L'intelligence économique - La prise en compte du management interculturel

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1 L’intelligence économique La nécessité du management interculturel PierreLouis Manouvrier M2 Management Interculturel 20122013 Sous la direction d’ Anne Gabaud Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université de Limoges

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 L’intelligence  économique  La  nécessité  du  management  interculturel  

 

 

 

 

Pierre-­‐Louis  Manouvrier  

M2  Management  Interculturel  2012-­‐2013  

 

 

 

 

 

Sous la direction d’ Anne Gabaud

 

 

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université de Limoges

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Corps

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Sommaire  

Introduction .......................................................................................................................... 4  

1-   L’intelligence économique, des définitions et évolutions ............................................. 5  

1.1   – Des définitions variées ......................................................................................... 5  

1.1.1 - Définition selon Henri Martre ........................................................................... 5  

1.1.2 - Définition selon Christian Harbulot .................................................................. 6  

1.1.3 - Définition selon Bernard Carayon .................................................................... 7  

1.2   – Les intérêts et usages de l’intelligence économique ............................................. 7  

1.3   – Une intelligence économique numérique ............................................................. 8  

2- Fonctions et usages de l’intelligence économique .......................................................... 8  

2.1 – Quelle approche de l’IE pour quel usage ? ............................................................. 9  

2.2 – Les fonctions principales de l’intelligence économique, son organisation ............. 9  

2.3 – L’intelligence économique au-delà de « l’économique » ..................................... 10  

3- Le management interculturel, moteur de l’intelligence économique ............................ 11  

3.2 – IE, diplomatie et gestion des risques interculturels ............................................... 12  

3.2 – Quel avenir pour l’intelligence économique ? ...................................................... 13  

Conclusion ......................................................................................................................... 14  

Bibliographie ...................................................................................................................... 15  

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Introduction  

L’intelligence économique correspond au processus de recherche et d’interprétation

des informations concernant une entreprise, un secteur d’activité, une région ou une

culture dans l’objectif de développer les outils adaptés pour parvenir à décrypter les

actions et les opérations des acteurs économiques et de connaître leurs capacités. Elle

comprend toutes les opérations de surveillance de l’environnement concurrentiel

(protection, veille, influence) et se différencie du renseignement traditionnel par la nature

de son champ d’application. L’intelligence économique concerne le domaine des

informations ouvertes, et exige donc le respect d’une méthode, d’une éthique.

L’intelligence économique se développe avec l’accroissement des échanges

commerciaux et la multiplication des acteurs concurrents. Elle est étroitement liée à la

libéralisation des économies et au système économique international, le capitalisme. La

construction d’une culture collective de l’information ou « coopétition » (Revel) est un

facteur essentiel de l’intelligence économique et la compétition internationale entre les

états, les entreprises et autre entités économiques a permis à la consolidation des échanges

d’information, sous de nouvelles formes.

Il devient donc essentiel pour les entités économiques de se rendre compte de

l’importance de l’intelligence économique pour contribuer à obtenir des avantages

concurrentiels et la prise en compte du management interculturel devient nécessaire pour

obtenir les meilleurs résultats. Parce que chaque économie nationale produit un modèle

propre d’intelligence économique, les acteurs économiques doivent considérer les

variations selon les pays dans lesquelles ils veulent développer leur activité.

   

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1-­‐ L’intelligence  économique,  des  définitions  et  évolutions  

Puisque l’intelligence économiques est un concept récent son interprétation et ses

définitions varient en fonction des experts et des situations des entreprises elles-mêmes.

Savant mélange entre espionnage industriel légal, veille commerciale et lobbying, l’IE

reste une notion assez récente et trop peu considérée par les entreprises. Cependant, le fait

de protéger son entreprise ou son institution d’éventuels concurrents que ce soit au niveau

de l’innovation ou bien des ressources humaines en garantissant un accès limité des

informations propres à l’entreprises permettent de garantir un certain avantage

concurrentiel nécessaire au bon fonctionnement de son organisation.

Les nouvelles technologies ont provoqué une évolution, une transformation des

méthodes liées à l’intelligence économique et les experts ne parviennent pas à trouver de

consensus quant à l’attitude à adopter pour optimiser l’IE à terme.

1.1 –  Des  définitions  variées  

Il est difficile de définir l’intelligence économique d’une manière figée, tant son

champs d’activité et ses sources sont multiples. Ainsi on peut trouver différentes

définitions selon les usages qui sont fait de l’IE, le secteur d’activité auquel on l’applique

ou bien la nature des institutions. Les différences culturelles peuvent aussi jouer un rôle

dans la définition de l’IE, selon l’accessibilité et les méthodes utilisées dans le recueil des

informations stratégiques, leur interprétation et les conséquences sur les entreprises.

1.1.1  -­‐  Définition  selon  Henri  Martre  

L’intelligence économique peut être définie comme « l'ensemble des actions

coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de

l'information utile aux acteurs économiques ». Ces diverses actions sont menées

légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du

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patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coûts.

L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de

l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la

stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans

le but d'améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein

de l'entreprise, « s’ordonnent autour d’un cycle, générateur d’une vision partagée des

objectifs de l'entreprise. »

La définition d’Henri Martre, auteur du premier rapport sur l’IE intitulé

Intelligence économique et stratégie des entreprises publié en 1994, met l’accent sur la

nécessité d’avoir une culture d’entreprise forte qui garantie les objectifs de l’entreprise à

long terme.

1.1.2  -­‐  Définition  selon  Christian  Harbulot  

« L’intelligence économique se définit comme la recherche et l’interprétation

systématique de l’information accessible à tous, afin de décrypter les intentions des

acteurs et de connaître leurs capacités. Elle comprend toutes les opérations de surveillance

de l’environnement concurrentiel (protection, veille, influence) et se différencie du

renseignement traditionnel par : la nature de son champ d’application, puisque qu’elle

concerne le domaine des informations ouvertes, et exige donc le respect d’une

déontologie crédible ; l’identité de ses acteurs, dans la mesure où l’ensemble des

personnels et de l’encadrement – et non plus seulement les experts – participent à la

construction d’une culture collective de l’information ; ses spécificités culturelles, car

chaque économie nationale produit un modèle original d’intelligence économique dont

l’impact sur les stratégies commerciales et industrielles varie selon les pays. »

Pour Christian Harbulot, ce sont les méthodes et les outils utilisés pour développer

l’IE qui jouent un rôle primordial. De plus, sa définition prends en compte les spécificités

culturelles dans la gestion de l’information et dans l’utilisation de ces informations.

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1.1.3  -­‐  Définition  selon  Bernard  Carayon  

L'intelligence économique est « une politique publique d'identification des secteurs et

des technologies stratégiques, d'organisation de la convergence des intérêts entre la sphère

publique et la sphère privée », selon Bernard Carayon. Il s’agit d’ « une politique

publique se définissant par un contenu et par le champ de son application. Le contenu vise

la sécurité économique. Il doit définir les activités que [l’entreprise] doit protéger et les

moyens que [cette dernière] se donne à cet effet. Le contenu détermine comment

accompagner les entreprises sur les marchés mondiaux, comment peser sur les

organisations internationales où s'élaborent aujourd'hui les règles juridiques et les normes

professionnelles qui s'imposent aux Etats, aux entreprises et aux citoyens. »

Dans la définition de B. Carayon, le rôle des institutions publiques dans

l’interprétation des résultats de l’IE est majeur et la prise de conscience des spécificités

techniques et culturelles se doit d’être générale et globale de la part des acteurs

économiques concernés.

1.2 –  Les  intérêts  et  usages  de  l’intelligence  économique  

L’intelligence économique telle quelle est définit aujourd’hui permet aux différent

acteurs économiques, aux entreprises d’envergure internationale de maitriser les

évolutions technologiques des concurrents, de sécuriser son patrimoine immatériel, son

savoir-faire, et d’anticiper les évolutions des secteurs concernés.

Cette notion multidisciplinaire pioche dans les domaines de la géopolitique, de la

gestion des entreprises, de l’économie, des relations internationales, des sciences

politiques, du droit et de la sociologie. Le rôle des professionnels de l’IE est de combiner

un ensemble de connaissances dans ces disciplines afin de comprendre l’environnement

dans lequel évolue l’entreprise et de prendre les bonnes décisions relatives à la prospérité

de l’activité économique. L’IE devient outil essentiel dans la veille et la gestion des

ressources de l’entité économique concernée et la maitrise des conflits interculturels ne

doit pas freiner la gestion de l’information stratégique. Les méthodes et la gestion des

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informations sont en constante évolution et les entreprises doivent être capables de

comprendre les mécanismes qui permettent de valoriser les informations recueillies.

1.3 –  Une  intelligence  économique  numérique  

Depuis l’apparition de l’informatique et de la gestion de données de manière

numérique, l’intelligence économique est devenue de plus en plus digitale ; la gestion et

la transmission des informations se fait par le biais des technologies numériques. Ainsi, la

démocratisation des équipements informatiques depuis la fin des années 1990 et

notamment dans les années 2000 a permis aux entreprises de travailler de manière plus

efficaces, aussi bien en ce qui concerne l’archivage des opérations passées que la

production de projets futurs. L’avènement des réseaux sociaux et autres aspects du web

2.0 révolutionne l’intelligence économique et les générations de professionnels de l’IE

devront compter sur les outils de communication numériques pour optimiser leur travail.

2-­‐  Fonctions  et  usages  de  l’intelligence  économique  

L’intelligence économique permet avant tout à un acteur économique de

comprendre l’environnement dans lequel l’entreprise évolue et de veiller à ce que les

stratégies utilisées par ses concurrents ne puissent pas influer de façon négative sur son

activité. Afin de déterminer les stratégies nécessaires à l’entreprise pour prospérer dans

son secteur d’activité, il faut déterminer de façon précise les méthodes à utiliser pour

optimiser les études, recueillir les données, interpréter les résultats et agir en fonction des

conclusions des recherches. Différentes approches sont possibles, selon l’objectif à

atteindre et les ressources des entreprises ou des institutions.

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2.1  –  Quelle  approche  de  l’IE  pour  quel  usage  ?  

Selon les travaux de l’AFDIE (Association française pour le développement de

l’intelligence économique), inspirés par les idées développées aux États-Unis par la

Society of Competitive Intelligence Professionnals (SCIP), l’intelligence économique

comprend les tâches de recherche et de recueil des informations, par la veille, la recherche

documentaire et l’investigation. Viennent ensuite le traitement des informations

recueillies et l’interprétation de ces données via l’entretien de bases de données et de

savoir, à partager avec les partenaires économiques au sein de l’entreprise. Cette étape est

appelée l’administration des données et elle doit déboucher sur la formulation de

recommandations stratégiques en terme d’innovation, de conduite de projets,

d’anticipation et de maitrise des risques. Enfin la mise en œuvre des actions est la dernière

étape du schéma d’IE et cela se traduit par l’animation des réseaux d’influence (par le jeu

de la communication), la mise en place de stratégies de correction ou de prévention des

erreurs et bien sur la recherche d’une unité au sein de l’institution économique afin que

chacun des acteurs suive les mêmes recommandations.

Finalement, les évaluations des données et des changements apportées par l’étude

des effets et des pratiques économiques permettent de déterminer l’impact de l’IE sur

l’entreprise.

2.2  –  Les  fonctions  principales  de  l’intelligence  économique,  son  organisation  

Les fonctions principales de l’IE sont la maitrise, la mémoire, le réseau et l’analyse

approfondie de l’environnement économique et du secteur d’activité correspondant à

l’entreprise (L'Intelligence des risques). Le réseau, fonction principale de l’IE est divisé

en différents niveaux d’influence ; le réseau externe est constitué de personnes

n'appartenant pas à l'entreprise, de provenances diverses (connaissances des employés,

clients, fournisseurs, partenaires, contacts délibérés…). Ce réseau externe est aujourd’hui

en plein développement grâce à l’avènement des réseaux sociaux et des technologies

numériques en général. En effet les influences externes des entreprises sont de plus en

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plus impliqués dans le processus de feedback, nécessaire aux entreprises pour adapter leur

stratégie. Le réseau interne est composé des employés de l'organisation pouvant servir

d’experts sur une question, et fournir des informations nécessaires à l’obtention

d’informations et à leur interprétation. La solidité de la culture de l’entreprise ou de

l’institution est essentielle pour permettre l’efficacité de ce réseau. Plus une entreprise est

« unie », plus les données recueillies seront viables et les solutions proposées cohérentes.

La mémoire est « l’organe » de mémorisations des informations et des

connaissances explicites de l’entreprise. Il s’agit le plus souvent de bases de données

recueillies par l’entreprise elle même ou des sociétés de conseil aux entreprise. Les

métadonnées sont compatibles avec les réseaux de l’entreprise et partagées avec les

collaborateurs, en interne.

La maitrise est étroitement liée aux ressource humaines dans le sens où l’IE est au

service de l’organisation de l’entreprise. La maitrise permet de fixer les grands objectifs et

de définir, d’identifier les problèmes que l’entreprise doit résoudre pour optimiser son

activité. La maitrise des informations doit se faire dans le respects des règles

déontologiques et la maitrises des spécificités culturelles permettent la gestion la plus

efficace des informations recueillies.

Enfin, l’analyse des informations par l’entreprise doit permettre à l’entreprise de

prendre les bonnes décisions. Ce processus d’IE est renouvelable autant de fois que

nécessaire et les différentes catégories, fonctions, sont constamment liées à la gestion des

risques interculturels.

2.3  –  L’intelligence  économique  au-­‐delà  de  «  l’économique  »  

Comme évoqué précédemment, l’intelligence économique vise à assurer que le

patrimoine immatériel d’une entreprise reste complet, c’est à dire en protégeant les

innovations, les savoir-faire. Il permet aussi d’assurer la veille, le lobbying et la

prospective de l’entité économique, c’est à dire son avenir économique et social.

Cependant, afin de maximiser son efficacité, les entreprises soucieuses de leur avenir

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doivent prendre en compte différents facteurs culturels qui définissent une société, une

région ou un secteur d’activité.

On peut ainsi considérer que les experts et autres membres de la société civile,

même s’ils n’ont pas un impact immédiat sur l’entreprise peuvent influencer les

consommateurs et il est essentiel de prendre en compte ces acteurs dans les stratégies à

moyen et à long termes de l’entreprise afin d’acquérir un avantage sur ses concurrents.

L’environnement, au sens large du terme, c’est à dire les acteurs en présence, leurs

positions, les arguments défendus par les concurrents et le cadre général des circuits de

décisions (officiels et non officiels) doit également être pris en considération lorsqu’une

entreprise veut maximiser et développer sa stratégie en terme d’intelligence économique.

Les réseaux sociaux (personnels et professionnels) sont de bons outils qui permettent

d’allier veille, lobbying et communication et sont aujourd’hui utilisés par de nombreux

acteurs économiques ou non. Cela permet en effet de vérifier les tendances des marchés

mais aussi les avis des consommateurs qui ont gagné de la voix en terme de critique

produit et feedback. Ainsi, l’IE devient plus sociale qu’économique en engageant les

différents acteurs qui influencent l’activité économique.

3-­‐  Le  management  interculturel,  moteur  de  l’intelligence  économique  

Le processus d’intelligence économique étant étroitement lié à l’environnement

des entreprises, il est indispensable de prendre en compte les spécificités culturelles des

différentes régions où l’IE peut jouer un rôle. La gestion des risques interculturels se doit

d’être réalisée au cours des différentes étapes de préparation, recueil, analyse et

interprétation des données puisque les spécificités propres aux cultures des entreprises et

des pays peuvent limiter l’impact de l’IE. Les risques interculturels sont liés aux cultures

nationales ou régionales et impactent les entreprises et les acteurs économiques locaux.

En effet, les négociations et partenariats dépendent des relations entre acteurs et ces

relations peuvent être affectées par les différences et les conflits culturels. De plus, si les

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« entreprises de culture occidentales » cherchent à développer leur activité dans un pays

dont la culture est différente il faudra adapter les méthodes de prospection et de recueil

des information, d’étude des marchés par exemple en fonction des spécificités locales.

Le rôle du négociateur interculturel est alors essentiel dans l’engagement d’un

processus d’étude et de mise en place de l’intelligence économique, depuis la veille

jusqu’au lobbying, en veillant à respecter les « codes culturels » et les coutumes locales

(Iribane : 180).

3.2  –  IE,  diplomatie  et  gestion  des  risques  interculturels  

Aujourd’hui, les états et institutions officielles chargées de la coopération et de la

diplomatie publique s’intéressent de plus en plus aux méthodes utilisées par les

professionnels de l’intelligence économique dans la gestion des risques et dans la

promotion économique. En effet, diplomatie et intelligence économique sont étroitement

liés et l’action de la France s’oriente autour de trois axes majeurs, la veille stratégique, le

soutien à la compétitivité des entreprises et des établissements de recherche, et la sécurité

économique (Blarel).

C’est sous l’autorité du MAEEM (Ministère des Affaires étrangères et

européennes) que la France mobilise son réseau d’ambassades pour contribuer à

l’intelligence économique. Ce réseau diplomatique est fondamental pour la veille

stratégique qui prend des formes multiples ; la veille politique est faite par les ambassades

et consiste à collecter des informations stratégiques pertinentes pour le gouvernement et

certaines entreprises, ayant des partenaires à l’étranger. La veille technologique et

scientifique concerne les innovations en matière de développement industriel et permet

aux entreprises françaises d’exploiter les informations collectées afin d’anticiper les

opportunités et les risques afférant au domaine scientifique et technologique. La veille sur

les normes couvre les évolutions des normes du commerce international et l’accès aux

marchés publics pour les entreprises françaises. Enfin, la veille sécuritaire garantie la

sécurité des français expatriés à l’étranger.

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L’influence est également un élément important de la politique d’intelligence

économique de la France puisque différents programmes de soutiens à des projets

émanant d’entreprises françaises permettent d’augmenter l’impact des ces entreprises à

l’étranger, par le biais des ambassades et professionnels du commerce. De plus, le soutien

à l’exportation et à la compétitivité ainsi que la présence française au sein des

organisations internationales (FMI, OMC) est assuré par ce réseau d’ambassades.

Enfin, la question du contrôle de la formation des diplomates fait partie de la

stratégie d’IE établit par la France et les missions diplomatiques de sensibilisation des

futurs professionnels de la diplomatie préparent aux méthodes d’IE.

3.2  –  Quel  avenir  pour  l’intelligence  économique  ?  

Afin de garantir la gestion et la pratique de l’IE dans les meilleurs conditions

possibles, les pouvoirs publics et institutions éducatives se doivent de considérer

l’enseignement des méthodes d’analyse, de recueil, de gestion et d’interprétation des

données issues de l’IE afin de garantir la compétitivité des entreprises et donc des Etats.

La formation en intelligence économique requiert un enseignement

pluridisciplinaire qui prend en compte différentes disciplines ; en effet la géopolitique, les

sciences de gestion, l’économie, les relations internationales, la sociologie les sciences

politiques et le droit sont les moteurs de l’IE. Même si la question d’une filière IE n’est

pas encore envisagée par l’Université publique ni par les institutions privées

d’enseignement supérieur en France, certains pays tels que les Etats-Unis proposent déjà

des formations spécifiques en intelligence économique, via des entreprises privées

(Google). Afin de systématiser la pratique de la veille et la mise en œuvre de dispositifs

de suretés adaptées aux entreprises, les formations universitaires doivent considérer ce

domaine, aussi bien que celui du management interculturel comme une filière d’avenir en

parfaite corrélation avec les défis économiques de notre société. L’exploitation des

opportunités et la détection des menaces qui vont à l’encontre des entreprises et des états

sont nécessaires et seuls des professionnels pourront répondre aux besoins spécifiques des

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acteurs économiques concernés. Cependant, la volonté des pouvoirs publics et la prise de

conscience par les entreprises de la nécessité de l’amélioration de la pratique de l’IE n’est

pas encore suffisante à ce jours et les professionnels de l’intelligence économiques sont à

trop peu nombreux pour répondre aux exigences du système économique globalisé.

Conclusion  

Comme nous l’avons vu au cours de ce dossier, la question de l’intelligence

économique est un aspect essentiel pour la viabilité d’une entreprise, dans une économie

de marché telle qu’aujourd’hui, où la concurrence et l’innovation jouent un rôle clé. Les

différentes définitions de l’IE montrent à quel point le concept est délicat et variable, en

fonction des cultures et des secteurs d’activités, mais aussi selon la nature de l’institution

(entreprise ou Etat).

Les méthodes de veille, d’analyse, de recherche et d’interprétation de l’intelligence

économiques se doivent d’être adaptées aux réalités économiques des sociétés et il est

plus qu’essentiel pour les professionnels de l’IE de prendre en compte les spécificités

culturelles et sociales des régions étudiés. Une entreprise doit également veiller à

posséder une culture propre afin de garantir l’obtention des meilleurs résultats et de

prendre les meilleurs décisions stratégiques, résultats de l’IE.

Enfin, on peut se demander comment les pays leaders sur le plan des échanges

commerciaux à l’international anticipent et préparent les experts en intelligence

économique de demain puisque l’offre de formation dans ce domaine pourtant essentiel

est quasi inexistant aujourd’hui.

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Bibliographie  

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- Carayon, Bernard. « Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale ». La

documentation française. Juillet 2003

- De Fontgalland, Eric. « Intelligence des marchés et développement international ».

Hermes Lavoisier. 2005

- Délégation interministérielle à l’intelligence économique. « Le Guide du routard de

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- Harbulot, Christian. « Le manuel de l'intelligence économique », PUF, 2012

- Iribane, Philippe. « Cultures et mondialisation, Gérer par-delà les frontières ». Ed. du

Seuil, Essais. 2002

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- Lacoste, Pierre. « Défense nationale et sécurité collective, les métiers de l'intelligence

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- Martre, Henri. « Intelligence économique et stratégie des entreprises ». La

documentation françaises. Février 2004

- Marti, Yves-Michel. « L'intelligence économique : comment donner une valeur

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- Martinet, Bruno. « L'intelligence économique : les yeux et les oreilles de

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- Marcon, Christian. « L’intelligence économique ». Ed. Dunod. Septembre 2006

- Besson, Bernard. Jean Claude Possin. « L'Intelligence des risques : Sécurité, Sûreté,

Management, Environnement ». Ed. IFIE, 2006.

- Revel, Claude. « Nous et le reste du monde : Les vrais atouts de la France dans la

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- Violet-Surcouf, Antoine. « Influence et Réputation sur Internet : communautés,

crises et stratégies ». La Bourdonnaye, 2013.