Mise en page 1 - Le Petit Bulletin

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© Guy Marineau ON A PARLÉ MENSONGES AVEC ISABELLE HUPPERT P08.09 Bull et in du 09.09.2o au 22.09.20 № 990 le petit Le JouRNaL gRatuit des soRties Ă  LyoN DE SEPTEMBRE À DÉCEMBRE 2020 PREMIÈRES NÉCESSITÉS LE RETOUR EN FORCE DE LA CRÉATION ARTISTIQUE LES SUBSISTANCES – 8 BIS QUAI SAINT-VINCENT – 69001 LYON PROGRAMME À DÉCOUVRIR SUR LES-SUBS.COM FOCUS BRÉSIL, CHILI ET CUBA 54 ïŹlms diïŹ€usĂ©s au Zola 14 pays reprĂ©sentĂ©s 10 ïŹlms en CompĂ©tition 12 avant-premiĂšres 22 ïŹlms inĂ©dits 1 sĂ©ance d’écoute 5 courts mĂ©trages 12 clips 2 Salsa Picantes (journal du festival) Suivez-nous sur Facebook ! /lesreïŹ‚ets 16.09 30.09 2020 Reflets 3 6 e CINÉMA IBÉRIQUE & LATINO-AMÉRICAIN Villeurbanne et MĂ©tropole de Lyon L E S R E F L E T S C I N É M A W W W . . C O M NOUVELLES DATES ! HOT COUTURE www.Petit-buLLetiN.fR/LyoN J’AI DÉCHIRÉ MES FRINGUES COMME VIVIENNE WESTWOOD P24.25 BOUSILLÉ DES TROTTINETTES AVEC EXTINCTION REBELLION P07 SUIVI LE RITUEL PAÏEN DE FLORE P20 DÉPRIMÉ AVEC VENIN CARMIN P19

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ON A PARLÉ MENSONGES AVEC ISABELLE HUPPERT P08.09

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DE SEPTEMBRE À DÉCEMBRE 2020

PREMIÈRES

NÉCESSITÉS

LE RETOUR EN FORCE DE LA CRÉATION ARTISTIQUE

LES SUBSISTANCES – 8 BIS QUAI SAINT-VINCENT – 69001 LYON PROGRAMME À DÉCOUVRIR SUR LES-SUBS.COM

FOCUS BRÉSIL, CHILI ET CUBA

54 films diïżœusĂ©s au Zola14 pays reprĂ©sentĂ©s 10 films en CompĂ©tition12 avant-premiĂšres22 films inĂ©dits1 sĂ©ance d’écoute5 courts mĂ©trages12 clips2 Salsa Picantes (journal du festival)

Suivez-nous sur Facebook !/lesreflets

16.09 30.09 2020

Reflets 36e

CINÉMA IBÉRIQUE& LATINO-AMÉRICAIN

Villeurbanne et MĂ©tropole de Lyon

L E S R E F L E T S C IN É M AW W W . . C O M

NOUVELLES DATES !

HOT

COUT

URE

w w w. p e t i t- b u l l e t i n . f r / ly o n

J’AI DÉCHIRÉ MESFRINGUES COMME

VIVIENNE WESTWOOD

P24.25

BOUSILLÉ DES TROTTINETTES

AVEC

EXTINCTION REBELLION

P07

SUIVI LE RITUEL

PAÏEN DE

FLOREP20

DÉPRIMÉ AVEC

VENIN CARMIN

P19

WAUQUIEZ ET LA CULTURE : C’ESTCOMPLIQUÉ (BIS)Covid-19 / Laurent Wauquiez est passĂ© Ă  deux doigts de se remettre l’ensemble du mondeculturel Ă  dos. Il est retombĂ© lundi, Ă  peu prĂšs, sur ses pattes. Mais comment a-t-il fait pourglisser ainsi sur une peau de banane, aprĂšs des semaines de mesures concrĂštes et de com’massive pour s’instaurer en “sauveur” du milieu culturel post-Covid ? On vous raconte. PAR LA RÉDACTION

Ăšs le dĂ©but du confinement,la vice-prĂ©sidente Ă  la Culture Florence Verney-Carron capte l’ampleur de

la crise Ă  venir dans son secteur et mobilise ses services. Son prĂ©sidentjoue le jeu et la com’ se met en branle :stupeur dans les milieux culturels, maisc’est bien la RĂ©gion qui s’affirme commemoteur de l’aide au secteur – avec unecommunication au cordeau, commetout au long de la crise. DĂ©but mai, Laurent Wauquiez annonce 32 M€d’aides au secteur culturel. Une Ă©lue degauche nous confie alors : « ça me faitmal de le dire, mais faut avouer qu’ils fontle boulot. » C’est d’autant plus flagrantque l’État est alors Ă  la ramasse sur lesujet. Tout n’est pas parfait, certainsproducteurs pointent la faiblesse dumontant maximum de l’aide, mais d’au-tres lieux non subventionnĂ©s apprĂ©cienta contrario l’aide exceptionnelle. Surtout, personne n’attendait LaurentWauquiez sur ce terrain.

« aucunecoupe nesera effec-tuĂ©e dansles subven-tions desassocia-tions. Lebudget de laculture Ă  laRĂ©gion estpassĂ© cetteannĂ©e Ă 75M€, soitune aug-mentationde 20%»

Et patatras. En pleine déprime généraleaprÚs des mois de fermeture pour certains lieux, sans débat contradic-toire, sans assemblée pléniÚre, ni réunion de la commission culture, detrÚs nombreuses associations cultu-relles ont reçu le 15 juillet un courrierémanant de la Région Auvergne-RhÎne-Alpes (que nous nous sommesprocuré) stipulant que 60% de leurssubventions prévues seraient verséescomme prévues.... Mais que pour lereste, désormais, « le bénéficiaire devaitjustifier de dépenses à hauteur du mon-tant du forfait ». Soit, fournir la preuve

d’une activitĂ© et de dĂ©penses que pluspersonne n’a pour cause de crise. Stupeur, inquiĂ©tude, colĂšre : chacunrĂ©agit Ă  sa façon. Le directeur d’un desplus gros festivals du coin nous lĂąchedĂ©pitĂ© : « au point oĂč on en est... » L’in-comprĂ©hension rĂšgne, d’autant qu’au-cune explication n’est alors apportĂ©e.

PEURLe metteur en scĂšne Emmanuel Meirieu s’insurge fin juillet : « les 40%restants ne seront jamais versĂ©s, ce n’estpas vrai car il faudra fournir un nouveaubudget prĂ©visionnel. Le fait est que jetouche aujourd’hui 12 000€ sur les 200000€ prĂ©vus. Le reste, c’est de l’enro-bage politique. » La peur pour beau-coup est que la RĂ©gion parte ensuitesur cette base de 60% pour les conven-tions futures.

MĂȘme constat pour une compagnie dedanse grenobloise sidĂ©rĂ©e par ce cour-rier : « c’est hallucinant. Pendant leconfinement, nous avons eu des rĂ©unionsavec la DRAC et la RĂ©gion qui nous ontassurĂ© du bon fonctionnement. Nousn’étions pas inquiets. Jamais nous n’ima-ginions que les montants annuels deconventionnement sur trois ans soientremis en cause ». Dans un collectif isĂ©rois, c’est la stupeur aussi : « c’est inquiĂ©tant car en avril ce n’était pas dutout le discours officiel.»

Cela survient à un moment particuliÚ-rement difficile, les compagnies ontsoutenu les artistes et ont payés desprestations annulées : « nous avons eu

beaucoup de dĂ©penses et pas de rentrĂ©ede liquiditĂ© » dit encore la compagniegrenobloise de danse qui comprend cependant ce contrĂŽle : « si nousn’avons pas salariĂ© des gens durant troismois et que l’on a fait des Ă©conomies, c’estnormal que les financements baissent, cen’est pas un problĂšme, mais la RĂ©gion aurait dĂ» honorer les subventions et demander ensuite des comptes commecela se fait habituellement ».

RIPOSTELa riposte s’organise – au sein de laPlateforme qui regroupe des syndicatsdu spectacles vivants en Auvergne-RhĂŽne-Alpes (Syndeac, Grand Bureau,Synavi, Fevis, Sma, Prodiss, FĂ©dĂ©rationdes Arts de la Rue...). Une reprĂ©sen-tante d’une des organisations pointeleur stupeur commune devant la nĂ©-cessitĂ© de renvoyer Ă  la RĂ©gion, avantle 24 aoĂ»t, un dossier financier concer-nant le budget rĂ©alisĂ© 2019, le budgetprĂ©visionnel 2020 et un budget prĂ©vi-sionnel actualisĂ© Covid.

Un courrier commun est alors envoyĂ©en aoĂ»t Ă  la RĂ©gion, signĂ© par 70 struc-tures culturelles. Dans la foulĂ©e,Rue89Lyon publie en exclu un articleexposant la situation et l’incomprĂ©hen-sion du milieu culturel, et tente en vaind’interroger Laurent Wauquiez. Quiannonce dans la foulĂ©e une confĂ©rencede presse pour lundi 7 septembre, lorsde laquelle le prĂ©sident vient parler cul-ture face aux journalistes mais aussi Ă  plusieurs acteurs culturels. Et il l’affirme : non, en fait, il n’a jamais Ă©tĂ©

question de couper les subventions,bien au contraire. Et de dĂ©tailler toutesles mesures prises, d’annoncer le votele 17 septembre prochain de 6M€ desubvention Ă  destination de la culturedont 228 000€ pour la valorisation dupatrimoine, 361 000€ pour les artsplastiques, 722 000€ pour les festivals,4,7M€ pour le spectacle vivant. Et lepaiement intĂ©gral des subventions me-nacĂ©es.

Florence Verney-Carron nous l’aconfirmĂ© dans la foulĂ©e : « aucunecoupe ne sera effectuĂ©e dans les subven-tions des associations, dont certaines tou-chent en plus le fonds d’urgence, et toutsera votĂ© le 17 septembre. Le budget de laculture Ă  la RĂ©gion est passĂ© cette annĂ©eĂ  75M€, soit une augmentation de 20% !Les acteurs culturels, dont EmmanuelMeirieu, Ă©taient lĂ  lors de la confĂ©rencede presse, ils ont pu dialoguer avec le prĂ©-sident. Ils ont exprimĂ© leur inquiĂ©tude.Mais nous sommes des gestionnaires attentifs et les informations demandĂ©esnous ont Ă©tĂ© fournies, Laurent Wauquieza alors tranchĂ© en faveur de mes propo-sitions. On a compris l’inquiĂ©tude. » La vice-prĂ©sidente concĂšde un dĂ©fautd’explication, une incomprĂ©hension,mais semble avoir encore une fois dĂ»s’employer pour Ă©viter l’incendie.

Erreur de com’, contrĂŽle parfaitementjustifiĂ© ou coup politique pour que lemilieu associatif se tienne sage : lesversions divergent, la campagne Ă©lectorale qui s’approche nous en dirasans doute plus...

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LA VILLECHANGE : NOUS AUSSI !

es mois qu’onl’affine, cettenouvelleformule qui

dĂ©boule : une nouvelleĂ©tape pour Le PetitBulletin, nĂ© en 1993 Ă Grenoble en formed’agenda cinĂ© – jeune,sache qu’il n’y avait alorspas d’Internet partoutpour checker lessĂ©ances de JurassicPark –, en 1997 Ă  Lyon. Decet agenda, un journals’est extrait, grandissantavec son Ă©poque. Depuisnotre derniĂšre refonte il ya quatre ans, le monde aaccĂ©lĂ©rĂ© sa mutation.Nouvelle Ăšre ? Notrejournal se devait desuivre. De coller au plusprĂšs de l’actualitĂ©, titillerlĂ  oĂč ça s’agite. Suivre letempo citadin ! Alors,sans rien renier de notreADN culturel – c’est sonrĂŽle, Ă  la culture,d’ausculter lessoubresauts de nossociĂ©tĂ©s –, nous ironsplus loin dans le rĂ©cit denotre citĂ©, nous intĂ©ressant aux initiativescitoyennes engagĂ©escomme aux nouveauxspots oĂč se montrer.Nous sortirons de la villepour des escapadesweek-end. Bien sĂ»r, nouspasserons au tamis,toujours, l’actu culturellelyonnaise. Pour mieuxrester votre city guidedans ce foisonnementd’offres qui ne manquerapas de revenir, post-crise. Plus d’articles, demises en lumiĂšre decelles et ceux qui font lavie locale. Moinsd’agenda – terminĂ© leshoraires cinĂ© (sauf sur lesite). Changement derythme : adieu l’hebdo,bonjour le quinzomadaire.Bonne dĂ©couverte ! SB

Ă©dito

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Le Petit Bulletin LyonSARL de presse au capital de 131 106,14 € RCS LYON 413 611 500 16 rue du GaretBP 1130 69203 Lyon cedex 01 TĂ©l. : 04 72 00 10 20Fax : 04 72 00 08 60www.petit-bulletin.fr/lyon

Tirage moyen 45 000 exemplairesImpression RotimpressDiffusion Diffusion ActiveDirecteur de la Publication Marc RenauRĂ©dacteur en Chef SĂ©bastien BroquetRĂ©daction Jean-Emmanuel Denave, StĂ©phane DuchĂȘne, Nadja Pobel, Vincent Raymond, LĂ©a ZaĂŻdat (stagiaire)

Ont Ă©galement participĂ© Gabriel Cnudde,Sarah Fouassier, Julie Hainaut, AdrienSimonBureau des lĂ©gendes Vincent RaymondDirecteur commercial Christian Jeulin Commerciaux Nicolas Claron, Nicolas HĂ©berlĂ©, Benjamin Warneck Maquette & design Morgan CastilloGraphiste pubs AnaĂ«lle LarchevĂȘquePhotographe Mona Bonetto (stagiaire)

Motion design François LeconteWebmaster Gary KaDéveloppement web Frédéric GechterVidéo Julien Dottor, Ophélie DuguéComptabilité Oissila Touiouel

Une publication du Groupe Unagiwww.groupe-unagi.fr

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RETOURSUR UNBIDECitĂ© de la Gastronomie /Retour sur un Ă©checretentissant : lafermeture anticipĂ©e de laCitĂ© de la Gastronomie,installĂ©e dans le GrandHĂŽtel-Dieu, qui n’aurajamais rĂ©ussi Ă  s’imposerlors de ses (trĂšs) courtessemaines d’existence. PAR SÉBASTIEN BROQUET

ctobre 2019, au cƓur de l’au-tomne ouvre enfin cette CitĂ© de laGastronomie. D’emblĂ©e le direc-teur d’alors, Florent Bonnetain, se

dĂ©bat avec les critiques qui fusent sur le prixd’entrĂ©e – 12€ sans la dĂ©gustation, pour une vi-site qui se rĂ©vĂšle express. Le contenu, promet-teur sur papier glacĂ©, se rĂ©vĂšle dĂ©cevant lors dela visite. Le public boude. Il fallait 40 000 visi-teurs par mois pour que le lieu soit rentable, cenombre sera atteint pĂ©niblement... cinq moisplus tard. Les premiers signes d’un Ă©chec bruissent dans la ville. C’est alors que surgit unvirus venu de Chine, qui Ă©teint la lumiĂšre partout sur son passage.

CertainespiĂšces comme lepiano de Bocuse trĂŽnent toujours dans la place

Celles de la CitĂ© de la Gastronomie ne se rallu-meront pas : dĂ©but juillet, tombe un communi-quĂ© laconique du prestataire espagnol, MagmaCultura : « la CitĂ© Internationale de la Gastrono-mie de Lyon (...) a subi les lourds impacts engen-drĂ©s par la crise sanitaire du coronavirus que lePays traverse depuis mars 2020. Devant ces difficultĂ©s, face Ă  l’incertitude de l’évolution Ă©co-

nomique et touristique, et malgrĂ© tous nos effortspour la sauvegarder, nous avons pris la dĂ©cisionde ne pas rouvrir la CitĂ© et d’arrĂȘter dĂ©finitive-ment son exploitation. » Le virus a bon dos.

Aux projets de GL Events et d’Operel, la MĂ©tro-pole avait prĂ©fĂ©rĂ© en juillet 2018 Magma Culturaet lui avait confiĂ© la dĂ©lĂ©gation de service public,et la scĂ©nographie Ă  l’agence anglaise CassonMan, qui avait rĂ©alisĂ© celle de la CitĂ© du Vin Ă Bordeaux. Rien n’a fonctionnĂ©. Reste Ă  savoir ceque la suite nous rĂ©serve : le bĂątiment a Ă©tĂ© en-tiĂšrement refait, certaines piĂšces comme lepiano de Bocuse trĂŽnent toujours dans la place.Mais tout est Ă  rĂ©inventer. Par une nouvelleĂ©quipe : Bruno Bernard, dĂ©sormais prĂ©sident dela MĂ©tropole, s’est exprimĂ© Ă  ce sujet chez nosconfrĂšres de L’ArriĂšre-Cour, dĂ©clarant : « on res-tera probablement centrĂ©s sur la gastronomie etl’alimentation, en essayant –c’est mon intuition –d’aller plus vers l’alimentation. (...) Notammenttoute l’alimentation bio, tous ceux qui travaillentautour de modĂšles de circuit court »

Un discours de campagne Ă©lectorale qui ne ditpas grand chose du projet possible, d’autant queM. Bernard n’a jusqu’ici pas brillĂ© par ses pro-positions en matiĂšre de politique culturelle.Enfin, culture... Ni Ă  la MĂ©tropole, ni Ă  la Villecette CitĂ© ne semble devoir ĂȘtre pensĂ©e dans lechamps culturel. Du cĂŽtĂ© de la mairie, c’est leconseiller municipal dĂ©lĂ©guĂ© Ă  l’alimentation locale, Gautier Chapuis, qui est en charge dudossier – il n’a pas souhaitĂ© s’exprimer. On peutaussi rester dubitatif face Ă  l’autre informationdonnĂ©e par M. Bernard Ă  L’ArriĂšre-Cour :constituer un jury citoyen tirĂ© au sort pour travailler sur ce dossier complexe...

ODR

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

LIBRAIRIE

LIBRAIRIEMICHELDESCOURS :PLUS DEGALERIE... MAISDES EXPOS

En juin dernier, la Librairie MichelDescours, spĂ©cialisĂ©e dans les arts, a misun terme Ă  son activitĂ© de galerie –entendre par lĂ  de vente d’art. MichelDescours ayant ouvert une galerie Ă  Parissur laquelle il entend recentrer cetteactivitĂ©. C’est donc la librairie, jusqu’icisecondaire, qui va constituer le gros del’activitĂ© lyonnaise, sous l’impulsion deGwilherm Perthuis, passĂ© de la galerie Ă  lalibrairie il y a un an en... traversant la rue

(comme quoi...). Mais cela ne signifie pasque les expositions vont pour autantdĂ©serter le lieu. Comme nous l’expliqueGwilherm Perthuis, « pendant au moins unan, le temps d’expĂ©rimenter des projets variĂ©s,la librairie impulsera des projetsd’expositions ». Une maniĂšre de prolongerl’activitĂ© librairie autour des « liens entrel’image et la littĂ©rature ». Chaque mois,Descours proposera un rendez-vous Ă  lagalerie qui prĂ©sentera des formesplastiques, des archives, des documents,des estampes... C’est GĂ©rard Berreby, invitĂ©Ă  la librairie en tant que fondateur desĂ©ditions Allia, qui, le 26 septembre, endonnera le coup d’envoi avec ses sculpturesautour de l’objet livre, intitulĂ©es Libri FeritiprĂ©sentĂ©es dans la librairie du 31 rueAuguste Comte (Lyon 2e) ET dans l’espacegalerie (on en reparle dans notre prochainnumĂ©ro). En octobre, la Lyonnaise CamilleBoileau prĂ©sentera ses travaux d’estampessur soie ainsi qu’une vaste installation.. SD L’OpĂ©ra national de Lyon est conventionnĂ© par

le ministĂšre de la Culture, la Ville de Lyon, la RĂ©gion Auvergne - RhĂŽne-Alpes et la MĂ©tropole de Lyon

opera-lyon.com04 69 85 54 54#operadelyon

Design ABM Studio

du 17 septembreau 18 octobre 2020

Places de 10 à 30 €

Préludeavant saison

2020 –21opĂ©ra ‱ danse

concert

Une programmationunique

pour se retrouverautour de solos

de danse, de concertset d’un opĂ©ra

féérique !

Vous arrivez durant une pĂ©riodesinguliĂšre qui conjugue crise sanitaire inĂ©dite et changement de tous les directeurs de site. Vous avez le goĂ»t des dĂ©fis
Alexis Guillaume : C’est aussi un moment oĂč il faut se rĂ©inventer, sesouder les uns les autres. Mais ce n’estpas ce qui m’apparaĂźt comme le pluscompliquĂ© : j’ai le privilĂšge de succĂ©-der Ă  Thierry Rocourt, qui menait dĂ©jĂ un excellent travail avec les Ă©quipes.Et j’ai rencontrĂ© ici des gens formi-dables qui ont envie de cinĂ©ma et depromouvoir les films. Lyon est uneville emblĂ©matique pour PathĂ© ; c’estaussi une terre de lumiĂšre pour le cinĂ©ma. Je suis Ă©videmment trĂšs heu-reux d’y arriver, mĂȘme si j’ai vĂ©cu detrĂšs belles annĂ©es Ă  Aix et Marseille.

Comment s’est dĂ©roulĂ©e la rĂ©ouverture du 22 juin et l’étĂ© qui a suivi ? Les chiffres indiquentĂ  Lyon une diminution globale de la frĂ©quentation d’environ 67%par rapport Ă  2019.Le pire pour un cinĂ©ma, c’est d’ĂȘtrefermĂ©. Cette date du 22 juin Ă©taitdonc trĂšs importante pour nous : ilfallait absolument rĂ©amorcer la machine, que les enseignes soient allumĂ©es ; ĂȘtre disponibles pour queles spectateurs reviennent dans lessalles. Mais aussi que toute la filiĂšrereprenne, que les distributeurs repla-cent leurs films – car dans notre acti-vitĂ©, nous n’avons pas la maĂźtrise dece que nous vendons. On a fait toutun travail de programmation avec lesdistributeurs indĂ©pendants, avecGaumont qui a pris le risque de sortirTout Simplement Noir. François Ozonest venu prĂ©senter son trĂšs beau filmÉtĂ© 85. En plus de ce travail sur lesnouveautĂ©s, on a accentuĂ© des cycleset des reprises sur les salles techno-logiques. Mais si l’offre a Ă©tĂ© qualita-tive et abondante (Madre, TheClimb
) le succĂšs des salles enFrance dĂ©pend aussi de ces films-

Ă©vĂ©nements principalement proposĂ©spar Hollywood. 90% du recul parrapport Ă  aoĂ»t dernier s’explique par la prĂ©sence d’Il Ă©tait une fois Ă  Hollywood de Tarantino, Le Roi Lion,Parasite, Fast & Furious, Comme desbĂȘtes 2


Y a-t-il eu un “effet Tenet” ?On a fait un trĂšs beau mercredi avecTenet, Effacer l’historique, Les Nou-veaux Mutants, Petit Pays. Tenet a trĂšslargement rĂ©pondu aux attentes,mais il manque encore 20% par rapport Ă  la semaine Ă©quivalente en2019. Ces locomotives, qui nous ontrĂ©ellement manquĂ© cet Ă©tĂ©, disposentd’un marchĂ© mondial : leur sortie nedĂ©pendait donc pas de la seule seulesituation sanitaire. Cela Ă©tant dit, lemarchĂ© français s’est bien mieuxportĂ© que celui de nos voisins alle-mands ou anglais puisqu’il est sou-tenu par toute la richesse du cinĂ©maindĂ©pendant.

Le circuit PathĂ© a accentuĂ© depuisquelques annĂ©es son offre techno-logique (Dolby, Imax, 4DX, Onyx)valorisant l’expĂ©rience de la salle.Est-ce de nature Ă  faire “redĂ©cou-vrir” le cinĂ©ma ?Nous croyons que l’expĂ©rience ensalle de cinĂ©ma passe aussi par certains films qui s’y prennent parces technologies-lĂ . Quand je me suisassis dans la salle Imax et que j’ai vules images de Tenet avec le son 11.1, jen’étais pas Ă  la maison, mais au cƓurdu film, plongeant dans ce que Nolanvoulait nous offrir. Il faut apporterdavantage au spectateur sur cesfilms-lĂ  pour qu’il ait envie de voirles films en salle. Il n’y a pas un autreendroit qu’une salle oĂč l’on peutavoir toute l’attention, toute laconcentration dĂ©diĂ©e Ă  ce qui passe Ă l’écran. La salle permet la rencontreentre l’Ɠuvre et le spectateur. De fait,Tenet en Imax fait 25% de ses entrĂ©esau PathĂ© CarrĂ© de Soie.

P04 actu /dans la ville Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

DISPARITIONCÉLESTEELISABETH

Élisabeth Saint-Blancat s’enest allĂ©e. Celle qui fut ladirectrice de 1986 Ă  2017 duThĂ©Ăątre des ClochardsCĂ©lestes est dĂ©cĂ©dĂ©e dessuites d’un cancer le 19 aoĂ»t,Ă  75 ans. Elle n’aura cessĂ©d’assister Ă  des spectaclesdans les grandes structuresmais aussi les MJC, leshangars pour voir ce que lesjeunes artistes fabriquaientet les accompagner dansleur Ă©closion. Joris Mathieu,Ivan Pommet, QuentinDubois et tant d’autres sontnĂ©s auprĂšs d’elle. Unchaleureux hommage lui aĂ©tĂ© rendu sur la placeChardonnet au soir de sesobsĂšques, jeudi 27. Sesproches ont rappelĂ© Ă  quelpoint cette comĂ©dienne,danseuse, chanteuse Ă©taitobsĂ©dĂ©e par la justesse etclamait Ă  l’envi « Merci lavie ! » NP

COVID-19LYON

AU CHEVETDE LA

CULTUREPlus qu’une journĂ©e ! Jeudi10 septembre Ă  midi, il seratrop tard. Mis en place aucƓur de l’étĂ© par la nou-velle Ă©quipe municipalemenĂ©e par GrĂ©gory Doucet,le fonds d’aide cultureld’urgence est une enve-loppe de 4M€ Ă  destinationdes structures et profes-sionnels, dont certains absents des dispositifs initiĂ©s par l’État, en appor-tant un soutien aux artistesindĂ©pendants et aux structures privĂ©es (compa-gnies, lieux de spectacle, cinĂ©mas). Le formulaire est accessible en ligne sur le site de la Ville. Les analyses et attributions se feront en octobre-novembre. À suivre ! NP

« LYON ESTUNE TERRE DELUMIÈRE POURLE CINÉMA »PathĂ© Grand Lyon /S’il a pris ses fonctions dans un contexteparticulier, le nouveau directeur du PathĂ© Grand Lyon aborde larentrĂ©e avec un optimisme raisonnable : septembre s’annonceriche en films et la fin de l’annĂ©e prometteuse en “locomotives”. PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT RAYMOND

LA BONNE ÉDUCATIONPatrimoine /

millions de Fran-çais plébiscitentchaque année lesJournées Euro-

pĂ©ennes du Patrimoine. Comme sou-vent Ă  Lyon, c'est l'HĂŽtel de Ville qui faitle plus d'Ă©mules (13 000 personnes l'andernier). Samedi 19 et dimanche 20 septembre prochain, 297 lieux – une centaine de moins que l'an dernier be-cause Covid – ouvriront leurs portes dansla MĂ©tropole sous le thĂšme national del'Ă©ducation. Au hasard des dĂ©couvertes :la cressonniĂšre de Vaise, seule zone hu-mide de Lyon intramuros habituellementfermĂ©e au public. Ou un concert gratuit dunouveau directeur musical de l’OrchestreNational de Lyon, le chef danois NikolajSzeps-Znaider et 104 musiciens, sous laverriĂšre des Subs, le samedi Ă  18h et 19h(rĂ©servations dĂšs le 9 septembre au 04 7839 10 02).ParallĂšlement, les JournĂ©es du Matri-moine connaĂźtront, sous l’égide du Mou-vement HF, leur 5e Ă©dition comprenantnotamment un jeu de piste Ă  la dĂ©couvertedes « Lyonnaises remarquables » samedi Ă 

15h (inscription obligatoire au 04 78 82 4138) au dĂ©part de la place RenĂ©e Dufourt.Des spectacles, confĂ©rences gesticulĂ©essont aussi au programme et un dĂ©tour parle Rize s’impose puis ce centre des mĂ©moires de Villeurbanne propose des

expositions toujours poignantes etconstruites avec les habitants. Sur lesgrilles est inaugurĂ©e une exposition d’affiches rĂ©alisĂ©es par l’association : Çafait des siĂšcles que les femmes demandentl’égalitĂ©. À voir durant un mois. NP

Alexis Guillaume s’installe dans le fauteuil de directeur.Pop-corn non compris.

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Toute cette herbe pour les journées de la Daronne
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Jamais sans mon masque !

DĂ©sormais le port du masque est obligatoire partout dans la ville.

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(AU)TAMBOURBATTANTAccueil / Le premier lieu lyonnais dĂ©diĂ© au bien-ĂȘtre et Ă  l’inclusion des femmes victimes de prĂ©caritĂ©,d’isolement et de violences a ouvert ses portes le 1erjuillet. L’idĂ©e ? Qu’elles puissent (re)trouver leur corps,leur identitĂ©, leur dignitĂ©, leur force. Leur place, aussi.Une initiative plus que nĂ©cessaire. PAR JULIE HAINAUT

a France en gĂ©nĂ©ral, et Lyon en parti-culier, est en retard sur l’accompagne-ment des femmes isolĂ©es et en grandeprĂ©caritĂ©. « Les huit accueils de jour

lyonnais sont frĂ©quentĂ©s Ă  90% par des hommes.Quant aux seuls bains-douches de la ville (Parisen compte 17 !), ils ont accueilli en avril 2018 plusde 2800 personnes, dont 2075 hommes isolĂ©s, 268femmes isolĂ©es, 93 couples et 79 familles. » explique Anne Kahlhoven, l’initiatrice et la coordinatrice du projet Au Tambour ! L’une desraisons ? L’invisibilitĂ© de ces femmes. « Se rendreinvisible est une stratĂ©gie d’évitement. Par peur desagressions, du harcĂšlement, les femmes seules Ă©vi-tent les lieux mixtes dans lesquels ni leur intimitĂ©ni leur sĂ©curitĂ© ne peut ĂȘtre assurĂ©e. Cette invisibi-lisation explique sans doute qu’on rĂ©flĂ©chisse peuĂ  leurs situations et que les structures d’accueil nesoient pas pensĂ©es pour les femmes. »

« il y a uneénorme sororité dansce projet quinous remplit,nous nourrit »

Au Tambour ! est donc un lieu non mixte. UnvĂ©ritable cocon, un espace hors du quotidien etdes difficultĂ©s qui accueille les femmes seules.Sans mari et sans enfant, donc. Et c’est une nĂ©cessitĂ©. C’est aprĂšs deux annĂ©es d’enquĂȘteset d’échanges avec les premiĂšres concernĂ©es parle projet qu’Anne en est venue Ă  cette conclu-sion. « Les femmes peuvent ĂȘtre en couple et avoirdes enfants, mais nous les accueillons seules. Au-cune femme ne souhaite ou ne devrait ĂȘtre limitĂ©eĂ  son rĂŽle de mĂšre ou de conjointe. De plus, lesfemmes que l’on reçoit peuvent avoir Ă©tĂ© sĂ©parĂ©esde leur enfant dans leur pays d’origine, ou simple-ment ne pas ĂȘtre maman et le vouloir, ce serait uneviolence inouĂŻe de les contraindre Ă  cĂŽtoyer ceuxdes autres » dit-elle, lasse des critiques sur lanon-mixitĂ©.

SORORITÉElles sont ici pour (re)prendre confiance, retrou-ver leur intimitĂ©, s’occuper d’elles, et d’elles seu-lement, prendre une douche, faire le plein deproduits d’hygiĂšne, laver leurs vĂȘtements, prendreun thĂ©, lire un bouquin, suivre un cours de yoga,charger leur tĂ©lĂ©phone, souffler, parler librementsans jugement, ĂȘtre entourĂ©es, Ă©coutĂ©es, enten-dues. À ce jour, une vingtaine de femmes est accueillie. Certaines viennent tous les jours, d’autres plus occasionnellement. Toutes ont Ă©tĂ©ou sont encore victimes de violences. « Elles nousdisent se sentir bien, en sĂ©curitĂ©, apaisĂ©es. On se sentutile. Elles nous remercient tout le temps, mais onles remercie tout autant : il y a une Ă©norme sororitĂ©dans ce projet qui nous remplit, nous nourrit. »

Le projet, soutenu par les Fondations AbbĂ©Pierre, Saint-IrĂ©nĂ©e, Caritas, Solimut, Lila Lanier, et les marques Skol et Community Cola,est participatif. Il se coconstruit au fil du tempsavec les femmes accueillies. Une boĂźte Ă  idĂ©es etenvies a Ă©tĂ© placĂ©e au cƓur de l’espace collectif.« Elle se remplit Ă  vue d’Ɠil : faire du canoĂ« en ArdĂšche, aller au cinĂ©ma, nager, faire du karaokĂ©,se faire coiffer, voir une piĂšce ce thĂ©Ăątre, avoir uneconsultation ostĂ©o
 » sourit Anne. DĂšs le moisd’octobre, un atelier thĂ©Ăątre hebdomadaire seramis en place, tout comme des sessions bimen-suelles d’art plastique et des rendez-vous ostĂ©odeux matinĂ©es par mois. L’équipe de bĂ©nĂ©volesgrandit Ă  vue d’Ɠil. Des demandes de subven-tions Ă  la Ville et Ă  la MĂ©tropole ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es.« On devrait avoir des rĂ©ponses courant septembre,on a bon espoir. Jusqu’à prĂ©sent, Ă  Lyon, les structures proposaient au mieux un aprĂšs-midi rĂ©servĂ© aux femmes » conclut la fondatrice.

Au Tambour ! 95 rue Crillon, Lyon 6e

TĂ©l. : 06 77 08 09 15

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Un home pour femmes

P06.07 actu / initiatives

/ ENVIE D’AIDER ?L’association accepte des dons de produitsd’hygiĂšne et de beautĂ© non pĂ©rimĂ©s et nonouverts, mais plus de vĂȘtements pour lemoment. Elle recherche Ă©galementrĂ©guliĂšrement des bĂ©nĂ©voles.

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ercredi 2 septembre,5h30. Nous avionspris contact avec Extinction Rebellion

via l’application de messagerie sĂ©cu-risĂ©e Signal, pour convenir du rendez-vous. Un de ses membres accueille les journalistes cours Lafayette et nous briefe : consignesen matiĂšre de photographie, objectifde la dĂ©monstration du jour
 Il nousexplique qu’une action de neutralisa-tion des trottinettes Ă©lectriques a eulieu la veille. Contrairement Ă  l’évĂ©ne-ment auquel nous assistons, cettederniĂšre n’était pas publique « en raison du risque juridique plus Ă©levĂ© ».

Nous nous dirigeons vers un lieu tenusecret jusque-lĂ  : la place de l’HĂŽtel deVille. ArrivĂ©s en terrain “hostile”,nous retrouvons une petite dizaine demilitants de tous Ăąges. Certains sontpartis chercher les trottinettes Ă©lec-triques destinĂ©es Ă  ĂȘtre entassĂ©es surla place. D’autres entreprennent de recouvrir les barriĂšres devant la maison commune de pancartes. Plusieurs slogans s’affichent, destinĂ©sĂ  interpeller les passants qui ne tarde-ront pas Ă  affluer en allant au travail :« trottis c’est fini ! », « vos batteries lithium nous mĂšnent au funĂ©rarium » 

«c’est bonsigne si onn’a pastrouvĂ©beaucoup,c’est qu’iln’y en a plusbeaucoup !»

Rapidement, un policier vient vers legroupe et aprĂšs une discussion cor-diale, autorise les partisans d’Extinc-tion Rebellion Ă  prendre les photosdont ils ont besoin pour tĂ©moigner deleur coup d’éclat, sous condition dedĂ©gager le plancher ensuite. Avec laprĂ©sence de seulement sept trotti-nettes sur la place, l’espace public esttristement dĂ©sert. Une militante d’uncertain Ăąge ironise mĂȘme : « c’est bonsigne si on n’a pas trouvĂ© beaucoup detrottinettes, c’est qu’il n’y en a plus ! ».MalgrĂ© tout, l’équipe semble satis-faite. L’objectif : mettre fin auxcontrats de Dott et Tier avec la Ville.Le lendemain, dans un cafĂ© du 3e ar-rondissement, nous retrouvons deuxreprĂ©sentants du mouvement dĂ©sirant rester anonymes – et discrets sur leur vie professionnelle.

LOIN DES YEUX, PRÈS DES GAFAMLe lien entre les combats Ă©cologiqueset la justice sociale est au cƓur deleur lutte contre l’impact des trotti-nettes Ă©lectriques. Extinction Rebel-lion souligne l’hypocrisie des Ă©luslocaux et des dirigeants des plate-formes de trottinettes Ă©lectriquespartagĂ©es. Et dĂ©nonce le chantage Ă l’emploi opĂ©rĂ© par ces derniers. Lesjuicers, chargĂ©s de recharger les trot-tinettes, sont en effet embauchĂ©s entant qu’auto-entrepreneurs ou intĂ©ri-maires. Ces statuts prĂ©caires ne leurpermettent pas de bĂ©nĂ©ficier de certains acquis sociaux. De plus, l’enjeu dĂ©passe nos frontiĂšres expli-quent-ils : « il y a l’impact avant quela trottinette arrive, et aprĂšs lorsqu’ellerepart ». Dominique* explique quel’extraction du lithium, le recyclage etle traitement des dĂ©chets sont rĂ©ali-sĂ©s Ă  l’étranger. La trottinette n’apourtant aucun avantage Ă©cologique: elle a une durĂ©e de vie d’environtrois mois (selon une Ă©tude BCG) et

consomme autant qu’une voiture,soit 200 grammes de CO2 par kilomĂštre. Cette pratique du green-washing par les entreprises, quiconsiste Ă  se donner une image deresponsabilitĂ© Ă©cologique trompeusepar le biais du marketing ou de lacommunication, est renforcĂ©e seloneux par l’attitude des Ă©lus locaux.

Les actions de sensibilisation ne suffisant pas Ă  faire plier les entre-prises et les pouvoirs locaux, les mi-litants neutralisent dĂ©sormais lestrottinettes. S’ils assurent ne pasmettre les usagers en danger, ilsconcĂšdent que cela rĂ©duit drastique-ment la durĂ©e de vie de ces engins : « on aimerait ne pas avoir Ă  en arriverlĂ . C’est une des seules choses qu’onpouvait faire » nous disent Morgan etDominique. D’aprĂšs ces derniers, lesGAFAM (Google, Apple, Facebook,Amazon et Microsoft) sont les grandsgagnants de l’ouverture de ce nou-veau marchĂ© : la collecte et la reventedes donnĂ©es privĂ©es, ce « nouvel or

noir », participerait ainsi Ă  la surveil-lance de masse dĂ©clarent-ils. Les en-treprises concernĂ©es ont adoptĂ© enrĂ©ponse une stratĂ©gie de dĂ©crĂ©dibili-sation visant Ă  accuser Extinction Rebellion de refuser le dialogue. « Ilsont beaucoup Ă  gagner en reverdissantleur image, Ă  potentiellement nouscoopter. Malheureusement, on n’aurajamais un rapport de force Ă©gale avecces entreprises ».

UN MOUVEMENT ÀL’ÉPREUVE DE L’UR-GENCE CLIMATIQUE Le collectif se veut exemplaire dansson fonctionnement interne : inclu-sion maximale, prise en compte dessituations individuelles, holacratie,amĂ©lioration de la diversitĂ© des pro-fils ou encore remise en question
Ce fut le cas lorsque les QR codes destrottinettes Ă©taient encore dĂ©truits aumarqueur. « On s’est rendus comptequ’au final ça ne servait pas l’objectif.Ce sont les juicers qui prennent de l’acĂ©-tone et enlĂšvent l’encre ». L’action Ă©taitindolore pour les entreprises. GrĂące Ă une Ă©tude plus poussĂ©e du fonction-nement des engins, les rebelles sabo-tent dĂ©sormais les batteries, lessystĂšmes de GPS ou les parties Ă©lec-triques. Cette exemplaritĂ© va de pairavec leur maĂźtrise de la communica-tion. La notion de “rapport de force”revient rĂ©guliĂšrement, la prĂ©fĂ©rencedu terme “neutralisation” Ă  celui de“destruction” et “apartisan” plutĂŽtque “apolitique”, le contournementdu mot anticapitaliste, et surtoutl’idĂ©e ne pas blĂąmer qui que ce soit,exceptĂ© les Ă©lus et les grands diri-geants.

Reste la question des solutions. Extinction Rebellion Ă©voquequelques pistes comme le municipa-lisme libertaire et les assemblĂ©es ci-toyennes. Concernant la conventioncitoyenne pour le climat, Morgan laqualifie de « solution incomplĂšte, insa-tisfaisante ». Ils souhaitent redonner« le pouvoir au peuple par le peuple »mais ne savent pas encore commenty parvenir : « personne n’en sait rien,on essayera seulement de faire aumieux ». Et Extinction Rebellion n’envisage pas de prĂ©senter des can-didats Ă  des Ă©lections. « Qui croit en-core que ceux qui sont nos Ă©lus nousreprĂ©sentent ? » nous dit l’un des militants. Le mouvement Ă©cologisteprĂ©fĂšrerait repenser les formes de dĂ©cisions avec l’idĂ©e de « mandat » etestime que des contre-pouvoirs sontnĂ©cessaires pour rĂ©sister Ă  la corrup-tion, sans prĂ©ciser lesquels. Les deuxpartisans clarifient : « c’est notre point

de vue et on ne parle pas au nom dumouvement ».Le 4 septembre, Le Monde faisait Ă©tatd’une forte diminution des effectifsd’Extinction Rebellion lors d’actionsĂ  Londres. Force est de constater quesur une trentaine de militants atten-dus Ă  Lyon mercredi dernier, seuleune petite dizaine Ă©tait prĂ©sente.Ligne politique trop floue ou absencede porte-parole charismatique peuvent ĂȘtre des raisons Ă©voquĂ©espour ces dĂ©saffections : attention,toutefois, Ă  ne pas louper le grandrendez-vous de l’urgence climatique.

* Les prénoms ont été modifiés

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EXTINCTION REBELLION :LES TROTTINETTES ENLIGNE DE MIREDĂ©sobĂ©issance civile / La bataille fait rage au cƓur de la capitale des Gaules : Extinction Rebellion espĂšredĂ©barrasser l’espace public des trottinettes Ă©lectriques. NĂ© Ă  Londres en 2018 et importĂ© en France, cemouvement Ă©cologiste et social veut lutter contre l’effondrement Ă©cologique et le rĂ©chauffement climatiquegrĂące Ă  la dĂ©sobĂ©issance civile. PAR LÉA ZAÏDAT

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

/ TROTTINETTESDOTT ET TIEREMPORTENTLE MARCHÉ

Beaucoup ontadopté les trot-tinettes élec-triques, attisantles appétits destart-ups pastoujoursconcernées parautre chose quele profit rapide.Ce fut vitecompliqué de

faire cohabiter les diffĂ©rentsmodes de circulation et les usa-gers de trottinettes n’ont pasbrillĂ© par leur civisme, les aban-donnant au milieu des trottoirsou circulant Ă  grande vitessedans les rues piĂ©tonnes. L’an-cienne municipalitĂ© dirigĂ©e parM. Collomb a rĂ©agi, voulantdans la mesure de ses compĂ©-tences (et face au retard Ă  l’allu-mage de l’État), rĂ©guler lemarchĂ©. Un appel d’offres a Ă©tĂ©lancĂ© le 20 fĂ©vrier dernier.Treize candidats ont dĂ©posĂ© undossier. DivulguĂ© cet Ă©tĂ© par lanouvelle Ă©quipe municipale, lechoix s’est portĂ© sur deux sociĂ©-tĂ©s : une française, Dott, et uneallemande, Tier. Les critĂšres liĂ©sĂ  l’écologie ont primĂ© sur cechoix : durĂ©e de vie (dĂ©sormaisde deux ans), recharge des bat-teries, matĂ©riaux utilisĂ©s. Ex-cluant de fait celle qui Ă©taitleader du marchĂ© Ă  Lyon depuisson installation en 2018, la cali-fornienne Lime. Les deux ga-gnants ont une concession dedeux ans et pourront dĂ©ployerun maximum 2000 trottinetteschacun, ce qui Ă  45€ de rede-vance par vĂ©hicule, reprĂ©senteraau total 90 000€ de recettes an-nuelles pour la ville. SB

Des militants chargés à bloc (avec une énergie renouvelée)

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« AU CINÉMA,ON MENT PARDÉFINITION »

La daronne / Impossible de la manquer cette semaine Ă  Lyon : sa silhouette est aux frontons detous les cinĂ©mas et vous la croiserez peut-ĂȘtre au grĂ© des rues puisqu’elle vient de dĂ©buter letournage du nouveau film de Laurent LarriviĂšre avec Swann Arlaud. Elle, c’est, Ă©videmmentIsabelle Huppert, une des “daronnes” du cinĂ©ma français et celle que Jean-Paul SalomĂ© a

choisie pour incarner Patience Portefeux dans son polar. Rencontre. PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT RAYMOND

Comment choisissez vousvos rĂŽles ? En fonction de ceque vous auriez envie devoir ou en rupture par rap-port Ă  ce que vous avez faitauparavant ?Isabelle Huppert : C’est peut-ĂȘtre plus une question que sepose le metteur en scĂšne quel’acteur. Parce qu’au fond, unacteur a peu de pouvoir sur lapossibilitĂ© d’un film. Sinon, unpeu tout dans la genĂšse m’at-tire : entrer dans un person-nage, travailler avec unmetteur en scĂšne, le dialogue,une phrase qui vous reste dansla tĂȘte et qu’on se redit et rienque pour cette phrase on aenvie de faire le film
 C’estmystĂ©rieux de le dĂ©finir prĂ©ci-sĂ©ment, parce que c’est unprocessus particulier qui vousamĂšne chaque fois Ă  faire unfilm. C’est Ă  chaque fois uneaventure un peu existentielle :il y a tout un chemin qui vousy mĂšne et qui n’est jamais lemĂȘme


Quel a Ă©tĂ© le point dedĂ©part de La Daronne ?Le livre, que j’ai lu avant de savoir que Jean-Paul SalomĂ©voulait faire le film. J’ai en-tendu Anne-Laure Cayre [l’au-trice et coscĂ©nariste, NdlR] Ă la radio et, tout de suite, j’ai Ă©tĂ©trĂšs intĂ©ressĂ©e par ce qu’elleracontait –, Anne-Laure est unpersonnage trĂšs intĂ©ressant enelle-mĂȘme. Je suis descendueen courant acheter le livre, quej’ai trouvĂ© formidable et trĂšsbien Ă©crit – il avait obtenu leGrand Prix de la littĂ©rature po-liciĂšre. Peu de temps aprĂšs, ilse trouve que Jean-Pierre, avecqui je voyageais beaucouppour Unifrance quand il enĂ©tait le prĂ©sident, me dit qu’ila lu un livre formidable quis’appelle
 La Daronne
Voilà


Vous a-t-il demandĂ© d’adap-ter le personnage ?Alors, on pensait la mĂȘmechose lui et moi : il fallait plusde dinguerie, mais aussi unecertaine innocence pour le

personnage. On l’a donc beau-coup retravaillĂ© au scĂ©nario.C’était bien que ce soit commeun portrait de femme, qu’ellepartage une amitiĂ© fĂ©minineavec l’infirmiĂšre qui s’occupede sa mĂšre Ă  l’EHPAD
 Ettoute cette relation avec le per-sonnage jouĂ© par Hippolyteest vraiment intĂ©ressante : ellen’est pas dĂ©nuĂ©e d’un certaincynisme, mais il y a en mĂȘmetemps de la mĂ©lancolie qui luidonne beaucoup d’humanitĂ©et de profondeur.

Justement, le personnaged’Hippolyte Girardot dit Ă un moment au vĂŽtre : « tu esune brindille et pourtant tuas beaucoup de force » Cette dĂ©finition vousconvient-elle ?Oh brindille, brindille
 Ça dĂ©pend des jours, de ce que j’aimangĂ© la veille ! Parfois jepeux ne pas me sentir brindille

P08.09 actu / interview

/REPÈRES

1953Naissance Ă  Paris

1978Prix d’interprĂ©tation auFestival de Cannes pourViolette NoziĂšre deClaude Chabrol, le se-cond en 2001 pour LaPianiste de Michael Ha-neke

1996 Premier César de la meil-leure actrice pour La Cé-rémonie de ClaudeChabrol

2005Lion d’or spĂ©cial au Fes-tival de Venise pour Ga-brielle de PatriceChĂ©reau et l’ensemble desa carriĂšre, aprĂšs deuxCoupes Volpi de la Meil-leure Actrice (1988,1995)

2017 MoliĂšre d’Honneur ; Gol-den Globe, nomination Ă l’Oscar, second CĂ©sar dela Meilleure Actrice pourElle de Paul Verhoeven(sur 17 nominations)

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Par respect pour la Loi Évin, la Daronne fume ici un air-bĂ©do (avec filtre)

du tout. Je suis comme tout lemonde ! Et puis, ça dĂ©pend oĂč: dans un film de Jean-Paulavec Hippolyte, il n’y a pas deproblĂšme, j’ai confiance – c’estvrai.

On a l’impression que LaDaronne vous permet dechanger l’image que le public a de vous
J’ai tout fait pour, en tout cas,vous pensez bien ! L’aubaineĂ©tait trop bonne (sourire). Lesgens vous voient beaucoup Ă travers un prisme, parfois unpeu pesant, contre lequel onne peut rien. Il y a quelquechose comme ça qui s’agglo-mĂšre Ă  vous et dont on a dumal Ă  se dĂ©barrasser. On ima-gine que ça dĂ©termine le re-gard qu’ont les gens sur vous.

Dans le livre et le scĂ©nario, il yavait ce mĂ©lange savammentdosĂ© de comique, d’émotion,de finesse. Tous ces masquesdiffĂ©rents, tous ces men-songes, puisque Patience estquelqu’un qui ment tout letemps. Un personnage quiment tout le temps est tou-jours amusant. DĂ©jĂ , au ci-nĂ©ma, on ment par dĂ©finition ;c’est-Ă -dire qu’on a toujourstendance Ă  dire une chose et Ă en penser une autre. La ca-mĂ©ra induit cela. Quand enplus c’est le ciment mĂȘme dupersonnage qui l’induit


LE DÉGUISEMENTFAIT PARTIE DUPLAN

Selon l’adage italien tradut-tore, traditore, un inter-prĂšte (comme votrepersonnage) est un traĂźtre,c’est-Ă -dire une sorte dementeur. Un comĂ©dien, quiest aussi un interprĂšte,peut-il trahir son metteuren scĂšne ou ses partenairesdans l’intĂ©rĂȘt du film ? On peut en effet dire que tra-duire c’est trahir et que donc,jouer c’est une interprĂ©tation.Mais une interprĂ©tation c’estsubjectif, en tous les cas, heu-reusement – sinon, n’importequi pourrait faire ce que l’onfait. Au moment oĂč on le fait,on est la seule Ă  pouvoir lefaire. Mais c’est toujours dansl’intĂ©rĂȘt du film et je ne croispas que ça puisse ĂȘtre quelquechose que l’on fasse de soncĂŽtĂ©.

Le rĂŽle imposait que voussoyez arabophone, ou plutĂŽt que vous parliez undialecte marocain
C’était nĂ©cessaire, pour rendrele personnage crĂ©dible. On au-rait pu imaginer trouver unevoix qui soit la mienne,puisqu’on peut tout fairemaintenant, mais c’était quandmĂȘme amusant d’en passerpar lĂ , mĂȘme si c’était difficile: j’ai tout oubliĂ© depuis ! Leprofesseur, Salah, m’envoyaitdes enregistrements pendant

que je tournais le film d’IraSachs au Portugal – mais pasen portugais, heureusement.C’était agrĂ©able Ă  prononcermais difficile Ă  comprendre,surtout.

Vous avez l’habitude dejouer dans d’autres languesque le français et l’anglais
Oui, j’ai jouĂ© un peu en corĂ©en ; j’avais appris un peude chinois aussi pour un filmqui n’est jamais sorti d’ailleurs,qui se balade quelque part, aucune nouvelle depuis (sou-rires). Pour l’un des prochainsfilms que je vais faire sur LeCaravage, Michele Placidoveut que Louis Garrel, ma fille[Lolita Chammah, NdlR] etmoi nous tournions en italien.Ma fille n’a pas de problĂšme,elle est bilingue en italien,mais moi
 c’est plus difficile.

Est-ce que ça change votremaniĂšre de jouer lorsque lalangue est diffĂ©rente ? En arabe, je ne peux pas vrai-ment vous dire parce que fran-chement c’est extrĂȘmementcirconstanciĂ©, mais lorsqu’onjoue en anglais, on est un peuune autre personne Ă  soi-mĂȘme – ce qui est bien, d’ail-leurs. On s’échappe un peu
Vous savez, par exemple,quand quelqu’un qui vous esttrĂšs proche parle une autrelangue que celle avec laquelleil a l’habitude de communi-quer, ça donne de lui une autrevision, je trouve. Pareil quandon est acteur. Je pense que ça peut modifier le jeu surscĂšne : je l’ai fait plusieurs foisen anglais, c’est autre chose.

Pour vous, Patience Porte-feux/La Daronne est-elle undouble-personnage ou bienquelqu’un qui se dĂ©guise ?C’est un personnage trĂšs riche,trĂšs complet, qui passe par destas d’états trĂšs diffĂ©rents. Et ledĂ©guisement fait partie duplan. Mais en mĂȘme temps cequi est beau, c’est la maniĂšredont elle reçoit son foulard :Khadidja, une infirmiĂšre arabelui donne, comme un geste ini-tiatique. D’ailleurs, Khadidjaest essentielle dans le rouage :c’est aussi pour elle que Pa-tience va faire tout ça. Touteune mĂ©canique se met enplace et j’aime la maniĂšre dontcela arrive. L’idĂ©e des cos-tumes en dĂ©coule, et ça donnebeaucoup de consistance Ă son dĂ©guisement.

Avez-vous participĂ© auchoix des costumes de laDaronne ?C’est surtout l’Ɠuvre de Ma-ritĂ© Coutard, une formidablecostumiĂšre (avec qui j’avaistravaillĂ© sur La Ritournelle deMarc Fitoussi), en collabora-tion avec Jean-Paul SalomĂ©.Quelqu’un sur le film venaitl’assister, notamment pourm’aider Ă  mettre le foulard,parce qu’il y a plusieurs ma-niĂšres de le mettre.

HabillĂ©e en Daronne, votrepersonnage occupe l’espacediffĂ©remment et devientobjectivement diffĂ©rent
Tout costume change la dĂ©-marche, ce n’est pas vrai uni-quement pour celui-lĂ .Chaque personnage induit unedĂ©marche. Quand on deman-dait Ă  Chantal Akerman oĂč elleavait trouvĂ© les rĂŽles de ses comĂ©diens, elle rĂ©pondait : « dans mes chaussures ». Etc’est vrai, c’est une phrase trĂšsjuste : selon que vous avez destalons hauts ou plats, une robeample ou le petit pull vert (quej’adore), le personnage est dif-fĂ©rent. Ici, par les costumes, ily a une montĂ©e en puissance.

Aimiez-vous vous dĂ©guiserenfant ?J’imagine comme tous les en-fants – et encore, ce n’est passi sĂ»r que les enfants se dĂ©gui-sent toujours autant. Le dĂ©gui-sement, ça revĂȘt quelquechose d’artisanal, on se dĂ©-guise avec trois fois rien. Est-ce que les enfants se dĂ©guisenttoujours autant ? J’espĂšre
Mais ils sont de plus en plusprojetĂ©s dans le virtuel ; or ledĂ©guisement, c’est le contrairede cela : c’est la crĂ©ativitĂ©,l’imagination


De votre point de vue, l’arti-sanat se perd-il au cinĂ©ma ?Je ne crois pas, non. Finale-ment, ça, ça n’a pas beaucoupchangé 

Vous avez la rĂ©putationd’ĂȘtre l’une des rares ac-trices Ă  vous intĂ©resser Ă  lalumiĂšre
Je vous le confirme (rires).Non mais attendez : toutes lesactrices du monde s’intĂ©res-sent Ă  la lumiĂšre. Je ne veuxpas offenser mes homologuesmasculins, mais je crois queles acteurs sont plus intĂ©ressĂ©spar la “fabrique du cinĂ©ma” :un acteur aura plus des vellĂ©i-tĂ©s de mise en scĂšne dans sa

pratique, dans son rapport auplateau, qu’une actrice. Uneactrice est beaucoup moinsportĂ©e sur cela. Un acteur vas’intĂ©resser Ă  la maniĂšre dontil est filmĂ©, aux cadres. Une ac-trice n’est pas comme ça. Lesfilles, c’est plus le maquillage.

Comment voyez-vous lelien entre un comĂ©dien etun directeur de la photo ?Pour un acteur, un directeurde la photo c’est un partenaireessentiel : un visage c’estcomme un paysage ; ça s’étu-die, c’est bien que le chef-opĂ©-rateur s’y intĂ©resse, c’est untravail.

Un dĂ©saccord avec un direc-teur photo peut-il vous em-pĂȘcher de jouer ?Ah ben non : je ne travaillequ’avec de grand opĂ©rateurs !(rires) Il y a une Ă©poque oĂč lesactrices savaient exactementce qu’elles voulaient commelumiĂšres : Marlene Dietrich, jecrois, faisaient carrĂ©ment seslumiĂšres.

La sĂ©rie Dix pour centdonne de vous une image debosseuse
 Oui, ben c’est juste une image,franchement ! C’est une purefiction (rires). Disons que jesuis plus
 active que bosseusedans Dix pour cent, ça n’est pastout Ă  fait pareil. Active, je n’aipas tout Ă  fait l’impression detravailler : on a la chance defaire quelque chose oĂč la no-tion de travail est Ă  prendreavec beaucoup de prĂ©cautions.C’est trĂšs particulier, la notionde labeur n’est pas du tout lamĂȘme que pour d’autres mĂ©-tiers ; on peut s’en rĂ©jouir, c’estun privilĂšge qui nous estdonnĂ©.

Trouvez-vous que l’époqueoffre davantage de rĂŽles im-portants aux femmes ? J’ai un tout petit peu de malavec ce concept. Commentdire
 Peut-ĂȘtre est-ce parceque je n’ai pas le sentimentd’avoir maintenant plus de rĂŽlesintĂ©ressant que tous ceux quej’ai faits. Il ne faut pas se trom-

per sur la notion de ce qu’onappelle des rĂŽles “intĂ©ressants”pour femmes. Parfois j’entendsdes discours un petit peu
 pasdangereux, mais qui ne meconviennent pas sur l’idĂ©e qu’ilfaudrait forcĂ©ment qu’on donnedes rĂŽles de conquĂ©rantes. Sic’est pour que les femmes revĂȘ-tent les oripeaux masculins
Pour moi, un grand rĂŽle defemme, c’est un rĂŽle qui la metau centre, tout simplement,quoi qu’il lui arrive. RĂ©cem-ment, Ă  l’Action Christine, monfils a programmĂ© ForbiddenHollywood et lĂ  on vacille : cesont des films prĂ© Code Hays,avant ce code moralisateur quia stoppĂ© toute une vague defilms. Et les rĂŽles de femmesdans toute cette pĂ©riode-lĂ  sonthallucinants ! Les rĂŽles de Bar-bara Stanwyck sont dĂ©ments.Alors oui, il y a eu des pĂ©riodesoĂč il y a eu de trĂšs grands rĂŽlesde femmes.

Allez-vous toujours au ci-nĂ©ma ?J’y vais tout le temps ! Je vaisdans mes salles – j’ai deuxsalles Ă  Paris. Il y a plein defilms Ă  voir : le film de HouHsiao-hsien ; The King of Sta-ten Island que j’ai adoré  Etpuis j’accompagne La Daronnedans les salles. C’est lĂ  que l’onvoit que le film s’adresse tou-jours Ă  chaque spectateur etnon Ă  un public de passage ; Ă chacun en particulier. Chacunreçoit toujours un film diffĂ©-rent.

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

« est-ce que les enfants se dĂ©guisent toujours autant ? J’espĂšre


Mais ils sont de plus en plus projetésdans le virtuel ; or le déguisement,

c’est le contraire de cela : c’est la crĂ©ativitĂ©, l’imagination»

/SON FILM À L’AFFICHESHIT ET CHUT : ON A VU LA DARONNEInterprĂšte cachetonnant Ă  la traduction d’écoutes policiĂšres, Patience Portefeux trouve un moyende rĂ©gler ses ardoises : Ă©couler une cargaison de shit subtilisĂ©e Ă  ses propriĂ©taires et devenirfournisseuse en gros. La police va s’escrimer Ă  identifier cette mystĂ©rieuse nouvelle “Daronne”
BardĂ©e de slogans qui claquent et d’un logo du festival de l’Alpe-d’Huez, l’affiche mettant envaleur une Isabelle Huppert voilĂ©e comme une riche Émiratie tend Ă  faire passer La Daronnepour une comĂ©die. En rĂ©alitĂ©, il s’agit lĂ , comme pour le personnage de Patience, d’undĂ©guisement dissimulant sa vraie nature de film noir Ă  la croisĂ©e des mafias marocaines etchinoises et reposant sur des impĂ©ratifs sociaux (payer l’EHPAD de sa mĂšre, rembourser lesdettes de son dĂ©funt mari, aider ses filles) : c’est la nĂ©cessitĂ© qui fait la hors-la-loi. Et sous cetĂ©piderme de polar affleure un autre film encore, Ă  la tonalitĂ© Ă©tonnamment mĂ©lancolique,nostalgique, oĂč Patience (prĂ©nom dĂ©cidĂ©ment bien trouvĂ©) peut enfin renouer avec son passĂ©.Celle qui propose dans un langage fleuri mi argotique, mi arabe, Ă  de petites frappes abrutiesd’en Ă©couler de la grosse par quintaux, n’a jamais cessĂ© d’ĂȘtre en son for intĂ©rieur une petitefille collectionnant les feux d’artifice. Une belle surprise. VR

La Daronne Un film de Jean-Paul Salomé (Fr, 1h30) avec Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot,Farida Ouchani


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ugnace. C’est lemot que choisitLionel Bosnierpour dĂ©crire la li-

brairie Les Mangeursd’Étoiles, dont il est le fonda-teur. Il en a fallu, en effet, del’énergie Ă  cet ancien directeurĂ©ditorial pour ouvrir ce nou-veau lieu de vie au cƓur deVaise. TombĂ© sous le charmede ce quartier Ă  son image, lelibraire a reçu un soutien im-portant Ă  la fois des habitants,mais aussi de la RĂ©gion, de laDRAC et du CNL. Autant deraisons de penser que cettepartie du 9e arrondissement deLyon, lieu d’un vĂ©ritable bras-sage culturel, mĂ©ritait la crĂ©a-tion d’une librairie Ă  la hauteurde ses concitoyens.

Enfant turbulent, cet ex foot-balleur n’aimait pas beaucoupla lecture jusqu’à ce que samùre commence à lui lire le

roman Les Indes noires de JulesVerne. C’est au second chapi-tre qu’il se surprend Ă  se prendre au jeu : il ne se pas-sera plus jamais des livres.Plus tard, lassĂ© des a priori etdes prĂ©jugĂ©s auxquels il faitface durant ses Ă©tudes, il se rĂ©fugie dans l’écriture – et accomplit ainsi ses premierspas dans l’édition. L’étudianten Histoire accumule les ren-contres et fourbit ses armes ausein de groupes prestigieuxcomme Gallimard ou Libella.Mais depuis ses vingt ans,l’amoureux des livres déçu del’absence de projet communn’a qu’un seul crĂ©do : faire cequi lui plaĂźt « Ă  fond, sĂ©rieuse-ment, tout en sachant que çapeut ne pas marcher ».

2000 RÉFÉRENCESJEUNESSES’il avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© libraire du-rant cinq ans Ă  Besançon et Ă 

Pontarlier, il se demande enarrivant Ă  Lyon si recommen-cer un tel projet n’est pas unfantasme. Et s’il peut encore serĂ©inventer. Nul doute que la librairie rĂ©pondra Ă  un rĂ©el besoin du quartier. Ouvertedepuis un mois et demi, celle-ci attire dĂ©jĂ  les riverains ravis.Ici, pas question d’imposerdes idĂ©es, il y en a pour tousles goĂ»ts ! Le libraire souhaiteque l’on entre sans se poser dequestions : les gamins, les personnes ĂągĂ©es, ceux et cellesqui rentrent des courses, oubien les parents avec leurspoussettes... Tous peuvent sepresser dans la librairie et sedemander conseil, si besoinest.

Si le gĂ©rant choisit avec sĂ©-rieux les livres qu’il propose, ilsouhaite avant tout offrir unemain tendue aux habitants duquartier et crĂ©er une compli-citĂ© avec les lecteurs. Les en-fants, auxquels sont proposĂ©esplus de deux mille rĂ©fĂ©rences,ont dĂ©jĂ  investi les lieux. Iln’est donc pas impossible quevous voyiez dĂ©bouler et dĂ©ra-per un gamin en trottinette aumilieu des livres lors de l’unede vos visites... Des Ă©ditionsmĂ©connues du grand publicsont aussi mises Ă  la disposi-tion des curieux : les Ă©ditionsBONOO ou encore Le Port aJauni, par exemple. Cette mai-son cise Ă  Marseille Ă©dite desalbums et de la poĂ©sie enlangue française et arabe.L’idĂ©e de Lionel Bosnier est demontrer Ă  chacun qu’il peutĂȘtre reprĂ©sentĂ© et qu’un livrel’attend dans sa boutique.C’est cette mĂȘme volontĂ© quil’a poussĂ© Ă  donner le nomd’un roman de Romain Gary Ă sa librairie. Les Mangeursd’Étoiles n’est certes pas l’Ɠu-vre la plus connue de son au-teur, mais « elle a laparticularitĂ© d’ĂȘtre celle oĂč lesĂ©motions rejaillissent le plus ».Elle dĂ©crit l’histoire d’un dic-tateur au cƓur d’une AmĂ©-rique latine changeante et oĂčles mangeurs d’étoiles, des in-diens dĂ©sƓuvrĂ©s, consom-ment des substanceshallucinogĂšnes pour Ă©chapperĂ  leur propre vie. Il n’est pasquestion ici de nourrir l’imagi-naire par quelques substances,puisque les livres choisis par lelibraire le font dĂ©jĂ  si bien... Mais de rendre un hommage discret Ă  « un grand monsieur » et d’assimilerle lieu au rĂȘve et Ă  l’ailleurs. En attrapant les passants parsurprise grĂące Ă  leur proprecuriositĂ©, cette nouvelle librai-rie aspire incontestablement Ă devenir un Ă©crin de libertĂ©pour les esprits vaisois.

Les Mangeursd’Étoiles 29 rue de la Claire,Lyon 9e / Du mardi au samedi de10h à 19h, le dimanche de 10h à12h

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P10.11 actu / c’est nouveau

LACURIO-SITÉ,UN JOLI DÉFAUTLibrairie /C’est une excellentenouvelle pour le quartier de Vaise :une librairie flambant neuve vientd’ouvrir ses portes rue de la Claire.En musique et aprĂšs plusieurscafĂ©s, rencontre avec sonfondateur, Lionel Bosnier. PAR LÉA ZAÏDAT

« Z’avez le dernier Mussoen moldave ? »

LYONYOUNGFILMFEST.FR/RESERVATION INFORMATIONS ET BILLETERIE

ans le monde d’avant il yavait, dans l’HĂŽtel-DieurĂ©novĂ©, une rutilante CitĂ©de la Gastronomie. L’ex-

position permanente abritait un er-satz de marchĂ©, dans lequel de fauxartisans, s’agitant sur des Ă©cransLED, prĂ©sentaient les matiĂšres pre-miĂšres de la cuisine française. Parmieux, un poissonnier derriĂšre son Ă©talde poissons dĂ©matĂ©rialisĂ©s. Pas dequoi faire une bouillabaisse. L’établis-sement n’a pas rĂ©sistĂ© au confine-ment. On imagine le poissonnierdĂ©sormais dĂ©branchĂ©, et sa came Ă©va-porĂ©e. Un poissonnier virtuel s’éteintet un autre rĂ©el se rĂ©vĂšle de l’autrecĂŽtĂ© du RhĂŽne, quai Augagneur.

PRODUITS DE SAISONC’est ici qu’IsmaĂ«l Adam Drissi-Bakhkhat a posĂ© son Ă©tal, au bord dutrottoir – l’intĂ©rieur est encore en

travaux. Il s’est fait connaĂźtre dans lemonde des huĂźtres, qu’il Ă©levait dansle comtĂ© de l’Essex. Ses coquillages,issus de souches sauvages, Ă©levĂ©splusieurs annĂ©es, se retrouvaient surquelques grandes tables parisiennes(Alain Ducasse).

« c’est dufoutage degueule deracontersur insta-gram unehistoire surun pĂȘcheur,qui sort Ă  5hdu matin»

Quand IsmaĂ«l, par ailleurs docteur enphilosophie, dĂ©cide de se rapatrier Ă Lyon pour ouvrir une poissonnerie,on accueille donc cela comme unebonne nouvelle. Surtout quand onsait son ambition : proposer de lapĂȘche cĂŽtiĂšre durable, achetĂ©e en di-rect Ă  des bateaux voire des criĂ©es.Son Ă©tal ne propose pas la diversitĂ©d’un IntermarchĂ©, mais des produitsde saison (eh oui la pĂȘche a aussi

ses saisons), et des espĂšces peuconnues : « comme le crabe vert qu’onmange dans l’arriĂšre-pays camarguais.On peut l’utiliser pour des sauces, oupourquoi pas entier en chips ».

Mais cĂŽtĂ© poiscaille ? « La semaine der-niĂšre, on mettait des rascasses sĂ©bastes,ça ressemble Ă  un bĂ©ryx, ça nous arrivedu Guilvinec, on le vend Ă  16€/kilo. Il n’ya pas beaucoup de perte, donc pour 20€

une famille peut acheter plus d’un kilode poisson ». Il faut l’entendre parler duchinchard, « dont les Japonais raffolent,ils en importent des tonnes alors qu’on leboude », ou des murettes, « comme desbulots, mais mille fois plus goutus ». Ilaffirme : « ce qu’on veut dĂ©fendre c’estune idĂ©e du bien manger Ă  des prix abor-dables ». On l’entend de plus en pluscette rengaine, surtout depuis que l’onfictionne le monde d’aprĂšs. Sauf que :« on veut pas faire du storytelling, c’estdu foutage de gueule de raconter sur Ins-tagram une histoire sur un pĂȘcheur, quisort Ă  5h du matin. C’est des mĂ©tiers quimĂ©ritent d’ĂȘtre valorisĂ©s, pas glorifiĂ©s ».PlutĂŽt qu’Insta, donc, « valoriser le produit », comme on dit. Ainsi, en plusdes bĂȘtes entiĂšres et de leurs filets, ilfait ses fumaisons, bientĂŽt du cƓursĂ©chĂ©, de la saucisse fraĂźche, du saucis-son. Ou par exemple, cette incroyablehure de thon qu’on a pu goĂ»ter, ungenre de pĂątĂ© de tĂȘte, aux cĂąpres, trĂšsviandard.

RESTAURANT LE SOIRVENUSa femme, Douchka, ancienne froma-gĂšre, s’est reconvertie dans la conser-verie, et met en bocal des fumets etsoupes, des nages de coquillages Ă base de fruits, issus de producteurs biode la rĂ©gion. Enfin, quand il n’y a pasd’orage, IsmaĂ«l installe en soirĂ©e uneterrasse sur le trottoir, oĂč il sert lespoissons du jour, cette fois cuisinĂ©s.Pour nous, ce fut un superbe pavĂ© (dethon), trĂšs cru Ă  cƓur, servi avec unepurĂ©e de chou-fleur violet, et choubraisĂ©. À accompagner de vins de co-pains, tous nature, servis Ă  petit prix :notamment ceux du Fond CyprĂšs dansl’Aude, du Mas Melet dans le Gard, ouceux, trĂšs courus et trĂšs bons, de JulienGuillot dans le MĂąconnais.

NoĂ© - Atelier de la Mer22 quai Augagneur, Lyon 3e / T. 09 81 44 2865 / Poissonnerie ouverte du mercredi audimanche dĂšs 9h, l’aprĂšs-midi du jeudi ausamedi ; restaurant, du mercredi au sa-medi soir (plats 18-20€)

BELLEPÊCHEQUE CE

NOUVEAUNOÉ

Poissonnerie / IsmaĂ«l Adam Drissi-Bakhkhats’était fait connaĂźtre par ses huĂźtres, prisĂ©esd’Alain Ducasse : revenu Ă  Lyon, il ouvre avec

sa femme Douchka une poissonnerie /restaurant sur le quai Augagneur. Belle

trouvaille. PAR ADRIEN SIMON

BARRETOUR DEBOOMRANG

Ce lieu connaĂźtra dĂ©cidem-ment de nombreuses vies :aprĂ©s avoir incarnĂ© la belleTaverne Gutenberg, puis leplus Ă©phĂ©mĂšre Cartel, voicivenir Boomrang, autodĂ©si-gnĂ© “tiers-lieux culturel”,quand bar associatif auraitsans doute largement suffit.De mĂȘme qu’évoquer desrumeurs sur un prĂ©sumĂ©passĂ© de maison close n’en-richit en rien le storytelling...Reste que ce bĂątiment laissĂ©dans son jus, brut et d’es-prit squat, mĂ©rite deconserver sa vocation despot festif ancrĂ© en pleincƓur du quartier de laGuillotiĂšre. Et que le voirrepris par de jeunes acteursde la scĂšne culturelle localeest bienvenu. Expositions,confĂ©rences et DJs conti-nueront donc de rythmerles murs du 5 rue de l’ÉpĂ©e.On en reparle vite. SB

Manches courtes en septembre ? Tant qu’on se l’écaille pas trop


LES BELLESQUILLES NATURE DE YARDBar Ă  vins /

annĂ©e derniĂšre l’épicerie en ligne Culinaries ouvrait sa boutique Ă  Lyon-Foch. On y trouve,c’est assez impressionnant, bon nombre de produits chics et rares (poutargue de Martigues,

canard des riziĂšres camarguaises, polenta basque). Maisaussi des choses plus accessibles et locales, et enfin une bellerĂ©serve de trĂšs bonnes bouteilles de vin nature. Pour cause, la sĂ©lection vineuse est assurĂ©e par le parisien Clovis Ochin. Le presque quadragĂ©naire (du genre bacchanteset Air Max, vu sur Vice TV) est de ceux qui ont sorti le vin na-turel du monde paysan/babos, pour le projeter dans les soirĂ©esbranchĂ©es. C’est lui qui est Ă  l’origine des collabs entre PatrickBouju (gĂ©nial vigneron auvergnat) et Action Bronson (rappeur).

En plus d’ĂȘtre dealeur de vin, Clovis tient un bar-cave-resto Ă Paris 11e, sous le nom de Yard. Qui devient une franchise, avecl’ouverture d’un petit frĂšre croix-roussien Ă  la place d’un coif-feur radicalement transformĂ© en bar Ă  pifs (murs grattĂ©s laissĂ©s

bruts, beau comptoir en bĂ©ton). En l’occurrence les quilles deBouju (pĂ©tillant Festejar Ă  5€ le verre), mais aussi celles, mythiques, de Cornelissen en Sicile (Munjebel Ă  69€ la bouteille) ou les magnifiques mondeuses de Jean-Yves PĂ©ron(60€). Pour accompagner, quelques grignotages venus de l’épi-cerie : poulpe fumĂ© sur l’üle de Groix, chorizo de pata negra,bufala des Pouilles, crĂšme d’artichauts, ou incroyable jamboncru de porc noir de Bigorre. AS

Yard 1 place des Tapis, Lyon 4e / Du mardi au dimanche, de 18h à 01hAssiettes de 5 à 12€, verres dùs 5€

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LE SUCREDÉCOUVRIRLA BIÈRE

On a compris : nous n’ironsplus danser avant de longsmois dans ces clubs oĂč nousadorions nous abandonnerla nuit venue. L’hĂ©donismen’est plus de saison. Mais lehoublon, lui, oui : ainsi LeSucre, pour combler le videintersidĂ©ral causĂ© par leCovid-19, a-t-il dĂ©cidĂ©d’ouvrir sa salle pour desateliers de biĂ©rologie (et pourdes rĂ©sidences d’artistes,mais c’est un autre sujet).Jeudi 10 septembre et jeudi1er octobre, durant deuxsessions consĂ©cutives d’uneheure (19h Ă  20h et 20h30 Ă 21h30), avec huitparticipants par session, ilsera possible de dĂ©couvrir labiĂšre et ses particularitĂ©s,ses procĂ©dĂ©s de fabrication,en compagnie d’un expert dela brasserie habituellementpartenaire du club gĂ©rĂ© parArty Farty. SB

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

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Y en a un sans tablier
Il va se faire remonter les bretelles

P12 sorties / Ă©crans Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

●●●●○Les Choses qu’ondit, les chosesqu’on faitDe Emmanuel Mouret (Fr, 2h02) avec CamĂ©liaJordana, Niels Schneider, Vincent Macaigne


C’est l’histoire de plusieurs histoiresd’amour. Celles que Maxime raconte Ă DaphnĂ©, la compagne de son cousinFrançois ; celles que DaphnĂ© raconte Ă Maxime. Et qu’advient-il lorsqu’on

ouvre son cƓur sur ses peines et ses joies sentimentales ? Onfinit par se rapprocher
 EmboĂźtant et mĂ©langeant les rĂ©cits-souvenirs de ses protagonistes (Ă  l’image de son dĂ©licat Unbaiser s’il vous plaĂźt), abritant un sacrifice amoureux absolu(comme le trĂšs beau Une autre vie) ; accordant aux jeux delangues et Ă  la morale un pouvoir suprĂȘme (dans la droite lignede Mademoiselle de JoncquiĂšres), ce nouveau badinagemĂ©lancolique d’Emmanuel Mouret semble une synthĂšse ou laquintessence de son cinĂ©ma. Jadis vu comme un hĂ©ritier deRohmer, le cinĂ©aste trouve ici en sus dans la gravitĂ©sentimentale des Ă©chos truffaldiens ; son heureux usage del’accompagnement musical (ah, Les GymnopĂ©dies !) luiconfĂ©rant une tonalitĂ© allenienne. MalgrĂ© le poids de cesrĂ©fĂ©rences, ce que l’on apprĂ©cie Ă  l’écran est bel et bien duMouret et l’on en redemande. VR

●●●○○ Antoinette dans les CĂ©vennesDe Caroline Vignal (Fr, 1h35) avec LaureCalamy, Benjamin Lavernhe, Olivia CĂŽte


Institutrice et maĂźtresse du pĂšre d’unede ses Ă©lĂšves, Antoinette dĂ©cide defaire une surprise Ă  son amant en leretrouvant dans les CĂ©vennes oĂč ildoit randonner en famille avec un Ăąne.Menant Patrick, un baudet tĂȘtu, elle

part Ă  l’aventure
 Moquant les citadins et leurs lubies dereconnexion avec une “nature authentique” (dans des circuitsultra cadrĂ©s), ce trotte-movie sentimentalo-burlesque sort dessentiers de la prĂ©visibilitĂ© grĂące notamment Ă  un dĂ©filĂ© depersonnages secondaires – dont la lĂ©gitime de l’amant,subtilement campĂ©e par Olivia CĂŽte –, parce qu’il constitueĂ©galement la rencontre entre un rĂŽle et une actrice. AbonnĂ©eaux seconds plans depuis une petite dizaine d’annĂ©es, souventemployĂ©e sur un registre de lĂ©gĂšretĂ© fo-folle qui la piĂ©geait,Laure Calamy avait accĂ©dĂ© avec Nos Batailles et Ava Ă  despersonnages plus nuancĂ©s mais trop courts ; rebelote dansSeules les bĂȘtes – film choral oblige. Elle s’épanouit icitotalement avec cette partition du mineur au majeur queCaroline Vignal lui a composĂ©e, touchante dans la gĂȘne oul’embarras et, en dĂ©finitive, irrĂ©sistible. VR

●●○○○ Les NouvellesAventures de Ritaet MachinDe Pon Kozutsumi & Jun Takagi (Fr-Jap, 0h45)

Une fillette et son toutou en proie Ă leur imagination fertile, vivent desaventures extraordinaires sans quitterleur maison ni leur jardin
 Cette salvede courts-mĂ©trages fait suite Ă  unprogramme sorti l’an dernier, se

caractĂ©risant par un trait minimaliste, une palette Ă©galementrestreinte (du blanc, du noir, un ou deux dĂ©gradĂ©s colorĂ©s) et
une trame un poil rĂ©pĂ©titive. Comme les protagonistes sont unpeu des pendants de Calvin & Hobbes, que le public visĂ© a 3ans et que l’ensemble dure 3/4 d’heure, ça passe
 VR

●●○○○ Les Mal-aimĂ©sDe HĂ©lĂšne Ducrocq (Fr, 0h36)

AprĂšs sa jolie adaptation animĂ©e dulivre jeunesse Je suis perdu, HĂ©lĂšneDucrocq signe un programme dĂ©diĂ© Ă ces p’tites bĂȘtes repoussĂ©es parce quemoins mignonnes que des chatons :loup, chauve-souris, araignĂ©e et vers deterre. TaillĂ© pour tout-petits dĂšs 3 ans,cet ensemble de courts-mĂ©trages usant

de couleurs Ă©teintes et variant le techniques est, commesouvent, inĂ©gal. On aura une prĂ©fĂ©rence pour le conte du loupinaugural façon papiers dĂ©coupĂ©s et la mini comĂ©die musicalefinale rĂ©habilitant les malheureux lombrics. En vers chantĂ©s,bien sĂ»r
 VR

Documentaire / LecinĂ©aste SĂ©bastienLifshitz accompagne deuxadolescentes pendantcinq ans. PrĂ©cieux, grave,sensible, ce portraitsociologique d’uneincroyable acuitĂ©photographie dĂ©sarrois etĂ©volutions de la jeunessecontemporaine ainsi quedu pays. Immanquable.PAR VINCENT RAYMOND

rive-la-Gaillarde. Emma et Anaïsentrent en classe de 5e. Aussi dis-semblables physiquement que so-cialement (l’une est issue d’une

famille plutĂŽt aisĂ©e, l’autre d’un milieu popu-laire), les deux copines de 13 ans seront sui-vies par la camĂ©ra de SĂ©bastien Lifshitzjusqu’à leur bac. Chronique


Le cinĂ©astesigne un doubleportrait gĂ©nĂ©-rationnel d’unefascinante jus-tesse et d’unesaisissantedensitĂ©

La tĂ©lĂ©vision a par le passĂ© dĂ©veloppĂ© des sĂ©ries documentaires suivant des groupesd’enfants au fil du temps – l’iconique Seven Up ! de Michael Apted (1964-2019
) enGrande-Bretagne puis Que deviendront-ils ?de Michel Fresnel de notre cĂŽtĂ© de la Manche(1984-1996). Une fiction pour le grand Ă©cran aĂ©galement su intĂ©grer le processus de la mĂ©tamorphose adolescente au cƓur de sa dĂ©marche artistique, Boyhood de Richard Linklater – d’ailleurs, l’affiche d’Adolescentes,avec sa vue plongeante sur les protagonistesallongĂ©es dans l’herbe, semble lui rendre undiscret hommage. À la fois intrigant, vertigi-neux et terriblement Ă©difiant, ce voyage decinq ans condensĂ©s en 2h15 que propose SĂ©bastien Lifshitz opĂšre enfin la synthĂšseentre documentaire et cinĂ©ma, Ă  hauteur dejeunes filles/jeunes femmes dont la transpa-rence (ou candeur ?) n’est pas sans rappeler lasĂ©rie BD Les Cahiers d’Esther de Riad Sattouf.

DEUX ET D’ELLESJusqu’à prĂ©sent reconnu et distinguĂ© Ă  denombreuses reprises pour ses documentaireset portrait portant sur les thĂ©matiquesLGBT+, SĂ©bastien Lifshitz ne change au fondguĂšre de paradigme puisqu’il choisit de mettreen lumiĂšre un groupe considĂ©rĂ© comme mino-ritaire dans notre sociĂ©tĂ©. Au plus prĂšs de sesdeux sujets, immergĂ© dans leur quotidien sansjamais ĂȘtre intrusif ni franchir les limites del’indiscrĂ©tion voyeuriste, le cinĂ©aste signe undouble portrait gĂ©nĂ©rationnel d’une fascinantejustesse et d’une saisissante densitĂ©. Adoles-centes dit beaucoup des attendus tourments de cet Ăąge des possibles – les naturelles questions sentimentales, les interrogationsentre copines autour du “passage Ă  l’acte”, lesintrospections quant Ă  leur devenir de femme,d’étudiante, d’adulte
–, en photographiant lequotidien comme les Ă©vĂ©nements remuant laFrance : attentats de 2015, prĂ©sidentielle de2017
 Le pays est ainsi concomitamment saisidans sa globalitĂ© et au travers la juxtapositiondes classes sociales si distinctes auxquellesappartiennent Emma et AnaĂŻs. OĂč l’onconstate que chacune ne disposant pas desmĂȘmes armes, la reproduction des Ă©lites estaussi inĂ©luctable que la poisse colle Ă  la mi-sĂšre – de l’inĂ©galitĂ© illustrĂ©e par l’exemple. Et assez singuliĂšrement, les deux jeunes filles vont avoir Ă  fuir la toxicitĂ© relative de leur famille pour s’accomplir : l’une par une Ă©mancipation rapide, l’autre par l’éloignement scolaire et l’affirmation du choix de ses Ă©tudes. En cela, Adolescentess’adresse aussi aux parents, pour leur rappeler que leur enfants un jour devront quitter le nid.

Ce genre d’Ɠuvre cinĂ©matographique tient dumiracle. La diminution des producteurs aventureux (en l’occurrence, il faut louer Muriel Meynard, la productrice), la rĂ©ductiondes guichets de financement ainsi que l’étrĂ©-cissement continu des enveloppes allouĂ©esaux “films du milieu” condamnent a priori untel projet n’entrant quasiment dans aucunecase. Pensez donc : aucune “vedette”, un tournage immobilisant des actifs pendant plusieurs annĂ©es (et retardant d’autant un hypothĂ©tique retour sur investissement), unedurĂ©e totale suffisamment importante pourtracasser les exploitants et les Ă©ventuels diffu-seurs tĂ©lĂ© – une gageure. Pareilles audace etrĂ©ussite mĂ©ritent d’ĂȘtre payĂ©es en retour.

Adolescentes Un documentaire deSĂ©bastien Lifshitz (Fr, 2h15)

/ LE FILM DE LA QUINZAINE

ADOLESCENTESElles rigoleront moins avec un masque en tricot

ANIMELES MONDESPARALLÈLES

Tokyo, de nos jours. Shin etKotori, deux lycĂ©ens proches,dĂ©couvrent l’existence d’unmonde en tout pointidentique au nĂŽtre, oĂčchacun possĂšde son double :si l’un meurt, l’autre disparaĂźtĂ  son tour. Or ce mondeparallĂšle est une dictaturequi envoie des tueurs avecdes cibles prĂ©cises
 RĂ©duirece film Ă  un Ă©niĂšme animeavec collĂ©giens etcollĂ©giennes en uniformes,pseudo-Transformers etbaston de fin du mondeserait se priver de sa part demĂ©lo et de sa trĂšs utiledimension mĂ©taphorique.Car au-delĂ  de la variationsur les histoires Ă paradoxetemporele – comme siTerminator ou Retour vers lefutur rencontrait Matrix –cette semi-uchronie rĂ©sonneĂ©trangement avec l’actualitĂ©contemporaine : Ă  l’instar dela parabole sur “l’effetpapillon”, elle rappelle eneffet que nous habitons tousle mĂȘme Ă©cosystĂšme, etsommes plus interdĂ©pendantque nous le croyons. Dans lalignĂ©e, en somme, dePompoko ou Lou et l’üle auxsirĂšnes aux sous-textesvolontiers Ă©cologistes
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LE ZOLAREFLETS

DIFFRACTÉS Et puis, tout d’un coup, laquinzaine des Reflets ducinĂ©ma ibĂ©rique et latino-amĂ©ricain annulĂ©e Ă  la veillede son lancement en mars,renaĂźt en septembre. Certes,dans une forme allĂ©gĂ©e pourrespecter les nouvelles rĂšglesen vigueur, sans la foultituded’animation et de rencontresqui font son piquant (mĂȘmes’il y en a quelques-unes),mais avec quantitĂ© de filmsinĂ©dits, en avant-premiĂšreou rĂ©cemment sortis, ainsiqu’une compĂ©titions. Onvous recommande le focusbrĂ©silien (La Vie invisibled’Euridice GusmĂŁo,Aquarius, Bacurau, Les Bruitsde Recife
), le trĂšsdouloureux CanciĂłn sinNombre, l’étonnant portraitMamacita
 et de vouslaisser porter pendant deuxsemaines pour en voir lemaximum. Il y a bien desĂ©tĂ©s indiens ; pourquoi pasun Ă©tĂ© ibĂ©rique et latino-amĂ©ricain ? Ce sera du 16 au30 septembre au Zola Ă Villeurbanne.VR

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AU CINÉMA LE 9 SEPTEMBRE

FACE B ! DES FORÊTS INNOMBRABLES DERRIÈRE LES ARBRESInstitut LumiĂšre / L’Institut LumiĂšre explore la faceparfois oubliĂ©e des grands rĂ©alisateurs de l’Histoire ducinĂ©ma : bienvenue dans un cycle baptisĂ© Face B.PAR VINCENT RAYMOND

ndolore, nĂ©cessitant ni prise de sang, niqu’on farfouille vos fosses nasales, cetest mĂ©rite d’ĂȘtre effectuĂ©. Prenez la listedes cinĂ©astes (ou interprĂštes) Ă  l’affiche

du cycle de rentrĂ©e de l’Institut LumiĂšre, puiscitez spontanĂ©ment un titre, le premier vous venant Ă  l’esprit – attention, il peut y avoir plusieurs rĂ©ponses possibles. Jacques Becker ?Touchez pas au Grisbi. Julien Duvivier ? Le PetitMonde de Don Camillo. John Schlesinger ? Macadam Cowboy. Jacques Tati ? Les Vacancesde M. Hulot. Et ainsi de suite. À ce jeu oĂč il n’y apas de mauvaise rĂ©ponse, on observe cependantune constante : certaines Ɠuvres de grande qua-litĂ©, loin d’ĂȘtre mĂ©connues pourtant, demeurentobombrĂ©es par la postĂ©ritĂ© d’un chef-d’ƓuvreindiscutĂ©. Parcourir la Face B de l’histoire du ci-nĂ©ma, c’est rappeler Ă  notre bon souvenir l’exis-tence d’autres pĂ©pites dans le filon d’un auteuret l’occasion de les savourer sur grand Ă©cran.

DĂ©lices de succomber Ă  l’art de la couleur dePowell & Pressburger dans Le Narcisse noir, ver-tiges de la mise en abyme et du cinĂ©ma totalproposĂ©s par Fellini dans Huit et demi, douleurde partager les tragĂ©dies et cas de consciencedes RĂ©sistants face Ă  l’immense L’ArmĂ©e des om-bres, empathie pour la malheureuse Shirley MacLaine de La GarçonniĂšre, dĂ©couverte dusentiment de fureur et de violence devant LesChiens de paille
 Et puis RashĂŽmon, Le Trou,Playtime, L’Homme au bras d’or, Tous en scĂšne
À la vĂ©ritĂ© (de Clouzot, Ă©galement au programme), en plus de parcourir un vasteĂ©ventail de sentiments et passions humaines, cecycle constitue une excellente rĂ©vision gĂ©nĂ©rale.Ensuite ? Il sera temps de s’intĂ©resser aux frĂšresDardenne sous toutes leurs faces Ă  l’occasiondu Festival LumiĂšre


Face B À l’Institut Lumiùre jusqu’au 4 octobre

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LĂ , Ventura. Mais sans Monica Vitti

P14 sorties / Ă©crans Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

AVANT-PREMIÈRESDAVID

DUFRESNEAU COMƒDIASortez vos agendas tousneufs, vous allez avoir dequoi noter : Ă  peine les Hal-lus terminĂ©es, le ComƓdia(Lyon 7e) embraye avec unchapelet de films prĂ©sentĂ©sen avant-premiĂšre par leursrĂ©alisateurs et/ou inter-prĂštes. Avec l’attachantedramĂ©die sentimentale LesChoses qu’on dit, les chosesqu’on fait d’EmmanuelMouret escortĂ© par celui-cile jeudi 10 septembre Ă  20h,le thriller Les Apparences deMarc Fitoussi accompagnĂ©(sous rĂ©serves) par KarinViard le mercredi 16 Ă  20h,et enfin l’explosif documen-taire Un pays qui se tient sagedĂ©goupillĂ© par David Du-fresne le dimanche 20 Ă  18h.Juste aprĂšs viendra le tourde la sĂ©lection cannoise2020 des films de l’ACID –on en reparlera. VR

CLASSIQUESHOMMAGE À MICHELPICCOLI

Michel Piccoli fut l’incarna-tion parfaite de l’hommed’ñge mĂ»r de la fin des an-nĂ©es 1960 Ă  l’aube du XXIe

siĂšcle ; l’alter ego des plusgrands cinĂ©astes autantqu’une conscience politiqueet morale. 2020 porte sondeuil mais les salles duGRAC le cĂ©lĂšbrent tout sep-tembre Ă  travers quatre filmsdissemblables mais, en dĂ©fi-nitive, complĂ©mentaires pourdessiner son portrait chinois: grave et intĂ©rieur dans LeMĂ©pris, quadra en pleine sor-tie de route existentielle dansLes Choses de la vie, nĂ©o-pri-mitif laissant libre court Ă son animalitĂ© dans Themroc,Ă©lectron libre et fantasqued’une grande famille dansMilou en Mai
 De quoi profi-ter encore de son rire, de sessourcils et de ses roufla-quettes sur grand Ă©cran. VR

HORREURTHE SHININGAU PATHÉ

NouveautĂ© de cette saison,Les Vendredis de l’horreurprogrammĂ©s par les circuitsPathĂ© crĂ©ent un rendez-vouspour frissonner en fin de se-maine. Pour commencer enbeautĂ©, aprĂšs L’Exorciste enaoĂ»t – et aussi rendre hom-mage Ă  son compositeur dĂ©-funt Krzysztof Pendereckidisparu en mars dernier ? –,c’est The Shining (1979) deStanley Kubrick qui a Ă©tĂ©choisi. Comble du raffine-ment, cette adaptationcontestĂ©e par Stephen Kingest diffusĂ©e dans ses deuxversions en V.O. Ă  le vendredi18 septembre Ă  21h au PathĂ©Bellecour et en V.F. Ă  PathĂ©Vaise le mĂȘme jour Ă  20h45.Lorsque l’on sait que celle-cia Ă©tĂ© supervisĂ©e par MichelDeville avec les voix, notam-ment, de Jean-Louis Trinti-gnant, Med Hondo et JacquesFrançois, on n’hĂ©site pas. VR

Théùtre National Populairedirection Jean Bellorini04 78 03 30 00tnp-villeurbanne.com D

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saison 20-21ValĂšre Novarina Tiphaine Raïżœ er La Troupe Ă©phĂ©mĂšre Charles PĂ©guy Jean Bellorini Laurent Pelly Lilo Baur

William Shakespeare Georges Lavaudant Peter Brook et Marie-HĂ©lĂšne Estienne

Mary Chase André Markowicz Sonia Wieder-Atherton Joël Pommerat La Comédie-Française Pauline Bureau Xirriquiteula Teatre François Hien

Macha MakeĂŻeïżœ Turak ThĂ©Ăątre Ariane Mnouchkine Margaux Eskenazi et Alice CarrĂ© Jean-Christophe Folly Lewis Carroll Sylviane Fortuny

Collectif X Marlene Monteiro Freitas Thomas Bernhard SĂ©verine Chavrier

Alexandre Pouchkine Yuval Pick Yoann Bourgeois Thierry ThieĂ» Niang Teatro delle Briciole Philippe Dorin

Alexandre Dumas Christian Schiaretti Collectif 49 701

ouverture de la billetterie : 1er septembre 2020

einter avec la quatorzainebritannico-française, rem-placer une autrice pour uneautre pour s'arranger de cette

contrainte. Étrange rentrĂ©e. Si les sallesnon subventionnĂ©es sont dans une to-tale misĂšre dĂ»e Ă  la crise sanitaire, cellesqui le sont, telles que ce grand centredramatique national, ont le devoir deproposer, autant que faire se peut, ce quiĂ©tait annoncĂ©. C’est l’Histoire qui nousregardera Ă  Villeurbanne.Peter Brook a connu son premier grandsuccĂšs en France en 1957 avec une ver-sion de Titus Andronicus dans laquelleil distribuait... Laurence Olivier et Vi-vien Leigh ! Il trouvait dans la matiĂšreshakespearienne de quoi se nourrir.L’économie de moyen primait dĂ©jĂ .Mais c’est dans les annĂ©es 1960 qu’il

lorgne vers ce qui sera son mantra, l’es-pace vide, qu’il thĂ©orise dans un livre dumĂȘme nom paru en 1968. Alors qu’ilprivilĂ©gie souvent les piĂšces dites se-condaires du dramaturge Ă©lisabĂ©thain,il Ă©carte au dernier moment le dĂ©cor deson adaptation du Roi Lear en 1962,prĂ©fĂ©rant se concentrer « sur la prĂ©sencedes comĂ©diens, revĂȘtus de costumes decuir ou de tissus rugueux usĂ©s » commele rapporte Georges Banu, « Peter BrookprĂ©sente un monde primitif, Ăąpre, unmonde de la souffrance ».

THÉÂTRE IMMÉDIATDe cela, il ne se dĂ©partira plus mĂȘmelorsqu’il chemine avec ses contempo-rains, Anouilh, Sartre, Weiss ou Ar-taud. Impossible et vain de rĂ©sumer icile parcours de ce presque centenaire

qui, les derniĂšres annĂ©es oĂč il Ă©tait en-core directeur des Bouffes du Nordqu’il a prises en main en 1974, furetaitdans les couloirs chaque soir, histoirede vĂ©rifier que tout Ă©tait bien Ă  saplace. InstallĂ© en France depuis 1970,il y loge prĂ©cisĂ©ment dans cette salle(toujours) dĂ©catie de la Porte de laChapelle son CIRT, Centre internatio-nal de recherches thĂ©Ăątrales. À Avi-gnon, en 1985, son MahĂąbhĂąrata faitdate, dans une carriĂšre de BoulboninaugurĂ©e pour l’occasion.Sans cesse Peter Brook creuse sonsillon. Et montre dans nos contrĂ©es unHamlet subjuguant (ThĂ©Ăątre de Ville-franche, 2002) par sa simplicitĂ© et saprĂ©cision ou une version de Oh lesbeaux jours avec Natasha Parry. Etaussi, plus rĂ©cemment, Battelfield avec

l’immense Carole Karemera, rappe-lant ainsi que le Britannique a nouĂ©des liens de travail profonds avecl’Afrique et qu’il fut probablement lemetteur en scĂšne europĂ©en qui distri-bua le plus de rĂŽles Ă  des actrices etacteurs de couleur noire.

INVISIBLEAttachĂ© Ă  l’espace, Peter Brook l’estaussi au son. DĂšs le dĂ©but de son im-mense carriĂšre, il fraye avec les plusgrands compositeurs comme Straussou Moussorgski au sortir de la guerre.LĂ  encore, son approche s’affine au fildes dĂ©cennies au point de livrer uneversion d’une heure et sans orchestred’Une flĂ»te enchantĂ©e mĂ©morable Ă FourviĂšre en 2011. Dans un ouvrageparu cet Ă©tĂ©, À l’écoute, il dit avoir

voulu privilĂ©gier « l’intimitĂ© joueuse »de Mozart et apporter « quelque dĂ©-tente au lourd fardeau que l’Ɠuvre elle-mĂȘme avait charriĂ© pendant silongtemps ». Il ne cesse de dĂ©sencom-brer, de se dĂ©centrer. Il en profite pourdire qu’il rĂ©sume le Brexit Ă  « une sorted’excrĂ©ment ». Il se dĂ©leste des futilitĂ©smais ne s’éteint pas ainsi qu’en tĂ©-moigne son appĂ©tit pour de nouvellesrencontres.

Au TNP, dans Shakespeare RĂ©sonance,il propose le rĂ©sultat d’une quinzainede jours de travail menĂ©s cet hiverdans son antre des Bouffes du Nordautour de La TempĂȘte. Puis, il prĂ©sen-tera Why ?, piĂšce co-Ă©crite et mise enscĂšne avec sa fidĂšle acolyte Marie-HĂ©lĂšne Estienne. En Ă©voquantMeyerhold, exĂ©cutĂ© Ă  Moscou en fĂ©-vrier 1940, victime des purges stali-niennes, il rend hommage Ă  ceux quil’ont prĂ©cĂ©dĂ©s et lui ont ouvert la voie.Sur les dĂ©sormais traditionnels tapisorientaux qui recouvrent ses plateauxpour tout dĂ©cor, ses comĂ©diens inter-rogent : « pourquoi faisons-nous duthĂ©Ăątre ? ». Des tremblements, desĂ©lans, des voix, des jeux de lumiĂšre etdes blackout. Peter Brook s’en amuseencore.

Shakespeare RĂ©sonanceAu TNP jeudi 17 Ă  19h30 et vendredi 18septembre Ă  20h

Why ? Au TNP jeudi 24 Ă  19h30, ven-dredi 25 Ă  20h, samedi 26 Ă  15h30 et 20het dimanche 27 septembre Ă  15h30

Peter Brook À l’écoute (Ă©d. OdileJacob)

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Why ? aime scier (ses spectateurs)

P15 sorties / scùnes Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

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PETERBROOK ENÉCLAIREURThĂ©Ăątre /Attaquons cette Ă©trange saisonpar le plus haut sommet. Peter Brook est lepremier invitĂ© de l’ùre Bellorini qui s’ouvre auTNP. Le Britannique de 95 ans aurait dĂ» ĂȘtrecet Ă©tĂ© aux Nuits de FourviĂšre, le voici dansune salle masquĂ©e pour vivre envers etcontre tout l’expĂ©rience de se confronter Ă son Ɠuvre radicale : Why ? PAR NADJA POBEL

GRAND MÉCÈNE

Rue du Premier-Film, Lyon 8eCINÉMA CLASSIQUE

Institut

Face B!Une autre

histoire du cinéma

Du 27 août au 4 octobre 2020

LA DANSESUR POINTILLÉSDanse /

vec des conditions de crĂ©ation etde diffusion toujours compliquĂ©es,la saison danse commence “surpointillĂ©s”, tout Ă  la fois avec

discrĂ©tion, curiositĂ© et avec des petits formatsde spectacles...À l’OpĂ©ra, la nouvelle directricedu Ballet, Julie Guibert, a invitĂ© trente chorĂ©-graphes Ă  crĂ©er trente solos pour chacun desdanseurs de la compagnie. Sept premiĂšres piĂšcessont prĂ©sentĂ©es en septembre, signĂ©es YuvalPick, Jan Martens, Kylie Walters, Abril Diaz...À la Maison de la Danse, Dominique Hervieu,quant Ă  elle, lance L’Automne de la Danse avecneuf rendez-vous gratuits Ă©talĂ©s sur deux mois.On pourra y dĂ©couvrir des sorties de rĂ©sidencede la compagnie-trio Collectif Es avec une crĂ©a-tion autour de la musique et de l’esprit punk, de

l’idĂ©e de groupe et de ses liens Ă  l’identitĂ© individuelle. Ou du chorĂ©graphe Fouad Boussouf(chorĂ©graphe associĂ© Ă  la Maison de la Dansecette saison) avec un duo pour deux jeunes danseurs. Enfin, la nouvelle Ă©dition du festivalChaos Danse (rebaptisĂ© cette annĂ©e Danse Post Chaos) rĂ©unira plusieurs compagnies prometteuses partageant une mĂȘme volontĂ© de s’affranchir des codes de la danse, et d’entre-croiser contemporain, classique et hip hop.JED

L’Automne de la Danse À la Maison dela Danse du 12 septembre au 28 octobre

Danse Post Chaos Au Théùtre Astrée et auToï Toï Le Zinc du 16 septembre au 21 octobre

Danser encore À l’OpĂ©ra de Lyon du 17 au 27septembre

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Ça fait bim bam boum. Et puis splotch aussi.

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

#SCÈNEST H É ÂT R E

Prix CĂ©lest’1les Grands formats2e Ă©dition de ce prix dĂ©diĂ© Ă l’émergence et habituellementprogrammĂ© en juin.EnormĂ©ment de bellespromesses au menu et deuxspectacles dĂ©jĂ  aimĂ©s : “72...”,passe au Nid de Poule, et lajeune gĂ©nĂ©ration quisolidement, sans angĂ©lisme nimoralisme inconvenant de lapĂ©riode allemande de la BandeĂ  Baader. Et “Jour de colĂšre”,magnifique cri venu du plusgrand dramaturge vivanthongrois, Ă©videmment interditde sĂ©jour sous la dictatureOrban, Arpad Schilling. CrĂ©Ă©e Ă l’ElysĂ©e il y a quelques mois,cette piĂšce relate, le combatd’une infirmiĂšre pour lasauvergarde des servicespublics. Elle est incarnĂ©e parl’épouse d’Arpad SchillingCĂ©lestins thĂ©Ăątre de Lyon, 4 rue CharlesDullin, Lyon 2e (04 72 77 40 00) Ven 11de 14h Ă  20h30 et sam 12 sept de 13h30Ă  19h30 5€ le spectacle, 20€ les 6 - surrĂ©sa

T H É ÂT R EPrix CĂ©lest’1 les maquettes

Parmi ces propositions,figurent celles de la chanteuse,musicienne, metteuse enscĂšne et photographe JeanneGarraud (Marguerite,l’enchantement, ven Ă  12h,relative Ă  l’arrivĂ©e d’un enfant),de la troupe du issue duConservatoire de Lyon (LeTumulte grondant de la mer,ven 16h) ou encore le CollectifX pour une rĂ©flexion sur notresupposĂ©e inaptitude face Ă  lascience (Les FigurĂ©.e.s, sam Ă 16h)

Célestins théùtre de Lyon, 4 rue CharlesDullin, Lyon 2e (04 72 77 40 00) Ven 18et sam 19 sept ven à 12h, 13h, 14h, 15h,16h, 17h, 18h, 19h et sam à 12h, 13h, 14h,15h, 16h, 17h, 18h (sur résa) ; entrée libre

T H É ÂT R ELes sentinelles

Excellent comĂ©dien JacquesChambon livre une farcehumaniste oĂč deux sentinellesattendent les soubresautsd’une guerre forcĂ©mentabsurdeComĂ©die OdĂ©on, 6 rue GrolĂ©e, Lyon 2e(04 78 82 86 30) Jusqu’au 13 sept, Ă 19h sf dim Ă  17h ; de 13,50€ Ă  22€

Jusqu’au 13 sept, à 19h sf dim à 17h ; de15€ à 19,50€

T H É ÂT R EBons baisers de Bergame

La "Suite bergamasque" dumaĂźtre français Debussy est lamatiĂšre de cette jeune troupede l'Allier, le Groupe UbĂŒrik, quia dĂ©jĂ  plus d'une dizaine decrĂ©ations Ă  son actif en 11 ansd'existence.ThĂ©Ăątre des Marronniers, 7 rue desMarronniers, Lyon 2e, du 22 au 30 sept,mer, jeu, ven, mar Ă  20h30, sam Ă  19h,dim Ă  17h ; 8€/ 12€/16€

DA N S EKaterina Andreou

Cette danseuse grecque qui vitdĂ©sormais en France aprĂ©cĂ©demment rĂ©alisĂ©e deuxpiĂšces remarquĂ©es et primĂ©es,BSTRD et A Kind of Fierce. Elletravaille ici sur ce nƓudservant Ă  relier deux cordes etutilisĂ© pour amarrer lesdirigeables et sera disponiblepour le public en fin deperformance pour un Ă©change.Les Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon 1er (04 78 39 10 02) Sam19 sept Ă  16h ; entrĂ©e libre

CA F É - T H É ÂT R EGuillermo Guiz

L’humoriste belge qui distille sa“drîle d’humeur” chez Naguisur Inter chaque semaine en

parlant plus vite que sonombre. AprĂšs avoir rĂ©vĂ©lĂ© surscĂšne son “bon fond” pendantplusieurs annĂ©es, il aborde unnouveau spectacle encoremystĂ©rieux.Espace Gerson, 1 place Gerson, Lyon 5e(04 78 27 96 99) Jeu 10 et ven 11 sept Ă 18h45 et 21h15 ; 20€

J E U N E P U B L I CSƓursfiùres

Figure devenue omniprĂ©sentedans le thĂ©Ăątre actuel maistoujours intrigante, la sorciĂšreest au cƓur du 2e projet decette compagnie lyonnaise quimĂȘle danse et thĂ©Ăątre, par lacompagnie Ithako, dĂšs 8 ans.Espace 44, 44 rue Burdeau, Lyon 1er (0478 39 79 71) Du 11 au 13 sept, Ă  20h sfdim Ă  18h ; 12€/16€

C I R Q U EUn Poyo Rojo

Performance de mine par unduo argentin qui Ă©cume lessalles depuis presque dix anset avait triomphĂ© dans le Offd’Avignon 2014 au Roi RenĂ©.Attention des clones deFreddie Mercury s’installentaux vestiaires !Radiant-Bellevue, 1 rue Jean Moulin,Caluire (04 72 10 22 10) Ven 11 sept Ă 20h ; de 13€ Ă  26€

DA N S EGraminée

Le danseur Sylvain Prunenec(qui a travaillĂ© avec OdileDuboc, Trisha Brown ouChristain Rizzo) est aussi unchorĂ©graphe qui a pris lapoudre d'escampette directionl'Eurasie jusqu'Ă  l'Ăźle deSakhaline. Il ramĂšne de cevoyage un matĂ©riel pour defutures crĂ©ations. "GraminĂ©e"est une Ă©tape de travail pourinaugurer l’Ɠuvre vĂ©gĂ©taleĂ©phĂ©mĂšre de ThierryBoutonnier sur l’esplanade desSubs.Les Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon 1er Mar 15 sept Ă  19h (surrĂ©sa) ; entrĂ©e librĂ©e

PEUT-ÊTRE !

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THÉÂTRE . LYON 8e

LES ÉQUIPES 20-21 : 10 DOIGTS COMPAGNIE, ALBARICATE, COLLECTIF BIS, COMPAGNIE CASSANDRE, COMPAGNIE ON OFF, EN ACTE(S), L’ ASSOCIATION PRATIQUE, PLATEFORME PLUS , COMPAGNONNAGE THÉÂTRE, LE GRAND NULLE PART, GROUPE FANTÔMAS, COMPAGNIE THÉÂTRE DU GRABUGE, LES TROIS-HUIT, MUR DU SON, TRAMALUNA, WAALDÉ

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Collégiale de Saint-Bonnet-le-Chùteau

Le salon des lumiĂšres ou l’apogĂ©e du style galant

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RĂ©cital Emmanuelle Bertrand

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La Passion selon Saint Jean

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2021

Je suis vous tous (qui m’écoutez) Jacques Verzier Patrick Laviosa 29 sept â€ș 03 oct ’20

Le Quai de Ouistreham Florence Aubenas Louise Vignaud 06 â€ș 10 oct ’20

AmitiĂ© d’aprĂšs Pier Paolo Pasolini & Eduardo De Filippo IrĂšne Bonnaud 13 â€ș 17 oct ’20

MichĂšle Bernard et ses invitĂ©s 03 nov ’20

Bertrand Belin et Les Percussions Claviers de Lyon avec Thibault Frisoni 05 nov ’20

Les Sea Girls au pouvoir ! Prunella RiviĂšre Fred Pallem Johanny Bert 10 â€ș 13 nov ’20

DĂ©sirer tant Charlotte Lagrange 17 â€ș 20 nov ’20

Stellaire STEREOPTIK 09 â€ș 18 dĂ©c ’20

Le Fils Marine Bachelot Nguyen David Gauchard 05 â€ș 09 janv ’21

Le Petit Prince Slam ! d’aprĂšs Antoine de Saint-ExupĂ©ry Fafapunk Tomislav Matosin Mathieu Frey 12 â€ș 15 janv ’21

Noire d’aprĂšs Tania de Montaigne Lucie Nicolas 19 â€ș 22 janv ’21

Ulysse de Taourirt Abdelwaheb Sefsaf Aligator 26 â€ș 29 janv ’21

Sans famille d’aprĂšs Hector Malot Jules Massenet GĂ©rard Lecointe Emmanuelle Prager 02 â€ș 05 fĂ©v ’21

ÉgĂ©rie(s) Borodine Chostakovitch JanĂĄ ek / GĂłrecki Quatuor Debussy David Gauchard Primat 23 â€ș 24 fĂ©v ’21

Hamlet William Shakespeare Thibault Perrenoud Kobal’t 02 â€ș 13 mars ’21

Immortels Sophie Lannefranque & Adama TraorĂ© Philippe Vincent 18 â€ș 20 mars ’21

Ne pas finir comme RomĂ©o et Juliette La Cordonnerie 23 â€ș 27 mars ’21

Une cĂ©rĂ©monie Le Raoul Collectif 30 mars â€ș 02 avril ’21

La Petite Messe solennelle Gioacchino Rossini Gildas Pungier Jos Houben Emily Wilson 06 â€ș 08 avril ’21

L’Enfant et les SortilĂšges Maurice Ravel Colette GrĂ©goire Pont James Bonas OpĂ©ra de Lyon 23 â€ș 28 avril ’21

Place Tamara Al Saadi 04 â€ș 07 mai ’21

Encore la vie Collectif Petit Travers Ensemble TaCTuS 18 â€ș 20 mai ’21

20.21 UN MONDE

À IMAGINERcroix-rousse.com

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L’AMPHÈT’ DE LA MUSIQUEGarage rock / Premier EP disponible en vinyle pour Pervitin, quatuor madrĂ©constituĂ© de piliers du garage rock lyonnais. Au programme : 4 titresexpĂ©diĂ©s façon blitzrkrieg dans un mĂ©lange de swamp rock amphĂ©taminĂ©et de post-punk fantomatique. PAR STÉPHANE DUCHÊNE

ous d’autres cieux –au risque de cho-quer les puristespour lesquels au

Sud il n’y a point de Salut pas-sĂ©s Lynyrd Skynyrd et l’Ala-bama – on appellerait ça duSouthern Rock. Alors certes,avec Pervitin, on parle ici duSud de Lyon mais on est tou-jours le Sudiste de quelqu’un.Or si l’on a affaire Ă  un garagerock jouĂ© pied au plancher, icile plancher est posĂ©e sur unmarĂ©cage et le garage se couledans le swamp rock. Celuid’une Ă©cole dont les alumni lesplus prestigieux s’affichentsous les noms de The Gun Clubou des Cramps. Aux premiersl’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ© sou-thern gothic, aux seconds legoĂ»t des cavalcades psychobillysous amphĂ©t coupĂ©es Ă  lachaux vive.

Sans doute ne faut-il pas allerchercher plus loin que danscette source psychotrope le pa-tronyme de ce groupe d’autantplus prometteur qu’il s’agitedans l’escarcelle de TeenageHate Records : la Pervitin, on leprĂ©cise pour ceux qui n’au-raient pas rĂ©digĂ© une thĂšse in-titulĂ©e “pharmacopĂ©e etnazisme”, c’était cette mĂ©tam-phĂ©tamine manufacturĂ©e par lelaboratoire allemand TemmlerWerke Ă  la fin des annĂ©es 30 etqui fut si populaire en Alle-magne qu’un chocolatier enfourrait ses confiseries pour legrand bonheur de mĂ©nagĂšresteutonnes accrochĂ©es aux ri-deaux.

TERMINER UNE GUERRETestĂ©e sur des araignĂ©es dansles annĂ©es 50, la drogue rĂ©volu-tionna l’architecture de leurstoiles, composant alors desformes on ne peut plus ba-roques. Sur les nazis, utilisĂ©e Ă haute dose Ă  des fins militaires,la Pervitin aurait Ă©tĂ© l’ingrĂ©-dient principal de la blitzkriegde 1940. Et aussi sans doutecelui de la dĂ©faite de 1945, unefois ses consommateurs deve-nus fous par manque de som-meil et de manque tout court.

DĂ©faite mise Ă  part, il en est demĂȘme pour cet EP quatre titresqui n’a le temps de rien – pas unmorceau Ă  plus de 3’33’’, la moi-tiĂ© sous les deux minutes. Pluson avance dans l’écoute plusl’embuscade furieuse jaillie de lamangrove telle La CrĂ©ature duLac Noir se zombifie en unesorte de new-wave bornĂ©e, dansla lignĂ©e d’un groupe issu d’unetoute autre mayonnaise que lesprĂ©citĂ©s excitĂ©s amĂ©ricains : lesBritanniques de Wire.Soit les deux derniers titres,quand la marche quasi pavlo-vienne de Repetitive mechanisms’accompagne d’une pensĂ©e bru-meuse et confuse symbolisĂ©epar A fluffy thought. OĂč l’ons’aperçoit que mĂȘme en pilotageautomatique, les Pervitin saventaussi bien finir une guerre qu’ilsne l’ont commencĂ© : Ă  toute al-lure et les nerfs en vrac. Les nĂŽ-tres compris.

Pervitin S/T (Teenage HateRecords / Dangerhouse Skylab)

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DR

P18.19 sorties /musiques

Ce devait ĂȘtre le coup d’envoide la saison qu’on appelait denos vƓux – en langagepolitique cela signifie qu’onserrait les fesses en croisant lesdoigts : le Festival Ninkasi avaitdĂ©gaĂźnĂ© une programmationintĂ©rieur-extĂ©rieur si Ă©paissequ’aprĂšs ces mois de sevrageon eĂ»t pu frĂŽler l’overdose.Malheureusement, l’arrivĂ©e auxresponsabilitĂ©s d’un premierministre au nom de hĂ©ros deBD ligne claire n’aura pas suffitĂ  lever les restrictions quicontinuent de paralyser lesecteur du spectacle vivant Ă public debout, peu concernĂ©par les mesures dites du “unsiĂšge sur deux”.Alors, la mort dans l’ñme, ledirecteur musiques du groupeNinkasi, Fabien Hyvernaud adĂ» amputer la programmationde l’évĂ©nement, qui ouvrait ce 7

septembre, de toutes ses datesen extĂ©rieur : NMB AfrobeatExpĂ©rience et Maya Kutsi enopen air d’ouverture Ă  laGuillotiĂšre, Happiness Therapyau square Galtier, The WowSignal et The Grys-Grys auNinkasi Gerland, entre autres.Ne subsistent que les dates,gratuites, sises sur lesdiffĂ©rentes scĂšnes du rĂ©seaudans des configurations assiseset des jauges infĂ©rieures Ă  100spectateurs (concerts, DJ sets,blind test, livestreamd’Eustache McQueer,Gyslain.N, Arche), jusqu’au 13septembre. C’est mieux querien, alors sachant que par lestemps qui courent, rien c’estpresque beaucoup, on ne vapas faire la fine bouche. SD

Festival NinkasiJusqu’au 13 septembre

FESTIVAL

LE FESTIVAL NINKASI ALLÉGÉ

DR

Si l’on a affaire Ă  un garage rockjouĂ© pied au plancher, ici leplancher est posĂ©esur un marĂ©cage

Quand tu fais la queue à la rentréepour ton abonnement de bus


AMBRONAYFESTIVAL

EXPLORA

TIONS

EXPLORA

TIONS

18SEP

OCT04

O4 74 38 74 O4ambronay.org

2020

lle est seins nus, comme abandonnĂ©e :Ă  l’amour, sans doute, au sexe, on ima-gine, Ă  un homme, sĂ»rement, la tĂȘtesur le cĂŽtĂ©, lĂ©gĂšrement en arriĂšre, les

yeux clos. Oui, c’est bien une femme offerte quel’on voit, tout l’indiquerait si sur la gauche du ta-bleau, il n’y avait, on ne le voit pas tout de suite, lepoignard dans sa main droite, dans l’ombre,qu’elle retourne contre elle, s’apprĂȘte Ă  s’enfoncerdans ses entrailles que son autre main semble ca-resser. En un Ă©clair, un coup de poignard, le tempsd’un Ă©clat de lumiĂšre sur la lame, Eros cĂšde la

place Ă  Thanatos. La petite mort s’efface devantla grande. C’est donc en rĂ©alitĂ© Ă  la mort que s’of-fre la jeune femme. Ce qu’on prend pour du dĂ©sirest une rĂ©signation autant qu’un soulagement.

Cette femme, c’est LucrĂšce, “la Dame romaine”,qui mit fin Ă  ses jours aprĂšs avoir Ă©tĂ© violĂ©e parTarquin, au prĂ©texte, s’il en fallait, qu’elle auraitaimĂ© un esclave. C’est ce tableau de Guido Gan-naci – le sujet fut traitĂ© par les plus grands pein-tres et Ă©crivains (Ovide, Dante, Shakespeare,Giraudoux) –, l’un des fleurons du MusĂ©e des

Beaux-Arts, qu’a choisi le groupe Venin Carminau fronton de son album Constant Depressionqui sort notamment en vinyle. Mais dans uneversion plus sombre encore, reproduite en noiret blanc – l’un des tropismes esthĂ©tiques d’ungroupe qui porte son nom comme un para-doxe – par l’artiste nĂ©erlandais Niek Hendrix.

BERCEUSE MORTIFÈREManiÚre pour le duo formé par Lula et ValentineDedieu, comme elles le précisent dans la vidéode notre série Ils/Elles font la ville..., de mettre

en avant les femmes qui ont subi pareil outrage,mais aussi de signifier que les choses n’ontguĂšre changĂ© depuis l’antiquitĂ© LucrĂ©cienne,que « la peur n’a pas changĂ© de camp ». C’estl’un des thĂšmes principaux de cet album « plusdur » que le prĂ©cĂ©dent Glam is gone.Si l’affaire s’ouvre par quelques secondesd’orgue des plus mortuaires – le disque se re-ferme pareillement par une Berceuse instrumen-tale plus mortifĂšre que somnifĂšre, bien vite, lesrythmes martiaux, la basse farouche et la voixĂ©quivoque – comme l’impression laissĂ©e par lesLucrĂšce de Gannaci/Hendrix – viennent tordrela perception. It’s gonna be wild, nous promet-on, mais la sauvagerie ici est glacĂ©e, intĂ©rieure,elle ronge plus qu’elle ne frappe, n’augure riende bon. Elle se niche sous la surface, sous lemasque des conventions, ce qui est peut-ĂȘtre lesens de Willkommen to the Masquerade (mantrahurlĂ© au second plan sonore) qui renoue aveccette tradition post-punk traversĂ©e par l’idiomegermanique.

PASSAGE À L’ACTECette Constant Depression, qu’il s’agisse de l’al-bum, comme du morceau titre, est donc biencette danse (oui, ici on danse) Ă  laquelle se li-vrent Eros & Thanatos, entre pulsion de vie etdĂ©sir de mort, amour et damnation. C’est cesentiment confus, et sublime, saisi par Gan-nacci et Hendrix, de l’instant qui prĂ©cĂšde l’irrĂ©-parable : Ă  la fois le passage Ă  l’acte del’agresseur masculin tentant d’éponger sondĂ©sir dans le crime, mais surtout de la seconded’avant l’immolation de LucrĂšce, et, pour nousdevant le tableau, de sa dĂ©couverte.

Cette femme que, peut-ĂȘtre par rĂ©flexe, l’oncroyait offerte, abandonnĂ©e, ne l’était pas. Entout cas pas comme cela. C’est cet entre-deux, cemoment fugace, que Venin Carmin parvient Ă Ă©tirer sur la longueur de son disque. Et le groupede parvenir Ă  donner vie, beaucoup de vie malgrĂ©tout, Ă  cette “dĂ©-pression”, que traversent tousles sentiments du monde, cet instant pas encorefigĂ© dans l’ambre du destin, cette fraction de se-conde oĂč l’idĂ©e ne fait pas encore acte et oĂč lepire n’est pas encore certain.

Venin Carmin Constant Depression (Seja Records)

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Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

POUR LUCRÈCEPost punk / Pour son deuxiĂšme album, Constant Depression, publiĂ© enmai et disponible en vinyle, les filles de Venin Carmin conjuguent aupost punk la figure de LucrĂšce, femme suppliciĂ©e que le viol a poussĂ©au suicide. Et y puise une pulsion de vie. PAR STÉPHANE DUCHÊNE

E

Quand tu regardesceux quifont la

queue pourleur abon-nement de

bus
Cheh !

Jean Carmetespace culturel

20-21

25.09 RIDICULUM VITAEhumour, théùtre

09.10 FESTIVAL KARAVELLANDING & DABKEH

06.11 TAMI NEILSONdiva soul, country

ciné-BD-concert

04.12 MARINA ROLLMANone woman show

31.01 GLAUCOScirque, danse acrobatique

LĂ©andre / clown, mime

mentalisme

26.03 LOÏC LANTOINE & ïżœe Very Big ExpĂ©rimental TOUBIFRI

chanson, fanfare

30.04 OTHELLOSHAKESPEARE / théùtre

28.05 KOSHone man show, beat box

20.11 LA SAGA DE GRIMR

26.02 RIEN À DIRE

12.03 EVIDENCES INCONNUES

Cie XPress & Cie EMKA / danse hip hop

MORNANT

Ton second album, Rituals, est sorti dix ansaprĂšs son grand frĂšre, RAW. Qu’est-ce quimotive, aprĂšs tout ce temps, Ă  crĂ©er et dĂ©fendre un projet d’une telle envergure ?Flore Morfin : Il s’est passĂ© plein de choses. Lepremier album Ă©tait sorti un peu dans la douleur, les relations avec le label avaient Ă©tĂ©assez compliquĂ©es. À sa sortie, il y avait eu detrĂšs bons retours, mais trĂšs peu de dates. À cemoment-lĂ , la musique Ă©lectronique Ă©tait enpleine mutation avec l’explosion du dubstepqui avait tout terrassĂ© sur son passage. Ducoup, je suis ressortie de cette expĂ©rience avecla gueule de bois. En mĂȘme temps, c’est aussiça qui m’a poussĂ© Ă  crĂ©er mon label. Ça a prisun petit moment puisqu’il est apparu cinq ansaprĂšs la sortie de l’album. Je ne voulais pas lecrĂ©er toute seule, je voulais trouver le bon as-sociĂ©. Quelques annĂ©es aprĂšs la sortie de cetalbum j’ai commencĂ© Ă  travailler sur la pre-miĂšre forme de Rituals qui Ă©tait en fait un liveaudiovisuel et qui augurait dĂ©jĂ  ma phase demutation musicale. C’est parce qu’il y a eu ceprojet-lĂ  qu’il y a eu l’envie de sortir desdisques issus de ce live.

« Je pensequ’aujourd’huij’ai plusconfiance,je suis moinstimide dans lefait d’essayerde retranscriredes Ă©motions»

En Ă©coutant cet album, on comprend rapidement que tu as beaucoup Ă©voluĂ© entant qu’artiste. Une Ă©volution en miroir decelle qui Ă©tait Ă  l’Ɠuvre dans le monde de lamusique Ă©lectronique en France...Ah oui clairement. Le truc c’est que quand lepremier album est sorti, j’étais trĂšs Ă©prise deculture anglaise, du cĂŽtĂ© trĂšs club, chose qui atoujours eu du mal Ă  ĂȘtre acceptĂ©e en France.Aujourd’hui, ce qui est intĂ©ressant, c’est quetout est hyper mĂ©langĂ©. Je souhaite bon courageaux disquaires pour ranger les disques dansune catĂ©gorie ou une autre. Il y a toujours de latechno et toujours de la house clairement identifiable, mais je trouve que les choses lesplus intĂ©ressantes sont Ă  la frontiĂšre entre plusieurs esthĂ©tiques. Il y a une vraie culturedes musiques Ă©lectroniques en France aujourd’hui, alors qu’il y a dix ans je ne suis pas tout Ă  fait certaine qu’elle existait. On Ă©taittoujours tournĂ© vers les autres pays. Mainte-nant ce sont les pays Ă©trangers qui commencentĂ  regarder ce qu’il se passe en France.

Sur Rituals, tu voyages d’une techno trĂšsfroide Ă  de l’ambient trĂšs aĂ©rienne en gardant toujours en fil rouge une esthĂ©-tique tribale, quasi chamanique. D’oĂč tevient cette inspiration ?En ce moment, puisque personne ne peut dan-ser, je vois autour de moi des gens trĂšs tristes,presque dĂ©sespĂ©rĂ©s. Le rapport Ă  la musique, aupartage de la musique avec d’autres personnes,la sensation du son fort, ce sont des choses quirassemblent les gens, sans vouloir faire de rĂ©ponse bateau. C’est une forme de rituel paĂŻenqu’on pratique depuis la nuit des temps. Il y ace cĂŽtĂ© cĂ©rĂ©moniel et c’est quelque chose quim’inspire beaucoup en termes de son. Moij’adore les percussions, la polyrythmie, les rythmiques assez sophistiquĂ©es. La rĂ©sonancedu tambour c’est un truc qui me touche. Tupeux ĂȘtre certain que quand je sĂšche sur unmorceau, je mets des toms et tout va mieux.

Justement, on retrouve dans l’album beaucoup de percussions et beaucoup d’incantations vocales. Il s’en dĂ©gage unressenti trĂšs organique, Ă©motionnel. C’était ce que tu cherchais Ă  crĂ©er ?Je pense qu’aujourd’hui j’ai plus confiance, jesuis moins timide dans le fait d’essayer de retranscrire des Ă©motions. Je suis aussi plusconfiante en mes compĂ©tences techniques, clai-rement. Ce n’est pas forcĂ©ment Ă©vident de serapprocher de quelque chose d’organique enutilisant des samples, des sons isolĂ©s, tout ça.Je suis arrivĂ©e Ă  un moment oĂč je me permetsplus d’audace parce que je pense que les genssont plus rĂ©ceptifs. Pendant trĂšs longtemps,j’étais sur le registre de la colĂšre et de l’exutoire.Je pense qu’il y a toujours beaucoup de ça dansRituals, mais il y a aussi beaucoup de morceauxqui Ă©voquent plus le doute, la mĂ©lancolie, desterrains que je ne m’autorisais pas Ă  explorerparce que je trouvais ça trop intime.

Rituals est sorti pendant le confinement.Aujourd’hui encore, le monde de la nuit navigue Ă  vue. Comment envisages-tu lefutur en tant que DJ ?Je suis assez pessimiste je dois dire. Le bout dutunnel, on ne le verra pas demain. AprĂšs on peutenvisager d’autres formes d’évĂ©nements et demusique. Je ne suis pas la seule Ă  me poser laquestion. Ça correspond Ă  quoi de faire de lamusique dancefloor si on ne peut plus faire dedancefloor ? Ça te pousse en tant qu’artiste Ă  tequestionner sur d’éventuels autres terrainsd’expression, ce qui est trĂšs intĂ©ressant. Il y aurades choses, sous d’autres formes, avec d’autresartistes, Ă  qui on ne laissait pas beaucoup deplace avant. J’espĂšre quelque part aussi que letemps des soirĂ©es avec trois headliners est rĂ©volu. On ne pourra plus se le permettre. Vu l’état de l’économie de la musique pour lesartistes, les salles et les organisateurs, ce seraitun non-sens. Ça fait des annĂ©es que je dis quequand on achĂšte de la musique, c’est commequand on achĂšte de la nourriture. Il y a unevraie nĂ©cessitĂ© de repenser tes dĂ©penses, de savoir Ă  qui tu donnes ton argent.

Flore + SNKLS + MrHoHo Au Mob Hotel lesamedi 12 décembre

P20 sorties /musiques

/ LE DISQUEL’APHONE ET LA FLORESi la pudeur a tendance Ă  enfouir nosĂ©motions au plus profond de nos Ăąmes, ilest des rites qui peuvent les faire rejaillirspontanĂ©ment. Comme un chaman leferait, enveloppĂ© de fumĂ©e et des Ă©chos desa propre voix bouclĂ©e en litaniesincessantes, Flore va chercher loin en ellece qu’elle a de plus intime. Aphone, c’est Ă des rythmiques complexes, Ă  des sonstantĂŽt urbains, tantĂŽt sauvages et Ă  desbasses souvent lourdes qu’elle confie latĂąche de nous livrer ses Ă©motions. SacolĂšre est aussi brute sur Numen que samĂ©lancolie est sincĂšre sur You were there.Jamais rassasiĂ©s, tous ces ĂȘtres de la fauneĂ©lectronique nous incitent Ă  nous-mĂȘmesplonger dans la transe, Ă  fouiller en nousce qu’il reste de viscĂ©ral, de non-dit. C’estpeut-ĂȘtre lĂ  que repose le vrai tour deforce de Rituals : parvenir, avec une basequasi exclusivement Ă©lectronique, Ă  offrirun ressenti si profondĂ©ment organique. À Ă©couter Ă  fond. Et aphone. GC

Flore Rituals (Polaar)

« JE ME PERMETS PLUS D’AUDACE »

Dancefloor /Cinq mois aprĂšs la sortie de son deuxiĂšme album, Rituals, la DJ lyonnaise Flore continue de dĂ©fendre ce projet dans un contexte forcĂ©ment particulier. Épilogue d’une recherche artistique nĂ©e en 2013 etprĂ©alablement matĂ©rialisĂ©e sur un live et trois EP’s, ce nouvel album dit beaucoup de l’évolution de sa crĂ©atrice.

PROPOS RECUEILLIS PAR GABRIEL CNUDDE

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

Dance-Flore statique

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NOTRE NOUVEAU CHEF VOUS EMMÈNE EN VOYAGED’UN COUP DE BAGUETTE MAGIQUE.

NIKOLAJ SZEPS-ZNAIDERDirecteur musical

17 > 26 SEPT.

Orchestre national de Lyon

OUVERTURE DE SAISON

RÉSERVEZ VOS CONCERTSAUDITORIUM-LYON.COM

P22 sorties /musiques Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

BEAUJOLAISNOUVELLESVOIX NE SETAIT PAS

Alors qu’un certain nom-bre de festivals tentent derĂ©sister Ă  la fatalitĂ© – LesMusicales du Parc des Oi-seaux pour son Ă©dition ducinquantenaire quis’achĂšve le 13 septembreou le Ninkasi Festival –Nouvelles Voix en Beaujo-lais a dĂ©cidĂ© lui aussi depasser entre les goutte-lettes et les micro-parti-cules. Mais en seconcentrant plus que ja-mais sur sa vocation pre-miĂšre Ă  savoir ladĂ©couverte de... nouvellesvoix. Ainsi pourra-t-on(re)dĂ©couvrir des artistes Ă l’univers singulier tels queP.R2B et notre bien aimĂ©eCavale mais aussi FilsCara, Clara YsĂ©, Lonny, LeNoiseur et d’autres. Toutce petit monde se produi-sant en ordre dispersĂ©entre le ThĂ©Ăątre de Ville-franche et diverses sallesde l’agglomĂ©ration cala-doise (Centre Culturel deJassans, ThĂ©Ăątre de GleizĂ©,Villa Hispanica, Salle desÉchevins). Rendez-vous du17 au 20 novembre. SD

EN 2021...TRICKY,

MEL C & DCAlors que les reports dedates sur 2021 se multi-plient, il semble que toutela foi des musiques ac-tuelles se soit elle mĂȘmereportĂ©e sur 2021 puisquemalgrĂ© tout pleuvent(enfin bruinent) les an-nonces de vrais nouveauxconcerts pour l’an pro-chain. Ainsi les nostal-giques des Spice Girlspourront-ils applaudir(avec des gants ?) SportySpice alias Mel C auTransbordeur le 3 mai. DemĂȘme, c’est toujours aumĂȘme endroit que les Irishpost-punks de FontainesDC passeront le 12 marsdans le cadre du festivalTransfer, tandis que le Kaovient d’annoncer, dansson antre, la venue duPrince des tĂ©nĂšbres trip-hop Tricky – qui vient depublier son dernier album,ironiquement baptisĂ© Fallto Pieces - “rĂ©duit enpiĂšces”. Sujet aux attaquesde panique s’abstenir. SD

#MUSIQUEC H A N S O NTom Bird

+ Mauvais GarçonChouchou des salleslyonnaises estampillĂ©es“chanson” (Rancy, LĂ©o FerrĂ©,Kraspek, A Thou bout d’chant),le dĂ©licat Tom Bird (quicontrairement Ă  ce qu’indiqueson nom, chante en français,vient pousser doucementquelques unes de seschansonnettes graves etlĂ©gĂšres prĂ©cĂ©dĂ© sur scĂšned’un autre bad boy, MauvaisGarçon... qui est une fille et larĂ©cipiendaire d’un Prix du Jurydu tremplin A Thou boutd’chant. Maison pour tous - Salle des Rancy249 rue VendĂŽme, Lyon 3e (04 78 60 6401) Ven 11 sept 20h30 ; de 10€ Ă  14€

C L A S S I Q U EConcert d’ouverture Ouverture en grande pompe Ă l’Auditorium de Lyon avec lepremier concert du directeurmusical de l’ONL, Nikolaj Szeps-Znaider. On l’on pourra croiserBeethoven et Wagner autour dela figure de PromĂ©thĂ©e le voleurde feu. À noter les prĂ©sencesen guest prestigieux de lapianiste Yuja Wang et de lacomĂ©dienne Julie Depardieu. Auditorium de Lyon, 149 rue Garibaldi,Lyon 3e (04 78 95 95 95) Jeu 17 sept Ă 20h ; de 10€ Ă  59€

R A PKery James

Puisqu’on a l’étrangeimpression depuis quelquesmois de vivre dans une versionacoustique de la vie, laprestation de Kery James auToboggan est dĂ©licieusementraccord avec l’air du temps.Huit ans aprĂšs ses premiersconcerts dĂ©branchĂ©s, l’anciende la Mafia K’1 Fry repart surles routes pour dĂ©sossercertains de ses titresemblĂ©matiques pour mieuxfaire ressortir l’intensitĂ© de sestextes politiques. Le Toboggan 14 avenue Jean MacĂ©,DĂ©cines (04 72 93 30 14) Ven 18 sept ;de 30€ Ă  34€

C H A N S O NJean Felzine

+ Mauvais garçonC’est en report d’une date deÉchappĂ©e sauvage d’unMarchĂ© Gare toujours hors-les-murs que l’Elvis de Clermont-Ferrand Jean Felzine, chanteurdu meilleur groupe derock’n’roll national Mustang,vient se produire sur la scĂšned’A thou bout d’chant, Tandisque Mauvais Garçon signe unedeuxiĂšme date de sa tournĂ©ede premiĂšre partie lyonnaise.À Thou Bout d’Chant, 2 rue de Thou,Lyon 1er (07 56 92 92 89)Ven 18 sept Ă  20h30 ; de 8€ Ă  12€

C L A S S I Q U EL’ONL aux Subs

Dans le cadre des JournĂ©es dupatrimoine, le nouveaudirecteur de l’ONL, NikolajSzeps-Znaider, a choisi lesSubs, et plus simplement samerveilleuse verriĂšre, pourdonner un concertexceptionnel. Les musiciens del’ONL seront Ă©galement Ă retrouver dans divers lieux dela ville pour des rencontres enpetite formation. Pendant cetemps l’Auditorium, dĂ©sertĂ©par ses musiciens, ouvrira sesportes de 13h Ă  19h.Les Subsistances, 8 bis quai Saint-Vincent, Lyon 1er (04 78 39 10 02)Sam 19 sept Ă  18h et 19h ; entrĂ©e libre

C L A S S I Q U EDes couleurs Ă  la DuchĂšre

InstallĂ© jusqu’à prĂ©sent dansun cadre quasi bucolique Ă proximitĂ© de l’Île Barbe, lecentre d’art associatifL’Attrape-couleurs (crĂ©Ă© en2000 Ă  l’initiative du peintre

Daniel Tillier) dĂ©mĂ©nage dansun cadre plus urbain : au piedde la tour panoramique duquartier de la DuchĂšre.L’inauguration publique auralieu Ă  l’occasion des journĂ©esdu patrimoine. Deuxexpositions sur le thĂšme de lacouleur y serontsuccessivement prĂ©sentĂ©es,rĂ©unissant une dizained’artistes contemporains de larĂ©gion : Charlotte Denamur,Lise Roussel, Daniel Tillier,Mengzhi Zheng
L’attrape-couleurs Place HenriBarbusse, Lyon 9e (09 64 29 06 57 ) Du19 sept au 7 nov

F O L KClaire Days

Pour la quinziĂšme fois, Fort enBal(l)ade ouvre les portes duFort de Feyzin aux visiteurs.Parmi les Ă©vĂ©nements,essentiellement circassiens,qui rythmeront cette journĂ©e,on pourra applaudir, du cĂŽtĂ©de la K Po et en partenariatavec l’Épicerie Moderne quil’avait accueillie en rĂ©sidence,la jeune Claire Days,dĂ©couverte notamment auNinkasi Musik Kab, sonmĂ©lange de chanson folk et desoul fragile. Fort de Feyzin Route du Docteur Long,Feyzin Dim 20 sept 13h ; entrĂ©e libre

F E S T I VA LOpen Air de rentréeMédiatone

Ce n’est pas parce que lesprogrammations musicalessont rabotĂ©es de toute partdans les salles dĂ©pourvues dechaises que Mediatonerenonce Ă  son traditionnelOpen Air visant Ă  fĂȘter larentrĂ©e avec la complicitĂ© duKraspek Myzik et d’artisteslocaux. Un Ă©vĂ©nement qui pourl’occasion migre de la PlaceSathonay au Jardin desChartreux. Jardin des Chartreux 36 cours GĂ©nĂ©ralGiraud, Lyon 1er Dim 20 sept 17h ; entrĂ©elibre

C L A S S I Q U EConcert Vivaldi

Il paraĂźt qu’il n’y a plus desaison, en tout cas moinsqu’avant : l’étĂ© et l’hiver, engros. L’OpĂ©ra tente de nousprouver le concert avec cepremier concert classique desa saison placĂ© sous lepatronage de Vivaldi et de sesfameuses Quatre saisons, parl’Orchestre de l’OpĂ©ra avecStefano Montanari au violon et Ă la direction musicale. Unclassique parmi les classiquesmais un incontournable - pourune fois qu’on peut l’entendreautrement que sur une musiqued’attente tĂ©lĂ©phonique, on neva pas se plaindre.OpĂ©ra de Lyon, Place de la ComĂ©die,Lyon 1er (04 69 85 54 54) Dim 20 sept Ă 16h ; de 10€ Ă  25€

LY R I Q U EConcert Mahler et Schubert

Rares sont les artistes lyriquesqui parcourent avec passionles rĂ©pertoires d’opĂ©ra dubaroque Ă  la crĂ©ationd’aujourd’hui tout encheminant avec exigence dansles genres du Lied germaniqueet de la mĂ©lodie française. Lelyonnais StĂ©phane Degout estde ceux-lĂ . Il revient pour lesChants d’un compagnon errantet donne voix au mythe duWanderer, cĂ©lĂ©brĂ© parSchubert et Mahler. Auprogramme le Lieder einesfahrenden Gesellen dans saversion pour orchestre dechambre de Schoenberg etune version quatuor Ă  cordesLa Jeune fille et la mort deSchubert, adaptĂ© pour lescordes par Mahler.OpĂ©ra de Lyon, Place de la ComĂ©die,Lyon 1er (04 69 85 54 54) Lun 21 sept Ă 20h ; de 10€ Ă  25€

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SAINT-FÉLIXENQUÊTE SUR UN HAMEAU FRANÇAIS

22 SEPT - 3 OCT. Élise Chatauret

LA VIE DE GALILÉE7 - 18 OCT.

Bertolt Brecht / Claudia Stavisky

SUZY STORCK8 - 18 OCT.

Magali Mougel / Simon Delétang

DIMANCHE 21 - 25 OCT.

Cies Focus & Chaliwaté

IVRESPJANYE

3 - 7 NOV. Ivan Viripaev / Ambre Kahan

CHANGE ME4 - 15 NOV.

Ovide, Isaac de Benserade et la vie de Brandon Teena /

Camille Bernon, Simon Bourgade

CYRANO DE BERGERAC

4 - 8 NOV. Edmond Rostand /

Jean Liermier

ITINÉRAIRESUN JOUR LE MONDE

CHANGERA17 - 18 NOV.

Yann Verburgh / Eugen Jebeleanu

VIE DE JOSEPH ROULIN

17 - 22 NOV. Pierre Michon / Thierry Jolivet

A BRIGHT ROOM

CALLED DAY20 - 22 NOV.

Tony Kushner / Catherine Marnas

LA MOUETTE25 NOV. - 3 DÉC.

Anton Tchekhov / Cyril Teste

LA TERRE SE RÉVOLTE

25 NOV. - 4 DÉC. Sara Llorca,

Omar Youssef Souleimane, Guillaume Clayssen /

Sara Llorca

KING SIZE9 - 13 DÉC.

Christoph Marthaler

ÇA MARCHERA JAMAIS9 - 19 DÉC.

Les Transformateurs / Nicolas Ramond

FRACASSE15 - 31 DÉC.

Théophile Gautier /Jean-Christophe Hembert

FRANÇOIS, LE SAINT JONGLEUR

17 - 23 ET 29 - 31 DÉC. Dario Fo /

Guillaume Gallienne /Claude Mathieu

LE BOURGEOIS GENTILHOMME

26 - 30 DÉC. Moliùre /

Jean-Baptiste Lully / JĂ©rĂŽme Deschamps

ARLEQUIN POLI PAR L’AMOUR5 - 16 JANV.

Marivaux / Thomas Jolly

ANA6 - 16 JANV.

Maurice Pialat, Arlette Langmann /Laurent Ziserman

L’HEURE BLEUE19 - 27 JANV. David Clavel

HEN20 JANV. - 6 FÉV.

Johanny Bert

LA DISPUTE29 - 31 JANV.

Mohamed El Khatib

I SILENTI3 - 7 FÉV.

Fabrizio Cassol, Tcha Limberger /

Lisaboa Houbrechts

VILAIN !11 - 13 FÉV.

Hans Christian Andersen / Alexis Armengol

UNA COSTILLA SOBRE LA

MESA : MADRE23 - 27 FÉV.

Angélica Liddell

SUREXPOSITIONS(PATRICK DEWAERE)

24 FÉV. - 7 MARS Marion Aubert /

Julien Rocha

ÉLECTRE DES BAS-FONDS

3 - 13 MARS Simon Abkarian

MONSIEUR X6 - 8 MARS

Mathilda May /Ibrahim Maalouf /

Pierre Richard

MERCI LA NUIT10 - 14 MARS

Raphaël Defour

ET MOI ET LE SILENCE

16 - 27 MARS Naomi Wallace /

René Loyon

OUTSIDE17 - 20 MARS

Kirill Serebrennikov

NOSZTALGIAEXPRESS23 - 27 MARS

Marc Lainé

LATERNA MAGICA30 MARS - 10 AVR. Ingmar Bergman /

Dorian Rossel, Delphine Lanza

LES COULEURS DE L’AIR

31 MARS - 4 AVR. Igor Mendjisky

BY HEART9 - 11 AVR.

Tiago Rodrigues

POURAMAPOURAMA

15 - 25 AVR. Gurshad Shaheman

TOUT MON AMOUR

27 AVR. - 8 MAI Laurent Mauvignier /

Arnaud Meunier

BÂTIR27 AVR. - 8 MAI RaphaĂ«l Patout

MARS-203718 - 28 MAI

Pierre Guillois / Nicolas Ducloux

JE M’EN VAIS MAIS L’ÉTAT DEMEURE

18 - 29 MAI Hugues DuchĂȘne

ROOM1ER - 13 JUIN

James Thierrée

STALLONE2 - 12 JUIN

EmmanuĂšle Bernheim / Fabien Gorgeart, Clotilde Hesme, Pascal Sangla

Saison 20–21

theatredescelestins.com

Illustration KIBLIND - Agence Licences : 1-1054424, 2-1054425, 3-1054423

#maisondeladanse

PRÉSENTATION Saison 2020-21

En images et en danse

LUNDI 14 SEPT. À 19H30 à la Maison de la Danse

DE SAISON

GRATUIT SUR INSCRIPTION MAISONDELADANSE.COM ‱ 04 72 78 18 00

VIVIENNEWESTWOODPIRATEFOR EVER

Mode /NĂ©e par le punk, Vivienne Westwood n’est pas Ă  une contradiction prĂšs. PassĂ© le DIY avec Ă©pingles et latex, le MusĂ©e desTissus dĂ©montre, Ă  travers plus de 200 piĂšces, que la Britannique est

avant tout une dessinatrice et une historienne du costume. PAR NADJA POBEL

P24.25 Ă  la une / arts

l Ă©tait une fois une Anglaise sur son conti-nent. Miss Swire voit lejour en 1941, dans le

Derbyshire et grandit en banlieue londonienne avec samodeste famille. Instit’, elleĂ©pouse – pour peu de temps –Mister Westwood puis rencon-tre en 1965 Malcolm McLaren.L’aventure sur King’s Roadcommence. Reset.

Elle reprend sa vie Ă  zĂ©ro. Voiciqu’en bonne enfant de laguerre, elle rafistole, customise,dissĂšque tee-shirt, maille, sym-bole – y compris une croixgammĂ©e pour affirmer sonrefus des valeurs dominantes etdes tabous. En deux vitrines(sur une quinzaine), voici cettehistoire du punk soldĂ©e. Car Vivienne Westwood ne peut serĂ©sumer Ă  cette Ă©poque quipour elle prend fin au dĂ©but desannĂ©es 80 quand elle se sĂ©parede son mentor et prĂ©sente sonpremier dĂ©filĂ© avec la collectionPirate.

« quandvous re-gardez lepassĂ© enessayantde copierla tech-nique,vouscommen-cez Ă  voirles stan-dards del’excel-lence »

Dans une scĂ©nographie sobresignĂ©e par des anciennes Ă©tu-diantes de l’ENSATT et leuragence S-cĂ©dille, les piĂšces textiles de Lee Price, collec-tionneur, collaborateur et gar-dien du temple de MissWestwood se dĂ©ploient, because distanciation sociale –sur tout l’espace du rez-de-chaussĂ©e et non dans un recoincomme le prĂ©cĂ©dent hit duMusĂ©e des Tissus, Yves Saint-Laurent. Mieux, elles se mĂȘlentĂ  des objets du lieu pour don-ner Ă  voir ce qui est au cƓur decette exposition : les influencesde la crĂ©atrice. « Quand vous regardez le passĂ© en essayant decopier la technique, vous com-mencez Ă  voir les standards del’excellence » dit-elle. C’est ainsique figure un livre ancien britannique dĂ©taillant toutesles coutures des robes grĂące Ă  de multiples dessins de patrons. Westwood en fait sonmiel. Elle ne cesse de dĂ©-ajusterles anciens modĂšles comme lesplis d’une robe Ă  la française ou un corset Ă  qui, avec sescompĂšres Jean-Paul Gaultier,

ou John Galliano, elle redonnevie, et les fait porter par-dessusles vĂȘtements quand au XVIIIe

siÚcle, ils étaient cachés. Unexemplaire est exposé auxcÎtés de deux piÚces du muséequi permettent de comprendresa démarche : une robe XVIIIe

et les motifs de marqueterieBoulle du nom de cet Ă©bĂ©nistede Louis XIV. De l’un, ellegarde les formes, de l’autre, ellefait broder les motifs.

STORM IN A TEACUPAinsi qu’en attestent des vidĂ©osdiffusĂ©es ici, elle aime la tech-nique de cet artisanat qu’elleenseigne mĂȘme dans des Ă©colesĂ  Berlin et Vienne. Cet art dudĂ©tournement, qu’elle a dĂ©florĂ©avec le punk, elle le poursuitdonc Ă  l’intention d’une clien-tĂšle beaucoup plus fortunĂ©e.Mais le fond de sa dĂ©marchereste identique comme elle ledĂ©montre avec des tissus tradi-tionnels de son Ăźle. Le tartandes kilts devient des vestes Ă pourpoint, dans le tweed, elledĂ©coupe des Ă©paules de nageurolympique. La France seraaussi un vivier de son inspira-tion puisque, dans les motifs dela toile de Jouy, elle coud desrobes de servante et elle faitimprimer les motifs des rosesde l’aquarelliste belge RedoutĂ©sur soie pour une robe de soirĂ©e.

Contestataire et nihiliste, Westwood a tĂŽt Ă©tĂ© du cĂŽtĂ© desoubliĂ©s de la sociĂ©tĂ© britan-nique mais elle se fait rattraper(malgrĂ© elle ?) par la high society qui l’adoube, allantmĂȘme jusqu’à lui faire prendre,en une du magazine aristocrateTatler en 1989, les traits deMargaret Thatcher et la posedans un tailleur Acquascutumque l’affreuse Dame de Fer(dont France Culture a si bril-lamment et longuement parlĂ©cet Ă©tĂ© – podcast indispensa-ble) avait refusĂ©. La rĂ©dactriceen chef sera limogĂ©e mais lesliens sont troubles avec cettefrange de la population. Jon-glant avec le marketing intensifqu’elle manie depuis ses dĂ©-buts, elle a cĂ©dĂ© des franchisesĂ  Vans, Swatch, Wolford... Depuis le tournant du 21e siĂš-cle, elle s’affiche proche duGreen Party, sensible aux dĂ©rives du climat et dĂ©nonçantla financiarisation tout enayant, selon le Telegraph en2015, une holding domiciliĂ©e auLuxembourg. Revenant aux vĂȘtements unisexes de ses dĂ©buts, taguĂ©s de rĂ©fĂ©rencesaux activistes que sont JulianAssange ou Chelsea Manning,elle se veut dĂ©croissante dĂ©sor-mais : « achetez moins » mais « choisissez bien » dit son slogan ! Pirate for ever.

Vivienne Westwood.Art, mode et subver-sion Au MusĂ©e des Tissusjusqu’au dimanche 17 janvier

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Sacrée Tilda Swinton ! Elle peut vraiment tout jouer


ART CYNIQUE & VIEILLESDENTELLESVivienne et le punk / En habillant la gĂ©nĂ©ration No future de t-shirts Ă trous et de futals dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, de fripes clochardisĂ©es et d’objets duquotidien, Vivienne Westwood n’a pas seulement fourni un costumeau punk. Elle a donnĂ© un coup de Doc Martens dans la modecontemporaine qui ne tarda pas Ă  en faire une reine. PAR STÉPHANE DUCHÊNE

out aurait donc commencĂ© dans un bouclard dufin fond de King’s Road, Ă©choppe de fringuesbranchouilles montĂ©e par Vivienne Westwood etun agent provocateur crypto-situationniste du

nom de Malcolm McLaren. L’endroit s’est appelĂ© Let it Rock,puis Too Fast to Live Too Young to Die selon qu’il vendaitdes bricoles pour Teddy Boys ou des dĂ©guisements de blou-sons noirs. En 1974, il devient SEX et promeut essentielle-ment du matĂ©riel extraconjugal et de l’outillage de bondage.C’est qu’ambitieux et opportuniste, McLaren hume les ten-dances Ă  la recherche d’un moyen de marquer l’Histoire. Et si possible de lui faire les poches.

« Les cols de ses t-shirts vous pendaiententre les seins au premier lavage»

C’est en rencontrant, dans sa boutique US, puis manageantun court laps de temps, les New York Dolls, un groupe detypes attifĂ©s en drag, « brillants d’ĂȘtre si mauvais », queMcLaren a l’idĂ©e des Sex Pistols. Or, ce type aux cheveuxverts qui traĂźne chez SEX – oĂč travaille le futur guitariste dugroupe –, se fait appeler “Johnny le Pourri” et porte un t-shirt “I Hate Pink Floyd” pourrait bien incarner son idĂ©ed’abolir l’ennui en dĂ©truisant le rock’n’roll et en faisant sau-ter la caisse, de l’industrie musicale ou, au pire, de SEX. LafĂ©e Vivienne s’occupera de l’emballage, panoplie qui fera dela laideur un moment du beau, cĂ©lĂ©brera la fin du monde en s’habillant comme si elle avait dĂ©jĂ  eu lieu, croisant esthĂ©tique SM et DIY – inspirĂ© des sacs poubelles portĂ©s par les punkettes ou des t-shirts dĂ©chirĂ©s du punk amĂ©ricainRichard Hell. Et le concept rĂ©volutionnaire d’embrasser Ă pleine langue le marketing.

LE DICTATEUR ET LE DINDONDe la styliste, Johnny Rotten dit, dans ses mĂ©moires*, qu’elleĂ©tait « une commerçante nĂ©e [les Pistols paient les vĂȘtementsdont ils font la promo, NdlR], de la trempe de Margaret Thatcher, un dictateur absolu (
) ridicule mais d’une crĂ©ativitĂ©passionnante ». Mais surtout une femme qui, consciente quela mode ne va pas tarder Ă  consister Ă  se dire « fuck » Ă  elle-mĂȘme, lui applique les thĂšses du dĂ©constructivisme et del’auto-rĂ©fĂ©rence post-moderniste : “No future” nourri de l’artsisyphĂ©en du recyclage. Inventant sans le savoir l’obsoles-cence programmĂ©e – « les cols de ses t-shirts vous pendaiententre les seins au premier lavage » Ă©crit Rotten –, elle renvoieainsi au pragmatisme le plus trivial les exĂ©gĂštes de l’épingle Ă nourrice : « une trousse Ă  outils d’urgence pour les fois oĂč lesfringues de Viv’ partaient en lambeaux ». Entrent alors dansl’Histoire pantalons sanglĂ©s entre les jambes, t-shirts taillĂ©sdans deux carrĂ©s cousus, tartans renvoyant Ă  l’insoumis Wil-liam Wallace, et ces fermetures Ă©clairs qui cisaillaient les bol-locks de Rotten. Soit le bondage comme prĂ©figuration de cetteidĂ©e que l’esthĂ©tique importe davantage que la rĂ©alitĂ© du corpshumain – que la mode adaptera Ă  l’esthĂ©tique et non l’inverse.

AdoubĂ©e par la fashion dans les 80’s, annoblie par cette Queenque les Pistols traitaient de monstre, Westwood entre aumusĂ©e en 2013 (le Met’ de NY) et ses t-shirts s’arrachent mais,cette fois, aux enchĂšres. Sur la crĂ©atrice de vĂȘtements qui pou-vaient vous conduire au poste dans les 70’s, on lit aujourd’huides articles dithyrambiques dans Marie-Claire cĂ©lĂšbrant sa pit-toresque dĂ©cadence. Si bien qu’en 2016, son fils d’avec McLa-ren, Joe CorrĂ©, prend sur lui en 2016, annĂ©e anniversaire dupunk, de brĂ»ler, en signe de protestation sa collection de cli-chĂ©s punk estimĂ©e Ă  5 millions de Livres. Toujours un peu situ,Westwood se prĂ©sente, elle, sur le tapis rouge du Met’ en bran-dissant une photo de Bradley Manning, lanceuse d’alerte deWikileaks condamnĂ©e pour trahison, dĂ©crochant au passagequelques mĂąchoires. « Ever get the feeling you’ve been cheated ?» ironisait Rotten lors du dernier concert des Pistols. Le plusdrĂŽle avec le punk, c’est qu’on trouve toujours un dindon pours’étrangler avec la farce. Et ce n’est jamais celui qu’on croĂźt.

* La Rage est mon Ă©nergie (Seuil)

1CORSET BOUCHER En 1990, la crĂ©atrices’inspire d’un tableaude François Boucherlors de sa collectionPortrait. Elle fait lĂ©gĂš-rement pivoter le ta-bleau. Le MusĂ©eexpose en miroir uneƓuvre du peintrefrançais issu de sesrĂ©serves : Le Petit Jar-dinier.

2SUPER ELEVATEDGILLIE En 1994/95, NaomieCampbell se vautreavec ces chaussures(version violette) etfait rire l’assemblĂ©edu catwalk pour ledĂ©filĂ© de la collectionAnglomania. L’expodu musĂ©e met enavant de nombreusespaires de chaussuresque Westwood s’esttoujours ingĂ©niĂ©e Ă imaginer.

3SQUIGGLE « Gribouillis ». Cemotif emblématiquede son travail depuissa premiÚre collec-tion, Pirate en1981/82, est reproduitsur chemise, panta-lon, bottes. Il évoquela corde, tant celle dela navigation que dela pendaison du pi-rate.

4POURPOINTCeci n’est pas uneƓuvre de VivienneWestwood mais uneveste rare du XIVe

siĂšcle dans laquelleserait mort Charlesde Blois. Elleconnaissait ce mo-dĂšle qui habituelle-ment ne quitte pas lescaves du MusĂ©e desTissus. Elle s’inspi-rera de ce vĂȘtementde guerre rembourrĂ©destinĂ© Ă  ĂȘtre portĂ©sous les armurespour sa fameuseveste en tartan quitient lieu d’affiche del’exposition.

CARRÉ D’ASVisite guidĂ©e /Quatre piĂšces

iconiques du vestiaire Westwood : explications.

PAR NADJA POBEL

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

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Et les masquescoordonnés

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© Sylvain Pretto

© Pierre Verrier

© Pierre Verrier

© Pierre Verrier

DIX EXPOS À COCHERDANS VOTRE AGENDA

PICASSO À LA PLAGESe confrontant Ă  ses maĂźtres (Ingres, Manet, CĂ©zanne...),Picasso a peint, dessinĂ©, sculptĂ© de trĂšs nombreusesscĂšnes de baignade. À travers ce thĂšme estival et revivi-fiant, l’exposition du MusĂ©e des Beaux-Arts parcourttoutes les grandes Ă©tapes de la carriĂšre de l’artiste : cubisme, nĂ©o-classicisme, surrĂ©alisme, primitivisme...Tout en prĂ©sentant en parallĂšle de nombreuses Ɠuvresd’autres artistes ayant influencĂ© Picasso (CĂ©zanne,Manet, Gauguin, Degas....), ou ayant Ă©tĂ© influencĂ©s par lui(Niki de Saint Phalle, David Smith, Francis Bacon...). Une passionnante et Ă©clairante traversĂ©e artistique.Baigneuses et baigneurs Au MusĂ©e des Beaux-Artsjusqu’au dimanche 3 janvier 2021

40 ANS DE RÊVES PHOTOGRAPHIQUESIl y a quarante ans, Ă  Lyon, une poignĂ©e de passionnĂ©scrĂ©ait l’une des premiĂšres galeries photo françaises : VraisRĂȘves. Depuis, plus de deux cents photographes y ont Ă©tĂ©exposĂ©s, sur une ligne artistique privilĂ©giant la crĂ©ativitĂ©et l’imaginaire plastiques, davantage que le documentaireou le rĂ©alisme. Pour fĂȘter son anniversaire, la galerie propose une double exposition avec deux photographes :le Lyonnais RenĂ© Basset (nĂ© en 1919) et l’expĂ©rimentateurd’ombres et de lumiĂšres Bernard LantĂ©ri.RenĂ© Basset & Bernard LantĂ©ri, Au grĂ©du temps À la galerie Vrais RĂȘves du samedi 12 septembre auvendredi 30 octobre

LES INDISPENSABLES DE REGARD SUDLes galeries lyonnaises sont toujours l’endroit idoine pourdĂ©couvrir gratuitement des artistes mĂ©connus. Comme Ă  lanouvelle exposition de la galerie Regard Sud qui prĂ©sententen parallĂšle l’artiste originaire du Kenya, Evans Mbugua, etla plus jeune CĂ©line A. Le premier, influencĂ© par la musiqueet la danse, dĂ©veloppe une Ɠuvre pop trĂšs graphique, et laseconde, interrogeant notre rapport Ă  la nature, propose desƓuvres hybrides aux confins de la photographie, du dessinet de la peinture.Tu m’es indispensable, Evans Mbugua &CĂ©line A À la galerie Regard Sud du jeudi 10 septembre au sa-medi 24 octobre

DES COULEURS À LA DUCHÈREInstallĂ© jusqu’à prĂ©sent dans un cadre quasi bucolique Ă  proximitĂ© de l’Île Barbe, le centre d’art associatif L’Attrape-couleurs (crĂ©Ă© en 2000 Ă  l’initiative du peintreDaniel Tillier) dĂ©mĂ©nage dans un cadre plus urbain : aupied de la tour panoramique du quartier de La DuchĂšre.L’inauguration publique aura lieu Ă  l’occasion des Jour-nĂ©es EuropĂ©ennes du Patrimoine. Deux expositions sur lethĂšme de la couleur y seront successivement prĂ©sentĂ©es,rĂ©unissant une dizaine d’artistes contemporains de la rĂ©gion : Charlotte Denamur, Lise Roussel, Daniel Tillier,Mengzhi Zheng
Panoramique Chromatique À l’Attrape-Couleursdu samedi 19 septembre au samedi 7 novembre

LA DÉCONFITUREEn six petites semaines (du 10 mai au 25 juin 1940), l’armĂ©e allemande balaye l’armĂ©e française. Ce qu’il est decoutume d’appeler “la dĂ©bĂącle” (suivie d’un exode mas-sif) fait, depuis vingt ans, l’objet de nouveaux travauxd’historiens remettant en cause l’idĂ©e de l’inĂ©luctabilitĂ©de la victoire allemande. Avec pour fil rouge la BD de Pascal RabatĂ©, La DĂ©confiture (Futuropolis), le CHRD revient sur cette pĂ©riode (Ă  travers des objets, des photographies, des films
), en remettant en cause uncertain nombre de clichĂ©s et d’idĂ©es reçues.Une Ă©trange dĂ©faite ? Au Centre d’Histoire de la RĂ©-sistance et de la DĂ©portation & du mercredi 23 septembre au di-manche 21 mars 2021

P26 sorties / arts Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

VINYLES MANIAQui eĂ»t cru que le disque vinyle pourrait rĂ©sister Ă  toutesles rĂ©volutions de la musique sur support numĂ©rique ? En2019, quelque 8,6 millions de vinyles ont Ă©tĂ© vendus dansle monde ! L’exposition que lui consacre le MusĂ©e de l’Imprimerie revient sur l’histoire de cet objet, ses collec-tionneurs, ses fabricants et ses boutiques lĂ©gendaires, etse penche en particulier sur l’intense crĂ©ativitĂ© graphiquepour l’élaboration des pochettes de disques. Un hommagesera rendu notamment au concepteur graphique britan-nique Vaughan Oliver (4AD), disparu en 2019.Vinyles Mania Au MusĂ©e de l’Imprimerie du jeudi 1er octo-bre au dimanche 21 fĂ©vrier 2021

LE MAC FAIT DUBIEN« Je suis un militant pour la vie et la libertĂ© » dit, sans em-phase, Edi Dubien, artiste d’une cinquantaine d’annĂ©espeu connu du grand public. Le MAC de Lyon lui consacresa premiĂšre grande exposition monographique Ă  traversquelque 300 dessins et sculptures. ƒuvres qui ont pourenjeu de re-questionner sans cesse l’identitĂ©, en la faisantosciller entre homme et animal ou vĂ©gĂ©tal, entre masculinet fĂ©minin, entre enfance et adolescence
 ParallĂšlement,le musĂ©e prĂ©sente une exposition collective Comme unparfum d’aventure, liĂ©e Ă  l’actualitĂ© de la Covid-19, oĂčvingt artistes contemporains dialoguent avec des piĂšcesdes collections du MusĂ©e des Beaux-Arts et du MAC.Edi Dubien, L’homme aux mille natures/Comme un parfum d’aventure Au MusĂ©e d’ArtContemporain de Lyon du mercredi 7 octobre au dimanche 3 jan-vier 2021

DOISNEAU À LYONLe plus cĂ©lĂšbre des photographes français, Robert Dois-neau (1912-1994), fait l’objet d’une exposition originale auMusĂ©e Jean Couty. À travers quatre-vingt dix images, ondĂ©couvrira ses portraits d’artistes (Tinguely, Derain, Picasso
) et quelques ateliers d’artistes (Giacometti,CĂ©sar
). Une seconde section de l’exposition se penchesur une commande du magazine Vogue au photographesur la citĂ© lyonnaise Ă  la sortie de la guerre en 1950.Images lyonnaises inĂ©dites prĂ©sentĂ©es en parallĂšle avecdes vues de Lyon peintes par Jean Couty.Robert Doisneau, Portraits d’artistes etvues de Lyon Au MusĂ©e Jean Couty du vendredi 16 octobreau dimanche 11 avril 2021

TROIS NOUVELLES EXPOSITIONS À CONFLUENCESLe MusĂ©e des Confluences inaugure cet automne troisnouvelles expositions. La plus importante (du 16 octobreau 22 aoĂ»t 2021) nous conduit Ă  Madagascar dans l’im-mense massif du Makay, dont les vallĂ©es isolĂ©es regorgentd’espĂšces vĂ©gĂ©tales et animales singuliĂšres. ÉcosystĂšmesmĂ©connus aujourd’hui menacĂ©s. Deux autres expositionsde moindre envergure, nous feront respectivement dĂ©cou-vrir les Couleurs de l’Afrique (du 16 octobre au 22 aoĂ»t2021) Ă  travers masques, statuettes et vĂȘtements, et uneribambelle d’oiseaux rares (du 18 dĂ©cembre au 2 janvier2022), avec 240 spĂ©cimens issus des collections duMusĂ©e.Au MusĂ©e des Confluences Ă  partir du vendredi 16 octobre

JOSEPH BERNARD SORT DE L’OMBREHĂ©ritier de Rodin, le sculpteur Joseph Bernard (1866-1931) reste aujourd’hui un artiste trop peu connu. LeMusĂ©e Paul Dini se propose de remettre en lumiĂšre samodernitĂ© et sa singularitĂ©, entre symbolisme et expres-sionnisme, classicisme et arts dĂ©co
. À travers une cen-taine d’Ɠuvres (sculptures, dessins, aquarelles
), ondĂ©couvrira les techniques particuliĂšres de l’artiste, songoĂ»t prononcĂ© pour la voluptĂ© mais aussi la danse et lemouvement, ses apports originaux au symbolisme
Joseph Bernard, de pierre et de voluptĂ©Au MusĂ©e Paul Dini Ă  Villefranche-sur-SaĂŽne du dimanche 18 octo-bre au dimanche 21 fĂ©vrier 2021

Bons plans /Des grands noms avecPicasso ou Doisneau, des mĂ©connuscomme Edi Dubien, de l’Histoire et duvinyle, le graphiste du label 4AD ou

encore les nouvelles expos du Muséedes Confluences : on vous dévoile toutce qui va se passer dans les mois à venir

dans les galeries et musées. PAR JEAN-EMMANUEL DENAVE

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Les agences et tuttiquanti... et October Octopus, spĂ©cialisĂ©es en littĂ©rature et en dĂ©bat d’idĂ©es, proposent une offre de programmation d’évĂ©nements pluridisciplinaires. Elles participent Ă  la mise en place de projets culturels sur le plan national ou international (concept et programmation, logistique et production, communication et partenariats) pour des festivals, musĂ©es, fondations, salons du livre, prix littĂ©raires, maisons d’édition, Ă©coles et universitĂ©s, entreprises privĂ©es etc, et accompagnent des projets artistiques et Ă©ditoriaux.

Le Livre sur les Quais (Morges, Suisse) ‱ Un Week-end Ă  l’Est (Paris) ‱ À l’École de l’AnthropocĂšne (École Urbaine de Lyon) ‱ Explore - Festival de la ville de demain (GenĂšve, Suisse) ‱ Le Sommet de Septembre (dans toute la France, Saison Africa2020 / Institut Français) ‱ Les Ateliers MĂ©dicis - 2025 (Clichy-sous-Bois) ‱ Rencontres littĂ©raires de la Fondation Jan Michalski (Suisse) ‱ Le CNL Ă  Livre Paris ‱ La Prison et nous (MusĂ©e des Confluences / Lyon) ‱ RĂ©cits d’objets (MusĂ©e des Confluences / Lyon) ‱ Only Porn (Le Lavoir Public / Lyon) ‱ Les Phares du Nord (LittĂ©rature des Pays-Bas en France) ‱ L’Europe Ă  l’Honneur (Livre Paris) ‱ Le Centre de Culture Contemporaine de Barcelone (Espagne) ‱ Hyphenings (projet franco-amĂ©ricain en ligne) ‱ Hommage Ă  Maya Angelou (Notabilia - Noir sur Blanc, ThĂ©Ăątre de l’OdĂ©on / Paris) ‱ Le Salon du Livre de Chaumont ‱ Lettres sur cour (Vienne) ‱ Prix BlĂč Jean-Marc Roberts...

LITTÉRATURE I DÉBATS D’IDÉES I CONFÉRENCES I LECTURES PERFORMANCES I FESTIVALS I ATELIERS I ÉDITION

ILS NOUS FONT CONFIANCE

CRÉATEURSD’ÉVÉNEMENTS CULTURELS

OCTOBER OCTOPUSCĂ©dric Duroux : [email protected]

ET TUTTIQUANTI
AdĂ©laĂŻde Fabre : [email protected]

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LA GALERIE COMME HABITATPeinture /

et Ă©tĂ©, la galerie Slika a accueilliAntonin Hako pour une rĂ©sidenceun peu particuliĂšre. En mĂȘmetemps qu’il s’affairait Ă  ses

crĂ©ations, il devait ouvrir la galerie et rĂ©pondreaux demandes des visiteurs. De cette activitĂ© ba-roque sont nĂ©es une dizaine de toiles de formatsvariĂ©s, des “drapĂ©s figĂ©s” et un large tapis de laine.Durant quelques jours seulement, est visible larestitution de cette rĂ©sidence Ă  l’énergie aĂ©rienne,Ă  l’image du tapis que l’artiste finit de rabattrelorsqu’il nous reçoit. Pourquoi un tapis ? « Pourl’artisanat d’abord, le savoir-faire. C’est l’évanouis-sement de la peinture qui glisse vers le sol. La toile,on ne peut pas la toucher, le tapis on marche dessus,on peut y dormir, c’est une sorte de cocon. »

On ressent dans les toiles d’Antonin Hako un Ă©lanvital puissant, Ă  la fois rĂ©flĂ©chi quand l’artiste se pose et Ă©labore ses croquis, mais aussi instinc-tif lorsqu’un sentiment brutal s’impose Ă  lui. « La peinture est une forme de quĂȘte, un chemin faitde ronces qui me permet de me trouver en tantqu’homme, de me dĂ©couvrir, de me surprendre. »Le style abstrait de ces toiles est enveloppant,presque rassurant. L’on ressent instinctivementl’esprit rĂȘveur et optimiste du peintre. Les cou-leurs et les formes dansent et se suspendent dansune harmonie troublante. Autorisons-nous Ă rĂȘver, puisque le peintre nous y convie. SF

Antonin Hako À la Galerie Slika jusqu’au jeudi10 septembre

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Ça a bien changĂ©, Habitat


P28 sorties / arts Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

#ARTSS T R E E T A R T

Bouda & Miette Superposition entame saderniĂšre phase d’occupationtemporaire du Fort qui abriteactuellement une quarantained’artistes. Avant l’ultimeexposition collective desrĂ©sidents, les artistes Miette etBouda prĂ©sentent unecollaboration qui est nĂ©ependant le confinement. De cetravail Ă  quatre mains est nĂ©eune sĂ©rie de peintures oĂč deuxpersonnages Ă©voluent parmi desobjets devenus des colosses.L’humain se fait anodin et l’objetquotidien devient essence.Fort Superposition, Place Bellevue, Lyon1er Jusqu’au 20 sept

P E I N T U R ESerge Thibault

À la vue des peintures de SergeThibault l’on pourrait penser quele peintre cherche Ă  crĂ©er sapropre rĂ©alitĂ©, mais au contraire,il les conçoit Ă  partir de rĂ©alitĂ©sconcrĂštes, de matĂ©riauxsonores, de paysages, d’objets.Ce pont entre figuration etpeinture concrĂšte permet Ă l’artiste de dĂ©voiler uneperception nouvelle du monde :spontanĂ©e et surprenante.Galerie B+, 1 rue Chalopin, Lyon 7e (06 1651 50 51) Jusqu’au 3 oct

S É R I G R A P H I ELa rentrĂ©e

révolutionnaire de PapyArt

Une effluve rĂ©volutionnaires’humecte du cĂŽtĂ© deConfluence. Le MOB conviel’artiste sĂ©rigraphe PapyArt pourune exposition et une grandevente d’impressions auxthĂ©matiques sociales, solidaireset Ă©cologiques. Pour son pot de

rentĂ©e des luttes, le militant aposĂ© sur deux espaces sonsolex, ses encres et ses affichesqui dĂ©tournent les angoisses etabsurditĂ©s de notre sociĂ©tĂ©.Mob HĂŽtel, 55 quai Rambaud, Lyon 2eJusqu’au 4 oct

I L L U S T R AT I O NPhileas Dog

CafĂ© restaurant rĂ©jouissant LaBalançoire s’attache Ă  exposerles illustrateurs dont vousparlerez demain. C’est au tourde la dessinatrice compulsivePhileas Dog de prĂ©senter unesĂ©rie d’illustrationssĂ©rigraphiĂ©es issues de diversprojets personnels et decommande. Dans son atelierardĂ©chois, la diplĂŽmĂ©e desBeaux-Arts de Renne mitonnedessins, projets d’édition, etaffiches aux figures animalesque l’on croirait sortie d’unconte de Perrault. Un bestiaireĂ  adopter que l’on afficheraitbien dans nos bureaux. La Balançoire, 223 Rue de CrĂ©qui, Lyon3e Jusqu’au 4 oct

A R T C O N T E M P O R A I NFeux

Pour son exposition de rentrĂ©e,la Galerie CĂ©line Moine etLaurent Giros, a invitĂ© sixartistes Ă  travailler autour dufeu comme matiĂšre premiĂšre decrĂ©ation. Parmi eux, GĂ©raldineTobe, artiste congolaise qui usede la flamme dans toutes sespiĂšces. Le feu remplace lepinceau, et la fumĂ©e, la couleur.De cette union, elle exhume sesblessures et celles de toute unecommunautĂ©.Galerie CĂ©line Moine + Laurent Girot FineArts, 3 rue Pleney , Lyon 1er Jusqu’au 10oct

A R T C O N T E M P O R A I N Chloé Delarue

L’artiste franco-suisse ChloĂ©Delarue prĂ©sente le troisiĂšmevolet de son exposition TAFAA,acronyme de “Toward A Fully

Automated Appearance”. ChloĂ©Delarue conçoit des installationsdans lesquelles des Ă©lĂ©mentsnaturels et Ă©lectroniquescohabitent. En mettant enrelation ces diffĂ©rentesmatiĂšres, elle forme un corpshybride qui fait Ă©tat d’un mondefictionnel post-technologique etet post-apocalyptique. Unevision futuriste oĂč le techno-artisanat sauvera le monde del’apocalypse. Intrigant. La Salle de bains, 1 rue Louis Vitet, Lyon1er Du 10 au 19 sept

S T R E E T A R TCombo

En dĂ©tournant les imagesmĂ©diatiques et en s’amusantdes codes visuels de la culturepop, Combo ne s’est pas faitque des potes. MalgrĂ© lesmessages pacificateurs qu’ildĂ©ploie Ă  travers ses collages, lestreet artiste parisien reçoit denombreuses insultes et voit sescollages arrachĂ©s. En 2015, ilavait Ă©tĂ© agressĂ© physiquement,mais Combo persiste et signeavec des Ɠuvres politiques auxdoux parfums de Black LivesMatter et de Future is Female.Spacejunk, 16 rue des Capucins, Lyon 1er(04 78 72 64 02) Du 10 sept au 7 nov

P H O T O G R A P H I ELĂ©a Bouttier

Pour How you move me, LĂ©aBouttier interroge la relation entremouvement et objet Ă  traversune sĂ©rie d’actions. Le geste estscrutĂ© par l’entremise de lasculpture, de la performance etde la vidĂ©o. L’intĂ©rĂȘt de la jeuneartiste diplĂŽmĂ©e de l’ENSAD deSaint-Étienne pour l’usage desformes et du langage la mĂšnevers une rĂ©flexion sur lafonctionnalitĂ© mĂȘme de l’objetartistique. La fonction de l’Ɠuvrese rĂ©vĂšlerait dans les fictions quele spectateur projette sur elle.Kommet, 7 montĂ©e des CarmĂ©lites, Lyon1er (06 32 46 58 63) Du 18 sept au 13 nov

RĂ©cits d’objets

DĂ©couvrez les collections

du musée des Confluences

de Lyon sous le regard

d’un Ă©crivain.

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Nouvelle parution

JOURNÉES EUROPÉENNES

DU P TRIMOINE

19-202020

septdans la MĂ©tropole de Lyon

grandlyon.com/jep

#jepgrandlyon

est un fait les Beaux-Arts mĂšnent Ă  tout (autantqu’il mĂšne Ă  rien, vous diront des gĂ©nĂ©rationsde parents d’aspirants artistes tremblants).L’Histoire de la pop culture est pleine d’anciens

Ă©tudiants en Ă©cole d’art qui ont brillĂ© dans d’autres disciplines,Ă  commencer par la musique et, bien sĂ»r, la littĂ©rature. D’autantque tous les chemins peuvent mener Ă  la littĂ©rature. Or c’est bienĂ  la croisĂ©e de ces sentiers incertains que l’on se retrouve dansle dernier roman de Carole Fives. OĂč l’autrice d’Une femme autĂ©lĂ©phone et de Tenir jusqu’à l’aube, qui semblaient se rĂ©pondre –le rapport Ă  une mĂšre trop seule, envahissante, d’un cĂŽtĂ© ; le rapport Ă  la maternitĂ© en solo, tout aussi envahissante, d’autrepart – nous emmĂšne sur les pas d’une Ă©tudiante des Beaux-Artsde Lille (qu’elle a elle mĂȘme frĂ©quentĂ©s) au dĂ©but du siĂšcle. Noussommes en 2004 et la narratrice, qui entre dans le monde Ă©tu-diant, rĂȘve de peinture, de toiles, de palettes. RĂȘve d’ĂȘtre peintre.

Oui mais voilĂ , aux Beaux-Arts au dĂ©but des annĂ©es 2000, lapeinture est moribonde, dĂ©modĂ©e, has-been, presque une hĂ©rĂ©-sie. Les peintres, quand ils refusent de se convertir Ă  l’artcontemporain et au culte du concept tout puissant, peignent

dans les sous-sols, cachĂ©s de tous. Si l’on pensait avant d’entrer aux Beaux-Arts qu’il n’était pas gagnĂ© de faire carriĂšredans l’art, alors en choisissant de peindre on est sĂ»r de parvenirĂ  Ă©chouer. Les professeurs le disent. Cela n’empĂȘche pas la jeunefemme de rencontrer deux autres mordus de peinture, cet art

prĂ©historique : Lucie, pĂ©tillante et Ă  la grande capacitĂ© d’adap-tation, et Luc futur artiste incompris et dĂ©jĂ  torturĂ© qui n’entendpas faire de compromis. À eux trois, ils forment le groupe des“TĂ©rĂ©benthine”, ainsi que les a surnommĂ© un camarade depromo dans un Ă©lan de sarcasme.

ÉCRIVEZ, MERDE !Cela n’empĂȘche pas non plus la jeune femme de constater com-bien l’enseignement de l’art fait abstraction des figures fĂ©mininesqui y ont brillĂ© – ces femmes existent, on oublie simplement d’enparler. Il s’agira pour elle et Lucie de souligner cette omission etde contribuer Ă  la rĂ©parer. Vouloir devenir peintre, ce n’est dĂ©jĂ pas gagnĂ©, alors peintresse, ce n’est plus la foi qu’il faut, c’est car-rĂ©ment la rage. Or, la rage la narratrice ne l’a pas ou plus : au mo-ment de boucler son projet de fin d’études, il y a comme unblocage, quelque chose qui rĂ©siste et qui Ă©trangement ne se tra-duit que dans les mots, alignĂ©s sur la toile faute de pouvoir y pein-dre autre chose. Comme si ses idĂ©es de peintre s’exprimait mieuxdans les mots que dans les pigments, au bout de la plume plutĂŽtque du pinceau. Au point qu’une prof, Ă  qui elle s’en ouvre, lui in-time, au zĂ©nith du blasement : « alors, Ă©crivez, merde, Ă©crivez ! ».L’idĂ©e fait d’autant mieux son chemin que le chemin est dĂ©jĂ  fait.

À travers cette chronique d’une Ă©ducation artistique – mais aussisentimentale – et du milieu de l’art, snob, misogyne pour ne pasdire pire, terriblement vain parfois, Carole Fives raconte la nais-sance d’un Ă©crivain qui peu Ă  peu se libĂšre de la chrysalide dupeintre qu’elle croyait ĂȘtre. Ce qui n’est pas le pire moyen de sortir, Ă  tous les sens du terme, des Beaux-Arts comme de soi-mĂȘme. L’idĂ©e de ce roman, souvent touchant et sans doutetrĂšs inspirĂ© de son propre parcours, l’autrice l’a eu aprĂšs avoirappris le dĂ©cĂšs d’un de ses professeurs : le peintre IskanderNougmanov, suicidĂ© avec sa femme Natacha en 2017. LĂ  sansdoute, une Ă©tincelle a permis Ă  l’écrivaine de se reconnecter avecla jeune femme qu’elle Ă©tait alors, avec aussi l’artiste qu’elle voulait ĂȘtre et qu’elle est devenue, mais en empruntant une autre voie – une autre voix –, pavĂ©e de mots.

Carole Fives, TĂ©rĂ©benthine (Gallimard) À la Librairie Michel Descours lemercredi 9 septembre Ă  19h

SOUS LEPINCEAU,LA PLUMERoman /Avec TĂ©rĂ©benthine, sondernier roman, Carole Fives nousemmĂšne sur les traces d’uneĂ©tudiante des Beaux-Arts. OĂč fautede voir s’épanouir une artiste-peintre, on voit naĂźtre une Ă©crivaine.PAR STÉPHANE DUCHÊNE

P30.31 sorties / connaĂźtre

Elle aurait pu gouacher son talent. Et puis non


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LESDERNIÈRES NUITS DE LA CLASSE OUVRIÈRELittĂ©rature /AprĂšs Ostwald et son apocalypsenuclĂ©aire, l’écrivain doubiste Thomas Flahaut nousemmĂšne avec Les Nuits d’étĂ© sous les derniers feuxd’un monde ouvrier, ici transfrontalier, qu’on n’en finitplus de dĂ©pecer. Et en tire un grand roman dudĂ©senchantement. PAR STÉPHANE DUCHÊNE

e tropisme de Thomas Flahaut : la findes mondes. Qui souvent en Francese lùve dans ce qu’on appelle, sansironie, le Grand Est et qu’on peut

Ă©largir Ă  l’ancienne Franche-ComtĂ©. On a lu celachez Nicolas Mathieu, Maria Pourchet, AurĂ©lieFillipetti, Pierrick Bailly, en sociologie DidierEribon, on peut mĂȘme y voir un genre littĂ©raireclandestin, mu par le complexe du transfuge declasse refusant de piĂ©tiner ses racines.Dans Ostwald, son premier roman, Flahaut, dou-biste exilĂ© Ă  Bienne en Suisse, contait l’errance al-sacienne de deux frĂšres aprĂšs l’explosion, sur fondde fermeture d’usine, d’un crypto-Fessenheim.Dans Les Nuits d’étĂ©, il Ă©claire son texte Ă  la lueurdes derniĂšres braises de feux industriels depuislongtemps Ă©teints, de la veillĂ©e funĂšbre, encore,d’une usine. On y suit Thomas qui, ayant magis-tralement plantĂ© ses Ă©tudes, vient travailler un Ă©tĂ©et de nuit dans l’usine suisse qui a dĂ©glinguĂ© sonpĂšre ; son ami Medhi, saisonnier ; et Louise, sasƓur jumelle, Ă©tudiante en sociologie, travaillantsur les frontaliers. En toile de fond : ce sentimentde damnation de ne s’ĂȘtre pas arrachĂ© Ă  cettecondition et Ă  cette terre, cette France-tampon, niurbaine, ni rurale, pas vraiment banlieusarde, pasvraiment pavillonnaire, intersticielle, invisiblemais toujours aux premiĂšres loges quand sontservies les tartines de merde.

APRÈS LE “POST”Thomas dĂ©couvre donc le labeur d’usine, quin’en est pas vraiment un mais vous tue quandmĂȘme, son absurditĂ© – on ne sait guĂšre ce quel’on y fabrique, on s’y agite comme des Shadoksde l’ùre post-industrielle. Mais il va surtout,avec Medhi, vivre de l’intĂ©rieur le dernier Ă©tĂ© del’usine, dĂ©mantelĂ©e en mĂȘme temps qu’oncontinue d’y travailler, sans savoir de quoil’aprĂšs sera le nom – qui y-a-t’il aprĂšs le “post”de “post-industriel” ?Medhi semble en saisir l’augure : « les usines au-ront alors complĂštement disparu. Elles seront lĂ©gendes. Le monde ouvrier, lui, existera toujours(...). Puisqu’on ne prĂ©pare pas une autre vie auxgens de son espĂšce. Mais il sera plus invisible quejamais, terrĂ© dans les derniers angles morts d’unmonde aussi ouvert que cette usine dĂ©saffectĂ©e. »Avec ce roman de passage, comme on dit “ritede passage”, Ă  l’écriture tendue mais souventd’une grande tendresse, Thomas Flahaut, quis’inspire d’une expĂ©rience vĂ©cue, s’affirmecomme un des “angry young men” de notreĂ©poque. Et quelque chose nous dit, dans lamarche du monde, que cette colĂšre n’est pasprĂšs de s’apaiser, ni son talent de se tarir.

Thomas Flahaut Les Nuits d’étĂ© (L’Olivier)

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Est ainsi que les hommes vivent ?

Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

PSYCHIATRIE

LE FOU ETL’ARTISAN

« Sur une vie entiĂšre, environ un tiers de lapopulation a souffert, souffre ou souffrirad’une pathologie psychiatrique » souligne,dans son Manifeste pour une psychiatrieartisanale (Verdier) tout juste paru, lepsychiatre et Ă©crivain lyonnais EmmanuelVenet. Pourtant, on constate une chutelibre du nombre de lits en psychiatrie. Lesstructures de proximitĂ© ferment oufusionnent, les services d’urgencemultiplient les grĂšves... A contrario, lesĂ©tablissements spĂ©cialisĂ©s du privĂ© ont levent en poupe, rĂ©servĂ©s Ă  certains types

de pathologies et surtout Ă  une clientĂšlerelativement aisĂ©e. L’état des lieuxd’Emmanuel Venet est amer et se doubled’un inquiĂ©tant changement de paradigmethĂ©rapeutique : l’approche humaniste etindividualisĂ©e de la psychiatrie estremplacĂ©e par un traitement Ă  courtterme et superficiel des symptĂŽmes, unevolontĂ© thĂ©rapeutique qui vise davantageĂ  (rĂ©)adapter les patients au monde socio-professionnel, plutĂŽt qu’à libĂ©rer leurcrĂ©ativitĂ© psychique. « Face Ă  ce rouleaucompresseur, il est temps de rappeler quel’exercice de la psychiatrie s’apparente Ă  unartisanat d’art » plaide Venet. Rappelantpar lĂ  que le psychisme humain n’est passoluble dans les statistiques ou lesstandards dĂ©sincarnĂ©s. JED

La rentrée des auteurs

en Auvergne-RhĂŽne-Alpes 2020

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lundi 14 septembre, à 9h30 Théùtre Nouvelle Génération -

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Ă©dition

SALON DU LIVRE EN PLEIN AIR26 sept. 2020 — 11h-18h — VĂ©nissieux

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LES LOGES DE LA FOLIELittĂ©rature /Avec Mes fous, son dernier roman, l’éminent Jean-Pierre Martinsuit les pas d’un homme qui cherche refuge dans la folie des autres. Un beautraitĂ© de mĂ©lancolie et comment la soigner. Ou pas. PAR STÉPHANE DUCHÊNE

e n’ai pas laprĂ©tention desoulager lescorps errants.

C’est plutĂŽt moi que je tente decalmer. Ma conduite magiquepratique le dĂ©tour infini. Parune sorte d’homĂ©opathie, suivant avec passion, dans le litdu fleuve de la ville, tel un orpailleur, le filon de la folie quiaffleure, je cherche Ă  remĂ©dier Ă ma propre obsession. »

« Les corps errants », c’esr ainsique, sous la plume de Jean-Pierre Martin, longtemps Ă©mi-nent professeur de littĂ©ratureet spĂ©cialiste de Michaux,Sandor nomme ces fous qu’ilattire comme un aimant au-tant qu’ils attisent sa curiositĂ©(grand thĂšme martinien)comme si son dĂ©sordre intĂ©-rieur leur Ă©tait familier etparce qu’à travers leur travers,il cherche Ă  comprendre lesien, alignĂ© sur la schizophrĂ©-nie de sa fille Constance et ledĂ©crochage mental de sonpĂšre, perdu dans l’exĂ©gĂšsed’un roman familial qui dĂ©rapeou se referme sans sommation :

« jusqu’à maintenant, la mort en gĂ©nĂ©ral m’avait paruprobable, mais pas certaine »philosophe Sandor Ă  la mortde sa mĂšre.

FOUS MOYENSAvec Sandor, on déambule,physiquement et mentalement,dans la ville : Lyon, comme une

ville-cerveau. C’est lĂ  que les « corps errants » se cachent, Ă la vue de tous, fondus dans lafoule parce que « pour eux, laville n’est jamais assez dense. Illeur faut une scĂšne vaste, un pu-blic nombreux (...). La folie c’estune occupation de l’espace ».D’autant plus envahisssant, lesfous que « portant comme des

tatouages, toutes nos misĂšres ».C’est pourquoi on prĂ©fĂšre lesignorer et pourquoi lui les voittrop bien : « Les passants affairĂ©s s’y habituent commel’idiot du village. Pas moi. »Cela pourrait faire de lui l’undes leurs, catĂ©gorie « fousmoyens analytiques ».

Cette obsession incontrĂŽlablepour les fous, Sandor la creuseaussi dans l’écriture, Ă©voquantles folies de figures littĂ©raires(Hölderlin, Walser...). Maisrien ne fonctionnera mieuxque de quitter la ville, dont lesdĂ©tours tiennent davantage dumal que du remĂšde. Et de mettre le cap sur “La Vie”,lieu-dit bucolique oĂč renaĂźtre.Il convient de n’en pas direplus pour conserver le charmerĂ©silient de Mes Fous, sublimeĂ©loge de notre Ă©ternelle luttecontre la mĂ©lancolie qui poseen creux une question : de quisommes-nous les fous, si cen’est de nous-mĂȘmes ?

Jean-Pierre Martin,Mes Fous (L’Olivier)À la librairie Passages le mardi 15septembre à 19h

P32 sorties / connaütre Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

raconte dans Radium Girls(GlĂ©nat) le destin tragique desouvriĂšres Ă©tasuniennesemployĂ©es il y a un siĂšcle pourrecouvrir des cadrans avec unepeinture Ă  base de radium...sans en connaĂźtre la nocivitĂ©. Àma droite, Florence DuprĂ© laTour pour le premier tome(DĂ©butante) d’un rĂ©citautobiographique intime donton peut dire qu’il constitue sonchef-d’Ɠuvre, Pucelle(Dargaud).Librairie La Bande DessinĂ©e, 57 granderue de la Croix-Rousse, Lyon 4e (04 7839 45 04) Ven 11 sept ; entrĂ©e libre

R E N C O N T R E S Bernard Plossu

En partenariat avec la galerie LeRĂ©verbĂšre oĂč il a ses entrĂ©es,l’éminent photographe BernardPlossu vient nous entretenir desrĂ©cents ouvrages d’unebibliographie plĂ©thorique, ainsique de son rapport Ă  l’imagelargement nourri des influencesde la contre-culture, de laNouvelle Vague, du NĂ©orĂ©alismeitalien et de nombreux sĂ©jours Ă l’étranger (Sahara, Californie,Nouveau Mexique, Niger,Andalousie). Librairie Descours, 31 rue AugusteComte, Lyon 2e Sam 19 sept Ă  11h ;entrĂ©e libre

R E N C O N T R E S Chloé Delaume

RentrĂ©e littĂ©raire chez Decitre auPĂŽle de Loisirs de la ConfluenceoĂč les libraires proposent leurscoups de cƓur et une rencontre(suivie d’une dĂ©dicace) avecChloĂ© Delaume. La prolifiqueautrice y Ă©voquera son dernier-nĂ© Le CƓur synthĂ©tique (Seuil),ce qui ne l’empĂȘchera pas devoguer ailleurs. SoirĂ©e surinscription, mais dans le strictrespect des mesures sanitairesen vigueur – c’est-Ă -dire avec lemasque qui va bien.Decitre Confluence, PĂŽle de commerceset de loisirs, cours Charlemagne, Lyon 2e(04 81 76 28 40) Mar 22 sept Ă  19h ;entrĂ©e libre

#CONNAÎTRER E N C O N T R E S

Anne-Claire Thibaut-Jouvray etJĂ©rĂŽme Jouvray

Non contents d’avoir contribuĂ©Ă  rĂ©veiller le genre western enBD grĂące Ă  la sĂ©rie Lincoln,Anne-Claire Thibaut-Jouvray &JĂ©rĂŽme Jouvray persistentdans le mĂȘme dĂ©cor avec Six-coups. Si elle mĂȘle l’humour Ă l’aventure, et se trouve toujourstempĂ©rĂ©e par un doigt defantastique, la grandediffĂ©rence rĂ©side dans l’ñge deshĂ©ros : 10 ans. Les lecteurs,quant Ă  eux, peuvent avoir de 7Ă  777, et mĂȘme bĂ©nĂ©ficierd’une dĂ©dicace du tome 2 toutfrais, Les Marchands de plombs(Dupuis), en allant Ă  larencontre des auteurs.Librairie La Bande DessinĂ©e, 57 granderue de la Croix-Rousse, Lyon 4e (04 7839 45 04) Mer 9 sept ; prix libre

R E N C O N T R E S Théo Grosjean

Personne n’a dit Ă  ThĂ©oGrosjean que le 11 septembren’était fait pour les gensinquiets et superstitieux ? Entrele coup d’État contre Allende etl’attentat du World TradeCenter, la date a quand mĂȘmeun sĂ©rieux passif... Cela nel’empĂȘche pas, en tout cas,d’aller dĂ©dicacer sa BDL’Homme le plus flippĂ© dumonde (Delcourt). Preuve queça va mieux.Librairie La Virevolte 4 rue Octavio Mey,Lyon 5e Ven 11 sept Ă  16h

R E N C O N T R E S Florence Dupré la Tour et Cy

Duo de dames en dĂ©dicaceavec deux ouvragesremarquables – deux histoiresvraies. À ma gauche, Cy qui

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eÉcrire sur la folie, aller chez pas sage


1903-1904 : MAURICE GARIN, À JAMAIS LE PREMIERLyon est la premiĂšre ville Ă©tape del’Histoire du Tour. Y triomphe le pre-mier vainqueur d’une course bientĂŽtmythique : Maurice Garin. C’est laprĂ©histoire de la Grande Boucle (sixĂ©tapes pouvant excĂ©der les 450 km,sur des vĂ©los de facteur, dopĂ© Ă  la vi-nasse). Celle qui sĂ©pare Montgeronde Lyon en fait 467. Maurice Garin etson compagnon d’échappĂ©e ÉmilePagie font le choix gagnant de ne pass’arrĂȘter au ravitaillement dans uneauberge de la NiĂšvre. Pagie chutant Ă 200m de la ligne aprĂšs 18h de course(ce qu’on appelle communĂ©ment lapoisse) Garin l’emporte Ă  Lyon. Il ga-gnera le Tour. L’annĂ©e suivante il re-gagne Ă  Lyon et le gĂ©nĂ©ral d’un Tourdevenu fou oĂč les spectateurs atta-quent les adversaires de leurs favoris.Garin et quelques autres seront d’ail-leurs rayĂ©s des tablettes de cette Ă©di-tion.

LA FIN DES 1900’S :DES ANNÉES PASFOLLESDe 1907 Ă  1910, le tracĂ© du Tour est im-muable et rĂ©serve peu de suspens (illonge les frontiĂšres et fait un crochet Ă Lyon). Solide coureur, Marcel Cadollel’emporte en 1907. Quelques joursavant de s’exploser le genou. Il est alorsen tĂȘte du gĂ©nĂ©ral mais sa carriĂšre estterminĂ©e. En 1908 et 1909, FrançoisFaber entame une collection d’étapeslyonnaises et de victoires au gĂ©nĂ©ral (en1909) qu’Octave Lapize, son ennemi

jurĂ©, tue dans l’Ɠuf l’annĂ©e suivante,remportant l’étape et le Tour. En 1915,c’est la vie que Faber perd dans lestranchĂ©es du Nord. Le Tour, lui, aban-donne Lyon dĂšs 1911 pendant 37 ans.

L’APRÈS-GUERRE ET LES ANNÉES 50 :LE GONE ET L’HOMME-CHEVALIl faut attendre 1947 et le premier Tourde l’AprĂšs-Guerre pour revoir Lyonsur la carte. C’est Lucien Teisseire,futur vainqueur du DauphinĂ©, en 1953et spĂ©cialiste des classiques plein dejus, qui l’emporte. Parmi les vain-queurs des 50’s on retient, en 1950, leSuisse Ferdi Kubler, “L’Homme-Che-val”, vainqueur du gĂ©nĂ©ral au palma-rĂšs en forme de mangeoire (maillotvert 1954, champion du Monde 1951deux LiĂšge-Bastogne-LiĂšge, deuxFlĂšche wallone, trois Tours de Suisse)et le gone Jean Forestier, en 1954,sprinter efficace (Paris-Roubaix 1955,Tour des Flandres 1956, maillot vert1957, deux Tours de Romandie).Georges Meunier, en 1953, et le pour-suiteur espagnol Miguel Bover, en1956, complĂštent le tableau.

LES ANNÉES 60 : SUR LES ÉPAULES DE GÉANTSDans les swinging 60’s, le Tour nepasse que deux fois Ă  Lyon mais renoueavec les vainqueurs de prestige. Le pre-mier : Jacques Anquetil en 1962, auterme d’un contre-la-montre de 68 kmau dĂ©part de Bourgoin. “La Caravelle”,au plus fort de sa domination l’em-

porte, prend le maillot jaune au BelgePlanckaert et une option sur la victoirefinale. C’est son troisiĂšme Tour, il engagnera deux autres. Trois ans plustard, Rik Van Looy, le Belge aux 371 vic-toires pro (37 Ă©tapes de grands Tours !).“L’Empereur d’Herentals” remporte Ă Lyon sa deuxiĂšme Ă©tape sur le Tour1965 en rĂ©glant une Ă©chappĂ©e de quatrecoureurs. Il faudra attendre 26 anspour revoir le Tour Ă  Lyon.

1991 :LYON, CAPITALE DU TOUR ET PUIS... PLUS RIEN1991, c’est un peu le Tour de Lyonpuisque la capitale des Gaules et sonagglomĂ©ration (on ne dit pas encore“mĂ©tropole”) accueillent non pas uneĂ©tape mais le prologue, une Ă©tapeLyon-Lyon et un contre-la-montre parĂ©quipes Bron-Chassieu le lendemain,et un dĂ©part de Villeurbanne, le troi-siĂšme jour. C’est le pistard ThierryMarie qui inaugure ce Tour marquantle dĂ©but de la prise d’otage par Miguel“Robocop” Indurain, de la course (etdu suspense) pendant cinq trÚÚÚslongues Ă©ditions. Marie, Monsieur Pro-logue, invincible dans l’exercice (prĂšsde 15 prologues de courses Ă  Ă©tapes),remporte en sifflotant ce mini contre-la-montre Ă  la TĂȘte d’Or. Quelquesjours plus tard, il bat, en chantant cettefois, le record de la plus longue Ă©chap-pĂ©e en solitaire de l’Histoire sur sesterres normandes – 234 km oĂč ilcomptera jusqu’à 45 minutes d’avancesur un peloton catatonique. Comme ondit Ă  Lyon : « Merci Marie » !

Lors de la premiÚre véritable étape,dans les rues de Lyon, la France ducyclisme découvre un drÎle de type :Djamolidine Abdoujaparov (lire zoom

ci-contre), Ouzbek Ă©levĂ© Ă  la rudeĂ©cole soviĂ©tique, tĂȘte de tueur Ă  gages,cuisses Ă©paisses comme Robert Chapatte et une façon Ă©trange (et dan-gereuse) de secouer son vĂ©lo commeun prunier au moment du sprint. MĂ©thode efficace puisque le TachkentExpress pose une option sur le maillotvert du classement par points, conquisen finissant le Tour... Ă  pied. Dans l’arrivĂ©e finale, en tĂȘte, il s’est emplĂątrĂ©dans un support publicitaire.

LE XXIe SIÈCLE : BRAQUAGE À L’ITALIENNE2003 : Youpi ! Le Tour est de retour Ă Lyon aprĂšs douze ans de disette, maispour l’une de ces Ă©tapes d’échauffe-ment oĂč le tĂ©lĂ©spectateur attend lamontagne en ronflant, bercĂ© par l’accent de SaĂŽne-et-Loire de BernardThĂ©venet et les cris d’orfraie de ThierryAdam, avant un sprint final de sept se-condes. Bingo : aprĂšs plus de cinqheures d’ennui – une diagonale tracĂ©eĂ  la rĂšgle entre Nevers et Lyon – Ales-sandro Pettachi gagne sa quatriĂšmeĂ©tape sur les six dĂ©jĂ  courues (Zzzz).Dix ans plus tard, la course, partie deSaint-Pourçain-sur-Sioule, est plusanimĂ©e : 18 km dans la ville entre Tassin et Gerland, deux ascensions (LaDuchĂšre et la Croix-Rousse) et un beaunumĂ©ro de Julien Simon abandonnantses compagnons d’échappĂ©e. En tĂȘtedans Lyon durant 15 km, le Français estrattrapĂ© sous la flamme rouge du der-nier kilomĂštre. Une fois encore, on jouela chose au sprint, et une fois encore unItalien, Matteo Trentin, l’emporte. Miseria ciclisti !

P34.35 escapades

/SPRINTABDOU FESSIERSOnze consonnes et dix voyelles. Djamolidine Abdoujaparov, c’est d’abordun patronyme digne d’un alphabet au quasi complet et c’est aussi unegĂ©ographie. Celle de l’OuzbĂ©kistan qui rĂ©apparaĂźt quand Gorbatchevaccepte de laisser tomber le rideau de fer. Abdou est l’un des rares non-europĂ©ens du vĂ©lo Ă  l’époque. C’est aussi, enfin, des jambes. Une paire demollets qui auraient pu le mener Ă  tourner en rond sur les pistes de sonTashkent natal. Mais non, avec l’équipe de l’URSS il dĂ©couvre l’Italie – oĂčil vit encore – et dĂ©cide qu’il sera un pro de la route.Abdou se souvenait lors d’un entretien en 2013, dans l’indispensablePĂ©dale « qu’on disait que je faisais tomber tout le monde, alors que je n’aijamais fait de mal Ă  personne. La route est grande, si tu veux passer Ă  gauchevas-y. Si tu veux passer Ă  droite vas-y ». Il s’est pris les pieds tout seul dansla balustrade sur les Champs en 91 quand il ramĂšne le premier de ses troismaillots verts Ă  Paris. Ce nostalgique du communisme « oĂč les gens Ă©taientĂ©gaux et la vie plus belle » a dĂ©crochĂ© 9 Ă©tapes sur le Tour, contre 12 Ă  sonrival aussi beau parleur qu’il est taiseux, Mario Cipollini, qui ne passaitjamais la montagne. En 97, Abdou met sa positivitĂ© au ClenbutĂ©rol sur ledos des Lotto qui ne voulaient plus de lui. Exclut il arrĂȘte lĂ  sa carriĂšred’échassier et Ă©lĂšve des pigeons. NP

ON REFAIT LE TOURHistorique /Ce 12 septembre le Tour s’arrĂȘte Ă  Lyon pour la 17e fois seulement (en 107 Ă©ditions). Retour surl’Histoire de la Grande Boucle Ă  Lyon, riche, malgrĂ© tout, de quelques grands moments. PAR STÉPHANE DUCHÊNE

« J’te laisse, j’ai encore un critĂ©rium et Bordeaux-Paris Ă  gagner avant l’étape de demain »

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DU 2 AU25 OCT

2020

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Le PB Lyon №990 du 9 au 22 septembre 2020

DANS LES OREILLES

KRAFTWERKHuitiĂšme album du Katalog de Kraftwerk,pionnier de la musique Ă©lectronique (quiregroupe ses huit albums officiels), Tourde France est Ă  part mais pas si surprenantĂ  l’aune de l’Ɠuvre des hommes (-robots)de Florian Schneider, trĂšs portĂ©e sur lesmodes de circulation (Autobahn, Trans-Europ Express) mais aussi sur le cyclisme,passion pas si secrĂšte de Schneider,dĂ©cĂ©dĂ© en mai dernier. À part, parce qu’ils’agit d’une commande dans le cadre ducentenaire de la Grande Boucle en 2003mais qui s’inscrit bel et bien dans unecontinuitĂ©.En rĂ©alitĂ©, Tour de France est leprolongement d’un hommage bien plusancien de Kraftwerk Ă  la course avec le

single... Tour de France en 1983 – maintesfois rĂ©Ă©ditĂ© et qui Ă©numĂšrait diffĂ©rentslieux mythiques du Tour. L’albumcontient, lui, un Prologue, plusieursĂ©tapes, des considĂ©rations sur les Vitamin,l’AĂ©ro Dynamik ou l’Elektro Kardiogrammet le fameux morceau originel remixĂ©. Iciles boucles musicales finissent par seconfondre avec la rĂ©pĂ©tition des tours depĂ©daliers ou des ascensions sisyphĂ©ennes.En live, le groupe fusionnait son universfuturiste avec des projections de vidĂ©os3D du Tour cĂ©lĂ©brant les champions dupassĂ©. ManiĂšre de souligner, en spĂ©cialistede cet Ă©lan dialectique, la particularitĂ©d’une course oĂč l’ultra-modernitĂ©galopante (matĂ©riel, prĂ©paration,stratĂ©gie) Ă©pouse les contours d’unenostalgie Ă©ternelle. SD

Kraftwerk Tour de France (Parlophone)

n Tour c’est ungrand chambarde-ment. Évitez deprĂ©voir votre dĂ©-

mĂ©nagement ce week-end des12 et 13... Voici oĂč il faudra vousposer pour ĂȘtre aux avant-postes. Et voir, s’il est encoreen course, Thibaut Pinot,notre Ocaña Ă  nous, la classe etla scoumoune Ă©gales Ă  l’Espa-gnol gersois.

SAMEDI 12 :14e ÉTAPE –CLERMONT > LYON194 KMParti de Clermont-Ferrand, lepeloton va traverser Tassin etaborder Lyon par la cîte de LaDuchùre aux alentours de17h40. Une bonne bosse toutecourte (1,4 km) et un pourcen-

tage dĂ©cent (5,6 %). VoilĂ  dequoi culminer Ă  264m d’alti-tude, exactement commequelques minutes plus tard surla cĂŽte de la Croix-Rousse (viala montĂ©e de l’Observance),elle aussi en 4e catĂ©gorie, histoire que Benoit Cosnefroygrappille quelques pois supplĂ©mentaires. Reste le boulevard des Canuts, le coursd’Herbouville et une arrivĂ©edevant Boulanger. C’est PeterSagan qui chope en premier latimbale de la mĂ©nagĂšre.

DIMANCHE 13 :15e ÉTAPE – LYON >GRAND-COLOMBIER174,5 KMExit le marchĂ© du dimanche,rendez-vous Ă  Gerland, entrePalais des Sports et Ninkasi,

pour un village dĂ©part plusverrouillĂ© qu'Ă  l'accoutumĂ©e ettriple barriĂ©rĂ©. Pas de selfie,pas d'autographe, c'est larĂšgle. AprĂšs le dĂ©part de la ca-ravane Ă  10h40, le pelotonpart en balade le long duRhĂŽne sur l’avenue Leclercavant de s’engouffrer sur Berthelot, plus rapide que letram. Le dĂ©part rĂ©el seradonnĂ© sur la rue Jean Mermozqui lĂšche l’aĂ©rodrome de Bronpar le nord Ă  12h50.

Chassieu, Genas, Pusignan puisl’IsĂšre et l’Ain car, en ligne demire, se dressent le col de laBiche et le massif du Jura. Lecol du Grand Colombier n’estentrĂ© dans l’histoire du Tourqu’en 2012 et a Ă©tĂ© visitĂ© depuisdĂ©jĂ  trois fois (Thomas Voeck-ler – qui n’était pas encore mo-torisĂ© – Rafal Majka et WarrenBarguil y ont basculĂ© en tĂȘte).Cette annĂ©e, le chrono s’arrĂȘtelĂ -haut, Ă  1501m, au bout de 17bornes hors catĂ©gorie. Etpuisque Roglic, en jaune depuisLaruns, a coincĂ© dans la mon-tĂ©e de la Croix-Rousse, c’estThibaut Pinot qui s’impose etsauve son Tour. DiscrĂštement.

PS : Vous ne verrez pas levainqueur lever les bras. « Onva barricader l’arrivĂ©e Ă  400 mavant et 400 m aprĂšs donc l’ar-rivĂ©e va se faire Ă  huis clos mal-heureusement » a dĂ©clarĂ©GrĂ©gory Doucet lundi 7 septembre sur BFM. Covid,quand tu nous tiens


SI VOUS N’AIMEZ PASLA VILLE, SIVOUS N’AIMEZPAS LAMONTAGNE
Tour de France /Par oĂč arrivent-ils ?OĂč s’en vont-ils ? DĂ©cryptage desroutes qu’empruntera le peloton Ă Lyon. Et projection de victoires.PAR NADJA POBEL

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6 kmParcours famille

21 kmParcours sportif

14 kmParcours découverte

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