Post on 26-Feb-2023
Peut-on considère l’œuvre de Warhol comme un art critique, contrairement
à l’opinion de Jameson ?
« J’explique le postmodernisme par la plus simple des manières : Le doute sur l’au-delà des
versions ».
(Batler)
Le postmodernisme
1-Une définition du postmodernisme
Le postmodernisme fait partie des mots dont on ne peut pas donner une définition précise. La
relativité est le principe du postmodernisme. Il est intéressant à noter que tous les articles
écrits sur le postmodernisme sont aussi relatif par rapport à la diversité des situations
culturelles, sociales, politiques et artistiques, et ont des significations diverses. Le
postmodernisme est apparu en parallèle dans de différents domaines de pensés, et donc définir
un cadre bien précis pour ça est très fluide et glissant. Depuis l’apparition du postmodernisme
il s’est passé trois décennies, mais son développement culturel était assez compliqué et peut
être que sa progression politique fut plus rapide. Ce mot était au début une expression
d’université utilisé pour une certaine évolution dans la littérature et les sciences humaines. En
art on l’employait dans le domaine de l’architecture. Mais très vite il est devenu la définition
générale des changements de ces dernières années.
« Le postmodernisme n’est pas une école de pensée bien défini ; il n’est pas un mouvement
unanime, avec un but et un angle de vue bien précis et par conséquent n’a pas un seul et
unique théoricien et porte-parole non plus. Toutes les branches, que ce soit la philosophie et
les études culturelles, jusqu’à la géographie et l’histoire d’art se sont exprimées là-dessus.
Chaque branche a publiée des livres et revues, avec un angle de vue particulier sur le
postmodernisme et chacune l’a défini à sa manière, et c’est pourquoi, au lieu d’accélérer la
définition, elles l’ont rendue encore plus vague. (Varde)
Arnold Toynbee a inventé ce mot à la fin des années 1940 pour qualifier la fin d’une époque
qui a abouti à la renaissance. On peut tout de même voir des signes antérieurs, mais ces
courants, on peut les qualifier de modernismes récents plutôt que du postmodernisme. Des
courants qui ont portés la voix du postmodernisme, mais dans une ambiance culturelle d’avant
cela.
« L’expression postmoderne qui distingue l’époque actuelle des temps modernes, a été utilisée
la première fois en 1917 par le philosophe allemand, Rudolf Pannwitz pour qualifier le
nihilisme de l’occident, influencé par Nietzsche. Le critique espagnole Federico de Onis a de
nouveau employé ce mot en 1934 dans une réaction contre le modernisme littéraire. En 1939
il a été utilisé en Angleterre de deux manières différentes : Bernard Edingsbel l’a employé
pour officialiser la défaite du modernisme séculaire et prêcher un retour à la religion, et
l’historien Arnold Toynbee a signalé par expression, l’apparition d’une classe populaire plus
importante que les capitalistes, après la première guerre mondiale ; à savoir les travailleurs. »
(Kehon)
Avec tous les changements de structures politique, économique et social après la deuxième
guerre mondiale, l’occident est entré dans un nouveau monde qu’on peut appeler le monde de
l’information. Le postmodernisme est né de ce monde cosmopolite. Il est le fruit du réveil et
de la haine, tout comme l’avant-gardisme propagé par les médias dans les années 1950,
jusqu’à être accepté par la classe moyenne. Il s’est ouvert une espace pour accueillir tous les
courants qui avaient des problèmes avec le modernisme pour s’exprimer. Mais ce fut à la fois
la victoire et la fin de l’avant-gardisme.
Ces évolutions ont mis à jour le postmodernisme, et ont créé une double situation dont on ne
peut ni la rejeter, ni la soutenir. Le postmodernisme n’a pas de substitut pour les valeurs qu’il
détruit, mais en revanche il présente le pluralisme, au nom de la diversité culturelle. Même
s’il refuse de l’assumer, le postmodernisme a tous les signes d’un avant-gardisme nombriliste.
Il s’est opposé à la modernité de manière autodestructrice. Le postmodernisme est un
mouvement stérile qui essaie de se montrer fort.
2- Les penseurs du postmodernisme
Jean-François Léotard
Jean-François Léotard est né en 1924 en France. Il a suivi ses études en Algérie, au Brésil, au
Canada et en Californie.
« Il est philosophe et théoricien, et a écrit de nombreux articles qui ont donné un aspect
légitime et justifié au discours du postmodernisme. Il n’a pas arrêté de remettre en question
ses idées précédentes, dans ses essais et même si on le connaît comme l’un des membres du
poststructuralisme français, la plupart de ses œuvres sont sur l’épistémologie, la
psychothérapie et l’esthétique (en particulier la peinture). Contrairement à la plupart des
poststructuralistes, il n’était pas spécialement intéressé par la littérature, et pourtant ses
opinions ont influencés la littérature moderne aussi. » (Yazdanjou)
Il est l’un des théoriciens importants du postmodernisme et a présenté un tableau dans lequel
il explique les différences entre le modernisme et le postmodernisme. Il a dessiné les contours
et les limites de la pensée postmoderne.
Ihab Hassan
Ce maitre de la littérature est l’un des premiers défenseurs du postmodernisme. Il y a un
tournant dans ses œuvres, du modernisme vers le postmodernisme et il le fait de manière
postmoderne, c'est-à-dire en présentant une liste discontinue et embrouillée des éléments
culturels accompagné des inconvénients graphiques. Un texte connu des lecteurs de la
littérature postmoderne. Le texte est volontiers frivole et en plus son contenu insoupçonnable,
ne permet pas aux chercheurs de cerner le texte et l’oblige à trouver son propre chemin. Ihab
Hassan n’est pas un postmoderniste purement négatif et ne cherche pas à prouver les limites
de la recherche humaine. Il est un postmoderne positif et attirant. Pour lui le postmodernisme
est un effort pour écrire ce qu’on ne peut pas écrire. Il dit : « En vérité nous habitons avec joie
et consentement dans l’inimaginable.» (Kehon)
Jean Baudrillard
Du point de vue de Jean Baudrillard, le lien de l’homme contemporain avec le
postmodernisme est à l’exemple du lien de la société avec le monde des médias, publicités,
télé, journaux et revues. Il a beaucoup parlé sur les médias, à tel point qu’on le reconnaît
comme un philosophe des médias.
La pensé de Baudrillard fait partie d’une nouvelle vague française qui dans les années 70, 80,
90 se sont précipité vers les cotes américaines. Elle a substitué sa confusion et agitation, à la
précédente agitation qui était influencé par le caractère de Jean-Paul Sartre après la deuxième
guerre mondiale. Tout comme Nietzsche qui avait annoncé la mort du dieu, ce philosophe a
annoncé la mort de la modernité, le fait réel et le sexe. Baudrillard a considérablement affaibli
les bases du marxisme, de l’épistémologie, des sciences politiques, de l’économie, la
théologie, l’anthropologie, la littérature, le film et les études médiatiques.
Fréderic Jameson
Tous les théoriciens postmodernes n’ont pas rallié l’attaque contre la totalité. Le plus connu
des théoriciens qui donne encore de l’importance à ce discours sur la totalité est Fréderic
Jameson. C’est un critique d’art et de littérature qui analyse la société par le marxisme. Alors
il l’écrit dans un méga-discours et ne l’accepte pas de manière simpliste et non-critique. Il
essaie plutôt de mettre à jour les théories du marxisme et les adapter avec le monde
postmoderne. Jameson croit que la totalité est encore une idée de valeur, car nous devons faire
des efforts pour comprendre comment les détails du monde et nos expériences sont reliés. On
n’y arrivera jamais totalement, mais dans cet effort, on se transforme ainsi que notre monde.
3- Le postmodernisme et Jameson
« Le postmodernisme, la logique du capitalisme moderne » est le nom d’un livre que Fréderic
Jameson a publié pour donner sa définition du postmodernisme d’après le capitalisme
moderne.
Jameson considère Andy Warhol et l’art populaire, la photographie réaliste et plus encore le
néo-expressionisme en musique – un mouvement créé par John Cage – et aussi la composition
des styles classique et populaire dans le monde du cinéma, Godard et post-Godard ; le cinéma
et les films expérimentaux, ainsi qu’un nouveau genre de films commerciaux et …. Comme
un pas vers une certaine banalisation de l’esthétisme qui attire toute sorte de pluralité à tous
les genres du postmodernisme. On peut continuer cette liste jusqu’à l’infini. Mais est-ce qu’on
peut le considérer comme une garantie de la transformation ou de la rupture profonde avec le
style répétitif et les nouvelles évolutions, résultante de la nécessité du postmodernisme ou
plus ancien encore dans le domaine de l’innovation ?
« En mettant de coté le trait d’espace entre une culture de valeur et une autre connue comme
la culture populaire ou commerciale, il apparait une nouvelle sorte de textes dont on a injecté
le contenu de l’industrie de la culture dedans. (Toutes les idéologies de l’époque moderne,
que ce soit l’école de la nouvelle critique américaine, jusqu’à Andrond et l’école de Frankfort
ont méprisé cette industrie de la culture). Diverse postmodernisme ont été attiré par cet aspect
nul de la bêtise. Les points du postmodernisme ont des liens solides avec les principes de
l’ambition de la sociologie. Ces principes annoncent l’apparition d’une nouvelle société que
Daniel Bon l’appelle « la société postindustrielle ». On a appelé aussi cette société : La
société consommatrice, la société d’information, la société de haut-niveau électronique etc.….
(Fréderic Jameson)
Le but de cet assai n’est pas de décrire une école ou mouvement culturel parmi tant d’autres,
mais il essaie de l’analyser du point de vue périodique : « A mon sens, comprendre le
postmodernisme est important en tant qu’un élément culturel et non pas une école. Picasso et
Joyce, non seulement ne sont plus considéré comme laids de nos jours, mais en plus ils ont
aujourd’hui une influence réaliste sur nous. Ça explique en partie l’apparition du
postmodernisme. La jeune génération de 1960 voit dans le mouvement moderne un ensemble
d’œuvres classiques et désuets. Ce qui s’est passé, c’est que la production de l’esthétisme et
de la marchandise se sont mêlés. La folle loi de l’économie avec toujours de nouvelles
marchandises, et la logique de la rentabilité jouent un rôle essentiel dans les expériences
esthétiques. Je veux dire que la culture mondiale du postmodernisme, et en même temps
américaine, est une nouvelle vague de la domination militaire et économique des états unis sur
le monde. De ce point de vue, la partie cachée de la culture, comme tout au longue de
l’histoire des classes, comprend : Le massacre, la torture, la mort et l’angoisse » (Laurence
Kehon)
Notre vie quotidienne est pleine d’événement ; des événements dans les médias glaçants
comme la télé, la pub, la vidéo, l’ordinateur, le C.D, le D.V.D et les I.T qui représentent de
plus en plus notre époque. Cette invasion des médias justifie les images en silk screen d’Andy
Warhol qui sont apparemment un retour au réalisme. Dans ce réalisme, un objet réel est mis
en image qui elle-même est une image. La tendance au pluralisme et la critique culturelle est
l’évolution la plus connue du monde postmoderne. Cette diversité est venue inconsciemment.
Le pluralisme est le fruit dérivé des communications et du capitalisme mondial. On est
aujourd’hui dans un monde de communication, et on ne peut plus revenir en arrière. Le
village mondial est un espace pour les échanges et grâce au commerce et aux
communications, on peut facilement franchir les frontières culturelles. L’accélération des
forces capitalistes à transformer les gouts et styles de vie, changent considérablement nos
gouts pour la diversité aussi » (jenks)
La peinture postmoderne vue par Jameson
Du point de vue de Jameson, à l’époque du postmodernisme, nous avons affaire à la
domination du capitalisme sur la culture postmoderniste qui dirige le « monde libre ». On est
entouré des machines qui reproduisent plutôt que de produire et elles submergent l’homme
postmoderne dans les copies et les reproductions. Ces signes incompréhensibles ne présentent
même pas une réalité, mais représentent une certaine réalité qu’ils portent en eux-mêmes.
Dans toutes les marchandises culturelles postmodernes (Bâtiment, journal, vêtement, chanson,
livre….), il y a des signes qui cohabitent par hasard ensemble. Ils viennent et repartent.
Aujourd’hui une marchandise culturelle, est composée des signes qui se retrouvent par hasard
dans cette configuration et peuvent se retrouver encore par hasard dans une autre forme.
Alors, ils ne peuvent rien signifier au-delà d’eux-mêmes ou représenter une réalité
quelconque. Ils se référent à eux-mêmes. Notre monde est sous leur domination et ça n’a pas
de sens de demander qu’est-ce qu’ils veulent dire. La question du sens disparait toute seule.
Même si les signes peuvent s’interpréter, mais nous ne pouvons pas attendre qu’ils signifient
quelque chose de manière durable et logique. Les marchandises postmodernes représentent un
pluralisme absolu et tout à fait accidentel. Une cohabitation, non seulement entre les univers
divers, mais même entre les sous-systèmes quasi-autogestionnaires et étrangers. Nous ne
déchiffrons pas comme les postmodernes, mais le transformons en énigme. (Kehon)
Tout d’abord, je veux parler de quelques peintures de l’époque moderniste et postmoderniste
dont Jameson en avait parlé aussi. Les chaussures de Van Gogh et celles de Warhol : Jameson
croit que si on n’imagine pas la situation dans laquelle une œuvre avait était créée, cette
œuvre artistique sera comme un objet sans signification et dynamisme. C’est en tenant compte
de la situation et les matières premières qui avaient composées cet œuvre qu’on peut
l’interpréter. « A mon avis le contenu des œuvres de van Gogh avec les matières premières
utilisées, représentent l’environnement hostile des agriculteurs, la pauvreté, la vie dure et
l’univers primitif des hommes, accompagné d’un travail pénible. Cet univers chute à son
niveau le plus violent, le plus menaçant, le plus primitif et le plus marginal. Les fruitiers de
cet univers sont des vieux bouts de bois pourri qui ont poussé de la terre. Le corps des
habitants du village est composé uniquement des os et de la peau. Ils sont les caricatures
d’une espèce primitive d’homme. » (Jameson)
Là, Jameson pose cette question : Alors pourquoi dans les œuvres de Van Gogh, certaines
choses comme les pommiers avec leurs couleurs atteignent un tel niveau d’illusion, et ses
clichés de campagnes sont présentés avec des couleurs vives comme rouge et verte ? Et il
pense que le peintre souhaitait transformer volontiers cet univers violent en un monde
agréable à regarder et idéal à ses yeux. A l’opposé de son regard sur Van Gogh, Jameson
analyse ainsi les chaussures de Warhol : « Dans cette peinture, rien n’évoque rien pour le
spectateur. On le prend comme un objet naturel et sans interprétation lorsqu’on le voit au coin
d’une galerie. » (Kehon)
Jameson insiste sur le processus de la marchandisation de l’art dans l’œuvre de Warhol.
Mais je pense moi que les images de la bouteille du coca cola ou de la soupe Campbell,
doivent être des manifestes critique et politique. Si ce tableau n’exprime pas cette critique est-
ce qu’il la porte en lui-même ? Alors ou est la place de l’art critique postmoderne ?
« Il faut parler aussi du rôle de la photographie dans ce genre d’art contemporain. Elle
transforme la qualité sans âme de l’œuvre de Warhol. La beauté glaçante et proche d’une
photo du rayon X de l’œuvre de Warhol abime en quelque sorte le regard perçant du publique.
Les chaussures de Van Gogh sont le symbole de « La nature morte » de la fin du dix-
neuvième siècle. La bouteille du Coca Cola et la boite de la soupe Campbell sont « La nature
morte » de la deuxième moitié du vingtième siècle ; mais on ne peut pas croire que dans le
contenu de Warhol, il y a un rapport avec le mort ou un quelconque souci ou angoisse de la
mort. En vérité dans les chaussures poussiéreuses de Van Gogh il y a un retour aux affaires
abandonnées, une certaine joie étrange et décorative qui donne un sens agréable au tableau. »
(Jameson)
Par la suite, il parle du « Cri » d’Edouard Munch : « Le cri est un cri qui porte la défaite en
lui-même. Ce cri inaudible oblige le spectateur à l’entendre. Il reflète l’angoisse et la cruauté
de la solitude. Les cercles dessinés dans toute l’espace, relient ce cri au monde entier. Ce cri
absent se fait entendre par les cercles et insiste de plus en plus sur une autre absence, à savoir
l’angoisse et la cruauté de la solitude que ce cri exprime. Les cercles sont dessinés sur la
surface, et sont gravé en plus grands aussi. En vérité, on les voit comme les ondes à la surface
de l’eau. La descente aux enfers de l’homme vient de l’homme souffrant et se propage à la
géographie mondiale. La souffrance est la porte-parole de cet homme que l’on voit à travers le
coucher du soleil et les aspects matériels. » (Jameson)
Maintenant je veux revenir sur l’interprétation générale de Jameson de l’art et l’ambiance qui
règne sur le postmodernisme. On assiste à un mirage trompeur entre le temps présent et
l’histoire actuelle dans cette expression artistique et sa parodie d’un passé cliché. Mais cette
nouvelle expression esthétique est elle-même le signe de notre décadence historique.
L’expérience historique de manière active, court en nous-mêmes, et cette nouvelle expression
est née de nos controverses.
« L’ambiance dominante de l’art contemporain, comme les bains de Dog bandes est très
inhumaine. L’idolâtrie du corps humain dans l’art contemporain des statues de Devin Henson
a un visage complètement différent. Le souffle et la chaleur que l’on soupçon dans ces œuvres
viennent en faite des gens réels autour de vous qui marchent dans les couloires des musées et
qui se transforment en un laps de temps en mort avec des visages pales. » (Jameson)
Un immense pouvoir et force du travail humain se manifeste aujourd’hui à travers les
machines. Ainsi, par nos actes individuels et collectifs le monde perd de son sens profond, et
provisoirement nous assistons à une invasion d’image cinématographique plate. Est-ce une
expérience terrible ou réjouissante ? Jameson croit qu’on peut l’éclaircir d’une autre manière,
comme on a fait avec les œuvres d’Edmond Berg et d’Emanuel Kant pour exprimer le
contenu que l’on voulait.
« L’excellence pour Berg était une expérience à la frontière de l’angoisse. Il avait un regard
agité, étourdi et angoissé sur quelque chose qui pouvait détruire l’humanité toute entière. Kant
a corrigé plus tard cette interprétation pour comprendre la représentation aussi. L’intégralité
d’excellence n’était pas uniquement au niveau physique et de l’organisme du corps humain
avec la nature, mais il y a aussi des défauts d’intelligence pour présenter ces forces énormes.
A l’heure de la bourgeoisie montante, Berg a pu seulement expliquer ces forces dans le cadre
des interprétations divines, tandis qu’Heidegger avait un point de vue illusoire sur la vie
campagnarde et la nature, qu’il opposait au capitalisme. Une vie qui est l’idéale de la nature à
notre époque. » (Kehon)
Jameson parle de l’apparition des machines à l’étape précédente du capitalisme d’avant lui
avec enthousiasme. La joie de la future et l’hommage à l’invention d’arme automatique par
Marinety. Les signes extérieurs de l’énergie qui peuvent rendre palpable, les énergies mobiles
d’étape précédente de la rénovation. On peut voir un lien entre ces grandes images, dans les
bâtiments immenses de nulle part qui comme des bateaux à vapeurs géants flottent sur les
scènes des villes. Des scènes de ville avec un fond plus ancien, et en ruine. Dans l’œuvre des
artistes comme Picabia et Duchamp, on voit une autre admiration pour les machines. Il est
évident que de nos jours, la technologie n’a plus cette capacité de représentation, car les
machines sont immobiles. Par exemple la télé n’exprime plus rien mais suggère plutôt. Ces
machines reproduisent plutôt de produire.
Jameson évoque par la suite que : « Je ne veux pas dire que la technologie a le même sens
culturel, que ce soit dans la vie sociale ou dans la production culturelle. Je veux tout
simplement dire que notre interprétation erronée des réseaux informatiques et communicatifs,
n’est autre que l’image profondément transformée du capitalisme multinationale. On peut
donc conclure que la technologie de notre société d’aujourd’hui n’est pas aussi attractive
qu’elle en a les capacités, car elle fait un raccourci pour la compréhension et la supervision du
pouvoir. Comprendre ce réseau pour notre imagination est encore plus difficile. » (Kehon)
Andy Warhol
Andy Warhol est né le 6 Aout 1928 à Pittsburgh, des parents slovaques. Il fut l’un des leaders
du Pop Art aux Etats-Unis. Il a installé son atelier artistique à coté de celui de ses ouvres
publicitaires, même si ce dernier fut la source de beaucoup de ses créations, mais il les a
séparé. Il a créé des œuvres que beaucoup de gens connaissent et ils les aiment. Il y avait un
peu d’ironie dans ses œuvres et il a beaucoup résisté face aux autres mouvements, pour
continuer son propre chemin.
On peut diviser les œuvres de Warhol en trois périodes :
1- Ses premiers travaux qui sont plutôt des œuvres publicitaires
2- Des œuvres qui en passant par une certaine période au milieu de sa vie
professionnelle, aboutissent aux œuvres nommés « Silk Screen », qu’on peut
considérer comme la dernière étape de son travail. Cette période est l’apogée de son
travail artistique.
3- La fin de sa carrière qu’on connait moins et n’a pas suscité beaucoup de discussions
Analyse de certaines œuvres de Warhol :
La mort de 129 personnes en jet
Andy Warhol ; La mort de 129 personnes en jet ; acrylique sur toile ; 1962 ; 182 /5 –
252/5 Musée Ludovic Koln
La photo d’un accident d’avion le 4 Juin 1962 paru dans le journal Daily Mirror, fut un déclic
dans la tête de Warhol pour réaliser cet œuvre controversée. Pour ça, il a d’abord coloré une
copie de la photo de l’avion et a mis le titre du journal en haut et en bas de l’image. Cette
catastrophe lui a donné l’occasion de se frayer un chemin pour affronter sa société. Il a
transformé cet accident qui pouvait se perdre dans les pages des journaux, à un événement
artistique. Cette œuvre est unique puisqu’elle a ressuscitée les 129 morts d’avion avec son
esthétique.
« Warhol a transformé dans son œuvre artistique, ce terrible accident en une réalité. En
séparant et agrandissant n’importe quel événement dans les pages des journaux, Warhol
provoque la sensibilité du publique. La multiplication d’un événement ou d’une réalité, et sa
présentation de manière précise peut réduire son coté effroyable et être accessible à tout le
monde. » (Honnef)
Marilyn Monro
Andy Warhol; Marilyn Monro ; Silk Screen Sur toile; 101/6 – 101/6; 1064; Zurich
En mettant en image des stars comme Marilyn Monro ou Elizabeth Taylor … il montre l’idéal
de la beauté et du succès dans cette période de l’histoire.
« Ces stars du postmodernisme sont devenues des symboles de la beauté dans les œuvres de
Warhol. Ils nous rappellent les fondements de la vie postmoderne et l’esprit de cette époque
haut en couleurs. Warhol avait dit que pour lui, Monro était une personne comme les autres.
Après sa mort, il a pris l’une de ses photos et l’a mis en image avec la technique du Silk
Screen. Une autre image d’une morte, qui se rajoute à la collection macabre de Warhol. Les
129 morts du jet, accident de la voiture, l’intoxication et la chaise électrique sont d’autres
œuvres de Warhol sur la mort. » (Honnef)
Dans une œuvre comme celle de la chaise électrique, on constate qu’elle est faite d’un amas
de ferraille qui fut un jour une automobile. L’automobile qui dans un autre tableau est en
ruine. Est-ce que ce processus de la vie consommatrice postmoderne nous conduit vers la
mort ? Une chaise électrique nous fait d’avantage penser à la mort qu’un cadavre qui est un
corps sans âme et ne stimule pas trop l’imagination. Ainsi Warhol, au lieu d’exprimer les
réalités concrètes, essaie de mettre en image l’angoisse intérieure de notre monde.
13 hommes, objets de poursuite
13 hommes, objets de poursuite ; Andy Warhol ; 1964 ; la façade d’entrée du pavillon
d’état de New York
Philippe Johnson l’architecte, a commandé à Warhol une peinture pour la façade du pavillon
d’état de New York. Warhol choisit les photos de 13 homme qui faisaient l’objet de poursuite
judiciaire pour le haut d’entré de ce bâtiment qui a fait scandale, à tel point que Warhol fut
obligé de les couvrir lui-même par un spray argentique. Ce travail fait partie de ses œuvres sur
la mort. Ces photos ne venaient pas des journaux, mais il avait pris les posters des gens
impliqués dans des crimes et poursuivi par le F.B.I. Ils étaient tous connu dans une société
dominée par les médias. Une société ultramoderne qui règne sur les gens ordinaires.
Peut-on considérer l’œuvre de Warhol comme un art critique, contrairement à
l’opinion de Jameson ?
On revient maintenant à la question du début : Peut-on considérer l’œuvre de Warhol comme
un art critique, contrairement à l’opinion de Jameson ?
D’après Jameson, une marchandise culturelle est un ensemble de signes qui sont réunis par
hasard à un moment donné, et peuvent se retrouver dans une autre configuration, à un autre.
Ils ne peuvent rien signifier en soi, ni représenter une quelconque réalité ; ils font juste
référence à eux-mêmes et ne peuvent pas faire partie de l’objectivité. Mais Warhol a utilisé
ces mêmes marchandises pour fouiller dans les couches cachées de la société. Pas à pas, il a
suivi un processus de la signification. Jameson met en question le principe de l’utilisation des
photos dans l’art contemporain et croit que ceux sont ces mêmes photos qui tuent la qualité
des œuvres et gênent le regard perçant du spectateur, contrairement à l’art sublime de Van
Gogh. Même si Jameson croit que la mort des signes est le sujet principal dans les œuvres de
Warhol, mais il remarque quand même une certaine évolution d’un ensemble d’images
fictives. La photo est un élément d’expression pour Warhol, et l’esprit mort dont Jameson
remarque chez lui est un moyen pour montrer une société sans identité et aussi exprimer ses
angoisses et peurs. Pour revenir sur les chaussures de Van Gogh ; celles de Warhol n’exprime
peut être pas la même ambiance, mais définissent bien leur époque. Les œuvres de Warhol
reflètent bien l’époque postmoderne et marchent avec elle. Une époque illusoire et une culture
de consommation, avec des marchandises industrielles, haut en couleurs.
L’œuvre de Warhol n’est peut être pas aussi idéaliste que celle de Van Gogh, mais il
représente quand-même la culture de son époque et le capitalisme dominant le
postmodernisme. Le tableau Jacqueline 3 décrit de manière très astucieuse son époque et
exprime le doute et l’angoisse qui dominent les médias. On peut même dire qu’il éclipse les
médias qui dominent l’époque postmoderne. On peut voir dans le portrait de Mao, le monde
postmoderne qui a mené à la mondialisation. Le capitalisme appelle à une solidarité entre les
peuples, et représente Mao comme une star éternelle qui deviendra un mythe de l’esthétique.
Mais est-ce que ces œuvres voulaient dire la même chose ? Avec un regard plus approfondi,
on remarque que Marilyn, comme Warhol lui-même et la voiture écrasée font partie d’une
même collection qu’on peut appeler « La mort ». Ils sont faits avec la même technique et
suivent le même chemin. Il y a juste certain détails qui les sépare. Les hommes comme la
voiture sont des marchandises qu’on reproduit à l’envie. On peut voir le cri de Warhol dans
son silence et cette question : Quelle est le chemin ? Warhol est un observateur de son époque
et pose cette question dans son univers d’image. Il fut le seul artiste de Pop Art à rencontrer
autant d’obstacle pour obtenir un crédit artistique. Il a compris son époque et a emmené son
art vers un autre royaume. Il a marché avec son époque et a accompagné ses mouvements.
Une époque dont les intérêts furent ceux de ses œuvres, et il en fait partie lui-même. Il a
exprimé des réalités tellement évidentes que lorsqu’il les a représentés, les gens ont
commencés à réfléchir là-dessus et se rendre compte qu’ils n’y avaient pas pensé auparavant.
Warhol a ressuscité l’idée du studio à l’ancienne, et en même temps a mis de coté l’art unique
au profit de la multiplication. Il a utilisé toutes les formes de médias pour contrer les médias,
comme il s’est opposé dans son expression artistique à sa propre marchandisation, utilisation
et starisation.
« Il était un artiste de conception qui a créé un moyen pour exprimer son imagination. Il a
compris les fondements de la production dans la société moderne, et a mis à jour le rapport
entre l’argent et la consommation. Depuis, l’art n’est plus ce qu’il était. Il a négligé les
difficultés d’avant-gardisme, mais a limité l’indépendance de l’art. Avec Warhol l’époque
d’art bourgeois prend fin, car l’indépendance d’artiste n’est pas compatible avec la
domination des clichés sur l’art. » (Yasrabi)
Jameson essaie d’avoir un autre regard sur la société postmoderne d’aujourd’hui et son village
mondial, afin de défier le capitalisme industriel. Il n’est ni hostile, ni admiratif, mais veut tout
simplement trouver une solution pour affronter ses complications. En regardant l’art de la
période précédente, il croit qu’il était plus critique que l’art postmoderne vis-à-vis de sa
société et croit donc que le postmodernisme est plus superficiel.
Pour comprendre Warhol, il faut fermer les yeux sur sa superficialité, car il utilise cette
superficialité pour montrer son époque. Pour Warhol, un homme et une voiture expriment la
même société consommatrice ; ils montrent l’emprisonnement de l’homme dans cette société
faste qui appartient aux stars, dont lui-même en fait partie.
Sources :
--- Christopher Batter ; 2010 ; Le postmodernisme ; traduit par Mahmoud Azimi ; Téhéran ;
édition Elm.
---James Powell ; 2010 ; Le postmodernisme ; traduit par Hossein Ali Nozar ; Téhéran ;
édition Nazar.
--- Anthony. F. Jensen ; 2002 ; Le postmodernisme ; traduit par Majid Goudarzi ; Téhéran ;
édition Asre Honar.
--- Fréderic Jameson ; 2010 ; Le postmodernisme, la logique du capitalisme moderne ; traduit
par Majid Mohammadi ; Farhang Givechian ; Téhéran ; édition Elm.
---Ali Asghar Gharabaghi ; 2009 ; l’art de la critique artistique ; Téhéran ; centre de recherche
Farhang Eslam.
--- Laurence Kehon ; 2002 ; Du modernisme, jusqu’au postmodernisme ; traduit par Abdol
Karim Rashidian ; Téhéran ; édition Ney.
--- Lech Scott ; 2009 ; Sociologie du postmodernisme ; traduit par Hassan Chavoshian ;
Téhéran ; édition Markaz.
--- Gallen Vard ; 2004 ; Postmodernisme ; traduit par Ghader Fakhr Ranjbar ; Abouzar
Karimi ; Téhéran ; édition Mahi.
--- Christopher Batter ; 2010 ; Postmodernisme ; traduit par Mohammad Azimi ; Téhéran ;
édition Elm.
--- Afrouz Yasrabi ; 2008 ; Andy Warhol ; Téhéran ; édition Nazar.
--- Klaus Honnef ; 2007 ; Warhol ; Tachen ; Germany.
--- Francesco Poli; Postmodern art; 1945; now; Harpercolins; New York.