Review of O. PICARD, Cécile BRESC, Th. FAUCHER, G. GORRE, M.-Chr. MARCELLESI, C. MORRISSON, Les...

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REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE ET DE SIGILLOGRAPHIE CLIX - 2013 BELGISCH TIJDSCHRIFT VOOR NUMISMATIEK EN ZEGELKUNDE BRUXELLES - BRUSSEL

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REVUE BELGEDE

NUMISMATIQUEET DE SIGILLOGRAPHIE

CLIX - 2013

BELGISCH TIJDSCHRIFTVOOR

NUMISMATIEKEN ZEGELKUNDE

BRUXELLES - BRUSSEL

COMPTESRENDUS- RECENSIES

de l'integration des etalons corinthien, attique et eginetique, realise apresl'abaissement ponderal de la drachme eginetique, qu'avait confirrne l'emxo-TaAAUY~du printemps 335. A partir du moment ou la drachme corinthienne(2,90 g) valut la moitie de la drachme eginetique reduite (5,80 g) la corn-binaison des deux systemes en un nouveau - le symmachique - fut possible surbase d'une drachme de 2,90 g qui devint la norme du systerne symmachique.D'un cote le didrachme (5,80 g) du nouveau systerne equivalait a l'anciennedrachme eginetique reduite, de l'autre le tridrachme (8,70 g) correspondait austatere attico-alexandrin en argent. Cette drachme symmachique, en s'alignantsur les nouveaux ratios, verra son poids reduit a 2,60 g d'abord, puis a 2,40 g,avant de disparaitre lors de la promulgation du ratio 150';- 1, quand la drachme« de l'argent» symmachique (2,90 g) vaudra une mine attique de bronze (435 g),et pourra des lors s'integrer, en tant que drachme « du bronze », dans le sys-terne attique. Cette disparition du systerne « symmachique » assurera l'univer-salite du systerne attique au 1er s. et preparera le triomphe du denier romain.

Ces notions complexes, que nous avons trop sommairement resumees, l'au-teur les aborde avec une aisance remarquable et les exploite avec une rigueurexemplaire. Son texte est soutenu par des illustrations bienvenues et illustre defrequents tableaux recapitulatifs. Un resume en anglais au debut rendra, luiaussi, de grands services au monde anglo-saxon, mais aussi a tout lecteur au-quel illivre un resume utile. Si, comme le souligne l'auteur, il reste beaucoup afaire pour fixer les dates-limites des ratios bronze-argent, le present travail offred'ores et deja au numismate des reperes nouveaux et fiables pour mieux daterles monnaies, au point que ce qui reste a realiser fait figure de retouches sur unbati d' emblee tres solide.

Maria LAKAKIs-MARCHETTI

Olivier PICARD,Cecile BRESC,Thomas FAUCHER,Gilles GORRE,Marie-Chris-tine MARCELLESI& Cecile MORRISSON,Les monnaies des fouilles du Centred' Etudes Alexandrines. Les monnayages de bronze cl Alexandrie de la conqueted'Alexandre cl l'Egypte moderne, Etudes Alexandrines 25, Alexandrie, Centred'Etudes Alexandrines, 2012, 1 vol., 20,5 x 28 cm, 481 p. (dont 47 pl. en cou-leur), ISBN:978-2-11-128616-0. Prix: €40.

TRESATTENDUE,VOICILAPUBLICATIONDURICHEMATERIELNUMISMATIQUEtrouve lors des fouilles menees par le Centre d'Etudes Alexandrines a

Alexandrie. Au total, ce sont 3.529 pieces qui sont decrites et comrnentees, surles quelque 22.000 objets enregistres par les fouilleurs comme «monnaies»mais que - le plus souvent helas - leur etat de conservation rend inaptes al'etude. La publication est pilotee par Olivier Picard, a qui Jean- Yves Empereuravait confie cette tache des 1993. Le materiel provient de dix chantiers diffe-rents mais pour neuf d'entre eux assez proches dans l'espace, tous situes aucceur de la ville, dans l'antique zone du Bruccheion, au nord de la grande voiecanopique (l'actuelle rue Fouad), dans ce qui fut au debut du xx- s., l'epicentre

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de la vie culturelle de cette grande cite cosmopolite ainsi que le disent assezleurs appellations: Cinema Majestic, Billiardo Palace, Theatre Diana, CinemaRadio ou Cricket Ground.

Avec 1.022 pieces, les monnayages lagides de bronze (il n'y a, comme ilfallait s'y attendre, pratiquement pas [3] de monnaies d'argent) constituent undes groupes les plus fournis. Ils forment surtout celui pour lequel cette publi-cation est chargee de la plus forte valeur ajoutee. On sait que, si le grandouvrage de Jean Svoronos sur les monnayages ptolemaiques a plus ou moinsbien resiste au temps pour ce qui est de l'etude des monnaies d'or et d'argent,il n'en va pas de merne pour le bronze dont on a denonce depuis longtempsla caducite des classements. Reprenant I'etude de ces bronzes a nouveaux fraiset sur la base des contextes archeologiques (encore qu'il n' en soit jamais faitreference dans le commentaire, sauf pour l'une ou l'autre trouvaille), OlivierPicard et Thomas Faucher aboutissent a un ordonnancement tres different,que cautionne Catharine Lorber, l'autre specialiste qui aura le plus renouvelenos connaissances sur le sujet. Ainsi tout le monde parait desormais d'accordsur ce qui apparaitra des lors comme une nouvelle orthodoxie destinee a dureret dont on peut encore attend re des precisions sans doute mais plus un boule-versement.

Brisant le carcan artificiel imagine par Svoronos d'une repartition parregnes, les auteurs distinguent dix series monetaires, numerotees de 1 a 10,

dont ils lient l'introduction avec des reforrnes ou des mutations rnonetaires,elles-rnemes souvent liees a des evenements militaires et aux difficultes detresorerie qui en decoulent (Serie 1, p. 23 ; Serie 2, p. 25 ; Serie 4, p. 45 ; Serie7, p. 80; Serie 10: p. 105). A l'interieur de chaque serie, on observe unecoherence typologique qui fait toujours differer les types de denominationscontigues, et jouer sur des variations, en particulier au revers avec le typedominant de l'aigle, reconnaissables par des usagers tenus pour largementillettres : un ou deux aigles; ailes eployees ou referrnees , tete a gauche ou adroite. La mecanique des frappes monetaires qui est ainsi reconstituee tirebeaucoup de force de sa simplicite : dans un monde ou la monnaie est biencomptee et non pas pesee, l'utilisateur se fiait a un module (et donc a un poids)mais surtout aux types pour identifier la denomination qu'il avait en main. Onsoulignera que, dans le prolongement de la these de doctorat de ThomasFaucher sur ce merne monnayage ptolemaique de bronze, les questionstechniques (formes des flans, degre de preparation de ceux-ci avant la frappe,composition metallique) sont l'objet d'un examen constant et contribuentpuissamment a typer des productions.

Le systerne general mis en place a la fin du IV' s. reprend le modele grecimporte de Macedoine: la grande unite est le « statere d'argent », qui est letetradrachme et dont la drachme se divise en six oboles, elles-rnemes subdivi-sees en huit chalques de bronze. Pour toute la premiere partie du monnayagelagide, de la Serie 1 jusqu'a la Serie 5 et done jusqu'a la grande mutation inter-venue en 197 ay. I.-C., les auteurs ri'hesitent d'ailleurs pas a proposer des va-leurs pour chaque denomination. Parmi les nombreuses avancees significatives

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de l'ouvrage, on signalera l'hypothese tres seduisante qui veut que la reductionponderale de l'argent, main tenant fixee en 305 ay. I.-c., n'ait pas ete dictee parun grand projet fiscal planifie d'econornie monetaire ferrnee mais par undefaut de tresorerie au lendemain de la defaite cuisante subie face a DernetriosPoliorcete (p. 25). Comme souvent, une mesure prise dans I'urgence aura etearnenee a avoir de grandes et imp revues consequence. La Serie 3, initiee parPhiladelphe en 261 ay. I.-c., marque un tournant et est accornpagnee d'undecri des series precedentes et, pour la premiere fois, d'un taux de change en-tre la drachrne d'argent et la drachme de bronze. Les dates et le role de la Serie4 a la come d'abondance sur l'epaule sont beaucoup plus incertains.

La grande mutation intervient en 197 ay. I.-c. (entre le 7 janvier et le 22 sep-tembre a en croire la documentation papyrologique), lorsque, alors que les prixs'emballaient deja depuis les annees 220 ay. I.-c., les autorites ptolernaiquesdeciderent de « laisser flotter» la drachme de bronze et de romp re avec lesysterne de numeration macedonien pour compter en base 10. Ce phenornenen'est pas lie a une inflation majeure du bronze, comme beaucoup I'ont crujusqu'ici, et l'argent ri'a jamais cesse de constituer le seul etalon de valeur. Lesauteurs sont tres fermes dans leur rejet du « copper standard» imagine parT. Reekmans et souvent repris apres lui. Comme pour la Serie 3, la mise enplace de la Serie 6 s'est accompagnee d'un decri des especes alors circulantes(sauf a etre pourvues d'une contremarque). Plutot que la marque d'un effon-drement du systerne monetaire, les auteurs y voient une innovation ingenieusedonnant beaucoup de souplesse au pouvoir ernetteur. Par ailleurs et contraire-ment a ce qui avait ete la regie precedernrnent, ce sont les grands modules quisont les plus frappes a partir de la reforrne de 197 ay. I.-c. On observera (ce quin'est pas cornmente) que la mise en circulation de pas moins de huit modulespour le bronze, un total rarement atteint ailleurs et cela jusqu'a une epoque tresrecente, constitue un signe en soi du niveau de rnonetisation de la societe.

La situation se degrade a partir de la Serie 7, datee ici de ca. 150-115 ay. I.-c.:l'alliage se deteriore et comprend desorrnais une part importante de plomb, lesflans sont moins bien usines et, surtout, la part des monnaies moulees aug-mente sensiblement. Les auteurs suspectent merne l'atelier d'avoir cafouille avecun de ses saints principes : la differenciation typologique des types contiguspar les modules (p. 78). La encore, ces mutations seraient a rapprocher de pre-paratifs militaires. La Serie 8 qui ne compte que deux modules et dont seulsquatre exemplaires (nos 587-590) ont ete retrouves dans les fouilles du CEA,joue cependant un role central dans le classement car on voudrait qu'elle soitdatee precisernent des annees 3 et 4 mentionnees sur les monnaies du regne dePtolernee IX Soter, soit des annees 115/4-114/113 ay. I.-c. Mal datee, mais nepouvant remonter au-dela de la Serie 7, la Serie 9 est de loin la plus representeedans les fouilles du CEA (426 exemplaires sur 1.022). Elle ne comprend quedeux denominations, dont une dont le faible poids (ca. 1 g) n'est pas attestepour les series limitrophes et que l'on identifie avec les pentagrammes men-tionnes par Heron d 'Alexandrie. Enfin, avec Cleopatra VII, on assiste a unerevolution typologique : la reine figure au droit des deux modules a son nom,lesquels sont porteurs en outre de tres precieuses marques de valeur (40 et 80)

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- les seules pour tout le monnayage lagide - qui invitent a reconstruire lesysteme a l' envers en remontant jusqu' a la Serie 6.

Il faut vivement feliciter les auteurs d'avoir su proposer un canevas coherentet convaincant pour l'ensernble de ce vaste monnayage de bronze. Il fera date,a ri'en pas douter. Tout au plus, me permettrais-je - c'est le role des comptesrendus - d'exprimer certaines reserves et de poser quelques questions. Pour cequi est des reserves de detail, je ne comprends pas pourquoi il serait preferablede bannir I'expression frappe «al marco » s'agissant des bronzes alexandrins(p. 19), ne crois pas que l'absence de marque de valeurs puisse, comme il estsuggere p. 21 (et p. 61), etre mise en relation avec l'illettrisme (encore moinsservir de marqueur a celui-ci, ce que de toute facon ne font pas les auteurs) etne suis pas sur de reconnaitre la personnification d'Alexandrie et non pasAlexandre le Grand sur le module 5 de la Serie 6 (p, 64 - le parallele avec desmonnaies de Neron est peu probant). Pour ce qui est des questions: il estetrange que le type des deux aigles soient celui des drachmes (p, 35 [Serie 3] etp. 44 [Serie 4]) et non pas celui d'une denomination double (didrachme, dio-bole, etc.) comme c'est - croit-on -le cas ailleurs dans le monde grec, et notam-ment a Athenes. Il y a la une absence de logique typologique qui n'est pas com-mentee. Par ailleurs, je doute avec Andrew Meadows que, comme le soutientOlivier Picard, le materiel tres etrange du tresor decouvert dans un vase d'unedemeure privee sur le site Cricket en 1996 (CH 9, 691) soit l'unique temoindecouvert d'un monnayage officiel avorte (p. 55-SS). La multiplicite des coinscree certes une difficulte pour l'hypothese des jetons (Meadows) mais les typessont trop a-rnonetaires (l'absence de legende surtout) et le contexte de decou-verte trop particulier pour se rallier a la presomption qu'il s'agisse de monnaies.

Plus generalement, le lecteur se demande comment cette division en series,qui entend dater des productions, s'articule avec la circulation. On voit bienqu'il y a des series qui remplacent tout ce qui leur est anterieur et d'autres quine font que completer la circulation courante. Les dernieres series surtout,limitees a l'ernission de deux modules, n'ont guere pu, se dit-on, se substituera un systeme qui en comptait huit (rnais voir p. 161 pour l'epoque romaine),C'est ici qu'on eut aime que soient davantage pris en compte les contextes stra-tigraphiques des pieces isolees dont les auteurs donnent la table en fin de volu-me (p. 353-3S1 : Table de concordance Unites stratigraphiques/monnaies). Il ya la plus de mille unites stratigraphiques, dont des centaines pour les mon-nayages ptolemaiques, qui attendent un travail d'analyse fin OU, pour chaqueserie, serait donne et commente le nombre d'unites homogenes mais aussi lesunites mixtes. Ainsi, et pour se limiter a une situation, quand il est dit quePtolernee Philadelphe decrie en 261 ay. J.-c. le monnayage anterieur pour im-poser sa Serie 3 qui n' est jamais associee dans les tresors avec les monnaies desSeries 1 et 2, il s'agit d'un argument certes de poids mais qui ne se verifie pasde la merne maniere a partir des nombreux contextes de fouilles OU tel n' estpas le cas. Certains contextes sont clairement intrusifs, comme lorsque desmonnaies des Series 1 ou 2 sont associees a des monnaies frappees tres ulte-rieurement (unites BIL·93·2·7S·6;CON·94·s6·200S; CON·97·11S1S·2·2;CON·97·-11545.2"4; CON·97·11S99·1·1; CON·97·11616·1·2;CRI·96·21431·S; CRI·96·soSS·-

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1'3; DIA'97-4365'2'2; RAD·94·51·1038·2·4). Mais d'autres associent des bronzesde la Serie 3 avec des monnaies des Series 1 et 2 (CON'96'10158'1'1 ; CON·96·-10250'1'3; CON·97·10530·2-4; CRI·96·3093·1·2; CRI·96·4139·1·1; CRI'96'5147'-1'1; CRI·97·6157·3·3). L'observation n'est pas forcernent dommageable pour lapresornption d'un decri generalise - on peut admettre que beaucoup aient gardeaupres d'eux ces anciens bronzes dont ils auraient du se defaire - mais il seraitbon d'utiliser vraiment le ternoignage archeologique, quitte a le contester surdes bases explicites.

La partie proprement monetaire relative aux bronzes ptolemaiques est com-pletee par un tres instructif etat de la question, du a Gilles Gorre, sur la placede la monnaie lagide dans la documentation papyrologique en dernotique. Cetravail, qui s'appuie beaucoup sur l'examen de deux papyri (p. Berlin 13593date de 198 ay. J.-c. et P. Turin 2129 date de 171) confirme et appuie la de-monstration numismatique. Le ton y est toutefois un peu different et moinsoptimiste pour les rois Ptolernees qui, comme bien d'autres apres eux (l'auteurcite a plusieurs reprises les travaux de [acques-Yves Grenier) ont du faire face aune crise de confiance envers une monnaie fiduciaire.

Si je serai plus bref a propos de la suite de l' ouvrage, c' est que les seriesromaines frappees (0. Picard jusqu'a I'edit de Diocletien et M. Chr. Marcellesiapres cette date) ou circulant (M.-Chr. Marcellesi) a Alexandrie etaient dejabien connues avant cette publication, de la merne maniere que les contribu-tions portant sur les monnaies byzantines (0. Picard et C. Morrisson) et isla-miques (c. Bresc) apparaissent comme utiles mais non revolutionnaires.

Pour l'epoque romaine, Olivier Picard note qu'a partir de ca. 27/23 ay. J.-c.,les prix sont de nouveau comptes en oboles et non plus en unites de bronze.L'ennui, surtout s'il ri'est «pas acceptable qu'un historien de la monnaie nepropose pas son interpretation de la valeur des pieces qu'il etudie » (p. 131),c'est qu'on a du mal a s'y retrouver avec des modules et des poids (tailles treslachement) qui ne laissent pas clairement deviner leur structuration. Les deuxseules monnaies produites a Rome (un as de Claude, n° 1160, et un aurelianusde Tacite, nO1252) ont ete retrouvees dans la necropole de Gabbari, soit horsles murs, ce qui « con forte plus la regle de la fermeture du rnarche rnonetaireegyptien qu'il ne la contredit » (p. 146).

Marie-Christine Marcellesi dresse d'abord le catalogue des 60 monnaiesgrecques exterieures a I'Egypte, dont 19 au nom d'Alexandre, 13 de Rhodes et6 de Cos, avant de s'attaquer a la partie la plus fournie du corpus: les monnaiesromaines, de la reforrne de Diocletien en 294/295 apr. J.-c. jusqu'a celled'Anastase en 498, soit 1.535 exemplaires. En realite, sur ce total, 689 sont illi-sibles mais neanmoins attribuables en fonction de leur module et de leur fabri-que tandis que pres de 70% se revelent etre des monnaies coulees. L'atelierd'Alexandrie est le mieux represente (38%), devant ceux d'Antioche et - plusloin - de Constantinople, Cyzique et Nicomedie. Repondant a l'injonction dejarapportee d'Olivier Picard, Marie-Christine Marcellesi tente vaillamment en-suite d'attribuer une valeur aux differents types de monnaies.

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Sur les 528 bronzes byzantins mis au jour par les fouilles du CEA,502 ont etefrappes a Alexandrie car la monnaie byzantine de bronze circule tres peu auloin. 11s'agit avant tout (447 pieces sur 522) de dekanoummion et, pour 11%d'entre eux, de pieces rnoulees. Enfin, lesdites fouilles ont aussi decouvert 118monnaies islamiques, dont Cecile Bresc donne le catalogue consciencieux, descalifes umayyades jusqu'aux Ottomans, dans une Alexandrie en declin et dontle perimetre intra-muros est considerablernent reduit (5 des 10 sites seule-merit). 11s'agit de petits ensembles dont le plus fourni est celui du site Fouad al'epoque mamluke. Une particularite : les fouilles du CEAn'ont mis au jouraucun «jeton » de verre, que les Polonais ont pour leur part decouvert en sigrand nombre lors des fouilles alexandrines de Kom el-Dikka.

L'ouvrage se ponctue par une riche bibliographie seriee (p. 329-352), latable de concordance des unites stratigraphiques deja evoquee (p. 353-381) etsurtout 45 planches d'illustrations en couleur des monnaies ainsi que 3 cartesdonnant l'emplacement des sites fouilles. Chacun aura compris qu'il s'agitd'un livre majeur qui, pour le monnayage en bronze des Ptolemees, est destinea servir de reference prioritaire pour les temps qui viennent.

Francois DECALLATAY

Yann LE BOHEC(coord.), Etat et Societe aux deux derniers siecles de la Repu-blique romaine. Hommage cl Francois Hinard, Paris, De Boccard, 2010, 154 p.

THIS VOLUMEPUBLISHESTHEPAPERSOFA CONFERENCEIN HONOROFTHElate Prancois Hinard - a renowned specialist of the Roman Late Republic.

The quality of the contributions varies, but they form a surprisingly coherentwhole. After a short biography of Hinard, the book is subdivided into threesections: "Ideologie" (three papers), "Etat et societe" (three papers) and "Per-sonnages" (four papers).

Giovanni Brizzi reconstructs the strategy deployed by Marius at the battle ofthe Campi Raudii against the Cimbri and the subsequent monuments erectedby Marius to Honos et Virtus and by Catullus (who commanded the centralpart of the Roman army) to Fortuna Huiusce Diei ("Honos et uirtus, FortunaHuiusce Diei. Ideologies et propagande au dernier siecle de la Republique").This is a fine piece of detective work and a pleasure to read.

Estelle Bertrand takes up a suggestion of Hinard concerning the monumentcelebrating Sulla's capture of Jugurtha ("Sur les couronnes de Sylla (et sur lacouronne civique a la fin de la Republique romaine et au debut du Princi-pat")). The preserved relief shows two winged Victories carrying a ceremonialshield showing an eagle with two crowns. Hinard suggested that one was thecorona civica (oak leaf crown) awarded for saving a citizen's life. Bertrandargues that the iconographic meaning of this crown shifted in the Late Repu-blic from a private military decoration to a symbol denoting the 'Saviour of theState'. Sulla's use of the symbol would have presented an important phase inthis evolution. This paper is well worth reading and adds to our understandingof Roman iconography.