Résumé des 6 TD de Psychologie clinique Licence 1

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Résumé des 6 TD de Psychologie clinique Licence 1 TD 1 1 la psychologie clinique La psychologie se décompose en racines : âme, discours, lit, on peut donc traduire le terme par : « la science du psychisme faite au chevet du patient ». La démarche et la théorie s’intéressent à des sujets pris un à uns, au cas par cas. Le sujet n’est appréhendé qu’à partir des significations qu’il donne à sa propre histoire. La personne est considérée comme singulière, unique et originale. Lagache donne en 1949 la définition suivante de la psychologie clinique : L’étude de la personne totale en situation, c'est-à-dire l’étude de la condition humaine individuelle et des conditions susceptibles de déterminer cette conduite, comme l’hérédité, l’histoire de vie du sujet. Autrement dit, elle s’intéresse à tous les secteurs de la conduite humaine, normale et pathologique. Il existe un clivage entre la psychologie centrée sur l’objet (la pathologie, la maladie) ce qui tend à déshumaniser le sujet, qui n’est plus pris dans sa globalité ; et une psychologie centrée sur le sujet : on s’intéresse au sens qu’a la maladie dans la vie du sujet. Il est pris dans sa globalité et on ne s’intéresse pas qu’au côté pathologique de sa conduite.

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Résumé des 6 TD de Psychologie clinique Licence

1

TD 1

1 la psychologie cliniqueLa psychologie se décompose en racines : âme, discours, lit, on

peut donc traduire le terme par : « la science du psychisme

faite au chevet du patient ».

La démarche et la théorie s’intéressent à des sujets pris

un à uns, au cas par cas. Le sujet n’est appréhendé qu’à partir

des significations qu’il donne à sa propre histoire. La

personne est considérée comme singulière, unique et originale.

Lagache donne en 1949 la définition suivante de la

psychologie clinique : L’étude de la personne totale en

situation, c'est-à-dire l’étude de la condition humaine

individuelle et des conditions susceptibles de déterminer cette

conduite, comme l’hérédité, l’histoire de vie du sujet.

Autrement dit, elle s’intéresse à tous les secteurs de la

conduite humaine, normale et pathologique.

Il existe un clivage entre la psychologie centrée sur

l’objet (la pathologie, la maladie) ce qui tend à déshumaniser

le sujet, qui n’est plus pris dans sa globalité ; et une

psychologie centrée sur le sujet : on s’intéresse au sens qu’a

la maladie dans la vie du sujet. Il est pris dans sa globalité

et on ne s’intéresse pas qu’au côté pathologique de sa

conduite.

On a d’un côté, la méthode clinique à tendance naturaliste

il s’agit d’une clinique « armée », instrumentale utilisant les

outils tels que les tests de personnalité, de performance,

projectifs, les échelles d’évaluation, les questionnaires, la

classification nosographique, même si cette dernière est

utilisée à moindre mesure, à titre indicatif. (la nosographie

est une méthode de classification des maladies mentales, par

exemple, le DSM4, le CIM10 ou encore INSERM)

Cette méthode s’oppose à la méthode clinique à tendance

humaniste, qui renvoie à une clinique « à mains nues ». Elle

n’utilise aucun outil prédéfini, autre que l’entretient pour

appréhender le fonctionnement de la personne (l’entretient peut

être semi directif ou d’inspiration psychanalytique).

Il existe différentes méthodes, différentes façons d’effectuer

un travail eu cas par cas, chacune reposant sur des fondements

épistémologiques et éthiques différents. On peut les comparer à

la clinique de l’observation opposée à la clinique de la

parole. L’enjeu principal pour le psychologue clinicien est de

ne jamais perdre de vue le parcours du sujet dans sa

singularité.

2 La psychopathologieLa psychopathologie est la science fondamentale ayant pour

objet d’étude les dysfonctionnements des processus psychique

c'est-à-dire l’étude des difficultés ou échecs des mécanismes

psychiques directement perceptibles, et non directement

perceptibles.

La psychopathologie a une visée étiologique (recherche des

causes de maladie). Elle cherche à mettre en évidence les

causes de ces dysfonctionnements. Samacher en 1998 indique que

« la psychopathologie tente de décrire les phénomènes de

l’activité psychique, pathologique, de les classifier,

identifier leurs mécanismes et leurs évolutions.

Ces buts sont donc la description, la connaissance, la

compréhension de ces pathologies. Les moyens qu’elle met en

place sont les entretiens, échelles d’évaluation, tests, et

surtout les classifications nosographiques.

3 Différences entre psychologie clinique et

psychopathologieLes démarches de ces deux disciplines sont différentes. La

clinique a une volonté de mettre en avant la dimension de

singularité et d’unicité du sujet. La dimension de singularité

peut être davantage occultée en psychopathologie, car la

psychopathologie utilise souvent la méthode nosographique basée

sur le recensement des signes cliniques pour établir un

diagnostic. Il s’agit de déchiffrer un système de signes et de

les classer dans une catégorie préétablie. Le sujet est découpé

en catégories ou unités de comportement. La dimension de

singularité est d’unicité du sujet disparait alors.

Au niveau des buts, la différence est aussi frappante : la

dimension de traitement, de soin est totalement absente de la

psychopathologie, qui ne s’intéresse qu’à l’étude seule.

4 La psychanalyse

Fondée par Freud 1896, ce dernier la décrit comme le procédé

d’investigation des processus inconscients et un mode de

traitement des troubles névrotiques. Le travail psychanalytique

se centre sur l’analyse du transfert et de la libre association

(association libre).

Le transfert désigne l’ensemble des réactions de l’analysant

envers la personne de l’analyste dans le processus de la cure

psychanalytique. Le transfert vient actualiser dans la relation

entre la psychanalyste et le patient toutes sortes de

situations conflictuelles refoulées. Il implique le déplacement

et la projection sur l’analyste d’images du passé du patient.

Il s’agit souvent de la répétition des prototypes infantiles

(objet fortement investi dans l’enfance). Les réactions de

transfert peuvent aller de l’amour à l’hostilité déclarée, sur

ce transfert prend appui le déroulement de la cure.

L’association libre permet de déchiffrer le savoir inconscient

et désigne un dispositif particulier de parole et de

traitement, une méthode curative fondée sur la verbalisation

aussi complète que possible des pensées, des associations

d’idées qui se présentent au sujet. Cela consiste pour le

patient à exprimer à haute vois tout ce qui lui passe par

l’esprit sans censure. C’est l’analyse de la structure même du

discours ainsi que l’analyse des productions inconscientes,

comme le lapsus, le rêve, l’acte manqué, les oublis, les

symptômes, qui permet d’accéder au message inconscient caché

derrière par exemple le symptôme. Les dispositifs de

l’association libre et du transfert permettent de mettre à

jour, faire remonter à la surface ce qui a été refoulé.

Le refoulement est un mécanisme de défense inconscient et

involontaire par lequel les souvenirs, sentiments,

représentations pénibles liées à une pulsion inaccessible sont

maintenus hors du champ de la conscience.

La psychanalyse a donc introduit un tournant décisif car on

laisse la parole au sujet au lieu de répertorier les signes

d’un diagnostic comme c’était le cas avant la naissance de la

psychanalyse.

5 Différences entre psychopathologie et psychanalyse.Le positionnement du savoir est opposé, dans le cas de la

psychanalyse, c’est le sujet qui détient la clé de la

compréhension de ses comportements, alors qu’en psychologie,

cette connaissance se trouve du côté du praticien.

La méthode en psychanalyse repose seulement sur l’association

libre, alors que la psychologie dispose d’outils multiples.

L’approche des deux disciplines est aussi différente. La

psychanalyse se centre sur le subjectif, le sujet, dans le but

de voir comment le sujet vit ses symptômes et ce qu’il en dit.

Pour Freud, le symptôme ne peut pas être dissocié de la parole

du sujet. Au contraire, la psychopathologie prône davantage une

science dite objective, centrée sur l’observation, les

symptômes, les processus sous jacents aux symptômes et moins

sur le discours. La psychopathologie énonce des lois

universelles applicables à tous à la différence de la

psychanalyse qui prône les essais de généralité avec extrême

précaution.

Enfin, les buts de la psychanalyse et de la psychopathologie

sont différents, la psychanalyse comme la clinique, vise au

traitement, alors que la psychopathologie ne vise que la

recherche.

Texte sur l’oubli d’un nom   propre   dans   «   Psychopathologie de la vie

quotidienne   »   :

 

Freud est en vacances et discute avec un compagnon de

voyage, il lui parle d’une ville orientale : il y a une église

où il y a des peintures murales à l’intérieur portant sur le

thème de la fin du monde. C’est alors que Freud veut dire le

nom du célèbre peintre mais n’y parvint pas, c’est alors que

lui viennent d’autres noms tels que Botticelli mais ce n’est

jamais le bon. Freud rencontre donc un symptôme, il avait en

fait oublier le nom Signorelli. Il se demandera alors pourquoi il

avait oublié ce nom :

-           Juste avant de parler des fresques,

Freud parlait d’un autre thème avec son compagnon

qui aurait perturbé la conversation suivante : Ils

parlaient de turc et de gens qui étaient

« monsieur », soit Herr en allemand, ceci se

passait en Bosnie Herzégovine (on y retrouve le mot

Herr (association).

-           Ensuite Freud se rend compte qu'il a

« cassé » en deux le mot Signorelli : d’un coté

«elli » (comme Botticelli) de l’autre Signor (Soit

Monsieur en Italien qui se traduit par Herr en

allemand). Il pense qu'il s’est produit quelque

chose dans son inconscient.

-           Puis Freud se souvient qu'il y avait

quelque chose qu'il ne voulait pas dire à son

interlocuteur (pour garder son image de médecin

devant un inconnu) : « Les Turcs mettent de la

jouissance sexuelle au début de tout ». Il a même

fait en sorte de détourné la conversation des

thèmes de la mort et de la sexualité pour qu'ils

n’en viennent pas à se débat.

-           Il se rend compte qu'il y avait encore

une autre pensée qu'il avait refoulée, cela depuis

quelques semaines : Durant un bref séjour à Trafoï

(s’associe à un autre peintre Boltraffio) toujours

en Bosnie Herzégovine, « un patient venait de

mettre fin à ses jours à cause d’un incurable

trouble sexuel ».

La conversation lui a donc fait rappeler ce séjour refoulé qui

lui fait oublier ce mot Signorelli. Freud va donc parler d’un

nom de substitution : oubli déterminé par un conflit

inconscient.

Dans l’inconscient règne l’économie des processus

primaires : grouillement, désordre (association anarchique) où

les mots se décomposent et se recomposent entre eux à travers

des jeux de mots (plus ou moins marrant). Cela obéit tout de

même à une structure élémentaire du langage dont on n’a pas

conscience.

Dans la conscience règne ce processus secondaire qui va

produire un discours cohérent.

Il y a toujours un conflit entre l’envie de transmettre des

informations à un public et l’inconscient, qui va venir

perturber cette volonté d’avoir un discours cohérent.

L’inconscient trouble notre discours qui veut préserver le moi.

Ce discours est perturbé par un processus de révélation. Il y a

trahison de la conscience (du moi) par l’inconscience et donc

révélation du sujet à l’autre.

On est obligé d’être le maintien, au niveau du moi, d’un

discours cohérent. Cette partie du moi est aveugle à une

certaine partie d’elle-même.

Le principe de la libre association de Freud sert à inviter la

personne à ne pas être perturbé par son propre discours.

TD 2 et 3 sur Le Reve

Le rêve, selon Freud, est la « voie royale » pour accéder à

l’inconscient.

Le rêve est apparemment absurde, dénué de sens. Il se présente

comme un enchaînement d’événements sans liens apparents.

Pour interpréter un rêve, trouver son sens, il faut distinguer

le contenu manifeste et le contenu latent.

Contenu manifeste :

Scénario du rêve tel qu'il apparaît dans le souvenir que

le rêveur en garde. Le contenu manifeste des rêves des

adultes est souvent confus et absurde. Le sens du contenu

manifeste n'apparaît que par sa mise en relation avec un

contenu latent caché dont il est la manifestation

symbolique.

Contenu latent :

Ensemble des pensées refoulées qui sont à l'origine du

rêve mais dont le rêveur n'a pas immédiatement conscience.

Le contenu latent est restitué à partir du contenu

manifeste grâce à l'association libre des idées. Le

contenu latent est le sens du contenu manifeste.

Ainsi, le contenu manifeste est ce dont parle explicitement le

rêve; le contenu latent est l’ensemble des pensées, désirs,

etc. qui cherchent à devenir conscients mais qui subissent la

censure du refoulement et sont donc transformés pour apparaître

sous la forme du contenu manifeste.

-> Le travail d'élaboration du rêve est le processus par lequel

le contenu latent est transformé en contenu manifeste. C'est le

travail de construction du rêve. Le travail du rêve est rendu

nécessaire par la censure et le refoulement. Les images

constituant le contenu manifeste du rêve présentent les pensées

constituant le contenu latent de façon voilée : le travail du

rêve est donc une forme codage pour contourner la censure.

Contenu latent --------- Travail d'élaboration ----------> Contenu

manifeste

Le contenu manifeste est le résultat d’une élaboration qui

mobilise une « logique » propre à l’inconscient :

• La condensation est le fait que plusieurs éléments du contenu

latent peuvent être concentrés sur un même élément du contenu

manifeste qui est par conséquent "polysémique" (il a plusieurs

sens). Ainsi, plusieurs pensées sont figurées par la même

image. Le contenu manifeste du rêve est donc beaucoup plus

court que son contenu latent. Cependant, l'inverse est aussi

possible: il peut arriver que plusieurs éléments du contenu

manifeste renvoient au même élément du contenu latent. On parle

alors de dispersion.

• Le déplacement : les détails anodins du contenu manifeste

sont liés aux pensées latentes importantes (qui donnent

l’essentiel du sens latent). Déplacement de l’intensité

affective.

-> Le travail d'analyse est l'inverse du travail du rêve. C'est

le travail d'interprétation du rêve. Interpréter le rêve, c’est

« remonter » du contenu manifeste au contenu latent. Mais

comment faire ?

- Principe du déterminisme psychique : ce qui vient spontanément à

l’esprit a un rapport avec les idées refoulées ; la résistance

du patient à dire ce qui lui vient à l’esprit est une marque

qu’on se rapproche de ces idées.

- Technique de l’association libre des idées: dire le plus librement

possible ce à quoi le contenu manifeste du rêve fait penser

devrait permettre, de proche en proche, de remonter du contenu

manifeste au contenu latent.

Par association libre des idées, le travail d'analyse restitue

le contenu latent du rêve à partir de son contenu manifeste. Le

rêveur est invité à dire sans auto-censure toutes les pensées

évoquées par le contenu manifeste du rêve.

       Contenu manifeste --------- Travail d'analyse ---------->

Contenu latent

TD 4 «   L’Homme aux rats   »

Les deux topiques  

Conçue par Freud, la topique est l'étude de la structure

mentale, dans une théorie des lieux.

C'est la différenciation des parties de l'appareil psychique,

en systèmes doués de caractère et de fonction différents, et

disposés dans un certain ordre. Dans la théorie

psychanalytique, la topique révèle les rapports entre les 3

instances psychiques du ça, du Moi et du Surmoi, ainsi que

l'ensemble des phénomènes qui s'y passent. 

C'est une métaphore qui permet de spatialiser les lieux

psychiques.

-> 1ère topique :

 

Trois systèmes : l'Inconscient, le Préconscient et le

Conscient.

Entre ces 3 systèmes se situent des sas, des censures, dont la

fonction est de contrôler le passage d'un système à l'autre.

L'ordre de passage est toujours le même. La direction est soit

"progrédiante" (Inconscient, Préconscient, Conscient), soit

"régressive" (Conscient, Préconscient, Inconscient). Une

représentation ne peut donc jamais passer directement du

Conscient à l'Inconscient, ni inversement de l'Inconscient au

Conscient.

 

Le "noyau pathogène" est un noyau qui peut donner naissance à la

pathologie. Il est formé par le refoulement.

 

-> 2ème topique :

 

Elle est élaborée à partir de 1920. Elle comporte 3 systèmes,

le ça (pôle pulsionnel), le Moi (intérêt de la totalité de la

personne, raison + narcissisme) et le Surmoi (agent critique,

intériorisation des interdits et des exigences).

Sexualité infantile

Freud dit que l’enfant a une sexualité, existence de la

sexualité infantile. La sexualité infantile se caractérise par

sa dimension partielle. En effet Freud distingue trois stades :

-stade oral : (bouche) la tété, succion du pouce

-stade sadique anal (région rectal) stade expulsion/stade

rétention. Freud relie le sadisme à ce stade. Ce stade est

important socialement, l'enfant acquiert une autonomie à ce

stade car dans ce stade l'enfant peut s'opposer à la mère par

la rétention (pulsion d’emprise) ou exprimer son agressivité à

l'expulsion.

-Stade phallique : (zone génitale) exhibition, voyeurisme

concernant les organes génitaux. Donc période de différence des

sexes du complexe d'Œdipe. Fin du complexe d'Œdipe avec le

complexe de castration est entrée dans la latence.

-Période de latence : calme au niveau des pulsions sexuelles.

-Stade génital : entrée dans l'adolescence : les pulsions

partielles sont rassemblées, ici primat de la zone génitale et

accès à une sexualité adulte.

Nevrose obsessionnelle

Il s’agit là d’une régression au stade sadique-anal, soit le

second sous stade du stade anal. L’influence sur les défenses

de cette fixation est que le refoulement est suppléé par

d’autres défenses dont notamment les formations

réactionnelles : rituels, pensée magique, annulation (chercher

à annuler une mauvaise action que l’on a fait par une bonne par

exemple).

Cette névrose s’exprime par des ruminations en une

obsessionnalisation de la pensée. On parle d’ailleurs de pensée

obsédante. Les rituels servent à s’apaiser pour ne pas se

laisser envahir par une pensée. Ainsi le sujet en vient à se

dire que s’il ne croise qu’un seul feu rouge lors de son trajet

vers le travail sa journée se passera bien. Il peut ainsi en

venir à rentrer chez lui et refaire le trajet jusqu’à ce qu’il

ne croise qu’un seul feu rouge. C’est une contrainte psychique

interne qui s’exerce et la personne lutte contre elle en se

raisonnant, tente de se retenir. Elle y cède en fin de compte,

mais contre son grès, il y a donc une lutte intérieure face à

ça ; on est loin de la belle indifférence hystérique. Plus on y

résiste, plus elle devient importante. On considère la pensée

obsédante comme pathologique lorsqu’elle occupe plus de 3 ou 4

heures par jour.

Au niveau de l’expression de la personnalité, elles sont

caractérisées par le doute à tout sujet, ce qui entraîne des

scrupules, quel que soit le choix effectué. Sur le long terme

cela amène à ne plus faire de choix du tout, et entraîne une

inhibition de l’action. Le conflit psychique ici est

caractérisé par des actes ou idées que le sujet ne veut pas

avoir, mais ne peut pas empêcher.

Symptomatologie

Il n’y a pas deux obsessionnels identiques. Mais très

souvent, on a une isolation qui consiste à isoler une pensée ou

un comportement doté d’une signification inconsciente, de façon

à ce que leur connexion avec d’autres pensées et comportements

soit rompue.

On a aussi le contrôle obsédant : vérifications,

rangements, collections, accumulations, méticulosité… Le rite

obsessionnel est un ensemble d’obsessions compulsives à

caractère conjuratoire mis en place pour canaliser l’angoisse.

Bien sur, la conjuration ne marche pas, ce qui conduit à devoir

recommencer le rituel chaque jour de nouveau. Il s’agit d’une

défense inopérante. C’est bien parce que ce type de défense

échoue que le sujet, petit à petit, s’enferme dans la seule

mentalisation. C’est ce qu’on appelle de la pensée aux actes.

Il ne sont plus utilisés parce qu’ils ne marchent pas. Ce type

de défense a en fait l’effet inverse de celui qui est escompté.

Origine

Pour qu’il puisse y avoir régression, il faut qu’il y ait

fixation de l’enfant au stade sadique anal. L’enfant

expérimente le plaisir de l’expulsion, de rétention et la

puissance de l’agressivité. Le conflit joue entre les pulsions

refoulées et les prémices d’un surmoi particulièrement

interdicteur et rigide. Il y a alors une bonne ou mauvaise

image : ce qui prévaut est une inversion de la pulsion « j’ai

envie de » en la renversant en « je n’ai pas le droit de ». Le

déplacement se met aussi en place à ce moment là. La

personnalité obsessionnelle est extrêmement liée à ces

mécanismes.

L’enfant du stade sadique anal est par essence

obsessionnelle. C’est le moment où l’enfant a besoin de rituels

pour traverser ses journées. C’est par exemple la grande époque

de collections, du rituel du repas et du coucher. Si quelque

chose accroche à ce stade là (maladie, peur, angoisses).

TD 5 «   La paranoïa   »

 

Freud part du principe que la paranoïa s'est ici

construite en défense face à un désir homosexuel, avec

construction d’un délire de persécution. La base du conflit

serait: "j'aime un homme" (éprouvé d'un désir homosexuel)

transformé en "je le hais" (mécanisme de contre-investissement),

et aboutissant à "il me hait" (mécanisme de projection). De ce

fait, le sujet paranoïaque n'est "haï" que par les gens

auxquels il voudrait ressembler (vis à vis desquels il

ressentirait plutôt de l'attirance, un désir d'identification).

Il ne choisit l'Objet aimé/haïssant qu'en fonction de critères

narcissiques.

Le sujet paranoïaque se focalise sur un être narcissiquement

intéressant auquel il prête des sentiments de haine à son

égard.

 

Le sujet paranoïaque a une relation à l'Autre de type

psychotique dans le sens où il ne fait pas de différence entre

ce qu'il pense et ce que les autres pensent ou font. De fait,

il lui sera extrêmement difficile de prendre du recul, de la

distance par rapport à ce qu'il fait ou ce qu'il dit, car cela

signifierait se mettre à la place de l'Autre.

 

Dans la paranoïa, la relation d'Objet n'est pas totale. Elle

est de type narcissique: l'Autre n'est reconnu que dans la

mesure où le sujet lui-même s'y retrouve. Du stade anal

renaissent des projections d'agressivité et de l'ambivalence.

L'Autre est le support de projection de la partie de lui-même

que le sujet paranoïaque expulse.

 

Les délires paranoïaques

Il y a trois délires paranoïaques :

1. Délire de persécution : "je l'aime" ...   ... "il me

hait";

2. Délire de jalousie. Dans un exemple de paranoïa

masculine : "ma femme me trompe avec un homme" (si

possible haut placé socialement). On voit alors qu'il

est question d'une relation sexuelle, avec présence

d'une personne de même sexe, en l'occurrence un homme

mais c'est la femme (l'Autre) qui en supporte

l'interdit!

3. Délire érotomaniaque : "cette femme m'aime mais on

l'empêche de me le dire". Le persécuteur est toujours

quelqu'un de même sexe, et donc ici un homme. Il est

bien encore question de deux hommes et d'une relation

amoureuse, mais la présence dans la construction

délirante de cette femme providentielle a escamoté

les désirs profonds intolérables. Dans le délire

érotomaniaque, il y a une phase d'espoir, une phase

de dépit et une phase de rancune.

Dans ces trois délires, il y a toujours la présence d'un homme

(dans le cas d'une paranoïa masculine) ou d'une femme (dans le

cas d'une paranoïa féminine) plus haut placé(e), socialement ou

non. Ce sera le "persécuteur", rôle nécessaire à la construction

délirante. Les mécanismes de contre investissement et de

projection ont maquillé une pulsion sexuelle intolérable en

pseudo-réalité beaucoup plus acceptable pour le sujet délirant.

C'est un délire systématisé, ne laissant aucune prise au doute

et se construisant au fur et à mesure que la personne

paranoïaque a besoin de se protéger de ses propres pulsions. On

notera le travail d'un "refoulement premier", contemporain de la

fixation, et qui permet de ne pas voir en l'homme aimé (ou en

la femme aimée) un Objet sexuel.

TD 6 «Petit bilan Névrose et Psychose   »

Dans les névroses, le Moi, arbitre, prend le parti du Surmoi

pour combattre les pulsions du Ç a , en contrôlant ou interdisant

tout plaisir. Le névrosé a conscience de sa maladie. Les

processus psychiques sont de type secondaire.  

La névrose se différencie de la psychose sur ces trois

notions :

1. il y a la conscience de la morbidité des

troubles,

2. il n'y a pas la perte du sens de la

réalité,

3. il n'y a pas de confusion entre réalité

extérieure et réalité intérieure.

Dans l'expression d'une névrose adulte, les symptômes peuvent

être vus comme des compromis entre la pulsion et l'interdit. Ce

n'est qu'après coup, et sous l'effet de la poussée pulsionnelle

de la puberté, que la valeur traumatique se réveille. On parle

ici d'un retour du refoulé. La valeur traumatique concerne des

traumatismes réels ou imaginaires. Pour se mettre à distance de

l'angoisse, le Moi utilisera plusieurs mécanismes de défense.

 

Le refoulement est le fondateur de l'inconscient. La névrose

apparaît parce que les défenses utilisées sont inadaptées. Mais

en créant par exemple un Objet de la situation phobogène (la

phobie des chiens, des araignées, ou des espaces clos...),

l'angoisse est actualisée, extériorisée, alors que jusque-là

elle était cachée. De plus elle est nommée et circonscrite,

permettant au sujet de la contourner (sens réel et symbolique).

Dans les psychoses, le Moi prend le parti du Ç a pour détruire

la réalité du Surmoi. Il la remplacera par une néo-réalité qui

est le délire. Ce délire sera bâti sur les exigences du ça.

La personne psychotique n'a pas conscience de sa maladie.

Les processus psychiques sont de type primaire.

 

Ainsi apparaissent dans les pathologies psychotiques de

l'adulte : la schizophrénie, la paranoïa d'apparition plus

tardive, la manie (état d'exaltation) et la mélancolie, avec

son délire de culpabilité.

On classe aussi dans la psychose les bouffées délirantes,

éclosion brusque d'un délire, souvent sans suites pour

l'avenir.

 

Chez l'enfant, on évoquera plutôt une organisation de type

psychotique, en gardant toujours à l'esprit le caractère

extrêmement évolutif de la pathologie infantile.

 

La psychose est une perturbation primaire de la réalité

affective. Elle se traduit par un désinvestissement de la

réalité extérieure (mécanisme de déni), et un surinvestissement

de soi-même.

Le délire est une tentative de reconstruction de la réalité

perdue. Il y a toujours un aspect négatif que sont le déni et

la dissociation, et un aspect positif qui est le délire.

Il faut savoir que dans la psychose, l'angoisse est majeure,

envahissante. Elle est de l'ordre du morcellement, de

l'intrusion, de la dévoration. Il est possible de s'en faire

une idée en se remémorant l'angoisse oppressante vécue lors

d'un cauchemar. Mais l'angoisse dans un cauchemar ne dure que

quelques secondes, alors que l'angoisse psychotique, subie à

l'état de veille, peut durer plusieurs heures.

Un mécanisme de défense est un processus de défense élaboré par

le Moi sous la pression du Surmoi et de la réalité extérieure,

et permettant de lutter contre l'angoisse. Il en existe

plusieurs.

Ces mécanismes psychiques préservent le Moi et le protègent

aussi des exigences pulsionnelles du ça. Mais ce dont le Moi se

protège en priorité, c'est de l'angoisse.

Par exemple, une représentation inconsciente va être

incompatible avec les exigences du Surmoi. Cette représentation

inconsciente du ça apporte du plaisir mais provoque aussi du

déplaisir. Le Moi, pour se défendre contre cette

représentation, va utiliser divers procédés que l'on réunit

sous le terme de “mécanismes de défense du Moi”.