Les âges des métaux dans la région de Douai : quoi de neuf ?

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Pendant ces vingt dernières années, la multiplica- tion des opérations d’archéologie préventive (notam- ment au-delà du centre-ville de Douai) et l’accroisse- ment du service dirigé par Pierre Demolon ont permis la découverte de nombreux sites ou traces d’occupa- tions attribués aux âges des métaux. Les données actuelles sur l’ensemble de la Protohistoire, quoique peu nombreuses encore pour certaines périodes chro- nologiques, méritent aujourd’hui une première ana- lyse synthétique. Tout d’abord, il s’agit d’évoquer l’évolution de nos connaissances sur cette période, puis, de présenter l’état des recherches sur les thèmes de l’habitat et du funéraire ainsi que d’aborder quelques sujets particu- liers relatifs à l’économie et l’artisanat. 1.L’ÉTAT DE LA RECHERCHE Les découvertes protohistoriques réalisées dans le Douaisis peuvent se décliner en trois étapes. La pre- mière correspond aux années 1970-1980 avec essen- tiellement des éléments dispersés, souvent isolés, et donc peu significatifs : une fosse de la fin de l’Âge du Bronze sur la villa gallo-romaine d’Hordain 1 fouillée en 1974 (15, fig. 1), du mobilier dispersé du IV e s. sur le site de la motte féodale d’Estrées 2 (9, fig. 1), quelques fosses et un petit bâtiment de La Tène ancienne sur le site antique d’Hornaing « La Sucrerie » 3 (17, fig. 1), etc. Un enclos funéraire de l’Âge du Bronze est aussi découvert à Vitry-en-Artois lors de la fouille de sauvetage du village mérovingien des « Colombiers » 4 (26, fig. 1). Entre 1990 et 2005, la multiplication des fouilles a permis d’enrichir les données grâce à des interven- tions sur des habitats repérés lors de diagnostics. À cette occasion, plusieurs établissements laténiens sont fouillés : sur les zones industrielles d’Auby-Flers-en- Escrebieux « Les Prés Loribes » 5 (12, fig. 1), de Brebières « Horizon 2000 » 6 (4, fig. 1), de Dechy « Le Luc » 7 (7, fig. 1) et sur les sites de Flers-en- Escrebieux « La Longue Borne » 8 (11, fig. 1) et de Douai « La Motte Julien » 9 (8, fig. 1) pour ne citer que les mieux documentés. Enfin, depuis 2005, les décapages extensifs liés aux grands projets d’aménagements économiques tels que les ZAC ont permis de modifier l’échelle d’approche et d’analyse des occupations. Si jusqu’alors, la recherche se bornait à étudier l’emprise d’un habitat souvent de manière partielle, il est désormais possible d’appréhender un ensemble cohérent d’installations, de suivre son évolution sur plusieurs siècles et de sai- sir ses intéractions. C’est plus particulièrement le cas sur les opérations menées à Hordain « ZAC Hordain- Hainaut » 10 (16, fig. 1), à Brebières « ZAC des Béliers » 11 (3, fig. 1) et à Lauwin-Planque « ZAC » 12 (21, fig. 1). C’est aussi au cours de cette étape que l’archéologie funéraire a progressé de manière signifi- cative grâce à la découverte et à la fouille de nécro- poles ou de sépultures dispersées. *. — Emmanuelle LEROY-LANGELIN, CAD-DAP- Communauté d’Agglomération du Douaisis, Direction de l’archéologie préventive et laboratoire Halma-Ipel UMR 8164 (CNRS, Lille 3, MCC) ; Angélique SERGENT, Christian SÉVERIN, CAD-DAP- Communauté d’Agglomération du Douaisis, Direction de l’archéologie préventive ; Germaine LEMAN- DELERIVE, chargée de recherche au CNRS, laboratoire Halma-Ipel UMR 8164 (CNRS, Lille 3, MCC). 1. — LEMAN 1978. 2. — COMPAGNON,LOUIS 1999, p. 95. 3. — BARBIEUX 1992, p. 19-21. 4. — AZAGURY ,DEMOLON 1990. 5. — SÉVERIN 1997 ; SÉVERIN 1999. 6. — SKOWRONSKI 1996. 7. — SÉVERIN 2001 ; COMPAGNON 2003. 8. — COMPAGNON 2001. 9. — SÉVERIN 1998 ; DELPUECH et alii 2005. 10. — SÉVERIN 2007. 11. — HUVELLE et alii, rapport de fouilles à paraître. 12. — LEROY-LANGELIN et alii, rapport de fouilles à paraître. EMMANUELLE LEROY-LANGELIN, ANGÉLIQUE SERGENT, CHRISTIAN SÉVERIN, GERMAINE LEMAN-DELERIVE* Les âges des métaux dans la région de Douai : quoi de neuf ? REVUE DU NORD - N° 17 HORS SÉRIE COLLECTION ART ET ARCHÉOLOGIE - 2012, P. 67-80

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Pendant ces vingt dernières années, la multiplica-tion des opérations d’archéologie préventive (notam-ment au-delà du centre-ville de Douai) et l’accroisse-ment du service dirigé par Pierre Demolon ont permisla découverte de nombreux sites ou traces d’occupa-tions attribués aux âges des métaux. Les donnéesactuelles sur l’ensemble de la Protohistoire, quoiquepeu nombreuses encore pour certaines périodes chro-nologiques, méritent aujourd’hui une première ana-lyse synthétique.

Tout d’abord, il s’agit d’évoquer l’évolution de nosconnaissances sur cette période, puis, de présenterl’état des recherches sur les thèmes de l’habitat et dufunéraire ainsi que d’aborder quelques sujets particu-liers relatifs à l’économie et l’artisanat.

1. L’ÉTAT DE LA RECHERCHE

Les découvertes protohistoriques réalisées dans leDouaisis peuvent se décliner en trois étapes. La pre-mière correspond aux années 1970-1980 avec essen-tiellement des éléments dispersés, souvent isolés, etdonc peu significatifs : une fosse de la fin de l’Âge duBronze sur la villa gallo-romaine d’Hordain1 fouilléeen 1974 (15, fig. 1), du mobilier dispersé du IVe s. surle site de la motte féodale d’Estrées2 (9, fig. 1),quelques fosses et un petit bâtiment de La Tèneancienne sur le site antique d’Hornaing « LaSucrerie »3 (17, fig. 1), etc. Un enclos funéraire del’Âge du Bronze est aussi découvert à Vitry-en-Artois

lors de la fouille de sauvetage du village mérovingiendes « Colombiers »4 (26, fig. 1).

Entre 1990 et 2005, la multiplication des fouilles apermis d’enrichir les données grâce à des interven-tions sur des habitats repérés lors de diagnostics. Àcette occasion, plusieurs établissements laténiens sontfouillés : sur les zones industrielles d’Auby-Flers-en-Escrebieux « Les Prés Loribes »5 (12, fig. 1), deBrebières « Horizon 2000 »6 (4, fig. 1), de Dechy « LeLuc »7 (7, fig. 1) et sur les sites de Flers-en-Escrebieux « La Longue Borne »8 (11, fig. 1) et deDouai « La Motte Julien »9 (8, fig. 1) pour ne citer queles mieux documentés.

Enfin, depuis 2005, les décapages extensifs liés auxgrands projets d’aménagements économiques tels queles ZAC ont permis de modifier l’échelle d’approcheet d’analyse des occupations. Si jusqu’alors, larecherche se bornait à étudier l’emprise d’un habitatsouvent de manière partielle, il est désormais possibled’appréhender un ensemble cohérent d’installations,de suivre son évolution sur plusieurs siècles et de sai-sir ses intéractions. C’est plus particulièrement le cassur les opérations menées à Hordain « ZAC Hordain-Hainaut »10 (16, fig. 1), à Brebières « ZAC desBéliers »11 (3, fig. 1) et à Lauwin-Planque « ZAC »12

(21, fig. 1). C’est aussi au cours de cette étape quel’archéologie funéraire a progressé de manière signifi-cative grâce à la découverte et à la fouille de nécro-poles ou de sépultures dispersées.

*. — Emmanuelle LEROY-LANGELIN, CAD-DAP- Communautéd’Agglomération du Douaisis, Direction de l’archéologie préventive etlaboratoire Halma-Ipel UMR 8164 (CNRS, Lille 3, MCC) ; AngéliqueSERGENT, Christian SÉVERIN, CAD-DAP- Communauté d’Agglomérationdu Douaisis, Direction de l’archéologie préventive ; Germaine LEMAN-DELERIVE, chargée de recherche au CNRS, laboratoire Halma-IpelUMR 8164 (CNRS, Lille 3, MCC).1. — LEMAN 1978.2. — COMPAGNON, LOUIS 1999, p. 95.3. — BARBIEUX 1992, p. 19-21.

4. — AZAGURY, DEMOLON 1990.5. — SÉVERIN 1997 ; SÉVERIN 1999.6. — SKOWRONSKI 1996.7. — SÉVERIN 2001 ; COMPAGNON 2003.8. — COMPAGNON 2001.9. — SÉVERIN 1998 ; DELPUECH et alii 2005.10. — SÉVERIN 2007.11. — HUVELLE et alii, rapport de fouilles à paraître.12. — LEROY-LANGELIN et alii, rapport de fouilles à paraître.

EMMANUELLE LEROY-LANGELIN, ANGÉLIQUE SERGENT,CHRISTIAN SÉVERIN, GERMAINE LEMAN-DELERIVE*

Les âges des métaux dans la région de Douai :quoi de neuf ?

REVUE DU NORD - N° 17 HORS SÉRIE COLLECTION ART ET ARCHÉOLOGIE - 2012, P. 67-80

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Âge du Bronze1er Âge du FerLa Tène ancienneLa Tène moyenne et finale

prospection, fosse ou outil isolésite fouillé

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site d’habitatsite funéraire

1- Arleux, chemin de Brunémont 2- Auby, place de la République3- Brebières, ZAC Les Béliers 4- Brebières, ZI Horizon 2000 5- Courrières, rues C. Beugnet et P. Bouchez 6- Cuincy, La Chaumière 7- Dechy, ZAC Le Luc8- Douai, La Motte Julien 9- Estrées, La Motte10- Erre, RN455 11- Flers-en-Escrebieux, La Longue Borne12- Flers-en-Escrebieux, Les Prés Loribes 13- Flers-en-Escrebieux, rue J. Moulin

14- Guesnain, Cœur d'Îlot15- Hordain, cimetière16- Hordain, ZAC Hordain-Hainaut17- Hornaing, Sucrerie 18- Iwuy, Calvigny 19- Lambres-lez-Douai, ZAC L'Ermitage 20- Lambres-lez-Douai, Les Marlières21- Lauwin-Planque, ZAC22- Lauwin-Planque, rue J. Cartier23- Montigny-en-Ostrevent, chemin des Pâtures24- Neuville-sur-Escaut, rue E. Pierronne25- Pecquencourt, ZAC Barrois26- Vitry-en-Artois, Les Colombiers

FIG. 1. — Carte de répartition des sites des âges des métaux fouillés par la CAD-DAP.DAO : E. Leroy-Langelin.

2. L’HABITAT

Pour l’Âge du Bronze, les vestiges de bâtimentsd’habitation et d’habitat de manière générale sontrares. À ce jour, on dénombre uniquement quatresites. Les plus anciennes traces domestiques sontdatées de l’Âge du Bronze moyen. Elles correspon-dent à l’installation de petites maisons circulaires surpoteaux de 5 à 6 m de diamètre, mises au jour à Erre13

(10, fig. 1), à Lauwin-Planque (« ZAC ») ou àBrebières14 (« ZAC des Béliers »). Ce type deconstruction, attesté dans la région, notamment àÉtaples et à Rœux mais aussi en Angleterre et enNormandie, se rattache à la culture « DeverelRimbury »15. Par ailleurs, un des sites de Brebières estclôturé (en tout cas partiellement) par une palissade,alors que les habitats à Hordain, Lauwin-Planque etBrebières sont implantés en aire ouverte.

Du début de l’Âge du Fer au IVe s., les habitats sontconstitués de bâtiments groupés sans indice de limitesapparentes. C’est le cas des sites de Guesnain « Cœurd’Îlot »16 (14, fig. 1), de Cuincy « La Chaumière »17

(6, fig. 1 et fig. 2), de Flers-en-Escrebieux « Les PrésLoribes »18 (12, fig. 1) et d’Hordain « ZAC Hordain-Hainaut » (16, fig. 1). Toutefois, c’est à Brebières et àLauwin-Planque (ZAC) où les emprises de fouillesoffrent une vision complète des établissements quel’on peut apprécier pleinement l’organisation des ins-tallations. À Brebières, plusieurs concentrations debâtiments se regroupent dans une zone d’environ350 m de longueur pour 490 m de largeur. Tous lesbâtiments présentent une orientation cardinale avecune prédominance de l’axe nord-sud. La majorité desconstructions sont érigées sur quatre ou six poteaux,quelques-unes se distinguent par leurs dimensionsplus importantes (fig. 2). À Lauwin-Planque, l’habitats’égraine sur une bande d’environ 350 m de long et150 m de large ; il rassemble des petites unités consti-tuées de bâtiments sur quatre et six poteaux associés àau moins deux bâtiments plus vastes. Ces construc-tions de grandes dimensions sont souvent interprétéescomme des habitations. Cependant, cette vocationsupposée est généralement argumentée par des cri-tères conjecturaux. Même si ces vestiges ne sont pastous strictement contemporains, on peut aussi s’inter-roger sur le nombre élevé de bâtiments à quatre ou sixpoteaux souvent interprétés par commodité commedes annexes de stockage de type grenier. Par leurorganisation spatiale, ces sites offrent en effet de trou-blantes similitudes avec les « villages de fonds decabanes » de l’époque mérovingienne. Cela mérite

très certainement de réviser nos préjugés et d’engagerune réflexion sur la nature exacte de ces construc-tions. Dans ce cadre, il apparaît nécessaire de déve-lopper des études environnementales (analyses dephosphates, carpologie, archéozoologie...), afin deparvenir à formuler des interprétations sans doute plusproches de la réalité.

Un changement radical intervient vers le IVe s. avecl’émergence de l’enclos fossoyé qui devient, au IIIe s.,le modèle d’occupation quasiment unique qui perdu-rent avec quelques adaptations jusqu’à la fin del’époque romaine. Ce type d’établissement est le pluscaractéristique de la protohistoire récente. Lesexemples sont très nombreux dans le Douaisis mêmes’ils ne sont parfois observés que de manière partielle(fig. 3 et 4). La taille, la forme et les partitionsinternes des enclos ne répondent pas à des normesfigées et dépendent probablement de nécessités fonc-tionnelles dictées par la vocation économique du site.Tous ne sont pas non plus exclusivement voués à rece-voir un habitat permanent. Leur développement estpar ailleurs concomitant à la mise en place d’undécoupage parcellaire que l’on apprécie plus particu-lièrement sur le site de la « ZAC des Béliers » àBrebières. Cette division du territoire correspondselon toutes vraisemblances (mais cela reste à démon-trer) à une modification de la conception de la pro-priété. Cette dernière a sans doute des implicationsdirectes sur le modèle économique qui pourrait êtreattribué à l’émergence d’une aristocratie nouvelle,matérialisée sur les sites par des tombes privilégiées.

3. L’AGRICULTURE ET L’ARTISANAT

Les installations humaines protohistoriques ontavant tout une vocation agro-pastorale, mise en évi-dence par les études environnementales. Les tracesd’activités artisanales nécessitant des compétencesspécifiques (métallurgie, céramique, tabletterie etc.)sont peu nombreuses pour ne pas dire inexistantes.Les rares indices repérés correspondent plutôt à desactivités domestiques liées aux besoins de la vie quo-tidienne.

Le tissage est une activité couramment signaléedurant toute la protohistoire sur de nombreux sites,notamment par la découverte de pesons et defusaïoles. À l’Âge du Bronze moyen II-final I, lespesons en terre cuite se distinguent par leur forme par-ticulière à l’image de ceux retrouvés en nombre dansplusieurs fosses de la ZAC de Lauwin-Planque. L’une

13. — LEROY-LANGELIN, SYS 2006.14. — HUVELLE, LACALMONTIE, ce volume.15. — BOURGEOIS, TALON 2009, p. 46.

16. — DELPUECH 2011.17. — SÉVERIN 2004.18. — SÉVERIN 1999.

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Bâtiment sur poteauxRestitution jusqu'aux sablières basses

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FIG. 2. — Plans de bâtiments datés du Hallstatt.

A. Bâtiment du Hallstatt final du site de « La Chaumière » à Cuincy. RO : Ch. Séverin ; B. Bâtiment du Hallstatt final du site des « Béliers »à Brebières. RO : Gr. Huvelle.

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FIG. 3. — Plans d’enclos laténien.

A. Dechy « Le Luc », secteur E ; B. Hordain « ZAC Hordain-Hainaut ». RO : Ch. Séverin.

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FIG. 4. — Plan d’enclos laténien de Guesnain « Cœur d’Îlot ». RO : P. Delpuech.

d’elles en contenait une quinzaine d’exemplaires. Cesont des objets cylindriques à perforation centrale,parfois décorés, généralement façonnés avec de l’ar-gile locale.

Plusieurs éléments de moules à sel ont pu être repé-rés sur les différents sites fouillés dans le Douaisis. Ilssont généralement issus de structures postérieures auIIIe siècle, même si un cas est daté du Hallstatt sur la« ZAC des Béliers » à Brebières. Rarement complets,ils sont cependant assez reconnaissables grâce à unepâte à cœur gris foncé et une surface très rouge,indices de la cuisson du sel.

Le travail du métal est, pour l’heure, totalementabsent des sites de cette période. En cela, le Douaisisne diffère pas du contexte régional. On peut égale-ment s’étonner de la rareté des objets métalliquesretrouvés en contexte d’habitat : quelques fibules enfer, lames de couteau et de manière plus exception-nelle, une enclume (Brebières « ZAC des Béliers »).Le mobilier métallique provient, le plus souvent devestiges funéraires notamment à partir du IIIe s.

Un cas assez rare pour être remarqué apparaît lorsdes fouilles de Courrières19 en 2007 (5, fig. 1). Ils’agit d’un dépôt composé de douze objets dont leséléments principaux sont un rasoir, une épingle à têtebiconique en alliage cuivreux et quatre perles enambre. Cet ensemble unique pour le nord de la Franceest daté du Bronze final ou du début du Hallstatt.

Comme dans bien d’autres régions, on ne connaîtpas d’ateliers de potiers ; la céramique est enrevanche, le matériau le plus utilisé ou du moins lemieux conservé. Sans vouloir présenter ici une syn-thèse générale, il semble néanmoins intéressant deretenir deux types de céramiques particulières quiapparaissent l’un au Ve s. av. J.-C., l’autre au IIIe s.av. J.-C.

Une première série de tessons, à décor gravé et sur-tout peint, évoque la céramique longtemps attribuéeau Kemmelberg. Ce site de Flandre orientale(Belgique), jusqu’ici très énigmatique, a été souventconsidéré comme un habitat fortifié aristocratique,témoignant d’un niveau de vie exceptionnel par l’uti-lisation d’objets importés, par la fabrication d’unecéramique richement décorée, en motifs géométriquesgravés et peints sur des vases à parois parfois épaisses.Les découvertes faites à Auby « Les Prés Loribes »20

(12, fig. 1) ou « Place de la République »21 (2, fig. 1),

à Montigny-en-Ostrevent « Chemin des Pâtures »22

(23 fig. 1), ou plus récemment sur la « ZAC deLauwin-Planque : La Tourniolle »23 (21, fig. 1) et àPecquencourt sur la future ZAC24 (25, fig. 1), posentla question d’une extension de ce type de figulinecolorée (fig. 5). L’absence de décor sur paroisépaisses, constatée dans les sites de la vallée de laScarpe résulte peut-être d’un échantillon trop faible,en revanche, un bord à lèvre rainurée trouvé à Auby« Les Prés Loribes » (12, fig. 1), est caractéristique dece genre de fabrication repéré sur le site flamand. Lefaible échantillonnage incite toutefois à une interpré-tation prudente d’autant plus que d’autres menus frag-ments laissent entrevoir également une possibleinfluence méridionale (Oise, Champagne).

Une problématique équivalente concerne la céra-mique dite naguère du « Groupe de la Haine ». Cetteappellation fut proposée par M.-E. Mariën, pour qua-lifier un type de céramique retrouvé au début du XXe s.sur des sites funéraires du Hainaut belge, à proposdesquels il proposait une identité ethnique. Ces mobi-liers, sans contexte défini, comprennent (outre deséléments de char et de rares armes) des vases hauts,carénés, à col souligné de jeux de sillons et à la pansesouvent décorée de motifs plastiques mais aussi descéramiques globulaires, à panse ovoïde ou plus arron-die, sans carène, comportant des cols aussi marquésde sillons. M.-E. Mariën y avait vu deux époques dif-férentes, une première, à placer à La Tène anciennepour les vases carénés, tandis que les formes arrondiesrelevaient de La Tène finale25. La multiplication desdécouvertes a amené à modifier cette chronologie : ilest vite apparu que ces tombes du Hainaut belge seplacent au début de La Tène moyenne, soit dans lespremières décennies du IIIe s.26, voire, pour les formesplus anciennes, carénées, au dernier quart du IVe s.L’extension géographique de ce type de vase est éga-lement à prendre en compte. Les découvertes faites enmilieu domestique à Douai « Rue de la Motte Julien »(8, fig. 1), sur la ZAC de Lauwin-Planque, ou encore àFlers-en-Escrebieux « La Longue Borne » (11, fig. 1),« Les Près Loribes » (12, fig. 1), viennent constituerun jalon entre le Hainaut belge, l’Artois ou la régionlilloise (fig. 6).

Ces vases ne sont cependant pas connus dans l’en-semble de la Gaule Belgique. Quelques exemplairesse retrouvent dans la région amiénoise, à l’ouest, etdans le Namurois, à l’est. L’attribution à une catégorie

19. — BARBET 2009.20. — SÉVERIN 1999.21. — BERNEZ 2011.22. — CORSIEZ, SERRANO 2005.

23. — SERGENT 2011.24. — RORIVE 2011.25. — MARIËN 1961.26. — LEMAN-DELERIVE 1984.

LES ÂGES DES MÉTAUX DANS LA RÉGION DE DOUAI : QUOI DE NEUF ? 73

particulière de peuplement reste pour le moment diffi-cile. Il faut insister toutefois sur la particularité de cesformes qui ne peuvent pas être datées simplement deLa Tène ancienne, car elles sont différentes des vasescarénés propres au Ve s.

4.TRACES FUNÉRAIRES ET CULTUELLES

Les nécropoles de l’Âge du Bronze sont depuisquelques années fréquemment mises au jour dansnotre région. Il s’agit essentiellement de monumentscirculaires fossoyés abritant des tombes à crémations,en position centrale ou dans les comblements defossé. En dehors de la nécropole de Lauwin-Planque(fig. 7) qui regroupe onze enclos27, les communes deVitry-en-Artois28 (26, fig. 1), d’Avelin29, de Lambres-lez-Douai30 (20, fig. 1) et dernièrement d’Arleux31 (1,fig. 1) ont permis la mise au jour de cinq cercles decette période. Ces constructions monumentales, sans

doute visibles de loin, ne sont pas les seuls témoinsdes rites funéraires pratiqués alors. En effet, quelquestombes isolées ont pu être rattachées à l’Âge duBronze sur la ZAC de Lauwin-Planque. Il s’agit d’unamas osseux imposant regroupant plusieurs individuset accompagné d’une urne (fig. 8), d’un petit bol rem-pli des os brûlés d’un défunt, ou encore de petitesfosses rondes aux parois verticales dans lesquelles lesossements brûlés ne sont pas disposés en amas maisplutôt disséminés en petite quantité dans la fosse. Cesdifférents cas montrent la diversité des gestuellesfunéraires présentes à cette période.

Les découvertes de vestiges funéraires deviennentplus nombreuses à l’Âge du Fer. Comparativement aunombre d’habitats, elles restent cependant sous-repré-sentées. Toutes les phases chronologiques ne sont pasrepérées dans les mêmes proportions. En effet, aucunesépulture n’est connue à ce jour entre la fin de l’Âge

27. — DECKERS, LEROY-LANGELIN 2010.28. — AZAGURY, DEMOLON 1990.29. — GERMAIN 2010.

30. — ROUSSEAUX 2010.31. — JULIEN 2011.

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FIG. 5. — Céramiques peintes. © G. Naessens.

1. Flers-en-Escrebieux « Les Près Loribes » ; 2. Lauwin-Planque « La Tourniolle » ; 3. Montigny-en-Ostrevent « Chemin des Pâtures ».

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FIG. 6. — Céramiques du groupe de la Haine.

1. Flers-en-Escrebieux « La Longue Borne » ; 2. Douai « La Motte Julien » ; 3. Flers-en-Escrebieux « Les Près Loribes ».

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FIG. 9. — Tombes gauloises.

1. Lambres-lez-Douai. Inhumation laténienne et céramiques. Dessins et DAO : D. Censier ; 2. Iwuy : A. Plan de la sépulture 1033 ; B.Mobilier : céramique et détail de la paire de force. Dessins et DAO : C. Gutierrez.

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céramiqueamas osseuxpaire de forcefaune

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du Bronze et le début du second Âge du Fer. À la findu IVe s., quelques traces funéraires sont attestées. Surla ZAC de Lauwin-Planque, une inhumation accom-pagnée de deux vases est datée du IVe s. À la mêmepériode, une crémation est également avérée à Flers-en-Escrebieux « Rue J. Moulin »32 (13, fig. 1). ÀLambres-lez-Douai « l’Ermitage »33, (19, fig. 1) sixsépultures à inhumation ont été mises au jour. Lescéramiques issues des tombes placent cette nécropoleaux IVe-IIIe s.

À Lauwin-Planque, sur la ZAC, une nécropole dehuit tombes pratiquant à la fois inhumation (deuxtombes d’enfant) et crémation est datée du IIIe s., toutcomme deux inhumations en silo situées bien à l’écartde cet ensemble34. Un espace funéraire à Hordainregroupe des crémations des IIIe et IIe s. dont unetombe avec des éléments de char, placée au centred’un enclos quadrangulaire35. On y trouve égalementune inhumation dans une fosse en silo36. Trois créma-tions à Iwuy peuvent être attribuées à la fin du IIIe ouau début du IIe s. (18, fig. 1), datation égalementadmise pour une tombe à crémation localisée sur la ZI« Le Luc » à Dechy. À Lauwin-Planque, « RueJ. Cartier »37 (22, fig. 1), deux tombes à crémation desIIe-Ier s. et une autre du Ier s. à Iwuy (18, fig. 1) sont lesseules occurrences pour la fin de la période laténienne(fig. 9).

Quelques indices funéraires retrouvés en contexted’habitat méritent d’être signalés. À Lauwin-Planque« ZAC », c’est le cas pour les squelettes observés dansles silos cités plus haut, mais notons également la pré-sence, dans des fossés, d’une calotte crânienne, ainsique d’un dépôt de vase associé à un fragment decrâne. Sur le site de Neuville-sur-Escaut38 (24, fig. 1),le comblement d’un silo laténien contenait une amu-lette crânienne percée et façonnée dans un fragmentde pariétal (fig. 10). Ce fragment de crâne humain,probablement issu d’un pariétal droit, porte les tracesd’une perforation ne mesurant pas plus de 5 mm dediamètre. Le profil de cette perforation adopte uneforme biconique avec un rétrécissement au niveau dela zone diploïque (mesurée à 4,4 mm). Cette observa-tion permet d’envisager une intervention d’origineanthropique. La perforation aurait été réalisée à l’aide

32. — LEROY-LANGELIN 2005.33. — CENSIER, DELPUECH 2009.34. — DEVRIENDT et alii, ce volume.35. — GINOUX et alii 2009.

36. — GAILLARD 2006, fouilles INRAP.37. — SÉVERIN, rapport de fouilles à paraître.38. — ESCOLIVET, LEROY 2011.

LES ÂGES DES MÉTAUX DANS LA RÉGION DE DOUAI : QUOI DE NEUF ? 77

FIG. 7. — Photo d’un ensemble d’enclos circulaires funéraires de la ZAC Lauwin-Planque.

© Ph. Fruitier, Altimage.

FIG. 8. — Tombe à crémation de l’Âge du Bronze : quatreindividus accompagnés d’un vase.

FIG. 10. — Amulette crânienne du site de Neuville-sur-Escaut. © G. Naessens.

10 cm

0

d’un outil pointu, par probable mouvement de rota-tion, alternativement depuis les tables externe etinterne du fragment crânien. L’ensemble de ces obser-vations et le contexte chrono-culturel dans lequel a étédécouvert ce fragment osseux permet de l’interprétercomme une probable amulette crânienne.L’observation à la loupe binoculaire du pourtour dufragment révèle un aspect légèrement érodé desrebords des différentes cassures, qui ont perdu leurarête vive. Cette érosion a pu être provoquée par frot-tement lors du port de l’objet.

Ce type d’amulette, quoique peu répandu, estconnu sur les sites laténiens depuis le XIXe s.G. Cordier39 mentionne à ce propos plusieurs réfé-rences bibliographiques dont la plus ancienneremonte à 1876. A. Thévenin40 évoque une amulettede ce type sur le site de Rosheim en Alsace qui res-semble en tout point à l’exemplaire de Neuville : uncontour externe irrégulier, un diploé non cicatrisé,

une perforation circulaire et biconique d’un diamètrede 5 mm41.

Il semble que les peuples celtiques aient attachéune importance symbolique aux ossements de leursdéfunts dans la mesure où de nombreuses sépulturesen silo ont été retrouvées incomplètes. Selon certainsauteurs42, ces sépultures ont pu parfois servir de véri-tables « carrières à ossements ».

En 2011, un dépôt d’or associant un torque frag-mentaire et vingt-neuf statères a été découvert à Sin-le-Noble43. Sa mise au jour récente ne permet pasd’approfondir ici l’importance de ce trésor. Il pourraitcependant appartenir au type de dépôt dit de « Saint-Louis », de la fin de l’Âge du Fer, associant parures etmonnaies d’or (fig. 11). On pourra sans doute le com-parer à la découverte de Pommerœul (Hainaut belge)ou au trésor somptueux de Frasnes-lez-Anvaingt(Hainaut belge)44, mais également à celui de Beringen(Limbourg belge)45.

39. — CORDIER 2005.40. — THÉVENIN 1971.41. — Responsable d’opération : W. Devriendt.42. — DELATTRE 2010 ; PINARD 2010.

43. — Description de l’amulette réalisée par M. Lebrun.44. — Ancienne commune de Frasnes-lez-Buissenal : voir en dernierlieu sur ces trésors le catalogue CELTES 1998.45. — VAN IMPE et alii 1997-1998.

78 EMMANUELLE LEROY-LANGELIN, ANGÉLIQUE SERGENT, CHRISTIAN SÉVERIN, GERMAINE LEMAN-DELERIVE

FIG. 11. — Quelques éléments du trésor de Sin-le-Noble. © G. Naessens.

CONCLUSIONS

L’accumulation des données de ces vingt dernièresannées permet de proposer un bilan d’étape des occu-pations protohistoriques du Douaisis. En premier lieu,toutes les périodes chronologiques sont aujourd’huireprésentées depuis l’Âge du Bronze ancien jusqu’àLa Tène finale. Les occupations correspondantess’inscrivent globalement dans le corpus régional, maissemblent aussi mettre en évidence des spécificitéslocales. Les analyses des fouilles les plus récentespermettront sans doute de les caractériser.Géographiquement, le territoire appartient à la citégauloise des Atrébates, ce que confirment à ce jour lesdécouvertes funéraires. Il est toutefois vraisemblableque la frontière constituée par l’Escaut ait évolué pen-dant les trois derniers siècles avant notre ère.

La recherche et les études en cours et à venir per-mettront très certainement d’étoffer les connaissancesactuelles. Cela concerne notamment le mobilier céra-mique pour affiner les chronologies et déterminer lessphères d’influence, et les études environnementalesafin de mieux souligner les aspects économiques etsociaux des établissements. Toutefois, il s’agit doré-navant d’élargir l’optique d’observation afin de repla-cer dans un contexte plus vaste les sites d’habitat, deles comparer et de cerner l’organisation spatiale d’unmicro-territoire.

Mots-clés : Âge du Bronze, Âge du Fer, habitat,funéraire, Douaisis.

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