Une production RML Un spectacle écrit par Hugues Leclère

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Une production RML

Un spectacle écrit par Hugues Leclère

Adaptation des textes Hugues Leclère

Patrick Poivre d’Arvor

Hugues Leclère a conçu ce spectacle à la suite du récital nommé « 1913 », que lui avait com-mandé le Musée de la musique de Paris (Cité de la musique) en 2009. En effet, les œuvres, toutes composées en 1912 et 1913, l’avaient marqué autant que le public, par leur gravité extrême et leur sombre beauté. S’il ne peut pas être ici question d’une quel-conque « prémonition », la tension des œuvres, qui se retrouve chez ces tous compositeurs ma-jeurs à l’époque, n’en reste pas moins troublante. Il semblait apparaître au travers de ce program-me que l’ambiance très particulière période avait engendré chez ces compositeurs une musique « conjoncturelle », marquée par une angoisse et une violence de la société qui affleure dans tous les domaines de la société. Le spectacle « L’Engrenage » se propose donc d’explorer plus largement cette tension intense qui semble prévaloir en cette fin d’année 1913 et au début de 1914, en étendant le champ artisti-que à la littérature, à la photo et au film. Ce tableau avant tout artistique, forcément incomplet mais sans parti-pris idéologique, permet de replacer le spectateur dans l’ambiance tout à fait par-ticulière qui précède la Grande Guerre. Sans prétendre expliquer, L’Engrenage cherche simple-ment à stimuler par la force évocatrice de l’art la réflexion du spectateur et à lui donner peut-être envie d’approfondir plus scientifiquement les faits évoqués par la suite. Le choix de Guillaume Apollinaire comme témoin (plutôt que narrateur), s’inscrit dans cette logi-que. Même si Apollinaire a eu une intense activité de journaliste à l’époque, sa « nomination » comme éditorialiste relève de la pure fiction. Mais cet élément dramatique permet de rendre crédible le ressort principal du spectacle : une forme de revue de presse de l’époque. Cela permet de juxtaposer sans les juger différentes opinions, parfois très tranchées, émanant de journalistes, de politiques ou d’idéologues. Le titre, « L’Engrenage », ne prétend aucunement suggérer l’existence d’une quelconque « logique » dans l’enchaînement des faits historiques, ou encore moins d’un complot préexistant. Il évoque en revanche les antagonismes et les interactions fortes qui apparaissent à l’époque au sein de la société et qui s’expriment notamment dans les domaines artistiques. Synopsis : Patrick Poivre d'Arvor est Guillaume A., jeune poète au talent éblouissant, qui vient d'être nommé éditorialiste d'un grand quotidien français au début de l'année 1913. Guillaume assiste, impuis-sant, à la montée de la tension générale en Europe, qui aboutira, par le jeu de mécaniques politi-ques complexes, au monstrueux désastre de la Grande Guerre. Entre romantisme vacillant et réalisme cruel, Patrick Poivre d'Arvor dépeint la période qui précède le conflit, évoquant les éditoriaux de l'époque, le discours fatal de Jean Jaurès, la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, les fastes tapageurs du Tout-Paris et les lettres éperdues d'Apollinaire à sa Lou. Le pianiste Hugues Leclère interprète les plus grands compositeurs, saisis de stupeur en cette année 1913, qui livrent des œuvres bouleversantes, empreintes de noire beauté. - Musiques pour piano de Busoni, Satie, Fauré, Scriabine, Debussy... (1910-14) - Textes de Jean Jaurès, Guillaume Apollinaire, Le Figaro, Le Petit Journal, l'Humanité, Gil Blas, Blaise Cendrars...

L’Engrenage 1913-14

Patrick Poivre d'Arvor est Guillaume A., jeune poète au talent

éblouissant, qui vient d'être nommé éditorialiste d'un grand

quotidien français au début de l'année 1913.

Guillaume assiste, impuissant, à la montée de la folie

destructrice en Europe, qui conduira, par la mécanique

implacable d'un engrenage effarant, au monstrueux désastre

de la Grande Guerre.

Entre romantisme vacillant et réalisme cruel, Patrick Poivre

d'Arvor nous entraîne dans la genèse du conflit, évoquant les

éditoriaux de l'époque, le discours fatal de Jean-Jaurès, la

déclaration de guerre de l'Allemagne à la France et les lettres

éperdues d'Apollinaire à sa Lou.

Le pianiste Hugues Leclère interprète les plus grands

compositeurs, saisis de stupeur en cette année 1913 comme

s'ils pressentaient l'avènement imminent du déchaînement de

la barbarie humaine.

L’Engrenage 1913-14

Programme

Musiques de Busoni Satie Fauré Scriabine Debussy ... Textes de Jean Jaurès Guillaume Apollinaire Raymond Poincaré Le Figaro, L’Humanité, Le Petit Journal, L’Intransigeant... ...

Né en 1947 à Reims, Patrick Poivre d’Arvor est avant tout journaliste et écrivain. Bachelier à l’âge de 15 ans, il intègre l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg puis de Paris et étudie à l’école des Langues Orientales. En 1975, il intègre Antenne 2 où il devient chef du Service Politique, Economique et Social et présente son Premier Journal Télévisé de 20h. Il en devient alors le présentateur jusqu’en 1983. Parallèlement il continue sa carrière radiophonique une émission quotidienne sur France Inter puis avec un billet quotidien sur RMC et une émission hebdomadaire RTL. Il a gardé un lien avec la presse écrite en étant éditorialiste au «Journal du Dimanche» et à «Paris Match». Il poursuit depuis des collaborations épisodiques avec la presse écrite. En 1984, il quitte Antenne 2 pour Canal + et anime l’émission quotidienne «Tous en scène», à la création de la chaîne cryptée. C’est en 1986 qu’il fait son entrée à TF1 qui était encore à l’époque chaine publique. Il y présente une émission tous les dimanche après-midi. A la privatisation de la chaine l’année suivante il fait le choix de la fidélité et présente pendant 21 ans le Journal de 20h, un rendez-

vous quotidien pour plus de 10 millions de français. Il deviendra très vite directeur adjoint puis directeur délégué de l’information. Parallèlement il met sur pied des émissions littéraires et des émissions politiques. En 2007, il a arbitré avec Arlette Chabot le face à face entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. De 1999 à 2008, il est vice-président de la chaîne bretonne «TV Breizh». Il est depuis trois ans président d’Aprime news et administrateur d’Aprime Group. Outre cette longue carrière journalistique, Patrick Poivre d’Arvor a écrit une soixantaine de livres depuis son premier roman, rédigé à l’âge de 17 ans. Il est juré dans les prix Roger Nimier, Marguerite Duras, Françoise Sagan, Méditerranée, Maurice Genevoix, Zepter du meilleur livre Européen. De 2001 à 2011, il a été président du Prix Bretagne et il est président du jury du Grand Prix de l’Héroïne. Depuis toujours, il est fou d’opéra. Il a mis en scène Carmen avec Manon Savary à l’été 2010. 70.000 spectateurs ont assisté à 30 représentations dans des cadres prestigieux. Il est Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre du Mérite et Commandeur des Arts et des Lettres. Il est par ailleurs ambassadeur international de bonne volonté pour l’Unicef.

Patrick POIVRE D’ARVOR

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Né en France en 1968, Hugues Leclère se perfectionne auprès de Catherine Collard avant d'entrer premier nommé au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient trois premiers Prix à l'unanimité en piano, analyse musicale et musique de chambre. Il se produit en France comme à la Cité de la Musique, au Festival d'Ile-de-France, Festival Présences de Radio France, piano à Riom, festival du Comminges, Festival Chopin à Nohant, Festival de la Vézère,... et dans d'autres pays : aux Etats-Unis (Un i ve r s i t é s d ' I l l i no i s , de Bloomington, western Michigan,

north Texas), en extrême orient (Japon, Chine), et dans la plupart des pays européens : Pays-Bas (Concertgebouw et opéra d'Amsterdam), Allemagne (Musikhalle de Hambourg), Russie, Italie, Espagne (Madrid), Portugal (Festival de Coimbra)… Il est l'invité de nombreux orchestres (Camerata du Berliner Philharmoniker, Orchestre national de la radio de Prague, Orchestre National de Lorraine, Orchestre d'Auvergne, Orchestre d'état de Mexico, Orchestre de la Garde Républicaine, Orchestre de Minsk, Orchestre national de Samara, Orchestre de Timisoara, l'Ensemble Itinéraire...), sous la direction de Jacques Mercier, Jean-Pierre Wallez, Arie van Beek, Mikhail Shcherbakov, Ondrej Lenard, Sébastian Lang-Lessing, Vladimir Valek… Interprète privilégié de Debussy, Ravel et leurs contemporains, Hugues Leclère affirme sa pleine maturité dans le répertoire germanique (Haydn, Beethoven, Brahms, …), qu'il aborde en soliste ou en musique de chambre. Il se fait entendre aux côtés de Philippe Bernold, Augustin Dumay, le Streichquintet du Berliner Philharmoniker, les Solistes de l'Orchestre de Paris, les quatuors Modigliani, Talich, Debussy, Ludwig…. Sa passion pour Mozart, Haydn et Beethoven l'ont amené à rechercher les sonorités originales des instruments classiques. Il possède une copie de Stein qui s'accorde idéalement avec les chefs-d'œuvres de la fin du XVIIIème siècle. Acteur reconnu de la vie artistique contemporaine, Hugues Leclère travaille avec de nombreux compositeurs, contribuant à des commandes d'œuvres nouvelles. Il propose par ailleurs différents spectacles originaux entremêlant les différentes expressions artistiques, avec notamment les comédiens Marie-Christine Barrault et Alain Carré ou encore le peintre Ruben Maya. Parallèlement à sa carrière de concertiste, Hugues Leclère est directeur artistique du festival international Nancyphonies et enseigne au CRR de Paris.

Hugues LECLÈRE

Un fait historique : l'entrée en guerre

"L'Engrenage" s'attache à la période précédant le conflit, de la première Guerre des Balkans jus-qu'à l'entrée en guerre. Sans être exhaustif, le spectacle retrace divers faits historiques, évoqués par des panneaux vidéo, des photos et films d’époque, les œuvres des compositeurs de l'époque et des textes choisis, parmi lesquels de nombreuses archives de presse. Trois parties rythment le spectacle, respectant une forme de chronologie mais sans chercher à présenter de lien logique : I. Les passions - octobre 2012 - Mai 1913 : première guerre des Balkans - juin 1913 : deuxième guerre des Balkans - les nationalismes appelant au combat - 10 août 1913 : traité de Bucarest - la course à l'armement et l'augmentation des budgets militaires II. L'insouciance - le Paris culturel et mondain contemporain - le premier salon de l'art féminin - la grève des machinistes à l'Opéra - les fiançailles de Charles Cuvillier, compositeur - l'assassinat de Gaston Calmette, directeur du Figaro, par Mme Caillaux, femme du ministre des finances III. Le désastre - 28 juin 1914 : assassinat de l'archiduc François Ferdinand d'Autriche - 23 juillet 1914 : ultimatum à la Serbie - 25 juillet 1914 : discours de Jean Jaurès - 31 juillet 1914 : assassinat de Jean Jaurès - 3 août 1914 : déclaration de guerre, lettre de M. Schoen, ambassadeur d'Allemagne à Paris - 4 août 1914 : discours du Président Poincaré - les tranchées

Guillaume Apollinaire est le témoin du spectacle. En 1913, Apollinaire est journaliste pour La revue blanche, L’Européen, L’Intransigeant, Le Paris-journal, Le mercure de France. Les ar-chives de presse lues dans le spectacle sont d'ailleurs en partie issues de ces publications. Mobi-lisé, il apporte par sa plume un regard fort sur le conflit, au travers des lettres à Lou et à Madelei-ne. Le spectacle s'achève sur des éléments biographiques : sa blessure au front le 17 mars 1916 puis sa mort par maladie, annoncée le 10 novembre 1918 dans L'Intransigeant. La voix d'Apolli-naire récitant Sous le pont Mirabeau est diffusée dans la salle et termine le spectacle. Si Guillaume Apollinaire a écrit pour de nombreux journaux tels que La Revue blanche, L’Euro-péen, L’Intransigeant, Le Paris-journal, Le Mercure de France, sa nomination comme éditorialiste de L’Intransigeant relève de la fiction, pour les besoins de cette production. A travers les textes et les images, d’autres figures, littéraires et politiques sont mises en valeur : Jean Jaurès à travers son discours visionnaire et les articles parus dans la presse après à son assassinat.

Apollinaire Un personnage emblématique de la Première Guerre mondiale