Les Phocas appendice

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- 18 - LISTE DES SCEAUX POUVANT ÊTRE ATTRIBUÉS AUX PHOCAS ET À LEURS PROCHES Les Phocas mirent tardivement leurs noms sur les sceaux, car ils n’éprouvaient guère le besoin d’être identifiés, tant leur gloire était grande. Leurs prénoms étaient parmi ceux qui, à cette date, étaient répandus. Bardas était partagé avec les Sklèroi entre autres, Léon, Constantin et Nicéphore étaient aussi peu discriminants. En revanche, ils portaient de très hautes dignités, et certains d’entre eux affection- naient le motif du monogramme cruciforme à une époque où celui-ci était passé de mode. Malgré ces deux éléments qui aident à leur identification, il est probable que des sceaux ayant appartenu à des Phocas nous échappent. Un second problè- me est posé. Phocas est à l’origine un nom unique, qui fut, au début du vii e siècle, porté par un empereur. Peut-on dès lors attribuer tous les sceaux où est gravé ce nom à un membre de la famille ? Les sceaux qui sont présentés ci-dessous n’ont donc pas nécessairement appartenu au fondateur de la famille ; en conséquence, seuls les Phocas accomplissant une carrière militaire ont été retenus. Phocas, spatharocandidat et épi tou manglabiou Anc. collection Zacos. Au droit une croix patriarcale sur des degrés sans décor avec l’habituelle invo- cation circulaire : +KEbOHYH9T9VSVDOUL2 Au revers légende sur cinq lignes, précédée d’une croisette : +FVKA|b2SPAYAR|OKANDHD2=|EPHTOUMA|NGLAbIW +Fwka'/ spaqarokandhd(avtw/) (kai;) ejpi ; tou' manglabivou. Fin ix e siècle. Phocas, spatharocandidat impérial et tourmarque du Péloponnèse Anc. coll. Schlumberger ; Fogg 962. Éd. : Schlumberger, Suppl. n o 41 (lecture erronée en ANOT2 : protonotaire du Péloponnèse) ; DOSeals 2.22.42. Au droit, croix patriarcale recroisetée, élevée sur trois degrés, ornée de fleurons issant de la base jusqu’à mi-champ ; chaque quartier est orné d’une perle. À la circonférence, légende invocative : KEbOHYEIT9vS9v. K(uvri)e bohvqei tw'/ sw/' dªouvlw/º.

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liste des sceaux pouvant être attriBuésaux phocas et à leurs proches

Les Phocas mirent tardivement leurs noms sur les sceaux, car ils n’éprouvaient guère le besoin d’être identifiés, tant leur gloire était grande. Leurs prénoms étaient parmi ceux qui, à cette date, étaient répandus. Bardas était partagé avec les Sklèroi entre autres, Léon, Constantin et Nicéphore étaient aussi peu discriminants. En revanche, ils portaient de très hautes dignités, et certains d’entre eux affection-naient le motif du monogramme cruciforme à une époque où celui-ci était passé de mode. Malgré ces deux éléments qui aident à leur identification, il est probable que des sceaux ayant appartenu à des Phocas nous échappent. Un second problè-me est posé. Phocas est à l’origine un nom unique, qui fut, au début du viie siècle, porté par un empereur. Peut-on dès lors attribuer tous les sceaux où est gravé ce nom à un membre de la famille ? Les sceaux qui sont présentés ci-dessous n’ont donc pas nécessairement appartenu au fondateur de la famille ; en conséquence, seuls les Phocas accomplissant une carrière militaire ont été retenus.

Phocas, spatharocandidat et épi tou manglabiou

Anc. collection Zacos. Au droit une croix patriarcale sur des degrés sans décor avec l’habituelle invo-

cation circulaire : +KEbOHYH9T9VSVDOUL2 Au revers légende sur cinq lignes, précédée d’une croisette :

+FVKA|b2SPAYAR|OKANDHD2=|EPHTOUMA|NGLAbIW+Fwka'/ spaqarokandhd(avtw/) (kai;) ejpi ; tou' manglabivou.

Fin ixe siècle.

Phocas, spatharocandidat impérial et tourmarque du Péloponnèse

Anc. coll. Schlumberger ; Fogg 962.Éd. : Schlumberger, Suppl. no 41 (lecture erronée en ANOT2 : protonotaire du Péloponnèse) ; DOSeals 2.22.42.

Au droit, croix patriarcale recroisetée, élevée sur trois degrés, ornée de fleurons issant de la base jusqu’à mi-champ ; chaque quartier est orné d’une perle. À la circonférence, légende invocative : KEbOHYEIT9vS9v. K(uvri)e bohvqei tw'/ sw/' dªouvlw/º.

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Au revers, légende sur cinq lignes, précédée d’une croisette :+FvKA|..SPAY2K|ANÎK4TRO|MARX4PEL|OPONIS4Fwka'// ªb(asilikw/')º spaq(aro)kand(i)d(avtw/) k(ai;) tromavrc(h/) Peloponivs(ou).

xe s. (première moitié). Il n’est pas certain que ce Phocas ait appartenu à la famille homonyme. En tout cas, le signataire de cette bulle n’est pas l’ami de Basile Ier, fondateur de la lignée.

Phocas, spatharocandidat et tourmarque de la flotte

DO 58.106.1103.

Au droit, croix patriarcale dont la plus grande branche est recroisetée, avec fleurons issant jusqu’à mi-champ ; avec au pourtour, inscription circulaire : KEbOHYH9T9VSVD9W9L

Au revers, légende sur six lignes :FvK.|SPAY2R2|9KANDID2|9=TWRMA|X2TWPL|O9H9M9WFwkªa'/º/ spaq(a)r(o)kandid(avtw/) (kai;) tourmav(r)c(h/) tou' plohmou.

xe siècle (milieu). Même cas que le précédent.

Phocas, protospathaire et drongaire de la mer Égée

DO 47.2.85.Éd. : Zacos - Veglery, no 3167 ; DOSeals 2.40.9.

Au droit, monogramme cruciforme invocatif de type Laurent V, cantonné du tétragramme : Tv-Sv-DW-Lv. Qeotovke bohvqei tw/' sw/' douvlw/.

LISTE DES SCEAUx POUVANT êTrE ATTrIBUÉS AUx PHOCAS ET À LEUrS PrOCHES 501

Au revers, légende sur quatre lignes, précédée d’une croisette :+FvKA|.3SPA3=DRWG|GA.TWEGEOU|PELAG3Fwka'/ ª(prwto)ºspa(qarivw/) (kai;) drouggaªr(ivw/)º tou' ∆Egevou Pelavg(ou").

ixe siècle. Pour la dignité on peut hésiter entre protospathaire et spathaire impé-rial, mais l’importance du stratège de l’Égée suppose un niveau de dignité élevée.

Phocas spathaire impérial et stratège d’Orient

Musée d’Athènes 146a ; Sudak (deux boullôtèria différents).Éd. : Konstantopoulos, Molubdovboulla, 146a ; El. Stepanova, New Seals from Sudak, SBS 6, 1999, p. 57, no 21.

Au droit, monogramme cruciforme de type V, cantonné par le tétragramme habituel.

Au revers, légende sur quatre lignes :..KA|.SPAY2=S|..RATIG2TIS|.NATOL.K(uvri)e bohvqei tw/' sw/' douvlw/ Fwka/'/ b(asilikw/') stratigw/' th'" ∆Anatoli'"

ixe siècle. La titulature est problématique. La fonction de stratège d’Anatolie est inconnue des Taktika. On pourrait imaginer qu’il s’agit de l’équivalent de stratège des Anatoliques, mais la modestie de la dignité interdit cette hypothèse, puisque le stratège des Anatoliques est magistre, patrice, voire rarement proto-spathaire. Le titre de stratège implique un commandement territorial ; or à cette date on ne connaît que de grandes circonscriptions. Il s’agit donc d’une titulature ad hoc, mais on ne voit quelle était la charge concrète était exercée

Léon [Phocas], protospathaire impérial et stratège des Anatoliques

Zacos II, no 217. L’éditeur signale un sceau très proche, conservé au musée Bénaki, no 13855

Au droit, croix patriarcale élevée sur trois degrés. À la circonférence, légende invocative commençant à gauche : +KEbOHYHTvSvDWL2 K(uvri)e bohvqh tw'/ sw'/ douvl(w/).

Au revers, légende sur six lignes, précédée d’une croisette :+LEvN|T2b2A2SPAY|AR2STRATIG2|TONANNA|TOLHK2Levont(i) b(asilikw/') (prwto)spaqar(ivw/) stratig(w'/) to'n ∆Annatolhk(w'n).

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Fin du ixe s./première moitié du xe s. selon G. Zacos, mais on put prcisr car le motif de la croix sans décor ne dépasse pas le début du xe siècle.

On ne peut écarter complètement l’hypothèse que le signataire du sceau s’appelait Argyros. Cependant deux éléments vont contre cette identification : d’une part Léon Argyros n’est pas attesté dans les sources en tant que stratège des Anatoliques et d’autre part les Argyroi faisaient figurer sur leurs sceaux leur nom lignager dès la fin du ixe siècle.

Léon (Phocas), magistre, anthypatos, patrice, protospathaire impérial et domestique des [scholes]

Zacos (BnF) 3900.Dia. : 24. Des. : Flan écrasé dans sa partie inférieure.Inédit.

Au droit, croix patriarcale recroisetée, élevée sur trois degrés et ornée de courts fleurons issant jusqu’à mi-champ. À la circonférence, traces de la légende invoca-tive : ...DWL ªK(uvri)e bohvqh tw'/ sw'/º douvl(w/).

Au revers, précédée d’une croisette, légende sur six lignes, dont la dernière est détruite :+LEON|T2MAG2ANY|9UPPATR2b1A|SPAY2=DOM|9E9S9T9T9v9N|..Levont(i) mag(ivstrw/) ajnqup(avtw/) patr(ikivw/) b(asilikw/') (prwto)spaq(arivw/) (kai;) domest(ivkw/) tw'n ª...º

(début du xe s.). De même que pour le sceau précédent, on ne peut écarter complètement l’hypothèse que le signataire du sceau s’appelait Argyros, ais les mêmes éléments vont à l’encontre de cette identification. Chez les Phocas, deux Léon obtinrent les charges de stratège des Anatoliques et de domestique des Scholes, le fils de Nicéphore l’Ancien et frère de Bardas et le fils de ce dernier, frère de l’empereur Nicéphore II. Notre sceau a probablement appartenu au premier d’entre eux d’autant que le second semble préférer orner ses sceaux du monogramme invocatif cruciforme, comme en témoigne le sceau suivant.

LISTE DES SCEAUx POUVANT êTrE ATTrIBUÉS AUx PHOCAS ET À LEUrS PrOCHES 503

Léon [Phocas], magistre et domestique des scholes d’Occident

Éd. : Zacos II, no 1077 et J. Touratsoglou, Les sceaux byzantins en plomb de la Collection Michel ritsos au musée de Thessaloniki, Buzantinav 5, 1973, p. 281-282.

Au droit, monogramme cruciforme invocatif : KURIE bOIYEI ; dans les cantons : Tv-Sv-D.-Lv. Kuvrie boivqei tw'/ sw'/ dªouvºlw/.

Au revers, légende sur six lignes, précédée d’une croisette :.LEON|.IMAGISTR|.=DOMEST2|TONSXO.|.THSDU.|EvS[+] Levonªtºi magivstrªw/º (kai;) domest(ivkw/) to'n scoªlw'(n)º th'" Duvªsºew".

961-963. Pour la date du domesticat des Scholes de Léon, cf. p. 000. La men-tion de l’Occident implique une date postérieure au règne de romain II puisque cet empereur dédoubla la charge entre l’orient et l’occident. L’oncle homonyme de Léon est donc écarté.

Léon, magistre et domestique des Scholes

Zacos (BNF) 1525.Dia. : 25. Des. : Légèrement renflé le long de la ligne du canal.Inédit.

Au droit, monogramme cruciforme invocatif, du type LxxI; le b à la base est ouvert. Dans les cantons : Tv|S2D2|.Ev|NT. Qeotovke bohvqei tw'/ s(w'/) d(ouvlw/) ªLºevwntªiº.

Au revers, légende sur quatre lignes: M.9GIS|TRv=D9O|9MESTI.|T2SXO9L2mªaºgivstrw/ (kai;) domestivªk(w/)º t(w'n) scol(w'n).

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xe siècle (premier quart). Léon Argyros pourrait avoir signé cette bulle. Nous préférons cependant attribuer ce sceau à Léon Phocas, car les Argyroi ne font pas figurer de monogramme au droit de leurs sceaux et en revanche inscrivent leur nom lignager sur la légende du revers.

Théophile Phocas, protospathaire et stratège

Zacos BnF 464B.Dia. : 24. Des. : Bon état de conservation ; bien centré.Inédit.

Au droit, croix patriarcale sur plusieurs degrés, détails indistincts, ornée de fleurons courts issant jusqu’à mi-champ. À la circonférence, légende invocative partiellement conservée : ...9bOHYI9TOSv.... ªK(uvri)eº bohvqi to' sw'/ ªdouvlw/º.

Au revers, légende sur cinq lignes :YEOFI|LOb2A2SPA|YARHv=.|TRATHG|.FOKAQeofivl/o b(asilikw/') (prwto)spaqarhvw/ (kai;) ªsºtrathg(w/') ªt(w/')º Foka'.

Plein xe siècle. Le prénom Théophile n’est pas traditionnel chez les Phocas. En revanche on le rencontre chez les Kourkouas, qui s’allièrent à eux par mariage.

Bardas (Phocas), patrice et stratège des Anatoliques

Éd. : Zacos II, no 1062. Lichacev, Molivdovuly, p. 71 et pl. Lx no 4 (très proche).

Au droit, dans un cercle de perles, monogramme cruciforme invocatif : YKE bv[H]YEI. Dans les cantons : Tv-Sv-DW-Lv, chacun orné d’une étoile à six rais. Q(eotov)ke boivqei tw'/ sw'/ douvlw/.

Au revers, légende sur cinq lignes, précédée d’une croisette :+bARDA|PATRIKIO|=STRATIG2|TONANAT|vLIKv2Bavrda/ patrikivo/ (kai;) stratig(w/') to'n ∆Anatwlikw'(n).

Début du xe siècle. John Nesbitt dans son édition de Zacos II date le sceau du milieu du xe siècle.

LISTE DES SCEAUx POUVANT êTrE ATTrIBUÉS AUx PHOCAS ET À LEUrS PrOCHES 505

Le sceau édité par Lichacev est très proche : même monogramme au décor semblable ; légende sur cinq lignes, surmontée et suivie d’un losange de perles accosté de deux autres perles :

.^.|+bARDA|PATRIKHv|=STRATH.|TONANAT|OLIKv|.^.

Bardas (Phocas), magistre, vestès et domestique des scholes

Zacos BnF 899. Pb de numéroDia. : Des. : Inédit.

Au droit, croix patriarcale élevée sur trois degrés.

Au revers, légende sur cinq lignes : bARD9A|.AGISTR.|.ESTH=D.;|.ESTIK9v|.vNSX2Barda/ ªmºagivstrªw/ bºevsth/ (kai;) dªomºestivkw/ ªtºw'n sc(olwn).

978/986. Deux Bardas ont été domestiques des Scholes : Bardas sous Constan-tin VII et son petit-fils sous Basile II. C’est au second qu’il faut attribuer ce sceau, celui qui se rebella contre l’empereur Basile II.

Bardas (Phocas), magistre et domestique des scholes

Éd. : Wassiliou-Seibt, Bleisiegel II, no 91.

Au droit, croix patriarcale élevée sur trois degrés et ornée de fleurons issant jusqu’au sommet du champ. Légende invocative à la circonférence :+KE.9O.9YHTvSv9Dv9L9U9v K(uriv)e ªbºoªhvºqh tw'/ sw'/ dwluvw/ (sic).

Au revers, légende sur cinq lignes :bAR9D9A|.AGISTRO|.AIDOMES|.KOTvN|9SXOLONBavrda/ ªmºagivstro/ ªkºai; domesªtivºko/ tw'n scolo'n.

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978/986. Pour attribuer ce sceau, on peut hésiter entre Bardas l’Ancien et son petit-fils homonyme qui ont tous deux exercé la charge de domestique des Scholes. A priori on penserait plutôt à Bardas l’Ancien puisqu’il n’y a pas la mention du lieu d’exercice et donc à placer ce plomb avant la réforme de romain II. Mais les éditeurs du sceau relèvent l’existence d’un autre plomb où le domestique Bardas est aussi vestès, titre qui n’est pas antérieur au règne de Nicéphore II. En consé-quence ils concluent – à juste titre – qu’on peut attribuer cette bulle à Bardas le Jeune. Il est en effet probable que le commandement des Scholes a pu être tempo-rairement réunifié. Parfois la charge n’était pas pourvue par défiance envers les généraux. Avant de nommer, à contre cœur, Bardas, domestique des Scholes, Basile le Parakoimomène avait confié les armées à un eunuque Pierre, nommé stratopédarque.

Nicétas, ostiaire impérial et catépan des domaines de Léon, curopalate et logothète du drome

Zacos II, no 1081.

Au droit, dans un cercle de perles, monogramme cruciforme invocatif : YKE-

bv.YEI ; dans les cantons, les inscriptions : NIK2-TA9b-OST-IAR2, surmontées chacune d’une perle.

Au revers, suite du texte sur cinq lignes, précédée d’une croisette :+=KAT2|PAN2T2KTH|MAT2LEvNT2|K9WROP2=L9O|..Y2T2DRO.Q(eotov)ke bwªhvºqei Nik(hv)ta/ b(asilikw'/) ojstiar(ivw/) (kai;) kat(e)pavn(w/) t(w'n) kthmavt(wn) Lewvnt(o)" kourop(alavth/) (kai;) loªgoºq(ev)t(h/) t(ou') drovªm(ou)º.

963-969. Léon Phocas fut promu par son frère Nicéphore parvenu au pouvoir curopalate et obtint la charge de logothète du drome. Nicétas géra donc les biens de Léon pendant le règne de Nicéphore. Nicétas était un eunuque, étant ostiaire. La fonction de catépan des biens correspond à celle de curateur. Il est presque certain qu’une grande partie de ces biens provenait du domaine public.

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N. [Nicéphore ?] Phocas, anthypatos, patrice

DO 58.106.1447.Dia. : 25. Des. : Fortement rogné au sommet du champ.Inédit.

Au droit, dans un champ de grènetis, croix patriarcale dont la plus grande est recroisetée, ornée de fleurons fleurant jusqu’au sommet du champ. Au pourtour, subsistent quelques lettres de l’invocation habituelle : K(uvri)e bohvqei tw/' sw/' douvlw

Au revers, légende sur cinq lignes dont la première est détruite ; la dernière ligne est cantonnée de tirets :....|.9RvA.|.UPPATR|K.vFv|-KA-ª~Nikhfovºrw/ ajªnqºup(avtw/) patr(i)k(ivw/) ªt(w'/)º Fwka/'.

règne de Basile II. La lecture du prénom est incertaine. Le signataire de la bulle possède des dignités qui, à cette date, sont encore élevées. Si celui-ci doit bien être lu Nicéphore, il pourrait être identifié au fils du rebelle, Bardas, Nicéphore dit au Col-Tors (cf. ci-dessus).

Basile Phocas, magistre

Zacos (BnF) 1177.Dia. : 19. Des. : Bien gravé ; rogné légèrement sur le pourtour.Inédit.

Au droit, buste de saint Basile, tenant l’Évangile en main gauche et bénissant

de la droite. Dans le champ, de part et d’autre de l’effigie, inscription en colonne : 9ø|bA|SI - L|EI|O2. ÔO a{(gio") Basivleio(").

Au revers, légende métrique sur cinq lignes, précédée d’une croisette :+bASI|LEIONMA|GISTRON|TONFvK2|SKEP2Basivleion mavgistron to;n Fwk(a'n) skevp(oi").

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xie s. (troisième quart). La lecture Phôkianos ne peut être totalement exclue, compte tenu de l’abréviation, d’autant qu’un Basile Phôkianos, kensôr, est attesté par des sceaux à cette date1.

Pothos Phocas

Zacos (BnF) 465.Dia. :18. Des. : écrasé sur les deux faces.Inédit.

Au droit, Vierge, indistincte, dont on distingue une main dans un geste d’orante, portant peut-être le médaillon de l’Enfant.

Au revers, légende sur quatre lignes, surmontée et précédée d’une croisette :+|+YKE|bOHYEI|POYvTv|FvKAQ(eotov)ke bohvqei Povqw/ tw/' Fwka/'/.

Seconde moitié du xie siècle. La médiocrité de conservation ne permet pas une datation très précise de l’iconographie et de l’inscription.

Entre la fin du xie siècle et le début du xiiie siècle, aucun Phocas n’a laissé de sceau. Après 1204 et la redistribution des fortunes, les Phocas, qui étaient sans doute établis en Asie Mineure occidentale avant la chute de Constantinople, retrouvèrent une place au premier rang de l’aristocratie de l’Empire de Nicée. Il est difficile d’affirmer qu’ils descendaient des Phocas du xe siècle, mais c’est pro-bable.

1. DO 58.106. et IFEB 571 $$

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Théodote Phocas

Photothèque Zacos

Début du xiiie siècle. Théodote Phocas est mentionné dans un acte de Manuel, métropolite de Milet, qui règle un conflit entre le monastère de Saint-Jean et les habitants de Palatia, parce que « l’oncle » (theios) de l’empereur, le panhypersé-baste et méga-duc Théodote Phocas. Le document n’est daté que par l’année d’indiction, mais la date de 1209 est la plus plausible2. Le plomb où Théodote est seulement titré sébaste doit donc être antérieur de quelques années.

Le corpus sigillographique qu’on peut réunir autour des Phocas est médiocre, compte du nombre et de l’importance des charges qu’ils ont exercées pendant plus d’un siècle. Pourquoi ce faible nombre ? D’une part Basile II a sans doute annulé bien des actes ordonnés par les Phocas et d’autre part la Turquie n’a pas fait l’objet de fouilles aussi intenses que les provinces européennes, ce qui explique que le nombre de sceaux découverts sur son sol soit modeste, sauf pour ce qui concerne les provinces du sud-est.

Pour modeste qu’il soit, ce petit corpus met bien en valeur deux étapes de la vie de cette lignée. Jusqu’au règne de Basile II, les Phocas occupent de hautes charges. Une fois déclassés et remis au niveau de l’aristocratie moyenne, ils font figurer leur nom sur leurs plombs et ils détiennent des dignités modestes. Pendant plus d’un siècle, ils n’ont pas laissé de bulles et il faut attendre l’Empire de Nicée pour les voir reprendre une certaine importance. Les sceaux corroborent parfaite-ment les textes narratifs et documentaires.

2. Sur les Phocas dans l’Empire de Nicée, cf Ahrweiler, Smyrne, p. 106-107 et 141-142