La bataille de Loos - 25 septembre - 8 octobre 1915.

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1 La Bataille de Loos 25 Septembre 8 Octobre 1915 : le Secret du Quatrième Monument Commémoratif du Fils de Rudyard Kipling Dédié à la mémoire de Patrick Neafsy d’Aghamore Private 6534, 2 ième Bataillon Gardes Irlandais, Tué en Action, 27 Septembre 1915. Pendant 1992 mon frère David a lu le livre : ‘The First World War’ par Martin Gilbert. Un grand livre, il l’a lu en totalité. Il a lu la mort du fils de Rudyard Kipling le 27 septembre 1915 pendant l’attaque des 2 e Gardes Irlandais à Chalk Pit Wood et la mine de charbon, Puits 14 bis. Mais c’était une note au bas de la page qui a saisi son attention. Parmi les autres gardes Irlandais tués avec Kipling était le Private Patrick Neafson. Notre nom de famille est rare et a une orthographe très variée et il savait qu’il n’existe pas un nom de famille ‘Neafson’. Il se demandait si c’était un soldat de notre famille, mais il ne savait pas le vérifier. Alors, après quelques années voici l’internet. Et après ça, le Commonwealth War Graves Commission a ouvert un nouveau website. David a cliqué ‘Patrick Neafson’ – rien. Puis ‘Patrick Neafcy’ – rien. Puis ‘Patrick Neaf’. Et voilà! ‘Patrick Neafsy, aged 23 years, son of Martin and Cathryn Neafsy, of Clogholly, Co. Mayo. Private 6534 2 nd Battalion Irish Guards. Killed in Action 27 September 1915’. Clogholly fait partie d’Aghamore, lieu natal de notre grand-père. (John Kipling était né à Torquay août 1897.) De temps en temps, depuis vingt ans, j’écrivais des articles pour le magazine irlandais, ‘Glór Achadh Mór, (La Voix d’Aghamore). Je voyais que Patrick avait la même orthographe du nom de famille que notre grand-père, (de cette époque). Patrick faisait parti de 32 soldats des 2 e Gardes Irlandais qui étaient tués à la Bataille de Loos, le 27 septembre 1915. David avait déjà fait une visite aux cimetières de la guerre et il m'a proposé d’y retourner. Nous avons fait une visite à Loos en septembre 2007. Nous voulions nous y rendre à la même saison que la bataille. Le champ de la Bataille de Loos est aujourd’hui le plus visible de tous les champs de bataille de la Grande Guerre, même de toutes les guerres. Quand on va en voiture de Calais à Paris ou dans le Midi, la route de préférence est la A26/ E15. On voit de cette route à travers beaucoup de kilomètres les crassiers (spoil heaps): souvenirs des mines de charbon de cette région. Le fameux ‘Double Crassier’ de Loos se trouve dans le champ de bataille. Pour la plupart, les touristes ici veulent voir les cimetières de la grande guerre. Il y a beaucoup à lire à l’internet et dans les livres. Loin de 8km, on voit ici le double crassier du cimetière St Mary où se trouve aujourd’hui la tombe de John Kipling. Il faut rappeler qu’à l’époque de la Grande Guerre, l’Irlande faisait parti du Royaume Uni. Il faut rappeler aussi le ‘Rising’ à Dublin de 1916. Ce n’était pas populaire, mais le Gouvernement du Royaume Uni a condamné à mort Patrick Pearse et les autres chefs du ‘Rising’. Soudain, la voix d’Irlande était changée contre les Britanniques et alors contre tous ceux qui luttaient pour la Grand Bretagne. L’Irlande : toujours en chanson: T’was England bade our wild geese go That small nations might be free. Their lonely graves are by Suvla's waves Or the fringe of the grey North Sea. But had they died by Pearse's side Or fought with Cathal Brugha, Their graves we'd keep where the Fenians sleep 'Neath the shroud of the foggy dew. Edward Neafcy Septembre 2012

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La Bataille de Loos – 25 Septembre – 8 Octobre 1915 : le Secret du Quatrième Monument Commémoratif

du Fils de Rudyard Kipling Dédié à la mémoire de Patrick Neafsy d’Aghamore

Private 6534, 2ième Bataillon Gardes Irlandais, Tué en Action, 27 Septembre 1915. Pendant 1992 mon frère David a lu le livre : ‘The First World War’ par Martin Gilbert. Un grand livre, il l’a lu en totalité. Il a lu la mort du fils de Rudyard Kipling le 27 septembre 1915 pendant l’attaque des 2e Gardes Irlandais à Chalk Pit Wood et la mine de charbon, Puits 14 bis. Mais c’était une note au bas de la page qui a saisi son attention. Parmi les autres gardes Irlandais tués avec Kipling était le Private Patrick Neafson. Notre nom de famille est rare et a une orthographe très variée et il savait qu’il n’existe pas un nom de famille ‘Neafson’. Il se demandait si c’était un soldat de notre famille, mais il ne savait pas le vérifier. Alors, après quelques années voici l’internet. Et après ça, le Commonwealth War Graves Commission a ouvert un nouveau website. David a cliqué ‘Patrick Neafson’ – rien. Puis ‘Patrick Neafcy’ – rien. Puis ‘Patrick Neaf’. Et voilà! ‘Patrick Neafsy, aged 23 years, son of Martin and Cathryn Neafsy, of Clogholly, Co. Mayo. Private 6534 2nd Battalion Irish Guards. Killed in Action 27 September 1915’. Clogholly fait partie d’Aghamore, lieu natal de notre grand-père. (John Kipling était né à Torquay août 1897.) De temps en temps, depuis vingt ans, j’écrivais des articles pour le magazine irlandais, ‘Glór Achadh Mór, (La Voix d’Aghamore). Je voyais que Patrick avait la même orthographe du nom de famille que notre grand-père, (de cette époque). Patrick faisait parti de 32 soldats des 2e Gardes Irlandais qui étaient tués à la Bataille de Loos, le 27 septembre 1915. David avait déjà fait une visite aux cimetières de la guerre et il m'a proposé d’y retourner. Nous avons fait une visite à Loos en septembre 2007. Nous voulions nous y rendre à la même saison que la bataille. Le champ de la Bataille de Loos est aujourd’hui le plus visible de tous les champs de bataille de la Grande Guerre, même de

toutes les guerres. Quand on va en voiture de Calais à Paris ou dans le Midi, la route de préférence est la A26/ E15. On voit de cette route à travers beaucoup de kilomètres les crassiers (spoil heaps): souvenirs des mines de charbon de cette région. Le fameux ‘Double Crassier’ de Loos se trouve dans le champ de bataille. Pour la plupart, les touristes ici veulent voir les cimetières de la grande guerre. Il y a beaucoup à lire à l’internet et dans les livres.

Loin de 8km, on voit ici le double crassier du cimetière St Mary où se trouve aujourd’hui la tombe de John Kipling.

Il faut rappeler qu’à l’époque de la Grande Guerre, l’Irlande faisait parti du Royaume Uni. Il faut rappeler aussi le ‘Rising’ à Dublin de 1916. Ce n’était pas populaire, mais le Gouvernement du Royaume Uni a condamné à mort Patrick Pearse et les autres chefs du ‘Rising’. Soudain, la voix d’Irlande était changée contre les Britanniques et alors contre tous ceux qui luttaient pour la Grand Bretagne. L’Irlande : toujours en chanson: T’was England bade our wild geese go

That small nations might be free. Their lonely graves are by Suvla's waves Or the fringe of the grey North Sea. But had they died by Pearse's side Or fought with Cathal Brugha, Their graves we'd keep where the Fenians sleep 'Neath the shroud of the foggy dew.

Edward Neafcy Septembre 2012

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L’Angleterre a proposé à nos ‘oies sauvages’ D’allez libérer les petits pays. Leurs tombes sont loin des pleureurs Près des vagues de Suvla où la grise Mer du Nord. Mais s’ils soient morts aux côtés de Pearse Où aient lutté pour Cathal Brugha, Nous garderons leurs tombes où dorment les Feniens Sous le linceul de la rosée brumeuse.

Après la guerre, beaucoup de ceux qui sont partis d’Irlande aux fanfares et sous les drapeaux Irlandais et Britanniques, ne se sont pas retrouvés les bienvenus chez eux. Ils ont quitté l’Irlande à jamais. Ce n’est qu'en 2008 que le Mayo Peace Park Garden of Remembrance à Castlebar a rendu connaissance aux victimes de guerre de Mayo. Je me suis rendu compte du rapprochement et je savais que l éditeur de ‘La Voix d’Aghamore’ voudrait publier une histoire de Patrick Neafsy si on l’écrivait. Et c’était comme ça. David et moi, nous avons passé deux nuits près de Loos. La première était au Manoir de Gavrelle, un Logis de France, parce que les photos du site internet le faisaient apparaitre comme un château qui aurait choisi un général de la guerre. L’autre était le motel Campanile de Lens, situé à la route

Lens – La Bassée, endroit voisin immédiatement à la fameuse Colline 70.

Loos était la plus grande bataille dans l’histoire britannique jusqu’à 1915. C’était la plus écossaise des batailles de la Grande Guerre. Les soldats Irlandais du Connaught Rangers ont déjà en 1914 rendu célèbre la chanson, ‘It’s a Long Way to Tipperary’ - la plus connue chanson en anglais de la guerre. C’était la première bataille ou avait lutté des bénévoles de Kitchener (La Nouvelle Armée de Terre). C’était aussi la première fois que les Britanniques ont utilisé le gaz. Et ils ont trouvé que le caprice du vent ignorait qui était ami et qui était ennemi. Au sujet des Kiplings, en bref, c’est très connu que dès le commencement de la guerre, les Kiplings père et fils étaient déterminés que John se battrait mais il avait un problème de vue et son service préféré, la Royal Navy l’a rejeté. Kipling père a usé de ses influences pour envoyer son fils chez les Gardes Irlandais. John est parti à la guerre et est porté disparu, cru blessé, dès sa première action. La famille Kipling se lançait alors dans une recherche éperdue durant deux années avant d’apprendre la mort de leur fils. Kipling a continué à chercher le corps. La bataille de Loos, du 25 septembre au 8 octobre 1915, constitue le volet britannique de la grande attaque alliée en Artois lancée par le Général Joffre, commandant en chef des alliés, simultanément avec l’offensive française principale, en Champagne. Joffre n’estimait que la supériorité numérique dont disposait alors temporairement son armée, de 7 pour 1, devait permettre la percée décisive. Une percée devait terminer la guerre. Les allemands n’avaient pas de soldats derrière les tranchées. L’armée britannique a du avancer au nord de Lens, et les français, au sud de Lens. Les généraux britanniques, Haig et French ont dit que ce serait un suicide pour ses fantassins d’avancer à travers la plaine de Gohelle, terrain sans abris, mais Kitchener a ordonné qu’il fallait apporter un support aux français. Donc, ils se sont préparés pour l’attaque du 25 septembre 1915.

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Pour mon article écrit en anglais pour le magazine irlandais, j’ai écrit l’histoire et j’ai choisi des photos, des dessins et des cartes pour une meilleure illustration. Parce que je n’écris pas français si couramment, j'ai choisi les photos etc et j’en ferai une explication. Il faut indiquer d’abord une carte. La carte montre ce qu'est devenu le champ de bataille du 25 septembre 1915. Le plan britannique était de traverser la ligne du front allemand, de gagner trois redoutes et aussi la ville de Loos. Ils continueraient vers l'est, traverser la route Lens- La Bassée autour de la Colline 70 et Bois Hugo. Donc ils seraient dans la campagne derrière les défenses Allemandes. Les troupes suivantes pousseraient par la brèche et mèneraient la guerre à une fin précoce. Cela signifierait bien entendu prendre la redoute de la Colline 70. La bataille a commencé à l'aube du 25 septembre 1915. J’ai trouvé un dessin sur un des murs du musée de Loos du ‘Illustrated London News’. J’ai demandé si l’on voulait bien copier pour moi, et on l’a copié. On voit ici les écossais de la 15e Division (Highland) pour la première

échelle grande ‘over the top’ des volontaires britanniques de la Grande Guerre. Ils portaient des ‘kilts’ et des masques à gaz. Ni

les écossais ni les allemands ne portaient des casques d’acier: la guerre n’était pas assez avancée. Les Écossais de la 15e Division avec les soldats de la 47e Division (London Territorials) ont gagné bientôt les redoutes à Loos Road et Lens Road. La 15e Division a souffert des pertes massives, mais quelques centaines d’Écossais réussirent à prendre la Colline 70. Malheureusement, leurs officiers qui ne savaient que faire encore étaient tombés et les soldats se trompaient. Ils ont percé la ligne allemande, mais ils ne s’en sont pas rendu compte. Les Allemands volaient vers Lens et les Écossais les ont poursuivis. Lens était très bien fortifié et les Allemands et tiraient tout leurs fusils. Enfin la vague écossaise a perdu sa force. Encore beaucoup sont tombés. La marée s’est tournée. Enfin, il n’y avait pas assez Écossais pour garder la Colline 70 et il a fallu se replier. À Loos, environ trois kilomètres d'où ils avaient commencé, et après moins d'une heure, quelques uns du 15ième, le 9e Black Watch, luttaient dans les rues.

Au musée de Loos j’ai acheté un livre de cartes postales, ‘Loos-en-Gohelle 1870-1935’, par Louis Hermant. J’étais ému par les mots : ‘Cet ouvrage n’est protégé par aucun droit d’auteurs, il constitue un outil pour toute personne intéressée’. J'ai choisi un dessin qui montre le 9e Black Watch. On a écrit dans le livre des cartes postales : « Pendant la terrible préparation d’artillerie qui précéda l’attaque du 25 septembre 1915, les Loissois s’étaient tapis dans leurs

caves. Le matin du 25, les canons se taisent ; nos concitoyens, regardant par les soupiraux, voient passer des jambes surmontées de jupes. Leur

Les Écossais du 15e Division se lance vers Loos, le ‘Tower Bridge’ et la Colline 70’.

(Illustrated London News).

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étonnement est grand ensuite de voir des soldats en jupes à carreaux. Ils apprennent alors qu’il s’agit du régiment écossais de 9

e Black Watch … »

On voit ici le Black Watch en bataille dans les rues de Loos contre les soldats du 110e Grenadiers Badois.

Mais qu’on a gagné Loos-même n’était pas important. Le jour était perdu quand les Allemands ont regagné la Colline 70. On devrait préparer une autre attaque. C’était le 27 septembre quand la Division Les Gardes faisait parti de l’attaque. Encore une fois, on n’a pas réussi à percer la ligne allemande. Parmi les gardes étaient le 2e Irlandais y compris John Kipling et Patrick Neafsy. Patrick est mort sur le champ de bataille et y fut enterré par Fr Knapp, prêtre du régiment. Mais les traces de l’endroit étaient alors oblitérées. On ne trouverait le corps de John Kipling qu’en 1991. Il faut dire que John a perdu son disque aluminium d’identité d’officier: il y a une lettre à ses parents parmi les souvenirs de Kipling à Bateman’s (maison des Kiplings, National Trust). L’armée a donné un disque de carton pour les soldats qui ont péri sur le corps d’un mort pas trouvé pendant longtemps. L’armée britannique a souffert des pertes massives. Les Allemands ont appelé le champ ‘das Leichenfeld von Loos’, (le Champ des Corps de Loos). Tous les huit bataillions du 15e Division ont souffert plus de 50% de morts et blessés. Pour les 750 hommes du 7e King’s Own Scottish Borderers l’addition faisait 92%. Les 750 hommes du Black Watch ont gagné la ville de Loos, mais 31% étaient tués et 60% étaient blessés. Donc, le deuxième jour, le 26

septembre 1915, c’était le London Irish Rifles de la 47e Division (London Territorials) qui devait garder la ville. La violence de la bataille de Loos peut se mesurer par le très faible nombre de soldats britanniques tués lors du premier jour de l’attaque, le 25 septembre 1915, qui ont une tombe connue : 2,000 sur 8,500. (Yves LE MANER Directeur de La Coupole,Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais) Parmi ceux dans une tombe inconnue, était le fils unique de Rudyard Kipling, le grand écrivain, qui était chantre de l’engagement britannique dans la Grande Guerre et était l'ami de Lord Roberts, le chef de la Garde Irlandaise. Donc John est devenu lieutenant de la 2e Garde Irlandaise. Quelques minutes après avoir fait partie de la bataille de Loos, il a disparu. Kipling l'a cherche partout pour découvrir ce qui était arrivé à son fils. Inconsolable, Kipling parcourrait les routes de la Gohelle pendant des années après le conflit, pour tenter de retrouver le corps, sans succès. Après l’identification, en 1992 on a changé les mots d’une dalle tombale au Saint-Mary’s Advanced Dressing Station Cemetery, à Haisnes, de “Connu à Dieu’ ("Known unto God") to "Lt. John Kipling, Irish Guards. Aged 18 Years." (‘Known unto God’ était les mots choisi par Rudyard Kipling pour touts les morts de tombe inconnue).

Il faut dire que les Allemands à leur tour étaient fous. Ils pensaient que les pertes Britanniques ont du affaiblir la ligne des

La Tombe de John Kipling Plot VII. Row D. Grave No. 2

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alliés. C’était vrai, mais la ligne à Loos est renforcée par des soldats français. Louis Hermant : ‘L’avance des Écossais et des Irlandais entraîne la réplique allemande dans un site totalement ravagé. Aussi, le 8 octobre, une violente tentative de revanche est dirigée contre les positions de Loos. L’assaut est donné par trois vagues successives très denses, suivies d’éléments en colonnes. Le tout est effroyablement fauché par nos fusils, nos mitrailleuses et nos canons.’

Qu’est-ce qu’écrira Kipling de la Bataille de Loos? Rien. Pour un poète, on a besoin d’un succès : Henry V de Shakespeare (‘Once more unto the breach dear friends’), ou une attente héroïque: ‘The Charge of the Light Brigade’ de Tennyson. Mais les 673 hommes du Light Brigade n’ont souffert que 40% morts et blessés. Et, la charge du Light Brigade (Crimée 25 octobre 1854) était une erreur! Les amis de Kipling ont essayé de l’aider à chercher John : le Prince de Galles ; l’ambassadeur des Etats Unis (pas encore belligérant) ; des contacts à l’Eglise Catholique (c’était un environnement catholique : en France avec les Irlandais, beaucoup d’Écossais et les Badois). Des avions du Royal Flying Corps ont fait tomber des affiches sur les lignes allemandes. Tout sans résultat. Kipling a écrit deux poèmes au sujet des victimes de guerre. Un était pour tous: Si on demande pourquoi nous sommes morts, Dites que c’est parce que nos pères ont menti.

‘If any question why we died, Tell them because our fathers lied’.

Et l’autre, pour son fils, mais ce n’est pas certaine: Avez-vous des nouvelles de mon fils Jack ? Pas à cette marée. Quand croyez-vous qu’il reviendra ? Pas avec ce vent qui souffle, et pas à cette marée.

“Have you news of my boy Jack?” Not this tide. “When d’you think that he’ll come back?” Not with this wind blowing, and this tide.

Parce que les pertes étaient massives, les Black Watch ne gardaient pas la ville de Loos le 26 septembre. C’était les London Irish Rifles qui devaient garder la ville. Parmi les soldats du London Irish Rifles était le terrassier (navvy) devenu journaliste, auteur et poète, Patrick MacGill, devenu brancardier. MacGill écrivait de la guerre en mémoire historique contemporaine et aussi en roman après la guerre. On apprend plusieurs choses de MacGill. La première était que les soldats bénévoles, avant l’attaque, ont promis l’un à l’autre, que quoi qu'il arriverait : ‘Dites à ma famille que je n’ai pas souffert ’. On apprend que pour supprimer la peine d’un blessé, les brancardiers ont mis de la morphine sous la langue. On apprend aussi – dans le roman ‘Moleskin Joe’, 1923, (Joseph Peau de Taupe)- est qu’il y avait un prêtre de régiment, à qui MacGill a donné le nom ‘Father Nolan’, qui a tué un soldat blessé parce que la prière était inutile. Euthanasie. C’était fait d’un coup de baïonnette. Je suppose que c’était comme ça parce que Fr Nolan ne voulait pas le bruit d’un coup de fusil. Donc, les London Irish Rifles étaient à Loos quand la Division des Gardes a attaqué le 27 septembre. MacGill était témoin de loin de l’avance des Gardes. Je veux parler de deux aspects des batailles de la Grande Guerre et de la mort de John Kipling. Premièrement: Il faut souligner l'importance de l'influence de Kipling et de Lutyens sur les tombes britanniques. Le contraste avec les cimetières français fait ressortir la différence. Les cimetières Britanniques ont des murs périphiques et maçonnerie monumentale ainsi que pierres tombales tout en blanc. Les pierres tombales sont des dalles, plantées des fleurs et parfaitement conservées. Il y a une unité de style, et on doit regarder les tombes individuelles pour apprendre qui y est enterré. Par comparaison, les cimetières français sont spartiates.

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À La Targette, les cimetières britanniques et français sont côte à côte. Le cimetière français est un champ ouvert avec rien d'autre que tondu et l'herbe coupée autour des tombes. Il y a une autre différence: une règle britannique est qu'il n'y ait aucune distinction faite au titre de grade militaire ou civil, de race ou de religion. Les français en fait une distinction. La grande majorité des pierres tombales françaises est blanc croix chrétienne. Quelques unes – relativement - sans croix, des dalles, sont entremêlées parmi elles. Ce sont les tombes des Juifs et des athées. Il y a aussi des musulmans, mais ils ne sont pas parmi les chrétiens, les Juifs et les athées : ils ont leur propre coin du cimetière. Je ne sais pas pourquoi.

Les croix des Français posent un problème aujourd’hui en Algérie. A Mers el Kébir, il y a des tombes d’environ 2,000 matelots français tués par les Britanniques en 1940 parce que le Royaume Uni voulait que leurs vaisseaux ne fassent pas partie de la marine de guerre

d’Allemagne. Les islamistes les détruisirent et le Gouvernement d’Algérie ne savait pas comment le prévenir. Au sujet des croix, il y a une chanson par Eric Bogle, chanteur Ecossais-Australien, écrit en 1976, ‘The Green Fields of France’. On chant à une victime de guerre au cimetière. La victime s’appelait William McBride. C’est un nom qui est peut être Écossais, Irlandais, Anglais, Canadien, Américain, Australien, Nouvelle Zélandais. Il y a beaucoup de chanteurs de la chanson de beaucoup de nationalités et les mots sont variés. Bogle a écrit de ‘1916’ – ça propose la bataille de la Somme. Par contraire, Liam Clancy chant de ‘1915’ – ça propose Loos. Mais partout il y a des mots,

‘the countless white crosses … ‘. On voit que les croix blanches sont françaises. Personne ne corrige ces mots. Riccardo Venturi chant ‘Willie McBride’ en français, dont les mots sont une traduction de l’anglais (page 10); il aussi a une version en italien. Et aussi Renaud, (page 11). Celle de Renaud est différente. Pour les deux, les croix blanches l’en fait français! Il y a aussi des versions en italien, allemand et je ne sais

La Targette: Le cimetière britannique à droit; celle

des Français à gauche.

Parmi les croix françaises, la dalle tombeau d’un athée - sans icon. Derrière est la dalle d’un Juif, avec l’icon de l’étoile de David.

La Targette: Tombes des musulmans

Parmi les croix françaises, la dalle tombeau d’un athée - sans icon. Derrière est la dalle d’un Juif, avec l’icon de l’étoile de David.

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pas quelle autre. Pour le second aspect, il s’agit des pierres mémorielles de John Kipling. Il y la pierre tombale au Saint-Mary’s Advanced Dressing Station Cemetery. Mais pendant les années quand John était soldat de tombe inconnue, son nom est inscrit au mur du cimetière de Loos, (Dud Corner, autrefois le redoute allemand ‘Lens Road’) Panel 9 & 10, avec Patrick Neafsy et les autres morts des Gardes Irlandais. C’est les deux à Loos qui sont les plus bien connus. En Angleterre il y a aussi deux mémorielles aux victimes de guerre y compris le nom de John Kipling. L’une est dans le village de Burwash, East Sussex, ou demeuraient la famille Kipling. Aussi, dans l’église de Burwash, à St Bartholomew, on trouve un autre mémorial, dont personne, historien, biographe, n’écrivait pas.

La plaque de l'Église de Burwash est un contraste complet avec les mémoriaux de Loos, qui sont d'un blanc gravé sur blanc dans le grand jour. C'est noir

en relief sur fond noir sur un mur foncé de l'église. Les pierres tombales sur les tombes de Loos sont rectangulaires, plates et en marbre. Celui-ci est circulaire, convexe et

métallique. Quand j'ai vu le Latin, je savais qu'il y aurait une piste à suivre. Les mots sont sous l'insigne du régiment des Gardes Irlandais. Les couleurs de

l'insigne se montrent plus que sur le marbre blanc de Loos, certainement lorsque pris dans le flash de l'appareil photo. Je dirais que les couleurs sont d'émail :

TO THE MEMORY OF JOHN KIPLING LIEUTENANT SECOND BATTALION IRISH GUARDS THE ONLY SON OF RUDYARD AND CAROLINE KIPLING OF BATEMAN’S WHO FELL AT THE BATTLE OF LOOS THE 27TH OF SEPTEMBER 1915 AGED

EIGHTEEN YEARS AND SIX WEEKS

QUI ANTE DIEM PERIIT QUI ANTE DIEM PERIIT – « qui meurt avant son temps ». Je cherchais sur l’internet à ces mots – si facile à faire. Au complet, la latine commence, « Qui procul hinc » - qui loin d'ici »- et continue: ' sed miles sed pro patria ». « mais un soldat, mais pour son pays ». D'un poème par Henry Newbolt, elle est appelée «La Chapelle de Clifton ». Newbolt était presque l'exact contemporain de Kipling. Kipling avait utilisé la phrase latine complète dans une introduction à son livre «Stalky & Co ». Le poème énonce ce que tous les parents et les familles qui ont perdu des fils doivent avoir pensé, dans leurs propres moyens et souvent dans l'église où leurs fils avaient prié. Quand j'ai vu les deux premiers vers, je savais qu'ils devaient être reproduits en totalité. (à bas à la page 9). C'est une ironie que le dernier message de Kipling à son fils fut une œuvre d'un autre poète, une qu'il avait choisi plutôt qu'un qu'il avait écrit, mais c’est comme ça. Il est apte, parce que, comme tout le monde en deuil, Kipling a dû utiliser les mots d’un autre. Étant donné que la majorité des invités weekending à Bateman’s serait l'Église d'Angleterre, je pense que beaucoup aurait visité l’église de Burwash. Rud et Carrie s'étaient mariés à l'église All Souls Langham Place, Londres, une église de l'Église d'Angleterre. John voulait ‘C of E’ sur son disque d’identité. Kipling avait déjà utilisé le Latin de Newbolt en « Stalky & Co ». Une manière ou une autre, je pense que les invités des Kiplings devaient connaître le contexte de la « Qui ante diem periit » dont nous avons besoin de nos moteurs de recherche pour les

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trouver aujourd'hui. Et voilà - le secret du quatrième mémorial de John Kipling. En plus, je dis quelque chose au sujet de la recherche pour qu’est-ce qu’est arrivé à John Kipling. Il faut rappeler les mots de Patrick MacGill, la promesse des volontaires : ‘Dites à la famille que je n’ai pas souffert’. Rudyard Kipling était un parent. Est-ce ce que les soldats qui ont fait cette promesse devaient dire autre chose à un parent? - à cette marée ? Et si malgré tout Kipling a trouvé le destin de John, est-ce qu’il en parlera à sa femme et au monde? - avec ce vent qui souffle, à cette marée ? Peut-être Kipling même est devenu parti de la promesse. Cette idée m’arrive à cause d’un événement curieux. Quand un frère ainé que mon père était jeune, un homme qu’il ne connaissait

pas est arrivé à la maison pour parler avec son père, mon grand-père. Après, mon oncle a demande ‘comment s’appelle-t-il, cet homme?’ Mon grand-père a répondu, ‘Il s’appelle Moleskin Joe’.

Mon oncle m’a expliqué qu’avant Lancashire son père a travaillé en Écosse et qu’il y connaissait Joe – et aussi MacGill. Après toutes ces années, je me demande si c’était une promesse qui a obligé Peaudetaupe, (dont MacGill a écrit était sergent de la grande guerre), à venir chez mon grand-père : ‘Dites à la famille que leur gars n’a pas souffert’. Pourquoi ‘Peaudetaupe’ ? Depuis les temps romain, les artisans utilisaient peau de taupe pour protéger les mains quand ils travaillaient au soudeur où mettaient en forme des feuilles de plomb chauds où autre métaux chauds. Joe et MacGill et des centaines

d’autres travaillaient avant la guerre à la construction de la plante aluminium et hydro-électrique de Kinlochleven en Écosse. Mais, ce n’est pas ça. MacGill n’écrivait que Joe portait le pantalon moleskin. Moleskin est une fabrication de coton. Lorsque nous sommes allés à Loos j’ignorais pratiquement tout ce que j'ai écrit plus haut, mais j'avais déjà cherché quelque chose dans les poèmes de Kipling qui serviraient pour ce qui est arrivé à Patrick et John. J'avais trouvé assez tôt un verset d’un poème (Hymn before Battle), même s'il n'était pas juste pour les deux d'entre eux. Compte tenu de ce que j'en faisais, j’étais heureux de trouver plus tard que, malgré qu’il détestait l’Allemagne, et sans doute à la réflexion et pour un mémorial de la famille à son église, Kipling a cité ce poème de Newbolt qui respectait l'honneur de l'ennemi. Je n'avais pas l'intention d'utiliser le verset, mais à Tyne Cot, le cimetière près de Passchendaele, j'ai trouvé il y a des tombes allemandes ainsi que les nôtres. Je m’y suis souvenu. C'est facile de se souvenir, comme une variante d’Ave Maria (Je vous salue, Marie). À chaque cimetière il y a un livre où les visiteurs peuvent signer et écrire des commentaires. J'y ai écrit: ‘Ah, Mary, pierced with sorrow, Remember, reach and save The soul that comes tomorrow Before the God that gave. Since each was born of woman, For each at utter need - True comrade and true foeman - Madonna, intercede!’ « Ah, Marie, percée de douleur Souvenez, atteindre et sauver L'âme qui vient demain Devant le Dieu qui a donné. Que chacun est né d'une femme, Pour chacun à absolue besoin - vrai camarade et vrai ennemi - Madonne, intercédez! »

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Vue est de Dud Corner vers la Colline 70

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CLIFTON CHAPEL

THIS is the Chapel: here, my son, Your father thought the thoughts of youth, And heard the words that one by one The touch of Life has turn'd to truth. Here in a day that is not far, You too may speak with noble ghosts Of manhood and the vows of war You made before the Lord of Hosts. To set the cause above renown, To love the game beyond the prize, To honour, while you strike him down, The foe that comes with fearless eyes; To count the life of battle good, And dear the land that gave you birth, And dearer yet the brotherhood That binds the brave of all the earth. My son, the oath is yours: the end Is His, Who built the world of strife, Who gave His children Pain for friend, And Death for surest hope of life. To-day and here the fight's begun, Of the great fellowship you're free; Henceforth the School and you are one, And what You are, the race shall be. God send you fortune: yet be sure, Among the lights that gleam and pass, You'll live to follow none more pure Than that which glows on yonder brass: 'Qui procul hinc,' the legend's writ,-- The frontier-grave is far away-- 'Qui ante diem periit: Sed miles, sed pro patria.' Sir Henry Newbolt, 1862 – 1938.

Voici la Chapelle : ici, mon fils, Ton père a pensé les pensées de la jeunesse Et a entendu les mots qui un par un La touche de Vie a tourné à la vérité. Ici à un jour qui n'est pas loin, Tu aussi peux parler aux fantômes nobles De la virilité et les vœux de guerre Tu as fait avant le Seigneur des Armées. Pour définir la cause au-dessus de renom, D'aimer le jeu au delà du prix, Faire l'honneur, tandis que tu le frappe, L'ennemi qui vient avec des yeux sans peur ; À compter bon la vie de bataille Et aimée la terre qui à toi a donné naissance Et même plus aimée la fraternité Qui lie les braves de tout le monde. Mon fils, le serment est le tien : la fin Est le Sien, Qui a construit le monde de conflits, Qui a donné à Ses enfants la Douleur pour ami, Et la Mort pour la meilleure espérance de vie Aujourd'hui et ici la lutte commence, De cette grande amitié tu es libre; Désormais l'École et toi sont un, Et ce que Tu es, la course sera. Que Dieu t’envoye fortune : mais certes, Parmi les lumières qui brillent et passent, Tu vas vivre à suivre aucun plus pur Que celui qui s'illumine sur ce laiton : ‘Qui procul hinc,’ la légende est écrit -- La tombe de la frontière est loin— ‘Qui ante diem periit: Sed miles, sed pro patria.'

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The Green Fields of France Version française de Riccardo Venturi LES VERTS CHAMPS DE FRANCE Dis-moi, comment ça va, soldat William McBride? Puis-je m’asseoir un peu entre vos tombes et me reposer un peu au chaud soleil de l’été? J’ai marché toute la journée et je suis très fatigué. Je lis sur ta pierre que tu n’avais que dix-neuf ans quand tu as rejoint les héros de l’an seize. Bien, j’espère que tu es mort vite et sans souffrir, ou, Willie McBride, ta mort a-t-elle été lente et terrible? Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors* chantaient-ils "The Last Post" en chœur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"? As-tu laissé une femme ou une amie qui t’attendait et qui te gardera à jamais dans son cœur fidèle? Et, même si tu es mort en dix-neuf cent seize, pour ce cœur fidèle tu auras toujours dix-neuf ans? Ou bien tu n’es qu’un étranger qui n’a pas même un nom, renfermé à jamais dans un porte-photos, une vieille image déchirée, tâchée, toute froissée qui jaunit dans un cadre en cuir marron? Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors* chantaient-ils "The Last Post" en chœur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"?

Maintenant le soleil brille sur les verts champs de France, un vent chaud souffle doucement et les coquelicots dansent. Les tranchées ont disparu sous les sillons des charrues, il n’y a plus de gaz, plus de fusils, plus de barbelés. Mais dans ce cimetière, c’est toujours le no man’s land, un océan de croix blanches témoigne muet de l’aveugle indifférence de l’homme pour son prochain, pour une génération entière massacrée et abattue. Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors* chantaient-ils "The Last Post" en chœur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"? Et encore je me demande, soldat William McBride, si tous ceux qui gisent ici savent pourquoi ils sont morts. Les as-tu crus vraiment quand ils t’on dit pourquoi? As-tu cru vraiment que ce serait la dernière guerre? Et la souffrance, la peine, la gloire et la honte, tuer et mourir – cela n’a servi à rien. Car tout ça s’est répété cent fois, soldat, et cent fois, et cent fois, et cent fois, et cent fois. Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors* chantaient-ils "The Last Post" en chœur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"?

* Je préférerais ‘le clairon’ (bugle)

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The Green Fields of France

Version de Renaud

WILLIE McBRIDE

Content de te voir, mon vieux Willie McBride

J'ai marché longtemps pour arriver jusqu'à toi

Permets que je m'assoie un instant sur ta

tombe

Il fait chaud, fatigué, et le soleil me plombe

Je lis sur la pierre que tu n'avais pas vingt ans

Quand en mille neuf cent seize tu as rejoint en

chantant

La grande hécatombe, celle qui t'a volé

Ta jeunesse et ta vie dans l'immense charnier

A-t-on joué du tambour, du fifre, au petit jour

Comme marche funèbre lorsqu'ils t'ont mis en

terre ?

Ont-ils joué "The Last Post" pour tes restes

Et puis les cornemuses "Flowers Of The Forest"

?

Es-tu resté vivant dans le cœur d'une belle

Quelque part au pays des vertes vallées ?

As-tu toujours vingt ans pour ce cœur si fidèle

Qui te pleure chaque jour et t'aimera à jamais ?

Ou bien n'es-tu plus qu'un très lointain souvenir

Qu'une photo jaunie, abîmée, oubliée

Accrochée dans un coin dans un vieux cadre en

cuir

Recouvert de poussière depuis tant d'années ?

A-t-on joué du tambour, du fifre, au petit jour

Comme marche funèbre lorsqu'ils t'ont mis en

terre ?

Ont-ils joué "The Last Post" pour tes restes

Et puis les cornemuses "Flowers Of The Forest"

?

À présent le soleil se couche sur les prés

Et une douce brise fait’ se plier les fleurs

Les rouges coquelicots, rouges du sang versé

Envahissent les tombes en tapis de couleurs

Oubliés la mitraille, les gaz, les barbelés

Que des milliers de croix à perte d'horizon

Des milliers de nos frères décimés et damnés

Par la folie des hommes amoureux des canons

A-t-on joué du tambour, du fifre, au petit jour

Comme marche funèbre lorsqu'ils t'ont mis en

terre ?

Ont-ils joué "The Last Post" pour tes restes

Et puis les cornemuses "Flowers Of The Forest"?

Je dois te quitter, mon vieux Willie McBride

Mais je voudrais encore te demander ceci

Pensais-tu vraiment que cette folle guerre

Mettrait fin pour toujours à toutes les guerres ?

Croyais-tu qu'elle serait la dernière de toutes ?

Savais-tu que les hommes en suivant cette

route

Ont continué les tueries, la barbarie, la mort

Que le feu a tonné encore et encore ?

A-t-on joué du tambour, du fifre, au petit jour

Comme marche funèbre lorsqu'ils t'ont mis en

terre ?

Ont-ils joué "The Last Post" pour tes restes

Et puis les cornemuses "Flowers Of The Forest"

?

A-t-on joué du tambour, du fifre, au petit jour

Comme marche funèbre lorsqu'ils t'ont mis en

terre ?

Ont-ils joué "The Last Post" pour tes restes

Et puis les cornemuses "Flowers Of The Forest"

?