Post on 23-Feb-2023
UNIVERSITE GALATASARAY
FACULTE DES SCIENCES ET LETTRES
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
MEMOIRE DE FIN D’ETUDE
REDIGE ET PRESENTE
PAR
AYSEL ÖZTÜRK
LA DEUXIEME GENERATION DES IMMIGRES DE BULGARIA:L’ANALYSE SUR LES FORMES DES CONSTRUCTIONS IDENTITAIRES
SOUS LA DIRECTION DE
M. CONF. Didem DANIŞ
SEPTEMBRE 2013
REMERCIEMENT
Je souhaitais adresser mes remerciements aux
personnes qui m’ont apporté leur aide dans la réalisation
de ce mémoire. D’abord, je voudrais remercier tout
particulièrement ma directrice de mémoire Madame Didem
Danış qui m’accompagné avec sa patient, son encadrement,
sa disponibilité, ses critiques et ses remarques
pertinentes pendant toutes les étapes.
Je voudrais remercier aussi ma famille qui m’a
soutenu pendant ce long parcours et qui m’a toujours
encouragé.
Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à
mes amis qui m’ont calmé avec leurs existences.
RESUME
Dans cette étude, nous avons essayé d’analyser
comment la deuxième génération des immigrés de Bulgarie
construits ses identités sous l’effet d’être né(e) en
tant qu’immigré(e), et de faire partie, de naissance,
d’une communauté bilocale.
Pour le terrain, nous avons fait des entretiens avec
les enfants des immigrés de 1989 qui vivent leurs âgés de
vingtaine. Nous avons déterminé deux critères afin de
mieux percevoir l’état d’être la deuxième génération
d’immigrants. L’un est d’avoir la double nationalité
c’est à dire de la Turquie et de la Bulgarie, la deuxième
est d’être vécue la plupart de ses vies dans les
quartiers où les immigrés de Bulgarie vivent à forte
densité.
A la lumière des entretiens, nous avons vu qu’il y a
l’effet d’être membre d’une famille et d’une communauté
immigrée sur les formes de construction d’identité et
d’appartenance. Néanmoins, nous avons observé que cette
effet prend des diverses formes aux tours de la condition
des proches en Bulgarie, des milieux sociaux culturels en
Turquie, des expériences différenciées. En même temps,
nous avons constaté qu’ils ne sont pas situés dans le
réseau des relations tel qu’il est mais en le modifiant
en moyen de leur propres expériences et leur construction
identitaire. D’ailleurs, c’était vraiment frappant de
voir qu’ils construisent les identités qui n’ont pas un
structure stricte et explicite, et qu’ils sont en train
de construire des différentes plans plutôt qu’essayer
seulement d’exister dans les deux côtes de la rivière
donc la Turquie et la Bulgarie au même moment. En
conséquence, nous avons conclu que la deuxième génération
des immigrés prend position dans les réseaux que
l’immigration a suscités et ces réseaux influencent leurs
constructions identitaires.
ÖZET
Bu çalışmada, 1989 Bulgaristan göçmenlerinin ikinci
neslinin kimliklerini, göçmen olarak doğmuş olmanın ve
iki ülke arasında arasında bölünmüş bir topluluğun ferdi
olmanın etkisiyle nasıl inşa ettiklerini incelemeye
çalıştık.
Saha olarak, şu an yirmili yaşlarını sürmekte olan
ikinci nesil Bulgaristan göçmenleri ile görüşmeler
gerçekleştirdik. İkinci nesil göçmen olmanın etkilerini
daha iyi gözlemleyebilmek amacıyla iki kriter belirledik.
Bunlardan ilki, çift vatandaşlığa yani hem Türk hem de
Bulgaristan vatandaşlığına sahip olmak ve ikinci olarak
hayatlarının büyük çoğunluğunu Bulgaristan göçmenlerinin
yoğun olarak yaşadığı bölgelerde yaşamış olmaktı.
Yapılan görüşmeler neticesinde, ikinci nesil
Bulgaristan göçmenlerinin kimlik ve aidiyet inşalarında
göçmen bir ailenin ve topluluğun ferdi olmanın etkili
olduğunu gördük. Bununla birlikte bu etkinin
Bulgaristan’daki yakınların durumu, Türkiye’de
edindikleri sosyo kültürel çevreler, farklılaşan kişisel
deneyimlerin etrafında farklı biçmler aldığını
gözlemledik. Aynı zamanda içine doğdukları ilişkiler
ağında olduğu gibi konumlanmadıklarını, ama kendi deneyim
ve kimlik inşalarına göre onları dönüştürdüklerini tespit
ettik. Ayrıca Bulgaristan vatandaşlığı sayesinde politik
sınırları aşan,belirgin katı bir yapıya hapsolmayan
kimlikler inşa ettiklerine ve nehrin her iki yakasından
aynı anda var olmaya çalışmaktan ziyade kendilerine
farklı düzlemler inşa etmekte olduklarını görmek çarpıcı
oldu. Tüm bunların ışığında, ikinci nesil göçmenlerin,
göçün ortaya çıkardığı ilişkiler ağı içerisinde
kendilerine uygun pozisyonlar aldıkları ve bu
pozisyonların kimlik inşalarında etkili olduğu sonucuna
vardık.
TABLE DE MATIERES
REMERCIMENT…………………………………………………………………...2
RESUME…………………………………………………………………………….3
ÖZET...........................................................................................................................4
TABLE DE MATIERE……………………………………………………………..5
INTRODUCTION…………………………………………………………………..7
CHAPITRE I - CADRE THEORİQUE DE L’IMMIGRATION………………10
I.a. Les approches classiques………………………………………………………..10
I.b. L’école de Chicago……………………………………………………………...12
I.c. La théorie transnationale ………………………………………………………..13
I.d. L’immigration, Les identités et Les
appartenances……………………………..16
I.e. La dimension transnationale des constructions
identitaires en tant qu’un phénomène générationnel
…………………………………………………………..18
CHAPITRE II- L’IMMIGRATION DE LA BULGARIE EN TURQUIE EN
1989………………………………………………………………………………….21
II.a. Le processus de l’immigration en
1989………………………………………...21
II.b. Le processus de l’intégration à la Turquie
…………………………………….22
CHAPITRE 3- LA DEUXIEME GENERATION DES IMMGRES DE LA
BULGARİE DE 1989 EN VOIE DES CONSTRUCTIONS
IDENTITAIRES...24
III.a. Qu’est-ce-que s’agissons nous avec la deuxième
génération ? ………………24
III.a.a. La définition de la deuxième génération
……………………….……24
III.a.b. La perception du processus de l’immigration
chez la deuxième
génération…………………………………………………………………..…25
III.a.c. Le milieu socio-
culturel……………………………………………….28
III.b. « L’état d’être immigré » en tant qu’un mécanisme
intégratif ……………….29
III.b.a. Les significations attribuées à l’état
d’être immigré…………………..29
III.b.b. La participation aux pratiques culturelles
d’immigration…………….30
III.c. La Bulgarie en tant que lieu de naissance
…………………………………….32
III.c.a. La densité des relations avec la Bulgarie au
niveau quantitatif ………32
III.c.b. Les relations émotionnelles avec la
Bulgarie…………………………33
III.c.c. Le niveau de conscience sur la
Bulgarie………………………………35
III.d. La Bulgarie au niveau légal
…………………………………………………..36
III.d.a. La double nationalité………………………………………………...36
III.e. Les formes de construction identitaire de la
deuxième génération en tant qu’un membre du champ
transnational………………………………………………….…39
CONCLUSION…………………………………………………………………….42
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………....45
APPENDICE A…………………………………………………………………….47
APPENDICE B…………………………………………………………………….49
INTRODUCTION
L’immigration est une notion bien évidente dans
l’histoire de l’humanité. Elle correspond à un état de
déplacement spatial qui s’émerge en tant que résultat des
changements dans des structures économiques, politiques
et culturelles des formations sociales. Elle provoque des
transformations importantes dans des structures sociales.
C’est possible de parler de diverses causes qui poussent
les gens à se déplacer. Cependant, nous pouvons affirmer
que toutes ces causes en question trouvent leurs sens
dans des champs économiques, culturels et politiques.
L’immigration correspond à un processus plutôt qu’à
un instant. Ce processus comporte les éléments et les
interactions complexes qui s’annoncent dans les espaces
effectués par l’immigration internationale. Le processus
qui s’émerge en tant que résultat des changements dans
des structures diverses a des répercussions sur plusieurs
domaines de l’existence sociale. Ainsi, l’immigration
peut être considérée comme un champ interdisciplinaire et
en tant que sujet de recherche de plusieurs disciplines.
Les différentes disciplines se focalisent sur
l’immigration selon leurs propres encadrements, ce qui
provoque l’émergence des théories et des conceptions
différentes de l’immigration. D’ailleurs, les différentes
caractéristiques de chaque période historique de la vie
humaine forment la structure de l’immigration.
Dans le cadre des théories de l’immigration, on peut
parler des approches classiques et contemporaines. Les
approches classiques considèrent l’immigration en tenant
compte les raisons qui poussent les gens à immigrer et le
processus qui suit l’immigration à travers des formes
d’intégration. Quant aux approches contemporaines, nous
voyons une intention d’analyser le caractère dynamique de
l’immigration et de l’état d’être immigré, qui est
influencé par des changements structurels que la
globalisation anime. Désormais, nous témoignons que le
caractère de l’immigration contraint et même dépasse les
frontières de l’Etat–nation. La théorie transnationale en
tant qu’approche contemporaine affirme qu’il y a une
nouvelle forme de l’immigration qui se déroule dans un
champ transnational. Elle marche sur plusieurs lignes,
des divers niveaux spatio-temporels et comporte un degré
international en conformité avec cette structure. C’est
raison pourquoi nous pouvons parler des possibilités de
construire des relations diverses d’appartenance. Dans ce
cas-là, il faut étudier l’immigration comme un écoulement
loin, et pas comme un phénomène linéaire. En faisant
cela, nous pouvons mieux comprendre des nouvelles formes
d’appartenance et d’identité à travers l’immigration que
les individus construisent. De plus, cette approche nous
assure un regard convenable pour comprendre les effets
persistants de l’immigration qui influencent les
générations suivantes. La question, « Est-ce que ce
nouveau caractère de l’immigration peut être traité comme
un phénomène trans-générationnel ? » émerge en tant que
sujet de réflexion.
Cette recherche se concentre sur l’immigration de la
Bulgarie en Turquie en 1989 qui a résulté des changements
dans les structures économiques, politiques et
culturelles. Cette vague d’immigration a causé plusieurs
changements dans la vie des membres de la communauté
immigrante au niveau générationnel. La première
motivation de cette recherche est de suivre les formes
d’appartenance et des constructions identitaires d’une
génération née au centre d’un état de l’immigration. Afin
de réaliser ce but, nous allons essayer d’analyser les
façons dont les gens se positionnent sur la ligne de la
Bulgarie, de la Turquie et du cas de l’immigration. Nous
allons aussi essayer de voir les formes d’auto-
positionnement des immigrés dans une perspective large à
l’échelle qui dépasse les frontières de la Bulgarie et la
Turquie en prenant compte du caractère dynamique de
l’immigration.
Ainsi, en se concentrant sur la deuxième génération
des immigrés de la Bulgarie, cette recherche construit la
problématique suivante :
« Quel est l’effet d’être né(e) en tant
qu’immigré(e), et de faire partie, de naissance, d’une
communauté bilocale dans les formes de construction
identitaire de la deuxième génération des immigrés de la
Bulgarie ? »
Afin de réaliser cette recherche, nous avons fait des
entretiens avec les membres de la deuxième génération.
Nous avons choisi des individus qui vivent dans des
quartiers où les immigrés de la Bulgarie vivent à forte
densité. La raison de ce choix est la perceptibilité de
l’état d’être la deuxième génération d’immigrants dans
ces quartiers. Nous avons aussi fait attention à choisir
des informateurs qui sont nées autour de l’année 1989.
Donc, l’année de naissance de nos interlocuteurs se range
entre les années 1986 et 1991. Un autre critère important
dans cette recherche est d’avoir double-nationalité,
c’est à dire de la Turquie et de la Bulgarie. Nous avons
visé de comprendre les formations des relations
d’appartenance à travers la double nationalité.
D’ailleurs, nous avons essayé de voir les effets d’avoir
la double nationalité sur une échelle vaste afin de
construire une identité.
Quand nous formons notre guide d’entretien, nous
avons visé de mettre en évidence leurs interprétations à
propos des spécifications qui les rendent membres de la
deuxième génération, leurs façons d’auto-positionnement
entre la Bulgarie et la Turquie, et leur propres
constructions identitaires en tant qu’individus qui sont
entourés de diverses formes de relations.
CHAPITRE I - LE CADRE THEORIQUE DE L’IMMIGRATION
Les efforts d’analyser l’immigration au sein des
différentes disciplines, qui interprètent les diverses
périodes de l’immigration en conformité avec leurs
encadrements, ont fait émerger des différentes théories
de l’immigration. Quand on regarde les approches
classiques, la théorie économique, l’approche historique-
structuraliste et la théorie des systèmes d’immigration,
on voit bien qu’elles visent à analyser le processus
d’immigration à travers trois explications différentes.
I.a. Les approches classiques de la théorie
d’immigration1
La théorie de l’équilibre économique néo-classique
Cette théorie met l’accent sur la tendance des gens
qui se déplacent d’une région où il y a une densité
élevée de population à une région où il y a moins
densité. Ce déplacement peut aussi prendre place d’une
région avec un niveau de revenus bas à une région avec un
niveau de revenus élevés. Ces théories sont connues comme
des théories de ‘’pousser-tirer,’’ ou bien sous le fameux
titre « répulsion-attraction » (push-pull en anglais). Les
facteurs de répulsion (push) qui forcent les individus à
quitter des lieux où ils/elles sont né(e)s et les
facteurs d’attraction (pull) qui tirent les individus
1 Cette partie a été resumée à partir de la source suivant: Stephen Castles-Mark J. Miller (2008) Göçler Çağı Modern Dünyada Uluslararası Göç Hareketleri, Bilgi Üniversitesi Yayınları, p. 31-40
vers les lieux d’immigration sont des points particuliers
sur lesquels ces théories sont basées. Au sens plus
large, les facteurs de répulsion correspondent à la
croissance démographique, au niveau de vie bas, au manque
d’opportunités économiques et à la répression politique
tandis que les facteurs d’attraction correspondent à la
demande de main d’œuvre, à la disponibilité de terrain, à
l’opportunité économique et aux libertés politiques.
D’après le concept central de la théorie néo-
classique, l’individu a toujours une tendance à vouloir
maximiser son ‘’bien-être’’. Cela veut dire que
l’individu fait un investissement dans l’immigration en
expectant des acquisitions potentielles et il/elle
cherche un pays qui lui conviendra le mieux. Cette
théorie a été critiquée en raison de son regard
essentiellement individualiste, qui empêche de prendre en
compte de l’histoire et des mouvements migratoires
actuels. D’ailleurs, cette théorie n’était pas considérée
suffisamment rigoureuse qui permettrait à comprendre
pourquoi certains individus préfèrent un certain pays
plutôt qu’un autre pays.
L’approche historico-structurelle
L’approche historico-structurelle découle de la
politique économique marxiste des années 1970. Cette
approche regarde le processus d’immigration en se
concentrant sur la recherche de la main d’œuvre peu
coûteuse du capitalisme. Selon cette théorie, la
migration assure un lien de domination entre le centre
économique du capitalisme et ses périphéries, qui sont
sous-développées.
Cette approche a été critiquée en raison du fait
qu’elle met trop d’accent sur les intérêts du capital et
les accepte comme seul déterminant du processus de
l’immigration. Les critiques ont indiqué que ces
explications n’étaient pas suffisantes pour qu’on puisse
comprendre certains points importants comme les
changements des politiques des états ou bien le passage
de l’immigration de main d’œuvre à la politique
d’installation.
La théorie des systèmes de migration
Cette théorie considère que les mouvements
migratoires proviennent des liens antécédents de deux ou
plusieurs pays (les pays d’accueil et d’envoi). Ces
liens antécédents peuvent être ceux de la colonisation,
du commerce, des influences politiques et des connections
culturelles. L’affirmation principale de cette théorie
est de considérer les mouvements migratoires comme
résultant d’interactions entre la macrostructure et la
microstructure. Les macrostructures se composent de
grands facteurs institutionnels comme l’économie
politique du marché mondial ou bien les relations
internationales. Quant aux microstructures, elles
correspondent aux liens sociaux informels que les
immigrants établissent pour faire face au processus de
migration. La théorie des systèmes de migration nous
assure un cadrage plus large qui considèrent les
dimensions diverses de ce processus. Les liens entre la
macrostructure et la microstructure ne peuvent être
remarqués que par une telle approche.
I.b. L’école de Chicago
L’école de Chicago occupe une place importante parmi
les travaux sociologiques d’immigration et d’urbanisme.
Cette école a émergé aux Etats-Unis donc un pays où les
vagues d’immigration étaient assez déterminantes. Les
immigrants qui étaient venus des pays d’Europe comme
l’Allemande, la Scandinavie, l’Irlande, l’Italie, et la
Pologne constituaient presque la moitié de la population
de Chicago au début des années 1900. Une des raisons
principales de ces vagues d’immigration était la
recherche économique. La ville de Chicago était en train
de devenir un centre important d’économie et d’industrie
et les individus y immigraient afin de trouver des
positions disponibles dans ce développement économique
frappant. Ces vagues d’immigration ont désigné la
structure démographique et économique de la ville et
cette transformation remarquable a été considérée en tant
que terrain de recherche important par plusieurs
sociologues importants de cette époque. Les observations
offertes par ces études de terrains ont constitué la base
théorique des recherches sociologiques d’immigration pour
longtemps. Ces recherches qui concernent « les transformations
dans l’organisation sociale » nous assurent encore une base
théorique importante.
Thomas et Znaniecki, qui faisaient partie de la
tradition de l’école de Chicago, ont examiné le processus
d’immigration d’une perspective d’organisation sociale.
Selon eux, les problèmes sociaux sont des phénomènes
sociologiques qui influencent le comportement des
individus et pas le résultat collectif des comportements
individuels. Ils définissent l’organisation sociale comme
« un ensemble de convention, d’attitudes et de valeurs collectives qui
l’emportent sur les intérêts individuels d’un groupe social ».2 De ce
point de vue, nous pouvons dire que l’organisation est
construite en faveur des règles sociales qui sont
établies par entremise des interactions entre les
individus et les groupes sociaux.
Les règles sociales maintiennent les individus d’un
groupe ensemble. Quand l’influence de ces règles commence
à diminuer, il y a un affaiblissement des valeurs
collectives et dans ce cas-là, on témoigne à la fois d’un
accroissement et à la fois d’une valorisation des
pratiques individuelles. Thomas et Zinaniecki définissent2 Alain Coulon(2007). L’école de Chicago, Que sais-je ?, Paris,
p.24-28
ceci comme désorganisation sociale. L’affaiblissement des
valeurs collectives et la manque de satisfaction des
individus auprès des institutions peuvent se présenter à
cause de plusieurs raisons tels qu’un changement social
extrêmement rapide, des raisons économiques, politiques…
Ces auteurs indiquent que la désorganisation sociale
n’est pas un résultat de l’immigration; c’est plutôt
l’immigration qui est indicatrice de l’état de
désorganisation d’une société. Dans leur
conceptualisation, il y a une « idée d’un continuum » qui
exprime un progrès linéaire: l’affaiblissement des règles
sociales, la désorganisation et la réorganisation. Le
processus de réorganisation ne correspond pas à un retour
au cas précèdent; c’est le processus dans lequel le
groupe immigrant réorganise ses attitudes face à cette
désorganisation afin de s’adapter à leur nouvel univers.
Le processus de réorganisation concerne non seulement
les expériences du groupe d’immigrant mais aussi les
attitudes de la communauté qui les accueille. Cependant,
il faut établir des institutions diverses qui aident à
construire des liens de continuité avec le passé et la
culture que les immigrants sont en train de quitter.
Selon Thomas, l’assimilation correspond à la construction
d’une mémoire commune par les membres du groupe d’accueil
et les immigrants à travers un processus d’apprentissage.
I.c. La théorie transnationale
Nous avons résumé la théorie d’assimilation qui s’est
développée autour de l’école de Chicago ci-dessus. Nous
pouvons dire que l'assimilation était considérée comme
réussie lorsque l’immigrant s’identifie complètement avec
le contexte local. Cependant, ces théories restent
insuffisantes pour comprendre les formes transnationales
de l'identification et de la pratique que les Chicagoiens
ont interprétées comme signes de non-assimilation.
Le développement des relations internationales, la
globalisation, les transformations structurales des
états-nations et le commencement de la redéfinition des
frontières politiques ont tous effectué l’émergence des
nouvelles approches dans les théories d’immigration. En
même temps, le caractère changeant du fait d’être
migrant, qui résulte des changements structuraux le rend
nécessaire d’offrir des nouvelles explications. Dans nos
jours, le processus d’immigration peut s’avancer sur
plusieurs lignes, divers niveaux spatio-temporels et peut
inclure un degré international en conformité avec cette
structure. La théorie transnationale dont nous parlons
vise à répondre au besoin d’expliquer ce nouvel état
multidirectionnel. Désormais, les processus concernant
l’immigration décrivent plusieurs états plus compliqués
et interpénétrés qu’avant; c’est la raison pourquoi la
théorie transnationale nous donne une base assez
importante pour qu’on puisse s’éloigner de l’image
linéaire du processus de l’immigration. Par exemple, Ayşe
Parla affirme que, traditionnellement, les immigrants
semblent être des individus déracinés et totalement
assimilés après ils/elles quittent leurs pays d’origine
pourtant, la réalité est assez loin d’avoir un caractère
qui avance dans une telle linéarité.3
Lorsque l’immigration change sa forme de plus en
plus, la transformation de l’espace, où les expériences à
propos de l’immigration s’écoulent, est inévitable. Le
champ transnational — la notion utilisée par Thomas Faist
— nous ouvrit aussi un canal convenable pour comprendre
la circulation des objets matériels, moraux et culturels
entre les individus qui appartiennent aux différents
champs culturels, politiques et économiques. Selon lui,
la notion du champ transnational ne vise pas à remplacer
les approches anciennes mais à les achever. Le champ
transnational est un produit des immigres internationaux
et Faist indique que:
« Les immigrants transnationaux construisent les liens qui dépassentles frontières politiques par la voie de poursuivre les relations multiples etperturbateur familiales, économiques, sociales, religieuses, culturelles etpolitiques. C’est également nécessite les échanges transnationaux et lescirculations détournés des individus, des symboles, des savoirs, des idées etdes matériels. D’ailleurs les immigrations ne sont pas les voyages singuliersmais elles présentent la tendance de devenir un élément interne desimmigrants ». 4
Une classification des pays en tant que pays
d’accueil et d’envoi devient de plus en plus
3 Ayşe Parla (2005), Locating the Homeland: Bulgarian-Turkish ReturnMigration in Transnational Perspective, http://www.sant.ox.ac.uk/esc/esc-lectures/parla.pdf , p. 17, 21.4.20134 Thomas Faist (2003), Uluslararası Göç ve Ulus aşırı Toplumsal Alanlar, Bağlam Yayınları, p. 35
insignifiante parce que l’immigration est en train de
devenir une forme de vie qui est pratiquée dans une
circulation permanente et qui est à la portée de main
avec l’intériorisation de l’immigration. En plus, ce
n’est pas seulement les individus qui sont en
circulation, mais aussi leur production, que ce soit
matérielle ou non-matérielle. Comme Luin Goldring le
dit: « la métaphore des espaces transnationaux secourt à
l’élargissement des travaux d’immigration dans un façon
qui contient non seulement les mouvements des individus
mais aussi le circulation des idées, des symboles et de
culture matérielle ».5 Donc nous parlons d’une perception
plus large de l’immigration.
Nous avons déjà dit que l’immigration ne veut pas
nécessairement dire d’être en circulation permanente; car
la formation transnationale ne dépend pas seulement de la
mobilité physique de l’immigré(e). Les individus qui ne
sont pas physiquement mobiles peuvent aussi s’engager
dans des activités transnationales, qui contribuent à la
reproduction des symboles et des idées dans des espaces
transnationaux. Thomas Faist constate trois champs
transnationaux où ces activistes s’accomplissent: 6
Les groupes transnationaux de famille : les
principales sources des liens établies parmi ces groupes
se basent sur le principe de réciprocité. C’est-à-dire
5 Goldring, cité par Thomas Faist, Uluslararası Göç ve Ulus aşırı Toplumsal Alanlar, Bağlam Yayınları6 Thomas Faist (2003). Op.cit., p.274
que l’un côté doit répondre à ce que l’autre côté
fournit. La spécialité, la plus typique de ces groupes
est le transfert d’argent entre les membres de la
famille, surtout en direction de pays d’émigration.
Les circuits transnationaux: Les attentes et les
droits et les échanges entre les deux côtés sont des
sources principales. La particularité fondamentale est
l’utilisation des avantages comme la connaissance
linguistique fournie par la personne d’intérieur. Les
réseaux de commerce sont l’un de leurs modèles typiques.
Les communautés transnationales : Elles définissent
la condition des individus qui sont en mouvement et des
individus qui sont immobiles au niveau international. Ces
individus s’attachent aux modèles de circulation et de
réseau présents entre deux pays par l’intermédiaire des
liens symboliques d’un caractère dense et fort. La
solidarité, les idées partagées, les croyances, les
considérations et les symboles sont énoncés aux
communautés transnationales dans divers formes
d’identité. La mobilisation des symboles collectifs à
travers des liens symboliques est la faculté principale.
I.d. L’immigration, Les identités et Les appartenances
Désormais, nous avons difficulté de parler des
catégories d’immigration dont les frontières sont
nettement désignées. Cette difficulté vient de la
transformation des expériences de l’immigration qui sont
en train de gagner un caractère transnational. Ces
catégories d’immigration comportent un caractère fluide
dans leurs ensembles. En plus, le caractère compliqué de
l’état d’immigration nécessite des nouvelles explications
identitaires. Ulrich Beck mentionne que les travaux sur
le concept d’identité constituent des nouvelles
conceptualisations comme les identités diasporiques,
transnationales, hybrides et cosmopolites. Ces nouvelles
conceptualisations dépassent les frontières de localité
de l’état-nation aussi bien que de l’immigré lui-même et
les autres.7 Tous ces nouveaux types de conceptualisation
identitaire s’émergent dans un espace où il y a des
réseaux politiques, culturels et économiques parmi les
individus et les communautés qui excèdent les frontières
de l’état-nation.
Tandis que les frontières spatio-temporelles de
l’immigration s’élargissent, le processus d’immigration
n’implique plus seulement la décision d’immigrer. Par
exemple, Bora Ataman parle de la notion de « pré-
immigration » : « je considère les pré-immigrants comme les individus
qui se préparent aux voyages à long termes ou bien irréversibles parmi les
frontières, et/ou qui sont en phase de la prise de décision ayant trait aux
hébergements à long terme »8. Selon Ataman, les pré-immigrants
7 Beck, cité par Ataman Bora, Kozmopolitan Hayatlar, Diasporik Kimlikler8 Bora Ataman(2012), Kozmopolitan Hayatlar, Diasporik Kimlikler, Libra Kitap, p.58
font le calcul de gains et pertes concernant
l’immigration. Les avantages attendus peuvent être une
bonne éducation, les opportunités de travail ou bien un
style de vie multiculturelle. Donc nous pouvons dire que
les pré-immigrants se trouvent aussi dans le champ
transnational en intériorisant l’immigration.
Les relations d’appartenance que les individus
établissent deviennent le sujet du changement aussi avec
la transformation du caractère d’immigrant. L’état de
l’immigration décrit par Ataman comporte les individus
qui peuvent prendre une décision rationnelle de quitter
leurs pays par force des raisons professionnelles.
D’ailleurs, Samim Akgönül évoque la notion de « patrie
portable » en tant que sujet de discussion pour expliquer
les relations d’appartenance des immigrés turcs sur l’axe
de la Turquie et de la France.9 Cette notion est
concernant la transformation des appartenances vers un
caractère flexible en direction de préférences
rationnelles. C’est un point sur lequel nous avons besoin
de se concentrer quand nous examinons les transformations
des relations d’appartenance.
Peggy Levitt et Glick Schiller10 affirment que la
plupart des gens maintiennent des liens avec leurs pays
9 Samim Akgönül (2008) “Din, Çok Bağımllılık ve Kimlik Korkusu Ekseninde Fransa Türkleri” in Didem Danış, Verda İrtiş (eds.), Entegrasyonun, Ötesinde Türkiye’den Fransa’ya Göç ve Göçmenlik Halleri, Bilgi Üniversitesi Yayınları10 Peggy Levitt- Glick Schiller (2004) , Conceptualizing Simultaneity: A Transnational Social Field Perspective on Society, http://www.peggylevitt.org/assets/Levitt.SchillerConceptualizingSimultaneity.pdf , p.9, 07.07.2013
d'origine en même temps qu'elles/ils s’intègrent dans le
pays qui les reçoit. L'incorporation des immigrés et la
permanence des pratiques transnationales ne sont pas deux
processus antithétiques mais simultanés, qui s'informent
mutuellement. Ces processus simultanés causent la
multiplication des sentiments et l’émergence des nouveaux
types des relations d’appartenance. À la fin de ces
processus qui se déclenchent les uns les autres, les
nouvelles formes d’identification apparaissent.
Jelena Tosic11 désigne ce processus comme « les formes
transnationales d'identification et d'appartenance ». Selon elle, les
théories basées sur l'intégration des migrants
comprennent principalement la migration comme un
processus à sens unique, où le déplacement est suivi par
l’installation permanente. Elle souligne qu’il existe des
divers types de mobilité avec des effets variés sur les
identités des migrants aussi bien que des divers types
d'appartenance. Désormais, la transnationalité peut être
considérée comme une forme alternative d'adaptation afin
de construire d’une identité. D’ailleurs la construction
des liens transnationaux pourrait bien être concomitante
avec l'enracinement dans la société d'accueil, et que ces
processus peuvent se renforcer mutuellement.
11Jelena Tosic (2010) , Transnational belonging, non-ethnic-forms of identification, and diverse mobilities: Rethinking migrant integration? http://id.univie.ac.at/fileadmin/user_upload/prj_idee/abstracts/Dahinden-Text.pdf, p.5, 07.07.2013
Quant à Ayhan Kaya12, il mentionne que les
appartenances construites par des gens modernes,
actuelles ne peuvent pas être limités par l’état-nation.
Les individus qui sont à la fois des objets et à la fois
des sujets du processus de globalisation peuvent avoir
des sentiments vers leurs patries mais aussi vers le pays
où ils/elles vivent. Ayhan Kaya remarque que ces
individus peuvent s’exposer à une sorte d’expérience de
citoyenneté transnationale; donc c’est la double
nationalité qui peut répondre au besoin de ces individus.
Selon lui, un citoyen de ce type est un individu qui
réussit à exister aux deux côtés de la rivière au même
moment. Cette réussite provient de la capacité d’utiliser
les moyens de communication et de transport assurés par
la globalisation. Il ajoute que la double nationalité
ouvrit des voies importantes pour que l’expérience
transnationale se réalise. Chattou Zoubir discute les
effets de la double nationalité sur la construction
identitaire et il indique que la double nationalité
implique une double allégeance, une double loyauté et
tout logiquement une double protection.13 Nous pouvons
donc dire que les opportunités que la double nationalité
assure peuvent ouvrir des portes de diverses relations
d’appartenance et d’allégeance.
12Ayhan Kaya-Günay Göksu Özdoğan (2003), Sınır Tanımayan Sorunlar, Bağlam Yayınları, p.15913 Zoubir Chattou- Mustapha Belbah (2002), La double nationalité en question, Editions Karthala, p.139
I.e. La dimension transnationale des constructions
identitaires en tant qu’un phénomène générationnel
Nous avons vu que le transnationalisme nous ouvre des
parcours convenables avec l’intention de comprendre les
divers types d’identification et d’appartenance. Cela
nous amène à un nouveau point à discuter; est-ce que ce
model peut être applicable pour la deuxième génération ?
Dans d’autres mots, est-ce que le transnationalisme est
un phénomène d’une-génération ou de plusieurs
générations ? Est-ce que nous pouvons parler d’une telle
relation transnationale pour la deuxième génération ?
Dans sa recherche sur la deuxième génération des
immigrés d’Inde en Canada, Kara Somerville14 nous parle
de deux approches concernant le transnationalisme dans le
cas de la deuxième génération. Elle mention que d'un
côté, il y a des chercheurs qui prévoient que le
transnationalisme peut être important pour la première
génération, mais pas pour leurs enfants. Elle donne
référence à Alejandro Portes,15 qui supporte l’idée que
les activités transnationales sont un « phénomène d'un-
génération » mais que la participation de cette première
génération d’immigrés dans ce phénomène peut exercer des
effets résilients sur la deuxième génération. Elle14Kara Somerville(2008), Transnational Belonging among Second Generation Youth: Identity in a Globalized World , http://www.krepublishers.com/06-Special%20Volume-Journal/JSS-00-Special%20Volumes/JSS-SV-10-Youth-Migration-Web/JSS-SV-10-03-023-08-Somerville-K/JSS-SV-10-03-023-08-Somerville-K-Tt.pdf, p.2 , 08.07.201315 PORTES cité par Kara SOMERVILLE, Transnational Belonging among Second Generation Youth: Identity in a Globalized World
remarque que la deuxième approche est suggérée par les
chercheurs comme Robert C. Smith et Glick Schiller,16
qui argumente pour la permanence des relations
transnationales de densités et niveaux divers.
Kara Somerville affirme que les réseaux personnels et
frontaliers crées par la premier génération ne
disparaissent pas totalement; ils continuent à exister
dans des modes différentes en créant un bassin des
réseaux et des connections desquels la deuxième
génération bénéficie. C’est par ces réseaux personnels et
frontaliers que la deuxième génération peut mobiliser les
ressources qui leur permettraient d'exprimer leurs
sentiments à propos des attachements multiples et de la
multi-appartenance. Peggy Levitt souligne qu’il faut
prendre la considération sur le fort effet potentiel
d’être grandis dans un champ social transnational. Elle
décrit le contexte de l'expérience de la deuxième
génération comme suivant:
« Même s'ils/elles se rendent rarement dans leurs foyers ancestrauxou ne parlent pas couramment la langue, ils/elles sont souvent soulevés dansles milieux qui font référence à la patrie idéologiquement, matériellement etaffectivement chaque jour. Ils/elles sont socialisés directement etindirectement dans les asymétries et les disjonctions inhérentes dans ledomaine social transnational et ils/elles font partie du casting depersonnages ce qui les résout. »17
Somerville affirme que c’est l'environnement social
créé par les connexions frontalières qui fait la deuxième16 SMITH et SCHILLER cité par Kara SOMERVILLE. Transnational Belonging among Second Generation Youth: Identity in a Globalized World 17Ibid., p. 7
génération passer par le processus de la formation
d'identité qui est exprimé à travers des émotions, des
aspects et des allégeances.18 Somerville aussi pense
comme Levitt; elle affirme que la deuxième génération
n’est pas isolée dans ses relations transnationales parce
qu’elle est née au sein des connections déjà établies par
leurs parents. Cette génération construit sa propre
expérience dans un champ social transnational. Selon
elle, le transnationalisme n'est pas un phénomène d'une-
génération. Elle affirme ainsi en utilisant le cas de la
deuxième génération des immigrés d’Inde en Canada: bien
que la deuxième génération soit élevée et incorporée au
Canada en termes de leur éducation, emploi et activités
sociales, les membres de cette génération néanmoins
grandissent dans un domaine social transnational. La
deuxième génération maintient la communication
frontalière par l'Internet, les appels téléphoniques et
les visites. Elle est liée à son pays d’origine non
seulement physiquement mais aussi émotionnellement grâce
à cette connexion régulière.19 D’ailleurs, l’auteur parle
des écoulements frontaliers par lesquels les identités
s’émergent et sont modifiées. La communication
transnationale qui s’apparait en tant que résultat des
écoulements frontaliers facilite la construction des
identités aussi bien que leur reconstruction.20
18 Somerville KARA(2008), Op.cit., p.419Ibid., p.820 Ibid., p.9
Sous la lumière de toutes ces contributions, nous
pouvons dire que nous devons prendre en considération
l’effet du domaine social transnational dans lequel la
deuxième génération est née pour que nous puissions bien
comprendre les formes de construction identitaire de la
deuxième génération. D’ailleurs, il faut réfléchir sur la
transformation des relations multiples d’appartenance qui
apparaissent dans ce domaine social transnational. Dans
les chapitres qui suivent, nous allons essayer de tracer
les formes de la construction identitaire et les propres
expériences de la deuxième génération des immigrés de la
Bulgarie.
CHAPITRE 2- L’IMMIGRATİON DE LA BULGARIE EN TURQUIE EN
1989
II.a. Le processus de l’immigration en 1989
L’immigration de la Bulgarie en Turquie correspond à
un processus qui s’étend sur une période longue. Dans
cette partie, nous allons spécifiquement nous concentrer
sur l’immigration en 1989.
Les lois visant la minorité turque, comme le
changement des noms, l’interdiction de la langue et des
pratiques religieuses turc, ont été mises en œuvre en
1984 sous le nomme du « processus de régénération» et
« retour à la race ». Le changement des noms a aussi été
appliqué rétrospectivement. Cela veut dire que, par
exemple, les noms des gens qui avait déjà immigré en
Turquie ont été changés dans des documents officiels ou
bien des noms sur des pierres tombales ont été
modifiés.21 Les interventions violentes aux
manifestations organisées contre les politiques
d’assimilation des turcs aussi bien que les problèmes
politiques et économiques de la Bulgarie à cette époque
ont tous les deux incité l’ouverture d’une autre page
dans l’histoire de l’immigration de la Bulgarie en
Turquie.
La grande vague d’immigration de 1989 a commencé avec
l’ouverture des portes d’entrée suivant la convention
signée entre deux pays. Le nombre des immigrés a atteint
environ 400.000 entre le mois de mai et d’août.22 Pendant
ce processus, l’état turc a autorisé le libre passage
sans visa. Face à l’augmentation rapide du nombre des
immigrées, la Turquie a fermé les portes d’entrée au mois21 Antonina, Zhelyazkova. (1998), “The Social and Cultural Adaptationof Bulgarian Immigrants in Turkey” in ‘’Between Adaptation and Nostalgia: The Bulgarian Turks in Turkey’’, http://www.omda.bg/public/imir/studies/nostalgia_1.html , 25.07.2013 22 V. Rossen ,Vassilev., (2001) ,Post-Communist Bulgaria’s Ethnopolitics, http://www.ethnopolitics.org/ethnopolitics/archive/volume_I/issue_2/vassilev.PDF , p.4, 25.07.2013
d’aout. Selon les données d’Ercüment Konukman23, le
nombre des immigrés a diminué à 34.098 avec la
reconstitution d’application de visa en août 1989.
D’ailleurs, les immigrés qui n’ont pas pu trouvé de
solutions aux problèmes de logement et de travail ont
retourné en Bulgarie. Pendant cette période d’un an, le
nombre officiel des individus qui ont retournés en
Bulgarie était 133.272.
II.b. Le processus de l’intégration à la Turquie
Nous pouvons parler de quelques facilités fournies
par l’état turc pour une mieux intégration des immigrés.
D’un part, les immigrants venant de Bulgarie n’ont pas
été définis comme réfugiés et la procédure de
naturalisation a été rapidement mise en place. Les
réglementations ont été rapidement signées pour ceux qui
n’ont pas pu obtenir la citoyenneté turque. Ce genre de
soutien bureaucratique a facilité la recherche du travail
dans les secteurs publics et privés. Ce soutien est
indicateur de l’effort de l’état qui essayait d’assurer
l’intégration économique des immigrés. D’autre part, le
gouvernement a ouvert divers cours, que ceux soient sur
la culture turc, l’histoire de la république de la
Turquie ou bien l’histoire d’Islam, pour que les
immigrants puissent s’adapter culturellement à la vie en
Turquie. 24
23 Ercüment, Konukman,, (1990)Tarihi Belgeler Işığında Büyük Göç ve Anavatan: Nedenleri, Boyutları ve Sonuçları. Ankara, p .70-7124 Gül Çatır, (2012), ‘’Zorunlu göç tecrübesinin devlet politikalarındaki yansıması: Bulgaristan’dan Türkiye’ye kitlesel
Les efforts réalisés pour faire intégrer les immigrés
de la Bulgarie, notamment les régulations faits par
l’état, signalent une perception formelle concernant ces
immigrés. La religion et l’origine ethnique de ces
immigrés les ont mises dans une place différente par
rapport aux autres immigrés. Nous pouvons interpréter
cette différence comme un privilège. Didem Danış et Ayşe
Parla le présente dans le cadre d’une « hiérarchie de
l’acceptabilité »25. La proximité ethnique et religieuse
des immigrés détermine leur position sociale lors de leur
installation en Turquie. Dans le cas des immigrés de la
Bulgarie, c’est possible de parler d’une affinité à
priori, dû aux origines turques et/ou musulmanes. Cette
affinité trouve son sens dans le lien de consanguinité
(« soydaşlık») — ce qui place les immigrés de la Bulgarie
en haut de l’ordre hiérarchique de l’acceptabilité par
rapport aux autres immigrés venant des pays non-musulmans
ou non-turcs.
Ayşe Parla indique que les vagues de migration de
Bulgarie ont été perçues et représentées comme
réalisation d'un désir de longue durée et elles étaient
presque intrinsèques du retour à la terre ancestrale
turque. L'idée sous-jacente est que les turcs vivant en
Bulgarie avaient quitté leur terre d'origine et qu’ils
göçün analizi’’ in S. Gülfer Ihlamur-Öner, N. Aslı Şirin Öner (eds.), Küreselleşme Çağında Göç, İletişim Yayınları, İstanbul, P.217-232 25 Didem Danış- Ayşe Parla, (2009), ‘’ Nafile Soydaşlık: Irak ve Bulgaristan Türkleri Örneğinde Göçmen, Dernek, Devlet’’, Toplum ve Bilim, N.114, p.136
avaient toujours un désir d’y revenir. La Turquie était
toujours le « vraie » patrie ancestrale.26 Donc, pour Gül
Çatır, c’est concevable de parler d’un état ou il y avait
une tendance à percevoir ces immigrés comme les
composantes de la structure sociale existante, parce
qu’ils ont retourné aux territoires auxquelles ils/ elles
s’appartenaient déjà.27
Le processus de l’intégration en Turquie n’était pas
sans défaut malgré cette affinité à priori. La recherche
de Nihan Ciğerci nous montre que la première génération a
adopté des travaux de salaire et de statut bas en tant
que stratégie de survie. Ainsi les immigrés de Bulgarie
sont devenus la réserve de manœuvre à bas prix.
L’affinité ethnique n’était pas vraiment suffisante pour
empêcher les réactions du peuple indigènes face aux
efforts d’implantation des immigrants.28
D’un part, l’importance donnée à la vie de travail
constituait un élément très important, pour les
immigrants, hommes et femmes, car c’était l’expression
d’une stratégie économique de survie en même temps que la
variolisation des pratiques individuelles. Nous pouvons
interpréter cette importance donnée à la vie de travail
comme signe et effort de réorganisation suivant
l’immigration. D’autre part, l’établissement des
26 Ayşe Parla (2005),Op.,cit.27 Gül Çatır, (2012),Op.,cit. , p.22828 Nihan Ciğerci,.(2012) Bursa-Kırcaali Hattı: 1989’da gelen Bulgaristan Göçmenleri Örneği, in Küreselleşme çağında göç, İletişimyayınları
« espaces culturels » dans des endroits où les immigrants
se sont installés peut être considéré comme signe pour
éviter des problèmes potentiels qui pourraient émerger à
cause d’avoir des passés socio-spatialement et
culturellement séparés.
CHAPITRE 3- LA DEUXIEME GENERATION DES IMMGRES DE LA
BULGARİE DE 1989 EN VOIE DES CONSTRUCTIONS IDENTITAIRES
III.a. Qu’est-ce-que s’agissons nous avec la deuxième
génération ?
III.a.a. La définition de la deuxième génération
Tout d’abord, nous devons clarifier ce que signifie
la deuxième génération. Cette génération s’agit des
enfants des individus qui ont consciemment réalisé le
processus d’immigration. Nos interlocuteurs se composent
des personnes qui sont nées en Bulgarie sauf une
personne29 qui est née en 1991 en Turquie. Une autre
différence est qu’une personne30 d’entre eux n’est pas
immigrant de 1989 mais de 1992 parce qu’il n’a pas pu
entrer en Turquie à cause de la fermeture des portes
après le mois d’août en 1989.
Quand nous regardons la deuxième génération, elle se
caractérise considérablement indépendante du processus
que leurs parents avaient vécu, c’est-à-dire le processus
de réorganisation en passant par la désorganisation.
Cette génération s’alimente de l’investissement dans
l’héritage moral et même matériel et elle l’amène plus
loin que leurs parents. Si nous utilisons la définition
de Joseph Kastersztein, c’est une nouvelle identité comme
« une structure polymorphe, dynamique, dont les éléments constitutifs sont
les aspects psychologique et sociaux en rapport à la situation relationnelle à
un moment donné, d’un agent social (individu ou groupe) comme acteur
social. » 31 C’est une génération qui a sa propre voie et
propre construction identitaire dans une façon dynamique,
en prenant en compte des avantages qui lui entoure et en
faisant la navette entre deux communautés et deux pays.
III.a.b. La perception du processus de l’immigration
chez la deuxième génération
29 Vasfiye30 Belgin31 Joseph Kastersztein, (2002) Les stratégies identitaire des acteurs sociaux : approche dynamique des finalités, in Stratégies Identitaires, p.28
Nous pouvons examiner les relations d’appartenance de
la deuxième génération non seulement dans leur attitude
actuelle mais aussi dans leur accumulation de mémoire
sous la lumière de l’immigration. Dans ce cas-là, les
traces du processus l’immigration peuvent suivre aux
tours de leurs propres expériences, interprétations et à
la fois leurs observations de la deuxième génération à
propos des expériences vécus de leurs parents. Il ne faut
pas oublier que les témoignages de la deuxième génération
des expériences vécues de leurs parents aussi correspond
à un environnement social crée. Elle traverse le
processus de la formation d’identité en les interprétant.
Parmi les témoignages de nos interlocuteurs, l’un des
points marqués concernant le début du processus
d’enracinement en Turquie est les difficultés auxquelles
leurs parents avaient fait face. La plus remarquable
d’entre eux est les difficultés économiques. Presque tous
nos interlocuteurs ont parlé des conditions du travail de
leurs parents. Par exemple, Ahmet mentionne :
« L’expérience de ma famille était vraiment dure pour moi. Je ne l’ai pasvécu, j’étais trop petit mais j’ai quand même senti ce qu’ils ont vécu. Ils ontcombattu dans des conditions difficiles, ils ont travaillé à salaire bas, ils ontessayé d’avoir un logement. »
Dans les yeux de la deuxième génération, le combat
face aux difficultés économiques est le principal moyen
d’enracinement en Turquie. Les difficultés auxquelles
leurs parents ont du faire face ont pris place dans les
mémoires des enfants. L’importance donnée à la vie du
travail est encore remarquable dans la deuxième
génération. Tous nos interlocuteurs se composent des
individus qui actuellement travaillent ou bien qui ont
travaillé pour une certaine période pendant leur vie
scolaire. Il y a un accent mis sur le travail et sur le
fait d’être économiquement indépendant. Nous pouvons dire
que les effets du processus de réorganisation de leurs
parents se reflètent dans la construction identitaire de
la deuxième génération à cause de l’environnement social
qui les entourait pendant leur enfance.
Les interlocuteurs, sauf un, soulignent qu’ils se
sentent comme une partie de l’histoire de l’immigration
en raison de leurs témoignages des expériences vécues de
leurs parents. Par exemple, Sibel indique que :
« Je pense qu’on vit encore sous l’ombre de l’immigration. Quand on estvenu en Turquie, mon père avait 28 ans et ma mère avait 25 ans. Il y avaitdeux enfants et deux grands-parents, en plus mon père avait une sœurcélibataire, donc on est venu en tant qu’une grande famille. Ce n’était pas unenvironnement sain pour un enfant parce que nous vivions tous ensemble.En outre, il y avait des difficultés économiques, tout le monde avait le soucid’atteindre le niveau même de subsistance et de gagner l’argent. Quand tugrandis dans un environnement comme ça, tu as une enfance différente quecelle des autres.»
Sibel se sent au centre de l’histoire de
l’immigration parce qu’elle pense que les difficultés
auxquelles sa famille a fait face ont transformé toutes
leurs relations familiales. Plus tard, elle a parlé
d’« une enfance différente » pour signaler une maturation
psychologique à un âge jeune. Elle parle d’un manque de
communication entre les enfants et les parents et elle
ajoute que leurs relations familiales ne sont pas encore
fixées. Nous pouvons dire que c’est difficile de parler
d’une réorganisation dans les relations familiales même
s’ils assurent leurs réorganisations au sens économique
et culturel pour quelques familles immigrées.
Il y a des diverses formes de s’associer avec
l’histoire de l’immigration. L’une d’entre eux est la
comparaison entre la réalité et l’imaginaire. Ces
comparaisons sont généralement faites autour de la
question: « En quoi nos vies se ressembleraient-elles si
nous n’étions jamais venus en Turquie ? » Cette
comparaison trouve son sens dans les propres
interprétations des enfants, et même dans les
observations concernant leurs parents. Si nous donnons
les exemples des interprétations des enfants :
« Quelque fois je me demande avec curiosité; on devenait des personnes comment? En ayant l'éducation scolaire ? Probablement oui mais, quel sort de l'éducation? Les gens se marient jeune en Bulgarie, alors on se mariait? »32
« Quelque fois je pense… si mes parents ne sont jamais venus en Turquie, qu’est-ce que cela pourrait être ? Et puis, le film se termine, je ne peux pas penser plus. Qu’est-ce que je peux faire en Bulgarie ? Les gens insultent à Todor Jivkov mais je le prie. Il nous a chassé de Bulgarie par bonheur.»33
Nous allons parler des relations d’appartenance que
les enfants établissent avec la Bulgarie dans les
parties suivantes. Mais en regardant les citations au-
dessus, nous pouvons commenter que même si la deuxième32 Demet33 Hüseyin
génération construit une empathie avec les expériences
vécues de leurs parents, chacun d’entre eux fait cela en
gardant une distance avec l’idée de vivre en Bulgarie.
Nous allons voir les effets de cette distance dans les
liens établis avec la Bulgarie et les façons de
positionner la Bulgarie.
Les difficultés d’adaptation et de vivre dans une
communauté bilocale sont accentuées quand ils
interprètent la position de leurs parents face à
l’expérience de l’immigration. Ahmet a fait un
commentaire très frappant :
« Ma famille ne peut toujours pas surmonter ce trauma, ils sont icimais ils ne peuvent pas être comme des indigènes. Quand ils vont enBulgarie, ils ne peuvent pas être comme des personnes là-bas. Il y a unephrase que j’ai entendue de plusieurs personnes qui circulent souvent entredeux pays : Ah, s’ils nous donnent une territoire entre deux pays et nous yvivons. »
L’expression d’Ahmet au-dessus nous montre que le
processus de l’intégration des immigrants ne peut pas
être lu comme une ligne linéaire. Même si nous
envisageons une affinité à priori grâce au lien de
« soydaşlık », cela ne garantit pas l’incorporation
totale des immigrés. Comme Peggy Levitt et Glick
Schiller nous signalent, ce sont des individus qui se
trouvent dans une communauté bilocale en s’engageant dans
des pratiques transnationales permanentes. D’ailleurs,
ces individus font émerger des nouveaux types des
relations d’appartenance parmi deux pays ou deux
environnements culturels. Ces immigrés deviennent des
nouvelles entités qui se positionnent entre le passé et
aujourd’hui, c’est une nouvelle forme de construction
identitaire. Ils ne sont ni totalement déracinés du pays
d’origine, ni totalement assimilé au pays d’accueil.
Selon la plupart de nos interlocuteurs, les
qualifications comme les personnes qui restent en
Bulgarie, les immigrés et les indigènes34 de la Turquie,
sont utilisées afin de montrer leur position différente.
Ces qualifications ont peu d’importance pour la deuxième
génération.
III.a.c. Le milieu socio-culturel
Nos interlocuteurs ont passé la plupart de leur temps
dans les quartiers d’immigrés de Bulgarie à Istanbul
comme les logements à Kağıthane35, Avcılar, Yenibosna et
Güneşli. Tous vivent encore dans ces quartiers sauf Sibel
et Deniz, qui sont déménagées dans un autre quartier il y
a un an.
La moitié des interlocuteurs ont indiqué que leurs
meilleurs amis sont aussi des enfants d’immigrés et
qu’ils ont de la connexion régulière avec la Bulgarie en
34 C’est une attribution utilisée pour faire référence aux gens d’origine turque.35 Ces logements ont été construits pour l’installation des
immigrants de la Bulgarie par le directif de Turgut Özal. Ces
logements sont connus sous le nom de “göçmen blokları’’.
raison de leurs familles immédiates. Ils indiquent qu’ils
ont des amis en Bulgarie aussi. Par exemple, Mehmet et
Belgin ont des amis avec qui ils sont en contact
régulier, notamment en utilisant le moyen d’Internet.
Pour les autres, c’est des amitiés qui se renouvèlent
pendant leurs visites en Bulgarie.
Quant à l’autre moitié, ils disent qu‘ils sont
éloignés de la culture d’immigrants, même si, par
exemple, Hüseyin et Demet parmi eux encore vivent dans
les quartiers d’immigrés et qu’ils ont la famille
immédiate en Bulgarie. Hüseyin est allé à l’université en
dehors d’Istanbul et Demet a des amis venant de divers
milieux depuis un jeune âge. Dans ce cas-là, je trouve
l’interprétation de Hüseyin intéressante. Il dit :
« J’ai moins d’amis où j’habite mais ce sont mes meilleurs amis. Lesparents de ces amis sont aussi immigrés mais ils sont des anciens immigrés,par exemple, de l’année 1977. Donc, je pense qu’on peut considérer son pèrecomme immigré mais mon ami ne peut pas être considéré comme immigré.D’ailleurs, ils ne semblent pas être un immigré. Par exemple, l’un de mesamis n’est jamais allé en Bulgarie, et la dernière fois un autre y est allé étaiten 2009 donc, les mémoires de la Bulgarie commencent à disparaitre. »
Donc, même si Hüseyin ont des amis d’origine
d’immigré de la Bulgarie, il ne pense pas qu’ils sont des
immigrés. Son critère principal d’amitié est de ne pas
sembler être un immigrant. Nous allons voir les
attributions à travers de « la culture d’immigrants »
dans les parties suivantes. Les trois autres personnes
dans ce groupe indiquent que leurs meilleurs amis sont
plutôt des amis de lycée et d’université. Ils n’ont pas
de famille immédiate en Bulgarie et ils indiquent qu’ils
se sont éloignés de la culture d’immigrants depuis
longtemps. Nous pouvons dire que le milieu socio-culturel
se transforme à travers la culture d’immigrants tant que
les domaines de cette culture peuvent être reproduits.
Les fonctions de ces domaines perdent leurs influences
sans qu’ils soient reproduits par les membres du groupe.
III.b. « L’état d’être immigré » en tant qu’un mécanisme
intégratif
III.b.a. Les significations attribuées à l’état d’être
immigré
Est-ce que l’état d’être immigré peut être pensé
comme un mécanisme intégratif ? Cet état peut être
interprété comme bilatéral — l’un des ses aspects étant
les propres relations de la deuxième génération et
l’autre étant la façon dont les membres de la deuxième
génération construisent leur identité.
Nos interlocuteurs, sauf une personne36, ont déclaré
qu’ils trouvent un sens positif dans « l’état d’être
immigré ». Bien sûr, nous pouvons parler de l’existence
des attributions différentes et des densités
émotionnelles diverses à propos de « l’état d’être
immigré. » Pourtant, toutes ces attributions et émotions,
36 Hüseyin
malgré leur différence et diversité, porte un degré
d’empathie. Pour certains, cet état crée une affinité
entre soi et les autres. Par exemple, Belgin, qui a
quitté la Bulgarie en 1992 à l’âge de cinq ans,
l’explique comme :
« L’état d’être immigré, cela me fait sentir une affinité avec des autresparce qu’il/elle37 est aussi venue en Turquie en passant par des difficultéssimilaires; c’est pour cette raison qu’il/elle peut tu comprendre mieux. Toutd’abord, le type de vie est similaire. Il /elle est plus proche de moiéconomiquement et culturellement. En plus, on s’est conforme avec lesimmigrants parce qu’on vit dans le même environnement. Les pratiques donton s’est habituées sont pareilles; le type d’habillement, la culture musicalesont similaires; les structures de famille sont similaires…»
La compréhension de Belgin est la plus positive parmi
les autres. Pourtant, le point de vue change quand on
parle avec Hüseyin, qui est celui, le plus éloigné de la
culture d’immigrants et de la Bulgarie. Sa perception est
strictement différente de celle de Belgin; il a mis
accent sur son antipathie concernant les immigrés et la
culture d’immigrants plusieurs fois pendant nos
conversations. Il trouve un sens négatif dans « l’état
d’être immigré ». Pour lui, la reproduction de la culture
d’immigrants d'une manière ou une autre est l’indicatrice
d’une intégration pas réussie. Nous pouvons clairement
voir son point de vue dans la citation suivante :
« Les immigrants approprient trop leurs états d’être immigrant et jetrouve ça très exagéré. Leur mode de vie, leur style de parler me semblenttrès différents. Par exemple, il y a des cafés auxquels seulement lesimmigrants vont. Nous vivons ici depuis 25 ans, mais ils sont insistants sur le
37 L’immigré(e)
fait de rester comme immigrants. Je trouve le comportement d’une personneorientale38 et d’une personne immigrante pareille. »
Tandis que les perspectives de Hüseyin et Belgin
désignent les deux côtés extrêmes, d’autres
interlocuteurs partagent des opinions plutôt similaires
et modérées. L’un des aspects soulignés est que « l’état
d’être immigré » leur donne une préconception à propos de
quelqu’un qu’ils rencontrent. C’est un point partagé par
tout le monde, un élément qui facilite la dialogue avec
quelqu’un inconnu. Cet état donc correspond au partage de
connaissance, qui rapproche les membres de la deuxième
génération. Neşe définit ce partage comme: « J’ai
l’impression que nous partageons une histoire commune qui
prend sa forme entre la Bulgarie et la Turquie. » Donc
pour certains, ce n’est pas seulement le partage d’une
simple empathie mais c’est plutôt le partage des sens
plus profondes avec des références historiques.
III.b.b. La participation aux pratiques culturelles
d’immigration
Pour examiner la participation de la deuxième
génération dans la reproduction des symboles, nous allons
maintenant évoluer un domaine où les pratiques
culturelles d’immigration est la plus évidente.
L’association de culture et de solidarité des immigrants
des Balkans39 est acceptée comme une des associations,38 En effet, il a l’intention de dire les Kurdes. 39 BAL-GÖÇ
les plus connues parmi les immigrants. Bal-Göç organise
la fête de Tekese40 et les soirées de Bul-Göç41 en plus
des autres activités concernant l’association. Les fêtes
de Tekese sont des grands pique-niques pendant lesquels
les immigrés des différentes régions de la Bulgarie se
ressemblent. Quant aux soirées de Bul-Göç, ce sont des
fêtes destinées plutôt pour les jeunes, et il y a
généralement un artiste bulgare invité qui y est présent.
La plupart de nos interlocuteurs, sauf Vasfiye et
Neşe, a exprimé qu’ils ne participent pas aux activités
de Bal-Göç. La tendance générale est plus souvent
similaire à l’opinion qui suit: « je ne suis pas encore
allé à ces activités mais si mes amis y viennent avec
moi, pourquoi pas ? Ça pourrait être amusant ». Vasfiye
et Neşe caractérisent ces activités comme des meilleures
occasions pour socialiser avec des autres jeunes
immigrés. Neşe a décrit les soirées de Bul-Göç en
disant :
« La soirée de Bul-Göç prend place dans un salon de mariage, çaressemble à nos soirées de Kına. Un artiste de Bulgarie y vient, les dansesfolkloriques de Bulgarie sont performées sans cesse. Bien évidemment, il y adu control d’identité; les non-immigrants n’ont pas de permission d’y entrer.Ça me plait beaucoup de reproduire la culture de nos territoires d’origine. Jeme sens comme si je retourne aux mes racines.42 »
http://www.balgoc.org.tr/40 C’est une sorte d’abrégement du « coopératif de travail agraire » en Bulgarie pendant la période de l’URSS.41 Bulgaristan göçmenleri.42 Elle parle plutôt d’une nostalgie culturelle qu’une référence raciale.
L’interdiction d’entrée des non-immigrants nous dit
que c’est un espace de reproduction de la culture
d’immigrants. Les éléments symboliques, comme les danses
folkloriques et les chansons en bulgare, sont reproduits;
même l’existence de l’artiste invité de la Bulgarie nous
montre une intention consciente de se connecter avec la
Bulgarie. Donc c’est possible de dire que ces activités
n’offrent pas seulement un espace pour la reproduction de
la culture. Elles sont aussi des occasions pour se
connecter avec la Bulgarie.
Mehmet qui refuse nettement d’aller à ces activités,
a pris une position plus critique. Il faut indiquer,
avant de parler de sa position, que Mehmet est quelqu’un
qui a une relation assez serrée avec la Bulgarie. La
plupart de ses proches sont encore en Bulgarie et Mehmet
les visite souvent. La particularité principale de Mehmet
est qu’il a fait ses études à l’université à Sofia et
puis, il est allé aux États-Unis dans le cadre d’un
échange scolaire. Il considère ces activités comme :
« … quand quelqu’un de l’extérieur les voit, il les interprète comme desactivités tziganes. Je trouve ça bizarre de performer les danses folkloriques à200 personnes; c’est drôle pour moi. Par exemple, je souhaite que lesimmigrants de Bulgarie ouvrent un laboratoire où ils produisissent des outilstechnologiques ou bien qu’ils fondent une université, ça me donneraitbeaucoup de plaisir. Les immigrants de la Bulgarie disent que nous sommestrès différents mais ils s’érigent comme des gens qui ne font rien que deboire et de danser — comme les tziganes. Je ne participe jamais à cesactivités parce que j’ai honte d’être vu par quelqu’un de dehors. »
Si nous faisons une inférence de tous ces
commentaires, c’est possible de les interpréter comme des
diverses façons d’être en contact avec la culture
d’immigrants. D’un part, la participation à la
reproduction de la culture d’immigrants n’est pas
nécessairement indispensable afin d’établir une
appartenance mutuelle à la Bulgarie et à la Turquie.
D’autre part, la plupart des jeunes ont souligné qu’ils
ne sont pas contre la participation à ces activités.
Quand même, ce qui est à souligner ici c’est qu’il y a
deux compréhensions qui s’opposent clairement. Tandis que
la première considère ces activités comme une expression
de la reproduction d’une nostalgie, la deuxième trouve un
sens archaïque et manipulatoire de la culture d’immigrant
là-dedans. Cela nous montre que des expériences diverses
font émerger des relations diverses d’appartenance.
III.c. La Bulgarie en tant que lieu de naissance
III.c.a. La densité des relations avec la Bulgarie au
niveau quantitatif
Nous allons regarder le niveau et la densité des
relations que nos interlocuteurs établissent avec la
Bulgarie. Nous pouvons grouper nos interlocuteurs selon
les catégories suivantes :
1) Ceux qui ont de famille immédiate en Bulgarie :
Hüseyin, Mustafa, Mehmet, Demet, Belgin, Neşe, Vasfiye.
2) Ceux qui ont de famille ou des proches lointaines
en Bulgarie : Ahmet, Deniz, Sibel
Nous pouvons parler d’une hétérogénéité concernant la
condition des proches en Bulgarie. Parmi les individus
qui ont de famille immédiate en Bulgarie, Neşe, Belgin,
Demet, Mehmet et Mustafa expriment qu’ils visitent leurs
proches un ou deux fois par an. Même si Hüseyin se trouve
dans ce groupe, il ne va pas en Bulgarie régulièrement.
Il affirme que sa relation avec la Bulgarie s’était
construite plutôt autour de ses grands-parents. Il a
d’abord perdu son grand père en 2007, et puis sa grande
mère en 2008. Il est allé en Bulgarie seulement trois
fois après la mort de ses grands parents. La première
fois était pour visiter sa tante à Sofia et les deux
autres fois étaient pour le voyage avec ses amis à
Svilengrad. Hüseyin définit ce changement avec les mots
suivants :
« Désormais, la Bulgarie ne signifie plus rien pour moi. Quand j’étaispetit, la Bulgarie me manquait parce que j’y avais une maison à aller; il yavait mes grands-parents; il y avait beaucoup de choses à faire. Aujourd’hui,il y a rien qui m’attire. »
Des individus qui y ont de famille ou des proches
lointaines visitent la Bulgarie un fois par deux ou trois
ans ou bien une fois par cinq ans43. Le point remarquable
pour ce groupe est que même si nous pouvons constater une
corrélation entre la présence des proches en Bulgarie et
la densité des visites en Bulgarie, ce n’est pas toujours
le cas. Par exemple, même si Ahmet et Sibel vont rarement
en Bulgarie et visitent rarement leurs proches. Deniz, de
son côté, y va en hiver pour faire du ski à Pamporovo et43 Cela correspond à la période du renouvellement du passeport.
en été pour passer les vacances avec ses parents à Varna.
Pourtant, il ne visite personne pendant ces voyages
réguliers. Donc, il y a des exceptions comme l’exemple de
Hüseyin et de Deniz.
III.c.b. Les relations émotionnelles avec la Bulgarie
Dans la partie précédente, nous avons essayé
d’évaluer la qualité des relations établies avec la
Bulgarie en prenant la présence de famille ou bien des
proches en Bulgarie, aussi bien que la fréquence des
visites comme critères d’évaluation. Maintenant, nous
allons essayer de voir la dimension affective d’un point
de vue plus profonde et nous allons prendre en
considération les références émotionnelles liées à la
Bulgarie.
Nous pouvons grouper les réponses émotionnelles dans
quatre catégories :
1) Les individus qui construisent leur relation par
l’intermédiaire des liens affectifs en donnant
références à ses proches : Belgin et Neşe
2) Les individus qui construisent leur relation par
l’intermédiaire des références nostalgiques :
Deniz, Vasfiye, Demet et Neşe
3) Les individus qui construisent leur relation par
l’intermédiaire des arguments rationnels :
Mehmet, Ahmet et Mustafa
4) Les personnes qui déclarent qu’ils n’ont aucun
contact avec la Bulgarie: Sibel et Hüseyin
Quand nous regardons le premier groupe, la
particularité, la plus distinctive est la présence des
relations assez vigoureuses avec des proches en Bulgarie.
Belgin l’a défini comme, « La Bulgarie me manque beaucoup.
Même si on n’a pas grandi là-bas, c’est le pays ou on est né. Nos proches sont
là; ils me manquent beaucoup. De ce point de vue, j’ai des liens affectifs avec
la Bulgarie. »
Cela correspond à un positionnement de la Bulgarie
autours des facteurs plus émotionnels. Comme Thomas Faist
l’indique, ce groupe peut être considéré comme un exemple
des groupes de famille transnationaux, composés des
individus qui se trouvent dans un champ transnational qui
dépasse les frontières politiques par la poursuite des
relations familiales multiples.
Le deuxième groupe qui donne plutôt des références
nostalgiques se concentre plutôt sur des échanges
symboliques. Nous pouvons parler de la proéminence de
quelques symboles comme la langue bulgare, la musique
bulgare etc.
« La Bulgarie me manque. Par exemple, ma mère et mon pèrecommencent à parler en bulgare une fois qu’on passe par la frontière, je
l’aime beaucoup. Quand je reste loin de la Bulgarie pour un longtemps, lacuisine bulgare, l’alphabet bulgare, les musiques bulgares me manquent. Demême mon effort de lire l’alphabet cyrillique me manque. »
Comme nous le voyons dans le commentaire au-dessus
qui appartient à Deniz, les symboles peuvent remplacer
les relations familles alors que les relations directes
commencent à disparaitre. Il y a toujours des liens
établis avec la Bulgarie mais ces liens se transforment
en conformité avec les expériences propres de l’individu.
Quant aux arguments rationnels, ils nous indiquent la
présence des sentiments d’appartenance supportés par des
inférences rationnelles. Mehmet nous présente un des
commentaires, les plus rationnels:
« Je peux évaluer la Bulgarie en prenant compte de ses aspects positifset négatifs. La Bulgarie me manque au niveau de la liberté des hommes etdes femmes. En Bulgarie, je peux saluer un inconnu dans la rue, mais lesrelations entre les gens ne sont pas comme ça en Turquie. Le confort et lalogique de la société bulgare me manquent, je le trouve plus européenne quela Turquie. »
Nous voyons que même si Mehmet a plusieurs proches en
Bulgarie, la présence de ces proches ne fournit pas une
relation d’appartenance à priori. Il établit une telle
relation en comparant la Turquie et la Bulgarie. Donc,
nous pouvons dire qu’il y a une affinité qui émerge
entant que résultat des attentes personnelles et d’un
processus logique d’évaluation. D’ailleurs, cela nous
rappelle du concept « patrie portable » de Samim Akgönül —
sauf que dans ce cas-là, ce qui est « portable » n’est pas
la « patrie » mais l’appartenance. « L’appartenance portable » a
un caractère flexible en direction des préférences
rationnelles.
Dernièrement, les gens qui se déclarent de n’avoir
aucune relation avec la Bulgarie sont des gens qui
refusent complètement d’établir un lien avec la Bulgarie.
La perte du sens d’appartenance à partir d’un moment ou
un évènement précis, ou bien le manque de ce sens depuis
toujours sont parmi les raisons de ce refus. Sibel a bien
exprimé cette situation:
« J’ai aucune aspiration ou sens d’appartenance à la Bulgarie. J’auraisdu y aller plus souvent, ou bien j’aurais du avoir des expériences vécues etdes souvenirs.»
Tout le monde, sauf une personne, voit les visites en
Bulgarie comme des voyages à l’étranger. Cela veut dire
que la Bulgarie est toujours un pays étranger au niveau
des sentiments malgré être un pays avec lequel ils sont
toujours en contact régulier. Donc nous ne pouvons pas
parler d’une seule manière d’appartenance absolue, mais
plutôt des appartenances diverses et multiples.
III.c.c. Le niveau de conscience sur la Bulgarie
En plus des conditions émotionnelles, la connaissance
des pratiques actuelles en Bulgarie est aussi une
indicatrice afin d’examiner le niveau des relations
etablis. Nous allons maintenant interroger la pratique de
voter en Bulgarie pour évaluer le niveau de conscience
politique.
Nous constatons qu’il y a un manque d’intérêt à la
vie politique quotidienne en Bulgarie si on le compare
avec la situation en Turquie. Cependant, c’est possible
de parler d’une sorte de conscience politique en
transformation, surtout autour des conditions sociales
des turcs en Bulgarie. Neşe l’explique en disant: «Apres
tout, si on a la citoyenneté bulgare, ça veut dire que c’est aussi notre pays. Le
fait qu’on est né là-bas, que nos proches sont là est la raison pourquoi j’ai un
sens de responsabilité. »
Si nous ignorons ceux qui ne votent jamais pour un
moment à titre exemple et regardons seulement ceux qui
votent, nous voyons qu’ils ont voté pour le HÖH,44 qui
est considérée d’être le parti turc puissant. Ce qui est
remarquable ici c’est que, d’un part, il y a un intérêt à
choisir ce qui serait mieux pour la communauté turque en
Bulgarie, d’autre part, il y a une attitude critique, un
sentiment de méfiance envers le HÖH. Cette méfiance
résulte de la croyance qu’il y a des relations étroites
entre la mafia et le HÖH. Par exemple, la tentative
d’assassiner Ahmet Doğan45 est mentionnée comme un
théâtre afin de faire le réclame. L’existence même d’une
telle supposition est une évidence que les gens sont
préoccupés avec des évènements qui se passent en
Bulgarie.
Tous ceux qui ont voté au moins une fois dans le
passé ont indiqué que la question n’est pas de choisir
44 Hak ve Özgürlükler Hareketi45 Le leader du HÖH
entre un parti turc ou bulgare. Ce qui est importante,
c’est les effets de leur choix sur la population turque.
Même s’ils sentent une responsabilité envers la
population turque en Bulgarie, ils sont tous éloignés
d’être interventionniste.
III.d. La Bulgarie au niveau légal
III.d.a. La double nationalité
Dans le cas de la deuxième génération des immigrés
de la Bulgarie, il y a un facteur qui suscite une sorte
de liaison inévitable: c’est la double nationalité donc,
la carte d’identité bulgare. Cette liaison a pris un
caractère diffèrent qu’avant, suivant l'adhésion de la
Bulgarie dans l'Union Européenne en 2007. Cette adhésion
a donné un nouveau aspect au fait d’avoir la citoyenneté
de la Bulgarie: ceux qui ont la double nationalité sont
désormais devenus des citoyens de l'Union Européenne.
La citoyenneté bulgare a deux aspects importants pour
la deuxième génération. Premièrement, elle rend les
visites en Bulgarie plus facile pour ceux qui y ont des
proches, sans avoir l’obligation de s’occuper des
exigences de visa. Deuxièmement, la Bulgarie est devenue
la porte vers le reste d’Europe suivant son adhésion à
l’Union Européenne. Cela veut dire que le chemin de
l’Europe passe par la citoyenneté bulgare pour cette
génération.
Tous nos interlocuteurs ont exprimé qu’ils
considèrent la double nationalité comme un grand avantage
même pour simplement visiter leurs proches ou bien pour
voyager dans le monde. L’obligation de renouveler sa
carte d’identité une fois tous les cinq ans est le seul
désavantage qu’ils en trouvent.
La citoyenneté bulgare est devenue un moyen
convenable afin de former les relations avec l’étranger
aussi bien que d’établir des relations internes. La
citoyenneté bulgare, donc de l’Europe par extension, se
voit impressionnant sur leur CV pour certains. Elle est
un moyen assez efficace permettant de prendre place dans
le champ transnational. D’ailleurs, même si ces personnes
ne font pas partie du champ transnational en actualité,
la simple présence de cette opportunité et facilité
d’accès aux réseaux transnationaux les rassure.
Alors que ceux qui ont la citoyenneté bulgare en
bénéficient, ceux qui ne l’ont pas essayent de l’obtenir.
Par exemple, Mustafa indique qu’il visait à aller en
Angleterre. Il a obtenu la citoyenneté bulgare en 2010
pour qu’il puisse y aller sans s’occuper des procédures
d’acquisition de visa. Sa visite en Bulgarie pour obtenir
sa citoyenneté en 2010 était sa première visite là-bas.
Donc, nous pouvons parler de « l’instrumentalisation de la
Bulgarie » dans le cadre légal de la citoyenneté.
En plus, il y a des facteurs familiaux quant aux
relations de la deuxième génération avec la Bulgarie.
Dans le cas de Mustafa, l’attitude de sa famille était
vraiment déterminante de sa relation avec la
Bulgarie: « Mon père m’a empêché d’aller en Bulgarie jusqu’à ce que
j’avais 23 ans. Il ne voulait pas me mettre en contact avec la Bulgarie en
aucune manière; il était très fâché avec les bulgares et c’est pour cela qu’il
m’a empêché d’y aller. »
Depuis 2010, Mustafa y est allé quatre fois afin de
visiter ses proches. Nous pouvons constater que sa
connexion émotionnelle avec la Bulgarie est assurée par
l’intermédiaire de sa connexion de famille. Toutes ces
anecdotes nous suggèrent que ni la connexion émotionnelle
ni la connexion familiale seule n’est suffisante pour
analyser la deuxième génération. Il faut la considérer
comme une forme hybride dans laquelle les différents
niveaux d’appartenance et de connexions s’interpénètrent.
Un autre point important concernant la citoyenneté
bulgare est le droit de remplacer les noms bulgares avec
les noms turcs. Nous pouvons mieux comprendre la
signification de ce droit en regardant la situation
auparavant: les individus qui sont venus en Turquie en
1989 avaient des noms bulgares sur leur carte d’identité
bulgare à cause des politiques d’assimilation de cette
période en Bulgarie. Tous nos interlocuteurs, sauf
Vasfiye qui est née en Turquie et Belgin qui est venue en
Turquie en 1992, ont été obligatoirement donnés des noms
bulgares par leurs familles car c’était pendant la
période d’assimilation. Même si c’est maintenant possible
d’abandonner son nom bulgare, nous pouvons parler d’une
insistance de la part de la deuxième génération à les
garder. Puisqu’ils sympathisent avec les expériences
vécues de leurs parents, les membres de cette génération
ne sont pas contre le fait d’avoir un nom bulgare et ils
le voient comme privilège. Le seul souci à propos de
l’aspect bureaucratique et la complication causée par le
fait d’avoir double noms. Nous pouvons interpréter cette
situation comme un désir d’exister dans un champ
transnational. La double nationalité correspond à une
double protection. En plus, le fait d’avoir la
citoyenneté bulgare dans le champ transnational les fait
se sentir plus en sécurité. Hüseyin, qui a des opinions
strictement contre tous ceux qui concernent la Bulgarie,
fait le commentaire suivant à propos d’avoir la
citoyenneté bulgare et turque en même temps:
« Si un jour, je devrais choisir une d’entre eux,46 aussi bien que lesrelations entre l’Allemand et le Turquie, je choisirais la citoyenneté bulgareparce que cela me permettrait de voyager facilement alors que si tu es turc,personne ne t’aime. »
Tous nos interlocuteurs ont voyagé à l’étranger et en
dehors de la Bulgarie au moins une fois. Tous font des
plans d’aller à l’étranger — ces plans surement prennent
des formes diverses par rapport à leurs conditions.
Certains d’entre eux ont des connections personnelles en
dehors de la Bulgarie comme un cousin qui travaille en
France, en Belgique ou en Angleterre. Ils utilisent ces
connections pour leurs plans de vie, que ceux soient à46 La citoyenneté turque et bulgare.
court terme ou à long terme. Certains font des plans de
s’installer à l’étranger; d’autres font des plans de
voyages, des plans scolaires ou bien des plans
professionnels…Tous ces plans nous montrent comment la
citoyenneté bulgare leur permet d’élargir l’ampleur de
leurs champs transnationaux.
III.e. Les formes de construction identitaire de la
deuxième génération en tant qu’un membre du champ
transnational
Les immigrés portent un sens d’appartenance en
Bulgarie en tant que leur lieu de naissance, et en
Turquie en raison de leur identité turque et/ou
musulmane. Donc, quand nous utilisons la notion de
patrie, cela correspond à deux pays en même temps. Il y a
une nuance entre la perception de deux patries. La
Bulgarie est vue comme patrie à cause des liaisons
générationnelles et familiales alors que la Turquie est
aussi la patrie à cause des liens historiques profonds.
Dans le contexte des façons dont on construit cette
double appartenance, la deuxième génération entre dans le
processus de la construction identitaire.
Nos interlocuteurs se définissent comme turcs quand
ils veulent mettre l'accent sur l'origine ethnique et
faire valoir que la Turquie est leur patrie. Néanmoins,
quand ils veulent mettre en évidence leurs différences
par rapport aux autres turcs en Turquie, soit ils
s'identifient en tant qu’immigrés, soit ils utilisent le
terme de « turcs de Bulgarie. » Même s’il y a l’accent
mis sur la Turquie en tant que patrie, ils adoptent une
position plus flexible sur la façon dont ils s’expriment
cette identité turque. C’est suffisant de regarder
quelques exemples afin de reconnaitre cette attitude :
« Selon moi, la patrie47est la Bulgarie mais il n y a aucune place dont jepeux rigidement nommer comme la patrie48. Je ne me sens pas obligé devivre en Turquie, en outre, je vais faire mon mieux afin de ne pas faire monservice militaire. »
« Je ne crois pas aux nations; je m’identifie d’abord comme être-humain. C’était des raisons raciales qui ont fait mes parents immigrer, c’estpour cela qu’il faut que la question des nations doit être surmontée. Je nem’identifie pas comme nationaliste turc parce que cela correspond à lareproduction de ces anciennes questions. »
« La façon dont je me présente dépend de ce qui est devant moi. J’essaiede me présenter comme quelqu’un du monde. La patrie est à la fois laTurquie, à la fois la Bulgarie, mais essentiellement c’est le monde. »
Ils ont presque tous affirmé qu’ils établissent des
liens historiques profonds avec la Turquie comme patrie
alors que leurs perceptions quotidiennes de la patrie ne
présentent pas une forme stricte. Plusieurs d’entre eux
ont exprimé qu’ils avaient développé des réflexes afin de
prouver leur racine turque, notamment pendant le période
de l’école primaire et du lycée où ils ont fait face aux
blagues concernant leur nationalité.
47 Le lieu de naissance.48 Le lieu vers lequel le sentiment d’appartenance est orienté.
« Quand on était petits, on se battaient avec d’autres enfants parcequ’ils nous disaient ‘’gavur’’49 »
« Quand j’étais à l’école primaire, je cachais mon origine bulgare parceque j’avais peur de sembler comme bulgare. »
Pendant la période de l’école primaire, il s’agissait
d’un refus direct ou des efforts de cacher son identité
bulgare tandis que pendant et suivant la période du
lycée, ces réactions sont transformées en argumentations
basées sur l’histoire ottomane qui rend la deuxième
génération plus confiante face aux réactions à leur
identité bulgare. Cette période peut être vu comme
processus de la réconciliation avec sa propre identité.
Les structures sociales et politiques dont la
deuxième génération est entourée, font émerger des types
d’appartenance et d’identité hybrides. Même s’ils sont
situés en dehors de l’histoire et des expériences vécues
d’immigration de leurs parents, les membres de la
deuxième génération présentent un caractère pré-immigrant
en faisant toujours le calcul de gains et pertes grâce
aux réseaux transnationaux qui les entourent.
Les effets de la double nationalité les poussent à
faire des décisions plus rationnelles et cela effectue
leur construction identitaire. En plus, le fait d’être né
au centre d’un champ transnational déjà établi par leurs
parents est un des déterminants dans leur choix
identitaire. Ainsi, la deuxième génération en tant que
49 C’est une insulte ethnique très offensive, qui est utilisée par des musulmans en Turquie pour décrire tous ceux qui sont non-musulmans.
membre d’une communauté bilocale est en train de
construire des formes transnationales d’identité qui sont
allongées tout au long des frontières et qui vont au-delà
des frontières. Pendant la construction d’une telle
identité, les membres de la deuxième génération utilisent
leurs propres expériences.
CONCLUSION
L’immigration et les états d’être immigrés ont
plusieurs formes dans nos jours. Cependant la
multiplication de ces formes nous assure l’opportunité de
voir les reflets de l’immigration dans divers domaines.
Nous savons que ce n’est pas possible de limiter les
effets de l’immigration avec une seule génération parce
qu’elle pénètre aux vies des futurs individus en
changeant les structures sociales. Le caractère expansif
de l’immigration rend nécessaire un regard vaste qui
compte les diverses formes de construction identitaire et
des appartenances dont les différentes générations sont
influencés.
Pour ces raisons, dans ce mémoire nous avons essayé
de comprendre les conditions de la deuxième génération
des immigrés de la Bulgarie en tant que des membres d’une
communauté bilocale. Dans le cadre de cette étude, nous
avons essayé de montrer les relations d’appartenance et
des formes des constructions identitaires dont la
deuxième génération tente. Afin d’examiner ces relations,
nous avons fait des entretiens avec les membres de la
deuxième génération des immigrés de Bulgarie. Nous avons
focalisé sur les enfants des immigrés de 1989 qui vivent
leurs âgés de vingtaine et qui ont vécu la plupart de
leur vie dans les quartiers des immigrés.
Ouvrant une parenthèse, nous devons indiquer que ce
n’était pas toujours facile de protéger ma position
objective parce que je suis aussi un membre de cette
génération. C’est la raison pour laquelle j’avais
toujours la peur de perdre mon objectivité face au sujet.
D’abord, c’est une génération qui passe la plupart de
sa vie en Turquie et ils ont grandi en Turquie quand même
elle se met en contact avec la Bulgarie dans diverses
façons. Ces contacts n’est pas au même niveau que leurs
parents, mais ils contactent avec leurs propres
expériences et leurs propres formes d’appartenances. Nous
pouvons dire que leur première connexion avec la Bulgarie
est réalisée en moyen de leurs témoignages et
observations concernant le processus d’immigration et les
vécus de leurs parents. Ce qui est important ici, c’est
la construction d’une relation d’empathie avec les
difficultés dont leurs parents ont fait face. Leurs
observations concernant ce période influence leur
construction identitaire aussi. L’importance donné à la
vie du travail et l’effort d’implantation sont trouvé
remarquable pour eux. Donc les effets du processus de
réorganisation se reflètent à la construction identitaire
de la deuxième génération. En même temps, ils se sentent
comme une partie de l’histoire de l’immigration à cause
de l’environnement social créé pendant cette période.
Quand nous regardons à « l’état d’être immigré »,
nous constatons que cet état n’est pas trop déterminant
sur leur construction identitaire. Les pratiques
concernant la culture d’immigré aussi n’attirent pas leur
attention beaucoup et ils participent dans un faible
niveau aux activités d’immigré. Malgré cette situation,
nous constatons généralement que l’état d’être immigré
correspond à un sens positive et les choses concernant
les turcs de Bulgarie et la Bulgarie en tant qu’une
patrie font des connotations nostalgiques. Même s’ils ne
participent pas directement à la reproduction des
symboles en moyen des pratiques, ils construisent une
sorte d’appartenance notamment avec les liens dans le
champ transnational dont leurs parents ont déjà établis.
La situation des proches en Bulgarie est aussi l’un
des sujets remarquables. Cette situation influence non
seulement leurs relations avec la Bulgarie mais aussi
leur milieu socio culturel en Turquie. Ceux qui ont la
famille immédiate en Bulgarie, généralement socialisent
avec les milieux des immigrées et construisent les liens
émotionnels plus forts que les autres. Mais, il faut
aussi accepter que la socialisation avec les diverses
milieux sociaux culturels en Turquie est une cause de
l’éloignement des milieux d’immigré en plus du manque de
la famille immédiat en Bulgarie. Néanmoins nous
constatons que les échanges et les circulations des
symboles diminuent tant que les relations familières
affaiblissent, c’est la raison pour laquelle le lien
émotionnel avec la Bulgarie est aussi affecté.
Un autre résultat qui doit être souligné, nous
observons un positionnement de la Bulgarie plus formel
qui provient plutôt de la citoyenneté bulgare. La
citoyenneté bulgare constitue une forme d’appartenance à
la Bulgarie notamment pour ceux qui ont la famille
immédiate, et nous constatons que la perception formelle
et émotionnelle de la Bulgarie s’unifie pour certains. Il
y a l’apparition d’une perception de la Bulgarie en tant
qu’un garant qui devient une porte ouverte au monde. Dans
ce cas-là, il y a un point vraiment frappant concernant
leurs cartes d’identité bulgare, c’est qu’ils ne voient
aucun mal d’avoir les noms bulgares en leurs cartes
d’identité bulgare. Cela correspond à l’intention d’être
prêt à chaque éventualité. Selon ces données, nous avons
vu qu’ils portent un caractère pré-immigré et prêt à
immigrer donc ils font des plans à propos de l’étrangère
grâce à l’identité bulgare. Quand la double nationalité
facilite la construction de diverses relations
d’appartenance et d’allégeance, en même temps ils
élargissent leur champ transnational en tant qu’un(e)
citoyen(ne) de deux pays.
L’un des résultats le plus attirant est qu’ils ne
construisent pas les appartenances strictes ni vers la
Turquie et ni vers la Bulgarie. Nous observons les
structures d’identité sont plus flexibles et qui se
transforment à travers des décisions rationnelles. Donc
nous constatons qu’il y a les appartenances en conformité
avec les conditions diverses au lieu d’une seule
appartenance stable.
Pour conclure, à la lumière de ces données nous
voyons qu’ils construisissent des relations multiples et
compliqués dans le champ transnational que la première
génération avait construit. Ils ne sont pas situés dans
ce champ tel qu’il est mais en le modifiant en moyen de
leur propres expériences et leur construction
identitaire. Néanmoins, ils bénéficient des réseaux dont
ce champ présent, de même ils sont en train d’élargir ce
champ. Ils font cet élargissement en faisant les projets
sur leurs vies et en construisant leurs identités en
conformité avec les éventualités qu’ils peuvent
rencontrer.
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SOMERVILLE, Kara (2008) Transnational Belonging among Second Generation Youth: Identity in a Globalized World, http://www.krepublishers.com/06-Special%20Volume-Journal/JSS-00-Special%20Volumes/JSS-SV-10-Youth-Migration-Web/JSS-SV-10-03-023-08-Somerville-K/JSS-SV-10-03-023-08-Somerville-K-Tt.pdf
TOSIC, Jelena (2010) , Transnational belonging, non-ethnic-forms of identification, and diverse mobilities: Rethinking migrant integration? http://id.univie.ac.at/fileadmin/user_upload/prj_idee/abstracts/Dahinden-Text.pdf
VASSILEV, V. Rossen (2001) ,Post-Communist Bulgaria’s Ethnopoliticshttp://www.ethnopolitics.org/ethnopolitics/archive/volume_I/issue_2/vassilev.PDF
ZHELYAZKOVA, Antonina, (1998), “The Social and Cultural Adaptation of Bulgarian Immigrants in Turkey” in ‘’Between Adaptation and Nostalgia: The Bulgarian Turks in Turkey’’, http://www.omda.bg/public/imir/studies/nostalgia_1.html
APPENDICE A
LE PROFIL DES INTERVIEWES
1. Ahmet : 24 ans
Il est diplômé de l’université.Il est salarié dans une entreprise depuis 6mois en tant qu’ingénieur en mécanique.Résident en cité d’immigré-Kağıthane
2. Sibel : 24 ansElle est l’étudiante en master.Elle a vécu en quartier d’immigré entre lesannées 1992 et 2012 Avcılar
3. Belgin : 27 ansIl est diplômé du lycée.Il est salarié dans un bureau depuis 2 ans en tant que comptable Résident en cité d’immigré- Kağıthane
4. Deniz : 25 ans Il est l’étudiant en master. Il a vécu en cité d’immigré
entre les années 1992 et 2012 Kağıthane
5. Demet : 25 ans Elle est diplôme de l’université. Elle travaille dans une entreprise privée
depuis 1 an.Résident en cité d’immigré - Kağıthane
6. Hüseyin: 25 ansIl est l’étudiant de l’université.Il travaille dans une compagnie
d’assurance.Résident en quartier d’immigré - Güneşli
7. Neşe : 25 ans Elle est l’étudiante en master.Elle travaille dans une entreprise privée. Résident en quartier d’immigré – Avcılar
8. Mehmet : 28 ans Il est diplôme de l’universitéIl travaille dans une entreprise en tant qu’ingénieur en informatique.Résident en cité d’immigré - Kağıthane
9. Mustafa : 27 ansIl est diplôme du lycée.Il travaille dans un bureau d’avocats. Résident en cité d’immigré- Kağıthane
10. Vasfiye : 22 ans Elle est l’étudiante de l’université. Elle travaille dans les travaux à temps
partiel. Résident en quartier d’immigré - Yenibosna
APPENDICE B
GUIDE D’ENTRETIEN
Sosyo ekonomik ve sosyo demografik profil
Yaş Cinsiyet Eğitim seviyesi İş durumu
Yerleşim alanı Nerede yaşıyorsunuz ? Ne zamandır burada yaşıyorsunuz ? Ailenizle mi yaşıyorsunuz ?
Sosyal çevre Arkadaşlık ilişkilerinde neye önem verirsiniz ?
Etnik kökeni veya göçmen olması belirleyici olurmu ?
Başka arkadaş çevreleriniz var mı ? Balkan göçmenleri kültür ve dayanışma derneğinin
etkinliklerine katıldınız mı ? Bulgaristan’da arkadaşlarını var mı ? Varsa onlarla
ne sıklıkla ve ne şekilde iletişime geçiyorsunuz ?
Bulgaristan ile ilişkiler
Bulgaristan’da eviniz var mı ? Nerede ?
Bulgaristan’da yakınlarınız var mı ? Onlarlailişkileriniz ne düzeyde ?
Bulgaristan’a gidiyor musunuz ? Gittiğinizde nekadar kalıyorsunuz ?
Bulgaristan sizin için özlenilen bir yer mi? Eğeröyleyse neden ?
Bulgaristan politikasıyla ne düzeydeilgileniyorsunuz ? Seçimlerde oy veriyor musunuz ?
Bulgaristan vatandaşlığı
Bulgaristan kimlik kartınızda hangi isminizikullanıyorsunuz ? Türk ismi mi yoksa Bulgar ismi mi?
Bulgar isminizi kullanıyorsanız, sonraki zamanlardadeğiştirmeyi düşünüyor musunuz ?
Çifte vatandaşlık için ne düşünüyorsunu? Sizin içinavantajları ne dezavantajları neler ?
Uluslararası ilişkiler
Hiç yurtdışına çıktınız mı ? Kaç defa ? Hangi amaçlave nereye ?
Çifte vatandaşlık eğitim veya iş hayatınızda vegelecek planlarınızda etkili oluyor mu ?
Yurtdışıyla ilgili planlarınız var mı ?
Kendini tanımlama
Kendini nasıl tanımlamayı tercih ediyorsunuz ?Türk, bulgaristan göçmeni, avrupa vatandaşı vd.
Memleket ve vatan size neyi çağrıştırıyor ? Sizce yaşanılacak yer neresi ?
Göçe dair gözlemler
Türkiye’ye göç süreci ile ilgili hatırladığınızşeyler ne ?
Bu dönemde sizi en çok etkileyen şeyler neoldu ?