riadattamento che rende impossibileassegnare in via definitiva il primato dottrinale ai canonisti o ai teologi.

Un primo gruppo di scritti lega la questione di tale primazia altema dell’ecclesiologia negli interna corporis della Chiesa.

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L’ecclesiologia francese è teatro di confronto che vede dominarei teologi sui canonisti (Arabeyre), con eccezioni isolate che riposano sulgenio giuridico di singoli personaggi, come Filippo Decio (Schmitz). Lariforma tridentina non è l’esponenziale evento innovativo della Chiesacinquecentesca, ma un tornante critico verso cui l’ecclesiologia gallicanaoppone riserve, condizioni e aperture residuali. L’ecclesiologia conci-liarista della monarchia francese si tinge di ragioni politiche, suggellan-do prassi distintive con l’intransigenza di Lutero (Tallon). Questosmarcarsi da posizioni ortodosse si declina in vario modo: la dialetticatra tesi gallicane e filoromane, in seno all’ecclesiologia francese, transitaper l’accettazione di Trento e si riflette nel confronto tra legati pontificie Parlamento parigino (Barbiche — de Dainville-Barbiche). La solareecclesiologia ritagliata attorno alla figura di Benedetto XIV (Descamps)appare una felice parentesi della Chiesa romana, aperta alla moderniz-zazione e al dialogo con il secolarismo: ma quel pontificato, episodicoed isolato, sarebbe incapace di infondere nuove energie alla dogmaticatridentina, ed imprimerle la necessaria propulsione — questo, almeno,è il quadro storico ricostruttivo, e per molti versi riduttivo, che ciriconsegnano gli Autori che se ne occupano — verso i problemiemergenti dal confronto della Chiesa con l’espansione geografica nelNuovo Mondo (de Castelnau-l’Estoile). Le segnalate presunte irrisolu-tezze involverebbero al puro silenzio di fronte al tema della sacramen-talità del vescovo sebbene, tuttavia, la polemica dottrinale tra papisti econciliaristi non precluderebbe soluzioni costruttive (Villemin).

Patrick Arabeyre (Le spectre du conciliarisme chez les canonistesfrançais du XVe et du début du XVIe siècle, pp. 253-269) propone unaffresco del conciliarismo francese tra Basilea e Pisa-Milano, attraversola dottrina dei canonisti pre-moderni (tra 1440 e 1525). Egli afferma cheil conciliarismo è la principale via delle correnti di pensiero nazionale,prima tra tutte il gallicanismo, ma è anche una mescolanza di idee eideologie: una « réalité doctrinale (non) clairement définie » (p. 255).Alla questione se l’ecclesiologia francese sia dominata dalla teologia odal diritto canonico, l’A. risponde senza veli che, se il ruolo deicanonisti alla via concilii è determinante, tuttavia il loro contributodottrinale, tranne pochi casi di spicco (Cosme Guymier, Bernard deRossier, Jean Mauroux), resta paradossalmente modesto (p. 257), per-ché dominato dai teologi.

Egli divide la produzione dei giuristi francesi, elaborata in formevarie (glosse, « répétitions », trattati giuridico-politici), in tre periodi: 1.le « années baloises » (1430-1440), che vedono confrontarsi conciliaristicome Mauroux e Soybert, con « papalisti » come Bernard de Rosier; 2.le « années pragmatiques » (1480-1510), dove i termini del confronto tragiuristi gallicani e ultramontani sfumano in una « réflexion ambivalentesur les rapports entre pouvoirs laïque et ecclésiastique », sintomo di un« passage de l’explicite à l’implicite » (p. 263). Autori come Guymier edEtienne Aufréri spostano così l’attenzione dalla Chiesa universale alla

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nazionale di Francia, insistendo su alcuni temi di fondo: la Pragmatica;il « désordre bénéficial »; il conflitto tra fori; 3. le « années politiques »(1510-1525), segnati dal concilio gallicano di Pisa-Milano che riaccendein un crescendo la fiamma polemica: dai doctores Tholosani PierreCordier e Nicolas Bertrand, sino al caustico Vincent Cigauld e al suo« culte de la monarchie française » (p. 267).

Tuttavia, osserva l’A., la rappresentazione della dottrina soffreevidenti limiti: da un alto, i giuristi antipapisti, eccellenti nell’appro-priarsi di idee altrui, sono poco originali; dall’altro, i canonisti ultra-montani, che restano isolati e verranno sopraffatti da un conciliarismoaperto agli impulsi dell’assolutismo moderno tale da trasformare il re diFrancia in un « pape en son royaume » (p. 269).

Il concilio di Pisa-Milano è il terreno che supera il più immediatoconfronto tra due visioni teologiche — la papalista del Caetano e laconciliarista di Jacques Almain — per attestarsi su quello fondante dellanatura — canonica o teologica — del potere della Chiesa. Quello scopoultimo, tendente a legittimare specifiche questioni del concilio pisanocondannato da Giulio II, è chiaramente esposto nel Consilium redattoda Filippo Decio nel 1511. Alla sua tesi del primato dei canonisti suiteologi sul tema delle attribuzioni potestative nella Chiesa, il Caetanoopporrà trattarsi di « question principalement théologique » (p. 274).

Benoît Schmitz (Le pouvoir ecclésiastique: question canonique outhéologique? Filippo Decio, Cajetan et le concile de Pise-Milan, pp.271-284) intende allora dimostrare che la polemica sul primato tradiritto e teologia in ambito ecclesiologico rinvia alla « manière de poserla question du pouvoir dans l’Église » (p. 275) e che le due modalità diapproccio impiegano strumenti e giungono a risultati divergenti. Filip-po Decio offre un modello ineccepibile di logica giuridica. Ne sonoprova i quattro dubia esposti nel suo Consilium, sebbene l’originariomoderatismo si radicalizzerà in un chiaro antipapismo all’indomani delconcilio pisano. L’A. rimarca la maestria casuistica di Decio nell’armo-nizzare regole ed eccezioni (p. 278), così da legittimare il concilio aiudex ordinarius non solo del papa eretico (regulariter), ma in tutti i casidi accusabilità (cas exceptionnel), proponendo una « stabilisation del’exceptionnel » (p. 279). Un modello opposto è nel teologo ZaccariaFerreri che, seguendo il Caietani, afferma la supremazia assoluta delpapato, quale istituzione divina.

Si tratta di due approcci antitetici: quello canonistico, relativista,basato sul « raisonnement par cas », che articola regole ed eccezioni;quello teologico, assoluto, che privilegia il « raisonnement par princi-pes ». Due visioni combinabili (si veda Domenico Jacovacci o JohnMajor), ma su cui domina la raffinatezza del Decio, esempio del saper« tenir prudemment à une prise de position technique (...) et se réfugierderrière les désaccords entre canonistes et théologiens »: un emblemadell’equilibrio pragmatico dello scienziato di fronte ai problemi piùspinosi della Chiesa.

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Alain Tallon (Le conciliarisme au risque du concile: les ecclésiolo-gies conciliaires au temps du concile de Trente, pp. 285-296) proponeun’attenta analisi dell’autorità, vera o presunta, dei concili, attraverso laduplice lente politica del sovrano francese e della riforma protestante.La polemica derivante rivela la « pure apparence de ce consensusautour de l’institution conciliaire, qui devient au contraire le révélateurd’antagonismes profonds » (p. 285). L’A. sostiene infatti che quello delsovrano è un conciliarismo politico, di pura forma, e condiziona ancheil conciliarismo dottrinale. Ben diversa è la posizione critica, insiemeconciliare ed ecclesiologica, assunta da Lutero che, rifiutando radical-mente Trento, ammette l’autorità del solo concilio « libre et chrétien »,che assicura la « stricte conformité à la parole de Dieu » (p. 287).

Calvino, erede di tale dottrina, censura l’ecclesiologia conciliare,fatta salva l’autorità dei concili dell’Antichità. Di Trento, rifiuta l’auto-rità delle decisioni; il « niveau intellectuel lamentable » dei Padri par-tecipanti; il preteso ecumenismo; la falsa libertà di decisione e nedenuncia la debole forza riformista. Posizioni protestanti anche piùradicali sono espresse da Pierre Vinet e da Théodore di Beza, il qualeperfeziona il « pragmatisme de la conception réformée du concile » sinoa proclamare l’autorità della Parola contro Trento e contro ogni con-cilio. L’A. rimarca, di fronte a tali aspre critiche, ciò che egli ritiene il« mutisme du concile de Trente » per tutto il suo percorso, rotto solodall’isolata reazione del vescovo Braccio Martelli: episodio « révélateur(...) de l’incapacité tridentine à définir le pouvoir dans l’Église » (p.295). E tuttavia tale eclissi ecclesiologica travalica Trento e, per ragionipolitiche, si insinua nella Francia gallicana e nel suo re, conciliarista difacciata e papista nei fatti.

La difficile attuazione in Francia dei decreti tridentini segnala gliambigui rapporti tra ecclesiologia romana e gallicana. Alle aperturedelle ordonnances di Blois (1579) si oppone la riottosità del Parlamentodi Parigi, il cui ostinato rifiuto di Trento verrà superato, de facto,dall’accettazione e applicazione nelle diocesi francesi, sancita dall’As-semblea del clero (1615). I problemi conseguenti, nei rapporti eccle-siastici tra Santa Sede e regno di Francia, sono esaminati da BernardBarbiche — Ségolène de Dainville-Barbiche (La diplomatie pontificale àl’épreuve de la réception du concile de Trente en France. XVIe-XVIIe

siècles, pp. 297-308) attraverso due prospettive: 1.il contenuto delleistruzioni pontificie ai legati e ai nunzi; 2.i limiti loro opposti dalParlamento di Parigi. Gli autori procedono dall’originaria assoluzionedi Enrico IV (1595), condizionata da Clemente VIII alla ricezione deltridentino e al tracciato, notevolmente accidentato e contraddittorio,delle istruzioni ai delegati apostolici (dal Silingardi, agli Spada e Ra-nuzzi): un contenuto che ormai glissa sulla recezione tridentina, unavolta archiviata l’età di Bonifacio VIII.

Sul secondo punto, gli A. ricostruisco il vacillante sistema dirapporti tra i tredici legati a latere succedutisi nel corso dell’Ancien

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Régime (1571-1668). Tutto ruota attorno alle resistenze gallicane delParlamento di Parigi al potere dei legati contenuto nelle bolle aposto-liche di facoltà. Il procedimento che lega il placet regio ad unaregistrazione-verifica parlamentare, vera « réglementation tatillonne », èl’anticamera di incidenti diplomatici e tortuose riappacificazioni (pp.304-307). In conclusione, però, il « rejet en bloc » delle aspettativeromane sulla recezione del tridentino è un fallimento solo apparentedella diplomazia pontificia che ha saputo evitare il ben più grave effettodi uno scisma gallicano.

La politica temporale e l’ecclesiologia di Benedetto XIV è ispiratada pragmatismo conciliante e da apertura intellettuale. Il « pape desLumières » è uomo provvidenziale per la crisi da cui è attraversato loStato Pontificio. In un « pontificato-cerniera » tra due epoche, diaffermazione e di contestazione della Chiesa, egli concepisce questacome una « société des âmes (et) juridique » (p. 313), e piega l’eccle-siologia ad una modernizzazione piena delle istituzioni (dalle canoniz-zazioni, alle missioni, alla politica concordataria). Olivier Descamps(L’ecclésiologie de Benoît XIV, pp. 309-322) analizza dettagliatamente,confrontandoli, i cinque concordati benedettini, stesi (tra il 1740 e il1757) con i sovrani di Sardegna, Napoli, Portogallo, Spagna e Milano,in attuazione di una politica di concessioni al potere temporale elevataa metodo diplomatico. Il fine di rafforzare l’indipendenza della Chiesaentro gli Stati nazionali è al prezzo della rinuncia a sostanziali privilegie immunità estesi alla disciplina beneficiale e legislativa, giurisdizionalee fiscale (pp. 313-318). Da ciò, i divergenti giudizi sul Lambertini: didebolezza e di apprezzamento per la sua « intuition évangélique etpastorale (et) politique » (p. 319).

Il programma di modernizzazione delle istituzioni ecclesiastiche èsintetizzato nella bolla Omnium sollicitudinem (1744): la riforma, im-piantata sulla dottrina della Chiesa-Corpo mistico di Cristo, è siaecclesiastica che amministrativa. L’una, ribadisce il primato romano, masi apre ai riti, al matrimonio, al giansenismo, per irrigidirsi solo sulrecupero della disciplina morale e intellettuale di un clero molle; l’altra,orienta le tre grandi riforme (istituzionale, finanziaria e commerciale),alla razionalizzazione del sistema di governo, sicché nel complesso,conclude l’A., l’azione pontificia assolve all’aggiornamento e a far« sortir l’institution multiséculaire de son isolement » (p. 322).

Sulla scia della storiografia italiana (Prodi; Prosperi) Charlotte deCastelnau-l’Estoile (Une Église aux dimensions du monde: expansion ducatholicisme et ecclésiologie à l’époque moderne, pp. 323-340) indagasulle implicazioni ecclesiologiche dell’espansione geografica della Chie-sa cattolica. Il processo espansivo è « pragmatique sans projet prééta-bli » (p. 325) e, salvo il richiamo alla « Salut universel », assai pocodottrinale. Esso si adegua alle velleità coloniali dei sovrani cattolici,sostenendo il radicamento ecclesiastico sul territorio attraverso il siste-ma diocesano-parrocchiale e il regio patronato, di quest’ultimo rilevan-

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do pregi e pericolosi difetti (p. 328). Per l’A. Trento ha valenzemolteplici: da un lato, sollecita la Chiesa all’aggiornamento organizza-tivo (il missionariato e i Vicari apostolici). Si tratta di istituti d’emer-genza e provvisori ma il cui consolidamento originerà un bipolarismogerarchico nelle terre di missione. Dall’altro, Trento è privo di « audacethéologique » (p. 330), e denuncia, specialmente in materia matrimo-niale, l’impaccio della dottrina alla « confrontation avec l’altérité » (p.332). Tre bolle pontificie (Altitudo Divini Consilii; Romani Pontificis ePopulis ac nationibus) illustrano le tensioni in atto e un’ecclesiologia dicompromesso, che preferisce « multiplier les solutions dérogatoires:dispenses, facultés, privilèges » (p. 334). A ciò soccorre il ius missiona-rium: un regime giuridico provvisorio ed eccezionale, controllabile daRoma ed in grado di coniugare, secondo lo statuto elaborato dalsegretario di Propaganda Fide, Francesco Ingoli, « facultés pour leclergé et privilèges pour les fidèles » (p. 336). Tale compromissione siriverbera nell’ambiguità del regime statutario dei cd. « néophytes », inuovi cristiani adulti convertiti, destinatari di privilegi variabili, macondannati a « d’éternels mineurs », fedeli di seconda mano (p. 339),per effetto perverso delle logiche colonialiste, cui la Chiesa reagisceinvocando l’universalità della legge di Cristo.

Laurent Villemin (Sacramentalité de l’épiscopat et conciliarisme duXVIe au XVIIIe siècle, pp. 341-353) intende dimostrare che, circa ilproblema della sacramentalità dell’episcopato (e sulle modalità di attri-buzione e di coesistenza delle potestà episcopali d’ordine e di giurisdi-zione), le differenze dottrinali tra conciliaristi e ultramontanisti nonsono nette.

Il contributo esamina, in primo luogo, le relazioni tra teologi ecanonisti e, secondariamente, riflette sulle reali o presunte rispondenzedella dottrina della sacramentalità con gli scopi antipapali dei concilia-risti. Il primo tema rinvia alle tesi medievali (Ugo di San Vittore; PietroLombardo) che quasi identificano e legano officium e potestas. Il silenziotridentino sarebbe dovuto sia al disaccordo dei padri conciliari sulnesso dignitas-ordo, sia all’opportunità di evitare rigurgiti conciliaristi.Ma, nel tempo intermedio dei secoli XVI-XVIII è fiorita una letteraturateologica e canonica di grande respiro.

L’A. enuncia così le tesi del Bellarmino (per il quale l’episcopatoè, immediatamente, un ordo); del Bolgiani (artefice dell’idea che potestàd’ordine e di giurisdizione sono separate — non distinte — estremiz-zando il sacramento nella santificazione delle anime); del Lancellotti(che afferma la duplice potestà episcopale, ma non ne spiega il conte-nuto); del Barbosa (che sostiene, in base alla duplice potestas, lasuperiorità del vescovo sul sacerdote); dell’Engel (che attenua il rigoredella menzionata distinzione tra potestà); del Van Espen (che sostienecome nella Chiesa originaria « l’évêque n’acquérait aucun droit avant laconsécration », p. 352). Ne segue una singolare trasversalità di posizioni

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che, secondo l’A., rendono papalisti e conciliaristi, interpreti nonscontati dei rispettivi retroterra culturali.

Il secondo versante della tematica ecclesiologica si orienta nelrapporto con le istituzioni secolari. Le logiche sottili che governano ilnesso ecclesiologia-poteri costituiti permettono un impiego multidire-zionale delle argomentazioni: l’ecclesiologia estremista e repubblicanadel Sarpi agevola il contraddittorio da parte avversaria (De Franceschi).Ma l’ecclesiologia è scienza di dominio non esclusivo degli ecclesiastici,tanto che i giuristi gallicani elaborano raffinati saggi dottrinali (Gazza-niga) dando prova di autonomia intellettuale e di sensibilità scientificapriva di prevenzioni. Ce ne dà conferma il giudice d’Aguessau, sino infondo uomo di legge e, nel contempo, spirito gallicano di fede regia(Renoux-Zagamé).

Misura autentica delle relazioni tra ecclesiologia e poteri è laformalizzazione del diritto: l’analisi problematica del metodo codifica-torio per il diritto canonico mette in luce il drammatico confronto traspecialità della consuetudine e centralismo romano universalizzante(Legrand).

Una finestra sulla Ginevra calvinista offre uno spaccato sull’ec-clesiologia ministeriale e pervasiva che, con il fine ultimo di armonizzarebuon costume e ordine sociale, si trasforma in dittatura morale (Mey-lan). Le divergenze d’indole ecclesiologica — registrabili nel calvinistaGrozio e nei filoromani giuristi della scuola di Salamanca — non sonoimpenetrabili e possono dar luogo attraverso lo scopo etico propellenteil moderno diritto internazionale, a significativi contatti dottrinali (Sch-moeckel).

Prendendo le mosse dagli antefatti dell’Interdetto veneziano del1606 (le tre leggi giurisdizionaliste del 1602, 1603 e 1605, nonchél’incarcerazione del canonico Saraceni e dell’abate Brandolin Valdema-rin), Sylvio Hermann De Franceschi (Entre antiromanisme catholique etrépublicanisme absolutiste: Paolo Sarpi (1552-1623) et la défense du bienpublic au temps de la crise de l’Interdit vénitien (1606-1607), pp.357-371) si sofferma sui due testi fondamentali redatti da Paolo Sarpi,il « glorieux symbole » dell’ecclesiologia cattolica antitridentina: il Con-sulto e le Considerazioni sopra le censure di Papa Paulo V. Ma se la« violence, intransigeance et extrémisme » gli valgono la stima deigallicani, quello stesso fervore offre buoni argomenti ai suoi contrad-dittori romani (p. 360). L’A. insiste su un aspetto trascurato dallamigliore storiografia (Bouwsma; Baron): le estremizzazioni repubblica-ne del pensiero sarpiano, sovrapponibili alle dottrine politiche delmoderno principe fiorentino. L’indagine attinge alla letteratura classica(da Seneca ai giuristi romani del II secolo) e al compito primario delprincipe alla difesa del « ben publico »; la teoria che legittima la bontàdell’azione (« non seulement ratione materiae, mais aussi et surtout excircumstantiis », p. 364); il fondamento del buon governo (sulla religio-ne autentica e la giustizia imparziale), così da teorizzare un « républi-

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canisme inexpugnable...contre les usurpations d’ecclésiastiques » (p.365), comprese le concentrazioni immobiliari ecclesiastiche dirette afagocitare il territorio veneziano. Il disegno di una « égalité rigoureu-sement républicaine » per riequilibrare il « corpo politico » (p. 366)cela un paradosso esposto dall’Antidoto del gesuita Hernando de LaBastida, il quale nel contestare all’assolutismo del Sarpi un « républi-canisme mensongèrement affecté », mentre i veneziani subiscono unatirannide dogale paragonabile al « despotisme turc », veste i panni del« sincère défenseur d’un républicanisme authentique » (p. 370).

Potrebbe risultare fuorviante, nell’autentica rappresentazione deigiuristi gallicani (Louis de Héricourt, G. Du Rousseau de La Combe,Jean-Louis Brunet, Claude Fleury, Louis Maimbourg ed altri ancora), lafrase del Durand de Maillane (« Nous nous somme abstenus de parlerde ce qui appartient à la théologie... La théologie n’est pas de notreressort », p. 373). Questa, avverte Jean-Louis Gazzaniga (L’ecclésiologiedes juristes gallicans (XVIIe-XVIIIe siècles), pp. 373-388), sembra smen-tita dalla lettura delle opere di quelli, al punto che, per citazioni dottee competenti riferimenti tecnici nel trattare di questioni relative allaChiesa, « ils deviennent théologiens eux-mêmes », in grado di elevarsi— loro stessi, giuristi della pratica del foro — sino alle più altespeculazioni dottrinali. Ispirati dalle Libertés de l’Église gallicane, essiguardano alla Chiesa delle origini come modello di purezza e dilegittimità; esaltano la Pragmatica Sanctio di Bourges (1438) « au rangde mythe » (p. 377), quando fusa nella sacertà regale di San Luigi;criticano le distorsioni interpretative con cui gli ultramontani dipingonola Chiesa gallicana come disgiunta da Roma. Certo, esistono differenzenotevoli: quanto alla concezione della Chiesa (il rispetto del principiodella comunione gerarchica lascia trasparire « une certaine conceptiondu pouvoir pontifical limité par le concile et les droits des évêques », p.380); quanto al rapporto papa-concilio (essi non discutono sul primatoe sul « ministère d’unité » esercitato dal Papa, ma non dubitano deireali limiti della sua potestà temporale e della sua fallibilità in materia difede); quanto a funzioni e potestà del vescovo (essi ne sublimano lafigura e, in aperto contrasto con gli ultramontani, ne fanno derivare lepotestà direttamente da Cristo). In conclusione, i giuristi gallicanidell’Ancien Régime, nel trattare di teologia, dimostrano tale competenzada renderli autori di una solida dottrina giuridico-teologica.

Marie-France Renoux-Zagamé (Les deux puissances selon les écritsdu chancelier d’Aguessau, pp. 389-404) illustra attraverso le memoriesull’attività forense (1699-1717) dell’avvocato generale Henri-Françoisd’Aguessau, gli orientamenti gallicani della magistratura nell’assoluti-smo di Luigi XIV. Quegli scritti, nel trattare di diritto ecclesiastico,abbracciano sia il contenzioso tecnico sia questioni politiche e di fede.Sullo sfondo, le preoccupazioni gallicane del giurista: indipendenza delre e del clero di Francia, senza ledere il principio della necessariaconcorrenza tra le due potestà. L’intento è didattico, per la formazione

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dei magistrati, ma soprattutto epistemologico giacché, superando l’in-quadramento groziano, occorre « démêler exactement le vrai et lefaux » e identificare « le véritable statut de la puissance spirituelle auregard de la puissance étatique » (p. 391). L’A. dimostra le divaricantiapplicazioni di tale criterio da parte del Cancelliere. Nelle questioni didiritto privato domina un bilanciamento di interessi configgenti che sifa raffinato procedimento tecnico di generalizzazione « en remontant àdes principes généraux du droit » con una logica inclusiva, non preclu-siva, delle fonti — diritto canonico o romano — applicabili al caso (p.393). D’Aguesseau propone « d’insérer les règles du droit canoniquedans un ensemble plus vaste, dominé (par le) droit naturel » (p. 395) enel diritto matrimoniale, persino di « combler la fracture ». Ma quandosi tratta di affrontare la questione politica dell’intervento del Papa nellasovranità temporale di Francia, « il n’est plus alors question de débat-tre, mais de combattre » (p. 397): ora agisce un giudice stretto da un« serment inviolable » di fedeltà al re. Esemplare, il discorso del can-celliere sul quietismo di Fénelon (1699): manifesto del gallicanismodella magistratura, che esalta il re « évêque extérieur » al fianco di unepiscopato depositario delle tradizioni di Francia e bastione purificatorecontro le « abusive » invadenze pontificie. Conclude l’A., tuttavia, cheil carattere « obsessionnel du zèle » del D’Aguesseau, denuncia laconsapevole impotenza della magistratura alla conservazione dello statuquo.

Con un’analisi delle fonti Hervé Legrand (Les enjeux ecclésiolo-giques de la codification du droit canonique. Quelques réflexions sur laportée de l’option choisie en 1917, pp. 405-421) focalizza gli squilibriprodotti dal sistema a due ecclesiologie antitetiche, tra centralismo dellaSanta Sede e chiese particolari, venuto in essere per effetto del metododi codificazione del diritto canonico. Nell’incapacità dei Padri di tra-durre in precetti canonici le loro opzioni ecclesiologiche, il concilioVaticano II « s’est abstenu de dessiner un droit homogène à sonecclésiologie » appiattendosi, sino ad oggi, sul Wirkungsgeschichte delCodex ’17 (p. 407).

A conforto di tali asserzioni, l’A. rinvia al contesto storico-culturale del Codex ’17, segnalando, sulla scia del Fantappiè, i molte-plici vantaggi dell’opzione codificatoria, quale scelta di responsabilitàcollettiva (pp. 409-410). La mimesi tecnico-spirituale dei codici civiliporta con sé anche venature di razionalismo illuminista, con conseguen-ze negative sul piano ecclesiologico e teologico. L’apertura all’univer-salismo del sovrano legislatore unico sostiene il centralismo romano ascapito del diritto consuetudinario delle chiese particolari, in una« perspective générale...structurellement individualiste » (p. 413) cherinnega la natura costituzionale del diritto canonico e dei suoi istituti(battesimo; statuto dei fedeli; episcopato). Origine di tutto ciò è ilconnubio tra modello (privatistico) gaiano e ideale (pubblico) di

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Chiesa-societas perfecta: in sintesi, la visione universalista di una Chiesasoggetto transpersonale.

L’A. esamina la « Communionis Notio » (Congr. Dottrina dellaFede, 1992), e mette in guardia sul rischio di una « désintégration enchaîne » della Chiesa, per il progressivo « mouvement d’érosion desÉglises régionales » (p. 418), ossia di tutti i corpi ecclesiali intermedi esuggerisce una riduzione del portato positivista civilista, causa della« déthéologisation du droit canonique » (p. 420).

Guerric Meylan (Qui odit correctionem peribit. Genève et ladiscipline ecclésiastique du Calvin d’après les registres du Consistoire, pp.423-437) descrive il modello di « parfaite administration politique »messo a punto da Calvino per la città di Ginevra: è il principio delcorrettivo fraterno rimprovero dalle derive dai buoni costumi, daaccettare senza resistenze: « Qui odit correctionem peribit ». In realtà, iregistri del Concistoro provano che Calvino impone ai ginevrini unpervasivo controllo legalista per conservare il modello di governospirituale « discipline, doctrine et ecclésiologie ministérielle » conge-gnato tra 1537 e 1541 (p. 425). Il Concistoro, assemblea di incorruttibilipastori, è il cuore del rigorista sistema intrusivo, tale da « avoir l’œil partout » (p. 428). Dal linguaggio alla danza, ogni condotta dissoluta èmateria di vaglio morale e di scomunica. Dalla casistica tratta dai registril’A. ricava i caratteri, evidenti ed impliciti, della funzione correttiva: laverifica della catechizzazione dei cittadini dimostra quella fusione traelemento pedagogico e controllo preservante dell’ordine sociale posto(p. 431) che ha l’apice nella repressione della ribellione. Una fusionelampante, laddove, per rinvio, nei casi più ostinati di recidivo rifiutodella correzione, l’autorità del tribunale civile (Consiglio) se vorrà,trasformerà in sentenza vincolante l’ammonizione spirituale del Conci-storo. Traendo le somme, l’ecclesiologia riformata di Calvino « s’orga-nise autour d’une condamnation systématique du désordre...préjudicia-ble à l’honnêteté des mœurs » (p. 434), ma avverte l’A., si estende allacritica del diritto canonico classico e del desacramentalizzato istitutomatrimoniale, metro di misura dell’« impact de la doctrine de Calvin (edegli) effects juridiques...de la juridiction civile » (p. 435). Ciò permettedi valutare questa ecclesiologia come « théocratie modérée », frutto diuna « dialectique subtile » (p. 436).

Con un respiro di dottrina generale del diritto, Matthias Schmo-eckel (L’influence des confessions religieuses dans la formation du droitinternational public, pp. 439-455) intende dimostrare l’apporto costrut-tivo del pensiero religioso, tout-court, alla formazione degli istitutigiuridici, e segnatamente per la categoria del diritto internazionalepubblico. A tal fine, ne tenta da subito una neutralizzazione di conte-nuto, depurandolo da aggettivazioni (cattolico, protestante), in vista diun esame testuale diretto. Egli non solo mette a confronto il calvinistaed arminiano Grozio con i canonisti della Scuola di Salamanca (de

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Vitoria e Suárez), ma di questi esamina le varianti dottrinali in tema didiritto internazionale.

Si tratta: 1.della distinzione tra diritto internazionale (ius gentium)e diritto naturale (p. 443 ss.), evidenziando il maggior peso del tomismodei salamantini, cui, in certo modo, Grozio accede in via subordinata;2.della natura (laica od ecclesiastica) della sovranità (p. 447 ss.), dove isalamantini convergono nella « égalité totale » e internazionalmenteparificante dei prìncipi cristiani, laddove Grozio « n’a pas changé grandchose sur ce point » (p. 449); 3.del ruolo spirituale del Papa nel sistemainternazionale (p. 449 ss.), dove Grozio rifiuta il primato romano, epensa ad una nuova laicità del diritto, in aperto dissenso con le tesitemporaliste, sebbene di mediata potestas, che de Vitoria e Suárezattribuiscono ad un Papa sempre in grado di dichiarare la giusta guerrae deposizione regia; 4.dei valori fondanti il diritto internazionale (p. 453ss.): qui Grozio afferma l’indipendenza del diritto dalla teologia etraccia un sistema di valori laici di riferimento (diritto alla legittimadifesa; alla sopravvivenza), distanziandosi dai salamantini (un dirittod’« origine céleste », per de Vitoria; ispirato al principio di conformità,per Suárez). E tuttavia, l’A., scorge nella dottrina groziana dei « butséthiques » (anticipatori dei moderni interventi umanitari), tracce evi-denti di un fondamento religioso, al quale il sistema giuridico interna-zionale non sarebbe affatto estraneo.

FABIO VECCHI

FLORIANA COLAO, Giustizia e politica. Il processo penale nell’Italia repub-blicana, Milano, Giuffrè, 2013, pp. XVIII-398.

1. La storia recente della procedura penale italiana ha ora, nellibro di Floriana Colao, un solido e analitico punto di riferimentoletterario. Anche i cultori del diritto processuale potranno giovarsene.L’opera si estende per un arco temporale lungo circa sessant’anni: dalleprime riforme successive alla caduta del fascismo (settembre 1944)arriva al primi anni del nuovo secolo. La chiave di lettura sceltadall’autrice si richiama alla ambivalenza dei sistemi penali, caratterizzatidalla tradizionale tensione fra « tutela di garanzie individuali » e « tuteladella collettività » o, se si preferisce, fra due process e social control, perrifarsi alla nota e ormai classica distinzione introdotta da HerbertPacker (Two Models of the Criminal Process, in « Univ. Penn. LawReview », 113 (1964), 1, p. 18).

Nell’esperienza italiana — questa la tesi del libro — le esigenze disocial control hanno finito col prevalere sulle tendenze all’attuazione deldue process. Benché la Costituzione del 1948 proclami solennemente

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l’inviolabilità del diritto di difesa e di altri diritti fondamentali alservizio della dignità umana, la concezione del processo che ha accom-pagnato questi decenni è rimasta ancorata all’idea di una certa supe-riorità del sociale, del collettivo, sull’individuale.

I movimenti riformistici hanno avuto andamento ondivago e lapropensione all’uso del processo in funzione di social control è stataspesso incoraggiata da accadimenti traumatici, sui quali i mezzi dicomunicazione sono soliti imbastire campagne capaci di impressionarela pubblica opinione. L’indagine storica lo conferma: il pubblico mini-stero e il giudice, quando sentono il fiato sul collo della stampa,adeguano fatalmente il loro operare all’esigenza preventivo/repressiva esi curano meno delle garanzie individuali.

In questo senso va principalmente inteso il riferimento alla « po-litica » contenuto nel titolo del libro. La posta in gioco nel processopenale è sempre « politica » (nel senso di socialmente rilevante), quan-do gli attori istituzionali sono sensibili all’« esito della partita ». Leg-gendo il libro di Floriana Colao si direbbe che ciò dipende dallasensibilità politico-culturale prevalente non solo fra i magistrati, mapresso ampi strati della collettività.

Eppure, non sono mancate, nel periodo considerato, le spinteverso l’attuazione di un giusto processo in chiave più individuale chesociale. Il libro documenta l’itinerario zigzagante che si è prodotto fraquelle due polarità.

Un suo pregio è l’intelligente accostamento di casi giudiziari,capaci di muovere o commuovere l’opinione pubblica talora nelladirezione del garantismo, tal’altra in direzione contraria. Non è raro,infatti, che il maturare delle riforme in campo penale sia stato, se nonproprio propiziato, quanto meno favorito da fatti eclatanti, che la scenagiudiziaria ha contribuito a far entrare nella cultura popolare.

2. La storia comincia con la fine del regime fascista. Ogni climapolitico — si sa — tende a colorare dei propri valori l’esercizio dellagiurisdizione, di quella penale in particolare. Non c’è dunque dastupirsi che l’avvento della democrazia, l’approdo alla Repubblica, ilvaro della Costituzione abbiano posto il problema di una ridefinizionedel rapporto fra Stato e cittadino, specialmente nella realtà del processopenale, dove quel rapporto sperimenta le punte più problematiche perla sorte dei diritti individuali.

I primi tre capitoli del libro sono dedicati al lungo e lentocammino verso un processo penale democratico, allineato ai valori dellaCostituzione.

L’idea iniziale, di ripudiare integralmente la codificazione penalefascista, per tornare alle leggi dell’Italia liberale, vien presto abbando-nata. Prevale, prima nelle riflessioni dottrinali e poi nelle iniziativepolitiche, l’intenzione, assai più cauta, di revisionare i codici del 1930,

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innestandovi le modifiche indispensabili a renderli accettabili nel nuovocontesto politico. Punto d’arrivo di questa prima fase riformatrice è lalegge del giugno 1955, che modifica più di cento articoli del codice dirito penale. Al di là della quantità, la riforma si caratterizza per le timide(ma, per l’epoca, avanzate) aperture garantiste in tema di libertàpersonale, di diritti difensivi nella fase istruttoria, di nullità degli attiprocessuali (grazie alla reintroduzione delle nullità assolute).

È l’Italia del caso Egidi, del caso Montesi, del caso Dolci: vicendegiudiziarie sulle quali giuristi e intellettuali fanno leva per criticare ipersistenti tratti autoritari del sistema penale. Ma è anche il periodo —aggiungerei — dell’imminente entrata in funzione della Corte costitu-zionale (aprile 1956): un evento istituzionale destinato a giocare unruolo di enorme rilievo sul terreno delle riforme di impronta garantistae che, già nel suo preannunciarsi, smuove il sostanziale immobilismolegislativo registratosi dal 1944 al 1955.

Il capitolo IV, dedicato alle « ideologie del processo penale »,documenta, con ampiezza di citazioni, uno snodo fondamentale dellariforma processuale penale italiana: quello dottrinale. Siamo all’iniziodegli anni Sessanta, quando l’ultraottantenne Francesco Carneluttiriceve l’incarico di presiedere l’ennesima Commissione per la riformadel processo penale. Ne faranno parte giuristi del calibro di GiacomoDelitala, Giuliano Vassalli, Pietro Nuvolone, Giuseppe De Luca, Gio-vanni Conso, Franco Cordero. Il risultato, ascrivibile pressoché inte-gralmente all’elaborazione quasi solitaria di Carnelutti, segna una svoltarispetto alle discussioni dei tre lustri precedenti. Con il progetto redattofra maggio e settembre 1962 (c.d. bozza Carnelutti) si abbandona l’ideadi riformare dall’interno il codice di rito del 1930. Si coltiva, anzi,esplicitamente il proposito di lasciarsi alle spalle il modello bifasico che,sull’esempio del Code d’instruction criminelle del 1808, aveva caratte-rizzato le tre codificazioni processuali dall’unità d’Italia in poi (1865 —1913-1930). L’idea, semplice quanto rivoluzionaria, è quella di creareuna netta cesura tra fase investigativa (dominata dal pubblico ministero)e fase del giudizio, gestita da un giudice in ruolo prevalentementearbitrale, la cui imparzialità sarà garantita anche per il fatto di ignorarei risultati della fase preliminare. Sulle prime, la proposta non sortiscegrandi effetti. È brillantemente ripresa da Franco Cordero nel convegno« E. De Nicola » del 1964 svoltosi fra Lecce e Bellagio: uno deimomenti più alti e consapevoli raggiunti dal dibattito sulla riformaprocessuale. Negli anni successivi si inabissa, restando però sotto traccianel dibattito dottrinale, per riaffiorare nel nuovo codice del 1988, dovecostituirà una delle linee portanti del disegno riformatore.

Il quarto di secolo abbondante che separa la bozza Carneluttidalla riforma di fine anni ’80 è ben descritto nei capitoli dal V al IX. Lalegge con la quale, nell’aprile 1974, il Parlamento delega il Governo ariscrivere il codice di procedura penale raccoglie molti dei fermentipresenti nel dibattito del decennio precedente giustapponendo spinte

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innovative (di provenienza prevalentemente dottrinale e in buona mi-sura riportabili alle prese di posizione della Corte costituzionale) eistanze conservatrici (riconducibili per lo più alla magistratura, che purera entrata nel dibattito). L’intervento riformatore auspicato in quellalegge-delega si limitava pressoché esclusivamente al procedimento diprimo grado. L’intento manifesto, ancorché non dichiarato: ridefinire ilrapporto fra fase preliminare e giudizio dibattimentale. Ridimensionata(non soppressa) la figura del giudice istruttore. Il potere investigativoaffidato in via ordinaria al pubblico ministero, costretto però a chiuderel’indagine nel breve arco di trenta giorni (dir. 34 e 37). Al giudicespettava il potere di compiere — anche di propria iniziativa in vista diun possibile proscioglimento — atti istruttori non rinviabili alla fase delgiudizio (dir. 42). Le garanzie difensive erano largamente assicuratenella fase preliminare (dir. 34) così come nel procedimento cautelare(dir. 54), secondo gli insegnamenti della Corte costituzionale.

Il contesto politico-sociale era però fra i meno propizi per il varodi una riforma dalle connotazioni marcatamente garantistiche. Il 1974 èl’anno del sequestro Sossi da parte delle Brigate Rosse (aprile-maggio),della strage di Piazza della Loggia a Brescia (maggio), della stragedell’Italicus (agosto), del temuto colpo di Stato (dopo l’11 settembrecileno del 1973), di una criminalità urbana particolarmente aggressivasul fronte delle rapine e dei sequestri di persona. Gli anni successivi —l’Autrice non manca di ricordarlo — saranno anche più problematici,per il gonfiarsi del terrorismo politico, che culminerà nel sequestro enell’uccisione di Aldo Moro (marzo-maggio 1978). Proprio nel 1978 laCommissione ministeriale presieduta da Giandomenico Pisapia redige-rà un progetto preliminare di nuovo codice: un progetto destinato a nondivenire definitivo, appunto per le circostanze storiche avverse all’af-fermarsi di un diritto processuale sensibile alle ragioni della difesa.

A sostenere le ragioni del garantismo era rimasta solo parte delladottrina (cap. VII), la più attenta ai guasti che possono derivare da unuso disinvolto degli istituti processuali (in primis, la carcerazionecautelare) in una prospettiva anche di neutralizzazione della pericolo-sità sociale. Giustamente, Floriana Colao (p. 182) ricorda i nomi diMario Chiavario, Paolo Ferrua, Vittorio Grevi, Giulio Illuminati, Mas-simo Nobili, Mario Pisani, Giandomenico Pisapia, Metello Scaparone,autori — nel corso degli anni ’70 — di scritti accomunati dall’intento dicondurre una critica serrata al diritto processuale vigente, traendospunto dai principi della nostra Costituzione, della Convenzione euro-pea dei diritti dell’uomo, oltre che da suggestioni storiche e compara-tistiche. È una stagione fertile di contributi al contempo critici epropositivi, che permettono di mantenere viva la tensione verso unariforma ormai sparita dalle agende e dagli ordini del giorno parlamen-tari.

A risvegliare l’interesse anche legislativo per la riforma abortitanegli anni ’70 contribuirà in misura significativa il caso Tortora (1983-

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1986). Ha ragione Floriana Colao a ricordare il convegno sullo « Statodella giustizia in Europa. Il caso Italia », organizzato nel 1984 a Stra-sburgo per iniziativa dello scrittore Leonardo Sciascia (allora parlamen-tare europeo). Prevalevano accenti fortemente negativi e censori controil protagonismo dei magistrati che si erano occupati di Enzo Tortora,organizzandone la cattura di fronte a una folta schiera di giornalisti egiungendo a condannarlo sulla base delle dichiarazioni fornite daimprobabili collaboranti. Quando poi si scoprirà il castello di menzo-gne, ne uscirà deturpata l’immagine dell’intera magistratura italiana.

Il calo di legittimazione trova conferma nel referendum sullaresponsabilità civile dei giudice (novembre 1987) e nel varo di unanuova legge delega per la riscrittura della legge processuale penale(febbraio 1987), seguita a breve distanza (settembre-ottobre 1988) dallaredazione e pubblicazione del progetto definitivo di un nuovo codice, ilprimo dell’Italia repubblicana.

Entrambi codesti eventi segnalano la profonda crisi di fiducia e, sipuò dire, di legittimazione (in senso sociologico) che aveva colpito lamagistratura italiana, nell’opinione di vasti settori della collettività, nonsolo di alcuni rappresentanti della politica nazionale.

Del resto, che la riforma processuale del 1988 sia stata percepitadagli stessi magistrati come una « limitazione di potere » lo dimostra lareazione negativa di alcuni fra loro all’entrata in vigore della nuovanormativa (ottobre 1989). Già nei primi mesi del 1990, all’interno diMagistratura indipendente (la corrente conservatrice dell’AssociazioneNazionale Magistrati), si organizza un Movimento per la revisione delnuovo codice di procedura penale, col dichiarato intento di « contro-riformarne » le parti reputate irragionevolmente limitative del potere diaccertamento giudiziale. L’attacco è rivolto in particolare contro lenuove regole che precludono l’uso probatorio, nel dibattimento, degliatti provenienti dall’indagine preliminare. La predicazione del Movi-mento sortisce ben presto i suoi effetti quando, fra il febbraio e ilmaggio 1992, la Corte costituzionale (sent. n. 24, 254 e 255) finirà conl’abbattere pressoché tutti gli ostacoli che — in funzione di tutela delcontraddittorio — impedivano l’uso dibattimentale degli atti compiutidal pubblico ministero e dalla polizia giudiziaria.

È l’epoca delle stragi mafiose e dei primi arresti per tangenti chemettono in subbuglio la dirigenza politica del Paese. Da strumentovolto a contenere gli eccessi del potere giudiziario il nuovo codicediviene, in poco tempo, un’arma insidiosa nelle mani del pubblicoministero. La difesa è confinata in un ruolo subalterno e quasi insigni-ficante. Ne nascono comprensibili tensioni e incomprensioni (fra ma-gistratura e classe forense), in una situazione di pericolosa inerzialegislativa, per la crisi dei tradizionali partiti di governo, letteralmentetravolti dalle inchieste sulla corruzione politica svoltesi incessantementedal 1992 al 1994. Quando poi, dopo il 1994, una classe dirigente inparte rinnovata cerca di riprendere l’iniziativa d’impronta garantista sul

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terreno delle riforme penali e processuali, prevarrà il sospetto (noninfondato, per verità) di un agire interessato volto non già a riespanderei diritti della difesa nell’interesse di tutti i cittadini, quanto piuttosto aristabilire il dominio della politica (e, segnatamente, di una politica dipiccolo cabotaggio) sulle asserite invadenze della magistratura.

Due leggi, in particolare, sono menzionate a questo riguardodall’Autrice (cap. XI, 357-359).

La prima (l. n. 332 del 1995), intesa ad ampliare le garanziedifensive nell’indagine preliminare e nel procedimento cautelare, era larielaborazione di quel decreto legge del luglio 1994 (subito etichettato« salvaladri » nella cronache giornalistiche) che il Governo era statocostretto a ritirare in fretta e furia, sia per l’immediata reazione dellacittadinanza (il « popolo dei fax »), sia per la decisa presa di posizionedei magistrati milanesi impegnati nelle inchieste di « Mani pulite »,intervenuti con un polemico comunicato letto in diretta televisiva. Dovesi dimostra, fra l’altro, quanto l’iniziativa politica fosse condizionata daun’opinione pubblica sospettosa e in quale misura fosse subalterna allescelte e ai convincimenti personali di alcuni magistrati.

La seconda (l. n. 267 del 1997), intendeva ripristinare il dirittodell’imputato chiamato in correità a confrontarsi con il coimputato chelo accusa: un diritto garantito nella riforma del 1988, ma venuto menoin conseguenza della parziale declaratoria di illegittimità che — nel1992 — aveva colpito l’art. 513 c.p.p., aprendo così la strada allapossibilità di condanne fondate su dichiarazioni di correi raccolte nellafase preliminare e non filtrate nel contraddittorio dibattimentale. Flo-riana Colao menziona anche la sentenza (nr. 361 del 1998) con la qualela Corte costituzionale finì col neutralizzare, di fatto, la portata garan-tista di codesta legge, ma non dice che quella sentenza fu propiziata dauna grandinata di questioni di illegittimità (ben oltre 100!) che, nel girodi pochi mesi, si abbatterono sul novellato art. 513. Il conflitto framagistratura e classe politica aveva così finito col riflettersi sul terrenodei rapporti fra Corte costituzionale e legislatore.

In questa chiave va vista, a mio avviso, la riforma intitolata algiusto processo. Attraverso la revisione dell’art. 111 cost., il Parlamentomodificava i parametri per valutare la legittimità della legge processualee riprendeva così quel primato di iniziativa che la citata sentenza del1998 aveva, pur occasionalmente, messo in discussione. Infatti, posta difronte agli stessi quesiti del 1992, tutti incentrati sull’uso in dibattimen-to di conoscenze acquisite unilateralmente dalla polizia o dal pubblicoministero nella fase preliminare del processo, la Corte costituzionaledovrà prendere atto del mutato quadro normativo e rigettare comeinfondate o manifestamente infondate questioni che dieci anni primaerano state accolte (sent. n. 32 del 2002, nonché ord. n. 36, 453 e 518del 2002).

Con la riforma del « giusto processo » si chiude questa interes-sante e documentata rassegna della storia recente della nostra proce-

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dura penale. La riforma lascia aperti numerosi problemi che l’Autriceelenca rapidamente: le tendenze rigoriste post 11 settembre 2001 oc-chieggianti al Feindstrafrecht; la insufficiente tutela delle vittime; lapersistente ineguaglianza (economica) fra imputati; la insopportabilelunghezza dei processi; l’inclinazione del legislatore ad intervenire insingole vicende giudiziarie per condizionarne l’esito (leggi ad perso-nam).

La storia conferma l’ipotesi di partenza: « il processo penale —conclude Floriana Colao — è parso soprattutto l’incrocio dei venti tragiustizia e politica, tra magistratura e potere politico ».

3. Non si capisce bene se una tale conclusione sia lo sconsolatobilancio della tradizionale tensione fra giustizia e politica nell’Italiarepubblicana o la fredda constatazione cui l’autrice perviene sine ira acstudio. Personalmente propenderei per la seconda. Che il processopenale sia fenomeno socialmente rilevante per eccellenza, in quanto taleintriso di politica, è cosa risaputa e confermata non solo dagli ultimidecenni di storia italiana. « Politica » in senso ampio, come adesione avalori socialmente condivisi da parte di chi rappresenta la sovranità,dalla quale il sistema penale trae la sua legittimazione e la sua ragiond’essere.

In questo senso, l’aspro contrasto che in una fase della recentestoria italiana ha diviso parte della classe dirigente dalla magistraturarappresenta qualcosa di anomalo. Un caso di sovranità contesa che hafinito con l’alterare gli equilibri del potere politico e di quello giudizia-rio. Una situazione patologica, sulla quale, in effetti, c’è molto dariflettere, ma che sarebbe errato assumere come realtà necessitata dalpresente contesto politico-costituzionale. In altre parole, le asseriteinvadenze di campo dell’ordine giudiziario sul terreno della politica nondipendono tanto dall’eccesso di indipendenza e di autonomia che lanostra Costituzione assegna ai magistrati: è, piuttosto, la conseguenza diun’inettitudine della politica a fronteggiare problemi che — non ade-guatamente percepiti e, per così dire, lasciati fermentare — finisconoinevitabilmente col tradursi in disagi individuali o in occasioni dirivendicazione facilmente traducibili in cause giudiziarie. Ai ritardi, alleincapacità progettuali, alle impotenze della politica si cerca di rimediarericorrendo alla via della giustizia, a torto o a ragione reputata più brevee diretta.

Del resto, anche in un assetto rispettoso della tradizionale sepa-razione dei poteri, è normale che il processo penale sia terreno discontro su temi che per eccellenza coinvolgono l’individuo come entitàpolitico-sociale; è fatale che, quando sono in gioco libertà fondamentali,la polarità fra accusa e difesa assuma toni accesi, capaci di contagiare isettori più sensibili della pubblica opinione. In questo senso, ogni

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processo penale è un atto politico: non solo quello che coinvolgepersone con responsabilità politico-costituzionali.

È comprensibile la riluttanza a qualificare come « politica » lagiustizia (in particolare quella penale). L’aggettivo evoca immediata-mente il tratto di « opportunità » che si associa alle iniziative politichee, di riflesso, richiama l’idea di « arbitrio », inconciliabile con la « im-parzialità » coessenziale all’idea di giustizia.

Chi ragiona così, quando usa il termine « processo » pensa inrealtà al giudice penale e solo a lui: come se l’esperienza processuale siriducesse all’atto decisorio col quale il giudice risolve l’alternativa trainnocenza e colpevolezza. Effettivamente, la sentenza di merito è il fineverso il quale ogni processo tende, talvolta senza raggiungerlo: è il fineche, comunque vadano le cose, dà una direzione e un senso unitario aimolteplici atti della vicenda giudiziaria.

In realtà però il processo giudiziario, così come lo sperimentiamooggi, è fenomeno articolato e corale, che vive (o dovrebbe vivere) delloscontro tra accusa e difesa, dove si confrontano temi e argomenti diportata indubbiamente politica (quale che sia l’oggetto della futuradecisione) e dove il giudice (anzi, più giudici) son chiamati a esprimereil proprio convincimento su questioni di fatto e di diritto proposte dalleparti. Riguardato in questa più complessa prospettiva, il processopenale (ogni processo penale) si configura come evento politico, il cuiconcreto impatto sulla realtà sociale varia in ragione dei temi che necostituiscono l’oggetto e dei valori che vi sono implicati. Non c’è inquesto nulla di anomalo.

Bisogna ammettere che, col tempo, la normativa processuale si èandata evolvendo nel senso di accrescere il peso dell’intervento giudi-ziario e, con esso, il ruolo lato sensu politico della magistratura. Non èuna tendenza solo italiana. La graduale e continua cessione di sovranitàdegli Stati nazionali membri dell’Unione europea e degli Stati contra-enti la Convenzione europea dei diritti dell’uomo ha conseguenzerimarchevoli anche sul terreno della giustizia penale. Il caleidoscopiodelle fonti normative (di matrice statale ed europea), la crescenteinvadenza delle Corti sovranazionali (Strasburgo e Lussemburgo) neldiritto interno, contribuiscono e ancor più contribuiranno, nel prossi-mo futuro, ad assestare i rapporti di forza fra i soggetti processuali. Lalotta per i diritti individuali, la ricerca di un equilibrio fra efficienza egaranzie, la battaglia pro o contro certi privilegi si svolgono e siconsumano in un nuovo scenario.

Floriana Colao ha ben illustrato le vicende della giustizia penaleitaliana nell’ultimo scorcio di storia autenticamente nazionale. Quelloche stiamo vivendo è l’inizio di un’altra storia.

RENZO ORLANDI

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GUY GELTNER, La prigione medievale. Una storia sociale (2008), trad. it.di A. Vanoli, Roma, Viella, 2012, pp. 1-232.

Una tesi più volte ribadita entro un solco di studi divenuti puntidi riferimento tematico della storiografia sulla giustizia penale (1),sostiene che la prigione sia un prodotto della modernità giuridica. Unluogo e una tecnica di espiazione delle pene che nascono dopo lariflessione illuministica e che informano, quasi ovunque in Europa, lacodificazione penale ad essa successiva. La ricostruzione che GuyGeltner, professore di Storia medievale ad Amsterdam, propone inten-de confutare questo schema e retrodatare sensibilmente la comparsadella detenzione tra gli strumenti del potere punitivo.

Il campo osservato è quello delle realtà cittadine italiane — inparticolare Venezia, Bologna, Firenze, Siena — tra XIII e XV secolo. Latesi che percorre il libro è che la civiltà politica tardo-medievale haconosciuto e praticato la reclusione come risposta a delitti di varianatura, su differenti scale di durata e in aggiunta o in alternativa ad altrimezzi punitivi. Ma, comunque, secondo modalità sotto certi aspettiassimilabili a quelle che ne regolano ancora oggi l’utilizzo. La prigione,in sostanza, non sarebbe stata un mero luogo di custodia in attesa cheil giudizio stabilisse quale pena assegnare all’imputato dichiarato col-pevole o di garanzia della reperibilità fisica del debitore insolvente sinoall’adempimento dell’obbligazione (2), ma in molti casi un vero eproprio luogo di punizione definitiva. L’attenzione dell’autore si rivol-ge, quasi esclusivamente, alla giustizia secolare. La dimensione religiosa

(1) Cfr. G. RUSCHE, O. KIRCHHEIMER, Pena e struttura sociale (1968), trad. it. di D.Melossi e M. Pavarini, Bologna, il Mulino, 1978; M. FOUCAULT, Sorvegliare e punire. Nascitadella prigione (1975), trad. it. di A. Tarchetti, Torino, Einaudi, 19932; D. MELOSSI, M.PAVARINI, Carcere e fabbrica. Alle origini del sistema penitenziario, Bologna, il Mulino, 1977;M. IGNATIEFF, Le origini del penitenziario. Sistema carcerario e rivoluzione industriale inglese1750-1850 (1978), trad. it. di G.P. Garavaglia, Milano, Mondadori, 1982.

(2) Sulla collocabilità della « prigione punitiva » a partire dal XIX secolo si vedaquanto scrivono C. BECCARIA: « La carcere è dunque la semplice custodia di un cittadinofinché sia giudicato reo, e questa custodia essendo essenzialmente penosa, deve durareil minor tempo possibile e dev’essere meno dura che si possa », Dei delitti e delle pene(1764), a cura di F. Venturi, Torino, Einaudi, 19942, p. 49 e M. FOUCAULT: « la prigionenon era una pena legale nel sistema del XVII e del XVIII secolo. I giuristi sonoperfettamente chiari a questo riguardo. Essi affermano che, quando la legge puniscequalcuno, la punizione sarà la condanna a morte, a essere bruciato, a essere squartato,a essere marchiato, a essere esiliato, a pagare una multa. La prigione non è una pena »,La verità e le forme giuridiche (1973), in ID., Archivio Foucault 2. 1971-1977, Poteri,saperi, strategie, a cura di A. Dal Lago, Milano, Feltrinelli, 1997, p. 144.

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viene evocata solo nell’ultima parte del libro. In un capitolo, il quarto,in cui occupandosi della « prigione come luogo e come metafora »,Geltner ricorda che all’inizio del XIV secolo si diffonde una concezionedella prigione che la associa all’inferno dei dannati. Un’innovazioneche, sostituendosi lentamente all’accostamento sino ad allora prevalentetra pena terrena e purgatorio (3), segnala lo slittamento nella rappre-sentazione del carcere da luogo transitorio e, possibilmente, correttivoa luogo perpetuo ed afflittivo (pp. 150-160).

Considerando, viceversa, la storia della prigione all’interno di unacornice affatto immanente composta dalla trama dei rapporti sociali,dagli equilibri tra i gruppi cittadini, dalla riorganizzazione dello spaziourbano in funzione del contenimento e non della mera obliterazionedella devianza, Geltner ricorda che: « la prigione cittadina non solosegnò un nuovo momento nella storia della punizione, ma riassunseanche complesse attitudini che si stavano sviluppando riguardo allecategorie di inclusione ed esclusione sociale » (pp. 25-26).

Un primo elemento che evidenzia il diffondersi dell’imprigiona-mento punitivo è l’elaborazione di specifici piani economico-organizzativi in alcune città. A Venezia, intorno alla metà del XIVsecolo, la prigione posta all’interno di Palazzo Ducale presenta « unpersonale minimo ma stabile, strutture apposite e procedure di super-visione periodica » (p. 41). Un insieme di leggi e regolamenti e unsostegno finanziario rimesso principalmente al comune (e solo in viaresiduale alle famiglie dei detenuti o a donazioni caritatevoli) descrivo-no il costituirsi di una dimensione amministrativa continuativa. AFirenze, nello stesso periodo, presso la prigione delle « Stinche » ope-ravano « tre o quattro sovrintendenti, da tre a sei guardie, un ciambel-lano, uno scrivano e uno o due frati laici penitenti (pinzocheri) che sioccupavano dei bisogni dei prigionieri » (p. 42). Anche qui il comuneerogava salari regolari e distribuiva ulteriori incarichi di complemento acappellani, medici, custodi. A Firenze i detenuti pagavano la loropermanenza in carcere. Nell’importo che essi versavano, era fissata unaproporzione tra il denaro dovuto ai rispettivi creditori e quello cheentrava nelle casse cittadine. Altri costi di mantenimento dipendevanodalle condizioni individuali e familiari o dalle cause dell’arresto. PerFirenze, in sostanza, la prigione era, non soltanto un simbolo diautonomia politica e uno strumento nell’esercizio della giurisdizione,ma anche un’occasione di guadagno. Che poteva, ulteriormente, essereincrementata dalle multe comminate ai reclusi per infrazioni disciplinariquali la blasfemia, l’ubriachezza, le risse, la promiscuità sessuale. Anchea Bologna, già a metà del XIII secolo, i custodi della prigione venivano

(3) Cfr. J. LE GOFF, La nascita del purgatorio (1981), Torino, Einaudi, 19962, pp.236-264; H.J. BERMAN, Diritto e rivoluzione. Le origini della tradizione giuridica occiden-tale (1983), trad. it. di E. Vianello, Bologna, il Mulino, 1998, pp. 175-229.

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nominati dai quartieri cittadini per un semestre e remunerati con unapaga fissa. Pochi anni più tardi, il compito della conta notturna deidetenuti venne affidato a un notaio, anch’egli incaricato semestralmen-te. I detenuti bolognesi, come a Firenze, concorrevano alle spese dimantenimento della prigione pagando luce, acqua e, facoltativamente, ipasti. Secondo Geltner « verso la fine del XIV secolo [...] a Bolognavide la luce un embrionale sistema carcerario » (p. 53). Esso funzionavarispetto a categorie diverse di detenuti come custodia, detenzionecoercitiva, sede di esecuzione di pene corporali o incarcerazione puni-tiva. In ogni modo, l’imprigionamento diveniva un’esperienza semprepiù presente nel paesaggio cittadino. Un altro elemento che, a giudiziodi Geltner, attesta la mutazione del ruolo della prigione nello spaziourbano e la sua funzionalità rispetto all’esercizio del potere da parte deigruppi egemoni è la centralità e la visibilità degli edifici destinati allareclusione. Tale condizione risponde a un’esigenza simbolica di costru-zione della vita cittadina intorno a un centro che raccogliesse le diverseconcrezioni architettoniche del potere, un passaggio, sintetizzato dal-l’espressione « dalla torre al palazzo », che includeva la presenza delleprigioni nei centri delle città. Ma aveva anche un insieme di conseguen-ze pratiche di non minore rilievo: « La centralità fisica voleva diremigliore accesso per i funzionari del tribunale e per i creditori privati,categorie che avevano molti rapporti con i detenuti. D’altra parte,l’accessibilità della prigione stimolò l’applicazione di carcerazioni pu-nitive in misura maggiore che in passato. Come molte altre istituzioni,la prigione alimentò da sola la propria crescita » (p. 66). In definitiva, laburocratizzazione della prigione era un effetto ma, al contempo, unpunto di appoggio dei processi di verticalizzazione e accentramento delpotere pubblico.

L’annotazione dei fatti più rilevanti — numero dei prigionieri, flussiin entrata e in uscita, durata media e cause della permanenza, concorsodei ristretti al finanziamento della struttura — in apposti registri tenutida notai, consentiva alle autorità di Bologna, Venezia, Siena, Firenze digestire la prigione in un’ottica integrata, sotto ogni aspetto possibile maprincipalmente sotto quello finanziario, rispetto alle altre attività muni-cipali. La possibile flessione delle presenze di detenuti in grado di con-tribuire con i loro mezzi a pagarsi la prigionia poteva sottrarre alla cassepubbliche cospicui ricavi e destabilizzarne sensibilmente il bilancio ge-nerale. Tale situazione tende a verificarsi con maggiore frequenza allor-ché, soprattutto a Venezia e Firenze, nel corso del XIV secolo si cominciaad applicare l’incarcerazione come pena sostitutiva delle pene pecuniarie.Il proliferare di ammende per reati di lieve entità — possesso di armi,gioco d’azzardo — aveva creato una moltitudine di soggetti non in gradodi far fronte al pagamento e che, così alimentando un circolo vizioso,spesso tornavano a delinquere per procurarsi il denaro per liberarsi daidebiti generati dalle pene pecuniarie. La convertibilità delle somme do-vute in periodi di detenzione fu la via d’uscita da questa impasse. D’altra

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parte i vantaggi di questo rimedio erano molteplici: « In fondo non tuttipotevano pagare una multa, ma chiunque poteva scontare una prigionia.La detenzione era accessibile ed applicabile e offriva ai magistrati urbaniuna formula per colmare i divari socioeconomici tra i cittadini. Tale mi-sura senza alcun dubbio privilegiava i possessori di beni, ma la povertànon poteva più essere considerata una scusa per evitare la punizione » (p.86). La casistica era abbastanza varia: a Siena i sodomiti erano impri-gionati per almeno tre anni senza possibilità di rilascio; a Firenze le ag-gressioni erano punite con sei mesi di reclusione; a Venezia l’usura erapunita con tre mesi di prigione, la bigamia con un anno. Si trattava di penetendenzialmente brevi. Accanto alle quali era mantenuto in misura mas-siccia l’arresto per debiti, da cui ci si poteva liberare saldando il dovuto.Ma quel che appare rilevante è che lo sviluppo di tale pratica di impri-gionamento punitivo avviene del tutto al di fuori o apertamente controla cultura giuridica e la legislazione penale. I giudici applicarono talemisura sulla base delle esigenze sopra richiamate, ma né la dottrina — cheseguiva un antico principio fissato da Ulpiano secondo cui la prigioneserve alla detenzione degli uomini e non allo loro punizione — né lanormativa statutaria perlopiù erano inclini ad equiparare il carcere allealtre forme di punizione. In uno dei pochi trattati medievali sull’argo-mento, il De carceribus redatto da un anonimo giurista, Geltner rinvienesimili riserve e l’insistenza sulla funzione di mera custodia della prigione.D’altra parte, l’autore di quel trattato comincia a riconoscere che le risorsefinanziarie di un debitore determinano i limiti della sua pena ed ammetteil possibile « scivolamento dall’imprigionamento coercitivo a quello pu-nitivo » (p. 84). Ma il fatto che secoli fa si sia andata formando una con-suetudine non difforme, sotto certi aspetti, dal modo in cui il carceretuttora opera, non conduce Geltner a trascurare alcune rilevanti diffe-renze. Anzitutto, come detto, il carcere era uno dei possibili strumentipunitivi e non il solo né il principale come avviene oggi. Inoltre, le prigioninon erano spazi esclusivi e liminali, ma consentivano a certe categorie didetenuti di mantenere contatti con l’esterno e di continuare, entro certilimiti, a gestire i propri affari. Naturalmente, una grande differenza eradeterminata dal tipo di attività che si svolgeva all’esterno. I mercantiavrebbero potuto fare affidamento su una rete di relazioni familiari edextra-familiari per mandare avanti i commerci. Gli artigiani e i lavoratoria giornata sarebbero, viceversa, divenuti un peso per i rispettivi congiunti.Per quanto mediamente i tempi di detenzione fossero contenuti — nellaseconda metà del XIV secolo « la grande maggioranza dei detenuti fio-rentini trascorreva dietro le sbarre dai sei ai ventiquattro mesi » (p. 105)— la condizione di partenza era un elemento di forte discriminazione.Tale carattere non orizzontale del carcere, la sua tendenza a rispecchiareruoli e distinzioni sociali così come essi si producevano nella routineordinaria si manifestava anche nell’uso degli spazi. Quasi ovunque vi fosseun carcere municipale, erano in vigore regole di separazione dei ristrettifondate sul sesso, sul tipo di reati commessi, sulla durata della detenzione

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ma, altresì, sul censo e sulla fama del reo. A Siena, risoluzioni e atti digoverno invitavano a trovare per i « nobiluomini della città e del contadoe per i buoni uomini della città » (p. 111) destinati ad essere imprigionatisistemazioni adeguate. Ma la tendenza a replicare le gerarchie materialie simboliche del mondo esterno — benestanti/indigenti, chierici/laici,uomini/donne, sani/malati — era pratica comune e rendeva la prigioneuno spazio solo apparentemente egualitario. In realtà erano « il benessere,lo status sociale e le relazioni, piuttosto che la gravità della colpa, a de-terminare il collocamento nella prigione » (p. 112).

Un elemento di marcata differenziazione che Geltner individuanella prigione medievale rispetto al carcere moderno (o almeno a ciòche esso dovrebbe essere secondo l’ideologia rieducativa) riguarda l’usodel tempo. La documentazione d’archivio disponibile presenta unquadro piuttosto omogeneo tra le varie città sotto questo profilo. Idetenuti trascorrevano le giornate soprattutto dedicandosi al giocod’azzardo (sebbene, come detto, tale pratica fosse formalmente inibitae sanzionata). Alcuni decoravano le celle con graffiti o componevanopreghiere o si limitavano a segnare sulle pareti il trascorrere dei giorni.Le risse non erano infrequenti, talora si verificavano violenze sessuali,più raramente aggressioni nei confronti del personale di guardia. No-nostante questo, il tasso di mortalità carceraria era contenuto e cosìanche gli atti di autolesionismo. Probabilmente, grazie al fatto che ladurata media della reclusione era contenuta e che, in occasione di festereligiose o altre ricorrenze civili, potevano esserci improvvisi provvedi-menti di clemenza che interrompevano le pene. In ogni modo, non èpossibile registrare una qualsivoglia irreggimentazione del tempo: « nul-la era più lontano dalla vita dei detenuti medievali che un programmagiornaliero formale; e questo semplicemente perché non ne esistevauno » (p. 115).

Questo profilo della vita carceraria medievale segnala un rilevantepunto di divaricazione teorica tra quel modello e il suo omologomoderno. Anche se si ammette, e la lettura del libro di Geltner invitacon ampiezza di argomenti e di dati a farlo, che la prigione nelmedioevo non sia servita solo da luogo di custodia ma anche dipunizione, resta da chiedersi se vi sia una continuità non solo esteriorema anche teleologica con l’arcipelago detentivo-correzionale che si vastrutturando tra XVIII e XIX secolo studiato, tra gli altri, da MichelFoucault (4). La punizione inflitta dal carcere moderno mira a correg-gere e ad addestrare. Il suo orizzonte è la disciplina (5), la sua aspira-zione la « fabbricazione » di corpi docili.

(4) Termine di confronto che percorre il volume sottotraccia, ma che vieneespressamente evocato da A. ZORZI nella sua Presentazione al volume, p. 8.

(5) Sulla centralità della funzione disciplinante nel carcere moderno si sofferma,ravvisandone il rilievo prioritario nel discorso di Foucault pur senza lesinare allo stesso

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Al lavoro dentro le carceri operano: « tecnici del comportamento:ingegneri della condotta, ortopedici dell’individualità. Essi devonofabbricare dei corpi docili e capaci insieme: controllano le nove o dieciore del lavoro quotidiano, artigianale o agricolo; dirigono le parate, gliesercizi fisici, l’esercitazione di plotone, la sveglia, la ritirata, le marcecon la tromba o col fischietto; fanno fare la ginnastica; verificano lapulizia, presiedono ai bagni. Addestramento cui si accompagna unaosservazione permanente » (6). Ma, aspetto centrale della questione,questa ortopedia ininterrotta, questo continuo prelievo di sapere dagliindividui in vista di un loro trattamento più personalizzato ed efficace,spende i suoi effetti all’interno di un reticolo istituzionale del quale laprigione non è che uno degli snodi. Vi è una continuità tra istituzioniche rinviano le une alle altre: orfanotrofio, casa di correzione, scuola,battaglione, ospedale, manicomio e, infine, prigione. Il « continuumcarcerario » mette in serie un comune uso del tempo, scandito emisurato da una miriade di micro-costrizioni, e ne naturalizza unadimensione strutturata « secondo parametri utilizzabili dal processo disfruttamento » (7). La riforma penale che interessa l’Europa nel XIXsecolo e che, come Foucault ricorda (8), ha una relazione alquantoparziale e infedele con le tesi dei riformatori illuministi come Beccariao Mably, recupera, in realtà, il senso di alcune esperienze avviate inOlanda all’inizio del XVII secolo, in concomitanza con il sorgere delleprime forme capitalistiche di divisione del lavoro e distribuzione dellaricchezza. Qui fecero la loro comparsa, e vennero imitate nei decennisuccessivi in alcune località tedesche, le « case di correzione ». Essecumulavano i tratti dei ricoveri per poveri, delle case di lavoro e delleistituzioni penali. « Si sperava che, attraverso l’addestramento forzatodentro l’istituzione, i detenuti avrebbero assunto costumi industriosi eappreso, allo stesso tempo, una istruzione professionale in modo che,una volta liberi, sarebbero andati volontariamente a ingrossare il mer-cato delle braccia » (9).

In definitiva, vi è un aspetto contenutistico che rende la prigionemedievale e quella moderna non commensurabili l’una rispetto all’altra.La reclusione medievale, quand’anche punitiva, soddisfa il proprio

penetranti osservazioni critiche, M. SBRICCOLI, La storia, il diritto, la prigione. Appunti peruna discussione sull’opera di Michel Foucault, in « La questione criminale », a. III (1977),pp. 407-423. In particolare, p. 420.

(6) FOUCAULT, Sorvegliare e punire, cit., p. 325. Sulla dimensione tipicamente‘individualizzante’ della moderna penalità si veda da ultimo M. PIFFERI, L’individualiz-zazione della pena: difesa sociale e crisi della legalità penale tra Otto e Novecento, Milano,Giuffrè, 2013.

(7) MELOSSI e PAVARINI, Carcere e fabbrica, cit., p. 87 (corsivo nel testo originale).(8) Cfr. FOUCAULT, Sorvegliare e punire, cit., pp. 127-130.(9) RUSCHE e KIRCHHEIMER, Pena e struttura sociale, cit., p. 97.

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scopo con l’inflizione del castigo. Sotto la latitudine disciplinare, vice-versa, il castigo è un tassello di una strategia normalizzante che abbrac-cia estensivamente l’intero conglomerato sociale, rivolgendosi princi-palmente ai ceti più marginali per canalizzarne le energie o approntarnele abilità in modo economicamente produttivo. Gli studi statisticisull’estrazione sociale della popolazione carceraria, sulla ricorsività tra idetenuti di patologie fisiche e mentali e sull’incidenza della recidiva cheanimeranno nel XIX secolo i dibattiti della « scuola positiva » simuovono in questo solco. La questione che il carcere moderno comin-cia a porre agli studiosi e alla coscienza civile — e della quale, forse, nonsi è ancora venuti a capo — è quella della correggibilità o incorreggi-bilità dei criminali. All’interno della quale si sviluppa quella della loroutilizzabilità (10). Questioni estranee alla mentalità punitiva medievalequale essa è tratteggiata dalla ricostruzione di Geltner.

ERNESTO DE CRISTOFARO

Il governo del popolo. Rappresentanza, partecipazione, esclusione alleorigini della democrazia moderna, 1. Dall’antico regime alla Rivo-luzione; 2. Dalla Restaurazione alla guerra franco-prussiana, a curadi G. Ruocco e L. Scuccimarra, Roma, Viella, 2011/2012, pp.XVIII-428; XX-435.

L’interesse per l’idea di popolo e di sovranità popolare sembravaaver incontrato in letteratura scientifica una sorta di impasse, a vantag-gio del concetto di classe e di moltitudine (1), mentre negli ultimi anniè stata oggetto di una rinnovata attenzione, nelle sue molteplici variantisemantiche e polisemiche (2). Proprio a questo ambizioso tema sonodedicati i due volumi in esame, che dipanano la questione dall’Ancien

(10) Sulle ricadute di tale questione nell’universo dei manicomi criminali, siveda F. MIGLIORINO, Il corpo come testo. Storie del diritto, Torino, Bollati Boringhieri,2008, pp. 128-152.

(1) Si veda A. NEGRI, Il potere costituente. Saggio sulle alternative del moderno,Varese, Sugarco, 1992, dove la moltitudine di impronta spinoziana, soggetto del poterecostituente, è contrapposta al popolo, soggetto del potere costituito; ma si veda anche M.HARDT, A. NEGRI, Moltitudine. Guerra e democrazia nel nuovo ordine imperiale, Milano,Rizzoli, 2004.

(2) In particolare si veda P. ROSANVALLON, Le peuple introuvable. Histoire de lareprésentation démocratique en France, Paris, Gallimard, 1998; J. RANCIÈRE, Il disaccordo,Roma, Meltemi, 2007; E. LACLAU, La ragione populista, a cura di D. Tarizzo, Roma-Bari,Laterza, 2008; V. PAZÉ, In nome del popolo. Il problema democratico, Roma-Bari, Laterza,

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régime fino alla guerra franco-prussiana, cui seguiranno altri due tomiche si protrarranno sino ai conflitti mondiali. Affrontare l’esperienzapolitica europea attraverso la lente dell’idea di popolo, rappresenta unopportuno tentativo di ripensare la storia delle idee politiche e costi-tuzionali alla luce di un concetto che tende sempre più ad assumere unnuovo ruolo nel lessico giuridico. I volumi — ai quali hanno collaboratoun gruppo di studiosi, in larga maggioranza giovani e che in buonaparte svolgono o hanno svolto la loro attività di ricerca e insegnamentopresso l’Università di Macerata — raccolgono interventi di alto profiloscientifico, legati tra loro da una coerenza di fondo che vuole metterel’idea di popolo (e di governo del popolo) alla prova della ricercastorica, alla luce del rinnovato interesse che questo concetto ha incon-trato nell’attuale fase politica italiana ed europea (3).

Dalla premessa dei due curatori, Gianni Ruocco e Luca Scucci-marra — il primo studioso del libertinismo europeo e del lessicorivoluzionario francese, il secondo, attento interprete della tradizioneilluministico-kantiana e cultore, tra i più raffinati, della Begriffsge-schichte — si evince già la complessità e difficoltà di affrontare unconcetto, tra i fondanti del pensiero politico e giuridico moderno e piùin generale della modernità, che si dimostra fin da subito ambivalente:da un lato un popolo inteso come entità unitaria, dall’altro come partedella società. Ma le ambivalenze non si fermano a questa prima appros-simazione. La semantica del popolo si articola in un percorso specula-tivo che va dalla dottrina cinque-seicentesca, che oscilla tra demoniz-zazione ed esaltazione della parte inferiore della società di ordini, finoalla svolta rivoluzionaria dove l’elemento costituzionale e costituentedel popolo assumerà una funzione dirompente e di primo piano nellospazio pubblico prima francese poi europeo.

Prima della Rivoluzione: il popolo escluso (4). Proprio la Franciad’Ancien régime rappresenta un laboratorio teorico di grande interesse

2011; Populismo e democrazia radicale. In dialogo con Ernesto Laclau, a cura di M.Baldissari e D. Melegari, Verona, Ombre corte, 2012; A. BADIOU et alii, Qu’est-ce qu’unpeuple?, Paris, La fabrique, 2013 (in particolare il saggio di G. DIDI-HUBERMAN, Rendresensible, pp. 77-114); M. TRONTI, Popolo, in « Democrazia e diritto », n. 3-4, (2010), poiin ID., Per la critica del presente, Roma, Ediesse, 2013, pp. 27-40; numeri monograficidelle riviste « Critique », LXVIII (2012), Populismes; e « Tumultes », n. 40 (2013), Nomsdu peuple.

(3) Cfr. L. SCUCCIMARRA, Il ritorno del popolo, in « Meridiana », 77 (2013), Innome del popolo sovrano.

(4) Così recita il titolo della prima parte del primo volume che contiene iseguenti interventi: G. RUOCCO, Pensare il popolo nella Francia d’Ancien régime; A.CLERICI, La dialettica parte/tutto nelle teorie della sovranità popolare dei monarchoma-ques; S. GREGORI, L’aménagement des peuples. Le origini della Science du Gouverne-ment nel primo Settecento francese; E. BETTI SCHIAVONE, Popolo e popoli in Montesquieu;

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— su cui il libro si dilunga ampiamente — dove si affermò in primoluogo la dialettica tra inclusione ed esclusione che sarebbe continuata,in forme diverse, fin oltre le rivoluzioni borghesi. Il popolo venivaconcepito come realtà distinta rispetto ai nobili, ai ricchi o agli illumi-nati, o, più tecnicamente, inserito all’interno della società divisa perordini: il terzo stato come categoria residuale rispetto al clero e allanobiltà. Le dottrine prevalenti d’Ancien régime descrivevano il popolocome una moltitudine indistinta, soggetta agli impulsi e alla natura, alpunto che frequenti erano i riferimenti alla mandria o al gregge, benrappresentati dall’immagine mitologica più volte evocata negli scrittiseicenteschi dell’Idra dalle molte teste. Proprio questa creatura leggen-daria — raffigurazione speculare rispetto a quella hobbesiana delLeviatano — che rappresenta il popolo nella sua forma più irrazionalee informe, è stata ripresa come metafora di un conflitto tra l’ordinemoderno monistico (e monolitico) e una contro-modernità basata sulconflitto di una moltitudine ribelle e resistente che ha trovato, soprat-tutto nella storiografia anglosassone, una fase di ripensamento delmoderno e delle sue alternative, proprio rispetto al modello culturaleoccidentale (5). Su questo aspetto affiora a più riprese la necessità el’importanza di un esame critico, anche radicale, della tradizione poli-tica e giuridica occidentale, così come la consapevolezza che il crinaletra gli esclusi e gli inclusi, passi non solo all’interno dell’Europa neiconfronti delle classi povere e subalterne, ma anche (e soprattutto) neiterritori coloniali verso i soggetti colonizzati.

Alcuni interventi, seppur con prospettive diverse, affrontano leteorie anti-assolutistiche e ne ridimensionano la portata di anticipazionedella sovranità popolare e del costituzionalismo, mentre altri valorizza-no maggiormente il loro contributo all’affermarsi di un dialettica trapotere costituente e potere costituito ante litteram. Proprio questedottrine rappresentano un momento centrale nella formazione, nonlineare ma ben radicata nella realtà europea delle guerre di religione,della teoria della sovranità popolare. Il concetto di popolo presso imonarcomachi (sia di parte cattolica che calvinista), ha contribuito adanticipare alcune teorie della sovranità popolare, attraverso il legamestretto tra l’accezione giuridica di popolo nella dottrina medievale —

G.M. LABRIOLA, Brevi note su proprietà e rappresentanza nel pensiero fisiocratico; A.MARCHILI, Rousseau e la fondazione della volontà generale: popolo, nazione, opinionepubblica; L. BASSO, Unità e pluralità nel pensiero di Leibniz; C. LAURENTI, Tra popolo eplebe. Il Settecento politico italiano; L. COBBE, Nation, sympathy, opinion. Hume e iprolegomeni per una scienza sociale.

(5) P. LINEBAUGH, M. REDIKER, The Many-Headed Hydra. Sailors, Slaves, Com-moners and the Hidden History of the Revolutionary Atlantic, Boston, 2000, trad. it. (daltitolo fuorviante) I ribelli dell’Atlantico. La storia perduta di un’utopia libertaria, Milano,Feltrinelli, 2004.

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riconducibile a quella di universitas come parte dell’ordinamento giu-ridico — e l’utilizzo e « l’adattazione » che ne avrebbero fatto i monar-comachi per fondare la superiorità del popolo sui re.

Un progressivo cambiamento della percezione del popolo avven-ne prima con i fisiocratici poi, più significativamente, con gli illuministi,tra i quali emerge per importanza Condorcet, il quale si era interrogatopiù volte sul ruolo e la condizione degli strati più bassi della società eche avrebbe portato fino ai limiti più ambiziosi la traduzione costitu-zionale delle sue idee sulla sovranità popolare. Nella sua visione tardoilluministica egli si allontana dalla concezione tradizionale di un popoloresponsabile della sua condizione di indigenza, e ne capovolge i pre-supposti: la povertà e le ristrettezze sociali e morali sono il frutto di unambiente sociale corrotto fondato sull’errore e su cattive leggi checonducono le masse a delinquere. Tuttavia l’illuminista ed enciclope-dista mantenne un certo legame con la tradizione secondo la quale laconoscenza e la verità erano appannaggio solo di una minoranza cheavrebbe avuto il compito di educare la popolazione.

La Rivoluzione e la sua eredità: il popolo in lotta (6). Proprio comeun’educazione costituzionale — successivamente anche alla democraziae alle virtù repubblicane — viene considerato nel libro il grandelaboratorio della rivoluzione francese, di cui Sieyès incarnò, per lo menonella sua fase iniziale, il simbolo del passaggio da una società di ordinie di privilegi a una basata sull’eguaglianza di fronte alla legge e sulleregole del libero scambio. « Il contratto sociale dei Francesi » di cuiparlava Daunou nel 1789 (7), legava Rousseau a Sieyès lungo unpercorso che procedeva dalla critica illuministica nei confronti dellamonarchia assoluta fino alla teoria del potere costituente della nazione,forma moderna e borghese del popolo, e avrebbe trovato nella Dichia-razione dei diritti e nella Costituzione la sua espressione più compiuta.

Il dibattito gius-pubblicistico francese dal 1789 infatti fu caratte-rizzato da una dialettica costante tra sistema rappresentativo e demo-crazia diretta con una predominante attenzione alla questione dell’iden-

(6) Titolo della seconda parte del primo volume, dove appaiono i seguenti saggi:L. SCUCCIMARRA, Genealogie della nazione. Sieyès e le ambivalenze del vocabolariorivoluzionario; P. PERSANO, Educare alla verità. Condorcet e la politica del popolo; P.PERENZIN, Dai « mœurs » alla « morale ». Il governo del popolo in Robespierre; D. DI

BARTOLOMEO, Abuso delle parole (e della storia) nella Rivoluzione francese: il popolodell’anno III; M. VALVIDARES, La “primavera dei popoli”? Le Giunte Provinciali alle originidella guerra di indipendenza spagnola; R. CAR, Prussia 1806-1814: il popolo in armi trautopia e Realpolitik.

(7) Fondamentale il saggio di B. BACZKO (che si ispira al titolo di una brochuredi Pierre Claude François Daunou Le contrat social des Français en 1789), Le contratsocial des Français: Sieyès et Rousseau, in ID., Job, mon ami. Promesses du bonheur etfatalité du mal, Paris, Gallimard, 1997, pp. 299-333.

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tità tra popolo e rappresentanti e dell’unanimismo che ne consegui-va (8). Dalla lettura di alcuni interventi — tra i più interessanti per chiscrive — dei volumi in esame, è emerso come, nelle varie fasi dellarivoluzione, dal biennio monarchico al « momento » giacobino, fino allafase termidoriana e napoleonica, il dibattito politico-istituzionale fran-cese fosse riconducibile al ruolo e alla funzione del popolo sia rispettoalle origini del regno di Francia (dove il repertorio degli exempla classiciebbe una funzione centrale nella costruzione di un nuovo soggettopolitico), sia nei confronti del nuovo ordinamento costituzionale natosulle spoglie dell’Ancien régime.

Il « discorso » giacobino, che segnò l’inizio di quel costituziona-lismo democratico tracciato dal testo del 1793 e che vedeva nel popolol’unico attore che avrebbe dovuto sia legittimare che esercitare lasovranità, riceve ampia trattazione nei testi in esame. Il percorso delgoverno del popolo di Robespierre fu ostacolato dalle vicende e circo-stanze rivoluzionarie che condussero al decreto del 10 ottobre 1793 —19 vendemmiaio anno II — che sospese la costituzione, istituì il governorivoluzionario (9) e spianò la strada al periodo del Terrore (10). Unascelta che trova la sua legittimazione, secondo l’interpretazione di CarlSchmitt — il quale inseriva questa analisi all’interno della riflessionesulla distinzione tra la dittatura commissaria degli antichi e quellasovrana dei moderni — nel ricorso extra costituzionale (ed extra giuri-dico) al potere costituente di cui la Convenzione nazionale era lamanifestazione (11). La sospensione della costituzione del 1793 rappre-senta chiaramente la commistione tra il campo del politico e quello delgiuridico (12) rientrando pienamente, sempre seguendo il ragionamentoschmittiano, nella logica dell’eccezione quando la decisione si separadalla norma.

(8) Sul punto si veda L. JAUME, Le discours jacobin et la démocratie, Paris,Fayard, 1989.

(9) « Le gouvernement de la France est révolutionnaire jusqu’à la paix »,Archives parlementaires, 76, pp. 311-312; sul punto, nella prospettiva di questo lavoro,si veda O. JOUANJAN, La suspension de la constitution du 1793, in « Droits », (1993), n. 17,pp. 125-138.

(10) Si veda, nella vastissima letteratura, un’approfondita e problematica operacollettiva: Les politiques de la Terreur (1793-1794), sous la direction de M. Biard, Rennes,Presses Universitaires de Rennes, 2008.

(11) C. SCHMITT, La dittatura. Dalle origini dell’idea moderna di sovranità allalotta di classe proletaria, Roma-Bari, Laterza, 1975.

(12) Secondo la concettualizzazione di P. BOURDIEU, La force du droit. Élémentspour une sociologie du champ juridique, in « Actes de la recherche en sciences sociales »,64 (1986), p. 15 e ss.

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Il governo del popolo: una difficile eredità (13). Il laboratoriocostituzionale rivoluzionario aveva dimostrato come la partecipazionepopolare alle decisioni pubbliche andasse oltre le elaborazioni giuridi-che e come essa si fosse espressa attraverso una dialettica tra istituzionie popolo, o meglio tra organi legislativi e richieste (a volte violente) delmovimento sanculotto delle sezioni parigine, che aveva spinto la rivo-luzione borghese dei diritti dell’uomo verso l’accettazione delle istanzesociali e democratiche più avanzate (14).

Ma nel periodo direttoriale il dibattito sul nesso tra sovranitàpopolare e democrazia, centrale nel « discorso giacobino », mutò pro-gressivamente di prospettiva, fino a relegare il popolo in una sorta ditrompe l’œil da rappresentare in Assemblea ma tenuto lontano dalprocesso decisionale. La costituzione del 1795 fu infatti caratterizzatadal ritorno al sistema censitario, a vantaggio esclusivamente della classeborghese, e dal rifiuto della democrazia diretta, del diritto di resistenzae della partecipazione del popolo al processo legislativo, elementi cheavevano contraddistinto il costituzionalismo democratico dell’anno I.

Con il 1799 e il colpo di stato di brumaio il rapporto tra popoloe sovranità si sbilanciò verso l’idea, sostenuta da Sieyès in un revirementrispetto alle sue posizioni del 1789, di una (presunta) legittimità pro-veniente dal basso coniugata con una (reale) autorità imposta dall’alto,nuova retorica dominante nella nascente epoca napoleonica (15). Lalotta alle fazioni e agli interessi di parte in nome dell’unità della nazionee della salvezza della repubblica, furono tra i principali elementicaratterizzanti l’ideologia del colpo di stato di Napoleone Bonaparte, ilquale diede vita a una nuova forma di legittimazione politica —alternativa a quella del sistema rappresentativo — basata sul « consen-so », ottenuto in maniera plebiscitaria, del popolo e dell’esercito (16).

(13) Titolo della prima parte del secondo volume, con i seguenti contributi: G.RUOCCO, Neutralizzare il popolo: Rousseau e la Rivoluzione nella critica liberale; S. GRE-GORI, Dal popolo agli industriali: Saint-Simon e l’eclissi della sovranità; A. CLERICI, Control’uguaglianza, contro il privilegio. Il giovane Guizot e i suoi critici (1820-1821); S.RODESCHINI, Il popolo come opera. Per una definizione hegeliana del concetto di Volk; L.COBBE, Il carattere di un popolo. John Stuart Mill e le semantiche del collettivo; N. MAT-TUCCI, Il punto di vista nazionale: razza, schiavitù e colonialismo negli scritti di Tocqueville.

(14) Secondo la classica interpretazione di A. SOBOUL, Les sans-culottes parisiensen l’an II. Mouvement populaire et gouvernement révolutionnaire (2 juin 1793-9 thermi-dor an II), Paris, Clavreuil, 1958.

(15) Cfr. B. BACZKO, Un Washington manqué: Napoléon Bonaparte, in ID.,Politiques de la Révolution française, Paris, Gallimard, 2008, pp. 535-693.

(16) L. SCUCCIMARRA, « Combattere le fazioni », « Nazionalizzare la Repubblica ».Retoriche della totalità nel discorso di Brumaio, in « Nuova Rivista Storica », XCVI(2012), pp. 817-846.

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Inaugurato dunque dal comandante dell’armée d’Italie il bona-partismo, che sarebbe entrato pienamente nel linguaggio politico solocon la Restaurazione, prendeva forma nella misura di un « compromes-so centrista » (17), basato su principi semplici come l’ordine, l’autoritàe la sovranità popolare, privata quest’ultima della mediazione parla-mentare (e di quella dei club), in apparente continuità con il momentogiacobino ma con uno squilibrio verso il governo e l’amministrazio-ne (18).

Quello tra bonapartismo e giacobinismo, entrambi forme impo-litiche di governo politico (19), si è dimostrato un rapporto in alcuni casisimmetrico, dove il primo condivideva con il secondo il continuoriferimento al popolo ma se ne discostava per prospettive e metodo. « Ilgioco di prestigio del bonapartismo », secondo una sintomatica espres-sione di Scuccimarra, « sarà appunto quello di costruire un sistemaverticistico e autoritario, senza mai rinunciare, nemmeno per un istante,alla pretesa di esprimere una piena rappresentanza della comunitànazionale » (20).

Alcuni interventi del volume — che sono risultati di particolareoriginalità — si concentrano inoltre su come la Rivoluzione francese eil modello napoleonico abbiano rappresentato una pesante eredità nelcorso dell’Ottocento in buona parte dell’Europa, quando sia la culturaliberale e borghese che quella democratico-popolare si confrontaronocon il pesante lascito. Con la Restaurazione, caratterizzata da uncostituzionalismo duale basato sul principio monarchico e rappresen-tativo, il problema dell’appello al popolo e della sospensione dell’ordi-namento costituzionale mutò di prospettiva: l’art. 14 della Charte del1814, da questo punto di vista, è risultato paradigmatico (21). La lotta aiprivilegi e per l’eguaglianza, che aveva rappresentato un percorsocomune per i rivoluzionari, si disgiunse negli uomini della Restaurazio-ne in critica del sistema ‘feudale’ dei privilegi e difesa della nuovastruttura borghese ostile al suffragio universale, politica riconducibilealla figura di François Guizot.

(17) Così F. BLUCHE, L’adhésion plébiscitaire, in Le prince, le peuple et le droit.Autour des plébiscites de 1851 et 1851, sous la direction de F. Bluche, Paris, Puf, 2000,p. 13.

(18) Ivi, pp. 13-14.(19) Suggestioni in tal senso in G.M. BRAVO, Il fallimento della politica. Marx e

gli altri. A proposito di Luigi Napoleone, in Bonapartismo, cesarismo e crisi della società.Luigi Napoleone e il colpo di stato del 1851, a cura di M. Ceretta, Firenze, Olschki, 2003,pp. 3-22.

(20) L. SCUCCIMARRA, « Combattere le fazioni », cit., p. 841.(21) Cfr. M. FIORAVANTI, Le potestà normative del governo. Dalla Francia d’An-

cien régime all’Italia liberale, Milano, Giuffrè, 2009, p. 73 e ss.

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Ma lo spartiacque del « lungo » Ottocento fu senz’altro il 1848,indicato opportunamente nel secondo volume come momento di cesurarispetto all’idea di popolo, nazione e classe (22). Solo con la rivoluzionedel febbraio in Francia il rapporto tra popolo e democrazia sarebbetornato centrale, in quanto la battaglia per il suffragio universale nerappresentò il momento caratterizzante, quel sacre du citoyen che sipresentava in continuità con la lotta per l’eguaglianza e l’emancipazioneinaugurata con il 1789. In seguito alle vicende rivoluzionarie cheportarono alla fine della monarchia orleanista e alla nascita dellaSeconda repubblica basata su una costituzione democratica, la nuovaclasse dirigente si dimostrò presto incapace di gestire la straordinariaspinta proveniente dal suffragio universale (maschile), al punto che siarroccò in una difesa dei propri privilegi.

Fu proprio Luigi Napoleone, eletto presidente della Repubblica il10 dicembre 1848, ad autorappresentarsi come interprete degli interessidel popolo in opposizione a quelli dei rappresentanti, innescando unconflitto che si sarebbe risolto con il colpo di stato di quest’ultimo del2 dicembre 1851. Con il colpo di forza, una seconda edizione carica-turale del Diciotto brumaio, seguendo la terminologia marxiana, LuigiNapoleone si propose come il difensore proprio del suffragio universaleviolato dai deputati, presentandosi come il sostenitore di un’idea dipopolo organica e, soprattutto, quale critico della rappresentanza par-lamentare espressione degli interessi di parte. Nell’Appello al popolo,una sorta di manifesto politico del sistema plebiscitario, dello stessogiorno, Luigi Napoleone proclamò che l’Assemblea, difendendo i par-ticolarismi, stava attentando al potere che, invece, egli traeva « diretta-mente dal popolo », e che quindi l’aveva sciolta per restituire al« popolo intero » la facoltà di giudicare tra « loro » (i rappresentanti) ese stesso (23).

Il risultato delle consultazione del 20-21 dicembre 1851, « arche-

(22) Popolo, nazione, classe: la cesura del 1848, Titolo della seconda parte delsecondo volume, con i seguenti saggi: L. SCUCCIMARRA, I paradossi della sovranitàpopolare. La crisi del 1848 in Francia e la questione del suffragio universale; A. LANZA,Umanità androgina e repubblica sessuata. Valorizzazione ed esclusione della donna nelsocialismo francese intorno al 1848; V. GIOIA, Progresso tecnico, crescita culturale etrasformazioni economiche. Proudhon, il “senso comune” e le vie del progresso; C. DE BONI,Auguste Comte: la politica positiva e il linguaggio “popolare” della religione dell’Umanità;F. TOMASELLO, Dal popolo al proletariato. Marx e la costruzione del soggetto rivoluzionario;M. RICCIARDI, La società di tutto il popolo. Linee storiche sui concetti politici del socialismotedesco dopo il 1848.

(23) Proclamation du Président de la République, 2 décembre 1851, in Discourset messages de Louis-Napoléon Bonaparte, Paris, Plon, 1853, p. 191 e ss.

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tipo del plebiscito moderno » (24), contribuì inoltre a inasprire ilconflitto anche all’interno del movimento democratico e rivoluzionario.Il problema del suffragio e della « parola operaia » aveva visto aprirsitra i rivoluzionari del 1848 un divario che avrebbe continuato a dilatarsifino alla Comune e oltre. Ritroviamo in questo scontro — non solo diidee — le aporie e i limiti sia del pensiero e dell’azione democratico-rappresentativa, che vedeva negli spazi lasciati dalla dittatura un mo-mento di esercizio delle libertà borghesi, sia del progetto radicale eantagonista francese ed europeo, scettico nei confronti della capacitàdel diritto di mediare i conflitti.

Il governo del popolo e le metamorfosi della rappresentanza (25). Irepubblicani rimasti in Francia pensavano di poter utilizzare le poten-zialità positive del suffragio universale a loro favore, mentre i piùradicali, emigrati all’estero dopo le giornate di giugno, rifiutavano lastrategia elettorale a favore di una scelta insurrezionale tipica dellatradizione giacobina. Dopo il massacro di operai e socialisti da partedella guardia nazionale repubblicana, in una macabra epifania cheavrebbe avuto il suo più drammatico compimento con la semainesanglante del maggio 1871, paradigmatiche furono le parole pronun-ciate da un giovane studente di giurisprudenza che militò dalla parte delpopolo di Parigi sulle barricate: « le suffrage universel, avec un pareilrégime, n’est pas purement une question de droit, mais aussi unequestion de force » (26). Il mito del popolo in armi avrebbe continuatoa caratterizzare il movimento democratico europeo, senza tuttaviarisolvere la questione del suo rapporto con le istituzioni rappresentati-ve. Fu proprio il terrore suscitato dalla Comune presso i pensatori piùconservatori e reazionari — come Hippolyte Taine e Gustave Le Bon— a riportare in auge l’immagine, presente come si è visto nella retoricad’Ancien régime, del popolo composto da folle cieche e ignoranti, moltolontana tuttavia dalla nuova realtà del movimento operario.

Nei due volumi, caratterizzati da un approccio multidisciplinare— che procede dalla storia del pensiero politico e delle istituzioni finoal diritto pubblico e alla filosofia del diritto — che hanno messo al

(24) F. BLUCHE, L’adhésion plébiscitaire, cit., p. 4.(25) Titolo della terza parte del secondo volume: P. PERSANO, Razionalizzare la

democrazia, educare il popolo nell’Ottocento francese; R. CAR, La concezione dello “Statopopolare (Volksstaat)” nei giuristi tedeschi del tardo Ottocento; P. COLOMBO, V. VILLA,Governare il popolo, legittimare il re: la costruzione dell’identità nazionale e dell’immaginepubblica della monarchia nell’Italia post-unitaria; C. BON, More perfect Union. Problemidi rappresentanza politica e revisione costituzionale negli Stati Uniti dell’Ottocento; B.BARBISAN, Countermajoritarian difficulty e principio di rappresentanza; M. SURDI, Il popolodecostruito.

(26) F. PARDIGON, Épisodes des journées de juin 1848 (1852), Présentation d’A.Héricord, Paris, La Fabrique, 2008, pp. 124-125.

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centro della riflessione l’analisi dell’evoluzione del concetto di popoloda un punto di vista storico e politico, minore attenzione viene dedicataagli aspetti che tradizionalmente rientrano nelle competenze della storiadel diritto. Tuttavia i molteplici interventi possono essere letti comeespressione di un modo diverso di studiare il « diritto nella storia » eforniscono allo storico del diritto — in particolare del diritto pubblico— strumenti diversi da quelli tradizionalmente utilizzati dalla discipli-na, ma imprescindibili per una ricerca storico-giuridica che sappiacolloquiare con realtà ad essa contigue.

MARCO FIORAVANTI

ÉDOUARD LAMBERT, Le droit civil et la législation ouvrière, con prefazionedi Nader HAKIM, Du chaudron magique à la science juridique:Édouard Lambert ou le désir politique du droit, Paris, Dalloz,2013, pp. 1-114.

« Il n’y a de neutralité nulle part, il faut avoir le courage de lereconnaître » (1): con questa affermazione, dal sapore epigrammatico,un grande protagonista della Ecole scientifique, riassume la ritrovataconsapevolezza della politicità della scienza giuridica, esito estremo,nella sua apparente ovvietà, del travaglio scientifico di una dottrina alleprese con il « temps des trublions » (2). Il percorso argomentativo checonduce a tale approdo — significativo nel contesto storico in cui haluogo, ma di per sé assai poco rivoluzionario — origina dalla criticaall’Exégèse e dal rifiuto del « sommeil dogmatique » che essa induce. Loscenario di riferimento è quello, alquanto inquieto, della Belle Epoque:« années électriques » (3), anni colmi di fascino e di inquietudine,attraversati da una tensione crescente, che investe ogni ambito della vitae della società; una tensione oltre la quale gli spiriti più sensibili colgonoi segni della catastrofe che incombe. È una mera coincidenza, non priva

(1) Cfr. R. SALEILLES, Les méthodes d’enseignement du droit et l’éducationintellectuelle de la jeunesse, in « Revue internationale de l’enseignement », XLIV (1902),2, p. 319.

(2) Secondo la definizione di A.-J. ARNAUD, Les juristes face à la société du XIXsiècle à nos jours, Paris, Puf, 1975, p. 75 e ss. Sul renouveau di fine Ottocento, in relazionealla Francia, una sintesi efficace si trova in J.-L. HALPERIN, Histoire du droit privé françaisdepuis 1804, Paris, Puf, 1996, p. 171 e ss. Per l’Italia, il testo di riferimento è P. GROSSI,Scienza giuridica italiana. Un profilo storico (1860-1950), Milano, Giuffrè, 2000.

(3) Dal titolo del saggio di C. PROCHASSON, Les années électriques (1880-1910),Paris, La Découverte, 1991.

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tuttavia di un indubbio effetto suggestivo, il fatto che l’anno nel qualel’autore citato prende commiato dal mondo coincida con il naufragio diun transatlantico pensato come l’estrema rappresentazione oleograficadello status quo politico-sociale del XIX secolo, preambolo, a sua volta,di una tragedia di proporzioni colossali, che pone fine al torpore eall’immobilismo autoreferenziale della Montagna Incantata.

Autoreferenzialità, nel mondo del diritto, in quegli anni, significaresa o accettazione convinta della nevrosi ossessivo-compulsiva cheassume le forme della cantilena esegetica. In effetti, il giurista formatosialla scuola di Demolombe si scopre inerme di fronte alla crisi. Lo« chaudron magique » (4) elaborato dal logicismo implacabile ed este-nuato degli esegeti non offre risposte sufficienti, rende impossibile larazionalizzazione del conflitto, non consente di esprimere adeguata-mente, in termini tecnico-giuridici, uno snodo cruciale della storiaeuropea, caratterizzato dal passaggio dal liberalismo politico post-rivoluzionario a una modello istituzionale apertamente democratico-sociale. Come se non bastasse, è un pullulare di stimoli culturalidisparati, inevitabilmente contraddittori: positivismo scientifico, socio-logismo, evoluzionismo, darwinismo, spiritualismo, leplaysismo; pernon parlare della crisi modernista, della svolta sociale della Chiesa diRoma, dei fermenti neocorporativi, della riscoperta della institution edella centralità del fenomeno associativo.

Dire che il giurista, che non è mai un campione di teoresi, riescaa dominare il vortice complesso di suggestioni e impulsi nel quale èimmerso, sarebbe una ostentazione indebita di ottimismo. I giuristi piùsensibili e attrezzati culturalmente si agitano, sono « inquiets » (5),l’inquietudine è l’elemento identitario che li contraddistingue: comel’agronomo kafkiano si mettono alla ricerca affannosa di qualcosa; e seil primo ha il presentimento del divino quasi per caso, dal profumoinebriante che avvolge una slitta abbandonata in mezzo alla neve, igiuristi della Belle Epoque intravedono nel paradigma della sciencesociale, l’approdo salvifico del loro viaggio: categoria indefinita quantopoche altre, nella quale però è riassunto un universo di crisi, diaspirazioni, di tentate ibridazioni, di sogni di palingenesi metodologi-che.

L’appello all’abbandono di ogni pretesa di neutralità matura intale contesto ed è il risultato della inevitabile resa dei conti con ilparadigma esegetico, che non tarda a rivelarsi totalmente inservibile.

(4) Metafora assai efficace scelta dal prefatore della ristampa oggetto dellapresente recensione: cfr. N. HAKIM, Du chaudron magique à la science juridique: ÉdouardLambert ou le désir politique du droit, Paris, Dalloz, 2013, pp. 1-33.

(5) Cfr. M.-C. BELLEAU, Les juristes inquiets: classicisme juridique et critique dudroit au début du XX siècle, in « Les cahiers de droit », XL (septembre 1999), 3, pp.507-544.

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Non è tanto la critica interna di tale paradigma (legalismo ottuso;ipostatizzazione del Codice; mancanza di elasticità; esasperato logici-smo) a dimostrarsi decisiva. È semmai la critica esterna, ovvero larelativizzazione dell’Exégèse, il fatto cioè di considerarla un prodottostoricamente determinato del pensiero giuridico, a far apparire ridicoloogni approccio apollineo al fenomeno giuridico. Vengono alla luce lemotivazioni profonde poste alla base della pretesa di considerare ildiritto una « maison rassurante et neutre...où l’on discute sur destextes » (6): non tanto l’effetto dirompente provocato dall’evento-Codice sugli schemi consolidati del pensiero giuridico, quanto semmaila necessità di soddisfare le aspettative della classe sociale divenutaegemone. La sécheresse del metodo esegetico non è priva di un suoretroterra politico-filosofico, il cui fine è la tutela dell’ordine borghese,uscito vincente dalla Rivoluzione, attraverso lo sviluppo di un tessutogiuridico astratto, apolitico, indifferente ai valori, costruito attraversosemplici procedimenti di logica formale. Appare evidente, in altreparole, il contenuto di politicità insito nel legalismo, « fiction désormaispercée à jour », ed emerge, più in generale, il significato politico di ogniopzione metodologica.

La ritrovata politicità del pensiero giuridico, la « crise politique »di tale pensiero (7), è all’origine di un travaglio dottrinale il cui esito èrappresentato da un mutamento radicale dell’identità del giurista e delsuo munus, mutamento che poi non è altro che il recupero di una anticanobiltà e di una dignità perduta, nel momento in cui il juriste torna afarsi jurisconsulte. La scienza giuridica, scoprendosi science sociale, vaincontro a una rivoluzione epistemologica che ha come protagonista iljurisconsulte ritrovato: la « sorcellerie juridique » cede il passo a unmetodo nuovo, sociologicamente orientato, basato sulla osservazione,sulla sperimentazione, inserito nella storia e nella concretezza deirapporti sociali, fondato jheringhianamente sulla categoria del conflitto:l’attività del jurisconsulte, conseguentemente, non si risolve più in unaanalisi di carattere logico-deduttivo, ma assume la natura di uno studiotecnico della realtà sociale, compiuto utilizzando le categorie dellarazionalità giuridica, al fine essenziale di assicurare l’evoluzione orga-nica del sistema, ovvero un rapporto non disfunzionale tra l’ordinamen-to giuridico nel suo insieme e la dimensione politica e socio-economica.Se questo è il punto di arrivo che accomuna, con qualche diversità disfumatura, la riflessione dei giuristi « inquiets », il discrimine essenzialeè rappresentato dalla scelta del punto di non ritorno, dalla decisione diquale sia il limite oltre il quale non è lecito spingere la rivoluzione

(6) Les méthodes d’enseignement du droit, cit., p. 314.(7) Si veda sul tema Les juristes face au politique. Le droit, la gauche, la doctrine

sous la III République, a cura di C.-M. Herrera, Paris, Kime, 2003, in particolare il saggiodi J. LE GOFF, Juristes de gauche et droit social dans les années 1880-1920, cit., pp. 13-33.

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epistemologica indotta dalla crisi politica del pensiero giuridico, esoprattutto dalla volontà o meno di addentrarsi nella terra incognita diuna metodologia totalmente inedita.

Le proposte di riforma elaborate dalla stragrande maggioranzadei giuristi appartenenti all’Ecole scientifique si mantengono ben all’in-terno del ventre caldo e rassicurante del solidarismo giuridico, di cuicostituiscono un tentativo di traduzione nel linguaggio del diritto. Lasolidarité, portata alla ribalta dal libriccino di straordinario successo diLéon Bourgeois (8), è l’idea-forza di un dottrina il cui obiettivo è ladefinizione di un compromesso plausibile tra individualismo e colletti-vismo: la dottrina solidarista, per tale ragione, si presenta come lasoluzione ideale, in grado di favorire una « transizione graduale eindolore dallo Stato-gendarme allo Stato-provvidenza » (9), ovverocome la formula magica grazie alla quale sembra non impossibileentrare in modo relativamente indolore nella nuova era della democra-zia sociale, ritenuta da molti l’inveramento definitivo delle promessedell’’89.

Un rinnovamento metodologico che affondi le proprie radiciculturali nell’humus politico del solidarismo non può che assumere unanatura compromissoria: siamo in presenza di una ‘terapia dolce’, di unariflessione scientifica che si propone di rinnovare la scienza giuridicadall’interno, a partire cioè da una opzione giuridico-centrica, lontanis-sima dall’idea di un diritto collettivo fondato sui rapporti di forza, comepure dalle velleità iconoclaste dei più coerenti rappresentanti del giu-sliberismo. E precisamente qui sta il punto: il solidarismo crede nellapossibilità di una riforma della scienza giuridica; secondo i solidaristi lametodologia classica non è totalmente inservibile, è perfettibile, puòessere ripensata e resa funzionale all’obiettivo finale, costituito dallalettura e dall’inquadramento, attraverso le categorie della razionalitàgiuridica, delle emergenti istanze politico-sociali; gli idoli antichi, la« sorcellerie juridique » che ne è derivata, non vengono affatto rinne-gati: subiscono soltanto un significativo processo di desacralizzazione.

L’orizzonte culturale dal quale traggono ispirazione i jurisconsul-tes è caratterizzato dalla presenza di (almeno) due personaggi fonda-mentali, che indicano il percorso e fissano l’orientamento: Durkheim,con il suo paradigma sociologico, e lo Jhering della metanoia evoluzio-

(8) La prima edizione del volume Solidarité, il ‘manifesto’ politico-sociale diBourgeois, risale al 1896.

(9) Cfr. S. MANNONI, Une et indivisible. Storia dell’accentramento amministrativoin Francia, II, Dalla contestazione al consolidamento, Milano, Giuffrè, 1996, p. 193 e ss.Il consenso eterogeneo suscitato dal solidarismo deriva dal suo carattere compromisso-rio, dal fatto di presentarsi come una dottrina che predica l’apertura al sociale senza perquesto postulare l’abbandono del paradigma liberal-borghese consacrato dal Codice. Siveda, a tal proposito, P. GROSSI, L’Europa del diritto, Roma-Bari, Laterza, 2007, p. 190.

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nista. Da una parte (semplificando notevolmente), la lezione di Borde-aux (10): la scienza giuridica come mero capitolo della sociologia; il« fait social », considerato alla stregua di una « chose » come oggettoesclusivo della sociologia; il diritto, fatto storico di origine sociale, come« fait social » per eccellenza; il diritto come « chose », come dato daanalizzare con metodo rigorosamente positivo, tramite l’osservazione ela sperimentazione. Dall’altra, lo Jhering del Kampf ums Recht e delloZweck im Recht: l’essenza del diritto colta non già nella perfezionelogica delle sue costruzioni, ma nella capacità di modellare schemi econcetti a seconda delle esigenze pratiche, sul presupposto che lotta,conflitto, scelta, interesse, siano le nozioni centrali del fenomeno giuri-dico. Infine, la critica sarcastica allo storicismo giuridico tedesco,« infelice prodotto da salottino di eruditi », prodotto di un conserva-torismo sterile, che nega il diritto del divenire, ovvero nega al presenteciò che è costretto a riconoscere al passato.

È proprio la critica jheringhiana all’impostazione quietistica dellostoricismo, alla sua avversione per la dimensione volontaristica, impli-cita nel rifiuto della legislazione, a rivelarsi illuminante. Jhering attaccail nucleo centrale del Beruf, rappresentato dal parallelo tra Recht eSprache, osservando come la genesi del diritto è retta dalle categoriedella lotta, del tentativo, dello sforzo faticoso, e differisce profonda-mente dalla libertà creativa e dallo spontaneismo che caratterizzano lalingua come altri ambiti della conoscenza. Mentre lo sviluppo dellalingua o dell’arte avvengono senza alcuna violenta opposizione, losviluppo del diritto è dominato dal conflitto, dal confronto spessoviolento tra interessi diversi, ed in esso assumono perciò un’importanzacentrale le categorie dell’agire e del volere. Da tali considerazioni, èfacile ricavare la conclusione che il diritto non è altro che il prodotto diuna « action réfléchie devant être consciente d’elle-même, c’est-à-dired’une action politique » (Hakim, p. 15), e quindi farsi assertori dellaintrinseca politicità del fenomeno giuridico.

Giunti a questo punto, i jurisconsultes si trovano posti di fronte aun bivio: l’alternativa tra la riforma, più o meno prudente, di unascienza e, prima ancora, di una mentalità, oppure il cambiamentoradicale, la rottura definitiva, senza possibilità di ritorno. La primastrada era suggerita, forse, dalla stessa lezione jheringhiana, nella misurain cui le critiche pungenti dell’ex araldo del concettualismo non sispingevano sino al punto di abbattere le colonne portanti dell’edificiopandettistico, ma tenevano ferma la distinzione tra Rechtsverhältnis eRechtsinstitut, cioè tra il piano del diritto come complesso dei rapportireali tra gli uomini e il piano della scienza giuridica, come complesso

(10) Si tratta della celebre lezione inaugurale del corso di « science sociale »,tenuta a Bordeaux nel 1888. Cfr. L. MUCCHIELLI, La découverte du social: naissance de lasociologie en France, 1870-1914, Paris, La Découverte, 1998.

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delle costruzioni concettuali che i giuristi elaborano nel tentativo ditradurre in formulazioni linguistiche quei rapporti, e quindi salvavanoi Rechtsbegriffe, riconoscendo loro una qualche funzione, sia puremeramente sussidiaria. Questa è la strada imboccata, tra gli altri, daFrançois Gény, da Raymond Saleilles, da Maurice Hauriou, da MarcelPlaniol, e da molti altri artefici delle « cathédrales doctrinales » (Hakim,p. 6) nella nuova temperie culturale di fine Ottocento.

Edouard Lambert si avvia invece, solo o quasi, lungo la strada piùdifficile, la strada della rottura radicale. Unendo all’evoluzionismo diJhering l’empirismo di Pollock, oltre a personali mai celate simpatiesocialiste, Lambert si convince del carattere non riformabile e nonperfettibile della metodologia giuridica tradizionale (11), reclama l’uscitada una « neutralité illusoire et hypocrite pour entrer de plain-pied et deplein droit dans le jeu social » (Hakim, p. 23), e spinge la rivendicazionedella politicità della scienza giuridica sino al punto di non ritorno:l’abbandono della dogmatica classica a favore dell’adozione di una« jurisprudence sociologique », di una scienza del diritto predittiva, chesostituisce gli « instruments de divination » con gli « instruments d’ob-servation », concentrando la sua analisi sulla giurisprudenza, conside-rata la migliore incarnazione possibile della concezione storico-sociologica del diritto.

La pars destruens rappresenta sicuramente il capitolo più interes-sante del lungo articolo di Lambert. Se non altro per la verve che lacontraddistingue, per la passione polemica, per l’ironia debordante chela pervade, assai lontana dallo stile asciutto, dal linguaggio sempre sor-vegliato, dalla lingua di legno, degli esponenti meno eterodossi dell’Ecolescientifique. Il nodo cruciale è sempre il solito, presente più o meno espli-citamente nelle riflessioni di tutti i giuristi « inquiets » del periodo: de-finire le premesse metodologiche indispensabili per avviare la costruzionedi una impalcatura giuridica capace di reggere la fragile e disarticolatastruttura politica della democrazia sociale: si tratta di una appello a una« désacralisation », a una nuova « laïcisation de la science du droit com-patible avec la démocratisation républicaine » (Hakim, p. 26).

Il metodo esegetico, chiamato « interprétation par les principes »è attaccato frontalmente, ma la denuncia del legalismo non si esauriscenella sottolineatura del legame tra l’idolatria della legge e la modellisticarousseauviana del contratto sociale, e quindi nella denuncia del rappor-to pernicioso che unisce il legalismo e il volontarismo con il dogma dellaorigine rigorosamente individuale dei diritti; Lambert smaschera ilfondamento esoterico-religioso del logicismo alla base dell’Exégèseevidenziando come tale metodo tragga la propria ragion d’essere e la

(11) È una crisi che ha luogo nel periodo compreso tra il 1900 e il 1904, anni neiquali Lambert « cesse de [...] croire en la perfectibilité d’une méthode classique qui luisemble réfractaire à la dimension politique », ivi, p. 14.

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propria autorevolezza dalle pratiche del diritto pontificale, dalla inter-pretatio iuris romana, allorché quest’ultima, di fronte a divinità divenuteormai irrimediabilmente indifferenti alle vicissitudini umane, ha finitoper smarrire l’originaria dimensione soprannaturale, sostituendo « com-me garante de ses décisions, à la divinité, devenue muette, une antiqueloi nationale douée, de par son irréalité même, de l’aptitude de lafécondité indéfinie » (Lambert, p. 22). Di fronte all’improvviso silenziodei numi, sino ad allora appassionati e facondi di cose giuridiche, larealtà, priva del travestimento religioso, rischiava di svelarsi in tutta lasua volgare prosaicità: l’interpretazione dei sapienti non aveva unaorigine sacra, non sgorgava da un’entità misteriosa di natura oracolare,ma si fondava soltanto sulla educazione tecnica, sulla ragione, sul sensodi equità dell’interprete, con il risultato che la interpretatio iuris cessavadi essere l’interpretazione della volontà giuridica degli dei, riducendosialla stregua della interpretazione di un « vieux coutumier transformépar la foie populaire en œuvre législative » (Lambert, p. 22).

Tale esito, ovviamente, si rafforza e si consolida in epoca moder-na, in special modo con l’avvento delle prime codificazioni. Il Codiceconsente ai pontefici moderni di ottenere un duplice risultato: elevareagli occhi dei non iniziati la dignità del proprio sapere, economizzandoal massimo gli sforzi. Tutto ciò, nella misura in cui l’esistenza di unprocedimento formale di produzione del diritto e di un sistema di fontigerarchicamente organizzato conferma e fa apparire persino ovvial’asserita natura meramente interpretativa dell’attività del giurista, ren-dendo per questo assai agevole l’espulsione al di fuori del circoloermeneutico delle categoria della « découverte » e dell’« invention ».

Si tratta di un errore capitale, che Lambert denuncia con paroleche vale la pena di riportare, se non altro per rendere omaggio allo stilepétillant del grande giurista lionese: « La vérité est que [le prudent] estobligé de faire acte d’initiative et de découverte, pour donner la réponsequ’on lui réclame. Pour se dissimuler l’existence de ces réalités gênanteset conserver même alors tous les avantages de la qualité d’interprète, lejuriste moderne, à qui ses prédécesseurs n’ont pas légué la connaissancedes secrets nécessaires pour interroger les éléments, évoquer les espritsou contraindre les dieux à parler, s’est vu dans la nécessité de substituerà ces répondants, dont le crédit est usé, des idoles nouvelles plusaffinées et moins accessibles » (Lambert, p. 26). Gli idoli nuovi sono,ovviamente, la codificazione, « source inépuisable de révélations juridi-ques, toujours douées, comme ses devancières, les législations divines,de l’aptitude à percer tous les mystères du devenir juridique et à réglerindéfiniment le mouvement futur du droit » (ivi), e la « coutumeimmémoriale », divinità ancora più enigmatica, prodotto del consensouniversale della folla e della pratica spontanea degli interessati. Ilrisultato di questa cieca idolatria, nella Francia post-rivoluzionaria, èl’esaltazione incondizionata della « interprétation par les principes », ilfeticismo della legge, l’adorazione acritica del Codice.

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L’argomentare del giurista lionese ricorda molto da vicino quellodegli altri grandi esponenti della Ecole scientifique e, prima ancora,quello, più risalente, dei rappresentanti della scuola storica francese, daKlimrath a Laboulaye a Lerminier: la critica all’Exégèse, del resto, è unpassaggio retorico obbligato, un crocevia nel quale, prima o dopo, siincontrano tutti gli spiriti inquieti, insensibili alle suggestioni dellareligione del libro in salsa napoleonica: « les défenseurs les plus ardentsde cette méthode conseilleraient volontiers au juriste de ne point semêler à la vie du siècle, de s’enfermer dans la cellule du moine ou dansla cabane de l’ermite et d’y passer ses jours à réciter et méditer lesversets du Code. Qu’il ait soin de se procurer chaque année une éditionnouvelle du livre saint mise au courant du mouvement des lois com-plémentaires. Il trouvera là, condensée en quelques pages, la somme desconnaissances utiles à l’exercice de sa profession » (Lambert, p. 36).

Il metodo anti-metafisico che Lambert ha in testa fa invece dellascoperta e dell’invenzione la sua stessa ragion d’essere, dal momentoche il suo obiettivo non è altro che quello di assicurare l’aderenza trasistema giuridico e dimensione politico-sociale, riducendo al minimo leincertezze e i vuoti che la dottrina tradizionale, legata alla interpreta-zione per principi, provoca e subisce in epoche di crisi o di particolarecomplessità. Ciò è possibile solo interiorizzando il metodo sociologico,ovvero studiando « les origines, les causes, la nature et la marche desmultiples phénomènes sociaux qui doivent nécessairement réagir sur ledroit, et en signalant aux tribunaux les conséquences juridiques qu’ilssont naturellement destinés à produire » (Lambert, p. 51); evitandoquindi, come fanno i solidaristi, di rendere omaggio a Durkheim per poicontinuare a percepire se stessi come « porte-parole du législateur »,ovvero dell’unico oracolo rimasto, dell’oracolo desacralizzato offertodella cultura giuridica contemporanea. La scienza giuridica, distrutti ivecchi idoli, trasformata in pura science sociale, utilizzando una inter-pretazione sociologica avente ad oggetto le decisioni delle corti, diventacosì una « science du choix informé, de l’analyse doctrinale prédictiveouvrant la voie non seulement à la connaissance mais également àl’action » (Hakim, p. 24).

Lambert, come dicevamo, imbocca in solitudine quasi totale ilsentiero aspro del rinnovamento metodologico radicale, ma, come notalucidamente il prefatore, non lo fa dopo aver reciso i legami con lacomunità di appartenenza. Ci troviamo infatti di fronte a un’operazionetutta endo-disciplinare, espressione delle speranze, dei timori, e persinodella lotta per la sopravvivenza (intesa come non rassegnazione allainsignificanza), di una corporazione dalla quale Lambert non ha nes-suna intenzione di uscire. La distruzione degli idoli antichi, in effetti,persegue una duplice finalità: il recupero della dignità epistemologicadella scienza giuridica, contro l’incubo della sua dissoluzione nel cal-derone indistinto della science sociale, e, prima ancora, la redistribuzio-ne dei ruoli sul palcoscenico del diritto, ovvero il recupero dell’aucto-

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ritas della dottrina, il riconoscimento della centralità del « pouvoirdoctrinal » e della funzione-chiave svolta dai jurisconsultes.

In realtà, infatti, la riappropriazione del principio di evoluzione equindi della genesi del diritto da parte della dottrina, postulato daLambert per il tramite della affermazione della « jurisprudence socio-logique », è un evidente tentativo di (ri)attribuzione di un potere, dirivendicazione di una auctoritas, un tempo universalmente riconosciuta,espressione a sua volta da un forte bisogno di riaffermazione identitaria.Abbandonata la « cabane de l’ermite » in cui l’ha costretta l’Exégèse, ladottrina cessa di essere la guardiana dell’ortodossia legale e finisce perdiventare l’attore istituzionalmente deputato al controllo e all’indirizzodell’interpretazione delle corti, e quindi l’organo decisivo del progressogiuridico, assicurato mediante l’elaborazione di costruzioni generali diorigine dottrinale indispensabili per predeterminare le modalità disviluppo del diritto giurisprudenziale e il corretto svolgimento dellafunzione storico-sociologica della giurisprudenza.

La dottrina, divenuta politicamente consapevole, continua a nonpoter fare a meno della tecnica; per il giurista, la tecnica resta unelemento identitario formidabile, l’unico strumento in grado di ritaglia-re un campo di azione autonomo per la propria disciplina, consenten-dole così di raggiungere un duplice obiettivo: evitare il rischio chel’interpretazione sociologica si risolva in una forma di individualismoesasperato e quindi in una sostanziale anarchia giudiziaria; metaboliz-zare l’ebbrezza sociologica, scongiurandone gli effetti eversivi (ovvero,come si notava, il rischio della dissoluzione della scienza giuridica),attribuendo al giudice, debitamente indirizzato dalla dottrina, il com-pito di leggere il sociale, incarnando in tal modo l’inedito momentosociologico della scientia iuris. Ed è questo, alla fine, il fondamentoultimo dell’appello al risveglio delle coscienze formulato da Lambert, ilquale, infatti, non indossa vesti che non gli appartengono ma parla daprofessore, ovvero « en expert d’une science irréductible à toute autre,y compris à la sociologie » (Hakim, p. 25).

Cosa resta, alla fine, di questo lungo viaggio solitario?Di certo, la parte più significativa, la parte dotata di una sua

attualità permanente, è quella, del resto preponderante, dedicata aillustrare le ragioni dell’apostasia, intesa ovviamente come abbandonodefinitivo del culto degli idoli antichi. Lambert ci svela il diritto perquello che è, il « décor théâtral d’une vie sociale sans cesse confrontéeaux heurts et malheurs des antagonismes individuels et collectifs »(Hakim, p. 32), e irride la mentalità giuridica dominante con argomentiche anticipano il giudizio tagliente di Bourdieu, richiamato molto aproposito da Hakim: i giuristi, né più né meno che meri « gardienshypocrites de l’hypocrisie collective » (ivi).

Ma non meno interessante è la dimensione aporetica dell’analisidi Lambert, in particolare nella denunciata incapacità di risolvere« l’équation cardinale du rapport de la doctrine au législateur » (Ha-

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kim, p. 30): che poi significa far emergere in superficie tutte le difficoltàdi una proposta scientifica che, come le altre, meno eretiche, deisolidaristi, perseguono non di meno lo stesso obiettivo: riproporre unmodello sapienziale di produzione del diritto (effetto sperato del ritor-no dei jurisconsultes), tentando di dimostrarne la non incompatibilitàlogica con il principio di supremazia legale; sostenere, in altre parole, laplausibilità della funzione nomopoietica della dottrina, in presenza diun sistema di fonti gerarchicamente strutturato, come se, in realtà sitrattasse soltanto di spostare il baricentro del legicentrismo rivoluzio-nario.

Lambert, proprio perché osa troppo, si imbatte in tutte quelleaporie teoriche che altri, più moderati e pragmatici, evitano di metterea fuoco in maniera altrettanto implacabile. Alla fine, come al solito,tutto si risolve in una lotta per il potere, sia pure nei panni più suadentidella rivendicazione di un’auctoritas; ed appare chiaro quanto siadifficile per i giuristi recuperare un ruolo di primo piano sul palcosce-nico del diritto, al di là del paravento della institution e della ripetizionecompulsiva della favola ordinamentale, dopo l’affermazione di un mo-dello giuridico assolutistico.

Lette oggi, nella contemporaneità globalizzata, il peso delle aporieche minano le pagine di Lambert sembra assai meno grave: la dimensioneframmentata e interconnessa tipica della globalizzazione, con la consi-derevole moltiplicazione delle istanze giuridiche sovranazionali (quelle,sì, indiscutibilmente, dotate di potere...) che la caratterizza, sembrerebbesuggerire la strada da percorrere per un recupero effettivo dell’auctoritasperduta: ammesso che ci si convinca della bontà di un diritto sapienzialeelaborato a partire da un tessuto di norme di varia natura, tutte indi-stintamente espressione della volontà (?) di una serie di corpi tecnocraticitotalmente alieni (se non ostili) a qualsiasi forma di legittimazione po-polare. O, al limite, che si accetti l’idea che gli odierni sapientes, i de-positari attuali dei meccanismi segreti che presiedono alla genesi del di-ritto, sono i pratici, più o meno rampanti, delle liquidissime law firms. Sitratta, in un caso e nell’altro, di scenari ben poco rassicuranti, nei qualiil fenomeno giuridico appare assorbito e risolto all’interno della ragioneeconomica, dove il diritto ‘liberamente’ prodotto dai giuristi non è altroche l’impalcatura formale di un ordine finanziario globale che non sembraeccessivo definire anti-umano. Tuttavia, è forse l’unica forma di ritornodei jurisconsultes oggi plausibile.

Viene però il sospetto che, se Lambert scrivesse in questi anni,probabilmente finirebbe per rimpiangere la « cabane » nella quale sichiudeva l’esegeta per onorare in silenzioso raccoglimento la vecchialegge generale e astratta: l’unico idolo per lui degno di culto.

MARCO SABBIONETI

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GIULIO PAOLI, Fare l’avvocato (con l’arringa nel processo Majorana escritti vari), a cura di Mario Pisani, Pisa, Edizioni ETS, 2011,pp. 1-146.

1. Bella e originale figura di penalista fu Giulio Paoli (1879-1942):diviso tra l’accademia e il foro, profuse le sue energie nell’uno enell’altro ambito incarnando allo stesso tempo l’immagine dello studio-so colto e raffinato, dell’avvocato animato dal furore della difesa e deldocente appassionato dalla didattica.

Avrebbe meritato maggiori riconoscimenti e una più salda me-moria. I primi furono però fortemente limitati da un’ottusa persecuzio-ne politica che lo costrinse a lasciare la cattedra di Diritto penale della« sua » Università fiorentina, nella quale non fece ritorno. La memoriavenne invece offuscata in parte dalla sua autonomia di pensiero, che gliimpedì di aderire rigorosamente a una scuola in tempi caratterizzati daun fortissimo senso di militanza, in parte dal suo atteggiamento abituatoa filtrare la teoria alla luce di criteri di ragione e di buon senso, in tempiinvece connotati dalla passione per le costruzioni dogmatiche.

2. Sul piano scientifico, Paoli rappresenta uno tra i più solidistudiosi che vissero la transizione dal codice del 1889 al codice del 1930:sul primo egli scrisse per i tipi della Cedam, tra il 1926 e il 1929, iPrincipi di diritto penale, ripartiti in tre volumi; sul secondo pubblicònel 1936, con la stessa casa editrice, Il diritto penale italiano.

I Principi di diritto penale presentano una spiccata eccentricitàrispetto alla manualistica del tempo. Il volume I (« Parte proemiale »)approfondisce i presupposti « di qualsiasi ordinamento giuridico pena-le, tutto ciò, insomma, che resta sostanzialmente integro ed identico,quali che siano le particolari disposizioni di un particolare corpo dileggi penali. Cosicché, piuttosto che trattarsi, qui, di nozioni relative adun determinato diritto positivo, si tratta di prenozioni relative ad ognidiritto positivo penale » (Prefazione, p. XII s.).

Il volume II, pubblicato come il precedente nel 1926, e il volumeIII — uscito « nella calura estiva del 1929, e non certo per servire darinfrescante » (Prefazione, p. I) — affrontano i temi della parte gene-rale. In particolare, il volume II — intitolato come « Saggio », poichéconsiste in un « principio di applicazione » che intende offrire « quantobasta per costituire elemento di valutazione e di giudizio » rispettoall’impianto e al metodo dell’opera complessiva (Prefazione, p. VI) —è dedicato alle distinzioni tra i reati (delitti e contravvenzioni, reato tipoe circostanziato, reati di azione e omissione, istantanei e permanenti,materiali e formali); mentre il volume III tratta il reato perfetto eimperfetto, unico e concorrente, doloso, preterintenzionale e colposo, ifatti assistiti da cause di giustificazione, i reati circostanziati, il reato

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comune e politico, il reato perseguibile a querela o su richiesta o suautorizzazione, le pene e gli autori del reato (imputabili e inimputabili,recidivi e abituali, comuni e qualificati, unici e concorrenti).

Come si vede, ci troviamo dinanzi a un sistema fondato su unconcetto di reato, inteso come fatto astrattamente punibile, approfon-dito attraverso assimilazioni e differenziazioni; sotto la generale influen-za di atteggiamenti giusrazionalistici quanto al proemio e di una visionegeometrica rispetto agli istituti di diritto positivo, può cogliersi pureuna precipua attenzione per la finalità didattica dell’opera. Comeavverte l’A. nella Prefazione al volume I (p. XVIII s.), il metodoespositivo da lui adottato « ha già fatto buona prova per due consecutivianni accademici: credo, infatti, di poter assicurare, anzitutto, che lamateria, così presentata, è apparsa svolta quasi nel suo ordine logico-naturale, ed inoltre che, per quanto alcune tra le questioni trattate sianoindubbiamente da classificarsi tra le più ardue e severe, i giovani nonhanno trovato difficoltà di sorta a rendersene immediatamente conto,ed hanno anzi dimostrato, proprio in ordine ad esse, un più vivointeressamento ».

Nel 1936 Paoli dà alle stampe, in seguito alla promulgazione delnuovo codice penale, Il diritto penale italiano, che costituisce un’operaquasi totalmente rinnovata in confronto alla precedente e il cui ambi-zioso progetto può solo intuirsi dallo spazio attribuito alla trattazionedegli argomenti affrontati, che costituiscono — come spiegano i sotto-titoli — i fondamenti della parte generale. Non è dato sapere di quantivolumi avrebbe dovuto comporsi il manuale (1): in questo, presentatocome tomo I del volume I, trovano spazio la norma penale, consideratanei profili formale, funzionale e sostanziale, i suoi destinatari e la naturasanzionatoria del diritto penale; il reato, esaminato sul piano giuridicoe razionale; la pena e la misura di sicurezza; le fonti e l’interpretazionedel diritto penale; l’efficacia della legge penale; la storia delle dottrinepenalistiche.

L’impostazione presenta dunque una forte impronta di tipodogmatico, allineata alle tematiche più discusse in quel tempo sottol’influenza della dottrina tedesca (soprattutto Binding, Jhering e Beling)e italiana (soprattutto Rocco e Delitala). Il contributo di pensieroapportato da Paoli si mantiene però su note originali, in lui convivendolo spirito dello studioso insieme a quello del « pratico » del foro, l’uno

(1) Nel necrologio di Paoli, pubblicato da Nuvolone nell’Annuario dell’Univer-sità di Pavia 1944-1947, p. 385 e s. (riportato nel volume recensito a p. 144 e s.) simenziona « Il diritto penale italiano (in due volumi, rimasto incompleto), Padova1936-1940 ». Del volume II, non citato neppure da Vassalli — sempre così preciso —nella bibliografia di Paoli inserita nel proprio necrologio in « Giust. pen. », 1942, II, c.766 e ss. (vd. p. 137 del volume recensito), non abbiamo trovato traccia nelle bibliotechee nelle banche dati consultate.

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proteso verso l’elaborazione dei concetti astratti e l’altro verso la lorosemplificazione. Così avviene rispetto alle questioni dei destinatari dellanorma penale e della natura sanzionatoria del diritto penale e così siregistra pure a proposito della scomposizione del reato nei soli elementioggettivo e soggettivo, con un espresso richiamo a Carrara, la cuiinfluenza va ravvisata anche a proposito della definizione di reato come« volontaria e cosciente (o quanto meno, imprudente) aggressione adaltrui giusti interessi che, impedendo o turbando il libero svolgimentodell’attività individuale o collettiva dell’uomo, colpisce il senso dellasicurezza sociale e produce pubblico allarme » (p. 76). Senza indugiaresulla validità delle teorie sostenute da Paoli, una specifica sottolineaturamerita il nitore e la persuasività delle argomentazioni nella costruzioneinterpretativa degli istituti, con un particolare riferimento a quellirelativi alla legge penale nel tempo e nello spazio.

Ma non solo. A completare questi brevi cenni sul pensierodell’Autore, si deve aggiungere che la sua formazione di studioso,avvocato e docente gli impedisce di addentrarsi nella dogmatica pura,lontana dal senso di umanità che deve invece caratterizzare l’elabora-zione del diritto penale. Già nella Prefazione egli avverte infatti che,« per quanto si affondi l’indagine in tutti gli altri rami del diritto, sianopur essi pervenuti a maggior perfezione sistematica che il nostro nonabbia ancora raggiunto, certo è che in codesti altri rami manca una cosache trova invece luogo nel nostro, assolutamente in primo piano: mancal’anima » (p. V); che « la considerazione dell’uomo è assolutamenteprimaria e imprescindibile nel diritto penale, laddove invece in tutti glialtri rami del diritto prevale sempre la considerazione delle cose » (p.IX); che « il diritto penale, scienza autonoma quanto altre mai, (...) è lascienza giuridica che più d’ogni altra si avvicina alla sensibilità dell’uo-mo, al suo spirito, al suo foro interno » (p. XVIII). La conclusione,rivolta agli studenti, è che « la scienza nostra, pur senza confondersi conla morale e con la religione, studia ed elabora concetti che sono conesse, in notevole parte, comuni » (p. XIX): questa apertura versocomponenti giusrazionalistiche immanenti al diritto penale, seguitadopo poche righe dalla citazione di Carrara, ci propone la figura diGiulio Paoli come un ideale ponte tra il passato e la modernità.

3. V’è ancora un profilo scientifico del nostro Autore sul qualeconviene soffermarsi.

Paoli si dichiarò sempre convinto sostenitore del tecnicismogiuridico e, d’altra parte, non poteva essere diversamente per unostudioso così appassionatamente dedito alla professione dell’avvocaturae alla sua missione di didatta. « Il diritto penale — affermerà nellaPrefazione a Il diritto penale italiano, p. XIX — è, prima di tutto,soprattutto, scienza dommatica, come ogni altra scienza consorella; ilsolo metodo che sia consentito per la sua elaborazione e per la sua

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costruzione a sistema è il tecnicismo giuridico: chi irride al tecnicismo(generalmente per incomprensione) ed ha in spregio la dommatica(generalmente per incapacità) non sarà mai uno scienziato del diritto, e,di conseguenza, neanche sarà mai uno scienziato del diritto penale ».Questa posizione fu sempre sostenuta con assoluta coerenza e trovòrisalto anche nelle opere monografiche, solo che si consideri Il reato, ilrisarcimento, la riparazione, Bologna, Zanichelli, 1924.

Ma proprio sotto questo aspetto emergono l’originalità e lamodernità del nostro Autore.

Egli infatti, come peraltro la maggioranza della dottrina del suotempo, si manifestò nettamente critico verso la Scuola Positiva, respin-gendone i capisaldi costituiti dalla responsabilità legale e dalla sostitu-zione della pena con un’indistinta sanzione (tra l’altro, nei citati Principidi diritto penale, I, p. 223 ss. e nel Diritto penale italiano, p. 221 ss.). Allostesso tempo, tuttavia, fu tra i pochi che, pur schierati sul fronteavverso, seppero valorizzare i contributi arrecati dai sostenitori dellaScuola Positiva, « non solo in quanto hanno ovviato alla stasi dellascienza tenendo viva, ognora, ed operante e feconda la polemica, maanche in quanto hanno violentemente richiamata l’attenzione deglistudiosi su certi istituti la cui severa importanza non può essere ormaidisconosciuta da alcuno, e che, forse, senza il loro intervento, nonsarebbe stata avvertita o sarebbe stata avvertita più tardi » (Principi didiritto penale, I, p. 224 s. e Diritto penale italiano, p. 223); sotto questoprofilo, di Paoli si segnala in particolare il saggio Il delitto politicosecondo la concezione positivista, in « Sc. Pos. », 1924, I, p. 354 ss.

Paoli assunse però un atteggiamento fortemente critico ancheverso i « tecnicisti » che entusiasticamente avevano aderito al manifestodi Rocco del 1910, rimproverando la loro fede in un « giurismo puro »,avente « per obietto le fredde e vuote formule giuridiche, consolidate ecristallizzate in una data legislazione » (Battaglini, Il problema dellaspecificità e del metodo delle differenti branche della criminologia, in« Sc. Pos. », 1917, p. 287) o in quanto sostenitori dell’assunto secondocui « il diritto penale positivo (...) è ancora il confine inalterabile diquesta scienza che non discute valori etici e politici, che non penetra ilmistero dell’umanità, né offre elementi a chi ha da dettare la legge »(Vannini, La scienza del diritto penale e la polemica fra le cosidette scuole“classica, positiva, eclettica, giuridica”, in « Riv. pen. », 1917, LXXXV, p.218). Al contrario, osservava Paoli, occorre riconoscere che « il dirittoha una sostanza che è precisamente la sua propria sostanza; e che nonsi fa alcuna concessione a nessuno quando di questa sostanza ci si dàcarico proprio nella elaborazione dogmatica del diritto; che anzi non èpossibile alcuna elaborazione dogmatica corretta che si appaghi delleformule e che prescinda dal contenuto » (Tecnicismo giuridico e scienzadel diritto penale, in « Sc. Pos. », 1922, I, p. 5).

Invero, avendo compreso — prima di altri e meglio di altri — cheil tecnicismo giuridico era solo un metodo e che i contenuti della

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scienza penale andavano ricercati altrove, il nostro Autore si vedevacostretto a prendere le distanze anche dalle rigide enunciazioni diArturo Rocco, incentrate su una distinzione tra esegesi, dogmatica ecritica con un’ulteriore separazione, all’interno di quest’ultima, deiprofili sociali e politici. Ad avviso di Paoli, una siffatta impostazionecorreva il rischio di cadere nell’equivoco di « confondere la nozionepura di diritto con la scienza del diritto. Nozione di diritto non puòaversi che attraverso la norma — su ciò non può cader dubbio — mala scienza del diritto può bene esorbitare la norma e rimanere nono-stante scienza del diritto. [...] Insomma io dico che la politica criminaleè assai più lontana dalla politica che non sia dal diritto penale: di quellaè parte minuscola e quasi trascurabile, di questo è ausilio essenziale epoderoso. E dico che la filosofia del diritto penale è molto più vicina aldiritto penale che alla filosofia » (Tecnicismo, cit., p. 23 s.).

Non sorprende dunque che nella Prefazione a Il diritto penaleitaliano, p. XI, egli affermi di avere « sempre detto chiaro e forte che,in nome del tecnicismo e sotto la bandiera della dommatica, non è lecitodi svuotare il contenuto del diritto penale della sua umanità, non èlecito prescindere dalla sua sostanza, che non soltanto gli è propria, marigorosamente esclusiva ». In queste parole si condensa infatti lo spiritodello studioso, dell’avvocato e del docente: quanto queste dimensionifossero compenetrate in Paoli lo dimostra ampiamente il saggio Dom-matica e clinica penale, pubblicato in « Riv. it. dir. pen. », 1936, p. 3 ss.e riportato nella monografia qui recensita.

4. E veniamo appunto a parlare di tale monografia, curata daMario Pisani con l’acribia dello storico e la sapienza del giuristapositivo.

Essa si compone, oltre che della Prefazione di Giovanni Flora e diun’accurata Introduzione dello stesso Pisani, del saggio Io l’avvocato l’hofatto così (Firenze, Le Monnier, 1934), costituente una testimonianza difede nella professione del « difensore » (« tutti i difensori debbono essereavvocati, ma non tutti gli avvocati sono difensori »), che l’Autore, con-fessando di averla « amato troppo », spiega perché vada intesa comefunzione e come « religione ». Segue poi Dommatica e clinica penale (Pro-lusione al Corso ufficiale di Diritto e procedura penale, letta nella R.Università di Pavia il 14 novembre 1935), qui in precedenza citato, checi offre una straordinariamente viva rappresentazione della inseparabi-lità, in Paoli, delle dimensioni del docente e dell’avvocato: « Io cercheròdi dare a voi, con tutta l’anima, quanto di migliore sia nella mia mente enel mio spirito: contributo di studi e d’esperienza; perché la mia vita ètrascorsa, equamente divisa, tra i libri e la pratica, tra il tavolo da lavoroe il banco della difesa, tra la Cattedra e la toga ». La medesima reciprocacomplementarità tra formazione teorica e professionale si rinviene nel-l’articolo La corte di assise (in « Giust. pen. », 1933, IV, c. 921 ss.), ove

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l’Autore, con il rigore dello studioso e gli spunti fornitigli dal lavoro diavvocato, prende netta posizione a favore dell’abolizione dell’organo.

Grazie all’accorta selezione operata dal curatore, i saggi successiviregistrano una prevalenza, se così può dirsi, della dimensione avvoca-tesca su quella scientifica, poiché affrontano problemi sul ruolo pro-cessuale e sui diritti del difensore, la cui trattazione consente a Paoli diproclamare ogni volta la sua altissima concezione del ministero eserci-tato: « Io considero il processo come un rito altissimo, quasi come unasacra funzione: e considero aver dignità sacerdotale tutti coloro cheintervengono a celebrarla » (La posizione di inferiorità del difensorepenale, in « Giust. pen. », 1933, IV, c. 937); « la nostra magnificapurissima toga — manto regale sempre, anche se, talvolta, camicia diNesso » (L’avvocato in penitenza, in « Giust. pen. », 1936, IV, c. 129ss.); « Non è vero nulla che il difendere sia qualche cosa di menodell’accusare; e neanche è vero che il giudicare sia qualche cosa di piùdell’accusare e difendere. Sono tutte funzioni differenti, tutte ugual-mente nobili, tutte ugualmente essenziali; ma non esistono tra lororapporti di più a meno o di meno a più » (Oltraggi e difensori, in « Riv.pen. », 1939, p. 499 ss.). Sarebbe però ingiusto negare ai lavori ora citatiuna dignità scientifica solo perché Paoli fa un più accentuato ricorso alproprio stile arguto e discorsivo: invero, l’animo e la cultura dellostudioso, attento alle questioni pratiche ma non meno a quelle teoriche,prorompono da ogni pagina imponendosi al lettore.

Ampio spazio è dedicato all’arringa svolta da Paoli, nel 1932, indifesa di Sara Majorana in un noto processo che — come ricorda MarioPisani — venne definito « mostruoso » da Sciascia (La scomparsa diMajorana, Adelphi, Milano, 20098, p. 39). La difesa apprestata da Paoliinnanzi alla Corte di assise di Firenze è davvero di godibilissima lettura;e ancora una volta si ha la misura della sua passione di avvocato, unitaa capacità oratorie davvero rare.

Il volume si conclude con i necrologi pubblicati sulle maggioririviste giuridiche in occasione della morte del nostro Autore, avvenutal’11 dicembre 1942 a seguito di una dolorosa malattia, durata tre anni,che lo aveva costretto a ritirarsi dall’insegnamento e dalla professione.Preciso, come per lui era consueto, il ricordo di Vassalli, che di Paolisottolinea la « personalità originale di grande pratico e di tecnico deldiritto, di autentico giurista toscano nello spirito e nella forma »;ispirato da particolare affetto il ricordo di Calamandrei, che ne tratteg-gia l’ardore sia sulla cattedra che nelle aule dei tribunali; assai misuratoil ricordo di Florian, che ne loda il « grande ingegno » ma con il rilievoche le sue opere non erano « sempre ligie ai precetti della dogmatica,cui forse il Suo ingegno era refrattario »; denso e assai elogiativo ilricordo pubblicato sugli Annali di diritto e procedura penale, ove iPrincipi di diritto penale sono definiti « documento imperituro dellasapienza e della genialità del Paoli »; commosso, infine, il ricordo di

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Nuvolone, allievo di Paoli, che pone in luce le qualità di « Maestro nelsenso completo della parola, maestro di scienza e di virtù civile ».

Ed effettivamente, attraverso gli scritti di Paoli raccolti in questovolume, anche al lettore è offerta la vivida immagine di uno studiosoche, con il proprio generoso e appassionato impegno, fu maestro discienza e virtù civile.

5. Osserva Giovanni Flora nella Prefazione come Paoli appaia oggi,ai nostri occhi, « un moderno professore e avvocato d’altri tempi ». Nonvorremmo qui indulgere alla retorica, ma leggendo la dedica di Dom-matica e clinica penale agli studenti — insieme ai quali Paoli si proponedi percorrere « le ardue ma radiose vie della scienza, quelle che debbonocondurre voi in alto e tener me in alto vicino a voi » — e ad essa accostandoil saggio Io l’avvocato l’ho fatto così, tanto il professore quanto l’avvocato,animati dall’impegno profuso nell’adempimento di un dovere inteso co-me missione, ci appaiono entrambi — purtroppo — d’altri tempi.

Il senso profondo dell’opera curata da Mario Pisani va dunquecolto nella proposizione di un modello e di un esempio.

Un’ultima notazione crediamo doverosa. La storia della penali-stica italiana meno recente — delle persone, delle idee, dei contesti —è, in larga parte, ancora da scrivere e rispetto a essa gli studiosi di dirittopenale manifestano un’indifferenza giustificata anche dalla necessità diinseguire un presente difficilmente decifrabile. Ma il diritto penale nonpuò essere compreso appieno ignorando l’evoluzione dei suoi istituti equesti non possono essere studiati prescindendo dalle idee che a essidiedero corpo e consistenza: se la conoscenza del passato è indispen-sabile per capire l’attualità, deve auspicarsi che alla bella monografia quirecensita facciano presto seguito nuove — e parimenti accurate —raccolte di scritti dei maestri della nostra disciplina.

SERGIO SEMINARA

PIETRO RESCIGNO, Codici. Storia e geografia di un’idea, Roma-Bari, La-terza, 2013, pp. I-XIII; 1-272.

Con una felice intitolazione Pietro Rescigno raccoglie venticinquesaggi composti nell’arco di circa mezzo secolo (1), ricerche che dise-

(1) Dalla fine degli anni Sessanta sino ai nostri giorni. Del 1968 è il saggio Peruna rilettura del codice civile; un solo scritto, Il giudice come legislatore nel codice civilesvizzero, ha una data più risalente (1954).

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gnano percorsi storici e geografici dell’idea-codice attraverso ‘incontri’mossi da passione e curiosità. L’intitolazione è felice perché benracchiude la tensione tra la specificità dei contesti in cui i codicinascono e ‘vivono’ e il fascino dell’idea-codice protesa a bloccare iltempo, a porsi come formula astratta, razionale, universale, semprecaratterizzata, in fondo, dall’intima pretesa di porsi oltre la storia e lageografia. Rescigno mette a fuoco tale tensione analizzando modelli etecniche, considerando le peculiarità delle singole situazioni, le diverseconvinzioni degli interpreti, maneggiando con cautela e distacco for-mule spesso tanto fortunate quanto semplicistiche. La classificazionedei codici in « famiglie » e il riferimento alla « recezione » sono poste,ad esempio, in discussione nelle pagine dedicate alla circolazione deimodelli giuridici europei nel mondo latino-americano e a giuristi-legislatori come il brasiliano Augusto Teixeira de Freitas e l’argentinoDalmacio Vélez Sarsfield. Consapevole che ogni recezione è trasforma-zione, assimilazione, ibridazione, che classificazioni frettolose riguardoa ‘filiazioni’ e ‘parentele’ possono impedire di scorgere elementi diautonomia, che il richiamo alla continuità tecnica può essere soltanto« un formale ossequio senza contenuti di sostanza », Rescigno ci aiuta acogliere « gli elementi di originalità » di ciascuna situazione (cfr. p. 173e ss. per una sobria critica alla « semplicistica, e per molti aspettiapprossimativa, classificazione delle ‘famiglie’ ») e « il valore » da attri-buire nei diversi contesti alla scelta per il codice, al riproporsi dell’idea:« I codici civili, certamente, non sono strumento di emancipazionesociale e politica, ma alla loro base si ritrova una realtà che non puòignorare i dati della cultura popolare propria dei singoli paesi. Che inun paese si adotti in forma di codice un regime dei rapporti privati nondiverso o addirittura formalmente identico o affine a quelli dellaprecedente tradizione, come accade ai modelli dell’esperienza ispano-americana, non toglie che i codici siano stati riproposti — in particolarenel XIX secolo — in una chiave diversa. Essi apparivano, a giuristinutriti della cultura europea (e non solamente continentale), strumentiutilizzabili in una società che voleva essere comunità di soggetti liberi eduguali » (p. 176-177). Ed è con particolare cautela — sostenuta, delresto, dalla realistica e un po’ ironica constatazione della « fioritura » dicodici — che si guarda alla « decodificazione », un fenomeno su cuisicuramente riflettere per valutare la complessiva incidenza delle formeextra-legislative e il frammentarsi del diritto comune (« si spegne o siattenua l’illusione, nutrita nell’età delle grandi codificazioni, di poterfondare nella legge statuale, dotata di caratteri di generalità e astrattez-za, il diritto privato comune dei cittadini », p. 15), ma senza lasciarsiandare alla tentazione di assumerla come una nuova formula astratta.

Storia e geografia disegnano dunque continuità e discontinuitàdell’idea, sono « criterio di lettura delle illusioni, delle utopie, delleesperienze fallite, ma anche delle speranze che accompagnano ogniriflessione sulla forma-codice » (p. 9). L’idea ha in sé una tensione

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universalistica. Evoca valori che propongono in nuovi contesti nuovesperanze. L’appassionata difesa del sistema razionale del codice cheRescigno propone si lega alla continuità dell’idea e al rinnovarsi deivalori che propone; tale difesa però è sempre equilibrata dalla consi-derazione del contesto, continuamente rapportata « al tempo e allasituazione della società » (p. 80), temperata insomma nella storia e nellageografia. Nessuna mitizzazione dunque: il Codice civile non vive sullenuvole, nasce e rinasce in relazione ai tempi, ai luoghi, agli interpreti.Tra « il testo » e « il lettore » (e tra il lettore e la stessa idea-codice) cisono i fatti, i mutamenti della realtà sociale, le variegate « speranze »degli interpreti. L’invito a riscoprire i valori della codificazione illumi-nistica (le « ideali ragioni delle codificazioni dell’Ottocento ») si leganell’intero volume a questa controllata passione. Pur nel loro rigorosoe astratto formalismo, le codificazioni ottocentesche rappresentarono« una conquista »; « dignità, libertà, uguaglianza » sono valori che ilgiurista è chiamato a scorgere e a difendere in continuità con quell’idea.La difesa dell’idea è lontanissima, però, dall’esaltazione di una formulae di princìpi adatti ad ogni tempo e ad ogni luogo; al contrario, lacapacità di ciascun codice e della stessa idea-codice di « resistere », di« tenere » è valutata in concreto, per la sua capacità di porsi comeeffettivo strumento di affermazione di dignità, libertà ed eguaglianza.

La difesa dell’idea (e dei valori) della codificazione è impegnocivile del giurista per l’affermazione di una « legge comune ». Com-mentando l’art. 8 del Codice cubano che prevede il carattere supple-torio del diritto civile rispetto alla legislazione speciale, Rescigno nonnasconde un disappunto che non è solo tecnico: « Per il civilista checrede ancora nel codice come forma (tendenzialmente compiuta) diregolamentazione dei rapporti privati esso rappresenta — scrive — lalegge comune, e sono le leggi speciali che possono derogarvi alla streguadi un principio di logica giuridica e di diritto positivo. A mio giudiziooccorre riaffermare del codice civile — naturalmente nella misura in cuiil codice veramente contenga una organica trama di regole generali —il carattere di prima fonte del diritto privato comune ». È questa —continua — « la maniera che appare la più coerente con la ragiond’essere dei codici civili dell’età moderna »: « La funzione del codicenon è meramente suppletiva di un sistema di leggi speciali, quandoqueste ultime hanno bisogno di integrazione. Deve rimanere la leggefondamentale dei rapporti privati, subordinata solamente ai principicostituzionali nelle materie in cui quest’ultima fonte rilevi nella gerar-chia delle fonti » (p. 205). Il codice, dunque, è (deve restare) leggefondamentale dei rapporti privati, trama di regole generali, prima fontedel diritto privato comune.

Pur presente in tutte le pagine del libro, tale convinzione nonevoca affatto l’immagine ottocentesca della centralità solare del dirittocomune codicistico, del codice-costituzione. La difesa del diritto comu-ne del « mondo di ieri » nasceva dal disagio nei confronti del progres-

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sivo sgretolamento della centralità costituzionale del codice: l’espulsio-ne delle leggi speciali-sociali dall’ambito del ‘vero’ diritto consentiva dimarginalizzare gli interventi legislativi nell’ambito del diritto pubblico edi conservare (almeno apparentemente) immutate le regole ‘costituzio-nali’ codificate. Caratterizzato dalla presenza della Costituzione, trasfor-mato, ispirato, adeguato ai principi costituzionali, il diritto comune deiprivati di cui ci parla Rescigno è « garanzia di libertà », spazio deldiritto dei privati — dei singoli e dei gruppi — caratterizzato daautonomia, è legge fondamentale « coerente » con il disegno costitu-zionale, con le diverse necessità dei luoghi e dei tempi. Il diritto comunedei privati è, così inteso, continua « rilettura » del codice che trasformae allarga l’orbita di diritti di libertà, uguaglianza, dignità.

È questa una possibile chiave di lettura della prima parte delvolume che comprende scritti dedicati al codice civile del 1942 e inparticolare all’analisi delle ragioni (buone ragioni, a dire di Rescigno)che spinsero a mantenerlo in vigore anche dopo la caduta del fascismo.Le pagine assumono qui un duplice interesse per lo storico del diritto:sono infatti attenta ricostruzione storiografica e, al tempo stesso, rilet-tura della ‘costruzione’ del codice proposta dalla generazione che siaffacciava agli studi civilistici a ridosso dell’entrata in vigore dellaCostituzione repubblicana. Il filo conduttore della lettura di Rescigno èla difesa della scelta di mantenere in vigore il codice; un codice che nonripudiava la tradizione liberale (il riferimento alla continuità con latradizione emerge in particolare dall’analisi del contributo di Vassalli) esi prestava — con le dovute epurazioni di profili riconducibili all’ide-ologia del fascismo e con l’eliminazione delle « incrostazioni verbali »che lo caratterizzavano — ad essere « pienamente compatibile » con lademocrazia. Il dirigismo economico non si legava, d’altronde, alladittatura ma al grado di sviluppo della società capitalistica, al mutatointervento dello Stato sull’economia, a un processo di trasformazionepiù ampio ed incisivo della volontà del fascismo di monopolizzare ilcodice.

L’impossibilità di legare completamente il nuovo codice civileall’ideologia del fascismo emerge, però, più che dalla lettura, dalla« rilettura » del codice. Il giurista è tenuto a « rileggere » il codice« senza ira né zelo », con « umiltà e pazienza », prestando attenzionealla capacità di talune formule di prestarsi a contenuti nuovi, testandola compatibilità — se non addirittura la « coerenza » — di talunistrumenti tecnici a offrire « idonee garanzie per l’attuazione di esigenzeconcrete »; esigenze concrete del nuovo sistema democratico. Il riferi-mento va alla costruzione privatistica dei partiti e dei sindacati comeassociazioni non riconosciute, una soluzione che — con un contributoessenziale offerto dallo stesso Rescigno — si rivelò coerente con l’at-tuazione delle esigenze di libertà e pluralismo garantite dalla Costitu-zione. La « rilettura » è attenta ovviamente a cogliere specificità disegno diverso, a cogliere cioè l’incapacità del codice di tenere il passo

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con i mutamenti, l’impossibilità di racchiudere appieno entro il dirittocomune dei privati la specificità del diritto lavoro e del diritto difamiglia. Le pagine sul punto sono significativa testimonianza dellaattenzione della civilistica per la specificità di ciascuna situazione e,nello stesso tempo, per la difesa del diritto dei privati dal rischio diingerenze paternalistiche da parte dello Stato.

Il codice del 1942 è visto in continuità con un’idea meritevole diessere ancora conservata e ‘riscoperta’ nell’Italia repubblicana: laforma-Codice non è per niente superata ed è da apprezzare, al di làdella bontà dei suoi schemi logici, per la forza dell’idea di libertà,uguaglianza, dignità; valori che la ‘rilettura’ del codice è tenuta adaffermare in modo coerente con il testo costituzionale. Continuità conla tradizione e rilettura compongono un discorso sostanzialmente uni-tario. La continuità cui Rescigno fa riferimento non è quella tecnica delformalismo (tutte le pagine sono caratterizzate dalla consapevolezza chenel nuovo contesto le norme vecchie sono chiamate ad assumeresignificati nuovi): la continuità che Rescigno tiene ad evidenziare e adifendere è allora una continuità ideale, la continuità dell’idea e deivalori della forma-codice, la tensione al diritto comune dei privati comestrumento di libertà, uguaglianza e dignità.

L’assorbimento della « rilettura » (della rilettura del codice nelcontesto costituzionale) entro la tradizione sottostima probabilmente ladiscontinuità operata dalla civilistica più sensibile degli anni cinquantae sessanta nella considerazione del diritto comune dei privati e nellastessa idea di codice, nel modo di intendere la forma codice. Ladiscontinuità — ed è una discontinuità, occorre aggiungere, di cuil’intera opera dello stesso Rescigno è testimonianza — è data dall’af-fermazione di una tensione ideale, dall’aver ricondotto un codice‘vuoto’ a un’idea.

Il codice civile del Regno d’Italia del 1865 era rappresentato comeun codice nazionale, come il diritto comune a tutti gli italiani. Laretorica nazionale sosteneva il codice, legittimandolo e limitandolo. Ilcodice del 1865 innova, fornendo un diritto comune civilistico, magioca con forza la carta della continuità con il passato: in continuità conla tradizione italiana sono i suoi princìpi e i suoi caratteri sia quelliderivati dal modello napoleonico (un modello — si afferma — a suavolta ricalcato su un diritto nostro, il diritto romano), sia quelli espres-sione di un specificità nazionale. Il diritto comune del legislatore del1865 era in fondo semplice dichiarazione di un diritto (da sempre)comune agli italiani. Utilizzata soprattutto per rendere immutabile ilcodice, per porlo al riparo ‘sopra inaccessibile roccia’ dalle trasforma-zioni di fine secolo, la retorica della « italianità » non mancò di offrireargomenti anche a quanti esigevano una sua trasformazione per ren-derlo veramente corrispondente al nuovo volto di tutta la nazione e nonsolo di una parte di privilegiati. La tensione ideale che caratterizza ilcodice del 1865 indennizata ad affermare di un diritto comune italiano,

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un diritto veramente « nostro », di cui mitizzare o rivendicare continu-ità con il passato, rispetto a cui misurare garanzie dei cittadini eaperture universalistiche. Molto probabilmente anche l’apertura uni-versalistica offerta dall’art. 3 del codice (assenza di riferimento alprincipio di reciprocità) era da misurare sulla necessità di rendereimmediatamente operativa l’unità nei confronti di quegli italiani che inquel momento — nel 1865 — erano ancora in « terra straniera ».Comunque sia, la tensione al diritto nazionale, al diritto comune a tuttigli italiani costituiva indubbiamente il punto aggregante del codice del1865, l’idea attorno a cui disegnare o mettere in discussione il codice.

Il codice civile del 1942 (o, meglio, le argomentazioni poste adifesa del codice del 1942 per garantirne la conservazione) è inveceprivo di « tensioni ideali ». Non poteva più offrirle l’idea di nazione,logorata dal nazionalismo fascista, quella di legalità e di diritto comuneuguale (difficile da esaltare dopo l’aberrazione della leggi razziali), nonla solidarietà corporativa. Il codice resta in piedi difeso come codicedella tecnica, della scienza impermeabile alla politica, capace di isolarei suoi princìpi dalla contaminazione della politica. Merito della civili-stica più sensibile degli anni cinquanta e sessanta è di aver realizzatouna discontinuità profonda con questa tradizione, di aver « riempito ilCodice », di aver ridefinito il diritto comune dei privati (un dirittocomune dei privati alla ricerca — nello spirito della Costituzione — dilibertà, uguaglianza, dignità).

Probabilmente la discontinuità rispetto alla tradizione operatadalla civilistica nei primi decenni dell’Italia repubblicana non è sotto-lineata abbastanza nel libro; a ben vedere però l’insegnamento che idiversi saggi trasmettono è comunque proprio la micro-discontinuitàrealizzata ogni giorno dagli interpreti, dal confronto umile, paziente,senza ira, con il testo, e con la stessa idea di codice; un’idea impossibileda scorgere se non si è sorretti da « tensioni ideali » adeguate ai tempi.

La chiusura dell’ultimo saggio (« Codice civile europeo. Un co-pione recitato fuori tempo? ») è, da questo punto di vista, significativa:« Porre oggi il problema di un codice civile europeo significa discuterein termini attuali un tema nobilmente avvertito e in larga parte realiz-zato dalla borghesia. Ma comporta anche un rischio: senza le tensioniideali di un tempo — che nascevano dal contrasto tra lo spiritopopolare e l’autorità, il mondo laico e la norma religiosa, il costume eil regolamento imposto, l’uguaglianza promessa ai cittadini e le discri-minazioni fondate sull’appartenenza alle classi, ai ceti, agli ordinicorporativi — può accadere di recitare fuori di un superato contesto, unvecchio copione » (p. 250). Fausto Caggia, nella nota del curatore,rileva che Rescigno chiude il volume con « disincanto e ironia ».

Il libro ci invita a cogliere le reciproche implicazioni di « storia egeografia » e a scorgere, in relazione a tale interazione, illusioni, pro-getti, idealità, tecniche. Il filo conduttore della ricostruzione è l’indivi-duazione delle diverse speranze di volta in volta ricollegata a « un’i-

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dea ». Giova allora chiudere non con il disincanto ma con la speranzadi letture e « riletture » del diritto comune dei privati ispirate — comeaccade in questo libro — ai princìpi di libertà, uguaglianza e dignità. Neabbiamo più che mai bisogno a fronte di una lunga ondata neoliberistache sta proponendo una rappresentazione del diritto comune dei privatiche, come nelle codificazioni dell’Ottocento, si presenta sempre piùspietata, astratta e formale, disegnata senza spazio né tempo, senzastoria e geografia. Una rappresentazione sempre più lontana dal dirittocomune dei privati che le pagine di Rescigno ci invitano a esplorare,comprendere e difendere.

GIOVANNI CAZZETTA

MARIO SAVINO, Le libertà degli altri. La regolazione amministrativa deiflussi migratori, Saggi di diritto amministrativo n. 24, Milano,Giuffrè, 2012, pp. 1-385.

Proprio nel periodo in cui, nella storia d’Italia unita, più basso èil senso di appartenenza allo Stato e di identità nazionale (secondorecenti dati tre cittadini su quattro non si sentono appartenere allacomunità nazionale), in tema di regolazione dei flussi migratori lo Statoitaliano ha assunto il volto autoritario dello Stato di prevenzione,producendo una scissione profonda tra la disciplina amministrativa e lefondamenta costituzionali.

Il libro di Mario Savino descrive l’evoluzione giuridica delladisciplina dello straniero in Italia, sotto il profilo dell’assetto costitu-zionale e, soprattutto, amministrativo. E lo fa da un’angolazione origi-nale, ricostruendo storicamente la disciplina e delineando il percorsostorico che, per buona parte, ha seguito lo sviluppo più generale deldiritto pubblico nei suoi tornanti principali, per poi, verso la fine delNovecento, allontanarsi e seguire una strada impervia, quella delladivaricazione tra libertà costituzionali e diritto amministrativo dell’im-migrazione, che conduce verso la crisi del diritto e del processodemocratico.

Il libro di Mario Savino è importante sotto numerosi profili: sitratta di un’opera seria, non un ‘compitino’ concorsuale, ben costruitae ben argomentata; il volume si avvale di una ricerca di base moltosolida, è scritto in modo accattivante e contiene spunti originali.

Caratteristica principale dello studio monografico è l’utilizzo delmetodo storico. Il libro segue un approccio diacronico ed è costruito sutre diversi paradigmi: quello nazionale (a sua volta articolato in sotto-paradigmi, dalla fine dell’Ottocento agli anni Ottanta dello scorsosecolo), quello della de-nazionalizzazione, quello della ri-nazionaliz-

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zazione (come si vedrà nel prosieguo, questi due, in parte, si sovrap-pongono temporalmente).

L’a. ha scelto, dunque, di procedere attraverso un’analisi diacro-nica e di ricostruire l’evoluzione della disciplina legislativa e ammini-strativa sugli stranieri dal XVII secolo ai nostri giorni. Questo gliconsente di evidenziare le grandi cesure storiche e i caratteri distintividei diversi passaggi evolutivi e, soprattutto, di costruire la trama dellibro su un doppio intrico di simmetrie e di giochi di specchi.

Innanzitutto, il volume è edificato su due ordini simmetrici e sudue richiami al passato. L’apertura delle frontiere europee ai cittadini inpossesso della cittadinanza europea richiama il paradigma liberal-cosmopolita della prima legislazione unitaria: nella seconda parte del-l’Ottocento la circolazione è in larga parte libera e l’attraversamento deiconfini privo di ostacoli. In secondo luogo, le misure fortementerestrittive adottate nel corso dell’ultimo quindicennio dal legislatorenazionale si ricollegano all’età liberale e all’età fascista e, cioè, alle età incui sono state fortemente sacrificate le libertà degli altri sull’altaredell’interesse pubblico dello Stato-persona.

Attraverso quest’approccio trova tra l’altro conferma, anche inquesto settore, la tesi della continuità tra Stato liberale e Stato fascistae tra Stato fascista e Stato costituzionale. Si tratta di una tesi giàavanzata in studi di storia del diritto amministrativo, ma che riceve unavalidazione importante nello studio di Savino. In tema di limitazioni allelibertà degli stranieri, infatti, le basi furono introdotte dal liberalismoautoritario di fine Ottocento e primi del Novecento. Le misure dipolizia speciali furono introdotte nel 1889: respingimento alla frontieraed espulsione per motivi di ordine pubblico. Si afferma la primaziadell’interesse pubblico dello Stato attraverso fattispecie ablatorie (par-ticolarmente indicativa, in tal senso, è la trattazione del caso dell’avve-nente signorina Sordoillet).

In questa parte della trattazione sono molto interessanti le paginesulla natura del c.d. incolato: alla contrapposizione tra tesi privatisticae pubblicistica (con quest’ultima che riteneva non sindacabile dalgiudice, in quanto atto politico, gli atti di espulsione), Ranelletti tenta,invece, nell’ambito della teoria pubblicistica, di ricostruire la tesi del-l’incolato come interesse legittimo, sindacabile dal giudice amministra-tivo.

Nello Stato liberale, dice Savino, la legge può limitare la libertà findove l’interesse pubblico lo richieda. A seguito della prima guerramondiale e dell’acuirsi dei nazionalismi e dell’accresciuto rilievo dellostatus di cittadino, le misure fasciste di repressione delle libertà deglistranieri non solo seguono il solco tracciato in epoca liberale, marafforzano e accentuano le ipotesi e le tipologie di prevenzione. Ma seuna continuità sostanziale tra età liberale ed era fascista è, per certiversi, comprensibile, ci si attende molto meno che non vi sia una realecesura tra età fascista ed era repubblicana, dati anche i contenuti della

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Costituzione del 1948, in radicale rottura con l’epoca precedente. Einvece trova conferma l’ipotesi della continuità amministrativa, cheviene corroborata e alimentata da una giurisprudenza amministrativache si potrebbe definire bouche de la loi, ma per nulla della Costituzio-ne.

Emblematico, in tale direzione, è il caso del signor Starkov, unrusso profugo venuto in Italia quando aveva quattro anni e mantenutosiapolide, che viene espulso improvvisamente dopo aver superato itrent’anni senza alcuna motivazione. In sede giurisdizionale, il Consigliodi Stato avalla l’operato dell’amministrazione, ricostruendo il provve-dimento sostanzialmente espulsivo come revoca di un permesso disoggiorno non previsto dalla legislazione, non essendo all’epoca ilsoggiorno dello straniero sottoposto a un atto autorizzatorio. Moltointeressante qui è la ricostruzione giuridica compiuta da Savino: simostra come la dichiarazione di soggiorno (ex art. 142 del TULPS del1931), mero atto di certificazione, viene ricostruita dall’Adunanzaplenaria del Consiglio di Stato, in palese rottura con il principio dilegalità e in piena epoca costituzionale, quale provvedimento di auto-rizzazione. In tal modo, il ricorso a un vero e proprio provvedimentoautoritativo discrezionale all’ingresso e al soggiorno mostra chiaramentecome anche l’ordinamento repubblicano avesse virato (anche in modopiù severo rispetto alla precedente epoca) verso una presunzione dipericolosità dello straniero.

Tutto ciò con l’avallo della Corte costituzionale. L’esempio piùsignificativo è dato dalla sentenza n. 104 del 1969: l’eguaglianza inastratto tra cittadini e non cittadini nel godimento dei diritti fondamen-tali deve fare i conti con l’esistenza di « differenze di fatto » chepossono giustificare disparità di trattamento. Il cuore della disciplina,dunque, è sempre e solo la legge, nonostante la Costituzione repubbli-cana.

Una volta descritte le epoche liberale, fascista e costituzionale,che l’a. raccoglie quali fasi della nazionalizzazione del diritto ammini-strativo, Savino dedica la seconda parte del volume alla descrizione didue universi paralleli con i quali ci confrontiamo nell’epoca contempo-ranea: una sorta di sliding doors.

Da un lato, il processo di de-nazionalizzazione per i cittadinieuropei, operato dalla disciplina europea; dall’altro, il fenomeno dellari-nazionalizzazione nei confronti degli stranieri extra-comunitari, de-terminato dalla legislazione statale dell’ultimo quindicennio, che forte-mente compresso le libertà degli altri.

Con la cittadinanza europea la libertà di ingresso e soggiornoprevale sull’interesse pubblico; viene rifiutata l’accezione ‘idealistica’ diordine pubblico e viene a dissociarsi, dunque, la nozione di ordinepubblico da quella di ragion di Stato; l’ordine pubblico può essereinvocato soltanto se un accertamento attuale e concreto della pericolo-sità del soggetto lo renda possibile.

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Fa da contraltare la disciplina nazionale sugli stranieri extraco-munitari, in seno alla quale la disciplina ante e post delictum è costruitaattorno a quattro caratteristiche principali.

Un’amplissima discrezionalità, soltanto marginalmente sindacabi-le (negazione o revoca dei visti di ingresso e permessi di soggiorno,espulsione prefettizia, espulsione ministeriale), ovvero un azzeramentodella discrezionalità (misure di prevenzione post delictum fissate ex antedal legislatore, senza accertamento in concreto della pericolosità del-l’autore del reato).

La riscoperta e la valorizzazione di misure amministrative coer-citive in funzione di contrasto dell’immigrazione irregolare (accompa-gnamento coattivo alla frontiera, respingimento differito e in alto mare,trattenimento nei CIE), le libertà dello straniero irregolare — afferma alproposito Savino — vengono attratte all’interno di un labirinto giuri-dico, dal quale si esce soltanto se si accetta l’esclusione dal territorioitaliano.

Il processo di amministrativizzazione sia delle misure obbligatoriesia di quelle coercitive: è l’amministrazione, e non il giudice, che ha lechiavi della libertà dell’extracomunitario.

L’ambivalenza degli interventi dell’Unione europea nel dirittodell’immigrazione. Per i cittadini europei si passa attraverso l’accerta-mento della pericolosità, dell’applicazione stretta del principio di pro-porzionalità, della protezione umanitaria dei migranti. Ma l’approcciofunzionale dell’Unione rivela i propri limiti nella tutela della libertàpersonale degli extracomunitari, poiché le ragioni dell’effettività con-ducono verso la suddetta amministrativizzazione. È proprio tale tipo diapproccio dell’Unione europea che contribuisce ad accentuare il carat-tere ordinario della detenzione amministrativa, estendendone la duratafino a un anno e mezzo, con conseguente fortissima tensione con ilprincipio dell’habeas corpus.

Savino conclude nel senso che « il prodotto dello Stato nazionaledi prevenzione è un diritto amministrativo che cerca più di proteggerelo Stato dai flussi di migranti, che non le libertà di questi ultimi dalpubblico potere ». Di qui la conseguenza che il diritto amministrativodell’immigrazione è attualmente un diritto privo delle basi costituzio-nali.

Nel seguire il metodo diacronico e storicistico il libro scontanecessariamente il seguente difetto: gli istituti vengono esaminati inrelazione allo sviluppo in una determinata epoca, poi abbandonati eripresi per l’epoca successiva, a distanza talvolta di molte pagine. E c’èanche da rilevare che i fenomeni della de-nazionalizzazione e dellari-nazionalizzazione sono presentati in via sequenziale, ma sono entram-bi presenti nella contemporaneità e, sotto il profilo temporale, sisovrappongono parzialmente. Ciò posto, il criterio diacronico consenteall’a. di seguire al meglio la tesi principale, che consiste, come detto, neltravolgimento dell’idea di Stato da parte dell’ordinamento europeo e

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dal rigurgito dell’autorità statale a prezzo della scissione tra dirittoamministrativo e Costituzione.

Ci sono altri tre punti dell’opera di Savino che vale la pena disegnalare brevemente, quali profili problematici e di possibile futuroapprofondimento. È ben descritto l’aggiramento normativo e giurispru-denziale del principio di proporzionalità a seguito dell’uso strumentaledella discrezionalità amministrativa (o molto ampia o troppo stretta). Èevidenziato, nel rapporto tra Corte costituzionale e giudice amministra-tivo, come la Corte costituzionale abbia avuto un atteggiamento defe-rente e debole sulle misure di prevenzione, mentre più significativa epenetrante è la giurisprudenza costituzionale sul riconoscimento deidiritti sociali degli stranieri. È analizzato il rapporto tra Unione europeae Stati nazionali, attraverso una lettura pro-europeistica: c’è da chieder-si, al proposito, quale atteggiamento assumerebbe l’Unione europea sedovesse svilupparsi un’ipotesi federativa.

In conclusione, quello di Savino è un libro che si staglia nell’at-tuale produzione monografica, in quanto induce a riflettere sia sotto ilprofilo del metodo storicistico prescelto, sia sotto quello dell’approccioproblematico all’analisi sostanziale.

ALDO SANDULLI

Vidas por el Derecho, ed. Esteban Conde Naranjo, Madrid, EditorialDykinson — Universidad Carlos III, 2012, pp. 1-569.

La duda, a estas alturas, sobre la dignidad historiográfica de labiografía se antoja fuera de lugar. A nadie (o a casi nadie) se le ocurreahora impugnar la posibilidad de que la reconstrucción del pasadopueda realizarse también a través del relato específico de la vida dequienes lo protagonizaron (Incluso por medio del relato de la vida deuno sólo de ellos). La biografía es, por tanto, historia, eso sí, una historiaclaramente subjetiva, que coloca sin disimulo al sujeto, a un sujeto, enel centro del relato histórico, no sólo como protagonista sino comoobjeto de éste. Otra cosa — y no menor desde luego — será plantearsequé sujetos, qué personajes son importantes para esa reconstruccióneminentemente subjetiva del pasado, o cómo debe hacerse una biogra-fía verdaderamente histórica (asumido que puede haber algunas que nolo sean tanto). Una biografía, como decimos, que contribuya, endefinitiva, al mejor conocimiento del pasado (que es de lo que se tratacuando uno mira hacia ese país extraño, por decirlo con Lowenthal). Endefinitiva, estamos convencidos de que los problemas en torno al encajede la biografía en la historia, de aquella como género de ésta, no son hoydía constitutivos o esenciales sino más bien de método; dicho de otro

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modo: no son problemas o cuestiones sobre el ser (historia o no, labiografía) sino acerca de cómo debe ser (la biografía para ser conside-rada historia) (1).

La dignificación de la biografía como género histórico es bastantereciente. Su confinamiento en un territorio literario propio la alejaba(minusvalorada por supuesto) de la historia científica y académica, porun lado, y la acercaba, por otro, como sabemos, más por estilo que porotras circunstancias, a los géneros dominados por la imaginación. Quehayan saltado por el aire — y no nos referimos a los efectos de la novela(o novelita) histórica — las divisiones basadas en el par realidad/imaginación, habría contribuido desde luego a desubicar — y por tantoa reubicar — a la biografía desde el punto de vista literario, sacándolade ese lugar peculiar (a medio camino) en el que se la situaba. Pero sinduda la recolocación mayor (de la biografía) ha venido propiciada porotros motivos. En los últimos años, hemos asistido a un fenómeno, porotra parte previsible: la historiografía está de vuelta, nadie lo discutirá,de muchas de sus exageraciones. Algunos de los planteamientos histo-riográficos del XIX y sobre todo del XX, de los Annales en adelante,fueron eso: un poco exagerados. Se hicieron de ellos, porque seprestaban con facilidad a que fuera así, lecturas radicales y rígidas, quedejaban poco resquicio a los matices y a las excepciones. La historio-grafía de inspiración marxista, por ejemplo, de los años sesenta y setentadifícilmente admitía un sujeto (de la historia) que no fuera colectivo,que no tuviera, a poder ser, la condición de clase o cosa parecida (2).Bien es verdad que algunas de las corrientes destacadas de este mismoperiodo — y hay que pensar especialmente en la microhistoria deGinzburg y Levi — hicieron mucho, indirectamente y a su manera, porla reivindicación de la biografía. Plantearon que el individuo existía yque era el protagonista de la historia — y no sólo: sino que cualquierindividuo podía serlo —, algo evidente pero desconocido o inclusocombatido por muchos. Este retorno desde planteamientos, insistimos,exagerados, habría traído moderación y habría traído consigo a algunos

(1) Sobre el estado de la biografía en España y su encuadramiento historiográ-fico, véase el último número de la revista « Ayer, Revista de Historia Contemporánea »,2014 (I), núm. 93, que dedica su dossier (coordinado por Isabel Burdiel) a Los retos dela biografía, pp. 13-135, destacando el texto de Pedro Ruiz Torres, Las repercusiones delos cambios culturales de la modernidad en el modo de pensar la biografía. También deRuiz Torres, que ha prestado especial atención a la cuestión, véase La biografía y lospersonajes olvidados de la historia, en E. HERNÁNDEZ SANDOICA, A. LANGA, Sobre la historiaactual. Entre política y cultura, Madrid, Abada, 2005, pp. 165-202. También véase elvolumen colectivo, El otro, el mismo. Biografía y autobiografía en Europa (siglos XVII-XX), J. C. Davis, I. Burdiel (eds.), Publicacions de la Universitat de Valencia, 2005.

(2) Sobre la clase y la historia, véase G. ELEY, K. NIELD, El futuro de la clase enla historia. ¿Qué queda de lo social?, Publicacions de la Universitat de Valencia, 2010.

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de los desplazados fuera del campo de lo que se consideraba propia-mente historia. Entre estos desplazados estaba el género biográfico (3).

Vidas por el Derecho, el volumen reseñado aquí, participaría,pues, de este ambiente general propicio a lo biográfico que dura yaalgunos años. Sería en concreto una manifestación de la irrupción de lapropuesta biográfica en el campo de la historia del Derecho. Porsupuesto, una incorporación a esta tendencia, la de la historia delDerecho a la biografía, bastante tardía, al menos en el caso español y,hasta donde nos alcanza, en otros muchos países europeos. Este retrasono sería más que una muestra, o una constatación del habitual (yllamativo) aislamiento metodológico de la historia jurídica respecto dela historia en general, de esa incomunicación existente entre quienes seocupan, no debe olvidarse, del mismo pasado aunque sobre perspecti-vas u objetos de éste distintos. Por eso hay que saludar positivamenteesta incorporación a la biografía de los historiadores del Derecho en lamedida en que podría propiciar, como efecto colateral, la aproximaciónmutua de ambos mundos historiográficos para otros empeños y otrasempresas.

Es notorio que en el campo de la Historia del Derecho — almenos en España —, el interés biográfico habría sido bastante limitado,circunscribiéndose a estudios genéricos o tipológicos, no centrados enpersonajes concretos, sino, por ejemplo, en profesiones u oficios jurí-dicos, o incluso — todo un subgénero — a las notas hagiográficas (inmemoriam), siempre laudatorias, habituales en muchas revistas jurídi-cas, dedicadas la mayoría de las veces a profesores universitarios. Coneste pobre bagaje, es evidente que es mucho, prácticamente todo, lo quequeda por hacer en el campo de la biografía jurídica.

En esa dirección hay que computar diversos proyectos que enEspaña capitanea Carlos Petit y de los que da cumplida noticia EstebanConde en la escueta « Nota del editor » con la que se abre el libro. Unosproyectos sucesivos y concatenados en el tiempo [« Vidas por elDerecho. Métodos, carreras e ideologías de juristas europeos (ss.XVIII-XX) », « Ciencia y Universidad en Andalucía. E-Catálogo deCatedráticos, 1857-1944 » y « De la enseñanza a la ciencia del derecho.E-Catálogo de Catedráticos 1857-1944 »], que han comenzado a darfrutos, además de este propio volumen, alguno tan concreto y útil comoel Diccionario on line de Catedráticos de Derecho españoles albergadoen la Universidad Carlos III de Madrid (que puede consultarse libre-mente en http://portal.uc3m.es/portal/page/portal/instituto_figuerola/programas/phu/diccionariodecatedraticos).

(3) Acerca de esta reivindicación del individuo y de su consideración biográfica,véase A. MORALES MOYA, La historia “con personas”, en E. HERNÁNDEZ SANDOICA, A.LANGA, Sobre la historia actual, cit., pp. 75-86.

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Como decimos, la escueta nota del editor del volumen (tambiénautor de uno de los textos) informa concisamente sobre el origen de lamayoría (no de todos) los trabajos reunidos y de la razón o delpropósito compartido que los agrupa. No da muchos más detalles. Nosabemos si es porque prefiere dejar al lector el descubrimiento total deestos, sin procurar condicionamientos de ningún tipo, o es porque, conseguridad, deja claro que a todos, en mayor o menor medida, les animael mismo afán biográfico. Eso sí, entendido éste, muy ampliamente.Quien se golosee o se tema que va encontrar sólo en los once textosreunidos biografías lineales de juristas — es decir, comenzadas con un« nació en » y finalizadas con un « murió en » —, de al menos cuatropaíses (España, Portugal, Alemania y Francia), verá de inmediato queyerra, con la sola lectura de los títulos de los textos en el índice. Y es queVidas por el Derecho, hay que pensar que proponiéndoselo y no porcasualidad, muestra la versatilidad y la riqueza de la biografía comogénero histórico-jurídico.

Los distintos trabajos, que aparecen ordenados, tras el primero —éste, como ahora diremos, de carácter claramente metodológico —,principalmente aunque no sólo por el dato de la nacionalidad de susautores, podrían agruparse, no obstante, en nuestra opinión, en cuatrocategorías temáticas. En primer lugar, habría tres clásicamente biográ-ficos, es decir consistentes, en el relato más o menos lineal y progresivode la trayectoria vital de un personaje, en este caso de tres juristas; asaber: « Miguel de Manuel y Rodríguez (1741-1798)), ‘el malogrado’ »,de Esteban Conde, « Biografía intermitente de Miguel Ayllón Altola-guirre », de Jesús Vallejo, y « La grandeza de Louis Josserand. Fuerzasy flaquezas de un civilista de provincias en la IIIª República francesa »,de Frederic Audren y Catherine Fillon. En segundo lugar, otro grupode trabajos abordaría cada uno de ellos lo que podría denominarsecomo un perfil biográfico, es decir, una tipología profesional o intelec-tual que permite la identificación de varios sujetos concretos; serían doslos trabajos que integrarían esta categoría: « La vida de los desembar-gadores durante la crisis, las reformas y la revolución liberal en Portugal(1750-1820) », de José Subtil, y « Perfil del jurista romántico español(1834-1855 ca.) », de Clara Álvarez Alonso. El tercer grupo lo confor-man textos que se pueden calificar como instrumentales, por lo quetienen de ejercicio metodológico en cuanto al uso de algunos de losmedios o instrumentos de los que puede valerse el biógrafo-historiador;serían tres: « Las Novelas y la escuela. Vidas de textos y biografía(colectiva) de la Historische Rechtsschule », de Cristina Vano, « En losorígenes de la comparación jurídica: la correspondencia de Carl JosephAnton Mittermaier », de Aldo Mazzacane, y, por último, « Biblioteca,archivo, escribanía. Portrait del abogado Manuel Cortina », de CarlosPetit. Finalmente, la cuarta y última categoría, un tanto amplia (yforzada, hay que reconocerlo, por nuestro afán clasificatorio), podríadenominarse como biografía de ideas o conceptos más que de personas

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(aunque éstas, las personas, no lo olvidemos, son las que sostienenaquellas, por mucho que se independicen y cobren vida propia, más alláde quienes las crean y las utilizan); tales trabajos serían dos: « La génesisdel mercado de las ideas: la Aeropagítica de John Milton. Su recepciónen la tradición jurídica norteamericana: Oliver W. Holmes y la PrimeraEnmienda », de María Nieves Saldaña, y « Libertad, derechos naturalesy ‘multiculturalismo’ en el pensamiento de Silvestre Pinheiro Ferreira(1769-1846) », de Cristina Nogueria da Silva. Nada de esto, de loscontenidos específicos del libro y de cómo podrían clasificarse, se diceen la introducción que opta, como hemos señalado, porque sea el lectorel que saque sus propias conclusiones y no por suministrárselas desdeel principio.

La escasez de la presentación del editor también puede explicarsepor el primer texto que encabeza propiamente el volumen, en el que selleva a cabo la ubicación metodológica (historiográfica) de la biografíajurídica, y del que es autor Sebastián Martín. Un texto que se nos antojaimprescindible, más allá de este libro, para la ubicación de la biografíacomo genero histórico-jurídico. En su opinión, la entrada de los juristasen la biografía, como objeto de ésta, habría venido propiciada por loque denomina la « democratización del biografiado » — aunque tal vezhubiese sido más pertinente hablar de popularización de éste —.Cuando se logran romper determinadas barreras de clase — lo cualcomo sabemos tiene una explicación historiográfica reciente, con plan-teamientos, aunque no sólo, como el ya aludido de la microhistoria —,es cuando los juristas también empiezan a ser objeto de interés biográ-fico. Acceden estos a la biografía, si se nos permite la expresión, por lapuerta de servicio y como lo que son por lo general — así los calificaMartín —: « intelectuales de media talla ».

Más allá del descubrimiento de algún mediterráneo que otro(como que la valía objetiva del biografiado no garantiza el mérito delbiógrafo, es más, puede poner de manifiesto su incapacidad o sutorpeza para acometer esta tarea (4)), Sebastián Martín se encarga deofrecer un verdadero vademécum de aquello en lo que no puedeincurrir, por tratarse de incorrecciones o corrupciones, el autor de unabiografía jurídica (aunque bien podría decirse de cualquier biografía,sea jurídica o no). En este sentido, su propuesta fundamental es laliaison entre el biógrafo (el trabajo de éste) y el biografiado (la vida deéste). Así, alerta del peligro de incurrir en la que llama la « metodologíadel individualismo creador » y que consiste en una inaceptable pérdida

(4) En este sentido, véase nuestra reseña a Alberto MONTORO BALLESTEROS, RosaMª MONTORO RUEDA, F. Candil, Rector de la Universidad de Sevilla durante la IIRepública, Sevilla, Universidad de Sevilla. Secretariado de Publicaciones, 2012, 377 pp.,en « Cuadernos del Instituto Antonio de Nebrija de estudios sobre la Universidad », II2012, 15, pp. 202-206.

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(por parte del autor de la biografía) de perspectiva, que le puede llevara atribuir originalidad (e incluso genialidad) a las opiniones o teorías deun individuo cuando bastaría con levantar la mirada de éste y su obrapara ver que son ampliamente compartidas en su época y que distanmucho de eso que se llama una creación genuina. Ello no implica restarvalor alguno al personaje biografiado sino que exige situarlo exacta-mente en su tiempo y en su contexto (que es, al fin y al cabo, de lo quese trata en una biografía digna de tal nombre). Como muy bien señalaMartín, la especificidad del aporte del personaje biografiado no puedeni debe presumirse de antemano, requiriendo siempre la concesión decredenciales de originalidad una ardua labor probatoria de contextua-lización histórica y de careo con otros textos contiguos y homólogos. Suopción por la biografía total, más allá de disyuntivas metodológicas a lapostre siempre banales, es evidente y le lleva a poner en cuestión, porempobrecedor, tanto el planteamiento tradicional, que divide el relatoen dos partes (la vida académica y el pensamiento del autor), aunqueadmite que puede conservar cierta legitimidad estilística y pedagógica,como la metodología biográfica de inspiración marxista que no resol-vería los problemas de ésta al utilizar unos marcos político-económicosdemasiado generales. El enfoque más adecuado y ajustado — y locompartimos —, con el apoyo de Walter Benjamin y Cliford Geertz,debe ser más micro, más específico, circunscrito a concretas y diferen-ciadas esferas productivas de la sociedad (por ejemplo, la determinadapor el Derecho).

La última parte del texto de Sebastián Martín, antes de suconclusión, está dedicada a la aportación específica que el juristahistoriador puede hacer al mundo de las biografías. En su opinión, hayun par de prevenciones a tener en cuenta por éste, por el juristahistoriador, si verdaderamente quiere aportar algo original en estecampo. En primer lugar, debe administrar bien la influencia de la quedenomina la « biografía de historiadores », es decir, no debe recorrernecesariamente el mismo camino que éstos, celebrar si se quiere un« matrimonio de conveniencia » metodológico, pero trabajar desde laautonomía de lo jurídico. Sólo desde ahí, desde esa especificidad,pueden ofrecerse aportaciones realmente originales. En segundo lugar,previene también, y de forma más acusada, contra las biografías dejuristas realizadas por los dogmáticos del Derecho. El carácter trampo-so de los resultados que obtienen — como cuando se meten a histo-riadores — de esta tipología de autores es evidente y conocido. Su afánprincipal es encontrar en el pasado las coartadas con las que soportar elpresente. Con este mismo fin y planteamiento, afrontan la biografía,convertida casi siempre e inevitablemente en una hagiografía del per-sonaje y, lo peor, de ellos mismos. Frente a estos modelos a evitarplantea un ‘ideal’ de biografía del jurista, inspirada en las recomenda-ciones histórico-filosóficas de Gilles Deleuze y basada en la especifici-dad intelectual de aquél, como expresión, remata, de unas reglas

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institucionales, sociales, políticas y discursivas concretas. Tras esterecorrido, ofrece su conclusión que, a nuestro modo de ver, tiene unafán fundamentalmente clasificatorio sobre la biografía jurídica o deljurista. En su opinión, ésta debería entrar de lleno en el campo de lo quedenomina la historia del pensamiento jurídico — mejor, a su parecer,que en la llamada historia de la cultura jurídica de impronta tarelliana,con la que no parece estar muy conforme — y de lo que describe como« la reconstrucción más material de las instituciones, escenarios ynormas » con las que el biografiado tuvo que convivir y bregar.

Los trabajos reunidos en el libro responden con más o menosfidelidad a la propuesta metodológica de Sebastián Martín. Tampoco setrataba de que fuera así. La reflexión de éste es independiente de losresultados que se ofrecen en los textos aquí agrupados. Sí hay, noobstante, que reconocerle a estos, en su conjunto, algo que desmiente ladesigualdad en su calidad que suele ser nota habitual en las obras decarácter colectivo. El nivel medio de todos los trabajos reunidos, másallá de gustos e intereses particulares y con independencia de algunaexcepción que luego señalaremos, es bastante homogéneo. Y sobe todopermite hacerse una idea acabada de las posibilidades de la biografíajurídica, entendida de un modo amplio y variado, hasta el punto depoder clasificarlas como hemos propuesto anteriormente. De ese orden,y no en cómo aparecen en la obra, nos valdremos para la sucintareferencia crítica que queremos hacer a continuación a cada uno de lostextos.

La primera categoría, hemos señalado, está integrada por los tresestudios de índole biográfica más nítida y clásica de todos los quefiguran en la obra. El trabajo de Esteban Conde (« Miguel de Manuely Rodríguez (1741-1798)), ‘el malogrado’ ») tiene el interés de ocuparsede uno de esos marginados (para la posteridad) que producen lascoautorías, por el hecho de figurar en segundo lugar en las obrasescritas conjuntamente (que es el caso de este Miguel de Manuelpostergado por Ignacio de Asso). Sin adornos y sobriamente, recons-truye con solidez y relata con solvencia la vida de este personaje, unavida fundamentalmente, la que nos cuenta, intelectual, la propia de unjurista erudito de la época. Si con algo hay que quedarse, desde el puntode vista propositivo, es con la condición de secundario del personajeelegido y las posibilidades que ello ofrece desde el punto de vistabiográfico.

El extenso texto de Jesús Vallejo (« Biografía intermitente deMiguel Ayllón Altolaguirre »), el de mayor número de páginas de todoslos publicados, responde también a esa categoría de biografía propia-mente hablando. Se trata, en este caso, de la biografía de un juristaperiférico, de provincias, siendo este aspecto subrayado conveniente-mente ya que ilumina algunas de sus vicisitudes vitales. Es una biografíaademás completa (desde el nacimiento hasta la muerte) y bastantepormenorizada, un texto en el que resulta reconocible además el

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estupendo estilo narrativo del autor, que hace que todos sus trabajosnunca parezcan menores (5). Especialmente atractiva (y convincente) essu reflexión final sobre los personajes secundarios en la historia y lapertinencia de su acceso a la biografía, en la medida en que sirven a laperfección a la reconstrucción de lo colectivo (mediante la contempla-ción de lo individual).

El último de los trabajos que hemos situado en este capítulo de lasbiografías clásicas es el de Frederic Audren y Catherine Fillon sobreLouis Josserand (« La grandeza de Louis Josserand. Fuerzas y flaquezasde un civilista de provincias en la IIIª República francesa »). Quizá seael texto que mejor encarna la llamada biografía jurídica, sin incurrir —es uno de sus méritos — en un tratamiento plano y previsible. Nosencontramos ante uno de los más importantes juristas franceses de laprimera mitad del siglo XX, en la estela o a la altura de nombres comoSaleilles, Geny o Ripert, con repercusión y reconocimiento internacio-nal, fuera de Francia, lo que logró, y es uno de los aspectos que sesubrayan en el trabajo de Audren y Fillon, desde Lyon, desde laprovincia. Quizá una de las aportaciones más sutiles y originales deltexto sean algunas exploraciones psicológicas del personaje, nada ha-bituales (ni previsibles) en este tipo de biografías jurídicas.

La segunda categoría de trabajos la constituyen los que hemosagrupado bajo el rasgo común de ocuparse de un perfil biográfico,consistente bien en una profesión jurídica bien en las característicasgenéricas de los juristas en un determinado periodo. En concreto, sonlos textos del portugués José Subtil [« La vida de los desembargadoresdurante la crisis, las reformas y la revolución liberal en Portugal(1750-1820) »] y de la española Clara Álvarez Alonso [« Perfil deljurista romántico español (1834-1855 ca.) »]. El primero es claramentela biografía de una profesión, el desembargador, una suerte magistradode los tribunales de apelación portugueses del periodo considerado,figura sobre la que hubiese venido bien situar mínimamente al lector noportugués al inicio del texto. El trabajo resulta, hay que reconocerlo,muy enriquecido con las biografías concretas de algunos desembarga-dores. Por su parte, el texto de Álvarez Alonso puede considerarse másun ejercicio cercano a la biografía: su objetivo es fijar las característicasdel jurista, en tanto que intelectual, en un periodo tan definido como elromántico. Igual que en España, como lugar común, se dice, con más omenos fundamento, que no hubo (mucha) Ilustración, ni (muchos)ilustrados, sí hubo Romanticismo y muchos románticos. El empeñotiene el inconveniente de partida de la relación un tanto refractariaentre el movimiento romántico y el Derecho — en los términos, comorecuerda y analiza — en que planteó la cuestión Carl Schmitt en

(5) Véase su reciente recopilación, J. VALLEJO, Maneras y motivos en Historia delDerecho, Editorial Dykinson — Universidad Carlos III de Madrid, 2014.

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Politische Romantik (1919). Tras realizar una extensa presentación delRomanticismo y sus implicaciones en la política y el Derecho, reconocey justifica el carácter acentuadamente jurídico del Romanticismo espa-ñol. Y es esta tesis precisamente, sobre el Romanticismo jurídicoespañol, la que trata de verificar biográficamente, mediante tres autoresde la época: Gómez de la Serna, Pacheco y Seijas Lozano, para terminarocupándose del « programa del jurista romántico », cuya máxima ex-presión sería aquella que considera como la « obra más romántica »: elProyecto de Código Civil de 1851 — debido a la labor del protojuristaromántico conservador que fue Florencio García Goyena —.

Los trabajos que hemos colocado en el tercer grupo los hemosdenominado instrumentales, ya que su principal virtualidad — puedentener (y tienen) otras — es la de constituir solventes ejercicios meto-dológicos, en cuanto al uso de algunas de las fuentes (o instrumentos)de los que puede (y debe) valerse el biógrafo-historiador. El primero deestos trabajos sería « Las Novelas y la escuela. Vidas de textos ybiografía (colectiva) de la Historische Rechtsschule », de Cristina Vano.Su propuesta metodológica es clara: el estudio de los archivos y de losepistolarios de los juristas de la Escuela Histórica (con Savigny a lacabeza), tan intenso y tan desarrollado en los últimos años, se hamostrado como una de las mejoras estrategias para conocer este autén-tico movimiento jurídico-intelectual, en el sentido más preciso deltérmino. Las relaciones de quienes lo protagonizaron, a través de unconocimiento profundo de sus vidas y de sus trayectorias, es un medioeficaz para detectar aquello que le da consistencia como escuela omovimiento: la existencia de unos objetivos e intereses comunes y deunos modos de hacer compartidos. Para ello, propone la pertinencia yla utilidad de los trabajos de arqueología documental — reconstruircontactos, dice, « persiguiendo el intercambio de libros, manuscritos ynoticias, ojeando cartas y considerando el modo en que la correspon-dencia era utilizada, copiada, coleccionada y archivada » —, muchasveces despreciados como ejercicios en pos de una erudición hueca, peroque en su opinión, en el caso de la Escuela Histórica, permitirían« simular el funcionamiento del sistema circulatorio que manteníaunida » a ésta. Todo en aras, en definitiva, de una suerte de biografíacolectiva.

También como un texto de clara impronta o vocación metodo-lógica ha de considerarse « En los orígenes de la comparación jurídica:la correspondencia de Carl Joseph Anton Mittermaier », de AldoMazzacane. El autor es perfectamente consciente de que el título de sutrabajo, así lo advierte expresamente al inicio de éste, puede llevar apensar que se trata sólo de una contribución erudita al estudio de cómose conformó el Derecho comparado en el siglo XIX. El trabajo es esodesde luego pero también mucho más. En primer lugar, brinda unaimportante reflexión de cómo el elemento biográfico puede ser deter-minante para conocer los orígenes de una disciplina jurídica. Ello

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conlleva o presupone, obviamente, una determinada concepción delDerecho, que Mazzacane no oculta: « una estructura cultural, unsistema de representaciones y prescripciones entrelazado con otrossistemas sociales, y que el saber relativo al mismo equivale a la cons-trucción de un espacio discursivo desde el cual y en el cual adquierensignificado nociones y conceptos ». Y en segundo lugar, de cómo, encorrespondencia justamente a esta concepción del Derecho y de lasdisciplinas jurídicas, la correspondencia, los epistolarios de los juristaspueden revelarse como una fuente preciosa de conocimiento. Despliegatambién una interesante reflexión sobre el género epistolar al tiempoque realiza una, incluso emotiva, defensa de la carta (perdida yadefinitivamente como un coste de ese progreso que representan lose-mails y los sms), y de las que destaca como constituyen « un auténticofilón de noticias biográficas y de minuciosas puntualizaciones, a menu-do inaccesible por otras vías », a cuya mera consideración y estudiohabrían llegado los historiadores del Derecho una vez más tarde yrecientemente (6). Además de estas valiosas consideraciones metodoló-gicas — muy útiles resultan las pautas de lectura con las que aconsejaabordar los epistolarios —, en las que aparece la brillantez habitual deMazzacane, se ocupa también de reconstruir la actividad intelectual deMittermaier y de cómo propició el nacimiento de un Derecho compa-rado sin conciencia de disciplina, antes como práctica jurídica quecomo saber autónomo.

El último trabajo incluido en este tercer grupo, de textos meto-dológicos, sería « Biblioteca, archivo, escribanía. Portrait del abogadoManuel Cortina », de Carlos Petit. Éste comienza con una confesiónprovocadora, como tal un tanto impostada, a caballo entre la renunciay la impotencia, sobre su incapacidad para escribir otra vez unabiografía, el relato de una vida (algo que debería preocuparnos sin dudaal provenir de alguien tan capaz, de alguien tan demostradamente capazen estas lides). Rápidamente nos tranquiliza con unas pocas y ajustadaspáginas (apenas siete) de aproximación metodológica al género biográ-fico y a sus claves, que complementan muy bien las de Sebastián Martíny los pasajes de Vallejo y Mazzacane de la misma índole que ya hemosdestacado. En éstas ofrece una guía del biógrafo, una de cuyas clavesdebe ser la de evitar a toda costa el riesgo de identificarse excesivamentecon su biografiado. Acepta la fórmula de Borges de reconstruir la vidade éste, del sujeto elegido, a través de sus libros, entendidos estos comoextensión de la memoria y de la imaginación, si bien adaptando esteplanteamiento a la realidad de su personaje: un hombre sin librosescritos. En este caso, partiendo de la idea de que cada cual es

(6) Alguna excepción habría, sin embargo: véase de Carlos PETIT su trabajosobre Max Radin: Cartas romanísticas. Estudio y edición, con una nota de lectura sobreCalifornia y el Derecho romano, Napoli, Jovene, 2001.

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responsable de su biblioteca, de sus libros leídos o sólo poseídos, eltrabajo del biógrafo se convierte en arqueología, así lo señala Petit, deun patrimonio personal o, directamente, cuando consiste ese patrimo-nio en libros, en bibliografía, en el sentido más literal de la palabra.Petit no sólo lo propone sino que lo hace en el caso del prácticamenteágrafo Manuel Cortina (1802-1879), hombre público (diputado, minis-tro, presidente del Congreso) pero por encima de todo abogado, uno delos más reputados letrados españoles del periodo isabelino, asesor dereyes, financieros e industriales. El vaciado de la vida de Cortina a travésde algunos de los objetos de su patrimonio y, sobre todo, de subiblioteca y de su archivo demuestra lo mucho que se puede hacer,biográficamente hablando, con estos elementos materiales tantas vecesdespreciados.

Finalmente, el cuarto grupo de trabajos es el que resulta másextravagante (y un tanto desconcertante) en el contexto del libro —precio a pagar, parece que inevitablemente, en casi todas las obrascolectivas, incluso en una tan cuidada como ésta —. Como tal, comoextravagante hay que considerar, de una parte, el texto de de MaríaNieves Saldaña « La génesis del mercado de las ideas: la Aeropagítica deJohn Milton. Su recepción en la tradición jurídica norteamericana:Oliver W. Holmes y la Primera Enmienda », ya que es el menosbiográfico, en el sentido estricto del término, al tratarse no de labiografía de un personaje sino de la de un concepto o una idea,« mercado de las ideas », y en concreto si su origen estaría en Milton oen Holmes. Por su lado, el trabajo de la portuguesa Cristina Nogueriada Silva, « Libertad, derechos naturales y ‘multiculturalismo’ en elpensamiento de Silvestre Pinheiro Ferreira (1769-1846) », sobre algu-nas ideas de este importante prócer portugués, es el más endeble de lostextos del volumen, incurriendo precisamente en algunos de los defec-tos o errores sobre los que alertan Martín, Vallejo, Petit o Mazzacane enlas páginas vecinas.

« Escribir la vida sigue siendo un horizonte inalcanzable, y sinembargo ha estimulado desde siempre el deseo de contar y de entender.Todas las generaciones han respondido al desafío biográfico. Una trasotra han movilizado el conjunto de herramientas de análisis que teníana su alcance ». Con estas palabras se inicia el importante (y conocido)estudio de François Dosse, Le pari biographique. Ecrire une vie (7).Parece que los historiadores del Derecho han aceptado ahora este retobiográfico. Como les suele suceder, lo han aceptado con ese retrasohabitual con el que normalmente proceden respecto de las cuestioneshistoriográficas y metodológicas. Que ello sea producto de su aislamien-

(7) F. DOSSE, Le pari biographique. Ecrire une vie, París, La Découverte, 2007;la traducción española es de poco después, El desafío biográfico. Escribir una vida,Publicacions de la Universitat de Valencia, 2007.

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to o, si se prefiere, de su autonomía, no toca enjuiciarlo aquí. Lo que sítoca es dejar constancia de que Vidas por el Derecho nos informa de queel desafío biográfico ha llegado a la historia del Derecho. Y de que hallegado para quedarse y para ser enfrentado.

CÉSAR HORNERO MÉNDEZ

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