POUR UNE CONFÉDÉRATION PALESTINIENNE [For a Palestinian Confederation]

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L'Utopie ou la Guerre Lorsque le pire est sitr, seule l'utopie est salvatrice. Ainsi faut-il raisonner pour la Palestine, cette contrde du Proche-Ortent dont les frontiires ont vari6 au cours de I'histoire et qui englobait sous le mandat britannique les trois territoires actuels de l'Etat d'Isradl, de la Cisjordanie, et de la bande de Gar,a, y compris Jdrusalem. I-a question d'une paix durable n'y estpas, au regard de I'Histoire, totalement nouvelle. Mak elle sepose d l'6poque contemporaine dans de nouveaux terntes d la suite d'un drame, les exodes du lendemain de la secondg guerre mondiale, et de l'ddfficatiort d'un Etat juif dont la politique de Hitler mettant en Guvre la Shoah a 6td un puis- sant levier. t70 Pou r une Contederation palestinienne par Gdrard-FranEoisDumont Comptetenu de la g6ographie culturelle et de la r6partition des populations. le pire demeure au Proche-Orient l'6volution future la plus probable, voire la plus certaine. Les malheursqui ont d6jh travers6 cette rdgion ne semblent pasdevoircesser. Depuis le plan de partage de la Palestine vot6 par I'Organi- sation des Nations Unies le 29 novernbre 1947 et approuvd d la fois par les Etats-Unis, I'URSS et la France, et prdvoyant I'organi- s;rtiond'une union 6conomique entre deux Etats.la r6gion a connu sept guenesen un demi-sidcle. Tandis que le plan de partage avorte dds sa conception. puisquela totalit6 des pays arabes refusent de I'appliquer, une premiire guerreisradlo-arabe suit la cr6ation de l'Etar d'Isiael en 1948-1949 et pr6cdde

Transcript of POUR UNE CONFÉDÉRATION PALESTINIENNE [For a Palestinian Confederation]

L'Utopie ou la Guerre

Lorsque le pire est sitr, seule l'utopie estsalvatrice. Ainsi faut-il raisonner pour laPalestine, cette contrde du Proche-Ortentdont les frontiires ont vari6 au cours deI'histoire et qui englobait sous le mandatbritannique les trois territoires actuels del'Etat d'Isradl, de la Cisjordanie, et de labande de Gar,a, y compris Jdrusalem. I-aquestion d'une paix durable n'y est pas, auregard de I'Histoire, totalement nouvelle.Mak elle se pose d l'6poque contemporainedans de nouveaux terntes d la suite d'undrame, les exodes du lendemain de lasecondg guerre mondiale, et de l'ddfficatiortd'un Etat juif dont la politique de Hitlermettant en Guvre la Shoah a 6td un puis-sant levier.

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Pou r uneContederat ionpalest in ienne

par Gdrard-FranEois Dumont

Compte tenu de la g6ographie culturelle etde la r6partition des populations. le piredemeure au Proche-Orient l'6volution futurela plus probable, voire la plus certaine. Lesmalheurs qui ont d6jh travers6 cette rdgionne semblent pas devoir cesser. Depuis le plande partage de la Palestine vot6 par I'Organi-sation des Nations Unies le 29 novernbre1947 et approuvd d la fois par les Etats-Unis,I'URSS et la France, et prdvoyant I'organi-s;rtion d'une union 6conomique entre deuxEtats. la r6gion a connu sept guenes en undemi-sidcle. Tandis que le plan de partageavorte dds sa conception. puisque la totalit6des pays arabes refusent de I'appliquer, unepremiire guerre isradlo-arabe suit la cr6ationde l 'Etar d' Isiael en 1948-1949 et pr6cdde

Pour Ltne Conl4di ration pale,rtinienne

I 'aclmission de l 'Etat cl ' lsrael i I 'ONU. en1949. Puis un deuxieme conflit, en 1956.oppore l :rael l l 'Egypte. suivi de [a guerredes Six Jours. en 196.i , de la gugge Ai rcp-porrr. en 1973,.et d'une cinquibrne

-quelTenrende par lsrael contre les bases militairesde I'Organisatic-rn ile t.ib,6ration de la pales-t ine au Liban. S'y ajoutent de nombreusesactions terroristes et une nouvelle formc cleguen'e. I'Intifada : la premidre s'est d6roul6ede 1987 A 1993, er ia .seconde, appel6e Al-{qr" en rdfirelce a la'nrosqu6e Ai-aqsa deJerusalern, a d6bLrti le 29 septenrbre Z0OO.

Quelles que soient les solutions propos6esou pour ceftaines <J'entre elles pariieliementmises en place, Ie f-utur reste sornbre. Con-fbrmdnient au plan de lg47 " la solution g6n6-ralerne nt propos6e par Ia commuiautdrnternertionale consiste en une partition duterritoire de la Palestine en deui unitds 6ta_tiques, extr€mement complexe ) mettre enceuvre compte tenu des rdalitds locales. Entheorie, plusieurs modes conduisant h unepartrtron s.ont possibles : un accord de paixentre Israel et I'Autoriti palestinienne, dontles chances de succbs pdrenne paraissentd6risoires; une frontibie r6suitant d'unarnrist ice issu d'une 6niDrne gLrerre: une.. ligne verte t, sdcurisie par l 'brganisationdes Natictns Unies conim-e l Chy-pre, ; unezone .. di:militarisde ,r'i l ' instat- de-delle sdoa_rant la Corde du Nord et la Cor6e du Sud Lur'une iargeu-r_d.elerminde : ou une partition uni-latirale, ddcidde ef agencde par I'une des$e.ux parties sur un moddle qdi ne peut quefairc' penscr au rideau de fcrf.

Quelles que ,toientpr0p0s6es oLt pourelles purtiellement.fittur reste szmbre.

Proche-Orient. la cr6ation d'une Conf6d6ra-t ion palestinienne.

les solutionscertaines d'entremises en place, le

Irt partition n'est pas la paixDe multipies arguments mettent en dvi-

dence que les-projets de partage ne sont passusceptihles d'apporter une solufion humaineet durable au conflit.

L' crbsence cle logique giographiqueLa population arabe vivant sur les Terri-

toires pal_gstiniens (d6f ini-s comme la Cisjor-$an1e et Giza) ne s'inscrit pas, comlne dansla plupart des Etats. dans une continuitd depeuplement puisque la bande de Gaza(3tJ() km') sc trouve distante d'au moins qua-rante kilombtres de la Cisjordinie(5 640 krn2). Le seul passage terrestre .. sfir >>- un corriclor rdalis6 entre ces deux territoiresen^application des ac-cords de Wye plantation(1998) - se trouve sous le contiOle cl ' Israel.

Dans les deux territoires. le rapport dI'espace est fort dilfdrent. La bande cisGaza.avec 1.2 rni l l ion d'habitants, compte unedensit6 sup6rieure h 3 000 habirahts,knlr.Ilien que disposant d'une fagade nrdditerra-nienne. ce ten'itoire est encl;ive, car la cons-tructiorr du port envisagd semble en 6trerest6e ir la p-o.se de plusieurs premidres pier-res entre 1995 et l996.tandisque I 'a6roportconnait cle fortes contraintes de .s6curit6, ciontdes p6riodes de fermeture, sous l'autoritdd'IsraEl.

La densitd de la Cisjordanie. qui compteenviron 2 ntill ions c['habitants.' avoisine360 habitants/kmr. Cepenclant la Cisjordaniese trourre moins isol6e, elle peut p[us aisd-ment entretenir des relations avec les autrespayl arabes de la rdgion, notamment la Jor-danie limitrophe, m€nre si Israel contrOlecette flontibre.

En outre, la Cisjordanie et Gaza sontactuellement des < peaux de ldclpard ,>, avec9.,t palcelles entibrernent coritr6l6es parl'Autorite palestinienne rnais parfois soumi-ses a des actions, voire i des- incursions cleI'ann6e isradlienne ; d'autres clans lesquellesl'.A.utoritd palestinienlte exerce les pouvoirscivils, Israel assurant la s6curitd ; et'd'autresentibrement sous contrdle d'Israel.

- Qlrel les qu'en soient les modali tc<s, aucunede ces partitions n'est un gage de paix, pourplusieurs raisons qui seront pricisdi:s dans unprernier pgillt..En cons6quence, il est irnp6-ratif dc r6il6chir I une auire solution p6rennesLrsceptible de regler le conflit clu

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Israill-Ptrlestine : des utr4ties ou le cauchemar

notamment la zone frontalidre Cisiordanie-Jordanie.

Enfin" depuis 1961, Israel assure lzr sdcu-rit6 du plateau du Golan, | 176 krn2, touioursrevendiqug pur la Syrie. Environ 50 00d per-sonnes y habitent dont la rnoitid sont descolons isra6liens et I'autre moiti6 des Druzeset des Syriens.

M0me en effaqant les tAches des peaux del6opard, le territoire d'un Etat arabe palesti-nien resterait bi-g6ographique, une solutiontemporaire qui nourrit les tragddies commeI'ont d6montr6 les exempies historiques desdeux Pakistan (oriental et occidental) ou ducorridor de Dantzig (Gdansk).

Cependant du cdtd d'Israel, le d6coupageactuel est g6n6ralement jug6 peu s6curitaiieq?I la grande majoritd de la populationd'Israel se concentre dans la moiti6 nord dupays, notarnment dans l'6troite bande c6tibreentre la Cisjordanie et la mer M6diterran6elanrlip que la rnoiti6 sud du pays, comprenantle N6guev, est trds peu peupl6e.

d6coupage des lrontibres envisag6 )I' int6rieur de la Palestine ne r6pond donc iaucune logique gdographique susceptible deles justifier.

L'ubsence de prise en contpte des diversitd,t,humaine,s

['occupation huntaine de la Palestine his-tonque ne peut se r6duire h une dualitd entreJuifs et Arabes, car elle se caract6rise par unenchev0tremeilt de popr"rlations cultirrelle-ment diverses. L'Histoire nous apprendI'existence des douze tribus d'Isradl, rnais lardalitd contemporaine est faite d'une diver-sitd semblable, tant du c6t6 de ce qu'onappelle les, Territoires palesriniens. que decelui de I 'Etat d' Israel.

. Ce que I'on appelle les Territoires palesti-niens apparait sous plusieurs aspects commeun kal6idoscope. Les diff6rentes colonies jui-ves, cornpos6es de populations aux motiva-tions religieuse ou dconomique diverses, soitenviron 250 000 personnes, i ' inscrivent dansun dangereux rapport de fbrce tout commeles < r6fugi6s > du c6td palestinien.

Parmi les colons isra6liens, les comporte-ments sont assez divers. Dans le nord de laJudde Samarie (appellation biblique de laCisjordanie) habitent des colons - < id6olo-gues >>, inconditionnels du grand [sra€l. Ilsn'envisagent aucun d6part, mOme en 6change

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de la paix, et se disent pr6ts ir faire de lardsistance passive puisque leur prdsencer6pondrait i un commandement divin des'imposer sur une tere d'Israel < miraculeu-sement lib6rde > en juin l9(t7 . Ces personnesrefusent d'ailleurs la qualification de colonspuisqu'el les considbrent qu'el les r6sident surles terres de leurs ancOtres. Deuxibme cat6-gorie, les jeunes couples et les nouveauxlmmlgrants, souvent en provenance de I'ex-URSS, habitent d proximit6 de la ligne verteoD ils disposent de villas avec jardin d desprix ddfiant toute concurrence. Ils sont 6ven-tuellement prOts e ddnt6nager, mais sous16serve de d6dommasenlents substantiels.Une troisidme categori"e de colons regroupedes orthodoxes non sionistes vivant dans d-esvilles-dortoirs. coinme Bdtar (Jud6e) ouEmanuel (Samarie) : ce sont des colonies 6ta-blies pour ntotifs 6conrlniques.

Du c6t6 des Arabes palestiniens vivant errCisjordanie ou d Gaza, la diversit6 humaineest 6galement incontestable rnalgr6 les appa-rences d'unanimit6 rnontrdes par les t6ldvi-sions. D'une paft, existent des diff6rencesrel igieuses plus intenses c1u'on ne le dit ,mOme si les Arabes palestiniens de confes-sion chr6tienne sonL pouss6s d emigrer.D'autre part. , l ' identi td nationale pal-est i-nrenne est un rnythe sans r6t"il 'ent histilriquedont le seul ciment serrble I 'existedced'Israel. D'ai l leurs, dans la dif l lc:ult6. iespopulations arabes cles terri toire s palesti ni enss'organisent en r6seaux, privil6giant parfbisles intdr0ts particuliers de ces riseaux h unsentiment d' identi t6 < ethnique >.

L'oc'cupation humaine de laPa,lestine historique ne peut €trerdsumde d une dualitd entre d'unepart des Juifs et d'autre part desArabes.

Dans les territoires actuellement reconnuspar I 'ONU comme 6tant ceux d' lsradl, rdsi-dent des Juifs qui divergent dans leurs origi-nes g6ographiques et leur attitude vis-b-visde la religion ainsi que des Arabes,

I'our une Conkd{ ratiott pal e.stinienne

POPULATION ET TERRITOIRES DU CONFLIT DU PROCHE-ORIENT

ISRAEL4,8 Juif's

1 Arabe isra6lien

COT"AN

0,025 Druzes ou Syriens

--- 0.025 Colons isradl ien:

GAZA

r I, l Arabe

i o,o5 colons (

t_''Il"'

CISJORDANIE2 Arabes

0.2 Colons isradl iens

tffitlU

T

habitants/krn2

[ 400 ; 3306 I[ 300 ;400 I[100r3001la3;1001

eux-mOmes distincts plrisque certains sontmuslrlmans et d'autres chr6tiens. Le peuple-ment des territoires de I'Etat d'Israel e.st donccomposite. La diversit6,d'origine des 6 mil-l ions d'habitants de I 'Etat d' Israel est I 'undes 6l6ments qui noumissent des comporte-

ments differenci6s sur I'attitude face au con-1l it.

Parnri les personnes de nationalitdisradlienne et leurs descendants, on distingueqrratre cat6gories principales. La plus nom-breuse, les ashk6nazes, soit 35 Vo de la popu-

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lsrctdl-Polestine : des utopies ou Ie uut'hemor

lation d'Israel. sont des Juifs d'origine eul.o-peenne.pour la plupart originaires de pa.vsgernurniques et slaves, dont les fantilles ontparticulidrement souftert du nazisrne. Lessdlarades. qui forrnent 32 7o de cetre popula-tion. sont des Juifs originaires des pay.s rhddi-teri'andens. X,{€mer s'ils vivaient souvent dansdes quar-tiers riservds des villes de pays ara-bes, leur histoire familiale s'inscrit dans unecertaine cohabitation a\rec des popr-rlationsarabes. La .troisibme . sous-pclpulationd' lsrael. soit I l qb de la populaf ion. com-prend des Juifs aniv6s plus ricemment enIsrael en provenanc:e d'URSS puis de la Rus-sie. Enfin cette popu!ation comprend environI rnill ion d'Arabes, soit 16 %, du peuplernent.Il s'agit .d'Arabes (et de leurs rjescendants)qui vivaient sur le territoire devenu I'Etatd' israel en 194t3 et qui n'ont 6t6 ni ddplac6s,ni expulsds depuis cette date. La plupart deces Arabes sont cjtoyens isradliens et doncdiecteurs de cet Etat, d'oi la pr6sence deddputds d'origine arabe h la Knesset. Maisils sont souvent considdr6s colnme descitoyens de seconde zone, pr€ts h s'associera l'ennerni. Or un Etat peui diil lcilenrent sepacifier si une partie de sa population aI'impression d'6tre traitde bomme descitovens de seconde zone, voire cotnme unecinqr"ridme colonne.

Ces consid6rations itablissent qu'une solu-fion de. partition ne r6soudrait pas les problb-mes li6s l la diversit6 des population,s.

L' int1tossi lti litd cl' adhe,;ion de s pttpulutions d.tme .fronti? re imposee

Irnaginons I'existence d'un Etat arabepalestinien bi-territorial. conrposd exclusive-ment cle la totalitd des - teritoires deCislordanie et de Gaza et supposons, en con-sdquence, le d6placement forcd <Jes coloniesjuives de, c'es territoires sur le territoire deI'actuel Etat d'Israel. De telles frontibresseraient-elles acceptables par I'ensemble despopulations vivant dans la Palestine ex-bri-tannique ? Il faut observer que parmi les Ar"a-bes r6sidant dans cet Etat palestinien, leshabitants de la Cisiordanie ne se sentent pas.< Cisjordaniens >, mais Palestiniens relevantde la < grande > Palestine. Et il en est demOme des habitants de la bande de Gaza quine se _sentent pas .. Gazaiens > rnais 6gale-ment Palestiniens.

Cependant, du cOtd d'Isradl, nombre de

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Juifs ne s' idenrif lent pas cultr:rel lemcnt auxfiontibres etatiques deivolues par l 'ONLi.rnais se senteilt Palestiniens atu sens d'hdri-tiers de cette terre hisri;rique qui englobe,entre autres. la Jud6e et la Sarnarie. I-'enfer-mement dans I'identitcl terr'itrlrialer rdsultantdu partage le plus sonvent avancd ne pelltdonc soulever I 'adhdsion t les populat ions. Asupposer c;u' i l soit r6al isi . i l ne pourraitqu'ouvrii ' la i, 'oie i\ cles L'{)ntestations futureset donc ) une poursuite ou i une r6our,,crturerapide t iu conl ' l i t .

En consdquence, tLrute partitiolt ne peutqu'Otre remise en cause d'airtant qu'el le serl-ble devoir s 'organiser selon une logiqireexciuant ia l ibrcr circulat ion.

L'absent:e tle libre cin'irlrttiorrLe plan de parta_{e cle 19.17 itvait le merite

de pr6voir une union dconomiclue, proposi-tion il est vrai paratkrxalc-. r,oire contradic-toire avec I ' id6e de part i t ion. Aujourd'hui,cette proposition semble avoir taii long feupuisque ia partition promue cxclut la librecirculation des tromnres. r'les ntarchandises etdes capitzrux.

LIne telle approche debouche in6vitable-ment sur des conflits car elle sc crinstruit nondans une optique de. lihrc acci's, nr)n dans lecadre de frontidres ou\,'el"tes et incontestable-ment reconnues. mais dans Lrne optique defermeture ) I'autre. de ll"ontitsre-s iloses.d6fensives. Or I ' inst i tut ion r"1'une l ibre circu-lation serait irnpdrativ'e poLlr instaurer unepaix durable reposant non slir un d6r,eloppe-ment separd - ce qu'on appelait I 'ap;rrtheiden Afrique du Sucl - mais sul des echangesprofitables eru ddvelopperlent de I'enseinbledes homnles et des ferr i toires.

Lu pr,rursuile indvikiltlt, tl 'une guerre rnigru-toire

En cinquidme l ieu. la part i t ion nc pennetpas de mettre un lelrne h_ la guerre migratoirecontinue qlle se livrent les deux parties.

La propulation d'trsrael est passie d'envirc-rnun mil l ion lors de la c:rdarion de l 'Etat en1948 d 6mil l ions d'habitants er. l 2000" engrande partie grdce h I'apprlrt cl' i inmigrantset aux descendants de ces rnigrants.

Les imrnigrations survenues en Israeldepuis les ann6es 1970 con'espondent incon-testablement n une politiclue r,olontariste

Pottr une Crnfdtldrtttion ltnlestinienne

d'accueil des Juifs vivant sur d'autres telres.Cet objectif d'accroitre la population juivevivant dans I'Etat d'Israel se concr6tise aprbsdes n6gociations entre Israel et I'URSS, dontest issu un accord ddrogeant aux rdgles g6n6-rales d'un pays qui interdisait toute 6migra-tion : 150 000 Juifs quittent alors I'URSSpour lsrael. Une autre vague migratoire apop clrigine les troubles civils qui traversentI'Ethiopie et qui portent atteinte h la s6curit6d'une communaut6 iuive anciennement ins-tall6e, les Falashas. Israel organise en cons6-qllence, par voie a6rienne, leur immigration.Enfin, une autre vague migratoire d6bute )rla fin du systdme sovi6tique pour se prolon-ger aprds I'implosion du r6gime. A I'origine,l'importance donn6e d cette migration esttelle que le grand Rabbin ddcide d'autoriserles vols adriens de la Compagnie nationaleEl Al les jours de shabbat et de f6tes juives.En 1990, Michael Gorbatchev lbve I'interdic-tion d'6migrer pour les Juifs, d6clenchant une6migration qui entraine, dans les ann6es1990, la venue d'environ 700 000 Juif.s enprovenance de l'ex-URSS. Ces trois nouvel-les migrations augmentent le peuplernentd'lsraOl, amoindrissent les 6carts de crois-sance ddmographique entre Juifs et Arabeset modifient la composition du corps 6lecto-ral d'Israel en donnant de I'importance au<< vote russe >.

La partition ne permet pas de mettreun terme d la guerre migratoirecontinue que se livrent les deuxparties.

Les donn6es du conflit du Proche-Orientne sont donc pas inddpendantes de la politi-que migratoire d'Israel. Il en est de m€me ipropos de la r6alit6 migratoire des Territoirespalestiniens.

Du cdt6 des Arabes, la volont6 de contenirl'dmigration pour occuper le territoire estconstante. Par exemple, lorsque la bande deGaza 6tait devenue 6gyptienne de 1949 e1967. les Palestiniens de Gaza avaient 6t6

interdits de sdjour sur le territoire de I'Egypteet volontairement maintenus dans des camps.

Quelques d6cennies plus tard, la strat6giede maintien de camps en Cisjordanie et IGaza, ou dans des territoires proches du tltd0-tre d' 6ventuelles op6rations militaires (Jorda-nie. Liban, Syrie), augmente le nombre des< rdfugi6s >>, par I'addition des survivants desmigrations originelles des anndes 1948- 1949et de leurs descendants. Le nombre de per-sonnes concerndes et les motifs des migra-tions (refoulement par des Isradliens ouencouragement par des dirigeants arabes)demeure d'ailleurs contest6. tandis qu'Israelargumente sur les expulsions de Juifs de paysarabes qui se sont notamment d6roul6es aprbsla d6colonisation. L'application totale d'un<. droit au retour > de tous les Arabes < r6fu-gi6s " (comprenant leur descendance) auraitpour cons6quence immddiate une augmenta-tion trds importante de la population arabevivant en IsraCl. C'est pourquoi, selon lespourparleps non finalises de janvier 2001 iTaba en Egypte, Israel n'accepte de satisfairele .< d6sir de retour > que << d'une manidrecompatible avec I'existence de l'Etatd'Isradl >.

I-a politique d'encouragement h I' immigra-tion d'Israel et le maintien volontaire de colo-nies isra6liennes et de camps arabess'additionnent pour rendre trds difficile lamise en cLlvre d'une partition ou pour justi-fier la contestation future de toute parlition.Cependant, aux armes de la politique migra- 'toire utilisdes dans le conflit s'ajoutent cellesli6es au mouvement ddmographique dit< naturel >.

La poursuite inivitable d'une guerre ddmo-graphique

C.haque partie. ayant le souci.d'occuper duterritoire, ce qui suppose des hommes pourI'habiter" le Proche-Orient connait un r6girnede natalitd exceptionnel dans le monde, tantda.ns les Territoires palestiniens que dansI 'Etat d' Israel.

Selon le processus quasi universel de latransition d6mographique', la natalitd atteintun niveau r6duit lorsque les taux de mortalitdse sont consid6rablement abaissds. Or, lesTerritoires palestiniens d6rogent A cesch6ma : leurs conditions de mortalitd met-tent en 6vidence d'importantes avanc6eshygi6niques et sanitaires. En revanche. leur

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Lsrudi-Pulestitte : des ulopie.g ou lc t.ctut.henmr

taux de natalit6 demeure particulidrement6lev6.

En d6pit du cont-lit, les conclitions de mor-talit6 n'ont cessd de s'amdliorer en Cisiorda-nie et l Gaza" notammcnt srdce a' l 'a idesanitaire et nutritionnelle apport6e par lesorganisations internationales. Le taux demortalitd infantile, estim6 en 2000 par laBase de donndes internationales du bureaudu recensement, est de seulenrent 26 d6cdspour mille naissances ).Caza, chiffre inf6-iieur h celui'des quatre pays arabes les plusproches (Egypte,' Jordanie, I-iban, Syi'iel.I 'espdrance de vie h la naissance y e,st de70,8 anndes, chiffre dquivalent celui du!iban, et supdrieur h celui de I'Egypte, de lerJor"danie et de la Syrie. Dans ccs conditions,la f6condit6 aurait dff diminller sur ce terri-toire de i'aEon importante. Or, avec6,6 entants par f'emme. I' inclice synthdtiquede f6condit6 de la population de Gaza est leplus 61ev6 d'Asie occidentale. avec celui duY6men qui s'explique par un taux de morta-1it6 infantile trois fois supdrieur. En consd-quence, Gaza enregistre le taux net deremplacement le plus ilevd du rnonde.

l-ar fdconditd de la Cisjordanie, 5 enfantspar f'emme. est infdrieure h celle de Gaza.mais le taux de mortalitd infantile v est dsa-lernent infdrieur (22 <Jdcds pour niil le niis-sances) et l 'esp6rance de vie h la naissancesup6rieure (12 ans).

Les f6condit6s cles Terrifoires palestiniensprovoquent ainsi un niveau de taux de nata-1it6 qui donnerait I ' impression que ces terr i-toires ont un r6girne ddmographiqueanttirieur h celui de la transition ddmographi-que : 43 naissances pour nTi l le habitanis AGaza.38 pour mille en Cis.jordanie. Cclmmele taux de rnortalit6 est trbs bas (.1 pour millehabitants ) Gaza et 5 en Cisjordanie). les Ter-ritoires palestiniens comptent la plus fortecroissance d6rnographique naturelle de tousles pays de la planbte : 3,9 c/o h Gaza et 3,3 o/oen Cisjordanie.

En outre, contrairernent ar"r sch6ma E€ndralde ia transition d6rnographique, les tauxd'accroissement naturei*a Cazd et en Cisjor-danie sont plus 6lev6s dans les ann6es 1990que dans les annies 1960. De tels niveaux,qui peuvent s'expliquer par la volonte d'affir-rner son droit sur le sol, sont en fait renduspossibles parce que les populations sont ali-ment6es et soignies, nofamment par les

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organisations internationales. Il n'y a doncpas de ph6nombne de paup6risation suscep-tible d'engendrer une nette diminution de laf6condit6, telle que cela se constate depuis lecontre-choc p6trolier en Iran ou en Alg6rie.

Cette exception palestinienne a son pen-dant dans I'Etat d'Isradl, avec toutelois desdiff6renciations plus accentu6es de fdconclit6.Conrpte tenu de son faible taux de mortalit6infantile (8 d6cbs pour mille naissances en2000) et de la long6vit6 de I'espdrance de vieh la naissance (78,6 ans), la transit ion de samortalit6 est terminde en Israel et le rdgimeddmographique naturel cle ce pays condlit hle classer dans la pdriode post-transitionnelle.Mais la plupart des pays dans cette situationenregistrent des fecondit6s infdrieures auseuil de simple remplacement des g6n6ra-tions (en E,urope ou dans les nouveaux paysindustr iels d'Asie). ou exceptionnellementegales i) ce taux (comme aux Etats-Unis).Parmi les pays ayant termin6 leur transitiond6mographique. lsradl compte donc la fdcon-ditd la plus 61ev6e,2,6 enfants par femme en2000, le taux de nataliti le plus 6levd ( 19pour mille trabitants) et le taux d"accroisse-ment naturel le plus fort (1,3 %o).

Le niveau singulier de fdcondit6 d'Israels'analyse en considdrant les comportementsdiffdrencids des popuXations y rdsidant, ernotamment leur degrd de reiigiosite. Une6tude classe en quatre cat6gories la popula-tion d'lsrael. dont trois concernant les Juif.s :les ., ultra-clrthodoxes >. estim6s ir 7 7a de lapopulation juir,'e, les o. orthodoxes >>, 18 7o dela populat ion juive, et les < laics > et < rel i-gieux rnod6r6s ,>, qui forment la grande majo-ritd de la population juive (75 7o). I,apopulation .juive ultra-orthodoxe compte unefdcondite cleux fois et demie supdrierure h lanr()yennc rrat ionale. El lc a mdmc augmentd.passant de 4,6 enf'ants piu' f-emire en1980- 1984 h 7.2 enfants par femme en1994-lt)96. Pour la population juive ortho-doxe. ia t'6condit6 est supdrieure de 70 o/r: dla moyenne nationale. En revanche, la fdcon-ditd des < lalcs et religieux rnoddr6s > estinf6rieure de 8 7o h cette moyenne. Quant dla population arabe d'Israel, sa f6condit6 est,err 2000, sup6rieure d 4 enfants par femme.

Ces donn6es d6mographiques singulidreset differencides ont des effets politiques. LesTerritclires palestiniens disposent d'nn poten-tiel ddrnographique important en raison de

P o u r u ne C t t ttf'6 11 t; ru t i t t r t 1t u I e s t i rti e nn e

leur rdgime ddmographique non rdgul6 et deI'existence des populations palestiniennesvivant ou r1ol1 dans des camps de rdfugids enJordanie, au [,iban ou en Syrie.

D'une part, le poids d6rnographique relatifdes populations des Territoires palestiniensdans la r6gion devrait augmenter en raisond'un potentiel d6mographique plus 6lev6.D'autre part, e I' intdrieur des Temitoirespalestiniens, Ie poids respectif de Gaza et dela Cisjordanie 6volue' au profit de Gaza.Enfin, h I' int6rieur du corps 6lectoral deI'Etat d'lsradl, les poids ddmographiquesrelatifs des Arabes isra6liens et des ultra-ofthodclxes poltrraient s' accroitre.

Au total, les evolutions anachroniques desmouvements ddmographiques naturels despopulations de la Palestine 6quivalent d uneguerre des berceaux, qui participe au con-texte belliciste de la r6gion.

Les enseignenlents de l'histoire sur lesec'ltecs des partitiorts

Chaque {bis que la communaut6 interna-tionale a acceptd une partit'ron de jure ot deJacto fondde sur le rejet de I'autre, il s'en estsuivi des malheuls, que ce soit en Cor6e. auVietnam, i Chypre, en Inde. en Allemagne...Aucune partition 6trangdre A toute logiqLre degdographie historique n'est un progrbs.

Certes, la conrmunautd internationale .sou-tient partbis de pseudo Etats sans fonclementhistorique qui s' inventent des symboles, undrapeau, une police, une garde nationale.Leur manque de base identitaire et d'exp6-rience d6mocratique, I'essor de pouvoirscorrompus, le ddr,eloppement d'une bureau-cratie comme substitut d'un vrai sentimentnational, les habitudes prises de vivre gr0ceh des pr6bendes internationaux, d6bouchentrarement sur des situations gdopolitiques sai-nes et durables. Et lorsque la m6thode de la< purification ethnique >> a 6te avalis6e,comme rdcemment en Bosnie. cela ne suffltpas a mettre en cuvre un processus de paix.

Rien ne permet de penser que la partition,fondee sur la violence en partie encouragdeet soutenue par des puissances ext6rieures,qui a 6chou6 dans de nombreuses r6gions dumonde, pourrait rdussir en Palestine sur unterritoire caract6ris6 par u11 tel inrbrogliod6mographique. Aussi, tenant compte desr6alit6s et notamment de celles survenuesdepuis la premibre gueme de 1948-1949, il

est certain que les conditions lle sont nr,rlle-ment reunies pour qLre la ptutition soit la paix,d'oi la ndcessit6 d'aval lcer une autre solu-t ion.

La seule solution,une Confdddration

Puisque tclute partition, eventuellementacceptde par souci tactique, ne peut_ qu'6treremlse en cause par le contexte culturel etdes dynamiques d6nrographiques propres hattiser le conflit. la seule scllution r6side nondans une approche duale non conf-orme i lar6alit6. mais dans une cohabitation orsanis6esur une terre palestinienne commune-) tolls.Cette solution devrait €tre librement n6so-ci6e entre I'ensemble des habitants actueliclela Palestine trop longtemps manctuvr6s i)leurs depens par des puissances ext6rieuressoucieuses de leurs int6r6ts gdopolitiques, orlpar des < dirigeants >> n'ay1n.q pratiquementlamais vicu sur place et privil6giant parloisleur inter€t personnel ou celui de leur clan.

Puisque le peuplement du Proche-Orientest un kal6idoscope. la seule fagon d'6viterle pire est de transfbrmer une utopie actuelle,la cr6ation d'une Conf-6deration palesti-nienne, en une r6al i t6 d'avenir. Une tel le pro-position impose un imp6r'atif. une rn6thode.e[ resout en mOme temps une question parti-culibrernent d6licate.

{/n impdratifL'imp6ratif consiste d arr6ter les guerres

d6rnographiclues. D'un c0t6, Israel doit cesserde subventionner I' immisration vers son ter-ritoire et l'6rnigration isradlienne clans leso cokrnies > et util iser les mOmes sommespour am6liorer les infrastructures 6cononti-ques de la rdgion. De l'autre, il faut cesser desubventionner la surf6conclitd palestinienne etaccepter le d6mantdlernent des camps.

Une mdthotleSur la m6thode, conform6ment au principe

de subsidiaritd. l 'dchelon de base doit Otre leniveau comrnunal, oir doit s'exprimer uneddmocratie vivante h partir de laquelle peutse construire une Conf'6d6ration palesti-nienne. dbnt la neutralit6 serait internationa-lement reconnue.

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LsruCl-Pule.ytine : des utopie.s ou le cauchemar

Cette Conf6ddration, caractdrisde par desrelations apaisdes entre Arabes et Juifs auniveau de la soci6t6 civile et 6conomique,serait unifi6e par une libre circulation despersonnes. des capitaux et des biens, dans lecadre d'urte zone cle libre-6change suscepti-ble de s'6largir i tout le Moyen-Orient.

Lu question cle .l{rusulern rdgldeParalldlement, cette logique conf6d6rale

perrnet de rdsoudre le statut de Jdrusalem. Eneffet, la capitale politique d'un Etat conf6d6-ral au statut internaticlnal neutre n'a pas laclimension "svmtroliqug. d'ut, Etat f6d6'ral etencore morns celle d'un Etat unitaire. Lechoix de J6rusalem conrme capitale politiqueperd donc beaucoup de sa signification.D'ai l leurs, J6rusalem n'est-el le pas beaucoupplus la capitale commune des religions duLivre. donc ) vocation universelle ? Sur cepoint, le plan de partage adopt6 en 1947, sui-vant la rdsolution l8l, et repris en ddcembre1949, voyait juste en pr6voyant que la villede Jdrusalem, la vieille ville pr6cis6ment,{orme un coryilts' seporcrttun dot6, d'un rdgimeadrninistratif propre, sous le contr6le deI'ONU. Le Saint Sibge., dont la lettre apos-tolique Reclentystoris unno (1981) demandeun < stittut spdcial internationalementgaranti >. s'est rallie ir cette id6e rnais sembleinalheureusernent aujourd' hui l ' unique Etat hpromouvoir cette solution, la seule ir emp6-cher la partition de la Ville Sainte et donc defuturs conflits.

Parmi les conl'lits territoriaux non rdsolus,celui du . Proche-Orient demeure d'uneinqui6tante intensitd au point de risquer deconstituer le f-erment d'une troisidme suerremoncliale. Malgrd divers accords plrtielsentre les parties souvent r6alis6s sclus la pres-sion d'interl'entions de pays tiers, aucunepaix durable ne parvient h s'imposer. Cettesituation s'explique par la cornplexitd d'unconflit oi s'entremOlent la g6ographie poli-tique et la gdographie des populations des ter-ritoires concernds. [-' imbrication entre cesdeux aspects est intense car"les pol i t iques oucomportements d6rnographiques des deuxparties jouent un r6le important dans l'6vo-iut ion du conf l i t .

Lorsque I'on parle d'un << grand Israel >habit6 essentiellement par des Juifs, ou d'une< grande Palestine o occupde exclusivementpar des Arabes. le < r0ve > des uns est le

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cauchemar des autres. Aprbs les sept guerressurvenues depuis 1948, rien n'interdit le pro-longement ind6termin6 de la septibme oudemain la survenue d'une huitibme. L'alter-native est donc la suivante. Un premier particonsiste h laisser se prolonger une guerre departition qui recourt il tous les moyens pos-sibles : guere migratoire, guerre des ber-ceaux, guerre par la rdglementation6conomique, guene pour le contr6le deI'eau..., sans oublier la gueffe permanentes'exerEant par le truchement des diasporasjuives et arabes r6pandues dans le monde. Orcette guerre aux multiples facettes est sanslSSUe.

La comprdhension du conflit politique duProche-Orient" les rapports de tclrce entre lesprotagonistes, les comportements des diff6-rentes populations supposent une exacte con-naissance des interactions entre la g6clgraphiede la population et la g6ographie politique decette r6gion. ll devient alors incontestablequ'aucune partition ne peut offrir d'issuesalutaire. La cr6ation d'une Conf6ddrationpalestinienne est donc la seule route d'unepaix durable.

l. Ix nrnirttien da cette ligtte ve'rte instaurde pour si.r moisdans les anny'es 1960 e,rt renout'eki pnr l 'ONU tous les seme s-tre,t scuts qu'aucunc .solutiott ne se <:otrcreitise.

Z. Uad qui .feruit sott c'hemin en Lsrutl, selon Le Monde,l" septembre 2001.

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