Mise en page 1 - Le Petit Bulletin
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ON A PARLĂ MENSONGES AVEC ISABELLE HUPPERT P08.09
Bulletindu 09.09.2o au 22.09.20 â 990
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l e j o u r n a l g r a t u i t d e s s o r t i e s Ă l y o n
DE SEPTEMBRE Ă DĂCEMBRE 2020
PREMIĂRES
NĂCESSITĂS
LE RETOUR EN FORCE DE LA CRĂATION ARTISTIQUE
LES SUBSISTANCES â 8 BIS QUAI SAINT-VINCENT â 69001 LYON PROGRAMME Ă DĂCOUVRIR SUR LES-SUBS.COM
FOCUS BRĂSIL, CHILI ET CUBA
54 films diïżœusĂ©s au Zola14 pays reprĂ©sentĂ©s 10 films en CompĂ©tition12 avant-premiĂšres22 films inĂ©dits1 sĂ©ance dâĂ©coute5 courts mĂ©trages12 clips2 Salsa Picantes (journal du festival)
Suivez-nous sur Facebook !/lesreflets
16.09 30.09 2020
Reflets 36e
CINĂMA IBĂRIQUE& LATINO-AMĂRICAIN
Villeurbanne et MĂ©tropole de Lyon
L E S R E F L E T S C IN Ă M AW W W . . C O M
NOUVELLES DATES !
HOT
COUT
URE
w w w. p e t i t- b u l l e t i n . f r / ly o n
JâAI DĂCHIRĂ MESFRINGUES COMME
VIVIENNE WESTWOOD
P24.25
BOUSILLĂ DES TROTTINETTES
AVEC
EXTINCTION REBELLION
P07
SUIVI LE RITUEL
PAĂEN DE
FLOREP20
DĂPRIMĂ AVEC
VENIN CARMIN
P19
WAUQUIEZ ET LA CULTURE : CâESTCOMPLIQUĂ (BIS)Covid-19 / Laurent Wauquiez est passĂ© Ă deux doigts de se remettre lâensemble du mondeculturel Ă dos. Il est retombĂ© lundi, Ă peu prĂšs, sur ses pattes. Mais comment a-t-il fait pourglisser ainsi sur une peau de banane, aprĂšs des semaines de mesures concrĂštes et de comâmassive pour sâinstaurer en âsauveurâ du milieu culturel post-Covid ? On vous raconte. PAR LA RĂDACTION
Ăšs le dĂ©but du confinement,la vice-prĂ©sidente Ă la Culture Florence Verney-Carron capte lâampleur de
la crise Ă venir dans son secteur et mobilise ses services. Son prĂ©sidentjoue le jeu et la comâ se met en branle :stupeur dans les milieux culturels, maiscâest bien la RĂ©gion qui sâaffirme commemoteur de lâaide au secteur â avec unecommunication au cordeau, commetout au long de la crise. DĂ©but mai, Laurent Wauquiez annonce 32 MâŹdâaides au secteur culturel. Une Ă©lue degauche nous confie alors : « ça me faitmal de le dire, mais faut avouer quâils fontle boulot. » Câest dâautant plus flagrantque lâĂtat est alors Ă la ramasse sur lesujet. Tout nâest pas parfait, certainsproducteurs pointent la faiblesse dumontant maximum de lâaide, mais dâau-tres lieux non subventionnĂ©s apprĂ©cienta contrario lâaide exceptionnelle. Surtout, personne nâattendait LaurentWauquiez sur ce terrain.
« aucunecoupe nesera effec-tuĂ©e dansles subven-tions desassocia-tions. Lebudget de laculture Ă laRĂ©gion estpassĂ© cetteannĂ©e Ă 75MâŹ, soitune aug-mentationde 20%»
Et patatras. En pleine déprime généraleaprÚs des mois de fermeture pour certains lieux, sans débat contradic-toire, sans assemblée pléniÚre, ni réunion de la commission culture, detrÚs nombreuses associations cultu-relles ont reçu le 15 juillet un courrierémanant de la Région Auvergne-RhÎne-Alpes (que nous nous sommesprocuré) stipulant que 60% de leurssubventions prévues seraient verséescomme prévues.... Mais que pour lereste, désormais, « le bénéficiaire devaitjustifier de dépenses à hauteur du mon-tant du forfait ». Soit, fournir la preuve
dâune activitĂ© et de dĂ©penses que pluspersonne nâa pour cause de crise. Stupeur, inquiĂ©tude, colĂšre : chacunrĂ©agit Ă sa façon. Le directeur dâun desplus gros festivals du coin nous lĂąchedĂ©pitĂ© : « au point oĂč on en est... » Lâin-comprĂ©hension rĂšgne, dâautant quâau-cune explication nâest alors apportĂ©e.
PEURLe metteur en scĂšne Emmanuel Meirieu sâinsurge fin juillet : « les 40%restants ne seront jamais versĂ©s, ce nâestpas vrai car il faudra fournir un nouveaubudget prĂ©visionnel. Le fait est que jetouche aujourdâhui 12 000⏠sur les 200000⏠prĂ©vus. Le reste, câest de lâenro-bage politique. » La peur pour beau-coup est que la RĂ©gion parte ensuitesur cette base de 60% pour les conven-tions futures.
MĂȘme constat pour une compagnie dedanse grenobloise sidĂ©rĂ©e par ce cour-rier : « câest hallucinant. Pendant leconfinement, nous avons eu des rĂ©unionsavec la DRAC et la RĂ©gion qui nous ontassurĂ© du bon fonctionnement. NousnâĂ©tions pas inquiets. Jamais nous nâima-ginions que les montants annuels deconventionnement sur trois ans soientremis en cause ». Dans un collectif isĂ©rois, câest la stupeur aussi : « câest inquiĂ©tant car en avril ce nâĂ©tait pas dutout le discours officiel.»
Cela survient à un moment particuliÚ-rement difficile, les compagnies ontsoutenu les artistes et ont payés desprestations annulées : « nous avons eu
beaucoup de dĂ©penses et pas de rentrĂ©ede liquiditĂ© » dit encore la compagniegrenobloise de danse qui comprend cependant ce contrĂŽle : « si nousnâavons pas salariĂ© des gens durant troismois et que lâon a fait des Ă©conomies, câestnormal que les financements baissent, cenâest pas un problĂšme, mais la RĂ©gion aurait dĂ» honorer les subventions et demander ensuite des comptes commecela se fait habituellement ».
RIPOSTELa riposte sâorganise â au sein de laPlateforme qui regroupe des syndicatsdu spectacles vivants en Auvergne-RhĂŽne-Alpes (Syndeac, Grand Bureau,Synavi, Fevis, Sma, Prodiss, FĂ©dĂ©rationdes Arts de la Rue...). Une reprĂ©sen-tante dâune des organisations pointeleur stupeur commune devant la nĂ©-cessitĂ© de renvoyer Ă la RĂ©gion, avantle 24 aoĂ»t, un dossier financier concer-nant le budget rĂ©alisĂ© 2019, le budgetprĂ©visionnel 2020 et un budget prĂ©vi-sionnel actualisĂ© Covid.
Un courrier commun est alors envoyĂ©en aoĂ»t Ă la RĂ©gion, signĂ© par 70 struc-tures culturelles. Dans la foulĂ©e,Rue89Lyon publie en exclu un articleexposant la situation et lâincomprĂ©hen-sion du milieu culturel, et tente en vaindâinterroger Laurent Wauquiez. Quiannonce dans la foulĂ©e une confĂ©rencede presse pour lundi 7 septembre, lorsde laquelle le prĂ©sident vient parler cul-ture face aux journalistes mais aussi Ă plusieurs acteurs culturels. Et il lâaffirme : non, en fait, il nâa jamais Ă©tĂ©
question de couper les subventions,bien au contraire. Et de dĂ©tailler toutesles mesures prises, dâannoncer le votele 17 septembre prochain de 6M⏠desubvention Ă destination de la culturedont 228 000⏠pour la valorisation dupatrimoine, 361 000⏠pour les artsplastiques, 722 000⏠pour les festivals,4,7M⏠pour le spectacle vivant. Et lepaiement intĂ©gral des subventions me-nacĂ©es.
Florence Verney-Carron nous lâaconfirmĂ© dans la foulĂ©e : « aucunecoupe ne sera effectuĂ©e dans les subven-tions des associations, dont certaines tou-chent en plus le fonds dâurgence, et toutsera votĂ© le 17 septembre. Le budget de laculture Ă la RĂ©gion est passĂ© cette annĂ©eĂ 75MâŹ, soit une augmentation de 20% !Les acteurs culturels, dont EmmanuelMeirieu, Ă©taient lĂ lors de la confĂ©rencede presse, ils ont pu dialoguer avec le prĂ©-sident. Ils ont exprimĂ© leur inquiĂ©tude.Mais nous sommes des gestionnaires attentifs et les informations demandĂ©esnous ont Ă©tĂ© fournies, Laurent Wauquieza alors tranchĂ© en faveur de mes propo-sitions. On a compris lâinquiĂ©tude. » La vice-prĂ©sidente concĂšde un dĂ©fautdâexplication, une incomprĂ©hension,mais semble avoir encore une fois dĂ»sâemployer pour Ă©viter lâincendie.
Erreur de comâ, contrĂŽle parfaitementjustifiĂ© ou coup politique pour que lemilieu associatif se tienne sage : lesversions divergent, la campagne Ă©lectorale qui sâapproche nous en dirasans doute plus...
D
LA VILLECHANGE : NOUS AUSSI !
es mois quâonlâaffine, cettenouvelleformule qui
dĂ©boule : une nouvelleĂ©tape pour Le PetitBulletin, nĂ© en 1993 Ă Grenoble en formedâagenda cinĂ© â jeune,sache quâil nây avait alorspas dâInternet partoutpour checker lessĂ©ances de JurassicPark â, en 1997 Ă Lyon. Decet agenda, un journalsâest extrait, grandissantavec son Ă©poque. Depuisnotre derniĂšre refonte il ya quatre ans, le monde aaccĂ©lĂ©rĂ© sa mutation.Nouvelle Ăšre ? Notrejournal se devait desuivre. De coller au plusprĂšs de lâactualitĂ©, titillerlĂ oĂč ça sâagite. Suivre letempo citadin ! Alors,sans rien renier de notreADN culturel â câest sonrĂŽle, Ă la culture,dâausculter lessoubresauts de nossociĂ©tĂ©s â, nous ironsplus loin dans le rĂ©cit denotre citĂ©, nous intĂ©ressant aux initiativescitoyennes engagĂ©escomme aux nouveauxspots oĂč se montrer.Nous sortirons de la villepour des escapadesweek-end. Bien sĂ»r, nouspasserons au tamis,toujours, lâactu culturellelyonnaise. Pour mieuxrester votre city guidedans ce foisonnementdâoffres qui ne manquerapas de revenir, post-crise. Plus dâarticles, demises en lumiĂšre decelles et ceux qui font lavie locale. Moinsdâagenda â terminĂ© leshoraires cinĂ© (sauf sur lesite). Changement derythme : adieu lâhebdo,bonjour le quinzomadaire.Bonne dĂ©couverte ! SB
Ă©dito
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Le Petit Bulletin LyonSARL de presse au capital de 131 106,14 ⏠RCS LYON 413 611 500 16 rue du GaretBP 1130 69203 Lyon cedex 01 Tél. : 04 72 00 10 20Fax : 04 72 00 08 60www.petit-bulletin.fr/lyon
Tirage moyen 45 000 exemplairesImpression RotimpressDiffusion Diffusion ActiveDirecteur de la Publication Marc RenauRĂ©dacteur en Chef SĂ©bastien BroquetRĂ©daction Jean-Emmanuel Denave, StĂ©phane DuchĂȘne, Nadja Pobel, Vincent Raymond, LĂ©a ZaĂŻdat (stagiaire)
Ont Ă©galement participĂ© Gabriel Cnudde,Sarah Fouassier, Julie Hainaut, AdrienSimonBureau des lĂ©gendes Vincent RaymondDirecteur commercial Christian Jeulin Commerciaux Nicolas Claron, Nicolas HĂ©berlĂ©, Benjamin Warneck Maquette & design Morgan CastilloGraphiste pubs AnaĂ«lle LarchevĂȘquePhotographe Mona Bonetto (stagiaire)
Motion design François LeconteWebmaster Gary KaDéveloppement web Frédéric GechterVidéo Julien Dottor, Ophélie DuguéComptabilité Oissila Touiouel
Une publication du Groupe Unagiwww.groupe-unagi.fr
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RETOURSUR UNBIDECitĂ© de la Gastronomie /Retour sur un Ă©checretentissant : lafermeture anticipĂ©e de laCitĂ© de la Gastronomie,installĂ©e dans le GrandHĂŽtel-Dieu, qui nâaurajamais rĂ©ussi Ă sâimposerlors de ses (trĂšs) courtessemaines dâexistence. PAR SĂBASTIEN BROQUET
ctobre 2019, au cĆur de lâau-tomne ouvre enfin cette CitĂ© de laGastronomie. DâemblĂ©e le direc-teur dâalors, Florent Bonnetain, se
dĂ©bat avec les critiques qui fusent sur le prixdâentrĂ©e â 12⏠sans la dĂ©gustation, pour une vi-site qui se rĂ©vĂšle express. Le contenu, promet-teur sur papier glacĂ©, se rĂ©vĂšle dĂ©cevant lors dela visite. Le public boude. Il fallait 40 000 visi-teurs par mois pour que le lieu soit rentable, cenombre sera atteint pĂ©niblement... cinq moisplus tard. Les premiers signes dâun Ă©chec bruissent dans la ville. Câest alors que surgit unvirus venu de Chine, qui Ă©teint la lumiĂšre partout sur son passage.
CertainespiĂšces comme lepiano de Bocuse trĂŽnent toujours dans la place
Celles de la CitĂ© de la Gastronomie ne se rallu-meront pas : dĂ©but juillet, tombe un communi-quĂ© laconique du prestataire espagnol, MagmaCultura : « la CitĂ© Internationale de la Gastrono-mie de Lyon (...) a subi les lourds impacts engen-drĂ©s par la crise sanitaire du coronavirus que lePays traverse depuis mars 2020. Devant ces difficultĂ©s, face Ă lâincertitude de lâĂ©volution Ă©co-
nomique et touristique, et malgrĂ© tous nos effortspour la sauvegarder, nous avons pris la dĂ©cisionde ne pas rouvrir la CitĂ© et dâarrĂȘter dĂ©finitive-ment son exploitation. » Le virus a bon dos.
Aux projets de GL Events et dâOperel, la MĂ©tro-pole avait prĂ©fĂ©rĂ© en juillet 2018 Magma Culturaet lui avait confiĂ© la dĂ©lĂ©gation de service public,et la scĂ©nographie Ă lâagence anglaise CassonMan, qui avait rĂ©alisĂ© celle de la CitĂ© du Vin Ă Bordeaux. Rien nâa fonctionnĂ©. Reste Ă savoir ceque la suite nous rĂ©serve : le bĂątiment a Ă©tĂ© en-tiĂšrement refait, certaines piĂšces comme lepiano de Bocuse trĂŽnent toujours dans la place.Mais tout est Ă rĂ©inventer. Par une nouvelleĂ©quipe : Bruno Bernard, dĂ©sormais prĂ©sident dela MĂ©tropole, sâest exprimĂ© Ă ce sujet chez nosconfrĂšres de LâArriĂšre-Cour, dĂ©clarant : « on res-tera probablement centrĂ©s sur la gastronomie etlâalimentation, en essayant âcâest mon intuition âdâaller plus vers lâalimentation. (...) Notammenttoute lâalimentation bio, tous ceux qui travaillentautour de modĂšles de circuit court »
Un discours de campagne Ă©lectorale qui ne ditpas grand chose du projet possible, dâautant queM. Bernard nâa jusquâici pas brillĂ© par ses pro-positions en matiĂšre de politique culturelle.Enfin, culture... Ni Ă la MĂ©tropole, ni Ă la Villecette CitĂ© ne semble devoir ĂȘtre pensĂ©e dans lechamps culturel. Du cĂŽtĂ© de la mairie, câest leconseiller municipal dĂ©lĂ©guĂ© Ă lâalimentation locale, Gautier Chapuis, qui est en charge dudossier â il nâa pas souhaitĂ© sâexprimer. On peutaussi rester dubitatif face Ă lâautre informationdonnĂ©e par M. Bernard Ă LâArriĂšre-Cour :constituer un jury citoyen tirĂ© au sort pour travailler sur ce dossier complexe...
ODR
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
LIBRAIRIE
LIBRAIRIEMICHELDESCOURS :PLUS DEGALERIE... MAISDES EXPOS
En juin dernier, la Librairie MichelDescours, spĂ©cialisĂ©e dans les arts, a misun terme Ă son activitĂ© de galerie âentendre par lĂ de vente dâart. MichelDescours ayant ouvert une galerie Ă Parissur laquelle il entend recentrer cetteactivitĂ©. Câest donc la librairie, jusquâicisecondaire, qui va constituer le gros delâactivitĂ© lyonnaise, sous lâimpulsion deGwilherm Perthuis, passĂ© de la galerie Ă lalibrairie il y a un an en... traversant la rue
(comme quoi...). Mais cela ne signifie pasque les expositions vont pour autantdĂ©serter le lieu. Comme nous lâexpliqueGwilherm Perthuis, « pendant au moins unan, le temps dâexpĂ©rimenter des projets variĂ©s,la librairie impulsera des projetsdâexpositions ». Une maniĂšre de prolongerlâactivitĂ© librairie autour des « liens entrelâimage et la littĂ©rature ». Chaque mois,Descours proposera un rendez-vous Ă lagalerie qui prĂ©sentera des formesplastiques, des archives, des documents,des estampes... Câest GĂ©rard Berreby, invitĂ©Ă la librairie en tant que fondateur desĂ©ditions Allia, qui, le 26 septembre, endonnera le coup dâenvoi avec ses sculpturesautour de lâobjet livre, intitulĂ©es Libri FeritiprĂ©sentĂ©es dans la librairie du 31 rueAuguste Comte (Lyon 2e) ET dans lâespacegalerie (on en reparle dans notre prochainnumĂ©ro). En octobre, la Lyonnaise CamilleBoileau prĂ©sentera ses travaux dâestampessur soie ainsi quâune vaste installation.. SD LâOpĂ©ra national de Lyon est conventionnĂ© par
le ministĂšre de la Culture, la Ville de Lyon, la RĂ©gion Auvergne - RhĂŽne-Alpes et la MĂ©tropole de Lyon
opera-lyon.com04 69 85 54 54#operadelyon
Design ABM Studio
du 17 septembreau 18 octobre 2020
Places de 10 Ă 30 âŹ
Préludeavant saison
2020 â21opĂ©ra âą danse
concert
Une programmationunique
pour se retrouverautour de solos
de danse, de concertset dâun opĂ©ra
féérique !
Vous arrivez durant une pĂ©riodesinguliĂšre qui conjugue crise sanitaire inĂ©dite et changement de tous les directeurs de site. Vous avez le goĂ»t des dĂ©fisâŠAlexis Guillaume : Câest aussi un moment oĂč il faut se rĂ©inventer, sesouder les uns les autres. Mais ce nâestpas ce qui mâapparaĂźt comme le pluscompliquĂ© : jâai le privilĂšge de succĂ©-der Ă Thierry Rocourt, qui menait dĂ©jĂ un excellent travail avec les Ă©quipes.Et jâai rencontrĂ© ici des gens formi-dables qui ont envie de cinĂ©ma et depromouvoir les films. Lyon est uneville emblĂ©matique pour PathĂ© ; câestaussi une terre de lumiĂšre pour le cinĂ©ma. Je suis Ă©videmment trĂšs heu-reux dây arriver, mĂȘme si jâai vĂ©cu detrĂšs belles annĂ©es Ă Aix et Marseille.
Comment sâest dĂ©roulĂ©e la rĂ©ouverture du 22 juin et lâĂ©tĂ© qui a suivi ? Les chiffres indiquentĂ Lyon une diminution globale de la frĂ©quentation dâenviron 67%par rapport Ă 2019.Le pire pour un cinĂ©ma, câest dâĂȘtrefermĂ©. Cette date du 22 juin Ă©taitdonc trĂšs importante pour nous : ilfallait absolument rĂ©amorcer la machine, que les enseignes soient allumĂ©es ; ĂȘtre disponibles pour queles spectateurs reviennent dans lessalles. Mais aussi que toute la filiĂšrereprenne, que les distributeurs repla-cent leurs films â car dans notre acti-vitĂ©, nous nâavons pas la maĂźtrise dece que nous vendons. On a fait toutun travail de programmation avec lesdistributeurs indĂ©pendants, avecGaumont qui a pris le risque de sortirTout Simplement Noir. François Ozonest venu prĂ©senter son trĂšs beau filmĂtĂ© 85. En plus de ce travail sur lesnouveautĂ©s, on a accentuĂ© des cycleset des reprises sur les salles techno-logiques. Mais si lâoffre a Ă©tĂ© qualita-tive et abondante (Madre, TheClimbâŠ) le succĂšs des salles enFrance dĂ©pend aussi de ces films-
Ă©vĂ©nements principalement proposĂ©spar Hollywood. 90% du recul parrapport Ă aoĂ»t dernier sâexplique par la prĂ©sence dâIl Ă©tait une fois Ă Hollywood de Tarantino, Le Roi Lion,Parasite, Fast & Furious, Comme desbĂȘtes 2âŠ
Y a-t-il eu un âeffet Tenetâ ?On a fait un trĂšs beau mercredi avecTenet, Effacer lâhistorique, Les Nou-veaux Mutants, Petit Pays. Tenet a trĂšslargement rĂ©pondu aux attentes,mais il manque encore 20% par rapport Ă la semaine Ă©quivalente en2019. Ces locomotives, qui nous ontrĂ©ellement manquĂ© cet Ă©tĂ©, disposentdâun marchĂ© mondial : leur sortie nedĂ©pendait donc pas de la seule seulesituation sanitaire. Cela Ă©tant dit, lemarchĂ© français sâest bien mieuxportĂ© que celui de nos voisins alle-mands ou anglais puisquâil est sou-tenu par toute la richesse du cinĂ©maindĂ©pendant.
Le circuit PathĂ© a accentuĂ© depuisquelques annĂ©es son offre techno-logique (Dolby, Imax, 4DX, Onyx)valorisant lâexpĂ©rience de la salle.Est-ce de nature Ă faire âredĂ©cou-vrirâ le cinĂ©ma ?Nous croyons que lâexpĂ©rience ensalle de cinĂ©ma passe aussi par certains films qui sây prennent parces technologies-lĂ . Quand je me suisassis dans la salle Imax et que jâai vules images de Tenet avec le son 11.1, jenâĂ©tais pas Ă la maison, mais au cĆurdu film, plongeant dans ce que Nolanvoulait nous offrir. Il faut apporterdavantage au spectateur sur cesfilms-lĂ pour quâil ait envie de voirles films en salle. Il nây a pas un autreendroit quâune salle oĂč lâon peutavoir toute lâattention, toute laconcentration dĂ©diĂ©e Ă ce qui passe Ă lâĂ©cran. La salle permet la rencontreentre lâĆuvre et le spectateur. De fait,Tenet en Imax fait 25% de ses entrĂ©esau PathĂ© CarrĂ© de Soie.
P04 actu /dans la ville Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
DISPARITIONCĂLESTEELISABETH
Ălisabeth Saint-Blancat sâenest allĂ©e. Celle qui fut ladirectrice de 1986 Ă 2017 duThĂ©Ăątre des ClochardsCĂ©lestes est dĂ©cĂ©dĂ©e dessuites dâun cancer le 19 aoĂ»t,Ă 75 ans. Elle nâaura cessĂ©dâassister Ă des spectaclesdans les grandes structuresmais aussi les MJC, leshangars pour voir ce que lesjeunes artistes fabriquaientet les accompagner dansleur Ă©closion. Joris Mathieu,Ivan Pommet, QuentinDubois et tant dâautres sontnĂ©s auprĂšs dâelle. Unchaleureux hommage lui aĂ©tĂ© rendu sur la placeChardonnet au soir de sesobsĂšques, jeudi 27. Sesproches ont rappelĂ© Ă quelpoint cette comĂ©dienne,danseuse, chanteuse Ă©taitobsĂ©dĂ©e par la justesse etclamait Ă lâenvi « Merci lavie ! » NP
COVID-19LYON
AU CHEVETDE LA
CULTUREPlus quâune journĂ©e ! Jeudi10 septembre Ă midi, il seratrop tard. Mis en place aucĆur de lâĂ©tĂ© par la nou-velle Ă©quipe municipalemenĂ©e par GrĂ©gory Doucet,le fonds dâaide cultureldâurgence est une enve-loppe de 4M⏠à destinationdes structures et profes-sionnels, dont certains absents des dispositifs initiĂ©s par lâĂtat, en appor-tant un soutien aux artistesindĂ©pendants et aux structures privĂ©es (compa-gnies, lieux de spectacle, cinĂ©mas). Le formulaire est accessible en ligne sur le site de la Ville. Les analyses et attributions se feront en octobre-novembre. Ă suivre ! NP
« LYON ESTUNE TERRE DELUMIĂRE POURLE CINĂMA »PathĂ© Grand Lyon /Sâil a pris ses fonctions dans un contexteparticulier, le nouveau directeur du PathĂ© Grand Lyon aborde larentrĂ©e avec un optimisme raisonnable : septembre sâannonceriche en films et la fin de lâannĂ©e prometteuse en âlocomotivesâ. PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT RAYMOND
LA BONNE ĂDUCATIONPatrimoine /
millions de Fran-çais plébiscitentchaque année lesJournées Euro-
pĂ©ennes du Patrimoine. Comme sou-vent Ă Lyon, c'est l'HĂŽtel de Ville qui faitle plus d'Ă©mules (13 000 personnes l'andernier). Samedi 19 et dimanche 20 septembre prochain, 297 lieux â une centaine de moins que l'an dernier be-cause Covid â ouvriront leurs portes dansla MĂ©tropole sous le thĂšme national del'Ă©ducation. Au hasard des dĂ©couvertes :la cressonniĂšre de Vaise, seule zone hu-mide de Lyon intramuros habituellementfermĂ©e au public. Ou un concert gratuit dunouveau directeur musical de lâOrchestreNational de Lyon, le chef danois NikolajSzeps-Znaider et 104 musiciens, sous laverriĂšre des Subs, le samedi Ă 18h et 19h(rĂ©servations dĂšs le 9 septembre au 04 7839 10 02).ParallĂšlement, les JournĂ©es du Matri-moine connaĂźtront, sous lâĂ©gide du Mou-vement HF, leur 5e Ă©dition comprenantnotamment un jeu de piste Ă la dĂ©couvertedes « Lyonnaises remarquables » samedi Ă
15h (inscription obligatoire au 04 78 82 4138) au dĂ©part de la place RenĂ©e Dufourt.Des spectacles, confĂ©rences gesticulĂ©essont aussi au programme et un dĂ©tour parle Rize sâimpose puis ce centre des mĂ©moires de Villeurbanne propose des
expositions toujours poignantes etconstruites avec les habitants. Sur lesgrilles est inaugurĂ©e une exposition dâaffiches rĂ©alisĂ©es par lâassociation : Ăafait des siĂšcles que les femmes demandentlâĂ©galitĂ©. Ă voir durant un mois. NP
Alexis Guillaume sâinstalle dans le fauteuil de directeur.Pop-corn non compris.
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Toute cette herbe pour les journées de la Daronne⊠Euh, du matrimoine
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Jamais sans mon masque !
DĂ©sormais le port du masque est obligatoire partout dans la ville.
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2020
(AU)TAMBOURBATTANTAccueil / Le premier lieu lyonnais dĂ©diĂ© au bien-ĂȘtre et Ă lâinclusion des femmes victimes de prĂ©caritĂ©,dâisolement et de violences a ouvert ses portes le 1erjuillet. LâidĂ©e ? Quâelles puissent (re)trouver leur corps,leur identitĂ©, leur dignitĂ©, leur force. Leur place, aussi.Une initiative plus que nĂ©cessaire. PAR JULIE HAINAUT
a France en gĂ©nĂ©ral, et Lyon en parti-culier, est en retard sur lâaccompagne-ment des femmes isolĂ©es et en grandeprĂ©caritĂ©. « Les huit accueils de jour
lyonnais sont frĂ©quentĂ©s Ă 90% par des hommes.Quant aux seuls bains-douches de la ville (Parisen compte 17 !), ils ont accueilli en avril 2018 plusde 2800 personnes, dont 2075 hommes isolĂ©s, 268femmes isolĂ©es, 93 couples et 79 familles. » explique Anne Kahlhoven, lâinitiatrice et la coordinatrice du projet Au Tambour ! Lâune desraisons ? LâinvisibilitĂ© de ces femmes. « Se rendreinvisible est une stratĂ©gie dâĂ©vitement. Par peur desagressions, du harcĂšlement, les femmes seules Ă©vi-tent les lieux mixtes dans lesquels ni leur intimitĂ©ni leur sĂ©curitĂ© ne peut ĂȘtre assurĂ©e. Cette invisibi-lisation explique sans doute quâon rĂ©flĂ©chisse peuĂ leurs situations et que les structures dâaccueil nesoient pas pensĂ©es pour les femmes. »
« il y a uneénorme sororité dansce projet quinous remplit,nous nourrit »
Au Tambour ! est donc un lieu non mixte. UnvĂ©ritable cocon, un espace hors du quotidien etdes difficultĂ©s qui accueille les femmes seules.Sans mari et sans enfant, donc. Et câest une nĂ©cessitĂ©. Câest aprĂšs deux annĂ©es dâenquĂȘteset dâĂ©changes avec les premiĂšres concernĂ©es parle projet quâAnne en est venue Ă cette conclu-sion. « Les femmes peuvent ĂȘtre en couple et avoirdes enfants, mais nous les accueillons seules. Au-cune femme ne souhaite ou ne devrait ĂȘtre limitĂ©eĂ son rĂŽle de mĂšre ou de conjointe. De plus, lesfemmes que lâon reçoit peuvent avoir Ă©tĂ© sĂ©parĂ©esde leur enfant dans leur pays dâorigine, ou simple-ment ne pas ĂȘtre maman et le vouloir, ce serait uneviolence inouĂŻe de les contraindre Ă cĂŽtoyer ceuxdes autres » dit-elle, lasse des critiques sur lanon-mixitĂ©.
SORORITĂElles sont ici pour (re)prendre confiance, retrou-ver leur intimitĂ©, sâoccuper dâelles, et dâelles seu-lement, prendre une douche, faire le plein deproduits dâhygiĂšne, laver leurs vĂȘtements, prendreun thĂ©, lire un bouquin, suivre un cours de yoga,charger leur tĂ©lĂ©phone, souffler, parler librementsans jugement, ĂȘtre entourĂ©es, Ă©coutĂ©es, enten-dues. Ă ce jour, une vingtaine de femmes est accueillie. Certaines viennent tous les jours, dâautres plus occasionnellement. Toutes ont Ă©tĂ©ou sont encore victimes de violences. « Elles nousdisent se sentir bien, en sĂ©curitĂ©, apaisĂ©es. On se sentutile. Elles nous remercient tout le temps, mais onles remercie tout autant : il y a une Ă©norme sororitĂ©dans ce projet qui nous remplit, nous nourrit. »
Le projet, soutenu par les Fondations AbbĂ©Pierre, Saint-IrĂ©nĂ©e, Caritas, Solimut, Lila Lanier, et les marques Skol et Community Cola,est participatif. Il se coconstruit au fil du tempsavec les femmes accueillies. Une boĂźte Ă idĂ©es etenvies a Ă©tĂ© placĂ©e au cĆur de lâespace collectif.« Elle se remplit Ă vue dâĆil : faire du canoĂ« en ArdĂšche, aller au cinĂ©ma, nager, faire du karaokĂ©,se faire coiffer, voir une piĂšce ce thĂ©Ăątre, avoir uneconsultation ostĂ©o⊠» sourit Anne. DĂšs le moisdâoctobre, un atelier thĂ©Ăątre hebdomadaire seramis en place, tout comme des sessions bimen-suelles dâart plastique et des rendez-vous ostĂ©odeux matinĂ©es par mois. LâĂ©quipe de bĂ©nĂ©volesgrandit Ă vue dâĆil. Des demandes de subven-tions Ă la Ville et Ă la MĂ©tropole ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es.« On devrait avoir des rĂ©ponses courant septembre,on a bon espoir. JusquâĂ prĂ©sent, Ă Lyon, les structures proposaient au mieux un aprĂšs-midi rĂ©servĂ© aux femmes » conclut la fondatrice.
Au Tambour ! 95 rue Crillon, Lyon 6e
TĂ©l. : 06 77 08 09 15
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Un home pour femmes
P06.07 actu / initiatives
/ ENVIE DâAIDER ?Lâassociation accepte des dons de produitsdâhygiĂšne et de beautĂ© non pĂ©rimĂ©s et nonouverts, mais plus de vĂȘtements pour lemoment. Elle recherche Ă©galementrĂ©guliĂšrement des bĂ©nĂ©voles.
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ercredi 2 septembre,5h30. Nous avionspris contact avec Extinction Rebellion
via lâapplication de messagerie sĂ©cu-risĂ©e Signal, pour convenir du rendez-vous. Un de ses membres accueille les journalistes cours Lafayette et nous briefe : consignesen matiĂšre de photographie, objectifde la dĂ©monstration du jour⊠Il nousexplique quâune action de neutralisa-tion des trottinettes Ă©lectriques a eulieu la veille. Contrairement Ă lâĂ©vĂ©ne-ment auquel nous assistons, cettederniĂšre nâĂ©tait pas publique « en raison du risque juridique plus Ă©levĂ© ».
Nous nous dirigeons vers un lieu tenusecret jusque-lĂ : la place de lâHĂŽtel deVille. ArrivĂ©s en terrain âhostileâ,nous retrouvons une petite dizaine demilitants de tous Ăąges. Certains sontpartis chercher les trottinettes Ă©lec-triques destinĂ©es Ă ĂȘtre entassĂ©es surla place. Dâautres entreprennent de recouvrir les barriĂšres devant la maison commune de pancartes. Plusieurs slogans sâaffichent, destinĂ©sĂ interpeller les passants qui ne tarde-ront pas Ă affluer en allant au travail :« trottis câest fini ! », « vos batteries lithium nous mĂšnent au funĂ©rarium »âŠ
«câest bonsigne si onnâa pastrouvĂ©beaucoup,câest quâilnây en a plusbeaucoup !»
Rapidement, un policier vient vers legroupe et aprĂšs une discussion cor-diale, autorise les partisans dâExtinc-tion Rebellion Ă prendre les photosdont ils ont besoin pour tĂ©moigner deleur coup dâĂ©clat, sous condition dedĂ©gager le plancher ensuite. Avec laprĂ©sence de seulement sept trotti-nettes sur la place, lâespace public esttristement dĂ©sert. Une militante dâuncertain Ăąge ironise mĂȘme : « câest bonsigne si on nâa pas trouvĂ© beaucoup detrottinettes, câest quâil nây en a plus ! ».MalgrĂ© tout, lâĂ©quipe semble satis-faite. Lâobjectif : mettre fin auxcontrats de Dott et Tier avec la Ville.Le lendemain, dans un cafĂ© du 3e ar-rondissement, nous retrouvons deuxreprĂ©sentants du mouvement dĂ©sirant rester anonymes â et discrets sur leur vie professionnelle.
LOIN DES YEUX, PRĂS DES GAFAMLe lien entre les combats Ă©cologiqueset la justice sociale est au cĆur deleur lutte contre lâimpact des trotti-nettes Ă©lectriques. Extinction Rebel-lion souligne lâhypocrisie des Ă©luslocaux et des dirigeants des plate-formes de trottinettes Ă©lectriquespartagĂ©es. Et dĂ©nonce le chantage Ă lâemploi opĂ©rĂ© par ces derniers. Lesjuicers, chargĂ©s de recharger les trot-tinettes, sont en effet embauchĂ©s entant quâauto-entrepreneurs ou intĂ©ri-maires. Ces statuts prĂ©caires ne leurpermettent pas de bĂ©nĂ©ficier de certains acquis sociaux. De plus, lâenjeu dĂ©passe nos frontiĂšres expli-quent-ils : « il y a lâimpact avant quela trottinette arrive, et aprĂšs lorsquâellerepart ». Dominique* explique quelâextraction du lithium, le recyclage etle traitement des dĂ©chets sont rĂ©ali-sĂ©s Ă lâĂ©tranger. La trottinette nâapourtant aucun avantage Ă©cologique: elle a une durĂ©e de vie dâenvirontrois mois (selon une Ă©tude BCG) et
consomme autant quâune voiture,soit 200 grammes de CO2 par kilomĂštre. Cette pratique du green-washing par les entreprises, quiconsiste Ă se donner une image deresponsabilitĂ© Ă©cologique trompeusepar le biais du marketing ou de lacommunication, est renforcĂ©e seloneux par lâattitude des Ă©lus locaux.
Les actions de sensibilisation ne suffisant pas Ă faire plier les entre-prises et les pouvoirs locaux, les mi-litants neutralisent dĂ©sormais lestrottinettes. Sâils assurent ne pasmettre les usagers en danger, ilsconcĂšdent que cela rĂ©duit drastique-ment la durĂ©e de vie de ces engins : « on aimerait ne pas avoir Ă en arriverlĂ . Câest une des seules choses quâonpouvait faire » nous disent Morgan etDominique. DâaprĂšs ces derniers, lesGAFAM (Google, Apple, Facebook,Amazon et Microsoft) sont les grandsgagnants de lâouverture de ce nou-veau marchĂ© : la collecte et la reventedes donnĂ©es privĂ©es, ce « nouvel or
noir », participerait ainsi Ă la surveil-lance de masse dĂ©clarent-ils. Les en-treprises concernĂ©es ont adoptĂ© enrĂ©ponse une stratĂ©gie de dĂ©crĂ©dibili-sation visant Ă accuser Extinction Rebellion de refuser le dialogue. « Ilsont beaucoup Ă gagner en reverdissantleur image, Ă potentiellement nouscoopter. Malheureusement, on nâaurajamais un rapport de force Ă©gale avecces entreprises ».
UN MOUVEMENT ĂLâĂPREUVE DE LâUR-GENCE CLIMATIQUE Le collectif se veut exemplaire dansson fonctionnement interne : inclu-sion maximale, prise en compte dessituations individuelles, holacratie,amĂ©lioration de la diversitĂ© des pro-fils ou encore remise en questionâŠCe fut le cas lorsque les QR codes destrottinettes Ă©taient encore dĂ©truits aumarqueur. « On sâest rendus comptequâau final ça ne servait pas lâobjectif.Ce sont les juicers qui prennent de lâacĂ©-tone et enlĂšvent lâencre ». Lâaction Ă©taitindolore pour les entreprises. GrĂące Ă une Ă©tude plus poussĂ©e du fonction-nement des engins, les rebelles sabo-tent dĂ©sormais les batteries, lessystĂšmes de GPS ou les parties Ă©lec-triques. Cette exemplaritĂ© va de pairavec leur maĂźtrise de la communica-tion. La notion de ârapport de forceârevient rĂ©guliĂšrement, la prĂ©fĂ©rencedu terme âneutralisationâ Ă celui deâdestructionâ et âapartisanâ plutĂŽtque âapolitiqueâ, le contournementdu mot anticapitaliste, et surtoutlâidĂ©e ne pas blĂąmer qui que ce soit,exceptĂ© les Ă©lus et les grands diri-geants.
Reste la question des solutions. Extinction Rebellion Ă©voquequelques pistes comme le municipa-lisme libertaire et les assemblĂ©es ci-toyennes. Concernant la conventioncitoyenne pour le climat, Morgan laqualifie de « solution incomplĂšte, insa-tisfaisante ». Ils souhaitent redonner« le pouvoir au peuple par le peuple »mais ne savent pas encore commenty parvenir : « personne nâen sait rien,on essayera seulement de faire aumieux ». Et Extinction Rebellion nâenvisage pas de prĂ©senter des can-didats Ă des Ă©lections. « Qui croit en-core que ceux qui sont nos Ă©lus nousreprĂ©sentent ? » nous dit lâun des militants. Le mouvement Ă©cologisteprĂ©fĂšrerait repenser les formes de dĂ©cisions avec lâidĂ©e de « mandat » etestime que des contre-pouvoirs sontnĂ©cessaires pour rĂ©sister Ă la corrup-tion, sans prĂ©ciser lesquels. Les deuxpartisans clarifient : « câest notre point
de vue et on ne parle pas au nom dumouvement ».Le 4 septembre, Le Monde faisait Ă©tatdâune forte diminution des effectifsdâExtinction Rebellion lors dâactionsĂ Londres. Force est de constater quesur une trentaine de militants atten-dus Ă Lyon mercredi dernier, seuleune petite dizaine Ă©tait prĂ©sente.Ligne politique trop floue ou absencede porte-parole charismatique peuvent ĂȘtre des raisons Ă©voquĂ©espour ces dĂ©saffections : attention,toutefois, Ă ne pas louper le grandrendez-vous de lâurgence climatique.
* Les prénoms ont été modifiés
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EXTINCTION REBELLION :LES TROTTINETTES ENLIGNE DE MIREDĂ©sobĂ©issance civile / La bataille fait rage au cĆur de la capitale des Gaules : Extinction Rebellion espĂšredĂ©barrasser lâespace public des trottinettes Ă©lectriques. NĂ© Ă Londres en 2018 et importĂ© en France, cemouvement Ă©cologiste et social veut lutter contre lâeffondrement Ă©cologique et le rĂ©chauffement climatiquegrĂące Ă la dĂ©sobĂ©issance civile. PAR LĂA ZAĂDAT
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
/ TROTTINETTESDOTT ET TIEREMPORTENTLE MARCHĂ
Beaucoup ontadopté les trot-tinettes élec-triques, attisantles appétits destart-ups pastoujoursconcernées parautre chose quele profit rapide.Ce fut vitecompliqué de
faire cohabiter les diffĂ©rentsmodes de circulation et les usa-gers de trottinettes nâont pasbrillĂ© par leur civisme, les aban-donnant au milieu des trottoirsou circulant Ă grande vitessedans les rues piĂ©tonnes. Lâan-cienne municipalitĂ© dirigĂ©e parM. Collomb a rĂ©agi, voulantdans la mesure de ses compĂ©-tences (et face au retard Ă lâallu-mage de lâĂtat), rĂ©guler lemarchĂ©. Un appel dâoffres a Ă©tĂ©lancĂ© le 20 fĂ©vrier dernier.Treize candidats ont dĂ©posĂ© undossier. DivulguĂ© cet Ă©tĂ© par lanouvelle Ă©quipe municipale, lechoix sâest portĂ© sur deux sociĂ©-tĂ©s : une française, Dott, et uneallemande, Tier. Les critĂšres liĂ©sĂ lâĂ©cologie ont primĂ© sur cechoix : durĂ©e de vie (dĂ©sormaisde deux ans), recharge des bat-teries, matĂ©riaux utilisĂ©s. Ex-cluant de fait celle qui Ă©taitleader du marchĂ© Ă Lyon depuisson installation en 2018, la cali-fornienne Lime. Les deux ga-gnants ont une concession dedeux ans et pourront dĂ©ployerun maximum 2000 trottinetteschacun, ce qui Ă 45⏠de rede-vance par vĂ©hicule, reprĂ©senteraau total 90 000⏠de recettes an-nuelles pour la ville. SB
Des militants chargés à bloc (avec une énergie renouvelée)
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« AU CINĂMA,ON MENT PARDĂFINITION »
La daronne / Impossible de la manquer cette semaine Ă Lyon : sa silhouette est aux frontons detous les cinĂ©mas et vous la croiserez peut-ĂȘtre au grĂ© des rues puisquâelle vient de dĂ©buter letournage du nouveau film de Laurent LarriviĂšre avec Swann Arlaud. Elle, câest, Ă©videmmentIsabelle Huppert, une des âdaronnesâ du cinĂ©ma français et celle que Jean-Paul SalomĂ© a
choisie pour incarner Patience Portefeux dans son polar. Rencontre. PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT RAYMOND
Comment choisissez vousvos rĂŽles ? En fonction de ceque vous auriez envie devoir ou en rupture par rap-port Ă ce que vous avez faitauparavant ?Isabelle Huppert : Câest peut-ĂȘtre plus une question que sepose le metteur en scĂšne quelâacteur. Parce quâau fond, unacteur a peu de pouvoir sur lapossibilitĂ© dâun film. Sinon, unpeu tout dans la genĂšse mâat-tire : entrer dans un person-nage, travailler avec unmetteur en scĂšne, le dialogue,une phrase qui vous reste dansla tĂȘte et quâon se redit et rienque pour cette phrase on aenvie de faire le film⊠CâestmystĂ©rieux de le dĂ©finir prĂ©ci-sĂ©ment, parce que câest unprocessus particulier qui vousamĂšne chaque fois Ă faire unfilm. Câest Ă chaque fois uneaventure un peu existentielle :il y a tout un chemin qui vousy mĂšne et qui nâest jamais lemĂȘmeâŠ
Quel a Ă©tĂ© le point dedĂ©part de La Daronne ?Le livre, que jâai lu avant de savoir que Jean-Paul SalomĂ©voulait faire le film. Jâai en-tendu Anne-Laure Cayre [lâau-trice et coscĂ©nariste, NdlR] Ă la radio et, tout de suite, jâai Ă©tĂ©trĂšs intĂ©ressĂ©e par ce quâelleracontait â, Anne-Laure est unpersonnage trĂšs intĂ©ressant enelle-mĂȘme. Je suis descendueen courant acheter le livre, quejâai trouvĂ© formidable et trĂšsbien Ă©crit â il avait obtenu leGrand Prix de la littĂ©rature po-liciĂšre. Peu de temps aprĂšs, ilse trouve que Jean-Pierre, avecqui je voyageais beaucouppour Unifrance quand il enĂ©tait le prĂ©sident, me dit quâila lu un livre formidable quisâappelle⊠La DaronneâŠVoilĂ âŠ
Vous a-t-il demandĂ© dâadap-ter le personnage ?Alors, on pensait la mĂȘmechose lui et moi : il fallait plusde dinguerie, mais aussi unecertaine innocence pour le
personnage. On lâa donc beau-coup retravaillĂ© au scĂ©nario.CâĂ©tait bien que ce soit commeun portrait de femme, quâellepartage une amitiĂ© fĂ©minineavec lâinfirmiĂšre qui sâoccupede sa mĂšre Ă lâEHPAD⊠Ettoute cette relation avec le per-sonnage jouĂ© par Hippolyteest vraiment intĂ©ressante : ellenâest pas dĂ©nuĂ©e dâun certaincynisme, mais il y a en mĂȘmetemps de la mĂ©lancolie qui luidonne beaucoup dâhumanitĂ©et de profondeur.
Justement, le personnagedâHippolyte Girardot dit Ă un moment au vĂŽtre : « tu esune brindille et pourtant tuas beaucoup de force »âŠCette dĂ©finition vousconvient-elle ?Oh brindille, brindille⊠Ăa dĂ©pend des jours, de ce que jâaimangĂ© la veille ! Parfois jepeux ne pas me sentir brindille
P08.09 actu / interview
/REPĂRES
1953Naissance Ă Paris
1978Prix dâinterprĂ©tation auFestival de Cannes pourViolette NoziĂšre deClaude Chabrol, le se-cond en 2001 pour LaPianiste de Michael Ha-neke
1996 Premier César de la meil-leure actrice pour La Cé-rémonie de ClaudeChabrol
2005Lion dâor spĂ©cial au Fes-tival de Venise pour Ga-brielle de PatriceChĂ©reau et lâensemble desa carriĂšre, aprĂšs deuxCoupes Volpi de la Meil-leure Actrice (1988,1995)
2017 MoliĂšre dâHonneur ; Gol-den Globe, nomination Ă lâOscar, second CĂ©sar dela Meilleure Actrice pourElle de Paul Verhoeven(sur 17 nominations)
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Par respect pour la Loi Ăvin, la Daronne fume ici un air-bĂ©do (avec filtre)
du tout. Je suis comme tout lemonde ! Et puis, ça dĂ©pend oĂč: dans un film de Jean-Paulavec Hippolyte, il nây a pas deproblĂšme, jâai confiance â câestvrai.
On a lâimpression que LaDaronne vous permet dechanger lâimage que le public a de vousâŠJâai tout fait pour, en tout cas,vous pensez bien ! LâaubaineĂ©tait trop bonne (sourire). Lesgens vous voient beaucoup Ă travers un prisme, parfois unpeu pesant, contre lequel onne peut rien. Il y a quelquechose comme ça qui sâagglo-mĂšre Ă vous et dont on a dumal Ă se dĂ©barrasser. On ima-gine que ça dĂ©termine le re-gard quâont les gens sur vous.
Dans le livre et le scĂ©nario, il yavait ce mĂ©lange savammentdosĂ© de comique, dâĂ©motion,de finesse. Tous ces masquesdiffĂ©rents, tous ces men-songes, puisque Patience estquelquâun qui ment tout letemps. Un personnage quiment tout le temps est tou-jours amusant. DĂ©jĂ , au ci-nĂ©ma, on ment par dĂ©finition ;câest-Ă -dire quâon a toujourstendance Ă dire une chose et Ă en penser une autre. La ca-mĂ©ra induit cela. Quand enplus câest le ciment mĂȘme dupersonnage qui lâinduitâŠ
LE DĂGUISEMENTFAIT PARTIE DUPLAN
Selon lâadage italien tradut-tore, traditore, un inter-prĂšte (comme votrepersonnage) est un traĂźtre,câest-Ă -dire une sorte dementeur. Un comĂ©dien, quiest aussi un interprĂšte,peut-il trahir son metteuren scĂšne ou ses partenairesdans lâintĂ©rĂȘt du film ? On peut en effet dire que tra-duire câest trahir et que donc,jouer câest une interprĂ©tation.Mais une interprĂ©tation câestsubjectif, en tous les cas, heu-reusement â sinon, nâimportequi pourrait faire ce que lâonfait. Au moment oĂč on le fait,on est la seule Ă pouvoir lefaire. Mais câest toujours danslâintĂ©rĂȘt du film et je ne croispas que ça puisse ĂȘtre quelquechose que lâon fasse de soncĂŽtĂ©.
Le rĂŽle imposait que voussoyez arabophone, ou plutĂŽt que vous parliez undialecte marocainâŠCâĂ©tait nĂ©cessaire, pour rendrele personnage crĂ©dible. On au-rait pu imaginer trouver unevoix qui soit la mienne,puisquâon peut tout fairemaintenant, mais câĂ©tait quandmĂȘme amusant dâen passerpar lĂ , mĂȘme si câĂ©tait difficile: jâai tout oubliĂ© depuis ! Leprofesseur, Salah, mâenvoyaitdes enregistrements pendant
que je tournais le film dâIraSachs au Portugal â mais pasen portugais, heureusement.CâĂ©tait agrĂ©able Ă prononcermais difficile Ă comprendre,surtout.
Vous avez lâhabitude dejouer dans dâautres languesque le français et lâanglaisâŠOui, jâai jouĂ© un peu en corĂ©en ; jâavais appris un peude chinois aussi pour un filmqui nâest jamais sorti dâailleurs,qui se balade quelque part, aucune nouvelle depuis (sou-rires). Pour lâun des prochainsfilms que je vais faire sur LeCaravage, Michele Placidoveut que Louis Garrel, ma fille[Lolita Chammah, NdlR] etmoi nous tournions en italien.Ma fille nâa pas de problĂšme,elle est bilingue en italien,mais moi⊠câest plus difficile.
Est-ce que ça change votremaniĂšre de jouer lorsque lalangue est diffĂ©rente ? En arabe, je ne peux pas vrai-ment vous dire parce que fran-chement câest extrĂȘmementcirconstanciĂ©, mais lorsquâonjoue en anglais, on est un peuune autre personne Ă soi-mĂȘme â ce qui est bien, dâail-leurs. On sâĂ©chappe un peuâŠVous savez, par exemple,quand quelquâun qui vous esttrĂšs proche parle une autrelangue que celle avec laquelleil a lâhabitude de communi-quer, ça donne de lui une autrevision, je trouve. Pareil quandon est acteur. Je pense que ça peut modifier le jeu surscĂšne : je lâai fait plusieurs foisen anglais, câest autre chose.
Pour vous, Patience Porte-feux/La Daronne est-elle undouble-personnage ou bienquelquâun qui se dĂ©guise ?Câest un personnage trĂšs riche,trĂšs complet, qui passe par destas dâĂ©tats trĂšs diffĂ©rents. Et ledĂ©guisement fait partie duplan. Mais en mĂȘme temps cequi est beau, câest la maniĂšredont elle reçoit son foulard :Khadidja, une infirmiĂšre arabelui donne, comme un geste ini-tiatique. Dâailleurs, Khadidjaest essentielle dans le rouage :câest aussi pour elle que Pa-tience va faire tout ça. Touteune mĂ©canique se met enplace et jâaime la maniĂšre dontcela arrive. LâidĂ©e des cos-tumes en dĂ©coule, et ça donnebeaucoup de consistance Ă son dĂ©guisement.
Avez-vous participĂ© auchoix des costumes de laDaronne ?Câest surtout lâĆuvre de Ma-ritĂ© Coutard, une formidablecostumiĂšre (avec qui jâavaistravaillĂ© sur La Ritournelle deMarc Fitoussi), en collabora-tion avec Jean-Paul SalomĂ©.Quelquâun sur le film venaitlâassister, notamment pourmâaider Ă mettre le foulard,parce quâil y a plusieurs ma-niĂšres de le mettre.
HabillĂ©e en Daronne, votrepersonnage occupe lâespacediffĂ©remment et devientobjectivement diffĂ©rentâŠTout costume change la dĂ©-marche, ce nâest pas vrai uni-quement pour celui-lĂ .Chaque personnage induit unedĂ©marche. Quand on deman-dait Ă Chantal Akerman oĂč elleavait trouvĂ© les rĂŽles de ses comĂ©diens, elle rĂ©pondait : « dans mes chaussures ». Etcâest vrai, câest une phrase trĂšsjuste : selon que vous avez destalons hauts ou plats, une robeample ou le petit pull vert (quejâadore), le personnage est dif-fĂ©rent. Ici, par les costumes, ily a une montĂ©e en puissance.
Aimiez-vous vous dĂ©guiserenfant ?Jâimagine comme tous les en-fants â et encore, ce nâest passi sĂ»r que les enfants se dĂ©gui-sent toujours autant. Le dĂ©gui-sement, ça revĂȘt quelquechose dâartisanal, on se dĂ©-guise avec trois fois rien. Est-ce que les enfants se dĂ©guisenttoujours autant ? JâespĂšreâŠMais ils sont de plus en plusprojetĂ©s dans le virtuel ; or ledĂ©guisement, câest le contrairede cela : câest la crĂ©ativitĂ©,lâimaginationâŠ
De votre point de vue, lâarti-sanat se perd-il au cinĂ©ma ?Je ne crois pas, non. Finale-ment, ça, ça nâa pas beaucoupchangĂ©âŠ
Vous avez la rĂ©putationdâĂȘtre lâune des rares ac-trices Ă vous intĂ©resser Ă lalumiĂšreâŠJe vous le confirme (rires).Non mais attendez : toutes lesactrices du monde sâintĂ©res-sent Ă la lumiĂšre. Je ne veuxpas offenser mes homologuesmasculins, mais je crois queles acteurs sont plus intĂ©ressĂ©spar la âfabrique du cinĂ©maâ :un acteur aura plus des vellĂ©i-tĂ©s de mise en scĂšne dans sa
pratique, dans son rapport auplateau, quâune actrice. Uneactrice est beaucoup moinsportĂ©e sur cela. Un acteur vasâintĂ©resser Ă la maniĂšre dontil est filmĂ©, aux cadres. Une ac-trice nâest pas comme ça. Lesfilles, câest plus le maquillage.
Comment voyez-vous lelien entre un comĂ©dien etun directeur de la photo ?Pour un acteur, un directeurde la photo câest un partenaireessentiel : un visage câestcomme un paysage ; ça sâĂ©tu-die, câest bien que le chef-opĂ©-rateur sây intĂ©resse, câest untravail.
Un dĂ©saccord avec un direc-teur photo peut-il vous em-pĂȘcher de jouer ?Ah ben non : je ne travaillequâavec de grand opĂ©rateurs !(rires) Il y a une Ă©poque oĂč lesactrices savaient exactementce quâelles voulaient commelumiĂšres : Marlene Dietrich, jecrois, faisaient carrĂ©ment seslumiĂšres.
La sĂ©rie Dix pour centdonne de vous une image debosseuse⊠Oui, ben câest juste une image,franchement ! Câest une purefiction (rires). Disons que jesuis plus⊠active que bosseusedans Dix pour cent, ça nâest pastout Ă fait pareil. Active, je nâaipas tout Ă fait lâimpression detravailler : on a la chance defaire quelque chose oĂč la no-tion de travail est Ă prendreavec beaucoup de prĂ©cautions.Câest trĂšs particulier, la notionde labeur nâest pas du tout lamĂȘme que pour dâautres mĂ©-tiers ; on peut sâen rĂ©jouir, câestun privilĂšge qui nous estdonnĂ©.
Trouvez-vous que lâĂ©poqueoffre davantage de rĂŽles im-portants aux femmes ? Jâai un tout petit peu de malavec ce concept. Commentdire⊠Peut-ĂȘtre est-ce parceque je nâai pas le sentimentdâavoir maintenant plus de rĂŽlesintĂ©ressant que tous ceux quejâai faits. Il ne faut pas se trom-
per sur la notion de ce quâonappelle des rĂŽles âintĂ©ressantsâpour femmes. Parfois jâentendsdes discours un petit peu⊠pasdangereux, mais qui ne meconviennent pas sur lâidĂ©e quâilfaudrait forcĂ©ment quâon donnedes rĂŽles de conquĂ©rantes. Sicâest pour que les femmes revĂȘ-tent les oripeaux masculinsâŠPour moi, un grand rĂŽle defemme, câest un rĂŽle qui la metau centre, tout simplement,quoi quâil lui arrive. RĂ©cem-ment, Ă lâAction Christine, monfils a programmĂ© ForbiddenHollywood et lĂ on vacille : cesont des films prĂ© Code Hays,avant ce code moralisateur quia stoppĂ© toute une vague defilms. Et les rĂŽles de femmesdans toute cette pĂ©riode-lĂ sonthallucinants ! Les rĂŽles de Bar-bara Stanwyck sont dĂ©ments.Alors oui, il y a eu des pĂ©riodesoĂč il y a eu de trĂšs grands rĂŽlesde femmes.
Allez-vous toujours au ci-nĂ©ma ?Jây vais tout le temps ! Je vaisdans mes salles â jâai deuxsalles Ă Paris. Il y a plein defilms Ă voir : le film de HouHsiao-hsien ; The King of Sta-ten Island que jâai adoré⊠Etpuis jâaccompagne La Daronnedans les salles. Câest lĂ que lâonvoit que le film sâadresse tou-jours Ă chaque spectateur etnon Ă un public de passage ; Ă chacun en particulier. Chacunreçoit toujours un film diffĂ©-rent.
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
« est-ce que les enfants se dĂ©guisent toujours autant ? JâespĂšreâŠ
Mais ils sont de plus en plus projetésdans le virtuel ; or le déguisement,
câest le contraire de cela : câest la crĂ©ativitĂ©, lâimagination»
/SON FILM Ă LâAFFICHESHIT ET CHUT : ON A VU LA DARONNEInterprĂšte cachetonnant Ă la traduction dâĂ©coutes policiĂšres, Patience Portefeux trouve un moyende rĂ©gler ses ardoises : Ă©couler une cargaison de shit subtilisĂ©e Ă ses propriĂ©taires et devenirfournisseuse en gros. La police va sâescrimer Ă identifier cette mystĂ©rieuse nouvelle âDaronneââŠBardĂ©e de slogans qui claquent et dâun logo du festival de lâAlpe-dâHuez, lâaffiche mettant envaleur une Isabelle Huppert voilĂ©e comme une riche Ămiratie tend Ă faire passer La Daronnepour une comĂ©die. En rĂ©alitĂ©, il sâagit lĂ , comme pour le personnage de Patience, dâundĂ©guisement dissimulant sa vraie nature de film noir Ă la croisĂ©e des mafias marocaines etchinoises et reposant sur des impĂ©ratifs sociaux (payer lâEHPAD de sa mĂšre, rembourser lesdettes de son dĂ©funt mari, aider ses filles) : câest la nĂ©cessitĂ© qui fait la hors-la-loi. Et sous cetĂ©piderme de polar affleure un autre film encore, Ă la tonalitĂ© Ă©tonnamment mĂ©lancolique,nostalgique, oĂč Patience (prĂ©nom dĂ©cidĂ©ment bien trouvĂ©) peut enfin renouer avec son passĂ©.Celle qui propose dans un langage fleuri mi argotique, mi arabe, Ă de petites frappes abrutiesdâen Ă©couler de la grosse par quintaux, nâa jamais cessĂ© dâĂȘtre en son for intĂ©rieur une petitefille collectionnant les feux dâartifice. Une belle surprise. VR
La Daronne Un film de Jean-Paul SalomĂ© (Fr, 1h30) avec Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot,Farida OuchaniâŠ
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ugnace. Câest lemot que choisitLionel Bosnierpour dĂ©crire la li-
brairie Les MangeursdâĂtoiles, dont il est le fonda-teur. Il en a fallu, en effet, delâĂ©nergie Ă cet ancien directeurĂ©ditorial pour ouvrir ce nou-veau lieu de vie au cĆur deVaise. TombĂ© sous le charmede ce quartier Ă son image, lelibraire a reçu un soutien im-portant Ă la fois des habitants,mais aussi de la RĂ©gion, de laDRAC et du CNL. Autant deraisons de penser que cettepartie du 9e arrondissement deLyon, lieu dâun vĂ©ritable bras-sage culturel, mĂ©ritait la crĂ©a-tion dâune librairie Ă la hauteurde ses concitoyens.
Enfant turbulent, cet ex foot-balleur nâaimait pas beaucoupla lecture jusquâĂ ce que samĂšre commence Ă lui lire le
roman Les Indes noires de JulesVerne. Câest au second chapi-tre quâil se surprend Ă se prendre au jeu : il ne se pas-sera plus jamais des livres.Plus tard, lassĂ© des a priori etdes prĂ©jugĂ©s auxquels il faitface durant ses Ă©tudes, il se rĂ©fugie dans lâĂ©criture â et accomplit ainsi ses premierspas dans lâĂ©dition. LâĂ©tudianten Histoire accumule les ren-contres et fourbit ses armes ausein de groupes prestigieuxcomme Gallimard ou Libella.Mais depuis ses vingt ans,lâamoureux des livres déçu delâabsence de projet communnâa quâun seul crĂ©do : faire cequi lui plaĂźt « Ă fond, sĂ©rieuse-ment, tout en sachant que çapeut ne pas marcher ».
2000 RĂFĂRENCESJEUNESSESâil avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© libraire du-rant cinq ans Ă Besançon et Ă
Pontarlier, il se demande enarrivant Ă Lyon si recommen-cer un tel projet nâest pas unfantasme. Et sâil peut encore serĂ©inventer. Nul doute que la librairie rĂ©pondra Ă un rĂ©el besoin du quartier. Ouvertedepuis un mois et demi, celle-ci attire dĂ©jĂ les riverains ravis.Ici, pas question dâimposerdes idĂ©es, il y en a pour tousles goĂ»ts ! Le libraire souhaiteque lâon entre sans se poser dequestions : les gamins, les personnes ĂągĂ©es, ceux et cellesqui rentrent des courses, oubien les parents avec leurspoussettes... Tous peuvent sepresser dans la librairie et sedemander conseil, si besoinest.
Si le gĂ©rant choisit avec sĂ©-rieux les livres quâil propose, ilsouhaite avant tout offrir unemain tendue aux habitants duquartier et crĂ©er une compli-citĂ© avec les lecteurs. Les en-fants, auxquels sont proposĂ©esplus de deux mille rĂ©fĂ©rences,ont dĂ©jĂ investi les lieux. Ilnâest donc pas impossible quevous voyiez dĂ©bouler et dĂ©ra-per un gamin en trottinette aumilieu des livres lors de lâunede vos visites... Des Ă©ditionsmĂ©connues du grand publicsont aussi mises Ă la disposi-tion des curieux : les Ă©ditionsBONOO ou encore Le Port aJauni, par exemple. Cette mai-son cise Ă Marseille Ă©dite desalbums et de la poĂ©sie enlangue française et arabe.LâidĂ©e de Lionel Bosnier est demontrer Ă chacun quâil peutĂȘtre reprĂ©sentĂ© et quâun livrelâattend dans sa boutique.Câest cette mĂȘme volontĂ© quilâa poussĂ© Ă donner le nomdâun roman de Romain Gary Ă sa librairie. Les MangeursdâĂtoiles nâest certes pas lâĆu-vre la plus connue de son au-teur, mais « elle a laparticularitĂ© dâĂȘtre celle oĂč lesĂ©motions rejaillissent le plus ».Elle dĂ©crit lâhistoire dâun dic-tateur au cĆur dâune AmĂ©-rique latine changeante et oĂčles mangeurs dâĂ©toiles, des in-diens dĂ©sĆuvrĂ©s, consom-ment des substanceshallucinogĂšnes pour Ă©chapperĂ leur propre vie. Il nâest pasquestion ici de nourrir lâimagi-naire par quelques substances,puisque les livres choisis par lelibraire le font dĂ©jĂ si bien... Mais de rendre un hommage discret à « un grand monsieur » et dâassimilerle lieu au rĂȘve et Ă lâailleurs. En attrapant les passants parsurprise grĂące Ă leur proprecuriositĂ©, cette nouvelle librai-rie aspire incontestablement Ă devenir un Ă©crin de libertĂ©pour les esprits vaisois.
Les MangeursdâĂtoiles 29 rue de la Claire,Lyon 9e / Du mardi au samedi de10h Ă 19h, le dimanche de 10h Ă 12h
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P10.11 actu / câest nouveau
LACURIO-SITĂ,UN JOLI DĂFAUTLibrairie /Câest une excellentenouvelle pour le quartier de Vaise :une librairie flambant neuve vientdâouvrir ses portes rue de la Claire.En musique et aprĂšs plusieurscafĂ©s, rencontre avec sonfondateur, Lionel Bosnier. PAR LĂA ZAĂDAT
« Zâavez le dernier Mussoen moldave ? »
LYONYOUNGFILMFEST.FR/RESERVATION INFORMATIONS ET BILLETERIE
ans le monde dâavant il yavait, dans lâHĂŽtel-DieurĂ©novĂ©, une rutilante CitĂ©de la Gastronomie. Lâex-
position permanente abritait un er-satz de marchĂ©, dans lequel de fauxartisans, sâagitant sur des Ă©cransLED, prĂ©sentaient les matiĂšres pre-miĂšres de la cuisine française. Parmieux, un poissonnier derriĂšre son Ă©talde poissons dĂ©matĂ©rialisĂ©s. Pas dequoi faire une bouillabaisse. LâĂ©tablis-sement nâa pas rĂ©sistĂ© au confine-ment. On imagine le poissonnierdĂ©sormais dĂ©branchĂ©, et sa came Ă©va-porĂ©e. Un poissonnier virtuel sâĂ©teintet un autre rĂ©el se rĂ©vĂšle de lâautrecĂŽtĂ© du RhĂŽne, quai Augagneur.
PRODUITS DE SAISONCâest ici quâIsmaĂ«l Adam Drissi-Bakhkhat a posĂ© son Ă©tal, au bord dutrottoir â lâintĂ©rieur est encore en
travaux. Il sâest fait connaĂźtre dans lemonde des huĂźtres, quâil Ă©levait dansle comtĂ© de lâEssex. Ses coquillages,issus de souches sauvages, Ă©levĂ©splusieurs annĂ©es, se retrouvaient surquelques grandes tables parisiennes(Alain Ducasse).
« câest dufoutage degueule deracontersur insta-gram unehistoire surun pĂȘcheur,qui sort Ă 5hdu matin»
Quand IsmaĂ«l, par ailleurs docteur enphilosophie, dĂ©cide de se rapatrier Ă Lyon pour ouvrir une poissonnerie,on accueille donc cela comme unebonne nouvelle. Surtout quand onsait son ambition : proposer de lapĂȘche cĂŽtiĂšre durable, achetĂ©e en di-rect Ă des bateaux voire des criĂ©es.Son Ă©tal ne propose pas la diversitĂ©dâun IntermarchĂ©, mais des produitsde saison (eh oui la pĂȘche a aussi
ses saisons), et des espĂšces peuconnues : « comme le crabe vert quâonmange dans lâarriĂšre-pays camarguais.On peut lâutiliser pour des sauces, oupourquoi pas entier en chips ».
Mais cĂŽtĂ© poiscaille ? « La semaine der-niĂšre, on mettait des rascasses sĂ©bastes,ça ressemble Ă un bĂ©ryx, ça nous arrivedu Guilvinec, on le vend Ă 16âŹ/kilo. Il nâya pas beaucoup de perte, donc pour 20âŹ
une famille peut acheter plus dâun kilode poisson ». Il faut lâentendre parler duchinchard, « dont les Japonais raffolent,ils en importent des tonnes alors quâon leboude », ou des murettes, « comme desbulots, mais mille fois plus goutus ». Ilaffirme : « ce quâon veut dĂ©fendre câestune idĂ©e du bien manger Ă des prix abor-dables ». On lâentend de plus en pluscette rengaine, surtout depuis que lâonfictionne le monde dâaprĂšs. Sauf que :« on veut pas faire du storytelling, câestdu foutage de gueule de raconter sur Ins-tagram une histoire sur un pĂȘcheur, quisort Ă 5h du matin. Câest des mĂ©tiers quimĂ©ritent dâĂȘtre valorisĂ©s, pas glorifiĂ©s ».PlutĂŽt quâInsta, donc, « valoriser le produit », comme on dit. Ainsi, en plusdes bĂȘtes entiĂšres et de leurs filets, ilfait ses fumaisons, bientĂŽt du cĆursĂ©chĂ©, de la saucisse fraĂźche, du saucis-son. Ou par exemple, cette incroyablehure de thon quâon a pu goĂ»ter, ungenre de pĂątĂ© de tĂȘte, aux cĂąpres, trĂšsviandard.
RESTAURANT LE SOIRVENUSa femme, Douchka, ancienne froma-gĂšre, sâest reconvertie dans la conser-verie, et met en bocal des fumets etsoupes, des nages de coquillages Ă base de fruits, issus de producteurs biode la rĂ©gion. Enfin, quand il nây a pasdâorage, IsmaĂ«l installe en soirĂ©e uneterrasse sur le trottoir, oĂč il sert lespoissons du jour, cette fois cuisinĂ©s.Pour nous, ce fut un superbe pavĂ© (dethon), trĂšs cru Ă cĆur, servi avec unepurĂ©e de chou-fleur violet, et choubraisĂ©. Ă accompagner de vins de co-pains, tous nature, servis Ă petit prix :notamment ceux du Fond CyprĂšs danslâAude, du Mas Melet dans le Gard, ouceux, trĂšs courus et trĂšs bons, de JulienGuillot dans le MĂąconnais.
NoĂ© - Atelier de la Mer22 quai Augagneur, Lyon 3e / T. 09 81 44 2865 / Poissonnerie ouverte du mercredi audimanche dĂšs 9h, lâaprĂšs-midi du jeudi ausamedi ; restaurant, du mercredi au sa-medi soir (plats 18-20âŹ)
BELLEPĂCHEQUE CE
NOUVEAUNOĂ
Poissonnerie / IsmaĂ«l Adam Drissi-BakhkhatsâĂ©tait fait connaĂźtre par ses huĂźtres, prisĂ©esdâAlain Ducasse : revenu Ă Lyon, il ouvre avec
sa femme Douchka une poissonnerie /restaurant sur le quai Augagneur. Belle
trouvaille. PAR ADRIEN SIMON
BARRETOUR DEBOOMRANG
Ce lieu connaĂźtra dĂ©cidem-ment de nombreuses vies :aprĂ©s avoir incarnĂ© la belleTaverne Gutenberg, puis leplus Ă©phĂ©mĂšre Cartel, voicivenir Boomrang, autodĂ©si-gnĂ© âtiers-lieux culturelâ,quand bar associatif auraitsans doute largement suffit.De mĂȘme quâĂ©voquer desrumeurs sur un prĂ©sumĂ©passĂ© de maison close nâen-richit en rien le storytelling...Reste que ce bĂątiment laissĂ©dans son jus, brut et dâes-prit squat, mĂ©rite deconserver sa vocation despot festif ancrĂ© en pleincĆur du quartier de laGuillotiĂšre. Et que le voirrepris par de jeunes acteursde la scĂšne culturelle localeest bienvenu. Expositions,confĂ©rences et DJs conti-nueront donc de rythmerles murs du 5 rue de lâĂpĂ©e.On en reparle vite. SB
Manches courtes en septembre ? Tant quâon se lâĂ©caille pas tropâŠ
LES BELLESQUILLES NATURE DE YARDBar Ă vins /
annĂ©e derniĂšre lâĂ©picerie en ligne Culinaries ouvrait sa boutique Ă Lyon-Foch. On y trouve,câest assez impressionnant, bon nombre de produits chics et rares (poutargue de Martigues,
canard des riziĂšres camarguaises, polenta basque). Maisaussi des choses plus accessibles et locales, et enfin une bellerĂ©serve de trĂšs bonnes bouteilles de vin nature. Pour cause, la sĂ©lection vineuse est assurĂ©e par le parisien Clovis Ochin. Le presque quadragĂ©naire (du genre bacchanteset Air Max, vu sur Vice TV) est de ceux qui ont sorti le vin na-turel du monde paysan/babos, pour le projeter dans les soirĂ©esbranchĂ©es. Câest lui qui est Ă lâorigine des collabs entre PatrickBouju (gĂ©nial vigneron auvergnat) et Action Bronson (rappeur).
En plus dâĂȘtre dealeur de vin, Clovis tient un bar-cave-resto Ă Paris 11e, sous le nom de Yard. Qui devient une franchise, aveclâouverture dâun petit frĂšre croix-roussien Ă la place dâun coif-feur radicalement transformĂ© en bar Ă pifs (murs grattĂ©s laissĂ©s
bruts, beau comptoir en bĂ©ton). En lâoccurrence les quilles deBouju (pĂ©tillant Festejar Ă 5⏠le verre), mais aussi celles, mythiques, de Cornelissen en Sicile (Munjebel Ă 69⏠la bouteille) ou les magnifiques mondeuses de Jean-Yves PĂ©ron(60âŹ). Pour accompagner, quelques grignotages venus de lâĂ©pi-cerie : poulpe fumĂ© sur lâĂźle de Groix, chorizo de pata negra,bufala des Pouilles, crĂšme dâartichauts, ou incroyable jamboncru de porc noir de Bigorre. AS
Yard 1 place des Tapis, Lyon 4e / Du mardi au dimanche, de 18h Ă 01hAssiettes de 5 Ă 12âŹ, verres dĂšs 5âŹ
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LE SUCREDĂCOUVRIRLA BIĂRE
On a compris : nous nâironsplus danser avant de longsmois dans ces clubs oĂč nousadorions nous abandonnerla nuit venue. LâhĂ©donismenâest plus de saison. Mais lehoublon, lui, oui : ainsi LeSucre, pour combler le videintersidĂ©ral causĂ© par leCovid-19, a-t-il dĂ©cidĂ©dâouvrir sa salle pour desateliers de biĂ©rologie (et pourdes rĂ©sidences dâartistes,mais câest un autre sujet).Jeudi 10 septembre et jeudi1er octobre, durant deuxsessions consĂ©cutives dâuneheure (19h Ă 20h et 20h30 Ă 21h30), avec huitparticipants par session, ilsera possible de dĂ©couvrir labiĂšre et ses particularitĂ©s,ses procĂ©dĂ©s de fabrication,en compagnie dâun expert dela brasserie habituellementpartenaire du club gĂ©rĂ© parArty Farty. SB
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
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Y en a un sans tablierâŠIl va se faire remonter les bretelles
P12 sorties / Ă©crans Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
âââââLes Choses quâondit, les chosesquâon faitDe Emmanuel Mouret (Fr, 2h02) avec CamĂ©liaJordana, Niels Schneider, Vincent MacaigneâŠ
Câest lâhistoire de plusieurs histoiresdâamour. Celles que Maxime raconte Ă DaphnĂ©, la compagne de son cousinFrançois ; celles que DaphnĂ© raconte Ă Maxime. Et quâadvient-il lorsquâon
ouvre son cĆur sur ses peines et ses joies sentimentales ? Onfinit par se rapprocher⊠EmboĂźtant et mĂ©langeant les rĂ©cits-souvenirs de ses protagonistes (Ă lâimage de son dĂ©licat Unbaiser sâil vous plaĂźt), abritant un sacrifice amoureux absolu(comme le trĂšs beau Une autre vie) ; accordant aux jeux delangues et Ă la morale un pouvoir suprĂȘme (dans la droite lignede Mademoiselle de JoncquiĂšres), ce nouveau badinagemĂ©lancolique dâEmmanuel Mouret semble une synthĂšse ou laquintessence de son cinĂ©ma. Jadis vu comme un hĂ©ritier deRohmer, le cinĂ©aste trouve ici en sus dans la gravitĂ©sentimentale des Ă©chos truffaldiens ; son heureux usage delâaccompagnement musical (ah, Les GymnopĂ©dies !) luiconfĂ©rant une tonalitĂ© allenienne. MalgrĂ© le poids de cesrĂ©fĂ©rences, ce que lâon apprĂ©cie Ă lâĂ©cran est bel et bien duMouret et lâon en redemande. VR
âââââ Antoinette dans les CĂ©vennesDe Caroline Vignal (Fr, 1h35) avec LaureCalamy, Benjamin Lavernhe, Olivia CĂŽteâŠ
Institutrice et maĂźtresse du pĂšre dâunede ses Ă©lĂšves, Antoinette dĂ©cide defaire une surprise Ă son amant en leretrouvant dans les CĂ©vennes oĂč ildoit randonner en famille avec un Ăąne.Menant Patrick, un baudet tĂȘtu, elle
part Ă lâaventure⊠Moquant les citadins et leurs lubies dereconnexion avec une ânature authentiqueâ (dans des circuitsultra cadrĂ©s), ce trotte-movie sentimentalo-burlesque sort dessentiers de la prĂ©visibilitĂ© grĂące notamment Ă un dĂ©filĂ© depersonnages secondaires â dont la lĂ©gitime de lâamant,subtilement campĂ©e par Olivia CĂŽte â, parce quâil constitueĂ©galement la rencontre entre un rĂŽle et une actrice. AbonnĂ©eaux seconds plans depuis une petite dizaine dâannĂ©es, souventemployĂ©e sur un registre de lĂ©gĂšretĂ© fo-folle qui la piĂ©geait,Laure Calamy avait accĂ©dĂ© avec Nos Batailles et Ava Ă despersonnages plus nuancĂ©s mais trop courts ; rebelote dansSeules les bĂȘtes â film choral oblige. Elle sâĂ©panouit icitotalement avec cette partition du mineur au majeur queCaroline Vignal lui a composĂ©e, touchante dans la gĂȘne oulâembarras et, en dĂ©finitive, irrĂ©sistible. VR
âââââ Les NouvellesAventures de Ritaet MachinDe Pon Kozutsumi & Jun Takagi (Fr-Jap, 0h45)
Une fillette et son toutou en proie Ă leur imagination fertile, vivent desaventures extraordinaires sans quitterleur maison ni leur jardin⊠Cette salvede courts-mĂ©trages fait suite Ă unprogramme sorti lâan dernier, se
caractĂ©risant par un trait minimaliste, une palette Ă©galementrestreinte (du blanc, du noir, un ou deux dĂ©gradĂ©s colorĂ©s) etâŠune trame un poil rĂ©pĂ©titive. Comme les protagonistes sont unpeu des pendants de Calvin & Hobbes, que le public visĂ© a 3ans et que lâensemble dure 3/4 dâheure, ça passe⊠VR
âââââ Les Mal-aimĂ©sDe HĂ©lĂšne Ducrocq (Fr, 0h36)
AprĂšs sa jolie adaptation animĂ©e dulivre jeunesse Je suis perdu, HĂ©lĂšneDucrocq signe un programme dĂ©diĂ© Ă ces pâtites bĂȘtes repoussĂ©es parce quemoins mignonnes que des chatons :loup, chauve-souris, araignĂ©e et vers deterre. TaillĂ© pour tout-petits dĂšs 3 ans,cet ensemble de courts-mĂ©trages usant
de couleurs éteintes et variant le techniques est, commesouvent, inégal. On aura une préférence pour le conte du loupinaugural façon papiers découpés et la mini comédie musicalefinale réhabilitant les malheureux lombrics. En vers chantés,bien sûr⊠VR
Documentaire / LecinĂ©aste SĂ©bastienLifshitz accompagne deuxadolescentes pendantcinq ans. PrĂ©cieux, grave,sensible, ce portraitsociologique dâuneincroyable acuitĂ©photographie dĂ©sarrois etĂ©volutions de la jeunessecontemporaine ainsi quedu pays. Immanquable.PAR VINCENT RAYMOND
rive-la-Gaillarde. Emma et AnaĂŻsentrent en classe de 5e. Aussi dis-semblables physiquement que so-cialement (lâune est issue dâune
famille plutĂŽt aisĂ©e, lâautre dâun milieu popu-laire), les deux copines de 13 ans seront sui-vies par la camĂ©ra de SĂ©bastien LifshitzjusquâĂ leur bac. ChroniqueâŠ
Le cinĂ©astesigne un doubleportrait gĂ©nĂ©-rationnel dâunefascinante jus-tesse et dâunesaisissantedensitĂ©
La tĂ©lĂ©vision a par le passĂ© dĂ©veloppĂ© des sĂ©ries documentaires suivant des groupesdâenfants au fil du temps â lâiconique Seven Up ! de Michael Apted (1964-2019âŠ) enGrande-Bretagne puis Que deviendront-ils ?de Michel Fresnel de notre cĂŽtĂ© de la Manche(1984-1996). Une fiction pour le grand Ă©cran aĂ©galement su intĂ©grer le processus de la mĂ©tamorphose adolescente au cĆur de sa dĂ©marche artistique, Boyhood de Richard Linklater â dâailleurs, lâaffiche dâAdolescentes,avec sa vue plongeante sur les protagonistesallongĂ©es dans lâherbe, semble lui rendre undiscret hommage. Ă la fois intrigant, vertigi-neux et terriblement Ă©difiant, ce voyage decinq ans condensĂ©s en 2h15 que propose SĂ©bastien Lifshitz opĂšre enfin la synthĂšseentre documentaire et cinĂ©ma, Ă hauteur dejeunes filles/jeunes femmes dont la transpa-rence (ou candeur ?) nâest pas sans rappeler lasĂ©rie BD Les Cahiers dâEsther de Riad Sattouf.
DEUX ET DâELLESJusquâĂ prĂ©sent reconnu et distinguĂ© Ă denombreuses reprises pour ses documentaireset portrait portant sur les thĂ©matiquesLGBT+, SĂ©bastien Lifshitz ne change au fondguĂšre de paradigme puisquâil choisit de mettreen lumiĂšre un groupe considĂ©rĂ© comme mino-ritaire dans notre sociĂ©tĂ©. Au plus prĂšs de sesdeux sujets, immergĂ© dans leur quotidien sansjamais ĂȘtre intrusif ni franchir les limites delâindiscrĂ©tion voyeuriste, le cinĂ©aste signe undouble portrait gĂ©nĂ©rationnel dâune fascinantejustesse et dâune saisissante densitĂ©. Adoles-centes dit beaucoup des attendus tourments de cet Ăąge des possibles â les naturelles questions sentimentales, les interrogationsentre copines autour du âpassage Ă lâacteâ, lesintrospections quant Ă leur devenir de femme,dâĂ©tudiante, dâadulteâŠâ, en photographiant lequotidien comme les Ă©vĂ©nements remuant laFrance : attentats de 2015, prĂ©sidentielle de2017⊠Le pays est ainsi concomitamment saisidans sa globalitĂ© et au travers la juxtapositiondes classes sociales si distinctes auxquellesappartiennent Emma et AnaĂŻs. OĂč lâonconstate que chacune ne disposant pas desmĂȘmes armes, la reproduction des Ă©lites estaussi inĂ©luctable que la poisse colle Ă la mi-sĂšre â de lâinĂ©galitĂ© illustrĂ©e par lâexemple. Et assez singuliĂšrement, les deux jeunes filles vont avoir Ă fuir la toxicitĂ© relative de leur famille pour sâaccomplir : lâune par une Ă©mancipation rapide, lâautre par lâĂ©loignement scolaire et lâaffirmation du choix de ses Ă©tudes. En cela, Adolescentessâadresse aussi aux parents, pour leur rappeler que leur enfants un jour devront quitter le nid.
Ce genre dâĆuvre cinĂ©matographique tient dumiracle. La diminution des producteurs aventureux (en lâoccurrence, il faut louer Muriel Meynard, la productrice), la rĂ©ductiondes guichets de financement ainsi que lâĂ©trĂ©-cissement continu des enveloppes allouĂ©esaux âfilms du milieuâ condamnent a priori untel projet nâentrant quasiment dans aucunecase. Pensez donc : aucune âvedetteâ, un tournage immobilisant des actifs pendant plusieurs annĂ©es (et retardant dâautant un hypothĂ©tique retour sur investissement), unedurĂ©e totale suffisamment importante pourtracasser les exploitants et les Ă©ventuels diffu-seurs tĂ©lĂ© â une gageure. Pareilles audace etrĂ©ussite mĂ©ritent dâĂȘtre payĂ©es en retour.
Adolescentes Un documentaire deSĂ©bastien Lifshitz (Fr, 2h15)
/ LE FILM DE LA QUINZAINE
ADOLESCENTESElles rigoleront moins avec un masque en tricot
ANIMELES MONDESPARALLĂLES
Tokyo, de nos jours. Shin etKotori, deux lycĂ©ens proches,dĂ©couvrent lâexistence dâunmonde en tout pointidentique au nĂŽtre, oĂčchacun possĂšde son double :si lâun meurt, lâautre disparaĂźtĂ son tour. Or ce mondeparallĂšle est une dictaturequi envoie des tueurs avecdes cibles prĂ©cises⊠RĂ©duirece film Ă un Ă©niĂšme animeavec collĂ©giens etcollĂ©giennes en uniformes,pseudo-Transformers etbaston de fin du mondeserait se priver de sa part demĂ©lo et de sa trĂšs utiledimension mĂ©taphorique.Car au-delĂ de la variationsur les histoires Ă paradoxetemporele â comme siTerminator ou Retour vers lefutur rencontrait Matrix âcette semi-uchronie rĂ©sonneĂ©trangement avec lâactualitĂ©contemporaine : Ă lâinstar dela parabole sur âlâeffetpapillonâ, elle rappelle eneffet que nous habitons tousle mĂȘme Ă©cosystĂšme, etsommes plus interdĂ©pendantque nous le croyons. Dans lalignĂ©e, en somme, dePompoko ou Lou et lâĂźle auxsirĂšnes aux sous-textesvolontiers Ă©cologistesâŠ. VR
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LE ZOLAREFLETS
DIFFRACTĂS Et puis, tout dâun coup, laquinzaine des Reflets ducinĂ©ma ibĂ©rique et latino-amĂ©ricain annulĂ©e Ă la veillede son lancement en mars,renaĂźt en septembre. Certes,dans une forme allĂ©gĂ©e pourrespecter les nouvelles rĂšglesen vigueur, sans la foultitudedâanimation et de rencontresqui font son piquant (mĂȘmesâil y en a quelques-unes),mais avec quantitĂ© de filmsinĂ©dits, en avant-premiĂšreou rĂ©cemment sortis, ainsiquâune compĂ©titions. Onvous recommande le focusbrĂ©silien (La Vie invisibledâEuridice GusmĂŁo,Aquarius, Bacurau, Les Bruitsde RecifeâŠ), le trĂšsdouloureux CanciĂłn sinNombre, lâĂ©tonnant portraitMamacita⊠et de vouslaisser porter pendant deuxsemaines pour en voir lemaximum. Il y a bien desĂ©tĂ©s indiens ; pourquoi pasun Ă©tĂ© ibĂ©rique et latino-amĂ©ricain ? Ce sera du 16 au30 septembre au Zola Ă Villeurbanne.VR
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FACE B ! DES FORĂTS INNOMBRABLES DERRIĂRE LES ARBRESInstitut LumiĂšre / LâInstitut LumiĂšre explore la faceparfois oubliĂ©e des grands rĂ©alisateurs de lâHistoire ducinĂ©ma : bienvenue dans un cycle baptisĂ© Face B.PAR VINCENT RAYMOND
ndolore, nĂ©cessitant ni prise de sang, niquâon farfouille vos fosses nasales, cetest mĂ©rite dâĂȘtre effectuĂ©. Prenez la listedes cinĂ©astes (ou interprĂštes) Ă lâaffiche
du cycle de rentrĂ©e de lâInstitut LumiĂšre, puiscitez spontanĂ©ment un titre, le premier vous venant Ă lâesprit â attention, il peut y avoir plusieurs rĂ©ponses possibles. Jacques Becker ?Touchez pas au Grisbi. Julien Duvivier ? Le PetitMonde de Don Camillo. John Schlesinger ? Macadam Cowboy. Jacques Tati ? Les Vacancesde M. Hulot. Et ainsi de suite. Ă ce jeu oĂč il nây apas de mauvaise rĂ©ponse, on observe cependantune constante : certaines Ćuvres de grande qua-litĂ©, loin dâĂȘtre mĂ©connues pourtant, demeurentobombrĂ©es par la postĂ©ritĂ© dâun chef-dâĆuvreindiscutĂ©. Parcourir la Face B de lâhistoire du ci-nĂ©ma, câest rappeler Ă notre bon souvenir lâexis-tence dâautres pĂ©pites dans le filon dâun auteuret lâoccasion de les savourer sur grand Ă©cran.
DĂ©lices de succomber Ă lâart de la couleur dePowell & Pressburger dans Le Narcisse noir, ver-tiges de la mise en abyme et du cinĂ©ma totalproposĂ©s par Fellini dans Huit et demi, douleurde partager les tragĂ©dies et cas de consciencedes RĂ©sistants face Ă lâimmense LâArmĂ©e des om-bres, empathie pour la malheureuse Shirley MacLaine de La GarçonniĂšre, dĂ©couverte dusentiment de fureur et de violence devant LesChiens de paille⊠Et puis RashĂŽmon, Le Trou,Playtime, LâHomme au bras dâor, Tous en scĂšneâŠĂ la vĂ©ritĂ© (de Clouzot, Ă©galement au programme), en plus de parcourir un vasteĂ©ventail de sentiments et passions humaines, cecycle constitue une excellente rĂ©vision gĂ©nĂ©rale.Ensuite ? Il sera temps de sâintĂ©resser aux frĂšresDardenne sous toutes leurs faces Ă lâoccasiondu Festival LumiĂšreâŠ
Face B Ă lâInstitut LumiĂšre jusquâau 4 octobre
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P14 sorties / Ă©crans Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
AVANT-PREMIĂRESDAVID
DUFRESNEAU COMĆDIASortez vos agendas tousneufs, vous allez avoir dequoi noter : Ă peine les Hal-lus terminĂ©es, le ComĆdia(Lyon 7e) embraye avec unchapelet de films prĂ©sentĂ©sen avant-premiĂšre par leursrĂ©alisateurs et/ou inter-prĂštes. Avec lâattachantedramĂ©die sentimentale LesChoses quâon dit, les chosesquâon fait dâEmmanuelMouret escortĂ© par celui-cile jeudi 10 septembre Ă 20h,le thriller Les Apparences deMarc Fitoussi accompagnĂ©(sous rĂ©serves) par KarinViard le mercredi 16 Ă 20h,et enfin lâexplosif documen-taire Un pays qui se tient sagedĂ©goupillĂ© par David Du-fresne le dimanche 20 Ă 18h.Juste aprĂšs viendra le tourde la sĂ©lection cannoise2020 des films de lâACID âon en reparlera. VR
CLASSIQUESHOMMAGE Ă MICHELPICCOLI
Michel Piccoli fut lâincarna-tion parfaite de lâhommedâĂąge mĂ»r de la fin des an-nĂ©es 1960 Ă lâaube du XXIe
siĂšcle ; lâalter ego des plusgrands cinĂ©astes autantquâune conscience politiqueet morale. 2020 porte sondeuil mais les salles duGRAC le cĂ©lĂšbrent tout sep-tembre Ă travers quatre filmsdissemblables mais, en dĂ©fi-nitive, complĂ©mentaires pourdessiner son portrait chinois: grave et intĂ©rieur dans LeMĂ©pris, quadra en pleine sor-tie de route existentielle dansLes Choses de la vie, nĂ©o-pri-mitif laissant libre court Ă son animalitĂ© dans Themroc,Ă©lectron libre et fantasquedâune grande famille dansMilou en Mai⊠De quoi profi-ter encore de son rire, de sessourcils et de ses roufla-quettes sur grand Ă©cran. VR
HORREURTHE SHININGAU PATHĂ
NouveautĂ© de cette saison,Les Vendredis de lâhorreurprogrammĂ©s par les circuitsPathĂ© crĂ©ent un rendez-vouspour frissonner en fin de se-maine. Pour commencer enbeautĂ©, aprĂšs LâExorciste enaoĂ»t â et aussi rendre hom-mage Ă son compositeur dĂ©-funt Krzysztof Pendereckidisparu en mars dernier ? â,câest The Shining (1979) deStanley Kubrick qui a Ă©tĂ©choisi. Comble du raffine-ment, cette adaptationcontestĂ©e par Stephen Kingest diffusĂ©e dans ses deuxversions en V.O. Ă le vendredi18 septembre Ă 21h au PathĂ©Bellecour et en V.F. Ă PathĂ©Vaise le mĂȘme jour Ă 20h45.Lorsque lâon sait que celle-cia Ă©tĂ© supervisĂ©e par MichelDeville avec les voix, notam-ment, de Jean-Louis Trinti-gnant, Med Hondo et JacquesFrançois, on nâhĂ©site pas. VR
Théùtre National Populairedirection Jean Bellorini04 78 03 30 00tnp-villeurbanne.com D
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saison 20-21ValĂšre Novarina Tiphaine Raïżœ er La Troupe Ă©phĂ©mĂšre Charles PĂ©guy Jean Bellorini Laurent Pelly Lilo Baur
William Shakespeare Georges Lavaudant Peter Brook et Marie-HĂ©lĂšne Estienne
Mary Chase André Markowicz Sonia Wieder-Atherton Joël Pommerat La Comédie-Française Pauline Bureau Xirriquiteula Teatre François Hien
Macha MakeĂŻeïżœ Turak ThĂ©Ăątre Ariane Mnouchkine Margaux Eskenazi et Alice CarrĂ© Jean-Christophe Folly Lewis Carroll Sylviane Fortuny
Collectif X Marlene Monteiro Freitas Thomas Bernhard SĂ©verine Chavrier
Alexandre Pouchkine Yuval Pick Yoann Bourgeois Thierry ThieĂ» Niang Teatro delle Briciole Philippe Dorin
Alexandre Dumas Christian Schiaretti Collectif 49â701
ouverture de la billetterieâ: 1er septembre 2020
einter avec la quatorzainebritannico-française, rem-placer une autrice pour uneautre pour s'arranger de cette
contrainte. Ătrange rentrĂ©e. Si les sallesnon subventionnĂ©es sont dans une to-tale misĂšre dĂ»e Ă la crise sanitaire, cellesqui le sont, telles que ce grand centredramatique national, ont le devoir deproposer, autant que faire se peut, ce quiĂ©tait annoncĂ©. Câest lâHistoire qui nousregardera Ă Villeurbanne.Peter Brook a connu son premier grandsuccĂšs en France en 1957 avec une ver-sion de Titus Andronicus dans laquelleil distribuait... Laurence Olivier et Vi-vien Leigh ! Il trouvait dans la matiĂšreshakespearienne de quoi se nourrir.LâĂ©conomie de moyen primait dĂ©jĂ .Mais câest dans les annĂ©es 1960 quâil
lorgne vers ce qui sera son mantra, lâes-pace vide, quâil thĂ©orise dans un livre dumĂȘme nom paru en 1968. Alors quâilprivilĂ©gie souvent les piĂšces dites se-condaires du dramaturge Ă©lisabĂ©thain,il Ă©carte au dernier moment le dĂ©cor deson adaptation du Roi Lear en 1962,prĂ©fĂ©rant se concentrer « sur la prĂ©sencedes comĂ©diens, revĂȘtus de costumes decuir ou de tissus rugueux usĂ©s » commele rapporte Georges Banu, « Peter BrookprĂ©sente un monde primitif, Ăąpre, unmonde de la souffrance ».
THĂĂTRE IMMĂDIATDe cela, il ne se dĂ©partira plus mĂȘmelorsquâil chemine avec ses contempo-rains, Anouilh, Sartre, Weiss ou Ar-taud. Impossible et vain de rĂ©sumer icile parcours de ce presque centenaire
qui, les derniĂšres annĂ©es oĂč il Ă©tait en-core directeur des Bouffes du Nordquâil a prises en main en 1974, furetaitdans les couloirs chaque soir, histoirede vĂ©rifier que tout Ă©tait bien Ă saplace. InstallĂ© en France depuis 1970,il y loge prĂ©cisĂ©ment dans cette salle(toujours) dĂ©catie de la Porte de laChapelle son CIRT, Centre internatio-nal de recherches thĂ©Ăątrales. Ă Avi-gnon, en 1985, son MahĂąbhĂąrata faitdate, dans une carriĂšre de BoulboninaugurĂ©e pour lâoccasion.Sans cesse Peter Brook creuse sonsillon. Et montre dans nos contrĂ©es unHamlet subjuguant (ThĂ©Ăątre de Ville-franche, 2002) par sa simplicitĂ© et saprĂ©cision ou une version de Oh lesbeaux jours avec Natasha Parry. Etaussi, plus rĂ©cemment, Battelfield avec
lâimmense Carole Karemera, rappe-lant ainsi que le Britannique a nouĂ©des liens de travail profonds aveclâAfrique et quâil fut probablement lemetteur en scĂšne europĂ©en qui distri-bua le plus de rĂŽles Ă des actrices etacteurs de couleur noire.
INVISIBLEAttachĂ© Ă lâespace, Peter Brook lâestaussi au son. DĂšs le dĂ©but de son im-mense carriĂšre, il fraye avec les plusgrands compositeurs comme Straussou Moussorgski au sortir de la guerre.LĂ encore, son approche sâaffine au fildes dĂ©cennies au point de livrer uneversion dâune heure et sans orchestredâUne flĂ»te enchantĂ©e mĂ©morable Ă FourviĂšre en 2011. Dans un ouvrageparu cet Ă©tĂ©, Ă lâĂ©coute, il dit avoir
voulu privilĂ©gier « lâintimitĂ© joueuse »de Mozart et apporter « quelque dĂ©-tente au lourd fardeau que lâĆuvre elle-mĂȘme avait charriĂ© pendant silongtemps ». Il ne cesse de dĂ©sencom-brer, de se dĂ©centrer. Il en profite pourdire quâil rĂ©sume le Brexit à « une sortedâexcrĂ©ment ». Il se dĂ©leste des futilitĂ©smais ne sâĂ©teint pas ainsi quâen tĂ©-moigne son appĂ©tit pour de nouvellesrencontres.
Au TNP, dans Shakespeare RĂ©sonance,il propose le rĂ©sultat dâune quinzainede jours de travail menĂ©s cet hiverdans son antre des Bouffes du Nordautour de La TempĂȘte. Puis, il prĂ©sen-tera Why ?, piĂšce co-Ă©crite et mise enscĂšne avec sa fidĂšle acolyte Marie-HĂ©lĂšne Estienne. En Ă©voquantMeyerhold, exĂ©cutĂ© Ă Moscou en fĂ©-vrier 1940, victime des purges stali-niennes, il rend hommage Ă ceux quilâont prĂ©cĂ©dĂ©s et lui ont ouvert la voie.Sur les dĂ©sormais traditionnels tapisorientaux qui recouvrent ses plateauxpour tout dĂ©cor, ses comĂ©diens inter-rogent : « pourquoi faisons-nous duthĂ©Ăątre ? ». Des tremblements, desĂ©lans, des voix, des jeux de lumiĂšre etdes blackout. Peter Brook sâen amuseencore.
Shakespeare RĂ©sonanceAu TNP jeudi 17 Ă 19h30 et vendredi 18septembre Ă 20h
Why ? Au TNP jeudi 24 Ă 19h30, ven-dredi 25 Ă 20h, samedi 26 Ă 15h30 et 20het dimanche 27 septembre Ă 15h30
Peter Brook Ă lâĂ©coute (Ă©d. OdileJacob)
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Why ? aime scier (ses spectateurs)
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PETERBROOK ENĂCLAIREURThĂ©Ăątre /Attaquons cette Ă©trange saisonpar le plus haut sommet. Peter Brook est lepremier invitĂ© de lâĂšre Bellorini qui sâouvre auTNP. Le Britannique de 95 ans aurait dĂ» ĂȘtrecet Ă©tĂ© aux Nuits de FourviĂšre, le voici dansune salle masquĂ©e pour vivre envers etcontre tout lâexpĂ©rience de se confronter Ă son Ćuvre radicale : Why ? PAR NADJA POBEL
GRAND MĂCĂNE
Rue du Premier-Film, Lyon 8eCINĂMA CLASSIQUE
Institut
Face B!Une autre
histoire du cinéma
Du 27 août au 4 octobre 2020
LA DANSESUR POINTILLĂSDanse /
vec des conditions de crĂ©ation etde diffusion toujours compliquĂ©es,la saison danse commence âsurpointillĂ©sâ, tout Ă la fois avec
discrĂ©tion, curiositĂ© et avec des petits formatsde spectacles...Ă lâOpĂ©ra, la nouvelle directricedu Ballet, Julie Guibert, a invitĂ© trente chorĂ©-graphes Ă crĂ©er trente solos pour chacun desdanseurs de la compagnie. Sept premiĂšres piĂšcessont prĂ©sentĂ©es en septembre, signĂ©es YuvalPick, Jan Martens, Kylie Walters, Abril Diaz...Ă la Maison de la Danse, Dominique Hervieu,quant Ă elle, lance LâAutomne de la Danse avecneuf rendez-vous gratuits Ă©talĂ©s sur deux mois.On pourra y dĂ©couvrir des sorties de rĂ©sidencede la compagnie-trio Collectif Es avec une crĂ©a-tion autour de la musique et de lâesprit punk, de
lâidĂ©e de groupe et de ses liens Ă lâidentitĂ© individuelle. Ou du chorĂ©graphe Fouad Boussouf(chorĂ©graphe associĂ© Ă la Maison de la Dansecette saison) avec un duo pour deux jeunes danseurs. Enfin, la nouvelle Ă©dition du festivalChaos Danse (rebaptisĂ© cette annĂ©e Danse Post Chaos) rĂ©unira plusieurs compagnies prometteuses partageant une mĂȘme volontĂ© de sâaffranchir des codes de la danse, et dâentre-croiser contemporain, classique et hip hop.JED
LâAutomne de la Danse Ă la Maison dela Danse du 12 septembre au 28 octobre
Danse Post Chaos Au Théùtre Astrée et auToï Toï Le Zinc du 16 septembre au 21 octobre
Danser encore Ă lâOpĂ©ra de Lyon du 17 au 27septembre
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Ăa fait bim bam boum. Et puis splotch aussi.
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
#SCĂNEST H Ă ĂT R E
Prix CĂ©lestâ1les Grands formats2e Ă©dition de ce prix dĂ©diĂ© Ă lâĂ©mergence et habituellementprogrammĂ© en juin.EnormĂ©ment de bellespromesses au menu et deuxspectacles dĂ©jĂ aimĂ©s : â72...â,passe au Nid de Poule, et lajeune gĂ©nĂ©ration quisolidement, sans angĂ©lisme nimoralisme inconvenant de lapĂ©riode allemande de la BandeĂ Baader. Et âJour de colĂšreâ,magnifique cri venu du plusgrand dramaturge vivanthongrois, Ă©videmment interditde sĂ©jour sous la dictatureOrban, Arpad Schilling. CrĂ©Ă©e Ă lâElysĂ©e il y a quelques mois,cette piĂšce relate, le combatdâune infirmiĂšre pour lasauvergarde des servicespublics. Elle est incarnĂ©e parlâĂ©pouse dâArpad SchillingCĂ©lestins thĂ©Ăątre de Lyon, 4 rue CharlesDullin, Lyon 2e (04 72 77 40 00) Ven 11de 14h Ă 20h30 et sam 12 sept de 13h30Ă 19h30 5⏠le spectacle, 20⏠les 6 - surrĂ©sa
T H Ă ĂT R EPrix CĂ©lestâ1 les maquettes
Parmi ces propositions,figurent celles de la chanteuse,musicienne, metteuse enscĂšne et photographe JeanneGarraud (Marguerite,lâenchantement, ven Ă 12h,relative Ă lâarrivĂ©e dâun enfant),de la troupe du issue duConservatoire de Lyon (LeTumulte grondant de la mer,ven 16h) ou encore le CollectifX pour une rĂ©flexion sur notresupposĂ©e inaptitude face Ă lascience (Les FigurĂ©.e.s, sam Ă 16h)
Célestins théùtre de Lyon, 4 rue CharlesDullin, Lyon 2e (04 72 77 40 00) Ven 18et sam 19 sept ven à 12h, 13h, 14h, 15h,16h, 17h, 18h, 19h et sam à 12h, 13h, 14h,15h, 16h, 17h, 18h (sur résa) ; entrée libre
T H Ă ĂT R ELes sentinelles
Excellent comĂ©dien JacquesChambon livre une farcehumaniste oĂč deux sentinellesattendent les soubresautsdâune guerre forcĂ©mentabsurdeComĂ©die OdĂ©on, 6 rue GrolĂ©e, Lyon 2e(04 78 82 86 30) Jusquâau 13 sept, Ă 19h sf dim Ă 17h ; de 13,50⏠à 22âŹ
Jusquâau 13 sept, Ă 19h sf dim Ă 17h ; de15⏠à 19,50âŹ
T H Ă ĂT R EBons baisers de Bergame
La "Suite bergamasque" dumaĂźtre français Debussy est lamatiĂšre de cette jeune troupede l'Allier, le Groupe UbĂŒrik, quia dĂ©jĂ plus d'une dizaine decrĂ©ations Ă son actif en 11 ansd'existence.ThĂ©Ăątre des Marronniers, 7 rue desMarronniers, Lyon 2e, du 22 au 30 sept,mer, jeu, ven, mar Ă 20h30, sam Ă 19h,dim Ă 17h ; 8âŹ/ 12âŹ/16âŹ
DA N S EKaterina Andreou
Cette danseuse grecque qui vitdĂ©sormais en France aprĂ©cĂ©demment rĂ©alisĂ©e deuxpiĂšces remarquĂ©es et primĂ©es,BSTRD et A Kind of Fierce. Elletravaille ici sur ce nĆudservant Ă relier deux cordes etutilisĂ© pour amarrer lesdirigeables et sera disponiblepour le public en fin deperformance pour un Ă©change.Les Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon 1er (04 78 39 10 02) Sam19 sept Ă 16h ; entrĂ©e libre
CA F Ă - T H Ă ĂT R EGuillermo Guiz
Lâhumoriste belge qui distille saâdrĂŽle dâhumeurâ chez Naguisur Inter chaque semaine en
parlant plus vite que sonombre. AprĂšs avoir rĂ©vĂ©lĂ© surscĂšne son âbon fondâ pendantplusieurs annĂ©es, il aborde unnouveau spectacle encoremystĂ©rieux.Espace Gerson, 1 place Gerson, Lyon 5e(04 78 27 96 99) Jeu 10 et ven 11 sept Ă 18h45 et 21h15 ; 20âŹ
J E U N E P U B L I CSĆursfiĂšres
Figure devenue omniprĂ©sentedans le thĂ©Ăątre actuel maistoujours intrigante, la sorciĂšreest au cĆur du 2e projet decette compagnie lyonnaise quimĂȘle danse et thĂ©Ăątre, par lacompagnie Ithako, dĂšs 8 ans.Espace 44, 44 rue Burdeau, Lyon 1er (0478 39 79 71) Du 11 au 13 sept, Ă 20h sfdim Ă 18h ; 12âŹ/16âŹ
C I R Q U EUn Poyo Rojo
Performance de mine par unduo argentin qui Ă©cume lessalles depuis presque dix anset avait triomphĂ© dans le OffdâAvignon 2014 au Roi RenĂ©.Attention des clones deFreddie Mercury sâinstallentaux vestiaires !Radiant-Bellevue, 1 rue Jean Moulin,Caluire (04 72 10 22 10) Ven 11 sept Ă 20h ; de 13⏠à 26âŹ
DA N S EGraminée
Le danseur Sylvain Prunenec(qui a travaillĂ© avec OdileDuboc, Trisha Brown ouChristain Rizzo) est aussi unchorĂ©graphe qui a pris lapoudre d'escampette directionl'Eurasie jusqu'Ă l'Ăźle deSakhaline. Il ramĂšne de cevoyage un matĂ©riel pour defutures crĂ©ations. "GraminĂ©e"est une Ă©tape de travail pourinaugurer lâĆuvre vĂ©gĂ©taleĂ©phĂ©mĂšre de ThierryBoutonnier sur lâesplanade desSubs.Les Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon 1er Mar 15 sept Ă 19h (surrĂ©sa) ; entrĂ©e librĂ©e
PEUT-ĂTRE !
NTH8 / 2020 . 2021
THĂĂTRE . LYON 8e
LES ĂQUIPES 20-21 : 10 DOIGTS COMPAGNIE, ALBARICATE, COLLECTIF BIS, COMPAGNIE CASSANDRE, COMPAGNIE ON OFF, EN ACTE(S), Lâ ASSOCIATION PRATIQUE, PLATEFORME PLUS , COMPAGNONNAGE THĂĂTRE, LE GRAND NULLE PART, GROUPE FANTĂMAS, COMPAGNIE THĂĂTRE DU GRABUGE, LES TROIS-HUIT, MUR DU SON, TRAMALUNA, WAALDĂ
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Collégiale de Saint-Bonnet-le-Chùteau
Le salon des lumiĂšres ou lâapogĂ©e du style galant
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Université LumiÚre Lyon 286, rue Pasteur - Lyon 7e - Tram T2 Centre Berthelot
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2021
Je suis vous tous (qui mâĂ©coutez) Jacques Verzier Patrick Laviosa 29 sept âș 03 oct â20
Le Quai de Ouistreham Florence Aubenas Louise Vignaud 06 âș 10 oct â20
AmitiĂ© dâaprĂšs Pier Paolo Pasolini & Eduardo De Filippo IrĂšne Bonnaud 13 âș 17 oct â20
MichĂšle Bernard et ses invitĂ©s 03 nov â20
Bertrand Belin et Les Percussions Claviers de Lyon avec Thibault Frisoni 05 nov â20
Les Sea Girls au pouvoir ! Prunella RiviĂšre Fred Pallem Johanny Bert 10 âș 13 nov â20
DĂ©sirer tant Charlotte Lagrange 17 âș 20 nov â20
Stellaire STEREOPTIK 09 âș 18 dĂ©c â20
Le Fils Marine Bachelot Nguyen David Gauchard 05 âș 09 janv â21
Le Petit Prince Slam ! dâaprĂšs Antoine de Saint-ExupĂ©ry Fafapunk Tomislav Matosin Mathieu Frey 12 âș 15 janv â21
Noire dâaprĂšs Tania de Montaigne Lucie Nicolas 19 âș 22 janv â21
Ulysse de Taourirt Abdelwaheb Sefsaf Aligator 26 âș 29 janv â21
Sans famille dâaprĂšs Hector Malot Jules Massenet GĂ©rard Lecointe Emmanuelle Prager 02 âș 05 fĂ©v â21
ĂgĂ©rie(s) Borodine Chostakovitch JanĂĄ ek / GĂłrecki Quatuor Debussy David Gauchard Primat 23 âș 24 fĂ©v â21
Hamlet William Shakespeare Thibault Perrenoud Kobalât 02 âș 13 mars â21
Immortels Sophie Lannefranque & Adama TraorĂ© Philippe Vincent 18 âș 20 mars â21
Ne pas finir comme RomĂ©o et Juliette La Cordonnerie 23 âș 27 mars â21
Une cĂ©rĂ©monie Le Raoul Collectif 30 mars âș 02 avril â21
La Petite Messe solennelle Gioacchino Rossini Gildas Pungier Jos Houben Emily Wilson 06 âș 08 avril â21
LâEnfant et les SortilĂšges Maurice Ravel Colette GrĂ©goire Pont James Bonas OpĂ©ra de Lyon 23 âș 28 avril â21
Place Tamara Al Saadi 04 âș 07 mai â21
Encore la vie Collectif Petit Travers Ensemble TaCTuS 18 âș 20 mai â21
20.21 UN MONDE
Ă IMAGINERcroix-rousse.com
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LâAMPHĂTâ DE LA MUSIQUEGarage rock / Premier EP disponible en vinyle pour Pervitin, quatuor madrĂ©constituĂ© de piliers du garage rock lyonnais. Au programme : 4 titresexpĂ©diĂ©s façon blitzrkrieg dans un mĂ©lange de swamp rock amphĂ©taminĂ©et de post-punk fantomatique. PAR STĂPHANE DUCHĂNE
ous dâautres cieux âau risque de cho-quer les puristespour lesquels au
Sud il nây a point de Salut pas-sĂ©s Lynyrd Skynyrd et lâAla-bama â on appellerait ça duSouthern Rock. Alors certes,avec Pervitin, on parle ici duSud de Lyon mais on est tou-jours le Sudiste de quelquâun.Or si lâon a affaire Ă un garagerock jouĂ© pied au plancher, icile plancher est posĂ©e sur unmarĂ©cage et le garage se couledans le swamp rock. Celuidâune Ă©cole dont les alumni lesplus prestigieux sâaffichentsous les noms de The Gun Clubou des Cramps. Aux premierslâinquiĂ©tante Ă©trangetĂ© sou-thern gothic, aux seconds legoĂ»t des cavalcades psychobillysous amphĂ©t coupĂ©es Ă lachaux vive.
Sans doute ne faut-il pas allerchercher plus loin que danscette source psychotrope le pa-tronyme de ce groupe dâautantplus prometteur quâil sâagitedans lâescarcelle de TeenageHate Records : la Pervitin, on leprĂ©cise pour ceux qui nâau-raient pas rĂ©digĂ© une thĂšse in-titulĂ©e âpharmacopĂ©e etnazismeâ, câĂ©tait cette mĂ©tam-phĂ©tamine manufacturĂ©e par lelaboratoire allemand TemmlerWerke Ă la fin des annĂ©es 30 etqui fut si populaire en Alle-magne quâun chocolatier enfourrait ses confiseries pour legrand bonheur de mĂ©nagĂšresteutonnes accrochĂ©es aux ri-deaux.
TERMINER UNE GUERRETestĂ©e sur des araignĂ©es dansles annĂ©es 50, la drogue rĂ©volu-tionna lâarchitecture de leurstoiles, composant alors desformes on ne peut plus ba-roques. Sur les nazis, utilisĂ©e Ă haute dose Ă des fins militaires,la Pervitin aurait Ă©tĂ© lâingrĂ©-dient principal de la blitzkriegde 1940. Et aussi sans doutecelui de la dĂ©faite de 1945, unefois ses consommateurs deve-nus fous par manque de som-meil et de manque tout court.
DĂ©faite mise Ă part, il en est demĂȘme pour cet EP quatre titresqui nâa le temps de rien â pas unmorceau Ă plus de 3â33ââ, la moi-tiĂ© sous les deux minutes. Pluson avance dans lâĂ©coute pluslâembuscade furieuse jaillie de lamangrove telle La CrĂ©ature duLac Noir se zombifie en unesorte de new-wave bornĂ©e, dansla lignĂ©e dâun groupe issu dâunetoute autre mayonnaise que lesprĂ©citĂ©s excitĂ©s amĂ©ricains : lesBritanniques de Wire.Soit les deux derniers titres,quand la marche quasi pavlo-vienne de Repetitive mechanismsâaccompagne dâune pensĂ©e bru-meuse et confuse symbolisĂ©epar A fluffy thought. OĂč lâonsâaperçoit que mĂȘme en pilotageautomatique, les Pervitin saventaussi bien finir une guerre quâilsne lâont commencĂ© : Ă toute al-lure et les nerfs en vrac. Les nĂŽ-tres compris.
Pervitin S/T (Teenage HateRecords / Dangerhouse Skylab)
S
DR
P18.19 sorties /musiques
Ce devait ĂȘtre le coup dâenvoide la saison quâon appelait denos vĆux â en langagepolitique cela signifie quâonserrait les fesses en croisant lesdoigts : le Festival Ninkasi avaitdĂ©gaĂźnĂ© une programmationintĂ©rieur-extĂ©rieur si Ă©paissequâaprĂšs ces mois de sevrageon eĂ»t pu frĂŽler lâoverdose.Malheureusement, lâarrivĂ©e auxresponsabilitĂ©s dâun premierministre au nom de hĂ©ros deBD ligne claire nâaura pas suffitĂ lever les restrictions quicontinuent de paralyser lesecteur du spectacle vivant Ă public debout, peu concernĂ©par les mesures dites du âunsiĂšge sur deuxâ.Alors, la mort dans lâĂąme, ledirecteur musiques du groupeNinkasi, Fabien Hyvernaud adĂ» amputer la programmationde lâĂ©vĂ©nement, qui ouvrait ce 7
septembre, de toutes ses datesen extĂ©rieur : NMB AfrobeatExpĂ©rience et Maya Kutsi enopen air dâouverture Ă laGuillotiĂšre, Happiness Therapyau square Galtier, The WowSignal et The Grys-Grys auNinkasi Gerland, entre autres.Ne subsistent que les dates,gratuites, sises sur lesdiffĂ©rentes scĂšnes du rĂ©seaudans des configurations assiseset des jauges infĂ©rieures Ă 100spectateurs (concerts, DJ sets,blind test, livestreamdâEustache McQueer,Gyslain.N, Arche), jusquâau 13septembre. Câest mieux querien, alors sachant que par lestemps qui courent, rien câestpresque beaucoup, on ne vapas faire la fine bouche. SD
Festival NinkasiJusquâau 13 septembre
FESTIVAL
LE FESTIVAL NINKASI ALLĂGĂ
DR
Si lâon a affaire Ă un garage rockjouĂ© pied au plancher, ici leplancher est posĂ©esur un marĂ©cage
Quand tu fais la queue Ă la rentrĂ©epour ton abonnement de busâŠ
AMBRONAYFESTIVAL
EXPLORA
TIONS
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18SEP
OCT04
O4 74 38 74 O4ambronay.org
2020
lle est seins nus, comme abandonnĂ©e :Ă lâamour, sans doute, au sexe, on ima-gine, Ă un homme, sĂ»rement, la tĂȘtesur le cĂŽtĂ©, lĂ©gĂšrement en arriĂšre, les
yeux clos. Oui, câest bien une femme offerte quelâon voit, tout lâindiquerait si sur la gauche du ta-bleau, il nây avait, on ne le voit pas tout de suite, lepoignard dans sa main droite, dans lâombre,quâelle retourne contre elle, sâapprĂȘte Ă sâenfoncerdans ses entrailles que son autre main semble ca-resser. En un Ă©clair, un coup de poignard, le tempsdâun Ă©clat de lumiĂšre sur la lame, Eros cĂšde la
place Ă Thanatos. La petite mort sâefface devantla grande. Câest donc en rĂ©alitĂ© Ă la mort que sâof-fre la jeune femme. Ce quâon prend pour du dĂ©sirest une rĂ©signation autant quâun soulagement.
Cette femme, câest LucrĂšce, âla Dame romaineâ,qui mit fin Ă ses jours aprĂšs avoir Ă©tĂ© violĂ©e parTarquin, au prĂ©texte, sâil en fallait, quâelle auraitaimĂ© un esclave. Câest ce tableau de Guido Gan-naci â le sujet fut traitĂ© par les plus grands pein-tres et Ă©crivains (Ovide, Dante, Shakespeare,Giraudoux) â, lâun des fleurons du MusĂ©e des
Beaux-Arts, quâa choisi le groupe Venin Carminau fronton de son album Constant Depressionqui sort notamment en vinyle. Mais dans uneversion plus sombre encore, reproduite en noiret blanc â lâun des tropismes esthĂ©tiques dâungroupe qui porte son nom comme un para-doxe â par lâartiste nĂ©erlandais Niek Hendrix.
BERCEUSE MORTIFĂREManiĂšre pour le duo formĂ© par Lula et ValentineDedieu, comme elles le prĂ©cisent dans la vidĂ©ode notre sĂ©rie Ils/Elles font la ville..., de mettre
en avant les femmes qui ont subi pareil outrage,mais aussi de signifier que les choses nâontguĂšre changĂ© depuis lâantiquitĂ© LucrĂ©cienne,que « la peur nâa pas changĂ© de camp ». Câestlâun des thĂšmes principaux de cet album « plusdur » que le prĂ©cĂ©dent Glam is gone.Si lâaffaire sâouvre par quelques secondesdâorgue des plus mortuaires â le disque se re-ferme pareillement par une Berceuse instrumen-tale plus mortifĂšre que somnifĂšre, bien vite, lesrythmes martiaux, la basse farouche et la voixĂ©quivoque â comme lâimpression laissĂ©e par lesLucrĂšce de Gannaci/Hendrix â viennent tordrela perception. Itâs gonna be wild, nous promet-on, mais la sauvagerie ici est glacĂ©e, intĂ©rieure,elle ronge plus quâelle ne frappe, nâaugure riende bon. Elle se niche sous la surface, sous lemasque des conventions, ce qui est peut-ĂȘtre lesens de Willkommen to the Masquerade (mantrahurlĂ© au second plan sonore) qui renoue aveccette tradition post-punk traversĂ©e par lâidiomegermanique.
PASSAGE Ă LâACTECette Constant Depression, quâil sâagisse de lâal-bum, comme du morceau titre, est donc biencette danse (oui, ici on danse) Ă laquelle se li-vrent Eros & Thanatos, entre pulsion de vie etdĂ©sir de mort, amour et damnation. Câest cesentiment confus, et sublime, saisi par Gan-nacci et Hendrix, de lâinstant qui prĂ©cĂšde lâirrĂ©-parable : Ă la fois le passage Ă lâacte delâagresseur masculin tentant dâĂ©ponger sondĂ©sir dans le crime, mais surtout de la secondedâavant lâimmolation de LucrĂšce, et, pour nousdevant le tableau, de sa dĂ©couverte.
Cette femme que, peut-ĂȘtre par rĂ©flexe, lâoncroyait offerte, abandonnĂ©e, ne lâĂ©tait pas. Entout cas pas comme cela. Câest cet entre-deux, cemoment fugace, que Venin Carmin parvient Ă Ă©tirer sur la longueur de son disque. Et le groupede parvenir Ă donner vie, beaucoup de vie malgrĂ©tout, Ă cette âdĂ©-pressionâ, que traversent tousles sentiments du monde, cet instant pas encorefigĂ© dans lâambre du destin, cette fraction de se-conde oĂč lâidĂ©e ne fait pas encore acte et oĂč lepire nâest pas encore certain.
Venin Carmin Constant Depression (Seja Records)
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runo
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Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
POUR LUCRĂCEPost punk / Pour son deuxiĂšme album, Constant Depression, publiĂ© enmai et disponible en vinyle, les filles de Venin Carmin conjuguent aupost punk la figure de LucrĂšce, femme suppliciĂ©e que le viol a poussĂ©au suicide. Et y puise une pulsion de vie. PAR STĂPHANE DUCHĂNE
E
Quand tu regardesceux quifont la
queue pourleur abon-nement de
busâŠCheh !
Jean Carmetespace culturel
20-21
25.09 RIDICULUM VITAEhumour, théùtre
09.10 FESTIVAL KARAVELLANDING & DABKEH
06.11 TAMI NEILSONdiva soul, country
ciné-BD-concert
04.12 MARINA ROLLMANone woman show
31.01 GLAUCOScirque, danse acrobatique
LĂ©andre / clown, mime
mentalisme
26.03 LOĂC LANTOINE & ïżœe Very Big ExpĂ©rimental TOUBIFRI
chanson, fanfare
30.04 OTHELLOSHAKESPEARE / théùtre
28.05 KOSHone man show, beat box
20.11 LA SAGA DE GRIMR
26.02 RIEN Ă DIRE
12.03 EVIDENCES INCONNUES
Cie XPress & Cie EMKA / danse hip hop
MORNANT
Ton second album, Rituals, est sorti dix ansaprĂšs son grand frĂšre, RAW. Quâest-ce quimotive, aprĂšs tout ce temps, Ă crĂ©er et dĂ©fendre un projet dâune telle envergure ?Flore Morfin : Il sâest passĂ© plein de choses. Lepremier album Ă©tait sorti un peu dans la douleur, les relations avec le label avaient Ă©tĂ©assez compliquĂ©es. Ă sa sortie, il y avait eu detrĂšs bons retours, mais trĂšs peu de dates. Ă cemoment-lĂ , la musique Ă©lectronique Ă©tait enpleine mutation avec lâexplosion du dubstepqui avait tout terrassĂ© sur son passage. Ducoup, je suis ressortie de cette expĂ©rience avecla gueule de bois. En mĂȘme temps, câest aussiça qui mâa poussĂ© Ă crĂ©er mon label. Ăa a prisun petit moment puisquâil est apparu cinq ansaprĂšs la sortie de lâalbum. Je ne voulais pas lecrĂ©er toute seule, je voulais trouver le bon as-sociĂ©. Quelques annĂ©es aprĂšs la sortie de cetalbum jâai commencĂ© Ă travailler sur la pre-miĂšre forme de Rituals qui Ă©tait en fait un liveaudiovisuel et qui augurait dĂ©jĂ ma phase demutation musicale. Câest parce quâil y a eu ceprojet-lĂ quâil y a eu lâenvie de sortir desdisques issus de ce live.
« Je pensequâaujourdâhuijâai plusconfiance,je suis moinstimide dans lefait dâessayerde retranscriredes Ă©motions»
En Ă©coutant cet album, on comprend rapidement que tu as beaucoup Ă©voluĂ© entant quâartiste. Une Ă©volution en miroir decelle qui Ă©tait Ă lâĆuvre dans le monde de lamusique Ă©lectronique en France...Ah oui clairement. Le truc câest que quand lepremier album est sorti, jâĂ©tais trĂšs Ă©prise deculture anglaise, du cĂŽtĂ© trĂšs club, chose qui atoujours eu du mal Ă ĂȘtre acceptĂ©e en France.Aujourdâhui, ce qui est intĂ©ressant, câest quetout est hyper mĂ©langĂ©. Je souhaite bon courageaux disquaires pour ranger les disques dansune catĂ©gorie ou une autre. Il y a toujours de latechno et toujours de la house clairement identifiable, mais je trouve que les choses lesplus intĂ©ressantes sont Ă la frontiĂšre entre plusieurs esthĂ©tiques. Il y a une vraie culturedes musiques Ă©lectroniques en France aujourdâhui, alors quâil y a dix ans je ne suis pas tout Ă fait certaine quâelle existait. On Ă©taittoujours tournĂ© vers les autres pays. Mainte-nant ce sont les pays Ă©trangers qui commencentĂ regarder ce quâil se passe en France.
Sur Rituals, tu voyages dâune techno trĂšsfroide Ă de lâambient trĂšs aĂ©rienne en gardant toujours en fil rouge une esthĂ©-tique tribale, quasi chamanique. DâoĂč tevient cette inspiration ?En ce moment, puisque personne ne peut dan-ser, je vois autour de moi des gens trĂšs tristes,presque dĂ©sespĂ©rĂ©s. Le rapport Ă la musique, aupartage de la musique avec dâautres personnes,la sensation du son fort, ce sont des choses quirassemblent les gens, sans vouloir faire de rĂ©ponse bateau. Câest une forme de rituel paĂŻenquâon pratique depuis la nuit des temps. Il y ace cĂŽtĂ© cĂ©rĂ©moniel et câest quelque chose quimâinspire beaucoup en termes de son. Moijâadore les percussions, la polyrythmie, les rythmiques assez sophistiquĂ©es. La rĂ©sonancedu tambour câest un truc qui me touche. Tupeux ĂȘtre certain que quand je sĂšche sur unmorceau, je mets des toms et tout va mieux.
Justement, on retrouve dans lâalbum beaucoup de percussions et beaucoup dâincantations vocales. Il sâen dĂ©gage unressenti trĂšs organique, Ă©motionnel. CâĂ©tait ce que tu cherchais Ă crĂ©er ?Je pense quâaujourdâhui jâai plus confiance, jesuis moins timide dans le fait dâessayer de retranscrire des Ă©motions. Je suis aussi plusconfiante en mes compĂ©tences techniques, clai-rement. Ce nâest pas forcĂ©ment Ă©vident de serapprocher de quelque chose dâorganique enutilisant des samples, des sons isolĂ©s, tout ça.Je suis arrivĂ©e Ă un moment oĂč je me permetsplus dâaudace parce que je pense que les genssont plus rĂ©ceptifs. Pendant trĂšs longtemps,jâĂ©tais sur le registre de la colĂšre et de lâexutoire.Je pense quâil y a toujours beaucoup de ça dansRituals, mais il y a aussi beaucoup de morceauxqui Ă©voquent plus le doute, la mĂ©lancolie, desterrains que je ne mâautorisais pas Ă explorerparce que je trouvais ça trop intime.
Rituals est sorti pendant le confinement.Aujourdâhui encore, le monde de la nuit navigue Ă vue. Comment envisages-tu lefutur en tant que DJ ?Je suis assez pessimiste je dois dire. Le bout dutunnel, on ne le verra pas demain. AprĂšs on peutenvisager dâautres formes dâĂ©vĂ©nements et demusique. Je ne suis pas la seule Ă me poser laquestion. Ăa correspond Ă quoi de faire de lamusique dancefloor si on ne peut plus faire dedancefloor ? Ăa te pousse en tant quâartiste Ă tequestionner sur dâĂ©ventuels autres terrainsdâexpression, ce qui est trĂšs intĂ©ressant. Il y aurades choses, sous dâautres formes, avec dâautresartistes, Ă qui on ne laissait pas beaucoup deplace avant. JâespĂšre quelque part aussi que letemps des soirĂ©es avec trois headliners est rĂ©volu. On ne pourra plus se le permettre. Vu lâĂ©tat de lâĂ©conomie de la musique pour lesartistes, les salles et les organisateurs, ce seraitun non-sens. Ăa fait des annĂ©es que je dis quequand on achĂšte de la musique, câest commequand on achĂšte de la nourriture. Il y a unevraie nĂ©cessitĂ© de repenser tes dĂ©penses, de savoir Ă qui tu donnes ton argent.
Flore + SNKLS + MrHoHo Au Mob Hotel lesamedi 12 décembre
P20 sorties /musiques
/ LE DISQUELâAPHONE ET LA FLORESi la pudeur a tendance Ă enfouir nosĂ©motions au plus profond de nos Ăąmes, ilest des rites qui peuvent les faire rejaillirspontanĂ©ment. Comme un chaman leferait, enveloppĂ© de fumĂ©e et des Ă©chos desa propre voix bouclĂ©e en litaniesincessantes, Flore va chercher loin en ellece quâelle a de plus intime. Aphone, câest Ă des rythmiques complexes, Ă des sonstantĂŽt urbains, tantĂŽt sauvages et Ă desbasses souvent lourdes quâelle confie latĂąche de nous livrer ses Ă©motions. SacolĂšre est aussi brute sur Numen que samĂ©lancolie est sincĂšre sur You were there.Jamais rassasiĂ©s, tous ces ĂȘtres de la fauneĂ©lectronique nous incitent Ă nous-mĂȘmesplonger dans la transe, Ă fouiller en nousce quâil reste de viscĂ©ral, de non-dit. Câestpeut-ĂȘtre lĂ que repose le vrai tour deforce de Rituals : parvenir, avec une basequasi exclusivement Ă©lectronique, Ă offrirun ressenti si profondĂ©ment organique. Ă Ă©couter Ă fond. Et aphone. GC
Flore Rituals (Polaar)
« JE ME PERMETS PLUS DâAUDACE »
Dancefloor /Cinq mois aprĂšs la sortie de son deuxiĂšme album, Rituals, la DJ lyonnaise Flore continue de dĂ©fendre ce projet dans un contexte forcĂ©ment particulier. Ăpilogue dâune recherche artistique nĂ©e en 2013 etprĂ©alablement matĂ©rialisĂ©e sur un live et trois EPâs, ce nouvel album dit beaucoup de lâĂ©volution de sa crĂ©atrice.
PROPOS RECUEILLIS PAR GABRIEL CNUDDE
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
Dance-Flore statique
© M
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NOTRE NOUVEAU CHEF VOUS EMMĂNE EN VOYAGEDâUN COUP DE BAGUETTE MAGIQUE.
NIKOLAJ SZEPS-ZNAIDERDirecteur musical
17 > 26 SEPT.
Orchestre national de Lyon
OUVERTURE DE SAISON
RĂSERVEZ VOS CONCERTSAUDITORIUM-LYON.COM
P22 sorties /musiques Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
BEAUJOLAISNOUVELLESVOIX NE SETAIT PAS
Alors quâun certain nom-bre de festivals tentent derĂ©sister Ă la fatalitĂ© â LesMusicales du Parc des Oi-seaux pour son Ă©dition ducinquantenaire quisâachĂšve le 13 septembreou le Ninkasi Festival âNouvelles Voix en Beaujo-lais a dĂ©cidĂ© lui aussi depasser entre les goutte-lettes et les micro-parti-cules. Mais en seconcentrant plus que ja-mais sur sa vocation pre-miĂšre Ă savoir ladĂ©couverte de... nouvellesvoix. Ainsi pourra-t-on(re)dĂ©couvrir des artistes Ă lâunivers singulier tels queP.R2B et notre bien aimĂ©eCavale mais aussi FilsCara, Clara YsĂ©, Lonny, LeNoiseur et dâautres. Toutce petit monde se produi-sant en ordre dispersĂ©entre le ThĂ©Ăątre de Ville-franche et diverses sallesde lâagglomĂ©ration cala-doise (Centre Culturel deJassans, ThĂ©Ăątre de GleizĂ©,Villa Hispanica, Salle desĂchevins). Rendez-vous du17 au 20 novembre. SD
EN 2021...TRICKY,
MEL C & DCAlors que les reports dedates sur 2021 se multi-plient, il semble que toutela foi des musiques ac-tuelles se soit elle mĂȘmereportĂ©e sur 2021 puisquemalgrĂ© tout pleuvent(enfin bruinent) les an-nonces de vrais nouveauxconcerts pour lâan pro-chain. Ainsi les nostal-giques des Spice Girlspourront-ils applaudir(avec des gants ?) SportySpice alias Mel C auTransbordeur le 3 mai. DemĂȘme, câest toujours aumĂȘme endroit que les Irishpost-punks de FontainesDC passeront le 12 marsdans le cadre du festivalTransfer, tandis que le Kaovient dâannoncer, dansson antre, la venue duPrince des tĂ©nĂšbres trip-hop Tricky â qui vient depublier son dernier album,ironiquement baptisĂ© Fallto Pieces - ârĂ©duit enpiĂšcesâ. Sujet aux attaquesde panique sâabstenir. SD
#MUSIQUEC H A N S O NTom Bird
+ Mauvais GarçonChouchou des salleslyonnaises estampillĂ©esâchansonâ (Rancy, LĂ©o FerrĂ©,Kraspek, A Thou bout dâchant),le dĂ©licat Tom Bird (quicontrairement Ă ce quâindiqueson nom, chante en français,vient pousser doucementquelques unes de seschansonnettes graves etlĂ©gĂšres prĂ©cĂ©dĂ© sur scĂšnedâun autre bad boy, MauvaisGarçon... qui est une fille et larĂ©cipiendaire dâun Prix du Jurydu tremplin A Thou boutdâchant. Maison pour tous - Salle des Rancy249 rue VendĂŽme, Lyon 3e (04 78 60 6401) Ven 11 sept 20h30 ; de 10⏠à 14âŹ
C L A S S I Q U EConcert dâouverture Ouverture en grande pompe Ă lâAuditorium de Lyon avec lepremier concert du directeurmusical de lâONL, Nikolaj Szeps-Znaider. On lâon pourra croiserBeethoven et Wagner autour dela figure de PromĂ©thĂ©e le voleurde feu. Ă noter les prĂ©sencesen guest prestigieux de lapianiste Yuja Wang et de lacomĂ©dienne Julie Depardieu. Auditorium de Lyon, 149 rue Garibaldi,Lyon 3e (04 78 95 95 95) Jeu 17 sept Ă 20h ; de 10⏠à 59âŹ
R A PKery James
Puisquâon a lâĂ©trangeimpression depuis quelquesmois de vivre dans une versionacoustique de la vie, laprestation de Kery James auToboggan est dĂ©licieusementraccord avec lâair du temps.Huit ans aprĂšs ses premiersconcerts dĂ©branchĂ©s, lâanciende la Mafia Kâ1 Fry repart surles routes pour dĂ©sossercertains de ses titresemblĂ©matiques pour mieuxfaire ressortir lâintensitĂ© de sestextes politiques. Le Toboggan 14 avenue Jean MacĂ©,DĂ©cines (04 72 93 30 14) Ven 18 sept ;de 30⏠à 34âŹ
C H A N S O NJean Felzine
+ Mauvais garçonCâest en report dâune date deĂchappĂ©e sauvage dâunMarchĂ© Gare toujours hors-les-murs que lâElvis de Clermont-Ferrand Jean Felzine, chanteurdu meilleur groupe derockânâroll national Mustang,vient se produire sur la scĂšnedâA thou bout dâchant, Tandisque Mauvais Garçon signe unedeuxiĂšme date de sa tournĂ©ede premiĂšre partie lyonnaise.Ă Thou Bout dâChant, 2 rue de Thou,Lyon 1er (07 56 92 92 89)Ven 18 sept Ă 20h30 ; de 8⏠à 12âŹ
C L A S S I Q U ELâONL aux Subs
Dans le cadre des JournĂ©es dupatrimoine, le nouveaudirecteur de lâONL, NikolajSzeps-Znaider, a choisi lesSubs, et plus simplement samerveilleuse verriĂšre, pourdonner un concertexceptionnel. Les musiciens delâONL seront Ă©galement Ă retrouver dans divers lieux dela ville pour des rencontres enpetite formation. Pendant cetemps lâAuditorium, dĂ©sertĂ©par ses musiciens, ouvrira sesportes de 13h Ă 19h.Les Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon 1er (04 78 39 10 02)Sam 19 sept Ă 18h et 19h ; entrĂ©e libre
C L A S S I Q U EDes couleurs Ă la DuchĂšre
InstallĂ© jusquâĂ prĂ©sent dansun cadre quasi bucolique Ă proximitĂ© de lâĂle Barbe, lecentre dâart associatifLâAttrape-couleurs (crĂ©Ă© en2000 Ă lâinitiative du peintre
Daniel Tillier) dĂ©mĂ©nage dansun cadre plus urbain : au piedde la tour panoramique duquartier de la DuchĂšre.Lâinauguration publique auralieu Ă lâoccasion des journĂ©esdu patrimoine. Deuxexpositions sur le thĂšme de lacouleur y serontsuccessivement prĂ©sentĂ©es,rĂ©unissant une dizainedâartistes contemporains de larĂ©gion : Charlotte Denamur,Lise Roussel, Daniel Tillier,Mengzhi ZhengâŠLâattrape-couleurs Place HenriBarbusse, Lyon 9e (09 64 29 06 57 ) Du19 sept au 7 nov
F O L KClaire Days
Pour la quinziĂšme fois, Fort enBal(l)ade ouvre les portes duFort de Feyzin aux visiteurs.Parmi les Ă©vĂ©nements,essentiellement circassiens,qui rythmeront cette journĂ©e,on pourra applaudir, du cĂŽtĂ©de la K Po et en partenariatavec lâĂpicerie Moderne quilâavait accueillie en rĂ©sidence,la jeune Claire Days,dĂ©couverte notamment auNinkasi Musik Kab, sonmĂ©lange de chanson folk et desoul fragile. Fort de Feyzin Route du Docteur Long,Feyzin Dim 20 sept 13h ; entrĂ©e libre
F E S T I VA LOpen Air de rentréeMédiatone
Ce nâest pas parce que lesprogrammations musicalessont rabotĂ©es de toute partdans les salles dĂ©pourvues dechaises que Mediatonerenonce Ă son traditionnelOpen Air visant Ă fĂȘter larentrĂ©e avec la complicitĂ© duKraspek Myzik et dâartisteslocaux. Un Ă©vĂ©nement qui pourlâoccasion migre de la PlaceSathonay au Jardin desChartreux. Jardin des Chartreux 36 cours GĂ©nĂ©ralGiraud, Lyon 1er Dim 20 sept 17h ; entrĂ©elibre
C L A S S I Q U EConcert Vivaldi
Il paraĂźt quâil nây a plus desaison, en tout cas moinsquâavant : lâĂ©tĂ© et lâhiver, engros. LâOpĂ©ra tente de nousprouver le concert avec cepremier concert classique desa saison placĂ© sous lepatronage de Vivaldi et de sesfameuses Quatre saisons, parlâOrchestre de lâOpĂ©ra avecStefano Montanari au violon et Ă la direction musicale. Unclassique parmi les classiquesmais un incontournable - pourune fois quâon peut lâentendreautrement que sur une musiquedâattente tĂ©lĂ©phonique, on neva pas se plaindre.OpĂ©ra de Lyon, Place de la ComĂ©die,Lyon 1er (04 69 85 54 54) Dim 20 sept Ă 16h ; de 10⏠à 25âŹ
LY R I Q U EConcert Mahler et Schubert
Rares sont les artistes lyriquesqui parcourent avec passionles rĂ©pertoires dâopĂ©ra dubaroque Ă la crĂ©ationdâaujourdâhui tout encheminant avec exigence dansles genres du Lied germaniqueet de la mĂ©lodie française. Lelyonnais StĂ©phane Degout estde ceux-lĂ . Il revient pour lesChants dâun compagnon errantet donne voix au mythe duWanderer, cĂ©lĂ©brĂ© parSchubert et Mahler. Auprogramme le Lieder einesfahrenden Gesellen dans saversion pour orchestre dechambre de Schoenberg etune version quatuor Ă cordesLa Jeune fille et la mort deSchubert, adaptĂ© pour lescordes par Mahler.OpĂ©ra de Lyon, Place de la ComĂ©die,Lyon 1er (04 69 85 54 54) Lun 21 sept Ă 20h ; de 10⏠à 25âŹ
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SAINT-FĂLIXENQUĂTE SUR UN HAMEAU FRANĂAIS
22 SEPT - 3 OCT. Ălise Chatauret
LA VIE DE GALILĂE7 - 18 OCT.
Bertolt Brecht / Claudia Stavisky
SUZY STORCK8 - 18 OCT.
Magali Mougel / Simon Delétang
DIMANCHE 21 - 25 OCT.
Cies Focus & Chaliwaté
IVRESPJANYE
3 - 7 NOV. Ivan Viripaev / Ambre Kahan
CHANGE ME4 - 15 NOV.
Ovide, Isaac de Benserade et la vie de Brandon Teena /
Camille Bernon, Simon Bourgade
CYRANO DE BERGERAC
4 - 8 NOV. Edmond Rostand /
Jean Liermier
ITINĂRAIRESUN JOUR LE MONDE
CHANGERA17 - 18 NOV.
Yann Verburgh / Eugen Jebeleanu
VIE DE JOSEPH ROULIN
17 - 22 NOV. Pierre Michon / Thierry Jolivet
A BRIGHT ROOM
CALLED DAY20 - 22 NOV.
Tony Kushner / Catherine Marnas
LA MOUETTE25 NOV. - 3 DĂC.
Anton Tchekhov / Cyril Teste
LA TERRE SE RĂVOLTE
25 NOV. - 4 DĂC. Sara Llorca,
Omar Youssef Souleimane, Guillaume Clayssen /
Sara Llorca
KING SIZE9 - 13 DĂC.
Christoph Marthaler
ĂA MARCHERA JAMAIS9 - 19 DĂC.
Les Transformateurs / Nicolas Ramond
FRACASSE15 - 31 DĂC.
Théophile Gautier /Jean-Christophe Hembert
FRANĂOIS, LE SAINT JONGLEUR
17 - 23 ET 29 - 31 DĂC. Dario Fo /
Guillaume Gallienne /Claude Mathieu
LE BOURGEOIS GENTILHOMME
26 - 30 DĂC. MoliĂšre /
Jean-Baptiste Lully / JĂ©rĂŽme Deschamps
ARLEQUIN POLI PAR LâAMOUR5 - 16 JANV.
Marivaux / Thomas Jolly
ANA6 - 16 JANV.
Maurice Pialat, Arlette Langmann /Laurent Ziserman
LâHEURE BLEUE19 - 27 JANV. David Clavel
HEN20 JANV. - 6 FĂV.
Johanny Bert
LA DISPUTE29 - 31 JANV.
Mohamed El Khatib
I SILENTI3 - 7 FĂV.
Fabrizio Cassol, Tcha Limberger /
Lisaboa Houbrechts
VILAIN !11 - 13 FĂV.
Hans Christian Andersen / Alexis Armengol
UNA COSTILLA SOBRE LA
MESA : MADRE23 - 27 FĂV.
Angélica Liddell
SUREXPOSITIONS(PATRICK DEWAERE)
24 FĂV. - 7 MARS Marion Aubert /
Julien Rocha
ĂLECTRE DES BAS-FONDS
3 - 13 MARS Simon Abkarian
MONSIEUR X6 - 8 MARS
Mathilda May /Ibrahim Maalouf /
Pierre Richard
MERCI LA NUIT10 - 14 MARS
Raphaël Defour
ET MOI ET LE SILENCE
16 - 27 MARS Naomi Wallace /
René Loyon
OUTSIDE17 - 20 MARS
Kirill Serebrennikov
NOSZTALGIAEXPRESS23 - 27 MARS
Marc Lainé
LATERNA MAGICA30 MARS - 10 AVR. Ingmar Bergman /
Dorian Rossel, Delphine Lanza
LES COULEURS DE LâAIR
31 MARS - 4 AVR. Igor Mendjisky
BY HEART9 - 11 AVR.
Tiago Rodrigues
POURAMAPOURAMA
15 - 25 AVR. Gurshad Shaheman
TOUT MON AMOUR
27 AVR. - 8 MAI Laurent Mauvignier /
Arnaud Meunier
BĂTIR27 AVR. - 8 MAI RaphaĂ«l Patout
MARS-203718 - 28 MAI
Pierre Guillois / Nicolas Ducloux
JE MâEN VAIS MAIS LâĂTAT DEMEURE
18 - 29 MAI Hugues DuchĂȘne
ROOM1ER - 13 JUIN
James Thierrée
STALLONE2 - 12 JUIN
EmmanuĂšle Bernheim / Fabien Gorgeart, Clotilde Hesme, Pascal Sangla
Saison 20â21
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Mode /NĂ©e par le punk, Vivienne Westwood nâest pas Ă une contradiction prĂšs. PassĂ© le DIY avec Ă©pingles et latex, le MusĂ©e desTissus dĂ©montre, Ă travers plus de 200 piĂšces, que la Britannique est
avant tout une dessinatrice et une historienne du costume. PAR NADJA POBEL
P24.25 Ă la une / arts
l Ă©tait une fois une Anglaise sur son conti-nent. Miss Swire voit lejour en 1941, dans le
Derbyshire et grandit en banlieue londonienne avec samodeste famille. Institâ, elleĂ©pouse â pour peu de temps âMister Westwood puis rencon-tre en 1965 Malcolm McLaren.Lâaventure sur Kingâs Roadcommence. Reset.
Elle reprend sa vie Ă zĂ©ro. Voiciquâen bonne enfant de laguerre, elle rafistole, customise,dissĂšque tee-shirt, maille, sym-bole â y compris une croixgammĂ©e pour affirmer sonrefus des valeurs dominantes etdes tabous. En deux vitrines(sur une quinzaine), voici cettehistoire du punk soldĂ©e. Car Vivienne Westwood ne peut serĂ©sumer Ă cette Ă©poque quipour elle prend fin au dĂ©but desannĂ©es 80 quand elle se sĂ©parede son mentor et prĂ©sente sonpremier dĂ©filĂ© avec la collectionPirate.
« quandvous re-gardez lepassĂ© enessayantde copierla tech-nique,vouscommen-cez Ă voirles stan-dards delâexcel-lence »
Dans une scĂ©nographie sobresignĂ©e par des anciennes Ă©tu-diantes de lâENSATT et leuragence S-cĂ©dille, les piĂšces textiles de Lee Price, collec-tionneur, collaborateur et gar-dien du temple de MissWestwood se dĂ©ploient, because distanciation sociale âsur tout lâespace du rez-de-chaussĂ©e et non dans un recoincomme le prĂ©cĂ©dent hit duMusĂ©e des Tissus, Yves Saint-Laurent. Mieux, elles se mĂȘlentĂ des objets du lieu pour don-ner Ă voir ce qui est au cĆur decette exposition : les influencesde la crĂ©atrice. « Quand vous regardez le passĂ© en essayant decopier la technique, vous com-mencez Ă voir les standards delâexcellence » dit-elle. Câest ainsique figure un livre ancien britannique dĂ©taillant toutesles coutures des robes grĂące Ă de multiples dessins de patrons. Westwood en fait sonmiel. Elle ne cesse de dĂ©-ajusterles anciens modĂšles comme lesplis dâune robe Ă la française ou un corset Ă qui, avec sescompĂšres Jean-Paul Gaultier,
ou John Galliano, elle redonnevie, et les fait porter par-dessusles vĂȘtements quand au XVIIIe
siÚcle, ils étaient cachés. Unexemplaire est exposé auxcÎtés de deux piÚces du muséequi permettent de comprendresa démarche : une robe XVIIIe
et les motifs de marqueterieBoulle du nom de cet Ă©bĂ©nistede Louis XIV. De lâun, ellegarde les formes, de lâautre, ellefait broder les motifs.
STORM IN A TEACUPAinsi quâen attestent des vidĂ©osdiffusĂ©es ici, elle aime la tech-nique de cet artisanat quâelleenseigne mĂȘme dans des Ă©colesĂ Berlin et Vienne. Cet art dudĂ©tournement, quâelle a dĂ©florĂ©avec le punk, elle le poursuitdonc Ă lâintention dâune clien-tĂšle beaucoup plus fortunĂ©e.Mais le fond de sa dĂ©marchereste identique comme elle ledĂ©montre avec des tissus tradi-tionnels de son Ăźle. Le tartandes kilts devient des vestes Ă pourpoint, dans le tweed, elledĂ©coupe des Ă©paules de nageurolympique. La France seraaussi un vivier de son inspira-tion puisque, dans les motifs dela toile de Jouy, elle coud desrobes de servante et elle faitimprimer les motifs des rosesde lâaquarelliste belge RedoutĂ©sur soie pour une robe de soirĂ©e.
Contestataire et nihiliste, Westwood a tĂŽt Ă©tĂ© du cĂŽtĂ© desoubliĂ©s de la sociĂ©tĂ© britan-nique mais elle se fait rattraper(malgrĂ© elle ?) par la high society qui lâadoube, allantmĂȘme jusquâĂ lui faire prendre,en une du magazine aristocrateTatler en 1989, les traits deMargaret Thatcher et la posedans un tailleur Acquascutumque lâaffreuse Dame de Fer(dont France Culture a si bril-lamment et longuement parlĂ©cet Ă©tĂ© â podcast indispensa-ble) avait refusĂ©. La rĂ©dactriceen chef sera limogĂ©e mais lesliens sont troubles avec cettefrange de la population. Jon-glant avec le marketing intensifquâelle manie depuis ses dĂ©-buts, elle a cĂ©dĂ© des franchisesĂ Vans, Swatch, Wolford... Depuis le tournant du 21e siĂš-cle, elle sâaffiche proche duGreen Party, sensible aux dĂ©rives du climat et dĂ©nonçantla financiarisation tout enayant, selon le Telegraph en2015, une holding domiciliĂ©e auLuxembourg. Revenant aux vĂȘtements unisexes de ses dĂ©buts, taguĂ©s de rĂ©fĂ©rencesaux activistes que sont JulianAssange ou Chelsea Manning,elle se veut dĂ©croissante dĂ©sor-mais : « achetez moins » mais « choisissez bien » dit son slogan ! Pirate for ever.
Vivienne Westwood.Art, mode et subver-sion Au MusĂ©e des Tissusjusquâau dimanche 17 janvier
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SacrĂ©e Tilda Swinton ! Elle peut vraiment tout jouerâŠ
ART CYNIQUE & VIEILLESDENTELLESVivienne et le punk / En habillant la gĂ©nĂ©ration No future de t-shirts Ă trous et de futals dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, de fripes clochardisĂ©es et dâobjets duquotidien, Vivienne Westwood nâa pas seulement fourni un costumeau punk. Elle a donnĂ© un coup de Doc Martens dans la modecontemporaine qui ne tarda pas Ă en faire une reine. PAR STĂPHANE DUCHĂNE
out aurait donc commencĂ© dans un bouclard dufin fond de Kingâs Road, Ă©choppe de fringuesbranchouilles montĂ©e par Vivienne Westwood etun agent provocateur crypto-situationniste du
nom de Malcolm McLaren. Lâendroit sâest appelĂ© Let it Rock,puis Too Fast to Live Too Young to Die selon quâil vendaitdes bricoles pour Teddy Boys ou des dĂ©guisements de blou-sons noirs. En 1974, il devient SEX et promeut essentielle-ment du matĂ©riel extraconjugal et de lâoutillage de bondage.Câest quâambitieux et opportuniste, McLaren hume les ten-dances Ă la recherche dâun moyen de marquer lâHistoire. Et si possible de lui faire les poches.
« Les cols de ses t-shirts vous pendaiententre les seins au premier lavage»
Câest en rencontrant, dans sa boutique US, puis manageantun court laps de temps, les New York Dolls, un groupe detypes attifĂ©s en drag, « brillants dâĂȘtre si mauvais », queMcLaren a lâidĂ©e des Sex Pistols. Or, ce type aux cheveuxverts qui traĂźne chez SEX â oĂč travaille le futur guitariste dugroupe â, se fait appeler âJohnny le Pourriâ et porte un t-shirt âI Hate Pink Floydâ pourrait bien incarner son idĂ©edâabolir lâennui en dĂ©truisant le rockânâroll et en faisant sau-ter la caisse, de lâindustrie musicale ou, au pire, de SEX. LafĂ©e Vivienne sâoccupera de lâemballage, panoplie qui fera dela laideur un moment du beau, cĂ©lĂ©brera la fin du monde en sâhabillant comme si elle avait dĂ©jĂ eu lieu, croisant esthĂ©tique SM et DIY â inspirĂ© des sacs poubelles portĂ©s par les punkettes ou des t-shirts dĂ©chirĂ©s du punk amĂ©ricainRichard Hell. Et le concept rĂ©volutionnaire dâembrasser Ă pleine langue le marketing.
LE DICTATEUR ET LE DINDONDe la styliste, Johnny Rotten dit, dans ses mĂ©moires*, quâelleĂ©tait « une commerçante nĂ©e [les Pistols paient les vĂȘtementsdont ils font la promo, NdlR], de la trempe de Margaret Thatcher, un dictateur absolu (âŠ) ridicule mais dâune crĂ©ativitĂ©passionnante ». Mais surtout une femme qui, consciente quela mode ne va pas tarder Ă consister Ă se dire « fuck » Ă elle-mĂȘme, lui applique les thĂšses du dĂ©constructivisme et delâauto-rĂ©fĂ©rence post-moderniste : âNo futureâ nourri de lâartsisyphĂ©en du recyclage. Inventant sans le savoir lâobsoles-cence programmĂ©e â « les cols de ses t-shirts vous pendaiententre les seins au premier lavage » Ă©crit Rotten â, elle renvoieainsi au pragmatisme le plus trivial les exĂ©gĂštes de lâĂ©pingle Ă nourrice : « une trousse Ă outils dâurgence pour les fois oĂč lesfringues de Vivâ partaient en lambeaux ». Entrent alors danslâHistoire pantalons sanglĂ©s entre les jambes, t-shirts taillĂ©sdans deux carrĂ©s cousus, tartans renvoyant Ă lâinsoumis Wil-liam Wallace, et ces fermetures Ă©clairs qui cisaillaient les bol-locks de Rotten. Soit le bondage comme prĂ©figuration de cetteidĂ©e que lâesthĂ©tique importe davantage que la rĂ©alitĂ© du corpshumain â que la mode adaptera Ă lâesthĂ©tique et non lâinverse.
AdoubĂ©e par la fashion dans les 80âs, annoblie par cette Queenque les Pistols traitaient de monstre, Westwood entre aumusĂ©e en 2013 (le Metâ de NY) et ses t-shirts sâarrachent mais,cette fois, aux enchĂšres. Sur la crĂ©atrice de vĂȘtements qui pou-vaient vous conduire au poste dans les 70âs, on lit aujourdâhuides articles dithyrambiques dans Marie-Claire cĂ©lĂšbrant sa pit-toresque dĂ©cadence. Si bien quâen 2016, son fils dâavec McLa-ren, Joe CorrĂ©, prend sur lui en 2016, annĂ©e anniversaire dupunk, de brĂ»ler, en signe de protestation sa collection de cli-chĂ©s punk estimĂ©e Ă 5 millions de Livres. Toujours un peu situ,Westwood se prĂ©sente, elle, sur le tapis rouge du Metâ en bran-dissant une photo de Bradley Manning, lanceuse dâalerte deWikileaks condamnĂ©e pour trahison, dĂ©crochant au passagequelques mĂąchoires. « Ever get the feeling youâve been cheated ?» ironisait Rotten lors du dernier concert des Pistols. Le plusdrĂŽle avec le punk, câest quâon trouve toujours un dindon poursâĂ©trangler avec la farce. Et ce nâest jamais celui quâon croĂźt.
* La Rage est mon Ă©nergie (Seuil)
1CORSET BOUCHER En 1990, la crĂ©atricesâinspire dâun tableaude François Boucherlors de sa collectionPortrait. Elle fait lĂ©gĂš-rement pivoter le ta-bleau. Le MusĂ©eexpose en miroir uneĆuvre du peintrefrançais issu de sesrĂ©serves : Le Petit Jar-dinier.
2SUPER ELEVATEDGILLIE En 1994/95, NaomieCampbell se vautreavec ces chaussures(version violette) etfait rire lâassemblĂ©edu catwalk pour ledĂ©filĂ© de la collectionAnglomania. Lâexpodu musĂ©e met enavant de nombreusespaires de chaussuresque Westwood sâesttoujours ingĂ©niĂ©e Ă imaginer.
3SQUIGGLE « Gribouillis ». Cemotif emblématiquede son travail depuissa premiÚre collec-tion, Pirate en1981/82, est reproduitsur chemise, panta-lon, bottes. Il évoquela corde, tant celle dela navigation que dela pendaison du pi-rate.
4POURPOINTCeci nâest pas uneĆuvre de VivienneWestwood mais uneveste rare du XIVe
siĂšcle dans laquelleserait mort Charlesde Blois. Elleconnaissait ce mo-dĂšle qui habituelle-ment ne quitte pas lescaves du MusĂ©e desTissus. Elle sâinspi-rera de ce vĂȘtementde guerre rembourrĂ©destinĂ© Ă ĂȘtre portĂ©sous les armurespour sa fameuseveste en tartan quitient lieu dâaffiche delâexposition.
CARRĂ DâASVisite guidĂ©e /Quatre piĂšces
iconiques du vestiaire Westwood : explications.
PAR NADJA POBEL
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
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Et les masquescoordonnés
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DIX EXPOS Ă COCHERDANS VOTRE AGENDA
PICASSO Ă LA PLAGESe confrontant Ă ses maĂźtres (Ingres, Manet, CĂ©zanne...),Picasso a peint, dessinĂ©, sculptĂ© de trĂšs nombreusesscĂšnes de baignade. Ă travers ce thĂšme estival et revivi-fiant, lâexposition du MusĂ©e des Beaux-Arts parcourttoutes les grandes Ă©tapes de la carriĂšre de lâartiste : cubisme, nĂ©o-classicisme, surrĂ©alisme, primitivisme...Tout en prĂ©sentant en parallĂšle de nombreuses Ćuvresdâautres artistes ayant influencĂ© Picasso (CĂ©zanne,Manet, Gauguin, Degas....), ou ayant Ă©tĂ© influencĂ©s par lui(Niki de Saint Phalle, David Smith, Francis Bacon...). Une passionnante et Ă©clairante traversĂ©e artistique.Baigneuses et baigneurs Au MusĂ©e des Beaux-Artsjusquâau dimanche 3 janvier 2021
40 ANS DE RĂVES PHOTOGRAPHIQUESIl y a quarante ans, Ă Lyon, une poignĂ©e de passionnĂ©scrĂ©ait lâune des premiĂšres galeries photo françaises : VraisRĂȘves. Depuis, plus de deux cents photographes y ont Ă©tĂ©exposĂ©s, sur une ligne artistique privilĂ©giant la crĂ©ativitĂ©et lâimaginaire plastiques, davantage que le documentaireou le rĂ©alisme. Pour fĂȘter son anniversaire, la galerie propose une double exposition avec deux photographes :le Lyonnais RenĂ© Basset (nĂ© en 1919) et lâexpĂ©rimentateurdâombres et de lumiĂšres Bernard LantĂ©ri.RenĂ© Basset & Bernard LantĂ©ri, Au grĂ©du temps Ă la galerie Vrais RĂȘves du samedi 12 septembre auvendredi 30 octobre
LES INDISPENSABLES DE REGARD SUDLes galeries lyonnaises sont toujours lâendroit idoine pourdĂ©couvrir gratuitement des artistes mĂ©connus. Comme Ă lanouvelle exposition de la galerie Regard Sud qui prĂ©sententen parallĂšle lâartiste originaire du Kenya, Evans Mbugua, etla plus jeune CĂ©line A. Le premier, influencĂ© par la musiqueet la danse, dĂ©veloppe une Ćuvre pop trĂšs graphique, et laseconde, interrogeant notre rapport Ă la nature, propose desĆuvres hybrides aux confins de la photographie, du dessinet de la peinture.Tu mâes indispensable, Evans Mbugua &CĂ©line A Ă la galerie Regard Sud du jeudi 10 septembre au sa-medi 24 octobre
DES COULEURS Ă LA DUCHĂREInstallĂ© jusquâĂ prĂ©sent dans un cadre quasi bucolique Ă proximitĂ© de lâĂle Barbe, le centre dâart associatif LâAttrape-couleurs (crĂ©Ă© en 2000 Ă lâinitiative du peintreDaniel Tillier) dĂ©mĂ©nage dans un cadre plus urbain : aupied de la tour panoramique du quartier de La DuchĂšre.Lâinauguration publique aura lieu Ă lâoccasion des Jour-nĂ©es EuropĂ©ennes du Patrimoine. Deux expositions sur lethĂšme de la couleur y seront successivement prĂ©sentĂ©es,rĂ©unissant une dizaine dâartistes contemporains de la rĂ©gion : Charlotte Denamur, Lise Roussel, Daniel Tillier,Mengzhi ZhengâŠPanoramique Chromatique Ă lâAttrape-Couleursdu samedi 19 septembre au samedi 7 novembre
LA DĂCONFITUREEn six petites semaines (du 10 mai au 25 juin 1940), lâarmĂ©e allemande balaye lâarmĂ©e française. Ce quâil est decoutume dâappeler âla dĂ©bĂącleâ (suivie dâun exode mas-sif) fait, depuis vingt ans, lâobjet de nouveaux travauxdâhistoriens remettant en cause lâidĂ©e de lâinĂ©luctabilitĂ©de la victoire allemande. Avec pour fil rouge la BD de Pascal RabatĂ©, La DĂ©confiture (Futuropolis), le CHRD revient sur cette pĂ©riode (Ă travers des objets, des photographies, des filmsâŠ), en remettant en cause uncertain nombre de clichĂ©s et dâidĂ©es reçues.Une Ă©trange dĂ©faite ? Au Centre dâHistoire de la RĂ©-sistance et de la DĂ©portation & du mercredi 23 septembre au di-manche 21 mars 2021
P26 sorties / arts Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
VINYLES MANIAQui eĂ»t cru que le disque vinyle pourrait rĂ©sister Ă toutesles rĂ©volutions de la musique sur support numĂ©rique ? En2019, quelque 8,6 millions de vinyles ont Ă©tĂ© vendus dansle monde ! Lâexposition que lui consacre le MusĂ©e de lâImprimerie revient sur lâhistoire de cet objet, ses collec-tionneurs, ses fabricants et ses boutiques lĂ©gendaires, etse penche en particulier sur lâintense crĂ©ativitĂ© graphiquepour lâĂ©laboration des pochettes de disques. Un hommagesera rendu notamment au concepteur graphique britan-nique Vaughan Oliver (4AD), disparu en 2019.Vinyles Mania Au MusĂ©e de lâImprimerie du jeudi 1er octo-bre au dimanche 21 fĂ©vrier 2021
LE MAC FAIT DUBIEN« Je suis un militant pour la vie et la libertĂ© » dit, sans em-phase, Edi Dubien, artiste dâune cinquantaine dâannĂ©espeu connu du grand public. Le MAC de Lyon lui consacresa premiĂšre grande exposition monographique Ă traversquelque 300 dessins et sculptures. Ćuvres qui ont pourenjeu de re-questionner sans cesse lâidentitĂ©, en la faisantosciller entre homme et animal ou vĂ©gĂ©tal, entre masculinet fĂ©minin, entre enfance et adolescence⊠ParallĂšlement,le musĂ©e prĂ©sente une exposition collective Comme unparfum dâaventure, liĂ©e Ă lâactualitĂ© de la Covid-19, oĂčvingt artistes contemporains dialoguent avec des piĂšcesdes collections du MusĂ©e des Beaux-Arts et du MAC.Edi Dubien, Lâhomme aux mille natures/Comme un parfum dâaventure Au MusĂ©e dâArtContemporain de Lyon du mercredi 7 octobre au dimanche 3 jan-vier 2021
DOISNEAU Ă LYONLe plus cĂ©lĂšbre des photographes français, Robert Dois-neau (1912-1994), fait lâobjet dâune exposition originale auMusĂ©e Jean Couty. Ă travers quatre-vingt dix images, ondĂ©couvrira ses portraits dâartistes (Tinguely, Derain, PicassoâŠ) et quelques ateliers dâartistes (Giacometti,CĂ©sarâŠ). Une seconde section de lâexposition se penchesur une commande du magazine Vogue au photographesur la citĂ© lyonnaise Ă la sortie de la guerre en 1950.Images lyonnaises inĂ©dites prĂ©sentĂ©es en parallĂšle avecdes vues de Lyon peintes par Jean Couty.Robert Doisneau, Portraits dâartistes etvues de Lyon Au MusĂ©e Jean Couty du vendredi 16 octobreau dimanche 11 avril 2021
TROIS NOUVELLES EXPOSITIONS Ă CONFLUENCESLe MusĂ©e des Confluences inaugure cet automne troisnouvelles expositions. La plus importante (du 16 octobreau 22 aoĂ»t 2021) nous conduit Ă Madagascar dans lâim-mense massif du Makay, dont les vallĂ©es isolĂ©es regorgentdâespĂšces vĂ©gĂ©tales et animales singuliĂšres. ĂcosystĂšmesmĂ©connus aujourdâhui menacĂ©s. Deux autres expositionsde moindre envergure, nous feront respectivement dĂ©cou-vrir les Couleurs de lâAfrique (du 16 octobre au 22 aoĂ»t2021) Ă travers masques, statuettes et vĂȘtements, et uneribambelle dâoiseaux rares (du 18 dĂ©cembre au 2 janvier2022), avec 240 spĂ©cimens issus des collections duMusĂ©e.Au MusĂ©e des Confluences Ă partir du vendredi 16 octobre
JOSEPH BERNARD SORT DE LâOMBREHĂ©ritier de Rodin, le sculpteur Joseph Bernard (1866-1931) reste aujourdâhui un artiste trop peu connu. LeMusĂ©e Paul Dini se propose de remettre en lumiĂšre samodernitĂ© et sa singularitĂ©, entre symbolisme et expres-sionnisme, classicisme et arts dĂ©coâŠ. Ă travers une cen-taine dâĆuvres (sculptures, dessins, aquarellesâŠ), ondĂ©couvrira les techniques particuliĂšres de lâartiste, songoĂ»t prononcĂ© pour la voluptĂ© mais aussi la danse et lemouvement, ses apports originaux au symbolismeâŠJoseph Bernard, de pierre et de voluptĂ©Au MusĂ©e Paul Dini Ă Villefranche-sur-SaĂŽne du dimanche 18 octo-bre au dimanche 21 fĂ©vrier 2021
Bons plans /Des grands noms avecPicasso ou Doisneau, des mĂ©connuscomme Edi Dubien, de lâHistoire et duvinyle, le graphiste du label 4AD ou
encore les nouvelles expos du Muséedes Confluences : on vous dévoile toutce qui va se passer dans les mois à venir
dans les galeries et musées. PAR JEAN-EMMANUEL DENAVE
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Les agences et tuttiquanti... et October Octopus, spĂ©cialisĂ©es en littĂ©rature et en dĂ©bat dâidĂ©es, proposent une offre de programmation dâĂ©vĂ©nements pluridisciplinaires. Elles participent Ă la mise en place de projets culturels sur le plan national ou international (concept et programmation, logistique et production, communication et partenariats) pour des festivals, musĂ©es, fondations, salons du livre, prix littĂ©raires, maisons dâĂ©dition, Ă©coles et universitĂ©s, entreprises privĂ©es etc, et accompagnent des projets artistiques et Ă©ditoriaux.
Le Livre sur les Quais (Morges, Suisse) âą Un Week-end Ă lâEst (Paris) âą Ă lâĂcole de lâAnthropocĂšne (Ăcole Urbaine de Lyon) âą Explore - Festival de la ville de demain (GenĂšve, Suisse) âą Le Sommet de Septembre (dans toute la France, Saison Africa2020 / Institut Français) âą Les Ateliers MĂ©dicis - 2025 (Clichy-sous-Bois) âą Rencontres littĂ©raires de la Fondation Jan Michalski (Suisse) âą Le CNL Ă Livre Paris âą La Prison et nous (MusĂ©e des Confluences / Lyon) âą RĂ©cits dâobjets (MusĂ©e des Confluences / Lyon) âą Only Porn (Le Lavoir Public / Lyon) âą Les Phares du Nord (LittĂ©rature des Pays-Bas en France) âą LâEurope Ă lâHonneur (Livre Paris) âą Le Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (Espagne) âą Hyphenings (projet franco-amĂ©ricain en ligne) âą Hommage Ă Maya Angelou (Notabilia - Noir sur Blanc, ThĂ©Ăątre de lâOdĂ©on / Paris) âą Le Salon du Livre de Chaumont âą Lettres sur cour (Vienne) âą Prix BlĂč Jean-Marc Roberts...
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LA GALERIE COMME HABITATPeinture /
et Ă©tĂ©, la galerie Slika a accueilliAntonin Hako pour une rĂ©sidenceun peu particuliĂšre. En mĂȘmetemps quâil sâaffairait Ă ses
crĂ©ations, il devait ouvrir la galerie et rĂ©pondreaux demandes des visiteurs. De cette activitĂ© ba-roque sont nĂ©es une dizaine de toiles de formatsvariĂ©s, des âdrapĂ©s figĂ©sâ et un large tapis de laine.Durant quelques jours seulement, est visible larestitution de cette rĂ©sidence Ă lâĂ©nergie aĂ©rienne,Ă lâimage du tapis que lâartiste finit de rabattrelorsquâil nous reçoit. Pourquoi un tapis ? « Pourlâartisanat dâabord, le savoir-faire. Câest lâĂ©vanouis-sement de la peinture qui glisse vers le sol. La toile,on ne peut pas la toucher, le tapis on marche dessus,on peut y dormir, câest une sorte de cocon. »
On ressent dans les toiles dâAntonin Hako un Ă©lanvital puissant, Ă la fois rĂ©flĂ©chi quand lâartiste se pose et Ă©labore ses croquis, mais aussi instinc-tif lorsquâun sentiment brutal sâimpose Ă lui. « La peinture est une forme de quĂȘte, un chemin faitde ronces qui me permet de me trouver en tantquâhomme, de me dĂ©couvrir, de me surprendre. »Le style abstrait de ces toiles est enveloppant,presque rassurant. Lâon ressent instinctivementlâesprit rĂȘveur et optimiste du peintre. Les cou-leurs et les formes dansent et se suspendent dansune harmonie troublante. Autorisons-nous Ă rĂȘver, puisque le peintre nous y convie. SF
Antonin Hako Ă la Galerie Slika jusquâau jeudi10 septembre
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P28 sorties / arts Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
#ARTSS T R E E T A R T
Bouda & Miette Superposition entame saderniĂšre phase dâoccupationtemporaire du Fort qui abriteactuellement une quarantainedâartistes. Avant lâultimeexposition collective desrĂ©sidents, les artistes Miette etBouda prĂ©sentent unecollaboration qui est nĂ©ependant le confinement. De cetravail Ă quatre mains est nĂ©eune sĂ©rie de peintures oĂč deuxpersonnages Ă©voluent parmi desobjets devenus des colosses.Lâhumain se fait anodin et lâobjetquotidien devient essence.Fort Superposition, Place Bellevue, Lyon1er Jusquâau 20 sept
P E I N T U R ESerge Thibault
Ă la vue des peintures de SergeThibault lâon pourrait penser quele peintre cherche Ă crĂ©er sapropre rĂ©alitĂ©, mais au contraire,il les conçoit Ă partir de rĂ©alitĂ©sconcrĂštes, de matĂ©riauxsonores, de paysages, dâobjets.Ce pont entre figuration etpeinture concrĂšte permet Ă lâartiste de dĂ©voiler uneperception nouvelle du monde :spontanĂ©e et surprenante.Galerie B+, 1 rue Chalopin, Lyon 7e (06 1651 50 51) Jusquâau 3 oct
S à R I G R A P H I ELa rentrée
révolutionnaire de PapyArt
Une effluve rĂ©volutionnairesâhumecte du cĂŽtĂ© deConfluence. Le MOB convielâartiste sĂ©rigraphe PapyArt pourune exposition et une grandevente dâimpressions auxthĂ©matiques sociales, solidaireset Ă©cologiques. Pour son pot de
rentĂ©e des luttes, le militant aposĂ© sur deux espaces sonsolex, ses encres et ses affichesqui dĂ©tournent les angoisses etabsurditĂ©s de notre sociĂ©tĂ©.Mob HĂŽtel, 55 quai Rambaud, Lyon 2eJusquâau 4 oct
I L L U S T R AT I O NPhileas Dog
CafĂ© restaurant rĂ©jouissant LaBalançoire sâattache Ă exposerles illustrateurs dont vousparlerez demain. Câest au tourde la dessinatrice compulsivePhileas Dog de prĂ©senter unesĂ©rie dâillustrationssĂ©rigraphiĂ©es issues de diversprojets personnels et decommande. Dans son atelierardĂ©chois, la diplĂŽmĂ©e desBeaux-Arts de Renne mitonnedessins, projets dâĂ©dition, etaffiches aux figures animalesque lâon croirait sortie dâunconte de Perrault. Un bestiaireĂ adopter que lâon afficheraitbien dans nos bureaux. La Balançoire, 223 Rue de CrĂ©qui, Lyon3e Jusquâau 4 oct
A R T C O N T E M P O R A I NFeux
Pour son exposition de rentrĂ©e,la Galerie CĂ©line Moine etLaurent Giros, a invitĂ© sixartistes Ă travailler autour dufeu comme matiĂšre premiĂšre decrĂ©ation. Parmi eux, GĂ©raldineTobe, artiste congolaise qui usede la flamme dans toutes sespiĂšces. Le feu remplace lepinceau, et la fumĂ©e, la couleur.De cette union, elle exhume sesblessures et celles de toute unecommunautĂ©.Galerie CĂ©line Moine + Laurent Girot FineArts, 3 rue Pleney , Lyon 1er Jusquâau 10oct
A R T C O N T E M P O R A I N Chloé Delarue
Lâartiste franco-suisse ChloĂ©Delarue prĂ©sente le troisiĂšmevolet de son exposition TAFAA,acronyme de âToward A Fully
Automated Appearanceâ. ChloĂ©Delarue conçoit des installationsdans lesquelles des Ă©lĂ©mentsnaturels et Ă©lectroniquescohabitent. En mettant enrelation ces diffĂ©rentesmatiĂšres, elle forme un corpshybride qui fait Ă©tat dâun mondefictionnel post-technologique etet post-apocalyptique. Unevision futuriste oĂč le techno-artisanat sauvera le monde delâapocalypse. Intrigant. La Salle de bains, 1 rue Louis Vitet, Lyon1er Du 10 au 19 sept
S T R E E T A R TCombo
En dĂ©tournant les imagesmĂ©diatiques et en sâamusantdes codes visuels de la culturepop, Combo ne sâest pas faitque des potes. MalgrĂ© lesmessages pacificateurs quâildĂ©ploie Ă travers ses collages, lestreet artiste parisien reçoit denombreuses insultes et voit sescollages arrachĂ©s. En 2015, ilavait Ă©tĂ© agressĂ© physiquement,mais Combo persiste et signeavec des Ćuvres politiques auxdoux parfums de Black LivesMatter et de Future is Female.Spacejunk, 16 rue des Capucins, Lyon 1er(04 78 72 64 02) Du 10 sept au 7 nov
P H O T O G R A P H I ELĂ©a Bouttier
Pour How you move me, LĂ©aBouttier interroge la relation entremouvement et objet Ă traversune sĂ©rie dâactions. Le geste estscrutĂ© par lâentremise de lasculpture, de la performance etde la vidĂ©o. LâintĂ©rĂȘt de la jeuneartiste diplĂŽmĂ©e de lâENSAD deSaint-Ătienne pour lâusage desformes et du langage la mĂšnevers une rĂ©flexion sur lafonctionnalitĂ© mĂȘme de lâobjetartistique. La fonction de lâĆuvrese rĂ©vĂšlerait dans les fictions quele spectateur projette sur elle.Kommet, 7 montĂ©e des CarmĂ©lites, Lyon1er (06 32 46 58 63) Du 18 sept au 13 nov
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#jepgrandlyon
est un fait les Beaux-Arts mĂšnent Ă tout (autantquâil mĂšne Ă rien, vous diront des gĂ©nĂ©rationsde parents dâaspirants artistes tremblants).LâHistoire de la pop culture est pleine dâanciens
Ă©tudiants en Ă©cole dâart qui ont brillĂ© dans dâautres disciplines,Ă commencer par la musique et, bien sĂ»r, la littĂ©rature. Dâautantque tous les chemins peuvent mener Ă la littĂ©rature. Or câest bienĂ la croisĂ©e de ces sentiers incertains que lâon se retrouve dansle dernier roman de Carole Fives. OĂč lâautrice dâUne femme autĂ©lĂ©phone et de Tenir jusquâĂ lâaube, qui semblaient se rĂ©pondre âle rapport Ă une mĂšre trop seule, envahissante, dâun cĂŽtĂ© ; le rapport Ă la maternitĂ© en solo, tout aussi envahissante, dâautrepart â nous emmĂšne sur les pas dâune Ă©tudiante des Beaux-Artsde Lille (quâelle a elle mĂȘme frĂ©quentĂ©s) au dĂ©but du siĂšcle. Noussommes en 2004 et la narratrice, qui entre dans le monde Ă©tu-diant, rĂȘve de peinture, de toiles, de palettes. RĂȘve dâĂȘtre peintre.
Oui mais voilĂ , aux Beaux-Arts au dĂ©but des annĂ©es 2000, lapeinture est moribonde, dĂ©modĂ©e, has-been, presque une hĂ©rĂ©-sie. Les peintres, quand ils refusent de se convertir Ă lâartcontemporain et au culte du concept tout puissant, peignent
dans les sous-sols, cachĂ©s de tous. Si lâon pensait avant dâentrer aux Beaux-Arts quâil nâĂ©tait pas gagnĂ© de faire carriĂšredans lâart, alors en choisissant de peindre on est sĂ»r de parvenirĂ Ă©chouer. Les professeurs le disent. Cela nâempĂȘche pas la jeunefemme de rencontrer deux autres mordus de peinture, cet art
prĂ©historique : Lucie, pĂ©tillante et Ă la grande capacitĂ© dâadap-tation, et Luc futur artiste incompris et dĂ©jĂ torturĂ© qui nâentendpas faire de compromis. Ă eux trois, ils forment le groupe desâTĂ©rĂ©benthineâ, ainsi que les a surnommĂ© un camarade depromo dans un Ă©lan de sarcasme.
ĂCRIVEZ, MERDE !Cela nâempĂȘche pas non plus la jeune femme de constater com-bien lâenseignement de lâart fait abstraction des figures fĂ©mininesqui y ont brillĂ© â ces femmes existent, on oublie simplement dâenparler. Il sâagira pour elle et Lucie de souligner cette omission etde contribuer Ă la rĂ©parer. Vouloir devenir peintre, ce nâest dĂ©jĂ pas gagnĂ©, alors peintresse, ce nâest plus la foi quâil faut, câest car-rĂ©ment la rage. Or, la rage la narratrice ne lâa pas ou plus : au mo-ment de boucler son projet de fin dâĂ©tudes, il y a comme unblocage, quelque chose qui rĂ©siste et qui Ă©trangement ne se tra-duit que dans les mots, alignĂ©s sur la toile faute de pouvoir y pein-dre autre chose. Comme si ses idĂ©es de peintre sâexprimait mieuxdans les mots que dans les pigments, au bout de la plume plutĂŽtque du pinceau. Au point quâune prof, Ă qui elle sâen ouvre, lui in-time, au zĂ©nith du blasement : « alors, Ă©crivez, merde, Ă©crivez ! ».LâidĂ©e fait dâautant mieux son chemin que le chemin est dĂ©jĂ fait.
Ă travers cette chronique dâune Ă©ducation artistique â mais aussisentimentale â et du milieu de lâart, snob, misogyne pour ne pasdire pire, terriblement vain parfois, Carole Fives raconte la nais-sance dâun Ă©crivain qui peu Ă peu se libĂšre de la chrysalide dupeintre quâelle croyait ĂȘtre. Ce qui nâest pas le pire moyen de sortir, Ă tous les sens du terme, des Beaux-Arts comme de soi-mĂȘme. LâidĂ©e de ce roman, souvent touchant et sans doutetrĂšs inspirĂ© de son propre parcours, lâautrice lâa eu aprĂšs avoirappris le dĂ©cĂšs dâun de ses professeurs : le peintre IskanderNougmanov, suicidĂ© avec sa femme Natacha en 2017. LĂ sansdoute, une Ă©tincelle a permis Ă lâĂ©crivaine de se reconnecter avecla jeune femme quâelle Ă©tait alors, avec aussi lâartiste quâelle voulait ĂȘtre et quâelle est devenue, mais en empruntant une autre voie â une autre voix â, pavĂ©e de mots.
Carole Fives, Térébenthine (Gallimard) à la Librairie Michel Descours lemercredi 9 septembre à 19h
SOUS LEPINCEAU,LA PLUMERoman /Avec TĂ©rĂ©benthine, sondernier roman, Carole Fives nousemmĂšne sur les traces dâuneĂ©tudiante des Beaux-Arts. OĂč fautede voir sâĂ©panouir une artiste-peintre, on voit naĂźtre une Ă©crivaine.PAR STĂPHANE DUCHĂNE
P30.31 sorties / connaĂźtre
Elle aurait pu gouacher son talent. Et puis nonâŠ
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LESDERNIĂRES NUITS DE LA CLASSE OUVRIĂRELittĂ©rature /AprĂšs Ostwald et son apocalypsenuclĂ©aire, lâĂ©crivain doubiste Thomas Flahaut nousemmĂšne avec Les Nuits dâĂ©tĂ© sous les derniers feuxdâun monde ouvrier, ici transfrontalier, quâon nâen finitplus de dĂ©pecer. Et en tire un grand roman dudĂ©senchantement. PAR STĂPHANE DUCHĂNE
e tropisme de Thomas Flahaut : la findes mondes. Qui souvent en Francese lĂšve dans ce quâon appelle, sansironie, le Grand Est et quâon peut
Ă©largir Ă lâancienne Franche-ComtĂ©. On a lu celachez Nicolas Mathieu, Maria Pourchet, AurĂ©lieFillipetti, Pierrick Bailly, en sociologie DidierEribon, on peut mĂȘme y voir un genre littĂ©raireclandestin, mu par le complexe du transfuge declasse refusant de piĂ©tiner ses racines.Dans Ostwald, son premier roman, Flahaut, dou-biste exilĂ© Ă Bienne en Suisse, contait lâerrance al-sacienne de deux frĂšres aprĂšs lâexplosion, sur fondde fermeture dâusine, dâun crypto-Fessenheim.Dans Les Nuits dâĂ©tĂ©, il Ă©claire son texte Ă la lueurdes derniĂšres braises de feux industriels depuislongtemps Ă©teints, de la veillĂ©e funĂšbre, encore,dâune usine. On y suit Thomas qui, ayant magis-tralement plantĂ© ses Ă©tudes, vient travailler un Ă©tĂ©et de nuit dans lâusine suisse qui a dĂ©glinguĂ© sonpĂšre ; son ami Medhi, saisonnier ; et Louise, sasĆur jumelle, Ă©tudiante en sociologie, travaillantsur les frontaliers. En toile de fond : ce sentimentde damnation de ne sâĂȘtre pas arrachĂ© Ă cettecondition et Ă cette terre, cette France-tampon, niurbaine, ni rurale, pas vraiment banlieusarde, pasvraiment pavillonnaire, intersticielle, invisiblemais toujours aux premiĂšres loges quand sontservies les tartines de merde.
APRĂS LE âPOSTâThomas dĂ©couvre donc le labeur dâusine, quinâen est pas vraiment un mais vous tue quandmĂȘme, son absurditĂ© â on ne sait guĂšre ce quelâon y fabrique, on sây agite comme des Shadoksde lâĂšre post-industrielle. Mais il va surtout,avec Medhi, vivre de lâintĂ©rieur le dernier Ă©tĂ© delâusine, dĂ©mantelĂ©e en mĂȘme temps quâoncontinue dây travailler, sans savoir de quoilâaprĂšs sera le nom â qui y-a-tâil aprĂšs le âpostâde âpost-industrielâ ?Medhi semble en saisir lâaugure : « les usines au-ront alors complĂštement disparu. Elles seront lĂ©gendes. Le monde ouvrier, lui, existera toujours(...). Puisquâon ne prĂ©pare pas une autre vie auxgens de son espĂšce. Mais il sera plus invisible quejamais, terrĂ© dans les derniers angles morts dâunmonde aussi ouvert que cette usine dĂ©saffectĂ©e. »Avec ce roman de passage, comme on dit âritede passageâ, Ă lâĂ©criture tendue mais souventdâune grande tendresse, Thomas Flahaut, quisâinspire dâune expĂ©rience vĂ©cue, sâaffirmecomme un des âangry young menâ de notreĂ©poque. Et quelque chose nous dit, dans lamarche du monde, que cette colĂšre nâest pasprĂšs de sâapaiser, ni son talent de se tarir.
Thomas Flahaut Les Nuits dâĂ©tĂ© (LâOlivier)
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Est ainsi que les hommes vivent ?
Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
PSYCHIATRIE
LE FOU ETLâARTISAN
« Sur une vie entiĂšre, environ un tiers de lapopulation a souffert, souffre ou souffriradâune pathologie psychiatrique » souligne,dans son Manifeste pour une psychiatrieartisanale (Verdier) tout juste paru, lepsychiatre et Ă©crivain lyonnais EmmanuelVenet. Pourtant, on constate une chutelibre du nombre de lits en psychiatrie. Lesstructures de proximitĂ© ferment oufusionnent, les services dâurgencemultiplient les grĂšves... A contrario, lesĂ©tablissements spĂ©cialisĂ©s du privĂ© ont levent en poupe, rĂ©servĂ©s Ă certains types
de pathologies et surtout Ă une clientĂšlerelativement aisĂ©e. LâĂ©tat des lieuxdâEmmanuel Venet est amer et se doubledâun inquiĂ©tant changement de paradigmethĂ©rapeutique : lâapproche humaniste etindividualisĂ©e de la psychiatrie estremplacĂ©e par un traitement Ă courtterme et superficiel des symptĂŽmes, unevolontĂ© thĂ©rapeutique qui vise davantageĂ (rĂ©)adapter les patients au monde socio-professionnel, plutĂŽt quâĂ libĂ©rer leurcrĂ©ativitĂ© psychique. « Face Ă ce rouleaucompresseur, il est temps de rappeler quelâexercice de la psychiatrie sâapparente Ă unartisanat dâart » plaide Venet. Rappelantpar lĂ que le psychisme humain nâest passoluble dans les statistiques ou lesstandards dĂ©sincarnĂ©s. JED
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LES LOGES DE LA FOLIELittĂ©rature /Avec Mes fous, son dernier roman, lâĂ©minent Jean-Pierre Martinsuit les pas dâun homme qui cherche refuge dans la folie des autres. Un beautraitĂ© de mĂ©lancolie et comment la soigner. Ou pas. PAR STĂPHANE DUCHĂNE
e nâai pas laprĂ©tention desoulager lescorps errants.
Câest plutĂŽt moi que je tente decalmer. Ma conduite magiquepratique le dĂ©tour infini. Parune sorte dâhomĂ©opathie, suivant avec passion, dans le litdu fleuve de la ville, tel un orpailleur, le filon de la folie quiaffleure, je cherche Ă remĂ©dier Ă ma propre obsession. »
« Les corps errants », câesr ainsique, sous la plume de Jean-Pierre Martin, longtemps Ă©mi-nent professeur de littĂ©ratureet spĂ©cialiste de Michaux,Sandor nomme ces fous quâilattire comme un aimant au-tant quâils attisent sa curiositĂ©(grand thĂšme martinien)comme si son dĂ©sordre intĂ©-rieur leur Ă©tait familier etparce quâĂ travers leur travers,il cherche Ă comprendre lesien, alignĂ© sur la schizophrĂ©-nie de sa fille Constance et ledĂ©crochage mental de sonpĂšre, perdu dans lâexĂ©gĂšsedâun roman familial qui dĂ©rapeou se referme sans sommation :
« jusquâĂ maintenant, la mort en gĂ©nĂ©ral mâavait paruprobable, mais pas certaine »philosophe Sandor Ă la mortde sa mĂšre.
FOUS MOYENSAvec Sandor, on déambule,physiquement et mentalement,dans la ville : Lyon, comme une
ville-cerveau. Câest lĂ que les « corps errants » se cachent, Ă la vue de tous, fondus dans lafoule parce que « pour eux, laville nâest jamais assez dense. Illeur faut une scĂšne vaste, un pu-blic nombreux (...). La folie câestune occupation de lâespace ».Dâautant plus envahisssant, lesfous que « portant comme des
tatouages, toutes nos misĂšres ».Câest pourquoi on prĂ©fĂšre lesignorer et pourquoi lui les voittrop bien : « Les passants affairĂ©s sây habituent commelâidiot du village. Pas moi. »Cela pourrait faire de lui lâundes leurs, catĂ©gorie « fousmoyens analytiques ».
Cette obsession incontrĂŽlablepour les fous, Sandor la creuseaussi dans lâĂ©criture, Ă©voquantles folies de figures littĂ©raires(Hölderlin, Walser...). Maisrien ne fonctionnera mieuxque de quitter la ville, dont lesdĂ©tours tiennent davantage dumal que du remĂšde. Et de mettre le cap sur âLa Vieâ,lieu-dit bucolique oĂč renaĂźtre.Il convient de nâen pas direplus pour conserver le charmerĂ©silient de Mes Fous, sublimeĂ©loge de notre Ă©ternelle luttecontre la mĂ©lancolie qui poseen creux une question : de quisommes-nous les fous, si cenâest de nous-mĂȘmes ?
Jean-Pierre Martin,Mes Fous (LâOlivier)Ă la librairie Passages le mardi 15septembre Ă 19h
P32 sorties / connaĂźtre Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
raconte dans Radium Girls(GlĂ©nat) le destin tragique desouvriĂšres Ă©tasuniennesemployĂ©es il y a un siĂšcle pourrecouvrir des cadrans avec unepeinture Ă base de radium...sans en connaĂźtre la nocivitĂ©. Ăma droite, Florence DuprĂ© laTour pour le premier tome(DĂ©butante) dâun rĂ©citautobiographique intime donton peut dire quâil constitue sonchef-dâĆuvre, Pucelle(Dargaud).Librairie La Bande DessinĂ©e, 57 granderue de la Croix-Rousse, Lyon 4e (04 7839 45 04) Ven 11 sept ; entrĂ©e libre
R E N C O N T R E S Bernard Plossu
En partenariat avec la galerie LeRĂ©verbĂšre oĂč il a ses entrĂ©es,lâĂ©minent photographe BernardPlossu vient nous entretenir desrĂ©cents ouvrages dâunebibliographie plĂ©thorique, ainsique de son rapport Ă lâimagelargement nourri des influencesde la contre-culture, de laNouvelle Vague, du NĂ©orĂ©alismeitalien et de nombreux sĂ©jours Ă lâĂ©tranger (Sahara, Californie,Nouveau Mexique, Niger,Andalousie). Librairie Descours, 31 rue AugusteComte, Lyon 2e Sam 19 sept Ă 11h ;entrĂ©e libre
R E N C O N T R E S Chloé Delaume
RentrĂ©e littĂ©raire chez Decitre auPĂŽle de Loisirs de la ConfluenceoĂč les libraires proposent leurscoups de cĆur et une rencontre(suivie dâune dĂ©dicace) avecChloĂ© Delaume. La prolifiqueautrice y Ă©voquera son dernier-nĂ© Le CĆur synthĂ©tique (Seuil),ce qui ne lâempĂȘchera pas devoguer ailleurs. SoirĂ©e surinscription, mais dans le strictrespect des mesures sanitairesen vigueur â câest-Ă -dire avec lemasque qui va bien.Decitre Confluence, PĂŽle de commerceset de loisirs, cours Charlemagne, Lyon 2e(04 81 76 28 40) Mar 22 sept Ă 19h ;entrĂ©e libre
#CONNAĂTRER E N C O N T R E S
Anne-Claire Thibaut-Jouvray etJĂ©rĂŽme Jouvray
Non contents dâavoir contribuĂ©Ă rĂ©veiller le genre western enBD grĂące Ă la sĂ©rie Lincoln,Anne-Claire Thibaut-Jouvray &JĂ©rĂŽme Jouvray persistentdans le mĂȘme dĂ©cor avec Six-coups. Si elle mĂȘle lâhumour Ă lâaventure, et se trouve toujourstempĂ©rĂ©e par un doigt defantastique, la grandediffĂ©rence rĂ©side dans lâĂąge deshĂ©ros : 10 ans. Les lecteurs,quant Ă eux, peuvent avoir de 7Ă 777, et mĂȘme bĂ©nĂ©ficierdâune dĂ©dicace du tome 2 toutfrais, Les Marchands de plombs(Dupuis), en allant Ă larencontre des auteurs.Librairie La Bande DessinĂ©e, 57 granderue de la Croix-Rousse, Lyon 4e (04 7839 45 04) Mer 9 sept ; prix libre
R E N C O N T R E S Théo Grosjean
Personne nâa dit Ă ThĂ©oGrosjean que le 11 septembrenâĂ©tait fait pour les gensinquiets et superstitieux ? Entrele coup dâĂtat contre Allende etlâattentat du World TradeCenter, la date a quand mĂȘmeun sĂ©rieux passif... Cela nelâempĂȘche pas, en tout cas,dâaller dĂ©dicacer sa BDLâHomme le plus flippĂ© dumonde (Delcourt). Preuve queça va mieux.Librairie La Virevolte 4 rue Octavio Mey,Lyon 5e Ven 11 sept Ă 16h
R E N C O N T R E S Florence Dupré la Tour et Cy
Duo de dames en dĂ©dicaceavec deux ouvragesremarquables â deux histoiresvraies. Ă ma gauche, Cy qui
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eĂcrire sur la folie, aller chez pas sageâŠ
1903-1904 : MAURICE GARIN, Ă JAMAIS LE PREMIERLyon est la premiĂšre ville Ă©tape delâHistoire du Tour. Y triomphe le pre-mier vainqueur dâune course bientĂŽtmythique : Maurice Garin. Câest laprĂ©histoire de la Grande Boucle (sixĂ©tapes pouvant excĂ©der les 450 km,sur des vĂ©los de facteur, dopĂ© Ă la vi-nasse). Celle qui sĂ©pare Montgeronde Lyon en fait 467. Maurice Garin etson compagnon dâĂ©chappĂ©e ĂmilePagie font le choix gagnant de ne passâarrĂȘter au ravitaillement dans uneauberge de la NiĂšvre. Pagie chutant Ă 200m de la ligne aprĂšs 18h de course(ce quâon appelle communĂ©ment lapoisse) Garin lâemporte Ă Lyon. Il ga-gnera le Tour. LâannĂ©e suivante il re-gagne Ă Lyon et le gĂ©nĂ©ral dâun Tourdevenu fou oĂč les spectateurs atta-quent les adversaires de leurs favoris.Garin et quelques autres seront dâail-leurs rayĂ©s des tablettes de cette Ă©di-tion.
LA FIN DES 1900âS :DES ANNĂES PASFOLLESDe 1907 Ă 1910, le tracĂ© du Tour est im-muable et rĂ©serve peu de suspens (illonge les frontiĂšres et fait un crochet Ă Lyon). Solide coureur, Marcel Cadollelâemporte en 1907. Quelques joursavant de sâexploser le genou. Il est alorsen tĂȘte du gĂ©nĂ©ral mais sa carriĂšre estterminĂ©e. En 1908 et 1909, FrançoisFaber entame une collection dâĂ©tapeslyonnaises et de victoires au gĂ©nĂ©ral (en1909) quâOctave Lapize, son ennemi
jurĂ©, tue dans lâĆuf lâannĂ©e suivante,remportant lâĂ©tape et le Tour. En 1915,câest la vie que Faber perd dans lestranchĂ©es du Nord. Le Tour, lui, aban-donne Lyon dĂšs 1911 pendant 37 ans.
LâAPRĂS-GUERRE ET LES ANNĂES 50 :LE GONE ET LâHOMME-CHEVALIl faut attendre 1947 et le premier Tourde lâAprĂšs-Guerre pour revoir Lyonsur la carte. Câest Lucien Teisseire,futur vainqueur du DauphinĂ©, en 1953et spĂ©cialiste des classiques plein dejus, qui lâemporte. Parmi les vain-queurs des 50âs on retient, en 1950, leSuisse Ferdi Kubler, âLâHomme-Che-valâ, vainqueur du gĂ©nĂ©ral au palma-rĂšs en forme de mangeoire (maillotvert 1954, champion du Monde 1951deux LiĂšge-Bastogne-LiĂšge, deuxFlĂšche wallone, trois Tours de Suisse)et le gone Jean Forestier, en 1954,sprinter efficace (Paris-Roubaix 1955,Tour des Flandres 1956, maillot vert1957, deux Tours de Romandie).Georges Meunier, en 1953, et le pour-suiteur espagnol Miguel Bover, en1956, complĂštent le tableau.
LES ANNĂES 60 : SUR LES ĂPAULES DE GĂANTSDans les swinging 60âs, le Tour nepasse que deux fois Ă Lyon mais renoueavec les vainqueurs de prestige. Le pre-mier : Jacques Anquetil en 1962, auterme dâun contre-la-montre de 68 kmau dĂ©part de Bourgoin. âLa Caravelleâ,au plus fort de sa domination lâem-
porte, prend le maillot jaune au BelgePlanckaert et une option sur la victoirefinale. Câest son troisiĂšme Tour, il engagnera deux autres. Trois ans plustard, Rik Van Looy, le Belge aux 371 vic-toires pro (37 Ă©tapes de grands Tours !).âLâEmpereur dâHerentalsâ remporte Ă Lyon sa deuxiĂšme Ă©tape sur le Tour1965 en rĂ©glant une Ă©chappĂ©e de quatrecoureurs. Il faudra attendre 26 anspour revoir le Tour Ă Lyon.
1991 :LYON, CAPITALE DU TOUR ET PUIS... PLUS RIEN1991, câest un peu le Tour de Lyonpuisque la capitale des Gaules et sonagglomĂ©ration (on ne dit pas encoreâmĂ©tropoleâ) accueillent non pas uneĂ©tape mais le prologue, une Ă©tapeLyon-Lyon et un contre-la-montre parĂ©quipes Bron-Chassieu le lendemain,et un dĂ©part de Villeurbanne, le troi-siĂšme jour. Câest le pistard ThierryMarie qui inaugure ce Tour marquantle dĂ©but de la prise dâotage par MiguelâRobocopâ Indurain, de la course (etdu suspense) pendant cinq trÚÚÚslongues Ă©ditions. Marie, Monsieur Pro-logue, invincible dans lâexercice (prĂšsde 15 prologues de courses Ă Ă©tapes),remporte en sifflotant ce mini contre-la-montre Ă la TĂȘte dâOr. Quelquesjours plus tard, il bat, en chantant cettefois, le record de la plus longue Ă©chap-pĂ©e en solitaire de lâHistoire sur sesterres normandes â 234 km oĂč ilcomptera jusquâĂ 45 minutes dâavancesur un peloton catatonique. Comme ondit Ă Lyon : « Merci Marie » !
Lors de la premiÚre véritable étape,dans les rues de Lyon, la France ducyclisme découvre un drÎle de type :Djamolidine Abdoujaparov (lire zoom
ci-contre), Ouzbek Ă©levĂ© Ă la rudeĂ©cole soviĂ©tique, tĂȘte de tueur Ă gages,cuisses Ă©paisses comme Robert Chapatte et une façon Ă©trange (et dan-gereuse) de secouer son vĂ©lo commeun prunier au moment du sprint. MĂ©thode efficace puisque le TachkentExpress pose une option sur le maillotvert du classement par points, conquisen finissant le Tour... Ă pied. Dans lâarrivĂ©e finale, en tĂȘte, il sâest emplĂątrĂ©dans un support publicitaire.
LE XXIe SIĂCLE : BRAQUAGE Ă LâITALIENNE2003 : Youpi ! Le Tour est de retour Ă Lyon aprĂšs douze ans de disette, maispour lâune de ces Ă©tapes dâĂ©chauffe-ment oĂč le tĂ©lĂ©spectateur attend lamontagne en ronflant, bercĂ© par lâaccent de SaĂŽne-et-Loire de BernardThĂ©venet et les cris dâorfraie de ThierryAdam, avant un sprint final de sept se-condes. Bingo : aprĂšs plus de cinqheures dâennui â une diagonale tracĂ©eĂ la rĂšgle entre Nevers et Lyon â Ales-sandro Pettachi gagne sa quatriĂšmeĂ©tape sur les six dĂ©jĂ courues (Zzzz).Dix ans plus tard, la course, partie deSaint-Pourçain-sur-Sioule, est plusanimĂ©e : 18 km dans la ville entre Tassin et Gerland, deux ascensions (LaDuchĂšre et la Croix-Rousse) et un beaunumĂ©ro de Julien Simon abandonnantses compagnons dâĂ©chappĂ©e. En tĂȘtedans Lyon durant 15 km, le Français estrattrapĂ© sous la flamme rouge du der-nier kilomĂštre. Une fois encore, on jouela chose au sprint, et une fois encore unItalien, Matteo Trentin, lâemporte. Miseria ciclisti !
P34.35 escapades
/SPRINTABDOU FESSIERSOnze consonnes et dix voyelles. Djamolidine Abdoujaparov, câest dâabordun patronyme digne dâun alphabet au quasi complet et câest aussi unegĂ©ographie. Celle de lâOuzbĂ©kistan qui rĂ©apparaĂźt quand Gorbatchevaccepte de laisser tomber le rideau de fer. Abdou est lâun des rares non-europĂ©ens du vĂ©lo Ă lâĂ©poque. Câest aussi, enfin, des jambes. Une paire demollets qui auraient pu le mener Ă tourner en rond sur les pistes de sonTashkent natal. Mais non, avec lâĂ©quipe de lâURSS il dĂ©couvre lâItalie â oĂčil vit encore â et dĂ©cide quâil sera un pro de la route.Abdou se souvenait lors dâun entretien en 2013, dans lâindispensablePĂ©dale « quâon disait que je faisais tomber tout le monde, alors que je nâaijamais fait de mal Ă personne. La route est grande, si tu veux passer Ă gauchevas-y. Si tu veux passer Ă droite vas-y ». Il sâest pris les pieds tout seul dansla balustrade sur les Champs en 91 quand il ramĂšne le premier de ses troismaillots verts Ă Paris. Ce nostalgique du communisme « oĂč les gens Ă©taientĂ©gaux et la vie plus belle » a dĂ©crochĂ© 9 Ă©tapes sur le Tour, contre 12 Ă sonrival aussi beau parleur quâil est taiseux, Mario Cipollini, qui ne passaitjamais la montagne. En 97, Abdou met sa positivitĂ© au ClenbutĂ©rol sur ledos des Lotto qui ne voulaient plus de lui. Exclut il arrĂȘte lĂ sa carriĂšredâĂ©chassier et Ă©lĂšve des pigeons. NP
ON REFAIT LE TOURHistorique /Ce 12 septembre le Tour sâarrĂȘte Ă Lyon pour la 17e fois seulement (en 107 Ă©ditions). Retour surlâHistoire de la Grande Boucle Ă Lyon, riche, malgrĂ© tout, de quelques grands moments. PAR STĂPHANE DUCHĂNE
« Jâte laisse, jâai encore un critĂ©rium et Bordeaux-Paris Ă gagner avant lâĂ©tape de demain »
DR
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FRAICHE
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TURE FEST
IVAL
DU 2 AU25 OCT
2020
HALLEDEBOURGLYON 7
STREET ART FESTIVAL
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Le PB Lyon â990 du 9 au 22 septembre 2020
DANS LES OREILLES
KRAFTWERKHuitiĂšme album du Katalog de Kraftwerk,pionnier de la musique Ă©lectronique (quiregroupe ses huit albums officiels), Tourde France est Ă part mais pas si surprenantĂ lâaune de lâĆuvre des hommes (-robots)de Florian Schneider, trĂšs portĂ©e sur lesmodes de circulation (Autobahn, Trans-Europ Express) mais aussi sur le cyclisme,passion pas si secrĂšte de Schneider,dĂ©cĂ©dĂ© en mai dernier. Ă part, parce quâilsâagit dâune commande dans le cadre ducentenaire de la Grande Boucle en 2003mais qui sâinscrit bel et bien dans unecontinuitĂ©.En rĂ©alitĂ©, Tour de France est leprolongement dâun hommage bien plusancien de Kraftwerk Ă la course avec le
single... Tour de France en 1983 â maintesfois rĂ©Ă©ditĂ© et qui Ă©numĂšrait diffĂ©rentslieux mythiques du Tour. Lâalbumcontient, lui, un Prologue, plusieursĂ©tapes, des considĂ©rations sur les Vitamin,lâAĂ©ro Dynamik ou lâElektro Kardiogrammet le fameux morceau originel remixĂ©. Iciles boucles musicales finissent par seconfondre avec la rĂ©pĂ©tition des tours depĂ©daliers ou des ascensions sisyphĂ©ennes.En live, le groupe fusionnait son universfuturiste avec des projections de vidĂ©os3D du Tour cĂ©lĂ©brant les champions dupassĂ©. ManiĂšre de souligner, en spĂ©cialistede cet Ă©lan dialectique, la particularitĂ©dâune course oĂč lâultra-modernitĂ©galopante (matĂ©riel, prĂ©paration,stratĂ©gie) Ă©pouse les contours dâunenostalgie Ă©ternelle. SD
Kraftwerk Tour de France (Parlophone)
n Tour câest ungrand chambarde-ment. Ăvitez deprĂ©voir votre dĂ©-
mĂ©nagement ce week-end des12 et 13... Voici oĂč il faudra vousposer pour ĂȘtre aux avant-postes. Et voir, sâil est encoreen course, Thibaut Pinot,notre Ocaña Ă nous, la classe etla scoumoune Ă©gales Ă lâEspa-gnol gersois.
SAMEDI 12 :14e ĂTAPE âCLERMONT > LYON194 KMParti de Clermont-Ferrand, lepeloton va traverser Tassin etaborder Lyon par la cĂŽte de LaDuchĂšre aux alentours de17h40. Une bonne bosse toutecourte (1,4 km) et un pourcen-
tage dĂ©cent (5,6 %). VoilĂ dequoi culminer Ă 264m dâalti-tude, exactement commequelques minutes plus tard surla cĂŽte de la Croix-Rousse (viala montĂ©e de lâObservance),elle aussi en 4e catĂ©gorie, histoire que Benoit Cosnefroygrappille quelques pois supplĂ©mentaires. Reste le boulevard des Canuts, le coursdâHerbouville et une arrivĂ©edevant Boulanger. Câest PeterSagan qui chope en premier latimbale de la mĂ©nagĂšre.
DIMANCHE 13 :15e ĂTAPE â LYON >GRAND-COLOMBIER174,5 KMExit le marchĂ© du dimanche,rendez-vous Ă Gerland, entrePalais des Sports et Ninkasi,
pour un village dĂ©part plusverrouillĂ© qu'Ă l'accoutumĂ©e ettriple barriĂ©rĂ©. Pas de selfie,pas d'autographe, c'est larĂšgle. AprĂšs le dĂ©part de la ca-ravane Ă 10h40, le pelotonpart en balade le long duRhĂŽne sur lâavenue Leclercavant de sâengouffrer sur Berthelot, plus rapide que letram. Le dĂ©part rĂ©el seradonnĂ© sur la rue Jean Mermozqui lĂšche lâaĂ©rodrome de Bronpar le nord Ă 12h50.
Chassieu, Genas, Pusignan puislâIsĂšre et lâAin car, en ligne demire, se dressent le col de laBiche et le massif du Jura. Lecol du Grand Colombier nâestentrĂ© dans lâhistoire du Tourquâen 2012 et a Ă©tĂ© visitĂ© depuisdĂ©jĂ trois fois (Thomas Voeck-ler â qui nâĂ©tait pas encore mo-torisĂ© â Rafal Majka et WarrenBarguil y ont basculĂ© en tĂȘte).Cette annĂ©e, le chrono sâarrĂȘtelĂ -haut, Ă 1501m, au bout de 17bornes hors catĂ©gorie. Etpuisque Roglic, en jaune depuisLaruns, a coincĂ© dans la mon-tĂ©e de la Croix-Rousse, câestThibaut Pinot qui sâimpose etsauve son Tour. DiscrĂštement.
PS : Vous ne verrez pas levainqueur lever les bras. « Onva barricader lâarrivĂ©e Ă 400 mavant et 400 m aprĂšs donc lâar-rivĂ©e va se faire Ă huis clos mal-heureusement » a dĂ©clarĂ©GrĂ©gory Doucet lundi 7 septembre sur BFM. Covid,quand tu nous tiensâŠ
SI VOUS NâAIMEZ PASLA VILLE, SIVOUS NâAIMEZPAS LAMONTAGNEâŠTour de France /Par oĂč arrivent-ils ?OĂč sâen vont-ils ? DĂ©cryptage desroutes quâempruntera le peloton Ă Lyon. Et projection de victoires.PAR NADJA POBEL
UEn soutien Ă
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6 kmParcours famille
21 kmParcours sportif
14 kmParcours découverte
Clean upthe river ©
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LES PORTES DU SAVOIR de la Demeure du Chaos
14h30 / 18h30
Visite libre du parcours muséal plein airde 14h30 à 18h30 - DerniÚre entrée à 17h45
Réservation obligatoirepar mail uniquement : [email protected] du masque obligatoire, respect des distances sanitaires et toute autre mesure nécessaire conformément aux mesures gouvernementales en vigueur.Suivre les événements: www.demeureduchaos.com