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Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique
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chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 5
Chapitre I : Les nitrures en phase cubique pour
l’optoélectronique ?
Les nitrures d’éléments III se présentent essentiellement sous deux structures
cristallines (polytypes) différentes : phase hexagonale encore appelée Wurtzite et phase
cubique (Zinc-blende). La majeure partie des études réalisées sur cette famille de semi-
conducteurs a été menée sur la phase hexagonale. Le travail ici rapporté sera focalisé sur la
comparaison des deux polytypes ainsi que l’étude du potentiel de la phase cubique pour la
réalisation de dispositifs. Dans cette optique nous présentons dans ce chapitre les propriétés
générales des nitrures à savoir leurs différentes structures cristallines ainsi que leurs propriétés
électroniques et optiques. Nous évoquons ensuite l’état de l’art des différents dispositifs
optoélectroniques réalisés à base de nitrures : émetteurs (LED, lasers) et détecteurs ainsi que
les transistors réalisés dans cette filière.
I.1 Les propriétés générales des nitrures
I.1.1 Structure cristalline
Les nitrures d’éléments III peuvent exister sous deux formes cristallines différentes
(polytpypes) : la structure zinc-blende (cubique) et la structure wurtzite (hexagonale) toutes
deux représentées sur la Figure I 1. La structure zinc-blende peut être représentée par deux
réseaux cubiques faces centrées occupés l’un par les atomes de gallium l’autre par les atomes
d’azote et décalés d’un quart de la diagonale principale de la maille soit (¼ ¼ ¼ ). De la
même façon la structure wurtzite correspond à deux réseaux hexagonaux composés chacun
d’une des deux espèces d’atomes et décalés suivant l’axe c de 5/8 ième de la maille élémentaire.
Ces deux polytypes sont relativement proches d’un point de vue cristallin ; la direction (0001)
de la phase hexagonale ne diffère de la direction (111) de la phase cubique que par la
séquence d’empilement des plans cristallins (cf. Figure I 1 A). Il en résulte que les deux
structures ne se différencient pour un atome qu’à partir de son troisième voisin (voir Figure I
1 B).
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 6
Contrairement à la structure hexagonale thermodynamiquement stable, la structure
cubique est métastable. L’écart énergétique pour chaque atome entre les deux phases a été
déterminé par des calculs ab initio conduisant aux valeurs suivantes pour les différents
matériaux : -9.88 meV pour GaN, -18.41 meV pour AlN et -11.44 meV pour InN [Yeh,1992] .
Malgré ce caractère métastable la phase cubique peut apparaître, par exemple comme forme
parasite dans une couche hexagonale si le cristal possède de nombreux défauts structuraux en
particulier des fautes d’empilement. Elle peut également être obtenue sous forme de couche
épaisse mono-phase en ajustant de façon rigoureuse les paramètres de croissance. Un des
points clefs dans la croissance de couches cubiques et hexagonales de bonne qualité est le
choix du substrat, signalons qu’il n’existe pas de substrat accordé en maille pour ces
matériaux. Nous reviendrons plus en détail sur les différentes propriétés des candidats
susceptibles d’être utilisés pour les nitrures : GaAs, SiC cubique ou encore Si pour la phase
cubique ainsi que le saphir et le SiC hexagonal pour la phase wurtzite.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 7
Figure I 1 : (A) Arrangement des atomes dans la maille élémentaire de GaN hexagonal et
cubique, (B) illustration de la différence entre l’orientation des tétraèdres pour les deux phases
cristallines : pour l’hexagonal les deux tétraèdres sont identiques pour le cubique il sont
opposés.
Malgré les résultats récents obtenus par Soukhoveev et al [Soukhoveev,2001] présentant des
couches de GaN massif de 2.5’ de diamètre, les substrats en nitrures massifs sont encore
confinés au stade de la recherche en laboratoire en raison de leur petite taille. La croissance
des nitrures est donc en général de l’hétéroépitaxie (croissance d’un matériau sur un autre de
nature différente). Il s’ensuit qu’il existe une différence importante de paramètres de maille
entre le substrat et la couche épitaxiée. Cette différence va causer l’apparition de contrainte à
l’intérieur des premières mono-couches déposées. Cette contrainte va ensuite rapidement
Hexagonal [0001] Cubique [111]
(B)
Ga
N
Hexagonal
A
(A)
Cubique
[0001][111]
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 8
relaxer sous forme de défauts structuraux tels que les dislocations si nombreuses dans les
nitrures ; d’où l’importance du choix du substrat. Les paramètres de maille des nitrures sont
présentés dans le Tableau I 1 pour la phase hexagonale et la phase cubique. Il sera intéressant
de les comparer à ceux des substrats présentés dans le Chapitre II.
Pour la phase hexagonale dont l’état de l’art en terme de qualité structurale est
largement meilleure que pour son homologue cubique, on adoptera comme référence les
valeurs présentées dans le Tableau I 1. En ce qui concerne la phase cubique on peut
remarquer dans le Tableau I 1 une certaine dispersion les paramètres de maille. Ceci
s’explique en partie par la difficulté d’obtenir à l’heure actuelle des couches épaisses de haute
qualité structurale. Effectivement la présence de défauts structuraux (défauts ponctuels,
inclusion de phase hexagonale parasite) ainsi que la présence de contrainte dans les couches
va provoquer cette dispersion dans les mesures.
Tableau I 1: Paramètres de maille des nitrures en phase cubique et hexagonale
Comme nous l’avons déjà mentionné le désaccord de maille entre le substrat et la
couche épitaxiée va être la source d’une contrainte dans la couche. Cette contrainte engendre
la déformation de la maille de la couche qui emmagasine de l’énergie élastique. A partir d’une
certaine épaisseur critique, la couche va relaxer de façon plastique en créant des dislocations
néfastes à sa qualité. Afin de résoudre ce problème on peut utiliser une couche "tampon", à
l’intérieur de laquelle la contrainte est censée être complètement relaxée, comme pseudo-
GaN AlN InN Référence
Phase cubique (ZB)
a = 4.50 Å
a = 4.53 Å
a = 4.452 Å
a = 4.38 Å
a = 4.3996 Å
a = 4.34 Å
a = 4.98 Å
a = 4.981 Å
[Strite,1991],[Lei,1992],[Xu,2000]
[Powell,1993],[Okumura,1998],
[Pugh,1999,1]
Phase hexagonale
(WZ)
a = 3.189 Å
c = 5.185Å
a = 3.112 Å
c = 4.982 Å
a = 3.548 Å
a = 5.760 Å [Strite,1992]
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 9
substrat pour réaliser l’ homo-épitaxie d’une couche sans contrainte. Malgré l’emploi d’une
telle solution il reste toujours à l’intérieur des couches une contrainte résiduelle. Celle-ci
provient de la différence de coefficient de dilation thermique entre la couche et le substrat.
Effectivement une couche libre de toute contrainte à la température de croissance peut se
retrouver sous contrainte à température ambiante. Ceci est un facteur à ne pas négliger lorsque
des mesures de paramètres de maille sont entreprises. Seuls les coefficients de dilatation
thermique des nitrures en phase hexagonales sont présentés dans le Tableau I 2 car il n’existe
pas à l’heure actuelle de mesures expérimentales de ces paramètres dans la phase cubique. Les
coefficients présentés dans le tableau doivent cependant être utilisés avec prudence car
Leszczynski et al. ont mis en évidence expérimentalement une variation de ces coefficients
avec la température [Leszczynski,1994]. De la même façon que pour les paramètres de maille il est
intéressant de les comparer avec ceux des substrats présentés dans le Tableau II 1. Ces effets
de contraintes dans les couches sont à prendre en compte car ils modifient de façon non
négligeable les propriétés optiques et électriques des nitrures.
aa
∆ cc
∆ Référence
GaN5.59 10-6 K-1
5.11 10 K-1
3.17 10-6 K-1
4.47 10 K-1
[Strite,1993]
[Wang,1999]
AlN 4.2 10 K-1 5.3 10 K-1
InN 4 10 K-1 3 10 K-1
[Morkoç,1994]
Tableau I 2: Coefficients de dilatation thermique des nitrures en phase hexagonale
I.1.2 Structure de bande
I.1.2.1 Les binaires
La connaissance de la structure de bande d’un semi-conducteur est le paramètre
essentiel pour la réalisation de dispositifs. Un des points importants de la structure de bande
est la valeur de l’énergie séparant le maximum de la bande valence du minimum de la bande
de conduction ("gap" du matériau). Nous ne discuterons pas dans cette partie des propriétés de
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 10
InN car elles sont très peu connues et encore soumises à de nombreuses controverses, ceci
étant du à la difficulté de croissance de ce matériau. Nous nous attacherons uniquement à
présenter les résultats obtenus sur GaN et AlN dans les deux phases cristallines. De nombreux
calculs basés sur diverses méthodes ont été réalisés pour déterminer la structure de bande des
binaires. Nous présentons dans la Figure I 2 A les structures de bandes obtenues pour GaN et
AlN dans les deux phases cristallines par la méthode empirique des pseudo-potentiels, cette
méthode fournissant les meilleurs résultats en terme de comparaison avec les mesures
expérimentales du gap.
Les nitrures d’éléments III possèdent en général un gap direct c’est à dire que le
minimum de la bande de conduction et le maximum de la bande de valence se trouve alignés
dans "l’espace des k" au centre de la zone de Brillouin. Malgré la similitude entre la direction
(111) de la phase cubique et la direction (0001) de la phase hexagonale nous remarquons
d’après la Figure I 2 que la structure de bande diffère entre les deux phases. Plus précisément
au point Γ là où siègent les transitions radiatives pour les deux phases (voir Figure I 2 B), le
couplage spin-orbite divise le haut de la bande valence en deux niveaux pour la phase
cubique. L’un correspond aux bandes de trous lourds (HH), trous légers (LH) dégénérés au
point Γ8, le second (état Γ7) correspond lui à la bande de trous "split-off" (SH) décalée de ∆SO
par rapport à Γ8. En plus du couplage spin-orbite il existe pour la phase hexagonale un champ
électrique nommé champ cristallin provenant de la non cubicité de cette phase qui va lever la
dégénérescence au point Γ des trous lourds et des trous légers. Ceci va créer trois niveaux
énergétiques sur le haut de la bande de valence, conduisant ainsi à l’existence de trois
excitons : A,B et C pour la phase hexagonale. Un exciton est la quasi-particule créée par un
électron et un trou en interaction coulombienne, l’énergie de liaison de l’exciton est
relativement élevée dans GaN ≈ 30 meV, ceci autorise donc la présence d’excitons dans GaN
à température ambiante. Nous ajouterons simplement pour information que les différences
énergétiques entre ces trois niveaux excitoniques peuvent être calculées par le modèle quasi-
cubique d’Hoppfield [Dingle,1971] à partir des valeurs de ∆SO et ∆CR . Différentes valeurs de ∆SO
et ∆CR obtenues par le calcul ou l’expérience sont disponibles et référencées dans la revue
suivante : [Jain,2000].
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 11
(A)
GaN cubique GaN hexagonal
AlN cubique AlN hexagonal
Figure I 2: (A) Structures de bandes de GaN et AlN calculées dans les deux phases [Pugh,1999,1]
, (B) illustration de la différence du maximum de la bande de valence au point Γ entre GaN
cubique et hexagonal.
(B)
≈ ∆ SO ≈
C B
E(k)
Γ 8 : H H
Γ 8 : LH
Γ 7 : SH
[100] [111] K x-K y K z
C B
Γ 7
Γ 9 : H H
Γ 7 : LH
Γ 7 : CH VB
≈
≈∆ C R
≈ 2/3∆ SO
E(k)
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 12
En résumé nous rapportons dans le Tableau I 3 les largeurs des bandes interdites des
nitrures binaires GaN et AlN considérées comme "acquises" en phase hexagonale et en phase
cubique à basse température. Les discussions concernant AlN cubique restent cependant
encore ouvertes. Nous proposons au chapitre IV une détermination de ce paramètre.
Gap à 2 K Référence
GaN (Hex.) 3.504 eV [Chen,1996]
GaN (Cub.) 3.272 eV [Menniger,1996]
AlN (Hex.) 6.2 eV [Brunner,1997]
AlN (Cub.) 5.34 eV [Thompson,2001]
Tableau I 3: Largeur de bande interdite pour les nitrures binaires d’éléments III en phase
hexagonale et cubique
I.1.2.2 Les masses effectives des binaires
Les masses effectives des porteurs dans un semi-conducteur sont directement reliées à
la structure de bande de celui-ci ; elles sont proportionnelles à l’inverse de la courbure des
bandes. Il est intéressant de noter que la masse effective des électrons dans un semi-
conducteur à gap direct varie peu avec la direction cristallographique, m*e représentera donc
une valeur moyenne suivant les différentes directions. Il existe dans la littérature de
nombreuses valeurs issues de calculs ou de mesures expérimentales des masses effectives
électroniques dans GaN hexagonal : la communauté des nitrures s’accorde aujourd’hui sur la
valeur de 0.20 m0 ± 0.02. Pour ce qui est de GaN en phase cubique nous dénombrons peu de
mesures expérimentales, les donnés théoriques sont également beaucoup moins nombreuses
que pour GaN wurtzite. Pour AlN, on ne dispose pas actuellement de mesure de la masse
effective des électrons dans aucune des deux phases cristallines. Des calculs existent mais les
valeurs qu’ils fournissent sont quelque peu dispersées. Tous les résultats sont reportés dans le
Tableau I 4.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 13
Masse effective des électrons (m0) Masse effectives des trous
GaN (WZ)em�
= em⊥ = 0.2[Drechsler,1995],[Perlin,1996]
valeur faisant l’unanimité
*hhm =0.3 [Salvador,1995]
*hhm =2.2 [Im,1997]
*hhm =0.54 [Merz,1996]
*hm =0.8 [Pankove,1975]
*hm =1 [Vurgaftman,2001]
GaN (ZB)
*em =0.15 [Fanciulli,1993], [Vurgaftman,2001]
*em =0.17 [Suzuki,1998]
*em =0.13 [Fan,1996]
*hm = 0.86 [Suzuki,1997,1]
*som = 0.29 [Vurgaftman,2001]
AlN (WZ)em�
=0.28 em⊥=0.32 [Vurgaftman,2001] *
hhm =1.14 [Kim,1997]
AlN (ZB)
*em =0.25 [Vurgaftman,2001]
*em =0.33 [Kim,1997]
*som =0.47 [Vurgaftman,2001]
*hhm =1.40 [Suzuki,1997,1]
Tableau I 4 : Masses effectives des électrons et des trous dans les nitrures GaN et AlN en
phase hexagonale et cubique.
En ce qui concerne les valeurs des masses effectives des trous dans les nitrures, les
choses sont plus compliquées que pour les électrons car d’après les résultats théoriques ces
masses effectives sont fortement dépendantes de la direction cristallographique. Pour GaN
hexagonal, les données expérimentales sont très dispersées : comprises entre 0.3m0[Salvador,1995]
et 2.2m0 [Im,1997] (voir une très bonne revue sur le domaine : [Vurgaftman,2001]). Cette
incertitude peut en partie être expliquée par la non-parabolicité du haut de la bande de
valence, par l’effet de contrainte sur la structure de bande ainsi que par la proximité
énergétique des trois bandes de trous. La mesure expérimentale pourrait être une "moyenne"
de ces trois composantes. Nous adopterons pour le reste de l’étude la valeur moyenne de 1 m0
pour les trous dans GaN. Les différents calculs réalisés sur AlN dans les deux systèmes
cristallographiques sont également reportés dans la revue citée précédemment.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 14
I.1.2.3 Les alliages AlGaN
Il est important de remarquer que pour le binaire AlN en phase cubique le minimum
absolu de la bande de conduction se trouve au point X d’après plusieurs études [Rubio,1993],
[Fan,1996]. Le maximum de la bande de valence étant toujours situé au point Γ, le binaire AlN
cubique possèderait donc un gap indirect. Ce comportement est identique au couple
(GaAs,AlAs). Les calculs semblent montrer que le passage entre les deux types de transitions
s’opère dans l’alliages AlxGa1-xN pour une concentration en aluminium d’environ 57 %[Pugh,1999,2] (voir Figure I 3). Dans cette étude Pugh et al. prédisent une évolution différente
entre les deux types de bords de bande, les calculs fournissent une évolution linéaire pour le
gap direct alors qu’une évolution non linéaire est attendue pour le gap indirect. Peu de
résultats expérimentaux sont disponibles actuellement dans la littérature, vue la difficulté
rencontrée lors de la croissance d’alliages cubiques à forte concentration d’aluminium. Nous
revenons plus précisément sur l’étude des alliages cubiques AlGaN dans le chapitre IV qui
leur est entièrement consacré. En ce qui concerne la phase hexagonale des alliages AlGaN, un
gap direct en fonction de la composition en d’aluminium est attendu pour l’ensemble des
concentrations en aluminium. L’évolution de ce gap n’est pas encore très claire actuellement,
certains, contrairement à d’autres, affirment mesurer une variation non linéaire du gap[Lee,1999].
Nous remarquons donc que la détermination expérimentale du gap d’un matériau n’est
pas chose aisée. Non seulement la composition du matériau va entrer en jeu mais également la
contrainte présente dans la couche comme nous allons le voir dans le prochain paragraphe.
Ceci explique la dispersion des mesures expérimentales.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 15
Figure I 3:A) Variation des gaps direct et indirect des alliages AlGaN cubiques en fonction
de la concentration en Aluminium d’après [Pugh,1999,2] ligne pleine, [Fan,1996] ligne
pointillée, B) Même variation calculée pour la phase hexagonale des alliages avec et sans
contrainte [Pugh,1999,2], les croix représentent des données expérimentales compilées d’après[Bergmann,1998].
I.2.1.4 Influence de la contrainte et de la température sur le gap
Pour prendre en compte les effets de contraintes il est donc nécessaire de tenir compte
de la contrainte biaxiale, différente pour chaque échantillon suivant le type de substrat utilisé
ou encore la méthode croissance employée. La contrainte modifie à la fois la largeur de la
bande interdite mais également l’écartement entre les trois niveaux de la bande de valence
dans la phase hexagonale. Une évolution schématique de la structure de bande de GaN
hexagonal et cubique en fonction du type de contrainte est représentée sur la Figure I 4
extraite de l’article de M. Suzuki et T. Uenoyama [Suzuki,1998].
(A) X= % Al (B) X= % Al
X = 57 %
Contraint
Non contraintEg (eV)Eg (eV)
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 16
Figure I 4 : Représentation schématique de la structure de bande dans le plan kx-ky autour du
sommet de la bande valence (1) pour GaN hexagonal : (a) sans contrainte, (b) avec une
contrainte biaxiale, (c) avec une contrainte uniaxiale dans le plan c. (d) indique la direction de
chaque contrainte. (2) pour GaN cubique avec (b) : compression biaxiale et (c) tension
biaxiale (figure extraite de l’article de M. Suzuki et T. [Suzuki,1998]).
Comme l’a montré B.Gil la variation de l’énergie des différentes transitions optiques
peut être déterminée par le calcul en fonction du type de contrainte [Gil,1995]: compression ou
tension. Un tel calcul de variation des énergies de recombinaison est reporté dans la Figure I
5 extraite de la thèse de A.Philippe [Philippe,1999] pour le GaN hexagonal et cubique.
L’importance de la contrainte sur les transitions est remarquablement illustrée sur cette figure.
Comme on peut le voir une contrainte suffisamment forte en tension va même pouvoir
intervertir la position énergétique des transitions (la transition A devient plus énergétique que
celle de B).
(1)
(2)
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 17
Figure I 5: Calcul des énergies des recombinaisons en fonction de la contrainte biaxiale dans
h-GaN (A) et c-GaN (B) avec la direction x parallèle au plan du substrat. Figure extraite de
[Philippe,1999].
La température du réseau modifie également les énergies de transitions du matériau.
Classiquement on observe une diminution de l’énergie de bande interdite lorsque la
température augmente. Deux mécanismes sont à l’origine de ce phénomène [Varshni,1967],[Fan,1951]:
La dilatation thermique , modifie les distances inter-atomiques dans le réseau
cristallin, ce qui va engendrer une modification des positions de la bande de valence et de la
bande de conduction. Ce phénomène est à l’origine d’environ ¼ de la variation totale de la
bande interdite en fonction de la température.
Les interactions électron-phonon, elles aussi modifient la largeur de bande interdite.
Ce sont elles qui ont la principale contribution à cette variation.
Afin de modéliser la diminution de la bande interdite avec l’augmentation de la
température, Varshni a introduit la relation empirique suivante [Varshni,1967]:
0,4 0,2 0 -0,2 -0,4
3,42
3,44
3,46
3,48
3,50
3,52
3,54
3,56
3,58
3,60
Contrainte ∈XX (%)
Ene
rgie
s de
s tr
ansi
tions
exc
itoni
ques
(eV
)
XA
XB
XC
XA(n=2)
compressiontension
0,4 0,2 0 -0,2 -0,4
3,22
3,24
3,26
3,28
3,30
3,32
3,34
Contrainte ∈XX (%)
Ene
rgie
s de
s tr
ansi
tions
exc
itoni
ques
(eV
) tension compression
trous lourds
trous légers
trous «splittoff»
(A) (B)
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 18
E T EaT
Tg g( ) ( )= −+
02
β Equation I 1
où Eg(0) est l’énergie de bande interdite à 0 K, α et β sont des constantes et T la
température. Les études expérimentales montrent que ce modèle reflète bien la variation de
gap à haute température, moins bien à basse température car il fournit des valeurs légèrement
trop élevées par rapport aux valeurs expérimentales.
Une autre approche est possible en considérant le traitement théorique de la variation
du gap par l’interaction électron-phonon . D’après la statistique de Böse-Einstein on peut
alors écrire que [Logothetidis,1994],[Korona,1996] :
E T E
eg g
T
( ) ( )= −−
0
1
λθ Equation I 2
où λ est une constante caractéristique de l’intensité du couplage électron phonon et θ est la
température de Debye. Nous emploierons et comparerons ces deux modèles dans les chapitres
à venir.
Au cours de ces derniers paragraphes nous avons présenté les principales propriétés de
structure de bande des nitrures, il est nécessaire maintenant d’aborder leurs propriétés électro-
optiques si l’on désire utiliser ces matériaux pour la réalisation de dispositifs
optoélectroniques.
I.1.3 Polarisation piézoélectrique et spontanée dans les nitrures
Une des particularités des nitrures d’éléments III est la présence dans les
hétérostructures GaN/AlGaN d’une forte polarisation interne. Une signature de la présence
d’une telle polarisation électrique est la modification des propriétés optiques de
l’hétérostructure contenant des puits quantiques. L’action du champ électrique dans un puits
quantique InGaN dans GaN a été avancée par Hangleiter et al.[Hangleiter,1998] pour expliquer le
décalage entre l’énergie de transition excitonique observée et celle attendue pour une
concentration d’indium donnée. Cet effet du champ électrique sur les propriétés optiques dans
des hétérostructures GaN/Al xGa 1-xN telles que celles que nous avons étudiées sera détaillé
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 19
dans le chapitre V. Cette polarisation va, bien sûr, modifier les propriétés électriques de
l’hétérostructure : possibilité de création d’un gaz 2D aux interfaces GaN/AlGaN [Yu,1997]. Les
deux prochains paragraphes sont consacrés à la présentation de l’origine des deux types de
polarisation dans les nitrures.
I.1.3.1 La polarisation piézoélectrique
La polarisation piézoélectrique trouve essentiellement son origine dans la symétrie du
cristal. L’effet piézoélectrique peut se définir comme l’apparition d’une polarisation
électrique dans une couche semi-conductrice lorsque celle-ci est soumise à une contrainte σ
qui modifie la maille du cristal en brisant sa symétrie. L’effet inverse existe également dans
certains matériaux, à savoir une modification du volume de maille cristalline lorsqu’on lui
applique une polarisation électrique. De nombreux dispositifs permettant des déplacements à
l’échelle du nanomètre fonctionnant sur ce principe sont commercialisés. Comme nous
l’avons déjà mentionné les nitrures peuvent cristalliser suivant deux phases cristallines. Ces
deux phases : zinc-blende (cubique) et wurtzite (hexagonale) sont non centrosymétriques.
Ceci induit l’existence en leur sein de l’effet piézoélectrique. L’apparition du champ
électrique peut être représentée par un modèle ionique simple faisant intervenir le
déplacement, sous l’effet de la contrainte, des barycentres des charges positives et négatives à
l’intérieur des tétraèdres formant la maille cristalline. Il apparaît alors à l’intérieur de chaque
tétraèdre de la maille un dipôle élémentaire orienté selon la direction de la contrainte comme
on peut le voir dans la Figure I 6.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 20
A
d
Figure I 6: Mise en évidence de l’effet de la contrainte σ dans la phase zinc-blende suivant
les direction (001) et (111) ainsi que dans la phase wurtzite suivant la direction (0001).
ucune polarisation n’est engendrée dans la phase cubique pour une contrainte suivant (001).
En revanche une contrainte suivant (0001) dans la phase hexagonale engendrera une
polarisation piézoélectrique équivalente à une contrainte (111) dans la structure zinc-blende
(Figure extraite de la thèse de J.Simon [Simon,2001] ).
Il est important de noter que les deux phases cristallines des nitrures vont se conduire
ifféremment face à un état de contrainte.
� Une contrainte suivant la direction de croissance (0001) dans la phase hexagonale va
donner naissance à une polarisation d’origine piézoélectrique suivant cette direction
Présence d’un dipôle élémentaire G + G -
[111]
σ 001 = 0
G - G +
G - G +
σ 001 ≠ 0 ZB [001]
Pas de dipôle élémentaire : déplacement relatif nul des barycentres G + G -
σ 111 ( σ 0001 ) ≠ 0 WZ [0001]
ZB [111]
G + G -
σ 111 ( σ 0001 ) = 0
G+
G-
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 21
car le déplacement relatif des barycentres des charges positives et négatives est non
nul.
� En ce qui concerne la phase cubique le même phénomène est observé dans le cas où la
couche est épitaxiée suivant une direction polaire comme (111). En revanche une
couche épitaxiée suivant (001) ne voit aucune polarisation apparaître avec une
contrainte suivant cette direction. Effectivement le déplacement relatif des barycentres
des deux types de charges est nul.
Nous venons de mettre en évidence la différence majeure entre les deux phases, à
savoir que la phase cubique épitaxiée suivant la direction (001) ne présente aucune
polarisation piézoélectrique. Nous montrerons que ceci fournit aux couches cubiques un
avantage certain sur la phase hexagonale pour la réalisation de dispositifs optoélectroniques.
La valeur de la polarisation d’origine piézoélectrique peut être quantifiée à partir de la
valeur de la contrainte présente dans la couche. On montre que la polarisation peut s’écrire
sous la forme :
pz
i ijk jkP =d .1 Equation I 3
où pz
iP est la polarisation piézoélectrique dans la direction i , jk1 est le tenseur des
contraintes dans la couche et ijkd est le tenseur d’ordre 3 représentant les coefficients
piézoélectriques propres au matériau. Ces différents tenseurs possèdent plusieurs éléments
identiques ou nuls pour des raisons de symétrie dans la maille cristalline. Après simplification
seule subsiste une composante piézoélectrique suivant l’axe de croissance z pour la phase
hexagonale. Cette composante s’écrit :
pz
3 31 1P =2.d .1 Equation I 4
Le tenseur de contraintes 11 peut être exprimé en fonction des déformations dans la couche
hexagonale grâce aux coefficients élastiques du matériau de la manière suivante :
pz 13z 31 11 12 13 1
33
2P =2.d . c .
cc c
cε
−+ +
Equation I 5
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 22
où 01
0
a a
aε −= est la déformation dans le plan, avec 0a le paramètre de la maille non
contrainte et a celui de la couche en contrainte. Dans la littérature de nombreuses valeurs très
dispersées de coefficients piézoélectriques sont rapportées, nous citerons simplement les
références suivantes [Bernardini,1997],[Martin,1996],[Bernardini,2001]. Nous conclurons sur ce sujet en
signalant que des champs d’origine piézoélectrique peuvent atteindre des valeurs aussi élevées
que 10 MV/cm dans les nitrures.
I.1.3.2 La polarisation spontanée
En l’absence de toute contrainte dans une couche de nitrure wurtzite, celle-ci peut
cependant présenter une polarisation macroscopique non nulle. La structure wurtzite est la
structure de plus haute symétrie permettant ce phénomène [Bernardini,1997] . Cette polarisation
spontanée s’explique de la même façon que la polarisation piézoélectrique, c’est dire par une
non superposition des barycentres des charges positives avec celui des charges négatives. Ce
décalage entre les deux barycentres des charges a deux origines :
� La première est la non idéalité de la structure wurzite, plus précisément l’irrégularité
des tétraèdres formant le cristal. Les distances entre les atomes à fort caractère ionique
varient suivant l’axe de croissance, chaque tétraèdre possèdera donc un dipôle
élémentaire. Ces dipôles élémentaires s’ajoutent pour donner dans la structure une
polarisation spontanée macroscopique dirigée suivant l’axe de croissance du matériau
[0001].
� La deuxième est une raison de rupture de symétrie dans le cristal à partir du troisième
voisin. Effectivement le cristal n’est plus centro-symétrique à partir du troisième
voisin ce qui engendre la création d’un dipôle électrique suivant la direction [0001]
dans la phase hexagonale (voir Figure I 1).
La première contribution est la plus importante des deux.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 23
I.1.3.3 La polarisation résultante
D’après Bernardini et al. [Bernardini,1997] la contribution de la polarisation spontanée est
comparable à celle de la polarisation piézoélectrique dans les nitrures, et ne doit donc pas être
négligée. La polarisation totale dans la couche de nitrure en phase héxagonale sera alors la
résultante de la somme des deux types de polarisations : piézoélectrique et spontanée, elle
s’écrit donc:
sp pz
P = P + P)& )& )&
Equation I 6
Dans les nitrures en phase hexagonale une orientation est importante: il s’agit du sens
de la liaison Ga-N suivant la direction [0001]. Cette orientation est appelée polarité de la
couche (voir Figure I 7). Les échantillons que nous avons étudiés sont de polarité gallium.
Figure
directi
piézoé
du typ
dans l
N
I 7 : Polarité des couches de GaN hexagonales. (a) : polarité gallium (b) polarité azote.
Dans les nitrures de polarité gallium la polarisation spontanée est orientée suivant la
on de croissance dans le même sens que celle-ci. Pour ce qui est de la polarisation
lectrique elle aussi orientée suivant l’axe de croissance. En revanche son sens dépend
e de contrainte présent dans la couche. Les différentes possibilités sont représentées
a Figure I 8.
<0001> <0001>
GaSurface Surface
Substrat
(a) (b)
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 24
F
po
nitr
pha
par
I.1.
ma
por
l’éc
inc
red
D&
igure I 8: Orientation des polarisations spontanée et piézoélectrique pour les nitrures de
larité gallium suivant la contrainte : (1) la couche A est en tension sur la couche B, (2) la
couche A est en compression sur la couche.
Nous avons décrit l’origine de l’importante polarisation interne existant dans les
ures en phase hexagonale. Nous avons montré que cette polarisation est absente dans la
se cubique lorsque celle-ci est épitaxiée suivant la direction (001). Ceci est une des
ticularités que la phase cubique possède par rapport à la phase hexagonale
3.4 Répartition de la polarisation interne dans une hétérostructure
A l’intérieur d’une couche semi-conductrice épaisse, la polarisation interne
croscopique est nécessairement nulle à l’équilibre thermodynamique. La présence de
teurs libres entraîne un écrantage du champ assurant la neutralité électrique de
hantillon. Pour une couche épaisse, les bandes de conduction et de valence devraient être
linées suivant la valeur de la polarisation, l’écrantage du champ par les porteurs libres va
resser les bandes de façon à ce qu’à l’équilibre, le niveau de Fermi soit plat.
Dans le cas d’une hétérostructure, la conservation du vecteur déplacement électrique
défini par : 0. .D F Pε ε= +& & &
au travers d’une interface, s’écrit :
0 0. . . .B B B P P PF P F Pε ε ε ε+ = +& & & &
Equation I 7
A
P sp (B)
P pz (A)
P sp (A)
B P sp (B) B
A
P sp (A)
P pz (A)
Axe de croissance [0001]
(1) (2)
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 25
où 0ε est la constante diélectrique du vide, Bε et Pε les constantes diélectriques relatives de la
barrière et du puits quantique, BF&
et PF&
les champs électriques dans la barrière et dans le
puits, et BP&
et PP&
les polarisations totales dans la barrière et dans le puits. Ainsi si l’on
suppose en première approximation que Bε = Pε ( Bε =8.5 pour AlN hexagonal et Pε =8.9 pour
GaN hexagonal [Levinshtein,2001]) alors la discontinuité du champ électrique à l’interface barrière-
puits est définie par :
0 0. .P B
B P
P P PF F F
ε ε ε ε− ∆∆ = − = =
& & && & &
Equation I 8
où sp pzP P P∆ = ∆ + ∆& & &
est la différence de polarisation totale (polarisation spontanée et
piézoélectrique) entre le puits et la barrière. Les champs électriques induits par les
polarisations dans les différentes parties de l’hétérostructure seront modifiés par la présence
de porteurs libres issus du dopage.
Dans ces conditions, si on considère une hétérostructure formée de deux barrières
d’épaisseur totale 2LB entourant un puits d’épaisseur LP, et si on définit Vsur et Vsub
respectivement comme étant le minimum de la bande de conduction en surface et à l’interface
hétérostructure\substrat (la référence des potentiels étant prise au niveau de Fermi) alors on
peut écrire :
( .2 )sub sur B B P PV V F L F L− = − +& &
Equation I 9
Ainsi si on suppose après rééquilibrage des charges (voir Figure I 9 sur laquelle est
représenté le rééquilibrage de la structure de bande d’une hétérostructure GaN/AlGaN où le
puits est non contraint entre deux barrières contraintes) que le niveau de Fermi est situé au
milieu du gap (en supposant le dopage nul) alors : 0sub surV V− =
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 26
donc d’après l’équation I.72 B
P BP
LF F
L= −
& &
Equation I 10
et en utilisant l’équation I.8 qui traduit la conservation du vecteur déplacement électrique :
0
2.
. 2B
PB P
LPF
L Lε ε∆=
+
&&
Equation I 11
Ainsi connaissant le champ électrique dans la barrière on peut remonter grâce à ce modèle
appliqué à une hétérostructure simple à la valeur du champ électrique dans le puits.
Figure I 9: Rééquilibrage de la structure de bande d’une hétérostructure GaN/AlGaN où le
puits est non contraint entre deux barrières contraintes.
Un autre modèle a été utilisé lors de précédents travaux [Leroux,1998],[Cingolani,2000] : ce
modèle s’applique à des structures périodiques à base de multi-puits quantiques. Dans ce cas
les conditions d’équilibre décrites précédemment sont redéfinies pour chaque période de la
structure, ainsi l’équation I.10 se réécrit :
BP B
P
LF F
L= −
& &
Equation I 12
Hors équilibre A l’équilibreRééquilibrage du niveau de
Fermi
sp pzB BP P+
BF&
BF&
PF&
Ef
+
-Ef
spPP
GaN
AlGaN
AlGaN
VsurVsub
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 27
où les champsPF&
et BF&
correspondent à ceux décrits précédemment, PL et BL représentent
respectivement la largeur d’un puits et d’une seule barrière. La différence entre le modèle à
un puits et celui utilisé pour un empilement multi-puits réside donc dans la valeur de la
largeur de barrière à considérer. Nous verrons au chapitre V comment tenir compte de ces
effets pour extraire le champ dans le puits à partir de la mesure du champ dans la barrière.
I.1.4 Influence du champ électrique sur les propriétés optiques (Effet Stark
quantique confiné)
La présence d’une polarisation dans les différentes parties d’une hétérostructure
GaN/(Ga,Al)N induit la présence d’un champ électrique. Ce gradient de potentiel a pour effet
d’incliner les bandes de conduction et de valence dans les couches et notamment dans le puits
quantique. Cette inclinaison de bande dans le puits va avoir pour effet de modifier la position
énergétique des niveaux confinés. Plus précisément les énergies de transition dans un puits en
présence d’un champ électrique sont diminuées par rapport au cas d’un puits carré sans
champ. Effectivement, si on considère (ei) l’énergie de confinement du ième niveau (Ei) pour
les électrons et (hj) la même énergie pour le jème niveau (Hj) des trous dans un puits carré sans
champ électrique suffisamment épais alors l’énergie de transition Eij entre les niveaux i et j
dans le même puits présentant un champ électrique peut s’écrire :
ij g i j p pE E e e eF L= + + − Equation I 13
où Eg est l’énergie de gap du matériau dont est formé le puits, FP est le champ électrique dans
le puits, LP son épaisseur et e la charge de l’électron. Sur la Figure I 10 est représentée
l’illustration de l’effet Stark confiné quantique dans un puits soumis à un champ électrique.
Ainsi on remarque qu’une augmentation de l’épaisseur du puits conduit à une diminution de
l’énergie d’émission de la transition E1H1. Pour nos échantillons dont l’épaisseur varie (voir
§ II.2.2.1) nous sommes susceptibles de mettre en évidence cette variation d’énergie
d’émission par de mesures de photoluminescence. Afin d’extraire la valeur du champ
électrique à partir des mesures de PL nous avons ajusté cette variation d’énergie par le calcul
des énergies de transition E1H1 dans un puits avec comme seule variable la valeur du champ
électrique dans le puits.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 28
Figure I 10: Illustration de l’effet Stark quantique confiné dans un puits contenant un champ
électrique FP
Le calcul des énergies de confinement des porteurs dans un puits en présence d’un
champ électrique constant a été réalisé à l’aide d’un programme développé au laboratoire par
T.Benyattou. La première étape de ce programme détermine la structure de bande de
l’empilement à partir des données des énergies de gap des matériaux et de la valeur des
différents champs électriques. La deuxième étape consiste à résoudre l’équation de
Schrödinger du système qui s’écrit sous la forme :
2
*
1( ) +V(z) %�]� (%�]�
2 ( )z m z z
∂ ∂− ∂ ∂
! Equation V 1
avec m* la masse effective des électrons, z la direction de croissance de l’hétérostructure,
%�]� la fonction d’onde et V(z) le potentiel. En appliquant la méthode des différences finies
l’équation précédente peut s’écrire sous la forme matricielle suivante :
A % (% Equation V 2
où %est un vecteur propre de A et E la valeur propre associée, A est une matrice tridiagonale
dont les éléments s’écrivent :
e1
h1
Puits en champ nul
E1H1
e1h1
Puits avec champ non nul
E1H1
eFPLP
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 29
2
, * *1 1 1
2
, 1 *1
2 1
2
2 1
2
i i ii i i i i i
i ii i i i
A Vh h m h m h
Ah h m h
− − −
+−
= + +
−=+
!
!
Les valeurs propres de A sont ensuite ca
racines du polynôme caractéristique P(z) de la
méthode de Newton–Raphson.
Cet effet Stark quantique confiné sera pris e
des résultats expérimentaux.
I.1.5 Les propriétés électriques de GaN nid
Les propriétés électriques d’un semi-condu
de porteurs libres, électrons et trous présents dan
dans le meilleur des cas, piloté par le dopage inte
un niveau de dopage résiduel lié à la présence d
difficile de contrôler. La maîtrise du niveau de dop
clef pour la réalisation de dispositifs. Nous étudion
structuraux sur le dopage résiduel présent dans le
dopées (nid). Nous présentons ensuite les carac
GaN et AlN. Nous reviendrons plus en détails dan
actuellement pour réaliser un dopage de type n et
I.1.5.1 Origine du dopage résiduel
Lorsqu’on réalise, sans aucun désir de dop
de nitrure, quelle que soit la méthode employée
avec une concentration en porteurs de l’ordre de17
hexagonal. Il existe dans la littérature plusieurs th
dopage n résiduel. Ces théories font intervenir le
nitrures. P.Perlin a montré par le calcul [Perlin,1995] qu
l’origine d’un niveau donneur léger simple dans
résiduel n observé. Il est reconnu que les condi
u
avec 1i i ih z z+= − , il s’agit du pas dmaillage suivant l’axe de croissance
lculées de façon numérique : ce sont les
matrice. Ces valeurs sont obtenues par la
n compte au chapitre V pour l’exploitation
cteur sont directement reliées à la quantité
s la couche. La densité de porteurs libres est,
ntionnel des couches, mais il existe toujours
’impuretés et de défauts structuraux qu’il est
age dans un semi-conducteur est un point
s au cours de cette partie le rôle des défauts
s couches de nitrures non intentionnellement
téristiques électriques des couches nid pour
s le chapitre III sur les méthodes employées
p dans les nitrures.
age intentionnel, la croissance d’une couche
la couche sera toujours de type n résiduel
10cm-3 dans les meilleurs cas pour GaN
éories qui s’opposent pour expliquer ce fort
s défauts structuraux si nombreux dans les
e les lacunes d’azote peuvent être à
GaN et par conséquent fournir le dopage
tions de croissance optimales de GaN sont
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 30
obtenues pour un régime riche gallium [Briot,1998] qui favorise donc la formation de lacunes
d’azote. Ceci tendrait à confirmer l’implication des lacunes d’azote dans le dopage résiduel.
D’autres calculs [Neugebauer,1996] ont montré cependant que l’énergie de formation de ces
lacunes d’azote est de 4 eV impliquant qu’elles ne devraient pas être assez nombreuses à
température ambiante pour expliquer une telle concentration de porteurs. Ces calculs
aboutissent également à une faible énergie de formation des lacunes de gallium (accepteurs
profonds) dans une couche de type n et une faible énergie de formation des lacunes d’azote
dans une couche de type p . Les lacunes semblent donc être de bons candidats pour expliquer
le phénomène de compensation observé dans GaN. Une autre explication du dopage résiduel
pourrait venir de la présence d’impuretés telles que le silicium, l’oxygène ou encore le
germanium. Il a été effectivement montré que ces espèces peuvent induire une conductivité de
type n dans GaN [Popovici,1998],[Song,1998].
Différentes mesures expérimentales ont été mises à profit afin de lever l’incertitude
entre l’une ou l’autre des deux hypothèses. Popovici et al.[Popovici,1998] ont mis en évidence par
des mesures SIMS que la concentration en impuretés dans les couches déposées par EJM
(Epitaxie par Jets Moléculaires) n’étaient pas corrélées avec la concentration en porteurs
résiduels mesurée par effet Hall. Ils ont également mis en évidence une diminution de la
concentration des porteurs lorsque la concentration en azote dans la couche augmente. Ces
deux observations tendent donc à confirmer l’hypothèse des lacunes d’azote comme source de
dopage résiduel. Cependant des résultats contradictoires ont été rapportés par Abernathy et al[Abernathy,1997] qui ont observé une large concentration d’électrons pour des conditions de
croissance riche azote. Peut être est ce, comme le suggère X.Xu et al [Xu,2001], une contribution
des deux phénomènes qui est à l’origine de ce résiduel n . La question reste toujours soumise
à controverse.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 31
I.1.5.2 Mobilité et concentration des électrons dans des couches de nitrures nid
La concentration des électrons et leur mobilité mesurées par effet Hall dans GaN
hexagonal et cubique ont été étudiées par plusieurs équipes [Look,1997],[Götz,1998]. Il ressort que
ces grandeurs varient suivant plusieurs paramètres tels que : l’épaisseur de la couche et
l’épaisseur du buffer. La concentration des porteurs dans une couche de GaN nid qui comme
nous l’avons vu sera de type n se situe classiquement autour de 1017 cm-3 à 300 K. La
concentration des porteurs varie avec la température. Look et Molnar ont observé la variation
suivante [Look,1997]: la concentration décroît lorsque la température diminue pour atteindre un
minimum autour de 100 K pour ensuite augmenter jusqu’à environ 2.1017 cm-3 à 30 K ; elle
reste ensuite constante à plus basse température. Cette variation est expliquée par un modèle
de bi-couches détaillé dans la référence précédente. La mobilité des électrons elle aussi varie
de façon non monotone lorsque la température décroît : elle croit jusqu’à environ 77 K puis
décroît pour des températures inférieures comme on peut le voir sur la Figure I 11 (A).
L’origine d’une telle variation n’est pas encore très claire. La mobilité des électrons est
également reliée à la concentration des porteurs, comme on peut le voir sur la Figure I 11 (B),
la mobilité augmente fortement lorsque la concentration diminue. Les mobilités maximales
observées à température ambiante sur des couches massives de GaN hexagonal sont
actuellement situées autour de 1200 cm2/Vs [Saxler,2000].
En ce qui concerne les mobilités et les concentrations d’électrons dans AlN en phase
hexagonale, celles ci sont beaucoup plus faibles que dans h-GaN. Les couches d’AlN sont
généralement semi-isolantes avec une concentration en électrons inférieure à 1016 cm-3 et une
mobilité électronique de l’ordre de 100 cm2/Vs. Nous avons présenté jusqu’à maintenant
uniquement des résultats obtenus sur des nitrures en phase hexagonale. La phase cubique
présente à priori un atout par rapport à la phase hexagonale : du fait de sa plus haute symétrie,
on s’attend à ce que la mobilité électronique y soit supérieure à celle de la phase
hexagonale [Asif Khan,1996].
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 32
(A) (B)
Figure I 11: (A) Mobilité électronique mesurée par effet Hall sur une couche de h-GaN dopé
n (Si) en fonction de la température. (B) Mobilité électronique à température ambiante en
fonction de la concentration en porteurs (données extraites de [Nakamura,1992,1]). Ces deux
figures sont extraites de [Jain,2000].
Nous avons présenté au cours des derniers paragraphes les propriétés électriques de
mono-couches épaisses de nitrures. Nous allons évoquer rapidement les propriétés électriques
de structures composées de deux nitrures de natures différentes (hétérojonction) comme
GaN/AlN. Comme nous l’avons présenté précédemment l’hétérojonction GaN/AlN présente
une forte différence de polarisation due aux effets piézoélectriques. Cette polarisation permet
la création de gaz électroniques 2D où les électrons sont fortement concentrés dans un plan
parallèle à la surface de l’échantillon entre les deux couches de natures différentes. De fortes
densités de charges surfaciques pouvant atteindre 1013 cm-2 peuvent être obtenues sans
dopage. La particularité majeure de ces gaz 2D est la très haute mobilité que peuvent atteindre
les électrons. Des résultats récents présentent des mobilités électroniques records de 75000
cm2/Vs à 4 K et 1500 cm2/Vs à température ambiante [Manfra,2002]. Ce type d’hétérojonctions est
donc un excellent candidat pour la réalisation de transistors à haute mobilité électronique
(HEMT) pouvant fonctionner à température ambiante.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 33
I.2 Etat de l’art des dispositifs électroniques réalisés à base de
nitrures d’éléments III
Connaissant les différentes propriétés des nitrures d’éléments III, nous nous attachons
au cours des prochains paragraphes à présenter les différents domaines d’applications de ces
matériaux ainsi que les dispositifs disponibles dans le commerce.
I.2.1 Les émetteurs :
De nombreux domaines d’applications nécessitent l’utilisation d’émetteurs lumineux.
Les diodes électroluminescentes sont très prisées actuellement dans le domaine de l’affichage
publicitaire. De nouvelles perspectives se dessinent également dans le domaine de l’éclairage
en lumière blanche. En ce qui concerne les diodes laser, leur utilité n’est plus à démontrer
dans le domaine du stockage de l’information (Compact Disc, ou encore Digital Versatile
Disc).Les diodes lasers trouvent également de nombreuses applications dans le domaine du
biomédical ou encore de l’environnement avec la détection d’espèces chimiques. Nous
présentons dans les prochains paragraphes un état de l’art de ces deux types d’émetteurs
réalisés à partir de nitrures d’éléments III.
I.2.1.1 Les diodes électroluminescentes (LEDs)
Suivant la longueur d’onde d’émission visée plusieurs matériaux ont été étudiés pour
la réalisation d’émetteurs. Le domaine du visible (plus précisément du rouge au vert) fût
longtemps dominé par des émetteurs à base de III-V "classiques" : GaP (vert λ=555 nm),
GaAsP, AlGaAs ( rouge λ=660 nm) et AlInGaP (λ=570 nm). En ce qui concerne le bleu, les
premiers candidats étudiés ont été les matériaux II-VI tels que les alliages à base de ZnSe en
raison de leur maturité en terme de qualité de matériau. La faible durée de vie (forte densité
de dislocations) des composants réalisés à partir de ces matériaux fût rapidement un frein à
leur développement. Une nouvelle approche fût envisagée grâce au SiC avec lequel des LED
ont d’ailleurs été commercialisés par la société américaine CREE a parti de 1991. Cependant
la luminosité de ces dernières resta limitée par la nature même du SiC à savoir son gap
indirect. Une troisième alternative s’est alors profilée : l’utilisation des nitrures. Effectivement
dû à leur large bande interdite directe comprise entre 6.2 eV et 1.9 eV (AlN et InN voir
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 34
Figure 1 en introduction), la famille des nitrures est susceptible de couvrir entièrement la
gamme spectrale du visible ainsi que partie de l’ultraviolet. Comme nous l’avons exposé en
débutant ce chapitre, le développement des nitrures est resté limité longtemps par une faible
qualité cristalline des couches ainsi qu’un dopage P difficile à réaliser. Ces problèmes résolus
à partir du début des années 90 [Nakamura,1992,2],[Wang,1993], une diode LED de forte luminosité[Nakamura,1994] à base de GaInN fût commercialisée par la société japonaise NICHIA. Depuis, la
longueur d’onde des LED disponibles sur le marché n’a cessé de diminuer pour atteindre
aujourd’hui 350 nm. Les recherches en laboratoire s’orientent actuellement vers des LED
fonctionnant à des longueurs inférieurs à 300 nm.[Hirayama,2002],[Kipshidze,2002].
Un des enjeux majeurs pour les années à venir est le développement de LED blanches
haute luminosité dans le but de remplacer l’éclairage à incandescence [Bergh,2001] . Ceci devrait
permettre de réaliser d’énormes économies d’électricité donc d’énergie dans de nombreux
domaines : éclairage des particuliers, signalétique et secteur de l’automobile. Plusieurs LED
blanches à base de nitrures sont déjà commercialisées par différentes compagnies, elles
fonctionnent souvent sur la conversion de lumière UV ou bleue en lumière blanche grâce à
l’utilisation de phosphore. Ce système relativement simple à mettre en œuvre n’est cependant
pas très satisfaisant sur le plan du rendu de couleur. De plus ces dispositifs sont peu rentables
d’un point de vue énergétique puisqu’ils convertissent un photon de haute énergie (UV ou
Bleu) en un photon de plus basse énergie. Une autre solution consiste à intégrer différents
dispositifs toujours à base de nitrures produisant chacun une couleur différentes : rouge, vert,
bleu, dans le but de reconstituer une lumière blanche. Ce système assez lourd à mettre en
œuvre possède le désavantage d’être sensible à certains paramètres : température,
vieillissement. Une variation de longueur d’onde d’émission de chaque " sous dispositifs "
engendre un rendu de couleur indésirable. C’est pourquoi la solution la plus couramment
employée est encore actuellement celle de la conversion de longueur d’onde grâce à l’emploi
de phosphore.
I.2.1.2 Les diodes laser (LDs)
Après avoir été la première à commercialiser des LED bleues, la firme Japonaise
NICHIA obtînt rapidement une diode laser commercialisable émettant dans le bleu en 1998[Nakamura,1998]. Comme nous l’avons souligné, une des applications des lasers émettant à courte
longueur d’onde est le stockage de données (CD ou DVD). Les principaux fabricants
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 35
mondiaux dotés de la maîtrise de fabrication de ce type de lasers viennent de définir un
nouveau standard pour le successeur de l’actuel DVD. Un large consensus de cinq japonais
(Hitachi, Matsushita, Pioneer, Sharp et Sony), deux sud-coréens (Samsung et LG electronic)
et de deux européens (Philips et Thomson multimédia) viennent de définir le standard de ce
que devrait être le projet " Blu-Ray-disc". La longueur d’onde de ce laser est fixée à 405 nm
soit environ la moitié de celle utilisée actuellement, ce qui permet de quadrupler la quantité
d’information gravée sur un DVD pour atteindre 27 Gb. Ce projet a pu voir le jour grâce à
deux avancées majeures à savoir la réalisation d’un laser suffisamment puissant (30mW) pour
pouvoir graver ainsi qu’une durée de vie supérieure à 1000 heures. Toutes ces conditions étant
actuellement réalisées, les premiers produits devraient se retrouver dans le commerce d’ici
trois ans.
Un effet laser à des longueurs d’ondes proches de 405 nm est rendu possible par
l’utilisation du quaternaire AlGaInN dans le puits quantique. Effectivement grâce à la
ségrégation de l’indium, le rendement radiatif dans les dispositifs a pu être fortement
augmenté malgré un nombre toujours important de dislocations dans les couches. Les
dislocations tant préjudiciables à la durée de vie des dispositifs ont été également diminuées
par l’emploi de techniques de croissance élaborées telles que l’ELOG ( Epitaxial Lateral Over
Growth voir chapitre II). Cette technique permet de bloquer la progression des dislocations
durant la croissance par l’utilisation de masques. La course au laser de plus faible longueur
d’onde n’est toujours pas finie, le record actuel est détenu par la firme japonaise Nichia avec
un effet laser à 366.4 nm [Nagahama,2001]. Grâce à l’emploi d’indium dans les hétérostructures la
longueur d’onde d’émission peut être supérieure à celle du gap de GaN et par conséquent
atteindre 488 nm. Ce qui ferait de ce type de laser un concurrent sérieux pour le laser Argon
dans des applications faibles puissances. Des diodes laser fonctionnant dans l’ultraviolet
devraient également avoir de nombreuses applications dans des domaines aussi variés que
l’environnement (détection de gaz polluants), le secteur médical (dermatologie,
ophtalmologie, traitement de cellules cancéreuses…) ou encore la microélectronique
(photolithographie haute résolution).
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 36
I.2.2 Les détecteurs :
Les photo-détecteurs insensibles aux longueurs d’ondes supérieures à 290 nm sont
communément appelés " solar-blind" c’est à dire "aveugles aux radiations solaires". Or, à
cause de l’absorption dans l’UV de la couche d’ozone, le spectre solaire près de la surface
terrestre est essentiellement composé de longueurs d’onde supérieures à 290 nm. Ces
détecteurs sont donc insensibles aux rayonnements provenant du soleil ce qui fait d’eux de
très bons candidats pour des applications de défense par exemple la détection de missile. De
nombreux autres domaines tels que l’environnement avec la détection d’espèces chimiques ou
encore le secteur biomédical peuvent bénéficier de ce type de détecteurs. Les nitrures et plus
précisément les alliages AlGaN sont parfaitement adaptés à la réalisation de tels dispositifs en
raison de la gamme de leur largeur de bande interdite. De nombreux dispositifs ont déjà été
réalisés et caractérisés par plusieurs équipes depuis ces dix dernières années. Certains
détecteurs à base de GaN ou AlGaN sont même déjà sur le marché
(http://www.apaoptics.com/). Une présentation des différentes propriétés et technologies
employées pour ces détecteurs serait longue et dépasserait le cadre de ce travail. Je citerai
donc deux références qui proposent une description de leurs propriétés physiques ainsi qu’un
état de l’art dans le domaine: [Morkoç,2001],[Munoz,2001].
I.2.3 Les transistors :
L’électronique de puissance demande désormais aux dispositifs d’être capable de
fonctionner dans des conditions de plus en plus draconiennes : haute puissance, haute
fréquence et haute température. En comparaison avec les semi-conducteurs III-V classiques,
GaAs et InP, GaN possède une haute tension de claquage ainsi qu’une grande stabilité
chimique et thermique. De plus l’hétérostructure GaN/AlGaN possède un large offset de
bande lui conférant de très bonnes propriétés de confinement. Comme nous l’avons montré la
présence en phase hexagonale d’un champ électrique intense (superposition de effets
piézoélectriques et polarisation spontanée) génère l’apparition de Gaz 2D avec des densités de
porteurs de l’ordre de 1013 cm-2. Tout cela fait de ces matériaux d’excellents candidats pour la
réalisation de transistors à forte mobilité électronique (HEMT). Les performances actuelles en
terme de puissance pour les filières SiC et saphir des HEMT à base de GaN se situent entre 6
et 7 W/mm de grille à 8GHz [Wu,2001]. C’est un ordre de grandeur au dessus des HEMT réalisés
dans d’autres matériaux.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 37
Les transistors bipolaires à hétérojonction (TBH) à base de GaN commencent
également à être étudiés actuellement. Leur structure verticale devrait leur permettre, comme
il l’a été démontré dans les autres matériaux, de présenter plusieurs avantages sur les
transistors à effet de champ (meilleure intégration, linéarité et plus faible bruit de phase). Le
développement de ce type de composant est resté cependant longtemps limité par les
problèmes de dopage de type p, ce qui explique la parution récente du premier TBH à base de
GaN [McCarthy,1999]. Pour plus de précision nous renvoyons le lecteur vers la revue de Xing et al.[Xing,2001] offrant une présentation de l’état de l’art des performances des transistors à base
GaN.
Actuellement aucun transistor à base de GaN n’est encore disponible sur le marché
mais les progrès récents obtenus dans la croissance des structures ainsi que dans le domaine
des contacts ohmiques devraient rapidement permettre leur commercialisation. Plusieurs
filières d’études coexistent suivant le type de substrat utilisé pour la croissance : saphir, SiC
ou encore Si. Ce dernier laisse entrevoir une possibilité d’intégration des composants dans la
filière silicium classique ce qui est un atout majeur pour les futurs transistors à base de
nitrures.
I.3 Intérêt de la phase cubique pour l’optoélectronique ?
Nous avons évoqué au cours des derniers paragraphes les propriétés des nitrures dans
les deux structures cristallines. Il est apparu entre les deux types de structures plusieurs
différences sur le plan structural, optique et électrique. Connaissant ces différences nous
allons maintenant présenter l’intérêt de la phase cubique par rapport à la phase hexagonale
pour la réalisation de dispositifs optoélectroniques.
I.3.1 Particularités des nitrures cubiques
D’un point de vue structural les nitrures cubiques tout comme leurs homologues
hexagonaux présentent une concentration élevée en défauts. Ces défauts sont principalement
dans la phase zinc-blende des fautes d’empilement situées dans les plans (111). Elles sont
relativement nombreuses près de l’interface entre la couche et le substrat. Ces fautes
d’empilement se propagent suivant l’axe z de croissance vers la surface de la couche. Il a été
montré que deux fautes d’empilement peuvent naturellement se "rencontrer", interagir et finir
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 38
par s’annihiler. Suivant ce modèle il a été montré que la densité de dislocations induites par le
croisement de deux fautes d’empilement décroît de façon exponentielle vers une limite
asymptotique avec l’épaisseur de la couche [Martinez-Guerrero,2002]. Il découle de cette propriété
qu’une couche suffisamment épaisse présente une concentration en défauts structuraux faible,
ce qui est primordial pour le fonctionnement et la durée de vie d’un dispositif.
En ce qui concerne les propriétés optiques l’absence de polarisation électrique à
l’intérieur des couches cubiques va être un atout majeur pour augmenter les performances des
dispositifs luminescents. Effectivement la présence de champ électrique à l’intérieur des
hétérostrucutres hexagonales diminue la force d’oscillateur des transitions optiques en raison
de la séparation spatiale des porteurs induite par le champ. Ce champ électrique est également
préjudiciable pour le contrôle des longueurs d’onde d’émission des puits quantiques en raison
de l’effet Stark quantique confiné qu’il produit. Tout ces inconvénients sont donc éliminés en
phase cubique.
Pour les propriétés électriques de la phase cubique, on attend comme on peut le voir
dans le Tableau I 4, une masse effective des porteurs plus faible, une mobilité supérieure
ainsi qu’une plus haute vitesse de saturation des porteurs [Oguzman,1996]. La phase cubique se
distingue également sur le plan technologique. De par sa symétrie le clivage de facettes pour
la réalisation de miroirs dans les structures lasers est simplifié. Elle peut être épitaxiée sur des
substrats de type GaAs ou Silicium, permettant ainsi l’intégration des nitrures d’éléments III
dans des filières technologiques matures et donc la diminution des coûts de production. Tous
ces avantages rendent la phase cubique attractive pour la réalisation de dispositifs
luminescents tels que les LED bleues ou les diodes lasers.
Comme nous l’avons signalé en introduction une autre application se dessine
actuellement : la réalisation de dispositifs fonctionnant par transitions inter-sous-
bande [Gmachl,2001]. Nous présentons dans la suite un état de l’art de ces deux types
d’applications et l’intérêt attendu pour la phase cubique dans ces domaines.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 39
I.3.2 Les LED en nitrures cubique
Nous avons reporté dans ce chapitre un rapide état de l’art sur différents dispositifs à
base de nitrures. Tous les résultats présentés sur les LED concernent la phase hexagonale.
Ceci s’explique par la maturité de la phase hexagonale par rapport à la phase cubique. Cette
avance est principalement due à la difficulté d’obtenir des couches cubiques de qualité
structurale suffisante. De nombreux progrès dans le domaine de la croissance ont permis ces
dernières années de lever ce verrou. Plusieurs groupes dont le nôtre ont rapporté
l’électroluminescence de LED en phase cubique [Gamez-Cuatzin,1999],[As,2000],[Yang,1999]. La LED
réalisée par notre groupe dans le cadre du projet DELBLEU est constituée d’une
homojonction p-n déposée sur pseudosubstrat SiC/Si, sa structure est détaillée dans la
référence suivante : [Gamez-Cuatzin,1999]. La couche de type n a été obtenue par dopage silicium et
la couche p par dopage magnésium. Les autres groupes ont quant à eux utilisé un substrat
GaAs plus classique.
La diode que nous avons obtenue présente un caractère redresseur significatif d’un bon
fonctionnement (voir Figure I 12-A), cependant un courant de fuite est présent dans la
caractéristique I(V). La présence d’un tel courant peut s’expliquer par des chemins de
conduction induits par des défauts structuraux. La Figure I 12-B présente les résultats
d’électroluminescence obtenus sur cette LED à température ambiante. Soulignons qu’avec
une augmentation de l’excitation électrique, le signal émis subit un décalage du vert (pour un
courrant < 30 mA) vers l’UV. De la même façon que ce qui a déjà été observé dans la phase
hexagonale [Calle,1998] cette évolution traduit la saturation des niveaux profonds avec
l’augmentation de l’excitation.
Fort de cette expérience encourageante, une partie du travail ici rapporté a consisté à
obtenir une bonne reproductibilité de ce type de structure très prometteuse. Le travail s’est
principalement focalisé sur le contrôle du dopage qui reste comme on va le voir un paramètre
difficile à maîtriser. Les résultats sont présentés dans le chapitre III.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 40
Figure I 12: Caractéristique I=f(V) obtenue sur la jonction p-n en GaN cubique présentée en
encart, (B) Spectres d’électroluminescence obtenus à température ambiante sur cette structure
en fonction l’intensité électrique injectée.
I.3.3 Les transitions inter-sous-bandes et la phase cubique
Depuis la première démonstration de transitions inter-sous-bande (ISBT : voir Figure
I 13) dans un puits quantique à base de semi-conducteur [West,1985] le nombre de travaux
publiés dans le domaine n’a cessé d’augmenter. Le principal avantage des ISBT est la rapidité
de ces processus, ce qui fait d’elles de très bonnes candidates pour la réalisation de
modulateurs tout optique [Noda,1993] . Ce type de dispositifs sera nécessaire pour la mise en
place des nouveaux réseaux de communication pouvant transférer jusqu’à 1Tb/s. D’autres
dispositifs utilisent également ce type de transitions nous pouvons citer : les lasers à cascade
quantique [Faist,1994] et certains détecteurs infrarouges [Levine,1987].
Afin de viser des applications en télécommunication, les longueurs d’onde des ISBT
doivent être situées autour de 1.3 µm et de 1.55µm. Les premiers résultats atteignant 1.55µm
ont été réalisés dans les systèmes InGaAs/AlAs [Smet,1994] puis InGaAs/AlAsSb [Mozume,1999].
D’après les calculs, le temps de relaxation des transitions inter-sous-bande dans des puits
d’InGaAs est de l’ordre de 2 à 5 ps ce qui est trop lent pour atteindre les taux de transfert de
1Tb/s. Une autre alternative s’est donc dessinée, à savoir l’emploi du système
GaN/AlGAN [Suzuki,1997,2]. La réalisation de transitions à 1.3 µm et 1.55 µm avec ce système ne
(B)(A)
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 41
devrait pas poser de problème majeur en raison du large offset de bande obtenu dans
l’hétérostructure GaN/AlN : 2 eV. De plus ces matériaux peuvent être fortement dopés n
(>1019 cm-3) ce qui est nécessaire pour les ISBT. L’intérêt de ce couple de matériaux réside
également dans la rapidité des temps de relaxation estimés à environ 80 fs [Suzuki,1997,3] ( 30 fois
plus rapide que dans le système InGaAs/AlAs).
Figure I 13: Sché
quantique e
Peu de tem
de transition inter
et Suzuki annonc
la course à la plu
atteignirent les pr[Gmachl,2001] . La plu
l’heure actuelle e
réseau GaN/AlN [K
Toutes les
phase hexagonal
vu un large cham
et de la polarisati
le verra dans le c
E2
ma de principe d’une transition électronique inter-sous-bande dans un puits
ntre les niveaux E1 et E2 comparée à une transition inter-bande E1H1.
ps après ces prédictions Kehl Sink et al. reportaient la première observation
-sous bande dans des puits quantiques GaN/AlGaN [Kel Sink,1997] . Puis Lizuka
èrent une absorption inter-sous-bande à 3µm [Lizuka,1998],[Suzuki,1999,3]. Dès lors
s basse longueur d’onde d’absorption était lancée ; ce fût Gmachl et Al qui
emiers après plusieurs étapes 1.55 µm [Gmachl,2000,1],[Gmachl,2000,2] puis 1.35 µm
s courte longueur d’onde d’absorption inter-sous-bande jamais rapportée à
st de 1.07 µm, cette mesure a été réalisée très récemment dans un super-ishino,2002,1],[Kishino,2002,2] .
structures présentées précédemment sont réalisées à l’aide des nitrures en
e. Les hétérostructures en phase hexagonale possèdent comme nous l’avons
p électrique interne provenant de la superposition du champ piézoélectrique
on spontanée [Bernardini,1997] . Ce champ électrique interne engendre comme on
hapitre V un effet Stark important. De plus les puits quantiques vont prendre
E1
H1
Electron Trou
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 42
une forme triangulaire. Les puits ainsi formés vont présenter une largeur effective inférieure à
la largeur déposée. Tout ceci fait que le contrôle fin de l’écartement entre les deux niveaux
confinés E1 E2, donc de la longueur des ISBT, reste relativement difficile à maîtriser. Nous
proposons dans ce travail une nouvelle approche qui consiste à utiliser la phase cubique pour
la réalisation de structures permettant d’obtenir des ISBT dans la gamme des longueurs
d’onde qui nous intéressent. Nous présentons en fin du chapitre V les schémas de structures
en phase cubique susceptibles d’absorber à 1.3µm et 1.55µm.
I.4 Conclusion du chapitre
Au cours de ce chapitre nous avons rappelé les principales propriétés des nitrures
binaires GaN et AlN dans les deux types de structures hexagonale et cubique. Nous avons
ainsi mis en évidence leur énorme potentiel dans le domaine de l’optoélectronique pour la
réalisation de dispositifs luminescents (LED, laser) ou électriques (transistors). Certains
dispositifs sont déjà commercialisés et d’autres sur le point de l’être. Cependant la majeure
partie des études rapportées jusqu’à ce jour ont été réalisées sur la phase hexagonale, celle ci
étant plus aisée à synthétiser. Les progrès récents réalisés dans la croissance de la phase
cubique ont relancé l’intérêt de cette phase cristalline. Dans cette optique nous avons
démontré dans la dernière partie de ce chapitre que la phase cubique peut être une alternative
intéressante à l’hexagonale pour la réalisation de diodes électroluminescentes ainsi que
d’hétérostructures fournissant des transitions inter-sous-bande aux longueurs d’ondes des
télécommunications.
chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 43
Bibliographie : chapitre I
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chapitre I: Les nitrures en phase cubique pour l'optoélectronique 44
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