Alcalá de Xivert

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1 Alcalá de Xivert Herbert Sauren 1 L’article d’E. R. Luján dans Palaeohispanica 12, est le début d’une recherche intéressante. 2 L’auteur nous donne les dessins de trois inscriptions, dont l’original est perdu. Les copistes du 18 ème et 19 ème siècle ont rencontré les inscriptions avec ce système d’écriture pour la première fois. Un travail scientifique et méthodique ne peut pas être attendu. La curiosité et l’intérêt pour l’histoire se mélangeaient. C’est l’époque, lorsque les rois et princes du 17 ème siècle érigeaient des monuments grecs et romains dans les jardins de leurs palais. Les hiéroglyphes des pharaons de l’Égypte et l’écriture cunéiforme du Proche Orient et des Achéménides étaient connues mais pas encore déchiffrées. L’écriture inconnue a attirée intérêt des premiers copistes. On ne savait pas lire ni comprendre les messages des inscriptions. Les copistes essaient de faire le mieux et des copies le plus fidèles à l’original. La comparaison nous donne la solution la plus probable. La comparaison des dessins permet le choix juste des signes d’écriture de l’original. Avant tout, si les dessinateurs avaient réalisé leur travail indépendant l’un de l’autre. Beaucoup plus grande est aujourd’hui la possibilité de comparer. Il y a tant d’autres inscriptions de la même époque et du même système d’écriture. Ce qui manque est lire est comprendre les textes pour qu’ils puissent nous donner des informations des époques anciennes lors de la naissance de l’Europe actuel. Avec la cèle des dessinateurs des premières découvertes, avec meilleures méthodes de déchiffrement, et la grande quantité des langues et des systèmes d’écriture du Proche Orient et de l’Europe maintenant connues, les textes sont compréhensibles. Après le déchiffrement de cette écriture, il y a déjà une dizaine d’année, j’avais lu les trois inscriptions d’Alcalá de Xivert selon les données de MLH. J’avais classé les documents comme fragmentaires et le dessin erroné de quelques lettres menait à des traductions peu probable. Après la comparaison avec tous les dessins accessibles, la lecture est possible. J’ajoute la lecture et la traduction aux trois textes. Mais la lecture et la traduction n’est pas tout. La question s’impose sur la fonction des pièces des inscriptions à l’époque de l’Antiquité. Les trois pièces, sont- elles des fragments de trois inscriptions indépendantes de l’Antiquité ou trois fragments d’un seul monument. Pourquoi a-t-on fait le, les, monuments ? Tous les trois fragments sont de marbre noir. Est-ce que le marbre provient de la même carrière, et où se trouvait-elle ? La recherche aux originaux n’est plus possible, mais on pourrait indiquer des carrières dans le voisinage, si elles existent. Même si la carrière est assez proche d’Alcalá de Xivert, le marbre est une pierre assez noble, et l’usage n’était pas accessible à n’importe quelle personne. Le fragment F. 3.1 cite le ‘azz, le puissant. Mais celui-ci est loin et une autre autorité le remplace et ordonne le monument. F. 3.2 est une bande décorative autour du monument. F. 3.3 révèle une loi de talion dans un crime. Le texte de D. 10.1, de Fraga, Huelva, est un autre exemple de ce genre. Une autorité politique et judiciaire fait comprendre le support de marbre. Intrigant sont les mesures des trois fragments, qui ont été notés par le dessinateur Antonio Valcárcel en pieds et pousses. Les fragment mesuraient environ 28 cm. X 35 cm., lors de la découverte au 17 ème siècle. Il me semble le plus probable, que les trois 1 Prof. Dr., UCL, Belgique, [email protected] ; http://www.herbertsauren.netau.net 2 E. R. Luján, 2012, Revisión de lectura de las inscripciones ibéricas de Alcalá de Xivert MLH 3,2 F. 3.1, F. 3.2 y F. 3.3. PalHisp. 12, 91-108. Je réfère à l’article pour les informations et la bibliographie.

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Alcalá de Xivert

Herbert Sauren1 L’article d’E. R. Luján dans Palaeohispanica 12, est le début d’une recherche intéressante.2 L’auteur nous donne les dessins de trois inscriptions, dont l’original est perdu. Les copistes du 18ème et 19ème siècle ont rencontré les inscriptions avec ce système d’écriture pour la première fois. Un travail scientifique et méthodique ne peut pas être attendu. La curiosité et l’intérêt pour l’histoire se mélangeaient.

C’est l’époque, lorsque les rois et princes du 17ème siècle érigeaient des monuments grecs et romains dans les jardins de leurs palais. Les hiéroglyphes des pharaons de l’Égypte et l’écriture cunéiforme du Proche Orient et des Achéménides étaient connues mais pas encore déchiffrées. L’écriture inconnue a attirée intérêt des premiers copistes. On ne savait pas lire ni comprendre les messages des inscriptions. Les copistes essaient de faire le mieux et des copies le plus fidèles à l’original. La comparaison nous donne la solution la plus probable. La comparaison des dessins permet le choix juste des signes d’écriture de l’original. Avant tout, si les dessinateurs avaient réalisé leur travail indépendant l’un de l’autre. Beaucoup plus grande est aujourd’hui la possibilité de comparer. Il y a tant d’autres inscriptions de la même époque et du même système d’écriture. Ce qui manque est lire est comprendre les textes pour qu’ils puissent nous donner des informations des époques anciennes lors de la naissance de l’Europe actuel. Avec la cèle des dessinateurs des premières découvertes, avec meilleures méthodes de déchiffrement, et la grande quantité des langues et des systèmes d’écriture du Proche Orient et de l’Europe maintenant connues, les textes sont compréhensibles. Après le déchiffrement de cette écriture, il y a déjà une dizaine d’année, j’avais lu les trois inscriptions d’Alcalá de Xivert selon les données de MLH. J’avais classé les documents comme fragmentaires et le dessin erroné de quelques lettres menait à des traductions peu probable. Après la comparaison avec tous les dessins accessibles, la lecture est possible. J’ajoute la lecture et la traduction aux trois textes. Mais la lecture et la traduction n’est pas tout. La question s’impose sur la fonction des pièces des inscriptions à l’époque de l’Antiquité. Les trois pièces, sont-elles des fragments de trois inscriptions indépendantes de l’Antiquité ou trois fragments d’un seul monument. Pourquoi a-t-on fait le, les, monuments ? Tous les trois fragments sont de marbre noir. Est-ce que le marbre provient de la même carrière, et où se trouvait-elle ? La recherche aux originaux n’est plus possible, mais on pourrait indiquer des carrières dans le voisinage, si elles existent. Même si la carrière est assez proche d’Alcalá de Xivert, le marbre est une pierre assez noble, et l’usage n’était pas accessible à n’importe quelle personne. Le fragment F. 3.1 cite le ‘azz, le puissant. Mais celui-ci est loin et une autre autorité le remplace et ordonne le monument. F. 3.2 est une bande décorative autour du monument. F. 3.3 révèle une loi de talion dans un crime. Le texte de D. 10.1, de Fraga, Huelva, est un autre exemple de ce genre. Une autorité politique et judiciaire fait comprendre le support de marbre. Intrigant sont les mesures des trois fragments, qui ont été notés par le dessinateur Antonio Valcárcel en pieds et pousses. Les fragment mesuraient environ 28 cm. X 35 cm., lors de la découverte au 17ème siècle. Il me semble le plus probable, que les trois

1 Prof. Dr., UCL, Belgique, [email protected] ; http://www.herbertsauren.netau.net 2 E. R. Luján, 2012, Revisión de lectura de las inscripciones ibéricas de Alcalá de Xivert MLH 3,2 F. 3.1, F. 3.2 y F. 3.3. PalHisp. 12, 91-108. Je réfère à l’article pour les informations et la bibliographie.

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fragments appartenaient d’un seul monument. Selon les mesures et selon le contenu, j’ose de proposer une reconstitution. La stèle entière a été réutilisée à un moment inconnu et certainement lors d’une période historique, qui n’avait plus de contact avec les gens du 1er siècle av. C., époque à accepter selon l’écriture et selon le déclin linguistique attesté par les inscriptions. Il est déplorable, mais l’Europe a connu des époques avec peu ou sans intérêt du passé historique. On a coupé la stèle systématiquement en morceaux plus ou moins de grandeur égale, pour utiliser les blocs dans une construction. On ne sait pas, que le mur décrit par A. Valcárcel, était ce mur, ou que d’autres constructions ont été réalisées avant utilisant les mêmes pierres. F. 3.2, fragment de la marge, pourrait être le coin en haut et à gauche, couvrant 28 cm. de largueur et 35 cm. d’hauteur d’une stèle. Sa position à un des autres coins de la stèle ne change pas la reconstitution. Quatre pièces de 35 cm. arrivent à la hauteur approximative de la stèle. Si l’on met deux pièces de 35 cm. à côté de la pierre au coin, on arrive à 28 + 35 + 35, environ 100 cm. pour la largueur. Une dalle de 100 cm. X 140 cm. semble être maniable et apte pour une inscription monumentale de la municipalité. On compte un total de 14 pièces de 28 cm. X 35 cm. Trois des 14 pièces ont été retrouvées, une pièce, F. 3.3, est arrivée à Madrid, mais aussi perdue entretemps. 11 blocs se trouvent probablement encore dans le sol et dans des murs anciens sur le territoire d’Alcalá Xivert. L’inscription F. 3.1 exige une continuation, déclarant l’autorité, qui remplace le puissant et qui était responsable pour les lois combattant les crimes. F. 3.1 et la continuation perdue, constituaient la première ligne de l’inscription. Le dessin d’Antonio Valcárcel ne montre garde que 1a moitié de l’hauteur. Le dessin de Masdéu garde l’hauteur complète, mais on ne trouve aucune trace d’écriture de la marge, ni d’une ligne droite, limite de la pierre. L’espace sur la ligne d’écriture préservée est environ 18 cm., 9 cm. pour la bande décorative de la marge et un espace égal libre avant de commencer le texte de l’inscription. F. 3.1 est le bloc en haut et à gauche.

F. 3.3 est une des lois. La place était une des lignes de l’inscription, qui ne peut pas être déterminée de manière plus précise. L’espace d’une ligne libre entre la ligne de F. 3.1 est indiqué selon le dessin de F. 3.1. Le 1er siècle av. C. connaît des difficultés de l’administration et des guerres dans la région. On peut penser aux guerres de Sertorius, on peut citer le procès devant la cour royale K. 1.3, entre un puissant et un émir, ou peut citer la guerre ibérique de J. César, et certainement d’autres. Acalá de Xivert se trouve à une route entre Tarragona et Valencia, le passage augmentait les dangers et les responsables de la municipalité devraient protéger la ville. Les révoltes politiques durant le 1er siècle av. C. vont ensemble avec un changement social.

F 3.1 : Dessins de la pierre

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Le dessin d’Antonio Valcárcel, à gauche, ajoute des mesures, 35 x 14 cm., et détermine la pierre comme marbre noir. L’auteur donne un résumé de la découverte, qui avait lieu avant 1800.3 Le dessin se trouve dans la publication d’Antonio Delgado, 1852, n.º 14, et la Pierre se trouvait à ce moment dans la cave d’un canonique. Le dessin à droite est de Masdéu et date de 1800. La pierre n’avait pas encore perdu en hauteur et un trait vertical, la lettre 12, se trouve à la fin, que les autres dessinateurs ne pouvaient plus voir. Selon la hauteur notée de 14 cm., la bande d’écriture était environ un tiers et elle possédait environ 5 cm., ce qui correspond avec d’autres inscriptions conservées. Une ligne court autour de l’inscription et forme une espèce de cartouche. La direction de l’écriture est de la gauche à la droite selon la lecture du texte.

F 3.1 : Les dessins

1 : Hübner, MLI 154.

2 : Antonio Valcárcel.

3 : Masdéu 1800, 267, n.º 1664.

4 : Juan Antonio Conde

5 : Jacobo Zóbel 1883, M. Almagro Gorbea, 2003

6 : Rodríguez de Berlanga 1881, 236.

7 : Miguel Velasco 1877, 120, n.º 3.

F 3.1 : Les lettres

L’auteur, E. R. Luján, utilise la transcription selon MLH, 1997, 443, sans ajouter les numéros de référence. Les numéros sont absolument nécessaires pour éviter des erreurs. Je note la translittération derrière le dessin. Des chiffres en haut sont ajoutés, si

3 J. 53.1, de Alcalá des Rio, a été découvert en 1764. Le père d’Antonio Delgado, F. J. Delgado, en faisait un dessin.

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la lettre montre une image différente d’origine. Si la forme de base reste identique, et les lettres sont uniquement des variantes, les chiffres ne sont pas ajoutés. Les lettres ont été crées à partir des images, des chiffres, et en ajoutant un trait diacritique. Je ne note que quelques exemples. L’histoire des lettres, et l’identification des lettres, est réduite à un minimum, les articles dans http://www.herbertsauren.netau.net Argent, Alphabets, Byblos, Isbeth Sartah, Numbers and Letters, et d’autres, sont à consulter. L’identification de toutes les lettres des inscriptions F. 3.1 – F. 3.3 a été publiée en 2005,4 plusieurs dans des listes alphabétiques. La grande quantité de lettres de forme différente exige plusieurs alphabets en usage, étant donné, que le maximum de phonèmes est uniquement une trentaine. On trouve des formes attestées à Byblos, à Isbeth Sartah, à Ougarit, durant le 2ème millénaire av. C. Des lettres plus récentes ne sont pas des exceptions, provenant de l’écriture étrusque, grecque, punique, latine et arabe. Des lettres arabes ont été retrouvées dans le nom de l’Astarte, retrouvé à Barrancos, Portugal, sur les pièces de monnaies de Bailo, Espagne, et sur un tesson de céramique de Callahora, qui garde six variantes de la lettre r. Le toponyme A Sidon, réfère à Sidon en Palestine. La statue d’un dieu est inscrite avec le nom d’Amon de Tyr, G. 14.1. Les princes IBE, Ibères, que Scipio Africanus rencontra lors de la conquête avaient des noms arabes.5 1 : , n. (n 1, hampe en position verticale.) Phonème, alvéolaire, occlusif, sonore, nasal. La forme montre peu de variations dans les dessins. Isbeth Sartah, 1300 av. C. : , direction senestrorsum. Majuscule grecque et ensuite latine, omettant la hampe. Fréquent dans l’écriture ancienne, en Espagne, France, nord d’Italie, etc. Attestée encore à Irun-Veleja, 200-250 apr. C. dans des lexèmes espagnols et portugais. 2 : | , a6. (ba.) Trait vertical, chiffre 1. Voyelle a. La forme est identique dans tous les dessins. La lettre est identique avec la lettre alif, ا, de l’arabe, cf. Alphabets. Elle a la fonction de la voyelle à l’intérieur des mots. La lettre, translittération : w2, est à comparer avec l’écriture de l’hébreu : ו, où elle a la fonction du phonème : wa, à lire aussi comme la voyelle : u. Le trait vertical est devenu la majuscule grecque iota, I, et la majuscule latine I. 3 : , t2. (ta.) Phonème, dental, occlusif, sourd, oral, utilisé ici pour le phonème, dental, occlusif, emphatique, sourd, oral, thet, phonème des langues sémitiques.

La lettre de cette forme est bien visible sur les dessins 1-4. On ne voit que la partie supérieure sur le dessin 5, et le dessin 6 est erronée eu égard les autres et avant tout eu égard le dessin de Antonio Valcárcel. Selon le dessin 2, il semble, que la pierre était endommagée à cet endroit, ce qui fait comprendre les difficultés des dessins 5 – 7. Le dessin 6 montre encore d’autres lettres mal tracées. Il semble mettre au début : |, la lettre n ne montre que le trait caractéristique, la lettre t2, endommagée, a été complétée selon la lettre 8, et la lettre a6 se trouve derrière contre les autres dessins. La

4 Sauren, H., 2005, The Iberian Inscriptions Deciphered. Internal Proves. El Período Orientalizante, CSIC, Mérida, Anejos de Archivo Español de Arqueologia, 519-534. 5 Sauren, H., 2008, The Incineration Ritual. Viriato and Examples in Iberian Script and Semitic Languages. BAEO 44, 51-78 ; Sauren, H., 2010, The Punic coins and their legends. Congress 2004, Lisboa, electronic edition.

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lettre a été omise dans la transcription de l’auteur. Il y met un signe de ponctuation, le double point. La forme de la lettre arrive à Byblos A, vers 1800 av. C. Elle a été adopté par l’écriture grecque pour chi, X, et plus tard pour ksi /iks, X, cf. Xivert. Le texte de E. 5.1, E. 5.3, de la région de Castellón, identique du texte, mais de graphie différente, montre E. 5.1, , t, = E. 5.3, , t2., ou les lettres indiquent aussi le phonème emphatique. La lettre continue à Irun-Veleja pour les phonèmes sourd et emphatique sourd. 4 : , ‘ , (ku 1.) Image de l’iris de l’œil, nw. : ‘ayin, œil. La lettre indique une consonne laryngale pour les inscriptions en langues sémitiques. La forme du losange remplace le petit cercle par des raisons pratique de sculpter les pierres ou d’autres supports d’écriture durs. Identique dans tous les dessins. Byblos A, vers 1800 av. C. en forme pictographique et en forme stylisée. Adaptée dans l’écriture grecque pour la voyelle o-micron, O, et ensuite dans l’alphabet latine pour la voyelle o. Fréquent dans l’écriture ancienne en Europe occidentale. 5 : , z. (đ 1.) Phonème, dental, constrictif, fricatif, sonore, oral. Forme semblable de la lettre z actuelle, qui est une évolution de cette lettre. Trois dessins gardent la forme, tandis que les dessins 2, 3, et 4, changent vers la majuscule latine S. Toutes les autres lettres et dans tous les dessins montrent des lettres réalisées par des traits rectilignes. La lecture et la traduction propose la forme z. Byblos, vers 1200 av. C. : , en direction senestrosum. 5 a : S. L’auteur propose la transcription S des dessins 2, et 3. Les phonèmes des sibilants sont proches, et des majuscules grecques et latines peuvent entrer dans les inscriptions assez récentes, p. ex. : K. 5.4 et parallèles. On peut accepter l’une ou l’autre forme de la lettre sans changer la lecture et la traduction. La forme implique une datation assez récente. La lettre est de règle utilisée pour la majuscule latine S à Irun-Veleja. 6 : , l2 (l 2.) Phonème alvéolaire, constrictif, latéral, sonore. Tous les dessins montrent cette lettre. Forme de la majuscule grecque lambda, mais déjà attestée à Byblos, vers 1200 av. C. Fréquente dans l’écriture ancienne, la lettre continue à Irun-Veleja pour le phonème alvéolaire, et pour la voyelle a. 7 : , r. (a 5.) Image de la tête humaine, nw. : rēš, tête, et l’acrophonie r. Variante couchée et presque sans hampe. Phonème, alvéolaire / vélaire, constrictif, vibrant, oral, prononciation forte dans l’arabe. La plupart des dessins garde cette forme, dans le dessin 1 elle pourrait entrer en confusion avec d, cf. F. 3.3. Byblos, vers 1800 av. C. : , en position senestrorsum. Majuscule grecque, rho, P, forme en triangle fréquente dans l’écriture ancienne. La majuscule latine ajoute un trait diacritique, R, pour éviter la confusion avec P /pe. 8 : , ‘ , forme variante, cf. 4. (ku 4.) Voyelle a à l’intérieur des mots. La lettre reçoit assez souvent un point ou un trait supplémentaire sans changer la fonction phonétique de la lettre. L’exemple le plus étonnant est F. 13.4. En plus, les scribes avaient l’habitude de choisir une autre lettre pour le même phonème, si les lettres se trouvaient en contact ou au voisinage d’une courte inscription. Le point se trouve dans le losange dans tous les dessins. La lettre indique la voyelle a. La lecture et la traduction exige la consonne alif + a. On doit conclure, que les gens de l’époque ne distinguaient plus les consonnes alif et ayin, en plus, qu’ils prononçaient et écrivaient toujours la voyelle a indépendant du lexème. La prononciation des langues sémitiques était en fort déclin. La population était en majorité européenne parlant des langues colloquiales, mais qui n’étaient pas encore écrites. Cf. la situation à Irun-Veleja. C’est un indice d’une datation assez récente.

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9 : , š, šin, à prononcer : sh / ch, cheikh. (s 2.) Phonème, dental, constrictif, fricatif, sourd, oral. Les langues colloquiales ont changé le phonème, en palatal, cf., port. : xeque. Le phonème ś, sin, sibilant aigue, arrive parfois pour la lettre. L’arc en haut est visible sur tous les dessins à l’exception de 1, qui normalise la lettre avec M. Byblos, vers 1850 av. C. : , dont l’écriture ancienne montre la forme culbutée, cf. l’écriture actuelle de l’arabe et de l’hébreu. Fréquente dans l’écriture ancienne. Image des dents incisives culbutées : , attestée à Irun-Veleja. 10 : y / Y , y. (m� = n 2 / m� = n 3.) Image de la main humaine, nw. : yad, main. Voyelle ī, cf. : y-grecque. Le dessin 2 semble dessiner la minuscule, et le dessin 3 la majuscule grecque Y. Le dessin dessine la lettre n en direction senestrorsum, la forme de 6 est hors des formes connues. Les autres dessins normalisent la graphie par la majuscule I. Byblos, vers 1850 av. C. : . Fréquente dans l’écriture ancienne. Voyelle i, souvent à Irun-Veleja dans des mots en espagnol, portugais, et dans des noms en latin. 11 : , m. (i.) Phonème, labial, occlusif, sonore, nasal. Forme de la lettre en ajoutant un trait diacritique à la lettre n, cf. ci-dessus 1. Les dessins 2 – 4, montrent la forme correcte, le dessin 1 normalise la lettre, le dessin 5 note la lettre n. Le dessin 6 dessine le trait diacritique dans une fausse direction. Byblos, vers 1200 av. C. : . J. 7.4, suivi de M, majuscule grecque et latine. E 5.1 : = E. 5.3: M, majuscule grecque et latine. Irun-Veleja: dans le nom de la vierge Maria. Écriture étrusque : , majuscule grecque et latine avec une hampe, aussi F. 13.71. 12 : | , a6. Lettre comme ci-dessus 2, désinence de l’accusatif. Attestée sur le dessin 3. Lettre omise dans la transcription de l’auteur.

F 3.1 : Lecture, vocalisation, traduction6

Après l’étude des lettres on peut procéder à la lecture. Uniquement la direction dextrorsum apporte des résultats. L’inscription se compose de deux parties, 1 : forme verbale et sujet, 2 : circonstancielle, préposition, infinitif et objet en accusatif. La syntaxe correspond avec la langue arabe, les langues indo-européennes mettent de règle le sujet avant le verbe. On compte 9 syllabes en trois groupes de trois.

n a6 t2 ‘ z l2 r ‘ š y m a6, *nāt �a ‘azz lira’ā šā’ima

Le puissant est loin pour voir le mal. n a6 t2, *nāt�a, ََ��ط, il est loin, parfait, 3ème p. m. sing. NWT�. ‘ z, *‘az > ‘aziz, ���َ > ً��ِ�َ, le puissant, nom. ‘AZZ. l2, *li–, ِل, pour, préposition. L. r ‘ ,ra’ā, َرَٲى, voir, infinitif. R’Y. š y m a6, *šā’ima, ً��ِ� َ, mal, malheur. Š’M. 6 Les dictionnaires utilisés : nw., nord-ouest sémitiques, J. Hoftijzer, K. Jongeling, 1995, Dictionary of the North-West Semitic Inscriptions, Leiden, sw., sud-ouest sémitique, A. de Biberstein Kazimirski, 1860, Dictionnaire Français – Arabe. Paris.

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F 3.2 : La pierre

Le dessin à gauche a été publié par Miguel Velasco, 1887, 120, n.º 2. Le dessin montre une partie de la pierre sans traces de sculptures ou écriture. Mais le dessin garde une bande d’écriture à gauche, perdu dans le dessin d’Antonio Valcárcel. Les lettres sont difficilement à lire. Les premières traces visibles semblent être identiques avec la lettre au milieu du côté suivant. Les lettres suivantes suivent. Si c’est ainsi, une bande d’écriture courait autour et le trait avant la lettre n’est pas la limitation d’une cartouche mais une lettre, le trait vertical. La répétition de l’inscription est prouvée par la lettre à la fin du dessin 4 de J. Zobel. L’inclination des traits des lettres change.

Le dessin d’Antonio Valcárcel, chez Antonio Delgado, note les mesures de 35 x 28 cm., la pierre comme marbre noir, et l’endroit de conservation, rue et maison, au moment de la publication. Il note une autre maison dans une autre rue. La pierre avait perdu la marge gauche.

La suite et la répétition de l’inscription dans une bande décorative détermine aussi la direction de l’écriture de la gauche à la droite, en dextrorsum.

F 3.2 : Les dessins

1: E. Hübner, MLI 154.

2 : António Valcárcel

3 : Juan Antonio Conde, (M. Almargo-Gorbea, 2003)

4 : Jacobo Zobel (cf.: M. Almargo-Gorbea, 2003)

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5 : Rodriguez de Berlanga, 1881, 237,

6 : Miguel Velasco, 1877, 120, n.º 2.

F 3.2 : Les lettres

1 : Cf. F. 3.1, lettre 2. La lettre, translittération w2, est à comparer avec l’écriture de l’hébreu : ו, où elle a la fonction du phonème : wa, à lire aussi comme la voyelle : u. 2 : Cf. F. 3.1, lettre 8. Le dessin 1 de E. Hübner, et 2 de Antonio Valcárcel, notent la variante du petit cercle. L’usage est de la voyelle a, même au début d’un mot, et quand la lecture exige la consonne alif. 3, 6 : Cf. F. 3.1, lettre 6. 4 : , h2, kha, phonème, laryngale, fort, 3ème lettre d’un alphabet ancien. Dessin 6, ligne d’écriture en bas et à la marge gauche. Les autres dessins notent une lettre différente, 3 a. La lettre connaît une forme plus ancienne ; trois traits croissant une hampe, et une forme plus récente avec les traits caractéristiques inclinés vers le bas. La lettre E de l’écriture étrusque est dérivée de cette lettre, mais le phonème est bien différent. MLH, 1997, 443, a omis la lettre, bien que notée MLH, 1990, 1, 246, e 4, et avec beaucoup d’attestations dans la région, l. c. 251. Elle arrive déjà au sud du Portugal, J. 12.1, J. 15.1, J. 25.1. 4 a : , h�2, cha. (e 1.) Phonème laryngale plus faible. Cf. pour la prononciation les lettres arabes : خ ح, et hébreu, heth, ח. Seul l’arabe distingue les deux phonèmes. Bien que la lettre soit attestée dans les autres dessins, 1 – 5, la forme n’est guère celle de l’original, eu égard la lecture et traduction. 5, 7 : Cf. F. 3.1, lettre 2. Le trait se trouve sur les dessins, 1 – 3, 6 en bas et à la marge. Il manque en 5. Un trait supplémentaire en 4 a été normalisé selon le dessin 3 par M. Almagro-Gorbea. 6 : Cf. ci-dessus, lettre 2. Le dessin 6 garde cette forme en bas, elle est perdue à moitié sur la marge. Si l’on ne « normalise » pas le dessin 4 de J. Zobel, la forme apparaît également. Le trait supplémentaire à la fin est le début de la répétition de l’inscription. Les dessins 1 – 3, 5, montrent une autre lettre, cf. 5 a. 6 a : V. L’auteur de l’article propose la transcription : (m� = n 1), qui est hors de tous les systèmes d’écriture rencontrés dans la région. La majuscule latine serait une de proposition possible. L’écriture d’Irun-Veleja ajoute la possibilité de lire la majuscule Y sans hampe. Finalement la pierre de Garvão, MLH, 1997, 104, 15, offre la possibilité de lire : l7, variant de la lettre l, septième lettre d’un alphabet ancien, étant donné, que ٧, 7, est le chiffre arabe, ٨ est le chiffre arabe 8, le chiffre 8 comme lettre, l8, aussi attestée sur la pierre de Garvão. La lecture et traduction doit choisir la forme du dessin 6, de Miguel Velasco. 7 : cf. ci-dessus, 4.

F 3.2 : Lecture, vocalisation, traduction

w2 ‘ l 2 h2 a6 l2 a6, *wa ’ilā ’ahirihu ’allah, Et ensuite Allah.

w2, *wa, َو, et, conjonction, souvent au début d’une phrase. W.

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‘ l 2 h2, *’A. L, H, ا��, abréviation de : ilā ’ahirihu, �ََٲِ�ِ�ُ�� ِٳ , jusqu’à la fin, et ainsi de suite, etc. ’ALH. a6 l2 a6, *’allah, ���َٲ, dieu. Attesté une douzaine de fois dans les inscriptions, cf. port. : Ala. ’AL + ’ILH.

F 3.3 : La Pierre

Les dessins de Miguel Velasco, à gauche, et d’Antonio Valcárcel, à droite, montre le fragment d’une pierre ; la marge n’est plus visible sur les quatre côtés. Les autres dessins montrent la même forme. Les dessins montrent un espace assez grand au-dessous de la ligne d’écriture sans traces évidentes de lettres. Dans l’hypothèse, que la stèle était inscrit avec une série de lois de talion, il faut accepter, que d’autres lignes d’écriture n’étaient plus visibles, peut-être effacées par le partage de la stèle en blocs de pierre. Le fragment avait les mesures de 32 x 28 cm. et était de marbre noir. La pierre se trouvait dans une 3ème maison hors des murs de la ville au moment du dessin. La direction dextrorsum est à accepter aussi pour F. 3.3.

F 3.3 : Les lettres

1: F. Pérez Bayer chez J. Conningham 1790.

2: A. Valcárcel.

3 – 4 : J. Antonio Conde (M. Almagro-Gorbea, 2003)

5 – 7 : J. Zobel (M. Almagro-Gorbea 2003)

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8 : Masdéu

9 : Miguel Velasco

10 : Anselmo Dempré, 1775.

1 : Cf. F. 3.1, lettre 2, F. 3.2, lettre 1. Dans l’hypothèse, que c’est le début de l’inscription, la lecture de F. 3.2 correspond, cf. le dessin 10, semble indiquer la marge gauche de la cartouche. Le dessin 9 est différent. 2 : Cf. F. 3.1, lettre 8, F. 3.2, lettres 2, 6. Tous les dessins montrent la forme. 3 : d, (r 6, < a ? >). La lettre n’est pas dessinée MLH, 1997, 443, et la fausse transcription de l’auteur en est le résultat. La forme de la lettre est enregistrée MLH, 1990, 1, 247, avec la fausse transcription : r 6, cf. l. c. 254, pour l’usage de la lettre dans la région, où la valeur phonétique est toujours d.

Image de la porte basculante, nw. : dalaet, porte. Attestée aussi dans d’autres inscriptions retrouvées en Europe occidentale. La majuscule grecque met la lettre sur la base : ∆, la majuscule latine préfère une forme arrondie: D. Phonème, dental occlusif, sonore, oral. La forme de la lettre se trouve à Irun-Veleja dans les deux directions et dans des lexèmes des langues colloquiales, affines à l’espagnol, portugais. Les dessins, 1, 7, distinguent bien cette lettre de la lettre 7, ce qui détermine une lecture différente.

4 : , s2, (be 1.) La lettre est une simplification de : , (ka 4,) l’image d’un poisson, en arabe : samak, poisson. Les attestations sont multiples et le phonème est toujours ś, sin, dental, constrictif, fricatif, sourd, oral, prononciation aigue de l’arabe : س. Les dessins montrent la lettre, seul les dessins 1, 7 omettent un des traits inférieurs. 5 : , z2, (ko 1.) L’identification de la lettre se base deux listes alphabétiques, 1 : J. 7.4, où la lettre Z / z se trouve derrière M, (forme ancienne et majuscule latine) et devant la lettre n, 2 : MLH, 1997, 102, 12, J. de Hoz, 2005, 366,7 où la lettre se trouve couchée entre les majuscules latine M et N. z et z2 sont ainsi deux lettres différentes pour le même phonème. La position est déterminée par l’alphabet d’Ougarit, 1200 av. C., où se suivent : 15 est m, 16 ds le phonème dental assibilé, affine à z, et 17 est n. Autre preuve est le chiffre romain 10 = X, qu’on prononce encore aujourd’hui « ce / ze » dans once à seize. Tous les dessins gardent la forme de la lettre. 6 : Cf. F. 3.1, lettre 11. Dessins 1, 7, la lecture contre la copie la plus ancienne de F. Pérez Bayer n’a pas de raison. Au niveau de la lecture, on ne trouvera aucun lexème avec la lettre n. 7 : Cf. F. 3.1, lettre 7. la position plus vertical et moins couchante est une variante. Dessins 1, 7. 8 : cf. ci-dessus 1, et F. 3.1, lettre 2.

7 Hoz, J. de, 2005, La recepción de la escritura en Hispania como Fenómeno Orientalizante. Anejos AEspA, 35, 363-381.

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F 3.2 : Lecture, vocalisation, traduction

w2 l2 d s2 z2 m r a6, *wa ladasa zī marā Et on lapide celui, qui fait l’extorsion.

w2, *wa, َو, et, conjonction, souvent au début d’une phrase, cf. : F: 3.2. W. l2 d s2, *ladasa, on lapide, َس�َ�َ, parfait, 3ème p. m. sing. LDS. z2, *zī, celui, qui, nw. : z, z y, *zī, pronom relatif. ZY. m r a6, *marā, َ�ى َ, il fait l’extorsion. MRY. La peine infligée par l’autorité est la lapidation. Le crime n’est pas si évident. Le dictionnaire propose pour le même verbe : 2 : tirer, extraire quelque chose. Le crime serait : l’extorsion, chantage d’argent. 5 : donner à quelqu’un des coups de fouet. Le crime serait le traitement des ouvriers par les seigneurs des terres. 6 : nier une dette. Le crime serait le non paiement. L’extorsion me semble la signification la plus probable. Le dictionnaire arabe note la signification de base : presser avec les doigts les pis de la chamelle pour en tirer du lait, traire.