La statuaire du Sud-Est du Bangladesh du Xe au XIIe siècle, Arts Asiatiques, Paris, tome XL, 1985,...

14
Claudine Bautze-Picron La statuaire du Sud-Est du Bangladesh du Xe au XIIe siöcle Remarque pr6liminaire : cette 6tude s'intögre ä une analyse plus vaste de la statuaire päla-senar. Il en r6sulte qu'elle comporte maintes r6f6rences aux groupes artistiques du Bihar et du Bengale septentrional auxquels la statuaire du Sud-Est emprunta un certain nombre de motifs tout en se dEgageant sufflsamment de l'aspect formel de l'emprunt pour pouvoir proposer et ddvelopper une stylistique et une iconographie qui lui furent propres. La production du Sud-Est du Delta gang6tique y d6buta plus tardivement que dans les r6gions septentrionales et occidentales (oü elle s'Epanouissait depuis le IXe siöcle). Progressive aux IXe et Xe siöcles, la cr€ativit6 s'acc6l6ra soudainement vers la fln de ce siöcle et garda un rythme soutenu jusqu'au XIIe siöcle. L'im- portation d'images, bouddhiques dans l'ensemble, au Xe siöcle contribua ä ce ddveloppement, en favorisant l'assimilation du ciavier d6coratifjou6 par les artisans biharis. Rares sont ä cette dpoque les images hindoues, du reste probablement sculpt6es par ailleurs dans les ateliers du Värendra. Bien qu'importees, ces cuvres n'en retiennent pas moins, sinon davantage, I'attention. Sans renseigner pr6cis6ment sur l'art du Bihar ou du Bengale septentrional, elles contribuörent par leur pr6sence dans le Sud-Est, d'une faqon fondamentale au d6veloppement sinon contemporain du moins imm6diatement ulterieur, de l'art de la 16gion. Leur datation relative s'effectue par comparaison avec le matdriel mieux connu des provinces occidentales ; elle constitue un terminus ante quem pour leur importation dans le Sud-Est et fixe un d6but ä l'histoire de la statuaire de la r6gion' La suite de l'histoire le prouve : c'est soit par fid€lit6 au canon de ces images, soit par r6action contre lui que l'art du Sud-Est va s'6laborer. La datation de ces images est relativement aisde : aucune des Guvres dont l'origine se place fort certainement au Bihar ou dans le Nord, ne peut Ctre post6rieure au Xe siöcle. L'entr6e du mat6riel dans la r6gion suivit probablement de fort peu sa r6alisation. Par ailleurs, privilöge de l'art de la r6gion, la plupart des images dont l'inscription donne le nom d'un souverain et une date proviennent du sud-est. Trois images, analys6es plus loin, captent l'attention: elles appartiennent ä la seconde pdriode et citent les rois Gopäla II (962'972) et Mahipäla I (977-1027); Enfin, de l'histoire politique je retiens l'aide que Qricandra (929-9751 apporta ä Gopäla II pour bouter les I(amboja hors du royaume de ce dernier, et les rapports €troits qu'il eut avec Mahipäla 12. Le troisiöme quart du Xe siöcle marque une charniöre dans l'histoire du Sud-Est qui sera dös lors pr6sent dans les 6v6nements du Delta. t8 En art, on ne se satisflt desormais plus d'importations et la production locale se ddveloppa assez rapidement. Conjointe- ment, la r6gion allait occuper une situation interm6diaire entre Ia Birmanie et le Magadha affluaient les pölerins bouddhistes. On peut s'en douter : la fr6quentation assidue d'cuvres import6es ne fut pas sans laisser de traces. De fait, ä l'unit6 des IXe et Xe siöcles, se substitue un dimorphisme tout ä la fois plastique et iconographique, d6jä pressenti gräce ä quelques rares images du Xe siöcle (fig.2r, l). Abondantes au Xe siöcle, les images bouddhiques tendent ä disparaitre par la suite. Les rares (ruvres des XIe et XIIe siöcles rdvölent de fortes convergences avec les plastiques bouddhiques du Bihar et du Bengale septentrional en möme temps qu'elies pr6sentent des similitudes avec l'art de Pagan. Les images de Viszzu et de Sürya se multiplient fort vite dös le Xe siöcle finissant. Ce matdriel considdrable s'articule sur un double volet stylistique et iccnographique: un courant pro- longe l'6cole du Bengale septentrional tandis qu'un second combine un ensemble bien d6fini de motifs et de thömes propres ä la r6gion du sud-est. Aprös avoir considörd la production au X' siöcle, j'envisage- rai ces deux groupes en soulignant dös l'abord que l'apparte- nance d'une image ä l'un d'eux n'exclut pornt que cette mAme image puisse prösenter un ou plusieurs signes puisös d l'autre De surcroit, les styles des deux groupes 6volue tout au long de la pdriode. Dans l'analyse comme dans la pr€sentation des faits, il convient donc de glisser de l'un ä l'autre courant afln d'en relever les convergences et divergences mais aussi de souligner les signes d'Evolution. Le d6sir de circonscrire avec le maximum de pr€cision les deux groupes et leur 6volution respective explique la formulation parfois un peu aride de ce qui va suivre qu'on veuille bien m'en excuser. Rep6rons d'embl6e les ceuvres des deux groupes: a - groupe influenc€ par le Nord : l. Au XIe siöcle : flg. 3, 4, 5, ll4. 2. Au XIIe siöcle: fig. 16, 17,195. b - groupe dont la stylistique est locaie : l. Au Xfe siöcle: fig. 6,7,8.9, 12, 13. 146. 2. Au Xlle siöcle: fig. lr, 17, 18, 20,217. A. Avant l'an mil Peu nombreuses encore sont les images. Plusieurs furent probablement importEes des r6gions occidentales. Une repr€-

Transcript of La statuaire du Sud-Est du Bangladesh du Xe au XIIe siècle, Arts Asiatiques, Paris, tome XL, 1985,...

Claudine Bautze-Picron

La statuaire du Sud-Est du Bangladeshdu Xe au XIIe siöcle

Remarque pr6liminaire : cette 6tude s'intögre ä une analyse plus

vaste de la statuaire päla-senar. Il en r6sulte qu'elle comportemaintes r6f6rences aux groupes artistiques du Bihar et du

Bengale septentrional auxquels la statuaire du Sud-Est

emprunta un certain nombre de motifs tout en se dEgageant

sufflsamment de l'aspect formel de l'emprunt pour pouvoirproposer et ddvelopper une stylistique et une iconographie quilui furent propres.

La production du Sud-Est du Delta gang6tique y d6buta plus

tardivement que dans les r6gions septentrionales et occidentales(oü elle s'Epanouissait depuis le IXe siöcle). Progressive aux IXe et

Xe siöcles, la cr€ativit6 s'acc6l6ra soudainement vers la fln de ce

siöcle et garda un rythme soutenu jusqu'au XIIe siöcle. L'im-portation d'images, bouddhiques dans l'ensemble, au Xe siöcle

contribua ä ce ddveloppement, en favorisant l'assimilation du

ciavier d6coratifjou6 par les artisans biharis. Rares sont ä cette

dpoque les images hindoues, du reste probablement sculpt6es

par ailleurs dans les ateliers du Värendra. Bien qu'importees, ces

cuvres n'en retiennent pas moins, sinon davantage, I'attention.Sans renseigner pr6cis6ment sur l'art du Bihar ou du Bengale

septentrional, elles contribuörent par leur pr6sence dans leSud-Est, d'une faqon fondamentale au d6veloppement sinoncontemporain du moins imm6diatement ulterieur, de l'art de la

16gion. Leur datation relative s'effectue par comparaison avec le

matdriel mieux connu des provinces occidentales ; elle constitueun terminus ante quem pour leur importation dans le Sud-Est et

fixe un d6but ä l'histoire de la statuaire de la r6gion' La suite de

l'histoire le prouve : c'est soit par fid€lit6 au canon de ces images,

soit par r6action contre lui que l'art du Sud-Est va s'6laborer.La datation de ces images est relativement aisde : aucune des

Guvres dont l'origine se place fort certainement au Bihar ou

dans le Nord, ne peut Ctre post6rieure au Xe siöcle. L'entr6e du

mat6riel dans la r6gion suivit probablement de fort peu sa

r6alisation. Par ailleurs, privilöge de l'art de la r6gion, la plupartdes images dont l'inscription donne le nom d'un souverain et

une date proviennent du sud-est. Trois images, analys6es plus

loin, captent l'attention: elles appartiennent ä la seconde

pdriode et citent les rois Gopäla II (962'972) et Mahipäla I(977-1027); Enfin, de l'histoire politique je retiens l'aide que

Qricandra (929-9751 apporta ä Gopäla II pour bouter les

I(amboja hors du royaume de ce dernier, et les rapports €troitsqu'il eut avec Mahipäla 12. Le troisiöme quart du Xe siöcle

marque une charniöre dans l'histoire du Sud-Est qui sera dös

lors pr6sent dans les 6v6nements du Delta.

t8

En art, on ne se satisflt desormais plus d'importations et laproduction locale se ddveloppa assez rapidement. Conjointe-ment, la r6gion allait occuper une situation interm6diaire entreIa Birmanie et le Magadha oü affluaient les pölerins bouddhistes.

On peut s'en douter : la fr6quentation assidue d'cuvresimport6es ne fut pas sans laisser de traces. De fait, ä l'unit6 des

IXe et Xe siöcles, se substitue un dimorphisme tout ä la fois

plastique et iconographique, d6jä pressenti gräce ä quelquesrares images du Xe siöcle (fig.2r, l).

Abondantes au Xe siöcle, les images bouddhiques tendent ä

disparaitre par la suite. Les rares (ruvres des XIe et XIIe siöcles

rdvölent de fortes convergences avec les plastiques bouddhiquesdu Bihar et du Bengale septentrional en möme temps qu'eliespr6sentent des similitudes avec l'art de Pagan.

Les images de Viszzu et de Sürya se multiplient fort vite dös le

Xe siöcle finissant. Ce matdriel considdrable s'articule sur undouble volet stylistique et iccnographique: un courant pro-longe l'6cole du Bengale septentrional tandis qu'un second

combine un ensemble bien d6fini de motifs et de thömes propres

ä la r6gion du sud-est.Aprös avoir considörd la production au X' siöcle, j'envisage-

rai ces deux groupes en soulignant dös l'abord que l'apparte-nance d'une image ä l'un d'eux n'exclut pornt que cette mAme

image puisse prösenter un ou plusieurs signes puisös d l'autre De

surcroit, les styles des deux groupes 6volue tout au long de la

pdriode. Dans l'analyse comme dans la pr€sentation des faits, ilconvient donc de glisser de l'un ä l'autre courant afln d'enrelever les convergences et divergences mais aussi de soulignerles signes d'Evolution. Le d6sir de circonscrire avec le maximumde pr€cision les deux groupes et leur 6volution respective

explique la formulation parfois un peu aride de ce qui va suivrequ'on veuille bien m'en excuser. Rep6rons d'embl6e les ceuvres

des deux groupes:a - groupe influenc€ par le Nord :

l. Au XIe siöcle : flg. 3, 4, 5, ll4.2. Au XIIe siöcle: fig. 16, 17,195.

b - groupe dont la stylistique est locaie :

l. Au Xfe siöcle: fig. 6,7,8.9, 12, 13. 146.

2. Au Xlle siöcle: fig. lr, 17, 18, 20,217.

A. Avant l'an mil

Peu nombreuses encore sont les images. Plusieurs furentprobablement importEes des r6gions occidentales. Une repr€-

sentation de Visnu originaire de Dacca est typique de la phase Ade la deuxiöme p6riode stylistique (flg. l). La stöle arrondie estd6cor6e sobrement : derx vidyädhara r,on pos6s sur leur nuagehabituel encadrent un nimbe allong€. L'aur6ole comme lenimbe sont marqu6s par une bande de flammes exterieure ä unebande unie tandis que les deux 6pouses sont adoss€es ä une dalleminiaturis6e soulignde par un rang de flammes €galementext6rieur ä un Etroit fllet uni. Le socle, ä redan central, n'est pasd6cor6 : ce redan est occupe par le viqvapadma et deux des d6votsaccompagnds de Garuda offrent leur oblation au dieu. La paruredemeure dans l'ensemble sobre : le pectoral est doubl6 d'un rangde perles; ä la double ceinture, s'accrochent la petite patted'6toffe, la lourde pendeloque et les deux anses. Le chignon desfemmes est arrondi et supporte une couronne surmontee d'unefleur de lotus 6panouie. Quand au kiritamukuta, il est orn6 dehauts fleurons traites en l6ger relief et se ddtachant sur lasurface. Par sa stature, par sa facture, cette image s'apparente demaniöre flagrante aux images massives, puissantes de Visnu etde Sürya d6couvertes au Bengale septentrional au cours desdeux premiöres p€riodes8. Ce qui laisserait envisager qu'elle futimportde dans la r6gion de Dacca ä partir d'un point situ6 soitplus au nord, soit encore plus ä l'ouest. Il est possible en effet quesi elle avait 6t6 r€alis6e dans la r6gion de sa d6couverte, cetteimage eüt t€moign€ de signes de lourdeur dans le style, ä moinsque les artisans responsables de cette r6alisation ne fussent€galement venus des ateliers plus experts du Magadha ou duVärendra. Mais dans ce cas, nous ne pouvons que nous 6tonnerde la raretd des trouvailles: n'aurait-on pas collect6 davantaged'images de cette pdriode dans le Sud-Est si l'6poque avaitrdellement correspondu ä l'6veil du pays ä la productionartistique ? N'oublions pas que le matdriau devait ötre import6de r6gions situ6es plus ä l'ouest, peu d'cuvres ayant 6t6 dansl'ensemble travaill6es dans le grös extrait localemente. L'6loi-gnement constituait certes un obstacle appr6ciable. Les commu-nications €taient peu ais6es, la travers6e des nombreux bras dufleuve ne pouvant se faire en toute saison avec la möme s6curit6.En outre, diff6rents critöres sont requis pour favoriser l'6ciosionplastique. La population, m6cöne potentiel, doit ötre sensibilis6enon seulement ä la rdalitd spirituelle mais aussi ä la formulationplastique de cette r6alit6. Je pense qu'au cours de la p€riode I(IXe siöcle), les r6gions du Deita autres que la r6gion septen-trionale purent ötre p€n6tr6es d'influences religieuses qui lesaffectörent avec suffisamment de force pour que les autochtonesd6sirassent signifier leur ddvotion au moyen d'images mat6riel-les. Le mat6riel dEcouvert, par sa raret6, prouve que cettepopulation demeurait n6anmoins trös clairsem6e. La d6cou-verte de quelques autres Guvres datables de la p6riode II permetde pr6ciser la situation. Ces cuvres furent l'objet d'unedonation dont l'auteur peut ötre cit6 dans les inscriptionsportees par certaines de ces images. Ainsi, pouvons-nous lireque quelques donateurs dont les noms (Jambhalamitra, Bud-dhamitra) contiennent une 16sonance bouddhique, 6taient desmarchands. Cela pour nous rappeler aussi qu'outre les moines,les marchands 6taient les grands voyageurs de l'€poque. Dans ce

contexte, il est possible que la tradition de d6dicacer fut favoris6edans cette zone du Delta par des hommes qui contribuörent ä

dtablir des liens entre des r€gions qui, en d'autres circonstances,seraient demeur6es ignorantes les unes des autres.

Mentionnons trois cuvres dat6es des rögnes de Gopäla II (leGaneqa de Mandhuk,) et de Mahipäla I (le GaneEa de Räjbari etle Visnu de Baghaura). Je ne pense pas que ces images furentimportdes. L'iconographie des deux Ganega - assis, alors que le

Fig. l. Visnu, Dacca, Asutosh Museum, Calcutta (phlto ASI) (t1us drois rdseruös)

Nord a choisi de v6n6rer le dieu dansant - est caracteristique de lar€gion.

Peu d'€i€ments distinctifs permettent de donner une datetrös prdcise pour le Ganega de Mandhukr0 que plusieurs motifspermettent de consid€rer comme un exemple de la deuxiömepdriode : l'aurdole indiqu6e en bord de stöle au moyen dubandeau l6görement bomb6 mais uni int6rieur ä la bande deflammes ; les deux vidyädhara pos6s sur un nuage au bordldgörement ondul6 ; le jaIämukut4 oü les deux coques lat€ralesde möches verticales sont resserr6es par des möches horizonta-les ; le chignon pose sur le bas de la nuque de la donatriceagenouill6e auprös de son 6poux sur le socle, 6l6ment quipermettrait de situer I'cruvre dans la derniöre phase de lapdriode au moment oü ce motif est de temps ä autre figur6 avantd'ötre g6n6ralis6 au cours de la p6riode III. Quant au pi6destal, ilest sobrement compos6 d'un large vigvapadma pose sur unesurface unie, devant laquelle est pose le vähana et se tiennentagenouill€s, les donateurs, encadrant l'inscription.

Le donateur v€n6rait certainement le Buddha, commesemblerait en t€moigner son nom, Jambhalamitra, donateurdont le geste est accompli afin que toute l'humanit€, maissurtout ses proches, puisse atteindre la connaissance supröme :

mätäpitrpürvam gamam krtvä sakalasatvaräse anuttarajfiälä-bhau...11

Evoquons 6galement le Visnu de Baghaural2 : stöle, peut-€tre 6vid6e, ä sommet arrondi, socle en triratha, sans bord

19

marque ; sa surface supporte Garuda et les adorants. La dalle de

fond est ornee d'un nimbe 6lev6, compos6 d'une torsade perl6eet de feuilles ä peine recourb6es ; elle est 6galement d€cor6e de

deux vyäIa crachant des perles, de la structure architecturale dutröne avec linteau aux abouts circulaires et cötel6s. Le bracelettriangulaire ne repose pas au creux du coude; deux colliers(perl6 et orf6vr6) ornent la gorge ; Ie mukuta adopte une formeen tronc de pyramide, il est orn6 de motifs v6g6taux pris dans deslosanges. Une fine couronne regoit en son milieu un petitbouton de lotus sous lequel une petite chute s6pare en deuxparties la couronne. La double ceinture porte la petite patted'dtoffe, les deux anses (une par jambe),'une lourde pendeloquemddiane achev6e par un 6l6ment en fer de lance.Le yajnopavitaest long et perl6. Lafine gadä ä €troit pommeau cötel6 renvoie ä

des exemples de Ia deuxiöme p€riode ou möme encore ä des

Guvres de la troisiöme. Les femmes portent le chignon circu-laire; des anses sont peut-ötre aussi accrochdes ä la ceinture.Deux motifs annoncent la troisiöme p6riode : le chäle porte parVirnu et le mukuta pointu port€ par les vidyädhara. Cette €uvreappartiendrait donc probablement ä la fln de la p6riode II , sinonau tout d6but de la suivante.

Quant au Ganeqa de Räjbarirr, attribu6 au möme rdgne deMahipäla, il appartient bien ä la deuxiöme p6riode, seul lemukuta pointu des vidyädhar4 permet de supposer qu'il seraitcontemporain de la derniöre phase de la p€riode.

Description : stöle arrondie oü le nimbe et l'aur6ole sontindiqu€s par la torsade perl€e int6rieure ä la bande de flammesaux extr€mit6s recourbdes; deux vidyädhara volent sur leurnuage au bord ondulant l6görement, ils portent rn kirttapointu ; le lar ge vi gv ap a dm a sur le q'iu.el e st assis Gane ga rep os e surun socle ä double niveau, une bande de rinceaux foliac€ssurmontant une zone unie qui porte la repr€sentation des

donateurs ainsi que, sur un redan central (sur lequel se tient lamonture divine), f inscription ; le jatämukuta est compos6 demöches verticales resserr6es par quelques möches horizontales,I'ensemble 6tant surmont€ d'une petite fleur de lotus ; le fleuronqui s'appuie directement sur le chignon retient deux ansesperl6es et la pendeloque m6diane ; Ies brassards reposentpresqu'au creux des coudes ; la ceinture est compos6e d'un seuldouble lien sans anses.

Certains 6l6ments de l'inscription sont interessants. Le

donateur, Buddhamitra, fils de Jambhalamitra, ötatt marchandIorsqu'il dddicaga cette representation de Vinäyaka. Par ailleurs,Buddhamitra comme le donateur du Visnu de Baghaura, dtaienttous deux marchands et r€sidaient dans la mÖme ville deBilakindaka (image de Baghaura) ou Bilikandhaka (image deRäibari) au Samata/a.

Citons enfin un fragment de Na/aräja d6couvert ä Bharella,district de Tippera, et date de l'an I8 du rögne de Ladahacan-drala. Cette €uvre appartient au d6but de la p6riode III. J'yrelöve l'aur6ole marqu6e par le bandeau aplati et le rang de

flammes onduiantes ; le pectoral compos6 de perles en forme de

dents avec cabochon central arron di ; le yajfiopavila tombant surla taille ; la ceinture ä quatre anses avec pendeloques interm6-diaires tombant lEgörement plus bas que la courbure des anses ;

le jatämukuta caract6ristique du Sud-Est oü les möches s'arron-dissent en arc de cercle. Davantage que les autres images datdes

d6couvertes dans la r6gion, ce fragment pr6sente des motifspropres au Sud-Est: outre lejatämukuIa, il convient de releveren effet le traitement des anses de la ceinture.

Fort ä propos, Susan L. Huntington 6tablit un parall6lisme

20

entre le Ganega de Räjbari, d6dicac6 en l'an 4 du rögne de

Mahipäla (c. 981 ) et plusieurs images biharies. L'auteur am6ri-cain reproduit dans son article une Mahäpratisarä originaire de

Bhavänipur, dgalement localis6 dans le district de DaccaI5 quipeut etre compar6e ä une image du Bihar (en l'occurrence, laVagiEvari de Nälandä datant du rögne de Gopäla II). Cette imageest bien caracteristique de la p6riode II, en 6tant plus prdcis6-ment contemporaine d'auvres de la phase B du Bihar (et elie futpeut-etre import6e de cette derniöre r6gion) : möme stölearrondie au bord marqu6 de la torsade perl6e et du rang de

flammes en point d'interrogation; möme vigvapadma ä deuxcorolles oü se superposent plusieurs couches de p6tales et dont lacorolle sup6rieure est bordee d'un rang perl6 ; möme socle

redent€ ä bandeaux sur les deux bords. l'espace interm6diaire6tant occup€ par les deux lions etle vähana; mÖme pectoral;möme bracelet, möme couronne ceignant le chignon ä rou-leaux. Seule se remarque l'absence des anses accroch6es ä lacernture.

Avouons la complexit6 de la situation. Certaines cuvress'insöreraient dans Ia premiöre partie de la p€riode et se

rapplochent d'images r6alis6es au Bihar, comme la Vagiqvari de

Nälandä dat€e de la phase B. L'image de Mandhuk prdsente un€tat d'6volution ant6rieur ä la phase C de l'6cole du Bihar. Cellede Räjbari annoncerait davantage la fin de la p6riode II. Quantau Virnu, il s'intögrerait ä premiöre vue dans la phase initiale de

la p6riode II s'il ne contenait 6galement quelques signesavant-coureurs de la troisiöme p6riode. (On le remarque : laconcomitance sur une möme cuvre de motifs ou 6tats de motifsautrement relevds ä des moments diff6rents, montre combien ilreste difflcile de fixer des limites strictes pour les p6riodes et lesphases, les descriptions propos6es doivent toujours ötre suffisa-ment souples pour accepter de telles < exceptions ).) L'inter-valle entre ces diverses images est relativement bref : laVagiEvari serait dat6e des environs de 953, le Ganega de

Mandhuk 6galement (deux auvres du rögne de Gopäla II), leVisnu de Baghaura des environs de 980, le Gan eEa de Räjbari de

ceux de 981 (deux cuvres du rögne de Mahipäla I) ; quant auNataräja de Ladahacandra, sa date serait 1018. En d'autrestermes, il y aurait eu glissement rapide entre les phases B, C et D

de la seconde p6riode biharie puisque I'an 953 pourrait Ötre

inclus dans la phase B mais que les images de 980 et 981

caracteriseraient davantage la phase D. Je rappelle aussi que leVisnu de 980 6voque plus les images du Bengale septentrionalalors que les autres euvres des rögnes de Gopäla II et Mahipäla Ise rapprochent de l'art du Bihar.

De fait, la p6riode II au Bengale semble avoir 6t€ plus courteque la phase correspondante au Bihar. En cons6quence, lap6riode III y commenqa plus tÖt. Ainsi s'expliquerait que leVisn u de Baghaura, cuvre de la seconde p€riode sans nul doute,prdsente des signes de la troisiöme p6riode du Bengale septen-trional et que les GaneEa apparaissent, en comparaison, plrrsarchaiques tout en se raccrochant ä la stylistique biharie.Certaines des cuvres envisag6es ici, comme la Mahäpratisaräpr6c6demment cit6e, furent peut-Ötre import6es. D'autresr6völent de fortes affinit6s avec la statuaire du Nord ou duMagadha, d'autres encore annoncent davantage la plastiquelocale (flg. 2 par exemplel 16. Mais dans l'ensemble, le mat6rieldemeure peu abondant; d'oü pr6cis€ment la difficultd deproposer une ligne unique d'6volution. Dös l'6poque donc, se

perEoit une dichotomie entre courant Iocal, encore fort circons-crit il est vrai, et courant rattach6 ä une des 6coles occidentales ;

Fig. 2. Bhrkuti, Vajrayogini, Dacca, Dacca Museum Inv. 1123 (photo Cl. Picron).

ce phenomöne se prolonge alors que les images hindouesremplacent les cuvres bouddhiques et que l'influence duBengale septentrional tend ä se substituer ä celle du Bihar.

Les quelques rares piöces de la deuxiöme p6riode rdpondentä l'introduction de la r6gion au travail de la pierre sculpt6e. Les

analogies styiistiques dont elles t€moignent, laissent sugg€rer

des relations 6troites avec le Magadha. La profession avoude de

certains des donateurs favorise cette interpretation, d'autantplus que les noms port6s par certains d'entre eux, Jambhala-mitra ou Buddhamitra, sont fort probablement bouddhiques.Cela ne nous surprend guöre : Mainamati, localis6 prös de

Comilla, constituait un des centres bouddhiques les plusorientaux du Delta ä enüetenir des relations avec les monastöresdu Bihar. Bouddhisme et mercantilisme suivirent toujours les

mömes routes. A la fin du siöcle et au d6but du suivant, Ie

Sud-Est se rapproche en outre du royaume des Päla dont lecentre est ä l'6poque localis6 au Bihar. Plusieur facteurscontribuent ainsi ä restaurer l'analogie formelle entre l'art duBengale du Sud-Est et du Bihar dans un cadre plausible de

relations entre les provinces. Mentionnons briövement lerenouveau des centres bouddhiques du Bengale septentrionalvers la fin du X' siöcle17 ; pour aussi €ph6möre que se revöle lephdnomöne, il semblerait indiquer que les relations ont 6t6restaurees entre les centres du Magadha et les monastöres situes

ä la p€riph6rie. Le r€seau des communications dut, vers la fln dusiöcle, se r6tablir lorsque sous Mahipäla, le Sud-Est se rapprochade l'gtat Päla. Sans considerer l'histoire politique commeferment d€terminant de cette nouvelle situation des monastö-res, il faut, n6anmoins, y voir un des 6l€ments favorables ä unereprise de contacts entre les diff€rentes r6gions du Deita et duBihar.

B. Aprös l'an mil, le XIe siöcle

Les deux courants stylistiques et iconographiques se pr€cisentdös la fln du Xe siöcle. La lenteur avec laquelle d6bute la

tendance locale r6sulte probablement de ce que le clavierddcoratif s'6labora simultan€ment ä partir des ceuvres d'inspi-ration septentrionale, par influence ou r6action. En revanche, leXIIe siöcle r€pond ä l'apog6e des tendances autochtones et ä lar6gression des influences septentrionales.

Phase A - Phase charniöre entre les Xe et XIe siöcles oü le

kirtimukha posd sur la clef de la stöle pointue (Iig. 3, a, I I ) peut nepas apparaitre (flg. 7) et, dös ä pr€sent €tre remplacd parl'ombrellels. Les vidyädhara sont repr6sent6s encore seuls (fig. 6,

7, 8, ll)te ou en couples (fig. ), a,9)20, pos6s surleurs nuages. Le

d6cor architectural du tröne €tant g6ndralement absent, les

bas-cöt6s lib€rds de tout ornement supportent des repr€senta-tions miniatures du dieu ou de ses assistants (fig. 8)21. Le tröneroyal, lorsqu'il est flgur6 (fig. I ä 6,9 ä 1l) est g6n6ralementincomplet '. padma, gaja, ryäla sous les abouts cötel6s du linteauet boucles de feuillage ä la place des hamsa/gandharva. Les

bandeaux du socle ä cr6neaux sont unis (fig. I l)22 ou ä retraitssuccessifs en möme temps qu'une petite protub6rance partage le

bandeau du redan central (fig. 4). La situation centrale de

Garuda sur les fig. 3 , 6 ott 9 par exemple est aussi caract6ristiquedu Sud-Est.

La double ceinture ne r6unit que deux anses et la patte en

€toffe (sur la fig. 6, seule Laksmi porte cette ceinture : Visizu et

Sarasvati portent d6jä la ceinture ä quatre anses). Quant au

bandeau inf€rieur de la ceinture du Sürya de Sonarang2l ou dubandeau sup€rieur de la ceinture relev6e sur la fig. 6, il se fermepar un ncud trös particulier qui se retrouve constamment aucours de cette p6riode et de la suivante dans ia r6gion, mais quien outre sera int€gr6 dans l'art du Bihar et du Bengaleseptentrional au cours de la p6riode IV. La tiare en pyramidetronqu6e du Sürya de la flg. 4 ou des Visnu des fig. 3 ou 6

demeure proche du modöle rencontr6 au cours de la p6riodep16c6dente. Ailleurs, la tiare est tronconique et le bord sup6rieurldgdrement renfl6. Relevons le chignon pos6 sur l'€paule des

6pouses de Visn u sur les fig. 6, 9 ou I l, €uvres de la charniöreA-B peut-ötre (la coiffe apparait encore rarement durant laphase A du Nord). La complexit6 de la coiffe de la fig. 9 est

typique de la rdgion oi un kirtt amukula est introduit sur Ia partie

supörieure ddgagde de la t€te.

Le traitement du pectoral demeure simple, proche dumodöle de la p6riode pr6c6dente. Le u collier-ä-griffes > apparait(fig. 5 ,7 ou 8)24 avant d'€tre int6gr6 ä l'ornementation des stöles

septentrionales au cours de la pöriode IV. Relevons aussi leyajfiopavitaqui tombe ä la taille du Sürya de Mainamati25 (ou icifig. 6, 7 ou 9) alors qu'il tombe ailleurs sur les hanches (fig. a, 51.

Cette faeon de le figurer, court, se repandra dans le Sud-Est touten 6tant fr6quente dans le Nord du Deita.

Il convient de relever le petit paletot port6 par Ie dieu solaire(fig. 3)26 et qui n'apparait pas ailleurs. La maniöre de lerepr6senter (deux minces bourrelets dessinant leurs courbes surle torse et s'entrelaEant au milieu Ce la poitrine) demeureraidentique aux XIe et XIIe siöcles.

L'absence de cet 6l6ment vestimentaire sur ie torse du Sürya

de Nasirkot (fig. 4), la pr6sence du tröne royal, du trönearchitectural (ainsi que Ia maniöre dont celui-ci est traitC :

arabescues incis6es sur la traverse et sur les montants ; abouts

fI

Fig.3. visnu, Jessore, Asutosh Museum, Calcutta,d'apris une cdrte p]stale en vente i l'Asutosh Museum

Fig. 6. visnu, antiquaire, Berlin (photo .1. Bqutze)

22

Fig. 7. C,rvq NilarAja, Kdchua, C)milla, DdccaMuseum Inv. 70.387 (photo Cl. Piff)n).

F ig. 5. Av al o kite qv ar a, S on ar ang, Vi kr amp ur, D acu,V.R. Museum, Rajshahi lnv. 93 (photo Cl. Piffon).

Fig. 8. Sitryd, Rämsingh, Dacca, Ddcca Museum lnv68.65 (photo Cl. Picron).

Fig. 4. Sürya, Nasirkot, Comilla, Dacca MuseumInv. 72 (photo Cl. Picron).

t

{-",:

..t{

Fig. 9. Visnu, OußhAhi, Dacca, Dacca Museum Iw67.101 (photo Cl. Picron).

Fig. 10. Vis\u, Dhahuki, Ddccd, Dacca Museum lnv73.245 (photo Cl. Picron).

Fig. 11. Visnu, 24 Parganqs, West Bengal G7vernmenlMuseum, Calcutta (photo ASI) (tous droiß röseru€i.

Fig. 12. Visnu, Bdtaj|re, Barisol, Asutosh Museum,Calutta (photo ASI) (t)us droits r€seruös).

cöfel6s de la traverse), ta faEon de figurer les deux larges anses

qui tombent sur les cuisses, ainsi que celle de traiter la tiare, lekirtimukha, les vidyädhara laissent entrevoir une origineproblablement septentrionale pour cette ceuvre ais€ment com-parable aux images de la fin de la p€riode lI ou du d6but de lap€riode III27. Son analyse s'insöre, ndanmoins, dans le cadre de

l'art du Sud-Est. D'une part, l'rruvre en elle-mOme ne peut nousrenseigner sur son origine, celle-ci €tant €tabiie, ddduite ä partird'une comparaison avec des rruvres effectivement ddcouvertesdans le Nord, (ia d€termination des origines ne peut donc ötreque subsidiaire et ne peut participer directement ä la descriptionet ä l'analyse d'une pdriode assez particuliöre.) D'autre part,nous ne pouvons oublier que c'est fort vraisemblablement gräce

ä ces cuvres introduites ä partir de rdgions occidentaies qu'unecertaine conception de l'objet d'art put p6n€trer le sentimentplastique du Sud-Est. Il est alors int6ressant de d€terminercomment ce mÖme sentiment se cristallisa en une formulationoriginale qui int6gra des 6l6ments 6trangers tout en ne s'y

soumettant pas servilement. De l'analyse globale de la statuairedu Sud-Est aux XIe et XIIe siöcles, il ressort avec 6vidence que

cette statuaire fut en permanence soumise ä des influencesext6rieures venant du Bengale septentrional, occidental, voiredu Bihar mais que jamais elle ne fit acte de copie servile. La

tardive apparition de l'art du Sud-Est constitue de fait unesituation privil6gi€e pour le chercheur puisqu'elle permetd'analyser comment certaines expressions de la sensibilit6peuvent favoriser le d€veloppement et la formuiation d'uneautre sensibilit6.

Ce Sürya de Nasirkot confront6 aux autres images analys€esprdsentement illustre un style non assimil1 par les artisans de la

23

region. En revanche, les autres repr6sentations du dieu intro-duisent une conception de l'ceuvre plus typique. Le fait quecertains motifs comme le tröne royal et architectural ou leyajäopavita ne sont pas int6gr€s ä l'€laboration de la stölen'implique pas le refus de ces rnotifs mais r6völe une interpr6-tation diffdrente dans la conception de la divinit6, car il ne fautpoint oublier que le motif, s'il a acquis au fll du temps uneconnotation d6corative et mÖme s'il s'est transform€ en conser-vant sa signiflcation, est fondamentalement symbolique. L'ab-sence du tröne royal implique que la conception de la divinit6 ner6clame pas la pr6sence de ce thöme.

Phase B - Les deux tendances stylistiques se cötoyent touiours : la< mode ) septentrionale est illustr6e par quelques stöles deVirru (fig. 9, I0) et de Sürya28, tandis que le courant autochtoneest present€ par un materiel bien plus abondant2e. Le Sürya deMunshiganjlo est analogue aux images septentrlonales de Iaphase B de la möme p€riode IIL Les Viszru de Paikpararl ou deI(eoär32 t6moignent plus particuliörement de I'int6grationd'616nrents septentrionaux dans la conception m6ridionale de lastöle. Ainsi, le thöme du tröne royal (architecture et animaux)est maintenu. Le kirtimukh4 et les vidyädhara sont 6galementintroduits dans l'truvre. Si ces deux derniers motifs sontg6n6ralement repris, le tröne n'apparait pas ailleurs, absence quilaisse la place ä une surface diffdremment orn6e selon l'icöne,repr6sentations miniatures de Süryarl ou encore ayatära deVisn u (flg. 12) . La surface unie du socle, comprise entre les deuxbandeaux tend ä diminuer, voire ä disparaitrera. Les deuxboucles pos€es sur le redan mddian (fig. 5)15 sont emprunt6es äla th6matique d6corative du Bihar. Fort peu de changementsaffecteront ce motif.

D'autres 6l€ments propres ä la stylistique du Sud-Estpeuvent €tre releves :

- le yajfiopavl/a court tombe sur la taille (fig. 9 , \1 , 12)36 ; tel, cecordon sacrd apparait au Bengale septentrional au cours de lapdriode III bien que le type long y domine toutefoislT;

- Ie joyau kaustubha orne la poitrine de Visnu (fig. 9)38 et peutötre accroch6 au pectoral (fi1. l2))e;

- ce pectoral est le plus souvent composd de griffes (fig. l2)aoqui n'apparaitront ailleurs qu'au cours de la p6riode IV;rarement est encore releve le pectoral ä joyau semblable ä celuisculpt6 au Bengale septentrional ou au Biharal ;

- les pattes d'6toffe peuvent apparaitre ä la ceinture unique oumultiplea2 ; les images de I(ulkuri et de Paikparaal p16sentent unnaud mddian qui figurera ult6rieurement au Bihar et dans leNord; dös ä pr6sent aussi, les quatre anses sont accrochdes ä laceinture mais ies pendeloques interm€diaires tombent fort bassur les cuisses (bien plus bas qu'elles ne le font dans IeNord) ;

-le kiritamukuta, de section circulaire, et au bord sup6rieurgonfl6, est recouvert par les fleurons 6lanc6s ; une fleur de lotus6panouie le surmonte ; la sobri6td de cette coiffe sur plusieursimages est exemplaireaa. Trois hauts fleurons ouvrag6s sontpos€s sur ia couronne qui ceint l'ensemble ; les anses, quandelles sont pr6sentesa5, s'accrochent äunfleuron et non ä la fleurde lotus g6n6ralis6e dans Ie Nord mais qui n'apparait pas ici, saufsnr des images dont nous avons d6jä eu l'opportunit6 desouligner la similitude avec des images du Norda6 ;

- les möches du jaIämukuta ne sont pas dispos6es comme ellesle sont dans le NordaT ; les coques lat6r:ales (toujours sym6tri-ques par rapport ä la grosse möche centrale verticale) sont

.z+

natt€es de diverses faEons, parmi lesquelles il convient de retenircelle du Na/aräja de Kachua (fig. Z).Des möches verticales y sontresserr€es par des möches horizontales pour former les deuxcoques. Ce type qui surgit en fin de pdriode au Bengaleseptentrional y sera constant pendant la derniöre p6riode. Lafleur de lotus surmonte la coiffure ;

- le chignon f6minin pose sur le haut de la töte (flg. l3)48 estrapidement rempiac6 par le chignon natt6 sur le bas de la nuqueet rabattu sur une des 6paules (fig. ll, l2)4e. L'innovationconsistera ici ä poser une tiare sur le haut de la tCte (d€gag6) alorsqu'est conserv6 le chignon pos6 sur I'6paule 1flg. 9)50;

- la repr6sentation du kirtimukha est inconstante et l'ombrellepeut lui ötre substitu6e (flg. 9)51.

Face ä la tendance septentrionale de recouvrir le fond de stöled'un d6cor complexe, la statuaire du Sud-Est prdföre la sobri6t6.L'absence de tout ddcor s'observe sur plusieurs images52. Lebord de la dalle de fond est alors marqu6 du bandeau uni,int6rieur ä la bande de flammes fortement d6chiquetdes (qui se

retrouvera pendant la p6riode IV au Bihar). Enfin, ni les anses nila petite pendeloque interm6diaire de la couronne n'apparais-sent g6n6ralement sur les ceuvres originaires de l'ouest du Deltaalors que le yajnopavita court, tombant sur la taille, est fr6quentdans cette ecole ä möme epoque.

Phase C, transition vers la pöriode suiyante - Cette phase signifle laradicalisation de la stylistique r6gionale.

Elle est essentiellement marqu6e par l'introduction du longcollier au cou des d6esses (fig. l), et on la relevait d6jä surl'image de la flg. 9)53. Elle se caract6rise aussi par la superpositionde deux rangs d'anses äl,a ceinture, alors que pr6c6demment, seulun rang 6tait figur654, le neud peut aussi se retrouvermaintenant (flg. l4)55.

On remarque plusieurs types de representations du socle.Dans un cas56, les viqvapadma sont superpos6s au socle ä double

. listel avec espace interm6diaire qui peut d'ailleurs ötre sensible-ment r6duit. Dans l'autre cas (fig. l))57, Ie vigvapadma esIraccrochd ä un pied 6pais partageant le pi6destal en deux zones,l'ensemble acqu6rant ainsi un aspect 6trange de tabouret. Unetroisiöme solution, intermddiaire, sera de figurer les vigvapadmadevant le bandeau sup6rieur (fig. ) .5 ,l I )

58. Eventuellement, deminces tigeS adventices peuvent aussi surgir sur la surface dusocle (fig. l ). (Tel quel, ce motif est souvent employ6 au Biharau cours de la p6riode IV encore qu'il y soit trait6 avec moins desimplification qu'ici.) Enfin, le socle ä surface plane non d6cor6ese retrouve encote59.

Remarquons aussi la maniöre particuliöre de tresser lechignon de Qiva, qui n'est peut-etre pas sans rapport avec lacoiffure ä möches entrecroisdes relev6e au Bihar au XIIe siöcle.Les coques lat€rales sont ici (fig. ll)60 compos6es d'dpaissesmöches courbes qui s'imbriquent les unes dans les autres. Nousobserverons la maniöre simplifl6e d'indiquer la chevelure, oüchaque fine möche est fortement accentu6e. C'est peut-etrecette fagon stylis6e de traiter la coiffure qui a influenc6 le type dejatämukuta relevd au Bihar au siöcle suivant.

Cette periode, si elle ne se ddflnit pas de maniöre trös6vidente (fondamentalement ä cause de la raret6 des motifs),trahit toutefois une aspiration ä une expression stylistique quiserait diff6rente de celle expos6e dans les r6gions plus septen-trionales et occidentales. Ce d6sir se concr€tisera encore davan-tage au cours de la p6riode suivante. Simultan6ment, mais

l.'.*\ry$* ,

Fig. 13. I|mä'Maheqvara, Jorädeul, DaccaMuseum Inv. 67.233 (photo Cl. Piuon).

rt, .ii

.'":..t ".

n.

r, i"",

Fig. 14. vis[u, Aridl, Dacca, Asut1sh Museum,Calcutta (photo ASI) (tous drolß resefles).

secondairement aussi, un courant tourn6 vers la cr6ationartistique du Nord continuera d'exister.

Nous ne pouvons passer sous silence les quelques images< dat6es > par inscription qui furent retrouv6es dans la r6gion. Je

retiens ainsi le Sürya de I(ulkuri, district de Faridpur, dat6 del'an t2du rögne de Govindacandra, soit c. 10)261. C'est lä unecuvre typique de l'art du Sud-Est au cours de la p6riode III.Description : socle cr6nel€ ä deux listels, eux-mÖmes ä retraitssuperpos6s, entre lesquels prennent place les sept chevaux duvähana,' stöle pointue domin6e par le kirtimukha aux deuxboucles lat6rales sous lesquelles volent lesvidyädhara (hommes)sur leur nuage au bord ondul6 ; seul un trait est incis6 sur lepourtour de la dalle et si les animaux du tröne royai sont absents,

douze repr6sentations miniaturis6es de Sürya prennent leurplace. Une fine tige s'enroule en six boucles circulaires super-pos6es qui entourent ies repr€sentations du Soleil. Ces m6dail-lons, comme je l'ai fait remarquer ci-dessus, constituent unmotif caract6ristique de la r6gion ; torse de Sürya recouvert d'unpourpoint au bord.marqu€ et ferm€ sur le devant; ceinturenou6e ä quatre anses entre lesquelles sont intercal6es troislongues pendeloques ; tiare surmontde par un ämalaka eL unbouton de lotus ; de hauts fleurons s'appuyant directement surla tiare, d'autres pos6s sur la couronne oü des anses sontaccrochdes ; pectoral ä perles allong6es recourb6es en forme de

griffes.C'est de l' an 23 du möme rögne, soit de l'ann€e c. I 043, que

date un Virnu, d€couvert ä Betkä, district de Dacca62. Descrip-tion : stöle pointue domin6e par l,e kirlimukha (langue triangu-laire incis6e et larges boucles) ; vidyädhara en couples pos6s sur

leur nuage ; superposition des quatre animaux du tröne royal ;

bord de la dalle marqu6 par le bandeau plat renforc6 ; soclecr€nel6 ä double bandeau avec espace interm€diaire r6duit (pas

de boucles sur le redan mddian devant lequel se tient Garuda) ;

pectoral ä griffes avec le kaustubha qui y est accroch6; courtyajnopavita,' brassard au creux du coude; ceinture nou€e ä

quatre anses avec longs pendants intercal6s ; mince kirfi"amu-kuta lror,corrique (qui est aussi la coiffure des deux 6pouses)surmontd d'une fleur de lotus en bouton ; hauts fleurons pos6s

sur la tiare; hauts fleurons aussi pos6s sur la couronne avecDetites anses.

C. Le XIIe siöcle

La pdriode IV d€bute dans le dernier quart du XIc siöcle pourrecouvrir tout le XIIe siöcle. La statuaire entrem€le alors des

convergences stylistiques avec l'art du Bengale septentrional ä

d'autres, plus rares, avec l'art du Bihar. En outre, en int6grantdeux courants d'influences, elle parvient ä se ddfinir dans uncadre stylistique bien sp6cifique. Ici, comme au Bihar ä la mÖme

6poque, le style prdsente diff6rentes facettes qui tdmoignent de

tendances vari6es. Les cruvres combinent, par ailleurs, souventdes motifs de la p6riode IV relev6s dans le Nord ä des motifs ou€tats de motifs plus anciens ä moins qu'ils ne se r6vdlentcaracteristiques de I'art du Bihar en p6riode IV. Dans l'ensembleil faut convenir d'une multiplicit€ des tendances dans lacr6ativit6.

,tfi

2t

-"i'Ji

\

fl"1fu cr,,t i

Fig. 15. visnu, Paikpada69.151 (photo Cl. Pilon)

Dacca, Dacca Museum lnv Fig. 16. UmA Mahegvara, Baghaura, MahasthangarhDacca Museum Inv. 73.367 (ph)to Cl. Picr)n).

17. VisDu, Mahäkäli, Ddcca, Dacca Museum69.170 (photo Cl. Picron).

et d'autre d'une möche verticale, mddiane et plus €paisse. Le

second72, en revanche, est aussi observ6 au Bihar: de finesmöches s'y entremölent r€guliörement. Comme au Bengaleseptentrional, le chignon f6minin a gliss€ sur ia nuque.

Phase B - Une repr6sentation de Visnu du mus€e de Dacca(flg. l7) reste proche de la phase B de la quatriöme p6riode dansle Nord. La diffdrenciation s'intensifie entre les arts des deuxr6gions : un 6paisjoyau s'accroche au pectoral et tombe bas surla poitrine. Il est possible qu'il s'agisse dtt kaustubha qui doitapparaitre sur la poitrine de Visizu, mais que nous ne rencon-trons pas ailleurs (sauf dans un groupe minoritaire d'imagesprovenant des districts occidentaux du Bihar)7r. Un second6l6ment 6loigne ce Visnu de l'art septentrional : l'absence detout bandeau sup€rieur au socle, puisque les viqvapadma sontdirectement raccroch6s aux boucles qui se d6ploient sur lasurface du socle. En revanche, l'anaiogie est 6vidente avec l'artdu Bihar oü ce type de pi6destal est g6ndralis6. Enfin, troisiömecaracteristique \e yajitopavita tombe sur la tailleTa.

Phase C - Le mat6riel s'accroit75. Sa datation se fait encore parr6f6rence aux images du Nord ; le traitement de plusieurs motilspermet ainsi de supposer que ces ceuvres du Sud-Est ne peuventötre ant6rieures ä la phase B du Bengale septentrional au moins :

pr6sence du longcollierä la gorge desdieux (fig. l8ä21)76 (dansle Nord, cet ornement apparait au cours de la phase D) ;

traitement diversifid du socle par redoublement du bandeauinfdrieurTT ou par glissementdes viqvapadma (fig.21) vers l'avantet vers le bas78 ; pr6sence de petits g6nies accroch6s aux bouclesdtt. kirtimukha (fi,g.2l)7e (phase B au Bengale septentrional). Ces

Fi!Inv

Phase A - Les cuvres les plus anciennes de la p€riode se

ddfinissent par un d€cor complexe qui se r6sorbera progressi-vement. Conjointement, la similitude formelle avec l'art sep-tentrional s'estompe.

Relevons un Avalokitegvara, un Matsyävatära, un Sürya6r,toutes €uvres dont les diverses datations peuvent s'etablir parrapport aux groupes mieux deflnis du Bengale septentrional etdu Bihar. Ce qui frappe est bien l'aspect hEtdroclite du mat6rield6coratif; l'influence septentrionale reste ind6niable : l'arca-ture trilob6e qui remplace le nimbe (fig. l6) est fr€quente surlesimages qivaites du Nord6a, elle est plus rare au Bihar et dans lesautres zones du Delta. Elle tend aussi ä disparaitre dans leSud-Est65.

Le traitement du socle est observ6 dans le Nord : la surfaceunie et orn€e des tresors du souverain cakravartin ou du vähanaet des devots, est enserr€e entre deux bandeaux, la protubdrancetriangulaire apparait sur ies listels du redan m6dian (fig. l6)66.Enfin, le viqvapadma peut s'accrocher directement aux bouclesdu rhizome sans qu'aucun bandeau ne brise la construction(fig. 1,7)67. Le d€cor de fond de stöle est fort simple : les quelquesmotifs releves ne sont pas gdn6ralisds, loin s'en faut ; leur raret6permet de supposer l'emprunt, leur forme permet de d€cider dela date approximative de celui-ci. Nous reconnaissons ainsi iektrtimukha (frg. U),les vidyädhara (seuls le plus souvent, ilsapparaissent en couples sur la fig. l6)68, la double ceinture avecpattes d'€toffe et anses6e, sans anses (flg. 15: ä la taille des6pouses), ou encore, plus tardivement, avec double rang d'anses(fi,g. 20)70, les anses aux brassards.

Deux types de jatämukutasont observ6s : le premierTl,le plusfr6quent, est form6 de möches r€guliörement dispos6es de part

26

rü.tFig. 18. LaksmiNäräyana, collection privöe, Bruxelles(photo J. Bautze).

images s'inscrivent dans un courant dont l'6volutionrelativement ais6e ä suivre en se ref6rant ä la situationBengale septentrionalso.

La distinction des deux courants stylistiques, l'un prolon-geant la plastique septentrionale, l'autre s'en affranchissant, est

perEue avec davantage de subtilitö que pr€c€demment. La dallede fond tend ä s'6purer par 6limination de motifs, ph6nomönequi converge curieusement avec un identique mouvementrelevd au Biharsl. Les motifs qui dtaient apparus progressive-ment pour recouvrir la dalle de fond, disparaissents2. Simulta-n6ment, les artisans retrouvent d'antiques formes de motifsqu'ils substituent ä des formes plus modernes apparues entre-temps. Ce d6veloppement plus 6panoui de l'esth6tique localen'implique pas pour autant une disparition radicale de l'in-fluence septentrionale. Au contraire, l'intdgration de certainsmotifs originaires du Nord s'observe toujours, mais comme nousl'avons remarqu6, cette intdgration se subordonne ä l'esth6tiquelocale. De la sorte, ce second courant parallöle au premier,accentue le processus de simplification enclench6 ä 6poque plushaute (fig. l5 ou l8 par exemple)81.

Le traitement du kirtimukha r6völe r€ellement la rupture. Enayant perdu son sourire, Ia face grimaqante s'inscrit dans uneforme quadrilatöre presque parfaite (fig. lS, l9)84 enserrant la

langue triangulaire et la pointe frontale sym6triques ainsi queles deux boucles lat€rales. Le traitement de ces derniöres montrele d6sint€röt des artisans pour le motif.

La mÖme face monstrueuse se retrouve ailleurs, notammentdans le Nord aprös la phase B, ou au Bihar85. Dös lors, le haut de

la dalle de fond est nu. Seuls \es vidyädhara arm6s ou offrant des

fleurs figur6s seuls (fig. 18, l9)86 ou non (fi1. 20, 2l) sont pos€s

Fig. 19. Harihara, origine inconnue, Dacca MuseumInv. 1I (photo Cl. Picron).

Fig. 20. Visnu, Vikrampur, Dacca, Dacca MuseumInv. 66.37 (photo Cl. Picron).

Fig. 21. Visnu, Indian Museum, Calcultta, lnvA25207 (photo Cl. Picron).

estdu

*""{jffi

27

sur leur nuage. Le tröne royal est soit absent soit escamot6 par larepr6sentation du dieu.

Une indubitable influence septentrionale se r6völe dansl'€laboration du socle. Deux bandeaux unis aux angles rehaus-s€s encadrent les puissantes crosses du rhizome qui se d6velop-pent ä partir du redan central (dös la fln de la phase B dans leNord)87 (et une protubdrance triangulaire coupe en deux lesbandeaux du redan m€dian).

Le long collier orne la gorge des divinit6s f€minines etmasculines. Une trös grosse fleur de lotus surmonte la tiare(ttg. 17, r8, 19, 2ol.

J'achöverai en citant la Candi dddicac6e en l'an 3 du rögne deLaksman asena, soit en l'an c. I 18288. D6couverte ä Dacca, cetteimage appartient vraisemblablement ä la derniöre phase (C) dela quatriöme p€riode. Sans doute reproduit-elle le nimbe trilob6apparu dös la phase A, mais la pr6sence des tenons auxextr6mit6s des angles du listel inf6rieur du socle permet depr6ciser la datation plus tardive de cette image. Autres motifscaractdristiques: la gorge de la d6esse est orn6e du pectoralorf6vr6 et du sautoir. La ceinture porte les anses et lespendeloques intermddiaires qui ne descendent pas plus bas quela courbure des anses ; deux pattes d'etoffe sont posdes sur cetteceinture, ä laquelle s'accroche en outre un rang de clochettes.D6pourvu des anses, le brassard repose au creux du coude.Quant au jatämukuta, ses möches sont devenues de r€ellesbouclettes. Cette (ruvre pr€senterait donc quelques analogiesavec l'art du Bihar ä la möme 6poque par I'absence des anses auxbrassards ou par le rang de clochettes accrochd ä la ceinture(encore gue le jatämukuta övoque par sa forme le chignon duDelta septentrional). Cet assemblage peut-etre h6t6roclite est läpour nous rappeler que Laksmarasena avait dü fuir l'avanc6emusulmane et chercher refuge dans la r6gion de Vikramapura, ilest possible que des artisans aient pris la möme route de l'exil ;

rappelons aussi que les Bouddhistes abandonnörent les monas-töres du Bihar pour se rdfugier ä Jagaddala dans le Nord avant dese disperser8e. Le XIIC siöcle connut donc plusieurs mouvementsd'6migration li6s aux circonstances historiques qui entrainörentles hommes d'ouest en est.

D. Conclusion

On peut tenter d'apporter temporairement des conclusions quela recherche future proposera de remanier d'une maniöre plusou moins sensible.

L'importance de la statuaire du Sud-Est du Delta se mesure ä

des titres divers. Premiörement, sa composante bouddhiquereste fort proche de la production biharie au cours des deuxpremiöres p€riodes, elle s'en diff6rencie par la suite tout enpr6servant des points de convergence avec l'6cole occidentale,qu'elle entremöle ä des analogies avec l'art birman ou lasculpture bouddhique du Värendra.

Deuxiömement, le mat€riel est rare jusqu'ä la fin du X'siöcle.Et il n'est point exclu qu'il put ötre en partie import6 de rdgionsplus occidentales. La situation se renverse aux XIe et XIIe siöclesoü l'abondance du mat6riei rencontre sinon l'absence du moinsla raret6 d'cuvres import6es. L'importation semble avoirrEgressd nettement au XIe siöcle, mais a-t-elle jamais complöte-ment disparu ? Que penser de certaines (ruvres, comme lau Mahämäyä o de Daccae0 ? En fait, cette image se rattache

28

peut-Ctre ä un courant secondaire de la stylistique du Bengaleseptentrional du XIIe siöcle dont nous ne faisons qu'entrevoirl'existence. Le mÖme Sud-Est a r6v6l6 d'autres images partici-pant de cette stylistiqueer et qui ne peuvent Ötre isoleesd'cuvres trouv6es ä I'Ouest ou au Nord du Deltae2. Ce groupeest dans l'ensemble dat€ du XIIe siöcle et j'aurais tendance ä laplacer dans la seconde partie du siöcle, datation confirm6e par laCanÄ de Laksmarasena.

Il n'est pas exclu que cette vague tardive r6sulte, en partie aumoins, de migrations depuis le Nord. Nous savons que Laksma-rasena abandonna le Värendra sous la pouss6e musulmanepour fixer sa capitale ä Vikramapura, dans la r€gion de Dacca. Eton rappellera une fois encore la circulation intense des Boud-dhistes dös la seconde partie du XIe siöcle entre la Birmanie et leMagadha, via Vikramapura et le Bengale septentrional.

Nul doute que les vagues de migrations se succddörent ä des

rythmes vari6s depuis le Nord vers le Sud-Est, mais il y en eutdont I'impact fut davantage ressenti : le Viszu de Keoärappartient ä l'aube du XIe siöcle, les ancötres de son donateur6migrörent du Värendra, probablement au cours du Xe siöcle,peut-Ctre alors que les Etats Päla et Candra op6raient unrapprochement. Or, cette image s'insöre pr6cis€ment dans lecourant plastique septentrional. Je n'oserai trop conclure ä ce

propos, mais il est vrai que deux conceptions du plan divins'affrontörent. La double iconographie de Visizu et de Süryar6pond ä la dichotomie stylistique. Le courant dit septentrionalI'est ä la fois par sa plastique et par son iconographie. Or, lesdiff6rences se r6völent trop importantes pour ötre gratuites. LeVisnu du Nord n'est point celui du Sud-Est. Ibidem en ce quiconcerne I'icöne de Sürya, ou celle de Qiva (la dichotomie entreles images du Nord et celles du Sud-Est est particuliörementmarqude ä propos de ce dernier : au Sadägiva du nord s'oppose leNa/aräja du Sud-Est).

Troisiömement, l'art du Sud-Est s'articule sur cette dichoto-mie. On relöve d'une part (courant local) les images du Na/aräia,d'Umä-MaheEvara, de Virnu ou Sürya, d'autre part (courantseptentrional), des repr6sentations de ces deux derniers surtout.En un premier temps, les images bouddhiques tendent ä

appartenir aux deux volets tout en se rapprochant davantage del'art du Nord ou du Bihar. En un second temps, elles affichentune connotation plus locale. Ceci explique l'h€sitation concer-nant l'origine prdcise de certaines images. Par ailleurs, la fusiondes deux tendances n'exclut point l'emprunt reciproque et il estdes cuvres dont la plastique dominante peut inclure des motifsplutöt caract€ristiques de l'autre groupe.

Quatriömement, l'importance du groupe se mesure pour lachronologie relative de l'6cole päla-sena dans son ensemble. Defait, les images dont l'inscription cite un souverain et une dateproviennent surtout de la rögion. Il en rdsulte la possibilit6 de< dater ) avec une assez bonne pr6cision les p6riodes successivesde la statuaire du Sud-Est. La chronologie d'ensemble s'6laborealors ä la fois sur cette ligne et sur les quelques images datdesd6couvertes au Bihar et au Bengale septentrional. Ce matdrielinscrit et dat6, est ä l'image de ce que nous observons autrement,ä savoir qu'il est des cuvres dont la plastique est proche de celledu Bihar ou du Värendra (les images du rögne de Gopäla II ou decelui de Mahipäla I par exemple), d'autres dont la plastique estcaracteristique de la region (les Visnu et Sürya du rdgne deGovindacandra), d'autres enfin qui int6grent des motifs occi-dentaux ou septentrionaux ä la stylistique locale (la Canö deLaksmanasena par exemple).

Que nous ne fassions aujourd'hui que pressentir I'int6r€t de

cette €cole r6gionale, n'est point ä d6montrer. Esp6rons que de

futures recherches aideront ä pr6ciser, confirmer ou infirmer les

lignes maitresses de son 6volution pr6sent6es icier.

1. L'6cole Päla-sena s'6tend du VIIIe au XIle siöcle.La chronologic relative qui se ddgagc de l'€tude dumat6riel permet de proposer les datations suivantes :

premiäre p€riode : grossl modolelx" siöcle, deuxiömep€riode : grosso modo le Xc siöcle, troisiöme p6riode :

grosso modo le XIc siöcle, quatriöme p6riodc : grosso

mod0 le xlle siecle. en n'uubliant par l" quc lcrperiodes mordent 16görement sur deux siöcles succcs-.its,2" que les mulations sonl pcrmdnenle5 et que lesc6sures impos€es par l'analyse sont touiours relativesen ne constituant tout au plus qu'un lieu ponctuel oüse ddnote une concomitance bien marqu6e de motifs.La rögion 6tudi6e ici correspond aux actuels districtsde Daccd, Comilla lanciertnemenl Tippcrd). Fdridpuret Barisal, elle peut partiellement mordre sur lesdistricts voisins. Consulter Susan L. Huntington, Tke

" Päld-Sena , Schools of Sculpture, Leiden,1984 (Hun-tington I984), carte en fin d'ouvrage.

2. M. Harunur Rashid, n Päla Rule in South-EastBengal >, Journal of the Varendra Research Museum, 3,1a74. p. 27-47. Lcs dates ici proposees pour lessouverains Päla sont donndes d'aprös D.C. Sircar,( Comments on the Päla Chronology in Dr. R.C.Majumdar's History of Bengal >, Journal of the AsiaticS\ciery, XvilI, 1976, p.97-98 ou ( The Päla Chrono-logy Reconsidered o, Zeitschrift der Deutschen Morgen'ländischen G5ellschaft, XIX, Suppl€menL III, 2, 1977,p.964-969. Quant ä celles introduites pour les roisCandra, elles sont reprises ä M. Harunur Rashid,u The Candra Rulers of Bengal, I{istory and Chrono-logy of the Dynasty in the light of reccnt Discove-ries", Journal of the Varendra Research Museum, 5,'1976-77, p. ll-56 (plus particuliörement p. lf -

34).l. L'identification ä Candi. propos€e au mus€e dc

Dacca, est aussi possible, encore que le sädhanad€crivant Bhrkuf corresponde avec prdcisittn ä cetteimage (B. Bhattacharyya, The Indian Buddhist lcono-

llraphy, Cal,cttLa,2e td., 1958 (Bhatracharyya 1958),p.152).

4. Ainsi que N.K Bhattasali. Iconography of theBuddhirt and Brahmanical Sculptures in the Docca

Museum, Dacca,1929 (Bhattasali 1929), pl. LXI-a :N.K. Bhattasali, ( Suryya, the Sun-God ", Rüpam,6,L92l,p. 17 -26 (Bhattasali I92 I ), fig. I face ä la p. 24.Mentionnons aussi un Sürya dont il reste difficile deprdciser le lieu de trouvaille : il cst reproduit par R.

Basak et D.C. Bhattacharyya, A Catalogue of theArchaeological Relics in the Museum of the VarerulraResearch Society, Rajshahi. 1 9 I 9 (Basak-Bhattacha-ryya 1919), 7' pl. (non num6rot6e) en fin decatalogue, mais aucune description de ce catalogue(p. 23-251 ne s'applique ä I'image. Il est aussireproduit comme faisant partie des collections du V.R-MuseumparK.C. Sarkar, n Anewformof SüryafromVarendra D, lHQ, VI, I 9 jO, p. 465 - 47 o ( Sarkar I 9l 0).pl. face ä la p. 46 5. L'muvre est aujourd'hui conserv6eau mus6e de Dacca, inv. 59 : dans les archivesphotographiques de ce musde qui sont d€pos6es äl'Ashmolean Museum, Oxford, l'origine est mention-nde comme inconnue, alors que cette möme origineest localis6e ä Munshiganj, districl Dacca, par l'6ti-quette accompagnant l'ttuvre dans les galeries dumusee dc Da(!d {ob\ervation Iaile Ie 24-6- lq78 el le2-2- 1982\.

5.Notre fig. 17 est egalemenl reproduite parSusan L. Huntington, ( Some aspects of Bengal stonesculpture >, Bangladesh Lalit Kalä, L 1, I97 5, p. I 9 - 28(Huntington 1975), pl. XVII. fig. l4 ou par Huntington1984, frl.229. On verra 6galement : Bhatrasali 1929,pl. XXV : R.D. Banerji, Eastern lndian School ofMedieval Sculpture, Delhi. l9ll (Banerii 1933),pl. LXIII-d : R.C. Majumdar, 6d., Tft e History of Bengal,I. The Hindu Period, Dacca, 1941 (Majumdar 1941),p. 461 = M.C.P. Srivastava, Mothergoddess in IndianArt, Archaeol1gy dnd Literature, Delhi. f979, fr9.36 -R.K. Sharma, 6d., Art of the ParamAras of Mälwä, Delhi,L979, pI. 5/4; Bhattasali 1929, pI. XXVII, XXXI,XXXIV, LI-a ; Bhattasali 1929,pl.LII: Banerii I9ll,

pl. LVI-b = Majumdar 1943, pl. IX, fig. 24 :Basak-Bhattacharyya 1919, p.9 : Huntington 1984,fig.227 ; Bhattasali I929,pI. LVI-a; Bhattasali I929,pl. LXIV = Majumdar 1943, pl. VI, fig. 19 -Huntington 1984, fig. 228 : J.N. Baneriea, The

Dilellpment of Hindu lconography, 2' €d.. Calcutta,1956(Baneriea I956). pl. XtV-2 : ASI, AR f1r1924-25,pl. XL-c etp. 155 : C. Sivaramamurti, I'drlen Inde, P aris, I 974 ( Sivaramamurti I 97 4), fig. z t -Mukhlesur Rahman, u The So-called MahamayaImage from l(agajipara (Dacca) ), Journal of theVdrendra Research Museum, I, l, 1972, p. 68-74, pl. Vlface ä la p. ll : D.C Bhattacharyya, ( An ApitakucäImage from Kagajipara, Bangladesh '), Artibus Asiae,

XXXVI, 1974, p. 89-94 - J.N. Banerjea, n TheI(ägazipärä Sculpture ,, Nalini I<anta Bhattasali Com-

memoration Volume , €t)'. par A.B.M. Habibullah Rah-man, Dacca, 1966, p. l5l-151.

6. Bhattasali I929, pl. XIV = S.K. Saraswati,TantrayAna Art, an Album, Calcutta, I 977 (Saraswati1977},ill. I17 - Huntington 1984. fig. 2lI ; Bhatta-sali t929. pl. XXI - Bhattacharyya 1958, fig.249 :Saraswari 1977 , 1ll. I 0l ; Bhattasali I 929, pl. XXIII-b : Bhattacharyya 1958, fil. \73 = Banerji l9ll,pl. XXXIX-b = Saraswati 1977, ill. 188 ; BhattasaliI929, pl. XxxVI-b ; Bhattasali 1929, pl. XXXVIII-a :Baneii I 9l l, pl. XLVII-C : Enamul }laqre, Treasu res

in the Dacca Museum, part one , Sculptures d architecturalpieces, Da(ca, 1963 (Haque 196l), ill. (al p. 27 |

Sivaramamurti 1974, til. 281 ; Bhattasali 1929,pl. XLIX-a : Haque 1963, ill. (b) p. 40; Bhatlasali1929,p1. LV-b : Haque 1961, ill. (a) p.43 ; BhattasaliI 929, p]. LxI-a. pl. LXI-b ; Banerji I 933, pl. XLVII-a :Majurndar 194),pI.lII, fig. 1O : Haque 1961, ill. (b)p. 27; Bhattasali 1929, pl. XXIV : Banerji 1931,pl. XLI-a: Bhattacharyya 1958, flg. I85 ; Bhattasali1929, pl. XXXIX-b ; Dr. Hauswedell E Nolte, 44k-tion 196 - Am 17. Januar 1974, Amerika Indien-Persien,Hamburg (Hauswedell-NolLe I9741, n'r 909, Tafel l.Nos fig. 12 el 14 sont reproduites par Huntington1984, fig. 225 er 219.

7. Bhaila\ali 1o2o. pl. VII-b - Bhar(dchar)yä1958, fig. 89 : Haque 1963, ill. (a) p. I9 : Saraswati1977, rl1. 27 ; Bhattasali 1929, pl. XXVI-a. XXVI-b,XXXI. XXXIII ; Bhattasali 1929, pI. LVIII : Baneriit933, pl. LIX-d; Bhattasali 1929. pl. LXVIII-a =Basak-Bhattacharyya 1919, 5e pl. (non num€rotee)en fin de catalogue.

8. Bhattasali 1929, pl. XXXII : w.E. Begley.visnu's Flaming Wheel : The lconography ofthe Stdar-gana-Cakra, New York, 197j,fr'g. 16: J. Naudou, ClPicron, Ph. Stern, .Ail service d'une biologie de l'art,Villeneuve-d'Ascq, I978, 2 (Picron I978)., tlg. )2,comparable ä un ViJnu conserv€ ä Rome : M. Taddci,Tre stele medi|evali dell'lndia di Nord-Erl, Museo Nazio-nale d'arte orientale. Schede 1, Rome ; 1967, p. 2l -Picron 1978. flg. ll ; N. Krishna, The Art and lconl-graphy of vishnu-Narayana, Bombay, 1980. pl. 25;Bane{i 1933, pl. LIX-c.

9. Bhatrasali 1929, pl. Xx : Haque 1963,ill. p. 21.

lO. N.B. Sanyal, < Mandhuk inscribed image ofGaneqa of the reign of Gopäla II ,, varendra Research

Society's Monograpk. Rajshahi, 8, r950, p. 4-6 =Huntinglon I984, fig. 50.

ll. Ibid., p.6.i2. Bhattasali 1929, pl. XXX-a = Banerji l9ll,

pl. IV-d : N.K. Bhattasali, ( Some lmage Inscriptionsfrom East Bengal,, El xvll, 1924, p. )49-)62(Bhattasali ]92a),pl.Iace ä la p. 156 : Huntingtont 984, fi9. 52.

11. D.C. Sircar, ( Narayanpur Vinayaka ImageInscription of King Mahipala Regnal Year 4 ,r, IndianCulture, lX, p. 12l-125 : Huntjngton 1975,p.21 elpl. XVI, fig. Il (et voir la note d'Enamul Haque ä

propos du lieu de trouvaille : ibid., note a, p. 2 | - 22) :Huntington 1984, fi9. 5j.

14. Bhattasali 1929, pl. xuv-b et p. I 14-I 15 ouBhattasali 1924, p. )49 = Huntington 1984, fi9. 65 eloo.

15. Hurtington 1975, pl. XV, fig. 9 : Banerji1913. pl. XLI-b : Bhattasali 1929, p]- XIX : Bhatta-charyya 1958, fig. 184. : Huntington 1984,fig.2O6.

16. Ou encore Bhaltasali 1929, pl. XX : Haque'196), rll. p. 2l .

17. Le nom de Pähärpur ou Somapuri est repris,accol6 ä celui du Cachemirien Bodhibhadra qu:i auraitvdcu vers l'an mil (J. Naudou, Les b1uddhisteskaQmiriens au M|yen Ag e, P aljs, I 968 (Naudou 1 968).p. l sl nore 2). Ali(a Iui-meme autait enseigne a

Somapuri dans la premiire partie du XI'siöcle (AlakaChattopadhyaya. AtiQa and Tibet- Lile and works ofDipamkara Qrijnäna in relatiln to the history and religionof Tibet, wilh Tibetan sources translated under ProfLama Chimpa. Calcutta, 1967, p. lo0 et s.). Des

remaniements furent apport6s dans la scconde partiedu X'siöcle et au debut du siöcle suivant aux cellulcsmonacales. des stüpa votils furent alors 6rig€s er lestüpa central du site fut r€nove (M.A.A. Qadir, ,4

Guide to Paharyur, Dacca, 1975, P.3l1E. I<irtimukha: Bhattasali I929. pl LX - Bhatta-

sali 1921, fig. 4 face dla p. 24 et ombrelle: T.NRamachandran, ( Recent archaeological discoveriesalong the Mainamati and lalmai ranges , Tipperadistdct, East Bengal (with plates) ,, B.C. Law volume,part Il. Poona , 1946, p. 211.211 (Ramachandran1946), pl. Iv.

19. Hauswedell-Nolte 1974. Ta{el 1

20. Ramachandran 1946, pl. IV.21. Ramachandran I946,p1. IV ; Bhattasali 1929.

pl. LX : Bhattasalil92l,fig.4tace ä la p. 24 (pour uneanalyse plus ddtaill6e de l'iconographie de ce Sürya,on se r€förera ä M.-Th. de Mallmann, Les enseigne-

ments iconographiques de l'Agni-Puräna, Parls, 1963,p.92-94); Hauswedell-Nolte 1974. Ta1el 1.

22. Bhattasalj 1929, pl. LX - Bhattasali 1921,fig. 4 face ä la p. 24 ; Hauswedell-NoIlc 1974,Tafcl l.

21. Bhattasali 1929, pl. LX = Bhailasali 1924,fig. 4 face ä la p. 4.

24. Ainsi que Ramachandran 1946, pl. IV;Banerji l9ll, pl. XLIII-d : ASI, AR f1r 1923-21,pl. XXXII-c; Bancrji l9ll, pl. XLIV-a, XLIV-b :Basak-Bhattacharrya 1919, 4' pl. (non num€rot€e)en fin de catalogue ; Picron 1978, fiq,. 57, 58, 59.

25. Ramachandran 1946, pl. IV; Hauswedell-Nolte 1974, Tafel I ; Picron 1978, fig.49,55.

26. Bhattasali 1929, pl. LX = Bhattasali 1921,fig. 4 lace ä la p. 24.

27. On comparera cette image ä un Visuu origi-naire du Bihar et conserv€ ä l'Indian Museum,inv. A25166 ou ä un Qiva ddcouvert ä Nälandä dum€me musde. inv. A25Ul. L'Annual Replrt 0f theDacca Museum for 1938-39, pl. I (ä gauche) reproduitl'image de Nasirkot.

28. Basak-Bhattacharyya I 9 I 9. 7e pl. (non num€-rotee) en fin de catalogue : Sarkar I 930, pl. lace ä lap. 465 (revoir les remarques concernant l'or:igine del'cuvre dans Ia note 4).

29. Bhattasali I929, pl. XXX-b = Banerji I931,pl. XVIII-b - Bhattasali 1924, p.355-)56 ; Bhattasali1,929, pl. IXXVI-b ; N.K Bhattasali, ( Two Inscrip-tions ol Govindachandra, King of Vanga: KulkudiSun-god Image Inscription of the l2th Year of theReign of Govindachandra and Betkä Väsudeva ImageInscription of the 2 lrd Year of Govindachandra ), 41,

XXVII, I917, p.24-27 (Bhattasali l9l7), Maiumdar'\94), pl. LXX, fig. 171 : Haque \96), ill. p. 24(Väsudeva), Majumdar 1943, pl. LXX, fig. 169 :Haque 1961, ill. p. 34 (Sürya) ; Bane{i l9ll. p]. xL-VIi-a = Maiumdar I941,pl.Ill, fig. l0 - Haque 1961,ill. (b) p. 27 ; Bhattasali 1929, pl. XXIV : Bancriil9ll, pl. XLi-a : Bhattacharyya I958, flg. 185 ;

Bhattasali 1929, pl. XXxtX-b.10. Basak-Bhattacharyya I 9 I 9, 7c pl. (non num6-

rot6e) en fin de catalogue : Sarkar t 930, pl. Iace ä lap. 465 (revoir les remarques concernant l'origine del'cuvre dans la note 4). Image comparable aux

29

cuvres suivantes: National Mus€um, New Delhiinv. 6j1943,6i1944, V.R. Museum, Rajshahiinv. H(1) 1/76 : Basak-Bhattacharyya 1919, Ile pl.(non num€rotee) en fin de catalogue, ainsi que deuximages de Sürya vues au Mus6e de Malda (n€g. Cl.Picron 78, XI-10, 18 et 25) ou une representation deVisnu de l'Indian Museum. Calcu[a inv. A25185(Stella Kramrisch, * Päla and Sena Sculpture >,Rüpam, 40,1929, lO7-126, fig. 50 = Exploring India'ssacred art, selected writings of Stelld Kramrisch, ed.Barbara Stoler Miller, Philadelphia , 198),p.204-24O,fig. I l-50).

11. Bhattasali 1917. Majumdar 194J, pl. LXX,fiq. l7l - Haque 1963, iII. p.24.

12. Bhattasali 1929, pl. XXX-b : Banerji 1933,pl. XVIII-b = Bhattasall 1924,p. J55-156. Cette imagede Virzu esl importante. EIle appartient ä la char-niöre II-III. Elle comporte en outre une inscriptionrdv6lant que les anc€tres du donateur €taienl. origi-naires du Värendra, autrement dit le Bengale septen-trional.

ll. Bhattasali 1917, Majumdra I94), pl. LXX,fiq. 169 : Haque 1963, ill. p. 34.

14. Banerji l9ll, pl. XLVII-a: Majumdar 1943,pl. 1II. fig. 10 = Haque 1961, ill. (b) p. 27.

l5.Bhattasali 1929,p|. XXX-b = Banerji l9lt,pl. XVUI-b : Bhattasali 1924, p. )55-)56 ; Bhartasali1929,p|. XXIV - Banerji l9ll, pl. XLI-a = Bharra-charyya 1958, fig. f85, et du Bihar: Banerji i9ll,pl. XIII-a = Picron 1978, fr,g.72 = Bharracharyya1958, fig. 176; Banerji 1933, pl. XXXIX-c, XIIII-c.

16. En Bhattasali 1929, pl. XXXIX-b, mais non enBhattasali 1929, pl. LXXVI-b.

17. Exemples deyajfiopayita courts dans le Nord :

Picron 1978, fig.49,55.38. Bhattasali 1929, pI. XXXVI-b, XXXIx-b.19. Bhattasali 1929, pl. XXX-b = Banerji 1913,

pl. XVIII-b : Bhatlasali 1924,p. )55-)56 ; Bhattasali1917. Majumdar 1943, pl. LXX, fig. 171 : Haque1963, p. 24; Banerji 1913. pl. XLVII-a : Majumdar1943, pl. III, fig. t0 : Haque 1961, ill (b) p. 27.

40. Bhattasali 1929, pl. XXX-b : Banerji I933,pl. XVIII-b : Bhattasali I924,p. )55-356 ; BhattasaliI9I7, Majumdar 194), pl. LXX, fig. 169 : Haque1963, ill. p. 34 ; Majumdar 194),pI. LXX, fig. 171 :Haque 1961, ill. p. 24; Banerji 1933, pI.XLVII-a =Majumdar 1941, pl. III, fig. l0 = Haque 1963. ill. (b)p. 27.

4L Bhattasali 1929,pl. LXXVI-b ; Basak-Bhatta-charyya 1919, 7e pl. (non num€rot€e) en fin decatalogue : Sarkar 1930, pl. face ä la p. 465, et duNord : Picron 1978, frg.67 par exemple.

42. Bhattasali 1929, pI. XXX-b :Banerji I9ll,pl. XVIII-b : Bhattasali 1924, p. ]55356; Bharrasali1929, pI. LXXVI-b.

43. Bhattasali I917, Majumdar I941. pl. LXX,fig. l0l - Haque I961, ill. p. 14 et Majumdar 1941.pl. LXX, fig. I7I : Haque 196J, lIl. p.24.

44. Bhattasali 1929, pl. XXXVIII-a : Banerji 1933,pl. XLVII-c: Haque 1963. ill. lal p.27 ; Banerji I9ll,pl. XLVII-a - Majumdar 1943, pl. III, fig. 1O : Haque1961, ill (b) p. 27 ; Basak-Bhattacharyya 19t9,7e pl.(non numerotde) en fin de catalogue : Sarkar 1930,pl. face ä lap.465.

45. Bhattasali 1917, Majumdar 1943, pl. L)ü,trg. 169 - Haquc 1961, ill. p. l4 et Majumdar 1941,pl. LXX, fi8. 17l : Haque 196j, ilI. p. 24.

46. Bhattasali 1929, pl. IXXVi-b ; Basak-Bharra-charyya 1919, 7e pl. (non numerot6e) en fin decatalogue : Sarkar I910, pl. face ä la p. 465.

47. Bhattasali I929, pl. XLIV-b = Bhatrasali 1924,p.349.

48. Huntington 1975, pl. XXVI, fig. 1. Encore qu'ilpuisse toujours rdapparaitre comme coiffure des Täre(phase C) ; Basak-Bhattacharyya I9l9,7e pl. (nonnum€rot6e) en fin de catalogue : Sarkar 1910,pl. face ä lap. 465.

49.Bhattasali 1929,pl. XXX-b: Banerji I933,pl. XVII-b : Bhattasali 1924, p. j55-)56.

50. Majumdar 194j, pl. lXX, fig. 171 = Haque1963, iD. p. 24; Majumdar 194), pl. I[. fig. lO :Bane4i 1911, pl. XLVIi-a : Haquc 1963, ill. (b)p.27.

51. Huntington 1975, pl. XXVI, fig. l, ou de laphase suivante : Bhattasali 1929, pl. XLVI = Banerji1911. pl. LII-b = Steven Darian, ( The Ganges inIndian Art r, Eßt and West, N S, 23, 197 3, p. )O7 -J25(Darian 1973). fig. t+ - Majumdar 194-], p.442 :

30

ASI, ARfor 192)-24, p.74; Bane4i 1931, pl. XLVU-a = Majumdar I943, pl. III, fig. I0 : Haque 1963, ill.(bl p.27.

52. Bhattasali 1929, pL XXXVI-b, XXXIX-b;Banerji l9ll, pl. XLVII-a - Majumdar 1941, pl. III,fig. l0 : Haque 1963, ill. (b) p. 27 ; Bhartasali 1929,pl. XXIV = Banerji l9ll, pl. XLI-a : Bhattacharyya1958, fig. 185.

51. Bhattasali 1929,pL. XxII-b; Bhattasali 1929,pl. XLVI : Banerji 1933, pl. LII-b : Darian 1971,fig. t+ - Majumdar 194), p. 442 : ASI, AR for1923-21, p. 74; Bhattasali 1929, pl. LXVIII-a :Basak-Bhattacharyya 1919, 5e pl. (non numdrot€e)-- G- i- --+.1^-,,^\o.o,u5ur.

54. Bhattasali 1929, pl. XIVI : Baneii 191t,pl. IJI-b : Darian I973, fig. 14 - Majumdar 1941,p. 442 : ASl, ARfor 1923-24, p. 74 : Bharrasali 1929,pl. LXVIU-a = Basak-Bhattacharyya I 9 I 9, 5. pl. (nonnum€rot€c) en fin de catalogue.

55. Huntington I975. pl. XXVI, fig. I ; O.C. can-guIy, Handbook ta the Sculptures in the Museum ofBangiya Sahitya Parishad, Calcutta, t922, pl. XVII :Huntington 1984, fig. 218.

56. Bhattasali 1929, pl. XLVI : Bane4i l9ll,pl. LII-b : Darlan 1971,fig. 14: ASI, ARfor 1923-24,p.74.

5T.Bhattasali 1929, pl. XXI - Battacharyya I958,fil.249 = Saraswati 1977, ill. l0l. Des exemplesprovenant du Bihar sont cit€s en note 67.

58. L'image de la fig. I0 illustre particuliörementbien comment un art nouveau puise son inspirationen des temps anciens car cette Guvre, mis ä paftquclques motifs ou €tats de motifs qui justifient ladatation proposde, s'apparente etroitement auxeuvres de la p€riode II du Bengale septentrional.

59. Huntington 1975. pl. XXXI, fi8. l.60. Bhattasali ).929, pl. XLVI = Banerji t9tl,

pl. LII-b : Darian I971, fig. 14 : Majumdar I94t,p.442 - ASI, ARfor 1923-24, p.74 ; Bhattasali I929,pl. LXVIU-a; Hunringron 1975, pl. XXVI, fig. I. Desexemples biharis post€rieurs et peut-etre rattaches äce type sont cites en noLe 72.

61. Bhattasali 1917, pl. face aux p. 25, 26 ct 27ainsi que E1, XXVIII, p. 339 ou Majumdar 1943,pl. LXX, fig. 169 : Haque 196), ill. p. )4 -Huntington 1984, fil. 66.

62. Bhattasali 1917, pI. face aux p. 25, 26 el 27ainsi que 81, XXVIil, p. ll9 ou Majumdar 1941,pl. LXX, fig. 169 : Haque 1963,p.24 = Hunringron1984, frq. 67.

61. Bhaltasali 1929, pl. VII-a (image compldteavcc le jatAmukuta.) : gu..trt 1913, pl. XXXIX-d :Bhattacharyya 1958, fig. I0l: Saraswati 1977,ill. 59 = M.Th. de Mallmann, lntroduction d l'ötuded'Avalokitegvara, Paris, 1948-1967 de (de Mallmann1948-19671, pl. XIV-c (Avalokitegvara) ; Bhatrasali1929,pl. LXI-a - Bhattasali I 92 1, fig. I face ä la p. 24(Sürya) ; Bhattasali 1929, pl. XXXIX-a - BanerjiI9)), pl. XIVIII-b : Sivaramamurti 1974, fig. 281(Matsya).

64. On verra notamment, provenant du Nord :

Bancrji 1911, pl. UV-a. e, g, LV-d, LX-a, d er duBihar: Banerji 1913, pl. LV-a et LX-b.

65. L'arcature de l'Avalokitegvara cit€ dans lanotre 6l ceint un nimbe composd de deux bandeaux(flammes d6chiquetdes, torsade perl6e) qui se retrou-vent aussi ä möme €poque au Bihar. Voir aussiBhattasali 1929 , pI. LI-a (Guvre precis6ment inscritedans le courant seplentrional).

66. Les petits motifs abstraits qui ornent lcs anglessuccessifs du socle de l'Avalokitegvara de la note 6l seretrouvent dös la phase B au Bengale septentrional oüils se gdn6ralisent dös la phase C. Quant au doublebandeau inf6rieur de cette image, il est surtoutlrequent der la mcme phase B.

67. Bhattasali 1929, pl. VII-b = Bhanacharyya1958, fig.89 = Haque 1961, ill. (a) p. 19 - Saraswati1977 ,iII.27 . Onrclövera comme exemples correspon-dants au Bihar: Picron 1978, fig. 70 ä 7f noram-ment.

68. Bhattasali 1929, pl. XXXIX-a = Banerji l9lt,pl. XLVII-b : Sivaramamuni I974, F,g. 281.

69. Bhattasali 1929, pl. LXIV = Majumdar t941,pl. VI, fig. 19 = Banerjea 1956,pl.XtV-2 : ASt, ARfor1924-25,pl.XL-c. Telle quelle, la ceinture se retrouveau cours de la pdriode IV au Bihar.

70. Majumdar 1943, pl. X, fig. 28 : ASU, ARfor1935 36, pl. XXXV : C. Sivaramamurti, ( Sculptural

message of religious tolerance t, Arts Asiatiques, I,1954, p. 109-rr7 , fig. 4, p. \ 12.

7 l. Bhattasali 19 29, p. LII : Banerji I 9 I l, pl. LVI-b : Majumdar 1943, pl. IX, fig. 24 - Basak-Bhattacharyya 1919, p. 9; Bhattasali 1929.pl. LXIV : Majumdar 1943, pl. VI, Iig. I9 : Banerjea1956. pl. XLY-2 : ASI, AR for 1921 25, pI. XL-c -Sivaramamurti 1974, Iig. 71 ; Saraswali ).977,ill. 60.

72. Bhattasali 1929, pl. VII-a : Banerji l9ll,pl. XXXIX-d : Bhattacharyya 1958, fig. 103 -Saraswati 1977, iD.59 : de Mallmann 1948-1967,pl. XIV-c. Et au Bihar : Picron 1978, fi1. 71,72.

71. S.A. Shcrc, ( Thre e interesting medievalsculpLures from District Saran >, Journal 0f the BiharResearch Socie\/, XXXI, 1945, p. 155-158, fiq.1,2,j -P.L. Gupta, Patna Museum Catal)gue of Antiquities,Patna, I 965, pl. XIV en bas ä droite, pl. XIV en bas ägauche, XV ä droite.

74. Bhattasali 1929, pl. III : Banerji l9ll,pl. LVI-b : Majumdar \94j, pl. IX, fig. 24 :Bhasak-Bhattacharyya 1919, p. 9. Tel, il apparait surune imagc datable de la p€riode III el. retrouvee danscette r€gion du Sud-Est (Bhattasali I 929, pl. XXX-b -Banerji l9ll, p]. XVIII-b).

75. Bhattasali 1929, pl XXXI; Bhattasali 1929,pl. LXIII : Banerji l9ll, pl. lxlll-e et LXII-C (lal6gende s'applique ä une image conserv6e ä Raj-shahi : Basak-Bhattacharyya 1919, 12e pl. (nonnum€rotee) en fin de catalogue et non ä l'imagereproduite) : Haque 1.963,i11.p,33: Banerjea 1956,p.379-J8O; Octagon, Spink 6 Son Ltd, X,4, 197J.p. 21 : Picron 1978, fil. 65 ; James Harle, ( AnIndian <Gongar >, The Ashmolean, 2, 1983, p. 6-7(Harle 1981), fil.p. I ; H. Härtel. W. Lobo, SchätzeIndischer Kunst, BcrIin, 1984 (Härtel-Lobo 1984),no 51, p. 100-I02. fig. p. l0l.

T6.Bhattasali 1929, pl. VII-b : Bhattacharyya1958, fig. 89 - Haque f963, ill. (a) p. l9 - Saraswati1977,iL|.27 ; Banerji 1933, pl. XLIV-a, b, c, LIV-g ouPicron 1978. fi1. 61,66.67; Härtel-Lobo 1984, fig.p.101.

77. Bhattasali 1929,pl.IXIV: Majumdar 1943.pl. VI. fig. 19 - Banerjea 1956, pl. XLV-2 - ASI, ARfor1924'25, pl. XL-c : Sivaramamtrti 1974, fig. Zt :Huntington 1984, fig. 228 (et ci-dessus nore 5 pourd'autres r6{€rences relatives ä l'iconographie de l'i-mage.)

78. La Devi cit€e en notc 70 ou Harle 1981, fig.p. 7, Härtel-Lobo 1984, fig. p. 101.

79. La Mahämäyä cit€e en note 77 ou Banerji1911, pl. XLIII-d, XLIV-C (provenant des Sundar-bans) ; Picron 1978, frl.66 ; une reprdsentation ducouple Umä-Mahegvara conservde au V.R Muse um,Rajshahi inv. C(d) 2 1227 , DDe autre de Virnu prove-nanl. du district de Murshidabad, Asutosh Museum(ndg. ASI 41 164), ou de Gangä, pr€serv€e au WestBengal Government Museum, Calcutta inv. 5.291(neg. ASI 7J8 1701.

80. Ce qui peut se comprendre : Ie Bengale sep-tentrional constituait ä l'€poque le centre le plusimportant du visnuisme pour le Nord-Est de laP6ninsule, ainsi qu'en temoignc le trös abondantmatdriel artistique retrouv6 dans le Nord du Bengalc.Il faut souligner en outrc que les quelques cuvresvijuuites decoüvertes dans le Sud-Est qui nc s'inscri-vent pas directement dans la lign6e esth€tique sep-tent.rionale repr€sentent diff6rents ayaüra (le pois-son, Vämana, Paraquräma, ...), Ie squeIs ay aft r a n' ap -paraissent pas dans la th€matique inconographiqucdu Nord : divergence stylistique donc, mais aussidivergence culturelle . le mouvement s'amplifie lors-qu'apparait un nouveau tl.Ire d'image du VijnuVäsudeva. Le d€cor du tröne royal est abandonndpour Ctre remplac6 par une suite de dix m€daillonsfrgrrant les avatära.

8 1. Profonde se r€völe l'unitd stylistique entre lesimages bouddhiques du Bihar ou des zones sud-est ousepl.entrionales du Delta. La productivite ne s'6talepas avec regularitd dans le temps, phdnomdne ais6-ment explicable : de fait, alors que les monastöres duDelta lurent progressivement abandonn6s, seuls ceuxdu Bihar maintinrent l'enseignement et l'unite deI'Eglise. Des vagues de reflux et de replis eurent lieusur ces centres bengalis autrement presqu'abandon-nds, y provoquant une reprise dph€möre de laproduction artistique. la grande discontinuitd quicaract6rise cette produclion constitue un apprdciable

obstacle pour €tablir l'€volution artistique. Par ail-leurs, il s'avÖre tout autant fautif de considerer cet artbouddhique en ignorant l'art hindou que de conce-voir l'exislence contemporaine de deux stylistiquesaffranchies l'une de l'autre. Si l'interruption de laproductivit6 interdit toute confinuitd dans notrehistoire, lcs cuvres, :isol6ment envisag6es. peuvent,ncanmoins, ötre lo(alisccs avc( unc ds\ez bonnepr€cision dans l'6volution stylistique gräce aux motifsel ä leurs formes. La convergence stylistique relev6eentre les €coles du Bihar et du Bengale s'expliqued'une fagon analogue. Comme exemples similairesdu Bihar, on relövera notamment: Banerji l9ll,pl. XLII-a : Picron 1978, fi1. 72 ou Banerji l9ll,pl. XLII-d.

82. Bhattasali 1929, pl. LXIII : Banerji l9ll,pl. LXIII-e et LXII-C (voir la remarque concernanlcette illustration dans la note 75) : 11uqr" tn6r,iU. p. ll - Banerja 1956, p. 3793aO ; Oclagan, Spink& Son Ltd, X, I97 ), p. 2L : Picron 197 8, ng. 65. Notrcfig. 1 8 est 6galement reproduite dans L'art indien dans

les collections äefues, Bruxelles. 1969, p\. l6 (crron6-ment identifiee, p. 33, ä Pärvati et qiva).

81. Bhattasali 1929, pl. XXXIV.84. Octdgon, Spink & Son Ltd, x, 197), p. 2l =

Picron I978, flg. 65.85. On relövera comme exemples comparables :

National Museum, New Delhi inv. 6J 165a, rnv- 6) I928, Victoria & Albert Museum, Londres inv. IS2IlI95j., Dacca Museum inv. 80/118, Bharat KalaBhavan, B€narös neg. ASI l9 /68.

86. Sauf sur la pl. XXXIV de Bhattasali I 929. Mais(onsulter egalement : O,tagon. 5pink 6 Son Lld. X,

| 97 j, p. 21 : Picron I97 8, frl. 65, Härtel-Lobo I 984,fig. I0l, Harle 198J, fii. p. 7.

87. Voir aussi une Sarasvati, cuvre proche de l'artseptentrional par le socle,le kirtimuklza (aux multiplesvolutes recouvtant le haut de la stCle), I'arcaturetrilob€e du nimbe (Bhattasali 1929, pl. LXIII -Banerji I9ll, pl. LXII-C et LXII-e (voir les remarques

Stylistic evolution of the stone sculpture in SouthEastern Bangladesh, 10th-l2th c.

Various criteria contribute to define this school of sculpture : 1o

till the end of the lOth c., images were imported from Bihar and

Northern Bengal. Their number decreases afterwards when, inthe llth and l2tllr c., the local production suddenly increases ; 20

Irom the very beginning of the development, two stylistic (and

secondarily here, iconographic) trends exist. The one remains

close to the Northern Bengal stylistic school while the otherbecomes caracteristic of the area. They can also influence each

another and works are found which present motifs or forms ofmotifs of the two groups. The < local ) trend is defined by : theumbrella at the top of the stele ; the partial representation if not

formulees ä propos de cette illustration dans lanote 75) : Haque 1963, ill. p. 33 : Banerjea 1956,p. )79-)80:). Comme exemples septentrionaux, onverra notamment Picron 1978, frl. 6),64,66 ä 68.

88. Bhattasli 1924, p. )59-360 : Bhattasali 1929,pl. LXIX = Baneii l9ll, pl. VI-d : Majumdar 1943,pl. LXXVI, fig. 180 : JPASB, IX, pl. XXI[.

89. Majumdar 194), p. 417, Naudou 1968,D. I95.

90. Bhattasali 1929,pl. LXIV : Majumdar 1941,pl. VI, fig. I9 - Banerjea I956, pl. XLV-2 : ASI, ARfor1s24.2s. pl. XL-t - Sivaramamurli 1974. fr7.71 -Rahman 1972, pl. VI face ä la p. ll.

91. Bhatrasali I929, pl. xxxlv; Bhattasali I929,pl. IXUI : Banerji I 9ll, pl. LXII-C et LXIII-e (voir lesremarques formul6es ä propos de cette illustrationdans Ia note 75) : 11uqt" 1963, ill. p. 33 = Bane{ea1956,p. )79-)8O ', Octag7n, Spink & Son Ltd, X. 1971,p. 2t : Picron 1978, fi9. 65.

92. Banerji 1933, pl. XLIV-a ; V.R. Museum,Rajshahi inv. E (a) 9 lI25,E(al 27 1342,57,81,685,1563 ; Madras Government Museum, inv. 75 l)7 ;

National Museum, New Delhi :inv. 60 I \ 47 8, 6) I 928 ;

Bharat Kala Bhavan, Bdnarös ndg. ASI 2l168;Asutosh Museum, Calcutta n6g. ASI 4l /64 ; VictoriaE Albert Museum, Londres inv. IS 2l /1951. On nepeut exclure ä cet endroit une influence du Sud-Estsur la plastique septentrionale. la voie aurait pu etreouverte par les Bouddhistes d'une part. par leshommes qui quittarent le Värendra pour se fixer dansle Sud-Est d'aulre part (el qui purenl prdsetver dcsIiens avec leur lerre d'origine).

9f . Mes remerciements s'adtessent toüt particu-liörement au Dr Enamul Haque, Directeur G€neral duNational Museum of Bangladesh (anciennementDacca Museum) et au Dr Mukhlesur Rahman. Direc-teur du Värendra Research Museum ä Rajshahi quim'ont reguc avec beaucoup d'amabilitd et m'ontpermis de travailler dans leurs institutions respecti-ves.

the absence of the royal throne, miniature images of the god or

oI tk.e avatarar at its place ; the position of Gartda in the middleof the pedestal ; the belt closed by a knot under the navel, longpendants and one or two rows of pearled arches are hangingfrom the belt ; the kiritamukuta on the upper flat part of thefemale hairdress, with the bun on the back of the neck ; the shortyajfropavita falling on the waist; the hem of Sürya's pourpointunderlined by a low relief ; the kaustubha carved on ViJnu's

breast ; the j atämukutd with rounded locks of hair ; the p adma on

which stands or sits the deity directly attached to its roots' These

motifs were progressively introduced and their shapes changedin course of time. This school could also influence the Northernschool in the l2th c. : position of Garuda, kaustubha on Virnu'sbreast, small characters flying in the scrolls springing up fromthe mouth ol the kirtimukha.

ll