Médias et Internet dans le monde arabe. Une opportunité pour Barack Obama?

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MÉDIAS ET INTERNET DANS LE MONDE ARABE Une opportunité pour Barack Obama ? Julien Saada L'Harmattan | « Confluences Méditerranée » 2009/2 N°69 | pages 127 à 139 ISSN 1148-2664 ISBN 9782296072862 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2009-2-page-127.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- !Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Julien Saada, « Médias et Internet dans le monde arabe. Une opportunité pour Barack Obama ? », Confluences Méditerranée 2009/2 (N°69), p. 127-139. DOI 10.3917/come.069.0127 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour L'Harmattan. © L'Harmattan. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 176.129.78.13 - 28/08/2015 11h01. © L'Harmattan Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 176.129.78.13 - 28/08/2015 11h01. © L'Harmattan

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MÉDIAS ET INTERNET DANS LE MONDE ARABE Une opportunité pour Barack Obama ?Julien Saada

L'Harmattan | « Confluences Méditerranée »

2009/2 N°69 | pages 127 à 139 ISSN 1148-2664ISBN 9782296072862

Article disponible en ligne à l'adresse :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2009-2-page-127.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

!Pour citer cet article :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Julien Saada, « Médias et Internet dans le monde arabe. Une opportunité pour Barack Obama ? »,Confluences Méditerranée 2009/2 (N°69), p. 127-139.DOI 10.3917/come.069.0127--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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Lors de son discours d’investiture du 20 janvier 2009, Barack Obama a voulu porter un message au « monde musulman » en évoquant une nouvelle direction basée sur un intérêt et un

respect communs. Dès son entrée en fonction, ses premiers coups de téléphone ont été passés à Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité Palestinienne, Hosni Moubarak, le Président égyptien, Ehoud Olmert, Premier ministre d’Israël, et le roi Abdallah II de Jordanie1. Puis, le 26 janvier 2009, B. Obama marquera encore une fois le coup en accor-dant une interview à la chaîne satellitaire basée à Dubaï, al-Arabiya. L’entretien portera sur les relations entre les États-Unis et le monde musulman, et Obama tiendra à se présenter comme étant le représen-tant d’une administration « qui écoute », et non pas d’une administra-tion « qui dicte »2. Mais au-delà du discours, la nouvelle administration américaine a surtout cherché à démontrer d’entrée de jeu une volonté manifeste de s’attaquer aux dossiers sensibles du Moyen-Orient. Le

Le président Barack Obama a une lourde tâche qui l’attend, puisqu’il lui faut maintenant rattraper le tort qu’a porté Georges W. Bush à l’image des Etats-Unis. Ses premières apparitions médiatiques à l’adresse du monde arabe semblent indiquer une compréhension saine de sa part de ces enjeux et de la manière par laquelle il convient de les aborder ; il reste à savoir si cette attitude sera suffisante, et si elle aboutira utilement.

Médias et Internet dans le monde arabe Une opportunité pour Barack Obama ?

Julien SaadaChercheur sur le Moyen-Orient à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques – UQAM (Québec).

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choix de George Mitchell comme nouvel émissaire dans la région ira d’ailleurs dans ce sens. Ancien chef de la majorité démocrate au Congrès, d’origine arabe par sa mère (libanaise maronite), George Mitchell avait déjà fait ses preuves en négociant la paix en Irlande du Nord et en contribuant en 2001 à un rapport renvoyant dos à dos la colonisation juive en Cisjordanie et le terrorisme palestinien, considé-rés comme les deux obstacles principaux à la paix3. Un symbole fort, nuancé par la nomination récente de Denis Ross en tant que conseiller spécial de la secrétaire d’État Hillary Clinton, mais qui démontre une volonté de se positionner comme un médiateur honnête sur ce dos-sier4.

Derrière cette « offensive de charme » lancée en direction du monde musulman, il y a bien entendu une stratégie de communication claire de la part du gouvernement Obama visant à redorer l’image d’une Amérique particulièrement honnie dans cette partie du monde. La communication reste un outil incontournable pour améliorer son image ou séduire l’opinion publique visée. Cependant, la tâche est loin d’être aisée aujourd’hui, à l’ère du numérique et des chaînes satel-litaires. La multiplicité des acteurs de l’information et des canaux de diffusions rend impossible une maîtrise totale de la communication du message à ses destinataires. L’immensité du cyberespace et l’impact du réseau social à travers le Web donnent le champ libre aux internautes pour s’emparer d’un sujet et réagir à travers celui-ci, créant ainsi un effet « boule de neige » qui peut devenir particulièrement puissant. De même, l’influence des chaînes arabes, vitrine des sociétés de la région, sert maintenant de contrepoids aux grands réseaux d’informations occidentaux. Le rôle de la chaîne al-Jazeera lors de la récente offen-sive israélienne dans la bande de Gaza a permis de raconter une autre facette de l’histoire de ce conflit, un rôle qui avait déjà pris une ampleur considérable dans le cadre de la couverture médiatique de l’opération Enduring Freedom en Afghanistan et lors de la guerre d’Irak en 2003. Les décideurs doivent abandonner l’idée de vouloir le contrôle absolu de l’image et de l’information, tout comme ils doivent accepter le fait d’effectuer un transfert de pouvoir médiatique aux individus5.

Cette stratégie s’applique également au Moyen-Orient, où l’opinion publique reprend peu à peu la capacité d’influencer les dossiers sen-sibles de la région. Grâce à la réduction de la « fracture numérique », on assiste à l’émergence d’une nouvelle société civile qui dispose aujourd’hui des moyens nécessaires pour faire pression sur les déci-deurs locaux et régionaux. La communication d’Obama ne peut dès

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lors obtenir le résultat escompté simplement avec une image positive et un beau discours.

Les premières réactions au discours d’Obama

Le changement de ton de la part de la nouvelle administration américaine, qui diffère largement de celui adopté précédemment par George W. Bush, a été commenté de manière plutôt positive de la part des médias et des observateurs occidentaux. Cependant, au Moyen-Orient, à l’exception d’al-Arabiya – média satellitaire majoritairement sponsorisé par des capitaux saoudiens – et de la qatarie al-Jazeera English, la plupart des chaînes satellitaires arabes ignorèrent le dis-cours d’inauguration. Selon Jamal Dajani, directeur et producteur du Mosaic Intelligence Report, la plupart des stations de télévisions contrôlées par l’État ont préféré concentrer leur couverture médiatique sur les démonstrations de soutien à la cause palestinienne. Les principales nouvelles étaient consacrées à Gaza ou au sommet arabe du Koweït6. L’inauguration de Barack Obama arriva pour sa part en troisième position7.

En revanche, deux véritables « buzz » médiatiques se sont révélés autour de Mountazir al-Zaïdi, le fameux journaliste irakien qui a lancé sa chaussure sur l’ancien Président George W. Bush8, ainsi que de Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, érigé soudainement au rang de nouveau héros de la rue arabe suite à son altercation avec Shimon Peres au Forum Économique de Davos9. La popularité d’Erdogan est d’ailleurs exemplaire de la puissance de l’image et du symbole dans la région. Au cours d’un débat télévisé en compagnie du président israélien Shimon Peres, Recep Tayyip Erdogan a quitté la salle en plein milieu de la conférence en déclarant à celui-ci : « Vous tuez des gens (à Gaza) ». L’événement fut tout de suite retransmis sur les ondes d’al-Jazeera et en à peine quelques heures plus de 5000 personnes se rassemblèrent pour accueillir Erdogan à son retour, en agitant des drapeaux turcs et des drapeaux palestiniens10. La crise à Gaza ayant largement discrédité les gouvernements arabes auprès de leurs populations, à l’instar de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite qui ont maintenu une position beaucoup trop modérée à l’égard d’Israël, l’opinion publique arabe ou ce que l’on appelle la « rue arabe » a vu en Erdogan un nouveau « champion » capable de critiquer ouvertement et directement l’État hébreu. A contrario, même les principaux titres de

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la presse arabe, comme al-Hayat, Asharq Al-Awsat, al-Quds al-Arabi, n’ont pas fait écho de manière significative à l’interview de Barack Obama donnée sur la chaîne arabe.

Le message d’Obama à l’adresse du monde musulman n’est pas pour autant passé inaperçu au regard de l’importante réaction média-tique. Cependant, les populations arabes demeurent sceptiques. En témoigne notamment ce qu’a écrit Naseem Tarawnah, bloggeur jor-danien : « Je reconnais qu’en général les Américains ne sont pas les ennemis du monde musulman. Néanmoins, je me demande comment je dois décrire ces Américains avec des gros pistolets, des gros tanks et des gros avions qui occupent un pays voisin et qui ont l’habitude de tuer des tas de gens. Ou, de même, comment décrire ces Américains qui vendent des gros pistolets, des gros tanks et des gros avions à un peuple qui occupe un pays voisin et qui a l’habitude de tuer des tas de gens »11. Malgré tout, Obama a au moins réussi à faire une nette distinc-tion entre une organisation comme al-Qaïda et le monde musulman en général. Comme le souligne Hisham Melhem, le journaliste d’al-Arabiya qui a interviewé le président américain, Obama n’a pas utilisé de termes tels que celui d’« islamo-fasciste », qui avait choqué de nom-breux musulmans de par le monde lorsqu’il fut prononcé en octobre 2005 par G. W. Bush. Là encore, la force du symbole et la rhétorique restent primordiales. De même, lorsque Bush avait employé le mot « crusade » dans l’un de ses premiers discours suite aux attentats du 11 septembre, le Cheick Youssef Al-Qaradhawi, figure religieuse préémi-nente au Moyen-Orient et qui anime une émission sur al-Jazeera, avait repris ces propos pour dénoncer la « croisade entamée par les États-Unis contre le monde musulman »12.

Il est vrai au demeurant que quelques jolies phrases ne pourront remplacer les destructions de Gaza, ni les années de conflits qui par-courent la région. Comme l’avait dit B. Obama lui-même, « au final, les gens ne me jugeront pas sur ce que je dis, mais sur mes actes, ainsi que ceux de mon administration »13. Néanmoins, la nouvelle administration américaine ne devrait pas négliger l’enjeu que représente la communi-cation dans cette partie du globe. Dans une région où la grande majo-rité des gouvernements contrôle les médias et la liberté d’expression, les chaînes satellitaires arabes, ainsi que les nouveaux outils de commu-nication tels que les blogs, les sites de réseautage, de partages de vidéos ou encore les forums, jouent un rôle de relais d’opinions dont l’impact stratégique est considérable.

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Les chaînes satellitaires arabes

Les télévisions par satellite font partager un espace commun à des populations réparties à l’échelle d’un continent, voire de plusieurs, avec un impact tel qu’elles interagissent directement sur les événe-ments qu’elles décrivent14. Les chaînes panarabes telles qu’al-Jazeera et ses émules, en s’adressant directement aux populations arabophones, permettent de dévoiler une autre réalité de l’information. Le récent conflit entre l’Etat israélien et le Hamas a été révélateur de cette ten-dance.

Le samedi 27 décembre 2008, Israël lance sur la bande de Gaza l’opération militaire « Plomb-durci », avec le but officiel de « donner un coup sévère » au Hamas et de mettre un terme à ses capacités stratégiques15. Deux jours après le déclenchement de l’offensive, Tsipi Livni, ministre des Affaires étrangères d’Israël, donne une interview à al-Jazeera où, tout en exprimant le point de vue israélien, elle accuse la chaîne qatarie de ne pas apporter une information juste et équilibrée sur la situation à Gaza. Au cours de l’opération, les journalistes occiden-taux se plaignirent de ne pas pouvoir aller couvrir les bombardements ainsi que l’offensive terrestre, en raison du blocage exercé par les autorités israéliennes à la frontière. Al-Jazeera en revanche, disposait d’un bureau situé directement à Gaza. Ainsi, tout au long de l’offensive israélienne, les images diffusées par les télévisions arabes n’étaient pas les mêmes que celles retransmises sur les chaînes occidentales.

Cet exemple est représentatif de la perte de légitimité des grands médias occidentaux dans le monde arabo-musulman, un manque de confiance qui apparut d’ailleurs clairement lors de la première guerre du Golfe en janvier et février 1991, avec la désormais célèbre technique des journalistes « embarqués » (embedded) avec l’armée américaine. Le lancement d’al-Jazeera, en novembre 1996, va alors dans un premier temps provoquer une brèche dans le champ médiatique arabe qui était jusqu’alors sous contrôle étroit des régimes autoritaires16. C’est en octobre 2001, en témoignant depuis Kaboul de la première guerre du siècle « contre le terrorisme », que la chaîne du Qatar va s’affirmer réellement comme une alternative crédible à un public arabe esquivant de plus en plus les lieux occidentaux de production de l’information. Pour la politologue Olfa Lamloum, la couverture du conflit afghan a pour la première fois inversé le sens du flux de l’information, naguère uniquement dirigé du nord vers le sud. « Al-Jazeera s’est imposée comme producteur d’images et d’informations sur l’Afghanistan. Pis encore,

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elle a rendu visible l’ennemi n°1 des États-Unis, Oussama Ben Laden. Dans la foulée, une nouvelle figure du journalisme voyait ainsi le jour – le (la) correspondant(e) de guerre arabe – et un récit journalistique panarabe prenait forme »17. Les évolutions géopolitiques et technolo-giques ont eu pour conséquence de réduire la « fracture médiatique » dans l’espace arabo-musulman, et ce n’est pas un hasard si les premiers enregistrements vidéo post-11 septembre d’Al-Qaïda furent envoyés à cette vitrine des contradictions et des paradoxes de la région.

Le choix de s’exprimer sur le canal d’al-Arabiya, lancé en février 2003 avec l’objectif affiché de concurrencer la chaîne rivale du Qatar, est un choix délibéré de la part de Washington. Le message ne s’adresse pas aux Américains, mais au « monde musulman », et al-Ara-biya est une chaîne détenue notamment par des capitaux saoudiens, ce qui permet à Obama de renforcer l’initiative de paix arabe proposée par son allié le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, tout comme il l’avait fait avec Mahmoud Abbas du Fatah ou encore Hosni Moubarak d’Égypte. Accorder une interview à al-Hurra (La Libre), la chaîne d’information continue lancée et financée par Washington depuis mai 2004, aurait en effet très probablement fait perdre toute crédibilité au message de respect voulu par le nouveau président américain, et serait apparu, aux yeux des populations de la région, comme le symbole du choix d’une continuité avec l’ancienne administration Bush18. Certes, s’exprimer sur al-Jazeera aurait permis à B. Obama d’atteindre une plus large audience et de bénéficier d’un impact plus fort, étant donné la forte réputation de la chaîne qatarie dans la région. Néanmoins, Obama aurait aussi pris le risque de se confronter alors à des critiques plus virulentes de la part de la rédaction d’al-Jazeera, en particulier en ce qui concerne son mutisme lors de l’offensive israélienne sur Gaza. Et toute éventuelle ambiguïté de ses réponses à ce sujet aurait pu jouer en sa défaveur.

Il est à noter, par ailleurs, que la station audiovisuelle du Qatar a décidé quant à elle de ne pas retransmettre, ni d’évoquer ou de com-menter l’interview du président américain sur la chaîne concurrente. En réponse à la demande d’un reportage de CNN qui s’interrogeait sur les raisons de cette politique, la direction d’Al-Jazeera a quant à elle répondu que « si Barack Obama a fait le choix de nous snober en accordant une interview à une chaîne concurrente, alors nous faisons également le choix de snober son interview »19. Al-Jazeera reste cepen-dant le canal le plus regardé et le plus respecté dans le monde arabe, et pour réussir à porter un message de « respect mutuel » dans la région,

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B. Obama devra remettre en pratique l’exercice de l’interview avec la chaîne qatarie, exercice difficile toutefois, qui nécessite une prépara-tion de rigueur tant l’impact du symbole, de la rhétorique et de l’image sont puissants au Moyen-Orient.

Les médias arabes vont également scruter la position du président américain sur la thématique très sensible des relations de Washington avec l’État hébreu et les Territoires palestiniens. Le conflit israélo-palestinien demeure un élément central dans l’opinion publique arabe, et c’est sur cette question que Barack Obama devra mettre en œuvre ses techniques les plus habiles d’équilibriste pour réussir à se présenter comme un médiateur honnête auprès du monde arabo-musulman. Par exemple, l’opération Enduring Freedom, qui se déroula en Afghanistan suite aux attaques du 11-Septembre, suscita une vague d’émotions et de protestations, mais ne déclencha pas des colères et des frustrations régionales similaires à celles qui avaient accompagné la deuxième guerre du Golfe. L’un des événements qui provoquèrent un sentiment d’anti-américanisme sans retour de la part de l’opinion publique arabe fut, par contre, le lancement par l’armée israélienne, en avril 2002, d’une opération militaire à base d’infanterie dans la ville palestinienne de Jénine afin de « détruire les infrastructures du terrorisme »20. Comme pour Gaza, la zone fut fermée à la presse au moment des opérations. Faute de pouvoir filmer sur place, les médias internationaux rendirent compte des témoignages des habitants et des divers acteurs impliqués. Rapidement, des informations sur un « massacre » commis à l’encontre des Palestiniens émergèrent de la ville21 et, au même moment, George W. Bush qualifia Ariel Sharon, le Premier ministre israélien, d’« homme de paix », un qualificatif répété inlassablement à travers les médias arabes, contribuant ainsi à marquer la perception par les populations arabes de la partialité américaine22. Et c’est justement à cette période qu’Oussama Ben Laden choisit de revendiquer officiellement les attentats du 11-Septembre, en envoyant à al-Jazeera la vidéo-testament de l’un des pirates de l’air, le Saoudien Ahmed al-Haznawi al-Ghamdi, une revendication qui arrivera à point nommé, comme l’expliquait le spécialiste Gilles Kepel. Selon lui en effet, « face à l’incapacité politique et militaire des États arabes et à la tiédeur de l’opinion mondiale envers les causes arabes à l’ère du terro-risme islamiste, ce premier aveu explicite et irréfutable des attentats du 11 septembre sert à s’affirmer aux yeux des masses musulmanes comme la seule force capable de porter des coups à l’adversaire »23.

Cette stratégie a d’ailleurs été réitérée par l’organisation al-Qaïda,

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avec le dernier enregistrement audio d’Ayman al-Zawahiri, le numéro 2 de l’organisation, qui s’en prendra au nouveau président américain. Zawahiri reproche à Barack Obama de ne pas avoir mentionné la situation à Gaza24 lors de son discours d’inauguration et en appelle aux musulmans du monde entier afin de frapper les intérêts américains et de venger le soutien américain à l’opération israélienne à Gaza . Ayman al-Zawahiri avait déjà effectué une première déclaration au lendemain du résultat des élections américaines, où il présenta Obama comme un « nègre domestique »25, pour reprendre l’expression utilisée par l’an-cien leader afro-américain Malcom X. Ces déclarations ne pouvaient cependant plus avoir le même impact qu’en avril 2002. La situation géopolitique dans la région a en effet changé entre-temps et les popu-lations arabes, lasses de la violence extrême perpétrée par Al-Qaida, ont trouvé en Hassan Nasrallah, Hugo Chavez, Mahmoud Ahmadinejad ou plus récemment Recep Tayyip Erdogan, de nouveaux « héros » qui ont su, à leur manière, tenir tête à Israël et aux États-Unis.

Les chaînes satellitaires arabes possèdent donc un impact non négli-geable sur les populations de la région. Il ne faut cependant pas sous-estimer l’enjeu stratégique que représente Internet au Moyen-Orient. Les récentes déclarations d’Ayman Al-Zawahiri furent diffusées non pas à travers les chaînes satellitaires arabes, mais à travers des sites Internet. Le Web s’est en effet développé de manière considérable dans la région et cela au travers de différents supports (blogs, vidéos, forums, mouvements contestataires via Facebook, etc.). Les derniers conflits au Moyen-Orient ont mis en avant l’importance de la guerre de l’informa-tion avec l’utilisation d’Internet. À titre d’exemple, l’armée israélienne, Tsahal, n’a pas hésité à mettre en ligne les vidéos de ses dernières opé-rations sur Youtube dans le cadre de l’offensive sur Gaza. À l’heure du Web 2.0, Barack Obama devra tenir compte de ces outils pour réussir à diffuser un message « audible » dans la région, des outils qu’il avait déjà savamment maîtrisés pendant sa campagne électorale.

Le Moyen-Orient à l’heure du Web 2.0

Côté télécommunications, il y aurait à ce jour plus d’un milliard d’utilisateurs d’Internet et près de deux milliards d’abonnés aux télé-phones mobiles à travers la planète. Les deux tiers de la population mondiale peuvent communiquer grâce à un portable, y compris là où il n’y a ni électricité, ni ligne de téléphone fixe. Les nouvelles formes de communication se sont largement étendues et, en très peu de temps,

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les individus ont développé leurs propres systèmes de communication, comme l’envoi de SMS, le blog, Skype ou MSN. Le « peer-to-peer » rend possible le transfert de n’importe quelle donnée numérisée.

Ce phénomène prend également dans le monde arabo-musulman, où une grande majorité des gouvernements tente encore, malgré tout, de préserver sa mainmise sur la circulation de l’information. La mort de l’ancien dictateur Saddam Hussein a pu être retransmise sur les télévisions du monde entier grâce à l’enregistrement vidéo d’un télé-phone portable. De la même manière que les mouvements djihadistes délivrent leurs revendications et leurs vidéos sur la Toile, le système bluetooth des téléphones portables permet de court-circuiter les médias traditionnels en plaçant l’information dans la sphère publique.

Pour Manuel Castells, professeur à l’Annenberg School for Communication à Los Angeles, ce phénomène constitue une nouvelle forme sociale de communication qui reste massive mais qui est pro-duite, reçue et ressentie individuellement. « Partout dans le monde, elle a été récupérée par les mouvements sociaux », explique-t-il. Ils ne sont pourtant en aucun cas les seuls à utiliser ce nouvel outil de mobi-lisation et d’organisation. Les médias traditionnels tentent aussi de suivre ce mouvement en créant le maximum de blogs possibles grâce à leur puissance commerciale et médiatique. « Il n’en reste pas moins que, à travers la communication de masse individuelle, les mouvements sociaux comme les individus en rébellion sont en mesure d’agir sur les grands médias, de contrôler les informations, de les démentir le cas échéant, ou même d’en produire »26.

D’ailleurs, lorsque les populations arabes se sont retrouvées à mani-fester dans les rues pour protester contre les bombardements aériens d’Israël sur la bande de Gaza, une mobilisation alternative s’est consti-tuée sous diverses formes à travers Facebook, le site représentatif par excellence du réseau social virtuel. Car, dans la plupart des pays arabes, Facebook est l’un des dix sites les plus populaires et les plus visités de la Toile. En Égypte, le site est classé troisième juste après Google et Yahoo. Environ un Egyptien sur neuf a accès à Internet et 9 % de ce groupe utilisent Facebook, ce qui représente un total de 800 000 membres27. Au mois de janvier 2009, des centaines d’Egyptiens membres du réseau Facebook ont lancé de chez eux ou par l’intermédiaire de cybercafés des « groupes » reliés aux événements à Gaza. La plupart de ces mou-vements exprimèrent de la colère à l’égard d’Israël et des États-Unis, mais chaque groupe avait son propre objectif. Certains cherchaient à coordonner de l’aide humanitaire, d’autres critiquaient le gouverne-

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ment de Moubarak, d’autres encore s’en prenaient aux pays arabes qui avaient reproché à l’Égypte de s’être impliquée dans ce conflit28, sans oublier évidemment ceux qui pour leur part s’insurgeaient contre le Hamas29. Mais ce qu’il faut surtout en retenir, c’est que la plupart de ces groupuscules, constitués en mouvements ad hoc, symbolisent une autre variante de l’opinion publique, que l’on appelle plus communément « la rue arabe ». La plupart des Egyptiens présents dans les manifesta-tions étaient reliés de près ou de loin aux Frères musulmans, principale force d’opposition au Caire30. Les cellules virtuelles, elles, représentent une opposition différente, alternative et indépendante, qui n’a pas encore eu l’occasion de s’exprimer librement sur la place publique. Ce phénomène du mouvement en réseau spontané, qui peut également être défini comme étant une « mobilisation politique instantanée31 » par l’utilisation du Web interactif et du téléphone portable, symbolise l’influence et l’enjeu décisif des nouveaux outils de communication.

Comme le souligne Manuel Castells, cela ne signifie pas qu’il y ait, d’un côté les médias assimilés au pouvoir et, de l’autre, les médias de masses individuels, associés aux mouvements sociaux. « Chacun opère sur la double plate-forme technologique. Mais l’existence et le développement des réseaux électroniques offrent à la société une plus grande faculté de contrôle, d’intervention et une capacité supérieure d’organisation politique à ceux qui se tiennent en dehors du système traditionnel ».

Les deux formes de médias ne sont pas en opposition l’une avec l’autre. Elles s’observent, se scrutent, se jugent et, au final, se com-plètent. Ainsi, lorsque la chaîne d’information britannique BBC veut mesurer la réaction de la population iranienne suite au fameux dis-cours d’investiture de Barack Obama, elle entame ses recherches à travers ceux des blogs iraniens, anglais et farsis, situés à l’intérieur et au-dehors de la République Islamique, qui évoquent de manière étroite ce que représente la société civile iranienne .

Le nouveau président américain dispose déjà d’une bonne connais-sance de ces outils technologiques et de leur efficacité. En créant MyBo, lors de la campagne électorale de 2008, site qui permettait à chacun de réaliser son propre espace sur Internet, Obama a ainsi accepté de lâcher prise, de transférer une part de son pouvoir médiatique, d’uti-liser le levier de l’individualisme social, tout en favorisant les échanges entre supporters. MyBo a permis de lever 200 millions de dollars, soit près de la moitié des sommes récoltées pendant la campagne, grâce à 1 million de membres qui ont orchestré de manière autonome 75 000

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Médias et Internet dans le monde arabe : une opportunité pour Barack Obama ?

événements locaux et 2 millions d’appels téléphoniques. Ces éléments sont révélateurs de l’efficacité suscitée par une utilisation adéquate des nouvelles plates-formes de communication.

Conclusion

En évoquant le « respect mutuel » et en voulant se positionner d’égal à égal avec les acteurs du Moyen-Orient, Obama effectue déjà un pre-mier pas vers la voie de la diplomatie et du dialogue. Néanmoins, le scepticisme des populations arabes ne pourra se dissiper que par des résultats concrets : retrait des troupes d’Irak et maintien d’une relative stabilité dans le pays, dialogue et négociations avec Damas et Téhéran, soutien aux alliés de Washington de la région et, surtout, relance du processus de paix israélo-palestinien. Comme le précise Olivier Da Lage, « les meilleurs techniques de communication ne permettent pas encore de surmonter un obstacle majeur : si une politique donne de piètres résultats parce qu’elle repose sur des bases erronées, ce n’est pas la communication qui parviendra à améliorer ces résultats, mais un changement de politique ». ■

Notes

1. Jamal Dajani, “Obama and the Middle East”, Link TV, 23 janvier 2009, adresse: http://www.linktv.org/video/3538 (page consultée le 23 janvier 2009).2. “And so what I told him is start by listening, because all too often the United States starts by dictating -- in the past on some of these issues -- and we don’t always know all the factors that are involved”, “Obama Al-Arabiya interview: full text”, Huffington post, 26 janvier 2009, adresse: http://www.huffingtonpost.com/2009/01/26/obama-al-arabiya-intervie_n_161127.html (page consultée le 26 janvier 2009).3. Patrick Sabatier, “Obama lance une offensive de charme en direction du monde musulman”, Le Point.fr, mercredi 28 janvier 2009, adresse : http://www.lepoint.fr/presidentielle-americaine/obama-lance-une-offensive-de-charme-en-direction-du-monde/1781/0/311186 (page consultée le 28 janvier 2009) ; voir également “Mission Impossible. Barack Obama names his envoys to the Middle East and Afghanistan”, The Economist, vendredi 23 janvier 2009.4. Denis Ross a été nommé le 23 février 2009 comme conseiller spécial de la secrétaire d’État pour la région du Golfe persique et de l’Asie du Sud-Ouest. Il a déjà travaillé sous l’administration Clinton sur le processus de paix israélo-palestinien où il fut critiqué comme beaucoup trop partial en faveur d’Israël sur ce dossier. Avant de revenir au sein du gouvernement, Denis Ross a travaillé pour un think tank pro-israélien à Washington. Voir « A persian puzzle », The Economist, 24 février 2009, adresse : http://www.economist.com/world/unitedstates/displayStory.cfm?story_id=13173962 (page consultée le 24 février 2009).5. Didier Heiderich, “Influence sur Internet. Perceptions et mécanismes d’influence

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sur Internet dans la société de l’urgence”, Observatoire International des Crises, 2009, adresse : http://www.communication-sensible.com/download/influence-sur-internet-didier-heiderich.pdf (page consultée le 13 février 2009).6. Le 19 janvier 2009, le sommet économique arabe du Koweit a réuni 17 chefs d’État arabes afin de discuter essentiellement des questions politiques et économiques de la région. L’actualité du conflit à Gaza a largement occupé les débats de ce sommet où le roi Abdallah d’Arabie Saoudite a annoncé le versement de 1 milliard de dollars d’aide. Il a également enjoint Israël d’accepter le plan de paix proposé par la Ligue arabe il y a six ans. 7. Jamal Dajani, “Ahlan Wa Sahlan (Welcome) Obama. But…”, The Huffington Post, mercredi 21 janvier 2009, adresse: http://www.huffingtonpost.com/jamal-dajani/ahlan-wa-sahlan-welcome-o_b_159723.html (page consultée le 21 janvier 2009).8. Ainsi, à Amman en Jordanie, des manifestants ont célébré le départ de George W. Bush en lançant des chaussures sur une longue affiche représentant son visage. Voir Jamal Dajani, loc.cit.9. Le Premier ministre turc s’est emporté en accusant le gouvernement israélien de crime contre l’humanité et se demanda pourquoi l’État hébreu n’était pas banni des Nations Unies.10. Jamal Dajani, Mosaic Intelligence Report, samedi 31 janvier 2009, adresse : http://www.linktv.org/mosaic/mir (page consulté le 31 janvier 2009).11. Verbatim : Obama on the muslim world, adresse : http://www.black-iris.com/2009/01/27/verbatim-obama-on-the-muslim-world/ (page consultée le 29 janvier 2009).12. Gilles Kepel, Fitna, guerre au coeur de l’Islam, Gallimard, 2004, p.171-172.13. “But ultimately, people are going to judge me not by my words but by my actions and my administration’s actions”, “Obama Al-Arabiya interview: full text”, Huffington post, 26 janvier 2009, adresse: http://www.huffingtonpost.com/2009/01/26/obama-al-arabiya-intervie_n_161127.html (page consultée le 26 janvier 2009).14. Olivier Da Lage, « La communication au cœur de la décision », La Revue Internationale et Stratégique, n° 56, hiver 2004-2005, p. 60.15. « Israel wows war on Hamas in Gaza », BBC News, jeudi 30 décembre 2008, adresse: http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/7803711.stm (page consultée le 02 janvier 2009).16. Le retrait du capital saoudien du projet d’une chaîne en arabe de la BBC a donné naissance à al-Jazeera. Issue de la volonté de fonder une chaîne arabe non inféodée aux régimes en place, la nouvelle chaîne fut lancée début novembre 1996 à l’initiative du Cheikh Hamad Bin Khalifa Al-Thani, l’émir du Qatar. Voir Olfa Lamloum, « l’impact des chaînes satellitaires arabes », La revue internationale et stratégique, n° 56, hiver 2004-2005, p. 71.17. Olfa Lamloum, loc.cit.18. Voir également Marc Lynch, « Barack Obama’s interview on Al-Arabiya », Foreign Policy.com, mardi 27 janvier 2009, adresse: http://lynch.foreignpolicy.com/posts/2009/01/27/obama_on_al_arabiya (page consultée le 27 janvier 2009).19. “Arab reaction to Obama interview”, CNN, mercredi 28 janvier 2009, adresse: http://www.youtube.com/watch?v=cvsSAjeE-MQ (page consultée le 02 février 2009).20. Propos du lieutenant-colonel Adir Haruvi, porte-parole de l’armée israélienne. Voir Jean-Luc Marret, Terrorisme : les stratégies de communication, Les documents du C2SD, 2003, p. 87.

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21. Jean-Luc Marret, loc.cit.22. Marc Lynch, “Taking Arabs Seriously”, Foreign Affairs, September/October 2003, adresse: http://www.foreignaffairs.org/20030901faessay82506/marc-lynch/taking-arabs-seriously.html (page consultée le 30 janvier 2009).23. Gilles Kepel, Fitna, guerre au coeur de l’Islam, Gallimard, 2004, p. 166.24. Maggie Michael, “Ayman al-Zawahiri, Al-Qaida number 2, criticizes Obama for not mentioning Gaza in inauguration speech”, The Huffington Post, mardi 3 février 2009, adresse : http://www.huffingtonpost.com/2009/02/03/ayman-alzawahri-alqaida-n_n_163657.html (page consultée le 03 février 2009).25. “House Negroe”. Voir Tony Karon, “Zawahiri’s attacks on Obama: who cares?”, Times, jeudi 20 novembre 2008, adresse: http://www.time.com/time/world/article/0,8599,1860940,00.html (page consultée le 05 février 2009).26. Manuel Castells, loc.cit. 27. Samantha M. Shapiro, “Revolution, Facebook-Style”, The New York Times, January 25, 2009.28. Le Caire a d’une part provoqué la colère de la rue égyptienne en minimisant publiquement les risques d’une attaque israélienne sur la bande de Gaza et a d’autre part pris position contre le Hamas lors de ce conflit. Le Hamas représente en effet une branche du mouvement des Frères Musulmans, principale force d’opposition politique en Égypte.29. Samantha M. Shapiro, loc.cit. 30. Samantha M. Shapiro, ibid.31. Manuel Castells, ibid.32. « Iranian bloggers on Obama victory », BBC news, lundi 1er décembre 2008 adresse: http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/7746653.stm (page consultée le 30 janvier 2009).33. Olivier Da Lage, loc.cit., p. 62.

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