monuments historiques en chantier - Ministère de la Culture

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DRAC NOUVELLE-AQUITAINE CRMH – site de POITIERS MONUMENTS HISTORIQUES EN CHANTIER ANGOULEME CATHEDRALE SAINT PIERRE RESTAURATION DE LA FACADE OCCIDENTALE Classée au titre des Monuments historiques sur la liste de 1840 Direction Régionale des affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine - Conservation régionale des monuments historiques– site de Poitiers 1

Transcript of monuments historiques en chantier - Ministère de la Culture

DRAC NOUVELLE-AQUITAINECRMH – site de POITIERS

MONUMENTS HISTORIQUES EN CHANTIER

ANGOULEMECATHEDRALE SAINT PIERRE

RESTAURATION DE LA FACADE OCCIDENTALE

Classée au titre des Monuments historiques sur la liste de 1840

Direction Régionale des affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine - Conservation régionale des monuments historiques– site de Poitiers 1

La cathédrale Saint-Pierre d’Angoulêmeappartient à l’État – Ministère de la Culture.L’édifice est classé en totalité sur la liste de1875.

La Direction Régionale des Affaires CulturellesNouvelle-Aquitaine (DRAC) est en charge destravaux d’entretien et de restauration sur cemonument.

La Conservation Régionale des MonumentsHistoriques – site de Poitiers (CRMH) etl’Unité Départementale de l’Architecture et duPatrimoine de la Charente (UDAP 16) assurentle contrôle scientifique et technique (CST) decette restauration.

L’Architecte en Chef des MonumentsHistoriques (ACMH), M. Denis Dodeman(agence Dodeman architecture et patrimoine)assure la maîtrise d’œuvre des travaux derestauration.

Cette opération est lancée en une seule phased’intervention et comporte 8 lots pour unmontant total de : 1.030.000 € TTC.

La réalisation des panneaux et des bâches dechantier et d’une bâche de chantier a été conçuepar Olivier Thomas, auteur et dessinateur debande-dessinée, pour permettre une médiationautour du chantier sur les palissades.

Histoire – architecture :

Construite entre 1118 et 1136 près des rempartsde la ville, la cathédrale Saint-Pierred’Angoulême est due à l’initiative de l’évêqued'Angoulême Girard II. Transformée etagrandie au cours des siècles, notamment parl’adjonction de chapelles, elle fait l’objetd’importants travaux conduits par l’architectePaul Abadie (fils) de 1852 à 1875, avec l’avalde l'évêque Cousson, animés par la recherched’un retour à l’édifice originel : suppression deschapelles, reprise du clocher, restauration de lafaçade et de l’intérieur de l’édifice.

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L’édifice se compose d’une nef unique à troistravées avec un transept ouvrant sur un chœur àabside demi-circulaire doté de quatre absidiolesrayonnantes dont seule l’absidiole nord-est estromane.

La nef est couverte d’une file de coupoles surpendentifs. Le bras nord du transept est somméd’une coupole au-dessus de laquelle se trouve leclocher haut de cinq étages.

Le clocher qui se trouvait au sud a été abattupendant les guerres de Religion et renfermeactuellement le Trésor de la Cathédrale mis en scènepar l’artiste Jean-Michel Othoniel.

Construction de la façade :

D’après l’étude archéologique du bâti conduite par lebureau d’investigation archéologiques Hadès, leprogramme iconographique a été pensé en amont dela construction et les figures sculptées prévues ontété commencées en même temps que le chantier dela façade débutait.

Elle semble avoir été construite en deux phases :- vers 1120, a lieu la construction du rez-de-

chaussée jusqu’à l’entablement couronnant lesregistres à personnages en haut-relief. Sonachèvement, en même temps que les coupoles,pourrait coïncider avec la date de dédicace de 1128,pour la fin du gros œuvre et à la mise en service dusanctuaire,

- vers 1135 la façade est terminée par la miseen décor de ses parties supérieures. En effet, desinscriptions témoignent de l’attachement de l’évêqued’Angoulême au pape schismatique Anaclet II.

Les sculptures inachevées ou mises en place dans unordre confus dans ces derniers niveaux d’élévation,font penser que la coordination de chantier a étéinterrompue. Cela pourrait correspondre, soit audépart de Girard sur Bordeaux en 1131 commearchevêque, soit à son décès en mars 1136.

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Le chantier s’est poursuivi sur une périoded’une quinzaine d’années, avec un arrêt liéprobablement à la mise en place des voûtes dela nef et un changement de parti qui a laissé peude traces sur la façade.

Les restaurations de la façade :

Un porche semble attesté depuis 1400. AuXVIe siècle, la façade est reprise, un nouveaufronton est construit en 1528 et des réparationsont lieu après les dégradations des protestantsqui occupent la ville en 1562 et 1568. le portailest rebâti en 1781 pour permettre laconstruction d’une tribune d’orgue.

Le porche est démoli en 1810, dégageant lefrontispice de la cathédrale. C’est peut-être àcette époque que le cavalier roman de gauche aété bûché.

Après son classement en 1840, des rapports etdes relevés sont réalisés par Maximilien Lionpuis par Paul Abadie Fils en 1844. Ce dernierprésente des projets de restauration en 1849 et1850. Le pignon triangulaire, d’inspirationromane angoumoisine, est restitué d’après lesvestiges archéologiques de bardelis anciensvisibles côté comble de la nef et relevés par PaulAbadie. Choisi pour restaurer la cathédrale par lacommission des monuments historiques, ilflanque le pignon de deux tours, toujours à partirde l’analyse archéologique des éléments in situ.L’escalier présent dans la tour Nord était déjàexistant, prouvant que cette partie était plusélevée.Après l’approbation des projets et devis pour destravaux d’urgence en décembre 1852 et quelquestravaux d’entretien, la restauration de la façadedébute le 25 juillet 1852.Le porche XVIIIe siècle est démoli en mêmetemps que l’inscription révolutionnaire. Lavoussure sculptée est dégagée et complétée. Ladémolition des étages du clocher débute le 28juillet. Le 27 septembre, le gros œuvre dusoubassement et du portail est achevé en pierre deVilhonneur, tout comme la dépose du clocher.

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Le soubassement est refait en ressaut pourmarquer les colonnes structurant le parement.Plusieurs claveaux des voussures des baiesaveugles du rez-de-chaussée ont été changés,comme des chapiteaux et fûts de colonnes. Labaie est également reprise, sans pose de vitraildans un premier temps.

Les travaux préparatoires pour la pose de la grillede la façade ont lieu en novembre 1853. Les travaux de sculptures des voussures débutenten mai 1854. La grille n’est toujours pas finie àcette date, seul le mur bahut est posé. Les travauxprévus en partie basse sont achevés dans l’année,y compris la nouvelle porte.

Le remontage du clocher est terminé au mois dejuin 1854, et seules les sculptures d’angle sontremployées. La reprise du soubassement et lasculpture du tympan ont lieu en 1858, avant lapose de la grille l’année suivante, soit près de sixans après le début des travaux.

Entre temps, Paul Abadie propose un projet derestauration globale en 1854. Il négocie avecl’administration de la nécessité de restaurer enpriorité la partie haute de la façade avant le restede l’édifice. Léonce Reynaud, inspecteur général,demande l’ajournement de ces travaux pourprivilégier la nef en commençant par la premièretravée.

L’architecte diocésain explique alors que lafaçade occidentale est en fait l’élévation Ouest dela première travée et que les deux sontindissociables. Ces travaux sont ajournés chaqueannée jusqu’en 1860. Dans son devis descriptifde 1858, l’architecte propose de nouveau lareconstruction du pignon associée à la troisièmecoupole, soit la coupole Ouest, en pierre de Peu.Finalement les travaux seront réalisés en pierre deBompart. En raison des dépassements de crédits, PaulAbadie doit proposer de nouveaux projets plusmodestes en 1859 et 1860 pour achever la façadeoccidentale.

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En 1860 le tympan et les voussures neuves duportail central sont sculptés. Les travaux sur lesparties hautes débutent en 1861. La dernière pierre est posée sur le couronnement en1862. Les sculptures sont réalisées par Léon Baleyrejusqu’en 1862 puis par Michel-Pascal. Ce derniers’occupe également à partir de 1864 de la sculpturedes deux statues équestres en représentant un SaintGeorges et un Saint Martin.

La verrière est posée sur la baie cette même année.Enfin, L’architecte fait remplacer quelques élémentsde statuaire entre 1864 et 1866. La restauration de la façade occidentale est achevéeen 1866. Des travaux d’entretien ont lieu presque tous les ansjusqu’à la fin du 19e siècle : peinture de la porte,révision de la grille, rejointoiement en recherche,etc. Des chapes en béton sont réalisées dans lesclochetons en 1870 à la suite d’infiltrations dans lesvoûtes de la nef.

Des moulages sont réalisés pour le musée duTrocadéro dans les années 1870. Il faudra encoreprès de quinze ans à Paul Abadie pour terminer larestauration de la cathédrale d’Angoulême. Endémissionnant en 1880, il laisse des sacristiesinachevées, avec seulement le gros œuvre terminé,et une reconstruction du clocher Sud ajournée etfinalement jamais réalisée malgré les demandes deson successeur Juste Lisch.

Le 22 juin 1938, la foudre tombe sur les deuxclochetons, provoquant la chute de plusieurspierres. Des mesures de mise en sécurité sontprises immédiatement et des restaurations sontengagées l’année suivante sous la direction del’Architecte en Chef des Monuments HistoriquesCharles-Henri Besnard. Les parties sommitalessont reconstruites sur 2 m de haut entre le 1er marset le 10 avril 1939.

Les grilles devant la façade occidentale sontdémontées en 1958 par Georges Jouven, AMCH, lemur bahut est également supprimé en même côtéRempart Desaix.

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Un examen visuel des sculptures est réalisé enaoût 1974 par le service des Monumentshistorique et de deux chercheurs du Laboratoirede Recherche que les Monuments Historiques.Il révèle un état alarmant des sculptures,donnant lieu à plusieurs interventions duLRMH. Une campagne de restauration estlancée à la suite de la chute d’une tête d’unestatue. Il s’agit de la première restauration de lafaçade, près de 100 ans après son achèvement.

En 1975, des rapports ont lieu conduits par leLRMH. Un programme complet est lancé auprintemps, sous la maîtrise d’œuvre de PierreBonnard puis de Michel Mastorakis, consistantà un nettoyage, une consolidation et unrejointoiement de la façade. Les goujons en fer àl’origine des cassures sur plusieurs sculpturesont été retirés. Plusieurs éléments de sculpture,notamment la tête du Christ, sont restaurés.

En 1991, l’Architecte des Bâtiments de France,Jean-Pierre Auzou fait restaurer l’épée ducavalier terrassant le dragon qui menaçait detomber et consolider certaines sculptures. Latête du lion a également été restituée.

Dans le cadre du projet de restauration généralede la façade occidentale de la cathédrale, laDRAC Poitou-Charentes commande à la sociétéHadès Archéologie une étude du bâtipluridisciplinaire en 2011, rendue à l’été 2016. En 2016, l’épée du cavalier a été déposée, carelle menaçait de tomber. M. Dodeman,architecte en chef des monuments historiquesest chargé de la restauration.

Programme iconographique :

La façade romane présente un riche décorconsacré au Christ triomphant et au Jugementdernier. Large de 19 mètres et haute de 32mètres au sommet des flèches, elle appartient àla typologie des façades-écran. Le programme sculpté est organisé de bas enhaut. Le rez-de-chaussée est composé d'unportail central flanqué de deux arcades aveugles.

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Les apôtres partant en mission sont figurés surles tympans des arcades latérales ; le tympan duportail central du XIXe siècle est orné d'un Christen Majesté.

La partie médiane de la façade est organisée, depart et d'autre d'une grande baie en plein cintre,en deux registres superposés d'arcades aveuglesabritant des sculptures. Les deux cavaliers,sculptés entre le rez-de-chaussée et ces deuxregistres représentent saint Georges à gauche etsaint Martin à droite. Onze apôtres et la Viergesont figurés à l'intérieur des arcades ; ilsregardent vers le haut où, dominant la façade, estreprésentée l'Ascension du Christ.

Le Christ est debout à l'intérieur d'une mandorleet lève la main droite dans le geste de labénédiction. Il est entouré des symboles desquatre Évangélistes. Le Jugement dernier estévoqué par la représentation des élus et desdamnés. Les élus prennent place dans desmédaillons situés à l'intérieur des arcades quiencadrent l'Ascension. Les damnés, quant à eux,sont avec des diables dans deux scènes placées àchaque extrémité du second registre de la partiemédiane.

Le message est renforcé par la structuration de lafaçade. Les registres superposés d'arcaturesaveugles créent des lignes horizontales réuniespar les contreforts-colonnes qui divisentverticalement le frontispice en cinq travées. Latravée centrale, plus large que les quatre autres,est ponctuée de bas en haut par le portail du rez-de-chaussée, la grande baie médiane et lareprésentation de l'Ascension, encadrée par unearcade qui met en valeur la scène principale de lafaçade.

Paul Abadie, fils :

« Paul Abadie, fils d’Antoine Paul Abadie,architecte, originaire de Bordeaux (1783-1868) estné à Paris en 1812.

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Poursuivant l’œuvre de son père Paul Abadie pèrenommé architecte départemental de la Charente etauteur de nombreux bâtiments néo-classiques àAngoulême, il devient à Paris, l’élève du peintreJean Alaux. Il suit également l’enseignementd’Achille Leclère, architecte et Prix de Rome en1808 dont Eugène Viollet-le-Duc fut aussi l’élèveen 1830-31. Entre 1835 et 1840, Paul Abadie étudieà l’École des Beaux-Arts. En 1839, il est admis àconcourir pour le Prix de Rome sur le programmed’un hôtel de ville pour une capitale (1er prixLefuel).

En 1840, sa carrière professionnelle débute par unposte de surnuméraire aux travaux de l’Hôtel desArchives du royaume et se poursuit par sanomination comme auditeur au Conseil desbâtiments civils où il demeure jusqu’en 1845.Parallèlement, il effectue plusieurs voyagesarchéologiques en Normandie, occasion pour lui dedécouvrir l’architecture médiévale.

En 1844, attaché à la Commission des Monumentshistoriques il est chargé d’étudier les édifices dusud-ouest. De cette période (principalement 1844-48) datent de nombreux relevés et projets derestauration concernant des édifices de Charente,Charente-Maritime, Dordogne et Gironde. En 1845,il est nommé second inspecteur des travaux derestauration de Notre-Dame de Paris, dirigés parJean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc.

En 1849, à la suite de la création du premier serviceadministratif chargé des édifices diocésains, Abadieobtient le poste d’architecte diocésain de la 21ecirconscription comprenant les diocèsesd’Angoulême, Périgueux et Cahors et est désignéauditeur à la commission des arts et édificesreligieux.

Cette même année, Paul Abadie présente sonpremier projet de construction neuve important :l’église Saint-Martial d’Angoulême. En 1850, ilréalise les études préparatoires pour les restaurationsdes cathédrales Saint-Front de Périgueux et Saint-Pierre d’Angoulême.

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Outre ces prestigieux chantiers, durantcette décennie, Abadie enchaîne, dans sacirconscription, plus d’une quarantainede projets ou travaux de restauration,principalement sur les églises romanesde Charente à Montmoreau,Châteauneuf-sur-Charente, Saint-Michelet de Dordogne à Brantôme, sansnégliger les constructions neuves, églisesSaint-Ausone à Angoulême, Notre-Dameà Bergerac, ni délaisser pour autantl’architecture civile : l’hôtel de villed’Angoulême projeté dès 1854 futinauguré en 1868.

Membre de la Société françaised’Archéologie, Abadie est fait chevalierde la Légion d’Honneur en 1856. En1862, devenu architecte diocésain àBordeaux pour la seule cathédrale, il estégalement chargé des restaurations deséglises Saint-Michel et Sainte-Croix decette ville.

Officier de la Légion d’Honneur surproposition du ministre de la Maison del’Empereur en 1869, Paul Abadie estpromu conseiller des Bâtiments civils.Cette même année, il fait partie des dixcandidats qui se disputent le grand prixd’architecture de 100 000 francs,finalement décerné à Louis Joseph Duc.

En 1871, il devient membre de laCommission des Monuments historiqueset l’année suivante est nomméInspecteur général des Edificesdiocésains.

En 1874, Abadie remplace Viollet-le-Duc comme architecte de Notre-Dame etdes édifices diocésains de Paris etremporte le concours pour l’érection duSacré-Cœur sur la colline deMontmartre.

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Durant les dix dernières années de sa vie, leshonneurs se succèdent ponctuant les grandsmoments de concrétisation de sa carrière etd’aboutissement de son œuvre.

En 1875, Paul Abadie est élu à l’Académiedes Beaux-Arts. La même année voit la findes travaux à la cathédrale Saint-Pierred’Angoulême et la pose de la première pierredu Sacré-Cœur. Élu l’année suivante membrehonoraire et correspondant du Royal Instituteof British Architects, Abadie rejoint en 1880le corps des agrégés de l’Institut Royal desBeaux-Arts d’Anvers.

En 1881, il devint architecte pour l’ensembledu diocèse de Bordeaux, poste qu’ilabandonne en 1883, une décisionministérielle interdisant à cette date auxinspecteurs généraux le cumul des fonctions.En 1882, les travaux dirigés par Abadie àSaint-Front de Périgueux se terminent. En1884, la crypte du Sacré-Cœur, achevée, estlivrée au culte. Le 2 août de la même annéePaul Abadie est frappé d’apoplexie sur le quaide la gare de la ville de Chatou (Yvelines).Ses funérailles solennelles ont été célébréesen présence de l’Institut au cimetière deChatou où repose l’architecte. »1

Descriptif de l’opération :

Sont pris en compte dans la restauration, lafaçade occidentale mais également les faceslatérales, l’arrière du massif occidental, lacouverture et le comble associé, les espacesintérieurs de la tribune d’orgue.

Un échafaudage de 40 m de haut sur plus de19 m de large et de 8 m de profondeur seramis en place. Des bâches de protection serontposées et illustrées. Un tunnel de protectionpermettra de conserver une entrée par leportail occidental tout en assurant lasécurisation du chantier et du public.

1 D’après en texte de Marie FAURE, Via Patrimoine, ville d’art et d’histoire d’Angoulême

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L’échafaudage sera mis sous alarme et soussurveillance vidéo.La couverture sera révisée à l’identique (tuilecreuse) avec remplacement de la volige etréfection des ouvrages d’étanchéité à neuf. Leschéneaux et les descentes sont également révisés.Les grillages anti-volatiles actuels seront déposéscar en très mauvais état, et remplacés par desgrillages déperlants anti-volatiles en cuivre pourles 5 oculi.

La couverture en pierre de clochetons seranettoyée, traitée et rejointoyée. Les grillages enplace dans les baies des clochetons serontvérifiés.Traitement biocide des mousses et des lichens quise sont développés sur les parties en saillies :chapiteaux, entablements, frises des arcaturesaveugles, fûts des colonnes adossées ainsi que surles parties en creux. Une éradication de lavégétation sera également effectuée.Le nettoyage des parements sur les partiesanciennes et les parties sculptées, se fera pardésincrustant neutre de type latex ou compressed’argiles. Le nettoyage des parties hautes se ferapar micro-gommage à basse pression à sec oupar cryogénie.Les zones de parements contaminées au chlorurede sodium, seront dessalés et les anions solublesdevront être extraits. Des essais seront réaliséspar application de compresses et cataplasmes.En fonction des résultats, ce procédéd’intervention sera systématisé aux parementsextérieurs et intérieurs. Des contrôles aprèschaque intervention seront réalisés.Une désagrégation de l’épiderme a pu êtreobservée sur les parties originellesparticulièrement exposées aux intempéries.L’étude préalable fait apparaître lacaractérisation de plus de douze mortiersdifférents d’époques et de constitutiondifférentes. Des mortiers de ragréage ont été misen place lors des restaurations des années 1970.Ces compléments de modénatures, réalisés pourpermettre une meilleure lecture de la façade,sont aujourd’hui jaunis et se dissolvent sousl’action de la pluie et de la pollutionenvironnementale.

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La dépose des éléments métalliques exogènessera effectuée, ainsi que le traitement parconsolidant de pierre en recherche au silicated’éthyle sur les parements anciens. La déposedes pierres de parements unis ou de mouluresfracturées ou desquamées et remplacement àl’identique sur les parements récents et enrecherche sur les parements anciens.Les pierres de soubassement altérées puisquedirectement soumises aux remontées capillairesseront substituées par des pierres neuvesidentiques à celles déjà restaurées par deux foisau XIXe siècle.Les sculptures, seront nettoyées, et recevront untraitement pré-consolidant ainsi qu’uneconsolidation spécifique. Pour les plus altérées,elles seront déposées et entreposées dans ledépôt archéologique départemental. Des pierresneuves de Sireuil seront taillées et sculptéesreprésentant les apôtres et les personnages àl’identique. La lame d’épée de Saint-Georgessera remise en place.Le vitrail axial sera déposé et restauré ainsi quele vitrail nord.Le comble du massif occidental sera nettoyé, lavégétation éradiquée, et recevra un traitementbiocide. Les joints ciment seront purgés et refaitsà la chaux. La main courante sera rescellée.

Cette opération est lancée en une seule phased’intervention et comporte 8 lots pour unmontant total de : 1.030.000 € TTC (honorairesde maîtrise d’œuvre et travaux).

Récapitulatif des derniers travaux effectués :

2018 : commande d’une étude de diagnostic surla sûreté pour la conservation des biens(cathédrale et Trésor)2018 : commande du PRO pour la remise en étatdu sous-sol du Trésor2018 : Travaux d’accompagnement pour la miseen œuvre d’une nouvelle sonorisation2017 : restauration des couvertures en cuivre dela sacristie2017 : commande d’une étude de diagnostic durez-de-chaussée et de l’étage de la sacristie

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Un auteur de bande-dessinée intervientsur le chantier de la cathédrale :

La CRMH – site de Poitiers, dans le cadrede la valorisation de ce chantier et dans uneaction d’Éducation artistique et culturelle(EAC) a proposé à Olivier Thomasd’intervenir pour réaliser des bâches etpanneaux de valorisation.

Les grandes bâches présentent : - des détails agrandis des sculptures présentes sur la façade,- des strips sur la réalisation de certaine sculpture,- des tableaux présentant l’intervention d’Ababie lors de sa restauration.

Olivier Thomas est dessinateur,principalement de bande-dessinée, etgraphiste. Il est autodidacte. Il dessine sespremières bandes dessinées au début desannées 2000, d’abord dans l’univers heroic-fantasy, avant de s’orienter vers le polar etles univers contemporains.

Breton longtemps résidant à Marseille, il amis en scène, dans une bonne partie de seslivres, la cité phocéenne et ses multiplesconnections avec les différentes rives de laMéditerranée, et aussi d'autres ports commecelui de Saint-Nazaire.

Ses travaux les plus récents portent aussibien sur des sujets sociaux contemporains,comme les extrémismes violents duDanemark, ou l’Algérie du sociologuePierre Bourdieu, que sur le patrimoinehistorique des Charentes et l'architecte PaulAbadie fils. Il vit à Angoulême.

Pour ce projet, Olivier Thomas a observé ledécor sculpté de la cathédrale et a étudié lesdessins réalisés par Paul Abadie et ÉdouardWarin.

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Pour la scène de l’atelier d’Abadie, il s’est inspiréde la vision idéalisée transmise par les tableauxd’ateliers au XIXe siècle.

Les intervenants par corps d’état :

MAITRISE D’OEUVRE Architecture Patrimoine & PaysageDenis Dodeman, Architecte en chef des monumentshistoriques8 rue de l’église16320 Villebois-Lavalette

COORDONNATEUR SPSQualiconsult Sécuritérue Frédéric Bastiat87032 Limoges

ECHAFAUDAGES :ACCESSIBLE ECHAFAUDAGES11 rue Gustave Eiffel33190 LA REOLE

MACONNERIE-PIERRE DE TAILLE :DAGAND ATLANTIQUE285 impasse de Malpelas82170 BRESSOLS

SCULPTURE :ATELIER MARC DELIGNYLe Bourg16240 BRETTES

DESSALEMENT DES MACONNERIES ETCONTROLE :TOLLIS183 bld Jean Mermoz94550 CHEVILLY LARUE

CHARPENTE-COUVERTURE :BLANCHON S.A.29 rue de Tourcoing87000 LIMOGES

MENUISERIE-SERRURERIE :en cours de consultation (lot estimé à 10.000 € TTC)

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VITRAUX :ART DU VITRAIL97 chemin de la Princesse33700 MERIGNAC

ELECTRICITE :SANTERNE25 rue de l’Europe16730 FLEAC

Bibliographie indicative :

DARAS Charles, « La cathédrale d’Angoulême, chef-d’œuvre monumental de Girard II », inBSAHC, 1941, p.7-176.

SAUVEL Tony, « La façade de la cathédrale d’Angoulême », in BM, 1945, pp. 175-199.

DUBOURG-NOVES Pierre, Iconographie de la cathédrale d’Angoulême de 1575 à 1880, 1973, 2vol.

DUBOURG-NOVES Pierre, « La cathédrale d’Angoulême » in Congrès archéologique de France– Charente, éd. Société française d’archéologie, Paris, 1999, pp. 37-68.

https://gertrude-diffusion.poitou-charentes.fr/dossier/cathedrale-saint-pierre-d-angouleme

PIAT Jean-Luc (dir.), DELLONG Éric, SAUVAÎTRE Natacha, Façade de la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême – Charente (16), Rapport final d’opération archéologique - périodes médiévale,moderne et contemporaine, éd. Hadès bureau d’investigations archéologiques, 2014-2016, 7 vol.

DODEMAN Denis, Restauration de la façade occidentale, autorisation de travaux, mars 2018

Sur l’archéologie du bâti voir : https://www.hades-archeologie.com/operation/cathedrale-saint-pierre/

Valorisation du chantier :

Au cours de ce chantier de XX mois des animations seront réalisées par le Pays d’art et d’histoire deGrand Angoulême et les différents acteurs du chantier. Le programme sera disponible sur https://www.facebook.com/grandangoulemePAH/

Par ailleurs, le Trésor de Jean-Michel Othoniel est visible pendant la période de chantier. Lesinscriptions doivent se faire auprès de l’Office de tourisme du pays d’Angoulême, voir aussi le lien :http://mbt-charente-otangouleme.for-system.com/z8691w121577e1_fr-visites-guidees-du-tresor-de-la-cathedrale.aspx

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Pour en savoir plus sur Olivier Thomas :

[email protected]

et

www.atelier-legratin.com

Pour joindre la Conservation des Monuments historiques – site de Poitiers : Hôtel de Rochefort - 102 Grand'Rue - BP 553 - 86020 POITIERS Cedex -

Téléphone 05 49 36 30 31

http://www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/Drac-Nouvelle-Aquitaine

Rédaction : Brigitte Montagne, Agnès Beaufort, Pauline Lucas, Christophe Bourel le Guilloux

crédit photo : CRMH – site de Poitiers, Musée d’Angoulême, Denis Dodeman – ACMH, Fond Warin, Arc. Départ. Charente, Olivier Thomas

Version mars 2019

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