développer l'athlétisme congolais - L'Horizon Africain

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N° 76 du Jeudi 5 Novembre 2020 Siège : Hôtel Saphir - Centre-ville Brazzaville - Congo - www.lhorizonafricain.com Prix: 500 F.CFA - Tél: 05.656.37.31 / 06.886.54.70/ 05 564.40.99 / E-mail:[email protected] Hebdomadaire d’informations générales et d’analyses (P.9) (P.5) Obsèques de Jacques Joachim Yhomby-Opango L’ancien Président de la République inhumé à Owando, après un hommage national (P.3) Concertation politique de Madingou Divergence au sein de l’opposition Vie politique Création d’une nouvelle plateforme, «Congo convergence libérale et progressiste» (P.6) Fécoath (Fédération congolaise d’athlétisme) Candidat, José Cyr Ebina n’a qu’un rêve: développer l’athlétisme congolais L es Américains étaient aux urnes, mardi 3 novembre 2020, pour l’élection, entre autres, de leur futur Pré- sident. Au moment où nous bouclons cette édition, mer- credi 4 novembre, le débat post-électoral s’est envenimé, avec des accusations de fraudes et une revendication de victoire avant même la publication des résultats définitifs. Le scénario du chao est redouté, car l’élection présiden- tielle, dans la plus grande démocratie expérimentée du monde, semble tourner à l’africaine. Etats-Unis L’élection présidentielle semble tourner à l’africaine Le candidat démocrate Joe Biden et le Président républicain Donald Trump. Guy-Brice Parfait Kolélas et Anguios Nganguia-Engambé ensemble pour affronter 2021. Qui sera à Madingou du 9 au 15 novembre?

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N° 76 du Jeudi 5 Novembre 2020

Siège : Hôtel Saphir - Centre-ville Brazzaville - Congo - www.lhorizonafricain.comPrix: 500 F.CFA - Tél: 05.656.37.31 / 06.886.54.70/ 05 564.40.99 / E-mail:[email protected]

Hebdomadaire d’informations générales et d’analyses

(P.5)(P.9)

(P.5)

Obsèques de Jacques Joachim Yhomby-Opango

L’ancien Président de la République inhumé à Owando,

après un hommage national(P.3)

Concertation politique de Madingou

Divergence au sein

de l’opposition

Vie politique

Création d’une nouvelle plateforme, «Congo

convergence libérale et progressiste»

(P.6)

Fécoath (Fédération congolaise d’athlétisme)

Candidat, José Cyr Ebina n’a qu’un rêve: développer

l’athlétisme congolais

Les Américains étaient aux urnes, mardi 3 novembre 2020, pour l’élection, entre autres, de leur futur Pré-

sident. Au moment où nous bouclons cette édition, mer-credi 4 novembre, le débat post-électoral s’est envenimé, avec des accusations de fraudes et une revendication de victoire avant même la publication des résultats définitifs. Le scénario du chao est redouté, car l’élection présiden-tielle, dans la plus grande démocratie expérimentée du monde, semble tourner à l’africaine.

Etats-UnisL’élection présidentielle

semble tourner à l’africaine

Le candidat démocrate Joe Biden et le Président républicain Donald Trump.

Guy-Brice Parfait Kolélas et Anguios Nganguia-Engambé ensemble pour affronter 2021.Qui sera à Madingou du 9 au 15 novembre?

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ACTUALITES

En 2019, la Banque mon-diale et la Fao (Organi-sation des Nations unies

pour l’alimentation et l’agricul-ture) avaient réalisé une étude avec l’appui d’une consultante internationale pour évaluer le système de contrôle de la sé-curité sanitaire des aliments. Menée par la vétérinaire Hé-lène Coulibaly, consultante internationale en matière de sécurité sanitaire des aliments, cette étude révèle une pho-tographie peu flatteuse de la sécurité sanitaire des aliments du pays. Elle permet de faire le constat sur l’insuffisance de connaissance des ressources humaines et le vieillissement des instruments juridiques.A l’ouveture, le ministre d’Etat Henri Djombo en a fait un constat alarmant:«Le contrôle de sécurité alimentaire se situe à tous les niveaux de la chaîne de la production, jusqu’à l’as-siette. Des produits de bonne qualité mal conservés, trans-portés et mal conditionnés peuvent être source d’insécu-

Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche

Relever le système de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments au Congo

Le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a organisé, à travers le P.d.a.c (Projet d’appui au développement de l’agriculture commerciale), du 27 au 30 octobre 2020, à l’Hôtel Saint-François, à Brazzaville, un atelier de sensibilisation et de restitution relatif à l’évaluation du système congolais de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. Ouvert par le ministre d’Etat Henri Djombo, ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche,cet atelier a permis de dé-gager la nécessité, pour le Congo, de se doter d’un système national de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments.

rité sanitaire. Tous les acteurs doivent faire attention. Nous importons énormément de denrées alimentaires. Mais, nous ne sommes pas sûrs que ces denrées sont toutes indi-quées pour la consommation. Nous ne disposons pas de la-boratoires suffisamment outil-lés qui permettent de faire des analyses approfondies, pour certifier la qualité des produits qui sont vendus et consom-més. La corruption peut jouer aussi un rôle néfaste dans le contrôle de la qualité des ali-ments.»

«Le système des Nations unies a reconnu le rôle crucial de la sécurité sanitaire des aliments et ses conséquences au plan socioéconomique et sanitaire. C’est ainsi qu’a été établi, en 1963, le Codex alimentarius, dans le but de protéger la san-té des consommateurs et pro-mouvoir des pratiques loyales dans le commerce des den-rées alimentaires. La Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments a été célébrée le 7 juin de chaque année. Cette année, la célé-bration de cette journée a été

placée sous le thème «La sé-curité sanitaire des aliments, une affaire de tous»,a expliqué Jean-Martin Bauer.L’atelier a permis aux partici-pants d’élargir leurs connais-sances sur l’O.m.c (Organisa-tion mondiale du commerce), en particulier les principes qui régissent l’accord sanitaire et phytosanitaire et l’accord sur les obstacles techniques au commerce, la compréhension générale de la commission du Codex alimentarius, qui est un code alimentaire constituant, depuis 1962, le programme mixte entre la F.a.o et l’O.m.s sur les normes alimentaires. Le Congo est membre depuis 1971. Le document d’éva-luation validé vise la mise en place d’un système de sécu-rité sanitaire des aliments aux standards internationaux.Signalons qu’à l’ouverture, on notait la présence de Mme Irène Mboukou-Kimbatsa, docteur ingénieur en écolo-gie, conseiller du Président de la République, chef du Département de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et du développement rural, et de Jean-Martin Bauer, repré-sentant du Pam (Programme alimentaire mondial), assurant l’intérim du représentant de la Fao.

Martin BALOUATA-MALEKA

Le Congo vient de vivre deux évènements majeurs relatifs à la formation du capital humain: le retour des étudiants de Cuba et du Maroc. Ces étudiants ont fini leur formation, les uns comme médecins et les autres comme diplômés dans diverses disciplines. Pour l’un des parents venus accueillir ces étudiants,«ils sont un produit fini qu’il faudrait mettre à profit par l’Etat». Par l’Etat ou par les entreprises?Les médecins ont été formés pour exercer dans les 12 hôpitaux généraux que le Congo se proposait de construire «aux normes de médecine mondiale les plus élevées». Aucun n’a été construit.Les choix stratégiques n’ont pas tenu compte de la volatilité des recettes pé-trolières. L’Etat n’a plus que la Fonction publique pour absorber le flux d’étudiants qui se déversent sur le mar-ché de l’emploi chaque année. A cause de la mégestion chronique sous les tropiques, le secteur entrepreneurial de l’Etat a été littéralement liquidé, encouragé en cela par les tenants du capitalisme sauvage, sans rivages éthique et social. Cependant, on entend toujours ici et là le psaume sur l’insertion des jeunes, sur l’employabilité; il y a même des institutions publiques qui sont créées, spécialement pour conseiller ou gérer cette matière.Les mots ont un sens et ce sens évolue avec le temps et les circonstances. Il n’y a pas très longtemps, dans la littérature économique, l’insertion ne concernait que les jeunes entrant sur le marché de travail. C’est encore l’acception retenue dans les pays en développement. Ailleurs,«l’insertion englobe une réalité plus large d’une population éloignée de l’emploi (chômeurs de longue durée, personnes bénéficiaires des minimas sociaux, jeunes de moins de 26 ans en grande difficulté, tra-vailleurs en situation de handicap, etc.). Un salarié en insertion est synonyme de salarié en retour à l’emploi».De quelque manière que l’on aborde cette question, le mot-clé est l’emploi. Or, seule l’entreprise offre des em-plois pour la création de la richesse. La grande question de l’insertion des jeunes est et reste,donc, le modèle économique pour la création des entreprises. Le re-tard pur en matière de création d’entreprises dans un pays est le principal indicateur de la fiabilité du modèle économique. C’est donc le nouveau rapport que l’Etat établit avec la capacité d’entreprendre qui est le déter-minant de sa capacité à absorber l’offre de travail par des jeunes diplômés du système éducatif. Ce rapport dépend, entre autres, de ce que le système éducatif produit comme capital humain. L’école doit être pensée comme maillon essentiel du système productif, en ce sens qu’il lui revient d’offrir à ce système,«des têtes bien faites et des mains qui savent faire quelque chose». Une société qui veut se développer devrait ac-corder une attention particulière à la professionnalisa-tion des formations universitaires, avec des écoles de génie et les formations managériales, sans oublier, bien sûr, la recherche fondamentale et la recherche dévelop-pement. Ainsi, l’absorption de la demande d’emploi des jeunes Congolais devrait pousser le leadership congo-lais à s’investir pleinement et concrètement dans la pro-motion de la production nationale, par la promotion de l’entreprise congolaise.

Prométhée

PROPOS D’éTAPE

L’entreprise et l’insertion

Il a suffi d’un tour de Patrick Pouyanné à Oyo, pour que le suspens qui régnait sur

la suite de la gestion du Ter-minal pétrolier de Djéno soit rapidement dissipé. Le patron du groupe français est sorti de la résidence présidentielle d’Oyo le visage rayonnant de joie: «On s’est mis d’accord pour renouveler la concession du Terminal de Djéno qui est un ancrage historique de Total au Congo, pour 20 années de plus», a-t-il lâché avant d’en-chaîner: «Au Congo, l’histoire de Total va continuer en bonne confiance avec les autorités

Exploitation pétrolière

Total garde la gestion du Terminal de Djéno, mais avec la participation de l’EtatLa question était en suspens, à l’approche de l’expiration du contrat de concession du Terminal pétrolier de Djéno, qui lie d’une part, les sociétés pétrolières Total et Eni Congo et d’autre part l’Etat congo-lais. Le ministre des hydrocarbures avait laissé entendre que l’Etat allait reprendre la gestion de ce terminal, à l’expiration du contrat de concession, le 18 novembre. Mais, à l’issue d’une audience que le Pré-sident de la République, Denis Sassou-Nguesso, lui a accordée lundi 2 novembre dernier, à Oyo, Patrick Pouyanné, le président directeur gé-néral de Total, a annoncé que son groupe va poursuivre la gestion du Terminal de Djéno pour les 20 prochaines années et l’Etat congolais fait son entrée dans la gestion de ce terminal.

du pays». Il s’est aussi félicité de l’ouverture qui marque la nouvelle gestion: «Le terminal

sera partagé entre diverses sociétés et Total sera un des principaux actionnaires. La

République du Congo aura sa part ainsi que les autres opéra-teurs tels que Eni et Perenco». Lancée en 1972, le Terminal de Djéno traite plus de 95% de la production congolaise de pétrole brut. Il reçoit, en effet, tout le brut extrait au large pour le traiter et produire deux qua-lités commerciales de brut: le Nkossa Blend et le Djéno mé-lange, stockés dans des cuves d’une capacité globale d’envi-ron 4 millions de barils, avant d’être chargés dans des tan-kers au large ou expédiés vers des sites de raffinage. Pendant la concession passée, Total détenait 63% des parts alors que le groupe italien Eni en avait 37%. Le Congo peut au moins se consoler de faire son entrée dans la gestion de cette véritable plaque tournante du système de production du pé-trole congolais.

Narcisse MAVOUNGOU

De g.à d: Jean-Martin Bauer, Henri Djombo et Irène Mboukou-Kimbatsa.

Patrick Pouyanné chez Denis Sassou-Nguesso à Oyo.

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ACTUALITES

EditorialEditorial

Un jour de deuil natio-nal était décrété le vendredi 30 octobre

2020, pour marquer le dé-cès de l’ancien Président de la République, Jacques Joachim Yhomby-Opango. Après une veillée mortuaire au domicile de l’illustre dis-paru, au quartier Mpila, au centre-ville, dans la nuit du jeudi au vendredi 30 octobre, une cérémonie officielle de prise d’armes en sa mé-moire, a eu lieu dans la cour du Palais des congrès, sous

Obsèques de Jacques Joachim Yhomby-Opango

L’ancien Président de la République inhumé à Owando, après un hommage nationalDécédé le 30 mars 2020 et inhumé provisoirement en France, l’ancien Président de la République, Jacques Joachim Yhomby-Opango a eu droit à un hommage national, sous le patronage du Président de la Ré-publique, Denis Sassou-Nguesso, après le rapatriement de ses restes mortels à Brazzaville, le jeudi 29 octobre dernier. Il a été conduit à sa dernière demeure, samedi 31 octobre 2020, à Owando, chef-lieu du Département de la Cuvette, après une messe de requiem en la Cathé-drale Christ-Roi, présidée par l’archevêque, Mgr Victor Abagna Mossa.

le patronage du Président Denis Sassou-Nguesso, ac-compagné de son épouse, en présence des présidents des institutions constitution-nelles, des membres du gou-vernement, etc. Dans une ambiance lourde sur fond de tristesse, le Vice-Premier ministre Firmin Ayessa a épluché, pendant une demi-heure environ, l’oraison funèbre qui a retra-cé le riche parcours militaire et politique de l’illustre dispa-ru, qui était avant tout frère, ami et compagnon du Pré-sident Denis Sassou-Ngues-so. «Parce qu’il était tout à la fois votre compagnon, votre ami, votre frère, à maintes égards: liens trini-taires, liens particuliers que les contradictions, mêmes les plus exacerbées, les vi-cissitudes et les aléas de la vie mêmes les plus retentis-sants n’ont jamais pu briser. Je sais, beaucoup savent Monsieur le Président, que grâce à cette relation insub-mersible, peu sur lui n’a pu vous échapper tout au long de votre parcours partagé. Je sollicite dès lors votre in-dulgence afin que me soit ex-cusé de trop peu l’excès dont ma langue pourrait se rendre

coupable», a-t-il déclaré. Parent direct du disparu, Firmin Ayessa a aussi rendu hommage à la veuve Ma-rie Noëlle Yhombi, «qui est restée attachée à son mari jusqu’au bout». Né le 31 janvier 1939, à Fort-rousset, actuelle Owan-do, Yhomby-Opango y a ef-fectué ses études primaires, avant de les poursuivre à Brazzaville et à l’étranger, notamment en France, à l’Ecole militaire interarmes des Ecoles Saint-Cyr d’où il sort en 1962 avec le grade de sous-lieutenant, avant son retour au bercail pour intégrer les Forces armées congolaises en construc-tion. Le même itinéraire a été suivi par feu Président Marien Ngouabi, son ancien compagnon d’armes. Il fut chef d’Etat-major général des Forces armées congolaises.Sur le plan politique, il fut entre autres, chef du cabinet mili-taire du Président Alphonse Massamba-Débat, Président de République (1977-1979), Premier ministre (1994-1996) du Président Pascal Lissou-ba, et président-fondateur du R.d.d (Rassemblement pour la démocratie et le dévelop-pement).

Après la cérémonie d’hom-mage de la République, le cortège funèbre s’est ébran-lé vers l’Aéroport interna-tional Maya-Maya, pour un vol à destination d’Owando où, après une veillée mor-tuaire, l’ancien Président de la République a été inhumé après la messe de requiem marquée par l’homélie pro-noncée par l’abbé Urbain Braginel Ikonga, avec des citations en langue kouyou. «Permettez-moi, Son Excel-lence l’archevêque d’Owan-do, chers confrères, mes sœurs et mes frères, de dire un mot, en guise de témoi-gnage, sur la personne du général Jacques Joachim Yhomby-Opango, dont j’ai eu fort heureusement l’in-signe honneur de côtoyer le dernier mois de son pè-lerinage terrestre. Comme chrétien, le général était habité, au plus profond de lui-même, par l’espérance chrétienne et l’objet de notre espérance, en effet, est de jouir de la présence de Dieu dans l’éternité. Jésus l’a pro-mis à ses disciples en disant: «Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous

l’enlèvera» (Jn16,22).Personnellement, j’ai été marqué par sa foi. Je le sentais aimer ces ins-tants simples et intenses de prière, notamment au cours des célébrations eu-charistiques que j’ai prési-dées, pendant mon séjour de deux semaines avant sa mort, chez lui à Vauréal. Oui, il aimait et réclamait ces moments de prière où il recevait l’eucharistie et le sacrement des malades. Je crois que le Christ qui est tendresse et pitié, lent à co-lère et plein d’amour, vous dira: «Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie et la paix de ton maître». Cette paix qui habitait son cœur, car de son vivant, il a su recu-ler à plusieurs occasions ici à Owando ou ailleurs «Awo eeee! ndzanga essaba yo,

ali ehongo» (qu’on peut tra-duire par: le tigre ne crie pas sa tigritude) (1). Officier supérieur, il connais-sait le métier des armes et n’agitait pas ses arrières, pour perturber la paix des autres. Mais, savait conseil-ler pour la paix surtout en tenant compte des rapports de forces. «Alihi ekia odzan-ga lobia eli lodohi no likongo kah» (Malgré ta bravoure, si tu n’as qu’une sagaie, tu ne peux pas t’opposer à celui qui a une arme à feu), disait-il en 1987. Mais, ses conseils étaient soldés par ceux qui n’ont pas le sens de la retenue, par les injures: «Ohiru amoro ekouendze» (Tu n’es qu’une femme, tu es peureux). Mais, l’homme était sage. Un homme d’Etat, un homme pacifique, qui agissait avec responsabilité. «Otwerè oboso, ondzanga ongongo» (D’abord la sa-gesse, la bravoure après)». L’ancien Président de la ré-publique a été inhumé au cimetière familial du quartier Engobo, à Owando.

Hervé EKIRONO(La traduction est de la

rédaction)

Il ne faut pas pénaliser

les générations futures

On a hérité de la période de vaches grasses, quand les budgets de l’Etat étaient excéden-taires grâce à la manne pétrolière (2004 à

2014), des habitudes qui, aujourd’hui où l’on gère les vaches maigres, risquent de pénaliser les géné-rations futures, en raison des ardoises qu’accumule l’Etat chaque année. On pourrait alors se retrouver en porte à faux avec le principe de l’équité intergé-nérationelle.Un mandat présidentiel va s’achever sans qu’on ait réussi à rétablir les équilibres financiers de l’Etat. A la place, les arriérés et donc les dettes s’accu-mulent, chaque année: dette sociale; dette com-merciale, etc. L’Etat n’est plus capable de payer à la fois les bourses, les pensions, les salaires de ses fonctionnaires et les budgets de transfert. Faute de réduire le train de vie de l’Etat, la dette sociale est en augmentation chaque année.L’apparition de la pandémie de coronavirus n’a fait qu’aggraver une vie économique déjà en proie à de sérieuses difficultés. La question qui se pose est celle de savoir si le Congo va persister dans la voie de compromettre l’avenir des jeunes générations à qui l’on risque de laisser en héritage des dettes dues à notre train de vie. Penser qu’il y aura une remontée du prix du baril de pétrole de nature à renflouer de nouveau les caisses de l’Etat et retrou-ver l’euphorie des années 2000 est une option qui empêche de mettre œuvre les véritables solutions qui doivent concourir à l’amélioration de la gouver-nance financière. On devrait s’inquiéter de ce que l’Etat n’arrive plus à assurer le train de vie hérité de ces années eu-phoriques. L’aggravation de la crise sociale et la réémergence de la précarité en raison de la crise fi-nancière sont en train de devenir une vraie menace à la cohésion sociale. Non seulement le sentiment d’iniquité ronge une grande partie de la société de plus en plus écrasée par le poids de la vie quoti-dienne, mais encore les bases du développement sont fragilisées parce que l’Etat n’arrive plus à faire face à ses charges de fonctionnement. Ce n’est pas par manque de ressources financières, mais à cause d’une gouvernance qui a du mal à se dé-barrasser des antivaleurs qui la gangrènent depuis qu’on a engagé la fameuse lutte contre la corrup-tion.Pour un Etat, il est tout aussi important d’assurer sa sécurité, celle de sa population et de ses institu-tions, de veiller à la défense de son territoire, que de payer les pensions de ses retraités, les salaires de ses fonctionnaires, financer le fonctionnement de ses institutions, délivrer la bourse à ses étudiants, faire fonctionner ses missions diplomatiques, etc. Mais, quand la gestion publique se réduit à priver ici pour payer là, mois après mois, elle ne peut laisser présager un avenir meilleur, même s’il faut garder espoir. En principe, on ne devrait pas priver une catégorie sociale pour en privilégier une autre. La gouvernance financière doit se réadapter au nom de l’équité face aux charges de l’Etat. La crise éco-nomique, on la traîne depuis 2015 pratiquement. Cinq ans après, on n’a toujours pas réussi à en sortir. L’accord avec le Fonds monétaire internatio-nal est suspendu aux conditions que le Congo doit remplir pour sa reprise. A l’heure où le parlement est en session budgétaire et dans le contexte de la crise sanitaire, que peut-on espérer dans le sens de la relance économique? Comme quoi, rétablir les équilibres financiers de l’Etat est une histoire de compétence et de crédibilité, pas de forcing.

L’HORIZON AFRICAIN

La chapelle mortuaire au Palais des congrès.

Le couple présidentiel se recueillant devant la dépouille de Yhomby-Opango.

L’exposition mortuaire au domicile de l’ancien Président, au quar-tier Mpila (centre-ville).

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nATIonAL

Les participants au Colloque international «De Gaulle et Brazzaville» ont recom-

mandé aux Chefs d’Etat et de gouvernements africains, de «mettre à la disposition des enseignants-chercheurs des moyens conséquents pouvant leur permettre d’écrire cette mémoire partagée; instituer des offres des enseignants- chercheurs vers les centres et dépôts d’archives, aussi bien au niveau national qu’interna-tional; prendre en charge les frais d’édition des manuscrits; contribuer à la vulgarisation des travaux scientifiques dans les différents niveaux d’ensei-gnement; demander l’élévation, par la France, des villes de Brazzaville, Bangui, Ndjamena, Libreville et Douala à l’Ordre de compagnon de la libération, à l’exemple de certaines villes françaises».Aux enseignants-chercheurs, ils ont recommandé «de me-

ner des investigations archi-vistiques pour une meilleure connaissance des matériaux de l’écriture de l’histoire de l’Afrique. Ecrire, conformément à l’esprit du colloque, la mé-moire partagée entre la France, le Congo et l’Afrique; assurer l’enseignement de cette histoire dans tous les établissements d’enseignement primaire, se-condaire et supérieur; revisi-

ter les mémoires communes à l’Afrique, à la France et au Congo, mais également toutes les sémantiques coloniales».Enfin, à la France, ils recom-mandent «l’élévation d’une stèle en mémoire de tous les soldats de l’A.e.f et de Mada-gascar tombés sur les différents théâtres d’opérations militaires; vulgariser l’enseignement de cette période de mémoire par-

Colloque international «De Gaulle et Brazzaville»

Des recommandations pour symboliser la mémoire partagée entre la France, le Congo et l’Afrique

Le Colloque international «De Gaulle et Brazzaville» qui s’est tenu dans la capitale congolaise, les 27 et 28 octobre 2020, a été clôturé par le ministre d’Etat Gilbert Ondongo, représentant le Premier mi-nistre. C’était en présence de Louis Bertelot, représentant de l’ambas-sade de France, et de Juste Mondélé, conseiller spécial du Président de la République, chef du département politique qui a rendu public le rapport final sanctionnant les travaux.

tagée dans les établissements scolaires français; contribuer aux frais de rédaction des ou-vrages didactiques dans les ex-colonies; faciliter aux en-seignants-chercheurs les diffé-rents dépôts d’archives».Pour sa part, Louis Bertelot a salué «l’impulsion personnelle et décisive» de Denis Sas-sou-Nguesso quant à l’effectivi-té de ce projet, malgré la grave crise sanitaire mondiale. Pour le diplomate français, le Colloque international «De Gaulle et Brazzaville» a «lé-gitimement mis en lumière ce que la France et l’Europe toute entière doivent à l’Afrique». Il a enfin formé le vœu «que l’Afrique, la France et aussi toute l’Europe, qui sont des voisins immédiats, puissent s’appuyer sur cette mémoire partagée pour co-construire leur avenir en commun».Enfin, les participants ont offi-ciellement exprimé leur grati-tude à la République du Congo, pour «la précieuse initiative de ce colloque historique, pour l’excellence de son organisa-tion et l’accueil chaleureux qui leur a été réservé».

Hervé EKIRONO

Dans certains milieux du P.c.t, le nom de Mme Inès Nefer Ingani revient de plus en

plus pour prendre la tête de l’O.f.c. Sa consœur, la députée Charlotte Opimbat, ne souhaitant aspirer à ce poste.Ancienne ministre en charge de la promotion de la femme, ac-tuelle députée élue de la troisième circonscription de Moungali et membre du Comité central, Inès Nefer Ingani est en pôle position, d’après un membre du bureau politique qui a requis l’anony-mat. «Mme Ingani a montré ses preuves de mobilisation. Sou-venez-vous de la marche des femmes organisée et ponctuée par un discours fort qu’elle avait remis au Premier ministre Clé-ment Mouamba! C’est autant d’engagement pour cette dame qui avait déjà posé des bases sans le savoir. Il faut le recon-

naître», a-t-il indiqué. Du 7 au 8 novembre prochain, l’O.f.c va, en effet, tenir son pre-mier congrès extraordinaire au Palais des congrès, pour renou-veler ses instances dirigeantes, notamment le secrétariat perma-nent, la commission nationale

de contrôle et d’évaluation et le Comité central de cette structure catégorielle dédiée à la promotion de la femme en politique.Un sondage mené au niveau des comités O.f.c des Fédérations de Brazzaville, Pointe-Noire, Pool et Bouenza confirme l’ancrage

de la députée de Moungali. Ses camarades estiment qu’elle peut apporter beaucoup pour le rayon-nement de l’action de la gente féminine au moment où se profile à l’horizon l’élection présidentielle de 2021. Une camarade indique «qu’elle est une femme de terrain et cela lui est reconnu par tous et aucune femme ne peut contester la détermination de Mme Ingani».Selon Mme Solange M., «Inès Nefer Ingani est une mobilisatrice, femme engagée pour la promo-tion et l’intégration de la femme. Déjà, elle a été au-devant de la scène, lors du référendum consti-tutionnel en 2015». Sur les questions de l’autonomie de la femme et de la parité, les femmes reconnaissent son enga-gement et désirent la voir à la tête de leur organisation. En cette période sensible due à la crise sanitaire et à l’élection présidentielle qui arrive, il nous faut des femmes qui auront «une parole pour apprécier la situation. Ingani est de celles-là», a-t-on appris.A côté de Mme Ingani, il peut aus-si avoir plusieurs candidates qui veulent apporter leur souffle au rayonnement de leur organisation. Mais, le dernier mot reviendra aux congressistes qui vont élire leurs dirigeantes. Signalons que l’O.f.c a été créée sur les cendres de U.r.f.c (Union révolutionnaire des femmes du Congo).

Chrysostome FOUCK ZONZEKA

O.f.c (Organisation des femmes du Congo)

Inès Nefer Ingani succèdera-t-elle à Jeanne Dambendzet?Le secrétaire général du P.c.t (Parti congolais du travail), Pierre Moussa, avait édicté les critères d’accession aux postes de responsabilité dans les instances du parti et de ses organisations, à tous les niveaux. Ces critères sont: l’engagement militant; l’esprit de responsabilité, de sacrifice et de fidélité au parti. A cela, il faut ajouter, évidemment, le critère de non-cu-mul des mandats déjà applicable. Cette vision du secrétaire général a fait l’unanimité au sein du parti où cette approche est appréciée. Au niveau des deux organisations affiliées, la F.m.c (Force montante congolaise) qui réunit la jeunesse du parti, les instances dirigeantes ont été déjà pourvues lors du premier congrès extraordinaire tenu à Brazzaville au mois d’oc-tobre dernier. Il reste l’O.f.c (Organisation des femmes du Congo) qui tient son congrès du 07 au 08 novembre 2020 à Brazzaville. Annonce faite par Mme Ester Ahissou Gayama, sécrétaire permanente du bureau politique du P.c.t, au cours d’une conférence de presse. A ce niveau, les rumeurs vont bon train sur la députée Inès Nefer Ingani qui pourrait succéder à Mme Jeanne Dambenzet, l’actuel ambassadeur du Congo en Italie.

Obsèques du Président Jacques Joachim Yhomby-Opango

Témoignage d’Edgard Nguesso sur les liens

entre les Yhomby et les Nguesso

Directeur du domaine présidentiel et conseiller spécial du Président de la République, dont il est également le neveu, Edgard Nguesso, A.e.t (Ancien enfant de troupe), a livré un témoignage sur les liens de famille qui les unissent avec les Yhomby. Les Présidents Yhomby-Opango et Sassou-Nguesso étaient, en effet, très liés dans leurs parcours militaire et poli-tique. Au micro et devant la caméra de la chaîne de télévision privée Vox Tv, Edgard Nguesso a levé un coin de voile de cette dimension qui unit les deux officiers supérieurs auxquels il faut ajouter, d’ailleurs, le Président Marien Ngouabi, même s’il n’en a pas parlé, étant donné que l’actualité portait sur les obsèques du Président Yhomby. Témoignage!

«Le Président Yhomby, pour moi, c’est plus qu’un A.e.t, c’est un père. Vous savez, nous avons grandi autour de deux papas, le Président Sassou et le Président Yhomby qui faisaient un, parce qu’ils étaient tellement liés dans leur vision de la vie, surtout en parlant de la famille, qu’ils avaient même acheté des propriétés presqu’à un jet de pierre. Et à cette époque, nous vivions à Mpila et on passait de maison en maison, avec nos frères, les enfants de Yhomby et on partait manger chez Yhomby, comme les Yhomby venaient manger chez nous. C’était une famille, je peux dire une très grande famille. Nous avons eu deux papas qui ont veillé à notre éducation. Pour la petite histoire, mon grand-frère, Willy Nguesso, qui était à l’école militaire, qui est un A.e.t, avait comme promotionnaire Eric Yhomby, de la même promotion à l’Ecole des cadets. Et nous, on était une promotion qui venait après, parce que moi je les ai trouvés en Troisième. Mais déjà, vous pouvez voir l’es-prit, parce que les parents avaient décidé de mettre les deux enfants en même temps à l’Ecole militaire. Et nous, qui étions plus jeunes, nous étions déjà plus ou moins liés depuis l’école primaire. Si vous pouvez savoir, Marien Yhomby fut mon ami depuis l’école primaire. Nous nous sommes connus à l’Ecole de la Poste. Nous avons vécu dans le quartier. Et pour vous resituer dans les liens, Marien Yhomby, qui vit aujourd’hui à Boston (Etats-Unis), a reçu mon fils à Boston pour ses études. Il était le parrain, le tuteur de mon fils à Boston. Donc, vous pouvez voir quand même que c’étaient des liens très forts.Qu’à cela ne tienne, c’est la vie! Et nous, les enfants, nous souhaitons, justement, rester ensemble, renforcer toujours nos liens. Si on a perdu un papa, qui est le Président Yhomby, il nous reste un autre papa qui est le Président Sassou. Et entre nous les enfants, nous restons dans cet esprit de solidarité, de vie en communauté de famille. Comme dans toutes les fa-milles, les problèmes ne manquent jamais, mais au moins, le Président Sassou nous a offert un cadre où nous pouvons nous parler. Quand il y a des problèmes, nous pouvons les gérer. Même si le Président Yhomby n’est plus là, nous considérons que la famille ne s’arrête pas. Nous serons toujours là pour soutenir nos frères et être à côté d’eux, dans cette épreuve. Nous espérons que notre papa, Yhomby, sera enterré avec la dignité nécessaire et les honneurs dus au rang qu’il a occupé dans ce pays».

Edgard Nguesso.

Mme Inès Nefer Ingani.

Les chefs d’Etat et les personnalités participant à l’ouverture du colloque.

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Le 20ème concours d’agré-gation de médecine hu-maine a été inauguré

sous les auspices du mi-nistre d’Etat Henri Djombo, ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, représentant le Premier ministre chef du gouverne-ment. C’était en présence de Bertrand Mbatchi, se-crétaire général du Cames, Bruno Jean-Richard Itoua, ministre de l’enseignement supérieur, Anatole Colli-net Makosso, ministre de l’enseignement primaire, secondaire et l’alphabéti-sation, Antoine Nicéphore Filla Saint-Eudes, ministre de l’enseignement tech-nique, professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou,

Cames (Conseil Africain et Malgache pour l’enseignement supérieur)

Le 20ème concours d’agrégation de médecine humaine… se tient à BrazzavilleLa capitale congolaise abrite du 2 au 11 novembre 2020, la 20ème édition du concours d’agrégation de médecine humaine, odontostomatologie, pharmacie, médecine vétérinaire et pro-ductions animales. En tout, 285 candidats ressortissants de 19 pays membres du Cames, dont 19 Congolais sont examinés par 165 membres du jury.

ministre de la recherche scientifique, Antoinette Din-ga-Dzondo, ministre des affaires sociales, Jean-Ro-saire Ibara, recteur de l’Uni-versité Marien Ngouabi, président du comité d’or-

ganisation et d’un parterre d’universitaires venus de 19 pays membres du Cames.Dans son mot de bienve-nue, le président du comité d’organisation, Jean-Ro-saire Ibara, a invité les

candidats à être de bons enseignants, pour participer pleinement au développe-ment des Etat membres, en particulier et de l’Afrique, en général. Bertrand Mbatchi a, quant à lui, exhorté les impétrants à ne pas avoir peur. «Les membres du jury ne sont pas des bourreaux. Ils sont vos maîtres et sont là pour évaluer avec per-tinence l’ensemble de vos travaux. Donc, n’ayez pas peur», a-t-il déclaré avant d’appeler les membres du

jury à l’équité dans le traite-ment de chaque dossier. Ouvrant les travaux, le mi-nistre d’Etat Djombo s’est réjoui du choix porté sur le Congo pour l’organisa-tion de ce 20ème concours d’agrégation du Cames et le troisième organisé en terre congolaise, dans les domaines sus mentionnés, après celui de 1984 et de 2008. Cela témoigne d’une confiance faite au pays par les experts du Cames, a-t-il indiqué. Tout en rassurant

du soutien du gouverne-ment, Henri Djombo a ap-pelé l’ensemble des acteurs du concours à travailler au rayonnement l’enseigne-ment supérieur africain. Prélude à cet événement, le ministre de l’enseignement supérieur, Bruno Jean-Ri-chard Itoua s’était entre-tenu, vendredi 30 octobre dernier, à Brazzaville, avec Bertrand Mbatchi, pour s’imprégner de l’organisa-tion dudit concours. Il était question de faire le point sur l’ensemble des paramètres qui participent à l’organisa-tion de ce concours. Le se-crétaire général du Cames a remercié les autorités congolaises pour leur impli-cation au bon déroulement du concours. La logistique étant prête, «chacun devra jouer sa partition», a-t-il conclu.Signalons qu’au cours de ce concours, les candidats sont soumis aux épreuves ci après: titres et travaux, pour examiner les publica-tions (articles, livres, parti-cipation à des séminaires, etc.) de chaque candidat; les leçons, chaque candidat devra concevoir une leçon, un cours qu’il exposera de-vant un jury; et l’épreuve du malade où face au jury, le candidat simule l’examen d’un malade, etc.

Joseph MWISSI NKIENI

Il faudrait au gouvernement beaucoup travailler s’il sou-haite donner à la concerta-

tion politique prévue au cours de ce mois de novembre à Madingou, chef-lieu du Dé-partement de la Bouenza, la chance de réunir l’essentiel des tendances de la classe politique nationale. Car, du côté de l’opposition, la ba-lance semble pencher vers le refus d’y participer. La Fédé-ration de l’opposition congo-laise, que dirige Claudine Munari, a publié une déclara-tion, le 27 octobre 2020, pour réclamer «l’organisation d’un dialogue national inclusif dans

les meilleurs délais, avec l’im-plication de la communauté internationale». Ce qui signifie

implicitement que la concer-tation politique de Madingou n’est pas une bonne proposi-tion pour elle.La Fédération de l’opposi-tion congolaise a dressé le constat que malgré la tenue des concertations politiques préélectorales depuis 2009, «aucune élection ne s’est dé-roulée de manière démocra-tique, crédible et transparente dans notre pays». «Pourquoi alors reconduire en novembre 2020, une démarche dont les objectifs escomptés n’ont ja-mais été atteints? Est-ce un ri-tuel?», s’interroge cette plate-forme qui est convaincue qu’il

s’agira «d’une énième concer-tation politique dont le but sera de distraire l’opinion nationale et internationale, pour ainsi donner l’impression d’une volonté de décrispation du cli-mat politique et de recherche de conditions d’organisations d’élections crédibles, transpa-rentes et apaisées». La fédé-ration de l’opposition congo-laise réclame par ailleurs «la libération des prisonniers po-litiques».Même son de cloche au Col-

Vie politique nationale

Divergence au sein de l’opposition sur la concertation politique de Madingou

Annoncée jeudi 22 octobre 2020 par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, la concertation poli-tique de Madingou devant se tenir courant novembre est diversement accueillie par les plateformes et les partis de l’opposition. Si certains, comme l’U.d.r-Mwinda de Guy-Romain Kinfoussia, s’y montrent favo-rables, considérant que ce dialogue sous forme de concertation est «la seule voie», pour permettre au Congo d’aborder le scrutin présidentiel de l’année prochaine de manière apaisée, pour d’autres comme la Fé-dération de l’oppositon congolaise de Claudine Munari ou le C.p.o.c (Collectif des partis de l’opposition congolaise) de Mathias Dzon, le gouvernement doit convoquer «un vrai dialogue inclusif» au lieu d’une concertation qu’ils qualifient de «monologue».

lectif des partis de l’opposition congolaise que dirige Mathias Dzon. Celui-ci réclame, lui aussi, la tenue d’un dialogue national inclusif à la place de la concertation politique pro-mise par le gouvernement et qu’il qualifie de «monologue». Dans une conférence de presse tenue à Brazzaville, le 31 octobre dernier, son leader, Mathias Dzon, a demandé la convocation d’un dialogue na-tional inclusif qui rassemblera «toutes les forces politiques et sociales de la Nation». Le C.p.o.c va même plus loin en proposant carrément l’ins-tauration d’une période de transition avec un gouverne-ment d’union nationale et un parlement de transition. Car, à quatre mois de l’élection pré-sidentielle, pense-t-il, il n’est plus possible de convoquer un dialogue national inclusif, pour tenir une élection apai-sée. Il faut donc aller vers une période transition, soutiennent les dirigeants de cette plate-forme qui trouvent ensuite inu-tile d’amener les acteurs poli-

tiques à Madingou, où il n’y a pas de salle pouvant accueillir autant de monde et au mo-ment où le pays est confronté à une crise financière aigue. Le gouvernement ferait des économies en convoquant cette rencontre à Brazzaville.Quant aux autres partis de l’opposition qui tirent à bou-lets rouges sur la concerta-tion politique de Madingou, à l’instar de l’U.p.c (Unis pour le Congo), de Paulin Makaya, ils ont assurément besoin d’abord de régler leur situa-tion administrative de recon-naissance légale. Car, même si on allait vers le dialogue na-tional inclusif, ils ne pourraient pas y être invités, par manque de reconnaissance légale. S’il y a des injustices du côté du gouvernement à reconnaître les partis politiques, à eux d’en fournir les preuves, pour mieux plaider leurs causes.Du côté du gouvernement, après l’annonce de la tenue de la concertation politique de Madingou, la date est précisée: du lundi 9 au di-manche 15 novembre. Mais, l’agenda n’est pas annoncé. Sera-t-il uniquement question de l’élection présidentielle ou d’autres sujets politiques y se-ront abordés? C’est dans la salle à Madingou que l’ordre du jour sera annoncé.

Narcisse MAVOUNGOU

Photo de famille à l’ouverture de la rencontre.

Les officiels au premier plan.

Claudine Munari

Mathias Dzon.

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- Une parcelle de 600 m2 à Bacongo sur l’avenue des 3 francs croisement 5 chemins, en face des logements des Chinois. Bon prix à débattre.

- Une parcelle de 400 m2 à Bacongo sur l’avenue des 3 francs, croisement 5 chemins, en face des logements des Chinois. Bon prix à débattre.

Contacts: 06 617 44 37 / 06 676 43 81

Après quelques mois d’accalmie due princi-palement à la pandémie

de covid-19 depuis le mois de mars dernier, la scène politique nationale reprend à bouger dans la perspective de l’élection présidentielle de mars 2021. L’annonce de la tenue de la concertation politique nationale de Madin-gou, courant novembre, par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, a constitué, sans doute, le point de rup-ture de la trêve politique ob-servée depuis le confinement et déconfinement progressif de la population. Désormais, en dépit de l’état d’urgence sanitaire sans cesse recon-duit pour lutter contre la pan-démie, la politique reprend ses prérogatives. C’est dans ce contexte qu’on a appris la création d’une nouvelle plate-forme politique. Selon la charte signée par Guy-Brice Parfait Kolélas et Anguios Nganguia-Engam-bé, «Congo, convergence libérale et progressiste» «a pour mission de multiplier les efforts des partis politiques, organisations et associa-tions de développement, pour contribuer à vulgariser,

Vie politique

Création d’une nouvelle plateforme, «Congo convergence libérale et progressiste»

Guy-Brice Parfait Kolélas, député et président de l’U.d.h-Yuki (Union des démocrates humanistes), et Anguios Nganguia-En-gambé, président du Par (Parti pour l’action de la République mâ), deux leaders de l’opposition, ont signé, le 29 octobre 2020, à Brazzaville, une charte portant création de la Plateforme poli-tique dénommée «Congo, convergence libérale et progressiste», en sigle 2C.l.p. L’article 3 de cette charte indique que la nou-velle plateforme «soutient Guy-Brice Parfait Kolélas à l’élec-tion présidentielle à venir».

au peuple congolais, la lettre programme du 18 janvier 2020 du président Guy-Brice Parfait Kolélas et son plan Parfait pour le redressement du Congo».Ce faisant, 2C.l.p a pour ob-jectifs, entre autres, de «ras-sembler les forces libérales et progressistes congolaises», pour «promouvoir et renfor-cer l’adhésion de chacun et de ses membres à la vision et aux axes contenus dans» les deux documents et créer une majorité parlementaire libérale et progressiste en

vue de la mise en œuvre du programme de société «Plan Parfait pour le redressement du Congo».2C.l.p est une plateforme qui, selon l’article 5 de sa charte, prône un certain nombre de valeurs, notamment «l’unité et la concorde nationales, le vivre ensemble, la culture démocratique et la paix, la non-violence, la solidarité, la justice, l’éthique, le travail et la bonne gouvernance». Elle fonde son action «sur le bé-névolat et ses membres s’en-gagent à mettre en œuvre

les principes et pratiques ci-après: la défense des inté-rêts de la Nation congolaise par les moyens pacifiques et légaux; le respect des lois et règlements de la République, l’autonomie de fonctionne-ment de chaque membre, la promotion de la culture démo-cratique, de l’unité et la récon-ciliation nationales».Une autre précision qu’on peut retenir de la charte de 2C.l.p concerne l’article 8 qui énonce que «les membres de la plateforme 2C.l.p dé-clarent qu’ils ne font l’objet d’aucune procédure judiciaire quelconque en cours». «La plateforme ne saurait être concernée par toute procé-dure judiciaire en cours ou à venir dont un de ses membres fait ou fera l’objet», ajoute l’article 9. Ce qui est, tout de même, étonnant, au regard du principe de solidarité prôné à l’article 5.Au-delà, le moins qu’on puisse dire est que Guy-Brice Parfait Kolélas a trouvé un allié à sa candidature à l’élection prési-dentielle de mars 2021. Ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, An-guios Nganguia-Engambé était sorti en queue de peloton avec 0,21% des voix. Connu pour son franc-parler, il s’illustre dans la dénonciation des anti-valeurs en matière de gouvernance publique. Pour 2021, il a décidé d’ap-porter son concours à Guy-Brice Parfait Kolélas.

Chrysostome FOUCK ZONZEKA

1- PCT (Parti Congolais du Travail): M. Pierre Moussa;2- UPADS (Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale): M. Pascal Tsaty-Mabiala;3- MAR (Mouvement Action et Renouveau): M. Roland Bouiti-Viaudo;4- RDPS (Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès Social): M. Jean-Marc Thystère-Tchicaya;5- DRD (Dynamique Républicaine pour le Développement):M. Hellot Matson Mampouya;6- MCDDI (Mouvement Congolais pour la Démocratie et le Dé-veloppement Intégral): M. Euloge Landry Kolélas;7- Club 2002-PUR (Parti pour l’Unité et la République): M. Juste Désiré Mondélé;8- MDP (Mouvement pour la Démocratie et la Paix): M. Jean-Claude Ibovi;9- RC (Rassemblement Citoyen): M. Alphonse Claude N’Silou;10- PRL (Parti Républicain et Libéral): M. Antoine Thomas Ni-céphore Fylla Saint-Eudes;11- La Chaîne: M. Joseph Kignombi-Kia-Mboungou;12- MNLC (Mouvement National pour la Libération du Congo): M. Michel Mboussi-Ngouari;13- PCAP (Parti pour la Concorde et l’Action Politique): M. Alexis Ndinga;14- UR (Union pour la République): M. Benjamin Bounkoulou;15- PAR (Parti pour l’Action de la République Mâ): M. Anguios Nganguia-Engambé;16- URC (Union pour la Restauration du Congo): M. Dominique Basseyla;17- RDD (Rassemblement pour la Démocratie et le Développe-ment): M. Jean-Jacques Serge Yhombi-Opango;18- URDC (Union pour la Reconstruction et le Développement du Congo): M. Luc Daniel Adamo Mateta;19- CODEMA (Congrès des Démocrates Africains): M. Jean An-toine Walembaud;20- UDH-YUKI (Union des Démocrates Humanistes): M. Parfait-Guy-Brice Kolélas;21- PULP (Parti pour l’Unité, la Liberté et le Progrès): M. Médard Moussodia;22- PPAD (Parti Panafricain pour la Démocratie): M. Nazaire Nzaou ;23- UPDP (Union Patriotique pour la Démocratie et le Progrès): M. Célestin Gongarad Nkoua;24- MSDP (Mouvement Social pour la Démocratie et la Paix): M. Pascal Ngalibo;25- PC2E (Parti Congolais Écologiste et d’Éthique): M. Jean Ebi-na;26- MRPC (Mouvement pour le Rassemblement du Peuple Congolais) : M. Sylvain Edoungatso;27- MIS (Mouvement pour les Intérêts des Congolais et pour le Salut): M. Ernest Bonaventure Bavoueza Mizidi;28- UDLC (Union des Démocrates et Libéraux du Congo): M. Gaspard Kaya Magane;29- CPR (Club Perspectives et Réalités): M. Hydevert Mouagni;30- CDR (Congrès pour la Démocratie et la République): M. Bo-naventure Bouzika;31- CAP (Congrès Africain pour le Progrès): M. Jean Itadi;32- LCEM (Le Congo En Marche): M. Jean-Valère Mbani;33- APC (Action Permanente pour le Congo): M. Charles Rodrigue Malanda Samba;34- UFOVINA (Union des Forces Vives de la Nation): M. Jean-Mi-chel Ebaka;35- UPRN (Union Patriotique pour le Renouveau National): M. Mathias Dzon;36- 3DPS (Dynamique pour le Développement Démocratique et le Progrès Social): Justin Romaric J. Ngouampolo;37- CNR (Conseil National des Républicains): M. Frédéric Bint-samou Ntumi;38- MCU (Mouvement Congo Uni): M. Purhence Etoula Pomino-ko;39- CAR (Comité d’Action pour le Renouveau): Clotaire Mboussa Ellah;40- MDC (Mouvement pour la Démocratie et le Changement): M. Maurice Kinoko;41- PCUD3 (Parti des Centristes Unis pour la Démocratie et le Développement Durable): M. Giannet Louis Juvenal Hollat;42- PARADIS (Parti Africain pour le Développement Intégral et Solidaire): M. Antoine Limbongo Ngoka;43- PPC (Parti pour le Développement): M. Donatien Itoua;44- MUST (Mouvement pour l’Unité, la Solidarité et le Travail); Mme Claudine Munari;45- UDR-Mwinda (Union pour la démocratie et la République Mwinda): M. Guy-Romain Kinfoussia.

Liste des partis politiques reconnus et leurs dirigeants

L’article 4 de cette loi oblige les partis politiques à «avoir un caractère national. A ce titre,

ils ne doivent pas s’identifier dans la forme, dans l’action ou d’une manière quelconque à une ethnie, à un département, à une religion ou à une secte».L’article 5 délimite leur champ d’ac-tion et énumère un certain nombre d’anti-valeurs qu’ils doivent éviter: «Les partis politiques doivent, dans leurs programmes et dans leurs activités, proscrire l’intolérance, l’ethnocentrisme, le racisme, la xé-nophobie, l’incitation et le recours à la violence sous toutes ses formes. Ils ne doivent pas porter atteinte à la sûreté de l’Etat, à la sécurité et à l’ordre public ainsi qu’aux droits et libertés Individuels et collectifs…».Enfin, l’article 9 leur fait obligation d’une présence physique sur le territoire national, à travers des sièges départementaux, en dehors du siège national dans la capitale.Enfin, l’article 11 définit le proces-sus de création d’un parti politique: «La déclaration de création d’un parti politique s’effectue par le dé-

Vie politique

45 partis légalement reconnus en 2020 contre 55 en 2018L’arrêté du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond Zé-phirin Mboulou, reconnaissant 45 partis politiques, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique nationale où beaucoup ne com-prennent pas les critères mis en avant pour reconnaître certains partis et en éliminer d’autres.C’est la loi n° 21-2006 du 21 août 2006 sur les partis politiques qui donnent les critères de légalisation d’un parti politique.

pôt d’un dossier auprès du ministre chargé de l’administration du terri-toire ou de son représentant qui le lui transmet dans un délai de quinze jours. Un numéro d’enregistrement est immédiatement communiqué au déposant. Sous réserve des dispo-sitions de l’article 16 de la présente loi, le parti politique acquiert, dès lors, la personnalité morale. Elle

donne lieu à la perception des frais d’enregistrement.» La composition du dossier est déclinée par l’article 12.Après la publication de la liste des partis reconnus en 2020, c’est-à-dire avant le scrutin présidentiel de mars 2021, nombreux sont les Congolais qui se demandent si tous ces partis ont des sièges départe-

mentaux (Article 9 de la loi sur les partis politiques). Il y en a dont on n’a jamais entendu parler ni tenir une assemblée générale depuis le début du mandat présidentiel ac-tuel. Et pourtant, ils jouissent de la reconnaissance légale. Mais, les partis qui sont parfois actifs dans la vie politique nationale se retrouvent hors de la liste publiée. Raison pour laquelle certains se demandent quels critères ont été mis en avant pour dresser cette liste. Il y a des partis qui n’existent que par la personnalité de leurs prési-dents- fondateurs. Souvent, ces partis disparaissent de la scène quand le président-fondateur en vient à quitter ce monde. Les exemples sont légion. Alors que les partis doivent avoir un caractère na-tional et fonctionner sur des bases démocratiques avec des mandats électifs pour leurs dirigeants, ils de-viennent souvent des patrimoines féodaux de leurs présidents-fonda-teurs qui les dirigent jusqu’à la fin de leur séjour sur terre.Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a indiqué que le proces-sus de reconnaissance légale des partis se poursuit. Est-ce à dire qu’une nouvelle liste des partis sera publiée avant l’élection de 2021?

Narcisse MAVOUNGOU

Guy-Brice Parfait Kolélas. Anguios Nganguia-Engambé.

Raymond Zéphirin Mboulou.

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La Chine et le Congo sont de bons partenaires», a déclaré Qian Keming,

dans son allocution d’ouver-ture. Il a rappelé l’assistance assurée par la Chine au Congo, dès l’apparition de la pandémie de covid-19. «Le Congo est, désormais, la première des-tination des produits chinois en Afrique», s’est-il réjoui. Le chef de la délégation chinoise a fait quelques suggestions al-lant dans le sens de renforcer la coopération entre les deux Etats: renforcer la coopération dans la lutte contre la covid-19; faciliter les achats des produits médicaux en Chine et renfor-cer la coopération entre les hôpitaux, la mise en place d’un vaccin dont les bénéficiaires seront les pays en voie de développement, y compris le

10ème session de la Grande commission mixte Congo-Chine

«Elever davantage notre partenariat stratégique global entre les deux pays»

La 10ème session de la Commission mixte de coopération économique, commer-ciale et technique entre la République populaire de Chine et la République du Congo s’est tenue du 28 au 29 octobre 2020 par visioconférence, entre Braz-zaville et Pékin. Dans la capitale, la délégation congolaise, conduite par Jean-Claude Gakosso, ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, et comprenant les ministres Jean-Jacques Bouya et Gil-bert Mokoki qui étaient accompagnés des membres de leurs cabinets respectifs, était face à la partie chinoise conduite par l’ambassadeur de Chine, Ma Fulin, dans la salle des conférences «Fleuve Congo» du Ministère de l’aménagement, de l’équipement du territoire, des grands travaux. Mais la délégation chinoise était conduite, à Pékin, par le vice-ministre du commerce, Qian Keming, et l’ambas-sadeur du Congo, M. Daniel Owassa.

Congo. «Selon les priorités du Congo, la Chine est prête à ac-compagner le Congo selon les

besoins», a-t-il souligné. Il a souhaité que le Congo «puisse continuer les négociations

avec les institutions financières chinoises, pour la poursuite des projets», tels que la troi-sième phase de la couverture nationale en télécommunica-tion, la numérisation de la ra-dio et de la télévision (passage de l’analogie au numérique), le projet de construction du siège du Parlement dont les travaux sont en cours de finalisation, le projet de construction du centre commercial et des tours

jumelles de Mpila ainsi que d’autres dossiers de coopéra-tion bilatérales d’intérêt com-

mun. Sans oublier la réhabilita-tion du C.f.c.o (Chemin de fer Congo océan). L’homme d’Etat chinois a rap-pelé à la partie congolaise la dette consentie par l’Etat congolais envers les entre-prises chinoises ayant exécuté les grands ouvrages. Il a lancé une invitation aux entreprises congolaises de participer à toutes les expositions que la Chine entend organiser.Pour sa part, Jean-Claude Gakosso a indiqué que la coo-pération entre les deux Etats «se nourrit également des échanges réguliers de déléga-tions et par des visites au plus haut niveau. La dernière ren-contre entre nos deux Prési-dents, en septembre 2018, en marge du Forum sur la coopé-ration sino-africaine, avait per-mis à nos deux leaders de res-serrer ces relations et surtout de donner un nouveau souffle à la coopération bilatérale». Il a salué la décision du Président chinois «de faire de la Répu-blique du Congo un pays pilote en matière de capacité de pro-duction et d’élever notre parte-nariat stratégique au niveau du partenariat stratégique global».Pour le chef de la délégation congolaise, cette session a

permis «de procéder à l’éva-luation des conclusions de la 9ème session et des résultats des visites d’Etat en Chine du Président Denis Sas-sou-Nguesso, respectivement en juillet 2016 et en septembre 2018, des huit initiatives ma-jeures du sommet de Beijing sur la coopération sino-afri-caine ainsi que le consensus du sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la covid-19. Cela devrait nous permettre d’évaluer les progrès réalisés, mais aussi les difficultés rencontrées». Il s’est réjoui de la coopération bilatérale, qui a contribué à «la transformation qualitative de la République du Congo, à travers la construction des infrastructures dans plusieurs domaines. Ces grandes réali-sations ont eu un impact positif dans le pays, améliorant ainsi les conditions de vie des popu-lations congolaises».«En perspective, il importe de souligner la nécessité pres-sante dans un contexte mar-qué par les effets néfastes de la pandémie à coronavirus, d’élever davantage notre par-tenariat stratégique global. C’est là tout le fondement de notre espoir et la quintessence du vœu que nous formons pour les présentes assises», a-t-il conclu. A l’issue des échanges francs et fructueux, les deux parties ont paraphé le procès-verbal sanctionnant la 10ème session de la grande commission mixte Congo-Chine.

Chrysostome FOUCK ZONZEKA

Le C.s.l.c est appelé à jouer efficacement son rôle de régulateur des médias. Il

s’agit, en clair, de mieux répartir l’accès et le temps de parole aux différents candidats sur les mé-dias audiovisuels. Donner l’opportunité aux diffé-rents candidats à l’élection pré-sidentielle de 2021 de compétir avec des chances égales, c’est ce que fonde la doléance de Philippe Mvouo envers le gou-vernement, concernant la mise en place du monitoring, un outil important dans le travail de régu-lation des médias. «Le problème du monitoring n’est pas toujours réglé. Et pourtant, il s’agit d’un instrument important qui per-met à l’organe de régulation de surveiller et contrôler toutes les informations diffusées à travers tous les médias. Malheureu-sement, nous n’avons pas cet instrument. C’est ce que nous déplorons, surtout que la tenue de l’élection présidentielle arrive à pas de géant. C’est là où le mo-

C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication

Avec l’élection présidentielle, Philippe Mvouo plaide pour l’acquisition d’un monitoring

L’élection présidentielle de mars 2021 préoccupe déjà les dirigeants des institutions nationales. Au niveau du C.s.l.c (Conseil supérieur de la li-berté de communication), le président Philippe Mvouo est préoccupé par l’acquisition d’un service technique de monitoring, pour bien suivre le tra-vail des médias durant la période électorale. Invité du journal de 7h de Radio-Congo, dimanche 1er novembre dernier, présenté par notre confrère Mesmin Obambé, le président du C.s.l.c a justifié l’importance, pour son institution, d’être dotée de ce service technique de monitoring indispen-sable à l’exercice du travail de régulation des médias.

nitoring des médias est de plus en plus utile. Car, lors de cette échéance électorale, le Conseil se doit de contrôler le temps d’accès aux médias, le temps de prise de parole. Pour cela, le tra-vail du régulateur prend un coup, car quasiment artisanal. C’est vraiment déplorable. Mais nous espérons que le gouvernement y pensera. Il n’est pas normal qu’une institution constitution-

nelle chargée de réguler la com-munication puisse ne pas avoir cet instrument indispensable à son travail», a-t-il déploré. Concernant le contrôle des infor-mations sur les réseaux sociaux, Philippe Mvouo affirme que son institution, comme ailleurs dans le monde, ne dispose d’aucun moyen pour assurer cette difficile mission. «Les réseaux sociaux, c’est un mal social difficile à en-

diguer que le monde est en train de vivre. L’organe de régulation n’a pas de solution appropriée à ça. Aucun pays au monde n’a une solution appropriée pour contrôler le flux d’informations diffusées sur les réseaux so-ciaux», a-t-il signifié. Interrogé au sujet de la carte de presse, le président du C.s.l.c a exprimé son indignation quant à «l’indifférence» des journalistes congolais, notamment ceux exer-çant à Brazzaville dans l’obten-tion de cet important document. «Les journalistes congolais ne veulent pas de la carte de presse (…) Il n’y a que les médias et les journalistes de Pointe-Noire qui ont été sensibles à la carte de presse. Aujourd’hui, nous avons reçu 60 dossiers de Pointe-Noire qui sont sur notre table. Et très bientôt, nous allons convoquer la commission d’attribution de la carte pour examiner ces dif-férents dossiers. Mais quant à Brazzaville, c’est zéro», a-t-il dit.Déplorant le manque d’émis-sions de débats contradictoires dans les médias publics, Phi-lippe Mvouo a appelé les poli-tiques congolais à s’intéresser davantage à la culture du débat contradictoire, surtout en période électorale.

Hervé EKIRONO

Communiqué de presse de l’Ambassade du Maroc

Ouverture de Consulats généraux au Sahara marocain

1- Les provinces du Sud du Royaume du Maroc abritent, au jour d’aujourd’hui, 15 Représentations consu-laires. Il s’agit de 8 Consulats généraux qui sont présents à Laayoune (Zambie, Eswatini, Îles Comores, Gabon, Sao-To-mé et Principe, République Centrafricaine, Côte d’Ivoire et Burundi) et de 7 Consulats généraux présents à Dakhla (Li-béria, Djibouti, Gambie, Guinée, Burkina Faso, Guinée Bis-sau et Guinée Equatoriale). 2- L’Afrique dans sa diversité arabaphone, fran-cophone, anglophone et lusophone, mais également repré-sentative de toutes les sous-régions du continent envoie un message sans équivoque à la Communauté internationale sur l’irréversibilité de la marocanité du Sahara. 3- Ces Représentations consulaires au Sahara marocain renforcent la présence internationale, notamment africaine, dans les provinces du Sud. Le Maroc est serein dans son approche, clair dans sa vision et confiant dans ses droits. Il poursuivra cette politique d’ouverture de Consulats généraux vers les pays africains, pour faire du Sahara un trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine. 4- Cette reconnaissance concrète de la marocanité du Sahara doit être prise en compte par les Nations Unies dans le traitement de cette question. Il s’agit d’un dévelop-pement majeur et de premier plan illustrant qu’il ne saurait y avoir de solution à la Question du Sahara marocain que dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc. 5- Les Consulats généraux renforceront les liens de coopération socio-économiques et culturels avec ces pays. Les Provinces du Sud, grâce au nouveau modèle de développement, s’érigent en tant que hub économique régio-nal, passage obligé entre le Nord et le Sud du Royaume vers les pays du continent et pôle de coopération Sud-Sud dans la région. 6- L’ouverture de ces Consulats généraux dans les Provinces du Sud répondent aux demandes exprimées par les pays africains au Royaume du Maroc d’installer des Représentations consulaires visant à fournir des services consulaires aux ressortissants de ces pays installés ou de passage dans la région du Sahara marocain. Laahyoune et Dakhla sont devenues ainsi les villes marocaines par excel-lence abritant les Représentations consulaires. 7- Nonobstant les vaines gesticulations de la diplo-matie algérienne, d’autres pays rejoindront cette lancée, très prochainement, à l’instar du premier pays arabe, les Emirats Arabes Unis, qui a annoncé officiellement l’ouverture de son Consulat général à Laayoune.

Les deux délégations en concertation.

Philippe Mvouo

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PUBLI-REPoRTAGE

Ils étaient plus d’une cin-quantaine d’athlètes et dirigeants d’athlétisme à

avoir répondu à l’invitation du candidat à la présidence de la Fecoath. Au cours de leur rencontre, José Cyr Ebina a projeté les images de quelques compétitions d’athlétisme qu’il a déjà or-ganisées, pour témoigner de sa passion de cette discipline. La présentation était faite par Sidney Ange Thomas Ndandou.Puis, le candidat a parlé de sa vision de l’athlétisme,

départemental; la santé et les performances athlé-tiques.Conscient de l’amateurisme dans lequel baigne encore l’athlétisme au Congo, José Cyr Ebina s’engage, une fois élu, à mobiliser les sponsors, pour tendre vers le professionnalisme. Pour lui, l’athlétisme ne peut se développer que si on donne à l’athlète la place qui lui revient. Dans les délégations, par exemple, il ne doit pas avoir plus de dirigeants que d’athlètes. «Nous avons organisé «Le lion d’or» ainsi que «Le globe d’or». Si vous avez vu tous ces sponsors qui nous ont ac-compagnés, c’est parce qu’ils ont eu confiance et

Fécoath (Fédération congolaise d’athlétisme)

Candidat, José Cyr Ebina n’a qu’un rêve: développer l’athlétisme congolais

L’assemblée générale élective de la Fécoath (Fédération congo-laise d’athlétisme) aura lieu le 20 novembre prochain. Les can-didats à la présidence de cette fédération sont à pied d’œuvre pour convaincre les athlètes et les électeurs qui les repré-sentent. C’est le cas du député José Cyr Ebina, candidat à la présidence du bureau exécutif de la Fecoath, qui a reçu les diri-geants, coaches et athlètes des clubs de Brazzaville, samedi 30 octobre 2020, à l’Hôtel Saphir, afin de leur partager sa vision de l’athlétisme, une fois élu à la tête de la fédération.

comme d’un grand rêve qu’il a toujours caressé. «Je crois en la jeunesse congolaise, à ce jeune garçon scolarisé ou non et à la jeune fille qui sont les cibles véritables de notre projet. L’athlète congolais de demain qui portera haut les couleurs du pays aux grands meetings natio-naux et internationaux fait partie de cette catégorie de jeunes qu’il faut former et encadrer», a-il-indiqué, avant de dérouler son pro-jet qui a un plan de déve-loppement s’appuyant sur six axes: l’axe institution-nel; la gouvernance; les partenariats financiers; le partenariat avec les inves-tisseurs (sponsoring); l’im-plantation sur le territoire

ont cru à l’équipe mana-gériale que je conduisais et qui a travaillé avec eux. Le sport, aujourd’hui, de-mande un cadre mana-gérial. Il faut que nous arrivions à convaincre les sponsors. Mais, les spon-sors regardent ce que vous avez fait avec eux en amant et ce que vous n’avez pas fait. Cela s’appelle: rap-port. Quand on a travaillé, le sponsor regarde ce que vous avez fait point par point. Le sport aujourd’hui ne peut pas se faire sans l’accompagnement des sponsors. Je salue le mi-nistre Hugues Ngouélon-délé qui a fait un effort de proposition d’une loi qui a été votée au parlement où les entreprises doivent ac-

compagner le sport», a-t-il déclaré.La Fécoath a un sponsor qui est la S.n.p.c (Société nationale des pétroles du Congo). «Mais, comment les dirigeants de la fédéra-tion travaillent-ils avec ce sponsor? C’est une ques-

tion que je me pose. Moi, je dis: ça demande un bon management: moi je le fe-rai, pour que le sponsor trouve le plaisir de soutenir l’athlétisme», a-t-il confié.Dans l’échange, l’assistan-ce a soulevé des préoc-cupations concernant, par

exemple, les quotas dans les délégations entre enca-dreurs et athlètes, la prise en charge des athlètes pour leur préparation aux compétitions, le manque de compétitions dans le pays, etc. Après avoir pris bonne note de ces préoc-cupations, il a, en résumé, répondu qu’avec lui, rien ne sera plus comme avant. Il vient pour développer

l’athlétisme au Congo et il voudrait qu’il soit jugé aux actes. Signalons que le candidat s’est rendu cette semaine à Pointe-Noire et ensuite à Dolisie et Madin-gou, pour tenir les mêmes rencontres.

Des athlètes qui soutiennent la candidature de José Cyr Ebina

José Cyr Ebina a toujous été proche des athlètes.

Pendant la conférence de presse à l’Hôtel Saphir

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TRIBUnE

Certes, la BBC, la radio anglaise et son célèbre micro, marqueront à

jamais une date. Mais pour De Gaulle, l’évolution de son aventure militaire allait dé-pendre surtout de l’adhésion ou de la mobilisation des forces hors France métropo-litaine. Car, disait-il, la France n’est pas seule! Elle n’est pas seule! Elle n’est pas seule! Elle a un vaste empire derrière elle… Cette guerre n’est pas li-mitée au territoire malheureux de notre pays…Cette guerre est mondiale…L’honneur, le bon sens, l’intérêt de la patrie commandent à tous les Fran-çais libres de continuer le com-bat, là où ils seront et comme ils pourront. Il poursuivra cette tâche nationale en Afrique.Au Congo, le Président de la première République, Fulbert Youlou, nous apprend que le caïman puise toute sa force par l’extrémité postérieure allongée de son corps. Ce symbole animalier sera bien utilisé par le clairvoyant De Gaulle qui fera de l’Afrique, cette queue de caïman dont il a besoin pour constituer ce qu’il croit être l’évènement fondateur de la France qui doit vaincre l’envahisseur. Cet ef-fort mènera au ralliement des populations de l’Afrique équa-toriale française (A.e.f) et du Cameroun. C’est en Afrique occidentale française (A.o.f) que l’adhé-sion a connu un moment de flottement, avant de se mettre dans les rangs. L’historien Marc Ferro dira, plus tard: «Les colonisés au secours de la métropole, pour la défense de leur colonisateur». Cette fois, ce sont les anciens co-lonisés, eux-mêmes, qui ont pris l’initiative de commémorer l’appel du 18 juin à Brazzaville. A mon humble avis, le thème central réside dans l’hospita-lité et la générosité. Les or-ganisateurs de ces journées représentent, qu’on le veuille ou pas, cet itinéraire affectif, intellectuel vis-à-vis du pays de De Gaulle. Aux termes des beaux discours, des poèmes et des prières enten-dus, quelles sont les nouvelles idées triomphantes, quels sont les apports les plus importants que la jeunesse africaine peut en attendre? Voilà qui nous fera dresser les oreilles. La jeunesse africaine veut qu’elle soit écoutée, hono-rée. En échange de toutes ces belles paroles, de toutes ces amabilités protocolaires, cette

jeunesse n’accepte plus que quelqu’un mette en doute sa vocation de l’universel. Il faut assumer son histoire, ne plus avoir honte de s’approprier la langue française et les idées qu’elle incarne. Sur le fond, il faut s’enraciner dans cette his-toire qui a irrigué les cadeaux de la révolution de 1789, avec son impact sur la civilisation, l’humanité, la solidarité qui ont inspiré les grands hommes d’Etat, devenus les sculpteurs du monde sorti du 17ème siècle.En tout cas, telle est la re-production visuelle envoyée depuis le Palais des congrès de Brazzaville. Parait-il, c’est le nouveau leitmotiv du vivre ensemble. Tant mieux! Après 60 années de malentendus, espérons que pour une fois, les paroles ne soient pas dis-sociées des actes dont il fau-dra se rappeler. Car l’homme qui sera sur la terre africaine dans 50 ans, c’est mainte-nant que nous devons le pré-

parer. Puissent ces paroles entendues porter largement sur le long terme. Ce même long terme que nous sommes chargés de profile. Avec ces paroles, ces volontés, nous sommes revenus à Aimé Cé-saire pour qui la parole nous apparaît comme l’instrument majeur de la pensée, de l’émo-tion et de l’action.

Notre grande affaire serait donc l’action?

En 1991, les Congolais pré-sents à la Conférence natio-nale passèrent aux aveux: «Pour la première fois de notre histoire, l’alternance démo-cratique se prépare sans vio-lence physique…Nous devons nous en féliciter et prendre en conséquence l’engagement de faire qu’il en soit ainsi, quelles que soient les circonstances. Dans la paix, patiemment et méthodiquement, voici que s’ouvre à nous l’ère du plura-

lisme, synonyme de dialogue, de tolérance, de confrontation pacifique».Au cours de ces trois journées, les participants ont déployé des thèmes qui captivent. On espère, une fois de plus, que ces belles synthèses seront des écrits animés et animant qui doivent constituer les vé-ritables leviers d’un processus démocratique, véritable source du vivre ensemble apaisé. Ma sensibilité personnelle à la beauté explique l’attention que j’ai portée sur le poids des mots. Nous sommes, au-jourd’hui, demandeurs d’une réflexion collective. En tout cas, on nous a promis que les plans de nos marches seront conçus pour permettre de re-définir les nouveaux contours

de nos politiques qui doivent tendre vers la sublimation des valeurs de civilisation et d’hu-manité. Enfin, on veut faire de nous des marcheurs heureux. Tant mieux, car nous savons qu’un marcheur heureux est un homme heureux. J’ai bien des fois lu et relu les manuels de philosophie politique, afin de comprendre le sens des mots civilisation, humanité, dépas-sement. Autant en profiter pour en savoir davantage. On ne peut pas évoquer l’épopée de la civilisation sans revenir à Emile Benveniste qui en donne une définition simpli-fiée, intelligible: le passage «de la barbarie originelle à la condition présente de l’homme en société». Il nous explique que cette marche est un lent procès d’éducation et d’affi-nement. C’est là, toucher un point capital: sommes-nous en mesure de regarder désor-mais un membre de l’Etat, d’un clan? En effet, il y a lieu de nous interroger sur ces dimen-sions, pour faire de la civilité la ligne de départ vers la civi-lisation. Alors qu’en Occident, le terme civilisation est en train de vieillir, chez nous, il n’est même pas à son adolescence.Face aux prédateurs des temps modernes, face à la société qui vandalise les va-

leurs démocratiques, indénia-blement, la commémoration de Brazzaville est d’actualité. C’est pourquoi il a le vent en poupe. Quelle en est la raison? On a assisté autour de nous à une érosion de l’unité natio-nale. Il est clair qu’aujourd’hui, les populations sont désempa-rées. Une inquiétude contem-poraine qui va en s’aggravant. Il règne une désacralisation de l’humain qui est effarante; on assiste à une considérable montée de nouvelles libertés et d’autres mœurs. Et donc, le politique est le terme qui doit faire de telle sorte que les vi-vants humains possèdent des pouvoirs. Le premier principe de l’humanité est de recher-cher la paix, pour mettre fin à l’état de guerre civile. La paix est un devoir. Il faut donc, as-surément, réaliser les moyens de l’offrir. L’humanité est à ce prix. Aujourd’hui, plus que jamais, la question essentielle du dé-passement semble s’imposer. Comment se dépasser? Les meilleurs exemples sont ceux de Gandhi, Martin Luther King et Mandela, hommes qui furent martyrisés, sans pour au-tant abandonner toutes leurs croyances dans leurs esprits. Peut-on réformer notre pays sans violence? La réponse avait été donnée à la Confé-rence nationale souveraine. 30 ans plus tard, les Congolais attendent toujours leur appel du 18 juin, c’est-à-dire l’événe-ment fondateur du Congo au-tour des valeurs de civilisation, d’humanité, de dépassement.

Joseph BADILA

Brazzaville au rendez-vous avec les valeurs de civilisation et d’humanité

Brazzaville, capitale de la République du Congo, a abrité, les 27 et 28 octobre 2020, l’événement qui est commémoré en France comme étant le mythe de la clairvoyance, du courage et de l’honneur. 1940 a fait De Gaulle. C’est bien ce 18 juin qui a fait de lui un homme public. Jean-Louis Crémieux Brilhac disait que c’est bien le 18 juin 1940 que s’est enraciné le mythe du personnage au nom prédestiné qui, recon-nu par une opinion publique lentement élargie comme incarnant le refus de la soumission, put revendiquer une légitimité nationale jus-tifiée ultérieurement par l’adhésion des formes résistantes et confir-mée par le sacre du 26 août 1944 dans Paris libéré.

Actuellement, le prix du ba-ril de pétrole Brent est à 37,45 dollars. A la fin du

mois d’octobre, selon les ana-lystes, les prix du pétrole ont enregistré une chute de 10%. L’année 2021 pourrait démarrer sans que les prix du pétrole ne connaissent de remontée, en raison d’une demande morose et du manque de réaction des principaux pays producteurs.45 dollars comme référentiel budgétaire du prix du pétrole congolais est l’hypothèse qui était valable il y a deux ou trois mois. A cette époque, les ana-lystes tablaient sur un prix du Brent au-delà de 50 dollars en 2021. Il y en a qui le voyaient

même à 65 dollars. Depuis le début du mois de novembre, ces prévisions ont été remises en cause. Le rebond de la pandé-mie en Europe et ailleurs dans le monde a déjoué ces pronos-tics. Le réalisme conduit a dire que le prix du baril va tourner autour de 40 dollars en 2021 et la remontée ne pourra s’opérer que vers la fin de cette année. Et donc, en misant sur un prix de 45 dollars le baril congolais, on met déjà en difficulté la future loi des finances qui ne pourra pas atteindre les 945 milliards de francs Cfa attendus comme recettes de la vente des cargai-sons de pétrole.Il est vrai que lors de sa réunion

du 15 octobre dernier, le comité des prix a fixé la moyenne des prix des hydrocarbures congo-lais à 43,2 dollars, pour le troi-sième trimestre. Mais, ce niveau de prix est le plus haut depuis que la pandémie de covid-19 a ralenti la demande mondiale du pétrole et provoqué la chute des prix, au cours de cette année. S’il faut appliquer le principe d’une gestion budgétaire pru-dentielle, basée sur les res-sources internes, comme le recommande le ministre délé-gué au budget, il faut ramener l’hypothèse budgétaire du prix du baril de pétrole à au moins 40 dollars, au lieu de 45. Les commissions en charge des fi-nances des deux chambres du parlement devraient travailler dans ce sens.Tout le monde peut constater que le problème de ce projet de loi des finances, c’est la tréso-rerie qui accuse un déficit pré-visionnel de 660,1 milliards de francs Cfa. C’est énorme. Car, les ressources de trésorerie ne sont autorisées qu’à hauteur de 120 milliards, face à des charges de 789,1 milliards. Le gouvernement prévoit de finan-cer une partie de ce déficit de trésorerie par l’excédent bud-gétaire de 233 milliards 702 mil-

lions de francs Cfa. Or, cet ex-cédent relève du fictif, puisqu’il sort de l’hypothèse d’un baril à 45 dollars qui n’est pas sûre d’être réalisée. Voilà comment le gouvernement se met lui-même en difficulté et que le parlement ne l’aide pas à éviter cette atti-tude idéaliste.En effet, en faisant des hypo-thèses budgétaires optimistes, alors qu’elles ne sont pas sûres d’être réalisées, on enfonce le pays dans des difficultés finan-cières. L’homme politique aux affaires se réjouit d’entendre résonner les grands montants. Mais, ceux-ci ne vont pas as-surément se traduire dans la réalité. Du coup, si on maintient le projet des lois des finances dans ses repères fixés par le gouvernement, la gestion finan-cière sera un véritable parcours du combattant, tel qu’on est en train de le vivre aujourd’hui, en jonglant chaque mois: on paye les salaires des fonctionnaires, mais on ne paye pas les pen-sions des retraités, la bourse des étudiants ni les salaires de certaines institutions nationales. Bref, on choisit ceux qu’il faut payer à la fin du mois, l’Etat ne pouvant plus le faire au même moment, en raison de l’insuf-fisance des ressources finan-

cières disponibles.Pour sortir de ce cercle vicieux, caractéristique de la crise finan-cière que traverse le pays, il faut que le gouvernement adapte ses charges budgétaires annuelles à un niveau qui ne devrait pas dépasser les 1.200 milliards de francs Cfa. Il suffit pour cela de revisiter les lois de règlement des deux dernières années (2017 et 2018). Ensuite, il faut élargir l’assiette des ressources de trésorerie, en remettant «en bon ordre d’exécution l’accord avec le F.m.i (Fonds monétaire international) portant sur un programme économique et fi-nancier à moyen terme (2019-2022)», comme l’a recommandé le ministre d’Etat Gilbert On-dongo, lors de la 10ème session de la Coordination nationale de gestion de la pandémie de co-vid-19, le 25 septembre dernier. Et le F.m.i n’attend que cela. En adoptant la future loi des fi-nances de l’Etat, les parlemen-taires devraient amener le gou-vernement à mettre en œuvre un tel engagement, car c’est la voie de sortie de crise, au lieu de continuer à ne compter que sur le pétrole.

Jean-Clotaire DIATOU

Est-ce réaliste de faire une projection budgétaire du prix du baril à 45 dollars?

Le projet de loi des finances 2021 adopté par le gouvernement en conseil des ministres est maintenant en examen au parlement où il est présenté et défendu par le ministre délégué au budget, Ludovic Ngatsé. Les recettes y sont évaluées à 1.873 milliards de francs Cfa, venant pour moitié de la vente des cargai-sons de pétrole qui représente 945 milliards 119 millions de francs Cfa. Cette estimation vient de l’hypothèse d’un prix du baril congo-lais à 45 dollars pour un dollar échangé à 550 francs Cfa. On parle bien d’hypothèse et c’est tout le problème du budget congolais basé sur le pétrole.

Par Joseph Badila.

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TRIBUnE

À la moitié du 20ème siècle, Titus Brands Ma pen-sa que «nous vivions

actuellement dans un monde où l’amour lui-même était condamné». Certains disent: «l’amour n’a pas d’importance, il faut plutôt développer ses forces; que chacun devienne aussi fort qu’il le peut; et que le faible périsse». En effet, le monde, dont notre pays le Congo, n’a pas changé avec sa cohorte de violences, de haines, de guerres et de mal-heurs. En tout cas, l’amour n’y est pas légion. Même Kant a dit, dans la «Critique de la Rai-son pure»: «Je ne peux aimer parce que je le veux, encore moins parce que je le dois. Il s’ensuit que le devoir d’aimer est un non-sens».D’aucuns pensent qu’il y aurait trois degrés dans l’amour: le manque (érôs); la joie (phi-lia) et la charité (agapè). Il se pourrait que la charité soit là pour tempérer la violence du manque ou de la joie. La cha-rité est une amitié libérée de l’ego, une compassion libérée de la souffrance. Je pense, par exemple, au philosophe fran-çais Jankélévitch qui déclare de son côté que «c’est la cha-rité, non pas au sens vulgaire du mot, mais c’est l’amour transfiguré en vertu». C’est l’amour devenu permanent, chronique et qui repousse les normes de l’universalité.Le côté spontané de ce senti-ment qu’est l’amour, le place au-dessus des autres va-leurs, au-delà même du Bien et du Mal pour Nietzche, car l’Amour est idéal et c’est d’ail-leurs le sens que lui donnent les Evangiles. L’amour ainsi conçu nous libère de la loi, comme l’explique Saint-Mat-thieu, non point en l’abolis-sant, mais en l’accomplissant. C’est le sens le plus élevé de l’amour. Toute autre vertu tend à se justifier par ce manque en nous d’amour. C’est l’amour du partage, du respect, l’amour spontané et gratuit, c’est l’amour sans motivation, sans intérêt, sans justification. C’est un appel à l’universel, à la transcendance. C’est ce qu’évoque Saint-Jean dans l’Evangile: «Dieu est Amour». Cet amour-là englobe, tout de même, nos adversaires, nos ennemis et c’est cet amour qui justifie les paroles de

L’amour et la fraternité, deux concepts à cultiver entre les Congolais

Les modus vivendi et operandi des Congo-lais deviennent, pour moi, des sources d’inspiration. Ils génèrent en moi des idées et des réflexions qui nourrissent mes conversations avec certains compa-triotes. Les thèmes à explorer ne cessent de s’accumuler dans mon esprit. La joie de comprendre m’envahit. Ainsi, je vou-drais comprendre ce que sont l’amour et la fraternité; comprendre aussi si nous les Congolais, nous avons de l’amour et de la fraternité pour les uns et les autres.

l’évangile: «Aime ton prochain comme toi-même».

L’amour foulé aux pieds

Malheureusement, le monde qui nous entoure, foule de plus en plus aux pieds l’Amour, parce que dominé par l’égoïsme de certains pouvoirs tant politiques que financiers, par la haine, la violence, l’ex-clusion et l’exploitation de l’être humain. L’on serait en-clin d’affirmer que le monde vit et erre dans les ténèbres. Ces maux sont devenus des vertus sous d’autres cieux. Comme par exemple, tuer, voler et mentir qui sont deve-nus des vertus chez nous où les auteurs bénéficient des primes au meurtre, au vol et au mensonge. «Tu ne menti-ras point, tu ne voleras point et tu ne tueras point», dixit Mgr Ernest Kombo, Président de notre Conférence nationale souveraine.Le monde aurait donc besoin de changements, mais ceux-ci n’auront lieu que si chacun se trouve dans les conditions de s’interroger sur la vérité et se décide à prendre la voie de l’Amour, semant le pardon, la tolérance, la réconciliation et la fraternité. Le bien est quelque chose que tout humain désire pour soi. Quelle que soit sa place, l’homme doit faire aux autres tout le bien qu’il vou-drait qu’on lui fît à lui-même. Car aimer, c’est aller l’un vers l’autre, c’est se donner à au-trui, c’est lui tendre la main sans rien attendre en retour; c’est savoir porter à l’autre cet amour qui est la vocation première de l’homme. Car, ce n’est que par l’amour que nous, les hommes, serons vainqueurs de ce monde en général et de notre pays le Congo gangrené par les phi-losophies de l’égoïsme, de la haine, de la jalousie, de l’exclusion, du mensonge, du meurtre et de l’intolérance.D’autre part, nous, les hommes, nous, les Congolais, avons le devoir de prôner et de vulgariser cet amour qui témoigne d’une volonté supé-rieure de l’homme; nous ne devons en aucun cas aban-donner l’Amour, condition «sine qua non» pour changer le Congo, un des maillons du

monde. Je sais que beau-coup ne prônent pas cette philosophie de l’Amour. Je trouve cela normal. Car «au-tant d’hommes, autant d’opi-nions», dixit Terence. Bannir donc toute philosophie qui condamne, rejette l’amour et l’appelle faiblesse. Seul le témoignage vivant d’amour renouvellera sa puis-sance pour conquérir et cap-tiver les cœurs des hommes. «L’Amour est un idéal», dixit

Kant. Que cet idéal continue à guider les hommes et à les éclairer. Au Congo, même si l’Amour ne semble plus être aimé et prôné, au nom jus-tement de cet amour qui est au centre de l’homme, l’on ne peut cesser d’être lucide sur les autres et sur le monde qui nous entoure, en général, et sur le Congo, en particulier. C’est pourquoi je me permet-trais d’affirmer, toujours avec Kant, qu’il «faut aimer l’amour ou n’aimer rien, aimer l’amour ou se perdre. Quelle contrainte autrement? Quelle morale? Quelle éthique? Sans l’amour, que resterait-il de nos vertus? Et que vaudraient-elles, si nous ne les aimions pas?».De son côté, Saint-Paul, dans son épître aux Corinthiens, nous parle de l’amour en ces termes: «…L’amour est pa-tient; serviable est l’amour, il n’est pas envieux; l’amour ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas; il ne fait rien d’inconve-nant, ne cherche pas son inté-rêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal; il ne se réjouit

pas de l’injustice, mais se ré-jouit de la vérité. Il supporte tout, croît tout, endure tout… Maintenant donc demeurent la foi, l’espérance, l’amour, ces trois-là; mais le plus grand de ces trois, c’est l’Amour». Cette notion d’amour est indé-niablement liée à celle de la fraternité. Celle-ci est le lien qui nous unit. Lorsque l’on prononce le mot «fraternité», l’on pense immédiatement aux associations des personnes. Tel est le cas des fraternités des grandes écoles, des as-sociations religieuses, des enfants de troupe, des anciens séminaristes ou des mutuelles et des «mizikis» chez nous au Congo. Malheureusement, l’homme oublie parfois de se rapporter à la notion de fra-ternité ou d’en rappeler les vertus.

La fraternité, un concept rare

La fraternité, prise comme concept, est un concept rare. Au regard de ses deux concur-

rentes, la liberté et l’égalité de la devise républicaine fran-çaise, elle est quasi inexis-tante. Je n’en trouve mention dans aucun dictionnaire philo-sophique, aussi qu’on remonte dans le temps. À croire que les philosophes furent incapables de penser la fraternité. Celle-ci désigne le lien social même, dans son essence, c’est-à-dire qu’elle désigne tel qu’il doit être, «un lien fraternel», et non tel qu’il est dans les faits. La Révolution française de 1789 a le mérite d’avoir restauré le concept de peuple, qui n’a plus signifié la populace, mais une communauté de frères. La fra-ternité, c’est simplement le fait, pour les hommes, d’être frères, nés d’une même mère ou d’un même père. Elle traduit donc la double relation, comme les axes d’un plan: l’axe vertical de la relation filiale et l’axe ho-rizontal de la relation d’égalité entre les fils. (A suivre)

Dieudonné ANTOINE-GANGA

Il y a de cela près de 31 ans, le 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin modifiait l’échiquier international, provo-quant un vent de changement sur l’Europe de l’Est. Plu-

sieurs pays de ce bloc entreprirent des réformes démocra-tiques d’envergure, marquant une rupture historique avec l’ère autoritariste. Quelques mois plus tard, du 19 au 21 juin 1990, le président François Mitterrand réunissait une tren-taine de Chefs d’Etat pour la 16ème conférence des Chefs d’Etat d’Afrique et de France, à La Baule, station balnéaire de la côte bretonne. Il y prononça son fameux «discours de La Baule», dans lequel il invitait les Chefs d’Etat africains à développer la démocratie dans leur pays, à l’image des Européens de l’Est qui venaient de s’affranchir de la tutelle russe. Il subordonnait alors l’aide française à l’introduction du multipartisme, déclarant à ses hôtes: «La France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté». Ce que l’Histoire a retenu comme une «prime à la démo-cratie». François Mitterrand semblait convaincu de pouvoir exporter la démocratie parlementaire à l’européenne en Afrique, où les règles de droit sont encore balbutiantes et où les enjeux politiques se résument au partage de la manne occidentale (aide publique, dons privés et redevances des compagnies forestières, minières et pétrolières). Pourtant, les dirigeants africains, francophones pour la plu-part, obtempérèrent. A travers des mécanismes propres, conférences nationales souveraines, le multipartisme fut introduit. Des élections furent organisées ça et là, avec des urnes transparentes et des observateurs internationaux. Mais, ce premier essai s’avéra catastrophique, car en fait de multipartisme, il y avait surtout des doublons du parti unique. Ce que les «Zaïrois» appelaient le «multimobutisme», car en fait, les anciens dirigeants des partis uniques contribuèrent à la création des partis fantoches, les antagonistes ethniques et claniques se réveillèrent également. Personne ne s’imaginait que cette démocratie allait entrai-ner autant de larmes et de sang, de crimes, de souffrances et de malheurs et, surtout, de crises et de conflits. Avec le temps, les dirigeants africains en vinrent à leur propre mo-

Les chroniques de Bibi Nzorobé

L’Afrique et ses conflits démocratiques générés suite aux contentieux électoraux

dèle de démocratie: fichier électoral truqué, bourrage des urnes avec ou sans l’aide de la Force publique, création des partis dits de l’opposition, emprisonnement des opposants, contrôle total de toute la machine électorale: administration, commission électorale indépendante, bureaux de vote sous contrôle, Cour constitutionnelle et, au final, le changement de Constitution en fin de mandat. Les dirigeants africains savent que «la communauté dite internationale» ne se préoccupe que de la forme et non du fond. Les institutions internationales soutiennent tou-jours les processus électoraux, même s’ils sont viciés. Leur position, c’est le soutien aux Chefs d’Etat en poste, ce qu’elles qualifient de respect de l’ordre constitutionnel; elles condamnent les coups d’Etat militaires, mais jamais les coups d’Etat constitutionnels. Pour les dirigeants afri-cains, la violation des textes fondamentaux ne constitue ni parjure ni forfaiture. L’Afrique est passée des conflits terri-toriaux aux conflits idéologiques pour parvenir aux conflits démocratiques, c’est-à-dire des conflits générés suite aux contentieux électoraux dont les principales conséquences sont le non-respect des droits de l’homme et les violations des libertés citoyennes.Que faire, revenir aux partis uniques? Ce ne serait pas pire, mais rétrograde. L’Afrique doit revenir à ses sources ances-trales, elle doit adapter l’organisation sociale de ses socié-tés à la modernité de notre humanité en tenant compte des évolutions technologiques.Certes, la démocratie est un processus, il faut l’adapter à notre histoire, à notre culture et à notre sociologie africaine, car l’Afrique, berceau de l’Humanité, a traversé les temps et est bien rentrée dans l’Histoire. Seule la liberté fait éclore le génie créateur des peuples. Tout dépend de la volonté poli-tique des dirigeants africains à se maintenir dans le concert des Nations du monde; tout comme il n’y a pas de capita-lisme, ni de socialisme africains, il n’y aura pas de démocra-tie à l’africaine.

Bibi NZOROBE

Par Dieudonné Antoine-Ganga.

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SoCIETE

Le rapport de la directrice générale sur la sécurité des journalistes et la ques-

tion de l’impunité est soumis, tous les deux ans, au Conseil intergouvernemental du P.i.d.c (Programme international pour le développement de la com-munication) en application de la décision sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité que celui-ci a adoptée à sa 26ème session, le 27 mars 2008, et renouvelée à ses ses-sions ultérieures de 2010, 2012, 2014 et 2016. Dans sa dernière décision prise en novembre 2016, le Conseil intergouvernemental du P.i.d.c prie les États membres de continuer «d’informer la direc-trice générale de l’Unesco, sur la base du volontariat, du pro-grès des enquêtes judiciaires diligentées sur chaque meurtre qu’elle a condamné». Le rapport 2018 fournit une analyse des meurtres de journalistes et de

personnes travaillant dans les médias, meurtres condamnés par la directrice générale de l’Unesco en 2016 et 2017. Il fait également le point sur le pro-grès des enquêtes judiciaires diligentées sur chacun des meurtres recensés par l’Unes-co entre 2006 et 2017, sur la base des informations commu-niquées par les États membres.

Augmentation du nombre de journalistes

tués en dehors des zones de combat

Le rapport 2018 relève qu’en 2016 et 2017, un journaliste a été tué tous les quatre jours. On a dénombré au total, durant cette période, 182 victimes et les exécutions ont eu lieu dans toutes les régions du monde. Ces décès mettent en lumière les risques extrêmes auxquels peuvent être exposés les per-sonnes qui exercent la profes-

sion de presse. Certaines de ces attaques meurtrières se sont produites dans des pays jusque-là épargnés par de tels actes de violence extrême à l’encontre des journalistes. Tou-tefois, toutes les régions n’ont pas été touchées au même degré. En 2017, c’est dans la région Asie et Pacifique que le plus grand nombre de journa-listes ont été tués (34 % des cas recensés), tandis qu’en 2016 c’était dans les États arabes (31%).On a constaté, ces dernières années, une augmentation du nombre de journalistes tués en dehors des zones de conflit armé, la majorité des meurtres commis en 2017 (55%) ayant été recensés dans des pays exempts de conflit armé. Bon nombre de ces journalistes tra-

Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes

L’impunité des crimes contre les journalistes demeure un grand défi à relever

La Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes com-mis contre les journalistes est célébrée depuis 2014, le 2 novembre de chaque année. Elle a été instituée par une résolution adoptée lors de la 68ème session de l’assemblée générale des Nations unies, en 2013. Cette résolution exhorte les Etats membres à mettre en place des mesures précises afin de lutter contre l’actuelle culture d’impunité. La date a été choisie en mémoire de l’assassinat, le 2 novembre 2013, au Mali, de deux journalistes français de R.f.i (Radio France interna-tionale), Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Nous reprenons ci-après un résumé du rapport 2018 de l’Unesco, sur les assassinats de journa-listes en 2016 et 2017.

(Suite en page 13)

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La Lettre de Yakamambu

SoCIETE

Mon très cher Mbulunkwé, mboté!La saison des mangues a commencé. C’est vraiment le temps des mangues, surtout des mangues vertes. Dom-mage que l’on ne les laisse pas mûrir sur les manguiers! Ainsi au, marché Total, au marché de Bouemba, comme à chaque coin de rue, on vous les vend un peu cher.Notre ami commun Yakamambu, n’ayant pas trouvé sur les étals les mangues dites «mata-tshebo» ou «ba-mangulu ya mupé», parce qu’introduites au Congo par Mgr Prosper Augouard au 19ème siècle, a estimé aller les chercher à la source, c’est-à-dire à la forêt de la cor-niche de Mfoa. Pour s’y rendre, il a emprunté la rue Ba-la-Bala. Cette dernière n’est plus accessible. Le vieux Moungobola, le célèbre mécanicien de Bac-city, en a fait son garage et son parking. En effet, cette rue est devenue carrément un cimetière d’épaves de voitures dont certaines sont devenues des gîtes, des repaires de chats errant et des chenils des chiens abandonnés, des vespasiennes pour les hommes sans pudeur. Qui plus est, certaines épaves de voitures sont devenues des épaves potagères qui, d’ici là, vont concurrencer les zones maraîchères d’Agri-Congo à Mayanga, au bord du Djoué, du quartier Kom-bé, dans le 8ème arrondissement Madibou, et de l’arron-dissement 6 Talangai. L’on y trouve surtout des tomates, du badi et des choux de Chine, vulgairement appelés «l’indif».D’autres rues de Mfoa sont devenues des parkings pri-vés. Cela se voit partout, dans les dix arrondissements de Mfoa. Certains citadins, en l’occurrence les nouveaux riches propriétaires de véhicules 4/4 de puissance V6 et V8, qui se croient tout permis, parce que «petits d’un-tel», parce qu’ayant du parapluie, donc intouchables, ont transformé les devantures de leurs parcelles en par-kings privés réservés uniquement à leurs véhicules et les trottoirs en bacs de fleurs de toutes sortes: hibiscus, cactus, bougainvilliers, palmiers d’agrément. Ce qui em-pêche les usagers à circuler librement et aisément.Tiens! L’autre jour, un mal voyant a trébuché contre ces bacs. Il a failli se casser la figure, n’eut été le secours d’un quidam bon samaritain. Eu égard à ce qu’il voit dans Mfoa, Yakamambu se demande s’il y a encore, à Mfoa, des autorités ayant de la poigne. C’est pourquoi il va aller voir le bourgmestre principal, Didyme, pour lui en parler. Il voudrait lui demander patriotiquement de rappeler aux uns et aux autres que la rue est un do-maine public que l’on ne peut occuper sans l’autorisa-tion de la mairie. D’autre part, il voudrait l’inviter à tout mettre en œuvre, pour que Mfoa ne devienne une ville sans loi, comme au far-west de Kit Carson et de Buck John. Au revoir et à bientôt.

Diag-Lemba

En se donnant la mission d’assainir l’environne-ment médiatique natio-

nal, l’U.p.p.c traduit ainsi sa vocation d’être un organe d’au-to-régulation choisi par les pro-fessionnels eux-mêmes. C’est la dimension qui intéresse les pouvoirs publics, notamment le C.s.l.c, l’institution nationale en charge de la régulation de la li-berté de la presse. Le président Mvouo a insisté sur cet aspect et sur l’indépendance dont la nouvelle association doit faire preuve par rapport aux pouvoirs publics.En effet, la régulation, au ni-veau des médias, signifie tout simplement faire respecter la déontologie, l’éthique et les lois et les textes réglementaires sur la liberté de la presse, aux prati-quants des métiers de commu-nication. Ce pouvoir est assorti de l’autorité de sanctions. Tan-dis que l’auto-régulation émane des journalistes eux-mêmes qui donnent à un organe de leur choix, le pouvoir de leur rappe-ler le respect de la déontologie et des lois dans l’exercice de leur métier, de façon à éviter les sanctions du régulateur.

Régulation et auto-régulation concourent donc au même ob-jectif, mais chacune selon son pouvoir. Le régulateur, et donc chez nous le C.s.l.c, est comme le gendarme qui, à la fois, pro-tège le journaliste contre tous ceux (citoyens comme acteurs institutionnels) qui portent at-teinte à la liberté de presse, et punit le journaliste quand il en vient à commettre un délit de presse. L’auto-régulation, c’est le col-lègue professionnel expérimen-té qui donne des conseils aux pratiquants de la profession

de journalisme, pour éviter les erreurs qui peuvent leur coûter des sanctions devant le régu-lateur, suivant l’adage: «Mieux vaut prévenir que guérir». En tant qu’outil d’auto-régulation, l’U.p.p.c veut aussi œuvrer à l’amélioration de la qualité de l’information au Congo. «La sortie officielle de l’U.p.p.c se déroule dans un contexte peu élogieux où la presse, hélas, continue de patauger dans des eaux boueuses, s’éloignant de plus en plus des règles pro-fessionnelles, d’éthique et de déontologie. Les dérives dans

la profession deviennent de plus en plus fréquentes, les délits de presse de plus en plus courants. Ce qui amène de nombreux observateurs à s’in-terroger sur le bien-fondé des assises de la presse congolaise tenues à Brazzaville. Dans le classement africain des mé-dias d’il y a cinq ans, la presse congolaise figure parmi les oc-cupants du dernier carré en ma-tière de professionnalisme, de la liberté de presse et du droit d’accès à l’information. Certes, nous n’occupons pas la der-nière place, mais nous sommes très loin derrière le Burkina-Fa-so, le Sénégal et la RD Congo», a dit Jean-Charles Maniongui, dans son mot de circonstance.«A la place du journalisme, nous faisons de la propagande. A la place de la profession, nous pratiquons de la sous-trai-tance commerciale et politique. Nous sommes en voie de de-venir, comme aime le dire l’opi-nion publique, des courtisans et des marchands de sommeil. Les produits offerts à notre pu-blic, il faut le reconnaître, ne sont pas du tout alléchants. Et pourtant, le Congo regorge de journalistes talentueux, de journalistes de renom qui, à la faveur de l’environnement ins-titutionnel qui nous est offert, devraient dépasser la peur et travailler librement et en toute responsabilité», a-t-il pour-suivi. C’est un donc un grand défi qque d’assainir le paysage médiatique congolais, mais souhaitons bonne chance à l’U.p.p.c.

Jean-Clotaire DIATOU

Presse

L’U.p.p.c, un outil d’auto-régulation, pour plus de professionnalisme

Créée le 1er septembre 2020, à l’issue d’une assemblée générale consti-tutive ayant réuni à Brazzaville, une vingtaine d’associations profes-sionnelles de médias congolais, l’U.p.p.c (Union professionnelle de la presse du Congo) a fait sa sortie officielle le vendredi 9 octobre der-nier, à l’Hôtel Saint-François, lors d’une cérémonie sous le patronage de Philippe Mvouo, président du C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication), en présence du directeur de cabinet du ministre de la communication et des médias, des hauts-conseillers (membres du collège du C.s.l.c), des responsables des médias et des associations membres. Selon ses statuts, l’U.p.p.c a pour mission de «contribuer à l’assainissement de l’environnement médiatique du Congo, afin de créer les conditions de l’exercice libre de la profession et l’améliora-tion de la qualité de l’information».

vaillaient sur des sujets liés à la corruption, au trafic et aux af-faires politiques. Conformément aux observations formulées les années précédentes, les vic-times sont très majoritairement des journalistes locaux. Une hausse dans le pourcen-tage de femmes parmi les vic-times en 2017 confirme une ten-dance qui se dessinait déjà les années précédentes. Toutefois, bien que la part des femmes dans le nombre total de décès ait augmenté, les journalistes qui ont perdu la vie sont majo-ritairement des hommes.

L’impunité, un défi qui reste encore à relever

Malgré une légère hausse du pourcentage de cas résolus (11% des cas, contre 8% en 2016), l’impunité juridique des auteurs reste la norme, pour la plupart des meurtres de jour-nalistes. Et donc, l’impunité de ces crimes reste un défi essen-tiel. Ces 12 dernières années, l’Unesco a enregistré, dans le monde, 1.010 meurtres, dont 115 seulement ont été suivis d’une procédure judiciaire qui a abouti à la condamnation d’un

des États membres à la de-mande d’informations de la di-rectrice générale concernant les suites judiciaires données à ces homicides marque une évolution préoccupante. Cependant, bien que ce taux de réponse ait dimi-nué de 10 points de pourcentage (passant de 74% en 2017 à 64% en 2018), 15 États membres ont répondu à la demande d’infor-mations de la directrice générale concernant les mesures prises en faveur de la sécurité des jour-nalistes et s’agissant de la ques-tion de l’impunité.Le rapport se concentre sur le

meurtre des journalistes, forme ultime de censure. Mais, ce n’est que la pointe d’un iceberg d’agressions qui vont d’agres-sions physiques non létales, enlèvements, détentions illé-gales, menaces, harcèlement hors-ligne et en ligne à des re-présailles contre des membres de la famille. Le renforcement de la sécurité des journalistes dans le monde et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre des journalistes néces-sitent donc un effort concerté de toutes les parties concernées.

ConclusionComme on peut le constater, le rapport de l’Unesco donne une vue d’ensemble des don-nées collectées concernant les meurtres de journalistes perpé-trés entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2017. Il analyse, par ailleurs, l’état d’avancement des enquêtes judiciaires rela-tives aux meurtres recensés par l’Unesco depuis 2006, en se fondant sur les informations communiquées à l’organisa-tion par les États membres. En 2016-2017, l’Unesco a recensé 182 meurtres de journalistes. Ce qui marque une légère

baisse par rapport à 2014-2015. Cependant, comparé aux an-nées antérieures, par exemple 2007-2011, ce nombre reste élevé. En 2017, c’est dans la région Asie et Pacifique que le

plus grand nombre de journa-listes ont été tués (34% des cas recensés), tandis qu’en 2016, c’était dans les États arabes (31%).

(Suite de la page 12)

ou plusieurs auteurs. Cela signi-fie que 89% d’affaires non-ré-solues. L’impunité des crimes commis contre des journalistes encourage les agresseurs et conduit la profession et le public à s’autocensurer. L’effet global est d’entraver toute action en faveur de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Cela entrave les progrès vers «l’accès du public à l’informa-tion et aux libertés fondamen-tales», qui est l’une des cibles convenues dans l’objectif 16.10 de dévelopment durable.La baisse du taux de réponse

Direction: 05 564.40.99/ 06.886.54.70 E-mail:[email protected] / www.lhorizonafricain.com

Sous l’immatriculation 108/MCM/DGAI/DPE du 19 Mars 2019

Directeur de publication: Chrysostome Fortuné FOUCK ZONZEKA

Rédacteur en Chef:Hervé EKIRONO

Secrétaire de rédaction : Clotaire DIABOUA: Tél: 05 697.75.54

Directeur commercial & Relations publiques :Rigobert MOBOLAS : 05.656.37.31

Mise en pages :TORNADE

Prince Juvet NTSIMOUIMPRIMERIE ADIAC, Brazzaville

Journaliste, un métier à grands risques, comme ici au Mexique.

Les membres de l’U.p.p.c autour du président du Conseil et du directeur de cabinet du ministre de la communication.

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CULTURE

C’est avec émotion que l’écrivaine Hemly Boum a accueilli le prix qui lui

a été attribué. «Je sais que le monde est saturé de douleurs et qu’au bout d’un moment, l’esprit ne peut plus accueillir. Mais, il y a, malgré tout, des limites», a-t-elle réagi, en ré-férence à l’attaque survenue au Cameroun, le 24 octobre dernier, dans une école si-tuée en zone anglophone et qui a fait sept morts parmi les enfants âgés de neuf à onze ans. «Ce prix, je le leur dédie. C’est complètement dérisoire. Mais, Boko haram, c’est ça aussi: «Boko», c’est livre, éducation et haram, c’est interdit». Et ce n’est pas pour rien que la brutalité attaque la culture; ce n’est pour rien que des sauvages peuvent tuer des enfants qui sont sor-tis de chez eux le matin pour aller dans une salle de classe et le jour où ces choses ne nous émouvront plus, je crois que l’on sera arrivé à la fin du voyage», a-t-elle poursuivi, d’un ton grave.Autrice camerounaise dont le prénom signifie, en langue bassa, «espérance», Hem-

Prix Ahmadou Kourouma (littérature)

L’édition 2020 décernée à la romancière camerounaise Hemly Boum

La Camerounaise Hemly Boum est la gagnante de l’édition 2020 du Prix Ahmadou Kourouma, pour son roman «Les jours viennent et passent», paru aux Editions Gallimard, en France. Son nom a été dévoilé par le jury présidé par Jacques Chevrier, professeur émérite à La Sorbonne et président de l’A.d.e.l.f (Association des écrivains de langue française) et dans lequel faisait également partie l’écrivain congolais Boniface Mongo Mboussa. La lauréate a reçu sa distinction le vendredi 30 oc-tobre dernier, à l’occasion du Salon du livre en ville qui s’est déroulé du 28 octobre au 1er novembre à Genève, en Suisse.

ley Boum a déjà, à, son actif, quatre romans: «Le clan des femmes» (Edition l’Harmat-tan, 2010); «Si d’aimer» (Ed. La Cheminante, 2012); «Les maquisards» (Ed. La Chemi-nante, 2015), pour lequel elle a reçu le Grand Prix de l’Afrique noire, en 2015. Dans «Les jours viennent et passent», la lauréate de l’édi-tion 2020 du Prix Ahmadou Kourouma a choisi d’emprun-ter une écriture sensible et forte pour évoquer le destin de générations de femmes, de familles déchirées par les violences de l’histoire de leur

pays, le Cameroun, mais aussi la France de l’exil. Des thèmes d’une cruelle actualité.«L’idée de ce roman m’est ve-nue après un choc immense. Le 7 janvier 2015, au moment de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, j’étais chez moi, je regardais les images., épouvantée par l’horreur du geste et par l’improbable course-poursuite que nous vivions en direct à la télévi-sion. Une semaine plus tard, un attentat perpétré par Boko Haram faisait 150 morts, à Ko-lofata, dans la région de l’ex-trême Nord camerounais, sans

provoquer plus que de maigres articles dans la presse», a-t-elle confié au magazine Jeune Afrique. Pour la petite histoire, c’est en 2004 que le Salon africain décidait de rendre hommage au monument de la littérature africaine, l’Ivoirien Ahmadou Kourouma, disparu en dé-cembre 2003, en créant un prix littéraire qui porte son nom et qui est décerné chaque an-née, dans le cadre du Salon du livre de Genève. Il récom-pense un auteur d’expression française, africain ou d’origine africaine de l’Afrique subsaha-rienne pour un ouvrage de fic-tion (roman, récit ou nouvelle) dont l’esprit d’indépendance, de lucidité et de clairvoyance s’inscrit dans l’héritage litté-raire et humaniste légué par le romancier ivoirien. Outre la reconnaissance lit-téraire et le rayonnement médiatique pour son lauréat, ce prix est également doté d’une somme de 5000 francs suisses (un peu plus de 3 mil-lions de francs Cfa). Deux auteurs congolais ont déjà remporté ce prix soutenu par la Direction du dévelop-pement et de la coopération (D.d.c) et l’O.i.f (Organisation internationale de la Franco-phonie). Il s’agit d’Emmanuel Boundzéki Dongala, en 2011, pour «Photo de groupe autour du fleuve» (Editions Acte Sud) et de Wilfrid Nsondé, en 2018, pour «Un océan, deux mers, trois continents» (Actes Sud).

Nana KABA

Cinéma

«Hantés», la nouvelle série de Canal+

création originaleLa filmographie de Canal+ original s’est enrichie d’une nouvelle série: «Hantés». L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse en ligne qui a eu lieu le vendredi 30 octobre 2020, sous la modération de Léger Ossombi Dira, responsable de commu-nication chez Canal+ Congo. Dans son intervention, Laurent Si-couri, de Canal+ international, a expliqué que la nouvelle série, produite en Afrique du Sud par Gareth Crocker et dont la diffusion a commencé le 2 novembre dernier, est une découverte intéres-sante entre un genre complètement nouveau et un mélange du fantastique, du paranormal, du thriller et du comique. Une alchi-mie trouvée pour transporter les téléspectateurs dans un univers irrationnel.

Le producteur de la série «Hantés» a su transmettre quelque chose en racontant des histoires et des enquêtes, en s’inspirant de son dernier roman pour essayer d’élucider le grand mystère du décès de sa sœur. Cette 7ème série événement du label Canal+ original est la première qui allie paranormal et thriller fantastique. Elle est un vrai défi d’écriture, de réalisation et de production bril-lamment relevé par l’auteur et réalisateur sud-africain. A travers ses 8 épisodes de 45 minutes chacun, la nouvelle série a su créer un univers fascinant et mystérieux où les trois person-nages principaux, Will, Kelly et Joe, côtoient fantômes, esprits et monstres, pour résoudre des intrigues dites «paranormales». De quoi parle ce film? Expert de renommée mondiale en paranor-mal et écrivain à succès de la saga «Dead places» à Londres, Will Stone, l’acteur principal, retourne en Afrique du Sud, son pays natal, pour écrire le 13ème et dernier tome de sa collection.Alors que son éditeur pense qu’il y est pour trouver l’inspiration à travers des enquêtes de cas surnaturels avec la jeune bloggeuse Kelly et son chauffeur et garde du corps Joe, Will a une autre raison secrète de rentrer chez lui... Il est enfin décidé à vouloir résoudre le grand mystère de sa vie: Qu’est-il arrivé à sa sœur Rose, âgée de 14 ans, le jour où elle a disparu? Plus Will se rap-proche de la vérité, plus il découvre que certains fantômes ne meurent jamais...La création et le scénario de «Hantés» ont été imaginés par Ga-reth Crocker, qui a bénéficié de l’expertise de Fred Wolmarans. Anthony Oyesemi, Shamilla Miller, Rea Rangaka, Shalom Nyan-diki, Zondwa Mtitshwa, David Butler, Greg Viljoen, Lethuli Dlamini sont entre autres les acteurs principaux qui figurent parmi le cas-ting de cette fiction remplie de mystères inspirés de faits réels. Une suite de la Saison 1 est envisagée par l’équipe de production.Après 8 mois de tournage et 9 mois de post-production, la nou-velle série ne laisse aucun doute à son succès. Léger Ossombi pense que le résultat est sans appel. «Hantés est une série qui va marquer les esprits et promet de tenir en haleine les téléspecta-teurs, du début jusqu’à la fin», a-t-il commenté.

Joseph MWISI NKIENI

* Monsieur le directeur, la 4ème édition de la Relico a vécu. Que peut-on retenir de cette édition?** Merci Monsieur le journaliste de l’intérêt que vous portez sur le monde de la littérature congolaise. Je tiens à remercier les organisateurs de la Relico, pour ce projet qui est une belle

Alphonse Chardin N’Kala, directeur départemental du livre à Pointe-Noire

«La Relico est, aujourd’hui, un événement important pour les hommes de lettres»

aventure, et tous ceux qui se sont mis autour du comité d’or-ganisation des travaux de cette 4ème édition. Le thème de cette édition, à savoir «littérature, legs et mémoires» regroupe trois concepts très liés, dans ce sens que la littérature est ce véhicule qui nous permet de transmettre

aux générations futures, le vécu et toute la part de notre histoire qui est contenue dans cette lit-térature. Il est vrai, comme l’a relevé Dieu-donné Moukouamou Mouendo,

qui a présenté la leçon inaugu-rale de cette rencontre, que, par exemple, en dehors de la colo-nisation dont on ne parle plus dans notre littérature, il y a un thème majeur dans cette litté-rature, que ce soit pour les écri-vains de la diaspora et que pour ceux qui sont au pays, c’est le thème de la passion sociale. Ce qui signifie que cette littérature n’épuise plus ailleurs que dans le vécu qui est le nôtre. D’où ce lien indescriptible entre notre lit-térature, notre histoire et le don qu’on fait à la postérité.

* On peut donc dire que la Re-lico est un événement qui est en train de s’imposer dans le monde littéraire au Congo?** Effectivement! La Relico a toute sa raison d’être, parce que c’est un événement unique pour les hommes et femmes de

A l’occasion de la Relico (Rentrée littéraire du Congo), organisée du 8 au 10 octobre 2020 à Brazzaville, par l’Association «Pen centre Congo» que dirige le journaliste-écrivain Flo-rent Sogni Zaou, en partenariat avec d’autres structures qui œuvrent à la promotion du livre et de a lecture, nous avons rencontré Alphonse Chardin N’Kala, écrivain et direc-teur départemental du livre et de la lecture publique à Pointe-Noire. Donnant ses im-pressions sur la 4ème édition de la Relico, il plaide pour l’instauration de plusieurs prix récompensant les écrivains.

lettres que nous sommes. Je n’en connais pas d’autres dans notre pays, qui ne parlent que du livre et des écrivains. Cet événement a trouvé tout son pesant d’or dans les distinctions qui ont été décernées: Grands prix littéraires du mécénat et de création, dénommés Jean Ma-longa. On honore à la fois les gens qui nous viennent en aide, les mécènes et les écrivains. On ne peut pas réussir un tel événe-ment, s’il n’y a pas des gens qui ont la volonté de mettre à la dis-position des organisateurs, des moyens nécessaires, surtout en ces temps de crise financière couplée à la crise sanitaire. Il est tout à fait normal que nous soyons reconnaissants à l’en-droit de la personne qui nous a garanti ce succès. Le Grand prix Jean Malonga de la création littéraire, quant à lui, est exclusivement réservé aux

écrivains. C’est bien qu’on ait un prix qui revienne à un écri-vain. Non pas parce qu’il est le meilleur, mais parce qu’il aura marqué l’année par l’abondance de ses œuvres. Je plaiderais pour dire qu’on devrait avoir beaucoup de prix, de distinc-tions à remettre aux écrivains chaque année. Quand on parle de rentrée littéraire, on devrait avoir plus d’un prix. Mêmes les pouvoirs publics devraient sa-voir que notre littérature existe et que la flamme qui avait été allumée par Jean Malonga est toujours là et qu’elle ne va pas s’éteindre, parce que le flam-beau au fur et à mesure est pas-sé aux nouvelles générations.

Propos recueillis par Chrysostome

FOUCK ZONZEKA

Alphonse Chardin N’Kala.

Les principaux personnages du film.

La lauréate.

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Je fais confiance à L’Horizon

Africain.

SPoRTS

Selon Me Aya, qui fut secré-taire général dans le bureau dissout, la crise qui paralyse

le judo congolais est occasion-née par le président sortant, Me Ikama, car ce dernier continue à s’opposer à la décision du Minis-tère des sports et de l’éducation physique qui a dissout son bu-reau et a mis en place un comi-té de normalisation dirigé par le conseiller Nganga.Maître Aya demande aux férus de judo de ne pas perdre espoir. Car l’Etat qui a le pouvoir réga-lien va tout entreprendre pour rétablir le processus de normali-sation devant conduire à la mise en place de nouvelles instances dirigeantes de la Fécojudaa. «Le taekwondo, qui avait des problèmes, a fini par convoquer une assemblée générale élective et un bureau fédéral a été mis en place. Le djidjutshou était en crise, le premier vice-président a convoqué un conseil fédéral, pour démettre le président et un nouveau bureau a été mis en place. Mais, c’est au judo où nous

Comité de normalisation de la Fécojudaa

Maître Caloger Aya souhaite une issuefavorable de la crise du judo congolais

A l’occasion de la journée internationale de judo, célébrée le 28 oc-tobre 2020, maître Caloger Aya, membre du comité de normalisation de la Fécojudaa (Fédération congolaise de judo et armes affinitaires), a donné une conférence de presse, à Brazzaville, pour évoquer la crise aigüe qui paralyse cette discipline depuis pratiquement quatre ans. Il a fustigé et dénoncé le comportement de maître Marien Ika-ma, président du bureau exécutif de la Fécojudaa, qui a été pourtant dissout par le Ministère des sports et de l’éducation physique. En ef-fet, ce dernier continue à se prévaloir comme président, en prenant des décisions à l’encontre des athlètes et dirigeants de clubs.

constatons qu’il y a de la complai-sance. De 2016 à 2020, le judo est en crise et nous n’avons ja-mais organisé une activité. Donc, la jurisprudence oblige qu’on fasse recours au corps électo-ral qui nous avait tous élus en 2016. Il y a un monsieur qui se proclame encore président de la fédération, qui a eu à brandir un

papier. Il a même signé et mis le cachet en qualité de président de la Fédération congolaise de judo. Or, dans cette fédération, au mo-ment où je vous parle, je suis le secrétaire général par intérim. Nous sommes dans un comité et ce comité-là a fait dissoudre les prérogatives de la Fédération congolaise de judo», a-t-il décla-

ré.Me Aya a mis en garde l’ancien président de la Fécojudaa de ne pas affronter ni défier l’autorité de l’Etat. Selon lui, la circulaire mi-nistérielle qui a dissout l’ancien bureau exécutif la Fécojudaa a été conçue sur la base d’une charte signée par les ministres des sports des pays africains. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, quand on tient une assemblée générale élective, il faut la pré-sence des représentants du Mi-nistère des sports et du Comité olympique.«Nous faisons confiance à l’Etat, parce que nous respectons l’Etat, parce que le pouvoir du judo au Congo, c’est Monsieur Hugues Ngouelondélé, nommé par le Chef de l’Etat, pour gérer le sport au Congo. Les fédéra-tions comme telles, ce sont des entités administratives et spor-tives qui appartiennent à l’Etat. C’est à l’Etat de prendre toutes les mesures, pour que le judo n’échappe pas à cette réalité, au même titre que les autres fédéra-tions dont les assemblées sont règlementées sur la base de la mêmecirculaire», a-t-il indiqué. Comme on peut le constater, le comité de normalisation doit prendre ses responsabilités pour sortir le judo congolais de cette crise.

Luze Ernest BAKALA

Hissée au perchoir du volleyball africain, Mme Bouchra Hajij est la

première femme à diriger une fédération de sport collectif au Maroc, première femme aussi à la tête de la Confédération africaine de volleyball et comme vice-présidente de la Fédéra-tion internationale de volleyball.Membre de la commission de parité de l’Association des co-mités nationaux olympiques d’Afrique, elle prône l’union dans le travail pour rehausser le niveau du volleyball sur le conti-nent. «Chers collègues et chère famille, c’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse aujourd’hui à vous pour vous

C.a.v.b (Confédération africaine de volleyball)

Une femme élue à la tête du volleyball en Afrique, la Marocaine Hajij Bouchra

Longtemps reporté pour cause de pandémie de covid-19, le congrès de la C.a.v.b (Confédération africaine de volleyball) s’est finalement tenu du 24 au 26 octobre 2020, par visio-conférence, avec la par-ticipation de 53 présidents de fédérations, dont le Congolais Jean-Claude Mopita. Renouvelant le bureau de la C.a.v.b, ils ont élu Mme Bouchra Hajij, ancienne joueuse internationale de volleyball maro-caine et actuelle présidente de la Fédération marocaine de volleyball, par 42 voix, pour un mandat de quatre ans. Elle succède à l’Egyptien Dr Amour Alouani, qui a passé 19 ans à la tête de cette confédération.

remercier de votre précieux soutien et de votre lutte conti-nue pour instaurer une bonne

gouvernance au sein de notre confédération. Merci aux fé-dérations nationales qui, dès

le premier instant, ont voulu témoigner, par leurs votes, leur confiance en nous, nous faire confiance, nous confier la gestion de notre confédération africaine et il faut garder à l’es-prit que nous n’y sommes que pour un temps limité. Nous ne devons pas les décevoir. Je suis fière de vous.«We love africa». Et ensemble, nous réussirons», a-t-elle réagi, après son élec-tion.Notons qu’officiellement, la C.a.v.b a été la dernière confé-dération à être créée, en 1972, quand la Fédération internatio-nale de volleyball a transformé ses cinq commissions de zones en confédérations continen-tales. La Commission africaine de volleyball fut fondée en 1967. La C.a.v.b est responsable des fédérations nationales de vol-leyball africaines et organise les compétitions continentales.

L.E.B.

Le coach des Diables-Rouges football séniors A, le Brési-lien Valdo Candido, a dévoilé, vendredi 30 octobre 2020, à Brazzaville, la liste des 27 joueurs sélectionnés pour le match contre les Sihlolo national d’Eswatini, comptant pour les éliminatoires de la Can (Coupe d’Afrique des Nations) 2022, au Cameroun.

Fécofoot (Fédération congolaise de football)

Valdo Candido a dévoilé la liste des joueurs sélectionnés

du match contre l’Eswatini

Au total, il y a 10 joueurs locaux et 17 de la diaspora. Le match aller se joue le jeudi 12 novembre prochain au Stade Président Alphonse Massamba-Débat, alors que le match retour est prévu le lundi 16 novembre au Somhlonlo natio-nal stadium de Mbabane, la capitale d’Eswatini. Il faut signaler qu’en l’absence de toute compétition sportive, les sports collectifs étant toujours suspendus au Congo, à cause de la pandémie, les dix joueurs locaux ont commen-cé les séances d’entraînement depuis trois semaines, avec l’équipe du Chan (Championnat d’Afrique des Nations), avec le coach Barthélemy Ngatsono. Les 27 joueurs sélec-tionnés sont:

Gardiens de buts:1-Chancel Massa (Etoile du Congo);2- Christoffer Mafoumbi (Norton, en Ecosse);3- Joe Ombandza (Cara);

Défenseurs :4- Dimitri Bissiki (As Otohô);5- Bradley Mazikou (C.s.ka Sofia de Bulgarie);6- Prince Mouandza Mapata (As Otohô);7- Ravy Tsouka (Helsinglorgs de Suède);8- Béranger Itoua (Sohar Fc Oman);9- Emmerson Illoy-Ayet (VijleBoldklub de Danemark);10- Fernand Mayembo (Le Havre, en France);11- Atoni Mavoungou (J.s.t);

Milieux de terrain:12- Durel Avounou (Le Man, en France);13- Gaius Makouta (Beroe Stara Zagora de Bulgarie);14- Chadrel Massanga (As Otohô);15- Merveil Ndokyt (Nk Osijek de la Croatie);16- Arvy Ossete (Diables-Noirs);17- Prince Obongo (Diables-Noirs);18- Barel Tomandzoto (D.c.m.p, en RD Congo);19- Hardy Binguila (Diables-Noirs);20- Junior Makiesse (sans club);21- Amour Loussoukou (Agulas, en Espagne);

Attaquants:22- Thievy Bifouma (Chine);23- Silvère Ganvoula (Bochum, en Allemagne);24- Guy Mbenza (Antwerp, en Belgique);25- Yann Mokombo (As Otohô);26- MavisTchibota (Ludogorest Razgard, en Bulgarie).27- Vinny Ibara (Neftchi, en Azerbaïdjan).

Maître Caloger Aya.

Mme Hajij Bouchra.

Les Diables-Rouges, la sélection nationale A

PAGE 16 - L’HORIZON AFRICAIN - N°76 DU JEUDI 5 NOVEMBRE 2020

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