I48l lbis/H

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LeProcureut c. Nyirumasuhuko et cottsrrrls, affaire n" ICTR-98-42'T I48l lbis/H I'epoque6e6?. Nyiramasuhuko avait dit qu'elle;ranait pour Mummbi' prefecture de Gitarama, oi le Couvernement s'etait ins{alle"'--. 2463. Clarisse a affirm6 qu'une semaine plustard,Nyiramasuhuko dtait revenue avecDenise et le b6b6 poui d"u* ou trois jours Nyiramasuhuko leur avait dit que le Gouvemement venaitde quitter Gitarama et qu'elle allait s'installer ou vivre a VururnUu, en prifecture de Gisenyi,localitd ori le Gouvemement t"u,i'd:"j1?r*f < s'installer )) anendu que Gitarama 6lait tombe aLlK malns ou r r|\ utliurnututtut o avait passi la nuit d Butare avant de reparlir le lendemain en dilant que le voyage jusqu'irMuramba allait €trelong"'"'' 2464. Clarisse Ntahobali avait entendu dire que Nyiramasuhuko ekit revenue une iois a Butare pendant la periode or) elle vivait ii Muramba'C'ilait Je24 juin iiii. "i tf" e,"i i"embre de la ddl€gation du cardinal Etchegarray cette fois-lir' Clarisse ne I'avait Pas vue866. Cdline N.viraneza. tdmoind ddcharge de Nyiramasunuro 2465. C6line Nylraneza, qul est la scur de Nyiramasuiuko et la tante de i'r"""rg irr.r"t ittut'ouuii, i dit qu'"ntt" le moment oi elle.avait 6td nommde irai"i.* a.-f" femmeet di la fa,oitte,er le 6 avril 1994, Nyiramasuhuko vivail il;;'iilltd;t.'pJu, urrrr", sa proteclion, il n y avait iu'un veilleur de nuit appanenani i, I'ethnie tutsie qui s'appelait Lionel Mushyitsyl"'""' 2466. Quelquesjours ou semaines aprds le 6 avril 1994' Nyiraneza s'€tait rendue ; Iii"yut-;kfi li"o*tun. natale d; son mari, dans la prdfecture de cikongoro' ,orr-'ae*r". au b€neficede ses enfants des demandes aux fins d'obtention de i"i"Jlra..,i,e. C'est pendanl son absence que Nyiramasuhuko dtait anivee pour in pr.riare fois i I'hdtel thuliro6e6e. c€line ]ryiraneza dtajtpar lasulte revenue sur ""i. ^rr".tr", * tuirunt valoir que c'est le 6 awil 1994,pendanlles premiers i""rr q"i """i*., suivi sa .proi'" arrivde dans cet hOtel' qu'elle avait vu Nviramasuhuko pourla Premlere fois Elle a ajoutd que I'accusde dtait venue une ilil;i;d;,;J; q"trl.-,ne.t s'v 6tait rendue pourJ passer la.nuit Nviraneza " Jiiq* Nyirum*uhuko avait quini I'h61el trcs tdt.le lendemain matinel que ;;;;;" ieparr ellenes'dtail p;s entrelenue avec elle""' 246?. Nyiramasuhuko lui avalt dit que les Inkotanyiavaient attaque le sidge du 6L"""*"i.*, a figali. Elle avait a.louG que le Gou''emement d&ns son ensemble ;.il;;ilii;cliil"i. p*i ci"t"t'u er s'drait installd dans une ecole d Murambi' Puisque Nyiramasuhuko eta|t .".u'. au couvemement, Nyiraneza avait conclu 6eu2 CRA, 9 fdvri€r 2005, p ?0 (Clarisso Nrahobali) siCRA. g fdrrier 2005, p. ?2(Clarisse Nlahobali,. * Eiir, s li"ii..iooi, p. r:,'lofeurie'zoo5, p ?6 (Clorissc Nuhobali) 6*'cnA. 9 fdurie, zo05' t 73 et 74(Clatisse n-tahobali)' o$o gq;, I feder 200s, i ?4 ct zs lctarisse Ntahobali)' *' ;;iA: ij;;;;;i00!, p. 8r, za rivrier200i, p 12 (cdrine Nviranca)' '*t cnA, z+ ttvrier 2005, p. 32 et 33 (celine Nyiran€za)' ur.o CRA, 24 fivricr 2005, p. 46 (CilineNyiraneza), 6s CRA.24f6vrier 2005, p. 4? (C6lin€ N,rirtnezr). Jo8emelrt tottant condamnation 762 2.1juin 201|

Transcript of I48l lbis/H

Le Procureut c. Nyirumasuhuko et cottsrrrls, affaire n" ICTR-98-42'T I48l lbis/H

I'epoque6e6?. Nyiramasuhuko avait dit qu'elle;ranait pour Mummbi' prefecture de

Gitarama, oi le Couvernement s'etait ins{alle"'--.

2463. Clarisse a affirm6 qu'une semaine plus tard, Nyiramasuhuko dtait revenue

avec Denise et le b6b6 poui d"u* ou trois jours Nyiramasuhuko leur avait dit que

le Gouvemement venait de quitter Gitarama et qu'elle allait s'installer ou vivre a

VururnUu, en prifecture de Gisenyi, localitd ori le Gouvemement t"u,i'd:"j1?r*f

< s'installer )) anendu que Gitarama 6lait tombe aLlK malns ou r r|\

utliurnututtut o avait passi la nuit d Butare avant de reparlir le lendemain en

dilant que le voyage jusqu'ir Muramba allait €tre long"'"''

2464. Clarisse Ntahobali avait entendu dire que Nyiramasuhuko ekit revenue

une iois a Butare pendant la periode or) elle vivait ii Muramba' C'ilait Je 24 juin

iiii. "i

tf" e,"i i"embre de la ddl€gation du cardinal Etchegarray cette fois-lir'

Clarisse ne I'avait Pas vue866.

Cdline N.viraneza. tdmoin d ddcharge de Nyiramasunuro

2465. C6line Nylraneza, qul est la scur de Nyiramasuiuko et la tante de

i'r"""rg irr.r"t ittut'ouuii, i dit qu'"ntt" le moment oi elle.avait 6td nommde

irai"i.* a.-f" femme et di la fa,oitte, er le 6 avril 1994, Nyiramasuhuko vivail

i l;; ' i i l ltd;t.'pJu, urrrr", sa proteclion, il n y avait iu'un veilleur de nuit

appanenani i, I 'ethnie tutsie qui s'appelait Lionel Mushyitsyl"'""'

2466. Quelquesjours ou semaines aprds le 6 avril 1994' Nyiraneza s'€tait rendue

; Iii"yut-;kfi li"o*tun. natale d; son mari, dans la prdfecture de cikongoro'

,orr-'ae*r". au b€nefice de ses enfants des demandes aux fins d'obtention de

i"i"Jlra..,i,e. C'est pendanl son absence que Nyiramasuhuko dtait anivee pour

in pr.riare fois i I'hdtel thuliro6e6e. c€line ]ryiraneza dtajt par lasulte revenue sur

""i. ^rr".tr", * tuirunt valoir que c'est le 6 awil 1994, pendanl les premiers

i""rr q"i """i*.,

suivi sa .proi'" arrivde dans cet hOtel' qu'elle avait vu

Nviramasuhuko pour la Premlere fois Elle a ajoutd que I'accusde dtait venue une

ilil;i;d;,;J; q"trl.-,ne.t s'v 6tait rendue pourJ passer la.nuit Nviraneza

" Jiiq* Nyirum*uhuko avait quini I'h61el trcs tdt.le lendemain matin el que

;;;;;" ieparr elle ne s'dtail p;s entrelenue avec elle""'

246?. Nyiramasuhuko lui avalt dit que les Inkotanyi avaient attaque le sidge du

6L"""*"i.*, a figali. Elle avait a.louG que le Gou''emement d&ns son ensemble

;.il;;ilii;cliil"i. p*i ci"t"t'u er s'drait installd dans une ecole d Murambi'

Puisque Nyiramasuhuko eta|t .".u'. au couvemement, Nyiraneza avait conclu

6eu2 CRA, 9 fdvri€r 2005, p ?0 (Clarisso Nrahobali)siCRA. g fdrrier 2005, p. ?2 (Clarisse Nlahobali,.* Eiir, s li"ii..iooi, p. r:,'lo feurie'zoo5, p ?6 (Clorissc Nuhobali)6*'cnA. 9 fdurie, zo05' t 73 et 74 (Clatisse n-tahobali)'o$o gq;, I feder 200s, i ?4 ct zs lctarisse Ntahobali)'*' ;;iA: ij;;;;;i00!, p. 8r, za rivrier 200i, p 12 (cdrine Nviranca)''*t cnA, z+ ttvrier 2005, p. 32 et 33 (celine Nyiran€za)'ur.o CRA, 24 fivricr 2005, p. 46 (Ciline Nyiraneza),6s CRA.24 f6vrier 2005, p. 4? (C6lin€ N,rirtnezr).

Jo8emelrt tottant condamnation

762

2.1 ju in 201 |

Lc Proeweur c, Nyitdmasrhrrko et cons{rrlr, atfaire n' ICTR-98-42.7

qu'elle s'€tait, elle aussi installde dans cette localite6eTl. Elle a affirm^d^qu'ellesavait que fe Gouvernement a fait de Gitarama son sidge le 12 avril 1994"'',

2468. Nyiraneza a affirmd que quelques jours aprds son retour de Gikongoro,Nyiramasuhuko 6tait revenue i l'hOtel lhulho. L'accusee venait de Gitarama gui

Ctait le siCge du Gouvemement. Le tdmoin a indiquf que Nyiramasuhuko souffraitde paludisire et qu'€lle dtait restde e la muison pendani trois ou quatrejours6eTl.

2469. Nyiraneza a dit qu'i la suite de son second voyage d Gikongoro qu i s'dtaiteffectud vers la fin mai ou en d6butjuin 1994, elle s'€tait apergue que l'dpouse-deShalom, sa famille et son chauffeur n'6taient plus e l'h6tel Ihuliro"""Nyiramasuhuko avait 6galement quittd l'hdrcl la veille du r€tour de Nyiraneza de

son voyage d Gikongoro. Le tdmoin a indiqud qu'elle avait entendu dire que

Nyiramasuhuko etait panie vers Muramba en compagnie de Denise et de I'enfant

de Clarisse. Elie a aioute qu'elle drait toutefois convaincue qu'ils continxaient A

sdioumer d CitaramaneTJ.

WBUC. tdmoin d ddclarge de Nviramasuhuko

2470. WBUC, qui est la niCce de Nyiramasuhuko et la cousine de Ntahobali6eT6,

demeurait A l'hdtel Ihuliro en compagnie de ce demier. Elle-a dit avoir vu

Nyiramasuhuko plusieurs fois au cours des dvdnements de I994""". Elie a affirmd

que son mari etait enqu€teur au seiir de )'dquipe de ddfense de Ntahobali ju-squ'au

i6 juiller 200l, date i laquelle il avait itd ddmis de ses fonctionso"'o WBUC a

ordcise qu'elle avait vdcu chez sa tante Pauline Nyiramasuhuko de I'ege de trois

o, quut.i ans jusqu'en 1966, date d laquelleelle 6tait retournee d-ans la commune

de lr'dora poui eftectuer ses dtudes primaires6e" Entre 1978 et 1 980, elle"avait de

flouveau v€cu avec Nyiramasuhuko et Shalom Ntahobali i Taba (Buye)"'"' Elle a

ajout6 qu'elle avait dtd €levde par Nyiramasuhuko depuis sa plus tendre enfance'

raison pour laquelle elle la considerait comme une mcre-'-

2471, WBUC a affirmd qu'une semaine aprds le 6 avril 1994, elle avail quitte

Kisali oour Butare en compagnie des membres de sa famille ir cause de la fragilitd

de'ia situation sdcuritaire6qs2. Elle a ajoutd qu'd son anivde i I 'hotel lhuliro, elle

avait trouvd une vingtaine de personnes appartenant d la famille de

Nyiramasuhuko ainsi qui trois militaires de la MINUAR EIIe a precis€ que les

mllitairer en question rdsidaient i t 'hdtel, mais qu'ils itaient parlis quelques jours

6etr cRA, 24 fcvrief 2005, p' 47 (Cclinc Nyiraneza).6"" cRA, 2E f{vrier 2005, p, 52 (Cilin6 Nyiftrncza).uot' CRA, 24 fevrier 2005, p. 53 ct 54 (Ciline Nyitaneza).dr{ CRA, 2l tdvricr 2005, p. 58 (CClinc Nyiraneza).6e7t CRA. 2,1 ldvriq 2005, p. 58 (Ciline Nyirane?a).tott cRA, 3 | mai 2005. p. 95 (huie olo!) (tdmoin wBUc)'t" 'cRA, 2luin 2005, p. 45 (huis clos) (temoin wBUC).6etr cRA, 6juin 2005, p. 46 (huis clos) (timoin wBUC)6e'e cR^. 3l rnai 2005, p. 95 (huis clos) (tcmoin WBUC).u'gP CRA, 2 juia 2005, p, 95 et 96 (huis closl (timoin WBUC)5'3r CRA, 3i rnai2005, p.95 (hui5 clos),6 juin 2005, p l 4 (huis clor) (dmoin WBUC)'6e"cRA, l ' juin 200J, p. 60 d64 (tcmoin wauc).

Jugement ponant conlamnalion

CI| 1.0052 (Ir) '161

@

148l0bis/Ir

24 ju iD 20 t I

Le Procureur c- Nvi/amosuhnko el co6ols' alTairc no lcl R-98-42-T

plus tard6es3. WBUC a fait savoir qu'elle n'avait pas vu.Nyiramasuhuko d I'hdtel

durant cette pdriod" ",

qu" p"oonnd n'avait eu des nouvelles la concemant6eso'

24?2. Quelques jouis Plus tard, Nyiramasuhuko s'itait PresenGe e I'h6tel Ihuliro

un comoinie'de ieux milifaires et d'un chaulfeur6e85. Nyiramasuhuko avait dit au

ti--"i"'viguc qu'elle venail de Citarama ou s'6tait installd le Gouvemement' et

or;rtt. uuuit eu des ifficultes e entrer en contact avec les membres de sa famille'

i,;i;;;;;;k; -;"uit

u.iorte qu'elle avaii trouve retuge i I'ambassade' I

Ci;;6ts6. Le temoin -a

indique que Nyiramasuhuko etait restde une nuit avec

eux suite d quoi elle dtalt retoum€e tiavailler A Murambi' en pr6fecture de

ii*r"t"itm. 'eli.

u prlcise que les deux militaires qui accompagnaient

i"ir".^"rr"t. iiaient en fait des gendarmes en renue e! que l'aocusee etait

"rrivde a l'h6tel d bond d'un v6hicule officiel"""'

2473. WBUC a dit que Nyiramasuhuko 6tait revenue a Butare apres

i i"r"f frir-" A" *u*uu p*furuqrn. A cette occasion, I'accusde n'itait pas restee

ilg,"*dil;;" locoiiti, "u".'6tuit

rendue res briivement i I'hdtei lhuliro et

liuii r"putt. imm€diatement. WBUC a indiqud ne. pas avorr vu

il"i*.^JJ"r.+til Lott o" .o" oontte-interrogstoire' le t€moin a prdcisd qu'elle

iri.;t1i" ""

nyt*;;h"k", mais de loin, d partir de la cour'.Lorsque le vehicule

a'U".a Jrqttr Lti* ," tro,uuit s'6tah an€re, elle I'avait-vu. distribuer les denr€es

uf *""rir.it qu'elle avair appondes' WBUC avait salu6 Nyiramasuhuko mais leur

""i"ii"" "'.t"i, pas durd iongtutp'' lnvitde i dire,pourquoi elle n'avait pas

il;;;il'; i;i ffi J. son ioi""ogatolre principal' ^wBUC a.precise que dans sa

;;l;;;;, ;i ""r.

voyez qu.elgu'un p"idunt un trds bref laps dc lemps' c'est comme

;i;;;;;; i u"i"" pu, u,u'ol. Le^t"moin a indiqud que Nviramasuhuko n'avait pas

i'"lJii.'",i,ii'ii5li iL"ri'otr* ce jour-ld' Nvirimasuhuko venait ds Murambi'

orefecture de Gitarama "-

2474, WBUC a dit que par la suite' Nyiramasuhuko €tait venue e I'h6tel Ihuliro

;;;r'fi";tl 1994 d'l 'occasion de. j 'anniversaire de sa perite-fil le' Elle y avait

pass6 une nuh et €lait repa ie le lendemaln matln

? 4 . | 5 . L e t 6 m o i n a d i t q u ' e n m i - m a i l g g 4 , e l l e a v a i t r e v u N y i r a m a s u h u k o al,h6tel Ihuliro. Elle a indiqrr€ q""'r;"r"*e" €rait resree quelques joun d I'h6tel

*rt CRA, t. jr in 2005, p. 6l er6t (l€moin WBUC).ss CRA l' iuin 2005. p. 64 {tdmoin WBUC)Nr fRA l" iuin 2005.p.64 tle$oin wBUc)6$ CRA l' j ,r in 2005. p. 05 c! t6 (t€moin wBU( )drs'CRA. l" ' luin 2005, p. 6b (r{moin WBUC)..* ine. i iuin zoOS. p. 24 {huis closl {t imoin utsU(')u"'o cRA li juin 2005' p 66 (lemoin wBUc),"" i'il ' i. j;r; ;06;,

'p. oo.'o iuin zoos, p, :5 (hLris ctus) (rcmuin wBUC)

o* ini, e j,lin zoOS, p. ll a no Ouis ctos) {rimoin WBUC}r,,, agA: ;iuin 2005: p. 39 (huis clos) (lemoin \\BUc)d'ine. oiuin :oof, p. 57 (huis clos) (rdmoin wBUC)*. Cne, t; iuin:00S, p. 66 er 67 (t6moin WBUC),

Jugemeflt Fortant condamtatlon

r'r r r-noi, ir ') 164

rftimi;;*ilrcp*ETst ,

I4E09bis/H

24 j u i n 201 |

Le Procuret e. Nyirdmasuhu*o et consorts, affaire n' ICIR.98-42-T

parce qu'elle souffrait de paludisme. Elle a ajoute qu'd cau_se,de la maladie dontelle souffrait, Nyimmasuhuko n'avait pas pu sortir de I'hOtelo"".

2476. WBUC a ajoutd que le 30 mai I994, jo_ur de son arniversaire,Nyiramasuhuko 6tait revenue d l'hdtel lhuliro""". Elle a indiqud queNyiramasuhuko 6tait inquiCte et voulait qu€ les membres de sa famille partentpour Cyangugu. Nyiramasuhuko dtait repartie le lendemain pour regagner_ le_sidgedu Gouvemement a Murambi, en compagnie de Denise et de sa petite-fille6ee7.

2477. Selon WBUC, une semaine aptCs [6 - 7 juin] son ddpart suryenu le 3Q mai1994, Nyiramasuhuko etait revenue de Muramba, prdfecture de Gisenyi, encompagnie de sa filJe et de sa petit€-fille. Le Gouvemement s'y 6tail insralle parc-eque Gitarama dtait sur le point de tomber aux mains des Inkotanyi"".Nyiramasuhuko les avait de nouveau exhort6s d partir €t le lendemain, elle avaitpris la route de Muramba etr compagnie de Denise6eee.

2478. WBUC a affirmd qu'une autre fois, Nyiramasuhuko dtait revenuc seule AI'h6tel lhuliro sans toutefois v Dasser ia nuit. C'dtail dans le cadre d9 la visite dunonce apostolique Etcheganay]f. Le tdmoin a dil avoir vu Nyiramasuhuko AI'hdtel Ihuliro a cefte occasion''"'.

Maurise Ntahobali. tdmoin i ddcharge de Nviramasuhuko

2479. Maurice Ntahobali, I'dpoux de Nyiramasuhuko et le pcre de I'accuseNtahobali, a dit qu'en janvier 1994, c'est au quartier Buye, dans un batimentpublic ddsignC par I'appellation UNR 15, que residait sa famjlie d Butare. Clariss€

it Arsine avaient l€urs propres domiciles situds ailleurs'"'. Vers la fin de lapremidre quinzaine du mois d'avril 1994, Nyiramasuhuko avait pu venir le voir'

Avant cette visite, il avait eu I'assurance qu'elle se portait bien d I'occasion de laprestation de serment du Couvemement Kambanda, iurvenue le 9 avril 19947003'

2480. Nyiramasuhuko avait quittd Kigali pour Murambi, prefecture de Gitarama,

le l2avril 19947004. L€ t6moin a affirm6 que I'accusde n'avait jamais resid6 en

permanence i l 'h6tel Ihuliro Elle venait i l 'h6tel quand elle dtait de passage, mais

ietoumait toujours ld oi le devoir l'appelait pour raison de service' Toutefois, en

mi-mai 1994, elle avait s6joumd ir I'hO-rel pendant tmis ou qualre Jours Parcequ'ell€ avait 6td atteinte de paludismeT@5. Ce nonobstant, elle n'avait pas dtd

6et cRA, l ' juin 2005, p. 70 et ?l (tcmoin wBUc).6s CRA, l" juin 2005, p. 70 et 76 (t€moin wBUc).o*t cRA, 2juin 2005, p. 7 ; ibid., 2 juin 2005, p. | 5 (huis clos) (t imoin wBUC)u"'cRA. 2juin 2005, p.9 (emoin wBUC),ut* cRA,2 juin 2005, p.9 (tdmoin wBUC).'* CRA, z'juio 2005, p. l0 et I l, 6juin 2005, p. 19 (huis clos) (ldmoin WBUC).t*'cRA, 6juin 2005. p. 39 et 40 (huis clos) (tdmoin wBUc).'@ cR{, l2 septembre 2005, p. 89 (Mauricc Ntahobali).e'cRA, l3 septembre 2005, p. lTet l8 (Maurice Nldhobali)'@ CRA, ll septcmbre 2005, p, l8 (Maurice Ntahobali)?@t CR,4, l3 s€ptembre2005,p.22,l4 septernbre 2005, p. 42 cl43 (Maurice Nlahobsli)

Jugement portatt condalnnation

ctr | 1.0052 (F) 765

@

I4808bis/II

24 ju in 201 |

Le Pt ocu/ew c. Nyirdhastlhuko el cortgorls \ aflaire n" IC IR'98-42'T 14807bis/H

obligde de garder le lit ou ia chambrero06' Sa sceur, qui dtait infirmiire, lui avait

orod"isuC dis soins. De fait, elle allair de-ci de-lA et I un moment d9ln6t,^lt"

uehi"it. U. service de Maurice Ntahobali avait etd mis i sa disPosttion "" '

rriuuiil" r.'rturr"Uur a indiqu6 qu'il ne demandait jamais ir son €pouse de lui foire le

compte rcndu des activites gui entralniaunu t* t"att a" 'es athibutionsT008

248| .Maur iceNtahoba| iaaf f i rmdavoi r revutrdsbr idvementNyi ramasuhukoit't 'Ot t tttulito d la mi-avriJ 1994, d l'occasion de la cirdmonie d'installation du

nouu.uu ptA* d laquelle elle dtait venue as^sister' ll a precisd qu'il n'aYait pas

;;;";G;;"ipart'icip6 a cette c6r6moni"700e'

2482. Maurice Ntahobali a ajoutd que vers le 14 mai 1994'- Nyiramasuhuko

r'iilt r"ii aJp*.t e l'hdtel lh;liro d Lord d'un vehicule pani de Murambi ll a

indioue qu" l'accusde 6tait seule au moment oi: elle dtait entrd€ dans sa

ilffi;tli". r," ["J"."i"' trrt *-"it qui;Jrho"r lhuliro pour Murumbi?0rr' Elle

.;""ii'iri oeporrr pur quelqu'untol2. 'll

a fait savoit qu'eD. tolte 'vraisemblance

"'etuit i* Oo"L* Struton t'tiiryimyumukunzi, le Mi$istre de I'agriculture et de

ief..t"g., qui I'avait conduite A Buiare et ramende d Murambi' itant donnd qu'elle

n'avait oas de voiture'u''.

2483. Maurice Ntahobali a confirmd la prdsence de .Nyiramasuhuko d I'hdtel

il;li;" ;";; la mi-mai, y compris le 14 mai l994 Le s6jour de-Nyiramasuhuko a

I'h6tel avair dur6 trois ou quare jours ll a dit qu'il est possible qu'elle ait 6te it

Butare le l6 mai 1994 pou, punt,"ip.' d Ia reunion du conseil.de securite' Maurice

rti"i"i"fi'" "inr*e

que ti te mai dans L'apres-midi, elle etait partie pour

;;;;. tt a uiorre qu'il -ctait possible qu'tlle ait participd au Conseil des

iit*, ,"nu r. i] mai'lg947o1a it i\4urambito'''

2484. Le tdmoin a dit qu'en fin mai, son dpouse 6tait venue de M,urambi pour un

iour et qu'elle 6tait repartie te tena"nrain' Le but essentiel de ce. deplacement 6tait

lt;;;;J;;;; Maurice Ntahobali de venir avec elle pour se ioindre aux autres

.;";;i;il" tinirt rr, ce que le'tdmoin s'dtait re fusd d faireT.r6 Nyiramasuhuko

;;i";io"rie i;;;;i."'r'l*1,;uuli e partir pour Cvans"su.f{" que citarama 6tait

,ri'i" *i", *ei. prise par le FPh et que Buiare serait la pr,ochaine localiti a

;;;;;t:;; tdt"i" auait .!ru,e a" iurtir parce qu'il se sentait tenu de faire part de

*AA, l, *terl'br" r005,p|i3, 16 $eptembte 2005' p. 7l (Msuticc Nrahobali) (L'obscrvalion

de ;b;;rnb;;il.,e a tu rruifu"rion * o:"gfais de I'expicsrion < el{e a d0 gardcr ln chambrq ) cst

#)t*f: H"#:.H'-:1r';05. p. 43, l6 septembre 2005, p 7r (Maurice Nta-hobali)''* ine, t l seprembre 2005, p. 4] (Maurice l\tahobali)' .* iq-,\, i3

".premUre 2005,;. 1tsfl21 (Mnuricc Ntahobali).

, . iira, ii r"iriru" 2003, p.20,l6 septmbre 2005, p. 7 | (Mautice Ntalobali)'to" CRA, 13 .ept".b.e ?005,p 21 (Maurice Ntahobali)*";il: i3 J;;;;.;1'ooj, p zri, rq-;;'-i'" zod:, p 3e, 16 scP{cmbre 2005' p 7r (Maurice

Ntahobali)';;i;iie.*,'i: seprembre 2005, p. 20, l6 scptembre 2005, p 7l (Mauri€c Nlahobali)?o'' ctu\. 16 sepcmbre 2005, p' uj ilti"t"l* Itoitoluril t"tt fait qu'el)c soir a' conseil du

Gouvemcmenr tc l'7 mai mc semblc €lte fort probable )) . ..;; bne, ii ,.pt.rf,re ?005 " p. 68 er 69 (Mauricc Ntaiobali)mru i[ i, 13 scptembre20os,p 22 et23 (Maurice Nlahoba li) '

Jug€menl Ponart coodamnation

. ' ! r l - n o i ? / F l ? 6 6

fr--la,irme.A;ssrarnn'

2 4 j u : n 2 0 l l

Le Procureur c. Nyirumasuhuko et consarts, aflaire n" ICTR-98-42'T

son ddDart aux membres de sa famille, et qu'il n'entendait pas les abandonner ir

eux-mimes, face au danger7ol7. Toutefois, deux des enfants' Denise et la petit€-

iJi. a, igtli", avaient reiondu d l'appel de Nyiramasuhuko et 6taient parties avec

elle oour G itaramaTols.

2485. Maurice Ntahobali a affirmd que pendant la premidre quinzaine de juin

lS9a, t, couu"rnement Kambanda s;dtait install6 i Muramb4 prdfecture de

di."nyi. ff " "i"*e

que Nyiramasuhuko, sa fille et sa petite-fille-avaient d6mdnagd

*"" t ' "Couu*tn" tnentdeMurembiAMuramba,prdfecturede.Gisenl 'pendant lapr*ii*-q"i"al." de juin 1994. Le t6moin a dit avoir appris cette nouvelle sur

[adio Rwandaqui avait oouvert le ddmdnagement ^du .CouYemementi;;;it"''tdt'j. ii;'aj*tJ qu" Nyitamasuhuko et lesieux enfants .inient venues d

i;i',li.i iftuf fo "t

iuin t ss+. glt"s venaient de Muramba oir elles dtaient retoumdes

ir'i""Ott*i" l,e t€moin a indiqu6 que son €pcuse. avait briCvement sejourn€ d

ii"i-" ""

it":rr" issa, aun. le'cadre de la dildgation gorvemementale chargde

a" **""1t le"oardinal Etchegarray' Le cardinal diait en. visiteau Rwanda et 6tait

arrive A Butare par la route un p,outnunt" du-^Burundi'0'u Pauline n'avait pas

i'.*t"J"" "

i 'r 'aLI et drait rentrde le lendemaint0lr'

Nuhobali

2486. Ntahobali a aflirmd que sa mire 6tait venue i I'hotel thuliro le 28 avril

1994. C'dtait le jour de t'unnintrsui"'a" i'un d"' tnfunt' dt tu saltto"' I I a ajout€

qu" },tvi.u*uruiuto dtait revenue A I'hdtel Ihuliro en mi'mai 1994' Elle etait

malade et avait passd deux ou trois jours d l'h6tel702r L: ]9T9in a dgalement

afTirmd avoir entenOu Olreque sa mtre"dtait reuenue A I'hdtel lhuliro pendant qu'il

.. ' i*"*l d Cyangugutot4 ll a indiqud que.le chauffcur qui I'avait conduit o

i;;;g!F"'";d"i, pL'i. tct" qu. t"iui qui I'avait amend d Gisagara le 25 juin

t994',*'.

248?. Ntahobal! 3 indiqud qu'en juin 19947026' il a'vait rcncontre sa mire d deux

aures occasions,,,,. l l a dit qu" ll-pt"rie" fois qu'il I 'av"ait rencontrde' c'elait

;;;.;q;;i;. ou cinq jours apids son'relour de cyangugu'u'o o-n lui avait dit que

Nviramasuhuko itait venue^chercher I'une de '"i sc"uti et I'enfant d'une autre de

#';;;;l:;H"i it uti. 'otn La'deu*idme loi:' c6l3il errtre. le 20 et le 30 juin

isgill;.**i"" de la visite d'une autoritd religieuseTo3o Le tdmoin a alTirmd que

f't:RA, l3 septemb.e 2005, p 25 (huis clos) (Mauricc Nlahobali)mre iiil l] ."i1e661e 2005, p, 22 et 23 ; ibib.' p 24 (huis clos) (Mauricc Ntahobali)'?o'r aRJ\ i j seDlembre 2005, p.33 (Maurice \tahobali)*o ine. t: scDtembrc 2005. p' 3l (Maurice Ntahobaii)- 'Cta. l3 seorembre 2005. p.34 (Maurice Ntahobsli)

"" i-nn. i i u', i irzco6' F. 38' t" juin 2006' p 6) (Nlahobali) 'f t r iRn i5cur i l z0oe,p es , t " ju lnzooo 'p 82 (N lahoba l i )zozr gpq, 1.'juin 2006, p. 82 (Ntahobali).ro CRA, 2t juin 2006, p, 4 (Ntahobali).ft6 cItA- 26 avril 2006' p, l3 (Ntahobali)@? cRA, 26 avril 2006, p 38 (Ntahobali)?0'?3 cl{A, 26 avril 2006, p l8 (Ntahobali)'md CRA. 26 a\ri! 2006, p. l3 (Ntahobali)'*'ihe-'i6 aurir 200e , p. :s, t" juin zOoe , p 82 lNtahobali)

Jugcment Porlant condamnatlon

cll I I-0052 (F) --- , 167

l-rifiirioniiiiEee pa' to ssr lu t piE-l

l4806bis/H

24 ju ln 201 I

Le Procureur c. Nyranatuhuko et consor6' allaire n'ICTR'98-42'T

la oremidre fois qu'il avait rencontre sa mCre en juin 1994, celle-ci.avait passd une

""ii i ']:iror.l- lti ito, mais qu'a I'occasion de la deuxiime visjte' elle n'y avaii pas

dormiTo3l.

I4805bis/H

248E. WZNA a dit dans son t€moignage qu'il n'avait vu Nyiramasuhuko qu'une

rJ" i"i, en ddbut juillet 1994 etlue-ce fait s'dtait produit au moment oir il

;;-;i; a l;rso." c'drait devant I'immeuble appart€nant i la famille de

Nyiramasuhuko d Bucare'"".

Nsabimana

2 4 8 g , N s a b i m a n a a d i t q u e l e l 0 m a i l g g 4 v e r s l 3 h e u r e s , i l a v a i t p a r t i c i p i d u n ere"ir* U..itr".t i"nu" duns lu commune de Ngoma cette reunion avait eu lieu

u-frr-u i"ri*ntr" uvec le personnel -e la prdfecrure'or' l.l-"-"1::l:-*" la reunion

en question l' intercssait parce que Kanyabashi lui avair ditque.des jeunes y

prniGi."t6{. ii u "intine

que ces.leunes 6taient membres de diff6rents partrs

politiques. Parmi les autres personnes ayanr participd.,d lt,'i1li3r1 figuraient

notamment NLeziryayo, Nyiramasuhuko' Kalimanzira et KanyaDasnl

2490. Nsabimana a affirmd qu'ir son anivee tr la r6union' Kalimanzira lui avait

i"it *""it q* les deba6 poltaient sur les voies et moyens d mefire en Guvre pour

prot€ser la ville de Butare, de ta ma-i maniete que Kigali I'avait 6td Kalinanzira

ilff;i, ;#;;;iii q,i'ii r"u'ii raire participer la ieunesse i -la protection de

ButareToro. t-€ t€moin a pr€cis€ qu'il avait dit d kalimanzira.que le.systdme dont il

il;i "" il;;il;notionne' i' but"'" que si lui'mame (Kalimanzira) se chargeatt

iersonne r'""'ent de :: iT :1 1;; ylffiT,::Sll"X"ffiijJ Tff ', J;'"'#,j;'propos tenus Par le temoln (

li.iui**u a aifirmd que Nyiramasuhuko avait menti en affirmant qu'il n'6tart

;il;;;ilr6_i.iol i"u"i, a"'i-olmai 19e4 que torsqu'elle dtait sur le point de

s'achevertol8.

249| ' Le tdmoin a ni6 l,a|l€gation de Nyhamasuhuko, selon laquelle i.l lurait

"ririae .* Jr"rn qui .. ,.ru-ir renue le _16 mai 1994. Il a ajouti qu'il n'ilait pas

il;*i ;; i;l;;;"-o'un" ,"tt"'tJ'lnionti:' Ap'ct avoir pris connaissance du

contenu de la pigce d conviction p' iiie (ugtna"d^e Nyiramasuhuko' t 994) dont il

anpert qu'une rdunion du "on'"it'at

'tg*fite pr€fectoral avait eu lieu le 16 mai

ilfi:' ;1 q";;tail"!' l* le temoin expert Guichaoua citd par le Procureur'

Nsabimana a r6alfirmd qu'il n'uuuii'put ienu une telle rdunion en ta presence de

rGr cRA. l* iuin 2006, p 82 (Nrahobali)'

" cRA' 4 8;r i12005, p 67 €r 68 Cdmoin wz'NA)'?ott CR,A' ZI septembre 2006, p. 8 (Nsabimalta)ror ge{ 21 seplembre 2006. p. l4 (Nsabimana)'o'CRA 2t seprembre 2006, p. l5 (Nsabimana)." CRA 2) seprembrc 2006, p. l8 (N8abima$a)'0" cRA. 2 | septembre 2006' p. l8 (N sabimana)'tr. CRA, 2l septernbre 2006, p.4l (Nsabimano)'rcrs CR,{. 20 s€plembre 2006, p, 45 (Nsabimana)

Jug€ment Portant cooda$narlon

rfifu

24 ju in20 ) 1

!,e Pft)cureur c. Nyiramatuhuko el gonrolu, aft'airc n" ICTR-98-42"|

Nyiramasuhuko?fro Nsabimena a dgalement rejetg tes. assertions de

iVyiraruruttuLo tendart d faire croire qu'elle avait- participd i.une reunion du

conseil de sdcuritd prdfectofal tenue le 3l mai 1994' ll a 6galement niC avoir

i"oq"e fletut d'avancement du.processus de mise en place de la dCfense cjvile au

cours de la rdunion en question'"' '.

249?. D'ethnie hutue, WTMP a dit que vers le 6 juillet 1994' elle s'6tait rendue

d Muramba oi elle avait -r^gncontre Nyiramasuhuko' Nyiramasuhuko etaii

accompagnie d' un petit enfant'"'".

CEM. t6moin i ddcharge de Nyiramasuhuko

2493. CEM a dit ne pas s'€tre rendue d I'hdt€t lhuliro en juin t994 Elle a

"fn-e y Co. .ffJ. en fii mai ou en ddbutjuin 1994 pour Yoir Denise Ntahobali' et

inaloui ou'on lui avait loutefois dit que benise itail farlie avec sa mdre Elle a

indioue qu 'on ne lu i avai t pas d i t o i e l les dta ient a l lde l ' ' " '

3.6.19.3.2.2 Alibi de Ntqhobali

Ntahobali

2494. Ntahobali a aflirmd avoir appris que s1 mire s'ltait.rendue i I'hdtel

Ihuliro le lgavril 1994 dans le cadie d'un bref sdioyrt .tl a indiXud qu'ils ne

s'etaient pas vus d cette occasion parce qu'il se lrouvall a Akanyaru

2495. Ntahobali a d'abord dit qu'il s'€tait rendu au bureau de-la prdfecture une

,**ier. i"i. ,*. [e 6 avril et te : iuitter 1994, er qu'aprds le 26 juin 1994, il y

ilil ' ilui.;';r; ,"tl*, *n .tui*L-passer ou..certaines pidces

.d'un v€hicule

utilisd oar son pere . ,, u p'o"'# plus und qu'il s'dlait rendu au bureau de la

ili::tff; il;i;i, lo* a" i"in.'"nrs de lee4 lla indiqu6 que la premiBre rois

cdtait pour Ie retraf des pt,",' ou-nltti"ut" susmentionn6 et que la seconde fois

;":i':'"#tt t.*""i i"".'i:"-"t'ite da buteau de la prdfecture c'dtait durant la

visire du cardinal Etcheganay ' '' Ntalobali a de nouveau prdcis€ le sens de ses

;;r-;;;;;;;" uu iolnl,t des visites qurl. avait effectu€es au bureau de la

#iiiu;. ii ;;i;u,e qu'il t'etuit-i"ndu troii lois au bureau d-e la pr6fecture' ll a

ffi;il;"t;'Jen dehon des deux visites pr€cedemmeni €ffectuees' le ou vers

r"" ii' ""ttr

I gd, ri ,'etuit ttnou uu te'ui"t des- ponts et chaussees situ6 dans les

locaux du bureau de la prCfecfure pour prendre du carDurant -

toar CRA, 20 seplcmbre 2006, p. 48 (Nsabimana).mor CRA, 2l septembre 2006, p. 65 (Nsabimana)'*" iir"rl zi reiii.izoos, p.'gr * ti (tr"is

"lor) (temoin wrMP)

?e' CRA, t4 l'&ri€r 2005, p, 68 (tdrnoin CEM)tM CRA. 24 avril 2006, p. 30 (Ntahobali)er CR.A,3 nsi 2006,p 30 (Ntahobali)'e6 CR,A, t" juin 2006, p, 56 (Ntahobali).7Bt cR {, 26juin 2006' p. 19 (Ntaiobsli).

Jug€ment Portant condamnation

.rr I l - ln(t rFl 169

@

14$A4bism

24 juiD 201 I

Le Procureur c. Nliranasuhuko et co\Jorlr' allaird n" ICTR-98-42-T

2496. Ntahobali a dit que sa mdre 6tait venue d I'hdtel lhuliro le 28 avril 1994' et

a precis6 que ce jour coihcideit avec I'anniversaire de I'enfant de sa sceur' Il a

aioute que'le 2Sivril 1994, i[ avait conuactd le paludisme et qu'il avait ete en

c,ionualesc.nce pendant une semaine aprds avoir regu des injections.de Quinimax

ll avait dtd soignd p-ar-l'une de ses tantes qui etait infirmiCre et qui habitait avec

eux e I'h6tel thuliro"'".

249'1. ll a affirmC qu'en mi-mai 1994, son ami D€o Munyaneza dtait venu d

ihotul thuli.o chercher sa fil le. Il a ajoutd que Munyaneza lui avait dit qu'il

revenait du fronl suite e quoi ils avaient eu un bre f entretien '*-

2498. Ntahobali a dit qu'il s'€tait rendu d Cyangugu le 26 ou le 27 nai 1994 Le

26 ou le 27 mai, vers tO h 30 ou I I heures, il avsit constatd que ni son dpouse ni

;;;;;..t-;; la famille de la scur ainde de cefte derniere n'€taient enoore i

i;t Ot.i rlrtito. Il avait ensuite appris qu'ils dtaient partis pour Cyangugu'

Ntahobali a aioutd que c'est ainsi qu'il avait ddcidd de suivre les races de son

il;;;;;; t'"n"'ro"urir,"ro" ll avalt dtd conduit d Cyangugu par Jean-Baptisl€

iabiman4 le chauffeur de son ptre, ir bord d'une Peugeot 305.berline de couleur

b | e u ' I | s a v a i e n t q u i t l d B u t a r e e n t r e l l h 3 0 e l l 2 h 3 0 p o u r a r r i v e r d C y a n g u g u l e;;" j;;t, ;"' lS h f O d ZO herrres Ntahobali a indiqud que c'€tait la premicre

iol, qu'it se rendait i Cyangugu mais que son chauffeur connaissait bien la

rdgionto'1.

24gg. ll a ajoutd que les membres de sa b€lle-famille avaient ddje prdvu de

qu-itto r;rroi*fifttfiro pour des raisons de sdcuritd ll:rlu?i"nt prispeur et la guene

si rapprochait chaque lour un peu plus de Butaretot2 ll avait.rdussi d identifier

il"aiii ",f

se tmuvait son dpouse vers 20 h ]0 ou 2l heuresTot'. Il a allrmd qu'il

avait retrouvd son 6pouse, son enfant et les gens qui dtaient partis av.e! eul ll

iornl";t" a'un amiT0fo Le lendemain, ils av-aient ddmdnagc dans un€ aure malson

.f-tl" a * ffi"tctre environ de l'€v€chiTos5 Ntahobali a affirmd qu'ils 6'taient

,..ilt J"". ""*

maison jusqu'd leur retour d Butare La maison appaftenait d un

inai"niJo""aunt uu nom d" ilar.jit singhto'u

14803bis/H

2500. Ntahobali a indiqud qu'ils dtaient reto-urnCs i Butare aprds avoir s6journ€ d

Cvangugu pendant plus d'une semain"Tos?' La situation A Cyangugu dtait

;j,;;#ft: p"t"i""i"tJ" ti:."i dun' t"nt ville' Ntahobali s'dtait rendu deux fois

a " " , , " " " * i " r e s t a u r a n - t ' I l a i n d i q u d q u ' i l c h a n g e a i t r J e b a r p r e s q u e c h a q u e

M cRA, 25 avril ?006, p. 38 ; ibid', p. 66 (huis clos) (Ntahc'bsli)'704' CR^, 25 avtil 2006, p. 66 c. 67 (huis clos) (Ntahobali)'1o'u CRA, 26 avril 2006. p 5 e1 6 (Ntahobali)'*r iia, io avrit zoo6, p. 6 at 7,21 juin 2006, p 3 A 5 (Ntahobali)'7052 cRA, 26 avril 2006. p. J ct 6 (Ntahobali),'05r CRA, !6 avril 2006, p 7 (Nrahobali),-! cna, 2l luin z006, p. 9 [Nuhobali).'o'r cRA, 2! juin 2006, p. l l (Nhhobali).'" i 'ne ie avrit zoo6,'p 7'2ljuin2006,p' lSet l9 (Ntahobali) 'bl CRA, 26 avril 2006, p 7 (Naabobeli)rci8 CRA, 26 avril 2006, p. 7 0.{ahobali).

Jugement portant condamnedon

7'10

24 juin 2t) l I

Le Procurew c N/rc,aa|uhuho et coworrs, affairc no ICTR-98-42"7

jour'u". Il a ajout6 qu'il avait rencontre par hasard WDY:fJi:t un ba/ou0'

fitahobati a lait savoii que chaque fois qu'il avalt rcnsontrd WDUSA' il-dtait en

;;;;;" des membrei ae ta iamilie di son bcau-frBre et de sa femme'mr' Il a

ffiil;;;;; t;";;nrd d trois reprises wDUSA pendanl son s6jour a cvaneueu ll

a aiout€ qu'ils s'dtaient retrouves pf,, u'a i n"iioUi, entre 1994 et 199;?06td;rant

."i"..rr]n"r'"i^li u inJique que WDUSA et luj-m6me avaienl v6cu pendant

ouelques mois, dans le mime complexe d NairobiT06r.ll a prdcisd quc wDUSA

eLit un ami Oe la famille de la seur ainie de son dpouse'""-'

2501, Ntahobali a dit avoir appris que sa mCre elait venue a-l'hotel lhuliro

e.ni-t qu'il se trouvait d Cyangugu?06t' ll a indique que le chauffeur qui I'avait

ffi;;;;;;^t;;t;n'dtait pas ti 'iett qu" celui qui l'avait amene h cisagara Ie

rc irrin r 994''o'. ll a fait savor qu'ils avaient quittd Cyangugu le 5 juin 1994 pour

"ri"r, a'srore l. mcm" lour entre lg et 1g heures. ll 6tail accompagneTdg sa

i"tt", at to" *iunt, du ciauffeur en question et de )eur femme de menage "' '

2502. Nahobali a affirmd qu'en juin 1994 il avait rencontrd sa mire deux

ioirt*. t-u ptt.le." rencontre 6tait intervenue trois' quate ou cinq Jours apres son

ilrt ;a;;;;;gu et la deuxidme entre le 20 et le 30 juin 1994' au cours de la

visite du cardinal Etchegarray -" ll avait aPpris que Nyiramasuhuko dtait venue d

i,f,lt iff,"fir" chercher-l'unl de ses sceurs (ri lui) ainsi que I'enfant d'une autre

;j;#;il;;i,'6. ;i-u u;o,te qu" Ilvi'utu"uhuko.avait passd une nuit d l'hot€l

ir.r"'rir" * .""r, a"')a visite qu;elleavait effecfude i Butare trois d.cinq jours apr€s

il'.riti;, ;;-cy;ngugu.,li a lnoifue qu'au cours de sa deuxiime visite' elle

n'avai1 oas dormi d I'hdtel'' ' "

Denise Ntahobali, tdmoin i ddcharge de Nyiramasuhuko

2503. Quoique son mari ait servi en qualit6 d'enqu€Ieur au sein-de l'6quipe de

d6fense de Nyiramasuhuko "nut uoiti tisg Et aehi zoos' Denise Ntahobali a ni€

avoir iamais discuti de lu ptesent" iiial" uut" tui' Son beau-frdre dtait membr€ de

i';;;#'dr;;i";r; de Nyiramasuhuko au moment du procds ; elle a reconnu avotr

discut6 du ddroulement Ou p'o"e' uve" so-n-beau-frdre' tout en niant avoir aborde

""* r"rl. *."gr de ddfense de I'equipetoT''

r4802bidH

24 ju in 201 I

'o'" cRA, 2l juin 2006, P. l8 (Nrahobali)'o@ cP.A. 2l iuin 2006, p 29 (Ntahobali)'o6t cRA, 2l juin 2006, p 30 (Ntahobali)'6, inC. Ze avrit 2006. p.9 (huis clos) CNlahobali).?06r CRA, 2tjuin 2006. p, 54 (huis clos) Nrahobali)'* ina, i"i";" ZOOo, p. 5 | et 5? (huis clot Nlahobali).'N CRA. t- iuin 006, p. 82 (Nrahobali),'M cRA. 2t luin 2006, p. 4 (Ntahobali).'*' ;;il:;;;;itrfi. p. ll g r2, 2t iuin 2006, p. r6 (Nhhobat)'7d cRA. 26 avri l 2006. p l3 et 38 (Nralobal i)* i i ie lz i . " , i i iooo.b lcer ls ' l " ju in2006 p 56 tNhhohal i ) 'rc7ocRA,26 avri l2006. p l3 (Ntahobali)'o ' ' cRA, l ' ' juin 2006. p. 82 (Ntahobali)'02 CRA, l3 juin 2005, p. 46 (Denise Nishobali).

Jugemedt Ponaot condamnation

l fu't ' l

k Procureur c. Nyirumasuhuko el consoriJ' affalre n" ICTR-98'42'T

2504. Denise Ntahobali a dit qu'environ une semaine aprds Ie decds de

Habyarimana, elle s'6tait rendue d I'h6tet lhuliro en compagni€ de sa seur

Clarisse, pour prendre des nouvelles de leur pere et de leur frdre Shalom

Ntahobali. Arrlvdes d I'hdtel, elles avaiert trouv-e-environ cinq militaires de la

MINUAR qu'elle avait reconnus d leur uniformeToT3 Le tdmoin Denise Ntahobali

a precisC que ces militaires svaient quittd I'hdtel Ihuliro environ une semaine aprds

qu'elle y fut arrivde?o?4.

2505. Denise Ntahobali a dit qu'aprds leur anivde i I 'h6tel, sa sctur et €lle

nianai"nt pas quittd I'endroil. Elle a indiqud qu'elle etait rcstie.sur Place.et avait

consacrd son temps d des tiches dome-stiques, notamment en talsant la culslne ou

in pr*ant soin di I'enfant de ClarisseToT5 Elle a affirm€ qu'd leur arriv6e i I'h6tel

thuti.o, Nt"hoUtti 6tait ti en compagnie de son dpouse et de son enfant' A la

J"runa" O" son pdre, ils dtaient restds d I'hdtel Ihuliro Parce que la sdcurit6 y

r6tnait. L'epoux ;e Clarisse et son enfanl dgd d'un an s'dtaient dgalement joints d

.r"*to'u. ptrt tard, elle avait affirmd que tout,le monde avait ddmenagd d l'hdtel

lhuliro parce qu'il disposait de plus d'espace "' '.

2506. Denise Ntahobali a dit que le 30 mai 1994, Shalom Ntahobali et les

membres de sa famille ne se trouuuienr pat d l hdtel Ihuliro'u" Denise Ntahobali a

l480lbis/H

;j;at qr; BdBtrice, l'6pouse de Ntahobali el.ell€'mcme;,9tti:11 -dl:Y,".:::7079il;;i.J;""i, alots'quitie I'h6tel pour renlrer a CyanguBu"" Ntahobali etait

air"nr totqu'.tt"t s'dtaient disputeis, mais A son r€torrr, il. s'dtail rendu ccmptc

oue Biarrici n'6tair plus lA et dtait parti d sa recherche''"" Un ou deuxlours,apres

te Oepatt de Shalom Ntahobali, leur m€re dtail anivde. a. I'h6lel'-- ' Lc

:0Inu.i fSSq, Shalom et son dpouse n'dtaient Pas encore tentres ?r l'hdtel lhulho'

ils n'etaient pu, davantage de-re^tour d I'bdtel au moment o! Denise' sa mere et sa

niCce partaient pour Murambi'u"'.

2507. Denise Ntahobali a affirmd qu'elle n'avait iutli l: i l"!tti dire que des

tu"rl", etuiunt p"tpetr6es d Burarc entie avrjl et fin mai 1994''"' Elle a dgalement

dit qu" p"nd*i laguerre de 1994, les Tutsis n'dtaient pas systdmatiquement cibl€s

;';i1;-J;;'q;i q'u'en rdalir6, dans !a zone g^e^q hostilitds c'€taient toures les

lotoorunt". i" tu population qui dtaient oibl6esT08a'

70' cRA, 9 iuin 2005, p. 24 (Denise Ntahobali)''or Cne. Ij iujn 2u05. p, 22 (Denise Ntrhobali).'o"r cRA. 9 i; in 2005, p 29 (Den;sc Ntahoball)7oF cRA. g iuin 2005, p 25 (Denise Nrahobali)

" cRA, t i juin zo05' p' 52 (Deni5e Ntahobali)'^" iil, q'j;i" :06ii p. :z io*ir" Ntahoiati). (L'obserration de. la charnbre r€latjve d la

t.aa*iio. "n

unfiai" ae l"e,rpression ., est'cc que votte frerc et sa famillc claient pr45enb d lhuliro

le 30 mai 1994 ? , est sans objet pour le francais)'i ir" cRA. 9 iuin 2005, p.32, i3juin2005, p, l8 (Denlse Ntahobali).t@ cnn, t i;u:n 200s, p, l8 (Denise Ntahobali)7dr cRA,9 juin 2005, p.32 (Denis. Ntshobati).'0r'cRA, t3juin 2005, p. 19 (Denise Ntahobali).'oF cRA, l3 juin 2005, p 46 (Denise Ntahobali).'or4 cRA. l3 juin ?005, p. 46 (Denise Nlahobali)

Jugement ponanl cordamnalion

c t l l | -0052 ( f r 772

-ffi

24 juin 201 I

Le Procureur c. Nyiranasuhuko el cot torts, affaire n" IC IR-98'42-I l4800bis/H

2508. D'ethnie hutue, WZNA, qui €tait ouvrier d'usine au moment du g6nocide'

u ofiute qu'rn. fois, en ddbutjuin 1994, alors qu'il partait au havail' il avait vu

irr.i"r rvi*"u":i qui se tenait"debout devant le b6timent connu sous le nom de

< Palais du MRND t) on compagnie d'un autre jeune homme ' ll .a dit qu'il ne

r:i"1i'p"t1"i"*"u avec Ntairo-bali e cete occasion WZNA a ajou6 que PlusLrl, O.lt*, la p6riode du multipartisme au Rwanda' le Palais du MRND avait et6

lu"piitJ,i s"ri" p"lyvalente de la prdfectur" "?0"'

CEM. tCmoin i ddcharge de Nviramasuhuko

2509. D'ethnie hutue, CEM qui est enseignant€' a affirmd qu'il.dtait impossible

qm Xr"n1U"fl ait tui qui que oe soit pt"t-q" chaque fois -qu'.elle s'dtait rendue

ciez lui, elle l'avait trouvasur place. Llle.a ajoutd que Ntahobali,rdsidait n I'hdtel

"u-.our* 0", mois otr Elle .,r' renduittotu. Elle a tgalement precisd qu'en avril

iiSa ;ll.-"tu"it vu d l,h6tei aucune ( autoritd [...] ), aucun r< dirigeant [. . .] >'

;;;;;;;; ,n r.r,u. ou Interahamwe' cEM ;dit s'€tre rendue d I'hotel trois

fois en mai 1994. Elle a ajoute qu'i ce momentll-, le nombrerdes personnes qui y

r6sidaient avait augmentd pour s'dtablir d ttn peu plus de :0 '- '

2510. CEM a dit que torsque entre 6vril etjuin 1994' ette s'dtait rendue d I'h6tel-lh;litr,

;;il; ;.'.ronn.t'uuuitnt ddjd 6tttuies .d1ns.s1 co^m.mune €t dans son

,".i"*. iff" u ait i-re pas savoir si des gens avaient ddja ctd arretes ou si un nombre

il;6 d;i;itit t;6;ient d€ja enfuiJ de leurs domicilesT,"u Elle a dgalement

;iil#;;-"" ;onnaisrance clu fait qu'en mai 1994' tout. aussi bien que les

il;ttt, ;;;r* avai"nt eto tuds Elle a ajoutd n'avoir noJ€ aucun problime d

iilt"if'fr"fit" ""t*

avril etjuin 1994 Elle a affirm6 ne pas 6!re- er mesure de dire

rii.'""rt" q"ilil"alt d I'h5tel teiait au fait-gu^'il appartenait A Maurice Ntahobali

;;;,il;;":; A:;Pauline Nyiramasuhuko'o8e Elle a fait savoir qu'elle n'ava

iurrruis-p*e de questions tendant d savoir pourquoi la situation 6tah calme 'l

I'hdtel'*".

Clarisse Nlalrobali. temoin d decharee de Nviramasuhuko

25 | l. Clarisse Ntahobali a dit qu'elle avait quittd le-Rwanda en aott l99l pour

le Canada afin de poursuivre--ses itudes sup6ri'eurcs i 1'Univenite de Sherbrooke'

;il;;;;;;ir-Queb""tD'' ille a indilud erre rentrde au Rwanda en fdvrier

1994, efy Ctre restdejusqu'au lSjuillet 1994 " -'

?d' cRA, 5 avril2005, p 8 (timoin WZNA)'o* cnn. ts fcvricr 2005, p 19 et 20 (t€noin cEM)'to87 cRA l4 fgvrier 2005' p' 54 ei 55 (6moin cEM)rrr cttA, 15 ftvticr 2005, p. l7 et l8 (tcmoin cEM)'?oe CI(A. 15 fevrier ?005, p. l8 (temoin C[M)'7d cRA. l5 tEvrier 2005, p. l9 (lettoin cEM)lsr iRA. 9 fewier 2005, p. l0 a l2 (Clorisse Ntahsbali)'ftm CRA. 9 fCvrior 2005, p. l3 (Clatisse Ntahobali)

.Jugement Portant condamnalion24 iuin 201 l

713

Le Procureur c Nyircnasuhuko el cor6orb, aFfaire no ICTR'98-42'T

2512. a ajouti que le 27 mai 1994, par suite d'un diffdrend' sa b€lle-scur avalt

ouittd r'rtat"f huliro en compagnie de I'ensemble des membres de la famille de sa

l*ri.r"e.'*1, EIle a indique qu'ils itaient dix i avoir quitte l 'hdtel pour

Cyongogu sauf i remarquer que sa belle-scur er son enfant dtaient revenus d

l'hdtel lhuliro trois ou quatre Jours plus tard, et que Shalom Ntahobali dtait alld les

;;;;;etffii.'Eile ; uffi;;d q;e shalom dtait abient quand sa femme avait quittd

ijiiii-"t q". ,i Iro"qu'tn u 1.on,tutt quel sa femme In'elait Pas ldl' il atvai0

ir,nlliu",|,.n, ieoiAe li,atter d sa recheichel ,toet. A l'epoque, la femme de

Shalom €tait enceinle de deux ou trois mois" "

25I3.Clar isseNtahobal iad i tqu 'entreavr i le t ju i l |e t - l994,uncouvre- feu€ta i tln

"jg*rt ^ n**da. Le respect du couvre'feu imposait dans un premier temps d

,-, T", "oa.".aes

de fermer l€urs portes au plus tard d -2 heures Plus tard'

l,heure de ferme re 0", "ornt.t."t

lnuit gti itttndt d 20 heures' A I'hotel

ituiiro, sttuforn allumait le gxoupe dlectrogine A 19 heures et l'eteignait i 22

heures, heure d laquelle les gens regagnaieni t'ous leurs chambres pour se coucher

;;;;;;ftt;iit motin, G t"moln i mis I'accent sur Ie fait que shalom n'aurait

iamais pu sonir la nurt run, q," p*"onnt dans I'h6tel ne le sache' eu dgard d la

;;;#;;;i i'hot"l avait etd "ontt.,it.

Ellt a precisd i ce sujet quee?urconque

vouiuit'sorrit a" t't otel €tail oblig€ d'ouvrir plusieurs pones bruyantes '

Cdline Nviraneza. timoin ir ddcharse de Nviramasuhuko

2514. Cdline Nyiraneza a affirmd qu'i son-arrivde d I'holel lhuliro quelques-i""tt

"ott:s C

"rush de I'ovion pr€srdlntie l' -e lle avait trouve sur les lieux outrc

-Clarissi Ntahobali, Shalom Ntahobali ct son dpouse'-"

2515. Celine Nyiraneza a ajout€ qu'en-lin-mai ou en ddbut juin.1994' etle avait

"rftii l,rrot"l iftrifro pour ta irefecture de Cikongoro oi elle-dtair restde deux ou

;':,i::ffi.;;;;..ti"r, .irt'u""it "on'o'd qut l:ipouse.de shalom' les membres

i","'i"rnlfr", et son chauffeur avaient guitte l'hdtei lhuliro?D" Elle a affirm€ que

i;;il';'s;;i;m nuuit quitti i;hotlr po*.cvangugu d la luite d'une viYe

iffi.-""* -t.l

uclles-sceuis Shaiom diait absent iu moment ou son dpouse

lr#i",'u'":e",i''"""^" a l'il;i";;t;;;; ou r'oi'r'.eures plus tardTr@ Le

ffit;;; ; uit"iJ-q* ses enfants lui avaient dit que Shalom.. etait partL pour

;il;;;r;il ilvlhi.ule de 'on ami celine Nviraneza a dit s'e$e rendue it

Qikongoro un ou deux loun up"' tt aeputt Ot Shalom i Cyangugu ri la recherche

de son duouse. Elle a ajoute qu'elle €tait revenue a. I 'h6tel un jou,r avant le retour

i. i-rt"r" '", e it oi.t, "niornpugnie

de sa femme et de son enfant' '""

7@3 CRA, 9 fdvrier 2005, p 70 A 72 (Ctarisse Nlahobali)''* ;iil: ; i;";i;;t005, p. 72, t0 dvrier 2005' p e (clarisse Ntahobari)''Dr CRA. l0 fevrier 2005. p, 9 (Clarissc Ntahoba li).'@ cRA, l0 fcvricr 2005, p. I (Ctarlsse Nrahobali).t ' ' in r- iO leutie. ZO05' p l5 et l6 (Clarisse Nlahobali)?or! CRA 24 levrier 2005. p. 44 et 45 (CCIine Nyiranezd)'@ cRA.24 tcvrier 2005, p.56 A 58 (C6line Nliranc/al.' ,* ine. ig ldvrier 2005. p. l6 el l? (CCline Nlitaneza)?ro' CRA. 28 fivrier 2005, p l9 (Cdlinc Nyiraneza)

Jugementpo(a condamnation

r . r r r r - r rn r?rF ' l 774

iiffii"#fmEap' ETsil,=rFm-l

I4799bis/H

24 ju in 201 I

l.e Procurevr c. Nyiramasuhuko et consorls, alTairc no ICIR-98-42' I

2516. Entre avril et juillet lgg4, Shalom dtail responsable des

approvisionnements e I'h66l Dans ce cadre, il s'occupait rdgulidrement du

.""itaill"..nt de l'hotel en dpnr6es alimentaires, de l'approvisionnement en

boistont du bar qu'il g6rait dans la soirde. Shalom 6tait egalement charg6 de

;;lto ""

marche le gioupe dlectrogdne lesoir et de I'dteindrc une fois qu'ils

iriutui"nt de faire la Iuisine et de tung"rtlo'' Elle a affirmd que Shalom n'avait

j;;;t;;;; ' id; ,;" p,op." udhi.,l"' 'o'. -

2517. WBUC a affirmd qu'elle connaissait trds bien Shalom Nrahobali parce

i";"" p""t"i presque dire qu'ils avai^e-nt grandi ensemble'' '" Elle a indique

ou'elle'le considdraii oomme un frdrJl05 WBUC a affirm6 qu'aprds le 6 avril

isrt, "fi"

voyait Shalom Ntahobali a I'h6tal lhuliro oir ils habitaient ensemble' A

." tlrn.*-A Shalom Ntahobali dtait charge de la gestion du bar de I'hdtel lhuliro

"i ur.*uit le iervice des boissons. Le tdmoin a affirmd qu'elle n'avait jamais vu

Shalom conduire un vdhicule et a ajoutd qu'A son avis, il n'6tait pas titulaire du

permis de conduireTl06

2518. Denise, la sceur de Shalorl avair eu une vive dispute avec Bdatrice

iiui"*""ri, I 'Lpouse de son frereTr0?. Elles avaient faili i en venir aux mains' suite

;;;i;e*i.-;uit quinJ l'rl0*.t avec le bdb€ et d'autres membres de sa famille

proirr se r"ndre d CyanguguTr0E. Le t€moin a ddcrit les circonstanoes qui avaient

entour6 cet incident en c€s temes :< [m]on anniversaire a eu lieu le 30' etje Pense

oue c'est environ sprCs quatre ou cinq iou's [que l' incidenr est-intenenul Je ne

i'. *r""* pas rres biin, mais"c'est quelques jours plus tard l l aprds mon

."ri""rr"it" q'";trre est partie >>?la' Elle'a ajout€ qu'aprds que B€atrice' l'€pouse

O.'NtutoU.fi'et son e;fanr eurent quitti I 'h6tti ' Ntuhobuli dtait alle d leur

,a.tt"tat't" et approximativement une semaine Plus fard' ils 6taient revenus

ensemble d l 'hdte l " ' " '

Maurice Ntahobali. tdmoin d decharge de Nliramasuhuko

2519. Maurice Ntahobali, le pdre de I'accusd Shalom Ntahobali' a dit quejusque

""" n"'""tii i994, I'uppronitionnement de Butare en €lectricitd 6tait encorc

u.rrr"". L, lEmoin avait'achet6 pour I'hdtel lhuliro url grouPe 6lectrogtne dont le

i"""ti""".-."i e*it assur6 par Shulot tt lui-m€me' Etant donn6 qu'il n'6tai1 pas

"n Uonn" santd le plus souvent, c'€tait Shalom qui dtait le seul.d. I'allumer et d

i'i*l.ar". Le groufe 6rait mis en marche ir l8 heures ou l8 h 30' n Ia tombee de la

14798bislH

?r@ CRA, 28 fevrisr 2005, p l9 (Cdlinc Nyiraneza)7r@ CRA,28 l€vrier 2005' p. 20 (CCline Nyiraneza) , ^no't CRA, 3l mai 2005, p 94 (huis clos) (tdmoin WBUC)'?'d cRA: 3l mai 2005. p' 95 (huis clos) (temoin wBU-c)'?rs CRA. 2 iuin 2005. p. 45 (huis clos) (temoin WBUC)..rr"'6ga, 1; luin 2005. p. 8t (huis olos) (l imoin wBUC)..?'d CM, t ' juin 2005. p. 8l {huis clos), z juin 2005 p 5 | (huis clos) l l(morn wr'( t '' 'd cne. z juin :oos. p 5 | (huis clos) (emoin wBUC)', 'o ine. z iuin zOO:, ;. 5 t (huis clos) : ibid., p. 6J (rimoin wBl lC)

lugemeot portant condamnarlon

. ' l l l l - o r ! 5 , r t l 1 1 5

riffi

24 juin 20l l

Le Procurcur c. Nyiramasuhuko et contorts' allirirc n' ICTR-98-42-1'

nuit, Bt on l'dteignait d 22 heures. Chacun devait alors regagner sa chambreTlll

Maurice Ntahobiti a ajoutd qu'd panir de I'hotel lhuliro, il p-ouvait voir ce qui

oassait dehors. ll a toutefois prdcisd qu'entre le 21 awil et fin mai' de I'h6tel

ihuliro, il n'avail entendu aucun coup de feu relentir ou des gens pleurer ou

cfier?112.

2520. Le tdmoin a indiqud que lorsqu'en fin mai, Pauline.dtait venue e I'h0tel

if'"fiio, Sfr"f". ne s'y trouvait pas ll €tait all6 chercher son 6pouse qui 61ait partie

a tu ,ri. d'une petitl dispute avec sa belle--scur' Shalom etait revenue avec les

.t'f""rt "p",

le d€part de Nyiramasuhukotlll

2521 . Maurice Ntahobali a ni6 I'assertion selon laquelle le soir Shalom quittait

i-LOi"f ft'"lito en compagnie de Nyiramasuhuko pour aller enlever des gens et les

iuu u, bur*u de la' P;efecture. 'l l

a ajourd qu'entre avril et juillet 1994' les

o"."p".rr' de I'hOtel lhuliro,,re se irasardaient pas ir en sorlir aprds le

commencement du couvre-feu "'-'

Beatrice Munltnyezi. t6moin d ddcharge de Ntahobali

2522. Bealrice Munyenyezi, I'dpouse rJe Ntahobali' a afl'bmd qu'elle n'avait

i;;;it;;;;;";i port iun uniforme militaire' une arme d feu ou des grenades''d#;;

;;;i# afiant d'avril .a iu.il let 1994 ; Ntahobali €rait,un..non-violent et

n,.""i l"it"it tue quelqu'un7llr. Elle a ajoutd que son mari n'aurait jamais pu

commettre des crimes au bur@u ot iu ftltt"'u'" tuns. qu'elle le sacheTlr6 Eile a

;iil i l;. vers le 20 ou le 2l avril tg9+, ette ctait chez eux' d I'h6e1 Ihuliro et

ou" NtutioUati ne l'avait jamais quittee Elle a indiqud que,toL.t"ti ne sortait

ffi"is.iffi;;; uptJt'i" *.tti"*tment du couvre-feu'' '' Elle a ajoute qu'il'il'l'r"l

"*ito. f s d 2b minutes pour se rendre i pied de I'hdtel Ihuliro au bureau

i?'i.'oil""*'-'i'i ill" " .mi"e que Ntahobali "':'::if,': il,,tl?Ji infidcre' et

que sielle 6taitialouse c'est tout simpiement parce qu'elle l 'armall

2523. Bdatrice Munyenyezi a fait savoir que les responsabilit6s qui pesaient sur

i;;;oJ;t de Nah;baii d la maison dtaient €crasantes parce qu'il devait

;;."fi"; ,';"";p.i'a. t'.ntunt ainsi que du groupe electrogine de I'hotel' Il

devait en paniculier dteindre r* gt""pt' eitttrogeie ciraque lour apr"s le dine/r20

;; ;;;i l" indiqu6 qu'en juin 199i, Ntahob;li avait quitte I'hdtel lhuliro pour

"fi"r a'i" L*q"" Lf -avait fini par rendre visite i Kajuga- parce qu'il avait appris

"";ir1i.ii tulud"t' ' '. ette u elaiement affirmd que Ntahobali quittait I 'h0tel

trtr CRA, 14 septembre 2005' p' 35 a 3? (Mautica Ntahobali)'?rP cRA. 13 seD(smb(e 2005. p' 29' ro tipitfnlti zoos' p so' 9l ct 93 (Maurice Ntahobali)'' '" ine.. rl srDLembre 2005. p. 28 Olauriqe Ntahobali)'"0 cRA. l1 scptembrc 2005. p 37 (Maurice Ntdlobali)' 'rr CRA, Zz fd\,rier 2006. p. l0 cL I I (Bialrice Mun)(nyezr)'"o C RA. 1? f€vrisr 2006 p. | | (Bcatricc Mun) enyezr I7'r? cRA,27 fdvriet 2006, p. l2 (Bcalrice Munlen)czi)

lili3X1111"'i* toot'"t; ?Jii*#:"KTffliillr r" cao n. ,ienine pas que sharom n'€,air

Das un eDoux fidcle )).t 'zo CRA, 2? fcvrier 2006. p. I E. 20 et ?0 lB{alr icc Mun}cn}czr)7r3r cRA, 28 fdvfier 2006' p 67 (Bealrice Munyenvezi)

Jugemmt PodaDt condamnallon

r :i:ii*#""-.--="'*s,-. ilo

14797bis/H

24 ju in 201 |

Le Procwev c. Nyirumatuhuko et consorts. allirirc n" ICTR-g8-42-T

Ihuliro une ou deux fois par semaine dans Ie -b-u^t d'aller acheter de la nourriture

;;;;;;";"- personnes qui nsidaient a l'h6tel7r?2 Elle a dit que Ntahobali n'dtait

o u ' , t ' * ' " u * | e 2 T o u l e 2 3 m a i l g g 4 d a t e i l a q u e | l e e | I e i t a i t p a r t i e p o u rby;"g",#, parce que son pdre Maurice I'avail envoyd chercher de I'argent d la

banoue"",

2524, Blrrtircn Munyenyezi a ajoute que son mari avait contractd le paludisme

!n f* *tif, deux ou tioislours avant I'anniversaire de sa nidce quiavait eu lieu le

i;;;;tl i6t ntl" a pt€.ise qu'it avait souffert de cette maladie pendant au moins

iiJr"*uinr.t ou'il itait resti d Ia maison Sa tante Godlive qui dtait infirmidre lui

;;;fi;;G i;" roins7'!0. k tdmoin a ni6 I'assenion selon laquelle la maladie

atlilf"rn ?i"i, "te

histoire montde de toutes pidces?r25'

2 5 2 5 . E l l e a a f f i r m d q u e l e l 9 o u l e 2 0 a v r i l l 9 9 4 , e l | e a v a i t a p p r i s e l a m d i o q u eNt"ri.y"y" t"-ii ttd nommd pr6fet7r26.-Eue n'avait jamais enlendu son mari ou

p"r**J O'uutr" parler de NteziryayoTl2?'

2526. Elle a affirmd avoir quiftd Butar€ pour Cyangugu e1 gomnaSXig" d1..sa

i.,*a f",rir.i;"n diff6rend qui J'avait opposde d Denise,.sa belle-sceur"'o Elles

iiJ.*.ff""org l€ voyage a UorO Oe deux v6hicules remplis de membres de leurs

iutiltr., no,urnrn"nt sori enfant' sa garde d'enfant' sa seur et, le mari de celle-ci'

ses trois fils, sa scur ainee et un au;e chauffeur,. accompagnd de sa femme et de

deux enfants ainsi que son neveu €t sa belle-scru/r?e'

2527, Bdalrice Munyenyezi a indiqud que si elle avait- bonne memoire' ils

iuui"nt tuitte Butare poui Cyangugu le 2i ou le 28,mai 1994 et qu'ils dtaient

il;';"d;"gft; pendant e p"i fitct -u1'9 t"tainet'3.' Ntahobali n'dtait pas d

i:t o,"r},"i"" ""r"t 6ment oir "il"

purtuitt't'. Ntahobali I'avait.suivie d Cyangugu'

iil;i ;;ti ay"tgugu ls mcm; jour, en compagnie d'un chaufleur' sa scur er

fi;;". lt etait rJsti un. '"tui'nt avec elle d byangugu' avant leur retour i

Butare le 5 juin tsy+ en "ompaeiie'del"ut ""r*t "t'oe

iiui garde d'enfant7r32' Le

;;; ;- i;it *toir que si Ntahobali et elle-meme n'avaient pas assist€ '

i;"".it"""it"'a" ti saur, c'6rair parce qu'ils nc se trouvaient pas i Butare d ce

momentJdTl3l.

?r' cRA, 28 f€vrier 2006' !' 63 (B€atrice MunyeDyezr )'7ra CRA. 28 fdvrler 2006' p 67 (Bcalrica Munycnyezi)'?,r. CRA. 27 fev er 2006, p, l0 ct 62 (Biarrice Munyenyczi).?r25 CR,4, 2? fCvricr 2006, p. 64 (Beatrice MunyenyEzr)'?ra CRA,27 fevrie.2006' p 55 (Bear'rce Munyonyezi)'?r'cRA. 27 fdvrier 2006, p. 59 (Bdat 0e Munyenyezr) -rr r i6[' 27 15ur;",. 2606, ;. | 3 ; ibid., p, 4 | (huis clos) (B€alrice Munvenvezl)'rn CRA, 2? fdvrier 2006, p. l3 et 14 (Biarricc Munycnyezr),7r'o cM, 2? f€vrier 2006, p. l4 (Beauice Munyenyea)'' ' , ' cRA, 2? fevrier 2006. p, I3 (Bearrice Munlenye4).'," ! 'ga, 2Z iiurie, 2006. p. t 5, Z8 fdvrier 2006, p. 48 (Bdatrice Munyenyezr)'rtr cRA, 2? fdvrier 2006, p, l4 (Bearice Munyenyezr)'

Jugement ponant condamnauon

arr r-nos? rFt 711

i-ffi

14796bis/H

24 juin 201 I

Le Procweur c. Nyiramasuhuko el coworls, affairc n" ICTR-98-42'T

2528. B€atrice Munyenyezi a ajoutd qu'elle avait enlendu -parler d'un homme

a;"tiair.t d Butare qui r€iondait au nom de Rwamukwaya Elle a indiqud qu'elle

;';;;itj;;.it uu or"rn" espice de Peugeot entre les.mains d: Itth"!il] ':1-1

aiout6 que son mari n'avait pas tud Rwamukwaya. Elle a precisd que son mar:

"d""it"p.t u.."i" de tuer quelqu'un pour avoir une voiture parce qu'il avait les

moyens de s'en achetcr''"

2529. Beatrice Munyenyezi a affirme qu elle n'avait entend u. personne dire que

les tueries per!€fees entre avril et iuillet 1994 Ctaient inspirdes par des

;;r;l;;; d''"rdre ethnique attendu que les Hutus et l€s Tutsis t.t^1tlillt"t3l,tl

Elle a ni6 que le groupe ethnique tuisi ail et€ visd enfe avfll et Julllet lYv4 Errc

" ioui.fo;t't..onio que durani les 6vdnements de 1994' i) dtait dangereux d'€lre vu

."'""tp"g"ia de Tutsist'36. Bien qu'elle ait aifirme n'avoir entendu personne

pr[t Ji ft".p", o'extTdmistes tutsi; €lle s'esl dite convaincue que de tels groupes

i*ir"l""t".t qr'i ls avaient tud des membres de sa famille entre avril et

iu i l le t 1994' ' " .

2530. Biatrice Munyenyezr a dit qu'il y avait des barrages ,routiers entre

Cilong-o er Cyangugu, mais 9u'elle n'avait vu aucun acte de !iolence grave se

;;;;;;; L-uiJ* """

-,nui l994trr8 Elle a ajoutd qu'il 6tait posible que quelques

actes de violence et de plllage y aient 6ti perpitr6 €tant donne qu'elle voyait

".""""i4"t g"".

"-rport, itt

"huit"', dci tdidviseuts et des bicyclettes qu'ils

"".il"ipJilf "*ent vol6s dans des maisons appartenanl u

1]i'; t'* a affirm6

0""' * 'i"i"Ua,"-t,

elle n'avait pas uu des.gens s'affronter,li assisti d une

"'".f*"0". i"iirf"ae ou dtd timoin d'un quelconque meurtrc"".ElleTa'indiq-ud

ou'elle ne saurait dire d quel groupe ethnique appaftenatenl les pllleurs?14r' ErrE a

Jjoute qu'elle ne les avait pas vus porter une QuelconQue arme sur eux Errc a

aii,r*e'qu'.t:" n'avait entendu parier d'aucune tuerie massive P€rpetde a Butare

""ri, L iq

""tif 1994 ou dtd temoin de tels crimes apres cefie date Elle a ajoute

li'".i,- ";*"-:"lt ;;;";; ; Buiu'"

"p'e' r" te avril tee41)a2

WDUSA. tdmoin d ddcharse de Ntahobali

2531. D'ethnie hutue, WDUSA qui exerce la profession d'ing6nieur a affirmd

o";li *"it,""t""trd Ntahobali troii fois sur une p6riode de deLtx' trois' quatre ou

il; il; vers fin mai, ou ddbut juin 1994, d I'iotel Ituze d Cvangugu' vers l7.

' - 7 1 4 1

n€ures

iL cnA. 2? fdurie, 2006, p. ? 1, 28 fcvrier 2006, p 58 (Beatrice Munyenyezr)t'" iiA, 2? l'durier 2006, p. 56 et 8l (Bdatrioe Munvcnyezi)'r!6 cRA,28 fdvricr 2006, p. l2 cl 60 (Bcat'ice Munyenyczr)''r37 cRA, 27 fdvrier 2006, p. 80 (B6atrice Munyenyezr) ..''13 CRA, 27 f€vrier 2006, p 82 et 83 (Bc4trice Munyenyezr)''r* ![a, zr revrio 2006, ;. E] et 85 (Bdatrice Munyenvczi)'tr'o cRA, 27 fdvrier 2006, p. E4 (Bcalrice Munyenyezr)'7ro' CRA, 27 fdv er 2006, p 8J et 86 (Biahica Munyenv€zr)'7rn'!cRA, 2? fevrier 2006, p 56 €t E3 (B{atrice Munyenyezr}' ' ' l i i le, ] u"ri i ir ioa, p, ol p,ris ctoi; ' I u"ri l 2006. p l t et 34 (huis clos) (l imoin wDtlsA)

.lugemcnc Portant oond4mnation

I4795bis/H

24 iu in :011

Le Procureur c. Ntiramasuhuko et consorls, affairc n'ICTR-9E'42-T

2532, WDUSA a dit que Prudence Munyemana, la grande sceur de Bdatrice' lui

"""i f.it savoir que la famille de Shalom Ntahobali sdjor-rmait au domicile du

l""r-frlt" de ce dernier. WDUSA a ajour€ que.le 25 ou le 26 mai 1994' il s'dtait

rendu au domicile du beau-frere de NtihobaliTl4l'

2533. Il a precisd qu'au cours de la premiire des trois occasions qu'il avait eues

Je-voir i',ltaitouoli, celui-ci €tait allc prendre un vene er.manger des brochettes

av.c ia furnltt" et ies membres de celle de son beau-frireTra' wDUSA a dit avoir

."igt;rnor""", avec NtahobaliTla6 Deux ou trois jours Plus tard' il I 'avait revu

i l 'h6tel ltuze, toujours en compagnie des membres de la famille de,sa belle-saur'

""..1" o.ii, f.c.. i. son beau-ireie et unt &utre Personne qui-trava,illa( au bureau

a"l.ti 'gr"i"" a Cyangugu, ainsi que son dpouse el son e nfanl' '"' ' La troisidme

irr q"" i!',et"r" avait i'u\tatrouai;' c'€tait daos I'apres-midi.a l'h6tel Ituze' et

it".lri g"ii en co.pagni. de son epouse Bdattice-ainsi que des membres de la

l".if f" ai son beau-f;C;7r48. I-e t.moin WDUSA a fait savoir que s'il avait bonne

rnl.oit",.'etuit durant la premidre semaine du mois de juin ll a rtoutefois

dit ne

oas se souvenir de la date exacte ir laquelle ce fait etait survenut'oo ll a indiqu6

i":* **.-"*it.mblunc", "'etuit ir la fin du mois parce qu'il avait perqu son

,aluir"tlto.

2534. Il a confirmd qu'd chacune de ces trois occasions' il avait vu Ntahobali d

i'rrii"r p""d;;;t i a'.u* h.rr", vers la fin d'aprds-midi llaajouteque I'accusd

se trouiair d chacune d'elles en compagnie des m€mes membres de sa lamllle -

Lt t"t"i" a clii ne pas s'€tre entreteiu avec Ntahobali sur la question de son

;;*;;;;i;" q;i'"tivait d gands Pas parce-qu'au Rwanda' les ann-iversaires ne se

c€lebraient qu'au sein oe sa prJfre'famille' Le emoin .a prdcisd.gu'ilrn'avait

< jamais participe i Il"lanniversaire de llal naissance de qur que ce sol ))

3.619.4 Dilibdtution

2535. Pour donner une vue d'ensemble des nombreuses alldgations pondes

"""n- lfvi*t*rnuko €t Ntahobali relativement aux dvdnements survenus au

il;; ;: l;;tdf.cture, la Chambre proc6dera ci-1Pris. n une analvse en trots

e"o.t trr" rir"*dera rout d'abord i I'examen des tdmoignages apponis au

soutien des alibis invoqu€s par Nyiramasuhuko et Ntrhobali en vue de rechercher

si l'on peut raisonnablement croil qu'itt sont v€ridiqles Elle s'aftachera ensuite

Jio*J, *" "",

a'en."nrbte des Jtements de preuve d_charge pr€sentds contr€ les

;;;;. Eii; pro.la"ru enf,n d i'e"um"n de chacune des alldgalions particulidres

Dortdes contre les accuses. e'il" - r'uttu"h".u pour,ce faire i suivre l'ordre

ffi;il";* *-i "pptJ"J

r" t""ri* des €t6mints de preuve produils ainsi que

?r{ CRA, 4 avril 2006, p' 32 (huis clos) (tdmoin \IDUSA)'zr$ 6p4, 3 avrit 2006, b. 70 (huis clos) (timoin wDUsA)?'d -ne, + avril 2Ooo. p. 34 (huis clos) ttCmoin wDUSA)'

" Eirel : ""rtl

zooi, ir. zo it'uit.to"j, 'l u"ril 2006, p' 34 (huis clos) (temoin WDUSA)'

"" ai{A; ; ;;ii ;6;, i. ro ir'uit "ro'j, + o"ril 2006, p 34 (huis clos) (Fmoin wDUsA)'

"* iR c, 4 aurit zoo6.p 36 (huis clos) (ldmoin \IDUSA)rrro 6'1Ur' 3 un;1 2996. p. 69 el ?0 (huis closl oemoin wDUSA)'rrsr 6p,4, 3 avr;l 2006, t. ?l (huis clos) (rcmoin WDUSA)'''5'1 CRA: 4 avril ,006, P 36 (hub ctos) (tgmoin wDtJSA)'

Jugemcnt portant condamnation

c l l l l -0052 {F) 119

t-iffi

I4791bis/H

24 j u i n 201 I

Le Procweu c. liJiramusuhuko et coruorlt' allbire n" ICTR'98'42jf

les questions de credibiliti et de corroboration qui se posent au regard de chacune

des alldgalions porti€s.

3.6. 19.4.1 Alibis de Nyiramasuhuko

2536, La Chambre relEve que c'est tardivement que Nyiramasuhuko a donn€ au-pio"ut.* -,ift"ution de son intention d'invoquer un alibi, conformdment i

i'"Ji.f"il. Le l"mars 2005' presque quatre mois aprds Ia fin de la prdsentation

aes gtements d charge, la O6fense de Nyiramasuhuko n'avait pas encore donnd sa

notincation a'alibi. i,a Chambre avait oidonnt it la Ddfense de I'accus6e de donner

i.reJi"t"rn.n, * Procureur notification Je son intention de ce faireTlsl Vers le 4

mars 2005, le Procureur a regu une notification d'alibit'!o Comme le Procureur I'a

retuue Oani ses requisitions, l 'accusee indique dans sa. notification d'alibi qu'entre

i"'ii" a" ln"it de mai et le 3 juin 1994 d peu pri:s, elle se trouvait d Murambi' en

;Ji;tu* de Gitaram4 et qu;i compter du 4 juin 1994 ir peu.prEs jusqu'en d6but

iuittet ts9+, elle dait i Muramba' en Prefecture de Gisenyi"" Tel qu'expose ct-"uorcs. I'atiui notifid est en contradiction avec Ie tdmoignage porte-- par

ff;;rnasi;L" ;; proces a lien* a'etablir qu'elle avait quini Gitarama le 1"iuin

i64jffi. A ;i;;Ji,ninair", la Chambre reidve que la tardivitd.d'une notification

a;"riui p."iJ""*" A p.nr", iu" les a libis invoquis.sont fabriques de toutes piices

et qu'ils sont spdcialement congus pour refuler la thCse du Procureur

2537. La Chambre reconnait qu'en janvier et f€vrier 2005',la Ddfense de

Nviru*uruttut o a communiqud uu P'o"u'"ut les rdsum.6s des points sur lesquels

iil.jr" "^;"rr"irr;iri* p"flJ" 111.1robali7r5e et wZJM7r60 devaient deposer et dont

'*Tlfd;;;Pr*r*;Nd"y"mbaje et coltorts' Decision on. the ..c.onlidekliol Prosec'tor's

Morion To Be Se ed With Potticula.s;f Atibi Pwsuant to Rule 67(A)(irl(a/ (Charnbre de ptcmidre

instance), f" mats 2005' Par' 27 e129,;ii?a'Ri,; juin 2005, p, rr, :: a lo, ar el46 ; rcquisitions du Procureur' cR,{' 20 avril 2009' p'

38.tt)5 Rduuisit ions du Procureur, CRA.20 arri12009' p 38'

"'o CRi, 6 septembr" 2005, p. 30, 5 octobre 2005' p 42 cl 4l (N)rramasunuKoJ',)n ;;;; {i:

' , pat.'i6 : aftbve ie rrocureur c. Kalimanzba' Ddcision relative a la rcquete

\rl\tnlee (prcrecutiok Motion Conceniig D,efeice Conpliance ,vith Rule,TSter and lhe'ftiol

Chanber's Orders > er ur" ,"quetes o' iu'Ddl"iie tenaani i la mod'ification de sa lisle de limoins'

irtiiillr"ri" ne!"tent dc proc€dure ct dc pteuve l3 novemb,rc-200t' par' 7

"'" L" Pro"ur"u, c Nyitdftatuhu*o '; ';;;;;t' aftbne n' lcTR'97-tl'T' Liste de I'ordre de

presJ,ltaiion *l ,riti ,oy ct liche d'identilicatioD, l8 janvier 2005. (ll Essonait du ( ,''il/ tal D que

clarisse Ntahobali indiquerait dans son iatoig"ugt'qut durant la p€riode.oir.etle vivait d I'Hdtel

lhuLiro: l) ell! avait vu sa mere k 19 avril t9i4;l) elLe avait vu sa mdre le 28 avril 1994 pendant

"^" i"unJ iiri"O" ' 3) sa mere dtait-revcnLre ueri la mi'mai 1994 pour deur ou trois iouts : 4) €n

ddbut iuin 1994, ellc avail revu 9a tTlere, tu *ut b"nitt o tu p*pie fille parrir pour tvft-rramba ; 5)

au cours du mois dc.]uin 1994, ollc avait revu sa merc et sa fille Yenucs pour unc tres brile visite a

I'h6rollhuliro)."'o Le Pto"ureu, c Ndayambdje et consorts' affaire n' lcTR-9?'21-T' Divulgation d€ fi€he

d'ide tillcation de ttmoin, "//

ral, a ti'tt a" p't"ntution de l'ordte dt, tcmoins' 24 ianvier 2005

iii;;;;;; " rrrr

"oy ,, qut ri.ni." Nrunofut: indiquerait dars ron EmoiSnasc que sa mdre se

i."""i, i i'f,O,a fnrfir" lans La "iffe

ae iutar€ iij le, jiuo qui uuui.nt suivi $on (Dcnise) arivde A

[r*l;Zj""n"""tiLiqg+;et(:)entinmai |994 11 ;essort dgalement du ( '/ l l l rav ) que Denjse

Niahobali avait aocompagn€ sa merc et sa nilcc A Gitarams en fln mai 1994' qu'ell€ avait pasre un

rr-,f"* .j""rt a Citar"mi avant de s'enfuir i Muramba vers ddbut juin 1994 Aprds une premidre

semaine l Muramba, elte ctait retoum6; a Butare alec sa rnefe 9( sa nidce' avanl ds r€paftit pou'

Jugemenl Pottant condarnnalion

C l l l l - U 0 5 2 ( F , . - . . - - - . - - . 7 t 0

fT iiutionie'tifiet par tu Sst' du TP:n-l

I4793bis/H

24 juin 201 I

L. Proeureur c. Nlrcmasuhuko et consotts, aflairc n'IC'IR'98-42-T

il ressortait qu€ l€s timoignages des susnommds porterai€n! sur les ddplacements

effectu€s paf Nyiramasuhuko i cedains moments durant la pdriode courant €ntre

avril etjuillet i994. Toutefois, ces rdsumds des sujets sur lesquels les tdmoins

devaieniddposer ne saursient tenir lieu des notifications pr€vues d I'article 67 A)'

Il n'esr fait 6tat dans aucun de ces rdsumds qu'ils sonf li6s d un alibi tendant d

disculper Nyiramasuhuko. De plus, ces documents ont dti communiquis en

ianviei et f€vrier 2005, deux ou trois mois aprds le 4 novembre 2004' date de la fin'de

la prdsentation des moyens d charge. Par consdquent, il n'y est pas indiqud

ou'ils'sont liCs aux diffdrints alibis invoques par Nyiramasuhuko et de surcroit

liur communication est entachde de tardivitd.

2538. Nonobstant la tardivit€ de la notification de son alibi, I'accusd a le droit

d'invoquer un alibi au procis et d'en saisir la Chambre de premiire instance aux

fin, dl"*om.nt'6'. Aucun verdict de culpabilitd ne peut €re rendu d raison de faits

dont le Procureur alldgue qu'ils ont 6td commis durant la periode couverte par un

utiUl Oont on peut raiionnablement croire qu'il est vdridique''o' -La charge de la

oreuve continue de peser sur les dpaules du Procurcur qui doft 6tablir que I'accuse

iuit non seulement Prdsent sur les lieux mais qu'il,a,dgalement commts les crrmes

qui lui sont impul6s et partanl, faire tombe r I'alibi""'

2539. Enfin, la Chambre prend note de I'assertion de Nyiramasuhuko lendant e

gtablir que certaines notes hgurant dans son agenda corroborent le fait qu'elle a

iJi"ioi u"" rJunions du Co-nseil des ministres tenues d Muramba' prdfecture de

b;t;;i,;;d-b 1" et le lgjuin l9947ror' Elle 9,3Tf qu'elte ne se sdparait

j;;;i;;" son sac d main qui contenait son agendat'u) Elle a dgalement di1 que ce

l1792bis/H

;#J;##; ffi. ;;tl;';;fi"' i'up.J' rc ti'oin' ^'n j;illd ree4' sa mere avait quitli

Murarnba pour Butare dans le bul dc faire !Enir sa lamllle a ultaramo',7t6o k Ptocuteur a. Nyitumasuhuk(, et consolr, afTaite n' ICTR'97-2l-l'' Diyulgation concemanl

f" ,e*"i"-WZiita, i L idvrier 2005 (ll ressort du ( I'ill sov "

qse le tdmoin allait.indiquer dans s!

aiioiiiion qu'ir habilait d cinq m;nutes de rnarche dc I'dcole dc Muramba oD le Gouvememenl

',egit installd au ddbur du ,noi" o" tr,n t'ssi-; que tcs rcligieuses qui enseignaient d I'ccole lui

u"J"nr ait qu'if s'agissait du Ministre Nyiramasuhuko; et qu'jl avail vu Nyiramasuhuko cnviton

;; ' 'b[ ;;;;.;,; #J* ou dan. les cnnitons. au cours dcsjours qui avaie', l suivi].Ii;i ;'#;;;;;;, pr. iq3-t l ta Deiense ne se conforrnait pas d lt'adiclc 671' I'anicle 678)

Dr4vort qu'cllc peul loujours invoquer des €lcments de prcuve d I'appui dc son alibi lors du procds'

i"-r," ie]""i'a:,i* t"rre norificariol 1a'atiuil par la d€fense' scion le prdsent Article ne limite pos le

lroit de t'accus€ d'invoquer les moyens de ddfense susvls6s n)'ii"i-;;;t'M;;;;d;, parl zos .t zoo (ciiant te jugcmenr Musema' par' l{i8 i a lsi un alibi] .csl* . l r r . i i " t l " , i i i i a i i t€ t re re teouD) :u i1 |U i t i ^o ,pdr .202( !aChambre .peut rc je te runa l ib i;;;'1",n;;;;if i;;t"u! etsblit ( a;-delar dc tout doute raisonnuble "qu'en d€pit dcs €l€me$ts de

;;;;;;;il;l,;; itpui dc I'alibi, les faits raPPortis dans I'actc-d'accusation ctaient vmis" >),;* Aoet Mur"-o,p*, 205 (citsnt lejugemenl M6eno, yat lOE)',lr La Chambre rappellc que, dani son Mdmoirc linal' Nyiramasuhuko a reconnu qus I'agenda lui

"ooiii"t,, "i"ii qrTr.rs de sa ploidoirie et de son tdmoignoge au-proces'-vlir l4dmoire f'Lnal de

ilriira**"r,"t". ir. 169, 457 n'4J8, 469, 495, 49s, 520, 518;t 549' 553' 561 e 563 ; plaidoirie de'i"ilff;iil;:

LRA,-ii i,lilzooc' p es, oe et r8 ; plaidoirie dc Nvirarnasuhuko CRA' 22 avril

, ; , j ; l ; . ; i : ; i ; , ; ' b rc2005,p .43et4 i f . \ v i ramasuhuto) ' l2oc tob 'e?005 'p4 lh45et65a6r (Nyiramouhuio.l.?5 oclobre 2005' p. 67 cl 6E (N) iramasuhuko)''rd cRA. l2 octobre 2005, p 4 | (Nyirarnasuhuko)

Muramba fe lendemain. ll ressofi egalement du <t ll/ill say> qu'enfrnjuin 1994' la mcre du timoin

;i;,;;;.; B;i"* a I'ocoasioride la visitc du cardinal a qu'elle,ctai: t:i3:: :..y:Tl:l

JuBemsnl po Snt condamnation

ctu 1.0052 flr) 781

r-iffi

?4 ju in 201 l

Le Procweur c Nyiram*suhuko el consorls, affaire n' ICTR-98'42'T

n'est que dans un nombre limitd de cas que les faits not6s dans cet agenda dtaient

L"rigitgt sur des pages portant l€s dates correspondantes d leur survenue Elle a

fait tiuoit qu'uu .ut -oi,

elle oonsignait des faits sur des pages de I'agenda qui ne

conespondaient pas A la date de leur survenue'-elle essayait d'indiquer dans la nole

iu a"ii ,e.fr. a iaquelle ils s'etaient produitsTr66' La Chambre. a ddcidd de faire

o,"ru" Oa prud"nce dans l'appreciation du tdmoignage de Nyiramasuhuko €tant

lL"J q'",',iff" a un intdrdt manifeste d s'exondrer de toute implication dans des

actes criminels. Elle estime toutefois que l'agenda de Nyiramasuhuko s'avdrera

oiit" aun. t'"pp.e.iation des €l€ments concordints et des cortradictions qui se font

jour dans son tdmoignage

2540. Pour ce qui est des 6t6menrs spdcifiques des alibis par elle invoqu6s' la

Chambre relEve que Nyiramasuhuko alTirme avoir d€m6nag6 ir Murambi'

orefecture de Gitarama, li l2 avril 1994, avec le Gouvernement intdrimaire Elle a

;;;il;;i ;i#t et'. a"'"u.c. d Muramb i j usq u' au. l " I u in ] f 9j, 11 ll?J,qu:,1,:dite du ddputt du Gouvememenl pour Muramba, lreleclure 9$';'ttnt'

Errc

Ituit i".te"'a ft,Iurumba du 2 juin 1994 jusqu'd son d6part en exil''"" 11 est constant

ou" t,tviru.asuhuko se ddplagait frdquemment d travers le pays, et qu'elle s'dtait

if"ti. '1rt i"i, *tate A Buiare d l'effel d y participer i des reurions' de m€me que

il;;t ;; membres de sa famille' ce nonobsanu elle pretend n'avoir jamais

luittd l'hdtel lhuliro la nuit durant ses sejours dans cette ville'

3.6.19.4. t.I l2 avrit 'dibutjuin 1991 - Murambi

2541, ll n'est pas conrcstd que la distance qui s6pare Murambi' prefecture de

C l o r u r n u , e t l a v i l l e d e B u r a r e d t a i t d e 8 0 k i l o m d t r e s e t q u ' e l l e p o u v a i t C E e

Fil:i; 1;:,1':t'::r 1:* ;: S,l,iTi Y"f,*\i?I ;lHi,lT i;n:;de minutes an rolture de la vllte i

ioii .ouu"n, arrivd ii Alexis Briquet de partir de la ville de Butare pour rallier

ei;;*" en vue d'obtenir du Gouvemement int6rimaire I'autorisation d'6vacuer

;lfril;;;;. dLotprtain vers BujumburaTt0' Briquet a fait-savoir que pour

narcourir la distance qut separait BJtare de Gitarama en empruntant la route

|iffi;"'i' ;;il;;"1'-;;'Jtux hegres ir cause des banages routiers qui la

i.r"""!rt", ti q"'il fallair franchirT'7r' Edmond Babin' enqu€teur au sein de'H;;-;;

ddf"nr" de Nframasuhuko a dit que la distance entr€ Gitarama et

;ilJ,5'e,;; il;;;n sr (itomet.ut qui pouvaiint ctrc parcourus en une heure et

1479lbis/H

7r6 CR"A, l? ocrobra 2005. p.44 {Nyiramasuhuko),'u, CRA,6 septembrc 2005, p, :0, zi- rlpt*rU" 2005, p.71 el 80. 5 o{tobre 2005, p '15

fNvirumasuhuko).i ' d CRA,6 oc tobrc 2005. P J6c tJ9(N) i ramasuhuko) '

"t; i l i-; jr in zoo:. 'p.34 ct J5 {Dcnise nut'nboli;, 29 scptembrc 2005' p 5E et 59

n.f "ii.""rrr"ioi

; voir aussi CRA, 26 octobrc 2005, p 20 (Nyiramasuhuko) (la distancc dc

il',i#il;'-i;;"t;"eruit a'enni'on *i"-a luu"" ' riro*ities)' 5. octobre 2005' p 52

^"1.r"-"1r1o1 [rd Oistaace dc Murarnbi d Kabgay€' I'endroit oi ]cs.€v6ques,avaieot itd luds'

i"i,'iJ'i""i iiri irlotLls); piece a corvicd; D309 (Nviramasuhuko et N.ohobati) (carte

t"'Jgr. i" n""ta"l , tKabgayc est situd d moins dc l0 kilomdlrcs de la ville de Gitardma)t'to CRA, 28 ao0t 2006, p. 32 (Briquot)'' ' t ' CRA,3l ao0t 2006, p.59 (Briquet)

Jugement Portant condafi oalion24 juin 201 I

Le Prccurew c. Nyiromaslthuko el conJolls, affaite n' ICTR-98-42-T

l0 minutes en temps de paix?172. Denise Nlahobali a dit se souvenir que le 3.1 mai

1994, le trajet entre Butare et Mrrambi avait dti parcouru en une heure et demle'

tout;n affi;nant que la distance entre ces deux localitds n'dtait que d'une trentaine

ae titornett"stttl. be m6me, la piice d conviction de la Ddfense enregistrde sous Ia

cote D.309, qui reprdsente une carte routiCre du Rwanda publide en 1998' indique

orr fu ai.Ln"" ieparant la ville de Gitarama de celle de Butare est de 82

iir"rltt.tl l{. Lu ir,uttre relcve que lorsque Nyiramasuhuko s'est vu opposer le

fair que' la distance entle Murambi et Burare elait de 75 kilomdtres' elle avait

;;;; ;;';il dit plus proche de 80 kilomdtres mais que ce nonobstant' elle

t"lr*ti""i a fiiA* qu;il dtait possible en 1994 da faire l'aller-retour en unjour en

.;;;"";; la route Litumeetr?s. La Chambre souscrit a I'id6e que la distance entre

6il;;;; '; i l;; dtait de 80 kilomctrcs environ et qu'il fallait entre une i deux

;;;; p;;t ;iit, de I'une i I'aulre €ntre le 6 avril et le mois de juin 1994- Elle

consid# que tel que l'a reconnu Nyiramasuhuko, un aller-retour sur une telle

distance pouvait facil€ment etre effectud en un seul jour en voiture'

2542. En outre, la Chambre n'est pas convaincue de la vdracitd de I'assertion de

il"i**ntumf.o iendant d faire croiie que jusqu'au 25 mai 1994' elle ne disposait

;#;;;ilt ;t;. ilvirut".ur'tur.o u,..on-nu 6tre allde d Butare er compagnie de

frTi",r"ilrr,iii'i" io iutii rgse et qu'i leur anivde dans cene ville ce dernier lui

avait laisst la voiture pour qu'elLe se rende a l'h6tel lhuliro'' 'o Elle a aiouti que le

28 avril 1994,elle itait partie p";;;;;;; en compagnie de Ndunguts;7r7? Elle a

;;;;""i ufirm6 que 'les

I 0 et 14 mai 1994' ellJ s'dtait rendue en voiture d

n-u,* "n.ornpugnie

de Kalimanziratl'8 Elle a dit q-ue.le )4 mai 'l994

elle s'6tait

ffi;dp";;;tl5h6t"i tttutito d bord de la voirure de Kalimanzira'' '' Relativement

f"" "iytg"-ie,

Nyiramasuhuko a p-rgis6 qu'e)le s'etait servie de.la Peugeot 505

i.,"" i,"?i p"it, ,l,nrrer i Munmbi?l8o L'ottuttt a enfin fait savoir que le 25 mai

;ii; ";;

vliture avait cti rdquisitionnfe et mise i sa disposition Elle arjoutd

ou'i compter de ce jour-ld, ette disposait en permanen^ce d'un vehicule""' l l

$;t;J;G;;fiJa" ""J ell'n*tJ ae preuve que du 12 aYritju-squ'au transrert

duGouvemement int6r imairedanslaprdfecturede-Gisenyi , .Nyi ramasrrhukodisposait d'un moyen de ransport p'op" a lu condr'rire de. Murambi d la prefecture

ilt,sen; ;;;il*,'l put it ci, zs 'tui

1994' "llt di'potuit de son. propre vdhicule

t e vdhicule en question avarr certes 6td impliqud dani un accidenl de la circulation

survenu le 30 mai lgg4. lbutefois, un nihliute de remplacement, d savoir une

I179Abis/H

7'z CRA. 25 avril2005, P. l5 (Babin).''" cRa. 9 i,.,in 2005. p 35 (Dcnise Ntahobali)'

" i:'t* oSoti fuli'"'masuirLrLo et Ntahobali) lcane rotrri'rc Ju Rlvanda't''r CRA,22 norembre 2005, p 65 (Nyir4masuhuko)'''?o CR , 28 septembre 2005' p.4 | (Nyiramasuhuko)'r" CRA. 29 soptembre 2005, P 58 (Nyitamasuhukol'1'?3 CRA, 3 oclobrs 2005, p.55 ct?4 (Nliramasuhuko)?'n CR {, 4 oclobre 2005, p. I (Nyiramssuhuko)'?re c[tA, 4 octobre 2005, p. 59 (Nyiramaruhuko)'r','irurrl i

""i"1" 200i, p, 15 (irlyiramasuhuko) ; pidce e conviclion D.3488 (Nyiramasuhuko)

(Lcnre du Mioirt'e des traosports)

Jugemenlporta c4ndamnation

. t l I t . o o s ? r F l ? E l

ffi

24 j u i n 201 I

Le Procureur c. Nyiramawhuko er consorls, afi'aire n' ICTR'98'42- l'

camionnette Mazda double cabine, avait -dtd mise d la disposition de

Nyiramasuhuko dBs le lendemain, 3l mai 1994''"

2543. LaChambre estime pat consequent qu'en soi' le fait qu'entre le l2 avril et

f*- i-ef"t a" *tit de juin 199+ Nyiramasuhuko ait pu rcsider i Murambi n'est pas

arl"t"* a i"f. niitr" un douie raisonnable sur sa prdsence au bureau de la

;il;;; .nt* ti-*ui et ddbut juin 1994, en Paniculier lorsqu'on considdre

il:;;i;;;";;;;ii"'ttes souu.nt a'itee a Butare pour rendre visite ' sa famille

3.6.1g.4.1.2 Reconnaissance par I'accusie de sa prtsence d Butare (hitel

Ihuliro)

2544. Nyiramasuhuko reconnait s'Ctre trouvd€ dans la. ville. de Butare d de

nombreuses occasions, noamment aux dates ci-apris pour la pdriode courant de la

.-i""iir a la fin juin tb9+ : du lq au 15 avril 1994 ; le 19 avril 1994 ; du 28 au 29

.wii iisa , r;i6 mai t994; du 14 au 16 mai t994 ; du -30"au 3l mai 1994 I du I l

"""ij l"r"'iS9t, r" z+.iuin 1994; et le 3 juillet 1994?r8r' Elle a.fait savoir que

"i""".1 i.it qu'eli" se ,"nduit i Buit" elle ianait immidiatement e.l'h64lel lhuliro

ooui voir sa iamille, et a indiqui qu'elle n'allaitjamais en vllle la nulr

2545, L'alibi invoqud par I'accus6c relativement aux dates pour lesquelles elle

Lonnait s'gtre trouvee dans la ville de Butare est qu'elle dtait r€st6e A la maison

pendant que les attaques se perpdtraient au bureau de la prdfecture La Chambre

relive que Bdatrice Munyenyezt a affirmd qu'il fatlait *:JtTt"! li

d 20. minutes

"""..""t*JrJoi"a de f hoiet thuliro au bureau de la prefecture''" Nsabimana a

[til; i;;t;il;!ui separait te bureau de la prdfecture de-l'gER dtait de 100 a

;0';d*.:' i l ; ui*te qu. I'EER iouxtait l;hotel lhuliro"*' Par consdquent'

ffiil;;; q"'"rr,i ti.:o"it*t d i'hdiet thuliro' Nviramasuhuko se trouvail tout

pris du bureau de la Prefecture'

2546'LaChambrere ldvedgalementqueles^.seuls ' tdrnoignagesprodui tsausoutien de l'alibi de Nyiramasuhuko ont €t€ effectuds par des membres de sa

inrnittr, t"rqu.t, peuvint. avoir des raisons de vouloir I'exondrer de toute

implicalion dans des cnmes "omtis

pendant cett€ periode. La Chambre

;jtl;;;;; par consdquent d faire preuve de la circonspection voulue dans

I'aoordciation de ces temolgnages

G cn,n, s *rosr.2005, p.15, l6 novcmbre?005' p 35 d 3? (Nyi(T::"h"!91'rsr cn.,t. 6 septembre 2005, p lo, zi*pttt[i" iboi' l' lo ei ro' ze lTtembrc ?005' p 58' 3

octobr€ 2005, p.54 et ?a, + octobre zo'0i:''p ii"r id' i'ii"u" Zoo5' p 20 et 2l' 6 octobre 2005'

D. 30 et 36 fNYirsmasuhuko)'f';bu;';;;;;ibos, p. az (po,r ta "oirde

du I I juin 1994)' 28 s€ptcmbre 2005' p 42 (pour

r, *]J" i"-ii ""lif

1994), 2-9 septimbre 2005' p 59 (pour la soiree du 2E atril 1994)' 4 octobt€

;il,';. il 6.", i.t t.ii". a" is "

a" ro 'i L99il' s ocrobrc 2005' p 2l (fiviramasuhr'tko)

(oour la soirie du 30 mai 1994)')it'cRA- 27 fcvrier 2006, p. 57 (Bdatrice Munycnyezi)1's cRA, 9 octobre 2006. p' 73 (Nsabinana)

"""i i i l 's"^"*i.- p*.-its "i

tzO i,, t...1 tu Cnurtre d€ premiire instance E consid6re. av€!

-Lr;;: ;";"i;; li;": entre un rdmoin ct l'appelant consritua;enr un {l6mcnt peninenl dans

I'apprdciition de la cr€dibilitd du tsmoln )))'

Jugement Podant condamnatlon

a r r r - n o r ? r F t ? E A

riffi

I4789bis/H

2 4 j u i n 2 0 1 I

Le Procurcur c. Nyirumasuhuho e! conrorls, afllirc n" ICTR-98-42- f

2547. S'agissant de la question de savoir si Nyiramasuhuko restait tout le temps

e t'tOt.t tt''rti. lors de ses visites d Butare, la Chambre reldve I'existenca de

"onruAi.tiont "nttt les t6moignages foumis' L'accusde aflirme avoir 6t6 clou€e au

ii;;;.;j";;-qu;elle a .-n it aaiut,t" du l4 au l6 mai le947r88 sa til le'

Clarisse Ntah;bali a affirmd que Nyiramasuhuko 6tait restde a.l'ho]gi Pendant

deux ou trois jours, sans ,ur"ioit inaiqutt qu'elle dlait alitieTr8" Cdline

Nviraneza, la sceur de Nyiramasuhuko, a fait savoir que I'accus€e etait venue a

iffroi"i r-r,r,i1""-." mi-mai et qu'elle y dtait-restde pendant trois ou quatre jours

pa'r"" qu'.tt. 6tait atteinte di paludismetre" sa nidce' WBUC' a allirmi que

Nviramasuhuko n'6tait pas ""

;;t;;; ';t sortii parcc'qu'elle etait maladeTr'r'

it"i"t-Ni"itu"ii a lui aussi relevd que Nyiramasuhuko ne se sentait Pas bjen et

qu'elle dtait restde chez eux' ir I 'hotel, pendant deux ou lroisJours -

2548, Maurice Ntahobali, le mari de Nyiramasuhuko' I ::nfiyd que I'accusee

"uuii *rtr""o: le paludisme en mi-mai lgg4 alors qu'elle s€joumait d l'h6tel

ifrui;ro ",

que $a scur lui avait prodigud des soins ll a ndanmoins ajout6 qu'd un

,".*i al""i, "ire

allait de-ci de-ld-et lui avair m€me empruntd son v€hicule de

service Dendant sa visite, encore q"trit "t

f"i trt p"' alt oi."ttt s'dtait rendueTle3

Par con#quent, selon son mari, Nyiramasuhuko n'etait pas alrtee'

2549- Nyiramasuhuko a dit s'€tre sentie mieux le l6 mai 199'l.et 6tre all€e' dans

iu rrtine"lu" u*rau de la prdfecture pour s'enquerir de la situation sdcuritaire qui

;;;;;i* il; urr".e et. repartii a I'hotel pour informer les membres de sa

i"i.fif" a" f"iiorir", ,lunion dir conseit de siiurird allait se tenir dans I'apris-

midj avant de retourner uu bur"ui O" iu frJf..,ut" pour.y prendre purtt'e5 .Elle a

enfin dit qu'elle n'avait.pas uttendu l" fin de-cene i6union du.conseil de sdcurit6

"i". *",t'* a lu"rambitre6 Ls Chambre aflirme ne pas tenir pour crddibles les

iJ*"1*iL* t"** o "*ttit

qut Nyiramasuhuko 6tait alit€e entre le 14 et le l6

mai 1994.

2550. Compte tenu des contr&dictions qui s'observent . entre . les tdmoignages

;;;; J il;""stion de savoir si Nvirimasuhuko €"il-1lif": du ddfaut de

;;ii*;; ;" i'"libi invoqu€ par I'aocus€e anterieurement i la comparution de

clarisse Ntahobali survenue en f6vrier 2005, et du fait que les-seules personnes a

;";il;G;;;;utien de c€t alibi dtaient les rnembres de sa farnille' la chambre

;;;;ld*-;;;ik Esr raisonnablemenr fond6e ir concture que, I'alibi invoqud par

i;;;;ilil;""t r" peti"a" du 14 au 16 mai 1994 relativement d I'hotel

lhuliro ne Peut €tre veridique'

''33 CRA,4 Qctobre 2005' p l I (Nyirarnasuhukol

" - iiie, d ii"t", zobl, p st, ioievrier zoo:' P 29 et 30 (c larisse Nlahobali)'t's CRA,24 ldvricr 2005, p. J3 (CCline Nyifanc?.a)''re' c&{. l ' ' iuin 2005, p.82 (tdmoin wauc)'

"" in c, zs iurit zoo6.'p 65, l ' juin 2006' p- 82 (Nrahobali)

"t cRA, 14 septc$bre 2005' p.43' ro t"ptit-t it)oos' p i l ' l4 septcmbre 2005' p- 43 (Maurice

Ntahobal0.iifii.,r '+

o"toute :005, p. | 1.26 ocrobre 2005, p 37 (Nyiramasuhuko)'?rs cRA,4 octobre ?005, p. 2l (Nlira$asuhuko)-7106 cR {. 4 ocrobre 2005, p. 59 (Nyiramasuhuko)

Jugemcnt Ponan! condamnation

I4788bis/II

24 juin 201 |

, c f i t , t -0952(F) , . , , = , , , , , , , , , , ,_I I raduction cerlifi€€ par la 55L ou I rlK

Le Procureur c. Nyiranasuhuko el consorls, gffaire n" ICTR'98-42'T

3.6,tg.4.t.3 Dibut iuin' tl juin 1991 - Fuite du GQtrvemement intirimaire de

Gitarama d GisenYi

3.6.19.1-1.3 1 l"'- 3 iuin 1994

2551. Nyiramasuhuko a dit que le 30 mai 1994 entre 9 et 10 heures' eLle,avait

cuind t,'tuiambi pour Butare dans le but d'6vacuer les membres de sa lamrlle"

iit. a umtte qu'elle dtait repafiie de Butare le J | ,mai 1994 avant midi el que

. *r ".rt

la ft-'""s qu'elle €Lit anivee d MurambiTro8 Elle a indiqud que le l"

;uin tfa, elle avait participd i,une rfunion du Conseil des ministres tenue a

Murambi. prdfecture de Gi{,ar-ama "'

2552. Nyiramasuhuko a fait savoir, lors du Conseil des ministres du 1" juin' que

i" "fttf

A'E*t-rnqi"r du Premier Ministre les avait inform€ du fait que le FPR avait

lancd une attaque conhe eux et qu'ils devaient imm6diatement quitter les lieuxT?m'

ffi#iiffi;;ll;"n'*t"-qr'irr" vivait avec Nviramasuhuko ri Murambi le l"iuin 199a et que c€ iour-b, ille dlait t"utnue €n courant dans leur chambre Pourtr';;; ;";il;t'de s'en atter parc e que les lnkotanyi se rouvai€nt tout pres de

ipb'i. ll; ilil;;nii pour uurimbu avec le couvemement interimaire ce jour-

il .';u.a;il i; l;.juin t99n"ot' Elie a ajqltd qu'elle avait 6ti le demier membre

;il;;;;;;;;i d'avoir quittd Mu'a'nditto'' Nviramasuhuko a dit avoir quitti

i4urambi le 1" juin 1994 et etre atriv€€ i Muramba ce m€me joul''" trlle a

ioui"ioi, indique que le Gouvernement int6rimaire n'avait tenu aucune rdunion d

ivrrtrn'Uu f*, i"', i et 3 juin 1994?205 Selon elle, le premier Conseil des ministres

tenu d Muramba avait eu lieu le 4 juin 1994"*'

2553. Ce fait est en contradiction avec Qeux invoqu€s dans-la notification d'alibi

oo*.unique" au Procureur' Il ressort de la notification d'alibi que

ilt;;;;i;;k" r" troruuit a Murambi' prdfecture de citarama' entre fin mai et le

3 iuin 1994 ou vers cene oare, et qu'eile etair I Muramb4 prefecture de cisenyi''"'i*"'r. + i"l" ",

aii"ii"irr", rse; ll ressorr €galement* 1l l:*11";;;';t;oue seule Denise Ntahobali allait ddposer au soutren oe cer arrDl

H;;;il;; qu'"n ruit, et irenise Ntahobali et Clarisse Ntahobali ont

chacune d€posd au soutien de c€t alibi'

2554. Denise Ntahobati a affirm6 avoir quittd MlPt.?i. en compagnie de

ilrurnuruf,uf.o au sein d'un grand convoi foimd de 20 v6hicules' Elle a ajoutd

o,ijit, uuui.nt emprunt6 la route menant directement ri Muramba oi: ils etaient

''07 CRA, 5 octobre 2005' p. l5 et l? (Nyiramasuhuko)''r"' cRA. 5 octobre 2005, p 19 (Nyiramasuhuko)'rs CRA, 5 octobre 2005, p 42 (Nyimmasuhuko)'72s CI{A, 5 octobre 2005, p. 42 (NyiEmasuhuko)*' c;i l ,91";ioo5. p sb, rl juin zoo:, p 16 (Denise Ntahobali) ''* ;;il; ;;;b,. i06S, p. ,r: iNyirumui'lr,urol, o yuin zoos. p 50 e( 5l (Dcnise Nlahobali)no CRA. 5 octobre 2005, p.43 (Nyirainasuhuko)'7r4 cRA. J octobre 2005, p 45 (Nyiramasuhuko)'4s CRA, 5 octobre 2005, p. 4l et 42 (Nyiramasuhuko)'

"6 CRA, 5 octobre 2005, p 4? {Nyirarnasuhuko)?1o R6quisitions du Procur€u., CRA, 20 awil 2009' p 38'

Jugement portant condamnation

I4787bis/H

24 ju in 201 I

Le Procuteur c. Nyiranasuhuko el con'rortt' affairc n" ICTR-98-42'T

anives l€ le'juin 1994, tard dans la soirde?2o8' Pour les motifs exposds cidessous'

la Chambre estime que le t6moignage de Denise Ntahobali n'est Pas crddible Tout

A"O-d, rc tdmoignage par elle-pori6 sur d'autres questions n'est pas cr6dible' La

CflurnUr" tupp.ffJd iet 6gard sa conclusion dtablissant que Denise Ntahobali n'a

oas dit la v6ritd devant elft sur la question de savoir si Ntahobali €tait proPri6taire

i;una uoi*t" ou s'il savait conduire. Le timoin a egalement soul€nu que les

;;t;;";;t n'avaient commencd i Butare qu'en fin mai, ce qui ne cadre pas awc

les 6l6ments de preuve produits devant la Chambre Deuxi'mement' Denise

Ntahobali a des liins fids dtroits avec cefiains membres de l'6quipe de d€fense de

N;ir;;asuhuko. Son mari a seryi en tant qu'enquCteur au sein de ladite 6quipe

;;;;; i;r, ,t-aEurt zoost'ot. Le beau"frdre-de Denise Ntahobali a travail16

.,our la Defense de Nyiramasuhuko lors du procds de I'accus€e' Elle a reconnu

h"it'liirii J, ait",ir".."i a" procds avec son beau-frere' roltnen niant avoir

iamais abordd avec lui la straldgie mise en place par la D6[ense't'' ll ressort des

#;;";;;;;-";;; d. dt fitn' panituiiet"'ent so.lides unissent ce temoin e

iu'peir*rr'a" r.lviramaiuhuko. Troisidmement, Denise NtBhobali a prdtendu avoir

ouittd Murambi au sein d'un grand convoi donl Nyiramasuhuko n'a jamais fail

i""il"."o" r.ri, Nyiramasuiuko a affirmd qu'elle arait dte. oublide par un

;;;;;;q""i ett" avait demandd de I'afiendre, et a, ajoute, qu'elle aYait 6t€ le

a"ini.i rn"i ut" du Gouvememenl d avoir quifl6 -MurambiT'" La Chambre

"""riaC" en rdsumi que le tdmoignage pond par Denise Ntahobali n'est pas

cr&ible.

2555. Chose plus imPortante encore, C)arisse Ntahobali . a.. contredit les

lrnoignug", portds par Nyi.umasohuko '"t

Denise Ntahobali d I'effet d'6tablir

ou,ils etajent diregtement partis pour la pr6fecture de Gisenyi. clarisse Ntahobali a

:; o,Jit;;il;o -iuii

'"u"nu" ians la ville de Buure en compagnie de

il"i;";"d;;;;"t";lili;"l1" de Clarisse) deux ou trois jours.aprds le 3l mai

;fi;,;;;;-il; iJ 2 ou le i .luin tss412'2 ' itte a arfirmd que Nviranasuhuko lui

""rii'r"rt ""tp*tare que le bouvemement interimaire avait fui Gitarama parce

;;;i;;iil;il;i"mbde-.ux mains du FPR et qu'elle dtait el. rclte pour Muramba'

#fd; il bi;;yi72'r. ll rdsulte du tdmoignage de Clarisse Ntahobali que

fftlr"rn"*f,"r." ." irouuair dans la vill" de -guite

le 2 ou le 3 juin 1994'

"J""Ur*"t le fail que I'accusee soutienne qu'elle 6tait 'l Muramba'

2556. WZJM, Maurjce Nrahobali et Cdline Nyiraneza ont.tous all'irmd qu'en

nrin 1494 Nviramasuhuko se trouvait d Muramba, mais leurs ddpositions n'etaient'#'

Jt'il#;;; ;;l;;; ;;; ""'"borer I'assertion de Nviramasuhu ko tendant d

dtablir oue c'dtait 1., r"' z ,t:.ioin iii+1"'"ir" u"uit ae dans cette localitdTzr{'

14786bis/H

)rcx CR,A. 9 iuin 2005, p. 5l el 52 (Denise Ntahobali).'* cnn tj iuin 2005, p. 43 a 45 (Denise NtahobBlr)z'o CRA 1l juin 2005. p. 44 (Denise \tahobati)'r" ina 5 o" toUre 2005, p. 42 er 43 [N; iramasr.rhuko)

"" 6ie. q igurier 2005. ;. 73, l0 fcvrier 2005, p ?6 (Clarisse Mahobali)?rB CRA,9 fdvrier 2005, p. 73 (Clarisse Ntahobali).

"r. ifij, 2 i ie"ti.. zoos' p. s8 a co (temoln wzjNt) (avait vu Nyiramasuh-uko 6 plusieurs r€pnses

e Mummba a panir d J ,ldbut juin. nrars r' n'a pos iiaqut '1" aur" p'ttitt) 13 septsmbre 2005' p 29

;rt;;.ri;;ffilii6ruuri"" t'liottotai i'u iut tte 'n tttut' ai dire quand Nviramasuhuko a fui

Jugement Portanl condamnation

#ffi ?87

24 ju in 201 |

Le Procureur c. Nyiranasuhuko et comorls, affaire n'IC-lR-98-42-1

2557. Compte tenu du timoignage de Clarisse Nlah-obali. qu^i a affirm6 que

Nyirumusuhuio se irouvail dani liville de Butare le 2 ou le 3 juin 1994' des

aJnt udi"tion. qui s'observent entre les dlements de preuve produits au sotttien de

I'alibi et tes infirmations foumies dans la notification d'alibi relativement aux l"'

;;ii j"il tgg+, et du manque de cr6dibilit€ de Denise Ntahobali' la Chambre

""".frt" q". i'aili a" Nyiramasuhuko qui consiste d dire qu'elle se trouvait d

Muramba les 1",2 er 3 juin 1994 n'est pas credible

3.6. 19.4, 1.3.2 4 - 6 juin 1994

2558. Nyiramasuhuko a dit avoir pris part au Conseil -des minislres du

Gouu"."t.nt intdrimaire tenu Ie 4 juin 1994 d Muramba"'' Elle a indiqud A cet

d e a r d q u e c ' e s t c e q u i r e s s o r t d e l a n o t e c o n s i g n e e s u r l a p a g e d e s o n a g e n o ari?i""if" a"" a": ii.,:n tcSq et qui, selon elle' avait dt€ prise au cours du Conseil

bes ministres du 4 juin 199+ A Mu,a.ba"'o Elle a conhrmd-que la nole consrgnee

,ui tu oue. d. .on ugenda porlant la date du 4 juin [994"'' fait etat d'informattons

r"l"ii"!t-i iu t*ni"on du Conseil tenu le l7 juin 1994' dans-la,mesure oi de

nombreuses nominalions avaient dtd effectuies ce iour'ld'' -' I outelols'

N v i r a m a s u h u k o f a i t f o n d s u r t r o i s n o t e s d g a l € m e n t c o n s i g n d e s s u r l a p a g e d eij;;;;;i l;"t la dute du 4 juin i994' [^s noles en question sont simplement

it;ild* l-;;;;r Ju cont"il des ministres > [traduction] ll n'esr fait 6tat dans

..s i"i"t "i

O" f. aate ni du lieu de la rdunion au cours de laquclle elles avaient dt€

;ilg;";. t',tyiru*usut uLo a indiqud que nonobstant 1". lul'1'::"* notes soienl

*".i-g"e", sui lu puge.d. -ron agenda portant la date du 4juin 1994' ce n'6talt que

dans de rares cas que les tatrs rerevdskaient enregistrds ) une date correspondant

"" i . " 'a" |eursurvenan"e.LaChambreest imequecet teenl reeconsign€edansiii"ii. l" -aiyr;^uhuro

n'"tt out rdellement de nalure d dtayer I'argumeni d€

l'accusde tendant d diablir que r. 'i.'uin t9l+ elle avait participd d une rdunion du

Conseil des minishes tenue d Muramba'

2559' I l ressor t6galementde| 'ent reeconsign€ei la .pagede| 'agendaportant |aa"i" A, iirnl 199i, comme le dit Nyiramasuhuko €lle-meme' et-tel qu'il appert

;;""t"; 'manuscrites

qui y figurent, qu'elle a trait d une rdun-ion qui s'etait tenue

f" O ioh fSS+. Cela 6iani I'agenda ne contribue en rien i ctayer l'assertion de

i.i,trrit"tti"r" t.r*l"q"LlL i* rdunion du Conseil des ministres s'6tait tenue a

Muramba le 4 juin 1994.

2560. Dans son rappo( le tdmoin expert Andr€ Cuichaoua' faisant fond sur les

;;;; "";J;;e*

tu/ les puge. d" I'agenda portant les dates des 28 et 29 mai 1994'

14785bis/II

[l#"il#'f '#"i,!"* a" iiri^":irvrt-"'a "'a pas dtd cohdrent' Etle avait linalemenl appris

oue Nyimmasuhuko avait quitte Butare cn ;ompagniedF Denise et de l enfant de C,larissc et qu'ellc

#il';:]il;';i;;;J*i1." ci"-'" tlt i pr&hri qu'ils se diriseaienr ven Mummba cn

ordfccrure de t i iscnl ' i , mais qu'el le ne pouYait en reBli t i s 'en souvmlrlhD cRA. 5 oclobrc 2005, p 47 (Nyiramatuhuko)7'ro CRA, 5 octobre 2005, p 42 (Nyiramasuhuko)'

fro*-Ui. tf a ddclard avoir eu I'informalion du traDsf€n du Couvememenl indrimaire sut Radio

l*uiiu p"^J-, h premidrc quinzain" a,r moh.de juin lee4)' -24 f]::1."19t:;]ji"i!l}i

2r'CRA, 6 oclobrc 2005, p. l3 (Nyiramasuhuko)'on CRA, | | octobre 2005, p. 14 (Nyirsnasuhuko)'

Jugemeol pottant oondamnation

cll -0052(F) --. . --. 788

[T;l;cr6;;;rrifiG parETsL du TPIR I

24 ju in 201 I

Le Procurew c. Nyiromaruhuko et consorrs affairc n" ICTR-98{2-T

a indiqu6 que du 3 au 8 juin Nyiramasuhuko se trouvait a Gikongoro et dans

i.ttuiri"t pi.ti"t de Ia prdfecture ie Butaretl'n Ces notes font dtat de dates suivies

de mentions relatives A des endroits bien precis :

11784bis/H

< Le 3 d Cikongoro Mubuga sous-prdfecture Munini

Le4dMbazi Mwulire - At€lierl" i a iJrg"* - p"pulation sans action militaire ; envoi sans cartouches

Le 6, "chez Semwaga des gens ont dt4 tuds, les autrcs ont ete hbassds"

Le 7, Ndora el NyaruhengeriRwangombwa'do"ti!i

vrNrrngsQ : Ierre des Honmes et croix-Rouge ont conduit

des enfants au Sud Kiw Les encadreurs sont des jeunes plus nombreux

oue les enfaltsi'est un recrulement pour le FPR ddguisd : 3 busLe 8 - Les bourgmes$es4les sous-pftfets

"Mobi)isation de la poporntion

"i uiiriluiion des armes lraditionnelles tJ220'

2561. Nyiramasuhuko a ajoutd que Ges entrdes €taient relatives. d la rdunion

tenue le 3l mai t994 d Buure et o;'elles avaient trait aux informations dont elle

"l-, ori, no," i cette occasion?:2' Lu Chambr" hesite ?r faire fond exclusivement

:;i;;;";;;,;r.-telnJlnue. de l'expert cuichaoua Pour dtablir la prdsence de

i'itrr",i^Jrr'"0" l*r-i;uii qu".r"o"q". des localir6s. mentionn6es dans les noles

"o"rGnt", par I'accusde dani les pages de son agenda au titre d€s enfides des 2E

et29 mai 1994.

2562, Elle fait observer cependant que les contradictions- relevdes srpra'

;;;i;g-G . fabsence de toute' note refldlnrla participation.de Nyiramasuhuko d

l;;;;"t Enues d Muramba entre le le' "i

le 5 luin -191+' au manque de

"Jaiu,riie i.t Gmoins qui onr ddposd au soutien de iet alibi'.de m€me qu'd la

i.rJJ,Jo- r" ""rirtcatio;

d'atibi ei d sa non-conformit€ aux rdgles Pressntes' sonl

;;;;;;"-; tuJ" aoui.t at k veracite de I'alibi invoqu6 par Nviramasuhuko pour

la pdriode allant du l" au 5 juin 1994'

2 5 6 3 . S ' a g i s s a n t d e s e n f i € e s r e l a t i v e s a u x 5 e t 6 j u i n l g g 4 ' N y i r a m a s u h u k oaffirme su'elle les avatt conslgnies dans son agenda au,cours du Conseil des

ll;lRJ".*I;M;;;; ft;;"]""i" 6r""""vt r" 6 i'in reea""' c"tteassertion est confirmea par une mention .anuscrite faite sur la page de I'agenda

il;;JJ du 5 juin 1994 en ce qu'elle est ainsi libellee: < Rdunion du'-';1rr;iziliai,tctioil.

aien qu'aucune localitd ne soit indiqude au regard de la

,eunion "n

question, le Procureur n'a pas conteste l: fsi:Ju.e le Gouvemement

inrerimai.e auail ,ejoint son tlouveau sidge situe dans la prdfecture de Gisenyi vars

;Tla." a "t*1"."

Plf^ (t"pport d'expertise de cuichaoua' tome 2)' p 5'1 (Ebleaui no 4 et

il'i pie". a *n"i"tion p.l44c (ag€nda do Nyimmasuhuko' 1994)' p 76

ttt cRA, 6 octobre 2005. p. 5 (Nyiramasuhuko)n! cRA, 5 octobre 200J, p 50 (Nyiramasuhuko)'?223 piece i oonviorion p.l a+n lagenda dlNyi.u,iiasuhuko, 1994), p, 80 (< conseil du 6/6/94 ))

Jugement portont condamnation

rfrfu rEe

24 iu in 2011

Le Procu.rcw c, Nyiramasuhuko et consoris' aftaiia n' ICTR-98-42-T

le 6 jfin 19941ua, En consdquence, Nyiramasuhuko a fait naife un doule

raisoinable sur sa pr6sense i Butsre le 6 juin 1994'

3.6.19.1.1.3.3 7 - 10 iu in 1994

2564. Nyiramasuhuko a indiquE que le l0 ju;g.I994, un Conseil des ministres

, ei"it t""', a Mrrurnbu, prdfecture'de GisenyiT225 Des mentions i.cette rdunion

fieurent dans les enhdes consigndes dans )'agenda pour la periode allant du 30 au

iiiui fSga. Les notes portiJs dans I'agenda au titre de ces dates font dttt des

."ntions munur.rites ci-apr$s < Riunion du Conseil des ministres du l0 juin'lnno

rrtizo [traduction]. Parconsequenl, ces entrdes consign{es dans l'agenda sont

a"iurrr. aiay". fe tdmoignage de Nyiramasuhuko tendant A 6tablir que t'accusee

;; ;;;tt i-titurun]bo le-l0luin tg-9'1. Sur la foi de cette analyse' la Chambre

ili; i l I 'on est raisoniablement fondd d croire que le l0 juin 1994'

Nyiramasuhuko se trouvail dL Muramba'

2565. l,,aChambre reldve toutefois que I'agenda de Nyiramasuhuko ne fait €tat

i-'n*un, no," propre d dtayer la tltise s"l-on laquelle elle.se serait trouvde i

fr{"t"tU" Au Z au Sjuin l9i4 t€s entrdes de l'agenda relatives au 9 iuin 1994

visent des mentions ayant trai, ur* neu"ioit au : I i:ai et du l 7 juin 1 99i7227 11 ne

figure dans l'agenda aucune aure note relative i une quelconque Conseil des

ri"itn"t i*"l? q juin rqsq et Nyiramasuhuko n'a pas dit qu'une rcunion de ce

i"*lnuit eu lieu d cene date' En'outre, les entrdes Consign6es dans les pages de

iifi#;';;;iG1;i;';"; ? et 8 juin leq4 orrt non seule$ent dtd retirees du

ill;;;i;;;.." plui elles n'ont pas dte versies au dossier"'o Par cons€quenl"

i"l."a-" a. Nyrdasuhuko ne coniribue en rien d dtayer son assertion tendant d

ci'Uii, qu. a"*'rernions du Conseil des minisfres s'6taienl tenues b Muramba du 7

au 9 jui; 1994.

2566. Deplus, d'aprds Denise Ntahobali et Shalom Ntahobali' Nyiramasuhuko

*" iro*^i i g*"r€ entre le 7 et le 9 juin 1994 Denise Ntahobali a.dit 6tre rest€e i"nir.-U.

*." fqyiramasuhuko pend"ant une semaine aprEs le 1"' juin 1994' date de

leur fuite de Murambi. ensuite, vers le 8 juin 1994' c'tst-d-d it" s€lt jours aPrCs le

lii iuin, elles s'€taient rendues ii tlutare pour s'enqudrir.de.la situation de ceux

;"'i;i;; ;;il;;l':

- str2e. Le lendemain, Denise Nahobali' sa mdre' sa niice et

"' Pte"d;il d,, 6},lil.t ,004, p 48 (Des for8es) (i( veJs ddbut juin'^les troupes du lfR

avaient pris une partio imponant. iu'"tntit d'r piys enrrainant ainsi.la fuite des lbrces

souvememenrales vers l,ouesl "t...q"i

r.--r""r eiautiis a clscnyi )) [traductian]) I cRA' 28

ffi;;;;;;604;; bs (crirl,uouu) (n'; p;e o' rdeavi a eu rieu ie 2 juh I t ee4] et le trsnsfert a

cr lieu le l0 juin [t 994f ,) ; p ie* a conil'crittni 'i lii |&pa n'po'r bv alison Des Forges)' p' 71

irf"rl.r^l"i,r. "ir*

Ie o;uin rr*, 1" 6qnvetngment intirimairi avait ddminagc pour s'ilablir d

Kibuye et cnsut€ d CisenYi).iiiiiqA, i.c1r5re 2qos, p. s t. I r ocrobre 2005- p 8 (Nli,"tTll:k"l-7?26 piCce i conviction P. | .14 A-D (agenda de Nyiramasuhuxo' Itrq )' P' t t '* 'bn,f, i f oc16bre 2005, p. 7 er 8, ainsi que p 14 (Nyiramasuhuko) ..!u La Chambre decide de nc digagei agiune conolusion ddfauorable i.l'accusde sur la basc dc

raur*"e--J. ".,

pug"r, mai, elG rcleue sirnptement quc I'asscrtion-dc^Nyiramasuhuko selon

L"""rf" rl t t*li ei des reunions n'c"l pas etayee par son agcnda : pidce i conviclion P l44c

(aeenda de Nvimmasuhuko, lq94)' p 8Ii"5 cna., e iuin zoos P 5 | et 52 (Dcnise Nlahobali) '

Jugement ponant condamnalion

.fl r | -ons, /Fr 790

fiiti"ffititi?.o".i*silL

l4783bis/H

2 4 j u i n 2 0 l l

Le Procureur c. nuyiramasuhuko et consorls, alfaire no ICTR'98'42'T

les deux gendatmes avaient quitti I'h6tel lhuliro pour retoumer a MurambaT2l0' ll

rtsulte de-ces fa s que Nyiramasuhuko dtait d Butate vers le I juin 1994' ce qui

"ont..Oi, ton tdmoignage-tendant d faire croire que ce n'est que le I I juin 1994

qu'elle 6tait partie pour Butare.

2567. Shalom Ntahobali a dh que trois ir cinq jours aprds son retour de

Cl""trg", Nyiramasuhuko 6tait vinue d I'hdtel -lhuliro tl^l .t"I9it passi une

;J;;;?i"ll'a pij.it! q"'ir dtait rentrt d Bukre vers le 5 juin l9947rr'/ lj ressorl de

.. iernoignug" qu" Nyiramasuhuko 6tait e Bubre vers le 8 ou le l0juin )994' ll se

aeeas" e-sul;t"nr de ce tdmoignage que la version des faits prdsenlee par Shalom

;ii,r";l',T d6o"ttti- i" nyiri."iuhuko tendant ij etablir qu'elle ne s'6tai1

i*nJ"" e euot"que le I l.]uini994?23r'

2568. I-a D€fense de Nyiramasuhuko a soutenu que voyager de Muramba d

iui*. eolt aim"il€ et pre;ait beaucoup de temps parce qu'ilfallait emprunter des

trt"t .*no"ir"t pou, dnitut le EpR' bes lors que l'on Pcut ctre. raisonnablement

["aJ a .t"it. qr. Nyiramasuhuko se trouvait d Muramba le 6 juin et le l0 juin

issttliqr'*ttf i sipraj' la question de savoir s'il dtait possible qu'elle ait dt€ a

Srt"r;"d"i ^ t.irin'1994 sera fonction de sa capacitd d aller de I'une ir I'autre de

Ju, J**'ioo"fiteJ. Sur ce Point' la Chambre fait observer qu'il ressort de Ia pidce d

conviction de la Ddfense anregistrie sous la cote D.309, qui represente une carte

;#;;" Rwanda, que la distance qui s6pare Muramba (prds de Ngororero) de

il;;;-; a'""ui*n 130 kilomdtres lorsqu'on empflnte la. rou-te principale' y"r"tptit -io

libmC,ttes pour le trongon reliant Butare , i .

Murambi et une

cinquantaine de kilomdtres pour celui qui raftach€- Murambt,a Muramba?zl4 La

Ei'""tlt. "

i*aJ-J'ajouter'foi au t6moignage tendanl d etablir. qu'il aurait fallu

irir" I -rr"rr.

.ir heire et demie pour parcourir les 80 kilomdaes qui separent

ilutu." A. fuurulnUi, ptdfecture de Gitarama, en passant par la route principale' Les

,"u1. ternoignuga, ioumis sur la question du nombre d'heures ndcessaires pour

,ii. ir'ii"i*J"" de Murambi ir -Muramba en juin 1994 ont erd produi$ Par

ii;";;h;k; .i Denise Ntahobali?2r5'

4Jo CR A, 9 juin 2005. p. 55 e! 57 (Denise Ntahobirl i).tt" cRA, l; juin 2006, p. 68 et 69 (Nlahobali) ..

" " ihe ' io ' - ' l z , ,p .

l le t12 '21 ju i t2006 'p l4a l6 fN tahoba l i ) '?2rr Maurice Ntahobali a attrmc que Nyiramlsuttu-to

"t lt' diu* enfuntl sont venus A I'h6tel lhuliro

en iuin 1994 sani oependanl prcqrser la dale Par cons<iguent' son tdmoigtiage ne oonfirme ni ne

""rit.lli ."f"ia" fttitmasuhuko au regard dc la date ii laquclle elte itait d Butar^r'

'230 Pidce a conviction D.309 (Nyiramasuh'Jo tiNi"r'"uJril (csae routidre du Rwanda) ; cRA' 9

jrt"';'0;, ;.;i 6.;i."-nr"ii"i,q tirt't;iti-t rendus i bisenvi en passant par la route de

Ncororero).;l'3"lRl, i I octobre 2005, p 6 (Nyiramasuhuko) (la dislance entre Muramba.el Burare peu! €trc

""r;;;;; ;; q"ri."

-r,**.

""rir"",'re,e-J .n ri.pt a" guerr€, il iaudrairy ajouro deux ou lrois

#*, ;;; l;;;lc;;tair"s) ; cna. s juln 2005, ; s6 iDenisc Ntahobali) (le vovase de I'hdtel

thuliro d Murdmba avail durd entrc I et l0 heuaes)

Jugement Ponant condamnatiotl

14782bis/H

24 juin 201 I

'791

Le Procuretrr c. Nyiramasuhuko el consorts, affairc n' ICTR-98"42-T t478lbidH

2569. Il n'est pas contest6 que vers le 2 juin 1994, le FPR avait pris la localitd d€

labqavi sih,ee le long de li toui"-pti".' lf"rt reliant Gitarama.i Butaret2r6 Par

*nt?q'u"n,, I'on est riisonnablemeni fondd a conclure que Nyiramasuhuko dtait

obligee d'emprunter les routes secondaires pour rallier Butare A partir de Muramba

iel q-u'"tte I'a indique dans son tdmoignage Cette assertior-a ete corroboree par

Oenise Ntahobali qui a dit que le t " juin 1994, il leur avait fallu ! I lg,!.,tlT: p"'l

se rendre de Bulare d Muramba en passanl par ces routes secondalr€s'-- Meme sl

i. ttui"i ""tt"

Muramba et Bulare etait de 8 d ll heures en debut juin 1994'

ilnit"lno*ftrf.o a elle-m€me indiqud qu'etle s'dtait.rendle i Butare le

iiiJ"'lsra .ie"lt t.ntt:e oat le lendemaln l2 juin l99472r",Par consequent' le

iuiiqu. f'lyl*-utuhuko ait pu se trouver d Muramba les 6 et 10 juin 1994 signifie

qu;it'etuit i.pottill€ qu'elle ait dtd d Butare entre le 7 et le 9 juin 1994

2570. En r6sum6, la Chambre estime que le tdmoignage.de Nyiramasuhuko

"""niU". a f"ir" n"itt" un doute raisonnable sur sa pr€sence d Butare les 6 et l0

iuin tSSq. Elle fait observer cependant que Nyiramasuhuko ne fait naitre aucun"d;ute sur sa presence e Buulre entre le 7 et le 9juin 1994'

3.6.19.4.1.4 l1- 19 ju in 1994

2571. Nyiramasuhuko a affirmd s'€tre rendue d Butare le I I juin l99472re Dans

le cadre de son contre'interrogaloire, elle a indiqu6 qu.'elle s'etait rendue a Butare

d la suite d'une r€union du con,.lt i"' 'ninitt'""qui t'etuit tenue ce jour-ld72a0 Ia

i;ilJr. t fo"" toutefois que lors de son inten;gatoir€ principal' elle avait fait

savo.rr qu,elle n,avait vu dans son agenda aucune -mention,indiqlant

qu'il y avait

"u unriu"fo."qu" rdunion du Conieil des ministres""' La Chambre considdre

ou'indip"naott"nt du fait qu'eite ait participd ou. non d une reunion du Conseil

}lr-;fi;;;;; i;;;e le I I juin t994 i bitaraqla' il est constant que I'accusde se

i*uuiiou"t ru p"efecture de Butare ce jour-ld72a2'

?572. Nyiramasuhuko a indiqu6 que le lendemain malin' l2 juin 1994' elle €tait

i*[ o"ul Muramba vers l0 heures et dtait arrivde dans la prefecture de Giseny:

i;;;i he";;Ji:j, etrc-u p*.ite que c'dtait la seule fois qu'elle s'6tait rendue d

"tt "*,

6Jr'ffiot""s ,D- Forges) (( vers d€but juin' les trouPes du FPR avaicnl pris unc

Danie impoflanlc du centre du p"y, "?iiuinunt

ainsi la fuile des. forces gouvemementales vers

i l ' it i"i... t"r se sonr dtablies'n 6it""vi ,, i*a*ttnl) i ciA' 28 segcmbre 2004 p68

ii"l.rt"""" i i"i. prr* de raugavi par le l'in a eu lieu le 2 juin 1994 et Ie 5iege du Gouvememe nl

inredmaire a dld transfcrd dans La preie;ture de citen]-i le lgjuLn 1994 ') ftraductionl) : picce a

convicrion p.l I oA 1E4en nepon oy iiis;on Des Forges), p. 7l ( ( plusieurs j ours apres le 6 J uin

1994, le Couvemcment intdrimaire ataiiJJmenoee I liituyi "t "n*i;

i Oiscnyi ll ltmduction])'?"? cRA. 9 iuin 2005, p 56 (Denise Nlshobali)'n" cRA,6ieprembre 2005, P. 16 e'4? (N)irsmusuhulo) .?r3e CM. 6 scptembre 2005, p. 36, 5 oclobrr 2005. p. 56 (N) lramasunuhor''i4 CRA, t I octobre 2005, p, 5 (Nyiramasuhuko).714r cRA, 5 octobre 2005, p. 55 (Nyiratnasuhuko)z'z ![a, i o.1o6t"2go:, p. se, o'septemtre 2005' p 36 (Nyiramasuhuko)''!d CRA, 6 seprembre 2005, p. 47 er 55 {Nylmmasuhuko).

Ju gpment Poatant condamnaf ion

C t t l l - 0052 (F ) _ . , . = , : = ; ; 792

ffriliuion-i6iifrce par Ia SSt- <tu TPIR-I

24 juin 201 I

Le Procureur c Nyiramasuhuko e! contolts' affaire n' IC'I-R'98-42-'I

Butare en juin 1994 d la suite d'une reunion du Conseil des ministresTz{a La

-hutUr. ,",teu" qu'elle a toutefois reconnu s'€tre dgalement rendue d Butare le 24

iuin 1994'"".-?573.

Telqu'indiqud sapra, Denisc Ntahobali, Shalom Ntahobali et Maurice

i,lunruii'o"i lor. oir qu" Nyiramasuhuko €lait venue i l,h6tel lhuliro en juin

iStq. rk on, precis6 qu'elle n'avait passd qu'une nuit et qutlle dtait rentree A

il;;;" le lindemain Toutefois, tei qu'expose plus haut' Derise Ntahobali et

ifralom lttahoUali ont indiqu6 qu'ils iroyaient savoir que Nyiramasuhuko se

ii"""it a Bubre vers le 8 ou le-10 juin 1994' par opposition aux ll et 12 juin

1994.

2574. Nyiramasuhuko a affirmd que son agenda-.conoborait le t€moignage

ou'etle a porte sur sa prdsence a Muramba aprdi le sijour qu'el)e avait effectui d

ir"*" O'i ri-* ri;irin rll+ Elle a' indique que des riunions du Conseil des

iinistres s'€taient te-nues d Muramba'presqu" tous les jours entre.le l2 et le 19

iuln tssq et qu'elle prenait dans son agenda des notes sur ces riunions Elle a' en

i#r."r*, iii t-t,ion J"t notes con;gndes sur l-e.s-pages de I'agenda portant la

ffitel;l? J"t; ;, cettes des 18 et 19 mai lgg41za6 ' La Chambre re ldve qu'au

nolnUr" a", "ntre..

consigndes sur les pages de I'agenda pofiant les dates des l8 et

ii rnui rs9+ fig*"tl les ilentions manusirites suivantes' redigdes i l'encre bleue :

fne""ion du lonseil des ministres du vsndredi lTjuin 1994 ) [traduction] Par

""".eq"i", a"n*

"",te" cadre bien avec l'assertion de Nyiramasuhuko tendant e

iirUfiiqr;"ff" avait pris part d une r6union le '17 juin 1994 i Murarnba' Toutefois'

."i"" liyi""t"t"r'"[o ufl.-mC-., les mentions. manuscrites portdes sur I'agenda

,r- a"iJt des 14 et t5 juin 199+ ont trait ir des r€unions auxquelles elle avait

p"*f"tpi a rctgal les 20'et 2l,juin lgg472a7 De plus' on ne trouve aucune entree

sur les r€un:ons qul, selofl ette. se semient tenues dans les pages de I'agenda

-n^"i l.t 'a.t.t 'du tz au 16 juin La. Cframbre considdre q-ue I'agenda ne

!"""i'U". .n ,i"n a dtuye. le tdmoignage de Nyiramasuhuko tendant i dtablir que

du l2 au 16 juin 1994, elle au"it fi lt p'un d des r€unions i, Muramba Elle estime

;;,"f"i o"j.i.rt raisonnablement iondd d croire qu'elle pouvait se trouYer a

Muramba le l7 juin 1994.

2575, Ea ce qui conceme les dates du 18 et du 19 juin 1994' Guichaoua a-i"aiq"e

;"" Nyiramasuhuko se trouvait d Cikongoro' dans la commune de

Musante le l8 iuin 1994. Ce temoignagc est corrobord par les enrees consign6es

#;i'";;d; ;;' * yio.*"r'"1" "'"

r[gard de cene dare ll l'"T:': n *-1 ̂ ' -i'.i

"ont"n g-" d'€crire qu'elle €tsit censF.g envoyer un messagc d Musange' ma(s qu€

;;;il;; etie ne't'auuir pu, rulPot s'agissant de la Jate du 19 juin 1994' la

;l;;;;; ';;t"

que I'agenda de I'accisde ne contient aucune note Par

i""teq"""i i" terniignug"-d. Nyiramasuhuko tendant d etablir qu'elle se rouvait

l4780bis/H

?2'4 cRA. IIoctobre2005, p 5 (Nyiramasuhuko)'7'45 CRr\, 6 octobre 2005, p 3l (Nyiramasuhuko),216 CR,A, 6 ocrobre 200S, p, rz tnyitaruruttuto) ; pidce a oonviction P l3?B (rappofi d'Dipcttise

de Guichaou& tome ?), p. 27 (Tableau 5)'2r? cRA, 6 octobre 2005, p. 2l (Nyimmasuhuko)'t2a' CRA, 6 octob.e 2005, p. l6 (Nyiramasuhuko)'

Jugemcnt porl&nt condamnation

. I | -OO5 ' /F )

iiiffi

24 juin 201 I

Le Procureur c. Nyiamasuhuko el conso s' afttrjre n" ICTR'98-42'T

d Muramba les l8 et 19 juin 1994 n'est pas corrobore par son agenda et Ia

Chambre considdre que I'on est raisonnablement fond6 b croire que son alibi ne

saurait €tre sdrieux.

3.6. t9 .1. t .5 20 '21iu in i ,994 - K igal i

2576, Nyiramasuhuko a indique que le 20 juin 1994, des,4 h.eures' elle etait

partie pour Kigali, au sein du convoi du Premier Ministre Elle s'y trouvait le 2l

irin iqq+ Dour"une int€rview qu'elle avait accord6e d la RTLM et qui a itd vers6e

i,- a"ttlrr'* *, que pidce ti conviction de la D6fense enregistr6e sous la cote

aiil^4.la Chambre relive que dans la notifioation d'alibi communiqude au

proou..u, il n'est Pas indiqud que Nyiramasuhuko se trouvait a Kigali le 2l avril

199t. Elle estime toutefois qu" .ut lu loi de la cassefie de la RTLM et la

corroboration du tdmoignage dL Nyiramasuhuko par les notes. cons ign€es dans son

;;;"d; ;; est raisonn-ablJment fondd n croire que I'accusde a Pu se trouver d

Kigali les 20 et 2 | juin 1994'

3.6.19.1.1.6 Rtsumi de I'apprAcidtion faire par lo Chambre de l'alibi de

NYiramasuhuko

25'17. Enrdsum6, la Chambra conclul : 1) pow la p6riode.du 12 avril au 5 juifl

I ss+ , ou" Nviramasuhuko ait residd ou non ir Murambi, prefecture de citarama,

f" "o"rt1-aitii".l

qui sdpare Butare de Murambi lui aurait permis de se trouver

dans la ville de Butare au cours de la nuit durant laquelle des.attaques avaient dte

o " r n e t r 6 e s a u b u r e a u d e l a p r C f e c t u r e ; 2 ) p o u r l e 6 j u i n 1 9 9 4 : o n e s tffil,;;il;;";iil6 i croire'que Nviramasuhuko a pu se trouv^er i Muramba'

o.ef..t,* l. cit"nyi, ce jourJd i 3; pour la periode allant du 7 au t t"ll l?-li..::l!"i ,uironrruut"."nf fondE i croi.e que Nyiramasuhuko n'avait pas Pu se trouver a

Mummba d ce momenl-la ; 4) pour ie l0 juin 1994 : on est raisonnablemenl fondi

;;;;;;;nyilurunulo uuait pu se tiouver d Muramba' pr6fecture de Gisenvi

;"'il;;;ii;*r la periode- clu 1i au ro 3uin : on est raisonnablement fond6 d

croire que I'alib' tendanl a euotirque Nyiramasuhuko * I9-fl"it d Muramba'

;;;*t;; jeGisenyi durant cette p€riode ne saurait Stre serieux; 6) pour le l7

;,in Iqq4 on est raisonnablement findd ecroireque Nyiramasuhuko etait r€stde il

il '"t"#u" *llr.iJt zj p""t r" 18 et le 19 juin 1994; -on est raisonnabl€ment

;;;;;;;;;t nviramasuhuko ne pouuait ie tP::'a M:luTPu' prdfecture de

i l ; ; ; , ' ; ; ;d; ; i .J" ,

deu* jours; 8) pour le 20 " t

' : :1. j in: on est

Jron'nuUi"*"nt fondd i croire que Nyiramasuhuko se trouvait d- Kigali durant ces

airlr'i""". i" Cftrmbre fait dgiement observer que Nyiramasuhuko a elle-m€me

;;;'";;;;;";vde e Butal Jurant les nuits du 14' du l5 et du l0 mai 1994'

;ili ;"; iuns celt" du I I juin 1994' La Chambre tient pour peu cr€dible

i';;;; i"J*i a raire croire gu'd I'occasion de ces visites' Nviramasuhuko

restait toute la nuit d I'hotel Ihuliro'

l4779bis/II

Lo CRA,6 o"ob." 2005' p. l8 (Nyiramasuhuko) ; Piicc d conviction D 284C (Nyimmasuhuko)

(nt"i"i"* a""oraee pur Nyiramasuhuko d la R l'LM' 2l jttin 1994)'

Jugement poftan1 condamnation

194

24 juin 201 l

I.e Procweut c. Nyirama$huko et consorls,affairc n'ICTR'98-42'T

3.6.19.4.2 Alibis invoquds par Ntahobali

2578. La Chambre reldve que jusqu'au 29 septembre 2005, soit plus de quatre

ans aprds le d6but de la pr€sentation des moyens du Proclrelr et huit mois aprds le

Oetui Oe c"tfu de la Ddibnse de Nyiramasuhukq Ntahobali n'avair donnd aucune

notification de ses alibis.7250 En l;espice, Ntahobali fait fond sur les d€positions

de cinq temoins ri dicharge ciles par Nyiramasuhuko qui.avaienl comparu devant

ia Chambre avant qu'il ne donne notifica(ion de son intention d'invoquer un

alibi?25r. Avant la comparution de ces tdmoins, le Procureur n'avait aucun moyen

a" ruuoi. qu" Ntahobali entendait s'appuyer sur leurs -d€positions pour soutenir

,o" "riui.

r_. chambre fait observer de lurcroit que ce n'est que quatre ans et demi

uitei t'ouu..tur" du procds que la D6fense de Ntahobali a d€pose sa demande

tJndant ir se voir autoiiser i ajouter WDUSA ?r sa li$e de temoins en vue d'€tayer

;;iibi?ii'? be I'avis de ia Chambre, les circonsances qri ont entoure h

co.rnunlcution de cette notification tardive sont d€ nature d mettre d mal la

crddibilitd de l'alibi invoqud et d faire croire i la possibiiitd qu'il ait dtd fabrique

de toutes piEces7253.

25'19. La Chambre fait observer en oufe qu'en dehors de WDUSA' tous les

Jmoins qui ont ddpos€ au soutien de l'alibi invoqu6 par Ntahobali sont des

m e m t r e s ' d e s a f a m i l l e ' E l l e r e l B v e t o u t e f o i s , q u ' A l u i s e u l ' c e . f a i l n ' e s t p a s;i;; p;;. mettre d mal leur crddibilitd' Elle ddcide cependant de faire preuve

de la pr6caution voulue dans I'appreciation de leurs tdmoignages'

14778bis/Il

zto l,e 29 septcmbre 2005, Is D€fsnse deNtahobali a d€pos6 un avis d'intenllon d'invoquer un alibL

pour'a** pirioaut, dans lcquel elle souti€nt que l) Nlahobali.alait s6joume a Cyargugu pendant

in] ,Jn,,uin'. -ri,on "ntre

le26 mai et le 4juin t99l ; et que z) selon son cpous€, il dtail restd alilC

A l'h6lel lhuliro penda queLqucsjours, ou"dut-l p,e'q'iune sumaine' enlre lin avril et ddbul mdi

i;d;;;i;l;M;;;t-ou* uoresc uu cooiaonnateur dc la Chambr' de Premi're instance ll l€.29

;;;;;;; rioj ;; liintitutd suivant: Avts d'intcntion d'invoqucr un^alibi Par un autrc avrs

ii.*i eru, d'informations suppldmcntairg! sur I'alibi' la Ddfense. a fait savoir au Procuieur

qil#.'r" z:l-.tf"i"r" z :rli rggq la famille de Ntahobali avail sdjoumd daas unc marson

sDpanenant aM Harjit Singh;ryZi"ti"" liJtu"ir 1a dlpori aevant la Chambre du 8 au l0 fdwicr 2005) ; ciline Nviraneza

(les 23. 24 et 28 fdvrier 2005) ; Denise N*houuli lltt 8' 9 et 13 juin 2005) ;Nyiramasuhtiko (8

H#, ;;#; i. ti."iiiixis' L l" , du 5 au 8' du le 8u 11 et d^u 26 au 2e s€ptembre 2005 I

i l?;; , i ; i0;" l l , du 25 au 27' ct le Sioctobre 2005; du lo au 2' du ? a! l0 du 14 au 17' er

a" ii"r:+ ""*tu"

i005) I Ma,.rrice Nt'ahobali (du !2 au l4' el le l6 scptembre 2005) '

fr;iu'i, t" Procureur c !\riramasuhuko et Ntihotali' Decitioh ot1 Arsinc Shalon lilahobali s

Molion lo Atend Hit witnesi Ltst and lo Re'owide/ the Decision of 26 Augull 2005 Title'l:

, ,DecisionohtheDefenceMo|iontoModi|ylheLi$orDience', ' i |nesses|otA$iruShalom

;;;;;;i" ii;r"b,; de premiar€ ins!an;;)' 27 janviet 2006; rorr aussi .Le

Procureur c

Nyiruhosuhulo & N-lahobQIi, Coffigendunl to the Decisnn on Anine Shalo-m Mahabali'5 Molion';:';;;;i;

w,,";; ii oni io ni"o*ia'r fie Decisioa of 26 Auswt n05 fitted: 'Decisiot on',i""6ri"ni"'-urio,

, Modifv the Li ;j Delence ,Ili.tness,s lor Ariine Shalon Nrdhobali Dated

27 Jaruary 2006lChambre dc premii.e inslance)' 6 levnet zuuo'i;"

-^;ri; se.a;d, par. 93 j lugement Kaniianda, par' 82 : jugement Kajelijeli' Pu 164 :

Jugefnent Kayishe a e l Ruzl\dand' par ' 23'l '

JuBemeDt Ponan! condamnation24 juin 201 |

c l l l l -0052't95

I.e Procweur c. Nyiramasuhuko el consor,J, affaire n' ICTR-9842-T

3.6.1g.1.2.1 Alibi de Ntahobati pout la pdrlode comprise ente frn avil et dibut

mai 1994

25E0. Nahobali a indiqud qu'il avait contracld le pa)udisme et.que vers fin avril

ou oeuut Inui lgg4, il 6t;it rest6 en convalescence a I'hotel Ihuliro pendant toute

une se-aine. Il a a{frmd se souvenir trCs clairement que c'est le 28 avril 1994

qu;it auuit ressenti les sympt6mes de la maladie parce que.l) c'itait I'anniYersaire

de sa niece; 2) il avaitievu sa mdre, Nyiramasuhuko, qu'il n'avait pu: "Yr9otp,lif

le 14 avril i994 ; et l) i l s'dtait senti trds mal et avait d0 aller se coucher'" ll a

"i""ie q". *

""i. et it innr*ldr" .lqu

"tte lui inle"r'it a"s medicamentsT2ss

2581. La Chambre rappelle que Nyiramasuhuko, Denise Ntahobali' Clarisse

iJrUufi "t-*eUC

oni iou. affirmd'avoir assistd d l'anniversaire de la fille de

dr"rirr. ' lr"ft"Ual

qui a 6te c6l€br6 a I'hOtel Ihuliro le 28 avril 19947256 Elle

reldve qu'aucun de c-es ternoins n'a corrobori la ddposition de Ntahobali tendad e

iiablir qu'il avait contract6 le paludisme en fin avril - ddbut mai ce qui I'avait

contrainl i garder le lit

2582. B€ahice Munyenyezi, I'dpouse de Ntahobali est le s.eul tdmoin d avoir

;;;; l;alibi invoqudiar Ntahobali d I'effet d'6tablir qu'il avait contract€ le

oaludisme en fin awil. Elle a precis6 que I'accusd avait €te frappi par le paludisme

pendantuu'oin:^""::"1:,1n:;,1,,*",ry1."ii1,,1f,,:"J#;,::J$l'iTjtfj:soign€ par sa tante qul eull In

Ntahobali a dit, Bdatrice Munyenyezi a precisi que l'accus€ 6tait tombd malade

l;;;;il|,iutt -onr I'unniveoai'e de sa niice' c'est-ir-dire le 25 ou le 26 avril

;;;lt;t l-te'olus. la chambre reldve que son t€moignage souldve de s€rieux

rffiarn", a. i*-oiuiil,e. o" iait, elle a aifitme qu'elle n'avait pas et6 instruite du

iai il'j;t-;;;; p"fiettt"t entre avril €t juiliet 1994 dtaienl inspirces par des

consid€rations ethniques, et a ajoute que lis gens s'entretuaient' qu'ils fussent

ir"ilri ""'i"itr#;.

tu"'u egutttnt ifirmd n-'avoir jamais entendu parler de la

plrpen"ii"" de quelconquei T.tl..t a c"idt i:|"]l:,-lans^.Butare apres le

lg avril lgg4, ou assrste a oe rels fai(s. etl ajoutd n'avoir jamais- vu de cadavres

dans cette localit6 durant ce$e pdriod€?i6c' Compte tenu de toutes les tueries qui se

;;;;;i;"; o"tt""t dans la pr;fecture de Butari' notamment.e des endroits situds

ilff;;; iil; il;l;",;ls ;ue I'EER, el le barrase routier etabli de vant ledit

6itfe, ZS avritzOO6, p. 38, 25 avril2006, p 66 (huis clos) (Ntalobali)7rt5 cRA, 25 avril2006, P. 38t'u CRA. 29 seprcmbre 2005, p. 5E (Nyiranasuhuko) (Nyirarnasuhuko.se trouvah e Butare lc 28

*riiiilb-,-;;; Nvira-.^ui'u*ot iti pelil€ lille ;ctdbrait son premicr anniversaire); cRA' 9

f€vrier 2005, p. 61 et 62 tcfatist" ruruftoiuiil-0lyiramasuhuko, avait participd A I'anniversaite du

;;;;'-;;A;;;'ci;ioJN,ur'otori r" is;;il r99a' L'accusde etail arrivde-dans la soide' avait

oassd Ia nuit a l'hotel ct aoit ,"ptt'i it tndemain turinl ; cRA' 9 juh 2005' p 28 (Denlsc

ff;;;;G;i ;;;li i!el, autt a, p'"rn;er annivenaire de la-fille de^clarisse' Nviramasuhlko

d;;;;;';; ia deuxitrne rols a i'trotet lhlrliro) ; cRA' lc juin 2005' p 66 et 67 (timoin

WBUC) 0'lyiramasuhuko €tart vcnue a I'h6tcllhuliro v€r5 la fin du mois d'avril 1994' au momenl

de I'annivcrsaire de sa pctite'fillc)'nitCnc, 2r ri"riet zob6, p. 9 et 62 (Beahice Munyenvezi)'rt3 CRA, 27 fevrier 2006, p,9 (BdaFice MunyenyezD.?rt cRA, 27 fduier 2006, p. 56, 8l c1 82 (Bealrice Munycnyezr)'?2ff CRA, 27 fcvrier 2006' p, 56 et 83 (Biattice Munyen.'-czi)'

Jugement Portant condatnnation

14777bism

24 j u i n 20 l l

Le Procureur c. Nyiamasuhuko el consortr, affaire n'ICTR-96-42-'I

h6tel, la Chanbre estime que I'assertion tendant A faire croire que Bdatrice

futuny.ny""l ne s'dtait pas di tout rendu compte que des'tueries dtaient perp6tr€es

et que tes Tutsis 6taient plis pour cible n'est pas cr€dible Elle considdre que ce

fait contribue d mettre €n doute sa fiabilitd g€ndrale

2583, Compte tenu du manque de credibilitd de Bdatrise Munyenyezi' du fait

oue d'autres i6moins qui auraient d0 avoir connaissanc€ de la maladie de I'aocuse

;;;";;;. co.rrbore sa ddposition sur ce point et de la tardivite du ddpdt de sa

""iin.-"iion d'alibi, la ihambre estime que I'alibi de Ntahobali rcndant i

d6rnont ",

qu'il 6tait malade et ali16 entre fin avril et d6but mai 1994 n'ost pas

cred ible.

3.6.19.4.2.2 Alibi de Ntahobali pour Ia piriode commen1a dpartirdu26oudu

27 ai 1994

2584, Ntahobali a affirmd qu'il s'etait rendu d C;angugu le 26 ou le 27 mai

iil+ "t

qu'it 6tait rentr€ d liutare le 5 juin 1994"o'' La Chambre reldve que

Ntahobali'n'avait jamais fait mention de cit alibi avant le 29 septembre 2005 Elle

fuit lnut"rn"nt oUi.rver que cet alibi n'est mentionnc par la Ddfense de I'accusd ni

Ounr ion tet"it prealable i la prdsentation des moyens.A dicharge' ni dans sa

ddclaration liminaire ou encore lors du contre-interrogatoire de I'un quelconque

des tdmoins A charge.

2585. En outre, Ntahobali a reconnu lors de sa ddposition qu'il avait omis de

ait", a""t le cadre de sa ddclaration recueillie en 1997 Par un enqu€teur du Bureau

du Procureur, qu'il s'etait rendu a by""g"g' a ft *cherche de sa femmet26? Dans

ie cadr. de ladiie ddclaration, Ntahobali s'6tait notamm€nt exPrime en ces t€nnes :

;;di u;; ioirl. .uit all6 i Cvangugu' Une fois >'.ll avait indiqud qu'il avait

"fi."rue "" voyage dans le but <Ie

-rendre visite d son beau-fitre qrri dtait

;;i;l;t63. To;;Ais, en 2006, Ntahobali avait rait savoir qu'en realit6' il s'etait

triJ, i cy""l"g" d ieux occasionsT?6a' La premidre fois c'dtait pour prendre sa

femme et la seconde, pour r€ndre visite a son beau-frdre qui etajt Souffrant ll avait

"i""iJ.r';r avait reniu visite d son beau-frere d partir de Gisenyi, juste avantrde

*itt.r l" Rwanda' parce que Butare €tait d6ji tombd aux malns 0u r rn

iili"u"il ;;;i# il;ii";it commis unt tt"u"n affirmant€tre alld une seule

;;;;;6;gW Gl rend,erisit" ir so" beau-frdre qui €teil malade et que celle-ci

dtait imputable au mauvals trailement-,dont il avajt etd victime lors de

iil"t;d;i"i;; auquel il avait 6t€ soumis7266' Il a indiqu€ que ce point n'avait pas

I4776bis/H

?261 cRA,26 avril 2006'p.5i7,11€r 12 (Nlahobali) ,. ...*t ci , il mai :Ooo, p. 3t a 31, ?l luin 2006, p 25 0'ltahobali)'

"' ;i;; i ;;;;t"G bqzrs (Ntah6tulii (oicia'utlon d" Ntahobali' 24 su 26 juillcl leeT)' p'

K0134248,iii CRA, zq mai zoo6, p. 3 t, 2 | juin 2006, p, 24 a 26 NtahobalD.

"" cRA, zl ' juin 2000' p 26 (Nlshobali)

"" i'nn, zii"i" 2006.'p. 25 (Ntahobali)' (( Je me suis donc liompd d cause des ocles de maulais

lraitements qu€ j'avais subis D)-

Jugcment portant candamnation24 Jvir' 2011

k Procureur c. Nyirqmasvhuko el consaltJ, atTairc n" ICTR-98'42-'[

eri abordd pendant l'inrerrogatoire auquel il avait dti soumis par des membres du

Bureau du Procureur""'.

2586. Ls Chambre conclut que les explicalions foumies par Ntahobali pour

rendre compte de la contradiction dont est entachd sa ddclaration antdrieure ne

.oni ou. "onnuin"ontes.

Ntahobali avait fait mention de la localite de Cyangugu

a"nt i".on**. O'une visite qu'il y aursit effectude, d panir de Gisenyi' pour voir

.on *"u-t Ct. qui 6rait mahde et ce, juste avant de quitte-r le Rwanda' en juillet

i;;;'ies. iar co;s€quent, il ressort de I'alibi qu'il avait effectivement fourni dans

tu cuOr" a" I'interrogatoire auquel il avait €te soumis Par I'enquCteur en 1997 qu'il

r;.tuit r"nAu i Cya-ngugu i partir d'une autre localit6 (Gisenyi), i une dpoque

aifftr"nt (fin de ia g-o.it") "i

pout une autre raison (rendre visire d un beau-frdre

rnuluA"). liu"un" mintion n'a 6t6 faite par Ntahobali ir u1 y:Ilc" qu'il aurait

.ff""ir6 a cyungrgu d partir de Butare d li nn du mois de mai 1994' i la recherche

de son dpouse

2587. Ntahobali s'est emptoye i faire savoir que si lors de I'intenogatoire

orincipal il n'avait pas dvoqud la dispute qui avait opposd sa femme i sa sceur c'esl

[ri".'*;lr 't;.gf..i,ft

d'un probleme peisonnel qu'il ne souhaitait pas aborder

L"r"t"il -ci"tiute726e.

La 'chambre

ielive qu'au moment de la deposition de

Ntahobali, au moins sept auues tdmoins avaient d6ji relati de'vant elle cette

alt€rcation presumee, notammenr les personnes qui y auraient dtd impliqudes' Par

consquent, cat argum€nt rl'€st pas davantage convalnoanl'

2588. De plus, I'argument avance par Ntahobali i I 'effet d'expliquer qu'i) s'6tait

."r".oriori." q"'i i?"tii erg maltraitd lors de I'intemogaloire n'est pas fondi La

al;bt.; .on"iu qu" les int€rrogatoires auxquels Ntahobali a et€ soumis par les

e ou€teurs onr eld mends conformiment aux prescriptions de I'article 20 du Slatut

"il"r'"."f .t 42, 43 el 63 du Rgglement, notamment : Ntahobali a ete clairement

inro-g O. ses dioits ; il n'existe- aucun dldment de Preuve t€ndant ir dtablir que

i;irlt."og"ioit uuait dtd rn"nd sous la conuainte ; et pendant ledit intenogatoire'

uuauna itot"tra n'a ete faite a Ntahobali, pas plus qu'aucune menace ou presslon

ni^ tie ,*rr"e. sur luizto. Le respect de cei tcgles par le Procureur a dl6 coofirmd

nar la Chambre d'aPPel727r.

,rrn. Ou soutien de cet alibi, plusieurs tCmoins d d6charge cites par Ntahobali

oni produit ae, 6l6ments de preuve tendant d etablir que Ntahobali s'6tait rendu d

14775bis/H

* 'cRA. 2l juin 2006, p. 25 Ntahobali ,

"6! cRA. 24 mai 2006, p. 30 cl 3l (Nlahobali) '

"u" cRA, 24 mai 2006, p. 34 (Nrahobali)'r1a Le procurev c. Ndatlnbaje el conser$, Ddcision r€lative 119 leqllt:.orale

formee par

XaniaUastrl zux fins d'obtenir I'autorisation d€ contte-intcnogcrNmhobdi-A l'aide dcs ddclaftlions

;T;'#;i;i ;i;ti;;*; .^qrc*,' a" Bureau du Prmureut en juillet 1997 (chambre de premiere

instance), l5 mai 2000. par' 70' ?2. 75 el 80'iiiliil)o"*ru,

" Niihobali et Nyi'anasuhuko, Decition on "Apwal ol Accused Ars'ne shdlom

nti"i"iti,G.lii i"-Decision oiXaryaba$i's oral Motion to Ctoss-Examine Ntahobali UsinE'iinoiali's"statenents

to Prosecution Investigators in July./997" (Chambre d'appel), 27 oclobre

?006, par. 17 et 18.

Jugement Ponant condamnalion

a l r r l - o r s t r r l 7s8

@

2,1juin 201 |

Le Procwevr c. Nyircmaruhlrka el contorts. affaire n'ICI R-98-42'T

Cyangugu i la recherche de son dpouse el qu'il y avait passe environ une semaine

vers fin mai ou ddbutjuin 1994.

2590. Munyenyezi, Denise Ntahobali, et Clarisse Ntahobali ont indiqud qu'avant

iu visit. effe"tuie par Nyiramasuhuko 6 l'hOtel lhuliro les 30 et 31 mai 1994'

Munvenvezi s'dtait disputde avec Denise Ntahobali suite i quoi elle dtait partie

pour' Cyangugu?272. Nyiramasuhuko et Maurice Nahobali, qui sont les deux

Darents;e Shilom Nrahobali ont quant d eux affirmd que Ntahobali ne se touvail

bas d l'hOtet thuliro lors de la visite qu'y avait effectu€e sa mdre les 30 et 3l mai

\gg4"" . L"u, tdmoignage est corrobor6 par C6line Nyiraneza qui a affirmd que

ses enfants I'avaient inform€e qu" vers fin mai ou ddbut juin, Ntahobali avait

iljo; i{6;"i il;;. pour aller a ia rectrerche de Munvenyezi d cvanguguttto cesrimoins 6tant des membres de la famille de Ntahobali, la chambre estime qu'ils

ont des raisons de chercher i innocenter Ntahobali, et qu€ par consequenr' il y.a

fit" p"ri "fi"

de faire preuve de la circonspection voulue dans l'appreciation de

leurs ddpositions.

2591, Toutefois, un imporiant temoin a decharge a contredit I 'accusd

i.l"ti""t*i- moment pa; lui indique pour son alibi' WBUC a indiqud qu'elle se

souvient que c'est apres son anniverraire que la dispute en qu€stion' qui avait

Drecioite ie depart di Munyenyezi de I'hdtel lhuliro et pousse Ntahobali a se

i""ati'a cv."g"g" i la rechercie de son dpouse' avait oppose Munyenyezi et la

;;;, i" Sh"l"; tltahobali. Le tdmoin a indiqu6 que bien qu'elle n'ait pas e1d stre

de la date du ddpart de Ntahobali pour Cyangugu, i.l ne faisait aucun doute pour

elte qu'il 6rait parti plusieurs jouis uprdi son amivcrsaire qui avait cu lieu le

ib rli rss;tttt? non le 26 ou te zi mai 1994 comme l'a affirmd I'accusd ll

;di;;. ""

qui pr6cide que le voyage de Shalom i Cyangugu a eu lieu vers Ie

d6but du mois dejuin | 994'

2592. WDUSA a afhrmd qu'approximalivement du 27 mai I994 e la fin de la

' " '1e" , . In ' " .a"1uin i l .e tu l t ' ' . ' teavecNtahobal i iCyangugupendantun€i#;;. iil;;;J u"ueu" *. les dates exactes qui on1 marque cette pdriode ll a

aiout€ ou'it avait vu Ntihobali trois fois en deux' trois ou quatrc d cinq jours vers-fil"

Jrr ",

I oeuut du qo,is de juin et a alTirmd avoir rencorlrd Ntahobali et

Vfunv*ny.ti d I'h6tel truze276. La Chambre fail observer que Munyenyezi a au

confaire soutenu que ces rBnconfies avaient eu lieu d I'h6tel des Chutes' et que

Ntahobali s'est dit incapable d. "

,ouuenh du nom d'aucun hdtelT2Tt WDUSA

etnit un u.i de Nhh;bali et ils avaient vdcu ensemble durant leur exil d-N::;iro;;;'z?s.'eeil 6tant, il a pu avoir des raisons de chercher ir soustraire Ntahobali

de ses responsabililes Compte lenu de I'imprecision qui caractdrise les dates qu'il

fi cnnlt ,e*i"r t006. p. l3 (Beatricc N4un)enlezi)' 9 j 'rin 2005'.p .12.(Denise Ntdhobali) 13

iuin 2005, p. l8 tDenise Nldhobali) ,9 f i !ner200i p ?l (Clansse Nta}lobalr l .1;T6il.'iil;;;i;6s', p:J rNyi'"'"'J*o). ll septembre2005' p 28 (Maurice Ntahohali)n" igi',ii ttvrierzo0s' p.58,28 fdvrier 2005, p l 6 H l 7 (ccline Nviranezs)u"t cRA.2.1uin 2005. P. 5l (huis clos) (tdmoln WBUC)'

"" ihe l'u*ir zoooi, p. 69 d'71 lrruii ctos), + av.il i006, p. 3l, 14, 36 et 5 L (huis clos) (t6moio

WDUSA).ilicnc, zz rcuri",2006, P. l5 (Bcatrice Munyenyezi), 26 dlnl 2006' p 9 (huis clot (Nlahobali)'tr', in.l, ZO anr;t zOO6, p. 9 (huis olos), ? I jurn 2006, p, 54 (huis clos) tNnhobali)

Jugement Portant gondamnation

14774bis/H

24 j u i n 201 |

Le Procureur t. Nyiramasuhtko el contorts, affaire no ICTR-98-42-T

a avanc€es, des contradictions soulevees par le nom de I'h6tel of WDUSA aurait

rencontrd Ntahobali et Munyenyezi d plusieurs reprises, ainsi que de Iiens qu'il

unreti"nt au." I'accusd, la Clrambre esdme que ae tdmoin n'est pas crddible'

2593. Elle considdre en outr€ que les versions des faits presente€s par les

tdmoins d ddcharge au soutien de I'alibi de Ntahobali ne sont pas conoborees en

ce qui conceme la date d laquelle I'accus6 dtait parti de Cyangugx?our rentrer a

Sut;. iulunytny"zi et Nrah;bali ont indiqud qu'ils avaient quitt6 Cyangugu le 5

l;;i;94tttt' c;risse Ntahobali a quant i elle dit que la drspute qui avait poussi'sa

belle-sceur d quiner I'h6tel lhuliro s'etait produite le 2'l mai 1.994 ' et que sa

belle-"au, "t

son enfant €taient revenus audit h6tel trois ou quatre jours aprds leur

aif"rlt;tA, a sauoi, te 3l mai 1994, soit cinq jours avanr la date ir laquelle

Nilhobarj a dit crre renf€ a Butare. wDUSA n'a affirmd avoir vu Ntahobali a

at;";;c. que peDdant la premiEre semaine du mois de juin' u" "yT; ll-l^irp'"

a6nnJui" A'ut" ptecise coniemant le moment oir l'accus6 6tait rentrd A Buhre '"''

2Sg4.Ladate i laquel leNtahobal iestprdsumdetre lentr ieCyangugun'gstpas

"i6*.".t indiqu.e dans les notificaiions d'alibi tardivement ddpos€€s par

iaccusi. ll ressort de la premidre notifieation d'alibi que Ntahobali avait quitti

b;;;;;;"1;;lti; tsgq'l" ttappen toutefojs d'une notification.compldmentaire

a'jtril l i* rrr iot*rniquo que Ntahobali avait sejoumd dans Ia maison de M

Hariit Sineh i Cyangugu jusqu'au 2 juin 1994' soit p)usieursjours.de moins que ce

.Jii "'

i"oio"6 dlan-s "la premidi" notification d'alibi ainsi que dans sa

il;si;o;;:;f -aeJ"contradictions

contribuent davantage i menre ir mal la

"r6dibilitd d" cet ulibi,

2595. En r6sum6, la ddposition du tdmoin WBUC contredit directement la

;;;r;;^ ;;t foit p.€runtec p"t les seurs et I'dpouse de Ntahobali sur la date d

l-u.ttr t 'ut.u." i '6tuit."ndu d Cyangugu' WBUC s'esl trCs clairement souvenu

il. ii;ili;:;uii quire t'rtota lh"uliro queposririeureflent au 30 mai 1994'

ffi il;;;;;;;;;a *lou. a" ton annivers"ire comple tenu de la tardivitd de la

notification d'alibi et d€ la non{onformite aux rigles prescrites ainsi que de la

""Ji"lil-a.it

'i". tdmoins cit6s par Ntahobali ont pu faire. preuve, la chambre

iri#.'.r" r;}rui *ui"l p* Ntai,ouati i I'effet de faire croire qu'il se trouvait ii

Cf"nguiu "ntr"

t" z6 mai Ltle5juin 1994n'estpascredible

;;*Jt t'd-'",,otr* t6 "

17 (Boalrice Munlenvezi)' ?8-fdvrier 2006' p 48 (Biatricc

vu"l"*ri'lr, io rt",ier zob6. p. lz lltatrouali)' 21 juin-2006' p .l6 {Ntahobali)'ttto inA, l. jr, in 2005. p. ?0 d 72, l0 fdvrier 2005, p. 9 {clsrlssc Nli|no?u,'/. ,. .utr cRA.4 avrit 2006, o. lo tr'"*'ii"riiiJitlln wouse). D€nis€ Ntahobali se trouvait i

Mufamba quand Ntahouati etait reuenu -tliioi"t*

ai' n'u put inaique la date ii laquelle cc fait 6tait

,u,venu , C-ne, e luin 2005'p 57 et 58 (Denise Ntahobali)'72s2 voir le Mgmomndum oo,",,e au too'aonn'teur de la Cbarnbrc de premidre inslance Il et

intituli : Avis d'intention d'invoquer un alibi, 29 septembre 2005'zal Mcmorandum aa.ccs€ au cooroonnai.r, aa lu cturnt,t" de pfemigre instancc Il st intiluli i

Altb'"ti;;;; ,uppr!t"n,ui,"' 28 novembre 2005 La chambre ne voit pa! dans celle

il;fd,t."';''.ltbi.,jJe ddqiaration antcrieurc inoohirenle' m&ls se contente de relcver cclle

contradistion pour dgmontrer que cette notificotion d'alibi' qui a en orllre fail l'objet d'unc

comrnunication tres tardive' n'est pas conforme aux rdgles prescrites

Jugemcnt ponant condamnarlon

800

14773bis/H

24 Juin2l l1

Le Prccureur c- J\riramasuhuko et consorls,affai.e n'ICTR-98-42-T

3,6.19.4.2.3 Alibi - Soiries pats€es d l'h6tel Ihuliro (Groupe 6lectogine)

2596. Clarisse Ntahobali, C6line Nyiraneza, Maurice Ntahobali et Beat ce

Munyenyezi ont tous affirm6 que Ntahobali dtait charge d'tumer et d'dteindre'

tous ies soirs, le groupe €lectrogdne de l'h6tel lhuliro"""' La Ddfense soutient' par

consdquent, que-NtahoUuti n'iurait pas pu. commettre les.crimes qui lui sont

irputit uu Uut"uu de la prdfecture pour la bonne raison qu'il avait et€ retenu d

I'h6tel lhuliro pendant toute la soirde.

2597. La Chambre estime que cet argument est peu convaincant Premierement'

"ll" iuit oOt.*., que tel qu'indiqui salra, I'h6tel Ihuliro se rouvait tout pres du

Ur*"" O" la prdiecture Il n'eit pas oonteste que I'h6tel.-lhuliro abritait de

n"iUlr.tt u""* personnes, jeunes el vieilles, €ntr€ le l9 avril et la fin juin 1994'

i]i ""Jtu

e titre d'exemple que Clarisse Ntahobali a indique que le jour de son

arri"e" a t'ttOt"l, i la mi-avrii 1994,20 personnes y $€journaient dejs'"" 4u lv

^"iit. :o o.ttonn.t vivaient i l 'h6tel lh;lim qui d un moment donn€' abritait 64

il;itt;.?;M ;;it qu;en mai 1994' un peu plus de 50 personnes vivaient d

i,hotel lhulirotzst, Il esi difficjle dans ces conditions de croire qu'en dehots de son

oiru oul,:,ult.utude, Ntahobali dtait la seule personne vivant d l'h6tel Ihuliro qui

luuit 1", connaissances techniques sufftsantes pour lui permeftre d€ faire marcher

i. group. electrogdne et qu'rni telle tache dtait de nature d I'emp0cher de quitter

Ies lieux m€me pour un bref laps de temps'

2598, Munyenyezi a soutenu que p€rsonne d'aune n'erait, capable d'dteindre le

erouoe el.ctiogine. Elle a cependant indiqu€ que Ntahobali avait sejoume a

&";'i-;; ;;;;;;i 'plus d'une'semaine et qu'eile ne^savait qui s'erair ch'rsd

;''i;iffi; r!-g.up.'er..nogene pendanl csne p€riode??8r' Meme si en dehors de

NJtt"U"fi peisonne d'autri n'lteignait le -groupe' la mise. en marche ou

i;li;;ft"'J'"" groupe dlectrogdne irenait plusieurs minutes' et ne pouvait donc

n a s e m o d c h e r N u r ' o b a | i d e s e r e n d r e p | u s i e u r s f o i s a u b u r e a u d e l a p r e f e c t u r e 'ffiil;;;?;;fi".;;;;;."t toute Ia pdriode.ou elle svait sdiournd a I'hdrel

ii"iii, lft noU"fl ne liavait jamais quittdeT2Ee. Elle a cependant. ajoutd qu'elle

n'etait pas avec Ntahobali : quand on avait demandd i I'accus6 de se rendre au

;#;.;";;;i;iiot.r'ir'"ir'" ";;;;;' re temps q.u'ir v "vair

passell'o;

fiffi:;J;;"i,';;; ;;;. uisite 2' Ka.luga d I'h6ie I lbis en juirr 'ree4'2er.;

;il; tl;;iltlft"i inrti. un" ou deux iois quL.t:m3,'*t pour aller acheter de

La nourriture pour les Personnes qui rdsidaient A I'hdtelt"' : et quand elle 6tait

t"t CRAJ? f-ri€r r,,06"J0- ?l (Bdatrice Munyenyezi)'- l4 septembre 2005' p 36 (Maurice

Nt"hllJil zs IE",i"t iooi, p. zo tciiint tlvitun"iu)'- l0 fdvrier 2005' p 15 et 22 (clalisse

N Ehoball).'?$ cRA,'9 fewier 2005, p. 5l (Clarise Ntahobali)'2e iU'9 fevrier ?005, p.60 et 64 (Clarissc Ntahobali).7'?fl cR , 14 f{vric! 2005, p 55 (tcmoin cEM),2'* CRA,27 fdvrier 2006, p, 7l (Biakice Munyenyezi)a' Cfu{: 27 fdvder 2006, p. 12 d 20 (Beatrice Munyenvezi)'?2oo CRA, 2? f'evri€r 2006, p. l9 (Bdatrice Munyetyezr)''ro' CRA,2t fivrier ?006. p. 49, 50 er 6? (B€atricc Munyenlczr).on'CRA. 28 fdvrie.2006, p. 63 (BCatricc Munyenlezl)

Jugemenl Porlant condamnalion

Cl l l l -0052 (F , - - - . - - 801

lGaui ionEi@-la s-Sl au iPtn--l

I4772bis/H

21 j l i n 201 |

Le Proctlrew c. Nyiramasuhuko et cohsorls' affaire no IC'IR-98'42-T

Dartie pour Cy*grgutttt. Cefte version des faits est en contradiction avec ses

lir.niJ"t onigti"*urlt tendant A dtablir qu'elle 6tait toujours avec lui' Par

*ntio".nr, la Chambre estime que son tdmoignage n'est pas cr6dible et que

i'lrgu*.nt'tunaunt d 6tablir qo" itltuhobuli 6tait chargd de mettre en marche et

A;etlinO." le groupe dlectrogene n'est pas de nature i.faire naitre un doute

raisonnable suisa presence au bureau de la prdfecture la nuit

2599. En r€sum€, la Chambre estime que I'on est raisonnablemenl fonde A croire

"""i* "fiuitl*"iis par Ntahobali pour les periodes comprises entre fin avril et

iiu*,"iiss+, ainsi qu,entre fin mai et ddburjuin 1994 ne sauraient etre s6rieux.

Bif" .ontiOett dgul"rn.nt que I'argumenl de t'accuse tendant.A etablir qu'il ne

qrltt"ft j"*"ir l'"hotel thuliro ta nuit pendant tourc la duree de ces 6v6nements

n'est pas crddible.

2600. Apres avoir examin6 chacun des alibis foumis au regard des faits survenus

"o bur"uu'd. la prdfecture, la Chambre procddera ci'apris d I'appriciation de la

iie." A" pt"."t.i,t. A cette fin, elle vciilira particulidrement d prendre en comple

;;;;". des alibis dont elle a estimd qu'etles pouvaient raisonnablement dtre

tenues pour vdridiques'

3.6.19.4.3 Apergu gdn6ral des 6l6ments de preuve

2601. Vu la masse d'dl6ments de preuve risumds- ci-dessus',la Chambre juge

iii" a" ptor.*.t un bref aperqu des questions fondamentales et des points

liiig;""* Jo"".-""t les faits qui se seraient produits d la pr6fecture de Butare'

2602. Le Procureur a prdsente des dldments de preuve d I'appui de sa thdse selon-f u"q*f rc Uu i9 avril n la fin de juin 1994' Nyiramasuhuko'. Ntahobali' des

ini"roho.*e et des militaires ront ull"t entever des rifugids tursis i Ia prefecture

;;;;;'des r€fugiis tutsis ont dld agress6s physiquement'.vio16s et parfois tues

Ji*u*'a'.n*" "u* lui avaient dtd ente-vds ont 6t6 emmenis e un endroit oi on les

a tues.

2603, Le Procureur a ptdsentd des tdmoignages tendant i 6tablir que les

ir*iiU* e,ui.nt urivds d la pr6fecture de Butare d bord d'une camionnette ayant

""a ""irr" *ricr",ans ridelles lune u camionnette ddcouvefte ))"", et qu'en guise

;;;;;;;fl;g;, celle-ci dtait recouvene de boue, de bouse de vache ou d'huile de

;",i3H:?'n',,1xiilil.'l33il,l3J??jii"#iiiTl'{'f;11"e '^qo1p. i'' e,.r?8 (,dmoin er).lfdvder 2004, p.9 et 10, et sz a :q, ttttoin QbQ)' zl 'ui 2991' p.I et.57 (tcnoin TK)'

i"+ "i"i:"u*

i6o'j, r.-ioi'et rsz (tEmoin qiFl, 28 octJ6re 2oo2' p l52 ct 153' et 156 d 158 (r€moln

i,d'],-;; "";1t

,00t, p- rl Cetoin qitpi'z+ r!*i"t zoor' p' zr er 22' el 24.e1 2s (tenoin RE)'

is ri, i001. ;., *r i,i (Gtoin Qvt,-:s ;ai 2002' p' 20 n22 (l€moin sJ)' 3 jujn 2002' p' 135 et

i:;A;;3il tilidor, p. si.,'i: tte'oin ss);t 5 mars 2003' p 8r et82 (tcmoin ss)'

Jugemer$ Portant condamnation

802

l4771bis/II

24 j u ]n20 l I

Le Procureur c. Nyiramoruhuko el cotgolA, affaire n' ICTR'98-42'T

vidange?2e5. [.es assaillants ehienl des Interahamwe ' dont les ddnomm6s Kazungu

et NgJma72e6.

2604. Selon fes tdmoins, les InlerQhamwe itaient armis de machettes' de

cout"ur* "t

de < gourdins rwandais )) ; d leur arrivee.i-la prdfecture de Butare' ils

unui"nt uttoque lis rdfugids tutsis avec ces armes"'', et Nyiramasuhuko avait

""r C*'3 ,.irrie, t0*$, ",

t0, 52 a 54, er 56 et 5? 0Cmoin QBQ),24 oclobre 2002, p 162 e

fOl iremoin Qgp), Zg octqbre 2002, p. I50 d 153. 156 A 158, el 82 (tfmoin QBP)' 24 f€vier 2003'

o-.ii "ii i, i iq'irzs (tdmoin RE)' l l mars 2003, p 5lel 52 (tcmoin FAP)' 12 nars 2003' p 49

irer"r^ rnpl, rl r"")oor, p. s;,i l0 (tdmoin sDi' l9 mars 2003,p.23 et 24 (temojn QY)' 29

lnl'-roou, p. io a zz (tdmoin iJ), 3 juin i002, p l3J €t 136 (tdnoin sl)' 3 mars 2003' p 5l et 52

irim"l" slsl,: ruttz'003,p.8| ct81 0emoio'ds), tl o"loutt zooz, p' 58 A6o'?'ti76 el97iI

i;il;i; ani, t5 ocrolre 20oz' p. 164 ee 165 (tdmoin su) el I? octobre 2007' p 50 a 54 (t€moin

su),?2#I_es timojns I.K, RE, SS er Qy ont chacun identifi€ un lnlerahamtve dCnommd Kazungu qui

oocomfuina:t Nyirarnasuhuko penrlant lcs atlaques : CR ' 23 mai 2002' p 99 d.|01 (t€moin TK)'

i+ t"'.i"i zool, p. 2l et 22, a 24 et 25 (tim;in RE), 25 fcwicr -2-00^3' p 49 er 50 (limoin RE)'

i r6'r 'zrio:, p. i i d 53, el 63 (temoin ss), 19 mars 2003, p 32,-ct l l ' 37 er 38' ct 46 et 47 (timoin

ovt. l l v aiait ccrtes des divergenws quanl ir saroir si Kazungu etall -un mill lalre ou un

iniironi*", ^uit tous les temoiniont dit inrariablement qr'r'il ponait.un unilorme' accompagnalt

les aulrct lnlerahanue et receval oes ordres de Nlirama5uhuko er NtahobaLi : CRA' 23 mai 2002'

ilbitiidi i l"tl" irl (selon leguet Kazungu irait un Interahant?e sedant d'escorte d I'un des

;.!ferst- 23 mai 2002. o. 100 d 102, {tdmoin Tf). (Kazungu a plus tard pond un unifome mililaite

!1]:'i:.'#ffi;';;;;;;il;;;"' te rravait qu'it auiit tuit "n

tflr|t q\!'tnteruhamwe)' 24

ie"ri.r1ool, p. ff ei fz, et z+ ct zs, liemsin RE), (qui a aussi i9:rliifil Ka:,un-c.u comme 4tant un'hr;;'ht;;;,

i'uo z6ol, p. 52 ct i3, et 62 et 63, ltdT9h:sl.!:'i a,ddcrit Kazungu comme

j*ir" ,iriiJi"l, tS mars Z{iof, p. ff ei34, er l? el 18, (tdmoin QY), (selon.lequel Kazungu etail

;;-;;;;du ;tp; dc Nviramasuiukol. De m€mc' les tcmoins TA' TK' su et sD onl chacun

;.ffi; ; il;;; mire d'aules liietohamwe, dottt le nomm6 N8om4 lequel se lroulait ir la

o'di". ir* a.s",tt : CRA,30 oclobre'0Ol, p 23 ct 24' (trlmoin-rA)' l l ocrob'e2001' p l30 et

i:l, iiJt"i" iei, ttaon t"qu"t Ngot" "i

un"'&utre personne) le dtnommd Ntujeojeke' reitaient e

iu- orii'J",uru a"'ituur. pou, ,urniillei l"' rdfugids pendant qu'ib dormaicnt,tout cn aidant lcs';.;;;;;;;;

pio*i r"r'J,uq"ol' zz'nai 20021p' il-J et ll4' (tcmoin.rK''.Gelon laquclle ellc

"""""itt"i, Ui[" les Interaho,lMe q)i aocornpagnaient Shalom.parcc qu'ih elaient r€$es avec eux

i"rqJi "* qr;i:, toi""t ransfdrds i Rango E'llc en a nommd plusieurs' dont Ribatje et Cyabubare'

qui portait habiluelLemrn, unr tu.n"u""i'u "ejnturc,

Ngoma' qui dtailJouvc a'me d'un gourdin'

] i l i l ; ' f i l e ia i t rwa; . r I oc lobre 2002, p i toa i t t ' l temolnsu) '24ocrcbre2002 'p '78d8 l '

ffi;ilil] 1q"i, "ri"i id€ntifid Ngorna' Ribanza €l Mbote qomme des' tnterahamwe avanL

ii*rni, a"'"i"frl, l? rnon 2003, p. ?7t 8, (rdrnoin SD), l8 mars 2003, p. 18,.(temoin SD) (selon

[q""i if y ""J "iitl

des lnrerahahwe qui ristaienl d la pril'ecture avec les rctugics' dont Ngoma'

Mabula et un gonseiller).i:;;6fij, i! oJot,e uoot, p. s,t et 55, (tdmoin TA), (qui a dit qu€ tes Inktahamv'/e avaienl des

batons et que Ntahobali tenait un€ machette couvertc de sang et avait un marrca! A sa ccintu'e)' 25

ffiffioil';.j+;ij'iii '"i" iel, lo"ctobre2001'p l06'.(tdmoin rA)',3I ocrobre 2001' p'

37 er38,44 i 46, et 59 n 61, (iemoin TA) (qui a dil que Nrahobali se ddplagail au milicu des

refugids, tailladanL et oinSlant les gcns t coups'rie machene)'.20 mai 20U2 p- 8l et 82' (iimoin TK)

iqi'" lliq"" G lrr"rZho.*"1r'rri" a 'bord

du vihicule potlaient des armes tellcs quc des

mach€ttes, des massue! e( oes porgno.ds;, 29 mai 2002, p. 2) a T, (tdmoin sJ), (qui a dil qlle

Ntahobali ctait accompagne o'au toin, i0 lnleruhamwe amds' I ls. portaient .des

machefict et des

massues, connu€s sous le nom de ntampongano, et des couleau{ ; Shalom ponail une arme d feu et

u"nit un "ou"uu

un""ftd A sa ceinture),-14 itob'e 2002' p 60 a 62 et 82 et 83 : (tdmoin SU)' (qui e

;;;;; i;t int"ioho^n, restes a la prefectute 6taienl armes de rnachettes' de grenades et de

;;;A;"1,1 mars 2003, p, 67 et 68' liimoin ss) (qui a dit qne]es tnteruh@nwe itaient armis de

massues, de machettcs ct de haches €l portaient une tenue ci! i le)' l l-rnars,2003' p 52 9t 53'

ifr#i'Lif,li r*r zirol, p. s+ er ss (rcmoin FAP), (qui a dir q:ue les lnterchamwe podaienl des

Jugernent portant cotldamnation

11770bis/H

24 . luin 20 | I

803

Le Ptuctlrew c. Nyircmatuhuko el consorls' 'iffaire n'IC'lR-98"42-T

ordonn6 aux Intetahamwe d'embarquer de force les refugids tutsis dans la

camionnette. I-es InlerahanMe avaient embarqu€ les rdfugids d m€me le plancher

de la camionnette ?2e8; les rCfugids avaient 6td emmen€s, et on ne les avait plus

revrs?tte. [,es assaillants 6taient ievenus d la pr6fecture d plusieurs reprises enEe Ie

l4769his/H

annes tBditionnelles), 20 mai 2002, p 8l el 82, (timoin TK), (qui a dit que les Interahdm\|e

avai€nt attaqud les rdfugi€s et selectionnd les personnes d emmenar poot les l,uet -Les lnterakomwe

ont commenci A ddshabiller les pcrsonnes couohees par l€rrc), 22 mai 2002' p. 152 ct 153' (t€moin

fit.,r.tun laquellc Ntahobali avail lraPpd les rcfugics tut':is cl encouragc les auttes d faire dc'

mdme).29 nai 2002. p. 40 el 41. (Gmoin SJ). (qui 0 dil que lrs rdfuties-elaienl battus el att4ques a

iu r""ft"n.l, l4 octolre 2002, p. 77, (tdmoin SU ), (qui a dit que ceux qtri opposaient une r6sistance

avaient la gorge ranchee), 24 ievrier 2003, p 24 et 25, (timoin RE) : (on rdveillail les gens et on

[r Lutiaiitil "."tt zoo3,'p 63 et 64, 0dmoi; sS), (qui a dir qu'au moment.oir les fdlusies cbienl

"lntrro"Ct Oa"t la camionnette, les militaircs cl lei Interaharmt'e Les avaient attaqu'Js av€c des

a^i j fe*i"t ZOO+, p. l8 d 20, ot 63 et 64, (Emoin QBQ) I (les lnterahamwe s'en itaisnt pris

i..Jii"ttt*r uu* paoonna, qui sc lrouvaieni dans la vdranda e! lcs avaient ernmenies en les

iii."i p* r. "e".

lts dvaient tue d coup de massue une fernme qui refusait d'obtempcrer ; ellc dtait

mortc devant le vdhicule).;'?"i aRA. 25 ocrobre 2601, p. 32 et 33' er 46 A 49, (tcmoin TA)' 29 octobre 2O0l' p 50 A 53'

{lemoln TA).31ocrobre 2001. P 64 eL 65. (temoin TA} 6 novembrc 2001' p 61 el 62' ltemoin

i; ' . ; '";;;;;;. ' ; i l"t ' o -rzz

i lz+, (remoin TA) i (Nviramaruhuko sc tinait dtns la cour de la

ili;.t;r; ,;ii; ;;;r.air iu ooiet tes ierugirs tutsis avx inkrlhom 'e et djsait ; ( En voici un autre'

Ii ""."* ""

*t.". Et pourquoilairsez-vJus celujJi ? )', 25 octobre 2001' p.47' (tcmoin TA)' 29

"..L.. ioor.-p. io, (ritoi,i fe), a novembrc 2001' p' 6l et 62' (imoin TA);.(ces futsis onl cle

t"iir ii"rdtqret ie lbtre dans la camiontelle),6 novembre 2001' p'.61 :l 6?: (l€moin TA)' I

""""",t." ZOof,'p. 48 ei 49, (tdmoin TA) ; lNyimmasuhuko a ddsignd trois rifugies qui avaient €t€

€char.€s et elle a ordonnd de les cmbarquir i tord du vdhiculc), 29 octobrc 2001, p. 50 et 5l' et 5l

; 5;iil;il i;t ' aCiatom a oir aux lnterahanwe de nc plus tuer des rdfugids' leur nombre de

;;;;;'€p^;-, ;i"; quc le vdhicule pouvait Fansporrer)' 20 mai 2002' p :: :1

96 (temoin TK)

iSlaom et oenains des lnlerahlt twe ont dtt en s'exclamant que personne ne dcrait ere dpargne ou

il;;;, iilffii ;dd;'' p -si

;r e?. (tdmorn rK) ; (sharom a d-it at1 l1yynaye de faire reur*uuiilitl""r"t*0, id nai 2002, p 94 et 95 (timoin TK)' 23 mai 2002' p 43.el 44' (tdmoin:f(f;

i", tix*ni.*e ont cnbatque d'autres refugies dans La camiorllrelte oti sc trouvarenr

i'ip"*.'a.'Vl*rt" .t ses enfants), i9 md 2002, p 40 e( .4 | (tjtg'."

9n, (l:t /L',*"hamu'e tes onl

iciis Jans re nehicule) ,29 mai 2002' p. 49 (tdmoi; SJ) ; (lca idfugiis iloicnt ontass€s d I'atricre et

i"i"r". i.i"i J"u"JO, zs moi zooi, p q:'"1 44, (lcmoin sJ) ; (lcs pcrsonnes cmbarqu€es d bord

O" "ei*ri" "".*i"mais

revenuos), i+ octoUrc iOOZ, p. Ol, (rimoin SU), l? octobrc 200?, p 76,

ite.oin SUI; (Nyiramasuhuko a dil I ( Commcncez par c€ cdtd-c:' oi sont. couohcs les rcfugiEs'

Prensz des femmes et des hommes' et embarquez-les dans le vdhicule- t)' 14 ociobre 2002' p 6l '

l ; ; ; - i i l ; ; i i rs a rzo, (r€moio sU), l? ocrourc. .2002' p.155.a I58' ( tdmoin sU);(Nvi,**uh*o t"u, u dit d'embarquer Jes gcns dans le vChiculc)' 24-uclotre 2002' p 162 et 163'

iAi'alOS,;i lr+ A tsg, (r€moin ebp),28-octobrc 2002, p. t52 er l5l (tdmoin QBP), 29 octobre

iOOl, p. -ie,'f9

"ijL a if, lCtoin QBp) ; (l"t militaires ct les ln!et.4ham\4e onl commcncc a

tr"i"J.'u* 'tgrrgig.t

ir t'arriare d. li prdfecture e! '| embarqucr d'auttes.r€fugids dans une

"um;onnerte Toiota a double cabinc qui avait accompa8nd le vchicule. de NyiramasLlhuko i la

pJi..tl,*j, rs il zno:, p- z+ e zr, (tirnoin QY) ; (Shatom et les /z/era'4n we 'sont descendus du

;ehic;le pour sdtegtionner des jeunes gens et les faire monler dc force dans le vdhicule)' 19 mars

;il;; ii;i ll (i;;;in Qi)i ("'erai au* le cadre dc I'embarquemcnr des penonnes en vue dc

les mmener dans |eurs communcs cr prdfectures d'origine), 3 fdvrier 2004, p. t 8 a 20, et 64 et 65.

iJ."f" <iUql, (les Interchqm$'e, Nyimmasuhuko cr shalom ont pa' la sujtc embarquc des

;;;il; iltit dans le vdhicule et lc; onl emmen€s A Kumukoni pour les tu€r et jeter leurs

dioouillec dans une lbsse).;;i ;ii; ;t ;ai zooz,' p' so a 52, (temoin sJ) ; (selon un des deur survivarls' une cerlaine

,qnnJn"-iuta i", gan. uviient Ctd ommenis d un endroit appeld Kabutarc oir ils avaicnt €td batlus el

j;,;;;;;; tiu, parfois alort qu'ils Ctaienl c$core vivans)' 14 oclobrc 2002' p \23 e' 124'

Itdmoin SU) I (cetlc nuit, des gens ont Ctd embarquis daas le Hilux el tuds; aucun d'eux n'est

;;;;; ;;i;';i;; i00i, p zl i zo. Semoln rul) ; (ies tnterahamte ont dit e ceux des rifusids qui

lugement ponant condarnnatiol 2 4 j u i n 2 0 l l

Le Procurcur c. Nlircmasuhuka et consolt!, alfaitc n' lCl R'98"42'T

lgavril et la fin de juin 1994; ils avaient agressd les rdfugi€s et les avaient

emmends de forceTlm.

2605. LeProcureur a aussi prdsentd des ddpositions selon lesquelles pendant les

attoqu"r. Nyiru.asubuko aviit dit que les femmes et les jeunes filles tutsies

deuuieni ette vioteest'o'. Ayant entendu ces ordres' Shalom et les Inlerahamve onr

vjoJd des femmes i la prefecture""'-

dtaienr rdveill€s d'6ter leurs vetemenls et ils les ont emmends dans leurs v€hicules d un endroit

"pp"fJ i*"u"y-e" Un jeune homme.<lu nom de seman)€nzi. et :::- i?1t:, f,T::" :i-,:?l

I4768bis/H

;li;;.t".;;il""i*t'e€ ".."*t d Rwsba)anBa. ont pr.s'cchapper et ont dit aux rdfugics

;;; i;; g;"t qu'i 1 avaien( dlc emmcni$ avaient itd t-ues i l'uidc de rnassues ct de machefles)' ll

i l* lOii, p. 20 et 21, (temoin SS);(selon Semanycnzi' on les avait emmendsa I'IRST et jeEs

I*t *t ioit", et i l avsii eu Ia chance de s'dchapierl, 17rnars200l'p l0ct l l '(t i tooinsD);

(d'autres personnes onl dld cmmendes..el onr ne ies ajamais revues)' 19 nars 2003' p 2l A 2?'

fi';l,r{:,mlrr*r+;;ii**'***1"st';srt;*:ry:n;r',,"',-,qffi;il dil'i4 t"tt zoo:, p 29 e' 30' (tEmoln QY)r (1u:u" d.T r€tusies emmen's a

i""O"t"&"'" 'tu *"cnu i laprdfecture),3 fivi icr 2004, p l8a20 et 64 el -65'. (tdmoin QBQ);

1l"t-iri"lo'n.*", nyinmasuhuko ct Shaiom ont par la suilc cmbarqui les,,r€fugiCs tuisis dans le

y,"J'8ii:!hT' ;ilH:l ;*"itsi:?i#lJ";i,':ii"':ffi fi:nTT,".'Jl"il,,,-"'o'*" *,$ffi #tJi *"'.Jjf +li':i';1"l;;: i:n':xffi"1 :ff [: ::'#,'JT,ii iJ"IL-:,:J:;;;iif;,'ffi [ ff'ffi t':rrlijj,lgli:"1]"'1";:L,l'nu*;]"T;*:'fi ,H3 il il,lii*ii"slli irirt;; rdfugids ont etd battus a emmcnds ir bord du vihiaule)-' 14 octobre 2002'

".'ti i" i i, f,i '"j"i ' iui, r7oiroure:ooz,p l32et 133'(i€moio sU); (vers 2J heures cettc meme

iirrt, rii*i*"iiir" ,on .harffcut' son garde du (orps el quelques In-tetahanwe sont rev€nus

i"", f"'"rir" -gr,i"ur"). 3 marr 2001, p, 5l:(r(moin SS). 4 mars 2003, p. l l lcmoin ss). (qui a revu

ffi; ;;;; ;,;; iil#u*r,uto t.oi' ior'r, :'u',';;1il,1;',;'"tl""l'll""i:J,'.$1f;lltlIilJJrevcnue deux autre iois A la prdfccture ''i*i:ii*i.*-ij,iiiu,,zbor, p. rr Jiz, *l:,jjl:tffi,:t?##iii"l',lj;,1J"1":i,if;(tdmoin FAP) ; le v€hicule cst venu trots

i"# ';'*:h;i's'fgjltt",i:'t; ;:ru:xllll li*tli, ;iliiili,Tili.l"J*l?:li ont dtd les scrrl€s ot elle :'a u,re penjuni son 'cjou"i tu prifcclurel' ] levrier 2004' P 19 el20'

sil*;:lr;l;iriqiqt**;lifr *",,TI:fi itl#,:ifilt1ff*ii(tdrnoin QBQ); ( les assai l lants l 'onl re

;;;;;i";;'iil;ppe, pou, allor "o;'

l" ueuii" iu puttonn"' qul pleursit' et €lle s'est colchd€ a

;;; i; i l i i4 }i l .; zoo:, p.:t et22, et24 a zj ' (temoin RE)'25,fdvrier 2003' p 49 et 5l '

f,#"r"iij, G.r"" iaqu"lt", a"unr o'ett" umenie i RanS'o' elle avait vu Nyiramasuhuko' shBlom et

{^ iri}iilii:", aii'i" denom.d Kuzungu. venir i la prdfccrure trois fois la ndrne nuit).;f' 6'lil il

""rlure 2002, p. 99 a l0l, l0-5 et 106, er 125 a | 2?' (tdmoin su) i (Nviramasuhuko a

*U"itte ir. l".'i"rn^* Jfiiie.s 'oi"nt violdes, pour avoirrefuse d'cpouser des lltrtus' ct ensuile

;;";";i;; dans le Hilux |ru, eue iueetl' 24 octob'e 20a2' p t62 a 16{' (tdmojn QBP)'

ilil;;;*r, r.i;i 'a iio'los .t ros' .i r8s a ret, (tdmoin QBP)' ?e octobre 2002' p 37'

i6toi" riBpl t l'iyir"masuhuko a di aux mLlitaires er aux Inteftihqttl14e ce qui suil: ( [Je peux

;ilr;fl*iij"#""'"TJi*:illrs:l;lr"ll,'Jff'JJ:;,:lf:,:i:e:i::ilTi:,Jiiifif!;-r#.". q"i ","1 """r"I a'ari,,j,: *rl"l *:i*f ii jlffi,ili,l;,,,ili#i;i,Ll;*,9ru:l::l;.yliffS$*";"., res jeuoes r res er r€s dames, a ez Les viorer p6rce

Jlgcmcnl Pottanl cotdamtation24 . j u i n 201 |

805

Le Procureur c. Nyiramasuhulo et cottsorts, affaire n" ICTR'98-42-1'

2606. La D6fense de Nyiramasuhuko a present€ des tdmoins qui ont affirm6 que

Nyiramasuhuko n'€tait pas A Butare la plupart du temps durant la p6riode allant du

19 avril i Ia fin de juin 1994 et que lorsqu'elle y itah, elle passait ses soides a

I'h6tel lhuliro (3.6. 19.3.Z, l ).

2601. La Ddfense de Ntahobali a pris€nte des ldmoins qui ont affirmd que

Ntahobali n'itait pas d Butare pendant des portions de la pdriode allant du 19 avril

i la frn rle juin lb94 (3.6.19.3.2.2). Selon des tdmoins de Ntahobali' il ne savaitpas conduiri une voituie et lorsqu'il dtait A Butare, il ne quittait pas I'h6tel Ihuliro

ie soir ou la nuit7ro3.

2608. La Chambre va i present examiner chronologiquemenl ces allegations

pour ddterminer si elles ont €t€ dtablies au-delir de tout doute raisonnable'

3.6.19.4.4 28 avril 1994.-Enldvement de 30 rcfugies tutsis

2609. QCB a affrrm€ qu'il s'etait rendu d la prefecture le 28 avril 1994 vers 9

heurestl0'. l l dtait anive d la prdfecture dans une Peugeol 505, accompagne

d'lnterahamw{3?t. Une Daihatsu, conduitepar Ddsire, le fils de Munyagaseheke'

6tait arriv6e €n m€me temps que ShalomTJb Les Inlerahanwe avaient forcd sous

la menaoe d'un fusil une fientaine de rdfugids tutsis qui se trouvaient d Ia

Drdfecrure d embarquer dans la Daihatsu pendanl ^gue Shalom obsewait; aprts

iuoi, celui-ci auait dit au chauffeur: (Allons-y

"'ut selon QCB, c'€tail Shalom

oui dirieeait les operations, car c'est lui qui donnait les ordres"uo ll a ajour€ que

ttsabimina observait, A une dizaine de mdtres, de son propre vehicule' Ie

charsement de Ia DaihatsuTso. La Daihatsu et la Peugeot s'dtaient dirigdes vers le

ou'ell€s svaien! rcfusd de vous dPouser... elles svaienl rgfusd de vous €Pouser ))' ll mars 2003' p'

ii "ilil tte."i" i,qpi, rz tui. zool' p' 19et50,0dmoin FAP);Ge le.lanl debou.t a c6rc du

I4767bis/I{

rgr,i"rj", iiyi..*.rtuico a dit aux tnteiaho, "e

de prendre lcs.ieunes.filles et les femmcs qui

"iil;;; pas 6gies et de les violcr avant de lcs tuer Parcc qu'clles avaient refusc d'dpouser les

llr*J I k*i* ZOO+, p. I I et 63, (rdmoin QBQ) ; (Nyimmasuhuko a otdonr.e 4"x lnterahan\ae de

l,lv8fl,r;: fl ,Tb:: fiJiT!:'i, t* H'lJl ii'J5 l'*,, ", *,'?. 86i Be,.et e0 €t e, (timoinre l ] i r j l " t "ur" ioor ,p. i i i l l , l te .o inra) ,3 loctob(e2o,o1,p65e{66 '^69d71'84487'108diti, i ir

", itg, tzz'd, 1?3, et li9 el 130 (ldmoin TA), l- novernbre- 2001' p ̂ 45 el 46 (temorn

iii l-*t'".Ut. Zoor, p t6 ct tl. 14 d 16, et 5l ct 52, (t'moin lA)' 20 mai 2002' p' 109 et ll0'

fte,iioin;ix), u: ruizdriz, p, t+eet t+l' ltemoin TK), 14 octobre 200?,.P 1t0 d t l2' er 120 d 122'ii!*"i" iui. rs o"tolt"ldou' p.29 er 3b ftuis clos), (tcmoin su)' 24 octobre 2002' p 7E d 80

lil;i; ;ui,,i;b" uool, p lor.r 108 (huis oLos) (temoin QBP)' 24 revi-€T 2003 ' p'2t et22

ii;r"i" irr'i I ."ri ztol, p. gz ct o3 (tdmoin ss), I t marc 2003' p 62 et 63 (temoin FAP)' 17

;;;;dt; '10

; r j iilrn'oin sol, le ma". 2003, p 24 er ?5, ct 28 er 2e' (temoin QY)' 3 fdvrier

2004, p. 63 ii 65, (tdmoin QBQ), 9 juin 2004, p. 5I (Des Forges);# ida,l l;,i.2'oor, p. zz-lNtuiouriy, zz j'in 2006, p. 44 (Nuhobali)-€t p. 47 et 48 (huis clos)

fN,fr"uflj, if jrin ibO:, p. 19' 2s et 43 (Denise Nrahobali), 12 oclobre 2005' p 24

iNuirr-uruhut ot. l0 fevicr ?b05, p. 14 ct 15, (Clarisse Ntatrobali), 28 t'€vde' 2005 ' p' 19 d 20

iCiarisse Nrahobali), 2 juin 2005' p. 45 ftuir clos) (t€moin WBUC)''s CRA. ?l ma$ 200?, p.56 (dmoin QCB)t'* CRA, 2l ma$ 2002, p. 58, 60 ct 6l (tdmoin QCB)u* CRA.2l maN 2002, p. 58 et 59 (timoin QCB)t3o? cRA, 2l mars 2002, p. 62,2? mars 2002' p 62 et 63 (tdmoin QCB)''d CRA, 2l mars 2002, p. 62 (tdnoin QCB)."* CRA, 2l mars 2002, p. 62 el ?2 (rdmoin QCB).

Juggmcnl Pofi aml oonda$nation 24 juin 201 |

Le Proc*eur c, Nyitamdsuhuko el consorls, affairc n' ]CTR'98-42'T

Grouoe scolaire, puis, le vehicule de Nsabimana avail pris la directton du Quartierarabe)J|o. Environ 25 minutes plus tard, QCB se trouvail au barrage de Chez

Bihira. Des personnes qui dtaient passdes par le Groupe scolaire Iui avaient dit que

Shalom et les Inlerahamwe etaient en train de tuer les Tutsis qu'on avait

embarqu6s dans )e vdhicule de Mu nyagasehekeT-tl I

2610. QCB a dit d la barre qu'il avait rencontri Ntahobali longtemps avant les

dvenements, lorsqu'il s'6tait rendu chez Ntahobali avec le chauffeur du pcrc de

celui-citir2.

2611, I'a Chambre rappelle que QCB dtait un tdmoin ddtenu el qu'elle doit donc

exercer la circonspection qui s'impose pour appr6cier sa crddibilitd Lors de sa

ddposition, il avaii avoud qu'il aviit participd aux massacres de Kabakobwa en

"uiil 1994t3''. Aucun tdmoin n'a mis en cause QCB et celui-ci n'a avoud avoir

parricip6 i aucun des enlBvements et meurtres qui ont eu lieu i la pr€fecture ll r'a

pas 6; etabli qu'il avait des raisons d'en imputer te bl6me d Ntahobali et

i.lsabimana. La'Chambre sa'rt qu'elle peut se fonder sur la ddposition non

corroborde d'un r6moin unique pour etablir un fait essentiel' Toutefois' en

l'espdce, faute de corroboration, elle n'est pas convaincue que Ia-d6position deqcb

"oit suffisamment fiable pour lui permettre de constater un fait au-deli de

tiut doute raisonnable' Tout en reconnaissant que les aftaques A la prdfecture ont

commenc6 i la fin du mois d'avril, la Chambre conclut que le Procureur n'a pas

ttabli au-deli de tout douta raisonnable que Ntahobali avait enlevd 30 refugids

tutsis a la prdfecture le 28 avril 1994.

3.6.19.4.5 F in d 'avr i l ouddbutdemai 1994-Timoin QY

2612, QY a affirm€ qu'elle avait vu Shalom, Nyiramasuhuko et des

Inrerqha;{we attaquer pendant trois A quatre nuits consdcutives"'* les refugi6s

tutsis qui se fouvaient i la prdf€cture.

2613. A la fin d'avril ou au d€but de mai 1994, lorsqu'elle est anivde pour la

premidre fois i la prifecture, QY a vu Shalom qui arivait i bord d'une Daihatsu'

accompagnd d,unJ dizaine d,lnterahan we munis d,armes traditionnelles lelles que

des mach-ettes et des massuesTl15. I_a Daihatsu n'avait pas de ridelles d I'anierc et

dtait couverle de boue, de sorte qu'il €tait difficile de disdnguer la couleur du

v6hiculeTs'6. Shalom et )es Inteiahamwe dtaienl descendus du v6hicule pour

selectionner des jeunes gens et les embarquer de forceTrr?, lls avaient oblig6 les

' r,o CRA,2l mars 2002, p, ?t el 72 j ibid., p, 72 (t€moin QCB) (pour I 'orthographe de ( QuanieraraDo )r.t" cR;, 2l ms$ 2002, p. 74, 2? m?'.s 2002' p.6l et 62 (temoin QCB)?r' cRA, 25 mars 2002, p. 203 i 207 (huis clot (t6moin QCB)Trrr cRA,20 mars 2002,p 44,2'l mars2oo4 p. 195 (6rnoitt QcB)'t3r1CRA, 19 mars 2001, p.28 et 29 (tdmoin QY)'rl5 CRA, l9 mars 2003, p.24 A26,20 mdrs 2003. p 4| et42(tdmoinQY)Trru cRA, l9 mars 2003, p. 22 ea 23 (timojn QY)?r' ' CRA, 19 mars 2003, p. 24 et 25 (tdmoin QY)

Jugem ent portant condamnation

Cttt t-0052 {F) 807

@

14766bis/II

24 iu in 201 |

Le Procweut c. Ntitanaflhul@ el consorls, affaire no ICTR-98-42' l'

jeunes filles d embarquer pour les^violer d I'arridre de la prdfecture dans unemaison ou dans le bois avoisinantT3tt

2614. Elle a dit plus tard i la barre que des jeunes femmes avaient aussi 6tiforcdes d monter dans le v€hicule. Confrontee d sa diclamtion du l5 janvier 1997selon laquelle ceux qui avaient 6td forcds i monter dans le v6hicule itai€nt des< intellocruels n, elle a majntenu que sa diclaration antetieure cadrait avec saddoosition, des intellectuels pouvant se trouver parmi les hommes et les femmessdlection nisT3le. La Chambre,estime qu'il s'agit ll d'une divergence mineure'

2615. QY a dit gu'ells avait pu identifier Shalom pour )'avoir vu.auparavant il 'hopital de Bulare et qu'elle ss trouvait e environ sePt mCtres de lui"". Toutefois.la fiabiliti de cette identification a dtd mise en question du fait que lE temoin n'apu reconnaltre des endroits du bureau de la prefecture. Elle n'a pas pu indiquer surfes piices i colvjction P23c) ter ou ?3d) (photos de la pr6fecture) I'endroit oi laDaihatsu itait gar€e, disant qu'il etait difficile de localiser cet endrcit Paroe que,

contrairement a_ql photos, il y avait, i I'dpoque, du gazon et des gens tout aulourde la prefecture"''.

2616. En outre, QY n'a pas pu siluer sur la piice d conviction P27 (vid6o de laprefectur€, de I'EER et des ruines de la maison d-e--f yiramasuhuko) le terrain suriequel se trouvaient les betiments de la pr€fecture7rz2. Elle a expliqu€ qu'elle dtaitjeune i l '6poque et que, meme aujourd'hui, il lui 6tait difficile de regarder lesbetiments de la pr€fecture en passant devant eux, d cause de ce qui y dtaitarriv67l2l. QY a reconnu la vid6o de la v6randa oir elle dormait d la prdfecture"'",mais son incapacitd de reconnaitre les b6timents de la prefecture oi ces laits seseraient produits jette le doute sur la fiabilite de son identification de Ntahobali etde Nyiramasuhuko.

2617. QY a dit que, lors de la deuxiime nuit qu'eile avait passde d la preiecture,

elle avait vu Shalom, Nyiramasuhuko, son garde du corps. Kazungu et delInkrahamwe aniver d bord du meme vdhicule"". I) n'y avait pas de lumidre""

mais les Interahamwe avaient des lampes de poche et ils les pointaient en direction

des rdfugidsTsr?. lls s'6taient arr€tds et avaient embarqud de force des gens--dans Ievihiculef328. Elle avait afiirmd qu'elle s'etait cachde pendant I'anaque"'"' mais

I1765bis/H

zr3 cRA, 19 ma$ 2003, p, 25 (temoin QY).Trre CRA, 20 mars 2003, p. 4? et 48 (temoin QY) ; piice A conviction Dl l2 (Nyimmosuhuko) (15janvier 1997, diclamtion de Q\'),nro cM, 19 mars 2003, p. 26 €t 27 (t{moin QY).7!2r CRA, 20 maIs 2003, p, 68, 24 mars 2003, p. 9 d 12 (timoin QY).a" CR ,24 mars 2003, p. 10 st I I (ldmoin QY) ; Piace a conviction P27 (vld€o de la prefecrure'de I'Ecole ivangdlisle du Rwanda El dcs ruin€s de la naison de Nyitamasuhuko) d l6 h 2l .rJ?'cRA, 24 mafs 2003, p. 12 (ldmoin QY).R'?o CI{A, 24 mars 2003, p. 12 (rdmoin QY).732r CRA, f 9 mars 2003, p. 28 et 32, 24 ma$ 2003, p. 24 er 25 (tdmoin QY).?t15 cRA, 24 :nars 2003, p. 30,25 rnars 2003, p, 47 (tdmoin QY).R'z? CRA, l9 nars 2003, p. 43,24 mars 2003, p. 30 (tCmoin QY)nn cRA. l9 ma$ 2003, p. 33 (temoin QY).7r" cR , 24 naxs 2003, p. 6. l2 et 13 (tdmoin QY),

lug€ment portant qondamnation 24 juin 20 | I

Le Procteur c. Nyirunasuhulo et consollt, affaire n'ICTR-98'42- l'

elle a expliqu6 qu'elle avait pu identifier les assaillants parce.qu'elle ita'rt cachde

parmi les nombreux rdfugids qui se Bouvaient e la prdfecture''-"'

2618. Le vdhicule dtait revenu plusieurs fois ce soirJi avec environ deux heures

d'intervalle entre les voyages €t chaque fois qu'il revenait' c'itait la m€me

;";;'ri. ;";;;""uu, t. ne-ni"ut" avait pris la direction de RwabayangaTs32,.mais

OY ne savait pas de quel cOtd le vehicule avail tournd pour se rendre d

iwabavantiaTrl'. tr vdhiiule 6tait revenu prcndre d'autres rdfugids une troisieme

fni" cette ricm" nuittrJo.

2619. Cette nuit bien particulidre oir trois attaques avaient eu lieu prdsentait de

nombreuses similitudes avec les faits relates par SS, SU et TK d propos de la

prdfecture. Toutefoi.s, ces trois tdmoins avaient siffd a la fin du mois de mai ou au

d€but du *ois de juin 1994 la nuit des trois attaques Or QY a bie.n precis€ que ces

tuJn"-.ntt avaiinl eu lieu duranl la deuxidme nuit qu'elle passait d-la

otif""t"tt3s c'est-d-dire A la fin cl'avril ou au d6but de mai, prls d'un mois plus

i61.'g1 qsns6quence, si on suit sa d6position, elle parlait d'une autre nuit pendant

laquelle il y avait eu des attaques

2620. QY a affirm€ que, le troisidme jo111.qu'elle avait pass6 d la pr6fecture'

Shatm e-tait revenu au volant du vehicule?rr6. Etle avait commence par dire que

Nyiramasuhuko n'dtait Pas de ce ut,yag"tllt ' mais plus tard' elle a- dit que Shalom'

Ni,i;;;;k", Kurrngu .t des inierahott*" se kouvaient dans le vdhicule

a'irant ta uoisidme nu-it t"t Puis, ellc a conigd d:,.no-uLt.uu et djl que

Nlir"rn*"ftui" n'6tait pas pr€sente la quatridme nuilrre L'identification de

Nyiramasuhuko comme se $ouvant il la pi€fecture la troisidme ou la quatrieme

",iiii. p""t e*."nsiddrde fiable, vu le flottement que manileste QY d propos des

rot.nL oU Nyiramasuhuko dtait prdsente' SD a -quelgue -peu corrobor€ cette

relation en aff;ant que pendanl son sdjour d la prefectute' Nyiramasuhuko 6tait

venue chaque nuit dans urt v€hicute couv€rt de boue pour embarquer des

o"rsonnestllo. Toutefois, cette deposition n'aPportait aucune pr6cision'

2621. De plus, la cr€dibilite de QY a 6td s€rieusemenl mrse en question par les

contradictions apparues entre sa ddlosition et ses ddclarations antdrieures et par le

;;ll i l;;l i. fu;il; avoirrnenti ri l i chamure qui lui demandait si elle connaissail

d'autres tdmoins d charge'""'.

I4764bis/H

?1]c cRA,24 man 2003, p.6 (temoin QY)?3r! CRA, 19 mars 2003, p 33, 15 et qo, zo nars 2003, p 48 ct 49' 24 mars 2003' p 24 et 25

[tdmoin QY)'trrz CRA. 19 mars 2003, p. 37 et 38 (imoin QY).E" CRA, 24 rnars 2003, p. 3l ct 32 (t€moin QY)'7!r4 CRA, lq nars 2003, p.37 et 38 (lCmoin QY)Drr C[tA. l9 mals 2003, p.28 (t€tnoin QY),u]5 cRA, I9 mars 2003, p. 43 (temoin QY).?r! 'cR,A, l9 ma$ 2003, p. 4l (tdrnoin QY).trr3 CRA, l9 man 2003, p 46 (temoin Q\ /t] 'cRA, l9 rnars 2003, p 48(t€moinQY)t3{ CRA, 17 mars 2003, p. 9 et l0 odmoin SD)''' CRA, 23 fdvrier 2009, p. 58 Ouis clos) (ldmoin QY)

Jugement PortaDt condamnation24 ju in 201I

Le Prccurcw c. Nyiramdsuhuko el consol.ts, affaire no ICTR-98-42-T

2622. En particulier, la Chambre reldve que QY s'est inscrite en faux contre une

partie importante de sa dCclaration du 24 juillel 2000, en afFlrmant. que tout ce qui

u gte aii d propos d'un voyage i Kibeho dtail inexact"o' Elle a dit que la

d6claration anterieure n€ rend;it pas compte des faits comme elle les avait

.eUteJ3ot. Cette ddclaration indiquiit que QY se trouvait chez un ami d Kibeho'

dans Ia pr6fecture de Gikongoro, lors du decis du Prdsident' QY a dementi cette

d€claration et a dt que sa soqr dtait venue de Kigali quelques jou,rs aprds la mort

du pr€sidenr er qu';lles s.dtaient rendues ensemble ir Kibeho'*". Elles €taient

,"tou-d., e Butare le m€me jourtlaJ. Elle a affirmd qu'elle ne reconnaissait pas ce

oui et.i ait dans la ddclaratlon du 24juillct2000 et qu'elle n'avait pas passd la

,irit j f;l.ttot'nu. Elle a donc rejetd une grande partie de sa ddclaration anterieure'

la qualifiant d'inexacte,

?623. Rappel€e d la bare trois ans plus tard, QY a etd intenog€e au sujet de sa

dJoosition ians I'affaire Muvunyi oi elle avait afTirmd ne s'etre jamais rendue ii

fi[.i. t .fi. a dit que,ce qui diait arrivd d Kibeho n'avait rien A voir avec ce qui

s'dtair Dassd i Buure"''.

2624, A propos de sa d€position oir elle avait affirmd que la camionnette

Daihalsu 6tait remplie de refugi€s i chaque voyage, on I'a lnterrogee sur sa

dgctaration du l8 septembre l99Z of elte disait que deux ou trois Personnes

"""i""i e,e

"t."n""r, puis tu6es, le deuxidme jour qu'elle avait passe d la

prdfecture; QY a rdpondu qu'elle n'avait jamais fait une telle declaratron - -

2625. En plus de ces contradictions, QY a admts avoir menti b laChambre sur le

ioinrO" sa*i. si elle connaissait d'autrcs tdmoins i charge. Rappelde i la bane en

ffi;,il;;i;;6 que lors de sa comparution [dans I'affahe.dite de Butarel

O"vant tu CttumU.e "n

i003, elle avait sul ilstructions d'un jnterprcte du bureau du

pro.u."ut, ni6 connaitre QBQ et SJ?3ae Elle a aussi affirm6 qu'elle avait

unta"i"utat"n, nii connaitri TK. parce qu'elle ne le.connaissait que sous son

pseudonyme et ignomit le vrai nom que cachait ce pseudonyme "--'

2626.Yulescontradic t ionsre|evdesdansladdposi t jondeQYauSujetdecesffi le munque de fiabilitd de son temoignage d'identifrcatron et le fait qu'elle a

uarit ouoi, menti sur le point de savoir si elle connaissait QBQ el SJ' la Chambrc

;;;;1"; q;; h a?position de QY concernant les faits qui se seraient produits d la

ir l" tt"it d'avrii ou au ddbui du mois de mai 1994 D'dtablit pas ceux-ci au-deld

de tout doute raisonnable.

fi?[J+ toru zoo3, p ?4 d 76 (huis clos), 25 na$ 2003' p 45 et 46 (huis clos)' l0 avril 2006'

o. l l A 15. ct I? el I 8 (huis clos) (tdmoin QY)i4'cRA, 25 mars 2001, p 4J ct 46 (huis cios) (ternoin QY)'7r{ cR-A, l9 mars 2003, p. 7, 24 mars 2003, p. 72 d 74 (huis clos) (tcmorn Q Y,?'{t cRA, 24 mars 2003, p. ?3 (huis clos) (tdmoin QY)tr* CM, 24 mars 2003, p. ?4 d 76 (huis clos) (tirnoin QY)

"" cRA, l0 avri l 2005, p 24 A30 (hlr is clos) (temoln QY)

"" c-ni. zq rnars 200j, p.24 a 25 (tdm;i; QY) ; pi0ce d convict jon Dl13 (NyiEmasuhuko)

( l8 seotembr€ I997, ddclamtion du tdmoin QY));; a-i l ?3 f ivr icr 2009, p. 46, 50 a 53 et 55 'r 59 (huis clos) (tdmoin QY)?ts cRA, 23 f€vrier 2009, p. 69 (huis clos)

Jugemcnl Portanl condamnation

. | | r r - r v i l ? / r ' \ 8J0

ffi

I4763bis/H

24. iu in 201 |

Le Procurcw c. Nyircmaruhuko el contorls' afl'airc n" ICTR'98-42'T

3.6.1g.4,6 De la mi-mai i la fin de mai 1994 -Viol €t enldvement de r6fugies par

Ntahobali, Nyiramasuhuko, des lnreratamrve et des militaires

2621. A titre prdliminaire, la Chambre reldve qu'il n'est pas cont€ste qu'il y

uuuit un gr-A nombre de r€fugi€s dans I'enceinte de la prefectur€ entre aYril et

;uin f el+". If s'agissait surtoui de femrnes et d'enfants en mauvaise condition'ohvsioue

:beaucoup d'entre eux souffraient visiblement d'affections cutanees et de

ffizilr 'ru

Chambre rappelle la d6position d'Alexandre Bararwandika, un

rnea."in qui rt"*ittait poui la Croix-Rouge de Belgique et 9ui a ddcrit,les qens

autour de la prdfeclure comme €tant malades, imacids et couverts de harllons'-'-'

i<i" al.til l'."tt "onditions

de vie i la prdfecture comme etant trcs mauvaises' a

reLvd que les v€tements qu'ils portaient etaient ddchires et sentaient mauvats et

oue ces r6fugi6s €taient apparemment laissds h eux-m€mes"" La Chambre reltve

que les t6-moignages entendus donnent i comprendre sans ambages et

invariablement que ces gens avaient fui d'autres communes et prefeclures pour

dchaooer d la violence it au danger de mortTrso Elle note aussi que tous les

iJtilt a .ft.rg" qui ont parl€ dele qu'ils onl vecu i la pr6fecturc €taient des

Tutsis7l55,

2628. IA a dit i la bane qu'eile avait vu Nyiramasuhuko-une nujt d Ja mi-mai

isgi;*, ..;p"g'te. a" rb n)r'qnim'e, iont son fils' ShalomTr5T c'etait la

iremidre fois quiei'ie voyait ShatomT358 Nyiramasuhuko €t Shalom 6taient anivds

!;ril;';;J;;ctJ lutionn"tt" Hil;x et avaient d\t atx Interahatnwe -gui

devait ctre embarqui de forca';"m6;;-rt pl-"rttt de la camionnene?lse'

;,,, cRA, 24 ocrobrc 2001, p. I 13 et I 14 (ljr.,oin'I A),2,8 nai ?012i I: r.37 1 138 (t6moin sJ)' I I

mals 2003, p. 48 (tdmoin l-AP), l2 mars 2i03, p 45 c; 46 (timoin FAP)' 6 seFtembre ?004' p 65 ct

;;'ihrfiL;;iiil;i" iqJ.'i j,irh, ioor,'p. ls et j0 (Barar$ondika)' 4 juillet 2006' p' 80

{Barirwandika).'ji1 cRA. 4 juillet 2006. p 80. (Bararwandiks)'' !" Cn,q, oieprcmlre 2004' p.66 (huis clos). ttdmoin TQ)

"" Voir, par exomple cRA, zr wtoltt zri ir i ' p 9?' 9il ' I 19 cr.l20' (remoln, TA)' 6 novembre

:OOr, p.'Siidrn"iliej (ii o um*e tlut t*t parcns avaienl dli ttr€s cr qu clle avail donc quitte

sa commune d'origine pou, cnercrr"r reirlgc i la prdfecture)'^23 mai ?002' p -91

et 92 (huis clos)'

(tgmoin TK) (lK a quittd Girongoro p;';;;h;'"ne' "fuge

i eutattl' 14 octobre 2002' p 17 et l8'

ii jii i zl i i."r" iu)' :i o",o'ur" ttioi, p al, es ct -89

(huis olot (tdmoin. su) (il v a cu dcs

troubles dans sa (ommunc d'origine !;;;ari et ses cinq enfants ont Ete $is. Ellc-m€mc a itc

;il;;;;;;;";.un" d'o,igint pout ullcr demander de I'aidc aux auioritds de la p'efecture)'

i+ii"t l.r ir ioj,p.ir,+o.rl lfJt"i i t ie' i 'zi l lvrier2003'p 4 et5 (tdmoin RF') (elleaussi atui

la prdttcture de Gikongoto d'oU tl le dt'ail orieinaire)', ' ,, Cp,,, l,t octobre 200t, p. rrr .r I i j i f tro," 1A), .10 mai 2002, p 26.(timoin l-K)' 28 mai

2002, p. 135 cl 136 (tdmoin sll, z+ ocrolrJ ioil j p' l j0 a 152 (dmoin QBP)' l l mars 2003' p' l7

.ili iigt"f" FAPi: pidce i oonti"tion P64 (Iienseignements personncls)-(sur RD) ; pidce d

conviction P6? (R€nselgnemcnts pcrsonneLsl lsur SD) ; pllce i conriction P7"l (Renseigngmcnls

r.""""ir 'r if ,* 'qeal, i+ octob,.:ooz, p i:atI1'crnoinSu) t5-ocrobre lo02' p l5(huisckls)

i;;il s-6iii; p;;; sU etait tutsi-er'sa mere Htrtue mais cllc s'idrnli {iait commc une rutsie)'

il'*r ioij. ".

ii i so tt'"i, "roO

Aetoin si), i mars 2003' p' 2l (ternoin sS) (le pcre de SS etair

iuit i "t

* t! ' t" lfuru. mais cllc s' idenlif iait commc une ' l ulsie)

'iil;M, i; ;"t';2o0l p. 33 ct 34,29 octobre 2001, p 56 et 57 (dnoin 'IA)'

"" diil ii "Joir.

z0ol, p. 33 ct 14, 3 | octobrc 200 l' p' 50 ct 5 | Gcmoin TA)'1" cItA, 30 octobre 2001' p. ro:, I i J"ttiiool ' p i+' 6 novembre 2001 "

p' 62 et 63 (l6moin

TA).r31e-cl{A. 29 octobre 200l, p. 50 et 5l (tdmoin 'fA)'

Jugement pondn! condamnation

14762bidE

24 iuin 201 I

cnl r-0052 8 l t

Le Procureur c. Nyirumasuhuka el conro'"r'l, aflbire n" ICTR-g8'42-T

Nviramasuhuko portait un pagne kttenge1360. Les phares de la camiornette etaient

,lirrndrt'o'. Nyiramasuhuio se tenaji debout dans Ia cour de la prifecture'

i"Jqr-t au* int"roha,r*e les refugiis tutsis et disant < lv]oild-celui-lir' celui-lit

"urri. ", lplourquoi dpargnez-vous celui-lir ? r"'o' Ces Tutsis itaient des

*otrrzto"q a'afftm! qu'ils avaient 6t6 battus et qu'ils elaient forc6s e monter

a-Ji. "".;"tt*net3fl.

Nyiramasuhuko a monrrd trois refugids 9,ui avaient 6rd

g"t"-e, o a donn€ I'ordie de les embarquer dans le v6hicule?ru' shalom a

"iJ"r"t'J "* lt"t ahamwe d'an€ter de tuer jes rdfugies parce que le nombre de

morts exc6dait la capacit6 de ranspon du v€hicule"*'

26?9. TA a decrit les v€tements que portait Nyiramasuhuko et a citd les ordres

ou'elie donnait aux Inlerahamwe d'uttuqu"' cerlaines personnes TA etait donc

J"rnr'"#""i orit po"i ""G"u*

ce que disail Nyiramasuhuko €t I'a identifidc

""*." t*"t la mdre de Shalom. Aussi la Chambre jugcl-elle cene identilication

fiable.

2630. TA B dit que Shalom et d'a:uu.es Interahamwe I'avaient violee'

Nyiru*urutlulro et so; fils sont amivds ensemble d bord de la meme camionnette

iiil ;; fait savoir arrx Interahamye-les personnes d embarquer de force d

,ndn,,. -f*-"i*af,"r

de la camionnen"tru". Shalo, ponait un pantalon er une

;;;tt;-.J;r;;t'u1 Durunt les dvdnements, TA a vu shalom plus de buit fois d

i. irer..i"Jt&."par ailleurs, elle a dir que Shalom I'avair violde ir deux reprises et

[i;ii;,i,J p"t l. ;ru, n-ou, l'ttttntr chez dcs Interahanwe qui I'avaient violde

I a" nolntt.it.t ,eprises7rto. Ainsi, TA a pu voir souvent Shalom.de lrds prds' Lss

.n*r"t t""g., conne la prefecture ont eu lieu de nuit' mais TA 1 "ffi"]19,q1-1

iiut-i.ui" o" ces occasions, il y avait le clair de lune denidre la ptefecrure'- Par

iirrl"tl,"ril "tJ

pulroi.'0. -t'e"ruitage

public projeti par 1es rdverbdres qui se

ir"r""iiri i" i,""oe c6td de la route, plej de chez Venant"". TA n'a pas dit que

i.'.".i""""n" tr"it camouflde, mais cile n'a jamais dtd inleffogee sur ce point Par

"ili"^, nep a affirmd que Shalom dtait venu daas un v€hicule camoufl€ en

l476Ibis/H

'3@ cttA, 25 oclobre 2001, p. 46 (tdmoin TA)

"'';iA,;;;;;;;.zooj, p r+ (retoin'iet [N D R : il s'asit plus e-xactement-de la pase 281'

"" ii i i, zi ""i"ur.

zoor,'i.:2, ir, et +o Jla, 29 ociobtc 200l' p 53 et 54' 3| ocrobre 2o0l' p'

64 el 65'

i norernbre 2001, p. t l et 62. ? novcmbre 200l' p l?2 a l?4 (ldmoin TA)n;ic;; i ;lllet i006, p 49 €t 50, 4 juilLel 2006' p ?9 er 80 (Bararwandika)''*ii;:;i;;;b."zridr, p si"is'i, iq *tou'"'zoot' p so o 5 l ' 6 novembie 2001 ' p 6l et62(tdmoin TA).n6r cRA. 29 octobrc 2001, p 52 et 53, 6 novenbrc 2001' p 6L el 62' 8 novembrc 2001' p 43

Oemoin TA).& dii. zs u"totr. 2001, p. 50, 5l et 53 a 56 (temoin'l 'A)''367 CRA, 29 oclobre 2001, p. 50 n 52 (tdmoin 'IA)'

aor cRA, l l octobrc200|,p 43 (tdmoin TA)

"' 6ii, ii o.r"tt. zoo r, p. r zi "t

1 22, 25 oclobre 2001' p 86 (lim^oin-rA)

"'" iira, li *.tr" zoor, p. eo, or' es' fo' ii 'i to' go a 8s' qo tl 9l' 29 octobre 2001' p 9 i l:'

r r * i " t i , i o i j i , p .o ja i i , u i t r , r o t i - r rq . r zz '123 ' I29e t i 30 ' l ' nov (mb f€200) ' p39erlo , e novembte zobl , p l0 , l l '15,16,51et52( tdmoinTA) ';;i ;;i;, ;i l;;r; ibot, p. itq et tzo, r t octobrc 2001' p 12'68'e-0'el et I07 (tdmoin lA)

"', i i j, io "J"u..

z00l; ;. l l9€t120:snovembre2001,p. 12 et 13 (!{moinTAI

Jugement Portant condamnation24 j u i n 201 I

8 1 2

Le Procureur c liyircmaiuhalo el conJol'lJ' alfaire n' lCl'R'98-42-T

noi/373. La Chambre considire qu'il s'agit ld de divergences mineures ll est

f".ti.uiier"."nt itponant dB note; que TAa. affirmd qu'elle avait observd Shalom

pendant qu'il dirigeait un entrainiment des Interahamwe un matin de juin

lgg+tlto. Elle a donc vu shalom en plein jour'

263 I . TA a appofld des prdcisions importantes sur les c irconstances du viol' Elle

a dir oue Shalom se deplagait parmi les rdfugies, echarpant et v|il ladant au pzlssage

i r'"li.i" r" t".n.tt.t"t Pti. a dit que lorsque Shalom dtait.anive Pres d'elie'ril

l 'avait prise par la main el I'avait ftappde avec sa machette au bras el a la maln

$il;-i';ffi ,;"ievee et ennainee'vers I'oRINFo& derriire les bariments de la

#fec;;;;j;.'i-iu"uii aernouirrd ."' jit*i q';iir" i""rait si elje rerusait?r?8 ; il

avait enlev€ ses sous'vetemenls' I 'avait couchde ri mCme le sojel I avalt vlolee

il avait ensuite invit6 huit autes Interahamwe d la violer' dont le ddnomm€

N;;;irs0.-N;;; a demeurair i la pr€fecture pour surveiller les r€fugi6s pendant

"":iri'-o-rnui"",, mais it preait'main forte ^ux Interqhamwe pendant les

;;;;el;!i. L;;; de ceux qui avaient viold TA avait glace sa machetre sur la

iambe de TA en Jui disant que si elle bougeait' i l Ia tuerait' '*'

2632.Pendantqu,e| |edta i tv io lde, fAa^v^ai tvudeuxautresfemmes'Jutprcsquise taisaient violei por des Interahamw/383 Nsabimana a fait ir Des Forges une

l;.#;;; o"i."d;ait avec la ddposition de TA' tl a fait remarquer e Des Forges

i""'p""J"ti".,i. oe;'oa.' c"t tliitoit"t "t

d'autres personnes venaient enlever des

ft"rt", oou, les violer et que d'aufi€s personnes dtaient selectionn€es en we

d'ctr" tudes73s.

2633, TA ne connaissait pas Shalonr avant de le rencontrer d la pr6fecture- Elle

ne connaissait que le pr€nom a"'uiurtofai, c'est-d-dire ShalomTrE5' mais cela

il.*"." ""

,i"ti ia credibilit6 de son identification Elle avait appris de la bouche

i'orrrer' tgfugiet les liens familiaux existant entre Nyiramasuhuko et

rl"f,"i"ffli'. "nrf.

n'a pas identifid I'accus6 comme dtant ( Shalom tt tout coun'

;;;*.t"i t.; qu;a'dit la D6fense de Ntahobali' EIle I'a identifid comme 6tant

ii"i"t, f" fils de eautine Nylramasuhuko, qui dtait Ministre de la famille et de la

?]a cRA, al maN 2003, p. 5l et 52' 12 marc 2001' p 48 €149 (timoin FAP)t* iR,A, 2e ocrobre z00l, p. 32 A J7' 44 ec 45 llimoin I A)'

"" Z'ir-il li *l't'"liol, p. sq tt ss, io *iou;e 2001' p: 106' 3 | ocrobre 2001 ' p 3l ' l7' et 60 i

67 (tCmoit TA).;;"i:-iie-ii

"ii"ur" 2001, p 53 et 54,31 octobre 2001, p 40 d-43.(!€jno'nJA)

";;i;:;J;;;;iooi'p. ss "r

si,-:r o"tou'" z6ot'p ez ir 65' et 6 novembre 2001' p 5l

$i$fftl ".,.or",001,

p. 55, 56,60, 61, 63 €t 6.'t, 3l octobte 20-01' p 6s (t€moin rA)'

"';;tA:;;;;;;;;iror,'p. ed * rr, !i *tourc zoot' p' os cr or' r novcrnbre 200t' p' 51 et 52

(6moin TA).i;;; ' ;RA.r;oflobre2001,p.60,61,65et66,3loctobre2001'p 85 et 86 (tdmoin TA)?rtr cRA. Jl oclobre2001, p l30et131 (tdmoin rA)?"x CRA, 25 octobre 2001, p.63 €t 64 (temoin TA)'7rB CRA. 2-( o€tobte 200l, p 75 (tcmoin TA)

"" cne.') iuin z0ol. p 55 (Des Forges).'rs' cRA- 2i octobrc 2b0 | ' p. 49 ct 50 (rcmoin'tA)?rs cR,A.29 octobre ?001, p.49 el 50 0emoiD T )

Jugement Podant condamnation

arn ) -oo5z r . r 813

riffi

l4760bis/H

24 j u i n 20 | |

Le Procureur c. l,t'itamasuhuko et consortj, uflairs n" ICI'R-98'42-T

promotion f1minine7381 . La Chambre est oonvaincue que lorsque, tout au long de

sa ddposition, TA a parld de < Shalom >, elle voulait dire Shalom Ntahobali'

2634. TA a aussi affirm6 qre les lnterah.rmwe qui etaient aniv6s a bord de la

Toyoia Hilux tenai€nt des betons, alors que Ntahobali lenait une machette macul6e

Oe i*g "t

avait un madeau sttachd e sa csintureTr!"' Lrs tdmoins TK' RE' FAP'

qy "i-agq

ont conobord le fait que les Intetahamwe anivds avec Ntahobali i la

ptgf**]" iortaierlt des armes raditionnelles, comme des machettes' des gourdins

et des couteaux --'.

2635. IaChambre rappelle quelques contradicfions apparentes relev6es entre ia

diposition de TA et sa declar"tion ant6rieure'-TA a affirmd dans sa ddposition

q"lfir iW"ft pas 6ti violde par voie analeTrs' Toutefois, elle a dti contre-

inr".ogg" au sujet d'une declaration antdrieure dans- laquelle elle disait avoir dt6

tioU" "uut.i biei par voie anale que par voie vaginale/r' ' La-Chambre considdre

que, "ornpt

t"nu ie la souffrance atroce iprouvde par le tdmoin lors des multiples

iiofr "oli..tir.

par des Inlerahamwe, citte divergence est comprehensible et

n;rno*t put I'appr€ciation que la Chambre fait de la cr6dibilit€ du t€moin'

2636, TA a 61d tds precise dans sa d€position, lorsqu'elle a dit qu'ir deux

reprises huit lnleruhamwe etaienr anives a ia p'erectute avec Ntahobali4n2 Elle a

pf'us rard aflirm€ qu'elle ne se rappelait pas le nombre d'.lnterahamwe gut

accomoaqnaienl Ntaiobali la cinquiime et la sixitme fois qu'il etait venu a la

;;;i;;'luJ?r'qi. La Chambre admei qu'il aurait dtd difficile d-e comPtet el de se

;;;;"1;;' i" ""tit. "it",

d'assaillants qui venaient d la prefecture chaque nuit'

nllJ:"e;.rr. .rddiul. t'esti.ution A huit du nombte d'Interahamwe qui' se)on

le t6moin, 6taient venus h deux reprises d la pr€fecturc'

2637. TA a affirmd qu'elle avait signal6 aux autoritds de sa.prdfecture d'origine

qu'elle avait ite violde par d'autres assaillants, sans mentionner son vlol par

d;.1;;;"t.; que celui-cl uuoit m lt puys "t

'e i 'ouuait d l 'dtrange/rea compte

FCRA, 24 ocrobre 2001, p. I 16 et I t?, 29 octobrc 2001' p 49 et 50 0dnoin TA)r33t cRA, 25 octobre 2001' p' 47 (t€moin TA)'

"" Iita, :i t"i zrio:, p. ur (rctoin rri fr' es lnterchamwe wrtuient des machetres' d€5 sourdins

" oil pJrei"rati, ii t'"i zodz, p. zz

"iz'j'fiernoin sJ) (Lq !"leraha'n'4e.itaient bien armis et

Donaient des machettes, des gouro,ns "lout€s,

tonnus 'ous le nom de nlampo4gano' el des

fii,l?llrit, ii '"" iiriii, p.]s ite'" in'viei ire' nrc*ha'n'ne portaient des armes tmditionnclles: gourdins, pelites houcs, .ou,"ur*

"i tu"it"a"t)' 19 man 2003' p 24 (tdmoin QY) (LEs

tnT"rin^-i wnui"nt des armes ttaditionnelles, commc dcs machcltes' des massues et d'autres

.r"*iJ'ii",i* zooq, p 24 i 26 (dmoin QBQ) (les Interahomwe 3c s-ellicn] dcs massues pour

attaquer), 3 ma$ 2003' p. 63 ei 64 (t{moin 'S) ijl; ponajcnl dts armei lradilionnclles' comme dcs

;;ffi;!-;;;-;;ia1.* j '^ zool, p

'or itc.noin ss1 \Les tntc.taham'ee portaient des

;rdt;;, .r;;;";;"es ct ies hscltes et dtaicnt en rcnue civile)' 14 octobre 2002' p 82 (tdmoin

{ul tl"" iiiiin".*" €taicnt a.mds de machelles, de grenades et de coutcaux)'?rs CRA, 6 novembre 2001, p. 60 (tdmoin TA)'rl iii"" I ionfi"l161Ozs'(Nyiramas,rhutoj, (19 novcmbr€ 1997, dcclaration du temoin I ) ;

CRA, b novcmbre 2001. p. 58 (t€moin TA)#;iRA,;i;;bbrc 2001, p. d6 et 8?, 3l octobre 2001, p' 85 (timoin 1A)(Pouf la pverniere fois)'

zs "ii"bl"-ioii

.'p. z ai, ioi novcmbre 2001, p. 40 et 4 | (remoin T ) (pour la seconde foi$).?re} CIiA, ld novembrc 2001, p. 47, 56 ' it 57' ( 'moln'l A)

"* ina' i r l.,our" zoOl, p.lz "t

t8' I- novembre 2001' p ?2 et 73 (tdmoin TA)'

Jugcment ponan! oonoamnarlon

cll| 1-0052 0) - --, - - '- -.- E 14

I f raduct ion c€nihCc par la ss l - ou I r l l< |

14759bis/H

2 4 j u i n 2 0 1 |

Le Procweur c. Nyiranasuhuko et cossorts' affaire n'ICTR-98-42-T

tenu du traumatisme et de la honte potentielle li6s A ces fails' la Chambre accueille

6galement oette diposition.

2638. La Chambre note qu'elle peut ad-methe I'ouir-dire comme fondement de la

"onnuirrun". de I'jdentitd be NtahobaliTie5. Par ailleurs, etle juge fiable, pour les

raisons suivantes, I'identification de Ntahobali par TA au moment oir ce fait s'est

produit:l)parfois,ilyavaitdel'ialaiagepublicpto.ietr!pardesriverbiressitudsde I'autre c'Otd de la route;2) il y avait clair de lune derridre la prdfecture e

f'endroit oir TA a dit qu'elle avait 6t€ violde par Ntahobali ;3) les Inlerahamwe se

servaient de lampes di poche pour fouiller au milieu des refugi6s ; 4) TA a fourni

des prdcisions significatives sur ce que ponait Ntahobali, a d6crit ses habits' et

celui-ci se trouvalt tout pr0s deTA lorsqu'il lui avait saisi la main et I'avait viol6e

De plus, elle I'avait 68alem€nt Yu auparavant en plein jour'

2639. Les tdmoins d d6charge WUI-JN ct WUNHE ont affirmd i Ia barre que

TA n'aumit pas pu se trouver d la prefecture d cette dpoque' TA a dit d la bane que

son p€re dtait dicCde en 1987 et qu'elle vivait donc chez son oncle lorsque le

domicile de celui-ci avait 6td aftaqud. Elle a dit qu'elle avait dff emmdnager chez

sa sceur ain6e?3e6. WUNJN et WUNHE ont affirme que TA Yivait chez ses parents

lorsque leur maison avait atlaqu6e et qu'elle avait d0 chercher refuge chez son

oncl;. Toutefois, ils ont nommd une autre personne 9ui, selon eux"'.o€tait son oncle'

"i ' if, ontOlt qu'"rre servait des boissons aliooliques chez celui-ci""/ La chambre

n;"rt pu, aonuuin"ue qu'apris avoir dchappd de justesse d. la mort chez son oncle'

iuit tJ*nnu par wl iJN et WUNHE, TA Pouvait.se prdsenter dans un ddbit de

boissons la nuit pendant les dv€nements d'avril i juillet 1994'

2640. WUNJN a aussi reconnu qu'ii avait confondu QBP et TA en repndant d

une quertion concemant I'endroil oi vivait QBP7r", ce qui jefte.un doute sur Ia

fiddliid d€ sa mdmoire concernant la question cruciale de l'endroit oil se ffouvait

Te d'avril djuillet 1994, De plus, lorsqu'il affirme-qu'aucun Tutsi n'a dt€ tud dans

,on ,..r.u,'pendant les dvdnements allant d'avril d juillet )994' o: 1" Ptur\*:

suivre, car les massacres dtaient gdndralisis dans toute tt ql:EYf de tsuLare - "

En r€alitd, AND-30, qui vlvait oins le mdme secteur que'WUNJNTam' a contredit

..iui .i ,ut ""

poini en disant qu'il y avait eu aes m.a19cr9;,et,$3s destructions de

ruiront aunt le secteur de la fin d'ivril d la mi'mai 1994/4ur' wUNJN a expliqud

"" if-"""i, d"ui not, de famille differents, un qui figurait sur ses declarations

antdrieures et sur sa cane d'identitC, et I'autre qui apparaissait sur ses documen's

l475&bis/H

tJ% Voft arrEt Ketmuhanda, pat !2 A24| ,tt 'o Ci,q, zg octoure 2001, p l lg et 120' 30 octobrc 2001, p ' 6l , 62^-7,1.d 75'.79^et 80 (huis clos)'

l' novenrbre 200l, p. l? et i 3 (huis clos), 6 novembre 200 l, p 90 et 9-l (6moinTA)'it ine, O iArri" jO oO, p. ZO'AZZ (huis clos) (rcmoin WLNJN).- 7 fcvrier 2006.. P. 23 .( 24. et 26

ffruit ,ttl, tie.oin wUNJN), s d{cembre 2005. p 77 a 80 (huis clos) (temoin WUNHE)'i"t CRA, 7 fd"rio 2006, p. l4 (huis olos) (tdmoin WLNJN)'t* 6g71. 6 f€vricr 200b, p, 4i et 48 (huis clos), ? fivricr 2006, p ll et 12 (huis clos) (tdmoin

wUNJN).'d Cn-{, Zt fev.ier 200?, p. 9 er l0 (huis clos) (tdmoln AND-30), 6 fivrier 2006, p l0 a ll (huis

alas){timoin WUNJN).i'o' cR , 22 fdvricr 2007, p. 5 et 6, et 64 (tCmoin AND-30).

Jugement portant gondamnation

C1t l_0052 (F) 8 l5j;4u46;i"nfrE pa, C-SItu rPlR--.l

24 juin 201 l

Le Procureur c. Nyiratnasuhu*o et consoll$, affaire no ICTR-98'42-T

de voyageTaot, Il a eu beau expliquer qu'il portait les deux noms, le fait qu'il

n'avaii pas corrigd plus tdt les inexactitudes ou les renseignements incomplets

figurant sur sa fiche de renseignements personnels entame davantage sa crddibilitd.

Piur toutes ces raisons, Ia Chambre conclut que WUN.IN n'est pas crddible'

2641. WUNHE a aflirm6 qu'il avait vu T-A en avril et vers Ia fin du mois de mai

1994, mais qu'il ne lui uuuil put parldTnol.-Il .a reconnu qu'i[ avait assisti d la

destruction di la maison familiale de celle-ci7aoa, mais ne l'avait pas revue avant la

frn du mois de mai 1994740s. WUNHE, qui vivait dans le m0me seateur que

WUNJN et AND-30, a altrm6 lui aussi qu'il n'avait jamais 6te tdmoin du meultre

de Tutsis dans son secteur - m€me s'il en avait entendu parler et a reconnu que

I'insdcuritd rdgnait dans son secteur 7a06. La Chambre note que l'on n'a jamais

demandd i TA si la personne mentionnee par Wt'tNJN et WITNHE itait son oncle

Elle n'estime pas que les ddpositions de WUNJN et WUNHE entament la

crddibilit6 de TA.

2642. De plus, WMCZ a dit d Ia barre que TA se,,cachait chez le cousin de

WMCZ entre led6but de mai et la frn de juin 1994'"' ' La Chambre note que

WMCZ n'a pas vu TA durant cette pdriode et que ses informations relevaient du

oul'-dire. Par ailleurs, oe oui'-dire n'a pas dtd conobord, le cousin de WMCZ

n'dtant pas la mdme persoffle que celle;hez qui TA dtait cach6e entre avril et fin

mai tS9+ d'aprds ce que WUNiN et WUNHE avaient laissd entendre' Par ailleurs'

ioirq. fa u ere .ont;e-interog6e' on ne l'a jamais eonfrontde au fait qu'elle ne se

trouuait pas d la prdfecture ui rno..nt oir elle avail prdtendu s'y trouver' La

Chambre n'estime donc pas que la ddposition de WMCZ entame la crddibilitd de

TA sur les dv€nements qu'elle dit avoit vdcus d Ia pr6fecture'

2643, La Chambre rappelle I'dvaluation qu'elle 4 faite-des alibis invoquds par

l esaccusdspou r l a -m i .ma i l gg4 .E l l eava i t conc luqu ,dsuppose rqueNyiramasuhufo avait dit la v6rit6 en soutenant qu'elle dtait retenue i Murambi

j"il;; t;ioln tsl+ par des rdunions gouvernementales, cela ne permettait pas

de douter raisonnablemenl de sa prdsence d Butare, vu la distance relativement

courte separant Murambi et Butare. Par ailleurs, Nyiramasuhuko a reconnu qu'elle

se trouvait d Butare du 14 au 16 mai 1994. disant qu'un acccs de paludisme Ia

clouait au lit, mais la chambre ne I'avait pas jug6e credible sur ce point Quant ir

t'alibi invoqud par Ntahobati pour cette pdriode, i savoir qu'il devait rester -dI'h6tel lhuliio Dour s'assurer iu bon fonctionnement du groupe €lectrogene, la

I4757bis/H

ru2 cRA, 30 janvier 2006, p. 2l n 23, 7 f€wier 2006, p 31 et 32 (huis-clos) (t€moin WUNJN)'or 6g4, g ii""rur" zotis, p. 83 et 84 (huis clos), 12 d€cembre 2005' p 26 et 27 (huis clos)

(tdmoin WUNHE).)t* CRA, l2 dd..rbre 2005, p 42 et 43 (huis clos) (tdmoin wUNHE)'

"* iiii t ji..ture 2005,'p. gJ et gi (huis cios), 12 ddcembre 20o5' p 26 et 27 (huis clos)

(temoin WUNHE),)* CnA, l2 ddcembre 2005, p. 42 A 44 (huis clos) (tdmoin WUNHE)'tout CRA, 2 feyrier 2005, p. 45 et 54 (tdmoin wMCz)

Jug€ment portant condamnation

8 1 6

24juin 201 |

Le Procuret r. liyitanasuhuko et cons.,f/.r, at1aire no ICTR-98-42-1

Chambre ne l'avait pas jugd crddible. Aucun de ces deux alibis ne suscite donc undoute raisonnable quant i la culpabilitd des accusis relativement aux crimescommis i la prefecture vers la mi-mai 1994.

2644. La Chambre conclut que le Procureur a dtabli au'deld de tout douteraisonnable, en s'appuyant sur la d6position de TA, qu'une nuit d la mi-mai 1994,Nyiramasuhuko, Ntahobali et une dizaine d'lnterahamwe dtaient venus e lapr6fecture i bord d'une camionnette camouflde. Nyiramasuhuko avait ordonnd auxInterahamwe d'embarquer les r6fugi6s tutsis de force dans la camionnette.Ntahobali el environ huit autres Interahamwe avaient viold TA. Certains de ces

Interahamwe avaient viol6 deux autres Tutsies La camionnette avait quitt6 laprdfecture en emmenant des rifugi6s rutsis enleves dont certains avaient dtd forcis

de se ddshabiller, comme indiqud aux paragraphes 630 et 6'31 de I'acled'accusation €tabli conlre Nyiramasuhuko et Ntahobali.

3.6.19,4.6.1 Atlaques mendes 7 el ll iours plus tqrd

2645. En plus du fait susmentionne, TA a affirmd que sept jours apres la

premidre attaque, ce qui corespond i la troisidme semaine de mai 1994, les'Inlerahamwe dtaient anives i la prdfecture dans le m6me vdhicy-!e et s'dtaient mis

d battre, A mutiler et ir tuer les gens i I'aide de machettes?a0s. Ntahobali avait

riveilld TA, I'avait enhalnde et poussde dL I'anidreilg la prefecture el I'avait

"l"iJ.ntd.'ii rtu"ii rtuppe"

"""" rn marteau, lui causant une e;flure i la teteT4ro' A

ce moment-ld, f.+ avaii aeia prec6demment vu Ntahobali. De plus, elle se tenaitsuffisamment pres de lui pour pouvoir I'identifier, puisqu'ils €taient en contacl

direct?all.

2646. Confronlde d sa d€claration ant6rieure disant que cette fois-li, elle avait

it6 viol6e au vu des autres rtfugies, elle a maintenu.-sa deposition disant qu'elle

avait 6ti emmende d l'anidre de la prdfecture'"' '. Au m€me momenl,-l€-s

Interahamwe avaient pris six autres femmes et les avaient violdes d c6|e d'elle74rr'

Elle a indiqu€ que fe nombre de rdfugi6s avail diminue car les Inlerahamwe lntaienl

les gens tous lesjours'' ' '.

2647. TA a affirmd qu'au cours de l'un des viols, Ntahobali I 'avait frappde au

visape avec un marteauT4lJ. Dans une declaration antdrieure, Ntahobali s'dtait

borni selon elle, d montser le marteau €t ne I'avait pas frappee' Dans sa

d6position, elle a reconnu que sa ddclararion antdrieure dtait erronee et qu'elle

'aos CRA, 25 octobre 2001, p. 77 d ?9, 3 l oclobrc 2001, p. 101 A 103 et 105 A 107 (tdmoin TA)'?{o' Ci;, 25 octobre 200 i , p. 77 e 80 ainsi quc 88 er t9' 3 t oclobre 200 l , p l l t a I 14 (tdmoin

TA).'o i6 ' iRA,z5oc tobre2001,p .78 ,3 |oc tobre2001,p l I 2 ' 5 novembrc 2001 . p l5 |e t152( t fmo in.TA)-latt ArrEt Niyhegeka, par. l00el l0l.

"t'CRA, 5 novirnbre 2001, p. 142 n 149 (tdmojn TA) r piece a conviction D ?B (\'vifarn$uhuko)

(d€claration du t€moin TA du l9 noYernbre 1997)trrr CRA, 25 oclobre 2001, p, 82, 3l octobre 2001, p. I l8 (tdnoin TA)rrrr 6g11,31 octobre2001, p, l08ct 109(temoinTA),z r :6pa,25oc tobre200 i ,p .77er18 '3 l oc lobre 2001, p l l? , 5 novembre 200 1 , P l49 A I52(tCnoin TA).

Jugement porta!t condamnation

cII -00j2 (n El7

@

I4756his/Il

24 j u i n 201 |

Le Procureur c Nyircmasulu*o el consorLt' aflaire n" ICTR-9ll'42- l'

avait bicn regu un coup de marteau. Elle a dit que I'enqueteur qui recueillait la

Ae"to-tion avait pu mil la comprendre et croire qu'elle n'avait pas subi de coup

pui.qu" :u blessure 6tait ldgdieTnr6. La Chambre juge qu'il s'agit lir d'une

divergence mineure.

2648. Quatre jours plus tard, un groupe de huit In.lerahamwe'.dont Shalom'

!mi.nt uiiud, dint le m€me v€hicule et s'dtaient mis d battre et a .uillader les gens

oui t. tr*uui.nt d la pr6fectureTalT Shalom 6tait venu i )a pr€fecture et avsit livr€

in ,i un group" de iept Interahamwe-qui I'avaient entrain€e -au .m€me endroit'

iu""i* ierf,iUiffee et I'avaient violdeldrs. Shalom leur.aralt dit de faire vite. de

oeur que les Inkotanyi n'arrivenl au barrage avant eux74't' Pendant que TA 6tai1

iiot€e, elle avait vu Shalom violer une l' i l le nommee Caritas d quelque cinq ou srx

mCtrcs de I'endroit ou elle se fouvaitTa20 Ces hommes dtaient arm6s dc machetles'

marteaux, gourdins, gros uaton, "t'goutaint

rwandais (gourdins cloutds)7a2l' La

ClurnUr.'rie d6clareia pas Ntahobili coupable du viol de Caritas' mais les

or!"i.ion, "on""-ant

son viol aPponent une preuve indirecte dtayant les viols' d la

irli.","*,a" "".Ur"uses

femmes, y comprii tA, commis par des /nterahamwe et

par Ntahobali.

2649. A ce moment-liL, TA avait dijd subi le m0me traitement de la paft de

t'ltahobali. Elle a de nouveau 6ti en coniact avec lui lorsqu'il ] '3,1i]t1:?a un CrouPe

d'lnterahumve. La Chambrejuge donc cene identification credlble

2650. SD a corrobord des aspecls importants de shacune de ces afiaques Elle a

ainttO q* Pcndant son s6jour i la pr€fect^ure, un vfhicule couvert de boue y

;;;;ii;J; J..."er des ge-ns chaqua nuitz23 on a dit i sD,.q* sLiPfi.l" ,fi1:de Nyiramasuhuko, conduisait le vdhicule, mais elle ne I'a.pas vu - Les

lnlerahamwe q'tidtaient preseDts et emmenaienl les gens aux v6-hicules leur onl dit

ou. si Shalom arrivait, i is Ies livreraient d leur mortTort Des jeunes fil les et des

i;;;t" ;;;'G ;rnm.ndes pour etre violees et d'autres personnes ont 6te

"rntnangaa "t n'ontjamais dtd revuesra26

2651. SD a dit qu'avant qu'elle ne parte Pour Kibilizi' Shalom avait lancd une

attaque contre la prdf€cture et qu'A son reb;r, Ies attaques avaient continu6?{' Le

secteur de Kibilizi se trouve sur la rcute menant au secleur de Nyange' dans la

;r C*- "*-rt

, ,0t, t l4 a 152 (!6moin TA) ; piecc i conliction D 78 (Nyiramasuhuko)

( 19 novembre | 997, diclaration du tdmoin TA)'i l t; ir;, ts o;i;b;2001, p. 87 a 89' 3l octobrc 2001, p l23€t l24-(tdnoin 1A)' ' ' a i rA , t ; ; ; t "b t " too t 'p . te ,s r 'do" t r r , I I oc tob ie2001 'p l22et 123 '6novernbre2001 'p '

10. I l, l5 cl 17 (timoin rA).?o'" cRA. 25 odobre 2001, p. 87 (ternoin TA)'t'm CRA, 25 oaobre 2001, p. 93 et 95 (l€rnoin TA)''r2r cRA. ?J octobre 2001' p. 89 (tdrnoin TA)'1an AnQt Niyitegeka' pBr. l00et I0l '?oE CR,^,. l7 mars 2003. p. 10 (temoin SD)'7oa CRA, 17 mars 2003. p, l0 (tdmoin SD)7o?5 CRA, l?mars2003 'p l0c l l8 ( t imo insD)'4'?6 cM.17 mars 2003, p. l0 (tcmoin sD),?427 cRA, 17 ma$ 2003, p. l2 et 13 (tdmoin SD)'

Jug€ment portant condarnnation

14755bis/H

24 ju in 201 |

tu 8 1 8

Le Procureut c. Nyirum$uhuko el consorfr, atlairc n" lc'lR-9842-T

commune de NyaruhengeriTa2s. Aussi, SD a-t'€lle affirmd qu'il y avait eu des

attaques mendes par Shalom avant et apres le ddplacement forcd -i Nyange au

d6but du mois ai iuin tll+. La Chambre est convaincue que SD dtait A la

prefecturc avant qu'il le soit ddplacie ir Nyange au ddbut dejuin 1994 Elle n'avait

pas pricisd "a

qoi t" passait lors de chaque afiaque, mais.elle avait identifid les

L"iti dirtin"tift du vehicule, i savoir qu'il etait couvert de boue et transportalt

Nviramasuhuko, Ntahobali et des Interahomwe, La ddposition de SD corrobore

donc celle de TA au sujet des attaques mendes par Ntahobali'

2652, L'alibi invoqu6 par Ntahobali pour cette p€riode est qu'il demeurait a

iir-Oi"f rftrfi* pour veilier au bon fonctionnement du groupe 6lectrogdne. La

bhort* n'" ias jug6 cet alibi crddible. Aussi ne suscite-il pas un doute

.llonnuOt" quant a"la-pr€sence de Ntahobali d la prdfecture 7 et I I jours environ

apres la premidre attaque lancee i la mi-mai 1994'

2653. Ia Chambre conclut que le Procureur a dtabli au-dela de tout doute

r"iro"n"Uf. que 7 et I I joun environ apres la premidre anaque lancie i la rni-mai

isga, N,uhoiai el des intetahamwe dtaient venus a la Prefecture deux sutres fois'

Ntahobali avait viold TA sans le moindre mdnagement, lui sssgnant un coup oe

;;;* ;* la tete. Des Inlerahamwe, sur ordre' de Ntahobali' avaient violi six

autres femmes. Lors d'une attaque ultdrieure durant cette p6riode' Ntahobali avait

donn6 I'ordre d environ sept autres .an I erahanwe deviolerTA'

3.6.1g.4.7 De la f in de mai auddbutdeju in 1994 -Nui tdes t ro is at taques

3.6,1g.4.7.1 Drjpositions se rapportanl d celte piriode

2654. Ltitre prilimbaire, la Chambre note que les depositions de TIt SU' RE

ii, rap, qBi,'qsQ et SJ Poraient sur la periode allant de la fin de mai au ddbut

dejuin 1994.

2655. SS, SU et TK ont dit h la barre qu'elles 6taient affiv6es i la.pr6fecture vers

iu nn a, rnoi, de mai 1994 et qu'eltes l'avaient quitt€e lorsqu'elles avaienl €td

ddil; ; il;t4;'. ii a affrm6 qu'elle etait irriv€e ir la pr6fecture aprds la

ilrr*"-d; JJpiu"., t.t rdfugids tutsis d Nyangeto'u' Toute sa -ddposition porle

donc sur des faits survenus a pafiir du d6but d'e juin 1994' SU a affirm€' elle aussi'

q""-f. p*tie* attaque doni elle avait ete limoin avait commenc6 le Yendredi

Juiuunt'ron anivde d ia prdfectureTa3l, ce qui corresPondrait au mois de juin I994'

l4754bis/Il

7!r Piecc , conviction P l (carte g€ographique de Bufare)'',,, b'ie,ii, ,n"iiriirz, p. )s a li, lio

", it t (tenoin rK), 2l mai ?902' ?: 135 -e! 136 (huis clos)

ttet"ii" iri 'jz*"iz,i6z'p

llta 142(tdmo;TK), 14 octobrc 2002'.p ^u.et^15 (tdmoin su)' l5

;;,"b,; iodr,;. 140 (rdrnoin SU), 2l octobre 2o0z' p 6a el 65 (tdmoin SU)' -22 octobre 2002' p'

iii-a i:s i eiti"i" su), I m*s :oor, p. is et 29' 30 ct 3l ' 39 A 4l aiosi que 72 ct ?3 (emoin Ss)')0 mars 2003, p. 33 el 34 (temoin SS)ildeR;:23 rn'a: zOOZ, p O: (tc.oin TK) (concemant l'odhogmphe du mot < Nvange >)'

Talr CRA, 14 octobre 2002, p. 57 et 58 (timoin SU)

Ju gement Ponant condamnation

a '1 | t - no r t l F t 819

@

24 juin 201 I

Le Procweur c. Nyirchotuhlako el conrorr, affaire n'ICI'R.9842-T

Par ailleurs, QJ a ddpos6 au sujet de I'enldvement,de I'dpouse de Mbashaseion lui, avait eu lieu ir la fin du mois de mai 1994'"'.

14753bis/H

qur '

2656. FAP a dit e la barre qu'elle dtait anivde d la prefecture en maitt3'Toulefois, elle n'a parld que d'une nuit d'attaquss contre la Prdfecture et c'est laseule nuii oi: elle avait vu Nyiramasuhuko?a14. Les details de sa ddPosition ont itecorrobords en leur partie pertinente par SS, SU et TK concemant une nuit durantlaquelle trois anaques avaient eu lieu, y compris la survie d'un rifugi€ d€nomm6Semanyenzi?art. La Chambre considire donc que la ddposition de FAP portait surcette meme attaque.

2657. RE et QBP ont dit d la bane que les attaques menoes par Nyiramasuhukoet Ntahobali u"ui.nt

"u lieu aprds la tinative de ddplacement iorci A NyangeTaro.

RE et QBP onl toutes deux dit qu'elles itaient anivees d Butare en avril 1994'""

mais la seule attaque dont elles ont parlde est celle menie c€fie nuit aprCs leur

retour de Nyange. La Chambre est convaincue qu'elles parlaient de la mdme nuitdumnt laquelle les hois attaques €voqu6es par SS, SU et TK avaient eu Iieu.

2658. De plus, la seule attaque menCe contre la prefectur^€", qui a etd ddcrite par

QBQ, impliquait I'enldvemeni et la fuite de Semanyenzi?4r$. RE, SS, SU et FAP

ont chacune affirmd qu'un ceftain Semanyenzi avait it€ enlevd la nuit des trojs

sttaqu€s lanc€es cont; ta prefecture, vers ia d6but du mois dejuin l9947ale Aussi

la Chambre est-elle convaincue que la ddposition de QBQ se rapporte dgalement A

ce fait survenu au ddbut du mois dejuin 1994.

2659. Enfin, SJ a dit que les attaques avaient commencd i la prdlecture vers la

fin d'avril ou le d6but demai l994 Elle a estimd qu'elle dtait resr6e i la prefecture

trois semaines seulement avant le dipart pour Rango et qtre le -ddPlacement forcd d

Nyange avait eu lieu d la fin d'avril ou au d€but de mai 1994'*"' Ces estimations

fiaienl inexactes i deux dgards : I ) les r€fugiis ont dtd ddplaces d Rango durant le

mois dejuin 1994 (3.6.48.4.1), soit deux mois aprds I'anivde de SJ d la prefectur€'

a non tiois semaines comme elle l 'avait estimd l2) le ddplacement d Nyange a eu

lieu en juin 1994 (3.6.40.4.1), soit un mois apres 1a date i Jaquelle elle a dit qu'il

tr!! CRA, I novembre 2001, p. 191, I94 et 195' l2 novcmbre ?001, p. 142 et 143 (temoi$ QI)'{3rcRA, 12 mars 2003, p.4l et 42 (tCmoin FAP),7{r1 cRA, l2 mars 2003, p, 49151 (16moio FAP).to" CRA, IImals2003,;.59,60,6iet63, l3 nars2003,p 6, 7, 39 et 40 (tcmoin FAP)?0" CRA, 2{ octobre 20d2, p, 161 et 162 (dmoin QBP)' 28 odobre 2002, p. 133 et I 14 [emoin

QBP), 24 f€vrin 2003 , p. Z|r,ZZ, Zl "t

ZS rcrnoin RE), 25 f6vrier 2003, p 40 et 4 | (dtnoin RE)' 27

f{vricr 2003, p. 5 et 6 (tgmoin RE).' i tt CRA. 29 ocrobre i002, p. 56 A 58 ainsi quc l5l a 156 (huis clos) (tdmoin QBP), 24 fCvricr

2003, p. l0 et I I {Gmojn RE), 2J fevriet 2003' p. 4 el 5 (tCmoin RE),1)r CRA, 3 fcvrier 2004, p. $,65 (' '12 d14 (rrtmoin QBQ)''" cne, Zq fCvrier 2001, p. 25 et 26 (trmoin RE)' 25 fdv er 2003, p 5l d 57 (limoin RE), 5 mats2003, p.

-81 ct 82 (temo:n SS;, t t mars 2003, p. 20 ct 2l (huis clo!) (remoin SS)' 14 octobre 2002'

p.st6lo,ft e' lt),tz A 85 aiosique 8? et 88 (tdmoin SU), l5octobre2002,p 2-9 et 30 (huis clos)

itemoin sb). 17 octobre 2002, p, 66 a 69 (timoio SU). 2l octobrc 200?' p. 33, 35 e! 46 d 49

itemoin suj, l l mars 2003, p. !g, eo, oz et 63 (tdmoin IAP), 13 rnars 2003, p 6, 7' 39 e( 40

aldmoin FAP),t '40 cRA, 29 rnai 2002.p.71 Et?2,4juin2002,p. l02et 103 (ldnoin sI).

Jugement ponanl condamnalion 24 iuin 201 |

Cl l-0052 (D 820

@

Le Procureti c. Nliranasuhuko el coasolr, alTaire n' [C1R-98-42- f

avait pu lieu. Aussi son estimation des dates auxquelles ces thits s'dtai€nt produits

n'etait-elle pas fiable' Cela 6tant, SJ a d6pos6 au sujet d'une nlit durant laquelle

trois ataques avaient €td lanc6es contre la prdfecture' Elle a d6crit I'enl0vement

d'une femme et de ses enfants ainsi que I'enldvement -de deux rdfugids, les

ddnomm€s Annonciata et Semanyenzi, qui avaient surydcu'*"' Ces fait ont aussi

itd ivoquds par fi, QJ, SS, SU et FAP. Chacun de ces tdmoins a dii que cetre

attaque avait'eu lieu vers la fin de mai ou le ddbut dejuin l994 La Chambre est

Jon" convuincue que cette partie de la d6position de SJ portait sur cette meme

afiaque.

2660. TK SJ, SU, RE, SS, FAP et QBQ ont dit d la bane que Ntahobali'

Nviramasuhuko et des lnterahamwe avaient attaqu6 la prefecture i de nombreuses

,r"orir"r rut une seule nuit7aa2. SU et QBQ ont affirmc n'avoir assist6 qu'i deuK

^ttaqr"rtaat,rnuis un certain nombrc de rCfugies avaie,nt fui les environs immddiats

de la prdfecture aprds les deux premieres attaquesT*o Vu les autres pr€cisions

irnoo*nt", (examinies plus loin) qui conoborent ces faits, la Chambre est

"oiuuin"u" que SU er QBQ parlaient aussi de la m6me nuit i la prdfecture durant

laquetle il y avait eu hois attaques

2661. TK, QJ, SU. SS el FAP ont loumi une chronologie similaire concernant la

a"['o.r .o".i-.;"it. vu ces aepositions' la Chambre est convaincue que cette nuit

durant laqueile il y a eu trois attaques, y compris J'agression.de l'6pouse de

Mbasha ei de ses enfants, se situe veri la fin de mai ou le d6but de juin 1994'

3.6. I 9.4.7.2 ldenrilication de Ntahobali

2662.surdesfa i tssurvenuscet tenui t . ] i r , laChambretrouve|ad€posi t iondeTK,urti"rtit*."nr convaincante. TK a dit que ee soirJi' vers 19 heures ou 19 h

56f*1 lii"f,"ilit ., Nyiramasuhuko .taieni venus i la prdfecture trois fois ri bord

;rc-^J, ,*' ,qtrJ'28,3,I 29 mai 2002, p. t5t a t53 (huis clos),^3_ juin 2002, P 2l ct 22

t,erii" ' i i i

; '-"";t'cni, zs toi zooz, p l5)'(huis clos ) (tdmoin sJ) (pour I'orlhosaphe

d'( Annonqiata )t.;{4i Cil, t0 mal ?002, p lo4 (temoin TK)' 29 mai,2002, p 60' 61 61 cl 65 (temoin s)' l7

u""ir.'jb,iz-, o.lli "t i:i (iernoin sul, z+ ievrier 200J' p 2 i et 22 6im-oin RE)' 25 fivricr 2003'

o. iq "t

!l-ttc;"oi" ng),3 mars 2003, p. 5l et 52 (linoin-ss), 'l^m-ars 200J p'.3 et 4 (tdmoin SS)'

i;;; ' i ixi3, ;. i i; i j, i+, rs, ns "t

si (,e,noin FAP), I qdwlel^2.004'.q J1l -21 (tcmoin QBQ)

;fr-Lnq,I+ "i.Lri

zobz, p. tb a tr (temoin su),3 fivricr 2004' p l9-a2t-(tdmoin QBQ)7..n voir. oar excrnpte, CRA, 14 ocrobre 2002, pi,. n3 a tzl (temoin SU) (SU a a'lirmc que les

refrgli, '.loyJ""i"a.

s'enfuir i I'arrilre de li prdfecture' certains Srimpant sur des arbres el

d'auires sc cashanl sous le{ caEasses ijes loilurcs accidcfi{Es l'es r€fugiCs n'dtaicnl revcnus de

teuf cacfrelle que l9 lendcmain)1i;- 6p-j ,-6 noremUre 2001, p, 19l, t2 novcmbre 2001, p. 141 (t€moin Ql) (Les attaques ont eu

ri", i'r" i. .r" ."i" ie maii,'14 ocrobr€ 2002, p. 14 a l6 (rdmoin,su) (les a[aqucs ont eu lieu un

"""Or"Jl"ptt. l" za *ai l9i4;,3 mars 2003, p 19 i 4)(temoin SS) l les.allaques ont eu l ieu aprds

r"" ,"f"gJ a la prefcctuie le il nA Sea1, | | mats 2001, p 48 et 49 (r{moin FAP) (I-es altaques

a""ui"nt uuoit.u fi"u "ers

la fin du mois ii m.i), 20 mai 2d02, p 90 i g3.(!cmoin TK) (la nuit des

""it "tt"q""t t.i n rnemc nuil oir l'ipouse de Mbasha €l scs enfants onl dte d la prdfecture vers-la

nn a" toit a..ui 1994) QY c1 QBQ n'onl pas deposC au sujel dc l 'cnlevemcn( dc I 'epousc et des

"nt-t!t O" fnllutt'u,

", q;i n'est pas dlonnant puisqu elles n'ont pas dit qu'elles la connaissaient'

?4e CRA, 23 mai2002, p. 52 et 53 (tdmoin TK)

Jugement portant condamnalion

14752bis/H

24 ju in 201 |

821

Le Proeurew c. Nyiramasuhnfta et cohsorb, affairc no ICTR-g8-42-T

d'une camionnette Toyota Hilux camoufl€e et sans ridelles ir I'arriire?aaT' Elle etait

conduite par Shalom. ille se trouvait garde A c6td du met du drapeau national d la

pi6fectureTaas. TK savait qu'it s'agissait de Shalom parce que.les gens d la

prdfecture avaient pronond son nomtoon Les Interq.homwe portaient des armes

telles des machenei, des gourdins et des poignardsTa:u lls avaient embarqud de

force les rdfugids dans la camionnette Hilux et avaient lud certains d'entre eux sur

place?451.

2663, TA, QJ, QBQ, QBP et RE ont ir tour de rdle d6crit la camionnette comme

-tant un. toyotu ou une Toyota Hilux?a52 TK, QBP, FAP et SD, sans pour autant

pre"iret te *oddt" du vdhicule, ont n6anmoins corrobord les relations ddcrivant le

vdhicule comme dtant une camionnette ddpourvue de ridelles d I'arrjdre ei

camouflee?05]. Plusieurs aufes temoins ont parli d'une aulre marque de

camionnette, SJ et SS Cvoquant une camionnette Peugeot, et SS ainsi que"SU

affirmant qu€ la camionnctte appartenait d un certajn Rwamukwaya -

N6anmoins,'la description du v6hicule comme 6tant une cam jonnette camoufltirc se

renouu. p.atiqu".ent chez tous ces temoins Aussi la Chambre ne juge-t-elle pas

contrad icioire 'la

description de plusieurs moddles diff6rents de camionnette qui

ont ete utilisis pour commettre ces crimes.

74? cRA, 20 mai 2002 , p.19 n81,23 mai2002' p. 56 et 57 (tdmoin 'l K)'td CRa, 2o mai zo0z , p . ?9 6 81 ,23 $a i ?00?,p 57 ( ( {nq in TK) , , . .to" cRA. 20 mai 2002, p. 80 et 81, 23 mai 2002" p. 104 el 105 (dmoin TK)'74e CRA, 20 nlai 2002, p. 8l (timoin TK),'n iRA, iO mai zooz, p.98 et99,22 mai 2002, p 85, 86, 90 et 9I (tcmoin1K)

"" aRA -2t

ormbr" 200l. p. 50 e 52 (t{moin .l'A) (lcs assaillanls sonl arrivis dans unc

*ri"""";" irirr)(i, 8 novernirc 2001, p lTi e 179 (tcmoin QJ) (c'€lait une camionnetle blanchE

a. rrqr"-r"yoti i, 3 fdvrier 2004' p- to, ls' sr, 54, 56 e1 57 (t€moin Q!Q) (c'erait une

ir"l"""-"t" ifJ"*" O. marque Tovotaj, 24 octobre 2002' p l6l i 1 64' l6? ct t6E ainsi que 1 84 a

lIo'G;;t;-OBt): 2'8'octotre tooi, p lsz, t:: et 156 dt58 (lemoin QBP)' 2g-octobre 2002' p

ii, i;;is; zii fte.oin QBP) (une camionnette double cabine dc marquc Tolota suivah le

"iirUf . i, Ntittittt

"tol ; Cni, 24 fdvricr 2003, p' 21, 22 't 24 et 25 (tdrnoin RE) (ilr sonl

"-"JU*a i'- *f,icule ic marque Toyora couvert d€ bouc et de boue de vache et sans rlde lles

i l'arrilrc).;4nti l, '23 nai 2002, p. 56 et 57 (t€noin lK) (la camionnelle n xvair.pas de tidelles i I 'srtidte'

mais dtant donnd que ca tait est suNcnu Pendant la nuir' elle ne por'tvail distingu<r ni lc mod'l€ ni la

*"t"i l , *r, i""i.1, z4 oclobrc 2002' i ' ' toz a tol (tcmoin CjBP)' 28 octob'e.2002' p l5l ' 153'

;;tt i td ",

164 a i66 (temoin QBP) (Nviramasuhuko esl ar vEe unc.nuil a bord d'un vihicule

""r*ne q"i. a;"pte,

", qr'u upptlt Qnp"u',i1d€ enduil d'huilc dc vidangc usagi ou dc la bouse

;;'u-ulr,;lri ;;;* 20b2' p. i 52 ir t5s ltimoin gBIl !1"-i:' les portrtles-du v'hicul€ €taient

i""r!.J'll-."rr zobr, p. ii, sz' 62 e! 63 (tcmoin FAP)., 12 mars 2003' p 49 (lemoin FAP)

ri:Ji"iirn "dtuf"

*moufl4 en noir et couv.rt de bouc ou de quelque chose de noir ou de couleur

li*.fuO, fi t-":003, p 9 A l2 (tetnoin SD) (c'itait un vehicuLe-c-ouven dc, bouc)';;;; ai;' i9 mai 2002, p 20 d22 (enoin sJ), I juin 2002' p' 135 ct 136^(lcmoin SJ) (ddcrivant

une camionnette Peugeot blanchs couvene de-bo'ie de uachi;, 3 mar: 2001' p 5l c1 52 (tetnoin

iii, ii-. ioo:, p.il el 82 (dmoin sS) (a !u Nyiramasuhuko a'riv€t ou bureau de la prdfecture

ai Brrta aun, uli camionnelte upp*tununt d Rwamukwaya, couvene de boue et d'une pclnture

ioire et suns ridelles a I'arridre ), i+ octobtc 2002, p 58 e 60' 74 l7-6 el 97.a99 (timoin SU)' l5

ociobre 2002, p. 164 et 165 (t€moir SU), l? o$obrc 2002' F 50 a 54 (tdmoin sU) (u vu

Nvimmasuhuko a,'river i bord d une gamionnenc Tulon Hilux couvcne de briuse dc rache ou

J''un.'r.* J" *riltt. noire), l4 oclobrc 2002, p 58 et 59 0€moio sU) (le vchicule appartsnait a un

censin RwamukwaYa)

Jugement Portant condamnation

l475Ibis/H

24 juin 201 I

822

Le Procureur c. Nyircmusuhuka el conxottJ, afTaite n' ICTR-98'42-T

2664. TK, RE, SS, FAP, SD, QY eI QBQ ont dit d la barre que Ntahobali

conduisait le vdhicule?as5. Ntahobali a d6clar6 qu'il n'avait pas de permis de

conduire et ne savait pas conduire?a56 Aussi a-t-il affirmd qu.e-les tdmoins d charge

ne pouvaiert pas I'avoir vu conduire la Hilux camouflee'"t' Denise Ntahobali'

Nyiiamasuhuko, Clarisse Ntahobali, Cdline Nyirane?' el.WBUC ont loutes dit que

Ntahobali ne savair pas conduire et qu'il n'avait pas de vdhicule'"-"'

2665. Les eldments de preuve tendant i 6tablir que Ntahobali n'avait jamais eu

de vdhiculeTo5t onl dtd conhedits au procds, Ntahobali a dit qu'il.avait achetd un

v€hicule en 1993 avec une autre personne d une.v^ente aux encheres el que ce

vJhicute etait enregistrd sous le nom de Ntahobali'{@ ll a reconnu qu'il se rendait

i la frontidre [avec-le Burundi] pour acheter de la bidre Amslel"' ' Par ailleurs' se

fonAunt ,u, I'inte*ogatoire eniegistr€ de Ntahobali dati des 24 et 27 juillet 1997'

le Procureur a demandd i ceiui-ci s'il possddait une camionnefie Daihatsu

blanche7462. Ntahobali a relev€, d plusieurs reprises' des erreurs dans d'autres

""tt"** At la rranscription de l;enfietien, demandd plusieurs fois i auditionner la

iur..fi. ri fui, e*t d'eireurs de traduction sans aucun rapport avec le moddle ou la

;;1.;r ;, v6hiculeta63. En fin de comple, il n'a pas repondu d la question d€

savoir "i

sa d6claration antdrieure selon laquelle te vehicule etait une camionnefte

Daihatsu blanche dtail conecte. La Chambie conclut que le caract're dvasif de ces

rep""r". t""-" la crddibilitri de Ntahobali sur ce point En outre' le fait que les

aiporitiont de Denise Ntahobali, Clarisse Ntahobali et Celine Nyircneza disant

oue Ntahobali ne possddait pas de v€hicule ont fi6 refut6es par I'intdressi lui-

m€me ddmontre qui sa ddposition n'est pas liable sur ce point'

;; CRAJT t*i ,004 t'8lJ*t 103 et l0l ttinoin TK) (shalom conduisait le vdhicute)' 24

fe*ii, ziiol, p. il .r :i itdmoin RE) (ilctait conduir par Shalorn)' 3 mars 20uJ' p 5l e 53 (cmoin

iS) (tc cnzufitur era;t un Interchatmle que d'aulres ort identifii comme-dtonl Shalom)' ll mars

i66:] ",

jl "t

s2 (tdrnoin FAP), 12 mars 2003, p 49 et 50 (tdmoin FAP) (Shalom conduisail le

;il i""i" -),

l?mars2003, p s a tiltenoin sD) (sD a appris. que shalom le frls de

N;;;;JitJ,;,';;;il.uit L t,:t'icut" m0me si elle ne l'a pas vu)' t e mars 2003' p 23 h 26

iffi; od tA ;;;;looi''p. +t rrerno;n QY) (a vu un -vdhicuLe conduit par.un nommd shalom

;;;;"; ilt*" de la pr€feitr'rre dc Butaro-),3 fivrier 2004' p l0' 19 d 2l' et 94 (tcnoin QBQ)

Oiyi*."".tt"t" {tait assise dans la cabinc du vdhicule et Shalom conduisait i le vehicule est

rcvenu plus lard, conduit pa. Shslom);*-i irA 2l juin 2006, p.7l et i2,22:vil, 2006, p 44d46: ibid' p 47 i 49 (huis clos)

rNtahobali).irt'Mdmoire llnal de Ntahobali, annexe l, par' 68'." 'Ci["-i: juio 2005, p. iS, ZO, ri i ; i 45 (Denise Ntahobali), 12 octobre 2005' p 24

n":*t".uftuf,"ol 0u rmduciion en anglair (t drove her in a car in lg93.snd /994 t) est enonee :

l,i# lii.e, 'Ii-l"i"t'"

aioj, p z+"tlti*tasuhuko) (Q:Est-ce qu'a votre connaissancc '

Ntahobali savait conduire une uutonroiiti en 94 et en 93 i), CRA, l0 fdvrier?o0s, p. 14 et 15

idruri# l,J,"r,tu"fil, z8 fivrier 2005, p 19 et 20 (celine Nyiraneza)' 2.iuin ?005' p 45 et 46 (huis

clos) (tdmoin WBUC).'" bnt, z8 fcvrier 2005. p l9 el 20 (Celine Nyimnc"a),uo;i l, ; i ;r i" iooo,' p. 59 cr

'60 (Nhhobati) ; voir aussi la _pidcc

d conviction P l79

flnr.r.oeaioire i. Nrah obali par le Procunrt.24 ei 26juil let 1997)' p l5 ct l6''* ' cRe, z t juin 2006, p 6l ' 62, 68 cl 69 (Nhhobali) '

"" i.d,l i juin 20ir6, p. 72 a 75 (Nrahobali) r piece b conlicl ion P.179 (ln!€nogatoi'c de

Ntalobali Par l9 Procureur'

24 cI 26 iujllet 199'Dtou'cRA, 2l luin 2006, p. 73 d ?7 (Nlohobali).

Jutqmcnl portant condamnation

l4750bis/H

24 juin 201 |

Le Procureur c. Nyirorrutstrhuko et consorls' laire n' ICTR-98-42-T

2566. Ntahobali a dtd vu au volant d'une camionnette se dirigeani veIS l€ bureau

Je la pr6fecture de Butare ; on I's vx 6u551 gpnduisant A Plusieurs reprises i travers

Ng"t"- ia a vu d plusieurs reprises Ntahobali conduire un vdhicule blanc ddcrit

oul d'ouuu, "otti

dtunt un Hilux enduit de boue et ddpourvu de ridelles A

itnier" A"vant soutenir la bdoheTa6a TG a vu Ntahobali au volant d'une

.u'nionn.tt" Peugeot 504 initialement blanche mais maculde, sur le c6td' d'une

*ort. d" "utorfl 'uge.

ll avait vu ce vdhicule avant avril .1994 et-savah qu'il

aDpartenait d un homme d'affaire tutsi denommd Rwamukwayata65 TQ a w

iiiuf"- """a"i"

sa mdre, Pauline Nyiramasuhuko, dans une camionnefie Peugeot

aopancnanl A un cenain Rwamukr+aya746 De m€me, D-2-il-O a vu d plusieun

iJpti..t ifturorn, le fils de Maurice Ntahobali, se ddplacer en ville dans une

pJrs"o, io+ appaflenant i RwamukwayaTao? enfi1, 991o1is1nt sa voiture

adansButa"re enrre u"iil *tlui ut 1994, D-13-D a vu Ntahobali a plusieurs repnses --' tt

t'a vu se Agptacer a liutare au volant d'une camionnette Peugeot 504 appartenant a

ia*".;i;;;;tat La Peugeot 504 dtajt -cauverte de graisse etde poussiire' ce qui

lui donnait une couleur de camouflage?a?o Ces importants t6moignages refDtent

i;"fn-"ti"" de Ntahobali qu'il ne sivair pas conduire et ne pouvait pas €tre la

p"ri"""" q"f *"ii ftit place au volant ie Ia camionnette se dirigeant vers la

pr€fecture,

266?. TK ne connaissait pas Ntahobali avant les dvdnements survenus enffe avril

eiiulttet tsqq, mais elle a iondd son identifrcation de Ntahobali d la prdfecture sur

;;'.;;;;;;;"ilou'elle avait suivie entreNtahobali etl 'dpouse de Mbasha TKne

""tt*ir""ii p* I' ipouse de Mbasha avant ce jour-ldt{7r' Elle avait appris qui elle

il;l"ttq;il; grJup" o" r€fugi6s, dont un itott" chauve' au teint claif et de

f,u*. t"itt", et; famille, €taient anivds ir la pr6fecture 7a?2' D'autres:efugids qui

se trouvaient ld, ainsi que des autorites appelaient cet homme Mbasha '-

2665. TK a dit qu'i son arrivee d la prefecture durant .la.premidre attaque'

i-rr"r"t t;&"i, appiochd de I'Cpouse de Mbasha et lui avait demandd si elle le

connaissait Elle avait

r€pondu : (Oui, Je vous connais, vous Ctes Shalom' c'est..vous qu'on avait

i;'ul*d" d'enuoye, fah" des cou'ies ir"la,pharmacie' et j a.i d'ailleurs partagd le

L"". a;J*rc avec votre mdre, Pauline utatt' Shalom lui avait demandd lequel des

;;;-;;i;" qui I'accompagnaient 6tait une fille et avait dit qu'il en ferait $a

i"rn-i.'i.;ep",it" ae Mbas'ha-a r'{pondu : << Non' il ne peut pas en 6tre question' car

?{M CR!q. l0 i\rin 2004. p. l0 i ?3 (huis clos) (tcmain FA)'0"5

CRA, l0 mars 200 4, p.1t i j l (rdmoin ' l

Ct.

""* CR4, 9.epte^br.2004' p. 3? et 38 (huis clos) (t€moin TQ)''" ;;;, ; ;;";;;; iooz, i. et t zo. i2 novem6re 2007' p 6l et 62 (tdrnoin D-2-ll-o)'7st CRA, 14 1'6vricr 2008, p 7E et 79 (cmoin D- ll-D)'t'u" cRA, 14 fdvrier 2008, P 78 a 807o6 CRA, 14 fdvrier 200g, p, 79 €r E0 (rdmoin D-t3-D) : voir aussi la Pieoc S-conviction D 477

rNril iunrif irnue", a" ru eec )i ooftj6it; rant unc Peugsol 504):CRA'27 sePtembre2006'

o. tt er gg tkeanej (aiclarant qu'un lel ! ihicule Ctdil unc camionncne)14?' cRA, 20 moi 2002. p. 80 ((cmoin TK)..07)

CRA,20mai2002,p .66e69,23 mai2002,p .24 e t2 t ( lamo 'n lK) .

"7i CRA, 20 tnai 2002, p 68 et 69 (t6moin TK)''{7{ cRA. 20 mai 2002, p 84 (tdmoin TK)

Jugcment poiant condamnation

' l l | I - r ' u < t I F l 8 2 4

f ifu fi ifi cdr,.c-dr,ssl6mr-rR,

l4749bis/H

24 juin 2011

Le Procureur c. Nyiranasuhtko el conlrrts, affaire n" ICTR-98-42-'t

elles sont toujours... Elles sont encore des enfants >T4TJ Shalom a ensuite demandd

d l'6pouse di Mbasha de se rendre d la camionnette et lui a dit de ne pas avoir

p.ur, qua rien de mal ne lui aniverair?476. TK a aussi,dit que les lnrcrahamwe

entouraienl Ntahobali et I'appelaient r. Shalom. chef,r'"" TK n'a pas entendu les

noms de famille des accusds, mais ils etaient identifids I'un par rapport i I'autre

comm€ dtant la nrdre et le fils, appe)ds Pauline et Sbalom' D'autres femmes d la

prefecture avaient d6sign6 Nyiramasuhuko i TK durant une reunion tenue lejourTatt. .surprises d'y voir Pauline, les femmes rdfugi6es I'avaient appel6e par son

ordnom'" ".

2669. TK a dit qu'elle portair des lunenes depuis 1987, mais n'en avail pas

pendant son sdjour i 1a pr.iecturetas0. Elle a dit qu'elle n'dtait pas myope au point

[e ne oouvoir-identifiei, m€me sans lunettes, ies gens qui se trouvsient dats la

salle d"audience?aEl. Pendant qu'on embarquait les refugids dans le vdhicule' y

compris l'€pouse et les enfants de Mbasha, TK se tenait debout pres dc I'entr6e dc

tu o*f"t,ut" t cach6e derridre les arbres, elle pouvait voir tout ce que les

Interahamwe faisaient?a8z, Aussi la Chanbre e$ime-t-elle que, m€me sans

lunettes, TK dtait suffisamment prds de Ntahobali pour I'identifier'

2670. i\ la quostion de savoir pourquoi elle n'avait pas mentionnd Ie professeur

Mbasha dans ies ddclamtions ant6rieures, TK a rdpon-du qu'elle I'avait mentionn€'

mais qu'elle ne savait pas alors qu'il 6tait professeurr{t' Si M Mbasha n'a pas dtd

€vooud dans une ddclaration antdrieure ctst parce que cette qu€stion n'a pas dtd

ili";;;; cours de I'entretiento8t si "ll.

stdtait rendu compte que M Mbasha

n'aooaraissait pas dans ses ddclarations ant€rieures, elle aurait soulevd la quesiiolt

;;?i;i;;-il;; ,u aepotiti"", TK a fourni davantage d'informations sur M*

ffi;.h" p";;;;'tlf. l"uit pass6 plu-s -de temPs avec elle Elle avait vu M"

i"ii"rr," J" p-i" a ae vives souffiancestas6.

2671. La Chambre note que dans sa d6claration du l2 novembre 1996' TK avait

dd.ait uu"" force d6tails la conversation entre-.l dpouse de Mbasha et Shalom et

Juoque' tl"ntCu"t"nt des enfants de MbashaTaEt' Elle n'avait pas mentionne le

;;;il;.;. Mbasha dans sa d6claration, et elle n'avait parld de lui dans sa

ldposition que lorsqu'on lui a demandd comment elle connaissait I'dpouse de

MLasha. La'Chambre ajoute foi d la fagon dont TK a expliqud cette apparente

omission dans sa declaration antdrieure'

14748hisr'H

74" cRA.20 mai 2002, p 88 (tdmoin TK)

"'o cRA, 20 mai 2002' p 90 et 9l (t6moin tK).7'n CRA. 23 mai 2002, p. I I I (tdmoin TK)?1u CRA. 20 mai 2002, p.43 el44 (timoin TK).'o'" cP.l.,22 rnai2002, p 62,61 €t 69 e7l (t€moin TK)'71& CRA, 2? mai 2002, p. 50 d 52 (temoin TK).7{3'CIIA.2? mai 2002, p.52 et 53 (timoin TK).?'3u cRA. 20 mai 2002, p. 9? et 98 (tdmojn TK).ttt 'CRA, 2l mai 2002' p, 146 ol 147 (temoin TK)'4F CRA. t2 moi 2002, p. l7 d 20 ainsi que ?4 ct 25 (tdmoin TK)71"t cRA,22 mai 2002, p.2? et28 (tcmoin TK).

"* CRA, 22 mai 2002, p. 29 el 30 (tcmoin'l-K).?as7 P:;

-; nv'ct on'o.l-l 1-l'tyiiamat,tuko ct Ntabobali) (12 novembre 1996' dechrarion du

temoin.l 'K).

JuSemcnt porta.nt condamnalloll 24 j u i n 201 I

Le Procveur c. Nviramasuhuko et contorls, sffaire n' lC'l'R-g8-42-T

2672. De plus, QJ, SJ, RE et WKKTD ont conobord certains ddtails de la

conversation €ntre I'dpouse de Mbasha et Ntahobali.

2673. SJ et RE ont confirmi qu'une conversation avait eu lieu entre Ntahobali et

une femme qui dait assise sous la v6randa. SJ a dit d la bane que Ntahobali avait

demandd d la dame : ( Est-ce que vous me connaissez ? rr, d quoi celle-ci avait

rdpondu < Vous Ctes le fils de Nliramasuhuko etj'ai €td . . j 'ai dte ir l '6cole avec

votre maman >. SJ a dit que reconnaissant que la dame avait raison' c'est-d-dire

ou'il 6tait effectivement Ntahobali, celui-ci avait promis d la dame de I'emmener

ainsi que ses enfants d un endroit or) ils seraient en sdcurite si elle acceptait que sa

fille de l2 ans devienne sa femmeTnts. Ntahobali dtait assis sous la veranda et avait

posi son pied sur SJt48e. Selon celle-ci, la dame et ses enfants dtaient arrivds de Ia

paroisse avec des religieuses le jour de leur . enldvement, nmais elle n'a pas

mentionnd la prdsence d'un homme chauve el de haute taille'""

2674. RE a confirm6 qu'une femme dormait sous la vdranda i la pr6fecture avec

a., .nfunr, et avait opposd une resisrance aux assaillantsT{er ' Shalom lui avait dit :

(Nous n'allons pas vous tuer; nous voulons plutdt vous conduire",a,uPres de

Paul ine qui estdanslev€hicu lepourqu 'e l lepuisseal lervouscacher> ' " 'REn'apas, elle non plus, mentionni la prdsence d'un homme chauve el de haute taille'

rnui, 1., uut.i ddtails qu'elle a ioumis etaient similaires d ceux relatds par SJ et

TK.

2575, QJ a confirmd I'enldvement?ae3' De plus, il a dit A la barre qu'il connaissait

la famille Mbasha parce que Mbasha 6tait ̂ uu client de I'hdtel Faucon oi il

emmenait parfois son 6pousi et leurs "nfants7ae4.

QJ a dit qu-e-la femme de Mbasha

t u"uittult dans une pharmacie et il lui donnait 35 ans en 1994'"" WKKTD a dit

q;'i i "onnoirtuir

lei Mbasha et-qu'en 1994. I'epouse de Mbasha travaillait d la

Jh*u.i. Bupharma A ButareTtu' En consdquence, deux autres tdmoins ont

confirm€ que'l'6pouse de Mbasha travaillait dans une pharmacie' ce qut

crddibilisaii le r6cit de TK disant que I'dpouse de Mbasha avait dit connaitre

Ntuhobuli prt". qu'on envoyait celui-ci d la pharmacie acheter des medicaments'

26T6.Chacundestdmoinssetrouvai tsous|av i randadlaprdfecfureetpouvai tobr"*r,

"", faits de trds prCs. MCm€ si la lumiBre n'6tait Pas iddale' les t6moins

pouu"i"nr s'en passer pour suivre la conversation entre l'dpouse de Mbasha €t

Ntahobali. En tout dtat o" "uur",'Sj

u ait que c'6tait la pleine lune ce soir-ld?ae7'

14717bis/H

'ot ' CRA, 29 mai 2002, p. 31, 34 et 35 (temoin SJ)t43e cRA, 29 msi 2002, p. 3 | (.emoin sJ)'"'o cRA, 3.j'rin 2002, p. l9 (lcmoin SJ).ter 6pn 2i f 'dvrier 20b3, p. 2l et22,26 fcvriei2003, p' 32 (tcmoin RE)'-. --"t qR , z+ ldvricr 200i, p. 22, 25 fdwier 2003, p 48 ) 52, 26 f€vrier 2003' p 32 el 33 (temoln

RE),'a'] CRA. 8 novembre 200I , p. 187 (tdmoin QJ).7oq CRA, 12 novembre 200 | , p. 8 | lhuis alos) (temoin QJ)'Tret CRA, l2 novembre 2001, 83, 84 el 104 (huis clos) (tdmoin QJ)to'6 CRA, 7 fivrier 2005, 4l et 42 (ldmoin WKKTD).'o" CRA, 30 moi 2002, p. 165 €t 166 (tcmoin SJ)

J ugement ponant condamnation

c l t l -0052 (F) 826

rffi

24 juin 20 | 1

Le Procure r c. Nyiramasuhuko et consozrs. affaire n' IC I'R-98-42'T

Par ailleun, TK a affirrn6 ri la bane qu'elle avait quelquefois vu Ntahobali de

tour" ' ' .'2677,

Lemari de TK est QJ, qu'elle a rencontr6 et dpous6 aprds la guerreT4ee'Elle dit d la barre qu'ils n'avaient jamais discuG -d-e^ leurs ddpositions devant lc

Tribunal parce que cela ne leur aurait servi i rien"uu. A la question de savoir si

elle avait decrit les vetements de )'ipouse de Mbasha d partir des discussionsqu'elle avait ertes avec son mari, TK a dit qu'elle ne savait pas si son mari avait

,.ri"trnt vu )'dpouse de Mbasha, parce qu'ils n'en avaient pas parle?'ot l-a

Chambre ne juge pas crddible que TK n'ait pas discutC avec son mari des

dvCnements ai tSS4 ou du fait qu'elle allait deposer d Arusha N€anmoins, vu le

caractdre ddtailli de sa d6position et d€ la corroboration sur de nombreux points

qui en a 6td faite par d'autres ldmoins, la Chambre conclut que cette queslion

n'pntame pas la eredibilit€ de TK dans son ensemble

2678. La D€fense de Ntahobali affirme que la preuve d'identification situant

Nuhobali d la prdfecture de Butare n'est pas fiable, en partie, parce qu'elle se

fonde sur I'ouidire?5o2.

2679. La Chambre rappelle qu'en droil" l ' identification d'un accusd sur le

th€dtre d'un crime peut se fonder sur I'oui:direttur' Dans I'affaire Kamuhanda,

plusieurs t6moins d charge avaient entendu d'auhes rdfugids crier le nom de

i'accusd durant une attaqui et la Chambre de premidre instance en svait diduit que

I'accusd dtait effectlvement prdsent sur le thddtre du crime, Cette conclusion a dt6

oonfirmde par la Chambre d'appel?soa De plus, dans l'affaite Rukundo, deux

t6moins avaient enrendu, de faqon analogue, i 'accusd se vanter du r6le qu'il avaitjoud dans des enlCvements La Chambre $.'"upl.t a conclu que c'dtait une base

raisonnable permettant d' identifi er I'accuse""

2680. En I'espdce, la Chambre juge fiable I'identification de Ntahobali par oui-

dire- TK a entendu l'6pouse de tvtblsha identifier Ntahobali en disant qu'elle le

conaaissait parce qu'ii venait d la pharmacie oil elle traraillait; en reponse'

Nghobati a reQonnu que c'€tait bien lui. Par ailleurs, WKKTD a corrobord des

6l6mcnts de cette ideniification en confirmant que l'6pouse de Mbasha travaillait

effectiu"rn.nt dan. une pharmacie. La Chambre est donc oonvaincue que TK' QJ'

SJ et RE avaient des dl6ments sutTisants pour identifier Ntahobali i la pr6fecture'

m€me s'ils ne le connaissaient pas avant les dvdnemenls survenus d'avril d juillel

1994.

2681. TK a dit ir la barre que lorsqu'ils dtaient anivds i la.prefecture' Shalom el

certains des Inleraham e s'6taient &rics que personne ne devait €tre 6pargnC ou

11746bis/H

to " cRA,23 mai 2002,p , 106d108(Emoin ' lK) .71ee cRA. ?3 mai 2002, p. 57 ct 5E (timoin TK)

"* CRA, ?I mai 2002, p l12sr I13 (huis clos)(temoin TK)'7s01 cRA, 23 mai 2002, p. 34 a 3? (t6moin TK)rr0! M€noire finalde Ntahobali, par. 96 d 190.tt'' ArrEr. Kamuhanda, paf. 2,11 d l00 i a.ret R ukundo' par ' t96 d 198,1tu Att|t Kamuhanda, pat 241 ! vojr aussi l'artl Rukundo, pat 198'ler Arftt Rulwndo, par. 191.

Jugcmenl Portant condamnation

Cg 1-0052 rF) 821

@

24 j u i n 20 l l

Le Ptocurcur c. Nyitdmdsuhuko e! consotls, affaire no ICTR'98-42-T

mdnasd?sffi. Shalom avait dit aux Interahamwe de faire leur travail

sdrieu-sement?5D7. Les Interahamwe avaient-a^ttaque le groupe de rdfugi6s et choisi

ceux qui devaient 6tre emmen€s, puis ruds"u" lls s'en etaient pris aux personnesqui 6aient couchees par terret58. La camionnette avait laissd derridre des

interahamwe qui devaient choisir les rdfugi€s d embarquer au prochain voyageTsr0'

La camionnette eiait revenue A d€ux autres reprises cette nuit-et avait embarqui

d'autres rdfugids qui avaient dt6 emmends rapidement''" Ntahobali et

Nyiramasuhulo dtaient de tous ces voyages"".

2582, L'alibi invoqud par Ntahobali pour la fin de mai et le d6but de juin 1994

est qu'il 6tait Blld chercher son dpouse d Cyangugu La Chambre a conclu que cet

alibi n'6tait pas cr€dible. Compte tenu de la cohdrence et de la corroboration des

temoignages importants entendus, la Chambre concLut donc que Ntahobali se

t ounulit *ffu"tinirnent A la prdfecture durant les attaques lancdes vers la fin de mai

ou le ddbut dejuin 1994

3. 6. I g. 4. 7. 3 I de nt iJic at i o n de Ny i r a masuhuktt' Ordr es do nn i s de v io I er

26S3. A la question de savoir pourquoi elle n'avait pas fait 6lat de la prdsence de

Pauline d la pidfecture dans sa d6claration antdrieure du 12 novembre 1996, TK a

r6oondu que, prise par le temps, elle n'avait fait 6tat auprds des enqu€teurs que de

ce qui lui dtaii venu A I'esprit75l3. Certaines omissions relevdes dans sa ddclaration

€taient imputables i l'6tai d'esprit qui €tait alors.le sien ou i sa disponibilit€ au

moment or) les enqu€teurs I'avaient intenogeett'0. La Chambre accueille cette

explieation.

2684. Elle a aussi dtd interrogee au sujet du passage de sa declaration du l?

novembre 1996 selon lequel elle n'avait pas vu Ntahobali frapper qui que ce soil

mais I'avait entendu profdrer des menaces A l'6gard des gens. TK a rdpondu qu'en

vovant Ntahobali Bu prdtoire, €lle s'€tait souvenue de ce qui s'dtait rdellement

paisdtsl5. La Chambre juge qu'il s'agit li d'une divergence ndgligeable, puisque

ians sa ddclaration ant6rieure, tout comme dans sa d6position, le temoin avail dlt

essentiellement que Nrahobali avait attaqu6 et enleve des gens qui se trouvaient A

la pr6fecture,

14745bis/H

?s CP-A, 20 mai 2002, p' 96 ct 97 (tdmoin'lK).7r0? CRA, 20 mai 2002. p. 95 et 96 (dmoin TK)7t0r CRA, 20 mai 2002, p. 81 et 82 (t6moin TK).7r0'CRA, 20 mai 2002, p. 82 a 84 (lcmoin TK)tir0 CRA. 20 mai 2002, p. 102 ct 103 (tdmoin TK)7!tLCRA,20 mai2002, p, l04et 105 (tdrnoin TK).7tr2 cRA, 20 mai 200?, p. 106(tdmojn fK)xrr CRA. ?2 mai 2002, p. 63 n 65 (€rnoin TK)?'ro CM, 23 mai 2002, p. 22 et 23 ( l imoin TK).

"rt cRA, 22 mai 2002, p. 153 et 154 0dmoin TK) I picce d convict ion D 48 (Nyiramasuhuko)

(ddclaration du l€moin 'l'K

du l2 novembre 1996).

Jugement po ant condamnation 24 ju in 201 I

Le Prccureur c. Nyiramasuhuko et coworLr, affaire no IC'lR-98-42-l'

2685, La Ddfense a aussi d€mandd d TK si elle connaissait d'autres t6moins d

charse en I'espece. TK a dit qu'elle itait venue i Arusha en avion plusieurs jours

avani sa d€poiition. A bord, elle n'avait reconnu qu'une seule personne qu'elle

avait rencorrtrde aprCs son ddpart de Rango"'o Elle ne savait pas si cette personne

avait v6cu les faits qui avaient eu lieu A la prdfecture/)''. Elle a affirme qu'elle

avait fait ses ddolarations aux. enqu6teurs en Privi €t qu'e-lle ne savait Pas si sa

scur avait fait, elle aussi, une ddclaration aux enqu€leurs"'o La Chambre n'estimepas que ces associations souldvent le moindre pro.blime de cridibiliteTsle.

2686, Non seulement TK et QJ, mais aussi SS, QBQ, RE FAP et SJ ont

identifid Nyiramasuhuko la nuit durant laquelle trcis aftaques avaient dte lanc6es

contre la prdfocture.

258?. Selon SS, Nyiramasuhuko elait venue d la prdfecture.cette nuirla,

accompagnde d'lnlerahamwe et d'un militaire ddnommd Kazungu"'1 RE et QYont coinrmC qu'un Interqhatmwe d6nomm6 Kazungu aocompagnait

Nyiramasuhuko pendant les attaquesTtz'. TK connaissait un homme -apgeldKLungu qui 6tait Interaharmve et iaisait panie de l'escorte d'un des pr€fets'"'

On ne-s'aicordait pas sur le point de savoir si Kazungu €tait un militaire ou un

Interahamwe, maii les t6moignages indiquaient invariablement qu'il portait un

uniforme, accompagnait les autr-e^s Inlerahamv/e et prenait ses ordres auprds de

Nyiramasuhuko ei di NtahobaliTtzl

2688, Nyiramasuhuko, qui se tenait prds de la portidre de la voiture, avait dit aux

Interahamwe el aux militalres qui Portaient des ames : < Commencez d'un c6t€ et

prenez les jeunes fil les et les damis, allez les violer parce qu'e lles,avaient refusd

da uou, lpour",... elles avaient refus€ de vous epouser >"" Selon SS'

Nviramasuhuko dirigeait les altaques mendes contre les tutsis r€fugids d la

oif"cturet"t. Apr0s-ies propos ten;s par Nyiramasuhuko,les Inlerahanwe et des

militaires dtaieni descendus-du vehicule et avaient viold des Tutsies lls s'dtaient

l4744bis/H

tt'o CRA, 2l mai 2002, p.9l d 94 (huis clos) (timoin TK)?'rt cRA, 23 mai 2002, p.64 a 66 (t€moin TK).tt ' ' cRA, 2l mai2002, p.66 d68 (tcmoin TK).tr,t La Chambre a prii en compre Ies alldgalions de labrication de tdmoignagcs aux reunrons

d' Ibul<a (1.2\.t"o CRA, 3 mars 2003, p. 52, 5 mars 2003, p 67 sl68 (timoin SS)

"t' Lnrr. zl te"ri". zbb:, p. zl ' zz' 24 ct 25 (tcmoin RIi). l9 mars 2001 p 28' 29' 12' 3l el 46

(1€moin QY)."r cRA, 23 mai ?002, p. 99 et 100 (t€moin 'l K)

"" 6'{i,1: mai 200i, p. 99 cl 100 (tdmoin TK) (TK a di! qn'il ir4it lnterqhamwe' mcmbrc de

f'"r".tt" iu prdfet), du i3 mai 2002, p. 99 d 102 (tdmoin TK) (ll a pottd plus tard un uniformc

miliraire qui, d'apris elle, )ui alait €16 dotln€ fii r€comPensc pour le travail .accompli en tattt

qu'lntr*ion*i)zq fcvricr 2003, p. z1'22,24 et 25 (idmoin RE) (RE.a aussi idcntif iC Kazungu

""".r" liunt un'it".o hanwe) et p: 34 er 35 (tcmoin RE) (RE a aussi plus tard identifiC Kazungu

"or." itunt un O.t .embres de ia garde mpprochde de Ntezirt-oyo), 3 mars 2003' p 5?' 62 et 63

ire.moin sst {tourefois, SS t'a ddcriicommc itant !n militaire), 19 mars 2003' p 28' 29'32'11 cl

46 (tCmoin'QY) (QY a dil quc Kazungu alai( l< gad€ du corps dc Nliramasuhuko)'5P CRA, I marr 2001, p. 56, 58 cl 59. 5 mars 200J' p 75 et 76 0cmorn ss)752r CRA, 3 mars 200J, p. 64 (tdmoin sS)

Jugemenl pottant condamnation 24 ju in 2011

c u.00s2 {F)I Traduction cert i f i ie par la SSL du' l PIR I

Le Procureur c. Nyiramatuhuko el consorls' alfaire n'ICTR-98-42i|

approches des rifugi6s tutsis et les avaient embarquds dans la camionnetteT526'

t lfira*asuSuko se tlnait prds de celle-ci pendant qu'on y embarquait les gens?52t.

2689. Toujours d'aprts SS, Nyira.masuhuko portait une chemise militaire et un

pagne en tis;u kitenge cette nuit'ld?5?8. SS connaissait Nyiramasuhuko avant 1994

poir emprunter la route qui passait devant la maison de celle-ci' Elle a estim6

l'avoir vue trois fois avant les eitn.rn"nt, survenus d'avril i juiller 1994?s2e

Pendant ces dvdnements, €lle l'avsit aussi rencontrde d un barragi 7510 Elle a dit

que Nyiramasuhuko 6iait le < Premier Minislre, qui dtait chargtt de la condition

f6.inint n "t

qu'"lle Port4it une chemise militaire avec un pagne attashd autour de

la taille lorsqu'elle I'avait vue d la prdfe-cture "'' Comme Nyiramasuhuko €tait

u'e autorite, les militaires la saluaient7532. SS se trouvait d moi.ls de trois mdtres

de Nyiramasuhuko lorsqte celle-ci avait parld aux militaires"" SS avait ainsi

observ€ Nyiramasuhuko pendanr lejour, alors qu'elle se tenait prds d'elle

2690. Vu les multiples occasions qu'avait eues SS d'observer les accusds'

notamm€ntd'observer Nyiramasuhuko en plein jour et avant le gdnocide' la

Chambre conclut que I'iientification de Nyiramasuhuko par SS es1 d la fois fiable

et crddible.

2691. QBQ a, elle aussi, identifi6 Nyiramasuhuko lorsque celle'ci dtait anivee d

la prefecture A bord d'une r".ionn.i. Toyota blanche recouverte de bou" 75'o'

Nyiramasuhuko €tait assise dans la cabine iu vdhicule et Shalom conduisaitT5rs'

Dis Interahamwe les accompagnaientTs36. Le vehjcule 6tait i environ 4'5 mdtres

dei'endroit on QBQ dtait as;is; sous la vdrandaTslt ll ne laisait pas noir au point

di"mp6"he. QBQ di voir le visage de Nyiramasuhuko"'o' C'dtait auunt la tombde

de la nui175le.

2692. QBQ avait vu Nyiramasuhuko ir la prdfectur€avant cette nuit-ld Trois

jours apris son aniv6e, eile avait-vu Nyiramasuhuko aniver ir pied le matin' en

compasnie du prefet Nsabimana?54o. QBQ se rouvait alors d 2'5 m€tres de

Nyiraniasuhuko?5ar. Aussi avait-etle pu I'identifierde trds pres'

I4713bis/H

t56 CRA, 3 mars 2003, p. 60 A 62 (tdnoin SS).tt27 CRA,3 mars 2003,p.62 et63 (temoin SS).lrl CR . 5 mars 2001, p 7s (o ellc ponair une chemise militaire avec un pagne t)) (tcmoin SS)'t3'e CRA,3 mars 2003, p 37 A39et64(temoin ss)?rro CRA. I mars 2003, p. 30 A 32, 5 mars 2003, p. l8 el 19 (tdmoin SS)'

"rr CM,3 rnars 2001, p. 10,31 el 15 (tdmoin SS)''5rz cRA. 3 mats 2003, p, 3l et 32 (tdmoin sS)'?trr cRA. 3 mars 2003, p' 12, 31,3? et 38 06moin ss)''5'o CRA. 3 fdvricr ?00i, p. 9' 10, 18, 19' 52 d 54, 56' 57' 59 e! 60 (timoin QBQ)'5rt CRA, 3 fev er 200't, p 9, l0 et 94 (Gmoin QBQ).'$6 cRA, 3 fevrier 2004, p. 9 et l0 (tdmoin QBQ).?5r7 CRA.3 fdvrier 2004, p l0et II (t imoin QBQ).?rr3 cItA, 3 fdvrief 2004, p 59 ct 60 (ldmoin QBQ).79e cRA, 3 fdvdef 2004, p. 60 e( 6l (t{moln QBQ).?5"0 CRA. 3 ldvder 2004, p. 6 d 8 sinsi que 52 d 54 (tdmoin QBQ)'"to' cRA, 3 lovder 2004, p. ? a l0 (tdmoin QBQ).

Jugcrnent portant condamnation

. l r l l - o n { ? r F l 8 3 0

Iffi'p"ir" ssl, d"TPIR

24 juin 20 | I

Le Procureur c. Nlircmasuhuko er consorls, affaire n' ICTR'g8-42-T

2693. QBQ a dit d la bane que Nyiramasuhuko et les Interahamwe flaient

descendus du vdhicule. Elle a confirm6 I'observation faite par SS' d savoir que

Nyiramasuhuko se tenait prds du vehicule et donnait des ordres anx Inletahamwe

an a", t"rrn"r: < Violei les filles et les femmes el tuez le reste >?542' Les

Interuhamwe portaient une tenue civile ordinaire et se servaient de lampes depoche pour .atrouu". les gens75aj. Ils,se trouvaient prds de Nyiramasuhuko

lorsqu'elle avait donnd ses instructions ' '--.

2694. RE a dit que Shalom et les Interahamwe dtaient venus i la prdfecturea

trois reprises dans une Toyota depourvue de ridelles d l'arridre et couverte de boue

el de bouse de vache75a5. Ntahobali avait promis de protdger et de cacher I'dpouse

de Mbasha, et il avait dit qu'il allait la conduire auprds de Pauline qui 6tait dans Ie

vdhicule?5a6. Sur la base de ces propos, RE avait supp-os-e que Nyiramasuhuko se

trouva;t d la prefecture, m€me si elle ne I'avait pas vue"u' Cet oui-dire aPPeorte un

appui suppl€mentaire d I'identification de Nyiramasuhuko i la prdfecture ''"o'

2695. La ddposition de RE a aussi appuye les d6positions de SS et QBQ selon

lesquelles Nyiramasuhuko donnait I'ordre de violer ?L cette epoque' RE a affirmd

qu'un jour ' Nyiramasuhuko 6tait venue d la prdfectrueavec le Pr€sident

dindituLwabo. burantcette visite, Nyiramasuhuko avait _dit qu'il fallait tuer Ies

genset viole! les jeunes filles qui se trouvaient parmi eux "* .Ce tdmoignage adtd

Iait d un autre moment et d propos d'un autre fait que celui dvoqud ici mais il

rdvdle chez Nyiramasuhuko un niveau de planihcation et de pr6m€ditation'

2696. FAP a dit que pendant la premidre attaque, Nyiramasuhuko portait un

uniforme mititaire. Fep etait couche-e^ par terre et ne pouvait donc voir que la

partie supdrieure de NyiramasuhukoTssu. Celle-ci se tenait pres du v6hicule et avait

ii aux interahamwe de prendre les jeunes tlltes et les femmes qui n'6taient pas

agees,,et ae les violer et de les tuer, parce qu'elles avaient refusd d'6pouser des

Huhrs -"'.

?697. SJ a affirmd qu'elle connaissait Nyiramasuhuko avant 199475s?' I'accus6e

et son mari, Maurice Ntahobali, risidant dans le meme secteur qu'elleTssl Elle

voyait M. .i M*.Ntuhobnli quand ils se rendaient au travail ou lorsqu'ils rendaient

11742bis/H

ttot CRA, 3 fevrier ?004, p. 9 a 12, 18, 19, 62 el 63 (temoin QBQ).tto' CRA, 3 fdvriff 2004, p. 60 a 62 (tdmoin QBQ).7544 cRA, 3 fdvrier 2004, p. 9 et l0 (tdmoin QBQ).7515 C.ILA,24 fdvrier2oo3,p.2l,22,24 et25 (tdmoin RE)-* Cte' 2q fdvrier 200!, p i l et22,25 f€vrier 2003, p. 49 et 50,26 fevrier2003' p 30 et 3'l

(tdmoin Rn),i 'o' cRA,24 fevrier 2003, p.2l et22,25 f9vriet 2003, p.49 et 50 (Emoin RE)'t'ot Au prdtoire, n-E a pris Nteziryayo pour Ntahobali : CRA, 24 fdrrier 2003' p 44' 27 fevrier

zooi, p.'+a (timoin RE). La chambre ne considcre pas son erreur d'jdentification de Ntahobali

c.omme pretant a consequence.?ra' CRA, 24 fdwier 2003, p. 19, 20 et 39, 25 fdvrier 2003, p. 46 et 4? (tdmoin RE)ttto CRA, II mars 2003, p.56, t3 mars 2003, p 5 et 6 (tdmoin FAP)'t" 'CRA, 1 l mars 2003, p. 56, 12mars2003,p 50 et 5 I (t6moin FAP) .t"t CRA, 28 mai 2002, p. l4l d 143, 29 mai 20 02, p. 144 et 145 (huis clos) (temoin SJ)'trr3 CRA,29 mai2002, p. 144 et 145 (huis clos) (temoin SJ)

Jugeme[t portant condamoation

E 3 l

24 juin 201 I

Le Procureur c. Nyiramasthuko et coa,rortt, affaire no ICTR'g8'42'T

visite d leurs voisins755a. Elle a ddcrit Nyiramasuhuko comme une femme plutdt

corpulente et de teint fonc675J5. La premidre fois qu'elle avait vu Nyiramasuhuko'

elle portait une longue jupe et une blouse qui,-tendait vers le blanc'""

Nyiramasuhuko changeait trds souvent de voiture'"'. SJ a dit d la barre ;

< iNyiramasuhuko et Ntahobalil dtaient .mes voisins et,.c'dtaient de bonnespersonnes, el je n'ai pas compris commen( Ils ont change ') '--

2698. Pour rdsumer, plusieurs temoins, dont SU, SD, SS et SJ, connaissaient

Nyiramasuhuko avant les dvenements survenus d'avril i juillet 1994. IIs avaienl

pu l'identifier avant le d6but des violences d grande dchelle, lorsque le calme

iegnait. En tant que Ministre de la promotion fdminine, Nyiramasuhuko dtait bien

co-nnue et aurait donc dt6 probablement reconnaissable. Plusieurs autres t6moins,

dont TA, QJ, TK, RE, FAP, QY et QBQ, avaient pu i loisir observer

Nyiramasuhuko de pres d la prdfecture. De plus, de nombreux tdmoins ont aIfirme

ou'elle oortait une chemise militaire et une jupe en kitenge ou simplement une

chemise militaireTs'e. La Chambre est donc convaincue que Nyiramasuhuko se

trouvait d la pr6fecture lors de cette attaque et qu'elle avait ordonnd aux

Interahamwe et aux militaires de violer les Tutsies et de tuer d'autres rifugids.

2699. QBQ a dit d la barre qu'apres avoir entendu I'ordre dorn€ par

Nyiramasutruto, les Interahamwe avaient immddiatement attaque les gens quirse

tmuvaient sous la vdranda et les avaient emmends en les tirant par le nez''"".

Beaucoup de femmes avaient itd vioides pendant que Nyiramasuhuko itait encore

sur les lieux756l. Les Inlerahamwe, Nyiramasuhuko et Sha1om avaient ensuite

embarqud les rdfugies tutsis dans le vdhiculg qt les avaient emmends d Kumukoni'

oir ils avaient 6tdtu?s et jetis dans une fosse7562'

2700. Cela a €t€ conobotd par FAP, qui a affirmd que les ordres de viol donnds

par Nyiramasuhuko d son premier voyage d laprdfeclure avaient 6t6 exdcutds i lors

i" tu ptemiet" visite de Nyiramasuhuko et de Ntahobali, des femmes et des jeunes

filles iufsies avaient 616 viol6es d I'arridre de la prifecture sous les avocatiers. Au

trio* O*t la cour de la prdfecture, I'une de ces filtes avait dit que mieux valait

mourir qu'6tre violie par quatre hommes, voire davantage '""'

14741bis/H

ttsn cRA, 3.1uin 2002, p. 7 (tdmoin sJ).t55r cRA, 28 mai 2002, p. 142 et 147 (tdnoin sJ)?tto cRA, ?8 mai 2002, p. 147.7J57 cRA,3 juin 2002, p, 149 (temoin sJ).rrts CRA,29 mai 2002, p. 148 (huis clos) (t6moin SJ)'

"" iila, zs octobre 2bb L, p. i6 e 48 (tdmoin TA), l4 octobre 2002, p 99 (tdmoin su)' l4 octobre

2OOi, p.'95 (tdmoin SU) i<elle 6taii venue en tenue militairc et alle avait mis un pagne D)'

il oitJUrc zooz, p. eA (tdm;in QBP), ibid, p l77 (tdmoin QBP) ((je ne sais pas si elle-ponait une

iooi ou un ou"ni ,t,5 mars 200J, p ?4 et 73 (tdmoin ss) (( €Lle ponajt une chemise mililaire avec';;;;

;,i iu cr,utu." note que le kitenge esr un t)?e de v€tement pone en Afrique de I'Est'

iuni*l".'f" pagne est le terme frangais utilise dans cenains pals d'Afrique francophone pour

ddsiPner Ie *i lense.tton iRA. 3 fcvri ir 2004, p l8, lq, et 62 (tdmoin QBQ)'?'6r cRA, 3 f€vrier 2004, p. 62 et 63 (1€moin QBQ).t'u' CRA, 3 fdvrier 2004, p. 18 A 23, 64 et 65 (t€moin QBQ)'t 'ut cRA, 11 mars 2003, p. 62 (tdmoin FAP)

Jugement Portanl condamnation

832

2 4 j u i n 2 0 1 1

Le Procureur c. Nyiramasuhuko el consortr, affaire no ICTR-98-42-'l

2701. De meme, SS a dit i la barre que des t'emmes dtaient battues el emmenees

dans un v6hicule, d'autres dtaient battues et emmendes d I'arridre de la prdfecture

ori on les violait756a. Les femmes et les jeunes filles avaient dtd ddshabilldes et ne

portaient plus que leurs sous'vetements756t. D'autres femmes et jeunes filtes

itaient emmendes et ne revenaienl d la prdfecture que deux ou trois jours plus lard'

SS leur avait dit qu'elle croyait qu'elles avaient 6td tuees, et elles ont r6pondu ceci

: < ll n'y a pas plus atroce qu€ la mort ou ce qu'on nous a fait subir' lmaginez-vous

si six personnes devaient faire le tour, toutes.sur vous!)"'"' .SS avait cru

oo*p."ndra que ces femmes avaient dt6 violdest)o/ ElJe ne connaissait pas leur

no,o?t6*.

2702. L'alibi invoqu6 par Nyiramasuhuko pour cetle pddode dtail qu'eJle se

trouvait soit ri Murambi soit i Muramba oi elle participait d des riunions du

Couvernement intdrimaire. Elle a reconnu qu'elle se houvait d Butare le 31 mai

1994, tout en affirmant qu'elle n'avail pas quittd I'hdtel Ihuliro cette nuit-ld l,a

Chambre a estime que cet alibi ne pouvait pas raisonnablement €tre exact Aussl,

vu la coherence et ia corroboration des tdmoignages impoftants entendus, a-t-elle

conclu que Nyiramasuhuko se trouvait effectivement d la prefecture durant cette

attaque.-Elle avair donni l'ordrc aux Inle/ahamwe de violer les rdfugiees parce que

c'dtaient des Tutsi es, Les Interahamw€ avaientbafiu de nombreuses Tutsi€s, et les

avaient viol6es.

3.6.19.4.7.4 EnliYements

2703. TK, SU, RE, SS, FAP, QBQ et SJ ont dit d la bane que les.Interahamwe

uuui"nt "*buque

les rCfugids i m€me le plancher de la camionnetteT56e, qu'ils los

avaient emmends et qu'on n'avaitjamais revu ces personnes - ' '

75q CRA. 3 mals 2003, p. 6l et 62 (tcmoin SS),716r cRA, 5 maxs 2003, p. 70 0drnoin SS)

"" aRA, I ma.rs 2003,'p. 62 k{ tl n'y a pas plLrs atroce que la mort ou ce qu'on nous a lait subir'

Imagincz-vous si six personncs devaient faire le tout, toules sur vous I t )'756' CRA, 3 mars 2003, p. 62 et 63 (tdnoin ss),7'u3 CRA, 5 mats 2003, p l5 cl l6 (huis clos) (rrlmoin SS)'ns CRA, zo mai zOoj, p 96 ct 9? (timojn Tfl lsttatot et c'17ains lme-rahamt'r? s'etaienticri€s €t

uuuiiniait qu" p.rronne ne devrai €tre ipargni ou minagd), 20 mai 2002' p 9t et 96 (tdmoin TK)

istrulor uuuit dit aux lnterahaawe de 6ir; leur travail scrieusemenl)' 20 mai 2002' p 94 et95

iJr"l" fff, 23 mai 2002, p. 43 ct 44 (ldmoin TK) (les Intetahanwe avaicnl.embarqud d'aulres

ieiunie, aun, Ia camionnetre av€c l,cpouse de Mbasha ct ses cnfans),29 mai 2002, p.40 ct 4l

iii.?,i" iii t 1", r"r,"l,azwe avaienr jerc tes refugi6s dans le v€hicute), 29 mai 2002, p. 49 (tdmoin

Ii;il;; ;;;ciet dtaient enpssds a liarridre: pertains dtajent assis' d'autres debouO' 14 octobre

i;i$, p. tOZ el (t€moin SU), l7 ociobre 2002, p. 76 (tdmoin SU) (i\-yimmaluhuko avail dit i( Commgncez par ce c6td oi sont couchis lel rifugies Prenel des fcmJncs rt des hommes' el

".-Ulrrqu*-tes d*s t" vdhicule ))), l4 oclobre 2002, p 14' I I8 A 120 (tdmoin SU)'.,17 octobre 2002'

o. 8a fftmoin SUI Oryiramasuhtrio teur avait dit d'embarquer les gens dans le tehicule)' I fe\ricr

iboi,'p. is a io, i;li que 64 et 65 ltemoin QBQ) (les lnterahamwe'Nyiramasuhuko et shalom

avaicni ensuite emburqui les rdfugids tut-tis datrs le vdhicule et les avaient emmends d Kumukoni'

oll on les avait lues elietis dans une lbsse)itlo CRA, z9 mai zo0i, p. 43 et 45 (temoin sJ) (lcs gens qui avaienl iti embarquds dans le vehicule

n'al.nrl".ui. ,.u"nui;, :9 mai io0z, p. 19 A 52, ainsr que 5l i 56 (lemoin sJ) (l'un des deur

survivanti. une dame ddnommC€ Annonciah, avait djt que d€s gens avaient dlC emmcngs d un

Jugcmcnt Portanl condamnatlon

l4740bis/H

24 juin 201 I

r'ffi833

Le Procureut c. Nyiramasuhuko et consolts, affaire no ICTR-98-42'T

2704. Selon TK, aprbs le premier voyage, la camionnette Hilux €tait revenue

deux fois cette m€me nuit et avait embarqui davantage de r6fugids qui avaient 6t€

emmends rapidementTsTl. Selon TK, la camionnette avait laiss6 certains

Interahqmwe svr place pour choisir ceux qui devaient €tre embarquds lors duprocha-in voyageTtt. Ntuhobuli et Nyiramasuhuko dtaient du voyage d chaque

2705. SJ a dit, elle aussi, que cette meme nuit, environ 30 minutes aprds avoirquitt6 I'endroit, fe v6hicule 6tait revenu avec Shalom et des Inlerahamwe i son

bord75?a. Ntahobali avait dit snx Interahamwe : <N'y allez Pas avec

m€nagement ) et < n'dpargnez personne ,rt575. Lns Inlerahamwe avaient agi avec

c€leri; et battu les rdfugids avant de les jeter dans la camionnette el de les

emm"ner75tu. tl v avait eu un troisidme voyage, mais elle ne I'avait pas vu, parcequ'elle se cachaii7577.

2706. SU a dit que vers 23 heures, la mdme nult oi: l '€pouse de Mbasha et sesgnfants avaient ete enleYds, Nyiramasuhuko, son chauffeu-r. son garde du corps et

des Interahafiwe lrsient revenus dans le m€me vdhiculetttt Nyiramasuhuko avait

rdoetd ses instructions aux.In terahomwe de comrnencer d'un cotd et de prendre les

hommes et les femmes757e. Une deuxidme fois' Nyiramasuhuko 6iait revenue ir la

prdfecture dans le mOme vdhicule Hilux7580. Elle avair appeld les, Interahamwe

prisents et leur avait dit d'embarquer les gens dans -le vdhiculeT5sr' Elle 6tai1

ador.d" .ont "

celui-ci pendant -qu'on embarquait les rdfugies tutsis, puis elle 6tait

reoartie dans le mdme vdhicule""

14739bis/Il

endrojl app€le Kabutare oi ils avaicnl6td battus 9tj€tes dans-une fbsse, paffois alors qu'ils Ctaienl

*."i" "i""i"),

i4 ootobre 2002, p. 123 i 125 (tdm;in SU) (durant celle duit, des €ens avaient dti

r.i"iq"tt A#t r" Uilux et ru6s. Aucun d'eux ;'duit revenu), 24 fdvrjer 2001, p' 24 et 25 (temoin

is\ Oi, tntrroho *u avaignt dil aux r€fugids qu'ils alaient reveillds d'enlevcr leurs vctements et

;;;i;l;;t;;;;;;ans leun v€hicules i'un endroit appcLd Rwabalansa'' 24 fivder 2003' p 25

"iZo iiir"i" nil, zs fdvrier 2003, p. 53 a 57 {t€moin RE) (un jeune homme.nommc semanvenzi

;;;j;;;. f#.e notmee Ann;nciata qui ovaicnt dtc ammcnes a Rwabayanga alaient pu

,ieohuoo., ",avaicnl

dil aux refugiis que lcs gcns qui y avaienl ird emmends avaient 'tt luds d

i"ia. i l e;rdi"t. i ae machenesi I I mars 20-01. p 20 cr 21. (t imoln sS).(a dit qu'i ls avaient dti

.ri."gri'ifilsr ".jetds

dans une fos$e el qu'il avait er'r la chance de s'cchapper)' 3 fdvrier 2004'

D. l8 d 20. el & cr 6j (lCmoin QgQ) (les lnlerchomwe.Nyitamasuhuko cl shalom ava)enL ensullc

lrlla"ei.i Jt"g,et tusis dani le vehic,-rte er les avaienl emmcnis a Kumukoni' oir on les avaienl

tu6s et ie{ds dans une fosse).'5?1 CdA, 20 mai 2002, p. 104 et 105 (trmoin TK).7'?'?cRA,20 mai2002, p l02et 103 (tEmoin TK)7173 CRA, 20 mai 2002, p. 106 el 107 (temoin tK).7t CRA, 29 mai2002, p. 6l a 63 (rdmoin SJ).rx ine 2o malZooz,'p' 60. Ntahob@ti av;1 dit << ntugengeke t eo kiny4twanda' ce qui veut dire( N'aie Das pitii }),'5?6 CRA, ?0 mai 2002, p. 58 d 6l (temoin TK)'!t CRA,20 mai2002, p 2l el 22. 64 A 66. cr ? | et 72 (tcmoin TK)7'ft CRA, l4 odobrc t0b2, p 80 i ' 82. I 7 oclobre 2002. p l 12 ct l l l ( lcmoin SU)tr'e CIIA. 14 octobre 2002, p. 83 d 85 (tdmoin SU).

"rc cRA, l4 octobre 2002, p. 97 a 99 (tdmoin SU)

"u bne, tq oc tobrc 200 i , p . 99 e 101, 105, 106,e l l18 i r 120 ' l7 oc tobre 2002 ' p l5 td 158(tdrnoin SU).75e CRA, 14octobre 2002, p. 123 et 124(limoin SU).

Jugemcnt ponant condamnation

a r r r r - n n t t r F \ E 3 4

@

24 juin 201 |

Le Procureur c. Nyiruftasuhuko et consorts, affairc no ICTR'98-42- f 14738bis/H

2707. RE et SS ont confirmd que Nyiramasuhuko' Shalom et des Interahamv'te,

dont un certain Kazungu, €taient venus d la prdfecturetrois fois en I'espace

d'unenuit7J83.

2708, SS a affirmd d la bane que Nyiramasuhuko etait sortie du vdhicule et avait

dit d'emm€ner dgalement les jeunes iargons et de ne laisser personne denidreTs8a'

Ceux qui etaienfvenus avec Nyiramasuhuko ont pris des lampes de poche et ont

commince d rdveiller les gens. Ils ont pris les.jeunes gargons mais comme ceux-ci

n'dtaient pas nombreux, ll, ont uu..i pris dis femmes et.des jeunes filles7585'

Pendant que certains refugi6s dtaient embarqu€s dans la carnionnette, les militaires

el les Intirahamwe les ont attaquds avec des armes t'orsque le v6hicule esl qa"rti'

les Inlerahamwe,le chauffeuret le militaire ddnommd Kazungu itaient d bord''""

2?09. SS a affirm€ qu'elle avait vu, lors de la troisidme attaque cette m€me nuit'

Nyiramasuhuko, le ohauffeur, les Interahamwe et le mililaire ddnommd Kazungu

revenir d la prdiecture d bord du vdhicule?5E7. Elle avait entendu Nyiramasuhuko

dire : < ll faut embarquer tout Ie monde ; les jeunes femmes et les vieilles femmes'

il faut embarquer toui le monde >1588. Les Inleraharmte dtaient sortis du vdhicule'

avaient 6teini les phares, pris leurs torches ilectriques et leurs armes et avaient

reveille tout le monde. Ils avaient des armes traditionnelles' telles des machettes el

des gourdins, et le militaire avait un fusil. tls avaient embarque les rdfugies dans Ie

vehilcute. t orsque oelui-ci avail d6marre, Nyiramasuhuko, les lnleraiamwe' le

ohauffeur et le- militairc ddnommC Kazungu dtaient i bord A I'arridre de la

camionnette se fouvaient les Inlerahamwe et les rdfugids qu'on avart

emborqudsTs8e,

2710. De m€me, FAP a dit que le vdhicule €tait venu trois fois cette nuit-ld' avec

chaque fois i son bord Pauline Nyiramasuhuko .et son frls Shalom Ntahobali ;

"fr"i"" f"i., il avair emmend des rdiugi6s qui n'6taienijamais revenusT5e0'

2?11. Lors d'un deuxidme voyage cette m€me nuit' Nyiramasuhuko et

Ntahobali, les Inlerahamwe et un militaire dtaient revenus dans le vdhicule'

Nviiamasuhuko a donnd I'ordre aux 1n terahan*e d, embarquer les rdfugids tutsis d

il;tti ies Interahumwe ont entassd les jeunes hommes tutsis, les femmes et les

enfants dans le vdhicule on les bounant de coups ; il ne restait plus d'hommes

adulres ir la prefecture Les refugids avaient dte ddshabilLds et leurs YCtements

remis aux rdfugi6s hutus en proven"ance de Gitarama et de Bugeserat5e2'

"t t cRA, ?4 l 'dvrier 2003, p.2l ' 22 et 24 d 26 (tdmoin RE), 25 tdvrier 2003' p 49 ct 5l ( temoin

ru),3rnars200:,p 5l, 52 et 62 n 64 (t6mo:n SS)' 4 mars 2003, p 3,ct 4 (tdrnoin SS)t"t-bR t, 3 ra$ 2b03, p 63 et 64, 5 mars 2003, p 80 et 8l (tcmoin ss)?!35 CRA, 3 mars 2003, p. 63 el64' 5 mars 2003, p. 8l et 82 (tdmoin SS)7t% CRA, 3 mars 2003, p. 63 ct 64 (tdmoin sS).'rt7 cRA, 3 mars 2003, p, 63 et 64 (tdmoin SS).7133 cRA. 3 mars 2003, p. 63 et 64(Gmoin SS)?t8" cRA. 3 mars ?003, p. 64 (temoin SS).?'e0 CP\A. 12 mars 2001, p. I l , 12, 14, 15,49 et 50 06lnoin FAP)'t'n' CRA, I I mafs 2003, p 59 e! 60 (tdmoin FAP)tt" cRA. I I mars 2003, p. 59 ct 60 (temoin FAP)

Jugement portanl condamnation

crr r l-0052 (FJ , 8J5I Traduclion ccnifide par Ia SSL du TPIR i

24 juin 201 I

Le Procureur c. Nyiramosuhuko et cahJorrs, aflblre n' IC IR'98'42- l'

2712. Apri:s le d6parr du v6hicule, les militaires avaient intenoge les gens sur

leurs origines. FAP avait dit aux miliaires qu'elle dtait orjginairede Bugeserar que

sa mdre-etait une Tutsie mais qu'elle mdme 6tait une Hutue"" L€s militaires

l'avaient donc autorisde i se mettre d I'abri avec les Hutus. A ce momenfli, le

vdhicule de type camionnette 6tait revenu pour la troisidme fois cette nuit-lir' Les

Interahanrwi avaient embarque les femmes, les enfants et les adol€scents tutsis dl

bordTsea. Nyiramasuhuko a donn6 t'ordre A Nbhobali el aux Interahdmwe de

choisir systJmatiquement les jeunes femmes et les jeunes filJes, de les violer et de

les tuer.-Cette foisld, elles n'avaient pas etd violdes, mais on les-avait jet€es dans

le v6hicufe el les lnterahamwe les avaient emmendes avec eux"" FAP savait que

les rdfugids avaient dtC tuds parce que chaque fois que le vdhicule revenait d' la

nrdfecture, serrls les Inleruham., drui"nt d bord dans la caisse arridreT5e6 Elle

avait rejoint le groupe des Hutus' mais lorsqu'etle avait d0 exhiber sa cane

d'idenritC, elle avait d0 rejoindre les ( serpenls )) -' .

2713. QY a dit d la bane que le v6hicule 6tajt revenu plusieurs fois ce soir-ld'

uu"" anuiron deux heures d;intervalles entre les voyages, et chaque fois qu'il

revenait, c'6ait la mdme scdoeTses. Au deuxidme voyage cette deuxieme nuit'

Shalom 6toit descendu du vihicule et s'etait dirigd vers la veranda de la prdfecture'

ll marchait au milieu des refugids, leur donnant -d^es coups de pied et forgant

c€rtains d'entre eux ii embarquer dans le vehicule"" ' l*,s^lnterahamwe Portaientdes iorches 6lectriques qu'ils pointaient vers les rdfugi6s7600' Ceux-ci essayaient de

s'enfuir et s'dgaillaient comme des fourmis pour dchappet aux Inlerahamwe "

c"* q"i etui""n, auns te vet icule eiai""i t.ptj*rt "n

diiecrion de RwabayargaTe2

QY ignorait la direction prise par le vehicule pour aller i Rwabayanga'""' Ie

uini"itu etuit revenu une iroisiCme fois cette nuitld prendre d'aures r€tugi€s'""-

Clux-ci Ctaient emmen6s vers leur mort et le vdhicule n'dtail pas revenu' car il

faisait alorsjourTss QY n'avait pas pu preciserle moment auquel le vdhicule diait

arrivd ir la prdfecrure au boul de chaque voyage "--

2714. QBQ a dii i la barre que le v€hicule dtait revenu d la pr€fecture une

deuxidme fols aprds avoir d6ohargd sa cargaison, qu'il dtait encore conduit par

I4737bis/H

tt"t CRA, I I mars 2003, p. 62 el63 (timoin FAP).?t* CRA, I I mets 2003, p. 62 et 63' 12 mars 2003, p 5 ct 6 (tmoin IAP)'

"e5 cRA, II mars 2003,p.62 A64, l3 mars 2003, p 9 e II (€moin FAPI'

"s CRA, I I mars 2003. p. 64 cl 65 (dmoin FAP).tter g3,4, I I mars 2003, p.64 et 65' 13 mars 2001, p. tl et 14 (imoin FAP)' -t r * g - t u { , r l m a r s 2 0 0 3 , p . 3 4 , 3 5 , 4 0 e t 4 ) , 2 0 m i r s 2 0 0 3 , p 4 8 e r 4 9 ' 2 4 m a r s 2 0 0 3 ' p 2 3 d 2 5(tCmoin QY).7r'CRA, l9 mars 2001, p.14 cl 35 (t€moin QY).'6m cRA. 19 mars 2003, p. 43, 24 mafs 2003' p 29 et 30 (timoin QY)'Toor CRA. l9 mars 2003, p.35 et 45 (tdmoin Qn'@ cRA. 19 mars 2003, p.36 et 37 (temoin QY).'u* CRA,24 mals 2003, p. 3l €t 32 (temoin QY)"* CRA. l9 ma$ 2001, p. 36 i 38 (tdmoin QY).'@' CRA, 19 mars 2003, p, 40 el4l (tdrnoin QY).766 CRA. 19 mars 2003, p.4l d43 (tdmoin QY).

Jogcm€nt por(anl cond{rrnnation ?4 ju in 20 t l

836

Le Procurev c. Nyirum\flhuko el consorls, allaire n'ICTR-98-42'T

Shalom et qu'il avait emmend d'autres Personnes d Kumukoni7607' Les assaillants

avaient rdviilli QBQ et I'avaient mise sur le c6td pour l'embarquer dans le

vdhicule, mais elle avait pu s'€chapper ; elle dtah -allie voir le b6bd de sa

patronne: il pleurait, et €lle s'6tait erendue i cOle de lui'"".

2715. S'appuyant sur ces importants temoignages qui se. conoborent, la

Chambre conclut qu'il a dtd etabli au-deld de tout doute raisonnable que Ntahobaii,

Nyiramasuhuko ei des Inrerahamwe etai€nt venus d la pr6fecture par trois fois

dumnt cette nuit et qu'ils avaient, i chaque fois, enlevd des rdfugi6s tutsis'

3.6.19.4.7.4.1 Trois enlieements en pnrticulier: l'tpouse de lvlbasha, Trifna et

une femme inconnue

2716. Les tdmoins A charge ont donnd au moins ffois exemples prdcis

d'individus ou de groupes qui ava'ient etd enlevds i la prefecture la nuit durant

laquelle fois attaquls avaient dte lanc6es i la fin de mai ou au ddbut dejuin 1994'

Il s'agit de I'dpouse et des enfants de Mbasha, d'une dame nomm6e Trifina et

d'une-anonymi. La Chambre rappelle sa conclusion qui Jiglre dans la pa(ie

consacrde aux questions prdliminaires, i savoir que la Ddfense ignorait que

Ntahobali et Nyiramasuhuio autaient enleve I'ipouse et les enfants de Mbasha

ainsi qu'une femme ddnommde Trifina (3.6.19.2). Cela dit, la Chambre juge utile

d'examiner les tdmoignages prdcis relatifs a ces enltvements alleguds' comme

preuve indirecte de celuiest aniv6 i d'autres r€fugies tutsis qui se trouvaient A la

prdfecture,

3.6.19.4.7.4.2 Enlitement de I'dpouse de lvltrasha

2':17. TK a dit A la barre qu'aprds qu'e)le avait suivi une conYersatlon ente

Ntahobali et l'6pouse de Mbasha, les Interuhamwe avaient enlevd le pagne

<iiigil d" celle-ci et I'avait laissi par lene760e .La femme de]vlbasha avait 616

.tUutlue. dans la camionnete ivec ses deux enfants'o'" Comme les

interaiam.e jetaient les enfants sur elle, I'dpouse de Mbasha' avait plaidd pour

eux: ( Ayez piti6 des enfants, emmenez-moi mais, de gr6ce' epargn€z mes

"nfont. ,t6' '. Nyiramasuhuko se tenait prds de la camionnette lorsque I'dpouse de

Mbasha et ses enfants y avaient 6te embarquds, aYec d'autres rdfugi€s qui dtaient

arriv6s ce iour-l?r' ' ' '.

271 8. QJ a fait un rdcit similaire, disant qu'aprds I'embarquement de I'epouse de

t"tUastru ut de ses enfants, Nyiramasuhuko et les lnterahamwe avaient emmeni la

famille dans la for€t de Kabutare et qu'< ils poussaient des cris jusqu'd ce qu'[il]

ies ai61 p"tdus de vue >7613. L'6pouse de Mbasha portait un pagne et un pull-

14736bis/H

ttr CRA. 3 fdvrier 2004, p. 19 A 2l (tdmoin QBQ)?603 CI{A,3 fdvrier 2[x]4, p. 20.21.93 et 94 (temoin QBQ)'?64 CRA.20 mai 2002. p.92 et 93, 2l mai 2002, p, 26 ct 27 (tdmoin IK)?5ro CRA. 20 mai 2002. p, 92 A 94, 2l mai 2002, p. 36 a 38 (lemoin TK)75r' cRA, 20 nai 2002, p. 94 (tcmoin TK),?6r'? CRA, 20 mai 2002, p. S: e SS, Zf mai 2002, p. 43 ei 44 (tdmoin

'l'K)'

t6rr CM. E novembre 200l, p. 187 (tdmoin QJ)

Jugement ponant condamnalion

c l t - 0 0 5 2 ( F ) . . 8 3 7

i=ii"d*rtrninrt'd. p"tC ssL d" TPIR_l

24 ju in 201 I

Le Prccurew c, Nyira asthuko et conrorls, affaire no ICTR-98-42-T l4735bis/H

over76'0. OJ a esrime qu'il les avaient vus d 16 heures' alors qu'il f 'aisait encore

clairt6rt, ti a dit d la barre qu'it n'avait plus vu un seul membre de la famille

Mbasha depuis lorst6r6.

2?19. R[, a conobore en partie la rc]ation faitc par TK rle I'cnlevement RE ehit

couchde sous la viranda?6r7. Elle a dit qu'une femme qui dormait sous la vdranda

de la prefechrre avec ses trois enfants avait rdsistd d une attaque des Interahsmwe

cette nuit-latttt. Shalom lui avail dit: < Nous n'allons pas vous tuer. Nous voulons

seulement vous conduire auprds de Pauline' qui est dans le vihicule, pour qu'elle

puisse vous cacher r,7ole. Ayant entendu ces ProPos' RE a,"suppos6 que

fryi*.utrttrt o t" trouvait i liprefecture, mais elle'nei'a pas vue762o'

2?20. Contre-intenogee, RE a admis qu'elle connaissall.plusieurs autres temoins

en l'espdce. Sa sceur iin€e dtait Ia belle-sour de TK'o'' RE n'a pas dit n TK

ou'elle allait d€poser ir Arusha7622. RE a dit aussi qu'elle se trouvait avec Sl a la

orefectureTo2l. dll. avait un iour rencontr6 QJ d Save aprds la guerre et savait qu'il

itait le mari de TK762a. La Chambre a ddjd examind la question de savoir si RE

avait €t6 encourag4e par I'association lbuka i faire un faux tdmoignage (3 2 3) De

plus, elle estime-que les liens existanl entre RE el TK ou le contact que RE a eu

avec QJ d une seule occasion ne mettent pas €n douie sa crddibiliti'

2?21. SJ a corrobord la ddposition de TK disant que Ntahobali avait Pris la

femme et ses enfants dans le vdhicule et Ctail parti avec eux'o"' Toutefois, elle a

affirmd que la femme dtait assise dans la cabine du vdhicule et que d'autres

o"rronna, se trouvaient i I'anidrer6r0 Elle a dit que lorsque la camionnette €tait

ievenue, elle avait entendu les Interohamwe dire que la dame dtait stuPide d€

penser q!-e- Shalom la sauverait parce qu'e)le dtait assise dans la cabine du

vdhicule 'o" .

2722. ll reste que la cridibilitd de SJ a 6td mise en question pour plusieurs

raisons. Au oontre-interrogatoire, on lui a posd une question sur un passage de sa

d6claration antdrieure du I ddcembre 1996 oi elle disait que le frdre cadet de

to'o CRA, 12 novembre 2001, p. 108 et 109 (huis cLos) (tCmoin QJ)?6rt CRA, I? novembrc 2001. p. l l l et I 12 (huis clos) (timoin QJ)7o16 cRA, 8 novembre 2001, p 167 et 188 0€moin QJ).'u'' cRA,24 fivder 2003, p. 30 a 32 (tcmoin RL) . --."r ' CRA, 24 fivrier 2003, p.2l er22,26 f4\tier 2003 ' p.29,30 et 34 (tdmoin RE)'

", C'n.q, 2,1 ie*i., ZOO], p.Zl et 22.25 l 'dvrier 2003. p. 49 er 50.26 fdvrier2003, p. 3l d 15

(rdmoin RE).ioto CRA, 24 fCv.ier 2003, p, 2l et 22, 25 ttvri€r 2001' p. 49 el 50 (lemoin RE)'t62r CRA, 24 fdvrier 2003, p. 58 ct 59 (huis clos) (tcmoin RE),'62'1 cRA, 24 f€vrier 2003, p. 63 €t 64 (huis clos) (t€moin RE).?6u cRA, 24 fcvrier 2001, p.63 et 64 (huis clos) (t{moin RE).?6'z1 cRA, 24 fdlrier 2003, p. 60 A 62 (huis olot (tdmoin RE).16?r CRA, 29 mai 2002, p. 40 a 4l (temoin SJ).76b Cf.y'.,29 n^i Xgo4 p 4lei42,3juin2002,p 32 d34 (timoin SJ)' Toutcfois, la dcpo$ition dc

SJ ne permet pas de savoir si ces personnes Ctaignt des lr.le'dhanve ou des dtugies tutsis''u17 cRA, 29 mai 2002. p. 43 a 45 (limoin sJ)

Jugement ponanl condamnation

!!rlliSL!1D- tl8J Traduclion cenilidc par la SSL du TPIR I

24 ju in 201 |

Le Proc'uretr c. Nyiramasvhuko et cot sorls, ailbire n" ICTR-98'42rf

Nrahobati 6tait parti de la prefecture au volant du v€hicule7628, Elle e ni6 avoirparl6 clu frdre cadet de Ntahobali parce qu'elle ne connaissait ni la famille deNtahobali ni ses frdres et scuts. Elle a expliqu6 qu'il pounait y avoir eu confusiondans Ie recueil de sa ddclarationT62e. La Chambre accueille cette explication.

2723. De plus, rappelde iL la barre en 2009' SJ-a^reconnu qu'elle n'avait pas dit la

vdritd dans sa premiire deposition en 2002'o" et que. sur instruction d'uninterprdte du Procureur, elle avait nii qu'elle connaissaii TK, TA et QJ76rr ' Aussila Chambre n'ajoute-t-elle pas foi i la ddposition de SJ sur ce fait

2724. Par ailleurs, il y eu des divergences sur le nombre et le sexe des enfants de

Mbasha.TK a dit que I'epouse de Mbasha dtait accompagn6e d'un gargon et d'unefillet6J2. WKKD a dit que Mbasha avait deux enfants dgds de 7 et l0 ou 1l ans,et oue c'dtai€nt des fi11is7633. En revanchq RE et QJ ont dit qu'il y avait trois

enfintsT6Ja.

2725. Vu que WKKTD connaissait d6jd la famille Mbasha six ans avant 1994 etqu'ils dtaient des amis proches, la Chambre juge fiable sa ddPosition selon laquelle

les Mbasha avaient deux filles, ce qui ne contredit pas n€cessairement la

ddoosition de TK disant que Ntahobali avait dernand€ lequel des enfants etait une

filie76rt. Ntahobali n'dtant pas en mesure d'identifier le sexe des enfants, ils

auraient pu tous deux €tre dei fil)es. Par ailleun, WKKTD a confirme que l'un des

enfants des Mbasha devait avoir l0 ou I I ans. RE et QJ ont dit qu'il y avait trois

enfants, mais vu le temPs qui s'est dcould entre ce fait et leurs ddpositions, la

Chambre oonclutque cette diffdrence entre les ddpositions n'est pas significative'

2726, WKKTD a donn€ une aube explication de la disparition de l'6pouse de

Mbasha et de ses enfants. Il avait appris de l'dpouse d'un sous-bourgmestre que

des gendarmes avaient an6t6 l'6pouse de Mbasha et un de ses enfants, et qu'ils

avaiJnt €td torturds et tues a un barraget6'6. Cet oui-dire n'a etd corrobord par

aucun aurre tdmoin. Par ailleurs, la femme de WKKTD lui avait dit que la fil le

ainde de Mbasha avait en r6alitd sury6cu aux evdnements d'avril a juillet 1994 et

qu'elle I'avait vue en passant. Elle n'avait eu qu'un bref moment porrr identifier la

fille ainde de Mbasha puisqu'elle 6tait alors dans un minibus et qu'elle ne I'avait

aperguE que de 1oin763?. Aussi, non seulement cet oui'dire n'dtait pas corrobord,

mais outre, il apparaissait qu'il n'ritait pas fiable, et la Chambre n'est PasconYaincue par cette ddposition.

14734bis/H

"o CRA, I iuin 2002, p, 13 d 15 et 16 d lE (tdmoin sJ) ; piece a conviction D'62 (Nlahobali) (3

ddcembrc 1996, dcclaration du temoin SJ).tuto cRA, I luin 2002, p. l8 (temoin sJ),'u'o CRA. ?4 fivrier 2009, p. 23 (huis clos) (tcmoin SJ).?6'r cRA, 23 tdvrier 2009, p. 90 d 92 (huis clos)' 24 ftvrier 2009' p 22 e! 2l (huis clos) (tdmoin

SJ).?63'?cRA, 20 mai 200?, p. 82 (tenoin TK).76r] CRA, 7 fivrier 2005, p. 4l et 42 ; ibid,, p 44 (huis clos) (ramoin WKKTD)?60 cRA,24 fEvrier 2003' p 2l et 22 (tcmoio RE) ; 26 fcvrier 2001, p 29, l0' 36 et 37 (tdmoln

RE), 8 novembr€ 2001, p. 177 9r 178 (tdmoin QJ).?5r5 CRA, ?0 mai2002, p. 87 el 88 (tgmoin TK)7636 CRA, 7l'dvricr 2005, p. 86 et 8?, 8 fivric! 2005" p. l7 (huis clos) (timoin \VKKTD)'?6r'CRA, ? fevrier 2005, p. 89 d 9l,8l{vrier 2005, p 68 (huis clos) (tdmoin wKKft))

Jugemenr pofianr condamnation 24 juin 201 I

c l t-0052 (lJ 839

@

Le Procweur c. Nyiraftasuhuko e! consorlst affaire n" ICTR-98-42- l'

272't. Sur la base de ces tdmoignages, la Chambre conclut que N|ahobali et les

Inlerahamwe ont enlevi l'6pouse et les enfanh de Mbasha vers la fin de mai ou le

d€but de juin 1994. Comme indiqud plus haut, la Chambre ne d6clarera pas

Ntahobali oor.rpable de I'enl€vement de l'€pouse de Mbasha, parce quc celui-ci

n'avait pas di€ inform€ de I'identit6 de cette personne pr6cise dans I'acte

d'accusation. Toutsfois, les informaiions credibles et coh6rentes concernant ce fait

appuient indirectement les conclusions de la Cham-bre concemant l'enlCvement a

iiptet".tut. a'uutres rdfugids tutsis non identifiCs7638.

3.6.t9.4.7.1.3 Meurlre d'une lemme ddnommde Trifna

2728. TK a dit d la barre que durant la m€me agression commise par les

Interahamwe conft€ I'dpouse de Mbasha fdurant laquelle des refugids avaient 6td

d6shabill6s et embarquds dans la camionnette vers 19 heures ou 19 h 30]' unejeune rifugide ddnornmde Trifina s'6tait mise d crier?6re. Nyiramasuhuko avait dit

qu'il fallait an6ter c€ bruit et que tou, ""u*

qui criaienl devaient €tre dcartdsT6a0'

irifina avait dte attaqude ii I'aiie de poignards et blessee ii l'dpaule76al, mais elle

criait encore plus fort75a2. l*s Interahamwe lui avaient alors tranchd,la gorge' la

decapitant pratiquement, et avaient jetd son cadavre dans le l6hicule''"' Cetui-ci

un" ioi, plein, Niahobali dtait parti a:u volant avec Nyiramasuhuko d bordT6aa

14733bis/H

2729. Ls relation de TK a dtd conoborde par QBQ et RE.

Inlerahamwe avaienl entendu Nyiramasuhuko donner unQBQ a dit que lesordre et avaient

immddiatement attaqud les gens qui dtai€nt sur la veranda en les tirant Par le

n"rt*t. lls s'dtaient servis d'un" .u.tu. pour frapper une femme qui refusait

djobtemoerer et elle dtail morte devant le v€hicule76a6' RE a €galement dit que les

Intershamwe avaient dtra"ngld a mort une jeune femme d6nomm6e Trifina parce

qu'elle refusait de partir'"-'.

2?30, Estimant TK credible telaiivemenl i ce fait, la Chambre conclut qu'une

femme ddnommde Trifina a dtd agressee et tuCe d la prdfecture par des

Inlerahamwe agissant sur ordre de Nyiramasuhuko' Comme indiqud plus haut' la

Chambre ne deilarera pas Nyiramasuhuko coupable de la mort de Trifina, parce

que Nyiramasuhuko n'avail pas 6td informde de I'identitd de cetre personne

prdcise par I'acte d'accusation Toutefois, les informations cr€dibles et cohdrenles

ion"ernant ce fait appuient indirectement les conclusions de la Chambre

16\s Alfdr;e Ntahobali et Nyiramasuhuko, Decision on lhe Appeals by Pautine Nyirunasuhuko ahd

Ars|ne Shalom Ntahobali on the "Decirion on Defence UrEenl Molion lo Declarc Par$ of the

iii,l"r"i o7 Wttr"uet RV and QBZ Inadnitsibte " (Chambre d'appel), 2 juillet 2004, par' 14 st l5 i

wrlt Kuprelkic, par,32l d323 et 336.tiit cRe, zo roi 2002" p. g'l et 98, 22 mai 2002, p. I10, 20 mai 2002, p' 98 (tdmoin 'l'K) (pour

I'orthographe dc ( f/rrna D).'* 'cni,)OmaizOOi,p.97A 101,22 mai 2002, p L20et 127 d 130 (tdrnoin TK}74r CI{A, 20 mai 2002, t. 98 ct 99, 22 mai 2002, p. 85' 86, 90 et 9 | (tdmoin TK)?e'? CRA, 20 mai 2002, p. 9E et 99 (tcmoin TK)'*3 CRA, 20 mai 2002, p.9t et 99. 22 mai 2002, p.86, 90 et 9l (tdmoin TK)t* CRA, 20 mai 2002, p, 102 et 103 (tfmoin TK).?6{5 CfuA, I fdvrier 2004, p. l8 A 20 ainsi quc 63 et 64 (emoin QBQ)?646 CRA, 3 fivrier 2004, p. l8 er l9 (ternoin QBQ)76o' CRA, 24 fi\ricr 2003, p. 24 el25 (tCmoin RE)

Jugement portant condamnation

cnr l-0052 (Fl 840

@

24 j u i n 201 |

!,e Procureur c. Nyirama,uhtko el 4oa.taLr, affaire n' ICTR-98-42-T

concemant I'enldvement et le meurtre i la pr€fecturc d'au$es refugi€s tutsis non

identifids76a8.

3.6.19.4.7.4.4 Autres enldvements a Ia prifectute de Butare

2731. SU, SS et FAP ont tdmoigni au sujet d'autrcs enldvements et meurtres

commis i la prdfecture la nuit durant laquetle plusieurs afiaques avaient 6td

lanci€s.

273?. SU a dit qu'elle avait vu une dame arrivet 6 la prdfecture avec deux

enfanls dans un goupe oi il y avait un homme de haute taille, au teint clair, qui

avair un ddbut di caivitie?n'. La dam€ 6tait une intellecluelle et jouissant d'une

bonne position, car elle semblait avoir des moyenstuto. SU a dit que les

Interahamwe avaient violemment train6 la dame et ses enfanb depuis la veranda et

les avaient embarquds dans le v6hicule765l. La mdre avait supplid que ses enfantsne

soient pas ds car ils dtaient encore.1eunes7652. SU a dit que cette dame avait requ

un coup de machette ir la gorge et gue Nyirarnasuhuko lui avait dit : < alors, allaite

tes enfans ! >7653. D'autris personnes avaient 6t€ embarqudes dans le v6hicule et

entessfus au-dessus de la dame puis, le vihicule itait pani avec A son bord

Nyiramasuhuko et des Inlerahamwel654 .

2733. SS a foumi une relation similaire i celle de SU' Une dame itait i ]a

prefecture en compagnie d'un hommc, qui n'itait.plus prdsen( au moment des

iairs, et suppliait qu'on ipargne son-jeune enfant'o"- Le temoin n€ savait pas si

l 'homme avait un i6but d; ctvitieto5u. D'autres personnes avaient et6 embarqu€es

dans la camionne$"7657. SS a affirmd aussi que les miLitaires er les Interahamwe

avaientjetd Ia femme d I'anidre du v-dhicule7658. N'entendant plus la femme crier'

SS en aiait conclu qu'elle €tait mortel65e

2734- FAP a diti ta bare que Jes Inlerahamwe s'6taieot approches d'une mdre

ane" ses d"ut "nfants

qui passait la nuit sur la vdranda A cote'd'elle?660 I-a fil le de

la dame n'€tait pas d'6ge nubile ct I'autrc enfant dtait un garqon""' La dame dtait

1@x Affairc Ntahobali et Nyi@n@tuhuko' Decision on the Appeals by Paulifie tyyirahasuLuko and

A$ene Shatom Ntahobali on llte "Decision on Defence Urgenl Molion tu Declsre Parts of the

Evidcnce af W'itnesres Ry andQBZ lnadlnissible " (Charabre d'appel )' 2 juillel 2004' pat i4 cl l5

: anet Krptelkic , par.12l d323 ct336.i'o cRA, t+ octobr" 2 t07, p, 60 d 62 er 68, l 7 octobre 200?. p : l l 6 l l J ltdmoin SU)'?6s CttA. l? octobr€ 2002, p. 103 et 104 (t€moin su),'otr CRA. i4 octobre 2002, p. 60, l7 oclobre 2002, p. 64 (tdmoin sU)'?oJ'1CRA, 14 octobre 2002, p, ?1, l? ogtobre 2002' p. 64 (temoin SU)'ftr CRe, t+ octobre 200i, p.71, 14 octobre 2002, p.69 (tdmoin SU) ((Alors, allaite tes

enfants ! ))).?654 cRA. 14 octobrc 2002, p 72 el 78 (tcrnoin sU).'65t cRA, .l mari 2003, p- 6i (fcnojn SS).'6s CI{A, 5 mBrs 2003, p. ?4 (tdrnoin SS).1617 cRA, 3 mars 2003, p, 61, 5 mars ?003' p. 70 el ?l 0dmoin Ss)?d53 cRA,3 mars 2003, p.60 et6t,5 nlars 2003, P 34 (temoin SS).165e cRA, I mars 2001, p. 6t, 5 rnaa 2003, p. 70 (imoin SS),16@ CM, 12 mars 2003, p. 55 6 57 ainsi que 59 et 60 (tcmoin FAP).t6r CRA, i 2 mars 200J, p. 53 d 57 ainsi que 59 et 60 (tdmoin FAP)

Jugemenl Fortani oondamnation

c t r.00s2 (t ') , 841

I lraductioncenil iee pdrluSSLduTP|R I

l4732bis/H

24 ju in 201 t

!,e Procureur c. Nyirqma huko el loworls, al'hire no ICTR'q8-4?- I

arrivde la veille, en compagnie d'un homme au (eint clair et de haute taille?662'

Ntalrobali avait tentd de rassurer la dame en lui disant qu'il venait de la part de sa

mdrJ66r. tl avait aussi essayd de rassurer-la fille qui poussait des cris en lui disantqu'il al)ait I'amener aupres de sa mdret6o Encore une lbis, FAP a corrobor6 sur

de nombreux points la ddposition de TK concemant l'enlivement de l'6pouse €t

des enfants de Mbasha.

2735. Toutefois, FAP a ajouti que les cnlbnts avaient dit aux Inlerahamwe de ne

pas les violer parce qu'ils 6taient troP jeunes, mais de prendre leur mire' si

n6"essaire. La mere a aussi pousse des cris et rcfusd d'€tre violde en public, et les

Inlerahamwe I'avaient tudi sur-le-champ?6i. FAP a dil que Ntahobali et les

Interuhanwe avaient tud la mdre d I'side de couleaux et avajenl Jete son corps

dans le vdhicule. Ils avaient aussi pris ses enfants qui avaient €td battus, el eraient

partis7666.

2736, SU, SS et FAP ont chacune d6crit ces faits, avec force ddtails Toutefois,

vu les divergences relevdes dans leurs depositions, la Chambre est convaincue que

SU, SS et FAP ont dCcrit dos aftaques contre diffirentes personnes du groupe qui

aviit etd enlev6 i la prdfecture la nuit durant laquelle trois attaques avaient eu lieu

Cela 6tant, elle est convaincue au-deli de tout doute raisonnable que Ntahobali et

les Inlerahafttwe ont attaqud beaucoup de femmes et d'enfants d la prdfecture, Ies

ont agressds ei les ont embafqu€s de forse dans la camionne$e Elle conclut encoteque Nviramasuhuko avait donnd I'ordre aux Inlershamwede commetfte ces

"timus. t-es femmes et les enfants avaienl dtd emmen6s de la pr€focture et tu€s

ailleurs,

2737. Comme indiqu€ plus haut, la Chambre n'estime pas que )es alibis de

Nyiramasuhuko et Nt;hobsli suscit€nt un doute raisonnable quant d leur presence

i la prdfecture ir la hn de mai ou au d6but dejuin 1994

2736. Se fondant sur les tdnoignages de TK, QBQ, RE, SS, SU etFAP, dont

ceux qui portent prdcisement sur l'enlbvement de l'6pouse et des enfants de

Mbasha, i'agression d'une femme ddnomm€e Trifina et d'une femme non

identifide et Je ses enfants, Ia Chambre conclut donc qu'il a €t6 dtabli au-deld de

lout doute raisonnable qu'i la fin de mai ou ou d6but de juin 1994'

Nyiramasuhuko, Ntahobali et unE diz aine d'lnlerahamwe sont allds i la pr6fecture

d bord d'une camionnette camouflde. Nyiramasuhuko a donnd I'ordre aux

Interahanwe d'embarquer de force les rifugids tutsis dans la camionnette Celle-ci

a quitt6 la prefecture, avec d son bord des rdfugids tutsis enlev6s i cette occasron et

donl cefiains ont et€ forc€s de se d6shabiller'

14731biilH

r6'?CRA, l2 mars 2003, p- 56, 5?, 59 et 60 (ternoin !'AP)t@CRA, II mars2003, p.37 et 58, 12 mws 2()03, p- I4 et 15 (td'nojo FAP).76 CRA, l? mars 2003, p. 60 d 62 (temoir FAP)'us CRA. I t mars 2003, p. 56 et 57, 12 mals 2003, p. 60 el6l (tcmoin FAP)'6* CRA, I I mars 2003, p. 56 d 58, l2 mars 2003' p. 56 et 57 (tdmoin !-AP)

JuSrmsnt pofi anl rondamnal jon

c r t.0052 (FJ 842

I fraduction certiltde par la SSL du TPUI

?4 ju i r 20 l l

Le Prod/rew c. livircmasuhulo et conJorru. affaire n" lC'l'R-98-42- l-

3.6)5.4.8 Mi-mai i juin 1994 * Les rdfugiis enlev6s ont dtd tues

2739. Sauf les r€fugids comme Trifina, qui ont dt€ tuds d la prdfecture' aucunepreuve directe n'a €t6 produite pour etablir que les refugi€s enlevds A la prefecture

de la mi-mai d juin 1994 avaient 6td tu€s ailleu6. Toutefois, des eldments depreuve indirects ont ete produits a I'appui de cette conclusion.

2740. En premier lieu, des tdmoignages ont permis d'6tablir que des refugi6s

rulsis dtaient tu€s i la pr€fecture. TA a dit i la bane que des r€fugids tutsis dtaicnt

tuds e la pr6fecture ei entends dans des fosses creusdes A l'anidre de I'enceinle

Elle n'avait pas 6te personnellement t€moin des meurtres commis pres de

l'favocatierl i I'arriire de la pr€fecture, mais elle avait vu des cadavres prds de

I'arbrct6ot. ille avah aussi vu des cadavres de Tutsis qui avaient €le tu6s dans une

fossa deni€re, dans Jes jardins de la prdfecture, et dont le nombre augmentait dejour en jour7658. Certains des corPs dtaient en ddcompositi,?1" el plus tard un

bulldozer etait venu pour 6loigner les cadavres de la prelecture'---'

2?41. SU a conobore ce t€moignage. Elle a dit qu'd 5 heures et 18 heures, les

Interehamwe qui se lrouvaient a la prefecture emmenaient des gens et ies tuaient ir

coups de machette76ro. Durant le mois de juin 1994, elle -avait assistd Bu

sreusement d'une lbsse d l'aide d'un bulldozer.jaune denidre le bureau du prdfet,

prCs de I'immeuble inachevC de i'ORINFORT6'r. Par aiileurs, derridre la maison de

Munyagasheke se trouvait un avocatier derriere lequel il y avait1ne fosset6?2 Les

rifusi6s tuds dtaient iet6s dans cette fosse. Avant le cleusement de cette tosse, ( on

letaii les gens par-ci, par-li n76?1. Une fosse avait 6t€ creusde prds du bureau du

prefet et [s "adunr"s

d". gens qui venaient d'ctrc tues ] etaientjetdsT6?{ SU avait

vu tuer l3 refugids sous les yeux memes des autorites'o"' EIle a dit qu'en 2000,

eluslguls ggms -avaient

€td exhumds avant la construction d'un nouvel immeuble ir

i 'endroit oir se trouvait la fosse?676.

2742. SS a dit, Cgal€ment, qu'elle avait vu des cadavres au- bureau de la

lrefecrure de Butare-pres des avocatiers et qu'il y avait dcs fosses767? De m6me'

if u ait a la barre que son frdre avait eE tue -d-la prdfccture et qu'elle avait vu un

Interehamwe qui porlait la veste de son frdretutt. Elle avait decouvert le corps de

son frdre, ainsi que deux autes corps prds d'un arbre ir l'arridre de la prCfecture'

Son frdre avait eu les jambes coupees et un chien d6vorait son corps'"'-' A ce

moment-li, il restait dis hommes dans le groupe de r€fugi6s, mais on les avait

14730bis/H

766' CRA. ? novembre 2001, p- 102 et 103 (temoiD lA),?66r CRA, 8 novernbre 2001, p. 26 | 30 (r(moin TA),'oe CRA. 8 novembre 2001, P. 26 e( 2?'u1o CRA. l7 octabre 2002, p, t65 et t66' 2l octobre 2002, p' I l0 et Il | ('dnoin sU)75r' cRA. 14 octobre 2002" p. 148 d l5l (temoin sul?62 CRA, 23 odobre 2002, p. I 12 el I l3 (tdrnoin SU).767t CM, 14 ocrobre ?002, p. 149 (tdmoin SU).?6?'ct{A. J4 octobre 2002, p, 54 ct 55.7u?5 CRA, 14 ootobre 2002. p. 152 (6rnoin SU).'u?6 CRA, 14 octobrc 2002, p. 148et |49,23 octobre 2002' p l l2cl 113 (tdmoinSU)'u'7 cRA, 3 mais 2003, p 7l (tenoin Ss)76'3 CRA, 20 rDsi ?002, p.42 d 43 (tdmoin TK).'6D cRA, 20 mai 2002, p.42 el 43 ainsi que 55.

JugemEnt portant coft damnation 24 ju in 201 |

Le Procuteur c. Nyirumauhlko et consorls, atTaire n'lC'fR-9842-'I

emmends pendant la nuit7680. Shukjy, enqueteur du Bureau du Procureur, a dit i ta

bane qu'ii y avait d€s fosses communes d I'h6pital univenitaire, au laboratoire

univeriitaire, i la clinique de Matyazo, dans le secteur de Cyarwa Sumo, dans la

vall6e de Kabakobwa, sur la colline de l(abuye et au bureau co-m-munal de Mbazi

Il n'a pas dit qu'il y avait une fosse commune i la prefecture'od' N6anmoins, la

Chambre est convaincue que durant les attaques lancdes contre la prefecture, des

r6fugi6s tutsis ont 6ti tuds et jet6s dans des fosses. Elle concluf encore qu'un

bouteur [bulldozer] est venu plus tard entener les corps.

2':43. En deuxidme lieu, d'importants temoignages ont et€ entendu s,-,selon

lesquels les r6fugi€s tutsis ettlevdsa lu p.efe"ture-n'aiaient jam"ais dtd revus7682, ce

qui confone la ddduction que ces Tutsis ont en realitd ite luds'"""

2144. En fioisieme lieu, des r€fugids tutsis ont €td tuds dans la for€t de I'EER

(1.6.36.4). Des Tutsis ont €td cibl6s et tuds d des barrages Partout d Butare(l.f.q.q.Z). De plus, des cadavres de Tutsis ont 6td vus dans toute la ville de

iutare, notamment au barrage de t'h6tel Faucon (3.7.9,4.2) Tout bien consid€rd'

la Chambre conclut que la seule diduction raisonnable est que les refugids qui ont

6ld enlevds i l8 pr6fecrure ont dtd tues.

2?45. Plusieurs tdmoins ont aussi dvoqu€ i la bane les d6clarations de trois

personnes qui auraient suw€cu aux attaques mendes i la prdfecture, d savoir

bemanyenzi, Annonciata €r Fidel (ou Fidelis). Ces p€rsonnes n'ont pas dit d la

barre ce qu'elles avaiena vdcu. Toute Ja preuve d charge d ce sujet relive donc du

oui-djre et la Chambre I'apprdhende avec circonspection

2746. SJ. RE, FAP et SU ont dit d la bane qu'un ou plusieurs refugids(ddnommds Semanyenzi, Annonciata et Fiddle) qui avaient 6te enleves avaient

ichappd d leurs ravisseurs, itaient rovenus d la prdfecture et aYaient dit aux autres

rdfugids que les personnes enlevdes avai€nt itC tuees.

2'.,4'1, La Chambre note que SJ, QY, RE, FAP et QBQ ont fait des tdmoi8nages

contradictoires au sujet dJ I'endroit oir avait etd emmend un dfugid ddnommd

Semanyenzi, alors m6me que I'int6ressd aurait dit i chacun de ces temoins

comment et d'ot il s'dtait dchapp6. SJ a dit que les Mbasha, Annonciata et

Semanyenzi avaient tous 6t6 emmenis au mdme endroit et qu'elle avait appris plus

tard pai Annonciata et par des Inleruharnwe que c'dtait d Kabutare qu'on tuait ces

grnrluto. qY a dit qu'elle avait appris par Annonciam que les-r6[ugi6s avaient 6t€

immends i Rwabayanga pour y etre tudstoEt RE, de son c6td, avait appris par

Semanyenzi et par Annonciata que ces gens avaient etd tu€s. Elle a dit que les

14729bis/H

?do cRA, 20 mai 2002, p. 52.?6" cRA, 14 juin 2001 , p.56,57,75 it18,80, 81, 83, 84, 93, 94, t 16 el I l7' !9juin 2001' p. 35 d

3?, 44,45, I 16, I l7 et 125 6 127 (Shukry)toti CRA, 14 octobn ?002, p. 123 et 1 24 (temoin SU), l?mars2003.p l0 et I I (t6moin SD), 19

arars 2003, p. 48 e( 49 (temoio QY), 24 mart 2003, p 29 et 30 (t{moin QY), 12 mars 2003, p 47 et48 (t6moin FAP), 29 rnai 2002, P 4l et 4d (tdmoin SJ)'65r Arr€t Rr/*ando. oar. 190 et l9l7e CRA, 29 mai 2002, p, 50. 5l, 55, 56 el 7l (tdmoin SJ)?"35 cR-{, l9 mars ?003, p. 70 a ?? (tdnoit QY).

Jugemonl portan! condamnation 24 juin 201 I

Le Prt)curcM c. Nyiratttosuhuko et conso'ff. alfqire n" ICTR-98-'12-T

r0fugi6s avaient €t6 tuds d Rwabayangal6su. FAP n'a pas dit oi Semanyenzi avait

6td Jmmend mais elle a affirmd que certains militaires I'avaient avertie que les

Interahamwe €mmenaient les gens d Rwabayanga'oo'. Enfin' QBQ a dit que

Semanyenzi avait surv€cu i Mukoni7688. Chacun de ces tomoins ayant apPris par

Semanyenzi et par Annonciata I'endroit oi les meudres avaient eu lieu, onpourrait s'attendre que chacun d'eux indique le m€me endroitT68e'

?748. La Chambre not€ que Rwabayanga se trouve -deniBrc I'ESO, qui est aI'oppose de Kabutare lorsqu'otr vient de la prefecture'o"' Elle note encore que

QdQ a dit que vukoni se trouvait pres de I'IRST'"'. lequel se trouve plus loin sur

li m€me route que I'ESO. Cela 6tant, la Chambre fait observer quq.l]fSo,

Kabuter€ et I'IRST dtaient lous des sites de massacres ou de chamiCres'"" Elh

admet que des groupes diffirents de rdfugies auraient pu Ctre emmenes d ces

endroits d des occasions diffirentes, sunout Jorsqu'on sait que Nhlobali,

Nyiramasuhnko el les Inlerohamwe ont lancd de nombrtuses attsques d Iaprdfecture,

2749. Que les r6fugids aient dt6 emmen6s d Rwabayanga, i Kabutare, i Mukoni

ou i l'IRST, la seule ddduction misonnable est que les r6fugi6s ont 6t6 enleves i la

pr€fecture pour ctre ensuite tu6s76er' La chumbre conclut qu'il a et6 etabli au-d€lil

de tout doute raisonnable que Ntahobali et Nyiramasuhuko avaient participd ir de

nombreux enlevements en camionnette de refugies tutsis embarques de force ir lapdfecture €t que ces rdf'ugi6s avaient 6te tu€s.

16* cRA,24 fevrier200J, p.24 d26,25 fewiet 2001' p. 53 d 56 (tcmoin RE)?631 CRA, 12 mars 2003, p. 62, 13 mars 2003, p. 6, ?, 14 el l5 (tcmoin FAP)?6!3 cRA,3 fdvrier 2004, p. 64 ct 65 (t€moin QBQ).** La Chambrc note que QJ et QBP n'ont pas dLt avoir app.is par Sernanyqrzi ou Par AnhonclolaI'end.oit ori avar'€nf dfd comtDis les meurtres : CRA, 24 octobre 2001, p 106 (tdmojn QBP)' 28

octobre ?002, p. 156 d l5E (tdnqir QBP), 29 octob.e 2002, p. 40 e 44 (tdmlin QBP) (8 dit qu'€lle

l'avait appris d"s pettonn.s qui elaient all€is au ma'rche le tcndcmain des neurtres comn'lis d

Xuuutari), t natembre 2001, p. 186 d 188 (r€moin QJ) (QJ n'a pas indique la source de ses

ioformations s€loo lcsquelles Lcs rcfugigs aveis dte m€s d Kabutare) [n Chambre sdmet que ces

dgux limoins ont pu fairc Ctal d'altaques diffdrentes de celier dont svaient parld les auhes tdmoins ;aussi, ies informitions qu'ils ont foumies ne conltedisent-elles pas nicessaircmenl lc fait que

cerlsins refugiCs onl ete ludt d RwEbaysnga ou A Mukonit6$ PiCoe i inviction D.?31 (Ntahobalij (cade de Ia comnune de Ngoma faite i main ler€e par

Des Forgas - sites du g.nocidc) ; pidce d conviotion P l l0B (nppon d'expenis€ d' Des Forges)' p'

) t .iut, CRA, J fCrrier 2004, p. 74 t 76 (tcmoin QBQ) ; voir pitce, convictjon D.231 (Ntahobaij)

(cane de la comlnuns de Ngoma faite d main levdc pat Des Forges - sites dLl genocidc) L'a

ihumbt. note que<IRST> ost un acronyme, celui dc I'lnslitut de roch€rche scicntifique ct

tcchnologique),16n'? Pidc;i c;nvictiofl D.23 t (Ntahobali) (caltc dc 18 commune de Ngoma lairc 'l main levde par

Des ForSes - sjtes du gdnocide).1e3 An6\ Nragerwa, pat. 304 ct 3 06 ; jugemcnt Bikindi, par.30.

J ugcment portanl condamnation

Clr I l_0052 (!) 845

@

I4728bis/II

24 juih 201 l

Le Procuret c. Nyiromasuhulo el consorts, affalle n' ICTR-98-42-T

3,6.19.4.9 Premidre quinzaine de juin 1994 - Massacres et viols

suPPldm€ntaires, notamment le viol de TA

3,6.19.4.9.t Timoignages se rapportafi A cefte Pdriode

2750. La Chambre note que TA a dit ti la barre qu'lmmaculde Mukagaare avait

Cti violee d ta prefecure durant la quatridme sftaque dont TA avait etd timoin, ce

qui correspond ii ta premidre ou diuxidme sem"in" de juin l99476x De m€me,

Qnf , alt a la barre que durant l 'attaque mende par Nyiramasuhuko, elle avait 6ti

tlmoin du viol d'une femme denomntde lmmacul{e Mukagatare, qui dtah morte

apres la guerre?6e5. La Chambre esf donc convaincue que le t6moiSnage de TA au

sujet de cette atlaque conespond d I'attaque decdte par QBP et qui aurajt eu lieu

en juin 1994-

2751. SU a dit i la bane qu'une nuit aprds les trois attaques, elle avait revu

Nyiramasuhuko arrivanl A b prefecture i bord d'une camionnette ct donnant

I'ordre aux Interahamwe de violer des Tutsies76e6. SS a conobord cefte rclation

SU ayant affrm6 que ce fait s'dtait produit aprds ia nuit durant laquelle trois

afiaques avaient €te menees et vu que les r€fugids ava;ent €t6 ddplacds d Rango

vers le l? juin 1994, la Chambre conclut qu'il a €td €tabli que ces autres attaques

ont eu lieu dans la premidre quinzaine dejuin 1994.

3.6,19.4.9.2 Premiire guinzaine de juin 1994 - Ordre de viol donnd por

Nyiramxuhuko

2752. QBP el SU onl dit i la barre que Nyiramasuhuko dtait revenue a Ja

prdfecture et avait donn6 l'ordre de violer les Tutsies.

2753. Une nuit, aprds la nuit des trois attaques, SU avait vu vers 22 heutes

arriver i la prefecturi une Volkswagen conduite par Emmanuel Rekeraho. Celui-ci

dtait descendu de la Volkswagen et avait pris place dans I'ambulance de Sovu d lapr€fecture76e7. Nyiramasuhuko 6tait ensuite arrivde i la prEfecture dans le m6me

vdbicule Hilux;-cette fois, elle portait une chemise militaire et un pagneT6eE

tu* CRA. :5 octobre 2001, p, l3 er 14, 29 octobre 2001, p 56 et 57 ( fA d dit qu'elle avatt vu

N,"-iramasuhuko une nuit I la mi-mai 1994),25 octobre 2001. p, 6?, 3l ol"tobte 2001' p l0l ir l0l(s'cpt jor:rs plus twd, les Inlefihanrwe etaient arrives de ntrit dans ic mCme !€hicule Hilux cli'eiaiinr mii A banre les gens, les mutilarl d coups de mechett€ et en tuant ccrtains d la pfefesture)'25 octobro 2001, p, 87 (qualtc jours plui tard, un gtoupe de huit Inlerahumve' dont Shalorn'Chitarivis la nuii d bord dr.r mem€ vChioulc cl s'Ctaignt mis d battre €l a Ccharpe. les gsns d lap.efecfure), 29 octobte 2OOl, p,1 d9 {1 A lojours plus tard, un groupe de huit /nleraha we' donl'Shalom,

4taient srivds d tq pr€fecture dans le rneme vdhicule)' 29 oclobre 2001' p. 17, | 8' 28 et 29(dumnt ta quatiemc anaque, TA avait vu Shalom prendrs une autre Tutsie refugi{e, dinommieimmaculie, pour la rioier), 29 ochbrc ?001, p. I 26 d 128 (huis clos) (limo in TA) (lmmaculce ctaitnrorte du SIDA en janvjor 2001).7e5 CRA,, 24 ootobre 2002, p, ?M (huis clos) (temoin QBP),t6ft CRA, l4 octobre 2002, p, 58, 105, 106 e1 125 i l2?, l? octobre 2002, p. 146, 147 et 156 i| 158(t6moin su),"6e CRA, f 4 octobr€ 2002,p.96tqc,l? ootobre 2002, p 146 et 147 (cmoin sU).'6eB CR.A, l4 octobrc 2002, p. 98 (Cmoio SU) (( Ello dtait vcnue €n tenue rnilitaire et qvart mrs unpagne )).

Jugemen. portan! condamnation 24 juin 201 I

I4727bis/H

Le Procureur c, Nytqnasuhrko el consolfs, affaire no lC'I R-98-42"7

Intertogde au sdet de sa ddclaration du 3 d€cembre 1996 dans laquelle elle aurait

dit que- PaulinJ 6iait vsnue dans une fourgonnette blanche peinte de couleurs

vertes e{ non dans un v6hicule Hilux, SU a dit que Rekeraho 6tait arrivd dans une

fourgonngtte apparteflant au cenire- -de santd de Sovu, mais que Nyiramasuhuko

€taiianiv6e dans un vdhicule Hilux76"e.

2754. Nyiramasuhuko a appel€ les Interahamwe qui se trouvaient i la prefecture

et leur a dit d'embarquer les gens dans le v€hicule"uu. Elle a aussi cri6 d l'adresse

des Interchamwe pour leur dire de < [choisir] les jeunes filles et les femmes qui

sont encore jeunei ,?t01. Elle a donn6 l'ordre de violer les femmes parce qu'elles

avaient rcfui6 d'epouser des Hutus et de les embarquer ensuite dans le Hilux pour

Ies conduire i -leur

mort7702. SU se trouvait ?r environ neuf mdtres de

Nyiramasuhuko?7ol.

2755. lmmediatement aprds I'ordre de Nyiramasuhuko, le vehicule etant parti'

l'rn des Interahamwe d6nommd Muzungu avait pris une fille que le temoin

connaissait et I'avail viol6e77o4. SU a dit i la barre q\e les Inlerqhamh'e dtaient

devenus des animaux et violaient les femmes. ll n'y avait aucun respect pour l'Ore

humain A ee momentli770s. En m€me temps, un autre Interahamwe que le tdmoin

a identifi6 oomme Ctsnt Ruhengeri, avait viol€ une fille en prEsence du temoin".^'

SU a aussi identifid N qor1a, Ribanza et Mbote comme (tart des Interahamwe qti

commettaient des viols""'.

2756. Les Interahamwe avaient alignd les femmes, y compris SU, a c6td du

vdhicule pour choisir celles qu'ils allaient violer' Ils avaient pointe une torche

dlectrique sur SU qui leur avair alors montrd ses seins avachis pour dissuader les

hommes de la violer parce qu'elle atait trds maige"'o. Les Interuhdmwe avaient

ensuite pris les femmes et les jeunes filles qu'ils avaient choisies et les avaient

"rnntend., denidre I'ORINFOR et dans des vdhicules abandonnds pour les

violerT?m.

2757. SS a eorrobort celte relation et a dit qu'un Interah.tmwe avait frappe sa

sceur, d savoir SU, d'un coup de machette entre les dpaules Une nuit' un

lnte/ahamwe avait rdveill6 SU; celle-ci avait enlevd ses v€tements, lui avait

14726bidH

'u* CRA. 17 ot:tobft 2002, p. 52 h 51 lti'Jo:n SU) ; pjdce i conviction D'71 (NyirstDasuhlko)(dCclaration du tdmoin fK du 20 novcmbre 1996)ltt cRA. 14 octobrc 2002. p. 99 d l0l , 105, 106 ct l l8 a 120, l7 octobre 2002' p l53 i 158(tdnoin SU).hrCRA. 14 ootobre 2002, p. 105, 106 et 126, l7ocrobre2002'p 156 d 158 (tdmoin SU)''e cRA. l4 ootobre2o02,p,99b l0t, 105€l 106 (t6rnoin sU).

"o' cM, 14 octobre 2002, p. 109 a I 12 (tdmoio SU)?7d CIIA, ,4 oclobre 2002, p, 116 d l l8 ct l2O d 122, 15 octobre 2002, p. 16 ct l7 (huis clos){t€moin SU),"o'cRA, 14 octobrc 2002, p. I 14 a I 16 ((moin sU).

"ou CRA, 14 octob.e 2002, p. t l6 d t 18, 15 octobre 2002' p l7 (huis clos) (tcdoin SU)

"d cRA, 14 oclobre 2002, p. I 16 e I t8, 24 octobrc 2002' p. 4i {tdmojn sU).'d CRA, l4 octobre 2002, p. I t0 d I t4, l? octobrc 2002, p. ll3 ir 175 (temoin SU)'??@ CRA, 14 octobrc 2002, p. 114 i 116 (t€moin SU).

Jugemenl portanl condatnnation

c[l l-0052 (F) -==---- 84',7ffil

14 juin 20 r I

Le Procuteur c- NJiromaslhuko et consoflJ, affaiie n" ICTR-98-42-T

montrd ses sebrs et lui avait dit : ( Pardonnez-moi, ne m'emmenez pas, je suis une

vieille dame, el mes seiDs sont flasques ,r'lo'

2?58. SU a identifi€ Nyiramasuhuko pour I'avoir connue auparavant ; elle la

connaissait parce qu'elle passait souvenl devant la maison deNyiramasuhuko dans

la commune de Ndora pour aller rendre visite d de-s-.parents " " SU Ctait arrivde a

)a prifecture le ?8 mai 1994 ou vers cene date"'" EIle avait pu, i plusieurs

occasions, observer Nyiramasuhuko de jour et de-.;:rds : la premidra fois'

Nyiramasuhuko se trouvait a quatre meFes du temoin"'' I la deuxiCme fois, elle

aiait vu Nyiramasuhuko aniver i la prefeclure €t €lle-meme se trouvait d neuf

mdtres de celle-ci?7ra. Elle avait vu Nyiramasuhuko appeier les Interahamn-e qui

se houvai€nt ri la prdfecture et leur donner I'ordre de choisir des jeunes femmes et

des fil les tutsies pour les embarquer dans le vihicule, les violer et ensuite les

tuertt's. La ChamLre juge fiable l'identification de Nyiramasuhuko par SU, qui Ja

connaissait auparavant et l'avait vue de pras et dejour d la pr6fec$re.

2759. SU a dit qu'dtant nue, elle n'avait pu s'approcher de Nyiramasuhuko' Plus

tard, elie a pr€cisi qu'elle ne portait que les v€tements qui lui avaient dtd donnis

etque ses vetements n'avaient pas la cllse de ceux que Niiramasuhuko podaltT?16'

2760. i\ la quesiion de savoir pourquoi elle restait a la prefecture alors qu'elle

6tait munie d'une ddclaration €crite sous serment attestant qu'elle etait Hutue' ' '',

elle a repondu qu'elle avait tentd de se rdfugier aupr€s de religieuses; celles+i

ayant vu qu'elle dtait blessde, avaienl estimd qu'elle n'dtait pas en sdcuritf, et elle

avait alors d0 aller d la prdfectureTlrE. -C-'^€tait dangereux aussi, au cas oi elle

rcncontretait quelqu'un qui la connaissait?tle.

2761. Lors de sa d6position, SU ne vivait pas chez sa sceur mais elles se

rendaient visiteTT'. Jamais elles ne parlaient alors des dvenements de 1994 ou de

ce qui se passait d Ia prdfectureT?zr' SU avait-aussi rencontrd d la prdfecture une

f"m." qui portait le m'€me pr6nom que QBP?722 Apres la guerre, ell€ etait tombee

Dar hasard iur la sceur da QBP au bureau communal or! plles dtaient i la recherche

l4725bis/H

1710 CM. 3 ma^ 2003" p, 80 (huis clos) (tdmoin SS).t?rrcRA, 14 octobre ioOz, p. Zd et Zl , 15 octobfe 2002, p. 188:1 193' 2loctobre2002' p l l0d

I tZ (huis clos) (timoin SU).7"' CRA, 14 octobre 2002, p. t 4 et 15 (ldrroin SU)?7rr CRA, 14 octobre 2002, p, 28 A 31, 3l d 39, 42 e 45 ainsi que 120 a 122 (timoin SU)'trr CRA, 14 octobre 2002, p. 109 n I 12 (tdmoin SU)tt" CRA, 14 octobrp 200j, p.99 e l0l, I05, 106, 123 et 121' l7 actobrc2002' p' 156 e IJ8(t€moin SU),7716 CRA, l? octobre 2002, p,43 et 45 (ternoin SU)t''' Voi, CRA, 15 oetobr€ 2002, p. 35 et 36 (huis clos),22 octobr.2002, p 85 (l6moin SU) (le 27mai 1994, SU a obtehu une dcalaratjon sous sctn en! afleslanl qu'elle 6tail hulue)'t'r' CRA, 2l octobre 2002. p. 60 (tdmoin SU).77re CRA, 22 octobre 2002, p. I 14 et I I J (t€rhoin SU)r'4 CRA. ?l ooklbre 2002, p. 86 A 88 (huis clos) (timoit sU).ft' CRA, 2l octobre 2002, p. 9l (huis clos) (r6ooin SU)t* CRA, 2l octobre 2002, p. 96 et 9? (huis clos), 2l oclobte 2002, p l0 et I I (huis clos) (temoin

su).Jugement ponan condurnstion 24juin 201I

Lc Proc*eur c. Nyiramqsuhuko et conso,'tJ. afairc n" ICTR-98-42-T

de leurs papiers d'identit6. Etles s'dtaient salu6es, mais n'avaient pas discutd de ce

qui s'6tait iass6 en 1994 i la prefeoture?T2r.

2762, StJ a dit qu'elle avait besoin de lunettes pour lireTTza Pendant la guerre,

elle n'avait aucune difficultd d voir. Aprds la guerre, une rnaladie lui avait causd

des problBmes de vision7725. Elle n'avait pu reconnaltre ce qui se^touvait sur la

pidci i conviction P .23A, dont la phofo ita;r ptojetde sur un 6cran//ro. La Chambre

Lstime que les probldmes de vision dont SU soufhait au moment de sa diposilion

ne I'avaient pas emp€ch6e d'identifier Ntahobali pendant les dvdnements de 1994'

2763. OBP a citC le nom de quare femmes qui avaient dti viold€s' dont deux

etai€nt mortes aprds la guerretT2t, Elle a admis qu'elle n'avait Pas Cte timoin

oculaire des viols qui auraient 6ld commis a I'atridre de Ja pr6fecture, car il n'y

avai! plus de lumiire?728. Cela dit" elle a affrrm€ que les Imerohamwe et les

militaires venaient d'6tre enoouragds par Nyiramasuhuko d faire quelque chose de

pr6cis ir ces-Tutsies, et szul un enfant n'aurait pas compris ce qui allait arriver d

ces femmes"".

2764. QBP a dit que la nujt durant laquelle eJle avait pu voir le viol

d'lmmaculde Mukagakre. Nyiramasuhuko avait dit ceci aux militaires et aux

Inlerahamwe: < [A] la pr€fecture, il y a encore beaucoup de salet€, Ielle que ces

femmes tutsies qui, jadis, etaient anogantes et ne voulaient pas dpousgl des Hutus'

majntenant c'est i vous, Hutus, ds fai;e ce que vous voulez d'ellei ,tt30

??65, QBP a dit i la bane qu'elle connaissail Nyiramasuhuko parce qu'elles

vivaient dans la m€me commune jusqu'au moment oil Nyiramasuhuko s'€tait

maride et avait ddmenaqe e Butare. Elle savait que Nyiramasuhuko avait 616

nommee ministreTtt'. A son reour de Nyange [ddbut juinl, elle avait vu

Nyiramasuhuko arivant i la prdfecture i bord d'un v6hicule camoufld dont elle

avait appris qu'on I'avait enduit d'huile dc vidange ou.de bouse de vacheT?3? Elle

i;tax aicompagnie d'Jnlerahamwe et de milimires"rr' ElJe portait une chemise

militaire et une iupe et s'etait adress6e aux militaires el aux Interahanrwe, alorsque le tdmoin €taii tout pres??ra. QBP a dit qu'elle voyait bien gr6ce ir l'€clairage

14724bis/Il

ttt CRA, 23 octobre 2002, p, l0 et I I (huis clos) (t€moin SU)-7'u CRA, 14 octobre 2002, p. 14, 15 octobr€ 2002, p 40 et 41, 24 octobre 2002, p. 3l et 32 (temoin

sLr).)?:5 CRA, 24 octobre 2002, p. 88 (temoin SU).t?26 CRA,2l ocrobrc 2002, p,29 et30 (ldrnoin SU).77'7 CRA, 24 oclobre 2002, p. 204 (huis clos) (t€moin QBP).7'z' cRA. 29 octobre 2002, p. :3 et 24 (tdmoin QBP)7?'?" CRA,29 oolobre 2002, (remoin QBP).)7'o cRA,24 octobrc 2002, p. 164,28 octobre 2002, p l53' 154 !68 ct 169,29 octobrc 1002, p'39(tCmoin QAPr.r?rr CRA.24 octobre 2002, p. t62,28 octobre 2002, p. l3 | el 132 (lCmoin QBP).t7r2 CRA,24 oclobre 2002, D. 161.28 octobre 2002, p. l5l (lernoin QBP) (parLc de < boLrc I et de( graisse )) ; voir CRA, 24 octobte 2002, p, 163 (tdmoin QBP) (parle ds ( bouse d€ lache ' ctd'( hujlc de vidange )).)"3 CRA, 24 oatobre 2002, p. 162, 28 octobre 2002, p.152, 29 octobr€ 2002, p. 30 c( 3l {tCmoinQBP)."'o CRA, 24 odobrc 2002, p, 177 (timoin QBP).

Jugertenl portafi condanoalion 24 juin 201 I

CUI l-00s2 (D 849@

Le Prccureut c. Nyilamasulnlko et cottsorts,g.ffaire n" ICTR-98-42-l'

provenant des maisons qui entouraient 1a prbfecture7?s5 ' .I-a ddposition de QBPconfirme que Nyiramasuhuko portsit une tenue mixte, miljtaire er civile, et qu'elle

Crait anivCe d la prefecture dans un vehicule couvert de boue. Elle avait vu

Nyiramasuhuko de nuit, mais la vu€ etait facilitCe par l 'dclairage environnant.

Aussi la Charnbre conclut-elle que I'identification de Nyiramasuhuko par QBP est

d Ia fois crCdible et fiable.

2766. QBP n'a pas 6t6 tdmoin oculaire des viols77l6 mais elle avait vu

Nyiramasuhuko donner des ordres et elLe avait observ6 les [nlerahamrl'e qui

choisissaient les femmes i emmener i I'anidr-e-^de la prifecture avsnt qBe les

lumiires ne s'iteignent et qu'elle ne se cache"". Elle avait igalem€nt vu desmilitaires et des Interahamwe qui trainaient des rifugi6es d I'arridre de lapref€cfure et qui embarquaient les autr€s rCfugiis dans une camionn€tte Toyota

double cabine qui avait accompagnd le vdhicule de Nyiramasuhuko d la

prcfecturt??18. QBP avaic pr se cacher dans des buissons detriire la prifecture

iorsque les lumidres s'itaient dteintes?73e. l-a ddposition de QBP disant qu'elle se

trouvait d la prefecture ri la mi-mai 1994 a dtd conoborde par le tdmoin d ddcharge

WMCZ, citd par Nyiramasuhuko; il avail apergu QBP i la-grdfecture parmi les

quelque i 000 rdfugidt et elle iui avait demandd de l argent"'''. Un des enfants de

Qgp'etait pofie Oidaru et WMCZ avail appris plus tard !u'il dtait mort7?ar.

2767, Au contre-interrogatoire, on a fait remarquer d SU qu'elle ne se trouvait

pas d la prdfecture d l'dpoque qu'elie avait mentionnde et qu'elle etait en rdalitd

"he" queiqu'un depuis Ie 27 mai 1994 jusqu'a la fin de la guere SU a dit que six

personnes avaienl ete ddcouvertes chez cel homme et qu'elles avaient Ctd tudes

tout comme l'homme lulmeme. Elle n'avait donc passd que trois jours dans cefte

maison77a2,

2768, WLTNJN et WUNHF ont remis en cause la crddibilitd de QBP WUNJN a

dit ir ta barre qu'ii avait vu QBP chez les parenls de celle-ci, depuis un d6bit de

boisson oi il ie trouvait'74r. Pour (es raisons exposdes plus haur' ia Chambre

estime que la ddposition de WUNJN n'est pas crddible. Quant d \1'1-NHF, il a notdque QBP avait disparu pendant cinq d sept jours en mai; au lieu de s'inqui6terpour sa sdcuritd, il s'{trit dit qu'ell€ itait partie dans une exploitation agricole Ai{yung"t'oo. La Chambre releve qu'il est acquis qu'il y avait en mai un nombre

considdrable de banages e BuEre et que ceta limitait la libertd de circulation.Pourtant WL;NHF donng d enlendr€ que QBP avait continud ses activit6s agricoles

I4723bis/H

77rr CR.A, 24 octobre 2002, p. 163, 28 octobre 2002, p 166, 30 odobte 2002, p. l8 (ldnotn QDP)7716 cRA, 29 octobre 2002, p, 24 et 25 (tdmoin QBP).?7'? cRA,24 oc.tobre 2002, p. 162 d 164 (lcmoin QBP).f,r3 CRA, 24 octobre 2002, p. 162 d 164, 106 ainsi quc 97 d 99, 28 octobre 2002, p l52 d 154' 29octobrc 2002, p. 1 8 et 19 (lemoin QBP).??re cl(A, 24 octobre 2(ra2, p, 162 d 161,29 oclobre 2002' p. l0 (tdmoin QBP)1?10cRA,2 fdv ie r2005 'p '40d42,2 f tv ' ie t2ooJ .p63n65(hu isc los) '7 f tv ie t2005 'p24t26(hub otos) (tdrnojD WMCZ).t74 | cRA. 2 fevrier 2005. p. 43. 60 et 6I , 3 f{vrier 2005. p. ?9 (huis clos) (rcmoin WMC/-)

"4' CRA. 2l octobre 2002, D, 125, 126' 14l et 142 (huis clot (t€moin SU)?at cRA, 6 f€ldcr 2006, p. 25 (huis clos) (ldmoin WUNJN).rzo CRA, 26 jBn\,ier 2006, p. 22, 60 el 6l (huis clos) (tdmoin WUNHF)

Jugctne'll portant condamnation 24 juin 201 I

cu1r.0o52 (f) 850@

Le Procureur c. Nyirahasuhuko el cozJort.t, affaire no ICTR'98-42;l'

en mai €t en juin 1994u45. Le tableau que peint WUNHF de QBP et d'autres'

qu'ils 6taient libres de circuler et de s'adonner A des activites agricoles pendant le

genocide - n'est pss du tout cr6dible. Aussi la Chambre conclut-elle que sa

idposition n'entame pas la cr6dibilite de QBP au sujet des enldvements A la

prefecture.

2769, QBP a dit d Ia barr€ que la nuit oii lmmaculie Mukagatate avait itd violie,

Nyiramasubuko avait donnd I'ondre d'attaquer les rifugids tulsis??46 qBP a

affirmi qu'lmmaculee Mukagatare avait eti violie i la prefecture et qu'elle itait

dec6dee plus tard77a1. Elle e r.coonu qu'elle n'avait pas it6 tdmoin oculaire des

viols qui auraient 6td commis i-l'anidre de la pr6fecture, mais le viol deMukagatare aurait eu lieu en publicflas.

2770. TA a affirm€ qu'elle avait, elle aussi, ete ::-moin oeulaire du viol

d'lmmaculee Mukaqatare??4e. Dix-huit d vingt jours aprds la premidre atlaque, ungroupe de huit Intiraharmve, dont Shalom,6tait anivd i la prdfecture dans le

ir6me vdhicule ei avait attaque les rdfugi€s i I'aide de machenes, de marteaux, degourdins rwandais et de biions7t50. A cette occasion, Shalom avait de nouveau

livr6,TAauxInterahat7'we,enleurdisantdefairevite,seplInterohdmveI'ava;tr-nlalors viol6e775l. Lorsqu'apris cela elle €tair retoumde a l'endroit oi elle avaitI'habitude de dormir i la pr€fecture, elle avait-.v-u Ntahobali emmener une autre

rdfugi€e denomm6e lmmaiul6e pour la violer7?5?. lmmaculee 6tait avec ses trois

enfairs. dont un oetir d'environ un an et demi d deux ans qu'elle a(laitait

encorett5l. Elle a issaye de se battre contre Shalom et lui avait demandd de la

l&isser retoumer aupres de ses enfaneTtsn. Ntahobali auait anache le plus jeunedes

enfants des bras d'lmmaculde et l 'avaitjete d c6td av8nt de violer Immaculee"--'TA avait pris I'enfant st I'avait conscldpoar qu'il se tienne uanquiJle7756' Apres

avoir viold Immaculee, Shalom lui avait mis deux gros morceaux de bois sur lesjambes, l'un au^dessus du genou et l'autre en d-e-ssous; selon lmmaculee, il avait

dir: n On va voir si fu vas te tirer d'affaire rtt5t. AprCs le--viol, lmmacul6e avail

demandb d TA de I'aidori enjever les morceaux de bois"'o TA a dir d la banequ'elle dtait all6e voir Immacul€e i I 'hdpiral et que celle-ci lui avait dit qu'el)e

avait contract6 le SIDA pendant les dvdnements de 1994. lmmaculee Stait motte

l4722bis/H

?tot CRA, 26jervier 2006, p. 2t et !2 (huis clos) {tdtnoin WLNHF).t 'ou cn^,2+ octobre 2002. p. 16l €t 164,28 octobrc 2002, p l53 d 155' l6E, 169 et 189 a I9l '29 oclobre 2002,p. 39 (rdmoin QBP).t?4? CiA. 24 octobre 2002, p. 204 et 205 (htris clos) ((cmoin QBP) ; pour I'orthogr,rphe exart€. voircM. 24 octobtc 2002, p, 204 {tdmojn QBP)t7" CRA, 29 octobr 2002, p. 23 et 24 (tdmoin QBP)'?ae CI{A, 29 octobre 2001, p. l7 ct 28 (tdmoin'tA).??Jo CRA. 29 octobrc 2001, p, I et 9, l 'novembro200l,p 40e420dmoinTA).7?sr cRA, 2g octobre 200l, p g ct l l d l l ' lo' novcnbre 200l, p 43 et 44 (tCmoin TA)7?r2 cR,A. 29 o.tobrs 200I , p l 7 et 28 (tinojn 1A).7"' cItA,29 octobre 2001, p. l8 (tdnoin TA)."e CR,{, 29 octobre 2001, p. l9 (t€moin TA)."'J CRA, 29 octobre 2001, p. 16 A 18, et I " noYembre 2001' p. 50 (lamoin TA)??$CRA.29oqob.e2001, p,20el l " novembre 2001. p 50(timoin TA).7'5' cRA. 29 odobre 2001, p. 30 ct l' novembre 2001, p 5 l et 52 (lctnoiD TA)

"'3 CRA, 29 octobrc 2001 p. 27 el 28 e{ l " norembrc 200 1. p 50 A 52 {tCmojn fA)

Jugernen! poiant condamnation 24 jujn 201 I

cll l l '0052 (D 851

@

Le Prccureur c Nytranasuhuko et consortu, affaire n" ICIR-98'4?'1'

en ionvier 20017?5e. TA a aflirmd plus tard ir la bane que le vioi d'lmmaculee avait

eu iLu ta cinquicme fois que Ntaho-lali 6tait venu d la prdfecture et qu€ cett€ fois'

ll elle-mEme n'avait pas 3td violee7760. Vu le caractere tmumalisant de ce fait et le

temps qui s'€tait dcould depuis ce viol, la Chambre conclut que cette divetgence

n'.ri p"t g-u. .t qu'elle ne saurait enramer la credibilitd de TA

1472Ibis/H

2771. TK a dgalement corrobore la dipositiofl de TA concernant les auttes

attaques perp6trees par les assaillants. TK a affirme qu'A pan ls nuit durant

Iaquille nois attaquos avaient itC perpdtrdes,, il ,lui etail arrivd trcs. souvent de volr

Shalom au bureaude la prdfecture de EutnreT'or. Il s'6tait prdsenti sur les lieux un

certain nombre de soirs en compagnie 4'.Interahamwe ou de militaires handicapds

qui sdjoumaienr au Groupe siolair.tt6'. Ces mi)jraires avaient I'habitude de

ir*oui t.t gem avec leun bdquilles7763. Il venait lA pour se moquer des

refireiiJTs. tr ce.taine. occasions, il enlevait des femmes qui etaient par la suite

violEesTtu5. Il venait dgalemenl voir s'il restait encore dcs homrnes sur les lieux et

ceui qu'il houvait e;suit€ dtaient emmen6s et tu6s' Elle a affirmd que Shalom

committait des crimes chaque soir qu'il venait au bureau de la pr€fecture de

ButareT?66. ll disait aux Interahamv e, rt [a]gissez-ar-ec fermet6 'r ce qui, dans son

ent€ndement, voulait dire < [t]uez-les lotts ut'ot. TK a indigud,o*9ue.. les

Inlerahamwe entowaient Ntahobali et I'appelaient <<Shalom' cheft"""' Elle a

dealement dit avoir vu Shalom au bureau de la pr6fecture de Butare quelques fois

pindant ta joumee?7ue. Elle a alout6 qu'ar d'autres occasions, Nyiramasuhuko dtait

venue seule au bureau de la pr6fecture de Bu^tare mais qu'elle ne I'avait pas vue au

moment oil ces viols 6taient commis7770 La chambre estime crgdible la

description faite par TK de la venue de Ntahobatj au bureau de la pr€fecture de

Butar€ en compagnie de militaires basds au Croupe scolaire

2772. La Chamb,re rappelle I'alibi invoqud par Ntahobali pour le mois de juin

1994 et dont il ressorr qui Ia nuit il ne quittaitjamais I'hOtel Ihuliro l'a Chambre a

conclu que cet alibi ne pouvait raisonnabletnent €tre s6rieux' La Chambre rappelle

autsl t'aliUl de Nyiramasuhuko selon )equel elte se trouvait i Muramba oi: elle

avair particip6 i dL r6unions du GoDvernement intdrimaire les 6 et J0 juin 1994

dont ille esiime qu'il pouvait raisonnablement €fie s6rieux. Ce nonobstant, elle

considCre que les alibis avancds par Nyiramasuhuko pour la periode allant du ? au

9 juin 1994 et pour celle du i1 au 19 juin 1994 n'6taient pas cr6dibles' La

"t" CRA. 29 octobre 2001, p t25et 127 (huis clos) (rdBoin TA)7'@ CM, l" novernbre 2001, P. 47 ct 48 (timoin TA)1?6r cRA. 20 mai 200?, p. 100, 23 mai 2002' p 88 (timoin rK).r16'? cRA, 20 mai2002, p 100 (ldmoin TK),23 nai2002,F I26(tamoinTK)'7'or CRA, 23 inai 2002, p. 126 (t€moin fK).?16{ CRA, 20 moi?002, p. 100 (timoih TK)1)6t cRA,20 rnai2002, p. 100,23 rh xao2' p i26(timoinTK)'166 CRA. 20 msi 2002, p, 100 (dtnoin TK).r?67 cRA, 22 mai 2002, p. 109 (tdmoih Tra).??d cRA, 23 mai 2002, p. 93 (timoin Tr; ; voir CRA' 23 mai 2002, p l I I (t€moin TK)7?6' CRA, ?3 nai 2002, p- 89 et 90 (timoin TK).1?'0 CRA, 28 mai 2002, p. 5l (tdmoin TK).

Jugcmcnt ponanl con,lamnation

cll I l '0052 tF) 852

@

24 juin 20l l

Le Procurev c. Nyiraua'khulo el co sortJ, affairc n'ICTR-98-42-T

Chambre reldve en outre que I'accusde a reconnu qu'eile dtail dans la ville de

Butare la nuit du I I juin 1994' M€me si Nyiranasuhuko a soutenu qu'elle n'avait

pas quittd t'h6tel Ih;liro cette nuit-la, la Chambre a conclu qu'il Ctait imPossible

que son assertion soit raisonnablemenf vraie.

2713. En consiquence, la Chambre conctut, sur la foi des d€positions des

tdmoins TA, QBP et TK qu'il a 6te etabli au-dela de tout doute raisonnable, qu'en

plus des attaques cldcritei plus haut, Ntahobali, des militaircs blessds et des

inrerahamwe se sont rendus au bureau de la prefecture de Bulare en juin 1994 en

vue de violer des femmes €t d'enlever des r6fugiis. Au cours de I'une de ces

attaques, Ntahobali avait de nouveau livrC TA i environ sepl Interahamwe Poulou'iis la violent. La Chambre conclui en outre qu'en juin 1994, Nyiramasuhuko a

ordonn6 ir des Inlerahamwe de violer des femmes tutsies au bureau de la

prdfecture de Butare et qu'en consdquence plusieurs femmes avaient 6t€ viol6es i

iet endroit. Quoiqu'il soit possibl€ que Nyiramasuhuko n'ait pas ete presente sur

les lieux les 6 et i0 juin 1994, elle avait amplement eu la possibihle de perpetrer

crs crimes du 7 au gjuin et du I I au i9 juin 1994.

3,6.19.4.1 0 Nombre de rdfugies enlevds et tDes

27?4. La Chambre reldve que seuls de rares t€moins d charge ont dtd en mesure

de donnet le nombre approximatif des r6fugi6s qui ont 6t6 enlev€s ou tuds' Elle fait

observer d titre d'exemple queTA n'a pas dt6 en mesure d'indiquer le nombre

approximatif de personnes qui ont dtd victimes des coups donnds par Ntahobali

pendant cette nuit ds la mi-mai oir il Ctait venu au bureau de la prifecture de

bu&re et avait atlaqu| les rdfugies i I'arme blanche p-arce qu'il lrappait frds

rapidement et qu'elleavait peur qu'il lui tranche la gorge""' Elle reldve dglamenr

qu'Ati.on Des Forges a eile aussi affirm€ que Nsabimana lui avait dit ne pas

connaitre le nombre des r6fugi€s qui avaient €t6 enlevds du bureau de la prefecture

de Butate, mais qu'il€taitbel et bien au courant que cette pratique avait cours" -'

2775. Les parties tle contestent pas que les refugiis qui sejoumaient au bweau

de la prefscture de Butars 6taient des TutsisTitr, Les refugies hutus ne restaient

qu'un bref laps de temps au bureau de la prdfecture de- BuEre rt ils elaient par la

suite conduiis vers le secteur de Mubumbano?7ta S'agissant du nombre des

t7t a3,,4,31 or!obre200l, p, 59 i 6l (ldrnoin TA)

"" cRA, 9iuin 2001, p. 54 a 56 (Des forges)'" ipJ' Zi'o"tott"ido r, p. t t z a t r s lri.oin TA)' 29 ocrobre20ol , p 63 et 64 (t€tnoin TA)' 20

.al:101, p. ft e1 lg (tin;inTK)' 28 rnai 2002, p' 137 ct 138 (t€moin-sJ), 30mai 2002' p 166A

tfg (re.oin SJ),4 juin 2002, p l00 d 102 (tdmoin SJ),24 oltobre 2002, p l54et 155(tcmoin

QBPj,2S octobrc2602, p ss;l 89 sinsi que 98 e t00 (t ' 'rnoin QBP),3 mErs 2003, p 40a42

dimoirLSs), r T mars 2ixil, p. z a ro 6emoin sD), 3 fcvrier 2o04' p. 6 "t

?, 1.? !.2] (rdmoinQBQ)' 4

juiriet ZOOO, p. ll "t

t0 (Baiar$'andika). 2 fiYrier 2005, P 39 d 42 (t€moin WMCZ) ; ibid ' p 63 a

fs thuis closiltdmoin wMcz); cRA,7 fdvrier 2005, p. 25 et 26 ainsi quc 12 (huis clos) (t€moin

wVCzl I Cn'i, l0 octobre 2006' p 24 0isabiraara) (ne dourail pas que bon nombre dcs rctugies

Ctoieflt tulsis).tt Cn,t, Zi mai2002, p. 9 ct l0 (t€moin tK), 15 octobre 2002, p. 145 n 149 (timoin SU)' 22

oaobre2002,p .6 l i66( td rno insU) ,28oc tobrc2002,p90d94( (dmoinQBP) ,24 fcvr ie r200 l 'D. 16 et 17 o;lhoin RE>,26 fe\net 2003, p. s9 (rirnoin RE), 27 fdvriet 2003, p 5 et 6 (dmo;n RF)'

Jugement portont condamnation

CIn l -0052 (n 853

LTraduction certill€s par la SSL du IPIR I

I472hbis/H

24 juin 201 I

k Procwew c. Nyiflmsiuhuko el corLtorls, aflaire n' IC I R-98-12rf

rdfugids, Nsabimana n sffiftnd qu'au cours des mois d'avril et de mai i1 variait

d'unjour e I'autr€ mais qu'd la fin du mois de mai, il 6tait clair qu'un groupe

substantiel de personnes se trouvait encore au bureau de la prdfecture de

Bulare?775. La thambre fait observer que dans la piEce ir conviction P.ll4,

Nsabimana a indiqu€, qu'au d€but il y avait au bureau de la prdfecture de Butare

un p€tit Bmupe de 20 r6fugi6s. ll a ajoutd que toutefois, au fur el i mesure que le

temps passait, Ies r6fugids qui v-erraient au bureau de la prdfecture de Butare

Ctaiint de plus en plus nombreuxtr6. SD a elle aussi affirmd que le nombre des

rdfugiis variair. Elle a toulefois indiqud que cette variation s'expliquait par le fait

sue les rdfueics itai€nt emm€nis pour €tr€ tuds et qu'en consequ€nce lcur nombreiiminuait di lorr en .lour?t77. Les timoins TA, SJ, SU, SS' TK et FAP ontcorrobore la dJposition de SD sur ce pointTT?8'

2'776. ll ne fait €galement aucun doute que le nombre de r4fugi6s avait diminud

entre le lgavril et la mi-juin 1994, date i laquelle les rdfugies avaient dt€

emmenCs 6 Rango. De nombreux rifugids ont affirmi que vers fin avril, le nombre

des rdfugids presents au bur€au de la prdfecture de Butare se chiffrait d des nrilliers

d" per"o:nr". : TA a indiqud qu'ils iiaient 6 000 i la fin du mois d'avrilT?7e; SJ a

indiqu€ qu'ils dtaient I 5d0 en avrilT?8o; QBQ a dit qD'ils 6taient 2 000 i la fin du

moir d'avrilttt '. D'autres tdmoins qui etaicnt arriv6s i Ia fin du mois de mai ont

affirmd qu'il y avait dans une certaine mesur^e moins de rdfugi€s: SU a dit qu'il y

uvait "n"iron

600 personnes le 28 mai7?E2; Pour SS il y en avait I 000 le

2'1 mai77g3; et FAP a indiqu6 gu'aprds gue certaines personnes€uent dte tuees en

mai, il y avait350 r6fugi6s au bureau de la pr€fecture de Buure"o' Au cours de sa

diposition, Nsabimana a indiqud qu'd la fin du mois de mai, il y avait environ 200

r6fugi6s, encore qu'il ressort de la vidCo d'une interview enregistrde le 15 juin

199i, qu'il estimait qu';l y avait lgalement sur les lieux A ce moment-ti environ

?00 rdlugies778l. Naturell€ment, Nsabimana avait des raisons de minimiser le

nornbre d; rdfugids qui 6taient au bureau de la prdfecture de Butare ir I'effet de

147I9bis/H

I I mars 2003, p. 48 (idmoinFAP), 17 mars 2003, p ? el 8 (timoin SD:'' l0 o.robte 2DO6' P' 22 4 24fNsabimairal,t?75 CRA, 9 octobre 2006, p. l9 ct 20 (l',lsabi!nana).???6 Pidce I conviclion P.1148 (lntcnogaroir€ de Nsabimano, l" octobre 1994) ; voir aussi cRA, 9

ocrobre 2006, p, l9 el 20 (Nsahinana).?77 cRA, t 7 mais 2003, p, 64 a 66 (tdmoin sD), I I mars 2003' p l 9 ct 20 (limoin sD)'???3 CRA, 24 octobre 200l, p.l 12 A I t5 (t{noin l'A), 29 octobrez0ol, p. 6l ct 64 0dmoin TA)' I I

marr 2003, p. 48 (tdrnoinl 'AP), 28 mai 2002. p. 127 et 128 (ldmoin SJ)' l0 mai 2002, p' 166 d 169(r€moin SJj,4juin 2002, p. 100 d 102 (t€moin sJ),3 mars 2003, P.4l et 4? (lemoin ss)'

)8 rnsi 2A02, p. 69 er 70 (ldrnoin TK), 14 octobrc 2002, p 22,i 24 (rdmoin SU)' ) 5 ocrobte 2002, p

134 et 135 (tdmoin SU),' '" CRA, i4 odobre 2001, p. l13 et t14,29 octobre200l, p 63' 5novembre200L, p.4l ct 44(tdmoin TA).773a CRA,28 n'ai 2002, p. t37ct 138,30rnal 2002,p.)66A 168'4juin2002'p l00a l0?0ctnoirlSJ).'3r cRA, 3 I'dvrier 2004, p, 6 ct 7,38 et l7 ainsique 49 et 50 (tdmoin QBQ).7?32 CRA, 14 octobrc 2002, p. 22 a1, 23, 15 oqob.e2002, p. 133 a 135 (tdtnoin SU) (ellc a sllirrndoue c'eiart au notDcnt de son anjvdc).t,] CRA, 3 mars 2001, p. 4l et42 (rCmoin SS).7"' cRA, du I I mars 2003, p. 48, du 12 mars 2003, p. 45 tr 47 (t€moin l'AP).

"*5 CRA, 25 septembrc 2006, p 46 et 4? (Keane), 28 septqnbre 2006' p. 5't (Keane)' I octobre2006" p.60 CNsabimana), 18 octobrc 2006. p. 53 (Nsabimana).

Jugcment portant condqmnation 24 juin201l

cll l l-0052 (F) 8s1

@

Le Prcrureur c. NyiraDtat?huko et co sorts, affai.e no lcl R-98-42- f

minorer I'ampleur de sa culpabilitd. Patrick Fergal Keane a affirmd que le l5 juin

)994, il y avai! environ 200 r6fugies au bureau de la prefecture de Eutare encoreque dans un livre publi€ i une date plus proche de celle ir laguelle s'dtait produil leg6nocide, il a indiqud qu'il y avait environ 500 r€fugi€s sur les lieux"oo. TK, qui a

ioumi un t6moignage d€taill6 sur d'autres Points, a affirmd qu'au moment oU lesr6fugiis tursis 6tai€nt transldres ir Rango, il n'en restait qu'environ 75 I leurnom-bre avait v isibiement diminui7787.

2777, Plusieurs tdmoins i ddcharge onl eux aussi produit des t€moignagas allant

dans le m6me sens. WZNA a affirmd qu'entre le 16 et le.l8 arril 1994' il avait vu

50 i 60 refugiis au bureau de la prdfecture de Butare""" La Chambre reldve que

ce fait s'6tait produit avant la c6remonie de prestaiion de setment de Nsabimana,qui constjtue lE momenl i panir duquel ta plupart des tueries avaienl sommencddans la prefecture de Bulare. Cela 6tant, il ne contredit cn rien l8 thCse du

Procureur. WMKL a lui aussi affirmd que pendant la semaine qui a suivi le crashde I'avion du Prdsident, c'est-i-dire vers le 13 avtil 1994, il y avait entre 100 et150 rdfugids au bureau de la prefecture de ButareT?8e. ta Chambre fait observerencore une fois que ce fait a etd observd avant la c€rdmonie de prestration de

serment de Nsabimana et cefte assertion cadre bien avec Ia thCse du Procureur'WZNA a lui aussi fait savoir qu'au ddbut du mois d-e^juillet 1994, il n'y avait plus

de rdfugi6s au bureau de la prdfecture de Bulare""u, ce qui cadre bien avec le

t6moignlge tendant i dtablir que les rifugi6s avaient dte conduits d Rango apres le

15 juin 1994,

2778. D'autres tdmoins ii ddcharge ont pr€sentd des versions des faits qui ne

cadraient pas avec la thise du Procureur. WNMN a alfrrnrC qu'au ddbut du nloisde juin, il n'y avait que 30 i 50 nifugids au bureau de la prdfecture de BulareTTel.La Chambre reldve toutefois que WNMN n'avait vu le bureau de la prdfecture de

Butare qu'en passant et qu'il n'6iait pas en mesure de-dire si d'autres r6fugiessdjoumaient derridre le bureau de la prdfecture de Butare"", qui €tait, de I'avis de

tous, l'endroit or\ tous ces gens s'installaient pendant la joum€e. La Chambre

considdre en consdquence que la ddposition de WNMN dtail fondde sur ce que le

tdmoin a vu de l'€ndroit oti il se trouvait et par opposition d une vue d'ensemblequi lui aurait permis d'avoir une id6e plus exacte du nombre des refirgids qui se

trouvaient au buteau de la pr€fecture de Butare. Cela ctant, elle conclut que la

force probante de la ddposition de WNMN esl limitie, WTRT a pour sa part

affirmd qu'il n'y avait que 100 rdfugids au burea\l9e la pr€fecture de Butare d la

fin du mois d'avril ou au ddbut du mois de mai"" L,a Chambre reldve toutefois

14718biilH

)736 CRA, 28 scpternbre 2006, p. 54 ct 55 (Kcane).??" cRA, 28 mai?002, p.69 ct 70 (tdmoin TK).'i3 cRA, 4 avril2005, p, 6l et 62 aiDsi quc 64 (terroir WZNA)??3e CRA, 6 avril 2005, p. 56 d 58, I I avril 2005, p, 42 ct 43 (t€moin WMKL).7's CRn, 4 avril2005, p. 65 el66 Gemoin WZNA).??"' CRA, l4 juin 2005. p. 53 d 54 (huis clo$}, l5 juin 2005, p' 37 et 38 6insique 7l et 72 (tcmoinWNMN),"'z cRA, | 5 juin 2005, p. 42 (€moin WNMN).'ts cRA, 9 ma.s 2005, p. 56 a 58 (tdmoin WTRT).

Jugement pofiBnt condamnation 24 juin 201 |

k Procweur c. Nyiramasrhuko el consol'lr, affilire n'ICTR'98-42't

que WTRT €tait un militairc d'ethnie hutue appart€nant A llq:9tt'o et a affirmd

qu'elle ne considdre pa6 qu€ sa d6position sur ce point soit cr6dible'

2779, La Chambre lait obsewer qu'il 6tait dgalement difficile d'estimer le

nombre de refugiCs presents au bureau de la prefecture de Butare qui avaient dtd

forc6s i embarquer d bord de la camionnette ir chaque fois que des enl0vements

s'y perp€traient. Il ne fait aucun doute que le v6hicule dtait plein dL chaque fois

qu'ti ,"parr"it. TA a affirmd qu'au cours d'une attaque' Ntahobali avait ordonni

itx Intershamu,e d'an6ter de tuer les rdfugids parce que le nombre de cadavres

ddpassait--celui des personnes qui pouvaient 6tre embarqudes d bord du

neiri"uleT)et. De surcroit, la Chambre a co$clu qu'entre la mi-mai et la mi-juin'1994, Nyiramasuhuko et Ntahobali sonl venus au bureau de la pr€fecture de

Bulare au moins sept fois i bord de la camionnette (une fois tr la mi-mai ; deux

autres fois de la mi-mai au d6but de juin i trois fois dans le cadre de trois attaques

per?6t6€s au cours d'une seule et meme nuit d la fin du mois de mai ou au d6but

lu mois de juin et une fois dans lc cadre d'autre attaque perpChde en juin) Eunt

donn€ que la camionnette dtait rempli€ au moins d sept occasions, la Chambre se

dit convaincue au-deld de tout doute raisonnable que des cantaines de r6fugi€s

tutsis ont 61d enlevds drr bureau de )a prefecture de Butate et tuds'

3.6.19.4.1 I Rdsumd des conclusions de la Chambre

2780. En r6sumd, apres avoir procddd d un examen approfondi des alibis de

Nyiramasuhuko et de i.itahobali ei des el6ments de preuve produ its d l'elTet de les

r"fut t uu regard des actes criminels pr6srrmds quj oDt ele commis au bureau de laprdfecture di Butare entre le 19 avril 1994 et la fin du mois de juin 1994, la

Chambre a digag6 les constatations factuelles suivantes :

2781. La Chambre conclut que le Procureur a 6tabli au-deld d€ tout doute

raisonnable les faits suivants : entre le 19 avril er la fin du mois de juin 1994

Nyiramasuhuko, Ntahobali, des Interahamwe et des militaires sont all6s au bureau

di la prdfecture de Butare pour enlever des centaines de Tutsis ; les rdfugi6s tutsis

ont die physiquement agressds et violis ; ces r€fugids tutsis ont €td ru6s dans

diffdrents endroits situ6s aux quahe coins de la commune de Ngoma' dans les

circonstances particulidres d6crites ci-aprds :

i. A h mi-mai 1994, Nyiramasuhuko, Ntahobali et une dizained'Inlerqhamwe sont venus au bureau de la prefecture de Butare d

bord d'une camionnene de couleur camouflage Nyiramasuhuko a

ordonnd aux Inlerahomwe de forcer )es rdfugi6s tutsis a monEr A

bord de la camionnette Ntahobali e1environ huit autres 1n teftihamweont viol€ TA Certains des Inlerahamwe ont viol6 deux autresfemmes ruBies. La camionnette a quitd le bureau de la prdfecture de

Butare. €t les assaillants ont, dans le cadre de ce processus, enlevddes r'6fugi6s tutsis, dont certains avaient 6td forcds de se ddshabiller'

l4717bis/H

?7* CRA, 9 mars 2005, p. 3? ct l8 ainsi que 7 | ct 72 (huis clos) (tCmo;n vyTRT).?'D'CRA, 29 ocrobre 2001, p. 50 et 5l ainsi que 53 a 56 (tcmoin lA).

Juggmen( po;tant conddmnation

C lr-0052 (F) 856@

24 ju in 20 | I

Le Procweur c. Nviramas huko el cot sorij, allaire n'ICTR'98-42-f

tv.

JugerD€rt pofi ant condamnatron

Cll I I -00i2 (F)

Ll$ducrion cenifi{c par la Ssldu TPIR I

Au cours de la deuxiBme quinzaine du mois de mai 1994' Ntahobalt

el les Interahamwe sont venus au bureau de la prdfecture de Butare

deux autres fois. Ntahobali a brutalement viold TA, en lui assdnant

des coups sur la t€te. En exdcution des ordres de Ntahobali, les

lnlerahamwe ont viold six autres femmes Dans le cadre d'une

aftaque subsdquente perp€trde au cou$ de la m€me pdriode,

Nrahobali a ordonn6 i envlron sept autres /nr€rafiazwe de violer TA

Entre la fin du mois de mai et le ddbut du mois de juin 1994 ou

approximativvemgnt d cette pdriode-ldL, Ntahobati, Nyiramasuhuko et

des Intetahanwe sont venus au bureau de la prefecture de Butare A

bonl d'sne camionnette de couleur camouflage trois fois de suite au

cours d'une seule nuit. A chacune de ces trois occasions, its avaientenleve des r€fugi6s tulsis dont cenains avaient dte forcds de se

ddshabiller, el ils les avaient conduits vers d'autres endroits de laprdfecture de Bulare pour Ctre tuds Nyiramasuhuko avait ordonni

aux lfierahsmx'e de violer les r6fugi6es parce qu'elles etaient tutsies'De nombreuses femmes tutsies ont 6te battues, violentdes et viol€espar les Interahatmle.

Entre le d6but et la fin de la piriode durant laquelle ces attaques ont

6te perp6trees, autrement dit du 19 avril i la fin du mois dejuin 1994,qu'ils aient 6t6 conduits d Rwabayanga, Kabutare, Mukoni ou

I;IRST, les refugi€s qui 6taient au bureau de la prefecture de Butare

ont dtd enlevds par centaines et n'ont jamais dtd revus, notammentf'dpous€ ef les enfans de Mbasha, Triftna et d'aDtres ferDmes et

enfants. La seule conclusion raisonnable d laquelle on puisse parvenir

est que ces rdfugi€s ont dt6 tu6s.

Au cours de la premidre quinzaine de juin 1994, Ny)ramasuhuko a

ordonnd aux Inlerahamwe de violer les femmes tutsies prdsentes au

bureau de Ia pref€cture de Butare et par suite de cel ordre de

nombreuses femmes ont 6td violdes e cet endroit. Ntahobali, des

militair€s blessis et des fulerahamwe sont venus au bureau de la

prdfecture de Butare;nur violer des femmes et enlever des r€iugi6s'

burant I'une au moins des ati,aques ainsi PerPdh€es, Ntahobali avait

de nouveau livrd TA i enYiron sept Interahamwe pour qu'ils la

violent.

14716his/H

r i .

l l l .

2782. La Chambre esdme que le Procureur n'a pas €tabli au-deld de tout doute

raisonnable: l) que Ntahobali a enlevi J0 rdfugi€s tutsis le 28 avril 1994 ; 2) au

vu du tdmoignagi de QY, que Ntahobali et Nyiramasuhuko avaient enlcv6, viole

et tu6 des nifugids tutsis au bureau de la prdfecture de Butate en fin avril ou au

ddbut du mois de mai 1994. De m€me, au regard des crimes d'enldvement, de

meurtre et/ou de viol imput6s relativement e la femme et aux enfants de Mbasha, ii

Triftna. ir Immaculde, d Sernanyenzi, a Caritas et d Annonciata, la Chambre estimequ'it n'y a pas lieu por:r elle de r€ndre un quelconque verdict de culpabilitd

24 ju in 201I

85?

Le Procuteur c. Nyiramatuhuko e! consorts' affaire no ICTR-98-42-T

compte tenu de la violation par le Procureur de I'obligation qu'il avait de donner

notification de I'identit6 des victim€s.

3.6,20 Burcsu de la prtfecture de Butare - Nssbimana

3.6,20,1 Inlrc.luc,ion

2783. L'acrc d'accusation de Nsabimana et Nteziryayo alltgue que Nsabimana

s€ rouvait au bureau de la pfefecture de Butare le l9 avril 1994 et y vaquail e ses

occupations lorsque des miliciens Interahamve el des militaires avaicnt attaguc,

€nleve et tu6 ceux qui s'itaient r6firgi6s au bureau de la prefecture et que cerlainsdes r€fugi€s avaient demand€ i Nsabimana de les -proteger mais que celui-cin'avait rien fait pour mettre un terme aux attaques"'D. Le Ptocureut soutient que

les r6ftrgids ont 6t6 enlw6s, violis et tuds dans l'enceinte du bureau de laprdfectuie de Butare alors qu'ils euient cens€s Ctre sous la protection de

i''lsabimanatteT' Il soutient €galement que Ie bureau de la prdfecture de Butare dtait

devenu < un oamp de ooncentration, un endroit oir un grand nombre de rdfugids

dtait rassembld, regroupd et conduit chaqu€ jour progressivement vets diffdrents

sites ou on les e*dcutaient ,r?7e6. A I'appui de cette alldgation, le Pmcuresr se

fonde sur les ddpositions de TA, TK, SU, QBP, RE, SS, FAP, SD' QBQ el TQ, et

celle du 6moin ixpert Alison Des Forges, tout comme sur la ddposition du tdmoin

6 ddcharge cle Nsabimona, Alexandre Bararwandika.

2784. La Ddfense de Nsabimana fail valoir que l'acte d'accusation limite la

r€sponsabilitd de Nsabimana aux crimes qui &vaient etd commis alors que

Nsibimana se houvait dans son bureau, d la pr€fecture de Butarg, et vaquail e ses

occunations. Sont donc selon elle exclus les crimes commis la nuit alors gu'il ne se

rouvait pas au bureautTe. Elle soutient par ailleurs que lorsque Nsabimana a

aoprir qu'il v avait eu des enlevements, il a post6 des gendarmes d la prCfecture

plu. y m.ttte fin7800. Enfin, toujours selon elle, I'acte d'accusation n'invoque pas

ia responsabilit6 dl supirieur hi6rarcbique ou la participation directe de

Nsabirnana arl,\ attaques en ce qu'il les aurait planifiees, ordonndes, incit6 i les

commetre ou commises, ce qui limite la thise du Procureur d I'aide et ?i

I'encouragemefiT'ol. Quant aux attaques diurnes contre le bureau dela pr€fecture

de Butrre, la Ddfense fait valoir que les el6ments de preuve Present6s par le

Procureur n'etablissent Das que Nsabimana se trouvait bel et bien dans son bureaulors des attaques?rct. Elle s. fonde sur les ddpositions des temoins d ddcharge

t?e6 Ade d'acausation do Nsabirnana et Nt€ziryayo, par. 6.36 (A ]'appLri des chcfs I i 3 9f 5 a 9

oo(ds contre lo s€ul Nsabimana).\7e7 Prcsecutor't Closing Brieip.248,2$ d268,219 et 296, pw.63, 109 A 123, 164 it 229'7e8

Dcclaration lim inaire du Plocurcur, CRA, l2 juin 2001 , p E7.77s Mimoire final de Nsabiman4 par. 1209 el l2l0'*oo lbid,, par, 14?6 d 1484.ttot lbid., par. l2l l , l2l2 er lzl9.?e! Mdmoire f inalde Nsabimara, par, 1500, I518, 1519' 1523' 1537. ct I539.

Jugrrnent ponant condamnation 24 juin 201 I

clll l-0052 {l.) t58

@

I471Sbis/Il

Le Procureur c. Nyiramosuhuko et consotts, affaire n" ICTR-98-42-T

Patrick Fergal Keane et Alexandre Bararwandika cilds par la Ddfense de

Nsabiman4 des temoins WMKL et WKKTD cites par la Defense de

Nyiramasuhuko, et de Nsabimana lui-m€me'

3.6.20,2 Sueslionsptiliminoircs

Articulation addquate de la responsabilite invoquAe a l'{trticle 6.3 du Statut

2785. t a Chambre reldve qu'aux dires du Procureur, Nsabimana est responsable

en tant que superieur hi€rarchique des enldvements, des massacres et des viols

commis de nuit par les miliciens Interahanwe au bureau dela pr€fecture de

Butere?sr. EIle rappelle d cet igard les critdres d satisfaire pour 6tablir la

responsabiliti du supirieur hiCrarchique, tels qu'its sont dnoncds i.la section 2'5 6

traitanr des questions pr€limlnaires. Selon le paragraphe 6 36 de I'acte

d'accusation de Nsabimana 9t Nt€ziryayo, Nsabimana se trouvait au bureau

nrdfecture de Bumre lors des attaques et n'avait rien fait pour y mettre fin' Ainsi

ionc, sont dnoncdes clairement les attaques oriminelles, la raison pour laquelle

Nsabimana devait €he au couralt de ce comportement criminel et pourquoi il doit

en 6tre tenu responsable. Reste que le paragraphe 6.36 n'alldgue pas l'existence

d'une r€lation cle subordination hi€rarchique ll affirme certes que les miliciens et

les militaires ont attaque les r6fugi6s au bureau de la prdfecture, mais il n'alldgue

aucunement que Nsabimana dtaiileur supdrieur ou qu'il avait un contrdle effectif

sur eux.

2786. Un acte d'accusation doit €tre lu comme un l.out D'aprds le paragraphe

6.59 de I'acte d'accusation de Nsabimana et Ntezjryayo, les autoritis locales, dont

Nsabimana, ont aid€ et encouragd leurs subordonnds d commettre des massactes

conhe la population tursie, miis ce paragraphe ne prdcise pas I'identite des

subordonnSes de NsabimanaTe selon les paragraphes 3 3 et 3'1 de I'acte

d'accusation, I'autorit€ du pdfet s'6tsnd d toute la pref€ctur€ et, dans l'exercice de

ses attributions de police, le prdfet peut requdrir l'intervention de l'armde et de la

Gendarmerie nationaleTs0r. Aussi, la Chambre conclut-elle que lus conjointement

les paragraphes 6.36, 3.3, 1.4 et 6 59 de I'acte d'accusation pr6cisent

indubitabiement i la Ddfense de Nsabimana qu'aux yeux du Procureur,

Nsabimana €xergait son autorite sur les mililaires au sein de I'arm6e et sur les

gendarmes au sein de la Cendarmerie nationale.

2787. La Chamtrre note, d'aprds I'acte d'accusation, que Nteziryayo' en sa

qualitd 6e directeur de la ddfensi civile, atait exercd"une autoritd sur les miliciens

interuhamrre et sur des civils de la prifecrure'ou'. Lorsqu'on comPare l€s

paragraphes 4.3 et 4.6 de I'acto d'accusation, il apparait que la seule alldgation

portJe contre Nsabimana est qu'il exergail une autorit6 sur des subordonndes non

identifids. Contrair€ment i ce qu'il en €st de Nteziryayo, aucun paragraphe

n'alldgue que Nsabimana avait une autorit€ sur les miliciens Interahumwe ' Arss|

l1714bis/H

not Ptusecdor's Closing B ef, p.282' pat 176'7u Acte d'aocusation dsNsabimana el Nt€ziryayo, pa. 6 59?t6 Ibid., par.3.3 el3.4.t36 Act d'acor.:salion deNlabimana et Nleziryalo' par. 4 l 9t 4-6'

Jugelncnt porlant condafi narion 24 ju io 201t

Le Proc rc r c. MiruhoJuhuko e! t:ohidllt. aiTaite n'ICTR-98'42'T

la Chambre estime-t-elle que I'acte d'accusation n'a pas retenu la responsabilit6 de

Nsabimana aux termes de I'article 6'3 du Statut pour ce qui est des attaques

lancdes par les miliciens Interuhamwe au bureau de la prefecture de Butare

2788. La Chambre relive que, selon la ddclaration lirnjnaire oD le Procurcur

articule sa these conue Nsabimana, celui-ci a convoqud les bourgmestres pour

qu'ils organisent les marsacrest8ot. Pourtant, d I'annexe du mimoire pr€alable au

procds, a-ucun des r6sum6s des ddposilions attendues des t6moins ne fait 6tat de ce

que Nsabimana 6tait le supfuieur hidrarchique des miliciens Interahamwe La

ihambre conciut donc que le Procureur, en ne plaidant pas la relation de superieur

ir subordonnds existant entre Nsabimana et les miliciens Inlerahqnwe, r'a pas

purgd I'acte d'accusation de ce vice; aussi n'examinera-t-elle pas le point de

iavoir si Nsabimana dtait responsable en tant que superieur hidrarchique'

Portde du parugraphe 6.36 de I'acte d'accusaliotl

2789. La D€fense de Nsabimana soutient que le paragraphe 6.36 exclut les

atrocil6s cornmises en l'absence de Nsabimana du buteiu 'de

la prefectureTs0E'

Selon ce paragraphe, < [les] attaques se sont ddroul€es alors que le prdfet Sylvain

Nsabimana etait-sur les lieux et vaquait e ses occupations au bureau de la

prefecture >. D'aprds [a Chambre, catt€ phrase peut signifier, soit l) que

i.lsabimana se rendait i son buretu durant la pdriode oi les attaques dlaient

lancies, soit 2) que les attaqu€s ont it6 Iancies alors que Nsabimana dait assis

denidre son buieau d la pr€fecture. M€me si on opte pour cette seconde

interprdtation, encore faut-il il fire le paragraphe 6.36 conjointement avec Ie

paragraphe 6.42, selon lequel < I'ensemble de la pr6fecure fut le th66he de

massacres de la population tutsie. [...] Ces massactes ont eu lieu alors que

Sylvain Nsabimana exergait son autoriti en tant que prdfet de Bulare }' De plus, le

piragraphe 6,36 de I'acte d'accusation a dt6 formul€ d I'appui de la responsabilitdprevue iux articles 6.1 et 6.3 du Stan*, dont aucun n'exige la pr€sence de l'accusd

iur les lieur pour pouvoir Ctre tenu respoDsable. Pour la Chambrp, il est dvident

que le Procureur entendait 6ablir que Nsabimana' en sa qualit6 de Prdfet, etait

responsable des attaqu€s lancdes sur toule I'Ctendue de la prdfecture de Butare' y

compris celles lanc6es au bureau de la prdfecture, qu'il ait dtd physiquementprcsent ou non.

Manque de prdcisions concernanl les atraques et les demandes de proteclion

2':90. Ls Ddfense de Nsabimana fait 6tat des ambiguitds quant d la nature des

attaques, leur nombre, I'identitd et I'origine des militaires, leurs chefs, la date de la

fin des attaques, le mode optratoire des attaques et tottt ce qui conceme les

demandes de- protection, y comPris les reactions du prdfet's-. Comme cela ressort

clairemenl du paragraphe 6.36 de I'acte d'accusation de Nsabimana et Nteziryayo,les attaques comportaient des enlevements, des agressions et des meurtres de

I1713bis/H

?3c7 DicLaration liminaire du Procureur, CRA, | 2 juin 200l , p ?6?3d Mdmoire linat de Nsabinon4 ptt. 1209 et !210.7w Mdmoire iinal de Nsabimana, par. 1491 d 1494.

Jugement ponant condamnation

C I t_0052 (t.) 860

@

24 ju in 20 l l

Le Procwev c. Nyiramasuhu*o et consoru. 8ffairc n" ICl R-98'42-T

rdfugies, et elles se sont ddroulCes clon que Nsabimana se trouvait au bureau de la

prefecture et y vaquait A ses occupations journalidres Quart d la pdriode visee' la

bhambre note qu;il est prdcis€ au paragraphe 6.21 de I'acte d'accusation que

Nsabimana a dti investi comme prCfet le t 9 avril 1994, et au paragraphe 6'34 que

Nteziryayo a remplacd Nsabimana le 1? juin 1994. Il apparait indubitablement

d'une -lecture

coniointe de ces paragraphes avec le paragraphe 6.36 que les

demandes de prctection auraient dti faites d Nsabimana alors qu'entre c€s d€ux

dates il vaquait d ses occupations au bureau de la pr6fecture Le Procureur doit

articuler le; lhits essentiels qui fondent les chefs imputds..dans l'acte d'accusation,

mais pas les dliments de preuve propres d les dublir'*' ' Selon la Chambre, des

ddraili tels que I'attitude et les rdaitions du pr6fet, et la forme des demandes

d'assistance constituent des 6l€ments de preuve permeftant au Procureur d'dtablirles chefs imputds au paragraphe 6.36. Aussi conclut-elle que, lu conjointementavec I'acte diaccusation comme un tou! le paragraPhe 6 36 expose tous ces details

de manidre addquate.

Informdl ions conce r nanl cer! aine s de s v icl i mes

2791 . La Ddfense de Nsabimana soutient encore qu'elle n'a pas itd inlormde des

enllvements des refugids Donat, Mbasha et Pierre qui auraienf eu lieu au bureau

de la prdfecrurr de BtitaretEl '. La Chambre reldve que les noms de Donat. Mbasha

et Pierre ne sont pas mentionnds dans l'acte d'accusalion.

2792. La Chambre rappelle que dans certaines circon$tances, I'ampleur des

massacres emo€che le Procureur de se montret trds spdcifique sur des ddtails telsque le nom des victimes7812. Etle a dCjnjugd que certains des meurfres commis au

bureau de la pr€fecture entre le '19

avril et la fin de juin 1994 avaient fait des

douzaines, voire des centain€s de victimes, et que le Procureur ne pouvait etre tenu

de prdciser les noms de chacune des victim€s. Tout€fois, dans le cas de Donat, deMbasha et de Piene, I'enldvement ne concernait ir chaque fois qu'une victime

(dans le cas de Donal deux victimes). Certes, les attaques aulaient eu lieu au

bureau de la prefecture de Butare au mom€nt meme oil Ctaient lencdes des attaquesde grande €nvergure, soit du l9 avril d la fin dejuin 1994, mais les enltvements de

Donat, de M, Mbasha et de Pierre ont eu lieu de jour et etaient de toute evidence

distincts des attsques noctum€s lancdes par l0 Interahanrwe, d bord d'une

camionnette. Aussi, la Chambre conclut-etle qu'il n'€tait pas impossible de donnerte nom de ces trois viotimes, et ce, malgr6 les attaques de grande envergurelancdes de nuit au bureau de la prdfecture d€ Butarc'

l47I2bis/H

13to Attdt Ntakirutimana, w.470.rtrr Mdmoire f inal deNsabimana, par. 1495 a' 1509, et l53E d 154It3r2 Voir, par uxemptc, premi€r atrct Mt{vurli, par, 58.

Jugement portant condamnalion

c[t1-0052 (F) - 861

ffi

24 juin 201|

Le Procueur c. Nytrdm6uhuko el conrorls, afl'airc do lC fR'98'42-T

2?93. Quant d Donat, ce nom n'esl m€ntionni ni dans le mdmoire prdatable au

proads ni dans ses ann€xes De plus, oomme cela r€ssort de la ddclaration de SU

dat6e du 20 novembre 1996, des militaires et des Interahamwe enlevaient desjurn.tl"""* Ott hommes au bureau de la pr€fecture pour ensuite-les tue/8lr' t'a

dgalu.ut-ion ne mentionne ni Donat ni Nsabimana en rapport avec I'enlCvement et

le meartr€ de ces jeunes gens et de ces hommes' De mdme, la d6claration de TA,

datde du 19 novembre 1997, ne fait pas mention de Donal et encore moins de

pareils enldvements, La Chambre conclut donc que Nsabimana n'a pas 6tE informtqu'il irait accuse de I'enlEvemeht et du meurtre d'un certain Donat Aussi, ne le

d€clarera-t-elle pas coupable de cet enlCvemenl et de ce meurtre,

2?94. Pour ce qui est de M. Mbasha?E'n, pas plus le m€moire pr€alable au procds

du Procureur que son snnexe ne font €tat de pareil enlivement Dans sa

d6glaration du l'2 novembre 1996, TK mentionne l'interaction de Nyiramasuhukoavec une femme nommde Mbasha et l'enldve ment par la suite des enfants de

Mbasha78ls, mais il n'y est pas queslion de Nsabimano ni du ddnommd Mbasha,pa, plus qrre dans la diclaraiion iu m€me t6moin faite les 22 et 23 avril I9987816'

La ihambre conclut donc que Nsabimana n'a pas dt6 informd qu'il itail accus€ de

I'enldvemeut du d6nommd Mbasha; aussi ne le ddclarera-t-elle pas coupable de

aet enlevement et de c€ meurtre.

2?95, En ce qui conceme Pierre, le Procureur a ddvoili son nom Ie ?3 avri) 2001

dans ta ddqlaraiion de TK, plus d'un an aYant que le t6moin ne ddpose?t'? De plus,

le 6 avril 2001, le Procureur a depos6 la liste des tdmoins qu'il entendait citer eI

I'ordre dans lequel il entendait appeler ses l2 premiers tdmoins ?r la barre Parmi

ces douze figurait TK. Toutefois, celui-oi ne figurait pas en tant que temoin qui

devait ddposer contre Nsabimana. La Chambre conclul qu'une seule d€claration de

tdmoin parmi tant d'aujr€s ne peul purger lo vice de l'aete d'acctlsation oir I'or ne

fouve pas le nom de cette victime. C'est pourquoi la Chambre conclut que l'scte

d'accuiation n'a pas €td purg6 de ce vice; aussi ne d6clareral-elle pas Nsabimana

eoupable de 9et enlBvement et de ce meunre.

2796. La Chambre note aussi que TK, tdmoin d cberge, a parld du meurtre de

son frOre commis au bureas de la prdfecfure alors que Nsabimana s'y trouvait dejour. Cette alldgation n'apparait ni dans I'acte d'accusation ni dans le rdsume de la

iCposition afie;due d€ TK figurant ii /'annexe du mCmoire prealable au procds

Dans ses d€clarations ant6rieures, TK avait effectivement fait mention de ses

frdres. Dans sa ddclaration du 12 novembre 1996, elle a dit qu'elle se cachait dans

"'t Dtdaration de SU datde du 20 ngvembte 1996, communiquee Ic 4 novembrc 1998, le

4 decembre 2000, le l5 juin 2001 et le l" octobre 2001.73rr Dans son mdrnoire final, lc Ptocureur n'impute pas d Nsabimana le meu(rc de la fernne e( des

enfants de Mbashs. Au8si, la Chambre n'examine-t-ellc pss la qucstion de la notiticatioo eo ce qui

con(€rne 19 meuftre all(gud de la famillc de Mbasha73rt D€claration de TK, da|e€ du t2 novembre 1996, comrnnniquCe le 23 avril 2001ti6 Ddclararlon de'lK. dade des 22 €! 23 avril 1998. comnuniquce le 4 novembre 1998'?311 Ddolaration de fi. datde du 12 novembre 1996, versions non caviarddes co'nmuniquges l€

2l arr i l er le l" octobre 2001.

Jugemenl ponant cond{mnation Z4juin ?01 I

cl l l l -oos2 (Fi 862

@

I47l Ibis/II

Le Procureu c. Nyiranasuhu*o et consorrr, affaire n' ICTR'gE-42-T

un couvent avec ses frdres et ses enfants' mais qu'ils avaient dtd tuds Dans sa

ddclaration du l? ddcembre 1995 (sign6e le 22janvier 1997), elle disait que son

frlre avait dte tu6 lors des massacres Enfin, dans sa diclaration du 23 avril 1998,

elle disait qu'elle avait trois frires, dont un avait 616 tu6 par la suite Elle disait

6galement qu'aucun de ses freres ou de lcurs enfants n'avait 6te tu€ au couvent,

mais qu'un de ses frdtes avait dte tud plus tard au bureau de la Prefecture, et que

les attaques avaient lieu de jour, au bureau de la prifecture. Dans ses d6clarations,

oir il etiit question de Nyiramasuhuko, de Ntahobali et de Kanyabashi,'lK ne

faisait pas mention de Nsabimana, pas plus qu'elle n'affirmait que son frdre avait

6t€ hr6 d€ jour alors que Nsabimana ou un prdfet se trouvait al bureau de la

prdfecture. il n'y a pa. eu d'information sur l'implication de Nsabimana Aussi' la

Chambre estime-t-elle que cett€ information, n'6tant ni claire ni cohdrente, n'a pas

purgd I'acte d'accusation du vice concomant le frdre de TK ; elle ne ddclarera

donc pas Nsabimana coupable de ce meurtre2'197. l-a Defense de Nsabimana affirme qu'elle n'a pas 6td informde de

I'enlivement d'un jeune homme d6nommd Alphonse' qui avait sollicit6 la

Drotection de Nsabimana, selon les d ires de RE/ur6. La Chambre note que d'apresie paragraphe 6.36 de I'acte d'accusation, des refugids attaquds au bureau de la

ptife"tute avaient demandd d Nsabimana de les prot€ger contre les exaotions des

miliciens et des militaires. Toulefois, la DCfense de Nsabimana soutient qu'il seraitinjuste de se fonder sur la d6Position de RE, car elle n'avait pas dt6 informee que

le tdmoin ddposerait au sujet de cette alldgation. [a Chambre note qu'il n'a €t6questicn de la d6position concernanl Alphonse, pour,la premitre fois' que lors du

contre-intenogatoire Par le Conseil de Nsabimana'!r'. Elle rappelle que lorsque

des dlements de preuve sont produits qui n'dtaient pas en la possession du

Procureur avant l; procds, ils ne sauraient servir de base ii une diclaration de

culpabilitd. En effet, le Procureur avait amplement eu I'occasion d'obtenir du

temoin, des informations plus pr€cises avant I'ouverture du procds et ne saurait se

lancer dans des gdneralitds?82o. En I'espdce, le Procureur signale au paragraphe

6.36 que des r€fuli6s ont demandd Proteclion ll avait la possibilitd de demander i

RE des informations plus prdcises sur les demandos de Protection adressdes d

Nsabimana. En ne le fiisanipas, il n'a pas permis d Nsabimana d'€tre informd' La

Chambre ne declarera donc pas Nsabimana coupable d raison desdvdnements

concernant un refugi€ du nom d'Alphonse. Toutefois, elle se rdserve le droit

d'examiner, d d'autres fins licites, les €ldments de preuve concemant I'enldvement

d'Alphonse782r.

Alligation concernanl les soins au rdfugiis

2798. Le Procureur soutient que Nsabimana est coupable d'extermination et depersdcution pour n'avoir pas foumi aux r6fugids des vivres, de I'eau et du

l4710bis/II

rtrs Mdmoirc f inal de Nsabiman4 Da! 1526 n 1531.73r'CRA,27 fcvrier 2003, p. 5 el 6 (tcmoin RE)1rr0 Axrat Ntakirutimana, paJ, '78

el79.1r2t l\tfahe Ntohobali et Nyiranusuhuko, Decision on the Appeals by Pauline liyiamaruhuko aM

A$ene Shalom Nrahobali on lha R Decision on Deknce Lhgehl Molion lo Declare Parlr oJ lhe

Eridence oJ ll/itnestes RV andQBZ Inadnissibte ]) (Chambre d'appel)' 2juiller 2004. par. 14 et 15 ;

aftCt Kupleihi et .oasorts, pu,32l A 323, el 116,

Jugement portanl condamnation 24 juin 20ll

cl |1r4052 (F) 863

@

Le Procsreur c, Nyirunalahuho et contT rrs, affaire n' ICTR'98-42'l'

savon?822. ll soutient dgalement que le bureau de la pr€fecture 6tait devenu un

camp de concertlration oi les r€fugi6s rulsis etaient rassembl6s et emmen6s ensuite

ailfeurs pour y Ctre tuds7823. Le paragraphe 6 36 de l'acte d'accusaiion ne soufflemot du fait que des denrdes n'ont pas €t€ fournies aux refugi6s' mais il prdcise que

Nsabimana est resDonsable des enldvements, des agressions et des massacres'

Nsabimana ne pouvail pas savoir qu'it eta;t accusd de n'avoir Pas foumi des

vivres, de l'eau el du savon aux rdfugids au bureau de la prdfecture, car I'acte

d'accusation n'en disait mot. Une telle alldgation ne se sonfond pas avecI'accusation d'enldvemenl, d'agression el de massacre; elle Peut appuyer un autre

chef d'accusalion. En consiquence, la Chambre conclut qu'il s'agit ld d'uneextension indue d'une accusation formulde contre Nsabimana; aussi ne

l'examinera-t-elle donc pas.

Piices d conviction P,I I3 et P.l14

2799. La D6fense de Nsabimana soutient que les pidces A conviction P.l l3 (Io

vdritd sur les masssres de Butare, par Nsabirnana) el P.114 (lnterview de

Nsabimana datee du le'octobre 1994), que le t€moin expert Des Forges dit avoirreQues de Nsabimana, n'avaient 6tp admises que pour 6tablir la base sur laquelle sefondaient les opinions de Des Forges Selon clle, ces documents ne devaient servirqu'i conclure, le cas 6ch€ant, d I'existence des contradictions'""

2800. t a Chambre rappelle sa ddcision orale du 8 juin 2004 dans laquelle elle a

decidd que les pidces i conviction du P.ll3 et P.114 dtaient admissibles commedtant uni des soutcus sur lesquelles M* Des Forges, t€moin expert s'6tait fonddepour formuler son opinion d'expcn. La Chambre a jugd que le poids ei la valeurprobante i accorder i I'opinion de I'expert devraient 6tre 6valuds d la fin duprocds. Loin de juger que les pidces d conviction P l13 et P.l14 ne pouvaientsewir ou'i 6tablir I'exist€nce de contradictions, elle a decid6 d'admettre ces pidces

pour dtayer I'opinion de Des ForgesTE?5 Les ddlib6rations de la Chambre sur cesquestions portent ndsessairement sut le poids et la valeur probante d acco(der e

l;opinion de Des Forges ainsi qu'aux eldments sur lesquels el)e s'est appuy6e [aChambre reldve €gaiement que Nsabimana n'a conteste ni I'admissibilitd ni

I'authenticiti de ces documents. En ftjalit|, celui-ci a reconnu que la piCce d

conviction P.l l3 dlait de lui, y compris tout ce qu'elle comportait, mais il a dit

prdfdrer s'appuyer sur la version-frangaise du document ddposde par la Ddfense

comme pidce A conviction D.4941826 | a afftrmt que la pidce i conviction P 1l4

refldtaitia propre opinion7E27. A son avis, la pidce d conviction P.114 dmanait d'unjournaliste de la BBC, Greg Barrow, de I'YMCA, et de son ami James Stanley.Nsabimana avait accord6 un entreiien i ces deux personnes ; il s'etait exprimi en

14709bis/H

13r? Prosecutor's Closiag Brief, p.281 et284, paL 1'13 et 184 ; Rdquisitiors du Procorcu., CRA' 20

avri l2009, p. 64; pitce a coDvic(ion D.473A (Nsabimana) (sdquence de la BBC) i 36:00-36:17'?r2'Diclararion l iminaire du Procuretrr, cRA, l2juin2001'p 87zra Mcmoire final de Nsabimana, pat.203 e1204.7t* CRA. 8juin 2004, p. 47 6 49 cr 62 (Des Forgcs).'t!26

cItA, 22 novembre 2006, p,4l et 42 (Nsabimana)73:7 CRA, lJ novembre 2006, p, I5 (Nsabimana).

Jugemcnr po(ant aondamnation 24 juin 201 I

c[ l t .0052

Le Proeureur c. Nyirama$uhrko st concorls, affaire n' ICTR-98'42-T

anglais, ce qui explique I'anglais approximatif du-compte ,endut82* Nsabimana

ayint reconnu I'auth€nticitd de ces documents, la Chambre dvaluera leur poids ei

leur valeur probante ir la lumidre des autres el6ments de preuve, et elle tiendra

compte en temps utile de l'opinion du t6moin expert Des Forges et des

affirmations de Nsabimana relativement auxdiis documents

14708bis/H

3.6.20.1

3.6.20.3.1

D€lib6rrtion - Nsabimana

Situation des r6fugi6s au bureau de la pr€iecture de Butare

2801. Nsabimana a dit d la barre qu'il n'avait pas ddcidd d'dtablir une s€parationenre les r€fugids hutus el tutsis. Bien au contraire, a-t-ildit' la decision de crder un

camp pour lei r6fugids hutus et un autre pour les rdfugies tuhis avait €6 Prise en1993 par le HCR, la prdfecture et les autoritds locales'"'. La Chambre estime cette

explication raisonnable. De plus, le fait que Nsabimana n'avail pas ddcidd de

,"group", Ies refugids sur une base ethnique a et6 conforte par les ddpositions de

RE "t

iKtt'o, La ihambre ne conclut donc pas que Nsabimana a r6parti i dessein

les rdfugi€s par groupe sur la base de leur origine ethnique. Cependant, Nsabimanaa admiJqu'il savait, que les rdfugids qui se trouvaient au bureau de Ia prefecture

draient des Tutsis'"'.

3,6.20.1.2 Nsabimana savail que des attaques dtaient lancdes au bureau de laprdfecture de Butare

2802. La Chambre note que le timoin expert Des Forge-s a d€clare avoir requ de

Nsabimana les piBces i conviction du P ll3 et P.l l4'o". La piice i convictionPl 13 itait paraph€e ir chaque page. Nsabimana n'a pas dit d la bane si la signature

apposde sur ce document €tait la sienne, mais il n'a pas fait objection d

l' 'admissibilitd ou l'authenticitd des pidces d conviction P.l l3 et P.l14. ll a dit d la

bane qu'il n'avait pas contestd la teneur de la pidce A conviction P.l 14 parce que

les vues qui y dlaient exprim6es n'6taient pas totalement diffdrentes des

siennesTsll. C'est pourquoi, la Chambre considire que les pidces d conviction

P.l13 et P.114 contiennent les dcrits de Nsabimana. Elle reldve que ceriaines des

ddclarations qui y sont faites vont A I'encontre des intdr€s de Nsabimana etqu'elles ont une valeur probante significative. Touiefois, elle note dgalement que

Nsabimana avait des raisons de minimiser son implication dans le gdnocide, et

c'est d la lumiere de ces considdrations que les documents seront ivaluds

7323 CRA,22 novembre 2006, p.48 (Nsabimana)?31e cRA, l0 octobre 2006, p. 22 (Nsabimana).'*'o cRA, 24 fdvrier 2003, p 12,26 tdvriet 2003, p. 5? el 58 (rCmoin RE) (Nsabimanu avaitordonnd aux rdfugids ds forner deux e.oup€s, I'uIl constitud des tdfugiis de la pritbcture deDuhte, I'autr. dc rtfugiCa d'autres pr€fcctures' affn que les bourgmestres des communes de laprdf€cture de Butare renvoienr l€s idfugids dans leurc commun€s d'origine) ; CRA, 20 mai 2002' pil et 82 (tdmoin TK) (les miliciens |nter,2}amwe avaient diris€ les r€fugids en plusieurs Sroupes :les hommcs, lcspersonnes eg{es, Ies femmes).73r' cRA, l0 octobre 2006, p. 24 (Nsabirnana).tttt cR4 8juin 200c, p, 35 (Dcs Forges).?3!r cM, 13 novembre 2006, p. l5 (Nsabimana)

Jugomenl portant condomnslion 24 juin 201 I

cI] I l :0052 (n 86s

@

Le Procureur c. Nyiramasuhuko et coasorlt' affatrcn' 1CT?'"98'42'T

2803. lt n'€st pas cont€std que Nsabimana llavaillait au bureau de la prdfecture

de Buwe dis l'instant otr il avait prdtd s€rment comme pr6fer, et ce, jusqu'au l7juin 1994, lorsque Nteziryayo lui avait succddd d ce poste. Nsabimana soutient-qu'il

ne savait pas que des attaques dtaient lancdes as bureau de la prefecture

durant cette p6;iode78l4. Le Procureur alldgue que les refugids sont all€s voir

Nsabimana porrr lui demander de I'aide, ce qu'il a refuse lrs ddpositions de TK,

SU, SS, QBP et R-E' semblent se raPporter d de nombreux feits de cette nature. Deplus, Nsabimana a dit d la bane qu'il €tait au courant de faits similaires.

2804. Pour gommencerr la Chambre rappelle la ddposition de TK concemant

l'enldvement d'un rdfugi€ d6nommd Alphonse, et estims que la Ddfense d€

Nsabimana n'a pas dtd informee que I'enldvement de ladite victjme serait rctenudans la thdse du Procureur i I'enconhe de Nsabimana. Toutefois, considerant que

ce t6moignage s'applique au point de savoir si Nsabimana dtait au courant des

attaques lanc6es de nuit contre les Tutsis att bu-r-eau de la prdfecture, elleI'examinera dans le oadre de cet objectif resfieint?83J Selon TK' vers la ftn du

mois de rnai ou au ddbut de juin, un jeune rdiugid du nom d'Alphonse s'6tait

fr".ipite a la prdfecture et avaii faii irruition dans ie bureau de NsabimanaTsr6. TK

ionnaissait le jeune homme, puisqu'ils etaient anivds ensemble au bureau de la

ordfecture78l7. {l avait Ddnctrd dans le bureau, mais on I'avait fait sortir peu

uordrt'3', A l'exterieur iu bureau du prefet, un homme muni d'un gourdin s'6taitapprochi d'Atphonse qui aYait lentd ie s'enfui/E3e. Il avait ete nttraPe par fois

ieunes homm€s et e mmene par des Inlerahsnwe en direction du marchd' les mains'lie"s dans le dos?800. A en croire TK, Alphonse n'etait jamais revenu et elle en

avait conclu qu'il avair 6t61v6784'. La Defense de Nsabimana a contre-interrog6TK sur une ddclaration antdrieure dans laquelle elle affirmait qu'Alphonse avaitsollicitd l'aide du pr€fet militaire. Elle a expliqud que ladrte premidre ddclarationn'6tait pas correcte; d la bane, elle avait toujours

"Prec ise que Nsabimana 6tait

ordfet iu moment oir cet 6vdnement dtait survenu'ou' Elle a decrit le prdfet enquestion comme un homme Egerement ventripotent, pas tres grand el qui avait

une cicatrice sur le visage; il se prdnommait Sylvain. Par la suite, il avait €Gremplacd par un autre pidf"tt'n'. TK connaissait Alphonse personnellement et addcdt par le menu les dvinements Ainsi, Alphonse avait contoumd le drapeaunation;l et s'dlait prdcipitd d la prdfecture en criant d I'aide; il avait ensuite fait

irruption dans le bureau du prdfet, mais on I'en avait 6ject6 de force. Elle ne savait

14707bis/II

?3r4 cRA, l0 octobre 2006, p. 18, ct 2? e{ 28 0'lsabimana).13!t Affairc Ntohobali et j\yianarthulo, Decbioh on the ,4ppeals bv Pauliae lrirutltatuhv*o andABZhe Shalom Ntahobali on the < Decisioh on Defence {Jryent Molion h Declrte Parts of theEvi&nce of Witnesses RY and QBZ Ina:dnissibie ), (ChadbrE d'appcl), 2 juillel 2004' par. 14 et l5 ;N&t Ku\rc1*it el conso s, W. 321d J23, el 336.1316 cRA, 20 mai 2002, p. 64 ca 65 (cemoin 'l'K).'3r7 CRA, 20 md 2002, p. 64, 27 msi 2002, p. 23,19 et 40 (temoin TK)143 CR,4,20 lnai 2002, p. 65,27 filai 2002, p- 24 ftemoin "IK)'?BD cRA, 27 mai 2002, p,24 (tcmoin TK).73{ CRA, 20 mai 2002. p. 65,66,27 mai 2002, p.24 (tcmoin fK)7341 cRA, 20 'i,zi 2002, p.66.73{2 cRA, 27 mai 2002, p. 3? ir 40, et 44 (tdmoin rK) ; piace i conviction D'46 (l'iyiramasuhuko clNtahobaLi) (dechration de TK cn date du 14 novembre 1997).73'r cRA, 20 mai 2002, p. 65 et 66 (temoin TK).

Jugemcnl portant condamnation 24juin 20ll

cl l l l"oos2 (F) 866@

Le Procureur c. Nyiramosuhuko e! cor"sarls, tt ffaire d' ICTR-g8'4?'-l'

pas si c'est [e prdf€t ou les militaires qui avaient poussd Alphonse dehors?644'

Aussi, la Chambre conclut'elle que TK est credible en ce qui conceme cat

6v6nement et que vers la fin du mois de mai ou au ddbut de juin 1994' un homme

prdnommd elphonse s'6tsit prCcipitd dans te bureau de Nsabimana, qui s'y

trouvait, et I'avait appeld ir I 'aide.

2805, RE a dit i la barre, avec force d6tails, qu'un jeune homme el une fcmme

s'€taient rendus au bureau de Nsabimana pour solliciter de I'aide. Elle avail vu ces

deux personnes quitter le bureau du PrdfEt, tandis que le jeune homme dtait

emmene de force par les militaires. La jeune femme qui accompagnait le jeune

homme avait dil aux autres rdfugids, dont RE, que le jeune homme et elle venai€nt

de voir le prefel qui itait Nsabimana i ce moment-ld, et qu'd prdsent, le jeune

homme dtait emmend de fotcett4t, Se fondant sur la ddposition ditaillie et

coh6rente de RE, la Chambre conclut que celle'ci €st credible sur ce point et qu'au

ddbut de juin 1994, un jeune homme et une jeune femme sont venus au bureau de

Nsabimana pour solliciter de I'aide.

2806. SU et SS ont loDtes deux affirme ir la bane qu'i une occasion, apris les

attaques lancdes au bureau de Ia prefecture, trois femmes dhient all6es voirNsabimana au nom des autres rdfugids?s6. Pas plus SU que SS n'assistaient ir aetterenconhe, mais on lerrr avait dit que Nsabimana avait affirmi n'Ctre pas au courantdes afiaques et qu'il avait promis de poster des gendarmes pour les piotdgertsot '

2807. La Chambre note que Nsabimana a reconnu e la barre qu'une femme €tait

venue i son bureau vers le l5 juin 1994 pour solliciter de I'aide'"". Il a cependant

affirmd qu'il avait r€pondu aux demandes d'assistance formul6es par les re gies

,n portunt des militaires au buteau de la prdfecture vers le 5 juin 1994'r"". Ceciremet en cause la crddibilit6 de Nsabimana sur le point de savoir d quel moment il

avait €td informd des attaques lancdes de nuit au bureau de la prefecture' car il nepouvait satisfaire les demandes d'assistance qu'aprds avoir regu une ddldgation desrefugids. Par ailleurs, dans la piOce A conviction P l 13, il a reconnu qu'il y avait eu

des cas isol6s de disparition de nuit qu'il attribuait d des militaires inconnus et d

des vandales7E5o. En outre, dans la pidce i conviction P'l 14, il dit avoir dress6 la

liste des personnes qui se trouvaicnt au bureau de la prdfecture pour pouvoir

s'assurer qu'il n'y avait pas eu des probldmes la nuit d'avant'"' ' PIus impodant

enoore, Nsabimana a r€connu i la bane qu'iln'6tait pas ranquille lorsqu'il quittait

le bureau de la prff€clure pendant cette pdriode pour rentrer ohez lui, car il

craignait de ne pas rekouver les rdfugids d son retour au bureau le lendemain

o* CRA, 20 rui 2002, p, 64 ct 65, 2l mai 2002, p. 23 et 24, et 39 el 40 (limoin fK).?3at cRA, 2? fdvrier2003, p, 5 ct 6 (tdmoin RE).?36CRA, 14 octobre 2002, p. 153 (l{moin sU),22 octobre 2002' P 89 et 90 (tdmoin SU), l0 maN2003. p. l8 (huis clos) (dmoin SS).134' cRA. 14 octobre 2 002, p. | 53,22 octobte 200?, p. 89 ct 90 {tdmoin SU }t34r CRA, L0 ootobre 2006, p, l? et l8 (Nsabimana)."n" cRA, l0 ocrobre 2006, p, 14 (Nsabimana).t't Piece a conviction P,ll3A (la vlrita sr let massa es de 8utarc. p^r Nsabimana), pK0016627.715r Piece A conliclion P.l l4A (tnteniew de Nsabimana, l" octobrc I994)' p. K0120070.

lugcmcnt portant condamnation 24 juin 201 l

cll I l-0052 tF) 867ffi

I4706bis/H

Le Procvreur c. Nyiramasuhuko el cotlsortr, alYairp n'ICTR'9E'42'T

matin?852. C'est poutquoi, la Chambre est convaincue que Nsabimana dtait &u

courant des attaques lancdes de nuit au bureau de la prdfecturc et qu'il a 6te saisi

de nombreuses dimandes d'aide de r6fugi6s tutsis, au moins dds la fin du mois de

mai 199418s3. Se fondant sur les dires de Nsabimana lui-m€me et vu le caractcre

6vident et notoire des attaques, la Chambre est convaincue qu'en rCalit6

Nsabimana dtait au courant de oelles-ci bien avant ce moment.

3.6.20.3.3 Mise en place des gendarmes ou des militaires

2808. Nsabimana a dit avoir postd cinq d six gendarmes au bureau de Ia

prefecture vers le 5juin 19947t54; dans un entretien admis comme piice ir

conviction P.114, il y dit que les miliciens Interahatnte sont arivds ) Ia

prdfecturg ont voulu tuer les rdfirgids et qu'un tertain colonel lui a donn6 12

militairss pour assurer la protection des r€fugids'"'). Dans la piice d conviction

P.l13, il a aussi dit avoir affectd des gendarmis d la prorection ies rifugi6s?8s6 A

la barre, il a affirm6 avoir demand€ aux colonels Munyengango et MuBeman1l de

ddtacher des militaires au bureau de la prefeoture pour proteger les rdfugies'.", ce

qui est conforme i la d€claration qu'il avait faite ir Keane vers le l5 juin 1994,

d'isant qu'il avait poste des militaires a la prdfecture pour proliger les rdfugics'"'"'

De plus, SU a corrobord en partie le rdcit de Nsabimana,^en disant que desperrbnn"t en ufliforme Caient venues garder )es refugi6s'0". Toutefois, i I'en

iroire, Nsabimana n'aurait postd des gardes d la pr€fecture que vers Ia fin de j^uin1994, mais elle a prdcisd que les dates gu'elle donnait euient approximativ€s'"""'

2809, Selon SU, Nsabimana a dit aux rdfugids qu'il n'etait pas au courant des

attaquos lancees au bureau de la pr6fecture et qu'il affecterait des gendarmes d leur

prodction ou, qu'i ddfaut, il viendrail lui-m€me passer la nuit avec eur786l'

loujours selon ellc, Nsabimana a fart"appel aux gendarmes, el ceux-ci ront venus

garder les refugi€s vers la fin de juin'E62. Au ddbut' les gendarmes leur ont dit ceci

r n Si quelqu'un veut se lever, deux, trojs ou .quaEe personnes doivent

I'accomoaenir; si quelqu'un est viol6, il faut crier )t. A panir de ce moment-la' il

tt'r . ., ii enldvemeni ni viol786r. Ce n'est que plus tard ceP€ndant que lesgendarmes ont compris qu'ils gardaient des Tutsis et ils leur ont alors dit*g"ue si le

FPR arrivait, ils les tueraient tous avant qu'on puisse venir d leur secours'""-'

11705bis/H

'352 CRA, 9 octobre 2006, p. 82 (Nsabimana).n5r cRA,20 mai 2002, p.64 ct 65 0dmoin'IK).":o cRA, l0 octobre 2006' p 14 (Nssbimsna).13tt Piece Aconviction P.l l4A (lntcrview deNsabimana, l" 'octobre 1994) p K0120070.tt56 Pidce d conviction P.ll3A lLa lArifu sttr les massacres de Btrtate, par Nsabimana)' p

K00 r6631.?3t'cRA, 10 octobre 2006, p. l4 (Nssbimana).735t cRA, 25 septembrc 2006, p. 51, 28 seple mbrc 2006, p.22 e123 (Keahc).'35o CRA,2l octobre 2002, p. 70 (ldmoin SU).tM CRA, 17 octobre 2002, p, 168, 2t octobre 2002' p. 38 d 40, et 42' 22 octobre 2002, p 89 et 90f|emoin SU),'&' CRA. 14 octobre 2002, p. 153, 22 oclobre 2002, p. 89 et 90 (tdmoitr SU)

"u" CRA, l7 oc tobre 2002, p . 166et )68 .2 loc tobre2002,p .69et70 ,e t77 ,22oc lobrc2002 'p 89et 90 (tdmoin SUl."ut cRA, 2l octobre 2002, p. 69 (tdmoin SU).t* CIIA, 2l oclobre 2002, p. 70 (l6rnoin sU).

Jugement portant condamnalion Z4juin ?01 I

c[11-0052 (F) 868

@

Le Procureur c. Nyiramqruhuko et consolts, affaire no ICTR-98'42-T

2810. En revanche, SS et QBP ont affirmd que Nsabimana avait refus€ d'aider

les rdfugids, Selon SS, il n'avait rien fait pour ceux qui lui demandaient protection'

et les atlaques s'etaient poursu ivie-s. apris cela' sans que leurs prdoccupations en

matidre de s6cu td soient rCsolues'on' A en croire QBP, une lemme, attaquee et

blessde d loreille par sn lnterahamwe,6tait all€e se plaindre en vain auprds de

NsabimanaT86o. En oulre, d en croire Des Forges, Nsabimana lui avait dit qu'il n'y

avait pas de gardes de nuit pour protdgerles 16fugids'o"'

2811. La Chambre estime que SU n'avait aucune raison de mentir d propos desgendarmes postCs par Nsabimana' La description qu'elle a faite des gendarmes'

protdgeant les r€fugids au debut, puis tenant ulterieurement des propos menagants,

est crddible. De mOme, SS a corrobor€ des aspects de la d€position de SU en disantqu'un groupe de militaires avait refould un vehicule qui 6tait venu-d la prefecturepour procdder d des enlivements. Selon elle, les militaires avaient dit aux rdfugi€s

be lei avertir au cas oi ces personnes reviendraient, en sorte qu'ils puissent

rdagir7868.

.2812. C'est pourquoi, la Chambre est convaincue que Nsabimana a fini par

poster des gendarmes ou des militaires au bureau de la prefecture d un certainmoment entre le 5 €t le l5juin 1994, comme elle est convaincue que pendant

longtemps, il €tait au courant des afiaques et n'avait rien fait pour prot6ger les

rdfugids.

2813. On ne sait pas tres bien si ce sont des gendarmes ou des militaires qui ont

€ti ddployds au bureau de la prdfecture. Pour SU, c'6tait des gendarmes, mais €llen'a pas dit commenl elle faisait la diffdrence entre les militaires et les Sendarmes'Selon Nsabimana, c'€taient des militaircs qui avaient €td deployds Que ce soit des

militaires ou des gendarmes, il n'est pas contestd qu'ils ont 6td r6quisitionnds par

Nsabimana.

2814, Enfin, selon WMKL, les rdfugi€s se sentaient en sd-cu-rite au bureau de laprefbcture de Butar€ et ne craignaicnt plrrs pour leur vie'oo'. Il est possible etplausible que les r€fugi€s €taient venus au bureau de Ia prdfeclure pour y chercherprotection, mais les dldments de preuve prdsentds par le Procureur el les

admissions de Nsabimana montrent sans conteste que les rdfugids n'etaient Pasrdellement en sicuritd et qu'ils avaient conscience de I a prtcarit| de leur situation.

2815. Quant d ddterminer pourquoi des militaires avaient 6t6 postds, SU a ditque les gondarmes no savaient pas qu'ils devajent prot6ger les r6fugids et ils

avaient Drof6re des menaces, disant qu'ils tueraient tous les refugids avant qu'onne vienne d leur secours?870, Toutefois, SU n'a pas dit que les gendarmes avaient,

14704bis/Il

?36r CRA, 10 mars 2003, p. 18 (huis clos). l0 mars 200i, p. 4l ( tdmoin ss).'r* CRA, 30 octobre 2002, p, 85 et 86 (tEmoin QBP),716'cRA, gjuin 2004, p. 54 et 55 (Dcs Forges).?w CRA, I0 ma.s 2003, p- 40 er 4l (temoin SS),136'CRA, 6 avril 2005, p. 68 (t€moid wMKl-).?3^ CRA,2l octobre 2002, p. 70 et ?l (iimoin SUI

Jugeme!11 podant condamnation

C I l-0052 - I 869

ffi

?4 ju in 201I

Le Procwew c. |lyircmasuhuko el consorls, affaire n' !CTR-g8'42-T

d'une manidre ou d'une autr€, ten€ de faire du mal aux rifugids. Aussi, n'est-il

pas possible de d6duire des 6l6ments de preuve que Nsabimana avait r€quisitionne

ies miliraires ou des gendarmes pour faire du mal aux rdfugids, contrairement d ce

que laisse entendre le paragraphe 6.36 de I'acte d'accusation.

!,6,21 Rdunions tenu€s au bureau de l8 pr6fecture de Bulare, d'avril irjuin 19943.6.21,1 Introduction

2816. Les actes d'accusation de Nyiramasuhuko et Ntahobali787l, de Nsabimanaet Nteziryayo?8?2, et de Kanyabashi?8?r alldguent que des la fin de 1990 jusqu'a

juillet 1994, des responsables, notamment Nyiramasuhuko, Nsabimana'Nteriryayo er Kanyabashi, ( se sont entendus eDlre eux et avec d'autres psur

dlaborer'un plan dans I'intention d'exterminer la population civile tutsie et

d'dliminer des membres de I'opposition et se maintenir ainsi au pouvoir >. Dans

I'ex6cution de ce plan, Iss aocusds ont organise les massacres de la population

tutsie et des Hurus moddrds, I'ont ordonnC et y ont panicipd/!'" ll est dgalement

all6gud que Nsabimana,. VjeziVragy et Kanyabashi ont, entre aulres, 8id€ etencouragd les massacres de Tutsis

2817. L'^cte d'accusation de Nyiramasuhuko et Ntahobali alldgue de plus que lebureau de la prEfecture de Butare dtait aussi < le lieu oir se tsnait des reunionsentre certains des principaur responsables de la prdfecture et leurs subordonnds>?876. L'acte d'awusation de Kanyabashi alligue que le bureau de la prdfecture

dtait aussi le lieu or) se tenaient des rdunions enfe cenains des princiPaux

rrsponsables de la prefecture et leurs subordonn6s7E77.

2818. Le Procureur soutient que Nsabimana, Nteziryayo et Kanyabashi sont tousles troisresoonsablss en vertu de l'article 6.1 du Statut pout avoir participd

directemeni d ces rdunions7E78. Nsabimana est aussi responsable en vertu dp

?8tr Acte d'accusation d. Nyiranasuhuko ct Ntahobali, par' 5 l (d. I'appui des chcfs I a 6, 8, ainsique l0 et 1l rclenus contrc NyiEmasuhuko).?!7: Actc d'acousation de Nsabimana ct Ntcziryayo, par' 5 l (e I'sppri de tous les chefs contrc

Nsabimana €t Nreziryayo) ; Actc d'aacusation de Nsabimana et Ntearyayo, pat, 6.57 (i )'appui de

tous ler chefs contre Nsabinana et Nteziryeyo); Aotc d'accusation de Nsabimana et Nteziryayo'par. 6.6 (n'appuyant aucun chel'd'accusacionl?t"

Actc d'iicusation de Kanyabaihi, par. 5.1 (d l'appui des tous les chefs d'acousatiod) et par'

6.62 { i I 'appui des chefs I A 3, et 5 i 9)Trra Acts d'accusa{ion de Nyiramatuhuko et Ntahobali, pal. 5.1 (d I'appui des chefs I i 6, 8 oinsi

que l0 q I I rttenus contre Nyiramasuhoko) ; Acte d'aoousttion de Nsabimane el Nleziryayo, pai

5.1 (d I'appui de tous les ch€fs eontre Nsabimana ct NFziryayo): Actc d'accusation de

Knnyabashi, pu. 5.1 (a I'appui de tous lcs chcf! d'accusa.ion).73?r 'AatE

d'aoousation de Nsabimana et Nteziryayo, par, 6 32 (a I'appui de tous les chefs retenus

contre Nsabirnana) et pat 6,53 s( 6,59 (d I'appui d€ tous les ohcfs contre Nsabimana el

NteziDayo) l Acle d'accusation de Kanyabashi, pot.6.58 et 6,64 (i I'appui de tous les chefs

d'accusation).73?5 Acle d'accrrsarion de Nyiramasuhuko et Ntahobali, par. 6.32 (d I'appui des chefs I d 3, 5 el 6, et

8 $ l0 r9tenu! con(r€ NyiramasuhuLo).?3?7 Acte cl'accusation ds Kanyabashi, par. 6.43 (a I'appui des chefs I a 3' .l 5 A 9).1313 Proseculor's Clostng Briel, p,251, pat. 89 ; p. 33'1, paL l0l, et p. 403' par. 66.

Jug€ment porlan! condamnalioh 24 juin 201 |

crr tl 4052 (r) 8?0E-.ar.ti*.ii,i*61"S:rl-

14703bis/H

I.e Procwev c. Nyiramd$huko el cottsotls, afIairc n" ICTR'98-42-T

l'article 6.1 du Statut pour avoir donnd l'ordre aux bourginestres, qui etaient ses

subordonnds, de tuer ies civils tutsis et pour avoir distribud des amles auxdits

bourgmestres?8?e. Nteziryayo est responsable en vertu de I'article 6'3 du Statutpour-avoir donnd l'ordte utx Interahanm'e, qui dtaient ses subordonnds, de tuer les

civils tutsistse.

2819. Selon le Ptocureur, de nombreux tdmoins ont ddclard avoir vu

Nyiramasuhuko participer il des r€unions au bure-au. de la pt€fecture, sans toutefois

fo-urnir des daGs prdoises de ces rdunionsTtt'. Cel" dit, i l soutient que

Nyiramasuhuko a rencontrd des autorifds loc€les telles que Nsabimana,

i&nyabashi et diffdrentes autres autoritds dont le Pr6sident Sindikubwabo, pour

planifier le massacre des Tutsis788: f.e Procureur soutient de plus qu'il 6tait

ivident que Nyiramasuhuko et d'autres autori$s, notamment Nsabimana et

Kanvabasii discutaient des massaces puisque des tueries dtaient perpdrees aprds

les idunions7883. Dans le cadr€ de sa thdse contre Nsabimana au sujet du chef

d!ententa en vue de comm€ttre le g€nocide, il soutient que celuici a participd i de

nombrtuses rdunions avec des autoritds locales d la pr€feclure de Bulare, tdunions

au cours desquelies des d6cisions ont 6td pdses pour aco6l€rer I'extermination des

Tutsis?88a. A une de ces r6unions, Nyiramqs"uhuko a quitte la piBce en disant que

les rdfugies devaient 6tre ruds et extermines'oo'.

2820. Plus prdcisdment, I'acte d'accusation de Nyiramasuhuko et Nlahobali et

celui de Nsabimana et Nteziryayo alldguent que Nyiramasuhuko a convoque une

reunion en avril 1994, d laquelle Nsabimana a assistd et oi il a 6td ouestion de

l'dvolution des massaores et des moyens i prendre pour les parachever?f86

2821. S'agissant d'une deuxidme r6union, I'act€ d'accusation de

Nyirarnasuhiko et Ntahobali, et celui de Nsabimana et Nteziryayo alldguent que

vers le )0 juin 1994, Nsabimana s'est entrctenu avec le Pr6sident par interim

Sindikubwaio et Nyiramasuhuko au bureau de la prdfecture de Butare' la Ministre

lui avant demand€ pourquoi les Tutsis rassembles d cet endroit n'avaient Pas €l€

tudsT!87. ll "rt

en.or'e allJgud dans I'acte d'accusation de Nsabimana et Nteziryayo

qu'i une autre rdunion tinue d peu prds ri la m€me piriode, Kanyabashi et le

Ministr€ Andre Rwamakuba ont dit ir Nsabimana que les TuGis r6fugi6s d la

I4702bis/Il

?s'e Acte d'accusation de Nsabimana ct Nleziryayo, par' 6.28 (a I'appui des chcfs I d I' et 5 a 9 en

vertu des afticlcs 6. I et 6,f, du Statut) i Po'r ecutor's Closing B'ieip 25? et 25E, par' 90 e1 9l ''ss A*e d'accusation de Nsabimana et Nteziryayo, par. 6.30 (A I'appui des ch€ls t d 3 et 5 e 9 en

vcr1u des anicles 6.l et 6.3 du S€tul) I Prorecuto/s Closing Brief,p. 338. par' 104 e 106'7t3' Prosecuror's Closing B/iel p. 60 et 6l' par. 109

"3t 'z lbid., D, 60 a 61, Dar. 109, l16 et 2I l .'* t

lbid.. p. 62, par. i14 i p. 250, par, 68, er p. 395, par. 3lt t to lbid., D. 231, 232, ct 235, pu.9,14, 15' et 22

"tt lbi,l.. o. 248 d 250,par. 64 a 66, et p. 194 el 195. pat 30 el 3 Ir$6 Acrc d'aucusation de Nyiramasuhuko et Ntahobali, par' 6 32 (A I'appui dcs chefs le l' 5 el 6' el

I d lO retcnus contre Nyiralnasuhuko) : Acte d'accusation de Nsabimana et Nteziryalo, pa' 6 28 (ii

I'arnui des chefs I i J, el 5 A I rcrfttus conlrc Nsabimana)trsl Acte d'accusation de Nlabimsna et Nleziryayo' par' 6.37 (d I'apPui des chefs I A I eI 5 i 9

retenus contre Nsabimata): Aclo d'0(au56tion de Nliramasuhuko e! Ntahobali. par 6 33 (e I'appui

d€s chefs I a 6, I €t l0 retcnus cotttre N yiramasuhuko ).

Jugement Ixlrtdnt condamnBlion 24juin 201|

871

Le Ptocvev c. Nyiramali'lhuko et consorLt, a{Iair€ no ICTR-98-42'T

Drdfecture devaient €tre extermines et que oelui-ci ne s'est Pas dissoci€ de ces

appels iL tuer les Tutsis7888. De m€me, l'aote d'aqcusation de Kanyabashi alldguequien juin 1994, Kanyabashi a dit d Nsabimana 3u€ tous les Tutsis rdfugids aubureau de Ia pr€fecnrre devaient €tre exterminds'oo'.

2822. A I'appui de ces all€gtions, le Procureur se fonde sur les ddpositions des

t€moins d charge SU, SS, SJ, QBQ, RE et sur la ddposition de Nyiramasuhuko.2823. Le Procureur fait r€f€rence ?r une quatridrne rdunion au bureau de laprdfecture de Butare qui se serait tenue vers le ddbut de juin 1994 et qui a cteprdsid6e par Nsabimana, d laquelle Participaient les bourgmestres, les sous-pr€felset les autoritds militaires, notamment Nteziryayo, Muvunyi et Kanyabashi'"-.Nsabimana y aurait d€clard qu'ils etaient li pour dvaluer la mise en ceuvr€ dans les

communes du programme du Couvemement visant i tuel--les Tutsis, lesquelsavaient 6te ddsignis comme €tant les complices du FPR78e1. A cette rdunion,Kanyabashi avait exhortd la population et les jeunes qui avaient suivi unentrainement militaire i d6busquer ceux qui se cachaient dans la for€t d proximitdde Ngoma ; il avail lance-u^n appel pour que I'entrainement des jeunes soit dtendu ddavantase de communes'o", Pour Ie Procureur, Nsabimana a contribud activ€mentir I'entriinement des jeunes en foumissant de l'essence78e3. A la fin de la rdunion,il avait demandd aux bourgmestres de trouver des jeunes d former €t inviti lescolonels Muvunyi et Nteziryayo A foumir une contibution aux d€ux bourgmestresqui auraient demand€ de I'aide pour-tuer. les Tutsis qui passaient par leurscommunes en route pour le Burunditsea. A son tour, Nt€ziryayo avait donndl'ordre aux lbkunizi de pr€ter main forte aux Huttls de Kibayi pour tuer lesTutsis78e5. A cet egard, l 'acte d'accusation de Nteziryayo alldgue qu'cn mai etjuin1994. Ntezirvavo a ordonne arlx Interahamvte de rechercher les Tutsis et de lestuerTdeu. A I'ap-pui de cette all€gation, le Procureur se fonde sur la deposition dutdmoin d charge FAL A cet igard, il soutient par ailleurs que le r6le de Kanyabashidans I'entente en vue de commettre le g6nocide a dti, entr€ autres, de psrticiperaux r6unions et d'user de son euloritd en tant qu€ bourgm€stre de la commune deNgoma pour enjoindte i la population de participerau massacre des TutsisTseTKanyabashi a itd fortem€nt impliqud dans la planification des massacres, ct il s'estentendu avec ses subordonnds au plan administralif et avec d'aulres personnespour les inciter d I'action?8e8.

l470Ibis/H

73s Acte d'mouralion ds Nsabimata ct Nlczir-vayo. par' 637 (a I'appui des chefs I a 3, et 5 a 9contte Nsabinana).133e Acto d'accusation dc Kanyabashi, par. 6.43 (d I'appui des chefs I i 3 et 5 A 9).134 Prosecutor's Closing B e/,p,246e1247.par.59et60Ip l28et 329,par'77 et78,etp'393et420, pa.. 26 er 125 ; Rdquisitions du Ptocureur, CRA, 2l avril2009, p l?.1'e\ Prosecutor's Cloting Bief, p.246 et 241, par 59 ; Rdquisilions du Procurelr, CRA, 2l rvril2009. D. 17.',tt Piosecutor's Closing Brief,p.393,par.26 ; Rdquisitions du Procureut, CM, 2l arril2009, p

i"ii Prot"cutor's Closiry BrieJp.26l et 262, par, 99 et 100.1"* rbid.p,246 et 24?, psr. 59 et 60.'3'5 lbid., p. 328 ct 329, par. 77 er ?8.i3% Acre d'accusation dtabli coritre Nsabimana et Nteziryayo, par. 6.30 (d I'appui des chefs I i 3, et5 d 9 retgnus oontre Ntgziryayo).13e7 Prosecutor's Clostng Brtrl p. 388 et 403, pal. l2 et 66."* lbid., p. 390 er 391, par, 20.

Jugerncnt portan! condamnallon 24 juin ?01 I

cut r-0052 (F)ffi

Le Prauneur c. N!rumoluhuko e! cor$o/tr, affaim n'ICTR-98-42'if

2824, La Ddfense de Nyiramasuhuko affirme qu'aucune rdunion d laqueile elle aparticip€ au bureau de la pr6fecture de Butare n'irnpliquait des discussionsrelatives i une entente en vue de comm€ttt€ le g€nocide ; bien au contraire, I'objetde ces reunions Ctait de d6battre d'une strat6gie visant A empecher la progression

des houpes du FPR?$e. Elle soutient aussi qu'elle n€ pauvait pas se trouver tousles jours au bureau de la prdfecture, contmirement 6 ce qu'avaii dit SU car ellepreiait part i des r6unions de Cabinet-le-nues par le Gouvemement int6rjmaire e

kigali, Gitarama, Gisenyi et RuhengeriTe00.

2825. La Drlfenss de Nsabimana soutient que les reunions que Nsabimana lenaitavec ses bourgmestes dans son bureau d-la pr€fecture ne portaient pas surl'€volution des massaores dans la prefectureTe0l. Elle affirme qu'aucun 6l6ment depreuve n'a Ct6 foumi pour €tayer les propos que le bourgmestre Kanyabashi auraitadressds d Nsabimana lors d'une rCunion tenue vers le l0 juin 1994, propos s€lonlesquels les refugids tutsis devai€nt Ctre extermin€s, el que Nsabimana ne setrouvait Das i I'autre rdunion avec le Pr€sident par int6rim Sindikubwabo etNyiramaiuhuko?e0?. Selon la Ddfense, Nsabimana s'est entretenu avec Kanyabashlpour essayer de mettre fin aux dvdnements en cours?'01. Elle soulient enoore gu'iln'y a pas eu de ddposition de tdmoins oculaires des rdunions entreNyiramasuhtrko, Nsabimana et le President par intdrim Sindikubwabo et que,quand bien m€me il y en aurait eu, il est aberrant de deduire la teneur de r€unionsen se fondant sur les d6positions de tdmoins qui s€ sont born6s d parler desparticipants?e0a. Quant ir la quatridme r€union qui se serait tenue au ddbut de juin

1994, la D€fense de Nsabimana nie que celui-ci a donnd de I'essence asxbourgmestres pour contribuer i I'entrainement des milices dejeunes; elle soutientque ia ddposition de FAI n'est pas cr€dible7eu5. A I'appui de ses arguments, elle sefonde sur la ddposition de Nsabimana.

2826. La D6fense de Kanyabashi affrrme qu'il existe un doute quant a laprdsence de cehri-ci prds du bureau de la prdfecture de Buure vers le l0 juin elquant d savoir s'il avah entendu-les propos qu'aurait tenus Nyiramasuhuko sur lanecessird d'exterminer les TutsisT'*. Hormis les questions preliminaires relatives dla notification examindes ci-aprds, elle soutient aussi que FAI n'a pas particiP€ A laquatieme rdunion, qui se serait tenue au ddbut de juin, et que sa ddposilion n'estoas crddibleTqo?.

2827. Sauf l€s questions prdliminaires relatives i Ia notification et d l'exclusionde la ddposition, qui sont examin6es ci-aprds, la Ddfense deNteziryayo soutient de

I4700his/II

tt* Plaidoirie de Nyiramasuhuko, CRA, 2l avril 2009, p. 68 a 69,7m M€moire finalds Nyiramasuhuko, par. 548 d 565.rs' Mimojre final de Nsabima!4 p!r. 3J6,7e02 Mdmoire final dc Nsabimena, pa.r. I 58?, 1602 et 1603 ; p)aidoirie d e Nsabimana, CRA 24 rvril2009. o. 17.?m] Mdmoire final de Nsabimana, CRA,24 avril 2009. p. 18.7'gs tbid.. D. 19 er 31.?'g6 Mcmoire finalde Nsabimans, Dat. 354 d 406, ct 1049 A 1059.7eft Mcmojre final de Kanyabashi, CRA.28 av 12009, p.72 ct13.?eor M€moire linal de Kanyabashi, par, 578 i 587.

Jugcment portq$l condamnation 24 juin 201|

cl l l l -0052 (F) 871

@

Le Procwew c. Nyiomasuhuko et conlot1t, eftaire no lC lR-98'4?-T

son c6td que la d€position de FAI concemant-l^q guatridme rdunion, qui se serait

tenue au dibut dejrin 1994, n'".t pu, crediblereoE.

3,6.21.2 Queslions prdliminaircs

Acte d'acc6allon de Nyiramasuhuko

Poragraphe 6.32 - t Rdunions t

2828. La Chambre note que selon la premidre phmse du paragraphe 6'32 deI'acte d'accusation de Nyiramasuhuko et Ntahobali, le bureau de la pdfecture etait

le lieu ori se tenaient des rdunions entre c€rtains des prinoipaux responsables de laprefecturc. Selon la Chambre, cette phrase ne contient pas suffisamment deprdcisions pour informer Nyiramasuhuko d'une quelconque alldgation' car on y

irouye rien- concemant la teneur ou la date des < rdunions > alldgu6es, sauf unerdunion A laquelle il est fait r€f6rence dans la deuxidme phrase dudit paragraphe etqui aurait etd convoquee par Nyiramasuhuko en avril 1994. Aussi, la Chambreconclut-elle que I'acte d'accusation €st enlache de vice en ce qui concemel'alldgation gen6rale €nonc€e dans la premidro phrase du paragraphe 6 32relativem€nt aux ( reunions L

2829. La Chambre doit donc ddterminer si l'acte d'accusation deNyiramasuhuko a dtd purgd de ses vices par les communications ult€rieures duProcureur. Rappelant les principes r6gissant la notification des charges exposdesplus haut (2.5.4), la Chambre reldve que dans le rdsumd des ddpositions attenduesfigurant e I'annexe du m6moire prdalable au proces du Ptocureur appalalssenldeux tdmoins qui devrsient affirmer -que des rdunions se tenaient entre lesprincipaux responsables de la prdlecture''*.

2830. Les tdmoins SS et SU devaient dire que des dunions se tenaient entre les

responsables. Selon le r6sum6 de la ddposition attendue de SS, le bureau de laprefecture €tait le lieu of se tenai€nt de nombreuses rdunions presiddes,par lepr€fer d t'intention des conseillers et des bourgmestres qui y participaient'''", ceoue confirmait la ddclaration antdrieure de SS datde du 20 novembre 1996 et

communiqu€e ir la Defense le 4 novembre 1998?ell te lieu oti ces reunions se sonttenues y est clairement indiqu6, mais la p6riode de leur tenue ne I'est pas.

2831. Le rdsum6 de la ddposition afiendue de SU indique qu'une rdunion s'est

tenue i Butare, i laquelle participai€nt Nyiramasuhuko, Kanyabashi et d'autrespersonnester', D'aprds la ddclaration antdrieure de SU,-dade du 20 novembre 1996et communiquee d lu D6funaa le 4 novembre l9987ell, des responsables tenaientdes rdunions au bureau de la prifecture de Butare le lundi et le vendredi Y

14699bis/H

7"0t MCmoirc fLnal de Ntezjryayo, pat, 553 a 557re@ Mcmoire pnaLable ou procds du Procurour - Anncxe : temoin sS (E4) ; t€moin SU (86).Pro Mdmaire pdalable au procas du Prooureur Anncxe : tdmoin SS (84)-7et' Ddclaration de SS datdc du 20 novembre 1996. communiqu€e le 4 novembre 1998.re12 Mdmoiro prdalablc ar pmces du Procureur - Annexe : tdmoin SU (86).7qr1 Ddclaration de SU datde du 20 novembr€ 1996, communiquie le 4 novembre 1998.

Jugcmenl ponant condamnatlon

crJ t I ,0052 /F) 814

@

24 ju in 201 I

Le Ptocurcu c. Ntircmssuhuko el cohJortJ, affaire n' ICTR-98'42't

participaient des personnalitds, notramment Nyiramasuhuko, Kanyabashi'

ituremesho, Munyengango, Sibomana, Rekeraho, Muganga, Banyangiriki et

Rusanganwa. te iemoin i parl6 d'une autre rdunion tenue ii I'issue de laquel{e

Nyiramasuhuko avait ramassd un morceau de tissu et dit qu'il appartenait au FPR'

Encore une fois, le lieu 6tait prdcisd dans la ddclaration de SU, mais la date n'y

figurait pas.

2832. Aussi la Chambre estime-t-elle que la Ddfense de Nyiramasuhuko n'a pas

6td dtment informde par le Procureur de son intention d'etablir que

Nyiramasuhuko avait pariicipe i des < rdunions > au bureau de la prdfecture de

Butare, et conclutelle que le paragraphe 6'32 de I'acte d'accusation de

Nyiramasuhuko n'a pas 6td purg6 par les communications ulterieures du Procureur

des vices apparaissant dans la premiire phrase. En consdquence, la Chambre ne

retieridra pas une t€lle accusation gdn€rale formulde contre Nyiramasuhuko'

Paragraphe 6.32 - Riunion d'avril 1994

2833. A propos de la thise ddvelopp6e contre Nyiramasuhuko, la Ddfense de

Ntahobali soutienl que le Procureur a transtbrmd I'accusation 6noncde d la

deuxidme phrase du paragraphe 6,3? de I'acte d'accusation, en affirmant dans sonmdmohe prdalable au proods que Nyiramssuhuko avait appele ou exhort€publiquement €t directement d l'elimination des rescapes du bureau de lapr6fecture de Butare. Selon la D6fense, les declarations de tdmoins qui lui ont €t{

communiqu€es ne pr6cisaient ni ie fait que Nyiramasuhuko avai! convoqud une

reunion au bureau de Ia prdfecture d laquelle Nsabimana avait participd ni la tsneur

de cette r€union tenue en avril 1994, Pas plus qu'elles ne disaient si I '6volution des

massacres ou les moyens de les parachever avaient dtd discutds d ladite, . 7q 14reunlon

2834. La Chambre note que, selon le paragraphe 6.32 de I'acte d'accusalion de

Nyiramasuhuko, celle-ci a convoqu6 une r6union au buteau de la prefecture en

avril 1994, i laquelle Nsabirnana a participd et ott l'dvolution d€s massacrcs a dt'

discut6e, et que, wlon le paragraphe 6 33, Nyiramasuhuko est all€e avec

Nsabimana et Sindikubwabo au bureau de la prdfecture et a demandd pourquoi les

refugi€s tutsis n'avaient pas dtd tu6s. La partioipation da Nyiramasuhuko aux

r6unions tenues au bureau de la prifecture de Butare oi les massacres avaienl 61e

disc.utds est donc clairement exposde dans t'acte d'acousation. La thdse du

Procureur selon laquelle Nyiramasuhuko a appel6 publiquement et directement iil'elimination des rescapds est conforme aux alldgations enoncies dans lesparagraphes perlinents de I'acte d'accusation.

2835. De plus, la Ddfense de Nyiramasuhuko avait 6te informde par le m6moireprdalable au procds du Procureur que Nyiramasuhuko €tait accusee d'incitationdirecte et publique. A cot dgard, la Chambre note ce qui est dit dans l'annexe dumdmoire prdalable au procds du Procureur : < [le temoin] SJ vu Nyiramasuhukotenir des rdunions avec Nsabimana au bureau de la Prdfecture. Au moment oi

7er{ Mdmoire final Ntahobali, par. 52,

JuSement portant condamnation

c l l4052 (F)

@

l4698bis/H

?4.juin 201 I

875

Le Procureur c. Nliromasuhvleo et cottJollr, aiTairc no ICl R'98-42-'t

Nyiramasuhuko a quitt€ la r6union, SJ I'a entendue dire < Cet endroit est sale D,

uurr"..nt dit elle ne vouleit pas que les rdfugids tutsis restent au bureau de la

prdfecture >Dl5 [haduction]. La Chambre note eneore les ddclarations ant€rieurss'de SU, SS et SJ. Dans sadeclaration du 20 novembre 1996, SU avait affirmd que

Nyiramasuhuko avait tenu les propos suivants au bureau de la prdf€cture: ( La

saled ne se trouve qu'ici d la pidfu"ture >, et qu'ailleurs on avaii 6te la saletJel6.

Pareillement, dans sa ddclaration du 20 novembre 1996, SS a affirm6 qu'en

quittant une riunion tenue au bureau de la prdfecture, Nyiramasuhuko avait

iit, o Je ne comprends pss ce que-ce-s ptsrsonnes sales font ici i la pr€fecture, lasaletd a ddjd dtd'enlevde ailleuri >7ert. Enfin, dans sa declaration du I dicembre

) 996, SJ a avait affirmd qu'elle avait vu Nyiramasuhuko quitter une reunion tenue

au bureau de la prifecture et qu'ell€ I'avait entendue dire ; ( Cet endroit est sale )

ce qui, selon le t€moin, voulait dire-^que ( Pauline ne voulait pas que les rdfugi€s

restint au bureau de la pr6fecture rTelt Ces ddclarations ont dt6 communiqu6es d

la D6fense le 4 novembre 1998, donc bien avant que ces temoins ne d€posent auprocds, respectivement le l4 octobre 2002, le 3 mars 2003 et l€ 28 mai 2002.

2836, Aussi, la Chambre conclut-elle que le m€moire prdalable au procds du

Prooureur n'a pas transformd I'acte d'accusation en alldguant que Nyiramasuhukoavait appel6 publiquement €t directement d l'6limination des rescapds de laprdfeoture dc Butarc. De ce fai! Nyiramasuhuko dait en mesure de comprendre la

nature des accusations portdes contre elle, et la pr6paration de sa d€fense n'en apas souffert.

Nsabimana

Paragraphes J.1, 6.57, 6.6f et 6.62 de l'acle d'accuscltion de Nsabimana

2837, La Ddfense de Nsabimana soutient que les paragaphes 5.1 et 6.57 del'acte d'accusation de Nsabimana et Nleziryayo sont Yagues en ce qu'ils neprdcisent ni les dates ni les lieux otr Nsabimana aurait Pu pmiciPer e I'dlaborationd'un plan visant i exterminer les Tutsis'' ' '

2838, La Chambre, ayant notd que les rdunions en question ne sont pas

spdcifiquement mentionndes dans l'acte d'ac-cusation de Nsabimana et Nleziryayo'pas plui que dans celui de Kanyabashi, conc lut que le paragraphe 5. I de chacun deces aotes d'accusation est entache de vice, Par ailleurs, elle conclot dgalement que

les paragraphes ffaitant de I'enlente, d savoir les paragraphes 6.57 et 6.61 de I'acte

d'accusation de Nsabimana et Nteziryayo et le Para$aphe 6 62 de I'acted'accusation de Kanyabashi, sonj entachds de vice car ils n'idenlitlent aucunerdunion qui s'est tenue pour concrdtiser I'entente slldgude. La Chambre vaexaminer ces vices en meme temps que les all6gations prdcises concemant des

?eri M€moire Drealable au procts du Procureur - Anncxe I tcmqin SJ (9).7''6 D6claati;n du tcmoin sU dda€ du 20 novcmbre 1996, communiqude le 4 novembre 1998.tsr7 DEclaration du t€moin SS dat€e du 20 novembre 1996, communiquce le 4 novembre 19987el3 Decla.'ation du temoin SJ datde du 3 ddcembre 1996, cornmuniqude te 4 novembrc 1998.nrn Mdmoire finaL de Nsabimana, par. 126 A l3 |.

Jugement portant condamnation

clt I | -0052 (F) 876

@

14697bis/H

24 iuin 201|

Le Procutew e. Nylrumasuhvko et consorr$, aflaire fl" lC fR-98-42-T

reunions, telles qu'€lles sont exposdes dans l'acte d'accusalion de Nsabimana et

Nteziryayo et dans celui de lfunyabashi.

Parugraphe 6.28 - Dislribution de carburanl

2839. ta Ddfense de Nsabimana soutient que le paragraphe 6 28 de I'acted'accusation de Nsabimana, selon lequel celui-ci aurait particip€ d des r6unionsavec ses bourgmestres, est d'un vague inacc€ptabl€, car il ne pricise ni la date ni le

tieu oir les reunions que Nsabimana aurait tenues avec ses bourgmeslres se sont

t€nues7e20. Elle soutient encote que !e Procureur ne fait pas mention de la

distribut,on de carburant dans I'acte d'accusation de Nsabimana et N leziryayole2l

2840. Pour la Chambre, le paragraphe 6'28 de I'acte d'accusation de Nsabimanaa beau all6guer que e€lulci e particiPe i des rdunions, il suffit de lire leparagraphe 6,28 pour comprendre que I'dvolution des massacres et les moyens Aprendre pour les parachever n'ont €t6 discutes qu'd une seule reunion, convoqudepar Nyiramasuhuko. En consdquence, le paragraphe 6.28 ne pr€cise pas I'objet desautres r€unions auxquelles Nsabimana aurait particip€es avec ses bourgmesres.Faute de preciser le nombre de rdunions que Nsabimana aurait teflues avec sesbourgmestres, leur date, lieu et teneur, la Chambre considdre que le paragraphe6.28 de I'acte d'accusation est entagfid dc viqe.

2841. La Chambre fait aussi observer que I'all€gation selon laquelle Nsabimanaa distribui du carburant n'est pas mentionnee dans l'acle d'accusation commeitant un des moyens pal lequel Nsabimana aurait participd aux massacres desTutsis dvoquds aux paragraphes 5.1, 6.32,6.53 et 6.59

28+2. La Chambre doit donc ddterminer si I'acte d'accusaticn de Nsabimana etNteziryayo a dtd purgd de ses vices par la communication ultdrieure, dans )es

ddlais, d;informations claires et cohirentes exposant de manidre d6taill6e les faits

sur lesquels reposent ces accusations.

2843, La Chambre rappelle que le Procureur se fonde uniquement sur lad€position du temoin FAI pour cc qui est de ia teneur alldgude des riunionsprdsiddes par Nsabimana au bureau de la pr€fecture de Butare au ddbut du mois dejuin 1994, les propos qu'aurait lenus Nsabimana et les actions qu'il alrait posees dies rdunions, y compris les propos tenus telativement i la distrjbution decarburant'"".

284+. la Chambre note la teneuI de la ddposition aftendue de FAI, telle quelleest rdsumde i I'annexe du m€moire prcalable au procds du Procureur :

FAI a et€ tdmoin du massacre de nombreux Tutsis au c€ntte de santd deNyamue d Ntyazo. En juin 1994, FAI a pris part ir une r€union { Butare,

1ee lbid.. Dar. 42 er 44,'q:r lbid.. ;ar. lo5l.1e2 Prosecutor's Closig Brie!,p.246, par. 59 ; Rdquisitions du Procureur, CRA 2l avril 2009' p,

1 8 .

Jugcmenl porlant condamnatioa

-eIlU:aal?lD=-=_---_-r@

I4696bis/H

24 ju in 201 I

811

Le Procureut c. Nyiramotuhvko et aonsor,f,affaire n" ICTR-98-4?-T

oi tous lgs bowgmestres ont signald le nombre de Tutsis qui avaient dtdextermines dans leurs communes respectives, Les boutgmeshes de Kibayiet de Kigembe, communes ou l€s Tutsis n'avaienl pas dtd completementdlimin€s, ont demandd des renforts militaires qui ont 6td foumis par lasuite. A une r€union tenue le 22 mai t 994' Nleziryayo et )isabimana ontexhortd la population de Ntyazo d rechercher et tuer tous les rescapdstulsis. lls ont demande aux jeunes llulus de tejoindre I'armde et des'enroler en masse, Nsibimrna a exhonC les bourgmertres i sensibiliserles jeunes pour qu'ils rejoignent )'armde, tout en enjoignant i Nteziryryoet iMuvunyi de foumir l€s rsnforls demandds par les bourgmeshes,Nsabimstrr a promis de donner quarante litres de carburant toutes Lessemaines d chaque bourgmestre. En juin 1994, Nteziryayo a envoye desmilitaires tuer cinquanta Tutsies qui s'etaient^rassemblies dans une pi€cedenihe le bureau de la orefecture de Butare''" ltraductionl.

2845 - Le mdmoire prdalabte au procds du Procureur mentionne FAI d I'appui de

I'accusation d'enlente rclenue contre Nsabimana et Nteziryayo, mais la Chambrenote que la partie du r€sumd de la ddposition attendue du tdmoin FAI concemant

cefie ;€union de juin t994 n€ fait dtat ni de la presence de Nsabiman4 deNteziryayo et de Kanyabashi, ni de leur r6le respectif A ladite r€union. Nsabimanan'est mentionnd qu'en ce qui conceme la r6union du 22 mai 1994 [rdunion deNtyazol e laquelle il aurait enjoint d Nteziryayo de fournir des rcnfons ct aurait leoarburant promis. Quant d la rdunion de juin, la Chambre considdre que

I'information figurant dans le rdsumd de la d6position attendue de FAI ldate de lardunion (<juin 1994 l), lieu (< Bulare )t, paflicipants (( les bougmestres D)l n'estpas su{Tisamment prdcise pour purger I'acte d'accusation de ses vices

2846. b Chambre examine dgalement les ddclarations antdrieures de FAI. La

ddclaraticn de FAI du 24 fdvrier 2000, communiqu6e le I5 novembre 2000' fait

rdfdrence d une r€union prisidde Par Nsabimana ei tenue en juin 1994 d Butare. Yparticipaient tous les bourgmestres de la prdfecture, Muvunyi, Nteziryayo et desproches collaborateurs de Nsabimana, dont le sous-prefet Evariste et Rutayisire.Cette ddclaration fait igalemenl dtat de ce que Nsabimana avait donne I'ordre iNteziryayo et i Muvunyi de mettre les renforts demand€s d la disposition desbourgmestres des communes de Kibayi et de Kigembe; il avait exhortd les

bourgmestres i inciter les jeunes i rejoindre I'arm€e et avait promis de donner 40litresd'essence par semaine d chaque bourgmestre'"". Cela etant, cette ddclarationr€ste vague quant ir Ia data et au lieu de ladite rdunion.

2841. Ls Chambre estime qu'u[e lecture conjointe des declarations ant€rieuresde FAI et du r6sumd de sa d6position altendue, t€l qu'il figure i l'annexe dumdmoire prCalable au pmcCs du Procureur, indique que Nsabimana aurait presidd

une r6union durant laquelle il avait donn6 I'ordre i Nteziryayo et i Muvunyi defoumir les renforts demand6s par les bourgmesfes, exhort€ les bourgmestres einciter les jeunes d re,joindre I'arm6e et promis de donner 40 litres d'essence parsemaine i chaque bourgmestre. Toutefois, la Chambre fait observer qu'il existe

I4695bis/H

?ets Mdnoire prdalable au proces du Procureur - Annexe: tinoin FAI (2l)-aa DCclarafion du tdmoinF^l datle du 2t fevriet 2000, communiqLreo le l5 novcmbre 2000-

Jugemcnl podant condamnation

cll -0052 (!) 878

@

24 ju in 201 |

Le Procureur c. Nylronosuhuko el consorts. aflairc no IC IR-98'42-T

une confusion quant au moment et au lieu oti la rdunion alldgude s'est tenue' Dans

le r6sum€ de la ddposition attendue de FAl, il est question, €n rapport avec la

reunion tenue le 22 mai 1994 d Ntyazo, des initiatives de Nsabimana 'elativement

aux ordres qu'il avait donnds concsmant la foumiture des renforts, alors que la

ddclaration ecrite de FAI place les initiatives de Nsabimana i une r6union tenue au

ddbut du mois de juin d Butare.

2848. Aussi la Chambre estime-1-elle que la Ddfense de Nsabimana n'a pas etd

informd en temps utile de ddtails clairs et coherents concemant la r6union alldgu6e

ou le r6le que Nsabimana y aurait jou€ et des initialives qu'il aurait prises. Elleconclut donc que le paragraphe 6.28 de I'acte d'accusation de Nsabimana el

Nteziryayo n'a pas dti purg6 de ce vice par les communications ultdrieures du

Procueur portant sur cette alldgation formulde contre Nsabimana. En

cons6quence, elle ne tirera pas de conclusion relativement i ladite all€gation' En

tout dtat d€ cause, elle note que cette alldgation n'a pas 6td prouvde au-delh de toutdoute raisonnable.

Parapyaphe 6,37 de I'acte d'accuration

2349. A propos de la rdunion qu'auraient tenue Nsabiman4 Sindikubwabo, lePrisident par interim et Nyiramasuhuko vers le l0 juin et durant laquelleNyiramasuhuko avait demandd i Nsabimana pourquoi les Tutsis r€fugi€s aubureau de Ia pr6fecture n'svaient pas encore €td tuds, la Ddfense de Nsabimanasoutieni que le paragraphe 6.37 n'indique pas I'acte criminel commis par

Nsabimana d la suite de cette €onversation, qui pourrait appuyer une accusationd'entente7925.

2850. La Chambre note que I'action concertde ou coordonnde d'un groupe

d'individus peut constituer la preuve d'un accord h l'appui de I'accusationd'ent€nte. L'€ntente p€ut etre €rablie A partir de la lenue de reunions visant iplanifier le senocide, mais elle peut l '€tre aussi sur la base d'autres 6l6ments depreuu.tn26, I'i ressort A I'dvidenie du paragaphe 637 de I'acte d'accusation de

ilsabimana et Nteziryayo que les Tutsis rdfugi6s au bureau de la prefecture et lepoint de savoir pourquoi ils n'avaient pas encot€ 6t€ tuds ou exlermin6s €tsi€ntuisds par les propos de Nyiramasuhuko et Kanyabashi De plus, selon lesparagraphes 6.38 A 6.42 de I'acte d'aocusation, il y aurait eu un comportementcriminel en rapport avec les tentatives de meurtre ou d'extermination des Tutsisr6fugids au bureau de la prdfecture. Lus ensemble, les paragraphes 6.37 it 6.42indiquent incontestablement que la thdse du Procureur tend d prouver que

Nsabimana a pris part i des r6unions au bureau de la prdfecture oil les participantsont discute de la mani€re de tu€r les rdfugies tutsis et que le meurtse de ces m6mesrefrrgids a iti commis selon une s6rie du mdthodes ddcrit€s dans I'acted'accusation. Aussi la Chambre conclut-elle que, lu dans sa globalit6, I'acted'acousation de Nsabimana et Nteziryayo €nonce des faits importants d I'appuid'une enlente €t n'est pas enachi de vice i cet dgard.

l4694bis/Il

?'?5 Mernoire final de Nsabimana, par. 1589.1e26 Atret Nahimafia et consotts, pw.891 .

Jugement porlant condamnation

c l l l 1 . 0052 ( f )

@

24 ju in 201 |

8?9

Le Procl,ieur c. Nyiranlasuhrrko e! consortt.aiairc Ir" ICTR-98'42'I

2851. La Ddfense de Nsabimana souti€n1 que I'acte d'accusation n'a pas expos€

plusieurs faits importants, nolamm€nt la date et le lieu, ainsi que I'identitd des

pursonnes vis6es par les propos de Nyirarnasuhuko tenus au bureau de la

pr€feoture et les cons€quences de ces propos"" La Chambre note qu'il est dit au

paragraphe 6.37 que vers le l0 juin 1994, au bureau de- la prefeoture,

i.lyiimasuhuko a demand€ ir Nsabimana, ce qu'y faisaient les r6fugi6s tutsis En

consdquence, chacun de ces points importants a dtd inoncd dans I'acte

d'accusation, et celui-ci n'esl pas entache de vices d cet €gard'

Eldments de preuve ulilises Pal un accu'ti contre ttn autle accus!

2852. Enfin. la Ddfense de Nsabimana soutient que le s€ul iliment de preuve

opposd i Nsabimana en ce qui conceme la reunion tenue vers le 10 juin provient

du'contre-interrogatoire du tdmoin d charge RE par la D€fense de Nyiramasuhuko'

Partant, €lle souiient que se fonder sur une t'elle ddposition, ce serait violer le

principe de l'6galit€ des accusds 6nonc6 i I'article 82 A) du Rdglement, enpermettant i un accusd de Prdsenter des dldments de preuve contre un auffe accusd'

i-a Chambre n'aurait pas d0, au mdpris de I'article 90 C) du Rdglement, autoriser

la Ddfense de Nyiramasuhuko i contre-intenoger le timoin sur cette question' carle sujet n'avait pas dt6 dvog-ud lors de l'interrogatoire principal et il ne touchait pas

A la crridibilitd du tdmoin'"'.

2S53. A cet 6gard, la Chambre note que le Ptocureur a interrog6 RE sur unerdunion que le temoin avait pu obsorver entre Nyi6masuhuko etSiDdikubr#;bo7e?e. Certes, le tdmoin n'avait pas fait mention de Nsabimana lors deI'inlenogatoire principal, mais conformdment d I'article 90 G) du Rdglement, la

Ddfense de Nyiramasuhuko pouvait poser des questions pour faire apparaire desincohdrences dventuelles entre la ddposition de RE et ses d€clarations ant6rieures.Or. dans sa diclaration antdrieure, RE avait fait mention de Nsabimana, chosequ;elle a omise dans sa ddpositiont'30. Cette incoh6rence apparente a etd soulev€een contre-interrogatoire par la Ddfense de Nyiramasuhuko, car cela pouvait mettreen cause Ia cr6dibili€ de RE. Aussi la Chambre conclut-elle que la Ddfense deNyiramasuhuko a soulevd la question i bon escient. l,a Chambre d€cidera donc dupoids i accorder d cet dlement de preuve plus loin, dans la section consacree auxd6lib6rations.

Nteziryayo

2854. La Ddfense de Nteziryayo soutient que I'alldgation selon laquelle i la

suite de la r€union de juin avec Nsabiman4 Nteziryayo a entrain€ les lbistrntz i ouenvoyd des jeunes d Kibayi pour tuer les- Tutsis n'€st pas mentionnee dans I'acted'accusation de Nsabimana el Nteziryayo?elr.

14693bts/H

?e27 Mdmoire linal de Nsabjmana, par. 1590.'mB lbid.. par. 1598 | 1601.D'zq CRA,-24 fevrier 2003, p. l? €t l8 (ternoin R[).?e30 Ddclaration de RE, datCe du 5 d€cembre 1996, communiqu€e le 4 novembre 1998?err Mimoire frnat de Nteziryayo, par. 55? ; plaidoirie dE Ntezi.yayo, CRA, 2E alril 2009' p. 9'

Jug€fl en1 portant condamnadon

c t l-0052 (n 880@

24 ju in 201 I

Le Proc rew c. Nliramasuhulo el consorrs, aflaire llo lc I R'98'42'T

2855. La Charnbre note que, selon le paragraphe 6.30 de I'act€ d'accusation de

Nsabimana et Ntezirysyo, en mai et juin 1994,.^Nteziryayo a ordonnd aux

Inleru|nmwe de rechercher les Tutsis et de les tuer"r2, Dds lors que le paragraphe

6.30 de I'acte d'accusation ne prdcise pas l) qui etaient les subordonnds all€gues

de Nteziryayo, les lbiwnizi et 2) I'endroit oir ces ordres ont 6t6 donn€s, ou le faitque Nteziryayo aurait envoyi des jeun€s s'entrainer a Kibayi pour ruer les Tutsis,ti Chambre conclut que I'acte d'accusation de Nsabimana et Nteziryayo est

entach6 de vice vis-i-vis de Nteziryayo, Elle tient i rappeler que le Procureur s'estfondd sur Ia seule d6position de FAI pour ce qui esr des propos et des actionsalldgtrds de Nteziryayo pendant et aprds la r6union prdsidee par Nsabimana au

bureau de la prdfecture au debut de juin 1994'"'

2856. Pour ce qui est de Nteziryayo, il ressort clairement de la d€claration de

FAI oue Nrezin'ayo se serait trouv€ i la reunion que FAI 6voquerait dans sa

d€positionTela. La idclaration de FAI indique que Nsabilnana avalt donnd I'ordre i

Nteziryayo et d Muvunyi de foumir des renfons miliraires aux bourgmestres, maiselle ne comporte aucune rdfdrence aux Ibisumizi ou aux initiatives prises par

Nteziryayo apres qu'il eut regu I'onJre ds Nsabimana.

285?. Dans ces conditions, la Chambre considdre que la Ddfense de Nteziryayon'a pas dti d0ment inform& que des alldgations aumient 6t€ portdes contreNteziryayo i propos de son r6le dans la formation des Ibusufiizi ou du fait qu'il

leur aurait enjoint d'aller d Kibayi pour tuer les Tutsis. C'est pouquoi, la Chambrene tirera pas de conclusion contre Nteziryayo i partir de cette alldgation. En tout6lat de cause, elle note que.le.s Cldmenls de preuve foumis par le Procureur ne sontpas suffisants pour 6tablir au-deli de tout doute raisonnable que Nteziryayo a

intraind les lbusumizi ou leur a enjoint de se rendre ir Kibayi pour tuer les Tutsis

aprds la rdunion tenue au burequ de la prdfecture, au ddbut du mois dejuin 1994

Demqnde d'exclusion de la ddp,tsition du timoin FAI

2858. La Ddfense de Nteziryayo soutient qu'au moment oU elle a depos€ sonm€moire final, sa rcqu6te en exclusion de certaines parties de la d€position deplusieurs tCmoins d charge, dont la deposition de FAI pour ca qui est de l'envoi'des

tbisumizi i Kibayi, dipos6e le 23 janvier 2009, 6raii toujours pendan1e7e3r. La

Chambre fait observer que dans sa ddcision du 25 ievrier 2009 elle a rejetd cetterequ6te dans son indgraliti. Etle a choisi de ddcider de ces questions dans sonddlibdri, estimant qu'il serait inappropriC de ddbattre de Ia requ€te durant leorocdst9lu.

1nt7 Aate d'accusalon de Nsabjmada ct Ntcziryalo, paf, 6.30 (e I'appui dcs shcfs I A 3, ct 5 a 9retenus conlre Nrcziryayo).7v? Prosecutor's Closihg Brief, p, 128 cl329. par. 77 el 78ata Dsclalalion du temoin FAI datee du 24 f'dvriet 2000, communictuCe Ie l5 novembre 2000Teit Le Procureur c-Nyiranisuhuko el consorts, affairc n' lC IR'98-42 -I ' A lphorse Nlezirydyo'sMolior,Jor Exclusion of Eviden e,2J jwr\ier 2009 ; mdmoire linal de N\eziryaya' par. 765,'7sr6

Affaire Ntezirysyo, Dicision relative ii la r€quete d'Alphonse Nteziryayo en exclusion deprcuve (Chambre dc prcmierc i\stance),25 feY er 2009.

Jugemenl por€nl condamnaliol 24jujn 201 I

cIIl 1.0052 rD 881ffi

14692bidH

Le Plocvett c. Nyirartasuhtko el contolls, affairc n" ICTR-98-42-I

2859. Tenant cornpte qu'elle a prdcddemment conclu que la Ddfense de

Nteziryayo n'avait pas 6td dtment inform€e de cette alldgation et que, de ce fait,

les paragraphes peninents de I'acte d'accusation n'svaient pas it6 purg6s de ce

vice, la -hambre n'examinera pas les dlements de preuve fournis, tels qu'ils sont

articulds au paragraphe 6.30 de I'acre d'acousation (contre Nteziryayo

uniquement), sur le fait d'avoir ordonnd aux miliciens Inlershamwe de tuer les

Tutsis relativement aux initiatives qu'aurait prises Nteziryayo durart et apGs la

rsunion tenue au bureau de la pr€fecur€ au d€bu1 de juin 1994

2860. La Chambre estime toutefois que des 6l6ments de preuve dtablissant des

aates qui ont 616 posds lors de cette cdremonie [rdunion] peuvent €lre,pcrtinentspou, ptouna, touie autre alldgation portde dnns I'acte d'accusation'"''; aussiiejette-t-etle la requCie de la Ddfense de Nteziryayo en exclusion de la d6positionfaite concernant l;entminement alldguC des lbisunizi par Nteziryayo et leur envoi

e Kibai e Ia demande de Nsabimana suite d la reunion qui s'6tait ienu€ au dibutdu mois de juin 1994.

Acte d'accutation de KanYabashi

Paragraphe 6.43 de l'acte d'sccu;ation de Kanyabashi

2861, La DCfense de Kanyabashi soutient que le paragraphe 6'41 ne sauraitjustifier une condamnation, car il n'€nonce pas les 6l6ments constitutifs d'un acte

iriminel et ne fait pas etat d'un comportement criminel identifiable de

KanyabashiTe38. Ledit paragraphe 6.'13 fait dtat de rdunions qui se sont tenu€s au

bureau de la prdfecture de Butare entre certains des ptincipaux responsables de ]aprdfecture d des dates non prdcisdes, ainsi que d'une rdun ion entre Kanyabashi €t

iilsabimana en juin 1994 i laquetle Kanyabashi aurait dit au prefet que les Tutsis

refugi€s d la pr6fecture devai€nt Ctre exterminds. La Chambre rappelle sa decision

du l6 decembre 2004 re)ative aux requ€tes de la D6fense en acquittement Elle y

notait qu€ le Prooureur n'avait fourni aucun 6l6ment de preuve ir l'appui de

I'atJ6gaiion que Kanyabashi avait dit au prdfet que les Tutsis rdftrgids au bureau de

la prdfecture devaient Ctre €xterminds. Cela etant, elle n'a pas acquitt€ Kanyabashiau titre du paragraphe 6.43 de l'acte d'accusation, car il y avait des dldments depreuve aftesunr que Kanyabashi avait pris part aux r6unions tenues au bureau de laprdfecture?ere. Elle estime que la partie du paragraphe 6 43 qui n'a pas dtd rejet€e

dans la ddcision du l6 ddcembre 2004 allCgu€ tout simplement que Kanyabashi a

Wrticipe i des rdunions au bureau de la pr€fecture, sans prdciser pour autant que

I4691bis/H

'fi1 Aflail|r Ndayanbaje el consorts, Decisio/t on Ndaltambaje't Molionfor E'cl16ion oJ Eeiderce

(Chambre de plemiare instanoe), 1o septembre 2006 i aftoite Nlohobali et Nyirafiasuhuko'Deciion on tie Appeols by Pal/tine N))irowtsuhttto and Arsdne Shalon tohobol on the

a Decisiorl on Defence Uryenl Motion to Declare Parts of lhe Evidence afwilnenses Ry and QBZlnaddissible D (chambrc d'aPFeJ), 2 jr:Jllet 2004, Par, 15 I aifaite Nyitun as,huJto' Decision oh

Pau\ne I\rirarnsuhuko's Requeslfor Reconsiderutlon lc,hutbra d'^ppel), 27 septcmbre 2004, par't t7t13 Mdrnoire final dE Karyabashi, par. 437.1e3e Affaie ibircma$huto et .o6orts, Deciiion on De/ence A4otions for Acquiual under Rule 98

b's (Chambre de prcmierc insmnoe), 16 ddc€mb.e 2004, pa.. 183.

Jltgemenl pofiant condamnation 241r-rin 201 |

c l1.0052 (Fi 882

@

!,e Procurew c. Nliramqsuhuko et consorls, affajre n" ICTR'98-42'T

les rdunions en question avaienl pour but d'inciter i commettre des crimes ou que

Kanyabashi avait tenu des propos illustrant son intention de commettre des $imes'

2862. Cependant, la Chambre relive que le paragraphe 6'43 est articul6 d

I'sppui, entre autres, des chefs I d 3 (charges liees au g€nocide) retenus contre

Kanyabashi. A la lumidre de la jurisprudence du Tribunal, elle estime que le

paragraphe 6.43 expose de mani€re adequate les Cldmenls requis pour dlayer une

itteeation d'entente au sens de I'article 2.3 b) du Statut (4.2.1.2) Lorsqu'on le lit

en conjonction avec les paragraph€s 5.1 et 6.62, I'accusation retenue est €vidente,

et c'est pourquoi, la Chambre rejetta I'argument de la D6fease de Kanyabashi'

2863. Cela dit, la Chambr€ estime que la rdfdrence d la pdriode od la reunion

alldgu6e au paragraphe 6.43 de I'acte d'accusation s'est tenue, e savoir tout le

mois de juin 1994, est vague. Aussi conclut-elle que I'acte d'accusation estentachd de vice a cet €g6rd.2864. En cons6quence, la Chambre doit d€terminer si l'acte d'accusation de

Kanyabashi a 6t€ purg€ de ce vice par des communications ultirieures du

Proiureur. EII€ rappelle que le Procureur s'es1fond6 uniquement sur la d6position

de FAI en ce qui conceme la teneur alldgu€e de la rdunion tenue au bureau de laprefecture, ainsi nue les propos que Kanyabashi y aurait tenus et les initiativesqu'il aurait prises"'".

2865. LaD|fense de Kanyabashi soutient qu'il n'6tait pas pr6vu que le tdmoin alcharge FAI d6pose contre Kanyabashi. En effet, le r€sumd de sa depositionattendue, qui figure d I'annexe du mdmoire prealable au proces du Procureur, nefait pas menrion de Kanyabashi, et aucune des declarations anl6rieurcs de FAI

n'indique que Kanyabashi avait joud un r6le actif d cefte reunion. De plus, la

D6fense affirme qu'elle n'a appris cette alldgation touchant les propos que

Kanyabashi aurait tenus A cette rdunion qu'ir la lecture du resumete la ddpositionattendue du t6moin, lequel lui dt6 communtqu€ le 24 octobre 2002"''

2866. La Chambre admet que I'intention de FAI de t€moigner contreKanyabashi n'est pas mentionnde dans le r€sum6 de sa deposition attendue' qui

figure ir I'annexe du m€moire pr6alable au procds du Procureur i elle reldvecJpendant que la Ddfense de Kanyabashi en a 6t€ informde pour la pre midre foispar la troisidme ddclaration dE FAI, datee du 28 .janvier 2001, qui lui a iteiommuniqude le 5 juin 2002. La Chambre fait observer que, selon cetteddclaration, en mai etjuin 1994, FAI avait pris part C plusieurs reunions avec desresponsables militaires et civils afin de p)anifier le gdnocide, et qu'il a declarC queKanyabashi avait pleinement participd au gdnocide et d I'ext€Tmination des Tutsis

avec d'autres officiers, nolamment Muvunyi et Hategekimana'-"

2867. Le 12 juin 2002, la Ddfense de Kanyabashi a saisi la Chambre d'unereou6te demandanl d'exclure la ddposition de FAI, au motif que ce n'est que dans

14690bis/H

1w Prosecutor't Ctosing B ef, p.393, par, 26. ct p 420, pat. 125 ; R€quisitions du Procureur.

CRA, 21 avri l 2009, p. l8 ct 19.7*' Plaidoiric de Kanyabashi, CRA, 29 avril 2009, p, 26 ; mdmoire final de Kanyabashi, par. 5E3.7ea2 Diclaration du t€moin FAI datde du 28 janvier 2001, communiquce le 5 juin 2002

Jugernenl pol'arl condamDation 24 juin 201 |

c l l-0052 rF) 881ffi-l

Le Procsrenr c. Nyirqnanthuko e! eohsotls, ,ffalire n" ICTR-98'42'T

la troisidme ddclaration de FAI qu'il a impliqud Kanyabashi dans des rdrtnions oit

6tait discutd le sdnocide?e4r. Danl la d€cision qu'elle a rendue le 6 jrrillet 2002 sur

ladite requ€te, la Chambre a jugd que les informations concernaDt Kanyabashi

ltaint des informations suppl6mentaires d6coDv€rte$ d I'occasion d'enquetes

suppl6mentaires men€es par le Procureur. Certes, a-t-€lle fait observer, le

Procureur a communiqud tardivem€nt d la Ddfense la declaration de FAI datde du

28 janvier 2A01 maii la Ddfense aura devant elle trois mois pour preparer le

contre-inrcnogatoire de FAI, ce qui laisse suffisamment de temps i Kanyabashipour pr€parei sa ddfense. On ne saurait donc faire valoir qu'il a subi un

ouelconque Dreiudice du fait de ta communication tardive de la troisidmeddclaratiln ae nhtteoo.

2868. Cela dianL la Chambre estime qu€ les informations contenues dans la

ddclaration de FAI sont des plus vagues et n'ajoutent aucun ditail i propos de la

rdunion all6gude au paragraphe 6.43 de l'acte d'accusation ou d propos de toute

autre rdunion. En consdquence, la Chambre conclut que I'acte d'accusation n'a pas

Ctd purgd. de ses vices et elle n'examinera donc pas cette all€gation en ce qui

conierne Kanyabashi, En tout Ctat de cause, elle note que I'alldgation relative d larCunion lenue au d6but dejuin dont FAI a parli n'a pas €td prouvie au-deld de toutdoute raisonnable.

Eliments de preuve suppl1mentaires fournis par TA et TK

2869. La Chambre note que les tdmoins d charge TA et TK ont 6voqu€ d la barreune r6union tenue au bureau de la prdfectrrre de Bulare, suite d laquelle

Nyiramasuhuko avait, en parlant des employds Ie mot ( salete >r' Or, le Procureurn'a pas inform6 la Ddfense de Nyiramasuhuko ou celle de Nsabimaoa que cestdmoins d6poseraient au sujet de ladite r6union et des propos attribu€s i

Nyiramasuhuko. On ne trouv€ aucune r6fdrence dans les rdsumis des ddpositionsattendues de TA er TK qui figurent Ar I'annexe du mdmoire P1$-lable au procds duProcureur, pas plus que dans leurs declarations anldrieures'"'. De touie fa9on,dans son memoire final, le Procureur ne se fonde pas sur les ddpositions de TA et

TK pour appuyer cette all€gation. En consdquence, la Chambre ne tiendra pas

compte desdites d6positions d I'appui de cefte all€gation

3.6.?1.3 Dtpositions

leot Le Procureur c- KaDabathi, afrairc no ICTR'96'15'1, Requdte urgerits dc Joseph KanyabaJhi

demandart que le timoignage du (dmoin portdnr le pseudonyme ( FAI ) ne soil pas vetsd a!

dossicr conrre lui, 12 iuin 2002,'e& Affa\re Kanvabashi el consorts, Decision on Ka/ryqbashi's Motion to Exclude lltintess <( FAI,'s Testimony ogaitl\t Him pwruanl lo Rulet 54 and 73 oI the Rt{/er (Charnbre de premiere

instance), 6juilLet 2002, par, 14.'qr DCclaration du tfmoiD TA, d6lfe du 19 novembre 1997, communiqude lE 4 novembre 1998 :diclaration du temoin TA dade dcs 22 €t 2l Evril 1998, comnuniqude lc 4 novembre 1998 ;dCclaralion du (dmoin TA datCe du l2novembre !996, communiqude le 15 novembre 2000;

d&la.otion du tCmoin TQ dat€c du l? d&emb.e 1996. oommuniqude h'l dicdmbre 2000.

Jueemenr ponant condamnolion 24 juin 201 t

Cl l l l -0052 (F) 884

@

l4689bis/H

Le Procveur c. lt)i&mdsuhuko el contots, affaire n'ICTR-98-12-T

Tdmoin i cbarge SU

2870. SU, d'ethnie tutsie et sceur de SS7ea6, a dit d la bane que des rdunions se

t€naient souv€nt 4u buraau de la prLfectute de Butare, le lund i et le vendredi, Pourprdparer les rusructu.'4t. Parmi les participants d ces r6unions il y avaiti'adiudant-chef Emmanuel Rekeraho, Nyiramasuhuko. le bourgmestre Kanyabashi

et au moins six autres pe.sonnertnot. Selon elle, il I avait les bourgmestres des

communes de la prdfecture, des conseillers de haut rang et des dirigeants de

certaines socidtes, par exemple le directeur des prisons' Le '17

ou le l8 mai 1994'elle itait allie voir le conseiller de son secteur qui lu-i.avait dit qu'il se priparait dpartir pour une rdunion au bureau de la pr€fiecture?eat. De plus, loutes sortes devoituris dtaient souvent garces i I'exterieur du bureau de la pidfecturere5o.

28?1. Selon SU. deux ou trois jourr aprds qu'€lle 6tait venue au bureau de laprdfecture le 28 mai 1994?e51, elle avait vu Nyiramasuhuko quittaflt la premicre de

ces rdunions vers I I heures. Nyiramasuhuko portail un boubou marron (une tenu€

africaine) et un collierTes2, Elle I'avait entendue dire ces mots i Nsabimana et i

Kanyabashi : ( L,a salete ne reste qu'ici ir la prefecture. Qui sont ces petitespersonnes ? Ailleurs on a drijd enlevd la saletd ). Ils disaient que dans les

communes de Mbazi, Ndora et Huye le travail 6tait dejir termind Pour SU, par( salete )r Nyirarnasuhuko d€signait tous ceux qui aYaient cherch€ refuge aubureau de la prefectureTesl. EIle ivait compris que Nyiramasuhuk-o .voula it dire que

tes massacres devaienl €tre achev€s comme c'6tait le cas aillettrs'"'. Elle a estimdd environ quatre metres la distance qui la s6parait de NyiramasuhukoteJs.

2872. Une autre fois, aprts avoir 6t6 t6moin des attaques lancdes au bureau de lapr6fecturs, SU avait w Nyiramasuhuko, au sortir d'une rdunion, avec Nsabiman-a'

Kanyabashi €t d'autres personnes, doni plusieurs qu'elle ne connaissait pas7e56

Alors qu'elle se trouvait en face du bureau du prdfet, Nyiramasuhuko avait

ra.asr6 un bout de tissu de la taille d'un mouchoir de poche et de couleur bleue

I4688bis/H

's6 cRA, 2l octobre 2002, p, 82 et 83 (huis clos) (su).4'7CRA, 14 octobre 2902, p.25 et 26,16 octobrc 2002, p 37el 3 8, 22 octobre 2002. p. l9 et 20(huis clos) (tCmoin SU).i* CRA- i+ oaiobre 2002, p.23 A 25 (tdmoin SU) (Elle a 6galement citc le trom de JonathanRuremesha, du colonel Frangois Munyengango, du docteur Cyprien Sibomana' de I'adjqdanl-chel'Joseph Muganga, de Zacharie Banyangiriki (membre du Parlgment) et dc Gaspcr R\rsanganwa,arsistant bqurgmcstfe de la commune de NgotD& et a iYoqud un arliste)'k" cRA, 22 octobre 2002, p. 12 et l3 (huis clos) (t€rnoin SU).?nto cRA, t6 ocrobre 2002, p.49 (t€moin su).7e1r CRA, 14 octobr€ 2002, p, 14 et 15 (tinrojr sU).'0" CRA, 14 oclobre 200?, p. 28 ct 29, 16 octobre 2002' p. 23 ct 24, l? octobre 2002, p. 7 et 8{rCrnoin sU).?rsr cRA, 14 octobie 2002, p. 29 ct 30 (t€moin sU).7qs CRA, 14 ocrobre 2002, p. 36 (tdmoin SU).'"Jt CRA, 14 octobre 2002, F. 4 | a 43 (tdmoir sU).'s5! cr{A, 14 octobre 2002, p 93 ir 95 0€moin su)' 16 octobre 2002' p. 54 et 55 (temoin sU) (Au

nombre dc ces personnes, i1 y ava]t Zaeharla Baoyangiriki, Gaspard Rusaoganwa, Ie colonelFranqois Munyengango, Emmanuel Rckeraho, Joseph Muganga lonathas Ruremesh4 qui dtailbourgneitr€, 9t C'?rien Sibonana),

Jugpmsnt ponant condamnation 24 juin20l1

Le P lcArcut'c. ltlircmasuhu*o et cottsorrs, affaire n" lC'fR-98'42-T

claire avec d€s pois et dit que ce bout de tissu €tait un omement du FPRTetr'

Nyiramasuhuko avait dit aui Participants d la reunion que les rdfugids avaient

apporte ce bout de tissu et qu'il y avait parmi eux des lnkotanyl et ieurs

complices?et8. A ce moment-li, les Sens avai€nt tous quittd la*rdunion' mais

nli,'umor*ruf.o les avait rappel6s pouiune riunion extraordinairew. Apres cette

aure rdunion, on avait entendu dire qu'il 1'avait descomplices du FPR parmi les

16fugiesTes,

2873. SU a dir qu'elle connaissait Nyiramasuhuko bien aYant 1994 et qu'el)e

6tail passde souvent d€vant sa maison dans ta commune de Ndora lorsqu'elle allaitrendre visite ir sa familleT%I. Elle a identifid Nyiramasuhuko dans le pretoire'*'

SU ne connaissait pas Nsabimana av anr 1994, mais elle I'avait < connu lors des

malherrrs qui lui [6Lient] anives >r7e6'. Elle I'a identifi6 dans le pretoireD6a. Elleconnaissaii Kanyabashi depuis les anndes 70 Elle connaissail aussi la famille deKanyabashi, notamment ses deux sceurs qui avaient friquente - la m€me dcoleprimaire qu'elle7e65. Elle a identifid Kanyabashi dans le preroire''oo.

2874. On a demande, durant le contre-jnteroSatoire, si SU connaissait uneassociation des victimes des dvdnements de 1994 appelee lbuka. Elle a dit qu'elle

en avait entendu parler. On lui a aussj demandd si elle connaissait une essociationdes victimes des €v€nements de 1994 du nom d'lvega. Elle a repondu que desgens parlaient d'lrega, mais qu'elle ne connaissait pas cetie association. On lui ademandd si elte 6tait mernbre de ces associations ou d'une association similaire' iquoi elle a rdpondu qu'elle dtait ( entre les deux associatiors ) tDais qu'elle n'dtaitmembre d'auiune d'intre elles et n'y €tait pas impliqu6e7e67.

T6moin i charee SS

28?5. SS, dont le pCre 6tait un Tutsi et la mire une HutueTe68, a dit qu'elle etaitoartie de I'h0Dital universitaire de Butare le 27 mai 1994 pour se rendre au bureaude la prdfectureTeun. Ld-ba., elle avait vu Nsabimana, i'autoritd en charge deI'endroit, Kanyabashi, Nyiramasuhuko et plusieurs autres bourgmestres etautoritdsteto. Elle a dit i la barre qrre ces responsables venaient participer d desrdunions d la prefecture tous les lundis et tous les vendredis pendant son s4iour au

l4687bis/H

F' CRA, 14 octobre Z 002, p. 94, 16 octobrc 2002, p. 45 et 46, ainsi quc 57 A 60 (tdmoin SU)Er3 CRA, 14 octobre 2002, p, 94, 16 octobre 2002, p. 50 et 63 (rdmoin SU).tote CRA, 14 octobre 2002, p.94 ea 95, I 6 octobre 2002, p. 45, 55 et 56 (temoin SL,'"@ cRA, l6 ocrobre 2002, p. 45 (tdmoin SU).7'6r CRA, l4 octobr€ 2002, p. ?6 (t€moin SU).B6' CRA, 15 octobre 2002, p. 40, 44 et 45 (tdrnoin SU).?e'3 CRA, 14 ootobre 2002, p. 163 (tdmoin sU),re CILA, 15 ocrobrc 200?, p, 4J fl 46 (timoin SU).7e65 CRA, l5 octobr€ 2002, p, l l ,33 (huis clos) (t€moin SU).7e66 C&4, l5 ocfobrc 2 002, p, 47 et 48 {ttr.l,oin SU),'$'cRA,22 octobre 2002, p. 162 et 163 ; ibid., p. 168 e 172 (huis clos) (tdmoin SU). ND'I icettenote se rapporle aux pagos E9 d 9l en anglais et aux pages 162 et 163, el 165 et 166 cn iianQais(pour I'audience publique du ?2 octobre 2002).'u CM, J hars 2003, p. 79 (huis clos) (tdmoin SS).7s CRA, 3 mars ?003, p. 29 st 30 (tcrnoin sS)."rc CRA, 3 ma$ 2003, p. 43 d 45, 5 mars 2003, p. 42 (t6moin sS).

Jugsment ponont condamnation 24.ilrin 20ll

cl lr l-00s2 (Ft 886ffi

Le Procurey, c. N)iromotuhuko et conscrlr, aliaire n" ICTR'98-42-T

bureau de ta prdt'ectureTeTl . Kanyabashi et Nyiramasuhuko avaient parlicipi d

toutes les rdrrnions qui s'dtaient tenues au bureau de la pr€fecfure durant son

s6jourTeE. Elle avait quittd pour Rango, peu apres I'installation de Nteziryayo

comme prdfet, bien qu'elle ait dit qu'elle ne savait pas qui il dtait' ' ' ' . Des r€unions

s'elaienj tenues pendant l,oute la periode or) e,le ihjl reslde^zu bureau de laprdfecturete?a, Elle ne savait pas le nombre total de ces riunions'"'.2876' selon ss, Nsabimana ctait chargc de la prdfecture el elle le voyait tous lesjours au bureau de la ;rd fecturJt?6. Elle I'avait aussi vu parler aux personnes qui

s'y itaient r4fugi6es'"'.

2877. SS a dit i ta barre que la premidre fois qu'elle avait entendu

Nyiramasuhuko parler, c'6ait dans-ta^ matinde, apr€s une rilnion i laquelleNyiramasuhuko 6tait venue participer'"!, Elle portait un boubotr''''. SS se tenait denviron cinq mCtres et demi de Nyiramasuhuko, une distance pareille i cel)e.g"uiallait du box des tdmoins au mur du c6td ouest de la salle d'audience''""Nyiramasuhuko se tehait devanl la porte du bureau du pr€fet pris de I'escalier, etavait dit: <Je ne comprends pas comment cette saletd esl encore ici, ir laprdfecturs, alors que partout ailleurs on a termin€ >7t*' -SS avait compris que par< saletd > Nyiramasuiruko faisait rdfdrence aux TutsisTes2 Selon SS, chaque foisque Nyiramasuhuko sortoit d'une rdunion au bureau de la prdfecture ef voyait lesr6firgi6s qui se trorrvaient sous le goyavier, elle tenait les propos suivants:< Palrtout ailleurs il n'y a plus de t.. I ;66, la salete ne reste qu'ici n7e8l

2878. Une auhe fois, SS avait vu Nyiramasuhuko, peut-Cke ve$ nidi, apris unerdunion d laquelle elle avait patlicipd au bureau de Ia pr6fecture. Elle avait ramassd

un morc€au de lissu el dit : ( Je no comprends pas, ce sont ces rdfugies qui sontici, qui ont jete ce morc€au d'6toffe, ici. Ces r6fugids sont les complices desInhotanyi >. Elle s'adressait aax autoritis d haute loix ; fout en marchBnl ejle setrouvait en face des rdfugids, Parmi les responsables pr€sents, il y avaitNsabimana, lfunyabashi, I'adjoint au bourgmestre de la comrnune de Runyiny4Zagharie Banyangeriki, Deo Hategckimana. I'adjudant-chef Emmanuel Rekeraho,et beaucoup d'sutres personnest"o. Aprds ces profos, les resPonsables dtaientretoumds d I'int€r'ieur pour tenir une autre reuniou7ess. Selon SS, aprds la rdunion,

14686bis/Il

o'' CRA, 3 mars 2001, p. 45 et 46. 5 nars 2003, p.44, l0 mars 2003, p 23 (tidoin SS)7r'CRA, l0 ma$ 2003, p. ??, 5 mars 2003, p. {4 (tirhoin SS)r7r CILA, 3 man 2003, p. 4J (tcmoin sS),7e7'CRA, 3 mars 2001, p. 46 (timoin SS).7e7t cRA. I0 mars 2003, p, 23 (temoln Ss).Eft CRA, 3 nacr 2003, p. 46 (1€moin SS).*" CRA, l0 rnars 2003, p. 27 A 29 (t€moin ss)."'" cRA,3 rnars 2003, p. 47 ct 48 (temoin ss).?e'e cRA, 5 mars 2003, p. 39 (tinoin ss).t*o CRA. 3 mats 2003, F. 48 et 49 (temoin Ss).er CRA, 3 mors 2003, p. 47 (lcmoin ss).7e"? cRA, 3 rnars 2003, p. 47 (temoin SS).?rrr cRA,5 ma.rs 2003, p, 35 et 36 (ternoin SS),Ei4 cRA, 3 mals 2003, p. 49 et 50 (tdmoin Ss),tss CRA, 3 mars 2003. p. 5l (t€moin sS),

Jugcmenl portant condaJnnatiol

c r l-00i2 (F)

@

24 ju in 201I

t87

Le Procureur c. Nyiramasuhuko ea consortJ, affaire n'ICTR'98-42-T

Nyiramasuhuko dtait revenue au bureau-de la prefecture dans la nuit et avait dirig6

les attaques lancdes contre les r€fugi6s7e86.

2879. SS a identit-le Nyiramasuhuko au prdtoireTe8T Elle q Parlant d'elle,

ddsisn6e comme itrant Pauline, le Minishe de la famille et de la prcmDtion

f6minine en 19947e88, Elle avait vu Nyiramasuhuko gasser devant sa maison d trois

reprises?e8e. Elle a identifid Nsabimana au prdtoire''w Elle a admis qu'elle ne leconnaissait Das avant mai 1994, lorsqu'elle s'dtait refugide au bureau de lapr€fecture?sl. SS a idendfi€ Kanyabashi au pr€toire?tn;. Ellc l 'avait vu au bureau

de la pr6fecture lorsqu'il y participait A des rdunion-s^.^le lundi et le vendredi, etaussi Iorsqu'il avait accompagnd les rffugids ir Rango'""'

Tdmoin d chareLSJ

2880. SJ, d'ethnie tutsie, a dit d Ja barre qu'elle s'Ctait rendue au bureau de laprdfecture en avril 1994, mais elle n'a pas pu se rappeler la date exacteTeea Dur,mtles deux premidres semaines qu'elle avait pass€es au bureau de la pr6fecture, elleavail vu [e bourgmestre Kanyabashi, le prefet Nsabimana et Nyiramasuhuko Elleavait vu aussi de nombreuses autre$ personnaJids donl elle ne connaissait pas lenom -- ' .

?881. Un jour, lors des deux premidres semaines passies pat 1e temoin au bureaude la pr€fecture, Nyiramasuhuko dtait arrivee enre 11 heures et midi7s6. Elles'dtait rendue au buteau du prdfet Sylvain fNsabirnanal et y €tait restde environquinze minutes, Etle portait une longue jupe marron foncd, un chemisisr blanc etdes chaussures noires, En desoendant I'escaljer devant le bureau de Nsabiman4Nyiramasuhuko s'itait gratt6 la tCte et avait dit, en coldre el e haute voix : < Cetendroit est sate, cet endtoit pue. ll y a de la salet€ ici. Il faut d€gager cette saletd ;il ne faut pas que je retrouve encore cefte salete ici SJ avais compris que

Nyiramasuhuko ddsignait les refqgids tutsis qui se lrouvaient ld dans la courlorsqu'elle parlait de tt salet€ >'"'. Nsabimana avait alors demandd auxInterdhamree et aux mililaires de faire ivacuer les rdfugies et de^^l^es obliger d setenb A l'a'librc du burpau de Ja prdfecture pendant la )a joum6e"-'-"' Selon SJ, lesrefugi6s qui se trouvaient au bureau de Ia pr6fecture dtaient battus'"'.

's6 CRA, 3 m&s 2003, p. 50 ct 5l (tdnoin SS).?on CRA, 3 ma$ 2003. p. 83 et 84 (tdrnoin SS).*"3 CRA, 3 mars 2001, p. J0, ! I et J 7 (rdmoin SS),'"3'cRA, I mars 2003, p. 38 (rdmoin sS).7n CRA, 3 ns$ 2003, p. 84 el 85 (tCmoin sS).leef cRA, I m€.J 200.1, p.46 (enoin sS)."'* CRA. I mars 2001. p. 9l (lCmoin SS).7ry' cRA. 3 mErs 2003, p. 90 (huis clos) (tdmoin SS),?"'4 cRA, 28 mai 2002, p. 136 ct l3? Gcmoin sJ).B'CRA,28 trlai2002,p. l4l (tcmoin SJ).7"6 CRA, ?E nai 2002, p, l4l et 142 (tlmoin SJ).7"' CRA. 2E mDi 2002, p. l4? d 149, 4 juin 2002, p. 39 d 44 aihsi que fi A 46 (rdnoinsj).N'cRA,2E nai 2002, I i9, lol p. 165 ct 166 (GmDin SJ).'*o cRA, 4 juin 2002, p. ?0 ct 7l itEmoin sJ).

Jirgernint porlarl qondamnal jon

I4685bis/H

24 ju in 201 I

Le Procurew c. Nyircmasuhtko e! consorls, affaic n" ICTR-98"42-T

2882. Nyirarnasuhuko est revenue au bureau de la prefecture une autre fois Etle

a demandd i Nsabimana de convoquer une r6union des bourgmestres de lapr€fecture. pour Ieur demander de faire evacuer les #fugies vers les communes ou

ils residaienrmm. A ce moment-lir, SJ se troul'ait d c6te d'une fen€tre de I'aune

salle qui servail de burgau au prefet et pouvait donc entendre ce que

Nviramasuhuko disaitEo0r. Nyiramasuhuko el Nsabimana parlaient ir haute etinielligible voix, ils discu(aient de leur ravail' si bien que ,tous ceux qui setrouva-ient dL proximit€ pouvaient entendre lsur conversation"*' Nyiramasuhukoavait quitte- le bureau de la prefecture avec son chauffeur et son garde corps,Kazuncuo*'.

2883, Selon la d6position de SJ, lejour m6me oir Nyiramasuhuko avait demanddla convocation de ceJte reunion, une rdunion de nombreur bourgmestres de laprdfecture s'dtait tenueEo0a. Par la suite, elle a dit que si sa memoire ctait bonng laidunion des bourgmestres s'etait-lenue A un autre jour que celui oir Nyiramasuhukoavait demandd de la convoquer"*t. Elle avail vu le bourgmestre de la commune deMbazi, Sibomana, en plus be nombreux autres bourgmestres venus participer d lardunion ir la prefectuream6. Apres la r6union, elle avait vu Kanyabashi, Nsabimanaet Nviramasuhuko oui s'en$etenaient €ntre eux mais elle ne pouvait pas enlendrea" qu'ilt ," disaientS@7. Une fois, Nyirama^s-uhuko etait partie a bord d'un vehiculeblanc qui appartenait d .la . Croix-Rougeiuub. SJ a ajoutd que Nliramasuhukodisposait de plusieurs vdhicules"-'.

2884. SJ a appris d'autres personnes que Nyiramasuhuko avait declard ir lardrrnion que les bourgmestres devaient faire rentrer les refugies dans leurs

aommunes d'origine. Cet ordre avait 6td exdcutd. SS a dit i la barre que ceux qui

avaient 6t6 6vacuds avaient 6t€ tu6s80l0.

2885. Toujours selon la ddposition de SJ, la rCunion des bourgmestres s'estcenue au palais du MRND, connu aujourd'hui sous le nom de salle polyvalente, etnon au bursau de la prdfecture8orr. Toutefois, dans la d€claration anterieure de SJ,il est dit ceci ; < EIL a organis6 une reunion avec tous les bourgmestres sur 18place de la pr€fecturc, [...] Apri:s la rdunion, j 'ai vu Pauline quitter la place deia prifecture >. Pour SJ, le lraducteur a d0 commettre une erreur' car Ia rdunions'est tenue d la salle poll'valente8or?. Elle a dit e la bane qu'il y avait de nornbrcux

14684bis/H

30oo CRA, 28 mai 2002,p. 168 i 170 (tdmoin SJ).*' cM. 3 iuin 2ooz, p. 165 (rdmoin sJ..too' cRA, 5 juin 2002, p. 39 et 40 (ldmoin sJ).too'cRA,28 mai 2002, p. 172 et 173 (tdrnoin sJ).w CRA,28 mai 2002, p. l75,3 iuin 2002, p. Ii5 et I36 (tdmoin SJ)"@' cRA, 3 juin 2002, p. 143 (rrimoin sJ).3ffi CRA, 28 mai 2002, p. l?4 ct l?5 (tdmoio SJ).'00'cRA,28 mai 2002, p, l?5 ct 176 ltdmoin sJ).o-n cRA, 4 juin 200?, p. 23 cr 24 (tdmoin SJ).'* cRA, 4juin 2002, p. 24 €r 55 (tdmoin SJ).30'o cM, 4 juin 2002, p.20 d 22 (r6rnoin sJ).tol' cRA, 3 juir 200!, p, )76 ct 111, 4 juio 2002, p. | 7 [tdmoin sJ),to'2 cR-A,3;uin 2002, p. l8l ct 184 (lcmoin SJ) ;piace a conviclion D,6l (Nhhobali) (declarationdu tdr:oin SJ du 3 dccenrbre 1996).

Jugement poftant condamnation 24 juin 201 l

c [11 ,0052 (n 889@

Le Prccaftv c. Nriromosllhvka el conJoflr, aftairo n' IC IR-98'42-1

bourgmestres aa bureau de la prdfecture ce jourJd qui devaient participer d la,"unLntot'.

2886. SJ a dit qu'elle avait vu Nyiramasuhuko arriver au bureau de la pr6fectureune autrc fois vers 9 ou l0 heures, au moment oi les employds itaient d€je dansIeun bureaux. Nyiramasuhuko s'dtait r€ndue as bsreau da pnifet et etait^repanieensuite i bord d'une voiture de couleur bleue condtrite par un chauffeuc"'''. Ellen'avait pas €nlendu l€s propos de Nyiramasuhuko et de NsabimanasOrs.Nyiramaiuhuko et Nsabimana ne s'etaient pas adresses aux r6fugies80l6. Le m€mejour dans la nuit, une camionnette de couleur blanche dlait arrivie au bureau de laprefecture avec, d son bord, des Inlerahamwe pour emmener les rdfugies qui s'yirouvaien18olt,

2887. SJ a dit qu'elle connaissait Nsabimana avant le ginocidesoLs Elle lui avaitjamais parl6 avant les €v6nements. mais le voyait quelquefois dans un bar dMukabuga lsecteur de Cihindamuyag4 commune de Mbazil'"' '. Elle connaissaitNviramasuhuko avant 1994*". car oelle-ci vivait avec son mari MauriceNlatobati dans le m€ms secteur qu'ello8o2r. Ell€ I identifiC Nyiramasuhuko auprdto irem?2.T6moin d charge OBO

288S. QBQ, d'ethnie tutsie, a dit d la barre que trois jours aprCs son arriv6e auburearr de la pr6fecture de Butare, vers la fin du mois d'avril 1994, elle avait vuNyiramasuhuko arriver dans la matinde i pied, accompagn€€ du prdfetNsabimanaJ02'. D'aubes personnes lui ont dit que cette femme s'appelailNl,iramasuhuko et que l'homme qui I'accompagnait 6tait le pritet"""Nviramasuhuko Dortait un tissu autour de la taille et un autre autour des€jaules*2t. Les mains sur les hanches, elle a dit ceci : < M-ais que font encore cessirpents ici ? Il faut enlever cette salete de c€tte Place o80r6.Nyiramasuhuko et leprdfet onl quixi Ie bureau de Ia pftfecnre jusl€ aPres Jes propos tenus paritlyiramasuhukoto", QBQ a cldcrit le prdfet cornme ayant un froni bomb€to2t

2889. QBQ a iden(ifid Nsabimana au prdtoire, bien qu'elle ait dit d [a barre neI'avoir pas vu depuis 1994, El)e a d6crit le prdfel comme dtant une persotne de

'o" cnA, I.luin 2002, p. 185 (tmoin sJ).to'o CRA, 28 mais 2002 p. lt6 d lt?, 3 jujn 2002, p. 145 et | 46 sinsi que 137 el 152 (lfmoin sJ)

"" cRA, l juin 2002, p. 146(tdmoin sJ,.'n," CRA, J iuin 1002. p. 146er t47(imoinSJ).30r? cRA, 29 mai 2002, p.2l €t 22 (temoin sJ).er8 cRA, 28 mai 2002, p. 167,29 mai 2002, p. 148 (huis clos) (rdnroin SJ).30re CRA, 29 mai 2002, p. 150 {huis clo$) (t6.noin sJ ).roe CRA,28 mai 2002, p. 142, 29 mai 2002, p. 144 (huis cLos) (rimoin SJ),ddrr CRA, 29 mai 2002, p. 144 et 145 (huis olot (rdmoin SJ).3o?: cRA, 29 mai 200?, p. 157 d 158 (t€moin SJ).'m CRA, 3 ferrier 2004, p. 5 d 8 et 5t (tdmoin QBQ).""'" CRA, 3 fdrier 2004, p. 7 (rdnoin QBQ).t0" CI{A,4 fevricr 2004, p. 23 (hui! clot (t€moin QBQ).*otu cRA, 3 fdvrier 2004, p. 7 (t4moin QBQ).3oI7 cRA, I t'dvter 2004, p. 9 er I0 (rcmoin QBQ).30d CRA, 3 fdvrier 2004, p. 8 (tdmoin QBQ).

Jugemenl ponant condamnation 24juin 20ll

ctr I I-0052 (n 890@

14683bis/H

Le Procureur c. Nyircmasuhuko el consofls, affoire n" ICTR-98'42-T

teint foncd, de taille moyenne, avec une espdce de petite bosse sur l€ front Elle a

dit qu'elte n'dtait pas en mesure d'idenli{ler Nyiramasuhuko, car les evdnements

Jiuient ,ur"enus depuis trAs longtemps, Elle ne 1;avait pas vue depuis 19948me

Timoin i charse RE

2890. RE, d'ethnie tutsie, a dit d la bane €tre retoum6e au bureau de laprefecture aprOs avoir 6te chassee de-l'EER Elle a vu Nyiramasuhuko en

compagnie du Prdsident SindikubwaboE0r0 Nyiramasuhuko s'est exprim6e en ces

t"*erl o C*tt saletd est encorc li ? A Butare, on n'a pas travaill€ l. Sur quoi, le

Prdsident Sindikubwabo a dil : << Non, ces Scns seront tcds lors des funirailles de

Habyarimana >, Pauline Nyiramasuhuko a aussi dit que ces personnes devalent

€tre tuees et que (esjeunes fil les parmi elles devaient CtrE violdes""".

2391. RE a dti confrontee avec sa ddclaration du 5 ddcembre 1996' E)le y

declarait que Nyiramasuhuko avait dit se qui suit : < Que font ces personnes ici ?

Pourquoi ne les fue-t-on pas ? r) Cependant, eile n'avait pas fait mention dans sa

ddclaiation antirieure de ce que Nyiramasuhuko aYait dit i ( Cett€ sal€te est

enoote ld ? > ou que celle-ci avait dit que ces personnes del'aient €tre rudes el que

les jeunes filles devaient €tre violdes. RE a dit que sa ddclaration diait un resumd etquklle n'incluait donc pas tous les ddtails de son entretien avec I'enqu€teur80l2

2892. RE a identifid Nsabimana au pndtoire8ol'. Ell€ a d6crit Nsabimana commeil €tait en 1994, i savoir < [qu'] il dtait grand, mais de petite taill€, aYec un

embonpoinl et [qu']il portait des lunettes )]EUr4. Tout au long de sa dCposition, elle

a fair- r€f6renie i tui comme 6tant le pr€fet Sylvain Elle a identifid

Nyiramasuhr:ko au prdtoireoo3s.

Nsabimana

2893. Nsabimana a ni6 avoir rappelC FAI A Bubre ou qDe lui-m6me et le colonel

Muvunyi avaient vu FAI au bureau de la ptdfecture vers le 2 juin 1994 et I'avaient

accrtsd d'abandon de poste, lI a 9galement ni€ avoir vu FAl.le Jundi suivant otI'avoir inform6 de lo tenue d'une r6union le m6me jour"'"" 11 s'est toutefoissouvenu qu'il avait vu FAI et l€ bourgmestre de Rusatira, Rukeribuga, d lapr6fecturc par la fen€tre de son bureau lors de la r6union restreinte du conseil desecuritti qui s'dtait tenue le 3l mai 1994 dans son bureauiult FAl venait d'unecommune qui 6tait sous occupation d ce moment'li et, selon Nsabimana, le tdmoin

I4682bis/H

e'?e CRA, Ltvri|rr2004, p. 2l n24 (littroin QBQ)30t0 cttA,24 f i l r :ef 2003,p. !4i16,e: t9 ?r 2 t ( l imoin RE).30,r CRA, 24 fearicr 2003, p. 20 et 2l (tcmoin RE).to'2 cRA, 25 lUvrier 2003, p. 48 a 50 (cdmoin RE) i piocc d convidion o.89 (l'lsabirnaco)(d€clsJation du tdmoin RE du 5 d€cembre 1996),30rr cRA, 24 fcvder 2003, p. 40 a 42 (tdraoin Rx).30ro CRA,24 fdvrier 2003, p. l? et l8 (tdmoin RE).3o'3 CRA, ?4 f€\,rier 2003, p.40 et 4l (teftoin RE).ro15 CRA, 20 novembrc 2006, p,63 ct 64 (huis clo:) (Nsahimsna)*0" CRA,2l septembrc 2006, p.69 (huis clos), 16 novembr€ 2006, p 59 (huis clos)'?o novembre20A6, p, 40,20 trovemh/,c 2006, p, 64 (hsis clos] Or$ab;.nend).

Jugemenl ponant condomnation 24 juin 201 l

crnl-0052 01 891@

Le Pro<:urew c. Nyiramasuhuko el contorlJ, atlhire n' lC IR-98'42-f

se trouvait i la pr6fecture parce que c'6tait un r6fugii qui passait par la ville8or8,Nsabimana ava;7 detnande i FAI et au bourgmesfre de Rusatira de se rendre A la

r€union pour informer le conseil de socurild de la manidre dont leurs communesd'origini gdraient le d6placement des rdfugi6ss3e. Il avait demandd A FAI et au

bourgmestre de Rusatira comment les gens se ddplagaient I ils a1'8ient dpondu auxquestions qui leur dtaient posees. puis ils avaient quitte la rdunion"""".

2894. Au sujet de la r€union qui avait peut-€1re eu lieu le lundi apres le 2 juin

1994, d savoir lc 6juin 1994, Nsabirnana a nid avoir presidd une rdunion ult€rieuredans son bureau; il a dil qu'il etait impossible quq les trois quads desbourgmestres qui, selon FAt, avaient pris Pan A cette rdtrnion eussent Pu tenir daDsson bureau. Il a ni6 que FAI avait Particip6 A cefie r6union. ['a seule fois oirNsabimana se rappelait avoir vu FAI, c'€tait lors de la reunion qui s'elait tentledans son bureau, reunion d laquelle FAI n'elait Pas invitd mais A laquelle il avaitassist4, le temps de donner des informal ionsou' '.

2895. Nsabimana a rdfut6 l'alldgation de FAI selon laquelle cette reunioncomportait l'examen du programme du Gouvernement visant d massacrer les

Tutsis. Il a dit A la barre que la question du carburant avait 6te d6ba$ue A lardunion du 20avril 1994 qu'il avait tenue avec )es bourgmestres' Ce jour'ld, ilavait ddcid€ qu'en raison de la pdnurie de carburant, chaque bourgmestre recevait40 litrcs d'essence par semaine pour son v6hicule officiel, ce qui t'aciliterait les

ddplacements et les communications. C'dtait son pr6d€cesseur, Jean'BaptisteHabyalimana, qui le premier avait soulev6--la question du carburant d une rdunionqui i'eait tenue quelques jours auparavan18042.

-

2896. Nsabimana a dit n'avoir jamais entendu Kanyobashi en appeler d Iapopulation pour qu'elle ddbanasse Ngoma des ennemis, pas plus qu'il ne I'avait

entendu demander que les jeunes regoivent une formation militaire. ll a refutd la

ddposition de FAI disant que les bourgmestres de Kibaye et Kigembe avaient

demandd de I'aide pour tuer les Tutsis qui passaient Par leurs communes en routepour le Burundi et que, subs6quemm€nt Nsabimana svait demandd d Nteziryayo etd Muvunyi de trouver une solution et que Nteziryayo avait offert son aide "-".

r .NJeziryavo

2897. Nteziryayo a dit e la barre que, contrairement i ce qu'avait soutenu FAI, iln'avait pas participd d une rdunion de bourgmeso"es au bureau de la pr6fecture deButare entre le 25 mai et l€ d€but de juin 1994, et que Nsabimana ne lui av^ait pas

demandd d'envoyer des renfofts dans les communes de Kibayi et Kigembe*". lladit que, durant cette p€riode, il n'6tait pas une autoritd de la Pr6fecture et n'€tait

30" cRA, 2l septcmbre 2006, p. 75 (huis c!os) (Nsabimano).tu" CRA, 2l srplembre 2006, p, 69 (bt is clos), 20 novemb.e 2006, p 64 (huisclos) (Nsabimara)30oo CRA,2l septcmbre 2006, p. 7l (huis clos) (Nsabimaia).30nt CRA, 20 novembre 2006, p. 64 et 65 (huis clos) (Nsabimana).3o1: CRA. 20 novembr€ 2006, p. 6J et 66 (Nsabi.nana),3u3 CRA, 20 novembre 2006, p. 65 n 68 (huis clos) 0\lsabimana).'0# CRA, ?2 mai 2007, p. 8 e19 ainsi que 19 et 22 (NtEtiryayo).

,qgcm€nt portant coodanuation Z4juin 201 |

cl l t l -0052 (F) t92

@

14681bis/H

Le Procqreu, c liirzrllasithuko el coasor!s, aJfajre n" ICTR-g8-42-T

pas plac6 sous les ordres du pr6fet de Butare, Nsabimana80os. Il a nid connaitre une

organisatioJr- cu un grouPe du nom d'lbisumizi et avoirjamais eud'-fbisamisi d sa

disoositionou"o.

3.6,21.4 Dtlibdrution

2898. Comme indiqud dans la section traitant des questions pr6limlnaires, la

Chambre n'examinsra par I'affrrmation gdnCrale que de < nombreuses rdunions >r

s'dtai€nt tsnu€s au bureau de la prdfectufe (3.6'21.2). Toutefois' elle note' en lisant

conjointement les actes d'accusation de..,Nyiramasuhuko et Ntahobali, de

Nsabimana et Nteziryayo et de KanyabashiEtr?, ainsi que le mdmoiro prealable auprocds du Prooureur comm€ il est dit dans I'introduction, que trois r€unionsprecises se s€raient tenuss au bureau de la prdfecture, i savoir I ) une rdunion en

avril 1994 convoqu€e par Nyiramasuhuko, d laquelle Nsabimana avait participe et

oi il avait 6te questiofl de l'dvolution des massacres et des moyens pourparach€ver ceux-ci; 2) une rdunion aux environs du 10 jrrin 1994, i laquelle

ivaient pris part Nsabimans,, Nyiramasuhuko et le Prdsident par intdrim

Sindikubrvabo, durant laquelle Nyiramasuhuko avait demandi pourquoi les Tutsisrdfugids au bureau de la prefecture n'avaient pas dtdtuCs ; 3) une deuxieme rdunion

vers le l0 juin 1994, i laquelle avaient particiPd Kanyabashi et le MinistreRwamakuba, oit Kanyabashi ou les deux hommes avaient dit d Nsabimana que les

Tutsis rdfugids ou bureau de Ia prdfecture de Butare devaient €tre extermines.

Riunion entrc Nsabimana et Nyiramasuhuko, avril 1994

2899. La Chambre rappelle la d6position de SJ, qui a dil qu'elle s'dtait rendue au

bureau de [a prdfecture en awil 1994 et durant les deux premidres semaines qu'elley avait passies, elle avair vu N;,'iramasuhuko pindtrer dans le bureau du prdfetpour y participer i une rdunion8nE. Au sortir de la r6union' Nyimmasuhuko avait

dit: ( Cet endroit est sale )t, €t Nsabimana avait enjoint auy. Interuhamwe de

deplacer les rdfugi6s vers l'anidre du bureau de la prefectureso4e. QBQ a

€galement parl6 d'une rdunion qul s'dtait tenue.trois jours aprds sor' anivee au

bireau de la pr6fecture, vers la fin d'avril 19948050. Elle a dit que Nyiramasuhukodtait anivde au bureau de la prdfecrure i pied, accompagn€^e^de Nsabimana et aYaitdemandi qu'on enleve la salelC du buretu de ia ptdfectureo'""

?900. Sur la base des ddpositions de SJ et de QBQ' la Chambre esl convaincueque Nyiramasuhuko et Nsabihana ont t€nu une rdunion au bureau de la prdfecture

de Butare vers la fin d'avril I994 Elle note cependant qu'aucun dldmenf de preuve

14680bis/H

rst CR , 2: mai?007, p 6 et 7 ainii que 19 €t 22 (Nleziryayo),!040 CM, 22 mai 200?, p.2l et 22 (Nlcziryayo),3N'Ac{e d'accusation de Nyimmasuhuko et Nt?hobaii, par.6.32 e( 6.lJ (d l'appui des cheM d 6.d 8 a !0 retenus contre N yiramasuhuko) ; Acle d'accusalion de N sabimana cl Nt€ziryayo' par' 6 28ct 6.37 (ir I 'appui des chefs l6l s!5 A 9 retcnus conlrc Nsabimana) ; Actc d'accusalio[ deKanyabashi, paf, 6,41 (A I'appui d€s chefs I d 3, et 5 a 9),301s CRA, 28 mai 2002, p. l3?, t4l et 148, 4 juin 2002, p. 39 (t€moin SJ).to{' CRA, 28 nai 2002, p 148, 159. 160, I65 el 166, 4 juin 2001. p. 9 d 41, e1 45 et 46 {lctnoin SJ)r0ro cIiA, 3 f€vricr 2004, D. 6 6 8, ct 52 et 5J (tdmoin QBQ).'0" CRA, 3 f€vrier 2004, p. 7 (tcmoin QBQ).

Jugenrent portant condamnation 24 juin 201 I

Le Pro.ureut c. Nyirchdsuhuko el consorts, allaire n" ICTR-98'42'T

n'a 6td produit a propos de ce qui s'6tait dit i cetts rdunion. Aussi, conclurelle que

le Procureur n'a pas etabli au-deli de tout doute raisonnable que Nyiramasuhukoet Nsabimana avaient t€nu une r6union en avril 1994, au bureau de Ia pr6fecture de

Eutere, of iI avaft dte qusstion de I'tvolution des massacres et des molens

n€cessaires pour les parachevel.

Riunion efttre Nsabimana, Nyiramasuhuko el le P sidenl Sindikub*abo' vers Ie

10 juin 1994

2901. RE a parl(, i la barre d'une riunion qui se s€rait tenue entre Nsabimana,Nyiramasuhuko et le Prdsident Sindikubwabo. Elle a dit qu'elle avait vuNyiramasuhuko arriver au bureau de la pr€fecture de Butere en compagnie deNiabimana et qu'ell€ avait tenu leJ propos que voici : (( Cefte sal€t€ est encore ld ?A Butare, on r,ia pas travailld >805'. La Cha-bre reldve une incompatibilit€ entre lad€position de RE et sa ddclontion ant€rieure. En effet, celle'ci n'e pas mentionnddans sa ddclamtion que Nyiramasuhuko avait assimile les rCfug-iis et ia salefd ouqu'€lle avait dit que les jaunes filles devaient 6tre viot€es""' La declarationantirieure de RE indique que Nyiramasuhuko..a- prononci ces mots: (! Que fonl

ces gens ici ? Pourquoi ne les tuent-ils pas ?r,!u'o. La Chambre considdre encoregue la d€position de RE n'est pas suffisamment d€taillCe. Par exemple, elle n'a pas

iitud cet dvdnement A une date pr6cise, elle n'a pas indiqud le moyen de transportempruntd par Nyitamasuhuko et Sindikublvabo et elle n'a pas Pu s€ rappel€r ir quel

moment de la joumde c€tf€ visite au bureau de la prifeenre de Bulare avaii eulieu.

2902. C'est pourquoi la Chambre conclut que cette d6posilion ne permet pas

d'6tablir que v€rs le 10 juin 1994, Nsabimana s'est enlretenu avec le PrdsidentSindikubwabo et Nyiramasuhuko au bureau de la prdfecture d€ Butare et qu€

celle-ci a alors demandC pourquoi les Tutsis refugids au bureau de la prdfecrure

n'avaient pas ite tuCs. Elle estime donc que cette allegation n'a pes ete prouvee

au-deli de tout doute misonnable.

Rdunion entre Kanyabashi, Nsabimana et le Ministre Rwamakuba, wrs le I0 jutn

1994

2903. Quant d la troisiOme reunion alldgu6c, la Chambre rappelle sa d€cision du16 ddcembre 2004 dans laquelle elle disait gu'aucun dldment de preuve n'avait etdproduit pour dtablir que Kanyabashi avait dir d Nsabimana que les Tutsis rdfugi€sau bureau de la prdfecture devaient ere exterminesou". ll dtait dona impossiblepour Nsabimana de se dissocier de commenlaires qui n'aYaientjamais €te faits par

Kanyabashi, La Chambre note dgalement que le Procureur n'a pas produit

30t2 CRA, 24 fivricr 2003, p. 14 n 15 er l9 a 2l (temoin RE).'ot 'CRA,25 f6vrier 2003, p,48 i 50 (tdmoin RE);picce A convict ion D.89 (Nsabimana)(declaration du dmoin RE dat€e du 5 de{embre 1996).to5o CRA.25 fdvrier 2003. p.48 et 50 ( lcmoin RE); pidce A convict ion D.89 (Nsabimana)(dec,ar?lioD de RE, darCe du 5 d;cerDbre 1996).soti Aft'aire Nyirumawhnko et co/lsorts, Decisio ot Delence Motions for Acquillal un.ler Rule98bis (Chsmbre de premidr€ instance). l6 ddcembre 2004, par. IE3

Jugement portant condamnation 24 juin 201 |

cl l I-0052 {D 894

@t

11679bis/H

Le Procweqr c Nyi/anasuhuko e! cansorlr, affaire no ICTR-9842-T

d'CldmEnts de preuve etablissant qu'Andrd Rwamakuba avait dit i Nsabimana de

tuer les Tutsis. En I'absence de tout eldment de preuve dtayant I'alligation que

Nsabimana ne s'dtait pas dissocid des propos lenus par Kanyabashi et

Rwamakub4 la Chambre conclut qu'une telle alldgation n'a pas 6td prouvde au-

deld de tout raisonnable.

3,6.22 Rdunions tenues i Muganza, d'avril I juin 1994

3.6.22.1 Intrcduction

2904. L'acle d'accusation de Ndayambaje atldgue que dds la fin de 1990 d juillet

1994, Ndayambaje s'est enlendu avec d'autres Personnes pour 6laborer un plan

dans I'intention d'exterminer la population civile rursie et d'dliminer des membres

de l'opposition, Il est all6gu€ que le plan comPortait, enlre auhes, le recours d la

haine el l'incitation i la violence, l'entrainement des milices et la confection delistes de Tutsis qui devaient Ctre tues L'acte d'accusation alldgue que

Ndayambaje, avec d'autres personnes, a adh€rd d ce plan et I'a ex€cut6, et que. cefaisant, il a organisd et ordon-ne, les massacres perpdtrts conrre les Tutsis et lesflutus moddris et y a participe""'.

2905, A I'appui du chef 1 (entente en we de commettre le g6nocide), le

Procureur soutient que de janvier i avril 1994, Ndayambaje a particip6 d desrdunions consacr6es d la planification du gdnocide. Il soutienl plus prdcis6mentque des #unions sdcrdtes ont dtd tenues chez Ndayambaje et i d'aums endroitsentre janvier et avril 1994, r6unions auxquelles patticipaient des personnes

occupant des postes de respoDsabilitd, Il fait aussi valoir qu'avant la mort duPrisident Habyarimana, Ndayambaje a organisd, Ies samedis, sur les collines de laoommune de Muganz4 des reunions auxquet)es participaicnt des Hutus. Toujoursselon I'acte d'accusation, une autre rdunion s'est tenue aprds le deGs du Prdsidentdans l'enceinte du bureau communal de Muganza, i laquelle le bourgmestreChrysotogue Bimenyiman4 Ndayambaje, des conseillers et des membres decellule ont pafticipd. Plus de 200 personnes y itai€nt Le Procureur soutient queNdayambaje a pris la parole d catte reunion et demandd aux particiPants derenforcer les patrouilles, car les lnyenzi pouvaient arriler e lout moment""' . APrescette rdunion, des Tutsis auraient et€ tudsms8. A I'appui de son argumenl, leProcureur se fonde sur les dipositions des tCmoins d charge QAQ, QAR, FAU'EV, QBZ er Rv.

2906. La Difense de Ndayambaje soutient que les Cldments de preuve produits dcer 6gard par le Procureur ne doivent pas 6tre examines car ils n'ont pas dtimentionn€s dans I'acte d'accusation. De plus, elle fait valoir que le Procureur n'apas pndsent6 d'€ldments de preuve attesbnt que Ndayambaje s'dtait entretenu avsc

14678bis/H

3056 Ade d'accusation de lidayambajc, par. 5.1 (d I'apnui de lous les chefs d'accusation retcnuscontre Ndayambaje).e051 Prosecutor's C!osing Brief, p. 465, par, 56 i Riquisitions du Pfocurer.rr, CRA, 2l avril 2009, p.44,sot8 Ibid., p. 463 e 466, par. 52 i 59 i Rdquisitions du Procureur, CM, 21 avril 2009 p. 45

JuBemenl porlant condamnation 24 juin 201i

c l t-0052 (F) 895ffi

Le Prccureur c. Nyiramatuhuko el consorts' affaire n'ICTR-98'42'T

un quelconque des coaccusds pour dlaborer un plan de gdnocide8o5e. Les dlCments

de preuve selon lesquels de telles rdunions se sont tenues sont bases sur des oui-

dir€ et manquent de details prdcis, notamment en ce qui concerne le nombre de

reunions qui se sont tenues, le lieu, Ia date, I'identir6 et l^e nombre des participants'

les points de l'ordre du jour et I'identite des orateursouou La Defense affirme que

Ndayambaje n'a jamais convoqud ou presidd L'une quelcorque de ces rdunions, etqu'il n'a pas non plus tenu de rdunions s€crdtes chez lui'""'

2907. i\ I'appui de ses arguments, la Ddfense de Ndayambaje se fonde sur les

ddpositions de Ndayambaje ei celles des tdmoins i ddcharge citds par

Niayambaje, en I'occurrence, KEPIR, BOZAN, MARVA' CABON' JEVAN et lepdre Tiziano.

3.6,22.2 QuestionsNduminsircs

?908. La D6fense de Ndayambaje dernande d la Chambre de ne pas prendrc en

considdration les d6positions des t6moins i charge QBZ, QAR, et QAQ visant d

dCmontrer que l'accusd a participd i des r€unions, car elles traitent de faitsimDonants ne fizurant pas dans l'acte d'accusation. Celui-ci est donc vici6, et iln'a pas et€ prrfe d"

"it vices8ft2. Lu Ddfense rappelle qu'elle a precddemment

soulbv6 des objections dans ses requ€tes, relativement aux vices de forme de I'actea;u""uruti*ile, d I'acquittement sur la base de I'article 98 bls du Riglement80n,et d I'exclusion de timoignages"uo''

2909. La Chambre reldve que les exceptions de Ndayambaje, qui ont dt6

ddposdes hors d(:lai le 6 fdvrier 2001, alldguent que le paragraphe 5 l de l'acte

d'accusation de Ndayambaje manque de clade et de prdcision, notamment pour cequi est de la pdriode d€ temps, qui est trop impr6cise, qu'il ne prdcise pas

l;identiti de ceux avec qui l'accus6 se serait entendu^^ol en quelle capacit6 il a agit,el qu'il ne precise pas les 6l6ments de cette entente8066. La Chambre a rejetd cetterequ€te au motif que la Ddfense n'avait pas ddmontrd I'existence d'un motifjusiifiant l'exc)usion de la forclusion, ,t ,ll" ne I'a pas examinde au fond8067'

S'agissant de la requ€1e de Ndayambaje aux fins d'acquittement en apPlication de

14677bis/H

*to Plaidoirie de Ndayamboie, CR{, 29 awil 2009, p 65tM Mdnoirc final rle Ndalamba.ie, par. 858 ; ploidoirie de Ndayambaje. CRA, 29 ovril 2009, p 77'16r Memojre final de Ndayambaj€, pat. 941 el 942.r6'?lbid.. oar, : 15 d l l8,* Le Procu"ert c Ndayambak, ol"lbire no ICTR-96'8-I. Exceplion prejudicielle (modificarion ct

hamonisation dc L'acti d'accusation) conformdment d I'article 72 B) ii) du Raglcment deprocddurc at de prcuve, 6 f€vriet ?001.eaa Le Ptocl4teut c. Ndayanbqie, aftaire n'ICTR"96-8-T, Requ€(e d'€lic Ndayambsje aux fins

d'aoquiLtemont en application de I'arlicle 98 lJ du Rdglement, 25 octobre 2004, par. 55

"out Le Procurew c.' Ndoyanbaie, affaire n'lcTR-t6-8-T, Reqlctc cn extr8mc r:rgence d Elie

Ndayambaje aux fins d'exclure les tamoignages evou les ponions dc tdmoignages dcs temoinsenlefldus su procls surdes lsils qui sont eD dehors de J'acte d'acct'salion, 3l rnai 2006wu Le Pro"uteur c- NdaJanbaje, affaite n' lcTR'96-8-1, Exc€ption prcjudiciellc (mod'fication et

hamonisation dc I'acle d'Bccusation) confomdment a I'a(iclc l2 B) ii) du Raglemcnt dc

Drocddure c! de preuve, 6 fcvrier 2001, par. 22.hout Affoir" Niayanboje, Decisiort o the Defence Motion for lhe Amekdment and for lhe

Hatmonizaliok ofthe Accus.d't Ittdictment (Chambre de premidrc inslance), 25 alril 2001

Jugemcnt po ant condamnation 24j l in201l

crn l-0052 (F) 896I T*i;ri.";;ifid" p* l"BL d" TPrR

'-l

Le Prccurcur c. Nyircriasuh ko el consor6, aflairc no ICTR-98'42-T

I'article 98 Du du Rdglemen! la D€fense n fait valoir entse autres que Ndayambaje

devait €tre acquittd du chef d'entent€ en vue de commettre le gdnocide car le

Procureur n'a pas fourni d'61€ments de preuve attestant que Ndayambaje avait

rencontrd ses co-conspirateurs all€gu6s, discutd avec eux, voire qu'il les

connaissaitsbE, Elle a rejete la requ€te de Ndayambaje sur ce point, ayant estimeque les dliments de preuve foumis, si I'on 1'ajoutait foi' seraient suffisants pourpermettre i un juge raisonnable des faits de conclure i la responsabilite deNdayambaje au-deld de tout raisonnable pour les faits mentionnes au paragraphe

s,l ie I'aite d'accusationm6o. Enfin, dans la requ€te de Ndayambaje aux fins

d'exclusion de depositions, la D6fense a demand6 I'exclusion total€ ou parti€lle

d€s ddpositions de 14 tdmoins d' charge car elles portaient sur des faits ou des

6ldments qui n'itaient pas exposds dans l'acte d'accusation et parce qu'alle n'avaitpas dtd informde en lemps utile de ces alldgationso''u La Chambre a rejetd cette

iequ€te dans son intdgalite, mais a fait observer que certaines questions qui y

etaient soulev6es poutraient €tre examin€es ?r un stade ultdrieur de la proc6dure, etque les questions ayant trait d la cr6dibilit€ et a I'evaluation des rdmoignagesdevaient €tre examin€es en m€me temps que I'ensemble des eldments de preuvefounrisEoTl,

2910. La Chambre reltve que dans les trois requet€s susvisdes, la Defense deNdayambaje n'a pas soulevd d'objections prdcises aux alldgations du Procureurdisant que Ndayambaje avait participd d des rdunions dans la commune deMuganza ; la premidre et la deuxidme fequdtes traitent de manidre gdndrale desvioes de I'acte d'accusation de Ndayambaje, efl ce sens que, selon elles, I'acte

d'accusation esl impricis et les ddpositions dont fait 6tat la troisidme requ€te

visent des 6ldments de preuve sans npPort avec les rdunions Toutefois, laChambre se rdserve le droit d'exclure des elements de preuve m6me si la Ddfensen'a pas souleve d'objection au moment de la prdsentation de ceux-ci8072.

291 l. l,orsque le Procureur alldgue que Ndayambaje a participe d des rCunionsconsacrees d la planificetion du genocide, cela fait partie de sa thise sur le chefd'entente en vue de commcttre le ginocide. L'acte d'accusation de Ndayambajen'alldgue pas que Ndayambaje a assistd d des rdunions durant lesquelles Iaplanification du gdnocide a 6td d€battue, qu'il les a presidees ou convoqu€es, ouqu'il y a, de totrt autre manidre, participd. Il n'expose pas non plus de faits ou de

I4676bis/H

3c63 Le Procvrcw c. Ndayatnboie, atYaire n' ICTR-96-8-T. Requ€le d'Elie Ndayanbaje aux tinsd'acquiltornent en appllcation dc l'artirle 98 6is du RDglement d€ ptocddure et de preuvs, 25octobrc 2004, par. 29.e6o Affaire Nyiramasuhuko et consorts, Decision on Defence Motions lor Acquittal under Rule98bis (Chambre dc promiere ln$8nce), l6 ddcembre 2004, par' 202,'60 Le Ptocweur c. Ndayanbaje, aflaire n'ICTR.96-8-T, Requcle en e).rgmc urgence d'ElieNdayarnbaje aux fins d'cxclure l€s tdmoignages et/ou les portiors de tdmoignages des tdrnoinsentcndus ar: procAs sur des faiti qui sont en dehors de l'acte d'accusalion, I I mai 2006 (concernantles ldmoins QAR,

'IO, QAQ, QAF, FAL, TP, Tw. QAL, RV, lnu, EV, RT, QBZ er FAG)

307r A,fiaj{e Ndayambaje el consorts, Decision on Ndoyambaje's Molion for E clusion of E1/idence(Chambre de premicre instance), l"' *ptembre 2006.&?2 Affaire Bttrnl,/i, Ddcision rclalive i la rcque1e de la Defgnse cn exclusion dcs dlimenls depreuvq produils par l'accu$ation pour €tablir des l'aits non conlenus da'ts I'acte d'accusalion(Chambre de premiale instancc),26 juin 200?, par. 10.

Jugem€nt portanl roDdamnation 24 juin 201 |

c, l r l -0052 (D 89?tT.a,j""rt"" c"rttt'r€eD", la SSL du-PtR--l

Le Procureut c. Nyiranast huko el consorti' afl'airc n" ICTR-98-42- l'

circonstances permettant de ddduire que Ndayambaje a dt€ impliqud d des rdunions

de ce genre. iour la Chambre, la participation alldgude de Ndayambaje i desrdunions est cruciale pow ce qui est du chef d'accusation d'entente en vue decommettre le g6nocidq car c'est le moyen par lequel l'entente alldgude o itdcommise et c'esl l'6ldment cl6 du comportement imput6 A I'accuse, ce qui fonde lechef d'entenle. C'est pourquoi, la Chambre considdre que I'acte d'accusalion deNdayambaje est entachd de vice.

2912. Aux yeux de la Chambre, en ne faisant pas ebt de la participation alldgu€ede Nclayambaje aux r6unions, le Procureur n'a pas afiicul€ de manidre addquate le

mode de participation au crime d'€ntente en vue de commeftre le g€nocide au sersde I'article 6,I du Slatut. I-a Chambre rappelle que lorsqu'il est reprochd a I'accusdd'avoir planifid, incitd i commettre, ordonnC ou aidi et encouragd 6 planifier,pr6parer ou exdouter les crimes all€gu6s, le Procureur doit prdciser les< agissements rr ou la < Iigne de conduite > de l'intdressd de I'accusd qui donnentlierix aux accusations portdes contre lui80t3. Selon la Chambre, le fait que leProoureur avait I'intention de presenter des 6ldments de preuve contreNdayambaje pour dtablir qu'il avait participd aux reunions, et ainsi appuyerI'accusation d'entenie en vue de comme$re le g€nocide, aurait dt 6tre mentionnedans I'acte d'accusation car c'est un ildment essentiel de ce chef d'accusation. LaChambre estime que l'inclusion uhdrieure de cette information dans I'annexe du

mdmoire preatable au proc,is du Procureur constitue donc une transformationradicale de la thdse du Procureur et qu'elle ne peut que causer un prdjudice AI'aocus6807a. En consfuuence, elle ne tirera pas de conclusion sur la participationaltdguee de Ndayambaje aux rdunions t€nues entre janYier et avr;l 1994. En tout€tat de cause, elle nole que les dlCments de preuve ne permettent pas d'etablir cesal16gations au-deld de tout doute raisonnable,

3.6,23 H6tel Ihuliro - R6unions et barrage routier (avril 1994)

3,6,23,1 Intoducrton

2913. Il est alldgud dans I'acte d'accusation de Nyiramasuhuko et Ntahobaliqu'entre avril et juillet 1994, un banage routier avait 6t dtabli i proximitd de lardsidence de Nviramasuhuko et de Ntahobali (( h6tel Ihuliro >) dans la ville deButare8o?5, et qu'il etait tenu par Nyiramasuh;ko et Ntahobali8076. Le Procureuraffirme encore qu'apr'ls la mort du Prdsident Habyarimana et avant 1'6!ablissementde ce barrage routier, Nyiramasuhuko et les llteraiamlte ont tenu des reunions ei'hdtel lhuliro au cours desquelles ils ont dibauu de la mise en ceuvre du gdnocide

ton Arret Ntagerutu, par, 25,m7o Voir par exernple. prcrnier erftt Murunyi, p r,20.Kr75 ll ressort de la preuve qus diffdrents noms ont dtd ntiiisis pour ddsither la risidence deNframa.ruhuko ef Ntahobali. Aux lins du prCs€nt jug€menl, la Chambre uliliseta le lerme ( h6tclIhul iro )),1076 AclE d'accusation dc NyiBmasuhuko et Ntahobali, par. 6,27 (a I'appr,ri dos chefs 2, 3, 5, 6, et 8A l0 rctenus conl.c Nyiramasuhuto et Ntal,obali).

Jugement ponant condamoation 24 iuin 201 |

cnl l-0052 {F) 898ffi

l4675bis/H

k Procureur c Nyiramavhuko el consorf, afiaire (" ICTR'98-42-I

dans la prdfecture de ButartE0?7, et que le baffage routier en question avait dtd misen place aprds la dguxidme de ces riunionso'''. Toujours selon le Procureur, apresla mod du Prdsidenl Nrahobali rdsidait dgalement d I'hotel Ihuliro et ne pouvaitdonc pas ne pas €tre au couranl des rtunions qui s'y tenaient et des questions qui y

dtaient dibairues807e. Le Procur"ur se fonde sur la ddposition du t€moin d chargeFA pour €tablir ces alldgations.

2914. ll fait 6galeme valoir qu'entre avril et juillet 1994, Nyiramasuhuko etNtahobali, avec I'aide des soldats, des Interahamwe et d'autres Personnesinconnues, ont utilise ce barrage pour identifter, enlsver et tuer des membres de lapopulation lutsiedor0. Au nombre de ces crimes figure le meurtre prdsumd d'unTutsi d6nomm6 Ldopold Ruwrajabo hrd le 2l av-ril 1994 au banage routiet pres deI'hdtel thuliro sur lei instructions de Ntahobalisosl.

2915. Dans le cadre de I'all6gation gdnerale que, durant les dv6nements visisdans I'acte d'accusation, des viols et des actes de violence sexuelle ont dti commissur une gande 6chelle et de fagon notoire e travers le Rwanda contre la populationtutsie, notamment par les militaires, les miliciens et les gendarmes"""', il estall6gu6 dans I'acte d'accusation de Nyiramasuhuko et Ntahobali que Ntehoba.li,assiitd de complices inconnus, a particip6 a I'enldvemenl et au viol ie TutsiessoElLe Prooureur affirme en particulier que Ntahobali et d'auoes Interahdmwe - dontJean-Piene, Kazunga et Lambert - ont enlevd des Tutsies pour les violer avant deles tuer, ot que Ie b anage 6tab)i i proximitd de l'hdtel Ihuliro participait d'un effortconcertd visant i cerner et d massacrer les membres de la population tutsie de laville de Butare et ses environs80E4. A I'appui de ces allegations, le Procureur sefonde sur les ddpositions de FA, SS, SX, TB, TG, TQ, QI et QCB.

2916. Il invoque la deposition de TN, l'une des victimes des viols all6gu6s, pour6tablir que durant la pdriode consid6ree, Ntahcbali et ses subordonnes ont viol6beaucoup de filles tutsies et qu'elles avaient dtd choisies parce qu'elles 6taienttutsies"uo'.

tu17 lrosecutor'sClosihgBtief,p.93et94,pax,2l8et219.eip. I 80, par. 59 et 60 ; Rdquisit ions duProcureur, CRA,20 avril 2009, p. 27.wr Frosecutor's Cktsing Bief, p,93,pdr.218, ct p. 180, par. 60 ; Rdquisilions du Procureur. CRA,20 avrit 2009. o. 45.&1e Prosecutor's Cloting Brief, p, 180, par. 60 ; Rdquisitions du Procureur, CRA, 20 av ril 2009, p.45.@ Prosec or's Cloli ng Brief, p,92, pat. 214 et 215.*t' lbid., p. 168, par, 35. La Chanbre relcve qu'au paraStaph€ 35, le Procureuf propose deuxorthographes diffdrent€s du nom de la victime en question, d savoir : Ruvujabaro el Rularajabo[sic]* ND1: Lire Ruvurajabo. La Chambre reticndra ( Ruvurajabo rr, exlrajt dos complos rendusd'audiences, comtne Ctant I'onhogmphe exacle de ce nom.ure Acle d'occusation de Nyiramasuhuko et Ntahobali, par. 6,53 (d I'appui de', chefs 2, I el 5 A I Ireterus contrc Nyirsmasuhuko et Ntahobali).3031 lbid., par, 6.37 (a I'appui dcs chcfs 7 et I I r€tenus ronrr€ Nyjramasuhuko et Nlahobali),ri* Prosecutor's Closing B/i{, p. 166 et 167, par. 30 et 31.''"t lbid., p. 176, par. 54.

Jugemenl portaEt oordamnatjoD 24 juin 201 |

cll l1"0052 (D E99@

11674bism

Le Prccureur c. Nyiru asultuko el consortr, allbire n' ICTR-98'42-T

2917. La Defense de Nyiramasuhuko, qui soutient qu'aucune rdunion ne s'esttenue e l'h6tel Ihuliro entre avril et juiilet 1994608r,'se demande commenl FApounait ignorer que la maison qu'elle avait identifide comme dtant celle deNyiramasuhuko servait aussi d'h6tel et conteste I'assertion de FA disant qu'ellevoyait roguliErement les trois filles de Nyiramasuhuko Bvant el pendan-t la periodecornprise enlre avril et juillet 1994, alors qu'elles vivaient ailleurs""'. Elle faitvaloir que la ddposition de FA est entach6e do cqntradictions et incompatible avecune ddslaration qu'elle avait faite aux enqu€teurs du Bureau du Procureur en19968088.

2918. Pour la D€fense d€ Ntahobali, en se fondant sur la d6position de FA pourdeduire que Ntahobali savait forcdment que des reun^ions se tenaient, le Procureurne satisf;it pas d la norme de la prcuvi requise808o. Elle contcste dgalement Iacrddibilite di FA88o.

2919. Au soutien de leurs arguments quant aux reunions alldgudes,Nyiramasuhuko et Ntahobali invoquent les dipositions des t€moins d ddchargeMaurice Ntahobali, Clarisse Ntahobali, Denise Ntahobali et WBNC cites parNyiramasuhuko, et celle de cette demidre, ainsi que les ddpositions d€s tdmoins addcharge CEM et NMBMP git€s par Ntahobali, ainsi que celle de Ntahobali lui-m€me.

2920. Les difenses de Nyiramasuhuko et Ntahobali affirmenl que les crimesreprochds n'ont jamais eu lieu et que le baffage en question n'ayant 6td dtabli qu'dla fin du mois de mai 1994, il est impossible que l€s infractioos imputdes y ajentetd commises avant cette date80el. Au soutien de cet argument, elles invoquent lestdmoignages de Maurice Nlahobali, Denise n*tahobali, Clarisse Nlahobali, I 'accusdNtahobali et des temoins ri ddcharge Hl86 et WBNC citis r€spectivement parNtahobali et Nyiramasuhuko. De plus, les t6moins d ddcharge de Nsabimana(Fergal Keane, Charles Karemano et Alexandre Bararwandika), deNyiramasuhuko (WMKL, WBUC, WBTT, CEM, WZNA et WKNKI), deNtahobali (WIJNBJ, WCUJM, NMBMP, WCMNC, WCNJ, WCMNA et WCIU),de Kanyabashi (D-2-YYYY, D-2-13-O, D-2-13-D, D-2-5-1, D-13-D et deBemadette Kamanzi) ont foumi des 6liments de preuve concernaDt ca poilt.Nyiramasuhuko et Ntahobali ddnoncent par ailleurs le manque de ctddibilitd et defiibilite des tdmoins d charge FA, TB, TG, TN, TQ, QCB, SS et SX862.

2921. Dans le cadre des questions pr6liminaires exposees ci-dessous' la D€fensede Ntahobali fait dgalement valoir que certaines all€gations Prdcises concernant lecomportement de Ntahobali au banage n'avaient pas dtd plaiddes dans I'acte

8086 Mdmoire final de Nyifamasuhuko. par. 298.r03r R6quisitions du Procureur, CRA, 22 avril2009, p, 57,e03f N4dmoire f inalde Nyiramasuhuko. par. 294 et 2a5.B03u Plaidoir ie de Nrahobali . cRA, 22 ovri l 2009, p. ?0-rcm Mimoire final de Ntelobali, pfi, 684 d 696.@1 Mcmoire fiaal de Nyiramarubuko, par. 274 A 2J6, 306 A 320. ,1|'J, 71?,'791 et 830 ; mdmoiref lnalde Nrahobali , par. ?35 d 738, anne\c I,par. l l .a': Mimoire final dc N-yiramasuhuko, par. 274 d 2'/6, 306 a 320 €t 570 ; mCmoire final deNtahobsl i , pqr. 130 d 143.

Jugemen! porlanl condamnation 24 juin 201 I

14673bis/H

Le Procureur c. Nyiramasuhuko et cottiorrs, aflaire n" ICTR-98-42-T

d'accusation et ne sauraieDt donc 6trc uljlisdes contre lui pour dtablir les diverschefs d'accusation. Le Procureur n'ayant pas exposd de manidre circonstanclee cesfaits dans I'acte d'accusation 6tabli contre Nyiramasuhuko et Ntahobali, celui-ci€st eniache de vices de forme que los communications uherjeures ne sauraientpurgerto".

2922, La DCfense de Ntahobaii fait valoir que Ntahobali a fait une crise depaludisme le 28avril 1994 et qu'il invoque un alibi, expliquant qu'il a ete enconvalescence pendant une semaine aprds avoir regu des injections de

Quinimaxsoq.

3.6,23.2 Quesrtons prdliminaircs

DiJaut de notification concernant FA

29?3. L^ Ddfense de Ntahobali demande qu'on dcarte la dCposition du tdmoin ircharge FA dans son intdgralit€ au motif qu'elle n'en avait pas d16 informde, et prie

la Chambre de conclure que le droir de Nyiramasuhuko et de Ntahobali deprdparer leur difense a drd bafou6. FA, dont le nom ne figurait pas sur la liste destdmoins I charge potentiels annexd€ au memoire prdalable au procEs du Procureur,a etd ajoutde e la liste le 30 mars 2004, soit pratiquement d la fin de la pr6sentationde la preuve A charge, alors que le Procure^ur dtait en possession de la d6clarationde ce tdmoin depuis le 26 novembre 19960*'.

2924. Ia Chambre rappelle que, par d€cision du 30 mars ?004, elle avaitnotamment fait droit i la requ€te du Procureur demandant d pouvoir ajouter troi$nouveaux tdmoins, dont FA, i sa liste de tdmoins, et avait ordonn€ lacommunication des ddclarations non caviarddes de ces nouveaux tdmoins aux6quipes de la Ddfense afin d'6viter tout retard de nature i leut causer un prdjudicedans leur pr6paration. Elle avait par ailleurs enjoint au Procureur d'appeler cesnouveaux timojns d Ia bure d la fin de Ja prssenlation de ses moyens afind'accorder suffisamment de temps a la Difense pour prdparer les contre-intenogatr:ires8m6.

2925, La Chambre a acceptd quc ces tdmoins des faits puissent ddposer au sujetde circonstances pr6cises pertinentes en I'espdce et estime que I'intdr€t de lajustice commandait qu'ils soient ajoutes e la liste des t6moins d charge8oeT Elle anotd que le Procureur avait communiqud les d€clarations caviardies de FA le 12janviei 2004 ; elle rappelle ici que I'identite de ce tdmoin a 6t6 ddvoil6e le l" avril

e'3 Mdmoire final de N{ahobali. Dar. 74 st 76.* PLaidoirie de Ntahobali, CRA, 23 awi! 2009. p. 4) ct 42 ; voir m6morandum adtessd aucoordodnateur de la Chambrc de premiare instance ll portanl avis d'intenlion d'invoquet un alibi,29 septemb.e 2005 ; CRA, 25 avril2006, p. 38 (N(ahobali).8(,5 Mdmoire final de Ntohobali, pa!. 80 et 81.M Ndayambaie et coruols, Ddcision telative ir la rcquet€ du Procureur cn relrart 91 9n adjonctionde temoins, Chambre de pr€miere inslance, 30 mats 2004.@ Ibid. oar. 32 et 33.

Jugcme porlant oondamnation 24 iuin 201 I

ct l"00s2 (F) 9olr-=--:i-.i '--;---'-'.I I racluct lon cef i l t lee pat ta 5)L ou l r tK I

I4672bis/II

Le Proa.trew c. Nyiramasuhuko el consorls, afiaire n'ICTR-g8-42i1'

200480e8. Elle reldve encore que FA a d0 qttendre la fin de la prdsentation des

moyens d charge pour €tre appil6e d la bare8oee.

2926, C'est pourquoi, la Ddfense de Ntahobali n'ayant pas montrd en guoiI'autorisation donni" de citer FA d la bane avait port€ prdjudice ld son clientlo'-,

la Chambre ne voit aucune raison de revenir sur sa ddcision ant6rieure

yice concerndnt l'identitd des co-auteurs

2927. Selon Ia Ddfense de Ntahobali, I 'all6gation disant que Ntahobali a' deconcert avec un oertain Jean-Piene, Lambert et Kazungu, commis des

enldvements, meurffes et viols d un barrage prds de la rdsidence de ses Parents nefigure pas dans I'acte d'accusation8lor . EIIe ajoute que le nom de < Kazungu >

n iapparait ni dans I'acte d'accusation ni dans le memoire prdalable au procds du

Procureur ni dans aucune des d€olarations de tdmoino'"'.

2928. La Chambre relive que le paragraphe 6,2'l de I'alte d'acousation de

Nyiramasuhuko et Ntahobali indique l'emplacement du baffage, donne

suffisamment de ddtails sur la pdriode visde, ct alldgue que Nyiramasuhuko et

Ntahobali, avec l'aide d'auar€s personnes, ont usC de ce barcage pour identifier,

enlever et tuer des Tutsis. Etant donne qu'il n'est pas nticessaire que I'acte

d'accusation pricise I'identitd exacte des co'auteurs all6gues, la Chambre conclut

donc que le paragraphe 6.27 de I'acte d'accusation, oD il est alldgue que

Nyiramasuhuko et Ntahobali ont use du banage routier situd d proximitd de leur

domicile pour identifier, enlever et tuet les Tutsis, n'ebit pas vicid a cet igard'

Vice concernant Ia victime dinommie Liopold Ruvuraiabo

2929. D'aprds la Ddfense de Nahobali, I'alldgation disant que Ntahobali aurait

ordonnd aux Interahamwe et d des civils portant des vest€s militaires de tuer un

Tutsi appeli L6opold Ruvurajabo d un barrage,silud devanl la residence de ses

parents n'est pas visie dans I'acte d'accusation''".

2930. La Chambre rappelle que lorsque le Procureur reproche d un accusd d'avoir

nersonnellement commis des actes criminels, il doit indiquer I' identit€ de la

vi"ti.", l* lieu et la date approximative des crimes all€guCs ainsi que leur mode

d'ex6cution avec la plus grande pricision (2.5.?). n ressort clairement de laddclaration antdrieur; ae QCs, dalde du Tavril 1999, communiqude le l"

I4671bis/H

8re* Ibid., par. 3l ; compte rcndu dp La oonftrmce de mise en eta,l du 30 avrll 2004, p, 5 (huis clos)'FA a cntamd sa dCposition le 30 juh 2004@ Compte rendu dc !a conferencc de mise on dlat du 30 avril 2004' p. 4 et 5 (huis clos) Lc tdmoinFA a entam€ sa ddposition le 30juin 2004.3t@ Voi Bagosor; el consorts, Decision on.4loys J{labak ze's Jnterlocutory Appeal on Qr'cstionsof Lav Raised by lhe 29 June 2006 hial Chanber ! Decision oa Motionfot Etclusion of Evidence(chanbre d'appel), l8 seprembrc 2006, par. 3 5.rrcr Memoire fir.ldc Ntahobali, par. 78 (xii).3ti'Plaidoirie de Nta]'obali, CRA, 22 avril 2009, p. 823ru3 M6moire final de Ntahobali, par. 78 (xi).

Jugement portant condamnation 24 iutn 2011

Clll l .0052 (l ') 902mar,"rt.'ncertfttj-;a;CTsil;l?tR_l

Le Procureur t. Nyircmasuhuko el cottsalr, affaire n" ICI'R-98'42'T

ddcembre 1999810a et recueillie environ cinq mois avant le d6P6t de l'acte

d'accusation modifi6 en aott 1999, que l€ Procureur connaissait I'identitd de la

victime all6gu6e, Ldopold Ruvurajabo, mais n'en a pas pour autant fait mention

dans l'acte d'accusadon modifi6 qDi, de ce fait' est vici€. La Chambre va examinerd pr6sent si l'acte d'accusation a €te purge de ce vice par des communicationsultdrieures du Procureur.

2931. Comme cela ressort du rdsumd de la diposition aftendue de QCB, annexeau m6moire prealable au procis du Procureur, o! l'on ne trouve aucune pr6cisionquant a la p6riode vis6e, ce tdmoin s'dtait rendu d Butar€ en compagnie d'une< connaissance tutsie ) ltraduction] et qu'ils avaient franchi trois banages. Autroisidme de c€ux-ci, situe en face de la maison des parents de Ntahobali etsupervis€ par celui-ci, les Interuhomwe et des civils portant des vestes militairescontrOlaient les cartes d'identite, laissaient passer les Hutus et metlaient les Tutsisde c6tC au bord de la route. Sur son refus de rejoindre le groupe des Tutsis, laconnaissance de QCB avait itd tuee aussit6t sur ordre de Ntahobalisl05. Unedeglaration anterieure de QCB, datde du 7 avril 1999 et communiqu6e le 15novembre 2000, soit un an et quatrc mois avant la comparution du tdmoin le 20mars 2002, concorde avec ce r6cit et prdcise I'identite de ladite connaissance.Dens cette ddclaration, QCB affirme qu'il itait en compagnie de LdopoldRuvurajabo quand ils s'dtaient approch€s d'un banage dtabli en lace de lardsidence de Nt&hobali. A leur anivie au barrage, Ruvurajabo avait refusd derejoindre les Tutsi^s_ regroupis sur le bas-c6t6, suite d quoi Ntahobali avait donndI'ordre de le tuero'uo.

2932. En somme, le Procureur a communiqud par la suite en temps utile desinformations claires et coh6rentes concemant le meurtre de Ldopo)d Ruvumjabo.La Chambre conclut donc que I'acte d'accusation a 6tf purgd du vice qui

I'entachait el qui n'avait en rien portd prejudice d la preparalion de la D6fense surce point de cette alldgation.

Ddfaut de nolification relalivement aw viols

2933. Enfin, selon la DCfense de Nlahobali, les alldgations disant qu'entre le2l et le 25 avril 1994, celuici avait enlev6 et sdquestr6 chez lui sept fil les tulsies,dont TN, pour les violer, et que, vers le 28 avril 1994, il avait an€t€ une fille tutsieet I'avait agressee soxuellement prds de I'EER, ne figurent pas dans I'acted'accusationtrlo?,

2934. la Chambre note qu'au paragraphe 6.27 de I'acte d'accusation deNyiramasuhuko et Ntahobali, il n'est pas fait 6tat de viol relativement au chapitredes crimes qui auraient 6t6 commis au banage situd devant le domicile de

14670bis/H

Bf 'n DCcfaratior de QCB datse du 7 awil 1999 cl communiqude le I d dicembre l999 La Chambrenote qu'alors qu€ loule mention dq Ruvumjabo avail 6te supprimde de cete ddclamtion, I'intdressde-sl cil6 nommero€nt dats la version oommuniquce uherieurement le I 5 oovembre 2000.urot Mcmoire pr6alable au proocs du Procureur Annexe : tdmoin QCB (52).xrft Diclaration non caviatdce de QcB dat€e du 7 awil 1999 et comnuniquie le 15 novembrc2000.N)d Mdmoire llnal de Ntahobali, par. 77 ct ?8 (ix et xiii).

Jugement portanl condamnation 24 juin 2011

c l 1.0052 (F)@

Le Procureur c. Nyirunasuhuko et corsoltr, aft'aire n" ICTR-gE-42rf

Ntahobali, et que ce paragraphe ne vient pas non plus au soutien du chefd'accusation de viol. Elle reldve toutefois qu'aux paragraphes 6 37 et 6.53 deI'acte d'&ccusation sur lesquels reposent le chefde viol retenu contre Nkhobali, leProcureur alldgue que celui-ci, aid6 de complices inconnus, a participd eI'enldvement et au viol de Tutsies. Il est encore alldgud que lors des evenementsvis€s dans l'acte d'accusation, des viols et des agressions sexuelles ont ete commisde fagon gdn6ralisde et noloire sur tout le teritoire du Rwanda. La Chambreestime que ces paragraphes sont trop vagues et insuffisants pour informerNtahobali que le Procureur entendait prdsenter des tdmoignages selon lesquelsI'intdressd avait enlevi une Tutsie au banage et I'avait violde d I'EER, pas plusqu'ils ne font express6ment 6tat du fait que Nlahobali avait enlevd et viold TN etd'autres Tutsies chez lui en avril 1994, ll s'ensuit que l'acte d'accusation est vici6i cet 6gard. La Chambre va r€examiner d pr€sent si l'acte d'accusation a €t6 purgdde ce vice par des communications ultdrieures du Procureur,

2935. Dans son mdmoire pr€alahle au procis, le Procureur reprend le libelld duparagraphe 6.53 de l'acte d'accusation et ajoute que Nyiramasuhuko et Ntahobaliont oommis, ordonnd de commettre, aid6 et encouragd leurs subordonnds et destiers i commettre des viols et des agressions sexuelles sur les membres de lapopulation tutsieEr08. La Chambre t*-Hu. p* ailleurs que, dans sa declarationliminaire, le Procureur a fait vatoir que Je viol avait itd util is6 comme uninstrument contre les Tutsies. En ce qui concerne prdcisdment le viol, le Procu,reuraffirme que Nyiramasuhuko a encouragd son fils I'itahobali d violer les Tutsies8roe.

Viols pr,lsumds de sept frlles tutsies, dont Ie timoin TJv

2936. De plus, comme cela fessort du resumi de la ddposition attendue du tdmoind charge TN, annex6 au rndrnoire pr6alable au proc'is du Procureur, celle-ci a dt6violde par Ntahobali; des militaires hutus introduisaient des batons dans le vagindes femmes; Ntahobali autorisait les militaires i tuer qui ils voulaient i et unmiliaire prdnommi Alex a pris TN pour femme et s'etait enfui avec elle auBurundi8ll o.

293'l. La ddclaration ani6rieute de TN, des I I et l2 mars 1998, cadre avec cett€version des faitsslll. Selon le tdmoin, Ie 2l avrjl 1994, Ntahobali, aprBs avoirordonnd que six fil les * dont TN et Lill ian Umubyeyi, fi l le de Philippe - aillentchez lui, les avait viol6es I'une aprds I'autre. La m€me nuit, TN avait 6tdcontrainte d'avoir des rapports sexuels avec des militaires. Quelques jours plusl8rd, Ntahobali I'avait de nouveau violde, aette fois d l'aide d'un baton de typemanche d balai. Les filles avaient dte viol6es ir plusieurs reprises durant les cinqjours oir elles avaient dt€ retenues dans la maison. Le 25 avril 1994, Shalom avaitdit aux militaires qu'ils pouvaient prendre ces fil les pour femmes ou les tuer.Chacun des militaires a pris une fille pour femme. Un soldat prdnommd Alexis

6r03 Mdmoire prdalable au procAs du Procureur, par. 29.3r'' Ddclaration iininsire d! Proruleur, cRA, 12juia200l,p. I I5 el I l8 a 120.srro M€moire prealable au procEs du Procureur - Anlexe : tcmoin TN (10).'r" Ddclarat ion du tdmoin TN des l l et 12 mars 1998 communiqude Le 4 novembre 1998;dCclaxalion non caviad€e du ldmoin TN communiqu6e l€ 23 avril 2001,

Jugemenl portMt condamnation 24 juin 20ll

14669bis/H

Le Prcc eur c. Nyirtmasuhuko et cotlsorts, affairc no lc'l R'98-42'T

avait ahoisi TN et I'avait emman6e de force dans un camp de rtfugiis au Burundi,sous pr6lexte, disait-il, que les militaires du FPR anivaient. TN 4 dCcrit Ntahobslicomme 6tant noir, gros et pas trCs grand, ajoutant que lorsque I'intdress€s'allongeail sur elle, il itait lourd. Elle a explique qu'elle ne serait ptobablementpas capable de le reconnaitre si elle le revoyait, mais a confirm€ que c'est bel etbien lui qui 6lait responsabl€ de leur siquestration chez lui et qui avait donnil'ordre de les violer,

7938. Aywl minutieusement examind tous les dl6ments de preuve exposds ci-dessus, la Chambre note que le Procureur dtait en possession d€ la ddclarationantirieure de TN des I 1 et 12 mars 1998 au moment du ddpdt, le l" rnars 2001, deI'acte d'accusation modifi€. Elle estime qu'il aurait dfi faire preuve d'une plusgrande diligence en incluanl dans I'acte d'accusation de Nyiramasuhuko etNtahobali des ddtails prdcis concemant I'implication de Ntahobali dansl'enldvernent et le viol des filles dans sa concession el chez lui.

2939. La Chambre considgre nianmoins que le rdsumi de la ddposition attenduede TN, annex6 au memoire prdalable au proces du Procureur, et sa ddclarationantdrieure communiqude sous ses formes caviardie et non caviardbe,r€spectivement le 4 novembre 1998 et le 23 avril 2001, ont fourni en temps utiledes informations clailes et cohdrentes, et remddid d tout€ ambigul'te ou impricisionde I'acte d'accusation. Elle a 6galement 6t6 communiqu€e le 23 mai 2001. Del'avis de la Chambre, ces rcnseignements, qui ne constituent pas une amplificationdes sccusations port6es contre Ntahobali, ont permis d celui-ci de prdparer sad6fense sans qu'il souffi'e d'un prejudioe quelconque d€coulant de I'alldgationsusmentionn6e.

2940. La Chambre juge donc que I'acte d'accusation de Nyiramasuhuko etNtahobali a dte purgd du vice qui I'entachait relativement d I'alldgation queNtahobali avait enleve, sdquestrd et viold sept Tutsies, dont TN, chez lui

Yiol alldgud t|'une Tutsie pris du barrage

2941. Selon les resumds des ddpositions attendues de SX et TB' annexds aumdmoire pr6alable au procds du Procureur, Ntah-obali aunit viol6 une Tutsie aubarrage siiud devant la iCsidence de ses parenls8ll2. En particulier, selon le resum6de la d6position attendue de SX, Ntahobali aurait emmene une fille du banageitabli pres de Ja maison de sa mdre et I'aurait viol6e d une dizaine de mCtres dubdtiment de I'EER. Dans sa d€claration du 2 d€cembre 199?, communiquee le4 novembre 1998, prds de six ans avant qu'jl ne soil appele i la ^barre pourddposer. SX a fourni des informations accrdditant celte version des faitso"'

uJ' Mcmoire prdalable au prgces du Proourqu.- Anoexe ; fimoits SX (88). IB (90)'*!13 D€claration de SX, dat€e du 2 dcaembie 1997 et communiqucc le 4 novembre 1998 (sclon ce(cddda.ation, le jour oir le barage mulier avqit dtd Clabli ; vers l 6 heures, suit selon les eslinationsdu temoin, environ deux semaines apres l'annoncc dc la mon du Prdsident Hebyadmana pat RadioRwanda, plusieurs filLes avaient dti battues par trois hommes, dont Nrahobali qui en avait choisideux ei les avait fEit passer ptr uns canallsation d'eau. Il avalt ensuite remis l'une des filles a unmililaire et lui-meme avait emm€ni l'autre vers I'endroit otr sc cachajt SX, Celui-ci a arhrmc que

Jugement ponant condamnation 24 juin 201 |

14668bis/H

Le Procweur c. Nyiramssuhuko et consorttl tffaire n'ICTR-g8-42'T

2942. Selon le risum6 de la ddposition attendue de TB' annex6 au mdmoireprfalable au procds du Procur€ur, le 28 avril 1994 ou vers cette date, TB a vui.ltnhoO"li et deux militaires €mmener une fille dans la for€t prds de I'EER, lavioler et la tuerElr4. Dans sa d6claration anterieure,datde du 5 d€cembre 1997 etcommuniqude d la Ddfense le 15 novembre 2000, soit plus de trois ans avantqu'elle ne soit apDel€e d la barre, TB avait fait un ricit similaire et circonstancie decet incidentEt r5,- Vu les informations contenues dans les r€sumds des ddpositionsattendues de SX et TB annexds au memoire prealable au procds du Procureur,ainsi que leurs d€clarations anterieures, Ntahobali 6tait d0ment informd qu'il lui

6tait reproch6 d'avoir enlevd une fille tutsie au banag€ et de I'avoir violde pris de|EER. t,a Chamb,re estime en outxe que ces renseignements communiqu6s entemps utile par le Procureur Ctaient clairs €t coherents. C'est pourquoi elle juge

que I'acte d'accusation de Nyiramasuhuko et Ntahobali a dt6 purgd du vice qui

I'entachait quant il cette all6gation et qu'il n'en est ldsultd aucun prijudice pour laDdfense dans la prdparation d€ sa cause.

lui-n€me et netJf autres Dstsonnet avaienl vu Ntahobali vioter la fille avanl de la t'mPper d la letc

avcc un gourdin. Toujours selofl la ddclaration de SX, Niahobali aYait alors couru vers la banicre et

dit aux iures lnletahsmwe qu'il avait tud la fillc. Sur quoi' les lnterahamw€ avaie chanle :( Powcr! Po{er!Nous en avons fini avcc les /r}enzil t).8r'a Mdmoirc prealable au procgs du Procureur - Annexe : t€moin Tll (90) (selon ce1te ddposition'

TD devait dire qu'elle avait vu Ntah0bali pour ta premiere fois vers le 28 avril 199{, dEns unc

carnionnette de marque Daihatsu qui passait devant le bitiment de I'EER. Lorsque Ntahobali avail

arr€td l0 voilure, lui-meme et deux milirairss avaient cnjoint a tous ccux qui elaient d botd d'€n

desocndrc et de produire leur carte d'identitd. Ensuile, il avair dit A tous les occupans de la voiture

de partir, sauf d une fillE qu'il a'v8lit ttB:il'e d'lnyeBi. Lcs hommes qui l'accornpagnaisnl s clBicnt

alois mis i donner des coups dc pieds I la fille et d la frapP€r a I'aide de leurs fusils' i d€chircr sesvetements el A la pousser en dircction de Ia fot€t jusqo'A ce qu'i) nc )ui reste que ses dessous

Ntahobali ob$oNail la sctne e! avant que ces hommes n'aicnt atlgint ls foret' il leur avail donndl'ordre de ramencr la fillc; puis, il avait essayd dc dechrret la culolte de la fille tout cn me[ant

c.elle-ci vors la foret. TB [e pouYait voirNtahobali et la fillc une fois que ceux-ci 6iaitnt entfs dans

h for€t mais e)le avait pu eDGndt€ la fill€ crier: < Je meurs! le m€ursl ) Une trentaine de rninutes

plus tard, TB avait vu Ntahobali quittEr la t'o.Ct 6t ofdonner aux militaircs d'Bller reprendre le

;avail. TB dtait rctournde dans la fo*t pou. tenter di se€ou r la fitle' mais elle 6tait mo(c TB

avait constal4 qu'il y avait du sanS et dcs blessures sur lo busrc de la viclims et que des croix

araient dte oacees sur les deux c6lds de sa poitine i I'aide d'un objet tranchanl La fille avait

igalement des coupurcs au vsgin et clle etait complelement nuc)3nr Declaration dJTB, datde 5 dacambre 1997 ct communiquac le l5 novembre 2000 (dans I'aPrds-

midi du 28 avril 1994, TB svaLt vu un vihicule Daiharsu de coulcuf jalne passer devan( l'l;L:R ati

elle s9 rouvait, €t Nlahobali avait arr€td le vdhic$le Parmi les troi$ femmes qui €taient esonbord,Ntahobali en avait choisi unc qu'il avait qualifi€e d'/n1vnzi. ll avail laissi passcr le5. aultospass8gers, mais ses homft$ avaiefit pris la ille ainsi dpinglCe ei l'avaient pouss{e ve$ la forel en

ia frappanl d I'dide de leuls fusils st en dechi.anl ses vAemenls pouf ne lui lgisser que ses dessous'

Alo.s qu'ils gtaient prEtiquement srrivds e I'ofde de la forea, Ntahobali leur avait dit de rcvenir, ccqui iilt fait, Il avait cnsuite ptis la fille 9r J'avait emmBnee dans la for€t lout en ddchlrant ses habits.SX quaot d lui Elfirme qu'il n9 pouvait plus aperoevoif la fille. mais qu'il l'avait ent€ndue cricr ( Jc

meursl r, Une trentajn€ de minutes plus tard, Ntahobali avail quioe La for€t ct rejoint les militBires

au bord de la route auxquels il arqLt dit d'all€r faire le kavail Dans sa ddclaration anterigure' SX dil

cncore qu'il dtait par la suit& cnlr6 dans la lbr€t et y avait trouve la lillc gisant mone, le corpsr€couven dc blessurgs).

Jugement ponant condamnation 24juin 201 I

cll| r-0052 (r) 906ffi

I4667bis/Il

Le Prccureur c. N"litunasuh ko et consolb, afiaire n" ICTR-98-42-T

3.6,H3 El4ments de preuve

FA. t6moin i chargg

2943. Hutue maride d un Tutsisr16 FA a dit d la bane que Nyiramasuhuko vivaitavec son mari, ses trois filles et son fils Ntalrobali dans un grand bdtiment de deuxou trois dtages dans ta cellule de Butare-ville (commune de Ngoma, prdfecture deButare)8l'7. Sur une phoro qu'on lui prdsentail elle.a reconnu le garage MSM'dont elle a precis6 que c'etail tout prds fde chez ellel"""

2944. FA, a dit qu'il y av^ait-un banage devant la residence de Nyiramasuhuko8rle.FA vivait avec Kazunguo''u et celui-ci lui avail permis de vivre avec lui parcequ'elle lui avait dit que son mari 6tait mort, alors qu'en rdalild il se cachait dans leplafond, Elle pouvait y demeurer en ̂securitd parce que Kazungu dtait intervenu ensa faveur, puisqu'elle dtait hutueo'' ', De sa maison, FA pouvait bien voir lesperronne, qui aliaient i la r6sidenca de Nyiramasuhuko et qui en revenaient8l22 lly avait des ( personnalites de race blanche > qui, drsait-on, travaillaient p,our

I'ONU, et qui avaient loud une chambre dans Ia r6sidence de Nyiramasuhuko''"'Lors de son contre-interrogatoire, FA a indique que ces dtrangem dtaient Partis aun moment donn6, mais qu'ils dtaient toujours ld^lorsque le barmge routier &vait6t6 ebbli devant la rdsidenoe de Ny iramasuhuko' ''". FA avait fait la connaissancede la famille de Nyiramasuhuko six mois avant avril

'1994, lorsqu'elle avait

emmdnagC dans la commune de Ngomasr25.

2945. FA a dit d la bane que durant les deux semaines qui avaient suivi la mort

du Pr6sident Habyarimana, elle avait vu des gens aller-assister d trois riunions qui

s'dtaient tenues ihez Nyiramasuhuko et en -repartirsr26.

Sclon elle, ces rdunionsavaient eu lieu en avrij 1994, mais elle n'aurait pu en pr€ciser les dates8l27.Certains de ceux qui y avaient assist6 itaient habillds en civil, quelques-unsportaient l 'uniformi militaire8rz8. Tous 6taient des militants du MRND et des'lnterahumwestz".

Outre les occupants de la maison, au nombre des participanlsfieuraient le chef du MINITRAP, le directeur de I'INADES et un certain Koneo''u.

14666his/H

stto 6p,4, 30 juin 2004, p. 56 (huis clos) (tdmoin lA) ; piece a conviclion P l55 (fiched'identifi catjon ind!!idu€lle),t" ' CRA, 30.j,-rin 2004, p. 53. et p, 56 et 57 (huis clos), t" juilLct 2004, P. E el 13 (huis clos)

o4moin l'A).'"' CRA, 30 S uin 2004. p. 55 (huk clos). l" j uillet 2004, p. 9 (huis clos) (temoin FA) : piecc aconviction D,231 (Nrshobali) (Pholo montran le garage MSM)*'r, CR , 30juin 2004, p. 60, ibid., p. 62 (hnis clos) (r4moin FA).8rsCRA, l" juil let 2004, p. 60 €t 61, el ?0 Ouis clos) (t imoin FA).3r:r Ct{A, l' juille.2004, p. 60, 62 et 70 (huis clos) (timoin FA).tttz CRa, 30.juin 2004, p. 55 ca 56 (huis clos) (tcmoin FA).t'!t cRA, 30juin 2004, p. 56 (huis clos) (.emoin FA).*'a CRA, l" j,r i l l"t 2004, p. 5l, 56 et 73 (huis clos) (t€moin FA)*'tr CR,A, 30 juin 2004, p. 75 (huis clos), l"'juillet 2004, p. 14 €t 54 (huis clos) (tdmoin l A).' ' tu C&n, l0j,, in 2004, p. 5J, 56 et 5? (huis clos), l" juil let 2004, p. 36 (tdmoin FA).*'e cRA, 30 juin 200.1. p, 59 (16rnojn FAl.t ' : ' cRa. 30.juin 2004, p. 59 el 60 06moin F.A).' 're CRA. 30juin 2004. p. 74 er 75 {huis clos, (rdmoin FA).u n cRA, 1'juil let2004, p.44 (tcrnoin IrA).

Jugemcnt portsnt condamnation 24juin 201 I

cll I l 'oos2 (F) 901|E dfi t"" ..,1t fi€"- pr,ESSft;-Ft R

_-l

Le Procurev c. Nyiromastthuko et contol/J, affaire n' ICTR'g8-42-T

Lors de son contre-interrogatoire, FA a indiqu€ que son beau-frdre, dont elle ne se

rapp€lait plus le nom de famille, avait dgalement pris part aux rdunions du MRND

tenues chez Nyiramasuhukosllr. FA n'a pas dit qu'elle avait assistd ii ces rdunions,

mais elle a prdcisd qu'elle n'y avait jamais vu Nyiramasuhuko"'".

2946. Toujours selon FA, un homme qui residait dans sa.,c.oncession avait prispart aux reunions qui $e tenaient chez Nyiramasuhuko''" Au sortir de Iadeuxidme rdunion, il s'€tait rendu chez FA e.t lui avait dit, ainsi qu'd son marr,qu'd cette occasion, des instructions aYaient dtd donndes au sujet dx meurtre desiutsis et que I'on avait ddbattu de la question des cartes d'identiteo'r", ll lui avaitdit qu'if €tah un Inrerahamwe important et que les Tutsis habitBnt dans la

concession devaient quftter et trouver refuge ailleurs parce qu'il ne voulait pas lestuerE)35. Il portait un uniforme militaire et avait des grenades, des hachettes et une

dpde8r36. Aprds qu'il eut quitt€ les lieux, le mari de FA, lequel €tait un Tutsi, s'dtaitcachd dans le plafond de Lur maisonsr]7.

294'1. FA a confirmd que c'est parce que son voisin lui €n avait parle aprds la

deuxi0me r6union rtu'elle avait su que des rdunions se tenaient chezNyiramasuhuko8llB. Elle a dgalement reconnu que, dans sa ddclaration recueitliepar les enqu€teurs du Bureou du Procureur en novembre 1996, elle n'avait pas ditque son voisin lui avait parl6 du meurtre des Tutsis,o! qu'il lui avait fait part de la

ndcessite pour les Tutsis de quitter la concession"'", Par ailleurs, elle^a indiqudqu'elle ignorai! jusqu'd la visite de son voisin, que son mari €tait tutsiBra0.

?948. Aux dires de FA, une partie de Ia maison qu'elle avait identifiee comme6tant celte de Nyiramasuhuko dtait occupee par plu-sieurs locataires et la famille de

celle-ci vivait dans une autre aile de la risidence"'"'. Cen€ maison abritait aussi

des commerces eI FA y 4lloit souvent pour acheter des l6gumes, mais elle ignorait

ou'il v avait un h6tel8'42. Invir.de i dire oomment elle avait su que les gens qui

entraient chez Nyiramasuhuko assistaient it des r€uni^ons qui s'y tenaient, FA ardpondu que c'est parce que son voisin etait du nombreo'"'.

2949. FA a dit que d'avtil d juin 1994, des gens avaienl et6 tues au barrage, quec'est Nyiramasuhuko qui supewisair celui-ci et que Ntahobali y €tait eussi souYenlen faction. ll portait habituellement un pantalon, une veste et une celnturemilitaire, et avait sur lui une hachelte, des grenades, souvent une 6pie et parfois un

14665bis/H

'rI CR.A, l' jlillet 2004, p. ?0 et 71, et 76 et 77 (huis clos) (tdrnoin FA)B'r! cRA, I "'juillet 2004, p. 70 er 7l (huis clos) (timoin llA).tr" cR 4, 3ojuin 2004, p. 56 (huis ctos) (limoin IjA).*'tn CRA, 30 juin 2004, p. 54 a 56 (huis clos), l" juil lel2004, p. 4l €t 44 (l€moin !A).8r" CRA, 30.jl.rin 2004, p. 56 (huis clos), I t juilie! 2004, p. 43 (tcmoin FA)B''o cRA, 30juin 2004, p. 59 (remoin FA/.

i'cRA, 30juifl 2004, p. 5? (huir clos) (rinoin FA),*r1* cRA. I "'juitter 2004, p, 43 (tdmoin h-A).113e cM, l ' jui l lst 2004, p.44 (remoin IrA).3r40 CRA, t"juil lel 2004, p. 58 et 59 (huis clos) (temoin FA).' ' t ' CR it, 30.1uin 2(t04, p. 56, I "juil le( 2004. p. 56 (temoin FA).'ro' C M, | " juil ler 2004, p, 45. ibid., p. l3 (huis clos) (lernoin FA).$r4'cRA, l ' jui l ler 2004, p. 46 (rdmoin FA).

Jug€mefl t portant condamnalion

cul l-00s2 rFl 908@

24 juin 201|

Le Procwew c, Nyiramasuhuko el consorls. affaire no ICTR'98-42-T

fusil8laa. Elle a admis que dans sa dfclaration dcrite de 1996, elle n'avait pas

prdcisi que Ntahobali porlait une dpdesras Elle a dit que les membres de la milice'Interahimwe se trouy;ient au banage, munis de diverses armeso'"0. que Kaz ungu

s'y lrouvait €galement et portait un uniforme de camout'lage et un casque commeun soldat au front8'ot. Etle devait parfois franchir le banage Pour se rendre aumarch€ et, sachant qui eLle dtait. les personnes qui y €taient en faction la laissaientpurser*to'.

7950. Le tendemain de l'€tablissement du barrage, un groupe d'dtudianb deI'universitd qui rentraient du campus chez eux sont pass6s Par le baffage. Certainsd'entre eux ont 6t€ tuis d coups de h&ahette, d'autres ont 6te autorisds d franchir lebarrage. [,e tdmoin a vu Ntahobali se saisir d'une fille aux cheveux longs et lafrapplr d I'aide d'u ne hacheae ; elle etzit mode surJe+hampslat'

2951. Plusieurs jours plus tard, mais tou.jours en avril 1994, FA a vu Ntahobaliintimer l'ordre ir un homme de sortir de sa voiture et lui demander de prdsenter sacarte d'identit€, qu'il a d€chirie8r50, Ntahobali a ensuite frappd cet homme a I'aided'une hachette et l 'a remis i Kazungu pour qu'il aille I'achever' Emmend d I'EER'l'homme y a 6td tu6. FA n'a pas dt€ tdmoin de ce meurtre, mais elle a pJd.qis€ que'd€ retour au barrage, Kazungu lui avait di1 que I'homme avait eE tud'''' Elle aaffirmd en outre, dans un premier temPs, que Nyiramasuhuko se trouvait aubarrage, v€tue d'un uniforme mais sans arme, avant d'ajouter qu'elle 6tait armded'un fusil. Elle n'a pu dire si c'etait la pr€miire fois qu'elle voyait Nyiramasuhukoau buraageS'5?.

2952. Le m0me jour, vers 23 heures, FA se trouvait chez elle lonqu'elle avaitentendu, pendant plus de cinq minutes, quelqu'un pousser, d'une voix lointaine'des cris d'agonie et dire : < Shalom me tue, Shalom me tue! t"'".

2953. Un aprds-midi, plusieursjoun aprds que Kazungu eut emmend un homme,mais toujours en avril 1994, FA avait vu Ntahobali an€ter net un militaire du campde I'ESO qui dtait venu au barrage8l54. Ntatobali a'/ait extrait le militaire de sonvdhicule rouge i double cabine et I'avait frappd i coups de hache avant de le livrersux Inlerahamwe pour qu'ils le tucnto'". Les Interahamwe avaient enlevd sonfusil au militaire. Ntahobali avait ensuite pris le fusil et emmend le vdhicule chezNyiramasuhukoEl56. FA a admis qu'elle avait omis de dire dans sa ddclaralion de

I4664bis/H

''* cne, 30.1uin ?00+, p. 62 d 64 (huis clos), I d juillet 2004, p. 4? (t6moin FA).8'drCRA, l"juil ler ?008, p. 47 (temoin FA)."'* CRA, 30juin 2003, p. 74 et 75 (huis cLos) (tdmoin FA),*'ot cRA, l" juit lel2004, p. 2? (t&noin FA).!r'3 CRA, l'juillet 2004, p, 60, 62 ei 70 (huis clos) (tdmoin FA)*'ot CRA, 30jutn 2004, p. 62 et 63 (hr-ris clos), l"'juiller 2004, p. 28 (ldrnoin FA)."t'" CRA, 30 juin 2004, p. 65 (huis clos), l" juillet 2004, p. 27 (lemoin FA).t''' CRA, 30 juin 2004, p. 65 (huis clos), l"' jdlLe! 2004, p. l0 (tdmoin FA).' ' tt CRA. 30iuin 2004, p. 65 d 67 (huis clos) (tamoin FA).' ' tt CR_a. 3o.1uin 200+. p, 69 (huis clos) (rCmoin FA).*t" CRe, 30juin 2004, p. 68 (huis clos), lojuil let 2004, p. 2? et 31, ibid ,p. 7? (huis clos) (tCmoinFA).*'t ' CRA, 30;uin 2004. p. 68 (huis clos). I " juil let 2004, p. 27, I t, l l et 35 (tetnoin FA).

"'o Cna. .lo.j,r in 200+, p. 68 (huis cloi). l" ' jui l lel 2004. p. 33 et 35 l l{moin FA I

Jugemenl portant condomnalion 24 1uin20l1

cul r.0052 (F) 909@

Le Procuresr c. Ntircmaiuhulo et contorr$, atlaire n' IC-[R'98'42-T

1996 que Nahobali avair frappe le militaire d I'aide d'une hac-he, mais elle avaitdit qu'il 6tait parti av ea les Intirahatm:,e pour tuer ce militairesl5T.

2954. Selon FA, Nyiramasuhulo se trouYait au barrage Jorsque s'etait ddroulde lascdne concemant le militaireo'"o, L'int€ressde achetait des ldgumes avec sa fil leprts de la route du c0t€ de I'EER8l5e. Le militaire avait prid Nyiramasuhukod'interc6der en sa faveur en disant : << Aide-moi, Shalom va me tuer . . ou veDt metuer ), mais Nyiramasuhuko n'avait dit mot8160. FA n'a pas assist€ d I'exdcution dumilitairesr6l. Selon elle, celui-ci portait un uniforme, mais elle n'a pu dire aveccenitude s'il s'agissait d'un gendarme, d'un 6l6ment de la garde prdsidentielle ou

d'un militaire ordinaireE'o2. Plus tard le m€me jour, un militaire de I'ESO €taitvenu et avait menac6 de ddtruire la maison de Nyiramasuhuko parce que son amiavsil cti tui alors mime qu'il n'etait.p^as Tutsi. t{hhobali el son pe're s'diaientenfuis er avaient passe la nuit A Mbazi"'"'.

2955. Nyiramasuhuko vivait avec son mari, son fils Ntahobali, I 'dpouse de celui-ci, ses trois filles et une domestiqueslsa. R€pondant i une question de la D6fensede Ntahobali qui soutenait qu'une des trois filles de Nyirarnasuhuko etait a

I'itranger en 1994, FA a dit qu'elle les avait vues souvent entre avril et juillet

1994, {u'elles 6taient corpulentes, mais qu'elle ignorait leurs noms8lr

2956. FA n'a pas 6tE en mesur€ de r€connaitre Nyiramasuhuko aD pretoire; €lles'est bom6e i dire qu'une certaine femme qui s'y trouvait < ressembl[aitl > iNyiramasuhuko. Elle a ajoutd qu'elle n'avait plus revu I'intdressee depuis prds dedix ans. Ells n'a non plus 6t6 en mesure d'identifier au pretoir€ celui qu'elle

ddsignait sous le nom cli ShalomBl66.

OCB. tdmgin d charge

2957. D'ethnie hutue, chauffeur en 1994 et ddtenu au moment oir il a d6pos6'

QCB8I6? a affirmd qu'un barrage avait €ld elabli devant la maison de MauriceNtuhobuli, pdre de Shalom Ntahobalis'68. QCB dtait anivd i ce barrage le 2l.avril1994 au mitin en compagnie d'un Tutsi du nom de L€opold Ruvurajabo"'0". A unedislance d'environ neuf mitres, il avajt vu Ntahobali au barrage. Il tenait la

14663bis/H

3157 CRA, i"juitler 2004, p, 3J (ldmoin FA).BI'3 cRA, 30 juin 2004, p. 68 (huis clos) (l{moin FA).srre CRA, 30 juin 2004, p. 68 (huis clor) (tdmoin FA), l" juil lel 2004. P ?8 (temoin ! A)' 'o' 'CRA, 30juin 2004, p. 68 (huis clos) (t imoin lrA).*'o' CRA, Sdjuin 200a. p. 68 (huis clos) (temoin FA), l" juil let 2001. p. 84 (huis clot (ldmoin

fA),3ro: CIIA, l".iuiller 2004, p. 32 (tdrnoin FA),3'or CRA, t"juilter 2004, p, 84 ct 85 (hujs olos) (rdrnoin FA).*t* CRA, 30 juin 2004, p. 56 (hui! clos), l' juiltet 2004, p. I I (huis ctos) (tdmoin FA).N',ot cRA, 30 .1uin 2004, p. 56 (huis clos), l" ' jui l ler 2004, p. 13, 14, 55 et J6 {huis clos) 0enoinFA)."'uo CRA. J0juin 2004, p. 75 et 76 (huis clos) (rcmoin FA).3ro' CRA, 20 rnars 2002, p- 4l el 44 (temoiD Qct!).3'68 gg4, 20 6ars 2002, p. ?l et 8l Gcmoin QCII).3r6e cRA, 20 mars 2002, p. 72 (lcmoin QcB),

Jugement ponart condmnation 24 juin 201 I

9 r 0

Le Procureur c. Nyircmasuhuko el cottlorts, aftbirs n' lC'fR-g8-42- l'

portidre d'une Peugeot 505 transportant des grenades et une kalachn ikovsl?0. tl ne

fallait pas confondre ce v€hicule de marque Peugeot 505 aux plaqu€s

mindralogiques civiles avec la Peugeot 504 blanche du pere de Ntahobali qui avaitdes plaq'is d'immatriculation offii ielles .iaunesurt' Ntuhobuli portait un pantalon

ordinaire et une jaquette militaire sans manches'' ' '.

2958. QCB a expliqud que c'dtait la premidre fois qu'il voyait Ntahobali, maisqu'il I 'avait 6galement rencontri en 1989, Iorsqu'il s'dtait rcndu chez I'intdressden compagnie du chauffeur de Maurice Ntahobali, d I'dpoque oir QCB travaillair dI'universit-i de Butare8l73. QCB avait encore vu Ntalobali anivet au bureau de laprefecture i bord d'un vdhicule Peugeot 505 dans lamatinee du 28 avril 19948r74.il avait formellement reconnu Ntahobali au prdtoire"'"

2959. Toujoun selon QCB, t,6opold Ruvurajabo avait d0 produire sa carted'identit€, mais il avait refus6. On lui avait dit de se rendre d une 6cole voisine,mais il avait refusd8l76. Les Interohamwe avaient alors demande d ShalomNtahobali : << Que devons-nous faire de lui ? >, i quoi Ntahobali avait rdpondu :< Tuez-les (sic) oBl7t, Les Interahqm\re avaient tu^6 !6opold A coups de couleau etavaient jet€ son corPs en contrebas de la route8rT8 Le tdmoin, qui connaissaitLdopolidepuis longiemps, a indiqui que celui-ci ilait tutsi8l?e. Lors du contre-interrogatoiie, Qcei aiiqu'it utuii r"ncont.€ teopold Ruwrajabo au barrages"o,ce qui contredit sa declaration dcrite du 7 avril 1999, recueillie par les enqu€teu,rsdu'ilPtR, otr il affirmait avoir quin6 son domicile en compagnie de Ruvurajabo"'o'.

SS. temoin d charge

2960. Selon SS, une Tutsieslsz, le 2? mai 1994, des militaires I'avaient escortieainsi que d'autres rdfugids tutsis depuis I'h6pital universitaire de Butare jusqu'au

bureau de la prdfecturetrlE3. Elle a d-6pos6 au sujet d'une banidre €tablie devant la

maison de NyiramasuhukoslEa et constitud, selon elle, de deux morceaux de boisplac6s en travers la routett8s. L4 SS avait vu Nyiramasuhuko' des membres de lamilice lnterahamwe, et un militaire ddnommd (-ungu, qui portait une atm"8l8u.Nyiramasuhuko 6tait vetue d'une chemise militaire el d'un kitenge' pagne de type

*r?0 CRA, 20 ma.rs 2002, p. 8l i 84 (t€moin QcB).*r'r CRA, 25 mars 2002, p.70 etTl et 74 et 75 (huis clos) (t6moin QCB).3r?1 cRA, 20 ma$ 2002, p. Ei (tdmoin QcB).3r'3 cRA, 20 mars ?002, ;. 82, 25 mars 2002, p. 53 d 55 (huis clos) (tcmoin QcB)",t. CRA. 2 | mats 2002, p.57 ct 58 (tdrnojn QCB).*t" cRA,21 mus 2002, p.91 (lcmoin Qcs)116 CRA. 20 mars 2002, p. 73 er 76 (lemoin QCB).*"'CR-A,20 marr 2002, p. 7? (temoin QCB).srrE CRA 20 mars 2002, p. ?3, 74 et 77 (tcnoin QCB).ir cRA, 20 mars 2002, p. ?9 (t€noin QcB).ir*" cI{A, 20 ma$ 2002, p. ?2 (tgmoin QcB)3r*r CR , 26 mars 2002, p,44 (tdmoin QcB),3r3r cRA. 3 mats 2003, p. 26 (tdrnoin Ss).*131CRA. 3 mars 2003, p. lO, l0 mars 2001, p. 33 el 34 (t€moin SS).sre CRA, 3 mars 2003, p. 30 (tdmoin sS).3rs cRA, 3 ma|s 2003, p. 30 ct 35 (t€rnoin SS)."136 CRA, J man 2003, p. 30 l 32, 5 mars 2001, p. l8 (temoin sS)-

Jugcmenl ponant condamnation

c [ l l -oos2 (F) 9 l lffi

I4662bis/H

24. iu in 201 I

Le Pto&reur c. Nybamasuhuko eI conso s, affaire n" ICTR'98'42-T

konga norrt, autour de la tailleElE?. PIus tard, SS s'est conigde er a dit qu'elle avaitvu Kazungu au bureau de la prdfecture eI non au banage, mais qu'elle iSnoraitI' identite du militaire qui 6iait avec Nyiramasuhuko au barrageo'oo.

2961, D'aprds SS, Nyiramasubuko etant la plus harlle autorite prds€nte sul leslieux d l'dpoque, c'est elle qui semblait superviser le barrageo'o'. Elle avait intim6l'ordre de i'an€ter aux militaires qui escortaient le groupe Je refugids tutsisEle0. Ilss'dtaient entretenus avec elle, puis, avec les rdfugids, ils avaient franchi lebar.agestgl, SS a formellernent id"ntifie Nyiramasuhuko dans le prdtoiresrez. Ayantvu I'interessCe avant 1994, elle avait dtd en mesure de la reconnaitre aubarrages I 93 ,

SX. tdmoin e charqe

2962. D'ethnie tutsie et menuisi€r en 1994, SXsLea a ddclar€ qu'avant les faitssurvenus en 1994, il ne connaissait pas Ntahobali. Toutefois, i I'epoque oi lesTutsis se faisaient massacrer au barrage €tabli devant la maison deNyiramasuhuko, Gasana, un ami de SX qui travaillait chez M. Mujeri, lui avaitdisisnd Ntahobalis'e5. Le tcmoin a formellement identifid Ntahobali dans leprdtiiresre6.

2963. Environ deux semaines apres Ja mort du President Habyarimana, SX a vuun banage dtabli prds de I'EER, devant ta maison de Nyiramasuhuko. Les cartesd'identitg y dtaient contrdlees et des meurtres y ont etd.c-ommis Le tdmoin a puidentifier Ntahobali comme se trouvant audit barrageo'"'. Ntahobali porlajt desvetements civils. SX ne savait pas ou l' intdressd habirail ni oi il avait l 'habitude dese rendre, mais il a dit qu'il le voyait souvent passer. Il ne connaissait paspersonnellement la famille Ntahobali, mais on lui avair dit que la maison qui setouvait i proximit6 clu barrage appartenait i cette familletre8.

2964. Lors du contre-interrogatoire, SX a dit qu'il avait regagnd Butare, depuis sacommune d'origine, apres la mort du President, vers 13 heures, avant le ddbut desmassacres et svart l'6tablissement du banage devant la maison deNyiramasuhuko. Quelques banages avaient 6t6 €tablis immddiatement avant la

1466lbis/H

'uu cRA, 3 mars 2003, p. 35 (tdmoin SS),rris cRA, 5 mars 2003, p. l8 ct 19 (temoin ss).trse CRA, 3 ma$ 2003, p. 36 (temoin SS).8rs crLA, 3 rr'alJ 2003, p. 30 (rdnoit sS),srer CI{A, 3 marF 2003, p, 33 | 35 (tdmoin SS).rrc cRA,3 nars 2003, p. 83 ct 84 (lemoin SS).srer CRA, 3 mars 2003, p. 37, 38, 8l et 84 (t€moin SS).sreo cRA,2? janvicr 2004, p. 8 (huis clos) (tdrnoin SX) ; pilce A conviction P69 (Fichcd' identifiaation individuelle).3re5 CRA, 27 janvler 2004, p. !5, ibid., p. 53 (huis clos). 30 janvicr 2004, p. 24. ibid,. p. 15 (huisclos) (lfmoin SX).r'e6 CRA,2Tjanvier 2004, p. 17 et l8 (t imoin sx).3'e cR^, 27 jsrvisr ?00312004), p.l6 et l? ltdnoin sx),tre'CR , 27 janvier 2003 [20041, p. I6 (timoih Sx).

Jlrgem€nt portant condamnadon 24 juin 201 I

cln l-0052 ($ 912@

Le Prccurcur c. Nyircmasuhuko el consorfi, alTaire n' ICTR-98-42-T

molt du Prdsident, mais c'€st le jour de la- m-ort du President que fut dtabli celuisitue devant le domicile de Nyiramasuhukotlee,

2965. Toujours lo$ du contre-interrogatoir€, SX a indiqud que c'est par leursuniformes, diffdrents de ceux de I'arm6e rdgulidre par la grandeur des tachetures

[du camouflage], qu'il avait reconnu des membres de la garde prdsidentielle postds

au barrageo'uu, Il a affirme qu'il n'avait vu aucune porsonne de race blanche aubarrage8zor. Plus tard, il a prdcisd que Ntahobali s'y trouvait au moment oi les6liments de la garde prdsidentielle et d'autres militaires dtaient ddployes Ie long dela route jusqu'd I'Ecole des sous-officiers [ESOf"". ll a dit qu'il se cachait chezMufileri et que de ld, il ne pouvait pas voir la route menant a I'ESO. Tout ce qu'ilpouvait voir, c'est que la route €taitjonch€e de cadavres que I'on trainait depuis lebarrage pour les charger sur des vdhicules qui dtaient arrivds. Il ne pouvait voir lescadavres de I'endroit oit il se trouvait, mais il les avait vus lorsqu'il avait traversdla route8z0r. Il avait reconnu quelques-unes des person^nes nrdes au banage, mais ilignorail leur nom el de quelle direction elles venaiento'u".

2966. SX a pu identifier, dans ta piice e conviction P 70A, I' immeuble danslequel il se cachait ainsi que le barmge et la-m,aison de Nyiramasuhuko tels qu'its

apparaissent sur la pidce d conviction P.70Bo'u'. L'immeuble oi habitait Ntahobaligiait un immeuble de plusieurs dtages, d la fois commercial et rdsidentiels:06.

2967, Lejour oir le banage avait 6td €tab)i, SX avait pass6 deux ou trois heures dobserver d'une distance d'une centaine de mitres ce qui s'y passait; il avait vuNtahobali interroger lss gens et demander d voir leur oarte d'idenlitd. Denombreuses personnes avaient €ld tuees iL ce banage et Nlahobali faisait panie destueurs. a-t-il indiqud{207, estimant le nombre de tuds d environ 500 personneso'uo.

2968. Ce jour-ti, SX avait vu plusieurs jeunes fil les au banage L'une d'clles y

dtait anivde d bord d'un v6hicule jaune de marque Daihatsu. Au banage, apresavoir prdsent6 leurs cartes d'identit€, les membres de Jon groupe avaient dtdexecutbs,mais Ntahobali avait pris la jeune fitle de c6tdo'u". Lui et un homme quele tdmoin a identifid comme 6tan1 Jean-Pierre I'avaient emmende prds de I'endroitoir se cachait le tdmoin. Celui-oi avait observd comment Ntahobali et Jean-Pierrefrappaient la jeune femme et l'avaient obligde d traverser plusieurs fois uncaniveau d plat ventrerz'u.

FIe CRA. 30 janvier 2004, p. 27 cr 28 (tdmoin SX),3!o CRA, 30 janvier 2004, p. 22 (rimoin SX).820r CI(A, 30janvier 2004, p. 26 (dmoin SX).830! CRA, 30 janvier 2004, p. 50 (tCnojn SX),3rt'r CRA 3ojanvicr 2004, p. 60 ct 6l (tdmoin SX).3e CLA, 30 jarlvier 2004, p, 6? i 69 (tEmoin sx).'205 CRA, 27 janvier 2004, p. 34 el 35 ; pieccs a conviction P.704 et P,?08 (pholograPhies).3?6 CRA, 30janvier 2004 p. 24 (tdmoin SX).3?o7 cItA, 27 ianvier 2004, p, 16 A 18, 30janvicr 2004, p. 36 (tdmoin S)08:ft cItA, 30janvier 2004, p. 37 (t6moin sx).n@ CRA, 2? janvicr 2004, p, l9 (timoin S x).ill" cRA, 2Tjanvicr 2004, p. 20 (rdmoin sX).

Jugcmenl ponant condamnation

I4660bis/H

2 4 j u i n 2 0 l l

9 1 3

k Proc{rev c. Nyhamasuhito et conso,'$, affaite n' ICTR-98-42"7

2969, Lonque le rlhme des meurhes perp€trds au banage avait baiss6d'iniensitd, SX avait quitt€ sa cachette et dtait retournd d un atelier situd prds deI'EER82jr. Lorqu'il avait regagnd sa cachette, SX avait revu Ntahobali avec lajeune fille susmentionnee. SX dlait tout pris d'eux, Peut-Cfie d une Yingtaine demdtres, et avail pu les voiri trevers ane briche dans le mur qu'il a dCcrite commeetanr une sorte ie fen€treE2rl. Il commengait A faire sombre, mais pas au point dene pouvoir distinguer ce qui se passait au-dehors. SX avait vu Ntahobali violer lajeune femme, taquelle poussait des cris: apres quoi, il l 'av-ait immediatementfrapp€e [a la tcmpelr ir I 'aide d'une petite hache et I'avait tu€e"'' '.

2970, SX a dit d la bane que cinq personnes se cachaient avec lui, dont deuxhommes ddnommds Rindiro et Munyaneza, e1 avaient €galement itd tdmoinsoculaires de ce viol82la. La demidre fois que le temoin a vu Rindiro et Munyaneza"c'dtait A la fin de la guerre, lorsque Munyaneza avait fui et que Rindiro avaitintdgrd l'armde rwandaise, Il I dit e la barre qu'il croyait que Munyaneza 6taitencore en vie, mais que l€s auft€s etaient morts, car il les avait vus lorsqu'on lesavait enlevds oour aller les tuer82ll.

2971 . Peu aprds le ddpart de Ntahobali, SX dtait ali€ voir le cadavre de la jeune

fill€ et a constatd qu'elle avait une bosse d la tempe et une sur le c0t6: et que soncorps 6tait couvert de sangt'tu. Plus tard cette nuirls, SX et une autre Personneou'i[ n'a pas identili6e nommdment dtaient revenus et avaient recouvert le cadavreivec de i'herbe8zr7. Environ quatre jours aprds le ddcds, le tdmoin et d'autrespersonnes 6taient revenus enterier le corps de-lajeune fille dans un bosquets2l8.

TB. t6moin e charge

2972. Enseignante tutsie de Butare-villeE2le, TB a affrrmd qu'elle connaissaitNtahobali at ses parents, Maurice Ntahobali et Pauline Nyiramasuhuko. Elle avaitrencontri Ntahobali A plusieurs tePrises duranl les dv6nemenls de 1994'notamment lorsque I'int€ressd passait par I'endroit oil habitait le t6moin en serendant chez le pasteur Ndamag.t:i ', Elle n'avait p-as revu Ntahobali depuis I 994,mais elle a pu I'identifier formellement au prdtoire"''.

2973, Dans sa ddposition, TB a dit qu'un barrage avait 6ft ftabli prds de lar€sidence de Maurice Ntahobali environ quafe jours apres le 2l avril 1994, jour

"'?'r cRA, 27;anvier 2004, p. 20 et 2l (t€moin sx).31r? CRA, 2? janvi€r 2004, p. 2l d 2l (tmoin SX).3'?r1 CRA, 27 janvier 2004, p, 23 et 24 I NDT ; Voir la venion anglaise de ce comple rendud'audiencc, p, 22 d 24 ; CRA, 30janviet 2004, p. 74 et 75, et 86 (huis clos) (tdmoln SX).3:r1CRA. 30.ianvier 2004. p, 73 et 74 (huis clos) (t€moin SX).*rrt CRA, 30 janr icr 2004, p, 74, 75 et 85 (huis clos) ( lernoin SX).3116 Ct(A,2?janvier 2004, p.24 ct 25 (temoin SX), 'NDT i Voir la yersion anglaise de ca oornptcrendu d'audiencc, p, 24.sr? CRA,2Tjanvier 2004, p. ?5 (rdrnoin SX),'rrr CRA, ?7 janvi€r 2004, p,25 (tdmoin SX),*'1q CR.A, 4 jivrier 2004, p. 28 (tdrnoin TB) ; pitce A cotlictjoD P.72 (Fjche d'ideDtific€ljoDindividuclle),3eu CIRA, 4 fdvrier 2004, p. 44 (tCnroin IB),rtrr CRA,4 fdvder 2004, p, J6 ct 57 0cnoin'fB).

Jugement portant condamnation 24 juin 20ll

cr l r -0052 tB 914W)

14659bis/II

Le Proatetu c. Nriranasuhulo et consorls, allajre n' ICTR-98-42-l'

oi les massacres avaient commenci82". L.dit barrage avait 6td dlabli devant lamaison de Nyiramasuhuko, pr+s de la route qui mgne au quartier arabe et d'unpanneau de signalisation rouiidre de forme triangulaire indiquant .t, Danger rs2?3.TB pouvait bien voir la route depuis I'immeub^le- oir elle logeait, dans uneconcersion situde prds de la risidenci de Ntahobali822a.

2974. TB a dit que des militaires et dos civils, dont Ntahobali, se trouvaient aubarrage et qu'elle avait entendu Ntahobali dire aux militaires < Travaillez ! >, cequi, ilon elle, voulait dire tuez les g"ns8?25. Depuis I'immeuble oi elle logeait,elie pouvail apercevoir distinctement le barrage, les gens qui y dtai€nt baftus dmortet ceux qu'on emmenait d I'EER pour les executeidans la for€t8226.

2915. tJne fois. TB avait vu des gens s'approcher du banage situ6 devant lardsidence des Ntahobali d bord d'un- vchicuie jaune de marque Daihatsu8227. Surordre de Ntahobaii, qui etait en compagnie d'un homme identifid comme dlantJean-Piene. on avait fait an€ter le v6hicule et demande ir ses occupants de montrerIeurs cartes d'identit€. Certains avaient pu poursuivre leur chemin, d'autres avaientit€ retenus8z2E. Ntahobali avait saisi une fille aux cheveux tresses qui se trouvait abord du vdhicule et I'avait tralnie vers un chemin qui passait entre les batimentsabriranr des salles de classe jusque dans le bois8r2e. TB avait vu litahobali revenirseul et dire aux militaires en faction au barrage de continuer de traYailler, D€qu'clle avait interpreW comme voulant dire qu'il l 'allait continuer de tuer lesgens8xo. Elle avait revu la fil le aux chevcux tressds le soir, gisant mone au sol prdsi'un arbre, roude de coups823l, le vagin plein de sangs2l2 PIus tard, le corps de lafille avait dti enterrC par trois personnes, dont celle qu'elle a identifiCe commeetant SX"".

2976. TB a expliqu€ qu'elle ne connaissait pas SX d I'dpoque des laitsconcemant la fille qui 6tait A bord du vdhicule Daihatsu de couleur jaune, maisqu'elle I'avait reconDu car elJe le voyait souvent passer par I'EER. TB affirmeavoir vu SX aprds le ginocide, mais ils ne faisaient que se saluer en passant ElleI'avait vu la dernidre fois en 1998 ou en 2000o/'*.

l4658bis/H

rr'?1 CRA, 4 fevrier 2004, p. 43 et 44, 5 fevrier 2004. p. 11 (huis clos) (tdmoin TB).Brxr CRA, 4 fiwier 2004, p. 43 er 44, e! 53 er 54 (t€moin l B) : pjece e conviction P.25E (Photo del'!ndre prjncjpale de Butarc).

"'CM, 4 f€vrier 2004, p. 53 ct 54 (remoin TB).3r:r CRA,4 fdvrier 2004,p,44 it 47 cr51(t€moin TB).3!$ cItA,4 ferrier 2004, p. 43, 50 €t 51, ibid., p. 70,73,76 A 78, 100 et l0l (huis clos), 5 fdvrier2004. p. 26 ct 27. ibid.. p. l2 et l3 (huis clos) (remoin TU).3r: ' cRA, 4 fivrier 2004, p. 44, 5 fcvrier 2004. p. | 8 {tdmoin TB).3r3 ct(A, 4 f€vrier 2004, p. 44 ci 45 (ternoin TB).*:re cRA,4 fdyrier 2004, p. 46, et 49 a 51, 5 felti€r 2004, p. 24 et 25 (tdmoin TB) i piace Aconvjclion P.25D (Photo dcs $allcs de classe de l'{cole prise sous un angle diff6ren1).r?r0 CRA, 4 fdvrier 2004, p. 50 et 51, 5 fdvrier 2004. p. ?0. 2l et 24 e 26 oemoin TB).E'?l cRA, 4 fdvier 2004, p. 5l (tdrroin TB).nrl cRA, 4 l4vrier 2004, p. 5t (tirnoin 'lB).3r3r cRA, 4 fcvrier 2004. p, 52, ibid., p. 58 (huis clos) (ldrboin I'B).t:'4 CRA, 4 l'4vricr 2004, p. 60 (huis clos) (tdmoin TB).

Jugement porlant condamnation 24 juin 201 l

9 1 5

Le Procureur c. Ntircmdsuhuka el constrts, afTaire n' IC IR-98-42-T

TC. t6moin d charge

297'1. D'etJde tutsi€ €t comptable en 1994, TC82r5 a dit i la barre qu'il

connaissait I'accus6 Ntahobali, ayant fr6quent6 le groupe scolaire ensemble' Iln'dtait pas dans la mOme classe que- Ntahobali, 6tant en sixidme annde, lorsquet.ttahobili etait en premidre anndex2l6. Dans sa d€claration dcrite du 4 ddcembre1996, il avait declare que lui et Ntahobali etaient des amis, llors qu'il a soutenu ila bare qu'ils se saluaient sans pour autant Ctr€ des amiso"' ll a formellernentidentifi6 Ntahobali dans le prdtoire823E.

29?8. TG a indiqud que dds le 26 awil 1994, il se cachait dans une maison sisedans la concession d'un homme d'affaires du nom de Martjn Uwariraye, el ce,jusqu'au 2 juillet 1994, date ir laquelle les Interahamwe avaicnt envahi laconiessionulo situde sur la voie principale menant a Bujumbu^r4 d I'universitd, ducdt6 gauche, et au cenlre-ville de Butare, du c6td- -droit""' Cette enceintecomprenait plusieurs bdtirnents, dont une boulangerieE2ot situee dans la panie laplus basse du complexe prds d'une mosqueeo"'. Le mur de la boulangene, qui

dtait perpendiculaire a la route, comportait au-dessus du four deux claustrasd'adration de forme ovale ei une fenCtr; de 1,6 mdue sur 0,6 mdteE?43 '20'. De lachambre orl il se cachait, TG ne pouvait voir la route principale' mais il ie pouvaitd partir de la boulangerieuos. La concession en questjon se lrouvait dL environ 700 d800 mdtres de la r€sidence de la famille Ntahobali. De li, ls tdmoin pouvait voircette r€sidence €t un barrage82n6.

2979. TG s'est vu prdsenter une Photo sur Jaquel)e il a reconnu l'endroit oi laroute menant au quartier arabe rejoint la route principale menant i I'universitd(extr€me gauche de la photo) et au centre-ville de Butare (extr€me droite de laphoto). It a indiqud I'emplacement oir se trouvait la rdsidence de Ntahobali eni994 et I'endroiioir avait ctd ctabli le barrages2ot. Il n'6tait pas str de la dateexacte A laquelle ce banage avait dtd 6tabli, mais il a dit que ce devait 6lre vers lafin d'avril 1994, car il voyait le barrage en question quand il se trouvait dans la

I4657bis/H

sr CRA, 30 rnars ?004, p,61, ibid., p.64 (huis olos) {temoin T6} i piace d conYic(ion P.98 (Fichc

d'identjf ication individuelle),8t* cRA,3l mars 2004, p.25 (t€moin TG).*t3' CRA, 3l nars 2004, p. 26 (tdmoin Tc),[rB CRA, j0 mars 2004, p. ?2 et 73 (tdmoin TG),8?t CRA, 30 rhats 2004, p. 7l er 7l, ibid., p. 66 (hujs olos), l l mon 2004, p 21, 23' 68 et 69' ibid .p. E0 (huis clos) (t6mojn TC),840 CRA, 30 nars 2004, p, 7l (rdmoin Tc),tzor CRA,30 mars 2004, p,7l et 72. NDT : Cett€ tdfdtence cotrespond a b page 63 eo anglais etnon d la pagc 57 oomme cela est indiqud dans Ie texte original, cetle dcmiere rdfdrsncs {lantcnonde; CRA,3l mars 2004, p. 91 (t€moin TG),rxot CRA, 3l ma$ 2004, p. 45 (huis clos) (timoin TG),stor CRA, 3 | mErs 2004, p. 46 d 48 (huis clos) (ldmoin TC),3r4 CRA, 3l mars 2004, p. 49 (huis clos) (tCmoin TC),3245 CRA. 30 mars 2004, p. 7l ( tdrnoin' l G),f']o6 CRA, 30 mars 2004, p. 7E, 3 t mars 2004, p. 52 et 53 (tCnroin TC).'!' CRA, 3t man 2004, p. 63 d 65 (lemoin TG) i piece d conviorion D.198 (Ntahobati)(PhotogJaphie de L'cndroit oi itail drigi le batrage routier),

JuBement ponan condamnation 24 juin 20t I

9 t 6