La jeunesse iranienne

Jeunesse iranienne

• Au cours des 20 années qui ont suivi la révolution, la population iranienne a pratiquement doublé, engendrant une société très jeune, dont les deux tiers des citoyens n'ont pas 30 ans.

• Pour ces nouvelles générations qui vivent à l'heure de l'Internet et des modes occidentales, le monolithisme des religieux à la tête de l'État et la morale islamique qu'ils imposent sont devenus beaucoup plus un fardeau qu'un idéal révolutionnaire

Jeunesse iranienne en chiffres• Âge moyen de la population iranienne: 23,5 ans• Iraniens âgés de moins de 25 ans: 65 % de la

population totale• Taux de chômage chez les jeunes: 50 % (estimation)• Taux de scolarisation moyen des jeunes: 85 % hommes

74 % femmes• Âge légal pour voter: 15 ans• Accès à Internet: 3 millions de personnes branchées• Drogues: 15 % des 9 à 25 ans en consomment (drogues

dures en forte progression)• Gens vivant sous le seuil de pauvreté: 40 % à 50 %• Mères célibataires: 900 000• Prostitution: en forte progression chez les jeunes

femmesSource: Unicef

Universités et étudiants

• Entre 1980 et 1983, l’Iran est soumis à une « révolution culturelle » : les universités sont fermées et le nouveau gouvernement tente de les purger (particulièrement les Marxistes, les libéralistes et les tenants de l’ »impérialisme »). A la réouverture des universités, en 1983, le nouveau régime ne peut éliminer l’ensemble des professeurs pour donner des cours à sa jeunesse. L’université iranienne s’islamise donc, mais des professeurs critiques restent en poste, obligés de se conformer un minimum aux politiques officielles pour ne pas être chassés ou emprisonnés.

• Parallèlement à l’université d’Etat, un système d’universités privées se met en place : les universités islamiques libres. En 1997, les universités de tous types emploient plus de 40000 professeurs et enseignent à près de 580000 étudiants. L’Université de Téhéran, la plus grande du pays, a été fondée en 1934 et a 10 facultés, dont un département de théologie islamique

Universités et tudiants

• La guerre Iran-Irak et la présence de nombreux jeunes gens au front donne des opportunités aux jeunes femmes iraniennes pour se faire plus nombreuses à l’université. Entre 1986 et 1996, la proportion des classes d’âges féminines qui atteignent le diplôme de fin d’études secondaires ou l’université se fait plus nombreuse (cf. graphique). Aujourd’hui, la proportion de femmes admises dans les Universités d’Etat dépassent la moitié. Au niveau du primaire, l’Iran a un des plus forts taux du monde de ratio filles/garçons (1,22 pour 1 en 2005 selon une étude de l’UNESCO). Dans certains domaines, la proportion atteint 70%. 

Crise de la jeunesse

• “Quand je me soule, quand je m’habille comme une folle, ça me fait du bien. C’est ma manière de dire merdre à tous les mollahs. Ainsi, je sens que j’existe.”. (Bahar, lycéenne de 17 ans qui vit à Téhéran).

Jeunesse ou jeunesses • “Vivant dans la meme ville et ayant plus ou moins les memes types de joies et de malheurs, l’écart entre eux est tel que l’on se demande comment une génération aussi diversifiée peut exister”.

• Mais les jeunes partagent des points communs. “Il suffit que tu sois jeune pour qu’on t’embete. Le fait d’etre jeune est un vrai crime dans ce pays… Depuis toute petite, on m’a appris que rien n’est plus dangereux que de dire la vérité. Il faut toujours faire une chose et prétendre une autre”. Gila, 23ans, étudiante en droit.

2 jeunesses d’Iran

• La jeunesse d’aujourd’hui n’a guère à voir avec celle qui a fait la Révolution

• La génération précédente était marquée par une modernisation rapide et extravertie.

• L’actuelle jeunesse sort d’un système éducatif introverti, centré sur les valeurs d’authenticité et d’identité religieuse.

• Ce qui fascinait la génération précédente (l’islamisme, le gauchisme,la révolution..) n’attire plus d’aujourd’hui.

• La jeunesse conjuge donc deux revendications: vivre sa vie en dehors de l’ordre moral en tant qu’individu, consommateur de biens et de loisirs, mais aussi etre reconnu en tant qu’etre libre et autonome sur le plan politique.

• Dans une société où l’ordre moral est aussi présent il est normal que la revendication de jouissance soit immédiatement politique.

• Une politisation contre toute hégémonie.

Une jeunesse instruite

• En 1991,il y avait plus de 500.000 étudiants contre 154.000 en 1976.

• La jeunesse est une catégorie plus homogène qu’à l’époque de Chah; elle partage un certain nombre de préoccupations communes.

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Homogénisation?

• L’imposition de l’habillement islamique• Les quotas des universités (% 40 des inscrits)• Interdits islamiques • Le mariage tardif

Frustrations et loisirs

• L’écart croissant entre l’idéologie officielle du régime fondée sur une version puritaine de l’islam et la réalité quotidienne…

• La multiplication des interdits fait que certains adolescents perdent la notion meme de qui est autorisé.

Le débat sur la jeunesse

• Problème de voile (foulard, tchador…)• Séparation des garçons et filles dans les écoles.

• Difficulté de suivre la mode • Les règlements • Le flirt

Mariage flirt

• Pour remédier à la situation des jeunes, les autorités pronent le mariage précoce.

• Les jeunes développent des types de relations qui sont non seulement perçues comme “immorales” par les traditionnalistes, mais illégales par les autorités.

La religiosité des jeunes

• Selon les enquetes il existe toute une gamme d’attitude.• “quand on parle de religion qu’est-ce qui te vient à

l’esprit? Les déserts de l’Arabie, la tente,la vie tribale du temps du Prophète!”

• “la religion est munie d’un baton et vous attend au coin de la rue”

• “Que penses-tu du voile? je ne l’aime pas et ça n’a aucun utilité…”

• “je ne faispasmes prières et je ne porte pas le foulard (à la maison) à cause de ma famille. Personne dans ma famille ne fait ses prières. Si je le fais je m’isole. J’ai peur d’etre exclue de la famille”.

Religiosité des jeunes 2

• Des quetes mystiques dans l’islam (soufisme) ou en dehors.

• “etre athée est mieux que d’avoir une religion étatique… La religion ne nous laisse meme pas le droit de respirer”

• Nombre de jeunes reprennent la définition marxiste de la religion en tant qu’”un opium du peuple”.

• 20 ans de radicalisme religieux ont été aussi à l’origine d’une attitude radcalement antireligieuse.

Religiosité des jeunes 3

• Le clergé est aussi visé par cette dénonciation de l’islamisme rigoriste, car, en participant au pouvoir, il a perdu une grande partie de son prestige.

• “notre religion s’est politisée et je regrette cette politisation de la religion.. Du musulman nous ne gardons que l’apparence extérieure. ”

• La religion est un obstacle?

Autodestruction?

• L’usage de la drogue se répande, en particulier chez les jeunes. • Commerce du “médicament” (dava en argot)• On parle de “se construire”, dérision dela”construction de soi

révolutionnaire”. • Le directeur de l’Organisme de lutte contre les drogues a été multiplié

par deux dans les quatre dernières années et qu’il s’est passé de 500.000 à près de 1 million. (Hamshahri, 30 avril 1998).

• Aujourd’hui, les autorités adoptent une nouvelle approche: ces problèmes sont abordés plus en termes de maux de société que de répression politique. Les experts (psychologues, sociologues) remplacent de plus en plus les mollahs et les Pasdarans.

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