Dopage génétique - WADA

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Dopage génétique La science et le sport convergent à nouveau alors que la recherche médicale expérimente la complexité du transfert de gènes. Un regard sur les faits et dangers du dopage génétique, et sur les actions entreprises par l'AMA pour faire face à cette nouvelle menace. Un dispositif de livraison génétique, ou vecteur (dans ce cas, un virus adapté), livre sa cargaison dans le noyau d'une cellule musculaire. Découvrez des explications détaillées en page 2. franc jeu UNE PUBLICATION OFFICIELLE DE L’AGENCE MONDIALE ANTIDOPAGE NUMÉRO 1 - 2005

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Dopage génétiqueLa science et le sport convergent à nouveau alors que la recherche médicale expérimente la complexité du transfert de gènes. Un regard sur les faits et dangers du dopage génétique, et sur les actions entreprises par l'AMA pour faire face à cette nouvelle menace.

Un dispositif de livraison génétique, ouvecteur (dans ce cas, un virus adapté), livre

sa cargaison dans le noyau d'une cellule musculaire. Découvrez des

explications détaillées en page 2.

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Toutes les informations publiées dans ce numéro étaientexactes au moment de l'impression. Les articles publiésdans ce numéro, et les opinions exprimées par les auteurs,athlètes et experts, ne reflètent pas nécessairement lesopinions de l'Agence mondiale antidopage.

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Éditorial de R.W. Pound :

Prendre les devants

Le dopage génétiquepourrait constituer unenouvelle étape dansl'amélioration desperformances sportives,mais l'AMA travailleactivement afin de s'assurerque ces techniquesmédicales ne soient pasutilisées pour créer des"super-athlètes".

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Couverture et dossier spécial :Dopage génétique

Le point sur les avancées de la thérapie génique, lespossibilités qu'elle offre en matière d'amélioration desperformances et les mesures prises par l'AMA pour faireface à cette nouvelle menace.

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Projets de recherche financés par l'AMA

L'AMA finance actuellement plusieurs projets derecherche liés à la détection du dopage génétique.Résumé.

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Interview : Dr Theodore Friedmann

Le professeur de pédiatrie et directeur duprogramme de thérapie génique de l'Universitéde Californie à San Diego évoque les avancéesde la recherche et les défis émergents.

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dans ce numéro

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Soutien des gouvernements

Portraits du nouveau vice-président de l'AMA, BrianMikkelsen, et de représentants degouvernements actifs dans lalutte contre le dopage.

Pages 13-114

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Profil de sportif :Jacqui Cooper

Rencontre avec la star du skiacrobatique - l'une des sportivesaustraliennes les plus engagéesdans la lutte contre le dopage.

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Partenaires de l'AMA:Comité international paralympique

Le CIP met l'accent sur lasensibilisation de sportifs et la miseen place d'un groupe cible desportifs soumis aux contrôles.

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Nouvelles de l'AMA Pg

Recherche en sciences sociales ...19Série de posters de l'AMA .............19Symposium en Uruguay ................20Liste et Guide du sportif .................20Convention de l'UNESCO................20Arrivées à l'AMA .............................21Livret sur les médicaments...........21Financement ...................................21

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Dopage génétique et

sports olympiques

Le Dr Thomas Murray livre son opinion ausujet des mythes et des réalités dudopage génétique dans une contribution spéciale.

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Panel sur le dopage

génétique de l'AMA

L'AMA réunit des experts mondiaux depremier plan pour l'aider dans sa luttecontre le dopage génétique.

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domaine de la médecine. Le fait que lascience permette de manipuler legénome humain pour prévenir ousoigner des maladies incurables est unsuccès remarquable. Même s'il reste duchemin à parcourir, j'espère que lathérapie génique pourra un jour êtreappliquée efficacement et en toutesécurité. Mais le détournement de cesavancées pour créer des "super-athlètes"n'est simplement pas acceptable. L'AMAluttera contre le dopage génétique aussivigoureusement qu'elle lutte contre ledopage "traditionnel", pour que lesvainqueurs continuent de s'imposergrâce à leur dur labeur, à leurentraînement et à leur discipline.

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Éditorial: Richard W. Pound

Au cours des Jeux olympiquesd'Athènes, l'été dernier, de nombreuxjournalistes pensant déjà aux Jeux dePékin m'ont posé la même question : ledopage génétique pourrait-il être présenten 2008?

L'idée que des sportifs génétiquementmodifiés puissent participer auxprochains Jeux olympiques d'été estassurément dérangeante, mais pasirréaliste. Depuis plusieurs années,l'AMA considère le dopage génétiquecomme une menace. Nous avons doncactivement attiré l'attention dumouvement sportif et du mondescientifique sur les défis posés par cenouveau genre de méthodesd'amélioration de la performance.Comme vous pourrez le lire dans lespages suivantes, nos scientifiques nepensent pas que le dopage génétiquesoit déjà une réalité. Mais cela pourraitchanger au cours des quelquesprochaines années, et nous devons êtreprêts à affronter cette nouvelle menaceavec de nouvelles armes.

En 2002, l'AMA a réuni pour lapremière fois des représentants dumonde du sport et de la science pourdiscuter du problème du dopagegénétique lors d'une conférence à LongIsland. Cette réunion s'est révélée êtrece dont nous avions besoin pour éveillerles consciences et pour mobiliser lesforces afin de prendre des mesuresavant que le problème n'apparaisse. Lesparticipants à la conférence venant dumonde sportif ont pu se rendre comptedes avancées de la science dans ledomaine de la thérapie génique. Desméthodes pour soigner des maladiesaujourd'hui incurables sont en cours dedéveloppement. De leur côté, lesscientifiques ont pu prendre consciencedu fait que certains sportifs sont prêts àtout pour gagner. Ils ont notammententendu les témoignages de certains deleurs collègues ayant déjà reçu des

appels d'entraîneurs leur demandantcomment la thérapie génique pourraitêtre appliquée à leurs sportifs pouraméliorer leurs performances.

Cette conférence a mené à l'inclusion dudopage génétique dans la Liste 2003des substances et méthodes interdites.Et, depuis lors, nous n'avons cessé detravailler dans ce domaine. Nous noussommes associés à certains desmeilleurs scientifiques du monde pourfinancer des projets de recherche ayantpour but de développer des méthodesde détection. Nous avons créé un panelsur le dopage génétique dont lesmembres seront chargés de nous tenirau courant des dernières avancées enmatière de thérapie génique et de nousconseiller. Nous avons également insisté

régulation de créer un cadre pourrèglementer l'application de latechnologie de transfert de gènes.Certains cadres existent déjà. Aux Etats-Unis, par exemple, des procéduresstrictes régissent l'approbation desétudes de transfert de gènes sur deshumains. Mais il reste encore beaucoupà faire dans ce domaine. Deslaboratoires peu scrupuleux pourraientêtre tentés d'appliquer ces technologiesà des sportifs à des fins lucratives, etmanipuler le génome humain decertains dans le seul but d'améliorer lesperformances. Or cette pente estextrêmement dangereuse.

Nous devrions tous garder à l'esprit unechose importante : la thérapie géniqueest une avancée fantastique dans le

sur l'éducation et la sensibilisation afinde rendre les sportifs et leur entourageattentifs au fait que le transfert de gènesest une science encore imparfaite etextrêmement dangereuse. En plus d'êtreaussi moralement condamnable que ledopage "traditionnel", le dopagegénétique présente en effet des risquestrès importants pour la santé.

L'hiver dernier, j'ai été invité àm'exprimer à ce sujet lors de la réunionannuelle de l'Association américaine depromotion de la science. L'un des pointssur lesquels j'ai insisté dans mondiscours est la nécessité pour lesgouvernements et les autorités de

Prendre les devants01

La thérapie génique représente une avancée médicale fascinante et prometteuse, mais son utilisation pour améliorer la performance sportive est aussi coupable que toute forme plus traditionnelle de dopage.

En plus d'être aussi moralement condamnable que le dopage"traditionnel", le dopage génétique pourrait amenercertaines personnes peu scrupuleuses à manipuler legénome humain dans le seul but d'améliorer la performancesportive. Cette pente est extrêmement dangereuse.

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Même s'il est peu probable que ledopage génétique soit déjà une réalité,l'AMA et ses partenaires dans la luttecontre le dopage en ont déjà fait unepriorité en matière de recherche. En2003, la Liste des substances etméthodes interdites a été amendée pourinclure le dopage génétique dans lesméthodes interdites. L'annéeprécédente, l'AMA avait réuni lors d'uncolloque des experts de la génétique,ainsi que des représentants du mondedu sport, pour se pencher sur leproblème. Et l'Agence continueaujourd'hui de jouer un rôle de leaderdans la lutte contre le dopagegénétique, comme en témoigne lacréation récente d'un panel d'experts surle dopage génétique chargés deconseiller l'AMA sur les dernièresavancées dans le domaine.

"Nous savons que la menace du dopagegénétique est réelle", explique Richard W.Pound, le président de l'AMA. "Nousdevons commencer à lutter contre cettemenace dès maintenant, avant qu'elle nedevienne réalité. Il est plus facile deprévenir un problème que de le résoudre."

Malheureusement, les avancées dansce domaine scientifique signifientégalement que certains athlètespourraient être tentés d'en tirer partipour améliorer artificiellement leursperformances. Pour certains, laperspective de devenir meilleurs, plusforts, plus rapides, grâce à desmodifications de leur code génétiquepourrait constituer une tentationimportante.

"Le dopage est la plupart du temps lemésusage ou l'abus de substances oude méthodes normalement utiliséesdans la pratique thérapeutique",constate le Dr Olivier Rabin, le directeurscientifique de l'AMA. "De nombreusessubstances détournées à des fins dedopage représentent d'ailleurs desavancées importantes dans lesdomaines de la science et de lamédecine. Mais leur utilisation estdétournée pour améliorer laperformance sportive. Le mêmephénomène pourrait se répéter avec ledopage génétique."

Imaginez le jour où nous n'aurons plusà nous inquiéter de la maladie deParkinson. Ou de la fibrose kystique. Ouencore de certains cancers.

Ce jour pourrait arriver dans un futurpeut-être pas si lointain, et les maladiestelles que celles évoquées, mais aussibien d'autres, pourraient ne plus être quede mauvais souvenirs grâce à larecherche génétique. La thérapie génique- la capacité de manipuler le génomehumain pour prévenir ou soigner desmaladies - est encore une procédure trèsexpérimentale pratiquée par un nombretrès limité de centres de recherche et demédecine. La science n'a pas encoreavancé au point où nous pourrions nousrendre chez notre médecin, recevoir uneinjection et être guéris de toute une sériede maladies engendrées par des défautsou des erreurs dans notre codegénétique. Mais ce scénario pourrait biense produire un jour.

play true - issue 1 - 2005

La thérapie génique pourrait bientôt permettre de soignercertaines maladies complexes, mais les tricheurs tentés d'utiliserces avancées pour améliorer leurs performances sportivesferaient bien de se méfier : les techniques de détection du dopagegénétique progressent rapidement pour faire face à ce défi.

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Dopage génétique

Dopage génétique

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QQuu''eesstt-ccee qquuee llaa tthhéérraappiiee ggéénniiqquuee??

Pour mieux saisir ce que pourrait être le dopage génétique, il faut d'abordcomprendre le concept de la thérapie génique. La plus grande partie de ceque nous sommes, de notre apparence à nos capacités physiques, enpassant par certaines des maladies que nous pouvons développer, provientdans une plus ou moins grande mesure de nos gènes. Nos caractéristiquessont déterminées à la fois par nos gènes et par notre environnement, dansdes proportions différentes selon le cas. En 1990, le Département del'Énergie des Etats-Unis et les Instituts nationaux de la santé ont lancé à cetitre le Projet Génome Humain, un travail de treize ans visant à identifier latotalité des 20 à 25 000 gènes de l'ADN humain.

Les gènes sont composés de segments de notre ADN et peuvent êtrecomparés à une feuille d'instructions pour la production des produits desgènes - les protéines - qui construisent nos cellules et leur disent commentfonctionner. Mais que se passe-t-il si un gène particulier est défectueux etne fonctionne pas correctement? Que se passe-t-il si un gène manque ouest muté, en raison du patrimoine génétique hérité de nos parents ouencore suite à l'exposition à des produits chimiques ou à des radiations?

Quand un gène ne peut pas remplir correctement sa fonction de régulationde la production de certaines protéines, une personne peut tomber malade.La dystrophie musculaire (une maladie provoquant une atrophie desmuscles), par exemple, est un dysfonctionnement génétique : les gènesproduisant les protéines destinées à la croissance et au fonctionnement desmuscles manquent ou sont défectueux.

Un jour, la thérapie génique pourrait éliminer des maladies telles que ladystrophie musculaire. Des scientifiques étudient aujourd'hui différentesvoies d'utilisation de cette thérapie. Dans certains cas, un gène quifonctionne peut être inséré dans des cellules ou directement dans le génomed'un patient pour remplacer ou réparer un gène qui ne fonctionne pascorrectement. Une autre possibilité consiste à réparer le gène défectueux.Dans les cas où un nouveau gène est inséré, les scientifiques doivent utiliserune "méthode de transport" du gène - connue sous le nom de "vecteur" -pour introduire le gène dans la cellule. La méthode la plus répandue estl'utilisation d'un virus qui a été désamorcé et altéré afin de ne pas être nocif,et qui sert de transporteur pour amener de l'ADN normal à la cellule.

"Les virus sont comme des chevaux de Troie", explique le Dr TheodoreFriedmann, directeur du programme de thérapie génique de l'Université deCalifornie à San Diego et président du panel d'experts de l'AMA sur ledopage génétique. "Ils transportent les gènes dans les cellules visées etdéchargent les gènes normaux, qui peuvent ensuite commencer àfonctionner et à produire les protéines et les enzymes nécessaires."

Alors que ce processus semble relativement simple, il s'est révéléextrêmement difficile à mettre en place. Aucun véritable effet thérapeutiquen'a été observé dans des centaines de cas jusqu'à récemment. En France,des scientifiques ont en effet obtenu un succès notable en effectuant destransferts de gènes sur plusieurs enfants souffrant de déficiencesimmunitaires - la "maladie des enfants bulles". Ces enfants souffrent dedysfonctionnement d'un seul gène, qui produit une forme défectueused'une protéine déterminante dans la création d'un système immunitairenormal. Ils doivent par conséquent vivre dans des "bulles" les protégeant dumonde extérieur. Quand un virus vecteur transportant la copie normale dugène a été administré à ces quelques jeunes patients français, le corps deces enfants a produit la protéine nécessaire à la mise en place d'un systèmeimmunitaire normal. Hélas, trois des patients ont développé plus tard uneleucémie (lire l’article du Dr Thomas Murray en pages 9 à 12).

LLeess rrééaalliittééss dduu ddooppaaggee ggéénnééttiiqquuee

Un sportif qui utiliserait le dopage génétique ne souffrirait d'aucune maladie.Des gènes seraient injectés dans son corps uniquement pour améliorer lafonction d'une cellule normale. Des scientifiques, dont le Dr Lee Sweeney,

Les cellules formant nos muscles ne ressemblent pas à la plupart de celles qui se trouvent dans notre corps. Pour comprendre comment le dopage génétique pourrait un jour influencer la musculature humaine, il est utile de comprendre d'abord comment nos muscles sont faits et comment ils fonctionnent.

L'intérieur de nos muscles est composé de grands ensembles de fibres qui soit se contractent, soit se relâchent, en fonction de ce qu'on leur demande (Fig. 1).

Chaque ensemble de fibres musculaires est un agrégat de fibres lentes ou rapides (Fig. 2). Les fibres lentes aident les muscles quand ceux-ci veulent brûler de l'énergie moins rapidement et augmentent l'endurance. Les fibres rapides aident à produire rapidement de la force explosive.

En examinant la structure d'une fibre ou d'une cellule "lente" (Fig. 3), on observe que celle-ci est également composée d'agrégats appelés myofibrilles, ainsi que du noyau de la cellule.

Les myofibrilles sont composées de plus petites unités appelées sarcomères (à droite), qui effectuent les contractions stimulant le mouvement musculaire général.

Anatomie du muscle

Fig. 1

muscle

Fibre musculaireFig. 2

Fig. 3

Fibre "lente"

Myofibrille

Noyauxmultiples

Sarcomère

3 franc jeu - numéro 1 - 2005

Les gènes peuvent théoriquement être utilisés pour créer de la musculature, influencer et ajuster la composition musculaire ou augmenter le niveau d'endurance. Simuler des blessures (voir l'explication ci-dessous), réveiller des gènes dormants, inhiber des protéines spécifiques ou ajouter du nouveau matériel génétique sont autant de méthodes qui pourraient être utilisées un jour à cette fin.

Croissance musculaire normale due à la réparationOn pense que des blessures microscopiques causées par l'exercice et l'entraînement induisent un signal de division et de croissance des cellules satellitaires. Mais d'autres facteurs peuvent aussi intervenir.

Zone endommagée de la fibre

Cellules souchesatellitaires

Fibre réparée etplus grosse

Nombre augmenté denoyaux et de myofibrilles

Noyaux de lacellule

Dans des circonstances normales, une "usine" produit localement la protéine IGF-1 - et cause la croissance et l'hypertrophie du muscle, ceci en entraînant des cellules satellitaires proches à se diviser, à grossir et à fusionner avec des cellules existantes. Ce processus laisse la cellule réparée avec davantage de noyaux et de myofibrilles - donc plus grosse qu'avant la blessure. Une protéine appelée myostatine est l'une de celles qui peuvent dire aux cellules satellitaires quand s'arrêter.

Simulation de blessure avec des gènesL'une des méthodes pour agrandir la taille des fibres musculaires par la thérapie génique pourrait consister à introduire un gène d'IGF-1 par un vecteur (voir page 5) afin d'augmenter le recrutement et la prolifération des cellules souche satellitaires, ou encore à introduire le gène d'une protéine inhibant la myostatine.

Le pouvoir des gènesont réalisé des expériences avec des gènes produisant le facteur decroissance analogue à l'insuline (IGF-1), qui aide les muscles à croître et àse réparer. Ces gènes, transportés dans le corps par un virus inoffensif,produisent davantage d'IGF-1 que la quantité normalement produite par lecorps, stimulant ainsi la croissance musculaire.

Theodore Friedmann imagine un scénario dans lequel des athlètes avecdes blessures à différentes parties du corps pourraient utiliser de l'IGF-1pour accélérer leur rétablissement. D'autres pourraient faire usage dudopage génétique pour renforcer par exemple une jambe affaiblie, desarticulations ou des tissus endommagés, ce qui leur donnerait un avantagecertain. Pour les sportifs utilisant de l'érythropoïétine (EPO) pour améliorerleur performance de façon illicite, le dopage génétique représenterait unenouvelle étape. Au lieu de s'injecter de l'EPO, ils pourraient s'injecter legène qui produit l'EPO, permettant ainsi au corps de produirenaturellement davantage de globules rouges.

LLeess ddaannggeerrss dduu ddooppaaggee ggéénnééttiiqquuee

Cependant, la thérapie génique n’est pas aussi simple qu'il n'y paraît. "Lathérapie génique est loin d'être maîtrisée", estime Olivier Rabin. "Leschances de succès sont très faibles et les risques encore très importants."

La thérapie génique peut en effet être très dangereuse (voir l'entretien avecTheodore Friedmann en page 7). C’est pourquoi elle est réglementée defaçon très stricte aux Etats-Unis et désormais dans d'autres pays où cegenre d'études cliniques expérimentales sont menées (Angleterre,Allemagne, France, Italie, Suède, Japon, Chine, Australie, etc). Aux Etats-Unis, toute étude de transfert de gène sur des humains doit être approuvéeau niveau local par des hôpitaux et par des comités institutionnels, demême qu’au niveau national par la Food and Drug Administration (FDA) et,dans la plupart des cas, également par le Comité de conseil sur l'ADNrecombinant (RAC) des Instituts nationaux de la santé, que le Dr.Friedmann a présidé.

Cela n'empêchera pas des laboratoires "souterrains" d'expérimenter ledopage génétique aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde et de gagner del'argent de cette manière, prédisent néanmoins la plupart des experts. Etpeu importe pour ces laboratoires le danger qu'ils feront courir aux sportifs.

QQuuee ffaaiitt ll''AAMMAA??

Pour faire face à cette menace, l'AMA s'est engagée rapidement dans la luttecontre le dopage génétique. L'Agence a organisé en mars 2002 uneconférence sur le thème de "L'amélioration génétique de la performancesportive", au Banbury Center de Long Island (Etats-Unis). Cette conférencea été la première à réunir des experts du monde scientifique et du sportpour discuter du sujet (voir l'entretien avec Theodore Friedmann en page 7).

Les participants à la conférence ont émis une série de recommandationscomprenant l'inclusion du dopage génétique dans la Liste des interdictions- ajout intervenu dans la Liste de l'année suivante. Ils ont égalementappelé les gouvernements à "accélérer la mise en place d'un cadre socialglobal pour l'application des technologies de transfert de gènes, qui tiennecompte du mésusage potentiel de ces technologies dans le sport, et d'uncalendrier public pour l'adoption de ce cadre."

Par ailleurs, l'AMA s'est engagée lors de la conférence à investir davantagede ressources dans des projets de recherche consacrés à la détection dudopage génétique. Aujourd'hui, l'Agence soutient cinq projets différentsdans ce domaine (voir la liste des projets en page 6).

LLee ddooppaaggee ggéénnééttiiqquuee ppoouurrrraa-tt-iill êêttrree ddéétteeccttéé??

Certains sportifs et des membres de leur entourage pourraient se sentir à l'abrien pensant que le dopage génétique ne peut être détecté. Après tout, quandun gène est inséré dans le corps, il s'intègre dans le génome. Comment donc

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pourrait-on déterminer si un gène estnouveau ou s'il a toujours été là?"Ceux qui pensent qu'ils peuvent tricheren utilisant le dopage génétiquepourraient avoir de très mauvaisessurprises", prévient David Howman, ledirecteur général de l'AMA. "L'une despriorités de l'AMA et de ses partenairesest de s'assurer que le dopage génétiquesoit détectable au même titre que lesformes plus "traditionnelles" de dopage."

Les projets que l'AMA finance dans cedomaine donnent une bonne indicationdu type de méthodes que les chercheursexaminent pour pouvoir détecter ledopage génétique. Il pourrait êtredifficile de déceler l'ajout d'un gèneparticulier dans le corps, mais cet ajoutaura des conséquences qui, elles,pourront être observées et mesurées.Par exemple, le gène s'exprimera etproduira une quantité supérieure d'une

protéine ou d'une enzyme particulière,quantité qui pourra être mesurée. Leseffets de cette substance nouvelle etétrangère auront un effet sur le corps,tel que l'augmentation de la productionde globules rouges, qui pourraégalement être détecté.

Par ailleurs, l'insertion d'un nouveaugène peut avoir un effet sur un certainnombre d'autres gènes, stimulant ou

Dopage génétique

Des rétrovirus adaptés (figure jaune, ci-dessus à droite) sont unautre exemple de système utilisé pour transporter l'ADN.

Des chercheurs peuvent débarrasser le virus de son matérielgénétique nocif et le remplacer par l'ADN qu'ils veulent introduiredans la cellule ciblée. Le virus effectue ensuite ce que la nature l'a destiné à faire : il pénètre dans la cellule et livre sa cargaison génétique.

Les chercheurs appellent "vecteurs" les systèmes de transport de gènesvers l'intérieur des cellules ciblées.

Dans l'illustration ci-dessous, par exemple, un paquet d'ADN qui pourraitavoir été injecté directement est représenté par une simple double héliceentrant dans le noyau de la cellule en haut à gauche (Fig. 1).

Fig. 1

Livraison à domicile

03

stoppant leur activité et créant dessignatures génomiques, protéomiquesou métabonomiques spécifiques quipourraient être mesurées. Cetteméthode de détection serait similaire auprincipe utilisé par les astronomes pourtrouver de nouvelles planètes : ceux-cine peuvent pas voir la planète en tantque telle, mais savent qu'elle existegrâce à l'observation de l'effet de lagravitation sur des objets proches qui,

eux, sont visibles.

Des chercheurs étudient aujourd'hui desméthodes permettant de détecter pardes contrôles sanguins cesmodifications du génome. Une autrevoie à l'étude est l'imagerie : un procédésimilaire à la résonance magnétiqueserait utilisé pour scanner le corps etrechercher la localisation inhabituelle del’expression de gènes.

Conclusion? La détection est possible.Et probable. "Je voudrais donner unconseil aux tricheurs qui pensent que ledopage génétique ne sera pasdétectable", prévient TheodoreFriedmann. "Ne soyez pas si sûrs. Cettevoie est extrêmement dangereuse àemprunter, et nous serons prêts àstopper le trafic."

Chercheur

Dr GeoffreyGoldspink

Dr GünterGmeiner

Dr TheodoreFriedmann

Dr JordiSegura

Dr JaneRoberts

Titre du projet

Manipulation de la massemusculaire via l'hormone decroissance (GH) et le facteur decroissance analogue à l'insuline(IGF-1)

Application de la technologie parbiopuces pour la détection dechangements de l'expression degènes après dopage à l'hormone decroissance recombinante

Méthodes de détection parbiopuces de l'hormone decroissance et de l'IGF-1

IMAGENE: imagerie moléculaire del'expression de gènes utile pour lecontrôle du dopage : étude pilotesur des animaux après transfert dugène de l'érythropoïétine

Application de la chimie cellulaireet des approches protéomiques àla détection du dopage génétique

Lieu

Royal Free and UniversityCollege Medical SchoolUniversity College Londres,Royaume-Uni

ARC Seibersdorf ResearchSeibersdorf, Autriche

Université de CalifornieSan Diego, Etats-Unis

Unité de recherche enpharmacologie,Institut municipal derecherche médicale (IMAS-IMIM)Barcelone, Espagne

Laboratoire HFL Fordham,Cambridgeshire, Royaume-Uni

Lancé en

2002

2004

2004

2005

2005

Résumé du projet

L'hormone de croissance et l'IGF-1 sont des peptides humains agissant sur lacroissance musculaire. Ces facteurs sont régulés à la hausse de façon naturelle lorsde l'entraînement. Par conséquent, la distinction entre GH endogène et GHadministrée de façon exogène est difficile. Il a été démontré que la prise de GH, etnon l'exercice, modifie l'expression d'une variante de l'IGF-1 spécifique aux muscles.Cette propriété est utilisée pour mettre en place un test permettant de distinguer lessubstances produites de façon endogène des substances introduites.

La technologie par biopuces sera utilisée pour mettre en évidence des changementsdans l'expression de gènes dans les globules blancs à la suite de l'applicationd'hormone de croissance. Les profils d'expression des gènes des cellules traitées etnon traitées seront comparés, avec pour objectif de définir un ensemble de gènesmodulés après un traitement à l'hormone de croissance.

L'administration d'hormone de croissance et d'IGF-1 ou des gènes les exprimant seraassociée à des changements secondaires reproductibles et détectables del'expression de gènes dans de nombreux tissus affectés, y compris le sangpériphérique. De nouvelles méthodes de criblage de l'expression des gènes, tellesque des techniques globales par biopuces, seront utilisées pour détecter ceschangements dans des cellules du sang périphérique de souris exposées à l'hormonede croissance et à l'IGF-1 et aux vecteurs de transfert de gènes les exprimant.

Un domaine important de l'application de l'imagerie sera la prévention du mésusagede la thérapie génique par des sportifs. A cette fin, l'imagerie sera utilisée pourdétecter la formation d'ARN dans des tissus inhabituels suite à un transfert de gène.Cette approche est applicable à tout gène transféré dans des tissus n'exprimant pashabituellement la protéine "dopante", tels que les muscles pour l'EPO. L'imagerie del'ARN sera réalisée en utilisant des sondes d'acides nucléiques peptidiques pour ladétection par tomographie. Un projet pilote sera réalisé pour illustrer la présence degènes d'EPO transférés dans des muscles de souris.

Une approche différente et plus globale pour la détection du dopage est proposée.Suite au dopage avec des substances interdites ou à l'utilisation du dopagegénétique, l'expression d'un gène, d'un ensemble de gènes et/ou de protéines seraaltérée dans plusieurs tissus accessibles, tels que les cellules sanguines ou lescellules de la muqueuse buccale. Ces modifications dans l'expression de gènes/deprotéines seront détectées par l'application de techniques transcriptomiques ouprotéomiques de haute performance. Cela mènera à l'identification de profilsanormaux d'ARN/de protéines, représentant des signatures moléculaires associées àl'utilisation de substances dopantes, telles que l'IGF-1 ou l'hormone de croissance.

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Dopage génétique

Projets de recherche sur le dopage génétique financés par l'AMA - Situation en janvier 2005

Dopage génétique

Le Dr Theodore Friedmann, professeur de pédiatrie et directeur du programme de thérapie génique del'Université de Californie à San Diego, est l’un des experts les plus réputés du monde en matière derecherche génétique. Il a collaboré avec l'AMA sur la question du dopage génétique depuis la créationde l'Agence et a joué un rôle déterminant dans l'organisation de la conférence sur le dopage génétiqueau Banbury Center de Long Island en mars 2002. Il évoque ici la thérapie génique, l'importance qu'aeue la Conférence de Banbury et son opinion sur le dopage génétique.

Entretien :DrTheodore Friedmann

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QQuueellss oonntt ééttéé lleess rrééssuullttaattss ccoonnccrreettss ddee llaaCCoonnfféérreennccee ddee BBaannbbuurryy eenn 22000022??

Avant cette conférence, il n'y avait pasvraiment d'intérêt ou de publicité ausujet de l'application de la thérapiegénique dans le sport. La Conférence deBanbury a mené à une prise deconscience du problème dans le mondedu sport et dans la communautéscientifique. Il est clair que lesscientifiques ne connaissaient que peu

de choses du monde du sport. Dans lemême temps, le monde du sportentendait les médias parler de thérapiegénique et d'avancées dans lagénétique, mais ne comprenait pasvraiment les promesses de la génétique,les problèmes posés et l'impact potentielsur le sport.

A la suite de cette conférence, lesscientifiques ont commencé às'intéresser aux modèles d'application

de la thérapie génique au sport. Et lacommunauté sportive a mieux comprisles avancées de la science dans cedomaine. Je pense que la réunion amené à une prise de conscience chez laplupart des participants, qu'elle a donnéà la question une crédibilité et uneimportance qu'elle n'avait pasauparavant. Cela a été un moment trèsimportant.

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Dopage génétique

05 8franc jeu - numéro 1 - 2005

Afin d'utiliser toutes les ressources à sa disposition pourlutter contre le dopage génétique, l'AMA a réuni desscientifiques de pointe pour obtenir leurs conseils.

A la fin de l'année dernière, l'Agence a décidé de créer unpanel sur le dopage génétique, composé de chercheursréputés dans différents domaines de la génétique. Cegroupe est présidé par le Dr Theodore Friedmann, del'Université de San Diego, et compte quatre autres membres: le Pr Odile Cohen-Haguenauer, du Laboratoire de biotech-nologies et pharmacologie génétique appliquée de l'Écolenormale supérieure de Cachan (France); le Pr Lee Sweeney,du département de physiologie de l'Université dePennsylvanie (Etats-Unis); le Pr Douglas Wallace, dudépartement de biologie évolutionnaire de l'Université deCalifornie à Irvine (Etats-Unis); et le Dr Kurt Zinn, dudépartement d'imagerie moléculaure de l'Université del'Alabama à Birmingham (Etats-Unis).

Les membres du panel conseilleront le Comité "Santé,médecine et recherche" de l'AMA à propos du dopagegénétique pour s'assurer que l'Agence dispose desinformations les plus à jour. Ils encourageront aussi larecherche et le développement de méthodes de détection.

"Le panel sur le dopage génétique est destiné à élargirl'horizon de l'AMA", explique le Dr Friedmann. "Il doitpermettre d'attirer l'attention sur de nouveaux soucis liés àce sujet et sur de nouveaux domaines d'expertise. Il s'agit làde quelque chose que personne ne peut faire seul."

Le panel s'est réuni pour la première fois en février aubureau principal de l'AMA, à Montréal.

OOùù llaa tthhéérraappiiee ggéénniiqquuee eenn eesstt-eelllleeaauujjoouurrdd''hhuuii?? EEsstt-ccee ddééjjàà uunnee rrééaalliittéé ddaannssllee mmoonnddee mmééddiiccaall??

La technologie évolue très rapidement.La science en question n'est pastoujours très difficile et peut êtrereproduite par des gens compétentsdans des milliers de laboratoires dans lemonde. Les résultats de recherchesdans le domaine sont publiésrapidement et très largement dans lalittérature médicale et scientifiquepublique. Mais il est extrêmementdifficile de transférer cette technologiescientifique sur des êtres humains,qu'ils soient des malades ou dessportifs, et de le faire efficacement et entoute sécurité.

Pour les être humains, la thérapiegénique reste très expérimentale etextrêmement dangereuse. Aux Etats-Unis, des milliers de patients ont étérecrutés pour des essais cliniquesdurant la dernière décennie, et la

plupart de ces études n'ont pas amenéd'effets thérapeutiques significatifs chezles patients. Des incidents très graves, ycompris des décès, sont survenus. Laréalité est que tout devient compliquéquand vous passez du laboratoire à l'êtrehumain. Nous ne disposons pas encored'une technologie garantissant un niveauadéquat et maîtrisé de sécurité qui nouspermettrait de nous sentir à l'aise d'utiliserla technologie de transfert de gène cheztoute autre personne qu'un patient affectéd'une maladie ne pouvant être soignéeautrement. Un tel usage serait léger,dangereux, et, selon moi, constitueraitune faute professionnelle grave.

PPeennsseezz-vvoouuss qquuee llee ddooppaaggee ggéénnééttiiqquueeeexxiissttee ddééjjàà??

La vérité est que nous ne le savons pas.Nous n'avons pas de preuve de casconcrets, mais nous pensons qu'il estprobable que des sportifs cherchent à enfaire usage un jour. Le dopage génétiquene remplacera pas le dopage

"traditionnel", parce que son utilisationsera plus difficile. Mais, au fil desavancées technologiques, des personnesavec des moyens et certainesmotivations voudront essayer. La chosela plus inquiétante, c'est que deslaboratoires "souterrains" et nonréglementés ne se soucieront pas de lasécurité et n'informeront pas leséventuels sportifs intéressés des risquesqu'ils courent.

EEsstt-ccee qquuee llee ddooppaaggee ggéénnééttiiqquuee ppoouurrrraavvrraaiimmeenntt êêttrree ddéétteeccttéé??

Je pense qu'il y a de très bonneschances pour que les scientifiquesdécouvrent des techniques pour détecterle dopage génétique. Il existe denombreuses voies de recherche àexplorer. Ceux qui essaieront ce type dedopage en pensant qu'il est indécelablepourraient bien connaître de trèsmauvaises surprises.

Panel sur le dopage génétique de l’AMA

Le panel sur le dopage génétique de l'AMA (de gauche à droite): Le Dr Alain Garnier, directeur médical de l'AMA; le Pr Odile Cohen-Haguenauer; le Pr Lee Sweeney; le Dr Theodore Friedmann;le Dr Ann-Muriel Steff, responsable de la recherche scientifique à l'AMA; le Dr Kurt Zinn; et le Dr Olivier Rabin, directeur scientifique de l'AMA. Manque : le Pr Douglas Wallace.

Special Feature: Gene Doping

Lee Sweeney, un scientifique del'Université de Pennsylvanie et membredu panel sur le dopage génétique del’AMA, a bel et bien créé des souris etdes rats génétiquement modifiés dotésde muscles plus gros et plus forts queleurs pairs non manipulés. D'où laquestion : quand donc le Mouvementolympique devra-t-il s'inquiéter del'équivalent humain de ces animaux?

Quand le dopage génétique aura-t-il unimpact significatif sur les capacités dessportifs à courir plus vite, à sauter plushaut et à lancer plus loin? L'apparitiond'animaux modifiés inquiète - oufascine - de nombreux observateurs quifont un parallèle rapide avec le mondedu sport. Pour les personnessoucieuses du sens et de l'intégrité dusport et de compétitions justes et

équitables, il n'y a pas de temps àperdre, et il faut réagir à la menace dudopage génétique.

Mais nous avons le temps. Uneestimation sereine et réaliste de lasituation est nécessaire pour dépasserle sensationnalisme qui a dominéjusqu'ici le débat public à propos dudopage génétique. Une question,

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Les Jeux olympiques seront-ils bientôt dominés par des sportifs génétiquementmodifiés? Étant donné l'intérêt suscité récemment par l'apparition d'animauxgénétiquement modifiés, il est pardonnable de penser que l'avenir du sportrisque d'appartenir aux ingénieurs du génie génétique et à leurs cobayeshumains. Mais la réalité ne correspond pas encore au battage médiatique.

9 franc jeu - numéro 1 - 2005

Dopage génétique et L’auteur, Thomas H. Murray, est bioéthicien et président du Hastings Center (www.thehastingscenter.org). Il préside également le groupe d'examen éthique del'AMA, chargé d'examiner des questions liées au travail de l'AMA du point de vue éthique et de formuler des recommandations.

Special Feature: Gene Doping

10franc jeu - numéro 1 - 2005

notamment, aide à remettre les chosesà leur juste place : à ce jour, combiende maladies le transfert de gènes a-t-ilclairement permis de guérir?

La réponse est : une. Une déficiencegénétique très rare appelée "Déficitimmunitaire combiné sévère, lié à l'X",ou X-SCID en anglais pour faire court.Cette déficience est "liée à l'X"puisqu'elle est provoquée par un gèneanormal sur le chromosome X. Les filleshéritent de deux copies duchromosome X. Une copie saine dugène sur le chromosome X neutralise legène défectueux, ce qui fait que lesfilles échappent aux ravages de cettemaladie. Les garçons, en revanche,reçoivent un seul chromosome X,accompagné du chromosome Y (mâle).Si leur seule copie du gène estdéfectueuse, leur résistance auxinfections est dangereusementcompromise. Médicalement, avoir unX-SCID équivaut à naître avec un SIDA

incurable. Les enfants qui en souffrentdoivent être protégés même contre lesinfections très mineures, sans quoi ilsrisquent la mort.

Des chercheurs ont trouvé le gèneresponsable de cette maladie, de mêmequ'une méthode leur permettantd'insérer des copies saines dans legénome de ces enfants. En France,onze garçons ont été traités avec lathérapie génique expérimentale. Lespremières nouvelles ont étéformidables: pour la première fois, lesystème immunitaire de la plupart desgarçons fonctionnait. Hélas, commenous l'avons appris plus tard, bien quele transfert de gènes ait été efficace, ilfut loin d'être sans danger.

Quand le premier garçon développaune leucémie, des scientifiques trèscompétents ont pensé qu'il s'agissaitd'une énorme malchance. Imaginez lesgènes comme des millions de cibles,

enfouies dans le spaghetti du génomed'une cellule. Imaginez ensuite tirer surces cibles avec un fusil. La plupart desballes passent à travers sans dommage.Certaines des cibles sont détruites.Mais quelques balles peuvent se logerdans un brin de spaghetti—pas assezcependant pour empêcher lefonctionnement de la cellule. Lesnouveaux gènes deviennent intégrés augénome de cette cellule. Le premieraccident chez l'un des garçons estsurvenu parce qu'un gène exogène(balle) s'est logé à un endroit sensibledu génome d'une des cellules, prèsd'un autre gène (cible). Cet autre gènea commencé à fonctionneranormalement, provoquant uneleucémie.

Les scientifiques savaient que lesméthodes de transfert de gènes - sisophistiquées techniquement, maiségalement si imprécises - pouvaientaltérer la cellule. Il était cependant plus

t sports olympiques06

“TRANSFÉRER UN GÈNE NE PEUT PAS AVOIRD'EFFETS PRÉVISIBLES. NOTRE GÉNOMERESSEMBLE DAVANTAGE À UN ENSEMBLED'ÉCOSYSTÈMES INTRIQUÉS, PRÉSENTANT DES INTERACTIONS COMPLEXES ENTRE LESGÈNES EUX-MÊMES ET L'ENVIRONNEMENTINTERNE ET EXTERNE. ”

• La plupart des sportifs qui essaierontle dopage génétique ne bénéficierontd'aucune amélioration de leursperformances, tandis que d'autresverront même leurs capacités diminueret - dans certains cas - leur santé ensouffrir. Il existe une possibilité -extrêmement mince, à ce jour - qu'unpetit nombre de sportifs observent uneamélioration temporaire de leursperformances. Mais il est extrêmementimprobable que ceci affecte l'équilibredes forces dans les sports olympiques -du moins pas pendant de nombreusesannées.

Cependant, pour les amateurs des Jeuxolympiques, et pour les défenseurs deleur dignité et de leur intégrité, lapassivité n'est pas une solution. Ledopage génétique n'est pas unemenace imminente pour le sport, maisil a le potentiel d'affecter significa-tivement le déroulement des Jeux dansquelques années si des mesures nesont pas prises maintenant. L'éducationet la sensibilisation sont cruciales. Lessportifs et leur entourage doiventcomprendre la complexité et lesincertitudes entourant le transfert degènes, surtout en ce qui concerne lesrisques que le transfert de gènes faitplaner sur les humains. L'exemple duX-SCID le démontre bien.

La recherche sera également cruciale.Nous devons mettre en place desstratégies pour dissuader et détecter ledopage génétique. Nous devonségalement affiner notre compréhensionde l'éthique de l'amélioration génétique.Le dopage génétique met-il à l'épreuvenotre conception des "talents naturels"?En quoi le dopage génétique serapproche-t-il, ou s'éloigne-t-il, del'utilisation de substances dopantes?

Entre-temps, si vous rencontrezquelqu'un persuadé que les Jeuxolympiques sont proches de lacatastrophe en raison du dopagegénétique, encouragez cette personne àrespirer profondément et lentement, età se mettre au travail pour s'assurer queles valeurs des compétitionsolympiques soient préservées.

probable que la cellule en meure, oucesse simplement de fonctionner. Pource malheureux garçon, la cellule estdevenue une sorte de tyran, proliférantplus vite que ses pairs et prenant en finde compte le dessus.

Plusieurs mois après, l'un des autresgarçons traités a également développéune leucémie. Ce qui était jusque-làconsidéré comme une coïncidenceétonnante semblait devenir une règleinquiétante. En janvier 2005, leschercheurs ont annoncé un troisième cassimilaire aux deux premiers, ainsi que lamort d'un des deux premiers garçonsmalades. L'autre est en voie de guérison.

Les scientifiques ont appris à introduiredes gènes dans une cellule, etcomment les amener à produire laprotéine, l'enzyme ou l'hormone qu'ilssont programmés à produire. Mais cen'est pas assez. Pour fonctionner demanière optimale, le gène inséré doitaussi produire assez de cette protéine,de cette enzyme ou de cette hormone -ni trop, ni pas assez - et le faire au bonmoment. L'expérience du X-SCIDmontre également que l'endroit où legène atterrit dans le génome peut êtretout aussi important pour la santé de lapersonne concernée.

Plus nous en apprenons sur notregénome, plus nous en découvrons lacomplexité. Le dogme central de labiologie moléculaire des années 60était : un gène, une protéine.Maintenant, nous savons que danscertains cas, un gène peut produireplusieurs protéines qui peuvent affecterdifférentes parties de notre physiologie.Transférer un gène ne peut pas avoird'effets prévisibles. Notre génomeressemble davantage à un ensembled'écosystèmes intriqués, présentant desinteractions complexes entre les gèneseux-mêmes et l'environnement interneet externe.

Il ne faut pas oublier non plus que,tandis que la durée de vie d'une sourisest de plus ou moins deux ans, celled'un humain peut dépasser quatre-vingts ans. Une souris génétiquementmodifiée peut mourir de vieillesse bienavant que des complications à longterme du transfert de gènes n'appa-raissent. En revanche, un sportif âgé devingt ans s'exposerait à plusieursdizaines d'années d'incertitude,

pendant lesquelles des conséquenceséventuellement catastrophiquespourraient se manifester. Lessubstances dopantes sont plus oumoins rapidement métabolisées etexcrétées - bien que dans certains caselles puissent provoquer deschangements permanents. Si denouveaux gènes s'intègrent dans legénome des cellules, ils peuventcontinuer d'exercer une influenceimportante sur la santé de la personnependant toute sa vie.

Bien que la technologie du transfert degènes ait beaucoup progressé, il restedu travail pour qu'elle soit parfaitementmaîtrisée. Malheureusement,l'historique des techniques utilisées pouraméliorer la performance dans le sportnous démontre que les incertitudes etles risques ne découragent pas certainsentrepreneurs sans scrupules - oucertains sportifs désespérés ouinfluençables. Des entraîneurs et dessportifs indifférents au dangerpourraient être tentés de frayer avec desscientifiques sans morale disposant descompétences, des connaissances et dumatériel nécessaires pour jouer auxapprentis sorciers.

Le célèbre physicien Niels Bohr a dit unjour : "Les prédictions sont très difficiles,surtout quand il s'agit du futur." Il avaitparfaitement raison. Cependant, voiciun certain nombre de prédictions sur ceque les prochaines années pourraientnous réserver en matière de dopagegénétique dans le sport :

• Certaines personnes offriront à dessportifs ce qu'elles prétendront êtreun accès au dopage génétique.

• Certains sportifs accepteront leuroffre.

• Des rumeurs fleuriront dans lessports olympiques au sujet de "super-athlètes" génétiquement dopés.

• Ces rumeurs seront à moitié vraies :vraies à propos de certains sportifs sesoumettant à des manipulationsgénétiques; mais fausses à propos deleurs prétendues "super-performances". Les rumeurssurestimeront largement l'efficacité dudopage génétique et son impact surle sport.

12franc jeu - numéro 1 - 2005

Dopage génétique

Soutien des gouvernements

13 franc jeu - numéro 1 - 2005

Pour la première fois de son histoire,l'Agence mondiale antidopage compteun vice-président. Lors de sa réunionde fin novembre 2004, le Conseil defondation de l'Agence a en effet élu àl'unanimité à ce poste le Ministredanois des Sports, Brian Mikkelsen.

M. Mikkelsen travaille depuis lors enétroite collaboration avec le présidentde l'AMA, Richard Pound, et avec le

directeur général de l'Agence, DavidHowman.

Brian Mikkelsen est un familier del'AMA. C'est lui, en effet, qui aaccueilli à Copenhague en 2003 laConférence mondiale sur le dopagedans le sport, au cours de laquelle leCode mondial antidopage a étéapprouvé. Il représente égalementl'Europe au sein du Comité exécutif del'AMA depuis 2002, et a œuvré demanière significative pour faire de lalutte contre le dopage un thème dechoix au sein de l'Union européenne.

Titulaire d'un Mastère en sciencespolitiques, élu membre du Parlementdanois comme représentant du Partipopulaire conservateur à l'âge de 28ans seulement, Brian Mikkelsen estdevenu Ministre de la Culture ennovembre 2001. Il a été confirmédans ses fonctions suite aux électionsdanoises de février 2005. Le sportétant sous l'égide du Ministère de laCulture, Brian Mikkelsen est

Un vice-président pour l'AMABrian Mikkelsen, le Ministre danois des Sports, a été élu par le Conseil de fondation de l'Agence

également Ministre des Sports, undomaine auquel il voue une grandepassion. Malgré son emploi dutemps chargé, il pratique chaquematin la course à pied, il aime jouerau tennis et il assiste à desmanifestations sportives aussisouvent que possible.

Brian Mikkelsen a été élu vice-président de l'AMA pour un mandatune année. " L'AMA est fondée surun partenariat entre le Mouvementolympique et les gouvernements. Cepartenariat se retrouve dans tout letravail de l'Agence, et il se reflètedésormais à la tête de l'organisation",se réjouit-il. Un plaisir partagé par leprésident de l'AMA, Richard Pound,réélu en novembre 2004 pour troisans: "Le Danemark a toujours été unacteur important de la lutte contre ledopage, et Brian Mikkelsen a montréson soutien à l'AMA à de multiplesreprises. Je suis heureux de pouvoircollaborer encore plus étroitementavec lui."

Le nouveau vice-président de l’AMA, Brian Mikkelsen (en bas, au côté de Richard Pound), lors de la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport à Copenhague, en 2003.

Soutien des gouvernements

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Jean-FFrançois Lamour (FRANCE)

Jean-François Lamour est un grandnom du sport français. Escrimeur degrand talent, il a notamment remportédeux titres olympiques au sabre, à LosAngeles en 1984 et à Séoul en 1988,ainsi qu'un titre de champion du mondeen 1987 et trois autres médaillesolympiques. Porte-drapeau de ladélégation française aux Jeuxolympiques de Barcelone en 1992, il seretire du sport de compétition à trente-six ans. Il reprend alors son métier dekinésithérapeute, qu'il abandonne en1993 quand le maire de Paris del'époque, Jacques Chirac, le sollicitepour devenir son conseiller techniquechargé de la Jeunesse et des Sports. Iloccupera le même poste au niveaunational entre 1995 et 2002 au côté dumême Jacques Chirac devenu présidentde la République, avant d'être nomméMinistre français des Sports.

Aujourd'hui, Jean-François Lamour estl'un des ministres européens les plusactifs dans la lutte contre le dopagedans le sport. Membre du Comitéexécutif de l'AMA depuis fin 2004, ildéfend avec vigueur depuis plusieursannées la coordination internationaledans la lutte contre le dopage. A ce titre,il a préparé un projet de loi mettant lalégislation française en totale cohérenceavec la Convention internationale contrele dopage préparée sous l'égide del'UNESCO.

Sous l'impulsion de Jean-FrançoisLamour, la France a égalementintensifié sa lutte contre le dopage àtous les niveaux, de la sensibilisation aunombre de contrôles réalisés en passantpar la coopération internationale enmatière de trafics de produits,notamment. La France est par ailleursl'un des plus gros contributeurs aubudget annuel de l'AMA (environ593'000 US$ en 2004).

Humberto Rodriguez Gonzalez (CUBA)

Humberto Rodriguez Gonzalez possèdela double casquette de président del'Institut national cubain des Sports, del'éducation physique et de la récréation,et de président de la Commissionnationale antidopage de son pays, crééeen 1999. A ce titre, il joue un rôleimportant dans la lutte contre le dopageau niveau national et international.

Chef de mission de la délégationcubaine aux Jeux olympiques deSydney et d'Athènes, notamment, celicencié en droit est un familier dumonde du sport d'élite. Son rôle à la têtede la Commission nationale antidopageconsiste, entre autres, à mettre en placedes campagnes d'éducation, àsensibiliser les sportifs aux dangers dudopage et à mener différents autrestypes d'actions en faveur d'un sportpropre - des mesures entreprises encollaboration avec le Comité olympiquecubain.

Au cours des dernières années, Cuba aintensifié son action contre le dopage àplusieurs niveaux, notamment depuisl'ouverture du laboratoire antidopage deLa Havane (accrédité par l'AMA) en2001. Par ailleurs, le programmenational antidopage prévoit plus de2000 contrôles cette année dans lepays, et les autorités sportives cubainescomptent continuer de mener diversesactions d'éducation et de sensibilisationauprès des athlètes et de leurentourage.

Datuk Azalina Othman Said (MALAISIE)

Première femme Ministre de laJeunesse et des Sports en Malaisie,première femme asiatique élue auConseil de fondation de l'AMA (par lespays de sa région): Datuk AzalinaOthman Said est une pionnière. Maiscette particularité ne l'intimide pas, bienau contraire.

Avocate de métier, elle a fait preuve dèssa nomination au poste de Ministre enmars 2004 du même activisme quil'avait menée notamment à créer il y aquelques années la fondation "Femmes,sport et santé" - une organisation nongouvernementale promouvant l'activitéphysique chez les femmes - et à entreren politique au début de l'an 2000.Datuk Azalina Othman Said a ainsilancé dans son pays la campagne "Sportpour tous". Elle a créé un conseil del'activité physique, ouvert des centressportifs au public, invité la population àlui envoyer ses recommandationsdirectement.

Ceinture noire cinquième dan detaekwondo et passionnée de sport,Datuk Azalina Othman Said insisteégalement sur l'importance d'un sportsans dopage et a mené plusieursactions dans ce sens. Sa nomination auConseil de fondation de l'AMA l'aidera àdonner encore davantage de poids à sonaction dans son pays - l'un des deuxpays d'Asie du sud-est à posséder unlaboratoire antidopage accrédité parl'AMA.

Les gouvernements s'engagentFranc Jeu poursuit sa série de portraits de représentants degouvernements particulièrement actifs dans la lutte contre le dopage.

1407franc jeu - numéro 1 - 2005

15 franc jeu - numéro 1 - 2005

Jacqui Cooper

Grande championne et amoureuse de la vie, la légende du ski acrobatique estaussi l’une des sportives australiennes les plus actives en matière de lutte contre

le dopage. Elle croit farouchement aux vertus de l’honnêteté et du travail.

08 Les skieurs acrobatiques mêlentl'agilité des gymnastes, le courage desplongeurs, la créativité des skate-boarders et la maîtrise des skieurs. Ilsdévalent des pentes enneigées àhaute vitesse, prennent appui sur unerampe de lancement qui les propulseà une dizaine de mètres au-dessusdes têtes des spectateurs, puisréalisent un enchaînement de figures

à une vitesse impressionnante avantd'atterrir sur leurs skis.

Voilà, en résumé, le quotidien deJacqui Cooper. Et c'est une bonnechose que la jeune femme n'aitvirtuellement peur de rien.

Depuis sa plus tendre enfance, Jacquia un goût prononcé pour les

cascades. A quatre ans, elle s'amusaitdéjà à grimper discrètement sur le toitde la voiture de ses parents. Si bienqu'un jour, il fallut que sa mèrerevienne au garage de la maison pourqu'elle remarque que la jeune filleavait passé tout le trajet (environ 3kilomètres) juchée sur le toit duvéhicule au milieu du trafic…

16franc jeu - numéro 1 - 2005

Jacqui a commencé le skiacrobatique à seize ans, après avoirété remarquée par un entraîneuralors qu'elle s'adonnait à desacrobaties dans les dunes de sablede son Australie natale. L'entraîneuren question l'encouragea à tester lesport, lui promettant qu'ellepossédait les qualités requises. Lasuite fut un immense succès.n de succès.Aujourd'hui, à trente-deux ans, JacquiCooper est une véritable légende de sadiscipline. Son palmarès comprend15 victoires en Coupe du monde, untitre de championne du monde en1999, et trois victoires au classementgénéral de la Coupe du monde en1999, 2000 et 2001. Elle a été lapremière femme à réussir des sautsaussi complexes que le "Full Tuck Full"(saut triple avec deux vrilles) et le "FullFull Full" (saut triple avec trois vrilles).

Jacqui Cooper est aussi l'une deschampionnes australiennesparticipant au programme desensibilisation au dopage "Vivezsainement, jouez sainement" ("LiveClean, Play Clean"), mis sur pied parle Comité olympique australien.

"Je crois vraiment que l'éducation estcruciale, et que la sensibilisation auxdangers du dopage est trèsimportante pour les jeunes sportifs",explique-t-elle. "Être un modèle pourles jeunes implique un certainnombre de responsabilités. Je sensqu'il est de mon devoir d'aider àinformer et à sensibiliser les gens auxméfaits du dopage. Les participantsaux Jeux olympiques peuventapporter une contribution significativeà ce type de programmes. Ils peuventmieux que quiconque attirerl'attention sur ce problème, puisqu'ilssont confrontés à cette question auquotidien."

Ce programme, qui vise les jeunessportifs de toute l'Australie et se renddans les écoles et instituts sportifs,met l'accent sur les dangers dudopage. Il évoque également lescompléments alimentaires, lesdrogues "sociales", et explique endétail les sanctions auxquelles lestricheurs s'exposent. (Pour davantaged'informations, lire le numéro duprintemps 2003 de Franc Jeu).

"Je pense que toutes les fédérationsnationales devraient mettre sur pied

un programme tel que celui duComité olympique australien.Sensibiliser tout le monde, et lesjeunes sportifs en général, est unetâche énorme. Toutes les fédérationsnationales doivent se sentirresponsables de leurs athlètes etdevraient penser à un tel programme.Trop souvent, les gens disent qu'ils nesavaient pas qu'une substance étaitinterdite."

Le programme "Vivez sainement,jouez sainement" met l'accent sur laréglementation antidopage du Comitéolympique australien (COA), que tousles sportifs doivent signer avant depouvoir faire partie d'une équipeolympique. En tant que vice-présidente de la Commission desathlètes du COA, le rôle de JacquiCooper consiste entre autres à rendreles sportifs attentifs à ces règles, et aufait qu'ils sont responsables de tout cequ'ils prennent.

"Vu les nombreuses informations àdisposition des sportifs, je ne pensepas qu'il y ait d'excuse aujourd'hui",dit-elle. "Tout ce que nous ingéronsest de notre responsabilité. Avec lesprogrammes d'information et de

sensibilisation existants, un manquede connaissances n'est pas uneexcuse valable."

Jacqui Cooper a également uneopinion bien tranchée à propos dessportifs se dopant : "Les tricheurs sediscréditent complètement. La victoireest très importante, mais elle nedevrait être que le reflet descapacités, du travail et du talent de

chacun. Je n'ai aucun respect pourles tricheurs. Je préfère voir uneperformance médiocre déboucher surune victoire qu'une performanceextraordinaire bénéficiant d'une aideartificielle. Je pense que l'AMA,l'Agence antidopage australienne(ASDA) et les fédérations nationalesfont du bon travail en ciblant lestricheurs. Les pénalités les plussévères devraient être infligées auxsportifs qui se dopent."

En septembre passé, Jacqui Cooper afait son retour à la compétition auMont Buller, plus de deux ans et demiaprès une blessure qui l'avaitempêché de participer aux Jeuxolympiques de 2002 à Salt Lake City.Objectif avoué : retrouver satechnique peu à peu, pour briller auxJeux olympiques de Turin en 2006.Sans forcer, la légende du skiacrobatique a su se rassurer, finissantsur le podium avant de briller ànouveau (sixième) lors descompétitions de la Coupe du mondeau Mont Tremblant (Canada) enjanvier 2005. Un retour de bonaugure à quelques mois des Jeuxolympiques de Turin.

Profil de sportif: Jacqui Cooper

Je crois vraiment que l’éducation est cruciale, et que lasensibilisation aux dangers du dopage est très importante pourles jeunes sportifs. Être un modèle pour les jeunes implique uncertain nombre de responsabilités. Je sens qu’il est de mondevoir d’aider à informer et à sensibiliser les gens aux méfaits dudopage. Les sportifs olympiques peuvent apporter unecontribution significative à ce type de programmes.

Jacqui Cooper a été championne du monde en1999 et a remporté à trois reprises le classementgénéral de la Coupe du monde en 1999, 2000 et2001. Son palmarès comprend aussi, entre autres,15 victoires en Coupe du monde.

17 franc jeu - numéro 1 - 2005

Partenaires de l’AMA

Le Comité international paralympique(CIP) est l'organisation internationaleresponsable du sport pour les athlèteshandicapés. Le CIP supervise etcoordonne les Jeux paralympiques d'étéet d'hiver. Il oeuvre également commeFédération internationale pour treizesports. Pour ces treize sports, le Comitéinternational paralympique supervise etcoordonne les compétitions pourhandicaps divers telles que leschampionnats du monde ou régionaux etles services administratifs etrèglementaires, y compris en matièred'antidopage. Le CIP soutient égalementle recrutement et le développement desportifs à tous les niveaux de performance.

Le Comité international paralympique aété fondé le 22 septembre 1989. Cetteorganisation sans but lucratif est forméepar 161 Comités nationaux paralympiques(CNP) et quatre Fédérations sportivesinternationales pour quatre handicapsspécifiques. Son siège est situé à Bonn(Allemagne) et compte actuellement 20employés à temps plein et à tempspartiel - une évolution rapide pour uneorganisation gérée auparavant presqueexclusivement par des bénévoles, et dontle premier employé a été engagé en 1998.

Le Département médical et scientifiquedu CIP est dirigé par Andy Parkinson, quisera bientôt rejoint par un responsable del'antidopage et de la classification. LeDépartement gère l'antidopage, la classi-fication des sportifs selon leur handicap,ainsi que les questions scientifiques. Iltravaille en étroite collaboration avec leComité antidopage et le Comité pourl'autorisation d'usage à des finsthérapeutiques (AUT). Le premier de cescomités supervise la planification descontrôles et gère les résultats d'analyses,alors que le second est responsable desdemandes d'AUT - qui permettent auxsportifs dont la condition médicale exigel'utilisation d'un produit interdit de faire

une demande en ce sens - et desdécisions liées.

Le Comité international paralympiqueparticipe activement au travail de l'AMA.Le président du CIP, Phil Craven, estmembre du Conseil de fondation del'Agence, le responsable médical du CIP,le Dr Björn Hedman, est membre duComité Santé, médecine et recherche del'AMA, et Andy Parkinson collaboreactivement au travail de l'AMA enmatière d'éducation.

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En mars 2003, le Comité internationalparalympique a signé le Code mondialantidopage, avant de modifier son propreCode antidopage pour que celui-ci soit enconformité avec le Code mondial et lesStandards internationaux liés. Lenouveau Code antidopage du CIP estentré en vigueur le 1er février 2004. CeCode est unique, dans la mesure où ils'applique à toutes les compétitionssanctionnées par le CIP, soit lescompétitions des 13 sports du CIP(championnats, Coupes, etc) et les Jeuxparalympiques. Cette situation diffère parexemple de celle de l’IAAF, l’Associationinternationale des fédérationsd’athlétisme, dont les règlementsantidopage s'appliquent à un sportprécis, ou de celle du Comitéinternational olympique, dont lesrèglements antidopage s'appliquentuniquement aux Jeux olympiques. LeCIP a été la deuxième organisation, en sacapacité de Fédération internationale, àpublier des règlements conformes auCode mondial antidopage.

Afin de protéger le droit fondamentaldes sportifs de participer à descompétitions sans dopage, le Comitéinternational paralympique a décidé aumilieu de l'année 2003 que tous lesComités nationaux paralympiques

désirant participer aux Jeuxparalympiques devaient accepter etreconnaître le Code mondial antidopage.Cette obligation a été étendue :dorénavant, tout comité nationaldésirant devenir membre du CIP doitsigner une déclaration par laquelle ils'engage à reconnaître le Code et àmettre en place des règles conformes.

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Le Comité international paralympiquediscute du nombre de contrôles àeffectuer avec chaque comitéd'organisation de compétitionssanctionnées par le CIP. Généralement,pas moins de 15% des sportifsparticipant à des championnats dumonde, et environ 10% des participantsà des compétitions régionales ou d'autrestypes, sont testés. L'année passée, descontrôles ont été effectués lors de diverschampionnats du monde (leschampionnats du monde de boules duCIP, par exemple), championnatsrégionaux (les championnats asiatiqueset du Pacifique sud de tir à l’arc du CIP,par exemple) et Coupes du monde (laCoupe du monde de ski nordique du CIP,par exemple). Le CIP prévoit d'augmentersignificativement cette année le nombrede compétitions où des contrôles seronteffectués.

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Les Jeux paralympiques offrent auComité international paralympique lapossibilité de tester un grand nombred'athlètes concourant dans des sportsdifférents. Lors des Jeux paralympiquesd'Athènes l'été passé, 680 tests d'urine,incluant des tests de l'EPO, ont étéeffectués. 250 contrôles de l'urine sontprévus pour les Jeux d'hiver de Turin2006, de même que des contrôles dusang pour l'hormone de croissance etd'autres substances.

Le CIP reste résolument engagé dans la lutte contre le dopage. Ses priorités? La sensibilisationdes athlètes et la mise en place d’un groupe cible de sportifs soumis aux contrôles.

Par Miriam Wilkens • Directrice médias et communications du Comité international paralympique

Comité internationalparalympique

Partenaires de l’AMA

18franc jeu - numéro 1 - 2005

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En 2004, le Comité internationalparalympique a signé un accord avecl'AMA à propos des contrôles horscompétition. Par cet accord, le CIP s'estengagé à ce que ses 13 sports soientpour la première fois l'objet de contrôleshors compétition. L'AMA, en consultationavec le CIP, gère les contrôles encompétition en mandatant desorganisations nationales antidopage oud’autres organisations pour effectuer lescontrôles. Tous les sportifs participant àdes compétitions de niveau internationalpeuvent être l'objet de contrôles horscompétition. Le nombre de contrôleseffectués augmentera en 2005.

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Depuis l'année passée, le CIP travaille àaffiner les critères d'inclusion dans legroupe cible de sportifs soumis auxcontrôles et à la gestion de ce groupe, quiregroupe actuellement tous lesparticipants aux Jeux paralympiques. Lefait que le CIP soit la Fédérationinternationale pour 13 sports compliquesensiblement la collecte des informationssur la localisation des sportifs.Actuellement, il n'existe pas demécanisme interne de collecte desinformations sur la localisation, mais leCIP espère que le système d'admini-stration et de gestion antidopage(ADAMS) mis en place par l'AMA cetteannée l'aidera à le faire et à mettre en

place un programme efficace decontrôles hors compétition. Le CIP, demême que d'autres organisations tellesque UK Sport et l'International RugbyBoard, fait partie du groupe de mise enplace d'ADAMS, qui participera à lapremière phase opérationnelle d’ADAMS.

ADAMS contribuera sans douteégalement à simplifier la gestion desautorisations d'usage à des finsthérapeutiques (AUT), par le biais d'uneprocédure informatisée. Le CIP disposed'une procédure d'AUT depuis 1994(connue auparavant sous le nom de"Groupe de conseil sur les médications"),et le nombre de demandes d'AUT aaugmenté au fil des années. En 2004, leCIP a reçu environ 350 demandes, unnombre qui ne va sans doute pasdiminuer cette année.

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En 2005, l'une des autres priorités duComité international paralympique seral'éducation. Ces dernières années, leprogramme de sensibilisation des sportifsde l'AMA a aidé le CIP à éduquer etsensibiliser ses sportifs par sa présenceaux Jeux paralympiques d’hiver de 2002et d’été de 2004, ainsi qu’auxchampionnats du monde de ski alpin de2004 du CIP. Le programme desensibilisation de l'AMA sera également

présent aux Jeux paralympiques d'hiverde 2006 à Turin. Pour sa part, le Comitéinternational paralympique prévoit delancer plusieurs initiatives en matièred'éducation. Il développe actuellementdes outils éducatifs sur Internet et étudiela possibilité de mettre sur pied unprogramme de sensibilisation des sportifsdu CIP basé sur la stratégie de l'AMA.

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Pour davantage d'informations sur le CIP,le Mouvement paralympique et les Jeuxparalympiques, veuillez consulter le siteInternet www.paralympic.org, oucontacter le Comité internationalparalympique à l'adresse :

Adenauerallee 212 - 21453113 Bonn (Allemagne)

Tél : +49-228-2097-200Fax : +49-228-2097-209

Courriel : [email protected]

Photo: IPC

09

play true - issue 1 - 2004

Nouvelles de l'AMA

19 franc jeu - numéro 1 - 2005

L'AMA, dont l'éducation est l’une despriorités, a créé un programme desubventions de recherches en sciencessociales pour encourager la recherchedans ce domaine, en vue d'obtenir desinformations qui favoriseront la mise enplace de stratégies plus efficaces deprévention du dopage.

Le concours 2005 constitue un projetpilote avec un maximum de 60 000$US de subventions. Le futurfinancement du programme dépendralargement de l'intérêt démontré par lacommunauté des chercheurs et de laqualité des propositions de recherchesoumises lors du projet pilote. Toutes lespropositions doivent avoir un rapportavec au moins l'une des priorités de

programme énoncées, identifiéesannuellement par thèmes, sujets etprotocoles. Ces informations sontdétaillées dans les Directives pourrequérants qui ont été publiées avecl'appel de soumissions le 31 janvier surle site Internet de l'AMA, dans larubrique "Éducation".

L'AMA attribue des subventions derecherche à tous types d'institutions(universités, collèges, petitesentreprises, à but lucratif, etc.). La datelimite de soumission de propositionspour le concours 2005 est le 31 mars2005. Les personnes qui désirent desrenseignements supplémentairespeuvent contacter l'AMA à l'adresse: [email protected]

Bourses pour la recherche en sciences sociales60 000 $US pour le programme pilote 2005

L'AMA a lancé une série de posterspromouvant les valeurs du sport(respect, dévouement, caractère,solidarité, excellence). Intitulée "L'espritdu sport", cette série de posters -imprimée seulement en anglais pour

l'instant - met en vedette cinq sportifsengagés dans la lutte contre le dopage :la basketteuse canadienne TraceyFerguson, le nageur brésilien GustavoBorges, la judoka japonaise YokoTanabe, le rameur allemand Roland

L'AMA lance une série de postersBaar et l'athlète britannique Paula Radcliffe.

Les partenaires intéressés par ces posterspeuvent contacter l'AMA à l'adresse :[email protected]

La Liste des substances et méthodes interdites de l'AMA, entrée en vigueur le1er janvier de cette année, est désormais disponible dans un livret en anglaiset en français. L'AMA a également publié en février la troisième version de son"Guide du sportif", qui présente aux sportifs une vue d'ensemble du Codemondial antidopage et de leurs droits et responsabilités dans le cadre de laprocédure de contrôle du dopage.

Ces deux publications peuvent être consultés sur le site Internet de l'AMA:www.wada-ama.org

La Liste des Interdictions 2005 et leGuide du sportif en version papier

Nouvelles de l'AMA

20franc jeu - numéro 1 - 2005

Le projet de Convention internationalecontre le dopage, préparé sous l'égidede l'Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et laculture (UNESCO), a franchi uneétape importante en janvier, avecl'élaboration d'un projet de texte finallors de la réunion de catégorie II desÉtats membres de l'UNESCO à Paris.

Des représentants de l'AMA, dont ledirecteur général David Howman, ontparticipé à cette réunion. Le projet detexte final a été envoyé début mars

par le directeur général de l'UNESCO,Koïchiro Matsuura, à tous les Étatsmembres, et la Conférence généralede l'UNESCO devra se prononcer surce document lors de sa session qui sedéroulera du 3 au 21 octobre à Paris.

L'objectif de l'AMA est qu'unmaximum d'États ratifient ensuite laConvention avant les Jeux olympiquesd'hiver de Turin en février 2006 etformalisent ainsi leur reconnaissancedu Code mondial antidopage.

Nouvelle étape pour la Convention internationaleLe projet de texte final, envoyé aux États membres, sera présenté à la Conférence générale en octobre

Le siège de l’UNESCO à Paris. L’objectif est qu’unmaximum d’États ratifient la Convention

avant les Jeux de Turin de 2006.

L'AMA a lancé son programme desymposiums sur l'éducation les 22et 23 février à Montevideo, enUruguay. Ce symposium a réunienviron 50 représentants d'organi-sations sportives, d'autoritésantidopage, des sportifs, desentraîneurs et d’autres personnesintéressées de l'Amérique du Sud.

L'AMA, dont le directeur généralDavid Howman et plusieursreprésentants étaient présents àMontevideo, a développé unprogramme de symposiums surl'éducation destinés surtout auxpays et aux régions endéveloppement. Ce programmevise à assister les partenaires del'Agence dans la mise en place deprogrammes d'éducation et à leurfournir des informations de qualitésur le sport sans dopage,destinées notamment aux sportifset à leur entourage.

D'autres symposiums surl'éducation seront organisés dansd'autres régions du monde dansles prochains mois.

Symposium surl'éducation enUruguay

Nouvelles de l'AMA

21 franc jeu - numéro 1 - 2005

Les contributions desgouvernements et du Mouvementolympique au budget de l'AMArentrent à un rythme réjouissant ence début d'année.

A fin janvier, l’AMA avait reçu25,5% de son budget 2005, dontune avance de 3,7 millions US$ du

Comité international olympique.

L'Océanie a versé l'intégralité de sescontributions. L'AMA a égalementreçu quelques arriérés pour sonbudget de l'année passée, qui onthaussé le total reçu pour 2004 à94% du budget.

L'AMA a publié un nouveau"questions-réponses" sur le thème"Sportifs et médicaments". Celivret disponible en trois langues(anglais, espagnol et français) viseà donner aux sportifs desinformations sur les mesures deprudence à adopter afin d'éviterque la prise d'un médicamentprovoque un contrôle positif.

Ce document s'ajoute à d'autreslivrets produits par l'AMA enplusieurs langues sur le Codemondial antidopage, lesautorisations d'usage à des finsthérapeutiques et les complémentsalimentaires. Tous ces documentspeuvent être consultés sur le siteInternet de l'Agence.

Le point sur les finances9944 ppoouurrcceenntt rreeççuuss ppoouurr 22000044.. LL’’OOccééaanniiee aa ppaayyéé 22000055 eenn eennttiieerr..

Nouveau livret "Sportifs et médicaments"

Nouvelle directrice de la communication pour l'AMAARRIVÉES À L'AMA

L'AMA a engagé Elizabeth Huntercomme nouvelle directrice de lacommunication. Elizabeth Hunter étaitdirectrice principale de lacommunication et des services auxmembres (relations dans la fédération)de la Chambre de commerce des Etats-

Unis, la plus grande fédération decommerce du monde. A ce titre, elleétait responsable des relations de cetteorganisation avec 3000 chambreslocales et dans les Etats et avec 800associations commerciales, recueillantleur soutien pour les priorités de laChambre de commerce des Etats-Unisau niveau législatif et réglementaire.

De 1999 à 2001, Elizabeth Hunter atravaillé comme directrice du marketingde la joint-venture de la Chambre decommerce ChamberBiz.com, un portailInternet "business-to-business"fournissant des services de conseil etdes informations commerciales aumarché des petites et moyennesentreprises. Avant de rejoindre laChambre de commerce des Etats-Unis,elle a été chargée des affaires gouverne-mentales pour une association decommerce américaine dans l'industriedes produits et services sanguins. Elle a

également travaillé comme assistanted'un membre du Congrès des Etats-Unis en matière législative. Ellepossède un Master en français duMiddlebury College de Middlebury,dans le Vermont.

Elizabeth Hunter prendra ses fonctionsà l'AMA début avril.

Par ailleurs, l'AMA enregistre l'arrivéede Julien Sieveking au poste deresponsable juridique. Julien Sievekingtravaillait auparavant à l'Unioneuropéenne de football (UEFA), à Nyon(Suisse). Le bureau régional deLausanne de l'AMA s'agranditégalement avec l'arrivée de Nicole Frey.Nicole Frey, qui occupe le poste decoordonnatrice médicale, assiste ledirecteur médical de l'AMA, le Dr AlainGarnier, dans la gestion desautorisations d'usage à des finsthérapeutiques (AUT).Elizabeth Hunter